le dico sherlock holmes

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E ÉCHECS DE SHERLOCK HOLMES : Toutes les enquêtes de Sherlock Holmes ne l’ont pas conduit à résoudre les affaires aux- quelles il a été mêlé. Dans Le Pro- blème du pont de Thor, Watson nous confie, parlant de la malle en fer qui recèle ses archives : « Elle est bourrée de papiers, de notes, de dossiers concernant les divers problèmes qu’eut à résoudre M. Sherlock Holmes. Certains, et pas les moindres, se sont soldés par des échecs et ne méritent pas d’être contés puisqu’ils demeurent inexpliqués. Un problème sans so- lution peut intéresser un amateur, mais il ennuierait le lecteur occa- sionnel. » Du moins a-t-il l’amabilité de citer les plus sensationnelles de ces histoires sans conclusion : - Celle de M. James Philimore qui, rentrant chez lui pour prendre son parapluie, ne reparut jamais. - Celle du cutter Alicia qui, par une mâtinée de printemps s’enfon- ça dans un banc de brume d’où il ne ressortit point. - Celle d’Isadora Persano, le journaliste et duelliste bien connu, qui, un matin, fut trouvé fou de- vant un ver mystérieux inconnu de la science. Ces histoires à peine esquissées, mais au résumé intriguant, ont exci- té l’imagination des holmésologues.

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De A à Z, d’abeilles à zoologie, en passant par le Diogène Club, Moriarty et bien sûr Watson, ce dictionnaire, s’intéresse à toute la galaxie du 221B Baker Street. Aucun héros de fiction, plus que Sherlock Holmes, n’a autant engendré d’intérêt. Au point même qu’à l’inverse des personnages historiques devenus figures de romans, il ait accédé à une certaine réalité… On trouvera dans Le Dico Sherlock Holmes des entrées sur le Canon, les pastiches, les nombreux rencontres mises en scène avec des figures comme Freud, Arsène Lupin ou Tarzan. Mais aussi des références à l’holmésologie et ses spéculations aussi savantes qu’humoristiques. Un ouvrage d’exception, dernier coup d’archet de la collection Bibliothèque rouge afin de la clôturer en beauté. Un projet jamais vu en France ou ailleurs.

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Page 1: Le Dico Sherlock Holmes

EÉCHECS DE SHERLOCK

HOLMES  : Toutes les enquêtes de Sherlock Holmes ne l’ont pas conduit à résoudre les affaires aux-quelles il a été mêlé. Dans Le Pro-blème du pont de Thor, Watson nous confie, parlant de la malle en fer qui recèle ses archives : « Elle est bourrée de papiers, de notes, de dossiers concernant les divers problèmes qu’eut à résoudre M. Sherlock Holmes. Certains, et pas les moindres, se sont soldés par des échecs et ne méritent pas d’être contés puisqu’ils demeurent inexpliqués. Un problème sans so-lution peut intéresser un amateur, mais il ennuierait le lecteur occa-sionnel. »

Du moins a-t-il l’amabilité de citer les plus sensationnelles de ces histoires sans conclusion :

- Celle de M.  James Philimore qui, rentrant chez lui pour prendre son parapluie, ne reparut jamais.

- Celle du cutter Alicia qui, par une mâtinée de printemps s’enfon-ça dans un banc de brume d’où il ne ressortit point.

- Celle d’Isadora Persano, le journaliste et duelliste bien connu, qui, un matin, fut trouvé fou de-vant un ver mystérieux inconnu de la science.

Ces histoires à peine esquissées, mais au résumé intriguant, ont exci-té l’imagination des holmésologues.

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84 - ÉCRITS DE SHERLOCK HOLMES

Rodolfo Martinez les résoud toutes les trois d’heureuse manière dans La Sagesse des morts, adop-tant, dans le cas du ver, une solu-tion toute carrollienne.

L’affaire du ver inconnu de la science a inspiré plusieurs pas-tiches : Edgar W. Smith, Benjamin S.  Clark (Sunshine, Sunshine), Adrian Conan Doyle et John Dick-son Carr (The Adventure of the Highgate Miracle), Michel Ehrwein (Celui que Jupiter veut perdre), René Réouven ou Stuart Palmer (L’Aventure du ver extraordinaire) et August Derleth (L’Extraordi-naire Chenille – The Adventure of the Remarkable Worm).

Ellery Queen s’est penché sur la disparition de James Phillimore. Quant à l’affaire du cutter «  Ali-cia  », plusieurs holmésologues l’ont rapproché du mystère de la « Mary Céleste. »

Holmes a connu plusieurs autres échecs, à commencer par celui por-té à la connaissance du public sous le titre Un scandale en Bohême, où il affronte un adversaire digne de lui. Demi-échec cependant, car s’il échoue à récupérer une photo compromettante, l’affaire trouve une conclusion acceptable pour le parti qu’il représente.

Holmes ressent comme un échec le fait d’avoir « envoyé à la mort » son client John Openshaw dans

Les Cinq Pépins d’orange. Dans cette même nouvelle, il avoue d’ail-leurs avoir été battu quatre fois  : trois fois par un homme et une fois par une femme.

Il arrive aussi que Sherlock Holmes se trompe et que, néan-moins «  la vérité fut tirée du puits » selon l’heureuse formule du Dr Watson, qui précise : «  je pos-sède des notes sur une demi-dou-zaine de cas de ce genre. »

L’une apparaît dans le Canon. Il s’agit de La Figure jaune. Holmes y prend une leçon et charge Wat-son de le sermonner d’un nom propre s’il venait à récidiver. Dans la même nouvelle, Watson cite une deuxième affaire du même type  : celle de la seconde tache. Mais la nouvelle homonyme du Canon n’est en rien bâtie sur ce modèle !

ÉCRITS DE SHERLOCK HOLMES :

Écrits achevés

- « The Book of Life » : article de magazine sur la science de la dé-tection (Une étude en rouge). Cet article a paru dans Cornhill Maga-zine selon Edgar W. Smith ou For-nightly selon Christopher Morley.

- La Façon de distinguer les cendres de diverses variétés de tabac. Une énumération de 140

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ÉCRITS DE SHERLOCK HOLMES - 85

variétés de cendres de cigares, ci-garettes et tabacs à pipe, avec des illustrations en couleurs (Le Signe des quatre, Le Mystère du val Bos-combe). Un débitant de tabac de Philadelphie aurait écrit à Conan Doyle pour obtenir une copie de l’ouvrage.

- Sur les empreintes de pas avec des remarques concernant l’utili-sation du plâtre de Paris pour la conservation de ces empreintes (Le Signe des quatre).

À l’instar du Necronomicon, cette monographie est aujourd’hui consultable. Elle a en effet été réédi-tée aux États-Unis chez Magico en 1983, sous la direction éditoriale de Kelvin I. Jones  : Upon the Tracing of Footsteps with Some Remarks Upon the Uses of Plaster of Paris As A Preserver of Impresses.

- Sur l’influence du métier sur la forme de la main, avec des gravures montrant des mains d’ardoisiers, de marins, de coupeurs de linge, de compositeurs, de tisserands et de tailleurs de diamants (Le Signe des quatre)

Ces trois ouvrages ont été traduits en français par François Le Villard.

- Une petite monographie sur la cryptologie incluant l’analyse de 160 systèmes d’écriture différents. (Les Hommes dansants).

- Une monographie sur la data-tion des documents (Le Chien des Baskerville).

- Pour Michel Ange, c’est le ge-nou qui avait le plus de personna-lité. Il « savait ses genoux comme son alphabet » selon Julien Torma (Euphorismes), pour qui «  il fau-drait en dire autant des fesses plus stylisées et plus harmonieuses que les traits du visage, donc plus simples d’accès quoiqu’aussi nuançables.  » Quant à Sherlock Holmes, il affirme qu’« il n’y a pas d’organe du corps humain qui pré-sente plus de personnalité qu’une oreille » dans La Boîte en carton, où il révèle avoir écrit deux études sur l’oreille humaine parues dans l’Anthropological Journal.

- Une monographie sur les motets polyphoniques de Lassus (1532-1594).

Orlando Lassus écrivit 510 mo-tets, « Motets polyphoniques » est un pléonasme, un motet étant par définition polyphonique. Michael Harrison (In the Footsteps of Sher-lock Holmes) rapporte l’hypothèse que Holmes aurait écrit une étude sur Lassus et ses étranges dispa-ritions, peut-être liées à des mis-sions diplomatiques. Watson lui ayant demandé qui était Lassus, Holmes aurait expliqué qu’il avait été auteur de motets, qui sont des

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86 -ÉCRITS DE SHERLOCK HOLMES

compositions polyphoniques. Plus tard, Watson se serait embrouillé dans ses notes. Holmes n’avait pu lire ces motets que dans l’édition d’Anvers (1556) ou de Nüremberg (1568). Dans Les Plans du Bruce Partington, Watson dit que Holmes a entrepris l’écriture de cette mo-nographie que nous classons parmi les publiées.

- Un Manuel pratique d’apicul-ture avec quelques observations sur la ségrégation de la Reine (Son dernier coup d’archet).

- La relation de L’Aventure de la crinière du lion, publiée par le même agent littéraire que celui de Watson dans le Strand Magazine

- La relation de L’Aventure du soldat blanchi, elle aussi publiée sous la signature de Conan Doyle dans le Strand Magazine.

Partant de la critique interne de ces deux récits qu’ils jugent indigne du narrateur que s’était révélé Holmes dans l’affaire du Gloria Scott et celle du Rituel des Musgrave, nombre d’holmesologues ont mis en doute la paternité de Sherlock Holmes pour ces deux textes où Holmes s’exprime à la première personne.

Écrits en projet

- Une monographie sur la ma-chine à écrire et son utilisation par les criminels (Une affaire d’identité).

- Dans Le Manoir de l’abbaye, Sherlock Holmes se propose de « consacrer les années de sa vie dé-clinante à réunir en un seul volume tout l’art du détective. » Il annonce aussi son intention d’écrire ses mé-moires. Selon certains, c’est ce qu’il commença à faire en rédigeant L’Aventure du soldat blanchi et La Crinière du lion.

- Dans Le Détective agonisant, Holmes affirme à Watson  : «  Le maquillage est un sujet sur lequel j’ai eu souvent l’envie d’écrire une petite monographie.  » Baring-Gould estime que ce projet n’était qu’un chapitre du grand ouvrage envisagé sur « L’Art du détective. »

- Dans L’Homme qui marchait à quatre pattes, Sherlock Holmes confie à Watson qu’il envisage sérieusement d’«  écrire une petite monographie sur l’utilité des chiens pour le travail des détectives. » Elle reposerait sur la constatation « tel chien, tel maître. »

Écrit potentiel

- À la fin du Chien des Bas-kerville, Sherlock Holmes affirme qu’«  il existe soixante-quinze par-fums et (qu’) il est indispensable à tout expert criminel de savoir les distinguer les uns des autres. »

Du coup, Christopher Morley pensait que Sherlock Holmes avait

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ÉDITIONS FRANCAISE DU CANON- 87

dû écrire à propos de la distinc-tion entre les divers parfums ; une Monographie sur les odeurs natu-relles et synthétiques avec une ana-lyse des soixante-quinze fragances essentielles.

ÉDITION FRANÇAISE DU CANON, L’  : Avant la publication chez Robert Laffont, entre 1956 et 1958, de la totalité des œuvres du Canon dans de nouvelles traduc-tions (reprises ensuite au Livre de Poche policier), dans la collection des « Œuvres complètes » d’Arthur Conan Doyle, l’édition française des enquêtes de Sherlock Holmes a été quelque peu dispersée et erratique.

Trois romans  : La Marque des quatre en 1896, Un crime étrange (A Study in Scarlet) en 1899 et Le Chien des Baskerville en 1905 parurent dans la «  Bibliothèque des meilleurs romans étrangers  » chez Hachette. Ils furent réédi-tés en 1933-34 dans la collection «  Le Point d’interrogation  » chez Pierre Lafitte, éditeur qui publia également le quatrième roman, La Vallée de la peur, traduit par Louis Labat en 1920. Les quatre furent réédités ensuite à plusieurs reprises parfois avec des traductions et des titres diférents.

A Study in Scarlet parut sous le titre Les Débuts de Sherlock

Holmes, traduit par Albert Savine dans la « Grande collection natio-nale  » (n°28) des éditions Rouff en 1914 avant d’être réédité à plu-sieurs reprises chez Albin Michel en 1922 et 1931.

Il fut également traduit par René Lécuyer et publié au Masque n°124 en 1933 sous le titre Mon-sieur Sherlock Holmes - Une étude en rouge.

Il fut aussi traduit en 1903 par Mme Charleville et parut chez Ch. Delagrave dans la «  Bibliothèque des meilleurs romans anglais contemporains » sous le titre Une étude en rouge.

La Vallée de la peur fut réédité au Masque en 1929 (n°31) dans la traduction de Louis Labat et La Marque des quatre dans la col-lection «  L’Énigme  » des éditions Hachette en 1941.

Après la seconde guerre mon-diale, les éditions André Martel de Givors commencèrent la publication des œuvres de Conan Doyle. Les quatre romans parurent entre 1946 et 1948, ainsi que plusieurs recueils de nouvelles (La Bande mouche-tée, Un échec de Sherlock Holmes, Le Retour de Sherlock Holmes, Le Cercle rouge) ; mais plusieurs titres annoncés ne parurent point.

Les éditions Robert Laffont me-nèrent l’aventure à bien à partir de 1956 dans de nouvelles traductions

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88 -ÉDITIONS FRANCAISE DU CANON

et rééditèrent en 1979, avec la col-lection « Bouquins », l’intégrale du Canon en deux volumes à laquelle ont été joints Les Exploits de Sher-lock Holmes d’Adrian Conan Doyle et John Dickson Carr.

À la fin des années 60, les édi-tions Rencontre consacrèrent cinq volumes de leur collection «  Œuvres complètes d’Arthur Conan Doyle » dirigée par Gilbert Sigaux au cycle Sherlock Holmes.

Enfin, dans les années 1980, sous la direction de Jean-Baptiste Baro-nian, les éditions NéO publièrent une Intégrale Conan Doyle. Les tomes 14 à 21 étaient dévolus à Sherlock Holmes.

Le Canon fit ensuite l’objet de nouvelles traductions. Aux édi-tions du Masque d’abord en 1997 dans les deux volumes de l’Inté-grale Sherlock Holmes, avec une traduction de Catherine Richard. Puis, les éditions Omnibus pu-blièrent en trois tomes dans une traduction d’Eric Wittersheim Les Aventures de Sherlock Holmes en édition bilingue (2005-2007).

Les premiers recueils de nou-velles parurent chez Felix Juven à partir de 1902, dans des tra-ductions de Jeanne de Polignac Oillamson, mais chacun d’eux ne reprenait qu’une partie du volume original : Les Aventures de Sherlock Holmes (1902) et Les Nouvelles

Aventures de Sherlock Holmes (1903) correspondent au premier volume anglais. Souvenirs de Sher-lock Holmes (1904) et Nouveaux Exploits de Sherlock Holmes (1905) au second. La Résurrec-tion de Sherlock Holmes (1905) et Sherlock Holmes triomphe (traduit par Henry Evie) au troisième.

Ces recueils ont fait ensuite l’objet de plusieurs rééditions à La Renaissance du Livre et notam-ment en 1932 dans leur collection policière « Le Disque rouge. »

Le quatrième recueil de Conan Doyle, His Last Bow, a été traduit par Louis Labat et publié en 1922 chez Pierre Lafitte sous le titre La Nouvelle Chronique de Sherlock Holmes, puis réédité au Masque en 1929 (N°42).

Enfin, le dernier recueil anglais a été traduit par Louis Labat et publié chez Albin Michel en 1931 sous le titre Les Dernières Aven-tures de Sherlock Holmes, dans la collection « Les maîtres de la litté-rature étrangère. »

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90 -ÉLÉMENTAIRE , MON CHER WATSON

Dans les années 20, la Société d’édition et de publication publia les œuvres de Conan Doyle dans leur collection « Rouge », sous la forme de fascicules de 100 pages qui rassemblaient chaque fois, pour ce qui concerne Sherlock Holmes, deux nouvelles.

Mais les nouvelles mettant en scène Sherlock Holmes parurent également dans des périodiques. Elles étaient alors parfois encore inédite en France. C’est le cas par exemple pour Les Danseurs (Les Hommes dansants), publiée dans Je sais tout n°5 en 1905 ou Les Plans du Bruce-Partington dans Je sais tout n°62 en 1910, pour Ser-vice de guerre, Le Célèbre détective se meurt et Le Cercle rouge, qui parurent dans Lectures pour tous (du 1er, 15 avril et 1er mai 1919) ou pour La Rivale (Le Problème du pont de Thor), traduit par Louis Labat pour Les Œuvres libres, n°14 en 1922.

ÉLÉMENTAIRE, MON CHER WATSON  : « Paris vaut bien une messe  », «  E pur, si muove  », « L’État c’est moi », « J’y suis j’y reste. ». On sait que la plupart des mots « historiques » n’ont jamais été prononcés par ceux à qui on les attribue. Il en va de même pour la plus célèbre formule prêtée à Sher-

lock Holmes : « Élémentaire, mon cher Watson. »

Dans le premier numéro du Registre d’écrou, Xavier Schwal-ber énumère huit occurrences du célèbre «  élémentaire  » dans le Canon et signale que la formule la plus approchante est dans Le Tor-du où Watson écrit :

« Excellent ! m’exclamai-je.- Élémentaire » lui répond Sher-

lock Holmes. »C’est la formule retenue par

l’Oxford Dictionary of Quotations qui, dans une édition précédente, avait attribué cet «  Excellent-Élé-mentaire » aux Hommes dansants, où on trouve simplement  : «  Ex-cellent ! » dit Holmes, « excellent, continuez, je vous prie. »

Le même dictionnaire tient que la formule «  Élémentaire, mon cher Watson  » apparaît pour la première fois dans un ouvrage de P.  G.  Wodehouse paru en 1915, Psmith Journalist. Ce roman n’est pas un pastiche holmésien  ; le détective Psmith fait néammoins allusion à Sherlock Holmes, dont il adopte les méthodes. À la page 140, il explique à son faire-valoir, qui lui exprime son admiration  : « That’s right » said Billy Windsor. « of course. 

— Elementary my dear Watson, elementary » murmured Psmith.

Voir  : GILLETTE qui, dans

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ESPIONNAGE - 91

la pièce Sherlock Holmes créée en 1899, introduit une formule analogue.

ESPIONNAGE  : Sherlock Holmes a été mêlé à plusieurs affaires d’espionnage. Dans trois d’entre elles, il remplit sa fonction de détective, retrouvant un traité signé entre l’Angleterre et l’Italie (Le Traité naval), récupérant à la demande de Lord Bellinger, le pre-mier ministre, la lettre explosive émanant d’un souverain étranger, dérobée au secrétaire des affaires européennes Trelawney Hope (La Deuxième Tache) ou en permet-tant, grâce à des guet-apens astu-cieusement tendus, la récupération des plans du sous-marin « Bruce-Partington. » On notera que Sher-lock Holmes connaît les identités des maîtres-espions sévissant sur le sol britannique : Adolph Meyer, Eduardo Lucas, Louis La Rothière et Hugo Oberstein, qu’il créditera de l’assassinat de Cadogan West.

Dans la quatrième – Son dernier coup d’archet –, c’est en véritable agent secret qu’il agira, à la veille de la Première Guerre mondiale. Il y infiltre sous la fausse identité de l’Irlando-américain Altamont le réseau de l’espion allemand Von Bork en prenant le temps de s’assurer une couverture solide.

Pour ce faire, il était parti à Chicago, s’était enrôlé dans une société secrète irlandaise à Buffalo, avait eu des démêlés avec la police et s’était fait remarquer ainsi d’un agent de Von Bork. Posté en Angleterre, il fournit à son chef de réseau de nombreuses informations, mais des informations bien sujettes à caution, selon la bonne technique de l’intoxication et de la désinformation. Il imagine d’ailleurs avec gaîté la surprise qu’aurait le croiseur allemand qui remonterait la Solent en se fiant au plan du mouillage des mines qu’il a transmis à Von Bork !

Il contribue également au dé-mantèlement du réseau, conclu sur l’arrestation de son chef. Cette mission, effectuée à la de-mande du premier ministre, l’a tiré de sa retraite apicole, lui a coûté deux années d’efforts et a exigé de lui qu’il se laisse pousser, en manière de déguisement amé-ricain, un horrible bouc...