kashf al bas - la levee des equivoques

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1 CHEIKH AL ISLAM ELHADJI IBRAHIMA NIASS LA LEVEE DES EQUIVOQUES (Concernant la Fayda du sceau Abil Abbâs) Traduit de l’Arabe par Mouhammadou Lasse Khar BA et Oustaze Djim GUEYE

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Kashf Al Bas - LA LEVEE DES EQUIVOQUES, est une précision sur les paroles soufies antérieures, par Cheikh Ibrahima Niass. Concernant la Fayda du sceau Abil Abbâs (Cheikh Ahmed Tidjane)Traduit de l’Arabe par Mouhammadou Lasse Khar BA et OustazeDjim GUEYE

TRANSCRIPT

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    CHEIKH AL ISLAM ELHADJI IBRAHIMA

    NIASS

    LA LEVEE DES EQUIVOQUES

    (Concernant la Fayda du sceau Abil Abbs)

    Traduit de lArabe par Mouhammadou Lasse Khar BA et Oustaze Djim GUEYE

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    Sommaire

    Essai la traduction des ouvrages de Cheikh Al Islam El Hadji Ibrahima NIASS.................................. Error! Bookmark not defined.

    LA LEVEE DES EQUIVOQUES................................... 1

    (Concernant la Fayda du sceau Abil Abbs)... 1

    AVANT PROPOS....................................................... 3

    INTRODUCTION........................................................ 5

    PREMIERE PARTIE ................................................... 13

    CHAPITRE I .............................................................. 14

    LES REALITES DU SOUFISME ET LORIGINE DE LA TRANSMISSION DES ZIKR 14

    LES BIENFAITS DU ZIKR............................................ 21

    LA REUNION POUR LE ZIKR ; LEXHORTATION A LAPPRENTISSAGE DU CORAN ET LE RASSEMBLEMENT POUR LA RECITATION DU CORAN 28

    DEUXIEME PARTIE................................................... 41

    Chapitre I ............................................................... 41

    LA FAYDA TIJANIYA ; CE QUE SON FONDATEUR EN A DIT AINSI QUE LES HOMMES DE DIEU ET SES REFERENCES DANS LE CORAN ET LA TRADITION 41

    Chapitre II .............................................................. 57

    LES CONNAISSANCES EXPERIMENTALES ET LEUR ARGUMENTATION DANS LE CORAN ET LA TRADITION ..................................... 57

    CHAPITRE III ............................................................ 63

    LES METHODES DEDUCATION SPIRITUELLE DANS LA VOIE TIDJANE 63

    TROISIEME PARTIE .................................................. 70

    CHAPITRE I .............................................................. 70

    MISE EN GARDE CONTRE LA CONTRADICTION DES ELUS DE DIEU ET CE QUE DOIVENT ETRE LES QUALITES DE CELUI QUI A DROIT A LA CONTRADICTION 70

    CHAPITRE II ............................................................. 83

    LA NECESSITE DE RECHERCHER UN GUIDE DROIT ; LES QUALITES QUI DEFINISSENT LE GUIDE ET LES RELATIONS DU DISCIPLE AVEC CE GUIDE 83

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    PROPOS DESTINES A UN CHAPITRE PRECEDENT DU LIVRE ET RAPPORTES DANS CE CHAPITRE.......................................................... 86

    LA VERACITE DE LA VISION QUE PRETENDENT AVOIR EU LES HOMMES DE DIEU ET CE QUEN ONT DIT LES SAVANTS......................... 93

    CONCLUSION ......................................................102

    Prsentation de lIdizah...................................104

    Prsentation de lIdizah...................................105

    Prsentation de lIdiazah...................................106

    Prsentation de lIdjzah...................................106

    AVANT PROPOS

    Au nom de Dieu le tout lment, le misricordieux, louanges Dieu, seigneur des mondes, matre du jour du jugement.

    Louanges Dieu qui a inond ses saints docans de lumire, leur octroyant ses saints secrets, leur insufflant de ladorer matin et soir, tout en les assemblant aux amoureux du prophte choisi, leur offrant de le connatre et qui les a extirps du cercle des gars et des incrdules, les destinant uvrer pour lui-mme ; laimer et sallier aux meilleurs dentre les hommes, les attirant vers son trs haut plan de saintet. Ils sblouirent alors de par sa grandeur et sa magnificence et ils parvinrent lextinction de leurs attributs humains dans linfinie beaut et la proximit dAllah.

    Que la prire et le salut soient sur le plus saint des prophtes et le plus grand phare de la connaissance grandiose, en qui Dieu le trs haut a manifest sa grandeur ; limmensit de ltre divin et de qui le degr est la synthse absolue de tous les noms et attributs de la divinit, notre ma-tre Mouhammad, (saw) ainsi que sur sa famille, ses compagnons justes qui ont enseign la droiture ; ainsi que sur ceux qui les suivirent et ceux qui suivent ces derniers ; particulirement son petit fils, hritier de ses secrets qui abreuve les ples (qutbs) ; tous les saints ; tous les connais-sants de Dieu et appui de tous les grands ; de tous les saints ; de tous les justes ; ainsi que de tous les martyrs ; leurs descendants et les vridi-ques, notre matre, Ahmad At Tijn (ra).

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    Aprs avoir lou Dieu le trs haut et pri sur le prophte, ceci est la parole du serviteur humble et qui na de dsir que la misricorde de Dieu ; un serviteur qui est dans lgarement et qui en est conscient, de mme quil est conscient de sa modestie, Ibrahima, fils de Cheikh Elhadji Abdal-lah, quil ne cesse jamais dtre bloui par les beauts de son seigneur.

    Il se trouve, dans ce pays-ci un immense obscurantisme ; de la fo-lie, de la mchancet et de lgarement, ainsi quune opposition la Fayda Tijnia qui se trouve tre une droiture menant la droiture. Et ces gens ne contredisent que leur guide juste qui est le matre de la rectitude mme ; guide des hommes vers le droit chemin et ce, depuis lavnement de la Fayda Tijnia Ahmadiya, Mouhammadiya, Ibrahimiya et Hanafiya, dans la puret de la faveur divine.

    Lorsquils se mirent dnigrer la Fayda, je feignis la surdit leurs propos, bien quils ne fussent jamais que menteurs et que je fusse, moi, un des piliers de la Fayda.

    Que Dieu nous fasse si grands que les ples mmes, aient la dimen-sion dufs nos cots. Je redoutai de rpondre aux contradicteurs par mon seul libre arbitre, et je me suffis alors la protection du saint plan, car la Fayda se protge toute seule de la mme faon quelle protge, aussi ; ceux l qui lui portent foi. Que Dieu nous fasse donc croyant en la Fayda. Je persistai dans mon mutisme le temps quil fallut pendant lequel, je nadressai aucune rponse aux contradicteurs qui continurent sur leur lance et de plus belle mdire de la Fayda, tenant des propos menson-gers.

    Dieu me permit alors de madonner au rassemblement de quelque chose des paroles des grands hommes de Dieu qui ont expliqu la voie des saints , en mappuyant sur lui pour rdiger cet ouvrage sublime et de grande puret, en me ressourant des effluves du soleil de la religion mu-sulmane, Tijn, au culminant degr afin de leur rpondre, dune rponse en provenance du matre et ple suprme, Tijn. Parce que Cheikh Tijn est le matre de la Fayda, et que cest lui qui en inonde ses disciples par le maillon son grand pre qui lui, tient du seigneur.

    Ceci est donc une obligation, de mme quun devoir pour moi qui y suis prpos. Jai fais ce livre en trois portes qui comprennent chacune trois chapitres, suivis dune conclusion. Dans lintroduction, je tmoigne de la vracit des propos de Cheikh Zaroq tenus de son matre Hadrm : Lducation spirituelle est dornavant rvolue

    La premire partie est divise en trois chapitres. Dans le premier ; je traite de la ralit du soufisme ainsi que de linitiation la connaissance de Dieu. Dans le deuxime, je traite de limportance du Zikr et de ce quil

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    demeure le meilleur moyen daccder la proximit divine et dans le troi-sime je parle de limportance de la prononciation du nom, du Zikr et de la rcitation du coran.

    La deuxime partie est divise, quant elle, en trois chapitres. Dans le premier, je traite de la Fayda Tijnia ; de ce que son matre en a dit, ainsi aussi que de ce que les dirigeants de la voie ont dit delle aprs celui-ci ; de mme que ce que Dieu en a dit et le prophte, (saw). Dans le deu-xime je prouve que le fondement de la gnose se trouve dans le coran et la tradition, (sounnah). Dans le troisime, je parle de lducation dans la voie Tijnia.

    La troisime partie est aussi compose de trois chapitres. Dans le premier, il est question dune mise en garde du contradicteur sur les dan-gers lis la contradiction et quel doit tre le contradicteur. Dans le deu-xime, je traite de limportance de rechercher un guide spirituel ; des qualits qui dfinissent le guide spirituel ainsi que de celles qui dtermi-nent le disciple. Dans le troisime, il est question de lauthenticit des vi-sions des hommes de Dieu et de ce que les connaissants affirment avoir vu Dieu le trs haut.

    La conclusion, quant elle, traite de notre profession de foi sur la voie (tarqa) du ple suprme, Cheikh Ahmad Tijni (ra), ainsi que sur les connaissances et mystres qui sy rattachent.

    Je prie le seigneur dune voix humble et avec abaissement que cette uvre-ci soit saine et voue Dieu et quil men attribue la bienfaisance, ainsi qua mes frres croyants, jusquau jour de la rsurrection. Je lintitule : La leve des quivoques sur la fayda du sceau, Abil Abbas Kchiful Albs An Faydatil Khatmi Abil Abbas.

    Je dbute donc et vers la ralisation de mon but et je demande laide de Dieu : QuAllah nous guide vers son droit chemin.

    INTRODUCTION Seydi Zaroq dit dans son livre Ta-e-sss el Qawidi: Hadrm notre guide a dit : Lducation spirituelle (tarbiya) par la mthode convention-nelle (bi istilh) est rvolue et il ne reste plus que lutilit par la volont

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    spirituelle et ltat (hl). Suivez donc et persistez dans le coran et la tradi-tion, sans rien y rajouter ou restreindre en quoi que ce ft Jusqu' la fin du propos.

    Ces paroles ne peuvent tre comprises ou expliques par un profane et ont t profres durant le neuvime sicle de lhgire. Mais Zaroq ne voulut nullement dire cela et son matre non plus. Ce quil cherchait dire, est bien ce que dit Ibn Adjbati dans son livre Sarhil Hikam f Iqzil Hi-mam : Si lon te rapporte ces paroles de Hadrm : Lducation spiri-tuelle par la mthode conventionnelle est rvolue et il ne reste plus que lutilit par la rsolution spirituelle et ltat, suivez et persistez dans le co-ran et la tradition sans rien y rajouter ni omettre en quoi que ce ft; sa-ches quil ne veut pas dire par l, que lducation spirituelle (Tarbiya) est dfinitivement prohibe. Il est indigne pour quelquun de la trempe de Ha-drm, de porter un jugement sur Dieu le trs haut, ou de minimiser sa toute puissance. Cest, plutt, quil y avait en son temps de faux matres qui prchaient et appelaient vers leurs voies eux et cest bien sr contre ceux-l quil mettait en garde les hommes de son temps.

    Par ailleurs, lrudition de Hadrm et Zaroq est incompatible avec ce type dassertion, et qui plus est, tous les deux ne sont pas hisss sur une station qui empche la rfutation de leurs propos. Tout propos peut en effet tre sujet controverse, lexception de celui du prophte, (saw). Et il y a eu, aprs Hadrm de grands guides qui sont apparus et qui ont duqu les hommes dans la tradition du prophte Mouhammad, (saw) en leur temps ; tats ; paroles et dynamisme, tels quil est impossi-ble de les compter. Et ils existent encore, de nos jours, ces gens connus et rputs des mains desquels, Dieu le trs haut justifi des multitudes et suscit des saints tels que ne les connait que celui quil a gratifi de les connatre fin du propos.

    La preuve de la pertinence de ce qui vient dtre dit est que le pro-pos de Hadrm date du neuvime sicle de lhgire, bien avant lavnement de Cheikh Ahmad Tijn, (ra) qui porte au firmament ltendard de lducation spirituelle (Tarbiya). Or, nul ne conteste que Cheikh Ahmad Tijni tait un grand guide, de mme que ltait aussi Cheikh Seydi Moukhtar Kountiyou, et tous ceux-l qui sont parvenus au degr dducateur et dlvateur jusqu Dieu.

    Un grand Connaissant dAllah, notre matre Obedata ben Mouham-mad Saghr, auteur du livre Mznou-R-rahmati, en loges Cheikh Ah-mad Tijni (ra) a dit : Il a duqu ses disciples en dehors de la retraite spirituelle. Seydi-l-Arab ben S-ih (ra) a dit : Notre conception que lducation spirituelle dans la voie ne comporte pas de retraite spirituelle, disolement ou de privations te conforte lide que la Tarbiya dans la voie Tijne suit la bonne mthode traditionnelle de louanges Dieu ainsi

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    que dlvation du cur, ce qui la diffrencie de lducation spirituelle dantan qui prnait la meurtrissure du corps et de lesprit ; car la marche initiale se pratique avec le cur, tandis que la seconde est celle du corps. Or, la fin de linitiation est laccession la connaissance de Dieu qui elle, signifie la marche du cur dans tout ce qui le purifie ; le prserve de la perdition et le place dans le cadre de la loi rvle, ainsi que de la tradi-tion immacule, mais non pas par la torture de lme et sa domination par la privation de nourriture et dhabillement, voire par la peine physique, avec pour but la perfection du cur vers Dieu le trs haut. Ils saidaient de ces privations en vue de sanctifier le cur et de le purifier vers laccession la proximit dAllah.

    Ab Abdallah ben Ibd a dit : Ce nest pas purifier lme que de lui interdire ce qui est lgal, ni de la contraindre manger du son et de lherbe, ce qui ne fait nullement partie de lducation spirituelle. En fait, il ne sagit l que de superflu et dinnovation. Il existe des communauts qui se sont laiss aller ces pratiques, au point que leur dvotion sen res-sente un degr tel que leur intellect et leur corps en ont pti sans pour autant quils soient parvenus leurs aspirations devant Dieu. Or, rien ne se trouve lorigine de cette perte, autre que leur ignorance des propos du prophte et de lhistoire des saints hommes dans un contexte identi-que. De mme, un autre, Aboul Mawhibi Seydi-l-Arab ben Sih dit dans Djawbi Chf : Nombreux sont ceux qui soccupent dducation dans notre voie aprs Cheikh Ahmad Tijni, et il ne passe de gnration qui ne les voit duquer et former partout. Seulement, il ne leur tait pas donn dtre connus, sauf par celui qui Dieu avait offert dtre initi par eux. Et tout ceci se passait grce la bndiction de leur guide, Cheikh Ahmad Tijni, niche des mystres et autres arcanes. Et cest cet tat de fait que Dieu avait dcrt pour eux en ce temps l. Il dit encore, comme dans Boughiat, aprs ce propos: Il est des gens, dans la voie Mouhamma-dienne, qui Dieu offert la capacit de former dans lart de loctroi du wird, de ses secrets et de ses zikrs par sa charte et ses mthodes sans pour autant passer outre ce que leur permit dans ce contexte l, Cheikh et quil tient du prophte Mouhammad, (saw) car il sagit de la voie de Mou-hammad, que Mouhammad lui a donne , qui provient de Mouhammad vers lui, et propos de laquelle le prophte promis aux gens ce quil promit Cheikh, en leur offrant les mmes garanties qu lui. Il na donc pas le droit de sortir des chemins dfinis et garantis pour lui, par le pro-phte. Essaie donc de bien comprendre cela, car ce qui a t dit jusqu prsent en matire dducation suffit largement veiller.

    Notre guide et appui, Cheikh Ahmad Tijni, (ra) notre unificateur Dieu, a tenu des propos qui confirment que dans sa voie, il existe, parmi ses disciples, des chefs spirituels ducateurs ; propos qui se trouvent dans le livre Djamiya : Si Dieu donne louverture la propagation de la connaissance quelquun de mes disciples cest alors comme si jtais

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    prsent, linstar dun pays ou je rside. On craindra alors pour celui-l, la perdition. Quelques uns parmi ses disciples lui demandrent : Ces paroles viennent-elles de toi ou de Dieu ? De Dieu et ce nest pas moi qui les ai choisies. Dit-il.

    Ces propos furent tenus par lui le Deux du mois de Dieu (Chabne) de lan 1224 de lhgire. Il dit, le Lundi suivant : Celui de qui lon crain-dra la perdition est mon disciple qui obtiendra lautorisation dentre eux, duser des transformations ainsi que de ltat divin, la dimension de la cration.

    Comme le dit Seydi Zaroq dans T-e-sss el Qaw-idi: Aboul Ab-bs Hadrm a dit : Lducation spirituelle par la mthode conventionnelle est rvolue et il ne reste plus que lutilit par la volont spirituelle et ltat, persistez dans le coran et la tradition Le fait de se conformer au coran et la tradition (sounnah) se situe dans le cadre des relations avec Dieu, avec lme et avec les cratures. La relation Dieu se situe en trois points : Laccomplissement des prescriptions divines ; la mfiance par rapport tout ce qui est illicite et le confinement aux secrets divins.

    La relation lme se situe en trois points : La conformation la v-rit ; ne point lappuyer dans ses propres aspirations et ralits et se m-fier de ses dsirs ; de sa plnitude, ainsi que de tout ce vers quoi elle tattire, te bouscule et ne jamais pencher vers ce quelle aime, mais plier plutt du ct de ce dont elle se dtourne.

    La relation aux cratures se situe en trois points : Les traiter leur juste mrite ; se mfier de tout ce quils possdent en leurs mains et fuir loin de tout ce qui est susceptible de bouleverser leurs curs, mis a part la vrit sentend. Tout homme convoite le moyen daccder ses dsirs, ou alors cela mme qui extirperait ses dfauts et accomplirait ses ambi-tions ; le moyen damasser beaucoup de richesses ; de sassembler dans le but duvrer la perfection dans leurs actions, leurs instants et leur religion ; viter leur subordination autrui au dtriment de la religion ; les veiller au renoncement tout mal ainsi qu viter tout aussi bien les faux ducateurs ; les dissuader de suivre celui qui laisse dsirer, et qui nest pas dans le bien mais dont la nature est la tenue de propos utopi-ques, fallacieux ; ou celui l qui mprise les hommes de Dieu, mme sil pense que ces derniers ne sont pas vridiques ; ou alors celui qui a un penchant pour les facilits ou qui met lintrieur, (btin) avant lextrieur, (zhir) ou qui use de lun de manire dnaturer lautre ; ou qui se suffit de la connaissance seule, sans actions ; ou qui se suffit des actes en de-hors de ltat, (hl) et de la connaissance sans pour autant avoir de bases relles de savoir ses actions et sa science, parmi les sources vritables et exemptes de tout soupon, contenues dans les livres des grands hom-mes, tels , pour lintrieur, (btin) le livre dIbn Atillah et Madqalou ben

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    El Hadj pour lextrieur, (zhir) ainsi que louvrage de son matre Ibn Ab Djamrata et ceux de ceux l qui les ont suivis et qui sont vridiques. De mme que celui qui uvre sans bases lgales est vou la perdition, est vou au salut celui qui se rfre leur propos si Dieu le veut.

    On demanda au prophte Mouhammad (saw) le sens de : Justifiez vos mes (Alekoum Anfoussakoum) jusqu la fin du verset. Le pro-phte rpondit : Si tu vois un esclave des aspirations de son me et que chacun se suffit son propre jugement, alors, efforces-toi dtre droit ! Le prophte Mouhammad (saw) a dit dans le livre dAbraham ; Lintellectuel est tenu de connatre son temps, de tenir sa langue et de soccuper de ses propres affaires.

    De celui qui est sain desprit, il est attendu quil divise son temps en quatre parties. Une partie pour la purification et la pese de son me ; une partie o il se rapproche de son seigneur ; une partie o il va retrou-ver ses proches qui lui soulignent les dfauts de son me ou qui le rappro-chent de son seigneur et une heure pendant laquelle il sisole pour chapper aux tentations des plaisirs de lme charnelle. QuAllah nous gratifie de tout ceci et quil en soit notre appui, nous justifie et nous accompagne paisiblement en lui-mme car nous navons jamais assez de la paix dAllah, lequel nous suffit largement comme souteneur. Que les prires de Dieu soient sur le prophte Mouhammad, sa famille et ses compagnons.

    Celui qui synthtise en soi les paroles de Hadrm, du dbut la fin saura ce quil a voulu rellement dire. Cest la raison pour laquelle, le grand connaissant de Dieu (Arif billh) Seydi-l-Arab ben Sih dit que lon entend par ducation spirituelle , cette ancienne ducation spirituelle que ceux du troisime sicle de lhgire pratiquaient, et pas du tout ce que Zaroq et quelques uns de ses matres avaient dit savoir : Lducation spirituelle (tarbiya) par la mthode conventionnelle est rvolue Paroles que des gens avaient suivi et cout. Il ntait pas dans leurs intentions de faire croire que lducation par le coran et la sounnah ; loctroi de zikr et similaires ainsi que tout ce qui est susceptible de pouvoir chasser le mensonge et le nant ; procder la libration de lme des chanes des attributs humains par laide des flux du matre et de son dynamisme dans la mesure de ce qui lui a t octroy dordonnance provenant des secrets divins ou du plan du prophte, (saw) de veille comme en sommeil tait rvolu. Il est impensable des saints hommes de Dieu, quils soutiennent que cela est rvolu. Abdoul Aziz Dabbkh (ra) dit dans son livre Zahabil Ibrs, pour rpondre la question de Zaroq : Le but de lducation spi-rituelle est la purification de lme et son assainissement de toute imper-fection au point quelle supporte les mystres divins. Or, cela est impossi-

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    ble sans llimination de lobscurantisme quil y a en son sein et celle de tous les obstacles sur sa voie. Llimination des dfauts de lme en un laps de temps, au point quelle redevienne comme a son origine, peut tre due la grce divine et sans intermdiaire aucun. Et ctait cela la condi-tion de ceux qui vivaient au troisime sicle qui se trouve tre meilleur que tous les sicles qui suivirent, car les gens qui vivaient en ces sicles taient dtermins dans la recherche de la proximit de Dieu ; dans la droiture ; dormaient dans la vrit ; se rveillaient dans la vrit et se mouvaient dans la vrit. Il tait facile de voir quelquun qui Dieu avait donn louverture du cur et, si lon considrait leur intellect, on se ren-dait compte quils taient pris de Dieu et du prophte et quils taient toujours la recherche des dsirs dAllah. Voil pourquoi la grce abondait leur gard et que se refltait sur eux, la lumire divine, faisant ainsi que la connaissance fusa dentre eux un point incommensurable. Ces gens l navaient donc pas besoin dun mthodisme de lducation spirituelle en leur sicle eux. Le matre spirituel parachevait lducation de son disciple qui lors tait imprgn de ses lumires, par une simple allocution verbale faisant ainsi accder ce dernier la connaissance. Il arrivait toutefois que le matre juget ncessaire de donner lducation spirituelle ; linitiation, par la purification du corps, en vue de laccession la connaissance.

    Aprs le troisime sicle, les murs dclinrent et les penses em-brassrent les mondanits, sintressant aux choses prissables et aux plaisirs de lme. Alors sil advenait un matre averti de dcouvrir un dis-ciple quil savait dtenir en lui le mrite de pouvoir lui succder bien que ce disciple sadonnt alors aux plaisirs, par lesprit et par le corps, dans la compagnie des mauvaises gens au point que tous ses membres se mou-vaient dans les interdits et que son esprit tait attach aux futilits et non Dieu ; il tait ncessaire (si le matre le voyait dans un tel tat) de le maintenir en retraite spirituelle (khalwa) dans la pratique du Zikr et dans la sobrit, tant donn que ctait par la retraite spirituelle quil pouvait le sortir des futilits. Le zikr quant lui le prmunissait contre le mensonge et du nant des propos insanes, tandis que la sobrit elle, rduisait la pression de son sang au point dattnuer ses dsirs pour permettre son me de retourner vers Dieu et son prophte. Ainsi, une fois pure et parfaite, celle-ci tait alors apte supporter le poids mystique du secret. Tel tait le but des matres lors-quils duquaient leurs disciples par la retraite spirituelle. Ils pratiqurent donc ce type dinitiation pendant un certain temps, jusqu ce que la vri-t se mlt au mensonge et que la lumire se mlanget aux tnbres. Les matres de lobscurantisme commencrent alors initier tous ceux qui venaient les trouver, leur prescrivant la retraite spirituelle et leur donnant rciter certains noms, dans de mauvaises intentions, pour un but diff-rent et bien lcart de la vrit, allant jusqu y adjoindre des talismans et autres graphiques mystiques qui avaient le pouvoir de les enorgueillir devant Dieu le trs haut. Cet tat de fait sintensifia et il subsista, jus-

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    quau temps o vivaient Seydi Zaroq et son matre qui, comme ils taient clairs eux-mmes, exhortrent les gens se passer de ce type dducation spirituelle qui tait sujet lerreur manifeste, afin que les hommes entamassent un retour vers la vrit et sans la moindre crainte ; en loccurrence un retour vers la tradition et le coran sacr lesquels qui-conque suit, ne se perdra jamais. Leurs propos sont sortis dans lintention dclairer mais non pas pour soutenir que lducation spirituelle tait dores et dj rvolue, car ceci est indigne deux, dans la mesure o la lumire du prophte (saw) persistera, de mme que sa saintet et son mrite, jusqu' la fin des temps. Fin du propos.

    Je dis: Les versets du coran et les hadiths du prophte contiennent et constituent des vrits, mtaphores et claircissements pour le conten-tement de ce peuple qui rehausse la vrit bien au-del dun temps et dun lieu dtermins. Dieu a dit : jai suscit un peuple qui suit le droit chemin, en tous temps. Arf : 181. Le Cheikh Chw, dans (Hssiyati) dit, concernant des propos contenus dans louvrage Djall, que le peuple dont il est question tait bien le peuple de Mouhammad, (saw).

    Le prophte (saw) a dit : Parmi mon peuple, il est des gens qui nauront de cesse de rehausser la vrit jusqu ce que survienne la dci-sion divine. On raconte que Mouw dit, lors dun de ses sermons : Ne sera jamais absente de mon peuple une assemble qui sera toujours dres-se dans laccomplissement des prceptes divins et que namoindrira au-cunement le dtournement de quiconque ou le dsaccord avec elle, jus-quau jour de la rsurrection. Et cette assemble nest pas rserve un sicle dtermin ni un peuple dtermin, car elle est partout et toujours, tant donn que lIslam est toujours culminant et que rien ne le sur-plombe. Bien que les dtracteurs de lislam pullulent, cela na vraiment aucune importance et il demeure une gratitude certaine envers le peuple de Mouhammad, que lislam sera toujours au plus haut et que les musul-mans bnficieront toujours de la suprmatie jusqu lapproche du jour du jugement, et que meurent tous ceux-l qui portent le coran ainsi que les connaissants ; que le coran soit enfin effac des livres ; que souffle un vent doux et que meure tout un chacun en qui serait un seul atome de foi en Dieu. Et ceci ne surviendra quaprs la mort de Jsus, que soient sur lui la prire et le salut. Or, Jsus ne mourra quaprs que Daddjl soit tu et quil se soit coul un intervalle de quarante ans, tel que le rapporte le hadith. Par ailleurs, Daddjl ne viendra que sept ans aprs lavnement de Mahdi. Un autre hadith dit : Un peuple ne cessera dapparatre dans le couchant Jusqu la fin du hadith.

    Mouhyi Ddne Ibn Arabil Htimi a dit : Dieu le trs haut a suscit ce peuple dans le maghreb. Jentends par le mot Maghreb, le couchant, les stations de la clture (khatmiya) et de la dissimulation, (Katmiya) car ce lieu est rellement la place des secrets divins et de ce que Dieu a dis-

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    simul en eux. Voir ce propos le livre Foutht ou celui dnomm: Hankh-ou Maghrib f Khatmil Awliy Wa chamsil Maghrib ou le livre Boughia. Dieu dit : Une partie parmi les premiers (39) Une partie parmi les derniers Wqia : 39-40. Lvnement On rapporte dIbn Abbs quil raconta que le prophte (saw) a dit : Les deux parties sont de mon peu-ple. On peut trouver ce propos dans le livre Djawahiroul Hissn. Un au-tre hadith du prophte rapporte : Les meilleurs dentre vous sont ceux de mon peuple : Viennent ensuite les suivants, et puis ceux qui suivent aprs. Ce propos ne contredit pas cet autre hadith o le prophte (saw) dit : Mon peuple est linstar de laverse dont on ne peut dire que le dbut soit meilleur que la fin. le commencement sa place, et la fin aussi en a une et cest bien l une allusion qui indique quil viendra, de parmi le peuple quelquun qui fera pour le peuple une uvre que naurait jamais pu faire un autre que lui parmi ses prdcesseurs. Ceci est une gratitude rserve quelques uns particulirement choisis. Quant cette facilit, elle peut survenir en tout sicle. Voir ce propos (Nazmou Rid).

    Le Cheikh Zaroq dit dans son ouvrage Ta-e-sss el Qaw idi: Ju-ger par rapport aux temps et gnrations, en dehors de la charia nest que pur garement, car les incroyants de la Mecque disaient : Si Dieu avait descendu le coran sur quelquun des deux grandes villes. Et Dieu leur envoya une rponse qui disait : Leur est-il donn de partager la mi-sricorde de Dieu Zakhraf : 31. Les ornements. Et ce verset: Ils dirent : Nous sommes dans la voie que suivirent nos pres Zakhraf : 22. Les ornements. Dieu leur dcerna une autre rponse par ce verset disant : Ne vous ai-je pas offert de meilleure voie que celle suivie par vos pres ? Zakhraf : 24. Les ornements. Ce quil faut donc prendre en considration, ce nest point la fa-veur mme octroye par Dieu, au-del dune prise en compte temporelle ou spcifique, mais bien et seulement le favoris. Les saints sont les hri-tiers des prophtes, car : Le miracle (karmh) est bien une preuve du signe (mou-e-djizah) et que les saints (awliy) sont les successeurs des prophtes par lhonneur et la compassion.

    Notre matre et guide, vivificateur de notre intellect et notre abreu-

    voir, le ple sprme, (gawth) complment de la Mouhamadiya, concer-nant ces paroles de Dieu le trs haut : Une partie des derniers (Wqia : 40. Lvnement) dit : Sont mes disciples En y regardant attentivement on voit que la succession de Cheikh Tijni au prophte, (saw) est complte. Il existe dans le peuple du prophte (saw), deux assembles : Une partie pour son grand pre et qui comporte ses compagnons, et lautre partie pour lui, Cheikh et qui se compose de ses disciples. Il reste toutefois dans cette allusion une indication que ma plume ne saurait rdiger. En effet il existe parmi les mystres, des secrets si subtils quil serait juste que notre sang ft vers, si nous les divulguions. Tu comprendras par ce qui prcde que larrt du flux prophtique ou la rgression de sa lumire ne saurait tre dite ou affirme par quelquun qui aurait un tant soit peu de foi en

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    Dieu.

    Notre matre, (ra) dit dans djmi et dans Djawhir: Saches que le prophte, (saw) donnait des enseignements dont la signification tait identique pour tout le monde et par exemple, sil prohibait quelque chose ctait pour tous quil le faisait de mme que sil dcrtait une loi ctait pour tous aussi, linstar de toutes les lois rvles de la charia. Il nempche, cependant, quil arrivait quil donne par faveur, car il attribuait certains de ses compagnons des faveurs quil navait alors pas accordes dautres. Cela est connu. Par ailleurs lorsquil passa dans lau-del, les choses se droulrent exactement comme de son vivant, dans le sens quil continua donner son peuple, dans linconnaissable (khayb). Des lors, cependant, loctroi de faveurs son peuple dans lgalit des droits et des interdits (m) tait termin et ne subsistrent donc plus que les faveurs particulires favoris, (khawss). Celui qui pense que tous les dons du prophte vers son peuple sont finis dsormais, na point ide de ltendue de sa valeur et je crains pour un tel homme quil ne meure dans la m-crance sil ne se repent pas. Fin du propos.

    Ceci est la fin de lintroduction, louanges Dieu, Seigneur des mon-

    des ! Japporterai un surplus dclaircissements concernant le guide spiri-tuel et ses qualits. QuAllah nous guide, et nous offre un retour agr par lui, vers sa grandeur

    PREMIERE PARTIE

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    Elle contient trois chapitres :

    CHAPITRE I

    LES REALITES DU SOUFISME ET LORIGINE DE LA TRANSMIS-SION DES ZIKR

    Ceci est le premier chapitre, qui traite des ralits du soufisme et de

    lorigine du Zikr. QuAllah nous guide vers la vracit du propos, cest lui qui guide vers le droit chemin.

    Le soufisme, (Tassawwuf) : Il a une dimension ; un thme ; un ins-taurateur ; un nom ; une aspiration ; une sagesse ; des questions ; une grce ; une relation et des fruits.

    Swi a dit : Quiconque entre dans ceci est tenu den connaitre ces dix prceptes : Il doit savoir ces dix points avant que dy pntrer, afin de cerner la ralit mme de ce quil recherche. Jusqu la fin. Et dautres qui ont ordonn ceci ont dit:

    -La dimension et le thme et puis linstaurateur, -Et le nom ; laspiration; la sagesse de la loi, -Dmontrent les questions de la grce, -Et la relation de sa trs haute utilit, -La vrit pour laspirant est de devoir runir tout ceci, -Dans la connaissance de ces Dix, et de leurs diffrences, -Avant dentamer la recherche de la connaissance, -Afin dtre clairvoyant en ce quil recherche.

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    Concernant la dimension du soufisme, cest tel que le dit Zaroq : La dimension et la nature mme du soufisme peuvent tre dfinies jus-qu Deux mille fois, mais toutes les dfinitions ne font quattester de la seule vraie, qui se trouve tre laspiration Dieu. Dieu seul sait.

    Il est dit dans Iqzil Himam par limam Djouned que cest : Que Dieu te fasse mourir et puis revivre, en lui. Il dit ensuite : Cest se remettre totalement Dieu et rien dautre. Un autre a dit : Cest en-trer dans toutes les bonnes qualits et sortir de tous les dfauts. Un au-tre a dit : Cest un ensemble de sublimes vertus, en un temps vertueux, en des hommes vertueux. Un autre encore a dit : Tu ne possdes rien et rien ne te possde. Un autre dit : Cest entraner lme accomplir ce que Dieu dsire. Dautres ont dit : Le soufisme ne consiste nulle-ment se vtir de laine et de haillons, mais acqurir un bon comporte-ment ainsi que des vertus. Un autre dit : Le soufisme ne consiste pas se vtir de guenilles ou verser des larmes lors de sances de litanies (Zikr) ; pousser des cris, danser ou basculer dans lallgresse comme un simple desprit, mais plutt tre sain de murs ; se conformer la vrit, au coran et la religion. De mme que dautres paroles prof-res par dautres saints et qui, toutes, prouvent les propos de Zaroq.

    Il rapporte toujours, dans Iqzil Himam des propos quil tient de za-roq qui les tient de lImm Malik : Celui qui sadonne au soufisme en dehors de la connaissance de la loi rvle est un hrtique (zndq) ; ce-lui qui dtient la connaissance de la loi rvle sans le soufisme est un in-fidle (fsiq) et celui l qui runit les deux est dans la vrit. Concernant le fou initial, il a rejet toute la loi rvle, (charia) alors que les citations du second ne sont pas pures au point de le positionner au del du pch. Le troisime est celui qui se trouve dans le vrai. Il est dans la ralit, car il ne peut y avoir dexistence en dehors de la vrit et lon ne saurait tre complet sans elle. La jonction des deux aspects est essentielle pour la proximit.

    Il dit aprs : Quant au thme du soufisme, il est la connaissance de la ralit suprme, but mme du thme, que cela se fasse par largumentation certaine ou par lexprience certaine ; le premier point intressant les aspirants et le deuxime, ceux qui sont parvenus jusqu lui. Quelquun a dit : Le contexte du soufisme concerne les mes, les curs et les intellects dans la recherche du moyen de les purifier et de les duquer. Cette parole, ainsi que celle de tout lheure sont identiques car celui qui se connat, connat aussi son Seigneur.

    Concernant son instaurateur lui, cest le prophte Mouhammad

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    (saw). Dieu a enseign au prophte par rvlation (Wahyu) et sans in-termdiaire (ilhm). Lange Gabriel lui apporta la loi rvle (charia) en premier lieu et aprs que celle ci eut t consolide dans les curs, il fit descendre sur le prophte la connaissance des ralits (haqqa) que celui-ci rserva quelques uns dentre ses compagnons au dtriment des au-tres dentre eux.

    Le premier qui parla du soufisme et le divulgua fut Seydina Alioune ben Ab Talib de qui, tous les soufis tirent leur ligne, (ce qui dailleurs est bien consign dans leurs livres) sauf notre matre tous et unificateur Dieu, Cheikh Ahmad At-Tijni (ra) qui Dieu a accord davoir tenu le soufisme directement du prophte, sans lintermdiaire daucun matre. Cest donc lui notre soutnement, et de ceci, tu auras bientt le cur net dans ce livre.

    Concernant son nom, saches que le soufisme quant son appella-tion, pose divergence. Il est dit dans Iqzil Himam quil en est rpertori Cinq. Selon certains, le nom initial du soufisme, (Tassawwuf) vient du mot laine. On dit aussi que la laine a t choisie en guise de nom cause de sa douceur et de ce quelle est inerte et mallable.

    Le Deuxime nom provient de la laine, de par sa douceur et de ce que le soufi est linstar de cela humble et soumis.

    Le troisime nom provient de la puret, en ce que le soufi sassimile la louange et quil renonce limpuret et aux dfauts blmables !

    Le Quatrime nom est tir de la saintet et confirme ce propos, tel point quAboul Fathil Bast quAllah laie en sa misricorde, dit des sou-fis :

    -Les gens diffrent sur la dfinition du soufisme, -De par leur ignorance, la croyant drive de la laine. -Je ne divulguerais ce saint nom quelquun, quil ne soit sain, -Au point quon lappelle le saint.

    Cette figure est la meilleure de toutes en ce qui me concerne. Dieu seul sait.

    Le Cinquime nom provient du plan structurel de la mosque du prophte, en laquelle se trouvait un lieu dnomm Ahlou-S-sift et ce se-rait la raison pour laquelle les soufis auraient adopt ce nom. Les soufis ont imit les (ahlou-S-sift) en ce que Dieu a dit : Oblige ton me ap-procher ceux qui prononcent le nom de leur seigneur. Kahf: La caverne. Tout ce qui a t dit revient au sens de ce verset-ci.

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    Concernant son rattachement ; le soufisme sinspire du Coran et de la tradition (sounna) ; la sagesse des saints et louverture des connais-sants. Il est attendu de celui qui y entre quil matrise la jurisprudence en ce qui en est requis dans la connaissance du soufisme. LImam Ghazli a largement comment les connaissances du soufisme dans ses Ihya au sein de ses quatre ouvrages : Le livre de ladoration, (Kitboul Ibdt) ; le livre de la perdition (Kitboul Mouhlikt) ; La voie du salut (Kitboul Mound-jiyt) et le livre des traditions (Kitboul Adt). La connaissance de lexgse est primordiale dans la mesure o elle est la porte de la dvo-tion. Dieu seul sait.

    LImam Ghazl a dit : Cest une obligation pour quiconque de connaitre Dieu, car nul nest exempt de dfauts autre que les prophtes.

    Chzil dit : Quiconque nentre pas dans notre sagesse-ci mourra

    dans de trs grands pchs sans le savoir.

    Concernant ses questions, cest savoir comment lui prserver ses purets et connatre ce qui en est issu de paroles dentre les hommes de Dieu, tel la puret de lacte (ikhls); la vridicit (sidq); la soumis-sion (tawakkoul); le renoncement (zouhd); la garde (wari) ; la confiance en Dieu (rid); le respect des prescriptions divines (taslm) ; lamour de Dieu (mahabba) ; lextinction (fan) ; la subsistance, (baq) la connais-sance de ltre et des manifestations (kal-zti wa ssift) ; la puis-sance (qoudra); la sagesse (hikma); lesprit (rohniya) ; les attributs humains (bachariat) ; la connaissance de la ralit de ltat mystique, (hl) linspiration ( wrid) ; les stations ( maqmt) et dautres choses encore.

    Concernant sa grce, tant donn que contexte du soufisme reste lessence suprme, cest donc bien la meilleure connaissance en toute in-tgralit. Et toute connaissance partant de ce principe est la meilleure. Son commencement prne la crainte de Dieu, son milieu enseigne la rela-tion Dieu et sa fin est la connaissance de Dieu ainsi que la dcision daller vers lui. Cest la raison pour laquelle lImam Djouned dit : Si nous savions quil existt sous les cieux une connaissance meilleure que celle-ci qui est la ntre et en laquelle nous nous exprimons, nous serions alls avec nos disciples la rechercher. Le Cheikh Mouql dit dans son li-vre : La lumire des curs par la connaissance divine : Quiconque at-teste de la vracit de cette connaissance a un mrite devant Dieu ; qui-conque la comprend a deux mrites superposs (Khssatil Khss) et qui-conque a le pouvoir de la traduire et commenter, est une toile inaccessi-ble ; un ocan qui ne tarira jamais !

    Un autre dit Si tu vois quelquun qui il a t donn de croire

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    cette connaissance ; de la comprendre et dy avoir accd, contente-le ; si tu vois quelquun qui il a t donn den parler, honore-le et si tu vois quelquun qui la dnigre, fuis-le comme tu fuirais un lion et abandonne-le. il nest aucune connaissance qui, un certain moment de lexistence, ninspire labandon, autre que le soufisme.

    Pour ce qui est de son rapport aux connaissances, cest quelle est indispensable toutes, parce que le savoir et laction ne sont complets que sils ont Dieu pour but rel et que la puret est une obligation pour tout. Et ceci est indispensable la purification de ta charia, afin que tu ob-tiennes les bienfaits et la rcompense.

    Concernant lextrieur, sil nest pas associ au soufisme il nest pas complet. Souyti a dit : Le soufisme est la connaissance ce que la lit-trature est la grammaire. Le Cheikh Zaroq (ra) dit : Le soufisme est la religion ce que lesprit (rh) est au corps, car il est la station de puret que le prophte (saw) a traduite Djibrl : Adores Dieu comme si tu le voyais, car si tu nes plus, tu le verras.

    Quant son utilit, cest la purification du cur vers la connaissance de Dieu et lon peut dire que sa fin en soi est de forger lme et le cur afin dobtenir de saines vertus et de pouvoir frayer avec les cratures. Saches que cette connaissance nest pas verbale mais quelle se gote et sexprimente. Elle ne sacquiert pas par les livres mais plutt par ceux l qui lont exprimente. Elle ne sobtient pas par ou-dire mais plutt au-prs des hommes de Dieu et de ceux qui ont accd la perfection. Je jure devant Dieu que nul nobtient le salut plus que celui qui marche avec ceux qui lont obtenu.

    On demanda notre matre et guide Abil Abbs At-tijn, (ra) ce qutait en ralit le soufisme. Il rpondit : Saches que le soufisme est la pratique des prceptes divins et le renoncement aux intrts terrestres, dans lapparent comme dans la cach, comme Dieu le veut et non comme tu le veux.

    Je dis : Ceci tu ne peux y accder que si tu marches en compagnie dun guide droit et parfait. Dieu le trs haut a dit : vous qui croyez en Dieu, craignez-le et cherchez un matre qui vous guide vers lui. Midah : 35. La table servie. Les jonctions Dieu sont multiples : Suivre la trace du pro-phte dans sa parole et dans ses actes ainsi que Dieu le dit : Dis ton peuple : Si vous aimez Dieu, suivez moi et Dieu vous aimera. Louqmn: 5. Il est dit dans les hadiths : Quand je laime, je le suis. Et ceci est un portique vers la connaissance de Dieu. Est une porte aussi, le fait de sui-vre un gnostique qui se remet Dieu. Dieu le trs haut dit : Suis la voie de celui qui est parvenu jusqu moi. Louqmn: 15. Parmi elles, le fait de se souvenir de Dieu. Dieu le trs haut dit : Eduque ton me sunir ceux

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    qui prononcent le nom de Dieu matin et soir et qui ne recherchent en cela que lagrment de leur Seigneur. Tous les gens de la voie savent que le type de zikr qui lve le pratiquant (Zkir) est celui qui mane des ma-tres parfaits. Quant lorigine de linitiation au Zikr et au Wird, imam Ah-mad et Tabrn rapportent quAlioune ben Sadd a dit : Nous tions de-vant le prophte quand il dit : Y a t-il parmi vous quelque mcrant ? Nous rpondmes : Non, envoy de Dieu. Il ordonna que lon fer-mt toutes les portes et il dit : Levez vos mains et prononcez : Il ny a de divinit quAllah. Nous levmes nos bras et restmes ainsi pendant une heure en rcitant : Il ny a de divinit quAllah (L ilha illa llh). Aprs quoi, le prophte dit : Louanges Dieu. Mon Dieu, tu mas envoy par ce nom ; tu mas ordonn de le rciter et tu mas promis le paradis par lui or, tu ne manques jamais tes promesses. Il dit encore : Soyez heureux, car Dieu vous a pardonn vos pchs. Ibn Hdjara Al hasqaln, Ahmad et Tabrn ont tous rapport ce hadith. Ils ont ajout ceci : Le prophte a lev et nous avons nous aussi lev. Le prophte dit ensuite : Abaissez vos mains et soyez heureux, car Dieu vous a pardonn vos pchs.

    Aliou ben Ab Talib demanda au prophte (saw) : O prophte, in-dique moi la voie la plus proche de Dieu, la plus facile suivre et dtenant le plus de mrite de la part de Dieu. Le prophte lui rpondit : O Alioune, je te conseille de persvrer dans le souvenir de Dieu et dans lisolement. Alioune lui rpondit : Est-ce donc cela seulement la valeur du Zikr, tant donn que tout le monde ici le pratique de la sorte ? Le prophte, (saw) lui dit : Saches, Alioune, que le jugement dernier ne viendra point quil continue dexister sur terre quelquun pour dire L il-ha illallah. Alioune lui demanda encore : O prophte comment prati-querai-je le zikr ? Le prophte, (saw) lui dit : Fermes tes deux yeux et coute moi trois fois, la suite de quoi, rpte aussi trois fois, que je tcoute moi aussi. Le prophte (saw) dit : Il ny a de divinit quAllah. Trois fois et haute voix, les yeux ferms, tandis quAlioune coutait et puis Alioune son tour pronona : L ilha illallh trois fois et forte voix, pendant que le prophte, (saw) coutait.

    Ces deux hadiths qui prcdent figurent dans le livre : Les lances, (rimh). Quand Alioune, il a donn le Zikr Hassan Basr qui lui, le don-na Habib Adjam qui le donna Doud T, qui le donna Marof Kharq, qui le donna Sriy, qui le remit limam Djouned, et ainsi de suite jusqu' la limite fixe par Dieu. Ces deux hadiths sont donc bien lorigine de linitiation au zikr et au Wird jusqu nos jours.

    Concernant la ncessit de rechercher un guide droit, nous aurons loccasion den parler dans ce livre. Quelquun a dit : Marches donc avec un guide qui ait la connaissance de toutes les mthodes du Soufisme afin quil te prserve, dans la mthode quil te destine, de toute perdition. Si

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    tu veux obtenir la connaissance et si tu veux savoir comment lacqurir, il te faut avoir un matre spirituel. Pour ce qui est de servir par la rsolution et ltat, il est dit dans (samili) par Anas : Le jour o le prophte, (saw) naquit, tout fut irradi de lumire et le jour ou il mourut, tout bai-gna dans les tnbres. Cependant, nous navions pas encore secou nos mains aprs avoir inhum le prophte, que nos curs commencrent douter.

    Ceci atteste que la prsence physique du prophte, (saw) tait hau-tement importante pour la prservation de la foi en leurs curs, et cest par cela que se traduit le fait de servir par la volont spirituelle et ltat. Si nous avons la certitude que ce sont les rudits qui hritent des prophtes, il est par consquent obligatoire de rechercher la compagnie de ces der-niers. Il est dit que quiconque est vridique dans la pratique dune chose ne pourra manquer de voir quelquun lapprocher pour en bnficier.

    Il est dit dans Rissalatoul Qousseyriah : Il est du devoir du disciple (Mourd) de demeurer en compagnie du matre car sinon, il naccdera jamais au salut. Abou Yazd a dit : Celui qui na pas de matre, Satan est son matre. On demanda notre matre et guide Abil Abbs Ahmed ben Mouhammad At-Tijni As-Chrif, (ra) quAllah nous gratifie de ses b-ndictions ici bas et dans lau-del : Est-ce une obligation pour qui-conque de rechercher un guide spirituel ; est-ce seulement obligatoire pour daucuns et non pour dautres, ou alors, est-ce une obligation pour tous ? Cheikh Ahmad At-tijn a bien sr rpondu cette question, et nous apporterons cette rponse dans un autre chapitre.

    Le matre de matres ; connaissant de son seigneur Seydi Moukhtar Kount a dit : Les ralits des Wird sont des attestations de foi et de fi-dlit respectueuse que Dieu accepte volontiers de ses serviteurs, mais par lintermdiaire des matres spirituels. Cest la raison pour la quelle, quiconque se conforme au guide et se lie lui et complte ses engage-ments envers lui, recevra les flicits dicibas et de lau-del. Quiconque, cependant, mprise les matres et romps sa vnration pour eux, ainsi que ses engagements, cela percera la coque de lembarcation de sa reli-giosit, car Dieu a dit : O vous qui croyez, compltez vos engage-ments. Al M-idah : 1. La table servie. Et il dit: Vous encourez le courroux de Dieu en passant outre vos engagements. As-saff : 3. Il dit, glorifi soit- il : Il y a parmi les hommes certains qui maintiennent leurs engagements envers Dieu. Al Ahzb : 23. Les Coaliss. Cest pour cela que le prophte (saw) nentamait jamais une action louable, quil ne continut faire, toujours, et ceci est une preuve de son respect de lengagement. Ces versets sont lorigine des prires, (wird), depuis le temps du prophte jusqu nos jours. Le prophte a dit : Quiconque contracte lengagement dun Wird de prire, ou dun Jeun ou les deux et que la maladie len empche, ou le voyage ou alors la vieillesse, sa rcompense nen sera pas moins int-

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    grale. Et puis : Honorez les guides spirituels, car les rvrer revient vnrer Dieu. Ceci est la fin du premier chapitre. QuAllah nous guide sur le droit chemin, et quil nous offre de retourner droits et agrs vers lui.

    Chapitre II

    LES BIENFAITS DU ZIKR

    Ceci est le deuxime chapitre de la Premire partie du livre et con-sacre aux bienfaits du Zikr.

    Nous dbutons par la parole du savant Nouww, (ra) dans Azkr. Le fondement de ses propos est cette parole de Dieu : Les musulmans et les musulmanes Al Ahzab : 35. Les coaliss. Jusqu sa trs haute parole : Les hommes qui se souviennent abondamment de Dieu, ainsi que les femmes qui se souviennent beaucoup de Dieu ; eux tous, Dieu rserve le pardon de leurs pchs, ainsi quune grande rcompense. Al Ahzb : 35. Les coaliss.

    Nous tenons de Sahh Muslim quAb Hourerata (ra) rapporte que le prophte (saw) a dit : Ils sont sauvs, ceux-l qui prchent lunicit de Dieu. Et qui sont-ils ? Lui demanda-t-on. Ce sont les hommes et les femmes qui se souviennent beaucoup de Dieu. Saches que ce noble hadith devrait mme tre connu de lauteur de cet ouvrage. Concernant le passage : Qui se souviennent abondamment de Dieu. les avis diver-gent. Limam Abul Hassan Al whid dit : Ce que lon entend par ce propos, cest : Aprs les prires ; le matin ; le soir ; au coucher ; au rveil et chaque fois que lon sort de sa maison.

    Moudjhid a dit : Ne fait point partie de ceux qui se souviennent beaucoup de Dieu, celui l qui ne se souvient pas de lui debout ; assis ou couch. Tous les exgtes sont en accord sur le fait de se souvenir de Dieu en son cur ou par sa Langue, que lon soit en tat de puret lgale ou non ; en tat dimpuret majeure ; de rgles ; de menstrues et daccouchement, dans le contexte suivant des louanges Dieu : Il ny a de divinit quAllah, (l ilha illallah) ; Dieu est grand (Allhou Akbar) ; prires sur le prophte (saw) et autres.

    Le grand connaissant, Seydi Ahmad Zaroq dit, dans Ta-e-ss El Qawidi : Persister dans les zikr perptuels (lzim) permet laccession la proximit divine, ce qui dailleurs est le bienfait mme du zikr et, si tu convoites la proximit de Dieu, souviens toi de lui, car il a dit : Souve-nez vous de moi, et je me souviendrai de vous. Or il ny a pas de bien-fait suprieur au souvenir dAllah ton gard. Dieu a suscit une dimen-sion et un temps pour toute chose autre que le fait de se souvenir de lui. Dieu a dit : Souvenez vous beaucoup de lui debout, assis, comme le fai-

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    saient vos pres ou plus que cela. Quelquun dit : O toi envoy de Dieu, les prceptes de lIslam sont gnraux pour moi ; indique moi donc une action qui me permette de compenser toutes celles que jaurais jus-quici omises. Le prophte, (saw), lui dit : Par ta langue, ne tarrtes pas de prononcer le nom de Dieu au point que lon dise de toi que tu es simple desprit. Le Zikr seul, est mme de procurer la saintet (Wi-lya).

    Notre guide Aboul Abbs Al Hadrm dit : Je texhorte tadonner au zikr et la prire sur le prophte Mouhammad (saw) si tu na pas de guide modle, car ceci constitue une somme de degrs pour lascension vers Dieu. Il a dit encore : Lintrt de tout zikr ou nom se trouve en son sens, tandis que son mode demploi se trouve dans ses r-gles ; son secret au nombre et son efficacit dans la motivation du rci-tant.

    Khtimi, (ra) a dit : La connaissance des lettres tait, jadis un sa-voir mritoire mais, par la suite, il est devenu blmable en ce monde-ci et dans lautre. Dans ce monde elle conduit son pratiquant vers des finalits qui nont absolument rien voir avec la vrit, alors que cela est une im-perfection dans lamoindrissement de la station de suffisance. Par rapport lautre monde, cette connaissance conduit ne plus se soucier, du tout, duvrer pour le salut dans lau-del.

    Limam Seydi Mouhammad Idli a dit : Certains ont dit : parmi les voies, la plus proche pour accder au royaume de Dieu est bien le zikr, en ce que le nom est indissociable de celui qui le rcite et, le rcitant ne ces-sera de rciter le nom, que les voiles se dchireront progressivement au point quil parvienne la connaissance et quil soit, en fin de compte, plus apte au tmoignage qu la continuation mme du zikr. Par Royaume de Dieu , on entendra le dvoilement, par laccession au saint lieu, tout en tant assis sur place, en un lieu dtermin.

    Il est dit dans le livre Chhiati sami: Le serviteur naccdera au royaume de Dieu que sil tient celui-ci en vritable estime et convoitise, et les voiles ne se dchireront quil ne sadonne constamment au zikr. Les maladies caches du cur ne peuvent tre guries que par la constance dans le zikr. Et rien ne peut attnuer les penses sataniques, autre que le zikr. Les convoitises futiles, ainsi que les difficults de ce monde de mme que la terreur, ne peuvent tre ananties que par le zikr. Si les convoitises utopiques ainsi que la peur se superposent pour un serviteur, quil sache bien que cest l le rsultat de sa ngligence envers son seigneur, et quil nen rende responsable que lui, tout seul, sachant voir l les consquen-ces de son abandon de Dieu. Que celui qui dsire donc perdurer dans le bonheur soit perptuel dans la pratique du zikr. Sil est quelquun qui sadonne au zikr dans la ngligence de sa relation Dieu, il ne parviendra

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    point au lieu o sont arrivs les lus. Le prophte, (saw) a dit : Si le serviteur loue Dieu le matin et puis le soir, Dieu lui pardonnera tous les pchs commis entre ces deux temps. Toutefois, le pardon des pchs ne veut en aucun cas dire lascension jusqu' Dieu, la finalit du pardon des pchs tant lannulation pure et simple des pchs contracts. Les hommes considrent lascension par laccession aux hautes stations et ce-la, on lobtient par la persistance dans le zikr. De tels individus ne se considrent mme pas acquitts ne serait-ce que dun atome, des obliga-tions divines.

    Ibn El Ibd rapporte dans Charh El Hikam: Ne cesses jamais le zikr pour ce que tu ne parviens pas te concentrer en Dieu, car il se peut que Dieu tlves jusqu ce que tu accdes la conscience mme du Zikr et de l, jusqu ton extinction dans les attributs de la divinit et cela nest pas difficile pour Dieu, car le zikr est le chemin le plus court dans la marche vers Dieu et cest bien par lui que lon accde la saintet. Celui qui Dieu a donn de sadonner constamment au zikr, il lui a tout aussi bien donn dpandre la saintet (wilaya) et celui qui abandonne le zikr abandonne la voie. Le pote a dit :

    -Le zikr est la plus grande porte par laquelle tu entres en lui, -Pour Dieu, consacres lui tout ton tre.

    LImam Aboul qssim Al Qusser (ra) a dit : Le zikr est une preuve la saintet. Cest le minaret qui tunit Dieu le trs haut et la confirma-tion de tes aspirations ton Seigneur. Il est la base mme de ton com-mencement et la purification de ta fin. Il ne se trouve donc rien au-del du zikr. Toutes les valeurs exaltes se retrouvent en lui et toutes les vertus prconises proviennent de lui. Les bienfaits du zikr sont si nombreux que nul ne les connat tous, car Dieu a dit : Souvenez vous de moi et je me souviendrais de vous. Et aussi cette autre parole de lui, noble et su-blime, rapporte par le prophte, (saw) qui la reut de son seigneur : Je me situe par rapport ce que mon serviteur se reprsente de moi et je suis avec lui lorsquil me loue. Sil se souvient de moi en lui, je me sou-viens de lui en moi, et sil me mentionne dans une assemble, je le nomme dans une assemble meilleure que la sienne. Sil sapproche de moi dun pouce, je mapproche de lui dune coude ; sil mapproche dune coude, je mapproche de lui dune perche et sil marche vers moi, je cours vers lui. Il ny a pas de suffisance et de richesse meilleure que ceci et tous sont en parfait accord sur lauthenticit de ce hadth.

    On a dit : Parmi les bienfaits du zikr, rside le fait quil ne lui a pas t fix dhoraire quelconque et il est attendu du serviteur quil se sou-vienne de Dieu en tout temps, que ce soit dans les obligations rituelles ou dans le contexte du libre arbitre. Ibn Abbs a dit : Dieu le trs haut na pas suscit dobligation, quil ne lait au pralable limite, car accep-

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    tant de certains le manquement aux dites obligations, sauf pour le zikr, et il naccepte de personne son abandon total, dfaut de celui l dont lintellect aura dfailli. Dieu les a autoriss lappeler dans toutes les si-tuations.

    Le plus noble dentre tous ceux qui parlent en dit : Louez Dieu de-bout, assis, et couchs. An-niss-i : 103. Les femmes. Dieu le trs haut a dit : O vous les croyants, louez Dieu sans interruption ! Al Ahzb : 43. Les coali-ss. Cela veut dire: La nuit et le jour ; sur terre ; en mer ; en voyage ; la maison ; riche ou pauvre ; dans la solitude ; la maladie ; en haut ; en bas et dans toutes les situations.

    Moudjhid a dit : Le propre de se souvenir beaucoup de Dieu est de parvenir ne plus loublier. Le prophte (saw) a dit : Souvenez-vous de Dieu jusqu' ce que les gens vous traitent de simples desprit. Il est donc attendu du serviteur quil sadonne sans cesse au zikr dans tou-tes les conditions de son existence et en toutes ses heures et quil ne soit en aucun cas ngligent. Le serviteur na point le droit de ngliger de se souvenir de Dieu. Celui qui dlaisse, en plus de sa ngligence, est pire que celui qui nglige uniquement. Le serviteur se doit de louer Dieu par sa langue, mme sil nglige la pratique du zikr, car il se peut que le zikr non recueilli llve au zikr mdit et quil lextirpe de tout ce qui nest pas Dieu. Or, cette station est celle l mme des connaissants lus de Dieu, parmi les saints. Dieu le trs haut dit : Loue ton seigneur au point doublier tout autre que lui. Al Kahf: 24. La caverne. Car cest au moment o tu oublies tout autre chose que lui que tu commences le louer. Parvenu cette station, le souvenir par la parole est alors rvolu et le serviteur steint dans ltre divin. Quelquun, dans ce sens a dit :

    -Je ne te loue plus que langoisse ne mtreigne ; mon secret, mon cur et mon esprit texaltent prsent.

    -Et cest alors quun surveillant venant de toi me susurre: malheur toi, ce que tu appelles est toi !

    -Ne vois tu pas la ralit dont la manifestation a surgi, pour tre contemple ?

    -Joins-tout celui dont le sens est ton sens ! Mon unificateur Dieu dit, faisant allusion cette station : Les

    louangeurs de Dieu en sa louange sont encore plus ngligents que ceux qui ne le louent pas, en ce quils louent autre chose que lui.

    Abil Abbs ben Al Bann dit, dans son propos concernant le zikr dans Mouqaddimatu-l-Kitbu AbilIzzi Taqiyiddne ben Mouzfir As-Chfi : Cest le livre des secrets de lintellect concernant des propos du pro-phte. Je vois que ce propos est crit de sa main, rahimuhullah : Le meilleur dentre les zikr est ce qui fuse dune mditation venant de celui

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    qui est lou, (immense est sa louange) et cest le zikr cach (zikr khafiyyi) des soufis, dans la continuit et la capacit du secret. A propos de ce que les soufis disent de la persistance du Zkir vers un tat dimmixtion dans le zikr, il ne sagit pas, ici, dune persistance qui soit gage de solution vers le but, ni qui soit en accord avec lunit de la sagesse, mais qui requiert une puissance venant de Dieu, le tout puissant, le sage ! Pour expliquer ce qui prcde ; le cur doit tre au moment du zikr, attach celui-ci. Il sextirpe alors et se vide de tout et ne subsiste en lui que Dieu, immense est sa louange. Et le cur devient alors la maison de la vrit clatante, devenant la langue par laquelle il loue et, sil touche quelque chose, Dieu est la main par laquelle il touche cette chose ; sil entend, il est son oue et celui qui est lou sassimile au cur et laccapare, de mme que les membres et il se manifeste en eux par ce qui conduit son agrment et aussi en les attributs de ce serviteur quil dirige par rapport ce quil agre. Et cest la raison pour laquelle laction fuse sans aucune peine, avec dautres choses encore telles que le dynamisme et la satisfaction, sans la moindre peine. Ceci est une grce venant de Dieu, et Dieu ac-corde sa grce qui il veut, lui le dtenteur de la grce infinie. Al Hadd : 21. Le Fer. Dieu a dit : Dieu est avec ceux qui craignent et ceux qui assai-nissent leurs actions. An-nahl: 128. Les abeilles.

    Dieu a assimil le cur de la mre de Moussa (as) par sa parole de vrit : Le cur de la mre de Moussa sest vid. Al Qassas : 10. Les rcits. Ce qui veut dire vid de tout, sauf du souvenir de Moussa. Elle a en effet failli le dvoiler sans quil ft dans son intention de le mentionner et en-core moins ne fomenta-t-elle un plan. Elle ne le nomma point afin que saccomplisse ce que Dieu avait dit son sujet et dendurer ce que le sei-gneur a retenu son cur, afin quelle soit parmi les croyants par le biais de ce quil lui rvla auparavant concernant Moussa, savoir quil ferait partie des envoys. En ceci sannihilent les difficults dont parlait AboulIzzi les qualifiant dnormes et qui sont la rencontre de deux anta-gonismes lorigine de la vision ; le zikr et la ngligence du zikr. Ces con-naissances et ces paliers, ne comprennent leur ralit que ceux qui sont dans la marche en Dieu, ainsi que les connaissants pieux et vridiques. Mfie-toi donc de contredire les versets de Dieu et dtre parmi les sourds muets plongs dans lobscurantisme. Il est indigne de dfinir Dieu par le nant, sous lemprise du voile, en un point dtermin de lunivers (point de comparaison) et en un temps dfini ; tout comme il est indigne de lui quil socculte et nest assimilable aucune crature. Il est prsent en son tre et en ses ralits, dans lapparent et le cach et il est plus proche de celui qui le loue que lui-mme, par le fait quil la bel et bien cr, le con-naissant mieux que quiconque, ainsi que par lomnipotence de sa domination et de sa puissance concernant toutes les affaires du serviteur. Cest Dieu qui a cr toutes choses alors quil ne leur ressemble en rien. Et cest lui qui a cr les nombres qui, cependant ne peuvent le cerner. Il est le plus haut, le majestueux !

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    Propos du matre Abil Abbs, (ra) concernant le troisime degr du

    zikr dans sa forme la plus parfaite et vritable dexaltation de lunicit de Dieu chez les gens de la voie : Il nest pas normal que le serviteur croit que son accession cette noble station quest lextinction est impossible, parce que ceci nest pas difficile pour Dieu. Son devoir, toutefois, est de satteler rellement la pratique des obligations de la voie. Quant au d-voilement cest de Dieu seul quil provient.

    Le savant Yaddl dans le livre Charhil khtimati dit, propos dune assertion cette priode, ainsi rapporte : Saches que Dieu a dvoil et clair ceux l qui sont parvenus la connaissance que le zikr est la meil-leure des actions. Mais le zikr possde trois enveloppes dont certaines sont le plus prs de son intrieur. Une pulpe se trouve derrire lenveloppe dont le bienfait est de te permettre daccder cette pulpe. Lenveloppe extrieure est le zikr apparent, tout court ; la deuxime enveloppe est le zikr du cur, tandis que la troisime enveloppe est linstallation dfinitive du zikr dans le cur. La quatrime est la pulpe convoite, qui consiste en ce que le cur ne se soucie plus que de celui quil appelle jusqu ce quil disparaisse en lui et cest ltat que les soufis dfinissent par lextinction, (fan) lextinction en soi et la perte totale de lindividualit ; de mme que ses attributs humains apparents ou cachs. Il nexiste plus pour rien et rien nexiste plus pour lui et il steint en Dieu en son commencement et sa fin, et tout, en lui nest plus, car lextinction dans lextinction est la r-alit mme de lextinction. Le profane qui observe un tel tat ne peut y croire, et son esprit se rebelle cette seule ide. Nous venons de tapprendre ce que les soufis entendent par lextinction et donc, cesse de mdire et de rfuter ce dont tu nas pas connaissance. Dieu dit : Ils rfutent ce dont ils nont aucune connaissance Younes : 39. Il dit: Tant quils ne sont pas clairs, ils disent : Ceci nest que mensonges. Al Ahqf : 11. Fin du propos. Ensuite il dit: Lextinction et la fusion sont limage de lclair leur commencement et il est rare quils persistent. Mais si el-les demeurent et deviennent constantes en lui, alors seulement il accde au saint lieu et contemple la sainte ralit de ltre divin et de la royaut. Cest alors que se manifestent en lui les purets de lunicit. Les premi-res manifestations quil lui sera donn de contempler sont la beaut dore tincelante des anges ; les esprits des prophtes et des saints dans une sublime apparence, ainsi que le flux vers lui de certaines ralits et, tout ceci, rien qu son tout dbut et son degr sera dj si haut quil en sera incommensurable. Alors, Dieu lclairera en toutes choses. A son retour dans le monde irrel, qui aura alors pour lui la consistance et la constance de lombre, il voit que les cratures sont plonges dans un univers dutopie et de nant. Ds lors, ses relations avec les hommes seront su-perficielles. Il sera avec eux par son physique alors que son cur sera avec Dieu. Il stonnera de la prsence des hommes qui leur tour stonneront de son absence. Ceci est le bienfait et lessence mme du

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    zikr, aprs quon ait dbut de louer Dieu par la langue et puis par le cur, jusqu ce que le zikr lui-mme nexistt plus. Tant que le cur a conscience du nom et quen ralit il se dtourne de Dieu, il nest pas en-core sorti de lassociationnisme. Telles sont lunit de ltre (tawhd) et la connaissance de Dieu. Celui qui dtient la connaissance de Dieu, tout en semblant ne pas lavoir ne possde pas en ralit la connaissance (marifa) mais cest la connaissance qui le dtient. Celui qui est vraiment unifi est celui qui est en fusion avec laim dans son saint royaume. Jai fini dapporter des claircissements sur louvrage (khtimati-t-Tasawwuf) de limam Yaddl, (ra).

    Notre matre, guide et unificateur Dieu, le ple cach et compl-ment de la Mouhammadiya, quAllah nous bnisse par lui ; nous enseigne la mthode que celui qui veut aller Dieu doit appliquer : Laspirant, (mourd) qui veut sisoler pour parvenir jusqu Dieu, devra respecter cer-taines rgles : La sobrit en toute chose ; la connaissance du but ; la discipline qui y mne ; La connaissance des preuves y affrentes ; la connaissance de leur mode de disparition ; leurs causes ; la persvrance pour leur limination ; la connaissance du mode de destruction de toutes les embches et comment celles-ci disparaissent tour de rle. En outre il sera tenu de tirer le glaive de la motivation et de la persvrance afin de suivre la lettre tout ce quil sait des choses suscites. Se limiter, cest savoir limiter sa nourriture et sa boisson sans pour autant encourir de ris-ques inutiles. Il faut ensuite savoir tenir compte de lheure et du lieu ad-quats pour la retraite (khalwa) tout comme de la chaleur ambiante, du froid et de lge. Et puis lutter avec son cur contre tout ce qui se dres-sera pour porter atteinte ces principes-ci. Connatre son but, cest d-truire tous les voiles de lme afin de lui permettre de retourner son sei-gneur et de retrouver ainsi sa puret initiale, alors quelle ntait pas en-core entre dans le corps. Ainsi seulement, lme accdera toutes les connaissances ; toutes les choses ; toutes les vertus et stations et par-viendra louverture en Dieu ; aux grces divines ainsi qu limminence et obtiendra de la sorte le salut ici bas et dans lau-del. Et celui qui nobtiendra pas ceci, ne parviendra pas au salut dans lau-del. Savoir comment marcher vers sont but cest suivre le prophte en ses paroles ; en ses actions ; en ses affaires ; en ses qualits, et se conformer aux prescriptions divines dans le visible comme dans le cach, tout en puret et rien que pour Dieu le trs haut, dans labandon de toutes les futilits nfastes de ce bas monde et de lautre ; et que tout ceci soit pour la glori-fication de Dieu et duvrer intgralement dans la voie de reconnaissance et de suffisance Dieu en toutes choses. Savoir comment liminer les embches, cest savoir quil faut renoncer tous les plaisirs de lme ; cesser de la glorifier elle-mme et lattirer plutt vers son bien en repous-sant tout ce qui peut lui nuire, par le rejet des choses de ce monde, dans la mesure du raisonnable. Lorigine des embches, cest trop manger ; trop boire ; trop parler ; aller dans les assembles ; trop dormir et verser

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    dans la ngligence pour ce qui est de louer Dieu. Persvrer pour llimination des voiles, cest la faim et la soif dans la limite du raisonna-ble ; labandon des rassemblements futiles ; des propos insanes ; du sommeil dans ce qui est raisonnable ; et la constance dans le zikr par le cur et par la langue, de nimporte quel zikr. Il y a des zikrs qui dissipent tous les voiles de lme, comme Il existe des zikrs qui ne peuvent liminer quun seul voile. Quant aux zikrs intgraux (koullit) ils peuvent anantir tous les voiles : lattestation de lunicit de Dieu (chahda) ; la prire sur le prophte ; Gloire Dieu ; Louange Dieu, Dieu est grand ; Au nom Dieu le clment le misricordieux ; Allah, Allah, Allah ; Il ny a de divinit quAllah le vivant, limmuable. Quant aux zikrs qui liminent un seul voile, (Tafsilt), ce sont les noms de Dieu. Chaque nom de Dieu le pouvoir danantir un seul voile, sans pouvoir passer un autre. QuAllah nous guide sur un chemin de rectitude.

    Il eut t dcent dcrire ces paroles avec de lencre dor. Je dis : Quiconque voudrait en savoir plus que ce qui est dit prcdemment ici se doit daller trouver les hommes de Dieu. Seydi-l-Arab ben Sih (ra) a dit : Il se trouve dans Djawhiroul man de multiples chemins qui tous, ont le pouvoir de mener Dieu. Je dis, moi que ce qui est cach surpasse ce que lon a rvl. Le pasteur des flicits est celui l qui guide les gens vers le salut. Les ruisseaux dbordent et la terre est verdoyante. Celui qui convoite les bienfaits na qu se servir, tandis que celui qui recherche autre chose na qu sen aller.

    Ceci est la fin de ce chapitre, quAllah nous guide vers la droiture et nous offre de retourner vers lui selon ses dsirs.

    Chapitre III

    LA REUNION POUR LE ZIKR ; LEXHORTATION A LAPPRENTISSAGE DU CORAN ET LE RASSEMBLEMENT POUR

    LA RECITATION DU CORAN

    Le troisime chapitre de la premire partie traite de la runion pour

    le zikr ; de lexhortation lapprentissage du coran et du rassemblement pour la rcitation du coran.

    Je dis : QuAllah nous justifie, cest lui le guide vers la meilleure des voies.

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    Un grand rudit, connaissant de Dieu et grand notable ; As-Chekh

    Omar ben Sir Al Foutiyou, (ra) dans son ouvrage rimh a dit : Saches que la charia exhorte se runir pour le Zikr, ce que le prophte estime beaucoup et que tous les piliers de la voie ont pratiqu, ainsi que tous les hommes de Dieu, au levant comme au couchant.

    Boukhr rapporte ainsi que Muslim, Tirmizz ; Nass ; Ibn Mdj et dautres encore, que Dieu a dit: Je me situe par rapport ce que mon serviteur se reprsente de moi et je suis avec lui lorsquil me loue. Sil me mentionne dans une assemble, je le mentionne dans une assemble meilleure que la sienne. Tabrn rapporte, selon une source pure et le-ve, ce Hadith : Allah, que son nom soit glorifi dit : Mon serviteur ne me loue jamais en lui-mme que je ne le mentionne dans les assembles des anges, et il ne me loue jamais dans une assemble que je ne le men-tionne dans une assemble plus haute encore.

    LImm Ahmad a extrioris un hadith quil tient dAb Sad Al Qou-dr, disant que le prophte, (saw) a dit : Il nest pas dassemble qui se runit pour le zikr et pour Dieu seul, que ne lappelle du ciel, quelquun disant : Levez-vous, Dieu vous pardonne vos pchs quil remplace par de bonnes actions.

    Abou Yal rapporte, ainsi que Bazra et Tabrn qui ont pris de An-salata que celui-ci raconte que le prophte, (saw) a dit: Une assemble de gens ne se runira point quelque part, louant Dieu le trs haut jusqu ce quelle se lve, quil ne lui soit dit : Levez vous, Dieu vous a pardonn tous vos pchs et les a transform en bonnes actions.

    On rapporte dAbdallah ben Omar, (rta) quil a dit : Le prophte, (saw) sortit avec nous et dit : O vous les hommes, sachez donc quAllah possde des missaires parmi les anges, qui descendent et sattardent dans les assembles runies pour le zikr, sur terre. Ramassez vite des fruits des jardins du paradis. On lui demanda : O sont donc les ver-gers du paradis ? Le prophte rpondit : Ce sont les runions de Zikr. Consacrez- vous matin et soir Dieu au point que vous le mentionniez en vous-mme. Quiconque veut connatre son degr en Dieu le trs haut, quil considre le degr de Dieu en lui-mme. Si le serviteur place Dieu comme il se doit sa place, Dieu le place aussi en lui. Ce hadith, Ibn Ab douny ; Abu Yal ; Bazr ; Tabrn; Hkim et Bayhaq lont rapport. Hkim quant lui a dit: Ce hadith est authentique et ramasser veut dire manger et boire dans lexubrance et lopulence.

    Ab Dardi, (ra) raconte que le prophte (saw) dit : Dieu res-suscitera des gens le jour du jugement dernier, sur les faces desquels rayonnera de la lumire semblable des pierres prcieuses et ils seront

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    en des lieux dors et les gens les envieront, sans pour autant quils aient t prophtes ou martyrs. Il dit : Un arabe campagnard, entendant ces propos saccroupit contre les genoux du prophte et lui demanda : O prophte, dcris-les nous, afin que nous les reconnaissions. Il dit : Ce sont des gens qui sestiment entre eux, bien qutant de races diffrentes et de pays diffrents et qui se runissent pour louer Dieu le glorieux et trs haut et qui prononcent son nom. rapport par Tabrn selon une rfrence claire.

    On rapporte dOmar ben Onessata, (ra) quil a entendu le prophte, (saw) dire : Il se trouve la droite du misricordieux ou entre ses deux mains, des hommes dont la nature nest ni dtre prophte ni dtre mar-tyr mais dont les visages sont clatants de blancheur et quenvient tous les prophtes ainsi que tous les martyrs cause de la place laquelle ils sont assis et de la proximit divine qui est la leur. Qui sont ces gens ? Lui demanda-t-on. Il rpondit : Ce sont des assembles de ra-ces diffrentes qui se runissent pour louer Dieu et le sanctifier. Ce ha-dith, Tabrn le rapporte. Lessence de ce propos est que ni lamiti ; la parent ; lethnie ; la race ou la connaissance ne sont lorigine de la liai-son entre ces hommes mais, plutt, la louange Dieu, (zikrillh).

    Hassan Basr, (ra) rapporte un hadith disant : Louer Dieu est une flicit, sans doute, car cela efface les pchs et nen comporte pas. On rapporte de Abou Doud, (ra) quil a dit : Participer aux runions de zikr vaut mieux que prier mille raks ; participer la prire de mille dfunts ou visiter mille malades. On rapporte de Ab Homemata que le prophte, (saw) a dit : Dieu possde des anges qui circulent par les chemins, re-cherchant les gens du zikr et qui sils en trouvent qui le pratiquent, sinterpellent entre eux, disant : Accourez voir ce que vous recher-chiez ! Et les anges encerclent ces gens et les couvrent de leurs ailes, jusquau ciel. Le seigneur leur demande alors et connaissant mieux queux ce quil leur demande : Que disent mes serviteurs ici rassembls ? Les anges disent : Tes serviteurs te nomment, te louent et te glorifient. Dieu le trs haut dit alors : Mont ils jamais vu ? Les anges rpondent. Non, ils ne tont pas vu. Dieu dit : Sils me voyaient ! Les anges disent : Sils te voyaient, ils tadoreraient plus, seraient plus reconnais-sants, te glorifieraient beaucoup plus et te loueraient davantage. Dieu dit alors : Quest-ce quils me demandent ? Les anges rpondent : Le paradis Dieu dit : Ont ils vu le paradis ? Les anges disent : Non, ils nont pas vu le paradis. Dieu dit : Sils le voyaient ! Les anges rpondent : Sils le voyaient, ils seraient plus enclins tadorer et te glorifier. Dieu dit : Que redoutent-ils, demandent ils ma protec-tion ? Les anges disent : Ils demandent ta protection contre lenfer. Dieu dit : Ont ils vu lenfer ? Les anges disent : Non, ils nont pas vu lenfer, car sils lavaient vu, ils te craindraient encore plus et le fuiraient davantage. Dieu dit : O vous les anges, je vous prends tmoins que

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    jai pardonn ces gens l tous leurs pchs. Un ange descend alors et dit : O seigneur, tel est venu quant lui pour ses seuls soucis. Dieu le trs haut dit : Je pardonne tous car quiconque sunit ces gens est sauv. Boukhr lui-mme a aussi rapport ce hadith.

    On peut lire, dans le livre Azkar de Nouwaw, ces propos : Saches que : De la mme manire que le zikr est estim, est aussi estim le fait de se joindre ceux qui le font. Des preuves et des hadiths ont t for-muls sur la question. Mouslim rapporte de Mouw que le prophte, (saw) sortit un jour et vit ses compagnons runis en une assemble. Il leur demanda : Pourquoi cette assemble ? Ils rpondirent : Nous nous sommes runis pour prononcer le nom de Dieu et le louer de nous avoir guids dans lislam. Le prophte, (saw) ajouta : Cest seulement cause de cela que vous vous runissez, je jure devant Dieu que vous navez aucune suspicion, car lange Gabriel mest apparu et ma dit que Dieu et les anges se rjouissent de ce que vous tes en train de faire. Le prophte, (saw) a dit : Des gens ne cesseront de se runir pour louer Dieu, que tous les anges viendront les entourer ; que la misricorde de Dieu les couvrira ; que lapaisement descendra sur eux et que Dieu les mentionnera en lui-mme. Ibn Abbs a dit : Je ne pouvais reconnatre les heures et fin des prires que par le zikr des compagnons du pro-phte. Le prophte, (saw) a lui mme effectu des prires ainsi que le zikr haute voix et en de nombreux lieux, au mme titre que ses prd-cesseurs ; ce qui a t prouv lors de la bataille de Khandakh. O mon Dieu, il ny a de paix que la paix de lautre monde. O mon Dieu, pardonne aux Ansars et aux Mouhdjirt. Tout ceci constitue une somme darguments sur le bien fond de la haute voix et du rassemblement.

    Il se trouve dans Ihya de lImm Abo Hamd Al Ghazl, ces paro-les-ci du prophte, (saw) : Des gens ne se runiront point quelque part pour autre chose quy glorifier Dieu ou prier sur le prophte (saw) que leur runion ne soit gage de perdition, le jour de la rsurrection. Le prophte Doud a dit : O seigneur, si tu me vois contourner lassemble de ceux l qui croient en toi pour aller vers ceux qui sont ngligents, je te supplie de briser mes jambes avant que je ne puisse les atteindre, car cela vau-drait mieux pour moi.

    Le prophte, (saw) a dit : La participation une seule runion de bien annule, pour un croyant, mille participations de mauvaises assem-bles. Ab Hourerata, (ra) a dit : Ceux du ciel aperoivent les demeu-res de ceux qui se runissent pour glorifier Allah comme on aperoit les toiles. Sofin, (ra) a dit : Si des gens se runissent pour louer Dieu, Satan et le monde futile se tiennent lcart. Satan, dit alors au bas monde : Que font ils donc ? Celui-ci rpond : Laisse-les, aprs quils auront termin, je les saisirai par le collet et te les apporterai. On rap-porte quAb Hourerata se rendit au march et dit aux gens : Vous tes

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    ici, alors qu la mosque, lon est en train de rpartir lhritage du pro-phte. Les gens quittrent donc le march et se rendirent la mosque. Arrivs l, ils ne virent aucun bien en train dtre distribu. Ils dirent Ab Hourerata : Nous navons t tmoins daucune rpartition dhritage. Et quavez-vous donc vu ? Dit- il : Des gens en train de prier et glo-rifier Dieu. Il dit : Cest bien l lhritage du prophte.

    Lauteur de Rimh a dit : On demanda Djall Suyt : Est-il blmable que les soufis fassent le Zikr de L ilha illallh haute voix dans les mosques ? Il rpondit : Non, rien nest blmable en cela, car, selon les hadiths, le prophte dit quil est recommand de faire le zikr haute ou basse voix ou de runir les deux. Tous les recueils de hadth en ont trait.

    Il dit encore, rapportant de Seydi Aliou Khawss : Il est attendu du disciple quil fasse le Zikr, fort et haute voix, car cest le meilleur moyen de parvenir au but quest lunification du cur. Il est tout aussi bien recommand au disciple de pratiquer le zikr en assemble car celui-ci est le meilleur moyen de parvenir au dchirement du voile, en ce que le trs haut assimile le cur de la pierre et que la roche ne se brise que par la force dune assemble. A linstar de ceci, un cur endurci ne shumecte que par le zikr dune assemble runie en un seul cur, ce qui nempche cependant pas que chacun des participants reoive sa rcom-pense, y compris ceux qui sont venus couter lassemble.

    Je dis que lessence de cela mme qui est recherch par les hommes de Dieu, ainsi que leur point de vue concernant les runions de zikr nest autre que lunification des curs dans le but de les mener Dieu.

    Cheikh Zaroq a dit : Ce quil y a de plus courant dans la vision des hommes de Dieu est ce qui runit leur cur avec leur seigneur et cest en cela quils parlent de choses dans le contexte de la biensance et que contredit celui qui ne cerne pas leurs raisons, au point de croire falla-cieuse leur position, cause de ce quil ne connat point exactement celle-ci. Celui l sest donc gar et a trbuch comme par exemple en ce qui concerne le rassemblement pour le zikr (sam) et similaires. Limm Djouned sest prononc sur la question lorsquil lui fut demand propos du Sam. Il rpondit : Tout ce qui unit le serviteur son seigneur est licite. Fin du propos. Ce qui revient dire que tout ce qui a pour but dunir le serviteur son matre se doit dtre licite en soi, sans aucun doute. Cette rgle est incontournable; unanime et indniable. Fin de ce qui a t tir de Ta-e-sss El Qaw-idi, tel quil y est rapport. Sy trouve aussi et dans le mme contexte ; que le mrite dune chose tant avre, un autre mrite ne saurait le supplanter et que la loi du prsent nest point celle du pass. On ne devrait donc pas dsirer meilleur quelle, mme si le mrite de ce qui est alors convoit est rel. Pas

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    daccomplissement ou dabandon de la loi actuelle si le but en est de seu-lement rehausser la loi dantan.

    La runion pour la louange Dieu ; la prire et lducation sont des pratiques authentiques que les hadiths passs du prophte acceptent et approuvent et il ne sera donc jamais licite de rejeter la loi initiale sur le mme sujet, mme pour quelquun de mritoire sur cette question. Quel-quun peut bien obtenir un mrite en lui, tel que le zikr cach, (zikri kha-fiyyi) et tout ce qui, parmi les dvotions Dieu peut stendre un autre, tels la connaissance ; le Djihd ; la recherche de subsistance pour la fa-mille et autre chose que ces points et faisant partie de la coutume des compagnons et de leurs soucis, au point de les empcher de se runir pour le zikr et quils persistent en cet tat, ne pouvant pas lui associer au-tre chose dans le mme contexte. Et tu verras que ce quil leur tait pos-sible de faire, est bien ce quils acomplissaient, tel que les voyages ; les ftes ; autres pratiques quils accomplissaient aprs la prire rituelle et autres choses que cela dans un contexte identique. Le prophte, (saw) vint et, trouvant une assemble de louangeurs passa outre ceux-ci pour aller sasseoir en compagnie dautres queux, qui sentretenaient de con-naissance. Il a privilgi ceux qui sentretenaient de connaissance parce que celle-ci se rpercute dautres qui ont tout aussi bien besoin delle en leurs affaires et qui ne peuvent toutefois y avoir accs que par ceux-ci et parce que ceux qui enseignent la connaissance nont de but que la trans-mission du message prophtique et ce en quoi ils diffrent en ceci des louangeurs, est que ces derniers ne vaquent qu leurs propres affaires et que le mrite de leurs actions se limite eux seuls. Cependant le prophte ne les rejette pas, bien quil privilgie les autres, Dieu sait mieux. Fin de la citation. Il a t fait mention prcdemment concernant les visions des hommes de Dieu, de tout ce qui les unit Dieu.

    Notre Imam et dirigeant de la communaut islamique Malik ben

    Anas a dit : Si je savais que mon cur se purifierait par le fait daller masseoir lglise, je le ferais. Il existe dans la tradition une parole si-milaire celle l. Il se trouve dans Charhil Mawqib quOmar, lorsquil voyait Abal Moussa Al Ansr lui disait : Rappelle nous notre seigneur. Et alors celui-ci rcitait le Coran et il avait une belle voix. Omar recher-chait en ceci ce qui pouvait purifier son cur par ce quil coutait la rcita-tion du coran. Dans ce cas, ceci, (la runion pour le zikr) na rien de r-prouv tant que cest vridique en celui qui le pratique dans ce contexte-ci prcisment, (ce qui unit le serviteur son seigneur). Fin de la citation.

    .Je dis : Concernant le choix des soufis et de quelques saints, de certaines nuits pour certaines dvotions la diffrence dautres ; Qdil Ayd dit que le prophte, (saw) avait lhabitude de se rendre le samedi la mosque pour y faire ses dvotions. Cest cela qui autorise les hommes de Dieu choisir des jours tels que le vendredi pour y faire leurs dvo-

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    tions.

    Notre matre, (ra) a dit, (et cest sur ses paroles que je clos ce cha-pitre) concernant le blme sur ceux qui sen vont couter les louangeurs : Il existe des dons provenant de Dieu le trs haut et quil fait descendre sur le connaissant assis couter le zikr tel par exemple une ascension douce et pure au saint plan ; laffluence dtats mystiques et de connais-sances ; lascension sur certaines stations, dune manire impossible par la seule dvotion et lobtention dheures pures telles, quelles seraient inaccessibles en Cent mille ans de dvotion parmi ces stations. Ceci est une assertion de notre matre et guide, dans son ouvrage Djawhiroul man.

    Concernant la rcitation du coran, Nouwaw en a parl dans Az-kar, tel quil le rapporte: Il est recommand au musulman de rciter le coran de nuit comme de jour, en voyage ou chez lui. Il existait, du temps des anciens, diffrentes mthodes de rcitation du coran. Il y avait un peuple parmi eux qui rcitait le coran une fois tous les mois ; un autre tous les Deux mois et un autre encore tous les Dix jours. Il yen avait qui rcitaient le coran tous les Huit jours et dautres tous les Sept jours. Ces mthodes taient les plus courantes parmi les anciens. Il existait une as-semble qui rcitait le coran tous les Six jours ; dautres encore tous les Cinq jours ; dautres tous les Quatre jours et dautres encore, dont la ma-jeure partie rcitait le coran tous les Trois jours. Il yavait un peuple nom-breux dont les membres rcitaient un coran en un jour et une nuit. Il yen avait qui rcitaient Quatre corans par jour et puis un autre qui rcitait Quatre corans par jour et Quatre par nuit. Parmi ceux qui le rcitaient Quatre fois le jour et Quatre fois la nuit, se trouvait un soufi du nom dIbn Ktib. Ceci est la somme des mthodes qui taient le plus couramment pratiques. Il y avait un grand savant du nom de Ahmad Dawraq, qui r-citait le coran entre la prire de laprs midi, (zouhr) et celle de Cinq heu-res (asr), tout comme entre la prire du crpuscule (Maghreb) et celle de la nuit (alich-i). Durant le ramadan, ce savant rcitait le coran deux reprises entre la prire du crpuscule et celle de la nuit. Cest pour cette raison que lon faisait tard, en ce temps, dans le courant de la nuit, la prire nocturne.

    Moudjhid, lui, rcitait le coran durant le ramadan entre la prire du crpuscule et celle de la nuit. Quant ceux l qui ont rcit le coran en intgralit et en une seule Raka de la prire, ils sont si nombreux que nul ne pourrait les compter. En font partie : Ousmane boun Afne ; Ta-mmou Ddr et Sid boun Djouberi. Toutefois, les curs diffrent et chacun est tenu de rciter du coran ce quil peut. Celui qui a en sa charge lenseignement des connaissances ; de juger entre les musulmans ; qui assume des fonctions dans la religion ou alors dautres postes dintrt social et concernant les musulmans peut, quant lui se contenter dune

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    mthode de rcitation du Coran qui ne porte pas prjudice ses activits. Celui qui ne fait pas partie de cette catgorie peut rciter le coran autant quil le souhaite, sans pour autant aller jusqu risquer de le ngliger par la fatigue et de mal en prononcer les mots.

    Il y avait une assemble parmi les anciens qui blmait la rcitation du Coran une fois le jour et une fois la nuit et dont les membres se rf-raient pour cela un