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LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE

MARTINIQUE 2015en numérique ou en papier en 3 clics

à partir de

7.99€

Disponible sur

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« Madinina », l’île aux fleurs, voici la carte de visite de cette île aux allures de paradis. Plages paradisiaques, soleil généreux, nature luxuriante : La Martinique ne manquera pas de vous offrir ce dont vous avez toujours rêvé... Et derrière l’image de carte postale, cette île si belle dévoile des richesses incroyables. Venir pendant les cinq jours que durent le Carnaval et se laisser happer par la danse, fondre dans les couleurs et goûter à l’ivresse. En août pour découvrir un événement singulier : la régate de yoles. Île incontournable de le Caraïbe, La Martinique, c’est la fête au cœur et le dépaysement assuré. Peu importe ce qui vous y attire : forêts, activités nautiques, musées, rhumeries, pitons et montagnes, mer azure ou restaurants les pieds dans l’eau, vous serez comblé jusque dans vos assiettes. Car ici, la cuisine est alléchante et savoureuse. Vous goûterez les acras, la sauce chien, les mangues fraîches, écrevisses et langoustes ! Des recettes délicatement épicées que l’on se transmet de génération en génération.Autre intérêt, et non des moindres, de cette île splendide : ses voisines. Vous êtes tout près de Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines. Splendeurs de l’arc antillais. Les cocotiers, le sable blanc et les eaux transparentes version british ! Que ce soit pour y séjourner quelques jours ou y naviguer : sans aucun doute, le détour vous séduira.Bienvenue à la Martinique... à la découverte d’un art de vivre, d’une nature exubérante et d’un bouquet de formes et de couleurs. Qu’attendez-vous pour partir ? 1 128 km2 de bonheur vous attendent.

L’équipe de rédaction

Bienvenue en Martinique !

EDITIONDirecteurs de collection et auteurs : Dominique AUZIAS et Jean-Paul LABOURDETTE Auteurs : Corinne DAUNAR, Mélanie CARPENTIER, Marie Isabelle CORRADI, Yaissa BOLIVAR-ARNAUD, Faubert BOLIVAR, STE CAYALI, Rose Elie HERMAN, Jean-Paul LABOURDETTE, Dominique AUZIAS et alter Directeur Editorial : Stéphan SZEREMETA

Régie publicitaire Martinique Responsable Edition : Isabelle Drezen - [email protected]ée d'Elodie CABRERA - [email protected] Pia KAVCIYAN - [email protected] ANDRE - [email protected] REDJIL - [email protected] Editorial Monde : Patrick MARINGERédaction Monde : Caroline MICHELOT, Morgane VESLIN, Pierre-Yves SOUCHETRédaction France : François TOURNIE, Jeff BUCHE, Perrine GALAZKA,, Talatah FAVREAU

FABRICATIONResponsable Studio : Sophie LECHERTIER assistée de Romain AUDREN Maquette et Montage : Julie BORDES, Élodie CLAVIER, Sandrine MECKING, Delphine PAGANO, Laurie PILLOIS Iconographie et Cartographie : Audrey LALOY

WEB ET NUMERIQUEDirecteur technique : Lionel CAZAUMAYOU Chef de projet et développeurs : Jean-Marc REYMUND assisté de Florian FAZER, Anthony GUYOT, Cédric MAILLOUX

DIRECTION COMMERCIALEResponsable Régies locales : Michel GRANSEIGNE Adjoint : Victor CORREIA Relation Clientèle : Vimla MEETTOO

REGIE NATIONALEResponsable Régie Nationale : Aurélien MILTENBERGER assisté de Sandra RUFFIEUX Chefs de Publicité : Caroline AUBRY, Perrine DE CARNE MARCEIN, Caroline GENTELET, Sacha GOURAND, Florian MEYBERGER, Stéphanie MORRIS, Caroline PREAU, Carla ZUNIGA

REGIE INTERNATIONALEDirectrice : Karine VIROT assistée de Elise CADIOU Chefs de Publicité : Romain COLLYER, Camille ESMIEU, Guillaume LABOUREUR

DIFFUSION ET PROMOTIONDirectrice des Ventes : Bénédicte MOULET assistée d’Aissatou DIOP et Alicia FILANKEMBO Responsable des ventes : Jean-Pierre GHEZ assisté de Nathalie GONCALVES Relations Presse-Partenariats : Jean-Mary MARCHAL

ADMINISTRATION

Président : Jean-Paul LABOURDETTE Directeur Administratif et Financier : Gérard BRODIN Directrice des Ressources Humaines : Dina BOURDEAU assistée de Léa BENARD, Sandra MORAIS Responsable informatique : Pascal LE GOFF Responsable Comptabilité : Nicolas FESQUET assisté de Jeannine DEMIRDJIAN, Oumy DIOUF, Christelle MANEBARD Recouvrement : Fabien BONNAN assisté de Sandra BRIJLALL Standard : Jehanne AOUMEUR

PETIT FUTE MARTINIQUE 2014 Petit Futé a été fondé par Dominique AUZIAS. Il est édité par Les Nouvelles Editions de l’Université 18, rue des Volontaires - 75015 Paris. & 01 53 69 70 00 - Fax 01 42 73 15 24 Internet : www.petitfute.com SAS au capital de 1 000 000 E RC PARIS B 309 769 966 Couverture : © ISABELLE DREZEN Impression : IMPRIMERIE CHIRAT 42540 Saint-Just-la-Pendue Dépôt légal : 24/11/2014 ISBN : 9782746974227 Pour nous contacter par email, indiquez le nom de famille en minuscule suivi de @petitfute.com Pour le courrier des lecteurs : [email protected]

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� INVITATION AU VOYAGE Les plus de la Martinique .......................9Fiche technique ....................................11Idées de séjour .....................................14

� LA ROUTE DES RHUMS La route des Rhums ..............................22

� LA MARTINIQUE GOURMANDE La Martinique gourmande ....................32

� DÉCOUVERTE La Martinique en 25 mots-clés ............42Survol de la Martinique ........................49

Géographie ..........................................49Climat ..................................................50Environnement – Écologie ....................52Parcs nationaux ...................................52Faune et flore .......................................52

Histoire ..................................................56Politique et économie ...........................67Population et langues ...........................71Mode de vie ...........................................74Arts et culture .......................................76Festivités ...............................................87Cuisine locale........................................93Jeux, loisirs et sports ...........................98Enfants du pays ..................................108

� FORT-DE-FRANCE ET SA RÉGION Fort-de-France et sa région ...............114

Fort-de-France ...................................114Les environs de Fort-de-France .........137

Le Lamentin ....................................137Ducos .............................................144Rivière-Salée ..................................147

� LE NORD CARAÏBE Le Nord Caraïbe ..................................151

Schœlcher .........................................151Case-Pilote ........................................155Bellefontaine ......................................158Le-Morne-Vert ...................................159Le Carbet ...........................................161Saint-Pierre .......................................169Le Prêcheur .......................................175

� LE NORD INTÉRIEUR Le Nord intérieur .................................190

Fonds-Saint-Denis .............................180Morne-Rouge .....................................185Ajoupa-Bouillon .................................189La Montagne Pelée ............................191

� LE SUD CARAÏBE Le Sud Caraïbe ....................................201

Les Trois-Îlets ....................................196Les Anses-d’Arlet ...............................238Le Diamant ........................................248Sainte-Luce .......................................255Rivière-Pilote .....................................268Le Marin ............................................271Sainte-Anne .......................................285

� LA CÔTE ATLANTIQUE La côte Atlantique ...............................303

Le Vauclin ..........................................305Saint-Esprit ........................................312Le François ........................................313Le Robert ...........................................323

Sommaire

Retrouvez l'index en fin de guide

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® SOMMAIRE4

Gros-Morne .......................................328Saint-Joseph .....................................330La Trinité ............................................330Tartane ..............................................334Morne-des-Esses ...............................341Sainte-Marie ......................................342Le Marigot .........................................346Le Lorrain ..........................................348Basse-Pointe .....................................349Macouba ............................................350Grand-Rivière .....................................351

� SAINTE-LUCIE Découverte de Sainte-Lucie ...............351

Survol de l’île .....................................356Histoire ..............................................359Politique et économie .........................360Population et langues .........................362Mode de vie .......................................363Arts et culture ....................................363Festivités ...........................................363Cuisine locale ....................................364Jeux, loisirs et sports .........................364Enfants du pays .................................366

Visite de Sainte-Lucie .........................362Le nord de l’île ...................................367

Castries ..........................................367Rodney Bay .....................................373Gros Islet ........................................377Cap Estate ......................................379Pigeon Island National Park .............380

Le sud de l’Île ....................................382Anse-La-Raye .................................382Marigot Bay ....................................383Soufrière .........................................386Vieux-Fort .......................................393Micoud ............................................394Dennery ..........................................394

� SAINT-VINCENT ET LES GRENADINES Saint-Vincent- et-les-Grenadines ...............................287

Bequia ...............................................404Moustique ..........................................406Canouan ............................................407Mayreau ............................................407Union Island .......................................407Tobago Cays ......................................410Palm Island ........................................411Petit-Saint-Vincent – Psv ...................411

� ORGANISER SON SÉJOUR Pense futé ...........................................414S’informer ...........................................424Comment partir ? ................................426Rester ..................................................453Index ...................................................454

Bibliothèque Schœlcher, Fort-de-France.

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PAUL - DidierRoute de Didier

Restaurant au 1er étage de la villa

0596 73 16 60

PAUL - DucosImmeuble LAPEYREZone de la Petite Cocotte

0596 60 33 01

PAUL - Fort-de-FranceLa Roulotte

Centre commercial

Cour Perrinon

www.boulangeries-paul.com

PAUL Martinique

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Rade de Saint-Pierre

Pointe du Macouba

Pointe Ténos

Havre de la Trinité

Havre du Robert

Baie du Galion

MARTINIQUE

0 6 km

La Martinique66

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Morne Bigot 450 m.

Pointe des Salines

Pointe du Bout

Pointe des Nègres Aéroport de

Fort-de-France / Lamentin

Bequia Moustique Canouan

Union Cariacou

Ronde Grenade

St-Vincent

St-Lucie Barbade

MARTINIQUE

Dominique

les Saintes Marie-Galante

GUADELOUPE

Montserrat Nevis

Antigua

St-Kitts Saba

Anguilla

St-Martin

St-Barthélémy Barbuda

LES PETITES ANTILLES

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Végétation tropicale.Fabrication glace coco traditionnelle.

Plage de Sainte-Anne.

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Architecture créole.

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Une destination paradisiaqueA la Martinique, la plage et la mer son toujours à portée de main. On ne compte pas moins de 200 variétés de sable sur cette île c’est donc peu dire. Avec l’Anse noire, Céron, Trabeau, Cap Macré, les Salines les chasseurs d’images et les amoureux de la glisse ne seront pas en reste. Et si d’aventure, la mer et ses nombreux atouts vous lassaient, la végétation luxuriante de la Martinique vous réserverait de superbes balades pour le plaisir des sens.

Un climat agréable toute l’annéeIci, le climat est tropical, chaud et humide. Si l’on distingue deux saisons : le carême (chaud et sec qui s’étend de décembre à mai) et l’hivernage (plus humide qui dure de juin à novembre), le beau temps prédomine avec des températures à 27 °C en moyenne. La pluie ne s’installe jamais bien longtemps, et la chaleur n’y est pas excessive. Il n’existe donc pas de période dite « idéale » pour partir, si ce n’est qu’en septembre et octobre, vous aurez l’île pour vous seul. Attention : de fin août à fin octobre, les tempêtes tropicales, les dépressions ou les cyclones occupent souvent les devants de la scène.

Une île pratiqueLa Martinique est un département d’outre-mer français. Cela présente au quotidien bien des avantages : même monnaie, même langue, même niveau de santé (frais médicaux remboursés par la Sécu...). Notons que, dans le cadre de la décentralisation, le projet de réforme constitutionnelle visant à modifier les articles de 72 à 74 (titre XII) afin d’assurer à l’île une plus large autonomie a été rejeté par référendum.

Un voyage facile à organiserOn peut parfaitement se débrouiller seul, et donc organiser son séjour soi-même. Il suffit de trouver un vol et un hébergement correspondant à ses attentes (en direct, par Internet ou par une agence). Il n’existe pas de transport en commun organisé (sauf pour

la ville de Fort-de-France). Vous devez donc posséder un véhicule et une carte routière pour vous déplacer. Vous trouverez sur place de nombreux excursionnistes et prestataires, des liaisons inter-îles, ainsi que des supermarchés et des épiceries.

Une île aux multiples facettesAvec ses 1 128 km2, la Martinique présente de multiples facettes. Au sud, on trouve de nombreuses anses aux belles plages de sable blanc et l’attrait balnéaire l’emporte sur le reste. Au nord, la montagne Pelée se dresse fièrement. La route qui mène de Schœlcher au Prêcheur surplombe des falaises escarpées. La côte laisse apparaître les plages de sable noir, vestige de l’éruption de la montagne Pelée. A l’est, le paysage fortement accidenté est propice au tourisme vert. Face à l’immensité de l’océan Atlantique, la côte Nord-Est, dite la « côte au vent », est la plus houleuse (sauf certaines plages dans le Sud).

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Plage de rêve.

Les plus de la Martinique

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LES PLUS DE LA MARTINIQUE 10

Un écotourisme en plein essorLe tourisme vert est en plein essor à la Martinique. Découverte de la faune aquatique avec masque, palmes et tuba ; de la mangrove en kayak, visite du domaine de l’Emeraude ou de la maison du volcan, jardins botaniques, randonnées, canyoning, équitation, voiliers… l’écotourisme a de beaux jours devant lui sur ces terres splendides. Avec ses côtes éclectiques, ses fonds marins riches et variés sa forêt tropicale, ses sentiers escarpés, ses rivières et cascades : la nature s’affiche généreuse.

Une situation touristique privilégiéeLa Martinique est située au cœur de l’arc antillais. Cette position intéressante vous permet de découvrir les îles anglophones limitrophes (cultures et ambiances diffé-rentes) : Sainte-Lucie, au sud, à un quart d’heure d’avion ou à 1 heure 30 en bateau ; les Grenadines, plus au sud, avec leurs plages paradisiaques ; la Dominique, au nord, avec ses rivières et ses rastas ; et, à l’est de l’arc antillais, la Barbade, offrant toutes les infras-tructures d’une île pour les déplacements touristiques.

Un riche patrimoine historique et culturelL’île ne manque pas de ressources à ce niveau. De nombreux musées, distilleries, jardins, habitations créoles vous racontent son histoire est riche et complexe. On peut aussi quitter aisément les sentiers trop fréquentés pour s’arrêter, boire un verre et discuter dans des communes toujours accueillantes. Sur le bord des routes, si l’on croit parfois s’être égaré, il y a aussitôt quelqu’un pour vous souhaiter le bonjour, un autre pour vous renseigner. La musique est partout présente. Le « ragga » et le « zouk love » vous entraînent dans la ronde. Pendant le carnaval, une liesse générale s’empare, durant cinq jours, de toutes les communes de l’île. Osez parcourir les « vidés », ces splendides cortèges, chars carnavalesques que la population suit avec ardeur en se déhanchant au son de rythmes endiablés. Autre image d’ « Epinal-en-Caraïbe », l’usage du ti-punch est un véritable rite de la vie antillaise, auquel on sacrifie de bonne grâce, de préférence dans un verre frappé à l’effigie des grandes distilleries qui portent le nom des vieilles familles créoles.

Voiliers au mouillage.

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Retrouvez le sommaire en début de guide

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11Fiche techniqueArgentNous sommes en France, donc l’euro est la monnaie locale.

�w Banques. La plupart des banques françaises ont des succursales à la Martinique. Renseignez-vous auprès de votre agence pour connaître l’agence la plus proche de votre lieu d’hébergement. L’American express est également très présente sur l’île. Attention : les chèques « hors place » (comprenez chèques émis par des succursales de la métropole ou à l’étranger) sont souvent refusés. Mais emportez quand même votre chéquier, car certains excursionnistes et commerçants l’acceptent tout de même.

�w Budget. Préférez une formule « packagée » incluant le vol et l’hébergement, si votre budget est serré ; comptez entre 700 E et 1 200 E selon la saison. Le voyage « à la carte » vous coûte plus cher, ne comptez pas moins de 1 500 E pour une semaine (vol + hôtel + voiture).

La Martinique en brefL’île

�w Superficie : 1 128 km2 (selon l’Institut d’émission des départements d’outre-mer, l’IEDOM).

�w Statut : département d’outre-mer (DOM) depuis le 19 mars 1946.

�w Préfecture : Fort-de-France (34 communes au total).

�w Principales villes : Fort-de-France (94 000 hab., soit la ville la plus peuplée de la Martinique), Le Lamentin (40 000 hab.), Le Robert (24 146 hab.), Schœlcher (21 863 hab.), Le François (20 000 hab.), Sainte-Marie

(19 528 hab.), Saint-Joseph (18 000 hab.), Ducos (17 000 hab.).

La population�w Population : estimée à 403 355 hab

(estimation 2012).�w Densité : 356 hab./km², plus forte densité

des quatre DOM.�w Langue officielle : français.�w Langue régionale : créole.�w Religion principale : catholicisme.

L’économie

�w PIB brut/hab : 21 131 E (estimation 2011).

�w PIB total : 8,3 milliards d’euros (estimation 2011).

�w Principaux fournisseurs : France métropolitaine, Union européenne, Amérique latine.

�w Taux de chômage : 20,8 % (estimation 2011).

Téléphone�w Indicatif téléphonique : 05 96.

�w Renseignements téléphoniques : 118 218 ou 118 712.

�w Les portables fonctionnent correctement. Un conseil à nos lecteurs toutefois : attention à votre facture quand vous êtes aux Antilles ! Le système du roaming peut s’avérer très onéreux. Explication : votre portable de métropole fonctionne aux Antilles (si vous avez l’abonnement adéquat), mais sachez que tous les appels (entrants et sortants) vous sont facturés ! La meilleure solution est d’acheter à votre arrivée (si vous avez l’intention d’utiliser souvent votre portable) un kit mobile avec carte prépayée.

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Joindre un correspondant

�w Numéros fixes. Tous les numéros fixes (dix chiffres) commencent par 05 96.

�w Numéros de portables. Tous les numéros commencent par 06 96.

�w Appeler la Martinique depuis la Métropole. Composer simplement les 10 chiffres sans faire le 00 et sans faire de code international.

�w Appeler la Métropole depuis la Martinique. Composez simplement les 10 chiffres. Il n’est pas nécessaire de faire le 00 33. La Martinique c’est la France !

�w Appeler l’étranger depuis la Martinique. Composer le 00 pour avoir l’international puis le code du pays que vous voulez avoir puis le numéro de votre correspondant.

�w Appeler la Martinique de l’étranger. Composer le 00 pour avoir l’international puis le 596 (code international de la Martinique) puis le numéro de votre corespondant.

� CARTE BLABLA MOBILE& 0801 10 20 30www.blablamobile.frCette carte téléphonique est utilisable au départ de tous les opérateurs locaux et de métropole. Elle est rechargeable de 2 E à 100 E et permet des coûts de communication à partir de 0,01 E vers la Métropole au départ d’une ligne fixe, ou 0,19 E à partir d’un mobile. Disponibles chez tous les revendeurs Blabla et sur le site www.blablamobile.fr

Cette carte prépayée, commercialisée par l’opérateur local DAUPHIN TELECOM, s’utilise gratuitement au départ de la ligne d’origine du numéro, quel que soit votre opérateur, depuis tous les mobiles (Iphone ou Android) ou d’une ligne fixe des Antilles-Guyane et de Métropole. Vous économisez jusqu’à 40 % sur vos coûts de communication sans déduction du crédit de votre mobile ou du forfait de votre ligne fixe. L’utilisation est simple, depuis un mobile ou un fixe, composez le 0801 10 20 30 suivi du code pin de la carte et du numéro du correspondant. Astuce : si vous téléchargez l’application « BLABLA Mobile », vos contacts s’enregistrent automatiquement de votre mobile vers l’application et le code pin de la carte est enregistré une fois pour toute, plus besoin de le saisir à chaque appel. Autre petit plus : vous pouvez régulièrement doubler votre crédit lors des journées « Double Top-Up ».

Décalage horaireIl y a 5 heures de décalage horaire avec la Métropole pendant l’hiver. 6 heures pendant l’été. Au mois de janvier, lorsqu’il est 18h à Paris, il est 13h en Martinique. Au mois de juillet, lorsqu’il est 18h à Paris, il est 12h en Martinique.

FormalitésPour les ressortissants de l’Union européenne, la carte d’identité suffit pour rentrer en Martinique. En revanche, pour rejoindre les îles anglophones (Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines...) un passeport en cours

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Rasta sur sa yole.

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de validité est requis. Pour les Canadiens, le passeport est suffisant. Nul besoin de visa pour des séjours inférieurs à 30 jours.Les enfants doivent disposer d’une pièce d’identité personnelle ou bien figurer sur celle des parents. Les mineurs voyageant seuls doivent obligatoirement présenter une autorisation de sortie du territoire établie par les parents.

ClimatLa Martinique bénéficie d’un climat tropical chaud et humide plutôt agréable. La tempéra-ture moyenne est de 26°C. Avec 3 000 heures d’ensoleillement annuel, sur les plaines et les côtes du sud, le soleil n’est jamais absent bien longtemps. On distingue cependant deux saisons :

�w Le carême chaud et sec dure de décembre à mai, sachant que de février à avril, l’île traverse une période de grande sécheresse. L’ensoleillement est alors à son apogée. La température en cette saison varie entre 27° et 34°.

�w L’hivernage, qui s’étend de juin à novembre, est plus humide. Le risque cyclonique est plus fort de fin août à fin octobre.L’île étant constamment balayée par des brises marines en provenance de l’est et du nord-est, la chaleur n’y est jamais excessive. A mi-chemin entre le Tropique du Cancer et l’Equateur, l’île est en revanche soumise à un taux d’humidité élevé. Des pluies abon-dantes arrosent constamment les hauteurs du nord, où les températures peuvent baisser légèrement. Le record de froid établi en

1965 reporte 12°C à Fonds-Saint-Denis et 8°C sur le sommet de la montagne Pelée. Mais ces chiffres sont plutôt rares.

SaisonnalitéSi, dans certaines régions, il existe bien deux, voire trois saisons, il est difficile ici de les différencier. Nous préférons employer le terme de « période ».

�w De décembre à fin avril, c’est la « haute saison » : les touristes affluent et les tarifs des voyagistes augmentent.

�w De mai à fin novembre, c’est la période « creuse » : les vacanciers européens boudent un peu la destination dans la mesure où le soleil est au rendez-vous en métropole. Les prix sont à la baisse à partir de fin avril jusqu’à mi-décembre, profitez-en ! Evitez, en revanche, de planifier une croisière en voilier en septembre, car c’est le mois où vous avez le plus de risques de rencontrer une tempête tropicale ou même un cyclone !

�w Les grandes vacances représentent la « saison intermédiaire » : les grandes vacances permettent aux Antillais de métropole de revenir au pays. Il est souvent difficile de trouver une voiture de location et les billets d’avion sont onéreux (surtout si vous vous y prenez à la dernière minute). A noter également qu’en juillet, et surtout en août, le temps est très chaud et plus humide, il pleut plus souvent tout en restant toujours agréable.Pour voyager hors des périodes de grandes affluences, nous vous conseillons les mois de mai et de juin, d’octobre et novembre : le climat est agréable et les tarifs au plus bas.

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Les Antilles françaises se prêtent idéalement à des vacances en famille (avec ou sans enfants) ou entre amis. Les personnes âgées, les sportifs et les amoureux de l’écotourisme ne sont pas en reste. Il faut au minimum dix jours pour profiter entièrement de votre voyage, mais quinze jours nous semblent la formule idéale. Cependant, l’offre la plus souvent proposée reste le forfait semaine. A éviter si vous souffrez du décalage horaire (5/6 heures).

�w Le réseau de transports publics est encore insuffisant malgré l’arrivée timide du TCSP, Il est donc impératif de louer une voiture. L’aspect positif réside dans l’indépendance : peu importe l’hôtel que l’on choisit, on peut se déplacer au gré de ses envies, sans même être obligé d’être logé en bord de mer.

�w Contrairement aux destinations balnéaires traditionnelles (Maroc, Tunisie, Grèce, Turquie), la notion « d’éloignement » n’existe pas réellement. La seule grande ville est Fort-de-France. Les réfractaires à la foule peuvent facilement trouver un hébergement proche des centres balnéaires les plus fréquentés tout en étant à l’écart.

�w La Martinique se sépare en trois zones avec des particularités bien distinctes : le Sud, le Centre et le Nord. Le Sud correspond à l’image balnéaire tropicale que l’on s’imagine en règle générale tandis que le Nord est le symbole d’une nature intense et verdoyante. Le Centre, lui, se caractérise surtout par une forte urbanisation et une densité de population importante. C’est véritablement le poumon économique de l’île où se concentrent la plupart des zones industrielles et commerciales.

Séjour courtSi vous faites appel à une agence de voyages (ou à des offres sur Internet), la formule de séjour le plus souvent proposée est le forfait semaine (comprenez sept nuits sur place, parfois même six, ce qui est assez court). Les expérimentés vous le confirmeront, une semaine sur place n’est guère suffisante. Le vol dure environ 8 ou 9 heures et il y a 5 à 6 heures de décalage horaire. Le calcul est vite fait. Vous partez par exemple un samedi de Paris, vous arrivez en fin d’après-midi ou en début de soirée le même jour. Vous devez reprendre l’avion le samedi d’après, afin d’arriver en métropole le dimanche (le plus souvent aux aurores, nuit dans l’avion). Si l’on estime que le lendemain de l’arrivée, c’est la phase de prise de connaissance et que le dernier jour est réservé aux préparatifs, il ne vous reste que cinq jours complets pour découvrir l’île.En prenant en compte ces paramètres, nous vous conseillons de bien cibler vos envies et de choisir une zone géographique de séjour en conséquence. Si vous aimez la plage, les anses calmes et les activités nautiques, préférez le Sud de l’île. Si vous aimez la randonnée, la montagne et l’écotourisme, le Nord (ou l’intérieur) est préférable. La Martinique est certes une petite île, mais vous allez tout de même parcourir beaucoup de kilomètres. Qui plus est, la route qui dessert le nord-sud est souvent embouteillée aux environs de Fort-de-France, ce qui augmente de façon conséquente vos temps de déplacement.Voici un exemple de séjour qui vous permet de profiter au mieux de la Martinique. Nous partons du principe que vous séjournez dans le Sud de l’île (Sainte-Luce ou Le Diamant).

Quelle formule d’hébergement choisir ?Les visiteurs qui séjournent pour la première fois en Martinique s’orientent généra lement vers l ’hô te l ler ie classique. En effet, les tour-opérateurs programment la destination avec le vol et l’hébergement. Cependant, la résidence hôtelière avec des petites cuisines équipées constitue la formule la plus prisée. Enfin, la location saisonnière complète la gamme de possibilités : du studio à la villa familiale. Les gîtes et chambres d’hôtes sont également en pleine expansion. Le respect de l’environnement et la promotion du tourisme vert sont les fers de lance de ce nouveau type de location dont les prestations ont un niveau de qualité en forte hausse.

Idées de séjour

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Jour 1Vous arrivez à l’aéroport du Lamentin. Vous êtes peut-être épuisé par le voyage et vous n’avez qu’une idée en tête : filer vers votre hôtel. Une bonne douche, et au lit. Cinq ou six heures de décalage horaire selon la saison, il vous faut récupérer. Vous y verrez plus clair demain.

Jour 2Réveil au lever du soleil (5h30-6h), décalage horaire oblige. Après une nuit de sommeil, vous êtes en pleine forme et vous goûtez déjà au plaisir du bien-être tropical. Le ciel est bleu, avec une forte luminosité. Nous vous suggérons de profiter de l’hôtel (farniente, piscine, plage), de prendre vos repères et d’organiser votre semaine.

Jour 3Vous commencez à vous accoutumer au décalage horaire. Profitez-en pour partir à la découverte de l’île. Les départs matinaux sont vivement conseillés : ici on se lève tôt, car le soleil se couche vers 18h. Nous vous proposons deux itinéraires :

�w Circuit 1 : la côte Ouest, dite « sous le vent ». Remontez la côte Sud caraïbe, arrêtez-vous le matin au bourg des Anses d’Arlet pour prendre un petit déjeuner. Puis direction Fort-de-France pour le shopping et le marché. Faites route vers le nord par la côte caraïbe pour remonter jusqu’au Prêcheur. Visitez le jardin botanique de Balata (Fort-de-France) et déjeuner sur la plage au Carbet (allez boire un verre au restaurant Petibonum sur la plage).

Dans l’après-midi, un arrêt à Saint-Pierre (ville historique). Vous repartez en bifurquant par la route de Morne-Rouge et traversez la route de la Trace (forêt tropicale) qui descend vers Fort-de-France. Tout simplement grandiose.Note pour ceux qui logent sur la Pointe-du-Bout ou à l’Anse-à-l’Ane : une demi-journée à Fort de France est possible, car des navettes maritimes vous y amènent et l’aller-retour en bateau est très agréable. Avec un départ vers 8h30/9h, vous serez logiquement de retour vers midi, sauf si vous restez déjeuner.

�w Circuit 2 : la côte est dite « au vent ». Vous commencez par Le Vauclin, adorable village de pêcheurs authentique. Poursuivez par Le François (arrêt quasi obligatoire à l’habitation Clément), Le Robert, la presqu’île de la Caravelle. Déjeunez à Tartane chez Mamy Nounou par exempke. Puis attaquez le Nord atlantique. A Sainte-Marie, visitez le cimetière, le musée du Rhum ou de la Banane. Le Marigot, Le Lorrain, Macouba où vous découvrirez la Distillerie JM. Et enfin, Grand-Rivière et ses falaises. Là-bas, goûtez la glace coco vendue par une vieille Antillaise charmante. C’est le bout du monde, l’île de la Dominique pointe son nez au-delà des falaises. La route s’arrête là. Revenez sur vos pas et prenez après Le Lorrain la route qui part vers Morne-des-Esses, Saint-Joseph... Et retour vers votre lieu de résidence.Deux conseils : vous ne pouvez pas vous arrêter sur tous les lieux cités, faites donc un choix. Les routes sinueuses de l’intérieur (entre Rivière-Salée et Rivière-Pilote) offrent des paysages formidables !

Pêche à Anse Dufour.

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Jour 4Trois grands classiques pour une journée thématique :

�w Une journée day charter, ce qui signifie une balade en mer à bord d’un bateau, souvent des « maxi-catamarans ». Départs proposés depuis Les Trois-Ilets, Le Marin ou Sainte-Anne. Le circuit le plus classique est la côte Sud caraïbe et, pour les amoureux de la mer, la journée à Sainte-Lucie (île anglophone située au sud). Départ vers 9h et retour au coucher du soleil. Déjeuner à bord, arrêts baignade avec possibilité de snorkeling (plongée palmes-masque-tuba).

�w Une journée aux « fonds blancs ». Tout est dans le nom : ce sont des fonds sablonneux et peu profonds, situés tout le long de la Côte atlantique entre Le Robert et Cap-Chevalier. Quitter la Martinique sans avoir bu son verre (de rhum, de préférence) assis dans l’eau et loin de la côte... est du gâchis ! De nombreuses sociétés organisent cette excursion : départ le matin vers 9h, découverte des îlets, commentaires sur la végétation, arrêt baignade et baptême du rhum aux fameux « fonds blancs », déjeuner et retour en fin d’après-midi.

�w Excursion à bord d’un 4x4. Grâce à la topographie et au climat de l’île, de nombreux prestataires organisent des balades en 4x4. C’est une façon assez originale d’explorer l’île. Appréciée par la grande majorité de nos lecteurs, la formule plaît. Deux circuits et deux concepts forts différents sont proposés : le Nord ou le Sud. Pour l’authenticité et la forêt tropicale, préférez le Nord.

Jours 5 et 6Si vous n’êtes pas trop épuisé, vous pouvez consacrer ces deux journées à des activités sportives : plongée sous-marine (demi-journée), balade en scooter des mers (demi-journée) ou en canoë-kayak (du côté du Robert, du François, des Trois-Ilets ou de Cap-Chevalier), planche à voile (plage de Cap-Chevalier), survol touristique en avion ou en hélicoptère, canyoning... Pour les amateurs de la culture locale, la visite d’une distillerie, d’un musée (La Maison de la Canne par exemple) ou l’option combat de coqs dans un pitt (Rivière-Pilote) s’imposent.

Jour 7C’est déjà le départ. La plupart des vols sont fixés en fin d’après-midi. Petite note sympa,

certaines structures d’hébergement vous permettent de vous changer avant le départ à l’aéroport en mettant à votre disposition une bagagerie et des douches. C’est un avantage, car vous pouvez ainsi profiter pleinement de vos derniers instants dans l’île.

Séjours longsIl existe deux Martinique. La verte et la bleue. La première, au nord, est ponctuée de mornes et de pitons, recouverte de forêt primaire, de fougères arborescentes et d’arbres gigan-tesques. La seconde, plus balnéaire, s’étend de la presqu’île de La Caravelle à la pointe sud et remonte paisiblement le long de la côte caraïbe. Si vous avez la possibilité de rester deux semaines à la Martinique, on ne saurait que trop vous conseiller de partager votre séjour entre ses deux visages et d’y ajouter, si vous en avez envie, une petite croisière du côté de Sainte-Lucie, de Saint-Vincent ou des Grenadines.Quinze jours à la Martinique est une formule qui vous permet de profiter pleinement de vos vacances. Le temps de vous « poser » et de ne pas tout visiter au pas de course. Quatre ou cinq jours dans le Nord pour la découverte de l’île, côté nature. Six jours dans le Sud pour profiter pleinement du côté balnéaire. Quelques jours dans les îles des alentours. Une bonne idée pour éviter de faire des kilomètres inutiles.

4/5 jours dans le Nord de l’îleRayonnez autour de la montagne Pelée pour découvrir la végétation luxuriante, la flore chatoyante, les rivières et les cascades et bien évidemment escalader la montagne ! Les mordus de nature ne seront pas déçus en empruntant la route de la Trace au cœur de la forêt tropicale. A noter que la Martinique propose de plus en plus d’écotourisme. Au programme : canyoning, randonnées à cheval, sentiers balisés. Pour cette exploration du nord, vous pourrez séjourner du côté de La Trinité et profiter de la beauté de la presqu’île de La Caravelle. A visiter absolument : Grand-Rivière, Basse-Pointe, Sainte-Marie, son musée du Rhum et celui de la Banane. La côte « sous le vent » (caraïbe, de Schœlcher à Saint-Pierre) offre des plages de sable noir et de petits villages de pêcheurs... Tranquillité et authenticité assurées. Les étapes incontournables, du nord au sud : l’anse et l’habitation Céron, Saint-Pierre, Fond-Saint-Denis...

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6 jours dans le Sud de l’îleLa côte qui s’étend de la Trinité à Cap Chevalier est un vrai joyau. Les îles du Robert, les fonds blancs de la Pointe Faula, Le Vauclin et ses marchés aux poissons. Et Sainte-Anne évidemment, avec ses célèbres plages, dont les Salines. Le village a conservé son aspect traditionnel, un cliché carte postale à conseiller aux amoureux de la plage. Ici, la mer est partout, toujours plus belle. On plonge pour découvrir des poissons multicolores, on se prélasse à l’ombre des cocotiers et l’on déguste des langoustes les pieds dans le sable au Cap Chevalier. Un peu plus loin, côté caraïbe, visitez Sainte Luce, Le Diamant et faites une pause dans le joli bourg des Anses d’Arlet. Découvrez également les deux anses jumelles (l’une de sable blanc, l’autre de sable noir) que sont Anse Dufour et Anse Noire. Ici, on a l’avantage d’être au bord de l’eau, tout en bénéficiant du pittoresque et du calme. Pour ceux qui aiment l’animation, rendez-vous du côté de la Pointe-du-Bout : restaurants, bars, nombreux excursionnistes (surtout nautiques), navettes pour Fort-de-France, marina…

3/4 jours dans les îles Grenadines ou à La DominiquePour finir les vacances en beauté, embarquez au départ de Le Marin dans un voilier avec skipper pour découvrir les Grenadines (l’avion est également possible pour ceux qui ont le mal de mer). Il n’est pas rare de croiser des dauphins dans ces eaux ensorcelantes. Là-bas, place aux plages de rêve. La formule se décline à la journée pour ceux qui sont pressés. Il faut se présenter vers 7h-7h30 à l’aéroport pour un retour vers 18h. L’avion (entre neuf et dix-neuf places) vous permet avant tout d’admirer pendant une heure les plages paradisiaques de la Caraïbe. Arrivé à Union, vous êtes pris en charge par le capitaine d’un voilier. Cette balade permet d’avoir un aperçu rapide des plus beaux sites : Union, les fameux Tobago Cays et la petite île charmante de Palm Island. Prévoir entre 250 E et 400 E/personne. Vous pouvez également vous échapper à Sainte-Lucie. Les prestataires proposent deux formules (une journée) pour se rendre à Sainte-Lucie : transport maritime à bord de la navette rapide l’Express des îles (de Fort-de-France) ou à bord d’un maxi-catamaran (départ du Marin ). Une fois là-bas, les guides locaux vous font découvrir l’île. Déjeuner sur place et retour en Martinique vers 18h (possible en avion ; 20 minutes de vol seulement).

Séjours thématiquesLes adeptes de la randonnée, du 4x4, du vélo ou de la plongée découvriront la grande diversité de la Martinique, loin des foison-nantes cités balnéaires. Pour les férus de sport nautique, les Antilles sont aussi célébrées pour leur climat et leur régime de vents. Les amateurs de séjours golfiques peuvent se renseigner auprès du golf des Trois-Ilets ou de tour-opérateurs spécialisés.

CroisièresSi vous optez pour une croisière dans les Antilles, voici une petite idée de parcours. Vous pouvez consacrer deux ou trois jours à l’une des îles limitrophes… et vous avez le choix. Par exemple, les îles voisines de la Dominique et de Sainte-Lucie présentent un visage contrasté par leur cadre anglophone.L’archipel des Grenadines (situé entre l’île de Saint-Vincent et l’île de la Grenade) offre tout simplement des plages de rêve. Vous pouvez organiser votre escapade seul (en prenant contact avec les compagnies d’avia-tion ou maritimes), mais nous vous conseillons de passer par une agence. Elles offrent un package à la journée complet : le tarif public est identique, sauf si vous tombez dans une période exceptionnelle (promos...).

�w Au grand sud, les Grenadines : la plupart des agences de voyages locales proposent cette excursion à la journée par transport aérien, distance oblige.

Retour de pêche.

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Il faut se présenter vers 7h-7h30 à l’aéroport ; vous êtes de retour vers 18h. L’avion (neuf ou dix-neuf places) vous permet avant tout d’admirer pendant une heure les plages paradisiaques de la Caraïbe. Vous arrivez ensuite à Union où vous êtes pris en charge par le capitaine d’un voilier. Cette balade offre un aperçu rapide des plus beaux sites : Union, les fameux Tobago Cays et la petite île charmante de Palm Island. L’expédition justifie les tarifs élevés (prévoir entre 250 E et 400 E/personne) : toute la journée, vous naviguez dans un archipel, d’île en île !

�w Au sud, Sainte-Lucie : indépendante depuis 1979, cette petite île connaît un essor touristique intéressant. Les prestataires proposent deux formules (une journée) pour se rendre à Sainte-Lucie : transport maritime à bord de la navette rapide l’Express des îles (de Fort-de-France) ou à bord d’un maxi-catamaran (départ du Marin ). Une fois là-bas, les guides locaux vous font découvrir l’île. Déjeuner sur place et retour en Martinique vers 18h. Vous pouvez également vous rendre à Sainte-Lucie en avion (30 minutes de vol seulement). Si vous voyagez de façon indépendante, sachez que les locations de voitures sont relativement onéreuses. Les petits futés préfèreront les bus collectifs, moins chers et plus atypiques.

�w Au nord, la Dominique : ce véritable petit paradis montagneux aux 365 rivières est plutôt méconnu des touristes métropolitains. Niveau plage, pas grand-chose, mais les amateurs de nature sont gâtés : marches en montagne, lacs… Paysage spontané et naturel, accueillant et sauvage. L’île est reliée à la Martinique par la navette maritime l’Express des îles. Possibilité également d’acheter des mini-forfaits dans les agences de voyages. Si vous avez le temps, passez-y deux ou trois jours.

RandonnéesParadis du randonneur, la Martinique est bien loin d’être une destination uniquement « plages et transats ». Au nord comme au sud, les marcheurs ont de quoi s’occuper.

�w Le Nord de l’île : comptez entre deux et trois jours pour découvrir les hauteurs de l’île et ses sentiers qui serpentent à travers la forêt tropicale. Incontournable, l’ascension de la montagne Pelée peut se réaliser par

plusieurs sentiers de niveaux différents. Au départ du Morne-Rouge, le sentier de l’Aileron (6 heures aller-retour, niveau moyen) offre de magnifiques panoramas. Par le Prêcheur (6 heures l’aller, niveau moyen/difficile), vous aurez le moyen d’observer des traces encore tangibles de l’éruption de 1902. En descendant vers la côte orientale, les alentours de Fonds-Saint-Denis regorgent de randonnées intéressantes. Plus facile, mais à éviter si vous souffrez de vertiges, le canal des Esclaves (4h aller-retour, niveau facile) suit le cours du canal de Beauregard, avec de très beaux panoramas sur les pitons du Carbet. Plus difficile, le long de la route de la Trace, l’ascension des pitons du Carbet (8 heures aller-retour, niveau difficile) permet de découvrir la forêt tropicale. Attention ! La randonnée est difficile et comporte beaucoup de dénivelés car les six pitons s’étendent sur 16 km et atteignent parfois les 1 000 m de hauteur.

�w La presqu’île de La Caravelle : une journée vous suffira pour découvrir les beautés naturelles de la réserve de La Caravelle. Le grand ou le petit sentier sont ombragés en grande partie et de niveau facile. Le petit sentier (2 heures environ) serpente entre la mangrove et la forêt sèche en passant par le château Dubuc. Quant au grand sentier (4 heures environ), il arrive jusqu’au phare de La Caravelle et permet de profiter de très belles vues sur la Baie du Trésor. Attention, certains traits sont en plein soleil.

�w Le Sud de l’île : quittez les montagnes pour rejoindre les plages. Le chemin des Anses d’Arlet (6 heures, niveau facile) vous permettra de faire le tour de la presqu’île de Sainte-Anne et de découvrir ainsi ses plages et ses paysages. Côté Atlantique, la randonnée de la Trace des Caps est l’une des plus pittoresques, à parcourir à pied ou à vélo, en une ou plusieurs étapes. Du côté du Vauclin, vous parcourrez le domaine du Grand Macabou en longeant le littoral de la Petite à la Grande Anse Macabou. Mais l’une des randonnées les plus originales reste celle qui traverse la Savane des Pétrifications (5 heures aller-retour, niveau facile), dans la presqu’île de Sainte-Anne. Dans cette étendue désertique qui doit son nom aux arbres fossilisés, on pourra tout de même apercevoir quelques cactus et acacias pousser. Le paysage est saisissant.

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© Daniele Cati – Iconotec

Petit-Piton, Sainte-Lucie.19

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LA ROUTE DES RHUMS

Rhums arrangés.

© JC DUSANTER

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Si pani ronm, pa ni la priè : Pas de rhum, pas de prière.… C’est une véritable culture, dans tous les sens du terme. Le rhum et sa dégustation font ici partie d’un rite fondamental qui ne va pas sans une longue initiation, ne serait-ce que pour apprendre à distinguer les diverses variétés et à apprécier les plus fines bouteilles. Les connaisseurs de rhum sont aussi « pointus » que leurs homologues du cognac ou de l’armagnac. Et, contrairement à une idée reçue, il y a parmi les vieux rhums de véritables merveilles qui n’ont pas grand-chose à voir

avec ceux utilisés pour flamber les bananes. La boisson nationale enivre ceux qui en abusent et rend gais ceux qui en consomment avec modération. Précisons, pour les profanes, qu’il y a deux sortes de rhums : les rhums industriels ou de sucrerie, fabriqués dans le monde entier, obtenus par la distillation du résidu de la fabrication du sucre, la mélasse, et les rhums agricoles, produits aux Antilles françaises (Martinique, Guadeloupe, Marie-Galante), obtenus par la distillation du produit de la fermentation du jus frais de la canne.

HISTOIRE DU RHUM

L’ancêtre du rhum, un dénommé « Tafia »Lorsqu’on se documente sur l’histoire du rhum à la Martinique, le premier nom cité dans tous les ouvrages est celui du fameux révérend père Labat. Lors de son débarquement sur l’île, au début de l’année 1694, le père Labat est victime d’une terrible fièvre qui le terrasse. L’histoire raconte qu’il fut sauvé par une décoction à base d’un alcool encore méconnu à l’époque, l’ancêtre de ce qu’on appelle aujourd’hui le rhum.

Le bon père dit dans ses mémoires : « L’eau-de-vie que l’on tire des cannes est appelée guildive. Les sauvages et les nègres l’appellent tafia, elle est très forte, a une odeur désa-gréable, et de l’âcreté à peu près comme de l’eau-de-vie de grain. Le lieu où on la fait se nomme la vinaigrerie… » (Jean-Baptiste Labat, Nouveau Voyage aux Isles d’Amérique, 1722.)Le breuvage est obtenu par la fermentation de différents déchets sucrés provenant de la fabrication du sucre. Cette solution fermentée passe ensuite par un alambic et on obtient un liquide clair appelé tafia. A l’époque, cet appareil à distiller était très rudimentaire, ce

La route des Rhums

Plantation et distillerie des Trois-Rivières.

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23Histoire du rhum - LA ROUTE DES RHUMS

qui explique la piètre qualité de cette boisson d’un autre temps.

La naissance du rhum industrielAu XVIIIe siècle, la Martinique vend des mélasses (déchets de l’industrie sucrière) aux colonies nord-américaines qui produisent déjà du rhum industriel. Cette technologie, mise au point par les Anglais, ne sera utilisée en Martinique et en Guadeloupe qu’à la fin du XIXe siècle. Les usines martiniquaises disposent en effet de grandes quantités de mélasse et commencent à produire du rhum pour améliorer leurs revenus. Qui plus est, cette production permet de trouver un autre débouché à la canne à sucre. C’est ainsi qu’est apparu le rhum industriel.

Du rhum industriel au rhum agricoleL’origine du rhum agricole, à la Martinique, est étroitement liée à l’arrivée de la machine à vapeur, appliquée au moulin à canne.

Cette révolution technologique va entraîner une concentration des habitations ; pour produire toujours plus, les petites habitations se regroupent peu à peu, jusqu’à la création de ce que l’on va appeler des « usines centrales ». Le principe est le suivant : l’usine centrale (équipée de la machine à vapeur) était au centre d’un cercle autour duquel gravitaient les petites exploitations. Un réseau ferroviaire en forme d’étoile permettait d’acheminer la canne à sucre des champs jusqu’à l’usine. Mais un certain nombre de petites habitations ne pouvaient pas accéder à ce réseau en raison de leur situation géographique enclavée : elles se sont donc trouvées complètement écartées des usines centrales et du circuit sucrier. Certaines d’entre elles ont donc commencé à distiller directement le jus de la canne (vesou) et ont donné naissance au rhum agricole, appelé à l’époque « rhum z’habitants » . Par la suite, les différentes crises sucrières ont peu à peu transformé les usines centrales en distilleries agricoles.

le Rhum à toutes les saucesDepuis sa rencontre avec l’homme, le rhum n’a cessé d’inspirer les créateurs de saveurs. Issu des longues cannes à sucre, blanc, vieux ou ambré, il s’invite dans vos livres de recettes, enrichit de son parfum d’exotisme vos mijotés, personnalise vos pâtisseries, vos entremets et, en un instant, fait frémir vos papilles.

�w Y salé ! Dans la cuisine ultramarine, le tafia, ou guidive des flibustiers, se retrouve le plus souvent dans les marinades. On se souvient des anciens qui n’hésitaient pas à ajouter un godet de rhum agricole aux baies de genièvre, au vermouth et à quelques grains de girofle pour offrir toute sa saveur au ragoût de manicou (aujourd’hui protégé). Ajouté au jus de citron, il purifie et enlève le goût giboyeux des viandes, raffermit la chair des crustacés et embaume le panier du pêcheur. Le vieux, lui, après s’être habillé de sa belle robe ambrée et abondante d’arômes épicés, se prête sans retenue aux flambages des ouassous, aux fricassées de chatroux, aux homards et autres trésors de la grande bleue. Les fines herbes macérées dans le spiritueux font, quant à elles, merveille sur les grillades. Le rôti de veau et le carré de porc arrosés d’un doigt de paille après cuisson n’ont rien à envier au magret de canard, sauce au shrubb (macération d’écorces d’orange dans du rhum).

�w Y sucré ! Sur la table du pâtissier, il enflamme la banane, il exhale toute la finesse d’un beignet ou d’un gâteau coco. Avec des raisins de Corinthe macérés, il agrémente à merveille les crèmes glacées et ravive les sens dans l’incontournable cake aux fruits confits. C’est ainsi également qu’un cordon bleu y laissera tremper des cerisettes confites le temps d’une saison avant de les incorporer dans un délicieux pudding.Enfin, il est d’usage d’ajouter un soupçon plus ou moins prononcé de liquide ambré dans l’appareil d’une pâte à crêpe, en évitant le beau flacon millésimé gardé en grand secret en haut du buffet. Il n’est rien de mieux qu’un dé de vieux aux notes subtiles de café torréfié pour parfumer un onctueux chocolat au lait servi avec du pain brioché un soir de pluie.Vous l’aurez donc compris, le rhum martiniquais, plus qu’une simple eau de vie, flatte le palais et tourne à chaque instant une nouvelle page de la gastronomie.

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24 LA ROUTE DES RHUMS - Méthodes de fabrication et catégories de rhum

Rhum agricole

La fabricationLe vesou est obtenu en écrasant la canne et en la passant dans une presse. Cette masse très compacte, appelée bagasse, est introduite dans un broyeur composé de trois cylindres qui assurent un broyage de plus en plus fin. La dernière bagasse, très fibreuse, est utilisée comme combustible et fournit à l’usine l’énergie nécessaire à son fonctionnement. Le broyage doit être réalisé au plus tard 36 heures après la coupe des cannes. Le rhum agricole provient de la distillation directe du vesou et de la transformation de son sucre en alcool. Ce procédé nécessite une colonne à distiller en continu. Le vesou, soigneusement filtré, est placé dans des cuves à fermentation pendant 36 à 48 heures. Cela donne un vin appelé « grappe » et titrant 5° à 6° d’alcool. La suite du processus relève du travail classique du maître de chais. Une tonne de canne à sucre donne en moyenne 100 litres de rhum agricole à 55°.

Les différentes qualités de rhum agricole

�w Rhum vieux. Une partie du rhum blanc produit en distillerie est placé en fûts de chêne. Il ne devient vieux qu’au bout de 3 ans, mais on peut obtenir un vieillissement plus poussé en conservant certains rhums plus longtemps encore. Ainsi naissent les « 3 ans d’âge », avec un degré alcoolique de 45° environ. Les « 5 à 40 ans d’âge » rivalisent avec les plus grands spiritueux et s’apprécient à la manière des vieux cognacs.

�w Rhum blanc. Base du ti-punch, il garde intacts les arômes de la canne fraîchement coupée. Après une réduction du degré alcoolique effectuée à l’eau distillée ou à l’eau de source, il est commercialisé à 50° et 55° en Martinique et à 59° à Marie-Galante.

�w Rhum paille. C’est un rhum resté en foudre de chêne pendant une période qui peut varier de 12 à 18 mois, et dont l’aspect a pris une légère coloration. Il titre généralement 50°.

�w Rhum ambré. Il est obtenu par mélange du rhum paille et du rhum vieux. Il a la force du rhum paille et le parfum du rhum vieux. C’est un rhum fort et parfumé destiné à la pâtisserie, aux cocktails et aux crêpes.

Rhum industriel

La fabricationLe rhum industriel est fabriqué par des distil-leries directement rattachées aux sucreries de canne. Les mélasses sont mises à fermenter avec des levures. Cette fermentation rapide donne un jus alcoolique qui titre 5 % à 6 % volumiques. Ensuite, la distillation s’effectue dans des colonnes identiques à celles utilisées pour le rhum agricole. L’alcool à la sortie titre 65 % à 75 % volumiques. La législation n’admet pas plus de 65° pour la commer-cialisation. On y remédie en y ajoutant de l’eau distillée.

Les différentes qualités de rhum industriel

�w Rhum grand arôme. C’est un rhum industriel très aromatisé du fait de la longue fermentation (8 à 10 jours) d’un mélange de mélasse et de vinasse dans des cuves de bois. Il n’est utilisé que pour les cocktails, la cuisine et la pâtisserie. Il est très méconnu des Martiniquais, car toute la production est exportée. Il est produit essentiellement à la Jamaïque et en Martinique (usine du Galion).

�w Rhum jeune traditionnel. C’est le rhum de consommation courante qui contient 40 % d’alcool en volume. Son arôme est assez fort. Il est utilisé pour la confiserie, la pâtisserie et la cuisine. Le rhum industriel antérieur au rhum agricole est appelé rhum traditionnel. Le terme rhum agricole, en comparaison, n’est pas des plus accrocheurs commercialement parlant. Il semblerait que les producteurs martiniquais de rhum agricole aient fait une grave erreur de marketing ! Conscients de cette maladresse et de la supériorité de la qualité de leur rhum, ils se sont tournés vers l’appellation d’origine contrôlée. La première demande de reconnaissance en A.O.C. date de 1970. Elle a été déposée par Gustave Garnier Laroche, le président de l’Association professionnelle

MÉTHODES DE FABRICATION ET CATÉGORIES DE RHUM

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Routes des distilleries - LA ROUTE DES RHUMS LA

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des producteurs embouteilleurs de rhum agricole de la Martinique. Près de trente ans de démarches administratives ont été nécessaires pour obtenir cette appellation. Il a donc fallu beaucoup de persévérance pour arriver au bout du projet.

Conditions requises pour l’A.O.CD’une façon globale, les conditions d’une A.O.C. exigent d’avoir un produit spécifique à un territoire délimité, de tradition régionale, présentant une certaine qualité. Mais, surtout, une réelle spécificité, à savoir un goût parti-culier qui le différencie des autres produits du même type. Du point de vue technique, toutes les étapes de la fabrication du produit sont codifiées, depuis la sélection des variétés de canne autorisées jusqu’au processus de vieillissement. A l’arrivée, les rhums blancs

doivent être travaillés au minimum trois mois. Les rhums paille ont un passage en foudre de chêne contrôlé. Les rhums vieux doivent avoir vieilli au moins trois ans sur les lieux mêmes de la production, dans des fûts de chêne de moins de 650 litres.

Avantages de l’A.O.C sur le rhum martiniquaisSur le plan du marketing, cette appellation assure aux rhums martiniquais un gage de qualité et leur permet de conquérir de nouveaux marchés tels que le Japon, l’Europe ou les Etats-Unis. De même, à l’instar des régions de Champagne ou de Cognac, le terme « Martinique » associé à un rhum de qualité va favoriser l’image et la notoriété de l’île. Enfin, seuls les rhums de la Martinique bénéficient de cette appellation dans le monde !

ROUTES DES DISTILLERIESEn Martinique, une seule usine produit encore du sucre, celle du Galion à La Trinité : elle a réussi à se maintenir en vie grâce au conseil général, en 1984. Subventionnée régu-lièrement, l’usine s’est considérablement modernisée ces dernières années. Les rhums martiniquais les plus réputés sont Clément, Depaz, Dillon, J.M, Neisson, Saint-James, La Favorite, La Mauny et Trois-Rivières. Après avoir visité les principales distilleries, dont le musée du Rhum à Sainte-Marie (Saint-James), vous aurez peut-être envie de rapporter dans vos bagages ces précieux breuvages qui vous coûteraient le double en métropole, à cause des taxes sur l’alcool et des frais de transport.Contrairement à la Martinique, la Guadeloupe a conservé une activité sucrière importante et produit aussi uniquement des rhums

industriels. La Guadeloupe ne possède pas d’appellation d’origine controlée. Dernière étape célèbre pour la fabrication de rhum agricole, Marie-Galante se distingue par le degré final du produit, 59°, et par la fabrication artisanale du rhum. Seule la distillerie Poisson, qui date de 1860, exporte le fameux label « Père Labat », qui rivalise avec ses cousins martiniquais et guadeloupéen.Les distilleries se visitent toute l’année, les entrées et les dégustations sont gratuites ou presque.... Mais ce n’est que lors de la période de ramassage de la canne (en général de janvier à août) que leurs cheminées fument. Nous vous présentons ici un petit tour des distilleries de l’île qui pourra vous divertir que vous soyez néophyte en la matière ou que vous paracheviez votre savoir.

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LA ROUTE DES RHUMS - Routes des distilleries26

�w Jour 1. La visite de la distillerie Saint-James et de son musée est une bonne introduction pour découvrir l’univers du rhum. Situées au bord de la rivière Sainte-Marie depuis 1860, les deux structures forment le village du rhum. La visite de l’impressionnante structure métallique de la distillerie vous permettra de vous familiariser avec le processus de fabrication. Dans le parc, remarquez la locomotive à quai qui permettait jadis de transporter la canne à sucre à travers les champs. Le musée conserve une collection

très complète d’instruments et de bouteilles qui retracent l’histoire industrielle de la fabrication du précieux nectaire. Pour terminer, accordez-vous une petite dégustation offerte, ou bien un déjeuner créole au restaurant de la distillerie.Dans l’après-midi, prenez du temps pour visiter l’usine du Galion à La Trinité. Dernière sucrerie de l’île encore en activité, la propriété fut rachetée par le Belge Eugène Eustache en 1849 qui modernisa l’ensemble du processus de fabrication. Curiosité : remarquez une étrange citerne aménagée en temple hindou qui fut construit par les travailleurs indiens de la distillerie au XIXe siècle. Selon la légende, le propriétaire de l’époque leur en avait donné l’autorisation car ils auraient mis fin par leurs prières hindouistes à une terrible sécheresse qui menaçait les récoltes.

�w Jour 2. Après un détour par la distillerie J.M, dirigez-vous vers Le François, à la découverte de l’Habitation Clément et de son célèbre rhum. Ce domaine raffiné, aujourd’hui musée et fondation d’art contemporain, reste chargé d’histoire sans avoir perdu pour autant sa tradition de grand producteur de rhum. Son histoire commence à la fin du XVIIIe siècle, mais c’est en 1887 que Homère Clément donnera réellement de l’élan à la production. En 1986, la propriété fut vendue à Bernard Hayot, à qui l’on doit la promotion internationale de la marque. La distillation du rhum agricole est ici un processus très long et très minutieux. Le rhum est distillé à 74°C, et une longue période de vieillissement en fût de chêne lui permettra d’être ramené à 44°C. Profitez du superbe « bar à rhums » pour déguster du rhum vieux, très vieux et extra vieux. Mais attention un droit d’entrée de 8 euros est requis à l’entrée.

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ.A CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

DISTILLERIE TROIS RIVIÈRESVISITE • DÉGUSTATION •BOUTIQUE

Ouvert du lundi au vendredide 9h à 17h30et le samedide 9h à 13h

05 96 62 19 76www.plantationtroisrivieres.comSainte Luce

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28 LA ROUTE DES RHUMS - Routes de la distilleries

�w Jour 3. Poursuivez votre connaissance de l’ambroisie des Caraïbes par la visite du château Depaz, seule distillerie survivante de Saint-Pierre. Avant la catastrophe de 1902, plus de vingt distilleries étaient implantées dans la région. Victor Depaz, le seul rescapé de la famille, à Bordeaux au moment de l’éruption, relança l’activité. Aujourd’hui, le jus de canne fermente dans 12 cuves de 30 000 litres de capacité chacune. Un parcours à travers la distillerie ponctué de panneaux explicatifs permet de comprendre la fabrication du rhum agricole. La visite du l’habitation principale transformée en musée complète agréablement la visite.Un peu plus loin, au Carbet, faites une halte à la distillerie Neisson, petite entreprise familiale qui ne manquera pas de vous surprendre. Son rhum, appelé localement Zépol carrée à cause de sa bouteille rectangulaire, a une saveur particulière, plus intense et plus fruitée que les autres. Cette saveur vient du fait que sa canne à sucre – qui s’étend par ailleurs tout autour de la distillerie – pousse sur des terres

volcaniques très fertiles. Dans l’après-midi, le long de la route qui vous emmène vers le sud, prenez le temps de visiter la distillerie Dillon. Aux portes de Fort-de-France, elle produit plusieurs variétés de rhums vieux et blancs. Au cours de la classique visite qui illustre les différentes phases de fabrication, une ancienne machine à vapeur de 1922 ne manquera pas de vous surprendre, car elle fonctionne encore pour activer le système de broyage de la canne.

�w Jour 4. Réservez votre dernière journée pour faire un tour dans les distilleries du sud. Après la visite de la distillerie des Trois Rivières et son magnifique moulin direction la distillerie la Mauny de Rivière-Pilote. Cette dernière est l’une des plus importantes au niveau de la quantité de litres produits. Avec trois millions de litres par an, elle est certes bien placée ! En poursuivant vers Sainte-Luce, arrêtez-vous à la distillerie Trois Rivières dont la structure semble sortie d’un décor de film. Son rhum blanc est le favori des barmans pour les mojitos bien frais !

COCKTAILS À BASE DE RHUMCréé aux Etats-Unis vers la fin du XIXe siècle, lorsque les eaux de vie de qualité furent condi-tionnées dans du verre, le cocktail patienta près d’un siècle avant de traverser l’Atlan-tique pour franchir les portes de l’Europe. De l’avis des professionnels, le rhum est le meilleur alcool pour plonger dans l’histoire. Le Cuba libre fut conçu pendant la guerre hispano-américaine en 1899, période durant laquelle les troupes américaines noyèrent Cuba et son aguadiente sous le Coca-Cola.

Le daiquiri fut également inventé sur la perle des Antilles, par deux géologues qui, au cours de travaux dans la baie de Santiago de Cuba, se désaltérèrent d’un rhum blanc citron sur glace. Une belle inspiration pour Hemingway, qui inventa sa version du célèbre Daikiri. Ces tout premiers cocktails ont pour beaucoup trouvé leur alchimie dans le pays du cigare, mais le plus prisé, servi sans glace pilée pour ne pas l’offenser, reste de loin le fameux ti-punch antillais.

24 heures dans un verre de rhumQu’il soit blanc, vieux, très vieux ou millésimé, le rhum martiniquais se déguste à toute heure de la journée. Au pipiri chantant, le « décollage », premier feu du matin qui titille le palais alors que le « rouezeux » ouvre les yeux… Le « pete-pied », pour se lever du bon pied, peut aussi couper les mollets. Le « cocoyage », quant à lui, s’accompagne de son grand verre d’eau de coco. Sur le coup de midi, le « ti-langoust » s’avale d’un seul trait, directement suivi de celui qui « pousse » le café ou d’un « ti-5% », dixième punch d’une bouteille d’un litre de rhum à 50°… Quand arrive « l’heure du Christ », à 15 heures, le « folibar » se prend au bar ou « trafalgar » se transforme en traquenard.Enfin après cette sacrée tournée, une petite « partante », sans se mettre en chemin, et qui fait mal à la tête le lendemain, juste avant le « vaten-coucher » qui clôturera clopin-clopant votre journée.

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L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMM

ER AVEC MODÉRATION.

Bardinet S.A.S. au capital de 5000000 euros – RCS Bordeaux 301711461. LM Y&R 2012. – Crédit photos : J. Péré (Studio Furax).

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LE CIRCUIT DES MEILLEURES TABLES DE L’ÎLE

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Cette année encore nous vous invitons à découvrir une nouvelle route gastronomique parsemée de trésors culinaires cachés. Il ne s’agit pas nécessairement de restaurants créoles offrant les sempiternels accras ou boudins… Non. Notre sélection s’ouvre sur tous les types de cuisines, le dénominateur commun étant la recherche d’excellence dans la qualité des produits, de l’accueil, de la décoration et bien entendu du prix.Certaines de ces tables réputées sont fréquentées uniquement par les résidents et situées dans des lieux peu touristiques, mais elles méritent d’être connues par les visiteurs de passage.Ainsi, si certains ont tendance à critiquer le niveau de la restauration en Martinique, nous leur offrons ici la possibilité de découvrir un circuit conçu à la carte pour les épicuriens et autres gourmets.Des chefs métropolitains ont posé leurs valises en Martinique, après des années d’expériences acquises dans d’autres contrées ; ils métissent à merveille les produits du terroir à leurs recettes traditionnelles ; d’autres chefs originaires du pays sont partis faire leur classe à l’étranger et reviennent enrichis de leur savoir-faire et de celui rapporté de leurs voyages. La notion de « chef » commence ainsi à émerger en Martinique, à l’image de ce qu’elle représente en France. C’est aussi

une marque de fabrique « à la française » et un attrait touristique considérable sur lequel la destination peut désormais compter. Nous vous laissons découvrir au gré de vos balades, le best-off des meilleures tables martiniquaises. A noter qu’il est souvent préférable de réserver afin de ne pas se trouver le bec dans l’eau à la dernière minute, succès oblige !Bonne dégustation !

Fort de France et ses alentours

� LE BREDASRivière BlancheA l’entrée Presqu’ÎleSAINT-JOSEPH& 05 96 57 65 [email protected]é le samedi midi, dimanche soir et lundiNiché au cœur de la Martinique, à Presqu’île, sur la commune de Saint-Joseph, le Brédas tient son nom de son heureux propriétaire. Jean-Charles Brédas, dont la réputation n’est plus à démontrer, est un poète en matière culinaire. Ce « maestro du goût », éclairé des traditions gastronomiques d’ici et d’ailleurs, vous transporte dans le royaume des cinq sens dans lequel la carte change au gré du temps et des saisons. L’accueil est au diapason et le service de prestige. Une étape gourmande à ne pas oublier.

Restaurant Bord De L’Eau.

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La Martinique gourmande

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� LE JOSÉPHINE (RESTAURANT DE L’IMPÉRATICE HÔTEL)Place de la Savane15 rue de la LibertéFORT-DE-FRANCE& 05 96 63 06 [email protected] tous les jours sauf le dimanche de 12h15 à 14h30 et de 19h15 à 21h30.Addition moyenne 30 E. CB, Chèque Déjeuner, chèques, Amex.WifiVéritable lieu culte de Fort-de-France, l’hôtel l’Impératrice vous propose une table de qualité dans son restaurant le Joséphine. Sa carte pourrait vous faire tourner la tête tant sa gastronomie créole est savoureuse. La salle s’ouvre sur un mobilier local en bois précieux, au sol un magnifique parquet et des couleurs pastel sur les murs ; décoration sobre et élégante. Vous dégusterez la cuisine raffinée aux accents créoles en vous réjouissant du spectacle de la savane. On notera un excellent buffet créole le jeudi midi. Les réservations sont vivement conseillées.

� LA PLANTATION574 Pays MêléLE LAMENTIN& 05 96 64 05 [email protected] au samedi, midi et soir. Réservation conseillée. Prix indicatifs : 50 E en moyenne.Après un long sommeil, La Plantation, véritable institution à la Martinique, renaît de ses cendres. Et c’est dans un cadre aussi verdoyant qu’apaisant que sa nouvelle équipe vous accueille. La Plantation, entièrement redécorée dans un esprit gustavien, recèle de trésors de bienfaits. Sous la houlette du chef Raphaël Fisher, la carte se décline entre saveur, fraîcheur et gastronomie. Dans sa cave, de grands vins millésimés côtoient les spiritueux empreints d’histoire. Bref, voici une étape gourmande où se mêlent avec brio plaisir et convivialité.

Vers le Nord Caraïbe

� L’AJOUPAFond BellemareCASE-PILOTE & 05 96 61 60 [email protected] les panneaux depuis la nationale N2.Restaurant ouvert le soir du mardi au samedi de 19h30 à 22h30. Ouvert le midi le samedi

et dimanche. Fermeture hebdomadaire le dimanche soir et le lundi. Ticket moyen à la carte : 50 E. Menus : à partir de 35 E (fraîcheur) ; 45 E l’Ajoupa ; 56 E dégustation ; 66 E gourmand (avec du foie gras).L’ajoupa est une excellente table gastrono-mique de l’île, discrète à souhait, à l’image de son chef, Matthieu Jolly. Fréquentée par les épicuriens de l’île, elle est à notre avis une des valeurs culinaires indiscutables en Martinique. Le chef a fait ses armes en Métropole dans de grandes maisons réputées et il est venu s’installer en Martinique il y a quelques années. Le site en bord de mer, un peu perdu entre Schoelcher et Case Pilote confère au cadre un charme fou. Le soir vous dînez face à la mer dans une atmosphère romantique à souhait. Côté saveurs, Matthieu maîtrise les alliances. Il est inventif, pointilleux et aime travailler les produits nobles. Le foie gras est indéniablement un de ces favoris ; Goûtez absolument sa poêlée de foie gras de canard à la pomme ou bien encore les médaillons de veau, la poêlée de gambas au romarin… La mer n’est pas oubliée et les suggestions se déclinent en fonction des retours de pêche. On notera par exemple un excellent poisson à la Tahitienne au lait de coco. Bref, vous l’aurez compris, l’Ajoupa est une valeur sûre, une étape quasi incon-tournable !

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Vente de glace coco.

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34 LA MARTINIQUE GOURMANDE - Vers le Nord Caraïbe

� LE PATIOcentre commercial du Patio de ClunySCHOELCHER& 05 96 73 35 61 / 06 96 45 60 [email protected] 20-40 E. Ouvert du lundi au vendredi 12h-15h, 19h-22h30.Plat du jour à 14,50E. Menu du marché servi au déjeuner à 23 E en version complète ou 18E avec entrée/plat ou plat/dessert.Menu Gourmet à 40 E ; menu enfant à 10E.Le Patio de Cluny est une adresse fréquentée uniquement par les résidents de l’île. L’endroit n’a absolument rien de touristique mais le restaurant est génial. Vous y accédez par le centre commercial et il se situe à l’étage. Une jolie terrasse extérieure et deux salles très joliment agencées et décorées : un cadre raffiné et intime aux couleurs chamarrées mêlant lumières de couleur, fauteuils clubs… La cuisine est audacieuse et originale. Une carte métissée où le « flan d’oursins « est à l’honneur (ne pas le goûter serait une erreur de votre part !).Laissez-vous tenter aussi par une tarte tatin de foie gras, un thon rouge frais mi- cuit façon Tataki, des sucettes d’agneau laqué… Les végétariens ne sont pas en reste, une assiette du jardin leur est consacrée. Côté douceurs la crème brûlée à la lavande et le tartare de fruits frais sont nos favoris. Une adresse à découvrir, pleine de charme et de saveurs.

� RESTAURANT 1643Habitation de l’AnseAnse LatoucheLE CARBET& 05 96 78 17 [email protected] la sortie du Carbet en direction de Saint-Pierre. 200 m à droite après le tunnel.Ouvert midi et soir, du mardi au samedi. Accessible aux personnes à mobilité réduite. Addition moyenne 40 E.Le Restaurant 1643, situé au Carbet, petit village au bord de la mer, est une des plus anciennes habitations de l’île de la Martinique. Dans son grand parc planté d’arbres séculaires, la propriétaire vous accueille dans une ambiance chaleureuse et gaie, alors qu’en cuisine un chef vous concocte une cuisine créative aux accents créoles et aux saveurs du terroir. Sur une terrasse ombragée, couverte et ventilée, face au jardin, le 1643 est idéal pour un déjeuner ou un dîner traditionnel en famille, entre amis, en tête-à-tête. Ses fleurs, nappes et chemins de table colorés donnent le ton. Le soir, l’ambiance plus intime et romantique s’installe à votre table. Le cadre incite à la détente, alors qu’à deux pas la douceur des alizés berce une plage endormie.

Vers le Sud Caraïbe

� CASE COCO58 rue SchœlcherSAINTE-LUCE& 05 96 62 32 [email protected] tous les jours de 12h à 14h et 19h à 22h. Fermé le lundi toute la journée et le mardi midi. Fermeture annuelle du 15 juin au 1er juillet et en septembre. Plat du jour, menu attractif.Ce restaurant est installé dans une case créole datant de 1836. Elle a été restaurée avec goût et aménagée d’un joli patio ombragé côté mer. Chez Case Coco, tout le monde est le bienvenu et l’on se régale quelque soit son budget. Sylvain est un chef expérimenté qui a oeuvré dans de belles maisons étoilées en Métropole. On y mange une cuisine créole aux teintes métropolitaines. Tout est réalisé à la minute et les produits sont tous frais. En entrée, laissez-vous tenter par les accras de morue ou le tartare de poisson aux agrumes. Nous retiendrons également les gambas marinées aux épices du pays, le poisson

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Etal de fruits au marché.

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vanille coco et pour les carnivores, le magret de canard caramel d’ananas... sans oublier la langouste fraîche du vivier. Une excellente table qui perdure depuis 2006.

� MANUREVA25 rue des Anthuriums97229 Trois-IletsLES TROIS-ÎLETS& 05 96 66 16 [email protected]ès le ponton des navettes maritimes, face à la baie de Fort-de-France.Ouvert tous les jours midi et soir, du jeudi au lundi de 12h à 14h30 et de 19h à 22h30. Fermé les mardi et mercredi. Fermeture annuelle en septembre. Menu Grand Large à 36 E, enfant à 12 E. A la carte comptez entre 30/50 E. Menu du midi à 16 E (ti-punch + entrée/plat/dessert).Dans ce restaurant en bord de mer, la déco-ration d’inspiration marine avec un grand bar en forme de bateau, un sol en parquet clair, des couleurs chamarrées sont un plaisir pour les yeux… La vue sur la baie de Fort-de-France est très belle et la terrasse extérieure d’autant plus belle la nuit tombée. Carte qui allie les saveurs caraïbes. Ancien mareyeur en Normandie, notre chef s’adapte aux saisons… Une carte autour des thèmes Terre et Mer... Pour commencer, carpaccio de thon ou capuccino d’oursins, parilla de la mer ne sont qu’un échantillon. Le tartare de poisson du moment est délicieux : un poisson cru finement haché agrémenté d’herbes fraîches et de citron vert. Puis d’autres suggestions dont les gambas à la plancha au curry rouge ou le filet de loup caraïbe... Sans oublier les

indétrônables « langoustes du vivier » que l’on déguste à la carte ou en menu. C’est le seul endroit en Martinique où vos vos envies de coquillages et crustacés seront assouvies avec de superbes plateaux de fruits de mer et assortiments. Côté viandes, les habitués raffolent du carré d’agneau ou des rognons de veau. Les amateurs de sucrés ne seront pas en reste avec l’Amadeus du Manureva qui en dit long sur la chanson. La carte des vins séduira les connaisseurs. Une véritable bonne adresse qui perdure au fil des années.

Restaurant Manureva.

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� LE GOLFGolf des Trois IletsLES TROIS-ÎLETS & 05 96 48 20 84Ouvert tous les jours de 12h à 14h30 et de 19h à 21h30. Fermé les dimanche et lundi soir. Addition entre 25-50 E. Parking gratuit à l’entrée.Cadre agréable et décontracté, rendez-vous des golfeurs, mais aussi des amateurs de bonne cuisine, le restaurant Le Golf est un endroit que l’on vous conseille. La salle s’ouvre sur une terrasse semi-couverte. Un coin lounge face au bar vous attend pour l’apéritif. Le chef aime travailler les produits frais et mêle spécialités créoles et cuisine traditionnelle. La carte s’articule en plusieurs temps : L’eau à la bouche, un excellent tartare de poissons au gingembre pour les entrées, puis les Trésors de l’Océan et enfin la Magie de la terre qui séduira les amateurs de viandes... Côté desserts, les figues rôties croquant de noix et son sorbet goyave non rien à envier au douceurs des grands pâtissiers. Un must. L’accueil sympathique insufflé le gérant des lieux et de son équipe est des plus apprécié. Une pause toujours agréable dans un cadre zen et verdoyant, avec pour supplément d’âme, une vue imprenable sur la baie de Fort-de-France.

� PIGNON NOUVELLE VAGUEAnse-à-l’Ane97229 Trois-Ilets LES TROIS-ÎLETS& 05 96 38 30 [email protected] tous les jours de 12h à 14h30 et de 19h à 21h30. Le dimanche de 12h15 à 14h15. Fermé le dimanche soir et le lundi. Addition 30 E en moyenne.Voilà un restaurant qui porte très bien son nom. Les tables dressées avec nappes en madras turquoise font face à la baie dans cet établissement accueillant. Eddy, le jeune chef propriétaire, a déjà de belles références malgré sa jeunesse ! Il est né dans la restauration (sa famille tient le resto à côté) et il a œuvré à Paris et à Londres dans de belles maisons afin de parfaire ses techniques. Le voici de retour au pays pour le plus grand bonheur des épicuriens ! La carte est résolument tournée vers la mer. Parmi les spécialités poissons et des fruits de mer, on vous conseille de goûter la salade de lambis au citron vert (disponible selon les arrivages), le délice du pignon ou les ravioles de fruits de mer à la crème de crustacés. Bons cocktails également. L’apéritif est offert avec le menu entrée/plat. Le Pignon Nouvelle Vague propose également des plats

à emporter. Un endroit simple et authen-tique, sans fioritures. Une petite adresse qui deviendra grande d’ici peu... parole de futé !

� RESTAURANT LE PARADISIOPlage de l’Anse-MichelCap-ChevalierSAINTE-ANNE & 05 96 76 92 [email protected] tous les jours de 10h à 17h30. Addition entre 25 E et 35 E. Fermé le mardi de septembre à décembre sauf durant les vacances de la Toussaint.Repris récement par monsieur Beaufrère, le Paradisio reste l’endroit incontournable du sud. C’est un restaurant au bord de l’une des plus belles plages du sud, l’endroit idéal pour faire une pause-déjeuner tranquille, surtout si vous avez des enfants : des jeux de plein air sont à leur disposition. Le cadre et l’accueil sont très sympas. En cuisine, on vous concocte une cuisine créole et métissée du meilleur goût (les produits locaux sont travaillés à la métropolitaine). Goûtez notamment leur pavé de thon rôti, croustillant de Saint-Jacques, filet de poisson du jour sauce passion. Les plats sont très copieux et joliment présentés. Vous pouvez également acheter des boissons à emporter. Vu le succès de l’établissement, pensez à réserver. Parking privé avec voiturier le week-end.

� TI’TOQUESImmeuble OdysséePort de plaisanceLE MARIN & 05 96 74 72 [email protected] tous les jours, sauf le lundi, service non-stop de midi à minuit. Addition moyenne 25 E.Restaurant-brasserie, situé à l’angle de l’immeuble (face au club nautique), tout en teck, comme le bar, aux formes qui ondulent telle une vague. Une seule et grande terrasse ouverte. Leurs points forts : la rapidité du service et le goût ! Vous découvrirez le menu sur une grande ardoise posée au sol prés de vous : entre autres, les capellinis au Saint-Jacques et queues de crevettes, le crumble de lambis, la créme brûlée de foie gras ou encore la côte de bœuf au grill. Egalement des suggestions du jour variées et appétissantes, joliment servies dans de belles assiettes. Pour les déjeuners ou dîners rapides, salades, pizzas ou crêpes tiennent la vedette. Les jus de fruits frais n’ont rien à envier aux glaces.

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Tous les plats dégustés sur place peuvent être emportés (pratique pour nos amis les plaisanciers).

� LE ZANDOLIRoute du Fort d’AletLES TROIS-ÎLETS & 05 96 59 88 00www.la-suite-villa.comOuvert tous les jours de 19h30 à 22h. Addition avec vin environ 60 E.Un restaurant des plus charmants niché dans le cadre superbe de l’hôtel la Suite Villa : couleurs vives, déco épurée et chic, mobilier design… Cadre idyllique face à la baie de Fort-de-France sur la terrasse extérieure en bordure de piscine qui s’est agrandie cette année. Côté cuisine, l’arrivée du nouveau chef Ivan Duchêne en juin 2014 insuffle un renouveau et une véritable montée en gamme. Avec une solide expérience dans les établissements Ducasse, passé par le Saint-James à Bouliac, l’Emilie Restaurant à Jakarta en Indonésie ou The Last Supper au Luxembourg, Ivan Duchêne s’est lancé un

nouveau défi en s’installant en Martinique. Il s’est familiarisé avec les produits locaux et développe un nouveau réseau de four-nisseurs. Il propose une carte aux saveurs métissées : mélange à merveille des valeurs traditionnelles de la cuisine française avec des touches caribéennes voire asiatiques… Les entrées rivalisent d’originalité : ceviche de marlin, Bloody Mary, flan d’oursins au piment doux ; les plats ne sont pas en reste avec un excellent thon snacké sauce satay, ou le vivaneau rôti et son croustillant… Le maître pâtissier quant à lui étonnera les plus avisés avec sa tarte au citron déstructurée (on en rêve encore...). Le lounge bar est une invitation au voyage : cocktails aux couleurs chamarrées accompagnés d’amuse-bouches originaux. On y vient pour boire un verre entre amis, en amoureux et on rencontre des artistes venus partager le temps d’une expo leur passion avec Gilles, le pétillant propriétaire des lieux. Un lieu exceptionnel à ne surtout pas rater durant votre séjour en Martinique.

Restaurant Zandoli.

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38 LA MARTINIQUE GOURMANDE - Vers le Sud Caraïbe

� LA VILLA CRÉOLE18 rue des AnthuriumsAnse-Mitan 97229 Trois-IletsLES TROIS-ÎLETS & 05 96 66 05 [email protected] du mardi au samedi de 12h à 14h30 et de 19h à 22h30. Vendredi et samedi ouvert jusqu’à 23h. Addition moyenne 35 à 40 E. Tickets Restaurant et Chèques-Vacances acceptés.Incontournable depuis 35 ans, la villa créole est le restaurant à ne pas manquer. Installé dans une authentique maison créole dotée de ses terrasses et de son patio, l’endroit est décidement charmant. Le chef vous invite à déguster une excellente cuisine créole, basée sur les produits locaux, les légumes oubliés. Langouste grillée du vivier, carpaccio d’espadon, brochettes de lambis, tournedos de thon rouge et sa sauce aux échalotes confites au porto.. Vous apprécierez également les nombreux cocktails. Tout cela sans compter le clou de votre dîner : Guy, maître des lieux, accompagné de sa guitare, anime avec Brel ou Brassens (dans la langue de Césaire !) votre fin de soirée. Les fumeurs profiteront du lounge qui leur est spécialement dédié. Le petit plus : La Villa Créole propose des plats à emporter midi et soir (sur commande). Parking jouxtant l’établissement.

� ZANZIBAR11, boulevard AllègreFront de merLE MARIN & 05 96 74 08 46www.restaurantzanzibar.comouvert tout les jours de 12h à 15h et de 19h à 22h et 22h30 les week-ends.Ce restaurant au charme métissé regorge de plats raffinés concotés avec des produits frais et de qualité. Il n’y a pas de recette miracle, le savoir-faire et l’amour de son travail suffisent. Quant à la décoration, cosy et confortable comme on aime, ce qui fait de cet établissement un incontournable du Marin dans lequel il est agréable de se poser pour un cocktail ou pour déjeuner ou pour dîner.

La côte Atlantique� LE BELEM

Domaine de La PrairieCap Est Lagoon Resort & SpaLE FRANÇOIS & 05 96 54 80 80Ouvert uniquement le soir 7/7 jour. Sur

réservation de préférence. Fermeture annuelle en septembre. Addition moyenne 80 E. Menu complet à 75 E.Le Belem reste indiscutablement un des fleurons de la gastronomie de l’île. Depuis la salle aux tonalités soutenues et aux lignes épurées, la vue plonge vers la mer en dominant dans son ensemble l’étendue du Cap Est Lagoon. Parmi les plats, une queue de lotte en croûte de tamarin et sa mousseline de céleri à la sauge et beurre d’agrumes, un râble de lapin farci au beurre de basilic avec ses pattes en pastilla. Le chariot de pâtisseries met fin à cette expérience gustative, de loin la plus raffinée de l’île. Parmi les vins, une cave des plus sensationnelles par son architecture avant gardiste et par sa collection de grands crus, se place juste au centre de la salle de restauration vaut la peine de s’y arrêter

� TABLE D’HÔTES PLEIN SOLEILQuartier Thalémont, Pointe Thalémont(sur la route entre Le François et Le Robert)LE FRANÇOIS& 05 96 38 07 [email protected] tous les soirs de la semaine ainsi que les vendredi, samedi et dimanche midi. Formule à la carte sauf le dimanche soir (formule cocktail dînatoire). Table d’hôtes sur réservation uniquement 24 heures à l’avance, dans le cadre de la résidence Plein Soleil. Service de 19h30 à 21h30. Menus complets à 45 E hors boissons et suppléments.Si vous souhaitez faire une halte à l’abri de la foule, pensez à réserver une table à Plein Soleil. C’est un havre de paix que seuls les connaisseurs dénichent... tellement le site est caché au bout d’un chemin. Décoration merveilleusement sobre, alliant les tonalités de blanc et de beige clair. Des bassins gorgés de poissons (carpes) insufflent de la fraîcheur. Face à la mer, sur une grande terrasse ventilée par les alizés, on vous dressera votre table et on vous accueillera comme des amis. Deux menus aux mille et une saveurs sans cesse renouvelées vous seront proposés avec un choix entre poisson ou viande. Depuis quelques années cette table réputée ne cesse de progresser en qualité. Le chef Nathanaël Ducteil cultive une remarquable créativité et allie les saveurs métissées aux produits frais locaux. Une adresse intime, devenue incontournable mais chut… ne le dites pas à tout le monde… et pourquoi pas ?

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40 LA MARTINIQUE GOURMANDE - La côte Atlantique

� LA TABLE DE MAMY NOUNOUHôtel La CaravelleRoute du Château-DubucAnse-l’Etang (au bord de la D2)TARTANE& 05 96 58 07 32www.hotel-la-caravelle-martinique.comhotelcaravelle@wanadoo.frOuvert tous les jours de 12h à 14h et de 19h à 21h, sauf les mardis. Fermetures annuelles en juin et septembre. Addition moyenne 30-40 E.Le Mamy Nounou est le du restaurant de l’hôtel La Caravelle. Les propriétaires, charmants, vous accueillent dans un très beau cadre entièrement rénové. Le midi, déjeuner sous le carbet de la terrasse panoramique. La cuisine est inventive, raffinée et s’inspire des trésors du pays. Le soir, dîner sur la varangue ou dans la salle à manger, dans un cadre original, personnalisé avec des objets

chinés du monde entier. Accueilli au salon, puis invité à passer à table vous dégusterez une cuisine où se conjuguent saveurs françaises et produits du terroir (terrine de lambis, émulsion de langues d’oursins, rable de daurade au jus d’hibiscus, grenadin de porcelet et sa compotée d’ananas au gingembre…), sans oublier les desserts maison (l’ananas en infusion de caramel aux épices et ses sorbets, le soufflé glacé au shrubb…). Il est décidé-ment des lieux vraiment bénis des dieux. Une adresse à consommer... sans modération.

� TANTE ARLETTE3, rue de Lucy de FossarieuGRAND-RIVIERE& 05 96 55 75 [email protected] du mardi au dimanche de 12h30 à 15h fermé le lundi. Formules déjeuners de 16 E à 30 E.CB, Amex et chèques déjeuner et vacances (ANCV) acceptés, pas de chèques bancaires.Revisiter avec subtilité les plats traditionnels relève d’un vrai savoir-faire ! La table de Tante Arlette remporte ce défi et saura ravir vos papilles avec des acras de titiris (de très petits poissons des eaux antillaises que l’on trouve à l’embouchure des petites rivières peu profondes, spécialités de Grand-Rivière), et sa carte résolument tournée vers les produits de la mer ! La spécialité de l’établissement : « la marmite du pêcheur » porte un nom évocateur. Exquis mélange de langoustes, écrevisses, crabes et poisson cette « marmite » est une « plongée… culinaire ! » dans la diversité aquatique qu’offre Grand-Rivière : entre mer et rivière. Le dimanche, c’est au son de mazurka, biguine et autres sonorités locales que le déjeuner est servi. Restaurant familial, Tante Arlette, est un des piliers de la cuisine créole traditionnelle. Après le repas, profitez de l’occasion pour plonger dans une ambiance que seules peuvent offrir des communes ayant gardé leur âme rurale ! Une expérience à vivre au cœur de la nature luxuriante, des rivières rafraîchissantes et de plages de sable noir qu’offre cette ville du bout de l’île, Grand-Rivière !

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DÉCOUVERTE

Cocoteraie.

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AbolitionLe 27 avril 1848, Victor Schœlcher, alors sous-secrétaire d’Etat à la Marine et aux Colonies de la Seconde République, appose sa signature au bas du décret mettant offi-ciellement fin à l’esclavage. La déclaration officielle n’est pas encore parvenue dans l’île quand les esclaves martiniquais se sont révoltés le 22 mai et obtiennent l’abolition de l’esclavage. Le 22 mai est l’un des jours les plus fêtés en Martinique.

Arc antillaisIl suffit d’observer la forme de l’archipel antillais pour comprendre cette appellation : une courbe naturelle harmonieuse que les îles dessinent en pointillé, de la Grenade à Saint-Martin, les deux extrémités de cet arc régulier. Bordé par l’océan Atlantique à l’est et par la mer des Caraïbes à l’ouest, l’arc antillais s’allonge sur une longueur d’environ 1 500 km et compte une centaine d’îles.

Averses ou « grains »A partir du mois d’août, la saison est fortement humide et le niveau de précipitations régulier : il pleut souvent par petites ou grosses averses.

Mais la température reste douce et le bruit continu de la pluie sur les toits de tôle devient vite un lancinant mais fascinant leitmotiv.

CarnavalC’est sans conteste la plus grande fête populaire de l’année. Il commence le vendredi qui suit le jour des Rois (Epiphanie) et se termine le mercredi des cendres, une spéci-ficité martiniquaise. Les semaines précédant le carnaval, ont lieu les élections des rois et reines du carnaval des communes de la Martinique, de certains lycées, etc. Tous les dimanches, il y a des parades de groupes à pied et des vidés (parades dans les rues sur des rythmes de carnaval au son des sonos des chars ou des groupes à pied). Jours et nuits se succèdent dans une atmosphère de frénésie et de joie. Toute la Martinique est en liesse pendant cette période de l’année.

Case en gaulettesA l’époque amérindienne, les Arawaks vivaient dans de petites huttes installées au bord de l’eau. Malgré l’urbanisation de l’île, la Martinique a sauvegardé les caractéristiques essentielles de ce type d’habitation avec ses

Carnaval à Fort-de-France.

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La Martinique en 25 mots-clés

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cases créoles. Dans les campagnes sèches du Sud, il existe encore quelques-unes de ces cases « en gaulettes », fabriquées avec des branchages tressés de Ti’baume et parfois recouvertes de torchis.

CimetièresLes Antilles ont préservé certaines traditions européennes, comme les rites funéraires, adaptés bien entendu à la culture locale et évoluant en conséquence au cours du temps. Les cimetières en sont un parfait exemple. Ils ne forment pas un espace à part et lugubre. Au contraire, ce sont des lieux indissociables de la vie pour les Antillais, très préoccupés par la mort et l’au-delà. Ce sont de véritables bijoux, tant pour les sites choisis que pour leur architecture. On s’intéressera donc de près à ces monuments beaux et mystérieux, surtout à la Toussaint.

Combats de coqsCette joute ancestrale prend naissance dans le faste des palais indiens. A l’instar des gladiateurs, le Gallus entre à son tour dans l’arène. Après avoir suivi un itinéraire de plusieurs milliers d’années à travers les continents et les sociétés, il touche enfin les côtes martiniquaises. Certains affirment que les conquérants ibériques sont les instigateurs des combats de coqs dans les Antilles du XVe siècle. D’autres supposent que la Martinique et la Guadeloupe les héritent des Français. Les plus bavards racontent que les premiers découvreurs, les Duplessis, ou les Hollandais ne sont pour rien dans cette affaire. Les Anglais, en revanche,

qui le pratiquent au sein même de leurs écoles, les auraient introduits sur l’île courant XVIIe. Alors qui parie ?

DanseBèlè, biguine, kalenda, mazurka, valse… pour en arriver au zouk en passant par le reggea, le ragga ou le dancehall. La danse est un élément important de la culture martiniquaise. En dehors des sorties incontournables en discothèque, ce ne sont pas les occasions de danser qui manquent en Martinique : déjeuners dansants, réceptions, soirées bèlè, gardens ou midi/minuit. De plus, il existe une pléiade d’associations et de groupes qui initient tant aux danses contemporaines qu’à la danse traditionnelle notamment sur la savane de Fort-de-France les dimanches en fin de journée.

DeuilAu-delà des eaux, sur l’autre rive, la Toussaint revient avec le froid et met l’hiver en train, tandis qu’à des milliers de kilomètres, dans la douceur des alizés, le 2 novembre marque l’un des jours les plus attendus du calendrier. Car aux Antilles, à la différence de la plupart des départements français, la fête des Morts est célébrée dans un grand chant de joie… Autant dire que ce culte tient une place considérable dans la vie des Martiniquais, d’autant que les croyances, traditionnellement, sont diverses et nombreuses. Bien qu’en déclin, on notera, en comparaison avec la métropole, l’impor-tance de ces moments particuliers, illustrée, par exemple, par l’existence de boutiques spécialisées dans les vêtements de deuil.

Cimetière marin de Sainte-Anne.

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DiablesseLa diablesse ou guiablesse est un personnage surnaturel à l’apparence d’une très belle femme aux pieds de bouc. Endémique de la Martinique, elle séduit les hommes et les égare. La diablesse symbolisait la femme blanche (femme ou fille de maître) qui prenait un malin plaisir à charmer les plus beaux mâles esclaves noirs sur les plantations. Ceux-ci étaient alors sévèrement punis par le maître pour avoir « touché » à ces femmes assoiffées de plaisir. Au Carnaval, la diablesse est un travesti en noir et blanc et pleure son roi le mercredi des Cendres.

ÉcrevissesSur les cartes des restaurants, ces char-mantes bestioles d’eau douce partagent la vedette avec les langoustes. Ce sont des mets de choix de la cuisine antillaise. Les écrevisses sont appelées z’habitants en Martinique et ouassous en Guadeloupe. Le terme d’écrevisse est pourtant impropre, car tous les ouassous et assimilés appartiennent à la famille des crevettes : les ouassous sont les plus grands et les plus recherchés, pouvant atteindre une vingtaine de centimètres et peser plus d’une livre. La demande est telle qu’on en fait maintenant de l’élevage, mais les ouassous sauvages gardent la préférence des connaisseurs. Parmi les autres « fausses » écrevisses, deux familles : les « petites » comme la « queue rouge », la « chabine » et le « grand bras » ; puis, et plus particulièrement dans les torrents montagneux : le « caca d’or », la « grosse patte » et le « guimbois ». Seuls les ouassous et, dans une moindre mesure, les grands bras, sont consommés couramment.

Fonds blancsDes fonds sablonneux (tout est dans le nom) et blancs, avec très peu de profondeur. Il en existe par endroits tout le long de la côte entre Le Robert et Sainte-Anne (Cap-Chevalier) en passant par la légendaire baignoire dans laquelle l’Impératrice Joséphine aimait tant se rafraîchir.

GommiersC’est du gommier, du nom du « bwa fouyé » (creusé, taillé) dans le tronc de l’arbre que la yole est inspirée. « Louez l’éternel », « rose », « l’arme fatale », « doudou », ou « I chapé » sont autant de noms peints avec soin sur son flanc, qui avec poésie parlent de dieu,

de l’amour d’une chabine, ou de rébellion. C’est bien à bord de ces frêles embarcations caraïbes que les « Nègres Marrons » (esclaves en fuite) affrontèrent la colère de la mer au XIXe siècle.L’histoire se répète lorsque que du temps de l’amiral Robert, les dissidents, condamnés sans procès, bravent les houleux canaux de la Dominique pour rejoindre les forces de la France Libre en 1940.

Habitations créolesA l’origine, habitations des colons : elles regroupaient une demeure très vaste aux multiples affectations. Par extension, le terme désigne le domaine du propriétaire d’une plantation de canne à sucre ou de champs de tabac. Elle se compose donc de la maison de maître souvent perchée en haut d’un morne des dépendances, des logements des domes-tiques, de la cuisine, des bâtiments de l’admi-nistration du domaine, des magasins pour entreposer les marchandises, des ateliers, ou hangars de fabrication, ainsi que des triste-ment célèbres cases nègres où s’entassaient les esclaves. L’habitation créole est un modèle dans l’agencement, la lumière et l’aération comme dans la conservation de la fraîcheur. Les bois utilisés sont l’acajou ou le courbaril.

JeuxLe domino est un jeu très populaire aux Antilles. Il n’y a pas d’occasion précise, tous les moments libres sont propices : le week-end ou en période de vacances, sur la plage après le déjeuner, à l’occasion de la visite de quelques camarades, installés autour d’une petite table sous la véranda bien ventilée et avec, à portée de main, de quoi se désaltérer.Les hommes s’adonnent au jeu avec fracas. Les pièces de bois ou de plastique sont abattues avec force, histoire de « frapper » l’adversaire. Et finalement c’est la « belle » qui donne droit à l’apéro.

LangousteJadis considéré comme le plat du pauvre – les temps ont bien changé – ce crustacé aux longues antennes est roi à la Martinique. Il se déguste à toutes les sauces. Sa pêche est interdite entre le 1er janvier et le 31 mars, période de reproduction, et sa taille ne doit pas être inférieure à 22 cm (ou 14 cm pour la brésilienne).

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MarchésIls commencent généralement très tôt le matin et chaque commune en possède un. Souvent de petite taille, simples et folkloriques, les marchés aux fruits et légumes sont plutôt situés dans le centre-ville. Haut lieu de la sociabilité urbaine, le marché aux épices est bien l’endroit où les catégories sociales se

côtoient sans tabous. On commente le fait du jour autour d’un kilo de patates douces ou une belle botte de carottes. Le tutoiement est de rigueur et le créole vivement recommandé et chacun s’accorde le droit de marchander dans une ambiance conviviale qui remonte au siècle dernier.

Matoutou Crab’Plusieurs espèces de crabes vivent en Martinique. On les retrouve dans les rivières, sur le bord des plages, dans les rochers, dans la mangrove ou à l’intérieur des terres. Il existe donc les touloulous, les sé ma faute, les mantous, les mal zorey, les zagayas dont on fait un délicieux mets : le matoutou crab.Tradition oblige, pour fêter Pâques, les Martiniquais se retrouvent en famille et entre amis, sur la plage ou chez eux, pour déguster le Matoutou Crab’. D’abord on pêche un crabe de mer, puis on le brosse pour le nettoyer. On lui retire ses pattes et l’on coupe son corps en deux. Enfin on le cuisine avec de l’ail, de l’échalote, du persil, de la ciboulette, de l’huile, du riz, des légumes, du piment, du citron et du curry et l’on se régale jusqu’à la nuit tombée.

MorneCe terme désigne une colline, une éminence qui peut prendre des altitudes très diverses, de quarante à plusieurs centaines de mètres. Etant donné les dimensions des îles, l’ascen-sion d’un morne s’accompagne générale-ment de panoramas somptueux sur les côtes, caraïbe ou atlantique.

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Marché Couvert.

Liqueurs locales.

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NégritudeCourant littéraire et politique né durant l’Entre-deux-guerres, la Négritude rassemble un cercle d’écrivains noirs francophones, comme Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, René Depestre ou Léopold Sédar Senghor entre autres. Lié à l’anticolonialisme, il influencera par la suite les proches du Black Nationalism et s’étendra bien au-delà de l’espace francophone.

NuitLa nuit tombe très vite aux Antilles, entre 18h et 18h30. La vie nocturne jusqu’à là assez restreinte tend à se développer dans les villes ou en bord de mer. En revanche, pendant les vacances, les Antillais aiment sortir dans des soirées organisées en live, avec la participation de DJ ou de musiciens. Les discothèques offrent un mélange de rythmes épicés, avec une bonne dose de modernité.

RastaLe mouvement rastafari est né à la Jamaïque et s’est répandu dans la Caraïbe, notamment grâce au succès de la musique reggae. Assimilé par certains à une religion, il faudrait plutôt employer le mot philosophie de vie pour le définir. Une façon de concevoir le monde et sa création. Les « croyants » de ce mouvement sont souvent appelés Rastas. On

vous recommande de ne pas utiliser ce mot car bien que correct, il est dénoncé par les rastafaris qui sont contre la catégorisation des gens et revendiquent l’unification des peuples.

RhumQu’il soit « sec-sec » ou qu’il se boive avec un verre d’eau, le « ti-punch » laisse vagabonder l’imagination quant à sa dénomination. Certains disent que le « punch » provient de l’hindou pour le mot cinq, en accord avec la définition de ce breuvage composé alors de ce même nombre d’ingrédients. D’autres affirment qu’il signifie, comme le stipule le Dictionnaire universel du commerce de Jacques Savary des Brûlons (1757-1716), une pointe qui pénètre. Mais, plus vraisemblablement, le mot aurait pris naissance en mer et s’inspirerait des punchons (futailles servant au conditionnement du tafia), mot lui-même dérivé du vieux françois ponçons, ponchons, poinçons…

Yoles : bois dressés sur la merLe tour des yoles rondes de la Martinique offre le spectacle unique au monde d’embar-cations aux voiles colorées s’affrontant sur le grand bleu. Véritable sport national ou enjeu commercial, ces « bois-dréssés » contre vents et marées sont, plus qu’une affaire populaire, une osmose entre l’homme et la mer.

Bateau Rasta.

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La compétition commence en grand secret sur le chantier. Adossée sur l’étrave du bateau, la hache, outil indissociable du charpentier de marine local, repose. Dans l’atelier, tout respire la forêt martiniquaise, le bambou de la vergue, l’angélique des « va et vient », le poirier peyi des membrures. Il faut, à cet artisan de la mer, tout le savoir-faire hérité des anciens pour réaliser, en quelques marées, une coque aux lignes pures dotée d’une large voilure carrée, sans « lest » ni « quille » plombée. La yole, du norvégien « jol » (canot) – mot avéré dans la langue de Molière dès 1713 –, est avant tout liée aux tempêtes du passé.C’est dans ce vent de liberté, aux portes de la libération, qu’un charpentier du François, fait le rêve d’une embarcation nouvelle génération. Un canot repensé, modernisé, à la coque étroite (de 10,80 m pour 700 kg environ), effilée, légère, de faible tirant d’eau et couverte d’une ou deux voiles en complé-ment de propulsion. Plus maniable et plus rapide, la yole ronde devient, de Grand Rivière à Sainte-Anne ou du François au Vauclin, l’embarcation préférée des marins. Dès lors, elle donne lieu à de véritables défis lancés par les pêcheurs en quête d’être les premiers à déposer à quai le fruit de leur dur labeur. De chevauchées sauvages en régates organisées, la yole connaît alors un véritable succès et devient le tour le plus médiatisé de l’année.D’abords limitées à quelques bourgs lors des

fêtes patronales, les compétitions de yoles s’avèrent, en quelques années, l’affaire des communes côtières. Toutes voiles dehors dans son nouvel habit de nylon, la yole fait sa promotion. Dans sa course contre les alizés, l’embarcation, ainsi dotée par ses sponsors, devient le sport national des Martiniquais.Chaque embarcation – pouvant coûter jusqu’à 18 000 E – fait désormais l’objet d’un grand soin. Constamment améliorée pour augmenter ses performances, comme pour n’importe quel véhicule de compéti-tion, la yole fait peau neuve chaque saison. Une belle occasion de partir à la pêche aux nouveaux mécènes pour financer ce sport haut en couleur, emblématique, touristique et, désormais, indissociable de notre belle Martinique.

ZoukLe zouk est un genre musical créé au début des années 1980. Il a été popularisé par le groupe Kassav avec ses tubes Zouk la sé sèl médikaman nou ni, Siyé Bwa, etc. Ce nouveau style intègre des rythmes carnavalesques, de jazz, de biguine, de calypso à de nouveaux instruments. On peut alors entendre différents types de zouk : le zouk beton, le zouk love, le zouk métal. Aujourd’hui le mot zouk désigne surtout la musique, la danse ou le lieu de fête ; bien plus qu’un « médicament », c’est un véritable remède contre la morosité.

Course de yole au Robert.

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Les Antilles constituent un archipel qui égrène ses îles, grandes au nord, petites au sud, en face de l’Amérique centrale. Elles sont baignées par l’océan Atlantique à l’est et par la mer des Caraïbes à l’ouest. 7 000 km environ séparent les Antilles de l’Europe, soit huit heures d’avion environ. En revanche, elles sont très proches de l’Amérique du Nord (Floride), de l’Amérique centrale (Mexique), de l’Amérique du Sud (Venezuela). Situées dans l’hémisphère Nord, sauf quelques îles comme les Bahamas, elles s’étirent au sud du tropique du Cancer sur une longueur d’environ 1 500 km, entre le 10e et le 23e degré de latitude. Leur superficie totale avoisine 225 000 km2, c’est-à-dire un

peu moins de la moitié de celle de la France. Au nord, les Grandes Antilles : Cuba, Haïti, Jamaïque, Porto-Rico. Au sud, les Petites Antilles, véritable chapelet d’îles et d’îlots en arc de cercle. Ce sont, du nord au sud : les îles Vierges, Anguilla, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Saint-Christophe, Antigua, Montserrat, la Guadeloupe, la Dominique, la Martinique, Sainte-Lucie, Saint-Vincent, Barbade, la Grenade, Tobago et Trinidad.La Martinique et la Guadeloupe occupent, parmi les Petites Antilles, une position centrale. 250 km les séparent. L’île anglaise de la Dominique constitue un joli trait d’union entre les deux îles françaises.

GÉOGRAPHIELa Martinique couvre une superficie de 1 128 km2, soit les deux tiers de la superficie de la Guadeloupe, avec 80 km de longueur et 30 km de largeur. Elle se distingue des autres départements d’outre-mer par son exiguïté et la forte densité de sa population, environ trois fois plus importante que celle de la métropole. Toutefois, cette densité est beaucoup plus faible dans le Nord, les pôles démographiques étant regroupés dans le Sud, avec Fort-de-France, la capitale, et les stations du littoral. Les mornes (petites collines), les pitons du Carbet et la Montagne Pelée, point culminant au nord (1 397 m), donnent du relief à l’île que l’on peut découper en trois régions :

�w Le Nord, avec une végétation tropicale, une nature spectaculaire (gorges, ravins), et le groupe montagneux composé des pitons du Carbet et de la Montagne Pelée, offre de superbes balades aux randonneurs dans les vastes étendues du parc régional, entre forêts luxuriantes et rivières gazouillantes.

�w Le Centre, avec la plaine du Lamentin, les deux grandes villes de Fort-de-France (chef-lieu) et Le Lamentin (aéroport) et plus d’un tiers de la population.

�w Le Sud, avec ses baies et ses anses où se lovent les fameuses plages, les mangroves et la montagne du Vauclin, un ancien volcan.

Ce sud, peu montagneux, compte les stations les plus fréquentées de l’île : les Trois-Ilets, les Anses d’Arlet et Le Diamant à l’ouest, Sainte-Anne, Sainte-Luce et le Marin à l’est.Il est à noter que la Martinique regroupe 48 îlets qui constituent de véritables obser-vatoires naturels de la faune et de la flore.

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Plage de la Martinique.

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Survol de la Martinique

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SURVOL DE LA MARTINIQUE50

CLIMAT27 °C de moyenne, des pointes à 32 °C et rarement moins de 20° C : voici le quotidien de la Martinique. Toutefois, il arrive qu’entre la mi-décembre et le début du mois de janvier la température passe, dans la nuit, au-dessous

de 20 °C. On en parle alors aux infos. Les vents venant de l’est, les alizés, contribuent à modérer sensiblement la chaleur tropicale. De 20 °C à 24 °C pour une mer houleuse sur la côte Atlantique, et un climat plus humide, autour de 25 °C, avec une mer plus calme sur la côte Caraïbe. Cependant, tout au long de l’année, l’air est très humide ce qui permet d’ailleurs la croissance d’espèces très parti-culières. Noubliez pas aussi que sous les tropiques, le soleil se lève tôt (entre 5h et 6h) et se couche tôt également (entre 17h30 et 18h30).Le relief des Petites Antilles (dont la Martinique fait partie) se caractérise par deux climats distincts.

�w De juin à décembre : pendant la saison humide, ou hivernage, les alizés (vents du nord-est et de l’est) sont la cause de pluies régulières entrecoupées d’éclaircies. En août et en septembre, l’empressement un peu aveugle des cyclones peut vous valoir quelques jours de réclusion dans votre chambre d’hôtel. Le pic de précipitations est atteint au mois d’août.

�w De fin novembre à mi-juin : pendant la saison sèche, ou carême, les alizés (vents du nord-est et de l’est) apportent de courtes

Catastrophes naturelles...La Martinique est une île particulièrement exposée aux aléas naturels : glissements de terrain, inondations, houle, cyclones, séismes…

�w Le risque cyclonique. La période cyclonique la plus favorable se situe entre juillet et novembre. Selon son intensité, on parle de dépression tropicale (vents inférieurs à 63 km/h), de tempête tropicale (vents compris entre 63 et 117 km/h) ou d’ouragan (vents supérieurs à 117 km/h). Un ouragan de classe 4 (comme David, Hugo ou Luis) s’accompagne de vents violents et provoque des dégâts majeurs.

�w Le risque sismique. La Martinique se situe dans l’arc des Petites Antilles qui résulte de la subduction vers le sud-ouest des plaques américaines sous la plaque Caraïbe à la vitesse d’environ 2 cm/an. Bilan, la terre tremble plus ou moins fort dans la région. S’ils se produisent près de la côte ou dans la mer, les séismes peuvent déclencher des tsunamis. Sur les terres, ils provoquent des glissements de terrain, chutes de blocs ou liquéfaction des sols. Toutefois, pas de panique… L’arc est sous haute surveillance et le dernier grand séisme à Fort-de-France remonte au 11 janvier 1839 (magnitude de 7.5).

�w Le risque volcanique. Situé au nord de la Martinique, la Montagne Pelée est un volcan actif dont les éruptions sont rares et violentes. La dernière éruption remonte aux années 1929-1932 avec un pic d’activité le 18 octobre 1929. L’éruption dont tout le monde parle sur l’île est celle de 1902 qui entraîna la destruction de Saint-Pierre et la mort de 30 000 personnes.

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Plage de rêve en Martinique.

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averses, le mois le plus sec étant celui de mars. Cette saison est celle où la population touristique augmente très nettement et où les hôtels affichent souvent complet.

�w En altitude dans le Nord de la Martinique (région très vallonnée) : dans cette région, les températures sont plus basses et les pluies plus conséquentes, ce qui explique la végétation luxuriante. Vous avez emporté vos vêtements d’hiver ? Dans l’avion, les hôtesses et le commandant de bord vous ont prévenu : vous pouvez laisser le pull ou le sweat-shirt dans les sacs, ils ne devraient pas réapparaître avant la fin de votre séjour. La température moyenne est de 25 °C sur les douze mois rythmés par deux saisons : une saison sèche appelée « carême » (de fin novembre à mi-juin), une seconde plus chaude et plus humide appelée « hivernage » (de juin à décembre). Vers les mois correspondant à notre automne (fin octobre, novembre, début décembre), la saison caraïbe est humide, très humide, et le niveau de précipitations très élevé, mais régulier : il pleut très souvent, et le bruit des averses sur les toits de tôle peut devenir vite lancinant. Juin et octobre sont les mois de transition. Les averses et les pluies peuvent causer des dégâts, mais sans rapport pourtant avec les cyclones.

�w En plaine, le Sud de la Martinique profite de températures plus élevées et adoucies par les alizés, ainsi que d’une faible pluviométrie.

Les cyclonesPar sa situation géographique la Martinique est exposée aux cyclones. Les cyclones se forment au-dessus des eaux chaudes des mers tropicales et sont caractérisés par leur puissance : dépression tropicale, tempête tropicale ou ouragan. Ce dernier terme, apparu en 1986, est une reprise du mot américain, hurricane, qui vient lui-même du langage des Indiens caraïbes qui appelaient Hurracan le dieu qui, pour eux, était responsable des malheurs et des catastrophes climatiques.Quoi qu’il en soit, les cyclones sévissent tous les ans, sans exception. Et la période cyclonique dure de juin à novembre. On estime que les Antilles françaises sont touchées en moyenne tous les dix ans. Il faut savoir que le phénomène cyclonique présente une parti-cularité assez curieuse : à l’origine, il s’agit d’une simple dépression qui naît au large de l’Afrique avant de se diriger vers la côte est des Etats-Unis. Elle doit être combinée à d’autres critères pour être qualifiée de cyclone, comme

la présence de vents en altidude (jusqu’à 15 km) relativement homogènes, une forte humidité et une mer dont la température dépasse les 26°C. Par ailleurs elle doit se former suffisamment loin de l’équateur. De l’Afrique elle se dirige alors vers le continent américain (à l’ouest). Il arrive aussi que cette dépression-cyclone ne frappe aucune région et remonte carrément vers le pôle Nord : elle fait alors le tour de l’hémisphère Nord et revient vers l’Europe sous forme de tempête...Contrairement à l’idée reçue, ce ne sont pas tellement les vents, souvent violents, qui sont à craindre, mais les très fortes pluies, dévastatrices. Heureusement que les progrès de la technologie aident considérablement les autorités et la population à s’organiser pour affronter ce phénomène. Le cyclone qui a frappé sévèrement la Martinique en août 2007 a fait selon les bilans officiels un mort et six blessés. Il s’agissait du cyclone Dean. L’île n’avait pas connu de cyclone depuis plus de 20 ans. En novembre 2010, bien que moins violent, le cyclone Tomas, a laissé en Martinique 35 000 foyers sans électricité et a causé de nombreux dégâts au niveau de la végétation.

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Barque de pêche sur une plage de Martinique.

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ENVIRONNEMENT – ÉCOLOGIEAvec une forêt tropicale grouillante d’espèces végétales et animales, des hauteurs qui grimpent jusqu’à 1 300 m, un littoral partagé entre le sable fin et les falaises abruptes, plus de 80 espèces d’oiseaux et plus de 300 espèces de poissons, celle qui, non à tort, est appelée « l’île aux fleurs » présente un environnement des plus variés mais aussi des plus fragiles. Un équilibre délicat qui chaque année est mis à mal non seulement par les cyclones récurrents, mais surtout

par l’action humaine. Face à l’industriali-sation et à l’urbanisation, la mangrove et son écosystème ont déjà reculé de 30% en dix ans. Des données affolantes que la Direction régionale de l’environnement Martinique (Diren) s’emploie à combattre chaque année davantage. Des politiques en faveur de la protection de l’environnement, de sensibilisation de la population ainsi que la promotion du développement durable ont été mises en place.

PARCS NATIONAUXLe parc naturel régional de la Martinique est fractionné entre le Nord-Ouest et le Sud avec une coupure transversale incluant Fort-de-France. Il intègre la presqu’île de La Caravelle, au centre-est, qui fut, avec celle de Sainte-Anne, la première formation terrestre de l’île, il y a 18 millions d’années. Le parc s’étend sur

une superficie de 700 km2, soit plus des deux tiers du territoire martiniquais. Il englobe donc des sites aussi divers que la forêt tropicale, la côte découpée du sud-est avec la Savane des Pétrifications et la pointe des Salines, mais aussi les stations du Diamant et de Sainte-Anne ou la Montagne Pelée.

FAUNE ET FLORE

La faune�w La faune terrestre. Bien que certaines

espèces présentes au début de la colonisation, comme le lamentin (phoque d’eau douce) ou l’agouti (petit rongeur) aient disparu de l’île, la faune de la Martinique reste diverse

et variée. Toutefois, certaines espèces animales endémiques se font très discrètes à l’instar des manicous, des mangoustes et du serpent trigonocéphale. Egalement appelé fer-de-lance, c’est la seule espèce de serpents présente sur l’ î le. Pour information, il aime être à l’écart, dans les champs de canne, les forêts ou les sous-bois.

L’écotourisme en plein essorL’écotourisme a le vent en poupe en Martinique et dans ce domaine, le Nord de l’île est une vraie pépite brute que les amoureux de tourisme vert doivent absolument découvrir. Randonnées en forêt, hébergements en gîte, dîners et déjeuners en tables de restaurants familiaux... Voilà une autre façon d’envisager l’île aux fleurs, loin du tourisme de masse. Pour ne citer qu’un exemple parmi tant d’autres : la résidence Ekokay décline une offre de séjours verts, randonnées et bien-être à Fonds-Saint-Denis. Mais il serait injuste de dire que le Sud n’a pas lui aussi un penchant pour l’écotourisme. De nombreuses activités et plusieurs lieux le prouvent. Balade en kayak dans la mangrove, séjour en pleine nature et les pieds dans l’eau au Domaine de Robinson de l’Anse Noire, découverte des plantes médicinales de La Savane des esclaves... Pour tout savoir sur le tourisme vert, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de Tak Tak. Cette agence de promotion et d’activités rurales rassemble une cinquantaine d’entrepreneurs qui ont à cœur de promouvoir leur île. Un club d’entrepreneurs et de villes du réseau pour le développement d’un tourisme solidaire qui œuvre à la mise en avant du savoir-faire artisanal, culturel et environnemental.

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53Arbres, arbustes et plantes : origines et particularitésLes premiers colons ont introduit des centaines d’espèces dans les Antilles. Certaines se sont si bien implantées qu’elles sont aujourd’hui caractéristiques du paysage martiniquais. Voici les plus connues :

�w Arbre à pain (Artocarpus altilis) : (appelé uru ) originaire de la zone pacifique il a été importé de Tahiti à la fin du XVIIIe siècle par les Anglais. C’est l’un des arbres les plus célèbres et les plus prisés de la période coloniale, il a même figuré dans plusieurs films (comme Les Révoltés du Bounty, de Frank Lloyd). On en acheminait les pieds par bateau afin de les replanter dans d’autres régions. Il en existe près de 40 variétés.

�w Avocatier (Persea americana) : originaire d’Amérique centrale, son nom viendrait de la langue aztèque : « ahua guatl ». L’arbre et le nom seront rendus célèbres par les Espagnols (XVIe et XVIIe siècles). Il en existe plus de 200 variétés. Il devait être connu des habitants de la Caraïbe.

�w Bananier (type Musa) : en fait, il s’agit d’une plante, mais on le considère souvent comme un arbre. Originaire d’Asie, il est sans doute, avec les cocotiers, l’un des symboles les plus représentatifs du monde tropical, l’exotisme même. Il en existe plus de 50 espèces, mais, globalement, on parle de « bananes à manger » (dessert) et de « bananes à cuire » (légume).

�w Cacaoyer (ou cacaotier, Theobroma cacao) : introduit par les Amérindiens d’Amérique du Sud (Amazonie), il s’est répandu en Guadeloupe à partir du milieu du XVIIe siècle.

�w Calebassier (Crescentia) : très répandu dans les pays tropicaux, on ne connaît pas précisément ses origines (Amérique tropicale, Asie ?). Son fruit était utilisé par les Amérindiens pour la fabrication de divers objets. Cette pratique a longtemps perduré à l’époque coloniale.

�w Canne à sucre (Saccharum officinarum) : originaire de la péninsule indienne, elle a littéralement fait le tour du monde. C’est la plante la plus cultivée au monde ! Elle a été introduite dans la Caraïbe par Christophe Colomb, qui l’importa des Canaries (1493).

�w Châtaignier des Antilles (ou châtaignier-pays) : ne pas le confondre avec le châtaignier

que l’on connaît en France. Celui-ci ressemble à l’arbre à pain, avec lequel il est souvent confondu. On en consomme le noyau comme une châtaigne, d’où le nom.

�w Corossolier (Annona muricata) : originaire de l’Amérique du Sud (Pérou), le fruit est apprécié sous forme de jus et de sorbets. Connu aussi sous le nom d’annone (ou anone), en hommage au Suisse Jean-Jacques Annone.

�w Flamboyant (Delonix regia) : originaire de Madagascar, il est très répandu et révèle une grande beauté. La période de floraison (à partir de juin) est tout simplement une merveille !

�w Goyavier (Psidium guajava) : encore l’un des grands adeptes du milieu tropical ! Il est originaire d’Amérique ainsi que du bassin caribéen. Son nom provient du terme arawak « guajava ». Le fruit plaît, mais l’arbre beaucoup moins : très costaud et résistant, il aime se développer au détriment de son environnement.

�w Manioc (Janipha manihot) : arbuste originaire d’Amérique du Sud. Les Amérindiens de la Caraïbe ont dû l’apporter avec eux, car il constituait la base de leur alimentation. Ils transformaient ses racines en galettes (les cassaves). Très pratiquée, la cuisson de ses racines demande une attention particulière, car elles contiennent un produit qui peut devenir toxique au contact d’un enzyme. Sa distillation donne un alcool, le cauim et la tiquira (Brésil).

�w Papayer (Carica papaya) : son fruit est très apprécié, tant par les connaisseurs que par la science (papaïne), mais ses origines sont un peu incertaines (Amérique centrale, du Sud, Pacifique ?). Il était appelé « ababai » par les Caribs qui l’ont sans doute introduit dans la région. Il se développe très vite (jusqu’à 10 m dans des bonnes conditions) et sa vie est très courte (de 4 à 5 ans). Le Brésil en est le plus grand producteur.

�w Piments (Capsicum) : originaires d’Amérique du Sud, ils sont cultivés dans les Caraïbes. Il en existe plusieurs variétés (cooli, café, etc.). Attention, on ne plaisante pas avec le piment antillais ! A moins de vouloir tester votre niveau d’endurance, évitez tout contact avec les yeux, ne le manipulez pas trop et ne le croquez pas… La variété dite « végétarienne » ne pique pas, vous pourrez l’utiliser sans problème.

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Il est difficile à débusquer car il se cache de la mangouste, son prédateur. Vous rencontrerez plus facilement des anolis (lézards) et des crabes sur les plages. Finalement, seuls les oiseaux comme les colibris, les merles et autres oiseaux-mouches figureront sur vos photos et finiront les miettes de votre petit déjeuner. Les colibris, posés sur les hibiscus,

cohabitent avec les papillons aux coloris variés qui butinent les fleurs. Dans les forêts du nord domine le siffleur des montagnes et, dans les sentiers, les ortolans, devenus si rares en métropole. Le grillon et le cabrit bois (genre de grande sauterelle) ne vous apparaîtront qu’en rêve, mais vous régaleront tous les soirs d’un concert de musique populaire comprenant aussi le coassement des grenouilles. En résumé, il s’agit d’une faune plus bigarrée que méchante, plus insouciante que dangereuse.

�w La faune marine. Dans les eaux limpides martiniquaises, la faune et la flore des barrières de corail offrent un spectacle éblouissant par la variété des couleurs et la diversité des espèces : le nageur curieux évoluera au milieu de bancs de petits poissons argentés et aura toutes les chances d’apercevoir des étoiles de mer, des oursins, des lambis, quelques dorades et peut-être même une raie. Il pourra également admirer les langoustes sortant timidement leurs antennes des anfractuosités sous-marines, ou le diodon qui, s’il se sent en danger, gonflera un ventre hérissé de pics. Poissons-volants, poissons-papillons, sergent-major et poissons-chirurgiens sont, eux, plus discrets, mais tout aussi présents.

L’île aux fleurs...La Martinique ne s’appelle pas « l’île aux fleurs » pour rien. Elle nous offre une incroyable diversité floristique. Vous pouvez d’ailleurs en acheter et vous les faire envoyer en France... En voici quelques-unes :�w Allamanda : Fleur, en forme d’entonnoir, jaune et dorée originaire d’Amérique centrale

et d’Amérique du Sud. On la trouve aussi dans les jardins méditerranéens.�w Anthurium : plante vivace au port dressé, souvent d’un rouge intense. On les trouve

également au nord du Mexique, en l’Argentine, Colombie, Brésil, Guyane... C’est une plante dépolluante extrêmement efficace pour éliminer l’ammoniac par exemple.�w Balisier : superbe fleur rouge orangé qui se compose de 5 à 15 bractées. Le fruit du

balisier est appelé la balise (pour ses longues feuilles de 1 à 2 m).�w Frangipanier : la fleur de cet arbre noueux aux branches courtes est blanche et dégage

un délicat parfum.�w Héliconia Pendula : plante à fleurs originaire de l’Amérique tropicale et de certaines îles

du Pacifique, elles sont une source importante de nourriture pour les oiseaux-mouches qui puisent grâce à leur long bec le nectar de ces grandes fleur rouge orangé.�w Hibiscus : la Martinique compte plus de 150 espèces d’hibiscus.�w Ixora : les fleurs de cet arbuste de 3 à 6 m sont jaunes ou rouges et peuvent être

cultivées en pot.�w Oiseau de paradis : il semble que cette plante soit originaire d’Afrique. Elle peut être

orangée, jaune ou rose et porte bien son nom car elle ressemble à un oiseau qui prendrait son envol.�w Rose de porcelaine : fleur possédant un remarquable pédoncule, généralement dressé,

et de grandes écailles.

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Colibri.

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La floreFleurs, plantes, arbres... La richesse du sol et le climat tropical favorisent une végéta-tion luxuriante. Bougainvillées, flamboyants, alamandas, balisiers, anthuriums, bambous, cocotiers, cannes à sucre… Après avoir essayé en vain d’acclimater en Europe les espèces tropicales, les botanistes ont compris que la Martinique pourrait, en revanche, devenir le terreau de précieuses plantes récoltées à travers le monde. La végétation de l’île est très diversi-fiée. Le contraste est surtout considérable entre les sols au niveau de la mer et les sommets. En effet, il pleut huit fois plus au sommet de la Montagne Pelée qu’à Sainte-Anne. Si les plages sont réservées à la contemplation de l’azur, les flancs des montagnes gagnent en densité végétale au fur et à mesure que l’on grimpe. Sous le couvert de grands arbres tropicaux qui filtrent la lumière, les bégonias et les fougères tapissent le sol. Plus haut, les magnifiques balisiers (Heliconia ) aux larges feuilles rubanées présentent d’énormes fleurs richement colorées, uniques dans le monde végétal. Ici, on les produit en grande quantité pour la vente locale et surtout pour l’exportation vers les grands ateliers français ou américains d’art floral. La rose de porcelaine, aux pétales cireux rosés et aux grandes tiges rigides, fait aussi le bonheur des fleuristes. De minuscules parcelles de terrain, sans cesse reconquises sur la forêt, sont plantées d’anthuriums aux fleurs rouges, roses ou blanches.

Les forêtsLa surface totale de la Martinique est de 112 800 ha et la surface totale boisée de 46 500 ha, soit plus de 43 % du territoire. Plus de 380 espèces d’arbres y sont recensées. La répartition de la forêt est très inégale entre le Nord et le Sud de l’île. La forêt la plus importante est celle des massifs de la Montagne Pelée, des pitons du Carbet et de Morne-Jacob dont la surface atteint presque 10 000 ha.

�w Le Nord. Plus montagneux et accidenté (les reliefs et les éruptions volcaniques ont éloigné les populations), le Nord constitue aujourd’hui la partie la plus boisée de l’île.

�w Le Sud. L’exploitation forestière privée et l’urbanisation parfois inconsidérées ont considérablement détruit le couvert forestier. Les quelques massifs importants restants sont aujourd’hui protégés.La forêt martiniquaise est aujourd’hui l’un des atouts majeurs de l’île. Elle favorise un tourisme vert en plein développement. C’est même l’une

des principales richesses de l’île ; sa diversité en fait un objet d’étude précieux pour les scien-tifiques et une source d’émerveillement pour les touristes. Alors, sachons quitter la plage pour entrer dans les bois et y découvrir la splendeur des arbres centenaires, la richesse des couleurs et des parfums, les cascades d’eau cachées dans les falaises... Afin de protéger la flore et la faune, les paysages, la géologie et les peuplements forestiers, des réserves biolo-giques domaniales ont été créées. Il en existe trois dans les régions naturelles suivantes : la réserve de la Montagne Pelée (1 540 ha), la réserve des pitons du Carbet (1 330 ha) et la réserve du Morne Jacob et de la vallée du Lorrain (1 330 ha). Ces réserves garantissent un haut niveau de protection pour la nature.

Les jardinsSur toutes les îles des Antilles, chaque maison possède son jardin. On y retrouve les clas-siques haies de crotons aux feuillages bariolés, les indispensables hibiscus aux mille et une nuances et les guirlandes de bougainvillées. Les bananiers, les arbres à pain, les avocatiers et les citronniers caractérisent également le jardin martiniquais. Le frangipanier (Plumeria alba), un petit arbre trapu originaire d’Amérique, trône généralement sur les gazons des jardins privés. A l’extrémité de ses branches étalées, des bouquets de fleurs blanchâtres exhalent un parfum particulier. Avec sa cime en ombrelle, son feuillage finement découpé et ses grandes fleurs rouges, le flamboyant (Delonix regia ), qui inspira tant de poètes et d’écrivains, offre un spectacle unique qui marque les esprits. Sur les sites les plus ensoleillés, les canéficiers, ou averses dorées, (Cassia fistula ) aux fleurs jaune citron, forment de beaux alignements et donnent un ombrage appréciable.

Attention au mancenillier !C’est un arbre très répandu sur les plages du sud. Il est particulièrement dangereux. Le lait qui s’écoule de ses feuilles ou de ses fruits (comme des petites pommes) est toxique et provoque des brûlures qui nécessitent d’appeler en urgence un médecin. Sur les plages, les mancenilliers sont ceinturés de rouge pour qu’on puisse les reconnaître. Ne vous mettez jamais à l’abri sous ses feuilles par temps de pluie.

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L’histoire de la Martinique étant liée à celle de la région, il importe de connaître les grandes lignes du contexte historique de la colonisation. Nous savons que la connaissance du passé est nécessaire pour comprendre le présent. Le sujet est d’autant plus important que la société que nous connaissons aujourd’hui est très jeune : elle remonte réellement à la fin du XIXe siècle, voire au début du XXe. C’est, en effet, à cette période, soit une cinquantaine d’années après l’abolition de l’esclavage, que cette société commence à se structurer sous sa forme actuelle. Un nombre

important de Martiniquais ignorent leur passé ou en ont une connaissance approximative. Ce constat, connu des milieux intellectuels locaux, est imputé au système scolaire métropolitain, qui n’a pas su tenir compte des spécificités des différentes composantes de la République. C’est ainsi que, le 10 mai 2005, lors de la Journée commémorative de l’esclavage, l’écrivaine Maryse Condé, présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage (CPME), a pu dire : « Mais jamais, dans mon enfance, on ne m’a parlé de l’esclavage ! »

DÉCOUVERTE DU NOUVEAU MONDE

Le continent américain entre mythe et réalitéLe continent américain dans son ensemble est plutôt mal connu. Il compose un espace où bon nombre de notions ont perdu leurs formes et leurs caractères initiaux, entre le début de la colonisation et notre époque, mais perdurent dans un enchevêtrement de réalités, de mythes, de mythologies, de croyances, d’affabulations et de contes… Et nombre d’entre eux se perpétuent dans le parler quotidien ou dans les différents écrits. Les premières descrip-tions du « Nouveau Monde » ( « Orbe Novo », comme le nomme l’ami de Colomb, Pierre Martyr d’Anghiera) parviennent en Europe par l’inter-médiaire des premiers colons. Elles sont suivies de celles des chroniqueurs (principalement des religieux), plus érudits, qui relatent leurs voyages et les conditions de vie. Ces précieux témoignages sont, de nos jours encore, d’une lecture passionnante. Cependant, il convient de souligner que dans une grande partie de leurs récits (empreints d’ethnocentrisme) les jugements personnels et les considérations religieuses l’emportent largement sur les faits.

Peuplement du continent américainLa datation du peuplement du continent américain est imprécise et les controverses à ce sujet sont assez nombreuses. Les chiffres avancés varient de 50000 à 12000 avant notre ère. Pendant fort longtemps (depuis 1927), on a rattaché l’origine du peuplement au détroit

de Béring (entre l’actuel Alaska et la Sibérie) : des populations de type mongoloïde auraient traversé ce passage et auraient progressivement pénétré le continent, surtout après la phase de la fonte des glaciers (culture Clovis). Cette théorie fut suivie de celle de l’homme de Kennewick, nom donné au squelette découvert sur les rives de la rivière Columbia (Etat de Washington). Daté du milieu du dixième millénaire avant notre ère, il est de type caucasoïde, autrement dit européen. Ainsi, il est permis de penser que le peuplement du continent américain n’a pas été unique, mais multiple : plusieurs vagues d’origines diverses à des périodes variées seraient arrivées sur le continent.

La rencontre des deux mondesAprès un voyage plus long que prévu (35 jours), le célèbre cartographe et marin gênois Christophe Colomb (1451-1506), nommé amiral, le 17 avril 1492, par Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon, arrive dans la nuit du 12 octobre 1492 aux îles connues aujourd’hui sous le nom des Bahamas (à San Salvador, appelée Guanahani par les locaux). Il est à la tête de trois navires (La Pinta, La Niña et La Santa-Maria ) et de 90 hommes. Inspiré de Ptolémée, de Pline l’Ancien, de Marco Polo et d’Al-Farghâni, il pense découvrir une nouvelle voie maritime le conduisant au Japon, sur la route pour la Chine et l’Inde, vers la source des épices et… de l’or ! Il ne le sait pas, et ne le saura jamais : ce n’est pas avec le monde asiatique qu’il fait connaissance mais avec « des individus nus comme leurs mères les mirent au monde ». Il s’oriente ensuite vers Cuba et Haïti,

Histoire

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HISTOIRE D

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qu’il baptise « Hispaniola » (l’île espagnole), où il est reçu par les locaux. Bien qu’elle présente des caractères différents, linguistiques notamment, toute cette population est appelée « Tainos » par les arrivants de l’au-delà des mers, car les autochtones les accueillent avec une expression phonétique proche de ce mot. Ces premiers contacts avec les indigènes des Grandes Antilles sont tout à fait chaleu-reux, comme nous le confirment d’ailleurs les nombreux écrits. Quoi qu’il en soit, la rencontre

entre les deux mondes tourne au désastre pour l’espace caribéen. La Martinique est abordée par Colomb lors de son quatrième voyage, en juin 1502, avant qu’il ne se dirige vers l’Amé-rique centrale. Pratiquement tous les noms des îles que nous connaissons datent de cette époque. Il en va de même de leurs noms indigènes dont la connaissance ne repose pratiquement que sur ces premiers témoignages. D’où leurs probables et nombreuses transformations.

PÉRIODE COLONIALE

XVIe siècleL’Espagne est dirigée par le tout-puissant Charles Quint, de 1516 à 1555. Côté France, François Ier est sur le trône de 1515 à 1547. Face à lui, de l’autre côté de la Manche, Henri VIII (1509-1547) règne sur l’Angleterre. Ces deux derniers ne s’apprécient guère… Accaparées par les affaires européennes, ils ne peuvent se permettre le luxe de s’aventurer dans la zone des alizés. Mais laisser la puissante Espagne demeurer le seul maître des océans et la voir s’enrichir est une idée inacceptable. Le monopole hispanique peut être certainement remis en cause par la « guerre de course », des actes de piraterie contre l’ennemi espagnol ayant reçu l’aval des souverains. Les guerres de course obéissent à certaines règles notamment dans le partage des butins : 1/5e doit revenir au roi, 1/10e à l’amiral de France, 2/3 à l’armateur et le reste à l’équipage.

XVIIe siècleRescapé miraculé de la Saint-Barthélemy, Henri IV monte sur le trône en 1593 et hérite d’une France traumatisée, d’un trésor vide, d’un peuple chétif et égrotant. Il met fin aux guerres de Religion et, avec l’aide de son fidèle Sully, redresse le pays. Il est assassiné en 1610. Louis XIII, qui n’a que 9 ans, lui succède (1610-1643).Marie de Médicis, sa mère, et Concini sont les maîtres du pays. La France est très en retard dans la colonisation et les Antilles n’ont encore aucune signification à ses yeux. L’année 1624 marque un tournant : sur la demande de Marie de Médicis, Armand Jean du Plessis, cardinal de Richelieu (1585-1642), entre dans son gouvernement. Le duo pose les fondations d’un Etat qui permettra, par la suite, à Mazarin et à Louis XIV de hisser la France au rang de puissance incontournable.

La Compagnie de Saint ChristopheAussi efficace qu’impopulaire, Richelieu souhaite instaurer enfin une politique coloniale. La création d’une compagnie dotée de très larges pouvoirs peut assumer les devoirs étatiques et coloniser ainsi des terres encore libres.En 1626, avec la collaboration d’un ex-flibustier, Pierre Belain, sieur d’Esnambuc, est créée la Compagnie de Saint-Christophe, du nom de l’île où d’Esnambuc s’est installé en 1625 et qu’il partage avec les Anglais (appelée aujourd’hui Saint-Kitts). C’est officiellement la première colonie française des Antilles. Pour se donner bonne conscience, on ajoute dans les statuts que l’une des missions de la Compagnie est d’évangéliser pacifiquement les « sauvages »...

La compagnie des Isles d’AmériquesLes résultats de la Compagnie ne sont pas à la hauteur des attentes. En 1635, un nouvel édit prévoit la création de la Compagnie des Isles d’Amérique, qui remplace la précédente. Le principe d’autofinancement est maintenu : les îles appartiennent à la Compagnie et les action-naires doivent tout assumer. Le gouverneur, qui représente l’Etat sur l’île, a pratiquement tous les droits (militaires, justice…), même celui de distribuer les terres. Non seulement il est impliqué dans le commerce, mais il possède également des terres. Afin d’accélérer le développement de la Compagnie et le flux migratoire, Richelieu ajoute dans ses statuts la possibilité de délivrer des titres de noblesse pour ceux qui honorent certaines conditions. Les volontaires ne se bousculent toujours pas. Nicolas Fouquet (1615-1680), le futur surintendant des Finances de la France, en est le président.

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Chronologie58

�w 1635 > Installation à Saint-Pierre des premiers colons français sous l’autorité de Pierre Belain d’Esnambuc.

�w 1636 > Louis XIII autorise l’introduction d’esclaves dans les Antilles françaises.

�w 1648 > La Compagnie des Isles d’Amérique fait faillite et les îles sont à vendre : Jacques Dyel du Parquet achète la Martinique.

�w 1664 > Jean-Baptiste Colbert préside à la fondation de la Compagnie des Indes occidentales : les îles, dont la Martinique, retournent à la Couronne.

�w 1685 > Etablissement du Code noir de Colbert qui régit la vie des esclaves en soixante articles.

�w 1720 > Gabriel de Clieu, gouverneur de la Martinique, introduit le café aux îles.

�w 1762-1814 > Vagues successives d’occupation anglaise. Le schéma social est maintenu et l’économie sucrière continue.

�w 1794 > La Convention abolit l’esclavage. La Martinique, sous occupation anglaise, n’applique pas le décret.

�w 1802 > Traité d’Amiens avec les Anglais, qui se retirent des Antilles. Napoléon Ier rétablit l’esclavage.

�w 1804 > Sacre et couronnement de l’impératrice Joséphine de Beauharnais, native des Trois-Ilets (1763), épouse de Napoléon Bonaparte.

�w 1807 > L’Angleterre interdit la traite négrière ; la France en guerre ne suit pas.

�w 1815 > Napoléon Ier interdit également la traite négrière lors des Cent-Jours. Son successeur, Louis XVIII, est obligé de s’y plier, devant la pression anglaise. Toutefois, l’interdiction ne sera réellement appliquée qu’à partir de 1831.

�w 1844-45 > Premières usines sucrières, dites centrales : la production industrielle s’accélère.

�w 1848 > Abolition de l’esclavage.

�w 1851 > Une loi de juillet 1851 autorise l’ouverture de la Banque coloniale (l’actuelle Banque des Antilles françaises, BDAF).

�w 1852-1870 > Le Second Empire : les libertés subissent de nombreuses restrictions.

�w 1853 > Début de l’immigration indienne.

�w 1871 > IIIe République : représentation des colonies à l’Assemblée nationale, à la Chambre des députés, puis au Sénat. Les nombreuses réformes lancées en France (laïcité, gratuité de l’enseignement, etc.) trouvent un écho en Martinique.

�w 1901 > Marie-Samuel Joseph Lagrosillière, dit « Lagro », fonde le Parti socialiste.

�w 1902 > Eruption de la Montagne Pelée, destruction de la ville de Saint-Pierre (environ 29 000 morts en trois minutes). Fort-de-France cumule les fonctions de capitale administrative, commerciale, financière et culturelle.

�w 1905 > Chantier du canal de Panama ; plus de 5 000 Martiniquais partent y travailler.

�w 1913 > Première Guerre mondiale : départs des premiers conscrits. La guerre permet à la Martinique d’exporter du rhum massivement jusqu’en 1922.

�w 1928-1930 > La banane fait une entrée timide dans l’économie.

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Mémorial de l’Anse-Cafard.

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59�w 1929-1932 > La Montagne Pelée se réveille

une deuxième fois : cette fois, les précautions sont prises.

�w 1939-1945 > De septembre 1939 à juillet 1943, l’île passe sous le régime de Vichy représenté par l’amiral Georges Robert.

�w 1946 > La Martinique devient département français, représentée par quatre députés et deux sénateurs.

�w 1958 > Création en mars du Parti progressiste martiniquais (PPM), sous la direction d’Aimé Césaire. Création la même année de l’UNR (Union pour la nouvelle République), présidée par Camille Petit. Le parti change de nom en 1971, pour devenir l’UDR (Union des démocrates républicains) et, en 1976, le RPR (Rassemblement pour la République).

�w 1961 > Création du BUMIDOM (Bureau des migrations des départements d’outre-mer) qui prend en charge l’organisation de flux migratoires vers la métropole.

�w 1971 > Mise en service de la raffinerie de pétrole de Californie.

�w 1973 > Alfred Marie-Jeanne, Lucien Veilleur, Marc Pulvar et Garcin Malsa fondent le mouvement « La Parole au Peuple ».

�w 1972-1974 > La Martinique devient une région « monodépartementale ».

�w 1978 > Alfred Marie-Jeanne fonde le Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM).

�w 1979 > Cyclone David.

�w 1983 > Création du conseil régional, dans le cadre de la décentralisation. Aimé Césaire en est le premier président. L’université des Antilles-Guyane est ouverte officiellement.

�w 1998 > 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage.

�w 1999 > La Déclaration de Basse-Terre. Signée conjointement par les présidents des conseils régionaux Lucette Michaux-Chevry (Guadeloupe), Alfred Marie-Jeanne et Antoine Karam (Guyane), la déclaration se donne pour objectif de rendre public le bilan négatif de ces trois départements.

�w Mars 1999 > La banane martiniquaise est au centre de la bataille commerciale que se livrent les Etats-Unis et l’Europe.

�w 2000 > Loi d’orientation pour l’outre-mer.

�w Mars 2001 > Election de Serge Létchimy (PPM) à la mairie de Fort-de-France. Il succède à Aimé Césaire.

�w 8 mai 2002 > Commémoration du centenaire de l’éruption de la Montagne Pelée. L’anniversaire a été accompagné de festivités, avec notamment le premier grand rassemblement de vieux gréements et grands voiliers de la Caraïbe (4 au 8 mai 2002).

�w Décembre 2003 > Référendum sur l’avenir institutionnel : le « non » l’emporte de justesse avec 50,48 % des suffrages.

�w 2005 > Référendum sur le traité de Constitution européenne : la Martinique répond « oui » avec 69 % (faible participation de 22,2 %). Le secteur de la canne est debout : la demande d’une aide est relancée. L’affaire Dieudonné connaît une petite suite en Martinique, où il subit une agression : plusieurs personnalités de l’île condamnent l’acte et la tension retombe. Un face-à-face entre la Région et le préfet : ce dernier proteste contre une subvention attribuée à l’Association des Etats de la Caraïbe, estimant que cela relève de la souveraineté. La baisse du tourisme de croisière se confirme. La crise de la banane antillaise continue : le comité de gestion de la Commission européenne débloque une aide de 110 millions d’euros. Difficile congrès du Parti progressiste martiniquais (PPM). François Baroin est le nouveau ministre de l’outre-mer ; il remplace Brigitte Girardin.

�w 2007 > Résultats des élections présidentielles du 6 mai 2007 : La Martinique se distingue de la métropole par un vote majoritairement favorable à Ségolène Royal avec 60,52 % des voix contre 39,48% pour Nicolas Sarkozy. Le taux de participation était de 65,78 %.

�w 20 avril 2008 > Mort d’Aimé Césaire. Des obsèques nationales lui sont consacrées. Le monde entier lui rend hommage.

�w 2009 > Le début de l’année est marqué par un mouvement social sans précédent. Il prend fin le 14 mars.

�w 2010 > La population rejette par référendum l’application de l’article 74 de la Constitution et préfère le maintien du système actuel en reconduisant l’article 73. Serge Létchimy remplace Alfred Marie-Jeanne à la présidence du conseil régional.

�w 2012 > Les députés élus lors des législatives 2012 sont Alfred Marie-Jeanne et Jean-Philippe Nilor tous deux du Mouvement indépendantiste martiniquais, Bruno Azérot du Rassemblement démocratique pour la Martinique, et Serge Letchimy du Parti progressiste martiniquais.

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HISTOIRE60

La compagnie des Indes OccidentalesEn France, on assiste de nouveau à un événement important. Louis Dieudonné est sacré en 1654, sous le nom de Louis XIV (1654-1715) : le Roi-Soleil entre dans l’Histoire. Le royaume souhaite réaffirmer son autorité dans les Antilles et y mettre de l’ordre. C’est le moment pour son énergique homme de confiance et grand serviteur, Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), d’occuper les devants de la scène. Bien que connu pour sa politique financière, Colbert attache aussi une grande importance à la marine, par conséquent aux colonies d’outre-mer, sources vitales de matières premières. Les Hollandais possèdent déjà des raffine-ries et contrôlent le commerce entre les ports français et ceux des Antilles. Cela est loin de plaire à Colbert, qui reprend le flambeau de Richelieu et passe à l’attaque. Sa première décision radicale est la constitution, en 1664, de la Compagnie des Indes occidentales. Dotée de larges prérogatives, dont celle de battre monnaie, la Compagnie a également le droit exclusif (1670) du commerce avec le Nouveau Monde. Les îles sont rachetées en 1664. En 1674, c’est la dissolution. Cette fois, pas de vente, les îles reviennent à la couronne qui se charge directement de leur gestion, mais la notion d’exclusivité du commerce est maintenue. Le sucre antillais est très apprécié en France comme en Europe : la métropole se garde le droit du commerce et de la transformation du sucre. Les Antilles, qui n’ont pas droit aux raffineries, ne peuvent vendre que du sucre brut.

La fin du XVIIe siècle et le Code NoirLa Martinique, elle, continue son chemin : l’horizon est prometteur, excepté quelques nuages sombres dus aux répercussions des conflits de l’Europe continentale. Les Anglais se montrent en 1666, en 1667 et en 1686, pour tenter de prendre Sainte-Lucie. Ces attaques répétées incitent les responsables à transférer la capitale et les instances institutionnelles, y compris le Conseil colonial, vers la nouvelle ville de Fort-Royal, plus facile à défendre. Saint-Pierre continue, néanmoins, à conserver toute son importance économique. Sous le règne du gouverneur Robert Le Fichot des Friches, sieur de Clodoré, la Guadeloupe est rattachée à la Martinique en 1667. Cette décision atteste de l’importance prédominante de la Martinique, trois ans après le rachat de l’île et la constitu-tion de la Compagnie des Indes occidentales.

Outre le gouverneur, elle héberge le gouverneur général des îles françaises. Saint-Pierre profitera pleinement de ce choix administratif. A la même période, les colons continuent leur expansion. Une partie de la côte atlantique (Sainte-Marie, La Trinité) est occupée. En 1687, on y dénombre 16 200 habitants, dont 40 % d’esclaves et 2 % d’hommes de couleur libres. Sous le gouver-neur général Charles de La Roche-Courbon, comte de Blénac, apparaît le très controversé Code noir de Colbert (1685). Le gouverneur général est d’ailleurs l’un de ses inspirateurs. Réglementation destinée à mettre fin aux abus pour les uns ou officialisation pure et simple de l’esclavage pour d’autres, ce code, qui stipule que l’esclave est un bien meuble, fait tout de même l’objet de nombreuses polémiques.

Esclavage et RévolutionArrivé à son apogée, le commerce des esclaves est critiqué par les sphères intellectuelles des grandes puissances du siècle. Ces critiques et leurs auteurs trouvent de plus en plus d’adeptes, ce qui constitue un terrain favorable aux grands mouvements d’émancipation du siècle suivant. Devenus indépendants (1776), les Etats-Unis sont le théâtre d’un bouillonnement idéologique où toutes les idées et visions s’affrontent. Des milliers d’esclaves noirs participent à la guerre d’Indépendance. L’Etat du Vermont (nord-est) fait le premier pas, en 1777, vers une future abolition de l’esclavage. Maître des mers, l’An-gleterre voit de son côté l’apparition des forma-tions telles que la Société anti-esclavagiste, créée en 1787. Dans la France des Lumières, les camps se forment et l’Ancien Régime est mis en cause. Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) dénonce le Code noir ; Guillaume-Thomas Raynal, dit l’abbé Raynal (1713-1796), fustige le système et tous ses acteurs (ce qui lui vaudra l’exil) ; Denis Diderot (1713-1784) attaque l’esclavage et le colonialisme ; François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778), s’exprime sous le couvert de Candide ; Charles de Secondat, dit Montesquieu (1689-1755), contribue à la critique dans son style bien particulier ; le pasteur vaudois Benjamin-Sigismond Frossard (1754-1830) se dit purement abolitionniste. Afin d’apaiser les esprits, le gouvernement de Louis XVI prend quelques décisions factices, comme celle d’interdire les mauvais traitements. Ces décisions sont contrecarrées par d’autres en faveur du commerce colonial. La clause de « l’exclusivité » est rendue moins contraignante afin de permettre aux Antilles de commercer avec les Etats-Unis, « nouvel allié » après la guerre de l’Indépendance.

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61La piraterie dans les CaraïbesAprès la découverte du Nouveau Monde, les conquistadores explorent la terre continentale qui recèle enfin les richesses tant recherchées, la plus connue de ces terres étant le Pérou (or et argent). Les Grandes Antilles (Cuba, Hispaniola et Porto Rico), qui n’avaient pas fait le bonheur de la couronne espagnole, au début, deviennent de précieux relais stratégiques. Les Petites Antilles, comme la Guadeloupe et la Martinique, sont également utilisées pour le ravitaillement. Les voies maritimes se dessinent, et l’organi-sation se met en place. Les précieux butins ne manqueront pas d’attiser de nombreuses convoitises : officielles, semi-officielles ou individuelles. Bienvenue à la grande époque des pirates et des flibustiers ! Tout un monde « parallèle » se met en place. Ces aventuriers auront leurs îles, leurs repaires, leurs coutumes ! La cible : les navires espagnols et leurs cargai-sons… Le phénomène prend une telle ampleur que la sécurité devient un des premiers soucis des Espagnols. Une flotte est maintenue en permanence dans la Caraïbe et on oblige les navires à faire route en convoi, protégés par des bâtiments de guerre. C’est de cette époque que datent les premières fortifications, rapidement érigées pour protéger les îles et les points de relais. La flibusterie a perduré dans la région jusqu’au XVIIIe siècle, faisant trembler les aris-tocrates de toutes les nations européennes. Parmi les nombreux personnages qui ont semé la terreur dans la Caraïbe, le plus légendaire est Edward Teach (1680-1718), surnommé « Barbe Noire » (Blackbeard). Mélanges de fiction, d’affabulation et de vérité, les récits et les légendes de cette époque traverseront les années et les siècles pour alimenter de nombreux romans et films, comme les quatre volets de la tétralogie Pirates des Caraïbes, de Gore Verbinski, avec Johnny Depp.�w Filbustiers. D’origine anglaise (pour

d’autres, hollandaise), ce mot, introduit dans notre langue vers la fin du XIIe siècle, désignait un pirate « officiel » ou, pour utiliser une expression contemporaine, une force spéciale ou paramilitaire. Dans la pratique, la frontière entre flibustier et pirate est assez floue, c’est pourquoi le mot deviendra très vite générique. De plus, un flibustier, à l’instar des espions, pouvait tout à fait agir au nom de plusieurs maîtres. Le flibustier, qui pouvait être de n’importe quelle nationalité, était commissionné par une autorité administrative (parfois le roi en personne) ou privée, en échange d’un partage des butins dont il devait s’emparer. Un flibustier pouvait être à

l’origine un véritable pirate, en quelque sorte un « reconverti ». Etroitement associée à l’espace caribéen, cette pratique puise ses racines dans la contestation, par des puissances comme la France, du partage du Nouveau Monde, attribué par le pape (bulle de 1493) aux Espagnols et aux Portugais. Parmi les noms entrés dans l’histoire : le Normand Jean-François Leclerc (mort en 1563), dit Jambe de bois ; contemporain de Leclerc, le huguenot Jacques de Sores ; l’homme d’Elisabeth Ire, Francis Drake (1542-1596) ; le flibustier-boucanier-pirate-corsaire Jean David Nau, dit l’Olonnais le Cruel (1630-1669) ; le Gallois Henry Morgan (1635-1688) ; le Flamand Jean Bart (1650-1702) ; le Breton intrépide René Duguay-Trouin (1673-1736) ; autre Breton, Jacques Cassard (1679-1740) ; De Graaf (1682-1704) ; Robert Surcouf (1773-1827).

�w Corsaires. Bien que ce terme soit très proche de celui de flibustier, il désigne un marin mandaté par une autorité administrative afin de servir « son » camp en temps de guerre. Le corsaire est donc bel et bien un militaire officiel ! En quelque sorte, un « patriote des mers » dont la tâche essentielle est de nuire à l’ennemi. Son espace est strictement limité aux mers. Dans la pratique, la frontière entre légalité et illégalité (pirate…) reste assez floue. Les corsaires les plus connus sont, à l’origine, des pirates ou des flibustiers passés au service d’un Etat.

�w Boucaniers. Contrairement aux pirates, aux corsaires ou aux flibustiers, les boucaniers ne sont pas des marins mais des « terriens ». Ils chassent le bétail sauvage et les cochons et font du commerce (ou plutôt de la contrebande). Apparus au début du XVIIe siècle, ces parias (anciens esclaves, fugitifs, déserteurs, mutinés, aventuriers, etc.) ont, la plupart du temps, fui une autorité établie et se sont mis en marge de la société. C’est dans le malheur que la solidarité et le partage prennent un sens : ainsi, il existe un lien fort dans le groupe, la survie de ses membres en dépend. Le public les identifie souvent aux pirates avec lesquels ils commerçaient. En effet, les pirates (et flibustiers) connaissent parfaitement les repaires des boucaniers, auxquels ils rendent visite afin de s’approvisionner en vivres. C’est d’ailleurs aux boucaniers que l’on doit le célèbre poulet boucané, ou cuit à la fumée. Leurs activités commerciales et de chasse ne les empêchent pas, à l’occasion, de commettre des actes de piraterie : un bateau échoué ou des voyageurs imprudents sont toujours les bienvenus.

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HISTOIRE62

Contraires aux idéaux de la Révolution, les colonies incarnent soudainement le mal et, forcément, les colons, la perversion. On peine… mais la clause de l’exclusivité du commerce est rétablie. L’Assemblée législative dépêche Jean-Baptiste Raymond de Lacrosse (1765-1829) afin de proclamer la République dans les Petites Antilles, mais la Martinique a fermé ses portes. La Convention décide d’abolir l’esclavage, en février 1794. Débordés, les colons se tournent vers les Anglais, qui ne se font pas prier : les deux îles sont occupées, mais la Guadeloupe repasse bien vite aux mains des républicains, tandis que la Martinique reste anglaise.

Napoléon Ier et l’enjeu du commerce colonialLa tempête révolutionnaire se calme alors que l’homme fort du moment est Napoléon Bonaparte. La France signe le traité d’Amiens (25 mars 1802) ; l’Angleterre restitue les Antilles. Le gouvernement consulaire rétablit le décret de l’esclavage (juillet 1802). Le statut de dépar-tement décidé par la Révolution est supprimé, l’administration, les fonctions et pouvoirs du gouverneur remodelés. Le premier désir de Napoléon est de stopper la marche effrénée et sans fin de la Révolution afin de remettre de l’ordre et, par conséquent, de rétablir l’économie. Mais la décision est prise : les colonies ne sont pas la France et elles peuvent continuer sous le régime de l’escla-vage. La Révolution est finie mais les guerres perdurent. Les Anglais prennent le contrôle de l’île jusqu’en 1814. Ils y restent même un peu plus, grâce à la collaboration du gouverneur Pierre René Marie, comte de Vaugiraud (1814-1818). Fidèle à Louis XVIII, il préfère la présence anglaise lors des Cent Jours.

La RestaurationL’épisode des Cent Jours terminé, la Restauration s’installe définitivement en France (1815-1830), avec le retour de Louis XVIII (1815-1824). La voie est de nouveau ouverte au commerce sucrier, toujours dans le cadre du régime de « l’exclusivité ». Toutefois, une nouvelle donne vient perturber le tableau : la concurrence internatio-nale !. Napoléon, par choix politique, décide de supprimer la traite en mars 1815, mais Louis XVIII, de nouveau à la tête du gouvernement, rejette cette décision. Annuler la traite alors que l’esclavage continue est un paradoxe : les armateurs entrent dans l’illégalité. Les hommes de couleur libres s’opposent aux colons qu’ils accusent d’accaparer les richesses de l’île et de monopoliser le pouvoir.

L’abolition de l’esclavageL’Europe de l’ère industrielle bouillonne. L’économie mondiale connaît de fortes avancées techniques et l’anti-esclavagisme, prôné prin-cipalement par les mouvements anglo-saxons, gagne sans cesse du terrain. L’Angleterre abolit l’esclavage en 1833. La France de l’après-Napoléon peine, les crises institutionnelles se succèdent. La sphère républicaine s’agite et on ose ouverte-ment, en plus grand nombre cette fois, reprendre les idées humanistes des personnages histo-riques comme l’abbé Henri Grégoire (1750-1831). Le mot « abolition » et la mise en cause du commerce colonial ne sont plus tabous… Mais la France est craintive et hésitante. Le 27 avril 1848, l’acte d’émancipation est signé et la phrase historique prononcée : « Nulle terre française ne peut plus porter d’esclaves… »

Joséphine Tascher de La Pagerie : une destinée communeJoséphine Tascher de La Pagerie, née le 23 juin 1763 en Martinique, aux Trois-Ilets, sur la propriété de ses parents appelée « la Petite Guinée », à moins que ce ne soit sur l’île voisine de Sainte-Lucie... Les communes concernées en débattent encore. Joséphine rencontre le général Bonaparte à Paris. On dit qu’elle ne l’épouse que pour se ranger et faire vivre sa famille. Néanmoins, la prophétie d’une vieille « quimboiseuse » se confirme : elle devient impératrice des Français et reine d’Italie. L’idylle impériale dure treize ans, jusqu’à la répudiation de Joséphine qui ne peut donner d’enfant à l’Empereur. Marie-Joseph-Rose, dite Joséphine, meurt le 29 mai 1814 à la Malmaison, sans avoir revu la Martinique qui lui garde encore quelque rancœur, notamment à cause du rétablissement de l’esclavage décrété par son impérial époux. La statue à son effigie sur la place de la Savane à Fort-de-France a été décapitée en 1991. Enlevée pour restauration, elle est replacée en juillet 2010... mais toujours sans la tête. On vous conseille la visite de son ancienne demeure : aujourd’hui musée de La Pagerie aux Trois-Îlets.

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�w Belain d’Esnambuc (1585-1637). Navigateur et corsaire, il est le fondateur de la colonie française de Saint-Christophe (Saint-Kitts). Capitaine de la Compagnie des îles d’Amérique, il prend possession de la Martinique en 1635. Il a sa statue à Fort-de-France, sur la place de la Savane, et une place à son nom à Saint-Pierre.

�w Jacques du Parquet (1606-1658). Gouverneur propriétaire de la Martinique qui lui a été confiée par son oncle, Pierre Belain d’Esnambuc en 1637. Il fut à l’origine de la création de Fort-de-France (fondation du fort Saint-Louis).

�w Jean-Baptiste Labat (1663-1738). Missionnaire et chroniqueur des premières années de colonisation des Antilles (1663-1738). Auteur de Nouveaux voyages aux îles d’Amérique. Véritable « père » du rhum martiniquais.

�w Joséphine de Beauharnais, née Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie (1763-1814). Voir encadré.

�w Aimée Dubuc de Rivery (1776-1830). Envoyée à Nantes pour y faire ses études, elle est, selon la légende, capturée par des pirates et vendue au harem du sultan Abdul Hamid Ier à Istanbul, dont elle devint d’ailleurs l’épouse.

�w Victor Schœlcher (1804-1893). Député et sénateur, ce partisan de l’abolition de l’esclavage préside la commission chargée de préparer l’émancipation des esclaves de toutes les colonies. Sa dépouille repose au Panthéon. Presque toutes les communes de la Martinique ont une rue à son nom.

�w Homère Clément (1852-1923). Né à La Trinité, fils d’un maître tailleur, ce médecin, qui étudie à la faculté de médecine de Paris, est maire du François de 1885 à 1923. Il achète l’habitation sucrière de l’Acajou, plus connue aujourd’hui sous le nom de l’habitation Clément. Son fils, Charles Clément, est le fondateur de la marque de rhum.

�w Victor Sévère (1867-1957). Maire de Fort-de-France durant trente-cinq ans entre 1900 et 1940, il fut président du Comité de libération nationale de la Martinique en 1943.

�w Léon Compère Léandre (1874-1936). Cordonnier de métier, il est l’un des deux

rescapés (avec le prisonnier Cyparis) de l’éruption de la montagne Pelée en 1902.

�w Louis Cyparis (1874-1929). Le fameux prisonnier est retrouvé au fond de son cachot trois jours après l’irruption de la montagne Pelée. On peut visiter à Saint-Pierre les vestiges de la prison qui lui a sauvé la vie.

�w Jules Monnerot (1874-1942). Professeur de philosophie, avocat et homme politique. Il est le fondateur de l’organe de presse communiste Justice qui a fêté en 2010 ses 80 ans d’existence.

�w Raphaël Elizé (1891-1945). Premier maire de couleur de la métropole. Ce métis martiniquais devient maire de Sablé-sur-Sarthe, petite ville du sud de la Sarthe, en 1929. Son mandat renouvelé est interrompu en 1940 par l’arrivée des troupes allemandes. Dénoncé pour ses activités de résistance, il meurt à Buchenwald quelques semaines avant la fin de la guerre.

�w Maxence Elizé (1901-1990). Fondateur des cinémas Elizé. Le premier cinéma s’est ouvert à Saint-Pierre en 1939.

Figures historiques de la Martinique

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Statue de Belin d’Esnambuc.

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HISTOIRE64

Le décret prévoyait un délai de 2 mois avant son application mais, compte tenu de l’at-mosphère orageuse, le gouverneur provisoire Claude Rostoland le promulgue le 23 mai, sans attendre l’arrivée, le 3 juin, du commissaire général Perrinon. La Martinique compte alors 121 000 habitants, dont 60 % d’esclaves, 32 % d’hommes de couleur libres et 8 % de Blancs.

Le Second EmpireL’esclavage est aboli, mais la France de la IIe République vit une profonde crise économique. C’est une brèche grande ouverte pour le fils de Louis Bonaparte (frère de Napoléon) et d’Hortense de Beauharnais (fille de Joséphine), Charles-Louis-Napoléon Bonaparte : appuyé par le parti de l’Ordre, celui-ci pose sa candidature pour les élections présidentielles. En face de lui se trouve une opposition impopulaire et dispersée. Charles-Louis-Napoléon Bonaparte est élu le 2 décembre 1851. Il ne tarde pas à devenir le maître du pays à la suite d’un coup d’Etat : l’Assemblée est dissoute. Proscrit, Schœlcher s’exile à Londres (il refuse l’amnistie en 1859), Louisy Mathieu rentre en Guadeloupe et, une année après, c’est le retour du régime

impérial. Les idées républicaines quittent les Antilles : le souci de l’ordre et du bon fonc-tionnement de l’économie sont plus que jamais primordiaux. Les inquiétudes concernant l’ina-daptation des nouveaux libres au système de salariat trouvent leur solution dans les lois et les décrets, ce qui se traduit par « obligations » dans le quotidien : toute personne qui ne travaille pas devient un suspect potentiel.

La IIIe RépubliqueLes élections de 1881 renforcent définitivement la République ; c’est l’année où est décrétée la loi autorisant les syndicats et où est assurée la liberté de la presse et de l’imprimerie. Une période très importante pour la Martinique qui, de son côté, est entrée dans une nouvelle crise sucrière. C’est à ce moment que commence à se former la société que nous connaissons aujourd’hui. Les vagues successives de réformes menées en France trouvent un écho aux Antilles : outre les droits syndicaux, les lois scolaires de Jules Ferry (laïcité, gratuité de l’enseignement). Depuis l’abolition, la majorité, non instruite, ne peut encore prétendre à aucune place au sein de l’organisation sociale de l’île.

PÉRIODE CONTEMPORAINE

Première moitié du XXe siècleSuite à la destruction de Saint Pierre en 1902, l’activité économique de l’île se déplace vers Fort-de-France. Les réformes entreprises par la IIIe République, dans les années 1880, marquent fortement le début du siècle, sur fond de crise de l’industrie sucrière. Cette crise annonce définitivement la fin de l’âge d’or : le capital se concentre dans les mains d’un petit cercle privé et du domaine public. La chute des prix, rendant les coûts pesants, va se répercuter sur la masse salariale, entraînant des troubles jusqu’au moment de la départementalisation. La première « grève générale » a lieu en 1900 : elle se termine par la « fusillade de Saint-François » (10 morts). Encore très jeune, l’appareil syndical est confronté à une tâche délicate : agir dans un environnement où les usines sont fragiles, tandis que la main-d’œuvre s’accroît. Quelque 5 000 personnes vont chercher du travail sur les chantiers du canal de Panama.

Le désastre de Saint PierreLe « Petit Paris ». C’est ainsi que les habitants de Saint-Pierre appellent leur ville. Une cité ultramoderne, dit-on, la capitale culturelle et

commerciale des Antilles. Les nouvelles de Paris y arrivent en cinq jours ! Comme s’il jalousait cette renommée, le volcan de la Montagne Pelée qui surplombe la commune se manifeste plusieurs fois, en 1792, en 1851, en 1889, en 1900 et en 1901. La tragédie survient lors d’une période d’élections où s’affrontent Blancs, grands mulâtres et Noirs.Un scrutin tendu qui aurait empêché une éven-tuelle évacuation de la ville. Le 8 mai 1902, le volcan crache de la boue et des nuées ardentes qui ensevelissent la ville : environ 27 000 morts, et une industrie sucrière anéantie. Les célèbres rhums de Saint-Pierre n’existent plus et la production de l’île baisse d’une bonne moitié après la tragédie. Deux miraculés, le cordonnier Léon Compère et le prisonnier Louis Auguste Sylbaris, dit Cyparis.

La Première Guerre Mondiale et le rhumLa crise sucrière martiniquaise est toujours vive à l’aube de la guerre, mais l’industrie persiste : vingt usines sont toujours en activité, celle de Rivière-Blanche a disparu avec l’éruption de la Montagne Pelée. Tout comme la Guadeloupe,

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la Martinique du gouverneur Joseph Henri Alfred Vacher est concernée par la guerre. Les premiers conscrits partent en octobre 1913 : les deux îles fournissent des aides financières et 25 000 combattants, dont environ 18 000 pour la Martinique. La Première Guerre mondiale constitue l’une des étapes fondamentales de l’histoire martiniquaise. Avec elle, le service militaire est instauré dans les colonies, conformément à la demande de ses classes dirigeantes, et une nouvelle source d’expor-tation lucrative apparaît. Le secteur sucrier métropolitain est sévèrement touché : il faut du sucre, mais surtout du… rhum, que l’on appelle « gnole ». Cet alcool si connu, appelé aussi « tafia », n’est pas encore soumis à une réglementation de qualité et ne possède pas les caractéristiques qu’on lui attribue aujourd’hui. L’exportation vers la France commence dès les années 1880, mais avec la guerre, elle s’inten-sifie : embourbée dans le conflit, la métropole en réclame pour les tranchées et la fabrication d’explosifs !

L’entre-deux-guerresAprès la guerre, la Martinique renoue avec son contexte économique défavorable. L’optimisme déclenché par le commerce du rhum s’estompe rapidement et, pour compléter le tableau, les cours mondiaux du sucre s’effondrent, en raison d’une surproduction. La guerre n’a pas été bénéfique seulement pour le rhum : de retour de la ville de Nancy, René de Jaham fonde, en 1919, l’usine « Lorraine », la bière que l’on trouve aujourd’hui partout sur l’île. De 1929 à 1932, la Montagne Pelée sème de nouveau la panique : une partie de la population environ-nante est évacuée.

La Seconde Guerre MondialeLe 14 septembre 1939, le haut-commissaire des Antilles-Guyane, Georges Robert, âgé de 64 ans débarque en Martinique à bord du bateau Jeanne d’Arc. Au sommet de la hiérarchie admi-nistrative, il a la charge des Forces maritimes de l’Atlantique ouest. Huit mois plus tard, la France est envahie et l’armistice signé par le régime de Vichy (22 juin 1940). La Banque de France évacue 300 tonnes d’or à destination du Canada : elles arrivent le 25 juin 1940 en Martinique. C’est le début de trois années contraignantes : un régime durci, des libertés politiques mises au placard, des privations et des pénuries. Les Antilles françaises subissent un double blocus, par leur propre administration et par la flotte anglo-américaine… Deux issues sont possibles : le fort Napoléon, aux Saintes,

pour les contestataires, ou les îles voisines afin de rallier éventuellement la France avec un bateau des Alliés. Issue à haut risque, la mer est surveillée. Les conditions devenues encore plus difficiles vers 1942, les premiers départs seront suivis par d’autres à caractère social ou humanitaire. Dès 1943, l’administration en Martinique, comme en France, « change de camp ». En juillet 1943, henry Hoppenot, nouvel envoyé de la République arrive en Martinique : l’amiral Robert regagne la France. Deux ans plus tard, Aimé Césaire devient le maire de Fort-de-France. Les 300 tonnes d’or seront récupérées…

La départementalisationLa guerre est finie et De Gaulle rend hommage aux Antilles. Mais la Martinique partage en partie la situation calamiteuse de la France d’après-guerre : pénuries et envolées des prix. Deux projets de loi sont déposés à l’Assemblée nationale, dont l’un par le groupe communiste. Après de longs débats sur le statut à définir pour les « colonies d’outre-mer », la loi du 19 mars 1946 est promulguée sous le « ministère de la France d’outre-mer » et la Martinique devient finalement un département. Le premier préfet est Pierre Albert Trouillé (de 1947 à 1950). Les formations de gauche dominent l’échiquier politique. Cependant, on constate une nette radicalisation de la branche communiste qui prône l’indépendance. La Martinique envoie deux députés membres du Parti communiste à la première Constituante : Aimé Césaire et Léopold Bissol (1889-1982).

Depuis 1946La départementalisation est, d’une certaine manière, la deuxième étape marquante de l’histoire de l’île, la première étant l’abolition. Le déclin de l’industrie sucrière continue, pour ne pas dire, s’achève. A partir de 1960, c’est l’hécatombe. Privées de leurs capitaux qui se dérobent de plus en plus, les dernières usines fonctionnent grâce à des subventions publiques. L’incontournable culture de la canne, qui est maintenant connue pour son rhum, continue avec, à ses côtés, la banane. Le secteur agricole demeure la première activité économique : il emploie près de la moitié de la population active dans les années 1950. Si le nouveau statut a sans aucun doute une importance législative, au niveau social, la vie ne change pas jusque dans les années 1950 où la Caraïbe et les pays du Commonwealth connaissent des mouve-ments de migration : les Antilles françaises sont concernées.

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HISTOIRE66

L’Etat prend très vite les choses en main et met sur pied une réglementation : le Bumidom est créé en 1961 (Bureau des migrations des départements d’outre-mer). Le flux s’accé-lère dans la décennie 1960 pour ralentir à partir des années 1980 : une période qui voit émigrer environ 190 000 Martiniquais. On part soit pour travailler, soit pour faire des études : dans les deux cas, il s’agit souvent de jeunes. L’île compte un nombre non négligeable de personnes « rentrées au pays » afin de profiter de la retraite, acteurs de cette « époque où l’on prenait le bateau pour traverser l’Atlantique et où l’on arrivait dans les grandes villes pour s’installer… ». La métropole recense aujourd’hui plus de 200 000 Martiniquais : un chiffre qui se passe de commentaires. La décentralisation prend forme en 1982 avec la loi Gaston Deferre. L’année d’après, la Martinique est pourvue d’une seconde collectivité : le conseil régional. Cela donne naissance à un statut particulier, appelé « monodépartemental ». La décentralisation est suivie dans les DOM par une succession de lois visant à favoriser le développement politique, social et économique. Parmi elles, la Loi d’orien-tation pour l’outre-mer (LOOM), qui entre en vigueur un an après la fameuse Déclaration de Basse-Terre (décembre 1999). Signée conjoin-tement par les présidents des conseils régionaux Alfred Marie-Jeanne (Martinique), Lucette

Michaux-Chevry (Guadeloupe) et Antoine Karam (Guyane), la déclaration se donne pour objectif de rendre public le bilan négatif de ces trois départements. Ce manifeste est très important par son caractère inédit où des « tabous » sont brisés. Les termes « assistanat généralisé, dérives sociales » sont pointés du doigt et la nécessité d’une « initiative locale » mise en évidence.

De nos joursLe 10 janvier 2010 a eu lieu une consultation sur le statut de l’île. Il s’agissait de savoir si les Martiniquais souhaitaient que leur île reste dans son cadre politique actuel de départe-ment d’outre-mer prévu par l’article 73 de la Constitution ou s’ils désiraient passer au statut de collectivité d’outre-mer dotée d’une autonomie élargie en dehors des pouvoirs régaliens de l’Etat et relevée de l’article 74 de la Constitution. Les électeurs ont répondu « non », dans une proportion de 79,3 %, à la transformation du DOM en collectivité d’outre-mer. Et, deux mois plus tard, lors des élections régionales qui ont lieu en mars 2010, Alfred Marie-Jeanne, partisan du oui, a dû s’incliner face à l’équipe conduite par Serge Lecthimy, farouche partisan de l’article 73, qui devient ainsi le nouveau président du conseil régional de la Martinique.

Hommage à Aimé Césaire (1913-2008)Fils d’un fonctionnaire et d’une couturière, Aimé Fernand David Césaire est né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe en Martinique dans une fratrie de sept enfants. Dès son plus jeune âge, il présente des prédispositions pour les études, et son environnement familial n’y est pas étranger... En effet, son grand-père est le premier enseignant noir de Martinique et sa grand-mère, une des premières femmes lettrées. En 1931, il reçoit une bourse pour entrer en classe d’hypokhâgne à Paris. C’est à cette époque qu’il rencontre le Sénégalais Léopold Sédar Senghor avec qui il crée le journal L’Étudiant noir en 1934 et à qui il voue une amitié fidèle jusqu’à sa mort. Avec l’aide d’autres étudiants antillais et africains, tous deux donnent naissance au concept de « Négritude ». Ce concept agit en réaction contre l’oppression culturelle issue du colonialisme français et vise à mettre en valeur les cultures noires. Aimé Césaire veut aussi lutter contre tous les clichés exotiques dont sont victimes les Antilles. En 1937, il épouse Suzanne Roussi, une étudiante martiniquaise. Agrégés de Lettres, ils enseignent, à leur retour en Martinique, au lycée Schœlcher. En 1945, Aimé Césaire rejoint le Parti communiste et devient maire de Fort-de-France. Il reste à la tête de la municipalité jusqu’en 2001. La même année, il est élu député, mandat qu’il conserve jusqu’en 1993. Durant ses mandats successifs, son principal combat fut d’obtenir la départementalisation de la Martinique. En tant que poète et écrivain, il a aussi à cœur de valoriser les artistes de son île et de démocratiser la culture. Ses essais (Discours sur le colonialisme 1950), pièces de théâtre (Une saison au Congo 1966) et ses recueils de poèmes (Cahier d’un retour au pays natal 1939) abordent la remise en question du colonialisme. Ses œuvres sont pour la première fois inscrites au programme du baccalauréat littéraire français en 1994. Décédé le 17 avril 2008, cet homme politique et poète reste l’une des figures marquantes du XXe siècle. Un hommage vibrant lui a été rendu lors de ses obsèques.

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POLITIQUE

Structure étatiqueAlors que les régions de métropole regroupent plusieurs départements, les régions d’outre-mer présentent la caractéristique d’être mono-départementales, c’est-à-dire que le même territoire est à la fois département et région. La Martinique dispose donc d’un conseil général et d’un conseil régional. En 1981, le premier projet de régionalisation qui prévoit la suppression de l’assemblée départementale a été rejeté par le Conseil constitutionnel. Le conseil régional est donc venu s’ajouter au conseil général. Mais en janvier 2010 les Martiniquais se sont prononcés favorablement à la fusion des conseils régional et général en une assemblée unique. A cet effet, une loi ordinaire rédigée par la ministre de l’Outre-Mer, Marie-Luce Penchard, a arrêté la compo-sition de la nouvelle assemblée, le nombre d’élus, le découpage des circonscriptions et le corps électoral.

PartisLes fédérations locales de partis nationaux (UMP, PS, Modem) ainsi que plusieurs formations politiques martiniquaises sont les principaux acteurs de la vie politique de l’île. Leur positionnement se construit, pour l’essentiel, autour de l’évolution statutaire de la Martinique. Voici les principales prises de positions :

�w Assimilationnistes. Selon le député assimilationniste Victor Sablé « les Antilles ne peuvent être, ne veulent être que françaises. Elles le sont par l’esprit, par le cœur, par le sang ». Les assimilationnistes prônent une évolution statutaire basée sur l’article 73 de la Constitution française. L’identité législative souhaitée implique l’application de plein droit de toutes les lois françaises en Martinique. L’adoption de la loi de 1946, marquant le passage de la Martinique à un département français, marque le triomphe de l’idéologie assimilationniste.

�w Autonomistes. Favorables à une évolution statutaire selon l’article 74 de la Constitution (statut autonome, placé sous le régime de la spécialité législative), les autonomistes affirment l’identité irréductible des Martiniquais, fondamentalement différente de l’identité française. Ils souhaitent que la Martinique devienne un territoire fédéré à la République française. Aimé Césaire était de ce camp.

�w Indépendantistes. Très actifs dans les années 1970 et 1980, les indépendantistes revendiquent le droit à l’autodétermination pour l’île, estimant que les Martiniquais constituent un peuple et la Martinique une nation à part entière. Pourtant aujourd’hui, l’autonomie n’est plus l’objectif immédiat ; en 2008 les 33 élus indépendants ont voté pour une évolution statutaire de la Martinique selon l’article 74 de la Constitution. En 2010, les indépendantistes perdent la présidence du conseil régional de la Martinique. Deux années plus tard, lors des législatives de 2012, deux indépendantistes sont élus comme députés.

Enjeux actuelsLe gouvernement Ayrault va devoir s’atteler au chantier de la Collectivité unique en Martinique qui prévoit de fusionner le conseil général et le conseil régional en une seule entité administra-tive. Le 24 janvier 2010, lors du référendum, les Martiniquais se sont prononcés favorablement pour la « création d’une collectivité unique exerçant les compétences dévolues au dépar-tement et à la région » (68,3 % des voix) et ont signifié leur envie de changer ce qui était le fait d’une décision du Conseil constitutionnel et qui datait de 1982. Cette réforme constitutionnelle permettrait une rationalisation des tâches en évitant les « doublons » qui existent actuelle-ment, car les deux structures se chevauchent au niveau des compétences. La réforme génèrerait en outre des économies substantielles de l’ordre de 185 millions d’euros, en s’appuyant notamment sur les départs en retraite.

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Politique et économie

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ÉCONOMIEL’économie martiniquaise porte l’empreinte d’un passé colonial profondément marqué par les activités agricoles. Héritière de ce passé, l’île se trouve aujourd’hui devant une situation assez paradoxale : un secteur agricole très présent, tant au niveau des moyens de produc-tion (main-d’œuvre, surface exploitée) que de ses produits (sucre, rhum, banane), mais qui ne représente qu’une part relativement faible dans le PIB (4 %). Pourtant, vue de plus près, cette situation pourrait bien résulter d’une évolution amorcée depuis les années 1980. Aujourd’hui, c’est un fait : avec des denrées agricoles incapables, dès la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe, de faire face à la concurrence internationale, la Martinique a néanmoins continué à exploiter ses ressources. D’un autre côté elle se voit dotée d’un arsenal législatif visant à déve-lopper les secteurs secondaire et tertiaire dans lequel la place occupée par l’administration n’est pas négligeable (40 % de la popula-tion active). Ainsi, le marché local a connu une croissance nettement plus rapide que le secteur agricole. En règle générale, les DOM bénéficient de très nombreuses dérogations et d’aménagements juridiques très complexes. La Martinique possède le statut de département, mais est considérée comme un « territoire d’exportation » dans les échanges commer-ciaux. Une société métropolitaine qui vend un bien à la Martinique est considérée comme un exportateur et bénéficie par conséquent d’une exonération de TVA. La Guyane, Saint-

Martin et Saint-Barthélemy ne connaissent pas la TVA. En Martinique, elle existe et son taux varie entre 2,2 et 8,5 %. Tout produit qui entre en Martinique est soumis à la taxe dite « octroi de mer », qui constitue un revenu conséquent. Le montant est fixé par le conseil régional et varie selon la catégorie du produit, mais dépasse rarement les 30 %. La somme collectée est partagée entre les communes (environ 40 % de leurs recettes fiscales). L’octroi de mer est accompagné d’une autre taxe : le droit additionnel (de 1 % à 2,5 %), dont les modalités sont toujours dépendantes du conseil régional qui en bénéficie direc-tement.

Principales ressources�w La banane. L’Union européenne a

entériné, en janvier 2008, une réforme sur l’Organisation commune du marché (OCM) européen de la banane. Les producteurs locaux craignent un affaiblissement progressif de la production. Une crise sans précédent, qui risque de porter un coup fatal à l’économie de l’île et aux emplois. La banane antillaise bataille actuellement avec Chiquita, Del Monte et Dole : trois multinationales américaines qui couvrent la majorité du marché mondial.Et pourtant, la banane s’exporte bien au sein de l’Union européenne. Aujourd’hui, les plan-tations bananières représentent environ un tiers de la surface agricole de la Martinique. L’approvisionnement général dépend étroite-ment des importations car, situation géogra-

Récolte de la canne à sucre.

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phique oblige, la production locale couvre à peine un cinquième de la consommation.Pendant des années, les Antilles françaises ont profité d’un accès privilégié au marché intérieur.Cette politique de répartition des importa-tions leur réservait les deux tiers du marché français. Le reste était attribué aux pays de la zone ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique). Mais, en 1993, l’entrée en vigueur de l’OCM banane libéralise le marché économique. Conséquence, le nombre d’exploitations a été divisé par trois.

�w La canne à sucre. La graminée, appelée « herbe des Canaries », a été introduite aux Antilles vers 1645 et a supplanté très rapidement le tabac, principal produit des débuts de la colonisation. Véritable symbole, son sucre est associé à l’histoire de la Martinique : les Anglais n’appelaient-ils pas eux-mêmes les Antilles françaises les « îles à sucre » ? Le rhum fait son apparition par la suite, assurant un double caractère industriel à la production de la canne à sucre. Pourtant, c’est à la fin du XVIIIe siècle qu’a eu lieu le véritable essor des distilleries martiniquaises. La canne est présente un peu partout, surtout dans les plaines. Mais elle n’échappe pas à la crise. Depuis les années 1960, la production de canne n’a cessé de décroître et il ne reste actuellement qu’une seule usine (Galion). Si l’on omet la production du rhum, on peut affirmer que l’industrie sucrière poursuit inévitablement son déclin. Quant aux différentes marques de rhum, les producteurs sont sceptiques quant à l’avenir et attendent certaines mesures qui pourraient les aider à accroître leur part de marché dans les exportations. La Martinique peine donc avec son héritage, tandis que la métropole, en maintenant sa tradition, est la première productrice mondiale de sucre de betterave ! Si on inclut la canne à sucre, la France est la première productrice de sucre en Europe et la huitième au niveau mondial.

�w La pêche. Le secteur de la pêche se caractérise par une organisation artisanale, tant au niveau des pêcheurs que des ventes. Les données chiffrées sont incertaines, mais il est sûr que la consommation locale se situe nettement au-dessus de la production. L’activité de la pêche fait partie intégrante de la vie de certaines communes, comme Le Vauclin, Bellefontaine ou Petite-Anse.Que ce soit auprès de pêcheurs déclarés ou non, on peut acheter du poisson dans les

nombreux petits ports de l’île ou simplement au bord de la route : dans ce cas, vous verrez une voiture et un vendeur, avec une balance, présentant la plupart du temps du thon ou du thazar. Certains pourront entendre parler de pêche « à Miquelon » : ne pensez pas qu’ils partent jusqu’à Saint-Pierre-et-Miquelon pour trouver du poisson, c’est tout simplement le nom de la pêche faite au large des côtes martiniquaises.

�w L’industrie. Assez récent, le secteur de l’industrie est l’une des conséquences des mesures économiques prises vers la fin des années 1970 et le début des années 1980, la plus connue étant la défiscalisation. Les nombreux dispositifs mis en place pour stimuler l’économie martiniquaise ont entraîné une croissance rapide et, avec elle, une évolution sociale conséquente. Mais le secteur industriel s’est fortement développé durant les années 1990 principalement.

�w Les services. C’est le secteur tertiaire qui domine incontestablement l’échiquier économique. Vous ne manquerez pas de le constater sur place lorsque vous passerez dans les environs Fort-de-France/Lamentin où les hôtels entre autres sont très nombreux. D’ailleurs, la place manque et les embouteillages s’intensifient, ce qui incite à trouver de nouveaux espaces, comme dans les environs de La Trinité et de Ducos (exemple de Génipa qui est très récent). Ceci étant, comme dans d’autres domaines, il ne faut pas oublier que l’île est fortement influencée par la France, pays où la filiale agroalimentaire a une présence bien marquée.

Place du tourismeIntimement lié à la conjoncture économique des années 1980, le tourisme connaît un développement très appréciable entre 1980 et 2000. Bien que déclinant ces dernières années, le succès du secteur du tourisme tient à plusieurs facteurs :

�w L’adoption de nombreux dispositifs législatifs qui ont largement profité au secteur, de la fiscalité aux aides pures, mais surtout la loi dite de la « défiscalisation ». Elle a permis la réalisation de plusieurs complexes touristiques et l’augmentation considérable du nombre de lits.

�w La démocratisation générale du voyage (1980-1990), conséquence d’une chute considérable des prix des déplacements et des titres de transport.

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�w Des paysages exotiques fabuleux caratéristiques des Caraïbes.

�w Un environnement culturel intéressant.

�w Les croisières et la plaisance, aspects non négligeables pour les amoureux de la mer.

La difficulté du secteur touristiqueToutefois, le secteur du tourisme commence à montrer ses limites et auncun nouveau débouché ne se profile à l’horizon. Non seulement la fréquentation stagne, mais elle subit d’année en année des fluctuations importantes, si bien qu’on ne sait plus s’il convient avant tout de consolider l’acquis ou de le développer. La branche qui souffre le plus de cette mauvaise conjoncture est l’hôtellerie traditionnelle, principalement les 3 et 4 étoiles. Le tourisme en Martinique doit être considéré sous deux angles, l’un structurel et l’autre social. Il existe une très forte interférence entre les deux.

Enjeux actuels

Depuis la départementalisationDepuis la départementalisation, en 1946, les multiples interventions législatives se sont succédé afin d’améliorer l’environnement social et économique de l’île.La Martinique affiche donc un niveau de vie nettement supérieur à celui de ses proches ou lointains voisins de l’espace caribéen (le PIB par habitant est d’environ 3 300 E en Dominique, de 3 800 E à Sainte-Lucie, de 4 200 E à la Barbade ou de 9 400 E à Porto Rico). L’aménagement territorial assure une infrastructure que l’on peut qualifier de moderne, surtout si on la compare à celle des autres îles de la Caraïbe : sanitaire, communication, distribution (électricité et eau), aéroport, port, routes, etc. Un atout de poids est l’appartenance, par le biais de la France, à l’Union européenne qui peut lui allouer des fonds structurels.

Une économie structuréeIl est difficile de parler d’une économie struc-turée tant les indices tendent à révéler un profil artificiel, les rouages fonctionnant grâce à un moteur déterminant : la consommation. Bien entendu, la consommation implique l’existence d’un volume monétaire qu’il faut alimenter avant de passer à la phase de circu-lation et, entre le secteur privé et public, ses sources sont innombrables. On ne citera ici que les exemples les plus connus : taxation

des produits à l’importation, régime fiscal plus avantageux pour diverses catégories socioprofessionnelles, défiscalisation et subvention, taux élevé de transferts publics, congés bonifiés, etc. Pour ce qui est des transferts publics, il est très difficile de donner les chiffres exacts, car le dossier fait partie des mystères de l’Etat. Même au sein des instances administratives habilitées, les infor-mations se font très rares, voire inexistantes. On ne peut donc que se baser sur les rapports parlementaires ou sénatoriaux, qui indiquent la fourchette de 6 à 7 milliards d’euros/année pour l’ensemble des DOM. Ces transferts publics sont d’un caractère social très poussé, ce qui ne peut que doper la consommation, le secteur des services étant sans aucun doute le premier bénéficiaire. La part revenant aux sociétés (subventions, fiscalité), sous ses différentes formes, passe au second plan, mais ces sociétés peuvent bénéficier, selon la conjoncture, d’autres avantages assurés par des législations complémentaires.Dans cette continuité, il faut rappeler la loi de 1950 qui procure aux fonctionnaires mutés dans un DOM un avantage salarial conséquent, sans citer les à-côtés comme la déduction d’impôt, indemnité d’éloignement, frais, etc. Appelé « rémunération complémentaire », il se situe entre + 40 % et +50 %.

Facteurs négatifsDepuis la départementalisation, la Martinique avance à grande vitesse afin de combler son retard, mais on ne peut ignorer certains facteurs qui ne la favorisent guère. On en cite deux :

�w L’ i m p o r t a n t e p r o g r e s s i o n démographique, deux ou trois fois plus forte qu’en métropole, a été l’un des handicaps importants favorisant le chômage et l’immigration vers la France. De nos jours, la croissance s’est modérée par rapport aux années 1950-1980 qui ont connu des taux d’immigration importants.

�w Un coût de main-d’œuvre très élevé, toujours dans le cadre de facteurs défavorisant le marché de l’emploi, la Martinique connaît dans son espace régional le même problème que l’Europe. Ses répercussions sont multiples, surtout dans les secteurs du tourisme et de l’agriculture.Les secteurs sucrier et bananier sont durement touchés et la Martinique importe une partie des produits qui, potentiellement, existent chez elle.

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Peuplée à l’origine par des Amérindiens, les Arawaks et ensuite les Indiens Caraïbes ou Kalinas, la Martinique nous donne à voir aujourd’hui une population bigarrée constituée des descendants des premiers colons européens (principalement français), des esclaves africains, des engagés chinois et indiens, des « Syriens » qui ont fui les conflits interconfessionnels du Moyen-Orient.

Communautés�w Békés. Les Békés de Martinique ont comme

aïeux les premiers colons français qui se sont implantés dans l’île au début du XVIIe siècle pendant la traite des Noirs pour cultiver la canne à sucre. Contrairement à l’idée reçue, seuls 10 % d’entre eux étaient issus de la noblesse. La plupart des Békés descendent d’aventuriers ou encore d’engagés. Ces derniers étaient des travailleurs appelés également les « 36 mois » car ils s’engageaient pour trois ans. A la fin de cette période, ils pouvaient rester sur l’île en demandant un terrain sous forme de concession. Tous ces colons ont fini par former une certaine aristocratie dès lors qu’on les indemnisa au moment de l’abolition de l’esclavage, la cause étant qu’ils perdaient une main-d’œuvre bon marché. Les Békés forment aujourd’hui une population d’environ 3 000 personnes. Même s’ils n’ont plus le monopole économique, (une grande bourgeoisie noire, métisse, indienne et chinoise a émergé dans les années 1990 et des investisseurs métropolitains se sont installés sur l’île), ils conservent encore de nombreuses exploitations agricoles de bananes et de cannes à sucre et se sont reconvertis dans la grande distribution (alimentation, concession automobile...). Certains se préservent des incertitudes économiques des Antilles en investissant ailleurs, dans l’Hexagone bien sûr, mais aussi aux Etats-Unis, en République dominicaine et au Canada. Traditionnellement, les Békés ne sont pas métissés, mais les mœurs changeant, l’on voit apparaître des mariages mixtes.

�w Chinois, « Syriens ». Les Chinois sont arrivés en Martinique par trois vagues d’immigration sucessives. La première dans les années 1860, la deuxième entre 1920 et 1970, et la

troisième dans les années 1980. Même s’ils étaient très pauvres lorsqu’ils sont arrivés, ils tiennent aujourd’hui des supermarchés, restaurants ou petites boutiques d’alimentation. Ils se sont parfaitement intégrés et parlent le créole. Le mot syrien est en fait un terme générique qui engloble Syriens, Libanais, Palestiniens et Jordaniens. Arrivés à la fin de du XIXe siècle, majoritairement chrétiens, ils formaient à l’origine une communauté de commerçants ambulants qui parcouraient les campagnes. Ils se sont installés dans les grandes rues commerçantes de Fort-de-France et de Pointe-à-Pitre.

�w Indiens ou « coulis ». L’abolition de l’esclavage a eu pour conséquence la mise en place de nouvelles filières d’immigration. La France passe des accords avec le gouvernement anglo-indien et les coulis débarquent en Martinique. Cette immigration est très réglementée, le gouvernement anglo-indien s’assurant des droits et des avantages des populations qu’il envoie. Les patrons doivent fournir un logement, de la nourriture, des vêtements et un salaire à leurs nouveaux travailleurs. Au départ, les coulis doivent faire face à l’hostilité des noirs affranchis car ils font baisser les salaires sur le marché du travail. Mais, in fine, ils réussissent à s’intégrer parfaitement à la société antillaise : le colombo, d’origine tamoule, est devenu un plat national antillais, et la langue créole a conquis tous les foyers hindous. Dans les campagnes, les temples indiens se repèrent facilement à leurs mâts multicolores sous lesquels des réceptacles accueillent offrandes, bougies et lampes à huile.

�w Métros. Ce sont les Français nés en métropole qui s’installent sur l’île. La majorité des métros sont des juges, des médecins ou des enseignants c’est-à-dire des fonctionnaires envoyés par l’Etat pour des séjours de courte durée. On voit aussi arriver des retraités.

Langue�w Le créole. Le créole est pluriel et dépasse

largement le cadre de la Martinique et des Antilles. Le créole de la Martinique, âgé de quatre siècles, est un créole antillais (par opposition aux créoles louisianais, guyanais ou bourbonnais).

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Il est issu des langues maternelles des esclaves africains (qui bien souvent ne se comprenaient pas entre eux, étant originaires de pays différents) et de leur utilisation imparfaite du français, les planteurs ne cherchant pas à leur enseigner la langue et employant un langage rudimentaire pour se faire comprendre. Il a aussi été influencé par l’anglais et l’espagnol, les Anglais et les Espagnols ayant occupé eux aussi la Martinique, et bien entendu par la langue des Amérindiens arawaks. La structure grammaticale du créole antillais est africaine, les mots de vocabulaire européens, même si l’on peut reconnaître des mots africains malgré

les déformations phonétiques. Cette nouvelle langue s’est transmise oralement de génération en génération devenant par là même la langue maternelle des descendants d’esclaves. Les plus anciens textes connus en créole remontent au milieu du XVIIIe siècle.Le créole a souvent été décrié et moqué : français déformé, simplifié à l’extrême, into-nations anormales, baragouin, jargon ou parler de Nègre… Pourtant, la période révolutionnaire a amorcé un changement. Chansons populaires, textes humoristiques et surtout déclarations politiques des envoyés de la Convention écrits en créole voient le jour. On écrit des grammaires,

La société coloniale martiniquaiseLe planteur (maître case) est au sommet de la stratification sociale. Il est le propriétaire d’une surface agricole qu’il exploite par l’intermédiaire d’un commandeur (homme de confiance) ou d’un gérant et d’un certain nombre d’esclaves ou d’engagés (les « 36-mois »). Il vit, en général, dans une habitation, d’où il dirige ses affaires. Par analogie, apparaît aussi un mot emprunté à l’anglais au XVe siècle, qui est plantation, bien qu’il ne rende pas exactement compte du type d’installation visible en Martinique. Dans l’habitation, on distingue les « Nègres d’Afrique » et les « Nègres créoles » nés sur l’île, généralement voués à la domesticité. Le « Nègre marron » est un esclave en fuite. Le colon qui n’appartient pas à la classe privilégiée de planteurs est connu comme le « petit Blanc » (péjoratif) ou encore « petit habitant ». En raison de ses faibles moyens, il est souvent confondu avec l’engagé. Il a parfois des terres et quelques esclaves. L’abolition de l’esclavage (1848) pose le problème de la main-d’œuvre. D’où l’arrivée d’une petite vague de Blancs, encouragée par un contrat qui devait leur assurer des terres : on commence à parler de « béké goyave » (colons sans grands moyens). Les négociants s’installent près des activités commerciales (les ports) et s’occupent du commerce, du bois d’ébène (esclaves) aux denrées agricoles. Noblesse et planteur sont souvent associés, un peu comme dans une sorte de continuité logique. Afin d’encourager la colonisation, donc la production qui en découle, on a accordé quelques privilèges aux candidats, dont le titre nobiliaire. Les concernés peuvent revendiquer un tel droit une fois certaines conditions remplies. Cette politique subit des fluctuations selon les règnes, mais la tradition veut qu’une fois l’autorisation obtenue de Paris, on l’enregistre au Conseil souverain de la Martinique. Par ailleurs, Louis XIV instaure un impôt, dit « droit de capitation », dont doivent s’acquitter les roturiers des colonies. Une fois installés sur l’île, seuls les descendants des colons sont appelés « créoles », expression héritée des Espagnols (criollo ). Elle a pris un sens beaucoup plus large avec le temps, incluant toute personne née dans les colonies et qualifiant les pratiques locales : animal créole, musique créole, cuisine créole, etc. Apparu par la suite, le terme de « béké », encore en usage aujourd’hui, est d’origine incertaine. Toujours est-il que le mot est adopté par les tiers pour désigner le planteur. Avec le temps, sont également apparues des expressions définissant les différentes nuances de couleurs. Les plus connues étant mulâtre (mélange noir-blanc, métis), chabin (mélange noir-blanc, mais avec des caractéristiques d’un double apport, comme une peau et des cheveux clairs, mais des traits négroïdes), quarteron, griffe (mélange noir-mulâtre), câpre (métissage léger), etc. L’apport ethnique de la population continue au XIXe siècle où l’on voit arriver des Indiens (très peu de Chinois, quelques Japonais). Ils sont placés d’emblée au plus bas de l’échelle sociale et enrichissent ce vocabulaire bien particulier de désignations comme z’indien malabar, coolie, chapé-coolie (mélange noir-coolie, péjoratif), bata-zindien (mélange noir-coolie, péjoratif). Chaque mot en son temps. Ceux que vous entendrez aujourd’hui, comme négropolitain (un Martiniquais né en France), bounty (noir à l’extérieur, blanc à l’intérieur ; péjoratif, désigne un Noir assimilé), domino (couple Noir-Blanc), sont récents.

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Lafcadio Hearn publie des contes, des feuilletons en créole paraissent dans la presse, comme Les Mémoires d’un vonvon, de Tonton Dumoco.Puis la parenthèse se referme avec le XXe siècle, où la tendance est à l’assimilation. Les écrivains, à quelques brillantes exceptions près, ne recon-naissent guère la littérature créole et restent très fidèles à la langue française. Depuis plus de trente ans pourtant, syndicalistes, politiques, hommes de culture cherchent à réhabiliter leur langue, devenue un enjeu politique, un moyen de défendre l’identité antillaise. Les bandes dessinées créoles déferlent sur le marché, la pub se transforme, la musique zouk explose. Fait sans précédent, l’université Antilles-Guyane institue, en 1973, un cours de linguistique créole. Trois ans plus tard est soutenue la première thèse consacrée à la langue créole. Depuis 1981, il existe à Aix-en-Provence un

institut d’études créoles et francophones. Des écrivains comme Patrick Chamoiseau (prix Goncourt) et Raphaël Confiant (prix Novembre) reçoivent des prix littéraires prestigieux. Pour fédérer ce courant, chercheurs et pédagogues s’emploient à définir un lexique commun au créole des Antilles, et lancent, en 1981, un nouveau mouvement : Bannzil Kréyôl (Archipel créole). De cette tentative subsiste surtout une fête internationale du créole, le 28 octobre, diversement célébrée. Depuis 2000, les lycéens des académies de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de Réunion peuvent passer les épreuves obligatoires et facultatives de créole dans leurs académies. C’est le résultat d’un long combat mené par les défenseurs de la langue créole tels Raphaël Confiant, Daniel Boukman, Sylviane Telchid, Hector Poullet et de nombreux autres ardents artisans du créole.

Ti lexique�w Anoli : petit lézard vert, inoffensif, très répandu aux Antilles.̀�w Ajoupa : abri arawack fait de branchages.�w Acra : beignet fait de légumes our de poisson, dégusté à l’apéritif.�w Alizé : vents d’est qui donne au pays son climat doux et humide.�w Bacoua : large chapeau de paille tressée, à coiffe conique et à bords relevés, propre

aux pêcheurs antillais.�w Béké : Blanc créole descendant des familles de France venues s’installer aux Antilles

aux XVIIe et XVIIIe siècles.

�w Koko nèg’ : marmite en terre cuite qui craint les chocs.�w Kouï : moitié d’une calebasse ; servait d’assiette, de récipient...�w Lélé ou baton-lélé : fouet fait d’une petite branche d’arbre à trois ou plusieurs doigts.�w Makrélage : le fait de s’occuper des affaires des autres.�w Palaviré : gifle.�w Pomme-cannelle : petit fruit de la famille des anonacées à chair blanche très parfumée

dont la peau est formée de nombreux lobes.�w Rara : crécelle.�w Sec : petit verre de rhum blanc, sans rien d’autre.�w Sillac ou siyak : instrument de musique traditionnelle composé d’un bambou strié frotté

avec une baguette.�w Sinobol : glace pilée et tassée arrosée de sirop – mot dérivé de l’anglais « snow ball »,

soit boule de neige.�w Sirop de batterie : sirop de jus de canne cuit et concentré.�w Tibwa (ou ti-bois) : instrument de musique traditionnelle composé de deux baguettes

de bois avec lesquelles on frappe sur un morceau de bambou ou sur un tambour couché.�w Ti-moun’, ti-manmaille : enfants.�w Tim-tim : devinette créole.�w Tombé-lévé : nom donné aux taxis en Martinique.�w Tré (ou tray) : caisse en forme d’auge servant aux marchandes à transporter leurs

produits sur la tête.�w Vidé : défilé plus ou moins désordonné de la foule, lors du carnaval.

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VIE SOCIALEIl faut souvent peu de chose pour que ce havre devienne une terre d’accueil idéale pour des touristes qui ne demandent qu’à s’émerveiller. Tous les ingrédients – couleurs, chaleur, mélodies – sont réunis pour y réussir un séjour en forme de fête permanente.La vie antillaise est inimaginable sans musique : sous le signe du soleil, dans les rues, sous les chapiteaux, sur les terrains de sport, le son est partout présent, rythmant chaque heure du jour et de la nuit. Le « ragga » et le « zouk love » le dancehall, la salsa ou la kizoumba vous entraînent irrésistiblement dans la ronde. A travers ces mouvements, à la fois saccadés et harmonieux, les Antillais manifestent une joie de vivre qui se retrouve également dans les quadrilles, la biguine ou la mazurka.Pendant le carnaval, une agitation de fourmilière s’empare de toutes les communes de l’île. Des pétards crépitant se font entendre et le sol est jonché de leurs confettis mauves comme des pétales d’orchidée : la fête consiste surtout en une danse qui dure cinq jours. Une liberté corporelle qui rend les Antillais gais et expansifs, et qui peut paraître frustrante à ceux qui y assistent sans y participer.Autre image d’ « Epinal-en-Caraïbe », l’usage du ti-punch est un véritable rite de la vie antillaise, auquel on sacrifie de bonne grâce, de préférence dans un verre frappé à l’effigie des grandes distilleries

qui portent le nom des vieilles familles créoles. Oui, pas plus que le Kenya et ses safaris, la Martinique n’est prête à abandonner son rêve exotique, ses chuchotis, ses madras, l’ambre de son rhum, ses voix et ses rythmes.Les Antilles s’écoutent, se chantent, se visitent. L’on n’y vient pas uniquement pour se reposer et bronzer les orteils en éventail, car il est aisé de quitter les sentiers trop fréquentés, pour s’arrêter, trinquer et discuter dans des communes toujours pittoresques et accueil-lantes.Sur le bord des routes, si l’on croit parfois s’être égaré, il y a aussitôt quelqu’un pour vous souhaiter le bonjour, un pour vous renseigner, des enfants qui jouent, des vaches paissant paisiblement dans une savane. On peut d’ailleurs également y apprécier les instants de contemplation, en parcourant un espace infini entre le soleil et la mer, dans un océan bariolé de contrastes et d’étonnements. Ces îles sont aussi faites pour les promenades et l’enchantement, avec leurs arbres précieux et majestueux, traçant des paysages forestiers qui s’offrent à l’émerveillement du rêveur solitaire. En ces lieux bénis des dieux, l’on voyage dans le temps sans le mesurer, à la rencontre du passé et du présent, dans le ressac perpétuel qui donne le véritable rythme des Antilles. Ici le plaisir se multiplie : rencontre, musique, échanges, et vivre tout simplement.

Détente au bord de l’eau.

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Mode de vie

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RELIGIONLa religion catholique est omniprésente par ses églises dans chaque commune. On compte deux cathédrales, celle de Saint-Pierre et une à Fort-de-France. La diversité est telle qu’on ne se limite pas au culte catholique, vaudou ou animiste : les sectes ont leur audience, comme les témoins de Jéhovah, les adventistes du septième jour et bien d’autres encore. Les hindouistes ont conservé leurs rites. Les religions juive et musulmane sont également représentées. La Trinité, Saint-Joseph et Sainte-Marie sont les hauts lieux du mysticisme martiniquais, où se mêlent et se rejoignent les cultes, hindouisme, vaudou, croyances africaines, mais aussi européennes. Le mélange est assez détonant et participe de près à la vie quotidienne, chaque geste, chaque événement ou cérémonie ayant sa part de spiritualité. Les « quimboiseurs » ou « gadé z’affaires » locaux sont concurrencés par les médiums africains… La messe domi-nicale est très suivie et donne l’occasion de sortir bijoux et beaux vêtements. Chaque enterrement rassemble toute la commune ; le jour de la Toussaint, tous les cimetières sont illuminés et toutes les fêtes religieuses sont célébrées. Pèlerinages et processions complètent le tableau.

�w Croyances. Elles ont des répercussions et induisent une philosophie du type carpe diem,

qui consiste à profiter de l’instant puisque le bonheur, éphémère par essence, peut être interrompu de mille façons.

�w Superstitions. Incontournables de la civilisation antillaise, elles sont le reflet de l’histoire et des composantes diverses de la population. Haïti n’est pas loin, et les cultes vaudou ont trouvé ici une forme d’écho. Des guérisseurs, des marabouts et parfois même des charlatans ont véhiculé un langage secret entre le prêche et l’incantation, entre le miracle et la magie. Le sujet est encore doublement tabou, et les Antillais font souvent semblant de ne rien savoir sur la question. On évoque ces vieux sorciers, les « quimboiseurs », qui persuadent et sont persuadés de la qualité de leurs fluides pour faire revenir l’être aimé ou soulager les panaris.Les « z’esprits », les « zombis », fameux morts-vivants qui terrorisent les âmes sensibles dans les films de série B sont également les protagonistes habituels de la mythologie antillaise. On ne parlera pas des rituels propres aux coolies ou autres parties représentatives de la population antillaise, mais il est certain que les personnages et les superstitions se sont entremêlés au cours des siècles. Ces croyances ont cependant tendance à s’étioler face aux exigences de la vie moderne.

Eglise typique.

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Région de métissage, la Martinique offre, dans l’ensemble de ses expressions, un formidable mariage entre la culture caribéenne bouillon-nante et son histoire propre. L’architecture, la langue, la gastronomie ou les arts sont autant de témoignages de cette culture

riche et complexe. Forts de cet héritage hors du commun, les Martiniquais parviennent aujourd’hui à conjuguer tradition et modernité pour imposer leur île comme une terre d’accueil et de culture.

ARCHITECTUREDe Fort-de-France aux petits hameaux de pêcheurs, l’architecture martiniquaise est le résultat de la rencontre de plusieurs influences stylistiques. Les bâtisseurs ont dû s’adapter à des températures extrêmes et à une nature souvent féroce. Ainsi, sans négliger le côté esthétique, de la case à l’habitation, l’architec-ture en Martinique reste avant tout pratique.

�w Les villes. Cyclones, séismes et incendies ont malheureusement effacé presque toutes les traces d’architecture remontant aux XVIIe et XVIIIe siècles dans les grandes villes. Quelques demeures traditionnelles du début du XXe siècle, résistent à l’urbanisation intense des grandes agglomérations martiniquaises. Ces maisons de deux ou trois étages abritent en général un commerce au rez-de-chaussée, tandis que le premier et le deuxième étages sont réservés à l’habitation. La cuisine se

place habituellement dans l’arrière-cour pour éviter les risques d’incendie.L’architecture métallique tient une place importante en Martinique. Sa solidité et sa capacité de résister aux intempéries ont rapidement séduit les architectes locaux qui ont ainsi modernisé la plupart des halles marchandes entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe. L’architecte Henri Picq (1833-1911) consacrera ce style en construisant la Bibliothèque Schoelcher à Fort-de-France.

�w Les cases. Habitat traditionnel, les cases martiniquaises résistent encore et toujours au bétonnage qui envahit de plus en plus les communes. Héritage de la rencontre entre le carbet des Indiens Caraïbes et les cases-à-nègres des grandes plantations, ces charmantes maisonnettes colorées n’ont plus rien d’austère. Traditionnellement de plan

Arts et culture

Architecture typiquement caribéenne.

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rectangulaire, les cases se partagent en deux ou trois pièces. Lambrequins et dentelles en bois ou en taule ondulée ornent la toiture et la balustrade extérieure. Le béton et le fibrociment ont progressivement remplacé le bois.

�w Les habitations. Expression de la réussite sociale du maître, le style de l’habitation coloniale martiniquaise est le fruit du mélange des influences créoles et françaises. L’élégante structure à la silhouette en « taille de guêpe » est placée le plus souvent en hauteur, pour dominer les environs et pour mieux profiter des brises rafraîchissantes. De même les ouvertures symétriques et le sol carrelé favorisent la ventilation. De vastes pièces se succèdent ordonnées au rez-de-chaussée comme à l’étage, tandis qu’une galerie

ombragée entoure l’ensemble de la demeure. L’Habitation Clément au François en est l’un des exemples les plus aboutis.

�w Edifices religieux. La Martinique étant très catholique, l’église est l’un des lieux les plus fréquentés de chaque bourg. S’inspirant des plans des églises occidentales, les édifices religieux de l’île présentent plus d’une particularité. Les marins charpentiers impliqués dans la construction, conçurent souvent la charpente des églises comme celle de la coque d’un bateau. Les édifices du XIXe siècle présentent souvent des structures métalliques, capables de résister aux intempéries. La cathédrale Saint-Louis à Fort-de-France en est un exemple. Curieuse, l’église du Sacré-Cœur de Balata reproduit au 1/5 le Sacré-Cœur parisien.

ARTISANATSi l’expression la plus aboutie des spécialités martiniquaises reste le rhum, il ne faut pas oublier la place importante occupée par la vannerie. Sur les hauteurs de Sainte-Marie, le village de Morne-es-Esses est depuis des générations, le lieu où se transmet de père en fils l’art de tresser les fibres – le cachibou aux tonalités blanches et l’aroma de couleur brune – un savoir-faire qui remonte aux premiers habitants de l’île, les Indiens caraïbes. On

pourra ainsi ramener en souvenir des bakoua, chapeaux traditionnels aux larges bords, des sets de tables, des boîtes et même des bijoux. Pour trouver des objets en bambou, des sculp-tures sur bois, de la poterie ou des poupées créoles, rendez-vous au Village de la Poterie aux Trois-Ilets, à la Paille Caraïbe – atelier de vannerie -, au Morne des Esses à Sainte Marie ou encore au marché artisanal de la Savane ou au Grand Marché à Fort de France.

Que rapporter de son voyage ?Voici quelques exemples d’objets typiques à ramener en souvenir de votre séjour :

�w Le coui : une demi-calebasse évidée qui peut servir de saladier ou de vide-poche.

�w Le bakwa : un chapeau mythique fait de fines lanières de feuilles séchées de l’arbuste du même nom.

�w Le bwa-lélé : petit bâtonnet façonné à sa terminaison dans un nœud de branches et servant à touiller (lélé), notamment votre Ti’Punch.

�w Les coiffes : tissu madras noué que l’on se pose sur la tête. La façon dont le tissu est enroulé et le nombre de pointes donnaient une indication sur l’état du cœur de la belle qui le portait.

�w Des fleurs tropicales : rose de porcelaine, balisier, bec de perroquet, anthurium feront le plus beau des bouquets.

�w Les douceurs du pays : doucelettes, filibos, tablettes coco, lotchios... Tout est fait localement, de quoi étonner vos amis.

�w Du rhum : blanc, vieux ou ambré ou revisité sous forme de liqueur il fera toujours la joie des amateurs.

�w Vos plus beaux clichés : du nord au sud de la plage des Salines à Grand-Rivière en passant par Saint-Pierre.

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LITTÉRATURELa création littéraire est sans doute un des points fors de la Martinique qui compte plusieurs écrivains de talent. Certains estiment pouvoir parler de littérature marti-niquaise uniquement à partir de 1932, avec la publication de la revue Légitime Défense, revendiquant pour la première fois le concept de « Négritude ». Comme dans les autres domaines artistiques, les esclaves ont longtemps été interdits d’écrit. Il ne s’agis-sait donc auparavant que d’œuvres de békés, destinées à satisfaire le désir d’exotisme d’un lectorat occidental. L’apport considérable d’écivains de renom comme Aimé Césaire, Edouard Glissant et Frantz Fanon, aussi bien du point de vue de la réflexion intellectuelle que du point de vue d’une langue particuliè-rement recherchée, a fortement enrichi la littérature française.

�w Aimé Césaire (1913-2008). Homme politique, poète et essayiste martiniquais. Né le 25 juin 1913 à Basse-Pointe (Martinique), Aimé Césaire a fait ses études à Fort-de-France, puis au lycée Louis-le-Grand à Paris, où il fit la connaissance de Léopold Sédar Senghor, le poète président sénégalais. En septembre 1934, Césaire fonde, avec d’autres étudiants antillo-guyanais et africains (Léon Gontran Damas, les Sénégalais Léopold Sédar

Senghor et Birago Diop), le journal L’Étudiant noir. C’est dans les pages de cette revue que sera développé le concept de « Négritude ». Il entre à l’Ecole normale supérieure, puis à la Sorbonne, et revient enseigner au début des années 1940 à la Martinique. Poète dont la notoriété est mondiale, le Cahier d’un retour au pays natal (1939) reste son chef-d’œuvre poétique majeur. La Tragédie du roi Christophe, s’inspirant de la révolution haïtienne de 1804, est inscrite au répertoire de la Comédie-Française en 1991. Maire de Fort-de-France de 1945 à 2001, député et président du conseil régional avant un problème de cumul de mandats, Aimé Césaire a fondé en 1958 le Parti progressiste martiniquais (PPM), partisan de l’autonomie de la Martinique et première force politique de l’île aujourd’hui. Aimé Césaire a produit parallèlement à son activité politique une œuvre de première importance : poésie, théâtre, essais. Décédé à Fort-de-France le 17 avril 2008, à l’âge de 94 ans, des funérailles nationales lui sont consacrées, et les hommages sont arrivés du monde entier pour saluer sa mémoire, son engagement et son œuvre. Le 6 avril 2011, le président de la République Nicolas Sarkozy rend hommage au grand poète et homme politique en dévoilant une plaque à sa mémoire et à son œuvre au Panthéon de Paris. La même année, dans le cadre de l’évènement 2011 Année des Outre-Mer, le Grand Palais a célébré lors de l’exposition Aimé Césaire, Lam, Picasso : Nous nous sommes retrouvés, la rencontre fructueuse entre Aimé Césaire et les artistes-peintres Wilfredo Lam (1902-1982) et Pablo Picasso (1881-1973), qui illustrèrent nombre de ses ouvrages.

�w Frantz Fanon (1925-1961). Figure emblématique de la décolonisation, Franz Fanon est un écrivain engagé dont l’œuvre influencera longtemps les intellectuels tiers-mondistes. Elève d’Aimé Césaire au lycée de Fort-de-France, il s’engage très jeune dans les forces résistantes en Dominique lors de la Seconde Guerre mondiale. Parti en Allemagne, il est blessé et décoré par la suite. Après la guerre, diplômé en médecine, il devient psychiatre. Son œuvre est axée sur une étude psychologique des séquelles laissées par le colonialisme et par l’esclavage sur les noirs (Peau noire, Masque blanc, Les Damnés de la terre ). L’homme noir y est décrit

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Poupées traditionnelles antillaises.

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comme vivant inconsciemment un complexe d’infériorité et étant une victime constante des préjugés. Critique envers le concept, à son avis trop réducteur de « Négritude », il prône une décolonisation violente. Engagé pendant la Guerre d’Algérie en tant que médecin-chef, Fanon participe aux actions du FLN (Front de Libération Nationale) et représente sur le plan diplomatique le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne). Atteint d’une leucémie, il meurt à Washington à l’âge de 36 ans. Il est enterré en Algérie. Figure emblématique de la décolonisation, Fanon estimait cependant que la décolonisation des Antilles, devait d’abord passer par la création d’une Confédération antillaise.

�w Édouard Glissant (1928-2011). Selon Jacques Cellard du journal Le Monde, « L’un des plus grands écrivains contemporains de l’universel ». Ecrivain militant, il a été le créateur des concepts « d’antillanité », de « créolisation » et de « Tout-monde ». Il publie La Lézarde, en 1958, roman qui reçoit le prix Renaudot. En 1959, accompagné par Paul Niger, il fonde le Front antillo-guyanais, d’obédience indépendantiste, qui lui vaut une interdiction de séjour en Guadeloupe et une assignation à résidence en métropole. En 1965, il crée l’Institut martiniquais d’études. Remarqué pour son travail, il devient de 1982 à 1988 le directeur du Courrier de l’Unesco. Ses réflexions sur l’identité antillaise ont

inspiré une génération de jeunes écrivains. En janvier 2006, Edouard Glissant s’est vu confier par le président Jacques Chirac la présidence d’une mission en vue de la création d’un Centre national consacré à la traite des Noirs et à l’esclavage. En 1995 il est nommé Distinguished Professor of French à la City University of New York (CUNY). Auteur de nombreux colloques internationaux au Portugal, en Belgique, en Italie, à Paris, etc. Il meurt à Paris le 3 février 2011 à l’âge de 82 ans.

�w Daniel Picouly (1948). Daniel Picouly est né le 21 octobre 1948 à Villemomble, d’une famille originaire du François. Professeur de comptabilité en région parisienne, il publie deux premiers romans policiers en 1992. Il devra attendre la publication de sa saga familiale, Le Champ de personne, pour rencontrer le succès. En 1999, il obtient la reconnaissance de ses pairs en remportant le prix Renaudot avec L’Enfant léopard. 2010 verra la parution du troisième volet de sa trilogie historique autour du chevalier de Saint-George commencée avec L’Enfant léopard et La Treizième Mort du Chevalier. Daniel Picouly est président du jury du prix littéraire RFO et membre du jury du prix littéraire France Télévisions. Créateur de l’émission Tropismes sur la chaîne de télévision RFO, il reprend de fin 2009 à juin 2011 Café Picouly sur France 5. Sa priorité reste l’écriture.

Artisanat local.

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�w Patrick Chamoiseau (1953). Assumant l’héritage d’Aimé Césaire et d’Edouard Glissant, une nouvelle génération d’écrivains martiniquais s’impose à partir des années 1980. Avec Raphaël Confiant et Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau prône une créolisation de la langue française. Ils publieront ensemble en 1989 Éloge de la créolité, le manifeste de

la créolité. Après un premier roman à succès en 1986 (Chroniques des sept misères ), il obtient la consécration avec le prix Goncourt en 1992 avec son roman Texaco. Dans un langage empreint de poésie, Chamoiseau décrit la culture populaire martiniquaise et prône le retour en force d’une identité créole.

MÉDIAS

PresseLa presse métropolitaine est en vente dans les kiosques, les grandes surfaces et la chaîne Librairie Antillaise, avec environ un jour de décalage. Attention ! Les prix peuvent être majorés de quelques centimes d’euros selon l’éditeur. Le groupe France-Antilles bénéficie du monopole au niveau de la presse quotidienne avec le fameux quotidien qui a été relooké. Le groupe édite par ailleurs deux magazines TV, un distribué gratuitement le samedi avec le quotidien (France Antilles Magazine ) et un autre vendu (TV Magazine ). La presse écrite antillaise s’étant beaucoup développée ces dernières années, de l’économie en passant par les magazines d’agrément, il est aisé de trouver en kiosque de quoi se divertir. Enfin, plusieurs guides de poche sont régulièrement distribués gratuitement dans les offices de tourisme et dans une grande partie des établissements touristiques.

Télévision et radioLa télévision par câble permet de capter toutes les chaînes nationales françaises, plus un grand nombre de chaînes internationales. L’écoute de la radio reste plus que jamais d’ac-tualité dans la vie quotidienne des Martiniquais qui suivent avec passion le sport, l’actualité politique et les émissions musicales qui rendent largement hommage aux mélodies zouk. Anecdote curieuse : nécrologies et prières se glissent dans les émissions plusieurs fois par jour (France Inter 95,8 MHz FM).

Sites Internet� ANTILLES-MARTINIQUE

www.antilles-martinique.comFournit des renseignements sur la faune, la flore, les recettes créoles ou les sentiers balisés… Un fond sonore pour vous mettre dans l’ambiance et de nombreux liens vers d’autres sites.

� AUX-ANTILLESwww.aux-antilles.frLe site est une mine d’informations sur les îles : histoire et patrimoine, la géographie et le climat, les monuments et sites à visiter...Il est aussi une centrale de réservation hôtelière qui couvre la zone des « Petites Antilles », des Grenadines jusqu’aux îles du nord de Saint-Martin. Le principe est simple : l’inter-naute peut choisir sa destination parmi un éventail important de propositions, effectuer sa réservation immédiatement, en fonction des disponibilités réelles, et confirmer son séjour en communiquant simplement le numéro de sa carte bancaire.

� BOIS LELÉ& 06 96 27 60 46Le guide Bois Lélé est plus qu’un simple guide… C’est un ouvrage qui, il est vrai, a pour objectif de référencer les bonnes tables, mais aussi de transmettre le patrimoine et les secrets du savoir-faire culinaire de la Martinique. Il est également la vitrine des produits du terroir, de leurs histoires, leurs provenances et leurs différentes utilisations comme un avant-goût sur les chemins. Bois Lélé, c’est une sélection des meilleures tables, de leur chef et bien entendu de leur cuisine sans oublier le cadre, la qualité de l’accueil, du service, de l’ambiance et tous les petits plus à découvrir. Savourer un dîner alliant découverte et gourmandise, parfait mélange du plaisir des sens, tel est le désir que le guide Bois Lélé veut partager. Elégant et bien fait, toujours à portée de main, il est de ces ouvrages que l’on aime conserver tout au long de l’année.

� CARIBEANTRAVELMAGwww.islands.comUne mine d’infos sur les îles caribbéennes, des dernières actus au bon conseils pour préparer un cocktail, en passant par les meilleurs festivals...

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Costume traditionnel.

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� CHOUBOULOUTE& 05 96 42 73 [email protected] guide touristique gratuit Choubouloute paraît une fois par an. Des informations détaillées sur les restaurants, lieux de sortie et leurs adresses ainsi que pour le shopping mais aussi des idées de balade à travers des circuits Découverte. La version web du célèbre guide touristique local est très complète.

� CLUB SOLEILwww.clubsoleil.netClubSoleil est le 1er portail de l’Outre-mer – Guadeloupe – Guyane – Martinique – Réunion – TOM, sur lequel plus de 2 000 sites vérifiés, plus de 1 000 petites annonces récentes, plus de 1 500 événements déjà publiés sont répertoriés.

� CONSEIL GÉNÉRAL20, avenue des CaraïbesFORT DE FRANCE & 05 96 55 26 00www.cg972.frLe portail du conseil général est une très bonne référence pour toutes les questions de santé, de développement durable et sur les espaces culturels martiniquais.

[email protected] officiel de la mairie de Fort-de-France, découpé en cinq parties : « Vivre à Fort-de-France », « Vie municipale », « Les grands projets », « Tourisme », « Culture et histoire ». Il peut s’avérer être un guide précieux lors de vos escapagdes foyalaises.

� FRANCE ANTILLESPlace François Mitterrand97207 Fort-de-France CEDEX& 05 96 72 88 [email protected] groupe France Antilles bénéficie d’un monopole au niveau de la presse quotidienne avec le fameux quotidien. Le groupe édite par ailleurs deux magazines TV, un distribué gratuitement le samedi avec le quotidien France Antilles Magazine et un autre vendu TV Magazine. Le magazine féminin Créola est distribué gratuitement avec le journal le premier jeudi de chaque mois. Enfin, le guide gratuit touristique Choubouloute paraît une fois par an. Vous y trouverez notamment des idées de balades à travers des circuits Découverte.

� LE GOÛT DE LA MARTINIQUEPratique et ludique, à la carte, un répertoire des bonnes tables martiniquaises à consulter sans modération.

� INFO [email protected] l’actualité des Antilles sur le Web en continu.

� INTER-ENTREPRISES& 05 96 58 58 46www.interentreprises.comC’est le mensuel économique de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane. Pour comprendre les courants économiques et découvrir les hommes clés et les opportunités d’affaires dans la région. Une centaine de pages d’informations tous les mois, et de nombreuses entreprises citées à chaque parution. Inter-Entreprises édite aussi des hors-séries sur des thèmes particuliers comme l’environnement, le financement des entreprises, l’export dans la région, la santé au travail, etc. On peut retrouver en ligne toutes les infos sur le site Web.

� LE LAMENTINwww.mairie-lelamentin.comUn site qui se décline en trois parties : « la ville pratique », « la vie économique » et « la ville loisirs ». Un cloisonnement qui facilite l’accès à l’information. Les dernières actualités de la commune du Lamentin sont également en ligne.

� L’ÉTAT EN MARTINIQUEwww.martinique.pref.gouv.frLe site de la préfecture délivre des informa-tions pratiques sur le contexte socio-écono-mique de Martinique. Une référence en cas de vigilance météo.

� MARTINIQUE-PHOTOSwww.martinique-photos.comPlages, nature, architecture, yoles ou pêcheurs, photos anciennes... les photos sont belles et classées par thème. Le site idéal pour les chasseurs d’images sans cartouches.

� MARTINIQUE TOURISMELa Pointe SimonFORT-DE-FRANCE & 05 96 50 00 84www.martiniquetourisme.comLe site officiel du Comité martiniquais du tourisme. Toutes les informations néces-saires pour que votre séjour en Martinique soit comme nulle part ailleurs !

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� MARTINIQUE TERRE DE RHUMwww.rhumaocmartinique.comDevenez incollable sur le rhum, son histoire, sa fabrication et sur le syndicat de défense des rhums AOC. Un site à consommer sans modération.

� ONE CARIBBEANwww.onecaribbean.orgUn office de tourisme général pour les Caraïbes. Infos en ligne uniquement. Pas mal pour cibler sa croisière en fonction des saisons et des événements prévus.

� RFO MARTINIQUEClairièreFORT-DE-FRANCE& 05 96 61 43 16www.rfomartinique.netLe média audiovisuel numéro un de la Martinique ! Les émissions radio sont en direct sur le site, pour la télévision certaines interviews/émissions sont disponibles ainsi

que le journal télévisé du soir (mis en ligne le lendemain).

� RADIO TRANSATwww.radiotransat.comLe son pop rock de la Caraïbe sur la fréquence 92.4. La radio émet également en Guadeloupe et dans toutes les îles du Nord des Antilles. Un bulletin des prévisions météo est disponible chaque jour sur leur site radiotransat.com.

� VIP-ACTUwww.vip-actu.comCe tout nouveau site dédié aux Antilles offre des reportages photo ou vidéo des événements locaux, tant sur le plan culturel que sportif. On y retrouve également différentes rubriques de présentation des îles de la Guadeloupe, de la Martinique, et bientôt de Saint-Martin et Saint-Barthélémy. Un agenda permet de connaître à l’avance les diverses manifesta-tions à venir, les programmations des cinémas, les événements culturels.

MUSIQUEOn ne peut pas dissocier la vie antillaise et la musique. Elle est omniprésente dans la vie de tous les jours : que ce soit dans un bus, au supermarché, sur la plage, « La musique est notre médicament », comme le chantait le célèbre groupe Kassav à ses débuts. Et elle a fait un sacré bout de chemin cette musique antillaise…Si nos grands-parents dansaient sur des airs de biguine ou de mazurka, les rythmes ont bien évolué depuis cette époque ! Le zouk est toujours prédominant, mais de nouveaux courants font leur apparition, symbolisant la nouvelle génération. Une chose est sûre, la production musicale est impressionnante si on la mesure à la population ! A l’approche des grandes vacances, les radios locales voient fleurir grand nombre de nouveaux albums. Certains artistes arrivent à s’exporter avec succès en métropole ou ailleurs, tandis que d’autres ne dépassent pas les frontières de la Martinique ! Profitez de votre séjour pour découvrir les courants de cette musique antillaise. Ramenez dans vos bagages quelques CD de vos artistes préférés, cela vous réchauffera le cœur lors de vos tristes journées d’hiver ! Rien de tel qu’un bon zouk endiablé pour passer l’aspi-rateur le dimanche matin tout en gardant sa bonne humeur !

�w Une longue tradition musicale. Connaissez-vous la mazurka créole, cette danse où le cavalier enlace sa partenaire au plus près du corps ? Henri Guédon, percussionniste martiniquais, assure que le mot « zouk » fait référence à des lieux de danse réservés aux plus pauvres. Mais, à l’origine, le terme « zouk » viendrait de « mazouk », une danse polonaise rythmée à trois temps ! Même si cette danse demeure un art ancestral, nombre d’entre nous se déhanchent assurément sur ses airs éclatants.Le zouk est une musique tropicale spéci-fique et voit le jour au début des années 1980. Cette musique naît à travers la biguine et le rythme des carnavals (Mas a Sinjan, masque de Saint-Jean). Ces deux genres musicaux traditionnels s’harmo-nisent à l’aide de percussions, de flûtes de bambou, d’accordéons ou de maracas… Aux Antilles, les animations musicales et les festivités restent fortement liées. La biguine, danse martiniquaise plutôt tradi-tionnelle formée par un admirable mélange bèlè – polka, est influencée par le jazz américain des années 1970. Les ressortis-sants haïtiens en Martinique ont alors créé le Kadans, alliance de différentes influences culturelles et folkloriques comme le Chouval Bwa martiniquais ou le Gwoka guadeloupéen.

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Grâce aux différentes manifestations cultu-relles, le zouk, symbole identitaire collectif, est reconnu depuis plusieurs dizaines d’années et connaît une évolution musicale et mélodique constante : simplification rythmique du zouk love (attribuée à une influence africaine du Cap Vert) jusqu’au Soulzouk moderne, un zouk brésilien qui s’accommode de diffé-rents genres comme le rap ; hanches, tête, jambes, épaules et bras doivent s’articuler simultanément sur le rythme, pas facile ! Ainsi, le calypso (musique de carnaval à deux temps) ou le bèlè (caractérisé par une rythmique spécifique), importés par les esclaves africains, trouvent leurs origines à travers les traditions antillaises. Hier importée – dans les anciennes colonies, comme le kadans haïtien –, aujourd’hui manifeste, la musique zouk constitue indéniablement un important facteur d’animations, de bien-être et de divertissements.Finalement, le compas, musique populaire d’origine haïtienne (véritable bébé du légen-daire saxophoniste haïtien Nemours Jean-Baptiste), le zouk, ou le raggamuffin issu de la Jamaïque, ont bouleversé à travers le temps la jeunesse et la société antillaises.

�w Le zouk. Finalement, l’origine du mot « zouk » reste aujourd’hui incertaine. Cependant, la musique zouk ne doit pas être dissociée du groupe légendaire Kassav’. Un beau jour de 1979, Pierre Édouard Décimus, musicien dans un orchestre en vogue, les Vikings de la Guadeloupe, et Freddy Marshall discernent leur amour pour la musique antillaise. Les deux hommes décident de s’adonner à leur passion pendant

les carnavals, sur des airs de biguine et de compas haïtien. La rencontre des deux compères avec le guitariste Jacob Desvarieux et l’arrivée de Georges Décimus constituent la naissance d’une aventure merveilleuse : le groupe Kassav’. Au début des années 1980, le groupe connaît un nouvel essor avec une équipe talentueuse, Jocelyne Béroard, Jean-Philippe Marthély, Patrick St Eloi et Jean-Claude Naimro. Ces artistes transforment, en définitive, le style musical traditionnel en une musique plus moderne et chaleureuse ; une musique mondialement reconnue grâce aux albums vendus par millions… Et puis vient la naissance du zouk love. Le tempo est modifié afin de laisser la piste libre aux jeunes amoureux, un slow romantique à la façon antillaise. Outre Atlantique, la musique se démocratise tout comme les danseurs, et les styles évoluent. Ainsi, Jean-Michel Rotin calque un zouk traditionnel sur le rap US. Une tendance appréciée, reconnue et, somme toute, copiée par de nombreux artistes des années 1990. Aujourd’hui, la jeunesse s’identifie à travers un engouement incontestable du ragga et du zouk. Néanmoins, les grands-parents adorent inlassablement les soirées rétro où le raggamuffin laisse place au zouk d’antan.Incontestablement, le zouk est maintenant une référence musicale – incontournable – aux Antilles et dans le monde. Les musiciens passionnés ont, en définitive, réussi à mélanger différents styles musicaux tout en gardant en tête le plus important : lors des différentes réjouissances aux Antilles, vous entendrez : « on va zouker ! »

PEINTURE ET ARTS GRAPHIQUESLa société des plantations a longtemps étouffé tout développement d’expression artistique de la part des esclaves, les colons étant, quant à eux, toujours tournés vers celui de la métropole. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la peinture en Martinique s’est limitée au regard souvent un peu trop figé d’artistes européens de passage ayant sur la Martinique une vision colonialiste et idyllique. Il faudra attendre le milieu du XXe siècle pour que les premiers artistes-

peintres martiniquais puissent réellement donner libre cours à leur art. La recherche des racines et l’expression des déchirures passées seront une constante sur la scène artistique martiniquaise.La Seconde Guerre mondiale joue un rôle déterminant dans l’évolution de la peinture. En effet plusieurs artistes bloqués sur l’île ouvrent des ateliers pour y recevoir des élèves. En 1943 est inaugurée la première école d’Arts appliqués à Fort-de-France. En 1970,

Retrouvez le sommaire en début de guide

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l’école négro-caraïbe se rallie aux origines africaines de la Martinique, et s’inspire de l’histoire et de la nature antillaises. Chaque

peintre revendique un retour à ses origines par un coup de pinceau tantôt symbolique et expressionniste, tantôt empreint de réalisme.

SCULPTURE�w Laurent Valère. La sculpture martiniquaise

n’acquiert ses lettres de noblesse qu’au XXe siècle avec Laurent Valère (1959). Hiératiques et puissantes, chacune de ses œuvres appelle à la réflexion. La plus célèbre reste Le Mémorial de l’Anse Cafard, érigée en 1998 dans la commune du Diamant. Quinze imposantes statues de pierre tournées vers la mer, commémorent le naufrage tragique de 1830, où nombre d’esclaves enchaînés périrent dans les flots, sans avoir la possibilité de se sauver. Dans la lignée des grandes sculptures monumentales, le Lambi des Anses-d’Arlet et la tête de Manmand’lo expriment la même puissance esthétique. Le Lambi (2009) trône dans le bourg des Anses-d’Arlet. Sculpture-fontaine aux lignes élégantes, de sa conque coupée se diffuse une brume liquide rafraîchissante. Quant à Manmand’lo (2004), il s’agit d’une tête de femme monumentale posée à dix mètres de

profondeur au large de la baie de Saint-Pierre. Sa notoriété attire toujours plus de touristes.

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Fresques historiques.

Fresque murale.

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TRADITIONSFidèle à ses traditions, la Martinique est encore très attachée aux joyeuses coutumes de ses ancêtres. Ainsi du Carnaval, des combats de coqs, du costume traditionnel ou encore des danses folkloriques.

�w Le costume. Malgré la coquetterie et l’attachement aux apparences des jeunes générations, le costume féminin traditionnel a été petit à petit délaissé pour faire place à des habits plus contemporains. Pour les grandes occasions ou pour la messe, l’on peut encore apercevoir quelques femmes joliment parées de bijoux, de coiffe et de jupons de madras. Fruit de la rencontre entre style indien (le tissu de madras) et style européen (le corsage et les jupons), le costume martiniquais a longtemps était la manifestation de la coquetterie des esclaves. Un luxe qui dans un premier temps fut très mal accepté par l’administration coloniale. D’un tissu brillant, le grand costume de cérémonie se compose d’un corsage froncé et d’une jupe

large pincée de côté pour découvrir le jupon. Quelques modèles anciens sont visibles au musée régional d’Art et d’Ethnographie de Fort-de-France.

�w Le Carnaval. Introduits par les Européens au XVIIe siècle, les esclaves prirent tout de suite le goût de fêter dans l’euphorie générale les derniers jours avant le Carême. Aujourd’hui la tradition populaire se maintient dans la liesse et la bonne humeur (voir Festivités ).

�w Les combats de coqs. Appelés plus communément pitt, selon la diction anglaise, les combats de coqs sont l’un des passe-temps favoris des Martiniquais, ou plutôt d’un certain public généralement masculin. Lâchés dans l’arène, deux coqs se livrent à un combat sans merci parfois très sanglant. Tout autour les paris s’enchaînent et les voix s’élèvent. Parfois une mangouste et un serpent remplacent les deux volailles. L’ambiance frôle l’excitation d’un stade pendant un match de foot.

Jour de pittCuriosité recommandée dans les visites guidées, sujet controversé à l’assemblée, le gallodrome est en danger. Pourtant les pitts martiniquais sont au paysage antillais ce que le rhum est à la canne ! et c’est dans l’ambiance brûlante d’un « dimanch bomaten » que les combats, marrés au feu d’un 55°, peuvent encore se gagner... Au premier rang, sous la fournaise de la tôle ondulée, les juges et leurs aides font signe aux invités de s’installer dans un bric-à-brac de planches multicolores. Au centre de cette invraisemblable construction, le rond magique. L’arène est d’un diamètre de 4 à 10 mètres, dans lequel tous les espoirs sont permis. En terre battue, elle est le plus souvent recouverte de moquette rouge, verte ou bleue pour éviter les tempêtes de poussière. Séparé du public comme il se doit, le cercle est agrémenté d’une ou deux portes d’accès permettant aux patrons, jury et arbitres de s’affairer aux préparatifs de la joute. Les gradins sur plusieurs niveaux offrent aux ayants droit, un angle assez large pour ne rien perdre de la rixe. L’on peut, dès lors, s’observer, se lancer des paris, s’invectiver, à se demander où se joue le meilleur combat. Un coq peut en cacher un autre.Le responsable des paris rejoint son poste et jette un regard sur un public déjà très actif. Accroché à la rambarde capitonnée, le parieur, l’œil aux aguets, la gorge déployée, serre dans son poing une feuille quadrillée portant le nom de son champion. Au centre de ce charivari, dans un compartiment hissé d’un coup de corde au plafond, coq « chien » et coq « major » sont enfin libérés.Nourris à grand renfort de sardines mélangées, les coqs, paille, cendrés, giraumon, madras ou gros sirop, la cape coiffée, attendent leur tour dans des « calojs » (petits boxs) numérotées. Après une brève envolée de plumes, de cris et d’ergots acérés, le premier combat est terminé. Les parieurs, torses bombés ou épaules voûtées, s’agglutinent dans un débit de boisson improvisé. Après qu’ils ont jeté quelques billets froissés sur une table de sébi – entendez jeu de dés – et se sont rassasiés sur le gras d’une toile cirée, la sonnerie retentit. Il se hâte et arrache sa place pour le « bon bord » ou le « meilleurs coin », celui qui, tous l’ont observé, gagne depuis le début de la matinée. Le tableau de marque blanchi par la craie annonce la fin de la journée.

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Les Martiniquais sont particulièrement attachés à toutes les formes de vie collective. La famille a une importance prépondérante dans la vie quotidienne, et les fêtes sont l’occasion de retrouvailles toujours animées. C’est à Noël et lors du jour de l’an qu’ont lieu les plus grands rassemblements entre parents et amis autour de repas mémorables. Le reste de l’année, la musique sert souvent de prétexte à des fêtes improvisées, comme les Martiniquais savent les réussir. Tout au long de l’année, diverses manifestations culturelles animent l’île pour le plaisir de tous.

Janvier« Jour de l’An, jour blanc », le premier à marquer d’une croix sur le calendrier, annocia-teur d’une nouvelle année haute en musiques, en odeurs et en couleurs.

FévrierFévrier, mois tant attendu dans l’année avec l’arrivée d’un nouveau Vaval et de ses jours de liesse populaire. Le carnaval aux Antilles comme vous l’avez toujours rêvé.

� CARNAVALComité martiniquais du tourismeImmeuble Le Beaupré Pointe de Jaham97233 Schoelcher & 05 96 61 61 77www.martiniquetourisme.cominfos.cmt@martiniquetourisme.comQuatre jours de liesse populaire où la joie

explose dans les rues… Lundi gras : mariage burlesque, grande cérémonie pour célébrer ces mariés d’un nouveau genre. Mardi gras : vidé (défilé) en rouge – sortie des Diables rouges. Mercredi des cendres : vidé en noir et blanc.

� SEMAINE NAUTIQUE DE SCHŒLCHERCercle nautique de SchœlcherAnse Madame97233 Schœlcher& 05 96 61 20 83www.cnschoelcher.webou.netcercle-nautique@wanadoo.frManifestation internationale de voile légère sur le plan d’eau de mer de Schœlcher.

MarsMars est synonyme de Carême. Si les festi-vités sont modérées, l’heure des rencontres commerciales sonne déjà avec la grande foire-exposition de Dillon...

� FOIRE EXPOSITION DE LA MARTINIQUEFORT-DE-FRANCE& 06 96 39 10 67 / 06 96 39 10 57 / 06 96 03 08 [email protected] foire expo est une rencontre entre des professionnels divers et le public martiniquais. Elle a lieu chaque année au stade de Dillon à Fort-de-France. C’est 10 000 m² d’exposi-tions et d’animations mis à la disposition de 200 entreprises, avec un pays invité. Cette foire accueille plus de 40 000 visiteurs.

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Festivités

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Avril

� FOIRE AGRICOLE ET ARTISANALE DE RIVIÈRE-PILOTERIVIÈRE-PILOTE& 05 96 62 60 03 / 05 96 62 70 06Foire annuelle se tout un week-end en avril.Voici le rendez-vous incontournable de l’agriculture et de l’artisanat martiniquais, on y découvre toutes les richesses de la Martinique : pêche, apiculture, horticul-ture, élevage... C’est également une belle occasion d’assister à de magnifiques défilés de costumes locaux, de débats, de spectacles musicaux. Vous pourrez ainsi faire le plein de produits locaux, déguster un jus de canne ou vous régaler de la bonne cuisine créole. Cette foire étant très fréquentée, le mieux pour vous y rendre est de garer votre véhicule à l’Anse Figuier ou à la distillerie La Mauny et de prendre la navette gratuite qui vous conduira au cœur de la Foire.

� LA FOIRE AUX CRABESPointe Athanase – LE VAUCLINLe samedi qui précède le week-end de Pâques.

La foire aux crabes est ce rendez-vous annuel le week-end précédant Pâques qu’il ne fait sous aucun prétexte rater... Enfin, si l’on n’est pas allergique aux crustacés. Voici une journée gourmande où le petit crabe, qu’il soit sur place ou à emporter, fait à coup sûr recette.

� SUR LA ROUTE DU SUCREUsine du Galion Office de tourisme de La Trinité & 05 96 58 69 98Une action qui a pour but de mettre en valeur l’usine du Galion, dernière unité sucrière de la Martinique. Le programme de la manifestation est à peu près le suivant : visite du Village de l’artisanat et du sucre, visite de l’Usine, balades équestres en quad et randonnées sur les terres du Galion, le tout accompagné par des animations podium, un concert et des feux d’artifice.

Mai

� COMMÉMORATION DE L’ABOLITION DE L’ESCLAVAGELe 22 mai dans toute l’île.

Le CarnavalA peine les rois mages repartis, arrive avec fracas un nouveau souverain. Introduit aux Antilles par les colons, il se prépare en grand secret depuis des mois pour un véritable coup d’éclat ! Impunément et dans une liesse générale, le grand vaval porté aux nues par la rue, déclare ouvertes les festivités.Car sans conteste, le carnaval en Martinique reste la plus grande fête de l’année. Et s’il n’est pas encore célèbre comme celui de Rio, il n’a rien à lui envier… Il commence le dimanche qui suit l’Epiphanie et se termine le mercredi des Cendres. Les jours et les nuits se succèdent dans la frénésie et la joie. Jamais on ne voit autant de costumes dans les boutiques spécialisées : du romantique au moderne, du sexy au naïf, les parures resplendiront le temps d’une sortie. Chacun donne libre cours à son imagination à travers de chatoyants déguisements, jouant son rôle un peu mieux chaque jour et assurant sa propre mise en scène. Sous le masque, on libère son envie d’être ensemble, on assouvit ses fantasmes sans trop s’impliquer. Cette rencontre de masques s’opère dans le cadre d’une intrigue de sueurs froides et de fièvres brûlantes. Un an d’attente, un trimestre de préparatifs, un mois d’élections de Miss Carnaval dans la plupart des communes, une semaine de fête pour cinq jours de liesse populaire. Pendant le carnaval, personne ne travaille ; les trois jours les plus importants ont chacun une couleur dominante que l’on retrouve dans les déguisements de la population (la journée rouge pour le diable, la journée noire et blanche pour l’enterrement de Sa Majesté Vaval, la journée blanche…). Le roi de la fête s’appelle Vaval, un personnage qui incarne le débordement et la fête et que l’on brûle à la fin des célébrations. Chaque année, à partir de la mi-janvier et durant tout le carnaval, on diffuse le tube qui bat tous les records d’audience à la radio et à la télévision : il s’agit généralement d’une chanson célèbre dont les paroles sont détournées, avec des connotations sexuelles…

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Carnaval à Fort-de-France.

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� GRAND PRIX HIPPIQUE DU CONSEIL GENERALHippodrome de CarrèreSociété des Courses de MadininaLE LAMENTIN & 05 96 51 76 49www.hippodrome-de-carrere.mqL’hippodrome de Carrère ne peut pas être mieux situé. Au cœur de la Martinique, à une minute de l’aéroport de Fort de France – Le Lamentin. Il est desservi par l’axe routier le plus important de l’île... C’est une structure unique à la Martinique, bénéficiant d’une importante fréquentation du public et des touristes, qu’il est toujours agréable de visiter.

� LE MAI DE SAINT-PIERREOmniac (Office municipal d’initiative et d’actions culturelles de Saint-Pierre)Hôtel de ville – Rue Caylus97250 Saint-Pierre & 05 96 78 21 [email protected] 8 mai.Chaque année la ville de Saint-Pierre commémore l’éruption de la montagne Pelée du 8 mai 1902. Expositions, spectacles, confé-rences, randonnées, concerts et produits locaux font leur show.

� MARCHÉ RASTAPlace Bertin – Saint Pierre& 06 90 84 29 46 / 05 96 78 33 61 / 06 96 41 32 [email protected] ce grand marché rasta l’artisanat, la musique et la gastronomie sont à l’honneur dans une ambiance bon enfant. A ne manquer sous aucun prétexte.

� SEMAINE GASTRONOMIQUE DE LA VILLE DE SAINTE-MARIEPlace Félix LorneSainte-Marie & 05 96 69 13 [email protected] commune de Sainte-Marie met les petits plats dans les grands. Les meilleurs chefs du département sont de la partie. Pendant sept jours profitez des saveurs du terroir. La semaine gastronomique de Sainte-Marie est un ravissement pour les gourmets, cloturé par l’incontournable concours international de cuisine organisé par l’office du tourisme.

Juin

� FÊTE DE LA FIN DE LA RÉCOLTE DE LA CANNE À SUCRESainte-Marie & 05 96 69 07 33La ville de Sainte-Marie avec la distillerie Saint-James fête la fin de la récolte de la canne à sucre par des soirées en musique et des dégustations de rhum.

� FÊTE DE LA MUSIQUELe 21 juin l’île entière fête l’arrive de l’été par des concerts et des performances musicales de tout genre.

Juillet

� FESTIVAL CULTUREL DE LA VILLE DE FORT-DE-FRANCE& 05 96 60 48 77www.tourismefdf.comRetrouvez le programme sur le site : www.fortdefrance.fr/---Culture--Bienvenue-au-festival Expositions, spectacles, concerts.

Carnaval à Fort-de-France.

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Organisé chaque année, dans le courant des grandes vacances, par la ville de Fort-de-France et le Sermac.

� TOUR CYCLISTE INTERNATIONAL DE LA MARTINIQUEComité régional de cyclisme de la Martinique, cité Dillon, Bât T, escalier 3, Porte 2. – Avenue Salvador-Allende97 200 Fort-de-France & 05 96 63 21 39www.martiniquetour.com

Août

� TOUR DE LA MARTINIQUE DES YOLES RONDESSociété des Yoles rondes de la MartiniqueMaison des sportsPointe de la Vierge 97200 Fort-de-France& 05 96 61 48 50 – www.yoles-rondes.orgUne grande compétition qui met en concur-rence les communes de la côte Atlantique. Suivie par des milliers de spectateurs, elle représente un vrai moment de fête presque au même titre que le carnaval.

Septembre

� JOURNÉES DU PATRIMOINEDirection régionale des Affaires culturelles54 rue du Professeur GarcinFORT-DE-FRANCE & 05 96 60 05 36www.journeesdupatrimoine.culture.frUne occasion unique de découvrir les trésors cachés d’une Martinique au passé.

Novembre

� FESTIVAL DES SENSOrganisateur de la manifestation : associa-tion Chouval Bwa Kiltirel (CBK)& 05 96 74 69 27 – www.calebasse.comCourant mars.

Lancé pour la première fois en Martinique les 8 et 9 novembre 2003, ce festival des sens a pour principal objectif de mettre en avant les richesses culturelles de la Martinique. Cette manifestation très ouverte est une occasion privilégiée de rencontres et d’échanges entre artistes et acteurs culturels issus de diffé-rents pays.

� SEMI MARATHON INTERNATIONAL DE LA VILLE DE FORT-DE-FRANCEVille de Fort-de-FranceDirection des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associativeEspace Nicole-Zaré – Dillon& 05 96 39 31 02www.semimartinique.comLe dernier dimanche de novembre.

Décembre

� FÊTE DU RHUM DE LA DISTILLERIE SAINT-JAMESMusée du RhumSainte-MarieSAINTE-MARIE & 05 96 69 30 02 & 05 96 69 50 [email protected] journée consacrée au breuvage le plus célèbre des Antilles. Une occasion pour le fêter en concerts, danses et spectacles divers. Un bon moment à partager entre amis ou en famille.

� GRAND RAID MANIKOUAssociation Club Manikou Organisation& 06 96 35 63 [email protected]ée sportive de 127 km, allant de Sainte-Anne à Grand-Rivière. Une vraie traversée de la Martinique du nord au sud.

Carnaval à Fort-de-France.

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