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LA T
ISSE
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DIA
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ISBN 2-923234-12-X
La Tisserande du ciel, septième fille de l’Empereur céleste,tisse les nuages qui illuminent le ciel au crépuscule et àl’aube. Un jour, malgré l’interdiction qui lui est faite, ellepart explorer la Terre, en compagnie de ses sœurs. Elleenfreint à nouveau la loi en tombant amoureuse deKengyû, un simple bouvier qu’elle épouse et avec lequelelle a deux enfants. Amour merveilleux, mais impossible,car les dieux ne doivent pas se lier aux mortels. La colèrede l’Empereur est terrible et la punition infligée auxépoux, bien cruelle. Cette légende, qui a donné naissance
à la fête des amoureux en Chine, estvibrante d’émotion. Après l’avoir
lue, personne ne regarde lescouchers de soleil du même œil.
LLaa TTiisssseerraannddeedduu cciieell
LA TISSERANDE DU CIEL
Direction éditoriale : Angèle DelaunoisDirection artistique : Gérard FrischeteauÉdition électronique : Conception GrafikarRévision linguistique : Marie-Ève GuimontIllustration de la couverture et illustrations intérieures : Daniela Zékina
© 2005 : Diane Bergeron et Daniela Zékinaet Éditions de l’IsatisCollection Korrigan no 6Dépôt légal : 3e trimestre 2005Bibliothèque nationale du Québec
Nous remercions le Gouvernement du Québec –Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres– Gestion SODEC
Nous remercions le Conseil des Arts du Canada del’aide accordée à notre programme de publication.
Catalogage avant publication de la Bibliothèque nationale du Canada
Bergeron, Diane, 1964-
La Tisserande du ciel
(Collection Korrigan ; no 6)Comprend un index.Pour enfants de 8 ans et plus.
Édition imprimée : ISBN 978-2-923234-12-0Édition électronique : ISBN 978-2-923818-51-1 (PDF)
I. Zékina, Daniela, 1943- . II. Titre. III. Collection.
PS8553.E674T57 2005 jC843'.6 C2005-941610-6PS9553.E674T57 2005
Aucune édition, impression, adaptation ou reproduction de ce texte par quelqueprocédé que ce soit, ne peut être faite sans l’autorisation écrite des Éditions del’Isatis inc.
4829, avenue VictoriaMontréal (Québec) H3W 2M9
Courriel : [email protected]
Diane Bergeron
LLaa TTiisssseerraannddeedduu cciieell
le´gende chinoise
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À mes enfants, qui s’émerveillentdevant chaque coucher de soleil
de la Tisserande.
Le soleil couchant est un artiste de génie.Dominique Rolin
N.B. : Les mots suivis d’un astérisque sont expliqués dans unlexique, à la fin du volume.
Remerciements à Chantal Richer et Denis Bergeron pour leuraide dans la révision du manuscrit.
LES BROCARTS CE´LESTES
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S’il existe un sentiment, à travers lesâges, qui ne s’est jamais plié aux lois, c’estbien l’amour. La légende du Bouvier* et de laTisserande est un exemple de cet amourabsolument merveilleux, mais impossible.
Il y a bien longtemps de cela, sur les septétoiles brillantes de la constellation* de lagrande Ourse, vivaient les sept filles del’Empereur* céleste Tentei. Elles y avaientchacune un atelier où elles travaillaient à labonne marche du Royaume. L’aînée coor-donnait la trajectoire des planètes, la cadettesculptait la Lune selon le calendrier, latroisième veillait sur les éclipses et lescomètes, la quatrième s’occupait des étoilesfilantes et des vœux qu’elles provoquaient, lacinquième tricotait les arcs-en-ciel et la
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sixième déployait les rideaux des auroresboréales. La septième, la plus jolie et la plushabile d’entre elles, s’appelait Shokujo laTisserande.
Chaque jour, assise devant son métier*,Shokujo lançait sa navette* et tissait desétoffes. Ses tissus n’avaient cependant riend’ordinaire : c’étaient des brocarts* célestes,ceux qui ornent le ciel à l’aube et au crépus-cule, ainsi qu’à chaque changement de saison.Les éblouissants couchers de soleil où lesroses rivalisent avec les mauves, les orangésavec le jaune safran, les aubes où la lumièredorée s’infiltre doucement entre les brumesde la nuit, tout cela, c’était l’œuvre de laTisserande.
La jeune princesse aimait beaucoup sontravail et elle en était fière, car, de toutes lestâches confiées aux sept soeurs, c’était lasienne qui apportait le plus de joie aux habi-tants du Royaume. Il est vrai que sans ses bro-
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carts aux nuances infinies, les cieux auraientété d’une tristesse désolante. Chacune de sesœuvres, qu’elle effectuait avec doigté etpassion, était prête à l’heure voulue afin quetous puissent contempler l’azur habilementdécoré de ses mains.
Son atelier était immense et lumineux.Autour d’elle s’étalaient des écheveaux delaine polaire, des dentelles de cirrus, des fu-seaux de fils argentés et dorés, des poussièresd’étoiles filantes et des retailles d’auroresboréales. Elle teignait elle-même ses fils desoie, au gré de ses fantaisies. Elle affectionnaitparticulièrement les roses et les mauves,qu’elle utilisait abondamment dans ses com-positions. Souvent, alors qu’elle lançait sanavette de lumière, Shokujo chantait :
Tisse Tisserande, tisse sans fin.Voilà le doux crépuscule qui vient.
Pare de lumières le ciel serein. Tisse et que jamais n’arrête ta main.
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Tisse Tisserande, soir et matin,Cirrus dorés et cumulus câlins.
L’aube est illuminée de tes refrains. Tisse Tisserande, tisse sans fin.
LE MIROIR MAGIQUE
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L’Empereur Tentei, le père des septprincesses, était un dieu sévère et fort occupé.Tout son temps, il le consacrait à gérer leRoyaume céleste et la multitude de dieux etdéesses qui y vivaient. Il avait confié l’édu-cation de ses filles à leur mère, l’Impératricecéleste. Les princesses avaient grandi, puischacune avait installé son atelier sur uneétoile. L’Impératrice devait veiller à cequ’elles exécutent impeccablement leur tra-vail et se soumettent aux lois du Royaume.Après tout, n’étaient-elles pas les filles del’Empereur ?
En plus de gouverner le monde d’EnHaut, Tentei avait le devoir de surveiller l’évo-lution des humains. Pour cela, il utilisait unmiroir magique qui lui permettait d’observer
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ce qui se passait sur la Terre sans devoir ydescendre. Ce miroir était gardé par leFenghuang*, un oiseau au regard perçant.Personne ne pouvait s’en approcher, hormisl’Empereur.
On aurait pu croire que la vie mouve-mentée des habitants du Royaume célestesuffisait à occuper les temps libres des septprincesses. Pourtant, perchées sur leursdélicats nuages, la Tisserande et ses sœurstrouvaient parfois le temps long. Ellesobservaient la Terre, ce joyau qui leur étaitinaccessible à cause des hommes qui yvivaient. En effet, la loi du Royaume interdi-sait formellement aux dieux et aux humainsde se rencontrer. Chacun devait demeurerdans son monde et désobéir à cette règleentraînait des sanctions à peine imaginables.Mais l’interdit ne porte-t-il pas le parfumirrésistible de l’aventure ?
À force de contempler les mers bleues,les sommets blancs des montagnes et les val-
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lées verdoyantes de cette planète, les prin-cesses s’imaginaient que la vie devait y êtrebien plus douce que dans les espaces infiniset vides de leur Royaume.
Elles se promirent donc de descendre surla Terre et de contempler, de plus près, ce pa-radis. D’un commun accord, elles décidèrentd’aller se baigner dans une rivière, dans unendroit tranquille où elles ne risquaient pasde rencontrer les hommes. Mais où devaient-elles aller sur cette planète inconnue ? Lemiroir magique les guiderait.
Le Fenghuang, elles le savaient, ne leslaisserait jamais approcher du miroir. Pour-tant, aussi puissant et intelligent qu’il était,cet oiseau avait un point faible : il devaitmourir, périodiquement, en s’enflammantsur un brasier, pour ensuite renaître de sescendres. Durant ce court instant, il lui étaitimpossible de surveiller le miroir. C’est à cemoment qu’elles devraient agir.
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À tour de rôle, elles épièrent l’oiseau.Cela dura bien le temps de deux éclipseslunaires. Enfin, le grand jour arriva. Dans uneflambée aussi fulgurante que brève, leFenghuang disparut. La sœur aînée se pré-cipita vers le miroir et inspecta la Terre avecravissement. Aussitôt, elle remit le miroir enplace et convoqua ses sœurs.
Ce matin-là, les rayons du soleil étaientparticulièrement ardents. Les sept princessesréunirent les milliers de Pies* utilisées par lesdieux pour former un pont entre le Ciel et laTerre, et elles descendirent vers ce qu’ellesappelaient « leur paradis terrestre ».
PPOOUURR EENN SSAAVVOOIIRRDDAAVVAANNTTAAGGEE
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LLEEXXIIQQUUEE
BBOOMMBBYYXX :: Papillon nocturne. La larve du bombyx
du mûrier est le ver à soie.BBOOUUVVIIEERR :: Gardien de bœufs.BBRROOCCAARRTT :: Tissu de soie décoré de dessins en relief,
formés par un tissage de fils d’or et d’argent. Les
brocarts célestes sont, ici, les nuages colorés des
couchers et des levers de soleil. BBUUFFFFLLEE :: Mammifère ruminant, cousin du bœuf.CCAALLLLIIGGRRAAPPHHEE :: Artiste de l’écriture des caractères.CCAARRDDEERR :: Peigner, démêler des fibres textiles.CCHHIIRRUU :: Antilope vivant dans les hautes montagnes
du Tibet, chassée pour sa laine, le « shahtoosh », l'une
des fibres animales les plus raffinées au monde. Le
chiru est aujourd’hui en voie d’extinction.CCOONNSSTTEELLLLAATTIIOONN :: Groupe d’étoiles qui, vues de la
Terre, semblent voisines dans le ciel, et auquel on a
donné un nom. La Tisserande, nom chinois de l’étoile
Véga, fait partie de la constellation de la Lyre. Le
Bouvier, nom chinois de l’étoile Altaïr, fait partie de
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la constellation de l’Aigle. Ces deux constellations
sont séparées par la Voie lactée. DDÉÉSSEERRTTIIOONN :: Action de partir sans autorisation.ÉÉLLÉÉMMEENNTTSS :: Forces naturelles telles que la pluie, le
vent, la foudre.EEMMPPEERREEUURR :: Chef suprême d’un état, d’un empire,
ou, dans cette légende, du Ciel.FFEENNGGHHUUAANNGG :: Oiseau mythique né du Soleil,
homologue du phénix qui se consumait lui-même
sur un bûcher pour renaître de ses cendres.FFIILLEERR :: Étirer et tordre de la laine, du coton, du lin ou
de la soie en fil solide.FFLLEEUUVVEE BBLLEEUU :: Aussi appelé « Changjiang » ou
« Yangtsé », c’est le fleuve le plus long et important de
la Chine, le 3e au monde. Il s’étend sur plus de 6000
kilomètres.FFOOSSSSEE ÀÀ PPRROOVVIISSIIOONNSS :: Cavité creusée dans le sol
pour entreposer la nourriture et la protéger des ani-
maux.LLOOTTUUSS :: Plante semblable au nénuphar blanc, dont
le fruit avait, croyait-on, des propriétés magiques.MMÉÉTTIIEERR :: Machine destinée à la fabrication des
tissus.NNAAVVEETTTTEE :: Partie du métier à tisser, constituée d’une
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pièce allongée, pointue aux extrémités, qui se
déplace d’un côté à l’autre de la pièce de tissu. PPAALLAANNCCHHEE :: Grande pièce de bois, portée sur les
épaules, entaillée à chaque extrémité, sur laquelle on
peut accrocher deux fardeaux.PPIIEE :: Oiseau au plumage noir bleuté et blanc, à longue
queue.QQIIXXII :: Nom chinois qui signifie Veille des sept. Jour
où on célèbre la fête des amoureux, la veille du 7 juil-
let ou du 7 août, selon la région de la Chine.TTAANNNNEERR :: Préparer avec du tan (écorce de chêne
séchée et moulue) ou avec une autre substance pour
transformer en cuir souple une peau de bête.TTOORRCCHHIISS :: Matériau de construction composé de
terre argileuse et de paille hachée.VVOOIIEE LLAACCTTÉÉEE :: Galaxie à laquelle appartient notre
système solaire. Elle est formée d’innombrables
étoiles qui apparaissent comme une nuée blanche à
l’œil nu.YYAACCKK :: Bœuf au long pelage soyeux vivant sur les
hauts plateaux du Tibet et de la Chine.
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LA TISSERANDE DU CIEL :UNE LE´GENDE CHINOISE
Depuis l’Antiquité, les Chinois sont émus parcette légende. La veille du septième jour du sep-tième mois lunaire, le qixi*, ils s’installent sous lavoûte céleste et contemplent les deux étoiles dechaque côté de la Voie lactée*, le Bouvier, l’étoilenommée Altaïr dans la constellation de l’Aigle, et laTisserande, Véga de la Lyre. Ils attendent leur ren-contre. Deux petites étoiles scintillent aux côtés duBouvier. On dit que ce sont les enfants de Kengyûqui rendent visite à leur mère.
Ce soir-là, la Voie lactée semble devenir plusétroite entre les deux constellations, comme si la
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Rivière argentée laissait un répit aux amants. Ilparaît qu’on peut parfois entendre le Bouvier et laTisserande se murmurer des mots d’amour. Ce jourest devenu la fête des amoureux en Chine.
Les Chinois appellent la Tisserande« Qiniangma » et en ont fait la protectrice de leursenfants. Au Japon, où cette légende a été introduiteau VIIIe siècle, « Tanabata » est encore célébrée danscertaines localités. La fête de la Tisserande reste,pour nombre de Japonais, le jour au cours duquelles rêves peuvent devenir réalité.
Les cieux embrasés ne laissent personneindifférent. Il est plaisant de croire que c’estl’œuvre tragique et éblouissante d’émotions de laTisserande Shokujo, fille du Ciel qui avait choisid’aimer un homme.
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Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver avec cestrois termes. On les confond souvent, car on ne saitpas vraiment ce qui se cache derrière chacun d’eux.Tous les trois désignent ddeess rréécciittss eett ddeess hhiissttooiirreess,,chers aux conteurs.
Pour essayer d’y voir plus clair, voici une brèveprésentation qui pourra aider à mieux reconnaîtrechacun de ces univers.
LLEE MMYYTTHHEE
Dans toutes les cultures, le mythe se présente commeuunn rréécciitt qquuii rraaccoonnttee lleess oorriiggiinneess dduu mmoonnddee.. Dans lestemps anciens, on ne disposait pas des explicationsde la science. De nombreux phénomènes naturels,comme la foudre ou l’orage, la présence des étoiles oudu soleil dans le ciel, amenaient les humains à seposer des questions sur eux-mêmes. Ce sont toutesces questions qui les ont entraînés à inventer defabuleux récits comme autant de réponses pouressayer de comprendre le sens de leur vie. Dans ceshistoires, lleess ddiieeuuxx eett lleess eesspprriittss ddee ttoouuttee nnaattuurree ppaarrttaa--ggeenntt aavveecc lleess hhuummaaiinnss ddeess aavveennttuurreess eexxttrraaoorrddiinnaaiirreess..
CCOONNTTEE,, MMYYTTHHEE OOUU LLE´E´GGEENNDDEE ??
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Les humains apprennent comment vivre en har-monie avec l’univers qui les entoure ainsi que lesrègles à respecter pour vivre en société.
Les personnages des mythes sont surhumains et dis-posent de pouvoirs surnaturels. Mais, tout commeles humains, ils éprouvent des émotions et des senti-ments. OOnn ddiitt qquuee llee mmyytthhee eesstt uunn rréécciitt ssaaccrréé..
LLEE CCOONNTTEE
Comme les mythes, les contes sont des histoires.Mais cette fois, lleess hhuummaaiinnss,, aayyaanntt aapppprriivvooiisséé lleeuurrppeeuurr dduu mmoonnddee qquuii lleess eennttoouurree,, rraaccoonntteenntt ddeess hhiiss--ttooiirreess qquuii ppaarrlleenntt dd’’eeuuxx.. Il n’y a plus de dieux oud’êtres aux pouvoirs surnaturels ou surhumains.Dans les contes, même si l’on trouve des ogres, desgéants ou des fées, ces derniers ne sont pas les plusforts.
Comme le conte concerne les humains et que les dieuxen sont absents, oonn ddiitt qquuee cc’’eesstt uunn rréécciitt pprrooffaannee..
On distingue plusieurs genres de contes. Voici lesplus fréquents :•• lleess ccoonntteess mmeerrvveeiilllleeuuxx ou contes de fées ;•• lleess ccoonntteess ppooppuullaaiirreess ttrraaddiittiioonnnneellss qui parlent descoutumes ou des gens d’une région ;
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•• lleess ccoonntteess ffaaccééttiieeuuxx qui racontent des anecdotesdrôles ou des mésaventures burlesques ;•• lleess ccoonntteess dd’’aanniimmaauuxx dans lesquels ceux-ci tien-nent le rôle principal, mais qui, souvent, servent àsouligner certains défauts des humains ;•• lleess ccoonntteess ééttiioollooggiiqquueess qui donnent des explica-tions sur des phénomènes naturels de façon fantai-siste ou humoristique ;•• lleess ccoonntteess ddee ssaaggeessssee oouu lleess ccoonntteess iinniittiiaattiiqquueess quiinvitent à réfléchir sur la vie et les actions que l’onpose ;•• lleess ccoonntteess ffaannttaassttiiqquueess dans lesquels se glissent deséléments étranges qui inquiètent ou étonnent ; •• lleess ccoonntteess eetthhnniiqquueess qui présentent la culture d’unpays ou d’un groupe d’humains en particulier ; •• lleess ccoonntteess ccoonntteemmppoorraaiinnss qui sont créés par desauteurs modernes ou qui présentent des versionsactualisées de contes connus.
LLAA LLE´E´GGEENNDDEE
LLaa llééggeennddee rreeppoossee ttoouujjoouurrss ssuurr uunn ffaaiitt rrééeell :: un per-sonnage, un événement ou un lieu géographique.Mais l’histoire est racontée en exagérant les faits et eny ajoutant des éléments fabuleux et inquiétants.
(texte de Jacques Pasquet)
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DDIIAANNEE BBEERRGGEERROONN :: AAUUTTEEUURREEPour Diane Bergeron, l’heure magique, c’est celle
des couchers. Le coucher de ses jeunes enfants et celui dusoleil, lorsque le ciel s’embrase de couleurs flamboyantespour s’éteindre dans les roses et les mauves calmes du cré-puscule. Depuis qu’elle connaît la Tisserande, les couch-ers de soleil ont pris une valeur sentimentale à ses yeux.Auteure de plusieurs romans pour la jeunesse, Dianeaime aussi jouer au golf et faire de la planche à neige, deuxsports qui lui permettent de s’arrêter pour contempler lanature. Elle vit dans la région de Québec, dans une ban-lieue tranquille.Écrivain et conteur, Jacques Pasquet estun passionné de la mémoire, celle des traces
DDAANNIIEELLAA ZZE´E´KKIINNAA:: IILLLLUUSSTTRRAATTRRIICCEEDaniela Zékina est née en Bulgarie. Elle vit à
Montréal depuis douze ans. Elle a illustré une quarantainede livres pour les enfants, albums et romans jeunesse dansde nombreuses maisons d’édition. Pour illustrer laTisserande, elle a su donner un style chinois à ses imagesaprès avoir fait de nombreuses recherches en bibliothèquepour que le moindre détail soit authentique. Cette magi-cienne du trait et de la couleur a reçu plusieurs distinctionspour la qualité de son travail. Pierre Houde est un artistetalentueux qui a fait sa marque aussi bien en illustrationpour la jeunesse qu’en film d’animation. Habité par unimaginaire fantastique et mystérieux, il a su exprimertoute la magie nécessaire pour que La naissance du goé-land puisse prendre son envol avec grâce et élégance.
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TTAABBLLEE DDEESS MMAATTIIE`E`RREESS
1. Les brocarts célestes 5
2. Le miroir magique 11
3. Le Bouvier et son Buffle 17
4. L’amour naît d’un regard 25
5. Les années de bonheur 31
6. Les apprenties tisserandes 39
7. La fureur de l’Empereur 45
8. La rivière déchaînée 51
9. Le Pont des Pies 59
Pour en savoir davantage 67
Lexique 68
La tisserande du ciel :
une légende chinoise 71
Conte, mythe ou légende ? 73
Diane BERGERON, auteure 76
Daniela ZÉKINA, illustratrice 76
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TTiittrreess ppaarruuss ddaannss llaa CCoolllleeccttiioonn KKoorrrriiggaann ::
1. KKaaddoo llee ffoouu,, conte breton
de Daniel Mativat
Sélection Communication-Jeunesse 2005-2006
2. LLaa nnaaiissssaannccee dduu ggooééllaanndd,, conte inuit
de Jacques Pasquet
Sélection Communication-Jeunesse 2005-2006
3. SSuurr lleess aaiilleess ddee llaa lluunnee,, conte bulgare
de Christine Bonenfant
Sélection Communication-Jeunesse 2005-2006
4. LLaa ttoorrttuuee eett ll''aarraaiiggnnééee,, conte créole
de Dynah Psyché
5. CCaarrccaajjoouu,, ddéémmoonn ddeess bbooiiss,, conte amérindien
de Geneviève Mativat
6. LLaa ttiisssseerraannddee dduu cciieell,, légende chinoise
de Diane Bergeron
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DE
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ISBN 2-923234-12-X
La Tisserande du ciel, septième fille de l’Empereur céleste,tisse les nuages qui illuminent le ciel au crépuscule et àl’aube. Un jour, malgré l’interdiction qui lui est faite, ellepart explorer la Terre, en compagnie de ses sœurs. Elleenfreint à nouveau la loi en tombant amoureuse deKengyû, un simple bouvier qu’elle épouse et avec lequelelle a deux enfants. Amour merveilleux, mais impossible,car les dieux ne doivent pas se lier aux mortels. La colèrede l’Empereur est terrible et la punition infligée auxépoux, bien cruelle. Cette légende, qui a donné naissance
à la fête des amoureux en Chine, estvibrante d’émotion. Après l’avoir
lue, personne ne regarde lescouchers de soleil du même œil.