la croissance economique, un enjeu de la creation …
TRANSCRIPT
Université d’Antananarivo
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Faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie
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Département Économie
Niveau d’étude : Licence
Option : Économie Générale
MEMOIRE DE FIN D’ETUDE POUR L’OBTENTION DU
DIPLOME DE LICENCE ES SCIENCES ECONOMIQUES
LA CROISSANCE ECONOMIQUE,
UN ENJEU DE LA CREATION
MONETAIRE Soutenu le 18 janvier 2017
Présenté par : le groupe 11
N°113 RANDRIATSARAFARA MIADANA Tafita Fohinjanahary
N°114 RANDRIATSITOHANANA Andrinirina Nomenjanahary
N°115 RAPANARIVO Narindramalala
N°116 RASOAMANANA Nathanaël Sergino
N°117 RASOAZANANORO Fenomanantsoa
Membres du jury :
Encadreur : Monsieur RAKOTOZAFY Rivo John Ronald (Enseignant Chercheur)
Examinateur : Monsieur FANJAVA Ruddy
Promotion : TSIRESY Année universitaire : 2015-2016
i
Remerciements
Pour commencer, nous remercions Dieu qui nous donne, chaque jour, de la santé, de
l’intelligence et aussi de la sagesse pour accomplir nos tâches et nos devoirs.
Nous tenons aussi à remercier Monsieur RAMANOELINA Armond Réné Panja président de
l’Université d’Antananarivo. Il nous a donné, sur ce fait, la permission de faire des études
supérieures et d’augmenter ainsi nos connaissances.
Par la suite, nos remerciements s’adressent à Monsieur RAKOTO David Olivaniaina, Doyen
de la faculté de Droit, d’Économie, de Gestion et de Sociologie.
Nous exprimons notre reconnaissance à Monsieur RAMAROMANANA Andriamahefazafy
Fanomezantsoa, chef du département Economie
Il en est ainsi pour notre encadreur Monsieur RAKOTOZAFY Rivo John Ronald, nous en
sommes vraiment reconnaissants.
Pour finir, nous tenons à exprimer nos gratitudes à nos parents, nos proches et tous ceux qui
ont été là pour nous soutenir dans notre travail.
ii
Sommaire
Remerciements ................................................................................................................................ i
Liste des abréviations .................................................................................................................. iii
LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................................... v
LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................................................... vi
LISTE DES ANNEXES ...................................................................................................................... vii
LISTE DES FIGURES ...................................................................................................................... viii
Chapitre I : Concepts de la création monétaire et de la croissance économique ........................ 3
Section 1 : la création monétaire .................................................................................................... 3
Section 2 : la croissance économique ........................................................................................... 12
Chapitre II : Revue de littérature. ...................................................................................................... 19
Section 1 : La monnaie, source de financement de l’investissement. ........................................... 19
Section 2 : les effets de la politique monétaire sur la croissance économique. ............................. 21
Section 3 : Synthèses ..................................................................................................................... 22
Chapitre III : Relation entre la création monétaire et croissance économique ................................ 24
Section I : Mécanisme par l’augmentation de la masse monétaire .............................................. 24
Section II : Politique monétaire par la Banque Centrale ............................................................... 25
Chapitre I : études de cas .................................................................................................................. 27
Section 1 : Cas de la Chine ............................................................................................................ 27
Section 2 : cas de Brésil ................................................................................................................ 33
Section III : synthèses.................................................................................................................... 38
Chapitre II : Modélisation .................................................................................................................. 40
Section 1 : présentation des modèles ............................................................................................. 40
Section 2 : Cas d’expérience sur Madagascar ............................................................................... 42
iii
Liste des abréviations
BRIC : Brésil, Russie, Inde, Chine
BACEN : Banco Central do Brasil
C : consommation finale des ménages
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale.
FBCF : Formation Brute de Capital Fixe qui mesure l’investissement
FMI : Fonds Monétaires es
G : consommation des administrations.
IBGE : InstitutoBrasileirodoGeographia e Estatistica
IDE : Investissement Direct Etrangers
K : capital
L : travail
M : masse monétaire
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
M : importations
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
P : indice des prix
PIB : Produit Intérieur Brut
PNB : Produit National Brut
PBoC : La Banque populaire de Chine
iv
TVA : taxes sur les valeurs ajoutées
UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
V : vitesse de circulation de la monnaie
VS : variations de stocks
X : exportations
Y : production
v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 01 : Evolution du taux d’intérêt du Brésil ................................................................... 37
Tableau 02 : test de stationnarité du PIB ................................................................................. 45
Tableau 03: test de stationnarité du taux d’intérêts ............................................................... 46
Tableau 04 : test de stationnarité de l’investissement ............................................................ 47
Tableau 05 : équation d’équilibre du PIB de Madagascar ....................................................... 48
Tableau 06 : autocorrélation des erreurs ................................................................................. 50
vi
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 01 : TAUX D’INTERETS DE LA CHINE ........................................................... 31
Graphique 02 : TAUX D’INVESTISSEMENT DE LA CHINE ............................................. 32
Graphique 03 : PIB EN VALEUR DE LA CHINE (glissement annuel en %) ........................ 33
Graphique 04 : TAUX D’INFLATION DE LA CHINE………………………………………………………………34
Graphique 05 : évolution de taux d’inflation de Brésil ............................................................ 37
Graphique 06: Evolution du PIB ............................................................................................. 38
Graphique 07 : évolutions des taux d’intérêts, d’investissements et du PIB de
Madagascar…………………………………………………………………………………………………...50
vii
LISTE DES ANNEXES
Annexe 01 : évolution du taux d'intérêt réel en %......................................................................I
Annexe 02 : évolution de l'investissement en % du PIB……………………………………………….………II
Annexe 03 : croissance annuelle du PIB en %..........................................................................III
viii
LISTE DES FIGURES
Figure 01 : les agrégats monétaires ......................................................................................... 05
Figure 02 : les rôles de la banque centrale .............................................................................. 26
1
INTRODUCTION
Les banques centrales, ici ou ailleurs, détiennent le plein pouvoir sur la fixation des
taux directeurs et des niveaux de réserves obligatoires, sur les opérations d’open market, sur
le marché des changes et la gestion des réserves d’or. En effet, elles ont pour objectifs
principaux de maitriser l’inflation et d’assurer une stabilité de la monnaie. Dans sa
collaboration étroite avec les banques secondaires et en agissant seulement sur l’un des
éléments qu’elle détient, les décisions de la banque centrale peuvent modifier le mécanisme
de l’économie : variation du niveau des investissements, évolution du niveau de la
consommation et par conséquent de la production. Dans ces conditions, la croissance
économique peut constituer un enjeu important des actions menées par les banques
secondaires résultant des décisions de l’autorité monétaire. Ces actions sont en particulier
orientées vers la création monétaire.
Ainsi, malgré le fait qu’un referendum d’initiative populaire ait été organisé en Suisse
pour ôter aux banques leurs pouvoirs de création monétaire et le réserver à la seule Banque
National de Suisse, certains pays et certaines populations sont encore convaincues que la
banque centrale est tributaire des banques secondaires dans ses activités qui ont des
conséquences incontestables sur l’économie, tout particulièrement sur la croissance. C’est
pourquoi les banques françaises se penchent désormais dans des opérations lançant de plus
en plus leurs offres de crédit pour stimuler leur croissance, d’où les opérations de rachats de
crédits des banques secondaires. Cela revient à considérer, finalement, que la croissance
économique et la création monétaire sont indissociables, il est ainsi pertinent d’étudier le
lien qui existe entre elles et d’en comprendre le mécanisme.
Plusieurs mécanismes contribuent au processus de la croissance économique.
Certains se révèlent efficaces tandis que d’autres sont jugés défaillants. La création
monétaire figure parmi ces mécanismes, c’est pourquoi la question se pose dans quelles
circonstances et dans quelles mesures serait-elle favorable à la croissance économique pour
ne pas se figurer sur la liste des défaillants ?
2
Cette analyse se basera sur des recherches documentaires à travers des articles
scientifiques d’une part et des ouvrages économiques d’autre part. Par ailleurs, nous aurons
recours à l’utilisation des modèles.
Lorsqu’il y a une baisse du taux directeur au niveau de la banque centrale, les
banques secondaires diminuent leurs taux d’intérêt. De ce fait, les agents économiques sont
incités à investir. Dans ces circonstances, un accroissement du revenu est constaté suivi
d’une hausse de la consommation et par conséquent une augmentation de la production. Le
pays concerné connait alors une croissance économique.
Cependant, l’accès difficile aux données, aux informations pertinentes y afférentes
ainsi que le temps limité pour effectuer cette analyse pourraient influencer son
approfondissement.
Partie I : la création monétaire et
la croissance économique en
théorie
3
Chapitre I : Concepts de la création monétaire et de la croissance économique
Ce présent chapitre a pour objectif d’expliquer le minimum de base qu’on doit
maitriser en termes de création monétaire et de croissance économique. Dans ce contexte, il
mettra en évidence, quelques définitions nécessaires, les facteurs déterminants, les moyens
de mesures et même les limites liées à la création monétaire et la croissance économique. La
section 01 évoquera, sur ce fait, des idées fondamentales liées à la création monétaire si la
section 02 parlera de la croissance économique.
Section 1 : la création monétaire
« Nous vivons dans une société monétisée. L’obligation légale de ne pas sortir dans la
rue sans porter un minimum d’argent pour échapper au délit de vagabondage, le rituel du
passage à la banque pour retirer chéquier ou espèces, l’intérêt croissant pour les jeux
télévisuels ou radiophoniques dotés de récompenses monétaires indiquent combien l’argent
fait partie intégrante de notre environnement et conditionne notre vie »1 . Sur ce fait, il est
déductible que nul ne peut échapper à l’importance et à la nécessité de l’utilisation de la
monnaie. Dans ce cadre, devenant sujet de conflit ou de paix, aussi bien individuel que
mondial, la monnaie doit être gérer d’une manière ou d’une autre d’où la politique
monétaire.
La politique monétaire fait partie de la politique économique, c’est l’ensemble des
moyens d’action sur les variables monétaires dont disposent les États ou les autorités
concernées (la banque centrale), pour agir sur l’activité économique. Les objectifs sont, en
règle générale, décrits par le carré magique de Nicolas Kaldor : assurer une stabilité des prix,
favoriser une croissance équilibrée c’est-à-dire sans crise, atteindre le plein emploi et
maintenir l’équilibre du commerce extérieur. Plusieurs instruments se jouent ainsi en faveur
1 Source : sciences économiques et sociales, économie et société françaises des années 90, M.
Bernard,P.Combemale, C.Dargent, C-D.Echaudemaison, N.Pinet
4
de la politique monétaire entre autres le taux directeur, le taux d’intérêt, le taux de change,
les titres et le stock de monnaie. Chaque variable qui a été définie précédemment, est à la
base de la création monétaire sur laquelle cette partie va s’intéresser plus particulièrement.
1. Définitions :
La création monétaire est un mécanisme fondamentalement associé au crédit bancaire
mais aussi à la masse monétaire. Elles ont pour conséquence d’augmenter la masse de
monnaie en circulation. La création monétaire se matérialise par la double inscription
simultanée d'un même montant à l'actif et au passif du bilan d'une banque commerciale ou
d'une banque centrale.
D’une part, les crédits conduisent à la mise à disposition des agents économiques de
fonds supplémentaires sans qu’il y ait eu transferts de ressources entre les dits agents,
d’autre part la création de monnaie par l’accroissement du volume monétaire conduit à
accroitre les pièces de monnaies, les billets mais surtout les monnaies scripturales2 dont
disposent les agents.
Il est alors déductible que la création monétaire impacts le niveau de la masse
monétaire. Plus précisément, une création monétaire, quel que soit la forme, augmentera le
niveau de la masse monétaire. La figure suivante montre les composants de cette masse
monétaire.
2 Monnaies scripturales : solde positif des comptes à vue postaux ou bancaires, monnaie qui prend la
forme d’avoir bancaire utilisable par jeu d’écriture.
5
Figure 01 : les agrégats monétaires
Source : sciences économique et sociale, C.Dargent
2. Les sources de la création monétaire :
Lorsque la monnaie était constituée de métaux précieux, la création monétaire était
tributaire de la découverte de gisements. Aujourd’hui, largement libérée du support
matériel, la création monétaire est beaucoup plus facile : il en résulte plus de souplesse mais
également plus de danger pour la stabilité monétaire.
M1 : billets + pièces +dépôts à vue
MASSEMONETAIRE M2 : M1 + dépôts quasi-
monétaires
M3 : M2 + dépôts contractuels + emprunts obligataire émis par les
banques
M4 : M3 + emprunt de l’État auprès du public +les titres de créances
6
La création monétaire est assurée par le système bancaire qui comprend deux acteurs
principaux :
La banque centrale nommé aussi l’institut d’émission. Elle est qualifiée de 01er
rang,
Les banques commerciales qui par leur activité recherche l’intérêt de leurs
actionnaires. Elles sont qualifiées de banque de 02nd rang.
La création de monnaie scripturale est réalisée par les banques de second rang. Celles-ci
ont l’avantage de prêter une monnaie qu’elles ne possèdent pas en grande partie. Cette
monnaie est appelée « monnaie de crédit ». Lorsque les banques de second rang accordent
des prêts aux entreprises ou aux particuliers, elles ne le font pas à partir de leur encaisse(les
dépôts), mais à partir de la confiance qu’elles accordent aux emprunteurs ; elles créent donc
la monnaie qu’elles prêtent : ainsi « ce ne sont pas les dépôts qui font les crédits mais les
crédits qui font les dépôts ». D’où, « le banquier peut créer de la monnaie sans se faire
traiter de faussaire. Il peut prêter ce qu’il n’a pas sans se faire traiter d’escroc. C’est son
droit, c’est même l’essentiel de sa fonction »3
Pour le cas de la banque centrale, elle peut accroitre la monnaie en circulation par
l’opération de la planche à billet c’est-à-dire en frappant de nouveaux billets ou bien en
achetant des titres public selon la politique d’open market.
Par ailleurs, les opérations liées aux marchés de change, qu’elles sont effectuées par la
banque centrale ou les banques commerciales, impactent la création monétaire.
3. Les formes de la création monétaire :
De manière générale les banques de second rang peuvent créer de la monnaie sous trois
grandes formes bien distinctes : le crédit, le découvert et l’escompte.
Toutes formes de crédit : dans une opération de crédit, la banque crédite le compte
du bénéficiaire et met ainsi à sa disposition de la monnaie scripturale(les crédits font
ainsi les dépôts)
3Source : Jean-Marie Albertini, des sous et des hommes, Paris 1985
7
Le découvert : avance en compte ou crédit de trésorerie
L’escompte : un effet de commerce, c’est un titre portant créance d’une somme
d’argent payable à vue à l’échéance indiquée, en général 90 jours. Le fournisseur
peut escompter sa créance auprès de sa banque qui va lui faire l’ avance des fonds
moyennant un taux d’intérêt ; on dit que la banque escompte l’effet de commerce :
elle l’endosse c’est-à-dire qu’en signant au dos de l’effet, elle devient propriétaire de
la créance.
Exemple d’effet de commerce escompté : le chèque.
La banque centrale peut effectuer cette opération de création monétaire de deux
manières : planche à billets et open market
Planche à billet : c’est une opération qui consiste à frapper de nouveaux billets
Open market : la banque centrale rachète des titres publics pour injecter de la
monnaie dans le système économique (dans le cas d’une destruction de monnaie
la banque centrale vend des titres publics pour diminuer la monnaie en
circulation)
Enfin, toutes conversions de devises étrangères en monnaies nationales, qu’elles soient
effectuées par la banque centrale ou les banques secondaires, sont aussi des formes que
peuvent avoir la création monétaire.
4. Les mécanismes de la création monétaire :
Le crédit :
Le mécanisme de création de monnaie trouve son origine dans les crédits accordés
par les banques. Ces crédits sont octroyés pour satisfaire les besoins des agents
économiques (particuliers ou entreprises) qui n’ont pas les moyens nécessaires pour le faire.
Concrètement, lorsqu’une banque octroie un crédit à un client X, ce dernier dispose
d’un dépôt à vue, dans cette banque, égal au montant M de la somme prêtée. De son côté,
la banque acquiert en contrepartie une créance sur le client X. Il y a donc création de
8
monnaie : la banque n’a pas ponctionnée dans ses réserves pour prêter le montant M au
client X : elle a inscrit une créance dans son bilan. Ce premier mécanisme vérifie l’adage « les
crédits font les dépôts ».
Le découvert :
Le découvert constitue une des modalités par lesquelles la banque peut opérer un crédit à
un agent économique indépendamment de toutes acquisitions de créances sur un autre
agent. Par le découvert la banque finance directement le prêteur final contrairement à
l’escompte où la banque se substitue à un préteur existant. L’opération est simple, la
banque acquiert une créance sur l’agent économique et crédite son compte.
L’escompte :
Soit une entreprise C qui détient une créance sur une entreprise D pour un certain
terme, 90 jours par exemple. On suppose que l’entreprise C souhaite récupérer des liquidités
avant le terme fixé. Elle s’adresse à sa banque, obtient de la monnaie scripturale et lui cède
en échange cette créance moyennant le paiement d’intérêt. La banque acquiert la créance
sur D et en contrepartie crédite le compte de C. Le compte de C est crédité alors qu’aucun
autre compte n’a été débité. Il y a donc de la création de la monnaie. La banque a créé de la
monnaie par monétarisation d’un actif financier en prélevant sur ses avoirs existants. Une
banque peut financer l’économie en créant des signes monétaires nouveaux.
Les opérations sur devises :
La création de monnaie par les opérations sur devises est liée avec la relation du pays vis-
à-vis du reste du monde. En effet, toutes exportations de marchandises, les ventes de
services à l’étranger, les transferts de fonds en provenance des non résidants entrainent des
entrées de devises et donc une création de monnaie. Sur ce fait, lorsqu’un client de la
banque lui apporte des devises contre de la monnaie nationale, le compte de l’agent est
débité alors qu’aucun autre compte n’est débité donc il y a création monétaire.
9
Rachat des titres publics par la politique d’open market :
La création monétaire par le rachat des titres publics via la politique d’open market
dépend des anticipations des agents économiques. En effet, selon Keynes, les agents
pensent qu’il existe un niveau du taux d’intérêt normal. Étant donné que la relation qui
existe entre cours des titres et taux d’intérêt est inverse, il n’y a création monétaire que
lorsque le taux d’intérêt actuel est faible par rapport à son niveau normal parce que les
agents anticipent un accroissement du taux d’intérêts et donc une baisse des cours des
titres. Dans ces conditions, les agents vendent leurs titres à la banque centrale contre de la
monnaie, la monnaie en circulation connait un accroissement et il y a donc une création
monétaire.
5. Les limites de la création monétaire :
Si un banquier n’a besoin que de son stylo pour créer de la monnaie, on peut se
demander ce qui empêche une création infinie de monnaie. En fait, la création monétaire est
limitée par la demande de monnaie, par les besoins des banques en billets et par les
interventions de la Banque Centrale.
La contrainte de la demande de monnaie :
Les banques ne créent pas de la monnaie pour le plaisir, mais en réponse à une
demande de monnaie. La création monétaire est donc limitée par les besoins de liquidités
des agents non financiers, et ces besoins eux-mêmes sont réduits pendant les périodes de
ralentissement de l’activité économique. En effet, ces besoins sont la consommation des
ménages et l’investissement réalisé par les entreprises et les ménages autrement dit il s’agit
de la contrepartie « créances sur l’économie ».
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Les besoins des banques en billets :
Les avoirs en monnaie Banque Centrale constituent la base monétaire indispensable à
tout création de monnaie en circulation. Le système bancaire pris dans son ensemble ne
peut pas créer de monnaie s’il ne dispose pas des avoirs en compte à la Banque Centrale lui
permettant de retirer les billets qui lui seront demandés ensuite par la clientèle.
Le contrôle de la création monétaire par la Banque Centrale
La Banque Centrale contrôle indirectement la création monétaire des banques commerciales
en contrôlant la mesure dans laquelle elles pourront satisfaire les besoins en monnaie
Banque Centrale engendrés par cette création monétaire. Dans ce cadre, elle dispose trois
types d’intervention :
- la politique d’encadrement du crédit,
- la politique d’intervention sur le marché monétaire,
- la politique de réserves obligatoires.
La politique d’encadrement du crédit :
La politique d’encadrement du crédit appelé également le contingentement du crédit
consiste à limiter le volume de crédit que chaque banque peut octroyer à sa clientèle. Sur ce
fait, la banque centrale favorisera les financements qu’elle juge important (les secteurs
d’activité agricole, industriel, commercial,…) et impose en même temps, aux banques
secondaires, une norme de croissance de leurs volumes de crédit ; une norme qu’elles ne
doivent en aucun cas dépasser. Tout dépassement étant pénalisé par l’obligation de déposer
des réserves supplémentaires à la banque centrale.
La politique d’intervention sur le marché monétaire :
Elle prenne deux formes bien distinctes : la politique de réescompte et la politique d’open
market.
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Par la politique de réescompte, la banque centrale décide à quel taux elle va céder
des liquidités bancaires contre des papiers de reconnaissance de dette que les banques
commerciales lui apportent. Ce taux appliqué par la banque centrale détermine à son tour
le taux auquel les banques du second rang escompteront. Ainsi, la banque centrale peut
diminuer l’offre de monnaie en faisant augmenter son taux d’escompte.
Par la politique d’open market, la banque centrale peut limiter le volume de monnaie
en circulation en bornant l’achat des titres publics qu’elle paye contre de la monnaie banque
centrale.
La politique de réserves obligatoires
La Banque Centrale a également le pouvoir d’imposer aux banques commerciales la
détention de réserves obligatoires dans une proportion fixée par rapport aux dépôts des
agents du secteur non bancaire. Ces réserves gelées ne donnent pas lieu à une création
monétaire par l’intermédiaire de crédits. Si la Banque Centrale décide d’augmenter le taux
de réserves obligatoires, elle réduit la liquidité des banques et les conduits à se refinancer
sur le marché monétaire. Comme la demande de Monnaie Banque Centrale augmente, le
taux d’intérêt a tendance à s’élever et à restreindre la distribution de crédits.
Toutefois, la limite de la création monétaire réside dans l’activité même des banques
commerciales, c’est pourquoi qui dit limite à la création monétaire dit réglementation
prudentielle.
La réglementation prudentielle est destinée à éviter que les banques ne prennent
trop de risques et finissent par faire faillite. En effet, si la situation financière d’un client est
irrémédiablement compromise, le prêt que la banque lui a consenti risque de ne pas être
remboursé. Dans ce cas, la banque devra combler son manque de liquidités en empruntant
aux autres banques les montants non remboursés et devra enregistrer une perte comptable
correspondant à la partie du crédit non remboursée. Si trop de clients de la banque ne
peuvent rembourser leurs emprunts, c’est la banque elle-même qui se trouve dans une
situation difficile. Compte tenu des liens de financement entre les banques, qui se prêtent
mutuellement, les difficultés d’une banque peuvent se transmettre à l’ensemble du secteur
bancaire. C’est pourquoi les règlementations prudentielles imposent aux banques des limites
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dans le montant total de leurs engagements. En particulier, elles doivent respecter un ratio
de solvabilité rapportant le montant de leurs fonds propres à leurs engagements au moins
égal à 8%.
RATIO DE SOLVABILITE=𝑭𝑶𝑵𝑫𝑺 𝑷𝑹𝑶𝑷𝑹𝑬𝑺
𝑬𝑵𝑮𝑨𝑮𝑬𝑴𝑬𝑵𝑻𝑺= 𝟖%
Par ailleurs, des contrôles internes doivent être de premières occupations dans les banques
pour limiter les risques de défaut de paiement des demandeurs de crédits en analysant leurs
capacités à remboursés le prêt qui leur ont été consenti.
Enfin, le rôle de la banque centrale est de gérer la masse monétaire de façon à ce qu’elle soit
adaptée aux besoins des agents économiques. Il faut qu’il y en ait suffisamment mais pas
trop non plus pour éviter à la fois l’inflation et la récession.
Cette première section s’est penchée sur les concepts de la création monétaire, la
section qui va suivre se basera sur une étude plus ou moins profonde de la croissance
économique.
Section 2 : la croissance économique
Concevoir la croissance économique nécessite en premier lieu de la définir. Il existe
plusieurs manières pour le faire mais nous n’allons retenir que quelques-unes.
1. Définitions :
De façon habituelle, la croissance économique est définie comme l’évolution, sur une
période définitivement longue, de la production. Sur ce fait, il peut s’agir d’une évolution
positive ou négative donc nous parlerons d’une croissance forte ou faible.
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Selon François Perroux : « la croissance économique est l’augmentation soutenue
durant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension : pour une nation, le
produit global brut ou net, en termes réels ».
« D’une manière plus générale, la croissance correspond à une augmentation
soutenue et durable, pendant une période suffisamment longue, de la production de biens
et de services appréhendée par des indicateurs comme le PIB ou le PNB. Cependant, n’étant
qu’une mesure quantitative d’un agrégat économique, la croissance n’est qu’une des
composantes du développement qui est une nation plus abstraite et qualitative. Il peut donc
y avoir croissance sans développement et inversement du développement sans croissance ».
Mais quoi qu’il en soit, on distingue la croissance intensive et la croissance extensive.
La croissance intensive : elle désigne une utilisation plus efficace des facteurs
de production, elle repose alors sur les gains de productivités et les
rendements d’échelle sont croissants. Elle ne génère pas une création
d’emplois supplémentaires.
La croissance extensive : elle renvoie à une croissance proportionnelle à
l’augmentation de la quantité de facteurs de productions utilisés, elle exige
alors une croissance du capital et du travail. A la différence de la croissance
intensive, elle génère des créations d’emplois.
Par ailleurs, on doit différencier de manière accentué croissance économique et :
Progrès économique : celui-ci est entrainé par la croissance économique et
consiste à l’amélioration économique pour une meilleure satisfaction des
besoins.
Extension économique : c’est une évolution conjoncturelle, une hausse
temporelle (à court terme) des agrégats économiques.
Développement économique : c’est une transformation structurelle de
l’économie.
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La croissance économique est une succession de phases particulières, en effet, elle
comporte :
Une phase d’expansion économique : le taux de croissance augmente (la
croissance accélère), donc le volume de production croit de plus en plus vite.
Une phase de ralentissement : le taux de croissance reste positif mais
diminue (la croissance ralentit), donc le volume de production continue
d’augmenter mais de moins en moins vite.
Un moment de crise : retournement brutal de la conjoncture.
Une phase de récession : la croissance ralentit fortement, éventuellement
jusqu’à devenir négative. Si le taux de croissance devient négatif, cela signifie
que le volume de production diminue. On dit que l’économie entre en
récession.
Une phase de dépression : diminution importante et durable de la
production, ce phénomène s’accompagne souvent d’une déflation (baisse des
prix et des salaires). C’est le cas de la crise mondiale de 1929.
Une phase de reprise : le taux de croissance redevient positif, donc le volume
de production augmente après avoir diminué.
2. Les facteurs déterminants de la croissance économique :
En général, le capital(K) et le travail(L) sont les principaux facteurs qui contribuent à la
croissance économique.
Le facteur travail :
La part apportée par le travail dans la croissance économique est en relation directe avec sa
quantité et sa qualité.
La quantité de travail disponible dépend du volume de la population active et de la
durée du travail. La population active est constituée par l’ensemble des individus exerçant
ou déclarant chercher à exercer une activité rémunérée. Son accroissement dépend
15
beaucoup de facteurs entre eux la culture (ex : taux d’activité féminin…). Les pays
développés sont souvent marqués par l’insuffisance de cette population active d’où certains
d’entre eux pratique des politiques d’immigration.
La qualité du travail dépend du niveau des qualifications des travailleurs et de la
productivité du travail. Les formations, l’allongement de la durée des études contribuent à
améliorer la qualité du travail. La productivité du travail est le rapport entre la quantité
produite et la quantité du travail utilisée. On a,
La productivité du travail=𝒀
𝑳
Le facteur capital :
Le capital se définit comme un bien produit dans le passé et qui sert à produire d’autres
biens dans le futur. On en distingue :
o Le capital technique ou physique qui désigne l’ensemble des moyens de
production utilisés pour produire des biens et des services. Il comprend le
capital fixe (brevets, immeubles, machines,…) et le capital circulant (stock de
matières, de produits finis,…)
o Le capital financier désignant la valeur des capitaux propres d’une entreprise.
Il permet de financer en partie le capital technique.
Au même titre que le facteur travail, l’accroissement quantitatif et qualitatif du capital
permet la croissance économique.
L’accroissement de la quantité du capital provient de l’investissement matériel (biens
durables) et immatériel (recherche, formation,…) destiné à augmenter les capacités de
production. Contrairement aux pays développés, les pays pauvres sont confrontés des
problèmes d’accumulation de capital pour s’investir. Pour remédier à cela le recours à des
prêts étrangers, l’appel des Investissement Direct Étrangers ou IDE sont leurs seuls secours
parait-il.
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La qualité du capital est mesurée par la productivité du capital. En permettant à
chaque travailleur d’être plus efficace, plus productif, plus performant l’accumulation du
capital a un impact fondamental sur la croissance économique.
La productivité du capital=𝒀
𝑲
La productivité totale des facteurs=𝒀
𝑲+𝑳
Mais au fur et à mesure que l’on avance dans le temps ces facteurs deviennent nombreux,
des autres disparaissent et des autres les remplacent.
3. Les autres facteurs :
A part le capital et le travail, plusieurs facteurs contribuent à la croissance économique.
L’industrialisation, c’est un fait déterminant de la croissance économique. Elle est assimilée :
A une production en grande quantité
A l’économie d’échelle : les couts unitaires diminuent selon qu’on augmente
la quantité à produire.
Aux externalités souvent négatives
A une hausse de la productivité
La demande, incitant la production qui va entrainer par la suite la croissance. Sur ce fait, il y
a deux types de demande : la demande induite relancer par une hausse de revenu et la
demande autonome incitée par l’État.
Le progrès technique, c’est une condition nécessaire de la croissance économique. Pour les
pays qui sont en retard s au niveau technologique, ils doivent faire des efforts pour accroître
leurs capacités technologiques. Ces efforts sont entretenus par l’État et les entreprises.
17
Les financements de la croissance qui sont souvent liées à des conditions extrêmement
variés que les pays demandeurs, surtout les pays pauvres éprouvent des difficultés.
4. Mesure de la croissance économique :
La croissance économique est un phénomène quantitatif que l’on peut mesurer. Elle
est mesurée à partir des agrégats économiques tels que le revenu national, le Produit
National Brut ou PNB et le Produit Intérieur Brut que l’on va retenir comme indicateur
officiel.
Selon la comptabilité nationale le PIB a comme formule :
PIB=somme des valeurs ajoutés+ TVA et droits de douanes grevant les produits-
subventions sur les produits
TVA : taxes sur les valeurs ajoutées
On peut également utiliser l’équilibre emploi-ressource :
PIB=C+G+FBCF+VS+X-M
Avec : -C et G représentent respectivement la consommation finale des ménages et des
administrations.
-FBCF la Formation Brute de Capital Fixe qui mesure l’investissement
-X les exportations et M les importations
-VS les variations de stocks
18
Nous pouvons alors calculer le taux de croissance économique moyen r, c’est le taux de
croissance constant qui aurait permis d’obtenir entre t et t+n la même évolution globale,
par :
PIBt+n=PIBt(1+r)n
Afin d’effectuer des comparaisons internationales, on utilise également la parité de
pouvoir d’achat, qui permet d’exprimer le pouvoir d’achat dans une monnaie de référence.
Pour comparer la situation d’un pays à des époques différentes on peut également raisonner
à monnaie constante.
19
Chapitre II : Revue de littérature.
L’objectif de ce chapitre est de montrer le lien existant entre la création monétaire ;
par l’opération de crédit par la banque centrale et les banques commerciales, et ses impacts
sur les investissements. Par la suite, les effets sur la croissance économique d’un pays donné
sont mis en œuvre. Pour cela, plusieurs économistes ont renforcé des hypothèses à savoir
les keynésiens et les postkeynésiens. Ces économistes ont donné une place primordiale à la
monnaie dans le circuit de production. Ils poseront par opposition à la théorie néoclassique
basée sur l’économie des échanges réels, les fondements d’une économie monétaire de
production dans laquelle la production commence et finit en monnaie.
Dans la première section de cette partie, nous allons voir le rôle de la monnaie
comme moyen pour financer les investissements des établissements non financiers. Ensuite,
des revues empiriques montrant les effets de la politique monétaire sur la croissance
économique des différents pays.
Section 1 : La monnaie, source de financement de
l’investissement.
Les travaux de Keynes et un certain nombre d’économiste se sont détachés à partir
des années 30 sur la vision traditionnelle de la monnaie. Ils analysaient la théorie
néoclassique comme une focalisation sur le processus d’échange plutôt que sur celui de la
production et son absence de fondements monétaire sérieux. Pour eux, la monnaie est
indispensable pour le financement et la réalisation de la production. « Tant qu'on s'en tient à
l'étude de l'industrie ou de l'entreprise individuelle en supposant la quantité globale des
ressources employées constante et en admettant provisoirement que les conditions des
autres entreprises ou des autres industries restent inchangées, il est exact que les propriétés
caractéristiques de la monnaie n'ont pas à intervenir. Mais lorsqu'on s'attaque à la recherche
des facteurs qui déterminent les volumes globaux de la production et de l’emploi, la Théorie
complète d'une Économie Monétaire deviennent indispensables. » (Keynes, 1936, p. 297).
En d’autres termes, ces économistes affirment qu’à part les trois motifs de demande de
monnaie par les agents économiques à savoir le motif de transaction, de précaution et de
20
spéculation, il y a aussi c’est ce que l’on appelle « le motif de finance de la monnaie ». C’est
le rôle de la monnaie dans lequel on peut financer le fonctionnement de l’activité de
production des entreprises : pour rémunérer les employés avant d’avoir réalisé et vendu la
production.
Selon Parguez, (2003), la monnaie est nécessaire non seulement pour faciliter les
échanges des marchandises produites ; mais aussi, pour rendre possible la production. Si la
fonction de la monnaie est de rendre possible la production, il est évident que la monnaie
doit être employée par un agent qui n’a pas encore la disponibilité des biens ; il s’agit donc
nécessairement d’une monnaie de crédit. En effet, pour passer du circuit monétaire au
circuit de production, on a besoin de l’intervention des banques. Ces derniers constituent
une catégorie particulière d’agents dont la fonction est de prêter aux entreprises les
sommes d’argent dont ces entreprises ont besoin pour lancer le processus de production et
assurer le capital d’investissement.
Selon Pascal, S (2011), la monnaie n’est pas neutre. En effet, comme dans la sphère
réelle, les interactions entre agents ne se résument pas seulement à la circulation des
marchandises, mais intègrent la production et la consommation de ces marchandises. De
même, dans la sphère monétaire, les interactions entre les agents doivent intégrer non
seulement la circulation de la monnaie, mais aussi les processus de création et de
destruction de cette monnaie expliquée par l’existence d’un intermédiaire financier.
Selon les économistes de l’école du circuit, (Alain Parguez, Bernard Vallageas et
schmitt), la monnaie circule entre trois (03) pôles à savoir la fonction de financement des
investissements (assurée par les banques), la fonction de production (assurée par les
entreprises), et la fonction de dépense (assurée par les ménages). Dans ce cadre, la monnaie
tient une place essentielle et centrale dans le circuit économique : elle est à la base de la
production ; elle donne un nouveau sens au concept de répartition de revenu ; elle modifie
alors les structures économiques et les comportements des agents économiques et d’où le
développement économique du pays considéré.
En plus, selon Graziani (2003), dans une telle économie, la relation la plus
importante dans l’économie de marché n’est pas la relation monnaie- échanges, mais la
21
relation monnaie-production. (…)., la quantité de monnaie qui circule est déterminée de
manière endogène par la demande de crédit bancaire émanant des forces du marché. Pour
cela, elle entre réellement dans le circuit de production en faisant comme intermédiaire
entre l’achat de matériel de production et les produits finis. Donc, grâce à elle, l’entreprise
peut tirer de profit qui a un impact sur l’économie nationale, une augmentation de la
production nationale, et donc une croissance économique.
Selon Moore (2003), les entreprises sont guidées par le motif de profit, et ce profit est
monétaire. Chaque entreprise n’a d’autre objectif que d’obtenir au bout du compte, plus
d’argent qu’elle n’en avait pas au départ. On ne peut pas devenir entreprise qu’en ayant été
préalablement un débiteur. L’auteur montre ici que l’accession à la croissance et au
développement se réalise en grande partie par l’intermédiaire des crédits bancaire. Chaque
entreprise a pour même objectif de maximiser leur profit, pour cette raison, elle cherche
tous les moyens pour améliorer ses activités de production. Ce profit obtenu n’est pas
proprement à elle seule, il y a une part versée à l’État et ce dernier sert à produire des biens
non marchands publics.
Section 2 : les effets de la politique monétaire sur la croissance
économique.
Sur le plan empirique, les résultats qui existent entre le développement du secteur
financier sur la croissance sont très nuancés. Jeremie Piger (2003) pose la question : est-ce-
que la politique monétaire est efficace ? Pour le cas américain, l'auteur répond par la
négative cette question, lorsque du moins il considère les périodes de récession. Les
variations de la croissance trimestrielle du PIB en volume postérieure aux variations des taux
d'intérêt sur les fonds fédéraux, sur la période 1962 -2002 se présentent comme suit : une
augmentation du taux d'intérêt de 1% entraîne une réduction de 0,2% de la croissance
trimestrielle de l'activité dans les deux années suivantes, alors qu'une baisse de 1% des taux
d'intérêt sur les fonds fédéraux entraîne une augmentation de la croissance de l'activité
réelle de 0,5% seulement au cours des deux années suivant le choc. On observe bien qu'une
asymétrie dans la réponse de l'économie réelle aux modifications des instruments de la
22
politique monétaire, ce qui conforte apparemment l'idée selon laquelle l'action des banques
centrales est plus lente à restaurer des économies à la sortie d'une récession qu'à les
pousser vers la surchauffe en régime d'expansion.
Selon Koné (2000), sur une période relativement longue, 1962-1995, les résultats que
montrent les politiques monétaire et budgétaire influenceraient positivement le PIB nominal
et réel au sein des pays de l’UEMOA. Cependant, leurs effets diffèrent en termes d’ampleur
et de temps de réaction ainsi que de l’impact d’un instrument par rapport à l’autre. Par
ailleurs, la comparaison statistique des effets nominaux et réels révèle que la politique
monétaire au sein de l’Union n’a été inflationniste dans aucun des pays alors que la politique
budgétaire l’a été en Côte d’Ivoire à court terme et au Mali à court et à longs termes.
Selon Ondo, O (2005) qui s’est intéressé aux effets des politiques macroéconomiques
sur la dépense globale en zone CEMAC. En estimant un modèle en données de panel pour la
période 1993-2002, dans lequel la croissance économique est supposée dépendre de la
masse monétaire, de la pression fiscale et des dépenses publiques (consommation
publique), il arrive au résultat que la politique monétaire a des effets expansionnistes
contrairement à la politique budgétaire qui tend à déprimer l’activité, validant par
conséquent l’hypothèse d’existence d’effets anti-keynésiens en zone CEMAC.
Section 3 : Synthèses
Selon Spiegel, S (2003), L’effet le plus direct de la politique monétaire se répercute
sur le système bancaire qui est très essentiel pour définir l’offre en matière de crédit parce
que ce dernier constitue le facteur déterminant de l’activité économique. Dans les pays
dotés de secteurs bancaires plus développés, les effets de la politique monétaire peuvent
être plus significatifs .En effet, les entreprises qui ont moins d’accès aux sources de
financement, ont tendance à dépendre sur les prêts bancaires pour assurer leurs
investissements. Dans ce cadre, l’entreprise emprunte de capital auprès des banques en
23
payant les taux d’intérêt de ces prêts, et par conséquent, il y a création monétaire dans
l’économie et aussi la production réelle augmente et donc une croissance économique.
Selon Pagano (1993), le développement du secteur financier affecte la croissance à
long terme parce qu’il augmente le montant d’épargne destiné à l’investissement. En effet,
le système financier rend des services d’intermédiation, permettant d’accroître le montant
d’épargne disponible pour l’investissement. Pour ce faire, on prélève des ressources sur le
secteur réel, ce qui permet d’endogénéiser les services d’intermédiation. L’interaction entre
secteur financier et secteur réel permet alors de faire apparaître, de manière très simple,
des équilibres multiples, qui peuvent produire une non-linéarité de la relation entre
croissance et développement financier.
Selon Levine et al. (2000), l’effet positif du développement financier sur la croissance
économique est plus élevé dans les pays à bas revenu que dans les pays riches. En effet, le
développement du secteur monétaire permet de rendre plus efficace l'allocation des
ressources, améliore la gestion du risque et accroît de ce fait la productivité du capital. Les
ménages et les entreprises qui n’ont pas des ressources au début de la mise en place d’un
projet seront financés par les crédits des banques, et donc ils peuvent réaliser ses activités
de production, et donc une croissance économique pour le pays considéré. Ces résultats de
la non-linéarité conditionnellement au niveau de revenu sont également obtenus par
Deidda&Fattouh (2002) et Rioja &Valev (2004).
Contrairement à ces auteurs, selon Huang & Lin (2009), ils trouvent qu’il y a une
relation non significative entre le développement du secteur financier et la croissance
économique dans les pays à revenu bas, alors que cette relation est positive et robuste dans
les pays à revenu élevé. À cet effet, l’offre de monnaie entraine de l’inflation à long terme,
alors, la relation entre les deux variables est non significative dans les pays. L’augmentation
de la quantité de monnaie sur l’économie aggrave la situation.
D’après c’est ce qu’on a vue dans les sections précédentes, on constate que
l’efficacité de la politique monétaire sur la croissance économique dépend de la situation
économique que vive le pays considéré.
24
Chapitre III : Relation entre la création monétaire et croissance économique
Dans les chapitres précédents, cette analyse s’est concentrée sur les concepts de
bases liées à la création monétaire et la croissance économique. Il a été aussi évoqué, selon
différents auteurs, qu’il existe un lien entre la monnaie et le volume d’investissement. Pour
mieux approfondir cette étude, le chapitre qui va suivre expliquera, encore plus, la relation
qui existe entre sphère réelle et sphère monétaire.
Section I : Mécanisme par l’augmentation de la masse monétaire
La cause immédiate de l’inflation est l’accroissement anormalement rapide de la
quantité de monnaie par rapport au volume de la production. La création monétaire
excessive engendre l’inflation qui entraine par la suite la baisse de la production. Par
exemple lorsqu’il y a inflation, les prix des matières premières pour produire augmentent,
donc la production va diminuer.
L’équation de base du monétarisme est sous une forme plus ou moins développé,
l’équation de FISHER est :
MV=PY
Avec :
M = masse monétaire
V = vitesse de circulation de la monnaie
P = indice des prix
Ou encore :
P=𝑴𝑽
𝒀
25
Lorsque la masse monétaire augmente, le prix s’accroît plus vite que la masse monétaire,
ceci entraîne la baisse de la production. Le taux de croissance du PIB réel est inversement proportionnel à la création monétaire,
lorsque la masse monétaire M3 augmente, le prix monte plus vite que la masse monétaire et
par la suite le PIB diminue.
La monnaie contribue au fonctionnement de l’économie mais une économie trop liquide
anime des tensions inflationnistes et à l’inverse, une liquidité insuffisante de l’économie
peut provoquer des pressions sur la trésorerie des entreprises et nuire à la croissance. La
conclusion qu’on en tire est qu’une création monétaire excessive par rapport au potentiel de
croissance de l’économie engendre de l’inflation. Ainsi, l’augmentation des agrégats monétaires ne
doit pas dépasser certaines limites (attribution de la banque centrale).
Section II : Politique monétaire par la Banque Centrale
La banque centrale est à la fois :
Un institut d’émission, car elle émet la monnaie légale
La banque des banques, elle permet la compensation, le refinancement, régule la masse
monétaire et contrôle les banques
Le gérant des réserves publiques de change, défense du taux de change.
Elle crée de la monnaie centrale par trois occasions :
Figure 02 : les rôles de la banque centrale
Source : science économique et sociale, C.Dargent
26
En assurant le refinancement des banques sous-liquides, c’est-à-dire en
transformant les créances détenues par les banques en monnaies centrale. Si une entreprise
emprunte de l’argent à une banque. Cette dernière a une créance sur l’entreprise. La banque
peut vendre sa créance à la banque centrale. La banque centrale va créer de la monnaie au
profit de la banque commerciale. La dette de l’entreprise est alors transférée à l’actif de la
banque centrale qui fait payer aux banques : commerciales un taux d’intérêt.
En faisant des avances au trésor public ou en lui achetant des bons du trésor pour
financer les besoins en trésorerie et une partie du déficit budgétaire de l’État.
En transformant les devises en monnaies nationales : la banque centrale crée de la
monnaie, en l’occurrence des unités monétaires.
Toute opération de crédit à court terme se traduit par de la création monétaire sous la
forme de monnaie scripturale.
La création monétaire est donc par essence un phénomène temporaire mais toujours
renouvelé globalement. En général, au cours d’une année, la création l’emporte sur la
destruction ce qui explique la croissance de la masse monétaire.
PARTIE II : approche empirique
27
La partie précédente a mis en évidence les fondements théoriques de base qu’il est primordial de savoir en présence d’une étude centrée sur la création monétaire et la croissance économique. La partie qui va suivre se focalisera, en fait, sur une démonstration empirique de ces théories qui ont été citées précédemment.
Chapitre I : études de cas
Ce présent chapitre traitera, pour commencer, des études de cas basées tout
simplement sur des analyses graphiques afin de vérifier le fait que la création monétaire
entrainera la croissance économique. La section 1, sur ce fait, analysera le cas de la grande
puissance mondiale, la Chine si le cas de Brésil sera mis en œuvre dans la section 2.
Section 1 : Cas de la Chine
Pour mieux analyser le cas de la Chine, il est de premier ordre de savoir qui est-elle.
Cette partie a pour objectif ainsi de faire connaitre le pays qui fera le sujet de cette
démonstration empirique et de vérifier aussi, par la suite, la véracité de notre résultat.
I. Connaitre la Chine
La connaissance de la Chine se focalisera sur sa politique monétaire, précisément les
actions de sa banque centrale dans le cadre de sa création monétaire, et son conjoncture
économique. Ce choix est effectué pour mieux cerner l’analyse.
1. La politique monétaire Chinoise :
La Banque populaire de Chine (PBoC) a commencé en 1984 à exercer exclusivement
les fonctions d’une banque centrale. Depuis cette date, la conduite de la politique monétaire
a été beaucoup perfectionnée. Cette politique est passée progressivement d’un système
administratif planifié, basé sur le rationnement du crédit, à un régime davantage inspiré du
marché, qui fait de la croissance monétaire le principal objectif intermédiaire. Dans le cadre
de cette transition, les taux d’intérêt ont été libéralisés, ce qui les a rendus plus réactifs aux
signaux du marché, et les outils de la politique monétaire ont été modernisés. Le système
28
bancaire a aussi été largement réformé et l’économie est devenue beaucoup plus sensible
aux mesures utilisant les mécanismes du marché.
La banque centrale dispose de plusieurs moyens pour atteindre ses objectifs de
croissance de la masse monétaire et du crédit. Les opérations de marché et les modifications
des coefficients de réserves obligatoires imposés aux banques commerciales sont devenues
les principaux instruments d’action sur la base monétaire, et plus généralement sur la
situation du marché monétaire.
En sus des moyens de contrôle quantitatif de la liquidité, la banque centrale maîtrise,
à des degrés divers, toute une gamme de taux d’intérêt. Elle assigne des taux de référence
aux crédits et aux dépôts des banques commerciales pour une série d’échéances. Elle fixe
aussi les taux des crédits de refinancement du système bancaire, le taux de réescompte ainsi
que les taux de rémunération des réserves obligatoires et excédentaires que les banques
commerciales déposent auprès d’elle. Enfin, elle maîtrise les taux de rendement de ses bons,
qui sont le support des opérations de marché visant à stériliser les entrées de capitaux
étrangers. Comparativement aux interventions sur le marché et aux réserves obligatoires, les
taux d’intérêt officiels jouent un rôle secondaire dans la conduite de la politique monétaire;
la banque centrale les modifie moins souvent et généralement moins fortement que ses
homologues des autres pays (Anderson, 2007).
Outre les instruments quantitatifs et, dans une moindre mesure, les instruments
basés sur les prix, la banque centrale recourt beaucoup à une forme de dirigisme
administratif pour agir sur le crédit bancaire. Depuis la suppression, en 1998, des plafonds
de crédit spécifiques, elle organise des réunions mensuelles avec les banques commerciales
pour faire connaître ses préoccupations à propos de la situation du crédit dans les différents
secteurs. Cette pratique a pris un caractère institutionnel avec la publication de notifications
de la banque centrale, qui ont pour but de freiner périodiquement la distribution du crédit
dans certaines branches. La banque centrale donne régulièrement des informations sur ce
mode de direction du crédit dans ses Rapports trimestriels de politique monétaire. Le
guidage administratif est parvenu à ralentir la progression du crédit pendant les périodes
d’expansion rapide, par exemple au début de la décennie actuelle et, plus récemment, à
l’accélérer en réaction à la récession mondiale. Selon Geiger (2006), ces instructions peuvent
être efficaces, car, dans la hiérarchie politique chinoise, le gouverneur de la banque centrale
se situe au-dessus des responsables des banques commerciales.
29
2. La conjoncture économique de la Chine:
La Chine est la seconde puissance économique mondiale, premier exportateur mondial
et détient les premières réserves de change au monde. À part la récession mondiale de
2009, la catastrophe industrielle de Tianjin et le krach boursier de Shanghai en 2015, ont
causé un ralentissement remarquable de la croissance chinoise. Ainsi, malgré un
assouplissement de la politique monétaire tel que la libéralisation des taux d’intérêts, le
rééquilibrage de la croissance reste vain. En effet, un accroissement de la consommation et
des services était mis en œuvre.
L’étude de cas concernant la Chine se base en grande partie sur le rapport de Patrick
Artus, Jacques Mistral et Valerie Plagnol. Ce rapport s’intitule l’émergence de la Chine :
impact économique et implication de politique économique et dont l’année d’apparition est
l’année 2011.
II. La croissance économique chinoise au bout de la création
monétaire
Pour la Chine, sa création monétaire se base en grande partie par l’augmentation du
niveau de crédit accordé. C’est pour cela que cette démonstration empirique se fait suivant
le mécanise de diminution des taux d’intérêts.
MECANISME SELON LA DIMINUTION DES TAUX D’INTERETS
Une évolution en glissement compare la valeur d'une grandeur à deux dates,
séparées en général d'un an ou d'un trimestre.
Par exemple, le glissement annuel d'une variable à un trimestre T donné correspond
au taux d'évolution(en %) obtenu en rapportant le niveau de la variable en T à son niveau au
même trimestre de l'année précédente (T-4). Le glissement trimestriel est obtenu en
rapportant le niveau de la variable en T à son niveau au trimestre précédent (T-1)
30
Graphique 01 : TAUX D’INTERETS DE LA CHINE
Source : L’émergence de la Chine : impact économiques et implications de
politique économique »
En s’intéressant en premier lieu sur les taux d’intérêts, plusieurs constats peuvent
être déduits de ce graphe. Une tentative de baisse des taux d’intérêts a été tout d’abord
mise en œuvre. Cela pourrait avoir comme objectif de lancer l’offre de crédit par les banques
commerciales ou bien tout simplement de favoriser les investissements. En effet, de 2002 en
2005, les taux d’intérêts n’ont cessé de baisser. Cette baisse concerne les taux d’intérêts à
long terme que ceux à court terme. Sur ce fait, les taux à long terme passaient de 11% à 6%
de 1998 en 2005. Le constat est de 8% à 5% pour les taux à court terme.
31
Graphique 02 : TAUX D’INVESTISSEMENT DE LA CHINE
Source : L’émergence de la Chine : impact économiques et implications de
politique économique »
Selon le rapport et sur ce graphique, le niveau d’investissement de la Chine connait
un accroisssement considérable. En effet, suite à la baisse continuelle des taux d’intérêts que
le pays a connu, les investisseurs ont été très sensibles car les rendements seront élevés. Les
investissements passaient ainsi de 36% à 44% de 2002 en 2005. Ce phènomène n’est pas du
tout étonnant, les raisons sont les suivantes : la Chine, sur ce période vient de quitter sa
politique sevère de protectionisme. Elle a marqué cette décision par son entrée au niveau de
l’Organisation Mondiale du Commerce, qui impose à tout pays membres de libéraliser leurs
commerces. Dans ces conditions, la Chine, qui est un pays très productif, a pu élargir, de
facon très rapide, la dimension de son marché ce qui fait que la demande augmente incitant
ainsi l’investissement.
32
Graphique 03 : PIB EN VALEUR DE LA CHINE (glissement annuel en %)
Source : L’émergence de la Chine : impact économiques et implications de
politique économique »
Un accroissement du PIB a été obsérvé ainsi le long des années 2000 et 2005. Du fait
qu’il s’agit d’un PIB en valeur, il est utile de prendre en compte l’évolution de l’inflation sur
la période concérnée. Sur ce fait, selon le graphique 05, l’inflation a été négative entre 2002
et 2004, elle connait une augmentation de moindre valeur l’année 2005 car elle demeurait
au-dessous de 1% qui est également une valeur très faible par rapport aux autres pays tels
que les USA ou les pays de la zone euro. Dans ce cas, l’augmentation du PIB a été engendrée
par l’augmentation de la poduction et non des prix. Le PIB, évalué en valeur et mesuré selon
le glissement annuel, passait de 5% à 18%.
33
Graphique 04 : TAUX D’INFLATION DE LA CHINE
Source : L’émergence de la Chine : impact économiques et implications de
politique économique »
La section suivante se basera, sur ce fait, à l’inéfficacité de la création monétaire pour
relancer la croissance économique.
Section 2 : cas de Brésil
Le Brésil est le plus grand État d’Amérique Latine. Avec une population de 206
millions d’habitants et une superficie de 8 514 876 km², il couvre la moitié du territoire de
l’Amérique du Sud (43,3%), partageant des frontières avec tous les pays du continent à
l’exception du Chili et de l’Équateur. Le Brésil est le cinquième plus grand pays de la planète,
derrière les États Unies, la Chine, le Canada et la Russie. Il est donc appelé le géant sud-
américain. Ce pays est le seul héritage du Portugal en terre américaine, ce qui se manifeste
par sa langue officielle, le portugais. Il est considéré comme une grande puissance
34
émergente et notamment membre de l’organisation des Nations Unies, du Mercosul, du G20
et de BRIC.
I. Économie de Brésil
Comme pour la Chine, l’étude de cas concernant le Brésil, commencera par
une analyse plus ou moins approfondie de sa politique monétaire, focalisée sur la
création monétaire, et de son économie en général.
1. Économie en général :
En 2000, selon l’étude économique de l’OCDE, le Brésil a gravi les échelons du
classement des principales économies du monde, tout en enregistrant une croissance
nettement plus inclusive que par le passé. Ces progrès ont été étayés par des politiques
macroéconomiques stables. Il récolte les fruits de plusieurs années de réforme qui ont
permis une plus grande prospérité économique et une redistribution plus équitable des
bénéfices de la croissance au sein de la population. Selon la Banque Mondiale, la croissance
a permis à 40 millions de personnes de rejoindre les rangs de la classe moyenne. En effet, le
PIB de Brésil s’élève à 644,7% milliards de dollars en 2000 et ce qui en fait la neuvième
puissance économique mondiale et la première en Amérique Latine.
En 2008, le géant sud-américain, jadis locomotive du continent avec une croissance de 4,11%
en 2000 et puissance phare des BRIC, a fini sur une croissance nulle. En 2009, il traverse une
crise économique profonde marqué par une hausse de taux d’inflation et un recule de
niveau de PIB.
2. Politique monétaire de Brésil :
La Banque Centrale de Brésil est la Banque Centrale de la république fédérative du
Brésil. Avant sa création, les fonctions bancaires de l’Etat brésilien sont exercées par la
Banque de Brésil, cependant que l’émission du papier-monnaie appartient au Trésor
national. En 1945, un décret institue la surintendance de la monnaie et du crédit (SUMOC)
35
chargé d’assurer le contrôle monétaire et préparer la création d’une Banque Centrale. Enfin
la Banque Centrale du Brésil est créée par une loi du 31 décembre 1964. Elle est le
responsable de la politique monétaire et a pour mission d’assurer la stabilité du pouvoir
d’achat de la devise nationale et la solidarité et l’efficacité du système financière En effet,
elle peut faire l’intermédiation financière à travers les banques secondaires. La croissance
économique est parmi l’objectif intermédiaire de la Banque Centrale, donc elle dispose des
moyens pour atteindre cet objectif. Les opérations de marchés et les modifications des
coefficients de réserve obligatoire imposés aux Banques commerciales sont devenues les
principaux instruments d’action sur la base monétaire et plus généralement sur la situation
du marché monétaire. Dans ces opérations de marché, la Banque Centrale utilise les accords
de rachat et les bons qu’elle émet. Ainsi, depuis 2013, elle ne cesse d’augmenter le taux
directeur et donc l’augmentation de taux d’intérêt par la Banque du deuxième rang pour
tirer les agents économiques et les entreprises.
II. L’Échec de la création monétaire
La création monétaire de Brésil provoque des échecs sur sa croissance économique. Ainsi,
cela entraine des effets sur une hausse de niveau de prix à la consommation et une
diminution de taux de croissance du PIB.
1. Effet sur les prix à la consommation de la création monétaire :
L’idée est que la création monétaire crée de la croissance. Une création monétaire
excessive qui est illustrée par la chute de la valeur de certaines monnaies, est la manière
d’appréhender l’inflation. Ce dernier est l’évolution des prix à la consommation et le talon
d’Achille4 de la politique monétaire. En effet, la politique de création monétaire, appelé
quantitative easing, a provoqué un afflux de monnaie sur les marchés financiers. Le Brésil
avait dénoncé cette politique en faisant augmenter la monnaie en circulation. Ainsi, en 2008
jusqu’à 2009, la BACEN diminue leur taux directeur et donc les banques secondaires
4 Un talon d’Achille est une faiblesse fatale en dépit d’une grande force générale, pouvant mener à l’échec ou à
la chute
36
diminuent aussi leurs taux d’intérêts (cf. tableau n°1) pour aboutir à la hausse de la monnaie
en circulation. En effet, le Brésil connait une croissance de la production et une hausse de
revenu qui entrainent à une augmentation de prix à la consommation et donc l’inflation (cf.
graphe n°1). La BACEN estime que cette dernière atteint un taux de 6,410 % en 2008.
Tableau 01 : Évolution du taux d’intérêt du Brésil
Années
2007
2008
2009
Taux d’intérêt réel (%)
6,8
5,9
2,3
Source : Relatorio do Banco Central do Brasil (2009) et IBGE
Graphique 05 : évolution de taux d’inflation de Brésil
Source: Relatorio do Banco Central do Brasil (2009) et IBGE
2. Échec sur l’évolution de PIB :
Le Brésil a perdu de sa superbe, embourbé dans les scandales de corruption et une
croissance en berne. Il est le géant du sud- américain avec une croissance de 4,11% en 2000
et puissance phare des BRIC. Cette puissance a fini en 2008 sur une croissance nulle et
37
devrait terminer sur cette année par une récession. En 2009, le PIB du Brésil a reculé de 0,13
%. La chute a été entrainée notamment par le recul de l’industrie minière (-6,6%). Le seul
secteur ayant connu une croissance est celui de l’agriculture-élevage, avec une hausse de 1,8
%. L’industrie a reculé de 6,2 % et les services de 2,7 %. Avec ces chiffres, l’économie
brésilienne doit connaitre un des pires résultats parmi les pays d’Amérique Latine, suivi
seulement par le Venezuela dont le PIB devrait reculer de 3,20 %, selon le FMI.
À cause de la baisse incessante de niveau de taux d’intérêt par la banque secondaire, le
niveau de prix à la consommation est augmenté et donc il y a une baisse de niveau de PIB.
Ce dernier est montré par le graphe ci-dessous,
Graphique 06: Évolution du PIB
Source : Relatorio do Banco Central do Brasil (2009) et IBGE
38
Section III : synthèses
I. La croissance économique au bout de la création monétaire
Dans toutes ces circonstances, il est possible de déduire que la politique monétaire
expansionniste adopté par la Chine a été efficace sur la période de 2002 jusqu’en 2005. La
diminution des taux d’intérêts par les banques secondaires a permis de relancer
favorablement l’investissement. Sur ce fait, la production a fortement augmenté car la
productivité est élevée.
Au total, pour la Chine, il est pértinent de deduire que la création monétaire était
favorable à la croissance économique. En effet, sur la période de 2002 en 2005, la
diminution des taux d’intérêts sur les crédits impacts fortement les investissements. Sur ce
fait, lorsque les taux d’intérêts passaient de 11% à 6%, les investissements connaissaient une
évolution et passaient de 36% à 44%. Dans ces circonstances, la production chinoise a été
beaucoup influencée, elle connait un accroissement considérable et passait de 5% à 18% en
valeur et selon la methode de glissement annuel. La faible augmentation des prix et la faible
diminuton de la consommation , résultant par ailleurs d’une diminution des salaires, n’ont
pas d’effet négatifs sur cette augmentation de la production.
II. La création monétaire, moyen défavorable à la croissance
économique
Par contre, l’idée que la politique monétaire crée de la croissance économique ne
s’est pas produite en Bresil.La dimunition de taux d’intérêt a diminué l’investissement mais
l’inflation connait un accroissement considérable. Dans ces faits, aucune hausse de la
production n’est constaté, celle-ci est expliquée par la diminution incéssante du PIB de 2007
en 2009.
Ainsi, la création monétaire n’a pas permis de relancer la croissance pour le Brésil. En
2009, à cause de la politique monétaire quantitative easing, l’activité économique du géant
39
sud-américain connait de recul. Cette politique provoque un effet sur le prix à la
consommation. Sur ce fait, l’inflation se trouve à un taux de 6,410% et le PIB diminue de
0,13% en 2009 par rapport à l’année précédente.
Au final, la création monétaire ne serait favorable à la croissance économique que
dans les conditions suivantes : l’investissement est sensible à la diminution des taux
d’intérêts sur les prêts, ensuite une hausse de la consommation est attendue pour affecter la
production et le pays connait une croissance économique.
40
Chapitre II : Modélisation
Ce chapitre qui se basera encore sur une démonstration empirique des liens existant
entre la création monétaire et la croissance économique utilisera, par ailleurs, des modèles
afin de rendre cette étude précise.
Section 1 : présentation des modèles
L’économétrie est un ensemble de techniques statistiques utilisées pour estimer des
relations économiques, évaluer des politiques publiques ou industrielles. L’application la
plus pertinente de l’économétrie est sans doute la prévision des grands indicateurs
économiques comme le taux de croissance du PIB ou des taux d’intérêt. Par ailleurs, elle
peut être utilisée pour prévoir par exemple la demande adressée à un bien.
Le modèle linéaire : les MCO
On s’interroge sur la relation entre la variable y et ses déterminants potentiels x1,
x2,…La question qui se pose est donc la suivante : de combien va varier y si x1 varie de tant ?
On dispose pour cela d’un échantillon aléatoire de N observations des mesures de ces
variables. On va supposer qu’il existe une relation linéaire entre la variable y et ses
déterminants potentiels.
Le modèle linéaire le plus simple ne s’intéresse qu’à un seul déterminant x de y. Plus
précisément, on écrit :
Y= 𝛽O + 𝛽1x + u
Terminologie :
y est généralement appelée variable dépendante, variable d’intérêts, ou
encore variable expliquée ;
41
x est généralement appelée variable indépendante, ou plus souvent variable
explicative ou encore variable de contrôle;
u est un terme d’erreur, encore appelé perturbation. Il représente les
facteurs, autres que x, qui ont une influence sur y.
Toutefois, il faut être sûr que les autres déterminants de y c’est-à-dire le terme d’erreur u ne
réagit pas à une variation de x.
Cette hypothèse n’est pas vraiment absolue dans le cas du modèle linéaire simple. Par
exemple, si l’on s’intéresse à l’effet du diplôme sur le salaire, il est probable que les autres
déterminants du salaire sont également liés au diplôme : l’expérience professionnelle est
l’un d’entre eux. Or elle est a priori également corrélée avec le diplôme : à âge donné, un
individu plus diplômé aura acquis moins d’expérience, car la poursuite d’études se traduit
par une entrée plus tardive sur le marché du travail. Ignorer cette corrélation peut donc
conduire à des résultats biaisés.
Dans la suite, il est utile de se placer dans un cadre plus réaliste, avec des variables
explicatives multiples qu’on suppose au nombre K et notre équation devient :
Y= β0+ β1ix1i+…+ ui
Par ailleurs, nous pouvons distinguer deux types de spécifications : les modèles en
série temporelle et les modèles en coupe instantanée. Pour la première, il s’agit d’un modèle
où les variables représentent des phénomènes observés à intervalles de temps réguliers.
Pour la seconde, les variables représentent des phénomènes observés au même instant mais
concernant divers individus.
Dans ce modèle, on prend les hypothèses suivantes :
H1: Le modèle est linéaire en x
H2: Les valeurs de x sont observées sans erreur
H3: E ()=0, l’espérance mathématique de l’erreur est nulle
42
H4: E(²)=², la variance de l’erreur est constante
H5: E(tt+1), les erreurs sont non corrélées (ou indépendants)
H6: Cov(xtt), l’erreur est indépendante de la variable explicative
Et enfin, les estimateurs obtenus en utilisant la méthode de moindres carrés ordinaires ont
deux propriétés importantes :
• Ils sont sans biais
• Ils sont convergents
Section 2 : Cas d’expérience sur Madagascar
1. Les variables concernées:
Deux types de variables explicatives sont considérés, ce sont le niveau d’épargne et le
taux d’intérêt. Le PIB est fixé, sur ce fait, comme la variable expliquée. Ces variables sont
directement tirées des Tables du perspective monde (cf. annexe). Le choix du type de
variable monétaire a été essentiellement guidé par la nature du modèle empirique à
estimer.
En effet, comme il s’agit d’une étude basée sur la création monétaire et la croissance
économique, d’où son titre « la croissance économique, un enjeu de la création monétaire »,
le choix de ces variables est très pertinent.
43
La variable X : taux d’intérêt
Comme il s’agit d’une création monétaire ex-nihilo5, la manipulation des taux
d’intérêts joue un rôle essentiel. En effet, après une baisse des taux directeurs au niveau des
banques centrales, les premiers qui seront affectés demeurent les taux d’intérêts. Lorsqu’il
n’y aura pas de diminution de ces taux par les banques, ce qui ne devrait pas être le cas, il
n’y aura pas de création monétaire et donc non plus de croissance économique. Les taux
d’intérêts tiennent, dans ces circonstances, une place très importante dans cette analyse. Ce
sont, en fait, les principales raisons pour lesquelles, les taux d’intérêts figurent parmi les
variables considérées dans ce modèle.
La variable Z : investissement
À la suite d’une diminution des taux d’intérêts, lorsque les agents ont un
comportement rationnel, la demande de crédits au niveau des banques de second rang
devrait être constatée à la hausse. En considérant que ces crédits seront utilisés à
l’investissement, il est indéniable que ce dernier se trouve dans le modèle. En effet, c’est cet
investissement qui permet d’atteindre ou non la croissance économique, c’est pourquoi il
est obligatoire qu’il figure dans l’équation du modèle.
La variable Y : PIB
Une fois le niveau d’investissement relancé à la hausse, il reste à mesurer cet
accroissement de la production dont l’indicateur le plus efficace est le PIB. La croissance
économique est, ici, l’objectif de la création monétaire. Sur ce constat, pour analyser la
corrélation entre elles, la mise en œuvre du PIB dans cette modélisation est de premier
ordre.
En résumé, les taux d’intérêts déclenchent la création monétaire ; l’investissement
est considéré comme le lien entre cette création monétaire et la croissance économique qui
est mesurée par le PIB. Toute est réunie pour mieux modéliser l’impact de la création
monétaire sur la croissance économique.
5 Ex-nihilo : à partir de rien
44
2. Les tests de stationnarité
Tableau 02 : test de stationnarité du PIB
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.129249 0.0002
Test critical values: 1% level -2.669359 5% level -1.956406 10% level -1.608495 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. PIB(-1) -0.879791 0.213063 -4.129249 0.0004 R-squared 0.436551 Meandependent var 0.079565
Adjusted R-squared 0.436551 S.D. dependent var 6.867451 S.E. of regression 5.154933 Akaike info criterion 6.160290 Sumsquaredresid 584.6133 Schwarz criterion 6.209659 Log likelihood -69.84333 Hannan-Quinn criter. 6.172706 Durbin-Watson stat 2.044547
Source : calcul réalisé par l’auteur/eviews 7/2016
Interpretation du test :
H0: la série comporte une racine unitaire
H1 : la série ne comporte pas de racine unitaire. La série est stationnaire.
Étant donné que la p-value calculée est inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on
doit rejeter l’hypothèse nulle H0, et retenir l’hypothèse alternative H1.
Le risque de rejeter l’hypothèse nulle H0 alors qu’elle est vraie est inférieure à 0,05%.
La valeur du R-squared, selon les calculs, indique que le modèle est représentatif à 43,65%.
45
Tableau 03 : test de stationnarité du taux d’intérêts
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic 0.283976 0.7595
Test critical values: 1% level -2.669359 5% level -1.956406 10% level -1.608495 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. TAUX(-1) 0.019412 0.068359 0.283976 0.7791 R-squared -0.039005 Meandependent var 1.758261
Adjusted R-squared -0.039005 S.D. dependent var 8.688470 S.E. of regression 8.856297 Akaike info criterion 7.242639 Sumsquaredresid 1725.548 Schwarz criterion 7.292009 Log likelihood -82.29035 Hannan-Quinn criter. 7.255056 Durbin-Watson stat 2.017949
Source : calcul réalisé par l’auteur/eviews 7/2016
Interpretation du test :
H0: la série comporte une racine unitaire
H1 : la série ne comporte pas de racine unitaire. La série est stationnaire.
Etant donné que la p-value calculée est supérieure au niveau de signification alpha=0,05, on
doit rejeter l’hypothèse alternative H1, et retenir l’hypothèse nulle H0.
Le risque de rejeter l’hypothèse alternative H1 alors qu’elle est vraie est inférieur à 0,05%.
Le modèle est représentatif à -3,9% selon la valeur indiquée par le R-squared
46
Tableau 04 : test de stationnarité de l’investissement
t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.591855 0.4499
Test critical values: 1% level -2.669359
5% level -1.956406 10% level -1.608495 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. INVESTISSEMENT(
-1) -0.059944 0.101282 -0.591855 0.5600 R-squared 0.003401 Meandependent var 0.372174
Adjusted R-squared 0.003401 S.D. dependent var 3.408161 S.E. of regression 3.402360 Akaike info criterion 5.329320 Sumsquaredresid 254.6732 Schwarz criterion 5.378690 Log likelihood -60.28719 Hannan-Quinn criter. 5.341737 Durbin-Watson stat 2.473707
Source : calcul réalisé par l’auteur/eviews 7/2016
Interprétation du test :
H0: la série comporte une racine unitaire
H1 : la série ne comporte pas de racine unitaire. La série est stationnaire.
Étant donné que la p-value calculée est supérieure au niveau de signification alpha=0,05, on
doit rejeter l’hypothèse alternative H1, et retenir l’hypothèse nulle H0.
Le risque de rejeter l’hypothèse alternative H1 alors qu’elle est vraie est inférieur à 0,05%.
Le modèle est représentatif à 0,34%, selon la valeur du R-squared.
La spécification adoptée est sous la forme linéaire suivante :
Y=β0+β1X +β2Z + u
Avec : Y est la croissance annuelle du PIB, c’est la variable expliquée X est le taux d’intérêt annuel, c’est une variable explicative Z est le taux d’investissement, c’est aussi une variable explicative U est le résidu
47
Notre analyse concerne Madagascar et elle se fait à partir du modèle MCO d’après
l’équation qu’on a ci-dessus.
Les régressions effectuées donnent les résultats ci-après :
Tableau 05 : équation d’équilibre du PIB de Madagascar
Source : calcul réalisé par l’auteur/eviews 7/2016
.
Comme le R-squared est très loin de 1 (0,102763), il est déductible que le taux d’intérêts
et l’investissement ne peuvent déterminer la croissance économique. Il existe d’autres
variables en corrélations avec le PIB. L’absence de ces variables rend moins efficace le
modèle. Ainsi, pour déterminer la corrélation de la création monétaire à la croissance
économique, il faut faire intervenir toutes les variables déterminantes telles que le niveau de
Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
C(1) -0.242230 2.159898 -0.112149 0.9118
C(2) 0.373358 0.256029 1.458265 0.1596
C(3) 0.023703 0.051935 0.456393 0.6528
R-squared 0.102763 Meandependent var 2.693333
Adjusted R-squared 0.017312 S.D. dependent var 4.275262
S.E. of regression 4.238095 Akaike info criterion 5.842573
Sumsquaredresid 377.1904 Schwarz criterion 5.989830
Log likelihood -67.11088 Hannan-Quinn criter. 5.881640
F-statistic 1.202592 Durbin-Watson stat 2.332574
Prob(F-statistic) 0.320277
48
crédit ou encore de la masse monétaire. C’est un mauvais ajustement car la valeur de R-
squared rapproche de 0.
3. Interprétation graphique et commentaire
Le graphe suivant démontre cette faible corrélation entre le taux d’intérêt, le niveau
d’investissement et le PIB. En effet, de 2000 en 2003, il y avait une baisse du taux d’intérêt
de 20% à 10 %, sur ce fait l’investissement et le PIB ne connaissaient pas d’accroissement, ils
ont même diminuait de O% à -10 %.
Par ailleurs, de 2005 en 2013, les taux d’intérêts accroissaient de manière très forte.
Ceci doit être normalement suivi d’une baisse très importante du niveau des investissements
et donc de la production, ce qui n’a pas été le cas. En effet, ces taux d’intérêts passaient de
5% à 55% sur la période concernée alors que l’investissement se trouvait entre une variation
de 0% à 2% maximum. Ce qui n’affectait pas le PIB.
Au total, une diminution des taux d’intérêts ne se traduit pas par une hausse des
investissements, ce qui gardait le volume de la production constante. Par ailleurs, une
hausse des taux d’intérêts ne diminue pas fortement l’investissement et la production reste
constante. Les agents économiques ont un comportement qui n’est pas très rationnel car ils
ne réagissent pas normalement avec les variables économiques. Une diminution des taux
d’intérêts doit accroitre les investissements et vice versa.
49
Graphique 07 : évolutions des taux d’intérêts, d’investissements et du PIB de
Madagascar
Source : perspective monde (modèle MCO)
4. Test d’autocorrélation des erreurs
Tableau 06 : autocorrélation des erreurs
Autocorrelation Partial Correlation AC PAC Q-Stat Prob . | . | . | . | 1 0.070 0.070 0.1325 0.716
. *| . | . *| . | 2 -0.069 -0.074 0.2664 0.875
. | . | . | . | 3 -0.061 -0.051 0.3778 0.945
. *| . | . *| . | 4 -0.092 -0.090 0.6396 0.959
. *| . | . | . | 5 -0.067 -0.064 0.7887 0.978
. | . | . | . | 6 -0.055 -0.064 0.8921 0.989
. |* . | . | . | 7 0.077 0.066 1.1077 0.993
. *| . | . *| . | 8 -0.105 -0.142 1.5368 0.992
. *| . | . *| . | 9 -0.111 -0.108 2.0529 0.991
. *| . | . *| . | 10 -0.112 -0.134 2.6123 0.989
. | . | . *| . | 11 -0.056 -0.078 2.7635 0.993
. | . | . *| . | 12 -0.038 -0.096 2.8397 0.997
Source : calcul réalisé par l’auteur/eviews 7/2016
Il est déductible, sur ce fait, qu’il y a corrélation des variables. Ainsi, le modèle n’est pas efficace.
Il faut au moins que les variables à utiliser sont stationnaires pour avoir un modèle efficace.
-20
-10
0
10
20
30
40
50
60
92 94 96 98 00 02 04 06 08 10 12 14
INVESTISSEMENT PIB TAUX
50
5. Analyse du cas de Madagascar
Pour le cas de Madagascar comme celui de Brésil, la création monétaire n’a pas
permis de relancer la croissance économique. Cependant, les causes de cette défaillance
sont différentes.
Pour Madagascar, même si les coûts de crédit ont été rabaisser l’investissement n’a
pas connu un accroissement, du fait que les Malagasy n’ont pas un comportement assez
rationnel pour profiter d’une diminution des taux d’intérêt des crédits pour s’investir.
Dans ces conditions, la diminution du taux directeur au niveau de la Banque Centrale
a réellement diminué le taux d’intérêt mais l’investissement reste inchangé. Donc la création
monétaire n’a pas favorisé une croissance économique.
Par ailleurs, dans le modèle adopté, les variables choisies ont été insuffisantes. De
plus, ces variables sont instables ne permettant pas ainsi une précision exacte du modèle
mis en œuvre.
51
CONCLUSION
Une augmentation de la quantité de monnaie en circulation, que cela soit fiduciaire
ou scripturale, est toujours causée par la création monétaire. Cette dernière, tout
particulièrement dans le cas d’une diminution du taux directeur au niveau de la banque
centrale, a des impacts positifs sur la croissance économique lorsque les conditions qui y
sont nécessaires sont mises en place. Ces conditions sont en général l’augmentation des
investissements face à une diminution des taux d’intérêts sur les prêts qui fait augmenter la
production ; ce qui a été le cas pour la Chine dans les années 2000 à 2005 et non pour le
Brésil dans les années 2009. La création monétaire est assurée par le système bancaire de
diverse manière : diminution des taux directeurs, politique d’open market, planche à
billet…Elle impact fortement les facteurs de production tels que le travail et le capital pour
avoir un PIB élevé. Cependant, cette croissance économique est strictement limitée par les
contraintes liées à la création monétaire. En effet, la contrainte de demande de monnaie, la
politique d’encadrement de crédit figure parmi les entraves à la création monétaire ce qui
limitait les productions.
Il est pertinent de déduire dans toutes ces circonstances que la monnaie tient un rôle
très important dans la mise en application d’une politique économique surtout la politique
monétaire. Ceci est confirmé par certains auteurs dans divers articles. Avec la monnaie, par
l’intermédiaire des banques, les établissements non financiers peuvent améliorer leurs
investissements qui permettent d’augmenter par la suite la production parce qu’il existe une
relation entre la monnaie et la production. Par ailleurs, les effets d’une politique monétaire
centrée sur la création monétaire sont différents selon le pays considéré ou plutôt selon le
comportement des agents économiques dans chaque pays.
Pour relancer la croissance du PIB, quand elle est inférieure à son potentiel optimal, il
faut ainsi crée de plus en plus de la monnaie. Pour encore une fois, il existe plusieurs
mécanismes pour le faire. La création monétaire peut avoir cependant des impacts positifs
ou négatifs selon le cas considéré. Certaines conditions devraient être ainsi respectées pour
que cette création monétaire aboutisse vraiment à la croissance économique mais non
seulement à une hausse du niveau général des prix.
52
Toutefois, une diminution des taux directeurs au niveau des banques centrales pour
abaisser les taux d’intérêts des banques commerciales afin de relancer l’investissement n’est
qu’une suite logique dans les théories économiques. Sur ce fait, une vérification empirique
était mise en place pour rendre notre analyse pertinente. Pour ce faire, on a recours à
l’utilisation des modèles pour mettre en œuvre cette tâche. Dans le cas de cette étude, le
modèle MCO a dévoilé l’échec de la création monétaire malgache pour tenter une
croissance économique.
I
Bibliographies
Les articles :
GRAZIANI, A. (2003), « Microéconomie et macroéconomie : à qui la priorité ? »
Dans Théories monétaires Post Keynésiennes, ed. P. Piégay, et L.-P. Rochon,
Economica, Paris
MOORE, B. J. (2003) : « L’endogénéité de l’offre de monnaie : fixe-t-on le prix ou la
quantité des réserves ? » dans Théories monétaires Post Keynésiennes, ed. P. Piégay,
et L.-P. Rochon. Economica, Paris.
ONDO OSSA A. (2005), « Effets anti-keynésiens et Ajustement (le cas de la zone
CEMAC) », Economie et Gestion, n° Spécial.
PARGUEZ, A. (2003), « Monnaie et capitalisme : la théorie générale du circuit »,
dans Théories monétaires Post Keynésiennes, ed. P. Piégay, et L.-P. Rochon.
Economica, Paris.
PIGER J. (2003), « Pushing on A String », Monetary Trends, Federal Reserve of St
LouisPIGER J., (2003) “Pushing on a String, Monetary Trends, Federal Reserve of St
Louis”
Les journaux :
LEVINE, R. LOAYZA, (2000) Volume 46, N°1 “Journal of Monetary Economics in
Financial Intermediation and Growth: Causality and Causes”
II
Les notes :
KONE S. « L'impact des politiques monétaire et budgétaire sur la croissance
économique dans les pays de l’UEMOA »
Marc-Antoine KLEINPETE « note d’information de la Direction des Études et
Statistiques monétaires, Service des analyses et Statistiques monétaires »
Note de la banque mondiale 2016
Les ouvrages :
Jean-Marie Albertini Editions Paris, (1985) « Des sous et des hommes »
S.Baron, F.Larchecêque, C.Nava Editions Hachette, Avril 2007 « Economie
Nombres de pages : 240 »
C.Jimenez, B.Malo, B.Martory Editions Nathan, 1987 Nombres de pages : 160
« Collection B.Martory Economie générale »
M.Bernard, P.Combemale, C.Dargent, C-D.Echaudemaison, N.Pinet Éditions
Nathan, 1991 Nombres de pages : 44 « Collection Claude-Daniel
Echaudemaison »
M.Bernard, P.Combemale, C.Dargent, C-D.Echaudemaison, N.Pinet Collection
Claude-Daniel Echaudemaison Éditions Nathan, (1991) Nombres de pages : 44
« Sciences économiques et sociales : économie de la société française dans les
années 80 »
Les revues :
PAGANO, M. (1993), Volume: 37 « Financial Market and Growth: An
Overview, European Economic Review »
Les rapports :
Patrick Artus, Jacques Mistral et Valèrie Plagnol Nombres de pages : 314 «
L’émergence de la Chine : impact économiques et implications de politique
économique »
Les webographies :
lois-economiques.fr
WWW.lafinancepourtous.com,
III
Franç[email protected]
WWW.tresoréconomie.gov.fr/pays/Brésil
www.lefigaro.fr
Fr.global.rates.com/taux
Les autres documentations :
Intervention de Sébastien Colin, maître de Conférences à l’INALCO (Institut
National des Langues et Civilisations Orientales) dans le cadre de la 1ère
Automnale de la régionale de Picardie de l’APHG (Association des Professeurs
d’Histoire et de Géographie) organisée à Amiens le mercredi 25 novembre
2009.
PASCAL, S. (2011), Modélisation multi-agents d’une économie monétaire de
production, Thèse de doctorat, Université de Nice Sophia Antipolis.
IV
ANNEXES
Annexe O1 : Évolution du taux d’intérêts réels en %
ANNEES Taux d’intérêts
1992 9,25
1993 12,42
1994 -7,87
1995 -5,25
1996 12,65
1997 21,16
1998 17,12
1999 16,67
2000 17,97
2001 16,76
2002 8,65
2003 20,91
2004 9,80
2005 7,34
2006 16,18
2007 32,30
2008 32,81
2009 33,81
2010 36,96
2011 40,90
2012 51,67
2013 52,10
2014 45,35
2015 49,69
In
Source : perspective monde
V
Annexe 02 : Évolution de l’investissement en % du PIB
Source : perspective monde
ANNEES INVESTISSEMENT
1992 2,93
1993 2,15
1994 3,34
1995 3,37
1996 6,13
1997 4,72
1998 7,02
1999 7,18
2000 7,72
2001 15,29
2002 7,70
2003 8,91
2004 8,53
2005 4,95
2006 9,25
2007 7,86
2008 9,95
2009 5,51
2010 2,70
2011 2,02
2012 2,38
2013 2,68
2014 10,14
2015 11,49
VI
Annexe O3 : Croissance annuelle du PIB en %
Source : perspective monde
ANNEES VALEURS
1992 2,05
1993 2,10
1994 -0,07
1995 1,71
1996 2,15
1997 3,69
1998 3,93
1999 4,66
2000 4,76
2001 6,02
2002 -12,67
2003 9,78
2004 5,26
2005 4,60
2006 5,02
2007 6,24
2008 7,13
2009 -4,01
2010 0,26
2011 1,45
2012 3,03
2013 2,26
2014 3,13
2015 3,02
VII
TABLES DES MATIERES
INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………………………………………….1
Remerciements ................................................................................................................................ i
Liste des abréviations .................................................................................................................. iii
LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................................... v
LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................................................... vi
LISTE DES ANNEXES ...................................................................................................................... vii
LISTE DES FIGURES ...................................................................................................................... viii
Chapitre I : Concepts de la création monétaire et de la croissance économique ........................ 3
Section 1 : la création monétaire .................................................................................................... 3
1. Définitions : ..................................................................................................................... 4
2. Les sources de la création monétaire : ............................................................................. 5
3. Les formes de la création monétaire :.............................................................................. 6
4. Les mécanismes de la création monétaire : ..................................................................... 7
Le crédit : ......................................................................................................................... 7
Le découvert : .................................................................................................................. 8
L’escompte : .................................................................................................................... 8
Les opérations sur devises : ............................................................................................. 8
Rachat des titres publics par la politique d’open market : ............................................. 9
5. Les limites de la création monétaire : .............................................................................. 9
Section 2 : la croissance économique ........................................................................................... 12
1. Définitions : ................................................................................................................... 12
2. Les facteurs déterminants de la croissance économique : ............................................. 14
3. Les autres facteurs : ....................................................................................................... 16
4. Mesure de la croissance économique : .......................................................................... 17
Chapitre II : Revue de littérature. ...................................................................................................... 19
Section 1 : La monnaie, source de financement de l’investissement. ........................................... 19
Section 2 : les effets de la politique monétaire sur la croissance économique. ............................. 21
Section 3 : Synthèses ..................................................................................................................... 22
Chapitre III : Relation entre la création monétaire et croissance économique ................................ 24
Section I : Mécanisme par l’augmentation de la masse monétaire .............................................. 24
Section II : Politique monétaire par la Banque Centrale ............................................................... 25
Chapitre I : études de cas .................................................................................................................. 27
Section 1 : Cas de la Chine ............................................................................................................ 27
I. Connaitre la Chine ............................................................................................................. 27
1. La politique monétaire Chinoise : ................................................................................. 27
VIII
2. La conjoncture économique de la Chine: ...................................................................... 29
II. La croissance économique chinoise au bout de la création monétaire .............................. 29
Section 2 : cas de Brésil ................................................................................................................ 33
I. Économie de Brésil ........................................................................................................... 34
1. Économie en général : ................................................................................................... 34
2. Politique monétaire de Brésil : ...................................................................................... 34
II. L’Échec de la création monétaire ....................................................................................... 35
1. Effet sur les prix à la consommation de la création monétaire : .................................... 35
2. Échec sur l’évolution de PIB : ....................................................................................... 36
Section III : synthèses.................................................................................................................... 38
I. La croissance économique au bout de la création monétaire ............................................. 38
II. La création monétaire, moyen défavorable à la croissance économique ............................ 38
Chapitre II : Modélisation .................................................................................................................. 40
Section 1 : présentation des modèles ............................................................................................. 40
Section 2 : Cas d’expérience sur Madagascar ............................................................................... 42
1. Les variables concernées: .............................................................................................. 42
2. Les tests de stationnarité ................................................................................................ 44
3. Interprétation graphique et commentaire ....................................................................... 48
4. Test d’autocorrélation des erreurs ................................................................................ 49
5. Analyse du cas de Madagascar ...................................................................................... 50
CONCLUSION………………………………………………………………………………………………………………………………….…51
Auteurs : Mlle RANDRIATSARAFARA MIADANA Tafita Fohinjanahary Mr RANDRIATSITOHANANA Andrinirina Nomenjanahary Mlle RAPANARIVO Narindramalala Mr RASOAMANANA Nathanaël Sergino Mlle RASOAZANANORO Fenomanantsoa Titre : La croissance économique, un enjeu de la création monétaire
Nombre de pages : 55
Tableaux : 09 Figures : 02 Annexes : 01
Contacts : 034 60 293 45
Adresse de l’auteur : Lot VS 52 U Ter Avaratr’Ankatso
Résumé :
L’efficacité de la création monétaire pour atteindre la croissance économique est
tributaire de certaines conditions. Sur ce fait l’utilisation des modèles des articles ainsi des
certains ouvrages a été la méthodologie adoptée au cours de cet travaux de recherche.
Dans le cadre d’une diminution des taux directeurs au niveau des banques centrales, une
hausse de niveau des investissements, obligatoirement rentables, est attendue pour
relancer la production à la suite d’une diminution des taux d’intérêts des crédits au niveau
des banques secondaires. Lorsque cette logique économique ne se produira pas, la
création monétaire se dévoile inefficace et une inflation se mettra à la place d’une
croissance économique. Bref, le comportement des agents économiques tient un rôle
majeur dans toutes ces circonstances. Les agents économiques devraient être incités à
investir plus lorsque les taux d’intérêts au niveau des banques secondaires diminuent.
Lorsque ces conditions sont réunies, pour encore une fois, le pays considéré, peut
s’attendre à un accroissement du niveau de son PIB. Au-delà d’une simple démonstration
empirique de ladite logique, par ailleurs, le recours à l’utilisation des modèles permet de
vérifier encore plus si la création monétaire entraine vraiment la croissance économique
ou non.
Mots clés : création monétaire, croissance économique, taux d’intérêts, crédits,
investissements, PIB.
Encadreur : Monsieur RAKOTOZAFY Rivo John Ronald