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Le dispositif de financement des mesures de protection judiciaire
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Séverine PECHARD - DGAS
Journée technique interrégionale du 20 octobre 2009
La réforme de la protection juridique des majeurs
Les caractéristiques du nouveau dispositif
Un système unique de prélèvements sur les revenus des majeurs homogène et en fonction de leurs ressources
Une allocation de la rémunération publique rationalisée et objectivée
Un financement public: – sous forme de DGF pour les services
– sous la forme d ’un forfait pour les personnes physiques
PLAN
1- Le nouveau système de prélèvement
2- Le financement des services
3 - Le financement des mandataires exerçant à titre individuel
4- Le financement des préposés
1- Le nouveau système de prélèvement
1-1- Les principes du nouveau système
Extension du nouveau système à l’ensemble des mesures
Mise en place d’une franchise pour les revenus inférieurs ou égaux à l’AAH et plafonnement à 6 SMIC
Mise en place de 3 tranches de revenus soumises à prélèvement
Maintien des prélèvements exceptionnels
Le nouveau barème de prélèvement et montant du prélèvement pour une personne
Tranches de prélèvementsTaux de
prélèvement
Montant du prélèvement pour une personne en fin
de trancheRevenus jusqu'au montant de l'AAH
0% 0 €
Revenus > à l'AAH et jusqu'au SMIC brut inclus
7% 46,80 €
Revenus > au SMIC brut jusqu'à 2,5 SMIC brut inclus
15% 344 €
Revenus supérieurs à 2,5 SMIC brut jusuq'à 6 SMIC brut inclus
2% 436,50 €
1-2- Les modalités de prélèvements
Prélèvements effectués par douzième sur la base des revenus annuels N-1 avec régularisation en janvier n+1
Prise en compte de la valeur de l ’AAH et SMIC au 1er janvier de perception des revenus
Suppression du coefficient diviseur pour les personnes en établissement et de la division par le nombre de parts fiscales
Application de la règle du prorata temporis pour les mesures ordonnées ou terminées en cours de mois
Possibilité d ’une exonération exceptionnelle et temporaire de prélèvement par le Préfet
Assiette des ressources soumises à prélèvements: 4 catégories
1- les revenus soumis à déclaration avant déduction et réduction de charges
Revenus bruts imposables exemples: revenu brut foncier, pensions alimentaires, prestations,
compensatoires, rentes viagères issues assurances vie, contrat retraite par capitalisation sauf celles exclues par le décret sur les prélèvements (contrat rente-survie et contrat épargne-handicap)
Se référer à l’article 81 CGI listant ensemble revenus non soumis à l ’impôt (prestations familiales, allocation logement, rentes viagères versées à la victime d ’un accident du travail, pensions militaires d ’invalidité)
2- les biens non productifs de revenus selon les modalités fixées dans cadre de l ’aide sociale (article R-132-1 CASF)
Intégrer dans l’assiette des ressources: 50% de la valeur locative des immeubles bâtis et 80% des terrains
non bâtis 3% des capitaux: sommes figurant sur le compte courant au 31
décembre et n’ayant pas fait l’objet de prélèvement durant l’année
Ne doivent pas être pris en compte: les biens constituant l’habitation principale le capital correspondant à un contrat rente survie ou à un contrat
épargne handicap (exclu par le décret) le capital produisant des revenus même capitalisés et à ce titre
temporairement indisponibles (CE décision N° 270715 du 15 mai 2006)
3- les intérêts des sommes inscrites sur les livrets et comptes d ’épargne suivants:
Livret A Livret d ’épargne populaire Livret jeune Livret de développement durable, épargne-logement Plan d ’épargne actions Compte et livret d ’épargne de co-développement
Ne pas intégrer dans l’assiette des ressources le capital figurant sur ces livrets et comptes d’épargne.
4- Certains minimas sociaux
AAH, le complément de ressources et la majoration pour la vie autonome
Allocation de solidarité pour personnes âgées et la allocations constitutives du minimum vieillesse
RMI et les primes forfaitaires de retour à l ’emploi
RSA
2- Le financement des services (MJPM et DPF)
Deux grandes modifications:
Une nouvelle règle de répartition du financement entre financeurs publics pour les services MJPM
Un financement sous forme de DGF s ’inscrivant dans une démarche de convergence tarifaire
2-1 Une nouvelle règle de répartition du financement public pour le secteur adultes
Nouveau critère: la perception ou non d’une prestation sociale
Liste des prestations sociales fixée par décret: (art. R.361-2 et D.361-1 CASF)
– Minimas sociaux: RMI-ASPA (MV)- AAH-API-ASI– Prestations sociales liées au logement (uniquement
lorsqu’elles sont perçues directement par la personne)– Autres allocations (APA-PCH)
Schéma de la répartition du financement entre financeurs publics
1- Personnes sous tutelle, curatelle, sauvegarde percevant aucune PS ou percevant une PS non listée 2- Personnes sous tutelle, curatelle ou sauvegarde percevant PS du département listée dans le décret (APA-PCH et RMI-RSA)
DDASS
Département
CAF
CRAM
CPAM
MSA
Personnes sous MAJ percevant
APA-PCH-RMI-RSA
Quelle que soit la mesure, personnes percevant
l’ASPA ou MV, et dans certains cas
l’ASI
Quelle que soit la
mesure, personnes percevant
ASI
Quelle que soit la mesure, personnes affiliées au
régime agricole et percevant
ensemble des PS listées
Quelle que soit la
mesure, personnes percevant
ASPA, MV par le service de l’ASPA
Service de
l’ASPA
Quelle que soit la
mesure, personnes percevant
ASPA, MV ou ASI par un régime
spécial
Quelle que soit la mesure, personnes percevant
l’AAH ou l’API et alloc.
Logement si perçues par la
pers.
Régimes spéciaux
Secteur enfance: Maintien des règles de répartition des financements publics
CNAF CNAM MSA
Familles percevant prestations familiales
Familles percevant la rente orpheline
Familles affiliées au régime agricole
et percevant prestations familiales
2-2 Un financement sous forme de DGF dans le cadre d’une politique de convergence tarifaire
Application des dispositions du décret budgétaire et comptable du 22 octobre 2003
Un financement sous forme de DGF selon deux modalités de tarification possibles
Un objectif commun: la convergence tarifaire
2-2-1 La tarification dans le cadre de la procédure budgétaire classique
Les phases de la procédure et le calendrier
La tarification et ses effets
Les trois phases de la procédure budgétaire classique et le calendrier
1ère phase: la transmission des propositions budgétaires et des annexes:
Calendrier officiel: 31/10 (en 2009:31/01)
Transmission de ces documents:
- Préfet (DDASS)
- Départements et principaux organismes financeurs (art. R.314-193-2: CAF, CRAM, MSA)- lieu d ’implantation du service
Les trois phases de la procédure budgétaire classique et le calendrier
2ème phase: les avis
Délai d’un mois après réception des propositions budgétaires
Transmission de l’avis à la DDASS et au service
Le service a un mois après réception de l’avis pour faire parvenir ses observations à la DDASS
Les trois phases de la procédure budgétaire classique et le calendrier
3ème phase: la procédure budgétaire
Une procédure réglementée pour l’Etat
- Point de départ: la publication des dotations limitatives (13 août 2009-Pour 2010: mars)
- Une instruction et des échanges encadrés dans un délai de 60 jours
- Une obligation de motivation des modifications apportées (dernière proposition: 12 jours avant la fin du délai, soit 48 jours après publication de l ’enveloppe)
Les trois phases de la procédure budgétaire classique et le calendrier
• Une procédure réglementée pour le service
- Une obligation de répondre sous 8 jours aux modifications proposées par l ’autorité de tarification (régime d ’acceptation
tacite)
- Une obligation de motivation
Au 60ème jour (11/10) , la DDASS notifie la décision d’autorisation budgétaire. L’arrêté de tarification est pris après le délai de 60 jours sauf accord entre la DDASS et le service.
La fixation du tarif et ses effets
La fixation du tarif (après les 60 jours sauf accord)
- Approbation du budget par groupe fonctionnel
- Elaboration par le service du budget exécutoire: ventilation par groupe fonctionnel du montant fixé par l’arrêté de tarification
Les modifications
- Possibilités de virements de crédits (au sein d’un même groupe ou entre deux groupes)
- Possibilités de décisions budgétaires modificatives (conditions fixées par art. R.314-46)
2-2-2 La tarification des services dans le cadre d’un CPOM
Les atouts du CPOM
- Elaboration d’une réflexion partagée sur la situation du service : état des lieux
- Une responsabilisation du gestionnaire avec la fixation de priorités
- Une modernisation des règles budgétaires : plus d’autonomie et de souplesse
- Anticipation et visibilité accrue (durée maximale: 5 ans)
Les intérêts du CPOM en matière budgétaire
Instauration de nouveaux modes de relation entre le service et l’autorité de tarification:
- Acceptation de certains déséquilibres budgétaires annuels en contrepartie d’un retour à l’équilibre global en fin de CPOM
- Garantir la prise en charge sur plusieurs années des surcoûts résultant d’un programme d’investissement ou d’une restructuration du service
- Mettre en œuvre un programme de réduction des écarts sur plusieurs années
Les intérêts du CPOM en matière budgétaire
Assouplissements des règles budgétaires notamment:
- Une seule dotation commune aux services inclus dans le CPOM qui est fixée en janvier
- Affectation libre des résultats dans le cadre de l’article R.314-51 CASF
- Procédure allégée: plus de propositions budgétaires à transmettre au tarificateur et assurer une reconduction chaque année selon des règles permanentes des ressources allouées lors d’un exercice antérieur
2-2-3 Un objectif commun: la convergence tarifaire reposant sur des indicateurs
Principes et objectifs des indicateurs (R-314-28 et suiv)
- Apprécier la structure des charges d’un service, son activité et le type de population accueillie
- Comprendre les coûts de fonctionnement d’un service par rapport au service rendu
- Comparer ces coûts de fonctionnement aux coûts des autres services fournissant des prestations comparables et d’en apprécier le caractère justifié ou non
- De mieux cerner, grâce à l ’analyse des différentes composantes des indicateurs, les particularités de chaque structure
Les indicateurs: un outil incontournable dans la tarification des services
Le décret budgétaire et comptable (Art. R.314-30 et 23) prévoit que :
- ce sont des outils indispensables dans la discussion budgétaire
- peuvent être utilisés comme critère de tarification
Loi 5 mars 2007 et décret 30 décembre 2008 sur le financement des services MJPM et DPF prévoient explicitement que la DGF est déterminée:
Pour les services MJPM « en fonction d ’indicateurs prenant en compte notamment la charge liée à la nature de la mesure de protection, à la situation de la personne protégée et au temps de travail effectif des personnels »
Pour les services DPF « en fonction de la charge de travail liée au mandat, à la situation de la famille et au temps de travail effectif des personnels »
Les indicateurs dans le cadre de la tarification permettent donc:
d’objectiver l ’allocation des ressources et de la rendre la plus efficiente possible
de mieux appréhender les spécificités des structures, de les expliquer et de justifier des écarts importants
de favoriser le dialogue entre le financeur et le gestionnaire sur la base d’éléments objectifs
Les indicateurs des services MJPM et DPF: une spécificité relative
La spécificité des indicateurs du secteur tutélaire: la cotation des mesures en points
Principe: plus une mesure nécessite de travail plus le nombre de points affectés est important
Le différentiel de charge de travail des mesures adultes repose sur 3 critères:
- La nature de la mesure
- La période
- Le lieu d ’exercice
• Des indicateurs communs à l’ensemble des ESSMS
– Indicateur de qualification– Indicateur de vieillesse technicité– Temps actif mobilisable– Indicateur du temps de formation – Coût de l’intervention des délégués
4 indicateurs de référence
- Le poids moyen de la mesure
- La valeur du point service
- Nombre de points par ETP
- Nombre de mesure moyenne par ETP
Indicateurs secondaires
- permettent d’effectuer une comparaison plus fine des services entre eux
- et de donner une explication objectivée des écarts
• Indicateurs de référence et secondaires
• Valeurs nationales des indicateurs de référence
2007 2008 2009 2007 2008 2009
Poids moyen de la mesure 11,40 11,34 11,31 20,06 19,38 19,64
Valeur du point service 11,82 12,16 13,35 12,63 13,53 14,39
Nombre de points par ETP 4 258 4 156 3 914 4 406 4 244 4 085
Nombre de mesure moyenne par ETP
31,14 30,39 28,62 18,30 17,63 16,97
Valeurs nationales des indicateurs de référence
Services MJPM Services DPF
• Valeurs des indicateurs de référence des régions Champagne-Ardennes, Nord-Pas-de-Calais
et Picardie
Valeur nationale
Champagne -Ardennes
Nord-Pas-de-Calais
PicardieValeur
nationaleChampagne -
ArdennesNord-Pas-de-Calais
PicardieValeur
nationaleChampagne -Ardennes
Nord-Pas-de-Calais
Picardie
Poids moyen de la mesure 11,40 11,80 11,20 11,00 11,34 11,75 11,08 10,97 11,31 11,78 11,02 10,94
Valeur du point service 11,82 10,24 12,25 9,64 12,16 10,91 12,70 9,87 13,35 11,81 13,30 11,45
Nombre de points par ETP 4 258 4 501 4 110 4 972 4 156 4 322 4 106 4 814 3 914 4 131 3 990 4 303
Nombre de mesure moyenne par ETP
31,14 32,90 30,11 36,40 30,39 31,60 30,00 35,20 28,62 30,20 29,20 31,50
2007 2008 2009
3- Le financement des personnes physiques
3-1- Les principes du financement
Un financement sur la base d’un forfait mensuel fixé par arrêté du 31 décembre 2008
• Deux tarifs plafonds
- un tarif en établissement: 9,7 fois SMIC horaire brut
- un tarif à domicile: 15,2 fois SMIC horaire brut
• Application du tarif établissement à compter du 1er jour du mois suivant une période de 30 jours de séjour continu
Principe de subsidiarité du financement public
• La rémunération publique intervient uniquement lorsque les prélèvements ne permettent pas d’atteindre le montant des forfaits
• Plafonnement du montant de la rémunération du mandataire par prélèvement à 436 € mensuels
Détermination du financeur en fonction du revenu perçu par la personne protégée
3-2 Les modalités de financement
Signature d’une convention de financement avec chaque financeur public
Département financeur: lieu de domiciliation du mandataire (peut ne pas être agréé dans ce département)
Transmission pour le versement de la rémunération publique d’un état nominatif des sommes à payer
Application de la règle de prorata-temporis pour les mesures ordonnées ou clôturées en cours de mois
3-3 Modalités de contrôle
Pour les mesures bénéficiant d ’un financement public: contrôle budgétaire
- 1er niveau: Etat nominatif des sommes à payer
- 2ème niveau: Ensemble des revenus perçus par la personne et entrant dans l’assiette des ressources soumises à prélèvement
Pour les mesures ne bénéficiant pas d ’un financement public: contrôle de l’application des lois et règlements: Art L.472-10 CASF: « le représentant de l ’Etat dans le département exerce un contrôle de l ’activité des mandataires judiciaires à la protection des majeurs »
3-3 Modalités de contrôle
Pour l’ensemble des mesures de protection et quel que soit le mandataire:
Article 46 de la loi du 5 mars 2007: obligation de faire un rapport annuel à partir du 1er janvier 2010 comportant un bilan statistique et financier de la mise en œuvre de la réforme
Pour les services gérés par des établissements de santé PSPH et dispensant des soins psychiatriques: financement dans le cadre de la dotation annuelle de financement
Pour les services gérés par des structures prenant en charge des personnes âgées: Financement dans le cadre du tarif hébergement (Département ou la personne)
Pour les services gérés par des établissements accueillant des personnes handicapées: charges intégrées dans le budget global de l ’établissement
4- Le financement des préposés