la boxe - shotokan · 2015. 11. 10. · de france shotokan, les stages sp~ciaux nous permettent de...

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CODE MOTOE PASSE ;~ 19 ,-:t) 19 LIAISONS FRAN'CE SHOTOKAN N°S .JUIN 1979 .,"', "' \ / j"j 1\\ ' -, ~ '-- ,(ol(.~ ~ ~}~ FRANCE SHOTOKAN Association sans but lucratif 12, rue Saint Jean Baptiste de la Salle 75006 PARIS 2732657 To"l. r.p'od"cl'On. ~- ~ftlell. de c.t o"..'age .SI "'I.rdl'. Ur,e CopI. o" rep'oductlon ~r Que1q"e pf0<:éde que ce SOIt. pholographoe, ml~rot,lm, bt"do maoMtlQuI, d,sque o" 8Utre CO".tlt,,1"no ,,0,,'refaçOn oasslbll d.. PI,nl. pr...u.. ~r la 101 du Il mars 1957 ...r la protl<:tlOnde. droits d'auteur EDITORIAL .~-.. ,',i *' ~ ~\ ~ ~ c '% ,"' ~ ~ ~ \~., ~ I ~Ooo\]e des stacre: 'iaux est de retour. celui de , 'emaines, celui du Sud est ientôt. Quant â celui que Maitre Ohshimadiriqe tra- ~eUement. il se pr~pare activement(r.l m'asemb.l~ les raisons d'être des stages s~ di' ltune mise au point sur 1aux stimlX>sait. Ainsi que je l tai expliqut! à de multiples occasions, et. en pa~ticulier dans un r~cent t!ditoria..l, l'entrainement 'v'ise à provoquer une modification fondamentale de notre person.. -nalit~. Les mouvements du corps (dont la plupart ci:>mme la marche sont inn~s) Sont intimement li~s à notre psychis- -me; les corriger et les purifie~ constitue un moyen d'ac- -tion directe sur notre mentalit~. Afin de s'en convaincre, il suffira de consid~rer l'importance de mt!thodes co~POrel- -les de rb~ducatlon dans les traitements mt!dicaux moder- -nes. Comme le dit K. Lorenz :"Le dklenchement d'un mouvement instinctif rte correspond en r~lit~ qu'à la ~ -ration de sa spontan~it~". L'expression de nos potentiali- -t~s est donc inhib~e par les barrières artificielles que nous avons construites pour cacher à nos yeux et à ceux des au- -tres nos faiblesses, notre manque de confiance. notre peur, Pour ~liminer ces mau'Jaiseshabitudes, il faut attein- -dre des r~g1onsde notre système nerveux totalement inac- -cessibles à la conscieTIce et à l'introspection; une des m~- -thodes les plus efficace pour le faire est celle mise en oeu- -vre dans les stages sp~c1aux: d~passer les limites de l'~- -puisement physique. On ne fait donc ~s un stage s~1al pour apprendre des ."trucs" techniques; leproqramme est invarlablement le meme : sur ce thème commun, chacun, dans ~soli~ude , doit chercher un ~~ssement qualitatif , Il ne s'agit ~s de tirer au flanc, d'/Jviter les difficult~s et d'atteindre la fin du stage sans trop de: peine, au cor.traire, on doit s}appliquer à mettre toutes ses forces dans chaq'Jé technique de la prem1~re à la dernière, et de ce point de vue, s'~vanou1rde fat1~eau cours de l'entrainement ne " c' c' creprG$et.j.tel'1.èn d'1nqutet&at: c.."sta;',.:t!~tra1t.un~. montrant quel"on commence às'~ntrainer authent1q1.1em~nt dans le D\? De plus, pour les ceintures noires, la pr~sence de Maltre Ohshima en tant qu'arch~type des techniques les plus pures, fourn1t à nos capacit~s mim~t1ques un modèle d'autant plus l.ltile que, la fati~e aidant, el~s ont accès a. un nlvea11 pl~$profond de notre personnaU~ Enfin, pour ce qui est des relations entre les membres de France Shotokan, les stages sp~ciaux nous permettent de nous juger les uns les autres dans des conditions ou la plu- -part des interdits sociaux n'ont plus cours. Et comme la confian3e r~ciproque est le moteur principal de notre asso- -ciation, ce sont autant d'occassion5 de faire le point. La vie commune pendantquatre jours intenses, constitue un moyen unique de forger et de maintenir des amltl~s qui as- -sureront la long#!vit~ de France Shotokan, Je vous promets donc pour le prochain stage s~cia1 bou nombre de Tsuki, de Keri, d'innombrables Kata et un L ~ .. H .30 -6

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Page 1: LA BOXE - Shotokan · 2015. 11. 10. · de France Shotokan, les stages sp~ciaux nous permettent de nous juger les uns les autres dans des conditions ou la plu--part des interdits

CODE

MOTOE PASSE;~

19

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LIAISONSFRAN'CE SHOTOKAN

N°S .JUIN 1979

.,"', "' \ /j"j 1\\ ' -,~ '--

,(ol(.~ ~

~}~

FRANCE SHOTOKAN Association sans but lucratif 12, rue Saint Jean Baptiste de la Salle 75006 PARIS 2732657

To"l. r.p'od"cl'On. ~- ~ftlell. de c.t o"..'age .SI "'I.rdl'. Ur,e CopI. o" rep'oductlon ~r Que1q"e pf0<:éde que ce SOIt. pholographoe, ml~rot,lm, bt"do maoMtlQuI, d,sque o" 8UtreCO".tlt,,1 "no ,,0,,'refaçOn oasslbll d.. PI,nl. pr...u.. ~r la 101 du Il mars 1957 ...r la protl<:tlOn de. droits d'auteur

EDITORIAL

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I ~Ooo\]e des stacre:'iaux est de retour. celui de

,

'emaines, celui du Sud est

ientôt. Quant â celui que Maitre Ohshimadiriqe tra-

~eUement. il se pr~pare activement(r.l m'asemb.l~

les raisons d'être des stages s~

di'

ltune mise au point sur

1aux stimlX>sait.

Ainsi que je l tai expliqut! à de multiples occasions, et.

en pa~ticulier dans un r~cent t!ditoria..l, l'entrainement 'v'ise

à provoquer une modification fondamentale de notre person..

-nalit~. Les mouvements du corps (dont la plupart ci:>mme

la marche sont inn~s) Sont intimement li~s à notre psychis-

-me; les corriger et les purifie~ constitue un moyen d'ac-

-tion directe sur notre mentalit~. Afin de s'en convaincre,

il suffira de consid~rer l'importance de mt!thodes co~POrel-

-les de rb~ducatlon dans les traitements mt!dicaux moder--nes. Comme le dit K. Lorenz :"Le dklenchement d'un

mouvement instinctif rte correspond en r~lit~ qu'à la ~

-ration de sa spontan~it~". L'expression de nos potentiali-

-t~s est donc inhib~e par les barrières artificielles que nous

avons construites pour cacher à nos yeux et à ceux des au-

-tres nos faiblesses, notre manque de confiance. notre

peur, Pour ~liminer ces mau'Jaises habitudes, il faut attein-

-dre des r~g1ons de notre système nerveux totalement inac-

-cessibles à la conscieTIce et à l'introspection; une des m~-

-thodes les plus efficace pour le faire est celle mise en oeu-

-vre dans les stages sp~c1aux : d~passer les limites de l'~-

-puisement physique. On ne fait donc ~s un stage s~1al

pour apprendre des ."trucs" techniques; leproqramme est

invarlablement le meme : sur ce thème commun, chacun,

dans ~soli~ude , doit chercher un ~~ssement qualitatif ,

Il ne s'agit ~s de tirer au flanc, d'/Jviter les difficult~s et

d'atteindre la fin du stage sans trop de: peine, au cor.traire,

on doit s}appliquer à mettre toutes ses forces dans chaq'Jé

technique de la prem1~re à la dernière, et de ce point de

vue, s'~vanou1rde fat1~eau cours de l'entrainement ne" c' c'creprG$et.j.tel'1.èn d'1nqutet&at: c.."sta;',.:t!~tra1t.un~.montrant quel"on commence às'~ntrainer authent1q1.1em~nt

dans le D\? De plus, pour les ceintures noires, la pr~sence

de Maltre Ohshima en tant qu'arch~type des techniques les

plus pures, fourn1t à nos capacit~s mim~t1ques un modèle

d'autant plus l.ltile que, la fati~e aidant, el~s ont accès a.

un nlvea11 pl~$profond de notre personnaU~

Enfin, pour ce qui est des relations entre les membres

de France Shotokan, les stages sp~ciaux nous permettent de

nous juger les uns les autres dans des conditions ou la plu-

-part des interdits sociaux n'ont plus cours. Et comme la

confian3e r~ciproque est le moteur principal de notre asso-

-ciation, ce sont autant d'occassion5 de faire le point. La

vie commune pendant quatre jours intenses, constitue un

moyen unique de forger et de maintenir des amltl~s qui as-

-sureront la long#!vit~ de France Shotokan,

Je vous promets donc pour le prochain stage s~cia1bou nombre de Tsuki, de Keri, d'innombrables Kata et un

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2

jI

, ,Kiba da.tchi ~rticuThèrem'ent bas. Je souhaite que ne se joi-

.gnent à ces r(jjou.ls . sances que ceux qui $9t1t.d~cid~s àall~rc :c Cc

au bout de leurs forces..Dà.nietCREMLA.~

LA BOXE

UN, , .r ,

l.AJcBOXE ANCtLAI8EETEF\ANCAT.SE.

styles (anglaise et française) ;-un~ êtudepl~sêtroite de la personnalit~ de l'~tre vivant

querepr{)sentenotre adversaire, avec sa rêsistance aux

chocs, à l'essoufflement, son (Jmotivitê, son self-control,

se$auto~tismes, enfin, une v\!.e très êlarqie, très ou-

-verte et une analyse plus rapide d'une situation donnêe.

Chaque indi\1du porte en soi un 'Iprogramme" :appli-

-cation de teUerMction à telle situation ou à telle r{)action.

Q,uel est celui dont1e programmepr~sente le moins de fai.l-.-les pour atre rapidement adaptê et appllquê ? Tel est le

vf!:rltab.le sens du combat.

Comment pratiqu~r une boxe sans danger ?

LanotiQn de.contrôle, en boxes anglaise et française ainsi.que darisl.e$ autres disciplines qui leur ressemblent (full

contact, klckb6Xin4, etc. .) a ceci de diff~rent du karatê,

qu'il ya contact, aussi lêger soit-i.l. Les gants sont là"~~,~",~ccombieninsutfisa ntsc sLleJ\\l1 Mo rn ~ne

d'absorption des coups nIa pas ét~ asslmilê par celui qui

.les reçoit ~

Pendant des annêes, nous allons appris à tout parer

et surtout ne rien recelloir. il faut combler la faille qui

consiste à recevoir .lorsqu'aucune autre solution ne s'avère

possible. Pans ce cas.. comment amortir un coup qui arrille

en plein ",isage ou en plein corps, pour en extirper toutCc

pou,;jôfr de$t:ructif ? Certains réflexes naturels, qui sont

de$ r~fleJtes de surprise et de peur, se transforment avec

un patiententrainement en r~flexes de quasi parfaite protec-

..tiori. une epaule qui monte, une tête qui recule et tourne,

unv~~trequi se cr~use peuvent devenir une ~paule qui

monte et cache le menton et une partie du visage, une tete

quis'..effacesurcuRCOUP, mais dont les yeux contrôlent la

fautec~t la position de l'assaillant ; un coup au plexus est

amorti par ùn l~g~r recul du 'ventre en contraction abdorni-c ..cc..nalefua.1s avec une prise de distance parfaite pour "remi-

-set)' avec la spontanM tê n~cessaire .l,a nature est .là," ,pr.,sente dans tous nos gestes de la vie et, dans ces I, cas

.extrêmes Il, il est bon de jouer avec elle et d' f!viter de l'i-

l'Accepter" de rece.voi.r des coups de plein fouet, sous pr~-

-te:xted'avoir la "position correcte" et la Ilolonté de domi-

-ner aveuglante, ne me parait ni sain, ni lucide, plutOt in-

-humaiR ajouterai- je ~

Un autre facteur important et plus facile à comprendre

pour ceux qtllont une bonne pratique du karatê, est la re-

-cherche de distance. Comment avec ses jambes se placer

hors de port~e, puis dans la distance, pour contre-attaquer ?

Comment faire en sorte que l'adversaire se fatigue en ren-

-contrant davantage le vide que .la cible vis~e ?

Une constante prise de conscience de la zone dangereuse et

dela mobilite adVerse est n~essaire. Les d~placements ne

peuvent s'appliquer que longitudinalement, mais d'une façoncirculaire. La surface de combat se troullant limit~e, il

faut s'initier absolument à tourner sur les attaques et êviter

qe toujours reculer. L'efficacit~ de cette mobilitf! est due

Quelle satisfaction Aprouve-t-on à s'alou.rd1.r les

mains de ~ts decui.r, à se carapaçonner les tibias, la

t&te, à s'obliger à serrer les dents sur un dentier qui a si

souv.ent l'inconvt:nient de nous ~touffer ? T~pt d'objets aus-

-si inesthAtiques que gana.ntS!.Quelle folie nous fX)usse donc ,,'ers cette bestiale aQre$sivi~

L'une de mes premières r{!ponses serait: une~preu-

-ve, un test dans une situation nouvelle et. extrême. Com-

-ment., après tAnt d'ann~es d'entrainement,ne ressentirait-

on pas l'envie profonde de d~côuvrir la juste r~alitl!et 1'et-

-ficacit.~ de certAines idQes reçues que l'on pense, non sans

orgueil, avoir tôtalement assimilêeS ...

QuedecrueUes et amères d{!ceptions quand certaines vl!ri-

-tl!s l!clatent! Dans quel doux coton notre pauvre esprit

d'humain peut-ivnous bercer! ;r'ai la nette sensation que,

dela rudesse infligt:e par la rêalit~" Mit l'ordre d'un peu

plus de mfltier .Comment la boxepeut-eUe s'appa.renter au karat.fi ?

Nous connaissons tous leskumit(;s,et. bi~n,1aboxeen fait

parti~.. Il y a entent.eentre combattants ( porter de$coups,pour l'anglaise, au-dessus de la ceinture, êviter la nuque

et le bas-ventre) et ~r cons~uent., comme tout kumit(J

aussi vari~ soit-ü, 11 ne reprt:;sente qu'un1raQment de

combat.Ce " qentlemen agreement " pi~n compris, une9rande di -

-versli~ d'l!<:hanges peut être appliquêe la souplesse

dt;sir~e.

Com~~nt peut"onapprl!<:ier unete~Yill1que, si bru~"

-lement., sans aucune pr~~ratiqn 1Les gant$aux poin~,

on s'affronte r~eUement ; quelques minutes de combatsuf-

-fisent alors pour ~coeuret, et. fX)ur longtemps, un sujet

normalement. constituè ! Il est donc êvidentqu'ilesl.bonde

s'y lancer à tâtons et avec intelligence, comme danstoU$

leskumli~s d~.1icats. Mais ~Uention de ne pas confondre

souplesse et manque de r~alit~ ~

La juster~compense de ce style d'entrainerrJ.ent c'est:.

-sur le plan uniquement physique, plus d'endQrance et de

r~sistance, une certa.lne fluiàitê de dl!placements, demO\;1"'

-vements, d'enchainements ;

-sensitive ment et mentAlement, une perception plus aigue

des mouvements de l'adversaire. avecdesrèactions plusvives et imm~diates, les distances se trouvant rêtrl!<:ies

en boxe anglaise et les êchanges continus dans les deux

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q

I -

SHamUNd~mesur~ sur l.'articulation i le ca.s est fr6quent a\!ec Ura.-

ken./

-la non progressiv1t~ de la mise en condition physique',

les ~cha.uf:fements insuffisants ou inadapt~s, qui oubllent

souvent l'assoupllssemen.t des chevilles, des ~pa.ulès ou des

poignets,

( ou le Roman des Sa.mourais " .James Clave11

Stock 1977).

"Cette annêe-là, à l'a.ubedu vingt et unième jour du

dixième mois, le mois sans Dieux, les a.rmêes se rencon-

-trèrent. (. ..) Vers la fin de l'après-midi, Torana.ga rem-

-porta la victoire et le massacre commença. Quarante mille

tètes tombèrent. Trois jours plus tard, IshiOO fut capturê

vivant et Toranaqa. ( ...) l'envoya enchainê à Osaka pour

etre exposê en public, puis ordonnq. aux eta de planter

profondêment les pieds du Gênêral Ishido en terre. Seule,

latetè dêpassait. Toranaga invita. tous les passants à scier

le cou le plus fameux du royaume avec une scie en bambou."Ishido tintpenda:nttrois jours et mourut".

C'est SUI' cet êpisode glacial que s'achève "ShOgun" ,

le roman que James Clavell a consacrê au Japon fêodal.

La charnière d!1 XVIè et du XVIIè siècles et un triangle OOnt

les sommets seraient Edo ( l'actuelle Tokyo), Odawara

( presqu'ne d'Izu a.~ sud du Fuji-Yama) et Osaka en consti-

-tuent le cadre. La structUre du rêcit de Clavell est large-

ment dua.l.iste : d'un cOtê, c'est l'histoire extremement

complexe de la prêparation de l'affrontement entre pa.rti-

-sans de Toranaqa.et de Ishido. Une lonque suite de ma-

-chinations politiques, de stratêgies d'isolement de l'ad-

-vel'saire, de pièges de toutes sortes; un assaut de perfi-

dies et une multitude d'acteurs.

Or, s'est êcbou~ au mOme moment le premier ba-

-teau hollandais à avoir atteint le Japon, l'est~ jusque là

.le fief exc.1.usif des Jêsuites portugais et espagnols; le

contact entre le pilote de ce bateau et le monde nippon est

un gigantesque choc; choc physique.. d'une violence inouie

au d~b~t. Mais surtout, choc culturel; le pilote a.nglo-

hoiland3.is entrain~ malgrê lui dans le tourbillon politique"""tlecet\)ut'natjrdiisfècre; vajôuer'"".[ific1'ôled~isif .

Bienq\J;e les sabres restent peu dans leur fourreau

et que le $anghumain ne soit què.re ~pa.rgn~, on est très

loin d'un ba:nal.rom$ d'aventure$. C'e$t un li\Tre avant

tout" politique" dont le projet est aus$i de décrire une

confrontation culturelle, celle du monde nippon et de la

c.iv4.isation occidenta.le, chrêtienne, $oucieuse du respect

de la vie humaine, techniquement avancêe avec ses cartes

marines, ses bateaux, ses mousq~ets, mais sa.le, quidêe

par le profit, de moeurs grossières. Une civilisation qui

parait aux Japonais tout à lafo.is pudibonde, émotive jus-

qu'a la sensiblerie et frustre. En face, la civIlisation nip-

-ponne, scientifiquement inférieure, 00. la vie d'un homme

n'a. a.ucun sens, mais d'un extreme raffi.-D_, 4'..

infinie courtoisie, d'une propretê méticule~se. Un monde

fascinê par 1a. mort volontaire, le culte du corps, la

sexualit~, le courage physique, l'impossibilité, l'honneur

-la. duret~ des sols qui retiennent les ondes de choc des

mouvements violents des pieds, notamment le long de la

colonne vert~brale.

Ces l~slons provoquent des douleurs et un handicap

au niveau de la souplesse et de la mobllitè; Elles sont, bien

stlr, in~luctables avec l'§.ge mais il est pr~f~rable d'en

retarder les effets car elles n~cessitent des ~chauffements

'd'autant plus longs et p~nibles, lorsqu'elles n'engendre:nt

pas Ilne\T~ritable incapacit~ physique.n faut ~galement parler des suites~certainSâcci-

-dents ( foulure, entorse, et d'une man1ère gênêralele$

faux mouvements effectu~s avec force). 11 est prMêrab.1e

de pr~server Pimmobilit~ de Particulation afin de permettre

aux ligaments d~tendus de revenir à leur ~tat antêrieurde

bonne ~lasticit(!. 11 y a sinon des risques d'entorses r~ci-

-di\Ta.ntes qui se produisent souvent au meme endroit. Telle

est l'origine de certaines B.rticula.tions da.ns lesquelles onn'a plus confiance et que l'on qualifie de " faibles ". Ces

ennuis se produisent fr{;quemment avec le pouce lors des

attaques avec un point] mal ferm(!.

Avant de conclure, il parait t:qalement utile d'~oquer

le travail abdomina..1 ; couchê sur le dos, les jambes au ras

du sol, on a tendance à creuser les reins comme pour faire

levier. Pour bien faire, .1es abdominaux doivent atreprati-

-qu6s avec les jambes maintenues da.ns un angle de 60° à

90° { ou presque à la verticale ). L'impression sera. de

moins peiner mais les muscles travailleront autant et mieux.

En conclusion, cet article s'adresse plutôt aux jeunes

ceintures blanches qui ne sa\lent pas encore ressentir "ne

~sture par rap~rt à leur morphologie. 11 tente de montrer

qu'une des meilleures ~~~fJ$t:en cd re le r*s""

meme s'il existe des tas de m(!dicaments comme les infil-

-trations qui calment sans soigner .,

Docteur Bernard BIENFAIT

(ancien membre de FSK)

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5

/ Ceci êlève Shogun très au-delâ de son propos initial

Stêphane AUDOIN

A ALEN~nN T--E l8 MAI 1979

TARISTAS Joseph

JANVIER Herv~

"~~S,~;~X~?~lCHANTELOUP Yves

3ème kyu

3ème kyu

A PARIS. le 12 MAI 1979

STOLLERMAN Ray

GREGOIRE Patrice

BRAC de la PERRIEREVirginie

PITRE Herv~

CLUB KANKU.

Les 20, 21 et 22 Avril, le Club Ka.Tùtu a organis~

trois s~ances sp~ciales comprenant entre autres: 1000

yoko geri, 75 kata heian, 1 heure Kiba datchi.

.?CLemercredt 25 Avrtl, Daniel Chemla est venu

diriger le cours des adultes et auparavant, a pu constater

la borme marche de notre section jeunes .

Pour clore le tout, le vendredi 27 Avril, s'est

dêroulê un passage de grades dont voici les rêsultats :

GIORDANO

RECHER LioneJ

FAUGERAS

PREVOT

RECHER Marc

BALU

3ème kyu

2ème kyu

2ème kyu

2ème kyu

1er kyu

1er kyu.

et le destin. L'hostilit~, puis l'amour, entre Mariko, pur

produit de l'aristocra.tie japonaise et le pilote anglais in-

-carnent et symbolisent ce choc culturel. Repr~sentants

de deux soci~t~s que tout oppose, l'un et l'autre vont in-

-sensiblement s'~eiller aux vaieurs d'un monde qui leur

est ~tranger. Blackthorne le pilote, apprendra l 'honneur ,

le seppuku, le bain, la nourriture japonaise, le m~pris

de la mort, une sexualit~ lib~r~e des entraves du christia--nisme. Mariko d~couvrira " l'amour " ( au sens occiden-

-tal du terme ), là où elle ne connaissait que le " devoir ",

le respect de la vie, l'affectivit~ et les larmes. ..

En constante et dramatique interf~rence avec l'his-

-toire de ces deux etres, il y a la mont~e au pouvoir de

Toranaga ; le r~cit en est fort long et pourtant ~ssionnant.

Rien ne nous est ~parqn~ des tractations de chaque ca;mp ,

des manoeuvres les plus insignifiantes, où s'investit une

d~I::.enge d'~ergie consid~rablepo',rdo"'Jaj~~~fi~~-;;;;!îii-qiques militaires ou politiques infimes. De cette qigan-

-tesque ~rtie d'~hecs, le lecteur croit etre s~ctateur ;

grave erreur ~ Il est, lui aussi, part;1e prenante et victime

inconsciente de la terrible machine à broyer l'adversa.ire

enclench~ ~r Toranaga. Il croit comprendre, pense de-

-viner sa strat~qie ; c'est pour s'apercevoir, page après

page, qu'il fait fausse route. Croit-il Toranaga le vent

en poupe ? Il comprendra, beaucoup plus tard, qu 'il ~tait

en train de perdre mais s'efforçait de sauver la face. Le

croit-il presque vaincu ? Sa victoire est en fait à port~e

de mains, mais sa concr~tisation impose à Toranaga

d'accr~diter l'id~e de sa d#Jfaite prochaine. ..

Le lecteur est ainsi mysti.f1~ jusqu'au bout, comme les

quarante mille ennemis de la bataille finale, ma.ssacrf!s

après la victoire, comme tous les alli~s de Toranaga, peu

après mis au ~s par le vainqueur .

Et la vraisemblance historique dans tout cela ?

Si les grandS traits du r~cit de Clavell sont parfaitement

fidèles à l 'histoire, je ne suis pas assez bon connaisseur

du Japon pour julJer des~ls.I)i-E;Gn8toutdesuitequ\il

n'est ~s lmpossible que le tableau du Jâp:>n, tel qu'Il

est dress{J par Clavell, soit pass~ au prisme d~ormant

de l'oeil occidental. Et poùrtant, cem n'a guère d'impor-

-tance, car Shogun n'est qu'accessoirement un roman

historique. Son axe majeur est ailleurs, au -delà de l'his-

-toire proprement dite. Ainsi, on remarquera que les

noms des diff~rents protagonistes du roman sont dêmarquf!s

de ceux des personnages historiques ( Toranaga pour

Tokugawa, Yaemon pour Hidegori etc. ..Ce parti pris

est si9nificatif. Ce que raconte Shogun est en effet par--tiellement hors du temps. C'est un peu un conte " philo-

-sophique " qui avance masqu~ derrière le r~cit historique.

Son projet: montrer la relativit~ des notions de " civilisa-

.tion " et de " barbarie ", 1 !inanit~ des fondements cultu-

-rels de tout groupe social. C'est une remise en cause dela norme, de la règle, et une apoloqie de la tol~rance et

du respect de l'autre.

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j i: 6

STAGES DIRIGES PAR MAITREOHSmMA Lasponta;n~it~, en karat~ comme dans la vie, est une

merveill~que l'on ne commande pas mais qui survient

quandl'e$prit est sans but et qu'il ne se soucie pas de

sa s~curitê.. Le p..lus important resta.ntà mon avis, l'~tat

d'esprit de certains qui pensent trop à eux-mêmes. Le

rôle des ceintures noires est d'aider leurs J'uniors et lesautres. L'ouverture d'esprit, la. sincêrit~, la simplicitl!

et là libert~qui en r~sultent sont, je pense, .les piliers

d'un bon karaté adapt~ à tous sans disc!-imination d'au-

-cuhesorte.

Le stage sp~cia.l ( pour .les ceintures noires at marrons)

se d~rou.lera à VICHY les 13, 14, 15 et 1.6 Septembre

1979.

Le staqe de Paris ( pour toutes les ceintures) aura lieu

.17 rue Garancière 75006 Paris,

les 4, 5, 6 et 1 OCtobre 1.979.

Pour ce stage. nous demandons aux Parisiens en mesure

d'h~berqer des personnes venant de la province, de

le faire savoir au secr~tariat de l' Assodlation.

Merci.

.Te~n-Pjerr~ 'T:UFFlN

AUTO -CRITlmUE

Tout le monde est d'accord pour dire que le bulle-

-tinest utile et qu'Uaun rOle à jouer. Mais c'est une

minoritêde plus en plus r~duitce qui participe à son ~la-

-boratiot1. Encore quelques mois comme cela et le jour-

-~t\ra disparaitre, faut~ d'articles. ( Si~lons pour

m~moirecque la R~daction n'a pas reçu un se'.1l articlede prqvince depuis un an) .

Sivousvoulezq\Je 1ebuiletin vive. il faut rf:a<Jir :

c~ueclub pourrait s'astreindre à envoyer au moins un

s.ct..icle $.va.ntla fin Juillet chez ;

St~phàne AuDom, 50 rue de fuulainvilliers75018 PARIS..

J'observe depuis quelques années une certaine

dt!gra.da.tion à France Shotokan. Je ne sais si cela est. da

à l'aqrandissement du club ou à une menta.litê diff~rente.

Je ne parle pas ded~qrada.tion du karatê technique, mais

plutOt de l'êtat d'esprit à l'int~rieur de l'Association.

Les rapp:>rts entre d~butants et an,~iens ne sont pas

ce qu'ils devraient atre. Bien peu sont conscients que le

club est d'un abord plutôt froid pOU1' les gens del'ext.é.

.rieur quine connaissent personne.t'accueu ~ta.nt im.

.p:>rtant poul' quelqu'tm qui s.'~nt1'aine pour la première

fois. On a l'impression d'atre en pr~sericedepetitse1ans," " l d t .., ferm~s sur eux-m@mes sulva:nt es gra es e ne'i1:1sct)ta.nt

qu'avec ceux de leur niveau.

n serait bon que l'on descende d&son I;!iede$tal.pour ~couter sans pr~jug~s les op~nions de tout le monde.

'Lfairibiance et la bonne marche du club sen trouv~r9nt,

am~lior~es. En dehors des coursdirlg~$,1naudrait qti'au

niveau ceinture notre ,chacunt'ravailie\Jneform&de

karatt! propre à sa personnalité sans chercher à atteindre

un but imaginaire mais en donnà.nt lemax1mum de lui..

mame car l'avenir est toujours incertain. Pour atre r~.

-liste, il faut vivre dans l'insta.rlt pr~sent et ceci.. dans

tous les domaines. L'association des id~s de chacun et

leur mise en application est peut..atre la bonneml!thode

et je pense que jusqu '. maintenant les plus anciens ont l!t~

dans cette voie. La red~cou\lerte d'une technique qu'on a

faite et refaite et qui, subitemeht, nous appa;taitt!vidente

fait ~rtie des joies du karaté. il faut redêcouvrir et

sentir toutes les techniques de karat~ avant d'enassl1rer

la signification et mettre en doute ce que les anciens ont

dit pour atre à nouveau d'accord avec eux loi'squ'ona

trouv~ soi-mame.

J?arailleurs,si .lesp.lus anciens voulajentt.ra~-vailler un peu po\lt le jOQrna.~ pendant .leurs va-cances

c ..nouspOurrIO.ns ramasser leurs articles au moment du

stage spêciàl de MaitreOhshima en Septembre.

Merci d'a.1fa.nce

La R~da.ct1on