hacklab du 5 mars 2016

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Ce livret présente les réflexions issues du hacklab EELV organisé dans le cadre du congrès pour expérimenter une nouvelle forme de réappropriation de la politique.

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Page 1: Hacklab du 5 mars 2016
Page 2: Hacklab du 5 mars 2016

À l'automne 2015, j'étais en visite au Pays basque

pour soutenir la campagne des écologistes et de

Podemos. Le slogan ?

« Depuis quand n’avez-vous pas voté avec le sourire? »

Difficile de trouver une formule plus suggestive. Le constat de la ressemblance

avec la situation nationale et celle d'EELV en particulier est amère : le FN

progresse, se nourrissant de l’impuissance de nos politiques, de l’anémie

d’idées, de la connivence avec des acteurs économiques au modèle dépassé.

Dans la foulée de ce bilan implacable, avec une poignée de personnes nous

avons décidé de nous organiser pour construire le mouvement qui nous

redonnera le sourire. Et de faire du prochain congrès d'Europe-Ecologie Les

Verts, un terrain d’expérimentation pour hacker la politique. Agir pour que le

système politique ne soit plus un frein à la société écologique et sociale qui est

déjà en train de naître, anciens et nouveaux adhérents, militants chevronnés et

sympathisants curieux... tous ensemble pour réfléchir à ce à quoi devra

ressembler le parti-mouvement du 21ème siècle.

Ce livret présente le fruit de ces réflexions, telles que nous les avons élaborées

au sein du Hacklab et telles que nous les avons ensuite versées au pot commun

du Congrès d'EELV. Mais nous pensons qu'elles doivent également irriguer

l'ensemble des "corps constitués", organisations et institutions. Démocratie

radicale, ouverture et transparence, tels sont les axes qui peuvent redonner

confiance et sourire. Faisons de cette expérience la première étape d’une

reprise en main générale par les citoyens de la politique.

Nous avons les leviers à portée de main, emparons-nous-en !

Page 3: Hacklab du 5 mars 2016

Imposer de nouvelles règles du jeu dans le débat démocratique

Pour l’émergence de débats alternatifs

La 5ème République impose des

rythmes politico-médiatiques et les

pratiques politiciennes n’ont pas

évolué depuis des décennies. Mais

nous pouvons bousculer cet ordre

établi pour instaurer un nouvel

équilibre.

Refuser les négociations de

couloirs et imposer des temps de

négociations transparentes

Chaque jour son lot de petits

sursauts politiques. La mise en

scène de marchandages,

d’annonces sans lendemain, de

renoncements et de promesses. Le

sentiment que tout se joue dans les

couloirs au gré des coups tactiques

ajoute à la crise du politique. Pour

rompre avec tout ça, pas besoin de

changer les lois.

« Adopter une organisation collective en capacité de convaincre, de

construire une majorité culturelle et de changer réellement la société »

Page 4: Hacklab du 5 mars 2016

Pour faire obstacle à ces mauvaises habitudes, EELV compte rénover son

mode de gouvernance en élaborant des feuilles de route locales et

régionales. Celles-ci iront s'inscrire dans un Plan national de développement

durable de notre mouvement politique. Pour concevoir ces stratégies d’avenir,

les conseillers fédéraux, les militant-es et les allié-es de la transition seront

associés pour faire remonter leurs projets vers le Conseil fédéral. C’est ce qu’on

peut appeler, un système de fédéralisme ascendant.

Attribuer au plus grand nombre la validation du programme et les choix

stratégiques

Créer du rapport de force

et de la légitimité sont

deux conditions pour que

les promesses et les

accords soient tenus. Plus

une décision stratégique

est prise par un grand

nombre de citoyens, plus

elle apparaît légitime dans

l'opinion. Plus un projet

est soutenu par un grand

nombre de citoyens, plus

il est contraignant et

difficile de s’y soustraire.

« Ancrer le mouvement du 21e siècle dans le réel, hors des murs et hors du parti »

Page 5: Hacklab du 5 mars 2016

Construire collectivement, c’est aussi redistribuer le pouvoir de décision. C’est

s’ouvrir pour construire une majorité culturelle et changer réellement la société.

Dans ce but, nous voulons refonder le statut de « coopérateur ». En signant une

« Charte du coopérateur » et en participant par un micro-don, il leur sera

possible de prendre part aux décisions-clefs du mouvement : candidature aux

présidentielles, participation au gouvernement...

Cette ouverture permettra une légitimité plus forte et une meilleure image de

l'action entreprise par le mouvement.

« Adopter une organisation collective en capacité de convaincre, de

construire une majorité culturelle et de changer réellement la société »

Page 6: Hacklab du 5 mars 2016

Ancrer le mouvement dans le réel

Le parti écolo lance l'alerte depuis 30 ans. Mais aujourd'hui, il s’est éloigné des

acteurs de terrain de l'Écologie. Les énergies sont disponibles mais les liens

s’étiolent. Nous voulons adapter EELV aux nouvelles formes d'engagement.

Créer un QG virtuel et décloisonner les débats

Le mouvement écologiste a la chance d'avoir

autour de lui des gens qui pensent le présent et

l'avenir, des gens qui expérimentent, des gens qui

se mobilisent, des gens qui agissent dans les

institutions et en dehors.

Pour rénover de fond en comble les pratiques

politiques, il faut un parti capable de faire

participer tout le monde. Nous allons créer un

QG virtuel pour permettre à chacun puisse agir,

au-delà des adhérent-es du parti.

Il permettra d'organiser

des forums de décisions

collaboratives, des

campagnes thématiques

et de soutenir des projets

via le financement

participatif

Page 7: Hacklab du 5 mars 2016

Du parti pyramide au mouvement de réseaux

Le parti EELV ne semble plus adapté à une époque où les mobilisations, les

projets, les solutions naissent dans les territoires. Les formes d'engagements ont

changé, le temps disponible pour militer varie mais l'envie d'engagement n’a pas

baissé.

L’ambition que nous portons est de

passer d'un parti pyramide classique, où

le "militant de base" et l'échelon local

sont principalement destinés à porter la

parole du parti, à un parti réseau, aux

contours mouvants, capable d'être en

interaction et de représenter une

diversité d'engagements, de luttes et de

projets?

Page 8: Hacklab du 5 mars 2016

« Adopter une organisation

collective en capacité de

convaincre, de construire une

majorité culturelle et de changer

réellement la société »

Pour y parvenir il nous

faut créer ce que nous

avons appelé un

« Espace commun de

l’Ecologie ». Il se

traduit par l’organisation

de Forums de

l’Ecologie politique et

de « hackings » ouverts

à tous afin de co-

élaborer nos

propositions et de

trouver des solutions

innovantes.

Page 9: Hacklab du 5 mars 2016

Développer des projets qui changent la vie des citoyens

Les mouvements politiques peuvent avoir un rôle dans l'animation de la vie

sociale. Une tradition a existé à gauche, notamment d'éducation populaire et de

soutien social.

Afin de populariser la

culture écolo, le parti

mettra en place une

« Académie verte », plate

forme numérique

participative proposant des

formations. MOOC, TedX

et autres supports seront à

la libre disposition de tous.

Alimenté par les acteurs de

la transition, cet outil nous

permettra de faire connaître

les retours d'expériences de

nos élus, partenaires et

coopérateurs et d'essaimer

les solutions innovantes.

Créer des « Maisons de l'Ecologie », des lieux de vie et d'échange pour

l'écologie politique

Afin de faire vivre des lieux où vont naître le débat, de nouveaux projets, ou

simplement du lien social, ces « Maisons de l’Ecologie » doivent pouvoir

accueillir la société civile, celle qui lutte, se mobilise et agit. Elles seront

implantées au plus près des acteurs, partout sur le territoire.

Page 10: Hacklab du 5 mars 2016

Financer le mouvement écolo du XXIème siècle

Les règles du financement public condamnent un parti minoritaire à passer des

alliances avec les grands partis, au risque d'un enfermement. L'indépendance

financière est une condition sine qua non de l'émancipation politique. Pour cela,

de nouveaux outils de financement sont nécessaires.

Élaborer des campagnes de dons

Le seul levier sur lequel nous pouvons vraiment travailler, celui sans plafond,

celui dont la limite est celle de la générosité des citoyens, c’est le don. Or,

d’après les comptes d’EELV, c’est justement ce poste qui est sous-alimenté :

25.000 euros par an seulement!

Un programme de financement et de gouvernance participative

Au XXIème siècle, le financement de l’action politique prendra la forme de

campagnes de don accompagnées d’une méthode d’allocation directe des

ressources par le donateur. Le cadre légal actuel nous permet dès aujourd’hui de

développer des projets et de récolter des fonds destinés à leur réalisation, tout

cela dans le cadre du parti. Grâce à la possibilité de diriger sa donation, le

donateur décide de l'affectation de son don en fonction de projets locaux,

régionaux et nationaux mis en place par le parti.

Page 11: Hacklab du 5 mars 2016

Allocation directe : le donateur finance et gouverne

Ce mécanisme permet une transparence totale quant au fonctionnement et au

financement du parti. Un argument politique en soi. Bâti sur la confiance, il

permet aussi d’intégrer l’écosystème associatif au périmètre d’action du

mouvement.

Financer des projets locaux pour recréer du lien territorial Le Parti politique ne doit

plus être perçu comme une

structure qui utilise le

citoyen à des fins

électorales. Le

financement direct

permet de territorialiser

l’action du parti et de

développer une

gouvernance horizontale

ascendante, c'est-à-dire

que les choix sont pris

localement en accord avec

les acteurs sur le terrain,

puis remontent vers la

direction du parti. Celui-ci

devient alors un

instrument au service du

citoyen. Et non l’inverse.

Le financement par donation est, en définitive, un moyen pour le citoyen de se

réapproprier la gouvernance de l'appareil politique, dont la fonction est

d'interagir avec les pouvoirs publics et les institutions.

Page 12: Hacklab du 5 mars 2016

Déprofessionnaliser la vie politique

pour plus de représentativité

Il n’y a pas de diversité, ni de renouvellement dans la vie politique française et

le désamour des citoyens n'en est que plus grand. On retrouve les mêmes

parcours, le même sexe, la même couleur. La classe politique évolue peu et se

maintient longtemps au poste de décision.

La politique ne devrait pas être une carrière La politique représente pour certains, une carrière à part entière. Mais le risque

est grand d'être déconnecté de la réalité après un certain nombre d'années dans la

bulle politique. De plus, à occuper certaines fonctions plusieurs décennies

durant, c'est le renouvellement de la classe politique qui est freiné. Or la société,

elle, n'attend pas !

En la matière, le parti écologiste a su

prendre un temps d'avance en

s'imposant le non-cumul des mandats.

Aujourd'hui, cela est devenu la règle.

Les écologistes peuvent-ils inspirer

des changements dans l'ensemble de

la vie politique, a condition d'être

exemplaires. C'est pourquoi une

« Charte des élu-es écologistes »

devra rappeler à nos représentants

leurs engagements !

Page 13: Hacklab du 5 mars 2016

Mécénat de compétence : réinventer le parti grâce au mécénat de

compétence

Chaque individu dispose d'un savoir-faire, de compétences, de connaissances.

Afin de valoriser ces fantastiques ressources personnelles dont disposent les

acteurs du changement, le parti lancera un programme de gestion des

compétences.

« Repérer et soutenir les talents pour une transition sociale et économique »

Pour créer une relation de collaboration positive et enrichissante et optimiser les

ressources humaines disponibles au soutien des nombreux projets du

mouvement, les adhérents/coopérateurs/sympathisants volontaires pourront faire

part des compétences qu'ils souhaitent apporter au parti.

Page 14: Hacklab du 5 mars 2016

Repenser la stratégie et convaincre le plus grand nombre

Si le parti écologiste est dans une situation politique compliquée, l'envie

d'écologie est grandissante dans le pays, en Europe et dans le monde.

Une stratégie sur le court terme pour réinventer EELV

Pour les élections présidentielles, des dynamiques extérieures au parti rendent

la séquence encore plus difficile que d'ordinaire. Nous souhaitons voir le projet

écologiste représenté dans le cadre d'un rassemblement qui nous dépasse.

L'objectif à court terme n'est pas de conquérir le pouvoir, mais de se

reconstruire une image forte, une crédibilité et d'élaborer un programme et des

partenariats solides.

Faire des législatives un temps de réappropriation politique

L'inversion du calendrier électoral, faisant de l'élection présidentielle l'élection

phare de notre système politique, elle a relégué les élections législatives au

second rang.

Pourtant, nous n'avons pas renoncé à

faire des élections de nos

représentants à la chambre basse, un

moment de réappropriation de la vie

politique. Ce scrutin est le point de

départ de notre stratégie d'ancrage

local.

Page 15: Hacklab du 5 mars 2016

À l’occasion des élections, les régions EELV devront identifier les

circonscriptions-clefs où concentrer les efforts de campagne tout en se

mobilisant partout en France. Pour assurer l’indépendance de notre projet,

l’objectif est donc d’amorcer ou de renforcer les dynamiques de travail avec nos

alliés naturels et les acteurs locaux pour se construire une image forte et

élaborer un programme et des partenariats solides.

Une stratégie sur le long terme à l'échelon local et national

Que ce soit dans les villes ou dans les campagnes, l'écologie est partout ! Le

champ des luttes pour la protection de l'environnement et du bien-être des

uns et des autres peut être ancré quel que soit le territoire à condition d'en

identifier les besoins.

Pour refonder

l'écologie politique,

EELV se doit de

rénover sa stratégie

électorale et

prouver que le

mouvement est

capable de

rassembler et de

gouverner !

Page 16: Hacklab du 5 mars 2016

Afin d'investir notre énergie et nos espoirs dans des objectifs atteignables et

conserver les acquis, il va falloir se focaliser sur certains territoires. En fonction

des spécificités locales et des besoins des électeurs, il faudra choisir certains

thèmes. Il s'agit de définir le bon ton, tout en étant capable d'assumer une

certaine radicalité pour promouvoir un vrai changement : fin du mythe du plein-

emploi, de la croissance… Place à la démocratie réelle et au vivre ensemble !

Les élections

européennes en 2019

seront l'occasion de

construire une

dynamique positive et rassembleuse, en créant des

partenariats à la fois locaux et internationaux avec

les autres mouvements européens de gauche qui

souhaitent participer à la refondation de l'Europe.

" Maintenant, on fait comme on a dit "