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IFPEK Rennes Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie L’action éducative et le test de Sorensen Lien entre le processus de familiarisation et le test de Sorensen Mémoire d’initiation à la Recherche en Masso-Kinésithérapie Travail Ecrit de Fin d’Etudes En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur- Kinésithérapeute Sous la direction de Madame Manon Bessette, directrice de mémoire Valentin JULLIOT Année scolaire 2016-2017

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Page 1: L’action éducative et le test de Sorensen

IFPEK Rennes

Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie

L’action éducative et le test de

Sorensen

Lien entre le processus de familiarisation

et le test de Sorensen

Mémoire d’initiation à la Recherche en Masso-Kinésithérapie

Travail Ecrit de Fin d’Etudes

En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute

Sous la direction de Madame Manon Bessette, directrice de mémoire

Valentin JULLIOT

Année scolaire 2016-2017

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Page 3: L’action éducative et le test de Sorensen

NOM : JULLIOT PRÉNOM : Valentin

TITRE : L’action éducative et le test de Sorensen : lien entre le processus de familiarisation et le test de Sorensen

Contexte de l’étude : Les tests d’évaluation musculaire doivent être précis pour permettre d’observer l’efficacité d’un traitement. Il n’est pas rare de constater des erreurs de mesure liées à l’apprentissage. Un processus de familiarisation avec le test peut permettre d’augmenter la précision de la mesure. Objectifs : Etudier si le test de Sorensen nécessite une période de familiarisation et observer la fiabilité du test sur une période de 4 semaines. Matériel et Méthode : 4 tests de Sorensen ont été réalisés, par 17 sujets sains (3 hommes et 14 femmes), avec un intervalle de 7 jours entre chaque test. Le coefficient de corrélation intra-classe a été calculé entre chaque session. Résultats : L’analyse statistique des résultats montre une différence significative (p<0,05) entre la moyenne du test à J1 (128 s) et à J2 (132 s) par rapport à celle du test à J4 (154 s). La fiabilité de la mesure est élevée lorsque l’intervalle entre les tests est de 7 jours (CCI > 0,8). Lorsque l’intervalle de temps est de 21 jours, la fiabilité est modérée (CCI < 0,65). Discussion : Les résultats de cette étude indiquent une tendance à l’augmentation du temps de maintien. Le test est moins fiable sur une période de 4 semaines. Le processus de familiarisation permet d’atténuer l’effet d’apprentissage et donc d’améliorer la précision de la mesure. Conclusion : Malgré les biais méthodologiques et les limites, l’action éducative via un processus de familiarisation semble être pertinent pour améliorer la précision de la mesure. Il serait intéressant de réaliser une étude sur un processus de familiarisation plus court avec des sujets lombalgiques et en évitant l’ensemble des biais.

Background : Muscle evaluation tests should be accurate to observe the efficacy of a treatment. It is not uncommon to find measurement errors related to a learning effect. A familiarization process with the test can increase the accuracy of the measurement. Objectives : Study whether the Sorensen test requires a familiarization period and observe the reliability of the test over a period of 4 weeks. Materials et Methods : Four Sorensen tests were performed by 17 healthy subjects (3 men and 14 women), with a 7-day interval between each test. The intra-class correlation coefficient was calculated between each session. Résults : The statistical analysis of the results showed a significant difference (p <0.05) between the mean of the test on D1 (128 s) and D2 (132 s) compared with the D4 test (154 s). The reliability of the measurement is high when the test interval is 7 days (CCI> 0.8). When the time interval is 21 days, the reliability is moderate (CCI <0.65). Discussion : The results of this study indicate a tendency to increase maintenance time. The test is less reliable over a period of 4 weeks. The familiarization process makes it possible to attenuate the learning effect and thus to improve the accuracy of the measurement. Conclusion : Despite methodological biases and limitations, educational action via a familiarization process seems to be relevant to improve the accuracy of the measure. It would be interesting to carry out a study on a shorter familiarization process with low back pain subjects and avoiding all the biases.

MOTS CLÉS : Familiarisation, test de Sorensen, fiabilité KEY WORDS : Familiarization, Sorensen test, Reliability

INSTITUT DE FORMATION EN MASSO KINESITHERAPIE DE RENNES 12 rue Jean Louis Bertrand, 35000 Rennes Mémoire d’Initiation à la Recherche en Masso Kinéstithérapie – Travail Écrit de Fin d’Étude – 2016-2017

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Remerciements

Je tiens à remercier Manon Bessette, directrice de mon mémoire, pour le temps accordé

et ses conseils.

Je remercie l’ensemble de mes formateurs et tuteurs de stages pour tout ce qu’ils m’ont

enseigné.

Je remercie Margot, Justine, Sylvia et Arthur pour leur aide précieuse à la réalisation de

ce mémoire.

Je remercie les étudiants qui ont participé à ce mémoire.

Je remercie ma famille pour tout ce qu’elle m’a donné et d’avoir été présente et tous

ceux que je n’ai pas cité.

Je remercie mes chers colocataires pour leur joie de vive au quotidien et leur soutien

durant ces trois dernières années.

Je remercie mes amis pour les trois années que nous avons passées, fortes de

rencontres et riches de surprises. De belles personnes avec qui je naviguerais encore

longtemps. Vive mes mousses.

Enfin, je tiens à remercier Camille pour m’avoir accompagné durant ces 3 années de

formation clinique et tout le reste.

Page 5: L’action éducative et le test de Sorensen

Sommaire

Introduction .................................................................................................................................. 1

1. PARTIE 1 : Contexte de l’étude ............................................................................................. 2

1.1. La Familiarisation : ........................................................................................................ 2

Définition ............................................................................................................... 2

Différenciation avec l’éducation thérapeutique ................................................... 4

Indicateur de présence de la familiarisation. ........................................................ 5

1.2. Le test de Sorensen ....................................................................................................... 7

Notion de métrologie ............................................................................................ 7

Le test .................................................................................................................... 9

Les facteurs d’influence de la performance au test de Sorensen. ...................... 12

2. PARTIE 2 : Etude expérimentale .......................................................................................... 14

2.1. Synthèse, problématique, hypothèses et objectifs de l’étude. .................................. 14

Synthèse de la revue de littérature ..................................................................... 14

Problématique ..................................................................................................... 14

Hypothèses de travail .......................................................................................... 15

Objectif de l’étude ............................................................................................... 15

2.2. Méthodologie .............................................................................................................. 15

Population étudiée .............................................................................................. 15

Protocole ............................................................................................................. 16

Traitement statistique ......................................................................................... 17

2.3. Résultats ...................................................................................................................... 17

Caractéristiques de la population étudiée .......................................................... 17

Moyennes des résultats ...................................................................................... 17

Reproductibilité des mesures ............................................................................. 18

2.4. Discussion .................................................................................................................... 19

Validité interne .................................................................................................... 19

Cohérence externe .............................................................................................. 20

Pertinence clinique et perspective ...................................................................... 21

Conclusion ................................................................................................................................... 22

Bibliographie : ............................................................................................................................. 23

Annexes : ........................................................................................................................................ I

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Tables des illustrations :

Figure 1: Résultat 1 RM sur presse horizontale, Cronin (2004)___________________________________ 3 Figure 2: Résultat 1 RM en développé couché, Cronin (2004) ___________________________________ 3 Figure 3: Illustrations des concepts de fiabilité et validité (Portney & Watkins 2015) ________________ 9 Figure 4 : test de Sorensen ______________________________________________________________ 10 Figure 5: schéma des muscles érecteurs du rachis (Image issu de Netter 2015) ____________________ 11 Figure 6: Test de Sorensen selon Biering-Sorensen ___________________________________________ 16

Tableau 1: reproductibilité du test de Sorensen 12 Tableau 2 : Caractéristiques de la population étudiée pour le test de Sorensen. 17 Tableau 3: Moyenne de la performance du test de Sorensen à chaque session 18 Tableau 4: Coefficient de corrélation Intra-classe entre les différentes sessions 18

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Introduction

Lors de la formation en Masso-Kinésithérapie, l’une des premières choses enseignée est la réalisation de bilans. D’après l’article R4321-2 du Code de la Santé Publique, le kinésithérapeute doit établir un bilan dont en découle le diagnostic kinésithérapique et les objectifs de soins. Les bilans sont réalisés au début et à la fin de la prise en charge pour permettre d’évaluer la progression du patient et l’efficacité du traitement. Il est utilisé de multiples tests pour évaluer le patient notamment les tests de force ou d’endurance musculaire. A partir des résultats du test lors du premier bilan, le kinésithérapeute va pouvoir établir un programme de renforcement. Les tests doivent présenter différentes caractéristiques comme le fait d’être fiable et valide. Ces paramètres permettent au kinésithérapeute d’être plus précis dans son évaluation.

Durant mon parcours de stage, j’ai pu réaliser des bilans musculaires chez des patients lombalgiques. Il était demandé au patient, lors du bilan initial, de réaliser la planche (exercice de gainage) et son temps de maintien a été relevé. Le lendemain, le patient a réalisé le même exercice et doublé son temps de maintien. Je me suis alors demandé pourquoi et comment il avait augmenté son temps de maintien alors que le programme de rééducation venait de débuter. C’était peut-être la première fois que le patient réalisait cet exercice. Il est souvent évoqué dans la littérature scientifique l’effet de l’apprentissage sur le résultat d’une évaluation que ce soit pour des tests de 1-RM ou avec un dynanomètre isocinétisme ou des tests d’endurance.

Dans cette étude, je me suis intéressé au test de Sorensen qui évalue l’endurance des érecteurs du rachis. Ce test est souvent utilisé par les kinésithérapeutes mais peut paraitre complexe pour le patient aussi bien dans son installation que dans son déroulement. Le résultat peut en être affecté, la fiabilité du test peut donc également l’être. Pour avoir un résultat plus précis, le kinésithérapeute ne doit-il pas réaliser une période de familiarisation avec le test pour limiter cet effet d’apprentissage ?

La problématique ayant découlé de cette interrogation est : « En quoi l’action éducative est-elle en lien avec le test de Sorensen ? »

Il sera étudié dans un premier temps le processus de familiarisation et le test de Sorensen. Dans un second temps, il sera présenté le protocole ainsi que les résultats retrouvés. En suivra l’analyse de ces résultats en prenant en compte les biais rencontrés au cours de ce travail et la pertinence clinique d’un processus de familiarisation.

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1. PARTIE 1 : Contexte de l’étude

1.1. La Familiarisation :

Définition

Il est important de différencier l’apprentissage qui est due à l’initiation par

l’expérience à une activité et la familiarisation. Lorsque que le sujet découvre un exercice

de renforcement et qu’il le répète, la deuxième session est souvent meilleure que la

première session dû à un effet d’apprentissage.

Pour comprendre ce phénomène, il faut s’intéresser au système neuromusculaire.

Les muscles sont innervés par des motoneurones. Les ramifications de ces derniers

forment avec les fibres musculaires des unités motrices. Lors d’un exercice, le

recrutement des unités motrices se fait de manière asynchrone. Le fait de répéter le

mouvement va permettre une meilleure synchronisation des unités motrices et donc une

augmentation de la force sans pour autant avoir une modification structurelle du muscle

(Wilmore ; Costill 2009).

De plus, les stimulations nerveuses inhibitrices semblent aussi avoir un rôle dans

l’augmentation de la force. Il existe des capteurs (organes tendineux de Golgi) qui

peuvent empêcher la production d’une force musculaire trop importante et endommager

différentes structures. Ce mécanisme est l’inhibition autogène. Si la tension exercée sur

le muscle dépasse le seuil tolérable des organes tendineux de Golgi, les motoneurones

de ce muscle sont inhibés. L’entrainement peut diminuer ces inhibitions mais cette

théorie demande à être confirmée (Wilmore ; Costill 2009).

Enfin, la coactivation des muscles agonistes (qui créent le mouvement) et

antagonistes (qui s’opposent au mouvement) est un autre facteur qui peut contribuer à

l’augmentation de la force. La force développée par l’agoniste est plus efficace si

l’antagoniste est moins actif. Mais le rôle de la coactivation est limité (Wilmore ; Costill

2009).

La familiarisation est par définition un phénomène d’accoutumance, d’habitude de quelqu’un à quelque chose. C’est une forme simple d’apprentissage. Elle est caractérisée par la disparition d’une réponse à une stimulation particulière sans être suivi d’un entrainement (Larousse 2015). Cette notion s’appuie sur l’expérience d’une personne avec un objet, une tâche à réaliser ou encore un exercice. Pour pouvoir effectuer la tâche avec le plus d’efficacité possible, le sujet saura s’adapter suivant le succès ou l’échec de son expérience.

Dans le cadre de la réalisation d’un test de 1-RM, test qui permet d’évaluer la résistance maximale lors d’une seule répétition, le patient découvre justement un nouvel outil (presse oblique, haltères…). Rien ne permet de dire qu’il a déjà utilisé ces appareils de renforcement et qu’il est familiarisé à ce type d’évaluation. Le résultat obtenu peut ne pas représenter la vraie RM (Résistance Maximale) du patient.

De nombreuses études (Cronin, 2004 ; Ploutz-Snyder, 2001 ; Ritti-Dias, 2005 ; Soares-Caldeira, 2009 ; Levinger 2009 ; Dementova, 2005) ont montré ce processus de

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familiarisation pour des tests de 1-RM en s’appuyant sur le phénomène de répétition. Les sujets doivent réaliser un certain nombre de séances de familiarisation avant de pouvoir réaliser le test de 1-RM. Cela permet de s’assurer de la stabilité des résultats. Un plateau de stabilisation apparaît lorsque les mesures entre les sessions sont homogènes. Ceci permet d’identifier la fin de la phase de familiarisation.

Cronin et al. (2004) ont étudié le changement de la RM sans entraînement. Les 10 sujets de l’étude n’avaient aucune expérience avec des appareils de musculation. Pour cela, les sujets ont réalisé 4 séances de 3 tests de 1 RM (squat bilatéral, unilatéral sur presse horizontale et développé couché), espacées de 7 à 10 jours, et sans changer leurs modes de vie. Les résultats de l’étude sont :

Pour les résultats du test de 1-RM en squat bilatéral sur presse oblique, (Cronin & Henderson 2004) observent deux différences (Figure 1) :

- Une différence significative des résultats entre le test 1 et les autres tests (Une différence est représentée par 1 astérisque).

- Une différence significative des résultats entre le test 2 et le test 4 (représentée par 2 astérisques) (Figure 1).

Pour les résultats du test de 1-RM en développé couché, seul le test 1 présente une différence significative avec les autres tests (1 astérisque).

Figure 1: Résultat 1 RM sur presse horizontale, Cronin (2004)

Figure 2: Résultat 1 RM en développé couché, Cronin (2004)

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Cronin & Henderson (2004) ont observé une augmentation significative des résultats. Il est important de souligner que suivant le test de 1-RM, les sujets se familiarisent plus ou moins rapidement (2 sessions pour le squat bilatéral et une session pour le développé couché). Les auteurs concluent que l’évaluation de la 1-RM chez des sujets novices doit être réalisée plusieurs fois pour obtenir une meilleure fiabilité entre les résultats.

Il est aussi important de noter que ce phénomène de familiarisation ne s’observe pas seulement avec des appareils de musculation ou avec des haltères.

Prenons l’exemple du dynanomètre isocinétisme qui permet de réaliser des bilans pré- et post-rééducation et de faire des programmes de renforcement musculaire. Il est considéré comme le « gold standard » c’est-à-dire l’appareil de référence de l’évaluation musculaire. Cependant, il n’est pas rare de retrouver des différences significatives dans les mesures. Cela signifie que même pour un outil complet, il est important de passer par une séance de familiarisation comme a pu le démontrer l’étude de Urzica et al (2007).

La familiarisation est aussi un prérequis lors de tests d’endurance. Par exemple, lors de la réalisation du test de Cooper, qui consiste à réaliser la plus grande distance en 12 minutes, il est important de familiariser le sujet avant d’exécuter le test. (P. Harichaux. 2002). Kervio et al. (2003) ont noté que deux tests de familiarisation sont nécessaires avant d’exploiter les résultats. Il serait intéressant d’observer si des différences significatives sont observées lorsqu’une séance de familiarisation a été réalisée en amont du test.

Levinger et al. (2009) s’est intéressé à ce phénomène de familiarisation en observant la fiabilité des tests de 1-RM chez des sujets non entrainés pour 7 exercices différents. Avant les mesures, les sujets ont réalisé une séance de familiarisation. Elle consistait à corriger les mouvements et à maitriser la respiration lors des différents exercices avec des charges sous-maximales. La fiabilité des tests a été évaluée sur deux jours séparés par un intervalle de temps de 4 à 8 jours. Les résultats ont montré une forte fiabilité entre les mesures (Levinger et al. 2009).

Que ce soit les tests d’évaluation de la force musculaire ou les tests d’endurance, il est important de passer par une phase de familiarisation Cela signifie donc que lors de la prise en charge kinésithérapique, il est important d’avoir une démarche éducative envers le patient.

Différenciation avec l’éducation thérapeutique

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « l’éducation thérapeutique du patient vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient. Elle comprend des activités organisées, y compris un soutien psychosocial, conçues pour rendre les patients conscients et informés de leur maladie, des soins, de l’organisation et des procédures hospitalières, et des comportements liés à la santé et à la maladie. Ceci a pour but de les aider (ainsi que leurs familles) à comprendre leur maladie et leur traitement, collaborer ensemble et assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge dans le but de les aider à maintenir et améliorer leur qualité de vie. »

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Le terme « éducation thérapeutique du patient » (ETP) renvoie d’après la définition de l’OMS à une maladie chronique, or ce n’est pas le contexte de cette étude. Il parait donc plus approprié d’employer le terme « action éducative » pour cette étude. Bien que la lombalgie soit une pathologie chronique, l’action éducative envers le test s’inscrit sur période de courte durée.

L’action se définit par « l’effet produit sur quelqu’un ou sur quelque chose par une personne ou par un groupe agissant d’une manière déterminée ». L’éducation se traduit par « la formation de quelqu’un dans tel ou tel domaine d’activité » (Larousse 2015) . Nous définissons donc par le terme « action éducative » les moyens mis en œuvre par une personne pour former quelqu’un à une activité ou un exercice. Lorsque le kinésithérapeute explique au patient comment utiliser une presse oblique ou réaliser un exercice, il le familiarise avec l’outil et donc entreprend une action éducative. Il est important d’identifier les différents facteurs qui font que le test demandera une ou plusieurs séances de familiarisation

Indicateur de présence de la familiarisation.

Pour déterminer si le test nécessite une période de familiarisation, il faut examiner la fiabilité du test.

Kervio et al. (2003) mettent en évidence cette distinction entre la fiabilité et la familiarisation lors de l’étude de la reproductibilité du test de marche de 6 min (TDM6). Pour cela, elle a réalisé 5 TDM6 chez des sujets sains dans une même journée. Elle a observé que le test est reproductible à partir du 3ème test. La comparaison des données entre la 1ère mesure et la 2ème mesure montre une différence significative attestant d’une faible fiabilité. Néanmoins, en observant la comparaison entre la 2ème mesure et la 3ème mesure, la fiabilité est forte. Aussi conclut-elle, que chez le sujet sain, le TDM6 nécessite deux tests de familiarisation avant d’exploiter les résultats.

De plus, (Gruther et al. 2009) observent qu’avec une augmentation de l’intervalle de temps entre les mesures, la fiabilité de la mesure avec un dynanomètre d’isocinétisme diminue. Il se peut que les sujets se soit familiarisés avec l’outil et donc que les résultats augmentent entre les tests.

Au-delà de la fiabilité du test, d’autres facteurs rentrent en jeu dans l’influence de la période de familiarisation : l’âge, les différents outils statistiques et l’utilisation de différents groupes musculaires ainsi que l’expérience des sujets.

Selon Ploutz-Snyder et Giamis (2001), l’âge a un impact sur le nombre de séances de familiarisation puisque pour le même test de RM, le nombre de séances de familiarisation double (de 3 à 4 sessions pour les sujets âgés de 23 ans à 8 à 9 sessions pour les sujets âgés de 66 ans). L’activité physique permettrait de maintenir la capacité d’activation nerveuse à un niveau élevé ou de récupérer un niveau antérieur ce qui expliquerait ces résultats Duchateau et al. (2014).

Concernant les outils d’analyse, il est important de garder en tête qu’en fonction de l’outil utilisé, le nombre de sessions de familiarisation peut varier.

Soares-Caldeira et al (2009) se sont intéressés à ce facteur. Ils ont comparé les différents outils statistiques qui permettent de déterminer le nombre de session de familiarisation et montrent l’influence des outils d’analyse. Les mesures ont été réalisées

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pour 3 tests différents. Les résultats ont été analysés par l’ANOVA pour les mesures répétées, le Bland-Altman plot et comparé à la session avec la meilleure RM. L’ANOVA et le Bland-Altman plot sont des tests d’analyse statistiques.

Le Bland-Altman suggère un plus grand nombre de séances de familiarisation qu’avec l’ANOVA et la session avec la meilleure RM.

De plus, la différence du nombre de sessions de familiarisation varie suivant le groupe musculaire

Raphael Mendes Ritti Dias et al. (2005) ont montré que pour les tests de RM de développé couché et de squat, la stabilisation de la RM apparait entre la 3ème et 4ème session mais pour le « arm curl », les résultats sont stables entre la 2ème et 3ème session. Ils montrent que pour l’évaluation de grands groupes musculaires, la période de familiarisation est plus importante que pour des petits groupes musculaires.

Enfin, la durée du processus de familiarisation lors d’un test de 1-RM est différente suivant l’expérience du sujet.

Ritti Dias et al. (2011) ont analysé l’influence de l’expérience avec le renforcement musculaire sur la fiabilité d’un test de 1-RM. Ils ont constaté que les sujets expérimentés (2 ans d’expérience avec le renforcement musculaire) ne nécessitent pas de séance de familiarisation à contrario des sujets non expérimentés. Pour améliorer la précision de la mesure, les novices doivent réaliser 2 à 3 séances de familiarisation avec le test de 1-RM.

Tous ces facteurs doivent être pris en compte lors de l’évaluation musculaire d’un patient.

Le phénomène de familiarisation est lié avec la complexité du test ou de la mesure demandée au patient. Dans un bilan kinésithérapique lors de la prise en charge d’un patient lombalgique, la mesure de la distance doigts sol est réalisée ainsi que le test de Sorensen (Caby et al. 2014). Ces tests vont permettre de réaliser un suivi lors de la prise en charge de lombalgiques dans des protocoles de restauration fonctionnelle du rachis (RFR). La mesure distance doigts sol permet d’apprécier la souplesse du plan postérieur. Ce test est simple à réaliser car au-delà d’être fonctionnel, il s’agit de réaliser une flexion du tronc maximale avec les genoux tendus. Dans la vie quotidienne, le patient va souvent ramasser un objet au sol. Il est donc habitué à se pencher en avant. En ce qui concerne le test de Sorensen, le patient se retrouve dans une position qui n’est pas fonctionnelle. Le test peut s’avérer complexe pour le sujet. En effet, il n’est pas courant d’être à l’horizontale avec le haut du corps dans le vide. La peur du vide ainsi que l’appréhension de la douleur peuvent constituer un frein à l’évaluation. Il est donc intéressant d’analyser l’impact de la familiarisation avec le test de Sorensen.

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1.2. Le test de Sorensen

Notion de métrologie

Aujourd’hui, la formation en kinésithérapie et l’Evidence Base Practice (EBP) vont de pair. Sackett et al. définissent l’EBP comme étant « l’utilisation consciencieuse, explicite et judicieuse de la meilleure preuve actuelle dans la prise de décisions sur les soins des patients individuels » ou autrement dit, la preuve par la pratique (Portnay 2015). La prise en charge d’un patient nécessite une évaluation par l’intermédiaire de tests cliniques. Selon Prevost (2013), la première interrogation à se poser est de déterminer si le test utilisé mesure bien ce qu’il est censé mesurer. Les tests doivent présenter les caractéristiques suivantes : fiabilité et validité.

1.2.1.1. La fiabilité

Selon Portney et Watkins (2015), le premier prérequis lors d’une mesure est qu’elle doit être fiable ou « reliable » en anglais c’est-à-dire qu’elle soit cohérente et sans erreur. Par ailleurs, il faut distinguer deux types d’erreur qui peuvent influencer la fiabilité : l’erreur systématique (qui est prévisible) et l’erreur aléatoire (qui est imprévisible) Les auteurs décrivent 4 approches de la fiabilité : la reproductibilité (test- restest reliability), la fiabilité selon l’examinateur (rater reliability), la cohérence interne (internal consistency) et la fiabilité des formes alternatives (alternates forms reliability). Nous ne détaillerons pas les deux dernières approches qui concernent plus les questionnaires et le domaine de l’éducation ou la psychologie.

La reproductibilité ou test-retest reliability : « un des principes de base de la fiabilité est la stabilité de la mesure » Portney et Watkins (2015). C’est-à-dire qu’un test stable obtiendra les mêmes résultats s’il est répété dans les mêmes conditions. Cependant, il faut considérer l’importance de l’intervalle de temps entre les mesures afin d’éviter l’effet de la fatigue, de l’apprentissage ou de la mémoire lors de mesures avec des intervalles de temps trop courts, ou alors d’éviter les changements de la variable mesurée lors d’intervalles trop longs. Le coefficient de corrélation de Pearson r ou le coefficient de Spearman permettaient d’analyser la reproductibilité du test mais ils étaient limités. L’index de référence pour étudier la fiabilité de la mesure est le coefficient de corrélation intra-classe.(Portnay 2015)

La fiabilité selon l’examinateur ou rater reliability : soit la mesure est réalisée par un seul examinateur et nous parlerons de fiabilité intra-examinateur, soit la mesure est réalisée par plusieurs examinateurs et nous parlerons de fiabilité inter-examinateur.

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o La fiabilité intra-examinateur (Intrarater reliability) : C’est le degré de stabilité des données enregistrées par un examinateur au cours d’au moins deux mesures (Portney et Watkins, 2015). Il faut noter la possibilité d’un biais lors de la mesure si par exemple l’examinateur se rappelle du résultat de la mesure.

o La fiabilité inter-examinateur (Interrater reliability) : C’est le degré de variation pour des mesures prises par au moins deux examinateurs sur les mêmes sujets (Portney et Watkins, 2015). Il faut noter que la fiabilité intra-examinateur doit être établie pour évaluer la fiabilité inter-examinateur.

Le coefficient de corrélation intra-classe (CCI) permet d’évaluer la fiabilité intra-examinateur et la fiabilité inter-examinateur. Suivant la valeur du CCI, la fiabilité d’un test varie (Cleland 2012) :

0,0-0,1 : fiabilité nulle 0,11-0,4 : fiabilité faible 0,41-0,6 : fiabilité passable 0,61-0,8 : fiabilité modérée 0,81-1 : fiabilité forte

1.2.1.2. La validité

La validité est la propriété d’une mesure et de l’instrument permettant cette mesure, à mesurer ce qu’elle est censée mesurer et à ne pas différer avec ce qu’elle mesure (Prevost 2013 ; Portney et Watkins 2015). Il faut noter que la validité est à mettre en relation avec l’erreur systématique mais pas avec l’erreur aléatoire car un manque de validité se traduit par des erreurs systématiques. Tremblay et al (2004) identifient trois manières pour expliquer la validité :

La validité de contenu : « se rapporte au choix des items d’un outil d’évaluation » (Tremblay et al., 2004). Par exemple, pour l’évaluation de la performance globale des membres inférieurs, il est réalisé un test de marche de deux minutes. Cependant ce test seul ne peut évaluer la performance globale des membres inférieurs, la validité de contenu est donc faible pour ce test vis-à-vis de ce que l’on veut mesurer. (Tremblay et al., 2004).

La validité de critère ou validité relative : elle « représente la corrélation entre le test utilisé et le gold standard ». Plus le degré de corrélation est élevé, plus la validité de critère est grande. Il peut être distingué deux types ; la validité de critère concomitante (comparaison de deux outils dans le même temps) et la validité de critère prédictive (lien entre l’outil et des résultats ultérieurs).

La validité de construit ou validité conceptuelle : elle permet de déterminer si « l’outil d’évaluation permet de bien évaluer le concept qu’il est censé évaluer » Elle est importante s’il n’y a pas de gold standard.

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1.2.1.3. Limite entre la fiabilité et la validité

Selon Portney et Watkins (2015), un test valide doit être fiable mais un test fiable peut ne pas être valide ou avoir une validité plus faible. Prevost (2013) parle de validation interne pour la fiabilité et de validation externe pour la validité. Le cas C (figure 3) illustre la limite entre la fiabilité et la validité. L’objectif est d’atteindre le centre de la cible ce qui représente une validité excellente. Dans le cas C, les flèches sont toutes regroupées (fiabilité élevée) mais ne sont pas proches de la cible verte qui correspond à une validité élevée. Une fiabilité élevée ne donnera pas systématiquement une excellente validité.

Le test

Le test de Sorensen permet une évaluation des muscles spinaux et est fréquemment utilisé chez les kinésithérapeutes pour évaluer l’endurance des spinaux chez des lombalgiques. L’origine de ce test est attribuée à (Biering-Sørensen 1984) qui a réalisé plusieurs tests cliniques sur un large échantillon (920 personnes). Un an après, ils ont répondu à un questionnaire et 58 personnes ont déclaré une lombalgie durant l’année pour la première fois de leur vie. Corrélé avec le test d’endurance, il a remarqué que le temps de maintien était plus faible chez les 58 personnes par rapport à la population générale. D’après Biering-Sørensen (1984), le test permettrait de prédire l’apparition d’une lombalgie dans l’année suivante chez les hommes.

Le patient est sur le ventre et les épines iliaques antéro-supérieures sont alignées avec le bord de la table. Les membres inférieurs sont maintenus à l’aide de 3 sangles respectivement autour du bassin, des genoux et des chevilles. Les bras sont placés sur la poitrine. Le test consiste à exercer une contraction isométrique afin de maintenir le tronc à l’horizontale le plus longtemps possible. Le temps est fixé à 240 secondes (Biering-Sørensen 1984). Mais Demoulin et al. (2006) a retrouvé une étude qui indique de continuer le test plus longtemps.

Figure 3: Illustrations des concepts de fiabilité et validité (Portney & Watkins 2015)

Page 16: L’action éducative et le test de Sorensen

10

Figure 4 : test de Sorensen (Demoulin et al. 2006)

Le test se termine lorsque le patient ne peut plus tenir son tronc à l’horizontale. Les raisons de l’arrêt sont multiples. Selon (Ropponen et al. 2005.), 62,5 % des sujets s’arrêtent à cause de la fatigue musculaire des érecteurs du rachis, 12,6% pour des douleurs aux membres inférieurs et 3,2 % pour des douleurs lombaires.

Outre la contraction des érecteurs du rachis, il est décrit dans la littérature que lors du test de Sorensen, les érecteurs du rachis ne sont les seuls à se contracter. En effet, le grand fessier et les ischio-jambiers se contractent aussi durant le test (Demoulin 2007).

1.2.2.1. Les muscles extenseurs du rachis

Le muscle érecteur du rachis est constitué de l’iliocostal en latéral, du longissimus en intermédiaire et de l’épineux en médial. L’iliocostal s’insère sur la crête iliaque et se termine sur les dernières vertèbres cervicales avec une insertion sur les angles des côtes. Le longissimus s’étend de la face dorsale du sacrum aux côtes, processus transverses, épineux et articulaires. L’épineux s’insère au niveau des processus épineux (Pierre Kamina 2006).

Le muscle érecteur du rachis permet par son tonus l’équilibre du tronc pendant la station érigée et la marche. Lors de sa contraction bilatérale, il permet l’extension de la colonne vertébrale, l’inclinaison et la rotation lors de sa contraction unilatérale. Ils sont innervés par les rameaux dorsaux des nerfs spinaux (Pierre Kamina 2006).

Constitués de 3 groupes, le muscle épineux, les muscles multifides et les muscles rotateurs du rachis, les muscles transverso-épineux ont pour origine les processus transversaires et articulaires et pour terminaison les processus épineux. Par leur action, ils permettent d’étendre la colonne vertébrale et la tête et ainsi de participer au maintien de la posture érigée. Ils assurent aussi l’inclinaison du rachis et de la tête.

Les érecteurs du rachis sont des muscles posturaux. Ils sont composés en majorité de fibre de type I. Elles sont aussi appelées fibres oxydatives lentes et ont la capacité de se contracter dans la durée et sans fatigue. (Mckinley 2014). (Mannion, Dumas, et al. 1997) ont réalisé une biopsie musculaire chez des patients en bonne santé. Ils ont retrouvé une proportion de fibre de type I au niveau des extenseurs du rachis comprises entre 62% et 76%. Il parait pertinent d’évaluer l’endurance des érecteurs du rachis.

Page 17: L’action éducative et le test de Sorensen

11

Figure 5: schéma des muscles érecteurs du rachis (Image issu de Netter 2015)

1.2.2.2. La fiabilité et la validité du test

Moreau et al. (2001) ont réalisé une revue de littérature qui décrit les tests isométriques d’endurance des érecteurs du rachis. Ils ont identifié six tests dont le test de Sorensen avec 29 études recensées pour ce dernier. Moreau et al. (2001) ont retrouvé une reproductibilité passable à forte. Le coefficient de corrélation intra-classe, pour les sujets sains, est compris entre 0,54 et 0,99. Gruther et al. 2009 ont réalisé une étude sur la reproductibilité à long terme (2-3 semaines) du test de Sorensen chez des sujets lombalgiques. Il est retrouvé un CCI de 0,59 donc une fiabilité passable. Keller et al. (2001) ont étudié la fiabilité du test avec un intervalle de temps (5 à 10 jours) chez des patients lombalgiques et sains. Ils n’ont pas retrouvé une forte fiabilité du CCI pour les individus sains. En ce qui concerne la fiabilité inter-examinateur, il est décrit un CCI entre 0,59 et 0,99 (Moreau et al. 2001).

Dans une revue de littérature, Demoulin et al. (2006) a été observée la fiabilité du test de Sorensen. Il est rapporté que différentes études ont utilisé le coefficient de corrélation de Pearson r pour évaluer la reproductibilité du test. Ce coefficient n’est pas le plus adapté. En ce qui concerne le coefficient de corrélation intra-classe, les études révèlent une bonne reproductibilité, fiabilité intra et inter examinateur (CCI > 0,75) d’après Demoulin et al. (2006).

Il est observé que la reproductibilité du test diminue lorsque l’intervalle de temps

entre les mesures augmente (tableau 1 ci-dessous) comme il a été remarqué avec

l’étude de Gruther et al. (2009).

Page 18: L’action éducative et le test de Sorensen

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Etude Sujets Population Intervalle entre les mesures

Outils d’analyse

Reproductibilité

Mannion et al. (1997)

n=10 Saine 1 jour CCI 0,98

Keller et al. (2001)

n=31 Saine 5-10 jours CCI 0,8

Simmonds et al

n=48 Saine 2 semaines

CCI 0,73

Gruther et al (2009)

n=32 Lombalgique 2-3 semaines

CCI 0,59

Tableau 1: reproductibilité du test de Sorensen

La validité du test de Sorensen est controversée. En effet, des études ont trouvé que les résultats du test prédisaient une lombalgie dans l’année suivante chez les hommes lorsque le temps de maintien était inférieur à 176 s (Biering-Sørensen 1984; Alaranta et al. 1995). Mais Demoulin et al. (2006) ont retrouvé des études qui remettaient en cause la valeur prédictive du test.

D’après une étude, le test de Sorensen évalue la force musculaire des érecteurs du rachis. Mais cette version est contestée. En effet, la contraction des érecteurs du rachis ne dépasse pas 40 à 52% de la force maximale de ces derniers pendant le test (Demoulin et al. 2006). Par ailleurs, il a été montré que le temps de maintien est corrélé à la fatigabilité musculaire mesurée par l’électromyographie de surface pendant le test (Mannion, Connolly, et al. 1997). Moreau et al. (2001) et Demoulin et al. (2006) décrivent le test de Sorensen comme valide pour évaluer l’endurance des muscles érecteurs du rachis. L’endurance est définie comme la faculté à maintenir l’intensité d’action musculaire optimale durant un temps défini ou un objectif fixé, exceptionnellement, le temps est indéterminé (Prevost 2013).

Néanmoins, Moreau et al. 2001 identifient 3 notions psychologiques pouvant interférer dans la fiabilité de la mesure : le type de personnalité du sujet, le contexte culturel et l’apprentissage de la tâche et son feed-back.

Les facteurs d’influence de la performance au test de Sorensen.

La personnalité est ce qui caractérise l’individu. Moreau et al (2001) identifient plusieurs caractéristiques chez le sujet qui peuvent influencer le résultat au test. Ces traits sont les suivants :

la motivation la compétitivité les qualités de leadership l’ambition l’organisation la déférence l’endurance

la maîtrise de soi l’opiniâtreté la perception de l’effort l’optimisme durant des tâches

d’endurance le contrôle de la fatigue et de la

douleur

Page 19: L’action éducative et le test de Sorensen

13

Demoulin et al. (2006) notent également l’influence de la motivation et la perception de l’effort et de la douleur sur le temps de maintien lors du test de Sorensen.

Il existe différents types de motivation et différentes échelles pour la mesurer. L’échelle Sport Motivation Scale (SMS), traduite en français par Echelle de Motivation dans les Sports. Elle permet de mesurer la motivation intrinsèque et extrinsèque. La motivation intrinsèque se caractérise par l’intérêt et le plaisir que le sujet obtient lors de la réalisation d’une tâche. La motivation extrinsèque. La motivation extrinsèque intervient lorsque la raison pour laquelle vous exécutez la tâche est extérieure (ex : le salarié qui va au travail pour gagner de l’argent) (Laurencelle 2010).

La perception de l’effort et de la douleur est variable suivant chaque individu et peut interférer dans la performance au test de Sorensen. (Dedering et al. 2000) ont montré la corrélation entre la fatigue objective des extenseurs du rachis et la fatigue subjective évaluée avec l’échelle de Borg modifiée. Cette échelle qui permet d’évaluer la perception de l’effort par le sujet est notée de 0 (rien du tout) à 10 (très très difficile, presque maximale) (Borg 1990). Il n’a pas été retrouvé dans la littérature d’étude analysant la relation entre la motivation et le temps de maintien au test de Sorensen.

Néanmoins, deux études (Mannion et al. 2011) et (Smith et al. 2010) se sont intéressées à la relation entre des facteurs psychologiques et la performance au test de Sorensen.

Mannion et al. (2011) ont étudiés la relation entre des facteurs psychologiques et la performance au test de Sorensen chez des lombalgiques. Ils ont utilisé des questionnaires validés pour évaluer les facteurs psychologiques tels que le questionnaire modifié de ZUNG, le Fear-Avoidance Beliefs Questionnaire (FABQ) et le Back Beliefs Questionnaire (BBQ). Ces échelles évaluent respectivement la dépression, les peurs et les croyances sur la lombalgie. Un appareil d’électromyographie de surface a été utilisé pour prédire le temps de maintien au test de Sorensen. Les sujets qui étaient perturbés psychologiquement et présentaient des croyances négatives sur les douleurs lombaires étaient prédit à une « sous-performance » par rapport à leur capacité physiologique.

L’autre étude analyse la relation entre l’endurance des érecteurs du rachis et les variables physiques, le style de vie et les facteurs psychologiques chez des adolescents (Smith et al. 2010). Ils ont observé que l’association des 3 caractéristiques ont un lien direct ou indirect sur la performance au test d’endurance.

(Moreau et al. 2001) mentionnent que le contexte culturel influence le temps de maintien durant des tests d’endurance. La notion de fatigue peut être perçue différemment suivant certaines cultures. Il faut donc avoir un regard critique lorsque le temps de maintien est comparé aux valeurs normatives de populations différentes. Il n’a pas été retrouvé de valeurs normatives dans la littérature. Cependant, il est possible de comparer les données avec celle retrouvées dans la littérature (Annexe 1)

En ce qui concerne l’apprentissage de la tâche et son feedback, il n’a pas été

retrouvé d’étude dans la littérature. (Moreau et al. 2001) notent qu’il y a peu de retour

d’information de l’environnement pendant un test d’endurance isométrique des

extenseurs du rachis. La fatigue agit comme un feedback négatif durant le test. Il serait

intéressant d’encourager les sujets pendant le test. Cela peut être une forme de

feedback positif et motiver le patient durant l’exercice demandé. (Gharabaghli et al.

1992) partagent ce point de vue. En effet, ils ont remarqué que des encouragements

verbaux améliorent la performance.

Page 20: L’action éducative et le test de Sorensen

14

2. PARTIE 2 : Etude expérimentale

2.1. Synthèse, problématique, hypothèses et objectifs de l’étude.

Synthèse de la revue de littérature

À la vue des données de la littérature précédemment explicitée, il convient de retenir les principales idées :

La familiarisation est le fait de rendre un exercice ou un test familier par la pratique ou par l’habitude. C’est-à-dire un exercice que le sujet connait et qui entre dans son champ d’expérience.

Ce phénomène de familiarisation se retrouve dans les tests de 1-RM, dans les mesures avec un dynanomètre isocinétique et les tests d’endurance.

Plusieurs facteurs influencent le nombre de session de familiarisation à réaliser avant d’exploiter les résultats à savoir l’âge du sujet, l’utilisation d’outils statistiques différents, les groupes musculaires et l’expérience du sujet.

Le patient nécessite une période de familiarisation suivant la complexité du test. Le test de Sorensen est un test fréquemment utilisé lors de bilans kinésithérapiques mais peut s’avérer difficile à réaliser pour le patient.

Le test de Sorensen est un outil valide permettant l’évaluation de l’endurance musculaire des érecteurs du rachis. En ce qui concerne la fiabilité, les études s’accordent sur une forte reproductibilité bien qu’il soit constaté une tendance à la diminution de la fiabilité lorsque l’intervalle de temps entre les mesures augmente. Par ailleurs, peu d’études ont examiné la fiabilité à long terme, c’est-à-dire sur une période d’un programme de restauration fonctionnelle du rachis (4-6 semaines).

De plus, 3 facteurs psychologiques sont mis en évidence quant à leur influence sur la performance au test de Sorensen : le type de personnalité, le contexte culturel et l’apprentissage de la tâche et son feedback. Cette étude permettra d’observer ce dernier facteur.

Problématique

Après avoir analysé les données de la littérature, il semble que le processus de familiarisation est en rapport avec l’évaluation musculaire. Ainsi la précision de la mesure est augmentée et donc, la stabilité du test. La fiabilité du test de Sorensen varie suivant la littérature. Il serait intéressant d’analyser l’apprentissage de la tâche et donc l’impact sur les résultats d’un processus de familiarisation au test de Sorensen. A partir de ces constatations, il a été élaboré la problématique suivante : « En quoi l’action éducative est-elle en lien avec le test de Sorensen » ?

Page 21: L’action éducative et le test de Sorensen

15

Hypothèses de travail

De cette problématique découle les hypothèses suivantes :

Le test de Sorensen nécessite une période de familiarisation. Le test de Sorensen est un test reproductible sur une durée de 4 semaines.

Objectif de l’étude

Lors de la prise en charge de patients lombalgiques, le kinésithérapeute réalise un bilan à partir de différents tests et mesures. Le test de Sorensen qui permet d’évaluer l’endurance des érecteurs du rachis en fait partie. Cependant, il est possible que le patient n’ait jamais réalisé le test. L’objectif de cette étude est d’observer si le test de Sorensen requiert une période de familiarisation afin d’obtenir une mesure plus précise. Pour cela, il sera étudié la reproductibilité du test suivant différents intervalles de mesure : 7 jours, 14 jours et 21 jours. Ceci permettra de nous renseigner sur la stabilité du test dans le temps.

2.2. Méthodologie

L’expérience a été réalisée au sein de l’IFPEK de Rennes (Institut de Formation en Pédicurie-Podologie, Ergothérapie, Masso-Kinésithérapie).

Population étudiée

L’expérience a été réalisée sur la base du volontariat des étudiants de 1ère année de Kinésithérapie et d’Ergothérapie. La population est composée de 17 sujets en bonne santé sélectionnés sur les critères d’exclusion suivants :

Les sujets présentant une pathologie du rachis lombo-sacré et donc un épisode de lombalgie dans les 6 mois précédant le test

Les sujets de moins de 18 ans et de plus de 25 ans

Les sujets pratiquant une activité de renforcement du rachis.

Les sujets ayant subi une chirurgie viscérale ou rachidienne dans l’année précédente.

Les sujets ayant déjà réalisé le test de Sorensen dans les 6 derniers mois.

Les sujets présentant des pathologies d’origine musculaire ou tendineuse au membres inférieurs.

Les sujets n’ayant jamais réalisé le test de Sorensen.

Page 22: L’action éducative et le test de Sorensen

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Protocole

Pour la réalisation du test, le matériel requis est une table de kinésithérapie, 3 sangles d’immobilisation, un tabouret ou une chaise et un chronomètre.

Il est expliqué, en amont, l’objectif du test de Sorensen aux sujets. Le patient doit maintenir son tronc à l’horizontale en respectant les courbures physiologiques du rachis, donc en fixant un point au sol. Pendant le test, les sujets sont encouragés via les phrases « allez, continuez, c’est très bien » et « allez, tenez bon ». Si durant le test, le sujet quitte la position initiale, l’examinateur lui fera un rappel à l’ordre.

Lors du protocole, le sujet se place en procubitus sur la table d’examen. Il utilise la chaise ou le tabouret pour se reposer et doit remonter ou descendre le long de la table afin de placer les deux épines iliaques antéro-supérieures au bord de la table. Ensuite, le kinésithérapeute fixe, à l’aide des 3 sangles, les membres inférieurs du sujet au niveau du pli fessier, des creux poplités et des tendons achilléens. Le sujet débute le test lorsqu’il n’est plus en contact avec la chaise ou le tabouret et qu’il touche la main du kinésithérapeute placé au-dessus du tronc pour indiquer l’horizontale. Le patient a les membres supérieurs croisés sur son buste. Le kinésithérapeute contrôle si le patient ne passe pas en dessous d’une ligne horizontale subjective.

Le test s’arrête lorsque le sujet ne peut plus maintenir son tronc à l’horizontale après le rappel à l’ordre ou ressent une douleur au niveau lombaire ou dans les membres inférieurs cotée à 5/10 à l’échelle numérique. Cette échelle permet de quantifier la douleur de 0 (douleur absente) à 10 (douleur maximale inimaginable)

Les sujets ont effectué le test 4 fois avec un intervalle de temps de 7 jours entre les sessions et dans les mêmes conditions expérimentales. Lors des sessions, aucun sujet n’a interrompu le test à cause d’une douleur cotée à 5/10 à l’échelle numérique. A la fin de la 4ème session il a été demandé au sujet la question suivante :

« Comment vous sentez vous par rapport à la première session ? »

Figure 6: Test de Sorensen selon Biering-Sorensen

Page 23: L’action éducative et le test de Sorensen

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Traitement statistique

Les différentes données ont été traitées à partir de Microsoft Excel 2016 sur des feuilles de calcul et le logiciel SPSS (Statistical Package for the Social Sciences). A partir de ces dernières, il a été calculé les moyennes et les écart-types des résultats de chaque session. Une analyse statistique a été réalisée dans le but d’observer la présence ou non de différences significatives entre les sessions et d’analyser la reproductibilité des mesures.

Le test de Shapiro-Wilk qui permet de tester la normalité de l’échantillon par rapport à une population a été utilisé. La p-value (p) étant inférieure à 0,05 (présente d’une différence significative), l’échantillon ne suit pas une loi normale. Il a été utilisé le test de Friedman à mesures répétées (non paramétrique) afin d’observer s’il y a une différence significative entre les sessions (p<0,05 : différence significative – p>0,05 : pas de différence significative).

2.3. Résultats

Caractéristiques de la population étudiée

Pour chaque sujet, il a été relevé les noms et prénoms, le sexe, l’âge, la taille, le poids et l’indice de masse corporel (IMC). Ces données sont présentées ci-dessous (Tableau 2)

Effectif

Age

Taille

Poids

IMC

Moyenne

Min -

Max

Moyenne

Min -

Max

Moyenne

Min -

Max

Moyenne

Min -

Max

n=17

20,23 ±

1,1

19 -

23

1,69 ±

0,07

1,61 -

1,88

63,9 ±

9,1

50 -

86

22,15 ±

2,19

18,33 -

26,85

Tableau 2 : Caractéristiques de la population étudiée pour le test de Sorensen.

Moyennes des résultats

Les résultats du test de Sorensen sont présentés en annexe 2. Il a été représenté dans

un graphique la moyenne et l’écart type des mesures (en seconde) à chaque session

(J1, J2, J3 et J4).

Page 24: L’action éducative et le test de Sorensen

18

La moyenne du temps de maintien est comprise entre 128 secondes (session 1) et 154 secondes (session 4).

Reproductibilité des mesures

Pour étudier la reproductibilité des mesures entre chaque session, le Coefficient de Corrélation Intra-classe (CCI) a été calculé à l’aide du logiciel SPSS (Annexe 4). Le graphique 3 permet d’observer l’évolution de la reproductibilité des mesures.

Tableau 4: Coefficient de corrélation Intra-classe entre les différentes sessions

0

50

100

150

200

250

1 2 3 4

tem

ps

en s

eco

nd

e

sessions

0,5

0,55

0,6

0,65

0,7

0,75

0,8

0,85

J1/J2 J2/J3 J3/J4 J2/J4 J1/J3 J1/J414 jours7 jours 21 jours

Tableau 3: Moyenne de la performance du test de Sorensen à chaque session

* : différence significative entre la session 1 et la session 4

** : différence significative entre la session 2 et la session 4

* **

Page 25: L’action éducative et le test de Sorensen

19

2.4. Discussion

Validité interne

2.4.1.1. Analyse des résultats

L’objectif de cette étude était d’observer si la familiarisation des sujets avec le test de Sorensen avait un impact sur les résultats et si le test est reproductible sur le long terme, à savoir 4 semaines. Les sujets ont bénéficié de 4 séances de familiarisation avec un intervalle de temps de 7 jours entre les séances.

L’ensemble des résultats montre une tendance à l’augmentation de la performance au test de Sorensen après 4 séances de familiarisation. Il est courant de constater une différence entre les mesures. Ces écarts sont souvent dus à l’état de fatigue ou de stress du sujet. Néanmoins, il a été retrouvé des différences significatives (p<0,05) entre le test à J1 et le test à J4 (p<0,01) mais aussi entre le test à J2 et le test à J4 (p<0,01). Par ailleurs, les écarts types qui permettent d’observer la dispersion des valeurs autour de la moyenne ont aussi augmenté. Cela peut signifier que le temps de maintien a plus augmenté chez certains sujets. Il peut être observé la présence d’un effet d’apprentissage. Cependant la première hypothèse, à savoir que le test de Sorensen nécessite une période de familiarisation, ne peut pas être confirmer. En effet, tous les sujets n’ont pas augmenté leurs résultats. Il semble qu’un processus de familiarisation ne soit pas pertinent pour tous les sujets. De plus, il n’est pas possible de déterminer la durée de cette période de familiarisation dans cette étude. Il n’a pas été retrouvé de plateau de stabilisation entre les différentes sessions.

Il a été analysé la reproductibilité du test. Le coefficient de corrélation intra-classe indique une fiabilité modérée du test (CCI=0,747 et IC95% [0,561; 0,885]). Cependant, il faut noter que la fiabilité entre chaque session est différente et a une tendance à la baisse lorsque l’intervalle de temps augmente (Erreur ! Source du renvoi introuvable.).

Lorsque l’intervalle de mesure est de 7 jours, le CCI est supérieur à 0,80 reflétant une forte fiabilité du test. Avec une période de 14 jours entre les mesures, le CCI est d’environ 0,7 indiquant une fiabilité modérée. Le CCI est de 0,63 soit une fiabilité modérée lorsque l’intervalle entre les mesures est de 21 jours. Il peut ainsi être mis en doute la stabilité du test de Sorensen sur le long terme (4 semaines)

Quant à la question « Comment vous sentez vous par rapport à la première session ? », l’ensemble des sujets ont répondu positivement à savoir qu’ils avaient moins d’appréhension à la réalisation du test.

2.4.1.2. Les biais et les limites

Cette étude expérimentale présente plusieurs biais méthodologiques pouvant nuire à l’interprétation des résultats.

Page 26: L’action éducative et le test de Sorensen

20

Tout d’abord, il peut être souligné qu’il existe un biais de confusion car cette étude ne présente pas de groupe témoin. En effet, la présence d’un groupe témoin aurait permis d’analyser la fiabilité du test de Sorensen avec un intervalle de temps de 4 semaines sans période de familiarisation. Cela aurait permis d’apprécier la reproductibilité du test et donc sa stabilité sur une période comparative à un protocole de restauration fonctionnelle du rachis.

Il faut aussi noter la présence d’un biais de mesure. Lors des différentes sessions, l’appréciation de l’horizontale a été jugée par la subjectivité de l’examinateur qui a pu être modifiée au cours du temps. La présence d’un plurimètre lors de l’évaluation aurait permis une meilleure interprétation de la position horizontale.

Dans cette étude, le nombre de sujets (17) est relativement faible et n’est pas représentatif de la population générale. Il y a ici un biais de sélection. Il faut noter que la répartition des sexes n’est pas identique (3 hommes et 14 femmes).

Cette étude présente une limite majeure. En effet, les sujets participants au test étaient sains. La cause de l’arrêt du test était due à la fatigue musculaire au niveau du rachis ou des membres inférieurs. Or, le facteur qui prédomine sur l’arrêt du test est la douleur au niveau lombaire chez des patients lombalgiques (Latimer et al. 1999). Il est important de se demander si le processus de familiarisation est nécessaire dans le cas où la douleur provoque l’arrêt du test.

Par ailleurs, un des facteurs psychologiques qui peut faire varier les résultats est la motivation comme il a été constaté précédemment. Lors de chaque session, l’examinateur a encouragé les sujets afin de les motiver et d’avoir la meilleure adhésion au test. Malgré cela, il a été remarqué une différence de motivation dans l’échantillon. Certains sujets voulaient absolument réaliser la meilleure performance ce qui n’était pas le cas pour tout le monde. Il aurait été intéressant d’observer la corrélation entre le temps de maintien et une échelle de motivation pour distinguer les sujets non motivés. L’examinateur pourrait alors prendre plus de temps avec ces personnes pour augmenter leur adhésion au test et ainsi augmenter la précision de la mesure.

Il a été constaté que l’état de fatigue et de stress des sujets (étudiants en période d’examens lors de la deuxième session) étaient différents entre les sessions et ont pu altérer le temps de maintien.

Cohérence externe

Le temps de maintien des sujets est semblable à ceux retrouvés dans la littérature bien que les conditions de l’expérience et la population diffèrent (Demoulin et al. 2006).

Le coefficient de corrélation intra-classe obtenu durant ce travail est comparable avec ceux retrouvés dans la littérature (Moreau et al. 2001; Demoulin et al. 2006). Par ailleurs, comme il a été constaté dans différentes études (Mannion, Dumas, et al. 1997; Keller et al. 2001; Gruther et al. 2009), le CCI diminue lorsque l’intervalle de temps entre les mesures augmentent. La diminution du CCI dans le temps peut s’expliquer selon différentes raisons. Les conditions de mesures entre les sessions ont peut-être changé dans ces études. Le nombre de sangles qui maintiennent le sujet, la présence ou non d’un inclinomètre pour objectiver l’horizontale ou encore le moment de la prise des mesures (matin ou après-midi) ont peut-être différé dans ces études. De plus, il semble

Page 27: L’action éducative et le test de Sorensen

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difficile de maitriser différents facteurs lorsque l’intervalle de temps entre les mesures augmente. Le sujet peut être plus fatigué entre deux mesures, il a pu pratiquer une activité qui améliore l’endurance des érecteurs du rachis ou un événement négatif, tel que la perte d’un emploi ou un proche, est arrivé.

Le protocole expérimental mis en place ici est comparable à celui de l’étude de Cronin & Henderson (2004). Cet intervalle de temps entre les mesures permet d’éviter une modification structurelle du muscle due à une forme d’entrainement.

Il a été retrouvé une augmentation des résultats comme dans d’autres études où les différents auteurs ont suggéré un nombre de session de familiarisation suivant les différences significatives entre les résultats (Cronin & Henderson 2004; Soares-Caldeira et al. 2009; Ritti-Dias et al. 2005). Or, il n’est pas possible, ici, de déterminer le nombre de séances de familiarisation avec le test de Sorensen. En effet, les différences significatives ont été observées seulement avec les tests 1 et 2 par rapport au 4ème test. Dans les études de Cronin & Henderson (2004) et Ritti-Dias et al. (2005), la première session présente une différence significative avec toutes les autres sessions. Cela exprime la présence d’une session de familiarisation. La période de familiarisation est déterminée lorsqu’il n’ait plus observé de différence significative entre les sessions.

Les expériences ont été réalisées à partir de test de 1-RM en dynamique ce qui n’est pas le cas dans l’étude présente. Une augmentation de la force musculaire durant ces tests s’expliquerait par la coordination intermusculaire lors du mouvement (Ritti-Dias et al. 2005).

Le processus de familiarisation est variable suivant plusieurs facteurs et les études différentes suivant le nombre de sessions à réaliser pour améliorer la stabilité du test (Soares-Caldeira et al. 2009b; Ritti-Dias et al. 2005; Levinger et al. 2009). Selon Chagas (2006), une période de 48 heures entre deux tests est adéquate pour avoir une meilleure estimation de la 1RM.

Pertinence clinique et perspective

En ce qui concerne la pertinence clinique de cette étude, il semblerait qu’un

processus de familiarisation soit une solution pour éviter une erreur de mesure qui serait

lié à l’apprentissage de la tâche. Cela permettrait d’avoir une mesure plus précise afin

de comparer les résultats du bilan initial et final. Ainsi, il pourra être observé l’efficacité

d’un programme de restauration fonctionnelle du rachis sur l’endurance des érecteurs

du rachis. Par ailleurs, une phase de familiarisation permettra une meilleure évaluation

initiale pour mettre en place un programme de renforcement.

Une période de familiarisation serait bénéfique pour diminuer l’appréhension du

sujet liée au test et améliorer la compréhension des consignes.

Cependant, il serait pertinent de réaliser une étude sur le processus de

familiarisation avec un échantillon plus grand et une méthodologie plus poussée. La

puissance de l’étude serait plus élevée. Il serait possible de quantifier le nombre de

sessions de familiarisation nécessaires avant un test. Une étude avec une population de

sujets lombalgiques serait intéressante pour évaluer l’impact de la douleur sur une

phase de familiarisation.

Page 28: L’action éducative et le test de Sorensen

22

Conclusion

Le but de cette étude est d’étudier l’impact d’un processus de familiarisation sur

le test de Sorensen. Cela amène à étudier la reproductibilité du ce test sur une période

similaire à un programme de restauration fonctionnelle du rachis.

La problématique construite au début de l’étude est : « En quoi l’action

éducative est-elle en lien avec le test de Sorensen ? »

Suite à une recherche dans la littérature sur la familiarisation et le test de

Sorensen, l’expérience, réalisée chez 17 sujets sains, consiste à effectuer 4 tests avec

un intervalle de temps de 7 jours.

L’analyse statistique des résultats a révélé des différences significatives entre les

moyennes du test 1 et 2 par rapport au test 4. La fiabilité est forte quand l’intervalle entre

les mesures est de 7 jours et modérée avec un intervalle de 21 jours. Les différents biais

méthodologiques et les limites (réaliser une étude sur sujets lombalgiques) diminuent

l’interprétation des résultats et il n’est pas possible de confirmer les hypothèses de

départ.

Il s’avère qu’un processus de familiarisation, n’est pas nécessaire pour évaluer

l’endurance des érecteurs du rachis. En effet, chez certains sujets, il y a eu une

augmentation importante du temps de maintien. Mais d’autre sujets n’ont pas

amélioré leurs résultats.

La progression de certains sujets sur la période de 4 semaines ne permet pas de

confirmer que le test de Sorensen est reproductible sur cette durée.

Par ailleurs, il semble difficile de maitriser les facteurs psychologiques tels que la

motivation, malgré les encouragements, et la perception de l’effort. La période de

familiarisation a permis de rassurer et mettre en confiance certains sujets par rapport au

test.

Il me semble pertinent d’avoir une action éducative envers le sujet lors de

l’évaluation musculaire pour améliorer la précision de la mesure. Cela permet d’éviter

une erreur de mesure liée à l’apprentissage de la tâche. Aussi, le processus de

familiarisation permet d’avoir une meilleure estimation de la 1RM pour construire un

protocole de rééducation.

Une période de 4 semaines n’est pas adaptée d’un point de vue socio-

économique. En effet, il n’est pas envisageable de perdre du temps et de l’argent (pour

la Sécurité Sociale et le patient) lors de la prise en charge. Dans ma pratique, il serait

plus approprié de mener une action éducative en réalisant 3 tests sur une semaine. Il

serait intéressant de réaliser une étude avec un processus de familiarisation plus court

(sur une durée de 1 semaine), un échantillon plus large et en évitant les biais

méthodologiques rencontrés dans cette étude préliminaire. L’étude complémentaire

devrait être composé d’une population de sujets lombalgiques pour observer l’impact de

la douleur sur la cause de l’arrêt du test.

Page 29: L’action éducative et le test de Sorensen

23

.

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Page 32: L’action éducative et le test de Sorensen

I

Annexes :

Annexe 1 : Moyenne du temps de maintien chez les sujets sains (Moreau et al. 2001)

Annexe 2 : Description de la population

Annexe 3 : Temps réalisé au test de Sorensen à chaque session

Annexe 4 : Coefficient de corrélation Intra-classe entre les sessions

Annexe 5 : Fiches de lecture

Page 33: L’action éducative et le test de Sorensen

II

Annexe 1 : Moyenne du temps de maintien chez les sujets sains (Moreau et al. 2001)

Annexe 2 : Description de la population

Page 34: L’action éducative et le test de Sorensen

III

Annexe 3 : Temps réalisé au test de Sorensen à chaque session

Annexe 4 : Coefficient de corrélation Intra-classe entre les sessions

Sessions J1 / J2 J1 / J3 J1 / J4 J2/J3 J2 / J4 J3/J4

CCI

0,828 ;

[0,588;

0,934]

0,710 ;

[0,362;

0,884]

0,639 ;

[0,244;

0,852]

0,809 ;

[0,549;

0,926]

0,687 ;

[0,322;

0,874]

0,815 ;

[0,561;

0,929]

Page 35: L’action éducative et le test de Sorensen

IV

Annexe 5 : fiches de lecture

Fiche de Lecture n°1 :

Titre Maximal Strength and Power Assessment in Novice Weight Trainers

Référence Cronin, J.B. & Henderson, M.E., (2004). Maximal strength and power assessment in novice weight trainers. Journal of strength and conditioning research / National Strength & Conditioning Association, 18(1), pp.48–52.

Auteurs John B. Cronin est Professeur de la force et la condition physique à l’Université de technologie d’Auckland. M.E. Henderson est Professeur à l’Université du Commonwealth de Virginie

Objectifs Etudier les changements de force dans le temps chez des sujets sans expériences avec le renforcement musculaire

Mots-Clés Fiabilité, squat, développé couché

Résumé Contexte : Un test de résistance maximale (1RM) est défini par la charge maximale soulevé en une seule répétition. La fiabilité d’un test de 1RM est élevée lorsque les sujets sont expérimentés. Cependant, lorsque les sujets sont débutants, en matière de renforcement musculaire, il est courant de constater une augmentation de la force musculaire après deux semaines d’entrainement. Les études qui ont utilisé des sujets novices pour leur expérience et qui concluent quant à l’efficacité de leur programme de renforcement peuvent être biaisés. La fiabilité du test de 1RM chez des sujets novices peut être affecté. L’hypothèse formulée est que la mesure de la force ne change pas entre les sessions. Méthode : 10 hommes novices en musculation ont participé à l’étude. Ils ont réalisé 4 évaluations de la 1RM en squat bilatéral, squat unilatéral et en développé-couché séparées entre elles de 7 à 10 jours. Aucun entrainement n’est autorisé. Résultats : La 1RM en squat bilatéral a augmenté de 7% au test 2, 10% au test

3 et 15% au test 4 par rapport au test 1. Les résultats en squat unilatéral sont similaires. Quant à la 1RM au développé-couché, une augmentation de 10% est constaté entre le test 1 et le test 2 et de 14% entre le test 1 et les test 3 et 4. Discussion : A partir de ces résultats, l’hypothèse de départ n’est pas validée en affirmant qu’il n’y a pas de changements dans la mesure de la 1RM. Des différences significatives (p<0,05) ont été retrouvé entre les tests. D’après les auteurs, les différences constatés peuvent être due à des facteurs neuromusculaires telle que la désinhibition, la coordination intramusculaire et intermusculaire et la co-activation. Conclusion : Il est préférable de faire précéder avant toute évaluation de la 1RM

une phase de familiarisation pour assurer la fiabilité de la mesure

Pistes de lecture complémentaires

Soares-Caldeira, L.F. et al., (2009). Familiarization indexes in sessions of 1-RM tests in adult women. Journal of strength and conditioning research / National Strength & Conditioning Association, 23(7),

pp.2039–45.

Ploutz-Snyder, L.L. & Giamis, E.L., (2001). Orientation and familiarization to 1RM strength testing in old and young women. Journal of strength and conditioning research / National Strength & Conditioning Association, 15(4), pp.519–23.

Commentaires Cette étude est l’étude de référence pour la réalisation de ce MIRMK car elle met en évidence l’intérêt d’une phase de familiarisation avant l’évaluation de la 1RM.

Page 36: L’action éducative et le test de Sorensen

V

Fiche de Lecture n°2 :

Titre Isometric back extension endurance tests : A review of the literature

Référence Moreau, C.E. et al., 2001. Isometric Back Extension Endurance Tests : A Review of the Literature. Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics,

24(2), pp.110–122.

Auteurs Chad Moreau est un Professeur au College de Chiropractie aux Etats-Unis.

Objectifs Le but de cette étude est de décrire et d’évaluer différents tests d’endurance des érecteurs du rachis.

Mots-Clés Lombalgie, endurance isométrique du rachis, test de Sorensen

Résumé Cette revue de littérature a pour but de rechercher les différents tests d’endurance isométrique des érecteurs du rachis utilisés en pratique et de présentés les preuves de leur utilisation Au total, 6 tests ont été retrouvés à partir de la base de données Medline et l’Index of Chiropractic Literature. 37 études ont répondu aux critères d’inclusion. De plus, une recherche de littérature a été réalisée à partir de la base de données PsycINFO pour retrouver les facteurs psychologiques liés à l’endurance. 29 études ont permis de décrire le test de Sorensen. Les auteurs remarquent des différences dans les modalités de réalisation du test (moyens de fixation, position des bras, l’objectivation de l’horizontale) Le temps de maintien est soit fixe (240 secondes) ou illimité selon les études. En ce qui concerne la validité du test, les avis diffèrent. Des études considèrent que le test de Sorensen permet de prédire l’apparition d’une lombalgie et d’autres non. La fiabilité du test, déterminée par le coefficient de corrélation intra-classe, est comprise entre 0,54 et 0,99 pour les sujets et de 0,82 à 0,96 pour les sujets lombalgiques. Néanmoins, il est constaté que la taille des échantillons dans ces études est faible. Les auteurs rapportent que l’utilisation du coefficient de corrélation de Pearson n’est pas adaptée. Les autres tests retrouvés sont le Prone Isometric Chest Raise, le Prone Double Straight-leg Raise, le Pulling test, le DBCI 10 test et le Sitting Dynanometer Tests. Trop peu d’études ont été retrouvées pour discuter de leur validité, fiabilité et utilité clinique. Moreau et al. relèvent 3 facteurs psychologiques qui aurait une influence sur l’endurance des érecteurs du rachis : le type de personnalité, le contexte culturel et l’apprentissage de la tâche. Les auteurs remarquent que peu d’études se sont intéressées sur les facteurs psychologiques et incitent à le faire. Les auteurs concluent que le test de Sorensen est un outil valide, fiable et utile dans la pratique clinique.

Pistes de lecture complémentaires

Demoulin, C. et al., 2006. Spinal muscle evaluation using the Sorensen test: a critical appraisal of the literature.

Biering-Sørensen, F., 1984. Physical measurements as risk indicators for low-back trouble over a one-year period. Spine, 9(2), pp.106–19.

Commentaires Cette méta-analyse permet de connaître de nouveaux tests d’évaluation de l’endurance des érecteurs du rachis et d’avoir un rapport critique quant à leur utilisation dans la pratique. L’étude de la validité et de la fiabilité des tests apporte des informations pertinentes pour ce mémoire.

Page 37: L’action éducative et le test de Sorensen

VI

Annexe 6 : Formulaire de consentement

Formulaire de consentement (personne majeure)

Titre de l’étude : Familiarisation avec le test de Sorensen

Étudiant : JULLIOT Valentin

Référent de mémoire : Manon Bessette

Résumé de l’objectif de la recherche : Dans le cadre de l’obtention du diplôme de masseur-

kinésithérapeute, je vous propose de participer comme sujet volontaire, à une étude ayant pour but

d’étudier la familiarisation avec le test de Sorensen

1. Je soussigné,…………………………………………………………

déclare avoir lu le document d’information et accepte de participer à l’étude de Valentin JULLIOT

2. J’ai reçu une explication concernant la nature, le but, la durée de l’étude et j’ai été informé de ce qu’on attend de ma part. On m’a remis une copie de ce formulaire de consentement éclairé, signé et daté, précédé d’un résumé de l’objectif de la recherche.

3. Je suis libre de participer ou non, de remplir le questionnaire, complètement ou non, d’abandonner ma participation à l’étude à tout moment sans qu’il soit nécessaire de justifier ma décision et sans que cela n’entraîne le moindre désavantage pour moi.

4. Les catégories de données qui seront utilisées dans le cadre de cette étude sont :

Les résultats que j’obtiendrai aux différents tests pratiqués

5. J’accepte que ces données fassent l’objet de traitements ultérieurs à des fins scientifiques dans le respect de la loi relative à la protection de la vie privée à l’égard des traitements de données à caractère personnel. Mon nom et mes informations personnelles seront gardés confidentiels.

6. J’accepte que les résultats de cette étude, qui seront toujours anonymisés, soient diffusés à des fins scientifiques et en respectant les règles déontologiques de la communauté scientifique.

7. Je peux à tout moment demander la consultation des données à caractère personnel collectées ou leur rectification sans frais. Le responsable du traitement de ces données Julliot Valentin peut être contactés à l’adresse suivante : [email protected]

8. Je consens de mon plein gré à participer à cette étude.

Nous vous remercions d’apposer la mention « lu et approuvé ».

Signature du sujet/patient Date (jour/mois/année)

Je confirme que j’ai expliqué la nature, le but et la durée de l’étude à l’étudiant(e) mentionné ci-dessus.

Le sujet confirme son accord de participation par sa signature personnelle datée.

Signature de la personne qui procure l’information (étudiant/mémorant) Date (jour/mois/année)