la lit fr pendat le xviiie siecle

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CH APITRE I LA LITTERATURE FRANCAISE PENDANT LE XVIII SIECLE « Je ne connais point de siècle ou j’eusse préféré naitre […]. L’esprit de la Nation semble être dans une crise heureuse : une lumière vive et répandue fait sentir a chacun que tout peut être mieux. On s’inquiète, on s’agite, on invente, on reforme » 1 Le XVIII e siècle est connu comme “le siècle des Lumières”. Ces lumières de l’esprit ont amélioré le sort de l’humanité en luttant contre toutes les formes d’injustices et d’oppression. C’est au cours de ce siècle qu’on a commencé à affronter le fanatisme et les préjugés. Cet est considère le plus court des siècles car il commence en 1715, l’année de la mort de Louis XIV et finit en 1789, à l’aube de la Révolution. Traitent de définir les Lumières on découvre qu’ils désignent le pouvoir d’intelligibilité de la raison humaine, et de la raison naturelle. Le plus 1 Ion Angela, Histoire de la littérature française I, Ed. Didactica si Pedagogica, Bucuresti, 1982, p. 261

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CHAPITRE I

CHAPITRE I

LA LITTERATURE FRANCAISE PENDANT LE XVIII SIECLEJe ne connais point de sicle ou jeusse prfr naitre []. Lesprit de la Nation semble tre dans une crise heureuse: une lumire vive et rpandue fait sentir a chacun que tout peut tre mieux. On sinquite, on sagite, on invente, on reforme

Le XVIIIe sicle est connu comme le sicle des Lumires. Ces lumires de lesprit ont amlior le sort de lhumanit en luttant contre toutes les formes dinjustices et doppression. Cest au cours de ce sicle quon a commenc affronter le fanatisme et les prjugs. Cet est considre le plus court des sicles car il commence en 1715, lanne de la mort de Louis XIV et finit en 1789, laube de la Rvolution.

Traitent de dfinir les Lumires on dcouvre quils dsignent le pouvoir dintelligibilit de la raison humaine, et de la raison naturelle. Le plus grand philosophe du sicle Kant dfinit les Lumires comme la sortie de lhomme de sa minorit, de cette minorit dont il est responsable. Minorit signifie lincapacit de se servir se son entendement sans la direction dautrui. La devise des LumiresAit le courage de te servir de ton propre entendement, dnote un optimisme fond sur des principes ambitieux. Les Lumires sont rsolus changer la faon de penser, de changer la socit et la vie. Pendant le XVIIIme sicle intervient la crise, la crise des ides politiques ou sociales, guerres et crises des tats. Sur le plan scientifique, ce sicle ouvre un nouvel ge de lhumanit et imprime une impulsion gnrale et cela devient le premier principe dune rvolution dans la destine de lespace humaine. Le XVIIIme sicle est avant tout le sicle de rvolutions, lesprit de la libert qui le caractrise souffle par tout; ce sicle souvre par les Principia de Newton et stablit une nouvelle thorie de connaissance.

Lesprit des Lumires constitue le courant de pense dominat du sicle. La sensibilit se dploie dans les genres spcifiquement littraires. On voit apparaitre des courants de pense opposes a lesprit laque qui marque le XVIIIe sicle. Lhomme des Lumires est le philosophe militant et diste. Le plus important acquis des Lumires est le passage des liberts luniversalit de la libert. Voltaire dfinit la libert dans le chapitre VII du Traite de mtaphysique comme pouvoir dagir. Les Lumires sopposent au concept dIlluminisme parce quil ouvre la rvlation divine. Lhumanisme des Lumires croit la valeur dhomme et a ses capacits rationnelles. Cest le sicle de transformation conomiques, sociales, intellectuelles et politiques, il est riche dune multiplicit duvres.

Du point de vue historique le rgne de Louis XIV avait marqu lapoge de la monarchie. La monarchie absolue se diminue avec la Rgence de Philippe dOrlans, puis avec le rgne de Louis XV et ses guerres perdues. La monarchie mourra finalement de limpuissance de Louis XVI, la Rvolution de 1789 transforme lhistoire de la France qui deviendra une Rpublique en 1792. Sur le plan social et culturel, la Cour est le centre du pays. Les salons, les cafs et les clubs sont les nouveaux foyers de la vie intellectuelle. Ces salons entretiennent le gout de la conversation, ils ont un rle social. Le mouvement dides se dplace vers la ville, dans des lieux publics qui deviennent des lieux culturels. Ceux lieux culturels ont un role important, fondamental pour la diffusion de presse, ils sont frquentes par la haute bourgeoisie et la noblesse rformiste. Ici stablit des liaisons multiples et se cultive les ides littraires. Les salons les plus clbres sont la Cour de Senaux chez la duchesse du Maine, le bureau dEsprit ou Mme de Tencin reoit Helvtius, lAbbe Prvost, le salon de Mme de Lambert qui runit a Fnelon, Fontenelle, Montesquieu, Marrivaux, le salon encyclopdique de Mme de Geoffrin. En 1751 dans son Discours sue les sciences et les arts Rousseau fait une critique adresse aux salons, aussi dans la Lettre a M. dAlambert et dans Julie et lEmile. Les philosophes rhabilitent les passions et linstinct contre le christianisme.

Le XVIIIme sicle se caractrise par la passion des ides qui sont soutenu par la confiance dans la raison humaine et la foi dans le progrs. Lhistoire philosophique est fondue par Voltaire et Montesquieu. Dans les dernires annes du XVIIme, la Querelle des Anciens est des Modernes met en question les valeurs tablies. Le rle Bayle et Fontenelle est important au dbut du XVIIIme sicle; par exemple Bayle applique les domaines de lesprit critique et Fontenelle se distingue par ses uvre de vulgarisation scientifique. La science a dtrne la mtaphasique elle exerce une influence sur le mouvement des ides.La Querelle dclanche une vritable crise des valeurs spirituels. Dans le plan esthtique limitation est le principe dhritage de lAntiquit et de la Renaissance. A la fin du XVII sicle Charpentier proclame la supriorit de lart moderne. Le pome Le sicle de Louis le Grand met en doute la supriorit des potes antiques sur les poetes modernes. La doctrine classique tait limitation des Anciens. Boileau, La Fontaine, La Bruyre sont les partisans de la tradition, mais les Modernes instaure une esthtique nouvelle qui mle le naturel a la prciosit. En ce qui concernes leurs thses on retient: les faiblesses des Anciens, la critique du principe de lautorit, la permanence des lois naturelles dans chue cas lantriorit ne peut pas fonder la supriorit parce que Fontenelle montre que les Modernes ne sont pas inferieurs aux Anciens, et une autre thse est lide du progrs dans ce cas cest lhistoire qui apporte la cumulation du savoir, les Modernes sont considre suprieurs grce a leur connaissance suprieure des rgles de lart. Voltaire soutien lide de la qualit de lart qui dpend de la civilisation matrielle, cette ide se trouve dans son essai Les Anciens et les Modernes ou la toilette de Mme de Pompadour. Les Modernes luttent contre la superstition littraire ou nom de la philosophie applique.

La situation se change un peu dans la priode de la monarchie modre sous Louis XV, parce que lesprit philosophique se poursuit et a lintention dexplorer et de comprendre le monde. Cette fois le livre circule dans les cabinets de lecture, dans le cercle familial. Voltaire importe dAngleterre le scepticisme irrligieux de Collins. Toute la lgion des Encyclopdistes ( J.-J.Rousseau, Diderot, dAlambert, DHolbach, La Mettriez) est daccord pour renverser le christianisme, ils vont revenir la religion naturelle. Les crivains sont accapares par la science de la nature et par les voyages pour connaitre le monde, mais le nombre des voyageurs est change dans le XVIIIme sicle. Locke affirme que toutes nos connaissance viennent de lexprience, il est critique par Gottfried parce quil dfend lexistence dune me, de lordre spirituel. Mme si la France tait le modle de lEurope.

La cote sentimental et celui du rationnel est emprunte par Rousseau et Diderot qui se trouvent a mi-chemin. Le genre sentimental est explore par les femmes crivains comme Mme de Tencin, Mme de Chatelet, Mme de Roland, Mme de Graffigny, elles analysent minutieusement lamour et ses souffrances. Lexpression sentimentale se dveloppe paralllement lexpression de la raison. Lavnement des Lumires entre 1750-1789 marque le progrs de la mdicine, de lindustrie, des manufactures. En ce qui concerne lart il y a la tendance vers le baroque, la prciosit, le rococo.

Dans la seconde moitie du sicle les passions etla sensibilit ont une place importante dans la littrature. Entre 1789-1799 la situation politique change, en 10 ans se succdent tous les types de gouvernements de monarchie la dmocratie et jusqu' la dictature. La prise de la Bastille symbolise le despotisme et le pouvoir arbitraire, La dclaration des droits de lhomme et du citoyen est proclame en 1792, et aussi la Rpublique sinstaure en France. Aprs que le Consulat sinstaure en 1799 Napolon le gnral de larme rpublicaine russit son coup dtat et se fait nommer le premier consul. Le dbut de la Rvolution se caractrise par labondance des crits, parce que les hommes de politique deviennent hommes de lettres et vice-versa. La clbre formuleLibert, Egalite, Fraternit exprime le vu dun bel quilibre.

Lesprit philosophique est charg rsoudre tous les problmes en se caractrisant par la confiance. La philosophie traditionnelle est oriente vers la thorie et labstraction, au XVIIIme sicle la philosophie sintresse aux problmes dordre politique, social et religieux. Un philosophe considre que le droit de regard sente tous les domaines. Dans la politique, la monarchie absolue est remise en question au profit de systmes politiques dmocratiques. Les principes de libert et dgalit sont hautement proclames. Laction principale des philosophes est de faire aboutir les grandes revendications humaines. Toute personne a droit dtre reconnue au-del des diffrences de langue, pays. Montesquieu parle dans le Livre IV de Lesprit de lois sur esclavage, aussi Voltaire montrera dans son uvre Candide toutes les misres lies a la condition desclavage. Le courant de pense remonte en France jusqu' Rabelais et Montaigne. Montesquieu se dclare partisan de la monarchie parlementaire, mais Diderot pense que la forme arbitraire est mauvaise. Rousseau souligne limportance de lide de dmocratie et aux socits utopiques dans ces uvres Du contract social, La Nouvelle Hlose.

Lcrivain-philosophe doit tre capable de rsoudre tous les problmes, il doit tre optimiste, et quil fait confiance la raison. Lesprit philosophique trouve son expression complte dans le grande uvre collective destine diffuser les Lumires, lEncyclopdie. Pendant ce sicle beaucoup des traites sont crites, des traites politiques Lesprit des lois de Montesquieu, des traites sociales, moraux et religieuses Traite sur la tolrance de Voltaire, des traites pdagogiques Emile de J.-J. Rousseau, ou des lettres qui dvolte le style journalistique Lettres anglaises ou philosophiques de Voltaire. Le philosophe sinspire du courant libertin qui continue la tradition du libertinage rudit de la Ttrade. Les philosophes parlent aussi de la proprit, la justice, de la libert individuelle et collective et de la religion. Lesprit critique fait des objections sur le christianisme, La Bible est soumise un examen rigoureux dans la tradition des libertins. Pour les crivains les ides sur la religion sont partages, par exemple Voltaire croit quil existe un Dieu crateur de la belle machine mais ce Dieu ne sintresse pas a lhomme, Rousseau pense que Dieu est le consolateur auquel on peut faire appel pour clbrer les beauts de la nature. Diderot est athe, il pense que la matire na pas t cre parce quelle a toujours existe, et que les tres vivants sont le rsultat de lvolution naturelle de la matire.

La seconde moitie du sicle voit le triomphe des philosophes qui parvienne imposer la pense libre. La transformation de la mentalit permet la plus grande entreprise de libert de la pense: lEncyclopdie, qui est un ouvrage de trentaine dannes de travail, elle rpond un vaste apptit de savoir. Elle est vue comme un dictionnaire qui a pour ambition de fournir toutes les connaissances humaines. Le titre complet de lEncyclopdie est Dictionnaire raisonne des sciences, des arts et des mtiers, ce dictionnaire est un manifeste de les Lumires. Diderot est considre le pre de cette Encyclopdie, aussi Condillac, DAlembert, Duclos, Marmotel, Saint-Lambert, Voltaire, Jaucourt, Jean Jacques Rousseau sont des collaborateurs. La nouveaut qui apparaisse dans lEncyclopdie se dgage de lart. Cette uvre immense est une uvre de tolrance qui a comme but la libert de pense, la croyance. Le mouvement des philosophes nest pas uniforme mais leurs objectifs visent lhumanit et le bonheur individuel.

Le XVIIIme sicle est le rgne de la prose, mais aussi la posie et le thtre ont un rle important dans la littrature franaise avant la Rvolution. Voltaire le pote dramatique est compar avec Corneille et avec Racine. Les beaux vers glacent le drame et tent aux personnages la vie et la vrit. Molire reproduit limage de la socit, les potes comiques du XVIIIme sicle recueillent des images isoles du monde changeant qui passait devant eux. Lesage est celui qui avait plus de verve et dessine la figure vivante de Turcaret. Les deux potes les plus comiques et les plus originaux de cette poque sont Marrivaux et Beaumarchais, mais aussi Molire a t un comique avec une finesse dobservation qui fait les crations vraies et nouvelles. Lauteur des Fausses confidences et du Jeu de lAmour et du Hasard se contente de dvelopper les nuances dun roman damour. Toutes les thories de la Rvolution se heurtent au milieu des intrigues de lauteur du Barbier de Sville et du Mariage de Figaro.

? La posie pure a peu de souvenirs, Voltaire et Jean-Baptiste Rousseau sont des versificateurs des strophes et de quelques pages. Voltaire crit une pope de collge Henriade, et Jean-Baptiste Rousseau avec son vritable hymne a la libert Dlices, ou Epitres a Horace et a Boileau.

La littrature dides est mise en vidence par les philosophes qui sont les continuateurs des libertins du XVIIme sicle comme Bayle et Fontenelle. Montesquieu, Diderot, Rousseau et autres, contestent la monarchie absolue en faveur dune une organisation plus dmocratiques des pouvoirs dans une monarchie constitutionnelle avec une sparation des pouvoirs. Par ailleurs les philosophes dfendent une socit fonde sur les talents et sur le mrite qui soppose une socit de classes introduisant les valeurs de libert et dgalit quaffirmera la Rpublique a la fin du sicle. Il y a nombreuses des uvres importantes qui relve les diffrents genres comme le conte philosophique de Voltaire Candide (1759), Zadig (1747), ou essai De lesprit des lois ( 1763) de Montesquieu, les Lettres anglaises (1734) ou le Traite sur la tolrance (1763) de Voltaire, le Contracta social (1762) ou Emile ou De lducation (1762) de Rousseau, Le Supplment au voyage de Bougainville de Diderot ou l Histoire des deux Indes de labb Guillaume-Thomas Raynal. Participent a cette littrature dides les comdies de Marivaux ou de Beaumarchais, et aussi le grand uvre lEncyclopdie, ainsi des essais, discours, dialogues etc.

En ce qui concerne le thtre du XVIIIme sicle les tragdies de Voltaire introduisent des sujets modernes en gardant la structure classique et lalexandrin Zare 1732, Mahomet 1741. La libration des murs de la Rgence apporte un autre renouvellement du thtre, Marivaux (1688-1763) dans ses comdies associe la finesse de lanalyse du sentiment amoureux et la subtibilite verbale aux problmes de socit. Les uvres majeures Les Fausses Confidences (1737), le Jeu de lamour et du hasard (1730), ou lIle des esclaves (1725). Regnard et Lesage ont aussi marque la comdie de murs avec le Lgataire universel de Regnard en 1708, et Turcaret de Lesage en 1709. Un autre grand auteur de comdies est Beaumarchais (1732-1799) il est le roi dans lart du dialogue et de lintrigue, mais aussi dans la satire sociale et politique a travers son personnage Figaro le valet dbrouillard qui conteste le pouvoir de son maitre, il se trouve dans les deux uvres le Barbier de Sville (1775) et le Mariage de Figaro (1784). Pendant le temps les genres nouveaux apparaissent, par exemple la comdie larmoyante et le drame bougeoirs qui mettent en vidence les situations pathtiques dans le contexte raliste et dramatiques, on a par exemple le Fils naturel de Diderot en 1757, le Pre de famille de Diderot en 1758, le Philosophe sans le savoir de Sedaine en 1765, la Brouette de vinaigrier de Louis-Sbastien Mercier en 1775, ou encore la Mre coupable de Beaumarchais en 1792.

Le roman pendant le XVIIIme sicle est marque par le renouvellement des formes et de contenus. Le roman moderne est considre comme une uvre de fiction, racontant les aventures et lvolution du plusieurs personnages. Ce genre se trouve en plein croissance avec un lectorat largi. Il est influence par la littrature anglaise. Le roman de ce sicle est trs riche est explore toutes les possibilits romanesques en question du narrateur, rcit, analyse pshichologique, souci de la forme. Les textes son difficilement rductibles a des catgories. Tous les types de romans sont reprsentes, les productions les plus connues sont le roman picaresque Gil Blas. de Lesage, le roman psychologique La vie de Marianne de Marivaux, le roman de promotion sociale Le paysan parvenir de Marivaux, le roman de murs Le diable boiteux de Lesage, Manon Lescaut de labb Prvost. Le roman libertin est associ rotisme, manipulation et jeu social Les Egarements du cur et de lesprit de Crbillon, Les Bijoux indiscrets de Diderot, le conte philosophique Candide, Zadig, Micromegas, Lingnu de Voltaire et un autre roman trs connus le roman fantastique Le Diable amoureux de Cazotte. Mais les roman cites peuvent figurer aussi dans dautres typologies la fois. Les modalits narratives dun roman sont plusieurs, les plus courantes sont le roman-mmoires avec Manon Escaut, La vie de Marianne, La religieuse, le roman ala 3eme personne qui a comme exemple les contes philosophiques de Voltaitaire Zadig, Candide, lIngnu, le roman pistolaire Lettres persanes, La Nouvelle Hlose, Les liaisons dangereuses et le roman dialogue Le Neveu du Rameau et La Philosophie sans boudoir. Pendant la naissance de lautobiographie moderne au XVIIIme sicle on trouve le gout du rcit dans des uvres notables comme la Vie de mon pre (1779) ou Monsieur Nicolas (1794-1797) de Restif de la Bretonne, Jean Jacques Rousseau fonde lautobiographie par les Confessions et les Rveries du promeneur solitaire (1776-1778). Au XVIIIme sicle la posie tire ses ressources de la rflexion, du discours versifie. Le plus grand pote fut considre Voltaire, lui-mme dclare Jaime les vers a la fureur. A lpoque du rgne des salons et des progrs de la sociabilit, le pote est charge daffiner le langage. Le lyrisme impersonnel est reprsente par les odes de Jean-Baptiste Rousseau (1671-1741). La posie de salon clbre les charmes dun picurisme raffine, elle est crite par des potes comme Franois-Joseph de Saint-Aulaire (1648-1742), le philosophe Fontenelle, Jean-Baptiste-Joseph Wilart de Grecourt (1683-1743), Charles Colle (1709-1775), Pierre Joseph Bernard surnomme Gentil-Bernard (1710-1775) etc. Lesthtique rococo impose la dimension rduite, ils cultivent les petits genres, le vers et le pome courts, toua genre dintrieur. Se distingue lpitre, un grand nombre dpigrammes, madrigaux, charades, pitaphes, chansons, romances. Le vers se trouve libre, les coupes irrgulires se multiplient mesure quon avance dans le sicle. Les auteurs des pigrammes sont Voltaires, J.-B.rousseau, Echouchard-LEBRUN ET Alexis Piron (1689-1773). La posie fugitive vive seulement dans la premire moitie du sicle, dans la seconde moitie se dveloppe la posie srieuse et aussi une nostalgie prromantique. Ce type de posie inspire les potes didactiques comme Antoine-Marin Lemierre: La peinture, 1769, Les Fastes 179; Antoine-Leonard Thomas: Eloges, Essai sur les loges 1773; les potes mythologiques comme Jacques-Charles-Louis de Malfilatre: Narcisse dans lile de Venus 1769. etc. Le travail de rassemblement de la ralit se disperse dans les pomes fleuves, mais les auteurs ce ses poemes nont pas des finesses de pense exprimer commeles potes du dbut du sicle. Le critre de la beaut de luvre est la justesse, la prcision, lconomie de lallusion. Lhistoire potique du XVIII sicle est une srie de tentatives pour permettre la langue datteindre la ralit sensible.

En conclusion la littrature franaise du XVIIIme sicle montre une grande richesse duvres dans tous les genres. Lhistoire littraire na pas tout retenu mais loriginalit du XVIIIme sicle relve lexpression des ides ceux quon appelle les philosophes qui sont des crateurs qui ne rpugnaient pas a faire de leurs romans ou de leurs pices des uvres de combat, tout en exprimant leur personnalit et leur sensibilit dans une langue qui devenait la langue de la culture de toute lEurope.

I.2. Lvolution du genre romanesque

Le roman est le genre littraire le plus connu aujourdhui, il est ne au Moyen Age. Les origines du roman on les trouve dans la langue romane, le langage qui est transitoire entre le latin crit et le franais. Le mot roman est issu dun adverbe latin romance, qui signifie a la manire des romains en langue romaine. Cette langue se rpandit rapidement en Rome et les citoyens sappellent romans. La naissance du roman saccompagne de lapparition de cette langue parle. Lexpression mettre en roman apparue en 1150 signifie traduire en langue vulgaire. Les origines du roman peuvent remonter aux genres littraires pratiques des lAntiquit comme lpope lIliade, lOddysee dHomre, lEneide de Virgile, ou les ouvrages historiques dHrodote, ou mme la posie pastorale.

Jusquau XIIme sicle la chanson de geste et la posie lyrique domine le paysage littraire, mais un genre nouveau apparaisse: le roman. Il mle ses exploits querrier de la chanson de geste avec la vision amoureuse de la posie lyrique. Dans la posie lyrique le romancier reprendre des thmes comme lamour secret, lamour sacre et les ractualise, les modifie. Le roman sloigne sur plusieurs points de la chanson de geste: par sa forme, lauditoire ensuite par les personnages. Avant le XIIIme sicle les textes juridiques font exception, mais en reste peu de textes taient crits en prose. La prose devient importante dans les textes narratifs, cette modification peut tre explique par deux motifs: la prose augmente la crdibilit des aventures raconte et la fiabilit des textes juridiques et se produit aussi un changement dans la manire de lire, la lecture orale et collective est remplace par la lecture individuelle. Lvolution de la prose est favorise par la dcouverte du papier et le dveloppement de lcrit.

Au dveloppement de la bourgeoisie et de lesprit plus matrialiste apparait le roman raliste, les textes Aristote. Les deux romans de la rose de Guillaume et Lorris et de Jean Rencart comme Jehan et Blonde, illustrent la nouvelle orientation du genre et que les auteurs de ces romans choisissent de rester dans les limites du vraisemblable en rejetant le merveilleux arthurien.

Lhistoire du roman est entour par deux traditions qui se trouvent en contraste: la premire du roman comique Cervants et Rabelais dans le XVIIme sicle, un roman qui est purement parodique qui montre la littrature noble et ses valeurs, et la seconde lhritage du roman de chevalerie et du roman grec. Au cours du XVIIIme sicle ces deux traditions font une fusion pour donner naissance au genre roman moderne.

La grande poque du roman en France commence au XIXme sicle; cest lpoque des Stendhal, Balzac, Flaubert, Maupassant, Zola, Proust. Les Faux-monnayeurs passent pour avoir inaugure une re nouvelle.

Lvolution du roman est lie lvolution sociale. Le roman est un genre moderne et sa perfection supposait une socit ouverte, libre de lordre.

lpoque classique le roman balbutie. Au XVIIIme sicle > et tout ce qui prcde Stendhal et Balzac constitue .

Lvolution du genre romanesque est touffue et diverse; les influences littraires viennent de genres autres que le roman, de la posie antique, du thtre, de lopra, des mmoires rels, des correspondances. Il y a aussi dautres traits pour le roman: le rle de quelques grandes ouvres qui font poque; limportance des emprunts a ltranger; lexistence dun niveau moyen de la littrature romanesque; linsuffisance de la pense critique et le mpris ou a t tenu le roman. Limportance des emprunts et des changes sexplique par le fait que le roman est le dernier-n des genres littraires et le plus important.

Mais malheureusement le roman na pas sa place dans les Art potiques et les critiques ont fait aux romanciers un long procs mal engage; ils ont critique son extravagance, sa grossiret, son immortalit. La critique est svre pour le genre romanesque, elle est considr comme immoral: il reprsente des passions dont lexemple parait dangereux. On reproche aussi au rcit daventures imaginaires daboutir la confusion entre la fiction et la vrit. Si le roman prtend servir la vrit par le ralisme, dit alors vulgaire et heurtant la biensance autant que la morale. La censure se fait elle aussi trs dure: pres le dveloppement du genre au dbut du sicle, les autorisations de publier des romans deviennent rares a partir de 1735 environ. Tout cela nempche pas le roman dvoluer et de saffirmer. Il convient aux valeurs nouvelles qui simposent avec lesprit des Lumires: lessentiel est la recherche du bonheur terrestre. Sous linfluence des critiques qui leur sont adresses, les romanciers prennent des prcautions dans la prsentation de leurs uvres. Ils prsentent leurs rcits comme des documents authentiques quils auraient dcouverts et dont ils ne seraient que les diteurs. Ils ncrivaient pas de romans, ils publiaient des Lettres, des Mmoires, des Confessions, ils donnaient au mot histoire son sens de rcit authentique. Mme Rousseau prfaant sa Nouvelle Hlose, lun des plus grands romans de la littrature franaise. Quand clata la Rvolution le fragile quilibre entre limaginaire et le rel tait moins tabli que jamais. Le roman prend naissance au XIIme sicle et peu peu le roman va voluer pour connaitre au XIXme sicle son ge dor. La vision et la forme et la forme du roman a volue au cours des sicles.

Courte classification. Le genre romanesque est divise en espces - conte, nouvelle, histoire. Le roman reste la grande uvre susceptible de toutes sortes dinterprtation. Le conte prsente un sens que le conteur souligne. . La nouvelle est le rcit dun vnement prsente comme vrai et rcent. Lhistoire est un rcit assez long ou apparait lenchainement secret des faits dans une existence.

Ces distinctions sont changeantes parce quelles reposent sur plusieurs critres, dimensions, points de vue du narrateur, les vnements dans le temps.