le bisphénol a (bpa) dans l’alimentation, - coprae.fr©nol-a-dans-l... · risque potentiel et...
TRANSCRIPT
Le Bisphénol A (BPA) dans l’alimentation,
risque potentiel et alternatives
Eric HOUDEAU
Institut National de la Recherche Agronomique
Département « Alimentation Humaine »
Développement Intestinal, Xénobiotiques & ImmunoToxicologie (DIXIT)
Toxalim UMR1331, Toulouse [email protected]
A L I M E N T A T I O N
A G R I C U L T U R E
E N V I R O N N E M E N T
25èmes Journées COPRAE
Colloque public « Environnement-Santé »
30 octobre 2013
Stockage
Transformation
Mélange
Conditionnement
Importation
Distribution/Stockage
Préparation culinaire
Résidus :
- Médicaments
- Pesticides
- Polluants
- Toxines
Consommateurs
Productions animales Productions végétales
En amont
En aval Résidus :
- Additifs
- Migration / emballage
- Composés néoformés
CONTAMINATION ALIMENTAIRE
Matières plastiques au Contact Des Aliments, De l’Eau où comment décrypter les sigles des plastiques alimentaires
polyéthylène téréphtalate
eaux embouteillées
polyéthylène haute densité
récipients flacons
polychlorure de vinyle films étirables
polyéthylène basse densité
films emballages sacs
polystyrène
emballages isolants / produits frais
tubes PVC d’adduction eau potable
Polycarbonates & résines epoxy : BPA, interdit en 2015
Biberons
canettes, conserves
bonbonnes fontaine d’eau, certaines bouteilles de jus de fruits ou de lait
PC
polypropylène
bouchons
boîtes hermétiques
POLYCARBONATE
Haute température,
acidité, …
BPA libre
aliments
Concentration de BPA
dans les fluides humains
(sang, salive, urines, lait
maternel) : 0,1 – 10ng/ml
Production mondiale
3,8 millions de tonnes/an
1,75 kg/citoyen/an
Un polymère instable… dans certaines conditions
RESINE EPOXY (BADGE)
Définition OMS (Organisation Mondiale de la Santé)
Les perturbateurs endocriniens sont des substances d’origine naturelle ou
artificielle, étrangères à l’organisme (xénobiotiques), qui peuvent interférer
avec le fonctionnement du système endocrinien et induire ainsi des effets
délétères sur cet organisme ou sur ses descendants.
Mode d’action principal :
Liaison [agoniste (1) et/ou antagoniste (2)]
aux récepteurs des hormones stéroïdes
Foie
Intestin
1 2
Foie Estomac
Intestin grêle
Oesophage
Côlon
PERTURBATEUR ENDOCRINIEN
oestrogéno-mimétique
Cellules immunitaires
Cellules épithéliales
Bisphénol A (BPA)
Triclosan (anti-fungique)
Phtalates (DEHP, MEHP,...)
Cadmium (métal lourd)
Soja (génistéïne, équol…)
• GESTION DES RISQUES (pouvoir public) Processus consistant à mettre en balance les différentes politiques possibles et,
au besoin, à choisir les mesures de prévention et de contrôle appropriées
• EVALUATION DU RISQUE Processus basé sur des données scientifiques comprenant les étapes suivantes : (1)
identification des dangers, (2) caractérisation des dangers, (3) évaluation de
l’exposition et (4) évaluation des risques
Quelques définitions
• COMMUNICATION SUR LES RISQUES Agences sanitaires (ANSES, EFSA, FDA), Ministère de la Santé...
• DANGER Agent biologique, chimique ou physique présent dans un aliment et pouvant
entraîner un effet néfaste pour la santé.
• RISQUE Probabilité de voir se manifester l’effet néfaste pour la santé, du fait de la
présence d’un « danger » dans l’aliment.
dose
Eff
et t
ox
iqu
e
Caractérisation des dangers (1)
Données expérimentales :
Pas d’effet toxique Zone de toxicité
Dose sans effet : DSE
Caractérisation des dangers (2)
Extrapolation de l’animal à l’homme :
FS FS
Extrapolation de l’espèce
animale la plus sensible
à l’Homme
Différence entre individus
au sein d’une population
FS = Facteur de Sécurité
(généralement = 10)
Dose toxique
(pour l’animal) Dose sans effet
(pour l’animal) DJT (ou DJA)
(consommateur)
DJT (TDI) = DSE / FS DSE (NOAEL)
POLYCARBONATE RESINE EPOXY
Haute température,
acidité, …
BPA libre
aliments
Doses de référence:
DSENO (NOAEL) : Dose Sans Effet Nocif Observé = 5 mg/kg/jour
DJT (TDI) : Dose Journalière Tolérable pour l’homme =NOAEL/100 (50 g/kg/jour)
Facteur
de sécurité
dose
Pas d’effet toxique Zone de toxicité
Dose sans effet : DSE
Eff
et t
ox
iqu
e
Cas des Perturbateurs Endocriniens
Données expérimentales :
Effets aux « basses doses »
(<<DJT) échappant à
l’évaluation toxicologique
classique
Effet «non monotone»
Effets retenus à partir des données scientifiques disponibles fin 2012
• « Avérés » chez l’animal
- Augmentation de la survenue de kystes ovariens
- Modifications hyperplasiques de l’endomètre utérin
- Avancement de l’âge de la puberté (puberté précoce)
- Altération de la production spermatique (fertilité masculine)
- Altération du système neuronal (développement du système nerveux et
comportement)
- Effets sur la lipogenèse (risque obésogène)
- Effets sur la glande mammaire (hyperplasie)
• « Suspectés » chez l’Homme
- Effets sur l’appareil reproducteur féminin (défaut de fertilité et glande
mammaire)
- Effets sur les pathologies cardiovasculaires (maladies coronariennes)
- Effets sur le métabolisme (prédisposition au diabète)
Effets et populations cibles considérés dans la « caractérisation du risque »
pour l’homme
• 4 types d’effets sur la santé ont été retenus
- Effet critique sur le cerveau et le comportement
- Effet critique sur l’appareil reproducteur féminin
- Effet critique sur le métabolisme et l’obésité
- Effet critique sur la glande mammaire
• 1 catégorie de population « exposée » et 2 scenarii d’exposition
- Femmes enceintes « consommateurs » type grand public
- Femmes enceintes « exposition professionnelle » type agent de caisse*
• 1 catégorie de population « cible » à risque
- La descendance
* Manipulation au quotidien de papiers thermiques
(tickets de caisse = papiers thermosensibles à base de BPA)
Bilan (1)
• Expositions environnementales (air + poussières domestiques) & alimentaires
- Risques sanitaires pour la descendance dans l’espèce humaine
évalués à partir des effets critiques observés chez l’animal
• Exposition liée à la manipulation des tickets thermiques
- Risques sanitaires pour la descendance dans l’espèce humaine
évalués à partir des effets critiques observés chez l’animal
Bilan (2)
• Expositions environnementales (air + poussières domestiques) & alimentaires
- Risques sanitaires pour la descendance dans l’espèce humaine
évalués à partir des effets critiques observés chez l’animal
Additivité des sources d’exposition
14C BPAlibre
BPA : contamination orale maternelle
distribution dans le fœtus
Plus fortes [BPA] dans les tissus humains
=
Fluide amniotique (8,3 ng/ml)
15ème - 18ème semaines de grossesse
?
foie
maternel
Foetus
Intestin
fœtal
-1 jour NAISSANCE NOUVEAU-NE
10 jours
ADULTE
CROISSANCE
PERIODE d’HYPERSENSIBILITE
Oestrogènes, BPA et développement de l’intestin: un effet « fenêtre »
Plus forte expression de récepteurs
aux oestrogènes (période périnatale)
« Le système immunitaire en développement est très sensible à des modifications
ou perturbations d’origine environnementale, bien plus que le système
immunitaire mature des adultes » revue dans Dietert et al, EHP (2010)
Immunotoxicité au cours du développement
Déclencheurs postnataux de la maladie
Régime maternel Régime nouveau-né
Exposition microbienne maternelle Exposition microbienne nouveau-né
conception Naissance
(césarienne vs voies naturelles) 2 ans
Apparition et migration des monocytes/macrophages
Expansion et spécialisation des macrophages résidents
Cellules T (Th, Tregs, Th17)
Développement et maturation du GALT/BALT
Maturation des CPA*
*cellu
les p
résen
tatr
ices d
’antigènes
(i.e
. ce
llule
s d
en
dritiq
ue
s, ce
llule
s M
)
Fenêtres critiques du
développement du système
immunitaire pouvant contribuer
aux maladies chroniques
Préparation à la tolérance (GALT/microbiote)
Facteurs environnementaux chimiques (PEs) : contamination chronique à bas bruit
naissance
Perméablité
intestinale
Maturation du GALT Barrière intestinale efficace
« gut closure »
?
lumen
muqueuse
TOLÉRANCE IMMUNITAIRE
&
STIMULATION BACTÉRIENNE
=
BARRIÈRE INTESTINALE MATURE
Conditions normales
Colonisation bactérienne postnatale
(entre commensales et pathogènes)
Echanges facilités (trans- ET paracellulaires)
Système immunitaire (présent à la naissance)
1 2
BAISSE DE PERMEABILITE INTESTINALE
+
DEFAUT D’ORGANISATION DU SYSTEME
IMMUNITAIRE
=
BARRIERE INTESTINALE IMMATURE
risque suspecté
d’intolérance alimentaire chez l’adulte
Voie
Paracellulaire (diffusion d’eau,
de solutés...)
Voie
Transcellulaire (acide aminés,
macromolécules...)
couche de mucus
cellules immunitaires
nutriments
RE RE RE
antigènes
bactéries
RE
épit
hél
ium
lu
miè
re
inte
stin
ale
mu
qu
euse
Bisphénol A
-
-
Sont-ils oestrogéniques?
BPA
BPS
Potentiel oestrogénique
• RISQUE? Nécessaire évaluation au cas par cas
Recommandations relatives aux substituts (ANSES 2013)
• RISQUE POTENTIEL? Le groupe de travail de l’ANSES
recommande que les industriels, avant
de substituer le BPA, évaluent l’innocuité
des produits de substitution du BPA
et des autres bisphénols
• POURQUOI? Au regard de leurs analogies
structurales avec le BPA et de leur
potentiel oestrogénique, la plus
grande précaution dans l’utilisation
de ces composés en tant que tels et/ou
comme substituts du BPA est requise.
Peut-on moins s’exposer à ces agents? Et comment?
• faire une utilisation
« raisonnée »
Bien apprendre à utiliser
les plastiques alimentaires...
Des alternatives comme le
verre / la céramique pour la
cuisson, le réchauffage et le
stockage des aliments
• « laver » notre
organisme?
Une semaine de « sevrage »
(non utilisation de contenants
alimentaires à base de BPA)
suffit à éliminer 70% du
BPA libre présent dans
l’organisme
Pascal Martin Laila Lakhal Alice Marmugi Thèse
Daniel Zalko Jean-Pierre Cravedi
Laurence Guzykack Sandrine Ménard Eric Gaultier Christel Cartier Nabila Moussaoui Thèse
Viorica Braniste Thèse/Postdoc
Mathilde Levèque Soraya Sekkal Corinne Lencina Afifa Aït-Belgnaoui Patrice Rouby Jean Fioramonti Vassilia Théodorou
PNRA 2006 - Plastimpact CES2010 - Perinatox
AP AlimH - 2008
DIXIT
TIM
MeX
Merci de votre attention
Allocations de recherche