la bio-energie signé

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Dr ALEXANDER L.u -JO [Tl i - TCHOU

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Dr ALEXANDER O ~ ? S ~~ o ~ ~L.u-JO ~[Tl i -TCHOU Signature numrique de banarido josito DN : cn=banarido josito, o=free lance, ou, [email protected], c=FR Date : 2009.02.03 22:01:47 +01'00'Apropos delacollection LECORPS AVIVRE Forceest de constater qu'une insatisfactiongrandissantesefaitjour devantlesatermoiementsdelapsychanalyseclassiquequid'ailleursne cachepassonindiffrencel'gard d'unproblme tout de mme capital: celuidelagurison. Une ract ion salutaire contre cet tat de fait commence heureusement se dessiner.Lespsychothrapiesde groupe,pratiquesdepuisplusieurs dcennies,avaientdjcontribu ouvrirdenouvellesperspectives. Maispar-delceteffort,c'estla notionmmedeprpotencedela psychologieenlamatirequise trouveaujourd' huimise f'ncause. Un . certainnombredepraticiensdcouvrent quel'onpeutaiderles patients (ets'aidersoi-mme)enposantle problmedefacontotalementdiffrente. Ilsontretrouvcettevrittrssi mpIeettrsancienne :savoirquele corpsa toujourssonmotdire dans lestroublesquiaffectentlepsychisme ;enfin,quec'estenapprenantaucorpsvivreselonl'harmonie quiluiest propre quel 'espritpeut trouverl'quilibrequiluifaitsisouventdfaut. Acetteentreprisederestitution, toutesles disciplinesdoiventpartici per. Carlavieseprojettelafoissurle planpsychologique,sociologique, anatomo-physiologique;maiselle chappeinexorablementceuxqui ne veulent lasaisir qu'auniveaud' un seuldecessystmesdeprojection. (Suiteaudeuxi merabat) Collection LECORPSVIVRE dirigepar leDrJacquesDONNARs DR ALEXANDER LOWEN La ergle Traduitdel'amricain par }MichelleFructus TCHOU LAFFONT Amesparents Leurdvouementpourmoim' apermisd' affronter lesconflitsdema personnalit etdem' endgager Onverraque,danslecorpsdutexte,nousavonsemployindiffremmentlesmots bionergieetbionergtique.Eneffet,si,auxtats-Unis,la prfrence estdonneau termebionergti que,enFrance,l'usageconsacresouventceluidebionergie(No te del'diteur). Cetouvrageatpublipourlapremirefoisa uxtats-Uni sparCoward, McGeoghaml nc,a NewYor ksousletitre:Bioenerget ics . AlexanderLowen,M.D.1975. Tchou,1976,pourlatraducti onfranaise. Troismes,troisprires: Jesuisunarcdanstesmains,Seigneur. Tire,sinon, jepourrirai . Netirepastropfort,Seigneur, jemeromprais. Tirefort,Seigneur,qu'importesijeromps. NikosKAZANTZAKIS,LettreauGreco CHAPITRE1 DeReich labionergie MathrapieavecReich,1942-1945 LabionergieestfondesurlestravauxdeWilhelmReich.Ilfut monprofesseurde19401952etmonanalystede19421945.Je rencontraiReichen1940NewYork,laNewSchoolforSocial Research,oilfaisaituncourssurl'analysecaractrielle.J'avaist intressparlersumducours,danslequelonreliaitl'identitfonctionnelleducaractre l'attitudephysique ou lacuirasse musculaire. La cuirasse estlastructure globale destensions musculaires chropiques ducorps. On l'appelle cuirasse parce que ces tensions servent protger l'individudesexpriencesmotionnellesmenaantesoudangereuses. Elleslemettentl'abridesimpulsionsdangereusesnaissantdesa proprepersonnalit,oudel'attaqued'autrui. LorsdemarencontreavecReich,jepoursuivaisdepuisdesannes desrecherchessurlarelationcorps-esprit.Cetintrttaitndemes expriencespersonnellesdansledomainedel'activitphysique,par la .pratiquedediverssportsetdelacalisthnique.Danslesannes30, j'avaistdirecteurathltiquedeplusieurscampsd't,etjem'tais aperuquenonseulementunprogrammergulierd'activitphysique amlioraitmasant physique,mais qu'ilavaitaussiuneffetpositif sur 1 montatmental.Aucoursdemesrecherches,jem'taisintress l'((eurythmique))d'EmileJacques-Dalcroze,auconceptderelaxation progressived'EdmundJacobson,etauyoga.Ces tudesme confirmrentdansl'impressionquel'onpouvait influencerlesattitudes mentales entravaillantauniveauducorps,maisleurapprochenemesatisfaisait pasentirement. 9 La bionergie Dssonpremiercours,Reichcaptivamonimagination.Il commena lecours entraitant leproblme del'hystrie.Reich souligna quelapsychanalyseavaitrussiluciderlefacteurhistoriquedu syndromedeconversionhystrique.Onavaitprouvquecefacteur taituntraumatismesexuel,prouvpendantlapetiteenfance,puis totalementoublietrefoulpendantlesannesultrieures.Lerefoulementetlaconversionensymptmedesideset motionsrefoulesqui endcoulaientconstituaientlefacteurdynamiquedelamaladie.Bien quelesconceptsderefoulementetdeconversionsoientcette poque desprincipesbientablisdelathoriepsychanalytique,onnecomprenaitpasdutout par quelprocessus une iderefouleseconvertissait en symptomephysique.SelonReich,c'taitlacomprhensiondufacteur tempsquimanquaitlathoriepsychanalytique. Pourquoi,demandaitReich,lesymptmes'est-ilmanifestaumomentoill'afait,ni plusttniplustard?Pourrpondrecettequestion,ilfallaitsavoir comments'taitdroulel'existencedupatientpendanttoutesles annesintermdiaires.Comment avait-ilragivis--visdesa sensibilit sexuellependantcettepriode?Reichpensaitquelerefoulementdu trauma originelpersistait grce la suppressiondela sensibilit sexuelle.Cette suppressionconstituait la prdispositionau symptme hystrique,transforme enmanifestationpar un incident sexuelultrieur.Pour Reich,la vraienvrose tait constitue la foispar la suppression de la sensibilitsexuelleetparl'attitudecaractrologiqueconcomitante;le symptmelui-mmen'entaitquel'expressionvisible.Considrercet lment- c'est--direlecomportementetl'attitudedupatient vis--vis delasexualit- introduisaitunfacteur(( conomiquedansleproblmedelanvrose.Leterme(( conomiqueserfreauxforcesqui prdisposentl'individulaborerdessymptmesnvrotiques. Jefusfortementimpressionn parla perspicacit deReich.Ayant lu unbonnombred'ouvragesdeFreud,j'taisassezfamiliarisavecla pensepsychanalytique,maisjenemesouvenaispasque cefacteury ait t discut. Je sentisqueReichme prsentait une nouvelleapproche derflexionsurlesproblmeshumains,etcelamepassionnaimmdiatement.Laportedecettenouvelleapprochenem'apparutquegraduellement,mesurequeReichdveloppaitsesidesdanslecours. Jeralisaiquecefacteurconomiquetaituneclimportantedela comprhensiondelapersonnalit,cariltraitaitdelafaondontun individugresonnergiesexuelle,ousonnergieengnral.De combiend'nergieunindividudispose-t-iletquellequantits'en dchargeparlesactivitssexuelles?Leterme d'conomie nergtique, DeReichlabionergie I OUd'conomiesexuelle,serfrel'quilibremaintenuentrelacharge etladcharged'nergie,ouentrel'excitationsexuelleetladtente sexuelle.Lesymptmedeconversionhystriquenesedveloppeque l lorsquecetteconomieoucetquilibresontfausss.Lacuirasse musculaireoulestensionsmusculaireschroniquesserventmaintenir cetquilibrenergtiqueencontenantl'nergiequinepeuttre dcharge. MonintrtpourReichaugmentamesurequ'ilexposait sapense etsesobservations.Ladiffrenceentreuneconomiesexuellesaineet uneconomiesexuellenvrotiquenetientpaslaquestiond'quilibre. Acettepoque,Reichparlaitd'conomiesexuellepluttqued'conomienergtique,maisdans son esprit ces termestaient synonymes.Le nvrosmaintientl'quilibreencontenantsonnergieparlestensions musculairesetenlimitantsonexcitationsexuelle.Unepersonnesaine nelimitepassonexcitationsexuelle,et sonnergien'estpascontenue parunearmuremusculaire.Elleestdonc totalement disponible pour le plaisirsexueloupourtouteautreformed'expressioncrative.Son conomienergtiquefonctionnehautniveau.Laplupartdesgens sontcaractrissparuneconomienergtiquebasniveau,quiest responsabledelatendanceladpression,endmiquedansnotre culturel. BienqueReichexpostsesidesdefaonclaire etlogique, je restai lgrementsceptiquependantlapremiremoitiducours.J'aiappris depuisquecetteattitudeestl'unedemescaractristiques.Jeluidois unebonnepartiedemonaptituderepenserleschosespar moi -mme. Monscepticismevis--visdeReichportaitsurl'importanceexagre qu'ilsemblaitattribueraurledelasexualitdanslesproblmes motionnels.Lasexualitn'est paslaseulerponse,medis-jeenmoimme.Puis,sansquej'ensoisconscient,cescepticismedisparut soudainement.Verslemilieuducours,jemesentaisparfaitement convaincudelavaliditdespositionsdeReich. Jecomprislaraisondecechangementenvirondeuxansplustard, peudetempsaprsavoirmoi-mme entreprisune thrapieavecReich. Ilmevint l'espritque je n'avaispas finidelirel'un desouvragesindiqusparReichdanslabibliographiedesoncours:TroisEssaissur lathoriedelasexualitdeFreud.J'entaisarrivlamoitidu deuximeessai,intitul( Sexualitinfantile,lorsque jecessaimalec1.AlexanderLowen,LaDpressionnerveuseetleCorps,Tchou,diteur,1975. 1011 La bionergie ture.Jeralisaialorsquecetessaiavaitrveillmonangoisseinconscientequant mapropresexualit infantile et,bienque je nefussepas encoreprtaffrontercetteangoisse,ilnem'taitpluspossiblede gardermonscepticismesurl'importancedelasexualit. LecoursdeReichsurl'analysecaractrielleseterminaenjanvier 1941.Jerestaiencontactavecluipendant toutelapriode entrelafin ducoursetledbutdemathrapiepersonnelle.Jemerendisde nombreusesrunionschezlui,ForestHills,ol'ondiscutaitdes implicationssocialesdesesconceptsd'conomiesexuelle,etol'on laboraitunprojetdemiseenuvredecesconceptsaumoyend'un programmepublicdesantmentale.EnEurope,Reichavaittun pionnier danscedomaine.(Cetaspect desonuvre et demes rapports avec elle sera tudi plus en dtaildans un ouvrage ultrieur sur Reich.) JecommenaimathrapiepersonnelleavecReichauprintemps 1942.Pendantl'anneprcdente, je luiavaisrendudefrquentesvisites sonlaboratoire.Ilmemontrait certains des travaux qu'il effectuait surdesprparationsbiologiqueset destissuscancreux.Un jour, ilme dit: Lowen,sicestravaux vousintressent,iln'yaqu'unseulmoyen devousymettre:commencerunethrapie.))Cettephrasemefit sursauter,car jen'avaispasenvisagcettedmarche.Jeluidclarai: Celam-intresse,maisjetienssurtout devenirclbre. nReichprit cetteremarqueausrieux,carilrpondit:de vousrendraiclbre. n Au cours desans, j'ai considr la phrase de Reichcomme uneprophtie.Cefutl'impulsiondontj'avaisbesoinpoursurmontermesrsistancesetpourmelancerdanscequiallaittreletravaildetouteune vie. Ma premire sance dethrapie avecReichfutune exprience que je n'oublierai jamais. Jem'yrendisensupposantnavement que je n'avais pasdeproblmes.Ceseraitsimplementuneanalysedidactique.Je m'allongeaisurlelit,enmaillotdebain.Iln'yavaitpasdedivan, puisque c'tait une thrapie oriente sur lecorps. Reichme dit de flchir lesgenoux,demedtendreetderespirerengardantlabouche ouverte etlesmchoiresdtendues.Je suiviscesinstructions etattendislasuite desvnements.Au bout d'unmoment,Reichme dit: Lowen, vous ne respirezpas.)Jerpondis: Biensrquesi,sinonjeseraismort.Il remarqua: Votre poitrine nebougepas. Touchez la mienne. nJeposai lamainsursapoitrine etremarquaiqu'elles'levait et serabaissaitau rythme desa respiration.Iln'entait pas demme pour moi. " Jeme recouchaiet meremisrespirer,endilatant la poitrine l'ins-DeReichlabionergie pirationetenlacontractantl'expiration.Riennesepassait.Je continuai respirer, calmement et profondment. Au bout d'un moment Reichmedit: Lowen,rejetezlatte enarrire etouvrezlargement les yeux. nJefiscequ'ilmedisaitet...unhurlementsortitdemagorge. C'tait unebelle journe deprintemps, et lesfentrestaient ouvertes surlarue.Pourvitertoutennuiavecsesvoisins,leDrReichme demandaderedresserlatte,ce quiarrtalehurlement.Jemeremis respirerprofondment. Curieusement,lehurlementnem'avaitpasperturb.Jenem'y sentaispaslimotionnellement.Jeneressentaisaucunepeur.Aprs unmomentpassrespirer,leDrReichmedemandaderenouveler l' opration:rejeterlatteenarrireetouvrirlargementlesyeux.Le hurlementsortitnouveaudemagorge.J'hsitedirequejehurlai, parcequejen'avaispasl'impressiondelefaire.Cehurlementtait quelquechose quim'arrivait.De nouveau je m'en sentaisdtach,mais je quittailasance avecl'impression que tout n'allait pas aussi bien que jelecroyais.Certaines choses n(images, motions) dans ma personnalitrestaientau-deldemaconscience,etjesavaisqu'illeurfaudrait ressortir. Acettepoque,Reichappelaitsathrapie vgtothrapie caractro-analytique ).L'analysecaractrielleavaitconstituson importantecontributionpersonnellelathoriepsychanalytique,qui luivalait la haute considration de tous lesanalystes. Le terme vgtothrapie nserapportaitlamobilisationdesmotionsgrcelarespirationetd'autrestechniquescorporellesquiactivaientlescentres vgtatifs (ganglions dusystmenerveuxautonome) etlibraient l'nergie vgtative n. Lavgtothrapiereprsentaitlepassagedel'analysepurement verbale untravaildirectsurlecorps.Elles'tait prsente luienvironneuf ansplustt,aucoursd'une sance d'analyse queReichdcrivaitcommesuit: A Copenhague, en1933,je traitaisunhomme quiavait labor des rsistancesparticulirementfortespournepasdvoilersesfantasmeshomosexuelspassifs.Ces rsistancessemanifestaientparune extrmeraideurducou(iltait guind n).Aprsquej'eusattaqu nergiquementcettersistance,ilselaissasoudainaller,maisde faonalarmante.Son visagesemitchanger rapidement de couleur, passantdublancau jaune ouaubleu.Sa peau tait marbre deteintesvaries.Ilressentaitdeviolentesdouleursdanslecouetdans 1213 La bionergie l'occiput.Ilavaitladiarrhe,sesentaitpuis,etsemblaitavoir lchprise 1. Cette attaque nergique tait purement verbale, mais elle tait dirigecontrel'attitude guinde dupatient.Lesaffects firentirruption auniveausomatique, aprs que le patient eut abandonn une attitude de dfensepsychique. )) Reichralisaalorsquel'nergiepeuttre contenueparunetensionmusculairechronique2 .Apartirdece moment,Reichtudial' attitudephysiquedesespatients.Ilobserva: Iln'exi stepas denvros qui soit dpourvu de tensionsabdominales3. Ilnotalatendance communedesespatients contenir leurrespiration et rduirel' expirationpour contrlerleursmotions. Ilen conclut que retenirlarespirationsertlimiterl' nergiedel' organismegrcela rduction desactivitsmtaboliques, ce qui diminue alorsla production d'angoisse. Lapremiretapeduprocessusthrapeutiqueconsistaitalorspour Reichamenerlepatientrespirercalmementetprofondment.La secondeconsistaitmobilisercelledesexpressionsmotionnellesdu patient quiparaissaitlaplusvidente d'aprs son visage etson comportement.Dansmoncas,cefutlapeur.Nousavonsvucommentce procdavaiteusurmoiuneffetpuissant. Lessancessuivantessedroulrentselonlemmeschmagnral. Jem'allongeaissurlelitetrespiraisdefaonaussidtendueque jele pouvais,enessayantdelaisserseproduiredeprofondesexpirations . J'avaispour instructions dem'abandonner mon corps et dene contr11eraucune desexpressionsoudesimpulsionsquipourraient surgir . De nombreuxfaitsseproduisirent,quimemirentprogressivementen contactavecmespremierssouvenirsetmespremiresexpriences.Au dbut,jen' taispashabitul'approfondissementdelarespiration,et celaprovoquadefortessensationsdepicotementdesmainsquientranrent deuxreprisesunspasme carpopdalimportant,avecdefortes crampesdesmains .Cetteractiondisparutmesurequemoncorps s'habituaitl'augmentationd'nergieduel'approfondissementdela respiration.Mesjambessemettaienttremblerlorsquej ' cartaiset rapprochaisdoucementlesgenoux,meslvresaussilorsque jesuivais monimpulsionlestendre. l.WilhelmReich,TheFunctiona/theOrgasm(NewYork,OrgoneInstitute Press,1942),p. 239-240.LaFonctiondel'orgasme(diti onsdel' Arche). 2.Ibid. ,p.240. 3.Ibid.,p. 273. DeReichlabionergie Acelasuccdrentplusieursirruptionsd'motions,aveclessouvenirsassocis.Une fois,alors que j'tais tendusur lelitrespirer, mon corpssemitsebalancerinvolontairement.Le balancement s' amplifia jusqu' ceque jemeretrouveassis.Alors, sansavoirl' impressionde le faire,jedescendisdulit,metournaipourluifairefaceetmemisle frapperdesdeuxpoings.Pendant que jefaisaiscela,levisagedemon preapparutsurledrap dulit,et je ralisaibrutalementque jelefrappaiscaused' une fessequ'ilm'avait donne quand j ' taispetit.Quelquesannesplustard, j'interrogeaimonpresurcetincident.Ilmedit quec'taitlaseulefessequ'ilm'et jamaisdonne.Ilm'expliquaque j ' taisrentr lamaisontrsenretard, et que ma mre tait inquite et malheureuse. Ilm' avait fesspour que je nerecommenceplus.L'intrt 1 de cette exprience, comme dans lecas duhurlement, tenaitsa nature totalementspontaneetinvolontaire.Jefusentranfrapperlelit, comme je l'avais t hurler, par une force quiavaitprispossession de moi ,etnonparunepenseconsciente. Uneautrefois,alorsquej'taistendusurlelitrespirer,je commenaiavoirunerection.J'eusl'impulsiondetouchermon pnis,mais jelarefrnais.Jemesouvinsalorsd'unpisodeintressant demonenfance.Jemereviscinqans,traversantl'appartementen urinantsurleplancher.Mesparentstaientsortis.Jelefaisaispour prendremarevanchesurmonpre,quim'avaitgrondlaveilleparce quej etouchaismonpnis. Ilmefallutenvironneuf moisde thrapiepour dcouvrirlacause du hurlementdelapremiresance.Plusletempspassait,plusilme semblaitqu'ilyavaituneimageque j ' avaispeur devoir.Etendusurle litetcontemplant leplafond, jesentais que cetteimageapparatrait un jour.C'est ce quiseproduisit,et cefutlevisage de ma mre,abaissant surmoiunregardquiexprimaituneintensecolre. Jesusimmdiatementquec' taitlevisagequim' avaiteffray.Jerevcusl' exprience commesielleseproduisaitdansleprsent.J'taisunbbd'environ neufmois,couchdansunlandau,l' extrieurdelamaison.J'avais pleurbruyammentpourappelermamre.Elletaitmanifestement occupel'intrieurdelamaison,etmespleurspersistantsl'avaient nerve.Ellesortit,furieusecontre moi . Etendul,sur lelitdeReich, trente-troisans, je regardaissonimage et , utilisantlesmots que je n'auraispuconnatre bb, je dis: Pourquoi es-tusifchecontre moi? Je nepleurequeparcequejeteveux. Acette poque, Reich utilisaitune autre technique pour faireavancer lathrapie.Audbutdechaquesance,ildemandaitsespatients de 14 15 La bionergie luidiretouteslespensesngatives qu'ilsavaient sonsujet.Ilpensait quetouslespatientsfaisaientsurluiuntransfertngatiftoutautant qu' untransfert positif etilne se fiaitau transfert positif qu'aprs que les penseset lesidesngativesaienttexprimes. Je trouvais cela extrmementdifficilefaire.M'tantengagpositivementenversReichet enverslathrapie,j'avaisbannitouteslespensesngativesdemon esprit.J'avaisl'impressionden'avoir meplaindre derien.Reich avait ttrsgnreuxenversmoi,et je n'avaisaucundoutesursa sincrit, sonintgritnisurlavaliditdesesconcepts.D'unemanirecaractristique,j ' taisdcidcequelathrapierussisse,etcenefutque lorsqu'elleeutpresquechouquej'exposaimesmotionsReich. Aprsl'expriencedelapeurprouveenvoyantlevisagedema mre, je traversaiunelongue priode,deplusieursmois, durant laquelle jenefisaucunprogrs.JevoyaisalorsReichtroisfoisparsemaine, mais j'tais bloqu parce que je ne pouvaispasluidire ce que je ressentaissongard. Je voulaisqu'iltmoigne enversmoi d'unintrt paternel,passimplementthrapeutique,mais,commejesavaisquec' tait unerequte draisonnable, je ne pouvais pas l'exprimer. Je me dbattais intrieurementavecceproblmeet jen'arrivaisrien.Reichsemblait nepasavoirconsciencedececonflit.Jefaisaislemaximumd'efforts pourlaissermarespirationdevenirpluscomplteetplusprofonde,et celanemarchaitpas. Ilyavaitenvironunanque j'tais enthrapielorsque je metrouvai danscetteimpasse.Cettesituationsemblants'terniser,Reichsuggra quej'arrte. Lowen,dit-il ,voustesincapabledevouslaisseraller vosmotions.Pourquoin'abandonnez-vouspas?Cettephrase sonnaitcommeunecondamnation.Abandonnersignifiaitl'checde tousmesrves.Jem' effondraietpleuraiprofondment.C'taitla premirefoisquejepleuraisdepuismonenfance.Jenepouvaisplus contenirmesmotions.JedisReichcequejedsiraisdelui ,etil m'coutaavecsympathie. Jene saispassiReichavaitl'intentiond'arrterlathrapie,ousila suggestion determinerletraitement taitunemanuvre pour briser ma rsistance,maisj'eusfortementl'impressionquetelletaitbienson intention.De toute faon , cela entrana lersultat dsir.La thrapie se remitprogresser. Pour Reich,lebut de la thrapie tait de dvelopper chez lepatient la capacitselaisserallertotalementauxmouvementsspontanset involontaires ducorps quifontpartie duprocessus respiratoire.Ilinsistaitdoncsurl'tablissementd'unerespirationcomplte etprofonde. Si DeReichlabionergie l'onyprvenait,lesvaguesrespiratoiresprovoquaientunmouvement d'ondulationducorpsqueReichappelaitlerflexeorgastique. Aucoursdesestravauxpsychanalytiquesantrieurs,Reichentait arrivlaconclusionquelasantmotionnelleestlielacapacit d'abandontotalaux rapportssexuels, ou ce qu'ilappelait la puissance orgastique.Reichs'taitaperuqu'aucunnvrosneprsentecette capacit.Nonseulementlenvroscontientcetabandon,mais,en bloquantsonnergiepardestensionsmusculaireschroniques,ill'em. pched'treutilisablepourladtentesexuelle.Reichs'tait galement aperuquelespatientsquiavaientacquisl'aptitudeparvenirla satisfactionorgastiquecompltependantlesrapportssexuelsselibraientdetoutcomportementetattitudenvrotique,et enrestaientlibrs.SelonReich,l'orgasme totalpermettitl'organisme de dcharger toussesexcsd' nergie,etiln'enrestaitdoncpluspourmaintenirou encouragerlesymptmeoulecomportementnvrotique. IlestimportantdecomprendrequeReichdfinissaitl'orgasme c o m m ~untatdiffrentdel'jaculationouduparoxysmesexuel.Il reprsentaituneractioninvolontairedel'ensemble ducorps,manifestepardesmouvementsrythmiquesetconvulsifs.Lemmetypede mouvementspeutaussise produire lorsque la respiration est totalement dtendueetquel'ons'abandonnesoncorps.Danscecas,iln'yani paroxysmesexuelnidcharged'excitationsexuelle,puisqu'iln'yapas euaccumulationd'excitationsexuelle.Ce quiseproduit, c' est un dplacementspontandupelvisversl'avantl'expirationetversl'arrire l' inspiration.Ces mouvementssont provoqus par lavaguerespiratoire lorsqu'elledescendetremontelecorpsl'inspirationetl' expiration. Latteexcuteenmmetempsdesmouvementssemblables ceuxdu pelvis,sauf qu'ellesedplaceversl'arrirependantlaphased'expiration,puisversl'avantpendantlaphased'inspiration.Thoriquement, unpatientdontlecorpstaitassezlibrpourprsentercerflexe pendantlasance thrapeutiquedevaittre galement capable d'prouverl' orgasmetotalpendantlesrapportssexuels.Ondevaitconsidrer qu'untelpatienttaitenbonnesantmotionnelle. PourunbonnombredeslecteursdelaFonctiondel'orgasmeJde Reich,cesidesontpusemblertrelesconceptionsfantaisistesd'un obsdsexuel.Cependant,ellesfurentexprimespourlapremirefois alorsqueReichtaitunpsychanalysteetunformateurhautement 1.Lapremirepublicationsurcethmefutunouvrageantrieur,DieFunktion desOrgasmus(InternationalerPsychoanalytischerVerlag,1927). 1617 La bionergie considr.Saformulationduconceptd'analysecaractrielleetdesa pratique tait considre comme l'une desprincipales contributions la thorieanalytique.Cependant,laplupartdespsychanalystesn'acceptaientpascesideset,denos jours encore, lamajorit deceuxquifont desrecherchessur la sexualit lesignorent ou n'en tiennent pas compte. MaislesconceptsdeReichprennentuneral itconvaincantelorsque, commejel'aifait,onexprimenteleurvaliditsursonproprecorps. Cetteconvictionfondesurl'exprience personnellepermet d'expliquer quelaplupartdespsychiatres,ouautres,quitravaillrentavecReich devinrent,dumoinspouruntemps,sessupportersenthousiastes. Aprsquej'eusclatensanglotsetexprimcequejeressentais enversReich,marespirationdevintplusaiseet dtendue,masensibilitsexuelleplusglobaleetplusprofonde.Denombreuxchangements seproduisirentdansmonexistence.J'pousaila jeunefilledont j'tais amoureux.M'engagerdanslemariagereprsentaitpourmoiunetape importante.Jemeprparaisaussiactivementdevenirunthrapeute reichien.Durantl'anne,jesuivisunsminairecliniquesurl'analyse caractrielledirigparleDrTheodoreP.Wolfe,quitaitl'associle plusintimedeReichauxtats-Unisetletraducteurdespremires publicationsenlangueanglaisedeReich.J'avaisterminmestudes mdicalespeudetempsauparavantet jeposaispourladeuximefois macandidaturedansplusieurscolesmdicales.Mathrapieprogressaitrgulirement,quoiquelentement.Lessancesnecomportaient plusd'irruptionsdramatiquesd'motionsoudesouvenirs,maisje sentaisque je me rapprochais de l'abandon mes motions sexuelles. Je meseritaisaussiplusprochedeReich. Reichpritdelonguesvacancesd't.Ilterminal'anneenjuinet repritlami-septembre.Comme,pourcetteanne-l,lathrapie tirait verssa fin,Reichsuggraquenous interrompions letraitement pour un an.Celui-cin'taitpourtant pastermin.Le rflexe orgastique ne s'tait pascompltement dvelopp,bienque jem'en sente trsproche. J'avais travailldur,maisc'taitprcismentcelaquiconstituaitlapierre d'achoppement.Ilmesemblaquec'taitunebonneided'arrter,et j'acceptailasuggestiondeReich.Madcisionavaitgalementdes raisons personnelles.Ne pouvant entrer, ce moment-l, dans une cole mdicale, je suivisuncoursd'anatomiehumainegnrale l' universit deNewYorkenautomne1944.. MathrapieavecReichrepritenautomne1945,ensanceshebdomadaires.Enpeudetempslerflexeorgastiques'tablitdefaon consquente.Cettevolutionpositiveavaitplusieursraisons.Pendant DeReichlabionergie l'arrt d'unandela thrapie, mes efforts pour plaire Reich et parvenir lasant sexuelles'taientmisenveilleuse,et j'tais arriv assimiler et intgrermestravauxprcdentsaveclui. Ala mme poque, je pris monpremierpatiententantquethrapeutereichien,etcelasurvolta prodigieusementmon esprit.J'avaisl'impression d'tre arriv aubut, et j'avaisconsciencedemesentirtrsscurisparrapportmonexistence.Ilmedevinttrsfaciledem'abandonnermoncorps,cequi signifiaitgalementm'abandonnerReich.Enquelquesmois,ildevint videntpournous deux que la thrapie seterminait avec succs, d'aprs lescritres deReich.Cependant, desannesplustard, je ralisaique de nombreuxproblmesmajeursdemapersonnalit n'taientpasrsolus. Mapeurdedemanderceque je voulais,mmesic'tait draisonnable, n'avait pas t traite jusqu'au bout.Ma peur del'chec et mon dsir de russiten'avaientpastrsolus.Mon'impossibilitpleurer, moinsd'tremisaupieddumur,n'avaitpas texplore.Cesproblmesfurentfinalementrsolusbiendesannesplustard,parlabionergie. JeneveuxpasdirequelathrapieavecReichfutinefficace.Sielle n'avaitpasrsolucompltementtousmesproblmes,ellem'avaitdu moinspermis d'enprendre davantage conscience.Le plus important fut toutefoisqu'ellem'ouvritla voiedelaralisationpersonnelle etm'aida progresserverscebut.Elleapprofonditetrenforamonengagement enverslecorps,considrcommelabasedelapersonnalit.Et elleme permitdem'identifierpositivementmasexualit,cequis'estrvl trelapierreangulairedemonexistence. Monactivit dethrapeute reichien,1945-1953 Jevismonpremierpatientenautomne1945.Bienque je nesoispas encorepassparunecolemdicale,Reichmepoussalefaire,en s'appuyantsurmesconnaissancesantrieuresetsurlaformationqu'il m'avaitdonne,ycomprismathrapiepersonnelle.Cetteformation comprenaituneparticipationcontinueauxsminairescliniquessurla vgtothrapiecaractro-analytique,sousladirectionduDrTheodore Wolfe,etauxsminairesqueReichfaisait chez lui; ily commentait les basesthoriquesdesonapprocheenmettantl'accentsu'rlesconcepts biologiquesetnergtiquesquiexpliquaientsontravailauniveaudu corps. L'intrtpourlathrapiereichienneaugmentaitrgulirement, 1819 La bionergie mesurequelesidesdeReichserpandaient.Lapublicationdela Fonctiondel'orgasme,en1941,acclracettevolution,bienquele livren'aitobtenunicritiquesfavorablesnilargeaudience.Reichavait fondsapropremaisond'dition,l'OrgoneInstitutePress,quin'avait pasdevendeursetnefaisaitpasdepublicit.Sesidesetsonlivre n'taientconnusque debouche oreille.Nanmoinssesidesse diffusrent,bienquelentement,etlademandedethrapiesreichiennes augmenta.Maistrspeud'analystes taient forms l'analyse caractrielle,etcelacompta,toutautantquemesaptitudespersonnelles,dans mesdbutsdethrapeute. Jepratiquaidesthrapiesreichiennespendantdeuxans,avantde partirpourlaSuisse.Enseptembre1947, je quittaiNew Yorkavecma femmepour entrer l'cole demdecine del'universit deGenve, dont jesortisdiplmetdocteurenmdecineenjuin1951 .Pendantque j'taisenSuisse,jeprisgalemententhrapiequelquesSuissesqui avaient entenduparlerdestravaux deReichet quidsiraient tirer parti decettenouvelleapproche thrapeutique.Comme tant de jeunes thrapeutes,jedbutaiensupposantnavementque jeconnaissaisquelque choseauxproblmesmotionnels,etmonassurancetaitfondesur plusd'enthousiasmequed'exprience.Rtrospectivement, je peuxvoir quelles taient meslimites, encomprhension comme encomptence. Je pensenanmoinsquej'airellementaidquelquespersonnes.Mon enthousiasme tait une forcepositive, et l'accent port sur la respiration etlefaitdeselaisseraller)Jconstituaitunevoiepositive. Avant mon dpart de Suisse se produisit une volution importante de lathrapie reichienne: utiliserlecontact directaveclecorps du patient pourlibrerlestensionsmusculairesquil'empchent deselaisseraller sesmotionsetpourpermettrel'tablissementdurflexeorgastique. Pendantsontravailavecmoi,Reicheffectuaitoccasionnellementune pressiondesmainssurcertainsdesmusclescontractspourlesaider sedtendre.Habituellement,quecesoitavecmoiouavecd'autres,il effectuaitcette pressionsur lesmchoires. Chez laplupart desgens,les musclesdesmchoiressontextrmementcontracts.Lesmchoires sont soit troitement serres, attitude de dtermination tournant souvent la svrit,soitpoussesenavantavecdfi,ouencore anormalement rtractes.Danstouslescasellesnesontpasparfaitementmobiles,et cette rigiditdnoteuneattitudestructure.Lorsqu'onexerce unepression,lesmusclesdesmchoiressefatiguentetselaissentaller)J.La respirationdevientparconsquentplusdtendueetplusprofonde,et l'onconstatesouventdestremblementsinvolontairesducorpsetdes DeReichlabionergie jambes.Lesautreszonesdetensionmusculairesurlesquelleson appliquaitunepressiontaientl'arrire ducou,lebasdudosetlesmuscles adducteursdescuisses.Danschaquecas,onappliquaitlapressionde faonslective,seulementauxendroitsol'onpouvaitpalperune spasticitmusculairechronique. Cetteimpositiondesmainsconstituaitunedviationimportante de lapratiqueanalytiquetraditionnelle.Enanalysefreudienne,tout contactentrel'analysteetlepatienteststrictementinterdit.L'analyste s'assied,invisible,derrirelepatientetassumeostensiblementla fonctiond'uncransurlequellepatientprojettesespenses.Iln'estpas compltementinactif,puisquesesrponsesgrommelesetsesinterprtationsdesidesexprimesparlepatientinfluentdefaonimportante surlapensedecelui-ci.Reichdonnait l'analyste unrleplusdirect dansleprocessusthrapeutique.Ils'asseyaitenfacedupatient,pour quecelui-cipuisselevoir,etilavaituncontactphysiqueaveclui lorsquec'taitncessaireoujudicieux.D'aprslessouvenirsquej'ai gardsdessances,Reichtaitgrand,avecdesyeuxbrunsetdouxet sesmainstaientfortesetchaudes. Iln'estpaspossibledeserendrecompteactuellementdel'avance rvolutionnaire que reprsentait alors cette thrapie, nidessuspicions et del'hostilit qu'elle suscitait.Comme elle tait trs centre sur la sexualitet qu'il s'y tablissait descontacts physiques entre lethrapeute et le patient, onaccusait lespraticiens dela thrapie reichienne d'utiliser des stimulationssexuellespourdvelopperlapuissanceorgastique. On adit que Reichmasturbait sespatients. Rien n'estplusloindela ralit.Cettecalomniervlequellepeurentouraitlasexualitetles contacts physiques cette poque.Heureusement, l'atmosphre abeaucoupchangdanslestrentederniresannesencequiconcernela sexualitcommeletoucher.Onareconnul'importancedutoucher commeformeprimordialedecontact1,etsavaleurdanslasituation thrapeutiquen'estplusmiseenquestion.Bienentendu,toutcontact physiqueentrelethrapeuteetlepatientdonnecelui-cilalourde responsabilitderespecterlarelationthrapeutiqueetd'vitertout engagementsexuelaveclepatient. . Jepeuxajoutericiqu'enbionergieonapprendauxthrapeutes seservirdeleursmainspourpalper etsentirlesblocsetJ.esspasticits musculaires,appliquerlapressionncessairepourdtendre oudimi-J.AshleyMontagu,Touching .. TheHumanSignificanceof {heSkin(NewYork, ColumbiaUniversityPress,1971). 2021 La bionergie , nuerunecontractionmusculaireentenantcomptedelatolrance la douleurdupatient,et tablirlecontact par untoucher douxetrassurantquifournitaideetchaleur.Ilestdifficilederaliserl'heure actuellel'importancedel'tapequ'effectuaReichen1943. Exercerunepressionphysique facilitaitl'irruptiondesmotions et la montecorrespondantedessouvenirs.Cela servaitaussiacclrerle processusthrapeutique,acclrationncessairelorsqu'onrduitla frquencedessancesuneparsemaine.Acettepoque,Reichavait \ acquisunegrandehabiletlirelecorps et savoirappliquer lespressionsquidtendaientlescontractionsmusculaires,favorisantlacircullationdessensationsdanslecorps,qu'ilappelaitcourant.Vers1947, Reichpouvait provoquerlerflexeorgastique chezcertainspatients en sixmois.Onpeutapprciercetexploitenrappelantque j'avaisten thrapieavecReichpendant prsdetroisans,aurythme detroissanceshebdomadaires,avantquelerflexeorgastiquenes'tablisse. Permettez-moidesoulignerquelerflexeorgastiquen'estpasun orgasme.L'appareilgnitaln'yestpasimpliqu;iln'ypaseulaborationd'e);citationsexuelleetiln'yadoncpasdedcharge.Cerflexe dnotequelavoiedecettedcharge est ouvertesil'onpeuttransposer l'abandonoulelaisser-allerlasituationsexuelle.Mais ce transfert ne seproduitpasobligatoirement.Lesdeuxsituations,sexuelleetthrapeutique,sontdiffrentes;lapremireestbeaucouppluscharge motionnellementetnergtiquement.Deplus,ensituation thrapeutique,onbnficiedel'aideduthrapeute,cequi,danslecasd'un hommedotcommeReichd'unetrsfortepersonnalit,peuttreun facteurtrspuissant.Ilesttoutefoispeuprobablequ'enl'absencedu rflexeorgastiqueonpuisseselaisserallerpardesmouvements pelviensinvolontairesauparoxysmedel'actesexuel.Cesmouvements fondentlaractionorgastiquetotale.Nousdevonsnoussouvenirque, selonlathoriedeReich,c'estlaractionorgastiquependantles rapportssexuelsquiconstituelecritredesant motionnelle etnonle rflexeorgastique. Cerflexeananmoinsdeseffetspositifssurlapersonnalit.Ilest ressenticommevivifiantetlibrateur,mmes'ilseproduitdansl'atmosphred'aidedelasituationthrapeutique.Onsentl'effetproduit parlalibrationdesesinhibitions.Enmmetemps,onsesentreliet intgr- avecsonproprecorps etpar sonintermdiaire - avecl'environnement.On prouveunesensation debien-tre etdepaixintrieure. Onygagned'apprendrequelavieducorpsrsidedanssesaspects involontaires.Jepeuxcertifiercetteractiond'aprsmonexprience DeReichlabionergie personnelle,commeparlescommentairesdespatientstraversles annees. Malheureusement,c e ~impressionsmerveilleusesnersistentpas toujoursaux tensionsdela viequotidienne dans notre culture moderne. L'allure,lapression et la philosophie de notre poque sont antithtiques la vie.Trop souvent, lepatient finitpar perdre lerflexe orgastique s'il n'apasapprisgrerlestensionsdesonexistencesansrecourir des schmasdecomportementnvrotiques.C'estcequiarrivadeuxdes patientstraitsparReichcettepoque.Plusieursmoisaprslafin d'unethrapieapparemmentrussie,ilsmedemandrentunethrapie additionnelleparcequ'ilsn'avaientpasrussimaintenirlesprogrs qu'ilsavaientobtenusavecReich.Jeralisaiqu'iln'existepasde raccourciversla sant motionnelle etque la perlaboration uniforme de touslesproblmes del'individuestla seule voiequiluiassureune activitoptimale.Cependant, je restaisconvaincu que lasexualit est la cl quimnelarsolutiondesproblmesnvrotiques. Ilestfaciledecritiquerl'importancefondamentalequeReichaccorde lasexualit,mais je neleferaipas.La sexualit tait etreste la questioncldetouslesproblmesmotionnels,maislestroublesdufonctionnementsexuelnepeuventsecomprendre quedanslecadre del'ensembledelapersonnalitd'unepart,etdesconditionssocialesd'existenced'autrepart.Aveclesans,j'ensuisarriv,contrecur,la conclusionqu'iln'existepasdecluniquelucidantlemystredela conditionhumaine.Marpugnancelefaireestneduprofonddsir decroirequ'ilyaunesolution.Je pense maintenant entermesdepolarits,avecleursconflitsinvitablesetleurssolutionstemporaires.Une visiondelapersonnalitconsidrantlasexualitcommesaclunique esttroptroite,maisignorerlerledelapulsionsexuelleenconsidrantlapersonnalitindividuellerevientngligerl'unedesforces lesplusimportantesdelanature. Dansl'unedesespremiresformulations,antrieureauconcept d'instinctdemort,Freudavaitpostull'existenced'uneantithseentre lesinstinctsduMoietl'instinctsexuel.Lespremiersvisentprserver l'individu,lesecondprserverl'espce.Ceciimpliqueunconflit entre l'individu et la socit, etnoussavons qu'il existe dans notre culture. Un autreconflitinhrentcetteantithseestceluientrelaluttepourle pouvoir(pulsionduMoi)etlaluttepourleplaisir(pulsionsexuelle). L'accentexagrportparnotreculturesurlepouvoirdresseleMoi contre lecorps etsa sexualit et creunantagonisme entre despulsions quidevraient,dansl'idal,s'aideretserenforcermutuellement.Nan2223 La bionergie moins,il n'estpaspossibled' allerl'autre extrme etdenes' intresser qu' lasexualit.Cecidevintvidentpour moiaprsque je mefusfix commebutunique,sanssuccs,l'accomplissementsexueldemes patients, comme l'avait faitReich.Chezl'Occidental,leMoi reprsente uneforcepuissantequel'onnepeutnichasser nirefuser.Lebut thrapeutique consisteintgrerleMoiaucorps, sa lutte pour leplaisir et\ l'accomplissementsexuel. Jen'aiappriscettevritqu'aprsdenombreusesannesdedur travail, etnonsansavoircommis ma part d'erreurs. Nuln'chappe la rgle: onapprendenreconnaissant seserreurs. Cependant, si je n' avais pas visde faondterminel'atteinte delasatisfactionsexuelle etdela puissance orgastique, je n'aurais pas compris la dynamique nergtique delapersonnalit.Et l'onnepeut avoir une vision globale desractions etdesmouvementsinvolontairesdel'organismehumainsanslecritre durflexeorgastique. Lecomportement etlesfonctionshumainesont encore denombreux lmentsmystrieuxquel'espritrationnelnepeutsaisir.Par exemple, environunanavantdequitterNewYork,jesuivaisunjeune homme quiavaitplusieursproblmes graves.Iltait prisd'uneviolente angoissechaque foisqu'ils'approchait d'une jeunefille.Ilsesentait infrieur, inadapt,etprsentaitdenombreusestendancesmasochistes.Par moments,ilavaitdeshallucinations:lediablelelorgnaitd'uncoinde lapice.Aucoursdelathrapieilfitquelquesprogrsauniveaudes symptmes,maissesproblmesnefurentenaucunesortersolus.Il russitcependantnouerunerelationstableavecune jeune fiUe,mais leparoxysmesexuelneluiprocuraitquepeudeplaisir. Jelereviscinqansplustard,aprsmonretourauxtats-Unis.Ce qu' ilmeracontataitfascinant.Aprsmondpartilseretrouvasans thrapeuteetildcidadoncdecontinuersathrapietoutseul.Ceci impliquait l'excution desexercicesrespiratoiresdebasequenousutili sionsenthrapie.Touslesjours,aprssontravail,ilrentraitchezlui, s'tendaitsurlelitetsemettaitrespirerprofondmentetdefaon dtendue,commeillefaisaitavecmoi.Etunjour,unmiracleeutlieu. Toutesonangoissedisparut.Ilsesentaitsrdelui,ilnesedprciait pluslui-mme.Maisleplusimportantfutqu' ilparvintundegr total depuissanceorgastiquependantlesrapportssexuels.Sesorgasmes taientcompletsetsatisfaisants.Iltaitdevenuuneautrepersonne. Ilmedittristement: Celan'adurqu'unmois.Lechangement disparuttoutaussisoudainementqu'ils'taitproduitetilfutreplong dans sonanciennemisre.Ilconsulta unautre thrapeute reichien, avec DeReichlabionergie lequeliltravaiUaalorspendantplusieursannes,nefaisantnouveau quede lgersprogrs.Quand jemeremispratiquer,ilrevint faireune thrapieadditionnelleavecmoi.Jetravaillaiavecluipendantenviron troisansdeplus,et je l'aidai surmonter bon nombre de seshandicaps. Maislemiraclenesereproduisitjamais.IIneparvintplusaux sommets, sexuelsouautres, qu'ilavaitatteints pendant la brvepriode quiavaitsuivimondpart. Commentpouvons-nousexpliquercetteirruptioninattenduede 'sant,quiavaitsemblseproduire touteseule,etlaretombequiavait suivi?L'expriencedemonpatientmerappelaitLostHorizonde JamesHilton,quiavaitdusuccscemoment-l.Dansceroman,le hros,Conway, setrouve avec quelquesautrespassagers dans unavion dtourn;onlesemmnedansunevallesecrte,dansleshauteursde l'Himalaya,nommeShangri-La,repaireloignquilittralement n'estpas decemonde.Lavieillesse etlamort semblentajournes ou suspenduespourceuxquiviventdanscettevalle.Leprincipede gouvernement enest une modrationqui,eUenon plus,n'est pas dece monde.ConwayesttentderesterShangri-La;cemodedevie sereinetrationnelluisembleextrmementplaisant.Onluioffrele gouvernementdela communautdela valle,maisilselaisseconvaincreparsonfrrequetoutcelan'estqu'unmirage. Le frredeConway, quiesttombamoureuxd' unejeuneChinoise,lepersuadede s'enfuiraveceuxverslaralit.Ilspartentmais,unefoissortis delavalle,la jeune Chinoisesetransformeenvieillefemmeetmeurt. Quelleralitestlaplusvalide?ConwaydcidederetournerShangri-Laetnousapprenons,lafinduroman, qu'ilerredanslesmontagneslarecherchedesonhorizonperdu. Onpeutexpliquerla transformationsubite demonpatient ensupposant qu'ils'est produit unchangement desonsens de la ralit.Pendant unmois,ils' taitluiaussiretrouvdansunautremondeet,ce faisant,avaitlaissderrireluitouteslesangoisses,la culpabilit et les inhibitionsassociessonexistenceencemonde.N atureUement, plusieursfacteursavaient contribu produire cet effet.Acette poque ilyavaitcheztOIlSceuxquisuivaientlestravauxdeReichuneatmosphred'euphorieetd'excitation,quecesoitchezlestudiantsouchez lespatients.Onsentait queReichavaitproclam une vrit fondamen tale sur lestreshumains etleursexualit.Sesidesexeraientune attirance'rvolutionnaire.Jesuispersuadquemonpatientavaitt sensible cette atmosphre,cequi,associl'approfondissement desa respiration,pouvaitavoirproduitl'effetremarquabledcritci-dessus. 24 25 La bionergie Sortirdesonmonde,oudesonMoihabituel,estuneexpenence transcendantale.Cela arrivelaplupart desgenset dure plus ou moins longtemps.Cesexpriencesont encommununeimpressiondedtente, unesensationdelibrationetladcouverte d'unSoipleinementvivant, quiragit defaonspontane.Mais de telles transformations sont lefait duhasardetonnepeutnilesprvoirnilesprogrammer.Malheureusement,ellescessentsouventaussisoudainementqu' ellesavaient commenc;lecarrossetincelantredevientcitrouilleenunenuit.On resteabasourdi:quelleestlavraieralitdel'tre?Pourquoine peutonpasresterdanscettatdelibert? Laplupartdemespatientsonteudesexpriencestranscendantales aucoursdelathrapie.Chacuned'ellesdgageunhorizonqu'obscurcissaitauparavantunpaisbrouillardetquel'onperoitsoudainavec clart.Bienquelebrouillardretombe,lesouvenirresteetfournitune motivationlarecherchecontinuedechangementetdecroissance. Sil'onrecherchelatranscendance,onpeutavoirdenombreuses visions,maisons'arrteracertainementlol'onacommenc.Si.l'on optepourlacroissance,onpeutavoirquelquesinstantsdetranscendance,maisceserontdessommetssurlarouterguliremenantun Moiplusricheetplussolide. Lavieelle-mmeestunprocessusdecroissance,quicommencepar lacroissanceducorpsetdesorganes,passeparl'tablissementdela dextritmotrice,l'acquisitiondusavoir,l' augmentationdes connexions,etfinitparunesommationdel'expriencequ'onappelle sagesse.Cesdiversaspectsdelacroissanceserecouvrent,puisquela vieetla croissance s'insrent dansunenvironnement naturel , culturel et social.Bi enquelacroissancesoitunprocessuscontinu,celui -cin'est jamais uniforme.Ily a despriodes deralentissement, pendant l'assimilationdel'exprience,quiprparentl'organismeunenouvelleascension/Chaqueascensionconduitunnouveausommetetcreceque nousappelleronsuneexprienceculminante.Chaqueexprienceculminantedoitsontours'intgrerlapersonnalit pourqu'unenouvellecroissancepuisseavoirlieuet quel'on finissepar atteindrelasagesse.J'aisignalunjourReichque jeconnaissaisune dfinitiondubonheur.Ilhaussalessourcils,meregardad'unairrail leuretmedemandacequec' tait.Jerpondis:Lebonheurc' estla consciencedecrotre. Sessourcilsretombrent,tandisqu'ilcommentait: Pasmauvais. Simadfinitionaquelquevalidit,celasuggrequelaplupartdes gensentreprennent unethrapieparce qu'ilssentent queleurcroissance DeReichlabionergie s'est arrte.Assurment denombreux patients comptent sur la thrapie pourfaireredmarrerleprocessusdecroissance.Lathrapieenest capablesielleprocuredenouvellesexpriencesetaidecarterou amoindrirlesblocagesoulesobstaclesquiempchent d'assimilerl'exprience.Cesblocagessontdesschmasdecomportementstructurs quitmoignentd' unersolutionpeusatisfaisante,compromisavecles conflitsinfantiles.Ilsengendrentle;Soinvrotiqueetlimitdonton cherches'chapperouselib'ter.Pendantlathrapielepatient dvoilelesconflitsoriginelsentravaillantsursonpassetdcouvre de nouveauxmoyens de grerlessituations quimenacentsonexistenceou quilanient,celles quil'ont oblig endosser une cuirasse pour survi vre.Cen'estqu' enfaisantrevivre lepass qu' onpeut faciliterunecroissanceauthentiquedansleprsent.Sil'onsecoupedupass,lefutur n'existepas. Lacroissanceestunprocessusnaturel;nousnepouvonspasla forcer.Sesloissontcommunestouslestresvivants.Unarbre,par exemple,nepoussehautquesisesraciness'enfoncentprofondment danslesol.Onapprendentudiantlepass.Etlepassdequelqu'un c'estsoncorps. Quand jemereporte enarrire,cesannes d'enthousiasme et d'excitation, jeralisequ'iltaitnaf des'attendre rsoudrefacilementles problmesprofondmentstructursdel'hommemoderne,parquelque techniquequeceft.JeneveuxpasdirequeReichsefaisaitdesillusionssurl'normetche qu'ilaffrontait.Iltaitparfaitementconscient delasituation.Sarecherchedemoyensplusefficacespourtraiterces problmesnaissaitdirectementdecetteprisedeconscience. Cetterecherche'leconduisittudierlanaturedel'nergieen oprantdanslesorganismesvivants.Commel'onsait,ilaffirmaavoir dcouvertunenouvelleformed'nergie,qu'ilappelaorgone,terme qu'ilfaisaitdriver d' organisme etorganique. Ilinventaunappareilqui pouvaitaccumulercettenergieetenchargerlecorpsdeceuxquis'y asseyaient.J'aiconstruit moi-mmedetels accumulateurs, et jem'en suispersonnellementservi.Ilsservlrentutiles,danscertaines conditions,maisilsn'ontpas d'effetsurlesproblmes delapersonnalit.Pourrsoudrecesproblmesauniveauindividuel ,ilestencore ncessairedecombineruntravailanalytiquesoigneuxet uneapproche physiquequiaidelepatient dtendrelesspasticits musculaires chroniquesquiinhibentsalibertetrestreignentsonexistence.Auniveau social ,ilfautunchangementrvolutionnairedel'attitudedel'homme enverslui -mme, envers son environnement et la communaut humaine. 26 27 1 La bionergie LescontributionsdeReichsontimportantescesdeuxniveaux.La faondontilalucid lanature desstructurescaractrielleset dmontrleuridentitfonctionnelleavecl'attitudephysiqueconstitueun progrsimportantpournotrecomprhensionducomportement humain.Ilaintroduitleconceptdepuissanceorgastiqueentantque critredelasantmotionnelle,cequ'elleestassurment,etamontr qu'elleavaitpourfondementphysiquelerflexeorgastique.Ila augmentnotre connaissance desprocessusphysiquesen dcouvrant le sensetla significationdesractionsphysiquesinvolontaires.Et ilamis aupointunetechniquerelativementefficace detraitementdestroubles delaviemotionnelle(involontaire). Reichasoulignclairementcommentlastructured'unesocitse refltedanslastructurecaractrielledesesmembres;aperuqui clarifialesaspectsirrationnelsdelapolitique.Ilentrevitlapossibilit pourl'hommedeselibrerdesinhibitionset desrpressionsquitouffentlespulsionsdevie.Amonavis,sicettevisiondoit j a m a i ~seraliser,ceseradansladirectionindiqueparReich. Pour notre propos actuel, la contribution la plus importante de Reich estsadescriptiondurlecentralquetoutethoriedelapersonr1alit doitattribueraucorps.Sestravauxsontlesfondationssurlesquelles s'est btiela bionergie. Le dveloppementdelabionergie Onmedemandesouvent: Enquoila bionergie diffre-t-elle d'un! thrapiereichienne?Lemeilleurmoyenderpondrecettequestionestdecontinuernotreexposhistoriquesurledveloppementde labionergie. Enterminantmoninternaten1952,unanaprsmonretourd'Europe,j'apprisqu'ilyavaiteuuncertainnombredechangementschez Reichetceuxquitravaillaientaveclui.L'enthousiasmeetl'excitation quitaientsividentsde19451947avaient faitplaceaudcouragementet uneimpression deperscution.Reichavait cessdepratiquer desthrapiespersonnelleset s'tait retirRangeley, dans leMaine, o ilseconsacraitlaphysiquedel'organe.Leterme vgtothrapie caractro-analytiquetait tomb endsutude,auprofit de orgonthrapie.Ceciavaitentranunediminutiondel'intrtpourlapratique del'analyse caractrielle etuneaugmentation del'importance accorde l'applicationdel'nergied'orgoneaumoyend'accumulateurs. 28 DeReichlabionergie L'impressiondeperscutionvenaitenpartiedel'attitudecntique aveclaquellelescommunautsmdicalesetscientifiquesconsidraient lesthoriesdeReich,enpartiedel'hostilitdclaredenombreux psychanalystes- dontcertainsfaisaientsavoir__ qu)ls auraient Reich - etfinalementdesangoissesdeReichetdesescollaborateurs. Ledcouragementv;enaitdel'checd'uneexpriencefaiteparReich danslelaboratoire duMaine et qui mettait en jeu l'interaction de l'nergied'orgoneetdelaradioactivit.L'exprienceeutuneffetngatif; Reich et sesassistants tombrent malades et durent abandonner le laboratoireuncertaintemps.Ilsnecroyaientplusunethrapierelativementsimpleetefficacedesnvroses,etcelacontribuaitaussicrer l'atmosphrededcouragement. Je nepartageaispascessentiments.J'tais rest cinq ans l'cart de Reichetdesesluttes,cequim'avaitpermisdegarderl'excitationet l'enthousiasmedesannesprcdentes.Etmestudesl'colemdicale,ajoutesl'exprience demoninternat, m'avaient plus que jamais convaincudelavaliditgnraledesthoriesdeReich.Jerpugnais doncm'identifiertotalementaugroupedesorgonthrapeutes- rpugnance quiaugmenta par la suite,lorsque je m'aperus que lescollaborateursdeReichentaientarrivsunedvotionpresquefanatique enversluietsestravaux.Onconsidraitcommeprsomptueux,sinon hrtique,deremettre enquestionlamoindre desesaffirmations, ou de modifiersesconceptslalumiredel'expriencepersonnelle.Ilme paraissaitvidentqu'unetelleattitudetoufferaittouttravailoriginal oucrateur.Cesconsidrationsm'amenrentgarderuneposition indpendante. Alorsque j'taisdanscet tatd'esprit,unediscussionavecunautre thrapeutereichien,leDr Pelletier,quisetenaitendehorsdescercles officiels,m'ouvritlesyeuxsurlespossibilitsdemodifieroud'largir lesprocdstechniques deReich. Tout aulongde ma thrapie aveclui, ilavaitinsistpourquejelaissependremamchoireinfrieure,dans uneattitudedelaisser-alleroud'abandonmoncorps.Pendantles annesoj'avaispratiqudesthrapiesreichiennes,j'avaismoiaussi insistsurcetteposition.Aucoursdenotrediscussion,leDr Louis G.Pelletier observa qu'ilavait trouv utile de faire tendre lesmchoires despatientsversl'avant,dansuneattitude' dedfi.Lamobilisationde cetteexpressionagressivepermettait delibrerunepartiedelatension desmusclescontractsdesmchoires.Jeralisaique,naturellement, cela pouvaitmarcher danslesdeux sens, et je me sentis soudain libre de remettreenquestionoudechangercequeReichavaitfait.Ils'avra 29 Labionergie quec'estlorsqu'onlesutilisealternativementquecesdeuxpositions sont lesplusefficaces.Mobiliser et encourager l'agressivit d'un patient 1uifacilitel' abandondesimpressionssexuellestendres.Enrevanche,sil'onpartd'uneattituded' abandononenarrivesouvent ressentir et exprimer dela tristesse etdelacolre, cause dela douleur etdelafrustrationressentiesauniveauducorps. En1953jem'associaiauDr JohnC.Pierrakos,quivenaitdeterminersonstagepsychiatrieauKingsCountyHospital.LeDr Pierrakos avaitsuiviunethrapiereichienneettait undisciple deReich.Acette poque,nouSnousconsidrionsencorecommedesthrapeutes reichiens,bienquenousnesoyons pluslisofficiellement l'organisationdesmdecinsreichiens.Nousfmesrejointsencoursd'annepar leDr William B.Walling, dont lesantcdentstaient identiques ceux duDr Pierrakos.Ilsavaient faitpartie delammepromotion del'cole mdicale.Cetteassociationeutpour premier rsultatunprogramme de sminairescliniquesonousprsentionspersonnellementnospatients, avec,commeobjectif,larecherched'unecomprhensionplusen profondeur deleursproblmes, et la formationd'autres thrapeutes aux conceptsquisous-tendentl'approcheauniveauducorps.En1956fut fondofficiellementl' Institut d'analyse bionergtique, sous forme d'associationsansbutlucratif,afinderalisercesobjectifs. Pendantcetemps,Reichavait eudesdifficultsaveclaloi.Comme pour justifier sessentiments deperscution, la Food andDrug AdministrationavaitintentunprocsdevantlaCourfdralepourinterdire Reichdevendreoud'expdierendehorsdel'tatsesaccumulateurs d'orgone, sousprtexte que l'nergie d'orgone n'existait pas et qu'il tait donc frauduleux de lesvendre.Reich refusa deplaider oudesedfendre dansceprocs,enaffirmant qu'onnepouvait pas dfendre desthories scientifiquesdevantune cour de justice.LaF.D .A.gagna par dfaut un interdit gnralde vente.Onconseilla Reich de nepas tenir compte de cetarrt,etlesagentsdelaF.D.A.dcouvrirentrapidementqu' ilnele respectaitpas.Ilpassa enjusticepourmprisdesdcisionsdelacour, futdclarcoupableetcondamndeuxansdeprisonaupnitencier. fdral.IlmourutlaprisondeLewisburgennovembre1957. LatragdiedelamortdeReichmeprouvaquel' onnepeutsauver l'hommedelui-mme.Mais celuiquirecherche sincrement sonpropre salut?Sil'onentendparsalutlalibrationdesinhibitionsetdes contraintesqu' aapportesl'ducation,jenepouvaispasprtendre avoiratteintcettatdegrce.Bienquemathrapiereichiennesesoit termineavecsuccs,j'avaisconsciencedeprsenterencorede DeReichlabionergie nombreusestensionsmusculaireschroniquesquim'empchaientd'atteindrel'allgressequejedsirais.Jepouvaissentirleurinfluence contraignantesurmapersonnalit.Et je voulaisarriver une expriencesexuelleplusricheetpluscomplte,expriencequejesavaistre possible. Lasolution que je trouvai consista reprendre la thrapie.Mais je ne pouvaisplusretourneravecReich,et jen'avaispasconfiancedansles autresthr apeutesreichiens.J'tais convaincu qu'ilfallaitune approche auniveauducorps,etjechoisisdoncdetravailleravecmonassoci JohnPierrakos,tentativehasardeusepuisquej'taissonanla foisparl' geetparl'exprience.C'estdecetravailsurmonpropre corpsqu'estnelabionergie.Lesexercicesfondamentauxenont d' abordtessays et testssur moi,desorte que je saispar exprience personnell ecommentilsagissentet cequ'ilspeuvent faire.Depuislors, j ' aiprisJ'habituded'essayersurmoitoutcequejedemandemes patientsdefaire,parce que jenecroispasqu'onaitledroitdedemanderautruicequ'onn'estpasprtdemandersoi -mme.Rciproquement,je necroispasqu'onpuisse fairepourautrui ce qu'on nepeut pasfairepoursoi -mme. LathrapieavecPierrakosduraenvirontroisans.Elleavaitun caractre totalement diffrentdutravailque j'avais effectu avec Reich. Ilyavaitbeaucoupmoinsd'expriencesmouvantesspontanes, commecellesquej'aidcritesplushaut.Celataitsurtoutdaufait quejedirigeaisengrandepartieletravailauniveauducorps,mais aussicequecelui -cisecentraitdavantagesurla dtentedestensions musculairesquesurl' abandonauximpressionssexuelles.J'taistrs conscient -deneplusvouloir continuer juger par moi-mme. Je voulais quequelqu' unprennelarelveetlefasse ma place.Juger et contrler sont desaspectsnvrotiquesdemoncaractre, et ilnem'tait pas facile demelaisseraller.J'avaistcapabledelefaireavecReichparceque je respectaissonsavoiretsonautorit,maismonabandonselimitait cetterelation.Uncompromisrsolutceconflit.Pendantlapremire partiedela sance je travaillaissurmoi -mme,endcrivantmessensationsphysiquesPierrakos.Pendantlasecondepartie,ilmassaitmes musclescontractsdesesmainsfortesetchaudes,lesptrissaitetles dtendaitpourquel'nergiepuissecirculer._ En travaillant sur moi-mme, je misau point lespositions fondamentalesetlesexercicesdebasedelabionergie.J'prouvaislebesoin d' tredavantage(( dans mesjambes,etjepartisdoncdelaposition deboutaulieudelapositionallongeprconiseparReich.J'cartais 3031 Labionergie lesjambes,pointesdespiedsversl'intrieur,flchissaislesgenouxet arquais ledosenarrire pour essayer demobiliserlebas demon corps. Jetenaislapositionquelquesminutes,ayantl'impressionqu'elleme permettaitdemesentirplusprsdusol.Deplus,ellemepoussait respirerplusprofondment etdefaonplusabdominale.Comme cette positionprovoquait une certaine tensiondubas du dos, je l'inversais en mecourbant enavant,entouchant lgrement lesoldubout desdoigts etengardantlesgenouxlgrementflchis.Lessensationsdevenaient alorsplusfortesdansmesjambes,eteHessemettaienttrembler. Cesdeuxexercicessimplesmenrentauconceptd'enracinementconceptproprelabionergie.Ilsedveloppalentementaucours desans,mesurequ'ildevenaitvidentquetouslespatientsne sentaientpasleurspiedsfermementplantssurlesol.Cettedficience correspondaitaufaitqu'ilsn'avaientpaslespiedssurterreetqu'ils manquaientdecontactaveclaralit.Enracinerunpatient,oule remettreencontact avecla ralit, lesolsur lequelilsetient, soncorps et sa sexualit, est devenue l'une despierresangulaires dela bionergie. AuChapitreVI,leconceptd'enracinementetsesliensaveclaralit etl'illusionsonttudisdefaondtaille.Onydcritdenombreuxexercicesutilisspourpermettre cet enracinement. Uneautreinnovationdveloppeaucoursdecetravailfutl'emploi d'untabouret respirer.La respirationestaussicruciale enbionergiequ'ellel'taitenthrapiereichienne.Maiscelaatoujourstun problme d'amener lespatients la respirationcomplte et profonde. Il estencore plusdifficileque cette respirationdevienne dtendue etspontane.L'idedutabouret respirervintdelatendancerpandue se renverserenarriresurledossierdelachaiselorsqu'onabesoinde s'tirer et de respirer aprs tre rest assis unmoment devant unbureau. J'avaismoi-mmel'habitudedelefairependantqueje travaillaisavec mespatients.Ma respirationtendait selimiterlorsque je restaisassis dansunfauteuil,etj'avaisl'habitudedemerenverserenarrireetde m'tirerpourpermettremarespirationdes'approfondirnouveau. Lepremiertabouretutilistaitunescabeaudecuisineenboisde 70 cmdehaut,surlequelonavaitattachunecouverturetroitement enroule'.tirerledossurcetabouretstimulaitlarespirationdetous lespatientssans qu'ilsaient besoin defairedesexercices de respiration. Personnellement, j'ai test l'utilisation dece tabouret pendant ma thra1.AlexanderLowen,LePLaisir,Tchou,diteur,1976. DeReichlabionergie pieavecPierrakos,et j'aicontinu m'enservirrgulirementdepuis lors. Ma seconde thrapie eut desrsultats sensiblement diffrents deceux delapremire.Jepriscontact avecplusdetristesse etdecolreque je n'enavaisprouvesauparavant,surtout dansmarelation mamre. Librercesmotionseutuneffetvivifiant.Acertainesoccasionsmon curs'ouvrait,etjemesentaisrayonnantetchaleureux.Maismon impressionsoutenuedebien-tretaitplussignificative.Moncorps devintpeu peuplusdtenduet plussolide.Jemesouviensdela faon dontjeperdismonimpressiondefragilit.Jesentisque,bienqueje puissemefairemal,je ne me casserais pas. Je perdis galement ma peur irrationnelledeladouleur.J'apprisqueladouleurestunetensionet je dcouvrisqu'enm'yabandonnant je pouvaiscomprendre latensionqui laprovoquait,etceprocessusentranaitimmanquablementladtente decettetension. Pendantcette thrapie,lerflexeorgastique nesemanifesta qu'occasionnellement.Jenemesentais pasconcern par sonabsence parce que jemeconcentraissurmestensionsmusculaires et que ce travailintensif empchaitl'abandonauximpressionssexuellesdedevenirlecentre d'intrt.Ma tendance l'jaculation prcoce, quiavait persistmalgr l'apparentsuccsdemathrapieavecReich,diminuadefaonimportante,etmesractionsauparoxysmesexueldevinrentplussatisfaisantes.Cettevolutionmefitraliserquel'approchelaplusefficacedes difficultssexuellesd'un patient rside dans la perlaboration des problmesdesapersonnalit,problmesquiincluentncessairementles culpabilitsetlesangoissessexuelles.Centrerl'intrtsurlasexualit, commelefaisaitReich,bienquecesoitthoriquement valide,nerussissaitgnralementpasamenerdesrsultatsdurablesdansles conditionsdevieactuelles. Entantqu'analyste,Reichavaitsoulignl'importancedel' analyse caractrielle.Lorsqu'ilm' avait trait,cetaspectdelathrapieavait t quelquepeurduit.Ildiminuaencorelorsquelavgtothrapie caractro-analytique devintl'orgonthrapie. Bienque l'analyse caractriellesoituntravailncessitantbeaucoupdetempsetdepatience,elle mesemblaitindispensablepourobtenirdesrsultatspermanents.Je dcidaialorsque,quellequesoitl'importancequertousaccordionsau travailsurlestensionsmusculaires,l'analysesoigneusedumoded'tre habitueletducomportement mritaittoutautantd'attention.Jefisune tudeintensivedestypescaractriels,quimettaitencorrlationla dynamiquepsychologiqueetladynamiquephysiquedesschmasde 32 33 Labionergie comportement.Ellefutpublieen1958,sousletitreThePhysical Dynamicsof CharacterStructure 1.Bienqu'elleneconstituepasun recueilcomplet destypes caractriels, elle est labase de tout letravail caractrielfaitenbionergie. Ilyavaitplusieursannesque j'avais terminma thrapieavecPierrakos,trssatisfaitdecequiavaittaccompli.Maissil'onm'avait demand: A vez-voUSrsolutousvosproblmes,achevvotrecroissance,ralistotalementvotrehumainoudtendu toutesvostensionsmusculaires?, j'aurais encorerpondu Non.On enarrive unstade de la thrapie o l'on n'a plusl'impression qu'ilsoit ncessaireoudsirabledelacontinuer,et onarrte.Sila thrapie at russie,onsesent capable deprendre encharge l'entire responsabilit desonbien-treetdelapoursuitedesacroissance.Detoutefaon, quelquechosedansmapersonnalit m'avait toujourspouss dans cette voie.Arrterla thrapienesignifiait pasarrterdetravaillerauniveau ducorps.J'aicontinupratiquerlesexercicesdelabionergie dontjemesersavecmespatients,seuletavecd'autrespendantles sances degroupe.Je croisque cet engagement envers moncorps est en partieresponsabledufaitquedenombreuxchangementspositifsont continuseproduiredansmapersonnalit.Ceschangementsfurent engnralprcdsd'unecomprhensionplusprofonde demoi-mme, lafoisauniveaudemonpassetauniveaudemoncorps. Ilyamaintenant plusdetrente-quatreansque j'airencontrReich, etplusdetrente-deuxansque j'ai commencma thrapieaveclui.J'ai travaillavecdespatientspendantplusdevingt-septans.Travailler, rflchiretcriresurmesexpriencespersonnellesetcellesdemes patientsm'ontamencetteconclusion:laviedequelqu'un,c'estla viedesoncorps.Comme uncorps enviecomprendl'attention,l'esprit etl'me,vivrepleinementlaviedesoncorpsconsistetreattentif, spiritueletexpressif.Sil'undecesaspectsest dficient,c'est parce que l'onn'estpastotalementdanssoncorps.Ontraitelecorpscommeun instrumentouunemachine.Onsaitques'iltombeenpanneonades ennuis.Mais onpourrait dire la mme chose de l'automobile, dont nous sommessidpendants.Nousnenousidentifionspasnotrecorps; en faitnousl'avonstrahi,comme jel'aisouligndansunouvrageprcdent2.Toutesnosdifficultspersonnellesnaissentdecettetrahison,et J.AlexanderLowen,ThePhysicalDynamicsof CharaclerSiruciure(NewYork, Grune &Stratton,1958).DisponibleenditiondepochesousletitreTheLanguage of IheBody(NewYork,Macmillan,1971). 2.AlexanderLowen,LeCorpsbafou,Tchou,diteur,1976. ___34 DeReichlabionergie jecroisquelaplupartdenosproblmessociauxontuneoriginesimilaire. Labionergieestunetechniquethrapeutiquequiaideretournerdanssoncorpset enapprcierlavieauplushaut point possible. etaccentmissurlecorpsenglobelasexualit,quiestl'unedeses fonctionsfondamentales.Maiselleenglobeaussilesfonctionsencore plusfondamentalesquesontlarespiration,lemouvement,lasensation etl'expression desoi.Sil'onnerespire pas profondment on diminue la viedesoncorps.Sil'onneressentpastotalement,onrtrcitlavie desoncorps.Sil'onbridel'expressiondesoi,onlimitelaviedeson corps. Ilest vraiqu'onnes'Impose pas volOnlalremt:ml:t:Srt:smcuonsvnales.Elless'laborententantquemoyensdesurviedansunenvironnementfamilialetuneculturequirenientlesvaleursphysiquesauprofit dupouvoir,duprestige et despossessions.Nanmoins, on accepte cette limitationdelavieparcequ'onnelaremetpasenquestionet,ce faisant,ontrahit son corps.Ilest galement vrai que la plupart des gens restentinconscientsdeshandicapsphysiquessouslesquelsilspeinent - handicapsquileursont devenusuneseconde nature,unepart deleur faond'tredanslemonde.Ilstraversenteneffetl'existenceavecun budgetlimitd'nergieetdesensations. Lebutdelabionergieconsisteaiderl'individuretrouversa naturepremire,quiestuneconditiondelibert,untatdegrce,et possdeuncaractre debeaut.La libert,la grce etlabeautsont les attributsnaturelsdetoutorganismeanimal.Lalibert estl'absencede restrictionsintrieureslacirculationdessensations,lagrceestl'expressionenmouvementdecescourants,labeautestlamanifestation del'harmonieintrieure qu'ils engendrent.Ellesdnotentuncorpssain etdoncunespritgalementsain. Lanaturepremirede tout tre humainconsiste s'ouvrir lavieet l'amour.Dansnotreculture,tresurnosgardes,cuirass,mfiantet renferm estuneseconde nature.Ce sont lesmoyens qu'onadopte pour seprotgerdelasouffrance,maislorsquecesattitudesdeviennent caractrologiquesousestructurentdanslapersonnalit,ellesconsti tuentune blessure plus grave et crent une infirmit plusimportante que celledontonsouffraitl'origine. L'objectifdelabionergieestd'aiderouvrir' soncurlavieet l'amour.Cen'estpasunetchefacile.Lecurestbienprotgpar lacagethoracique,etsesalentourssontbiendfendus,auniveau PsychOlogiquecommeauniveauphysique.Ondoitcomprendreet 35 La bionergie perlaborer 1cesdfensespouratteindrecetobjectif.Maissil'onn'y arrivepaslersultatesttragique.Traverserlavielecurfermquivaut faireunvoyage enmer enferm dans la cale du navire. La signification,l'aventure,l'excitationetlagloiredel'existencerestenthorsde visionetdeporte. Labionergieestuneaventureladcouvertedesoi-mme.Elle diffredesexplorationssimilairesdelanatureduSoiencequ'elle essaiedecomprendre lapersonnalit humaine danslestermes ducorps humain.La plupart desexplorationsantrieures centraient leurs recherchessurl'esprit.Cesrecherchespermirentd'apporterdenombreuses informationsvalables,maisilmesemblequ'ellesn'ontpastouchau plusimportantdomainedelapersonnalit,savoirsa fondationdans lesprocessusphysiques.Nousreconnaissonsvolontiersquecequise passeauniveauducorpsaffectencessairementl'esprit, maiscela n'est pas nouveau.Ma position consiste dire que lesprocessus nergtiques ducorps dterminent ce quisepasse dans l'esprit, tout comme ilsdterminentcequisepassedanslecorps. 1.En termesanalytiques unproblme est perlabor quand on en connat le quoi le comment etlepourquoi. (Cf.page 288). CHAPITREII Leconceptd'nergie Charge,dcharge,circulationetmouvement Comme jel'aisoulign,labionergtiqueestl'tudedelapersonnalithumaineauniveaudesprocessusnergt iquesdel'organisme.On utili segalementcetermeenbiochimie,pourdfi nirundomainede recherches quitraite desprocessus nergtiquesauxniveaux molculaire et sub-molculaire.Comme l'a faitremarquer Albert Szent-Gyorgyi t, lamachinevitaleabesoind'nergiepourtourner.Enfait,ledplacementden'importequoi,vivantoupas,impliquedel' nergie.Dansla pensescientifi queclassique,onconsidrequecettenergieestde naturelectr ique.Maisilexi sted'autrespointsdevuesursanature, surtoutquandils'agitdesorganismesvivants.Reichapostull'existenced'une nergiecosmiquefondamentale,qu'i l appelait orgone,dont lanaturetaitnonlectrique.La philosophie chinoisepostulel'existencede deux types d' nergie enrelat ion polaire mutuelle, le yin etle yang. Cesdeuxtypesd'nergiesontlab a . . ; ~d'unepratiquemdicalechinoise,l'acupuncture,dontcertainsrsultatsontstupfilesmdecins occidentaux. Jenepensepasqu'ilsoitimportant, danslecadre decetouvr age,de dterminerce qu' estenfaitl'nergie vitale.Ces diffrentspointsdevue onttousunepartderalit, et je n'aipastcapable d' enconcilierles diffrences.Maisnouspouvonscependantaccepterlaproposition fondamentaleselonlaquelletouslesprocessusvitux fontinterveni rde l'nergie - lemouvement,lasensation, lapense - etcesprocessusen vi endraients'arrtersil'apportd'nergiel'organismetaitgrave1.AlbertSzent-Gyorgyi,Bioenergetics(NewYork,AcademiePress,1957). 37 La bionergie mentinterrompu.Parexemple,lemanquedenourriturepeutpuiser l'nergiedel'organismeaupoint d'entranerlamort; la suppressionde l'oxygneauniveaurespiratoirepeutprovoquerlamort.Lespoisons quibloquentlesactivitsmtaboliquesdel'organisme,etdiminuent ainsisonnergie,peuventgalementavoirceteffet. Onadmet gnralement quel'nergie d'un organisme animalvient de la combustiondesanourriture.Lesplantesont lacapacit decapter et d'utiliserl'nergiesolairepourleursprocessusvitaux;elleslaretiennentetlatransformentenleursproprestissus,lamettantainsila dispositiondesherbivoressousformede nourriture. La reconversion de cettenourritureennergie,que l'anima!peut effectuerpour sespropres besoinsvitaux,estunprocessus chimique complexe,quifaitintervenir enfindecomptel'utilisationd'oxygne.Acet gard,la combustionde lanourriturenediffrepasdelacombustiond'unfeudebois:ilfaut aussidel'oxygnepourqueleprocessussepoursuive.Danslesdeux cas,letauxdecombustionestrelilaquantitd' oxygnedisponible. Cetteanalogiesimplen'expliquepaslephnomnecompliquque constituelavie.Unfeus'teinttoutseullorsqu'iln'yaplusdecarburant; deplusilbrle aveuglment, sans tenir compte de l' nergie libre parlacombustion.Enrevanche,l' organismevivantestunfeuquise limitelui-mme,sergulelui-mmeetsereproduitparlui -mme. Commentilestcapable d'accomplircemiracle - c'est--dire debrler sansseconsumernis'teindre - restelegrandmystre.Bienquenous nepuissionspasencorersoudrecettenigme,ilestimportantd'essayerdecomprendrecertainsdesfacteursmisenjeu,carchacun d'entre noussouhaite garder enluilaflamme devie, brlant de tout son clatetsansinterruption. Nousnesommespashabituspenserlapersonnalitentermes d'nergie,etcependantonnepeutlesdissocier.Laquantitd' nergie dontondisposeetlamaniredontonl'utilisedoiventdterminerla personnalitets'yreflter.Certainsontplusd' nergiequed' autres; certains sont plus contenus.Par exemple, l'impulsif nepeut pas contenir unaccroissementdesonniveaud'excitationoud'nergie;illuifaut dchargercetaccroissementd'excitationaussivitequepossible.Le compulsif utilisesonnergiedefaondiffrente;luiaussidoitdchargersonexcitation,maisillefaitaumoyende schmas demouvements etdecomportementsrigidementstructurs. C'estchezunindividudprimqu'onvoitleplusclairementlarelationentrel'nergieetlapersonnalit.Bienque la ractiondpressive et latendancedpressiversultentdel'interaction de facteurspsychologilQ' Le conceptd'nergie quesetphysiquescompliqus l,ilresteunevidence:ledprimest galementdprimnergtiquement.Destudescinmatographiques montrentqu'iln'accomplitqu'environlamoitidesmouvementsspontansusuelsd'unindividunondprim.Dansuncasgrave,ilpeut restertranquillementassis,nebougeantpratiquementpas,commes'il n'avaitpasl'nergieluipermettantdesedplaceractivement.Sontat subjectifcorrespondsouventceportraitobjectif.Ilagnralement l'impressionqu'illuimanquel'nergiequiluipermettraitdesedplacer. Ilpeut se plaindre de se sentir nerv, sans toutefois tre fatigu.On constate la dpressiondesonniveaunergtique au dclindetoutesses fonctionsnergtiques.Sa respirationestlimite,sonapptitestlimit, sespulsionssexuellessont limites.Dans cettat,illuiestabsolument impossibledes'intresserunbut quelconque:littralement,il n'a pas l'nergiedes'intresserquelquechose. J'aitraitdenombreuxpatientsdprims,carc'estl'undesproblmesquipoussent frquemment entreprendre une thrapie.Aprs avoir coutl'histoiredequelqu'un,revucethistoriqueetvalusontat, j 'essaiedel'aiderreconqurircettenergie.Lafaonlaplusimmdiated'yarriverestd'augmentersesapportsenoxygne_c'est--dire del'amenerrespirerplusprofondment etpluscompltement.IIya denombreusesfaonsd' aiderquelqu'unmobilisersarespiration,je lesdcriraidansleschapitressuivants.Jeparsdel'hypothsequele patient nepeut pasarriver seul, sinon iln'aurait pas demand monaide. Cecisignifiequejedoisutilisermonnergiepourlefairedmarrer. Cela implique de lediriger vers quelquesactivits simples quiapprofondissentpeupeusarespiration,enmeservantdepressionsphysiques etdecontactspourlastimuler.L'importantestqu'mesurequela respirationdevientplusactive,leniveau d'nergie augmente.Lorsqu'on secharged'nergie,ilpeutseproduiredelgresvibrationsoudes tremblementsinvolontairesdanslesjambes.Oninterprtececicomme lesignedelaprsenced'unecertainecirculationd'excitationdansle corps,plusspcifiquementdanslebasducorps.Lavoixpeutdevenir plussonore,car davantage d'air traverselelarynx, etlevisage peut s'illumi ner.IInedoit pasfalloirplusdevingt trente minutespour quece changements'accomplisseetquelepatientsesente remont.Onl'a Sortittemporairementdesontatdpressif.. Bienqu'onressenteimmdiatementl'videncedel' effetqueproduit J.Lowen,LaDpressionnerveuseelleCorps,Tchou,diteur,J975. ~ n Labionergie unerespirationplustotaleetplusprofonde,cen'estpasuntraitement del'tatdpressif.Etl' effetn'estpasdurable,carledprimnepeut arriverparlui-mmeconserverspontanmentsarespirationce caractredeprofondeur.Cetteinaptitudeestleproblmecentraldela dpression,etonnepeutlaperlaborerqueparl'analysecompltede louslesfacteursquisontintervenuspouramenerlecorpstrerelati vementtouffetlapersonnalittredprime.Maisl'analyseellemmeneseraquedepeude secourssi ellen'estpas accompagne d'un srieux effortpouraugmenter leniveaud'nergie du dprim enrechargeantnergtiquementsoncorps. Onnepeutdiscuterduconceptdecharge nergtiquesansconsidrergalementladchargenergtique.Unorganismevivantnepeut fonctionnerques' ilyaquil ibreentrelachargeetladcharge d'nergie.Cetquilibremaintientunniveaud' nergiecompat ibleavecles besoinsetlesopportunitsdel'organisme.Unenfantenpriodede croissanceincorporedavantaged'nergiequ'iln'endchargeetutilise cesurpl usd' nergiepoursacroissance.Celarestevraipourla convalescence,oummepourlacroissancedelapersonnalit.Crotre ncessite del"nergie. Cescasmispart,ilest gnralement vraique la quantitd' nergiequel'onincorporecorrespondlaquantitquel'on peutdchargerparsesacti vits. Touteactivitncessite etutilise del'nergie- quecesoitlesbattementsducur,lesmouvementspri stalt iquesdel'intestin,lamarche, laparole,letravailoulesrapportssexuels.Maisaucunorganisme vivant n' estunemachine.Iln' accomplitpas sesact ivits fondamentales defaonmcanique:ce sont desexpressionsdesontre. On s'exprime parsesacteset parsesmouvementset,lorsquecetteexpressiondesoi estlibreetappropriela ral itdelasituation, on ressentune impressiondesati sfactionetdepl aisirdueladchargedel'nergie.Aleur tour,cettesatisfactionetceplai sirstimulentl'organismeaugmenter lesactivitsmtaboliques,cequisereflteimmdiatementparune respiration plustotale etplusprofonde.Lesactivitsvitales rythmiques etinvol ontairesfonctionnentleurniveauoptimallorsqu'onprouve duplai si r. Commejel'aidit,leplaisiretlasatisfactionreprsententl'exprienceimmdi atedesactivitsquipermettentdes'exprimer.Limitezle droit d'unindividus' exprimer etvouslimitezsesoccasions deplaisir etd' existencecrati ve.Deplus,sidesforcesinternes(inhibitionsou tensionsmusculaires chroniques)limitent l'aptitude del'individu s' exprimer,sonaptitudeauplaisir enestrduite.Dans cecas,ilrduira ses Le concept d'nergie apportsennergie(inconsciemment,biensr)pourmaintenirl'quilibrenergtiquedesoncorps. I lnesuffitpassimplement derecharger quelqu'unparlarespiration pouraugmentersonniveaud'nergie.Ilfautgalementdgagerles voiesdel' expressiondesoiparlemouvement, la voixetleregard, pour qu'ilpuisseyavoirunedchargeplusimportante d'nergie.Iln'estpas rare quecelase produise spontanment pendant lechargement nergtique.Larespirationpeuts'approfondirspontanmentlorsqu'ons'tire suruntabouretrespirer.Onpeut semettre pleurer subitement,sans aucuneintentionconscienteniprisedeconscience.Ilsepeutqu'onne sachepascemoment-lpourquoionpleur,e.L'approfondissementde la respirationadesserrla gorge,charg lecorps et activ desmotions refoules,entranantl'irruptionetl'expressiond' unesensationdetristesse.Quelquefoisc'estlacolrequisurgit.Mais,laplupartdutemps, riennesepasse,caronpeuttre tropeffraypours'ouvr iretselaisser allersesmot ions.Danscecas,onprendratoutefoisconsciencede cette rtentionetdestensionsmusculairesdelagorgeetdelap o i ~ trine quibloquentl' expressiondel'motion, Ilpeut tre alors ncessaire derelcher cette rtentionpar untravailphysique direct sur lestensions musculaireschroniques, Commelachargeetladchargefonctionnentdefaonunitaire,la bionergtiquetravaillesimultanmentsurlesdeuxversantsdel'quationpouraugmenterleniveaud'nergiedel'individu,largirson expressiondelui-mmeetrest aurerlacirculationdelasensibilit danssoncorps. Onmetdonctoujoursl'accent sur la respiration, l'motionetlemouvement,associsl'essaiderelierlefonctionnement nergtiqueactueldel' individusonvcu.Cetteapprochecombine dvoi lelentementlesforcesintrieures(conflits)quil'empchent defonctionnersonpleinpotentielnergtique.Chaquefoisquel'on rsoutl' un decesconfl itsintrieurs,leni veau d' nergieaugmente.Ceci signi fiequel' indi viduincorporedavantaged'nergieetendcharge davantagedansdesact ivi tscratricesquisontagrablesetsatisfaisantes . Jenet ienspasdonnerl'impressionquelabionergtiquepeut rsoudretouslesconflitscachs,supprimertouteslestensionschroni quesetrestaurerunecirculationtotaledesensibil,itdansl'organi sme. Ilsepeutquenousn'arrivi onspastot alementatteindrecebut,mais nousinstituonsrellementunprocessus decroissance quiva danscette direction,Toutethrapieesthandicapeparlefaitquenousvivons dansune culturequin'estpas oriente versl'activit cratrice et leplai40 41 La bionergie sir.Commejel'aisoulignparailleursl,ellenes'accordepasaux valeursetauxrythmesd'uncorpsvivantmaisceuxdesmachineset delaproductivit matrielle. Onnepeut s'empcher de conclure que les forcesquiinhibent l'auto-expression et qui , par consquent, abaissent le fonctionnementnergtiquedriventdecettecultureetenfontpartie. Toute personne sensible sait qu'illuifautune nergie considrable pour nepasselaisserprendreparl'allureforcenedelaviemoderne,avec sespressionsetsestensions,sesviolencesetsoninscurit. Leconceptdecirculationncessitedavantaged'explications.Le termecirculationserapporteunmouvementintrieurl'organisme;lemeilleur exemple que l'onpuisse endonner est la circulation sanguine.Pendant que le sang circule dans lecorps ilapporte des mtaboli tesetdel'oxygneauxtissus,leurfournissantdel'nergie,etilles dbarrassedesdchetsdelacombustion.Maiscen' estpasseulement unmilieu,c'estlefluidenergtiquementchargdel'organisme.Son arriveenunpointquelconqueducorpsyapportelavie,lachaleur et l'excitation.Ilestlereprsentantetlesupportd'Eros 2.Considrezce quisepasseauniveaudeszones .rognes,leslvres,lesmamelonset lesorganes gnitaux.Lorsque lesang s'y rpand (chacun de cesorganes estrichementirriguparunlargerseauvasculaire),onsesentexcit, chaudetamoureux,etonrecherchelecontactd'autrui.L'excitation sexuelleestsynchroneavecunamuxsanguinverslapriphriedu corps,spcialementdansleszonesrognes.Iln'estpasimportantde dterminersil'excitationprovoquel'amuxsanguinousilesang apportel'excitationaveclui .Lesdeuxvonttoujoursdepair. Ilyad'autresfluideschargsnergtiquementdansl'organisme,en plusdusang: la lymphe, lesliquidesinterstitiels et lesliquidesintracellulaires.Lacirculationd'excitationneselimitepasausang,mais parcourttouslesfluidesdel'organisme.Dupointdevuenergtique, onpeutconsidrerl'ensembleducorpscommeune simple celluledont lapeauseraitlamembrane.Al'intrieurdecettecellule,l'excitation peutserpandredanstouteslesdirections,oubiens'coulerdansles directionsspcifiques,selonlanaturedenotreractionunstimulus. Considrerlecorpscommeuneseulecelluleneniepaslefaitqu'i l contientdetrsnombreuxtissusspcialiss,lesnerfs,lesvaisseaux sanguins,lesmuqueuses,lesmuscles,lesglandes,etc.,chacund' entre euxcooprant entant que partie de l'ensemble pour enpermettre la vie. 1.Lowen,LePlaisir.op.cil. 2.Lowen,ThePhysicalDynamicsof CharaClerSlruclure.op.cil. Le conceptd'nergie Onpeutressentircettecirculationcommeuneimpressionouune sensationquidfiesouventlesfrontiresanatomiques.N'avez-vous jamaissentilacolremonter verslehautdevotrecorps,chargeant les bras,levisageetlesyeux?Celapeutallerdelasensationd'avoir les oreilleschauffes l'engorgementapoplectiqueetsanguinducouet delatte.Lorsqu'onestencolreaupointdevoirrouge,celame sembleindiquerquelartines'estirriguedesang.Parailleurs,la sensationdecolrepeutavoiruncaractre ( etuneapparence)froidet blanc,dlavasoconstrictionpriphriquequiempchelesangd'atteindrela surface. Ilexisteaussiunecolrenoire, entoure d'unsombre nuage dehaine. Ledplacementverslehaut dusang etde l'excitation peut engendrer unemotiontotalement diffrentelorsque lesangsuit descanaux diffrentsetexcited'autresorganes.Undplacementd'excitationvers l'avantducorps,allantducurverslabouche,lesyeuxetlesmains, donneranaissancel'impressiondedsir,exprimeparuneattitude d'ouvertureetd'extension.Ledplacement delacolre sefaitversl'arrireducorps.Undplacementdusangetdel'excitationverslebas produitquelquessensationsintressantes.Onpeutlesprouversurun tobogganoulorsdesarrtset dmarragesbrusques d'un ascenseur. Ces sensationssonttrsrecherchespar lesenfants,quiselesprocurent en sebalanant.Ellessonttrsintensesettrsagrableslorsqu'elles donnentlasensationabdominaledefondre,accompagned'uneforte charge sexuelle.Maislemmedplacement peut s'associer l'angoisse, etlasensationabdominaleestalorsunesensationdechute. Lorsqu'onraliseque99 % ducorpssontcompossd'eau,dontune partieeststructure maislaplus grande part sous formefluide,on peut sereprsenter lessensations, lesimpressions et lesmotions comme des courantsoudesvaguesparcourant ce corpsliquide.Lessensations, les impressionsetlesmotionssontlesperceptionsdemouvementsinternesdececorpsrelativementfluide.Lesnerfstablissentunlienentre cesperceptionsetcoordonnentlesractions,maislesimpulsionsetles mouvementssous-jacents sontinhrents lacharge nergtique de l' or sesrythmesetsespulsationsnaturelles.Cesmouvements Internesreprsententlamotilitde l'organisme, diffrencie des mouvementsvolontairesquisontsoumisaucontrleconscient.Cesmouvementsinternessontparticulirementvidentschezlestrsjeunes enfants.Lorsqu'onregardelecorpsd' unbb,onpeutvoirunjeu perptuelde dplacements, comme lesvagues d'un lac, mais ces mouvementssontproduitspardesforcesinternes.Amesurequel'onvieillit, 42 43 La bionergie lamotilittenddcrotre.Ondevientplusstructuretplusraide, jusqu' ceque,finalement,toutmouvementcesseaveclamort. Tousnosmouvementsvolontairesontgalementunecomposante involontai requireprsentelamotilitfondamentaledel'organisme. Cettecomposanteinvolontaire,quis'intgrel'actionvolontaire, expliquelecaractrevivantoulaspontanitdenosactesetdenos mouvements. Lorsqu'elle estrduite ouabsente,lesmouvements ont un caractremcanique,peuvivant.Lesmouvementspurementvolontai resouconscientsfontnatrepeudesensationsautresquel'impression kinesthsiquededplacementspatial.Lasensibilitd'unmouvement expressif vientdesacomposante involontaire, composante quin' estpas soumiseaucontrleconscient.Lafusiondeslmentsconscientset inconscients,oudescomposantesvolontairesetinvolontaires,donne naissancedesmouvementsquiont une touche motionnelle, maisqui sontdesactescoordonnsetefficaces. Laviemotionnelledel'individudpenddelamotilitdesoncorps, quiestsontourfonctiondelacirculation del'excitation. Cette circulationestperturbepar desblocagesquisemanifestentdansleszones olamotilitducorpsestrduite.Dansceszones,onpeutfacilement palperousentiraveclesdoigtslaspasticitdelamusculature.Les termes blocage)), caractre teint )) et tensionmusculaire chronique)) serfrentdoncaummephnomne.Onpeutengnralaffirmerla prsenced' unblocagelavued'unezonequisembleteinteetla palpationdelacontractionmusculairequilarendtelle. Commelecorpsestunsystme nergtique,ilest enconstante interactionnergtiqueavecsonenvironnement.Apartl'nergiequivient delacombustiondelanourriture,ons'exciteouonsechargeparle contactavecdesforcespositives .Unejourneclaireetbrillante,une scneagrable,unepersonne heureuseontuneffetstimulant.Les jours sombresetlourds,lalaideuret lesgens dprims ontunimpact ngatif surnotrenergieetsemblentexerceruneinfluence dpressive.Nous sommestoussensiblesauxforcesouauxnergiesquinousentourent, maisleurimpactn'estpaslemmesurtous.Unepersonneplusfortementchargersistemieuxauxinfluencesngatives.E;nmmetemps, elleauneinfluencepos itivesurlesautres,surtoutlorsquel'excitation circulelibrementettotalementdanssonorganisme.C'estune joieque d' treavecde tellespersonnes, etnousleressentonstousintuitivement. Le conceptd'nergie Voustesvotrecorps LabionergtiquereposesurcettepropOSitIOnsimple:chacunest soncorps.Nuln'existeendehorsducorpsvivant osepassesonexistenceetaumoyen duquelils' exprime et entre enrelationaveclemonde quil'entoure.Ilseraitinsensdemettreendoutecetteproposition: commentnommerunepartiedesoi-mmequin'appartiennepasson corps?L' esprit,lapenseetl'mefontpartiedetoutcorpsvivant.Un cadavrenepenseplus,ilarendul'espritetsonmel'aquitt. Sivoustesvotrecorps,et quevotre corps estvous,ilexprime alors quivoustes.C'estvotremanired'tredanslemonde.Plusvotre corpsestvivant,plusvoustes dans lemonde.Quandvotre corps perd unepartiedesavitalit,parexemplequandvoustespuis,vous tendezvousretirer.Lamaladiealemmeeffet,elleentraneun retrait.Onpeutmmesentirlemondeunpeudistance,oulevoir traversunbrouillard. Par ailleurs,ilyades jours ol'onsesent rayonnantdevieetolemondeparatpluslumineux,plusproche,plusrel. Noustoustreetnoussentirplusvivants,etlabionergtiquepeutnousaideratteindrecebut. Commelecorpsexprimequil'onest,ildonneautruiuneimpressiondudegrauquelonexistedanslemonde. Cen'estpasparhasard qu'onutilise destermes comme un rien du tout, pour parler d'un individudontl'tre n'arrive pas impressionner, ou c'est quelqu'un, pour dcrireceluiquifaituneforteimpression.C'esttoutsimplementle langageducorps.Delammefaon,untatderetraitnerestepas secret.Onpeutlesentir,commeonperoitlafatigueouuntatmaladif.Lalassitudes'exprimepar denombreuxsignesvisuelsouauditifs: lespaulestombent ,lapeauduvisages'affaisse,leregardmanque d'clat etlavoixreste gale oumanque de rsonance.L'effort faitpour masquercettesensationsetrahitlui-mme,enrvlantlatensionde cettetentativequel'ons'impose. Onpeutaussidevinercequeressentquelqu'un partirdecequ'exprimesoncorps.Lesmotionssontdesvnementsphysiques; ce sont littralementdesmouvementsoudesdplacementsl'intrieurdu corps,quiont engnralpour rsultatuneactionextrieure.La colre provoqueunetensionet,commenousl'avonsvu,undplacementvers lehaut ducorps, o sont localisslesprincipaux organes d' attaque: les dentsetlesbras.Onreconnatlapersonneencolresonvisage empourpr,sespoingsserrs,seslvresretroussespourmontrerles 4445 Labionergie dents.Chezcertainsanimaux,lepoilsehrisselelongdudosetdu cou;c'estuneautrefaondemanifestercettemotion.L'affectionou l'amourentranentunadoucissementdetouslestraits,etlachaleur serpandsurlapeauetdansleregard.Latristesseprovoqueun regardattendrissant,commesil'ontaitsurlepointdefondreen larmes. Maislecorpsenrvlebiendavantage.L'attitudequel'onaenvers lavie,lestylepersonneldechacunserefltentlafaondontonse tient,aumaintien, etla faondont onbouge.Onpeut distinguercelui quiacequel'onappelleunnoblemaintienouunportroyaldecelui dontledoscourb,lespaulesarrondiesetlattelgrementincline indiquentqu' ilsesoumetauxfardeauxquil'accablentlourdement.Ily aquelquetemps,j'aitraitunjeunehommeaucorpsgrand,graset informe.Ilseplaignaitd'enavoirtellementhontequ'ilrefusaitdese mettre enmaillot debainsur une plage.Ilavait aussil'impression d'une insuffisancesexuelle.Pendantplusieursannes,ilavaitluttpour surmonterseshandicapsphysiquesenfaisantdelamarcheetense mettantaurgime,maissanssuccs.Pendant lathrapie,ilralisa que sonapparencephysiqueexprimaitunaspectdesapersonnalitqu'il avaittincapabled'accepterauparavant- savoirqu'unepartiede lui-mme s'identifiaitune grosse et grasse mduse, plus unbb qu' unhomme.Cecis'exprimaitaussiparsafaondes'asseoirense vautrantsurlachaiseetparledbrailldesesvtements.Ilralisa alorsqu'treungrosbbavachiconstituaituneattitudeinconsciente qu'ilavaitadoptepourrsisterauxdemandescontinuellesdeses parents:qu'ilgrandisse,qu'ilsoitunhomme,qu'ilrussisse.Ses conflitsrelstaientplusprofondsquenel'indiquecettephrase,mais onlesretrouvaittousenabrg danscette attitude physique.Auniveau conscient,ouauniveauduMoi,ilenpassaitparlesdemandesdeses parents,maisaucuneffortdterminnepouvaitaffectersarsistance inconscienteauniveauducorps.Onnepeutpasrussirdanslavieen luttant contresoi-mme.L'effort que l'on faitpour surmonter son corps estvoul' chec. Ondoitreconnatrelessimilitudes etlesdiffrencesentre lesprocessusphysiquesetpsychiques.Monpatientn'taitpassimplementune larvegrosse,grasseetinfantile.Iltaitaussiunhomme etessayaitde toutsoncur de fonctionnerce niveaU.Maisiln'taitpas totalement unhomme,carsoncorpsetsoninconscientlemaintenaientfixun niveauinfantile.C'tait un homme qui essayait de ralisersonpotentiel, maisquiychouait.Soncorpsrvlaitcesdeuxaspectsdefaon Le conceptd'nergie marque, car iltait grand commelecorps d'unhomme, mais ses replis degraisselefaisaientressemblerunbb. De nombreuses personnes sont handicapes de faonsimilaire par un conflitinconsciententrediffrentsaspectsdeleurpersonnalit.Le conflitleplusfrquentestceluientrelesdemandesinsatisfaites,les besoinsdunourrissonquiestenellesetlesefforts,lespulsionsde l'adulte.L'tatadultencessited'treindpendant(tenirdebouttout seul)etdeprendrelaresponsabilitd'accomplircequel'onveutetce quel' ondsire.Mais, chezceuxquiprsentent ceconflit,l'effort envue d'treindpendant et responsableest sap par le dsir inconscient d'tre aidetprotg.Ilenrsulteuntableaumlangpsychologiquementet physiquement.Unetellepersonne prsente dans soncomportement une indpendanceexagre, jointelapeurdelasolitudeoul' incapacit deprendreune dcision. Le mme tableaumlang seretrouve dansson corps.Lesaspectsinfantilesdesapersonnalitpeuventsemanifester parlapetitetailledespiedsetdesmains,pardesjambesminces,en baguettesdetambour,quisemblentnepaspouvoirsupporterlepoids ducorps, oupar lemanque de dveloppement dela musculature quin'a paslepotentielagressif permettant d'obtenir ce que l' onveut ou ce dont onabesoin. Dansd'autrescas,ilyaconflitentrelagaietdel' enfantetleralismedelapartadultedelapersonnalit.Ensurface,lapersonne semblesrieuse,souventsvre,rigide,laborieuseetmoraliste.Puis, lorsqu'elle essaie dese dtendre ou de selaisseraller,elle devient infantile.Ceciestparticulirementvidentlorsquedetellespersonnes boivent.L'enfantaluiaussides farceset desplaisanteries dplaces . Le visageetlecorpsontdanscecasuncaractrecontract,durettendu quilesfaitparatregs.Maisl'onpeutfrquemmentsurprendreune expressionpurilesurleurvisage,accompagned'unsourireoud'une grimacequimanifesteunsentimentd' immaturit. Ceconflitsurgitlorsqu'onnelaissepass'exprimerlibrement et totalementlagaietnaturellede l'enfant.Supprimer lacuriosit sexuelle de l'enfantetsonpenchantaimerlesdrleriesn'liminepascestendances.Elless'enterrent et s'loignent de la conscience,maisrestentvivantesdanslescouchessouterrainesdelapersonnalitetressortentsous ' formedeperversions, destendancesnaturelleslorsqu'onselaissealler. Lescaractristiquesdel'enfantnesontpasintgreslapersonnalit, maisensont scindes et yrestent prisonnires comme uncorps tranger n'appartenantpasauMoi. Onestlatotalitdesexpriencesquel'onavcues;chacuned'elles 46 47 La bionergie s'enregistredanslapersonnalitetsestructureauniveauducorps. Toutcomme letrappeurpeutlirel'histoiredelavied'unarbre partir d'unesectiontransversaledutronc montrant lesanneauxde croissance annuels,lethrapeutebionergticienpeutlirel'histoired'unindividu danssoncorps.Ces deux tudes ncessitent du savoir et del'exprience, maisellessefondentsurlesmmesprincipes. Amesurequel'organismehumaingrandit,ilajoutedescouches lapersonnalit;chacunedecescouchesrestevivanteetactivechez l'adulte.Lorsqu'ellessonttoutesaccessiblesl'individu,ellesconstituentunepersonnalitintgreetdpourvuedeconflits.Sil'une deces couchesou,pourcetteraison,uneexpriencesontrefoulesetnon accessibles,lapersonnalitestenconflitetparconsquentlimite.La figurequisuitprsenteundiagrammeschmatiquedecescouches: Onpeutrsumercommesuitlescaractristiquesqu'ajoutechaque couchel'existence: Bbamouretplaisir Jeuneenfantcrativitetimagination Garonoufillejeuetamusement Adolescenceromanesqueetaventure Adulte=ralitetresponsabilit Le conceptd'nergie Lorsquenousparlonsdecaractristiques,ilvautpeut-tremieux prciserque la croissance considre iciconsiste dans ledveloppement etl'expansiondelaconscience.Chaquecouchereprsentealorsune nouvelleperceptionduSoietdesespotentialits,unenouvelle conscienceduSoidanssonrapport aumonde.Maisla conscience n'est pasuneuni tdtacheouisoledelapersonnalit.C'estunefonction del'organisme,unaspectd'uncorpsvivant.Ellesedveloppeenrelati onavecla . croissancephysiq