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Institut de Pharmacie Service de Chimie Analytique Instrumentale & Bioélectrochimie. Professeur J.-M. Kauffmann Développement de méthodes électroanalytiques hybrides pour l’étude de la biotransformation des médicaments. Bertrand Blankert Pharmacien Thèse présentée en vue de l’obtention du grade de Docteur en Sciences Pharmaceutiques. Février 2006

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Page 1: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Institut de Pharmacie

Service de Chimie Analytique Instrumentale & Bioélectrochimie.

Professeur J.-M. Kauffmann

Développement de méthodes électroanalytiques hybrides pour l’étude de la

biotransformation des médicaments.

Bertrand Blankert

Pharmacien

Thèse présentée en vue de l’obtention du grade de Docteur en Sciences Pharmaceutiques.

Février 2006

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Remerciements.

Au terme de ce travail de thèse, fin d'un morceau de vie mais début d'un autre chemin, que l’occasion me soit offerte de remercier vivement Monsieur le Professeur Jean-Michel Kauffmann, Directeur du Laboratoire de Chimie Analytique Instrumentale et Bioélectrochimie. Qu'il reçoive ici ma profonde et sincère reconnaissance pour l'opportunité qu'il m'a un jour offerte… Guide chevronné et averti au travers du dédale qu'est le vaste Monde Scientifique, il m'a fait partager sans ambages l'ensemble de ses vastes connaissances. Doublée de qualités humaines indubitables et d'un enthousiasme sans faille, sa personnalité riche mais parfois méconnue aide à surmonter nombre de situations. Mes remerciements s'adressent de manière similaire au Docteur Jean-Claude Viré, il a guidé mes premiers pas d’assistant et m'a donné mes premières notions de pédagogie. Son aide et son humour sont très souvent arrivés à point nommé. Mes pensées vont aussi vers une personne que je n'ai malheureusement connu que trop peu de temps au sein du Laboratoire, le Docteur Guy Quarin. Je remercie également Monsieur le professeur Uwe Karst (University of Twente) pour les travaux de spectrométrie de masse qu’il nous a permis de réaliser et Monsieur le Professeur Robert Sandulescu (Univertatea de Medicina si Farmacie "Iuliu Hatieganu", Cluj-Napoca) pour sa fructueuse collaboration. Je remercie les membres de mon comité d'accompagnement, Messieurs les Professeurs Jacques Dubois et Pierre Duez, pour l'attention qu'ils ont porté à ce travail et leurs judicieux conseils. Les circonstances au cours de ces dernières années m'ont permis de faire la rencontre de nombreux partenaires avec qui nous avons partagé la grande aventure des travaux pratiques. Peu à peu, des liens humains solides se sont noués, et il nous plaît de les entretenir aujourd'hui: Silvia, Marc, Wissam. La vie quotidienne d’un laboratoire s’accompagne également d'un travail collectif, merci à Trésor, Donghui, Stéphanie, David et Liliane pour votre sympathie et aide.

La vie internationale intense du Laboratoire m'a également procuré l'occasion de côtoyer, de travailler, au contact de scientifiques extérieurs. Je remercie intensément pour leur efficace collaboration teintée d'amitié, Ede Bodoki et Olga Dominguez.

Page 3: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Je saisis l’occasion pour remercier mes collègues du Corps Scientifique pour la confiance qu’ils m’ont accordée au cours de ces années, afin de les représenter au sein des diverses instances de l’Institut de Pharmacie et pour leur sympathie: Gilles, Jamila, Pierre, François, Jérôme, Thami, Stéphanie, etc...

Je tiens à remercier la Société Belge de Sciences Pharmaceutiques, le FNRS, et la Communauté Française de Belgique pour leur soutien financier lors des différents congrès scientifiques internationaux.

De manière plus personnelle, j’aimerais adresser toute ma gratitude et reconnaissance à Fabienne & Denis, Aline & Pierre, Ann-Sophie & Olivier pour leur soutien et confiance accordés. Que de nombreuses personnes reçoivent ici l'expression réciproque de leur amitié : Raymond, Karl, Céline, Fred, JF, Pierre, Benoit, Manu, Olivier, Maxime.

Que mes Parents sachent à cet instant l'enthousiasme de mes remerciements pour leur soutien et indéfectible bienveillance.

Merci enfin à Leila pour sa douce présence, patient soutien, nos échanges et nos évolutions...

Page 4: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

" À la base de l’activité scientifique se trouve une foi profonde dans le progrès. Cet optimisme est celui

de la vie. Il éclate aussi bien dans la fleur épanouie de l’été que dans la feuille de l’automne, toutes les

deux entraînées par l’éternel devenir vers des rivages inconnus. "

Ilya Prigogine, Prix Nobel de Chimie, ULB.

Page 5: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

i

Table des matières.

1 But du travail. ........................................................................... - 1 -

2 Introduction générale............................................................... - 3 -

3 Méthodes expérimentales "in vitro" pour l'étude de la biotransformation de nouvelles molécules à potentialité thérapeutique: état de l'art. .............................................................. - 5 -

3.1 Aspects généraux. ............................................................................... - 5 -

3.2 La famille d’hémoprotéines Cytochrome P450..................................... - 7 -

3.2.1 Origine, propriétés biochimiques et rôle. ..................................................... - 9 -

3.2.2 Cycle catalytique........................................................................................ - 11 -

3.3 Principaux modèles biologiques utilisés "in vitro" pour l’étude de la

métabolisation des xénobiotiques................................................................... - 13 -

3.3.1 Organe isolé perfusé. ................................................................................ - 13 -

3.3.2 Les coupes de foie..................................................................................... - 13 -

3.3.3 Les hépatocytes......................................................................................... - 14 -

3.3.4 Les fractions subcellulaires........................................................................ - 15 -

3.3.5 Les enzymes recombinants. ...................................................................... - 16 -

3.3.6 La peroxydase de raifort. ........................................................................... - 18 -

3.4 Méthodes instrumentales d'identification des métabolites. ................ - 23 -

3.4.1 Couplage de la chromatographie liquide et de la spectrométrie de

masse. .................................................................................................................. - 23 -

3.4.2 Méthodes complémentaires à la CL/SM.................................................... - 24 -

3.4.3 Essais d’inhibition enzymatique................................................................. - 25 -

3.4.4 L'électrophorèse capillaire. ........................................................................ - 25 -

Page 6: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

ii

3.5 Apport des méthodes électrochimiques. ............................................ - 27 -

3.5.1 La voltampérométrie. ................................................................................. - 27 -

3.5.1.1 La voltampérométrie cyclique............................................................... - 28 - 3.5.1.2 La voltampérométrie hydrodynamique. ................................................ - 32 -

3.5.2 Les Biocapteurs. ........................................................................................ - 37 -

3.5.2.1 Introduction........................................................................................... - 37 - 3.5.2.2 La reconnaissance biologique. ............................................................. - 38 - 3.5.2.3 Les transducteurs. ................................................................................ - 40 - 3.5.2.4 Techniques d’immobilisation. ............................................................... - 47 - 3.5.2.5 Performances d'un biocapteur.............................................................. - 59 - 3.5.2.6 Biocapteurs et biotransformation de xénobiotiques: tendances et

perspectives . ...................................................................................................... - 68 -

3.5.3 Couplage de l'électrochimie à la chromatographie liquide et à la

spectrométrie de masse. ....................................................................................... - 75 -

4 Molécules étudiées. ............................................................... - 77 -

4.1 Les phénothiazines. ........................................................................... - 77 -

4.1.1 La prométhazine. ....................................................................................... - 78 -

4.1.2 La promazine. ............................................................................................ - 79 -

4.2 Les dibenzoazépines. ........................................................................ - 81 -

4.2.1 La clozapine............................................................................................... - 81 -

5 Matériel et Méthodes.............................................................. - 84 -

6 Résultats. ................................................................................ - 86 -

6.1 Electrochemical, Chemical and Enzymatic Oxidations of

Phenothiazines. .............................................................................................. - 86 -

6.1.1 Introduction. ............................................................................................... - 87 -

6.2 Prediction of clozapine metabolism by on-line

electrochemistry/liquid chromatography/mass spectrometry. ......................... - 92 -

Page 7: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

iii

6.2.1 Introduction. ............................................................................................... - 93 -

6.3 Horseradish peroxidase electrode for the analysis of clozapine. ....... - 96 -

6.3.1 Introduction. ............................................................................................... - 97 -

6.4 Horseradish peroxidase immobilised carbon paste electrode based

on peroxidation of clozapine for the study of thiols. ........................................ - 99 -

6.4.1 Introduction. ............................................................................................. - 100 -

7 Résumé et Conclusions....................................................... - 103 -

8 Bibliographie. ....................................................................... - 106 -

Page 8: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

iv

Liste des abréviations.

ADME/Tox: absorption, distribution, métabolisation, excrétion et toxicité

ADN: acide désoxyribonucléïque

AIF: Analyse par injection dans un flux

APG: antipsychotiques de première génération

Arg: arginine

BLM: membrane bilipidique

CCM: chromatographie couche mince

CI50: concentration nécessaire pour inhiber 50% de la vitesse initiale

CL: chromatographie liquide

CLZ: Clozapine HCl

Cmax: concentration maximale

CYP450: cytochrome P450

E0:potentiel standard d'oxydoréduction

EC: électrochimie

ECL: électrochimiluminescence

ECZ: électrophorèse capillaire de zone

EPC: électrode à pâte de carbone solide

FET: transistor à effet de champ

GSH: glutathion

His: histidine

HRP: peroxydase de raifort

IR: infrarouge

ISFET: ion selective field effect transistor

IUPAC: International Union of Pure and Applied Chemistry

Ki: constante d'inhibition

Km: constante de Michaelis-Menten

mARN: acide ribonucléique messager

MEKC: électrophorèse capillaire micellaire

MOSFET: metal ion silicon field effect transistor

Page 9: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

v

NADH: nicotinamide adénine dinucléotide

NADPH: nicotinamide adenine dinucléotide phosphate

NIR: proche infrarouge

PEG: polyéthylene glycol

Phe: phénylalanine

PHZ: phénothiazine base

PHZQI: phénothiazine quinoneimine

PHZSO: phénothiazine sulfoxyde

PMN: leucocytes polymorphonucléaires

PMTZSO: prométhazine sulfoxyde

PMZ: promazine HCl

PMZT: prométhazine HCl

RMN: résonance magnétique nucléaire

SAM: monocouche autoassemblée

SM: spectrométrie de masse

SPR: résonance plasmonique de surface

t ½vie: temps de demi-vie

TOF SM : temps de vol spectrométrie de masse

UGT: uridine diphosphoglucuronosyl transférase

UV: ultraviolet

UV-VIS: ultraviolet-visible

VC: voltampérométrie cyclique

VH: voltampérométrie hydrodynamique

Vmax: vitesse maximale du métabolisme

Page 10: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 1 -

1 But du travail. L'industrie pharmaceutique revoit chaque jour à la hausse ses besoins et exigences

en terme de techniques analytiques dédiées à l'analyse à haut débit. L'afflux massif

de nouvelles entités chimiques par les moyens modernes de synthèse et de chimie

combinatoire impose la nécessité de posséder des dispositifs d'analyse performants

qui s'adaptent à cet immense flux. Ces outils seront d'autant plus capitaux et décisifs

qu'ils gèreront la variable temps, paramètre essentiel et vital aujourd'hui, par une

intervention le plus en amont possible de la chaîne de développement.

Plusieurs exemples récents et retentissants de retraits de médicaments du marché

justifient l’importance d’intensifier les efforts de recherche en amont en vue d’une

meilleure sélection de molécules à potentialités pharmacologiques et dénuées

d’effets secondaires majeurs. Actuellement, l’élargissement des moyens

d’investigations et l’innovation en matière de test « in silico » constituent des thèmes

prioritaires destinés à prévoir les effets toxiques des entités chimiques à potentialités

thérapeutiques [1].

Notre travail désire mettre en évidence l'exploitation innovatrice de techniques

analytiques ou électroanalytiques, qui associées ou non, autorisent l'élucidation des

mécanismes d'oxydation de molécules d'intérêt pharmaceutique. Une

compréhension nouvelle ou améliorée en profondeur d'un processus oxydatif, peut

en effet clarifier le mode d'action ou expliquer les raisons d'une éventuelle toxicité

d'un candidat médicament. La stabilité métabolique d'un composé neuf constitue un

point névralgique de son devenir; en cas d'instabilité, l'identification des métabolites

se révèle indispensable. Par la génération électrochimique "on line" des produits

d'oxydation de différentes molécules, suivie de leur caractérisation et identification

par spectrométrie de masse, nous tentons d'apporter une réponse à certains défis

posés. Les biocapteurs seront également exploités, dans le but de mettre au point

des outils d'analyse à des fins ultimes de dosage quantitatifs, ou de détermination de

paramètres de cinétique enzymatique à la fois pour le composé cible initial ou

d'éventuels inhibiteurs.

Les molécules envisagées dans notre travail occupent une place importante au sein

du vaste arsenal des molécules psychotropes. Certaines d’entre elles, de la famille

des phénothiazines, connaissent un regain d’intérêt pour d’autres applications et leur

Page 11: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 2 -

biotransformation est intense et complexe. Ces molécules ne sont pas dénuées de

toxicité (risque d’agranulocytose, etc.) et leur devenir métabolique mérite des

investigations plus poussées. Au sein d’une même famille de phénothiazines, des

molécules analogues ont été étudiées de manière comparative dans le but

d’identifier d’éventuelles influences structurelles sur le comportement oxydatif. Les

molécules psychotropes investiguées sont connues pour donner naissance, par

métabolisation, à des formes instables et très réactives.

Les méthodes électrochimiques et les techniques hybrides, misent en œuvre dans

notre travail, permettent des résolutions en temps compatibles avec l’instabilité de

telles espèces.

La présence de thiols dans le milieu réactionnel a également été envisagée dans le

cadre de notre travail. Ceux-ci sont bien présents au niveau physiologique en tant

que substances endogènes protectrices et leur intervention, dans les processus de

conjugaison et de détoxification d’espèces radicalaires ou oxydantes, est largement

décrite dans la littérature.

Notre travail consiste à démontrer, au moyen de l’étude de systèmes modèles,

l’utilité et la complémentarité des techniques électrochimiques, hybrides ou non,

dans la résolution de mécanismes rédox, relativement complexes, de substances

médicamenteuses susceptibles d’intervenir au niveau physiologique.

Page 12: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 3 -

2 Introduction générale.

Chaque jour confrontée aux impératifs requis de sécurité des médicaments à usage

humain, l’industrie pharmaceutique tente d’optimiser ce paramètre par une sélection

améliorée et précoce des nouvelles entités chimiques synthétisées.

Le succès d’une nouvelle molécule amenée sur le marché dépend essentiellement

de ses propriétés d’absorption, de distribution, de métabolisation, d'excrétion et de

toxicité (ADME/Tox). La recherche moderne de nouveaux médicaments donne

aujourd’hui une importance plus grande aux études de métabolisation. Cette

discipline en pleine expansion était cantonnée dans le passé aux seuls laboratoires

universitaires. L’acceptation de la valeur ajoutée de l’approche in vitro de l’étude du

métabolisme de xénobiotiques au regard de l'approche in vivo est somme toute

assez récente. La définition des profils métaboliques et pharmacocinétiques se

réalise aujourd’hui de manière précoce en recherche et développement et non plus

lors des dernières étapes du développement (figure 1.1).

Figure 1.1 Etapes et coût du développement d'un nouveau médicament [2].

Page 13: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 4 -

La grande disponibilité actuelle des technologies in vitro conjuguée à leur simplicité

de mise en œuvre ont définitivement permis leur usage intensif au niveau de

l’industrie pharmaceutique. De manière non exhaustive, elles sont également

d’usage quotidien au sein de compagnies de taille plus restreinte ou dans les

laboratoires académiques. Par ce fait, elles constituent un catalyseur non

négligeable de collaborations fructueuses entre ces différents acteurs [3]. Chacun

d’entre eux aura à jouer un rôle face aux défis engendrés par la foule de nouvelles

molécules issues des différentes voies de recherche contemporaines: chimie

combinatoire, criblage à haut débit, génomique et protéomique. La pléthore de

candidats générés via ces technologies modernes n’a malheureusement pas jusqu’à

présent abouti à l’augmentation considérable du nombre de molécules approuvées et

d’usage thérapeutique. Généralement, la responsabilité en incombe à une toxicité

intrinsèque ou liée aux métabolites. Très récemment encore, les études de toxicité à

un stade précoce du processus de recherche étaient exclues vu la profusion de

molécules, forçant les chercheurs à établir la suite de leur stratégie de

développement sur des données toxicologiques limitées. Par conséquent, une

augmentation importante du nombre de techniques in vitro pour l’étude toxicologique

des nouveaux composés et de leurs métabolites, et mimant de manière ad hoc le

métabolisme humain s’avère primordiale. Celles-ci devront être aptes à soutenir le

rythme dense du criblage à haut débit [4]. Cet antagonisme entre flux important de

candidats thérapeutiques et capacité à fournir des données de qualité à une cadence

soutenue représente souvent le point faible de la chaîne de développement et met

en exergue le besoin crucial de nouvelles méthodes innovantes pour des études

ADME/Tox. Ces essais prédictifs devront se baser essentiellement sur la structure

moléculaire et intégrer la complexité biochimique que subit un xénobiotique [5].

Proposer de nouveaux médicaments, meilleurs et plus sûrs, tel reste l’objectif

principal des compagnies pharmaceutiques, et ce dans un laps de temps le plus

court possible. Une élimination le plus en amont possible du processus de

développement des candidats inadéquats permettra d’épargner temps et argent,

mais aussi animaux de laboratoire [6].

Page 14: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 5 -

3 Méthodes expérimentales "in vitro" pour l'étude de la biotransformation de nouvelles molécules à potentialité

thérapeutique: état de l'art.

3.1 Aspects généraux.

L’étape préclinique, responsable du rejet de 40% des candidats potentiels, demeure

un facteur non négligeable au sein de la chaîne de développement. Cette étape

coûteuse et de longue haleine explique les nombreux efforts consacrés à mettre au

point des tests prédictifs de criblage précoce sûrs, qui limiteront la probabilité

d’insuccès et de rejet d’une molécule candidat médicament [7]. De manière générale,

les méthodes in vitro d’usage courant apportent leur aide pour: (i) définir la stabilité

métabolique, (ii) la génération de métabolites à large échelle, (iii) la génération de

métabolites utilisés en développement bioanalytique, (iv) la comparaison de profils

métaboliques et (v) l'identification de différentes espèces métaboliques. D'un soutien

précieux pour le choix rationnel des espèces animales qui servent de modèles lors

des études toxicologiques, elles fournissent des informations au niveau des essais

cliniques et plus particulièrement pour la prédiction de la variabilité

pharmacocinétique inter-patient et des interactions médicamenteuses. Une

interprétation correcte permet l’économie de tests ou l’anticipation de certaines

interactions médicament-médicament. Une grande diversité de systèmes

enzymatiques sont disponibles sur le marché, et rendent d’autant plus prépondérant

le choix du modèle adéquat. Il s’effectue au cas par cas et seul le système in vitro

idoine, permet d’élucider correctement le métabolisme étudié. Préférence sera

accordée à du matériel d’origine humaine. La prudence est également de mise lors

de l'emploi de test in vivo sur animal ; les informations récoltées divergent

occasionnellement de celles obtenues chez l’humain.

D’usage quasi généralisé au niveau de l’industrie pharmaceutique, ces test in vitro

permettent d’embrasser le double but d’identifier les enzymes impliqués dans le

métabolisme oxydatif d’une nouvelle molécule mais aussi d’établir sa capacité à

induire ou activer le métabolisme d’un autre composé ingéré en prise concomitante.

Indéniablement, l’utilisation de ces tests prévisionnels fournit une aide judicieuse lors

Page 15: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 6 -

de la prise de décision de mise sur le marché d’un nouveau médicament, afin

d’atteindre des objectifs de sécurité plus grands, et ce pour une population humaine

implicitement hétérogène. De nombreuses agences nationales pour la sécurité

médicamenteuse encouragent cette pratique en routine, et intègrent ces essais dans

des recommandations soumises à de fréquentes mises à jour compte tenu de

l'évolution rapide de ces techniques. Le succès de cette nouvelle facette de l’in vitro,

repose sur l’extrapolation de qualité qui peut être définie entre les prédictions in vitro

et les paramètres pharmacocinétiques in vivo connus [3]. En dépit de ces points

positifs, une totale substitution de l'expérimentation animale par ces essais in vitro

semble irréaliste par leur déficit de validation [6, 8]. Force est de reconnaître que

malgré leur mimétisme, les systèmes in vitro demeurent un modèle simplifié en

comparaison de l’environnement in vivo, milieu complexe dans lequel intervient la

biotransformation. La réalisation des études in vivo et in vitro simultanément mettent

en exergue les dissemblances entre les deux situations et jettent les bases de

modèles expérimentaux et théoriques [9]. L’élaboration de modèles mathématiques

ouvre une voie prometteuse afin de définir la nature de l’inhibition et d’estimer des

paramètres cinétiques tels Ki et CI50.

L’éclosion des essais in vitro est à mettre en parallèle avec l’évolution et l’implication

nouvelle de techniques analytiques au sein même de ces tests : plaques multipuits,

extraction en phase solide, spectrométrie de masse,… Leur apport n’élimine

cependant pas certaines contraintes inhérentes à ces technologies qui limitent

parfois leur impact positif : rejets radioactifs, faibles caractéristiques spectrales,

toxicité des solvants, lenteur d’analyse…

De nombreuses voies d’exploration méritent encore d'être creusées, afin d’améliorer,

de parfaire ces modèles in vitro et de rendre leur exactitude plus acérée, comme par

exemple la mise au point d'un essai de prédétermination de la concentration

nécessaire à l'évaluation du potentiel inhibiteur d’une molécule. De nouvelles

avancées relatives aux performances des techniques de détection analytiques et une

implication plus profonde de l’automation apporteront à nouveau un gain en efficacité

de ces outils in vitro. Dans un même ordre d’esprit, l’emploi intensif de l’informatique

et la création de bases de données rendront possible la gestion efficace de

l’ensemble des résultats générés, dans le but de synthétiser et de fournir des

conclusions hautement utiles et directement exploitables [3].

Page 16: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 7 -

3.2 La famille d’hémoprotéines Cytochrome P450.

Machinerie complexe, le métabolisme cellulaire mammifère assure la production

d’énergie indispensable à la vie et garantit la fidélité de la réplication du patrimoine

génétique des individus [10]. Tout xénobiotique introduit dans le corps humain subit

une biotransformation déterminante pour son profil thérapeutique ou toxicologique.

Responsable de la détoxification, de l'élimination ou même de la bioactivation, la

fonction métabolique, passage clef, se divise traditionnellement en trois phases :

Phase I ou biotransformation, elle comporte deux tâches : (i) augmenter l’hydrophilie

via des réactions d’oxydation, de réduction et d’hydrolyse, (ii) accroître l’excrétion par

incorporation d’un groupement fonctionnel polaire dans la structure moléculaire ;

Phase II ou conjugaison, nouvelle amplification de la polarité par modification d’une

fonction. La Phase III implique un dernier aspect essentiel: les mécanismes de

transport intercellulaires [8, 9, 11]. Le tableau 1.1 illustre différents types de réaction

et d'enzymes présents au sein de la cascade métabolique du médicament. La

stabilité métabolique représente l’un des paramètres les plus déterminants dans

l’établissement de la biodisponibilité orale et de l’élimination systémique d’un

composé thérapeutique. Après ingestion orale, celui-ci traverse en tout ou en partie,

l’épithélium intestinal, atteint le système sanguin et aboutit au foie via la veine porte.

Confronté en premier lieu aux enzymes métaboliques de la lumière gastrointestinale,

il subit un métabolisme intestinal ou hépatique avant de rejoindre la circulation

systémique, ce processus est nommé effet de premier passage. La totalité des

processus de métabolisation endurés par le composé déterminera sa concentration

systémique finale ainsi que le temps de résidence au sein de l’organisme (t ½vie). Le

métabolisme oxydatif est la biotransformation la plus répandue au niveau

métabolisme médicamenteux ; il est régulé en ordre principal par la superfamille

d’une hémoprotéine nommée cytochrome P450 [9].

Page 17: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 8 -

Phase I: enzymes

Oxydation Monooxygénase CYP450 Xanthine oxydase

Peroxydase Amine oxydase

Monoamine oxydase Dioxygénase

Réduction Monooxygénase CYP450 Cétoréductase

Glutathion peroxydase

Hydratation Epoxyde hydrolase

Hydrolyse d'ester Carboxyle estérase Amidase

Déshydrogénation Alcool déshydrogénase Aldéhyde déshydrogénase

Superoxydation Dismutase

Phase II: enzymes

Conjugaison Glucuronosyltransférase Sulfotransférase

Glutathion S-transférase Glucosyltransférase

Thioltransférase Synthèse des amides

MéthylationO-méthyltransférase N-méthyltransférase

Synthèse des amides

AcétylationN-acétyltransférase

Acyltransférase

Thiosulfatation Sulfure transférase

Tableau 1.1 Exemples de type de réactions et d'enzymes de phases I et II impliqués

dans le métabolisme des médicaments [12].

Page 18: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 9 -

3.2.1 Origine, propriétés biochimiques et rôle.

Pierre angulaire de l’un de nos principaux systèmes reconnus de protection, le

cytochrome P450 (CYP450), au rôle dominant en phase I, est une hémoprotéine

unique. Elle forme une superfamille de plus de 40 membres chez l’humain, chacun

d’entre eux est une hémoprotéine réactive à l’oxygène (Figure 1.2).

Figure 1.2 Division structurée des familles du CYP450 humain [10].

Leur rôle, capital et fondamental, régit : (i) le métabolisme des xénobiotiques

organiques lipophiles (médicaments, polluants environnementaux, autres), (ii) la

biosynthèse des hormones stéroïdiennes, (iii) l'oxydation des acides gras insaturés

en messagers intracellulaires, (iv) le métabolisme stéréo et régio spécifique des

vitamines liposolubles, etc.

Constitué de 500 acides aminés, le CYP450 comprend un groupement prosthétique

fer-protoporphyrine IX. L’originalité de cette hémoprotéine réside en la présence en

son centre actif, d’un résidu cystéine, proche de l’extrémité carboxylique de la

protéine. Par corollaire, le groupement thiol dès lors présent, agit tel un ligand axial

vis-à-vis de l’hème. Le thiol modifie la densité électronique du noyau porphyrine et de

ce fait crée un centre électronique propice à l’activation de l’oxygène moléculaire. Ce

rôle de ligand est repris chez les autres hémoprotéines mammifères par un azote de

la fonction imidazole d’une histidine. Largement étudié, le CYP450 est impliqué dans

une diversité remarquable de réactions (± 40) et métabolise plus de 1000 substances

Page 19: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 10 -

chimiques. L’extrémité amine de la protéine, riche en acides aminés hydrophobes,

est soupçonnée de former un site de liaison de la protéine aux membranes. Bien que

distribué dans la plupart des organes (reins, poumons, intestin,…) des

concentrations élevées de CYP450 sont constatées dans des tissus tels le foie et

l’intestin. Localisé majoritairement dans le réticulum endoplasmique lisse du foie ou

de tissus extrahépatiques, et confronté à la variabilité infinie des composés lipophiles

auxquels l’organisme humain est exposé, le CYP450 se montre incapable de

présenter un système enzymatique comportant un site spécifique, pour chacun

d’eux. Le système CYP450 déjoue la difficulté par une offre large de spécificités et

de régio-sélectivités aux substrats : la multiplicité des isoformes (ou isoenzymes)

garantit cette adaptabilité d’activité. Une relation certaine existe entre le tissu et

l’isoforme présent. Disséminés au niveau hépatique et extra hépatique, ils

interagissent vis-à-vis de nombreux composés, même un seul de ceux-ci peut subir

l’effet de plusieurs isoformes (Figure 1.3).

Figure 1.3 Distribution tissulaire et subcellulaire de quelques isoformes du CYP450

humain et exemples types de réactions catalysées [10].

Responsables au niveau du foie du métabolisme oxydatif majeur catalysé par le

système CYP450, les isoformes présentent un polymorphisme génétique important

et sont la cause d’une grande variabilité des concentrations plasmatiques pour une

même substance thérapeutique entre deux populations ou plus de patients. Un agent

chimique pourra lui-même induire l’activité d’un type d’isoforme qui lui est attaché. Au

vu de ces caractéristiques, évaluer et prédire le comportement métabolique d’un

Page 20: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 11 -

candidat médicament à l’égard de l’entité CYP450 revêt d’autant plus de pertinence

[9, 10].

3.2.2 Cycle catalytique.

De manière générale, le CYP450 est membre d’une classe d’enzymes nommées

oxygénases, spécifiquement des monooxygénases ou oxydases multifonctionnelles.

Un atome d’oxygène en provenance du dioxygène s'incorpore au substrat, suivi de la

réduction du second atome d’oxygène par deux électrons pour donner de l’eau.

L’équation bilan (Eq. 1) décrit cette conversion oxydative d’un composé chimique.

Les deux électrons indispensables sont fournis via une flavoprotéine par la

nicotinamide adénine dinucléotide phosphate (NADPH) (Eq. 2).

Substrat + O2 + 2e- + 2H+ Substrat (O) + H2O (Eq. 1)

NADPH + O2 + AH2 + H+ NADP+ + AHOH + H2O (Eq. 2)

Comme décrit préalablement, la diversité des isoformes engendre une vaste palette

d’oxydations catalysées. Les plus courantes sont des hydroxylations, époxydations,

oxydations/déalkylations d’hétéroatome, déhalogénations et oxydations alcooliques.

La structure fondamentale commune (Figure 1.4), la fer-protoporphyrine IX liée à une

cystéine (5ième ligand) permet un sixième site de coordination, lieu de liaison et

d’activation de l’oxygène moléculaire.

Figure 1.4 La protopophyrine IX garnie d’une cystéine en temps que cinquième

ligand [13].

CYP450

Page 21: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 12 -

Le cycle catalytique du CYP450 est illustré par la Figure 1.5. Au premier stade,

l’enzyme s'établit dans une conformation six coordinats à l’état ferrique 1, le sixième

ligand est l’eau. Au stade 2 le substrat (R-H) initie le cycle catalytique par son entrée

au sein du site actif, déplacement de la molécule d’eau et obtention d’un état ferrique

à cinq coordinats. La réduction du fer (III) porte le centre actif à l’état ferreux 3. La

réaction entre 3 et le dioxygène donne naissance à un complexe oxyferreux 4a, b. Le

second transfert d’un électron entraîne la formation d’un complexe négativement

chargé : le complexe fer (III)-peroxyde 5. Cette étape est considérée comme

limitante pour la totalité des catalyses du CYP450. La continuité de celle-ci produit

par protonation un complexe hydroperoxyde 6.

Figure 1.5 Cycle catalytique du CYP450 [13].

Page 22: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 13 -

Une seconde protonation et la perte d’une molécule d’eau par clivage de la liaison O-

O génèrent une espèce oxygénée électrophile 7 (hautement oxydante probablement

responsable de l’activité oxydante du système CYP450) et libération du produit

oxydé et de la forme oxydée du cytochrome 1. Enjeu de nombreux débats actuels,

ce radical oxo-ferryle 7 stabilisé par un électron fourni par le noyau porphyrine, serait

l'intermédiaire actif des multiples mécanismes oxydatifs du CYP450 [13]. Deux

étapes clefs de ce cycle exigent l’apport de deux électrons (un à un), le premier crée

le lien avec l'oxygène, le second clive la molécule de dioxygène. Le transfert

d'électrons intervient via des minichaînes transporteuses d’électrons appelées

réductases. Différenciées en fonction de leur origine cellulaire, elles permettent

l’entrée aux électrons au travers du NADPH (le plus couramment) par action

concertée de leurs flavines constitutives [12, 14].

3.3 Principaux modèles biologiques utilisés "in vitro" pour l’étude

de la métabolisation des xénobiotiques.

3.3.1 Organe isolé perfusé. [8]

Représentation idéale de la situation in vivo, l'organe isolé perfusé n'est jamais mis

en œuvre. Extrêmement ardue à mettre en place, cette méthode tombe en

désuétude, par une intégrité fonctionnelle courte (3h) et une reproductibilité faible.

3.3.2 Les coupes de foie. [3, 8]

Cette technique dont les prémices datent du début du 20ième siècle, connut voici une

quinzaine d’années un vif regain d’intérêt. Les progrès technologiques rendirent

possible la production de coupes plus précises, plus fines, plus consistantes et ce

avec un trauma cellulaire minimal. L’apparition conjuguée de nouveaux incubateurs

de tissus et de meilleurs milieux nourriciers, provoqua son intégration dans l’arsenal

des méthodes d’étude du métabolisme médicamenteux. Le monde pharmaceutique

dans son entièreté (universités et industries) publièrent sur ce sujet. D’aucuns

constatèrent des différences en terme de prise en charge et d'élimination du substrat

entre les coupes de foie et les hépatocytes. La prise en charge ou le métabolisme

Page 23: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 14 -

était généralement moindre dans le cas des coupes de foie. Cette constatation

provoqua une diminution de l’intérêt pour l’usage de ce modèle à titre prédictif en

pharmacocinétique. Dès le départ liées à la qualité du foie d'origine, les coupes de

foie conservent leur activité enzymatique de phase I et II durant 48h, stockées à 4°C.

L'affaiblissement de la diffusion des nutriments et de l'oxygène dans le tissu

provoque vraisemblablement la diminution de l'activité du CYP450. Quoi qu’il en soit,

les coupes de foie demeurent un outil précieux largement usité pour des études de

métabolisme de courte durée en vue de l’identification des différents métabolites. La

maîtrise concevable des difficultés rencontrées quant aux cultures, stockage et

maintien de l’activité enzymatique à plus long terme, offre à cette technique un

nouvel essor potentiel par le biais de nouvelles applications actuellement sous

évaluation.

3.3.3 Les hépatocytes. [3, 5, 8]

L'utilisation d’hépatocytes (primaires ou de culture) doit sa popularité à leur forte

ressemblance avec le foie in vivo et à l'élaboration de méthodes de culture cellulaire

à haut rendement. Héritiers des coupes de foie, ils possèdent d’identiques

caractéristiques en termes de viabilité. L'amélioration de leur conservation par

cryogénisation est sujette à de nombreux travaux et les rend aujourd'hui

commercialement disponibles sans perte d'activité enzymatique de phase I et II.

Après décongélation des hépatocytes, les fonctions enzymatiques spécifiquement

hépatiques déclinent, l'importance de cet appauvrissement se présente différemment

selon l'isoforme envisagé. En vue de contrecarrer cet abaissement, de nombreuses

techniques de culture ont été explorées. Par exemple, le maintien en une culture

monocouche allonge le temps de vie des hépatocytes à quatre semaines. Le tissu

hépatique renferme outre les hépatocytes (80%), des autres cellules (cellules de

Kupffer) indispensables au fonctionnement correct des hépatocytes. Leur absence

lors de la mise en culture d'hépatocytes seuls provoque une carence en cofacteurs

nécessaires et constitue un désavantage majeur de cette méthode. Soumis, à l'instar

des coupes de foie, à la qualité du donneur et aux variations interindividuelles, un

mélange d'hépatocytes d'origines multiples reproduit une situation médiane.

Parallèlement aux études de métabolisme et des interactions médicament-

médicament, de nombreuses publications les citent dans l’étude de l’induction

enzymatique hépatique humaine au niveau protéique, mARN et activité enzymatique.

Page 24: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 15 -

Système in vitro Exemple de molécules étudiées

Coupes de foie Oméprazole [8] Chlorzoxazone Dextrométhorphane [15]

Fractions subcellulaires: microsomes Métronidazole Tamoxifène [8] Naproxène [16]

Fractions subcellulaires: cytosol Propofol [8] N-[(2'-diméthylamino)éthyl]acridine-4-

carboxamide [17]

Fractions subcellulaires: S9 Rifalazil [8] Acétaminophène [18]

Hépatocytes Ranitidine Ketotifène [8]

Enzymes recombinants Moclobémide [19] Erythromycine [20]

Tableau 1.2 Exemples d'études de métabolisation de molécules menées selon les différents systèmes in vitro.

3.3.4 Les fractions subcellulaires. [3, 5, 8]

La notion de fractions cellulaires englobe les microsomes, d’autres organelles

cellulaires et homogénat de foie. Les homogénats de foie contiennent l’ensemble des

enzymes de phase I et de phase II. Le perfectionnement des techniques de

centrifugation autorise la séparation des fractions subcellulaires par centrifugation

différentielle.

Les microsomes, vésicules du réticulum endoplasmique hépatique, fournissent une

idée réaliste de la métabolisation par le CYP450. Disponibles pour l'étude

d'isoformes spécifiques en présence d'inhibiteurs spécifiques, ils persistent à être

d’usage le plus largement répandu dans les études de métabolisme in vitro. La

dépendance aux variations interindividuelles permet soit des travaux impliquant une

activité enzymatique représentative obtenue par l'emploi simultané de microsomes

de sources variées, soit l'étude de l'influence de ces variations sur la

biotransformation. Leurs principaux avantages sont : (i) facilité de préparation et

d’usage, (ii) reproductibilité aisée de leur nature même, (iii) concentration

enzymatique et turnover élevés, (iv) stockage et maintenance à long terme sans

difficultés et (v) optimisation simple des conditions d’incubation. Une certaine labilité

et la nécessité de l’addition de cofacteurs afin d’obtenir un activité optimale se

Page 25: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 16 -

placent dans la colonne des désavantages. Principale conséquence, cet

enrichissement de la fraction microsomiale et la non compétition par absence

d'autres enzymes, ne rend réalisable aucune détermination quantitative.

La fraction cytosolique contient les enzymes solubles de phase II et ne comprend

que trois enzymes. Chacune des trois s'exprime séparément en fonction de l'identité

du cofacteur exogène ajouté, par ailleurs indispensable.

La fraction S9, réunion des fractions microsomiale et cytosolique, s'utilise de façon

principale pour la détection de la mutagénécité. L'addition de cofacteurs s'avère

parfois nécessaire.

3.3.5 Les enzymes recombinants.

Le choix du point de vue le plus réductionniste et l'isolement de l'unité la plus petite

possible ouvre une piste pour la compréhension d'un système complexe tel le

métabolisme. Les progrès de la biologie moléculaire permettent aujourd’hui de

mettre à disposition du monde scientifique la majorité des isoformes humains. La

connaissance sans cesse plus approfondie du cytochrome P450 humain (cfr 2.2)

combinée à une grande spécificité obtenue par les enzymes recombinants en font un

outil de choix lors des criblages à haut débit, ou lors des études de métabolisme.

Cette fonction s'exprime au travers d'applications telles: identifier les interactions

substrat/enzyme au niveau du site de liaison (i), déceler l’isoforme responsable du

métabolisme pour un composé (ii), synthétiser une quantité accrue de métabolite (iii),

caractériser une étape d’un mécanisme métabolique complexe (iv) [5, 9].

D’autres enzymes de phase II tel l’uridine diphosphoglucuronosyl transferase (UGT)

sont disponibles et ne peuvent faire l'objet d'aucune omission (et ce pour chacun des

systèmes in vitro discutés). L'élucidation d'une voie de biotransformation n'est menée

à bien qu'au travers de la considération d'une entité globale.

Les modèles in vitro ne substituent en aucun cas le criblage in vivo, ils constituent

des tests prédictifs et d'orientation très utiles au chercheur, et contribuent

positivement à une meilleure compréhension de la biotransformation des

médicaments. Par une sélection plus probante des candidats les plus prometteurs,

ils maximisent l'efficacité des tests in vivo [3, 8]. Le tableau 1.3 récapitule les

avantages et désavantages des différents modèles in vitro couramment utilisés.

Page 26: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 17 -

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2].

Page 27: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 18 -

3.3.6 La peroxydase de raifort (HRP).

Le système HRP/H2O2 est très souvent utilisé comme modèle enzymatique du

CYP450 et peroxydases humaines. Une place particulière de notre travail est

dévolue à la mise en œuvre de cette enzyme [21-25]. Les peroxydases, mises en

évidence au 19ième siècle, s'extraient avec facilité de cellules végétales ou de certains

organes ou tissus animaux. Divisées en trois superfamilles, elles comprennent: (i) les

peroxydases végétales, (ii) les peroxydases animales et (iii) les catalases, réparties

elle-même en classes. La peroxydase de raifort (donneur d'hydrogène, peroxyde

oxydoréductase, E.C.1.11.1.7), membre de la classe III ou peroxydases végétales

secrétées, s'obtient à l'origine par extraction des racines de la plante de Raifort

(Armoracia rusticana, Cruciferae), herbe vivace cultivée dans les régions tempérées

du globe. Cet enzyme hèminique, capable d'oxyder une large gamme de composés

organiques ou inorganiques par le truchement du peroxyde d'hydrogène, comporte

de nombreux isoenzymes qui tous, catalysent une même réaction biochimique mais

se distinguent par leurs particularités physiques, chimiques ou cinétiques. D'un poids

moléculaire total d'approximativement 44 kD, l'HRP se compose d'une chaîne

polypeptidique de 308 acides aminés, d'un hème ferriprotoporphyrine IX1 (Figure

1.6), de deux centres métalliques à ion calcium et de structures carbohydratées.

1 Porphyrine: entité de nature non polypeptidique, ligand organique cyclique constitué de quatre

noyaux pyrrole substitués reliés entre eux et entourant un atome de fer, l'entièreté constitue l'hème.

Le fer complexé à quatre azotes peut se coordonner avec deux autres groupes, à placer au-dessus et

en dessous du plan du cycle porphyrine. Le système forme un anneau aromatique de dix-huit

électrons π délocalisés [26]. Dans le cas de L'HRP, les substituants des pyrroles sont quatre méthyl,

deux vinyls et deux propionates [27].

Page 28: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 19 -

Figure 1.6 Structure de ferriprotoporphyrine IX de l'HRP [27].

Les deux atomes de calcium, un distal et un proximal, remplissent un rôle essentiel

pour la garantie de l'intégrité structurelle et fonctionnelle de la poche héminique.

Habituellement, le fer admet six ligands, incorporé dans une structure enzymatique, il

forme un complexe à cinq ligands. Les positions 1 à 4 occupées par les quatre

azotes des cycles pyrrole établissent un plan. En position 5, située sur l'extrémité

proximale de l'hème, se lie le noyau imidazole d'un résidu histidine (His 170). La

sixième position, vacante chez l'enzyme natif se localise sur l'extrémité distale. La

structure cristalline de l'HRP C (isoenzyme le plus abondant), est illustrée au niveau

de la Figure 1.7.

La poche héminique distale, à l'identique des autres peroxydases, lie de manière

covalente l'hème à l' His 170. Formée par les acides aminés Arg 38, Phe 41 et His

42, elle accueille le peroxyde d'hydrogène, et assure le rôle de donneur/accepteur de

protons. Un vaste réseau de ponts hydrogène maintient le positionnement correct

des résidus clefs.

Page 29: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 20 -

Figure 1.7 Représentation en trois dimensions de la structure cristalline de l'HRP C

(306 acides aminés), les α-hélices ( ), les feuillets β ( ), l'hème ( ) et les ions

calcium ( ) [28].

Catalyseur de l'oxydation de nombreux donneurs d'électrons (phénols, amines

aromatiques,…), l'HRP procède par un cycle de trois étapes (Figure 1.8). Durant la

première, l'enzyme s'oxyde sous l'action de H2O2 en un intermédiaire composé I. Le

clivage de la molécule de peroxyde d'hydrogène entraîne le libération concomitante

d'une molécule d'eau et l'incorporation d'un atome d'oxygène dans le composé I

(contient un groupe oxoferryl (FeIV O), étage d'oxydation +4 et une porphyrine

radical cation π). Le composé I, de haute réactivité vis-à-vis des substrats réducteurs,

implique à ce moment un monotransfert d'électron entre une molécule de substrat et

le radical cation π via la formation d'un second intermédiaire nommé composé II

(contient également un groupe oxyferryl FeIV O). Une seconde molécule de

substrat le réduit en enzyme natif (FeIII) et relâche une seconde molécule d'eau. La

nature non conventionnelle du double lien entre le fer et l'oxygène, demeure à

investiguer. De nombreuses observations expérimentales indiquent une similitude au

lien hème-O2 de l'oxy-hémoglobine.

Page 30: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 21 -

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Composé I 1 e-

Composé IIComposé II

Page 31: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 22 -

Figure 1.8 Schéma du cycle catalytique de l'HRP: oxydation (deux électrons inclus)

en une étape de l'HRP natif par H2O2 en composé I et réduction en deux phases (un

électron chacune) en présence de phénol, B représente un groupe protéique de

médiation du transfert du proton phénolique à l' Hist 42 [27, 29, 30].

Un regard plus focalisé sur le site de liaison du substrat nous apprend que les

substrats aromatiques, se fixent non pas à l'oxygène ferryl des composés I ou II mais

à la face exposée de l'hème (comprise entre les carbones C18 méthylé et C20). Le

centre oxo-ferryl caché par l'environnement local peptidique, constitue un bel

exemple d'architecture fermée de l'hème. L'organisation de haute adaptabilité des

différents acides aminés constitutifs de cette région accommode promptement en

vue de l'acceptation d'un substrat. Doté de cette particularité, l'HRP se différencie

d'autres enzymes hèminiques (ex: CYP450) pour lesquelles des modifications du fer

hèminique ou des azotes porphyriques se produisent. Par conséquent, l'efficacité de

catalyse des réactions de transfert d'oxygène diminue [27, 29, 30]. Proches par une

quantité de similarités, les enzymes hèminiques se distinguent cependant par de

petites différences au voisinage du site actif, sources de dissimilitudes marquées de

la réactivité et de la fonction catalytique. Dans chacun des cas, l'intermédiaire actif

est le composé I. Ce véritable caméléon biochimique, modifie ses réponses

chimiques en fonction de l'environnement électronique, par le biais d'une variété de

groupements, de l'accessibilité du substrat, de son type de liaison… [31]

A l'instar de tous les enzymes, la structure secondaire et tertiaire2, gardiens de la

spécificité et de l'activité de l'HRP peuvent être altérées par des températures et des

conditions de pH trop drastiques. Une température supérieure à 45°C entame une

partielle déformation de la structure tertiaire. Un pH inférieur à 4,5 ou supérieur à 6,0

affecte la stabilité de la structure secondaire. Ces deux paramètres induisent une

dénaturation et la perte des propriétés intrinsèques de l'enzyme; les facteurs du

2 La structure primaire d'une protéine définit la séquence des acides aminés de la chaîne. Les motifs

de pliures sous-tendent la structure secondaire, sous forme d'arrangement en feuillets plissés

(configuration β) ou en hélice α. Le plissement, l'enroulement, et autres processus d'agrégation

aboutissent à la structure tertiaire. La structure quaternaire concerne l'imbriquement de deux protéines

en un assemblage plus volumineux [26].

Page 32: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 23 -

milieu de travail les conditionnent aussi: force ionique, nature et force du tampon,

contamination bactérienne, ions métalliques, agents de conservation,… [30, 32]

Sujet d'intensifs et nombreux travaux et/ou applications, la peroxydase de raifort, de

la synthèse organique au secteur biomédical, trouve de vastes domaines d'usage.

Spécificité de réaction, flexibilité opérationnelle, sensibilité de détection, accès aisé à

un coût abordable font de lui, l'enzyme à succès des systèmes analytiques. Son

habilité catalytique épouse les profils de nombre modes de détection:

spectrophotométrie, fluorescence, chemiluminescence, bioréacteurs… Le fondement

même de la réaction (oxydation/réduction) ouvre les portes des procédures

analytiques électrochimiques et plus précisément des biocapteurs [27].

3.4 Méthodes instrumentales d'identification des métabolites.

3.4.1 Couplage de la chromatographie liquide et de la spectrométrie de masse. [9]

La difficulté majeure réside dans la capacité à identifier diverses espèces chimiques

de natures sensiblement différentes, et ce à l’aide d'une méthode générique.

Consécutive aux étapes de purification, la chromatographie liquide (CL) figure au

nombre des techniques les plus abondamment répandues. Le mode de détection

initialement connecté était l’UV. La complexité des chromatogrammes obtenus

couplée à une relativement faible résolution rendait son utilisation ardue.

L’avènement de la spectrométrie de masse (SM) couplée à la CL réussit à résoudre

ce problème et à fournir des résultats basés sur la masse moléculaire du composé

attendu. Lors de tests ultérieurs, suite au passage fructueux des étapes préliminaires

d’un composé candidat, elle autorise des évaluations cinétiques et quantitatives des

métabolites parents. De nombreuses équipes s’emploient désormais à optimiser le

rendement de ces assemblages complexes qui consistent en une série d'étapes

successives : incubation enzymatique, injection, séparation, détection, traitement des

données, émission du rapport. La mise en œuvre d’échantillonneurs automatiques, la

robotisation des procédés d’incubation, et la mise en place de logiciels ultra

performants sont des outils d'investigation de plus en plus couramment utilisés dans

Page 33: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 24 -

le secteur pharmaceutique. Des alternatives aux phases d'incubation/séparation sont

envisagées, comme par exemple le passage de l'échantillon au travers d'une

chambre d’ultrafiltration garnie de microsomes hépatiques et injection en SM. Bien

que performante, cette solution reste encore peu adoptée. Les concepteurs de

détecteurs SM apportent pas à pas leur contribution à l’essor de l’implication de la

SM dans les tests in vitro de criblage précoce : la TOF SM fournit en routine et de

manière rapide un spectre complet avec plus de sensibilité, de plus les métabolites

et les molécules parentes sont détectées simultanément. La mise en place de

détecteurs SM capables de gérer parallèlement plusieurs injections accroît le flux

d'analyse. Outre la possibilité de placer en tandem deux détecteurs SM, quelques

publications relatent l’association chromatographie liquide (CL) et résonance

magnétique nucléaire (RMN). Celle-ci présente l’avantage de définir la structure

moléculaire avec plus d’acuité et d'établir la fonction responsable de l'instabilité

métabolique. Ce mode de détection se voit limité par des besoins en volume

d'échantillons concentrés et purifiés trop inadéquats. Une séparation préparatoire

permet de résoudre ces désagréments. Enfin, la commercialisation d’une chaîne

CL/RMN/SM concoure à résoudre l’ensemble des préoccupations des chercheurs,

mais des interrogations subsistent quant à son implémentation dans une approche

de criblage à haut débit.

3.4.2 Méthodes complémentaires à la CL/SM. [9]

La mise en œuvre des méthodes basée sur la SM dévoile quelques obstacles : (i)

inadéquation entre somme des résultats produits et capacité humaine à les

interpréter, (ii) coût d’achat, de maintenance et d'entretien élevé. Ces arguments

poussent à la recherche d’alternatives. Potentiellement insérables dans une stratégie

de criblage à haut débit, celles-ci doivent encore démontrer leur justesse et leur

fiabilité. Jusqu'à présent ces nouveautés reposent essentiellement sur la mesure de

(i) la consommation d'O2, ou de H2O2, (ii) la diminution de la concentration en

cofacteur (NADPH) ou (iii) la production d’espèces oxygénées (tour à tour acteurs

clefs ou "coacteurs" de la réaction enzymatique). Ces approches innovatrices

suscitent cependant peu d’intérêt pour leur intégration dans un processus à grande

échelle.

Page 34: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 25 -

3.4.3 Essais d’inhibition enzymatique. [9]

Face à la fréquente co-ingestion de deux composés thérapeutiques et l'exposition

subséquente à une interaction croisée, la stabilité métabolique de l'un et de l'autre

détermine leur concentration systémique finale respective et par conséquent leur

action. Dans la majorité des cas, cette interaction intervient via l'inhibition par l'un des

agents pharmaceutiques de l'enzyme responsable de l'élimination de l'autre

composé. Parmi le panel de stratégies envisagées en vue d’estimer le potentiel

inhibiteur vis-à-vis du CYP450 d’un nouveau candidat médicament, outre la CL/SM

évoquée ci-dessus, la fluorescence et le marquage radioisotopique représentent

deux démarches supplémentaires. Dans le premier cas, le principe de base repose

sur une mesure de l’intensité de la fluorescence du métabolite d’un composé après

métabolisation. En présence d’un inhibiteur éventuel, la production moindre de

métabolite fluorescent se traduit par une diminution de l'intensité de fluorescence

enregistrée, et évalue l'impact de l'inhibition. Consommateur moindre de temps et

d’argent en regard des techniques chromatographiques, ce procédé s’adapte

particulièrement facilement pour le criblage à haut débit. Quelques sociétés

planchent résolument en vue d’apporter sur le marché des produits innovateurs

améliorant (i) le rendement de réaction, (ii) la spécificité, (iii) les propriétés

intrinsèques de fluorescence (longueur d’onde d’excitation, décroissance de

fluorescence), (iv) la solubilité aqueuse et diminuant les interférences causées par le

cofacteur (NADPH), les composés testés ou les métabolites. Dans le cas du

marquage isotopique, l’évaluation de l’inhibition s’effectue par la détection d’un

produit marqué libéré lors de la métabolisation. Ce procédé bénéficie d’une

sélectivité et d’un rendement enviables. Toutefois, en raison de l’absolue nécessité

de séparer au préalable les métabolites des composés parents (extraction en phase

solide), son intérêt pour une éventuelle incorporation au sein d’un sassement à haut

débit est faible. A son instar, la CL/SM rencontre par ses étapes consommatrices de

temps (séparation, détection du signal) une difficulté identique.

3.4.4 L'électrophorèse capillaire.

La prise en compte des remarques ci-avant, justifie le besoin indubitable de

techniques analytiques aux performances particulièrement définies en vue d'une

intégration en criblage à haut débit: (i) capacité à séparer des mélanges complexes,

(ii) temps d'analyse minimal, (iii) exigence en termes de volume d'échantillon réduite

Page 35: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 26 -

et (iv) prédisposition à l'automatisation. Dans cet ordre d'idée, l'électrophorèse

capillaire de zone (ECZ), méthode de séparation en plein essor depuis une quinzaine

d'années concentre chacun de ces points prépondérants [33]. Son temps d'analyse

court, sa souplesse d'adaptation aux conditions opératoires rendent possible pour

l'ECZ de séparer conjointement métabolites de phase I et de phase II. La structure

moléculaire extrêmement voisine des composés parents des uns et l'état conjugué

polaire et thermiquement instable des autres, provoquaient de grosses difficultés de

séparation par des méthodes chromatographiques classiques [34]. L'inconvénient

majeur de l'ECZ réside en un déficit de sensibilité pour les échantillons de faible

concentration, lors de l'usage d'un détecteur spectrophotométrique UV-VIS: la faible

longueur du chemin optique parcouru par le rayon lumineux au sein de la cellule de

détection (le capillaire lui-même), en est l'origine. Une injection plus conséquente de

solution échantillon ne contrecarre que médiocrement la chute de sensibilité et

entraîne un élargissement des pics lors de l'élution et une diminution de l'efficacité de

séparation [33, 35]. Coupler l'ECZ à d'autres modes de détection (SM, fluorescence,

électrochimie) ou l'usage de moyens de préconcentration de l'échantillon

(membrane, concentration électrocinétique en tête de zone,…) remédient au manque

de sensibilité [33, 35, 36]. Hautement appréciée pour les études de cinématique

enzymatique, l'ECZ, outre les qualités déjà énoncées, y apporte un avantage

appréciable par la séparation des inhibiteurs (interférents potentiels avec le mode de

détection), des réactifs et des produits. Les mélanges d'incubation peuvent

comprendre aussi bien des microsomes hépatiques que des enzymes recombinants

[37]. Différentes possibilités opératoires s'offrent à l'expérimentateur. Après

incubation du mélange substrat/enzyme hors capillaire, l'ensemble subit une

préséparation et/ou filtration préalable et ensuite est injecté [37-39]. Il est également

envisageable d'introduire le mélange substrat/enzyme directement tel quel dans le

capillaire [40]. Ce dernier point ne peut être envisagé en CL [33]. Bien que l'injection

et l'incubation "on-line" soient des atouts désirables et indéniables dans l'optique d'un

passage vers l'automation et le criblage à haut débit, la présence permanente de

l'enzyme durant toute la durée de la séparation, peut altérer la détection du produit

de réaction et constituer une dépense inutile d'enzyme vu l'unicité, dans ce cas de

figure, de chaque essai. Une solution séduisante à cet écueil se profile par le

placement d'un microréacteur chargé de l'enzyme (ou de microsome) immobilisé,

contigu à l'entrée du capillaire. L'écoulement électroosmotique s'effectue au travers

Page 36: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 27 -

de la matrice. La réaction enzymatique se déroule pendant le passage en son sein

du couple coinjecté substrat/coenzyme, suivie par la séparation et l'identification des

métabolites. Le dispositif permet cette fois, le réemploi du matériel enzymatique. Les

méthodes d'immobilisation, comparables à celles mises en œuvre pour les

biocapteurs (point 3.5.2.4), améliorent la résistance des biomolécules aux pHs

faibles, aux solvants organiques, et maintiennent la structure native pendant un délai

prolongé, sans perte d'activité protéique. De derniers travaux utilisent la méthode

d'immobilisation sol-gel et réduisent, de cette manière, très fortement la

consommation d'enzyme et d'échantillon. [40, 41]. D'autres configurations de

bioréacteurs existent telles que: membrane chargée d'enzyme (i), cultures

d'hépatocytes fixés sur divers supports (ii), micropuces (iii), cellule d'ultra-filtration

(iv). Ces systèmes présentent parfois des exigences négatives en terme de volume

de solution de travail, un faible rendement productif de métabolites et très souvent

sont non couplés en ligne avec la technique de séparation associée. La conception

de systèmes réunissant en ligne la génération des métabolites, leur séparation et

leur identification, représente actuellement un intense sujet de recherche [39]. Un

dernier point fort de l'électrophorèse capillaire réside en sa grande capacité

d'adaptation (par rapport à d'autres techniques chromatographiques) en un système

multiplexé parallèle. L'usage simultané pour un même échantillon de différents types

de tampons de séparation, de capillaires de natures multiples, de conditions

expérimentales variées placent l'ECZ en position de choix dans le cadre de travaux

d'investigation en criblage précoce à haut débit [42].

3.5 Apport des méthodes électrochimiques.

3.5.1 La voltampérométrie.

Cette technique regroupe des méthodes électroanalytiques basées sur

l’enregistrement du courant en fonction de la tension appliquée dans des conditions

favorables à la polarisation de l’électrode de travail. Ce courant est en relation

directement proportionnelle avec la concentration de l’espèce étudiée. Distinction est

donc faite avec les mesures potentiométriques à courant quasi nul et sans

polarisation aucune. La consommation des substances électrochimiquement actives

Page 37: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 28 -

est minime en regard de l’électrogravimétrie ou de la coulométrie. Abondamment

usitée afin de fournir des informations de première ligne relatives aux mécanismes

des réactions d’oxydation et de réduction, ou aux processus d’adsorption ou aux

transferts électroniques, ses potentialités dans le domaine analytique séduisent de

nombreux expérimentateurs. Analysé en terme de concentration ou de cinétique, le

tracé du courant propose une localisation immédiate des potentiels rédox des

espèces en présence, et une évaluation de l’influence du milieu sur le mécanisme

rédox impliqué. Ces aptitudes placent la voltampérométrie parmi les techniques

électrochimiques les plus versatiles et les plus largement utilisées [43-45].

3.5.1.1 La voltampérométrie cyclique (VC).

Caractérisée par un balayage linéaire du potentiel de l’électrode stationnaire de

travail (balayage triangulaire, Figure 1.9), la voltampérométrie cyclique engendre des

courants situés entre le nanoampère et le microampère. Selon le type d’informations

désiré, un balayage simple ou multiple peut être exécuté. Le tracé du courant en

fonction du potentiel appliqué fournit un graphe nommé voltampérogramme cyclique.

Cette configuration impose à l'expérimentateur de manipuler au sein d’une solution

non agitée. Il s’agit à ce moment de distinguer les systèmes réversibles des

systèmes dits irréversibles [45, 46].

En présence seule de la forme réduite (Red) à l’initial, les systèmes réversibles

(Figure 1.10) répondant à la réaction Red Ox + n e- présentent un maximum

caractéristique situé positivement par rapport au E0 du système (balayage aller). Le

potentiostat soumet à tout instant t l’électrode de travail à un potentiel Et variant

linéairement en fonction du temps [Eq. 3].

Figure 1.9 Signal potentiel – temps, voltampérométrie cyclique à balayage linéaire.

Temps

Cycle 1

Aller

Retour

Potentiel

Page 38: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 29 -

Figure 1.10 Voltampérométrie cyclique d’un couple réversible (Fe2+/Fe3+) en milieu

H2SO4 1M [46].

tvEE it .+= (Eq. 3)

Ei : potentiel (V) initial situé dans une zone où aucune réaction d’électrode ne se

manifeste (point a).

v : vitesse de balayage ( V/s).

Ces systèmes, qualifiés de réversibles, répondent en tout point du

voltampérogramme à la relation de Nernst (Eq. 4). De ce fait, Et impose à l’électrode

un rapport défini entre les formes réduite et oxydée.

),0(),0(

log3,2 Re0 tC

tCnF

RTEEOx

d−= (Eq. 4)

E0 étant le potentiel standard du couple rédox, R la constante des gaz (8.314 JK-

1mol-1), T la température exprimée en Kelvin, n le nombre d’électrons échangés, et F

la constante de Faraday (96487 coulombs).

Page 39: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 30 -

Lorsque les coefficients de diffusion (D) des deux formes s’égalisent, les

concentrations en réducteur et oxydant sont identiques. A ce moment E = E1/2, il est

appelé potentiel de demi-vague et correspond au courant égal à la moitié de sa

valeur limite (point b). En relation avec le potentiel rédox standard, il est parfois

utilisé pour identifier des composés (Eq. 5).

Ox

d

DD

nFRTEE Re

2/1'0 ln+= (Eq. 5)

L’origine du maximum provient de la diminution de la concentration en réducteur à la

surface de l’électrode lorsque l’on se déplace vers les potentiels plus positifs,

jusqu’au moment où elle s’annule. Au-delà de ce potentiel, le courant devient

indépendant du potentiel et ne dépend plus que du temps (points a, b, c et d). Le

courant est corrélé quantitativement à la vitesse de transport de Red de la frontière

externe de la couche de diffusion vers la surface de l’électrode. Seule une fonction

tabulée (χσt) permet de relier le courant i aux paramètres expérimentaux (Eq. 6).

t

dd DcAFni σχσπ ....... ReRe= (Eq. 6) i = courant (Ampères), n = nombre d’électrons échangés, A = surface de l’électrode

(cm2), cRed = concentration en Red (mol/cm3), DRed = coefficient de diffusion (cm2/s),

σ = (nF / RT).v, v = vitesse de balayage (V/s), F / RT = 1/0.0259 (V-1) à 25°C.

Au potentiel Epa, indépendant de la vitesse de balayage et dans le cas de l’oxydation,

le courant de pic anodique ipa répond à la relation (Eq. 7).

vDRTnFcAni ddpa ......4463,0 ReRe= (Eq. 7)

Il peut aussi s'exprimer selon l’équation de Randles-Sevcik (Eq. 8).

vDcAni ddpa .....10.69,2 ReRe3 25= (Eq. 8)

Page 40: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 31 -

Pour v constant, et en l'absence de phénomène d'adsorption, le courant de pic ipa est

une fonction linéaire de la concentration et fournit une information analytique quantitative. L'équation 8 souligne la relation linéaire entre le rapport Ipa / CRed et la racine carrée

de la vitesse de balayage. Dans le cas de systèmes réversibles et contrôlés par la

diffusion de l'espèce électroactive.

Durant le balayage retour, et ce à partir d’un potentiel Emax préalablement choisi, le

potentiel revient à Ei, mu par une vitesse de balayage similaire. Le tracé présentera

un second pic issu de la réduction de l’espèce oxydée produite à l’aller et encore

présente dans la couche de diffusion. La loi de Nernst préside toujours à

l’établissement des valeurs de potentiel (points e, f, g, et h). D’autres paramètres

viennent corroborer la réversibilité du système électrochimique.

VnnF

RTEEE pcpap059,0.303,2 ==−=Δ à 25°C.

Le nombre d’électrons échangés est déterminé à l’aide de cette valeur.

2

'0

pcpa EEE

+=

La moyenne des potentiels de pics représente le potentiel rédox E0’ du couple étudié.

Information analytique qualitative.

1=pc

pa

ii

Le rapport des courants anodique et cathodique équivaut à un. Dans le cas d’une réaction Red Ox + n e- à la surface d’une électrode pour un

système irréversible (transfert d’électrons lent), l’équation de Nernst n’est plus

applicable. Le courrant croit de manière exponentielle en fonction du potentiel et du

temps (balayage aller). Par l’accroissement des potentiels, le courant augmente et

un processus de diffusion se met en place. De manière comparable au premier cas,

la concentration en réducteur s’annule à un moment t, la diffusion contrôle le courant.

La courbe courant-potentiel présente un maximum Epa situé plus positivement que

Page 41: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 32 -

E0. Le balayage retour, n’enregistre aucune réduction de l’oxydant formé, le

voltampérogramme ne possède pas de composante dans cette zone (Figure 1.11). A

l’aller comme au retour, pour tout potentiel situé au-delà du pic, le courant est

contrôlé par la diffusion. Le courant de pic ipa pour v constant est une fonction linéaire

de la concentration [45, 46].

Figure 1.11 Voltampérogramme type d’un système irréversible [46].

3.5.1.2 La voltampérométrie hydrodynamique.

Deuxième subdivision parmi les voltampérométries, le mode hydrodynamique diffère

du fait du maintien de la solution sous une agitation constante. Différentes

configurations techniques existent : cellule sous agitation, électrodes tournantes,

analyse par injection dans un flux (AIF) ou CL. Le point crucial des phénomènes

observés réside en l’apport du réactif à la surface de l’électrode. Celui-ci, comme

dans l'ensemble des méthodes voltampérométriques, est régi par trois mécanismes :

la migration, la convection et la diffusion. Migration et convection sont minimisés

respectivement par l’ajout en excès d’un électrolyte de support et une agitation

permanente. L'apport de l'analyte par convection et le maintient de la couche de

diffusion constante procurent des courants limites plus grands que dans le cas de la

VC (Eq. 9) [44, 45].

Potentiel (V)

Courant (µA)

Page 42: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 33 -

OxOx

l cDAFni ....δ

= (Eq. 9)

I = courant limite (Ampères), n = nombre de moles d'électrons par mole d'analyte, F

= le faraday, A = aire de l'électrode (cm2), D = coefficient de diffusion (cm2/s), c =

concentration (mole/ cm3), δ = épaisseur de la couche de diffusion de Nernst (cm).

Proche de la VC, par son approche à la fois quantitative et qualitative, la

voltampérométrie hydrodynamique (VH) s'utilise aussi, au travers de la mise en place

de différentes cellules en série intégrées au sein de systèmes en flux (AIF, CL)

(Figure 1.12). Chacune d’elles est maintenue à un potentiel défini. Les courants

obtenus, au contraire de la VC, sont indépendants du courant de charge, et par là

même, plus représentatifs du processus de transfert d’électron(s) en jeu. D’une

bonne reproductibilité et robustesse, les voltampérogrammes hydrodynamiques

obtenus avec des électrodes en série offrent une source fiable de données

thermodynamiques et cinétiques relatives à la réaction de transfert d’électrons

(Figure 1.13). Outre l’exploitation de l’aspect quantitatif largement répandu, la VH

avec cellules en série, rend compte du potentiel rédox relatif et permet de prédire la

stabilité rédox d’un produit donné. D’autres moyens de détection (UV, SM) peuvent

être montés en parallèle dans divers dispositifs chromatographiques ou non. En

addition des résultats obtenus par d’autres méthodes (résonance magnétique

nucléaire (RMN), CL-SM,…) et usage croisé des bases de données, cette technique

voit son utilité grandir au niveau des étapes les plus précoces en recherche et

développement pharmaceutiques [47-49].

Figure 1.12 Système CL avec détection parallèle par SM et cellules

électrochimiques en série [49].

Page 43: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 34 -

Figure 1.13 Voltampérogramme hydrodynamique typique obtenu au moyen de

cellules électrochimiques en série [50].

Les phénomènes d’oxydation et de réduction profondément impliqués dans le

métabolisme des xénobiotiques (cfr CYP450), dans l’apparition de toxicités

(génération d’espèces réactives), dans la manifestation physiopathologique de

maladies (stress oxydatif), dans l’instabilité chimique (dégradation oxydative) ou plus

positivement comme agent thérapeutique (agents anticancéreux par bioréduction),

constituent de tout évidence un nœud clef dans la vie de tout être vivant [47, 51]. La

voltampérométrie cyclique par sa facilité de mise en œuvre, sa rapidité d'éxécution et

son coût réduit, procure quantité de résultats directement exploitables. Ses atouts

éveillent l’attention de la recherche moderne, inlassablement à l’affût de toute

stratégie qui puisse aider ou/et faciliter la prise de décision au sujet d’un candidat

médicament et ce le plus précocement possible. La VC accepte l’usage d’une vaste

gamme de matériaux au niveau de l’électrode de travail, en adéquation avec

l’analyte étudié. La surface de ces électrodes indicatrices, généralement petite, peut

être renouvelée aisément et de manière reproductible. Les mesures produites

(qualitatives et quantitatives) rencontrent par conséquent les souhaits de

reproductibilité, justesse et précision. Une sensibilité parfois une peu faible et un

domaine d'application restreint aux molécules électroactives lui est toutefois

reprochée [52-56].

Page 44: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 35 -

La voltampérométrie cyclique par son exploration fondamentale du comportement

rédox d’un système donné, s’ouvre les portes de nombreux

domaines d’investigations:

développement pharmaceutique

industrie agro-alimentaire

analyse clinique

environnement

Le nombre d’applications possibles s’en trouve élargi sans cesse :

Elle peut intervenir à différents stades du développement pharmaceutique :

études de stabilité, identification prédictive de métabolites [47, 49],

formulation galénique [57, 58]. Le mimétisme d’un point de vue

électrochimique entre métabolisme et VC répond avec opportunisme au

concept « ressemblance au médicament» en vogue dans les unités de

recherche.

Elle permet l'étude de la capacité antioxydante de divers composés

naturels ou non. Les antioxydants, nouvelles molécules de grand intérêt

tant du point de vue scientifique que commercial de notre mode de vie

moderne, suscitent de nombreuses investigations. Évaluer leur capacité

antioxydante totale, leur mode d’action, leur implication, leur gain en terme

de prophylaxie, constitue nombre de sujets de recherche.

Dans le cas par exemple des antioxydants de faible poids moléculaire,

groupe majeur du système de défense antioxydante physiologique,

quelques équipes utilisent en routine la VC afin d'établir leur présence et

de quantifier leur capacité antioxydante. La corrélation établie entre le

pouvoir réducteur et l'activité antioxydante permet une approche rationnelle

de l'évaluation de ce paramètre par la VC. Par l'analyse de la vague

voltampérométrique, la VC fournit à l'expérimentateur deux types

d'informations: le potentiel du pic d'oxydation et la valeur du courant

associé à ce pic. Le potentiel de pic d'oxydation permet l'estimation de la

propension du composé à se comporter comme un donneur d'électrons

c'est-à-dire comme un agent réducteur. L'intensité du courant évalue sa

concentration et le nombre d'électrons échangés par molécule

électroactive. Remarquons également à ce stade, la possibilité offerte par

Page 45: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 36 -

la VC d'identifier au sein d'un mélange, via la valeur du potentiel de pic

d'oxydation, les divers éléments constitutifs.

En outre, il est communément admis pour les composés phénoliques (par

exemple), que la valeur du potentiel de pic d'oxydation, de par la similitude

entre les réactions de formation de radicaux libres

(ROH RO.

H.

+ ) et d'oxydation (ROH RO.

H++ + e-),

procure une idée approximative du pouvoir antiradicalaire du composé

considéré. La VC fournit aussi des informations thermodynamiques,

cinétiques quant au devenir électrochimique du couple rédox étudié [51-53,

55, 59-64].

Par l'évaluation de la facilité au transfert d'électrons présentée par les

molécules, ou la génération et l'identification d'intermédiaires réactionnels,

la VC se montre apte à l'élucidation de mécanismes rédox et

l'établissement de relations structure-activité. Elle permet la mise en

évidence des sites responsables de l'activité pharmacologique de l'agent

thérapeutique et une meilleure compréhension de son comportement in

vivo [65-68].

La VC se montre également d'un apport précieux lors de la détermination

de paramètres de cinétique enzymatique de biocapteurs enzymatiques en

vue d'apprécier les apports bénéfiques de l'utilisation de médiateurs, de

modifications structurale du site actif de l'enzyme ou d'un procédé

d'immobilisation particulier [69-71].

Elle fournit indirectement des informations quant à l'état des défenses

antioxydantes naturelles ou évalue d'éventuels effets secondaires

engendrés par un traitement ou encore estime le niveau de stress cutané

causé par l'exposition aux irradiations UV [51, 54, 55, 72].

Elle peut participer au contrôle analytique de formes pharmaceutiques.

Enfin elle autorise l'identification et l'élucidation du comportement oxydatif

de nombreux composés électroactifs [73-75].

Bien qu’inexorablement cantonnée au domaine des molécules électrochimiquement

actives, la VC s’applique tant aux molécules endogènes qu’exogènes. D’un apport

limité pour la détermination de structures moléculaires mais constamment en

Page 46: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 37 -

évolution [53], elle possède un rôle complémentaire important parmi la batterie de

techniques analytiques habituellement présentes. [49, 55, 76]

3.5.2 Les Biocapteurs.

3.5.2.1 Introduction.

De manière générale, un capteur chimique permet la transformation d’une

information chimique en un signal analytique exploitable. Fondamentalement, il

contient un système de reconnaissance chimique nommé récepteur et un

transducteur physico-chimique (Figure 1.14). Dans le cas particulier où le

mécanisme de reconnaissance fait intervenir un système biochimique, nous

parlerons de biocapteur. Idéalement, le récepteur confère au biocapteur un haut

degré de sélectivité vis-à-vis de l’analyte recherché. Selon les recommandations

IUPAC, un biocapteur est une entité intégrée, souvent petite, apte à procurer une

information analytique qualitative ou semi quantitative sélective à partir d'un élément

de reconnaissance biologique (récepteur) en contact spatial direct avec un élément

transducteur [77].

Reconnaissance

biologique

Signal

Physico-chimique

Analyte cible Biorécepteur Transducteur Signal

Figure 1.14 Schéma général d’un biocapteur.

Page 47: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 38 -

3.5.2.2 La reconnaissance biologique.

Distinguer les biocapteurs en fonction de la nature du biorécepteur est un mode de

classification largement utilisé. On parle essentiellement de deux classes.

(i) Biocapteur à composante biocatalytique.

Le récepteur est dans ce cas une macromolécule dans son environnement d’origine,

ou isolée, ou synthétisée. Elle engendre une consommation continue du substrat.

Nous dénombrons trois types de biocatalyseurs :

Les enzymes : seul ou multiples, système le plus répandu.

Les cellules : complètes (microorganismes) ou organites cellulaires.

Les tissus : coupe de tissu végétal ou animal.

Les plus étudiés et les plus développés, et ce depuis 1962 par Clark et al., ces

biocapteurs sont gouvernés par une réaction générale de base du type :

S + S’ P + P’ Possibilité existe de suivre le devenir du substrat S selon quatre stratégies (Figure 1.15) :

Détection de la consommation du cosubstrat S’, l’oxygène par exemple. (a) Détection d’un des produits de réaction (P), le peroxyde d’hydrogène par

exemple. (a) Utilisation d’un médiateur, sa haute réactivité vis-à-vis du biocatalyseur et sa

détection aisée par le transducteur concourent à l’élimination de la

dépendance au cosubstrat ou aux interférences d’autres espèces. Cela se

traduit par un plus haut taux de réaction atteint. Le médiateur, molécule

relativement petite, par ses propriétés électrochimiques intrinsèques,

engendre des réactions électrochimiques rapides. En interaction avec le

centre rédox de l’enzyme ou avec un produit de réaction, il est régénéré

totalement après un cycle complet. (b) Transfert direct d’électrons entre le centre actif de l’enzyme et le transducteur.

Une faible fraction d’enzymes possède cette caractéristique. (c)

Biocatalyseur

Page 48: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 39 -

Figure 1.15 Illustration des différentes possibilités de transmission de l’information

chimique entre le biorécepteur et le transducteur (électrode). S = substrat, P =

produit et E = enzyme [30].

Les dernières évolutions en vue d’améliorer les performances des biocapteurs

proposent l’emploi simultané d’enzymes et ce, selon trois schémas :

Cascade enzymatique engendrant un produit final électroactif. Disposition en série: les enzymes régénèrent le cosubstrat du premier enzyme

et atteignent l’amplification du signal par régénération d’un autre cosubstrat du

premier enzyme. Positionnement des enzymes en parallèle afin d'augmenter la sélectivité par

appauvrissement local d’un interférent. (ii) Biocapteurs d'affinité.

Dans cette situation, la reconnaissance est assurée par un ensemble organisé de

macromolécules, isolé ou reconstruit artificiellement. L'interaction réversible entre le

biorécepteur et sa cible se déroule sans aucune consommation d'analyte, se

caractérise généralement par un état d’équilibre stoechiométrique, et la détection des

changements physicochimiques engendrés par un transducteur approprié.

Le phénomène de reconnaissance se décline sous trois formes :

Interaction anticorps/antigène, basé sur une réaction immunochimique. Les

biorécepteurs peuvent être couplés avec un enzyme chargé de mesurer la

quantité de complexe formé et de là accroître la sensibilité. Par les constantes

d’affinité souvent très grandes, ils sont à usage unique.

Page 49: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 40 -

Récepteur membranaire/agoniste/antagoniste, repose sur une affinité

sélective pour un site de nature protéique. Aucun enzyme adjacent n’est

nécessaire pour obtenir la sensibilité désirée.

Hybridation d’oligonucléotides, elle se détecte soit par intercalation d’une

molécule électroactive pendant la formation de l’ADN double brins, soit par

exploitation directe des propriétés électrochimiques de la guanine, ou

d'éventuelles modifications électriques à l'interface transducteur/solution.

Développés dans une moindre mesure en comparaison des biocapteurs basés sur la

biocatalyse, les biocapteurs gouvernés par les phénomènes de biocomplexation sont

aujourd'hui source d'intenses et nombreux progrès. Les difficultés majeures se

situent initialement au niveau des faibles fenêtres de linéarité qu’ils présentent et de

leur difficulté à opérer de manière sélective en milieu complexe [30, 77, 78].

3.5.2.3 Les transducteurs.

Éléments physico-chimiques en charge de la conversion du stimulus biologique en

un signal électrique amplifié par un réseau électronique, les transducteurs peuvent

être de diverses natures : électrode, fibre optique, cristal piézo-électrique, quartz,

thermistor…

3.5.2.3.1 Les transducteurs électrochimiques.

Les électrodes d’or, de platine, de carbone vitreux, ou de graphite conviennent pour

différentes techniques électrochimiques. La plus commune est l’ampérométrie,

combinée fréquemment aux biorécepteurs biocatalytiques. Nous évoquerons aussi

brièvement la potentiométrie, la conductométrie, la mesure d'impédance et la

chronoampérométrie. La nature du transducteur détermine fondamentalement le

mode de détection.

Détection ampérométrique.

L’ampérométrie repose classiquement sur la mesure d’un courant résultant de

l’oxydation ou de la réduction d’une espèce électroactive. Opérée dans un système

conventionnel à trois électrodes (électrode indicatrice, de référence et auxiliaire), un

potentiel constant est imposé à l’électrode de travail à l’aide d’un potentiostat. Le

courant mesuré est en relation directe avec la concentration dans le milieu de

l’espèce impliquée ou de sa production ou de sa consommation. Réalisée en mode

Page 50: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 41 -

hydrodynamique (AIF ou batch), l’ampérométrie, associée à une réaction

biocatalytique d’ordre un, atteint un état de régime stationnaire et non d’équilibre. Le

courant généré, idéalement soumis au transfert de masse est proportionnel à la

concentration de l’analyte cible [30, 45, 77].

Détection potentiométrique.

En potentiométrie, l’information quant à la composition de l’échantillon est obtenue

par la mesure de la différence de potentiel entre une électrode indicatrice et une

électrode de référence et ce à courant nul. La réponse est proportionnelle au

logarithme de l’activité de la molécule étudiée (Eq. 10), reflet d’une situation très

proche de l’équilibre.

(Eq. 10)

E est le potentiel, zi et ai sont respectivement la charge ionique et l’activité ionique de

l’espèce i. La constante K dépend de plusieurs facteurs, influencés par la conception

même du biocapteur. Cette équation de Nikolskii-Eisenman aborde le cas pratique

où l’électrode ne répond pas exclusivement à une espèce donnée. Elle tient compte

des agents interférents via le coefficient de sélectivité (kij), mesure quantitative de

l’habilité de l’électrode à discriminer [30, 45].

Transistors sélectifs à effet de champ.

Application particulière des MOSFETs (metal ion silicon field effect transistor), les

ISFETs (ion selective field effect transistor) possèdent les bénéfices suivants :

Une formidable robustesse et durabilité, les milieux les plus complexes et/ou

agressifs peuvent être abordés sans obstacle. Leur nettoyage est simple et ne

pose aucune difficulté.

Une conservation (stockage) indéfinie à sec, et une exigence de maintenance

très faible.

Une applicabilité possible dans une large gamme de températures et par

corollaire une stérilisation éventuelle en vue d’applications biologiques,

médicales, et pharmaceutiques.

)log(..

..303,2 j

i

zz

jijii

akaFz

TRKE ++=

Page 51: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 42 -

Une influence minime de l’erreur acide ou alcaline dans les valeurs de pH

extrêmes.

Une réponse très rapide, très sensible, une miniaturisation possible (micro-

puces), un volume d’échantillon requis faible, une insertion « on line » ou en

mode batch éventuelle, une impédance électrique faible, un coût peu élevé.

Très appréciés pour leur surface en SiO2 garnie de silanols libres, qui peut accueillir

par liaison covalente des molécules organiques ou des polymères, les ISFETs

réalisent leurs mesures par mode différentiel. La différence de signal est enregistrée

entre un IFSET recouvert du biorécepteur (biocatalytique ou de bioaffinité) et un

second IFSET de référence. L'inconvénient majeur réside en la dérive non

négligeable du signal au cours du temps [30, 44, 77, 79].

Détection conductimétrique.

Les biocapteurs conductimétriques consistent en deux fils de platine ou d’or entre

lesquelles le biorécepteur est immobilisé. Le signal, également différentiel, apparaît

lors d’un changement de conductivité entre les électrodes. Très influencés par la

conductivité du milieu ionique environnant, leur performance est variable et les

résultats imprévisibles [30].

Détection par impédance.

L’impédance du système est mesurée suite à l’application d’une tension sinusoïdale

à l’électrode. L’impédance Z en série est la conjonction de la résistance R et de la

capacité C comme le décrit l’équation (Eq. 11).

s

ss CiRZ.ω

−= (Eq. 11)

i est l’unité dans le complexe plan, ω la fréquence du courant appliqué.

Cette mesure se fonde sur l’analogie possible entre une cellule électrochimique et un

circuit électrique. Elle sera l’instrument de choix pour l’étude de paramètres

cinétiques, aussi bien pour les électrodes nues que dans le cas de biocapteurs

multicouches [30]. Récemment, est apparu une nouvelle génération de

transducteurs, axés sur la seule mesure de la capacité. Toute modification de

l’interface métal/solution mène à un changement de capacité. Dédiés à des besoins

Page 52: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 43 -

spéciaux, ils autorisent : (i) la détermination de l’épaisseur de la membrane, (ii)

l’investigation des processus de formation de la membrane, (iii) l’étude de tout type

de biorécepteur, (iv) la détection et la quantification de petites molécules à de faibles

concentrations [80].

Détection chronoampérométrique.

Une première étape a pour but d’accumuler le produit de réaction, sous agitation.

Après arrêt de celle-ci, un potentiel adéquat tel que la réaction faradaïque puisse

avoir lieu est imposé. Le courant résultant est enregistré en fonction du temps [30].

3.5.2.3.2 Autres transducteurs.

Par la focalisation axée sur l'étude de transducteurs électrochimiques de notre

travail, nous aborderons de manière très succincte les autres transducteurs utilisés

dans les biocapteurs.

Optiques.

En constante évolution, ces biocapteurs sont très amplement associés aux fibres

optiques. Nous distinguons deux catégories : les intrinsèques et les extrinsèques.

La fibre optique joue deux rôles dans le premier cas: transducteur et conducteur de

la lumière transmise. Les altérations des propriétés de propagation de la lumière

provoquées par des modifications (température, pression) correspondent au

paramètre observé et mesuré. Dans le second concept, le transducteur est fixé à

l’extrémité de la fibre, qui tient uniquement lieu de transporteur d'onde. Les

biocapteurs optiques démontrent quelques points positifs : (i) la non nécessité de

contact intime entre le biorécepteur et la fibre optique, permet des stratégies non

invasives, (ii) analyse possible sur de faibles volumes d'échantillon (µL), (iii) aucune

électrode de référence n’est requise, (iv) possibilité de détection simultanée à

plusieurs longueurs d’onde, (v) aucune interférence du bruit électrique. Par contre,

certaines limitations restreignent leur usage : (i) bruit de fond causé par la lumière

ambiante, (ii) domaine de linéarité réduit, (iii) la relation négative entre la taille du

volume d’échantillon et l'intensité du signal limite la miniaturisation, qui elle-même

affecte le temps de réponse. De nombreuses méthodes spectrales sont combinées

aux biocapteurs optiques. Parmi les plus classiques, se trouvent la

spectrophotométrie d’absorption, la réflexion, la fluorescence, la

chimiluminescence,… Certaines dernières avancées suggèrent l’utilisation de

Page 53: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 44 -

l’infrarouge (IR) ou du proche infrarouge (NIR) ou également de la spectroscopie

Raman.

La résonance plasmonique de surface (SPR) jette au début des années nonante les

bases de nouveaux biocapteurs optiques. Ce phénomène optique est basé sur la

modification de l'angle de réflexion pour une valeur minimale de l'intensité d'un

rayonnement lumineux réfléchi à une interface composée d'un film métallique mince,

garni de l'élément de bioreconnaissance, au contact de la solution expérimentale

cible. Les biocapteurs optiques, surtout associés aux biorécepteurs d’affinité, sont

aptes à évaluer une réaction biospécifique au plan qualitatif et quantitatif, et ce en

temps réel. Appréciés pour les études cinétiques, ils supportent leur usage dans des

échantillons bruts, malgré une détection difficile des concentrations très basses. Vu

la valeur très élevée des constantes de liaison des biorécepteurs fixés à leur surface,

un usage unique est préconisé. Ces biocapteurs connaissent un important succès

commercial dans le secteur pharmaceutique [80-83].

En plein essor dans le champ de la chimie analytique, l’électrochimiluminescence

(ECL) apporte de nouvelles perspectives. Son principe, repose sur la mesure de la

fluorescence d’un composé généré électrochimiquement (Figure 1.16). L’absence de

lumière d’excitation (peu de bruit de fond) la rend extrêmement sensible et ce, dans

un domaine de linéarité large et à de faibles concentrations. Offrant un contrôle

spatial accru de la détection de la réaction biosélective, accessible à une vaste

gamme de composés, l’ECL par sa génération in situ rend réalisable la détection

instantanée d’espèces instables. Deux molécules sont particulièrement utilisées en

tant qu’agent électrochimiluminescent : un complexe de ruthénium (tris(2,2’-

bypyridine)ruthéniumII (Ru(bpy)32+) et le luminol. La réactivité intense de ce dernier

avec le peroxyde d’hydrogène consent à un fonctionnement en synergie avec des

enzymes. L’ECL en voie de miniaturisation, trouve aujourd’hui des applications sans

distinction de type de biocapteurs [30, 84]

Page 54: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 45 -

Figure 1.16 Génération d’un signal fluorescent par électrochimiluminescence.

Piézoélectriques ou acoustiques.

Récemment développée dans le champ spécifique des biocapteurs d'affinité, la

détection acoustique combine quelques aspects très attractifs: réponse en temps

réel (i), non nécessité de marquage (ii), simplicité (iii), commodité (iv), possibilité de

multiplexage (v). Le phénomène piézoélectrique intervient du fait de l’apparition d’un

potentiel électrique à la surface d’un cristal si celui-ci subit la moindre déformation

mécanique. De même, ce cristal placé dans un champ électrique oscillant, acquiert

une fréquence de vibration identique. Tout changement de masse (Δm) intervenu à

la surface du cristal entraîne une diminution proportionnelle de sa fréquence de

vibration (ΔF). Cette relation linéaire s'exprime quantitativement par l'équation de

Sauerbrey (Eq 12).

AmF

FQQ

Δ−=Δ .

.2 2

0

ρμ (Eq.12)

F0 représente la fréquence fondamentale, A la surface géométrique, µQ et ρQ

respectivement, le mode de cisaillement et la densité du cristal piézoélectrique.

e-

E

Page 55: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 46 -

De nombreux matériaux font montre de propriétés piézoélectriques, le plus

communément utilisé en vue d'applications analytiques est le quartz. Hier cantonnés

à l’analyse en phase gazeuse où ils atteignent une sensibilité à l’échelle du

femtogramme, les biocapteurs acoustiques obtiennent actuellement des

performances en solution d'une sensibilité appréciable (ng). Rendue possible par

l'amélioration des circuits électriques mis en place et l'usage d'une seule surface du

cristal de quartz, cette augmentation de sensibilité intervient de par l'appréciation

accrue des variations des propriétés interfaciales (par exemple:densité, viscosité,

conductivité, constante diélectrique) biorécepteur/solution conséquentes à la

formation du complexe d'affinité ligand/récepteur. La détection moléculaire réalisée

par les biocapteurs piézoélectriques, via le simple dépôt d'une couche ou d'une

molécule de bioreconnaissance à la surface du cristal, leur ouvre les portes vers de

nombreuses opportunités d'application au sein de domaines aussi vastes que

l'environnement, l'agroalimentaire et médicopharmaceutique [30, 78, 85, 86].

Thermiques ou calorimétriques.

La réaction enzyme/substrat est classiquement exothermique. Par mesure

différentielle d’un couple de thermistors, il est possible d’évaluer les changements de

température lors de la réaction enzyme/substrat. Adaptable à quantité de

substances, mais sujet à la dissipation rapide de la chaleur et à un bruit de fond

thermique gênant, la sensibilité de ce biocapteur reste insatisfaisante [30, 81, 84].

Magnétiques.

Jeune catégorie de la thématique biocapteurs, les transducteurs à propriétés

magnétiques pourraient apporter une réponse aux soucis posés en général par la

conception de biocapteurs: sensibilité, spécificité, facilité d'emploi, efficacité, coût et

intervention humaine minimale. Différents phénomènes magnétiques sous-tendent la

détection du signal de bioreconnaissance. La perméabilité magnétique relative (µr),

constante spécifique d'un matériel, mesure sa capacité à retenir ou à contribuer à un

champ magnétique externe imposé. Les matériaux aux valeurs de µr très élevées

(>>>1), ou les matrices les contenant sont nommés ferromagnétiques. Le passage

d'un composé ferromagnétique au sein d'une tubulure en serpentin confère une

inductance à la spirale. Tout changement détecté de l'inductance traduit une

modification des propriétés ferromagnétiques, due par exemple à la fixation d'un

Page 56: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 47 -

élément. Très peu influencée par la matrice échantillon, et sans risque d'encrassage

de la surface du transducteur, la méthode montre une sensibilité unique aux

substances ferromagnétiques. Les inconvénients proviennent de la préparation

laborieuse des composants ferromagnétiques et des interférences créées par le bruit

électronique environnant [87]. La transposition d'effets magnétiques directement tirés

de la technologie informatique surmonte les défauts majeurs des premiers

biocapteurs magnétiques: basse sensibilité, taille et surconsommation énergétique.

L'un d'eux est l'effet de magnéto résistivité et équivaut à l'induction d'un changement

de la résistivité d'un matériau par un champ magnétique. En pratique, des microbilles

marquées de la cible ou de l'espèce passent dans le giron d'un transducteur

magnétique garni de biomolécules complémentaires ou non-complémentaires. Les

microbilles provoquent un changement de la résistance du transducteur. Un lavage

approprié élimine les microbilles non liées, le signal résiduel et/ou persistant

témoigne du succès de l'interaction. Les transducteurs magnétiques conviennent

idéalement pour des interactions d'affinité et participent activement au

développement d'immunocapteurs et de puces à ADN [88, 89].

3.5.2.4 Techniques d’immobilisation.

Par référence à la définition d’un biocapteur, l'élément biologique doit être intimement

connecté au transducteur. Pour atteindre ce but, une étape cruciale de la conception

d’un biocapteur constitue l’immobilisation de l’élément de reconnaissance biologique

en une fine couche à la surface du transducteur [30]. Ce point critique et inévitable

doit respecter l’intégrité physique et chimique du biorécepteur choisi. La difficulté de

l’immobilisation enzymatique perdure, bien qu’abondamment documentée. Les

enzymes, très onéreux quant au coût de leur extraction et de leur purification,

montrent parfois une fragilité de leur structure, lorsque isolés de leur environnement

naturel. Conserver un enzyme le plus proche de ses spécificités initiales en solution

et donc le plus efficient possible, telle est la gageure demandée à l’immobilisation.

Par mimétisme de situations in vivo, dans lesquelles les enzymes sont amarrés à la

membrane cellulaire, l'objectif recherché est de stabiliser leur structure et leur

activité. Le concept biocapteur autorise la récupération de l’enzyme, l’usage multiple

ou en routine. L’obtention des conditions optimales d’immobilisation passe

indubitablement par une étape empirique de mise au point, par tentatives

Page 57: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 48 -

fructueuses ou infructueuses successives. Quoi qu’il en soit, les performances de

l’enzyme immobilisé sont altérées, l'activité souvent affaiblie et les paramètres

cinétiques modifiés. Un support, judicieusement choisi, amenuise ces effets. Aucun

support universel idéal n'est connu; le matériau candidat à l'immobilisation, d'origine

organique ou inorganique, naturelle ou synthétique, doit répondre à des

caractéristiques souhaitées [90] :

Haute affinité aux protéines.

Groupes fonctionnels disponibles pour des réactions directes avec les

enzymes ou modifications chimiques.

Hydrophilie

Stabilité mécanique et rigidité.

Aptitude à la régénération.

Facilité de préparation dans diverses configurations géométriques,

perméabilité, disponibilité de la surface pour des biotransformations

subséquentes.

Toxicité et biocompatibilité.

Biodégradable, économique.

L’ensemble des procédures communément employées est subdivisé en deux sous-

groupes : physiques et chimiques (Figure 1.17).

L’innovation dans le domaine des techniques d’immobilisation représente une des

conditions "sine qua non" à l’amélioration permanente des performances des

biocapteurs, si ils veulent répondre aux défis posés par les échantillons complexes

(environnementaux ou cliniques) [80].

Page 58: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 49 -

Méthodes d’immobilisation

Méthodes physiques Méthodes chimiques

Physisorption Membrane Matrice Gel Polymérisation Liaison covalente Réticulation

Figure 1.17 Diagramme des méthodes d’immobilisation.

3.5.2.4.1 Méthodes physiques.

L’immobilisation physique laisse le biorécepteur intact, mais la faiblesse de la liaison

(forces de Van der Waals) peut entraîner une perte de biorécepteur et une sensibilité

élevée aux paramètres physico-chimiques (t°, pH,…).

La physisorption.

L’adsorption a lieu sur un support insoluble par liaisons ioniques, polaires, ponts

hydrogènes, hydrophobiques, interactions d’électrons π, forces de Vanderwaals ou

une combinaison de ces effets. La nature du support est d’origine variable :

inorganique (verre, quartz, graphite,…), macromolécules biologiques (cellulose,

amidon, dextran,…), échangeurs d’ions (amberlite, carboxyméthylcellulose,…),

polymères synthétiques (collodion, polyacrylamide,…) [30, 84].

Piégeage à l’aide d’une membrane.

Cette technique pionnière, décrite par Clark et al. en 1962 pour la réalisation du

premier biocapteur au glucose, consiste à emprisonner à l’aide d’une membrane

semi-perméable, une fraction de solution d’enzyme, de suspension de cellules ou de

tissu en un film mince à la surface du transducteur. Si le processus de diffusion au

travers de la membrane (sécurisée par un O-ring) est dépendant de la concentration,

une relation linéaire peut s’instaurer entre la concentration et les courants générés.

Page 59: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 50 -

Cette méthode maintient le matériel enzymatique en solution, source d’instabilité et

de perte d’activité. Ceci est son principal inconvénient. Le choix de la nature de la

membrane (acétate de cellulose, polycarbonate,…) est prépondérant dans le cas de

biocapteurs implantables, en vue d’assurer la biocompatibilité [30, 84, 91].

Inclusion dans une matrice.

Par mélange d’un conducteur électrique (métal, graphite, carbone vitreux) et d’un

composé non conducteur insoluble (agent liant), liquide (Nujol, huile de silicone,

paraffine liquide) ou solide à température ambiante (époxy, silicone, paraffine solide),

une matrice dite hétérogène est obtenue. L’inclusion du matériel biocatalytique se fait

à hauteur de 5% (m/m) mais n’excédera jamais les 10% (m/m), afin d’éviter toute

altération de la conductivité et de la stabilité de l’électrode. Incorporé sous forme

lyophilisée, l’enzyme, si ajouté en trop grande quantité, provoque un gonflement et

une érosion de la surface de l’électrode accompagnés de fluctuations du bruit de

fond. En opération, ce type de biocapteur fraîchement préparé, voit son signal

décroître. La cause réside en une libération des composants hydrophiles (enzyme et

médiateur si présent) de la surface vers la solution. Cet inconvénient peut être

minimisé par la pose d'une membrane de dialyse [92]. L’agent liant détermine le

rythme auquel la stabilisation est obtenue et la valeur du signal résiduel. Les plus

connues, à base de graphite, sont nommées pâtes de carbone. Utilisées pour

l’inclusion d’enzymes, de cellules ou de tissus, elles interviennent aussi en qualité de

transducteur ou de support de physisorption. Extrêmement faciles de préparation,

par simple mélange des constituants, une homogénéisation optimale de la pâte

assure une bonne reproductibilité. Le renouvellement de la surface, également aisé,

par simple grattage et polissage constitue un autre attrait [30]. Des travaux antérieurs

de notre laboratoire sur les pâtes de carbone ont démontré l'effet et l'incidence du

type d'agent liant sur les caractères des pâtes. Ces résultats ont démontré l'effet

bénéfique de l'incorporation de paraffine solide en lieu et place de la paraffine liquide

exhibant des caractéristiques électroanalytiques et mécaniques améliorées. Le terme

d'électrode à pâte de carbone solide (EPCs) est dès lors usité [93, 94].

Le remplacement de la pâte de carbone par un agent liant type époxy ou téflon

résout le problème d’érosion évoqué plus haut. Cette famille d’électrodes dites

composites, plus résistantes à une usure mécanique, augmente la stabilité du

courant de base. De même, la présence d’un solvant organique n’affecte pas leurs

Page 60: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 51 -

performances. Aptes à accueillir tout type d’enzyme, elles ont la préférence pour

l’incorporation dans un système en flux (CL, AIF). A nouveau, immédiatement après

la mise en opération, une diminution du signal apparaît par l’effet de largage partiel

de l’enzyme. L’addition de microparticules métalliques (Pt, Pd, ir, Rh, Ru) dans la

matrice (agent liant liquide ou solide) apporte un effet catalytique vis-à-vis du

comportement électrochimique du peroxyde d’hydrogène, ces électrodes sont dites

composites consolidées [30].

Ces dernières années, un autre agent liant a connu un vif intérêt de la part des

électrochimistes, les argiles. De nature inorganique, deux classes majeures d’argiles

existent : les cationiques avec des couches d’aluminosilicate chargées négativement

et les anioniques, couches hydroxydes chargées positivement. La neutralité du

matériau est assurée par des ions (cations, anions) propres au type d’argile et situés

dans les espaces intercouches. Particulièrement opportunes pour le développement

de biocapteurs enzymatiques, les argiles facilitent le transfert électronique

hétérogène de la protéine à la surface de l’électrode. Par interactions

électrostatiques, elles positionneraient la protéine dans une orientation spatiale

propice à une réaction rédox hétérogène rapide avec l’électrode. Dans le cas

d’enzymes héminiques, le groupement électroactif (hème Fe(III)/fe(II)) n’est pas

affecté par l’interaction protéine/argile, celles-ci conservent leur structure d’origine

[95].

La chitine, polyaminosaccharide naturel, abondant et renouvelable à la surface du

globe, dont le monomère est la N-acétyl-D-glucosamine, forme une longue chaîne

polymérique insoluble dans l'eau et les solvants organiques. Associée à des sels

minéraux (ex:CaCO3) et des protéines, elle est l'unité structurelle des coquilles de

crustacés, de l'exosquelette des insectes ou des cellules de champignons. Principal

dérivé de la chitine, le chitosan, copolymère de N-acétyl-D-glucosamine et de D-

glucosamine, s'obtient par N-déacétylation en présence d'un alcali (NaOH par

exemple). Tous deux ont fait l'objet de nombreuses attentions dans un passé récent

pour la rétention de biocomposés sous forme de gels. Depuis peu, par l'usage de

l'électrodéposition, l'épaisseur du film membranaire de chitosan à la surface du

biocapteur jouit d'un meilleur contrôle. Le biorécepteur choisi (enzyme, cellule,

antigène, anticorps), par addition des agents appropriés, se voit présenter divers

modes d'immobilisation: adsorption, inclusion, réticulation ou liaison covalente.

Page 61: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 52 -

Connu pour ses indications thérapeutiques ou applications médicales et industrielles,

le chitosan, nouvel outil d'immobilisation, détient les atouts requis pour cet usage

additionnés de biocompatibilité, biodégradabilité. Il favorise l'élaboration de

biocapteurs sophistiqués, et implantables en milieu biologique [90, 96-98].

En constante évolution, les schémas d'immobilisation proposent dernièrement la

gélification du chitosan par la technique sol-gel; des gels hybrides chitosan-

organosilane sont obtenus par ajout d'agents de sylilation ((CH3O)3Si-R-NH2,…),

variante supplémentaire de l'exploitation de la technologie sol-gel. Ce processus

simple de préparation bâtit à température ambiante une matrice d'inclusion de

protéines. L'hydrolyse en milieu acide de précurseurs organiques de faible poids

moléculaire (tetraméthoxysilane, tetraéthoxysilane) en présence d'eau et d'un solvant

mutuel, provoque la formation de groupements silanols (Si-OH) qui, par

condensations successives donnent naissance en premier lieu à des siloxanes (Si-

O-Si), en second lieu à des polymères de siloxanes suivis de l'apparition d'une

suspension colloidale (sol) ou éventuellement d'un gel. Une étape finale de séchage

(définie "état sec" ou xérogel), débarrasse le réseau poreux des molécules de

solvants (Figure 1.18).

R-Si(OMe)3 + 3H2O R-Si(OH)3 + 3MeOH

R-Si(OH)3 (-O-Si-O-Si-O-Si-O-)n

R

OH OH

Hydrolyse

R R

OH

Polycondensation

Figure 1.18 Etapes de la préparation (1. hydrolyse, 2. polycondensation) d'un sol-

gel.

Ces biocéramiques dérivés du verre, incorporent l'élément de bioreconnaissance au

mélange durant la croissance du sol ou du gel. Un réseau tridimensionnel de

polymères de siloxane poreux emprisonne le biorécepteur. Non dénués d'avantages

(simplicité de préparation, à basse température, choix de porosité, inertie chimique,

transparence optique, faible gonflement, et stabilité mécanique et thermique), ces

matériaux s'appliquèrent tout d'abord aux biocapteurs optiques. L'intégration de

Page 62: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 53 -

graphite dans la solution initiale de sol-gel ouvrit le chemin des biocapteurs

électrochimiques. Piégée dans la masse de ce nouveau conducteur, l'activité

enzymatique (ou autre) se voit amplifiée par l'usage de médiateurs ou par la

dispersion de particules métalliques (Pd, Au) par augmentation de la conductivité

[99, 100].

D'autres groupes de travail rapportent l'adjonction d'oxydes métalliques (Nb2O5) au

sol-gel pour le renforcement des qualités citées ci-dessus [101].

La fonctionnalisation des précurseurs organiques engagés dans la réaction de

polymérisation crée une nouvelle catégorie de sol-gel: les ormosils. Modifiés par

des groupes amino, glycidoxy, epoxy-hydroxyl, etc, ils permettent des sites de liaison

spécifique à l'enzyme dans le lacis, proposent une réelle conservation de l'activité du

biocatalyseur et un contrôle judicieux de la balance hydrophile/lipophile. Le signal

électrochimique s'amplifie considérablement par l'insertion d'agents de porosité

(PEG, polyvinylalcool) et de conducteurs (graphite, Pd, Ru) [99]. Un film sol-

gel/copolymère d'alcool polyvinylique et de 4-vinyl pyridine, hybride organique-

inorganique, allie la rigidité des films sol-gel et la biocompatibilité des hydrogels et

gomme leurs imperfections respectives: craquèlement et gonflement [80]. La gélatine

enrichie d'oxydes métalliques (SnO2) a également été préconisée pour former des

matrices sol-gel biocompatibles et moins en proie au craquelures et combinant les

qualités des deux matériaux [102].

Souci permanent, le transfert direct d'électrons entre deux centres rédox dépend

essentiellement de trois facteurs: (a) la rigidité structurelle du composé rédox dans

sa forme oxydée ou réduite d'un point de vue énergétique, (b) la différence de

potentiel entre les deux centres rédox, (c) la distance les séparant. Une stratégie

d'amoindrissement de celle-ci consiste en l'ajout de centres rédox relais, qui mis bout

à bout procèdent, telle une cascade, entre les deux potentiels rédox respectifs. La

synthèse d'hydrogels à partir de monomères modifiés par un médiateur rédox par

liaison covalente propose deux avantages: non modification de la protéine

enzymatique elle-même par les médiateurs envisagés et polymérisation réalisée

dans les conditions optimales. Ces "hydrogels rédox" greffés par soit des

complexes d'osmium ou soit des unités ferrocène, montrent un taux extraordinaire de

transfert d'électrons mais demeurent limités par la profondeur d'enfouissement du

site actif de l'enzyme et la distance du transfert d'électrons. Bien que quelques

Page 63: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 54 -

applications miniaturisées aient vu le jour, ce type de biocapteur repose sur une

procédure de confection principalement manuelle, réel obstacle à une diminution

d'échelle plus poussée et à la production de masse [103].

De nombreuses équipes se sont dirigées vers l'immobilisation par

électropolymérisation. Les films électropolymérisés, à l'inverse des gels ne

souffrent pas d'un manque de reproductibilité et d'un dépôt non spatialement

contrôlé. La conception de la pellicule polymérique, d'épaisseur contrôlée, s'avère

être un modèle de reproductibilité. Cette démarche élégante procède par génération

du film organique uniforme à la surface d'une électrode de travail soumise à un

potentiel judicieusement choisi et plongée dans une solution aqueuse du monomère

et du biorécepteur. Qualifiée "non manuelle", cette méthode piège en une

monocouche les biomolécules situées dans le voisinage immédiat de la surface de

l'électrode et par conséquent incorporées dans le polymère en croissance. Le tissage

d'un véritable réseau polymérique confère une sélectivité aux interférences basée

sur un effet d'exclusion par la taille. Aucune réaction chimique n'affecte le

biorécepteur, ni ne modifie son activité ou son accès; remarquons l'accessibilité de la

technique à tout type de biorécepteur. Un contrôle étroit de l'épaisseur du film

s'effectue par une mesure de la charge électrique délivrée durant la polymérisation.

Cette opération, localement précise, n'oppose aucun refus à se dérouler sur des

surfaces d'électrode très petites et de géométrie complexe et dans des volumes

réduits de solution. Les polymères divisés en deux groupes, comprennent les

conducteurs (polyacétylène, polythiophène, polyaniline, polyindole, polythionine et

polypyrrole) et les non conducteurs (polyphenols, poly(ortho-phénylènediamine, poly

(dichlorophénolindophénol), poly(1,3-diaminobenzène), polypyrrole suroxydé). Les

pellicules de polymères conducteurs, sous accroissement surveillé, montrent une

épaisseur variable selon les desiderata. A l'inverse, les non conducteurs (isolants)

présentent habituellement une couche de polymère mince, moins en proie à

l'encrassement mais jointe à un temps de réponse très rapide et une perméabilité

sélective [30, 103-106]. Inertes chimiquement, les polymères non conducteurs se

génèrent avec une haute reproductibilité et préviennent des interférences anioniques

par une porosité sélective [104, 107].

L'étape de transduction se manifeste fréquemment en tant qu'étape limitante de

pauvre sélectivité. Dans le but de l'accroître, l'établissement de communications

Page 64: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 55 -

électriques supplémentaires favorise la conductivité par insertion de médiateurs

rédox dans la masse polymérique. Cette tentative ponctuée de résultats

insatisfaisants, pour cause d'instabilité opérationnelle ouvrit la voie aux monomères

fonctionnalisés: une première génération ne donna pas satisfaction, la seconde par

greffe de médiateurs (ferrocène, viologène) sur des monomères amphiphiles et

exploitation de leurs propriétés constitue une manière idéale "d'électrification" des

biocapteurs [103, 104].

Certaines équipes rapportent l'usage avantageux de biocapteurs équipés de couches

successives d'un polymère conducteur et d'hydrogel, cumul des atouts de l'un et de

l'autre [103, 108].

A peine âgée de dix ans, une nouvelle technique d'immobilisation acquiert une large

notoriété. Basée sur l'adsorption alternée de couches de charge opposée, cette

innovation, nommée film couche à couche (layer by layer), procure des

assemblages entre 5 et 500nm. A l'aide d'instruments simples, selon une séquence

préétablie de monocouches de substances variées, la génération de ce film

moléculaire organisé se déroule sur divers supports solides. Lames porte objet,

tranches fines de silicone, fibres optiques donnent un nanoassemblage deux

dimensions; les micro ou nano gabarits en latex, les microcristaux de médicaments,

les cellules biologiques ou même les virus produisent des architectures en trois

dimensions. Les forces entre nano particules et les couches lieuses, gouvernent

l'autoassemblage spontané couche à couche de ces films ultrafins. Initialement

électrostatiques et covalentes, ces forces n'excluent pas l'implication d'interactions

de type ponts hydrogènes, hydrophobiques ou autre. Les propriétés finales de

l'ensemble autoassemblé dépendent du choix des "blocs" constitutifs et de leur

intégration mutuelle et organisation rationnelle le long d'un axe perpendiculaire au

support réceptacle.

Ce concept séduisant, sans restriction dans le choix des polyélectrolytes, autorise la

construction de films ultrafins avec une précision d'au moins un nanomètre et de

compositions parfaitement connue. Economiques, leur adaptation à une production à

grande échelle de dispositifs de haute qualité est envisageable [109-111].

La volonté d'assurer à l'élément de bioreconnaisance un espace propice à sa

stabilité et son expression, dirige vers l'utilisation de la structure primitivement la plus

naturelle: les membranes bilipidiques (BLM). L'inclusion de biomolécules y jouit

d'un milieu naturel, en comparaison de toutes les autres matrices d'immobilisation.

Page 65: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 56 -

Ces structures sont assez fragiles et connaissent relativement peu d'applications en

routine [112-117].

Cantonnés aux seules solutions aqueuses pour éviter toute dénaturation protéique,

la mise en œuvre de biocapteurs enzymatiques en phase organique se

développe depuis une dizaine d'années. Basée sur la polyhydroxy-cellulose, la

production de matrices cryohydrogel, organohydrogel autorise le fonctionnement de

biocapteurs en phase organique strictement anhydre. Les cryohydrogels retiennent

dans leur réseau des molécules d'eau qui assurent à l'enzyme son activité par le

microenvironnement aqueux procuré [80, 104].

L'inclusion d'enzymes par microencapsulation appartient également à l'arsenal des

techniques d'immobilisation, soit par coacervation d'un polymère soit par

l'électropolymérisation de microcapsules. L'enzyme emprisonné ne diffuse pas au

travers de la paroi, à l'inverse des substrats et des produits de réaction [30, 104].

3.5.2.4.2 Méthodes chimiques.

Ce type d'immobilisation implique la formation d'une liaison irréversible entre une

fonction organique d'un acide aminé affleurant à la surface de la coque externe des

protéines (non impliqué dans l'activité catalytique) et un groupe réactif d'un agent

d'immobilisation ou du support. Les liaisons covalentes, le plus fréquemment, se

tiennent avec les groupes α- et ε-amino, le cycle phénol de la tyrosine, les groupes β-

et γ- carboxyle, les groupes sulfhydrile de la cystéine, le groupe hydroxyle de la

sérine et le noyau imidazole de l'histidine.

La réticulation.

L'intervention d'agents bifonctionnels provoque l'insolubilisation des protéines par la

formation de liens intermoléculaires. Les agents bifonctionnels sont répartis en deux

groupes: les homobifonctionnels (glutaraldéhyde, acide bisdiazobenzidine-2,2'-

disulfonique, 4,4'-difluoro-3,3'-dinitrodiphényl sulfone, chlorure de phénol-2,4-

disulfonyle, 3-méthoxydiphénylméthane-4,4'-diisocyanate, etc) et les

hétérobifonctionnels (trichloro-o-triazine, 3-méthoxydiphényl méthane-4,4' –

diisocyanate,etc). Par réaction simple avec les amines libres de l'enveloppe

extérieure, ils créent un réseau quasi-cristallin, de haute masse relative, de

propriétés physiques connues. Le problème majeur réside en la sensibilité des

Page 66: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 57 -

protéines à ces agents de couplage, et en la perte partielle ou totale de leur activité

qui s'ensuit. Le mélange concomitant et la coréticulation avec d'autres protéines

inertes (ex: albumine sérique bovine) tendent à amoindrir les phénomènes de

dénaturation par dilution et contribue à la stabilisation de l'ensemble (Figure 1.19). Le

coréticulat s'intègre par mélange intime à une matrice inerte (ex: pâte de carbone

solide) ou se dépose directement à surface solide du transducteur. Cette dernière

solution rencontre plus avantageusement les contraintes de stabilité et de

reproductibilité lorsque la taille du biocapteur impose le dépôt immédiat sur le

transducteur [30, 77, 84, 118].

Figure 1.19 Réseau polymérique après coréticulation entre les éléments constitutifs: l'enzyme, le glutaraldéhyde et l'albumine sérique bovine [30].

Page 67: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 58 -

Immobilisation par liaisons covalentes au support.

La liaison, localisée en surface du support préalablement activé, laisse le

biorécepteur entrer facilement en contact avec son substrat.

De nombreuses surfaces nues de transducteurs de tout type (Pt, Au, graphite, verre,

quartz, etc) conviennent à l'immobilisation. L'activation de la surface consiste en la

création de groupements fonctionnels par oxydation chimique ou chauffage en

présence d'oxygène. La protéine vient s'arrimer aux éventuelles fonctions hydroxyle,

carboxy, etc par réaction chimique [30].

Les thiols, amplement connus pour leur réactivité vis-à-vis des métaux nobles,

forment spontanément une monocouche autoassemblée (SAM) sur une surface

d'or. Les SAM, par une liaison forte de chimisorption avec l'or constituent un

ensemble très bien organisé résistant au lavage. Un réarrangement des chaînes

alkyles "de queue" suit l'adsorption initiale des unités sulfure sur l'or, afin de

maximiser les interactions de Van der Waals. La stabilité et la minceur de ces

monocouches autoassemblées, rehaussée de leur versatilité attractive, les destinent

à de nombreuses applications [103, 119, 120].

Depuis peu, l'exploitation de l'interaction forte biotine – avidine dénote d'un vif intérêt

pour l'attachement de biomolécules à la surface des biocapteurs. Dans le cadre des

SAM, la chaîne alkyl-thiol acquiert, lors d'une étape d'activation, une extrémité biotine

(Figure 1.20). Les immersions successives dans une solution d'avidine et de

biomolécule biotinylée mettent en place un agencement multicouche à discrétion.

Page 68: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 59 -

S S

Or

Chaîne thiol Biotinylée(SAM)

Avidine (n)

Enzyme Biotinylée

Figure 1.20 Agencement d'enzymes biotinylées sur une électrode d'or garnie de

chaîne alkyl-thiol biotinylées.

3.5.2.5 Performances d'un biocapteur.

La création d'un biocapteur "optimal" induit une connaissance adéquate d'un large

nombre de paramètres propres au biocapteur considéré: épaisseur des couches

constitutives, coefficient de partage et de diffusion des espèces impliquées,

distribution et grandeur de l'activité de bioreconnaissance de chacune des strates,

propriétés opérationnelles du transducteur, conditions de préparation, composition

de l'échantillon (pH, température,...), stockage (durée, conditions),... De la globalité

de ces éléments se définit une liste de critères de performance dont une meilleure

compréhension et optimisation s'obtient par l'identification de l'étape limitante:

domaine de linéarité, sensibilité, temps de réponse, sélectivité, reproductibilité,

fiabilité, stabilité et temps de vie.

Dans le cas des biocapteurs électrochimiques à élément de bioreconnaissance

biocatalytique vers lesquels ce travail est plus spécifiquement focalisé, l'amplitude de

la réponse enregistrée traduit la conjonction de cinq phases (Figure 1.21) [77]:

Page 69: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 60 -

Transport du substrat à la surface du biocapteur (a)

Diffusion vers la couche réactive (b)

Réaction analyte/biorécepteur (c)

Diffusion des produits de réaction vers le transducteur et la solution (d)

Détection électrochimique (e)

x e- Electrode

mat

rice

(a)

(b)+ (c)

Cofacteur

Substrat

Enzyme Produit de réaction

H2O2 H+

(d)(e)

(d)

(d)

Figure 1.21 Vue de profil des différentes étapes mécanistiques d'un biocapteur

ampérométrique, d'après [30].

De fait, elle se trouve dépendante de trois facteurs majeurs:

Cinétique de transport de masse

Cinétique enzymatique

Cinétique de la réaction électrochimique

Sous la gouverne de trois mécanismes (diffusion, migration et convection), le

transport de matière vers la surface du biocapteur (discuté au point 3.5.1.2.) régente

l'information électrochimique transmise selon une des modalités exposées au point

3.5.2.2.

Page 70: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 61 -

3.5.2.5.1 Cinétique enzymatique. [12, 121-123]

Au cours du paragraphe consacré à l'immobilisation, nous avons fréquemment

évoqué les effets (positifs ou négatifs) du fait de cette immobilisation sur le

comportement d'un enzyme versus son comportement en solution aqueuse

homogène. La composante enzymatique de la somme des termes d'influence sur la

réponse du biocapteur se pose sous la forme générale de la réaction enzymatique

sise à la Figure 1.22.

+ +

E S ES E P

E S ES E P++k1

k-1

k2

Figure 1.22 Schéma général d'une réaction enzymatique. Dans ce modèle général, le substrat S (unique) se combine en premier lieu

réversiblement à l'enzyme E, ils forment un complexe intermédiaire ES, qui libère

lors d'une étape plus lente et irréversible, l'enzyme E et le produit de réaction P.

Sous la condition que le substrat soit en concentration plus élevée que l'enzyme et si

la concentration du complexe est constante durant la réaction enzymatique (équilibre

entre les constantes de vitesse d'association (k1) et de dissociation (k-1) et la

constante de vitesse catalytique (k2)), l'équation classique de Michaelis-Menten (Eq.

13) rend compte de la relation quantitative entre la vitesse de réaction (v) et la

concentration en substrat.

][].[max

SKSVv

m += (Eq. 13)

Page 71: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 62 -

La constante de Michaelis-Menten (Km), définie et constante pour des conditions

expérimentales précises et un enzyme donné, évalue son affinité pour un substrat

donné. Dans la relation (12), Km équivaut à la concentration en substrat qui

occasionne une réponse égale à la moitié de Vm. L'expression de la vitesse initiale

en fonction de la concentration en substrat correspond à l'équation type d'une

hyperbole. A concentration fixe en enzyme, pour une faible concentration en

substrat, la vitesse de réaction fluctue rapidement et de manière quasi

proportionnelle. Vers les hautes valeurs de concentration, la vitesse s'infléchit,

l'enzyme est saturé en son substrat, la concentration en substrat perd son effet sur la

vitesse qui tend vers une valeur maximale Vm (Figure 1.23).

Figure 1.23 Courbe type de Michaelis-Menten. Dépendance entre vitesse de

réaction et concentration en substrat. Au point C, la vitesse est quasi équivalente à

Vm; au point B, elle vaut exactement la moitié de Vm et au point C, est proportionnelle

à [S] [122].

En ampérométrie, l'équation 13 se représente par

][].[max

SKSII

m += (Eq. 14)

• Cette équation se simplifie pour de faibles concentrations en substrat, [S] << Km,

→ Km + [S] ≈ Km et prend la forme:

Page 72: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 63 -

mKSII ].[max= (Eq. 15)

L'intensité (ici assimilée à la vitesse de réaction initiale), par sa relation directement

proportionnelle à la concentration en substrat, consiste en l'approche généralement

exploitée en analyse quantitative électrochimique.

• Pour de hautes concentrations en substrat, [S] >> Km, ][

][SK

S

m+≈ 1, → I = Imax et se

décrit par: ].[2max TEkII == (Eq. 16)

L'équation (16) met en relation directe [ET], concentration totale en enzyme ([E] +

[ES]) et l'activité catalytique.

Le paramètre Km, combinaison des constantes d'équilibre de formation et de

dissociation du complexe ES, se définit mathématiquement par:

1

12

kkkKm−+

= (Eq. 17)

Usuellement déterminé par la concentration en substrat au point Im/2, la conception

d'un biocapteur enzymatique privilégie les plus petits Km, associés aux Imax les plus

grands.

Le nombre de molécules de substrat converties en produit par seconde pour un

système à un enzyme saturé en substrat se donne par la constante d'ordre1 k2 ou

kcat.

Km et kcat caractérisent un enzyme et servent de point de comparaison. Leur rapport

Km/kcat définit une constante de spécificité et l'efficacité des substrats entre eux [12,

45, 124].

Dans le cas des biocapteurs à enzyme immobilisé, il convient d'utiliser la notion de

Km apparent. Un Km app plus grand que le Km en solution témoigne par exemple de la

présence d'une barrière de diffusion entre l'échantillon et la couche réactive [77].

La quantification de Km et Imax s'effectue plus aisément par la transformation de

Lineweaver-Burk (Eq. 18). La linéarisation de l'équation de Michaelis-Menten par le

Page 73: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 64 -

tracé de l'inverse de I en fonction de l'inverse de [S], extrait les valeurs de Km et Vm

par les interceptes avec les axes x et y (Figure 1.24).

].[

11

maxmax SIK

IIm+= (Eq. 18)

1/Ii

1/[S]

Pente = Km/Imax

-1/Km1/Imax

0

Figure 1.24 Tracé selon Lineweaver-Burk [122]. La nature double réciproque elle-même du tracé de Lineweaver-Burk surpondère les

points de faible concentration et crée une insatisfaction en terme de précision et

justesse. Le modèle graphique de Eadie-Hofstee (Eq. 19) comble ce vide par la mise

en relation de I en fonction de I/[S], et évite les erreurs par considération identique de

chaque point indépendamment du niveau de concentration.

][.

max SIK

II m−= (Eq. 19)

Malheureusement, tant les ordonnées que les abscisses ne sont indépendantes de

la vitesse de réaction, et toute erreur expérimentale se reflète dans chacune d'elles

[124].

Page 74: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 65 -

L'inhibition.

L'inhibition réversible se subdivise en quatre types: compétitif, non compétitif,

anticompétitif et mixte. Selon le diagramme général des mécanismes d'inhibition

réversible (Fig 1.25), l'inhibiteur I se combine avec l'enzyme libre E et forme le

complexe EI ou se lie au complexe ES, et libère le complexe ESI. Les complexes

enzyme-inhibiteur, catalytiquement inactifs, réduisent la vitesse par diminution de la

quantité de E disponible pour réaction avec le substrat S ou du complexe ES produit.

La libération de P demeure l'étape limitante par sa lenteur.

E S ES E P++k1

k-1

k2

I I

ESIEI

++

ki’ki

Figure 1.25 Mécanisme général des inhibitions réversibles simples.

Si l'inhibition est compétitive, celle-ci s'exerce entre l'inhibiteur et le substrat par

homologie structurale pour une fixation sur le même site actif. Deux complexes

réversibles sont formés ES et EI. Ki définit la constante de dissociation du complexe

EI: ][

]].[[EI

IEKi = , également dénommée constante d'inhibition, elle correspond à la

concentration en inhibiteur qui cause un doublement du Km apparent. L'équation de

Michaelis-Menten prend la forme de l'équation (20) où [I] représente la concentration

en inhibiteur libre.

][)/][1.(

].[max

SKIKSVv

im ++= (Eq. 20)

Mieux encore, elle peut s'écrire:

Page 75: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 66 -

][

].[max

SKSVv app

m

app

+= (Eq. 21)

Vmapp et Km

app équivalent aux constantes apparentes de Vm et de Km et le rapport des

deux s'exprime:

)/][1(

/max

max

max

i

mapp

app

KIKV

KV

+= (Eq. 22)

L'inhibition compétitive se traduit par une augmentation du Km apparent par le

facteur )/][1( iKI+ , une diminution du rapport Vm/Km du même facteur, Vm demeurant

inchangé.

Si l'inhibition est anticompétitive, l'inhibiteur se lie au complexe ES (produit ESI, EI n'existe pas,) par d'autres sites de liaison que le site catalytique mais modifie la

structure de l'enzyme.][

]].[['

ESIIESKi = . A nouveau, un seul type de complexe est

engagé, elle affecte Km et Vm de manière identique et n'a donc aucun effet sur leur

rapport.

La présence conjointe des deux concerne les types d'inhibition mixte ou non

compétitive et engendre une diminution de Vmapp.

L'identification du mécanisme en jeu s'effectue par l'observation des transformées de

Linweaver-Burk et de l'allure des droites recueillies en présence et en absence de

l'inhibiteur (Figure 1.26).

1/v

1/[S]

1/Km

1/ Vmax

1/v

1/[S]

1/Km

1/ Vmax

1/v

1/[S]

1/Km

1/ Vmax

Enzyme non inhibé

Figure 1.26 Différents types d'inhibition en représentation de Lineweaver-Burk.

Inhibition compétitive, non compétitive et anticompétitive.

Page 76: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 67 -

L'inhibition compétitive fournit des droites qui possèdent un point d'intersection en

commun sur l'axe des ordonnées pour une valeur de Vm apparent inchangée et un

Km augmenté. Les droites obtenues lors d'une inhibition non compétitive se coupent

en un point situé sur l'axe des abscisses, égal à la valeur de Km constant, Vm

apparent grandit. Le rapport Vm/Km constant, lors d'une inhibition anticompétitive,

dépeint des droites parallèles.

Lors d'une inhibition irréversible, un affaiblissement de l'activité se manifeste au

cours du temps marqué par une diminution de Vm et aucun effet sur Km. L'inhibiteur

se combine à l'enzyme et conduit l'activité vers zéro par la genèse d'une forme

inactive de l'enzyme.

L'appréciation de la puissance d'inhibition s'effectue au travers de deux grandeurs:

la concentration nécessaire pour inhiber 50% de la vitesse initiale (CI50),

extraite du modèle in vitro choisi pour une concentration en substrat, elle

s'extrapole difficilement à l'in vivo. Elle dépend fortement de la concentration

en enzyme totale et de la constante d'inhibition, sous l'influence pour sa part

de la concentration en substrat, de Km et du type d'inhibition.

Ki définit l'affinité de l'inhibiteur pour l'enzyme. De faibles valeurs caractérisent

des inhibiteurs puissants, des élevées des inhibiteurs faibles. Aisément

quantifiée graphiquement par le tracé du rapport Kmapp/Vm

app en fonction de la

concentration en inhibiteur, la valeur de Ki vaut la valeur absolue de

l'intersection de la droite obtenue et de l'axe des abscisses.

3.5.2.5.2 Interférences.

Particulièrement d'intérêt pour les dispositifs destinés à un usage continu et insérés

en milieu très complexe, la recherche des interférents lors de l'analyse des

performance d'un biocapteur concerne l'intégralité des espèces présentes et non pas

les seules susceptibles d'interactions supposées. Parmi elles, trois se rencontrent

fréquemment:

1. L'acide ascorbique: il forme avec son produit d'oxydation l'acide

déhydroascorbique (deux électrons échangés) un couple électrochimique

rédox quasi réversible. En solution aqueuse, il libère deux protons pour des

Page 77: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 68 -

pKa de 4,17 (pKa1) et 11,57 (pKa2), et montre une oxydation aisée à des

potentiels positifs proches de 0,0 V. Interférent classique, il se présente dans

de nombreux fluides biologiques, jus de fruits, produits d'alimentation,

formulations pharmaceutiques… L'emploi de membranes à perméabilité

sélective ou garnies de charges négatives répulsives, ou l'application d'un

prépotentiel d'oxydation dans les systèmes en flux prévient de son effet.

2. L'acide urique: produit de dégradation des protéines, et préférentiellement

présent dans les urines, mais aussi dans le sang et les tissus, il s'oxyde aussi

pour des potentiels positifs de faible valeur; la préservation du biocapteur

s'effectue via des stratégies identiques à l'acide ascorbique.

3. Le paracétamol (acétaminophène): analgésique d'usage courant, présent

dans les fluides biologiques, son oxydation réversible en une quinoneimine a

lieu à des potentiels légèrement supérieurs à l'acide ascorbique et à l'acide

urique, mais possède une plus grande capacité de pénétration au travers des

membranes [30].

3.5.2.6 Biocapteurs et biotransformation de xénobiotiques: tendances et

perspectives .

Face à la demande croissante en techniques modernes à fort potentiel de

développement, les biocapteurs par leur capacité à surmonter certains désavantages

des méthodes conventionnelles constituent une intense veine de recherche [125].

Fusion de la sensibilité et de la spécificité des systèmes vivants et de la puissance

de traitement de la microélectronique, ils fournissent en temps réel des informations

de haute pertinence [126]. Les progrès réalisés à chaque instant dans l'amélioration

de la couche de perception du signal et des modes de transduction pavent la voie

d'une miniaturisation plus poussée encore [80]. Monolithiques par définition, leur

petitesse embrasse la volonté sans cesse accentuée de la réalisation de mesures

bioanalytiques aisées à mettre en oeuvre. Sortir du confinement du laboratoire,

réduire l'espace temps entre le prélèvement de l'échantillon et l'action, constituent les

soucis majeurs des multiples domaines qui exploitent déjà en routine cet outil peu

coûteux, propre et peu exigeant en prétraitement de l'échantillon: diagnostic clinique,

analyse environnementale, contrôle de qualité et sécurité de la nourriture, contrôle

Page 78: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 69 -

des procédés de fermentations et défense militaire. Aucunement confiné au rang

d'unité isolée, les biocapteurs peuvent s'intégrer dans un ensemble instrumental plus

important ou un concept d'analyse plus vaste. En effet, ils s'immiscent depuis

quelques années dans le criblage pharmaceutique. Le besoin vital et accru de

moyens performants (cfr point 2.) d'évaluation de qualité de l'interaction médicament-

récepteur et des données ADME/tox met en lumière les biocapteurs, petits dispositifs

au matériel d'origine biologique incorporé. Confrontés à des molécules de tout

horizon (chimique, naturel, bases de données combinatoires), et à la superposition

de plusieurs disciplines scientifiques (médecine, pharmacie, biologie, chimie) les

biocapteurs destinés au criblage de composés d'intérêt pharmaceutique présentent

une conception plus complexe au regard de ceux utilisés en routine et adressés à

une substance dans une matrice spécifique [83, 126-128].

Les premiers biocapteurs mis en œuvre dans ce but, de nature enzymatique,

exploitent l'ampérométrie. Ils permettent la détermination de composés spécifiques

ou de molécules membre d'une famille plus large tels des dérivés de la pénicilline,

des dérivés cyanogénés, des polyphénols…[83] Deux autres formes récentes de

transductions démontrent un impact considérable en pharmacologie et exploitent des

phénomènes optiques et acoustiques. L'intérêt premier de ces deux méthodologies

intervient par le fait de ne requérir aucun marquage tant du substrat que du récepteur

cible. La première approche repose souvent sur l'exploitation de l'effet de résonance

plasmonique de surface (SPR) tandis que la seconde utilise les propriétés

piézoélectriques d'un quartz vibrant. L'une et l'autre suivent l'interaction entre les

composés en temps réel. Une large gamme d'espèces (bactéries, virus, ADN,…) de

tout poids moléculaire, peut être analysée pour des valeurs d'affinités d'interaction

très basses et ce, sur des faibles volumes d'échantillons. Ils procurent également des

données relatives quant aux caractéristiques de la liaison au récepteur (pourcentage,

force), à la proportion active de l'échantillon, et quant à la description de la voie de

métabolisation. Utilisés en confirmation des essais préliminaires classiques, ils

accélèrent parallèlement le développement in vitro par une aide précieuse dans

l'élucidation du mode d'action. Leur rayon d'action les conduit à l'identification

d'unités pharmacophores, domaine plus général mais tout aussi important en

recherche de nouveaux médicaments. Les barrières physiologiques (tractus gastro-

intestinal/sang, hémato encéphalique), hauts lieux de l'adsorption passive ou active

Page 79: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 70 -

d'un composé, représentent des paramètres à apprécier. L'immobilisation de

vésicules lipidiques ou de membranes cellulaires à la surface de biocapteurs

optiques ou acoustiques permet l'évaluation de la fraction absorbée passivement de

manière comparable aux méthodes traditionnelles. Tout aussi fiables sont les

résultats obtenus du calcul du taux de fixation aux protéines plasmatiques. Cette

variable clef pour la détermination des profils pharmacocinétiques et d'activité

s'obtient de façon rapide (automatisation) et peu consommatrice d'échantillon. Via

ces données, l'expérimentateur détermine le temps de demi vie de la liaison protéine

sérique/médicament et de là une idée de son taux d'élimination. Les profils

ADME/Tox, facteurs critiques pour la biodisponibilité et l'efficacité, provoquent

fréquemment l'échec de nombreux candidats médicaments. Les biocapteurs

connaissent un impact grandissant dans l'estimation de ces paramètres. Bien que

peu de travaux associent biocapteurs optiques/acoustiques et enzymes de

métabolisation, les biocapteurs à quartz piézo-électrique s'adaptent particulièrement

bien aux criblages prédictifs de cytotoxicité [128].

La volonté d'élaborer des biocapteurs propres aux études de métabolisation contient

par essence même l'incorporation d'enzymes de métabolisation au rôle d'élément de

bioreconnaissance. Dès ce moment, vient à l'esprit l'intégration au rang de

biorécepteur, des enzymes de la famille CYP450, hémoprotéine aux nombreux

isoenzymes et responsable majeur de la métabolisation d'un nombre immense de

xénobiotiques et de bioactivation. Le placement d'un isoenzyme CYP450 sur un

biocapteur ampérométrique affronte deux difficultés techniques: (i) la complexité de

la mesure de l'activité enzymatique, (ii) la stabilité de l'enzyme très labile. Durant son

cycle catalytique le CYP450 nécessite la présence d'un donneur d'électron (NADPH

ou NADH), éventuellement d'un régénérateur de ces cofacteurs et d'O2. La première

génération de biocapteurs CYP450 remplit cette condition et mesure la

consommation de l'un des cofacteurs [129]. Les interférents présents ou les

concentrations faibles rendent ardues ces quantifications [130, 131]. Une alternative

consiste à apporter directement les électrons à la partie terminale oxydase par des

médiateurs réduits (type viologène). Leur potentiel rédox négatif les prédispose à

réduire le groupement prosthétique. L'approche ultime propose l'électrode elle-même

comme source immédiate d'électrons vers le centre rédox. Cet apport, libre de

médiateurs ou de partenaires rédox naturels permet de suivre le courant catalytique

Page 80: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 71 -

engendré [131]. Le transfert direct d'électrons rencontre cependant divers obstacles:

(i) immersion d'une protéine à groupement prosthétique et par conséquent

dépendance du transfert d'électrons à l'orientation de la protéine sur la surface de

l'électrode, (ii) dénaturation des protéines sur les surfaces métalliques et formation

d'une protéine isolante opposée à tout échange d'électrons [132]. Modifier

chimiquement la molécule protéique permet de toucher aux propriétés isolantes de la

couche externe et de rendre accessibles les centres rédox très souvent

profondément enfouis. Nombre de techniques d'immobilisation reprises au

paragraphe 2.5.2.4, sont utilisées pour l'immobilisation d'isoenzymes du CYP450 et

décrites abondamment par Bistolas et al. et Shumyantseva et al. [129-132]. Les

phénomènes de transfert d'électrons au travers de ces diverses matrices demeurent

peu clairs et encore un domaine à investiguer. De même, le besoin impératif

d'oxygène durant la réaction catalytique et sa propre réduction en parallèle à

l'électrode rend les mécanismes de réaction complexes à interpréter. L'ajout de

catalase (qui élimine H2O2, sous-produit de réaction) et/ou d'inhibiteurs dégrossit

cette complexité et favorise la compréhension [131]. D'une haute adaptabilité, les

biocapteurs ampérométriques CYP450 fonctionnent au sein de plusieurs dispositifs

électrochimiques: voltampérométrie cyclique, ampérométrie, potentiométrie et

électrolyse suivie d'un examen des produits générés par CL/SM [130, 131].

Aujourd'hui totalement fondues dans le paysage des biocapteurs, les électrodes

sérigraphiées3, attractives par leur faible bruit de fond, leur large gamme de

potentiels opérationnels et leur haute commodité aux modifications chimiques,

constituent l'étape suivante à franchir pour les biocapteurs CYP450 [132, 134] et leur

intégration in extenso dans l'arsenal analytique en sciences pharmaceutiques. Leur

3 Electrodes sérigraphiées: véritables miniaturisations d'un biocapteur, elles autorisent la production

de masse rapide, simple et reproductible de biocapteurs électrochimiques. Cette technique consiste

en la déposition d'encres électrochimiquement actives modifiées sur un support inerte en un film

mince de motif, de taille et d'épaisseur contrôlés. Appelés à un usage unique, ces biocapteurs

manifestent plusieurs avantages: aucun risque de contamination, élimination des problèmes de perte

de réponse liés à un encrassage de l'électrode ou une dénaturation de l'enzyme et prix de revient

faible. Par ces particularités et la foule d'applications concevables, ces électrodes sérigraphiées

rencontrent les défis du criblage haut débit. La réduction d'échelle qu'elles proposent associée à une

réponse en temps réel élargit leur niche d'exploitation au test hors laboratoire, sur site [95, 133].

Page 81: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 72 -

spécificité, non directement dirigée vers un substrat, mais très large, se met

avantageusement à profit pour la production de capteurs multi-canaux via la

technologie de sérigraphie. Les réponses fournies par chacun des canaux adressés

un à un par un isoenzyme autorisera par compilation, la détection simultanée d'un

éventail ample de composés [129].

Dès maintenant estimés pour leurs qualités analytiques (temps de réponse, fenêtre

de calibration, limite de détection, sensibilité, stabilité opérationnelle, temps de vie),

les biocapteurs ampérométriques CYP450 demandent encore des travaux

d'optimisation de la stabilité. L'instabilité propre aux enzymes s'exprime plus

vigoureusement dans le cas du CYP450 et en fonction de son origine (membranaire

microsomial, mitochondrial, bactérien). Malgré l'intervention d'agents de stabilisation

(par ex. le glycérol) ces biocapteurs appartiennent au type de biocapteurs dits à

usage unique, jetables à l'inverse des biocapteurs dits "réutilisables" [129, 132] .

Les biocapteurs moléculaires (enzyme, anticorps, ADN,…) axés sur une molécule

cible peuvent dans certaines situations ne pas déceler des composés voisins. Les

biocapteurs à base de cellules vivantes, surmontent ces limitations. Capables

d'informer à la fois qualitativement et quantitativement de la présence d'un composé

x, l'attrait principal des biocapteurs à base de cellules réside en leur faculté à

procurer une réponse fonctionnelle, et analytique. L'aptitude à transmettre la réaction

induite par un stimulus sur un système vivant trouve de nombreuses zones d'intérêt

(pharmaceutique, cosmétique, agro-alimentaire, environnement) et permet de

répondre à des questions requérant une connaissance de l'effet physiologique

provoqué. Quel est l'effet de tel agent pharmaceutique sur un système physiologique

? Est-il agoniste ou antagoniste ? Est-il toxique ? La réponse en temps réel d'un

biocapteur à base de cellules tient compte avantageusement de la fraction dissoute

du composé cible mais aussi de la partie insoluble et donc conséquemment de sa

biodisponibilité. Le taux d'activité du métabolisme énergétique, véritable caisse de

résonance de toute action sur les cellules, constitue fréquemment l'objet même de la

mesure au travers de divers paramètres tels: pH, consommation d'O2 et production

de CO2, potentiel rédox, production de lactate, microcalorimétrie. Alternative,

l'évaluation d'une caractéristique intrinsèque de certains types de cellules se tient par

mesure du potentiel électrique dans le cas de cellules nerveuses, ou d'une

bioluminescence naturelle ou induite pour des cellules bactériennes par exemple.

Les biocapteurs à base de cellules se soumettent facilement à une miniaturisation (et

Page 82: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 73 -

à l'automation par usinage de plaques multipuits et de dispositifs multicanaux) et

consomment moins d'échantillon et/ou de cellules pour une sensibilité plus grande et

un meilleur temps de résolution [135, 136].

Le dépôt unique [137] ou en très petite quantité de cellules (bactériennes,

champignons, animales, végétales) sur la surface du transducteur exige de leur part

une grande pureté [138]. Les difficultés et défauts initiaux (maintenance et temps de

vie) disparaissent peu à peu par l'effet des progrès réalisés en techniques de

cultures cellulaires. Compromis entre système purement in vitro et organisme

intégral, la (les) cellule(s) représente(nt) une approche plus fidèle de la complexité de

l'environnement in vivo [137]. Les avantages à l'usage de cellules complètes en lieu

et place d'enzymes isolés incluent: (i) apport interne large de biocatalyseur, (ii) usage

d'une voie métabolique complète dans les conditions naturelles optimales, (iii)

stabilité enzymatique accrue, (iv) possibilité d'utiliser des systèmes enzymatiques

non disponibles de manière isolée [139].

Une famille de transducteurs convient particulièrement bien au dépôt d'un système

monocellulaire; les FET (transistor à effet de champ). L'entité cellulaire4 se place sur

la surface du FET, qui accepte dès lors le déroulement de processus biochimiques

complexes (transfert d'électrons, réaction rédox) ou détecte de faibles variations de

pH à l'interface électrode/cellule. Les variations enregistrées sont à mettre en rapport

avec l'activité métabolique des cellules immobilisées [140-142].

L'expérience démontre la possible divergence de comportement entre une

monocouche de cellules cultivées sur la surface d'une électrode et une coupe d'un

même organe. Les cultures tissulaires en trois dimensions connaissent un certain

succès depuis peu, par leur contexte quasi équivalent des conditions physiologiques

(protéines, enzymes, cofacteurs), elles reflètent de manière optimale l'activité

métabolique. Ces tissus autoorganisés, autoactivés, et autonomes fournissent une

réponse directe et voisine de la situation in vivo. Leurs désagréments majeurs

proviennent des difficultés rencontrées à positionner de manière adéquate la culture

3D sur le support, à obtenir un temps de vie satisfaisant et en la possession

suffisante de stocks d'animaux. Un modèle tissulaire multicellulaire sphérique en trois

4 Les cellules nerveuses par leur richesse en récepteurs et en canaux ioniques sont du plus grand

intérêt à des fins de criblage médicamenteux via stimulation ou blocage. Des cellules épithéliales, des

fibroblastes, des lymphocytes T ou B s'emploient également [83].

Page 83: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 74 -

dimensions, mis au point par Thielecke et al., élimine ces inconvénients et offre des

conditions de simulation de la situation in vivo propice à l'étude tant de mécanismes

biologiques (prolifération, différenciation…) que de nouveaux agents thérapeutiques.

La géométrie précisément définie de ces sphères s'insère de façon appropriée dans

un montage capillaire aux bornes duquel l'impédance mesurée témoigne de l'effet

observé. Installé en mode multicanaux, ce dispositif laisse envisager des travaux de

criblage par mise en place de différents tissus (hépatiques par exemple) ou de

substrats [143].

Les métabolites de xénobiotiques (médicaments, polluants lipophiles…) générés par

le cytochrome P450 dans les foies de mammifères provoquent des dommages au

matériel génétique [144]. Les réactions entre ces métabolites et l'ADN conduit à des

changements structuraux, marqueurs potentiels de maladies génétiques ou de la

toxicité d'un xénobiotique nouvellement développé. Adénine et guanine, bases

impliquées dans la réaction d'oxydation, fournissent un signal électrochimique

amplifié dans le cas d'un ADN simple brin ou ADN chimiquement endommagé (perte

de la protection de l'ADN double brin). Récemment, Rusling et al. ont mis en œuvre

des biocapteurs multicouches qui génèrent en premier lieu, au sein de la couche

enzymatique (CYP450), le métabolite toxique, suivi de l'interaction avec la couche

chargée en ADN et détection des dommages éventuels à celui-ci. Dans la majorité

des cas, les détériorations à l'ADN proviennent du métabolite et non de la molécule

parent. Forts de cette caractéristique, les biocapteurs couche à couche

ADN/CYP450 sous réserve de nombreuses optimisations (application à des

échantillons biologiques, meilleure sensibilité, validation), s'apparentent aux

biocapteurs toxicologiques du futur [145, 146].

Page 84: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 75 -

3.5.3 Couplage de l'électrochimie à la chromatographie liquide et à la spectrométrie de masse.

Unies pour la première fois au début des années septante, l'électrochimie (EC) et la

spectrométrie de masse (SM) connurent une lente évolution. L'intention voici quinze

ans de combiner la capacité de l'électrochimie à imiter les réactions de métabolisme

(analogie vis-à-vis de la voie principale de métabolisation; le système cytochrome

P450, particulièrement les réactions de phase I avec oxydation à échange d'un

électron) et les performances analytiques de la spectrométrie de masse, stimula peu

à peu la recherche dans cette voie. Une instrumentation de qualité insuffisante

initialement et l’engouement des scientifiques envers les techniques de biologie

moléculaire rendirent difficile sa popularisation. Les derniers développements

technologiques et les nouveaux défis de la recherche pharmaceutique actuelle

(points 2. et 3.1) revoient à la hausse les techniques instrumentales hybrides dans

l'étude fondamentale des mécanismes de métabolisation [11, 147, 148]. Diverses

équipes proposèrent différents dispositifs électrochimiques d'oxydation du/des

composé(s) sous étude : cellule électrochimique construite "maison", en couche

mince ou Coulochem5 et intégrée dans divers schémas de montage [11, 13, 47, 49,

149]. L'opportunité de combiner "on-line" une cellule électrochimique et la

spectrométrie de masse offre la possibilité de l'identification de produits d'oxydation

avec un maximum de certitude. Un modèle récent de cellule électrochimique en

graphite poreux permet une conversion à un haut degré d'efficience (>95%), elle

supporte les flux de hautes pressions (Figure 1.27) [48]. Différentes associations

alternatives apparaissent: IF-CE-SM, CL-CE-SM, CE-CL-SM [150, 151]. Grâce à un

volume mort faible, un temps de résolution court et la compatibilité avec la

spectrométrie de masse, ces techniques hybrides autorisent l'identification des

produits d'oxydation mais aussi d'éventuelles espèces instables. Les mesures

peuvent être accompagnées ou non d'une séparation chromatographique pré ou post

électrolyse.

5 Coulochem®: dénomination commerciale de différentes cellules électrochimiques de design varié et

pour applications multiples (http://www.esainc.com).

Page 85: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 76 -

Figure 1.27 Dispositif CE/SM avec vue détaillée de l'électrode à haut taux de

conversion en graphite poreux [48].

Technique purement instrumentale, la CE/SM mime de manière assez fidèle les

réactions de phase I : N-déalkylation, oxydation des thiols, des alcools,

déshydrogénation,… Apte à identifier les sites moléculaires sensibles d'oxydation

potentielle, elle ne dispense cependant aucune information quant à la distribution

ortho, méta, para des substituants. L'ajout de glutathion (non électroactif au potentiel

appliqué) dans le milieu rend possible l'étude des métabolites de phase II. En aucun

cas capable de simuler l'intégralité des réactions biologiques, l'association CE/SM

vient se placer en soutien des méthodes existantes d'étude de métabolisme. La

facilité de mise en œuvre, le coût relativement peu onéreux de l'électrochimie et la

rapidité de réponse installent la CE/MS dans une position stratégique en tant qu'outil

de prédiction et de filtration précoce, compétent dans l'établissement et le choix des

directions à suivre pour l'exploration des voies métaboliques inconnues d'un

xénobiotique [11, 47, 48, 147].

Page 86: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 77 -

4 Molécules étudiées.

4.1 Les phénothiazines.

Classe médicamenteuse majeure, les phénothiazines regroupent autour d'un noyau

de base tricyclique quelques dizaines de composés. Cette structure de base

hydrophobe, varie en ordre principal au niveau des positions deux et dix. Différents

substituants peuvent venir se placer sur l'azote (10) et constituer une queue

hydrophile: soit un groupement alkylpipérazine, soit une chaîne aliphatique avec une

fonction amine [152, 153].

Largement utilisées pour de nombreuses indications thérapeutiques, du traitement

des maladies psychotiques (schizophrénie ou autres), jusqu'à l'utilisation en tant

qu'antihistaminique, antiémétique, anesthésique, etc [154] les phénothiazines

suscitent aujourd'hui énormément d'intérêt dans d'autres voies innovatrices. De

manière non exhaustive, l'on note des recherches destinées à identifier (i) une action

antioxydante protectrice par inhibition de la peroxydation lipidique et par voie de

conséquence, thérapie potentielle dans le traitement de la maladie de Creutzfelt-

Jacob régie par le stress oxydatif du prion [155, 156], (ii) des effets cytostatiques in

vitro et in vivo, effet antiprolifératif sur des tumeurs cellulaires, interaction au niveau

de la différentiation cellulaire [157, 158], (iii) une activité anti-inflammatoire [158], (iv)

une alternative dans la lutte contre les (multi)résistances aux antibiotiques par le

biais de propriétés antibiotiques intrinsèques ou par action synergique avec d'autres

agents antibactériens, antimycosiques ou antiparasitaires. Ce dernier aspect peut

s'avérer primordial face à la recrudescence des maladies infectieuses dans le

contexte épidémiologique planétaire du sida et des polyrésistances très souvent

rencontrées face aux molécules antibiotiques conventionnelles [159-165], (v) une

activité antimalarique originale par son mode d'action [166, 167], (vi) une intervention

contre le mal du voyage spatial par élimination des symptômes consécutifs à une

exposition à l'hypogravité. La modification éventuelle des données

pharmacocinétiques pendant ou suite à un vol spatial est également étudiée [168-

170].

Métabolisés intensivement par l'intermédiaire de nombreuses voies, les dérivés

phénothiaziniques retirent, dans la majorité des cas, l'effet clinique escompté via la

forme active que sont leurs métabolites [171]. L'un des principaux chemins

Page 87: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 78 -

métaboliques est le CYP450, il module la N-déméthylation de la chaîne latérale, la sulfoxydation de la position 5 et l'hydroxylation et la N-oxydation du noyau aromatique [172, 173]

Bien que les modes d'action exacts des nouvelles indications citées ci-dessus et les

biomécanismes responsables des toxicités développées ne soient pas encore

pleinement élucidés, l'oxydation du noyau phénothiazine en son radical cation est

communément admis en tant que première étape essentielle de l'oxydation .

Ce radical cation relativement stable donne naissance aux formes sulfoxydes et

hydroxylées [174].

Parmi les effets secondaires les plus souvent cités, nous trouvons:

sédation [170, 172, 174]

hypotension [175]

toxicité cardiaque [175]

blocage des canaux Ca++/ K+ activés [176]

troubles des fonctions endocrine, et reproductive [174]

phototoxicité et photoallergie [177]

tératogènicité [174]

diskynésie, agranulocytose [156]

4.1.1 La prométhazine.

Les phénothiazines se distinguent entre elles par la diversité de leurs substituants,

qui définissent une structure chimique globale et par conséquent une activité

pharmacologique et l'emprunt d'un chemin métabolique en particulier [172]. Souvent

évoquée, la longueur de la chaîne latérale entre les deux azotes semble porter la

responsabilité de comportements différenciés entre les différentes molécules [174,

178]. Nous avons choisi d'étudier les devenirs de deux molécules représentatives de

cette singularité: la prométhazine (deux carbones entre les deux azotes de la chaîne

latérale, Figure 1.28) et la promazine (trois carbones entre les deux azotes de la

chaîne latérale). Isomère de constitution de la promazine, la prométhazine s'utilise en

première intention pour son activité antihistaminique H1 ou sédative.

Page 88: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 79 -

S

N

CH2

HC

NH3C CH3

CH3

76 4

3

2

198

Figure 1.28 Structure de la prométhazine.

Dans le cadre de ce travail, et afin de tenter de généraliser nos observations, une

phénothiazine au profil structural similaire à la prométhazine a fait l'objet des mêmes

investigations: l'éthopropazine qui possède une chaîne latérale:

R= -CH2-CH-N-(CH2-CH3)2

CH3

4.1.2 La promazine.

Bloqueur le plus faible des récepteurs dopaminergiques D2 et sérotoninergiques 5-

HT2 parmi les neuroleptiques phénothiaziniques, la promazine (Figure 1.29), est un

antagoniste fort des récepteurs adrénergiques α1 et histaminiques H1 qui s'utilise

comme neuroleptique modéré dans la thérapie de psychoses d'origines diverses

[172]. Membre éminent de l'avant-garde des neuroleptiques mis en évidence aux

prémices des années cinquante, elle changea l'optique de l'abord de la

schizophrénie sur le plan pharmacologique et révolutionna les voies de recherche et

de synthèse de nouveaux agents thérapeutiques dans ce domaine [179].

Page 89: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 80 -

S

N

CH2

CH2

H3C CH3

CH2

N

Figure 1.29 Structure de la promazine.

Les antipsychotiques classiques ou dits traditionnels réfèrent au terme neuroleptique

par leur action au niveau neuronal. Essentiellement actifs pour les aspects

psychotiques de la schizophrénie ou d'autres psychoses, aucun lien démontré ne

statue d'une relation étroite entre leur activité neuronale et efficacité antipsychotique

[180].

Dans une approche comparable à la prométhazine, une molécule au même nombre

de carbones présents dans la chaîne latérale a été étudiée lors de l'étude de la

promazine: la triméprazine:

R= -CH2-CH-CH2-N-(CH2-CH3)2

CH3

Page 90: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 81 -

4.2 Les dibenzoazépines.

4.2.1 La clozapine.

Tête de pont de la seconde génération d'antipsychotiques, la [8-chloro-11-(4-méthyl-

1-pipérazinyl)5H-dibenzodiazepine] connue sous le nom de clozapine, est un

neuroleptique atypique développé dans les années soixante (Figure 1.30).

N

N

R

Cl

HR = N N H

R = N NCH3

OR = N N CH3

Clozapine

N-desmethyl-clozapine

Clozapine N-oxide

1

43

5

6

8

7

2

910

Figure 1.30 Structure de la clozapine et de ses métabolites majeurs étudiés lors de

notre travail.

Très vite utilisée chez les patients schizophréniques réfractaires aux neuroleptiques

classiques (typiques), par montre d'une efficacité substantiellement accrue vis-à-vis

des symptômes psychopathologiques (symptômes positifs et négatifs)6, cette

molécule démontre moins d'effets secondaires extrapyramidaux que les

antipsychotiques de première génération (APG). Leur qualificatif "atypique" découle

de cette caractéristique. Trente à soixante pour cent des patients qui ne répondent

6 Symptômes positifs: aspect le plus spectaculaire de la schizophrénie, ils s'expriment par une

exacerbation des fonctions normales: idées délirantes, hallucinations et discours désorganisé.

Symptômes négatifs: ils regroupent cinq symptômes cette fois considérés comme réducteurs des

fonctions normales (inexpression émotionnelle, réduction et pauvreté de l'expression orale, manque

de volonté, anhédonie, troubles de l'attention) en fonction de leur origine, soit partie intégrante de la

pathologie schizophrénique ou soit induits par le traitement médicamenteux ils seront dits primaires ou

secondaires [179].

Page 91: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 82 -

pas aux APG connaissent une amélioration lors de l'usage de la clozapine et une

diminution de leurs effets secondaires tels que extrapyramidaux, dyskinésie tardive,

et élévation de la prolactine [181-184]. La clozapine présente un profil

pharmacologique complexe multipliant les interactions avec nombre de récepteurs.

La plus souvent citée est l'activité antidopaminergiques D4 [179, 185]. Par contre, un

point négatif important réside en sa toxicité, avec risque d'apparition d'une

agranulocytose7 aigue. La mise sous traitement du patient nécessite une surveillance

hématologique constante dont la fréquence dépend de la durée du traitement et de la

stabilité de la formule sanguine. D'autres effets secondaires sont connus, dont une

cardiotoxicité potentielle sérieuse. De ce fait l'usage clinique de la clozapine se

restreint aux seuls patients intolérants ou résistants aux neuroleptiques traditionnels.

Cet inconvénient majeur associé à la difficulté d'établir des critères clairs de

réfractivité la conduisent à rester sous-utilisée dans de nombreux pays [180, 181,

188, 189]. La majorité des cas d'agranulocytose survient durant les six premiers mois

du traitement avec un risque plus important endéans les trois premiers mois. Le

mécanisme physiopathologique de cette agranulocytose induite par la clozapine

demeure irrésolu mais quelques suggestions existent: (i) réactions immunologiques,

(ii) un facteur génétique, (iii) cytotoxicité des métabolites [181]. La toxicité ne semble

pas s'exercer de manière directe vers les leucocytes polymorphonucléaires (PMN)

ou leurs précurseurs myéloïdes. La clozapine subit un métabolisme intensif chez

l'homme qui donne naissance à plusieurs espèces dont principalement la N-déméthylclozapine et la clozapine N-oxyde, métabolites stables. L'essentiel de

cette bioactivation se déroule via la voie hépatique et les isoformes du CYP450. La

conversion de la clozapine en espèces chimiques réactives fournit des interférents

potentiels avec les processus cellulaires essentiels. Dans le cas de la clozapine, les

cellules myéloïdes et les PMN sanguins périphériques participent pour une part à la

métabolisation. L'enzyme majoritairement présent dans les PMN est la

myéloperoxidase, apte à métaboliser la clozapine en un ion nitrénium, responsable

putatif de l'agranulocytose par interaction avec les macromolécules cellulaires et par

7 Agranulocytose: chute des polynucléaires neutrophiles circulants (doués d’une activité

antibactérienne) sous une valeur de 1000/mm3. Les agranulocytoses aiguës sont le plus souvent

d’origine médicamenteuse (40% des cas) donc réversibles [181, 186, 187].

Page 92: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Introduction

- 83 -

voie de conséquence d'une toxicité directe ou immunitaire indirecte [188, 190, 191].

Bien qu'il soit difficile d'établir un lien direct, on relie généralement les réactions

idiosyncratiques d'un médicament à une réponse immunitaire provoquée par les

métabolites engendrés in vivo. La cible de l'agranulocytose étant les neutrophiles et

les précurseurs des neutrophiles de la moelle osseuse, on suppose que la clozapine

est probablement oxydée en son métabolite réactif au sein de ces cellules qui induit

alors l'agranulocytose. Cette hypothèse n'exclut en rien une voie de toxicité directe

[192]. Sujet chaque jour de nombreuses publications, la clozapine suscite un intérêt

continu afin d'élucider et d'améliorer la compréhension de son mode d'action

pharmacologique, son métabolisme et les incidences qui en découlent. Son étude

constitue un point de départ à l'élaboration de nouvelles molécules analogues aux

propriétés pharmacologiques identiques mais aux effets secondaires moindres ou

nuls et par conséquent à des médicaments moins dangereux. Dans le cas de la

clozapine, un des objectifs est de synthétiser des analogues dépouillés de l'azote

(telles les molécules loxapine, clotiapine, fluperlapine), qui constitue un pont entre les

deux cycles. Cette innovation donnerait des molécules non métabolisées en ion

nitrénium réactif et non inducteur d'agranulocytose [179, 185].

Page 93: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Matériel et Méthodes

- 84 -

5 Matériel et Méthodes. Les détails méthodologiques des différentes techniques instrumentales utilisées

durant notre travail sont spécifiés dans le paragraphe matériel et méthodes de

chacun des articles publiés ou soumis.

• Electrochemical, Chemical and Enzymatic Oxidations of

Phenothiazines.

B.Blankert, H.Hayen,S.M. van Leeuwen, U.Karst, E.Bodoki, S.Lotrean,

R.Sandulescu, N.Mora Diez, O.Dominguez, J.Arcos, J.-M.Kauffmann.

Electroanalysis 17 (2005) 1501-1510

• Prediction of clozapine metabolism by on-line electrochemistry/liquid chromatography/mass spectrometry.

S.M. van Leeuwen, B.Blankert,J.-M. Kauffmann, U.Karst.

Analytical and Bioanalytical Chemistry 382 (2005) 742-750

• Horseradish peroxidase electrode for the analysis of clozapine. B. Blankert, O. Dominguez, W. El Ayyas, J. Arcos, and J.-M. Kauffmann.

Analytical Letters 37 (2004) 917-928

• Horseradish peroxidase immobilised carbon paste electrode based on peroxidation of clozapine for the study of thiols. B. Blankert, O. Dominguez, E. Bodoki, R. Sandulescu, J. Arcos, J.-M.

Kauffmann.

Electroanalysis, soumis.

Page 94: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Matériel et Méthodes

- 85 -

De manière globale, les principales méthodes utilisées sont:

• Electrophorèse capillaire en milieu micellaire couplée à un détecteur

spectrophotométrique UV-vis. (cfr article 6.1)

• Chromatographie sur couche mince en phases normale et inverse. (cfr

article 6.1

• Voltampérométrie cyclique à balayage linéaire. (cfr articles 6.1, 6.2, 6.3 et

6.4)

• Couplage en ligne : cellule électrochimique (CE)/chromatographie liquide

en phase inversée (CL)/spectrométrie de masse (SM), CL/CE/SM. (cfr

articles 6.1 et 6.2)

• Réalisation, mise au point et optimisation d'un biocapteur ampérométrique.

(cfr articles 6.3 et 6.4)

Page 95: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

- 86 -

6 Résultats.

6.1 Electrochemical, Chemical and Enzymatic Oxidations of

Phenothiazines.

B.Blankert, H.Hayen,S.M. van Leeuwen, U.Karst, E.Bodoki, S.Lotrean,

R.Sandulescu, N.Mora Diez, O.Dominguez, J.Arcos, J.-M.Kauffmann.

Electroanalysis 17 (2005) 1501-1510

Page 96: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

- 87 -

6.1.1 Introduction.

L’utilisation de phénothiazines en tant que médiateur rédox de l’enzyme peroxydase

de raifort, nous a montré un comportement très distinct pour deux phénothiazines de

structure similaire [193]. Etant donné le renouveau d’intérêt envers les

phénothiazines sur le plan pharmacologique, il nous a semblé opportun d’étudier

plus en avant le comportement rédox de ces molécules. L’analyse de la littérature

relative à l’oxydation des phénothiazines est bien fournie, cependant des

discordances sont observées quant au mécanisme d’oxydation de la prométhazine. Il

nous a paru dès lors intéressant de réinvestiguer le comportement oxydatif des ces

molécules. Trois modes d’oxydation (électrochimique, chimique et enzymatique), ont

été appliqués à l’étude de cinq phénothiazines de structure moléculaire semblable

(phénothiazine base (PHZ), prométhazine HCl (PMZT), promazine HCl (PMZ),

triméprazine HCl et éthopropazine HCl). La détection et l'identification des produits

générés ont été menées à l'aide de diverses méthodes instrumentales:

voltampérométrie cyclique (VC), électrophorèse capillaire micellaire (MEKC),

chromatographie sur couche mince (CCM) et chromatographie liquide (précédée ou

suivie d'une oxydation électrochimique (EC)) couplée à la spectrométrie de masse

(CL/SM, CL/EC/SM, EC/CL/SM).

L’oxydation chimique a été réalisée en milieu acide acétique en présence de

peroxyde d’hydrogène à 60°C pendant 30 min. Un oxydant puissant tel le persulfate

de potassium a été également mis en oeuvre ainsi que le couple acide

peroxyacétique/iodure de potassium.

L’oxydation enzymatique a été accomplie par immersion d’une bandelette d’acétate

de cellulose imprégnée d’enzyme réticulée (peroxydase de raifort (HRP)) dans la

solution de phénothiazine, en milieu tampon acétate et en présence de peroxyde

d’hydrogène ou par contact direct entre l'enzyme libre en solution et la phénothiazine

étudiée.

L’oxydation électrochimique a été effectuée à partir de microvolumes de solutions

« déposées » sur une électrode de carbone vitreux et, pour des quantités plus

importantes de phénothiazines (mg), sur une électrode de platine de grande surface.

Les oxydations électrochimiques en ligne ont été réalisées à l'aide d'une cellule

électrochimique en carbone poreux fournissant un rendement d'oxydation élevé

(proche de 100%). En fonction du schéma de montage désiré, cette électrode sera

Page 97: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

- 88 -

placée en amont ou en aval de la colonne de séparation chromatographique. Placée

en amont, une séparation chromatographique des produits de l’oxydation est

obtenue avant la détection par spectrométrie de masse. Cette configuration autorise

des identifications plus fines, mais ne permet pas la mise en évidence de produits

instables. Placée en aval, les produits issus de l’oxydation EC sont directement

injectés dans le spectromètre de masse avec identification possible d’espèces

instables.

La voltampérométrie cyclique de la prométhazine (PMZ) donne une courbe classique

d’oxydation d’une phénothiazine telle que décrite dans la littérature. Nous observons

un pic d’oxydation réversible à +0,50 V correspondant à l’arrachement d’un premier

électron avec formation du radical cation, suivie d’une seconde oxydation irréversible

à + 0.80 V, liée à la formation du dication qui très rapidement donne le sulfoxyde par

fixation d’une molécule d’eau. Des balayages multiples ne laissent entrevoir aucun

nouveau pic d’oxydation ou de réduction. Nous nous attendions au même

comportement en ce qui concerne la prométhazine (PMTZ), mais celle-ci fournit

durant le premier cycle un pic d’oxydation irréversible à +0,59 V et un épaulement à

+ 1,2 V. La haute amplitude du premier pic d'oxydation de PMTZ laisse supposer un

mécanisme plus complexe qu’un simple transfert monoélectronique avec

vraisemblablement plusieurs étapes d'oxydation. Durant le second cycle, en sus des

pics déjà mentionnés, deux nouveaux pics rédox réversibles sont détectés à -0,065

V et +0,36 V.

En vue de déterminer l’origine possible de ces deux nouveaux pics rédox, une

voltampérométrie cyclique de la PMTZ et de la PMZ a été réalisée en absence et en

présence de phénothiazine base. L’addition de phénothiazine base produit une

amplification des pics correspondants au couple rédox de la PMTZ. Cette

amplification est particulièrement marquée pour le pic d’oxydation qui présente un

profil caractéristique d’un pic d’adsorption. Dans le cas de la PMZ, l’addition de PHZ

donne naissance au couple rédox caractéristique à +0,36/-0,065V mais qui ne

correspond à aucun pic enregistré dans le cas de PMZ seule. Cette nette différence

des profils voltampérométriques entre la PMTZ et la PMZ ne peut être attribuée qu’à

la structure de la chaîne latérale. Nous pouvons donc suspecter, à ce stade du

travail, que l’oxydation de la PMTZ procède par une rupture de la chaîne latérale

avec libération de la phénothiazine base faiblement soluble (d’où l’allure du pic

d’adsorption) qui subit l’oxydation dans le pic de PMTZ (d’où une plus grande

Page 98: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

- 89 -

intensité du pic de PMTZ). L’électrooxydation de la PMZ n’induit pas la cassure de la

chaîne latérale, vu qu’aucune formation de phénothiazine base n’est remarquée au

niveau de la VC, elle fournit le seul sulfoxyde correspondant (voir ci-après).

L'électrophérogramme des solutions issues des oxydations électrochimique,

chimique et enzymatique comporte au moins deux pics attribuables à la molécule de

départ et au sulfoxide correspondant (PMZSO et PMTZSO). Nous notons également,

et en accord avec les observations en VC, l'apparition après oxydation

électrochimique et enzymatique de la solution de PMTZ, de deux nouveaux pics

identifiés à la PHZ et son sulfoxide (PHZSO).

L’analyse par CCM des produits issus des diverses oxydations permet également de

mettre en évidence un comportement de migration distinct. Les dérivés constitués du

seul noyau phénothiazinique (c'est-à-dire sans chaîne latérale) migrent dans la partie

supérieure de la plaque chromatographique. Les dérivés ayant conservé leur chaîne

latérale sont décelés dans la partie inférieure de la CCM résultat d’une interaction

forte entre l'azote tertiaire de la chaîne latérale et les groupements silanols de la

phase stationnaire. L'intégralité des spots appartenants aux solutions oxydées de

PHZ se situe dans la partie supérieure de la plaque et met en évidence deux

composés PHZSO et PHZQI (rose). La prométhazine, fournit des taches plus

nombreuses et partagées selon les deux structures décrites ; PMTZ et PMTZSO

dans la partie basse et PHZ, PHZQI et PHZSO dans la partie haute. La promazine

ne montre qu'un seul spot, probablement PMZSO, dans la partie basse de la plaque

chromatographique.

L’analyse du spectre de masse des produits d’oxydation électrochimique à +0,8V de

chacune des phénothiazines sans séparation chromatographique (EC/SM), montre

distinctement un profil simple dans le cas de la promazine : présence du sulfoxyde et

de promazine résiduelle. La prométhazine montre un schéma plus complexe : de

nombreux nouveaux composés apparaissent : la PMTZ résiduelle; le PMTZ

sulfoxyde ; le radical cation de la phénothiazine base (PHZ·+); la phénothiazine

quinone imine (PHZQI) ; la phénothiazine base sulfoxyde (PHZSO). Le couplage

EC/LC/SM permet de mettre en évidence le caractère plus hydrophile du sulfoxyde.

La PMZ produit uniquement son sulfoxyde. L’oxydation de PMTZ donne différentes

espèces bien séparées et attribuables à : PMTZ résiduelle, PMTZSO, PHZQI, et

PHZSO. Le radical cation (PHZ) n’est pas détecté car vu son instabilité, il est

décomposé durant le cheminement chromatographique.

Page 99: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

- 90 -

Les résultats relatifs à l’ensemble des molécules étudiées nous ont permis de

proposer un mécanisme d’oxydation général des phénothiazines en fonction de la

structure de la chaîne latérale. Ce processus d'oxydation peut être qualifié de

relativement complexe, il est à la fois pH et potentiel dépendant et fonction du

pouvoir oxydant des réactifs. D'une manière générale, nous avons dans un premier

temps, formation du radical cation et du dication très réactif. Ensuite, en fonction du

nombre de carbones situés entre les deux azotes, deux voies possibles se

présentent :

La voie A correspond aux molécules dont le modèle est la PMZ avec 3C entre les 2

azotes. La fixation d’une molécule d’eau donne naissance au sulfoxyde

correspondant.

La voie B correspond aux molécules type PMTZ avec 2C entre les deux azotes, et

comprend deux chemins parallèles: (i) d’une part la formation partielle du sulfoxyde

correspondant, d’autre part (ii) la rupture de la chaîne latérale, accompagnée de la

libération de PHZ, à son tour oxydée.

En conclusion, la combinaison de nombreuses techniques analytiques modernes

nous a permis d'affiner la compréhension des chemins d'oxydation clairement

différents entre les phénothiazines comportant 2 ou 3 carbones au sein de leur

chaîne latérale. Les résultats obtenus par VC, CCM, EC et couplage CE/SM ou

CE/LC/SM sont concordants et confirment le fait que : la PMTZ (2C) subit une

oxydation qui donne bien lieu à une rupture de la chaîne latérale avec libération de

phénothiazine base. Cette observation capitale est peu décrite dans la littérature et

nullement dans la littérature électrochimique. Il est difficile de comprendre les causes

réelles de l’éclatement de la molécule de PMTZ selon les conditions d’oxydation,

mais nous émettons l’hypothèse d’un encombrement stérique au niveau de la chaîne

latérale. Le caractère volumineux de celle-ci et sa proximité par rapport au noyau

tricyclique dans le cas de PMTZ par rapport PMZ pourrait en effet expliquer la

différence de comportement. Il est connu que l’oxydation des phénothiazines passe

par le stade radical cation coplanaire impliquant un mouvement de « flip flop » des

noyaux benzéniques. Celui-ci pourrait être empêché par des encombrements

stériques dans les cas des phénothiazines 2C ? La possibilité d’observer une rupture

in vivo de chaîne latérale des phénothiazines 2C et l’impact sur les propriétés

pharmacologiques et les effets secondaires très contrastés des phénothiazines nous

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Résultats

- 91 -

semble être un domaine à ré-explorer à la lumière des résultats « in vitro » mis en

évidence dans notre travail.

Page 101: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Full Paper

Electrochemical, Chemical and Enzymatic Oxidations ofPhenothiazines

B. Blankert,a H. Hayen,b S. M. van Leeuwen,b U. Karst,b E. Bodoki,c S. Lotrean,c R. Sandulescu,c N. Mora Diez,d

O. Dominguez,e J. Arcos,e J.-M. Kauffmann*a

a Universite Libre de Bruxelles, Institut de Pharmacie, Laboratory of Instrumental Analysis and Bioelectrochemistry,Boulevard du Triomphe, Campus de la Plaine, CP 205/6, 1050 Bruxelles, Belgium*e-mail: [email protected]

b University of Twente, Department of Chemical Analysis and MESAþ Institute for Nanotechnology, P. O. Box 217,7500 AE Enschede, The Netherlands

c Universitatea de Medicina si Farmacie “Iuliu Hatieganu” Cluj-Napoca, Romaniad Universidade de Extremadura, Chemistry Department, Badajoz, Spaine Universidade de Burgos, Chemistry Department, Burgos, Spain

Received: December 16, 2004Accepted: January 10, 2005

AbstractThe oxidation of several phenothiazine drugs (phenothiazine, promethazine hydrochloride, promazine hydrochloride,trimeprazine hydrochloride and ethopropazine hydrochloride) has been carried out in aqueous acidic media byelectrochemical, chemical and enzymatic methods. The chemical oxidation was performed in acetic acid withhydrogen peroxide or in formate buffers using persulfate. The enzymatic oxidation was performed in acetate orammonium formate buffer by the enzyme horseradish peroxidase in the presence of H2O2. Molecules with, in thelateral chain, two carbon atoms (2C) separating the ring nitrogen and the terminal nitrogen, showed two paralleloxidation pathways, that is (i) formation of the corresponding sulfoxide and (ii) cleavage of the lateral chain withliberation of phenothiazine (PHZ) oxidized products (PHZ sulfoxide and PHZ quinone imine). Molecules with threecarbon atoms (3C) separating the two nitrogens were oxidized to the corresponding sulfoxide. The chemical oxidationof all the studied molecules by hydrogen peroxide resulted in the corresponding sulfoxide with no break of the lateralchain. Oxidation by persulfate yielded, for the 3C derivatives, only the corresponding sulfoxide, but it producedcleavage of the lateral chain for the 2C derivatives. The origin of the distinct oxidation pattern between 2C and 3Cmolecules might be related to steric effects due to the lateral chain. The data are of interest in drug metabolismstudies, especially for the early search. In the case of 2C phenothiazines, the results predict the possibility of an in vivocleavage of the lateral chain with liberation of phenothiazine oxidized products which are known to produce severaladverse side effects.

Keywords: Promethazine, Promazine, Phenothiazine, Oxidation, Voltamperometry, HRP, TLC, MEKC, LC/EC/MS

1. Introduction

Phenothiazines represent an important group of drugsuseful in the treatment of various diseases in human andveterinary medicines. Hundreds of compounds derive fromthe fundamental phenothiazine skeleton (PHZ). Pheno-thiazines are used for their antiemetic, antihistaminic,sedative, antipsychotic, neuroleptic, antiparkinson, analge-sic, local anesthetic, or preoperative anesthetic effects [1].The field of their applications is constantly growing withmany research pointing out new properties such as inhib-itory effect on lipid peroxidation [2], in vitro and in vivocytostatic effects, antiproliferative effect on many tumorcells, immunosuppressive properties, interaction with thecellular differentiation [3, 4], anti-inflammatory activity [4],intrinsic antibiotic activity or in synergy with existentantibiotics [5 – 7] and antimalarial activity [8]. The NASAuses phenothiazines to combat space motion sickness and isstudying any eventual modified pharmacokinetic behaviorin space [9, 10].

Phenothiazines, however, are known to induce variousadverse effects, such as endocrine alterations and cardiacand reproductive toxicity [11, 12]. The exact biochemicalmechanism(s) responsible for the development of toxicityphenomena is not clearly understood [13]. It is believed tobe related to the oxidation of the phenothiazines by removalof one electron at the nitrogen atom (N10)with formation ofa relatively stable cation radical [13, 14]. Phenothiazines areextensively metabolized by cytochrome P-450 isoforms inhuman liver giving rise mainly to ring-hydroxylated, S-oxidized and N-demethylated metabolites [15 – 17].The in vitro oxidation mechanism of these compounds,

particularly of the molecules promethazine (PMTZ) andpromazine (PMZ), by chemical [18, 19] electrochemical[20 – 25] and enzymatic [24 – 28] methods has been quiteextensively investigated. The oxidation pattern was report-ed to be dependent on the number of the carbon atomsseparating the twonitrogenatoms in the lateral side chain.Acleavage of the lateral chain was seldom reported during thechemical and enzymatic (HRP) oxidations of promethazine

1501

Electroanalysis 2005, 17, No. 17 I 2005 WILEY-VCH Verlag GmbH&Co. KGaA, Weinheim DOI: 10.1002/elan.200403253

Page 102: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

i.e., a molecule which possesses two carbons in the lateralchain separating two nitrogens (2C phenothiazines) [18].Actually parallel oxidation pathways were postulated withformation of PMTZ sulfoxide along with breaking of thelateral chain [18]. This was, however, not reported to occurby electrochemical oxidation, but aromatic ring hydroxyla-tion was suggested and PMTZ sulfoxide formation was notdetected [21, 22]. Other groups identified breaking of thelateral chain but no PMTZ sulfoxide formation [24].In the search for redox mediators for electrochemical

biosensor development, we identified several phenothia-zines as good substrates for electron transfer mediationbetween the enzyme horseradish peroxidase (HRP) and theelectrode surface [28]. During these investigations, wenoticed the distinct behavior of PMTZ compared to itsstructurally related isomer PMZ.In the present work, taking into account the different

literature data and with the help of powerful hyphenatedinstrumental techniques [23], we reinvestigate the oxidationreaction mechanisms of several structurally related pheno-thiazines (Fig. 1). The molecules were oxidized by enzy-matic, chemical and exhaustive voltammetric means. Thedetection and identification of the products were performedby cyclic voltammetry (CV), micellar electrokinetic capil-lary electrophoresis (MEKC), thin-layer chromatography(TLC), liquid chromatography coupled to mass spectrom-etry (LC/MS), LC coupled to electrochemistry, and massspectrometry (LC/EC/MS) and electrochemistry coupled tomass spectrometry (EC-MS).

2. Experimental

2.1. Reagents

Phenothiazine (PHZ), promethazine hydrochloride(PMTZ), promazine hydrochloride (PMZ), trimeprazine

hydrochloride (TMP) and ethopropazine (EPP) hydro-chloride (Fig. 1) were from Sigma-Aldrich (Bornem, Bel-gium). The standard solutions of the compounds wereprepared at a concentration of 1.0� 10�3 M in 0.1 M acetateor formate buffer. The 0.1 M acetate buffer was preparedusing 0.1 M sodium acetate (Acros, Belgium) and 0.1 Macetic acid (Carlo Erba, Devos-FranÅois, Belgium). Thestandard solutionofPHZwasprepared at a concentrationof1.0� 10�3 M in methanol (Acros-Belgium) and diluted tothe adequate concentration with a borate buffer (0.05 M,pH 9.0) containing 10 mM sodium dodecylsulfate (SDS) forMEKC.The borax salt and SDSwere fromAcros (Belgium)and the hydrochloric acid fromMerck (Belgium).Hydrogenperoxide 30%w/v was fromVel (Leuven, Belgium). All thebuffers were prepared with doubly distilled and purifiedwater (Milli Q, Millipore system) and filtered through0.45 mm hydrophilic polypropylene membrane filters (Gel-man Sciences, Michigan, USA) before use. The solutionswere kept in the dark. Ammonium formate was fromAldrich Chemie (Steinheim, Germany) and formic acidfrom Fluka (Buchs, Switzerland) in the highest qualityavailable. Solvents for LC were acetonitrile “LiChroSolvgradient grade” from Merck (Darmstadt, Germany) andwater from Merck eurolab (Briare le Canal, France).Peroxyacetic acid (32% solution in dilute acetic acid;caution: strong oxidizer, dilute with water before mixingwith organic substances) was purchased from Sigma (De-isenhofen, Germany).

2.2. Apparatus

Cyclic voltammetry (CV) was performed in a conventionalthree-electrode system. A glassy carbon electrode (geo-metric active area: 3 mm diameter) served as workingelectrode, a platinum wire as auxiliary and a Ag/AgCl 3 MKCl reference electrode (BAS, West Lafayette IN-USA).The glassy carbon electrode (GCE) was manually polishedbefore use with an alumina suspension of 0.01 mm (BDH,England) and washed with doubly distilled and filteredwater. A universal potentiostat programmer Model 175(EG&G) and a polarographic analyser Model 174A(EG&G) connected to a graphical recorder Servogor XY(BBC GOERZ, Princeton, NJ, USA) were used for all thecyclic voltammetric studies. The pH of the investigatedsolutions was controlled by a pH-meter (Tacussel Minisis6000-France)Capillary electrophoresis was performed using a Spec-

traPHORESIS 100 system equipped with a modular in-jector, a high voltage power supply and a UV/vis spectro-photometric detector (Thermo Separation Products, Bel-gium) connected to a chart recorder Servogor 120 (BBCGOERZ). A fused silica capillary (75 mm i.d.) with a totallength of 65 cm was fromAlltech Associated, Inc, Belgium.The detector was placed 35.5 cm from the anode end of thecapillary.Absorbancewasmeasured through the capillary ata wavelength of 254 nm. Samples were introduced into thecapillary at the anodic end by a hydrodynamic injection forFig. 1. Schematic structures of the investigated phenothiazines.

1502 B. Blankert et al.

Electroanalysis 2005, 17, No. 17 I 2005 WILEY-VCH Verlag GmbH&Co. KGaA, Weinheim

Page 103: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

0.5 s. The temperaturewas kept constant at 25 8C. InMEKC,the capillary was first washed during 5 min with 1 Mphosphoric acid (Acros, Belgium). At the beginning ofeach day, the capillary was washed, during 5 min withpurified water and finally during 10 min with the boraterunning buffer. A separation voltage of 20 kV was applied.In order to improve repeatability, the capillary was rinsedafter each experiment with the running buffer during 5 min.All the solutions were filtered through Spartan 13/0.2 mmfilters (Devos-Francois, Belgium) before injection.Thin layer chromatography (TLC)was realizedwith 20�

20 cmplates of Kieselgel 60 F 254 S; layer thickness 0.5 mm,concentration zone 4� 20 cm (Merck, Belgium). Amixtureof acetone :ammonia 6 M (100 :2) served as the mobilephase for the separation of PHZ and PMTZ, and acetoni-trile :ammonia 6 M (100 :2) served for the separation ofPMZ and its oxidation compounds. The chromatographicchamber was saturated for a period of 30 min and one-dimensional ascending development was performed. Thevisual detection of the separated compounds was achievedusing a UV lamp (254 nm).For LC/MSmeasurements, the following equipment from

Shimadzu was used: SCL-10Avp controller unit, DGU-14Adegasser, two LC-10ADvp pumps, SIL-10A autosampler,SPD10AV UV/vis detector, LCMS QP8000 single quadru-pole mass spectrometer with electrospray ionization (ESI)and atmospheric pressure chemical ionization (APCI)probes, and Class 8000 software Version 1.20. As stationaryphase, a base deactivated Discovery RP-18 column fromSupelco (Deisenhofen, Germany) was used. Column di-mensions were 150� 3.0 mm (APCI-MS) and 150� 2.1 mm(ESI-MS). Particle size was 5 mm and pore size 100 S. Flowrates of the mobile phase were 0.6 mL/min (APCI-MS) and0.3 mL/min (ESI-MS). A binary gradient consisting ofacetonitrile andaqueous buffer (formic acid andammoniumformate with appropriate pH)with the following profile wasused:

time (min) 0.01 0.5 9 12 15 16 20

c (CH3CN) (%) 20 25 50 95 95 20 stop

The concentration of the organic phasewas not raised above95% to ensure the presence of a sufficient concentration ofthe base electrolyte. The injection volume was set to 10 mL.TheMS conditions were as follows. For all measurements,

the curved desolvation line (CDL) voltage �5 V, CDLtemperature 280 8C, deflector voltages 40 V and detectorvoltage 1.65 kV were used. The APCI experiments werecarried out with probe voltage 3 kV, nebulizer gas flow rate2.5 L/min and probe temperature 500 8C. The ESI param-eters were probe voltage 3 kV and nebulizer gas flow rate4.5 L/min.

2.3. Exhaustive Electrolysis

Batch electrochemical oxidation (ECOx) was performed ina microdroplet of sample by running multiple cyclicvoltammetric scannings at theGCE inupsidedownposition.The reference electrode was a Ag/AgCl wire and a Pt wireserved as auxiliary electrode and both dipped into thesample droplet. The electrolysis was carried out in 20 mL of5.0� 10�4 M phenothiazine derivative until the peak de-creased considerably (approximately 20 cycles). Aftermicroelectrolysis, 15 mL of solution were sampled with amicropipette and studied by TLC or MEKC. The samplewas diluted 10 times (PMTZ and PMZ), and 5 times (PHZ),using borate buffer and was homogenized by sonicationbefore analysis by MEKC.On-line electrochemical oxidation (EC) coupled to liquid

chromatography (LC) with photometric and mass spectro-metric detection was performed as follows: The electro-chemical instrumentation from ESA, Inc. (Chelmsford,MA, USA) comprised a GuardStat potentiostat and aModel 5021 conditioning cell and a Model 5020 guard cell.The conditioning cell was used for postcolumn oxidation.The guard cell was designed to withstand high pressures andwas used for the exhaustive oxidation of the injected sampleplug prior to liquid chromatographic separation. The work-ing electrode material was porous glassy carbon with a Pdcounter and a Pd/H2 reference electrode. For protection ofthe working electrode, a PEEK in-line filter (ESA, Inc.) wasmounted ahead of the electrochemical cell. Subsequentliquid chromatographic separation and diode array detec-tion (EC/LC/DAD) were performed on a Shimadzu (Duis-burg, Germany) HPLC-system consisting of: two LC-10ASpumps, a SUS mixing chamber (0.5 mL volume), a GT-154degasser unit, a SIL-10A autosampler and a CBM-10Acontroller unit with Class LC-10 software Version 1.6. and aSPD-M10Avp diode array detector. The guard cell wasmounted ahead of the LC column with a 3 cm PEEK line.Postcolumn electrochemical derivatization (LC/EC/MS)

was accomplished by inserting the conditioning cell betweenthe column and the interface of the mass spectrometer asdescribed earlier for the oxidation of ferrocene derivatives[34]. For precolumn oxidation, the guard cell was placedahead of the LC column.

2.4. Chemical Oxidation

An amount of 20.0 mg of phenothiazine (PHZ) was trans-ferred into a 10.0 mL, graduated flask. The molecule wasdissolved (suspended) in 1 mL of 15% v/v H2O2 methanolicsolution and 0.2 mL of acetic acid 0.1 M. After a reactiontime of 30 min in a water bath at 60 8C, the reaction mixturewas diluted to 10 mL with methanol. This solution wasdiluted 200 times with borate running buffer for MEKCanalysis, and diluted 100 times with 0.01 M acetate bufferpH 4.6 for CVanalysis.An amount of 32.3 mg of PMTZ or PMZ was transferred

into a 10.0 mL graduated flask. The PMTZ or PMZ was

1503Oxidations of Phenothiazines

Electroanalysis 2005, 17, No. 17 I 2005 WILEY-VCH Verlag GmbH&Co. KGaA, Weinheim

Page 104: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

dissolved in 1 mLof 15%H2O2 solution and 0.2 mLof aceticacid. After a reaction time of 30 min in a waterbath at 60 8C,the reaction mixture was diluted to 10 mL with water. Thissolutionwas diluted 200 timeswith borate running buffer forMEKC analysis.The oxidation of promazine and promethazine (2.8� 10�4

M) with persulfate was performed in formate buffers atroom temperature and was monitored by visible spectro-photometry at 520 nm(PyeUnicam,PU86650, Philips-NL).The molecules were also oxidized in acetic acid 0.1 M in thepresence of hydrogen peroxide (15% v/v) at 60 8C and atroom temperature.The oxidation of the phenothiazines was also performed

by the couple peroxyacetic acid/ potassium iodide (PAA/KI) as follows: 0.4 mL phenothiazine derivative stocksolution (5 mM) was diluted to 1.6 mL buffer (20 mMammonium formate) and reacted in the presence of18.5 mM PAA and 7.5 mM KI [35]. The oxidation productswere identified by MS and LC-MS.

2.5. Enzymatic Oxidation

The enzymatic oxidation (ENZOx) of the phenothiazineswas performed with horseradish peroxidase (HRP) type II(Sigma-Aldrich) and with a HRP (EC 1.11.1.7) fromArthomyces rhamosus (Sigma) in the presence of hydrogenperoxide. The former enzyme was used immobilized onto acellulose acetate strip. Enzyme immobilizationwasmade bycross-linkingHRPwith 2.5%v/v glutaraldehyde (GA) fromAldrich in the presence of bovine serum albumin (BSA)from Merck. Briefly, two mg HRP and one mg BSA weredissolved in 50 mL of 0.1 M acetate buffer by mixingthoroughly and spreading on a glass plate. After additionof 50 mL of GA, the cellulose acetate strip was dipped in themix that was left at 5 8C for 1 h. Then 50 mL glycine solution(0.01 M;Merck) was added andmixed in order to react withany excess of GA. After the last rinsing with acetate buffer,this enzyme preparation was left at room temperature untildryness. The enzymatic oxidation was achieved by dippingthe strip in a solution of 2.0 mL5.0� 10�3 MPHZ(orPMTZor PMZ), 8.0 mL acetate buffer and 15 mL of H2O2 3% v/v.The oxidation by HRP from Arthomyces rhamosus was

performed as follows: 2 mL phenothiazine derivative stocksolution (5 mM) was diluted with 10 mL buffer (20 mMammonium formate pH 3) then addition of 0.1 mL of HRP(1 mg/L) and 12 mL of a 3% v/v H2O2 solution and stirringfor 30 min prior injection into the EC/MS setup.

3. Results and Discussion

3.1. Cyclic Voltammetry (CV)

All voltammograms started at 0.0 V towards positivedirection and reversing scan direction at 1.0 V. A 1.0�10�4 M solution of the analytes showed no significantdifferences using formate or acetate buffer as the supporting

electrolyte. In Figure 2, typical voltammograms for PMZ(Figure 2A) and PMTZ (Figure 2B) are reported.The oxidation of promazine (PMZ) showed, in the

investigated acidic media (pH 2 – 5), a well known electro-chemical behavior with removal of one electron to thecorresponding cation radical (peak O1) and subsequentremoval of a second electron giving the phenazothiazoniumion and formation of the sulfoxide PMZSO (peak O2). Athigher potentials (above 1.0 V), further oxidation of

Fig. 2. A) Typical CV of 1.0� 10�4 M PMZ, 0.01 M acetatebuffer, pH 4.6; methanol 10% v/v. GCE vs. Ag/AgCl 3 M KCl.Initial potential 0.0 V, positive potential scanning direction, scanrate 50 mV/s. First and second cycles. Third cycle¼ in the presenceof PHZ (1� 10�5 M) in the solution (dotted line). B) Typical CVof 1.0� 10�4 M PMTZ, 0.01 M acetate buffer, pH 4.6; methanol10% v/v. GCE vs. Ag/AgCl 3 M KCl. Initial potential 0.0 V,positive potential scanning direction, scan rate 50 mV/s. First andsecond cycles. Third cycle¼ in the presence of PHZ (1� 10 �5 M)in the solution (dotted line).

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PMZSO (likely at the tertiary nitrogen of the lateral chain)was inferred. By reversing the scan direction at 1.0 V, thereversible character of peak O1 was noticed (peak R1). Nonew peak formation was detected bymultiple scanning. Thesame CV pattern was observed for trimeprazine (TMP).The oxidation of promethazine (PMTZ) occurred atmore

positive potentials (ca. 150 mV more positive than proma-zine oxidation) showing only one irreversible peak (peakO5) (Figure 2 B curve 1). The high magnitude of the latter(higher than for a 2 electron process) suggests a complexprocess with subsequent oxidation steps. By reversing thescan direction at 1.0 V, two new reduction peaks (R4 andR3)and their corresponding oxidation peaks (O4 andO3, dashedline) were detected at potentials lower than oxidation peakO5. These new peaks correspond to molecules generated bythe oxidation of PMTZ (at O5) and which are more readilyoxidized than PMTZ. The same CV pattern was observedfor ethopropazine (ETPZ). This CV behavior of PMTZwasalready reported in the literature, with the new redox peakspostulated to be the di- (O3) and mono-(O4) hydroxylatedstructures of PMTZ [21, 22]. The formation of PMTZsulfoxide was not reported by these authors in the pH rangestudied, i.e., from 2 to 7 [22].Taking into account literature data mentioning the break

of the lateral chain during PMTZ chemical and enzymaticoxidations [18, 24], we initially performed the CV on thePMTZ solution (Figure 2B curves 1 and 2), then on the samesolution but spiked with PHZ (Fig. 2B curve 3 dotted line).Experiments were performed at the GCE in acetate bufferof pH 4.6 in the presence of 10% v/v methanol due to poorsolubility of PHZ. The addition of PHZ (1� 10�5 M) gaverise to a substantial increase of the intensity of the couplesO4/R4 andof peakO5 (Fig. 2B curve 3dotted line). The slight40 mV peak shift of peak O4 by raising the PHZ concen-tration is explained by the adsorptive characteristic of thePHZoxidationpeak. Spiking ofPHZwas also performedona PMZ solution (Fig. 2A curve 3). A new reversible peakwas detected at lower potentials than O1 and O2 whichcorresponded to PHZ behavior. The evolution of peakpotentials (O5, O4 and O3) was studied as a function of pH(formate buffer, pH range between 2 and 5) for PMTZ andEPP (Figures not shown). The oxidation peak O5 shiftedtowards less positive potentials by raising the pH (approx-imately 30 mV/pH). A good matching was obtained be-tween theCVpeaks of a pure solution of PHZand the peaksO3 and O4, suggesting that the latter corresponded to theredox pattern of phenothiazine (PHZ). A good matchingwas also obtained between the oxidation potential (O5) ofPMTZ and ETPZ suggesting a similar oxidation pattern forthe two derivatives.From these results, and considering our previous obser-

vation at carbon paste electrodes [28], we may infer thatPMTZ oxidation likely induced a breaking of the lateralchain with liberation of the phenothiazine nucleus (PHZ)giving rise to the redox couples O3/R3 (3-H-phenothiazine-3-one (PHZQI), see below) and O4/R4 (PHZ). Thishypothesis differs, however, from the electrochemical path-way reported in the literature [21, 22] but is in agreement

with literature data on the chemical and enzymatic oxida-tions of PMTZ [18, 24]. The electrooxidation of PMZ gaveno lateral chain breaking, since no formation of thephenothiazine molecule was detected by CV.

3.2. MEKC Identification of Oxidation Products

The nature of the oxidized products was elucidated fromtheir retention time ratio between standard compounds(PHZ, PMTZ, PMZ) and the resulting products.

3.2.1. Exhaustive Electrochemical Oxidation (ECOx)

The electropherogram of a 1.0� 10�4 M PHZ solutionissued from “micro”exhaustive ECOx at the glassy carbonelectrode in acetate buffer pH 4.5 gave two peaks. The firstpeak corresponded to phenothiazine sulfoxide (PHZSO),and the second to residual PHZ. With the PMTZ solution,four peaks were identified, namely, PHZSO, PHZ, prom-ethazine sulfoxide (PMTZSO), and residual PMTZ.Following PMZ oxidation, only two peaks were obtained,namely, promazine sulfoxide (PMZSO) and residualPMZ.

3.2.2. Oxidation by Hydrogen Peroxide (CHEMOx)

With PHZ, three peaks were detected in MEKC. Theycorresponded to residual H2O2, PHZSO, and residual PHZ.For a PMTZ solution, two peaks were obtained namelyresidual H2O2 and PMTZSO. Peaks corresponding to PHZand its oxidation products were not observed. PMZSO andH2O2 were the two peaks obtained for the PMZ oxidizedsolution.

3.2.3. Enzymatic Oxidation (ENZOx)

The same electropherogram profile as for the CHEMOxwas observed in the case of the PHZ solution. The PMTZsolution, gave three peaks namely, PHZSO, PHZ, andresidual PMTZ (no PMTZSO was detected). PMZSO andresidual PMZwere the two peaks detected after ENZOx ofthe PMZ solution.

3.3. TLC Identification of Oxidation Products

Twogroups of compoundsmigratedwith their spots situatedat the opposite sides of the TLC plate. The molecules withonly the PHZ nucleus (i.e., without lateral side chain) wereobserved in the upper part, while the PMTZ or PMZderivatives (i.e., with lateral chain) were in the lower part(Fig. 3). The strong retention of the latter was most likelydue to the basic tertiary nitrogen atom in the alkyl sidechain, which interacted with the free silanol groups of thestationary phase.By enzymatic oxidation of PHZ (PHZ, ENZ), two spots

attributed to PHZQI (red) and PHZSOwere observed. The

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same was obtained after electrochemical oxidation (PHZ,EC), but some residual PHZ was still detected.Regarding PMTZ, in the lower part, a group of spots

corresponding to PMTZ (residual), and likely PMTZSO,was noticed for the three oxidationmodes. In the upper part,for EC and ENZ oxidations, spots due to PHZQI (red) andPHZSO were noticed. The EC row additionally showed aPHZ spot, because multiple EC cycling regenerated partlyPHZ from its cation radical. Interestingly, and in agreementwith previous results, the CHEM oxidation of PMTZ byhydrogenperoxide gave no visual color development andnospots in the upper part (i.e., no fission of the lateral chain).Only a pale, stable pink color was noticed by performing theperoxidation at 60 8C (Figure 4). Oxidation of PMTZ bypersulfate gave a pink color which intensified drasticallywith time to give a stable red color. This was followed at520 nmas a function of pH (Fig. 4) showing a high amount ofthe red species in acidic media (pH 3.2), in agreement withliterature [18]. In order to try to identify the nature of the redspot the scratched zone of the spot was dissolved in fewmicroliters of formate buffer of pH 4.5 and analyzed by CVat the GCE. The voltammogram gave one quasi reversibleredox peak near 0.0 volt corresponding to the couple O3/R3

(not shown). This behavior, along with the color of themolecule, are in favor of a quinoneimine structure i.e.,PHZQI [18, 29].Regarding PMZ oxidation by hydrogen peroxide (both at

60 8C and at room temperature), the solution became pinkbut the color vanished rapidly with time (behavior attrib-uted to the cation radical of PMZ) and only one spot was

Fig. 3. Thin layer chromatography of phenothiazine (PHZ) andpromethazine (PMTZ). Enzymatic (ENZ), electrochemical (EC)and hydrogen peroxide (CHEM) oxidation products.

Fig. 4. Absorbance of the promethazine solution after oxidation by persulfate (room temperature oxidation, ^) and hydrogenperoxide (oxidation at 60 8C, ~) as a function of pH. Formate buffer.

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detected in TLC likely corresponding to PMZSO. This peakwas not migrating due to the strong interaction of the basicside chain with the stationary phase (TLC data not shown).Oxidation of PMZ by persulfate gave a pink color (cationradical) which gradually disappeared.

3.4. EC/MS, EC/LC/MS, and EC/LC/DAD

These hyphenated techniques allow on-line oxidation andmass spectrometric detection (EC/MS), or on-line oxida-tion, separation, and detection (EC/LC/MS, and EC/LC/DAD).Experiments were realized in acidic formate buffers. The

studiedphenothiazineswith basic side chains (pKa around9)were protonated under the experimental conditions, allow-ing their detection under electrospray conditions in thepositive ionmode (ESI (þ)). Mass spectra recorded on-line,following EC oxidation at 0.8 V (vs. Pd/H2) are shown forPMZ (Fig. 5A) and for PMTZ (Fig. 5B). A more complex

pattern was noticed for PMTZ than for PMZ. The massspectrum contained many species which could readily beidentified by comparison with the oxidation of the moleculephenothiazine [23]. Under identical experimental condi-tions the latter gave, by EC/MS at all pH values, thecorresponding sulfoxide (m/z¼ 216.0), the cation radical(m/z¼ 199.0), the 3-H-phenothiazine-3-one (m/z¼ 214.0)plus a dimer of PHZwithm/z¼ 395.0 [23, 25]. The chemicaloxidation (PAA/KI) of PHZ produced at all pH values thePHZSO plus a small amount of 3-H-phenothiazine-3-one.The HRP oxidation in the presence of hydrogen peroxidegave the same species as for the EC/MS assay, except thatthe comparably instable cation radical at m/z¼199.0 wasnot detected.Figure 6 illustrates typical EC/LC/MS recordings for

PMZ (Fig. 6A) and PMTZ (Fig. 6B). The total ion current(TIC) and the extracted mass traces of the protonatedphenothiazines are shown. As noticed in Figure 6A, thePMZ electrooxidation produced the corresponding sulfox-ide (m/z¼301.1; Rt¼ 4.8 min) with some residual PMZ

Fig. 5. ESI-MS spectra of 50 mM PMZ (A) and 50 mM PMTZ (B) following on-line EC conversion. Formate buffer 20 mM, pH 3.

Fig. 6. LC/EC/APCI-MS chromatogram of 50 mM PMZ (A) and 50 mM PMTZ (B). Formate buffer 20 mM, pH 3.

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(m/z¼285.1; Rt¼ 10.0 min)). PMTZ electrooxidation gaverise to several species, namely PMTZSO (m/z¼301.1;lmax¼ 235, 270, 300, 335 nm ; Rt¼ 4.6 min), residual PMTZ(m/z¼285.1; lmax¼ 240, 300 nm; Rt¼ 10.0 min), PHZSO(m/z¼216.0; lmax¼ 260, 320 nm; Rt¼ 7.3 min), 3-H-pheno-thiazine-3-one (m/z¼214.0; lmax¼ 225, 290, 380, 520 nm;Rt¼ 10.8 min) as well as an unidentified peak atm/z¼283.1(Rt¼ 9.0 min). The phenothiazine cation radical nucleuswas detected by applying EC/MS, but could not be detectedby EC/LC/MS as it was not stable enough and decomposedduring the LC separation. With the EC setup used, theconversion efficiency at the porous working electrodeshould typically be above 90% and residual PMZ orPMTZ should be low. Here, however, the amount ofdetected residual molecules was quite high (see peaks at285.1 in Figure 5A and B) and this fact is likely attributed tothe well-known disproportionation of the phenothiazinescation radical into the parent compound and the corre-sponding sulfoxide [21, 26].The detection of the PHZ nucleus by both EC/MS and by

EC/LC/MS excludes the possibility that this molecule couldoriginate from fragmentation of PMTZ during APCIionization. Thermal degradation of the sulfoxide in theAPCI interface (loss of oxygen,M-16)was observed since, atthe retention time of the sulfoxide, the m/z of the parentcompound was also obtained. This effect was not observedwith the ESI(þ) ionization mode as the thermal stress islower. These results are in agreement with the MEKC andTLC data above and confirm the fact that part of PMTZsuffered from lateral chain breaking and that part of PMTZwas oxidized to its corresponding sulfoxide.The molecules PMZ and PMTZ were studied by EC/MS

as a function of pH (3, 5 and 7) and at different appliedpotentials (results not shown).Both molecules were totally oxidized above 0.6 V. The

amount of PMZ sulfoxide was higher at pH 3, then it

decreased on raising the pH. Regarding the PMTZ oxida-tion, its sulfoxide formationwas higher at pH 3 than at pH 7.The cleavage of the lateral chain, as inferred from thedetection of phenothiazine sulfoxide (PHZSO), was higherat pH 7 than at pH 3. These results were in agreement withliterature data suggesting that hydroxide ions catalyze thechain cleavage [18]. The amount of quinoneimine (PHZQI)was slightly higher at pH 3 than 5 or 7. The PHZ cationradical was only detected at pH 3 because it is too unstableabove this value.Table 1 summarizes different oxidation modes applied to

the studied molecules and the resulting products identifiedby LC/MS. For TMP and PMZ, the three oxidation modesshowedonlyPMZSO(plus residualPMZ)at all investigatedpHvalueswith a slightly higher conversion rate at higher pHvalues. The chemical oxidation (PAA/KI) of PMZ pro-duced, at all investigated pH values, the correspondingsulfoxide and dioxygenated species, probably the sulfones,at long reaction times (several hours). The chemicaloxidation of PMTZ and ETPZ by hydrogen peroxide(PAA/KI) generated quasi quantitatively their correspond-ing sulfoxide i.e., no cleaved specieswasobtained,with smallamounts of dioxygenated species (most likely the sulfones)at longer reaction times. The enzymatic oxidation (by HRPin the presence of hydrogen peroxide) showed low con-version rates at pH 2 but higher rates at pH 3 and 4. Thecorresponding sulfoxides were obtained for TMP and PMZ.For PMTZ, the corresponding sulfoxide plus cleavedproducts (PHZSO, PHZQI plus an unknown species withm/z¼283.1) were obtained. The same pattern was obtainedfor ethopropazine (ETPZ) althoughananalogous substancetom/z¼283.1 was not observed. Electrochemical oxidationof the studied phenothiazines gave the same products as fortheHRPoxidation. TheEC/MSallowed the detection of theunstable PHZ cation radical (m/z¼199.0) for PMTZ andETPZ.

Table 1. Mass-to-charge ratios of the oxidation products identified by mass spectrometry (l: large peak, m: medium peak, s: small peak)

Method Trimeprazine (TMP)M¼ 298 Da

Promazine (PMZ)M¼ 284 Da

Promethazine (PMTZ)M¼ 284 Da

Ethopropazine (ETPZ)M¼ 312 Da

HRP 315 (l)299 (s)

301 (l)285 (s)283 (s)

301 (m)216 (m)283 (s)285 (m)214 (m)

329 (m)216 (m)313 (m)214 (m)

PAA/KI 315 (l)331 (s)

301 (l)317 (s)

301 (l)317 (s)

329 (l)345 (s)

EC/LC/MSESI(þ)

315 (l)299 (s)

301 (m)285 (m)

301 (m)216 (m)283 (s)285 (m)214 (m)

329 (m)216 (m)313 (m)214 (m)

LC/EC/MSESI(þ)

315 (l)299 (s)

301 (m)285 (m)

301 (m)216 (m)283 (s)285 (m)214 (m)199 (s)

329 (m)216 (m)313 (m)214 (m)199 (s)

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The present data, and some of our previous results on thevoltammetric oxidation of a 2C phenothiazine derivative,clearly point out a distinct pattern for the 3C and 2Cphenothiazine species [30]. The oxidation process is rathercomplex since it is pH and potential dependent, i.e., theoxidation products may be different depending on theoxidation power of the reagents used. The unique on-linecoupling between EC andMS allowed a better understand-ing of the oxidation pattern of phenothiazine derivativessince noextraction stepswith risks of loss anddegradationofproducts were encountered. It is clear that the 3Cmoleculesgave no removal of the lateral chain under the differentoxidation modes and pH studied, in agreement withliterature data, but produced mainly the correspondingsulfoxide [22, 24]. The 2C species, however, showed uponenzymatic and electrochemical oxidation two possibleparallel mechanisms, i.e., (i) fission of the lateral chain and(ii) formation of the corresponding sulfoxide. The latter,however, was not observed in the literature [24]. In the timescale of the experiments, we found no significant ringhydroxylation of the studied phenothiazines in agreementwith the HRP oxidation mechanism [24] and in contrast tocyclic voltamperometric interpretations [22]. The literaturedata on enzymatic oxidation are quite confusing andpostulate only sulfoxidation of PMTZ [2] or products issuedonly from cleavage of the PMTZ lateral chain [24]. The factthat the chemical oxidation of PMTZ (and ETPZ) byhydrogen peroxide gave no fission of the lateral chain but

formation of the sulfoxide could be attributed to a loweroxidation power of hydrogen peroxide (E8¼ 1.776 V vs.NHE) in contrast to persulfate (E8¼ 2.01 V vs. NHE). Ourresults point out promethazine sulfoxide formation andcleavage of the lateral chain thanks to the biocatalytic actionof the enzyme (HRP) in the presence of H2O2.It appears thus, that both cleavage of the lateral chain and

PMTZ sulfoxide formation may occur in parallel withdifferent kinetics and product ratios, depending on the pHand oxidation strength of the method.Figure 7 illustrates the general trends regarding the

oxidation of phenothiazines taking into account literaturedata and our results.Deprotonation of the terminal nitrogenof PMTZduring oxidationwas postulated as a phenomenonfacilitating the cleavage of the lateral chain during oxidationof 2C phenothiazine derivatives [22, 24]. In addition to thedeprotonation, the cleavage might be attributed to stericproblems due to the lateral chain [19, 31]. Actually, the arylrings of phenothiazine behave like butterfly wings [32]giving rise, by oxidation, to planar structures of the radicalcation and the phenazothionium ion (Fig. 7 pathway A).From three dimensional images of PMZ and PMTZ (notshown), we postulate that this movementmight be hinderedto some extent by the bulky tertiary nitrogen of C2derivatives. Oxidation of the latter would be possible,though, with the removal of the lateral chain via thephenazothiazonium mesomeric form (Fig. 7 pathway B).This might explain why the oxidation potential of PMTZ

Fig. 7. Schematic drawing of the postulated oxidation pattern of promethazine and promazine.

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Electroanalysis 2005, 17, No. 17 I 2005 WILEY-VCH Verlag GmbH&Co. KGaA, Weinheim

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and EPP was higher by approx. 150 mV than the oxidationof TMP and PMZ and why stronger oxidizing reagentsresulted in cleavage of the alkylamine chain and generatedlow amounts of PMTZSO. The oxidation products identi-fied in our study of PMTZ are in close agreement with themechanisms reported by Underberg on the thermal degra-dation of PMTZ in the presence of oxygen, except that wecould not detect 10-methylphenothiazine [18].

4. Conclusions

The combination of a diversity of analytical approaches haspermitted new insight on the oxidation pattern of 2C and 3Cphenothiazines. The former are oxidized to the correspond-ing sulfoxide but may also suffer from a break of the lateralchain, depending on the oxidation strength of the techniqueand reagents used. Most importantly, our results havepermitted a reinterpretation of the cyclic voltammetry ofpromethazine and of the 2C phenothiazines in general. The3C derivatives yielded, upon oxidation, the correspondingsulfoxide and no cleavage of the lateral chain was observed.Surprisingly, except by one group [29, 33], the in vivoremoval of the aminoalkyl side chain of promethazine wasnot reported. It would be of great value to check for suchmetabolites since the generated species (phenothiazine,phenothiazine sulfoxide and 3-H-phenothiazine-3-one)have no psychotropic activity, but are physiologically andtoxicologically active [14]. We should also recall that the 2Cphenothiazines develop antihistaminic activity and show nopsychotropic activity in contrast to the 3C phenothiazines.Although the toxicological and pharmacological significan-ces of these in vitro findings remain to be established, it isworth evaluating if promethazine and ethopropazine chaincleavage occurs in vivo as well.

5. Acknowledgements

H. H., S. M. v. L. and U. K. thank the Nederlandse Organ-isatie voor Wetenschappelijk Onderzoek (NWO, The Ha-gue, The Netherlands) and the Fonds der ChemischenIndustrie (Frankfurt/Main, Germany) for financial support.

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man,. Analyst 1985, 110, 349.[31] L. Levy, T. Tozer, L. D. Tuck, J. Med. Chem. 1972, 15, 898.[32] H. Fenner, EPR Studies on the Mechanism of Biotransfor-

mation of Tricyclic Neuroleptics and Antidepressants, in ThePhenothiazines and Structurally Related Drugs (Eds: I. S.Forrest, C. J. Carr, E. Usdin), Raven, N. Y. 1974, pp. 5 – 13.

[33] A. H. Beckett, S. Al-Sarraj, E. E. Essien, Xenobiotica 1975,5, 325.

[34] G. Diehl, A. Liesener, U. Karst, Analyst 2001, 126, 288.[35] G. Diehl, U. Karst, J. Chromatogr. A 2000, 890, 281.

1510 B. Blankert et al.

Electroanalysis 2005, 17, No. 17 I 2005 WILEY-VCH Verlag GmbH&Co. KGaA, Weinheim

Page 111: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

- 92 -

6.2 Prediction of clozapine metabolism by on-line

electrochemistry/liquid chromatography/mass spectrometry.

S.M. van Leeuwen, B.Blankert,J.-M. Kauffmann, U.Karst.

Analytical and Bioanalytical Chemistry 382 (2005) 742-750

Page 112: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

- 93 -

6.2.1 Introduction.

L'étude du comportement électrooxydatif de composés d'intérêt pharmaceutique à

l'aide de la voltampérométrie cyclique, délivre des données de haute utilité d'un point

de vue mécanistique. L'opportunité de combiner en ligne une cellule électrochimique,

la spectrométrie de masse et la chromatographie liquide offre aujourd'hui la

possibilité d’identifier les produits d'oxydation avec un maximum de certitude.

Différentes combinaisons sont possibles: FI-EC-MS, LC-EC-MS, EC-LC-MS. Par un

volume mort faible, un temps de résolution court et la compatibilité avec la

spectrométrie de masse, ces techniques hybrides autorisent l'identification des

produits d'oxydation mais aussi des espèces instables. Les mesures peuvent être

accompagnées ou non d'une séparation chromatographique pré ou post électrolyse.

Ces couplages EC/MS sont mis en œuvre dans ce chapitre pour l’étude in vitro du

comportement électrooxidatif de la clozapine (CLZ). Une bonne connaissance des

mécanismes oxydatifs peut en effet apporter des éclaircissements quant au devenir

métabolique des molécules et permet une recherche et une identification plus aisées

des différents métabolites. Dans le cas de la clozapine, les données de la littérature

mettent en évidence des effets secondaires hématologiques dangereux

(agranulocytose) liés à l’apparition d’une forme oxydée réactive (ion nitrénium).

Nous avons également envisagé d'étudier le comportement d'oxydation de cette

molécule en présence d'un composé thiol, le glutathion (GSH). Celui-ci est en effet

décrit comme un agent protecteur vis-à-vis de l’effet toxique de la clozapine, par son

action piégeante du cation nitrénium.

L’analyse du spectre de masse des produits d’oxydation électrochimique de la

clozapine sans séparation chromatographique montre clairement qu'à un potentiel

électrochimique bas (0,0V) seule la clozapine est présente (ionisation mais pas de

fragmentations dans l’appareil SM). Pour un potentiel appliqué de +0,4 V, des pics

supplémentaires sont observés : l'un correspondant à l’ion nitrénium ; l'autre à

l’hydroxy-clozapine. La séparation chromatographique en phase inversée (C8) des

produits d’oxydation électrochimique permet d’identifier, en plus de la clozapine,

différents produits tels : l’ion nitrénium (faible pic), la nor-clozapine, et l’hydroxy-

clozapine. La N-oxyde clozapine, un des métabolites majeurs, n’est pas décelée car

le temps de rétention du pic m/z =343 ne correspond pas aux temps de rétention du

standard utilisé. Une oxydation à + 0,7 V fournit un profil spectral quasi identique. La

Page 113: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

- 94 -

différence majeure s'observe au niveau du pic SM beaucoup plus intense de la nor-

CLZ. Ceci s’explique par le fait que la déméthylation électrochimique se trouve

facilitée à des potentiels plus positifs.

Sous des conditions expérimentales identiques, le GSH est inactif

électrochimiquement ce qui est particulièrement intéressant pour l’étude du

comportement électrooxydatif de la clozapine en présence de GSH.

Le spectre de masse montre pour un potentiel de 0,0 V, les seuls pics de la CLZ et

du GSH. Par contre, après électrooxydation réalisée à 0,4 V, un nouveau pic

apparaît, en sus de ceux du cation nitrénium, et de l'hydroxy-CLZ. Ce nouveau pic

est identifié au produit résultant de la conjugaison du GSH avec la CLZ (réaction de

Michael). La séparation chromatographique met en évidence outre les pics déjà

mentionnés, un groupe de pics reliés à trois isomères d'une forme hydroxylée de GS-

CLZ. A nouveau, nous excluons la formation de GSH-N-oxyde CLZ car les temps de

rétention ne correspondent pas aux standards. L'origine de ces pics pourrait être soit

un dérivé hydroxylé de GSH-CLZ ou comme rapporté dans la littérature, l'oxydation

de site thioether. L'application d'un potentiel plus positif (+0,7 V) favorise une

génération facilitée des dérivés déméthylés.

La voltampérométrie cyclique de la clozapine nous montre, durant le premier cycle,

un pic d’oxydation réversible à +0,450 V et un pic de réduction non identifié. Durant

le second cycle, en sus des pics déjà mentionnés, nous observons un pic

d’oxydation (+0,300 V) lié au pic de réduction relaté ci avant. Les données de la

littérature et le caractère stable de l’ion nitrénium à pH 7,4, (t1/2 = 1 min) nous

permettent d’attribuer le pic d’oxydation réversible à la formation de cet ion nitrénium.

En s'appuyant sur les résultats de CE/CL/SM, l’apparition du second couple rédox,

pourrait être attribué à l'oxydation d'un dérivé hydroxylé de la CLZ en une structure

quinone imine. La présence de GSH dans le milieu réactionnel entraîne la disparition

des pics de réduction de chacun des couples cités. Ces observations confirment que

le glutathion piège rapidement, et de manière homogène en solution, les espèces

oxydées de la CLZ en donnant des formes réduites de CLZ et conjuguées (GSH-

CLZ) qui sont oxydables à des potentiels plus positifs que la clozapine.

.

En conclusion, nous pouvons affirmer que la conjonction des résultats issus des

techniques électrochimiques et de la spectrométrie de masse permet d’identifier de

métabolites de phase I et II (en absence et en présence de GSH) de la clozapine

Page 114: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

- 95 -

mais non de manière exhaustive. L’ion nitrénium distinctement déterminé et espèce

hautement réactive vis-à-vis des réactifs nucléophiles, suggère des voies

d’explication de la toxicité connue de la clozapine. Ce type d'application

technologique apparaît réellement attractive et ce en particulier au niveau de la

recherche pharmaceutique prédictive, par son exploration mimétique des voies

d'oxydation métaboliques.

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ORIGINAL PAPER

Suze M. van Leeuwen Æ Bertrand Blankert

Jean-Michel Kauffmann Æ Uwe Karst

Prediction of clozapine metabolism by on-line electrochemistry/liquidchromatography/mass spectrometry

Received: 15 October 2004 / Revised: 13 December 2004 / Accepted: 23 December 2004 / Published online: 28 April 2005

� Springer-Verlag 2005

Abstract Combining electrochemical conversion, liquidchromatography and electrospray ionization massspectrometry (EC/LC/ESI-MS) on-line allows the rapididentification of possible oxidation products of cloza-pine (CLZ) in the absence and in the presence of glu-tathione. CLZ is, depending on the applied potential,oxidized to various products in an electrochemical flow-through cell using a porous glassy carbon workingelectrode. Several hydroxylated and demethylated spe-cies are detected on-line using LC/MS. While hydroxy-CLZ is most abundant at a potential of 400 mV,demethylation occurs more readily at higher potentials(at around 700 mV versus Pd/H2reference). In thepresence of glutathione (GSH), various isomeric gluta-thione adducts and respective products of further oxi-dation can be identified. The thioadducts arecharacterized by tandem MS. Mono-GSH and bis-GSHderivatives can be seen in the chromatograms. The re-sults correlate well with the cyclic voltammetric profileof CLZ. The data are relevant from a pharmacologicalpoint of view, since similar metabolites (phases I and II)have been reported in the literature. The EC/LC/MSand EC/MS methods should be valuable tools that canbe used to anticipate and understand the metabolizationpatterns of molecules of pharmacological interest and topoint out reactive intermediates.

Keywords Clozapine Æ Oxidation Æ Electrochemistry ÆLC/MS Æ Metabolism

Introduction

Clozapine (CLZ) is an atypical antipsychotic drug,useful in the treatment of refractory schizophrenia.However, the use of CLZ is hampered by the relativelyhigh rates of incidence of agranulocytosis, an acuteblood disease, and neutropenia associated with the drug.Ever since these side-effects became apparent, variousgroups have undertaken studies aimed at obtainingfurther insights in the CLZ metabolism and the sub-sequent activation of the disease. Fischer et al [1] con-cluded from studies with human myeloperoxidase andhorseradish peroxidase (HRP) that CLZ activationpossibly yields free radical metabolites. Maggs et al [2]studied the generation of chemically reactive metabo-lites, expressed by the covalent binding and formation ofthioether adducts, both in vitro and in vivo. They foundthe bioactivated reactive intermediate of CLZ (left) to beeither a radical cation or the nitrenium ion (below).

At the same time, investigations by Liu and Uetrecht[3] resulted in further evidence for the intermediate beinga nitrenium ion in which the positive charge was highlydelocalized, thus explaining the formation of thioetheradducts at different positions in the aromatic ring. Giventhis fact, the groups of Park and Uetrecht have furtherinvestigated the cytotoxicity of this nitrenium interme-diate to human leukocytes and neutrophils, both in vitroand in vivo [4–7].

Besides the phase I (oxidation/reduction/hydrolysis)metabolites N-desmethyl-CLZ (nor-CLZ) and CLZ-

S. M. van Leeuwen Æ U. Karst (&)Department of Chemical Analysis and MESA+Institute for Nanotechnology,University of Twente, P.O. Box 217,7500 AE Enschede, The NetherlandsE-mail: [email protected]: +31-53-4894645

B. Blankert Æ J.-M. KauffmannDepartment of Instrumental Analysis and Bioelectrochemistry,Universite Libre de Bruxelles, ULB 205/6,Campus Plaine, 1050 Brussels, Belgium

Anal Bioanal Chem (2005) 382: 742–750DOI 10.1007/s00216-005-3053-3

Page 116: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

N-oxide, other phase I and II (conjugation) metaboliteshave been identified as substitution products from thereaction of (activated) CLZ in the presence of water,glutathione, glucuronic acid or sulfate. Although thesubstitutions mainly occur at the 6 and 9 positions of thechlorinated aromatic ring, they also occur in thenon-chlorinated aromatic ring [2, 8, 9]. On-line electro-chemistry/mass spectrometry (EC/MS) has been intro-duced as a faster and cheaper alternative for early-stagemetabolite discovery, and its ability to anticipate bio-logical oxidation patterns is currently being exploredsince it allows fine tuning of the applied oxidation po-tential and mass identification of the oxidized species.

Electrochemical reaction models for cytochromeP-450, the main enzymatic system involved in xenobioticmetabolisms, were investigated 15 years ago by Hanzlikand coworkers [10, 11]. They particularly focused onN-demethylation and compared electrochemical oxida-tions with the enzymatic mechanism. In the same period,Getek et al [12] used on-line EC/MS for the formationand detection of glutathione and cysteine conjugates ofacetaminophen, using a ‘‘coulometric’’ flow-throughsystem based on a porous glassy carbon working elec-trode with large surface area. A comparable set-up, butemploying a thin-layer electrochemical flow cell, wasbuilt by Deng and Van Berkel [13] to study the redoxreactions of dopamine and follow-up reactions withbenzene thiol acting as a surrogate biogenic nucleophile.Further studies on dopamine and thioether conjugationwith glutathione and N-acetylcysteine were performed inoff-line electrochemical set-ups [14, 15]. Gamache et al[16] used on-line coupled coulometric flow cells with(electrospray ionization) mass spectrometry for rapidelectrochemical studies of biologically relevant redoxreactions, including both phase I oxidations and phase IIconjugations. However, as biological metabolism com-prises more than just N-demethylation, hydroxylation oroxygenation and thioether conjugation, these individualspecific experiments alone do not give a complete over-view of the potential of electrochemistry to mimic thehuman metabolism. Therefore, Bruins and coworkers[17, 18] set up a series of systematic EC/MS studies ondifferent classes of compounds and came to well-definedconclusions about which types of P-450 catalyzed reac-tions are mimicked accurately by the electrochemicalset-up.

Although all of these studies provided valuableinformation on the oxidative metabolism of pharma-ceuticals, investigating further details, such as thesimultaneous formation of different isomers, is not pos-sible using current set-ups. More detailed informationcan be obtained by coupling EC to liquid chromatogra-phy/mass spectrometry (LC/MS). Studies with this set-up have been performed and reviewed by the group ofBrajter-Toth [19] for various analytes, but not for phar-maceuticals. Recent work in this field has been summa-rized recently by Hayen and Karst [20] and Karst [21].

Recently, Hayen and Karst [22] have coupled EC, LCand MS in order to study the metabolites of phenothi-

azine and its derivatives. Earlier data by other groups[23–27] on the formation of direct oxidation productsand further reaction products with water and methanolwere readily confirmed by this method.

As the oxidation of CLZ leads, according to data inthe literature [2, 8, 9], to a large number of differentreaction products and adducts, including isomers, theEC/LC/MS approach appears to be a promising tool forthe rapid and convenient study of primary electro-chemical oxidation products and glutathione adducts.The on-line separation of conjugation products is ofparticularly great importance, as, to our best knowledge,no such studies have been reported yet. Hence, suchinvestigations are described within this paper.

Experimental section

Chemicals

CLZ, nor-CLZ (N-desmethyl-CLZ) and CLZ-N4-oxide(CLZ-Nox) were purchased from Sigma-Aldrich ChemieGmbH (Steinheim, Germany). ReducedL-glutathionewas ordered from Fluka Chemie GmbH (Buchs, Swit-zerland). Formic acid and acetic acid (both p.a. grade)were obtained from Merck (Darmstadt, Germany).Ammonium hydroxide (p.a. grade) was ordered fromFluka Chemie GmbH (Buchs, Switzerland). Ammoniumformate and ammonium acetate were purchased fromAldrich Chemie (Steinheim, Germany) at the highestquality available. The solvents used for the LC wereacetonitrile and water, both LC/MS grade, purchasedfrom Biosolve LTD (Valkenswaard, The Netherlands).

Instruments

The electrochemical system from ESA Inc. (Chelmsford,MA, USA) used for flow-injection EC/MS and on-lineEC/LC/MS comprised a CouloChem II electrochemicaldetector and a model 5020 guard cell, containing aglassy carbon working electrode, a Pd counter electrodeand a Pd/H2 reference electrode. An in-line polyether-etherketone (PEEK) filter was placed upstream of theguard cell inlet. For the LC/MS set-up, an AgilentTechnologies (Waldbronn, Germany) HP1100 liquidchromatograph consisting of a binary gradient pump(model G1312A), an autosampler (model G1313A), adiode array detector (model G1315B) and Hystar 2.3control software (Bruker Daltonics, Bremen, Germany)was coupled to an esquire 3000 plus ion trap massspectrometer from Bruker Daltonics, equipped with anelectrospray ionization (ESI) source and Esquire Con-trol software.

Cyclic voltammetry was performed with a potentio-stat (model 175; EG&G, Gaithersburg, MO, USA) anda polarographic analyzer (model 174A; EG&G, Gai-thersburg, MO, USA) connected to a Servogor XY

743

Page 117: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

recorder (BBC GOERZ, Princeton, NJ, USA). A solidcarbon paste electrode (sCPE) served as working elec-trode, a Ag/AgCl, KCl (3 M) as the reference, and aplatinum wire as counter electrode.

Analysis

Aqueous buffers and acetonitrile were the mobile phasesused in the EC(/LC)/MS set-up. Buffers with concen-trations of 20 mM were prepared in different pH ranges,using ammonium formate/formic acid (pH 3), ammo-nium acetate/acetic acid (pH 5) and ammonium acetate/ammonium hydroxide (pH 7). Electrochemical conver-sion was performed at potentials varying from 0 to1800 mV versus Pd/H2 in 100 mV intervals. Althoughthe reference electrode is pH-dependent and experimentswere carried out at different pH values, 400 mV versusPd/H2 was selected since CLZ showed significant elec-trochemical conversion at each pH tested at this po-tential.

Separation of the electrochemically generated prod-ucts was performed on a Discovery C8 column (Supelco,Zwijndrecht, The Netherlands) with dimensions of15 cm · 2.1 mm and 5 lm particle size, combined with a2 cm · 2.1 mm guard column containing the samematerial. Table 1 shows the solvent gradient of aceto-nitrile (B) in aqueous buffer (A) that was applied:

Ionization of the analytes was achieved in the ESIinterface in the positive ion mode with 30 psi nebulizergas, 8 L dry gas/min of 365 �C and -5000 V on thecapillary inlet. The scan range was m/z=50–1000, withthe target mass (smart parameter settings, sps—auto-matic ion optic tuning for a given target mass) at m/z=325 for phase I oxidation experiments and m/z=632for phase II conjugation experiments and ion countcumulating (ICC) targets of 20,000. Tandem MSexperiments were carried out in the auto fragmentation

mode with sps for the precursor ion, ICC targets of 5000and fragmentation amplitudes of 1.00 V.

Results and discussion

Although the goal of this work was to develop an on-lineEC/LC/MS system, initial experiments were carried outwith only EC/MS, for two reasons: (i) the complexity ofthe system is reduced, and optimization of the electro-chemical and MS parameters can be realized more rap-idly, (ii) the ternary combination of EC, LC and MS isable to detect reaction products with lifetimes of theorder of several minutes (so short-lived intermediates arenot detected as they react to more stable products duringthe chromatographic run). Direct EC/MS allows thedetection of less stable compounds with lifetimes of atleast a few seconds.

The oxidation of CLZ is monitored in EC/MS by theinjection of CLZ solution into the carrier stream via anautosampler. The sample flows through a commerciallyavailable electrochemical cell containing a workingelectrode of porous glassy carbon. The latter may pro-vide up to quantitative electrochemical conversiondepending on the conditions, such as nature of theanalyte, flow rate and pH. Experiments indicated thatthe most interesting results are obtained for potentials of0, 400 and 700 mV. At voltages of 1000 mV and above,exhaustive electrochemical degradation is observed. InFig. 1, the mass spectra of CLZ without (0 mV) andwith (400 mV) electrochemical oxidation are compared.It is obvious that without applied voltage, only the[M+H]+ at an m/z=327 is observed. The isotopicpattern of the peaks correlates well with theory. Uponoxidation, more peaks are detected, with m/z=325 beingmost abundant. This mass could refer to the nitreniumion of CLZ (Fig. 2), which had been observed previouslyby other researchers [3]. The m/z=327 peak in this caseis mostly the 37Cl satellite of m/z=325, which indicatesthat CLZ was consumed (almost) quantitatively in thesemeasurements. The peak of m/z=343 indicates mo-nooxygenation, with the formation of CLZ-N-oxide orhydroxy-CLZ being the most likely products. For rea-sons discussed later, only the hydroxy-CLZ is shown inFig. 2. Similarly, methoxy-CLZ with m/z=357 was

Table 1 The solvent gradient of acetonitrile (B) in aqueous buffer(A) that was applied

Time (min) 0 1 8 12 18 19 24CB (%) 18 18 60 80 80 18 Stop

Fig. 1a–b MS spectra ofelectrochemical CLZ oxidationin 30% acetonitrile/70%20 mM aqueous ammoniumacetate/ammonium hydroxidebuffer of pH 7 at a 0 mV andb 400 mV

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Page 118: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

observed when the reaction was performed with meth-anol instead of acetonitrile in combination with aqueousbuffer (data not shown).

The separation of the reaction products on a base-deactivated reversed phase column with a mobile phaseconsisting of acetonitrile and aqueous ammonium ace-tate buffer pH 7 was then performed. With the electro-chemical cell switched off, only a signal from the nativeCLZ is observed. At an applied potential of 400 mVversus Pd/H2, several additional products are observed.A typical chromatogram is presented in Fig. 3. The totalion current (TIC) trace shows several peaks, some ofwhich are not well resolved. A significantly higheramount of protonated CLZ is found in comparison withthe EC/MS measurements at m/z=327. A possibleexplanation for this phenomenon is that the intermedi-ate with m/z=325 is relatively unstable (half-life �1 minin phosphate buffer [2]) and is reversibly transformedinto CLZ during the separation step. The fact that them/z=325 peak is smaller by a factor of 100 in compar-ison with the m/z=327 peak is related to the highreactivity of the nitrenium cation. The latter is assumedto be a charged compound, and its retention time shouldbe shorter than that of CLZ, yet the peak of m/z=325

Fig. 2 Reaction scheme of theelectrochemical oxidation andsubsequent glutathioneconjugation of CLZ

Fig. 3 LC/MS chromatogram of CLZ (4.3·10�5 M) after electro-chemical oxidation at 400 mV, pH 7, with mass traces of hydroxy-CLZ (m/z=343), nor-CLZ (m/z=313), the reactive nitreniumintermediate (m/z=325) and CLZ (m/z=327)

745

Page 119: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

elutes exactly at the retention time of CLZ. Therefore, itis concluded that this m/z=325 peak of low magnitudein the EC/LC/MS experiment is exclusively generated bythe oxidation of CLZ in the ESI interface. This ‘‘inter-fering’’ effect from the electrospray emitter acting as anelectrochemical cell has been discussed in detail by VanBerkel et al [28]. It is furthermore confirmed by the factthat a closer look at the chromatogram without priorelectrochemical conversion also shows a peak intensityratio of approximately 100:1 for the mass traces ofm/z=327 and 325, respectively. One additional smallerpeak with a retention time of more than 20 min is ob-served as well. This clearly indicates that an unknownreaction product of very low polarity is formed. A smallpeak of m/z=313 relates to the formation of nor-CLZ(Fig. 2), which was already detected in the literature [2,7–9], and which could be expected to be generatedelectrochemically as well, as N-dealkylation is frequentlyobserved [18, 29, 30]. The reduced retention time incomparison with CLZ is attributed to its higher polarity,but also to its lower basicity, which may result in re-duced adsorption to residual silanol groups on the sta-tionary phase. The broad range of peaks at m/z=343 ischaracterized by two groups of maxima, between whichthe intensity does not reach baseline level over a periodof several minutes. This may indicate an equilibriumreaction between the peaks of the first and the secondgroup. In principle, the observed mass could be due tothe formation of CLZ-N-oxide or hydroxy-CLZ (bothprotonated). The formation of CLZ-N-oxide can beexcluded as the retention time and retention behavior ofthe peaks at m/z=343 were distinct from the CLZ-N-oxide standard, which eluted at 12.5 min. Also, datafrom the literature do not provide evidence for theelectrochemical formation of N-oxides [18], although theN-oxide is one of the main metabolites formed of CLZin vivo. For hydroxy-CLZ, at neutral pH this species ispartly deprotonated to the phenolate form which elutessignificantly earlier due to its permanent charge, but isstill detected mass spectrometrically due to (re-)proton-ation in the positive ion mode. This phenol/phenolateequilibrium could well explain the broad peak patternobserved at neutral pH. The formation of only one peakwith much shorter retention time at pH 3 at this m/zratio (data not shown), possibly because of protonationof the basic piperazine ring, provides further evidencefor this assumption. The observation of several peaktops in each group (at both sides of the equilibrium) atpH 7 may be explained by the fact that several isomersof hydroxy-CLZ are formed, including those in positions6, 7 and 9 of the chlorinated ring, but possibly also thosein positions 1–4 in the other aromatic ring (Fig. 2), al-though position 2 may be the preferred position out ofthese, as indicated by the voltammetric data (see below).Actually, the nitrenium ion with m/z=325 has the abilityto delocalize its electrons widely over the named posi-tions, preferably in the diazepine nitrogens and thechlorobenzenoid ring [2], thus allowing a large numberof isomeric substitution products to be formed. Addi-

tionally, a peak with m/z=301 is observed (not shown),which is attributed to a protonated ethylenediaminederivative (Fig. 2) described in the literature [9]. TandemMS experiments on several products did not yieldinformation such that product identification was sup-ported or the interpretation as mentioned above wasfurther proven.

Increasing the potential to 700 mV versus Pd/H2

leads to a similar situation (Fig. 4), with the major dif-ference being that the peak of nor-CLZ (m/z=313) issignificantly larger than at lower potentials, while theother major peaks are slightly smaller. This is explainedby the fact that the electrochemical demethylation oc-curs at high potentials [31].

Further experiments were performed under identicalexperimental conditions but in the presence of gluta-thione (GSH), a tripeptide of the amino acid sequenceglycine, cysteine and glutamic acid, which is known toform adducts with activated pharmaceuticals via its thiolgroup [1–5, 8, 9]. On-line EC/MS was realized withoutseparation at a potential of 400 mV and with the elec-trochemical cell switched off. Only the peaks atm/z=308 (protonated glutathione) and m/z=327

Fig. 4 LC/MS chromatogram of CLZ (4.3·10�5 M) after electro-chemical oxidation at 700 mV, pH 7, with mass traces of hydroxy-CLZ (m/z=343), nor-CLZ (m/z=313), the reactive nitreniumintermediate (m/z=325) and CLZ (m/z=327)

Fig. 5a–b MS spectra of electrochemical oxidation products ofCLZ (4.3·10�5 M) in the presence of glutathione (2.0·10�5 M) in30% acetonitrile/70% 20 mM aqueous ammonium acetate/ammo-nium hydroxide buffer of pH 7 at a 0 mV and b 400 mV

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(protonated CLZ) are observed with the electrochemicalcell switched off (Fig. 5). At 400 mV versus Pd/H2,several additional peaks are formed, including those ofthe intermediate at m/z=325 (see above) and of hy-droxy-CLZ at m/z=343. Interestingly, previouslyunobserved peaks, which indicate the formation of GSHadducts, are detected as well. The peak at m/z=632resembles the protonated adduct of GSH and CLZ(Fig. 2), while m/z=446 may be explained as a fragmentof the GSH adduct (see below).

EC/LC/MS assays with the electrochemical cellswitched off lead to the detection of the protonated GSHand CLZ peaks (data not shown). At a potential of400 mV versus Pd/H2, large groups of peaks of hydroxy-CLZ derivatives (m/z=343), desmethyl-CLZ (m/z=313), and the nitrenium ion of CLZ at m/z=325 areobserved (Fig. 6). However, the group of peaks withretention times between 8 and 9 min proves that at leastthree isomers of a GSH-CLZ adduct are formed, in asimilar way to the hydroxylated isomers (Fig. 2). For-mally, the peak at m/z=648 may be a result of a mo-nooxygenation of the GSH-CLZ adduct. The oxidationat the tertiary N atom leading to the formation of the N-oxide was excluded, however, since data obtained fromthe oxidation of synthetic CLZ-N-oxide in the presenceof glutathione (not shown) gave retention times of therespective glutathionyl conjugates that do not fit tothose shown in Fig. 6 or 7. Furthermore, hydroxy-GSH-CLZ was also excluded because this molecule would givea less dramatic shift in the retention time. The last op-tion is the S-oxidation at the thioether site. It is knownfrom the literature that organic sulfides can be oxidizedeasily, and that the resulting sulfones are much more

polar, thus giving rise to strongly reduced retentiontimes [32, 33]. A more detailed inspection of the chro-matograms also provided evidence for the formation ofthe bis-GSH adduct to CLZ. With two highly polarchains on the CLZ molecule, the bis-GSH adduct elutesat around 2 min and is predominantly found in itsdoubly-charged state with m/z=469. Two badly sepa-rated peaks are observed, one being rather sharp, andthe other broader and with lower intensity. As for thebis-GSH adduct, several isomers may occur, and inparticular the broader second peak may contain morethan one isomer. It should be mentioned that no di-hydroxylated CLZ species were observed.

At a potential of 700 mV versus Pd/H2, some changesoccur in the chromatograms, as presented in Fig. 7. Thepeak intensities of most oxidation products are slightlylower than at 400 mV, but the increased concentrationof demethylated products at m/z=313 (protonated nor-CLZ, see above) and m/z=618 (protonated isomers ofGSH-nor-CLZ) confirms the above statement thatdemethylation occurs to a greater extent at higher po-tential. At this potential, a group of three peaks withvery similar retention times (around 8 min) are observedfor m/z=648. It is assumed that these peaks are asso-ciated with the formation of hydroxylated GSH-CLZadducts, although the effect of hydroxylation on reten-tion time is much weaker here than for CLZ itself.However, this may be easily explained by the smallereffect of the hydroxyl group on the total polarity in thepresence of the covalently-bound glutathione chain thanin its absence. The formation of isomeric GSH-CLZ-N-oxides can be excluded based on the comparison ofthe retention times with the analogous data on

Fig. 6 LC/MS chromatogramof CLZ (4.3·10�5 M) afterelectrochemical oxidation at400 mV, pH 7 and in thepresence of glutathione(2.0·10�5 M). Mass traces ofglutathione (m/z=308),hydroxy-CLZ (m/z=343), nor-CLZ (m/z=313), the reactivenitrenium intermediate (m/z=325), CLZ (m/z=327),glutathionyl-CLZ (m/z=632),glutathionyl-nor-CLZ (m/z=618) and hydroxylatedglutathione conjugates of CLZ(m/z=648)

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Page 121: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

CLZ-N-oxide oxidation in the presence of GSH (datanot shown).

The glutathione adducts were analyzed by tandemmass spectrometry as well to further confirm theiridentity. In Fig. 8, we present the mass spectrum of theGSH-CLZ adduct after oxidation at 400 mV versus Pd/H2 (a, isomer II) as well as MS/MS spectra of isomers II

and III with m/z=632 as precursor ion (b, c). The tan-dem MS spectra of isomers I and IV resemble those of IIand III, respectively. Most major peaks in the daughterspectra can be explained, as is depicted in Fig. 9. Themain dissociation pathways include loss of water (m/z=614), dissociation of glutamic acid from the peptidechain (m/z=503) and cleavage of the glutathionyl moi-ety, either with (m/z=359) or without (m/z=327) thesulfur atom. For most daughter ions, cleavage of thepiperazine ring under release of C3H7N (M-57) is ob-served as well. The same product ions, with exception ofm/z=327 and the subsequent loss of C3H7N, were ob-served in previous studies [2] for the 6-CLZ-GSH and 9-CLZ-GSH substitutes. Although a large variety ofdaughter ions are observed, the differences in the dis-sociation patterns of the individual isomers of the ad-duct are comparably small and do not allow theirunambiguous identification.

In order to obtain complementary information aboutthe electrochemical oxidation pattern, cyclic voltamme-try of CLZ was realized at a solid carbon paste electrode[34] in the absence and presence of gluthathione atpH 7.4 (Fig. 10). Starting at 0.0 V and scanning in thepositive direction, CLZ is readily oxidized atEp=+0.450 V versus Ag/AgCl, KCl (3 M) (peak O1),with a high oxidation wave (shoulder) at high potentials(near solvent evolution) as illustrated in Fig. 10a. Byreversing the scan direction, a reduction peak atEp=+0.390 V is observed (R1) as well as a second peakat +0.075 V (R2). The peaks O1 and R1 are related,which suggests a reversible oxidation process, yetthe magnitude of the reduction peak is lower than theoxidation peak at the scan rates investigated

Fig. 7 LC/MS chromatogramof CLZ (4.3·10�5 M) afterelectrochemical oxidation at700 mV, pH 7 and in thepresence of glutathione(2.0·10�5 M). Mass traces ofglutathione (m/z=308),hydroxy-CLZ (m/z=343), nor-CLZ (m/z=313), the reactivenitrenium intermediate (m/z=325), CLZ (m/z=327),glutathionyl-CLZ (m/z=632),glutathionyl-nor-CLZ (m/z=618) and hydroxylatedglutathione conjugates of CLZ(m/z=648)

Fig. 8a–c MS spectra obtained after electrochemical oxidation ofCLZ in the presence of glutathione at 400 mV. a MS spectrum ofthe glutathionyl CLZ precursor ion with m/z=632 (isomer II), andMS/MS daughter ion spectra of m/z=632 of b isomer II andc isomer III

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(20–200 mV/s). This is attributed to a chemical reactionsubsequent to the CLZ oxidation with formation of anew species reduced at R2. Upon repetitive cycling, anew oxidation peak appears (O2). The quasi-reversiblecouple O2/R2, located at less positive potentials than theparent molecule (O1/R1), corresponds to the redox pat-tern of a molecule more easily oxidized than CLZ and,based on the EC/LC/MS results, it can probably beattributed to hydroxylated CLZ derivatives oxidized to aquinone imine structure, with the hydroxyl groupspreferably located at position 2, which makes formationof the quinone imine structure easiest. The pattern ofpeaks O1/R1 is attributed to the reversible oxidationof CLZ to give the nitrenium cation. A similar cyclic

voltammetric profile is obtained for N-desmethyl-CLZand CLZ-N-oxide. At higher potentials, the oxidationwave is attributed to oxidation at the distal tertiarynitrogen of the piperazine moiety, as inferred from lit-erature data on aliphatic tertiary nitrogen oxidation [29–31] and from the present EC/LC/MS results. In thepresence of glutathione, and for the three CLZ deriva-tives investigated, the reduction peaks R1 and R2 can bemade to gradually disappear by increasing the GSHconcentration (Fig. 10b). These peaks disappear totallyin the presence of a ten-fold excess of GSH. From thiscyclic voltammetric profile it appears that, in the pres-ence of an excess of GSH, hydroxylation is observed to alesser extent, in agreement with EC/LC/MS interpreta-

Fig. 10a–b Cyclicvoltammograms of CLZ(1.0·10�5 M) in Britton-Robinson buffer of pH 7.4;scan rate 50 mV/s: a withoutglutathione and b in thepresence of glutathione(2.0·10�5 M)

Fig. 9 Fragmentation schemeof the protonated glutathionyl-CLZ conjugate with m/z=632

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Page 123: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

tions. Interestingly, upon raising the GSH concentra-tion, two new oxidation peaks, which are marked witharrows in Fig. 10b, appear at potentials more positivethan O1. These peaks likely correspond to the oxidationof thioadducts of CLZ identified by EC/LC/MS. It isworth mentioning that glutathione oxidation is poorlydefined and occurs at potentials higher than 0.9 V versusAg/AgCl, KCl (3 M).

Conclusions

The EC/MS and EC/LC/MS studies reported in thiswork bring clear confirmations of data reported in theliterature on the in vitro and in vivo oxidation of CLZ.The successful generation and identification of phase Iand II metabolites of CLZ was performed by studyingCLZ alone and in the presence of glutathione, for whichon-line LC-coupling has shown particular applicability.Several, but not all, oxidative metabolic pathways ofCLZ are mimicked. The current state of the art does notidentify further metabolites that may be formed, forexample, in an enzyme-catalyzed reaction. Future workwill be directed at coupling enzyme or living cell mic-roreactors to the MS and LC/MS systems for on-lineenzymatic conversion and identification.

Acknowledgements Financial support by the Nederlandse Organ-isatie voor Wetenschappelijk Onderzoek (NWO, The Hague, TheNetherlands) is gratefully acknowledged.

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(2004) Anal Lett 37:917–928

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6.3 Horseradish peroxidase electrode for the analysis of clozapine.

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Résultats

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6.3.1 Introduction.

Une meilleure connaissance de l’oxydation "in vitro" de la clozapine, en absence et

en présence de glutathion, acquise précédemment (point 6.2) et la mise en évidence

de l'espèce instable et hautement réactive du cation nitrénium de la clozapine, nous

a stimulé à entreprendre la réalisation d’un biocapteur ampérométrique comprenant

l’enzyme peroxydase de raifort (HRP). La littérature nous renseigne que la clozapine

subit des oxydations métaboliques via le système CYP450 et le couple

myéloperoxidase/H2O2 et il nous a semblé intéressant de considérer un biocapteur

HRP/H2O2 dans le cadre du concept de systèmes prédictifs de la biotransformation

de médicaments. La peroxydase de raifort est préalablement réticulée en présence

de glutaraldéhyde et d’albumine sérique bovine, puis emprisonnée physiquement au

sein d’une électrode à pâte de carbone. Une membrane de dialyse recouvre le

biocapteur afin de minimiser les pertes d’enzyme dans la solution à analyser. Les

mesures voltampérométriques relatives à l’oxydation électrochimique de la clozapine

nous ont permis d’identifier deux pics cathodiques attribuables à la réduction

d’espcèes oxydées de la clozapine à savoir, le cation nitrénium correspondant et une

forme semiquinone de la clozapine. Par l’application d’un potentiel bas, proche de

zéro volt, il est possible de détecter l’apparition de ces espèces générées au niveau

du biocapteur. Les tracés ampérométriques à l’aide du biocapteur, réalisés en

tampon phosphate pH 7,4, montrent successivement un pic de réduction du

peroxyde d’hydrogène puis un large courant de réduction lié à l’ajout de la clozapine.

Ce tracé peut être expliqué tenant compte que l’ajout d'H2O2 provoque l’oxydation de

HRP à l’interface électrode-solution et qu’une faible proportion de HRPox est

susceptible d’être directement réduite à l’électrode. L’ajout de la clozapine provoque

la formation du cation nitrénium de la clozapine qui est réduit électrochimiquement

au potentiel appliqué. Ce biocapteur permet l’étude de la clozapine dans un domaine

linéaire de concentration compris entre 1 et 10 µM. Toutes les mesures ont été

réalisées au sein d’un tampon phosphate (PB pH 7,4) en présence de peroxyde

d’hydrogène (0,1 mM) à température ambiante et sous agitation constante. Nous

avons comparé la détermination quantitative de la clozapine au sein d'une forme

pharmaceutique comprimée réalisée à l'aide du biocapteur aux résultats par

électrophorèse capillaire. Aucune différence statistiquement significative n'a été

décelée entre les deux méthodes ainsi qu'avec la valeur déclarée.

Page 126: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

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Le biocapteur EPC/HRP constitue un outil analytique pour la détermination

quantitative de la clozapine mais également pour étudier le comportement des

molécules susceptibles d'inhiber la réponse du biocapteur.

Page 127: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

CHEMICAL AND BIOSENSORS

Horseradish Peroxidase Electrode for theAnalysis of Clozapine

B. Blankert,1 O. Dominguez,2,# W. El Ayyas,1

J. Arcos,2 and J.-M. Kauffmann1,*

1Pharmaceutical Institute, Universite Libre de Bruxelles,

Brussels, Belgium2Department of Chemistry, University of Burgos,

Spain

ABSTRACT

A horseradish peroxidase (HRP) immobilized electrode was developed

for the assay of the antipsychotic compound clozapine (CLZ). The

biosensor was made of HRP crosslinked with glutaraldehyde and bovine

serum albumin (BSA) and blended in the electrode matrix. The latter was

a carbon paste based on solid paraffin and graphite particles. A dialysis

membrane was secured at the tip of the enzyme based electrode. Cyclic

voltamperometry at the solid carbon paste electrode (sCPE) permitted

to point out a reversible pattern for CLZ electrooxidation attributed to

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DOI: 10.1081/AL-120030286 0003-2719 (Print); 1532-236X (Online)

Copyright # ????? EQ1www.dekker.com

EQ1: Your signed copyright release form has not been received. Please return it or we

cannot publish your article.

#On leave from the University of Burgos.*Correspondence: J.-M. Kauffmann, Pharmaceutical Institute, Universite Libre de

Bruxelles, Campus Plaine, CP 205/6, 1050 Brussels, Belgium; E-mail: jmkauf@ulb.

ac.be.

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a relatively stable nitrenium ion. The formation of the latter and of a

newly generated species, was inferred at the biosensor. The electro-

reduction of these generated species was performed at the biosensor at an

applied potential of 0.0 V vs. Ag/AgCL 3 M KCl. Several experimental

parameters influencing the biosensor response were studied such as

pH, buffer composition, and detection potential. The resulting biosensor

offered, at pH 4.5 in Britton–Robinson buffer (BRb) in the presence

of 0.1 mM H2O2 and at 0.0 V vs. Ag/AgCl, a linear response in the

concentration range comprized between 1.0 � 1026 M and 1 � 1025 M

with a detection limit of 1.7 � 1027 M and a quantification limit of

5.6 � 1027 M. In addition to the mechanistic information provided,

the biosensor was found useful for the determination of CLZ in tablets.

The accuracy of the assay was checked by capillary electrophoresis

(CZE).

Key Words: Clozapine; Peroxidase; Electrode; Antipsychotic drugs;

Cyclic voltamperometry.

INTRODUCTION

Clozapine (CLZ) is a dibenzodiazepine derivative with atypical anti-

psychotic properties.[1] It exhibits good efficacy in schizophrenic patients

and presents a low incidence of extrapyramidal side effects.[2] However, CLZ

can cause dose dependent epileptic seizures[3] and reversible, but potentially

fatal agranulocytosis.[4] Dose adjustments eventually result in relief from

these side effects and periodic blood monitoring is a requirement for CLZ

prescription renewal. Several instrumental methods may be implemented

for CLZ determination such as spectrophotometry,[5] voltamperometry,[6,7]

and separation methods for assays in biological fluids.[6,8 – 10] Clozapine is

extensively metabolized in human liver with formation of two principal

metabolites namely N-desmethyl-CLZ and CLZ N-oxide (Fig. 1). The

initial oxidation stage is reported to correspond to the oxidation at the single

nitrogen bridge between the two aromatic rings and formation of a relatively

stable nitrenium ion (half life ca. 1 min in phosphate buffer).[11 – 13] The latter

is also readily generated in vitro by the horseradish peroxidase (HRP)/H2O2

system.[14 – 16] Based on our interest in developing electrochemical biosensors

for the analysis of compounds of pharmaceutical interest[17,18] and consi-

dering the biooxidation pattern of CLZ it was of interest to develop a HRP

immobilized electrode and investigate its performances for the analysis

of CLZ.

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EXPERIMENTAL

Reagents

Horseradish peroxidase (EC 1.11.1.7. Type II, 240 mg purpurogallin

U/mg), CLZ N-desmethyl-CLZ CLZ N-oxide, and glutaraldehyde were

from Sigma (Bornem, Belgium). Hydrogen peroxide 27% m/v was from Vel

(Leuven, Belgium). All reagents were of analytical grade and the solutions

were prepared with doubly distilled and purified water (Milli Q, Millipore

system). A 0.04 M Britton–Robinson buffer (BRb) pH 2 served as stock

solution for subsequent buffer preparation by additions of 0.2 M sodium

hydroxide till the desired pH value. Some cyclic voltamperometric experi-

ments were performed in 0.1 M formate buffer obtained by mixing formic acid

and ammonium formate in an appropriate ratio. The pH was controlled by

a pH-meter (Tacussel Minisis 6000). Solid paraffin and BSA were from

Merck (Overijse, Belgium). Graphite powder was obtained from Connexw

(Conmetal, Celle, Belgium).

Apparatus

Chronoamperometric experiments with the biosensor were performed in a

conventional three electrode system. During the measurements, the solution

Figure 1. Chemical structures of CLZ, CLZ N-oxide, and N-desmethyl-CLZ.

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(10.0 mL) was gently stirred with a magnetic bar. The potentiostat was a

Bruker E 230 LC detector (Bruker, Brussels, Belgium) connected to a Y/t

Kipp and Zonen B111 recorder. Cyclic voltamperometry was performed using

a potentiostat model 175 (EG&G) and a polarographic analyzer model 174A

(EG&G) connected to a XY recorder Servogor (BBC GOERZ, Princeton, NJ,

USA). The solid carbon paste electrode (sCPE) served as working electrode, a

Ag/AgCl KCl 3 M as reference, and a platinum wire as counter electrode. All

experiments were made at room temperature (228C + 18C).

Capillary electrophoresis was performed with a SpectraPhoresis 100

(Thermo Separation Product, Belgium) comprising a UV/Visible detector.

The analysis was realized using an untreated fused silica capillary (Alltech

Associated, Inc., Belgium) with a total length of 65 cm (effective length

30 cm) � 75mm i.d. The background electrolyte (BGE) was a 50 mM phos-

phate buffer pH 2.5. The sample was injected by depression during 3 sec at the

anodic end of the capillary and the separation was achieved by applying a

potential of 15 kV (detection at 240 nm). The capillary was thermostatted

at 218C. At the beginning of each day the capillary was rinsed with water

(Milli Q) during 5 min, then with 0.1 M NaOH (3 min), Milli Q water

(6 min), and finally with the BGE (20 min). After each electrophoretic run, the

capillary was flushed wth the BGE for 3 min. At the end of the day the capillary

was washed for 2 min with Milli Q water, 3 min with 1 M HCl, 3 min with

Milli Q water, 5 min with methanol, and finally 5 min with Milli Q water.

Biosensor Preparation

The enzyme immobilization was realized by cross-linking HRP and

BSA with glutaraldehyde (2.5% v/v).[17] The protein mix was left at 58Cfor 1 hr and then rinsed with a glycine solution (0.01 M). After a final wash

with acetate buffer, the enzyme preparation was left at room temperature

until dry.

The HRP immobilized solid carbon paste was prepared as previously

described.[17] The paste was pressed into the well (3 mm diameter) of the

electrode body. The surface of the HRP-sCPE was smoothed manually on a

soft clean paper before use. The electrode tip was covered by a dialysis

membrane (m.w. cutoff: 12,000 Da). The latter was secured to the electrode

body by a O-ring rubber. The biosensor was stored dipped into the BRb pH 4.5

buffer at 58C when not in use. All the amperometric experiments were made

in BRb and in the presence of 1.0 � 1024 M hydrogen peroxide. All data are

the average of at least three assays.

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Assay of Clozapine in Tablets

The declared composition of the tablets was: CLZ 25 mg—acid.sillicic.

coll.–magnes.stearas–talc–amyl.maydis–polyvidon.–lactos. Pro comp.uno.

The mass average (0.0954 g) of one tablet was weighed from the powder

resulting from the crushing of 10 tablets of Leponexw (Novartis). This mass

was transferred into a 100.0 mL volumetric flask filled with BRb or BGE

for the biosensor and CZE assays, respectively. Twenty microliters of this

“Leponex” solution was spiked in the electrochemical cell containing 10.0 mL

of buffer and H2O2 (1.0 � 1024 M). The working potential of the biosensor

was set at 0.0 V. Quantification was performed by the method of standard

addition. For CZE, the “Leponex” solution was diluted 10 times, and the

obtained suspension was filtrated under pressure through a syringe comprizing

a filter in order to eliminate the excipients. Four vials were filled with 1.6 mL

of filtrated solution and spiked with 0, 10, 20, and 30mL of a 4.0 mg/mL fresh

stock solution of CLZ, respectively. The electropherogram showed one peak

at tmig ¼ 253 sec (RSD 3%, N ¼ 14).

RESULTS

The cyclic voltamperometric curve was performed with a scan rate of

50 mV/sec on a solution of CLZ with a final concentration of 1.0 � 1025 M in

BRb pH 4.5. As shown in Fig. 2, and in agreement with our previous results,[7]

CLZ is readily oxidized giving one peak at Ep þ 0.545 mV vs. Ag/AgCl 3 M

KCl. The molecule is further oxidized at higher potentials giving less

defined waves at potentials close to solvent oxidation. The first oxidation peak

behaved reversibly giving, on the reverse scan, a related reduction peak (Ep ¼

þ0.470). A second reduction peak is observed at less positive potentials

(Ep ¼ þ0.120) which behaved quasi-reversibly as detected by its corresponding

oxidation peak on the second scan (Ep ¼ þ0.445). The presence of this redox

couple at less positive potentials than the parent molecule can be attributed to the

formation of a new compound after oxidation of CLZ and this new compound

is more readily oxidized than the parent compound. The exact nature of the

newly formed molecule is currently under investigation by coupling on-line

electrochemistry to mass spectrometry EC-MS (to be published). We may

already suggest that it corresponds to the redox behavior of a hydroxylated form

of CLZ giving a quinone imine structure of CLZ after oxidation. This was

inferred because the redox profile (peak potential and peak separation) matched

adequately with the redox pattern, realized under identical cyclic voltammetry

conditions, of the molecule amodiaquin which has in its structure an amino-

phenol group giving by oxidation a quinone imine structure (not shown).

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Regarding the oxidation mechanism of the first peak, it likely corresponds to the

formation of a relatively stable radical cation obtained by removal of one

electron from the amino function between the two aromatic cycles giving

rise, by subsequent removal of one proton, to a nitrenium ion.[12,19] The cyclic

voltammetry of the investigated CLZ metabolites (N-desmethyl and N-oxide

derivatives) exhibit a similar pattern as CLZ with respect (i) to the first oxidation

peak magnitude and potential value and (ii) to the formation of a new redox

couple at less positive potential than the parent molecule. It should be noted,

however, that experiments must be carefully controlled as the molecules inves-

Figure 2. Typical cyclic voltamperogram of CLZ 1.0 � 1024 M in 0.04 M BRb pH

4.5. Scan rate 50 mV/sec, sCPE vs. Ag/AgCl 3 M KCl.

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Page 133: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

tigated and especially N-desmethyl-CLZ tend to spontaneously accumulate at the

(hydrophobic) electrode surface. A slightly distinct pattern was observed among

the three investigated molecules regarding the poorly defined waves detected at

more positive potentials (not shown). From these results and taking into account

literature data on CLZ electrooxidation[7,20] and biotransformation[12,19] we may

recognize two oxidation sites at the CLZ; the tricyclic ring and the piperazine

moiety, and point out a similar oxidation behavior for CLZ and the N-desmethyl

and N-oxide metabolites regarding the oxidation pattern of the tricyclic ring.

It was inferred that the nitrenium ion and the quinoneimine derivative of

CLZ, eventually generated by HRP, may be readily detected by amperometry

at the HRP immobilized sCPE at approximately 0 V vs. Ag/AgCl 3 M KCl.

Different pH values were investigated in cyclic voltammetry to check

for the highest reduction peaks (i.e., highest generation of reactive oxidized

species). As shown in Fig. 3, pH 4.5 was found optimal and BRb was

preferred over the formate buffer (the latter was selected as it was compatible

with further planned EC-MS experiments).

Amperometric experiments using the HRP immobilized electrode were

performed at different pH and applied potential values. Different calibration

curves were realized in the concentration range of CLZ comprized between

1 � 1026 and 6 � 1026 M. From the data in Table 1 we may infer that reactive

species are generated at the HRPs-CPE both at pH 4.5 and 7.4 and that they

are readily detected at the biosensor. We may also notice that the potential of

Figure 3. Variation of intensity of reduction peaks of CLZ as a function of pH. Cyclic

voltamperograms of CLZ 1.0 � 1024M, 0.04 M, BRb pH 4.5 or 0.1 M format buffer

pH 4.5. Scan rate 50 mV/sec, sCPE vs. Ag/AgCl 3 M KCl.

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HRP Electrode for CLZ Analysis 923

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0 V would be a good compromize in terms of analytical performances (slope,

intercept, and low background current). The resulting biosensor offered, at pH

4.5 in BRb in the presence of 0.1 mM H2O2 and at 0.0 V vs. Ag/AgCl 3 M KCl,

a linear response in the range comprized between 1.0 � 1026 and 1 � 1025 M

with a detection limit of 1.7 � 1027 M and a quantification limit of

5.6 � 1027 M. The molecules generated by HRP and detected by reduction

at the electrode interface have not been identified in this work, but from the

literature data we may readily postulate that they correspond to the nitrenium

ion and likely a CLZ quinoneimine derivative. A schematic drawing may help to

illustrate the principle of detection at the biosensor/solution interface (Fig. 4) in

relation to a typical chronoamperometric recording (Fig. 4 insert). As shown,

the biosensor gave a very small response by addition of hydrogen peroxide

(0.1 mM in the analyzed solution), attributed to the reduction of some HRPox

located in close proximity to the graphite particles. Subsequent additions of

CLZ (final concentration: 6mM) produced a substantial signal increase due to

the reduction of CLZ oxidized species generated by HRPox entrapped in the

solid paraffin (but not in close contact to graphite particles). It was assumed that

the electroreduction of HRPox in close contact (and properly oriented) with the

graphite particles is faster than its reduction by CLZ.

The assay of CLZ was performed in tablets by means of the biosensor and

the data were compared with those obtained by capillary electrophoresis. The

results obtained by the biosensor (24.3 mg/tablet, RSD 2%, n ¼ 9) and by

capillary electrophoresis (24.9 mg/tablet, RSD 0.2%, n ¼ 4) are in agreement

with the declared value (25 mg/tablet) and the data from both techniques

are not statistically different at the 95% confidence level (student’s t-test:

texp ¼ 0.59, tthe ¼ 2.2).

In conclusion the HRPs-CPE represents a useful analytical tool allowing

the quantitative determination of CLZ, the investigation of its redox pattern and

the study of molecules influencing the biosensor response. The latter is of

interest from a pharmacological point of view and was briefly investigated. It

was found that ascorbic acid (AA) and excess of glutathione GSH (10 fold)

Table 1. Variation of slope and intercept as a function of pH and applied potential.

pH Potential (V) Equation Slope Intercept

4.5 0 y ¼ 6.0 � 106x þ 6.78 6.0 � 106 6.54

4.5 20.1 y ¼ 5.0 � 106x þ 15.07 6.7 � 106 16.5

4.5 20.2 y ¼ 3.0 � 106x þ 4.66 3.0 � 106 4.66

4.5 þ0.1 y ¼ 3.0 � 106x þ 3.13 3.0 � 106 3.13

4.5 þ0.2 y ¼ 3.0 � 106x þ 0.12 3.0 � 106 0.12

7.4 0 y ¼ 4.0 � 106x þ 7.59 4.0 � 106 7.59

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Page 135: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

totally inhibited the biosensor response. This phenomenon is well reported in the

literature and attributed to the radical scavenging action of GSH and AA.[12,21]

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Figure 4. Schematic drawn of the biosensor response and typical chronoampero-

metric recording. (View this art in color at www.dekker.com.)

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HRP Electrode for CLZ Analysis 925

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Page 137: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

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Received October 10, 2003

Accepted December 1, 2003

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Page 138: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

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6.4 Horseradish peroxidase immobilised carbon paste electrode

based on peroxidation of clozapine for the study of thiols.

B. Blankert, O. Dominguez, E. Bodoki, R. Sandulescu, J. Arcos, J.-M. Kauffmann.

Biosensors and Bioelectronics, soumis.

Page 139: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

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6.4.1 Introduction.

La clozapine (CLZ) est une dibenzoazépine fréquemment utilisée dans le domaine

psychiatrique en raison de ses propriétés neuroleptiques particulièrement

intéressantes et ce surtout chez les cas réfractaires. Toutefois l'usage de la molécule

est restreint par un risque élevé d'effets secondaires de type agranulocytose.

L'étiologie exacte de ce problème hématologique demeure irrésolu, mais est très

souvent attribuée à la formation d’une structure nitrénium lors du processus de

métabolisation oxydative. Cette structure est très réactive vis-à-vis des fonctions

thiols telles que rencontrées dans le glutathion (GSH) et dans la plupart des

macromolécules protéiques.

Mettre en application le biocapteur décrit précédemment (cfr Point 6.3) en vue de

simuler la biotransformation de la CLZ nous est apparu intéressant dans l’optique

d’étudier des dérivés capables potentiellement d’inhiber la réponse de la CLZ. Nous

avons fortement focalisé notre attention sur les molécules à fonctions thiols

(glutathion, cystéine,…) qui, comme il est décrit dans la littérature, piègent par

addition nucléophile, l’ion nitrénium. Celui-ci est également généré à l'interface du

biocapteur par la peroxydase de raifort en présence de peroxyde d’hydrogène. Le

biocapteur peut donc servir de modèle expérimental pour étudier certains facteurs

interférant au niveau de la peroxydation de la clozapine.

Les thiols, groupe essentiel de molécules, jouent des rôles multiples dans les

systèmes physiologiques. Ils procurent à la cellule un mécanisme de défense contre

les stress oxydant et lui permettent de cette façon de conserver son intégrité. Un

épuisement en dérivés thiol de la cellule est à l'origine de nombreuses affections. La

détermination de cette catégorie de composés peut s'avérer d'une grande pertinence

pour le clinicien en vue d'un diagnostic précoce. De nombreuses procédures

analytiques ont été décrites, mais présentent souvent de lourdes mises en œuvre

instrumentales ou de préparation. Les techniques électroanalytiques par leur

simplicité opérationnelle, constituent une alternative séduisante vis-à-vis des

biomolécules électroactives.

Une série de molécules connues pour leur réactivité vis-à-vis de l’ion nitrénium a été

étudiée au moyen du modèle expérimental développé: glutathion, N-acétyl-cystéine,

cystéine et captopril.

Page 140: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

- 101 -

Toutes les mesures ont été réalisées en tampon phosphate pH 7.4 en présence de

peroxyde d’hydrogène (0,1 mM) à température ambiante et sous agitation constante.

Suite à l’observation antérieure (cfr 6.2), par voltampérométrie à une électrode à pâte

de carbone (EPC) de la disparition totale des pics de réduction de la CLZ en

présence d’une concentration en GSH 10 fois supérieure à la CLZ, nous avons

étudié l’influence de potentiel appliqué à l’EPC/HRP. Trois potentiels différents ont

été testés (0 ; 0,15 et 0,2 V), une réponse identique est fournie à 0 et 0,15 V. Un

signal plus faible est obtenu à 0,2 V. Par relation avec nos travaux en CL/EC/SM,

ces pics de réduction correspondent vraisemblablement à la réduction des produits

d’oxydation formés : l’ion nitrénium et une forme quinoneimine. L’action du GSH

additionné s’exerce par addition de GSH sur l’ion nitrénium pour former un adduit

GS-CLZ (forme réduite) et entraîne la disparition des pics de réduction. En vue

d’obtenir le meilleur signal possible lors de l’ajout de GSH, nous avons étudié

l’influence de la concentration initiale en CLZ (entre 5,0 x 10-6 M et 1,0 x 10-4 M).

Celle-ci n’a relativement que peu d’influence jusqu’à une concentration de 6,0 x 10-5

M à partir de laquelle l’inhibition du signal diminue fortement et disparaît totalement

pour une concentration de 1,0 x 10-4 M en CLZ. Nous avons dès lors réalisé

l’ensemble des travaux expérimentaux sous une concentration initiale en CLZ de 3,0

x 10-5 M et à un potentiel de +0,15 V.

Dans ce chapitre, nous avons pu mettre en évidence une relation linéaire entre la

diminution de courant de réduction et la concentration en inhibiteur introduit et ce

pour un domaine de linéarité compris entre 5,0 x 10-6 M et 4,0 x 10-5 M pour chacun

des dérivés étudiés. Le biocapteur est fraîchement préparé au départ de chaque

essai, il offre un temps de réponse (t90) rapide (150s)

Nous avons également déterminé certains paramètres de cinétique enzymatique par

l'exploitation des courbes de calibration exprimées en pourcentage d'inhibition en

vue de l'évaluation de la constante d'inhibition (Ki) et de IC50. Le NAC a démontré les

meilleures dispositions quant à l’inhibition du signal du biocapteur, observation

intéressante du point de vue de la mise en œuvre d’un antidote contre l’intoxication

par la clozapine.

Nous avons déterminé le type d'inhibition enzymatique qui entre en jeu par

l'établissement de courbes ampérométriques de la clozapine à l'EPC/HRP en

absence ou présence d'un dérivé thiol et détermination du Km apparent. Cette

constante ne varie pas en présence de l’inhibiteur et permet de postuler une

Page 141: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Résultats

- 102 -

inhibition non compétitive comme déjà rapporté dans la littérature dans le cas de

systèmes similaires mais pour d’autres substrats. Cette interprétation confirmerait

l’action supposée des thiols, non pas envers le site enzymatique, mais directement

sur l’ion nitrénium.

Nos résultats permettent de mettre en évidence l’intérêt de la mise en œuvre

d’électrodes enzymatiques en tant que modèle de biotransformation oxydative de

molécules d’intérêt pharmaceutique telle la clozapine. Ce biocapteur permet entre

autre une approche quantitative pour la détermination des thiols et autorise leur

classification en terme d’efficacité d’inhibition. L’amélioration et l’optimisation de

différents paramètres constitutifs, rendent possible une utilisation de tels biocapteurs

pour des études de biotransformation en criblage rapide.

Page 142: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

1

Horseradish peroxidase immobilised carbon paste electrode based on

peroxidation of clozapine for the study of thiols.

Bertrand Blankert 1, Olga Dominguez 2, Ede Bodoki 3, Robert Săndulescu 3, Julia

Arcos 2, Jean-Michel Kauffmann 1*. 1Université Libre de Bruxelles, Institute of Pharmacy, Laboratory of Instrumental Analysis &

Bioelectrochemistry, Boulevard du Triomphe, Campus Plaine, CP205/6, 1050 Brussels, Belgium.

2 Universidade de Burgos, Science Faculty, Chemistry Department, Analytical Chemistry, Burgos, Spain.

3 Universitatea « Iuliu Hatieganu », Faculty of Pharmacy, Department of Analytical Chemistry, Cluj-

Napoca, Romania.

______________________________________________________________________

Abstract

In the present study, an HRP based biosensor is presented as an in vitro experimental

model mimicking the hepatic enzyme CYP450 isoforms, for the screening and assay of

molecules potentially able to affect the clozapine response at the biosensor. The

amperometric signal corresponds to the reduction, at the electrode surface, of an

electroactive species generated by HRP in the presence of clozapine and hydrogen

peroxide. This reactive form is a relatively stable nitrenium cation generated also via the

CYP450 system. The nitrenium form of clozapine has been reported to be involved in

problematic in vivo side effects such as agranulocytosis. Thiol derivatives such as

glutathione have been reported to protect living cells from CLZ deleterious effects by

conjugation to the reactive nitrenium structure. The present contribution proposes to

investigate in a comparative manner the inhibition properties of four known thiols

compounds, namely: glutathione, N-acetyl cysteine, cysteine and captopril. Influences

of the applied potential and initial clozapine concentration have been studied.

Experiments were performed at + 0.15 V in phosphate buffer solution pH 7.4, in the

presence of hydrogen peroxide 0.1 mM, at room temperature. The biosensor response is

linearly related to the studied inhibitor in the concentration range comprised between

5.0 x 10-6 and 4.0 x 10-5 M. The response time (t90) is 150 s. From the calibrations

curves, the parameter IC50 is extracted which allows to classify the four investigated

thiols compounds in terms of signal inhibition efficiency. Respective Kmapp, is

Page 143: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

2

calculated from the Lineweaver-Burk plot. The presence of the inhibitor did not

significantly affect the Kmapp and inhibition is thus assumed to be non competitive.

______________________________________________________________________

1. Introduction

The quantitative determination of the psychotropic drug clozapine (CLZ) was

previously performed by amperometry with a horseradish peroxidase (HRP)

immobilized biosensor (Blankert et al., 2004). The amperometric signal corresponded to

the reduction, at the electrode surface, of an electroactive species generated by HRP in

the presence of hydrogen peroxide. In the literature devoted to clozapine oxidative

biotransformation, a relatively stable nitrenium cation was postulated to be the reactive

form generated via the CYP450 (Pirmohamed et al., 1995) and the myeloperoxidase-

hydrogen peroxide systems (Liu et al., 1995; Frimat et al., 1997). This reactive form

along with other oxidized species of CLZ was also recently identified by an integrated

set up coupling on-line, electrochemistry, liquid chromatography and mass spectrometry

(van Leeuw et al., 2005). The nitrenium form of clozapine has been reported to be

involved in problematic in vivo side effects such as agranulocytosis (Liu et al., 1995;

Uetrecht et al., 1997; Williams et al., 1997). The application of a HRP based biosensor

as in vitro experimental model mimicking the hepatic enzyme CYP450 isoforms

(Fischer et al., 1991; Maggs et al., 1995), was found to be of interest in the present

study for the screening and assay of molecules potentially able to affect the clozapine

response at the biosensor. The investigation of different thiols was of particular concern

since a thiol derivative such as glutathione has been reported to protect living cells from

CLZ deleterious effects by conjugation to the reactive nitrenium structure (Liu et al.,

1995; Rover et al., 2001; Huang et al., 2002; White et al., 2002; Sezginturk et al., 2004;

Ruiz-Diaz et al., 2005). Inhibition of the amperometric signal was therefore expected to

occur due to interaction of the added thiol with the nitrenium ion generated at the HRP

based biosensor.

Experimental

Apparatus

Amperometric measurements were carried out by means of a μAutolab of type II

potentiostat (Eco Chemie, BV, Utrecht) using a conventional three-electrode

configuration comprising a solid carbon paste as working electrode (sCPE) with a

Page 144: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

3

diameter of 3mm, a Ag/AgCl 3 M KCl as reference and a platinum wire as auxiliary

electrodes. The analysed solution was gently stirred with a magnetic bar during the

recordings. All experiments were made at room temperature (22 ± 1ºC). The pH of the

solutions was measured with a Crison Model 2002 (Barcelona, Spain) pH meter. Cyclic

voltamperometry was performed using a potentiostat model 175 (EG&G) and a

polarographic analyser model 174A (EG&G) connected to a XY recorder Servogor

(BBC GOERZ).

Reagents

All reagents were of analytical grade and the solutions were prepared with Milli-Q

quality water. Horseradish peroxidase (EC 1.11.1.7), glutathione (GSH), glutathione

disulfide (GSSG) and captopril (CAP) were from Sigma (Steinheim, Germany).

Clozapine (CLZ), N-acetyl cysteine (NAC) and the dialysis membrane were from

Sigma (Bornem, Belgium). Cysteine (CYS), cystine is purchased from (Merck,

Darmstadt, Germany). Hydrogen peroxide 30% m/v was from Panreac (Barcelona,

Spain).

Buffer solutions were prepared from sodium dihydrogen phosphate (Panreac,

Barcelona, Spain) and sodium hydrogen phosphate (Merck, Darmstadt, Germany).

Appropriate volumes of 0.2 M solution of each phosphate salt were mixed in order to

obtain phosphate buffers (PB) with the desired pH value. Solid paraffin and BSA were

from Sigma (Steinheim, Germany). Graphite powder was obtained from Connex®

(Conmetal, Celle, Belgium).

Enzyme immobilization and solid carbon paste electrode preparation

The enzyme immobilization was performed as described in our previous papers realized

by cross-linking HRP and BSA in the presence of 2.5 % (v/v) aqueous solution of

glutaraldehyde (GA) (Razola et al., 2000; Blankert et al., 2004). The HRP immobilized

solid carbon paste was obtained by blending, in a mortar at 45°C, the obtained HRP-

GA-BSA crystal powder (5% m/m), solid paraffin (33% m/m) and graphite particles

(62% m/m). After solidification and homogenisation at room temperature, the paste was

pressed into the hollow of the electrode body. The surface of the modified electrode was

smoothed manually on a soft clean paper and the electrode tip was covered with a

dialysis membrane (m.w.cutoff: 12000 Da) secured to the electrode body with an O-ring

rubber. The biosensor was stored dipped in phosphate buffer pH 4.5 at 5ºC when not in

Page 145: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

4

use.

Kmapp determination

Calibrations curves of CLZ were realized in the absence and in the presence of the

studied inhibitor (Blankert et al., 2004). Three inhibitor concentrations were

investigated namely, 4.97, 7.44 and 9.89 x 10-6 M. Kmapp was obtained by plotting 1/I

against 1/[S] (Lineweaver-Burk plot) for each calibration curve.

Inhibition study

The biosensor was placed in the electrochemical cell containing 10.0 ml of phosphate

buffer solution, pH 7.4. Once a stable baseline established, hydrogen peroxide (final

concentration 0.1 mM) was added giving a small response due to the direct

electroreduction of some HRPox located in close proximity to the graphite particles at

the biosensor/solution interface (Blankert et al., 2004) (Fig. 1). The subsequent addition

of clozapine (final concentration: 3.0 x 10-5 M) produced a large reduction current with

a plateau corresponding to the steady-state response. Defined volumes of the inhibitor

(thiol) stock solution were added stepwise when a plateau current was reached (Fig.1).

The inhibition was quantitatively evaluated by determining the ratio of the current

change between the initial steady-state current and the steady state current resulting

from the addition of an aliquot of the inhibitor stock solution (I), versus the original

current I0.

Page 146: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

5

-8.0E-08

-7.0E-08

-6.0E-08

-5.0E-08

-4.0E-08

-3.0E-08

-2.0E-08

-1.0E-08

0.0E+00

0 800 1600 2400 3200

time (s)

Cur

rent

(A)

[CLOZAPINE] = 3 x 10-5 M

[GSH] = 1 x 10-6 M

[GSH] = 3 x 10-6 M

[GSH] = 8 x 10-6 M

[GSH] = 1.3 x 10-5 M

[H2O2] = 0.1 mM [GSH] = 3.3 x 10-5 M

[GSH] = 2.3 x 10-5 M

[GSH] = 4.3 x 10-5 M

Figure 1: Typical chronoamperometric recordings at the HRP-sCPE, Eapp = + 0.15 V,

phosphate buffer pH 7.4. (1) addition of H2O2, (2) addition of CLZ (final concentration

3.0 x 10-5 M) and (3) successive injections of aliquots of a 1.0 x 10-3 M GSH solution

Results

Influence of the applied potential

Glutathione was used as a reference inhibitor in the amperometric and cyclic

voltamperometric experiments of CLZ at the HRP biosensor and at the sCPE,

respectively. The latter showed in PB 7.4, by reversing the scan direction after the

oxidation peak of clozapine (10 µM), reduction peaks at + 0.350 V and + 0.100 V (Fig.

2A). Addition of GSH to this solution suppressed totally these reduction peaks for a

GSH concentration ten times higher than CLZ (Fig. 2B). Amperometric assays were

performed with the HRP biosensor in the presence of 0.1 mM H2O2 and 1.5 x 10-5 M

CLZ in PB pH 7.4. Three different potentials were studied; 0.0, + 0.15 and + 0.20 V. No

significant difference was observed between potentials + 0.15 V and 0.0 V. At + 0.20

V, a smaller response was clearly obtained.

(1) (2)

(3)

Page 147: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

6

10

40

30

20

10

40

30

20

A B

Figure 2. (A) Typical cyclic voltamperograms of CLZ 10 µM at the solid carbon paste

electrode. PBS pH 7.4; scan rate: 50 mV/s; Ag/AgCl KCl 3M. (B) Same as in (A) but

after GSH addition: 3.0 x 10-5 M (dotted lines = second scan).

Based on the interpretation of the LC-EC-MS data (van Leeuw et al., 2005), the

reduction peaks at + 0.350 V and + 0.100 V corresponded most likely to the reduction

of the nitrenium cation and to some quinoneimine form of CLZ, respectively. We may

infer that the GSH effect in both experiments was due to the conjugation of GSH to the

CLZ nitrenium cation giving rise to the GS-CLZ adduct with CLZ back to its reduced

state following eq.1:

Eq.1 Schematic mechanism of clozapine oxidation by HRP/H2O2, with subsequent

formation of GSH adducts on the nitrenium ion.

N

N C l

H

N

NCH 3

1

43

5

6

8 7

2

910

N

NCl

N

NCH 3

1

43

5

6

8

7

2

910

N

N Cl

H

N

NCH 3

1

43

5

6

8

7

2

910

H R P

H 2O 2

+G S

G S

GSH

GS

Page 148: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

7

Results from the literature suggested that one or more GSH molecules may be linked to

CLZ (Maggs et al., 1995; van Leeuw et al., 2005). Subsequent experiments were

performed at + 0.15 V i.e. in the diffusion current of the nitrenium cation.

Influence of CLZ concentration

In order to determine the influence of CLZ on the sensitivity of the biosensor response

towards added thiols, several CLZ concentrations in the range 5.0 x 10-6 - 1.0 x 10-4 M

were investigated. It was found that the concentration of CLZ had little influence on the

calibration curve expect for CLZ concentrations above 6.0 x 10-5 M where the inhibition

signal was substantially lower and no inhibition response was detected above 1.0 x 10-4

M.

Analytical figures of merit

As summarized in Table 2, the biosensor response was linearly related to the inhibitor in

the concentration range comprised between 5.0 x 10-6 and 4.0 x 10-5 M (RSD calculated

from the slope of the calibration curves). A typical calibration curve is illustrated in Fig.

3 in the case of GSH. Results were obtained with a freshly built biosensor for each

assay (n = 3). The response time (t90) was 150 s. It was checked that the addition of the

thiol molecules produced no amperometric signal at the HRP/H2O2 biosensor in the

absence of CLZ in the analyzed solution. Likewise, addition of GSSG produced no

inhibition of the CLZ signal.

Inhibitor R2 Linear range RSD

on slope

IC50

(10-5

M)

Km

(10-4 M)

Glutathione 0.9994 1.0 x 10-6 - 4.3 x 10-5 M * 2.9 2.3 1.9 ± 0.3

N-acetyl

cysteine (NAC) 0.9889 4.8 x 10-6 - 3.3 x 10-5 M 18.0 1.5 2.0 ± 0.3

Cysteine 0.9857 3.0 x 10-6 - 5.0 x 10-5 M 6.6 2.3 2.7 ± 0.3

Captopril 0.9962 4.8 x 10-6 - 4.2 x 10-5 M 16.0 3.5 1.5 ± 0.3

Table 2. Analytical figures of merit for different tested thiols at the HRP sCPE (n=3 and

Page 149: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

8

* see in Figure 3 n=5). Experimental conditions as in Fig.1

0.0%

10.0%

20.0%

30.0%

40.0%

50.0%

60.0%

70.0%

80.0%

90.0%

100.0%

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

[GSH]/µM

Inh

%

Figure 3. Typical calibration curve for GSH (n=5). Percentage of inhibition as a

function of glutathione concentration (Eapp.: 0.15 V; pH 7.4)

Inhibition with thiols

The concentration of inhibitor giving 50% inhibition of the CLZ response (3 x 10-5 M)

was extracted from the inhibition calibration curve (Fig. 3). Among the four thiol

compounds investigated, NAC appeared to be the best inhibitor i.e lowest IC50 (Table

1). This result would be potentially of interest for the selection of NAC as an antidote

candidate in CLZ intoxication. The Kmapp, calculated from the Lineweaver-Burk plot

and determined from the calibration curves in the absence and in the presence of the

inhibitor are reported in Table 2. The presence of the inhibitor did not significantly

affect the Kmapp and inhibition was thus assumed to be non competitive. This has also

been observed in the literature (Ochoe de Aspuru et al., 1999) with the GSH/HRP/H2O2

system, though the substrate they utilized was guaiacol. This would confirm that GSH

and the other thiols derivatives do not act on the enzymatic site but react thoroughly

with the generated CLZ nitrenium cation. It is worth mentioning that thiol derivatives

may be oxidized by the HRP/H2O2 system (Rao et al., 1990) but from the above

Page 150: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

9

obtained results this was not inferred with the present HRP/H2O2 biosensor likely due to

the readily peroxidation of clozapine.

Conclusion

The amperometric biosensor based on immobilized HRP, in the presence of dissolved

H2O2, can be regarded as a useful model system to reproduce clozapine bioactivation

and to generate clozapine reactive species such as the CLZ nitrenium cation. Since the

latter was electroactive at low applied potentials, the biosensor signal can be

advantageously exploited for inhibition studies by nucleophilic reagents such as

sulfhydryl species (thiols) which form stabilized thiol clozapine conjugates not

electroactive at the applied potential. The developed biosensor allowed both the

sensitive quantification of thiol species and their classification in terms of signal

inhibition efficiency. Different electrode configurations may be considered for the rapid

screening of inhibitors of clozapine drug biotransformation in general.

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Page 153: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Conclusion

- 103 -

7 Résumé et Conclusions.

Le thème principal de notre travail consistait en la mise en exergue de l'efficience de

la mise en œuvre de techniques hybrides associant l’électrochimie à l’élément

biologique (biocapteur) ou l’électrochimie aux performances de la spectrométrie de

masse (couplage EC-MS). Les informations fournies, jointes aux résultats des

mesures en voltampérométrie sur électrodes solides, permettent une bonne

compréhension mécanistique quant au devenir oxydatif de substances

médicamenteuses.

Notre champ d'investigation s'est plus spécifiquement focalisé sur deux familles de

molécules psychotropes (les phénothiazines, et une dibenzoazépine). Celles-ci

connaissent un usage thérapeutique intensif et un regain d’intérêt pour des

applications nouvelles, mais leur utilisation optimale souffre de l’existence d'effets

secondaires physiopathologiques importants et dont l’étiologie est encore mal

connue.

En premier lieu, les résultats de la voltampérométrie cyclique et les différentes

modulations en ligne d'une cellule électrochimique couplée à la détection par

spectrométrie de masse, nous ont permis de mettre en évidence des différences

essentielles dans le devenir des phénothiazines quant aux produits d'oxydations

générés. Plus précisément, un comportement clairement distinct entre les

phénothiazines garnies de deux (2C) ou trois carbones (3C) entre les deux azotes au

niveau de leur chaîne latérale a pu être mis en évidence. Les phénothiazines 3C

s'oxydent de manière classique en leur sulfoxyde correspondant. Par contre, les

phenothiazines 2C, conjointement à la formation de leur sulfoxyde, souffrent dans

des conditions énergiques d’oxydation (persulfate, potentiel élevé) d'une rupture de

la chaîne latérale et libèrent la phénothiazine base aisément oxydable et donc

subissant elle-même une oxydation. Au vu des structures moléculaires en trois

dimensions, nous émettons l’hypothèse que volume trop important de la chaîne

latérale des phénothiazines 2C empêcherait le déploiement aisé des structures

aromatiques en un radical cation coplanaire lors du phénomène d'oxydation. Les

tensions intrastructurelles apparues conduiraient au bris de la chaîne latérale.

Différents modes d'oxydation (chimique, électrochimique, enzymatique) ont été

utilisés et laissent chacun apparaître la dépendance directe entre la puissance de

Page 154: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Conclusion

- 104 -

l'agent oxydant appliqué et les produits d'oxydation obtenus. Chaque technique de

détection, de manière individuelle, a bien confirmé la dualité entre les deux groupes

de molécules. La mise en commun des divers résultats nous a permis l'identification

irrévocable des espèces intermédiaires instables et des composés finaux. Par

corollaire, nous avons pu postuler un schéma général d'oxydation pour les dérivés

phénothiaziniques. Il nous paraît intéressant de transposer nos résultats aux

biotransformations des phénothiazines car les produits identifiés ne possèdent pas

l'activité pharmacologique du composé parent mais présentent un profil toxicologique

bien répertorié dans la littérature. Nos résultats suggèrent d’approfondir les études

de biotransformation afin de déterminer si ‘l’éclatement’ oxydatif des phénothiazines

2C est également observé in vivo. Une relation cause/effet de ces métabolites

pourrait ainsi être établie.

En deuxième point, au travers de l'association CE/SM ou CE/CL/SM, nous avons

étudié l’électroxydation de la clozapine. La génération et l'identification des

principaux métabolites de phases I et II, illustre un mimétisme certain avec le

CYP450, et nous a permis de confirmer de nombreuses données de la littérature

quant à l'oxydation in vivo et in vitro de la clozapine. L'oxydation électrochimique ne

génère cependant pas l'ensemble des réactions de métabolisation prises en charge

par le système CYP450. Lors de la combinaison CE/SM, par l'absence de séparation

chromatographique dans cette configuration, le spectre de masse présente un pic

correspondant à un intermédiaire à demi-vie courte, difficilement et rarement mis en

évidence: l'ion nitrénium. Cette espèce hautement réactive envers les fonctions thiols

des petites molécules et des protéines, se trouve très régulièrement tenue pour

responsable majeur de la toxicité avérée de la clozapine.

L'apparition plus abondante de dérivés déméthylés démontre l'influence du potentiel

appliqué à l'électrode de travail lors de l'oxydation électrochimique. En effet, les

processus de déméthylation nécessitent des potentiels élevés pour être observés.

En présence de glutathion, aux différents pics antérieurement identifiés, des pics

supplémentaires relatifs à la formation d'adduits de GSH sur la CLZ apparaissent.

Les courbes voltampérométriques réalisées sur la clozapine suggèrent la

distinctement la formation de l'ion nitrénium et d'une nouvelle espèce aisément

électroréduite, probablement une structure quinone imine. L'addition de GSH

provoque la disparition des pics de réduction de la CLZ. Ces comportements en VC

corroborent les interprétations issues des mesures par couplage EC/CL/SM.

Page 155: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Conclusion

- 105 -

La dernière partie de notre travail a consisté en la construction d'un biocapteur à pâte

de carbone solide avec inclusion au sein de cette matrice de peroxydase de raifort.

Basé sur la capacité reconnue de l'HRP à reproduire in vitro des produits d'oxydation

similaires à la métabolisation in vivo, nous avons exploité un tel biocapteur pour

l'analyse de la clozapine et de composés thiols. Une compréhension fine du

mécanisme opérationnel intrinsèque du biocapteur a pu être suggérée. La génération

à la surface de l'électrode de l'ion nitrénium par oxydation enzymatique de la

clozapine par l'HRP, suivie de sa réduction immédiate fournit un courant

ampérométrique substantiel. Sous des conditions de pH optimales, ce courant de

réduction autorise la détermination quantitative de la clozapine dans un domaine de

linéarité compris entre 1 x 10-5 M et 1 x 10-6 M. L'addition de composés thiols dans le

milieu occasionne une chute de courant par action de ceux-ci sur la structure radical

cation ou nitrénium par addition nucléophile. La disparition de l'ion nitrénium et la

formation d'un adduit GSH-CLZ inhibent tout processus de réduction à l'électrode du

biocapteur. Cette diminution de courant proportionnelle aux concentrations en thiols

introduits, permet la détermination quantitative de dérivés thiols. Les courbes de

calibration exprimées en pourcentage d'inhibition conduisent facilement à l'évaluation

de la constante d'inhibition (Ki) et de CI50. L'étude de la réponse ampérométrique de

la clozapine à l'EPC/HRP en l'absence ou présence d'un dérivé thiol envisagé

permet la détermination de Km et de caractériser le type d'inhibition qui entre en jeu.

De tels paramètres cinétiques nous ont habilités à classer les thiols considérés en

fonction de leur puissance réactionnelle envers les substances oxydées de la

clozapine.

Au terme de ce travail, nous espérons avoir illustré, par l’étude de quelques

molécules modèles, l’intérêt de la mise en œuvre des techniques électrochimiques

couplées à l’élément biologique ou à la spectrométrie de masse. Des améliorations

au niveau de la cellule électrochimique sont envisageables par l’emploi d’électrodes

modifiées, elles laissent entrevoir la possibilité de mimer totalement le système

CYP450.

Les résultats fournis par ces techniques hybrides et par voltampérométrie cyclique

sont complémentaires, ils procurent un éventail d'informations d'une utilité estimable

pour une application dans des études prédictives précoces de candidats

médicament.

Page 156: Institut de Pharmacie - Apache Tomcat

Bibliographie

- 106 -

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