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ITEP « LE LOGIS »

RAPPORT D’ACTIVITE 2 0 1 1

AASSSSOOCCIIAATTIIOONN VVEERRSS LLAA VVIIEE EETT LL’’EEDDUUCCAATTIIOONN DDEESS JJEEUUNNEESS RREECCOONNNNUUEE DD’’UUTTIILLIITTEE PPUUBBLLIIQQUUEE 1, place Charles de Gaulle – 78067 St Quentin en Yvelines Cedex

Téléphone : 01.30.43.26.00 – Télécopie : 01.30.43.98.25 Courrier électronique Direction générale : [email protected]

ITEP - SESSAD Le Logis

Direction, services administratifs et ITEP

7 rue du Moulin - 78470 St-Lambert des

Bois

Tél : 01.39.44.88.20.

Télécopie : 01.30.96.09.80

[email protected]

S.E.S.S.A.D

Immeuble le Central Gare

1 place Charles de Gaulle

78180 Montigny le Bretonneux

Tel : 01.61.38.27.91

Télécopie : 01.61.28.27.91

ACCES

Pas d’accès en transport en commun à proximité de l’établissement

RER : Ligne B4, St Remy lès Chevreuse ; 7 km de l’établissement ou RER ligne C, gare de St

Quentin ; 10km de l’établissement

SNCF (depuis Rambouillet, La Défense, Paris-Montparnasse) : Gare de la Verrière ; 9 km de

l’établissement

ACCEUIL

L’Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique Le Logis est une structure de l’A.V.V.E.J.

(Association Vers la Vie pour l’Education des Jeunes) qui existe depuis 1953 et qui conformément à

sa mission accueille : «… les enfants, adolescents ou jeunes adultes qui présentent des difficultés

psychologiques dont l’expression, notamment l’intensité des troubles du comportement, perturbe

gravement la socialisation et l’accès aux apprentissages. Ces enfants, adolescents et jeunes adultes

se trouvent, malgré des potentialités intellectuelles préservées, engagés dans un processus

handicapant qui nécessite le recours à des actions conjuguées et à un accompagnement

personnalisé… tels que définis au II de l’article D. 312.59.2».

Article D. 312-59-1 du code de l’action sociale et des familles.

mailto:[email protected]



L’indication d’orientation d’ITEP peut être ainsi déclinée :

« ce sont les difficultés psychologiques des enfants, adolescents ou jeunes adultes, qui

constituent le premier élément d’indication vers l’ITEP. Leur intensité et leur caractère durable

en constituent un des éléments essentiels. Les manifestations perturbant la scolarisation et la

socialisation, qu’elles s’expriment sur un mode d’extériorisation ou de retrait, ne sont pas

d’ordre passager, circonstanciel ou réactionnel. Il s’agit de symptômes liés à des difficultés

psychologiques importantes qui perdurent ;

les enfants, adolescents ou jeunes adultes concernés sont par ailleurs engagés dans des

processus complexes d’interactions entre leurs difficultés personnelles, leur comportement et

leur environnement, et sont en situation ou risque de désinsertion familiale, scolaire ou sociale

ce processus handicapant implique nécessairement la mise en œuvre de moyens éducatifs,

thérapeutiques et pédagogiques conjugués pour restaurer leurs compétences et potentialités,

favoriser le développement de leur personnalité et rétablir leur lien avec l’environnement et leur

participation sociale. Cette approche interdisciplinaire constitue une des spécificités des ITEP. »

Extrait de la circulaire n° 2007-194 du 14 mai 2007

Agréments

Etablissement agréé par arrêté du Préfet des Yvelines, No A-04-01699 du 28 septembre 2004.

Prise en charge sur décision d'orientation de la Commission des Droits et de l'Autonomie des

Maisons Départementales des Personnes Handicapées.

Habilitation :

L’ITEP le Logis : 42 garçons en internat et 8 garçons en semi internat de 8 à 20 ans.

Le SESSAD le Logis : 18 jeunes, garçons et filles de 8 à 20 ans.

Mission

L’ITEP et le SESSAD ont pour vocation en conformité avec les dispositions de l’article D. 312-59-1 du

CASF de prendre soin du jeune dans toutes ses dimensions : Thérapeutique, Educative et

Pédagogique.

En arrivant à l’ITEP ou au SESSAD l’enfant rentre dans un processus indissociable où trois champs, thérapeutique, éducatif et pédagogique, complémentaires et d’importance égale, agissent en

interaction les uns avec les autres afin de créer une synergie et d’offrir à l’enfant le meilleur

accompagnement possible pour l’aider à surmonter ses difficultés.

Les objectifs

Contenir les manifestations extrêmes des jeunes, c'est-à-dire poser et tenir les interdits

fondamentaux. Dire non ! Favoriser l’intégration progressive des règles et de la loi et

l’intériorisation des limites. Susciter l’accès à la conscience de l’autre et la capacité à prendre

de la distance et renforcer la faculté à utiliser l’expérience passée. Accéder à la conscience de

ses actes.



Favoriser leur retour vers les apprentissages scolaires et professionnels, puis vers l’école. Il

s’agira de renforcer toutes les aptitudes du jeune visant à faciliter les processus

d’apprentissages : susciter le désir d’apprendre, de connaître, d’utiliser les ressources de

l’environnement, la capacité à sortir des « impératifs de l’immédiateté », à observer, à évoquer

un évènement, à anticiper son action, à comprendre et contourner les obstacles.

Rassembler, réunifier, structurer leur personnalité et permettre au jeune de se situer dans son

histoire, sa généalogie et dans le système familial. Accompagner son développement à affirmer

des choix qui lui sont propres, à se construire un projet réaliste, à accéder à une parole

personnelle et à une image positive de lui-même. Soutenir la construction ou la restauration de

son identité et de son identité sexuelle.

EQUIPE INTERDISCIPLINAIRE

Equipe thérapeutique : psychiatres, psychologues, médecin, infirmière, psychomotricienne,

orthophonistes, art-thérapeute.

Equipe éducative : éducateurs, maitresses de maison, veilleurs de nuit

Assistante sociale

Equipe pédagogique : enseignants, éducateurs scolaires

Fonctions support : homme d’entretien, chauffeurs

Equipe administrative : économes/comptable, secrétaires

Encadrement technique : chefs de service éducatif et chef de service pédagogique

Direction : directrice et directrice adjointe

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ITEP LE LOGIS RAPPORT D’ACTIVITE 2011

ITEP Le Logis Introduction

Il est toujours difficile de parler d’une année et encore plus d’en faire le bilan lorsqu’on ne l’a pas vécue. Etant arrivée le 15 novembre 2011 pour prendre mon poste de directrice du Logis c’est

donc avec le regard encore neuf d’une nouvelle venue que je vais me permettre de faire quelques constats sur cette année 2011 et donner la parole aux salariés qui ont bien voulu

participer à ce rapport d’activité.

L‘ITEP du Logis

Pour l’ITEP du Logis l’année 2011 a été une année de transition marquée par plusieurs

évènements :

Le départ du directeur, Monsieur Guittin, en mai 2011, après huit années de

présence dans l’institution.

Un intérim qui a dû être prolongé pour pallier à la défection au milieu du mois d'août de

la personne recrutée, jusqu’à l'arrivée tardive de la nouvelle directrice le 15 novembre

2011.

Une modification en cours d’année du mode d’accueil des enfants. A son

arrivée en mai 2011, le directeur intérimaire s'est principalement attelé dans l’urgence à

la tâche de remettre le fonctionnement de l'établissement en conformité avec son

habilitation qui prévoit l’accueil de 42 enfants en internat et internat modulé et de 8

enfants en semi internat.

Essayant de répondre au mieux à la prise en charge des enfants, un « glissement » du

mode d’accueil s’était opéré au sein du Logis jusqu’à accueillir 14 semi-internes sans

accord préalable et sans modification de l’habilitation existante. Cette situation a créé

une tension avec l’ARS qui a exigé un retour en conformité pour la rentrée 2011/2012.

Le groupe de vie Terre Neuve qui accueillait les 6 semi-internes supplémentaires a été fermé fin juillet ; le groupe de vie de Raizeux organisé depuis de très nombreuses

années pour accueillir les jeunes de 16 à 20 ans, avec un projet éducatif très identifié

d’accès à l’autonomie et à la vie professionnelle, a été transformé pour accueillir dès septembre 2011 les plus petits. Les 14-18 ans au nombre de 8, sont aujourd’hui dans

l’unité de vie du Mesnil St Denis.

Une rotation importante des personnels éducatifs et pédagogiques

Si on excepte les fins de CDD au nombre de sept, vingt-deux salariés ont quitté

l'établissement en 2011. Sur ces départs, onze concernent les équipes éducatives (sur vingt-six postes) et sept l'équipe pédagogique (sur 9 postes). Les difficultés de

recrutement que connaît le Logis depuis de nombreuses années (éloignement des moyens de transports en commun et coût des loyers élevé dans le 78) ont encore

amplifié les effets négatifs de ce turn-over, déjà important en tant que tel. Aujourd'hui nous recevons peu de candidatures sur les postes vacants et encore moins

de candidatures d'éducateurs expérimentés et qualifiés, pourtant nécessaires à la prise

en charge des enfants accueillis en I.T.E.P.

Ces bouleversements dans l’institution ont déstabilisé les équipes inquiètes de leur devenir, créé une rupture dans le projet de l’institution, fragilisé les capacités d'accueil des groupes et rendu la

fin de l’année scolaire 2010-2011 difficile. Dans l’attente de l’arrivée d’une nouvelle direction et

du projet qu’elle était susceptible d’apporter, les équipes ont organisé aussi bien que possible la rentrée scolaire 2011/2012.

A cela s’est rajouté le retard du chantier concernant les locaux administratifs qui devait être

terminé durant l’été 2011. Ce retard a rendu très inconfortables les conditions de travail et d’accueil dans les bureaux. Les salariés ont fait face avec beaucoup de sérénité et de patience

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aux différents déménagements, aux caprices du chauffage nouvellement installé durant une partie de l’hiver, aux bruits des marteaux piqueurs… Heureusement l’espace consacré à l’équipe

thérapeutique dans les locaux administratifs était achevé pour la rentrée 2011/2012 et les enfants ont pu être accueillis pour leurs rendez-vous dans des locaux propres et lumineux.

Les chiffres

Une activité inférieure aux prévisions

7 333 journées réalisées sur l’ITEP au lieu des 9 882 journées prévues, ce qui représente 74,20 % de la prévision (2 549 journées en moins). L’activité connaît donc en 2011 une

nouvelle baisse du nombre de journées réalisées et une baisse du nombre d’enfants

accueillis par rapport à l’année 2010.

Plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer ces baisses concernant l’effectif des enfants et des journées réalisées :

- Sur le groupe de Raizeux, destiné aux plus âgés de l'établissement (à partir de 15 ans

révolus) la baisse des demandes d'admission et de la durée de prise en charge moins

longue déjà constatée en 2010, s’est confirmée en 2011. D’une part, ce groupe n' a pu

accueillir qu'une moyenne de 7,7 jeunes de janvier à juin au lieu des 10 prévus au

budget et un seul des deux appartements destinés aux 2 jeunes les plus autonomes a

fonctionné et ce jusqu'en juillet 2011. D’autre part, comme il avait déjà été dit en 2010,

et afin d'harmoniser le fonctionnement des différentes unités de vie du Logis, Raizeux a

été ouvert 210 jours et non 230 jours comme indiqué sur le budget.

- A partir de septembre et afin de se remettre en conformité avec notre habilitation, le

projet de ce groupe a été modifié et accueille depuis la rentrée scolaire 2011-2012 les

petits du logis (8-11 ans). Prévu pour accueillir 10 enfants, le groupe n’a reçu que 7

enfants de septembre à décembre 2011. L’âge des enfants en demande d’admission et le

manque d’éducateurs expliquent en partie cette situation.

- D'une manière plus générale les difficultés des jeunes accueillis ont amené le Logis,

depuis quelque temps déjà, à faire du nombre de 8 jeunes le maximum d’enfants

accueillis sur chaque groupe d'internat ou de semi-internat.

- Toujours pour des raisons de remise en conformité par rapport à notre habilitation, nous

avons dû fermer le groupe de semi internat qui accueillait 6 jeunes. Seuls 2 d'entre eux

ont été repris sur le deuxième groupe de semi-internat qui accueille depuis la rentrée

2011/2012, 8 enfants.

- Il est aussi important de mentionner que les projets personnalisés des jeunes, discutés

avec leurs familles entraînent pour certains leur absence pendant la quasi-totalité des

vacances scolaires alors qu’il est prévu que l’établissement reste ouvert une partie des

vacances. Par ailleurs, 566 jours d'absence pour des motifs divers (maladie,

hospitalisation, refus de rentrer, renvoi temporaire,....) ont pu être constatés en 2011.

- Enfin, des éléments conjoncturels et notamment un déficit de personnel éducatif, plus

particulièrement sur un de nos groupes d'internat, nous ont contraints à retarder des

admissions.

Un déficit financier limité

Malgré cette baisse significative de l’activité qui a généré des recettes inférieures au budget

prévisionnel, des économies importantes ont été réalisées sur les comptes de charges. Le résultat comptable présente un déficit inférieur au budget accordé alors que le déficit de

produits de l'activité est de 22,73%.

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Points sur les admissions en ITEP

Tous les enfants susceptibles à la lecture de leur dossier d’être reçus en ITEP sont conviés avec leur famille à un rendez-vous. En cas de non réponse, deux courriers de relance leurs

sont envoyés. S’ils nous contactent, ils sont alors reçus par un membre de la direction (directeur ou directrice adjointe) puis par le psychiatre. Une commission d’admission se

réunit le plus vite possible afin de statuer sur la pertinence de recevoir ou non l’enfant au

sein du Logis.

Plusieurs facteurs rentrent en jeu :

- La pertinence du diagnostic des troubles du comportement : les commissions locales

du handicap statuent le plus souvent sur les informations présentes dans les

dossiers et dans la majorité des cas sans pouvoir rencontrer l’enfant et sa famille.

- Le lieu géographique de vie de l’enfant : étant le seul ITEP des Yvelines ayant un

accueil en internat et en accord avec la MDPH, nous réservons notre accueil aux

jeunes du département.

- L’âge de l’enfant, le mode d'accueil (internat, semi-internat) et son projet, éléments

auxquels nous devons pouvoir répondre au mieux de l’intérêt de l’enfant et de nos

possibilités d’accueil.

- L’intensité des troubles du comportement souvent amplifiés ces dernières années par

des troubles de la personnalité et ce afin de préserver l’équilibre des groupes de vie

et l’équilibre institutionnel.

116 dossiers nous ont été envoyés par la MDPH pour l’ITEP le Logis - 15 enfants ont été accueillis

- 42 ont été refusés car habitant hors du département ;

- 34 familles ne se sont jamais présentées au rendez-vous malgré les relances.

- 22 enfants ont été refusés suite à un rendez-vous pour divers raisons pouvant toucher à

leurs pathologies, à leur âge, au projet de l'enfant, à des demandes de semi internat...

- 3 dossiers étaient encore à l'étude fin décembre.

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L’unité thérapeutique

Présentation Cette unité a une fonction soignante, « thérapeutique ». Les troubles du comportement sont

identifiés ici comme des signes, des symptômes de l’état psychique des jeunes, qu’il s’agisse de

fragilités temporaires ou de pathologies psychologiques installées. Les interventions individuelles ou collectives des spécialistes, médecins, psychologues, rééducateurs garantissent l’exercice de

cette fonction de soin. Mais l’institution elle-même est soignante à travers le cadre imposé aux jeunes et la capacité des intervenants à réguler les phénomènes d’identification ou de projections

en jeu dans la relation d’aide. A ce titre, les membres de l’équipe médico-psychologique ont aussi

une action à mener auprès des équipes éducatives et pédagogiques. Les trois champs de prise en charge de l’enfant sont complémentaires, d’importance égale et agissent les uns sur les

autres. Ils ne peuvent être conçus comme simplement juxtaposés.

Si nous considérons les manifestations apparentes des jeunes comme symptômes de leurs difficultés intérieures, nous n’avons pas pour autant de théorie a priori quant à une causalité

unique dans l’installation de ces troubles ; ceci aurait pour effet de prédéterminer les axes de la

prise en charge et de faire écran à un diagnostic et une prise en charge individualisé.

Les jeunes ne sont pas, à l’ITEP, objets d’un traitement qu’ils auraient à subir. Ils ne sont pas responsables de ce qui est arrivé mais ils sont responsables de ce qu’ils en font. Quels que soient

leurs difficultés, leur âge, leur problématique, nous ne les considèrerons pas comme des

victimes, pas plus qu’ils ne pourraient être tenus pour irresponsables de leurs actes.

L’équipe Elle est composée de 8 personnes présentes à temps partiel : 1 psychiatre, 3 psychologues, 1

orthophoniste, 1 psychomotricienne, 1 médecin et 1 infirmière.

Bilan

L’équipe, complète depuis 2010 est aujourd’hui rentrée dans un fonctionnement régulier. C’est une équipe solide et soudée, capable de travailler en interdisciplinarité et avec compétence avec

les équipes pédagogique et éducative.

Concrètement, les enfants du Logis sont pris en charge par un ou plusieurs membres de l’équipe

thérapeutique selon leur projet personnel d’accompagnement déterminé dans les semaines qui suivent leur arrivée et ajusté au fur et à mesure de leur besoins.

Les psychologues et les psychiatres assistent chaque semaine aux réunions d’équipe afin de pouvoir partager leur pratique et apporter leur éclairage et leur soutien aux éducateurs et aux

enseignants dans leur compréhension des comportements des enfants et contribuer ainsi à la

qualité de leur accompagnement. Ils sont également présents lors des réunions de synthèse et d’orientation qui rythment le parcours de l’enfant dans l’institution. En dehors de ces temps

formels, ils sont également disponibles pour échanger lorsque les équipes éducatives et pédagogiques en ressentent la nécessité.

La psychiatre anime l’équipe médico-psychologique et veille à l’interdisciplinarité avec les autres

équipes. Elle reçoit parfois les enfants mais est surtout très présente auprès des familles avec qui

un travail d’accompagnement et de soutien se fait : travail d’adhésion à l’entrée en ITEP et de compréhension des symptômes qui affectent leur enfant, mais aussi soutien pour ces parents

souvent très affectés et désemparés par les difficultés de leur enfant. Membre de la commission d’admission, son expertise est essentielle afin de confirmer ou infirmer le diagnostic posé, avec

les éléments dont elle dispose, par les Commissions Handicap Locales qui émanent des MDPH,

afin d’être en lien avec nos partenaires et pour permettre une meilleure compréhension de l’ITEP, elle participe aussi régulièrement aux CHL.

En complément des prises en charge individuelles, des ateliers d’expression qui ont vu le jour il y

a déjà deux ans au logis, permettent une « autre » rencontre avec l’enfant. Ce dispositif ayant

été opérant, les ateliers ont continué de fonctionner durant l’année 2011, venant ainsi enrichir les propositions faites aux enfants. La collaboration des éducateurs et des pédagogues sur les

ateliers est envisagée pour l’année 2012, afin d’apporter toute la richesse du travail en interdisciplinarité.

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Des ateliers d’Expressions…

L’équipe médico-psychologique de l’ITEP le Logis à St-Lambert des bois est composée d’une psychiatre, d’une psychomotricienne, d’une orthophoniste et de trois psychologues. L’équipe est complète depuis 2010.

La pratique des ateliers d’expressions, animés par un(e) éducateur(trice) et un(e) psychologue existe depuis deux ans à l’ITEP.

A la rentrée 2010, notre collègue est en congé de maternité. Nous réfléchissons en juin à l’accueil des nouveaux arrivants dans l’espace thérapeutique. Selon quelles modalités ? Réaliser les entretiens d’accueils habituels « au risque » de la mise en place d’un transfert avec le thérapeute relais ? Nous décidons de mettre en place des ateliers d’expressions jusqu’à son retour. Ces ateliers ont pour thème ; « les grandes traversées »… du temps, de l’espace, de l’autre.

Le temps : passé, présent, futur. Comment aider ces enfants en mal de continuité, pour la plupart dès leur plus jeune âge. Se repérer dans le temps, leur temporalité et s’inscrire dans l’un de leur lieu de vie, l’ITEP, fut l’un des objectifs de cet atelier.

L’espace : le pays où l’on est né, ses origines ; où l’on vit, sa ville. Ce lieu où l’on se retrouve ensemble, l’institution, le groupe de vie, l’école, le groupe de l’atelier. Se repérer dans l’espace, différencier les lieux de vie, habitudes et activités que l’on a, que l’on y pratique. La place de chacun dans l’institution, le groupe…

L’autre : qui traverse le temps, l’espace, sans lequel on n’est pas, on ne devient pas-sujet- ou « vite fait » selon l’expression consacrée des jeunes. Comment se construire, se reconnaître sans le regard de l’autre ? Différence des sexes, des générations, s’adresser à l’autre, être ensemble, faire ensemble, jouer, partager.

Le grand absent, non encore nommé, le liant… les mots. Permettre, se permettre de les exprimer, leur donner du sens.

Deux groupes d’enfants nouvellement admis à l’ITEP furent constitués. Un groupe de quatre et un de trois, chaque enfant appartenant à une unité de vie différente. Les ateliers se sont déroulés durant onze semaines, de la rentrée aux vacances de Noël.

L’encadrement était assuré par deux psychologues cliniciens, une femme et un homme afin de représenter la dualité féminin-masculin, offrant la possibilité pour les jeunes de pouvoir aller de l’un à l’autre et d’être dans différents comportements.

Nous avons vite compris l’importance d’une médiation aussi minime soit-elle au sein de chaque atelier. Faire ensemble, construire permet de contenir, là où la circulation exclusive de la parole engendre des débordements.

Ces ateliers ont permis la réalisation d’un journal de bord avec chaque jeune retraçant la « traversée » de son arrivée dans l’institution, au moyen :

D’une carte de la région, du dessin (les contours de son pays, son drapeau…),

Des ombres chinoises pour se représenter,

La fabrication d’une boîte à ennui,

La lecture d’histoires,

Rapporter un objet à soi afin de le présenter au groupe…

Autant de médias permettant de laisser «traces ». Ces ateliers ont permis aux enfants d’approcher une autre forme de groupe que celle de leur lieu de vie et aussi une autre rencontre des « psy », en décalé de leurs représentations habituelles maintes fois éprouvées dans leur parcours de soins. Nous avons pu par ailleurs avoir une

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observation plus complète des enfants, dans un contexte différent des entretiens individuels. Les ateliers ont facilité leur prise en charge individuelle par la suite. Les ateliers vont se poursuivre l’année prochaine ; ce dispositif ayant été opérant et permettant aux enfants une « autre » rencontre avec le thérapeutique.

Marjorie Vandepuy, psychologue clinicienne Yann Le Gall, psychologue clinicien

Parole du docteur Le Louarn sur la rencontre interdisciplinaire appelée aussi réunion d’équipe

Je souhaite reprendre ici les propos du Dr Patrice REGNAUD énoncés, dans son intervention intitulée « soin et éducation : entrelacs », en avril 2011 à la journée Aire de Besançon : « Pour se construire une pensée, les enfants ont besoin de nos têtes, que nos têtes les portent, et les «enfants état limite » ont une manière bien particulière d’utiliser nos têtes, voire de nous envahir la tête, de nous prendre la tête au moins autant qu’ils nous reprochent de le faire à notre égard. Nous allons donc essayer de construire autour d’eux une enveloppe de pensée. » A l’ITEP le Logis, la matérialisation de cette nécessité de construire autour des enfants une enveloppe de pensée se rejoue chaque semaine dans la rencontre interdisciplinaire nommée réunion d’équipe. Ce n’est, bien entendu, pas le seul moment de pensée, mais c’est celui où chacun sait qu’il pourra s’arrêter pour prendre le temps de penser. Une pensée partagée entre éducateur, chef de service éducatif, psychologue, éducateur à la scolarité, enseignant. Une pensée faite d’allers-retours entre les trois espaces éducatif, thérapeutique et pédagogique, une pensée dynamique qui s’inscrit dans la semaine dernière, la semaine à venir. Les rencontres interdisciplinaires « bilan et perspectives » réalisées en 2010 et 2011 ont conduit à un ajustement chaque année du déroulement de ces réunions. Voici les grandes lignes de leur fonctionnement à la rentrée d’août 2011 :

Le temps de réunion est organisé sur un temps où l’ensemble de l’équipe est

physiquement libéré de la présence des enfants, permettant une meilleure disponibilité

psychique, en soirée pour le semi-internat, le vendredi après-midi pour les 4 groupes

d’internat. C’est le temps de pause, le temps où l’on se pose. Pause de l’agitation des

enfants, pose des ressentis, des éprouvés, des questionnements des adultes.

Les réunions se déroulent sur le site de St Lambert des Bois, pouvant permettre une

rencontre croisée hebdomadaire des différents professionnels de l’institution. C’est être

ensemble, faire équipe, construire une pensée partagée.

La réunion dure trois heures. Selon un calendrier préétabli, le temps et le moment de

présence du Chef de service éducatif, du psychologue et de l’équipe pédagogique sont

programmés. Des temps seuls de l’équipe d’éducateurs sont prévus. C’est un temps de

réflexion et d’organisation. C’est une mise en mots des actions réalisées, la vérification

de la pertinence des actions menées ou à tenter, l’adaptation des modalités pratiques

de la mise en œuvre du projet personnalisé, l’organisation quotidienne de la vie d’un

enfant et l’élaboration du planning d’un groupe.

Ces réunions remobilisent chaque semaine attention et énergie afin que la créativité

s’exprime dans les propositions faites aux enfants, que ces propositions permettent la

consolidation du lien instauré avec lui ainsi que le maintien d’une vivacité de pensée qui

le portera chaque jour un peu plus loin……..

Dr L’HOSTIS – LE LOUARN Psychiatre Février 2011

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Paroles d’enfant recueillies lors de séances de prise en charge thérapeutique et commentées par Emmanuelle Castaignède, psychologue à l’ITEP et au SESSAD.

Extrait d’une conversation avec un jeune sur l’importance et les bienfaits des rendez-vous

thérapeutiques, dans ce cas, la psychologue, et rapportée par Elodie Régiez, éducatrice

L‘éducatrice : « les rendez-vous avec E. ne peuvent qu’être bénéfiques pour toi parce qu’ils vont

t’aider à mettre des mots sur tes maux et par conséquent t’aider à grandir » L’enfant : « m’aider à grandir ? Mais tu penses que le rendez-vous c’est du calcium ! » L’enfant met la psychologue à la place d’une bonne mère nourricière…offrant du lait maternel riche en calcium pour les aider à bien grandir et moins se casser des « choses ».

« Et si la mère elle ne veut pas que le bébé sorte » Pouvoir déposer dans cet espace thérapeute toute les angoisses et les traumas du début de sa

vie… ah le désir d’une mère, donner la vie ? « Et moi j’ai été désiré tu crois ? »

« Tu ne vois pas que je suis énervé » tout deviner ! En rendez-vous thérapeutique, le langage infra verbal est tout aussi important à accueillir… l’art et la manière du professionnel ou l’art et la manière de la mère qui réajuste sa réponse suivant

les besoins de son bébé qui ne parle pas encore…

« Je ne suis pas un cadeau » dit, le jour de son anniversaire un enfant. Pas un cadeau pour sa mère, pour les autres…. ? »…en accueillant cette parole, on accueille un enfant abimé dans

l’image de lui-même.

« Je voudrais être un escargot pour pouvoir me mettre dans ma coquille bien fermée » Souvent les enfants qu’on accueille ont une enveloppe corporelle très poreuse. Ils cherchent, se cognent au mur, aux autres comme pour venir vérifier et tester de la résistance et une

enveloppe qui les soutient enfin…

« J’ai changé avant je faisais n’importe quoi » « Je me sens plus léger et pourtant je fais toujours 55 kg » dit l’enfant après une séance de

relaxation en expliquant qu’il a été vérifié auparavant à l’infirmerie.

« Ma tête est trouée et ça s’échappe » Leur schéma corporel est très abimé, mal construit, bébé ils ont été mal , peu, maladroitement

portés… l’accès à la symbolisation est très malmené

« C’est bon en ce moment je suis sage, mais je ne sais pas si je pourrai me retenir » et l’enfant

parle alors de sa colère contre un autre jeune. »

Dans cet espace de pensée et de pause offert en rendez-vous thérapeutique, l’enfant tente de renégocier ses passages à l’acte, de découvrir de nouvelles façons d’exprimer ses violences

internes, ses frustrations…

L’unité éducative

Présentation Cette unité permet une fonction éducative et sociale nécessaire qui propose aux enfants et aux

jeunes un lieu de vie possible, où sont garantis les éléments d’une vie quotidienne normale permettant de construire un cadre de vie stable. Ils peuvent ainsi réinventer leur comportement

au quotidien, redécouvrir et ré-expérimenter différentes situations dans un cadre attentif et

bienveillant pour mieux dépasser leurs peurs et acquérir la confiance nécessaire pour mettre en œuvre leurs compétences intellectuelles et accéder aux apprentissages. Il s’agit de favoriser

l’apprentissage de la relation, des compromis, la confrontation à l’exigence et à l’interdit et, plus concrètement, de préparer les jeunes à une vie autonome.

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L’organisation du Logis offre trois possibilités d’accueil sur l’espace éducatif :

L’accueil en internat de semaine du lundi au vendredi midi.

L’accueil en internat modulé, privilégié au Logis car il permet :

- le maintien du jeune dans son réseau de socialisation de proximité quand il est

de bonne qualité avec la poursuite des activités sportives (entraînement en

semaine) ou culturelles lorsqu’elles existent ;

- la création de cet espace de socialisation à proximité du domicile lorsqu’il n’existe

pas, en vue de la sortie, dans un travail conjoint avec la famille ;

- le maintien de l’enfant dans la dynamique familiale et de ménager les capacités

de séparation d’avec la famille (problématiques fusionnelles, vécus

abandonniques…).

L’accueil en semi-internat :

- suivant la notification MDPH ou la volonté familiale ;

- un accueil souvent plus adapté pour les plus jeunes ;

- une étape préparatoire à l’internat lorsque la séparation avec la famille est

impossible dans un premier temps.

Les lieux d’accueil se répartissent sur trois sites :

Le site de St Lambert : internat, semi internat

Le site du Mesnil : internat ;

Le site de Raizeux : internat ;

Deux appartements : pour pré-majeurs ou jeunes majeurs qui ont été fermés en

septembre 2011 faute de jeunes plus âgés.

L’équipe

26 éducateurs prévus au budget mais ce chiffre est soumis aux aléas des démissions et

des difficultés de recrutement ;

5 maîtresses de maison ;

4 veilleurs de nuit ;

1 assistante sociale ;

3 chefs de service éducatif qui se partagent l’encadrement et le soutien des 5 groupes de

vie.

Bilan Comme évoqué dans l’introduction, différents facteurs se sont conjugués pour rendre l’année

2011 difficile pour les équipes éducatives :

La fermeture du groupe de semi internat accueillant six enfants et la modification du

projet du groupe de Raizeux ont perturbé de façon importante le fonctionnement

éducatif. Les équipes ont dû modifier dans l’urgence le projet éducatif existant dans sa

forme mais sans avoir véritablement le temps de travailler à la construction et la mise

en place d’un projet cohérent et solide et de trouver un nouveau mode de

fonctionnement stable.

Les mouvements de personnel importants en cours d’année ont fragilisé les équipes et

pénalisé le travail de construction de projets de groupes, leur suivi et leur articulation

avec l’unité pédagogique.

Les enfants ont aujourd’hui beaucoup de mal à rester sur le pôle pédagogique plus de

quelques heures par semaine. En l’absence de lieux tiers gérés par des éducateurs

techniques ou sportif proposant d’autres espaces à visée éducative et pédagogique

forte, différents de ceux de l’école ou du lieu de vie, les éducateurs rencontrent des

difficultés avec ces enfants très turbulents qu’il faut « occuper » sur les groupes de vie,

la majeure partie de la journée.

- 15 -


Deux groupes de vie en particulier connaissent de grosses difficultés : - violences verbales et physiques qui vont crescendo,

- absence de projet de groupe ou manque de suivi,

- difficulté à innover et à maintenir le cadre,

- lassitude des éducateurs quand ce n’est pas démission.

Ces difficultés amplifiées par la rotation importante de personnel qui en a résulté ont fragilisé la

prise en charge éducative et expliquent en partie le nombre peu élevé d’enfants sur les groupes

de vie. Malgré tout cela les éducateurs restés présents ont su « tenir bon », pallier le sous-effectif comme ils le pouvaient et continuer d’accueillir et d’accompagner les enfants dans la

bienveillance et dans le souci d’une prise en charge de qualité.

Paroles d’un chef de service à propos d’un enfant

« … et si sa fureur témoignait d’une violente histoire, celle de l’impossible dualité à vivre ? Voilà ce qui serait insoutenable, alors qu’il ne s’agit que de lui, de son immense désir. Et pourtant, il n’a de recours que la rage du désespoir. Alors avant qu’il ne se fasse définitivement mal, il arrive à l’ITEP. Voilà bien notre affaire, l’accueillir malgré les cris d’un corps à contenir, les caprices d’enfant, les retournements contre soi, contre l’autre. Et pourtant, un jour de ses tumultes se distinguent des syllabes qui finiront par faire mot pour échapper aux vitales immédiatetés. Ainsi la parole va s’échanger avec lui, ses parents, jusqu’à décaler les actes pour, enfin, permettre aux mots de faire sens.

Alain Ribout, Chef de service éducatif

L’unité pédagogique

Présentation La problématique des jeunes accueillis en ITEP fait que le cadre scolaire et/ou pédagogique qui

leur est proposé est un lieu privilégié pour l’expression de leurs symptômes. La plupart des jeunes qui arrivent à l’I.T.E.P Le Logis sont le plus souvent en situation d’exclusion et d’échec

scolaire massif. Les signes du jeune ayant fondé la demande d’admission dans l’établissement

sont d’ailleurs très souvent repérés dans le cadre scolaire.

Cette unité pédagogique intégrée à l’ITEP se doit de remplir une fonction pédagogique et plus largement de « développement cognitif ». A ce titre, après un travail de remobilisation scolaire,

elle assure la transmission des bases, le développement des savoirs et des compétences, le

renforcement des capacités instrumentales et intellectuelles des jeunes. Ceci peut conduire les jeunes accueillis vers un retour dans une scolarité extérieure et/ou vers des formations

qualifiantes assurées également à l’extérieur de l’établissement.

Cette tâche est rendue particulièrement difficile par :

la mauvaise perception de la réalité et la résistance aux changements de ces jeunes

rendant la présentation de savoirs nouveaux périlleuse;

leurs difficultés d'attention et de concentration qui en font des élèves très facilement

distraits ;

- 16 -


leur opposition et leur agressivité envers leurs pairs et les adultes et la recherche

permanente des limites qui transforment la situation du groupe classe en un lieu

privilégié de conflits;

l’intolérance à la frustration et à l'échec qui fait de tous les moments d'évaluation des

situations de crise.

Face à cela, il importe donc d’être particulièrement attentif à ce que l’établissement puisse faire

des propositions pédagogiques, très adaptées à chaque situation, formalisées dans le projet

personnalisé scolaire (PPS) et reste inventif pour trouver des solutions permettant :

de réconcilier chaque jeune avec les découvertes, les apprentissages et plus

généralement qu’il puisse découvrir ou retrouver le plaisir de faire fonctionner ses

capacités intellectuelles ;

d’aider chaque jeune à aller le plus loin possible dans ses acquisitions et donner le

meilleur de lui-même ;

de privilégier à chaque fois que cela est possible le retour du jeune dans le circuit

scolaire ou de formation non spécialisé.

Notre unité d'enseignement appelée « le phare » regroupe à Saint Lambert, dans un même espace trois classes et accueille les enfants et adolescents de 8 à 16 ans. Dans le projet initial,

chaque classe est prévue pour accueillir 8 jeunes encadrés par un enseignant et un éducateur d'accompagnement vers la scolarité. Ces deux professionnels ont chacun un espace spécifique et

chaque classe développe ses projets particuliers (nature, expression artistique, etc.). Le choix a

été fait de constituer les classes par groupe de vie et non selon le niveau des enfants.

Les unités de semi internat du « Cap » et de « Terre neuve » qui accueillent des enfants dont les troubles de la personnalité se rajoutent aux troubles du comportement ont choisi, jusqu’ici afin

de s’adapter au mieux aux problématiques de ces enfants, d’avoir une unité d'enseignement

intégrée au lieu de vie avec chacune un éducateur scolaire spécialisé pour animer des ateliers scolaires. La classe de « Terre neuve » a fermé fin juin 2011 et seule la classe du Cap a continué

de fonctionner.

Depuis la rentrée, étant donné les distances (plus de 30 km du Logis), l'unité de vie de Raizeux qui accueille les 8-12 ans a une école intégrée avec une enseignante et une éducatrice scolaire.

Quelques jeunes des différents groupes sont scolarisés à l'extérieur et les plus âgés concilient scolarité partielle et stage chez des professionnels.

L'objectif pour tous est de réconcilier ces jeunes avec leur capacité à faire de nouveaux

apprentissages et pour cela de leur redonner progressivement du plaisir à découvrir des choses

nouvelles et même du plaisir à apprendre.

L’équipe

1 enseignant détaché de l’Education Nationale ayant une spécialisation pour

l’enseignement adapté (capa-sh).

3 enseignantes recrutées directement par l’ITEP, 2 ont obtenu un master universitaire

d’enseignement et la troisième a été formée à l’école du Père Faure qui préparait à

l’enseignement spécialisé.

2 éducateurs scolaires spécialisé puis 1 à partir de septembre pour les classes de semi-

internat.

2 éducatrices scolaires en support dans 2 classes sur 4.

L’encadrement de l’équipe a été successivement assuré par la directrice adjointe puis à

partir de septembre 2011 par un chef de service pédagogique.

- 17 -


Bilan : un projet pédagogique à renforcer

Dans l’histoire récente de l’ITEP le Logis, l’école a du mal à affirmer son importance, à trouver sa place et un mode de fonctionnement en interdisciplinarité avec les autres unités. Au cours de

l'année 2011, l'équipe pédagogique s'est trouvée très affaiblie par le départ en février et mars de

deux personnes, très investies dans le projet de l'équipe. Le départ de deux autres salariés en juillet et la démission en cours de période d'essai de 3 nouveaux salariés à la rentrée a créé une

rupture dans le projet amorcé l’année précédente. Deux postes d'éducateurs scolaires sur quatre sont restés vacants.

Comme pour le reste de l'établissement, la rentrée scolaire 2011/2012 a donc été difficile. L'unité pédagogique a eu du mal à fonctionner et les enfants ont été accueillis sur des temps

trop brefs et le plus souvent seuls ou par deux dans les classes. En l’absence de lieux tiers, ce

fonctionnement a eu un impact important sur l’équilibre des unités éducatives qui ont dû accueillir les enfants sur des temps trop importants dans la journée.

Aujourd'hui dans la dimension d’interdisciplinarité qui est la nôtre, il est crucial de retravailler le

projet pédagogique et de le stabiliser afin de lui donner le temps de faire ses preuves, de

s'articuler avec les autres dimensions de prises en charge et de pouvoir être évalué. L’unité pédagogique doit pouvoir, comme c’est le cas pour l’éducatif et le thérapeutique, maintenir en

tension et en équilibre la prise en charge individuelle incarnée par le PPS dans une dimension collective. Les situations d'apprentissage étant celles qui réactivent fortement les difficultés des

jeunes accueillis, elles sont le lieu "privilégié" d'expression de leurs troubles. Il nous faut donc être particulièrement inventifs et réajuster en permanence nos propositions pédagogiques.

Afin d’animer et suivre ce travail de refonte de l’unité pédagogique, le recrutement d’un chef de service pédagogique, alliant les compétences d’un cadre et les connaissances et la pratique de

l’enseignement spécialisé est en cours et devrait pouvoir être effectif pour la rentrée 2012-2013.

Le SESSAD du Logis Présentation

Le SESSAD du Logis est un service de l’ITEP. Comme lui, il s’adresse à des jeunes à l’intelligence

préservée mais « dont les troubles n’entraînent pas de relations trop exacerbées au sein de la famille et n’empêchent pas le maintien à l’école dans des conditions courantes » Circulaire interministérielle du 14 mai 2007

Ce service d’éducation spécialisée et de soins de proximité s’adresse à des garçons et des filles

âgés de 8 à 20 ans. Après l’admission, trois rendez-vous d’accueil sont programmés afin de mieux comprendre les

problématiques et les attentes du jeune et établir une première « feuille de route » : le document provisoire de prise en charge (DPPC). Au bout de trois mois, un document individuel

de prise en charge (DIPC) est établi par l’équipe dans son ensemble et soumis à la réflexion et à l’adhésion du jeune et de sa famille. Il devient la référence de tous quant à la lisibilité et la

pertinence du parcours de l’enfant au SESSAD.

La prise en charge suppose un minimum de trois rendez-vous par semaine partagés entre les différents intervenants : éducateurs, psychologue, orthophoniste, art-thérapeute. Un éducateur

spécialisé est l’interlocuteur privilégié de l’enfant et de sa famille et fait le lien entre ceux-ci et les autres professionnels.

Comme à l’ITEP, la psychiatre du SESSAD reçoit les familles et les enfants au moment de

l’admission. Elle peut aussi ponctuellement recevoir un enfant seul ou avec sa famille mais le cœur de son travail se situe dans l’accompagnement et le soutien des familles.

L’objectif du travail de l’équipe est :

« …de susciter chez chaque jeune le désir d’en savoir un peu plus sur ce qui l’anime, l’intéresse, lui pose problème, interfère dans sa relation aux autres. Ce travail d’élaboration accompagné doit amener l’enfant ou le jeune à rechercher, expérimenter des façons singulières de s’accommoder de ses capacités et de ses difficultés… » Circulaire interministérielle du 14 mai 2007

- 18 -


Les jeunes et leurs familles sont principalement reçus dans les locaux du SESSAD, mais les interventions des professionnels peuvent se faire dans les différents lieux de vie des jeunes.

Cependant l’équipe a fait le choix réfléchi de ne pas intervenir directement dans les locaux scolaires même si elle entretient des relations de coopération soutenue avec les établissements.

La volonté de l’équipe est que le SESSAD soit clairement identifié comme un « ailleurs », un lieu

tiers à mi-chemin entre l’école, la famille et les autres lieux de vie de l’enfant. Comme le souligne la circulaire de 2007, « cet accompagnement va bien au-delà d’un soutien à la scolarité ». Le travail de l’équipe ne consiste pas simplement à pallier une adaptation défaillante de l’élève mais œuvre à l’épanouissement global de l’enfant.

L’équipe

1 chef de service

1 secrétaire à mi-temps 2 éducateurs

1 psychiatre, 1 psychologue, 1 orthophoniste et 1 art-thérapeute tous à temps partiel

Bilan

L’année 2011 a été une année de consolidation pour le SESSAD du Logis épargné en grande partie par tous les changements qui ont affecté l’ITEP. L’équipe de 8 personnes, au complet et

stable depuis 2010, a pu accueillir et suivre vingt-deux enfants tout a long de l’année dans un travail interdisciplinaire de qualité.

Une activité qui continue à se renforcer

L’activité prévisionnelle était de 1912 forfaits pour 2011, nous en comptabilisons officiellement

1702 ce qui représente une augmentation de 7 % par rapport à l'année 2010, elle-même en augmentation d'environ 7% par rapport à l'année précédente. L'activité continue donc de se

renforcer.

Il faut cependant préciser que le système existant de décompte en forfait ne permet pas de

rendre compte de la réalité du travail fait auprès de ces jeunes, de leurs familles et des lieux où ils sont scolarisés ou socialement insérés. En effet, seules les interventions directes auprès des

enfants ou adolescents peuvent être considérés comme des "actes" pris en compte pour ce calcul de l'activité du service, ce qui exclut les entretiens avec les familles hors de la présence des

enfants parfois indispensables pour la qualité de leur suivi, les temps éducatifs qui se font avant

et après les rendez-vous avec les thérapeutes et les actions de partenariat de ce décompte. De plus, si plusieurs "actes" sont réalisés au cours d'une même journée, il n'est possible d'en

compter qu'un seul (un "forfait") ce qui tend à minorer fortement le résultat de notre activité par rapport à notre activité réelle.

Si l'on rajoute les entretiens et rencontres avec les familles et les partenaires et les temps éducatifs qui ne peuvent être comptabilisés, on arrive à un total de plus de 2 196 actions

réalisées en 2011 dans le cadre de la prise en charge des 22 jeunes suivis par le SESSAD Le

Logis !

Point sur les admissions 29 dossiers de demandes d'admission ont été reçus en 2011 :

12 ont donné lieu à un suivi effectif.

17 n'ont pas débouché pour les raisons suivantes :

- 2 enfants ont été redirigés à l'ITEP le Logis ;

- 4 enfants étaient trop jeunes, c'est à dire en dessous de 8 ans ;

- 6 enfants ont été pris en charge par d'autres SESSAD ;

- 1 dossier concernait un enfant habitant trop loin pour permettre une prise en

charge ;

- 1 famille a déménagé ;

- 2 enfants venaient de l'ITEP le Logis où ils avaient du mal à évoluer et l'équipe

pluridisciplinaire a jugé préférable pour leur prise en charge de les orienter vers

un autre SESSAD ;

- 1 enfant a été refusé car son demi-frère était déjà pris en charge dans notre

service.

- 19 -


Sur ces 22 enfants, 12 sont des « anciens » de l’année précédente et 12 de nouveaux arrivants.

Le SESSAD accueille 22 enfants au lieu des 18 prévus par l'habilitation afin de compenser un taux d'absentéisme parfois élevé, qui s’explique par différentes raisons :

- La pathologie des enfants qui ont le plus souvent du mal à respecter les règles et se

repérer dans le temps.

- Le choix réfléchi du SESSAD de ne pas intervenir dans les locaux scolaires afin de

préserver l’intimité de l’enfant et d’offrir un espace tiers.

- L’interruption fréquente de la prise en charge pendant les vacances.

- Le choix de privilégier les sorties organisées à l'école, afin de permettre à l'enfant de

vivre avec les autres des moments collectifs souvent heureux.

- 2 enfants sont en Maison Familiale Rurale et donc disponibles uniquement une semaine

sur deux.

11 enfants ont cessé leur prise en charge au SESSAD au cours de l'année 2011 et continuent leur scolarité : 3 en bac professionnel, 3 en collège général, 3 en SEGPA, 1 en apprentissage, 1 à

l'école primaire (départ pour cause de déménagement)

Les locaux Aujourd’hui, le point noir du SESSAD est l’exiguïté des locaux. Le bureau de la psychologue est

une toute petite pièce aveugle et sans insonorisation ce qui ne facilite ni le travail des jeunes qui ont du mal à rester dans des espaces confinés ni la confidentialité.

Le chef de service éducatif et le médecin psychiatre partagent le même bureau, obligeant le premier à s'exiler les jours de présence de la seconde.

La salle de réunions sert aussi d’espace pour l’art thérapeute et pour les ateliers collectifs et le

manque de point d’eau limite fortement les activités éducatives et thérapeutiques proposées.

Il devient urgent de résoudre cette situation qui dure et qui complique le travail des professionnels et nuit au développement et à la qualité des propositions faites aux jeunes. Un

peu plus d’espace mieux réparti, devrait même permettre un travail d’une plus grande qualité

encore. Des bureaux ont été trouvés au même étage à quelques mètres seulement des locaux actuels. Une demande doit être faite à l’ARS et nous espérons qu’elle donnera son consentement

pour un déménagement rapide afin de commencer la rentrée scolaire 2012-2013 dans les meilleures conditions possibles.

Bilan de l’année 2011 par le chef de service du SESSAD, Daniel Valot

L’équipe du SESSAD est complète, et compte tenu de l’exiguïté des locaux, il nous serait difficile

d’accueillir d’autres professionnels.

Notre agrément est de 18 jeunes, mais nous en accompagnons légèrement plus, pour d’une part pallier l’absentéisme et aussi parce que nous souhaitons ne pas nous interdire de suivre des

jeunes en situation particulière. Et l’expérience nous a confirmé dans ce sens.

J’insiste sur le fait qu’il y a un absentéisme inévitable, maladie, rendez-vous extérieurs, sorties

scolaires, mais qu’il y a aussi un absentéisme spécifique à certaines situations heureusement peu nombreuses qui ont à voir avec la pathologie du jeune, et qui demanderont un travail spécifique,

souvent usant en énergie.

Nous sommes en progression constante dans le nombre de prises en charge depuis 2008. Même

si je rappelle que le mode de comptage ne nous favorise guère. Nos statistiques laissent apparaitre que dans le cours de cette année nous avons fait 100 % et plus de nos prises en

charge durant les mois de mars, mai, juin, novembre. Nos périodes très faibles restent les temps de vacances, juillet 18 %, août 44%. Ainsi la 2° semaine de juillet nous n’avions aucun jeune

disponible, nous sommes soumis à l’aléa d’organisation des vacances par les familles.

Néanmoins le choix de faire des propositions différentes durant les temps de vacances se défend toujours. Et l’essentiel reste que la grande majorité des situations que nous suivons évolue

positivement, constat que partagent aussi bien les parents que les enseignants.

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2ème texte de Daniel Valot : Où il apparait que comme Mr Jourdain nous faisons des choses sans le savoir !

Au SESSAD, le jeune a un lieu à lui, avec des adultes disponibles uniquement pour lui, il est

accueilli dans une ambiance que nous voulons chaleureuse et conviviale… Nous nous attachons

à construire avec le jeune et avec sa famille une relation de confiance…

L’importance de la relation, rien de très original me direz-vous, et en apparence nous sommes loin de préoccupations pédagogiques. Or, il n’en est rien. Serge Boimare dans « ces

enfants empêchés de penser » évoque comme première étape de travail, le retour de l’intérêt et de l’écoute ; cela passe par la mobilisation d’une énergie mise au service de l’écoute,

mobilisation essentielle. Il explique que « le premier défaut de ces jeunes qui n’apprennent pas est justement de ne pas écouter quand on leur parle, surtout quand ils sont en groupe. Les paroles du professeur s’adressant à la classe sont entendues comme un bruit de fond… » Au début de la prise en charge beaucoup viennent au service sans savoir trop ce qu’ils viennent y faire. Ils n’ont pas repéré qui ils viennent voir, un peu comme si les professionnels étaient

interchangeables, ils ne sont pas non plus repérés dans leur rendez-vous… Et puis au fur et à

mesure de l’accompagnement, les professionnels prennent consistance, ils les reconnaissent, entrent dans la relation, vont saluer chacun, viennent causer spontanément…

A présent je vous propose une autre citation : « Il nous paraît important de rappeler que le tout jeune enfant effectue ses premières armes linguistiques dans une situation de très grande connivence, d'extrême proximité. Progressivement, cet enfant va avoir à s'adresser à des auditeurs nouveaux, à communiquer des réalités de moins en moins immédiates, de moins en moins partagées... En d'autres termes, alors que dans un premier temps il s'adresse à des gens qui le connaissent parfaitement pour leur dire des choses auxquelles ces gens s'attendent, il va devoir, petit à petit, apprendre à s'adresser à des personnes qu'il connaît peu et leur parler de choses qu’ils ne connaissent pas encore. »

Cette citation d’Alain Bentolila, professeur de linguistique à l’Université de Paris 5 éclaire quelque

chose qui s’opère au SESSAD même au-delà des compétences particulières des professionnels. Le jeune est obligé de nouer des relations avec des adultes différents, avec d’autres jeunes

aussi, obligé d’exister dans sa singularité en face d’un autre… Il n’est pas inutile d’insister sur la connivence, ces jeunes ont souvent une méfiance de l’adulte, il y a ce mot d’ordre qui sévit

aujourd’hui, « si tu parles au maître ou au prof, t’es un faillot ! », il y a la connivence de la bande

et du quartier, et puis il y a le fait que le jeune en échec se coupe du monde des adultes…

Le rapport continue : « Ainsi, apprendre à accepter la distance, à mesurer l’ignorance de l’autre, à quitter l’illusion de la connivence sont les objectifs que l’école maternelle doit poursuivre avec patience et obstination. Ne l’oublions pas, la révélation des enjeux du langage doit nécessairement accompagner, voire précéder l’octroi des outils linguistiques : en d’autres termes, rien ne sert de faire ingurgiter des listes de vocabulaire ou répéter des structures syntaxiques si l’on n’a pas compris que le soin que l’on apporte à construire un message donne un pouvoir réel sur les autres et sur le monde. » Même si les jeunes se retrouvent en petits groupes au SESSAD le soir ou pour des activités ludiques pendant les vacances ou encore en art thérapie, la majorité des prises en charge est

individuelle et il est permis de s’interroger sur ce paradoxe apparent : vouloir traiter des

problèmes de comportement qui majoritairement s’expriment dans du collectif par une prise en charge individuelle. Néanmoins, au vu de tout ce que j’ai développé précédemment, nous

pouvons légitimement nous demander si justement le détour préalable par la relation individuelle n’est pas absolument nécessaire.

Raconter, se raconter… J’enchaine directement sur quelque chose de très proche, la difficulté qu’éprouvent ces jeunes (et parfois leur famille) à se raconter, à dire ce qui est difficile pour eux,

et même la difficulté de raconter tout court. Il nous apparait qu’il y a là quelque chose

d’important à travailler. Des professionnels aussi différents de par leur champ théorique et leur école de pensée que Serge Boismar, (pédagogie) ou qu’Alain Bentolilla (linguistique), insistent

sur l’importance de la « narration » : aider le jeune à raconter, à composer des histoires, et aussi à se raconter… La narration travaille la structuration du temps, il y a un avant et un après, des

retours en arrière possibles, des sauts dans le futur, la vision d’ensemble et le détail, mais elle

travaille aussi la question de l’altérité avec la multiplicité des points de vue soutenus par les différents personnages.

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Serge Tisseron est un psychiatre qui a beaucoup travaillé sur les secrets de famille, et le risque des écrans. Il développe sa crainte que l’enfant ne se focalise que sur une unique identification

« la victime » par exemple, ou bourreau et qu’il ne fasse que la prendre à son insu souvent dans les séries qu’il regarde, et les jeux vidéo. Il propose le jeu des « trois figures » où l’enfant va

pouvoir jouer tous les personnages d’une histoire. Or au SESSAD il apparait, que sans l’avoir

pensé vraiment, nous obligions le jeune à prendre des rôles différents. Invité au sérieux et peut-être à la gravité par son éducatrice ou sa psychologue, il va pouvoir de par la multiplicité des

rôles et des personnalités chahuter avec un autre éducateur qui va par exemple plaisanter avec lui et l’obliger à développer son répondant.

Jouer, c’est pas sérieux ! Dans les SESSAD, on joue beaucoup, dans les différent lieux, dans

l’éducatif et dans le soin. Nous avons besoin de médiation. Souvent au début de la prise en

charge, avec certains jeunes il n’y a parfois rien d’autre et cette étape est nécessaire pour passer à autre chose.

J’aime à reprendre le propos de Jacques Marpeau. « Quand vous apprenez à jouer à un jeune, vous lui apprenez comment gagner, les stratégies, les subtilités… ». C’est la possibilité offerte

qu’il puisse gagner qui va le motiver à jouer. Or, nous dit Jacques Marpeau, le bénéfice essentiel

du jeu n’est pas là, l’important pour l’enfant, c’est qu’il apprenne à perdre. On ne dira jamais assez les bienfaits du jeu dans l’élaboration de la toute-puissance.

Nous avons soulevé le rideau quelques instants, regardé derrière le décor. Il m’a semblé en effet intéressant de vous proposer de regarder des processus opérer, des processus qui ne soient pas

directement de l’ordre de l’intentionnalité, qui ne soient pas la déclinaison directe du projet, mais que permet néanmoins la richesse du dispositif.

Daniel Valot, Chef de Service

Conclusion

Malgré tous ces changements intervenus en cours d’année, toutes les équipes, thérapeutique,

éducative, pédagogique et administrative se sont mobilisées pour pallier les difficultés et continuer d’accueillir les enfants dans les meilleures conditions possibles.

Alimentée par la réécriture du projet d’établissement à laquelle participe l’ensemble des salariés, l’année 2012 devrait être une année de renouveau pour l’ITEP et de poursuite de l’amélioration

pour le SESSAD du fonctionnement institutionnel comme de la prise en charge des jeunes.

Le renforcement du projet pédagogique, l’ouverture d’espaces tiers, la formalisation des

procédures et une plus grande lisibilité du projet et du fonctionnement de l’institution sont à l’ordre du jour. Pour le SESSAD la volonté de trouver de nouveaux locaux qui faciliteront la prise

en charge des enfants est d’actualité. Afin d’améliorer nos prises en charge, il nous faudra aussi réfléchir au « dispositif ITEP » et à la possibilité d’instaurer plus de souplesse dans le parcours de

l’enfant entre l’ITEP le Logis et le SESSAD.

Nous espérons que ce travail et ces changements apporteront à tous plus de fluidité,

d’interdisciplinarité et de soutien dans leur travail pour leur permettre, encore davantage, de faire face à cette tâche souvent difficile de prendre soin de ces jeunes qui nous arrivent plein de

maux, mais souvent sans mots pour le dire, autres que les injures et la violence.

Tous sont mobilisés pour aider les enfants à reprendre pied, à dépasser et transformer leur vécu,

à acquérir les outils nécessaires pour appréhender et comprendre le monde qui les entoure. Mais aussi à prendre conscience qu’ils peuvent apprendre et s’enrichir et qu’ils ont un potentiel à

développer et la possibilité de se former à un métier qui leur donnera une place autonome dans la société. Car tout doit être mis en œuvre pour que ces enfants puissent avoir la chance de

pleinement réaliser leur vie et de devenir des hommes et des femmes, des parents et des

citoyens responsables et épanouis.

Geneviève De FOUCAULD Directrice

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ITEP LE LOGIS 7, rue du Moulin 78470 Saint Lambert des Bois Téléphone 01.39.44.88.20 Télécopie 01.30.96.09.80

Courriel : [email protected] Association Vers la Vie pour l’Education des Jeunes Reconnue d’Utilité Publique Groupement Vers la Vie www.avvej.asso.fr

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