imagazine septembre 2011 en ligne
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LE MAGAZINE DES DECIDEURS DU SUDTRANSCRIPT
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IMAGAZINE PDF N 14
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POLITIQUE
Malabo/Sippopo, Cit de lUA
17me
Sommet de lUnion Africaine Djeuner offert par les responsables du
Plan dAction pour lAfrique, de LUA/NEPAD 20102015.
Attabl aux cts des Prsidents Jacob
ZUMA, Jean Ping, le directeur de lAgence
de lIntgration du NEPAD, Programme
dinterconnexion des infrastructures.
Tony Yayi BONI, le Prsident bninois a
plaid pour une Afrique prospre et unie :
A toutes les instances internationales, o
lon tient compte du poids conomique, o
lon tient compte du degr dmergence.
Nous tous, sommes convaincus (posant la
main sur le dos de Jacob ZUMA) que nous
dlguons la grande Afrique du Sud pour
reprsenter valablement notre cher
continent.
Lintgration du NEPAD dans le
programme de la Commission de lUnion
Africaine.
Le continent africain est le plus vierge et le
NEPAD est une ralit incontournable.
Nous sommes tous attachs cette
mission qui fixe nos ambitions en termes de
dmocratie, de stabilit, de gouvernance et
la meilleure possible, aussi en termes de
prosprit.
Nous voulons tre ensemble pour pouvoir
communiquer dans tous les domaines
possibles. Notre continent, pour se parler,
changer et entreprendre a ouvert son ciel,
ses routes, son rseau ferroviaire, ses
infrastructures portuaires et aroportuaires
tous. Aux investisseurs nationaux et
internationaux. Cest pourquoi M le
Prsident, je voudrais que vous soyez notre
porte-parole.
Nous vous flicitons, au nom du Prsident
Zuma, au nom de mes chers collgues
absents ce djeuner. Nous vous
encourageons et seront toujours vos
cts.
Il faut se nourrir de foi et desprance. Dans
les prochaines annes, tout se dcidera en
Afrique. Tous les continents sont
aujourdhui couchs, et le continent africain
est vierge et a dnormes potentialits
auxquels ont peut sattendre lorsque lon
aspire la prosprit, la richesse et au
bonheur. Le continent est ouvert tous.
Mais pour se faire, nous avons besoin de
rgler la question de lnergie, de
llectricit avec de grands projets. Nous
devons aller vers lnergie renouvelable,
lolienne, lnergie solaire et mme
nuclaire civile et non militaire.
Nous parlons aussi de la biomasse et
dautres formes dnergies renouvelables.
Le continent africain est dcid aller dans
cette direction l.
Sans nergie, il ne peut y avoir de
dveloppement, et sil ny a pas de
dveloppement, il ny aura pas de stabilit
dans nos pays. Cest pourquoi nous
courrons derrire une croissance forte.
Nous tournons autour de 5% en 2011-
2012, et les prochaines annes seront
celles despoir et desprance. Beaucoup
de pays iront vers des croissances deux
chiffres parce quil y a la volont politique
au niveau de tous les chefs dEtats. Nous
sommes dcids aller dans cette
direction.
On ne peut pas parler de croissance sans
les routes, on ne peut pas parler de
croissance sans leau, pas de croissance
sans infrastructures. Mais comment
financer cela ?
Nous croyons au partenariat public-priv.
Nos gouvernements ont pris la dcision
dintroduire la meilleure gouvernance
possible pour dgager lpargne publique.
Mais lEtat est responsable de ses
fonctions rgaliennes cest--dire assurer la
scurit des citoyens pour quils puissent
aller et venir, tre en scurit, crer de la
richesse. Il y a un gap important aujourdhui
entre la cration de la richesse et la
population. Nous comptons combler ce gap
par un accroissement du rythme de
cration de richesse qui doit tre suprieur
au poids dmographique, donc il faut
travailler.
Mes chers amis, Cest une nouvelle Afrique qui renat. Nous
avons dpass la faille du printemps.
Aujourdhui, nous parlons du printemps
arabe, nous sommes au-del nous autres.
Le continent africain sest dj engager
depuis longtemps. Il y a la scurit, un
processus dassainissement de
lenvironnement des affaires, il y a une
vritable volont pour que lAfrique parle
dune seule voix.
Nous flicitons nos chers Prsidents, le
Prsident de la Commission de lUnion
Africaine, le Prsident de lUnion Africaine,
qui se dbattent pour que nous puissions
convaincre. Et chaque fois quon les
coute, nous sommes rassurs et bien
reprsents. Nos travaux au ct du G8, du
G20 ont t trs positifs. Nous voulons en
plus de ce que nous avons obtenu dans le
cadre du partenariat, aller plus loin pour
que les vraies questions soient rgles.
Celle de la dette, celle des changes
internationaux.
Nos discussions auprs de lOMC, des
problmes lis aux changements
climatiques. Ceci nous renvoie la
question agricole. Nous travaillons tous
pour la renaissance agricole dans nos
pays. Il ne peut jamais avoir dauto-
suffisance alimentaire, lemploi de nos
jeunes, la redistribution des revenus pour
le monde rurale si nous ngligeons cette
question de lagriculture. Nous sommes
condamns nous adapter aux effets des
changements climatiques, nous sommes
dcids et nous avons tous aujourdhui (le
continent) de grandes superficies : des
milliers dhectares de terre cultivable. Mais
parmi ces terres cultivables, seule une
petite portion lest.
Nous avons de lespoir et voulons
ramnager nos valles, nous voulons
introduire des rformes foncires, valoriser
nos valles, rhabiliter des pistes rurales,
introduire de bonnes mcanisations de
lagriculture, faciliter laccs aux intrants,
aux engrais, aux semences, pour produire
et naturellement crer des grands marchs,
unifier le march africain qui sera le plus
solvable.
Voil mers chers amis, merci pour cette
occasion que vous nous offrez pour
traduire ce que nous avons dans nos
curs. Nous attendons
un partenariat public-
priv pour que notre
continent puisse aller de
lavant. Merci
beaucoup.
Les projets de la Commission sarticulent autour de trois axes :
-Les grands travaux dinfrastructures de transport. -Le projet concerne un programme de premire gnration dun nombre limit de 10 15 projets majeurs et intgrateurs dinfrastructures de transport et dnergie, la mise en uvre de son plan stratgique 2009-2012 . -LAfrique-hydrolectrique 2020 Initiative qui a pour objectif dexpliquer et de dvelopper le potentiel hydrolectrique des grands bassins fluviaux de lAfrique par la ralisation de grands barrages hydrolectriques et des rseaux dinterconnexion entre 2010 et 2020, en vue dassurer laccs des populations africaines une nergie lectrique fiable et abordable, et mme lexporter vers dautres rgions du monde . Larchitecture institutionnelle et le dveloppement des infrastructures : Btir une architecture institutionnelle africaine permettant de structurer dune part, les relations organisationnelles, fonctionnelles et oprationnelles des diffrents acteurs panafricains et dautre part, le dialogue
avec les partenaires au dveloppement .
Appel de TONY YAYI BONI, PRESIDENT BENINOIS Promouvoir lintgration rgionale et continentale en Afrique
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EDITORIAL
Page 5
Une Afrique ; une seule voix contre la famine Jean Ping, Prsident de la Commission de lUnion Africaine.
ECONOMIE Pages 11-21 Interview du M Feliciano MVO OLUY, Directeur des Ressources Humaines de SOGUIBE, BATA Accord entre la Banque Africaine de Dveloppement et WWF pour lenvironnement en Afrique Croissance Mondiale des nergies renouvelables Plan daction du NEPAD Investissements verts en Afrique dans le secteur de leau Vulnrabilit des ressources en eau en Afrique Impact de lexploitation ptrolire en pays ONI Dossier / EVIAN Global Conference Association & Solidarit Grand Orient de France Pages 33-35
Guy Arcizet rlu Grand Matre
Interview Exclusive
Le rle de la Franc-Maonnerie en Afrique devrait tre celui dans luniversalit
maonnique c'est--dire la ncessit de mettre lhomme aux
places des proccupations de la socit B To B Pages 18-25 AREAD Frdric REY & Samuel Toupet Finance Innovation Kristell Le Nadan Mdia / Cross Vido Days Bruno Smadja et Pervenche Beurier BUSINESS - CORPORATE Bastien GAVE RESEAUTAGE Wine and Business Club Alain Marty
POLITIQUE Pages 4-10 ; 37-39 MALABO-Sippopo : 17
me Sommet de
lUnion Africaine
Promouvoir lintgration rgionale et continentale. Appel du Prsident Tony Yayi BONI
-Palais de lElyse. Confrence des donateurs pour la Libye nouvelle. Prsence de lAfrique 1 Roi, 6 Prsidents africains
2 Ministres des Affaires trangres, 2 Secrtaires dEtats Jean PING, Prsident de la Commission de lUnion Africaine -Fte Nationale du Gabon Discours du Prsident Ali Bongo ONDIMBA
-Les Objectifs du Millnaire Interviews :
Youssouf OUEDRAOGO, Conseiller spcial du Prsident de la BAD
-Robert Ptron Messe Humanitaire & Solidarit Pages 26-27 -Marche Mondiale des femmes congolaises contre les viols en RDC
-Observatoire International des violences sexuelles dans les conflits arms
-Interview Brigitte Mbui Bilonda
Culture et Socit Pages 33-34
Les Moustaches du chat de Sayouba TRAORE
Migration Moment
COMMUNIQUE DE PRESSE Page 40
Le Prix Orange de lEntrepreneur Social en Afrique rejoint les prestigieux
AfricaCom Awards
Directeur de publication : Nicolas ABENA Rdactrice en chef dlgue : Marie CORNET-ASHBY Rdacteur en chef Technique : Oussouf DIAGOLA Rdaction gnrale : N chaise, N Ndong, S Abba, M. Cornet- Ashby . Jean Paul SAMNICK Collaboration Externe Marie INYONGO Cameroun Anani Rabier BINJI RCS : 510710262 Siret 510 710 265 00013 Siren 510 710 265 Dpt lgal parution
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Editorial
Une Afrique, une seule voix contre la famine Une fois de plus, une situation humanitaire
tragique dans la Corne de lAfrique attire lattention du monde entier. Des rgions entires, et plus particulirement la Somalie, sont affectes par une scheresse grave qui y svit depuis de nombreux mois et qui a conduit une pnurie svre en denres alimentaires. Dans deux rgions de la Somalie, le mot terriblement redout, famine, est maintenant officiellement utilis. Un nombre impressionnant estim plus de 12,5 millions de personnes (dont 3,3 millions, exclusivement en Somalie) ont actuellement besoin dune aide humanitaire durgence. Cette situation dramatique est susceptible de s'aggraver cause de l'impact ngatif de la scheresse qui va stendre aux jours et aux mois venir. Des autorits rgionales de plusieurs pays travaillent en troite collaboration avec des Organisations non gouvernementales (ONG) et des agences spcialises des Nations Unies leffet de rgler la situation pour quelque temps. Cependant, malgr ces efforts louables, les consquences nfastes du changement climatique travers la rgion, conjugues aux conflits qui perdurent dans certaines zones, ont eu pour consquence une dtrioration svre de la situation humanitaire. LUnion Africaine (UA) est lavant-garde des activits visant rsoudre la crise en collaboration avec des organisations internationales et dautres partenaires bilatraux. Toutefois, nous sommes les premiers reconnatre que tous les efforts que nous avons dploys ce jour, bien qutant importants, ne sont pas suffisants. Par
consquent, il est crucial daccrotre nos ressources rgionales dans le cadre de cette bataille, afin de sauver les vies et les moyens de subsistance de millions de nos frres et surs africains vivant dans la Corne de lAfrique.
Sous ce rapport, lUA a organis une Confrence dannonce de contributions en faveur de la Corne de lAfrique Addis Abeba, le 25 aot 2011, afin daccrotre les ressources et dattirer lattention de ses Etats membres ainsi que celle de la Communaut internationale dans son ensemble, afin dallger le sort des populations affectes dans cette rgion. Il est devenu urgent de combler le dficit de financement (denviron 1,4 milliards de dollars US) constat au niveau des ressources ncessaires au rglement de la situation humanitaire proccupante dcoulant de la scheresse extrme et persistante dans la Corne de lAfrique. Les efforts de collecte de fonds poursuivis actuellement au plan international, sont orients vers la rduction de lcart de financement, essentiellement travers les contributions issues des sources traditionnelles de financement. Bien que lappui de ces partenaires soit ncessaire et fort louable, il y a galement une imprieuse ncessit de voir notre participation, en tant quAfricains, ces contributions dans les limites de nos moyens, partir de nos ressources financires propres, afin de rgler les problmes lis aux crises humanitaires, alimentaire et nutritionnelle dcoulant de la scheresse qui svit dans la Corne de lAfrique. Comme le dit ladage, Lunion fait la force. Unis, nous serons solides comme lairain ; diviss, nous ne serons quun difice fragile sur du sable mouvant. Par consquent, les pays africains, pris collectivement, travers notre organisation continentale, doivent maintenant faire montre dune plus grande pro-activit dans
la recherche de solutions aux problmes lis la scheresse dans nos rgions affectes. Cest dans ce contexte que la Confrence dannonce de contributions en faveur de la Corne de lAfrique est organise afin de recueillir les contributions des pays membres de lUA, des institutions rgionales et aussi du secteur priv. Lobjectif principal de cette runion de haut niveau est dattirer lattention des dirigeants africains et de toute la communaut internationale sur la scheresse qui prvaut dans la Corne de lAfrique, afin de les inviter apporter directement leur appui financier ou en nature la rgion en gnral, et plus particulirement la Somalie. Un appui marqu et soutenu de cette nature, de la part des dirigeants africains, dans le cadre dun forum aux allures dun sommet, constituera nen pas douter une expression importante et durable de solidarit avec les populations affectes. Dautres partenaires de taille pour lAfrique, notamment la Ligue des tats arabes, lOrganisation de la Coopration Islamique (OCI), le Brsil, la Russie, lInde, la Chine, les Etats-Unis et lUnion europenne, seront galement invits annoncer leurs contributions. Enfin, cette confrence aura pour objectif damener les dirigeants africains et toute la communaut internationale percevoir davantage la ncessit de concentrer les efforts sur la conceptualisation par lUA dune stratgie moyen et long termes dattnuation des crises. Cela permettra de renforcer les mcanismes de survie au plan national, tout en augmentant lefficacit de nos nouveaux mcanismes rgionaux africains de renforcement des capacits de rduction des risques et des catastrophes. Les fonds collects par lUA seront utiliss pour la rduction du dficit des financements durgence travers les partenaires oprationnels tels que le HCR et le PAM, tandis que le programme plus long terme dattnuation au plan rgional sera men par la FAO et le PAM. Le temps presse. Des vies humaines sont en jeu. Par consquent, nous esprons vivement et sincrement que nos homologues dirigeants gouvernementaux et du secteur priv vont rpondre lappel de lUA en faisant montre dun appui marqu et soutenu envers la Somalie et les autres pays affects dans la rgion, en contribuant dans les limites de leurs capacits aux efforts de rduction du dficit de financements destins la crise dans la Corne de lAfrique. Dr Jean Ping, Prsident de la Commission de lUnion africaine
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POLITIQUE
17me
SOMMET de lUnion Africaine
M Youssouf OUEDRAOGO, Conseiller spcial du Prsident de la Banque Africaine de Dveloppement, Donald Kaberuka. Observateur averti du 17me Sommet de Malabo, quels sont vos impressions sur les diffrents travaux du Sommet ? M Youssouf OUEDRAOGO : Un choix avis du thme : Acclration du rle de la jeunesse dans le dveloppement . Plus de 60% de la population africaine moins de 35 ans. Et, cest ce niveau que se trouvent les enjeux ! Les formations donnes aux jeunes sont-elles les meilleures ? Les environnements conomiques sont-ils adquats pour crer de lemploi pour ces diplms ? Ces nombreuses questions restent en suspens... La BAD approuve la faon dont les dbats et le thme ont t mens et prpars. Cela a permis tous de se prononcer (la jeunesse et les dirigeants africains) et de mettre en vidence les initiatives dployes par tous pour rsoudre ces problmes. Beaucoup dEtats ont mis en uvre des mcanismes comme la cration de fonds spciaux pour soutenir lemploi des jeunes dans le monde urbain et aussi rural. Il faut considrer que la jeunesse est le fer de lance de tout pays et cela restera toujours une vrit. Cest la raison pour laquelle il faut que les rsolutions prises soient rsolument mises en uvre. La Banque Africaine de Dveloppement, a lanc plusieurs initiatives pour soutenir les Etats selon les priorits dgages. Nous avons concentr nos efforts ces dernires annes pour soutenir linfrastructure. LAfrique est un continent qui a un fort potentiel. Lnergie manque de faon drastique et nous avons dvelopp des financements propres. Nous devons jouer un rle catalyseur pour appeler dautres financements publics et privs afin de raliser des infrastructures nouvelles : barrages hydrolectriques, interconnections lectriques entre les Etats. Le soutien des pools rgionaux comme en Afrique Australe, de lOuest et de lEst est indispensable. Quand on a lnergie, on peut dvelopper la production, les services. Il faut aussi travailler sur les Nouvelles Technologies de linformation et la communication. Pour cela, il faut tirer des cbles qui permettent davoir linternet haut dbit, do la
ncessit de linfrastructure. Nous avons aussi lanc un objectif de connectivit Connect Africa , pour quil y ait lavenir la fibre optique disposition, ce qui permettra de dvelopper une conomie numrique avec laide de ses nouvelles technologies. Vous dites que les discours politiques sont finis et qu'il faut passer lapplication. Approuvez-vous le dveloppement actuel de la Guine Equatoriale ? Oui, nous avons not avec beaucoup de satisfaction que ce pays, partir de ressources propres dont il dispose et depuis peu, sest dot dinfrastructures de qualit avec un standard remarquable. Ce qui est trs salutaire, mon sens. Linfrastructure se fait parce quelle est la base du dveloppement dautres activits. Si vous avez besoin de crer une production de la transformation, il faut un certain nombre dinfrastructures de base. Si
vous navez pas de routes, de ports, daroports, vous ne pouvez pas produire et couler la production. Si vous navez pas dusines, vous ne pouvez pas transformer les produits de base. LAfrique reste un continent gnrateur de produits de base. Lun des grands dfis auquel lAfrique reste confront est le succs de l'acclration du processus de transformation de ces produits. Au moins une partie doit tre transforme sur le continent sans ngliger ce qui est fait. Nous ne pouvons pas continuer tre un march de consommation... Il faut que lAfrique se mette laborer, transformer, cela est prcisment ce qui cre la valeur ajoute. Cest dans cette transformation que lon retrouve la chane de cration demplois, que ce soit partir des toutes petites entreprises ou artisanales, lorganisation du secteur informel. Je peux appeler cela : ltape dun nouveau rveil pour le continent.
En 2006, le continent sest dot dune architecture qui permette (avec lAU et les communauts conomiques sans ngliger celles qui existent), de travailler chaque jour avec la Commission de lUA et avoir une clarification des rles de chacune des des institutions. LUA devant chapoter cet ordre architectural de telle sorte que lorsquon parle de corridors, de routes inter-tats, de fibre optique, dlectricit, de tlcommunication, de centres denseignements dexcellences, de recherche afin de russir une vritable intgration et d'viter que les efforts ne soient disperss. Nous le savons et laccompagnons. 40% du budget va vers les projets intgrateurs. Nous avions, il y a 7 ans, dit quil fallait que lAfrique travaille dans les infrastructures parce quelles sont le socle incontournable pour asseoir un dveloppement durable. A Kampala lanne dernire, la BAD et LUA ont lanc le PIDA (Programme pour le dveloppement des infrastructures en
Afrique) qui a une dure de 30 ans. Il met laccent sur lnergie, les transports, le NTIC et lhydraulique. Il est indispensable et les chefs dEtats ont approuv la ncessit d'un dsenclavement de lAfrique du nord au sud et de lest louest pour crer des conomies dchelles. Nous avons constat daprs nos tudes, que la crise alimentaire de 2008 tait le fait du manque dinfrastructures agricoles. En mme temps que lon cre des corridors routiers inter-tats, il est primordial de dvelopper les pistes rurales, des silos. Et de travailler pour que la rentabilit soit augmente
travers les mcanismes dengrais pour avoir une production comptitive. Il faut non seulement produire, mais aussi vendre. Le march europen est protg ? Le march europen en tant que tel nest pas ferm. Il y a un accord qui permet de laisser entrer les produits dorigine sur la base de normes techniques en ce qui concerne la scurit alimentaire. Il y a des pays qui produisent de la banane, des fleurs, de la viande ou d'autres produits commercialiss en Europe. Depuis 1999, les USA ont lanc avec les pays africains un programme qui ouvre le march daccs aux produits de consommation, lAGOA(African Growth and Opportunity Act) (Angola, Benin , BNLS Region, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroon , Cape Verde, CEMAC Region, Tchad, COMESA Region, Comores, Congo, Dem. Rep of Congo, Djibouti, ECOWAS Region, Ethiopia, Gabon, Gambia, Ghana, Guinea, Guinea, Bissau,
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Kenya, Lesotho, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritania, Mauritius, Mozambique, Namibia, Niger, Nigeria, Rwanda, SACU Region, SADC Region, Sao Tome, Senegal, Seychelles, Sierra Leone, South Africa, Swaziland, Tanzania, Togo, Uganda, Zambia ). Nous devons librer les forces de production en Afrique pour quil y ait une croissance inclusive. Vous avez t Ministre des Affaires trangres du Burkina, on observe des phnomnes disparates dune zone conomique une autre. Tout fait Quand on est en Afrique de lOuest, on a limpression quentre les textes politiques et lapplicabilit il y a une passerelle. La libre circulation des personnes et des biens est relle. Pourquoi dans la zone CEMAC les textes ne sont pas appliqus ? Vous avez raison de souligner cela. Cest vrai que lAfrique de lOuest avait t considre comme lune des premires rgions avoir uvr dans la libre circulation des personnes et des biens, et le mme le libre tablissement. Cela a t un combat de longue dure. Les postes frontaliers superposs ont t mis en uvre dans pas mal de pays, notamment lUEMOA, un passeport de la CEDAO. Il en est de mme en Afrique Australe. LAfrique Centrale avait connu quelques retards, mais nous constatons quelle a pris les choses en main. En janvier 2010, lors du dernier sommet de la Cemac Bangui, un programme dactivits prioritaires a t mis en uvre avec un certain nombre de rformes indispensables et pour la construction des infrastructures. Initiative soutenue par la Banque. Le mois davril dernier, nous avons adopt un nouveau programme stratgique pour lintgration rgionale pour lAfrique Centrale sur la priode 2011-2015. Avec une colonne vertbrale qui est de protger le bassin du Congo qui est le fleuron de lAfrique. Do le Sommet des trois bassins tropicaux du monde qui a eu lieu Brazzaville linitiative du Prsident Denis Sassou Nguesso ! Oui, ce qui ouvre la voix pour le prochain sommet de Durban pour la Cop 16 qui va discuter des questions importantes. Les africains devraient se mobiliser la fois pour dfendre le bassin du Congo, mais aussi une initiative que nous avons lanc qui est la cration dun Fond Vert africain. LAfrique est le continent le moins pollueur au monde. Mais nest pas labri de la pollution sur le plan mondial. Il faut trouver le moyen que le Fonds Mondial adopt Cancun puisse avoir une fentre importante pour lAfrique. Le premier ministre thiopien avait demand que 40% des fonds soient verss au Fonds africain qui sera hberg par la BAD. LAfrique ne doit pas sisoler du monde, mais faire connatre ses spcificits. Non pas en allant qumander, mais en exigeant une quit dans le traitement des problmes, des dossiers.
Mais comment peut-il y avoir quit quant on sait que 14 pays africains ont pour monnaie le cfa, ancienne monnaie coloniale qui dpend directement du trsor franais dans le cadre du compte des oprations, ne faudrait-il pas quils aient leurs monnaies ? Le problme se situe au niveau de la capacit de production, de la gouvernance, de lorganisation nationale et rgionale africaine partir de potentiel fort dont dispose lAfrique. Vous parlez de gouvernance, depuis une trentaine dannes et les Sommets se font... Et cest assez rcurrent de voir dans les discours le problme de gouvernance revenir. Les mmes rsolutions reviennent, les mmes discours. Avez-vous limpression que ce 17me sommet soit un tournant dans lhistoire de lUA ? Je naborde pas le problme dans ce sens. Mais dans la continuit des institutions. LAfrique a vcu avec lOUA dont le mandat essentiel tait la libration du continent. Ce mandat a t excut. Les chefs dEtats se sont poss la question savoir comment aller de lavant. Ils ont cr lAU avec un nouveau mandat pour aller vers une intgration. Il y a eu ladoption du Fonds Montaire Africain ? Ils ont adopts beaucoup de textes. Mais adopter un texte est une chose, le mettre en uvre en est une autre. Linstitution doit se faire dans le temps. Il ne faut pas ipso facto crer des institutions qui nauront pas un corpus. Il faut prendre le temps de travailler temps. Regardez larticulation entre la Commission de lUA et les communauts conomiques gionales(REX). Il y a une plus grande attention, un suivi, une surveillance et de l'organisation. Beaucoup de travail est relgu ces communauts conomiques rgionales qui peuvent aborder les questions politiques lies aux conflits, la reconstruction, aux infrastructures rgionales. Cela existe dans les textes de lUnion Africaine depuis sa cration ? Cest le principe de subsidiarit qui a amen cela. Tout comme pour lONU et les organisations rgionales. Le maintien de la paix est essentiellement le fait de lONU. Elle ne peut tout faire, cest pour cela que chaque fois quune rgion elle capable de soccuper dune question particulire en matire de maintien de la paix et de la scurit dans la rgion, elle donne mandat. Elle viendra apporter un appui aux rgions. Il y a un progrs qui a t fait. Les Etats africains taient partis avec des taux de croissances assez remarquables avant la crise alimentaire et financire. Avant la dvaluation du cfa !
Avant la dvaluation du cfa il y a eu des priodes de dpression. Les conomies ntaient plus comptitives. Il fallait que la dvaluation serve de moteur pour relancer la comptitivit. Elle na pas t impose, vous le confirmez ? Non, elle na pas t impose, nous tions des observateurs et des acteurs des conomies africaines. Il fallait arriver cette dvaluation. A propos de monnaie commune, comment expliquez-vous que lon ne puisse utiliser le cfa dAfrique Centrale en Afrique de lOuest sans le changer ? Cest ce que l'on appelle le non rachat, cest nous qui lavons demand. Cest quand le Burkina Faso prsidait les institutions, lpoque de lUMOA en 1994. Cest cause de la fuite des capitaux non seulement dune zone une autre, mais aussi du cfa vers le Franc franais. Ne faut-il pas lever ce non rachat ? Cela ne freine-t-il pas les investissements ? Non, les investissements ne se font pas en cfa Cest une monnaie commune, mais on la change dune zone une autre, qui lutilise ? Cest une monnaie commune, on a besoin des mcanismes de surveillance pour sassurer que les flux de monnaies cres ne se retrouvent pas entre les mains de trafiquants en tout genre. Quand est-ce quun pays africain va battre cette monnaie ? Demandez-le aux Etats Cest une dcision politique ? Ah, cest une dcision politique Est-ce que cela ne coute pas cher que le cfa utilis soit fabriqu ailleurs quen Afrique ? La fabrication du billet nest pas importante, vous pouvez fabriquer votre billet Mais a permet de crer des emplois ? Fabriquer un billet est une chose, le faire correspondre la valeur de lconomie, la masse montaire pour quil corresponde ltat de la production est un problme.
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Mais si lusine qui fabrique ces billets se trouvait en Afrique, cela permettrait de crer des emplois, donc sortir du chmage et relancer la consommation et lconomie ? En ce moment vous gnrez linflation. Il ne faut pas fabriquer largent pour fabriquer de largent Depuis les dernires assises Abidjan, vous avez communiqu sur le Fonds dappui juridique Il sest trouv que les conomies africaines aient t spolies. Des marchands ont mis dans des situations dramatiques des Etats endetts par le rachat de la dette et jouaient avec cela. Il fallait trouver un moyen panafricain pour appuyer ces Etats se dfendre correctement et pouvoir grer le problme de leurs dettes, remettre leurs conomies en march. Quel est ltat des lieux actuel depuis la mise en marche de cette structure ? Elle fonctionne et les Etats africains y font appel. Cela a t fait avec une demande pressante et enthousiaste des Etats africains. Vous avez suivi les chefs dEtats qui disent haut et fort quils vont se proccuper de la jeunesse, vous y croyez ? Quels conseils au niveau de la BAD vous leur apportez concernant cette problmatique ? Jy crois. Il ne faut pas faire des procs dintention. Ltat ne dcide pas ex cathedra. Mais partir dun certains nombre de calculs en tenant compte des besoins de son conomie, des capacits et des mcanisme quil met en place. Nous les accompagnons, les conseillons, donnons des ressources appropries, parfois des dons ceux qui sont moins riches pour lesquels le guichet dit concessionnel du Fonds africain de dveloppement et les Etats revenus intermdiaires empruntent directement la banque. La BAD est l comme une institution de rfrence qui travaille sur la base des priorits dfinies par les Etats, aussi pour que dautres bailleurs de fonds, quils soient bilatraux ou multilatraux, publics, privs, viennent sajouter nous. Nous avons un rle catalyseur. Nous ne pouvons nous seul rsoudre tous les besoins financiers de lAfrique. Mais nous savons que l o nous allons suscite la
confiance des africains et aussi des autres bailleurs de fonds.
NB : En 2009, le constat de lAICD (Africa infrastructure Country Diagnostycs), programme mis en uvre par la Banque Mondiale pour le compte dun comit de pilotage qui prend en compte la Commission de lUnion Africaine, le NEPAD, la BAD, les pays africains affichait un retard au niveau des indicateurs de mesure de la mise en uvre des infrastructures. Il mettait laccent sur le foss grandissant entre lAfrique et les autres pays en dveloppement. La
force dune conomie moderne se mesure au nombre dinfrastructures mises en place ; et qui facilitent le commerce et favorisent la ralisation de nombreux autres progrs sur les plans sociaux, politiques tels que la rduction de la pauvret, le renforcement de lintgration rgionale.
La Banque Africaine de Dveloppement
et WWF sengagent pour
lenvironnement en Afrique
La Banque
africaine de
dveloppemen
t (BAD) et le
Fonds Mondial
pour la Nature
(WWF) ont
dcid le 21 juillet dernier de conjuguer
leurs efforts sur les questions dconomie
verte et de dveloppement en Afrique. Les
deux organisations ont sign cet effet un
accord de coopration, Genve, le 20
juillet.
Les dirigeants des deux institutions ont
dcid de mettre en lumire les liens
croissants entre la protection de
lenvironnement et le dveloppement
durable, ainsi que la ncessit de se
pencher sur les questions telles que
ladaptation et les mesures dattnuation de
limpact du changement climatique, la
biodiversit et les cosystmes.
Le prsident de la BAD, Donald Kaberuka,
a mis laccent sur le ferme engagement de
la Banque pour le dveloppement durable
et pour le changement climatique. Il a
soulign le potentiel quoffre ce partenariat.
Cet accord de coopration ne repose pas
sur lintrt financier, mais en ralit sur le
potentiel des synergies et les avantages
comparatifs des deux organisations, ainsi
que leur capacit rpercuter la voix de
lAfrique , a dclar le prsident de la
BAD.
Le partenariat se focalisera sur certaines
des questions de durabilit les plus
urgentes en Afrique, et la collaboration
portera au dbut sur trois domaines : le
dveloppement de partenariats gagnant-
gagnant avec les conomies mergentes et
le renforcement de la coopration sud-sud ;
le renforcement du partage du savoir et des
produits du savoir au profit de la croissance
verte et du dveloppement durable ; la
collaboration sur lnergie ainsi que sur la
gestion des ressources en eau et le
changement climatique.
Nous avons confiance que notre
partenariat avec la BAD produira des
rsultats concrets pour les populations
africaines et pour les cosystmes dont
dpend leur avenir , a indiqu Jim Leape,
directeur gnral de WWF International.
Les deux dirigeants sont convenus de se
concentrer en priorit sur quelques
initiatives concrtes, pratiques et
innovantes, en adquation avec leurs
orientations stratgiques. Ils envisagent,
par exemple, de collaborer sur une
publication conjointe qui fera linventaire de
ltat de la biodiversit et de lempreinte
cologique de lAfrique. Cette publication
devrait paratre temps pour le Sommet de
la Terre Rio+20 qui aura lieu en 2012 Rio.
Ils comptent galement collaborer afin de
contribuer un rsultat satisfaisant lors des
prochaines ngociations sur le changement
climatique prvues Durban, en Afrique du
Sud, en dcembre 2011.
Avec le triplement de son capital, la BAD
est la plus importante institution
multilatrale de financement du
dveloppement en Afrique. Et comme le
continent connat une croissance
conomique et dmographique rapide, et
que la pression sur les ressources et le
climat monte, la BAD joue un rle essentiel
pour assurer le dveloppement durable et
quitable du continent.
Le WWF est la plus grande organisation
non gouvernementale sur lenvironnement,
et il est actif en Afrique depuis sa fondation,
il y a 50 ans. Le WWF collabore avec les
gouvernements, les entreprises et les
communauts locales pour la protection de
lenvironnement et le dveloppement
durable dans le monde entier.
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Acclration du rle de la jeunesse dans le dveloppement
Robert Ptron Messe Vice-Prsident du Conseil National de la Jeunesse du Cameroun et membre du Conseil International de la Jeunesse
Votre prsence
En ma qualit
de leader
de jeunesse dans
mon pays, le sommet
de Malabo constituait un rendez-vous
ne manquer sous aucun prtexte. Cest cet effet que, aprs avoir pris activement part au forum des jeunes de lUnion Africaine tenu Addis Abba en Ethiopie dbut avril, jai t slectionn par mon pays pour participer la rencontre de Malabo.
Vos impressions de la Guine Equatoriale
a) Dveloppement de
l'infrastructure urbaine
Toute personne ayant flirt avec la capitale Equato-guinenne ne saurait tre indiffrente quant lexpansion infrastructurelle de cette ville qui semble tre limage de la plupart des grandes villes du pays. Il y a en cette entreprise une relle volont audacieuse de construire et dhisser le pays au rang des nations mergentes. Mais, le dveloppement tant mon sens un processus cyclique, je reste rserv quant la prennit de cette action, car jai t tmoin dune avance infrastructurelle dune part et dautre part dun bmol social, ducatif, sanitaire, etc. Il me semble judicieux, pour soutenir une telle politique de dveloppement, dintgrer le volet ducatif dans toutes composante, afin de garantir la formation du citoyen et son aptitude tre un partenaire actif et non passif du processus. La formation de la main duvre locale devrait tre une priorit pour ce systme politique, question de limiter la dpendance envers les pays comme le Chine, le Brsil et autre. Je salue lengagement politique, des dirigeants de ce pays, mais je suis partisan dune combinaison de composantes pour
construire un dveloppement prenne et comptitif.
b) Prise en compte de la jeunesse par le politique
Comme dans la majorit des pays de notre continent, la question de la prise en compte de la jeunesse reste phmre. Il a certes t remarqu une forte intgration de la jeunesse dans lorganisation du Sommet, mais cela reste un effet de mode. Les rels problmes des jeunes rsident sur la participation active au processus dcisionnels, dans la conception et llaboration des politiques et une autonomisation qui passe par la multiplication des moyens facilitant lemploi et lauto-emploi, un systme de sant rassurant et un accs facile et moindre cot lducation. Lindpendance du tissu associatif jeune des politiques partisanes devrait tre une consquence du financement claire des organisations de jeunesse. La participation des jeunes facilite par des quotas au parlement et dans les municipalits, tout en prenant en considration laspect genre. Jai limpression que les habitudes qui ont fait de la jeunesse une entit sociale voue au suivisme et lacceptation des faits tablis, influencent encore les esprits, au moment o lactualit accorde une valeur importante la jeunesse. La Guine Equatoriale est-elle un exemple d'intgration sous-rgionale en Afrique centrale ? La question dintgration sous-rgionale sous tant une libre circulation des hommes
et des biens, des changes commerciaux privilgis avec les voisins de la sous rgion etc. Faisant rfrence la difficult sans nulle autre pareille laquelle nous faisons face pour lobtention du visa Equato-guinen, tenant compte des tracasseries vcues dans les aroports larrive en Guine Equatoriale, considrant la complexit pour les ressortissant de la sous rgion dy sjourner, lintgration sous rgionale est
un mirage pour ma part, parlant de la Guine Equatoriale. Comment situer la Guine Equatoriale vis--vis de ses voisins immdiats (Cameroun, Gabon) ? Comparativement aux voisins de la sous rgion, la Guine Equatoriale se dmarque conomiquement. Le ptrole de ce pays de moins dun million dhabitants et lusage qui en est faite, le hisse sans doute au rang des nations ambitieuses. Je reste tout de mme sur ma soif quant la politique sociale, ducative et la pratique de la dmocratie. Pour vous, la Guine Equatoriale est-elle une dictature ? Aprs les indpendances, certains pays dAfrique eurent besoin des leaders Charismatiques, capables de conduire une nouvelle vision et lan nouveau permettant lAfrique de dcoller conomiquement et de se doter dune autonomie relle. Cependant, les politiques et pratiques ayant contribu cette aspiration sont mon sens anachroniques aujourdhui. Le pouvoir dtat doit se distinguer du pouvoir traditionnel, la gestion de la chose publique doit se diffrencier sans ambages de la gestion du patrimoine familial. Pourtant, ces ralits sont encore coutumes dans certains de nos Etats, leurs traces sont visibles en Guine Equatoriale et peuvent amener lassimiler ou non une dictature. Que retenez-vous de ce 17me Sommet ?
Jai toujours considr lUnion Africaine comme une entreprise parfaire, un projet mrir et faire fleurir. Le 17
me Sommet
marque un pas important par rapport lhistoire. Mme si linfluence externe oriente encore les dcisions au sein de lUnion, je dnote tout de mme une volont avre de crer le dclique. Lintrt port sur la jeunesse lors de se Sommet tmoigne dun engagement la reconnatre comme un partenaire stratgique et tactique dans la logique de dveloppement laquelle est soumis le continent. Si seulement les dcideurs africains pouvaient parler dune seule et mme voix,
lUnion Africaine aurait plus de pourvoir et de force quelle nen possde. Aussi, je salue laudace de la Guine Equatoriale qui nous a fait dcouvrir un pays dont la volont de rompre avec le sous dveloppement subit sest faite vivante.
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ECONOMIE
BATA
(Enrique Mesian Abaga Nsuga. Gouverneur de Bata, province du litoral@imag) Avec une superficie de 9 931 km
2 et une
densit de 30 hab./km2,
Bata est une ville portuaire situe proximit du Golfe de Guine dans la rgion du Rio Muni, en Guine-quatoriale. Avec une population estime presque 80 000 habitants, elle est la seconde ville de Guine-quatoriale et la capitale conomique du pays. D'un point de vue administratif, elle est galement le chef-lieu de la Province du littoral. conomie Le port autonome de Bata permet le trafic d'une importante matire premire de la rgion, le bois. Une zone industrielle lui est attenante. Des ferries assurent un trafic rgulier avec les villes de Malabo, capitale du pays, ou de Douala, au Cameroun. L'aroport international de Bata dessert galement de nombreuses destinations, en premier lieu sur le continent africain. Monuments emblmatiques Parmi les monuments emblmatiques de la cit se trouvent la cathdrale, le palais prsidentiel, le grand march central ou encore la place de l'horloge (galement appele place de la libert). S'il subsiste quelques monuments datant de la priode coloniale espagnole, une grande partie du tissu urbain a t amnag dans les annes 1950. La cathdrale est le monument le plus ancien de la cit : datant du XVIIe sicle, elle fut rige par les portugais. Sa faade troite est divise en deux registres horizontaux : le niveau infrieur, lequel comporte trois portails identiques, est surmont d'un second niveau agrment d'un oculus et de deux niches latrales.
Deux tours quadrangulaires sont couronnes de petits dmes. Autre monument important, le Palais prsidentiel,
galement appel Palais Africa, est une
structure rectangulaire
rige dans les annes 1950. La ville compte galement un monument aux morts rendant hommage aux victimes du coup d'tat de 1979. Comme dans le reste du pays, Bata est une ville en chantier et se prpare un
essor dmographiqu
e sans prcdent. La cit est galement dote d'un front de mer et d'un important port de commerce en eau profonde. Pour le gouverneur de la ville de Bata, la cohabitation entre trangers et autochtones est exemplaire. On trouve des fortes communauts camerounaises, maliennes et dautres provenances continentales dans les commerces de tous genres.
Brasserie SOGUIBE
Rencontre avec M Feliciano MVO OLuy, Directeur des Ressources Humaines de la SOEGUIBE depuis le 1 er mai 2004.
Usine de production deau minrale, de bire et de boissons gazeuses.
La capacit de production de la
SOEGUIBE ?
FMO : En termes deffectifs, elle a
augment dune anne lautre. De 68
employs, nous sommes passs 198 en
2011. Ce qui est considrable pour la
cration demplois. Nous comptons 12
expatris dans nos effectifs. La priorit de
lemploi daprs les textes de lois est
accorde aux nationaux.
Filiale du groupe Castel, notre socit est
ouverte toutes les nationalits et toutes
comptences. Lentreprise envisage sur le
court terme produire du vin pour alimenter
le march local.
Vous envisager la production du vin
sans vignes ?
Avec la mondialisation, la matire premire
peut venir de lextrieur, la transformation
du produit fini se fera sur place. Nous nous
sommes quips pour la circonstance.
Vous avez prvu une extension de
lusine ?
Oui, court terme, nous envisageons
dinstaller la mme capacit de production
Malabo, une reprsentation existe dj
sur place et son directeur commercial est
trs actif. Les perspectives conomiques
sont bonnes.
Avec la mme quantit deffectif ?
Nous avions une usine bas de gamme en
2004, tout a t modernis. Nous
envisageons dembaucher pour ce nouveau
site afin de rpondre aux exigences du
march.
Quel est la politique salariale de la
socit ?
La politique salariale en Guine Equatoriale
est fixe par lautorit politique. Qu cela
ne tienne, nous avons les salaires les plus
levs dans la sous-rgion Afrique
Centrale. Le salaire minimum est de 127
000 cfa. Toujours daprs les lois, le salaire
est rvis tous les deux ans. Des
ngociations sont en cours avec le
Ministre du travail pour quil soit augment
de 1,26%.
La production actuelle suffit-elle au
march local, et quen est-il du march
rgional ?
Nous sommes une filiale du groupe Castel
qui est prsent dans la rgion, ce qui
permet de rester concentr au march
interne.
SOGUIBE est-elle la premire brasserie implant, et, est-ce un employeur important BATA ?
SOGUIBE est la premire brasserie qui
produit sur place, ce qui est fondamental
dans la politique dindustrialisation de la
Guine Equatoriale. Il y a certainement
dautres socits de ce calibre, mais nous
restons grce notre partenaire externe les
premiers. Notre secteur de formation
permet de donner aux jeunes qui le
souhaitent un plan de carrire. Lemploi est
important pour la lutte contre la pauvret et
notre politique sy attelle. Nanmoins, les
socits de construction restent les
premiers employeurs du pays. Nous
essayons davoir une politique de qualit
pour nos salaris.
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Et la concurrence ?
Le secteur de la brasserie est prolifique, le
march concurrentiel reste existe. Cela ne
nous inquite guerre. La concurrence
permet de mieux se positionner et
damliorer la qualit du produit. Comme
dj indiqu, SOEGUIBE envisage sur le
court terme produire du vin pour alimenter
le march local.
Quels sont les prvisionnels de votre
socit sur le long terme ?
Les perspectives sont bonnes concernant
le march local, allchantes dans la rgion.
Nous souhaitons avec la nouvelle unit
prochaine Malabo augmenter non
seulement nos effectifs, mais aussi
accrotre la production et avoir une
meilleure rentabilit pour rester dans les
standards.
Le pays tout entier connat un
dveloppement sans prcdent et nous
comptons ne pas tre en reste. Cest un
plaisir de travailler dans un pays en pleine
croissance.
Combien de femmes trouve-t-on dans
lentreprise et quels postes ?
Nous avions aux postes de secrtariat trois
femmes au dmarrage de la socit. Elles
sont 22 tout poste confondu. Elles font le
mme travail que les hommes, nous
privilgions les comptences. Nous avons
une politique interne qui favorise tous ceux
qui veulent progresser, cela fait partie des
objectifs affichs.
Pourquoi un tel dcalage dimages de
votre pays lextrieur ?
Je suis le premier surpris par cette faon de
voir les choses. Il faut connatre un pays
pour le juger et non rester lextrieur et
prtendre la connaitre. Ceux qui prtendent
nous connatre en faisant les analyses sur
les prjugs doivent venir, voir et juger par
eux-mmes. Cest
curieux dcouter
les mdias
externes parler de
mon pays, parfois
mme de lendroit
ou je me trouve et
ne pas comprendre
de quoi il sagit.
Nous sommes un
peuple pacifique,
chaleureux et ouvert
tous ceux qui
souhaitent cohabiter
dans la bonne
entente. Il est
beaucoup plus
facile de dtruire
que de construire.
LE PLUS DU PAYS
La baisse de la production de ptrole a
oblig la Guine Equatoriale rguler son
conomie aprs une politique de forts
investissements dans les secteurs non
ptroliers, qui ont atteint 46,7% du PIB en
2009 et 26% en 2010. Les dpenses
publiques ont t ramenes 27,1% du
PIB en 2010 (49% du PIB en 2009).
Linflation a atteint 8% en 2010. Le FMI
anticipe des dficits structurels en 2011,
sous leffet des investissements publics et
de ressources ptrolires et gazires en
baisse. Les rserves de devises sont
confortables avec 8,5 mois dimportation en
2010.
OBJECTIFS DU MILLENAIRE
Rapport 2011 sur les Objectifs du Millnaire : des progrs mais de
nombreux dfis demeurent
Les OMD ont dj permis de sortir des millions de personnes de la pauvret, de sauver des vies et de scolariser des enfants, a soulign le Secrtaire gnral de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a prsent jeudi ce rapport devant le Conseil conomique et social des Nations Unies
(ECOSOC), runi pour sa session de fond annuelle Genve.
Le Rapport sur les Objectifs du Millnaire pour le dveloppement est une valuation annuelle des progrs accomplis dans chaque rgion pour la ralisation des OMD et collecte les donnes les plus rcentes et les plus compltes rassembles par plus de 25 agences onusiennes ou internationales. Le Rapport 2011 met en exergue les succs notamment en matire d'accs au traitement contre le VIH/Sida. Selon le Secrtaire gnral de l'ONU, pour atteindre les objectifs, une croissance conomique inclusive et quitable est ncessaire, une croissance qui touche tout le monde et permet tous, et en particulier ceux qui sont pauvres et marginaliss, de profiter des opportunits conomiques .
D'ici 2015, nous devons faire en sorte que les promesses faites deviennent des promesses tenues. Les dirigeants du monde doivent montrer non seulement qu'ils sont l'coute, mais qu'ils ont le courage et les convictions ncessaires pour agir , a prcis Ban Ki-moon qui a galement appel les gouvernements faire de la protection de l'environnement et de la lutte contre le changement climatique une priorit.
Le rapport rvle que dans son ensemble, le monde est en marche pour atteindre la cible de rduction de la pauvret. D'ici 2015, le taux mondial de pauvret devrait passer sous la barre des 15%, soit nettement en dessous de la cible de 23%, en dpit de revers dus aux rcentes crises conomique, alimentaire et nergtique. Certains des pays les plus pauvres ont connu de grandes avances dans le domaine de l'ducation. Ainsi, le Burundi, Madagascar, le Rwanda, Samoa, Sao Tom-et-Principe, le Togo et la Tanzanie ont atteint l'objectif de l'ducation primaire pour tous ou sont sur le point de l'atteindre.
Le nombre de dcs d'enfants de moins de cinq ans est pass de 12,4 millions en 1990
8,1 millions en 2009, ce qui signifie que prs de 12.000 enfants de moins meurent chaque jour. Un financement accru et des contrles plus intensifs ont permis de faire baisser de 20% les dcs lis au paludisme dans le monde : ils sont passs de prs de 985.000 en 2000 781.000 en 2009.
Les nouvelles infections au VIH diminuent avec rgularit. En 2009, l'ONU a recens environ 2,6 millions de nouvelles infections au VIH, soit une chute de 21% depuis 1997, anne o les nouvelles infections ont
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atteint leur sommet. Environ 1,1 milliard de personnes vivant en zones urbaines et 723 millions de personnes vivant en zones de rurales ont accd une source amliore d'eau potable pendant la priode 1990-2008.
Le fait d'tre pauvre, d'tre une femme ou de vivre dans une zone de conflit accrot la probabilit que les enfants ne soient pas scolariss, selon le rapport. Environ 42% des enfants qui sont en ge d'aller l'cole primaire ne sont pas scolariss.
Les progrs en matire d'assainissement ne touchent gnralement pas les pauvres ni ceux qui vivent en zone rurale, rvle le rapport. Plus de 2,6 milliards de personnes n'ont toujours pas de toilettes ou autres formes d'assainissement amlior. Les progrs ne touchent pas les plus pauvres. Par exemple, en Asie du Sud, la couverture de l'assainissement pour les 40% des mnages les plus pauvres n'a gure augment de 1995 2008.
Les huit OMD dfinis lors du Sommet du Millnaire des Nations Unies en septembre 2000 tablissent des objectifs mondiaux pour rduire l'extrme pauvret et la faim, amliorer la sant et l'ducation, autonomiser les femmes et assurer un environnement durable d'ici 2015.
DOSSIER / Global Conference 2011
26-27-28 septembre
EVIAN
6me Edition Forum international pour un dveloppement durable
Quelles rvolutions pour gouverner
ensemble un monde
vulnrable ?
Initi par
Messieurs Eric
Bazin et
Gorges J.
Gendelma en 2006, les Ateliers de la Terre
constituent un cercle de rflexion
indpendant vou lanalyse des dfis
mergents en matire de dveloppement
durable. Notre vocation est danimer la vie
des ides, dencourager linnovation
intellectuelle et de produire de lexpertise
pour alimenter la vision de long terme des
dcideurs. Rsolument tourns vers
laction, les Ateliers de la Terre se
focalisent galement sur la valorisation des
expriences de terrain russies et diffusent
les bonnes pratiques pour accompagner le
changement de comportement des acteurs.
Plus de 600 acteurs majeurs du
dveloppement durable reprsentant une
quarantaine de nationalits se retrouveront
lors de la 6e dition de la Global
Confrence organise par les Ateliers de la
Terre. Les rflexions engages lors de
cette rencontre internationale auront pour fil
rouge cette anne lindispensable remise
en cause des modes de gouvernance au
niveau mondial face la vulnrabilit
croissante de notre plante et sattacheront
rpondre la question centrale : Quelles
rvolutions pour gouverner ensemble un
monde vulnrable ?
La Global Conference dEvian runit les leaders dopinion du monde entier : figures politiques internationales des pays dvelopps et des moins avancs, grands capitaines dindustrie, experts scientifiques, ONG, intellectuels, mdias.
Concernant lAfrique, 9 pays seront prsents cette dition 2011 ; le Sngal, le Cameroun, la Guine Conakry, la Mali, la RCA, le Kenya, le Congo Brazzaville, le Burkina Faso.
De la rflexion la concrtisation
Dans une logique danalyse et de rflexion mais surtout dchanges croiss et de confrontations, lobjectif est de produire une charte de propositions dactions concrtes diffuse aux acteurs conomiques et
politiques internationaux auprs desquels Les Ateliers de la Terre mnent des actions de lobbying tout au long de lanne. Dbats, tribunes, tmoignages, prsentations des dernires avances et de rapports dtudes rythment 3 jours dchanges intenses. Une vingtaine dateliers et tables rondes mobilisent la rflexion autour des questions cruciales de lnergie, de la mobilit, de leau, de la ville intelligente, de la gestion des risques, de la biodiversit. Cest aussi Evian que sont dvoiles en exclusivit les dernires innovations qui illustrent le cercle vertueux dans lequel sinscrivent les acteurs conomiques du dveloppement durable. Jacques Attali interviendra dans le cadre de la premire confrence sur le thme : "La gouvernance, dpasse ou construire ?". Avant lannonce dun forum africain en 2012, Les Ateliers de la Terre sattachent braquer les projecteurs sur un continent au cur du dbat.
SEANCES PLNIRES
La navigation vue est-elle le nouveau modle de gouvernance ? Face aux convergences des crises, la navigation vue suppl une gouvernance qui se cherche, figeant un horizon court terme. Elle entrave la recherche dun indispensable nouveau modle de dveloppement. Des plus grandes institutions internationales la plus petite entreprise, peut-on sortir de cet engrenage ? Comment rvolutionner notre systme ?
Face aux bouleversements du monde ; quelle gouvernance construire ?
Concilier vulnrabilit et dveloppement conomique ncessite un changement radical de modles. Plusieurs alternatives sont envisages : remettre en cause le systme actuel de la gouvernance mondiale ; renforcer les institutions existantes ou mettre en place une instance plus fonctionnelle. Un modle unique est-il souhaitable ? Comment allier attentes des acteurs conomiques et quilibres gopolitiques mondiaux ?
Acteurs nouveaux, pouvoirs diffrents, modles balbutiants. De nouveaux acteurs ont merg sur la scne internationale. La socit civile est devenue incontournable. Lmergence de ces nouveaux acteurs ncessite une redistribution de lquilibre des pouvoirs lchelle globale. Faut-il une rvolution des institutions dmocratiques pour les associer aux dcisions ? Sommes-nous dj rentrs dans la Rpublique des rseaux ?
http://www.planetworkshops.org
Eric Bazin et Georges Godelman Le dveloppement durable : Esquive ou radicalit ? Le concept de dveloppement durable est aujourdhui questionn. Tel quil a t conu, il ne semble plus rpondre aux enjeux actuels. Devant lacclration des crises, faut-il plus mettre laccent sur la responsabilit des acteurs ou imaginer des stratgies de rupture ? Le temps nest-il pas venu de mettre en uvre des modles rvolutionnaires ?
Gouvernance des choses, rvolution des hommes. A vouloir mettre en place une gouvernance tous les niveaux, on nglige laspect central de toutes nos proccupations : la place de lhomme dans son environnement. Modifier nos objectifs ncessite des ruptures politiques, conomiques et sociales. Comment initier ces rvolutions et replacer lhomme au cur des processus de gouvernance ?
FOCUS
Rio + 20 : souvenirs ou avenir ? Lambition commune proclame il y 20 ans et fonde sur une approche globale sest traduite par des rsultats en demi-teinte. Peut-on toujours construire nos espoirs sur cette dmarche ou faut-il favoriser les espaces de ngociations sectoriels et rgionaux ? La croissance verte est-elle rellement un concept fdrateur ?
Eau potable : quelles chelles, quels modles ? Des rformes sont mettre en place pour assurer une gestion quitable et durable de leau ? A quelle chelle cette
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ressource doit-elle tre gre ? Quel modle de gouvernance mettre en uvre pour en assurer un accs et une gestion efficace ?
Financement innovants : cl dune croissance durable ? Malgr la mise en place de nouveaux modes de financements, les pratiques traditionnelles perdurent et les paradigmes voluent peu. Ces solutions innovantes suffisent-elles changer les modles conomiques et assurer un dveloppement responsable ? Sont-elles rellement efficaces ?
La ville est-elle devenue le laboratoire du long-terme ? Lurbanisation galopante impose une rflexion profonde sur nos modes de vie et conduit la mise en uvre de projets innovants et cohrents. La ville est-elle lchelle de gouvernance la plus adapte pour impulser le changement ? Nest-elle pas devenue le laboratoire grandeur nature dun dveloppement durable ?
Crise alimentaire : quelles rvolutions vertes ? La scurit alimentaire reste un dfi majeur. Les mcanismes actuels ne rpondent pas cette crise profonde. Comment mettre en uvre un autre systme de production agricole permettant de nourrir 9 milliards de personnes ? Faut-il rvolutionner la rvolution verte ?
Scurit nergtique, scurit humaine ? La catastrophe de Fukushima incarne la contradiction entre scurit nergtique et humaine. Pourtant, lhomme ne peut ngliger lun au profit de lautre. Comment concilier ces deux impratifs ? La scurit nergtique peut-elle tre un atout pour la scurit des hommes ?
Mobilit. Des avances notables ont t ralises dans le domaine de la mobilit. Mais la mesure de ces innovations appelle un changement des modes de vie et ne sera prise en compte que dans une logique dopti-modalit. Comment alors renforcer les synergies entre les diffrentes innovations ? Comment mettre en place un systme cohrent et unifi de mobilit propre ?
Les rvolutions en marche ! Sur un plan financier, technologique et social, des solutions existent dj pour mettre en uvre les transformations ncessaires. Elles impliquent des bouleversements profonds des mentalits et reprsentent de vritables rvolutions.
Intervenants
Ont dj confirm leur participation la VIme Global Conference :
Esther AGUILERA, Membre de lAssociation des Economistes dAmrique Latine et des Carabes, Prsidente,
Association Nationale des Economistes de Cuba (Cuba). Le Prince Albert, Prince souverain de Monaco. Le prince sera prsent Evian le mardi 27 septembre et interviendra en tant que grand tmoin. Il participera galement au diner de Gala. Alberto Acosta, Ancien Ministre de lEnergie et des Mines dEquateur, Chercheur-Economiste la FLASCO, Facult Latino-Amricaine de Sciences Sociales, initiateur du Projet ITT. Jacques Attali, Economiste, crivain, conseiller dtat honoraire La venue de Jacques Attali La Global Conference. Christophe de Backer, Directeur Gnral (CEO) de HSBC France Thierry Breton : Ancien ministre de lconomie, des Finances et de lIndustrie de fvrier 2005 mai 2007. Il est prsident directeur gnral du groupe Atos Origin. Agns BUZYN, Prsidente de lInstitut de Radioprotection et de Sret Nuclaire. Jean-Louis Chaussade, Directeur gnral de SUEZ ENVIRONNEMENT. Amadou Ciss, Ministre des Mines du Mali. Sebastian Copeland, aventurier et explorateur, spcialiste des Ples Herv Digne, Associ senior de Kurt Salmon. Poul ENGBERG-PEDERSEN, Directeur Gnral Adjoint, UICN (Danemark). Clara Gaymard, Prsidente de General Electric France Andre Giacini de Freitas, Directeur Gnral du Forest Stewardship Council -Brsil. Mr Abdoulaye Harissou, membre du Conseil de direction de lUnion internationale du notariat et auteur de "La Terre, Un droit Humain". Gigi Ibrahim, une militante journaliste et socialiste, a t lune des leaders de la reprise de la place Tahrir, au cours de la rvolution gyptienne en 2011. Elle interviendra lors de la crmonie douverture de la Global Conference. Serge Lepeltier, ancien Ministre de lEcologie et du Dveloppement Durable, Maire de Bourges, Ambassadeur charg des ngociations sur le changement climatique sera prsent la prochaine global Conference Evian. Il interviendra le 28 septembre sur la sance plnire Dveloppement Durable, Esquive ou Radicalit ? . Claude Lorius : glaciologue, pionnier des forages glaciaires en Antarctique, Thoricien de lAnthropocne. Chiheb MAHJOUB, PDG, Kurt Salmon.
Danielle Mitterrand, Prsidente de France Liberts. Ccile Molinier, Directrice, Bureau du PNUD de Genve. Erik Orsenna, Ecrivain et acadmicien franais. Pierre RABHI, Philosophe, Fondateur et Prsident de lassociation Colibris. Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier Ministre Snateur de la Vienne. Marie-Monique Robin : Journaliste dinvestigation, Ralisatrice de "Le monde selon Monsanto" et "Notre Poison quotidien". Gustavo Rodriguez Elizarraras, Director du Proyecto Ecolgico HuubSak, ancien Secrtaire Gnral de lOLADE, Organisation Latino-amricaine de lEnergie. Nick ROBINS, Directeur, Centre dExcellence sur le Changement Climatique, HSBC (Royaume-Uni). Mr Mohamed Shareef, Ministre dEtat au Logement et lEnvironnement de La Rpublique des Maldives. Premajayantha Susil, Ministre de lIndustrie Ptrolire du Sri-Lanka. Michiel Schwarz, consultant indpendant et chercheur sur la culture technologique contemporaine, Crateur du sustainism, bas Amsterdam. Philippe Van de Maele, Prsident de lADEME. Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd International. Konrad Otto-Zimmerman : Secrtaire Gnral de lICLEI, International Council for Local Environmental Initiatives local governments for sustainability .
Abdoulaye BALDE, Ministre dtat, Ministre des Mines, de lIndustrie, de lAgro Industrie et des PME (Sngal)
Lopold MBOLI FATRANE, Ministre de l'Energie et de l'Hydraulique de la Rpublique Centrafricaine
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Isidore MVOUBA Ministre dtat, Coordonateur du Ple des infrastructures de base, Ministre des Transports, de lAviation Civile et de la Marine Marchande
(Rpublique du Congo)
Franois NAOUEYAMA Ministre de l'Environnement et de l'Ecologie de la Rpublique Centrafricaine
Michael NGAKO TOMDIO Ministre de l'Energie et de l'eau du Cameroun
Salifou SAWADOGO, Ancien Ministre de lEnvironnement et du Dveloppement Durable (Burkina-Faso)
Louis SECK Ministre des Energies Renouvelables du Sngal Amadou CISS, Ministre des Mines du Mali
Charity Kaluki
NGILU
Ministre de leau
et de lirrigation
(Kenya)
Gigi IBRAHIM, Journaliste, bloggeuse militante (Egypte), Gigi t l'une des leaders de la reprise de la place Tahrir, au cours de la rvolution gyptienne en 2011.
Le Prince Albert GRIMALDI, Prince souverain de Monaco Le prince sera prsent Evian le mardi 27 septembre et interviendra en tant que grand tmoin. Il participera galement
au diner de Gala. S.A.S. le Prince Albert II
Emmanuel ADAMAKIS Mtropolite de France, Prsident, Assemble des Evques Orthodoxes de France, Membre, Confrence des Responsables de Culte en France Frdric BACCELLI
Directeur Gnral Dlgu dAllianz Afrique
Lina BEN MHENNI
Blogueuse Tunisienne 3Tampalawela DHAMMARATANA Hon. Vice-prsident, Organisation Mondiale des Bouddhistes, Membre fondateur et ancien Prsident, Union Bouddhiste de France
Emmanuel FABER
Directeur Gnral Dlgu, Groupe Danone
Clara GAYMARD
Prsidente, General Electric France et Vice-prsidente, General Electric International
Michle SABBAN,
Vice-Prsidente de la
Rgion Ile de
France, Prsidente
de lAssemble des
Rgions dEurope
Marc STENGER
Evque de Troyes
Elisabeth THOMPSON
Assistante
Secrtaire-Gnrale
des Nations-Unies ,
Coordinatrice
Executive de la
Confrence RIO+20
(Barbades)
Paulo Luiz Matsini
YAWANAWA
Reprsentant culturel,
Chef politique et
gurisseur au sein de
la communaut
Yawanawa (Brsil)
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[ 5 septembre 2011
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Moussa COND, Ministre de la Pche et de lAquaculture (Guine Conakry)
Dov ZERAH
Directeur Gnral,
Agence Franaise de
Dveloppement
Les Ateliers de la Terre, cest aussi :
Un think tank...
Encourager linnovation intellectuelle
Animer la vie des ides sur le
dveloppement durable
Produire de lexpertise pour enrichir la
vision de long terme des dcideurs
Mailler les rseaux dinfluence
..tourn vers l'action Mener des actions de lobbying auprs des dcideurs Mettre en uvre des initiatives concrtes allant dans le sens du dveloppement durable Servir de canal de communication entre politiques, conomistes, experts et mdias Valoriser les initiatives innovantes et les bonnes pratiques
Le bien commun au centre de cette action Favoriser la collaboration entre les sphres publiques et prives Diffuser la comprhension des enjeux contemporains vers un large public Engager une rflexion collective face aux grands dfis.
RAPPORTS
CROISSANCE MONDIALE
La croissance Mondiale des Energies
renouvelables se poursuit en 2010
Les nergies renouvelables ont fourni, selon les estimations, 16 % de la consommation finale de lnergie lchelle de la plante. Lnergie solaire photovoltaque a plus que doubl grce la baisse des cots Les investissements mondiaux dans les nergies renouvelables ont bondi de plus de 30 % pour atteindre un niveau record de 211 milliards USD La part des conomies mergentes et en voie de dveloppement augmente en termes de politiques, dinvestissements, dapprovisionnement et dutilisation REN21 lance la carte interactive des nergies renouvelables Le Rapport mondial sur les nergies renouvelables de REN21 (Renewables 2011Global Status Report) publi aujourdhui indique que le secteur de lnergie renouvelable continue dobtenir de bons rsultats malgr la poursuite de la rcession conomique, la rduction des incitations et la faiblesse du cours du gaz naturel. En 2010, les nergies renouvelables ont fourni, selon les estimations, 16 % de la consommation finale dnergie lchelle de la plante et presque 20 % de llectricit mondiale. La capacit en lectricit renouvelable reprsente maintenant environ un quart de la capacit totale de production dlectricit mondiale. En 2010, la capacit installe de solaire thermique pour le chauffage et leau chaude sanitaire a cr de 25 GWth soit environ 16%. REN21 (www.ren21.net) a commandit ce rapport produit en collaboration avec un rseau mondial de partenaires de recherche.
Mohamed ElAshry, Prsident du Comit de direction de REN21, dclare : La performance mondiale des nergies renouvelables, en dpit des vents contraires, a t un facteur positif et stable en priode de turbulences. Aujourdhui, plus dindividus que jamais obtiennent de lnergie partir de sources renouvelables au fur et mesure que la capacit augmente, que les prix tombent et que la part des nergies renouvelables dans lnergie mondiale continue de progresser. La production mondiale et le march de modules photovoltaques ont plus que doubl par rapport 2009, grce des programmes incitatifs gouvernementaux et la poursuite de la baisse des prix de ces modules.
LAllemagne a install plus de modules photovoltaques en 2010 que lensemble du monde en 2009. Leurs marchs ont
presque doubl au Japon et aux tatsUnis par rapport 2009. Au niveau mondial, cest lnergie olienne qui a ajout le plus de capacit (suivie de lnergie hydrolectrique et de lnergie photovoltaque solaire), mais pour la premire fois, lEurope a ajout plus de capacit photovoltaque que de capacit olienne. Les politiques dincitation restent le moteur principal entranant la croissance de lnergie renouvelable. Ds le dbut de lanne 2011, au moins 119 pays avaient adopt, sous une forme ou une autre, un objectif politique ou une politique dappui aux nergies renouvelables, soit plus du double quau dbut de 2005 (55 pays). Plus de la moiti dentre eux sont des pays en voie de dveloppement. Au moins 95 pays disposent dsormais dune forme de politique de promotion de la production dlectricit base dnergies renouvelables. Parmi toutes les mesures que les gouvernements utilisent, les tarifs
de rachat (feedin tariffs) restent les plus couramment utiliss. Lanne dernire, linvestissement dans les nergies renouvelables a atteint le niveau record de 211 milliards USD, soit environ un tiers de plus quen 2009 (160 milliards USD), et cinq fois plus quen 2004. Les fonds investis dans des socits dnergie renouvelable et des projets de production dlectricit lchelle de grandes centrales et de biocarburants sont passs 143 milliards USD, les pays en voie de dveloppement dpassant les conomies avances pour la premire fois, comme lindique le rapport complmentaire celui du GSR: Tendances mondiales de linvestissement dans les nergies renouvelables 2011 du PNUE. La Chine a attir elle seule 48,5 milliards USD, soit plus dun tiers du total mondial, mais on constate galement des progrs majeurs dans dautres pays en voie de dveloppement en termes de politiques, investissements, tendances du march et fabrication. Le rapport indique, quau del de lAsie, on voit des progrs importants dans de nombreux pays dAmrique latine, et au moins 20 pays du MoyenOrient, dAfrique du Nord et dAfrique subsaharienne bnficient de marchs dynamiques pour les nergies renouvelables. Les pays industrialiss taient nanmoins toujours leaders en termes
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dinvestissements dans les projets lectriques petite chelle et la R&D en 2010, les trois principaux pays tant
lAllemagne, lItalie et les tatsUnis. Laugmentation de lactivit dans le domaine des nergies renouvelables dans les pays en voie de dveloppement souligne dans le rapport de cette anne est trs encourageante, puisque la majorit de la croissance de la demande dnergie venir devrait provenir des pays en voie de dveloppement dclare Mohamed ElAshry, Prsident du Comit de direction de REN21. De plus en plus de personnes dans le monde ont accs des services nergtiques grce lnergie renouvelable, non seulement pour satisfaire leurs besoins essentiels, mais pour leur permettre galement de progresser du point de vue conomique , explique
ElAshry. Les nergies renouvelables mme dans les zones les plus recules assurent laccs aux services nergtiques essentiels un plus grand nombre dhabitants de la plante, notamment pour lclairage et les services de communication, la cuisine, le chauffage et la climatisation ainsi que le pompage de leau, tout en gnrant galement de la croissance conomique grce des services de transport. Autres points cls du rapport : La capacit des nergies renouvelables reprsente maintenant environ un quart de la capacit totale mondiale de production dlectricit et fournit presque 20 % de la production lectrique mondiale, principalement avec lhydrolectricit. Les pays en voie de dveloppement produisent collectivement plus de la moiti de lnergie renouvelable mondiale. La capacit photovoltaque solaire a augment dans plus de 100 pays. Les cinq principaux pays en termes de capacit en lectricit base de sources dnergies renouvelables, hors hydrolectricit, sont les tatsUnis, la Chine, lAllemagne, lEspagne et lInde. Aux tatsUnis, les nergies renouvelables reprsentaient environ 10,9 % de la production primaire dnergie nationale (par rapport 11,3 % pour le nuclaire), soit une augmentation de 5,6% par rapport 2009.
Aux tatsUnis, 30 tats (ainsi que Washington, D.C.) ont adopt des taux requis dnergie renouvelable (Renewable Portfolio Standards RPS). La Chine tait en tte au niveau mondial en termes dinstallation de turbines oliennes et de systmes thermiques solaires et se plaait en premire place de la production dhydrolectricit en 2010. Le pays a ajout environ 29 GW de capacit dnergie renouvelable raccorde au rseau, pour un total de 252 GW, soit une augmentation de 13 % par rapport 2009. Les nergies renouvelables ont reprsent environ 26 % de la capacit de production lectrique totale en 2010, 18 % de la production et plus de 9 % de lapprovisionnement final en nergie.
Le Brsil produit pratiquement la totalit de lthanol fabriqu partir de sucre dans le monde et a investi dans de nouvelles centrales hydrauliques, de biomasse ainsi que dans des oliennes et des systmes de chauffage solaire. Au sein de lUnion europenne, lnergie verte a reprsent prs de 41 % de la capacit de production lectrique nouvellement installe. Bien que cette proportion reste notablement en dessous des 60 % de capacit nouvelle installe en 2009, lEurope a ajout plus de capacit dlectricit renouvelable que jamais auparavant. LUE a dpass ses objectifs de 2010 pour lnergie olienne, le photovoltaque, le solaire thermodynamique et les pompes chaleur. Des pays comme la Finlande, lAllemagne, lEspagne et Tawan ont rehauss leurs objectifs et lAfrique du Sud, le Guatemala et lInde, entre autres, en ont adopt de nouveaux. Les pays en voie de dveloppement, qui reprsentent maintenant plus de la moiti des pays disposant dobjectifs politiques et la moiti de ceux ayant adopt des mesures dappui aux nergies renouvelables, jouent un rle de plus en plus important dans lessor des nergies renouvelables. REN21 lance galement sa carte interactive des nergies renouvelables qui est un outil pratique et simple pour collecter et partager des informations en ligne au sujet du dveloppement des nergies renouvelables. www.map.ren21.net. ************
ECONOMIE VERTE
Le Rapport sur lconomie verte expose les stratgies dinvestissement visant
rduire la pnurie deau
Les investissements verts dans le secteur de l'eau pourraient avoir des rpercussions trs importantes sur la sant, la scurit alimentaire et la croissance conomique Le Rapport sur lconomie verte expose les stratgies dinvestissement visant rduire la pnurie deau Investir 0,16 % du PIB mondial dans le
secteur de leau permettrait de limiter la
pnurie deau et de rduire de moiti en
moins de quatre ans le nombre de
personnes prives dun accs durable
leau potable et un rseau
dassainissement lmentaire, selon une
tude des Nations unies publie ce jour.
Actuellement, linsuffisance des
investissements dans les services
dapprovisionnement en eau et le manque
defficacit de la collecte et du traitement
des eaux uses et de leur rutilisation
exacerbe la pnurie dans de nombreuses
rgions du monde et contribue une
situation o la demande mondiale en eau
pourrait dpasser loffre dici 20 ans.
Dans le chapitre sur leau du rapport
remarqu sur lconomie verte, publi lors
de la Semaine mondiale de leau
Stockholm, le Programme des Nations
Unies pour lenvironnement (PNUE) a
montr que linvestissement dans
lassainissement et leau potable, le
renforcement des systmes locaux
dapprovisionnement en eau, la
prservation des cosystmes essentiels
lapprovisionnement et llaboration de
politiques plus performantes permettaient
dviter les cots sociaux et conomiques
levs rsultant dun approvisionnement en
eau inappropri. Ainsi, les problmes lis
une mauvaise hygine tels que les
maladies dorigine hydrique cotent au
Cambodge, lIndonsie, aux Philippines
et au Vietnam, prs de 9 milliards de
dollars par an, soit 2 % de leur PIB
combin.
Amliorer laccs une eau potable de
meilleure qualit et aux services
dassainissement est la pierre angulaire
dune socit plus durable, o les
ressources sont utilises de faon plus
rationnelle , a dclar Achim Steiner,
Secrtaire gnral adjoint des Nations
unies et Directeur excutif du PNUE.
Le rapport sur lconomie verte montre
combien laccroissement de
linvestissement dans les cosystmes lis
leau, les infrastructures hydriques et la
gestion de leau, coupl une politique
efficace, peut renforcer la scurit des
ressources en eau et la scurit
alimentaire, amliorer la sant et
promouvoir la croissance conomique , a
ajout M. Steiner.
Si lon namliore pas lefficacit de
lutilisation de leau, la demande en eau
devrait dpasser loffre de prs de 40 % en
2030.
Le rapport sur lconomie verte indique quil
faudrait amliorer la productivit de leau et
augmenter loffre (de nouveaux barrages et
usines de dessalement ainsi que
davantage de recyclage) pour rduire
denviron 40 % ce dficit en eau, mais que
les 60 % restants devront tre obtenus par
des investissements dans linfrastructure,
par des rformes de la politique de leau et
par le dveloppement de nouvelles
technologies.
Si cet investissement et ces rformes
politiques nont pas lieu,
lapprovisionnement en eau traversera des
crises de plus en plus frquentes , a
dclar le Professeur Mike Young de
lUniversit dAdlade, principal auteur du
chapitre sur leau du rapport prcit. Il est
galement indispensable dutiliser leau de
faon plus efficace et plus durable si lon
veut rpondre la demande mondiale
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croissante en nergie. Avec le
dveloppement et laccroissement
dmographique des pays, la demande
industrielle en eau risque daugmenter. En
Chine par exemple, plus de la moiti de
laugmentation de la demande en eau
devrait tre due, au cours des 25
prochaines annes, lexpansion
importante du secteur industriel.
Avec un investissement annuel de 198
milliards de dollars, soit 0,16 pour cent du
PIB mondial dici 2030, leau pourrait tre
utilise de faon plus rationnelle,
permettant une production agricole,
industrielle et de biocarburants plus
importante et plus durable. Par rapport au
maintien du statu quo, ce scnario
permettrait de rduire de 4 % le nombre de
personnes vivant dans des rgions
soumises au stress hydrique et de rduire
ce mme nombre de 7 % lhorizon 2050.
Le rapport souligne plusieurs cas concrets
o des investissements verts dans le
domaine de leau ont permis dobtenir des
avantages conomiques et
environnementaux.
Par exemple, dans le cadre de son plan
quinquennal pour une croissance verte, la
Core du Sud a annonc un investissement
de 17,3 milliards de dollars dans le projet
de restauration de ses quatre principaux
fleuves en 2009. Les cinq objectifs cls du
projet sont de scuriser les ressources en
eau afin dviter les pnuries, de mettre en
uvre des mesures de matrise des crues,
damliorer la qualit de leau tout en
restaurant les cosystmes des bassins
fluviaux et de dvelopper les rgions
locales ainsi que lespace culturel et de
loisirs autour des grands fleuves.
Globalement, on estime que ce projet de
restauration de la sant des fleuves crera
340 000 emplois et gnrera 31,1 milliards
de dollars de retombes conomiques.
Une filire bionergie bien planifie est
un lment cl de lconomie verte
Lutilisation de leau pour la production de
bionergie fait lobjet dun autre rapport,
galement publi ce jour loccasion de la
Semaine mondiale de leau : Les liens entre
la bionergie et leau, labor
conjointement par le PNUE, lOeko-Institut
et la Task 43 de lAgence internationale
de lnergie.
Les sources dnergie renouvelables et
durables sont un lment essentiel de la
transition vers une conomie verte faibles
missions de carbone et o les ressources
sont utilises de faon rationnelle. Toutes
les formes dnergie ont un impact plus ou
moins important sur les ressources en eau,
et la relation entre leau et les bionergies
(nergies renouvelables issues de matires
organiques comme le bois, la biomasse ou
les sous-produits agricoles) est
particulirement complexe.
Dans un monde o plus de 70 % de leau
douce est utilise pour lagriculture, le
rapport souligne que le dveloppement des
bionergies doit tre soigneusement
planifi pour ne pas aggraver les pressions
existantes. Cette planification doit tenir
compte de laugmentation des besoins en
matires premires et de la concurrence
entre ces mmes matires premires pour
des utilisations telles que lalimentation, le
fourrage et les fibres tandis que la
population mondiale devrait atteindre neuf
milliards dindividus dici le milieu du sicle.
Dans certains cas, ces considrations
peuvent tre des arguments contre le
dveloppement des bionergies. Les
recommandations du rapport sont les
suivantes :
Adopter une approche holistique et
une perspective long terme - Tenir
compte du contexte afin didentifier les
meilleurs usages pour leau disponible. Il
nexiste pas de solution unique. Appliquer
une approche base sur le cycle de vie,
considrer les interrelations avec les autres
besoins en ressources et prendre en
compte lensemble du bassin versant.
Baser les dcisions sur les valuations
dimpact afin de garantir une gestion
durable de leau Analyser les systmes
bionergtiques dun point de vue socio-
cologique global. Promouvoir une
utilisation durable des sols et de leau.
Concevoir et mettre en uvre des
instruments politiques efficaces dans le
domaine de leau Ceux-ci doivent couvrir
la production de matires premires et la
transformation nergtique et surveiller la
concurrence entre les diffrents usages de
leau.
Promouvoir le dveloppement
technologique Les nouvelles technologies
peuvent contribuer rduire la pression sur
les ressources en eau mais une vrification
pousse simpose avant leur utilisation
gnralise.
Poursuivre les recherches, combler le
manque de donnes et dvelopper des
instruments lchelle rgionale Soutenir
la coopration internationale en matire