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Document de La Banque Mondiale .. "" r1"'--. t 'io':l A N'UTILISER QU' A DES FINS OFFICIELL S Rapport No. 1455c-AL ALGERIE EVALUATION DU PROJET PORTUAIRE DE JIJEL 6 mal 1.977 Bureau r;gional Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord, Departement des Projets TRADUCTION NON-OFFlCIELLE A TITRE D'INFORMATION Le present doc:ument fait I'objet d'une diffusion restreinte. et ne peut etre utilise par ses destinataires que dans I'exerdce de leurs fondions offidelles. Sa teneur ne peut etre autrement divulguee sans I'.utorisation de la Banque Mondiale. Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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    La Banque Mondiale .. "" r1"'--. -~,. ~ ~ t \.)~i~_ 'io':l

    A N'UTILISER QU'A DES FINS OFFICIELL S

    OP~ Rapport No. 1455c-AL

    ALGERIE

    EVALUATION

    DU PROJET PORTUAIRE DE JIJEL

    6 mal 1.977

    Bureau r;gional Europe,

    Moyen-Orient et Afrique du Nord, Departement des Projets

    TRADUCTION NON-OFFlCIELLE A TITRE D'INFORMATION

    Le present doc:ument fait I'objet d'une diffusion restreinte. et ne peut etre utilise par ses destinataires que dans I'exerdce de leurs fondions offidelles. Sa teneur ne peut etre autrement divulguee sans I'.utorisation de la Banque Mondiale.

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  • TAUX DE CONVERSIONlI

    Unite monetaire = Dinar algerien (DA) 0.2439 dollars EU = 1 dinar 1 dollar EU = 4,10 dinars 243.900 dollars EU = 1 million de dinars

    POIDS ET MESURES

    Donnees concernant Ie trafic - systeme metrique

    1 metre (m) = 3,28 pieds 1 kilometre (km) = 0,62 mile 1 tonne metrique (t) = 2.204.6 livres

    CNAN DI MET MTP ONP SEP SNS SONAMA SONAREM SONATRAM SONELGAZ

    Profondeur de l'eau - Niveau moyen des basses mers de vives eaux, en metres

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    Compagnie nationale algerienne de navigation Direction de l'infrastructure Ministere d'Etat charge des transports Ministere des travaux publics et de la construction Office national des ports Secretariat d'Etat au Plan Societe nationale de siderurgie Societe nationale de manutention Societe nationa1e des recherches et d'exploitation minieres Societe nationale des travaux maritimes Societe nationa1e de l'e1ectricite et du gaz

    REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

    EXERCICE

    1er janvier 31 decembre

    II Compte-tenu des ajustements du ler janvier 1977.

  • CONflDENTIELA N'UTILISER QU' A DES fiNS OFflCIELLES

    A N'UTILISER QUIA DES FINS OFFICIELLES

    EVALUATION

    DU PROJET PORTUAIRE DE JlJEL

    ALGERIE

    Table des matieres

    ....RESUME ET CONCLUSIONS " ............................................... \I ••• i-iv

    • I . INTRODUCTION ...•.•••••..•..•..•...••......•••.....•.•..••.•••... 1

    II. DONNEES GENERALES ......••.•..•••••.•••••.•.......•••.......•..•• 2

    A. Le res eau de transports ...••••..•••.....•••••......•.•..•... 2

    B. Politique et planification des transports ••••.•.•......•.••• 2

    C. La siderurgie algerienne ......•.••••..•••.•..••••......•••.. 3

    III. LES PORTS •....•.•....•........••.•......••...•.•....•....••••..• 5

    A. Installations .....••.•.....•.••.•••.•••.••••.•••••••.•...••• 5

    B. Trafic ............................................. 6o......................... 5

    C. Organisation, gestion et operations portuaires .••••......•.. 6

    IV. LE COMPLEXE SIDERURGIQUE DE JIJEL .•••••••.•••.•.••.••••.•.•.•••. 8

    A. Le marche .................................................... 8

    B. Implantation ....••••••....•••••...••.•....•••••......•.•.... 9

    C. Operations du ~omplexe siderurgique •••.....••.....••.....•.. 10

    D. Depenses d'investissement et plan de financement .••...•.•... 11

    E. Aspects financiers ....•••.. 1200000. 0 •••• 0 •• 0 • 0 •• 0 • • • • • • • • • • • • • F. Gestion et formation ..... o. . . • • • • . . . . . . • . . . . • . • • . . . . . • . • . • . . 12

    G. Execution et exploitation .....•...•.•• 0..................... 12

    V. L'AMENAGEMENT DES PORTS ET LE PROJET .••.••..•••••.•....••......• 13

    A. Plan d I amenagement des ports ...••.....••...•..• 130 • • • • • • • • • • • • B. Obj ecti fs du proj et .•..••.•.••. 0 13• 0 • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • C. Description du proj et (carte 12479) ......................... 14

    D. Estimation des couts du projet .............................. 15

    E. Financement du projet .••......•.....•.......••....••........ 17

    F. Execution du proj et ••.....................•........•••...... 18

    G. Decais sements .•.•.....•.•.•...........•••••...•.....•....•.. 19

    H. Possibilite d'agrandissement du port ....•.••......•......••• 19

    I. Assistance au secteur national du genie civil (SONATRAM) ••.. 20

    J. Ecologie et developpement regional ..••••••............•..... 21

    Le present rapport a ete redige par Messrs. A.A. Fateen (ingenieur, chef de division adjoint), SoR. Ditmeyer (economiste), A.H. Clark (analyste financier, consultant) et G. Perazich (specialiste de l'acier. consultant).

    Le present document fait l'objet d'une diffusion restreinte, et ne peut etre uti lise par ses destinataires que dans l'exercice de leurs fonctions officielles. Sa teneur ne peut etre autrement divulguee sans l'autorisation de la Banque Mondiale.

    Le present document fait I'objet d'une diffusion restreinte, et ne peut etre utilise par ses destinataires que dans I'exerc:ic:e de leurs fonc:tions offic:ielles. Sa teneur ne peu, etre autrement divulguee sans I'autorisation de la Banque Mondiale.

  • Table des matieres (suite) Pages

    VI . ASPECTS FINANCIERS ..•••••..•••••••••••.•••..•••..••••....•.•..• 21

    A. Le port .................................................... . 21

    B. L'Office national des ports - Tarifs, comptes,

    veri fication comptable ••....•....••••.•.••..•••..••...• 24

    VII • EVALUATION ECONOMIQUE ...••.•••.•.••••...•.•..•••.•..•.••.•.•.•• 25

    A. Methode •...•....•...•.......•••..•.....••....••.....•••..•. 25

    B. Justi fication economique ••.•••.•.•.•.••••••.•••.•••••...••. 28

    VIII. ACCORDS CONCLUS ET RECOMMANDATIONS •••..•.••••.••••..••.•.••••.•

    ANNEXES

    1. Documents de reference 2. La demande mondiale d'acier - La siderurgie algerienne 3. Le complexe siderurgique de Jijel 4. Sources etrangeres de minerai de fer 5. Le reseau de transPQrts 6. Tableau comparatif des investissements prevus et des investissements

    effectues dans les transports (1970-76)

    7. Description des principaux ports algeriens 8. Trafic dans les ports algeriens, 1965-1975 9. Trafic dans les principaux ports (1973, 1974 et 1975)

    10. Resume de l'ordonnance portant creation de l'ONP 11. Programmes d'assistance technique en faveur des ports et estimations

    de couts

    12. Organigramme de l'ONP 13. Depenses au titre des plans d'amenagement des ports (1970-1973,

    1974-1977 et 1978-1982)

    14. Materiel de manutention mobile requis pour Ie port 15. Estimation de couts 16. Estimation des depenses au titre du projet 17. Organisation du Ministere des travaux publics et de la construction

    (B.M. 17243) 18. Programme des travaux 19. Calendrier estimatif des decaissements 20. Assistance a la SONATRAM 21. Objectifs financiers et economiques assignes par Ie gouvernement

    aux entreprises et organismes publics, y compris ceux qui sont

    charges des transports

    22. Ventilation des couts du projet entre les investissements dans les installations destinees aux marchandises diverses, les investissements dans les installations reservees au trafic de la SNS et les autres invest is sements

    23. Calcul des tarifs portuaires (ONP) 24. ONP - Port de Jijel

    - Compte d'exploitation consolide et cash flow - Compte d'exploitation relatif au trafic des marchandises diverses et

    cash flow - Compte d'exploitation relatif au trafic de la SNS et cash flow

  • EVALUATION DU

    PROJET PORTUAIRE DE JIJEL

    ALGERIE

    RESUME ET CONCLUSIONS

    i. Depuis l'accession du pays a l'independance en 1962, la Banque a deja finance quatre projets de transport en Republique algerienne democra

    • tique et populaire. Le premier projet, coutant 33,1 millions de dollars et concernant l'amelioration, la construction et l'entretien de routes, a ete partiellement finance par un pret de la Banque de 18,5 millions de dollars aecorde en juin 1973 (9l2-AL). Le second, dont Ie cout s'elevait a 293,2 millions de dollars et qui portait sur 1& construction d'un port a Bethioua pour l'exportation du gaz naturel liquefie a beneficie d'un pret de la Banque de 70 millions de dollars en mai 1974 (995-AL). Le troisieme, un projet ferroviaire coutant 127,3 millions de dollars et prevoyant l'achat de materiel roulant et la remise en etat de voies a ete partiellement finance par un pret de la Banque de 49 millions de dollars accorde en mai 1974 (996-AL). Enfin, un pret de 41,5 millions de dollars approuve par Ie Conseil des Administrateurs en avril 1977 financera un projet coutant 101,6 millions de dollars portant sur l'~elioration d'un tron~on d'environ 40 km de la route Boudouaou-Lakhdaria.

    ii. Le present rapport d'evaluation concerne un cinquieme projet de transport. En 1975, Ie Gouvernement algerien a demande a la Banquede l'aider a financer la construction d'un nouveau port a Jijel devant essentiellement desservir unnouveaucomplexe siderurgique qui allait etre construit a proximite. On estime a environ 4,56 millions de tonnes Ie trafic portuaire annuel attri buable au complexe siderurgique. Le port acheminera en outre 1,2 million de tonnes de marchandises diverses chaque annee, dont environ 650.000 tonnes en conteneurs. Les travaux portuaires et la premiere tranche de construction du complexe siderurgique devraient etre acheves vers Ie milieu de 1982. Le complexe siderurgique utilisera la nouvelle technologie de reduction directe qui peut etre tres concurrentielle par rapport aux methodes traditionnelles avec hauts fourneaux, notamment dans les pays qui disposent de gaz naturel en abondance et peuvent se procurer du minerai de fer a forte teneur a une distance raisonnable. A cet egard, l'Algerie est particulierement bien placee; elle possede en outre une main-d'oeuvre bon marche, compte tenu de sa productivite.

    iii. Le projet porte principalement sur la construction d'un nouveau port et l'octroi d'assistance a la Societe nationale des travaux maritimes (SONATRAM) seule societe algerienne specialisee dans la construction portuaire. En ce qui concerne Ie port, qui acheminera environ 5,76 millions de tonnes d'ici a 1984, Ie projet prevoit des travaux de genie civil, l'achat de materiel de manutention et des services de consultants. Les travaux de genie civil comprennent la construction de brise-lames, de postes a quai, de hangars de transit et d'installations annexes; des travaux de dragage et de remblaiement ainsi que Ie bitumage de routes et ai~s de stockage. Le materiel de manutention permettra de charger et de de charger aussi bien des marchandises diverses que des conteneurs. Les

  • - ii

    services de consultants couvrent les etudes techniques, la preparation des documents d'appel d'offres, la surveillance des travaux ainsi que des etudes et des services de formation concernant la gestion, l'administration, l'exploitation et la planification portuaires. La formation professionnelle constitue un element essentiel du projet; elle s'adressera au personnel des organismes participant aux operations portuaires: l'Office national des ports (ONP), la Compagnie nationale algerienne de navigation (CNAN), et la Societe"nationale de manutention (SONAMA). Aftn d'assurer la pleine utilisation du port, la Societe nationale de siaerurgie (SNS) financera, achetera et installera l'equipement necessaire a la manutention de minerais de fer et autres matierespremieres •entre les navires et les quais; la CNAN financera et achetera les remorqueurs necessaires et la SONAMA fournira l'equipement mobile necessaire a la manutention a terre des marchandises diverses et des conteneurs.

    iv. L'implantation du port repond a la politique gouvernementale qui viSe a aider la region economiquement sous-developpee situee a l'est de la ville de Jijel en construisant Ie complexe siderurgique. Le choix de Jijel n'est peut-etre pas optimal du point de vue des sources de matieres premieres, des marches et de l'implantation de futures usines de traitement, maisil est justifie pour la construction d'un nouveau port sur la cote orientale. La region est l'une des plus pauvres, des plus densement peuplees et des moins developpees d'Algerie, Ie revenu par habitant y etant de l'ordre de 300 dollars en 1976, alors qu'il etait de 780 dollars pour l'ensemble du pays. Le complexe siderurgique creera dans la region un pouvoir d'achat supplementaire de l'ordre de 25 millions de dollars par an et portera Ie revenu par habitant a environ 550 dollars en 1984. La cote algerienne etant completement exposee a la mer et sans aucune protection naturelle, les projets portuaire~ sont coGteux. Les principaux avantages du site s"ont les suivants: a) des eaux profondes neces~ saires a la securite des navires, a une distance relativement faible du rivage;b1 la presence de sable qu'il sera facile d'enlever par dragage normal et d'utiliser pour gagner sur la mer des terrains assez solides pour supporter les installations portuaires et siderurgiques envisagees.

    v. Le coGt du projet est estime a 352,4 millions de dollars, y compris les provisions pour imprevus, les impots et droits de douane, mais a l'exclusion des interets intercalaires sur les prets exterieurs. L'element en devises sera de 200,5 millions de dollars, soit 56,9 %. Les couts des travaux de genie civil ont ete calcules en grande partie d'apres Ie prix de travaux analogues actuellement en cours au port de Bethioua (Pret 995-AL); Ie cout des services de consultants se fonde sur les honoraires convenus pour la preparation des projets, les services de supervision prevus et Ie nombre estimatif d'hommes-mois necessaires pour les services de consultants en gestion. •

    vi. La Banque accordera au gouvernement un pret de 80 millions de dollars couvrant 40 % du total des depenses en deVises, qui sera remboursable en 17 ans, dont un differe d'amortissement de 3-1/2 ans. L'Etat financera le:solde des depenses en devises, estime a 120,5 millions de dollars, ce qui ne devrait pas lui poser des problemes financiers. L'Etat financera en outre la totalite des depenses en monnaie nationale necessaires au projet, estimees a 151,9 millions de dollars.

  • - iii

    vii. Le projet portuaire se fonde sur des etudes de justification et des plans realises par des consultants etrangers et juges acceptables par la Banque. L'execution du projet sera confiee a la Direction de l'infrastructure du Ministere des travaux publics et de la construction qui est experimentee et competente. Des consultants seront ,charges de la supervision des travaux conformement aux directives donnees par la Banque dans la brochure intitulee '~Utilisation de consultants par la Banque Mondiale et ses emprunteurs"; ils seront secondes par des homologues qualifies. Le contrat fera l'objet d'un appel d'offres international en juin 1977, conformement auxprtDcipea du Groupe de la Banque. II est fort probable que ce contrat sera adjuge a une association d'un bureau etranger et d'un bureau algerien de consultants. Les travaux devraient commencer au debut de 1978 et s'achever vers Ie milieu de 1982. Le projet sera dirige et exploite par l'ONP.

    viii. Le complexe siderurgique sera construit et exploite par la SNS, societe nationale bien etablie ayant plus de dix ans d'experience et geree par des cadres competents. De nombreuses etudes ont ete realisees par des consultants etrangers et par les autorites locales sur la conception et l'evaluation du complexe siderurgique. Des offres ont ete re~ues de trois consortiums (americain, fran~ais et allemand) et les travaux devraient etre acheves d'ici au milieu de l'annee 1982. La SNS a Ie monopole de l'importation, de l'exportation et de la fabrication de l'acier en Algerie et elle a Ie droit-de fixer Ie prix de ses produits sous la surveillance de l'Etat. Au debut de 1977, elle employait au total environ 22.000 personnes. Elle est proprietaire d'usines dont elle assure l'exploitation a Oran, El Hadjar, Reghaia, Ghardaia, Arzew, Ghazaouet, Kouba, Alger, Constantine et Annaba. Lorsqu'il aura atteint sa pleine production en 1985, Ie complexe siderurgique produira environ 23 % de la demande algerienne d'acier et fournira un emploi direct a quelque 3,200 personnes. Quatre-vingt-seize pour cent environ des produits seront vendus sur place et Ie complexe ne devra donc compter sur les debouches exterieurs que pour 4 % de ses produits. Les recettes du complexe siderurgique contri bueront a l'epargne et au developpement d'autres activites economiques et sociales essentielles. Ce complexe siderurgique aura donc un effet benefique sur l'economie algerienne.

    ix. On n'a pas calcule separement la rentabilite economique du projet portuaire puisqu'a 1 'exception' des installations de manutention de marchandises diverses, il fait partie integrante du complexe siderurgique. Le taux de rentabilite economique de l'investissement consacre au complexe siderurgique, plus 1a partie du projet portuaire qui lui est liee, est de l'ordre de 10,4 %. L'investissement marginal necessaire a la construction des installations de manutention des marchandises diverses a l'interieur de la zone portuaire necessaire au complexe industriel et les couts de transport interne connexes representent une somme totale inferieure au prix que couteraient l'agrandissement et l'utilisation de l'un des autres ports de la region, a savoir, Annaba, Skikda ou Bejaia. Le taux de rentabilite economique de cette partie de l'investissement est de 27 %. Le taux de rentabilite economique de l'ensemble portuaire et siderurgique est de l'ordre de 12,3 %.

  • -. iv ~

    x. Le complexe siderurgique de la SNS est amplement justifie financierement. Il ressort des calculs fondes sur la comptabilite financiere que la rentabilite financiere d'une annee representative de pleine production serait de l'ordre de 21 %sur l'investissement brut consacre a des immobilisations et d'environ 17 %sur le total du capital utilise. Calcule selon les methodes de cash flow actualise, et a supposer une duree de vie economique de 25 ans pour la premiere tranche du comp1exe siderurgique, 1e taux de rentabilite financiere interne sur 1e total du capital utilise serait d'environ 14 %. Une analyse de sensibi1ite tenant compte des variables 1es plus probab1es indique que 1e taux de rentabi1ite financiere interne ne tomberait pas audessous de 13 %.

    xi. Le gouvernement a coavenu que les tarifs au port de Jije1, y compris 1es redevances de concession payab1es par la SNS a l'ONP, soient fixes de maniere a permettre a l'ONP d'obtenir une rentabi1ite annue11e d'au moins 8-1/2 %.sur l'investissement realise dans des installations portuaires assurant 1e trafic de 1a SNS. Les tarifs app1icab1es aux marchandises diverses seront fixes a l'achevement d'une etude tarifaire genera1e qui sera effectuee sur l'ensemb1e des ports au plus tard 1e 1er janvier 1979 et i1s devront tenir compte d'un taux de rentabi1ite satisfaisant, qui sera determine a cette epoque. Les autorites a1geriennes ont ega1ement convenu que 1e montant total que l'ONP devra verser a l'Etat au cours d'une annee donnee, sur ses ressources d'autofinancement. provenant de l'exp10itation du port de Jije1 ne devra pas depasser la somme des ressources attribuab1es cette annee-1a aux benefices et a l'amortissement~

    xii. La SONATRAM, creee en juin 1970, construit actue11ement des installations portuaires dans dix ports a1geriens et participe pour 26 % a 1a construction du port de Bethioua. Bien que 1ega1ement 1a SONATRAM ait 1e monopole de 1a construction portuaire en Algerie, e11e n'a pas encore 1a capacite de pouvoir entreprendre seu1e 1a construction d'un grand port. Aussi 1e Ministre des travaux publics et de 1a construction est-i1 autorise a faire exception a ce . monopole afin de permettre aux entreprises etrangeres d'effectuer 1es principaux travaux. La SONAfRAM a grand besoin de materiel moderne de construction portuaire pour pouvoir jouer 1e role qui lui revient dans l'economie a1gerienne; c'est pourquoi 1e projet comprend une somme de 10 millions de dollars en devises qui lui permettra d'acquerir du materiel de construction et de se procurer des services d'assistance technique. La Banque contribuera pour environ 4 millions de dollars a cette depense.

    xiii. Les operations portuaires assurees par l'ONP, la CNAN et 1a SONAMA se sont tres sensib1ement ame1iorees par suite de l'assistance technique fournie dans 1e cadre du Premier projet portuaire (995-AL de mai 1974); i1 reste toutefois a faire dans ce domaine et c'est pourquoi le projet comprend des services de consultants en gestion pour ame1iorer l'exp10itation et assurer,la formation professionne11e necessaire.

    xiv. D'apres les accords conc1us lors des negociations, 1e projet justifie l'octroi a 1a Repub1ique a1gerienne democratique et popu1aire d'un pret de 1a Banque de 80 millions de dollars, remboursab1e en 17 ans, dont un differe d'amortissement de 3-1/2 ans.

  • EVALUATION DU

    PROJET PORTUAIRE DE JIJEL

    ALGERIE

    I. INTRODUCTION

    1.01 En 1975, 1e Gouvernement de 1a Repub1ique a1gerienne democratique et popu1aire a demande a 1a Banque de l'aider a financer un projet de construction d'un nouveau port a 15 km a l'est de 1a ville de Jije1, projet dont l'eva1uation fait l'objet du present rapport. Le port aura une double fonction: en premier lieu, i1 desservira un comp1exe siderurgique qui doit etre construit a proximite et, en second lieu, i1 acheminera 1es marchandises diverses pour 1esque11es i1 n'existe actue11ement pas d'insta11ations suffisantes a l'est du pays.

    1.02 La cote a1gerienne etant comp1etement exposee a 1a mer et sans aucune protection nature11e, l'amenagement d'un nouveau port constitue un projet onereux et, du point de vue des couts deconstruction, aucun emplacement n'est preferable a un autre, si ce n'est par 1a nature des sols. Le gouvernement a donc ete guide dans son choix par l'emp1acement prevu pour 1e comp1exesiderur~ gique. S'agissant des sources de matieres premieres, des marches et de l'implantation de futures usines de traitement, ce choix n'est peut-etre pas optimal. Toutefois, 1e gouvernement a decide que 1e comp1exe serait imp1antea Jije1 afin de repondre aux criteres de sa po1itiquede deve10ppement regional et en parti cu1ier de deve10ppement economique ae cette region, et i1 a ordonne de commencer 1es travaux de preparation du terrain. Quand bien meme 1e projet, tel qu'i1 est propose, ne presenterait aucun avantage sur 1e plan du deve10ppement regional, et sf l'on tient compte de certaines contraintes dues a l'emp1acement choisi, i1 demeure que son taux de rentabi1ite economique pour 1e pays est de 12.3 %, ce qui est raisonnab1e. 11 devrait donc beneficier de l'assistance de la Banque.

    1.03 Dans 1e secteur des transports, la Banque a deja accorde un pret de 18,5 millions de dollars (9l2-AL, juin 1973) en faveur d'un projet routier, un pret de 70 millions de dollars (995-AL, mai 1974) en faveur d'un projet portuaire, un pret de 49 millions de dollars (995-AL, mai 1974) en faveur d'un projet ferroviaire e.t un pret de 41,5 millions de dollars en faveur d'un projet routier, approuve par Ie Conseil des Administrateurs en avril 1977.

    1.04 Le present rapport est fonde sur des renseignements communiques par les Ministeres des finances, des transports ainsi que des travaux publics et de la construction, Ie Secretariat d'Etat au plan (SEP), l'Office national des ports (ONP), la Societe nationale de manutention (SONAMA), la Compagnie algerienne de navigation (CNAN), la Societe nationale de siderurgie (SNS) et la Societe nationale des travaux maritimes (SONATRAM); sur une etude sur 1es ports algeriens rea1isee en 1975 par les consultants d'EASAMS (Royaume-Uni); sur une etude de justification du port menee a bien par les consultants de Tractionel (Belgique); sur un plan directeur, des etudes techniques preliminaires

  • - 2

    et des estimations de couts prepares en 1976 par les consultants du Port autonome du Havre (France), de Tractionel, d'Organisation et amanagement (France) et du Laboratoire d'hydraulique de Delft (Hollande); sur de nombreuses etudes relatives a la production, a la fabrication, a la commercialisation, etc. de l'acier et sur les conclusions d'une mission d'evaluation composee de Messrs A.A. Fateen (ingenieur, chef de division adjoint), S.R. Ditmeyer (economiste), A.H. Clark (analyste financier, consultant) et G. Perazich (specialiste de l'acier, consultant). On trouvera a l'annexe 1 une liste des documents et des etudes qui ont servi a la redaction du present rapport, a~: l' annexe 2 des donnees sur la demande mondiale d' acier et la siderurgie algerienne,a l'annexe 3 et a l'annexe 4 des renseignements sur Ie complexe siderurgique de Jijel et les sources etrangeres de minerai de fer, respectivement.

    II. DONNEES GENERALES

    A. Le reseau de transports

    2.01 L'Algerie possede huit ports de commerce et environ 20 ports de pe~hej une flotte de 50 navires de haute mer jaugeant au total environ un million de tonnes de port en lourd; quelque 4.400 km d'oleoduc et environ 80.000 km de gazoducs; 4.000 km de voies ferrees et environ 80.000 km de routes nationales, regionales et locales entre les principales villes algeriennes et relianr par ailleurs Ie pays au Maroc et a.la Tunisie; enfin, quatre aeroports internationaux et 10 aeroports secondaires ainsi qu'une compagnie aerienne nationale. Les ports sont etudies plus en detail au chapitre III et les modes de transports autres que maritimeaa l'annexe 5.

    B. Politigue et planification des transports

    Politique

    2.02 Dep~is l'accession du pays a l'independance en 1962, Ie gouvernement s'est efforce de donner a sa politique economique une orientation socialiste; l'economie est fortement centralisee et la majeure partie du secteur des transports est aux mains d'entreprises publiques. Les principaux instruments de la politique de developpement ont ete des plans quadriennaux de developpement ainsi que des budgets ordinaires et des budgets d'equipement.

    Planification

    2.03 Le Secretariat d'Etat au Plan (SEP) est· charge de mettre au point les plans de developpement. Si Ie premier Plan quadriennal (1970-1973) n'accordait qu'une importance secondaire au developpement de l'infrastructure des transports, les investissementg"au titre du deuxieme Plan (1974-1977) representaient 59 % du total, contre 29 % pour Ie premier; c'est dire que les retards dans les travaux Qe modernisation des routes et des voies ferrees peuvent etre combles. Le troisieme Plan fera une place plus grande que les deux precedents a l'amenagement des installations portuaires et a la remise en etat des routes ainsi que des voie~ ferrees et du materiel ferroviaire. On trouvera a l'annexe 6 un tableau comparatif des investissements prevus et des investissements effectifs dans ce secteur de 1970 a 1976.

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    2.04 La p1anification des investissements dait itre am&11oree a plus1eurs egards, notamment pour ce qui est de 1a co11ecte des donnees, de l'execution des projets ainsi que de 1a coordination et de l'echange d'informations entre 1es organismes publics et 1es services de transports, de sorte que, par 1e passe, 1e SEP et 1a Direction de l'infrastructure ont etab1i 1es plans d'investissements en faveur des ports a partir d'autres elements de base. La penurie de personnel qua1ifie dans 1e pays--qui pose de graves prob1emes--a entrave 1es efforts dep10yes par 1e gouvernement pour ame1iorer 1a qua1ite de 1a p1anification. En attendant de pouvoir compter sur davantage de specia1istes, l'Algerie devra faire appe1 a des consultants etrangers qui l'aideront a rea1iser 1es etudes et a executer 1es projets. Afin que 1e gouvernement soit en mesure d'e1aborer un plan adequat d'amenagement des ports, 1e projet portuaire de Bethioua prevoit que des services de consultants prepareront un plan directeur portant sur l'ensemble des ports de commerce a1geriens en se fondant sur des previsions rea1istes concernant 1e trafic. L'etude rea1isee par EASAMS LTD CRoyaume Uni) a ete menee a bien en 1976; e11e comportait a 1a fois un plan directeur et des recommandations quant a 1a reorganisation du secteur portuaire. Le plan, qui a ete examine par 1es services de 1a Banque et juge satisfaisant, sera utilise par 1e SEP dans l'e1aboration du prochain plan quadrienna1. Le gouvernement examine actue11ement 1es recommandations proposees (paragraphe 3.07)0

    2.05 La DI est chargee d'etab1ir dans 1e detail 1es plans quadriennaux d'amenagement de l'infrastructure portuaire, et l'ONP prepare, pour quatre ans, 1es budgets d'investissement destines a 1a remise en etat, au remp1acement et a l'ame1ioration de ses biens fixes. Le prochain plan sera etab1i d'apres 1es memes criteres qu~ ceux qu'uti1ise 1e SEP.

    c. La siderurgie a1gerienne

    2.06 Le secteur de 1a siderurgie est domine par 1a Societe nationa1e de siderurgie (SNS), entreprise d'Etat chargee de mettre en valeur et d'exp1oiter l'ensemb1e des installations de production de metaux de premiere fusion.

    2.07 La SNS, 18 plus importante des entreprises siderurgiques du pays, a ete creee en 1964, et, avec ses quelques 22.000 employes, e11e exp10ite des acieries, des 1aminoirs, des fabriques de tubes et de produits finis te1s que des boutei11es a gaz ainsi que des installations d'etamage.

    2.08 La SNS, dont 1e siege est a Alger, est administree par un Directeur general assiste de quatre directeurs charges des etudes techniques, des finances, du personnel et de 1 '.administration , respectivement. Le Directeur general est directement responsab1e de 1a gestion des unites de production d'acier et du departement des ventes. A l'instar d'autres entreprises a1geriennes, 1a SNS s'est deve10ppee rapidement, encore que sa croissance ait eu tendance a etre insuffisante au regard de 1a consommation nationa1e tota1e d'acier. On trouvera a l'annexe 2 une description detai11ee de 1a Societe et de ses installations.

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    2.09 Entre 1970 et 1976, la consommation d'acier en Algerie est passee de 380.000 tonnes a 1,36 million de tonnes, refletant bien en cela la croissance rapide du secteur siderurgique. Pendant la meme periode, la production nationale de fonte en gueuses n'eat passee que de 381.000 a 432.000 tonnes et.celle d'acier lamine a chaud et a froid de zero a 350.000 tonnes, ce qui denote la dependance croissante du pays a l'egard des importations! Toutefois, 11 convient de noter que, depuis 1969, lea prix pratiques dans ce secteur-que la SNS ne peut modifier qu'avec l'accord du gouvernement--ont progresse de 14% seu1ement alors que les prix mondiaux se sont eleves d'environ 45 % en termes reels.

    2.10 Dans Ie cadre de la politique d'industrialisation rapide de l'Algerie, les Plans de developpement accordent une importance considerable aux investissements en faveur du secteur siderurgique. Au titre du Plan de 1967-69, ceux-ci ont atteint environ 1,3 milliard de dinars, soit 317 millions de dollars, et les objeciifs du Plan ont ete atteints et mame depasses de 8 %. Au titre du Plan de 1970-73, quelque 2,9 milliards de dinars (707 millions de dollars) ont ete investis dans ce secteur, soit environ 150 % de plus, en valeur courante, que ce qui avait ete autorise par Ie Plan. Quant au plan de 1974-77, il prevoyait d'accorder 5,1 milliards de dinars a ce secteur et les objectifs ont deja ete depasses. Les investissements sont en avance d'un an environ par rapport au calendrier preVUe On trouvera a l'annexe 2 des projections detail1ees. concernant les investissements de la SNS. Outre la construction du complexe de Jijel (Chapitre IV), la SNS a d'autres grands projets et prevoit notamment d'agrand1r l'usine d'El Hadjar en lui ajoutant des laminoirs a chaud et a froid ainsi qu 'une trefilerie de ronds a beton et de mettre ~n place, en divers endroits, des installations de production de bouteilles a gaz, d'aciers speciaux et d'alwninium.

    2.11 En outre, la SNS projette d'implanter dans la region d'Oran, au debut des annees quatre-vingt dix, une troisieme grande usine siderurgique dont la capacite annuelle devrait atteindre 10 millions de tonnes. Les pouvoirs publics n'ont pas encore considere serieusement la question; mais, si ce chiffre est exact, l'usine aurait une influence considerable sur Ie marche des produits du complexe de Jijel et l'attention du gouvernement a ete attiree sur ce point. Celui-ci prendra une decision a propos de l'usine lorsque sa justification economique aura ete demontree.

    2.12 L'expansion rapide de la siderurgie en Algerie s'explique notamment par l'existence d'importants gisements de fer a Ouenza-Boukhadra, a l'est du pays, et a Gara-Djebilet, dans Ie sud-ouest. On estime a environ 160 millions de tonnes la capacite des gisements d'Ouenza-Boukhadra; il y a des indices de reserves supplementaires. Selon les estimations, Ie complexe de Jijel pourrait utiliser 40 millions de tonnes des minerais consideres a condition qu'ils soient melanges avec du minerai importe a plus forte teneur dans la proportion 35:65. En recourant a des techniques de fabrication de l'acier a forte utilisation d'energie, l'Algerie realisera d'importantes economies en devises.

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    ,.

    2.13 Selon les estimations, la demande globale d'acier liquide devrait progresser en moyenne de 16 % par an jusqu'en 1985. Si ce chiffre est tres eleve, il n'en est pas moins raisonnable au vu des dernieres projections economiques etablies par la Banque; Ie deficit ne serait pas comble pour cela, tant s'en faut--il atteindrait encore 1 million de tonnes par an pour lesquelles l'Algerie devrait faire appel aux importations. L'hypothese tiendrait encore meme si Ie taux de croissance etait quelque peu reduit et si tous les projets actuellement prevus etaient realises conformement au calendrier.

    2.14 S'agissant de l'acier, la strategie globale de remplacement des importations parait saine car, nonobstant l'expansion de la SNS, les importations de fer et d'acier se sont accrues en moyenne de pres de 50 % par an entre 1969 et Ie premier trimestre de 1975. II est evident que les objectifs des plans de developpement de l'Algerie seraient compromis si la siderurgie ne connaissait pas une expansion rapide.

    2.15 L'annexe 2 contient des renseignements complementaires sur la siderurgie algerienne.

    III. LES PORTS

    A. Installations .

    3.01 Comme l'indique la carte l2478Rl, l'Algerie possede huit ports principaux, a savoir Alger, Annaba, Arzew, Bejaia, Ghazaouet, Mostaganen, Oran et Skikda. Un nouveau port, finance en partie par un pret de la Banque (99S-AL), est en cours de construction a Bethioua; il sera specialise dans l'exportation de gaz naturel liquefie et a condensate II existe en outre dans Ie pays plusieurs petits ports, dont celui de Jijel qui a traite environ 153.000 tonnes de marchandises en 1975. On trouvera des renseignements sur les installations des ports les plus importants a l'annexe 7. A l'ouest du pays, Ia capacite portuaire est suffisante pour faire face au trafic actuel et meme au trafic prevu pour 1985. En revanche, dans la region 'es't', qui est actuellement desservie par les ports d'Annaba, de Skikda et de Bejaia, elle est insuffisante, en particulier pour ce qui est des marchandises diverses. II convient donc d'amenager d'autres ports dans cette region qui se developpe rapidement sur Ie plan industriel.

    B. Trafic

    3.02 De 1965 a 1975, les importations, a l'exclusion des hydrocarbures, ont progresse de 17 % par an en moyenne, passant de 1,78 a 8,72 millions de tonnes. Pendant la meme periode, les exportations (hydrocarbures et mineraux non compris) sont tombees de 2,6 millions de tonnes a environ 1 million de tonnes, essentiellement du fait d'une reduction des exportations de vin, de fruits et de marchandises diverses. Les exportations de mineraux et de

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    produits petrolierssont passees quant aelles de 20,15 millions de tonnes en 1965 a 41,92 millions de tonnes en 1975. Environ 28 % du trafic total de marchandises diverses transite par Alger et 50 % du trafic total de produits petroliers par Arzew. On trouvera aux annexes 8 et 9 de plus amples details sur Ie trafic dans les ports algeriens.

    c. Organisation; gestion etoperations portuaires

    Organisation des operations et responsabilites

    3.03 Trois entreprises, l'ONP, la SONAMA et la CNAN, se partagent la responsabilite des operations portuaires.

    3.04 L'ONP est Ie principal organisme charge de la gestion, de l'exploitation et du developpement de tous les ports algeriens, ainsi que du pilotage, de la police et de la securite portuaires. II a ete cree par l'ordonnance No 71-29 du 31 mai 1971 (voir annexe 10) qui stipulait egalement quIa dater de sa creation, lui etaient transferes l'ensemble des biens, droits et obli gations et l'outillage des concessions privees operant preeedemment dans lea prtnc1paux ports ainsi que les installations publiques, y compris l'infrastructure, de tous les ports du pays. L'ONP est egalement proprietaire de toutes les grues de quai. L'exploitation du port de Jijel lui sera confiee lorsque les travaux seront acheves.

    3.05 La SONAMA, creee par l'ordonnance No 71-16 du 9 avril 1971, a Ie monopole des operations de manutention dans tous les ports, tant a bord des navires qu' a terre. Toutefois,- des entreprises nationales qui importent ou exportent certaines marcha~dises en vrac, essentiellement du minerai de fer, assurent elles-memes leur manutention. La SONAMA possede et exploite tout Ie materiel de manutention mobile, et aux termes d'un contrat qu'elle a passe avec l'ONP 1e 28 avril 1976, e11e s'est vu accorder une concession qui lui permet maintenant d'exploiter et d'entretenir les grues de quai de cet organisme.

    3.06 La CNAN, compagnie bien etablie qui possede ses propres navires et dont l'Etat est Ie seul actionnaire, assure les fonctions d'agent maritime et de transitaire; elle est chargee de l'affectation des postes a quai ainsi que des mouvements et de l'enlevement des marchandises; elle offre egalement des services de remorquage.

    3.07 II est evident que la separation des fonctions entre les divers organismes pose des problemes et Ie gouvernement a promulgue une serie d'ordonnances et de decrets en vue d'ameliorer la coordination desdits organismes:

    (i) il a rendu les directeurs des ports de l'ONP responsables de la bonne marche des operations portuaires et les a autorises a exercer un pouvoir de coordination et de decision sur l'ensemble des services portuaires (ordonnance No 75-40 du 17 juin 1975);

  • ..

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    (ii) il a cree un comite permanent de programmation et de coordination portuaires qui remplace Ie comite consultatif prevu a l'article 15 de l'ordonnance No 71-29 portant creation de l'ONP (voir annexe 10) (ordonnance No 75-72 du 17 juin 1975); et

    (iii) il a arrete Ie reglement interieur du comite permanent (decret No 75-178 du 14 mai 1976).

    En outre, l'etude realiaee par l'EASAMS (paragraphe 2.04) comportait des recom

    mandations quant a la reorganisation du secteur portuaire sous la responsa

    o1l1te de l'ONP et, a la fin de 1976, Ie gouvernement a cree, par l'intermediaire

    du Secretariat d'Etat au Plan, un comite charge d'etudier la question.

    S'agissant de la coordination des services, il existe donc actuellement des

    arrangements satisfaisants qui, vraisemblablement, seront encore ameliores.

    Efficacite des operations portuaires

    3.08 Avant 1975, les operations portuaires etaient tres peu efficaces. Les aires de transit et de stockage etaient tres encombrees, Ie temps de rotation des navires etait exceptionnellement long et ceux-ci prenaient des retards considerables en attendant qu'un poste a quai se libere. Mais la situation a evolue. Les nouvelles directions de l'ONP et de la SONAMA sont 1ntervenues energiquement en lan~ant des innovations qui, jointes aux mesures ment10nnees au paragraphe 3.07, ont accru l'efficacite des operations portuaires.

    3.09 En depit des progres actuels, les ministeres responsables (en parti culier Ie MET et Ie SEP) , ainsi que les trois organismes charges de l'exploitation des ports sont parfaitement conscients de la necessite d'apporter de nouvelles ameliorations dans les methodes d'exploitation des ports et dans la formation. En consequence, ces organismes mettent au point une serie de programmes d'assistance technique et de formation/dont les details sont donnes a l'annexe 11. Le coat en devises de ces programmes s'eleve au total a quelque 3,2 millions de dollars, dont 1,7 million sont fournis au titre du projet portuaire de Bethioua. Le present projet prevoit d'accorder les 1,5 million de dollars necessaires pour mener a bien I'ensemble de ces programmes. Au cours des negociations relatives au pret, Ie gouvernement a convenu que des conseillers en gestion juges competents par la Banque seront nommes avant Ie 30 juin 1978, afin de mener lee programmes a bonne fin~ conformement a un mandat que les organismes responsables fixeront en collaboration avec la Banque et selon un emploi du temps qui sera arrete de concert avec celle-ci.

    3.10 La haute direction de l'ONP, y compris la direction financiere, est efficace. Mais aux niveaux moins eleves, la formation s'impose (paragraphe 3.09). Le Directeur general, nomme par decret, sur proposition du Ministre charge de la marine marchande, prend toutes les decisions de politique generale et se charge de l'ensemble des activites de direction, sous reserve de l'approbation dudit Ministre pour certaines questions. II a tous les pouvoirs pour remplir ses fonctions et est assiste dans sa tache par un secretaire general nomme par arrete du M.inistre. Celui-ci peut charger les agents de son administration de missions d'enquetes sur la gestion de l'ONP et sur l'application de ses directives. Un comite permanent a ete cree en vue de progra~er et de

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    coordonner les operations portuaires (voir paragraphe 3.07 ii). L'ONP a l'experience et la competence requises pour se charger du nouveau port de Jijel a l'achevement des travaux. A l'annexe 12 figurent l'organigramme du bureau central et celui des unites portuaires.

    Le port envisage

    3.11 II s'agit d'un port specialise, con~u essentiellement pour acheminer Ie trafic induit par Ie complexe siderurgique, soit 4,56 millions de tonnes par an. En outre, il recevra les importations de marchandises diverses desti nees a la partie est du pays, qui s'eleveront a environ 1,2 million de tonnes par an, dont 650.000 tonnes en conteneurs. II se peut que Ie gouvernement souhaite accroitre la capacite du complexe siderurgique d'ici a 1995 et Ie port a ete con~u pour faire face a cette eventualite et repondre au trafic a long terme des marchandises diverses. L'ONP sera charge de la gestion du port (paragraphe 3.04), la SONAMA de la manutention des marchandises (paragraphe 3.05) et la CNAN du remorquage, de l'affectation des postes a quai et du mouvement des marchandises (paragraphe 3.06). La SNS quant a elle assurera la manutention des matieres premieres et des produits du complexe siderurgique.

    IV. LE COMPLEXE SIDERURGIQUE DE JIJEL

    4.01 Le complexe siderurgique se composera essentiellement:

    (a) d'une installation de bouletage dont la capacite annuelle de production atteindra environ 2 millions de tonnes de boulettes;

    (b) de trois unites de reduction directe dont la capacite de production s'elevera a 1,2 million de tonnes d'epong~ de fer par an;

    (c) de quatre fours electriques qui pourront produire chaque annee quelque 800.000 tonnes d'acier liquide;

    (d) de quatre machines a coulee continue dont la capacite de production annuelle sera d'environ 755.000 tonnes de billettes; et

    (e) d'une usine de ferro-alliages dont la capacite annuelle de production atteindra quelques 110.000 tonnes de divers types d'alliages.

    Le complexe siderurgique est decrit de fa~on plus detaillee a l'annexe 3.

    A. Le marche

    4.02 Selon les indicateurs macroeconomiques, la demande totale d'acier dans Ie pays sera amplement suffisante pour absorber la totalite de la production nationale d'acier liquide projetee pour Ie milieu des annees quatrevingt.

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    4.03 Lorsqu'i1 aura atteint son plein rendement, 1e comp1exe de Jije1 produira pour 1a vente 380.000 tonnes de bou1ettes, 500.000 tonnes d'eponge de fer et 755.000 tonnes de bi11ettes par an. Les bou1ettes seront uti1isees par 1 tacierie d'E1 Hadjar. 350.000 tonnes d'eponge de fer seront absorbees par 1e nouveau four e1ectrique d'AinM'li1a dont 1es travaux sont en cours. Le reste sera utilise a E1 Hadjar ou exporte. Etant donne que 1e volume dteponge. de fer a exporter est peu important, i1 ne devrait pas y avoir de prob1emes a 1e repartir entre 1es fours e1ectriques du bassin mediterraneen, ou i1 sera utilise en tant que produit de remp1acement a forte teneur des ferrai11es.

    4.04 On s'attend que 1a demande interieure de bi11ettes et d'equiva1entsbi11ettes passe de 525.000 tonnes en 1975 a environ 1,5 million de tonnes en 1985. Le taux d'accroissement serait donc de 11 % par an en moyenne, ce qui semble raisonnab1e, et i1 ne devrait pas etre necessaire d'exporter. Si l'on suppose que l'usine agrandie d ' E1 Hadjar produira 500.000 tonnes de bi11ettes et le comp1exe de Jije1 755.000 tonnes, i1 manquera environ 240.000 tonnes d tequiva1ents-bi11ettes, qu'i1 faudra importer.

    4.05 En consequence, 1e prob1eme ntest donc pas tant de savoir si 1a demande d'equiva1ents-bi11ettes sera suffisante mais si l'on a p1einement envisage 1a mise en place d'insta11ations de 1aminage adequates pour absorber 1a production nationa1e de bi11ettes.Au cours des negociations, 1e gouvernement stest engage a faire construire par 1a SNS, en des endroits appropries et au plus tard 1e 30 juin 1982, des 1aminoirs capab1es d'absorber 1a tota1ite des bi11ettes produites par 1e comp1exe siderurgique de Jije1.

    4.06 A plein rendement, l'usine de ferro-a11iages produira chaque annee pour 1a vente 50.000 tonnes de ferromanganese, 15.000 tonnes de ferrochrome, 15.000 tonnes de ferrosi1icium et 30.000 tonnes de si1icomanganese. Toutefois, si l'on suppose que 1es projets envisages seront integra1ement mis en oeuvre a E1 Hadjar et a Ain M'li1a, seu1es 35.000 tonnes environ de ces produits pourront etre ecou1ees chaque annee sur 1e marche interieur. Par consequent, 1a SNS devra en exporter que1que 75.000 tonnes par an jusqu'a ce que l'usine siderurgique qu'i1 est prevu de mettre en place a Oran soit construite. La tai11e de l'usine de ferro-a11iages est commandee par des economies d'echelle et, se10n 1es etudes des consultants, il est possible d'exporter des ferroa11iages vers d'autres pays mediterraneens.

    B. Implantation

    4.07 Le comp1exe siderurgique sera irnp1ante sur 1a cote, a 450 krn a l'est d'A1ger et a 15 km de 1a ville de Jije1, dans l'une des regions 1es plus densement peup1ees et 1es plus pauvres d'Algerie. Le choix du site repond a 1a po1itique de dissemination aussi large que possible des investissements industrie1s, que 1e gouvernement a appliquee avec constance en vue d'aider 1es regions sous-deve1oppees ~de contribuer a une mei11eure repartition des revenus. L'endroit se prete bien a 1a construction d'un nouveau port bien que 1e choix ne soit peut-etre pas optimal tant du point de vue des sources de matieres premieres que de l'ecou1ement des produits finis. La po1itique de deve10ppement regional a ete 1ancee dans 1e cadre des deux derniers Plans

    http:bi11ettes.Au

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    quadriennaUx et elle vise tous les secteurs, y compris celui de la construction, auquel la Banque a recemment accorde un pret de 46 millions de dollars (Projet d'expansion de la SNMC, 874-AL). La SNS a etudie un certain nombre d'emplacements possibles dans la region limitee par Bejaia a l'ouest et Skikda a l'est. L'emplacement retenu en fin de compte est situe a l'est de la ville de Jijel, d~ une plaine inondabl~en un lieu qui ne se prete pas particulierement a 1 'agriculture.

    4.08 Le choix du site repond au besoin d'accroitre la capacite portuaire sur la cote est du pays; par ailleurs, de l' avis des pouvoirs publics, son • principal avantage sera s.on influence sur Ie developpement car i1 j ouera Ie role de catalyseur industriel dans la region. Au debut, Ie complexe renforcera Ie pouvoird'achat de·la region de quelque 25 millions de dollars par an grace a ses liaisons en amont et en aval, et il entrainera un relevement du revenu par habitant, qui passera d'environ 300 dollars en 1975 a 550 dollars en 1984. Les principaux defauts de cet emplacement sont: (a) l'infrastructure de transports limitee et (b) la distance des sources de matieres premieres et des marches. Le gouvernement a certainement conscience de ces problemes mais il a deliberement choisi Jijel dans Ie cadre de sa politique generale d'industrialisation et de diversification regionales.

    C. Operations du complexe siderurgique

    4.09 Tel qu'il est actuellement envisage, Ie complexe siderurgique est un centre de rayonnement pour un developpement industriel a plus large echelle. A plein rendement, il lui faudra chaque annee 2,34 millions de tonnes de minerai de fer, dont 65 % environ seront importees de Guinee. Comme il se peut que Ie minerai guineen ne soit pas disponible pendant les deux ou trois premieres annees d'exploitation du complexe, la SNS sera tres bientot en mesure d'assurer l'approvisionnement de celui-ci en se procurant du minerai bresilien, qui est parfaitement approprie aux techniques choisies.

    4.10 Le plan actuel des installations englobe une usine de bouletage dont la capacite de production est superieure aux besoins du complexe. Toutefois, il est a noter que quelques nouvelles installations de reduction directe reparties dans Ie monde ont un rendement optimal en utilisant un melange de minerai en morceaux et de boulettes, et que d'autres fonctionnent uniquement avec du minerai en morceaux. La SNS a Ie choix entre . (i) utiliser du minerai gros et (ii) reduire la taille de l'usine de bouletage, possibilites qu'elle etudie actuellement. Mais il convient de rappeler que Ie minerai en morceaux est plus cher que Ie minerai ordinaire et·qu'en outre il est introuvable en Algerie.

    4.11 Selon Ie plan actuel, les installations de laminage ne s9nt pas integrees au complexe. La question de l'emplacement d'installations adequates a ete examinee avec Ie gouvernement et la SNS, au vu des couts relatifs du transport et de la manutention des billettes par rapport a ceux des produits finis. La decision de separer les installations de laminage du complexe et de les implanter dans l'ouest et Ie centre du pays a ete prise en fonction de la politique de developpement regional et de l'existence d'un marche important pour les produits siderurgiques finis dans ces regions.

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    4.12 Selon la SNS, la capacite de production de fer et d'acier du complexe aura double d'ici 1995. Le port a ete con~u de sorte que ses installations pourront etre agrandies, Ie cas echeant, pour faire face au trafic induit par la mise en oeuvre de la phase II du projet. II est possible que certains desequilibres dans Ie plan.du complexe aient ete acceptes eu egard a cet eventuel agrandissement dont les details ne sont pas integralement connus. Par ailleurs, si l'on tient compte des plans provisoires visant a la mise en place pres d'Oran, au debut des annees quatre-vingt-dix, d'une usine siderurgique integree produisant 10 millions de tonnes par an, il est possible qu'apres une nouvelle analyse, i1 convienne de reconsiderer les

    .. plans de la phase II du complexe siderurgique de Jijel et l'attention du gouvernement a ete attiree sur ce point.

    D. Depenses d'investissement et plan de financement I

    4.13 Les depenses d'investissement dans'l'acierie et l'usine de ferro-alliages sont etudiees dans Ie detail a'l'annexe 3, et brie-vement resumees ci-apres •

    . SNS: Complexe siderurgique de Jijel R€sume de l'estimation des depenses d'invesd.ssement

    Millions de DA Millions de dollars %

    , Acierie, coilt de base 1.917 . 468 58 " Us ine de ferro-alliages, coat de base 325 79 10

    Coat de base total 2.242 547 68 Provisions pour depassement des quantites 225 55 7 Revision des prix 523 128 16

    Immobilisations totales 2.990 730 -91 Fonds de roulement 309 75 9

    Coat total du complexe 3.299 805 100 Interets intercalaires 418 101

    Total des fonds necessaires 3.717 906

    Pour l'acierie, 1es estimations sont fondees sur de precedentes etudes de justification r€alisees parFERRCO (Canada) et sur les offres recues jusqu'ici. Pour l'usine de ferro-alliages, elles sont fondees sur une etude de justification datant de 1974. Elles sont raisonnables, comparees a celles de projets analogues dans d'autres regions.

    4.14 En Algerie, tous les projets qui sont choisis pour etre executes dans Ie cadre des Plans quadriennaux, et mis en oeuvre, sont automatiquement finances. Dans Ie cas du complexe de Jijel, 80 % du coat en devises sera couvert par des credits a l'exportation; Ie reste sera finance dans Ie cadre d'emprunts exterieurs globaux et grace a des credits budgetaires annuels.

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    E. Aspects financiers

    4.15 Le complexe siderurgique est tout a fait justifie sur Ie plan financier. Lors de la premiere annee d'exploitation, apres la periode de demarrage, Ie taux de rentabilite financiere des immobilisations brutes devrait etre d'environ 21 % et celui du total du capital uti~ise de ~7 %. Calcule selon la methode du cash flow actualise sur une periode d'exploitation de 25 ans, Ie taux de rentabilite financiere interne du total des capitaux investis est d'environ 14 %. •

    F. Gestion et formation

    4.16 On trouvera a l'annexe 2, partie B (paragraphes 1.1 a 1.9), des renseignements sur la gestion et les activites de formation de la SNS.

    G. Execution et exeloitation

    4.17 L'appel d'offres pour ~'acierie, divise en cinq ~ots, a ete lance en novembre 1975 etla-SNS evalue acfuel1ement les soumissions avec l'aide de Tractionel (Belgique). II semblerait que trois consortiums aient soumissionnepour l'usine dans son ensemble et qu'un autre ait soumissionne pour les seules unites de reduction directe. Bien que des negociations approfondies avec les soumissionnaires soient prevues pour Ie milieu de 1977, il est vraisemblable qu'aucune decision definitive sur la passation du marche ne sera prise avant la fin de 1977. Toutefois, on s'attend que Ie marche des travaux de preparation du terrain soit attribue a breve echeance. Apparemment, aucun-appel d'offres n'a encore ete lance pour ce qui est de l'usine de ferro-alliages. II est entendu que Ie soumissionnaire qui se verra attribuer Ie marche devra (i) former Ie personnel de 1a SNS sur place et dans les usines des fournisseurs, et (1i) accorder une assistance en matiere d'exploitation lors de la periode de demarrage et pour les operations initiales.

    4.18 La SNS n'a ni ingenieurs ni concepteurs en nombre suffisant pour mettre en application son ambitieux programme d'expansion; en consequence, elle a dans Ie passe eu tres souvent recours aux services de consultants etrangers. A Jijel toutefois, bien que FERRCO ait realise en 1973 une etude de justification portant sur une seule unite de reduction directe, la SNS ne beneficie actuellement que de l'aide que lui accorde Tractionel pour l'evaluation des soumissions. Mais si cet organisme se contente de l'assistance technique limitee qui est associee a la fourniture du materiel, il se pourrait que la conception de l'usine manque d'homogeneite et que des problemes se posent dans la mise en oeuvre et l'execution du projet. Meme si l~ SNS se decidait pour un contrat global cles en main, il est recommande qu'elle fasse appel aux services de consultants qualifies qui l'aideront (i) a tirer Ie meilleur parti possible de l'usine, (ii) a concevoir les installations de fa~on harmonieuse, (iii) a s'assurer de la qualite des marches d'approvisionnement, (iv) a obtenir des couts minimaux d'execution, (v) a minimiser les retards dans la mise en oeuvre, (vi) a elaborer des modalites de demarrage adequates et a garantir l'efficacite des premieres operations. L'attention du gouvernement a ete attiree sur cette question.

  • - 13

    4.19 Au cours des negociations, Ie gouvernement s'est engage a charger 1a SNS (a) de construire, avant Ie 30 juin 1982, Ie complexe siderurgique tel qu'il est decrit au paragraphe 4.01 et l'usine d'aciers speciaux d'Ain M'li1a, dont il a ete question au paragraphe 4.03, puis d'en assurer l'exploitation et l'entretien, et ce avec Ie soin et l'efficacite necessaires, conformement aux pratiques administratives, financieres et industrielles appropriees; et CD) d'acheter et d'installer dans Ie port. avant Ie 30 juin 1981, tout Ie materiel mecanique requis pour manutentionner Ie minerai de fer, les ferrail1es et autres matieres premieres ainsi que les produits finis. II s'est egalement engage a charger la SONELGAZ de fournir, au fur et a mesure des besoins, l'energie necessaire au complexe siderurgique et au port de Jijel, notamment en installant une centrale electrique adequate. En outre, Ie gouvernement a convenu d'informer la Banque de l'avancement des travaux relatifs au complexe, aux laminoirset a l'usine d'aciers speciaux d'Ain M'lila.

    V. L'AMENAGEMENT DES PORTS ET LE PROJET

    A. Plan d'amenagement des ports

    5.01 par la DI

    Le Plan d'amenagement des ports de 1978-81, propose au et l'ONP, prevoit une depense totale de 4.400 millions

    gouvernement d~ d~nars

    (1.073 millions de dollars), contre 1.735 millions de dinars (423 millions de dollars) pour celui de 1974-77 et 601 millions de dinars (146 millions de dollars) pour celui de 1970-73. On trouvera des details sur ces divers plans a l'annexe 13. Le Plan de 1978-81 prevoit de consacrer 1.600 millions de dinars au projet portuaire envisage. Le finance~ent devrait etre assure Comme suit:

    Sources de financement Millions de dinars

    Budget national 3.412 Ressources de l'ONP 660 BIRD (projet envisage) 328

    Total 4.400

    B. Objectifs du projet

    5.02 Le port envisage permettra essentie1lement (a) d'importer ou d'expedier tout au long de 1a cote Ie minerai de fer et les autres matieres premieres necessaires au nouveau complexe siderurgique qui doit etre construit a proximite, et d'exporter ou d'expedier Ie long de la cote les produits finis; (b) d'importer certaines des marchandises diverses destinees a la region est du pays; et (c) de contribuer a l'amelioration de la gestion, de l'administration, de l'exploitation, de la planification, de la comptabilite et de la tarification portuaires.

  • - 14

    C. Description du projet (carte 12479)

    5.03 Le projet porte essentiellement sur la construction d'un nouveau port a Jijel. Le port envisage est relativement important en raison de la taille des minerallers devant 1 'utiiiser (60.000 tonnes de ~ .. __ ~_ port en lourd dans un premier temps· et 125.000 dans un deuxieme temps) et de la diversite des marchandises, qui demandent des postes a quai specialises. Le projet est techniquement sain; ses elements seront les suivants:

    (a) Travaux de genie civil • (i) Construction

    d'un brises-lames principal d'environ 2,8 km de long, fonde a -17 metres (niveau moyen des.basses mers de vives eaux!/);

    d'un brise-lames secondaire d'environ 0,9 km de long, fonde a -13 metres.

    - de cinq postes a quai pour les importations et exportations du comp1exe siderurgique, de quatre postes a quai pour 1es marchandises diverses, de deux p1ateformes de transroulage et d'un poste a quai reserve aux conteneurs, d'une longueur totale d'environ 2,1 km;

    2de deux magasins de transit couvrant quelque 25.000 met d'un hangar d'environ 10.000 m2 pour Ie regroupement des conteneurs; et

    - d'un bassin peu profond pour les batiments de servitude;

    (ii) Dragage du chenal d'acces et de la zone d'evitage a -15,2 metres, du bassin destine aux navires transportant des marchandises diverses et des conteneurs a -11 metre~ du bassin reserve au complexe siderurgique a -10,5/14,7 metres et du bassin pour les batiments de servitude a -7 metres, ce qui represente au total environ 2,8 millions de m3 de deblais

    (iii) Fourniture d'instal1ations d'appoint (route d'acces, alimentation en eau potable, egouts, electricite et ec1airage, t§l~communications, protection contre 1es incendies, et batiments administratifs et sociaux).

    1,/ Dans le present rapport, la profondeur de l'eau correspond au niveau moyen des basses mers de vives eaux. L'amplitude des marees varie de o 60 a 1 metre.

  • - 15

    (b) Materiel

    (i) Fourniture de huit grues de quai pour les marchandises diverses, d'une grue pour la manutention des conteneurs, d'aides a la navigation et de quatre bateaux-pilotes.

    (c) Services de consultants

    (i) Conception du projet, preparation des documents d'appels d'offres et surveillance des travaux de construction;

    (ii) Assistance technique en vue d'ameliorer la gestion en general, l'administration et l'exploitation des ports et formation du personnel de l'ONP, de la CNAN et de la SONAMA; et

    (iii) Assistance technique en vue de mener a bien des etudes de justification portant sur trois ports et de preparer pour les ports de nouveaux systemes de comptabilite analytique et une nouvelle structure des tarifs.

    (d) Octroi d'assistance au'secteur national de la construction portuaire

    (i) Fourniture de materiel pour la construction des ports et octroi d'assistance technique a la SONATRAM, qui en a un besoin urgent.

    5.04 Le projet ne comprend pas l'acqu~sition de remorqueurs car la CNAN a l'intention de financer et d'acheter un nombre suffisant de remorqueurs adequats, qu'elle affectera au port de Jijel. Confirmation en a ete donnee au cours des negociations. La SONAMA financera et acheter~ Ie materiel de manutention mobile necessaire pour acheminer les marchandises diverses dans l'enceinte du port (annexe 14), ce qui a egalement ete confirme au cours des negociations.

    D. Estimation des couts du projet

    5.05 Le choix de l'emplacement a ete determine par Ie fait que Ie gouvernement avait decide de construire Ie complexe siderurgique dans cette region et que l'endroit se pretait bien, par la profondeur de l'eau, a l'implantation d'un nouveau port. Si l'on ne tient pas compte de la nature des sols, les couts de construction du port seraient les memes tout Ie long de la cote algerienne, qui est completement exposee a la mer et sans aucune protection naturelle. 11 s'ensuit que les ports constituent des projets onereux ou la construction de brises-lames entre pour environ 40 % dans les couts globaux. Le cout du present projet est estime a 352,4 millions de dollars, y compris les provisions pour imprevus (environ 24 % du cout total) et les charges fiscales et droits de douane (16,7 % du cout total). Le gouvernement n'a pas l'intention de renoncer aux charges fiscales ou douanieres. Les interets intercalaires sur les prets exterieurs ne sont pas inclus dans Ie couto La composante devises est estimee a la contrevaleur d'environ 200,5 millions de dollars (56,4 %). On trouvera a l'annexe 15 de plus amples details sur l'estimation des couts du projet, qui sont resumes ci-apres. L'annexe 16 donne des renseignements sur l'echelonnement des depenses entre 1978 et 1982.

  • Resume de l'estimation des couts du projet

    ----Cout (en millions de DA)--- ----Cout (en millions de $)---- %

    en monnaie en devises total en monnaie en devises total en nationale nationale devises

    A. Travaux de genie civil

    1. Construction 233 441 674 56,8 107,6 164,4 65,5 2. Dragage et remblais 27 38 65 9,2 15 28 58,2~

    Total partiel A 260 479 739 63,4 116,8 180,2 64,8

    B. Materiel 2 35 37 8,5 9,0 94,4~

    C. Services de consultants

    1. Conception et surveillance 7 23 30 1,7 5,6 7,3 76,7 2. Formation et etudes 2 6 8 1,5 2 10 75,0~

    Total partiel C 9 29 38 ---.bl 7,1 9 13 76,3 t-' 0'1

    • ID. Autres

    1. Assistance a la SONATRAM 3 41 44 10,0 10 1 8 92,6~ Total partiel A-D 274 584 858 66,8 14214 209,2 68,0

    E. Provisions pour imprevus

    1. Pour depassement des quantites 27 54 81 6,6 13,2 19,8 66,6 2. Pour hausse des prix 80 184 264 19,5 44,9 64,4 69,7

    Total partiel E 107 238 345 26,1 58,1 84,2 69,0

    F. Charges fiscales 242 242 59,0 59,0

    Cout total du projet 623 822 1.445 151,9 200,5 352~4 56,4

    ..

  • - 17

    5.06 Les couts de base des travaux de genie civil ont ete eva1ues essentie1lement d'apres 1es prix de travaux analogues executes a Bethioua et ces evaluations refletent les couts d'avril 1977. Les couts des services consultat±fs sont fondes sur les tarifs convenus pour 1a preparation des projets, sur Ie mandat prevu des consultants pour ce qui est des activites de surveillance et sur Ie nombre estime d'hommes-mois necessaires pour les services consultatifs en matiere de gestion. Les couts du materiel sont fondes principalement sur les couts .du materiel analogue achete recemment au titre d'autres prets de la Banque en faveur des ports. On prepare actuellement des etudes techniques detaillees sur Ie projet. Les provisions pour depassement des quantites seront de 10 % pour les travaux de genie civil et de 5 % pour Ie materiel. La provision de 10 % est raisonnab1e, en particulier puisque les brise-lames (45 % du cout total) ont deja ete con~us. On a egalement prevu des provisions pour hausse des prix de 9 % en 1977, 1978 et 1979 et de 8 % par la suite, tant pour Ie cout en monnaie nationale que pour Ie cout en devises.

    5.07 La composante devises est raisonnable si lIon considere la situation en Algerie et a l'etranger; elle est fondee sur l'hypothese qu'un soumissionnaire etranger obtiendra Ie marche des travaux de genie civil. Toutefois, il est plus probable que celui-ci sera attribue a une operation conjointe constituee d'entreprises etrangeres et de la SONATRAM (voir paragraphe 5.13). Si tel etait Ie cas, on s'attend a ce que la realisation des principaux travaux soit confiee a l'entreprise etrangere et la composante devises ne s'en trouverait pas modifiee. Au cours des negociations, Ie gouvernement et la Banque ont examine l'estimation des couts qu'ils ont confirmee.

    E. Financement du projet

    5.08 En Algerie, c'est Ie gouvernement qui est charge de la planification, de l'execution et du financement des projets et des programmes de developpement de l'infrastructure economique. Ceux-ci sont inscrits au Plan de developpement pluriannuel du pays et finances selon les modalites definies lors de l'approbation de chaque projet. Les depenses publiques d'investissement sont inscrites au budget et Ie Tresor est charge de tous les prets que l'etranger accorde pour financer de telles depenses. S'agissant du projet portuaire de Jijel, la Banque propose d'accorder au gouvernement un pret de 80 millions de dollars remboursable en 17 ans, dont un differe d'amortissement de trois ans et demi. Le solde du cout en devises (equivalent a 120,5 millions de dollars) et Ie COllt en monnaie nationale (equivalent a 151,9 millions de dollars) seront finances au titre du budget national. II se peut que Ie gouvernement se tourne vers d'autres sources et voit dans quelle mesure elles seraient pretes a financer une partie du cout en devises. Toutefois, ~l pourra sans difficulte assumer Ie financement en question, comme on pourra Ie cons tater d'apres Ie paragraphe qui suit.

    5.09 Selon les projections du rapport economique de la Banque, les investissements totaux dans l'equipement, qui sont en majeure partie publics, devraient atteindre 65 milliards de dollars (en valeur courante) au cours des cinq prochaines annees (1978-82). Selon des hypotheses prudentes, l'epargne nationa1e--qui est essentiellement Ie fait de l'Etat--devrait financer

  • - 18

    88% du total des investissements. On prevoit que l'e1ement en devises de ces investissements s'e1evera a 36 % et qu'i1 sera couvert en grande partie par l'epargne nationa1e. On estime a 352 millions de dollars, soit a 0,6 % du total des investissements du pays dans l'equipement, 1es investissements qui seront effectues dans 1e port de Jije1. On s'attend que l'Etat finance l'e1ement en devises du projet a raison de 120,5 millions de dollars, soit 0,5 % de l'e1ement en devises du total des investissements du pays. Si l'on compare cette somme peu importante au montant prevu de l'epargne pub1ique, i1 ne fait aucun doute que 1e gouvernement est en mesure de 1a financer. Toutefois, s'i1 desire trouver d'autres sources exterieures de financement pour 1e projet de Jije1, sa capacite d'emprunt 1e lui permettra aisement. Se10n 1e rapport economique de 1a Banque, au cours de 1a periode 1978-82, l'A1gerie devrait obtenir un volume d'engagements annue1s correspondant a que1que 3,2 milliards de dollars, sous forme de credits fournisseurs, de credits de banques commercia1es et de prets officie1s. E11e a toute capacite pour ce faire, tant du point de vue de 1a solvabi1ite que de l'acces aux marches financiers internationaux.

    5.10 Au cours des negociations, 1e gouvernement s'est engage a fournir, au fur et a mesure des besoins, 1es fonds, 1es services et autres ressources necessaires.

    F. Execution du projet

    Respons ab ilites

    5.11 Un groupe' de consultants du Port autonome du Havre (France), de Tractione1 (Belgique) et .d 'Organisation et amenagement (France) ont conc;u 1e port et 1e Laboratoire d'hydrau1ique de Delft (Ho11ande) a realise l'etude hydrau1ique type. Le groupe a commence a preparer 1es documents d'appe1 d'offres en janvier 1977. La DI sera chargee d'executer 1e projet. De par sa structure administrative (voir annexe 17) et son experience en matiere de ports (e11e a participe au projet de Bethioua), e11e a toute qua1ite pour 1e faire. Toutefois, e11e fera appe1 aux services de consultants pour 1a surveillance des travaux de construction. Au cours des negociations, 1e gouvernment s'est engage: (a) a s'assure~ pour 1a surveillance des travaux de construction/1es services d'ingenieurs"'consei1s qualifies dont 1e mandat et les conditions d' emp10i devront et_reJuges acceptables par la Banque; et (b) a leur adjoindre des homologues qualifies.

    5.12 Le terrain requis pour 1e projet est 1a propriete de l'Etat qui 1e cedera au fur et a mesure des besoins. Des sondages effectues sous l'eau et dans 1es sols ont reve1e 1a presence de sables qui pourront faci1ement etre en1eves par simple dragage, et utilises pour 1es remb1ais car i1s peuvent en toute securite supporter 1es constructions portuaires. Au cour$ des negociations, Ie gouvernement s'est engage a prendre toutes les mesures qui s'imposeraient afin que les travaux soient adequats et qu'i1s ne presentent aucun risque.

  • - 19 -

    Passation des marches

    5.13 Si l'on excepte l'achat du materiel, Ie projet ne prevoit qu'un grand marche pour tous les travaux de genie civil. La preparation des documents a commence en janvier 1977 et Ie marche doit faire l'objet d'un appel d'offres international en juin 1977, conformement aux principes du Groupe de la Banque sur la passation des marches. La SONATRAM est la seule entreprise algerienne ayant de l'experience dans la construction des ports (paragraphe 5.17) mais elle n'a pas encore la capacite requise pour remporter l'essentiel du marche. Toutefois, il est probable que les consortiums etrangers souhaiteront que la SONATRAM participe aux travaux.

    Calendrier des travaux de construction

    5.14 Les offres relatives aux travaux de genie civil devraient etre reguesen septembre 1977. On s'attend que les travaux commencent au debut de 1978 et s'achevent au milieu de 1982. On trouvera a l'annexe 18 Ie programme des travaux etabli selon la methode du chemin critique. Au cours des negociations, Ie gouvernement et la Banque ont examine Ie calendrier d'execution du projet et l'ont confirme.

    G. Decaissements

    5.lS Le pret envisage couvre 40 % de la composante en devises du projet. Par consequent, les decaissements au titre du compte de pret se repartiront comme suit: (a) 40 % du coat en devises du materiel, des services de consultants et de l'assistance a la SONATRAM; et (b) 22 % du coat total des travaux de genie civil. Conformement a ce qui precede et au calendrier d'execution du projet (paragraphe 5.14), un calendrier estimatif des decaissements a ete prepare, qui fait l'objet de l'annexe 19. Au cours des negociations, Ie gouvernement et la Banque ont examine ce calendrier, qu'ils ont confirme. L'exedent qui resterait au compte de pret apres l'achevement des travaux sera annule car il ne peut etre utilise a d'autres fins que celles du present projet.

    H. Possibilite d'agrandissement du port

    S.16 Le port a ete conqu de telle fa90n que sa capacite peut etre quasiment doublee--ce qui ne demandera que des investissements supplementaires relativement peu importants--pour faire face au trafic qui sera induit par la mise en oeuvre de la seconde phase du projet relatif au complexe siderurgique--que Ie gouvernement peut fixer a 1995--et aux augmentations futures du trafic des marchandises diverses (carte BIRD 12479). II suffira pour cela de creuser Ie chenal jusqu'a 19 metres au dessous du niveau moyen des basses mers de vives eaux et de construire d'autres postes a quai, en particulier pour les mineraliers de l2S.000 tonnes en lourd.

  • 20

    I. Assistance au secteur national du genie civil (SONATRAM)

    5.17 En 1970, Ie gouvernement a decide de creer sa propre societe de construction portuaire, la SONATRAM, qu'il a investi du monopole de la construction des ports et des principaux travaux d'entretien des ports et des barrages du pays. Toutefois, ayant reconnu qu'il faudra longtemps avant que la SONATRAM emporte l'essentiel des grands marches de travaux de construction, il a autorise Ie Ministere des travaux publics et de la construction a accorder des derogations a ce monopole, ce qui a ete fait tant pour Ie port de Bethioua que pour Ie port envisage. La SONATRAM emploie actuellement 2.000 personnes et elle construit des installations dans 10 ports algeriens, pour un montant equivalent a environ 130 millions de dollars. Elle participe egalement pour 26 % a la construction du port de Bethioua. Toutefois, elle a unbesoin urgent d'un volume important de materiel de construction moderne afin d'assumer ses responsabilites de plus en plus importantes. Les fonds qui devraient etrealloues a la construction des ports au titre du prochain Plan quadriennal de developpement (1978-81) sont estimes a la contrevaleur d'environ 1 milliard de dollars, contre l'equivalent de 423 millions de dollars au titre du Plan actuel (annexe 13). Bien que la SONATRAM ne soit pas encore equipee pour etre 1a premiere responsable des travaux de construction du port envisage, il n"y a aucune objection a ce qu'elle reponde a l'appel d'offres international en tant que partie a une operation en association avec une ou plusieurs societes etrangeres.

    5.18 Dans l'estimation des couts du projet figurent 10 millions de dollars en devises qui serviront a doter la SONATRAM du materiel de construction portuaire qui lui fait cruellement defaut, a assurer la formation de son personnel sans plus tarderet a lui fournir l'assistance technique dont elle a un besoin urgent pour ameliorer l'amenagement des sites et les techniques de dragage. La SONATRAM a besoin de ce materiel pour ses futurs travaux de construction et d'entretien; elle ne pourrait l'utiliser a Jijel car il faudra que Ie soumissionnaire qui obtiendra Ie marche ait mobilise tout Ie materiel requis et qu'il l'ait amene sur les lieux au debut de 1978 alors que l'equipement qui sera fourni a la SONATRAM au titre du projet ne lui sera pas livre avant Ie milieu de 1980. En consequence, les fonds alloues ne feront pas double emploi. Le Directeur general de la SONATRAM est un economiste et un ingenieur competent qui a de l'experience dans les travaux maritimes; Ie personnel technique est egalement competent et la qualite de son travail (a Bethioua) est satisfaisante. Toutefois, la situation financiere de la SONATRAM est faible. Elle demande des credits fournisseurs et fait appel aux banques algeriennes pour financer l'achat d'une usine. Ses immobilisations brutes sont passees de 33 millions de dinars en 1972 a 125 millions de dinars en 1975 et elle a da de ce fait payer 12 millions d'interets en 1975. Cette situation a ete examinee avec Ie gouvernement qui a convenu de considerer les 10 millions de dollars mentionnes plus haut cornme une participation au capital social de la societe. L'assistance de la Banque peut etre extremement utile a la SONATRAM et Ie projet envisage est un moyen adequat de l'octroyer; en outre, l'aide ainsi accordee par la Banque jouera Ie role de catalyseur pour les autres sources de soutien financier. Le materiel qui sera fourni a la SONAT~~ dans Ie cadre du projet est decrit en detail a l'annexe 20. Au cours des negociations, Ie gouvernernent s'est engage a demander a la SONATRAM d'engager avant Ie 31 decernbre 1977 (a) des ingenieurs

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    conseils specialises dans les travaux maritimes, juges competents par la Banque, en vue de preparer les documents d'appel d'offres relatifs au materiel flottant; et (b) des consultants en gestion, egalement juges competents par la Banque, en vue de fournir l'assistance technique necessaire pour l'amelioration de l'amenagement du terrain et des techniques de dragage. Leur mandat ainsi que leur emploi du temps devront etre arretes en accord avec la Banque.

    J. Ecologie et developpement regional

    5.19 Ni Ie port ni Ie complexe siderurgique ne devraient avoir d'effet nefaste sur les conditions ecologiques de la region. Le procede de reduction directe qui sera utilise dans Ie complexe pollue beaucoup moins l'air et l'eau que les hauts-fourneaux et les convertisseurs a oxygene traditionnels. Les consultants de la SNS ont realise des etudes approfondies sur les problemes de pollution que pourrait entratner Ie- complexe siderurgique. Parmi les nombreuses recommandations emises, il en est qui concernent une serie de systemes speciaux visant a attenuer Ie bruit produit par les fours electriques et a capter les gaz pour les amener dans une vaste installation de depoussierage par filtre. Ces systemes ou d'autres dispositifs analogues ont ete inclus dans les documents d'appels dfoffres et ils seront installes, meme s'ils ont tendance a augmenter les depenses d'investissement. 'Des 'etudes . detaillees sur les vents et les courants aeriens dominants ont servi a determiner lfemplacement des diverses installations afin d'eviter les risques de pollution dans les regions habitees~ Au cours des negociations, Ie gouvernement s'est engage a prendre toutes les mesures appropriees pour assurer que Ie port, Ie complexe siderurgique et la centrale electrique dont doit se charger la SONELGAZ seront construits et exploites de fa~on a sauvegarder l'environnement, en evitant par exemple la pollution de l'air, de la terre et de la mer.

    5.20 Le port envisage et Ie complexe siderurgique repondent aux criteres definis dans Ie plan de developpement regional prevu pour la region est pays.

    VI • ASPECTS FINANC!IERS

    A. Le port

    6.01 Le present chapitre reprend les traits saillants de l'analyse financiere ainsi que les conclusions qui s'en degagent et il enumere les engagements que Ie gouvernement a pris, lors des negociations, pour ce qui est des questions financieres. L'annexe 26 decrit dans Ie detail la methodologie, les donnees de base et les hypotheses ayant servi a l'analyse. On trouvera aux annexes 23 et 24 la ventilation des couts du projet utilise pour calculer les tarifs portuaires que l'ONP appliquere au trafic des marchandises diverses et a celui de la SNS, ainsi que les calculs eux-memes. Aux annexes 24 et 25 figurent des previsiomconcernant les recettes, la marge brute d'autofinancement et les bilans. A l'annexe 27, on trouvera un resume des recettes et des depenses budgetaires nationales au titre de l'investissement dans Ie port envisage et des recettes qui, selon lfanalyse, proviendront de l'ONP. Enfin,

  • - 22

    les annexes 28 et 29 donnent un resume des comptes d!eXploitation et des bilans globaux de l'ONP jusqu'en 1975 ainsi que des budgets previsionnels jusqu'en 1977.

    6.02 Les conclusions de l'analyse et les engagements pris par Ie gouvernement sont conformes aux principes generaux que ce dernier a enonces en definissant les objectifs economiques et financiers des entreprises publi ques (annexe 21), auxquels la Banque a donne son accord. Les principes n'ont toutefois pas ete appliques a l'ensemble des secteurs ou des entreprises. lIs consistent notamment a appliquer une politique tarifaire fondee sur les valeurs courantes des investissements totaux en immobilisations, a obtenir une rentabilite acceptable de l'investissement et a mobiliser les ressources de tresoreriequi en resultent en vue de faciliter la planification et Ie financement des proJets de developpement a l'echelle du pays. Cette analyse avait donc pour principaux objectifs:

    (a) de determiner si l'ONP peut, en prelevant des taxes portuaires raisonnables dans Ie port envisage, s'assurer des recettes suffi santes pour couvrir ses frais d'exploitation, amortissement compris, et obtenir un taux de rentabilite financiere acceptable de ses investissements; et

    (b) de proposer une formule selon laquelle les ressources de tresorerie qui decouleraient du port pourraient etre mobilisees conformement aux principes generaux susmentionnes, sans compromettre la situation financiere generale de l'ONP.

    L'analyse porte egalement sur les tarifs portuaires generalement appliques par l'ONP, sur la situation financiere actuelle de cet organisme et sur la verification de ses comptes.

    6.03 II convient de noter que l'ONP est essentiellement charge de la gestion et de l'exploitation des ports ainsi que de l'entretien des instal lations; il n'assure ni la manutention des marchandises ni Ie remorquage des navires. Actuellement, la structure des tarifs qu'il applique ne se prete pas a l'analyse car elle ne couvre pas les depenses d'investissement dans l'infrastructure et les tarifs eux-memes ne sont pas fondes sur les couts (une etude tarifaire est actuellement en cours). II a donc fallu calculer tous les taux d'apres les etats financiers des comptes d'exploitation prepares/avec Ie concours du perscnnel de l'ONP et des consultants financier~ dans Ie cadre de l'etude de justification du projet. II s'agit donc d'une analyse pro forma mais on peut considerer qu'elle rend assez bien compte des aspects financiers des responsabilites que l'ONP assumera dans Ie port et des consequences financieres que Ie projet entrainera pour l'Etat algerien.

    6.04 L'analyse (voir annexes 22 a 25) indique que l'ONP devrait obtenir un taux de rentabilite financiere d'au moins 8,5 %par an sur la valeur moyenne nette des investissements qui seront a sa charge (lorsque Ie port aura atteint son plein rendement)s'il applique des tarifs equivalent en moyenne a 36 dinars la tonne pour les marchandises diverses et a 17 dinars la tonne pour Ie trafic de la SNS. Ces taux sont en prix courants de 1982

  • - 23

    et equivalent, awe prix d'avril 1977, a. environ 28 et 13,5 dinars respectivement. Le tawe applicable awe marchandises diverses est raisonnable si Iton consi dere qu'il englobe les depenses d'investissement dans l'infrastructure. La SNS peut faire face au tawe applicable au trafic de ses produits, qui permet encore d'obtenir un taux de rentabilite financiere du total des investissements dans Ie complexe siderurgique egal a. 17 %, ce qui est acceptable (voir annexe 3). Ce taux pourrait ~tre ramene a. environ 10,25 dinars la tonne lorsque la phase II du' complexe siderurgique sera mise en oeuvre.

    ---6:05 - Pour ce qui est de la mobilisation par 1 'Etat des liquidites que !-~~NP_~~g~!:~I:l~u._~o~, l'an~YI3~~n~sa.ge:

    (a) Ie remplacement du systeme actuel des contributions ad hoc sur les benefices par un prelevement proportionnel awe recettes, sous forme d tune redevance a. la tonne payee par les utilisateurs; les sommes ainsi per~ues seraient inscrites au poste des frais d'exploitation awe fins de l'imposition sur les benefices; et

    (b) Ie remboursement du capital investi par annuites d'amortissement en fonction de la duree dtamortissement des actifs.

    6.06 Dans l'analyse, on a suppose que la redevance a. la charge des

    utilisateurs sera de 21 dinars pour les marchandises diverses et de 10,50

    dinars pour Ie trafic de la SNS (6 dinars apres la mise en oeuvre de la phase

    II). On a egalement suppose que Ie remboursement du capital (impOts non

    compris) sera de 1,5 %par an pour ce qui est des investissements dans les

    installations destinees au traficdesmarchandises diverses et de 1,25 %par

    an pour les investissements lies au trafic de la SNS. Le remboursement des

    impOta devrait se faire sur 25 ans. En adoptant une telle formule, 1 'ONP

    disposerait d'un leger excedent qui lui assurerait une marge de securite,

    qui equivaudrait a. une remuneration pour ses activites de gestion du port et

    qui lui permettrait de remplacer ses biens de courte duree utile.

    6.07 S'agissant de la situation budgetaire de l'Etat au titre de ses investissements dans Ie port, l'analyse (se reporter a. l'annexe 27 pour Ie resume des flux de tresorerie) indique que, pour une periode d'exploitation de 30 ans, Ie taux de rentabilite financiere interne serait alors de l'ordre de 8 %. Ce chiffre est satisfaisant, en particulier si l'on considere qulil ne tient pas compte des recettes budgetaires supplementaires qui proviendraient de la SONAMA et de la CNAN et qui pourraient a. juste titre ~tre liees aux investissements dans Ie port. La solution qui est proposee dans cette analyse est raisonnable et elle est conforme awe objectifs fixes.

    6.08 Au cours des negociations, Ie gouvernement a garanti:

    (a) qu'en vue d'etablir des tarifs distincts pour Ie trafic de la SNS et Ie trafic des marchandises diverses, on repartira, selon leur destination, les depenses d'investissement en _immobilisations entre les deux categories de trafic; une formule adequate sera appliquee aux immobilisations communes awe deux categories;

    http:an~YI3~~n~sa.ge

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    (b) que les tarifs applicables au trafic de la SNS seront etablis de fa~on que l'ONP puisse obtenir un taux de rentabilite annuel d'au moins 8,5 %sur la valeur moyenne nette des immobilisations qui seront utilisees au port de Jijel pour Ie trafic de ladite societe, et que des arrangements seront conelus,touJours dans Ie meme but, afin que la SNS paie d'autres redevances de concession a l'ONP, quel que~_soit Ie volume du trafic; ~ _.

    (e) que, Ie ler janvier 1979 au plus tard, une etude sera realisee sur la structure generale des tarifs portuaires,a l'issu.e de laquelle des taux adequats seront appliques, qui permettront de determine~ pour Ie port de J