jour 1/ le vatican et ses musÉeslewebpedagogique.com/asphodele/files/2015/03/jour1-et...cet...
TRANSCRIPT
1
JOUR 1/ LE VATICAN ET SES MUSÉES
D’une superficie d’à peine 44 hectares, l’État de la Cité du Vatican est le plus petit
État indépendant du monde tant par son nombre d’habitants (828 en 2004) que par son
étendue territoriale. L’État est délimité par ses murs, mais aussi, sur la place Saint- Pierre, par
la bande en travertin qui relie les deux ailes de la colonnade. La juridiction vaticane couvre
non seulement le territoire de l’État lui-même, mais s’étend également à d’autres quartiers de
Rome et en dehors de Rome, qui jouissent du droit de l’extraterritorialité. La création
officielle de l'état de la Cité du Vatican remonte au 11 février 1929 par la signature des
accords du Latran. La langue véhiculaire est l'italien et non le latin, langue de l'Église
catholique romaine qui reste cependant la langue juridique du Vatican. Le français est la
langue diplomatique. Le Vatican se fait enregistrer comme État francophone auprès des
organismes internationaux. La langue officielle de l'armée du Vatican, la Garde suisse, est
l'allemand.
2
LES MUSÉES DU VATICAN :
D'une richesse sans commune mesure, ces "palais des Papes" comprennent non
seulement des œuvres, sculptures, fresques, mosaïques, objets qui nous parviennent depuis
l'antiquité égyptienne jusqu'à l'époque moderne, mais les musées du Vatican ce sont aussi des
merveilles de la renaissance comme la chapelle Sixtine de Michel-Ange et les chambres de
Raphaël. Cette exceptionnelle collection a été constituée au fil des siècles par les Papes,
souvent mécènes et collectionneurs d'art et d'antiquité. Les différents musées du Vatican
présentent une immense collection, ne comptez pas tout découvrir en une seule fois. Pour une
première visite, nous nous consacrerons aux œuvres majeures. Les principales sections du
musée sont les suivantes :
Art égyptien et Assyrien - Nombreuses œuvres rapportées d'Égypte
Art grec, étrusque et romain - Objets étrusques provenant des sépultures du Latium,
mosaïques et sculptures antiques
Art médiéval et paléochrétien - Objets issus des premières catacombes et basiliques
chrétiennes
Renaissance et moderne - Pinacothèque (De Vinci, Caravage, Titien, Véronèse ...) ; La
chapelle Sixtine et sa voûte de Michel-Ange ; Les chambres de Raphaël.
ŒUVRES INCONTOURNABLES : en plus de celles que nous allons évoquer…
E
Chapelle Sixtine
Episodes de la vie de Moïse (Botticelli)
Remise des clefs (Le Pérugin)
Création des astres et des plantes (Michel-Ange)
Création d'Adam (Michel-Ange)
Le péché originel et le renvoi du Paradis terrestre (Mi-
chel-Ange)
Jugement Dernier (Michel-Ange)
Chambres de Raphaël
La Dispute du Très Saint Sacrement (Raphaël)
L'Ecole d'Athènes (Raphaël)
La Rencontre de Léon Ier le Grand et Attila (Raphaël)
Musée Gregorien Egyptien
Antinoüs/Osiris
Momie dans son cermeil
Statue du prêtre Udja-Hor-res-ne
Statue colossale de la reine Tuya
Musée Gregorien Etrusque
Fibule
Plaque pectorale en or
Mars de Todi
Amphore attique à figures noires
Hydrie attique à figures rouges
3
La Délivrance de Saint Pierre (Raphaël)
L'incendie du Borgo (Raphaël)
La Bataille de Constantin contre Maxence (Raphaël)
Pinacothèque
Triptyque Stefaneschi (Giotto di Bondone et assistants)
Un ange jouant du luth (Melozzo de Forlì )
Transfiguration (Raphaël Sanzio)
Saint Jérôme (Léonard de Vinci)
Déposition de Croix (Caravaggio)
Musée Ethnologique
Quetzalcóalt
Masque-casque bundu
Masque
Tu, principale divinité du pant
4
MUSÉE CHIARAMONTI :
Installé dans la galerie qui relie le Palais du Belvédère à l'ensemble des Palais du Vatican, le
Musée Chiaramonti porte le nom du pape Pie VII Chiaramonti (1800-1823). Voulu par ce pape pour
abriter les statues et les bustes romains, il fut ordonné par le sculpteur néoclassique Canova en 1807. Il
contient un millier de sculptures environ, dont des portraits d'empereur, des représentations de
divinités, de nombreux fragments, frises et reliefs tirés des sarcophages. Vous y trouverez de très
5
nombreuses statues de l'époque impériale (environ un millier), alignées le long de la galerie.
L'identification des statues se fait par 2 numérotations, la première en chiffre romain désigne
les sections (un côté pair et un côté impair) et la seconde numérotation en chiffre arabe
désigne l'œuvre elle-même.
Certaines d'entre elles méritent une attention particulière. A partir des références ci-dessous,
retrouvez-les et retrouvez les héros ou dieux qu’elles représentent. A quels indices les avez-
vous reconnus ?
Section XXV numéro 3 : Section XXXV, numéro 3 :
……………………………………………. …………………………………………
……………………………………………. …………………………………………
……………………………………………. …………………………………………
- Retrouvée à Rome près du Campo de' Fiori, la statue ci-dessous fut une des premières
sculptures qui entra dans les collections vaticanes ; sous le pape Jules II (1503-1513),
elle était déjà exposée dans la Cour des Statues du Belvédère. La présence d'Hercule
rappelait en effet les origines mythiques de Rome, en particulier la victoire de la
civilisation sur les barbaries du Latium pendant l'Antiquité. Le dieu Hercule, avec sa
massue et la peau du lion, tient dans ses bras son fils Télèphe, né de son union avec la
prêtresse Augé. Cette dernière fut obligée d'abandonner l'enfant sur les collines
d'Arcadie, où il fut nourri par une biche avant d'être retrouvé par son père. Une fois
devenu roi de la Mysie, Télèphe fut le protagoniste d'un mythe complexe et riche en
variantes qui le conduisit à participer à l'expédition des Grecs contre Troie. Cette
statue est une réplique du début du IIe siècle apr. J.-C., qui dérive probablement d'un
original hellénistique tardif.
6
- Le bas-relief ci-dessous fait partie d'une composition montrant une triade féminine avancer de la droite, face à
deux autres jeunes filles présentes sur des bas-reliefs qui se trouvent actuellement dans d'autres musées : il
s'agit des Heures et des Aglaurides, qui dérivent probablement d'un original grec du IVe siècle av. J.-C.
Le nom Gradiva, qui signifie en latin « celle qui marche », a été attribué à la première jeune fille du groupe par
Wilhelm Jensen dans une nouvelle intitulée Gradiva (1903). Carl Gustav Jung signala cette nouvelle à
Sigmund Freud qui, dans son essai Le Délire et les rêves dans la « Gradiva » de Jensen (1906), étudia ce cas
littéraire comme s'il s'agissait d'un cas psychiatrique pour expliquer combien les influences extérieures peuvent
conduire à des tensions psychiques cachées au plus profond de l'âme humaine. Freud, collectionneur d'art
antique, acheta à Rome un moule de ce bas-relief, qu'il plaça sur le mur de son bureau, près de son célèbre
divan-lit.
A l'extrémité de la galerie vous trouverez le « Braccio Nuovo », une seconde galerie qui
abrite les œuvres que Napoléon avait confisquées et qui revinrent ensuite de France. Vous y
trouverez de nombreuses pièces maîtresses de la statuaire (sculptures romaines et copies
d’originaux grecs) dont celles représentant :
7
- Le Nil :
Cette statue représente le Nil entouré d'animaux de la région ainsi que de 16 enfants
symbolisant les 16 coudées atteintes par les crues du Nil. Elle a été découverte en 1513 à
Rome, dans le quartier du Champ de Mars, où elle ornait probablement ce qu'on appelle l'Iseo
Campense, un temple dédié aux divinités égyptiennes Isis et Sérapis. Comment est
symbolisée la contribution du Nil à la fertilité des terres? Quels éléments rappellent l'Égypte
et l’exotisme dans cette sculpture monumentale ?
Le fleuve est représenté sous les traits d'un vieillard étendu sur un flanc, tenant une
corne d'abondance pleine de fruits dans la main gauche et des épis de blé dans la main droite.
est symbolisée par la présence d'un sphynx, sur lequel s'appuie la figure, et par des animaux
exotiques. La scène est animée par seize putti, qui évoquent les seize coudées d'eau, c'est-à-
dire le niveau atteint par le Nil pendant la saison des crues. Sur le socle, on distingue un
paysage nilotique, des pygmées, des hippopotames et des crocodiles. La sculpture s'inspire
peut-être d'une statue monumentale du Nil en basalte noir, chef-d'œuvre de la sculpture
hellénistique alexandrine, que Pline l'Ancien décrit et situe sur le Forum de la Paix.
- L’Auguste de Prima Porta :
Cette statue, qui date du début du Ier
siècle apr. J.-C., a été découverte dans la Villa de Livia,
épouse d'Auguste, dans le quartier de Prima Porta, le long de la Via Flaminia. Elle représente
l'empereur qui parle à ses soldats (adlocutio), vêtu d'une cuirasse et d'un manteau
(paludamentum) qui lui ceint les flancs. Sur les reliefs de la cuirasse, le roi des Parthes rend à
un général romain les insignes qu'il avait arrachés à Crassus en 53 av. J.-C. pendant la terrible
8
bataille de Carrhes. A ses pieds, un Cupidon chevauchant un dauphin rappelle d'une part
l'ascendance divine qu'il revendique dans toute sa propagande, à la suite de Jules César, et
d'autre part la victoire d'Actium, qui lui a assuré la suprématie et a mis fin aux guerres civiles.
La pose générale de la figure s'inspire du Doryphore, un chef-d'œuvre du sculpteur grec
Polyclète, dont une réplique se trouve précisément dans le Braccio Nuovo.
- La statue du Doryphore : elle représente un soldat porte lance, copie de la célèbre
œuvre grecque de Polyclète.
- Les Voyages d’Ulysse: mosaïque, IIe siècle ap. J.C.
9
MUSÉE PIO CLEMENTINO :
Commandé par les papes Clément XIV (1769-1774) et Pie VI (1775-1799), ce musée fut des-
tiné à accueillir les chefs-d'œuvre grecs et romains du Vatican.
Au centre du musée, se trouve la cour octogonale avec les statues les plus célèbres: l'Apollon
du Belvédère, le célèbre groupe du Laocoon, copie romaine du premier siècle après JC, Per-
sée avec la tête de Méduse, etc.
- L’Apollon du Belvédère :
Cet Apollon, situé dans la cour du belvédère, est l'une des œuvres les plus célèbres de la
statuaire antique. Apollon est représenté le bras tendu, tenant peut-être un arc, un manteau
tombant sur ce bras. Le dieu est représenté plus grand que l'homme (la statue mesure 2,24
mètres), nu, portant des sandales et une chlamyde (manteau) sur les épaules. Représenté en
plein élan, il avance la jambe droite — la jambe gauche, fléchie vers l'arrière, ne reposant que
sur la pointe du pied. Le bras droit repose le long du corps tandis que le bras gauche, sur
10
lequel repose un pan du manteau, est tendu perpendiculairement au torse (la main est
restaurée). Le dieu regarde vers la gauche, c'est-à-dire dans la direction opposée à celle de sa
marche, créant ainsi une composition en X. Sa chevelure abondante est faite de longues
mèches ondulées dont certaines sont ramenées en haut du front et nouées, sans doute pour
éviter de le gêner dans l'action. Ce type de coiffure se retrouve fréquemment chez des
Aphrodite au bain ou des Artémis chassant. Le carquois porté en bandoulière permet de
conclure avec certitude que le dieu tenait un arc dans la main gauche. En revanche, l'attribut
tenu dans la main droite fait débat. Les deux propositions les plus vraisemblables font état
d'une flèche ou d'un rameau de laurier noué de bandelettes. Tenant une flèche, Apollon serait
représenté dans son rôle de dieu vengeur. Tenant un rameau de laurier, il serait représenté
dans son rôle de purificateur. L’œuvre a inspiré de nombreux artistes au fil du temps.
- Le groupe du Laocoon :
Situé dans une des chapelles de la cour octogonale du Bélvédère, il représente un épisode
de l'Enéide de Virgile. La statue a été retrouvée dans la Domus Auréa de Néron. Ce
groupe de marbre blanc de 1m de base et de 2 m de haut, d'un seul bloc, fut découvert en
1506 à Rome sur la colline de l'Esquilin dans la Domus Aurea de Néron. L'œuvre fut tout
de suite identifiée comme étant celle dont parlait avec admiration Pline l'Ancien dans son
Histoire Naturelle et qui se trouvait dans le palais de l'Empereur Titus. Ce groupe de fac-
ture hellénistique serait l'œuvre, au Ier siècle av.J.C de 3 sculpteurs rhodiens. Le sujet du
groupe est un épisode de la guerre de Troie : les Grecs assiégeaient depuis 10 ans la ville
de Troie pour récupérer Hélène, femme de Ménelas, roi de Sparte et qui, séduite par Paris,
s'était enfuie avec lui à Troie dont son père Priam était le roi. Lassés de ce siège intermi-
nable, et sur les conseils d'Ulysse, ils construisirent un immense cheval de bois, dans le-
quel se cacha un groupe de soldats. Faisant semblant de fuir, ils levèrent les voiles et lais-
sèrent le cheval sur le rivage avec une dédicace honorant la déesse Athena, protectrice des
grecs. Les Troyens voulurent faire rentrer le cheval dans la ville, mais le prêtre Laocoon
s'y opposa, lançant même un javelot contre son flanc, et les mit en garde contre les pré-
sents des grecs. Mais alors que Laocoon pratiquait un sacrifice, 2 serpents monstrueux,
envoyés par Poséidon, dieu de la mer et ennemi des troyens, sortirent des flots et l'étouffè-
rent ainsi que ses deux fils, dans leurs anneaux. C'est cet instant pathétique que les sculp-
teurs ont pu exprimer avec ces corps aux muscles tendus et aux visages désespérés dans
11
les souffrances de cette mort.
Après la cour, vous passerez par la Salle des Animaux, abritant un véritable zoo sculpté.
Les statues de cette salle furent largement restaurées à la fin du XVIIIe siècle. Les deux
pièces qui forment la Salle des Animaux ont été aménagées sous Pie VI (1775-1799). Elles
renferment des œuvres antiques, souvent restaurées et parfois retravaillées afin de créer un «
zoo en pierre ». De nombreux artistes du XVIIIe siècle travaillèrent à cet aménagement, prin-
cipalement Francesco Antonio Franzoni, originaire de Carrare. La Galerie des Statues con-
tient de précieuses statues romaines, dont certains sont des copies d'œuvres de la période
grecque classique (Ve-IV
e siècle avant J-C), comme un Apollon, l' Ariane endormie, copie
romaine du IIe siècle après JC d'une œuvre de l'école de Pergame (IIe avant J-C) ; le temple
des bustes et des portraits, principalement d'empereurs romains ;
12
Hadrien et Claude Tibère
Ensuite, vous accéderez au Cabinet des Masques, puis au Temple des Muses avec le fa-
meux Torse du Belvédère : ce torse en marbre, connu à Rome depuis le XVe siècle, entre
dans les collections vaticanes entre 1530 et 1536 et devient une des sculptures antiques les
plus admirées par les artistes jusqu'à nos jours. Au fil des siècles, cette statue a fait l'objet de
différentes interprétations. L'hypothèse actuellement la plus suivie l'identifie avec le héros
grec Ajax Télamonius, en train de méditer son suicide. On raconte qu'au cours de la guerre de
Troie, le guerrier fut frappé de folie quand Ulysse lui enleva les armes d'Achille. L'iconogra-
phie a été rétablie grâce à plusieurs témoignages figuratifs: la tête était tristement appuyée sur
la main droite, qui serrait l'épée par laquelle le héros se serait suicidé. Cette sculpture, qu'on
date du Ier
siècle av. J.-C., est signée Apollonios, un artiste athénien du courant néo-attique
qui s'est inspiré très probablement d'un bronze de la première moitié du IIe siècle av. J.-C.
Vous passerez encore dans la Salle Ronde ; Là se trouve une
très impressionnante statue en bronze doré d'Hercule (IIe après JC) et une mosaïque du troi-
sième siècle des Thermes d'Otricoli (en Ombrie). La statue en bronze doré fut découverte en
1864 à Rome, sous la cour du Palais Pio Righetti, près de Campo de' Fiori, non loin du
Théâtre de Pompée. Elle fut offerte peu de temps après au pape Pie IX. Au moment où elle fut
découverte, cette œuvre était déposée horizontalement dans une fosse, couverte d'une plaque
13
en travertin sur laquelle étaient gravées les lettres F C S (Fulgur Conditum Summanium).
L'Héraclès avait donc été frappé par la foudre et, selon les coutumes des Romains, il avait
reçu une sépulture rituelle, avec les restes d'un agneau. Très restaurée par Pietro Tenerani
avec des intégrations en plâtre et en bronze, cette sculpture représente un jeune Héraclès ap-
puyé sur la massue, tenant les pommes des Hespérides dans sa main gauche. Inspirée peut-
être d'un modèle de l'école attique des années 390-370 av. J.-C., cette œuvre a été souvent
située entre la fin du Ier siècle apr. J.-C. et le début du IIIe siècle apr. J.-C.
La salle à croix grecque, avec une mosaïque centrale du IIIe siècle après J-C provenant de
Tusculum, contient deux énormes sarcophages de porphyre rouge. Ce sont ceux de Sainte-
Hélène (IVe siècle), mère de Constantin, et de Constantine, fille de l'empereur issue de l'église
de Santa Costanza sur la Nomentana.
Ce sarcophage monumental en porphyre rouge fut réalisé pour accueillir la dépouille de sainte
Hélène, mère de Constantin, décédée vers 335 apr. J.-C. et ensevelie dans le mausolée impé-
rial à Rome, à Tor Pignattare, entre la via Prenestina et la via Labicana. En 1777, il fut trans-
porté au Vatican et, restauré par Gaspare Sibilla et Giovanni Pierantoni, il fut placé sur quatre
lions sculptés par Francesco Antonio Franzoni. On distingue sur la caisse des scènes mili-
taires, où des cavaliers romains soumettent des prisonniers barbares ; sur le couvercle, des
éros et des victoires ailées tiennent des guirlandes, tandis que deux lions - l'un endormi, l'autre
allongé - occupent les parties inclinées. La scène militaire, peu adaptée à un tombeau de
femme, induit à penser que ce sarcophage était destiné à l'origine à un homme de la famille
impériale, comme Constant Chlore ou, plus probablement, à Constantin lui-même.
L'escalier la Scala Simonetti, donne accès à l'étage au Musée Etrusque. Vous continuerez la
visite par diverses galeries dont celles des candélabres, des tapisseries et des cartes
géographiques.
14
GALERIE DES CARTES :
La galerie des cartes géographiques a été réalisée à la fin du XVIème siècle pour
représenter les différentes parties de l'Italie, avec les plans des régions et des villes. Elle est
l'œuvre d'Antonio Danti qui réalise les fresques entre 1580 et 1585, avec les conseils de son
frère, le géographe dominicain Ignazio Danti, tous deux natifs de Pérouse.
LES CHAMBRES DE RAPHAËL :
15
Les quatre chambres de Raphaël (en italien, Stanze di Raffaello) du palais du Vatican
forment une suite de salles de réception dans la partie publique des appartements papaux. La
chambre de Constantin, la plus grande, était utilisée pour les réceptions. Elle est consacrée
au premier empereur à s'être converti au Christianisme, les fresques illustrent la victoire du
Christianisme sur les anciennes religions.
16
- La chambre d'Héliodore : cette salle servait aux audiences privées du Pape, les
fresques illustrent la protection de l'Eglise par Dieu.
- La chambre de la signature (segnatura) : cette salle doit son nom à l'instance
juridique qu'elle abritait. C'est en effet ici que le Pape présidait le tribunal de la
“Segnatura Gratiae et Iustitiae”. Il s'agit la salle la plus connue qui contient les plus
belles fresques de Raphaël. Chaque mur est consacré à un thème, la Théologie, la
Philosophie, la Justice et la Poésie.
17
- La chambre de l'incendie du Borgo : cette salle était aussi occupée par le tribunal de
la “Segnatura Gratiae et Iustitiae”. La salle doit son nom à la fresque illustrant
l'incendie du Borgo en 847, le quartier autour du Vatican, miraculeusement stoppé par
une bénédiction du Pape.
Pour le détail des fresques, voir ci-dessous.
18
19
20
- Les autres fresques illustrent le couronnement de Charlemagne (représenté sous les
traits du roi français François Ier), le serment de Léon III (rappelant que le pape n'est
responsable que devant Dieu) et la bataille d'Ostie rappelant la victoire des armées du
Pape sur les Sarrasins.
- Les Appartements Borgia
Les appartements Borgia comprennent une série de pièces à la riche décoration. Réalisés à la
demande du Pape Alexandre VI, de la famille des Borgia, ces appartements comprennent de
superbes fresques de Pinturicchio et de son atelier. Vous pourrez aussi y découvrir des œuvres
d'art religieux modernes.
21
LA CHAPELLE SIXTINE
Pour mieux comprendre, suivez le plan
Légende : - Ce qui est le plus important à retenir - Les explications concernant les scènes mentionnées
Son nom lui vient du Pape Sixte IV qui la fit aménager, mais la réalisation des fresques se
poursuivit pendant plus de 50 ans par plusieurs artistes. Cette chapelle, utilisée pour les
messes privées des Papes est aussi le lieu où se réunissent les conclaves chargés de l'élection
des Papes.
Quatre papes, les plus grands artistes et Michel-Ange ont contribué à ce chef-d’œuvre.
La Sixtine a été construite sous Sixte IV au XVème siècle de 1473 à 1481 : longue de
40 m, large de 13 m et haute de 21 m.
Tout d’abord, en un temps très court (trois mois pour dix des panneaux), quatre artistes
aidés de leurs ateliers (le Pérugin, Botticelli, Ghirlandaio, et Rosselli) firent revivre en
même temps sur les parois latérales (voir plan ci-dessous) les scènes de l’Ancien et
du Nouveau Testament : Moïse et le Christ se font face et semblent se répondre. Ainsi leurs
vies se déroulent en un parallélisme symbolique (ce qui est promis à gauche est tenu à droite)
et se rejoignent à l’entrée. Sur la partie supérieure, ils peignirent les portraits des premiers
papes de l’Eglise. Dans une entreprise d’une telle envergure, ces fresques réalisées par différents artistes sont
inévitablement d’inégale valeur.
22
- paroi gauche : vie de Moïse : A l’origine, la vie de Moïse commençait par une fresque si-
tuée sur le mur derrière l’autel et représentant Moïse sauvé des eaux (Moïse était un enfant
hébreux né au moment où son peuple était opprimé en Egypte ; confié au Nil, il fut recueilli
par la fille du pharaon qui lui donna une éducation égyptienne. Son nom hébreux est
d’ailleurs Mosheh dont l’étymologie populaire est « tiré des eaux »). Endommagée, cette
fresque fut détruite pour faire place au jugement dernier. Le récit de la vie de Moïse com-
23
mence maintenant (A) par le Voyage de Moïse (Au second plan Moïse prend congé de son
beau-père Jéthro avant d’entreprendre son voyage de retour en Egypte. Au premier plan sont
représentées la Rencontre du prophète et de l’ange envoyé par le Seigneur pour le punir
d’avoir désobéi à l’ordre de circoncire tous ses fils et à droite la Circoncision de son fils). Le
second panneau (B) illustre sept Scènes de la vie de Moïse (Le récit commence en bas à
droite avec la mise à mort de l’Egyptien coupable d’avoir maltraité un Israélite et en haut par
la Fuite dans le désert. Au centre : rencontre avec les filles de Jéthro (Moïse les aide à faire
boire leurs brebis après avoir chassé (second plan) les bergers qui voulaient les en empê-
cher). A gauche en haut, l’épisode le plus important : le Buisson ardent : tandis que Moïse
fait paître ses moutons, Jahvé lui ordonne d’entrer dans le Buisson après avoir enlevé ses
sandales ; en bas Moïse, devenu le guide, part pour Israël). Sur le troisième panneau (C) : le
passage de la mer rouge (au second plan à droite, Moïse et Aaron prennent congé du Pha-
raon ; tout le reste de la fresque montre que si Moïse et son peuple ont pu passer la Mer
Rouge, leurs poursuivants sont engloutis). Quatrième panneau (D) : remise des Tables de la
Loi (Moïse, sur le Mont Sinaï, reçoit le Décalogue inscrit sur les Tables de la Loi (en haut au
centre) ; redescendant de la montagne, il trouve le peuple en train d’adorer le Veau d’or fa-
briqué avec la permission d’Aaron (au centre dans le fond) ; irrité, Moïse brise les Tables (au
centre premier plan) ; Dieu renouvelle son Alliance et Moïse revient avec de nouvelles Tables
(à gauche)). Cinquième panneau (E) Châtiment de… : l’action est située dans un paysage
urbain dominé par trois édifices dont l’arc de Constantin. (Moïse a été victime d’une tentative
de lapidation (à droite)) ; à son signal, les partisans de Coré qui offraient de l’encens, sont
consumés par un feu invisible (au centre) ; encore sur un signe de Moïse, la terre s’entrouve
pour engloutir les sacrilèges tandis que leurs enfants assistent terrorisés à la scène (à
gauche)). Panneau F : Testament et mort de Moïse. (à droite Moïse lit les Tables de la Loi ; à
gauche il remet le bâton du commandement à Josué. En arrière plan, l’Ange montre à Moïse
Jérusalem ; Moïse redescend pour se diriger vers sa mort (à gauche)). - paroi droite : vie de Jésus : Repérez tout particulièrement les fresques O (Baptême du
Christ), N (Tentations du Christ) et K (Le Christ remettant les clefs à Saint Pierre.)
la voûte était à l’origine constellée d’étoiles dorées, mais elle ne convint pas à Jules II
qui enjoignit Michel-Ange de la transformer. Celui-ci mit 4 ans (1508-1512) pour réaliser,
avec l’aide de manœuvres et dans des positions pénibles, cette œuvre titanesque organisée en
trompe l’œil. - Il avait commencé par diviser la surface de la voûte en neuf panneaux (sur plan : 1 à 9) con-
sacrés aux scènes de la Genèse. Après avoir créé la lumière (1), les astres et les plantes (2) et
séparé la terre des eaux (3), Dieu, dans la création de l’homme (4) où Adam est abandonné
sur le rebord de la Terre, effleure la main tendue de l’homme et lui communique l’étincelle de
la vie. D’Adam naît Eve (la création d’Eve 5). Dans le péché originel (6), voyez combien
Eve est l’incarnation de la beauté féminine, le symbole de la lascivité et de la sensualité ; au
contraire quand elle est expulsée du paradis, elle se blottit contre Adam et, par honte et souf-
france, est enlaidie. A ces épisodes succèdent le Déluge (8) exprimant la colère de Dieu de-
vant la méchanceté des hommes et la figure de Noé.
- Dans les petites voûtes d’angle (10 à 13) : quatre épisodes de l’Ancien Testament : Voyez
particulièrement :10 : Jeune veuve habitant la ville de Béthulie assiégée par les Assyriens,
Judith s’introduit auprès de leur général Holopherne et le décapite. 11 : David s’illustre en
tuant d’un seul coup de fronde le géant philistin Goliath. - De 14 à 25 : les colossales figures assises des Prophètes et des Sibylles
- Dans les ogives et les lunettes (26 à 39) : les Ancêtres de la Vierge.
- Au-dessus, dans une perspective fuyante, des adolescents au corps athlétique qui symboli-
sent la force de l’Homme et qui donnent pourtant une impression d’accablement.
24
Le Jugement Dernier :
En 1533 Clément VII, puis Paul III reprennent le projet de décoration du mur du fond de la
chapelle : Michel-Ange commença en 1534 et l’acheva 10 ans plus tard. Traditionnellement
ce thème ornait la porte des églises. Cette fresque colossale, qui a 20 m de haut et 10 m de large, comprend 400 personnages et
révèle la douloureuse intimité de Michel-Ange avec l’idée de péché. Essayez de repérer les personnages suivants :
- Le Christ en majesté apparaît tel un justicier redoutable et la Vierge elle-même
semble effrayée. - De chaque côté, en haut, deux groupes d’anges avec les instruments de la Passion
- Les Saints témoignent de leurs supplices : saint Laurent (avec le grill) ; saint
Barthélémy (avec le couteau qui l’écorcha : sur le fragment de peau apparaît le vi-
sage même de Michel-Ange) ; saint Blaise (avec le râteau qui le déchiqueta) ;
sainte Catherine (avec la roue) ; saint Sébastien avec les flèches
- Les sept anges de l’Apocalypse sonnent de la trompette et deux autres anges por-
tent le Grand Livre. - A la droite de Dieu , les Elus sont reçus par les anges dans le Paradis ; à sa gauche,
les Damnés sont rejetés aux Enfers. - A repérer aussi : à la gauche du Christ : Saint Pierre (tenant la clef) ; à l’extrême
droite de la fresque Minos avec des oreilles d’âne et entouré d’un serpent (Michel-
Ange lui donna le visage de Biagio da Cesena (maître de cérémonie) qu’il détes-
tait)
L’œuvre choqua par les nudités si bien que les successeurs de Paul III firent vêtir certains
corps !
LA PINACOTHEQUE :
Cette section est, elle aussi, très riche avec des œuvres des plus grands artistes. Vous pourrez
y admirer, entre autres, des tableaux de Giotto, Fra Angelico, Raphaël, Caravage, Titien …
25
MUSEE EGYPTIEN :
Vous y trouverez des antiquités Egyptiennes retrouvées à Rome. L'art égyptien a été très
apprécié sous la Rome antique et de nombreuses œuvres y ont été importées ou même copiées
sur place.
26
JOUR 3/ LE BASILIQUE SAINT PIERRE
LA PLACE SAINT PIERRE DE ROME est située devant la basilique Saint Pierre, au
Vatican.
Construite après la basilique, elle a été commandée au Bernin par le Pape Alexandre VII. Le
Bernin imagine la place comme un espace composé de deux bras qui accueille la foule des
pèlerins.
La place Saint Pierre de Rome avec ses 193 mètres de large sur 120 mètres de long est
vraiment impressionnante et majestueuse. Elle est bordée de deux grandes colonnades à 4
rangs de 284 colonnes qui délimitent la place. En plus de ses colonnes doriques, 88 pilastres
et 140 statues de saints complètent l’ensemble. Sur la place en elle-même seule 2 grandes
fontaines , de Maderno et du Bernin, encadrent un obélisque provenant de l’ancien cirque de
Caligula. Ce cirque, où eu lieu le martyr de Saint Pierre, se situe aujourd'hui à l’emplacement
des jardins du Vatican.
La colonnade colossale de la place Saint-Pierre, à Rome, couronne plus de quarante ans
d'activités de Bernin au service de la papauté. Sous le long pontificat d'Urbain VIII Barberini
(1623-1644), il est le « grand ordonnateur des arts » dès l'élection du nouveau pape.
L'essentiel de son travail est consacré à l'intérieur de la basilique et du palais du Vatican. Mais
la conception et l'exécution du parvis principalement destiné à contenir les immenses foules
de pèlerins à l'occasion des grandes cérémonies pontificales ne sont pas isolées dans l'œuvre
architecturale de Bernin. À Rome, il structure la place Navona (voir ci-dessous) autour de la
fontaine des Quatre-Fleuves, il anime et rythme avec de grandes statues d'anges le pont Saint-
Ange. Bernin urbaniste agit presque en décorateur de théâtre, sachant allier le détail et le
grandiose, ménager les surprises visuelles dans des perspectives rigoureusement organisées,
tout en utilisant un vocabulaire architectural très classique.
27
LA BASILIQUE SAINT PIERRE DE ROME est l'église principale du Catholicisme, son
centre spirituel et aussi la plus grande. A noter qu'elle n'est pas la cathédrale de Rome puisque
c'est Saint Jean de Latran qui assure cette fonction. Son architecture, sa beauté et sa richesse
en font l'une des étapes incontournables d'un séjour à Rome.
28
L'histoire de la basilique Saint Pierre de
Rome : elle remonte au début du Christianisme.
Elle est construite à l'emplacement du tombeau
de Saint Pierre, apôtre du Christ, à proximité de
l'ancien cirque de Néron dans lequel Saint Pierre
fut supplicié ainsi que de nombreux chrétiens.
L'obélisque ornant la place Saint Pierre provient
d'ailleurs de ce cirque.
Un petit édifice semble avoir existé dès le IIème
siècle, en l'honneur de Saint Pierre.
Mais c'est l'Empereur Constantin qui fait cons-
truire à cet emplacement une grande basilique à
cinq nefs à partir de l'an 319.
Cette basilique était déjà richement décorée et a
été restaurée et agrandie à plusieurs reprises.
Au XIVème siècle, les Papes, pour des raisons politiques, s'installent à Avignon avec toute
leur cour. A leur retour, un siècle plus tard, la papauté quitte le palais du Latran (en ruine) et
s'installe au Vatican. Mais la Basilique de l'époque Constantinienne tombe elle aussi en ruine.
Une restauration est envisagée et même commencée, mais finalement, une reconstruction
complète est préférée.
Le Pape Jules II (1503 à 1513) demande à l'architecte Bramante de concevoir les plans d'une
nouvelle basilique. Il choisit un plan en croix grecque (chaque branche de même longueur)
avec une coupole en son centre.
La construction dura plus d'un siècle et les
plus grands architectes et artistes de la re-
naissance se succèdent tels que Raphaël,
Perruzzi, Michel-Ange qui réalisa la grande
coupole, Vignole, Giacomo della Porta, Car-
lo Maderno qui modifia le plan pour en faire
une croix latine (la nef plus longue que le
transept) et finalement le Bernin (qui était en
charge de la construction de deux clochers,
mais le premier s'effondra suite à une erreur
de calcul…
La basilique Saint Pierre n'a donc pas de
clocher !).
Le Bernin réalisa aussi la place Saint Pierre
et sa colonnade.
29
Le Pape Urbain VIII consacre la nouvelle basilique en 1626, 1300 ans après la première…
Néanmoins, les travaux continuèrent jusqu'au XVIIIème siècle.
Vous accédez à la basilique depuis la place Saint
Pierre, où vous aurez l'occasion de découvrir les fa-
meux Gardes Suisses, encore habillés de leur costume
dessiné au XVIème siècle, selon la légende, par Mi-
chel-Ange et qui veillent sur le Pape depuis cette
époque.
La façade : elle est l'œuvre de Carlo Maderno et il s'agit de l'une des parties construites en
dernier. Elle présente une succession de colonnes qui s'élèvent sur deux étages séparant les
portes et les fenêtres qui sont alternativement rectangulaires ou rondes. La large loggia ac-
cueille le balcon de la bénédiction papale et de l'annonce de l'élection d'un nouveau Pape. Au-
dessus, une inscription rappelle que c'est Paul V Borghese qui a ordonné la façade.
L'ensemble est surmonté de statues du Christ et des Apôtres. Deux horloges sont placées à
chaque extrémité. Contrairement à ce qui était prévu à l'origine, la coupole est assez peu vi-
sible, le rallongement de la nef pour en faire une croix latine ayant bouché la perspective.
Le narthex (porche) : avant de pénétrer dans la
basilique Saint Pierre en elle-même, vous pas-
serez par le narthex. A chaque extrémité une
statue équestre, de Charlemagne et de Cons-
tantin. Vous pourrez aussi admirer une très
belle mosaïque du Giotto, figurant le Christ
marchant sur l'eau. Elle ornait la précédente
basilique.
30
Cinq portes donnent l'accès à la basilique,
dont à droite, la Porte Sainte à 16 pan-
neaux de bronze qui n'est ouverte que lors
des années Saintes (cette porte date de
1950). Une seconde porte remarquable est
celle du Filarete, du XVème siècle, qui
ornait la précédente basilique.
L'intérieur : l'intérieur de la basilique Saint Pierre est impressionnant, grandiose, monumen-
tal… Elle manque peut-être de chaleur et de charme mais elle marque les esprits, ce qui était
l'objectif au moment de sa construction, en pleine période de contre-réforme. La décoration
est d'une très grande richesse, de style baroque. Le sol et les murs sont couverts de marbres
polychromes. Quatre piliers monumentaux, situés de chaque côté séparent les 3 nefs. Vous y
trouverez des médaillons représentant les papes.
31
A l'entrée, au sol, une dalle marque
le lieu du sacre de Charlemagne.
Sur le côté droit vous trouverez la
célèbre Pietà de Michel Ange, œuvre
de sa jeunesse, taillée dans un seul
bloc de marbre.
De nombreuses sculptures ornent la
basilique, tels les bénitiers de l'en-
trée, entourés d'anges de grande
taille.
De nombreux monuments funéraires
sont aussi présents, le plus souvent ceux
de Papes, dont le magnifique monument
d'Alexandre VII, représenté à genou,
priant. Devant lui, une tombe entrou-
verte dont en sort une main de mort,
tenant un sablier. Ce tombeau a été réali-
sé par le Bernin.
Dans la nef, une célèbre statue de Saint Pierre, tenant les clefs des cieux est datée du XIIIème
siècle. Les pèlerins la vénèrent encore en lui embrassant ou en lui frottant le pied, usé au fil du
temps.
A la croisée du transept vous pourrez admirer l'impressionnant baldaquin du Bernin à co-
lonnes torsadées. Il est placé au-dessus de l'autel Papal et du tombeau de Saint Pierre.
Au-dessus, la gigantesque coupole conçue par Michel Ange. Elle est largement éclairée par 16
fenêtres. Le bord de la coupole porte la mention en latin "Tu es Pierre et sur cette Pierre je
32
bâtirai mon église et je te donnerai les clefs du royaume des cieux". Des mosaïques représen-
tant le royaume céleste décorent la coupole.
Dans le chœur vous trouverez une chaire, un
siège épiscopal dit de Saint Pierre, mais datant
en réalité du IVème siècle, mis en valeur par le
Bernin. Le siège est surmonté d'anges et d'une
gloire d'où sortent des rayons lumineux.
LA PIAZZA NAVONA :
Située en plein cœur historique de la ville, à proximité du Panthéon, la place Navone est l'une
des places les plus connues de Rome et la plus grande. La piazza Navona est un lieu de pas-
sage obligé !
Construite à l'emplacement de l'ancien stade Romain de Domitien (81-96 après J.C) elle
reprend la forme de la piste. Longtemps laissée à l'abandon, avant de devenir un marché, c'est
le Pape Innocent X qui commande la rénovation de la place vers 1650. L'église Sant'Agnese
in Agone est restructurée et son sens inversé pour que la façade (de Borromini) donne sur la
piazza Navona. Le palais familial, qui bordait la place est par ailleurs lui aussi reconstruit.
Pour embellir la place, Innocent X commande également au Bernin une fontaine monumen-
tale, nommée La Fontaine des quatre fleuves. Ceux-ci sont représentés par des statues, qui
représentent les quatre continents : le Danube pour l'Europe, le Nil pour l'Afrique, le Rio de la
Plata pour l'Amérique et le Gange pour l'Asie. L'ensemble est surmonté par un obélisque,
provenant du cirque de Maxence. Les hiéroglyphes racontent la prise du pouvoir de Domitien.
Cette fontaine manifeste en réalité la puissance d’Innocent X et sa volonté de laisser
une trace à la postérité : la colombe et son rameau d’olivier sont l’emblème de sa famille, les
33
Pamphili, qui avaient un palais sur la place. Si la colombe rappelle l’épisode biblique du
déluge, elle ne désigne pas l’esprit saint en raison de la présence du rameau d’olivier.
L’obélisque et sa colonne symbolisaient le triomphe de la papauté et de l’église, leur
domination sur le monde incarné par les allégories des fleuves, dont l’attitude traduit la
subordination, et par les représentants des trois règnes naturels : minéral, végétal, animal.
A savoir : Cette fontaine est caractéristique du baroque en scultpture. Elle témoigne d’une
triple évolution : l’autonomie ( elle cesse d’être adossée à un bâtiment et s’autonomise pour
occuper fréquemment le centre des places). Simultanément la fontaine quitte son aspect utili-
taire rudimentaire pour revêtir un aspect décoratif. Un art des fontaines se développe , lié
étroitement à l’essor urbain, aux fastes princiers et, dans le cas romain, à la volonté papale de
montrer la puissance de l’Eglise. Dernier trait, la monumentalité qui culminera au siècle sui-
vant avec le délire rococo délicieux de la fontaine de Trévi à Rome.
Décrivez avec minutie la fontaine :
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
34
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
………………………………………………
Quelles caractéristiques architecturales du baroque pouvez-vous déduire à partir de cette fon-
taine ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
L’eau est un motif baroque omniprésent. Montrez que la fontaine célèbre l’eau.
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Deux autres fontaines sont placées aux extrémités de la place, la fontaine du Maure et de Nep-
tune.
Cette place, très animée, est entourée de terrasses où il fait bon de s'installer pour y manger ou
y boire un café. Néanmoins, au vu des prix prohibitifs, il est parfois préférable de s'éloigner
de quelques rues ...
Vous pouvez aussi vous laisser tenter par la spécialité du glacier Tre Scalini, le tartufo, une
glace au chocolat au cœur de cerise, entourée de morceaux de chocolat noir et le tout recou-
vert de chantilly !