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BUCAREST HEBDO, Lundi 13 Juillet - Dimanche 19 Juillet 2015, n o 24 3 Message du Ministre des Affaires étrangères de la Roumanie, Bogdan Aurescu, à l’occasion de la Fête nationale de la République française, le 14 juillet 2015 Le 14 juillet, date qui marque la Fête natio- nale de la République française, m’offre la très agréable opportunité d’adresser à tous les Français, ainsi qu’à tous ceux, Roumains ou non, pour lesquels la France occupe un lieu spécial dans les cœurs, les plus sincères félicitations et vœux de prospérité et de bonheur. Depuis 1789, le 14 juillet résonne d’une ma- nière absolument particulière dans les âmes de tous ceux qui aiment la liberté, j’oserais dire partout dans le monde. Fête de la liberté, le 14 juillet est aussi la grande fête d’un pays, la France, et de son peuple, qui a su, pendant une si riche et si souvent tumultueuse histoire, défendre hardiment des idéaux de liberté, de justice, d’égalité, de fraternité, valeurs et principes fondamentaux pour beaucoup des peuples, partout dans le monde. C’est pour cela que la France est non seulement un très grand pays, mais aussi un modèle, un idéal vers lequel beaucoup de pays, y compris la Roumanie, ont regardé et dans lequel ils ont souvent trouvé l’inspiration, dans leurs aspirations. Je nourris la conviction que la France pour- suivra avec passion, sagesse et succès son che- min vers l’affirmation complète des principes que je viens de mentionner. Je suis convaincu de la force du peuple français de constamment œuvrer afin d’accomplir sa destinée, de gardien et promoteur des valeurs universelles, tout en continuant de bâtir un pays stable, prospère, ac- teur majeur de la scène européenne et globale. Comme je l’ai déjà évoqué, la France a été depuis environ deux siècles un modèle dans lequel la Roumanie a trouvé inspiration et force de poursuivre son chemin vers la moder- nité et vers sa place parmi les pays européens. Pour beaucoup des élites roumaines, l’admi- ration sincère pour la France - fondée tant sur des affinités de langue, de culture, que sur la reconnaissance des valeurs profondes de ce pays -, les liens d’amitié, ainsi que la possibilité de trouver dans l’expertise française de vraies lumières et solutions, ont guidé constamment l’activité, souvent au service du pays et de son affirmation parmi les pays modernes. L’histoire roumaine connait beaucoup d’exemples de moments forts, d’événements capitaux dans lesquels soit la France, soit des grandes person- nalités formées en France ou ayant de très forts liens avec ce pays, ont joué un rôle essentiel. Je note en ce sens : le Congrès de Paix de Paris, de 1856, qui a jeté les fondements de l’Union des Principautés roumaines, en 1859 ; la recon- naissance de l’indépendance des Principautés roumaines, après la Guerre de 1877, suivie de l’établissement, en 1880, des relations diploma- tiques entre la Roumanie et la France, ce qui fait que cette année nous célébrons leur 135e anni- versaire ; le soutien de la France et de sa Mission militaire pour la Roumanie, entre 1916 et 1918, durant la Grande Guerre, ainsi que le rôle de la France dans les évolutions qui ont abouti à la reconnaissance de la Grande Union de la Roumanie, du 1er Décembre 1918. Pour ce qui est du passé plus récent, les Roumains se sou- viennent toujours avec émotion de l’attention particulière portée par les Français, parmi les tous premiers dans le monde, à la Révolution de décembre 1989, ainsi que du soutien de la France aux premiers pas de la jeune démocra- tie roumaine. Et l’histoire d’une très belle amitié a continué avec le renforcement et la diversifi- cation de la relation bilatérale, avant et après l’entrée de la Roumanie dans la grande famille de l’Union européenne. A présent, avec nos partenaires français, nous œuvrons de concert, afin de donner à la relation entre la France et la Roumanie tout l’ampleur et la mise en valeur que son potentiel exige. Il y a surtout un énorme potentiel humain – pour ce qui est de l’expertise, des affinités, des liens profonds entre les gens de nos pays – que nous devons absolument valoriser. Mais la coo- pération entre la France et la Roumanie doit se poursuivre et renforcer aussi au niveau euro- péen, car les défis d’aujourd’hui réclament tous nos efforts, d’une action commune, efficace et prompte, afin de préserver et de continuer l’af- firmation plénière des idéaux, les valeurs et les principes fondamentaux de notre admirable projet européen, qu’est l’Union européenne. A l’heure de la Grande Fête du 14 juillet, c’est avec une profonde joie et émotion que je forme les vœux de « Vive la France, vive la Roumanie, vive l’amitié franco-roumaine! » l SOCIÉTÉ Message de l’Ambassadeur de Roumanie en France, Bogdan Mazuru, à l’occasion de la Fête nationale de la République française, le 14 juillet 2015 La relation entre la France et la Roumanie est une construction de longue durée – plus de deux siècles, fondée sur des systèmes de valeurs com- munes et d’échange d’idées, mais aussi sur des complicités et affinités établies entre deux visions comparables du monde. La France a été un des premiers Etats qui ont établi, en 1880, des rela- tions diplomatique avec le jeune Etat roumain qui venait d’obtenir son indépendance. La richesse de la relation franco-roumaine est impression- nante, ce qui rend la tâche de choisir certains des moments significatifs d’autant plus difficile. Je crois qu’il faut nommer ici la Grande Guerre, car ce fut l’évènement qui a permis, grâce au soutien français notamment, la création de l’Etat unitaire moderne roumain en 1918. Le second moment important est toujours lié à l’évolution étatique de notre pays et il s’agit de la Révolution roumaine de décembre 1989. La France et le peuple français ont manifesté leur solidarité et leur soutien aux efforts acharnés et ensanglantés des jeunes roumains dans leur quête de la liberté et de la démocratie. Il ne faut pas oublier non plus le rôle fondamental joué ensuite par la France en faveur de l’intégration de la Roumanie dans les structures politiques et de sécurité européennes et euro-atlantiques. Cette relation spéciale entre les deux pays reste toujours solide et dynamique. En témoigne la première visite officielle, d’une grande force symbolique, effectuée par le Président de la Rou- manie, Klaus Iohannis, à Paris, le 10 février 2015. Il faut noter, que c’était la deuxième fois que le chef de l’Etat roumain était présent à Paris, de- puis sa prise de fonctions, après sa participation à la Marche de Solidarité du 11 janvier 2015 où il a porté le message de profonde compassion et ferme soutien des Roumains envers le peuple français bouleversé par les attentats terroristes qui ont secoué la France en ce début de 2015. A cette occasion le chef de l’État roumain a rappelé les liens profonds de solidarité qui unissent les deux peuples et leur attachement aux valeurs communes telles que la liberté, la tolérance et le rejet de la violence. La rencontre avec le Président Hollande a per- mis de reconfirmer les fondements des rapports politiques, économiques, culturels franco-rou- mains, ancrés depuis 2008 dans un Partenariat stratégique et mis à jour par une nouvelle Feuille de Route signée en 2013. Alliés et partenaires constants dans les structures euro-atlantiques, la France et la Roumanie voient leur relation bilaté- rale renforcée par un agenda européen et inter- national partagé. Au niveau européen, les défis communs qui se posent devant nos pays vont de la nécessité de relancer la croissance économique et l’emploi jusqu’à la lutte et la prévention du fléau terroriste dont Paris a été récemment et tragiquement touché. Les attentes des deux pays aujourd’hui se rejoignent autour de l’achèvement d’un es- pace économique stable et intégré, d’un grand marché fonctionnel qui facilite la reprise écono- mique et soutient la création d’emplois, ainsi que la compétitivité et l’innovation. Le parcours des deux pays se retrouve pleinement dans les prio- rités définies au niveau européen. L’Union que les deux pays souhaitent c’est une Union de liberté, de sécurité et de justice, une Union capable d’agir sur la scène mondiale en acteur de premier plan, tant économiquement que politiquement. De cette perspective, la coordination entre les deux pays retrouve toute son importance dans le contexte difficile du Voisinage Oriental de l’Union européenne et de l’OTAN, marqué par l’effet dés- tabilisateur de la crise ukrainienne. Sur le plan culturel, la Francophonie reste un lien fort entre les deux pays, la Roumanie étant un des rares pays européens qui accordent en- core une large place dans l’éducation à l’ensei- gnement de la langue et de la culture française, facilitant ainsi les échanges et la coopération universitaire et scientifique. A cela vient s’ajouter la possiblité de l’organisation d’un évènement culturel d’envergure entre les deux pays, à l’hori- zon de l’année 2018. Nous avons réussi à réaliser beaucoup de choses ensemble. Mais nous devons garder le re- gard vers l’avenir et vers ce nous pouvons encore accomplir. Il faut être capable de continuer d’inno- ver au niveau de la relation bilatérale, d’identifier de nouveaux domaines pour travailler ensemble et aussi de donner une nouvelle force et richesse à nos coopérations établies de longue date. Bonne Fête nationale, la France! Bonne Fête nationale, amis français! l VIVE LA FRANCE ! Un partenaire à long terme La Fête nationale de la France suscite de l’émotion dans notre pays, aussi. Il y a davantage de points communs entre les deux pays que les lignes qui nous séparent, et c’est pour cela qu’en rapport avec Paris, Bucarest a eu toujours une attitude fondée sur amitié et amabilité. « Le Petit Paris », « La Côte d’Azur de la Mer Noire » sont quelques dénomina- tions qui disent beaucoup de choses sur les relations et les influences de l’axe France – Roumanie. Il y a deux ans, le premier ministre de la France à l’époque, Jean-Marc Ayrault, a insisté à marquer dans une visite à Bucarest, la collaboration de longue durée entre les deux pays, déclarant que pendant ce temps-là, on a passé des approches du genre « la France la sœur aînée » à ceux qui sont plus proches aux réalités du 21 e siècle, « partenaires égaux européens » : « Nous avons cette histoire commune et vous avez dit que la France est la sœur aînée de la Roumanie, mais je pense que cette formulation un peu paternaliste est dépassée. Aujourd’hui nous sommes deux partenaires égaux, entièrement engagés dans la construction d’une Europe plus unie et plus solidaire, qui aillent plus loin ensemble. » Comme la visite a eu lieu le 14 juillet, Jean-Marc Ayrault a voulu souligner qu’un déplacement d’un pre- mier ministre de la France à l’extérieur du territoire nationale le jour de la fête est « rare », rappelant avec l’occasion les étroites relations bilatérales, la visite en 1968 du président Charles de Gaulle, la première visite d’un dirigeant occiden- tal dans la Roumanie communiste, ainsi que la visite en 1991 du président Fran- çois Mitterand, la première visite d’un chef d’état européen dans la Roumanie post-révolutionnaire. Le grand diplo- mate de l’entre-deux-guerres Nicolae Titulescu se référait aux relations bilaté- rales comme à « l’histoire d’une amitié intacte, d’un accord ininterrompu. » Quelques repères bien fixés dans l’histoire commune offrent un petit tableau d’une collaboration constante. Selon des sources historiques, une pre- mière action commune a lieu en 1396, lorsque Jean Nevers, le fils du duc de Bourgogne, a combattu à Nicopolis contre les Turcs, avec le seigneur du Pays Roumain, Mircea Ancien. Dans les siècles suivants, les relations commer- ciales et culturales se situent sur une pente ascendante. Dans le 19 e siècle il y a eu un aide constant du Paris pour les Principautés Roumaines, toute la génération des révolutionnaires au- tochtones de l’année 1848 s’est formée à Paris, d’où elle a emmené dans le pays les principes de la lutte pour l’autono- mie et l’indépendance. Également, la France a soutenu l’union des Principau- tés et la double élection d’Alexandru Ion Cuza. Le soutien de la modernisa- tion de l’état nouveau créé, la collabo- ration dans le domaine de la politique externe sont d’autres points communs entre les deux pays à la fin du 19 e siècle. Le soutien s’est manifesté aussi dans les années dures de la Première Guerre Mondiale, et les relations sont deve- nues plus étroites dans la deuxième partie du 20 e siècle. Après la chute du « Rideau de Fer » la collaboration est devenue plus étroite dans le plan éco- nomique et culturel, plus de 300 villes et communes de notre pays étant ju- melées avec des localités de la France. Paris est devenu une deuxième maison pour de grands inventeurs roumains ou d’hommes de culture comme : Traian Vuia, Henri Coandă, Constantin Brancusi, Emil Cioran, Eugène Ionesco. Tel étant le cas, lorsqu’un citoyen de notre pays dit le 14 juillet « Vive la France ! », il sera certainement sin- cère ! (D.N.)

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BUCAREST HEBDO, Lundi 13 Juillet - Dimanche 19 Juillet 2015, no 24 3

Message du Ministre des Affaires étrangères de la Roumanie, Bogdan Aurescu, à l’occasion de la Fête nationale de la République française, le 14 juillet 2015

Le 14 juillet, date qui marque la Fête natio-nale de la République française, m’offre la très agréable opportunité d’adresser à tous les Français, ainsi qu’à tous ceux, Roumains ou non, pour lesquels la France occupe un lieu spécial dans les cœurs, les plus sincères félicitations et vœux de prospérité et de bonheur.

Depuis 1789, le 14 juillet résonne d’une ma-nière absolument particulière dans les âmes de tous ceux qui aiment la liberté, j’oserais dire partout dans le monde. Fête de la liberté, le 14 juillet est aussi la grande fête d’un pays, la France, et de son peuple, qui a su, pendant une si riche et si souvent tumultueuse histoire, défendre hardiment des idéaux de liberté, de justice, d’égalité, de fraternité, valeurs et principes fondamentaux pour beaucoup des peuples, partout dans le monde. C’est pour cela que la France est non seulement un très grand pays, mais aussi un modèle, un idéal vers lequel beaucoup de pays, y compris la Roumanie, ont regardé et dans lequel ils ont souvent trouvé l’inspiration, dans leurs aspirations.

Je nourris la conviction que la France pour-suivra avec passion, sagesse et succès son che-min vers l’affirmation complète des principes que je viens de mentionner. Je suis convaincu de la force du peuple français de constamment œuvrer afin d’accomplir sa destinée, de gardien et promoteur des valeurs universelles, tout en continuant de bâtir un pays stable, prospère, ac-teur majeur de la scène européenne et globale.

Comme je l’ai déjà évoqué, la France a été depuis environ deux siècles un modèle dans lequel la Roumanie a trouvé inspiration et force de poursuivre son chemin vers la moder-nité et vers sa place parmi les pays européens. Pour beaucoup des élites roumaines, l’admi-ration sincère pour la France - fondée tant sur des affinités de langue, de culture, que sur la reconnaissance des valeurs profondes de ce pays -, les liens d’amitié, ainsi que la possibilité de trouver dans l’expertise française de vraies lumières et solutions, ont guidé constamment l’activité, souvent au service du pays et de son affirmation parmi les pays modernes. L’histoire roumaine connait beaucoup d’exemples de moments forts, d’événements capitaux dans

lesquels soit la France, soit des grandes person-nalités formées en France ou ayant de très forts liens avec ce pays, ont joué un rôle essentiel. Je note en ce sens : le Congrès de Paix de Paris, de 1856, qui a jeté les fondements de l’Union des Principautés roumaines, en 1859 ; la recon-naissance de l’indépendance des Principautés roumaines, après la Guerre de 1877, suivie de l’établissement, en 1880, des relations diploma-tiques entre la Roumanie et la France, ce qui fait que cette année nous célébrons leur 135e anni-versaire ; le soutien de la France et de sa Mission militaire pour la Roumanie, entre 1916 et 1918, durant la Grande Guerre, ainsi que le rôle de la France dans les évolutions qui ont abouti à la reconnaissance de la Grande Union de la Roumanie, du 1er Décembre 1918. Pour ce qui est du passé plus récent, les Roumains se sou-viennent toujours avec émotion de l’attention particulière portée par les Français, parmi les tous premiers dans le monde, à la Révolution de décembre 1989, ainsi que du soutien de la France aux premiers pas de la jeune démocra-tie roumaine. Et l’histoire d’une très belle amitié a continué avec le renforcement et la diversifi-cation de la relation bilatérale, avant et après l’entrée de la Roumanie dans la grande famille de l’Union européenne.

A présent, avec nos partenaires français, nous œuvrons de concert, afin de donner à la relation entre la France et la Roumanie tout l’ampleur et la mise en valeur que son potentiel exige. Il y a surtout un énorme potentiel humain – pour ce qui est de l’expertise, des affinités, des liens profonds entre les gens de nos pays – que nous devons absolument valoriser. Mais la coo-pération entre la France et la Roumanie doit se poursuivre et renforcer aussi au niveau euro-péen, car les défis d’aujourd’hui réclament tous nos efforts, d’une action commune, efficace et prompte, afin de préserver et de continuer l’af-firmation plénière des idéaux, les valeurs et les principes fondamentaux de notre admirable projet européen, qu’est l’Union européenne.

A l’heure de la Grande Fête du 14 juillet, c’est avec une profonde joie et émotion que je forme les vœux de « Vive la France, vive la Roumanie, vive l’amitié franco-roumaine! » l

SOCIÉTÉ

Message de l’Ambassadeur de Roumanie en France, Bogdan Mazuru, à l’occasion de la Fête nationale de la République française, le 14 juillet 2015

La relation entre la France et la Roumanie est une construction de longue durée – plus de deux siècles, fondée sur des systèmes de valeurs com-munes et d’échange d’idées, mais aussi sur des complicités et affinités établies entre deux visions comparables du monde. La France a été un des premiers Etats qui ont établi, en 1880, des rela-tions diplomatique avec le jeune Etat roumain qui venait d’obtenir son indépendance. La richesse de la relation franco-roumaine est impression-nante, ce qui rend la tâche de choisir certains des moments significatifs d’autant plus difficile. Je crois qu’il faut nommer ici la Grande Guerre, car ce fut l’évènement qui a permis, grâce au soutien français notamment, la création de l’Etat unitaire moderne roumain en 1918. Le second moment important est toujours lié à l’évolution étatique de notre pays et il s’agit de la Révolution roumaine de décembre 1989. La France et le peuple français ont manifesté leur solidarité et leur soutien aux efforts acharnés et ensanglantés des jeunes roumains dans leur quête de la liberté et de la démocratie. Il ne faut pas oublier non plus le rôle fondamental joué ensuite par la France en faveur de l’intégration de la Roumanie dans les structures politiques et de sécurité européennes et euro-atlantiques.

Cette relation spéciale entre les deux pays reste toujours solide et dynamique. En témoigne la première visite officielle, d’une grande force symbolique, effectuée par le Président de la Rou-manie, Klaus Iohannis, à Paris, le 10 février 2015. Il faut noter, que c’était la deuxième fois que le chef de l’Etat roumain était présent à Paris, de-puis sa prise de fonctions, après sa participation à la Marche de Solidarité du 11 janvier 2015 où il a porté le message de profonde compassion et ferme soutien des Roumains envers le peuple français bouleversé par les attentats terroristes qui ont secoué la France en ce début de 2015. A cette occasion le chef de l’État roumain a rappelé les liens profonds de solidarité qui unissent les deux peuples et leur attachement aux valeurs communes telles que la liberté, la tolérance et le rejet de la violence.

La rencontre avec le Président Hollande a per-mis de reconfirmer les fondements des rapports politiques, économiques, culturels franco-rou-mains, ancrés depuis 2008 dans un Partenariat

stratégique et mis à jour par une nouvelle Feuille de Route signée en 2013. Alliés et partenaires constants dans les structures euro-atlantiques, la France et la Roumanie voient leur relation bilaté-rale renforcée par un agenda européen et inter-national partagé.

Au niveau européen, les défis communs qui se posent devant nos pays vont de la nécessité de relancer la croissance économique et l’emploi jusqu’à la lutte et la prévention du fléau terroriste dont Paris a été récemment et tragiquement touché. Les attentes des deux pays aujourd’hui se rejoignent autour de l’achèvement d’un es-pace économique stable et intégré, d’un grand marché fonctionnel qui facilite la reprise écono-mique et soutient la création d’emplois, ainsi que la compétitivité et l’innovation. Le parcours des deux pays se retrouve pleinement dans les prio-rités définies au niveau européen. L’Union que les deux pays souhaitent c’est une Union de liberté, de sécurité et de justice, une Union capable d’agir sur la scène mondiale en acteur de premier plan, tant économiquement que politiquement. De cette perspective, la coordination entre les deux pays retrouve toute son importance dans le contexte difficile du Voisinage Oriental de l’Union européenne et de l’OTAN, marqué par l’effet dés-tabilisateur de la crise ukrainienne.

Sur le plan culturel, la Francophonie reste un lien fort entre les deux pays, la Roumanie étant un des rares pays européens qui accordent en-core une large place dans l’éducation à l’ensei-gnement de la langue et de la culture française, facilitant ainsi les échanges et la coopération universitaire et scientifique. A cela vient s’ajouter la possiblité de l’organisation d’un évènement culturel d’envergure entre les deux pays, à l’hori-zon de l’année 2018.

Nous avons réussi à réaliser beaucoup de choses ensemble. Mais nous devons garder le re-gard vers l’avenir et vers ce nous pouvons encore accomplir. Il faut être capable de continuer d’inno-ver au niveau de la relation bilatérale, d’identifier de nouveaux domaines pour travailler ensemble et aussi de donner une nouvelle force et richesse à nos coopérations établies de longue date.

Bonne Fête nationale, la France! Bonne Fête nationale, amis français! l

VIVE LA FRANCE !

Un partenaire à long termeLa Fête nationale de la France

suscite de l’émotion dans notre pays, aussi. Il y a davantage de points communs entre les deux pays que les lignes qui nous séparent, et c’est pour cela qu’en rapport avec Paris, Bucarest a eu toujours une attitude fondée sur amitié et amabilité. «  Le Petit Paris », « La Côte d’Azur de la Mer Noire  » sont quelques dénomina-tions qui disent beaucoup de choses sur les relations et les influences de l’axe France – Roumanie.

Il y a deux ans, le premier ministre de la France à l’époque, Jean-Marc Ayrault, a insisté à marquer dans une visite à Bucarest, la collaboration de longue durée entre les deux pays, déclarant que pendant ce temps-là,

on a passé des approches du genre « la France la sœur aînée » à ceux qui sont plus proches aux réalités du 21e siècle, «  partenaires égaux européens  »  : « Nous avons cette histoire commune et vous avez dit que la France est la sœur aînée de la Roumanie, mais je pense que cette formulation un peu paternaliste est dépassée. Aujourd’hui nous sommes deux partenaires égaux, entièrement engagés dans la construction d’une Europe plus unie et plus solidaire, qui aillent plus loin ensemble. » Comme la visite a eu lieu le 14 juillet, Jean-Marc Ayrault a voulu souligner qu’un déplacement d’un pre-mier ministre de la France à l’extérieur du territoire nationale le jour de la fête est « rare », rappelant avec l’occasion les

étroites relations bilatérales, la visite en 1968 du président Charles de Gaulle, la première visite d’un dirigeant occiden-tal dans la Roumanie communiste, ainsi que la visite en 1991 du président Fran-çois Mitterand, la première visite d’un chef d’état européen dans la Roumanie post-révolutionnaire. Le grand diplo-mate de l’entre-deux-guerres Nicolae Titulescu se référait aux relations bilaté-rales comme à « l’histoire d’une amitié intacte, d’un accord ininterrompu. »

Quelques repères bien fixés dans l’histoire commune offrent un petit tableau d’une collaboration constante. Selon des sources historiques, une pre-mière action commune a lieu en 1396, lorsque Jean Nevers, le fils du duc de Bourgogne, a combattu à Nicopolis

contre les Turcs, avec le seigneur du Pays Roumain, Mircea Ancien. Dans les siècles suivants, les relations commer-ciales et culturales se situent sur une pente ascendante. Dans le 19e siècle il y a eu un aide constant du Paris pour les Principautés Roumaines, toute la génération des révolutionnaires au-tochtones de l’année 1848 s’est formée à Paris, d’où elle a emmené dans le pays les principes de la lutte pour l’autono-mie et l’indépendance. Également, la France a soutenu l’union des Principau-tés et la double élection d’Alexandru Ion Cuza. Le soutien de la modernisa-tion de l’état nouveau créé, la collabo-ration dans le domaine de la politique externe sont d’autres points communs entre les deux pays à la fin du 19e siècle.

Le soutien s’est manifesté aussi dans les années dures de la Première Guerre Mondiale, et les relations sont deve-nues plus étroites dans la deuxième partie du 20e siècle. Après la chute du «  Rideau de Fer  » la collaboration est devenue plus étroite dans le plan éco-nomique et culturel, plus de 300 villes et communes de notre pays étant ju-melées avec des localités de la France. Paris est devenu une deuxième maison pour de grands inventeurs roumains ou d’hommes de culture comme  : Traian Vuia, Henri Coandă, Constantin Brancusi, Emil Cioran, Eugène Ionesco.

Tel étant le cas, lorsqu’un citoyen de notre pays dit le 14 juillet «  Vive la France ! », il sera certainement sin-cère ! (D.N.)