juin 2018 vie pour aujourd’hui et pour demain

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Bulletin de liaison N° 19 / page 1 VIE POUR AUJOURD’HUI et POUR DEMAIN Comme sans doute dans les voitures, dans l’autocar qui nous ramenait de Lisieux vers les Hauts de France, les uns et les autres échangeaient leurs souvenirs à coup de superlatifs : l’organisation, l’accueil, la convivialité, mais ce pour quoi ils ne tarissaient pas d’éloges c’était en évoquant les carrefours et les témoignages. Après 40 années de cheminement, de Lourdes jusque partout où s’est développée une vie de groupe, la réponse à la souffrance reste la même. Mieux, une vie a grandi avec les personnes, les évolutions sociales et ecclésiales. Le vécu partagé dans les carrefours, les partages d’expériences ont illustré la place laissée à la parole des plus fragiles dans une relation en vérité. Elle seule permet à la personne de vivre cette relation de confiance, source d’espérance permettant la rencontre, ce qui fait dire à une participante : «Comme dans le récit des disciples d’Emmaüs, c’est une histoire de rencontres et c’est la personne tout entière qui est considérée. Nos vies sont aussi jalonnées de rencontres» Nous vous proposons de retrouver ou découvrir dans notre bulletin les témoignages donnés lors de notre rassemblement. Ils retracent bien plus que l’histoire du mouvement exprimant une vie qui s’est développée et enrichie des petits pas faits par les membres de nos groupes, petits pas sur un chemin de résurrection. Nos témoins de l’histoire en décrivent le cadre, les autres nous en donnent le contenu : Amitié Espérance, les uns pour les autres sommes des points d’appui pour se relever dans l’épreuve. Mais un tel évènement n’a pas pour finalité de seulement se réjouir des réalisations passées, il est aussi une invitation à aller de l’avant, à proposer «jusque dans les périphéries» aux personnes fragilisées par la souffrance psychique, un compagnonnage fraternel source de vie. Il a aussi pour finalité, et pas des moindres, à interpeler le monde et l’Eglise pour que ces mêmes personnes soient accueillies, respectées : qu’ils leur donnent la parole et qu’elles soient écoutées, qu’elles y trouvent toute leur place. Notre fragilité rappelle au monde et à l’Eglise leur propre fragilité ; ne pas la reconnaître, ne pas l’accepter, c’est prendre le risque de se couper des réalités humaines et évangéliques. La fragilité devient «pierre d’angle». C’est donc forts de cette Espérance que nous sommes invités à vivre la rencontre : «Le groupe m’aide à vivre, à redonner du sens à ma vie. Je repars toujours avec du vivant». EDITO Bulletin de liaison N° 19 / page 1 A consulter sur le site www.amitie-esperance.fr JUIN 2018 Didier Dehaeze Coordination communication

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Page 1: JUiN 2018 VIE POUR AUJOURD’HUI et POUR DEMAIN

Bulletin de liaison N° 19 / page 1

VIE POUR AUJOURD’HUI et POUR DEMAINComme sans doute dans les voitures, dans l’autocar qui nous ramenait de Lisieux vers les Hauts de France, les uns et les autres échangeaient leurs souvenirs à coup de superlatifs : l’organisation, l’accueil, la convivialité, mais ce pour quoi ils ne tarissaient pas d’éloges c’était en évoquant les carrefours et les témoignages.Après 40 années de cheminement, de Lourdes jusque partout où s’est développée une vie de groupe, la réponse à la souffrance reste la même. Mieux, une vie a grandi avec les personnes, les évolutions sociales et ecclésiales. Le vécu partagé dans les carrefours, les partages d’expériences ont illustré la place laissée à la parole des plus fragiles dans une relation en vérité. Elle seule permet à la personne de vivre cette relation de confiance, source d’espérance permettant la rencontre, ce qui fait dire à une participante : «Comme dans le récit des disciples d’Emmaüs, c’est une histoire de rencontres et c’est la personne tout entière qui est considérée. Nos vies sont aussi jalonnées de rencontres»Nous vous proposons de retrouver ou découvrir dans notre bulletin les témoignages donnés lors de notre rassemblement. Ils retracent bien plus que l’histoire du mouvement exprimant une vie qui s’est développée et enrichie des petits pas faits

par les membres de nos groupes, petits pas sur un chemin de résurrection. Nos témoins de l’histoire en décrivent le cadre, les autres nous en donnent le contenu : Amitié Espérance, les uns pour les autres sommes des points d’appui pour se relever dans l’épreuve. Mais un tel évènement n’a pas pour finalité de seulement se réjouir des réalisations passées, il est aussi une invitation à aller de l’avant, à proposer «jusque dans les périphéries» aux personnes fragilisées par la souffrance psychique, un compagnonnage fraternel source de vie. Il a aussi pour finalité, et pas des moindres, à interpeler le monde et l’Eglise pour que ces mêmes personnes soient accueillies, respectées : qu’ils leur donnent la parole et qu’elles soient écoutées, qu’elles y trouvent toute leur place. Notre fragilité rappelle au monde et à l’Eglise leur propre fragilité ; ne pas la reconnaître, ne pas l’accepter, c’est prendre le risque de se couper des réalités humaines et évangéliques. La fragilité devient «pierre d’angle». C’est donc forts de cette Espérance que nous sommes invités à vivre la rencontre : «Le groupe m’aide à vivre, à redonner du sens à ma vie. Je repars toujours avec du vivant».

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Bulletin de liaison N° 19 / page 1A consulter sur le site www.amitie-esperance.fr

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Didier DehaezeCoordination communication

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ge Découvrir une vie oubliée en soi

qui ne pouvait se manifester.

Bernard, quelques mots pour te présenter…Je suis né à Calais en 46 peu après le retour de mon père prisonnier en Allemagne.Mes parents m’adoraient et me gâtaient trop surement. J’étais un enfant unique. Après le bac, j’ai entrepris des études de philo jusqu’au Master. J’ai donc enseigné la philo. Dans cette période je me sentais très seul, je n’avais pas les même idées que mes collègues, ça m’a fait souffrir ; j’étais mis à l’écart.Vers mes trente ans j’ai sombré dans une solide dépression. J’ai été soigné dans un service de psychiatrie et n’ai pas pu retravailler après.

et amitié espérance ?C’est sœur Marie-Rémi qui m’a recommandé le mouvement. Dans ce groupe de personnes en souffrance j’en ai rencontré d’autres encore plus en souffrance que moi. Et ça m’a appris à me décentrer de ma petite personne pour aller à la rencontre des autres.A partir de là ma vie a beaucoup changé, ma coquille a éclaté.Je n’étais plus enfermé au-dedans de moi, je pouvais laisser exprimer une vie, celle qui va vers l’autre.Avant je pensais à ma vie, comme si j’étais tout seul sur la terre. Ce qui a changé c’est que j’ai fait une place aux autres dans ma vie.

Le regard des personnes dans ce groupe est très différent C’est un regard miséricordieux et plein d’amour. Quelle joie et soulagement ! Je suis enfin reconnu comme une personne.Je vais au groupe à Roubaix alors que j’habite Calais que je rejoins en train.

Autre changement, plus je priais, plus ma vie qui était cachée en moi se tournait vers Jésus et Marie. Je suis allé trois fois à Lourdes et là encore ma rencontre avec Marie tant à la grotte qu’aux piscines a «miraculeusement» changé ma vie. Marie, c’est une maman qui m’aide à supporter mes «naufrages» et qui me met du baume au cœur. Tous ces voyages à Lourdes avec Amitié Espérance m’ont conforté dans ma foi.

Aujourd’hui je sens que j’ai beaucoup changé, mais que j’ai encore des moments difficiles. J’ai aussi beaucoup de progrès à faire. C’est là que je demande de l’aide à Marie.Mon point d’appui c’est Amitié Espérance : c’est le partage avec ceux qui souffrent.

Pour moi ce qui est important c’est de sortir de ma coquille pour rencontrer les autres.

C’est cela ma vie nouvelle, pleine de joie avec mes frères et sœurs.

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Vivons l’amitié

et l’espérance !

Je m’appelle Marie-Thérèse.Née en Normandie, Je suis devenue anorexique à 12 ans. En 1997, année de mes 40 ans, a débuté ma dépression : J’ai fait de l’anorexie mentale… ce fût une période de blessures. Ma dépression fait suite à un traumatisme à la naissance : j’ai une sœur jumelle, elle est la première, moi la deuxième ; d’après Maman, j’étais celle que l’on n’attendait pas, celle de trop. Pendant ma dépression, j’ai rencontré la responsable d’Amitié-Espérance de Dreux ”Si tu veux je peux te présenter à Madeleine qui s’occupe d’un groupe, je lui ai dit “oui” tout -de-suite. J’y ai appris à partager, à avoir confiance en moi et à l’autre. Cela s’est manifesté en moi en me recueillant chaque jour par la prière, en disant à Jésus que je l’aime. Maintenant je me sens qu’Il m’aide, j’ai plus confiance en moi. Je peux regarder vers l’extérieur, m’ouvrir aux autres.Ma première rencontre avec Madeleine m’avait aidée à me tourner vers l’Esprit-Saint qui habite en moi et qui m’aide à aller vers les autres.Et cela aussi par Sainte Thérèse dont j’ai le portrait sur ma table de nuit. Dans notre groupe, nous sommes différents mais nous avons tous connus la souffrance, c’est la fragilité psychique qui nous rassemble en Amitié et en Espérance.

Je me sens portée vers la confiance qui permet de donner ma parole de vérité, impossible à donner ailleurs. Autre chemin, j’ai pu mettre des mots sur ma souffrance et prendre celui vers le pardon. Je suis sortie pas à pas de mes angoisses. Lors de mon hospitalisation, mes amis du groupe ont fait le lien en me visitant à tour de rôle et partagé mes souffrances. Georgette m’a offert une boîte de peinture, des pinceaux ; j’ai pu m’exprimer dans la peinture. J’avais des tableaux plein ma chambre au bout d’une année d’hospitalisation. Je me suis sentie élevée par tout cet amour. Je me sens debout.

Aujourd’hui Amitié-Espérance m’appelle à venir au Conseil d’administration comme représentante des participants, c’est un engagement que je prends avec beaucoup de cœur, un appel qui m’ouvre à plus de responsabilité. J’y ai répondu et accepte avec toutes mes faiblesses et forces pour le bien des personnes accueillies. Je souhaiterais qu’AE permette à chacune des personnes en souffrance de faire l’expérience de rencontres vitalisantes, de s’ouvrir vers des horizons nouveaux, de s ‘enrichir mutuellement. Aborder d’autres façons de penser, d’agir, d’aimer: rencontrer l’autre, c’est la porte du bonheur. Osons l’ouvrir !

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ge Ma place dans la société

et l’Eglise…

Je m’appelle Claude.J’ai 59 ans bientôt. Quand j’étais tout petit j’ai eu une méningite qui a sans doute eu des conséquences sur ma scolarité qui a été difficile.Ma mère avait des problèmes psy sans un suivi très régulier. Mon père n’a pas été un bon soutien. Auprès de mes grands-parents maternels, j’ai reçu le plus d’amour.J’ai été commercial… ça m’a appris à communiquer avec les gens.Je suis célibataire avec des bons moments mais aussi des moments difficiles.dans la société :Je me sens exclu par rapport aux gens dits «normaux». Je me sens blessé dans ma personne. Même dans ma famille je me sens exclu. C’est difficile pour moi parce que je les aime.Avec mon curateur ça se passe bien mais Je n’ai pas les mains libres.Je me sens socialement intégré, considéré : je peux voter.J’ai des relations surtout avec des gens qui me ressemblent. C’est plus facile pour moi.Dans le GEM (groupe d’entraide mutuelle) je me fais de bonnes relations. Et je vais au Secours Catholique qui m’a souvent aidé financièrement. Dans l’Eglise :C’est difficile pour moi d’aller à la messe tous les dimanches comme je voudrais le faire.

Mais je ne peux rester debout trop longtemps.Je prie souvent dans ma tête et surtout le Notre Père. Je ai été baptisé à 38 ans : mon père me l’avait toujours refusé . Et pourtant dans mon enfance je voulais aller à la messe et être baptisé. J’ai pu faire avec le diocèse de Créteil et le Secours Catholique de beaux voyages : J’ai beaucoup de reconnaissance pour l’Eglise. Ce n’est qu’avec ces groupes que j’ai pu avoir une telle reconnaissance.A 59 ans je souhaiterais un petit travail à temps partiel… pour faire taire ceux qui pensent que je profite de la société. A mon âge j’ai de plus en plus de difficultés à vivre seul, une vie dans un foyer me serait bénéfique. Mais le plus important c’est que dans ma famille je sois plus respecté et aimé comme je suis.l’Eglise, j’aimerais qu’elle m’accompagne. Je sais que je ne pourrais pas guérir du jour au lendemain et peut-être même jamais. Mais j’aimerais qu’elle continue à m’aider à surmonter mes difficultés. Etre écouté, respecté comme je suis, c’est cela que j’attends de l’église à travers les prêtres que je rencontre.

Je sens que j’ai encore plein d’amour que je voudrais exprimer : comment

pourrait-on s’aimer encore plus ?

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Je m’appelle Laurent,Dès le plus jeune âge, j’ai dû faire face à l’isolement et au retrait affectif et social. J’étais seul avec peu d’amis et je faisais l’objet de moqueries. A l’adolescence, celles-ci ont redoublé. J’étais mal dans ma peau.L’expertise psychiatrique a conclu que mes troubles psychiques se sont développés sur un terreau de violences familiales.La suite de mon adolescence s’est bien déroulée grâce notamment à l’affection de mon père.Mes relations à autrui étaient difficiles car je présentais des troubles psychotiques diagnostiqués tardivementMon entrée dans le monde professionnel a été problématique car mes troubles psychotiques se sont installés et ont occasionné un absentéisme important.Mais en parallèle, j’ai pris des responsabilités au sein d’Amitié Espérance.Comme tout chrétien, je m’efforce de vivre en disciple de Jésus. Je dois faire face à des journées où Dieu est apparemment absent : je m’évertue à vouloir «ressentir» les bienfaits de l’Esprit Saint me mettre en présence de Dieu est parfois une gageure quand les ténèbres surgissent Enfin, je dirais que j’ai soif spirituellement et j’ai besoin d’être régulier pour puiser à la source vive “comme la samaritaine qui fait l’expérience incroyable du don de Dieu”.Ce que j’attends de la société est avant tout une non-discrimination. Le regard d’autrui pendant ces expériences douloureuses m’a affecté. J’ai trouvé dans le GEM un soutien important où la voix de chacun compte.

Au sein de l’Église, je revendique un soutien particulier pour y vivre des relations plus fraternelles.J’attends d’Elle que nous puissions faire partie intégrante des communautés de paroissiens.Les personnes souffrant de troubles psychiques ne se réduisent pas à une maladie.En effet, il devient “insupportable” voire “étouffant” de constater comment la société dans son ensemble traite encore “les malades mentaux”.Ce terme est inapproprié car cette étiquette ne reflète pas la diversité des situations médicales. En 2018, il n’est plus acceptable de faire l’amalgame entre les maladies et les agglomérer sous ce terme “malades mentaux”. Les personnes en situation de “handicap psychique”, sont plus visibles et font l’objet de politiques publiques différenciées. Ce que je veux dire à la société sur cette question, c’est “ouvrez les yeux et osez la rencontre avec ces personnes !”. Et si l’Eglise est inspirée par ses fondements évangéliques, «accueillez la différence» pour nous permettre de nous sentir appartenir à une même famille.Je sais que le Christ est là, au cœur de la tempête comme aux moments des grandes joies.

laissez-vous toucher par sa miséricorde infinie !

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Le Père Robert Daniel rencontre le fondateur de notre mouvement à son tout début, en 1982. De son texte, je propose de retenir la partie suivante, la réalité du bulletin présent ne permettant pas de reprendre l’ensemble de son intervention.

amitie eSPeRaNCe ? Au commencement était Dieu et son serviteur, le Père Louis-Joseph MINIOU, serviteur de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, au souffle de l’Esprit-Saint : «chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25/40).

Quel personnage ce Père Louis-Joseph ! Quel homme, ce prêtre religieux capucin en communauté à Lorient ! Il s’est très vite engagé dans l’action sociale locale à plus d’un titre, présent sur tous les fronts de misères et de pauvretés, et surtout des personnes laissées de côté, marginalisées, dans les années des «30 glorieuses». C’est ainsi qu’il voulait accompagner les personnes en sortie d’hôpital psy et les aider, les encourager à retrouver une vie sociale par des occupations à la hauteur de leurs possibilités. Un baroudeur de l’humanité en détresse. Un lanceur d’alerte tous azimuts. Et il savait solliciter tous ceux qui pouvaient l’aider, bonnes volontés, autorités politiques, responsables religieux et publics. Et ce n’est

pas pour rien qu’il quitta Lorient avec la médaille de reconnaissance de la ville. Le Père Louis-Joseph, - un autre trait de sa personnalité - un prêtre organisateur de pèlerinages et un animateur spirituel hors pair, surtout à Lisieux et à Lourdes mais aussi dans bien d’autres sanctuaires. Et aux rencontres de Pastorale Santé il savait faire de la pub pour chaque pèlerinage Amitié Espérance tracts à l’appui...

Ici même à Lisieux, des temps forts de partage d’expériences d’équipes, d’éclairage sur les souffrances psychiques, de spiritualité liée à l’Evangile et à la vie de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus qui a connu et vécu l’épreuve de la maladie psychique. Et l’intervenant éclairé et compétent était Mgr Guy GAUCHER sur l’un ou l’autre aspect de la Sainte de Lisieux, et surtout son souhait de vivre l’Evangile «par la confiance et par l’amour». N’a t-elle pas dit «c’est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à l’amour». Au cours de ces pèlerinages, eucharisties ferventes dans la Basilique – temps de prière et de recueillement devant la châsse de Ste Thérèse au Carmel – pèlerinage au tombeau des parents Martin, etc... C’est lors d’un pèlerinage que le Père Louis-Joseph me prévient : «Tu viens avec moi rencontrer

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ge Le Père Louis-Joseph, «lanceur d’alerte».

Témoignage du Père Robert Daniel

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la prieure du Carmel» pour lui demander de mettre le Mouvement Amitié Espérance sous le patronage de Ste Thérèse et de confier à la prière des carmélites ce mouvement d’Eglise... Un autre souvenir : un jour, téléphone, un samedi matin : «Robert, tu es là ? J’arrive, je veux te voir». C’était pour la rédaction d’une prière au verso d’une image pour demander la béatification des parents MARTIN, Louis et Zélie.Lourdes, autre lieu de pèlerinage tous les deux ans, personnes soignées et même du personnel soignant.

Au cours du rassemblement national UNAFAM à Biarritz en 1978 - 15 ans après sa création - des membres volontaires ont pu faire une sortie à Lourdes. Du voyage, le Père Louis-Joseph et Monsieur Louis CASTERES. Dans la grâce de Lourdes, cette rencontre fut le véritable point de départ d’Amitié Espérance, et d’autres mouvements d’Eglise concernés par la Santé Mentale».Une rencontre initiatrice d’Amitié Espérance dans la grâce de Lourdes. Les pèlerinages à Lourdes étaient des temps forts de rencontre spirituelle et le Père Louis-Joseph savait nous rappeler la fameuse phrase de la jeune fille Bernadette qui disait au sujet de Marie, «la belle dame» : «elle me regardait comme une personne».

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Et maintenant, place à l’aujourd’hui d’AMITIE ESPERANCE au souffle de l’Esprit Saint

et au souffle  fondateur et initialdu Père Louis-Joseph.

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Marie-Antoinette, membre d’Amitié Espérance depuis plus de 20 ans, retrace son chemin en partageant quelques aspects de ce qui, pour elle, demeure les fondements du départ.Nous retiendrons le passage où elle décrit la place d’Amitié Espérance dans la Vie de l’Eglise.

Comme toute personne et toute communauté humaine, Amitié Espérance a une histoire, une genèse, une personnalité. Son passé oriente son avenir.Dès Noël 1983, Louis-Joseph écrivait «Les 3 buts d’Amitié Espérance : accueillir les personnes en souffrance psychique, susciter dans les communautés chrétiennes une meilleure attention et un accueil plus fraternel à l’égard de ces personnes en souffrance, et participer dans les diocèses et les paroisses à la Pastorale du monde de la Santé»En ce qui concerne notre collaboration avec les paroisses et les diocèses, je suis témoin de «l’apprivoisement» difficile, laborieux. Par méconnaissance, par peur, l’accueil était difficile. Je me rappelle au début d’Amitié Espérance on entendait «pourquoi un Mouvement spécifique ? Nous étions considérés comme «minoritaire», «en marge»… et cette réflexion «faites vos preuves». Il a fallu, sur le terrain, pendant des mois, des années, expliquer, justifier l’importance de

notre Mouvement comme lieu de liberté de parole, de non-jugement, de reconnaissance, de chemin spirituel. Il a fallu au niveau national beaucoup d’échanges, et dans les diocèses beaucoup de persévérance de la part des Accompagnants.C’est en 2008 seulement qu’Amitié Espérance a été reconnu officiellement Mouvement d’Eglise (30 ans «d’approches»). Il devient une réalité qui va prendre sa place dans le grand ensemble de la Pastorale de la Santé.C’est d’ailleurs à l’occasion des 30 ans, qu’Amitié Espérance prend l’initiative d’inviter tous les Mouvements à 1 grand rassemblement national sur le thème «Cheminer ensemble en Eglise avec les personnes en souffrance psychique»Le désir de Louis-Joseph se concrétisait. Cette réalité d’appartenance voulue dès l’origine se poursuit, s’approfondit, s’enrichit, progresse. Nous sommes passés d’un Mouvement «d’Eglise» à un Mouvement «en Eglise»Nous «faisons Eglise» avec notre spécificité en complémentarité avec les autres mouvements et services, spécialement ceux du monde de la santé.Par les équipes, par les Accompagnateurs Régionaux, le Mouvement prend toute sa place dans la vie des diocèses. Au plan National ce souci est porté par l’Equipe d’Animation Spirituelle du Mouvement nommée par le CA et reconnue par la Conférence des Evêques.

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TE Amitié Espérance d’hier,

d’aujourd’hui et de demain

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Amitié Espérance propose une entraide et un compagnonnage fraternel entre des personnes éprouvées par la souffrance psychique ou un état dépressif. En réalité, cette souffrance est souvent globale, parce que c’est la personne tout entière qui est atteinte. À côté d’autres groupes plus spécifiquement thérapeutiques, ou pour les loisirs, etc., Amitié Espérance est né pour répondre à un besoin spirituel : apporter une lumière, une espérance, un soutien, qui permettent à chaque personne de donner un sens et du goût à sa vie ; et nous vivons cela ensemble, en cheminant petit pas après petit pas, nous appuyant les uns sur les autres, malgré et avec nos limites et nos fragilités.C’est pour cela que le père Miniou a confié le mouvement à Marie, Thérèse et Bernadette comme à trois grandes sœurs qui peuvent être pour tous des accompagnatrices précieuses, des modèles ou inspiratrices, et des points d’appui formidables pour notre foi :– Marie de Nazareth, femme juive de Palestine il y a 2000 ans : mère du Christ devenue aussi mère des hommes, elle peut partager nos peines et nos joies, nos questions et nos espoirs…– Thérèse de Lisieux : morte à 24 ans, elle a connu toutes sortes d’épreuves (sans doute pas une dépression mais une névrose d’abandon maternel et une longue nuit de la foi) elle nous propose sa «petite voie» de

confiance et d’amour pour nous apprendre à « profiter » même de nos limites et de nos échecs, grâce à la tendresse de Dieu-Père.– Et Bernadette de Lourdes, une fille de famille très pauvre, que Marie est venue visiter en 1858, elle a toujours été un modèle de simplicité, de confiance et de courage, nous invitant à ouvrir à Dieu-Père les lieux blessés de nous-mêmes pour qu’il y fasse renaître la vie, la paix, la joie…

Au fait, m’a dit l’un de vous, pourquoi trois Saintes et pas un saint ? Pourquoi trois femmes et pas un homme ? Il faudra demander au père Louis-Joseph, quand nous le rencontrerons. Mais c’est peut-être simplement parce qu’il avait une dévotion pour toutes les trois, et surtout parce qu’on les trouvait toutes les trois dans les lieux de pèlerinage – Lourdes et Lisieux – dans lesquels pendant longtemps se concentrait l’essentiel de la vie du mouvement Amitié Espérance.Cependant, le recours à ces trois accompagnatrices comporte un danger : celui de les « utiliser » simplement comme des poteaux indicateurs signalant les points importants, ou des GPS traçant la route, ou des paratonnerres en cas de danger… Si on en restait là, Amitié Espérance ne serait qu’un mouvement vaguement spirituel avec 3 systèmes de guidage ou/et 3 sortes de divinités protectrices…

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Marie, Thérèse, et Bernadette « accompagnatrices de notre mission ». Clément Pichaud, 7 mai 2018

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Or, si Marie, Thérèse et Bernadette sont importantes pour le mouvement, si l’Eglise catholique les a déclarées saintes, c’est parce que, d’une façon ou d’une autre, elles nous tournent vers le Christ. Tiens, le Christ, c’est Jésus, de Nazareth ! Le voilà, l’homme et le Saint qui nous manquait tout à l’heure. Celui sans qui Marie, Thérèse et Bernadette n’existeraient pas, celui vers qui chacune d’elles nous oriente :– Marie, la mère de Jésus, qui peut nous dire : si c’est vrai que Jésus est Dieu, je peux vous garantir qu’il est vraiment homme aussi : il connaît tout de la vie humaine, et vous pouvez être sûrs qu’il comprend vos peines et qu’il fait tout ce qu’il peut pour vous permettre de les traverser et de revivre aussi pleinement que possible– Thérèse, qui appelait Jésus son « divin petit frère », auquel elle confiait tout ce qui lui passait par la tête et par le cœur, elle avait bien plus confiance en lui qu’en elle-même, et c’est cela qui lui a permis de faire un chemin de sainteté incroyable, dans les petites choses de la vie de tous les jours.– Bernadette qui, à 14 ans, ne connaissait de Jésus que la Croix et la prière du Notre Père, et ça lui suffisait pour comprendre à quel point il nous a aimés, mais elle a été si heureuse d’apprendre ensuite à mieux le connaître, au point de se donner à lui pour toute sa vie en se faisant religieuse…Oui, Marie, Thérèse et Bernadette nous sont données pour nous conduire à Jésus, parce qu’elles reçoivent de lui tout ce qu’elles peuvent nous communiquer de bon : par exemple Marie sa tendresse, Thérèse la confiance, Bernadette l’humilité…

Bien plus, chacune a dit avec insistance : Vous savez, moi je ne suis rien, et je ne peux rien faire de moi-même ; mais nous savons que chacune a plu à Dieu à cause de sa façon de vivre, alors il les aime et les écoute ; c’est pourquoi nous sommes sûrs qu’elles intercèdent auprès de Dieu, c’est-à-dire qu’elles prient pour nous, et nous avons confiance en elles parce que nous avons confiance en Dieu et en sa tendresse inépuisable… Toutes les trois, en priant les psaumes, ont dû chanter par exemple : Mon âme a soif de toi, mon Dieu… Tu te souviens que nous sommes poussière… Tu m’as tiré de l’horreur du gouffre… Vite, réponds-moi, Seigneur !… Ah ! Tu m’as entendu, je dirai ton amour à mes frères… (Extraits des psaumes 42, 103, 40, 143, 22).Bien plus encore : parfois on peut s’adresser à Marie, ou à Thérèse, ou à Bernadette, parce qu’on a l’impression qu’elles sont plus proches de nous que Jésus. Mais c’est une illusion d’optique : dans le monde de l’invisible où elles sont avec Jésus, Jésus est plus proche de nous que toutes les trois puisque l’amour qu’elles ont pour nous, c’est en réalité un amour qui leur vient de Jésus, comme Thérèse l’a souvent répété : par moi-même, disait-elle, je suis incapable d’aimer ; quand j’aime les autres, c’est Jésus seul qui agit en moi (C 12v°). Oui, Jésus seul, grâce au Père, est la source de l’amour, pour tout le monde, y compris pour Marie, Thérèse et Bernadette : elles ne font que nous transmettre ce qu’elles reçoivent de lui.C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il nous est tout à fait possible d’aller à Jésus par marie, ou par Thérèse, ou par Bernadette :

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– par Marie si nous obéissons à ce qu’elle dit aux serviteurs de la noce de Cana : Faites tout ce que Jésus vous dira !– par Thérèse qui affirme : Le Christ est mon Amour, il est toute ma vie. Mon but unique, c’est de faire plaisir à Jésus…– et par Bernadette qui disait : Jésus est venu sur terre pour être mon modèle, je veux me mettre à sa suite et marcher généreusement sur ses pas…(Personnellement, ce qui m’a attaché à Thérèse, quand j’avais 15 ans, c’est que j’ai été ébloui par la force de sa relation à Jésus, la qualité de son amour pour lui… Et ça me nourrit toujours autant à 80 ans).

Mais passer par Marie, Thérèse ou Bernadette, cela ne veut pas dire vouloir « faire tout comme elles». Le pape François précise qu’il ne faut pas chercher à copier les saints car cela pourrait même nous éloigner de la route unique et spécifique que le Seigneur veut pour nous. Ce qui importe, c’est que chaque croyant discerne son propre chemin et mette en lumière le meilleur de lui-même, ce que le Seigneur a déposé de vraiment personnel en lui, et qu’il ne s’épuise pas en cherchant à imiter quelque chose qui n’a pas été pensé pour lui (exhortation apostolique «Soyez dans la joie et l’allégresse » N°11).On peut d’ailleurs aller à Jésus aussi par n’importe quel autre Saint, canonisé ou non, comme Charles de Foucauld, l’Abbé Pierre ou d’autres. Le pape François dit même : Parmi les saints, il peut y avoir notre propre mère, une grand-mère ou d’autres personnes proches. Peut-être leur vie n’a-t-elle pas toujours été parfaite, mais, malgré des imperfections et des chutes, ils sont allés de l’avant et ils ont plu au Seigneur. (id N°3). Et chaque membre d’ Amitié Espérance peut choisir librement son chemin spirituel.

Mais le mouvement, lui, par la volonté du fondateur, est confié à Marie, Thérèse et Bernadette, et par-dessus tout à Jésus. Amitié Espérance n’est donc pas « un mouvement spirituel » parmi d’autres, c’est un mouvement spirituel « chrétien », et nous

savons que ce mot signifie « qui est au Christ, ou du Christ ». Et les divers responsables du mouvement, chacun à sa place, ont à veiller à cette fidélité à Jésus et à son Évangile.Pour prendre une comparaison, on peut dire que l’Évangile est comme la grande partition musicale donnée par Jésus pour que tous les chrétiens puissent chanter sa musique et ses paroles. Des chrétiennes comme Marie, Thérèse et Bernadette ont interprété d’une manière formidable certains morceaux de cette unique partition. Alors, suivant notre sensibilité spirituelle personnelle, et peut-être aussi suivant les moments de notre vie, nous pouvons trouver chez Marie, Thérèse ou Bernadette (et aussi chez d’autres) des airs qui nous parlent, des paroles qui nous font du bien, et toutes ces petites musiques sont des échos de la grande musique de Jésus. Alors, peut-être faut-il assez souvent prendre soin de se rappeler ensemble que ce que nous recevons de Marie, Thérèse et Bernadette vient finalement de Jésus : c’est pour ça qu’il est si important de lire l’Évangile ensemble, de faire des partages d’Évangile, d’étudier l’Évangile, de prier avec l’Évangile, en nous aidant des lumières de nos 3 Saintes accompagnatrices.Je sais qu’il y a dans le mouvement Amitié Espérance des personnes qui ne sont pas chrétiennes, et aussi des baptisés qui ne savent plus trop où ils en sont de la foi, et d’autres qui cherchent sur divers chemins. Toutes ces personnes sont tout à fait à leur place dans ce mouvement où elles ont été accueillies sans arrière-pensée, où elles reçoivent de l’aide et en apportent aux autres. Jésus, il y a 2000 ans, accueillait tous ceux qui avaient besoin de lui, il allait même avec prédilection vers ceux qui semblaient plus ou moins loin de lui. Et notre pape François rappelle souvent que Dieu n’appartient pas aux chrétiens, mais qu’il est présent dans toute vie humaine et qu’il est à l’œuvre dans tous les cœurs, du moins dans tous les cœurs qui sont ouverts...Pour terminer, et comme nous sommes dans un haut-lieu de la prière, je me permets

SPIRITU

ALITE

Page 12: JUiN 2018 VIE POUR AUJOURD’HUI et POUR DEMAIN

Bulletin de liaison internede l’association Amitié Espérance

Directeur de publication : Jacques GrellierRédacteur : Didier Dehaeze

Paroisse Notre Dame de la Paix sur Isac14-16 rue Bizeul - 44130 BLAINTél. : 06 95 35 07 67www.amitie-esperance.fr

de suggérer que chacun trouve un petit moment pour s’interroger : moi, qu’est-ce que je trouve éclairant et encourageant chez Marie, ou Thérèse, ou Bernadette ?Et, pour ceux qui se reconnaissent et se veulent chrétiens, ces questions que le pape François nous pose très souvent : Qui est Jésus pour moi ? Quelle place tient-il dans ma vie ? Qu’est-ce que je trouve éclairant et encourageant chez lui ? Est-ce que je lis assez son Évangile ? Est-ce qu’on en parle assez dans nos équipes ?

Mais surtout, je voudrais nous encourager tous, en faisant écho au pape François qui vient de publier un petit livre tout simple mais formidable : «Soyez dans la joie et l’allégresse» (signalé ici GE). Son but est de nous convaincre que nous sommes tous appelés à être des saints, et que nous en sommes tous capables, avec l’aide de Dieu et en nous aidant les uns les autres. Oui parfaitement ! Il écrit : Souvent nous sommes tentés de penser que la sainteté est réservée à ceux qui ont la possibilité de prendre de la distance par rapport aux occupations ordinaires, afin de consacrer beaucoup de temps à la prière (je préciserais : par exemple comme Thérèse et Bernadette qui étaient religieuses). Ce n’est pas vrai du tout, continue le pape, la sainteté ne leur est pas réservée. Nous sommes tous appelés à être des saints, en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel au cœur de nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. Et il ajoute : Cette sainteté à laquelle le Seigneur t’appelle grandira par de petits gestes. Par exemple dans une conversation avec une voisine, ou dans la façon de prendre soin d’un enfant… (id. N°14 et 16).En somme, il s’agit d’une sainteté au ras des pâquerettes, comme celle de Marie la petite servante de Dieu, ou celle de Thérèse avec

sa « petite voie », ou celle de Bernadette qui disait : Je suis comme un balai dont Marie s’est servie pendant un moment, et qu’elle a mis maintenant derrière la porte parce qu’elle n’en a plus besoin. Des saints plus ou moins comme ça, il y en a sûrement, et peut-être beaucoup, dans Amitié Espérance, et aussi ailleurs : comme telle personne qui se décarcasse pour faire vivre son équipe, ou telle autre qui a été au fond du trou, qui s’est battue courageusement pour en sortir, et qui maintenant consacre du temps et de l’énergie à en aider d’autres ; ou comme cette femme toute simple de mon quartier, qui était vendeuse, et qui a rendu des services innombrables autour d’elle ; ou cette autre, très malade, et qui redonnait confiance et courage à tous ceux qui venaient la voir. Oh ! Comme dit le pape François, ce ne sont peut-être pas des gens parfaits, sans faiblesse ni chutes, mais des gens qui se relèvent comme ils peuvent et repartent toujours pour avancer... (id. N°3, 22,24). Oui, c’est ça la sainteté : avancer vers Dieu comme on peut, se relever quand on est tombé, et repartir en se soutenant les uns les autres, avec l’aide de Marie, Thérèse et Bernadette, et finalement grâce à Jésus qui a dit :

Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde  !

SPIR

ITU

ALI

TE