histoire de la sorcellerie au comtÉ de bourgogne

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HISTOIRE DE LA SORCELLERIE AU COMTÉ DE BOURGOGNE

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“La mort et le diable surprenant deux femmes”

Daniel Hopfer (v. 1500)

INTRODUCTION Ce n’est point une œuvre philosophique

que nous nous sommes proposé d’écrire, mais un simple chapitre de l’histoire du comté de Bourgogne.

Si ce chapitre répand un nouveau jour sur une des plus grandes aberrations de l’esprit humain, s’il contient même quelques enseignements philosophiques, nous ne nous en défendrons pas. Mais si, confondant les temps, un lecteur malavisé prenait prétexte de nos recherches pour rendre responsable notre époque des erreurs d’un autre âge, nous lui laisserions la responsabilité d’un anachronisme dont nous sommes innocent.

Vesoul, le 1er juillet 1861.

Chapitre I Ce qu’on a cru des sorciers

Dans tous les temps il y a eu des hommes

qui, pour exploiter la crédulité de leurs semblables, ont persuadé qu’ils étaient en communication avec des puissances surnaturelles, et se sont attribué le privilège de prédire l’avenir, de guérir les maladies, de découvrir les trésors, au moyen de conjurations et de pratiques bizarres. Ces sorciers-là ne sont pas de notre sujet.

Les sorciers que nous réclamons étaient des hommes et surtout des femmes qui se donnaient à Satan, assistaient aux sabbats ou assemblées des sorciers et des démons, et secondés par le génie du mal, faisaient, pour nuire, des actes impossibles à la puissance humaine.

Ainsi, se donner au diable corps et âme, assister au sabbat, et user de maléfices surnaturels, depuis la simple maladie d’un animal domestique jusqu’à la mort d’un père de famille, tels sont les caractères principaux, constitutifs de la sorcellerie.

En ce temps-là le diable courait les grandes routes, errait par monts et par vaux, aux bords des rivières ou dans la profondeur des bois, cherchant partout quelque faible créature humaine à séduire et à s’attacher dès ce monde, pour peupler plus sûrement le royaume infernal.

Dans ce but, Satan revêtait les formes les plus diverses. Tantôt c’était un homme de grande taille, tantôt un bouc, un chien, un mouton, un chat, mais toujours de couleur noire, et ce pour deux raisons principales, dit Boguet : « la première, afin que luy, qui est pere et recteur des tenebres, ne se puisse si bien desguiser qu’il ne se donne tousjours à conoistre pour tel qu’il est ; l’autre pour desmontrer qu’il ne s’estudie qu’à mal, estant le malheur signifié par le noir, comme disoit Pythagoras. »

Satan poussait même la hardiesse du travestissement jusqu’à se transformer en ange de lumière.

Ainsi déguisé, suivant le besoin, le temps et l’occasion, il mettait en jeu tous ses artifices : aux malheureux il promettait des biens et des richesses ; aux haineux, une facile vengeance ; aux ambitieux, des grades et des honneurs ; aux voluptueux, des plaisirs sans fin.

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Le tenté cédait-il, Satan l’enlaçait dans ses bras et en prenait possession, devenant incube avec les femmes et succube avec les hommes. Il exigeait ensuite que son nouveau sujet renonçât à Dieu et au baptême, et « attendu que le diable, qui est caut et fin, et qui n’ignore rien de ce qui est de la jurisprudence ny des subtilitez de practicque, leur fait réitérer ceste renonciation deux et trois fois, et voire qu’il leur fait dire qu’ils y renoncent de bon cœur. »1

Voici comment Claudine Richardey, veuve d’Antoine Perrin, poursuivie devant la justice du chapitre de Calmoutier, a rendu compte, le 4 septembre 1629, des circonstances de sa séduction2 :

« Quelques années apres la guerre de Tremblecourt3, plusieurs compaignies courrant par ce pays, longeant ordinairement audit Calmostier, elle fut contraincte de s’en aller à Vesoul pour y achepter des vivres pour lesdits soldats. Estant à l’endroit de Dampvalley, elle rancontra ung gros chien noir qui l’aresta, et parlant à elle d’une voix humaine, luy dit si elle se vouloit donner à lui qu’il luy bailleroit de l’argent, ce qu’il feit et luy donna une grosse poingné que luy sembla estre de l’argent, mais ce n’estoient que feulles, comme elle recogneu par apres ; en suitte de quoy elle se donna à luy, et à son importunité, renonça Dieu, et despuis a esté une infinité de fois au sabat.

« Le diable qui l’a séduicte se nommoit Piercy, ainsi qu’il luy dit lorsqu’elle le rencontra la première fois revenant de Vesoul, estant en forme de chien, laquelle forme il changea en forme d’homme, la meit par terre..., puis luy donna une bouette de gresse noire et luy dit qu’il s’en falloil frotter le corps, ce qu’elle feit depuis. »

Satan, comme on vient de le voir, donnait enfin au nouveau sorcier une graisse dont celui-ci n’avait qu’à se frotter pour être transporté au sabbat, et quelquefois une poudre pour l’employer à des maléfices. Mais l’ennemi, suivant l’expression de Monstrelet, 1 Henry Boguet, Discours exécrable des sorciers (1603). 2 Mémoires de la Commission d’archéologie de la Haute-Saône, page 41 (1839). 3 L’invasion de Tremblecourt remonte à 1593.

n’intervenait pas souvent, il faut le dire, d’une manière si directe près des personnes qu’il voulait séduire pour leur remettre de la graisse du sabbat. Il employait à cette distribution les sorciers déjà ses sujets, et le présent d’un peu de cette graisse noire était un gage de confiance et d’amitié qui se faisait surtout en famille et dans le cercle le plus étroit de l’intimité.

Un assez grand nombre de sorciers enfin étaient transportés au sabbat sans avoir fait usage d’aucune graisse ni d’aucun onguent.

Le sabbat avait lieu la nuit, aux fêtes les plus solennelles, et les jours ordinaires, suivant l’usage local. Tous les lieux pouvaient convenir à cette assemblée. Toutefois l’emplacement en était habituellement marqué par de gros arbres, par une croix ou par des ruines. Les sorciers s’y rendaient, transportés dans les airs sur un manche à balai, sur un animal, dans les bras d’un homme noir ou d’un démon. D’autres y allaient modestement à pied.

Que faisait-on maintenant au sabbat ? Indépendamment de variantes en quelque

sorte régionales, il y avait à ce sujet des variantes locales. Les assemblées du même lieu n’étaient pas non plus complètement uniformes. Sous le bénéfice de cette explication, nous allons faire connaitre, par ses caractères généraux, le sabbat du comté de Bourgogne.

Une fois réunis, les sorciers commençaient par adorer Satan, qui présidait l’assemblée quelquefois sous la forme d’un homme ou d’un mouton noir, mais le plus souvent sous la figure d’un bouc. A cet effet, chacun des sorciers venait successivement lui offrir une chandelle allumée qui jetait une flamme bleuâtre, et le baiser au derrière.

Après cette cérémonie, on dansait, ordinairement en rond, dos à dos, quelquefois deux à deux, rarement seul à seul. L’orchestre se composait de hautbois, de flûtes, de tambours et d’autres instruments. Les exécutants étaient des sorciers ou des diables. On dansait aussi quelquefois aux chansons.

Les danses finies, démons et sorciers, sorciers et sorcières se recherchaient et se confondaient dans une affreuse promiscuité. Venait ensuite le banquet, où chacun prenait

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sa part de mets sans sel, insipides, n’apaisant pas la faim, et de liquides sans saveur, sans parfum, n’apaisant pas la soif. Le tout était quelquefois de nature à soulever le cœur.

Satan faisait rendre compte aux sorciers du mal qu’ils avaient fait, d’où est né le proverbe :

Fais du pis que tu pourras, le diable ne saura que te demander.

Il leur faisait renoncer à Dieu, au baptême, à la vierge Marie et à tous les saints, et dès le jour de cette renonciation, les sorciers oubliaient les prières du chrétien, perdaient leurs chapelets ou les laissaient se détériorer par le défaut d’usage.

Il parodiait d’une manière ignoble les cérémonies et les sacrements de l’Eglise.

Enfin il dirigeait la fabrication et la dispersion de la grêle. Cette opération, une des plus importantes du sabbat, avait lieu de la manière suivante :

Il y avait ordinairement de l’eau au lieu où se tenait le sabbat. Les sorciers s’armaient de baguettes, s’assemblaient au bord de l’eau, la battaient avec force jusqu’à ce que des vapeurs s’en élevant, se condensant, allassent s’abattre en grêlons destructeurs où il plaisait aux sorciers de jeter la désolation, et pour mieux diriger le fléau, ils s’enveloppaient souvent dans les nuages avec leur maître, et en surveillaient la marche et les effets.

Quand l’eau manquait au lieu du sabbat, les démons et les sorciers pissaient dans un trou pratiqué dans la terre, battaient leur urine avec des verges, et ce succédané n’était pas moins efficace que l’eau claire.

Les orgies du sabbat ne laissaient aucun indice accusateur sur le sol. Nous pouvons citer cependant une notable exception :

Deux témoins entendus dans l’information poursuivie devant la justice de Montmorot, en 1607, contre Guillemet le Jobart, de Quintigny, qui a été brûlée à Dole pour crime de sorcellerie, ont déposé avoir remarqué dans le bois de Couvette, sur la neige, un rond où nulle empreinte de pas ne conduisait, dans l’enceinte duquel cependant se trouvaient des vestiges de pas nombreux d’hommes, d’enfants, d’animaux, à peine enfoncés d’un demi-doigt dans la neige.

Cette neige, où les hommes entraient

jusqu’à la ceinture, était tachée d’urine jaune, et Boguet ne doute pas que le sabbat de Quintigny « se tenoit dans ce rond ou cerne, et que le démon y portait par l’air ses supposts. »4

Nous en avons dit assez pour faire comprendre que de semblables désordres ne pouvaient être tolérés dans une société régulière, morale et chrétienne. Ces abominations devenaient, du reste, de plus en plus fréquentes ; les coupables les avouaient, en face de la mort, avec une telle conviction, ils en rendaient à la justice séculière et aux inquisiteurs de la foi un compte si nettement explicatif, si clairement circonstancié, que la conviction des victimes motivait celle des magistrats.

De son côté ; le clergé, qui recevait dans le secret de la confession de semblables aveux, intéressait sa conscience à la cessation de ces dérèglements effroyables, et tous les honnêtes gens, également convaincus de l’existence de ces crimes, en demandaient énergiquement la répression.

Mais pénétrons plus avant dans les œuvres ordinaires du démon et dans la vie occulte des sorciers.

Claudine Richardey, qui nous a raconté déjà ses premières communications avec le diable, nous dira aussi quelques détails intimes à ce sujet.

Voici d’abord son oraison habituelle : Sur les mains de me suis leva, Me seu vestue et para ; Et pesse que depesse, puis y passa ; Et vues que de tone, puis y tonna. De et madame saincte Natale Me garde mon corps et mon ame. Qui ne seu ne mort ne pri, Ne en male prison mi ; Y n’en prenro pas ung donnier, Si n’estoit le fils de Marie, Que me pardonne mes poichies, Qui en a tant faict et accomplie. Interrogée par la justice sur la question de

savoir si elle était sorcière : « Bien est vray, dit-elle, que la semaine

avant l’assention, ung mercredy au soir, elle

4 Henry Boguet, op. cit.

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s’en alla avec les chariots de Velle­mainfroy, que menoient des lavons5 au marché de Vesoul ; estant à l’endroit des Planches-Voillard, finage6 de Montcey, où elle entendit ung bruit où elle accourut pour veoir qui s’estoit. elle veit un gros gerepeillot que danceoit.

lnterrogée qu’est ce gerepeillot : Dit que c’est une grande assamblée de

personnes qu’elle croit estre des sorciers et le sabat ; qu’ils danceoient à recullon, et y avoit une table et des chandelles toutes bleuses, où il y avoit plusieurs vestus de noir ; qu’il4s ne rapprochèrent pas, parce qu’elle feit le signe de croix de sa langue...

Adjouste de plus que trois sepmaines après, retornant du lieu de Dampvalley audit Calmostier, elle entendit encor ung mesme bruit que le précédent, en ung endroit qu’elle dit prouche un poirier entre les deux finages dudit Dampvalley et Calmostier, auquel bruit elle accourut aussi, et remarqua une dance qui se faisoit au son d’ung tambourt et une fleutte, où il y avoit des chandelles bleuses comme auparavant.

lnterrogée à quelle heure elle se frottoit de graisse :

Répond que s’estoit peu de temps avant la minuict, adjoustant qu’estant auxdites Planches, elle y treuva une grande quantité de personnes, lesquelles dançoient à recullon, doz contre doz, au son d’ung instrument comme une fleutte ou fifre et ung tambourt à main joué par un homme borne d’un œuil, qu’estoit vrayement, comme il lui sembloit, ung homme et non ung diable. La dance finie, lesdites personnes se mettoient à l’entourt d’une table où il y avoit quantité de viandes sans goux, ne sentant aulcung sel ; aussi n’y avoit-il point de sel sur ladite table ; et jaçoit l’on mangeoit desdite viandes ce que l’on vouloit, néantmoins par apres l’on n’estoit pas rasasiez ; que pour cuire lesdites viandes, il y avoit de gros feug, à l’entourt d’iceluy plusieurs pots et du roz en brouche.

...Adjoustant que, après le paste, chacun 5 Des planches. 6 “n.m. Étendue d’une juridiction ou territoire jusqu‘au confins d’un autre.” Dictionnaire de l'académie française, tome 1, page 747 (1762).

alloit avec une chandelle en main, que rendoit une lueur bleuse, baisé le cuz d’ung gros diable, en forme d’homme habillé de noir, oultre lequel il y en avoit plusieurs aultres diables, et chacune personne avoit ung diable pour son maistre, et que ledit diable que l’on adouroit estoit plus groz maistre que les aultres el l’appeloit-on Monsieur, et avoit iceluy à ses deux costés deux dames qu’estoient des personnes et non des diablesses, mais elle ne sçait quelles elles sont.

Interrogée de quel d’age estoient lesdites femmes : Respond qu’elles estoient fort jeunes, belles et bien habillées ; puis elle adjouste que, ladite adoration finie, les femmes et les hommes s’assemblent... Ce faict, le diable maistre dudit sabat distribue à chacune personne de la poucière qu’il commande jecter sur les biens de la terre pour les faire perdre, et que cela les faisoit se perdre. Puis elle adjouste que, comme certaines fois elle en receust, qu’elle jecta en son jardin, sont environ deux ou trois ans, et en iceluy il n’y creust rien que vaille. Dit de plus que le diable, maistre du sabat, commande aux personnes qui sont à rendre conte.

Interrogée si, estant frottée de la gresse qui luy fut donnée, elle se treuva tousjours au sabat, et si elle y alloit à pied, ou si elle y estoit pourtée :

Respond que ouy, et que quelques fois elle y alloit à pied et d’aultres fois parmi l’air.

Interrogée si, estant audit sabat, elle a faict les mêmes choses que ce qu’elle nous a rapporté cy-devant :

Sur quoy, pleurant et baisant la terre, et monstrant plusieurs signes de contrition, elle a respondu que ouy, qu’elle y avoit dancé, mangé, adoré le diable et receu de la poucière de luy, et de tout ce elle demande pardon et en crie mercy à Dieu ! »

Claudine Richardey fut condamnée en conséquence, par une sentence du 24 octobre 1629, à être étranglée, puis brûlée près du gibet de Montaigu, ce qui fut immédiatement exécuté.

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“La danse de sabbat” gravure de John Faed (s.d.

XIXème) Un journal des inquisiteurs7, pour les

années 1658, 1659 et 1660, intitulé : Sorciers de Marnay, de Scey-sur-Saône, de Miserey, de Pelousey, de Rigney, de Gesans, de Bomotte-les-Pins, de Balançon, de Bussière, de Gy, de Chaux, de Boult, de Montarlot, etc., en ajoutant quelques variantes à ce que nous avons dit des scènes du sabbat, nous révélera une particularité nouvelle dans les annales de la sorcellerie : une femme qui a assisté au sabbat de deux pays différents.

Pernette Maire, originaire de Besançon, mariée à un nommé Gaspard, de Marnay, a fait à l’inquisiteur, le 7 août 1658, l’aveu suivant, qui a motivé sa condamnation :

« Depuis quarante ans je vais au sabbat ; j’y ai été conduite, la première fois, par une nommée Marguerite, sur le petit étang de Marnay. Elle m’avait engagée à aller coucher avec elle, me promettant de me faire voir de belles choses et de me mener au sabbat, où j’allai en effet avec elle, son frère et ses deux sœurs.

Le démon, après avoir contrefait sur moi le baptême, m’a donné un démon familier nommé Jolicœur, qui depuis lors me portait au sabbat, m’en rapportait et venait me visiter chez moi. Obligée de me réfugier pendant les guerres à Besançon, rue Saint-Paul, Jolicœur

7 Dont M. de Courbouzon a donné des extraits dans les Mémoires et documents inédits pour servir à l'histoire de la Franche-Comté (année non précisée par l’auteur. NdE).

me transportait au sabbat, qui se tenait à Chamars, près de la maison des Arquebusiers. Il y avait à cette réunion des hommes, et des femmes masquées et voilées.

Le démon qui la présidait était bien plus glorieux que celui de Marnay et avait beaucoup plus de pouvoir. Il était assisté de six autres démons, vêtus de noir et plus petits que des hommes. Un d’eux jouait du violon, et l’on dansait. Une grande femme, que le démon appelait ma mie et qui portait une cassette sur la tête, y venait faire la cuisine ; mais on n’y mangeait que des vilenies et des charognes, et l’on n’y buvait qu’une liqueur noire comme limon de matherat8. Le démon contrefaisait les sacrements de l’Eglise, excitait les sorciers à faire le plus de mal possible, et prenait avec tous les dernières familiarités. Après la mort des trois femmes qui les premières furent brûlées à Marnay comme sorcières, et qui étaient Claudine Sage, Anne Voulot et Anne Thierry, il les représenta une fois toutes glorieuses, parées comme des dames, puis elles disparurent comme des fantômes du milieu du sabbat. »

Les sorciers, avons-nous dit, avaient le pouvoir de causer des maléfices par des voies surnaturelles, et ils jetaient ainsi des sorts pour complaire à leur maitre. Ils y employaient la main, la parole, le regard et le souffle, et leurs maléfices s’exerçaient sur les hommes, sur les animaux domestiques et sur les biens de toute nature.

Nous allons donner une idée de ces divers genres de maléfices, en rendant nos indications plus sensibles par des exemples empruntés à l’histoire de notre province, et notamment au livre de Boguet. Le principal caractère auquel on pouvait reconnaître l’ensorcellement des hommes était que la nature du mal ne pût être définie par les médecins. Sous ce rapport, on pourrait croire encore au sortilège. C’étaient ensuite les douleurs vives dès le début de la maladie, les intermittences irrégulières, les plaintes et la tristesse du malade sans cause apparente, la compression de l’estomac, les élancements

8 Purin. Matherat, en Franche-Comté, étant synonyme de fumier.

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aigus en la région du cœur, les sueurs nocturnes par un temps froid, les défaillances, le délire mélancolique, les mouvements convulsifs, etc. C’était enfin, dans un autre ordre d’idées, la difficulté de regarder fixement l’exorciste, changement de couleur des parties du corps ointes par ce dernier, enfin le trouble de l’auteur présumé du sort en présence du patient.

Les sorciers faisaient tarir le lait des nourrices. Jeannette Gressor, femme de Jean Liegeard, des Granges, a été brûlée à Dole pour des maléfices de ce genre. Ils empêchaient le rapprochement des époux, et jetaient entre eux la discorde par le maléfice nommé le nœud de l’aiguillette. Ils excitaient entre les amants des passions violentes et désordonnées.

Trois princesses, filles d’un duc et d’un comte de Bourgogne, qui épousèrent les trois fils de Philippe-le-Bel, successivement rois de France, furent ensorcelées de la sorte ; mais les chevaliers complices du diable, après avoir fait l’aveu de leur crime, furent écorchés vifs, mutilés, décapités et pendus par les aisselles.9 Quant aux princesses, Marguerite fut étranglée le 15 avril 1315, par ordre de Louis-le-Hutin son mari ; Blanche, femme de Charles-le-Bel, subit une détention perpétuelle infâmante : Blancha vero carcere remanens, a serviente quodam ejus custodiæ deputato dicebatur imprœgnata fuisse quam a proprio comite diceretur, vel ab liis imprœgnata ; Jeanne enfin, fille aînée de notre comte Othon, seule ne fut pas répudiée, grâce à la riche province qui composait sa dot ; mais à son avènement, Philippe-le-Long, son mari, l’ayant renvoyée en Franche-Comté, elle gouverna ses Etats avec sagesse et y fit bénir sa mémoire10.

Les sorciers affectaient les malades d’étisie et de consomption. Il a suffi à une sorcière de toucher un homme trois fois par son habit pour obtenir un semblable résultat.

Clauda Gaillard, dite la Fribotte, ayant rencontré dans l’église des Bouchoux Clauda 9 Voir à ce sujet : Jules Viard, Les grandes chroniques de France, tome VIII, pages 297 et 298 (1934). NdE 10 Eugène Rougebief, Histoire de la Franche-Comté ancienne et moderne, pages 257 et suivantes (1851).

Perrier, lui souffla au visage, et aussitôt celle-ci devint impotente, s’épuisa, et mourut enfin misérablement. Ils faisaient sortir du corps de leurs victimes les choses les plus extraordinaires.

Le fils d’un gentilhomme de la terre de Saint-Claude, âge de quinze à seize ans ; ensorcelé par son précepteur, rendit par l’urètre cinq ou six morceaux de papier couverts de versets de l’Ecriture sainte et de caractères inconnus.

Laurent Breteney, de Besançon, qui fut brûlé pour crime de sorcellerie, n’ayant pu décider Nicolas Bassaud à conclure avec lui un échange de maisons, l’affligea d’une maladie accompagnée d’apostèmes au bras gauche, desquels Jean Bouvot, un des chirurgiens de la ville, a extrait une bande de linge d’une telle nature que pendant qu’on étirait ce corps étranger avec des bruxelles11, le malade jetait des cris, en se plaignant qu’on lui arrachait les nerfs. Les sorciers, enfin, rendaient possédé. Nous parlerons de ce genre de maléfice dans un chapitre particulier.

Les sorts jetés sur les animaux étaient également fort variés.

C’était le lait qui tarissait tout à coup au pis des vaches, ou qui passait d’une vache à une autre. Clauda Vernier, des Granges, a été brûlée à Dole pour avoir préjudicié de la sorte à sa voisine.

C’étaient des juments, comme celles qui ont été ensorcelées par Clauda Coyrières et Antoine Tournier, qui faisaient toutes sortes d’extravagances.

C’étaient des poules, comme celle qui a été ensorcelée par Gros-Jacques, de la Croya, qui se précipitaient à terre, sautaient et grimpaient contre les murailles.

C’étaient des bestiaux qui périssaient lorsque quelque sorcier, comme Françoise

11 Bruxelles, ou Brucelles ou encore Brusselles, “Espèce de petite pincette, dont les branches font ressort”, Denis Diderot et Jean Le Rond d' Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, tome V, partie II, page 557 (1781). “petites pinces, semblables à celles dont se servent les anatomistes ou les lapidaires”, Jacques-Christophe Valmont de Bomare, Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle, tome III, page 490 (1775). NdE

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Secretain, de Coyrières, les touchait avec une baguette en disant : Je te touche pour te faire mourir.

C’étaient des loups que les sorciers attiraient hors des bois et introduisaient dans les bergeries.

C’étaient enfin les maladies les plus extraordinaires, comme celle-ci, par exemple : une sorcière, en passant au milieu d’un troupeau de bétail, applique la main sur un veau qui meurt quelques jours après. Or, quand on écorcha l’animal, la peau ne put qu’avec peine se détacher de la chair à la place où elle avait posé la main, et dont elle conservait l’empreinte.

Quant aux maléfices qui atteignaient les biens de la terre, les plus fréquents étaient la grêle, qui se fabriquait au sabbat, comme nous l’avons vu.

C’étaient aussi des brouillards qui, s’élevant d’une pièce d’eau, allaient empêcher la fécondation des arbres en fleurs, comme celui qui, de l’étang de la Balise12, vint un jour détruire la récolte des noyers de Courant13.

C’étaient des sinistres de toute sorte, ou des récoltes qui passaient d’un champ dans un autre.

C’étaient enfin des dégâts causés dans les maisons et des incendies qu’y allumaient des sorciers, comme ceux qui désolèrent notre province en 1540 et 1599, et qui étaient connus sous le nom de boute-feux.14

Maîtres de faire tant de mal et usant largement de ce privilège, les sorciers avaient-ils du moins le pouvoir et quelquefois la volonté de faire du bien, notamment d’opérer la guérison des malades ? L’opinion générale des démonographes est en faveur de l’affirmative. Ils recommandent toutefois de ne point attribuer ce pouvoir aux sorciers, mais à Satan, qui ne le confère du reste que moyennant compensation, en sorte que le mal ne fait que se déplacer et que le diable n’y perd rien.

12 Grange de la commune de Septmoncel (Jura). 13 Grange de la commune de Molunes, limitrophe de Septmoncel (Jura). 14 Pierre Despotots, Mémoires et documents inédits pour servir à l'histoire de la Franche-Comté, tome VII, page 301 (1876).

Des savants se sont étonnés que les anges n’entretinssent pas avec les hommes la même familiarité que les démons. Nous citerons, en réponse à cet argument, une page curieuse de Jacques d’Autun :

« Les douceurs de la conversation ont des charmes qui captivent les plus farouches ; il semble que la raison n’est pas plus essentielle à l’homme que la société, et qu’être animal raisonnable et sociable est la même chose. Mais cette forte inclination a ses propres objets, et se trouve limitée dans l’étendue de son espèce. Les anges, qui sont dégagés de la matière, sont trop élevés pour s’abaisser jusques à nos conférences ; ils dédaignent notre commerce, et leur langage, qui ne s’exprime que par la manifestation de leurs pensées, n’a rien d’assez bas pour se rendre intelligible par la parole. C’est par cette inégalité de condition et de nature que les incrédules tournent en ridicule les apparitions des démons aux magiciens, et qu’ils prennent pour des fables les assemblées des sorciers, où ils paraissent en formes visibles ; comme s’ils ne pouvaient se présenter aux hommes sous des figures empruntées, et former des paroles par le battement de l’air pour se rendre intelligibles en leur conversation. C’est en cette manière que les démons ont apprivoisé les hommes curieux d’entrer en commerce avec de purs esprits ; c’est par de semblables prestiges qu’ils leur ont enseigné l’art magique ; car à moins que de l’avoir appris de leur bouche, les magiciens ni les sorciers n’oseraient entreprendre les merveilles qu’ils font que par le ministère des démons, qui en sont les auteurs.

Les sciences et les arts ne s’apprennent pas sans maîtres. Le premier et le plus savant de tous les hommes reçut ses lumières de Dieu, qui versa dans son âme la connaissance de toutes les choses... Il transmit cette belle science... à son fils Seth, de qui la postérité en conserva les secrets sans corruption et pour l’utilité de la vie commune, et pour reconnaitre Dieu l’auteur de ces merveilles, jusqu’à ce que, par l’alliance sacrilège avec la race de Caïn, ces malheureux s’employèrent à des choses profanes et nuisibles par l’instinct du démon, changeant hardiment en curiosité, en prestiges, maléfices, superstitions et art

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magique, ce qui avait été pieusement institué. Voilà l’origine de ces deux sortes de magie,

dont l’une est innocente et l’autre criminelle. L’une est appelée magie blanche et l’autre magie noire. Dieu est l’auteur de la première, et le démon de la seconde ; l’une, par une science infuse communiquée à Adam ; l’autre enseignée aux curieux par un commerce familier avec le démon ; car qui aurait pu s’imaginer que des caractères inconnus, des cercles marqués sur la terre avec une baguette de coudrier, des paroles qu’une vieille aura marmonnées entre ses dents, fussent des moyens pour attirer les démons et pour guérir ou faire cesser les maladies, si l’esprit malin, par une conversation secrète avec les hommes, ne leur avait appris ces impiétés. »15

Nous pourrions trouver dans notre province de nombreux exemples de malades guéris par des sorciers, mais il suffira au but que nous nous sommes proposé d’en citer quelques-uns.

Un enfant de Saint-Claude fut atteint d’une maladie étrange. Un hoquet violent menaçait à chaque minute de l’étouffer, et en même temps ses yeux, entièrement voilés, semblaient pour toujours fermés à la lumière. On recourut aux médecins, mais néant, comme dit le narrateur. On s’adresse alors à une vieille sorcière qui se charge de la cure, pourvu qu’on la laisse seule avec l’enfant. La famille accepte, mais surveille secrètement toutes les actions de la vieille. Or elle prend une brique et un pain de sel qu’elle chauffe, place l’enfant entre ses bras, se couvre de la tête aux pieds d’une couverture, reste en cet état près d’une demi-heure, appelle enfin et montre l’enfant entièrement guéri.

Vers 1607, Jeanne Platet était en prison dans la même ville. En même temps une jeune fille, Guillauma Blondan, était fort malade, et ses parents s’adressèrent à la sorcière, à l’insu du juge, pour obtenir la guérison de leur enfant. Jeanne Platet ordonna une neuvaine, qu’elle fit commencer le vendredi. Or, la nuit du neuvième jour, la sorcière mourut subitement, et le malade guérit, après avoir rendu plusieurs petites bêtes en forme de

15 Jacques d’Autun, L'incrédulité sçavante et la crédulité ignorante (1674).

lézards et un morceau de charbon. On remarqua aussi qu’il s’était fait au même moment, de part en part, deux petits trous au plancher de la chambre où couchait la malade.

“La sorcière de village” gravure d’Octave Penguilly

(s.d. XIXe) Louise Servant, condamnée comme

sorcière, guérit d’une grave maladie Philippe d’Amelanges, de Salins ; mais pendant que l’état du malade s’améliorait, une poule ou un canard mourait dans la basse-cour. Il en périt ainsi une vingtaine, jusqu’à ce que la guérison fût complète, d’où l’on pourrait conclure, d’après le système de compensation dont nous avons parlé, que Satan estime un homme à la valeur de vingt volailles.

Au milieu des 2500 villes, bourgs ou villages du comté de Bourgogne, où les croyances dont nous venons d’esquisser le tableau étaient admises comme article de foi, une localité se distinguait, non par son incrédulité, mais par des croyances particulières qui constituent une sorte d’individualité.

A Authoison, les sorciers tenaient leur sabbat sur les toits. Ils s’y rendaient à travers les airs, en se reposant sur les arbres16. On les appelait la graivissus, les gravisseurs. On y conserve le souvenir d’un fantôme qui parcourait l’espace sur un char attelé de deux chevaux de feu ; d’un bouc qui sortait de la tour seigneuriale, et qu’on poursuivait sans jamais pouvoir l’atteindre ; d’un loup qui se montrait à l’une des fenêtres de la ferme des

16 Monsieur Boisselet, notre collègue à la commission archéologique de la Haute-Saône, a rencontré une croyance analogue parmi les africains de la côte orientale d’Afrique employés à l’île Bourbon.

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Grands Bois pendant le souper du fermier. Un des maléfices, enfin, qui émut

particulièrement le village d’Authoison se rapporte au bétail nombreux d’une écurie, qu’on entendit d’abord parler patois, et qu’on vit ensuite danser au son d’un violon dont jouait le plus gros des bœufs, danse irrésistible qui dura jusqu’à ce qu’on eût coupé les licous et tué un serpent logé sous le seuil de l’étable.

Chapitre II Sorciers possédés ou transformés

Il ne faut pas confondre les possédés avec les sorciers. Les possédés étaient des malheureux en qui un sorcier avait introduit un ou plusieurs démons au moyen d’un aliment maléficié, ou dans le corps de qui le diable avait fait élection de domicile sans l’aveu du patient.

Le possédé17 ou inspirité, être absolument passif, était soumis à tous les caprices démoniaques, et sous cette influence, agité par la douleur, tout son corps trahissait par des convulsions une souffrance intérieure d’une nature particulière.

Les possédés étaient donc considérés comme des victimes, non comme des suppôts du démon. A ce titre, ils n’appartiennent pas à notre sujet, et quoiqu’ils aient joué dans notre province un rôle important qui attend encore un historien, nous ne traiterons pas cette matière délicate.

Cependant, si le démon pouvait s’emparer subrepticement du corps d’un bon catholique, à plus forte raison avait-il le droit de se loger dans un corps qui s’était donné à lui et qui lui appartenait. Aussi arrivait-il, quoique rarement, à cause de l’inconstance du démon, qui l’entraîne toujours à de nouvelles conquêtes, qu’un sorcier était en même temps possédé. Un

17 Il faut distinguer, d’après Charles du Fresne du Cange (Glossarium mediae et infimae latinitatis, tome IV, page 686 et 687 “Obsessus” [1845]), le possédé de l’obsédé. Maître de l’âme du possédé. le démon agit du dedans. A l’égard de l’obsédé, qu’il effraie de fantômes menaçants, Il agit du dehors.

exemple de la combinaison de ces deux états démoniaques, emprunté aux fastes judiciaires de notre province, suffira à éclairer cette matière.

En 1599, Rolande Duvernois, du village de la Croya, âgée d’environ trente-cinq ans, fut accusée de sorcellerie par deux de ses complices. Confrontée avec ses accusateurs, elle nia son crime avec d’exécrables imprécations. Le juge la fit enfermer dans une prison étroite et humide, et dès le lendemain elle suppliait qu’on la laissât sortir, qu’on lui permit de se chauffer, et promettait de dire la vérité tout entière. On céda à sa prière, et pendant qu’elle se chauffait, on lui demanda si elle avait assisté au sabbat ; elle fit l’aveu d’y être allée une fois, six mois auparavant. On lui demanda ensuite ce qu’elle avait vu au sabbat ; mais alors elle devint muette, se prit à trembler, et tout ce qu’elle parvînt à faire comprendre fut qu’elle était possédée par le malin esprit, qu’elle le sentait dans son estomac comme un corps qui l’étouffait, puis elle se roula à terre et se prit à japper, en jetant autour d’elle des regards épouvantables. Le juge en conclut qu’elle était possédée.

Revenue cependant à l’état de calme, Rolande avoue être allée au sabbat, y avoir vu le diable en forme d’un gros chat noir dont elle a baisé le derrière, et s’être enfin donnée à lui. A ces mots, le malin esprit renouvelle ses assauts, la patiente étouffe et bientôt se reprend à japper.

Le lendemain, elle renouvelle ses déclarations, et l’on appelle un prêtre pour l’exorciser. Celui-ci donne à la possédée la sainte vierge pour avocate, lui met l’étole au cou et procède aux exorcismes.

Interrogé sur son nom, le diable se tait ; mais pressé de nouveau à ce sujet, il dit se nommer Chat. On lui demande s’il est seul et il répond qu’ils sont deux ; qu’ils ont été envoyés dans le corps de la Rolande par le nommé Gros-Jacques, au moyen d’une pomme. Le prêtre ordonne aux démons de sortir, et ils répondent que leur heure n’est pas encore venue.

Alors un véritable combat s’engage entre le prêtre, qui s’aide de prières et de conjurations, et le démon, qui oppose des moqueries et des blasphèmes, et pendant ce temps, la possédée,

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BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE (ouvrages consultables sur internet)

Presque tous les ouvrages présentés ci-dessous sont consultables gratuitement, sur l’un de ces sites : (arch) https://archive.org (book) https://books.google.com/ (gall) http://gallica.bnf.fr nb : lorsque plusieurs éditeurs, libraires ou imprimeurs sont crédités sur l’ouvrage, seul le premier est ici indiqué. Liste générale des auteurs cités, rangés ici par ordre alphabétique du prénom-nom : Albert de Rochas, Essai d'une bibliographie française méthodique & raisonnée de la sorcellerie... (arch : 1900 bibl. Chacornac, Paris) André du Chesne : Les controverses et recherches magiques de Martin Delrio (arch : 1611 imp. lib. Jean Petit-Pas, Paris) Antonii Storck, Études de thérapeutique expérimentale, traduction par le Dr H. Piedvache (gall : 1887 lib. J.-B. Baillière et fils, Paris) Auguste Debay, Histoire des sciences occultes (book : 1869 lib. éd. E. Dentu, Paris) Augustin Calmet, Lettre sur les dragons dans le Journal de Verdun (arch, book, gall : none. juin 1751) Augustin Calmet, Traité sur les apparitions des esprits (gall : 1751 imp. lib. Debure l’aîné, Paris) Charles du Fresne du Cange Glossarium mediae et infimae latinitatis (gall : 1840-1850 imp. éd. Firmin Didot frères, Paris) Charles Weiss, Biographie universelle (arch : 1847-1849 [4 tomes doubles] imp. lib. L. Lefort, Lille) Claude-Joseph Perreciot, De l'État civil des personnes ... des terres dans les Gaules (arch : 1851 [4 tomes sur 5] n.c., Londres, tome 4 manquant : book) Claude Marie Gattel, Nouveau dictionnaire portatif de la langue française (book : 1803 [2 tomes] lib. Lefevre, Paris) Constance de Lyon, Vita Germani episcopi Autessiodorensis (Édition papier disponible : 1976 éd. Du cerf, Paris - editionsducerf.fr) Cornelius Tacitus, Annales (arch : 1863 œuvres complètes, trad. J.-L. Burnouf, lib. Hachette et Cie) Denis Diderot et Jean Le Rond d’Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des... (on trouve sur wikisource.org l’édition 1751-1772) Emmanuel Bousson de Mairet, La mort de Jacques de Molay (introuvable 1853 éd. Veuve Prudont, Dole) Étienne de Jouy, L’hermite en province (arch : 1826 [13 tomes, manque le 11 sur 14] imp. lib. Pillet aîné, Paris - gall : où l’on trouve le 11 tout seul) Eugène Rougebief, Histoire de la Franche-Comté ancienne et moderne (arch : 1851 éd. Ch. Stevenard, Paris) Eusèbe Salverte, Des sciences occultes (arch : 1829 [2 tomes] lib. éd. Sedillot, Paris) Eusèbe Salverte, Des sciences occultes (book : 1843 lib. J.-B. Baillière, Paris) Ferdinand Bouvot [trad. de Friedrich von Spee], Advis aux criminalistes sur les abus qui se glissent dans... (gall : 1660 imp. lib. C. Prost, Lyon) Ferdinand de Cussy, Dictionnaire ou manuel-lexique du diplomate et du consul (gall : 1846 lib. éd. F. A. Brockhaus, Leipzig) Florimond de Ræmond, L'Antichrist (book : 1597 imp. lib. Jean Pillehotte, Lyon) François Perrault, Démonologie ou traitté des démons et sorciers (book : 1653 imp. lib. Pierre Aubert, Genève)

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*faire la recherche sur le site arch. avec le terme “Franche-Comté”. NdE

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