Jour de FêteJour de FêteJour de FêteJour de Fête Eléments de réflexion pour des pistes pédagogiques possibles Françoise Verpillat - Conseillère pédagogique Inspection académique du Haut-Rhin Scénario, Dialogue, Réalisation et Interprétation : Jacques Tati Sortie : Juin 1949 - tournage en 1947 Durée :1h30 Tournage en studios et extérieurs à Ste-Sevère-sur-Indre

I- PRESENTATION Sujet : dans les années 40, en plein été, un petit bourg français se prépare à la fête annuelle. Cet évènement nous emmène au cœur de la vie villageoise de cette époque, vie qui va être « bouleversée » par l’arrivée des forains et notamment de 2 personnages particulièrement farceurs qui vont profiter de la naïveté du facteur... Tati ayant peu de budget pour réaliser ce premier long métrage, il fait appel aux villageois qui deviennent alors acteurs dans leur propre village ; c’est sûrement ce qui donne aux spectateurs de ce film un sentiment de vraisemblance.

Originalité : le film a été tourné simultanément avec deux caméras, l’une en noir et blanc et l’autre équipée d’un système couleur qui n’a jamais pu être exploité du vivant de Tati. (cf arts visuels)

II- LE TEMPS Situer le film dans le temps : • à la fin des années 40 : les moyens de transports (le tracteur – le vélo – la charrette - le cheval – la voiture -le

train – l'avion ), le téléphone, les vêtements, le travail des champs, le prix du coiffeur en franc – le garde champêtre...

• la durée de l'histoire (préparatifs, jour de la fête, départ des forains). • la voiture : seul élément de modernisme, qui dérange : elle fait du bruit, va vite, est dangereuse : méfiance

pour le monde moderne ? III- L’ ESPACE RURAL : valeur documentaire du film. Le film permet un éventail de considérations sur la vie à la campagne au milieu du XXème siècle ; il est intéressant de faire le lien avec Mon Voisin Totoro, qui présente le Japon rural des années 50. Points pouvant ouvrir sur une recherche ou un travail : • le village : sa place, lieu central de rencontre ; le café ; l’architecture ( village rue / habitat groupé ) • la campagne autour du village : espaces naturels, champs, mare, ruisseau • descriptif de la vie rurale en 1947 • l’ambiance tranquille du village : pas de bruit de moteur, atmosphère feutrée • l’habitat • les professions dans le village : le cafetier, le barbier- coiffeur, le boucher, les employés de la poste, le garde

champêtre, la couturière… • le travail de la ferme : fermiers (troupeau de vache), vachers - glaneurs -

« Le cinéma, c’est un stylo, du papier et des heures à observer le monde et les gens ». - J. Tati

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IV LA FÊTE FORAINE La fête foraine : lien social, les villageois se retrouvent. C’est l’évènement annuel. On distingue 3 temps: - la préparation (décorations, organisation –...), scène du montage du mât - la fête (tenue de fête – fanfare du village - ivresse…) - le démontage - le rangement La vie des forains : la roulotte - le manège Les stands de jeux ( loterie – chamboule tout – le cinéma sous chapiteau...)

IV- Construction du film Repérer avec les élèves l'unité de lieu. On ne peut pas vraiment parler d’histoire dans le film, mais plutôt d’une série d'événements qui se déroulent dans le même lieu, le village. 3 parties :

les préparatifs de la fête la fête la "tournée à l'américaine"

Les 2 premières parties sont courtes : on découvre le village, ses habitants : il y a une juxtaposition de portraits – les forains, le coiffeur, le cafetier, Jeannette …– Ces juxtapositions permettent de faire connaissance avec la population du village, le mode de vie de cette époque, des histoires sont amorcées. La 3ème partie, plus longue est axée sur le facteur : c’est le héros.

Les origines burlesques du personnage de François : Impossible de résumer en quelques phrases les caractéristiques de ce genre qui trouve son origine dans l’un des tout premiers films de l’histoire du cinéma, l’Arroseur arrosé, des frères Lumière (1895). Un point de l’histoire de ce genre peut être signalé, c’est le choix de nombreux artistes comiques de consacrer des séries de courts métrages au même personnage qui endosse les panoplies de différents métiers dont on exploite toutes les ficelles comiques possibles. Celui qui a marqué ce genre est Buster Keaton avec la série des Frigo (déménageur, navigateur…) et la série des Malec (aéronaute, joueur de golf, chasseur de fantômes…). En France aussi, Max Linder incarne un personnage burlesque récurrent (Max). Jacques Tati a choisi cette veine pour son premier film, un court métrage mettant en scène des …facteurs (L’école des facteurs – 1947). Mais contrairement à ses illustres inspirateurs, Tati a toujours refusé de tourner une suite à Jour de fête. Il a préféré créer un nouveau personnage, M. Hulot.

V- LES PERSONNAGES 1- François le facteur - rôle interprété par Tati lui-même - personnage héros du film, le seul qui « émerge » de toute la population, les autres étant secondaires - physique du héros : sa silhouette, sa démarche, son visage - attributs : son uniforme, sa besace et son vélo. - caractère : il est naïf, a de la conscience professionnelle, il est enthousiaste pour tout, il est maladroit. IL est simple, joyeux, sautillant. Faire s’exprimer les élèves sur ce personnage sympathique qu’on a envie d’aider et de défendre et dont la naïveté (presque maladive) fait parfois pitié (objet de moqueries des enfants comme des adultes…) Demander aux élèves de le dessiner pour observer quels sont les attributs du personnage qu’ils ont perçus. (ci-contre : le facteur de Rebecca, CM2)

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2- La vieille commère Le personnage n'intervient pas dans l'histoire mais la ponctue par sa présence. Le rôle est interprété par un homme (comédien professionnel) C’est un personnage récitant, caractérisé par sa silhouette noire et courbée (avec une coiffe blanche et une canne); elle est toujours accompagnée d'une chèvre, semble venir d'un autre temps. Certains élèves établiront peut-être des comparaisons avec le Grand’mère dans Mon Voisin Totoro.

3. Le peintre : L'artiste incarne le témoin extérieur et symbolise la vision de l'artiste sur la vie. Ce peintre, c’est Tati lui-même, celui qui promène son regard sur le monde, et en propose sa version. À deux reprises on assiste à cette mise en abîme : en suivant le regard du peintre, mais aussi en assistant à la projection du film par le biais des villageois. La projection sous chapiteau est le véritable déclencheur de la « tournée à l’américaine », comme si le cinéma avait ce pouvoir de nous faire changer de perspective, de nous pousser à réfléchir à la façon dont nous menons notre vie.

VI- LE BURLESQUE - référence au cinéma burlesque américain, période du muet (Charlie Chaplin, Buster Keaton...) - analyse du comique : repérer les situations et ce qui les rend comiques (mouvement des acteurs), suite de gags (sauts, déplacements, élasticité des corps) (cf le passé de Tati : ancien artiste de cirque comme Chaplin et ancien mime). - remarquer le contraste entre ce corps « déjanté » et le visage impassible de François - le comique de situation : arrivée des forains avec chevaux de bois- hennissements- vrais chevaux apparaissent après, la course de vélos, la chute dans la mare... La tournée finale, très acrobatique : il y a accumulation de situations plus invraisemblables les unes que les autres, les remises de courrier s’enchaînent rapidement ce qui contribuent à renforcer l’idée de la vie trépidante américaine - spécificités de la bande-son : Traitement particulier des personnages qui ne parlent quasiment pas : la parole à peine audible voire inaudible montre qu’elle n’a pas d’importance pour comprendre le film. (cf passé de Tati) Par contre, les bruits sont amplifiés, mis en valeur, parfois même surnaturels : la clochette du facteur, l’insecte, la voix off de la déclaration d’amour à l’américaine, les hennissements des chevaux, le bureau de poste... Le son semble prendre la place d’un personnage et produit plus d’effet sur le spectateur que le personnage lui-même. L’univers sonore a une importance capitale, de la sonnette du vélo de François au craquement du mât, en passant par les “ cris ” des animaux (poules, coqs, chiens, vaches…). Le dialogue est également traité de façon très originale et variée : commentaires de la commère, dialogue classique des forains, phrases brèves des habitants, mots répétés (“ rapidité, rapidité… ”, “ Roger… ”, “ Roger ! ”) et onomatopées de François... Tout aussi importantes sont les scènes où le dialogue est remplacé par des bruits ou des gestes : bande son de western lorsque Roger fait le joli cœur en roulant des mécaniques, François racontant par gestes, de loin, son exploit avec le mât.

Activité de classe : Il n’est pas trop compliqué de proposer une activité de post-synchronisation à ses élèves; pour cela , il suffit de disposer d’un ensemble télé-magnétoscope , et de sélectionner une séquence filmée représentant une conversation ou une action (prévoir 2 ou 3 minutes maximum). On projette le sujet aux élèves, sans le son évidemment, et on les fait imaginer : • un dialogue de substitution (possibilité de s’aventurer dans toutes les

directions, y compris le surréalisme !) • une succession de bruits ou de sons animaux • une conversation intérieure ou un dialogue sur une scène représentant

des animaux. Les élèves sont habitués à ce genre de « performance » qu’ils voient dans les émissions de vidéos-gags à la télé. Cela leur fera prendre conscience de l’importance du son dans le déclenchement du rire.

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Les sources du comique : Dans ce film, la cascade de gags (voire même leur superposition dans le même champ) devrait permettre à chaque spectateur de saisir au vol de nombreuses occasions de rire ou de sourire. On pourrait proposer des catégories (comique de situation, comique de répétition, jeux de mots…), mais il serait plus profitable à ce niveau de lecture (les enfants n’auront vu le film qu’une seule fois), de les sensibiliser aux deux dimensions du cinéma : l’image et le son. Les pistes de travail proposées dans le document suivant permettent de donner aux élèves une perception assez complète des caractéristiques du comique.

Jour de fête, de Jacques Tati : commentaires et pistes d’exploitation avec les élèves

D’après la projection et conférence pédagogique du 31 mars 2004 Animée par Tristan NEDELEE, du lycée JBD Alès – Académie de Montpellier

* présentation générale. * en amont : - rencontre avec le lieu - susciter une attente : titre, affiche, générique, les premiers plans du film, photogrammes. La rechercher peut donner lieu à un texte écrit, pour les élèves de cycle 3 notamment. … mais aussi : amener l’élève à se poser des questions à partir de la musique du film, du son seul, d’un ou quelques plans choisis au début par exemple). Bref : lever un peu le voile, titiller l’imaginaire, jouer sur le montré- le caché (par exemple sur l’affiche). Susciter une « tendresse envers l’étrangeté » * après la projection : Les réactions de vos élèves devraient vous amener sur les pistes suivantes (pas d’ordre véritable) a) des plans, des scènes, des sons, des gestes, des paroles, une musique, des couleurs, des visages, des idées…que les élèves ont retenus. Qu’emportent-ils du film ? (individuel/collectif) b) faire distinguer les trois parties du film : les préparatifs de la fête, la fête, la tournée à l’américaine. Mais ce film suit librement son cours, au gré des faits et gestes de François. Durée : 24 heures (à faire trouver bien sûr) - faire noter que la 3ème partie est bien plus longue et comporte un véritable héros, le facteur. Auparavant, plusieurs centres d’intérêt, et pour parvenir à exposition intelligible, un personnage récitant, la vieille commère, a été introduit. Le film passe d’un pointillisme descriptif (séquences courtes, nombreux personnages) à un récit plus suivi (sans véritable histoire toutefois) - faire émerger les rythmes du film. Lenteur au début (vie paysanne ancienne), accélération progressive ( à partir d’où ?) - résumés oraux, écrits (synopsis). Reconstitution collective. 1) le personnage de François Faire émerger les principaux traits du personnage. Silhouette, démarche, casquette, pantalon, moustache, indissociable de son vélo, manies, gestes récurrents, buste droit, voix, paroles (« ah ben ça c’est quelque chose ! »), personnage serviable, mais décalé, innocent, ne comprenant pas les situations qu’il provoque. - Dessin : sur sa silhouette (en peu de traits) - Ecriture : portrait. - Gestuelle, mime : imiter la démarche de François. - Cinéma : passer des extraits de films de Chaplin, Keaton, Sennett. Ressemblances, différences de la silhouette, la démarche, le visage, la position sociale. Le personnage burlesque. - Evolution de son personnage : Hulot. Extraits Pratique artistique : filmer des silhouettes originales. Créer un personnage burlesque.

2) D’où vient que l’on rie beaucoup en voyant le film ? - Faire raconter les scènes à l’oral. - Faire cerner la mécanique du GAG - le gag, jouant sur la répétition, tout au long du film. - le gag, jouant sur le décalage entre notre regard et celui du personnage, rendant ainsi le spectateur complice et actif. - le gag effleuré (qui s’arrête en chemin), non appuyé. - en relation avec le cadre (large, démocratique, 40mm, centres d’intérêt multiples, jouer sur la participation du spectateur, cf. aussi la profondeur de champ, gag à l’arrière plan. Précision, rigueur du comique). - l’importance du hors champ visuel ou sonore dans la construction du gag ( à l’église/ l’abeille/etc.) - le gag sonore, bien sûr. - Bref, faire cerner les différents types de gags. - leur montrer le tout-premier gag de l’histoire du cinéma : l’Arroseur arrosé (1896). - comparaison avec d’autres gags au cinéma : Marx Brother, The Party, de Blake Edwards, Chaplin…, pour mettre à jour l’originalité de Tati. - atelier de pratique : écrire et réaliser une séquence burlesque, basée sur l’attention au réel, et le dérèglement des choses (gag sonore). Synopsis. Découpage technique. Story-Board. Tournage. Montage. - atelier de pratique : réaliser un plan-Lumière. Importance du cadre, de la profondeur, du point de vue, du montage dans le plan, du hors-champ. - jeu théâtral. 3) le son - faire émerger son importance. - repasser des séquences sans l’image (DVD), pour faire retrouver les scènes, les bruits. - sonnette de vélo, mât qui craque, cris des animaux, dialogues audibles et inaudibles, répétitions de mots (rapidité…rapidité…), onomatopées. - insister sur sa dimension comique. - la musique. Faire émerger les thèmes musicaux (générique/forains/facteur/jazz, symbole de l’Amérique). Les faire fredonner. - prolongements : sensibilisation à l’univers sonore, autour de soi. - prise de sons - jeu sur les sons (faire deviner). 4) la vie quotidienne - faire situer 1947 (lendemain de guerre) - activités, véhicules, travaux, cafés, fermes… - aspects comiques ici aussi. Quel regard porte Tati sur ce monde ? - ressemblances/différences avec aujourd’hui. 5) les objets - faire la liste des objets. - montrer leur importance dans le burlesque (ballon qui éclate, ou qu’on suit, chevaux de bois, bicyclette, mât, chaussure…) - l’objet et l’humain. L’objet et les animaux. Ainsi un comique basé sur les sons, les gestes (Tati, mime + héritage du muet), l’observation. - jeu avec les objets (cirque, mime) 6) les couleurs - faire expliquer que le film a été tourné en couleur, mais que… - quelles couleurs retiennent-ils surtout ? Significations. - prolongements : dessins, peintures, aquarelle. 7) les autres personnages - les enfants : ceux de la scène de la boîte aux lettres, ceux de la fête, l’enfant- facteur de la scène finale. - la commère (rôle joué par un homme ! Seul acteur professionnel du film, à part Tati bien sûr). Faire

cerner son rôle. Définir sa silhouette. Toujours accompagnée de sa chèvre. - et les autres personnages marquants….

Des pistes en Arts visuels propositions de Francine Hauwelle, CPD Arts Visuels

LA FETE Découvrir les fêtes des siècles précédents à travers des tableaux de maîtres

• L’habillement • Le lieu • Les différentes activités • La mise en scène de la fête

Réaliser, à partir de l’analyse des éléments de la fête ( laïque ou religieuse – liée à une saison – à un événement particulier… . ) :

• Des décors de fêtes ( bouquets – tentures décorées – banderoles - …) • Les accessoires des habits de fête ( des cravates décorées en papier– des écharpes colorées – des colliers – des chapeaux…)

• Des jeux d’adresse • Des mâts de cocagne • Des tables de fête ( nappe décorée – serviette – décoration florale…) • Des affiches – des cartons d’invitation…

LE MANEGE A partir des chevaux du manège • Imaginer des sièges insolites d’un manège • S’inspirer du Manège Magique de Royal de Luxe • Observer les décors, les couleurs, les lumières des fêtes foraines • Photographier des manèges de différents types

Découvrir l’art Brut par le manège de Petit Pierre à la Fabuloserie ou le livre de Michel Piquemal (Albin Michel jeunesse) sur ce thème Le manège de petit pierre www.fabuloserie.com archives.arte-tv.com/societe/artbrut/ftext/grands2.htm

Comme dans le burlesque en général, les objets jouent un grand rôle : bicyclette du facteur, chevaux de bois, téléphone à réparer, ballons, mât, chaussures... La relation entre objet et humain est importante (mécanisation de François par sa bicyclette, jusque sur le manège), mais aussi avec les animaux, chèvre, poules, chiens, chevaux (opposés aux chevaux de bois)...

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LA POSTE • Reconnaître les caractéristiques du costume du facteur

• La casquette • La veste bleue • La sacoche • Se photographier en facteur – se mettre en scène • Dessiner les différents moyens d’acheminement du courrier • Art postal

Créer des enveloppes originales et singulières, à partir de collages, de dessin, de peinture

• La philatélie : • Etude de timbres – analyse de leur composition • Réalisation de timbres fictifs

LA CAMPAGNE Dessiner et peindre mettre en scène

les paysages de la campagne les rues du village les maisons les bâtiments principaux ( mairie – poste) sa maison

Comparer d’après photos les rues du village d’autrefois/de maintenant Retoucher les anciennes photos – rajouter ce qui a été construit – recomposer le paysage Créer des villages insolites en recolorisant des photos S’inspirer des peintures sur les paysages et la paysannerie

...et Tati - 1947

Van Gogh - 1890

Millet - 1857 Inspection académique du Haut-Rhin 2006

LA BICYCLETTE DU FACTEUR A partir de l’observation d’une vraie bicyclette représenter l’objet avec différentes techniques ( crayon papier – peinture – collage…). Découvrir l’esquisse du vélo de Léonard de Vinci et la maquette réalisée bien plus tard. Découvrir des peintres et sculpteurs du vélo et de la roue ( Jean Tinguely – Marcel Duchamp – Fernand Léger…) Isoler des éléments de la bicyclette les détourner et les mettre en scène - se référer à la tête de taureau de Picasso ( la tête est représentée par la selle, les cornes par le guidon. A partir de l’histoire de la bicyclette, imaginer des objets roulants de toutes sortes De nombreuses inventions et pratiques découlent de la bicyclette ou s’en rapprochent. D’AUTRES FILMS LE VOLEUR DE BICYCLETTE (1984) de Vittorio De Sica www.securiteroutiere.equipement.gouv.fr/data/revue/revue138/dossier/dossier_un.html LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE (2003) scénario et réalisation Sylvain Chomet http://www.lestriplettesdebelleville.com/triplettes.html TECHNOLOGIE : LES FONCTIONS DE LA BICYCLETTE http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/techno/pages/sixieme/catherine/fonctionnement_objet/fonctions_bicyclette.doc Plusieurs roues : grand bi - tricycle –bicyclette Une seule roue : monocycle Plusieurs personnes : tandem Position des pédales et de la sellerie : vélo couché ou vélomobile Sans selle : la trottinette Pour transporter des passagers : rickshaw Equipé pour le tout-terrain : VTT – Cyclocross – descente Equipé pour de longues distances en toute autonomie : cyclotourisme Equipé d’une batterie : vélo à assistance électrique Facile à transporter : le vélo pliable A moteur : la motocyclette – le cyclomoteur – le scooter Voir site : http ://fr.wikipedia.org/wiki/Bicyclette#Histoire

Sécurité routière :

Le film peut servir de déclencheur à une séquence consacrée à la

sécurité routière. cf Scol’ia n°10 octobre 2006

De Leonard de Vinci à Pablo Picasso

Fernand Léger

Marcel Duchamp

Photo : Robert Doisneau 1949

Document réalisé par Caroline REYS, coordinatrice du dispositif Ecole et cinéma - Inspection académique du Haut-Rhin 2006

Jour de fête, ou le cercle jovial. Le film de Jacques Tati semble construit autour de la figure géométrique du cercle. Cette approche symbolique s’applique également au film Playtime (1967), dont la figure géométrique de base est le cube, à l’intérieur duquel les personnages sont mal à l’aise. Dans Jour de Fête, les élèves pourront facilement repérer tous les cercles qui apparaissent à l’image, à commencer par les emblématiques roues du vélo de François, reprises en miroir inversé dans les deux plateaux du manège. Les roues se font écho dans les ruelles du village (deux-roues, chariots divers…) et dans les stands de la fête foraine (roue de la loterie). Le soir de la fête, les forains s’amusent aux dépens de François (qui est « rond ») et le poussent à imprimer sur son visage un cercle symbolique du monocle naïf à travers lequel l’attachant facteur perçoit le monde. La figure du cercle peut être associée à la notion d’axe (passage à la troisième dimension), très présente dans le film, notamment au centre de toutes les roues et au centre du manège. Mais l’axe le plus intéressant du film est évidemment le fameux mât, axe d’un cercle virtuel au sein duquel s’affaire toute la population villageoise, dans une liesse propice à une succession de gags, dans la plus pure tradition burlesque. Dans la troisième partie du film, le facteur lui-même devient l’axe autour duquel il fait tourner sa besace-hélicoptère. Enfin, la construction même du film (montage en boucle) invite à une réflexion sur la notion de cycle : succession jour/nuit, allusion aux moissons (cycles des récoltes), cycle annuel marqué par le passage euphorisant de la fête au village.

Caroline Reys

Une vision de l’Amérique. Nous sommes au lendemain de la Libération, et l’influence américaine apparaît tout au long du film. Par leur présence physique, au volant de leur jeep, les GI’s rappellent le contexte historique du film, mais l’influence américaine est surtout celle qui est véhiculée par… le cinéma. En tournant Jour de Fête, Tati s’est approprié le slapstick, genre qui a fait la gloire du cinéma muet. Il profite de l’arrivée des forains pour rendre hommage à un autre genre typiquement américain : le western. Evidemment, on est en Indre et Loire, et l’intrusion de l’univers du far-west sur la place du village (costumes, musique,…) relève moins de l’allusion respectueuse que du prétexte à une nouvelle série de gags. Au cours de la fête, les villageois ont aussi l’occasion de découvrir une autre dimension de l’Amérique par le biais d’un film documentaire qui leur est projeté sous chapiteau ; il en ressort que les Etats-Unis sont le pays du progrès technique, et de la rapidité. Cette intéressante mise en abîme renvoie à une situation qui est toujours d’actualité : en tant que spectateurs d’images (cinéma, télévision), nous ne percevons du monde que ce qu’on nous donne à voir, d’où la nécessité pour les enseignants de développer chez leurs élèves des attitudes de curiosité, en les poussant à enrichir leurs connaissances par la diversité de leurs sources. Le film de Tati nous montre en effet l’écueil de cette vision limitée de l’Amérique : en essayant de s’adapter de force à la rapidité du système américain, le facteur bouleverse une situation qui satisfaisait tout le village jusque là. Cette évolution contre nature conduira au fiasco, mais aura permis à l’artiste de déployer toute une palette de gags fondés sur le décalage.

La roue de la fortune ?

Playtime : un monde inadapté...

La scène du mât

Un décalage entre deux univers.

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