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LUMIÈRE MARTINISTE Ordre Martiniste Traditionnel

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Martinism

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LUMIÈRE MARTINISTE

Ordre Mar ti niste Tra di tion nel

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LA LUMIÈRE MARTINISTEDo cu men ta tion éditée sous l’égide

de

L’ORDRE MARTINISTETRADITIONNEL

Siège pour les pays de langue fran çaise :

Châ teau d’Omon ville27110 Le Trem blay

France

Té lé phone : 02.32.35.41.28Té lé copie : 02.32.35.66.03

E-mail : [email protected] net : www.mar ti niste.org

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«J’ai dé si ré de faire du bien, mais je n’ai pas dé si ré de faire du bruit, parceque j’ai sen ti que le bruit ne fai sait pas de bien, comme le bien ne fai sait pasde bruit».

Louis-Claude de Saint-Mar tin (1743-1803)

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LOUIS-CLAUDE DE SAINT-MARTIN

La France, au XVIIIe siècle, se trou vait dans une grande agi ta tionpo li tique et éco no mique. Un homme, ai mable, ins pi rant, mys té rieux,sur pre nait la no blesse et le peuple en pu bliant des ou vra ges em preintsd’un mys ti cisme éle vé. Il écri vait ses li vres sous le pseu do nyme de«Phi lo sophe Incon nu». D’où ve nait sa connais sance ? On pou vait leprendre pour un so phiste, et pour tant, il avait la dou ceur et la pro -fonde com pré hen sion d’un phi lan thrope.

Cet homme était Louis-Claude de Saint-Mar tin. Il osa se pré sen terdans les sa lons des ri ches aris to cra tes pour com battre, à l’aide d’ins pi -ran tes cau se ries, leurs mes quins in té rêts. Tout ce qu’il en tre prit alorsavait un seul but : éloi gner les hom mes de leurs préoc cu pa tions ma té -riel les et les sen si bi li ser au monde spirituel. Il vou lait que l’hu ma ni téprenne cons cience de la place par ti cu lière que Dieu lui avait ac cordéedans son état pri mi tif, ce qu’elle était ad venue au cours des temps, etcom ment elle pou vait re con qué rir sa po si tion glo rieuse.

Le Phi lo sophe Incon nu

Les li vres du Phi lo sophe Incon nu fu rent lus en France, en Alle magne,en Angle terre, et même en Russie. Jo seph de Maistre voyait en lui «le plussage, le plus ins truit et le plus élé gant des théo so phes mo der nes». L’en seigne -ment qu ’il trans met tait fut bien tôt connu sous le nom de «Mar ti nisme».Ce grand ins truc teur niait en être l’au teur et ren dait plu tôt hom mage àses ini tia teurs. A ceux qui en étaient di gnes, il ré vé lait qu ’il y avait une Connaissance trans cen dan tale à la quelle ils pou vaient accéder. Pour y parve nir, ils de vaient se trans for mer, et cette trans for ma tion avait pourbase l’i ni tia tion.

Louis-Claude de Saint-Mar tin na quit dans une fa mille nobled’Amboise, en Tou raine, en France, le 18 jan vier 1743. Très tôt, il ma ni -fes ta une in tel li gence vive, as soiffée d’idéa lisme et de pieux sen ti ments,qui s’ex pri mè rent plei ne ment à l’époque de sa ma tu ri té et fi rent delui, non seu le ment un grand mys tique chré tien, mais éga le ment l’undes personnages les plus pres ti gieux de l’Illu mi nisme. Une belle-mère

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compréhensive et attentionnée fa vo ri sa les no bles sen ti ments et lagrande sen si bi li té du jeune homme. Plus tard, il dé cla ra lui-même com -bien il était re de vable à la di rec tion éclairée de sa belle-mère et à la sageédu ca tion qu’il avait reçue d’elle.

Con for mé ment aux voeux de ses pa rents, Louis-Claude étu dia ledroit pour en faire pro fes sion et de vint avo cat. Ce pen dant, ses as pi ra -tions in té rieu res et l’in té rêt qu’il por tait à la phi lo sophie le dis sua dè -rent de res ter dans une pro fes sion qui ne s’adap tait pas à son idéal. Ilaban don na vite la ju ris pru dence pour em bras ser la car rière des ar mes, ob te nant, grâce à l’ap pui d’un ami in fluent, un bre vet d’of fi cier. Ain sien tra-t-il à 22 ans au ré gi ment de Foix, en gar ni son à Bor deaux.

Une ren contre dé ci sive

A cette époque, la car rière mi li taire lais sait ap pa rem ment beau -coup de loi sirs. En la choi sis sant, Louis-Claude de Saint-Mar tin sa vaitqu’il au rait davantage de temps pour me ner ses étu des éso té ri ques etses recherches mys ti ques. Le ha sard n’exis tant pas, l’un de ses amis ducercle des of fi ciers était membre de l’Ordre des Che va liers Ma çonsElus-Cohen de l’Univers, fon dé par Mar ti nès de Pasqually. Le Phi lo -sophe Incon nu ren con tra le Maître Su prême de l’Ordre et fut aus si tôtsé duit par sa per son na li té et ses connaissances.

Une grande partie de la vie de Mar ti nès de Pas qual ly, mys tique,adepte et théurge du XVIIIe siècle, est voilée de mys tè res. La Tra di tionin dique qu’il était ver sé dans la Sa gesse se crète venue d’Egypte, deGrèce et d’Orient. En 1754, il éta blit à Pa ris une Loge d’Elus-Co hen, etau cours des deux dé cen nies sui van tes, il ré pan dit son en sei gne mentéso té rique dans toute la France. Il est éga le ment l’au teur d’un textefon da men tal pour les Mar ti nis tes : «Le trai té sur la réin té gra tion desêtres». Peu après 1760, Mar ti nès de Pas qual ly se ren dit à Bor deaux,dans le sud-ouest de la France, et y établit le centre d’ac ti vi té de sonOrdre.

Après avoir reçu la pré pa ra tion voulue et don né les preu ves deson mé rite, Louis-Claude de Saint-Mar tin fut ini tié dans l’Ordre des

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Sché ma théur gique des Elus-Co hen, d’après un do cu ment ori gi nal conser vé àla Bi blio thèque na tio nale

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Elus- Co hen en 1765, à l’âge de 22 ans. Les mem bres de cet Ordre pra ti -quaient des ri tes et des opé ra tions théur gi ques di ri gées par Mar ti nèsde Pas qual ly lui-même. Ces cé ré mo nies très com plexes sur pre naientle jeune Saint-Mar tin qui lui de man da sou vent s’il était vrai ment nécessaire de pro céder ain si pour connaître Dieu. Cette voie, qui étaitcelle des ma ni fes ta tions oc cul tes, ne le sé dui sait pas vrai ment. Il la sui vitnéan moins et par vint fi na le ment au plus haut de gré de l’Ordre, ce lui de«Réau-Croix».

En 1771, Louis-Claude de Saint-Mar tin quit ta l’armée pour se livrer en tiè re ment au mi nis tère spi ri tuel au quel il se sen tait ap pe lé. Ileut alors l’hon neur de ser vir de se cré taire per son nel à Mar ti nès de Pasqually. Une pro fonde ami tié s’éta blit entre eux. L’en sei gne ment de Pas qual ly eut une in fluence pro fonde sur Saint-Mar tin, et ce dernierconser va toute sa vie un grand res pect pour ce lui qu’il ap pe lait «sonpre mier ins truc teur». De son côté, le Maître Suprême des Elus-Co hen reconnaissait, dans ce jeune homme bril lant et pro met teur, un dis ciplede choix.

En 1772, des af fai res per son nel les obli gè rent Mar ti nès de Pas qual lyà quit ter la France pour Port-au-Prince, en Haï ti, où il mou rut en 1774.L’Ordre des Elus-Co hen tom ba alors pro gres si ve ment en som meil. Enef fet, son fon da teur n’avait com mu ni qué qu’une partie de ses connais -sances à ses dis ci ples, de sorte qu’aucun d’eux ne fut dans la ca pa ci téde le remplacer et de pour suivre son œuvre.

Son «se cond ins truc teur»

Jean-Bap tiste Wil ler moz, riche mar chand de Lyon, an cien dis ciple deMar ti nès de Pas qual ly, et cer tains mem bres de l’Ordre des Elus- Co hen,se joi gni rent à la Stricte Obser vance Tem plière al le mande. Cet Ordre seréor ga ni sa en adop tant une partie des en sei gne ments théo ri ques de Martinès de Pasqually et en créant les Che va liers Bien fai sants de la CitéSainte. D’au tres Elus-Co hen se joi gni rent aux Phi la lè thes. Voyant que lesuns et les autres n’é taient pas vrai ment ani més par la quête de vérité,Louis-Claude de Saint- Mar tin pré fé ra suivre une voie in dé pendante.

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Saint-Mar tin voya gea en Angle terre, en Italie et en Alle magne pourétu dier l’homme et la na ture, et pour con fron ter le té moi gnage des au tresavec le sien. Ce fut à Stras bourg, par l’in ter mé diaire de Mme de Boec klinet de Ro dolphe Salz mann, qu ’il prit connais sance des ouvrages de Jacob Boehme (1575-1624). Cette dé cou verte bouleversa sa vie mys -tique, au point que Ja cob Boehme de vint ce lui qu ’il nom ma son «se condins truc teur». Avec ce phi lo sophe, qu ’il ne connaî tra qu’à tra vers ses ouvrages, Saint-Mar tin ap prit que l’i ni tia tion vé ri table transcende lesri tuels théur gi ques et n’a nul be soin d’en ap pe ler aux puis san ces in ter -mé diai res de la Créa tion au moyen de cé ré mo nies com plexes et sou -vent dan ge reu ses. Elle ne peut se pro duire que dans le coeur del’homme, en sui vant la «voie car diaque».

Ses deux amis de Stras bourg, Mme de Boe cklin et Ro dolphe de Salzmann, en cou ra gè rent Saint-Mar tin à lire les tex tes de Boehmedans leur langue d’ori gine, afin d’en sai sir toute la pro fon deur. Alorsâgé de 45 ans, il ap pren dra l’al le mand dans ce but. Jus qu’à la fin de savie, il se fera une tâche quo ti dienne de tra duire les tex tes du phi lo so -phe al sa cien, à pro pos du quel il dé cla ra : «C’est à Mar ti nès de Pas qual lyque je dois mon entrée dans les vé ri tés su pé rieu res, et c’est à Ja cob Boehme queje dois les pas les plus importants que j’ai faits dans ces vé ri tés».

Ses ou vra ges

Louis-Claude de Saint-Mar tin pu blia son pre mier ou vrage en1775 sous le titre : «Des Erreurs et de la Vé ri té ou Les Hom mes rap pe lés auPrin cipe Uni ver sel de la Science». Le but de ce livre était de com battrel’athéisme de son temps. Comme tous ses au tres écrits, ce lui-ci sera publié sous le pseu do nyme de «Phi lo sophe Incon nu». D’au tres ou vra -ges sui vront, dont : «Le Ta bleau Na tu rel des rap ports qui exis tent entreDieu, l’Homme et l’Uni vers» ; «L’Homme de Dé sir» ; «Ecce Homo» ; «LeNou vel Homme» ; «L’Esprit des Cho ses» ; «Le Mi nis tère de l’Homme- Esprit». Le Phi lo sophe Incon nu lais sa aus si à la pos té ri té une corres -pondance per son nelle ré vé la trice et ins pi rante, ain si que quel quesoeu vres pos thu mes. Par ail leurs, il pu blia ses tra duc tions des écritsde ce lui qu’il nom mait son «ché ris sime B.» (Ja cob Boehme) : «L’Au rore

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Nais sante» ; «Les Trois Prin ci pes de l’Essence Di vine» ; «Qua rante Ques tions sur l’Ame» ; «La Triple Vie de l’Homme» ; «Six Points et Neuf Tex tes».

D’une ma nière gé né rale, les ou vra ges de Saint-Mar tin ont pourbut d’ex pli quer les rap ports exis tant entre Dieu, la na ture et l’homme. Celui-ci doit faire preuve de vo lon té, afin de prendre en main son des -tin et de ne plus être l’«Homme du Tor rent». Par un tra vail cons tant surlui-même, il lui faut de ve nir l’«Homme de Dé sir» et faire naître en lui,à l’aide de la Di vine Pro vi dence, un «Nou vel Homme». Après avoir atteint cet état par une ré gé né ra tion com plète de son être et par une seconde nais sance, il re de vien dra l’«Hom me-Esprit» qu’il était avant laChute. Dès lors, il pour ra ac com plir le «Mi nis tère» que le Créa teur luiavait confié à l’ori gine et œu vrer, non seu le ment à sa propre réin té gra -tion, mais éga le ment à celle de tou tes les au tres créa tu res.

Les écrits phi lo so phi ques de Saint-Mar tin sou le vè rent l’in té rêt deses contem po rains, no tam ment de ceux qui s’in té res saient à la spi ri -tua li té et au sens pro fond de l’exis tence. Un cercle de dis ci ples, connusous le nom de «So cié té des Inti mes», se for ma au tour de lui dans le butd’étu dier son en sei gne ment. Cette So cié té tra vail lait à la spi ri tua li téla plus pure. Le Phi lo sophe Incon nu n’ac cep tait que peu de mem bres,en usant tou jours d’une ex trême pru dence.

Les der niè res dé ca des du XVIIIe siècle en France fu rent ex ces si ve -ment agi tées, et va lu rent à ce pays la plus grande des ré vo lu tions sociales et po li ti ques de l’his toire. Pen dant toute cette pé riode, Louis- Claude de Saint-Mar tin ne ces sa pas d’écrire et d’en sei gner. Etantnoble de nais sance et d’ap pa rence plai sante, il évo luait dans les plushau tes sphè res de la so cié té fran çaise, in té res sant nombre de per son -nes à ses idées et agis sant beau coup pour ré pandre son en sei gne mentpar mi ceux qui étaient pré pa rés et di gnes. Bien que membre de lanoblesse, il ne fut ja mais sé rieu se ment in quié té pen dant l’époque dela Ter reur ou à tout autre moment de la pé riode ré vo lu tion naire. Il luifut même de man dé, plus tard, d’en sei gner à l’Ecole Nor male de Pa ris,dont le but était de for mer les professeurs de la nou velle France. Unecrise d’apoplexie l’em por ta à l’âge de 60 ans, le 13 oc tobre 1803.

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Les Por tes de la Lu mière(“Por tæ Lu cia”, J.B.A. Gi ki til la, 1516)

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L’ORDRE MARTINISTE TRADITIONNEL

Après le dé cès de Louis-Claude de Saint-Mar tin, les Mar ti nis tes(c’est ain si qu’on ap pe lait ses dis ci ples) ne fu rent pas très ac tifs. Leuren sei gne ment tra di tion nel était transmis uni que ment d’une ma nièreper son nelle et privée.

L’Ordre Mar ti niste

Après une longue pé riode de dis cré tion, un grand ef fort fut en tre prisen 1888 pour struc tu rer ce qui, à l’époque, se ré dui sait à quel ques ini tiéset ne pou vait pas vé ri ta ble ment être consi dé ré comme un Ordre ini tia -tique. C’est grâce aux ef forts de Pa pus et d’Au gus tin Cha bo seau qu’un telOrdre vit le jour sous le nom d’«Ordre Mar ti niste». En 1891, ce lui-ci sedota d’un Con seil Su prême com pre nant vingt et un mem bres ayantau to ri té sur tou tes les Lo ges du monde. Le cé lèbre oc cul tiste fran çaisPa pus (DR Gé rard Encausse) fut élu pre mier Pré si dent de ce Con seilSu prême. Sous sa bril lante et in fa ti gable di rec tion, l’Ordre gran dit rapidement, et vers 1900, il comp tait des centaines de mem bres ac tifsdans la plu part des pays du monde. Pa pus fit ra pi de ment au to ri té enma tière de Mar ti nisme, et ses oeu vres cons ti tuent une source d’in for -ma tion pré cieuse pour les Mar ti nis tes et tous ceux qui s’in té res sent à la Tra di tion ju déo-chrétienne.

La guerre mon diale de 1914-1918 af fec ta gran de ment la crois sanceet les ac ti vi tés de l’Ordre Mar ti niste. Son pré si dent dis pa rut hé roï que -ment en ac com plis sant son de voir de mé de cin, et nombre de ses diri -geants et de ses mem bres ne sur vé cu rent pas à la tour mente. En fait, aprèsla guerre, l’Ordre Mar ti niste était vir tuel le ment en som meil en Eu rope.En 1931, il fut ré veil lé grâce aux ef forts d’Au gus tin Cha bo seau, quiavait été le co-fon da teur de l’Ordre Mar ti niste avec Pa pus. Il se fit ai derpour cela par Vic tor-Emile Mi che let et Lu cien Cha muel qui, commelui, étaient les der niers sur vi vants du Con seil Su prême de 1891. Par cet acte, ces Mar ti nis tes re ven di quaient «la pé ren ni té de l’Ordre fon dé par Papus avec eux». D’autres Mar ti nis tes il lus tres comme le DR Octave Béliard et Gus tave-Louis Tautain se joi gni rent à eux.

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L’Ordre Mar ti niste Tra di tion nel

Afin de dis tin guer l’Ordre des quel ques mou ve ments qui pré ten daient abu si ve ment être les suc ces seurs de Pa pus, ses fon da teurs sou li gnè rentson ca rac tère tra di tion nel en lui don nant le nom d’«Ordre Mar ti niste Tradi -tion nel». Au gus tin Cha bo seau fut élu Grand Maître. En 1932, il pré fé ralais ser cette fonc tion à Vic tor-Emile Mi che let. Bien qu ’ac tif, l’Ordre res ta relativement dis cret sous sa di rec tion. A la mort de Mi che let en 1938,c’est à nou veau Au gus tin Cha bo seau qui de vint Grand Maître. Ce der -nier, des cen dant d’une fi lia tion inin ter rompue de puis Louis-Claude deSaint-Mar tin, ser vit donc comme Grand Maître et Pré si dent du Con seilSu prême jus qu ’à son dé cès, le 2 jan vier 1946.

Le 1er sep tembre 1939, Ralph Max well Le wis, Impe ra tor del’Ancien et Mys tique Ordre de la Rose-Croix, fut reçu dans l’OrdreMar ti niste Tra di tion nel par Geor ges La grèze, lé gat et re pré sen tantd’Au gus tin Cha bo seau. A cette oc ca sion, les char tes, ma ni fes tes ettous au tres do cu ments né ces sai res à la per pé tua tion et au dé ve lop -pe ment du Mar ti nisme en Amé rique lui fu rent trans mis, et cela, justeavant l’op pres sion que le Mar ti nisme eut à su bir en Eu rope, au coursde la Seconde Guerre mon diale. De nos jours, le Con seil Su prême del’O.M.T. est pré si dé par le Sou ve rain Grand Maître Chris tian Ber nard,ac tuel Imperator de l’A.M.O.R.C.

Comme on peut le cons ta ter, l’Ordre Mar ti niste Tra di tion nel, par -rai né de nos jours par l’Ancien et Mys tique Ordre de la Rose-Croix, remonte, se lon une trans mis sion ini tia tique d’une ab solue ré gu la ri té,aux sour ces les plus pu res du Mar ti nisme.

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Sym bole de l’Ordre Mar ti niste Tra di tion nel

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LA VOIE MARTINISTE

L’Ordre Mar ti niste Tra di tion nel est un Ordre ini tia tique dont lebut es sen tiel est de per pé tuer l’é so té risme ju déo-chré tien. Les Mar ti -nis tes étu dient l’his toire de l’homme, de puis son éma na tion hors del’Immen si té di vine jus qu ’à sa condi tion pré sente, ain si que les rap portsqui l’u nis sent à Dieu et à la na ture. Car se lon le Phi lo sophe Incon nu :«...nous ne pou vons nous lire que dans Dieu Lui-même et nous com prendre quedans Sa propre splen deur...». L’homme a com mis l’er reur de s’é loi gner deDieu et de chu ter dans le monde ma té riel. Ce fai sant, il s’est en quelquesorte en dor mi au monde spi ri tuel, et son Temple in té rieur est en ruine. Ildoit donc le re bâ tir, car s’il a per du sa puis sance pre mière, il en conservemal gré tout le germe, et il ne tient qu’à lui de le faire fruc ti fier.

Dans «Le Mi nis tère de l’Homme-Esprit», Saint-Mar tin nous dit :«Homme, rap pelle un ins tant ton ju ge ment. Je veux bien t’ex cu ser pour un moment de mé con naître en core la su blime des ti na tion que tu au rais à rem plirdans l’uni vers : mais au moins ne de vrais-tu point t’aveu gler sur le rôle in si gni -fiant que tu y rem plis pen dant le court in ter valle que tu par cours de puis ton berceau jus qu’à ta tombe. Jette un coup d’oeil sur ce qui t’oc cupe pen dant ce tra -jet. Pour rais-tu croire que ce fût pour une des ti na tion aus si nulle, que tu tetrou ve rais doué de fa cul tés et de pro prié tés si émi nen tes ?» Re trou ver cet étatpa ra di siaque qui fai sait de lui une Pensée, une Pa role et une Action deDieu, telle est la quête mar ti niste, celle de la «Réin té gra tion».

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L’Homme de Dé sir

Dans sa condi tion ac tuelle, l’homme est en état d’exil. Rien ici-bas nepar vient à le sa tis faire plei ne ment. Cer tes, le monde ma té riel lui apporte des sa tis fac tions, des plai sirs et des joies. Mais au plus pro fond delui-même, il sait que le bon heur au quel il as pire n’est pas de ce monde et sesitue ail leurs. Plus ou moins cons ciem ment, il res sent éga le ment la nos talgie de l’é tat glo rieux qui était le sien à l’o ri gine, d’où une cer tainemé lan colie. Au re gard du Mar ti nisme, qui conque as pire à com prendrecette mé lan colie et à re trou ver sa pu re té pri mi tive est un «Homme de Dé sir». Son dé sir, c’est le dé sir de Dieu. Saint-Mar tin di sait à ce su jet : «Iln’y a rien d’aus si cou rant que l’envie et d’aus si rare que le dé sir».

De ve nir un Homme de Dé sir, c’est vou loir re cons truire sonTemple intérieur et réin té grer sa di vine condi tion. Le Mar ti nistes’appuie sur deux pi liers pour y par ve nir : l’ini tia tion et l’en sei gne -ment. La pre mière marque le dé but de son che mi ne ment sur la «voiecar diaque», car c’est le mo ment où il re çoit le germe de Lumière quicons titue le fon de ment de sa ré gé né ra tion intérieure. C’est aus si l’ins -tant pri vi lé gié où il ren contre son Ini tia teur et où il est ad mis dans la filiation mar ti niste, fai sant de lui un mail lon d’une chaîne ini tia tiquere mon tant à Louis-Claude de Saint-Mar tin. Pré ci sons que cette ini tia -tion doit être conférée dans un Temple mar ti niste pour être dû ment reconnue et faire du ré ci pien daire un vé ri table Ini tié.

Si elle est un pré li mi naire in dis pen sable, l’ini tia tion mar ti nisten’est que la re pré sen ta tion ter restre d’une ini tia tion trans cen dantale,celle que Saint-Mar tin ap pelle l’«ini tia tion cen trale» et qu’il dé fi nit ain si :«Cette ini tia tion, est celle par la quelle nous pou vons en trer dans le coeur deDieu, et faire en trer le coeur de Dieu en nous, pour y faire un ma riage in dis so -luble... Il n’y a d’autre mys tère pour ar ri ver à cette sainte ini tia tion, que denous en fon cer de plus en plus jusque dans les pro fon deurs de notre être, et dene pas lâ cher prise, que nous ne soyons par ve nus à en sor tir, la vi vi fiante racine ; par ce qu’alors tous les fruits que nous de vons por ter, se lon notre espèce, se pro dui ront na tu rel le ment en nous et hors de nous».

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L’ENSEIGNEMENT MARTINISTE

L’en sei gne ment trans mis au Mar ti niste cons titue pour lui la nour ri -ture spi ri tuelle grâce à la quelle il va faire croître le germe reçu lors de l’ini -tia tion. Parmi les su jets trai tés dans cet en sei gne ment, ci tons no tam ment :

— Le Grand Archi tecte de l’Uni vers

— L’Adam Kad mon

— La Chute de l’Homme

— Les ori gi nes de la Créa tion

— Le Temple Uni ver sel

— Le Temple de Sa lo mon

— La So phia

— La science des nom bres

— Les ar ca nes de la Kab bale

— L’Ancien Tes ta ment

— Le Nou veau Tes ta ment

— Les Évan gi les apo cry phes

— Le Livre de la Na ture

— Le Livre de l’Homme

— La mis sion du Christ

— Les cy cles de l’hu ma ni té

— Le monde in vi sible

— Les an ges

— La sym bo lique cé leste

— L’al chimie des rê ves

— La prière

— La réin té gra tion des êtres

— etc.

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L’Adam Kad mon

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Dans leurs tra vaux, les Mar ti nis tes n’em ploient ni théurgie nimagie, car ils se confor ment à l’i déal du Phi lo sophe Incon nu : «Con dui rel’es prit de l’homme par une voie na tu relle aux cho ses sur na tu rel les qui lui appartiennent de droit, mais dont il a per du to ta le ment l’idée, soit par sa dégradation, soit par l’ins truc tion fausse de ses ins ti tu teurs». Pour cela, ilest inu tile d’ac cu mu ler un savoir in tel lec tuel, car «ce n’est pas la tête qu’il faut se cas ser, mais le coeur». Dans son tra vail, le Mar ti niste uti lisedeux li vres : le «Livre de la Nature» et le «Livre de l’Homme». La na ture est «la vraie corne d’a bon dance pour notre état ac tuel... Elle est en ef fet le point deral lie ment de tou tes les ver tus créées... Ain si, tou tes ces ver tus di vi nes, ordonnées par le grand prin cipe pour co o pé rer à la ré ha bi li ta tion des hom mes,exis tent tou jours au tour de nous». Cela si gnifie que Dieu a semé dans lana ture les sym bo les de Sa sa gesse, afin que nous puis sions la dé couvrir par nous-mê mes. Aus si cons titue-t-elle pour l’Ini tié un im mense ré ser -voir de connais san ces.

Le Livre de l’Homme

Le «Livre de l’Homme» est éga le ment es sen tiel pour le Mar ti niste.Se lon Saint-Mar tin, l’homme est le «seul livre écrit de la main de Dieu» ;c’est en lui que se trou vent écri tes tou tes les lois de l’u ni vers, car «tou tesles vé ri tés im por tan tes et fon da men ta les [exis tent] dans tous les hom mesavant d’exis ter dans au cun livre». La Con nais sance n’est donc ac ces sible que par l’in tros pec tion, c’est-à-dire par le retournement vers le centrede l’être, le coeur, à pro pos du quel le Phi lo sophe Incon nu nous dit : «ilest l’or gane et le lieu où se ren dent tou tes nos fa cul tés et où el les ma ni fes tentleur ac tion ; et comme ces fa cul tés tien nent à tous les règnes qui nous cons ti -tuent, soit le cor po rel, le spi ri tuel et le divin, ..., le coeur est le ren dez-vous etl’ex pres sion conti nuelle de l’âme et de l’es prit». Ce re tour ne ment de l’êtrevers son centre, cette contem pla tion in té rieure, cor res pond à la prièrevé ri table, car elle «im bibe notre âme de ce charme sa cré, de ce ma gisme di vinqui est la vie se crète de tous les êtres».

Se lon le Phi lo sophe Incon nu, le tra vail de l’Homme de Dé sir pro -voque une trans for ma tion in té rieure, un «en gros se ment spi ri tuel» quiporte la pro messe d’une re nais sance in té rieure. Grâce à ce tra vail, le

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«Vieil Homme» cède pro gres si ve ment la place à un «Nou vel Homme».Ce Nou vel Homme, une fois né, passe en suite par tous les sta des del’évo lu tion, jus qu’à at teindre sa com plète ma tu ri té. De ve nu «Homme- Esprit», il pour ra ac com plir son «Mi nis tère» et de ve nir l’in ter mé diaireac tif entre la na ture et Dieu. Alors, «la com mu ni ca tion sera rétablie entre le haut et le bas, et la Terre pour ra trou ver le sab bat». L’homme ain si ré gé né ré par ti ci pera à la réin té gra tion du Tout dans l’Un et re de vien dra leTemple de Dieu : «Hom mes de paix, hom mes de dé sir, telle est la splen deur duTemple dans le quel vous au rez droit un jour de prendre place. Un tel pri vi lègedoit d’au tant moins vous éton ner qu’ici bas vous pou vez com men cer à l’éle -ver, que vous pou vez même l’or ner à tous les ins tants de votre exis tence...Sou ve nez-vous que, se lon l’en sei gne ment des sages, les cho ses qui sont enhaut sont sem bla bles à cel les qui sont en bas ; et conce vez que vous pou vezconcou rir vous-même à cette res sem blance, en fai sant en sorte que les cho sesqui sont en bas soient comme cel les qui sont en haut».

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La voie du cœur(D’après une planche extraite de l’ou vrage

«Sym bo les se crets des Rosicruciens des XVIe et XVIIe siècles»)

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L’AFFILIATION MARTINISTE

L’O.M.T. étant par rai né par l’A.M.O.R.C., il faut obli ga toi re mentêtre Ro si cru cien pour de ve nir Mar ti niste. C’est ain si que tout membrede l’A.M.O.R.C., dès le dé but de ses étu des ro si cru cien nes, peut s’af fi -lier à l’O.M.T. Deux for mes d’af fi lia tion sont pos si bles :

1) être membre d’une Hep tade lo cale

Cette af fi lia tion est la plus tra di tion nelle. Elle consiste à se rendredans une Hep tade, c’est-à-dire dans un Orga nisme mar ti niste, afin d’y étu dier l’en sei gne ment oral de l’Ordre, sous la conduite d’un Col lèged’Offi ciers dû ment man da tés, dans un cadre ri tuel, et en la pré senced’au tres Mar ti nis tes. Cet enseignement s’éche lonne sur trois de gréspré cé dés cha cun par une ini tia tion par ti cu liè re ment ins pi rante. Pré ci -sons éga le ment qu’il faut deux ans pour étu dier chaque de gré, à rai son d’un conven ti cule (une réu nion) par mois. Au terme de ces six ansd’étude, le Mar ti niste peut sol li ci ter son ad mis sion dans le Cercle desPhi lo so phes Incon nus, dont les tra vaux sont d’une très haute portéephi lo so phique. L’ad mis sion à une Hep tade est sou mise néan moins àune condi tion : fré quen ter pa ral lè le ment un Pro naos, un Cha pitre ouune Loge de l’A.M.O.R.C.

Si vous sou hai tez fré quen ter une Hep tade, rem plis sez la de manded’af fi lia tion cor res pon dante, et adres sez-là au siège de l’OrdreMar tiniste Tra di tion nel, ac com pagnée du droit d’entrée et de la coti -sa tion “Hep tade”. Si votre de mande est ac ceptée, nous vous écri ronspour vous in di quer l’a dresse de l’Hep tade de votre ré gion, et join -drons à ce cour rier une carte de membre qui vous per met tra d’y êtread mis et de par ti ci per à ses tra vaux.

2) être membre de l’Ora toire

Si vous êtes in té res sé par le Mar ti nisme, mais ne sou hai tez pas oune pou vez pas fré quen ter une Hep tade, la pos si bi li té vous est donnée dere ce voir chez vous l’en sei gne ment écrit de l’O.M.T. Ce lui-ci se présen -te sous la forme de manuscrits cou vrant éga le ment trois de grés. Ces

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ma nus crits dif fè rent de ceux qui sont étu diés en Hep tade, mais pré sen -tent aus si un grand intérêt pour tout Ro si cru cien dé si reux d’ap pro fon dirl’é so té risme judéo-chrétien. L’i déal, na tu rel le ment, est de com bi nerles deux for mes d’af fi lia tion mar ti niste, c’est-à-dire de fré quen ter uneHep tade lo cale et d’é tu dier en même temps les ma nus crits de l’Ora -toire.

Si vous op tez pour l’étude en Ora toire, rem plis sez la de manded’af fi lia tion cor res pon dante, et adres sez-là au siège de l’OrdreMar ti niste Tra di tion nel, ac com pagnée du droit d’entrée et de la co ti sa tion “Ora toire”. Si votre de mande est ac ceptée, vous re ce vrezchaque mois deux ma nus crits à étu dier, de la manière qui vous serain diquée. Pré ci sons que cette étude dure trois ans.

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«Des Erreurs et de la Vé ri té»Pre mier livre de Saint-Mar tin

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Au cas où vous ne pour riez pas fré quen ter ré gu liè re ment uneHep tade, il est pos sible néan moins de vous y rendre pour re ce voir l’ini tia tion au pre mier de gré de l’Ordre Mar ti niste Tra di tion nel. Grâceà cette ini tia tion, vous pour rez as sis ter aux conven ti cu les te nus lorsdes Con ven tions ro si cru cien nes ou des Con vents mar ti nis tes. Ellevous per met tra éga le ment de vous rendre en vi si teur dans uneHep tade, no tam ment pour cé lé brer la Nou velle Année martiniste,qui a lieu vers le 25 dé cembre. Cette forme par ti cu lière d’af fi lia tionné ces site na tu rel le ment d’être membre à part en tière de l’O.M.T., sipos sible de l’Ora toire.

Une en tière li ber té

Avant de vous lais ser mé di ter sur la suite à don ner à cette bro -chure, nous sou hai tons in sis ter sur le fait qu ’un Mar ti niste garde à tout mo ment l’en tière li ber té de mettre fin à son af fi lia tion. S’il est membred’une Hep tade, il lui suf fit pour cela de ne plus s’y rendre et d’en avi serle res pon sable. S’il re çoit les ma nus crits ora toi res, il doit sim ple mentles res ti tuer au siège de l’Ordre Mar ti niste Tra di tion nel, car ce lui-ci enconserve la pro prié té lé gale et mo rale. Dans les deux cas, il peut na tu -rel le ment pour suivre son af fi lia tion ro si cru cienne nor ma le ment.

Pour tout ren sei gne ment, adres sez- vous à :

Ordre Mar ti niste Tra di tion nelChâ teau d’Omon ville

27110 Le Trem blayFrance

Té lé phone : 02.32.35.41.28Té lé copie : 02.32.35.66.03

E-mail : [email protected] net : www.mar ti niste.org

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GH-0703