le 17 novembre - cade · 2019. 4. 20. · 4 • ortzadar n° 117 • novembre / decembre 2006 par...

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Le 17 Le 17 novembr novembr e e T T o o u u s s à à M M o o u u g g u u e e r r r r e e ! ! N° 117 NOVEMBRE / DEC. 2006 ISNN 0998 - 2787 BIMESTRIEL - 2,30 Sommaire 2. Infos en vrac 3. A Anglet, ça barbote ! 4. Brèves sociales 5. « Dégage l’emballage » 6. Drôle de société 7. Un monde tragi-risible 8 / 9. Dossier : TGV : le « débat » ordinaire… 10 / 12. Quelques informations sur les effets TGV 13. Plan de Prévention des Risques d’Inondation 14. Le Manifeste d’ATTAC 15. Projet d’élargissement de l’A 63 16. Cultures : « BAMAKO » Le 17 novembre, les opposants aux voies nouvelles TGV devront envoyer un message fort et clair : « Nous ne voulons pas de voies nouvelles TGV ! » Alors que les débat a été déna- turé par des chiffres faux que RFF a du corriger, alors que, quelles que soient les recommandations de la commission du débat, RFF a le droit de les ignorer et d’imposer son point de vue, il est important que notre nombre et notre détermination signifient que tout cela ne se fera pas en méprisant les citoyens. N N O O N N ! ! a a u u x x v v o o i i e e s s n n o o u u v v e e l l l l e e s s D D i i s s o o n n s s

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  • Le 17Le 17novembrnovembreeTTTToooouuuussss àààà MMMMoooouuuugggguuuueeee rrrrrrrreeee !!!!

    N°117NOVEMBRE / DEC. 2006

    ISNN 0998 - 2787

    BIMESTRIEL - 2,30€

    Som

    mair

    e2. Infos en vrac3. A Anglet, ça barbote !4. Brèves sociales

    5. « Dégage l’emballage »

    6. Drôle de société

    7. Un monde tragi-risible

    8 / 9. Dossier : TGV : le « débat » ordinaire…

    10 / 12. Quelques informations sur les effets TGV

    13. Plan de Prévention des Risques d’Inondation

    14. Le Manifeste d’ATTAC

    15. Projet d’élargissement de l’A 63

    16. Cultures : « BAMAKO »

    Le 17 novembre, les opposantsaux voies nouvelles TGV devrontenvoyer un message fort et clair :

    « Nous ne voulons pas devoies nouvelles TGV ! »

    Alors que les débat a été déna-turé par des chiffres faux que RFFa du corriger, alors que, quellesque soient les recommandationsde la commission du débat, RFF a

    le droit de les ignorer et d’imposer son point de vue, il est important que notre nombre etnotre détermination signifientque tout cela ne se fera pas en

    méprisant les citoyens.

    NNNNOOOO NNNN !!!!aaaa uuuu xxxx vvvv oooo iiii eeee

    ssss nnnn oooo uuuu vvvv eeee llll llll eeee ssss

    DDDD iiii ssss oooo nnnn ssss…………

  • 19 juillet 2006 : 30 ans deloi sur les Installations

    Classées pour la Protectionde l’Environnement (ICPE)

    A cette occasion, Nelly Ollin ; minis-tre de l’écologie et du développe-ment durable souhaite que soit enga-gée une réflexion sur la simplificationdes procédures « installations clas-sées ».Dans 90 % des ICPE, 2 plans du siteet un engagement de l’exploitant àrespecter l’environnement suffira !Pas d’étude d’impact ! Pas d’étudede danger ! Pas d’enquête publique !

    Pour info : les ICPE sont les activitésindustrielles ou agricoles dont l’ex-ploitation représente des risquespour la santé humaine et l’environne-ment. Il y en a en France, 500 000environ dont 58 000 soumises àautorisation préfectorale spéciale.Leur inspection est effectuée par les1 146 inspecteurs (+ 10 en 2007) dela DRIRE ou par les services vétéri-naires préfectoraux.Y a du souci à se faire !

    Claudine Pédurthe, Sépanso Pays Basque

    Abidjan poubelle de l’occident

    Mi août, le navire Probo-Koaladécharge près de 400 tonnes de pro-

    duits toxiques. Une noria de camionsciternes les répand dans une dizainede décharges. 1 500 personnesseront intoxiquées et 6 mourront. Unraccourci saisissant des rapportsavec le tiers monde. Le confort pournous les produits toxiques loin dechez nous.

    Dossier médical

    Un lecteur nous signale les dangersd’un nouveau type de dossier médi-cal informatisé détenu par un héber-geur informatique privé. Voilà quisoulève un doute sur la confidentia-lité des informations détenues. LaLigue des Droits de l’Homme deGrenoble organise une enquêtenationale sur ce sujet. Deux cliniquesbayonnaises sont susceptiblesd’avoir mis en place ce type de dos-sier.

    Six associations vont saisirla justice pour demander lasuspension du chantier de

    l’EPR AP - 09.10.06 - PARIS (Associated Press)

    Six associations, dont Greenpeace,la Confédération paysanne et leréseau « Sortir du nucléaire »,avaient l’intention de déposer mardi17 octobre un référé devant le tribu-nal administratif de Caen pourdemander la suspension du chantierdu réacteur nucléaire EPR, a-t-onappris lundi auprès de l’organisation

    Greenpeace. Elles souhaitent ainsiobtenir la suspension du permis deconstruire délivré le 4 août pour leréacteur nucléaire EPR deFlamanville (Manche). Outre Green-peace, la Confédération paysanne et« Sortir du nucléaire », le référé vaêtre déposé par le GRAPE(Groupement régional des associa-tions de protection de l’environne-ment), l’UFC-Que choisir-Manche et le CRILAN(Comité de réflexion, d’infor-mation et de lutte antinu-cléaire).Pour les organisations, « lepermis attaqué a été délivréen violation de règles élémen-taires du code de l’urbanismeet en l’absence d’une enquêtepublique dédiée obligatoireselon ce même code et celui del’environnement », souligne lecommuniqué de Greenpeace.« Le préfet de la Manche a déli-vré dans la précipitation, et enviolation des règles d’urbanisa-tion du littoral, mais aussi de laconsultation du public, un permisde construire qui est entaché d’il-légalité », explique YannickRousselet, chargé de campagneNucléaire à Greenpeace France.« Aujourd’hui, nous demandons àla justice de faire respecter la loiqui s’applique autant au simplecabanon de plage que pour un chan-tier comme celui-ci ». Les six asso-ciations se disent déterminées à

    obtenir l’arrêt des travaux de l’EPR.Le PDG d’EDF Pierre Gadonneix estattendu mardi sur le chantier pourune visite.

    Fret maritime

    Au cours de la réunion du débat surle projet ferroviaire, à Hendaye,Christophe Planty, du Port de NantesSaint-Nazaire a présenté un projetd’autoroute maritime, représentantune des solutions pour le fret en tran-sit en Aquitaine.

    Sur l’axe de Montoire (port situé àproximité de Nantes) à Bilbao, ils’agirait de mettre en place 6 naviresqui assureraient 3 allers-retours quo-tidiens. Cela réduirait de 400 km letrajet entre Nantes et Bilbao. Ce sont1 000 camions / jour qui seraient reti-rés de la route, pour une durée detraversée de 18 heures. Ce projetnécessiterait un investissement del’ordre de 400 M€. Voilà qui a lemérite de jouer à fond la carte de lamassification (ce qui n’est absolu-ment pas le cas du projet ferroviaire).

    N° 117 • NOVEMBRE / DECEMBRE 2006

    … infos en vrac ...… infos en vrac ...

    Ce 17 novembre, les opposants aux voiesnouvelles TGV devront envoyer un mes-sage fort et clair : « Nous ne voulons pasde voies nouvelles TGV ! » Alors que ledébat a été dénaturé par des chiffres fauxque RFF a du corriger, alors que, quelles

    que soient les recommandations de la com-mission du débat, RFF a le droit de les igno-rer et d’imposer son point de vue, il estimportant que notre nombre et notredétermination signifient que tout cela nese fera pas en méprisant les citoyens.

    Le 17 novembrLe 17 novembreetous à Mouguerrtous à Mouguerree

    Le 17 novembre à 20h 30au complexe Haïtz Ondoan à Mouguerre,

    il faut répondre présent.

    Du 2 au 5 novembre à la maison des

    Associations de Glain à Bayonne

  • • Barboter : (selon la définitiondu Robert) s’agiter, remuer dansl’eau et la boue.

    C’est un petit ruisseau !

    Il était une fois, le Barbot, ruisseauangloy, qui naissait sur le plateauau-dessus de la Chambre d’Amour,et jusqu’au milieu du XXème siècle,dévalait la colline, irriguait leschamps, alimentait le moulinaujourd’hui disparu, récupérait çà etlà les nombreuses sources qui sour-dent dans ce quartier et tranquille-ment venait se jeter dans l’océan,sur la plage. Et puis, les champs ontété urbanisés, le moulin recyclé, leschemins goudronnés et chacun aufur et à mesure de l’aménagementde ces terres, a utilisé le ruisseaupour évacuer ses eaux usées, seseaux pluviales… voire ses déchets !Un jour, au grand dam d’un techni-cien éclairé de l’urbanisme, le ruis-seau a été busé ! Et toujours tran-quillement mais corseté, il venait sejeter dans l’océan, toujours aumême endroit, avec ses eauxusées, ses eaux pluviales et sesrejets, là où les baigneurs aimentbien patauger. Tranquillement ? Pastoujours, car il lui est arrivé, commeen novembre 2005 par exemple, deretrouver son lit de surface et visiterau passage et… sur 1,50 m de haut,les maisons du voisinage, y laissanten cadeau branches et feuillages !

    Sus aux colibacilles !

    En 2002, la qualité des eaux de bai-gnade laissant à désirer, laconstruction d’un bassin de décan-tation et d’infiltration, dans la bandelittorale des 100 m, a été décidée. Ilsera composé d’un ouvrage enterrédans les sables, de taille respecta-ble dans lequel un système de filtresralentira le courant encrassé, ledépolluera de ses colibacilles et leseaux aseptisées s’infiltreront dansla nappe. De plus, les corps flottantsrécupérés seront évacués, nuitam-ment par camions vers la déchette-rie la plus proche. Tout y était :

    • La réhabilitation des branche-ments des riverains non conformes :

    65 % d’entre eux utilisaient alors ceréseau comme égouts et devaientse mettre aux normes ! C’était en2002 ! Sous peu ils ne seraient plusque 5 % !

    • Une expertise par la Sogreahsur la faisabilité des travaux, en par-ticulier sur « la fluctuation de lanappe (phréatique), une reconnais-sance géologique, des essais depompage, une analyse granulomé-trique, et autres essais d’absorptionet de détermination de coefficientsde perméabilité… » Ref. dossier enquête publique ! Pasde souci, ça marchera !

    • L’enquête publique où seuls 4intervenants ont fait le déplace-ment ! Tout va bien et, c’est décidé :en 2003 le bassin de décantation –filtration sera mis en service !Budget prévisionnel : 1,7 Millionsd’€ TTC ! Tout est prévu… mêmeque ça fonctionne !

    On prend les mêmes et onrecommence !

    Oui sauf que, aujourd’hui, cettesuperbe machine à assainir la plagedes Sables d’Or ne marche toujourspas : la société d’expertise qui avalidé la faisabilité s’est trompée…mais a été payée ! Les sables s’en-crassent et les filtres ne filtrent pas.

    La solution ? Les experts (lesmêmes ?) préconisent le creuse-ment d’un 2ème bassin (sera-t-il ledernier ?) en continuité du premier,pour améliorer la décantation etaugmenter les surfaces de filtrationen ralentissant l’arrivée des eauxdu ruisseau.Pas d’enquête publique ! Pas utilenous a-t-on dit en haut lieu ! Pas depermis de construire, les travauxsouterrains n’en nécessitent pas !Coût de cette dernière opération ?1,38 Millions d’€ TTC de plus, enga-gés sur le budget communautaire !Presque autant que le budget initial !Et si dans un an l’ouvrage est tou-jours inefficace ? Qu’est-ce qu’on

    fait ? Un 3ème bassin ?Amis ! Si d’aventure les beaux joursd’automne vous donnent envie d’al-ler voir la mer, évitez la Chambred’Amour ! C’est aujourd’hui un pay-sage d’après bombardements oùles sables stockés sur un espacesensible attendent d’être évacuéset de longs et lourds piquets enmétal sont enfoncés dans la dunerésiduelle ! Quant aux ruines artdéco voisines, ce n’est que la salledes fêtes démolie… pour êtrereconstruite à l’identique. Mais ceciest une autre histoire !

    Cl. P. Cinq Cantons Barre

    3ORTZADAR •N° 117 • NOVEMBRE / DECEMBRE 2006

    A Anglet, ça barbote

    Le moulin du Barbot autrefois…

    BAB

  • 4 • ORTZADAR N° 117 • NOVEMBRE / DECEMBRE 2006

    Par JM. FAYE

    BrèvesSocialesBrèvesSociales

    AXA ne désarme pas…

    POLITIS indiquait récemment quel’ONG belge, Netwerk Vladereen avaitrévélé il y a un an les liens économi-ques entre 5 groupes financiers(Dexia, Fortis, ING, KBC, AXA) et desindusties productrices de mines anti-personnel et de bombes à sous-muni-tions. A la suite d’une campagne del’ONG, 4 des groupes ont changé leurpolitique d’investissement mais pasAXA qui de manière détournée conti-nue à favoriser des investissements« pour le compte de tiers ». AmnestyInternational lui demande de se déga-ger de l’ensemble de ses positions« dans les entreprises faisant com-merce des mines anti-personnel »…Qu’en pense Sarkozy, lui qui refuse derépondre aux questions sur la prolifé-ration de ce genre d’armes ?

    La science n’est pas (toujours) neutre

    Les savoirs scientifiques sont commetoute création humaine, soumis à desenjeux politiques, économiques etsociaux. La troisième édition du« Festival des Sciences en bobines »a été dédiée au thème : « Fête oudéfaite de la science » du 11 au 14Octobre. Des sujets portant surTchernobyl, l’amiante, les fraudesscientifiques, les épidémies, lesdéchets nucléaires, ont été dévelop-pés. La Confédération Paysanne,Greenpeace et le réseau Sortir duNucléaire ont fait partie des organisa-tions. Une initiative plus qu’utile.Nécessaire !

    Répression et dialogue

    A l’heure où l’on « commémore » laflambée des banlieues et où lesmédias n’ont de cesse d’interroger lesreprésentants très droitiers du syndi-cat Alliance, un autre discours estpossible. Ainsi l’Humanité en date du20 Octobre, interviewait le secrétairegénéral adjoint de l’UNSA police(Francis MASANET) qui pointait l’im-passe du tout répressif et plaidait pourle retour à une police de proximité.Selon lui, il y a 24 départements pos-sédant des cités dites « sensibles »pour lesquelles il est nécessaire demettre les moyens en effectifs etrenouer le dialogue avec la popula-tion. Pour lui, la politique médiatique etva-t-en guerre du ministre de l’inté-rieur est inacceptable et produit lesfruits de ce qu’il sème. « La politiquedu rendement, axée sur la seulerépression n’est pas possible »ajoute-t-il. On est bien d’accord !

    BAYROU l’ambigu

    Dernière ambiguïté en date : le trans-fert de six UMP vers l’UDF parmi lesconseillers municipaux toulousains.Trois adjoints et trois conseillers,anciens de Démocratie Libérale sesont encartés à l’UDF. C’est un retourvers la « famille d’origine ». Parmieux, Serge DIDIER, avocat de BAU-DIS, qui a fréquenté l’extrême droitedans sa jeunesse, n’est pas vraimentdans la ligne de pensée que prétendtenir BAYROU. Mais ces ralliementsparaissent avoir été négociés par lebéarnais lui-même qui marque unsigne d’intérêt pour la ville rose. Desralliements qui préfigurent aussi desambitions municipales dans unegrande ville à ravir à l’UMP. JeanMarie CAVADA pourrait pointer sonnez pour œuvrer dans une telle stra-tégie. Comme on le voit, BAYROU faitde la politique autrement ! C’est frais,c’est nouveau !

    Les voix d’AHOTSAK

    AHOTSAK est une plate forme crééeen Avril dernier et regroupant environ200 femmes du Pays Basque de tou-tes sensibilités politiques à l’excep-tion de la droite. Ce rassemblementpour la paix qui s’était fait entendre enconférence de presse à SaintSébastien, est présent maintenant enPays Basque Nord. Une quarantainede femmes de ce côté ci de la fron-tière, viennent de s’y inscrire. Huitmois après sa création, la plate formecomprend maintenant des femmes duParti Socialiste d’Euskadi, du PartiSocialiste de Navarre, du PartiSocialiste Français, des Verts (desdeux côtés de la frontière), des com-munistes, de Batasuna, d’Abertza-leen Batasuna, du PNV, d’EA, d’IU,d’Aralar, mais aussi des syndicalistes(ELA, LAB, UGT). Ces femmes reven-diquent le rôle « d’agents activespour la paix ». Trois principes les gui-dent : l’exigence collective de la paix,l’idée que tout projet politique doitpouvoir se défendre sans être imposéet enfin le principe du respect des

    garanties démocratiques pour que lechoix de la société basque soit res-pecté.

    Caissière licenciée,Prud’hommes en cours…

    Caissière depuis 17 ans au magasinCHAMPION de Hendaye, Martines’est faite lourder. Elle est accuséepar sa direction de « négligence fau-tive ». Les faits : en Septembre 2005,3400 euros sont volés dans le coffre-fort du supermarché en « moins de 4minutes ». Martine a laissé la clef ducoffre dans la salle qui l’abrite et lacaissière avait pris soin de fermercette salle. A l’usage, les responsa-bles des dépôts ne gardaient pas laclef avec eux car elle mesure 30 cen-timètres. Le conseil de Martine (délé-gué syndical de LAB) insiste sur unecarence de la direction quant à lasécurisation de cet objet. Depuis lesfaits, la direction a apporté les modifi-cations nécessaires et reconnaîtdonc implicitement ses défaillancesau point que l’avocat de l’employeurplaide ainsi : « alors que la procédurede sécurité est défaillante et que lasalariée en est consciente, c’est àelle de redoubler de conscience pro-fessionnelle ». Belle logique patro-nale qui se prévaut de ses propresturpitudes pour sanctionner une sala-riée. On croit rêver.

    Baïona Berria veut clarifierla donne municipale

    Le groupe d’opposition bayonnaiss’élève contre l’absence de concerta-tion dans sa ville et dénonce la posi-tion autocrate du maire. Selon legroupe abertzale, rien n’est clair dansles messages émis à l’adresse desadministrés. Les articles des publica-tions municipales ont caractère abs-cons, et les réunions d’information dumaire relèvent du « one man show »peu didactique. Baïona Berria pro-pose d’organiser la consultation deshabitants sur le devenir de l’habitatdans la cité avant d’élaborer le « PlanLocal d’Urbanisme » qui devra être

    soumis à enquête publique. Legroupe souhaite une démarche touteaussi démocratique dans le domainede la politique linguistique de la ville.Pour lui, la « capitale du Pays BasqueNord » mérite mieux que des passa-ges en force, mieux que des déci-sions déconnectées des besoins.

    Précarité chez DUCASSE

    Le syndicat LAB s’est mobilisé contrela précarité des emplois chez l’auber-giste de luxe, Alain DUCASSE. Seloncette organisation, « économies etrentabilité sont les deux mots d’ordrequi rythment le travail du personneld’Ostape, de l’auberge Iparla et del’hôtel du Pont d’Enfer », trois structu-res appartenant à Alain DUCASSE.LAB a dénoncé, lors d’une manifesta-tion à Bidarray, les heures supplé-mentaires excessives, les recoursnombreux aux CDD, les pressions surle personnel. Mais aussi l’usage unpeu trop répandu des stagiaires desdifférentes écoles hôtelières, sansrémunération… Pour la direction quireconnaît que des choses doiventêtre améliorées, « la précarité estinhérente à cette activité singulière ».

    Des chiffres qui parlent

    Ils parlent si on veut bien les enten-dre… 20,7 %, c’est le taux de chô-mage des 15-59 ans dans les zonesurbaines sensibles (ZUS).C’est le double de la moyenne natio-nale. 10 540 euros, c’est le revenu fis-cal moyen dans les ZUS contre17 184 euros pour la moyenne natio-nale. 40 %, c’est le pourcentage desfilles de moins de 25 ans au chômagedans ces mêmes zones.Mais… 1,34 % c’est le pourcentagede logements sociaux à Neuilly (chezSarko) alors que ce pourcentage peutmonter à 46 % à Bagnolet (Seine StDenis). Enfin, 7 %, c’est la proportiond’élèves des ZUS ayant un retard de2 ans et plus en classe de sixième(3 % sur l’ensemble du pays)…

    Qu’on se le dise !

  • Le 14 octobre à St Jean de Luz, LeCADE s’est associé à l’action

    « Dégage l’emballage » organiséepar l’association ACE (Action

    Citoyenne, Environnementale), afinde pointer le doigt sur ce gaspil-

    lage : le consommateur achète20 % plus cher un produit à causede son emballage (un « surplus »

    qui ne sert qu’à faire vendre), et entant que contribuable, il paie

    encore pour son élimination enfait, il paie 2 fois pour un déchet !

    Le nombre d’emballages continuerad’augmenter si « le consommateur,

    usager, contribuable » ne mani-feste pas son refus devant de tels

    excès ; par ailleurs, eut égard à leurcourte durée de vie leur réduction

    revêt une importance certaine dans une optique

    d’économie des ressources.Cette action constitue le pendantde notre lutte contre tout projet

    d’incinération de nos déchets,la réduction des déchets ne

    pourra être résolue que par uneapproche préventive.

    L’association ACE a adresséune lettre ouverte à M. leMaire d’Hendaye

    Lettre ouverte à Monsieur le Mairede Hendaye

    Objet : demande d’abandonner laTaxe des Ordures Ménagères (TEOM)et de mettre en place la Redevanceincitative (REOM) pesée embarquéeou équivalent comme sacs prépayés.

    Monsieur le Maire,La collecte et le traitement des ordu-res ménagères ont entraîné des aug-mentations considérables (36 %) dumontant des factures et des injusticesinacceptables entre les usagers d’unmême service public. Pour expliquercet état de fait, vous invoquez notam-ment l’accroissement du volume desdéchets collectés et les coûts supplé-mentaires générés par l’introductionde la collecte sélective. Pourquoi nepas appeler un chat, un chat ? Lesvéritables causes de cette situationviennent en fait, de vos dictats : aban-donner Bizi Garbia pour vous tournervers un projet d’incinération desdéchets ménagers avec les municipa-

    lités de Irun et Hondarribia, ceci sansaucune concertation avec les usagers,sans étude d’impact et sans justifica-tion comptable. Les conséquencesfinancières ne se sont pas fait atten-dre : la ville de Hendaye est passés dustade d’adhérent à celui de client ausein de Bizi Garbia et en tant que tel,doit payer le prix fort, soit 70 euros latonne au lieu de 45 euros. Nous refu-sons d’être fiscalement « vampi-risé » à cause de vos erreurs.

    La Taxe d’Enlèvement des OrduresMénagères (TEOM) a, en toute logi-que, le caractère d’une imposition etnon d’une redevance pour servicerendu, ce qui permet aux services fis-caux d’y ajouter 8 % de frais de recou-vrement. De plus, elle n’a pas de rap-port direct avec le service rendupuisqu’elle est calculée sur la basefoncière du bâti : le montant de la taxeest totalement indépendant du volumede déchets collectés. Elle est donc« déconnectée » de la réalité. Parmiles services publics locaux mettant enœuvre des procédés et des méthodesdu « monde industriel » (eau etassainissement, transport…), l’élimi-nation des déchets est le dernier dontle prix ne tient pas compte du servicerendu.

    Il est essentiel de recentrer le débatnon seulement sur ce qu’il faut faire denos déchets, mais sur les moyens àmettre en œuvre pour produire moinsde déchets, et pour les rendre moinsnocifs. Si on positionne le débat ences termes, on peut résoudre l’équa-tion de la baisse de la quantité dedéchets produits. Concrètement, quefaire ? Une des solutions envisagéesest d’agir à la source, auprès desménages, et d’appliquer le principepollueur payeur grâce à la Redevanced’Enlèvement des Ordures Ména-gères (REOM) dite « incitative », quipermet aux usagers de modifier lemontant de leur facture en jouant surle volume de leur poubelle. Ce concept(« Pay as you throw » c’est-à-dire« Payez selon ce que vous jetez »),né aux Etats-Unis dans les annéesquatre vingt dix, permet aux usagersde modifier le montant de leur factureen changeant leur comportement.Pour cela, il doit y avoir une assiettereprésentant la quantité de déchetsproduits, et sur laquelle les usagersont un moyen d’action. De nombreux

    dispositifs existent. La pesée embar-quée : à chaque levée, un dispositifélectronique identifie le bac et le pèse.L’usager est facturé en fonction dupoids des déchets produits. Le volumedu bac : l’usager choisit le bac qui luiconvient le mieux et le montant de laREOM dépend de la taille du bacchoisi. La fréquence de présentationdu bac : la REOM est calculée enfonction du nombre de fois où le bacest présenté à la collecte. Le sac pré-payé : les déchets ne sont collectésque dans des sacs spécifiques quel’usager peut acheter auprès de la col-lectivité. Le prix du sac comprend leprix de la collecte et du traitement.Le montant payé dépendant de laquantité de déchets produits, les usa-gers sont incités à mieux gérer leurdéchets (tri, compostage individuel,déchetterie…) à les réduire (répara-tion, réutilisation) et à faire des effortsde prévention (modification du com-portement d’achat/eco consomma-tion). 27 millions de ménages nordaméricains sont soumis à un systèmede sacs prépayés. En Europe, la miseen place de la redevance incitative autri des déchets ménagers a débuté en1995, elle est généralisée en Suisse,en Allemagne en Autriche, en Irlande,en Belgique (à l’exception de Bruxel-les) les sacs payants ou les conte-neurs à puce sont quasiment générali-sés en Flandre et en Wallonie (en res-pectant l’autonomie des communes).Elle est également présente enFinlande, en Suède, au Luxembourg,en Italie. Plusieurs pays ont inscritdans leur législation que le finance-ment du service public des déchetsdoit être conforme au principe pollueurpayeur (par exemple en Suisse etrécemment en Irlande). La redevanceIncitative est également généraliséeen Corée du Sud et présente auJapon.

    Aujourd’hui, une quinzaine de commu-nautés de communes de l’Hexagonel’ont adoptée (cela représente 11 %de la population et approximativement300 communes), dont les villes deBrest, Besançon (devant les bonsrésultats de la ville, des débats sont encours pour l’extension de ce mode definancement aux 59 communes del’agglomération), Châteaulin et unebonne dizaine de communes travailledessus. La mise en place de la REOMincitative répond à un double objectif

    en responsabilisant les ménages etles professionnels, qui paieront enfonction de ce qu’ils jettent. Elle vise àfavoriser la réduction des quantités dedéchets produits, la diminution desvolumes confiés à la collectivité etl’augmentation des flux dirigés vers lerecyclage et le compostage maisaussi « à maîtriser la hausse descoûts de ce service public et à amé-liorer la transparence » préciseRachel Baudry, économiste à laDirection déchets et sols de l’ADEME.Prenons l’exemple du Syndicat mixteMontaigu Rocheservière, qui abrite15 000 foyers (près de Nantes). Entre1999, date de la mise en place de laredevance et 2004, il a été enregistréune réduction de 25 % du poids desordures ménagères, une augmenta-tion de 80 % des emballages triés etune baisse de 45 % des orduresménagères résiduelles.La mise en place d’une REOM incita-tive fait peser directement les frais degestion sur la collectivité en remplace-ment du coût forfaitaire de 8 % prélevépar le Trésor. Dans les collectivitésétudiées, pour lesquelles les donnéesétaient disponibles, les frais de gestionde la REOM s’élèvent en moyenneentre 3 et 6 % (impayés compris), soitun gain de 2 à 5 % sur la TEOM. Parexemple à Besançon, l’économie a étéestimée à 5,25 euros/hab. (impayéscompris). Même si l’économie de fraisde gestion représente peu par rapportà l’ensemble des dépenses du ser-vice, elle constitue un facteur de déci-sion en faveur de la REOM.

    Dans les débats sur la redevance inci-tative, de nombreuses affirmationssont énoncées, mettant en avant lesinconvénients de ce mode de finance-ment, mais elles sont rarementétayées par des faits ou des chiffres.La relative marginalité des comporte-ments déviants allant de la déchargesauvage au brûlage illégal ne semblepas en mesure de remettre en causeles effets bénéfiques de l’applicationde la redevance dans les deux collec-tivités étudiées. Aujourd’hui, avec unrecul de cinq années, les chercheursconstatent un développement de laprévention et du recyclage, une stabi-lisation des finances et un comporte-ment responsable des citoyens.Sur le plan économique, elle est renta-ble pour la collectivité dés lors que letraitement résiduel est plus coûteux

    5ORTZADAR •N° 117 • NOVEMBRE / DECEMBRE 2006

    « Dégage l’emballage »

    ••• Suite page 6

  • Les services de la Direction Nationaledes Enquêtes de Concurrence, deConsommation et de Répression desFraudes et le Service Régional de laProtection des Végétaux de Rhône-Alpes ont lancé une opération à l’en-contre d’un paysagiste élagueur pro-moteur de traitements naturels pour lejardinage et l’agriculture. Considérant,au regard de la Loi d’orientation agri-cole de 2006, que l’enseignement detraitements naturels constitue uneinfraction, ces services ont procédé àune saisie de documents.

    En effet, cette loi d’orientation agri-cole 2006-11 interdit la mise sur le mar-ché, l’utilisation et la détention de pro-duits phytosanitaires non homologuésainsi que la simple recommandation deces mêmes produits.

    Suite à ces aberrations, un collectifpour la défense et la promotion desproduits naturels est né. Il regroupedes associations, des producteurs, desconsommateurs… Le collectif juge queces dispositions ne doivent pas s’appli-quer en l’état pour les produits natu-rels, connus de longue date, fruit dusavoir-faire paysan et qui n’ont jamaismontré d’effet nocif pour l’homme etson environnement, que ce soit dans lecadre de leur commercialisation ou deleur fabrication pour son usage per-sonnel.

    Suite aux multiples réactions sur lesproduits naturels de protection desplantes, le ministère de l’agriculturevient de préciser l’interprétation qu’ilconvient de faire de la loi d’orientationcontestée.

    Aujourd’hui, le ministère précise quela loi vise à encadrer la mise sur le mar-ché de produits phytopharmaceuti-ques contenant une ou plusieurs subs-tances actives destinées au traitementdes plantes, et qu’à ce titre les particu-liers ne sont pas concernés. En consé-quence, les préparations effectuéespar un particulier pour une utilisationpersonnelle, telles que le purin d’ortie,ne rentrent pas dans le cadre d’unemise sur le marché, et sont donc auto-risées. De même, la promotion auprèsdes particuliers de procédés naturelsou le fait de donner la recette de tel-les préparations ne sont pas interdites.

    Au niveau des professionnels, leschoses sont un peu plus compliquées,puisque selon le communiqué, si unprofessionnel a le droit de préparer et,

    ensuite, d’utiliser des produits de trai-tements pour les plantes, il n’a pas lapossibilité de les commercialiser oumême de les distribuer gratuitement,car dans ce cas ses produits tombentsous le coup de la réglementation etdoivent être à ce titre autorisés.

    Par ailleurs, selon le ministère, jointpar téléphone, recommandation etformation concernant les produitsnon-homologués sont autorisées, pourles professionnels comme pour les par-ticuliers, dès lors qu’elles demeurentdans un cadre général et qu’elles nefont donc pas la promotion d’une mar-que spécifique.

    Tant qu’il est encore temps, notonsvite les bonnes recettes avant qu’ellesne nous soient volées.

    LES PURINS NATURELS

    • Le purin d’ortie, riche en azote, élé-ments organiques, minéraux et enoligo-éléments.Hacher grossièrement 1 kg d’ortiespour 10 l d’eau et laisser macérer :12 h à 24 h, puis filtrer et diluer à 5 %pour obtenir un effet insecticide etfongicide, pulvériser sur la feuille, pré-ventif contre le mildiou, la rouille, l’oï-dium et répulsif des acariens et puce-rons.10 à 15 jours, puis filtrer et diluer à 10-20 % pour servir d’engrais et de stimu-lateur de croissance, arroser au pieddes plantes.Mettre les feuilles dans le composteur.• Le purin de consoude, l’engrais vertle plus précieux du potager, riche enéléments nutritifs azote et potasse ilfavorise la croissance et la floraison desplantes.Hacher grossièrement 1 kg de feuillede consoude pour 10 l d’eau et laissermacérer 1 semaine puis filtrer et diluer1/20 et pulvériser sur les feuilles ou à1/4 pour arroser au pied des plantes.La consoude mise en tas produit enquelques jours un compost largementaussi riche que le fumier. • Décoction de tanaisie, contre lespucerons, chenilles, altises, mouchesdes légumes, aleurodes (mouches blan-ches) et les larves des charançons.Faire tremper pendant 24 heures 300 à400 g de plantes fraîches dans 10 litresd’eau. Faire bouillir pendant 15 mn.

    • Le purin de fougère, contre les puce-rons, les escargots et les limaces.Faire macérer entre 800gr et 1 kg defeuilles dans 10 litres d’eau de pluiependant 1 semaine et pulvériser diluéà 10 % ou non dilué.• Décoction de prèle, riche en silice,renforce la résistance aux maladies,rouille, la maladie des taches noires surle rosier, la moniliose, la cloque dupêcher, le botrytis et le mildiou.Faire tremper 1 kg de tiges de prèlefinement coupées dans 10 litres d’eau.Faire bouillir 30 mn et laisser refroidirau moins 12 heures. Utiliser en pulvéri-sation diluée à 20 %.• Infusion de rhubarbe, Contre la tei-gne du poireau et les pucerons noirs.Plonger 1.5 kg de feuilles de rhubarbedans 10 litres d’eau bouillante. Porter àébullition et éteindre le feu. Laisserinfuser au moins 24 heures. Pulvérisernon dilué• Infusion d’ail et d’oignon, contre lesmaladies cryptogamiques.Hacher 50 g d’ail et 650 g d’oignonsavec leur peau, Verser ce hachis dans10 litres d’eau bouillante et laisserinfuser 12 heures. Pulvériser sansdiluer.• Le purin de sureau, contre les puce-rons, piéride du chou, teigne du poi-reau, altises, thrips et noctuelles etpour éviter que les rongeurs n’atta-quent les racines des plantes et desarbres.Faire macérer deux jours minimum 1kg de feuilles, tiges, fleurs, fruits fine-ment hachés dans 10 litres d’eau depluie. Pulvériser non dilué• Le purin de tomate, en préventif,contre les teignes des poireaux, les alti-ses et les piérides du chou et en curatifcontre les pucerons Faire macérer 1 kg de feuilles et tigesde tomate hachées dans 10 litres d’eaude pluie de 12 heures à 3 jours. En pré-vention, pulvériser cette préparationnon diluée tous les 4 ou 5 jours.• Le purin de pissenlit, stimule la crois-sance et améliore la qualité des légu-mes.Faire macérer 1,5 à 2 Kg de plantesentières avec la racine dans 10 litresd’eau. Arroser le sol au printemps et àl’automne de ce purin dilué à 1/5.• Le purin de bouleau, prévient la tave-lure des arbres fruitiers.Faire macérer 1 Kg de feuilles fraîchesdans 10 litres d’eau. Pulvériser partemps humide dilué à 1/5. Toutes cesplantes sont soit proches de chez voussoit facile à cultiver. Bon jardinage…

    Sources : Association les amis des orties, collectifOrtie et Cie — http://perso.orange.fr/girard.guil-leme/purin.htm

    6 • ORTZADAR N° 117 • NOVEMBRE / DECEMBRE 2006

    Drôle de société…Bientôt il va nous être interdit de transmettre les traditions

    ancestrales. (Il paraît que la loi a été mal interprétée…)

    que la collecte sélective et le tri(soutiens déduits). Finalement, laREOM incitative constitue uneétape importante dans le sens de lamodernisation du service publicdes déchets et de la protection del’environnement.Le choix du mode de financementest laissé à l’appréciation de lacommune en fonction de son histo-rique et de ses moyens, mais danstous les cas, les motivations quipoussent une collectivité à mettreen place une redevance incitativesont très souvent les mêmes : équi-libre financier, responsabilisationdes habitants, transparence et jus-tice. Du côté des usagers, la rede-vance est globalement bien perçueparce qu’elle sous entend plusd’équité et de transparence dansles financements. En conclusion, sices solutions sont peu mises enœuvre dans l’hexagone, c’est parceque les solutions du stockage(enfouissement/décharge) et / oud’incinération rapportent beaucoupd’argent aux industriels desdéchets qui en ont le monopolesans concurrence parce qu’échap-pant à la législation des marchéspublics !

    Partout à travers le monde, des col-lectivités décident de mettre enœuvre les moyens nécessaires àune politique de prévention, enremplaçant la taxe par une rede-vance. C’est pourquoi nous vousdemandons, M. le Maire, d’œuvrerpour engager votre collectivité dansune démarche visant la suppres-sion de la taxe et la mise en placede la redevance incitative. Nousvous rappelons qu’à la « maî-trise » la responsabilité est liée.Vosdécisions doivent être conformes àl’intérêt général. Pour se faire, ilconvient, dés maintenant, de déve-lopper une politique de réelleconcertation où les habitants severront légitimement associés auxchoix qui auront des conséquencessur leur environnement, leur santéet sur la fiscalité qu’ils subissent.

    En espérant que vous serez sou-cieux des intérêts de vos adminis-trés, nous vous adressons,Monsieur le Maire, l’expression denos salutations distinguées.

    Patricia Nicolas

    Co Présidente Usager, citoyenne, contribuable

    Le 6 octobre 2006

    ••• Suite de la page 5

  • La petite rubrique qui pique…des idées ici et là est deretour. Si vous avez des infos,cocasses ou non, qui vous semblent relever de cette rubrique :[email protected]

    Merci

    ¤ SOUPE AU CAILLOU

    Peut-être connaissez-vous le mer-veilleux petit album pour enfantsportant ce titre. C’est l’histoire d’unbrave loup flegmatique qui débar-que un jour dans un village avec unsac contenant un gros caillou des-tiné à faire une… soupe au caillou.Les villageois mi-inquiets, mi intri-gués vont proposer, qui d’ajouterde la citrouille, qui du chou, et ilsvont finalement passer unechouette soirée autour de la soupeainsi improvisée. Le loup reprendalors son caillou et part vers denouvelles aventures.Ce conte n’aurait pu rester qu’unjoli souvenir de parent ou d’instit,sans un passage du terrible livrede Jean Ziegler sur le lien entredette et misère, “ L’empire de lahonte ” (Fayard), qui évoque la“ coutume ” qu’ont les mères desfavelas du nord du Brésil… de met-tre de l’eau à bouillir dans une mar-mite où elles ont préalablementplacé des cailloux. Elles expliquentà leurs petits affamés que le repassera bientôt prêt tout en espérantqu’entre-temps les enfants seseront endormis.

    Eh merde !

    ¤ QUI A PERDU DES NEURONES ?

    M. Lelay, PDG de TF1 avait déclarécyniquement il y a un ou deuxans qu’il vendait du temps de cer-veau disponible à la pub, autre-ment dit que son entreprise décer-velait à tout va. Une des émissionsphares de sa chaîne, Qui veutgagner des millions, vient d’enapporter une preuve éclatante,désastreuse, et faire craindre queses objectifs sont en passe d’être

    atteints. Ce jour-là, 13 juillet 2006,le candidat, lieutenant-colonel à laretraite, sèche lamentablement surla question suivante: « Quel estl’astre qui tourne autour de laTerre? » Hubert Reeves n’étant pasde ses amis, il décide de demanderl’avis du public. Et là, stupeur ! 46 % répondent la lune, 52 % lesoleil. Et notre ignare de suivrel’avis d’un public tout aussi ignareque lui.Les progrès des créationnistes anti-darwiniens aux Etats-Unis nousfont volontiers ricaner en Europe,mais on peut se demander à lalumière d’un tel exemple, si le ter-rain n’est pas déjà prêt à accueillirdes remises en cause encore plusfondamentales.Un Pernaut ça va, un Pernaut et unFoucault bonjour les dégâts.

    ¤ NEOLOGISME

    Amis altermondialistes et autres,votre légitime révolte envers lesOGM, Coca, MacDo et autresjoyeusetés venues du pays de l’on-cle Sam, vous amène, dans vosjustes diatribes anti-yankee à lestraiter d’Américain. N’oubliez pasque le cocalero bolivien, le tourneurbrésilien ou encore le Jivaro réduc-teur de têtes sont tout aussiAméricains. Une solution ? Utilisez systématiquement le termeEtatsuniens. La langue espagnolea, elle, créé « Estadounidense »depuis bien longtemps.

    ¤ PUB

    On y apprend que la chaîne desupermarchés Champion s’associeà Disney pour « faire aimer fruits etlégumes aux enfants ». Une inten-tion louable certes mais une lectureattentive des pages consacrées àcette opération permet de constaterque le prix des barquettes detomates cerises, kiwis et autresdélices… n’est pas indiqué (onnous annonce juste la seconde àmoitié prix), et que l’espace est lar-gement dévolu à la promotion denuggets et autres poissonspanés… en forme de tête deMickey. Là les prix sont bien indi-

    qués. Ouf ! On aurait pu croire uninstant que Champion-Disneys’étaient mis à lutter sérieusementcontre la malbouffe.

    ¤ ET UNE POUR MA PROSTATE !

    Certains amateurs de mousse ontcru rêver en apprenant que, selon

    des chercheurs de l’Oregon, lehoublon protège du cancer de laprostate. Mais, indique le “ Canardenchaîné ”, il faut s’enfiler pasmoins de dix-sept demis par jourpour profiter pleinement de ceteffet ! A ce régime c’ est la mise enbière assurée.

    André GARO

    7ORTZADAR •N° 117 • NOVEMBRE / DECEMBRE 2006

    Un monde tragi-risible

    RÉDUIRE de moitié les 500 kgde déchets que produit unFrançais chaque année, c’estpossible : 30 ménages d’Ille-et-Vilaine ont pesé leurs poubellespendant un an pour le démontrer.« Trier ses déchets, c’est bien.Faire qu’il n’y en ait pas, c’estencore mieux », résume GaëlVirlouvet, président de La Passi-flore, l’association à l’origine del’opération « Je réduits mesdéchets ».Transport, stockage et incinéra-tion des ordures ont en effet desconséquences environnementa-les majeures et personne ne veutd’une décharge ou d’un incinéra-teur à côté de chez soi, relèvel’association, impliquée dans laSemaine nationale de réductiondes déchets qui prend fin diman-che.Trente familles volontaires deFougères et ses environs se sontdonc attelées à trier, regrouperleur déchets de cuisine pour enfaire de l’engrais (compost), àboire de l’eau du robinet plutôtqu’en bouteille ou encore àessayer de limiter les emballagesà l’achat.Durant toute l’année 2005, lesparticipants ont dû peser levolume de chaque type dedéchets produits par leur foyer :ordures non recyclables, com-post, verre, papier, etc.Résultat : les 30 ménages sensi-bilisés (soit 92 personnes), auxorigines sociales et aux composi-tions variées, ont jeté « deux fois

    moins » d’ordures dans leur pou-belle que la moyenne, explique M.Virlouvet.Mieux, les familles ont produit« quatre à cinq fois moins dedéchets résiduels (non recycla-bles) que les habitants non sensi-bilisés » du Pays de Fougères,soit « 44 kg par personne et paran contre 250 kg », précise GaëlVirlouvet.Selon La Passiflore, affiliée à lafédération France Nature Environ-nement, un Français produit enmoyenne 500 kg de déchets paran. Sur le Pays de Fougères(quelque 50 communes, 70 000habitants) où a été menée l’opéra-tion, ce chiffre atteint même540 kg.Malgré la contrainte de la peséesemaine après semaine, la plu-part des familles ont suivi l’opéra-tion de bout en bout, notammenten adaptant leur intérieur pourmieux trier, comme GhislaineSourdin, une institutrice de 49ans, ou encore en apposant uneétiquette « Stop Pub » sur leurboîte aux lettres comme FrançoisJardin, 59 ans, un habitant deSaint-Brice-en-Coglès. « Le com-postage, par exemple, est unechose merveilleuse », témoigneJean-Pierre Lebedel, un retraitéde 67 ans. « On rend à la naturece qu’elle nous a donné et celafait 20 à 30 % de déchets enmoins dans ma poubelle ».

    FOUGÈRES (AFP)13/10/2006 08h20

    Déchets30 foyers divisent le volume de

    leurs poubelles par deux

  • espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresseTr

    ain

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    se…

    8 • ORTZADAR

    « Les chiffres sontrécents, vous pouvezleur faire confiance »

    Cette phrase est celle deM. Massenet directeur de ladirection régionale de l’équi-pement à Bayonne le jour del’ouverture du débat. Et com-ment qu’on leur fait confi-ance, c’est même pour celaqu’on demande une exper-tise indépendante. Mais enattendant, on vous compte lamésaventure du sieur Mas-senet : comme vous le savez,fidèle lecteur, une âprebataille sur la fréquentationde la ligne existante Hendaye-Bayonne nous occupedepuis 10 ans. Nous disonsqu’il y passe 50 trains parsens (8 grandes lignes, 7TER et 10 trains de fret). RFFdepuis 10 ans a inondé tou-tes les administrations etautres organismes de chiffrestruqués pour le fret. Ainsi, auConseil de Développementelle annonce 43 trains de fret(2 sens), elle récidive dans ledossier de saisine du débatpublic etc. Une semaineaprès cette phrase convain-cante, donc, messire Masse-net officiait à Biarritz et pas-sait son diaporama avec 65trains de voyageurs et 43trains de fret sur la ligneactuelle.Questions de la salle deman-dant les horaires des trainsvoyageurs ce qui est facile àvérifier (serveur vocal de lagare) mais surprise, RFFpasse ses diapos et là, oui là,stupeur : 22 trains de fret (2sens soit 11 par sens).Massenet lâché par RFF : unbon moment. Comme leCADE en a rajouté une cou-

    che, messire Massenet a eudu mal à s’en remettre. 15jours plus tard à Hendaye oùRFF a officialisé par écrit les11 trains par sens, absencede maître Massenet. « Leschiffres sont récents et vouspouvez leur faire confiance »qu’il disait.

    La main dans le sac

    Au cours de la même réuniondu 19 septembre à Biarritz,M. Prat de RFF a aussi faitapparaître pour la premièrefois le tonnage fret internatio-nal du corridor atlantiquepour 2004 avec 2 millions detonnes (voir ci dessous).Quelques instants plus tard,M. Jeanselme de la SNCF afait apparaître les chiffres de2,3 millions pour 2004 et 2,7millions pour 2005.Le CADE est intervenu pourfaire remarquer que M.Jeanselme avait ajouté le ton-nage de la zone de fret deMouguerre. Et que cela expli-quait notamment la différenceau sein même de la SNCF.M. Prat a confirmé. Nousavons tenu à faire remarquerqu’ajouter le tonnage de lazone de fret de Mouguerreest une pratique condamna-ble car cela revient entreautres à compter deux foisdes trains venant d’Hendayeet reconstitués en « trainscomplets » à Mouguerre aumoins 2 fois par semaine.Jamais la SNCF n’a inclus lazone de fret de Mouguerredans ses statistiques et lefaire pour les 2 dernièresannées seulement modifienettement les calculs et esti-mations ayant précédé le pro-jet ferroviaire. Nous avons

    demandé que ces chiffressoient corrigés. A Hendayeles chiffres officiels de 2004ont été publiés à hauteur de 2millions de tonnes mais rienpour 2005.

    Les voilà les chiffres, les vrais

    Enfin, nous avons les chiffresofficiels du trafic internationalde marchandises sur le railpassant sur les voiesHendaye-Bayonne pour lesannées 2004 et 2005. Pour2004, à la réunion d’Hendaye,RFF a distribué une note(posée sur les sièges de lasalle) avec le chiffre de 2 mil-lions de tonnes. Ce quiconfirme nos chiffres et lastagnation au lieu de l’aug-mentation de 3,2 % par an pré-vus pour le projet. Ainsi, de2000 à 2004, le tonnage adiminué de 13 % là où on esti-mait une augmentation de17 %. Ecart de 30 %. Pour2005 RFF est bien discrète.Les documents de l’observa-toire franco-espagnol disponi-bles sur le site du débat indi-quent : échanges ferroviairestotaux à travers les Pyrénéesfer-fer 2005 : 4,563 millions detonnes décomposés ainsi :2,724 millions de tonnes sur lecorridor méditerranéen et1,839 à Hendaye. C’est unebaisse considérable. Nous ensommes donc officiellement àmoins 20 % là où on estimaitune augmentation de 25 %.Ecart de 45 %. Au quart desestimations 2000-2020 du pro-jet RFF il apparaît de plus enplus évident que les chiffresont largement été surestiméspour parvenir à une saturationvirtuelle des voies existantes.

    Hendaye sinistrée

    Une bonne illustration de l’effetTGV est hélas celle de la villed’Hendaye. S’il y a bien unecommune ancrée dans l’acti-vité fret ferroviaire au paysBasque, c’est bien Hendaye.Interrogée par nos soins, RFFexplique que le fret nationalrestera sur les voies existanteset le fret international passerasur la voie nouvelle. Mais der-rière cette phrase bien arron-die il y a une réalité plus hard.Entre Hendaye et Bayonne, ilne passe que du trafic interna-tional. C’est donc toute activitéfret ferroviaire d’Hendaye quiest liquidée. L’entrepriseWallon à Tarnos en payera elleaussi le prix (elle stocke lesvoitures qui arrivent d’Espagnepar le train et qui ne passerontdonc plus par là). Ira-t-elles’installer au Sud deBordeaux ? Une lumineuseillustration des voies nouvellesqui assèchent au lieu d’irri-guer. Au fait, quel est l’avenirde l’entreprise Novatrans àMouguerre (elle s’agrandit àl’heure actuelle car le combinéaugmente après la fermeturede celui d’Hendaye l’an der-nier) ? Sa desserte quoti-dienne vers la banlieue de Lilleest-elle la même que celleannoncée au départ de Vitoriadans le nouveau projet ferro-viaire ? Dans ce cas, le trans-fert joue perdant pour le Paysbasque Nord. (cette question aété posée 3 fois sansréponse).

    Dax sinistrée (aussi)

    Nous publions ci dessous desinformations tirées du CDromdu débat.

    TGV : le « débat » ordinaireLe débat public bat son plein, avec son lot de petites péripéties significatives.

    Nous vous en livrons quelques unes.

  • … le «

    débat» ordin

    aire

    9ORTZADAR •

    Dax-Bordeaux :Trafic des trains grandeslignes en 2002 (documents dudébat page 36 de la deuxièmeétude technique voyageurs duCDrom n°1 du débat) : sur ledocument les chiffres indi-quent le trafic des 2 sens,nous les avons divisés par 2pour obtenir les allers-retours : 6 allers-retours TGVet 4 allers-retours corail.

    Même trafic selon les scéna-rios présentés dans le débat(pages 8 à 14 de la deuxièmeétude technique voyageurs duCDrom n°1 du débat) : sur ledocument les chiffres indi-quent le trafic des 2 sens,nous les avons divisés par 2pour obtenir les allers-retours :

    ✔ Scénario 1 : 11 allers-retours (il s’agit du scénariovoies existantes amé-nagées)

    ✔ Scénario 2AC : 8✔ Scénario 2BD : 6✔ Scénario 3A et 3B : 3✔ Scénario 4B : 5✔ Scénario M1 : 5 (voies exis-

    tantes aménagées au PaysBasque seulement)

    ✔ Scénario M2 : 8 (voies exis-tantes aménagées Dax-Bordeaux).

    Dax-Bayonne :Trafic des trains grandeslignes en 2002 (documents dudébat page 36 de la deuxièmeétude technique voyageurs duCDrom n°1 du débat) : sur ledocument les chiffres indi-quent le trafic des 2 sens,nous les avons divisés par 2pour obtenir les allers-retours : 4 allers-retoursTGVet 2 allers-retours corail.Même trafic selon les scéna-rios présentés dans le débat(pages 8 à 14 de la deuxièmeétude technique voyageurs duCDrom n°1 du débat) : sur ledocument les chiffres indi-quent le trafic des 2 sens,nous les avons divisés par 2pour obtenir les allers-retour :

    ✔ Scénario 1 : 6 allers-retours(il s’agit du scénario voiesexistantes aménagées).

    ✔ Scénario 2AC : 5✔ Scénario 2BD : 2✔ Scénario 3A et 3B : 3✔ Scénario 4B : 0 (seuls les

    TER relieront ces 2 com-munes)

    ✔ Scénario M1 : 0 (voies exis-tantes aménagées au PaysBasque seulement)

    ✔ Scénario M2 : 3 (voies exis-tantes aménagées Dax-Bordeaux).

    Cette importante baisse dutrafic de la gare de Dax illustrebien l’avenir des villes moyen-nes dans un projet TGV.

    « Le problème avecvous c’est que vous

    mêlez du vrai, du dis-cutable et du faux… »

    C’est cette appréciation queM. Maudet de RFF a adresséau représentant du CADE aucours de la réunion d’Hen-daye. Outre que jusqu’à pré-sent, le faux a plutôt été l’apa-nage de RFF, cette apprécia-tion était une réponse à l’évo-cation de travaux envisagésde la gare de Bayonne jusqu’àMousseroles par le représen-tant du CADE. C’était doncdes sornettes inventées.Pourtant dès le lendemain, le« menteur » du CADE scan-nait et envoyait au présidentdu débat et aux journalistesprésents ce soir là, le passagedes études techniques dudossier RFF où figurait noirsur blanc (et même avec unschéma vert) les travaux enquestions. Comme un journa-liste a eu l’occasion de lesignaler à M. Maudet, ce der-nier a répondu qu’ils faisaientdes études mais cela ne vou-lait pas dire qu’ils feraient lestravaux. Voyons, voyons, celavoudrait-il dire que on saitdéjà ce qu’on va faire et pasfaire et que les citoyens demerde ne vont pas leur casser

    les pieds (oui, d’accord, c’estdit de manière plus crue maisau fond, hein ?)

    Autre débat public

    Une petite visite sur le site dudébat public sur les transportsdans l’arc languedocien et lavallée du Rhône nous a vive-ment intéressé. Pour ceux quivoudront y jeter un coup d’œil,une étude complémentaire surle report modal apporte desrenseignements sur les esti-mations de fret ferroviaire.Alors que dans cette régionl’autoroute ferroviaire est prête,que le TGV au Nord deBarcelone est en construction,on se félicite, dans les estima-tions pour 2020, d’atteindre letriplement du tonnage de fret.Rappelons que chez nous, onvise ni plus ni moins qu’unemultiplication par 10, ce qui ducoup apparaît un tantinet exa-géré. Par ailleurs, on nousexplique dans le Languedoc,que l’on travaille avec deshypothèses de trains transpor-tant 700 tonnes de marchandi-ses et avec une option de 940tonnes en 2020. Rappelonsque chez nous on envisagedes trains à 418 t de moyenne.L’étude du Languedoc nousexplique que la SNCF a déjàmené des expériences en rela-tion avec la Belgique et laHollande pour mettre en routedes trains de 1 000 m de long(actuellement 700 m maxi-mum). Cela permet de fairepasser un train au lieu dedeux, c’est bon pour la massi-fication atout majeur du rail etc’est bon pour les riverains quivoient les passages divisés pardeux. Et lorsqu’on annoncecela à RFF à Hendaye, onnous répond que des trainstrop longs peuvent se décro-cher. Ah bon ! ils se décroche-raient chez nous et pas dans leLanguedoc ? Estimations sur-estimées et nombreux petitstrains légers, on voit bien où onveut en venir, c’est commecela qu’on sature la ligne exis-

    tante et qu’on conduit directoaux voies nouvelles.

    Tant qu’on y est

    Tant qu’on parle de trainslongs, observons que lesSuisses ont essayé avec suc-cès en conditions réelles, enjanvier 2004 entre les villes deMuttenz et Thoune un train demarchandise de 1,5 km delong pesant 4 000 tonnes.Signalons à RFF que celas’est fait sans décrochage.

    Ah ! ces Suisses

    Quand les Suisses battentdes records, ils n’y vont pasde main morte. Le 19 octobre2000, ils ont fait passer170 202 tonnes de marchan-dises en un seul jour à traversla chaîne montagneuse du StGothard (avec des pentestrois plus importantes quechez nous). Le record d’unseul train au St Gothard est de1 800 tonnes.

    Pontonx-Bardos-Ustaritz

    Décidemment, si on ne cher-che pas, on n’apprend rienavec RFF. Mais voilà, quandon cherche… En allant sur lesite du débat, dans les étudescomplémentaires on tombesur une variante hors couloirprésenté dans le débat. Ils’agit de la variante Pontonx-Bardos-Ustaritz.Cette variante présente pourRFF le double avantage de secoller à la A64 puis au couloirdes lignes haute tension. Lescartes présentées sont expli-cites, les communes de Bélus,Biarrotte, Cagnotte, Cauneille,Hastingues, Orthevielle, Pey,Peyrehorade, Port de Lanne,St Etienne d’Orthe, St Laurentde Gosse, St Lon les Mines,Ste Marie de Gosse, Bardos,Bidache, Came, Guiche,Labastide Clairence, Sames,Urt viennent s’ajouter auxcommunes déjà touchées.

    • ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse

  • En plus des péripéties que

    vous avez sans doute trou-

    vées à votre goût il y a

    des contributions et des

    nouvelles forts intéressan-

    tes dans le fond du débat.

    Tout d’abord la SEPANSO

    nous a fait parvenir

    cette info sur l’effet

    “ carrière ” du TGV.

    Une marchecontre les

    carrières du TGV

    Veuillez trouver ci-joint un arti-cle qui montre que l’extractiondes granulats nécessaires à laréalisation de la LGV Rhin-Rhône , suscite un mécontente-ment important en Franche-Comté.On peut facilement imaginer lesdégâts considérables en Aqui-taine, si les 4 grands projetsautoroutiers (A65, A63 basque,A63 landes et CAB) et les 2lignes LGV prévus, sont réalisés :quelques 20 millions de tonnesde granulats seraient nécessai-res, dont 5 millions de tonnespour la LGV Bordeaux/Hen-daye.

    Le lancement des travaux de lapartie Est du TGV Rhin-Rhôneprovoque ses premiers mouve-ments de protestation, qui nedevraient pas être les derniers.Hier, c’est une poignée de petitsvillages du Doubs ou de Haute-

    Saône qui a lancé le mouve-ment. Une simple marche dequelques kilomètres entre lesvillages de Lauterne-Vertière etBurgille (Doubs) a rassembléplusieurs centaines de manifes-tants. Origine du mécontente-ment : plusieurs projets plus oumoins avancés d’ouverture decarrières dans le secteur. Lapierre extraite de ces différentssites sera utilisée pour comblerle parcours du futur TGV Rhin-Rhône qui va traverser la régionFranche-Comté pour relier Dijonà Mulhouse. « Il faudra beaucoupde cailloux pour combler le terrainmou des zones humides traver-sées, explique André, venu deBesançon pour manifester. Moi, jeconnais bien cette région de lavallée de l’Ognon, c’est magnifi-que et assez préservé, je crainsle massacre. »

    Une dizaine de projets

    La parcours nécessitera 12 mil-lions de tonnes de roche. Pourassurer la demande sur place,plusieurs carriers ont demandéune autorisation d’exploiterdans les communes. « Dans unrayon de 15 km, on peut compterune dizaine de projets de car-rière », explique Daniel Gilbert,le vice-président de l’associationqui s’est créée pour l’occasion.« Le projet est de fédérer, grâce àcette manifestation, tous lesmécontents. » Principaux repro-ches : l’impact sur un environne-ment fragile et les nuisances fai-tes par la circulation descamions dans les communes.« Pour notre simple village deBurgille, on a calculé que celareprésentait 160 allers-retours decamions par jours. Sans parlerdes explosions et des microfissu-res dans les maisons. » LaPréfecture a déjà fait savoir que

    toutes les demandes de carrièresne seraient pas satisfaites et queleur nombre serait limité. « Rienne nous l’assure, répond déjàDaniel Gilbert. On nous dit que lescarrières ne fonctionnent que letemps du chantier, mais on saitqu’il y a ensuite un gros risque deprolongation du bail jusqu’à vingtou trente ans. On ne veut pasprendre ce risque pour nos villa-ges. » La marche d’hier a vu laparticipation d’élus et de repré-sentants de nombreuses associa-tions. Un âne tiré par les mani-festants avait pris place dans lecortège, comme un symbole del’obstination des pouvoirspublics.

    Philippe SauterAujourd’hui en France 17/09/06

    Nous reproduisons égalementla contribution de StéphaneLhomme porte parole duRéseau « Sortir du nucléaire »car il constitue un rappel salu-taire.

    Halte à la fuiteen avant

    Contribution au Débat public deStéphane Lhomme Porte-paroledu Réseau «Sortir du nucléaire»Le débat public ne doit pas por-ter sur la question « Par où doitpasser la ligne grande vitesse ? »mais sur celle-ci : « Faut-ilconstruire cette ligne ? ». Et laréponse est NON.J’entends déjà dire « Mais queviennent faire les antinucléairesdans cette affaire ? »

    C’est simple : tous les projets degrands équipements (qu’il

    s’agisse de centrales nucléaires,d’autoroutes, de lignes ferro-viaires, etc..) sont «justifiés» pardes statistiques qui «démon-trent» que le trafic (ou laconsommation d’énergie, etc.)va augmenter de façon inexora-ble.Or, ces statistiques sont produi-tes justement par les gens quimettent en œuvre, ou soutien-nent, la construction des grandséquipements en question, et quimettent délibérément en œuvreles mesures qui font augmenterle trafic routier (ou ferroviaire,ou la consommation d’énergie,etc.)Ce processus est totalementirresponsable, avec à très brèveéchéance (c’est même déjà com-mencé) des conséquences irré-versibles pour l’environnementet la santé des citoyens.Pire : ce sont les mêmes «res-ponsables» qui :

    • imposent les mesures quidémultiplient les émissions degaz à effet de serre… et s’écrient ensuite « Pour luttercontre le réchauffement climati-que, construisons des centralesnucléaires ».Comme si les centrales nucléai-res allaient absorber et détruireles gaz à effet de serre !

    La seule solution

    Au lieu de chercher (vainement)des solutions pour transporterdes quantités (sans cesse gran-dissantes) de marchandises, surdes distances sans cesse plus lon-gues, il faut tout simplementmettre un coup d’arrêt à ces tra-fics injustifiés.Le transport routier est undésastre total (pour l’environne-ment et la santé publique), maisle transport ferroviaire et le

    10 • ORTZADAR N° 117 • NOVEMBRE / DECEMBRE 2006

    Quelques informations sur les effets TGV

  • transport maritime ne consti-tuent pas la solution : le traficferroviaire est lui aussi facteurde grandes nuisances et deconsommation d’énergie. Quant au transport maritime, ilest responsable de « dégaza-ges » permanents qui, cumulés,représentent une marée noirepar mois. Imaginez un « Erika »chaque mois : hé bien c’est cequi se passe (mais sans fairescandale, car c’est un processuscontinu, sans accident spectacu-laire).La seule solution est de relocali-ser l’économie : produire prèsdes lieux de consommation, ettransporter sur des distances lesplus courtes possibles.Cela n’a l’air de rien mais c’est…une véritable REVOLUTION :cela remet en cause toutel’idéologie dominante, les bellesthéories libérales imposées soi-disant de Bruxelles alors que cesont bien les gouvernements quiles élaborent. Non, les marchandises ne doi-vent pas voyager sur des centai-nes, voire des milliers de kilomè-tres (qui plus est, c’est souventpour être traitées ou embal-lées… avant de revenir au pointde départ ! Allons nous accepterlongtemps encore ces héré-sies ?)De fait, il n’est absolument pasnécessaire de faire des lignes àgrande vitesse, qui plus est sousprétexte de permettre une aug-mentation du trafic de mar-chandise (prétendument « éco-logique » alors que, nous l’avonsvu, ce qui est écologique est dene PAS transporter ces marchan-dises).De plus, il n’est absolument pasnécessaire de faire des lignes àgrande vitesse pour que lescadres des entreprises gagnent45 minutes pour aller à Paris sefaire remonter les bretelles parleurs chefs : cela peut se fairepar vidéo-conférence ! Et, defait, il n’est pas besoin de cen-trales nucléaires pour alimenterces inutiles superstructuresultra-consommatrices d’énergie.La production d’électricité doitelle aussi être totalementdéconcentrée et, surtout,

    réduite. Toutes les techniquesexistent (depuis longtemps)pour avoir des bâtiments quin’ont presque pas besoin d’êtrechauffés l’hiver et pas du toutbesoin d’être climatisés l’été. Oncommence quand ?En conclusion, le débat publicne doit pas porter sur la ques-tion « Par où doit passer la lignegrande vitesse ? » mais surcelle-ci : « Faut-il construire cetteligne ? ». Et la réponse est NON.

    Stéphane LhommeJeudi 7 septembre 2006

    L’association Landes GravesPalus Environnement a produitce document extrêmementdocumenté sur les nuisancessonores :

    TGV-LGVNuisances sonoresL’art de légaliser

    l’inacceptable

    RFF le reconnaît : « Lors de lamise en place d’une LGV, le pre-mier impact susceptible d’appa-raître est la gêne acoustique res-sentie par les riverains ».En matière de bruit relatif auxinfrastructures ferroviaires et enfonction de l’usage et de lanature des locaux riverains, lalégislation française fixe desniveaux de bruit à ne pas dépas-ser :

    • De 60 à 65 décibels (A) pour lejour (de 6h à 22h) ;

    • De 55 à 60 décibels (A) pour lanuit (de 22h à 6h).

    Pour la plage 6h-22h, le seuil àne pas dépasser sera de 65 déci-bels par exemple en rase campa-gne et de 60 décibels à proxi-mité d’un hôpital.

    Quelques explicationssommaires sur les

    décibels (dB) :

    • Le décibel n’est pas unemesure ;

    • C’est le résultat d’un calcul surune mesure ;

    • Ce qui est mesuré, ce sont des« pressions acoustiques », cel-les qui s’exercent sur nos tym-pans ;

    • La formule de calcul est tellequ’une augmentation de 3 déci-bels représente une augmenta-tion de volume sonore beau-coup plus forte entre 70 et 73décibels qu’entre 40 et 43 déci-bels ; l’échelle n’est paslinéaire ;

    • Les niveaux de bruit sontexprimés en décibels (A), (A estun filtre pondérant le son sui-vant sa fréquence pour se rap-procher des caractéristiques del’oreille humaine) ;

    • À 110 décibels, on atteint leseuil du risque de surdité ;

    • Le décibel n’est pas une unitéfacile à appréhender.

    Au sujet de la réglementation…

    Les fiches techniques duconstructeur indiquent : « Pourles rames TGV Atlantique, unniveau d’émission sonore (instan-tané pendant le temps de pas-sage) de 92 décibels (A) à 300km/h et à 25 m de la source » (lesrames prévues sur les projets quinous concernent rouleraient à320 km/h ; elles seraient doncbeaucoup plus bruyantes).Ces 92 décibels (A) sont levolume sonore que subit effecti-vement le riverain à chaque pas-sage de TGV alors que les 65décibels (A) maximums de laréglementation sont encore lefruit, d’un calcul savant. RFF indique :

    « La réglementation actuelle pourla protection acoustique n’est pasbasée sur les bruits de pointe ».« La réglementation actuelle pré-conise d’évaluer le niveau sonorecumulé résultant du nombre detrains circulant sur une périodedonnée ».

    Ceci donne les résultats dutableau ci-dessous.

    C’est grâce à ce type de calculque la norme peut être plusrigoureuse la nuit que le jour :les trains n’y sont pas moinsbruyants, il suffit qu’ils y soientmoins nombreux.Cette législation, derrièrelaquelle se retranche RFF, estrécente : arrêté ministériel du 8novembre 1999. Il est évidentque son but est de légaliserl’inacceptable.

    11ORTZADAR •N° 117 • NOVEMBRE / DECEMBRE 2006

  • Et de son application

    Le problème de la répartitiondu bruit est loin d’être quelquechose de simple et RFF indiqueque « en fonction du profil de laligne (rasant, remblai, déblai) etde la géographie environnante, lapropagation du bruit varie beau-coup. Une zone de bruit inférieureà 60 dB peut se situer à une dis-tance variant de 60 m à 180 m dela ligne »…

    Il faut aussi savoir que RFF éva-lue, avant la réalisation de laLGV, le niveau de nuisancessonores que devront subir lesriverains et c’est à partir decette évaluation que RFF décidedes protections acoustiques àmettre en place (merlons, mursantibruit, isolation des faça-des…)Pour cette estimation RFF selivre encore à un calcul qui intè-gre de nombreux paramètres :

    « RFF procède à la modélisationdes niveaux sonores attendusaprès la mise en service de laLGV afin de définir les disposi-tions de protection nécessairepour respecter les seuils fixés parla réglementation ».Ces études seront menées « afinde prévoir l’augmentation desniveaux sonores et déterminer enconséquence les protections ».

    « Le calcul de la contributionsonore d’un projet LGV prenden compte :

    • Le nombre de trains circulantsur la ligne ;

    • La vitesse de circulation destrains ;

    • Les facteurs météorologiquesdéterminants : gradient detempérature, vitesse et direc-tion des vents dans les condi-tions les plus défavorables ;

    • L’ambiance sonore préexis-tante ;

    • La distance des habitations ;

    • Les modalités du terrain natu-rel et les caractéristiques tech-niques du projet.

    Autre originalité : l’évaluationde la nuisance dans le cas deconfrontation à deux sourcessonores : Comme dit précédemment, ledécibel n’est pas une unitéfacile à appréhender. Les règlesde calcul qui lui sont appliquéesfont que 60 décibels + 60 déci-bels = 63 décibels et que 60 déci-bels + 70 décibels = 70 décibels.Cela revient à dire que pour unehabitation située par exempleentre une LGV et une auto-route, c’est la source la plusbruyante qui seule est prise encompte pour l’évaluation de lanuisance sonore subie ! Commeils disent si élégamment : « L’analyse de la gêne totalerésultant de l’exposition à deux

    sources de bruit confirme, danscertains cas, l’intérêt du modèlede source dominante : la gênetotale dépend du bruit de lasource dominante ».

    Reconsidérons le cas de figure :autoroute + LGV et supposonsque l’autoroute soit évaluée laplus bruyante. Eh bien, c’estcomme si la LGV n’existait pas !

    Des contestations envisageables ?

    Il est évident que la complexitédes calculs et des évaluations atoujours pour conséquence delimiter ou rendre impossiblesd’éventuelles contestations. Si,de plus, cela entre dans le cadrede la LOI, il est logique que lecitoyen se sente plutôt démuni.Les contestations seraient d’au-tant plus difficiles à mettre enœuvre pour un particulier quele bruit émis au passage d’unTGV est imputable à deux sour-ces : le matériel roulant et lesvoies. Or, la première relève dela SCNF, la seconde de RFF. Il estévident que cela risque compli-quer, a posteriori, une éven-tuelle application du principepollueur payeur.

    Pour avoir une idée plus justedes véritables nuisances sonoresconsécutives au passage desTGV, on peut se référer à un tra-vail effectué à Caumont surDurance (5 000 habitants) sur lepassage du TGV Méditerranée.Au niveau du village la LGV estétablie sur un remblai de 10mètres de haut sur une lon-gueur de 3 kilomètres sans pro-tection acoustique.Le travail a consisté à établir deslignes théoriques équidistantesde 250 m, parallèles à la LGV etd’enquêter pour chacune deszones ainsi définies auprès despopulations résidentes.

    L’enquête a montré (aux varia-tions près, dues à la géographiedes lieux) que jusqu’à 500mètres de la ligne la zone étaitjugée très bruyante. Aux alen-tours de 500 m à 1000 m : très

    bruyante à bruyante. La zoneestimée non bruyante commen-çait au-delà de 1500 m.Mais ce système d’évaluation dela nuisance donne, à l’évidence,une image trop négative desLGV et il se trouve toujours desesprits supérieurs pour déciderde ce que leurs congénèresdevraient supporter.

    On ne construit pas une LGVpour 10 TGV par jour. Il fautobligatoirement des traficsconséquents pour la justifier etla rentabiliser. L’environnementbruyant qui en découle repré-sentera toujours (même à desdegrés divers) une gêne impor-tante pour les riverains ; ilentraîne automatiquement uneforte dévaluation des biens etune maison qui pourrait se trou-ver à proximité d’une futureLGV est aujourd’hui invenda-ble !Certaines conditions, sans lessupprimer, peuvent atténuer lepoids des nuisances :

    • Les riverains de la LGVMéditerranée ont obtenu, aprèsun dur combat, la possibilitéd’être expropriés jusqu’à 150 mde l’assiette des voies au lieu des25 m prévus par RFF.

    • Divers aménagements peu-vent contribuer à limiter la dif-fusion du bruit.

    Mais tout cela a un coût et RFFen ferait volontiers l’économie.Les avis de ceux qui ont (ou onteu) des affaires à traiter avecRFF sont unanimes :

    Ne jamais traiter individuelle-ment avec RFF !

    Les succès qu’ils ont pu obteniront résidé dans leur capacité àse regrouper dans le cadre d’as-sociations et à impliquer leursélus locaux.

    LGPEAssociation Landes Graves Palus

    Environnement, 33650 Saint-Morillon)

    [email protected] www.lgpe.fr

    12 • ORTZADAR N° 117 • NOVEMBRE / DECEMBRE 2006

  • L E 19 octobre dernier, leSous-Préfet en personneprésentait à la population deLahonce le PPRI de la com-mune, 8 ans jour pour jour après saprescription, en 1998. Pour la pre-mière fois depuis la décentralisationde 1982, le caractère hautementinondable de la zone des barthessera pris en compte dans le PLU encours de révision : une mini-révolu-tion en quelque sorte… après l’en-quête publique et approbation pararrêté préfectoral en 2007.Les barthes constituent, en termesgéographiques, le lit majeur del’Adour qui a donc pour vocationnaturelle d’être tôt ou tard inondé. Ila été opportunément rappelé que lebas-Adour recueille en dernier res-sort toutes les eaux provenant desnombreux affluents du bassin del’Adour et qu’il est de plus soumis àl’influence de la marée, laquellepeut bloquer l’évacuation des eauxvers la mer en période de crue etaggraver les risques en cas de fortcoefficient.

    Un numéro spécial de Sud-Ouest endate de janvier 1998 rappelait lesinondations survenues dans laRégion et soulignait que les pluiestorrentielles ne suffisaient pas àexpliquer, certaines catastrophes :« L’imperméabilisation d’immensessurfaces pour les besoins de l’urba-nisation et les aménagements desterres agricoles, sont montrés dudoigt. » (...)« Outre les questions liées auxconstructions en zones inondables,on évoqua, mais sans trop s’y attar-der, les problèmes posés par l’im-

    perméabilisation des sols due à l’ur-banisation et à l’accélération duruissellement des eaux résultantdes aménagements agricoles.Pourtant, il s’agit de deux facteursde plus en plus aggravants en casde précipitation record. »

    Inventaire des nuisances

    (...) « Tout ce qui accélère la circula-tion de l’eau aggrave la situation. Onne laisse plus au sol son rôled’éponge, qu’il s’agisse d’aménage-ments urbains ou de techniquesculturales. Il existe de multiples rai-sons pour qu’un simple champ, parexemple, se transforme en surfaceoù l’eau ne peut que ruisseler. »

    « En ville les égouts ont été canali-sés, les ruisseaux et les fossés cou-verts, sans toujours s’assurer dubon dimensionnement des ouvra-ges, et surtout sans chercher àsavoir ce qui se passerait en aval.Puis on a bétonné ou goudronnérues, places et parkings, autant delieux où la présence d’une flaqued’eau est devenue intolérable.À la campagne, c’est après laseconde guerre mondiale quel’agriculture moderne a balayé lesfragiles équlibres des écosystèmes.Pendant des millénaires, l’agricul-ture a vécu en symbiose avec lanature, mais depuis les années 50,elle a prétendu s’en émanciper etles résultats sont catastrophiques »,affirme Simon Charbonneau, pro-fesseur de droit de l’environnementà Bordeaux 1. Malheur à ceux quivivent en bas et que la vague sub-mergera.

    On connaît parfaitement les clés duproblème, mais il y a d’énormesintérêts financiers en jeu, et de puis-sants groupes de pression pour lesservir. Alors il faut toujours drainer,irriguer, faire touner des engins etfaire tourner du matériel.

    La fin des haies

    (...) « Les surfaces laissées nuespendant l’hiver par la maîsiculturesont l’illustration de ce problèmedans notre région. L’eau court alorsqu’il faudrait qu’elle puisse s’infiltrerpour ralentir son transit et rechargerles nappes. Les haies, les prairies,les couverts végétaux jouaient cerôle, comme les méandres des ruis-seaux. Mais on supprime les uns eton recalibre les autres.De la même façon, funeste bêtise,on entretient soi-disant les coursd’eau, en ne laissant sur leurs ber-ges que quelques arbres pour faire

    joli, alors que les buissons et lesbarrières arbustives servaient àralentir et casser les courants encas de crue. »

    “Maîtriser la maîtrise”(Michel Serres)

    « À cet état des lieux assez sombre,il faut pourtant ajouter encore la dis-parition de toute vie en surface surdes terres gorgées de traitementschimiques. Les vers, par exemple,avec leurs galeries, contribuaient àl’infiltration de l’eau. De la mêmefaçon, l’extension des terres labou-rées jusqu’au ras des ruisseaux oudes rivières, a fait disparaître leszones herbeuses pouvant servird’ultimes tampons. (...) »

    Pierre Verdet (Sud-Ouest du 12 au17/01/98).

    ADIL

    13ORTZADAR •N° 117 • NOVEMBRE / DECEMBRE 2006

    03/02/1952 LA CRUE HISTORIQUE DE RÉFÉRENCE (ndlr)LES FAITS — Des pluies torrentielles font monter tous les coursd’eau du Sud-Ouest, dès le dimanche 3 février. Alors que l’onespère une accalmie, la pluie revient et la situation s’aggrave. Denombreuses fermes et villages se trouvent isolés : pas de route, pasd’électricité et encore moins de téléphone. Dans certains cas, mêmel’eau potable manque, ainsi que les vivres. Le mardi, les Landessont à leur tour touchées et les arènes de Dax transformées en pis-cine. Le mercredi, la décrue est enfin générale. mais le bilan estlourd : une dizaine de morts et de disparus, des milliers d’habitationsravagées par l’eau, certaines, minées par les flots, s’effondrent.

    01/02/78 REDOUX SUR LES PYRÉNÉESLES FAITS — Le redoux - la neige fond en-dessous de 1300m -,associé à de fortes pluies, provoquent des inondations au pied de lachaîne. Déjà, depuis 10 jours, en plaine, des précipitations presquecontinues ont gorgé les terrains qui sont à saturation lorsque sur-vient le nouvel abat d’eau.Dans tout le Béarn, c’est l’alerte générale. (...) De même, le PaysBasque est progressivement atteint, l’Adour sortant de son lit.

    12/12/81 SUD-OUEST : DEUX SEMAINES LES PIEDS DANS L’EAULES FAITS — C’est un début d’hiver comme les autres. Fait de froidet surtout de pluies. Partout les rivières montent, du nord au sud.Aucun département n’est épargné. Rien de spectaculaire, mais unelente avancée des eaux. Les riverains des rivières habitués auxcaprices climatiques, prennent leurs quartiers d’hiver en s’installantau premier étage de leur habitation.

    Source : Sud-Ouest du 12 au 17/01/98

    Plan de Prévention des Risquesd’Inondation (PPRI)

    Des phénomènes de plus en plus fréquents…

  • N° 117 • NOVEMBRE / DECEMBRE 2006

    ÀL’APPROCHE des élections

    présidentielles et législa-

    tives de 2007 ATTAC se

    devait d’être présente

    dans la campagne électorale.

    Mais à sa manière ; notre asso-

    ciation n’est pas un parti politi-

    que et il ne lui appartient pas de

    donner des consignes de vote.

    ATTAC se veut un espace deréflexion et d’action auprèsdes citoyens dans le but deleur permettre de mieux com-prendre le monde dans lequelnous vivons et les enjeux éco-logiques, sociaux, économi-ques, politiques, dont nousdevons être conscients avantde voter. Nous avons doncconsacré l’année 2006 à pré-parer cette réflexion sur tousles problèmes qui touchentnotre planète et notre pays,puis de livrer le fruit de ce tra-vail aux élections nationales etmunicipales de 2007/2008,aux citoyens et aux candidats.Et pas seulement leur montrerun état du monde, mais sur-tout leur proposer des solu-tions concrètes, des alternati-ves de bon sens aux politiquesque nous pouvons juger néfas-tes, aveugles, face aux problè-mes de toutes sortes que nousdevons affronter, aujourd’hui etdemain. Et il n’en manque pas.Ainsi allons-nous manifesternotre participation active à lacampagne électorale, et c’estpourquoi nous avons nomméce travail de fond «Manifeste»lors de l’assemblée généraled’ATTAC de décembre 2005.Une commission nationale duManifeste a été chargée decoordonner notre ouvrage, ellea demandé à tous les adhé-

    rents de l’association d’y parti-ciper, chacun dans son comitélocal – il existe 220 comitéslocaux en France, dont deuxdans les Pyrénées-Atlantiqueset elle a dressé une liste desthèmes qui exigent notre vigi-lance :

    • Agriculture• Culture• Démocratie• Développement• Éducation, recherche• Égalité Femmes - hommes• Emploi, revenu, chômage,

    précarité• Entreprise,Propriété,

    Production• Environnement et Société• Europe• Globalisation Financière• Guerre et Paix• Laïcité• Libre-échange• Logement• Médias• Migrations• Organisations

    Internationales• Propriété Intellectuelle• Santé• Services Publics et Sécurité• Sociale

    (Liste non exhaustive).

    Chaque comité devait puisersur cette liste le, ou les, thè-mes de son choix, en fairel’analyse, et trouver, des pro-positions alternatives propresà s’insérer dans le texte finaldu manifeste. La commission arecueilli nos fiches de travail,les a classées et commence àen faire une synthèse quideviendra le « Manifeste »,texte qui traitera de tous lesthèmes de la liste initiale, etdont nous nous servironsensuite ces prochaines an-nées lors de nos rencontresavec le public et avec lesreprésentants des partis enga-gés dans la campagne électorale.Notre comité local PaysBasque quant à lui, a d’abordchoisi quatre thèmes : L’édu-cation et la recherche, la cul-ture, les médias, et le service

    civique. Ils ont été étudiés parune commission désignéepour ce faire. Les résultats deces travaux préparatoires ontété discutés avec les adhé-rents lors d’une journée orga-nisée en mai dernier à l’IUTDarrigrand. Ensuite nousavons décidé de nous concen-trer en priorité sur l’école, etaprès une seconde réunion àl’IUT de Bayonne notre pre-mière contribution au Mani-feste a été adressée à la com-mission nationale.Aujourd’hui les premiers échosdes travaux des adhérents etde la commission nationalenous parviennent ; en voiciquelques éléments, en vrac, ettrès, très résumés : « Il fautscier les piliers du néolibéra-lisme dévastateur qui règnesur le monde ; réduire l’em-prise des propriétaires ducapital – les actionnaires – surles entreprises ; faire obstacleaux règles et institutions mon-diales – OMC, FMI, Banquemondiale etc.- qui avantagentmonstrueusement les minori-tés privilégiées ; redonnerpriorité à l’emploi, à la protec-tion sociale, aux servicespublics, à la préservation del’environnement. Bloquer lamondialisation néolibérale auprofit d’une autre mondialisa-tion sans appropriation privéedes biens publics mondiaux :Education, santé, eau, éner-gies. »Le manifeste accordera unegrande importance à cette der-nière thématique en affirmant« Il faut construire un mondeécologique et solidaire ». Il estabsolument urgent d’harmoni-ser l’écologie et le social, deporter une attention soutenueà la nature en péril et à l’huma-nité en déshérence, conjointe-ment. S’il est un but à proposeraux humains, c’est bien deprotéger le capital naturel quenous a offert la planète et pourcela il faut l’effort de tous, doncla bonne santé physique etmentale de chacun. On doitrésolument se défaire des mul-tiples rapports de dominationqui règnent dans le monde

    fondamentalement inégalitaireoù nous vivons : domination ducapital sur le travail, du Nordsur le Sud, des fous de lacroissance sur la nature, deshommes sur les femmes, desarmes sur la parole, du profitde quelques-uns sur l’intérêtde tous.Rendre compatibles les aspi-rations actuelles des généra-tions présentes avec leur inté-rêt à long terme et avec lesouci des générations futuresvoila ce qu’il nous faudra faireentendre à ceux que nousinterpellerons.Le Manifeste comportera aussiun chapitre « Si l’Europe vou-lait… » L’Union Européenne,incapable de parler d’uneseule voix, freinée dans touteinitiative de portée mondialepar le poids des Etats-Unis etde l’OTAN, ne joue pas le rôlequi devrait être le sien, un rôlede pondération dans cemonde de déchaînementsguerriers et d’exploitation éco-nomique forcenée. Un rôleexaltant, exigeant, de défensede la démocratie, de la justicesociale, et du respect de lanature.Ce sont ces valeurs quidevraient être au cœur del’éducation que nous voulonsdonner à nos enfants, et non leculte de la puissance dévasta-trice des armes et de l’argent.C’est ce qui nous a mené, lorsde nos travaux sur l’école, ici,à Bayonne, à exiger que celieu public, où les enfantsentrent dans la vie sociale,apprennent à vivre ensemble,soit résolument préservé detoute intrusion marchande quiaccentuerait les inégalités, etde toute infiltration sectaire quiaccentuerait les divisions com-munautaires.Ce travail que nous menonsavec ardeur est l’affaire dechacun. C’est la sociétéhumaine qui se fait, vous enêtes ; venez discuter avecnous, le Manifeste s’ouvre àtous.

    *Par Michel Motti Attac Pays Basque

    la paged’

    Le Manifeste d’ATTAC*

  • Générations futures

    Quoi qu’il en soit, nous porteronsaux commissaires enquêteurs nosconclusions démontrant les inco-hérences du projet d’élargisse-ment tel qu’il nous est présenté.Voici la synthèse de quelquespoints relevés.

    1 - Une autoroute toujourssaturée après élargissementPour justifier l’élargissement del’A63, le dossier évoque le rapportsur le franchissement desPyrénées, de l’ingénieur généraldes Ponts et Chaussées, M.Dominique Becker, publié en2000. Or, ce dernier souligne lacroissance du trafic de poidslourds en indiquant que les deuxpassages autoroutiers par lesPyrénées (A63 et A9) seront satu-rés si une solution intermodalen’est pas mise en place. Oncompte actuellement 8 000 poidslourds par jour représentant 30 à40 % du trafic global. La saturationest prévue quelques années aprèsla fin des travaux d’élargissement.

    2 - Barrières de péage inutiles àBiarritz et à BiriatouL’enquête publique portant sur unprojet d’amélioration de la fluiditédu trafic élude l’existence de “bar-rières” de péage et leurs consé-quences, tant à Biarritz qu’àBiriatou. Ces deux “barrières” depéage si bien nommées ne sontpas analysées dans le dossierd’enquête. ASF n’apporte aucunélément d’études sur l’apport, enterme de fluidité du trafic, de lasuppression des barrières depéage de Biarritz et de Biriatou. Ils’agit d’une grave lacune qui peutremettre en cause l’objet mêmede l’enquête.

    3 - Deux grands projets dissociés et contradictoiresLe dossier d’enquête ne détaillepas les transferts possibles demarchandises sur d’autres modesde transport, le bateau, le train. Ilélude les reports possibles du tra-fic de poids lourds vers d’autres

    modes de transport de marchandi-ses. Plus grave, alors que RFFargumente son projet de nouvelleligne TGV autour de la questiondu fret, ASF élude les “effets de laréalisation du TGV Aquitaine, cara priori marginaux en termes d’im-pacts sur les potentiels de trans-ferts modaux”.

    4 - Risque sanitaire atmosphéri-que explosif mais minimisé La part des poids lourds est trèsforte dans les émissions de pol-luants (30-40 %) du trafic del’A63/E5 à l’état initial et 40-50 %à l’état du projet d’élargissement.Les oxydes d’azote (NOx) révéla-teurs de l’ensemble des émissionsliées au trafic routier, illustrent cepotentiel énorme de pollution despoids lourds (PL) par rapport auxvéhicules légers (VL) où 1 PLégale 30 VL dans une pente de 4-6 % et 13 VL sur du plat (CNRS-UPPA). En omettant de dire que lasituation future de l’élargissementsera pire que l’actuelle et en l’ab-sence de solutions en matière depollutions cancérigènes en parti-culier, ASF porte une grave res-ponsabilité qui ne permet pasd’accepter le projet d’élargisse-ment tel qu’il est présenté.

    5 - Des retombées économiqueslocales quasi-nulles “Au final, l’élargissement de l’A63crée 6 emplois annuels pour l’en-tretien de l’infrastructure à comp-ter de la dernière mise en service.Il s’agit des emplois annuels cor-respondant à des travaux effec-tués par des entreprises extérieu-res au concessionnaire” (Pièce FChapitre 5 - Les effets du projet -5.2.2. Effets de l’entretien et del’exploitation sur l’emploi). Pour uninvestissement HT de 524 M€, on

    serait en droit d’attendre desretombées économiques pérennesplus importantes, pendant ladurée de la concession.

    6 - Une exposition acoustiquefaussée Sur les 8 400 personnes initiale-ment comptabilisées par ASFdans la bande des 300 m de cha-que côté de l’A63, 62 % restentexposées à plus de 55 dBa (dont33 % à plus de 60 dBa la nuit). Lamise aux normes autoroutières encas d’élargissement est sans effetpour un tiers de la population rive-raine. Ce projet d’élargissementde l’A63 par ASF n’est