industrie du maroc magazine n°1

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Industrie du Maroc Magazine est la première revue au Maroc destinée à l'actualité de l'industrie tous secteurs confondu, à la recherche et développement et aux technologies, trés bonne lecture

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Page 1: Industrie du Maroc Magazine N°1

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Zones indudtriellesEntretien avec MOUNIR BENYAHYA

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Les nouveaux visages de la guerre...GUY GWETH

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Énergies renouvelablesEntretien avec BADR IKKEN

N° 1. Avril - Mai 2014 - 25 DH www.industries.ma

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Directeur de publication : Hicham RAHIOUI

EntretienHADDAD et ses 11 chantiers

DossierLes écarts de l'emploi industriel

OCPPluie d’investissements en Afrique

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TRANSITION

ÉNERGÉTIQUE

LES BONS ET LES

MAUVAIS POINTS

ABDELKADER AMARA

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3N°1. Avril - Mai

EDITORIAL

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Ce n’est plus un secret pour personne le tropisme marocain en direction de l’Afrique Subsaharienne.Les marchés qui étaient, jusqu’à une date récente, les chasses gardées des

grandes puissances et anciens colonisateurs sont progressivement grignotés - entre autres - par les entreprises marocaines, engluées dans le prisme d’une surexcitation économique sans précédent.

L’émergence économique du Royaume présuppose inéluctablement une expansion commerciale multidimensionnelle orientée vers le pourtour méditerranéen, l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique subsaharienne. Mais de tous les marchés, ceux subsahariens semblent être plus prédisposés à garantir les meilleurs retours et des perspectives durables.

Dans une Afrique qui, par le concret, doit refuser la dépendance, la domination économique, juguler ses maux socioéconomiques et politiques et s’inscrire dans une dynamique d’émergence, l’intégration régionale et la coopération sud-sud demeurent plus que jamais des passages obligés. Le Maroc, dont le rythme de croissance et de développement infrastructurel, structurel et technologique est salutaire, s’érige naturellement en porte-étendard de la nouvelle dynamique économique régionale. Autant, les opérateurs nationaux (publics et privés) en sont conscients pour le faire valoir aux quatre coins du continent à coups d’investissements, autant nos voisins et cousins du sud s’en félicitent et s’ouvrent d’avantage à eux.

Le Royaume a donc placé le renforcement de la coopération économique avec le reste de l'Afrique parmi ses priorités dans le cadre d’une dynamique d'intégration régionale et de coopération Sud-Sud. Il est, à même de porter le développement du continent. Et ce manteau arboré fièrement, prend tout son sens au regard de l’impact positif pour les économies voisines investies comme pour l’économie marocaine.

Par le truchement de cette volonté de régionalisation et de coopération sud-sud, c’est toute l’économie africaine qui se diversifie, avec la promesse de la pérennisation des performances de certains secteurs ou sous-secteurs et une réduction du chômage, une des tares les plus partagées par les pays africains.

Cette surexcitation marocaine pour le sud, repose sur des critères stratégiques, lesquels ont permis au Royaume de conquérir des nouveaux espaces commerciaux, de dynamiser et consolider ses acquis, sans heurter la sensibilité de certains de ses partenaires historiques. Et dans cette démarche, le Royaume a remodelé le cadre institutionnel, lequel est articulé autour de deux types d’accords bilatéral et régional.

Les accords régionaux (UEMOA et CEMAC) lui donnent un accès plus aisé sur les deux marchés les plus importants du continent : Ouest et centre, tandis que ceux bilatéraux lui permettent de peaufiner avec beaucoup moins de contraintes ses liens commerciaux avec chacun des pays ciblés.

La coopération bilatérale exercée par le Maroc repose sur deux types d’accords basés respectivement sur système global de préférences commerciales et sur la «clause de la nation la plus favorisée». Ce sont là ces deux connotations qui conditionnent les choix de pays et rythment les tournées africaines de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Mais, derrière ces grands «coups de pouce» que symbolisent les tournées royales, se ficèlent - à longueur d’année - des centaines d’autres accords de coopération et d’investissements entre opérateurs privés marocains et ceux d’Afrique subsaharienne, par le canal de Maroc Export ou de façon solitaire.

Le tout pour persister que la «fièvre subsaharienne» des entreprises marocaines est comme une épidémie et elle n’est pas prête de se tasser. D’autant plus qu’à l’image positive des relations diplomatiques excellentes, s’ajoutent les successtory de ses mastodontes de l’économie.

‘‘Fièvre subsaharienne’’ quand tu nous tiens !

Hicham RAHIOUIDirecteur de publication

[email protected]

Page 3: Industrie du Maroc Magazine N°1

4 5N°1. Avril - Mai

N°1. Avril - Mai

SOMMAIRESOMMAIRE

30 ZONE INDUSTRIELLELes parcs industriels de la CFICM sur les chapeaux de roues

Directeur de publication | Hicham [email protected]

Directeur administratif et financier | Nadia AYADDirecteur de clientèle | Younes AKOUJANE

Directeur artistique et technique | Sami DGHOUGHi

Ont contribué à ce numéroMohammed MOUNJID

Badr IKKENGuy GWETH

Mohamed BEN OUDACheikh Mbacké SENE

Idriss ESSKALIMichel FELICE

Dr. Stephan PADLEWSKI

INDUSTRIE DU MAROC MAGAZINEest une publication de : INDUSTRICOM

Tél./Fax : (+212) 522 26 04 51Web : www.industricom.ma

Adresse : 26, Avenue Mers Sultan, Apt 3, Étage 1,Casablanca - Maroc

Dépôt légal : 2013 PE 0109Impression/CTP : Bahiprint

Distribution Sapress

06INDUSTRIE & TECHNOLOGIE•Nouvelle onduleuse pour CMCP-International Paper 06•SONASID : Le moral d’acier pèse sur les résultats... 06•MANAGEM : Une santé financière de fer 06•Les 1ers kilowattheures de l'électricité solaire 08•La région Fès-Meknès sera dotée d’un cluster solaire 08•La 4G booste la croissance 08•Des métamatériaux pour le photovoltaïque 10•SANAD lance "AssiaraCard" 10•INWI lance la technologie HD Voice 10

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ÉNERGIERéduction du risque et amélioration du retour sur investissement des propriétaires de systèmes à énergie solaire

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EMPLOI INDUSTRIELLes écarts de l'emploi industriel

CLOUD

INVESTISSEMENT

•Interview avec ADNAN MORABET 16

•Petite forme pour les investissements industriels 12•Signature d’un Mémorandum d’entente 13•2 gros investissements au premier trimestre 2014 13•BRICOMA s’implante à Fès 14•Chute des IDE 14

40AFRIQUELes nouvelles frontières de l’économie

marocaine

44TEXTILEY croire encore malgré les apparences!

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LOGISTIQUEQuel modèle d’affaires pour les

prestataires de services logistiques dans les pays émergents ?

ÉNERGIE

ZONE INDUSTRIELLE

R&D

NOTRE SÉLECTION

AÉRONAUTIQUE

PERSONNALITÉ INDUSTRIELLE

EMPLOI INDUSTRIEL

TEXTILE

TOURISME

AFRIQUE

•Entretien avec ABDELKADER AMARA 20•Une technologie solaire d’avenir à fort potentiel 24

d’intégration industrielle au Maroc•Entretien avec BADER IKKEN 26

•Entretien avec MOUNIR BENYAHYA 32

•Gestion des approvisionnements pour un «MRO» 18•Premier site pour AEMI au Maroc 19

•Interview avec AHMED HJIEJ 60

•SikaHyflex®-250 Façade 53•Une innovation qui s’appelle Aquanext 53

•Interview avec FRANCK PETITJEAN 54

•Interview avec ABDESSELAM ADIB 36

•Interview avec FOUAD GHANDOURI 48•Le Fast-Fashion, le challenge logistique 50

•Interview avec LAHCEN HADDAD 56•19 milliards de dirhams d’investissements en 2013 ! 58

•les nouveaux visages de la guerre économique 38•OCP : Pluie d’investissements en Afrique 42

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La Société nationale de sidérurgie a bouclé l’exercice 2013 avec une volonté de fer de dépasser la perte de 78 MDH en 2012. En effet, Sonasid a réussi à réaliser un bénéfice net de 211 MDH au titre de l'exercice 2013. Dans un communiqué, elle explique «l'adoption d'une nouvelle stratégie d'achat de ferraille, l'amélioration des performances industrielles, les actions relatives à la

Le moral d’acier pèse sur les résultats de 2013SONASID

CMCP-International Paper, filiale marocaine spécialisée dans les emballages en carton ondulé et papier a inauguré début mars 2014 sa nouvelle onduleuse pour renforcer la capacité de production de son site d’Agadir. Avec un investissement de 55,8 millions de dirhams, la nouvelle onduleuse permettra ainsi la satisfaction des besoins sans cesse croissant du marché du sud essentiellement tourné vers l’export. En effet, 60% de la

Nouvelle onduleuse pour CMCP-International PaperEmballage

production du site d’Agadir est destinée au secteur des fruits et légumes, alors que les secteurs industriels et exports absorbent 20% chacun.À noter que CMCP-International Paper a investi plus de 10 millions d’Euros durant les cinq dernières années pour la mise à niveau de son usine (outil de production, systèmes de sécurité incendie, centre de montage …)

Une santé f inancière de ferMANAGEM

Malgré le contexte international difficile, les résultats financiers du groupe minier en 2013 laissent dégager des performances. Le résultat net part du groupe ressort à 405 millions de dirhams, en progression de 49% par rapport à 2012, traduisant ainsi l’évolution positive du résultat d’exploitation et du résultat financier. Le chiffre d’affaires consolidé progresse de 7% à 3,7 milliards de dirhams. Cette évolution est à attribuer à la hausse

réduction des coûts et la maîtrise des frais

financiers sont les principales explications à

l'amélioration substantielle du résultat net de

SONASID». N’empêche que le volume des

ventes n’a pas encore repris. En atteste, le

chiffre d'affaires de la société qui a baissé

de 2% à 4,63 MMDH contre 4,74 MMDH en

2012.

des productions qui a eu un impact positif de 600 MDH en permettant de compenser largement l’effet négatif de la baisse des cours. Selon le groupe, l’amélioration des performances opérationnelles est due au démarrage de nouveaux projets que ce soit au niveau national ou à l’international. En effet, le programme d’investissements s’est élevé à plus de 1,4 milliard de dirhams en 2013.

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Les travaux de réalisation de la première station Noor Ouarzazate 1 vont bon train. L’annoncé a été faite par le président du Directoire de MASEN, Mustapha Bakkoury lors de la dernière réunion présidée par le souverain au palais royal de Rabat. À en croire Bakkoury, les travaux se déroulent conformément au planning prévu, après le bouclage de toutes les étapes d'adjudication

Les 1ers kilowattheures de l'électricité solaire dans 17 moisMASEN

et de mise à disposition des financements. Et la station Noor Ouarzazate 1 sera opérationnelle à partir d’août 2015. Avant d’ajouter que cette station sera complétée par les trois autres stations, à savoir Noor Ouarzazate 2, Noor Ouarzazate 3 et Noor Ouarzazate 4 qui permettront la finalisation du complexe solaire de Ouarzazate, doté d'une capacité cible de 500 mégawatts. Pour

compléter l’offre du plan solaire marocain, à savoir 2 000 mégawatts à l’horizon 2020, le haut responsable a annoncé la sélection des nouveaux sites devant abriter les prochains projets. En effet, les sites retenus sont Midelt et Tata.

Le projet «Cartographie des entreprises locales ayant un potentiel de développement dans les technologies solaires» tient ses promesses. Le 4 février dernier à Fès a été l’occasion pour les initiateurs du projet que sont Moroccan Agency for Solar Energy

(Masen) et la coopération allemande pour le développement durable (GIZ) d’identifier les entreprises nationales souhaitant s’investir dans les technologies solaires. Et de les sensibiliser sur les actions dédiées pour la mise en place d’un cluster industriel en énergie solaire. Pas moins de 300 entreprises ayant un potentiel dans les secteurs de l’industrie métallique et métallurgique (IMME), électrique et électronique (IEE) et de l’industrie plasturgique (IP) sont recherchées dans l’espoir que ce chantier soit finalisé

La région Fès-Meknès sera dotée d’un cluster solaireIntégration industrielle

d’ici juin prochain.Par ailleurs, pour mener à bien le projet de cartographie des entreprises locales dans les meilleurs délais, il est envisagé la mise en place de nouvelles initiatives, notamment l’élaboration d’un annuaire pour la filière solaire et l’accompagnement, par des experts, des entreprises pour lever certaines contraintes au développement des entreprises. De même que l’organisation de formations pratiques et de missions d’études et de partenariat au profit des industriels.

La 4G booste la croissanceÉtude

Aujourd’hui la contribution d’internet au PIB avoisine les 2%. À noter que près d'un foyer marocain sur cinq (20%) a l'intention d'acquérir ou de remplacer un ordinateur et 5% des foyers manifestent l'envie d'acquérir une tablette. De même pour l’équipement en smartphone, une croissance de 30% de l’équipement a été enregistrée entre 2011 et

Selon la dernière du Ministère des Finances, l’introduction prévue en 2014 de la 4G est de nature à stimuler la croissance de la consommation privée au Maroc à travers, notamment, le développement et l’usage d’offres des biens et services liées au m-commerce dont le nombre d’application actif a été de 22 en 2011, note-t-on.

2012, avec des intentions d’équipement de

20% à fin 2013.

©2014 Schneider Electric. All Rights Reserved. Schneider Electric and PlantStruxure are trademarks owned by Schneider Electric Industries SAS or its affiliated companies. All other trademarks are property of their respective owners. www.schneider-electric.com • 998-1211487_GMA-GB_Note3

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La compagnie d'assurances SANAD vient

de mettre sur le marché une solution

SANAD lance "AssiaraCard"Assurances

INWI vient de lancer pour la 1ère fois au Maroc

et dans la région, la technologie HD Voice. La

nouvelle fonction se veut d’une qualité vocale

haute définition sur son réseau 3G et 2G. Cette

nouvelle technologie permet l'atténuation des

bruits de fond en offrant une communication

d'un son clair et précis à chaque appel.

La qualité HD améliore sensiblement la

INWI lance la technologie HD VoiceTélécoms

d’automatisation de la gestion de ses contrats. Baptisée «AssiaraCard», cette innovation permet la lecture automatique du permis de conduire et de la carte grise. Disposant d’un lecteur de carte magnétique, elle va permettre aux agents et courtiers de la compagnie de réduire le temps de saisie des contrats d'assurances Automobile tout

en fiabilisant les informations relatives aux assurés.Tout en permettant l'automatisation du processus de saisie des contrats d'assurances automobile, «AssiaraCard» va soulager les intermédiaires de la compagnie en réduisant de manière conséquente la durée de traitement des polices d'assurances.

restitution de la voix sur Smartphone. Pour

rappel, ce lancement intervient moins d’une

semaine après le déploiement de la 3G+

pour les utilisateurs des smartphones en

mode UMTS/HSDPA/HSPA+ pour les villes

de Rabat et Casablanca et régions dans un

1er temps et au cours de l'année 2014 pour le

reste du Maroc. Par ailleurs, l’opérateur a fait

une autre annonce importante : le lanacment du pass facebook + WhatsApp qui permet de se connecter aux deux applications en illimité et sans connexion Internet, à partir de 5 DH.

Des cellules photovoltaïques en métamatériaux ont été mises au point par des chercheurs de l’université américaine Duke. aux États-Unis vient de montrer qu’ils peuvent servir à réaliser des sortes de cellules photovoltaïques sensibles à ces mêmes longueurs d’onde.Les métamatériaux sont des matériaux composites synthétiques aux propriétés optiques particulières : le «n», l’indice de réfraction de la lumière par le matériau, prend une valeur négative.

Des métamatériaux pour le photovoltaïque

Les chercheurs viennent de montrer qu’ils peuvent avec ces métamatériaux transformer les micro-ondes en énergie électrique, par effet photovoltaïque, comme le font les cellules photovoltaïques actuellement sur le marché. Le dispositif qu’ils ont construit est ainsi capable de convertir l’énergie des ondes Wi-Fi, lesquelles sont des micro-ondes, en courant électrique d’une tension de 7 V avec un rendement de 36,8%. Le travail des chercheurs est décrit dans la revue Applied

Physics letters.Selon les chercheurs, ce type de dispositif pourrait être intégré à un téléphone portable pour qu’il se recharge automatiquement près d’un émetteur micro-onde dédié.

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INVESTISSEMENTINVESTISSEMENT

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«Casablanca reste le moteur de l’économie

nationale, et les enjeux sont énormes, il faut

savoir que chaque année, notre région doit

être capable de créer 50 000 emplois pour

pouvoir absorber l’arrivée des jeunes sur le

marché de travail. Actuellement les créations

oscillent entre 40 000 et 60 000 nouveaux

postes de travail par an, uniquement pour

ceux transitant par le CRI», déclare Benelafdil.

L’analyse sectorielle confirme la chute

2013 marque le niveau le plus bas

depuis cinq ans des investissements

industriels. En effet, la part de

l'industrie dans le total des investissements

agrées s’est effondrée à 3% contre plus de

29% en 2012 et 18% en 2009.

Hamid Benelafdil Directeur du CRI du Grand

Casablanca a présenté les résultats annuels

de son instance, lesquels ont été émaillé par

une tendance baissière des investissements.

Au terme de l’année 2013, le montant

d’investissement des projets instruits par le

CRI et agréés par la commission régionale

des investissements de la région du Grand

Casablanca s’est élevé à près de 22,6

milliards de dirhams. Un niveau en dessous

de celui enregistré un an auparavant que ce

soit en termes de projets ou de total investi

(-7%). En effet, les investissements agréés

en 2012 se sont établis à 24,4 milliards de

dirhams et le nombre de projets, lui, s’est

stabilisé à 180. Seulement que les postes

d’emploi à créer sur les deux exercices en

comparaison prêtent le flan à la critique.

Les projets transitant par le CRI du Grand

Casablanca et agréés par la commission

régionale des investissements en 2013

ont enregistré une progression notable en

termes de créations d’emploi. Ainsi, ces

projets vont contribuer à la création de de

65.952 emplois contre 49.070 emplois,

soit une hausse annuelle salutaire de 34%.

continue des investissements industriels,

soit le niveau le plus bas depuis cinq ans. En

effet, la part de l'industrie dans le total des

investissements agrées s’est effondrée à

3% contre plus de 29% en 2012 et 18% en

2009. En revanche, le secteur du bâtiment et

des travaux publics (BTP) confirme toujours

sa prédominance avec 47 projets agréés et

52% du total des flux d’investissement. Une

cadence nettement inférieure à celle de 2012

avec 73 projets agréés et un investissement

qui avoisine les 10 milliards de dirhams. Le

plus gros poste d’investissements agréés est

talonné par le secteur des services qui occupe

toujours le 2ème rang avec 22 projets, et 7

milliards d’investissement. En comparaison

annuelle, l’on constate une chute du nombre

des projets de services qui ont régressé

à 61 projets en 2012 contribuant ainsi à la

création de 7.286 emplois. Selon le patron

du CRI, deux conventions d’investissement

ont été signées, pour un montant total de

Petite forme pour les investissements industrielsCRI - Grand Casablanca

‘‘Au terme de l’année 2013, le montant d’investissement des

projets instruits par le CRI et agréés par la commission

régionale des investissements s’est élevé à près de 22,6

milliards de dirhams’’

2.3 milliards de dirhams, à savoir le centre

commercial TACHEFINE Center et le projet du

terminal à conteneurs du port de Casablanca

TC3. Par ailleurs, le bilan du CRI du Grand

Casablanca laisse ressortir une stratégie

Marketing en plein mouvement. Plusieurs

actions ont été menées en vue de renforcer

le positionnement de la région comme

destination privilégiée des investisseurs et

d’améliorer et l’esprit entrepreneurial et la

performance concurrentielle des entreprises.

L’exemple des «Jeudis de la PME», un road

show dans les zones industrielles pour

exposer l’offre publique d’appui aux PME

est assez édifiant à cet égard. «Les PME

marocaines jouent le rôle de moteur principal

dans la création d’emploi, malheureusement,

elles n’ont pas encore acquis le même poids

en matière de création de richesse», conclut

Benelafdil.

Bilan du Guichet d’aide à la création d’entreprise

Le nombre de créations d’entreprises

à travers le guichet unique du CRI a

atteint, durant l’année 2013, 6710

entreprises, en baisse de 6% par

rapport à l’année 2012. La répartition

sectorielle témoigne de la part très

timide de l’industrie avec 2,9% contre

52% pour les services 32% pour le

commerce suivis par le bâtiment

et travaux publics (11%). La SARL

(Société à responsabilités limitée)

reste la forme la plus prisée avec 98 %

des nouvelles créations d’entreprises.

2 gros investissements au premier trimestre 2014Anouar Invest

Signature d’un Mémorandum d’ententeMaroc-USAUn mémorandum d’entente a été signé le 14 mars 2014 à Rabat entre la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Meriem BENSALAH-CHAQROUN, et Scott Eiser, vice-président de la chambre de commerce américaine. Signé en marge de la 2ème édition de la Morocco - US Business Development Conference, ce mémorandum a pour objectifs majeurs de renforcer les échanges commerciaux entre les entreprises marocaines et américaines, et d'orienter les investissements directs américains vers le marché marocain.Il prévoit également l’organisation de rencontres thématiques et des séminaires d’information sur les échanges commerciaux entre le Maroc et les États-Unis, la planification des rencontres Business to Business,

l'échange d'informations et de

connaissances sectorielles de manière à

consolider les liens commerciaux entre

les deux pays ainsi que la création d’un

réseau Maroc - États Unis dont l’objectif

est de renforcer les partenariats

commerciaux entre les deux pays.

ainsi que les investissements nécessaires à son développement. La gestion de Best Milk sera assurée par Anouar Invest. À noter enfin que le groupe a enregistré en 2013 un chiffre d’affaires consolidé d’environ 6 MMDH.

Anouar Invest, important holding marocain opérant dans les domaines de l’agroalimentaire et de l’immobilier, a décidé de se lancer dans l’industrie du ciment avec une première unité de production prévue à Laâyoune. Le coup d’envoi des travaux de construction sera donné en septembre 2014. Au mois de janvier dernier, le groupe a racheté 40 % du capital de la société mère de Best Milk, fabricant marocain de produits laitiers. Les 60 % restants ont, quant à eux, été acquis à parts égales par le Crédit Agricole Maroc et par Nebétou Fund avec une participation de 30% chacun. Lors de cette opération, pas moins de 200 MDH ont été injectés par les acquéreurs. Ce capital servira notamment à restructurer Best Milk, à financer ses besoins en fonds de roulement

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INVESTISSEMENT

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BRICOMA s’implante à FèsGrandes surfacesBRICOMA, leader national des grandes surfaces dédiées au bricolage, a inauguré, jeudi 20 mars 2014, son 9ème magasin national au Centre commercial Marjane Oued Fès. S’étalant sur une surface globale de 2 000 m², ce nouveau magasin a créé au démarrage 60 emplois directs et une vingtaine d’emplois indirects, rapporte un communiqué. Et d’ajouter qu’à l’instar de tous les autres magasins de l’enseigne, celui Fès propose des dizaines de milliers de références à travers six départements: Quincaillerie, Outillage & Rangement, Electricité & Luminaire, Jardinage & Plein air, Droguerie & Peinture, et Sanitaire & Etanchéité. Grâce à cette nouvelle ouverture, BRICOMA porte son volume global de surface de

vente à travers le Royaume à 32 000 m² en 2014, accroissant son effectif à 600 emplois directs. Avec le respect des normes en la matière, BRICOMA a réussi à créer un lien particulier

avec sa clientèle, estimée actuellement à près d’un million de personnes sur l’année 2013. Cette année elle passe à la vitesse supérieure avec l’ouverture prochaine de son 10ème magasin dans la ville de Salé.

Chute brutale que celle qu’ont accusée

les investissements directs étrangers à fin

février 2013. Ces derniers se sont effondrés

de 60,1% pour tomber à 4,1MMDH contre

10,2MMDH. Le compte courant laisse

dégager également une baisse de 3,3% des

recettes MRE glissant à 8,7 MMDH contre

plus de 9 MMDH un an auparavant. Quant

aux recettes touristiques, elles ont affiché

une quasi-stabilité pour se fixer à 7,9MMDH

contre près de 8MMDH à fin février 2013.

Chute des IDEFlux financiers

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N°1. Avril - Mai

CLOUDCLOUD

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IDM : Le Cloud a de beaux jours devant

lui. Comment et pourquoi?

A.M. : Les chiffres le disent: En 2014 le

marché du Cloud dans la région MENA va

évoluer jusqu’à 452,4 millions d’euros. On

parle ici d’une hausse de 21,3% sur un an.

En 2017, il devrait atteindre les 802,4 M²,

soit une hausse de 20,2 % sur la période

(17,7 % dans le monde). Et à l’intérieur de ce

marché Cloud il existe les applications SaaS

qui eux aussi vont fortement progresser,

avec un chiffre d’affaires pour 2014 de 91,9

M², contre 70,7 M² en 2013 (184,5 M² en

2017).* Alors oui les beaux jours sont à venir!

Si maintenant on vient à parler du présent,

le marché marocain est encore très timide

et des éditeurs de logiciel SaaS marocains

sont peu nombreux. Nous remarquons qu’au

niveau des entreprises il y a de la réticence

quant au changement et surtout un manque

d’information sur les avantages d’adoption

d’un modèle SaaS: C’est ce qui les pousse à

adopter cette attitude.

IDM : Quel est l’intérêt concret pour

une entreprise qu’elle soit publique ou

privée d’opter pour le Cloud ?

A.M. : Nous parlerons surtout d’application

SaaS dont la croissance est d’ailleurs la

plus forte sur ce marché. Le Service as

a Service touche à peu près tous types

d’entreprises et sa cible est encore plus

large puisque le secteur public est concerné

aussi. L'intérêt est économique d’abord et

opérationnel ensuite. C’est un nouveau mode

de consommation de logiciels. La location

de service permet une réduction du budget

informatique (les dépenses énormes pour

acheter des serveurs ou pour acquérir une

licence n’existent plus). Opérationnel parce

qu’il n y a pas d’installation, l’entreprise

est prête à utiliser l’application rapidement,

ce qui permet de gagner en temps et en

productivité. Parmi ses avantages, il y a son

accessibilité : un navigateur et une connexion

internet suffisent. Ce qui lui confère une

mobilité importante, où les limites du lieu et

du temps ne sont plus une gêne. Sa capacité

de mise à niveau enfin, puisque c’est le

prestataire de service qui s’en charge et bien

sûr la sécurité des données de l’entreprise en

cas de sinistre ou de vol.

IDM : Pouvez-vous nous parler

techniquement des services de cloud

computing les mieux adaptés aux

besoins du marché national ?

A.M. : La raison principale que devrait

avoir une entreprise marocaine pour adhérer

au Cloud, est celle de savoir si ce service

est adapté à l’environnement dans lequel

elle évolue, ou juste à moitié. Beaucoup

d›entreprises nationales optent pour des

services Cloud étrangers, alors qu’ils ne sont

pas compatibles avec le marché, puisqu’ils

ne sont pas conformes à la loi et la législation

en vigueur. Par conséquent, ce mauvais

usage, peut induire des pertes économiques

considérables: Un exemple simple que nous

pourrions mentionner, serait de s’engager

Interview avec ADNAN MORABET CEO DE SAHIH BUSINESS

Beaucoup d’entreprises nationales optent pour des services Cloud étrangers, alors qu’ils ne sont pas compatibles avec le marché local

‘‘En 2014 le marché du Cloud dans la région MENA va

évoluer jusqu’à 452,4 millions d’euros’’

sur un PaaS (Plateforme as a Service) aux

États-Unis au lieu du Maroc, alors que mon

entreprise œuvre sur le territoire national.

Ceci peut toucher à la confidentialité de mes

informations, puisqu’elles sont stockées

dans un pays assujetti à des lois spécifiques,

telles que la loi Patriot Act créée après les

attentats du 11 septembre, et qui permet

aux autorités américaines d›accéder à des

données personnelles sans avoir à en avertir

les propriétaires. Le second cas et que nous

voyons souvent dans pas mal d’entreprises

ou de cabinet d’expertise comptable, est

celui d’utiliser un logiciel de comptabilité

SaaS, qui n’est pas en mesure de générer

des documents fiscaux marocains, et qui

ne s›adapte pas aux changements de la

loi. Pourtant la tenue d’une comptabilité

conforme au plan comptable est le principal

critère à déterminer lors de l’acquisition d’un

logiciel.

IDM : La sécurité des données et les

contraintes juridiques menacent-elles

le recours aux services du Cloud ?

A.M. : C’est surtout le manque d’information

qui menace l’adoption du Cloud dans les

entreprises marocaines. Et là, la responsabilité

incombe sur le fournisseur de service Cloud

: Informer les entreprises, leur expliquer que

du moment qu’ils ont une connexion internet,

qu’ils travaillent avec une messagerie web

(gmail, yahoo..) et qu’ils ont une présence

sur les réseaux sociaux, c’est qu’ils utilisent

déjà le Cloud. Plutôt que de parler de la

sécurité des données, il faut leur parler

des “mesures” supplémentaires adoptées,

telles que le cryptage des données,

l ’ a rch i t ec tu re

d é p l o y é e

dans le Data Center. Ils doivent prendre

conscience que cet environnement physique

mis sous stricte surveillance telle une base

militaire, ils ne vont pas le trouver dans leur

bureau. Au Maroc, on a pu renforcer tout

cela par l’adoption de la loi 09-08 relative

à la protection des données à caractère

personnel. Le pays se met ainsi, aux standards

internationaux de sécurité dans ce domaine.

Au final, pour faire adhérer une entreprise

au Cloud, ceci doit passer obligatoirement

par l’accompagnement au quotidien et par

l’information sur ses avantages et sa valeur

ajoutée. L’adoption du Cloud c’est comme

l’utilisation du premier téléphone portable,

personne ne voulait l’utiliser par crainte d’être

sous écoute, mais maintenant personne ne

peut s’en passer!

* Source : Cabinet Gartner

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N°1. Avril - Mai

AÉRONAUTIQUEAÉRONAUTIQUE

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Les avions par définition sont des systèmes très complexes, à la pointe de la technologie. Leur conception,

production, exploitation et maintenance requièrent la conjugaison de plusieurs composantes techniques. Malgré leurs complexités, ils demeurent parmi les systèmes les plus fiables que l’homme a mis en œuvre.Le terme MRO «Maintenance Repair & Overhau» désigne dans le domaine de l’aéronautique l’ensemble des activités qui relèvent de la maintenance des équipements ou des avions, de leurs réparations ainsi que leurs révisions et modernisation. D’une manière plus globale, il s’agit in fine de la fonction qui assurer la disponibilité attendue des aéronefs ou des équipements gérés, avec des exigences d’autant plus fortes que cette disponibilité est critique : coût d’indisponibilité d’aéronef très élevé.Pour assurer le maintien du niveau de fiabilité des avions, les avionneurs mettent en place un programme de maintenance qui suit l’avion durant toute sa vie et qui est

respecté scrupuleusement par l’exploitant de l’avion. La mise en œuvre d’un tel système de maintenance implique, entre autre, une gestion optimale et infaillible des pièces de rechange «spares parts».Cette gestion optimale nécessite de prendre en compte à la fois les aspects logistique, commercial et technique.

Pièce de rechange Vs pièce d'origine

La gestion des approvisionnements et des stocks dans le domaine de maintenance présente une grande complexité en comparaison à la gestion des stocks dans le domaine de la production. Dans les unités de production/fabrication les méthodes MRP et MRP2 (Figure n°1) s’inscrivent au cœur d’un système global de prévision et gestion de la production et gestion des stocks. Ce système débute par une prévision à moyen et long termes des ventes puis se précise jusqu’à la définition et la planification des ordres fabrication, en passant bien sûr par la nomenclature des produits à fabriquer. Cette méthode orientée production peut nous donner une visibilité suffisamment claire sur la gestion des stocks des pièces qui entrent dans la fabrication des produits pour une durée assez confortable.

Spécificités de la supply chaine pour un

«MRO»

Même si la planification des opérations de maintenance présente elle-même des particularités, d’ailleurs différentes selon les activités (Rénovation, Maintenance, Réparation), c’est dans le pilotage des flux de pièces de rechange que les spécificités sont les plus notées. Cette fonction clé de la Supply Chain a, par ailleurs, un impact déterminant sur la performance opérationnelle; et ceci pour deux raisons

principales : La Supply Chain d’un MRO présente au moins trois spécificités totalement structurantes.

Gestion des approvisionnements pour un «MRO»

1. La notion de criticité :

Lourde de conséquence pour la Supply Chain et notamment pour le pilotage du stock et des flux de Pièces de Rechange (PR) dans le modèle MRO, on peut stocker, pour des raisons de criticité, une PR à très faible rotation quel que soit son prix. On notera que dans tout autre modèle, c’est impensable : un produit fini vendu à des clients en très petites quantités sera proposé en Make-To-Order et pas en Make-To-Stock ce qui fait que le délai de fabrication devra être assumé par le client. Les impacts sont nombreux, notamment :

• Complexité du processus de prévision qui doit faire face à un très grand nombre de références à très faible rotation: nécessité de segmenter en familles de prévisions, algorithmique particulière et un système d’information performant …

• Enjeu et complexité de la politique de stock : décider de stocker ou non une pièce à un point du réseau, par exemple en local près d’un atelier, c’est mettre au moins une pièce en stock et donc peut-être générer plusieurs mois de couverture de stock…

• Ces faibles rotations sont évidemment souvent associées à de longs délais de fabrication contribuant encore davantage à élever le stock de sécurité.

L’offre de service logistique pour la distribution des PR au point d’utilisation devra être différenciée, en fonction de cette notion de criticité, en adéquation avec la politique de stock (quel délai de réapprovisionnement pour une PR stockée, quelle offre «urgente» pour un produit non stocké en fonction de sa criticité…). Bien entendu le réseau logistique et les modes de transport associés (transport de pièces par avion lors d’un Aircraft On Ground) seront également définis en conséquence.

2. La gestion en boucle fermée (volant ou pool) :

Des pièces réparables au niveau le plus bas d’exécution, comme pour tout flux retour ou «inverse», la maîtrise du flux physique de réparable est déjà un problème en soi : identification et retour des pièces à réparer,

connaissance précise des réparables en bon état à l’instant T…A un niveau plus tactique, le calcul de la dotation initiale et, plus généralement, du volant nécessaire au fonctionnement, est un problème spécifique au modèle logistique d’un MRO qui peut devenir d’une très grande complexité dans le cas d’équipements réparables, eux-mêmes composés de sous-ensembles réparables. Par ailleurs, la planification de la réparation doit bien évidemment prendre en compte de la disponibilité des pièces à réparer et les priorités liées aux besoins de maintenance.

3. Le facteur incertitude notamment dans la gestion des données techniques :

La nature même du métier de la maintenance, qui nécessite de travailler sur une base installée (flotte d’avion) souvent large, hétérogène, d’âge très variable, pose dans un premier temps le problème de sa connaissance et génère donc de fortes incertitudes sur la prévisibilité des opérations et des pièces nécessaires. Et même si cette base installée est bien connue et bien modélisée, la nomenclature restera non déterministe. Dans un entretien préventif, une pièce pourra être remplacée dans X % des cas. De même pour le curatif, les temps

inter-pannes (MTBF) sont évidemment des variables aléatoires. Cette incertitude forte sur le besoin en pièces, combinée à leur faible rotation, ajoutera donc de la complexité à la prévision du besoin. Cette complexité de gestion de la nomenclature est également amplifiée par la gestion des configurations, souvent incontournable compte-tenu de la nature des installations ou équipements maintenus.

Supply Chain pour les MRO, une fonction à monitorer:

Le périmètre de la fonction Supply Chain (d’ailleurs souvent encore baptisée «logistique»), le niveau de compétence des ressources qui la composent et la compréhension qu’en ont les dirigeants d’activités MRO restent encore très décalés au regard de sa criticité et de son importance, à l’exception notable de quelques acteurs Best-in-Class qui ont mené des transformations importantes de leur organisation. Pour réussir le Challenge de la disponibilité tout en maîtrisant les coûts structurellement élevés de stock, la fonction Supply Chain doit ainsi être comprise, positionnée et armée.

Idriss EsskaliIng. Génie Industriel

Le groupe AEMI a ouvert dernièrement un nouveau site de production au Parc Industriel d’Ouled Salah à Bouskoura. L’industriel français a démarré ses activités de l'usinage par fraisage de pièces mécaniques. Plusieurs millions d’euros sont mis dans cette usine AGB Maroc, rapporte la presse française. Et d’ajouter que le groupe prévoit un chiffre d'affaires d'environ 1,5 million d'euros d’entrée de jeu et table sur 4 à 5 millions d'euros à l’horizon 2016. Cette implantation au Maroc est motivée par l’instabilité que connaît toujours la Tunisie où AEMI détient une unité depuis 2007.

Premier site pour AEMI au Maroc

Figure N° 1

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ÉNERGIEÉNERGIE

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IDM : Quel bilan faites-vous pour votre dernier périple en Afrique dans le cadre de la tournée royale ?

A.A. : Il s’agit d’une visite d’amitié, mais si vous voulez la bannière était le volet économique surtout les secteurs de l’énergie et mines sans oublier le commerce et l’industrie engageant le secteur public comme celui privé. Les 4 pays visités très riches en minerais ont besoin du savoir-faire et de l’expertise marocains. Ils ont aussi besoin d’investissements et de financements auxquels le Maroc peut jouer le rôle d’interface en cherchant des joint-ventures et mettre à profit les avantages des uns et des autres. L’exemple type est celui du partenariat signé à Libreville la capitale gabonaise. C’est un projet d’intégration exemplaire, combinant l’amoniac issue du gaz naturel gabonais, la potasse gabonaise et les phosphates marocains, et qui va permettre d’industrialiser la fabrication des engrais aussi bien au Maroc qu’au Gabon. A titre d’information, l’Afrique consomme seulement 4kg d’engrais par hectare, assez loin de la moyenne internationale qui est de 80 kg par hectare. L’Afrique a beaucoup de terres arables à exploiter, un indicateur qui promet d’assurer à terme la sécurité alimentaire. Je voudrai

aussi signaler qu’un tel partenariat bilatéral se veut d’une importance capitale dans la mesure où il permet de monter dans la chaine de valeur industrielle, c’est-à-dire créer de la valeur ajoutée et des offres d’emploi au lieu de vendre à l’état brute. Ça donne aussi plus de notoriété sur le marché international. Le deuxième exemple est la Guinée-Conakry, un pays riche en ressources hydriques et en minerais (2/3 des réserves mondiales de la bauxite). Lors de la dernière tournée royale nous avons signé un partenariat consistant à faire bénéficier notre partenaire de l’expertise et le savoir-faire marocains dans la construction des barrages, leur exploitation et leur gestion mais aussi de la production de l’électricité et de l’eau potable. S’agissant

du Mali, nous avons scellé un partenariat portant sur le secteur minier surtout que ce pays regorge d’un potentiel énorme en or. Toujours c’est l’expertise et le savoir-faire marocains qui sont sollicités dans l’objectif d’aider aux investissements et encourager l’attraction d’autres investisseurs étrangers. Un autre projet en gestation consiste en l’assistance marocaine dans la production de l’électricité.Où en sont les deux grands chantiers à savoir l’Agence de régulation et le Code minier ?S’agissant de l’agence de régulation, j’avoue qu’il s’agit d’un grand chantier sur lequel nous travaillons toujours. Comme il y a plusieurs intervenants ça reste un chantier assez complexe surtout dans sa composante

Interview avec ABDELKADER AMARA, Ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement.

Transition énergétique :Ses convictions et ses mises en garde

Du dossier électrique de l’exploration pétrolière et gazière à la dernière tournée royale en Afrique en passant par l’option nucléaire, l’agence de régulation, le code minier, Abdelkader Amara n’y va pas par quatre chemins. Dans cette interview, le Ministre de l’Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, n'est pas dans la langue de bois : que les spéculations sur les découvertes de pétrole ou de gaz cessent. C’est un travail de longue haleine qui nécessite au bas mot 10 à 15 ans. Et les compagnies internationales ont intérêt via des annonces médiatiques à la solde à vendre plus d’actions. Vlan!

distribution qui pose problème au niveau de la coordination avec les régies par exemple. Quoi qu’il en soit on espère le boucler vers la fin 2014 avec le dépôt du projet de loi au circuit administratif. Quant au code minier il est fin prêt. Il reste quelques points qui sont sous peu d’être réglés avec la profession dans l’espoir de finaliser le projet dans les semaines à venir. Il faut dire aussi que le fait d’abroger un code qui date des années 1950 est un grand pas en soi. Il présente un cadre incitatif en mesure d’attirer non seulement les investisseurs internationaux mais également ceux locaux.

IDM : Pensez-vous que les stratégies industrielle et énergétique vont-elles de pair?

A.A. : En fait les stratégies se doivent aller de pair. A l’époque où j’étais à la tête du département du Commerce et de l’industrie j’avais bataillé pour acter un principe, celui de la compensation industrielle. Nous sommes un pays où la commande publique va de 150 à 190 milliards de dirhams. Il est donc clair que cette manne devrait avoir un impact notable sur le tissu local. Raison pour laquelle il est exigé aux adjudicataires nationaux et étrangères de réserver une partie de leur fourniture et services aux opérateurs industriels en déterminant un pourcentage qui tient compte de la maturité industrielle des entreprises suivant les secteurs. Il existe donc un consensus que le tissu entrepreneurial devrait en profiter. J’ajoute aussi qu’il y a aujourd’hui au Maroc des filières nouvelles qui sont à même de donner un plus à l’industrie nationale comme le solaire, l’éolien et l’efficacité énergétique. Sur ce chantier de la compensation industrielle on a convenu avec le ministère de l’industrie de mettre en place tous les outils nécessaires: incitations, infrastructures, compétences…Je ne vous cache pas que cela nécessite un peu de temps et de travail. Mais déjà on peut se réjouir quand même qu’il y a des sociétés marocaines qui

fabriquent par exemple les mâts d’éoliennes. On s’est engagé à donner de la visibilité aux opérateurs. L’étalage des programmes d’investissement solaire et éolien à l’horizon 2020 s’inscrit dans cette optique de visibilité et de renforcer la composante d’intégration industrielle en allant même chercher des joint-ventures à l’international. Certes on ne peut pas parler d’une révolution industrielle

si les grands chantiers n’intègrent pas le tissu local. Toutefois, ce dernier est appelé vivement à être en mesure de donner une offre aux mêmes normes et standards de qualités en vigueur à l’échelle internationale.

Si non ça ne sert à rien de prendre le local juste pour le local.

IDM : On remarque que le nucléaire est le grand absent de votre feuille de route ?

A.A. : J’ai présenté une feuille de transition énergétique sur des chantiers qui sont d’actualité. Pour dire vrai, tout au moins sur le moyen terme nous n’avons pas cette option nucléaire. Mais qui reste ouverte. Nous ne la sommes pas interdits à l’exemple d’autres pays comme l’Allemagne ou la Suisse, mais aussi nous l’avons pas sur la table pour le moment. Par ailleurs, nous sommes en train de développer nos compétences et capacités nucléaires en matière de recherche et développement. Le Centre national de l›énergie des sciences et des techniques nucléaires s’active pour améliorer en premier lieu les compétences techniques et humaines et de répondre aux besoins médicaux, de nutrition, d’eau…Nous maintenons en permanence des contacts avec l’Agence internationale de l›énergie (AIE) pour suivre

‘‘ Le code minier est fin prêt. Il reste quelques points qui sont sous peu d’être réglés

avec la profession dans l’espoir de finaliser le projet dans les semaines à venir ’’

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ÉNERGIE

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les tendances énergétiques actuelles à l’international. Ceci dit, nous avons des gisements énormes d’énergies inépuisables et environnementales, ça serait, je pense, aberrant d’aller chercher d’autres sources.

IDM : La transition énergétique semble être un exercice qui n’est pas de tout repos. Votre feuille de route saura-t-elle parer aux lacunes ?

A.A. : Un constat sans appel. La stratégie énergétique nationale dépend de l’import à hauteur de 95%. Notre but dans l’avenir est d’introduire les énergies renouvelables dans le mix énergétique car c’est là où le Maroc a un potentiel énorme. Plusieurs programmes dans le domaine solaire et éolien ont été fixés en vue de produire 40% d'électricité renouvelable d’ici 2020. Tout cela requiert bien sûr un travail considérable à plusieurs échelles que ce soit dans les infrastructures, la recherche et développement ou encore les compétences humaines. Cela va nous permettre de réduire notre dépendance énergétique à l’international. Il y a aussi l’objectif sur le moyen et long termes d’exporter cette énergie propre vers le marché européen. L’intégration du marché électrique européen nécessite en outre un travail pointu car ce n’est pas si facile que ça. Nous envisageons dans une première étape d’intégrer le marché ibérique. Et puis on verra… À terme l’équilibre dans les énergies renouvelables notamment la filière solaire se fera à travers la composante export. Cela étant, nous travaillons aussi sur l’exploration pétrolière et gazière. Depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui on a pratiquement fait peu de forages. Les expériences internationales nous enseignent que pour arriver à une découverte il faut forer. Ainsi, notre objectif est d’attirer les grandes

compagnies disposant d’un large portefeuille à l’international. Et nous avons tous les atouts pour les intéresser à forer. A commencer par le code des hydrocarbures qui est vraiment alléchant. La zone Maroc prend également de plus en plus d’importance à l’échelle internationale. En 2013, je pense qu’on était à 4 ou 5 forages. Pour l’année en cours on serait facilement à plus de 25 forages que ce soit en on shore ou offshore. A ce titre, il y a lieu de souligner deux indicateurs clés. Et de un, plus le nombre des forages augmente plus la probabilité de trouver des ressources est grande. Deuxièmement, la qualité des compagnies installées actuellement telles Total, Cosmos Mobile, British Petrolium ou encore Repsol joue à notre faveur et montre qu’il y a de l’intérêt. Ceci dit, Il est clair qu’il s’agit d’un domaine risqué et hautement capitalistique. L’exploration pétrolière et gazière constitue donc un axe non négligeable de notre stratégie. Je dis, si on arrive à passer de quelques millions de m3 de gaz à quelques milliards ça serait une bonne chose. Certes nous ne serons pas au stade d’un grand pays producteur, mais ça va nous permettrait de réduire notre facture énergétique. J’aimerai aussi mettre l’accent sur un autre axe de la stratégie énergétique et non des moindres à savoir le gaz naturel. Nous comptons introduire massivement au sein du mix énergétique le gaz naturel étant donné qu’il est peu utilisé. Cette mesure nous permet de réduire la consommation du fuel qui est très coûteux et par voie de conséquence alléger les charges de compensation. Mais également d’avoir une souplesse dans l’utilisation des énergies renouvelables qui présentent deux inconvénients : le stockage et l’intermittence. Ce qui est important pour l’instant c’est de trouver les financements pour ces projets. Toujours dans le même sillage, on a mis sur place des structures de recherche et développement car il s’agit des domaines où il y a nécessité de maîtriser la technologie. C’est pourquoi

l'Institut de recherche en énergie solaire et

énergies nouvelles a été créé. L’objectif

est double. D’abord l’institution accorde le

soutien financier nécessaire aux différentes

équipes de recherche. Ensuite, elle constitue

une infrastructure de relais liant aussi

bien les universités nationales que celles

internationales. Dans ce cas de figure nous

travaillons pour créer des filières spécialisées

dans les énergies renouvelables (Master et

doctorat). Je tiens par ailleurs à souligner que

d’autres chantiers sont aussi ouverts pour

concrétiser dans la durée notre intégration

dans le marché électrique européen. On a déjà

libéralisé la haute tension. Nous sommes en

cours pour l’ouverture de la moyenne tension

pour arriver à terme à la basse tension. Ce

dernier chantier est très intéressant pour le

Maroc. Dans la mesure où tout le monde

aura droit à produire une partie de l’énergie

à consommer via le photovoltaïque dont

l’utilisation reste toujours faible.

Grosso modo, la finalité de tous ces chantiers

est de réduire la dépendance énergétique.

L’utilisation des énergies renouvelables nous

permet de la réduire facilement à 80% à terme

au lieu de 95% aujourd’hui. Tout en espérant

trouver quelque chose dans les sous-sols

marocains.

Propos recueillispar Mohamed MOUNJID

...

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ÉNERGIEÉNERGIE

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Par Badr IKKEN, IRESEN

L a technologie photovoltaïque à concentration (CPV) est une technologie adaptée aux zones à conditions

climatiques chaudes, à climat sec et à rayonnement direct élevé. Le grand avantage de cette technologie est que l´on utilise seulement 0,1 % de la quantité de semi-conducteur, utilisé dans un module cristallin conventionnel grâce à une concentration optique obtenue par un système de miroirs paraboliques ou de lentilles de Fresnel. Comme les conditions d´accès à la production de poly-silicium ou autres semi-conducteurs et la production de cellules pour application photovoltaïque sont très difficiles, il est primordial de s´orienter vers des technologies pouvant permettre une intégration industrielle au Maroc très élevée. Les obstacles pour intégrer la technologie CPV sont raisonnablement faibles en raison du fait que la plupart des matériaux et procédés de fabrication sont accessibles et assez standards. Le Maroc réunit des conditions tout à fait favorables à l’installation de la technologie photovoltaïque à concentration. En effet, le rayonnement normal direct important fait du royaume un emplacement idéal pour la production d’énergie en utilisant des technologies photovoltaïques à concentration. L’environnement industriel marocain est également propice à la mise en place d’unités de production et de montage du CPV. À moyen terme, des taux d´intégration industrielle de plus de 80 % pourront être obtenus.

Types de systèmes à concentration :Il existe deux catégories de systèmes à concentration : basse et haute concentration. Cette dernière a pour but de réduire au maximum la surface des cellules en augmentant la concentration, ils se distinguent des cellules conventionnelles par l’utilisation de « Trackers » qui permettent de suivre la position du soleil afin de capter le rayonnement normal direct.Comme dans un module solaire photovoltaïque

le composant le plus cher est de loin la cellule photovoltaïque. En intercalant un dispositif concentrateur entre le soleil et la cellule, on peut utiliser des cellules beaucoup plus petites (III-V). La concentration est obtenue par un système de miroirs paraboliques ou de lentilles de Fresnel, semblables à ceux des phares d'automobiles. Le rapport de concentration peut atteindre x1000.

Intégration industrielle des systèmes à concentration

L'industrie CPV est dominée aujourd’hui par trois sociétés qui couvrent 95% du marché. Elles viennent surtout du secteur de l´aérospatial, mais s'étendent maintenant dans des applications terrestres. Toutefois, le marché a connu un certain nombre de nouveaux entrants qui essayent de briser l´oligopole existant. Ces derniers devront démontrer qu'ils apportent des améliorations

significatives par rapport aux autres technologies PV établies.

Le CPV offre au Maroc un potentiel d´intégration industrielle très élevé à court terme et permettra une synergie avec les technologies à concentration solaire thermodynamique - héliostats par exemple: structure métallique, mât, moteur et régulation qui pourraient également être déployés au Royaume. Les héliostats sont les structures métalliques qui portent les miroirs utilisés pour réfléchir et concentrer les rayons du soleil sur un récepteur dans les tours solaires. Cette technologie sera probablement installée au niveau de la troisième tranche de la centrale thermodynamique NOOR III à Ouarzazate. Ces synergies, par rapport aux composants, permettront une économie d´échelle et offriront aux industriels Marocains un marché prometteur. Malgré une baisse importante du prix du silicium

Une technologie solaire d’avenir à fort potentiel d’intégration industrielle au Maroc

Chaine de valeur et étapes de fabrication d'un module CPV (source : IRESEN, 2013)

et un déploiement gigantesque de modules photovoltaïques cristallins conventionnels, le CPV devra connaitre une évolution majeure dans les années à venir. Ceci permettra une réduction des coûts des composants. Ajouté à cela, le fait que les cellules multi-jonctions atteignent une efficience en laboratoire encore plus élevée qui pourra être transposée sur les modules commerciaux.Une analyse de la chaine de valeur du CPV démontre qu´un taux d´intégration de 40% à court terme et plus de 80 % à moyen terme sont possibles au Maroc.

Le développement de la technologie au Maroc

Aujourd’hui plusieurs installations pilotes de test ou de recherche ont été installées au Maroc. La première a été mise en place à l’Université Al Akhawayn à Ifrane, dans

le cadre du projet «Nacir» de coopération entre les pays de l’Union européenne et ceux du bassin méditerranéen. L’Université Al Akhawayn a bénéficié d’une installation de 3 modules à concentration photovoltaïque d’une puissance nominale 30 kWc et a mené ce projet avec différents partenaires comme l’ONEE, l’Université polytechnique de Madrid, Fraunhofer Institut fuer Solare Energiesysteme à Fribourg et l’Institut des systèmes photovoltaïques de concentration ainsi que les deux entreprises Européennes, Concentrix et Isofotón. D’autres installations de plus petites capacités ont suivi comme celles sur la toiture de Ministère de l’Energies, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement et à L’École Normale Supérieure de l’Université Mohammed V Agdal à Rabat.

L’Institut de Recherche en Energies Solaires et Energies Nouvelles (IRESEN) soutient

financièrement un projet de recherche

ambitieux pour le développement d’un

système photovoltaïque à concentration

à faible coûts au Maroc. Il implique en

consortium l’université Internationale de

Rabat (UIR), l’Université Sidi Mohammed Ben

Abdallah et les entreprises AIC Metallurgie du

groupe Delta holding et MAGPOWER.

Lors de la dernière session plénière

solennelle de l’Académie Hassan II des

Sciences et Technique «Sources d’énergies

renouvelables et transition énergétique :

faits, défis et opportunités pour le Maroc»

organisée le 19. Février 2014 à Rabat,

plusieurs experts au niveau national

et international ont recommandé aux

chercheurs et industriels Marocains de se

positionner justement sur des technologies

innovantes à fort potentiel de réduction des

coûts et qui offrent encore une opportunité

de développement technologique et industriel

tels que le photovoltaïque couche mince et

le CPV.

Source : S0ITEC

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IDM : Depuis que vous êtes aux commandes de l’IRESEN, pouvez-vous nous dresser déjà un bilan d’étape ?

B.I. : La création de l’IRESEN a démarré fin 2011. Il a bien évidemment fallu créer et mettre en place l’institution et ce grâce au soutien effectif de nos membres fondateurs, ADEREE, SIE, OCP, MASEN, ONEE, ONHYM, CNESTEN, MANAGEM et la Fédération de l’Énergie et à leur tête le Ministère de l’Énergie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement ainsi que de notre conseil scientifique composé de plusieurs personnalités scientifiques imminentes. Aujourd’hui l’IRESEN est constitué de deux entités :

•Une agence de moyens pour financer la recherche appliquée dans le domaine des énergies renouvelables au profit des universités et centres de recherche ainsi que les entreprises et industries marocaines et étrangères. D’ailleurs, IRESEN vient de franchir le cap de 100 millions de dirhams avec le lancement de deux nouveaux appels à projets au titre de l’année 2014 traitant des thématiques du photovoltaïque et de l’éolien (InnoPV-InnoWind 2014), et du solaire thermique et la biomasse couplée au solaire

(InnoTherm- InnoBiomass 2014).

•Un centre de recherche appliquée composé de trois départements : le département de modélisation, la direction des systèmes thermodynamiques et la direction des systèmes photovoltaïques, qui gère et mène aujourd’hui plusieurs projets de recherche au niveau national et international. À ce titre, une première plateforme de recherche dans le domaine des énergies renouvelables avec un focus sur le solaire en partenariat avec notre membre fondateur OCP et avec le soutien de plusieurs partenaires et experts est en cours de construction sur une superficie de 8 hectares incluant des laboratoires de recherche de pointe et plusieurs projet-pilotes dans la ville de Benguérir à proximité de l’Université polytechnique Mohammed VI.

IDM : Est-il possible d’avoir une idée sur les premiers semis de vos échanges avec les entreprises et les industries ? Et qui sont-elles ?

B.I. : IRESEN finance aujourd’hui plus de 24 projets innovants dans le domaine du solaire thermique, du solaire photovoltaïque, du

dessalement des eaux couplé au solaire, du stockage et gestion des réseaux intelligents et agrège plusieurs universités et centres de recherche ainsi que plus de 20 petites, moyennes et grandes entreprises dans des consortiums régies par des conventions de collaboration. À ce titre, je citerai pour illustration :

•L’entreprise marocaine A2S Industrie avec l’Université Hassan 1er de Settat codéveloppent un onduleur innovant adapté au marché marocain,

•Le groupe marocain MANAGEM avec l’Université Cadi-Ayyad de Marrakech, REMINEX et le CSIC en Espagne codéveloppent des batteries Lithium-Ion,

•L’entreprise marocaine Inter Tridim, l’entreprise française Aqylon et l’ENSAM de l’Université Moulay Ismail codéveloppent un champ solaire de type Fresnel à faible concentration,

•Le groupe Ciments du Maroc avec l’université Ibn Zohr d’Agadir, l’école polytechnique fédérale de Zurich et l’entreprise Airlight Energy Maroc (ALEM) codéveloppent un système d’évaluation des performances des sites

Interview avec BADR IKKEN Directeur Général IRESEN

Le système établi par L’Institut de Recherche en Energies Solaires et Energies Nouvelles (IRESEN) est actuellement mis à la disposition de plus de 200 doctorants, étudiants master et ingénieurs.

thermosolaires et l’application au site CSP de la Cimenterie d’Ait Baha,

•LSA INDUSTRIE avec l’Université Moulay Ismail, le Centre National de l’Énergie, des Sciences et Techniques Nucléaires (CNESTEN), l’Université Hassan II de Mohammedia ainsi que PSA Ciemat en Espagne co-développent une installation pilote de dessalement solaire des eaux saumâtres,

•Le groupe OCP, l’entreprise Jet Alu avec l’Université Internationale de Rabat, l’Université Abdel El Malek Essaadi-FST de Tanger, l’Université Roi Abdallah des Sciences et Technologies (KAUST) et le Groupe Acwa Power d’Arabie Saoudite codéveloppent un système de dessalement d’eau de mer couplé au solaire,

•L’entreprise AIC Métallurgie du groupe Delta holding avec l’Université Internationale de Rabat (UIR), l’université Sidi Mohammed Ben Abdallah et l’entreprise portugaise MAGPOWER codéveloppent du photovoltaïque à concentration adaptée au Maroc à faible coût.

IDM : Une de vos missions est d’accompagner et financer les projets innovants. Où en êtes-vous par rapport à ce chantier?

B.I. : Les membres fondateurs de l’IRESEN souhaitent contribuer à travers l’institut au développement de la recherche appliquée et de l’innovation au Maroc dans le domaine des énergies renouvelables en mettant à disposition des moyens financiers et humains mutualisés au service des universités marocaines, écoles d’ingénieurs , centres de recherche et bien évidement le secteur privé, en soutenant la création de nouveaux métiers dans le secteur des EnR ainsi qu’en facilitant l’émergence de secteurs nouveaux à forte

valeur ajoutée.La mission de l’IRESEN ne se limite pas au financement des projets, mais couvre toutes les étapes de réalisation en développant et mettant à la disposition des porteurs des projets un package de services d’accompagnement et de suivi pour garantir une bonne implémentation et atteinte des résultats.À cet égard, IRESEN se charge de la gestion des fonds alloués aux projets, de l’acquisition des équipements de recherche et contribue ainsi au développement des laboratoires et unités de recherche logées au sein des universités, des écoles et des centres

de recherche marocains. IRESEN œuvre également pour la formation des enseignants chercheurs et le renforcement des capacités, en rendant les projets un incubateur de compétences locales pour le Maroc de demain.Le système établi par l’IRESEN est actuellement mis à la disposition de plus de 200 doctorants, étudiants master et ingénieurs sous l’encadrement de plus de 40 chercheurs marocains dans le domaine des énergies renouvelables qui mènent leurs travaux de recherche suite à la sélection de leurs projets dans le cadre des 5 appels à projet lancés par l’IRESEN et ce depuis l’année 2012.

IDM : Étant un centre de recherche industrielle, pourrait-on déjà espérer vous voir arriver à des coûts plus optimisés en matière de technologie solaire ?

B.I. : Absolument, cet objectif est totalement

réaliste. Si on prend le cas du photovoltaïque

le grand potentiel d’optimisation des coûts se

situe aujourd’hui au niveau du «BoS – Balance

of system» intégrant les activités liées aux

structures métalliques, au câblage, aux

onduleurs, aux fondations, à l’installation et la

maintenance et moins au niveau des cellules

et des modules photovoltaïques. Plusieurs

entreprises et industries marocaines se sont

déjà positionnées sur des maillons de la chaine

du BoS et pourront avec de la spécialisation,

l’adaptation et l’accompagnement réaliser

cet objectif pour réduire les coûts. Plusieurs

projets que financent IRESEN contribueront

à l’optimisation de composants spécifiques,

mais également l’émergence de systèmes

complets adaptés aux conditions climatiques

marocaines tel que le photovoltaïque à

concentration (CPV) ou les systèmes de

rafraichissement ou climatisation solaire.

Je pense qu’il est très important de rappeler

qu’avec notre membre fondateur OCP, nous

sommes en train de réaliser une plateforme

internationale de test, de recherche et de

formation pour les énergies renouvelables

«Green Energy Park» au niveau de la ville

de Ben guérir et que cette plateforme de 8

hectares offrira aux universités, mais surtout

aux entreprises et industries marocaines une

plateforme d’excellence pour développer,

tester ou valider différentes technologies liées

au solaire et que sa particularité sera d’offrir

des équipements de pointe, mais également

plusieurs projets pilotes à grande échelle

pour également entrainer et développer

l’expertise dans le domaine de l’exploitation

et la maintenance de petites et de grandes

installations solaires.

‘‘IRESEN finance aujourd’hui plus de 24 projets innovants

dans le domaine du solaire thermique, du

solaire photovoltaïque, du dessalement des eaux couplé

au solaire, du stockage et gestion des réseaux

intelligents’’

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ÉNERGIESRENOUVELABLES

ÉNERGIESRENOUVELABLES

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Dr. Stephan Padlewski, responsable marketing Europe, Moyen-Orient et Afrique - DuPont Photovoltaic Solutions

DuPont Photovoltaic Solutions (DuPont) était l’un des sponsors de la troisième édition du salon Solaire Expo, qui s’est

déroulé du 26 février au 1er mars 2014 à Casablanca et a rassemblé les leaders de l’industrie afin d’identifier les facteurs stratégiques, les modèles de financement et les projets potentiels majeurs qui favoriseront la croissance des énergies solaires au Maroc et dans les pays voisins d’Afrique du Nord.

L’énergie solaire au Maghreb suscite de plus en plus d’intérêt. Cette solution économique est utilisée pour remplacer ou compléter les groupes électrogènes diesel afin de proposer de l’électricité à moindre coût dans de nombreux pays. De plus, l’énergie solaire représente une solution idéale pour cette région, en permettant de produire de l’électricité à proximité des lieux où elle est consommée.

La difficulté de cette industrie du solaire en plein essor dans la région est le manque de

normes appropriées garantissant la qualité, la fiabilité et la durabilité des panneaux solaires (dont la durée de vie attendue est de 25 ans), compte tenu des conditions climatiques difficiles rencontrées dans la région. Tous les panneaux n’offrent pas des performances fiables. Une analyse réalisée en 2011 par le National Renewable Energy Laboratory (NREL) aux États-Unis a conclu que plus de 20 % des panneaux et systèmes évalués sur le terrain ne produisaient pas la puissance de sortie attendue dans le temps. Le rayonnement solaire moyen dans la région est de 2 000 kWh/m2/an, soit près du double de la moyenne européenne, bien au-dessus des normes de certification que les fabricants de modules doivent respecter.

Grâce à ses connaissances uniques en matière de science et de caractéristiques des matériaux qui lui permettent de proposer des solutions intégrées, DuPont Photovoltaic Solutions continue de fournir des matériaux

qui améliorent la puissance, la fiabilité dans le temps et le coût des systèmes à énergie solaire. Sur les 400 millions de panneaux solaires installés à travers le monde depuis 1975, plus de la moitié est équipée de matériaux DuPont. Nous proposons deux produits phares : les pâtes de métallisation DuPont™ Solamet® et les backsheets DuPont™ à film en polyfluorure de vinyle Tedlar®. Les premières ont quasiment permis de multiplier par deux le rendement des cellules solaires au cours des 12 dernières années, tandis que le matériau dans lequel sont fabriqués les seconds offre une protection fiable aux panneaux solaires depuis plus de 30 ans, y compris dans des conditions extrêmes.

DuPont applique un vaste programme d’essais sur le terrain, qui permet d’évaluer les panneaux à diverses étapes de leur utilisation et dans différentes conditions climatiques afin d’identifier les causes à l’origine d’un vieillissement prématuré. Notre programme d’étude sur le terrain en Europe a porté sur près de 61 mégawatts (MW) d’installations solaires, dont la grande majorité était installée au sol. Les systèmes examinés étaient généralement tous installés depuis moins de cinq ans, dans diverses

Réduction du risque et amélioration du retour sur investissement des propriétaires de systèmes à énergie solaire

Backsheet en polyester délaminée et fissurée à l’endroit d’un point de surchauffe sur une cellule photovoltaïque

régions (nord et sud de l’Espagne, nord et sud de l’Italie, sud de l’Allemagne, Belgique et Suède). Lors des enquêtes menées sur le terrain, un niveau élevé (près d’un module sur deux) de jaunissement à l’avant des backsheets en fluorure de polyvinylidène (PVDF) a été observé dans de nombreux champs, et des problèmes endémiques (100 %) de jaunissement à l’arrière ou de fissures des backsheets ont été constatés dans quelques champs utilisant des backsheets en polyester (PET). Les autres champs ont révélé différents niveaux de défauts avec différentes répartitions (endommagement aux points chauds entraînant des fissures ou une délamination des backsheets, «traces d’escargot», traces argentées, etc.). En comparaison, aucun des panneaux étudiés dotés d’un backsheet en film DuPont™ Tedlar® n’a montré de signes de jaunissement à l’avant ou à l’arrière, de délamination des backsheets ou de fissures des backsheets, comme mentionné ci-dessus. Ces conclusions indiquent que les matériaux choisis sont essentiels pour offrir des panneaux à la fois efficaces et fiables dans la durée. La réduction des coûts observée sur les systèmes à énergie solaire actuels se poursuivra, mais les économies réalisées

doivent être équilibrées, sans induire de risques supplémentaires, afin d’obtenir le meilleur retour sur investissement d’un système à long terme. Si l’on se concentre uniquement sur l’abaissement du coût par Watt d’un système, on risque de réduire la puissance de sortie prévue du système au cours de sa durée de vie réelle, en augmentant

le coût moyen de l’électricité (CMDE). Cela pourrait avoir un impact sur le retour sur investissement global des projets solaires et menacer l’intégrité et à la crédibilité de l’industrie dans son ensemble.

À titre d’exemple, le matériau utilisé pour les backsheets doit protéger le panneau des

éléments et fournir une isolation électrique tout au long de la durée de vie attendue du panneau (25 ans) ; malheureusement, les matériaux utilisés pour les backsheets ne supporteront pas tous les températures extrêmes, l’exposition plus importante aux UV et les variations de température propres aux conditions climatiques rencontrées en Afrique. Afin de continuer à développer l’industrie de l’énergie solaire en Afrique du Nord, il est essentiel que les investisseurs du solaire aient conscience de l’impact du choix des matériaux sur les panneaux et qu’ils identifient les matériaux qui permettront de garantir des performances fiables.DuPont offre une liste de matériaux recommandés aux normes de l’industrie et propose aux fabricants de panneaux une technologie des matériaux capable de mieux répondre aux objectifs de puissance et de durée de vie attendue des installations solaires.

Une augmentation de la durée de vie du système solaire de 10 à 25 ans permet d’augmenter de plus de 30 % les retours sur investissement. Le moyen le plus sûr pour parvenir à cet objectif consiste à définir des matériaux éprouvés lors de la construction des panneaux solaires.

Cellule phovoltaïque endommagée à cause d’une défaillance du backsheet

‘‘Le National Renewable Energy Laboratory (NREL)

aux États-Unis a conclu que plus de 20 % des panneaux et systèmes évalués sur le

terrain ne produisaient pas la puissance de sortie attendue

dans le temps’’

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ZONEINDUSTRIELLE

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Le Parc industriel Bouskoura affiche déjà complet. Celui d’Ouled Salah est à peu près à 90% d’occupation. La

commercialisation du Parc industriel de Settat est déjà lancée au moment le parc de Berrechid attend encore.

L’heure est au bilan pour les parcs industriels de la Chambre française de Commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM). Laquelle a maintenant pignon sur rue, au vu de la longueur et de la complexité des opérations d’aménagement d’une zone industrielle au Maroc. Comme nous l’a expliqué Mounir Benyahya, directeur chargé des Parcs industriels, l’exercice n’est pas aussi si simple que cela, pris entre la lourdeur des procédures administratives et les contraintes du montage financier. Quoi qu’il en soit, le bilan s’avère très encourageant pour cette formule d’offre locative complète, se réjouit-il. C’est ce qui explique d’ailleurs cette stratégie d’essaimage avec les nouvelles zones de Settat et Berchid. Pionnier en la matière, le Parc industriel Bouskoura affiche déjà complet. Ce projet pilote à vocation multisectorielle a enregistré le taux de valorisation le plus élevé au niveau national avec 98%, développe Mounir. Doté d’un investissement initial de 84 millions de dirhams, dont 45% de capitaux étrangers, ce parc industriel géré et sécurisé par SOGEPIB S.A (Société de Gestion et d’Exploitation du Parc Industriel de Bouskoura) a permis la création de 5.000 postes d’emploi valeur aujourd’hui. La viabilisation du site via la qualité des infrastructures et superstructures de service mises à disposition a fait que l’aménageur s’est lancé dans une opération d’extension avec le parc industriel Ouled Salah. Ce dernier à peine lancé en 2011 a réalisé un succès remarquable. Selon Benyahya, la commercialisation des terrains s’est faite en un temps record, soit

Les parcs industriels de la CFICM sur les chapeaux de roues Infrastructures

un taux d’occupation de 95%. Il en est de même pour les bâtiments dont le taux de commercialisation s’est élevé à 90%. La duplication du modèle semble avoir donné ses fruits avec un taux de valorisation de 52%. Pour rappel, le parc d’Ouled Salah s’étend sur une superficie de 32 hectares bruts répartis entre 121 lots industriels locatifs, dont 25.000m² de bâtiments industriels à usage locatif et 3.000 m² de bâtiments de services. Le coût de l’investissement s’élève à 191 millions de dirhams plus une prise en charge de l’hors site à hauteur de 12 millions de dirhams par l’État. Ces deux projets montrent la maîtrise de la fonction d’accueil et la pertinence des choix de détermination du périmètre d’intervention de l’aménageur.

Parc industriel de Settat

Et voici que l’on assiste à la duplication du modèle type à Settat. Benyahya souligne à ce titre la volonté franco-marocaine d’essaimage des parcs industriels nouvelle

génération aux autres régions du Royaume comme cela a été annoncé lors de la 10éme réunion de haut niveau en juillet 2010. Lancés en 2011, l’étude de marché et le montage financier du Parc industriel de Settat, géré et sécurisé par la société Settapark, ne laissent aucun doute sur l’attractivité de la région et la convenance des fonctions remplies par la nouvelle zone. De l’avis du haut responsable, cette plateforme d’accueil aura certainement des «retombées socio-économiques considérables sur la région» aussi bien au niveau des finances locales qu’à celui des créations d’emplois. A terme la zone connaîtra l’installation de 85 entreprises industrielles, un bassin d’emploi en mesure de générer pas moins de 7.000 postes dont 3.000 emplois indirects. Côté financier,

avec l’injection de 1 milliard de dirhams comme investissement, dont la moitié en IDE (investissements directs étrangers), les caisses de la commune seront renflouées à travers les taxes payées et les dividendes perçus étant donné que celle-ci détient des parts dans le capital de la société gestionnaire. Le projet sera réalisé sur un terrain de 20 hectares comprenant 85 lots locatifs avec un emplacement géographique à proximité de la gare ferroviaire et aux abords de la route nationale Settat-Marrakech. Les tarifs de location seront de l’ordre de 60 dirhams le m² par année en moyenne. Les coûts de réalisation du Parc industriel s’élèvent à 95 millions de dirhams avec une subvention de l’État marocain à hauteur de 21 millions de dirhams. Les travaux de démarrage ont débuté en décembre 2013 pour une livraison prévue le mois de septembre prochain.

Berrechid : premier parc écologique en Afrique du Nord

Autre projet et autre approche, le Parc industriel de Berrechid géré par la société EcoParc. S’inscrivant dans la démarche de la qualité environnementale des constructions, il se veut être le premier parc écologique disposant du Label HQE en Afrique du Nord, selon Benyahya. Avec un investissement de près de 222 millions de dirhams, le projet sera réalisé sur un terrain de 61 hectares composé de 185 lots industriels. Il est situé sur la route 318 vers Had Soualem à 5km de Berrechid et à 9 km de l’Autoroute reliant Casablanca et Marrakech. L’aménageur vise l’implantation de 185 entreprises industrielles drainant pas moins de 3 milliards de dirhams d’investissements, dont la moitié en IDE. Par effet d’éviction, les créations d’emplois attendues s’élèvent à 12.000 dont 4.000 emplois indirects. À noter enfin que le projet dont la convention de partenariat public-privé a été signée le 12-12-2012 attend toujours la finalisation de l’acquisition et la libération des terrains. À en croire Benyahya, si les procédures vont bon train le coup d’envoi des travaux sera donné fin 2014.

M.M

‘‘Les projets montrent la maîtrise de la fonction

d’accueil et la pertinence des choix de détermination du

périmètre d’intervention de l’aménageur’’

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Notre conception des zones industrielles privilégie le choix d’une implantation proche de zones urbaines, ce qui favorise l’interaction de la zone avec son environnement externe, et qui limite les déplacements pour le personnel. Ce qui contribue à limiter les problèmes de circulation et de transports.

IDM : Quid de la question environnementale ?

La préservation de l’environnement a toujours été une préoccupation majeure pour nos projets. Depuis le premier Parc (Bouskoura lancé en 2003) nous avons veillé à choisir uniquement des activités industrielles non polluantes. Cette préoccupation nous a progressivement amenés à lancer dans la cadre de notre projet de Berrechid le premier

IDM : Qu’est ce qui explique la réussite de votre formule locative ?

La formule locative répond parfaitement aux préoccupations des PME/PMI, qui sont souvent sous capitalisées ; elle leur permet d’accéder à une offre foncière de qualité sans avoir à immobiliser leurs capitaux dans l’achat du terrain, ces capitaux seront ainsi investis dans l’appareil productif.

IDM : Qu’en est-il de votre politique Marketing concernant le parc industriel de Settat?

Le choix de lancer le projet SETTAPARK, provient de deux constats. Le premier, Casablanca souffre d’une rareté du foncier industriel, ce qui amène les industriels à chercher une implantation dans les régions proches.Le deuxième, Settat dispose d’atouts majeurs : bonne desserte routière et ferroviaire, proximité du port et aéroport de Casablanca, une main d’œuvre qualifiée (universités ; écoles de commerce ; instituts…) et des conditions de vie et des possibilités de logement plus attrayantes pour les cadres d’entreprises.

IDM : La problématique des limites entre zone industrielle et zone à bâtir ou encore zone agricole ne se pose-t-elle pas pour vous ?

Ecoparc d’Afrique labellisé HQE (Haute Qualité Environnementale).

IDM : Qu’en pensez-vous de la décentralisation de la politique étatique en matière de zonage industriel?

La politique menée par le ministère de l’industrie est basée sur deux axes. Un, les Plateformes industrielles Intégrées (P2I) qui sont des méga zones industrielles qui s’inscrivent dans la vision stratégique sectorielle (plan Emergence). Deux, les zones et parcs industriels régionaux, qui font l’objet d’appels à manifestation d’intérêts annuels à l’échelle de toutes les régions du Royaume ; seuls donc les projets portés par les acteurs locaux de chaque région peuvent espérer recevoir l’appui du ministère.

Intervew avec MOUNIR BENYAHYA Directeur des parcs Industriels à la Chambre Française de Commerce et de l’industrie du Maroc

Notre conception des zones industrielles privilégie le choix d’une implantation proche de zones urbaines

• Industrie • Btp • Tertiaire • Public • Santé

1ER CONGRÈS/SALON INTERNATIONAL POUR LA MAÎTRISE DES RISQUES

CENTRE INTERNAT IONAL DES CONFÉRENCES ET D 'EXPOSIT IONS DE CASABLANCA (C ICEC)

r Lundi 7 avrilDiner Officiel d’Ouverture

r Mardi 8 avrilInauguration officielleet Séance Inauguraledu colloque Sécurité/Sûreté

r Mercredi 9 avrilSéminaire de l’associationProfessionnelle des Cimentiers

r Jeudi 10 avrilColloque Sécurité etDéveloppement / Managementglobal des risques”

I N V I T A T I O N O F F I C I E L L E

Organisé avec le parrainage des Ministères de l'Equipement, du Transportet de la Logistique ainsi que celui de l’Emploi et des Affaires Sociales

PARTENAIRES GOLD

Exposer

Devenir partenaire

Visiter A.I.S.

GIAC

80 exposants30 conférences

Ind Maroc 210x270 Ca 14_18-03-14 19/03/14 10:33 Page1

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EMPLOIINDUSTRIEL

EMPLOIINDUSTRIEL

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L’emploi industriel est à bout de souffle : une perte moyenne annuelle de 25.000 emplois au cours de la période 2009-2012. Des fluctuations qui s’inscrivent qu’on le veuille ou non dans la durée eu égard à une politique économique stratégique axée sur des créneaux facilement délocalisables.

L’atonie ambiante qui aurait caractérisé l’économie nationale tout au long de l’année passée et le premier trimestre

2014 d’une façon générale n’est pas sans effets sur l’emploi industriel, surtout que le taux de croissance devrait s’établir à 2,4%, selon les estimations du Haut Commissariat au Plan (HCP). Déjà l’industrie y compris l’artisanat n’a pu créer en 2013 que 5.000 postes d’emploi, soit une évolution timide de 0,4% en comparaison annuelle. A ce stade il faut en outre distinguer entre deux milieux d’activités. En milieu urbain, le secteur industriel y compris l’artisanat a connu des pertes d’emploi de 11.000 postes contre 16.000 nouvelles créations en milieu rural, toujours selon le département de LAHLIMI. Lequel ne fournit, en revanche, aucune information détaillée sur les secteurs concernés par les destructions d’emplois en question. D’ailleurs, même le taux de mortalité des entreprises d’une façon générale reste une donnée assez protégée sur laquelle les officiels ne souhaitent pas s'étendre. Le seul chiffre disponible a trait au pourcentage des chômeurs victimes de l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur ou de licenciement, soit 26,5% du total en 2013. L’on peut d’ores et déjà dire que la décadence de l’emploi industriel trouve son fondement dans la réalité industrielle «tendue» en ligne avec la spirale négative de la désindustrialisation enclenchée depuis deux décennies. Preuves à l’appui, il suffit de se rendre compte que ce secteur a enregistré une baisse moyenne annuelle de 25.000 emplois entre 2009-2012.Entre le 3e trimestre 2009 et celui de l’année d’après, le secteur industriel avait perdu

70.000 emplois. Les incertitudes entourent les effectifs industriels évoluant dans un profil conjoncturel caractérisé par le déclin des grands indicateurs macroéconomiques tels le taux de chômage (10%), le déficit extérieur (8%) et celui budgétaire qui s’inscrit sur la même courbe négative. La dernière enquête de conjoncture industrielle réalisée par Bank Al-Maghrib remet au goût du jour les préoccupations sur l’évolution de l’emploi industriel.

Stagnation du taux d’utilisation des capacités de production à 69%

La stagnation des nouvelles commandes reçues en janvier dernier et la stabilité du taux d’utilisation des capacités de production à 69% aurait nourri les inquiétudes des chefs d’entreprises. En effet, une analyse plus détaillée montre que le taux d’utilisation des capacités se serait stabilisé autour de 75% dans la branche agroalimentaire contre 68% pour le Textile et cuir pour le troisième mois consécutif. Selon les industriels de la branche chimique et para-chimique, le taux d’utilisation des capacités se serait maintenu à 65%. Et si une branche devait se lamenter du mauvais sort c’est bel et bien celle des industries mécaniques et métallurgiques dont le taux d’utilisation des capacités se serait établi à 63% après 62% le mois précédent. Cet étiolement des facteurs tirant vers le bas la barre de la capacité de notre économie à créer de nouveaux emplois ne doit pas en

outre occulter le fait de la rupture tendancielle de la productivité du facteur travail. Et ce, parallèlement à la dynamique des investissements directs étrangers observée ces deux ou trois dernières années. Étrange constat macabre : les investissements industriels ont perdu en dynamisme. Les ruptures liées à la structure de l’industrie manufacturière en ligne avec l’envol de la sous-traitance industrielle expliquent en quelque sorte les fluctuations tendancielles de l’emploi industriel. Des fluctuations qui s’inscrivent qu’on le veuille ou non dans la durée eu égard aux choix stratégiques de la politique économique en œuvre d’opter vers des créneaux facilement délocalisables.

Compensation technologique dites-vous !

Une des manifestations du nouveau comportement économique est la quasi-absence de la compensation technologique. En termes plus simples, tout investissement

Les écarts de l’emploi industriel

‘‘Les ruptures liées à la structure de l’industrie

manufacturière en ligne avec l’envol de la sous-traitance industrielle expliquent en

quelque sorte les fluctuations tendancielles de l’emploi

industriel’’

étranger devrait être assorti par un transfert du savoir-faire à la main-d’œuvre locale. Mais de quel savoir-faire parle-t-on ? L’exemple de l’usine Renault Tanger est assez édifiant à cet égard. Laquelle se réduit juste à une ligne d’assemblage (usinage de pièces, carrosseries, châssis, équipements…), mais loin de prétendre même d’être une unité industrielle de fabrication des moteurs. Interrogé sur la question, un des hauts responsables de la marque française répond qu’il s’agit d’«un investissement fort capitalistique…». Le message est clair nous invitant à ne pas oublier la nouvelle division internationale du travail.

Jouer sur les heures à travailler

A l’épreuve des faits, le Maroc s’est résolu à se spécialiser dans la fabrication de certains biens manufacturiers en qualité de sous-traitant. Ce positionnement commercial n’est pas sans impacter l’équation d’emploi. Au

Orientations Stratégiques de la Commission Emploi et Relations Sociales de la CGEM 2013-2015

•Flexibiliser le marché du travail sur la base d’un modèle socialement responsable :

•Création du contrat de travail en temps partiel (CTTP)

•Création d’une rupture conventionnelle du contrat de travail

•Réglementation du travail temporaire.

•Réduire le coût du travail (TVA sociale)

•Lutte plus efficace contre l’informel qui pénalise la compétitivité des entreprises régulières.

Capital humain : Constat actuel

•Inadéquation entre la demande des entreprises en matière de compétences et les jeunes diplômés sortis du système éducatif.

•Emploi des jeunes et jeunes diplômés est en panne et les mécanismes sont à repenser et Faiblesse des aides à l’emploi des jeunes diplômes.

•Absence de mécanismes dynamiques de formation continue pour développer l’employabilité des salariés, formation en alternance et en apprentissage peu développés.

•Système de financement des plans de formation réduit et rigide.

•Fiscalité des salaires et coût du travail élevé.

•Inefficience de l’intermédiation du marché du travail.

fil des cycles conjoncturels, les industriels se contentent juste d’ajuster l’utilisation du facteur travail. C’est-à-dire qu’on préfère jouer sur les heures travaillées que ce soit à la hausse ou à la baisse pour ne pas créer de nouveaux postes d’emplois. Au vu des menaces qui pèsent sur leur rentabilité, la flexibilité de l’emploi se veut ainsi la meilleure solution à leurs yeux. C’est ce qui explique l’accroissement du taux de recours à l’intérim et les contrats à temps partiel. La gestion flexible du nombre d’heures travaillées interroge sur le niveau de qualification des employés. De même que la productivité horaire du travail qui a certainement baissé, mais sur laquelle on ne dispose malheureusement pas de données chiffrées.

Mohamed MOUNJID

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EMPLOIINDUSTRIEL

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120 milliards de DH de valeur ajoutée et 110 milliards de DH d’exportations. La part de l’industrie dans le PIB reste modeste : 18 % en l’an 2000, puis 13,7 % en 2010, et 14,5 en 2012. Le Maroc a connu, dans les années 80 et 90, le développement d’industries telles que les textiles et le cuir, qui ont eu le mérite de jouer un rôle essentiel dans les exportations et dans l’emploi.Les pertes d’emplois sont visibles dans les enquêtes officielles sur l’industrie : les textiles et le cuir ont officiellement perdu 26.000 emplois nets entre 2008 et 2011, mais apparemment rien que le secteur de textile a perdu jusqu’à 50.000 emplois.Toutefois, les pertes d’emplois se font dans les secteurs traditionnels et les petites entreprises. Elles ne sont pas correctement reflétées par les statistiques officielles, car une part non négligeable des employés

IDM : Pensez-vous que la stratégie industrielle nationale et la politique de l’emploi en vigueur vont-elles de pair ?

A.A. : A l’image de la dualité qui partage le Maroc et les Marocains en deux dans les domaines économique, social et politique, le secteur industriel souffre aussi de cette dualité. Car le Maroc, qui se dote d’une stratégie industrielle, est aussi le champion de l’importation. Pire encore, les statistiques du commerce extérieur montrent une explosion des importations de produits qui jusqu’à une date récente, étaient fabriqués au Maroc et qui pourraient encore l’être si la production nationale était mieux défendue.Émergence nous promet pour 2015, 220.000 emplois supplémentaires, une augmentation du PIB de 50 milliards de DH, des investissements privés de l’ordre de 50 milliards de DH et une hausse de 95 milliards de DH des exportations. Émergence, c’est la première fois que le Maroc se dote d’une stratégie industrielle.Mais, les promesses de l’émergence restent dans le domaine de la théorie métaphasique loin de la réalité du contraste frappant. Dans l’industrie on compte 600.000 emplois environ, 13 % de la population active occupée,

travaille dans l’informel et n’est pas couverte par les recensements et les enquêtes.Les effectifs globaux de l’industrie, officiellement recensés, sont passés de 526.000 à 578.000 salariés, entre 2007 et 2011, soit 52.000 emplois nets en 4 ans, ou 13.000 emplois par an. Ce n’est pas modeste, c’est ridicule, car le Maroc est censé créer entre 200.000 et 350.000 emplois par an (selon les analyses et les ambitions que l’on peut se donner). Les PMI ont à elles seules perdu 25.000 emplois entre 2007 et 2011.

IDM : Les contrats type CDD (contrat à durée déterminée) largement répandus et les formules d’embauche pratiquées par l’ANAPEC représentent-elles des solutions efficaces ?

A.A. : Pas du tout, les formules pratiquées

Interview avec ABDESSELAM ADIB Economiste

Dans cet entretien avec le chercheur universitaire Abdesselam Adib, nous tentons de tirer au clair les ruptures de l’emploi industriel. Essayer de comprendre là où ça bloque. Droit dans ses bottes, l’économiste ne cache pas son ire tantôt contre la politique industrielle en place tantôt contre la libéralisation économique excessive.

Le problème de la qualité de l’emploi industriel a pris forme à travers les accords de libre-échange (ALE) qui mènent vers une désindustrialisation du pays

cachent une tendance nouvelle à pratiquer l’exploitation extrême de la classe ouvrière à bas salaire et sans sécurité. Les formules les plus répandues actuellement sont les services des agents employeurs, l’ouvrier ne pourra jamais devenir un employé à plein temps. À titre d’exemple, des luttes ouvrières énormes ont été éclatées en 2008 par 850 ouvriers licenciés par une société sans citer de nom qui les embauche à travers des contrats à durée déterminée de deux ans avec la possibilité de renouvellement ; la plupart de ces 850 ouvriers ont travaillé plus de 10 ans. La lutte de ces ouvriers a duré 3 ans avant qu’ils n’arrivent à obtenir gain de cause en 2011, dans la foulée du printemps Arabe.En général il y a une faible création d’emplois, quel que soit le niveau de qualification, et une faible adéquation entre la demande et l’offre des compétences caractérisent le marché du travail au Maroc. La prédominance de l’agriculture et du secteur informel dans l’emploi se traduit par une grande précarité qui tend à dégrader le capital humain. Les jeunes (15-29 ans) représentent environ 30% de la population totale et 44% de la population en âge de travailler (15-64 ans). Cependant, largement exclus de la croissance économique durant la dernière décennie, ils sont très nombreux à être inactifs ou en chômage. En fait, les jeunes en général et les diplômés en particulier sont la catégorie la plus frappée par ce phénomène, les opportunités qui leur sont offertes correspondent rarement à leur niveau. L’accès à l’emploi reste une vraie barrière pour les diplômés (à l’exclusion des diplômés des universités à accès fermé), les autres étant surtout menacés par l’instabilité de l’emploi.

IDM : En dehors de l’offre, la qualité de l’emploi industriel est remise en question par bon nombre d’experts. Quel est votre avis ?

A.A. : Le problème de la qualité de l’emploi

industriel a pris forme à travers les accords

de libre-échange(ALE) qui mènent vers une

désindustrialisation du pays. Les ALE signés

par le Maroc n’étaient pas précédés par

des études d’impact. À partir de la fin des

années 90, les annonces se sont succédé

comme le fameux accord d’Agadir (avec la

Tunisie, l’Égypte et la Jordanie) et celui avec

la Turquie.

La logique de ces accords s’assoit sur

l’idée que la multiplication des accords de

libre-échange allait non seulement tirer la

compétitivité industrielle vers le haut, mais

également attirer les IDE (Investissements

directs étrangers) et dans certains cas donc

des investissements stratégiques dont le

Maroc a besoin pour l’intégration des filières

industrielles essentielles.

Mais le combat est inégal, des dizaines de

milliers d’emplois sont maintenant menacés

par l’impact des concurrents tel que la

Turquie, terre d’accueil des plus grands

fabricants mondiaux d’électroménager. Dans

ces produits, les composants, qui viennent

généralement d’Extrême-Orient, représentent

70 % du prix de revient réel. Après leur

assemblage en Turquie ces produits arrivent

ensuite au Maroc, avec le label « produit en

Turquie ». A noter aussi que, depuis quatre

ans, nos importations de produits turcs

doublent chaque année.

IDM : Faut-il toujours miser sur des

activités facilement délocalisables

comme l’automobile ou l’aéronautique

pour créer une véritable dynamique de

l’emploi ?

A.A. : Je ne le pense pas, car le fondement

de la délocalisation des activités des grands

monopoles internationaux est la recherche

des meilleurs avantages comparatifs pour

drainer d’énormes profits aux dépens

d’ouvriers à bas salaire. À partir de cela on

peut se demander jusqu’où ira l’exploitation

à merci de la force de travail par les

multinationales ?

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Le bavardage normatif sur l’amélioration du climat des affaires, la danse du ventre faite

aux investisseurs internationaux, le saupoudrage des mesures de bonne gouvernance et la courbe ascendante des classes moyennes ont fait de l’Afrique un vrai terrain de guerre économique.

Il a fallu une décennie (2000-2010) pour que l’Afrique passe du statut de continent désespéré à celui de marché espéré. 10 ans de croissance à 5,5 en moyenne, durant lesquels le continent a absorbé les pandémies, déjoué les pronostics les plus pessimistes, et gonflé sa natalité malgré l’adversité. Mais si l’Afrique fait figure de «nouvelle frontière de la croissance mondiale», elle ne rassure pas encore tous les grands acteurs internationaux. Pour exemple, la dernière conférence annuelle de Bank of America-Merrill Lynch et la première de l’ère Meryll-Lynch/Julius Baer, tenue le 28 janvier 2014 à Paris, n’a pas cité une seule fois l’Afrique… Trop peu de visibilité sur ce continent encore turbulent aux yeux de certains investisseurs.

Dans le monde réel, le dirigeant d’une entreprise - et pas qu’en Afrique - a la responsabilité de maximiser les profits. Bien que le prix Nobel Milton Friedman en fait : «l’unique responsabilité des actionnaires,

écrit-il, est de rémunérer les actionnaires.» Et malgré les bons mots d’un Bill Gates sur l’entreprise et le bien-être social, l’heure où les multinationales intégreront la justice sociale dans leur business plan n’a pas encore sonné. L’Afrique sous-normée attire encore principalement les acteurs au comportement guerrier. Ainsi, dans la bataille pour le contrôle du tantale africain (75% des réserves mondiales viennent de RDC et 70% vont à l’industrie électronique), Apple, Celestica, Cisco et IBM ont créé le 10 décembre 2010 une sorte de bouclier anti-missile nommée Conflict-Free Smelter. Objectif : faire attester que le tantale acheté par ces entreprises ne contribue pas aux conflits en RDC...

Des sangsues qui s’agrippent au continent

Alors que l’Afrique aurait besoin de tripler sa production alimentaire d’ici 2050 pour nourrir sa population en croissance, la course aux surfaces agricoles d’Afrique – achetées ou louées pour produire du biocarburant au profit des puissances étrangères - constitue l’un des fronts stratégiques de la guerre économique en Afrique. Sur ce continent qui pèse 1,2 milliard d’habitants, et compte 60% des terres arables dont à peine 10% de superficie exploitée, la bombe des terres arables risque d’exploser à tout moment, d’après

les experts en intelligence économique et stratégique de Knowdys. En 2009 déjà, la tentative du Coréen Daewoo d’acquérir 1,3 million d’hectares avait provoqué la chute du président Marc Ravalomanana.

Il ne s’agit pas de dire que l’Afrique a le monopole de la vertu et les entreprises étrangères celui du vice. Loin s’en faut. Les retours d’expérience de Knowdys montrent d’ailleurs que l’Afrique reste, hélas, plus risquée pour les

investisseurs éthiques que pour les investisseurs véreux. Adossée à l’industrie minière, pour ne citer qu’elle, une mise à jour du logiciel du commerce extérieur africain suffirait à montrer, avec de Montchrestien, que les dealers internationaux sont des pompes qui tirent hors d’Afrique la pure substance africaine. Ils agissent comme des sangsues qui s’agrippent au continent, telles des lamproies, et le saignent pour s’en gorger. Une étude GFI n’a-t-elle pas démontré que les économies africaines ont perdu entre 597 millions USD et 1,4 milliards USD en transferts nets de ressources durant les trois dernières décennies ?

Gagner les guerres sans combattre

L’existence de monopoles et/ou d’oligopoles ayant une vraie stratégie d’influence permet de gagner des guerres sans combattre, comme le stipulait Sun Tzu. A titre d’exemple, lorsque le 07 février 2012, le géant minier Xstrata et le courtier Glencore annoncent leur rapprochement dans le cadre d’un échange d’actions de 90 milliards USD, l’entité en

Afrique : Les nouveaux visages de la guerre économique

vue, Glencore Xstrata International, vise 130 000 salariés dans 33 pays, 101 mines et une cinquantaine d’installations métallurgiques. A l’époque, les experts en due diligence de Knowdys estiment le chiffre d’affaire cumulé du nouveau groupe à 209 milliards USD, soit 28 fois le budget du Congo, 36 fois celui du Cameroun et 41 fois celui du Gabon. Aucun régulateur africain ne se penchera sur les transactions ayant donné naissance à cette hydre de guerre économique dont les sept

têtes vont de l’extraction minière au négoce, en passant par la logistique et le transport.

Même continent, même réalité, mais autre lieu, et autre

exemple. Le 23 janvier 2014, Deloitte, leader mondial

de l’audit et du conseil,

a n n o n c e l’ouverture d’un

nouveau bureau à N’Djamena. Pour y

arriver, le Cabinet américain a dû faire faire le ménage

dans un marché contrôlé au 3/4 par un acteur

c a m e r o u n a i s , transfuge de l’un

des «Big Four» concurrents, Jerôme Minlend. Suite

à la mort programmée, au Tchad, de CAC International, ancien Ernst &

Young Cameroun, Deloitte installe un quasi-monopole sur l’un des marchés les plus juteux au sud du Sahara. La cible : un pays jugé à «risque très élevé» par les analystes de Bretton Woods. La mission: «accompagner au plus près les acteurs du pays qui contribuent à son émergence économique.»

Les gardiens de la révolution économique

Dépassés par les nouvelles armes de la guerre économique, de nombreux gouvernements ne peuvent répondre efficacement à

Le groupe Alliances investira près de 2 milliards de dirhams dans un projet immobilier dans la ville d’Anyama et s’étendant sur une superficie de 65 hectares. Le projet "Résidences Akwaba" porte sur la construction de 7.800 logements économiques et sociaux, ainsi que de plusieurs équipements de proximité (centre de santé, écoles, collèges, lycée, centre commercial, bâtiments administratifs, mosquée, église, terrains de sports). Il sera réalisé en 3 phases dans un délai de 5 ans et bénéficiera à terme à près de 70.000 habitants, selon des sources médiatiques.

…Et le Groupe Palmeraie Développement aussi

Pour la 1ère fois le groupe Palmeraie Développement investit en Afrique. En effet, le promoteur marocain a signé lors de la visite royale avec le gouvernement ivoirien une convention pour la réalisation de 10 000 logements sociaux et économiques à Abidjan. Dans le cadre de sa stratégie d’internationalisation à l’africaine, un protocole d’intention a été scellé pour la réalisation d’un programme d’investissement dans le secteur du tourisme.

Alliances : Un projet de 2 MMDHS en Côte d'Ivoire

l’emballement qui déferle sur le continent.

Regardez le match Areva/Niger avec, en

première ligne, des officiels nigériens qui

furent autrefois employés d’Areva... Trop

occupés à juguler les menaces de politique

intérieure, inquiétés par l’islamisme radical,

ferrés par les alliances de réseaux, les

politiques africains opposent le bambou à

l’épée. La nouvelle grammaire des relations

internationales convoque pourtant un

dérèglement dont l’interprétation des signaux

pourrait placer le citoyen africain au cœur du

système économique.

Le continent a dû attendre 50 ans pour

atteindre la puberté économique. A la fois

discutable et incontournable, cette réalité

est plus facile à décrier et à décrire qu’à

faire évoluer. Dans le cas d’Areva au Niger,

cité plus haut, ce sont des accords signés

au lendemain des indépendances qui sont

opposés au gouvernement actuel... Les

vrais gardiens de la révolution économique

- en cours depuis le début de la décennie

2000 - viendront donc inéluctablement de

la société civile. C’est eux qui obligeront les

multinationales à passer du «Doing good to

look good everywhere» au «Doing well by

doing good in Africa» par la surveillance et la

mobilisation permanentes.

Dans ce monde travaillé par les

antagonismes, l’Afrique doit impérativement

changer de logiciel afin de fructifier du passé.

Déjà, pour faire la différence aujourd’hui,

elle doit s’appuyer différemment sur des

investisseurs différents. Ainsi, lorsque

demain, on lui demandera «comment vas-

tu?», l’Afrique pourra répondre comme John

Maeda : «j’apprends !»

Guy GwethPDG de Knowdys Consulting Group

Conseil en intelligence économique & due diligencePlus d’informations sur : www.knowdys.com

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Par Cheikh Mbacké SENE

Américains, Chinois, Iraniens, Turcs, Indiens et Brésiliens ne sont plus les seuls concurrents des anciens colonisateurs sur les marchés africains. Désormais, Français, Allemands, belges, Espagnoles et Portugais doivent faire face à la concurrence des entreprises marocaines, présentes sur tous les secteurs d’activités économiques et

toutes les niches porteuses.

Lorsque sa Majesté le Roi Mohammed VI effectue une tournée en Afrique, c’est l’économie marocaine qui prend

des muscles. Mais entre les entreprises qui profitent de l’élan royal et celle qui, en solitaire, tissent leur toile sans tambour ni trompette, l’économie africaine se peint progressivement en rouge et vert. De l’informel au formel, les Marocains sont partout, se déployant stratégiquement avec une générosité économique qui, par moment même, frise l’inquiétude.

L’émergence annoncée du Maroc et les preuves de progrès avancées, que ce soit infrastructurelles, structurelles, technologiques et institutionnelles, font du Royaume un séduisant hub régional. Au travers des investisseurs étrangers qui s’y déploient convaincus que le Royaume est la porte de l’Afrique, aux groupes nationaux en maturité, le marché marocain connait un essor qui lui impose une extension naturelle vers le sud.Pour une exploitation meilleure et pérenne de la manne d’expertises et de capitaux reçue, le Maroc a su comprendre prématurément son besoin de débouchés nouveaux. Avec une démarche visionnaire impulsée et soutenue par le Roi Mohammed VI, le Maroc jouit aujourd’hui doublement d’une position géopolitique et géoéconomique incontournable qui fait de lui un hub régional

exceptionnel.

Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique Subsaharienne ont connu une évolution exponentielle ces 12 dernières années, passant de 3,6 milliards de dirhams seulement en 2000 à 16,4 milliards de dirhams en 2012, soit 4,5 fois. Les exportations marocaines vers Les pays de l’Afrique subsaharienne ont totalisé 12,8 milliards de dirhams en 2012, soit 7% du total des exportations marocaines. La part du Maroc sur le marché sub-saharien, qui est passé de 0,1% à 0,6% entre 2000 et 2013. Ce qui représenterait environ 52% des investissements marocains directs à

l’étranger. Ces investissements couvrent aujourd’hui une quinzaine de pays en Afrique de l’Ouest et Centrale parmi lesquels on peut citer le Gabon, le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Burkina Faso, le Congo, la République de Guinée encore la Guinée Equatoriale. Ces investissements portent sur un ensemble diversifié de secteurs : télécommunications, banques, immobilier, mines, industrie, assurances. Les principaux investisseurs sont Maroc Télécom, Attijariwafa Bank, BMCE Bank, la BCP, Managem, la RAM, Ynna Holding, Douha et Saham, mais aussi GFI Maroc, Gemadec, Sothema,

Pourquoi tant d’engouement ?

L’Afrique connaît des taux de croissance que l’Europe lui envie : 5,1% en moyenne depuis dix ans. L’Afrique sub-saharienne a affiché une croissance de 4,8% en 2011 et un tiers

Les nouvelles frontières de l’économie marocaine

des pays de cette région a enregistré des taux de croissance d’au moins 6%.L’Afrique subsaharienne (pour ne pas dire tout court l’Afrique) attire pour cela mais aussi parce qu’elle est en train de se stabiliser et se prendre en main et de voir émerger une nouvelle classe de consommateurs. Elle attire les investisseurs pour ses richesses minières et pétrolières, et pour son potentiel de consommation. L'émergence d'une classe jouissant d'une "petite prospérité" matérielle est en train de transformer le continent noir en l'un des marchés les plus prometteurs de la planète. Une situation de fait qui ravive la concurrence des banques qui cherchent à capter les classes moyennes émergentes. Le réveil de certains pays « subsahariens » ouvre des perspectives dans plusieurs domaines d’activités économiques. La réduction de la fracture numérique fait d’Internet, le nouveau paradigme des télécoms en Afrique.

Le Maroc, quant à lui, a compris depuis longtemps que l’Afrique sub-saharienne constitue le « continent de demain » et son aire d’expansion naturelle, compte tenu de la crise qui sévit en Europe, d’une part, et de la stagnation de l’intégration régionale au niveau de l’Union du Maghreb Arabe, d’autre part.

Depuis son accession au trône, le Roi Mohammed VI a effectué de nombreux voyages en Afrique sub-saharienne : une visite au Burkina Faso, au Cameroun, en RD Congo, au Congo, en Guinée Equatoriale, au Bénin et en Gambie, deux visites au Niger et quatre visites au Gabon et au Sénégal. En Mars 2013 et mars 2014, le Roi du Maroc a effectué deux tournées officielles respectivement au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon, puis en république de Guinée, en Côte d’Ivoire et au Gabon, accompagné à chaque fois d’une importante délégation d’hommes d’affaires.

Au cours de l’ensemble de ces visites, près de 360 accords ont été signés, notamment sur le commerce, la protection des investissements, la non-double imposition et les transferts de dividendes.

Avec cette vision éclairée, le Maroc nourrit à grands coups ses liens historiques pluriséculaires avec le reste du continent, le cultivant aisément sur les plans économiques et financiers. Grâce à cette sa nouvelle stratégie géopolitique de coopération Sud-Sud, doublée d’une diplomatie économique active, le Royaume s’offre délicatement un relais de croissance et de nouvelles sources de revenus.

Ainsi tisse sa toile en Afrique subsaharienne, le Maroc. (A suivre)

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Une première à l’échelle mondiale ! La décision de SM le Roi Mohammed VI relative à la création d’une usine

de production d’engrais entièrement dédiés à l’Afrique constitue une nouvelle illustration de l’engagement constant du Maroc en faveur d’une coopération sud-sud, agissante et solidaire. S’inscrivant en droite ligne de la politique du Royaume érigeant la coopération avec les partenaires du sud parmi ses priorités, cette initiative, annoncée à l’occasion du forum économique maroco-malien, tenu à Bamako dans le cadre de la visite de SM le Roi au Mali, vise à accompagner la croissance des marchés africains à travers leur approvisionnement, continu et régulier, en engrais. C’est la première fois qu’un producteur d’engrais dédie une capacité qui n’est pas des moindres au marché africain, puisqu’il s’agit d’un million de tonnes d’engrais par an, a déclaré à la MAP le PDG du groupe OCP (Office chérifien des phosphates), Mostafa Terrab. L’unité marocaine d’engrais de Jorf Lasfar s’inscrit aussi dans une volonté de faire utiliser les ressources naturelles en Afrique en priorité pour satisfaire les besoins des économies africaines, il a relevé que le coût d’investissement pour la réalisation de cette usine, dont les travaux ont débuté il y a deux années, est significatif de quelque 600 millions de dollars. L’usine de production d’engrais pour l’Afrique, une nouvelle illustration de l’engagement du Maroc en faveur de la coopération sud-sud. Cette initiative vise à accompagner la croissance que connaît le marché africain, a ajouté Terrab, faisant remarquer que cette croissance dépendra de la visibilité qu’on pourra donner

aux distributeurs d’engrais. S’inscrivant en droite ligne de la politique du Royaume érigeant la coopération avec les partenaires du sud parmi ses priorités, cette initiative, annoncée à l’occasion du forum économique maroco-malien, tenu à Bamako dans le cadre de la visite de SM le Roi au Mali, vise à accompagner la croissance des marchés africains à travers leur approvisionnement,

Trois projets agricoles pilotes en République de Guinée

Le premier, un projet pilote de la Carte de fertilité du sol dans la région de Faranah (100.000 ha), qui a pour objectif le développement d’une meilleure connaissance des caractéristiques des sols de Guinée et de leurs besoins en engrais, afin de permettre une fertilisation raisonnée. Le deuxième projet porte sur un projet d’organisation-OCP en Guinée, qui sera mis en œuvre durant le 3è trimestre de 2014. La démarche adoptée concerne l’adaptation du concept Caravane OCP au contexte agronomique guinéen. Le troisième projet, présenté à SM le Roi, concerne les «Ecoles aux champs» et qui sera opérationnel dès le 2è trimestre 2014. Il consiste en une formation sur le terrain destinée aux fermiers afin de promouvoir les bonnes pratiques agricoles et de fertilisation.

Une unité marocaine spécialement dédiée à l’Afrique0CP-Engrais

continu et régulier, en engrais. Ce projet, de par sa vocation, sa portée et le montant significatif (600 millions dollars) investi dans sa réalisation, confirme la vocation africaine du Maroc et illustre, encore une fois, le ferme engagement du Royaume à accompagner les pays du continent dans leurs marches pour la réalisation de la prospérité et du bien-être. (Avec MAP)

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Aujourd’hui, il n’est plus permis de parier au pile et face quand il s’agit de l’avenir d’un secteur qui a fait la fierté

de l’industrie nationale des décennies durant à savoir le Textile-Habillement. Mais plutôt reprendre confiance après une rupture, c’est-à-dire se reconstruire et reprendre les choses en main. Comment ? Toute la question est là. Aujourd’hui l’enjeu pour le Maroc est de savoir se positionner là où sa maturité concurrentielle et ses avantages compétitifs lui procurent une longueur d’avance par rapport à ses concurrents. La quasi-majorité des études réalisées dans ce sens-là recommandent de se tourner davantage vers le Sourcing Express, c’est-à-diredévelopper l’offre à court terme à condition que le Maroc modernise son offre.Autrement dit, s’atteler à monter en créativité, réactivité et fiabilité dans cette stratégie de sous-traitance de proximité.L’objectif est de capitaliser sur les performances réalisées au niveau de la confection et de rompre avec cette culture textile. Le nouveau paysage concurrentiel mondial veut que la plate-forme Maroc soit destinée aux approvisionnements rapides eu égard aux stratégies des donneurs d’ordres à l’épreuve de la crise mondiale. D’ailleurs, le positionnement des confectionneurs marocains en a fait ses preuves jusqu’alors. Sauf qu’avec la domination progressive de la co-traitance et du négoce, les règles du jeu sur le champ de bataille ont changé.Bon nombre d’experts conseillent alors vivement de muter vers la spécialisation de confectionneur co-concepteur. À plus longue échéance, tout se jouera sur ce terrain plus exactement indépendamment des coûts de production et des fluctuations de la

Y croire malgré les apparences

consommation essuyant ces temps-ci un coup de froid. Et le dernier mot reviendra à celui qui détient le pouvoir de la mode et du fastfashion. C’est dire livrer un produit clef en main d’un apport créatif sans commune mesure avec l’offre concurrentielle.

Question donc de vie ou de disparition, d’autant plus vrai que la position concurrentielle s’est effritée tout au long des dernières années de sorte que le secteur est entré dans une phase d’inquiétude. «Les sociétés cherchent des sources où ils ont le tissu, les fournitures, les capacités de confection, d’ennoblissement, pour les pantalons, pour les pulls, pour les vestes», note une étude sur ‘‘le positionnement des confectionneurs marocains vu par les donneurs d’ordre européens’’ effectuée par l’institut français de la mode(IFM). Le Maroc n’est plus en mesure de fournir une offre globale et intégrée Tissus-confection. Pour bien comprendre ce revirement de tendances, il suffit de remonter le fil du temps en analysant les données chiffrées de cette activité qui pèse aujourd’hui pour près de 7% du PIB et 24 % des exportations de biens.La part du Maroc dans les exportations mondiales d’habillement a chuté de 1,16% en 2004 à 0,78% en 2010. Plus encore et dans son marché privilégié, le Maroc a perdu des parts dans les importations européennes de vêtements tombant ainsi à 3,2% en 2011 contre 4,3% en 2004. En termes de parts de marché, on constate donc le déclin d’année en année de l’importance relative du Maroc.

La part du marché habillement marocain dans l’Union européenne est passée de 4,59% en 2005 à 3,35% en 2010 au profit d’autres pays asiatiques tels la Chine ou ceux méditerranéens comme la Turquie ou encore la Tunisie. Au cours de la période 2000-2005, les Turcs ont réussi à surclasser le Maroc (premier fournisseur de la France en vêtements maille). En effet, en 2005 les commandes de l’Hexagone en provenance de la Turquie se sont élevées à 505 millions d’euros d’importations, contre 332 millions pour le Maroc. Le déclin des approvisionnements en provenance de notre pays a commencé à se faire sentir à partir de 2001 pour s’accentuer davantage depuis 2005 avec le démantèlement des quotas. C’est ainsi que les pertes de parts de marché dans les importations européennes sont estimées à 0,7 point pour la seule année de 2005. L’analyse des importations de l’Union Européenne au cours de la période 2000-2005 montre que le Maroc a perdu du terrain voyant ainsi sa part glisser à 11,7% en 2005 contre 13,7% il y a cinq ans. Les contreperformances du secteur textile-habillement ne trompent plus personne surtout lorsqu’on sache que la part de cette activité, à l’origine de près de 175.000 emplois, soit 40% des emplois industriels nationaux, dans l’offre exportable de biens

est tombée à 16% en 2011 contre 24% en 2007. Avec la crise bancaire et financière et la contraction des volumes qui va avec, le Maroc a vu le total des exportations vers l’Union européenne se fragiliser davantage.

‘‘En termes de parts de marché, on constate

donc le déclin d’année en année de l’importance

relative du Maroc.’’

‘‘Bon nombre d’experts conseillent alors vivement de muter vers la spécialisation

de confectionneur co-concepteur’’

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En 2012, les ventes à l’étranger se sont situées à 29,7 milliards de dirhams eu lieu de 31,4 en 2007. Les expéditions nationales vers notre premier partenaire commercial se sont établies à 28,3 milliards de dirhams contre 30,5 milliards. Avec le reflux observé, faut-il le souligner, la part de l’Espagne dans les ventes nationales a enregistré une tendance plus positive que l’ensemble des partenaires. La péninsule ibérique a devancé la France au rang de premier client du Maroc. Les livraisons vers le client européen privilégié ont culminé à 11,7 milliards de dirhams en 2012 contre 11,2 milliards en 2007. Notre voisin traditionnel qui était au coude à coude avec la France se voit ainsi capter la part de lion avec plus 42% des exportations marocaines.Entre 2001 et 2007, les importations espagnoles en provenance du Maroc ont été multipliées quasiment par 2,5. ‘’Le dynamisme des livraisons espagnoles est notamment le fruit du développement du groupe Inditex dont le modèle est basé sur le fast-fashion(...)Sous l’impulsion du dynamisme de Zara et Mango, le Maroc valorise ainsi son avantage géographique vis-à-vis du marché espagnol’’, souligne-t-on. À terme, cette tendance ne sert en rien le secteur du textile – habillement, du moment que l’érosion de la position du Maroc au marché européen continue avec l’afflux

massif du géant asiatique qui a écrasé toute concurrence; la Chine s’accapare aujourd’hui 44% du total des importations de l’UE. Mais pas seulement. La Turquie qui grignote chaque jour plus de parts demeure ultra dominante. Les importations européennes d’habillement

en provenance de la Turquie en 2011 ont flir té avec les 8,2 milliards d’euros contre seulement 2,1 milliards pour le Maroc. Bien que la compétitivité- prix balance du côté du Maroc. Les coûts horaires de main-d’œuvre observés en 2011 dans le secteur textile s’établissaient à 2,9 dollars tandis que ceux de la Turquie sont proches de 5 dollars. Mis à part ces écarts, toute comparaison de compétitivité hors prix ne serait qu’une perte de temps. D’ailleurs, les points faibles du secteur ne sont pas à dénombrer. À commencer par la faiblesse criarde des investissements marocco-marocain. Certes, fouettés par

‘‘Sur le registre des délais de livraison, le Maroc est loin d'être un cas d'école

en ligne avec l'insuffisance d'infrastructures en logistique

et transport’’

les coups de la concurrence farouche et les ondes de choc de la crise, mais aussi, faut-il le soulever, tentés par le profit rapide, la majorité des Textiliens ont migré vers d’autres secteurs essentiellement l’immobilier. Et c’est la concurrence qui a su profiter de ce retrait, puisque plus de 70% des vêtements des Marocains sont issus de l’import. À cette invasion vient s’ajouter l’informel. La gravité de ce monstre se mesure à travers la part des Souks, foires et galeries marchandes dans les circuits de distribution, qui tourne au tour de 90%. Surgissent ensuite les failles liées à la qualité du produit marocain qui manque de fiabilité et de précision, selon les résultats d’une étude commanditée par l’Amith (Association marocaine des industries du textile et de l’habillement). Sans parler des faiblesses de créativité, rapidité, de services et techniques utilisées. Sur le registre des délais de livraison, le Maroc est loin d’être un cas d’école en ligne avec l’insuffisance d’infrastructures en logistique et transport. Sont taxées du doigt également le niveau faible de qualification et des compétences de même que le haut niveau d’illettrisme. Interrogés sur les faiblesses de l’offre Maroc, bon nombre de donneurs d’ordre listent la lourdeur des pratiques administratives. ‘‘Le mode de gestion et la complexité des procédures administratives, ajoutées à la multiplicité des acteurs, affectent négativement le bon fonctionnement des entreprises existantes et entrave les nouveaux investissements dans la filière’’, peut- on lire dans une étude de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF). D’autres contraintes, cette fois-ci d’ordre financier, sont appelées à compromettre davantage la compétitivité de la filière du textile-habillement pour ne citer que les risques liés à la parité eurodollar ou encore la pression de la fiscalité locale caractérisée par sa complexité et le nombre élevé de ses taxes (patente, taxe urbaine, taxe d’édilité…).

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IDM : Le Maroc a-t-il les moyens nécessaires pour développer le fast fashion?

Le Maroc avait l'habitude de travailler en sous-traitance avec le marché du textile européen, par exemple, la France, qui fut le plus grand fournisseur du Maroc dans le secteur. Mais après que la plupart des partenaires se sont tournés vers une production asiatique, le Maroc a bien su se faire une place dans ce nouveau domaine qui est le Fast Fashion . Et plusieurs facteurs ont été d'une grande aide à ce développement lucratif, comme la proximité avec le leader ibérique du secteur, avec ses marques (ZARA, MASSIMO DUTTI....etc). Sans oublier la compétence des industriels marocains, aussi sur le plan commercial, que sur le plan savoir-faire. Ces derniers ont bien su gérer la demande et répondre aux besoins de la clientèle avec des délais très courts, et avec un sourcing plus au moins correct, qui est en train de se positionner à son tour sur le marché. Cette compétence et ce progrès dans ce domaine que j'aime bien appelé, « LA LOGISTIQUE VESTIMENTAIRE », se traduit en chiffres par l'importance des exportations, et le rapatriement des fonds en devise par des

milliards de dirhams, et aussi la création d'un nombre très important d'emplois.

IDM : Côté rapport qualité-prix, le secteur peut-il se prévaloir d’être compétitif ?

Personnellement, je crois que le Maroc avec sa nouvelle politique industrielle, et spécialement dans le domaine du textile, et par sa présence dans les plus grands salons du Fast Fashion dans le monde via Maroc export et L'AMITH, il pourrait être l'un des plus importants concurrents du secteur. En attendant que nos propres marques

marocaines se développent aussi, et réalisent des ventes sur le marché national et international. C'est réalisable sachant qu'elles ont le potentiel et le savoir-faire nécessaire pour y arriver.

IDM : Des franchises marocaines ont osé l’export. Qu’en pensez-vous de cette ouverture à l’international ?

Quelques franchises, hors textile, ont déjà commencé l'exportation de leurs produits vers le vieux continent, depuis pas mal d’années, et je sais qu'il y a des textiliens qui étudient la présence de leurs marques à l'étranger, il faut être réactif, car d'autres s'installent et s'implantent dans les marchés que vous ciblez, et réalisent des ventes très intéressantes. Et le Maroc reste toujours un pays très compétitif et sur le plan qualitatif que sur le plan prix, et je vois ceci au moment des visites d'autres concurrents internationaux dans les salons et les exhibitions.....

IDM : S’agissant de votre société, pouvez-vous nous parler de l’évolution de vos activités et de vos stratégies de développement ?

Nous, Groupe 2006, et depuis la création de l'entreprise nous ciblons une certaine clientèle, car la rareté et l'importance de notre produit, qui est la pièce à manche exige que nous nous distinguions qualitativement de nos concurrents locaux (peu nombreux) et

Interview avec FOUAD GHANDOURI Directeur Général de GP 2006

Il est fort conseillé de restructurer nos entreprises et nos centres de formation professionnelle

‘‘La plupart des partenaires se sont tournés vers une

production asiatique’’

étrangers. Et nous avons réussi à nous faire une bonne place sur ce marché. Nous avons aussi créé une diversité de clientèle dans les quatre coins du globe, car nous travaillons en sous-traitance avec L'Europe, les États-Unis, l'Amérique du sud, les pays de Golf, la Chine, etc. Pour ce qui est du Fast Fashion, nous sommes parmi les plus grands fournisseurs du groupe ibérique Inditex, leader mondial du créneau. Notre partenariat avec cette entreprise augmente chaque année de plus en plus. Nous travaillons également avec

des grands donneurs d'ordre marocains

et étrangers de vêtements professionnels

dans le secteur hôtelier ,compagnies

aériennes et habillement de présentations

des agents de sécurité. Tout cela est gérer

d'une manière très professionnelle par une

équipe expérimentée, qualifiée, et qui est

à la disposition de notre clientèle. Nous ne

faisons pas que travailler en sous-traitance

à l’ancienne, nous accompagnons nos

partenaires dans la réalisation de leurs

modèles, de leurs patronages, et même de

leurs collections de ventes. Nous essayons

aussi d'être à la hauteur de ce qu'ils attendent

de nous en respectant leurs cahiers des

charges et les auditeurs envoyés par leurs

soins en témoignent. Nous sommes présents

sur presque tous les salons du textile

organisés par Maroc Export et l'Amith, Ces

salons sont une bonne source d'échange de

savoir-faire et nous aident et nous poussent

à faire plus d'effort pour améliorer le secteur

du prêt-à-porter au Maroc. Nous prévoyons

d'augmenter notre production de 25% dans

un futur très proche, ce qui va créer d'autres

nouveaux emplois. Pour y arriver, nous

avons met en place une nouvelle stratégie

commerciale à l'échelle internationale qui

consiste à faire plus de déplacements, et

surtout plus de publicité via le site internet

récemment crée. Enfin, pour pouvoir suivre

et faire en sorte que le textile au Maroc

trouve sa place au milieu des pays leaders

du secteur il est fort conseillé de restructurer

nos entreprises et nos centres de formation

professionnelle afin de répondre aux besoins

d'une clientèle de plus en plus exigeante. Il

faut surtout traduire ça par un comportement

sérieux et digne d'un pays aussi important

par son emplacement géographique, son

passif industriel dans le textile.

‘‘Nous prévoyons d'augmenter notre production

de 25% dans un futur très proche, ce qui va créer

d'autres nouveaux emplois. Pour y arriver, nous avonsmet en place une nouvelle stratégie commerciale à l'échelle internationale’’

Cas d'usine

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L’industrie du textile et de l’habillement occupe une place traditionnellement importante dans le tissu industriel marocain. Le secteur est le premier employeur marocain avec 42 % de l’emploi global avec une participation de 24% au niveau des exportations du pays. Au niveau macro-économique l’industrie du textile et de l’habillement participe au PIB du pays à hauteur de 7%.

Historiquement le secteur est passé par plusieurs phases de mutation. Les mouvements de délocalisation

des entreprises européennes vers le Maroc durant les années 80 ont créé une complémentarité forte entre tisseurs européens et confectionneurs marocains, cette complémentarité a permis aux confectionneurs marocains de monter en compétence au niveau manufacturier. Aux années 2000 et suite au démantèlement des accords multifibres, des concurrents de taille ont émergé tel que l’Inde et la Chine, et même les orientations stratégiques des donneurs d’ordre ont changé, puisque ces derniers voulaient plus s’orienter vers des pays qui ont la possibilité d’offrir une prestation intégrée : textile et confection. Cette mise sous stress de l’industrie textile et habillement a poussé les entreprises marocaines à lancer des réflexions d’amélioration et d’adaptation, cette cogitation a fait naître deux orientations salutaires pour le secteur : la Cotraitance et le Fast-Fashion.

Le Fast-Fashion, cheval de bataille de l’industrie et de l’habillment.

Le Fast-Fashion est une philosophie de production et une stratégie industrielle et marketing, elle consiste à dépasser la logique de production pour des saisons et s’oriente vers la production continue de collection. La

Le Fast-Fashion, le challenge logistique

rotation de la chaîne de conception, sourcing, production et distribution est quasi continue, et dans certains cas la boucle complète se fait en moins de 15 jours. Par effet de proximité géographique de l’Espagne, pays leader mondial de ce concept, Le Maroc s’est positionné naturellement comme partenaire stratégique pour les grandes enseignes opérant dans le secteur du Fast-Fashion. C’est le cas, entre autres, de Mango et d’Inditex avec ses enseignes (Zara, Stradivarius, Bershka, Massimo Dutti…).

Donc pour être dans la course du fast-fashion, il faut être capable de fournir des produits finis dans des temps record avec des prix très compétitifs. Autrement-dit, il faut avoir une chaine logistique, dans le sens large du terme, parfaitement infaillible et où chaque maillon est dimensionné d’une manière optimale.Compléxité de la «supplay Chain» du Fast-Fashion.

Contrairement à des clichés qu’on peut avoir, la gestion de la supplay chaine de l’industrie d’habillement est très complexe. Certes, un bon nombre des pratiques logistiques généralistes sont applicables à ce secteur, il n’en demeure pas moins que le secteur, et spécialement la branche du fast-fashion est caractérisée par des particularités qui lui sont intrinsèques et qui doivent être prises en considération lors de l’étude et de la conception de la supplay chaine, à savoir :

•La diversification : Une étude faite par un cabinet spécialisé a démontré que le nombre de références déclinées en modèles, colories et tailles d’une enseigne est en moyenne de 20 000 références par an, et que ce nombre dépasse souvent les 100 000 références.

•Le renouvèlement : En plus de la complexité de la diversification, s’ajoute le paramètre du renouvellement : chaque année 62% des produits créés sont totalement

nouveaux, et 22% sont une déclinaison d’un produit existant, soit d’une manière globale chaque année on a 84% de nouvelles références.

•La saisonnalité : Le secteur de l’habillement est l’un des rares secteurs où les notions de : saisonnalité, cycle de vie et rythme des collections façonnent la chaîne logistique, car on ne peut concevoir une chaîne logistique globale sans prendre en considération cette variation rapide de la maille de temps.

•Flexibilité et modularité : Les gammes de production changent d’un produit à un autre et dans des temps relativement très courts qui peuvent-être de l’ordre d’une semaine. Les chaînes de production ne doivent pas être fixes, mais modulaires et flexibles.

•Internationalisation : le sourcing et la distribution des produits d’habillement vêtissent une dimension internationale,

les composants qui entrent dans la nomenclature de composition d’un seul article peuvent parvenir de plusieurs pays voire continents, et de même pour la distribution, une enseigne peut avoir jusqu’à 5000 magasins à alimenter éparpillés dans le monde entier.

Comment réussir le challenge du Fast-Fashion ?

Pour optimiser le processus du ”Design to stor”, le point de départ, si étrange qu’il parait, c’est la date de mise en place au magasin ! À partir de ce jalon là il faut faire un rétro planning : quand le produit doit-il être aux points de distribution ? En production, quand les approvisionnements nécessaires à la fabrication doivent être disponible et quand le design du produit doit être finalisé. L’apport de cette démarche est très efficace puisqu’elle combine la gestion de production avec la gestion de projet, puisque chaque nouvelle collection est un projet en soi. Une chaine logistique classique est constituée en principe de trois maillons: approvisionner, produire et distribuer. Dans le cas de l’industrie d’habillement et spécialement du Fast-Fashion un autre maillon, qui nous vient de la chaîne de valeur, devient une composante permanente de la chaine logistique, c’est « Concevoir ». Donc pour optimiser les performances globales de la chaine, chaque maillon doit être scruté et revu.

Nous allons plus nous intéresser à l’optimisation des trois derniers maillons de la chaine puisque le premier et en général géré par le donneur d’ordre car la conception et le design sont la raison d’être de la marque.

APPROVISIONNER :

Dans la majorité des cas, c’est le donneur d’ordre qui fait le choix de ces sources d’approvisionnement, et il délègue aux industriels marocains la gestion du transport et du dédouanement, ou plus souvent uniquement du dédouanement. Des efforts ont été déployés par l’administration des douanes et des impôts indirects pour faciliter les procédures de dédouanement, tel que la catégorisation des entreprises, les couloirs dédiés, la nomenclature simplifiée, etc. Toujours est-il que l’accès à la caution morale pour la gestion des admissions temporaires reste très difficile à décrocher ce qui génère du retard dans les procédures de dédouanement ainsi qu’un poids financier à supporter par l’entreprise dans les cas de caution bancaire ou caution mixte. Deux autres solutions peuvent aussi aider à l’amélioration des délais d’approvisionnement et des temps de dédouanement:

•Les plateformes d’approvisionnement : Il faut étoffer le réseau des fournisseurs locaux. En essayant d’orienter l’ensemble des approvisionnements nécessaires à la production vers un sourcing local, il n’en

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demeure pas moins que les fournisseurs locaux de tissus, d’accessoires, de traitement spécifique d’ennoblissement, etc. doivent savoir suivre et même prévoir les tendances du marché.

•Créer des zones franches : opérer dans des zones franches destinées à l’industrie textile à l’instar de ce qui se fasse pour l’aéronautique et l’automobile, donne une large souplesse de manœuvre en termes de procédures douanières d’importation des coûts financiers de l’admission temporaire.

PRODUIRE :

En ce qui concerne la phase de production, le Maroc a deux avantages incontestables. Le premier c’est sa grande capacité de production, estimée à plus d’un milliard de pièces par an. Le deuxième c’est l’expérience et la formation : c’est un secteur qui opère depuis 50 ans, et pour accompagner le développement du secteur des instituts de formation ont été créés pour assurer l’amélioration continue des compétences. Un plan de formation est mise en place pour atteindre un objectif de 2.000 ingénieurs et 30.000 opérateurs à l’horizon 2015.Donc l’offre nationale de production est satisfaisante, mais il y un travail de longue haleine à faire sur la structuration et l’organisation des unités de production. Il faut dire que le secteur est très en retard dans l’assimilation et l’intégration des outils de gestion de la production, de la maintenance, de l’optimisation des ressources et des mécanismes de l’amélioration continue.Le Fast-fashion est une branche de l’industrie d’habillement qui est très exigeante en terme de délai et aussi en terme de coût de production. Pour que notre unité de production reste dans la course Il faut travailler d’une manière plus évoluée et mesurée sur l’ordonnancement des séries de fabrication, l’équilibrage des chaînes de production, la flexibilité et la modularité des postes de travail. Ces différentes mesures, entre autres, vont préparer les unités de production à s’orienter vers une philosophie de lean manufacturing voire même agile manufacturing et cela dans un but d’éliminer toute source de gaspillage

de temps ou d’argent et cela sans perdre sur la force de flexibilité et d’adaptation rapide.

DISTRIBUER :

D’une manière générale, les donneurs d’ordre ne délèguent pas la couverture de la totalité du réseau de distribution. Uniquement la livraison jusqu’à un centre de distribution est délégué au sous-traitant. Il faut dire que la Maroc a réalisé une avancée majeure en terme de logistique, avec le contrat programme logistique 2015, environs 70 plateformes logistiques seront créées, elles seront directement connectées aux

ports et aux infrastructures autoroutières et ferroviaires et à proximité des agglomérations des unités de production. Les mesures entreprises dans ce contrat programme permettront de diminuer le temps de transit sur le circuit national et aussi de créer une diversification de l’offre logistique. Un autre atout de taille pour la logistique en aval, c’est le port de Tanger Med. Les avantages que présente ce port ont permis à l’industriel du textile d’être plus réactifs, et ceci grâce à :

•Procédure de dédouanement à l’export en moins d’une heure.

•Un couloir de dédouanement dédié aux industriels du textile.

•Un terminal spécial pour les navires RORO, ce qui facilite l’exportation en camion.

•Le port est desservi par plusieurs compagnies maritimes, avec une moyenne de rotation de 6 à 8 navires par jour vers diverses destinations.

Fast-Fashion, perspectives et ambitions.

Dans l’état actuel des choses , les industriels marocains, s’intéressent plus au marché européen, certes ce marché nous a permis de monter en compétence et de comprendre les mécanismes du fast-fashion, cependant il faut pas dormir sur ses lauriers et viser d’autres marchés, à savoir :

•Le marché américain : avec ce marché on a un accord de libre-échange qui n’est pas actuellement profitable au Maroc. Aujourd’hui le temps de transit entre le port de Tanger Med et New York peut être de l’ordre de seulement 5 jours, ce qui présente aussi un atout majeur pour la chaîne logistique. Ceci dit, l’handicap de la langue reste une barrière à surmonter.

•Le marché marocain : cela peut être surprenant, mais le marché marocain est un marché de proximité qui reste à conquérir. Le plan textile 2025 prévoit que la demande du marché marocain se verra tripler d’ici 2025 et ce plan met en avant le marché marocain comme l’un de ses axes d’action. Les industriels de l’habillement ont aiguisé leur compétences en passant par plusieurs phases : sous-traitance, cotraitance, Fast-Fashion, il est temps de passer au total « made in Morocco » par la création de marques marocaines et pourquoi pas des franchises. Des marques marocaines, ont prouvé que cette démarche est possible et elles se sont créé une place de qualité parmi des marques de renommée mondiale.

Idriss ESSKALI

‘‘Il faut dire que le secteur est très en retard

dans l’assimilation et l’intégration des outils de gestion de la production,

de la maintenance, de l’optimisation des ressources

et des mécanismes de l’amélioration continue.’’

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PERSONNALITÉ

INDUSTRIELLEPERSONNALITÉ INDUSTRIELLE

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quantité d’électricité disponible avec des investissements limités. Ces solutions réunissent les technologies nécessaires pour améliorer l’efficacité des systèmes urbains et fournir une «efficacité urbaine», et ce, en modernisant le réseau existant, en développant les énergies renouvelables, en exploitant l’immense potentiel solaire dont le Maroc bénéficie chaque jour, et en aidant les sociétés, les industries et les autorités publiques à accroître leur efficacité énergétique. Une approche «Smart Grid» qui aide les systèmes urbains à renforcer leur efficacité et à offrir un service optimisé à leurs clients; et des solutions qui favorisent l'émergence de villes intelligentes.

IDM : Quelles sont aujourd’hui les priorités stratégiques du développement de Schneider Electric sur le territoire marocain ? Et quelle valeur ajoutée êtes-vous en mesure d'y apporter ?

La volonté du groupe est de capitaliser sur l’assise historique qu’a Schneider Electric au Maroc et de pérenniser son image en tant que spécialiste mondial de la gestion de l’énergie visant l’amélioration de l’efficacité énergétique, le déploiement d’un réseau électrique plus intelligent et un développement urbain plus durable. En effet, les solutions

IDM : Quel bilan faites-vous de votre expérience en Arabie Saoudite ?

Le Directeur : J’ai passé plus de 5 ans en Arabie Saoudite, durant lesquels j’ai pu capitaliser sur une expérience de 19 ans en France et de mettre en pratique mon expertise. J’ai eu la chance de gérer une équipe de 19 nationalités différentes, un mix multiculturel dans une économie ouverte et développée, ce qui m’a permis d’explorer des domaines divers et variés et d’élargir davantage mon expérience.

IDM : Comment comptez-vous consolider votre position sur le marché marocain ?

SE au Maroc dispose d’un positionnement basé sur un ancrage historique au Maroc depuis plus de 60 ans en matière de la distribution électrique et du contrôle. SEM se positionne comme acteur majeur dans la gestion de l’énergie adressant un large panel de segments de marché (résidentiel, industrie, énergie, Partners, …) sur un marché très ouvert à l’économie internationale. Notre stratégie au Maroc et partout dans le monde s’articule sur trois axes majeurs: l’amélioration de l’efficacité énergétique, le déploiement d’un réseau électrique plus intelligent et un développement urbain plus durable. En effet, les solutions de Schneider Electric visent à accroître la

de Schneider Electric visent à accroître la quantité d’électricité disponible avec des investissements limités. Ces solutions réunissent les technologies nécessaires pour améliorer l’efficacité des systèmes urbains et fournir une «efficacité urbaine», et ce, en modernisant le réseau existant, en développant les énergies renouvelables, en exploitant l’immense potentiel solaire dont le Maroc bénéficie chaque jour, et en aidant les sociétés, les industries et les autorités publiques à accroître leur efficacité énergétique. Aujourd’hui nous visons plusieurs segments de marché : Régies et Infrastructures, Industries & Constructeurs de machines, bâtiments non-résidentiels, Centres de données et Réseaux ainsi que le Résidentiel. En développant des partenaires locaux à qui nous transmettons notre savoir-faire et expertise, et ce, afin de créer un vivier de compétences locales visant à déployer un service de proximité pour nos clients.

Une de nos priorités est la mise en place d’une culture nouvelle, qui est celle de la responsabilité énergétique et environnementale, axée en particulier sur notre programme BIP BOP : un programme qui plébiscite l'ambition de notre groupe de développer l'accès à une énergie fiable et propre aux couches sociales les plus défavorisées. BipBop est l’acronyme de Business,

Les solutions de SCHNEIDER ELECTRIC visent à accroître la quantité d’électricité disponible avec des investissements limités.

Interview avec FRANCK PETITJEAN Directeur Général de SCHNEIDER ELECTRIC MAROC

Innovation, and People at the Base of the Pyramid (business, innovation et formation à la base de la pyramide) qui signifie tout simplement la mise en place d’un programme éco-responsable visant à gérer un fonds d’investissement socialement conduit à soutenir financièrement les entreprises dédiées à l’activité électrique servant la base de la pyramide (Business), former les jeunes issues de cette base sur des compétences liées à la gestion de l’énergie et les parrainer (People), tout en construisant des offres et solutions adéquates et des modèles d’affaires pour être un champion dans le domaine de l’accès à l’énergie (Innovation).Nous avons l’ambition de créer une culture propice au développement de nos collaborateurs et à l'optimisation de leurs performances.Notre objectif est de bâtir une entreprise durable, il est pour nous primordial d’accompagner nos collaborateurs vers un développement durable : La formation, le coaching, le développement de carrière qui leur permettront d’être des acteurs de leur carrière et d'acquérir la flexibilité nécessaire pour affronter l'avenir.

IDM : Aujourd’hui, quel support apporte Schneider Electric à la stratégie énergétique nationale ?

L'État marocain a fait du développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique une priorité stratégique, traduite par des plans nationaux (Efficacité énergétique, EnR, électrification rurale, ...). Notre stratégie est en phase avec le plan solaire marocain et les ambitions de l’État marocain en matière de réduction des coûts énergétiques. Une stratégie qui a été couronnée par un certain nombre de projets portant essentiellement sur l’offre Schneider Electric pour les unités de production d’énergie ( Scada / Equipements MT / Compensation de l'énergie Réactive) à savoir:

•L’offre résidentielle (0 à 100 KW) ; des solutions pour sites commerciaux et teriaires ( 100 Kw à 1 MW) ; solutions complètes pour les Fermes solaires ( plus de 1MW), avec des équipements de protection en courant continu , ou de protection en courant alternatif

•Des solutions de Supervision et de Monitoring aux Scada très complexe.

Par ailleurs, notre vision est de développer des partenaires locaux à qui nous transmettons notre savoir-faire et expertise, et ce, afin de créer un vivier de compétences locales visant à déployer un service de proximité pour nos clients.

IDM : Côté R&D, quels sont les derniers brevets et innovations de Schneider électrique ?

Les derniers lancements au niveau du groupe sont :

•Les boutons poussoirs d’arrêt d’urgence XB4 et XB5 en conformité avec les normes de sécurité IEC. Ces produits permettent à la fois l’arrêt d’urgence et la désactivation des fonctions en un seul appareil.

•Le nouveau contrôleur de température Zelio RTC48 utilisé dans le chauffage et la réfrigération dans les procédés industriels. Celui-ci est capable de s'interfacer avec des relais statiques, relais électromécaniques, contrôleurs logiques programmables (PLC) et l'interface homme-machine (IHM).

IDM : La fusion d’APC avec Schneider électrique… quel en est l'objectif ?

Aujourd’hui, nous sommes face à de clients qui demandent une approche plus globale intégrant des solutions autrefois spécifiques à certains secteurs. Le but est donc de mettre en avant un catalogue complet des solutions que le groupe propose. Cela apportera plus de cohérence à notre offre. Nous sommes spécialistes de la gestion de l’énergie électrique et nous pouvons traiter tous les problèmes que nos clients peuvent avoir, en terme de gestion d‘énergie de manière globale ou en terme de besoins spécifiques à une seule et même entreprise. Vis-à-vis de nos clients et de nos marchés, cette fusion avec le programme One va nous donner un seul et même visage pour une palette de solutions étendues à l’ensemble du GroupeDans une recherche de synergies, les solutions ITB viennent compléter les offres

Schneider Electric, dans la mesure où nous visons le marché des DataCenters. Nous proposerons des solutions qui rassemblent des offres proposées par ITB, pour fournir au client une solution globale, de l’arrivée du courant électrique du distributeur jusqu’à la salle informatique. Schneider Electric peut apporter 80 à 90% des équipements à ces centres de données. Pour ce type de solution, ITB pilote les projets, avec une approche globale qui propose l’ensemble du catalogue de Schneider. Parallèlement aux centres de données, ITB complète le travail de la business unit chargée de l’industrie. Enfin, cette synergie des activités sera aussi bénéfique dans le domaine des énergies renouvelables. ITB peut apporter son savoir-faire dans un certain nombre de projets de constructions de fermes solaires et d’éoliennes. Sans oublier l’expertise et le conseil qu’on peut apporter au client pour les économies d’énergie.Cette fusion nous apportera plus de cohérence et de souplesse à notre approche commerciale. Pour le client, c’est la garantie d’une offre adaptée, complète et donc moins coûteuse que celle nécessitant plusieurs acteurs. En termes de gestion et d’organisation, c’est également un gage de simplicité avec une seule et même entité. Nous sommes très confiants.

IDM : Votre portail offre des formations en ligne. Une formule qui paie ?

Energy University notre portail collaboratif de formations gratuites en ligne, regroupant des modules de formation sur l’énergie, l’efficacité énergétique,…Au jour d’aujourd’hui, le bilan s’avère très positif. Ceci témoigne de la qualité des formations et actions de sensibilisations lancées sur notre portail. Un travail de mise à jour continu est fait par nos équipes de telle façon à délivrer à l’utilisateur final des modules de formations tailler à leurs besoins, au contexte business et la tendance du marché à l’échelle internationale. Aujourd’hui les utilisateurs peuvent même passer des certifications via la validation d’un certain nombre de modules.

H.R.

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IDM : La taxe aérienne est prévue pour le mois d’avril prochain. Cette mesure est-elle toujours maintenue malgré les larges contestations dont elle a fait l’objet ?

L.H. : Ce qu’il faut savoir c’est qu’il s’agit d’une décision souveraine. C’est une disposition qui est contenue dans la loi de Finances 2014. En plus nous ne sommes pas les seuls à l’imposer, plusieurs pays l’ont fait. Contrairement à ce que lancent certains, je ne pense pas que le fait de majorer le prix d’un billet d’avion de 200 ou 300 dirhams, qui va faire fuir les compagnies aériennes ou décourager les touristes à venir visiter la Maroc. Nous sommes une destination de haute valeur ajoutée et c’est ainsi et à travers cette image que nous la commercialisons à l’international. Ceci dit notre stratégie touristique vis-à- vis des acteurs du transport aérien est basée sur une formule de

IDM : Quel pronostic faites-vous pour l’année 2014 ?

L.H. : Malgré un contexte mondial difficile, je reste confiant par rapport à l’année en cours. Il faut s’en réjouir, la destination Maroc a réussi quand même à tirer son épingle du jeu comme l’attestent les chiffres prometteurs de l’année 2013. Nos objectifs tablent sur une progression des arrivées touristiques de 8%, un peu mieux que l’année d’avant. Bien qu’il ne se profile pas encore de signes d’éclaircissement d’un point de vue d’ensemble du tourisme mondial. Nous prévoyons une appréciation des recettes touristiques de l’ordre de 2 à 3% et une hausse de 12% du nombre des vols d’avions.

IDM : Pourquoi le Maroc n’a pas su tirer profit du contexte régional tendu?

L.H. : Certes le contexte géostratégique actuel est très délicat et, les enjeux régionaux sont de taille. Néanmoins, il faut souligner une chose c’est que nous ne sommes pas dans la logique voulant que le malheur des uns fasse le bonheur des autres. Au contraire, on espère que les pays voisins retrouvent leur essor économique et leur prospérité.

combinaison et de rééquilibrage. C’est-à-dire que nous souhaitons une augmentation des dessertes, mais sans compter uniquement sur une seule catégorie de compagnies. Nous voulons que les charters, les low cost et les autres compagnies aériennes régulières soient toutes présentes sous le ciel marocain. Cette présence diffère bien sûr suivant les

destinations. Pour prendre l’exemple de Marrakech, elle répond efficacement aux stratégies de positionnement des low cost. Par contre la ville d’Agadir, station balnéaire

Interview avec LAHCEN HADDAD, Ministre du Tourisme

Le chantier des Agences deDéveloppement Touristique (ADT) est en retard et a besoin de la mobilisation de tout le monde et de plus de temps

Le flux des arrivées touristiques au Maroc s’interprète mal quand il s’agit de soulever l’information relative aux recettes touristiques. Dans cet entretien avec LAHCEN HADDAD, Ministre du Tourisme, qui vient de présenter son bilan 2013, nous fait le point sur les éléments saillants de sa feuille de route. Détails.

‘‘Nous prévoyons en 2014 une appréciation des recettes touristiques de l’ordre de 2 à 3% et une hausse de 12% du nombre des vols d’avions’’

par excellence, attire et arrange au mieux les intérêts des vols charter.

IDM : Où en sont les Agences de développement touristique (ADT) ?

L.H. : La question des ADT est un peu complexe au vu des difficultés observées pour réunir autour de la même table la multitude des intervenants. Il faut l’avouer, ce chantier est en retard et a besoin de plus de temps. Il nécessite également la mobilisation de tout le monde. La gestion touristique de proximité n’est pas si simple que l’on puisse imaginer. Les ADT sont-elles en mesure de répondre aux besoins et exigences de la gouvernance...?

IDM : Quid de votre stratégie de diversification des marchés et de promotion à l’international ?

L.H. : Nous travaillons sur bon nombre de marchés émetteurs. Nous sommes concentrés sur l’Europe de l’est étant donné que ces pays connaissent depuis quelques années une croissance accélérée. Des marchés comme la Russie ou la Pologne deviennent davantage générateurs de

touristes et leurs dépenses ont augmenté. Le Brésil nous intéresse aussi. Déjà une

nouvelle desserte aérienne a été ouverte par la RAM. Et nous comptons créer une délégation à Sao Paulo. C’est un marché qui a atteint une certaine maturité et a plus de portée que d’autres comme la Chine. Lequel reste complexe et a besoin de beaucoup de travail à l’instar de la Turquie, l’Inde et le Sud asiatique d’une façon générale. Ce sont des marchés qui se développent à travers une stratégie de long terme. Toujours dans cette approche de diversification, les pays du Golf font aussi partie de notre cible. L’implantation d’une délégation est prévue en Arabie saoudite. L’Afrique de l’Ouest n’est pas en reste. Nous sommes en train d’adapter notre offre aux mutations que connait la région, d’ailleurs une délégation touristique à Dakar au Sénégal verra le jour prochainement.

Propos recueillis par M.M

‘‘Nous sommes en train d’adapter notre offre aux

mutations que connait la région, d’ailleurs une

délégation touristique à Dakar au Sénégal verra le jour

prochainement’’

Page 30: Industrie du Maroc Magazine N°1

58N°1. Avril - Mai

TOURISME

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touristiques est mise en avant elle aussi. Tout un dispositif d’accompagnement doté d’une enveloppe budgétaire de 420 millions de dirhams au profit de 600 entreprises est mis à disposition depuis l’année dernière par le ministère et ses partenaires public et privé. Il couvre trois domaines, à savoir la distribution, l’hébergement et le transport touristique. Ce programme qui s’étale jusqu'à l'horizon 2020 vise à financer les

projets via des mécanismes mis en place. Cette année, le ministre n’en cite que MOUSSANADA SIYAHA, abstraction faite de IMTIAZ SIYAHA. Autre dispositif doté d’un fonds de 500 millions de dirhams à savoir «RENOVOTEL3». Cette troisième édition après celles de 2003 et 2010 «se veut d’être une version de maturité capitalisant sur les éditions précédentes à travers l’allégement des procédures administratives, la réduction de l’apport en fonds propres, l’extension du champ d’éligibilité aux maisons d’hôtes, etc.», est-t-il souligné. Autre fait marquant du bilan 2013, la dynamisation du facteur emploi. HADDAD s'estime satisfait d’avoir franchi la barre des objectifs escomptés à 100%. En effet, 70 nouvelles agences

La machine des investissements a repris malgré les incertitudes qui entourent la conjoncture internationale.

LAHCEN HADDAD devrait être un homme heureux. Présentant son bilan 2013, mardi 18 mars à Rabat lors d’un point de presse, le ministre du Tourisme se dit être confiant quant aux «performances» de l’activité touristique du Maroc à fin 2013 et ce, malgré les incertitudes qui entourent la conjoncture internationale. La machine des investissements a repris avec une cadence plus soutenable que celle de l’année d’avant. Plusieurs projets touristiques ont pu avoir lieu en 2013, pour un montant global de 19 milliards de dirhams contre 14 milliards un an auparavant. Les projets conventionnés, selon le ministre, ont permis la création de 20.000 emplois. Ce que l’on sait moins ce sont les détails des investissements réalisés. Encore moins les projets finalisés ou ceux lancés. HADDAD parle de plusieurs actions menées en vue de fouetter la dynamique des investissements. Il se félicite d’avoir initié des actions en matière d’assouplissement des procédures administratives, un vrai casse-tête chinois. Il se réjouit également du «développement du mécanisme de la prime à l’investissement, en concertation avec le ministère des Finances, et de la définition des classes d’actifs en mesure d’en bénéficier». Pour venir à l’un des grands chantiers à savoir la charte de l’investissement. Le ministre assure que de nouvelles mesures spécifiques au secteur touristique ont été introduites dans le projet de charte, en cours d’étude, afin d’élargir le dispositif d’incitation au profit des investissements touristiques. A ce titre aussi, rien n’a été communiqué sur la nature des nouvelles incitations (allégement ou exonérations fiscales, garanties accordées…). Pour rappel, le projet de charte de l’investissement et son décret d’application n’ont pas encore été introduits dans le circuit législatif. Néanmoins, la compétitivité des entreprises

de voyages viennent étoffer le paysage touristique national. S’agissant du transport touristique, 59 dossiers de création de sociétés ont été instruits par la commission nationale de transport. Autant dire que les 11 chantiers de HADDAD suscite une remise en question.

19 milliards de dirhams d’investissements en 2013 !

‘‘Plusieurs projets touristiques ont pu avoir lieu

en 2013, pour un montant global de 19 milliards de

dirhams contre 14 milliards en 2012’’

Chiffres clés 2013•10 ,04 millions de touristes avec une

évolution de 7,2%

•58 milliards de recettes en devises

•2,4% de hausse des nuitées dans les établissements classés

•100 milliards de dirhams de chiffre d’affaires

•Capacité totale de 196.000 lits

•Formation de 13.000 jeunes

•Le Maroc est classé mondialement 27éme

•Taux d’occupation de 43% des établissements classés

•Croissance de 9,2% des passagers

•Le tourisme interne représente une part de 28%

•Les MRE représentent 30% dans les arrivées touristiques.

Page 31: Industrie du Maroc Magazine N°1

60N°1. Avril - Mai

R&D

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échantillons en nature ou des catalogues et on commence à partir des contretypes à développer les produits.

IDM : Quel budget alloué à la recherche au sein de votre société ?

Le budget alloué à la recherche au sien de notre société varie entre 1% et 2% du chiffre d’affaires annuel. Parmi les plus importantes innovations sur lesquelles on travaille et que nous devions introduire sur le marché c’est les peintures écologiques avec un taux de COV (concentration volumétrique en matière volatile) très faible dans les peintures des carrosseries, décoratives, métallisées et industrielles.

IDM : Quel est le nombre de brevets qui est à l’actif du FACOP ?

On ne travaille pas avec les brevets, mais avec des formules internes développées pour

IDM : Quelle place occupe l’innovation dans le secteur de l’industrie de la peinture?

L’innovation dans le secteur de l’industrie de la peinture occupe une place très importante elle est la clé de sa réussite. La mise à niveau doit être continue surtout avec les pays européens, c’est-à-dire on doit être au même niveau de qualité et des choix vue l’ouverture et la mondialisation. Si on n’est pas sur le même niveau ou presque on risque d’être inondé par les produits étrangers.

IDM : Quelle importance accorde FACOP à l’innovation dans sa stratégie de développement ?

Chez FACOP on accorde une très grande importance à l’innovation, d’ailleurs c’est un des piliers de nos stratégies de développement. C’est pour ça qu’on a créé un département R&D au sien de notre entreprise composé de techniciens qualifiés chapeautés par une équipe d’ingénieurs de haut niveau depuis dix ans. Mais au fur et à mesure on lui donne plus d’importance, on essayant de l’améliorer, de renforcer l’équipe et d’apporter d’autres matériels de contrôle. Notre département R&D collabore avec nos fournisseurs étrangers, qui nous proposent des matières premières et des formules d’orientation. Suivants les recommandations on réalise des essais sur la base des

des produits spécifiques qui portent un nom déposé auprès de l’OMPIC, c’est-à-dire on dépose le nom de la formule comme marque et pas la formule comme étant un brevet.

IDM : Quelles sont vos perspectives de développement industriel ?

Actuellement on produit sur trois sites différents, ce qui nous cause un grand problème de logistique c’est pour cela qu’on a décidé d’acquérir un terrain de cinq hectares dans la zone industrielle Ouled Hadda dans la région de Casablanca et cela depuis cinq ans. Mais malheureusement nous nous sommes confrontés à un problème d’autorisation de construction. De là, on a pensé à créer un GIE (groupement d’intérêt économique) avec cinq autres sociétés de la région. Actuellement on travaille sur une cinquantaine d’hectares et on va réaliser une proposition à l’État pour contribuer à la réalisation de la mise à niveau de l’infrastructure de la zone industrielle.

Dans cet entretien, M. AHMED HJIEJ Directeur de Facop et Président de L’Association Marocaine des Industries de Peintures, Encres, Colles & Adhésifs "AMIPEC" nous parle de la variable innovation dans sa stratégie de développement. Dans la mesure où le budget alloué à la recherche au sien de sa société varie entre 1 et 2% du chiffre d’affaires.

Nous allons introduire sur le marché des peintures à faible taux de COV.

Interview avec M. AHMED HJIEJ Directeur de Facop et Président de L’Association Marocaine des Industries de Peintures, Encres, Colles & Adhésifs "AMIPEC"

Page 32: Industrie du Maroc Magazine N°1

62 63N°1. Avril - Mai

N°1. Avril - Mai

LOGISTIQUELOGISTIQUE

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ustries.ma

Par Mohamed BEN OUDA Directeur Développement et

Diversification Stratégique

Afin de mieux comprendre le modèle

d’affaires d’un prestataire de services

logistiques, les professionnels du

secteur, universitaires ou consultants ont

recours à une classification mettant en

avant le degré d’autonomie dans la prise

en charge de la fonction logistique par un

tiers prestataire. Le modèle d’affaires le plus

poussée est le 4PL «Fourth Party Logistic».

Depuis son introduction en 1996 par les

consultants d’Accenture, son adoption par

les prestataires a connu une large diffusion

en Europe et aux USA. Il s’agit pour un

prestataire logistique de faire le reengineering

de la chaine logistique pour le compte de

ses clients, de choisir, pour eux et d’une

manière autonome tout en s’engageant

sur les résultats, des solutions adaptées à

chaque fonction de la chaine logistique de les

intégrer et de piloter l’ensemble de la chaîne

de valeur maximisant ainsi le Supply chain

surplus (*). En effet, il s’agit d’une intégration

horizontale permettant au prestataire

d’étendre son réseau en acquérant ou

développant des activités complémentaires

dans la création de valeur ajoutée. Grand

ou petit, régional ou international, chaque

prestataire élargit peu à peu son offre et la

rende plus complète. Cependant, le 4PL

serait-il ainsi l’unique issue pour l’avenir

des prestataires de services logistiques et

plus précisément dans les pays émergents

? La réponse bien sur est non. En effet,

l’hétérogénéité des profils des prestataires

présents dans les pays émergents illustre le

fait que le modèle d’affaires du 4PL, n’est

’qu’une parmi d’autres vers la croissance,

celle-ci pouvant s’appuyer notamment sur

des métiers fortement distinctifs, sur des

stratégies de niche nationales, régionales ou

une intégration verticale cette fois-ci.

Constat n°1 : Les PSL mondiaux sont de

plus en plus face à des joueurs de qualité

au niveau régional

Une première analyse de la situation

concurrentielle fait ressortir que les

prestataires mondiaux sont de plus en plus

face à des joueurs de qualité au niveau

régional. La connaissance de la réalité du

terrain, la flexibilité, la maîtrise des spécificités

du marché local, l’accès aux systèmes

d’information et aux compétences humaines

ont permis aux locaux de se démarquer et de

trouver des viviers de croissance. Au Brésil,

par exemple, le secteur du T&L a connu une

croissance intense

au cours

des quinze

d e r n i è r e s

a n n é e s ,

accompagnant ainsi la croissance

économique du pays. Cette croissance a

particulièrement profité aux prestataires

locaux qui ont pu se positionner en tant que

leaders nationaux, voire régionaux. Nous

pourrions citer parmi eux : Julio Simoes,

Alliança ou Treelog. De l’autre côté du globe,

au niveau de la Turquie, ce sont les grands

prestataires turcs comme Omsan ou Ekol qui

tirent la demande d’entrepôts de qualité. Au

Moyen Orient, des prestataires comme Agility

ou DP Word ont été des véritables moteurs de

croissance dans la région. Même au niveau

de l’Afrique de l’Ouest, ce sont les leaders

locaux qui ont le vent en poupe (SIMAT au

Côte d’ivoire par exemple). Au Maroc,

nous retrouvons des champions

nationaux comme La voie Express

qui a été le premier à proposer

une solution

Quel modèle d’affaires pour les prestataires de services logistiques dans les pays émergents ?

‘‘les prestataires mondiaux sont de plus en plus face à des joueurs de qualité au

niveau régional’’

Selon l’Office National Des Aéroports (ONDA), les aéroports du Royaume ont enregistré, en février 2014, un volume de trafic commercial de 1 176 203 passagers, soit une hausse de 17,12 % par rapport à la même période de l’année 2013. Dans un communiqué parvenu à Industries du Maroc, l’aéroport Mohammed V a enregistré 533 946 passagers (+11,56%), l’aéroport Marrakech-Menara a enregistré 293 090 passagers (+13,83 %) et l’aéroport d’Agadir a enregistré 109 839 passagers (+10,93%). Le trafic aérien commercial international s’est apprécié 16,45 % à 1 061 338 contre une progression de 23,72 % pour le trafic domestique commercial. Durant le mois de février 2014, il y a eu 10 781 mouvements d’avions, soit une hausse de 14,81% par rapport à la même période de l’année précédente. La part de l’aéroport Mohammed V est de 48,37% de ce trafic, Marrakech Menara reprèsente 20,57 % et Agadir Al Massira 7,87 %. À noter enfin que le trafic Fret a enregistré durant le mois de février 2014 une diminution de 4,94 % à 4 148,18 tonnes.

Le trafic aérien s’envoleONDA

globale intégrée ou la SNTL et l’ONCF qui

accompagnent fortement la mise en place de

la stratégie logistique nationale.

Constat n°2 : une croissance tirée par une

intégration verticale nécessitant un modèle

d’affaires différent

Au-delà de la diffusion du modèle 4PL dans

les pays émergents, certains opérateurs

régionaux ont innové dans leur modèle

économique et se sont diversifiés par une

intégration verticale. De nouveaux métiers

sont apparus comme la gestion déléguée des

actifs logistiques ou encours d’intensification

comme l’aménagement des infrastructures

logistiques. A titre d’exemple, plusieurs

prestataires logistiques ont développé le

métier des Fleet Solutions. On les retrouve

en Afrique du Sud (Super

Group), en Arabie

Saoudite (Al Majdouie),

en Asie de l’est (Yamato)

ou au Maroc (SNTL). Pour

le groupe Al Majdouie, en

créant un «Fleet Services

Center», l’objectif de départ était

de déployer un atelier d’entretien

pour maintenir sa flotte de transport. En

fin de compte, le FSC a évolué vers

une Business unit avec un réseau

d’atelier aujourd’hui à Dammam,

Rhiyadh, Jeddah, et Yanbu. Pour

Super Group, il s’agit d’une filiale

à part entière dénommé

Fleet Africa Solutions et qui génère un CA

presque équivaut si non plus en résultat

que l’activité Supply Chain. De même pour

la SNTL qui a connu ces dernières années

une profonde transformation de son métier

de base du «Commissionnaire de transport»

vers un «gestionnaire de la Supply Chain»

dispose d’un modèle économique innovant

complété par les infrastructures logistiques

et la gestion des actifs logistiques (gestion

de la flotte automobile de l’état, gestion des

gares routières). Il s’agit ici de se soustraire

au risque, en diversifiant verticalement les

activités du prestataire logistique, ce qui

permet de limiter les risques, d’augmenter

la rentabilité et de réaliser des fortes

synergies entre les différentes activités : fleet

solutions avec le transport, les plateformes

logistiques avec l’entreposage, etc. L’analyse

de l’évolution en maturité de la logistique

au sein des pays émergents montre que

les prestataires logisticiens du continent

saisissent de plus en plus les opportunités

offertes par leur marché régional sans parler

de la reconfiguration des flux mondiaux en

leur faveur. Ils seront des acteurs importants,

s’ils réussissent à construire des modèles

d’affaires différents qui leur permettront

d’offrir à leurs clients des solutions bout en

bout et qui doivent être innovantes et agiles,

Robustes et économiques. Ils deviendront à

terme accompagnateurs de la transformation

des villes et organisateurs des mégalopoles

en accélérant le développement économique

de leur continent.

(*) Supply Chain surplus is a common term to represent value addition by supply chain function of an

organisation. It is calculated by the following formula : supply chain surplus = revenue generated from a

Customer – total cost incurred to produce and deliver the product.

Page 33: Industrie du Maroc Magazine N°1

Usage recommandé

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