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15.05.12 15.07.12 VISION CULTURELLE CULTURE VISUELLE GRATUIT 41 KIBLIND.COM Rizwan Mirza - Cover 3/3 Arsenal Design Français Achille MontChau Simon Roussin Pretty Ugly Grand Magasin Black or White ...

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15 mai > 15 juillet

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15.05.12

15.07.12

VISION CULTURELLECULTURE VISUELLE

GRATUIT41

KIBLIND.COM

Rizwan Mirza-

Cover 3/3

ArsenalDesign Français

AchilleMontChau

Simon Roussin Pretty Ugly

Grand MagasinBlack or White

...

15.05.12

15.07.12

VISION CULTURELLECULTURE VISUELLE

GRATUIT41

Kiblind.com

Rizwan Mirza-

Cover 1/3

ArsenalDesign Français

AchilleMontChau

Simon Roussin Pretty Ugly

Grand MagasinBlack or White

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S O M M A I R E

05SOMMAIRE

STAFFDirecteur de la publication :Jérémie Martinez

Rédacteurs en chef : Jean Tourette - Gabriel Viry - Jérémie Martinez

Rédaction Kiblind : Maxime Gueugneau - Gabriel Viry - Jean Tourette - Jérémie Martinez - Olivier Trias - Simon Bour-nel-Bosson - Matthieu Sandjivy. Merci à Arnaud Giroud - Anaïs Bourgeois - Jona-than Déchelette (Librairie Expérience) - Guillaume Vonthron et David Chauvet.

Cahier Mode — Direction artistique : Agence Klar feat Baptiste Viry - Pho-tographe : Laurent Croisier - Styliste : Alix Devallois.

Direction artistique — Agence Klar (agence-klar.com) avec la participation de Marie Bienaimé (blog.mariebienaime.fr)

Relecture — Frédéric Gude

Direction communication — Gabriel ViryDirection commerciale — Jean TouretteRelations commerciales — Olivier Trias

INFOSImprimerie JM. Barbou - ZAE Bondy Sud - 8 rue Marcel Dassault - 93147 Bondy Cedex - 01 48 02 14 14 [email protected]

Le magazine Kiblind est édité à 40 000 exemplaires par Kiblind Édition & Klar Communication. SARL au capital de 15 000 euros - 507 472 249 RCS Lyon - 27 rue Bouteille - 69001 Lyon - 04 78 27 69 82 - www.kiblind.com

Le magazine est diffusé à Paris, Lyon, Marseille, Montpellier, Bordeaux, Tou-louse, Rennes, Nantes, Lille, Strasbourg, Bruxelles et Genève. Ce numéro com-prend un supplément spécial pour la région Rhône-Alpes.

ISSN : 1628-4146 // Les textes ainsi que l’ensemble des publications n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits strictement réservés. THX CBS. Cool, Julie est dans le hood.Contact : [email protected]

ÉDITO

DATASupports aux quotidiens

INTERVIEWAlexandre Labasse

REVUE DE PRESSETroie fois Hellas

DOSSIERDesign in France

PAGES BLANCHESLes Graphiquants

Hélène ZündSimon RoussinIrina RozovskyClément Paurd

Studio MonikerLes Contrepetographes

Agathe Demois

BAZARTPrint

MusiqueScènesExpos

Jeux VidéoÉcran

Architecture-Design

CAHIER MODESoul Train

Contreforme

ÉVÉNEMENTS PARTENAIRES

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KIBLIND N°4115 MAI 2012 - 15 JUILLET 2012

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É D I T O

Passer devant une usine en journée pro-voque rarement une réaction spéciale, écologique exceptée. Passer de nouveau devant, la nuit tombée, et cette même usine, éclairée, stimule immediatement votre imaginaire.

A l'occasion d'une seconde collaboration avec le festival Voies Off, Kiblind vous propose de découvrir ou de retrouver Mirza au travers du triptyque de cou-verture.

Cette mise en valeur de constructions au design purement fonctionnel fait écho à la patte francaise, la french touch, qui est supposée privilégier l'esthétisme. Bien sûr, le design est l'art d'allier le beau et le pratique, pourtant, chaque pays fait pencher la balance d'un côté, créant ainsi un facteur de différenciation.

Cela n'explique pas forcément pourquoi monter un meuble est synonyme de dis-pute pour un couple, mais ça explique plutôt bien l'écart de prix entre un canapé Ikea et un canapé ligne Roset.

Et pourtant, le design esthétique n'est pas toujours onéreux. Kiblind est gratuit, recyclable, et en couleur.

Et c'est déjà pas mal.

À chaque parution, Kiblind met en avant un artiste en publiant, en couverture, trois œuvres d’une même série. Pour le numéro 41, le Festi-val Voies Off d'Arles nous offre l'un des lauréats de l'édition 2011, Rizwan Mirza. La prochaine édition aura lieu du 2 au 7 juillet 2012 dans plu-sieurs lieux de la belle arlesienne. Petit teaser dans les Pages Blanches de ce même numéro.www.rizwanmirza.comwww.voies-off.com

07ÉDITO

Texte — M. SandjivyCouvertures — Rizwan Mirza

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08 K°41

LA PRESSE QUOTIDIENNE EN FRANCE ET LES NOUVEAUX SUPPORTS DE DIFFUSION.

D A T AGraphisme — Fabien GailleulSources — OJD Mars / Avril 2O12 & Harris Interactive, 2012.

VISITES SITE INTERNET MARS 2012

S U P P O R T SAUX QUOTIDIENS

LIBÉRATION

5 01180 210119 205190 468 26 988 825

LES ÉCHOS

1 13218 361119 576 38 048 9 424 371

22 798402 634166 999 741 65237 975 130

AUJOURD'HUI EN FRANCE

LE FIGARO

28 664288 637321 101N.C55 840 469

19 968323 210292 7651 843 16667 569 315

14 275339 473285 407719 47278 295 419

LE MONDEL'ÉQUIPE

NOMBRE DE VISITES SUR APPLICATIONS TABLETTE ET SMARTPHONE, AVRIL 2012

NOMBRE MOYEN D'EXEMPLAIRES VENDUS, EN FRANCE, PAR JOUR EN 2011

PERSONNES QUI AIMENT ÇA SUR FACEBOOK, LE 29 AVRIL 2012

PERSONNES QUI EN PARLENT SUR FACEBOOK, LE 29 AVRIL 2012 LE FIGARO

AUJOURD'HUI EN FRANCE

LE FIGARO

LE MONDE

L'ÉQUIPE

PA

LM

AR

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09DATA

L ' IM PA C T DE S PA GE S FA C E BO OKP O U R L E S M A R Q U E S M É D I A S

M O T I V A T I O N S D E S F A N S D E P A G E S D E M É D I A S S U R F A C E B O O K ?

1. SUIVRE L'ACTU66%

2. MATTER SON WALL30%

3. LIKER DES TRUCS25%

I N T E R A C T I O N S D E S F A N S A V E C L E S P A G E S D E M É D I A S S U R F B ?

1. ON KIFFE LA MARQUE63%

3. ON VEUT DES EXCLUS25%

2. ON VEUT CONNAÎTRE LES NEWS FRAÎCHES

61%

4. LIRE DES COMMENTS19%

5. PARTAGER DES LIENS10%

1. PAREIL QU'AVANT58%

2. OUAIS PAS MAL27%

3. UN VRAI MIEUX14%

4. PIRE QU'AVANT1%

5. HORRIBLE0,3%

4. ON VEUT JOUER À LA DERNIÈRE APPLI

19%

5. ON VEUT APPORTER UN SOUTIEN

17%

Q U E L E S T L E N I V E A U D E S A T I S F A C T I O N D E S F A N S V I S - À - V I S D E S P A G E S F B ?

S I J ' E X I S T E , M A V I E C ' E S T D ' Ê T R E F A N !

LE FIGARO

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À L'OCCASION DE L'EXPOSITION RE•ARCHITECTURE AU PAVILLON DE L'ARSENAL, VISITE D'UN DES RARES LIEUX DÉDIÉS À L'ARCHITECTURE CONTEMPORAINE, ACCOMPAGNÉS PAR SON DIRECTEUR.

I N T E R V I E WTexte — J. Tourette Photo — Georges Fessy

LE PAVILLON DE L'ARSENAL EST UNE INSTITUTION EN MATIÈRE D'ARCHI-TECTURE. MAIS QUELLE EST VÉRITA-BLEMENT SA VOCATION ?

C'est avant tout un lieu gratuit, ouvert et en libre accès, qui a pour ambition de présenter l'actualité architecturale. Mais il s'intéresse aussi au devenir de la métropole parisienne, à toutes les échelles et à tous les publics. Pour ce faire, on propose une exposition perma-nente, Paris Métropole 2020, qui raconte l'histoire, le présent et le futur de cette métropole autour d'une maquette nu-mérique (inaugurée l'année dernière) réalisée en partenariat avec Google. Elle permet, sur un écran de 40 m2 à plat, de voir tous les projets d'aménagement de cet espace urbain. Et pour croiser les regards et les expériences, on organise également des expositions thématiques au premier étage du Pavillon, telle que l'expo actuelle Re•architecture.

QUELLE PLACE OCCUPE LE PAVILLON PARMI LES (QUELQUES) CENTRES DÉDIÉS À L'ARCHITECTURE ?

C'est le premier lieu européen consacré à l'évolution d'une ville. Et c'est sa spé-cificité encore aujourd'hui : dire que, dans une ville, il y a des éléments qui changent, et être à même de les présenter au public, aux habitants ou aux visiteurs étrangers. À l'époque de sa création en 1988, c'était le plan-programme urbain de l'Est parisien qui était mis en avant particulièrement ; aujourd'hui, ce sont tous les chantiers qui font la capitale

– étendue à l'ensemble de la métropole – qui sont présents en un seul lieu. Il faut savoir que rien qu'à Paris, à peu près 10% du territoire sont en mutation et en aménagement !

COMMENT CONSTITUEZ-VOUS LA CARTE DES PROJETS MIS EN AVANT AU PAVILLON ?

De manière assez factuelle : on travaille avec l'ensemble des aménageurs d'Île de France, qui nous transmettent les informations (projets engagés, archi-tectes, maîtres d'ouvrage, calendriers)

« Les visiteurs ne viennent pas voir un tableau ou une sculpture ; ils vien-nent comprendre des documents qui leur per-mettent d'assimiler les transformations de l'ar-chitecture. »

que l'on place ensuite sur la maquette numérique. Actuellement, elle recense plus de 1 300 projets. Pour ce qui est des expositions temporaires, la sélection se fait selon des thématiques, notamment celles que connaissent toutes les grandes

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métropoles contemporaines, telles que le logement, le développement durable, la mixité des opération, la forme urbaine, etc. Un axe historique est également privilégié, autour de la formation du paysage urbain, dont la trace visible et compréhensible par tous est l'architec-ture elle-même.

N'EST-CE PAS PROBLÉMATIQUE DE METTRE EN SCÈNE L'ARCHITECTURE DANS UN ESPACE FERMÉ ?

La mise en scène de l'architecture est un sujet excessivement complexe ! On n'est pas comme dans un musée, car on n'a pas d'œuvres à présenter. Les visiteurs ne viennent pas voir un tableau ou une sculpture ; ils viennent comprendre des documents qui leur permettent d'assi-miler les transformations de l'architec-ture. On considère que le Pavillon de l'Arsenal est un lieu pour se ressourcer, pour prendre des informations. Après, il n'y a rien de mieux que d'aller voir la réalité sur place. C'est pour cela qu'on organise des ateliers et des promenades urbaines, qui démarrent au Pavillon sur la base de documents de réflexion au-tour d'architectes, d'urbanistes ou de promoteurs privés, puis on se rend sur le site pour observer la transformation de la ville. On réalise également beau-coup de films, pour montrer la ville en train de se faire. Finalement, il n'y a que deux types d' « œuvres » que l'on puisse exposer stricto sensu au Pavillon : le dessin d'architecte, qui a tendance à disparaître progressivement au profit du format numérique (ce ne sont plus des pièces

uniques comme au siècle précédent) ; et la maquette d'architecture, qui est un medium que l'on utilise beaucoup pour expliquer le bâtiment ou le projet urbain.

L'EXPOSITION EN COURS A ÉTÉ BAPTISÉE RE•ARCHITECTURE. EST-ELLE UNE INVITATION À RE-PENSER L'ARCHITECTURE EN LA PLAÇANT AU CŒUR DES PROBLÉMATIQUES ACTUELLES ?

On s'est rendu compte qu'en Europe il y avait une quinzaine d'équipes, sou-vent en réseau, qui ont décidé d'engager leur action vers une façon différente de penser et de faire l'architecture. Ils répondent très rarement à la commande publique, font de l'auto-promotion, de l'auto-construction et ont une façon de faire leur métier qui prend en compte les habitants, ceux qui sont déjà là et ce qui est là, dans des temporalités très courtes. C'est assez nouveau. Et c'est une opportunité de montrer qu'en Europe, dans un schéma de ville historiquement constituée, il y avait cette façon de faire. Regardons ces architectes, observons les outils qu'ils utilisent et leurs méthodes. Recycler, réutiliser, réinvestir, recons-truire... On sait aujourd'hui faire de la ville différemment et c'est ce que nous avons voulu montrer.

P a v i l l o n d e l ' A r s e n a l2 1 b o u l e v a r d M o r l a n d - P a r i s 4 e

w w w . p a v i l l o n - a r s e n a l . c o m

11INTERVIEW

PAVILLON DE L'ARSENAL

SUPERFICIE TOTALE DES ESPACES D'EXPOSITION :

1 7 0 0 m 2

Chaque année, le Pavillon de l'Arsenal propose :• 3 expositions thématiques• 20 concours d'architecture présentés• 4 nouveaux ouvrages• 10 conférences• 100 visites guidées des expositionsEt accueille...• 50 délégations étrangères• plus de 200.000 visiteurs

EXPO EN COURSRE•ARCHITECTURERe•cycler, Ré•utiliser,Ré•investir, Re•construireJusqu'au 31/08/12AvecANDRÉS JAQUE ARCHITECTS / ATELIER D’ARCHITECTURE AUTOGÉRÉE / ASSEMBLE / BRUIT DU FRIGO / COLLECTIF ETC / COLOCO / DUS ARCHITECTS / ECOSISTEMA URBANO / EXYZT / MUF ARCHITECTURE/ART / PRACTICE ARCHITECTURE / RAUMLABOR / ROTOR / ZUS [ZONES URBAINES SENSIBLES] / 1024 ARCHITECTURE

PA

1878-1879 : construction du bâtiment par l'architecte Clément1883 : le bâtiment est loué à la Société de pâtes Rivoire et Carret1931 : il accueille les ateliers de confection de la Samaritaine1954 : les archives de la ville y sont conservées1987 : les architectes Bernard Reichen et Philippe Robert réhabilitent le lieu1988 : Ouverture du Pavillon de l'Arsenal d'aujourd'hui

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TROIE FOIS HELLAS RE VUE DE PRESSETexte — M. Gueugneau

L’opposition qui vit s’affronter Troyens et Achéens est marquée du sceau divin : « c’est un combat entre le bien et le mal, une métaphore de la vie quotidienne où il faut lutter et se sacrifier. » (Hobo, n°1, printemps 2012). Une passion destruc-trice qui jamais ne flamba autant que dans les yeux d’Achille, fils de Pélée qui, au lendemain de la mort de son ami Pa-trocle, fils de Ménœtius, roi des Locriens, et de Sthénélé, le Péléide rejoignit la terre d’Ilion. Le divin Achille aux pieds infati-gables n’eut qu’un « objectif : dominer le monde après l’apocalypse » (Néon, n°1, avril-mai 2012) qu’il aura lui-même créée.« Il y a 30 ans, de telles initiatives au-raient représenté la frange la plus radicale des courants alternatifs » (L’Annuel, n°1, 2012), mais les dix années de siège aux portes de Troie avaient bouleversé les âmes. « La transition, difficile à vivre pour les jeunes […], entraîne nombre d’entre eux à se réfugier dans la violence pour exprimer leur désarroi. » (Hobo, n°1, prin-temps 2012). La fureur du preux Achille venait de là, et de son terrible courroux après la mort du courageux Patrocle.Le premier à subir la colère d’Achille aux jarrets vifs fut Iphitrion, chef de nom-breux guerriers, fils d’Otryntée, preneur de villes, né aux pieds du Tmôle neigeux, au gras pays d’Hydé. Il tomba, la tête fendue en deux par la pique du Péléide. Après lui, c’est au tour de Démoleon, vaillant défenseur des siens au combat, de périr sous le glaive acéré du grand Achille. Le fils de Pélée frappe à la tempe et tra-verse le crâne de part en part ; la cervelle au-dedans est toute fracassée ; et « cette corolle de chair bouffie, la bouche, qui se convulse à siffler, aspire et se démène, pousse toutes espèces de sons visqueux à travers le barrage puant de la carie den-taire. » (Passion, n°2, avril 2012). Vint ensuite Polydore, frère d’Hector, divin fils

LE BELIEVER PRINTEMPS 2012

— inculte.fr

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PRENDRE LA PRESSE POUR CE QU’ELLE EST : UNE SOURCE D’INFORMATIONS ET D’INSPIRATIONS. PROFUSION DE SAVEURS DE NOS PARUTIONS NATIONALES, SOUS LA FORME D’UN COURT RÉCIT, RÉSULTAT DU FUMET DÉGAGÉ PAR NOS LECTURES.

de Priam, le plus aimé de tous. Jugé trop enfant pour se battre, il possède l’arro-gance et la folie de la jeunesse et du sang troyen. Pour se porter sans peur devant le puissant Achille, « sans doute puise-t-[il] dans cette frivolité qui lui faisait écrire à 20 ans : « jamais je n’ai été suffisamment abattu pour que l’idée d’avoir un chapeau neuf ne puisse me réconforter. » » (Femme actuelle – Jeux Extra, n°1, avril mai 2012). Malgré son courage unique, il ne pourra rien face au valeureux Péléide, ce « mé-lange insidieux d’une très grande présence physique, et d’une blessure profonde qui emmène très loin dans la tristesse » (Ob-session, n°2, mai 2012) et l’acharnement guerrier. Achille l’atteignit en plein corps et de sa puissante javeline lui fit découvrir ses entrailles.

« Nous supportons cette cause et nous admirons tout simplement les femmes. »

STARWAX, N°22, PRINTEMPS 2012

À la vue des viscères de son frère choyé, le divin Hector voit un brouillard s’épandre sur ses yeux. Mais « la brute s’est retour-née en [le] dévisageant comme si [il] l’avait provoqué. Son visage n’exprimait que le dégoût » (Le Mook, « La vieillesse à inventer », février 2012). Mais Achille, devant son ennemi juré, ne reste pas froid comme la glace. « Ce qui [le] trouble à son tour, c’est l’implacable précision des traits, le feu du regard et cette bouche ferme, subtile et tendre » (Femme actuelle – Jeux Extra, n°1, avril-mai 2012) d’Hector,

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futur roi d’Ilion et protégé de Phœbos Apollon, le Préservateur, et d’Arès, ce fléau des hommes. « Nous ne pouvons plus à présent parler comme deux jeunes filles - songe Hector à la vue du fils de Pélée et de la nymphe Thétis qui jadis le plongea dans le Styx, le rendant aussi fort qu’un dieu. Je ne veux pas mourir, « j’aime les forêts, les animaux, les in-sectes. Les toiles d’araignées en particu-lier, qui brillent sous la pluie, la délicate minutie avec laquelle une araignée tisse sa toile. » (Obsession, n°2, mai 2012), mais la lâcheté n’est pas de mon sang. Les dieux se battent au-dessus de nous, voyons auquel de nous deux Zeus, le Cronide, entend donner la gloire. » Pour-tant, à la vue d’Achille aux pieds rapides qui s’approche, de sa pique en frêne du Pélion qui vibre à son épaule et, tout autour de lui, du bronze qui resplendit, pareil à l’éclat du feu qui flamboie ou du soleil qui se lève, l’illustre Hector fuit.Mais Achille à la course rapide le rattrape bientôt et lance contre lui sa javeline. Apollon, le Préservateur, entoure Hec-tor, le pasteur d’hommes, d’une brume aveuglante et la pique passe au-dessus du fils de Priam et vient se ficher dans le sol derrière lui. Pallas Athéné aussitôt la saisit et la rend à Achille. « “ J’aime la symbolique que comporte l’uniforme. ” (Obsession, n°2, mai 2012) - raille le divin Achille -, pourquoi n’ai-je pas pu la voir alors que je te lançais ma lance ? Les dieux qui te protègent se-

raient-ils aussi fourbes que toi ? Mais tu n’échapperas pas à la fureur du fils de Pélée, rongé par une tristesse que tu as causée, fils de Priam, en assassinant lâchement Patrocle, fils de Ménœtius, roi des Locriens. Je te tuerai car je suis l’allié des Achéens contre les Troyens, voleurs de femmes beaux parleurs. Les Achéens et moi sommes contre vous car “ nous supportons cette cause et nous admirons tout simplement les femmes. ” (Starwax, n°22, Printemps 2012) La fin est proche “ et c’est ce moment dramatique qui donne au [combat] le pouvoir de dé-livrer toute sa vérité. ” (Le Believer, n°1, printemps 2012) Entends-tu le peuple

n°1, printemps 2012). Nous protestons contre votre arrogance, contre votre bêtise et contre votre brutalité. “ C’est une même pensée, un même prestige, une même terreur au besoin pour nos ennemis. ” (France Culture Papiers, n°1, printemps 2012) “ Quelqu’un pour qui le savoir n’est malheureusement que le pouvoir, du vide, du vent ” (France Culture Papiers, n°1, printemps 2012) ne peut comprendre cela, c’est pourquoi l’heure de disparaître au Royaume d’Hadès est pour toi arrivée. »Disant cela, le fils de Priam brandit sa longue javeline et la lance en avant. Elle atteint le Péléide au milieu du bouclier mais est rejetée bien loin par l’écu du fils de Pélée. Hector est alors à la merci d’Achille aux pieds légers qui bondit sur lui, le cœur remplit d’une ardeur sauvage. La lourde pique de bronze va à travers du cou délicat d’Hector. Le fils de Priam se meurt et d’une voix défaillante dit : « [Troie], [Troie], je voudrais que [Troie] grandisse, qu’il y ait des palais splendides, de beaux jardins, des rues animées, du commerce de l’argent. » (Archistorm, n°53, mars-avril 2012), malheureusement je ne verrai rien de tout ça, mourant par la main d’Achille, le fils de pute.

Retrouvez la sélection en détail sur w w w . k i b l i n d . c o m

« Objectif : dominer le monde après l’apocalypse »

NÉON, N°1, AVRIL-MAI 2012

d’Ilion venir à ton aide ? Entends-tu tes frères prendre les armes pour te dé-fendre ? Non, aucunement, « ça signifie que les cris de guerre et de terreur, le fracas des armes et les râles des mourants sont tombés dans l’eau il y a longtemps » (L’Impossible, n°2, avril 2012), éteints par moi, le puissant Achille, l’adoré des dieux. » « “ Nous protestons contre votre emploi du mot Dieu ” (Le Believer,

ARCHISTORM MARS-AVRIL 2012

— archistorm.com

LE MOOK FÉVRIER 2012

— autrement.com

FEMME ACTUELLE AVRIL-MAI 2012

— femmeactuelle.fr

L’IMPOSSIBLE AVRIL 2012

— limpossible.fr

FRANCE CULTURE PA-PIERS PRINTEMPS012 — franceculture.fr

NÉON AVRIL-MAI 2012

— www.neonmag.com

HOBO PRINTEMPS 2012

— editionslequipe.fr

OBSESSION PRINTEMPS 2012

— obsession.nouvelobs.com

L’ANNUEL 2012

— lannuel.net

PASSION PRINTEMPS 2012

— fruitsdelapassion.fr

LE BELIEVER PRINTEMPS 2012

— inculte.fr

STARWAX RINTEMPS 2012

— starwaxmag.com

13REVUE DE PRESSE

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D E S I G N14 K°41

I N F R A N C E

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D O S S I E RTexte — G. Viry Visuel — Klar & M. BienaiméLampe L Chato© par Pitaya Design

15DOSSIER

QUI VA PRENDRE LA RELÈVE DE STARCK DANS LE DESIGN FRANÇAIS ? REVUE D'EFFECTIFS, EN PARTANT DE MILAN, ENTRE LES VALEURS MOBILIÈRES, LES ALLOCATAIRES EN FACTION ET LES JEUNES CRÉATIFS ÉLEVÉS CHEZ DÉCATHLON CRÉATION...S'interroger sur la création française dans le design produit revient à se poser une question existentielle devant une escalope milanaise : sans la panure, quelle goût a-t-elle ? Nous l'avons testée, mi-avril, au Salon international du meuble de Milan, où les gros poissons français restent très présents, comme si les mastodontes du mobilier avaient tout pané en s'arrachant Philippe Starck, les frères Bouroullec, Pierre Paulin ou l'intermittent Jean Nouvel. « En France, c'est toujours paradoxal, explique Marie Godfrain, journaliste spécialisée (Ideat, M) : il y a très peu d'éditeurs, mais beaucoup de designers, connus ou pas, travaillent pour les grandes maisons internationales ». Designer et cofondateur de Fugu, un jeune studio de création spécialisé dans le mobi-lier gonflable, Victor Boëda prolonge le constat : « À Milan, on observe un véritable engouement pour la création française mais, en même temps, nous ne sommes que deux représentants sur le Salon Satellite ! ». Re-tranché à l'extrémité du centre d'exposition, après avoir traversé les salles de bains et des urinoirs post-modernes (avec cuvette), Satel-lite est l'espace réservé à la jeune création, issue du monde entier et âgée de moins de trente-cinq ans. « Tout le monde y passe, les curieux, mais aussi les éditeurs et des gens très influents dans le monde du design ». Si Fugu a été sélectionné cette année pour y participer, la cartographie des exposants renvoie immédiatement la France à une petite goutte d'eau dans un océan de design, où se distinguent, entre autres, un babyfoot en verre, un lit punching-ball ou une série d'objets en grains de café. Sur plus de 130 jeunes designers, seuls deux sont français,

en comptant le franco-autrichien Roben, dont le carton « Sold out », sur son fauteuil en rondins, ferait presque figure d'acte pa-triotique dans une logique de reconquête spatiale où les satellites ne viennent plus seulement d'Italie, du Japon, de Scandina-vie, mais aussi d'Europe de l'Est, de Chine

En France, la perfor-mance et la technique priment sur l'esthétique, contrairement à d'autres pays, comme l'Allemagne ou l'Angleterre, où les décideurs se sont rapide-ment rendu compte que le design pouvait faire la différence au niveau com-mercial.

ou d'Amérique latine. À l'issue de la remise des Satellite Awards, dont il est membre du jury, Philippe Nigro, designer renommé édité notamment par Ligne Roset, ne paraît presque pas étonné : « Il y a la contrainte du coût – 4 000 euros, environ, pour un stand, mais aussi les nombreux disposi-tifs existants qui permettent aux designers français d'éditer leurs protos et de se faire connaître », sans passer, forcément, par les salons. Lui a justement bénéficié de l'aide

LA F

RANC

E DU

DES

IGN

Plus de 12 000 designers « produits »,

dont les 2/3 sont basés en Ile-de-France,

50 000 EMPLOIS

Chiffre d'affaires direct du secteur :

+ 700 MILLIONS D'EUROS (multiplié par 2 en moins de 20 ans)

Ligne Roset, premier éditeur français de mobilier design : 1 500 employés, 768 magasins dans le monde, + de 350 millions de CA, 75 % à l'étranger60 % des entreprises françaises ne font jamais appel au design

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à la création VIA, une association fondée en 1979 pour soutenir les jeunes designers et présente en force cette année à Milan. La veille de l'inauguration du Salon, elle lançait en effet la première édition de France Design : un événement du off rassemblant sur 1 200 m2 une centaine de designers français et d'éditeurs en vue, comme Elpé, Fermob ou YPLFL. En attendant l'esca-lope, la Veuve Cliquot y coule à flot. Et si l'opération est indéniablement un succès, elle est aussi symptomatique (pour certains) de l'étourdissement du design émergent, parfois trop adossé aux mécanismes d'ac-compagnement, aux relations de buffet et aux inévitables canapés.

UN PEU DE STYLE !Comme en atteste son impressionnante base de données, VIA reste le principal dispositif d'aide à la création et un véritable tremplin pour les jeunes designers : plus de 400 ont été soutenus, à leurs débuts, dont Patrick Jouin, Matali Crasset, les Bou-roullec ou Philippe Rahm. Fondé par le Comité de Développement des Industries Françaises de l'Ameublement, il symbolise, pour autant, une équation bien latine entre design et mobilier, qui reste encore très pré-gnante dans l'imaginaire collectif français. D'ailleurs, si nos porte-drapeaux restent largement sollicités, à l'exception de Starck, dans le domaine du mobilier, ils incarnent une vision toujours très cosmétique et dé-corative du design français. Or, le design n'est pas que cela, pas plus qu'un terme fourre-tout issu de l'esthétique industrielle que Jacques Toubon a tenté de franciser en « stylique » : c'est l'art de concevoir des produits, matériels ou immatériels, souvent plus proche de l'ingénierie que de l'exercice de style. Pour l'association Particule 14, créée en 2011 à partir d'un regroupement de créateurs reconnus, le design se définit justement par ses extensions : « Ne de-mandez pas à un designer de dessiner un pont, demandez lui plutôt un moyen de traverser une rivière ». En retenant aussi

une approche très large de la discipline, l'Association Française des Designers peut alors recenser, aisément, entre 80 000 et 130 000 professionnels, dans des domaines aussi variés que le design textile, objet, gra-phique, industriel, culinaire, sonore, olfactif ou végétal. Cette population est jeune (la moitié a moins de 40 ans), croissante et très bien formée ; encore faut-il l'utiliser...« Nous avons une longue tradition d'ingé-nieurs, pas de designers », explique Laurent Dutheil, directeur du Lieu du Design à Paris. Installé à Satellite devant la section design de l'École polytechnique de Mi-lan, le designer de Fugu confirme, gonflé à bloc : « En France, la performance et la technique priment sur l'esthétique, contrai-rement à d'autres pays, comme l'Allemagne ou l'Angleterre, où les décideurs se sont rapidement rendu compte que le design pouvait faire la différence au niveau com-mercial ». De fait, au-delà du mobilier et du luxe, la France accuse du retard. Selon Elsa Francès, Directrice de la Biennale du Design à Saint-Étienne, « 20 % des entre-prises françaises font appel à des designers, pas plus ! » Les données qui circulent au-jourd'hui sont certes plus généreuses, mais restent encore bien relatives. Pour le Lieu du Design, 60 % des PME n'ont jamais recours au design et 20 % seulement le considèrent comme un élément straté-gique de leur activité, contrairement aux perceptions en vigueur dans de nombreux pays étrangers. Au Japon, par exemple, les fabricants de matériel informatique ont rapidement constaté, dans la foulée de Steve Jobs, que le design des ordinateurs était devenu le premier critère d'achat du grand public. Et au Danemark, plusieurs études mesurent le gain direct de valeur ajoutée du design pour les entreprises : + 22 %, en moyenne. Si la France n'est clairement pas en avance, il serait malhonnête de la réduire pour autant à une forêt hostile ; car depuis des années, des arbres cherchent aussi à s'ouvrir sur un champ beaucoup plus épuré. Dès sa création, par exemple, LaCie

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L'ORIGINE : 1934, par Xavier Pauchard, artisan chaudronnier installé en Bourgogne

LE PITCH : une chaise en métal vendue dans le monde entier et exposée dans les musées d'art moderne (Pompidou, MoMa de New York, etc.)

LE PLUS : la refonte du design graphique de la marque, en 2009, par Superscript2

LE PRIX : + de 200 euros

L'ORIGINE : 1968, par Henri Massonnet, fabricant de glacières à Oyonnax

LE PITCH : un tabouret en plastique créé, à l'origine, pour les pêcheurs

LE PLUS : 12 millions d'exemplaires vendus dans le monde entier

LE PRIX : - de 20 euros

LE TABOURET TAM TAM S T A R C K S Y S T E M

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17DOSSIER

fait appel à des designers en verve (Starck, Neil Poulton, Ora Ito) pour devenir, en quelques années, un des leaders mondiaux du stockage numérique. Plus largement, des centaines d'autres acteurs ont bien com-pris qu'il était impossible, aujourd'hui, de se développer sans y mettre les formes, comme Laguiole dans les couteaux, Michel & Augustin dans la grande distribution, ou Leborgne pour les amateurs de marteaux...

DÉMOCRATISATION« Oui, la jeune création sera bien repré-sentée, à travers un double espace réservé aux éditeurs émergents, comme Goodbye Edison, Matière Grise ou Édition sous étiquette. » À en croire Diane Delamare, chargée de sa communication, la Cité de la Mode et du Design (inaugurée en avril dernier à Paris) doit tenir ses promesses, malgré un accouchement aux forceps. Elle a attendu plusieurs années avant d'investir le vaisseau vert fluo que lui ont imaginé Jakob et Macfarlane, au bord de la Seine. Quant au projet artistique, il est longtemps resté flou, notamment sur le droit de cité accordé, en réalité, aux jeunes designers. Quoi qu'il en soit, les Docks de Seine re-joignent aujourd'hui la galaxie des struc-tures françaises consacrées au design qui, en y ajoutant les dispositifs d'aide, les Prix, les centres régionaux et les établissements culturels, commence à prendre la forme d'un véritable mille-feuille. Toutes ces initiatives suivent une mission positive, consacrée à la démocratisation du design,

Starck reste une exception car, même dans le mobi-lier, les grandes signatures ont un impact limité.

articulée le plus souvent à un objectif de valorisation auprès des professionnels. « Nous avons pour ambition de soutenir des projets et de mettre en relation les designers franciliens avec les industriels, résume ainsi Laurent Dutheil. Nos actions interviennent de manière complémentaire avec les aides à la création, comme VIA, ou les concours » (Étoiles de l'Observeur, Janus de l'Institut français du design, etc.). Ainsi, en apparence, la France du design se serait dessiné un paysage merveilleux, où les multiples sources de financement restent indispensables pour couvrir, comme au cinéma, des coûts de production assez démesurés. Mais elle couvre aussi un régime sous perfusion, qui autoriserait presque un bon responsable de droite à se demander si le « vrai travail » d'un designer ne consiste pas, aujourd'hui, à remplir des dossiers. « Il ne faut pas caricaturer, mais les jeunes créateurs, notamment dans le mobilier, semblent mettre beaucoup d'énergie pour gagner des concours, en attendant de se faire éditer... par les jurés ! ». Pour Victor Boëda, au final, le design français pâtit de sa configuration actuelle en « club fermé », un peu nombriliste. « Contrairement à d'autres pays, où les designers sont aussi des entre-preneurs, on est sûrement un peu assistés, ce qui peut aussi expliquer la sous-repré-sentation des français sur un événement international comme Satellite »...S'il existe plusieurs voies pour émerger dans le design contemporain, les mécanismes de soutien, institutionnel ou privé, participent à la diffusion de la création et (en définitive) à l'intérêt croissant du public pour les ob-jets pratiques et soignés. N'en déplaise aux caciques, Ikéa, Starck ou encore Décathlon n'y sont pas non plus étrangers, que leur ressort soit à peu près théorique ou pure-ment commercial. Mégalo assumé, Phi-lippe Starck consacrerait seulement « 1 % de son cerveau » à son travail, mais milite ainsi, depuis toujours, pour la démocratisation du design. Dans les faits, il collabore régulière-ment, entre deux palaces et un yacht, avec

ans de « design démocratique » : hôtels, mobilier, bateaux, bouteilles, brosses à dent, véhicules, pâtes Panzani, flamme olympique, Pass Navigo...

45Plus de 660 objets dans les collections publiques françaises

150 000 visiteurs, en 2003, lors d'une rétrospective au Centre Pompidou, sans objets...

Un projet « révolutionnaire » à venir, fin 2012, avec Apple

Stark$TARK$TAR$ Plus de 10 millions

de chiffres d'affaires annuel, à travers la société Ubik

SSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS

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18 DOSSIER

des marques de consommation courante, comme Fluocaril, 1664, Panzani ou les brosses de toilettes Scopino. Le résultat est clair, selon Laurent Dutheil : « Pour le public, en France, le design, c'est Starck ! ». S'il l'a rendu plus accessible, en prouvant notamment qu'aucun objet ne pouvait s'y opposer, ces collaborations véhiculent néanmoins, chez ses commanditaires, une approche très marketing du design, sûre-ment plus attachée à un nom, extérieur et vendeur, qu'à une intégration organique au cœur du processus de conception d'un pro-duit. À l'image de Starck, homme-sandwich, le design serait encore largement perçu en France au niveau de la cerise, sur le gâteau, pas au noyau. « Il reste, dans tous les cas, une exception, ajoute Marie Godfrain, car même dans le mobilier, les grandes signa-tures ont un impact limité ». Aussi étonnant que cela puisse paraître, Villeneuve d'Ascq est devenue, en quelques années, un passage obligé dans l'environne-ment français du design. Le pôle Création de Décathlon y accumule les prix inter-nationaux de design pour ses inventions, comme la fameuse tente « 2 secondes » ou le filet de ping pong amovible. En 2008, l'entreprise surclasse même Apple dans le tableau des médailles publié chaque année par le prestigieux hebdomadaire Business Week. Pour gagner tous ces lauriers, Dé-cathlon n'a pas eu besoin de confier une selle de vélo à Ora Ito, ou un matelas pneu-matique aux Bouroullec, mais revendique le premier pôle français de design intégré, hors industrie automobile, composé d'une centaine de designers. Problablement dro-gués au Gerblé croquant miel, ils travaillent conjointement avec plus de 250 ingénieurs, formant une sorte de jardin tout terrain pour le renouveau du design, inventeur plus que cosmétique, accessible et surtout : systématique.La relève du design français aurait peut être trouvé un nouveau credo, loin du Starck système ou de Ligne Roset : à fond la forme !

LE

S P

RIX

L'OBSERVEUR DU DESIGNCréation : 1999, par l'Agence pour la Promotion de la Création Industrielle 36 Étoiles, chaque année, 2 200 pro-jets labellisés depuis la créationwww.apci.asso.fr

LES AIDES À LA CRÉATION VIACréation : 1979, par le COFIDA. Plus de 400 designers soutenus (une dizaine, chaque année), dont Philippe Starck, les Frères Bouroullec, Philippe Rahm, Patrick Juin, Inga Sempé, etc.www.via.fr

LES JANUS DE L'INDUSTRIECréation : 1953, par l'Institut français du Design. Une quinzaine de designers, chaque année et plus de 1 000 réalisa-tions récompensées depuis la création : LaCie, Twingo, Vélib', Dyson...

A SUIVRE...- Fugu : www.fugufurniture.com/- Pitaya : www.pitaya-design.com- www.paris-docks-en-seine.fr- La 8e Biennale Internationale www.citedudesign.com- Le RBC Design Center, à Montpellier : l'« hypermarché » du design www.rbcmobilier.com

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Les Graphiquantswww.les-graphiquants.fr

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Hélène Zünd — Vergognawww.helenezund.ch

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Simon Roussin — Souvenirs de Cinémasimon-roussin.com

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Irina Rozovsky — One to Nothingwww.irinar.com

FESTIVAL VOIES OFF 201202.07.2012 — 07.07.2012

Dans plusieurs lieux d'Arleswww.voies-off.com

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Clément Paurd — Désertwww.clementpaurd.com

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Studio Moniker — Kitchen Table Drawings

FESTIVAL INTERNATIONAL DE L’AFFICHE ET DU GRAPHISME DE CHAUMONT28.05.2012 — 10.06.2012

Exposition white noise, quand le graphisme fait du bruitLes Subsistances - 55 rue Decombe, CHAUMONT

www.cig-chaumont.com

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Les Contrepetographeswww.lescontrepetographes.com

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Agathe Demois — Se fondre dans le décorwww.agathedemois.fr

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BAZARTP R I N T

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A C T U A L I T ÉC U L T U R E L L E

Le duo Lupi Asensio - Martin Lorenz (twopoints.net) et les éditions Gestalten nous sortent un petit méli-mélo de gra-phisme Pretty Ugly sous-titré hyperboli-quement Visual Rebellion in Design. Mort au beau, vive le joliment laid ! Cette compilation bien grasse nous transporte dans le monde du graphisme pointu et irrévérencieux. En sept chapitres (De-viant, Mundane, Deconstructed, Inpure, Mish-Mash, Deformed, Neo-artisanal), on parcourt avec un plaisir masochiste ces quelques pages d'une certaine avant-garde d'aujourd'hui. On croise ainsi par exemples chauvins Helmo, Côme de

PRETTY UGLYBouchony, Killian Loddo ou encore Pierre Vanni. Mélangeant allègrement la simplicité des outils numériques ac-tuels (cf. pack homogénique de marque Adobe), l'amour de la rigueur mathéma-tique et la nostalgie du kitsch du siècle des deux guerres, ces graphistes revendiqués portent très haut et très loin l'étendard du disgracieux. Cette évolution logique, véritable croisade contre le bien pensant, intervient au moment où le graphiste-es-thète s'insurge contre un design généreux, trop beau pour être vrai, perverti par l'uni-vers putassié, lisse et bien trop vulgaire de la communication. Ce « saccage » or-

donné touche ainsi tous les domaines du design (graphisme, design produit, photo-graphie, etc.) et ramène à nos narines des relents délicieux de dadaïsme ou d'arte po-vera. Les armes utilisées sont nombreuses et complémentaires : coulures, dégradés, teintes fluos, monochromie, trames de-mi-teintes, viols typographiques, effets produits, graphiques 60's, photomontage. Une révolution utile pour des lendemains que l'on espère meilleurs. Jérémie Martinez

www.gestalten.com ; http://twopoints.net— Pretty Ugly (Visual Rebellion in Design)TwoPoints.Net & Gestalten, sorti en mai 2012, 224 pages, 35 euros.Visuel : Côme de Bouchony

Brushstrokes

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L’esclavagisme a toujours été un moyen non négligeable d’augmenter sa compétiti-vité. Le Prince Quo le sait, lui qui, dans son royaume du même nom, use et abuse de ce système inique mais tout à fait efficace en terme de productivité. Pour se fournir, il s’est muni d’une bête aussi atroce que puissante qui, d’un cri (« Quoooo »), em-porte les badauds dans la maléfique usine de cristaux. Le Royaume Quo, sorti chez les prestigieuses mais anglaises Nobrow Éditions, est une histoire naïve, drôle, ironique, portée par le trait enjoué du jeune Jérémie Fischer. Le dessin est beau, la palettes magnifique et les crayons de couleur bien taillés : on reconnaîtra ici la marque de l’ESAD de Strasbourg, productrice émérite d’illustrateurs en devenir, dont Jérémie Fischer est issu. Après être passé par les revues Nyctalope et Nobrow, le Strasbourgeois sort ici sa première bande dessinée, toute d’excellence vêtue. Bravo le Quo. M. G.

www.nobrow.net ; www.jeremiefischer.com— Le Royaume Quo de Jérémie Fischer, Nobrow, sorti le 13.04, 24 p., 9 euros.

LE ROYAUME QUO Il existe quelques personnes qui ai-ment à assaisonner le digital par un soupçon de physique. Oui, le ma-gazine possède des avantages que d’autres n’ont pas (pérennité, carac-tère fétiche, accessible, bon marché, etc.). Non, il n’a pas été ringardisé par l’Internet (loin de là semble-t-il). Ainsi pensent en tout cas Côme de Bouchony et Vincent de Hoÿm (ex-moitié d’À Deux C’est Mieux), tous deux d’origine graphique renommée et fondateurs du magazine dont tous parlent déjà : Figure. Figure veut être physique car il veut poser concrète-ment l’humeur de nos jours. Dans les domaines de la culture, de la gastro-nomie, du sport et autres, le magazine Figure offre à quelques personnes de dessiner le monde d’aujourd’hui. Au programme de ce premier, nul autre que Lara Stone, Lafayette, Jonathan Zebina, Ferran Adrià, Jonathan Lasker, etc. Pour avoir, entre les mains, une Fi-gure du XXIe siècle. Maxime Gueugneau

www.figure-magazine.fr— Figure n°1, sortie prévue mi-juin, 96 p., 10 euros

FIGURE

LES MERVEILLEUSES ÉDITIONS B42 ÉCLAIRENT ENCORE UN PEU PLUS NOTRE

LANTERNE AVEC LA SORTIE DU TRÈS BON POUR UNE CRITIQUE DU DESIGN

GRAPHIQUE DE CATHERINE DE SMET. SOIT 18 COURTS ESSAIS TRAITANT AUSSI

BIEN DU LOGO DU CENTRE POMPIDOU, DE POCHETTES DE DISQUES JAZZ, DE

PHILIPPE MILLOT, QUE DE LA CAUSE DES FEMMES, ETC.

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Lorsqu’on est jeune, il se trouve souvent qu’un mal persistant brûle nos entrailles. D’aucuns appellent ça l’appétit, d’autre la fougue, et certains encore l’envie. Et quand cette inflammation vient à mordre sans complaisance l’esprit, un seul mot la désigne : la passion. Passion Magazine est le résultat de la maladie qui ronge le cœur et la tête de Foucauld Duchange, Gildas Durel et Grégoire Dyer, bien ac-compagnés par les graphistes Caroline Aufort et Antonin David. La passion dont on parle, c’est celle de l’art, celle des œuvres non-publiables et/ou non-publiées parce qu’inclassables, personnelles ou non reconnues. L’émergence est en effet au cœur de ce barnum visuel, graphique et littéraire, qui pose sur papiers (5 dif-férents en 88 pages) la création d’aujourd’hui. Entre les photos blasphématoires de Dylan Calves, le blog jetenculetherese.net, les miscellanées de Yan Céh, la vie privée de Caroline Fayette, se dessine une curieuse affirmation de la liberté créatrice. Une liberté fondamentale. M. G.

www.fruitsdelapassion.fr— Passion Magazine #2, sorti le 13.04, 88p., 300ex.

P A S S I O NM A G A Z I N E Que de joie à l’annonce d’un nouveau

bouquin de Benjamin Flao, et en solo qui plus est. Après avoir posé ses crayons en Erythrée et délivré un superbe carnet de voyage, il situe cette fois son histoire au Kenya. Naim est un petit gars de 11 ans qui a une préférence pour faire l’école buissonnière malgré les répri-mandes de son frère. Ce jeune garçon qui se cache dans les rues de son quar-tier va finir par embarquer dans une « aventure » qui va l’amener jusque chez ce vieux pêcheur qui vit dans le village de Kililana. Benjamin Flao nous livre ici une petite pépite de poésie, il s’agit d’un voyage initiatique pour cet enfant qui se veut libre et refuse de suivre le chemin de tous les jeunes de son pays. Il y a aussi une part de récit d’aventure car, au gré de ses déambulations, Naim va croiser des trafiquants, des prostituées et autres énergumènes, tout cela sublimé par le trait épuré de Benjamin Flao. Les plans de vues de place, de plage ou de mer, sont justes magnifiques, on sent ce grand baroudeur amoureux de lieux exotiques, on a limite par moment plus affaire à des toiles de peinture plutôt qu’à de la bande dessinée. Kililana Song a tout d’un vrai conte moderne, le côté mystique de cette histoire rappelle de vieux contes africains avec un vieillard shaman, mais il y aussi un peu de Tom Sawyer dedans. Il s’agit en tout cas d’un 1er coup grande-ment réussi en tant que scénariste, son dessin est, comme toujours, de plus en plus bluffant et « facile », et on attend avec impatience la suite et fin des aven-tures de Naim. Jonathan Déchelette

www.futuropolis.fr ; Kililana Song de Benjamin Flao— Éditions Futuropolis, sorti le 8 mars, 128 pages, 20 euros.

K I L I L A N A S O N G

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M U S I Q U E

Les burnes : outil symbolique indis-pensable pour le bon fonctionne-ment de l’esprit dans l’éco-système du festival 15 ans Tout à Fond. Car oui, pour ses 15 ans, l’association TAF a choisi de faire la fête avec de la musique d’une puissance peu commune. « Du bruit ! », disent certains, ceux-là seront servis. Réso-lument tournés vers le côté obscur de la rock’n’roll music, les 15 ans du collectif mélomane seront ainsi l’occasion de croiser les légendaires Napalm Death, Sepultura, Amon Amarth, Dying Fetus, Dark Funeral, Exodus, Les Sheriff (reformés pour l’occasion), pour ne citer qu’eux. Un étrange mais magnifique ras-semblement de personnages tatoués et colériques pour fêter l’arrivée de l’été qui, à Montpellier, est toujours souriant. M. G.

www.tafprod.com— Festival 15 ans tout à fond du 31.05 au 25.06 à Montpellier. Avec aussi l’Orchestre National Grolandais, Madball, The Muggs, Total Chaos, etc.

V O P H O N I QFinie la raison, cette ombrelle qui se place invariablement entre l’homme et le cosmos. Fini le pragmatisme, cette attelle indésirable qui pousse l’esprit à ne considérer que le sol. Le deuxième album de vOPhoniQ, Cosmogonie, est bien plus qu’une suite de morceaux, il est une expérience sans cesse renouvelée, un manifeste pour les forces mystiques qui habitent là dans notre cerveau. Entêtant, hypnotique, Cosmogonie coupe peu à peu nos attaches au réel : sensuels, violents, apaisés, les deux chapitres qui constituent l’album sorti chez Dawn records mê-lent douceur, voyage astral et sens de la vie. Deux ans après un premier album remarqué (Human & Computer) et un peu plus de six mois après l’excellent EP Mushroom, ce diable de vOPhoniQ parvient une nouvelle fois à faire de sa mu-sique électronique un moment de contemplation béate. Montagnes, vallées et torrents ; arbres, animaux et humains ; astres, planètes et galaxies : entendez l’appel de vOPhoniQ, il vous a compris. Maxime Gueugneau

dawnrecords.tumblr.com ; soundcloud.com/vophoniq— Cosmogonie est sorti le 30.04 chez Dawn Records. vOPhoniQ sera en live le 18.05 au festival Nuits Sonores à Lyon.

15 ANS TOUT À FOND

EARS & EYE ENCHAÎNENT LES BONNES SOIRÉES EN CE DÉBUT D’ÉTÉ AVEC UNE

COMME SUR UN NUAGE #3 QUI INVITE ALEC TRONIQ, LE 26.05 AU BATOFAR, À

PARIS, ET UNE HELL YEAH ! DE FEU AVEC ZED BIAS, JAVIER ESTRADA ET DJ MEL-

LOW, LE 30.06 AU BATOFAR ITOU.

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Bromance signifie en anglais une amitié proche mais non-sexuée entre deux hommes. Pour sûr, Brodinski et Manu Barron (Social Club/Savoir Faire) sont copains comme cochons. Et c’est, entre autres, pour graver dans le marbre une si belle amitié qu’ils ont fondé le label Bromance Records. Ça et l’amour de la musique. Dj et producteur d’un talent certain, Brodinski est également un mélomane aux goûts sûrs, ce qui fait de lui un directeur artistique sur qui on peut compter pour diffuser de la musique de qualité. C’est d’ailleurs là le nœud de Bromance Records : défendre une électro de bon ton et lui assurer une visibilité maximale. Jusqu’à maintenant, force est de constater que Bromance fait le taf, que ce soit sur le split Brodinski/Gesaffelstein, sur celui de Gucci Vump et de Pipes ou sur le Lana Del Rey Remixes. Un sans faute qui nous donne envie, nous aussi, d’enlacer non-sexuellement Brodinski et Manu Barron. M. G.

Prochaines soirées Bromance : le 8.06 à au Social Club, Paris, le 15.06 au Sonar, Barcelone, le 22.06 au DV1 à Lyon, le 23.06 à Lille, le 28.06 à Nice, le 29.06 au Rock Island de Marseille, etc.

LA RED BULL MUSIC ACADEMY N'A DE

CESSE DE NOUS EXCITER. NOUVELLE

PREUVE AVEC LA SOIRÉE DU 25.05 AU

NOUVEAU CASINO, À PARIS, QUI FAIT

VENIR L’EXTRAORDINAIRE BENGA AC-

COMPAGNÉ DE DILLON FRANCIS, TO-

TAL WARR, SPOEK MATHAMBO, MARVY

DA PIMP ET GUESTARACH. ON A DÉJÀ

LES YEUX QUI PÉTILLENT.

SUBLIME FREQUENCIESHeureux qui, comme Hicham Chadly et Alan Bishop, ont parcouru les steppes de Corée du Nord et traversé la mousson du Myanmar ; heureux qui, comme les fonda-teurs de Sublime Frequencies, ont pu goû-ter l’hospitalité des Irakiens et la chaleur des favelas de Rio. Sublime Frequencies fait fi des frontières et lâche tous azimuts les disques torrides mais méprisés de la planète non-occidentale. À l’écoute de la dabke moustachue du Syrien Omar Souleyman (Highway To Hassake), des marches gran-dioses des orchestres de Pyongyang (Radio Pyongyang), en passant par le psychédé-lisme arabique d’Omar Khorshid (Guitar El Chark), notre suffisance musicale s’étiole, nos yeux aveugles s’ouvrent et le paraly-tique marche quasiment. En quelques 70 sorties, Sublime Frequencies a réussi l’im-probable pari de nous faire avaler notre pédance culturelle. Une telle vision de la discographie mondiale ne pouvait qu’in-terloquer les tenanciers des Siestes Électro-niques qui les invitent pour leurs sessions parisiennes du quai Branly, cet été. M. G.

www.les-siestes-electroniques.com ; www.sublimefrequencies.com— Alan Bishop et Hicham Chadly seront le 8.07 au Musée du Quai Branly dans le cadre des sessions pa-risiennes des Siestes Électroniques qui se dérouleront chaque dimanche du mois de juillet.

NOTRE GROUPE DE SURF-POP PRÉFÉRÉ,

LA FEMME, DÉBARQUE À LA FLÈCHE

D’OR, À PARIS, LE 1.06 AVEC BON

VOYAGE ET YOUR 33 BLACK ANGELS.

B R O M A N C E R E C O R D S

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« Lorsque l’avenir est sans espoir, le présent prend une amertume ignoble » nous dit le romancier. Alors, pour ne pas sombrer, faisons de la vie ce qu’elle doit être : une fête. À ce jeu-là, le groupe bruxellois BRNS (prononcer « Brains ») glane de bien rutilantes breloques. Pour-quoi s’en faire, en effet, puisque ces beaux bruns roulent le rock comme d’autres les pierres et affolent le cœur et l’esprit de leurs auditeurs. Ces quatre multi-instrumentistes n’ont eu besoin que d’un titre volant sur le net, Mexico, pour que pleuvent sur eux les gouttes dorées de la gloire et de l’estime critique. Les BRNS n’ont pas volé les hourras de la foule amoureuse, enivrée qu’elle est de refrains efficaces et de rythmiques fantaisistes. Tour à tour comparés à Yeasayer, Wu Lyf ou Battles, les bruxellois font pourtant bien seuls leur petit bonhomme de chemin. Prochaine étape pour le bonheur : le festival Art Rock de Saint-Brieuc. M. G.

soundcloud.com/BRNSmusic ; http://brns.bandcamp.com ; www.artrock.org— BRNS sera au Festival Art rock de Saint-Brieuc le dimanche 27.05 ; EP Mexico en télé-chargement sur leur Bandcamp.

En l’an 2011, un fils nous est né, un enfant nous est donné. Certes, Il avait déjà fait parler de lui en 2009 avec le tube estival Sunshine sur Hivern records, véritable hymne à la musique solaire. Mais c’est en 2011 qu’il vint vraiment à nous, apporter la parole pure et bonne de son premier album fIN sur Permanent Vacation. Louanges à Toi, John Talabot, Toi qui a pu et su nous faire aimer la house espagnole comme sans doute personne avant ; Toi qui, en une chanson (So Will Be Now…), a réussi à nous convertir à ton improbable crew barcelonais (avec Pional). Alors, puisqu’en ce début d’été la Lumière perce enfin les nuages de l’hiver et que la clarté chasse enfin les ombres, doit-on s’étonner de retrouver John Talabot au Festival Rendez-Vous à Paris, et aux Siestes Électroniques de Toulouse ? Non, mille fois non, sa house aux allures méditerranéennes et chica-goannes est comme le vin de messe : un don du ciel. M. G.

http://soundcloud.com/john-talabot ; http://mercredi-production.tumblr.com (Festival Rendez-Vous) ; www.les-siestes-electroniques.com— John Talabot sera aux Siestes Électroniques de Toulouse le 29.06 ; il sera au Festival Rendez-Vous, à Paris, le 30.06.

L’EXTRAORDINAIRE LABEL BELGE PELICAN FLY RETOURNE AU SOCIAL CLUB

AVEC LA FERME INTENTION DE LE BRÛLER. AVIS AUX AMATEURS DE LA PYROMA-

NIE, ILS (MISTER TWEEKS, RICHELLE, DJ SLOW) SERONT LÀ LE 24.05 AVEC LOL

BOYS, DUBBEL DUTCH ET PRINCE JEAN.

DAWN RECORDS, L’UN DE NOS LABELS DU SEIGNEUR, S’EN VA FAIRE UNE PETITE

VIRÉE AU SOCIAL CLUB, À PARIS, ET A L’EXCELLENTE IDÉE D’Y INVITER ÉTIENNE

JAUMET, VOISKI, WEIRDD ET FAON. CE SERA LE 30.05 À PARIS.

JOHN TALABOT

BRNS

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S C È N E S

2E ÉDITION DU TRÈS BON FESTIVAL BONUS DU NON MOINS EXCELLENT THÉÂTRE

DE POCHE À HÉDÉ (35). CETTE ANNÉE LA BELGIQUE EST À L’HONNEUR AVEC LE

COLLECTIF ON VOIT TA CULOTTE VÉRO, PATRICK CORILLON, SIMON DELATTRE,

LA CIE TRANSQUINQUENNAL, ETC. CÔTÉ MUSIQUE, SOLANGE LA FRANGE, LES

KITSCHENETTE’S, THE WXACKY JUGS, ETC. LES 17, 18 ET 19.08.

Quel joli point de vue que celui du Château de La Ballue, à Bazouge-La-Pé-rouse, pour admirer la fine fleur chorégraphique. Le festival Extension Sauvage, qui donne ce 1er juillet sa première édition, tente en effet l’association rare mais pas incongrue entre paysage, patrimoine rural et danse contemporaine. Et pour engranger les points de qualité, l’événement, mis en œuvre par Latifa Laâbissi, Margot Videcoq et l’association Figure Project, convie ces quelques artistes d’ex-ception : Emmanuelle Huynh, Daniel Linehan, Grand Magasin, Boris Charmatz, etc. Au cours de ce dimanche de fêtes, plusieurs confrontations auront pourtant lieu entre danse classique (L’Après-midi d’un faune de Nijinski) et danse contempo-raine (Odile Duboc, par exemple), entre patrimoine mirifique et pièces construites pour l’extérieur, entre public familial et artistes d’aujourd’hui. Des face-à-face qui, rassurons-nous, ne seront qu’enrichissements mutuels, bonne humeur et culture populaire. Une simple extension sauvage du domaine de la danse. Maxime Gueugneau.

www.extensionsauvage.com— Extension Sauvage, le 1.07 au Château de La Ballue à Bazouge-La-Pérouse (35), entre Rennes et Saint-Malo. Le 30.06 aura lieu un préambule avec Lande Part de Laurent Pichot et la projection de Min Tanaka, le tout à Combourg.

E X T E N S I O N S A U V A G E

La compagnie Grand Magasin ne connaît rien au théâtre ni à la danse et le revendique. Elle crée simple-ment les spectacles qu’elle a tou-jours rêvé de voir dans une salle de théâtre. Après les confessions sincères et publiques de Ma vie, et poursuivant l’entreprise de parler à la première personne du singulier, Pascale Murtin et François Hiffler qui interprètent tous deux Mordre la poussière, nous racontent leurs rêves et leurs cauchemars : « Je suis, que je le veuille ou non, le personnage prin-cipal de mon histoire, mais simple figurant dans celle des autres. » Dans ce monde parallèle de nos rêves, les protagonistes vont successivement dans des scènes librement et fol-lement inspirées de films de Kung Fu, de la téléréalité ou du théâtre de l’absurde, se battre avec leurs cauchemars du quotidien ou faire réaliser les scènes de leurs songes les plus fantasmagoriques, des scènes qui dans nos vies sans imagination disparaissent dans les brumes de nos réveils agités. Revivre ces expériences enfouies et ces combats imaginaires est ici jubilatoire grâce à une malice et à un sens de l’absurde toujours revendiqué. Comme un rêve sur un plateau. David Chauvet

www.grandmagasin.net ; www.latitudescontemporaines.com— Mordre la poussière sera jouée le 6.06 dans le cadre du Festival Latitudes Contemporaines à Lille.

41BAZART

MORDRE LA POUSSIÈRE GRAND MAGASIN

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E X P O S

42 K°41

Adorno (cité par Catherine de Smet) affirmait que les livres « disent quelque chose sans qu’on les lise […] et ce n’est pas le moins important. » Nul doute que les livres des Éditions Cent Pages sont très bavards. Il suffit en effet de dresser l’oreille pour entendre le designer graphique Philippe Millot nous sussurer la plus jolie poésie qui soit. Dans un monde de l’édition sourd aux talents et à l’inventivité des graphistes, les Éditions Cent Pages ont eu raison de laisser trainer leurs oreilles du côté de Philippe Millot, faiseur d’art plastique en littérature. Attention, les objets (le terme est important) créés par Sophie et Philippe Millot ne sont pas abscons, et la qualité esthétique jamais n’empiète sur le plaisir de la lecture. C’est même tout le contraire. Un Jacques Rigault poinçonné, c’est de la balle suicidaire dont il est question ; de la Big Caslon pour Melville, c’est l’histoire qui parle, etc. Les Éditions Cent Pages sont la preuve qu’une édition intelligente, belle et magnifiant la littérature est possible. À bon entendeur... Maxime Gueugneau

atheles.org/centpages ; www.erba-rennes.fr— L’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne de Rennes organise une exposition Philippe Millot et Les Éditions Cent Pages du 22.05 au 2.06.

P H I L I P P EM I L L O T

Musique, que nos mémoires se met-tent à rêver. Cette phrase de France Gall, le studio de design graphique strasbourgeois 923a l’a fait sienne alors que le Boonefooi de Bruxelles lui proposait de travailler sur la musique et la conception belge de celle-ci. Les 923a (Jérémy Joncheray et Thomas Oudin) ont cherché à tra-duire graphiquement et littéralement les expressions flamandes en relation avec la musique. Si leur sens nous est abscons (« Dei ei vuil nouten op ui muzee Keek mè muzeek... dee de toêfel afleep » par exemple) pour le moment, nul doute que, retravaillées par les 923a, elles retrouveront tout le charme de la parole populaire. Pour ce faire, les Strasbourgeois éditeront des affiches, tout en nuances de gris, où le choix typographique sera l’élé-ment moteur. Quand on voit les tra-vaux qui avaient été publiés dans les Pages Blanches du n°39, l’impatience guette. M. G.

923a.blogspot.com ; www.neufdeuxtroisa.fr— Exposition 923a au Boonefooi, à Bruxelles. Jusqu’au 31.05.

9 2 3 a

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43BAZART

Le monde où on vit est violent, c’est un monde de violence. Et de cela, Vincent Godeau s’en indigne. Lui, l’illustrateur, amateur de collage et d’animation, ne pouvait se déclarer vaincu par le mal sans avoir livré une ultime bataille. Ce sera son œuvre. Issu de la décidément très prolifique ESAD de Strasbourg, Vincent Godeau possède une technique unique dans l’art de la sensibili-sation. Sous couvert d’une esthétique enfantine (et magnifique par ailleurs) et d’îles de purée, Vincent Godeau cherche avant tout à nous intéresser au monde. La gaudriole n’est que façade et le calembour, un trompe l’œil. Au-delà de ces effets de manche, le travail de Vincent Godeau invite à une réflexion sur ce que nous faisons de notre environnement Pour son exposition Pastiche, mais presque, à la galerie My.Monkey, Vincent Godeau continue dans ses recherches loufoques, son crypto-frivolisme et son engagement. Le camouflage lui va si bien. M. G.

vincentgodeau.fr ; www.mymonkey.fr— Pastiche, mais presque de Vincent Godeau du 14.06 au 17.08 à la galerie My.Monkey de Nancy.

V I N C E N T G O D E A U

Est-ce une vue de l’esprit ou un vague fumet de madeleine proustienne s’échappe de la Seize Galerie de Marseille ? Du 4 au 28.07, l’artiste allemand Clemens Behr revient à l’endroit de ses premières amours. En effet, c’était lui qui, il y a 3 ans, inaugurait la galerie du 16 rue Fontange avec une exposition à mi-chemin entre l’art plastique et le graffiti. Collectant matériaux pauvres et souvenirs enfantins, Clemens Behr construit une œuvre unique sortant le street art de la platitude double dimen-sionnelle. Ses travaux ne s’inscrivent pas dans un espace donné, ils sont l’espace, construisant une immersion totale du spectateur dans l’esprit et les envies de Cle-mens Behr. En résulte un doux sentiment de confusion, de perdition, et l’impression d’entrer littéralement dans un autre monde. 3 ans après sa première exposition à la Seize, Clemens Behr revient mettre la « meilleure galerie française » (selon Graffiti Art Magazine) sens dessus dessous. Pour notre plus grand bonheur. M. G.

www.seizegalerie.com ; www.clemensbehr.com— Clemens Behr à la Seize Galerie de Marseille, du 4 au 28.07.

C L E M E N S B E H RCOMME CHAQUE ANNÉE, LES AMOU-

REUX DE LA TYPOGRAPHIE SE RE-

TROUVENT EN AOÛT À LURS (04),

POUR LES RENCONTRES INTERNATIO-

NALES DE LURE. LE THÈME DE LA SE-

MAINE D’ÉTÉ : « CORPS NEUF », TOUT

UN PROGRAMME. DU 19 AU 25.08.

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44 K°41

Du cancer du sein il est rarement question dans le monde si bien portant de l’art. Spacejunk Art Centers se charge depuis trois ans de mettre les points sur ceux d’in-terrogation en organisant les évènements « Vénus », réinterprétations artistiques de bustes de femmes. Cette année, Vénus prendra deux formes différentes : à Toulouse, ce sont des bustes sculptés qui seront jetés en pâture à quelques uns des plus beaux illustrateurs actuels : Charles Berberian, Nine Antico, Tanxx, Jochen Gerner, Fanny Michaelis, Killofer, David B., etc. ; les galeries Spacejunk de Bayonne et Lyon ont, elles, proposé aux participants et aux artistes de travailler à partir de photos impri-mées sur toile. Dans les deux cas, des ventes aux enchères seront réalisées au profit de l’association Europa Donna. Spacejunk : le saint des seins. M. G.

www.spacejunk.tv— Prjoet « Vénus » à l’Hôtel de Ville de Toulouse jusqu’au 31.05 ; le projet « Vénus » à la galerie Space-junk de Bayonne du 28.06 au 4.08 et à celle de Lyon du 6.09 au 20.10

V É N U SVENUS

SpacejunkA r t C e n t e r s

w w w. s p a ce j u n k . t v

Ta n x x x ( Fra n ce )

D a v i d B ( Fra n ce )

N i n e A n t i co ( Fra n ce )

D a ve C o o p e r ( C a n a d a )

C a r lo s N i n e ( A rg e n t i n e )

J o c h e n G e r n e r ( Fra n ce )

P h i l i p p e D u p u y ( Fra n ce )

M o rg a n N a va r ro ( Fra n ce )

Fa n n y M i c h a e l i s ( Fra n ce )

Pa t r i ce K i l lo f fe r ( Fra n ce )

L u d ov i c D e b e u r m e ( Fra n ce )

C h a r le s B e r b e r i a n ( Fra n ce )

D o m i n i q u e G o b le t ( B e l g i q u e )

J a c q u e s D e L o u st a l ( Fra n ce )

S t e p h a n e B l a n q u e t ( B e l g i q u e )

D u 8 a v r i l a u 3 0 m a i 2 0 1 2 L’ H ô t e l - D i e u2 R u e V i g u e r i e – 3 1 0 5 9 To u lo u s e

E x p o s i t i o n co l le c t i ve a u t o u r d u d é p i s t a g e d u c a n ce r d u s e i n

TM

O rg a n i s a t i o n Pa r te n a i re s f i n a n c i e rs Pa r te n a i re s Pa r te n a i re s s a n t é

H o ra i re s : 1 0 h - 1 2 h & 1 4 h - 1 7 hE n t ré e g ra t u i te

C o n t a c t : 0 6 8 3 4 6 9 3 4 0w w w. le s s e n s d e l a r t . b lo g s p o t . co m

Da

vid

B

À la démoniaque question de l’œuf ou de la poule, le biologiste et médecin anglais William Harvey avait trouvé dans son Atlas animalier (1651) cette réponse pour le moins laconique : « Tout sort de l’œuf ». Pour son ex-position Ex Ovo Omnia à la Galerie Toutouchic de Metz, le plasticien Sa-mir Mougas lui emboîte le pas hardi petit. Nous avions déjà croisé le tra-vail grandiose et fascinant du Rennais au 40mcube ou encore à la galerie ACDC de Bordeaux. C’est cette fois-ci en partant de l’œuf comme objet sculptural et origine symbolique de tout que Samir Mougas tentera de faire naître en nous pensées et rêve-ries. Jouant sur l’alpha et l’omega de l’inanimé ou de l’organique, le plasti-cien cherchera ainsi à jeter le trouble sur l’origine et la finalité des matériaux utilisés. Des sculptures comme un œuf d’où tout sortirait effectivement. M. G.

www.samir-mougas.net ; www.letoutouchic.com— Ex Ovo Omnia de Samir Mougas, jusqu’au 9.06 à Metz.

S A M I R M O U G A S

L’EXCELLENT HEY ! MAGAZINE FÊTE LA SORTIE DE SON 10E NUMÉRO ET OR-

GANISE, POUR L’OCCASION, SON PREMIER FESTIVAL. AU PROGRAMME : DU

CIRQUE, DE LA MUSIQUE ET, BIEN SÛR, BEAUCOUP DE PEINTURE. AVEC CLOVIS

TROUILLE, KIKI PICASSO, BIONIC ORCHESTRA, NEW CRIUM DELIRIUM, HYPPO-

LITE ROMAIN, ETC. DU 7 AU 10.06 AU CIRQUE ÉLECTRIQUE, PARIS 20E.

OUI, L’ART CONTEMPORAIN PEUT FAIRE UN CLIN D’ŒIL AUX SÉRIES TÉLÉVISÉES.

AINSI, LE FRAC INTITULE SON EXPOSITION ESTIVALE, LES FEUX DE L’AMOUR,

CONSACRÉE À L’AMOUR COMME COMMENCEMENT. À BORDEAUX JUSQU’AU

22.09 AVEC LES ŒUVRES DE LARRY CLARK, LOUISE BOURGEOIS, DANIEL

DEZEUZE, RICHARD SERRA, ETC.

Page 45: KIBLIND#41

J E U X V I D E O

45BAZART

L’être humain est, la plupart du temps, de nature paresseuse et les progrès de la technologie sont souvent destinés à lui faciliter la vie. Le gamer transcende ce concept. La dématérialisation des jeux vidéo nous permet d’acheter un jeu en ligne et de le télécharger sur notre plateforme vidéo ludique, sans avoir à sortir de chez nous. Le phénomène a déjà 30 ans puisque les possesseurs d’Atari 2600 pouvaient, grâce à un adaptateur, charger des jeux depuis la prise télévision. Jean Sega et Jean Nintendo tentèrent également l’expérience en 1991 et 1995 mais, comme leur prédécesseur, ils furent obligés de stopper l’expérience faute de ren-dement. En effet, l’achat en ligne repose sur deux contraintes technologiques : une grosse capacité de stockage et une vitesse de téléchargement suffisamment rapide. La technologie a cependant comblé son retard et, désormais, chaque plateforme de jeu dispose d’un service d’e-shopping : Steam, Origin, SEN, X-box live, Wii Ware. Pourtant la qualité des contenus proposés est très variable.Du côté PC, la plupart des grosses licences sont immédiatement disponibles en téléchargement et font rapidement l’objet de promotions (week-end de test gratuit, réduction, contenu supplémentaire). En revanche, la donne est bien dif-férente pour les consoles de salon. Les titres phares ne sont disponibles que plusieurs mois après la sortie en magasin et les éditeurs se focalisent tous sur la réédition de vieilles licence ou des contenus insipides tels que des packs d’ava-tar pour votre profil… Tous ? Non. Un petit groupe de développeurs résiste et continue de sortir des jeux qui font figures d’ovni dans le paysage vidéo ludique. Ainsi, Journey, développé par Thatgamecompany, est actuellement la meilleure vente du SEN (Sony Entertainment Network). Mais cette exception confirme la règle et on espère qu’en 2013 les consoles nextgen s’aligneront sur le modèle PC en terme d’e-shopping. Le doute est permis si l’on en croit Jens Uwe, Vice Président et Directeur Général d’EA Europe selon qui la dématérialisation ne se produira pas avant 20 ans : « On avait l'habitude d'être sous les 1 Go, mais maintenant nous faisons des jeux qui prennent 8, 9, 10 Go... et si la distribution par bande passante permet un jour de distribuer 10 Go en une demi-heure, nous aurons des jeux qui pèseront 100 Go » (source, 2010). Deux années plus tard, Battlefield 3 (EA) pèse 16 Go et se télécharge en 25 minutes environ (via fibre optique). A bon entendeur… Matthieu Sandjivy

D É M AT E R I A LI S AT I O N

PATIENCE ET LONGUEUR DE TEMPS FONT PLUS QUE FORCE NI QUE RAGE : DIABLO III

EST DISPONIBLE LE 15 MAI. LE TEST DE LA VERSION BÉTA FUT ALLÉCHANT ET ON

ESPÈRE QU’IL N’Y AURA PAS DE MAUVAISE SURPRISE POUR LA SORTIE DU JEU. RAP-

PELONS QUE CE TROISIÈME OPUS EST ANNONCÉ DEPUIS 4 ANS ET QUE SON PRÉDÉ-

CESSEUR SORTAIT IL Y A DE CA... 12 ANS.

LE JEU VIDÉO EST TENDANCE. AINSI,

UNIQLO PROPOSE, À PARTIR DU 2 MAI,

UNE NOUVELLE COLLECTION INS-

PIRÉE DE METAL GEAR SOLID DONT

C’EST LE 25ÈME ANNIVERSAIRE.

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47BAZART

É C R A N

La culture du remix existait, bien sûr, avant l’internet. Mais la dématérialisation et le partage du savoir a donné un essor inouï à la réappropriation des œuvres de culture mondiale par le quidam. Le cinéma n’y a pas échappé. Mieux, il a trouvé là l’occasion de se réinventer. Portant haut cette discipline nouvelle de la vidéo, le MashUp Film Festival du Forum des Images est le témoin pour la deuxième année consécutive de cette nouvelle échappée belle. Et le 7e art y gagne assuré-ment. Pour cette nouvelle édition, le copier-coller-remonter-partager sera encore porté aux nues, avec des projections d’un florilège de créations (Systaime, Osbert Parker, Christoph Girardet, etc.), des évènements avec un VJing live de DJ Zebra (spécialiste du mash-up musical) et Addictive TV, des rencontres (Virgil Widrich, Jérôme Lefdup, Pacôme Thiellement, etc.) Et comme le dit si bien Puff Daddy : « I’m gon do a remix, I’m gon have some fun ! ». Maxime Gueugneau

www.mashupfilmfestival.fr— MashUp Film Festival du 22 au 24.06 au Forum des Halles, à Paris

M A S H U P F I L M F E S T I V A LSi le moindre film français un peu original (ou pas) fait automati-quement l’objet d’un remake chez l’Oncle Sam, le contraire est beau-coup plus rare. Mélodie pour un tueur (Fingers) fait partie de ces exceptions. Beaucoup moins connu que son clone tricolore, De battre mon coeur s'est arrêté, ce premier film de James Toback (Bugsy) ressort sur les écrans. Dans l’original de 1978, c’est Harvey Keitel qui campe le rôle du mélo-mane écartelé entre ses ambitions de pianiste virtuose et ses relations ma-fieuses qui le lient à son père. Plus pervers, plus sale, plus violent, ce thriller aux allures de Taxi driver n’a pas grand-chose à envier à son jeune cadet. Guillaume Vonthron

Mélodie pour un tueur (Fingers), sortie en salle le 6 juin (Solaris distribution).

D A C A P O

Après une parenthèse couronnée de succès, comme scénariste pour le cinéma (The Social Network, Le Stratège), Aaron Sorkin revient à ses premières amours. Réputé pour son écriture acerbe, Sorkin a déjà sévi sur le petit écran avec The West Wing (ou À la Maison Blanche) et, avec le trop éphémère, Studio 60 on the Sunset Strip. Son nouvel opus, The Newsroom, dévoile les dessous d’une grande chaine d’information, vampirisée par son animateur vedette (Jeff Daniels). G. V.

The Newsroom, sur HBO à partir du 24 juin

T H E U N S O C I A L N E T W O R K

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48 K°41

A R C H I T E C T U R E

LE LONDON FESTIVAL OF ARCHITEC-

TURE PRENDRA PLACE DANS LA CAPI-

TALE BRITANNIQUE DU 23 JUIN AU 8

JUILLET. LE THÈME DE CETTE 5E ÉDI-

TION BIENNALE EST « THE PLAYFUL

CITY »... EN ÉCHO AUX JO DE CET ÉTÉ.

WWW.LFA2012.ORG

P A L A I SD E T O K Y O

Les 12 et 13 avril derniers, le Palais de Tokyo a rouvert ses portes pour un happening artistique de 30h. Agrandi et rénové après une fermeture de près d'un an, sa superficie générale a été étendue de 8 000 à 22 000 m2, lui valant le titre récent de plus grand centre européen dédié à la création contemporaine.Construit pour l'exposition internationale de 1937, l'édifice abritait à l'origine et jusqu'en 1974 le musée d'art moderne. Devenu progressivement et pendant plus de 25 ans une sorte de coquille vide sans destination artistique définie, un projet de ré-novation du site est lancé en 1999 pour consacrer l'espace de l'aile Ouest à la création contemporaine. Les architectes retenus pour cet ouvrage sont alors Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, tout juste récompensés à l'époque par le Grand Prix national de l'architecture Jeune Talent. Dix années plus tard, le Ministère refait appel au duo pour aménager l'ensemble du palais et réhabiliter les friches qui composent le monument.Alliage sobre de béton brut et de métal, surplombé de grandes verrières longtemps occultées par de faux plafonds, c'est un nouveau Palais de Tokyo qui livre aujourd'hui au public ses volumes épurés. Et comme expo inaugurale, il accueille jusqu'au 26 août la triennale Intense Proximity. Jean Tourette

www.palaisdetokyo.com ; Exposition Intense Proximity jusqu'au 26 août 2012— Visuel : Death of a King, installation d’Ulla Von Brandenburg (2012) / Photo : André Morin

DU 13 AU 17 JUIN, MONTPELLIER AC-

CUEILLERA LA 7E ÉDITION DU FESTI-

VAL DES ARCHITECTURES VIVES : 11

PROJETS PRENDRONT PLACE DANS

11 HÔTELS PARTICULIERS DU CŒUR

DE LA VILLE. FESTIVALDESARCHITEC-

TURESVIVES.COM

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49BAZART

POLITIQUE FICTIONLe design s'est souvent vu réduit à un phénomène de mode, une sous-caté-gorie de l'art rangée en kiosque entre Architecture et Décoration d'intérieur. Les détracteurs les plus amers parlent de simple coquetterie, d'un dada pour oisifs passionnés dont la grande créativité se li-miterait assez souvent à reproduire par mimétisme les décors stylisés des pages de magazines coûteux. Pourtant, et en dépit des dépréciations de surface, le design est toujours fils de son temps : il reflète nécessairement les tendances gé-nérales d'une époque, donne un indice sur l'état de la société. C'est cette com-posante – essentielle – que la Cité du Design de Saint-Étienne a voulu magni-fier, en proposant de retracer l'histoire de la discipline dans une perspective politique.Baptisée Politique Fiction, en référence au genre littéraire qui place l'anticipa-tion sociétale au centre de sa réflexion, l'exposition interroge les relations entre

politique et design, depuis la fin du XIXe jusqu'au design contemporain. « Des liens étroits se sont tissés dès les commencements du design entre poli-tiques et designers », raconte Alexandra Midal, commissaire de l'exposition. « Ils sont dans la société et utilisent les outils de l'industrialisation ; ils se posent des questions sur leur rôle, réfléchissent et dénoncent. » Estimant l'impact de leurs créations sur la société, les designers se sont en effet positionnés soit dans la continuité des idées de leur temps, en cherchant des solutions pour améliorer la vie quotidienne, soit en opposition, pour s'inscrire contre son évolution et proposer de nouvelles utopies.Côté scénographie, Politique Fiction s'ar-ticule en deux espaces, qui suivent une ligne historique, didactique sans être pompeuse. Le premier présente un film sur l'influence du politique sur le design, depuis les féministes américaines aboli-tionnistes et les britanniques marxistes,

jusqu'aux changements sociétaux des années 60 ; le second, dévoilant l'ex-position en tant que telle, se déploie sur toute la dimension d'un plateau circulaire mobile, où des boxes séparés réunissant les œuvres tournent devant les yeux du visiteur. Entre autres figures tutélaires, les travaux d'Enzo Mari joux-tent ceux des radicaux florentins de Su-perstudio, et cohabitent avec les projets plus récents d'artistes engagés comme Didier Faustino, l'Atelier Van Lieshout, l'architecte François Roche et l'Agence R&Sie(n), Noam Toran ou encore Mar-gueritte Humeau.Une façon différente de définir la so-ciété, à travers ses productions-mêmes, que celles-ci l'approuvent ou la condam-nent. J.T.

www.citedudesign.com ; Exposition Politique Fiction, du 10 mai au 6 janvier 2013 à la Cité du Design de Saint-Étienne— Visuel : I Cling to Virtue ©NoamToran2010

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Kiblind magazineGratuit, bimestrielwww.kiblind.com

fondé à Lyon en 2004distribué en Franceà Genève & BruxellesV

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G E N È V E M A M C O1 0 r u e d e s V i e u x -G r e n a d i e r s 1 2 0 5 G e n è v ew w w . m a m c o . c h

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51CAHIER MODE

C A H I E RM O D E

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52

Texte — Vanessa R. Montalbano montalbanovanessa.wordpress.com

E N M O D E T V

Il y a quelques semaines, le 1er février, Donald Cortez Cornelius, alias Don Cornelius, s’est donné la mort en se ti-rant une balle dans la tête. Le produc-teur, animateur et figure emblématique de la musique Afro Américaine, avait 76 ans. Triste occasion pour revenir sur son joyeux Soul Train.Après avoir été disc jockey sur WVON en 1970, une radio locale, puis présen-tateur sportif de l’émission A Black’s View of the News (ne nous étonnons pas du titre), Don Cornelius crée Soul Train, la première émission télévisée entièrement consacrée à la musique noire Américaine. Une petite révolu-tion pour la télé, et une grande visibi-lité pour la scène black. Jusqu’en 1993, Don a animé l’émission et reçu des monstres sacrés tels qu’Aretha Fran-klin, les Jackson Five, Curtis Mayfield, Marvin Gaye ou encore James Brown. L’émission deviendra « le programme national le plus repris par d'autres chaines de télévision » de l'histoire de la télévision américaine. Pas peu fier, le Don fera inclure la formule dans le générique de début.Cornelius déclare s’être inspiré d’Ame-rican Bandstand, émission musicale du-rant laquelle le présentateur Dick Clark conviait le public à danser sur les airs du hit-parade, et de l’avoir adaptée au public afro-américain. En plus de la musique, Soul Train se pose en véri-table trendsetter en dénichant les nou-velles danses et les nouvelles tendances à travers la Soul Train Line. A la fin de l’émission, danseurs et public étaient

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invités à suivre la Soul Train Line et faire quelques pas rythmés et inédits. Chacun y allait de son booty check dans une ambiance de gentille battle. On imagine tout à fait les spectateurs à la recherche de leurs quelques instants de gloire, choisissant avec soin leur plus belle tenue et répétant soigneusement leur chorégraphie dans l’attente du moment tant rêvé. Et de regarder, qua-rante ans plus tard, leur bref passage immortalisé sur Youtube.Aujourd’hui mythiques, ces séquences sont des archives en or pour l’histoire de la danse et de la mode. Durant plus de trente ans, Cornelius et sa tribu peuplée de centaines d’adolescents se sont relayés pour exposer à l’Amérique les vagues successives de soul, funk, disco, jusqu’aux débuts du hip-hop. A mi-chemin entre streetstyle de jour et photos-report de clubbing, chacun immortalisant nos meilleures frasques vestimentaires, Soul Train est le témoin de plusieurs générations successives de jeunes pour qui la musique et la nuit sont une façon de vivre. Parader la journée, et surtout la nuit.Alors qu’on s’évertue à garder le rock en vie, le disco a été annoncé comme mort dans la presse dès les années 80. Le funk est devenu un truc pour collectionneurs de 45 tours. Néan-moins, leur influence est aujourd’hui indéniable dans la musique, au tra-vers de l’électro, de la house, ou de la pop, mais aussi dans la mode, de façon transversale et naturelle. Quand on s’obstine à nous vendre un rock brut mais dénaturé à grands coups de néologismes absurdes (la tendance rock’mantik, rock chic et autres preppy rock) le disco et ses dérivés sont tou-jours là. Platform shoes, pantalons pattes d’éph’ (aujourd’hui rebaptisés bootcut)

les folies des seventies se sont assagies pour trouver leur place dans notre quotidien souvent plus sage lui aussi. Après des eighties ambiance worha-holic en épaulettes surdimensionnées et des nineties grunge et funny à grand renfort de smileys et petites pillules, on peut finalement affirmer que notre gé-nération de jeunes adultes a opté pour un vestiaire équilibré. Influencé par les décennies précédentes, le jeune adulte de 2012, la - paraît-il - génération per-due, semble avoir formé une armure, un cocon avec sa garde-robe : des ba-siques sécuritaires pour regarder vers le passé, et non vers l’avenir.

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A. foulard - CACHE CACHE / B. sac - STAR MELA sur www.vestiairecollective.com / C. pantalon- TOUPY / D. sandales - MICHEL VIVIEN / E. espardilles - KIWI/ F. polo - LACOSTE L!VE / G. foulard - INOUÏ

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H. pantalon bleu - ETAM / I. jupe rouge - TOUPY / J. foulard - DIESEL / K. foulard - CACHAREL / L. pull beige rayures bleu - MAJE / M.foulard carreaux - INOUÏ

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Direction Artistique : Agence KLAR - Baptiste Viry

Photographe : Laurent Croisier Stylisme : Alix Devallois Make up : Melanie Sergeff

Model : Nala

CON T R E FO RM E

Chemisier LES PETITESPantalon LACOSTE

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Chemise THE KOOPLESChemise CACHAREL

Jupe H&MCeinture MAISON BOINET

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Chemisier CACHARELTop AMERICAN VINTAGE Jean THE KOOPLES

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Veste LACOSTE Culotte ERES

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Chemise PABLO BY GERARD DARELShort APC

Ceinture RICHARD CAMPEL

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Veste THE KOOPLESChemise NO COLLECTION

Jean DIESEL

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Veste EKYOGRobe TARA JARMON Lunettes H&M

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Chemise PABLO BY GERARD DAREL

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Top H&MSoutien-gorge ERES

Bermuda NO COLLECTION

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Paris l’attend depuis longtemps, et le voilà sans doute arrivé : son festival de musiques électroniques de qualité. Rendez-Vous semble bien être celui-là qui invite John Talabot, Laurent Garnier et son projet LBS, Modeselektor, Damian Lazarus, Rone, Aquarius Heaven, Kate Wax, Nina Kraviz, les label Body & Soul, Border Community, Items & Things, etc.

www.mercredi-production.com— Festival Rendez-Vous du 27.06 au 1.07 au Cabaret Sauvage, au Trianon, au Rex Club et au Point Éphémère, à Paris

F E S T I V A L R E N D E Z - V O U S

L’illustre festival de l’affiche et du graphisme reprend ses droits à l’orée de l’été pour nous présenter la création graphique d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Avec des expositions (Jürg Lehni, Lettres Type, le projet éditorial Babel On Demand, Un Imprimeur, Sorties d’Usine, etc.), les traditionnels concours international et étudiant, des workshops, des conférences, etc.

www.cig-chaumont.com— Festival International de l’Affiche et du Graphisme de Chaumont du 26.05 au 10.06

FESTIVAL INTERNATIONAL DE L’AFFICHE ET DU GRAPHISME DE CHAUMONT

LILLE/BRUXELLES

FESTIVAL DE LA SCÈNE CONTEMPORAINE

06 — 17 JUIN 2012

LATITUDESCONTEM-PORAINES

www.latitudescontemporaines.com+33 (0)9 54 65 36 27

Latitudes Contemporaines est un festival à la recherche de démarches artistiques sin-gulières, étonnantes, nouvelles. Et chaque année, ça lui réussit plutôt bien. En 2012 itou, avec Grand Magasin, Emmanuelle Huynh et Akira Kasai, Alain Buffard, Marie-Caroline Hominal, Christian Rizzo. Un dixième anniversaire fêté dignement pour le festival lillois.

www.latitudescontemporaines.com— Festival Latitudes Contemporaines du 6 au 17.06 à Lille

L A T I T U D E S C O N T E M P O R A I N E S

Les Siestes Électroniques est un de ces rares festivals musicaux qui expérimentent au lieu de suivre. Preuve en est avec l’édition 2012 de cette année qui rassemblera à Toulouse : John Talabot, James Blackshaw, Kassem Mosse, Luke Abbott, Aymeric Hainaux, Hyp-nolove, etc. Et pour les sessions parisiennes invitera le label Sublime Frequencies, Jean Nipon, Sam Tiba, Finders Keepers, Records Makers, Keith Fullerton Whitman, etc.

www.les-siestes-electroniques.com— Siestes Électroniques à Toulouse du 28.06 au 1.07, à Paris, les dimanche du 1.07 au 29.08

L E S S I E S T E S É L E C T R O N I Q U E S

É V É N E M E N T S P A R T E N A I R E S

K I B L I N D

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Si nous avons choisi 3 couvertures issues de la sélection Voies Off, c’est que le Off des Ren-contres d’Arles reprend ses droits cet été, pour permettre à la photographie émergente d’émerger effectivement. Cette année, Voies Off mettra l’acccent sur la photographie des pays du nord et sur les 30 ans de l’École Nationale de la Photographie, décernera, comme toujours, son Prix Voies Off, et organisera des expositions, des workshops, des projections et tutti quanti.

www.voies-off.com— Voies Off, du 2.07 au 7.02 à Arles

V O I E S O F F

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Vue par Brecht Evens(2/5)

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