le marché des produits de la pêche à vanuatu -...

116
INSTITUT FRANCAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE POUR LE DEVELOPPEMENT EN COOPERATION (ORSTOM) MISSION ORSTOM DE PORT-VILA NOTES ET DOCUMENTS D’OCliANOGRAPHIE Nola JUIN 1988 LE MARCHE DES PRODUITS DE LA PECHE A VANUATU DAVID G. MISSION ORSTOM B.P. 76 - PORT-VILA VANUATU ------w -6 QCT. 1988 ORSTOM Fonds Documentaire No c ctd4A0, M 3 Cote : A

Upload: hoangdung

Post on 18-Apr-2018

228 views

Category:

Documents


4 download

TRANSCRIPT

Page 1: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

INSTITUT FRANCAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE POUR LE DEVELOPPEMENT EN COOPERATION (ORSTOM)

MISSION ORSTOM DE PORT-VILA

NOTES ET DOCUMENTS D’OCliANOGRAPHIE Nola

JUIN 1988

LE MARCHE DES PRODUITS DE LA PECHE A VANUATU

DAVID G.

MISSION ORSTOM B.P. 76 - PORT-VILA

VANUATU ------w

-6 QCT. 1988

ORSTOM Fonds Documentaire

No c ctd4A0, M 3

Cote : A

Page 2: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

-l-

LE MARCHE DES PRODUITS DE LA PECHE A VANUATU

I

Table des matières ------------------

Page

RESUME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

SUMMARY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

ENVIRONNEUENT GEOGRAPRIQUE ET ECONOMIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

ANALYSE DU MARCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

1. UNE PRODUCTION ET UNE DEEANDE HALIEUTIQUES INSUFFISANTES PAR RAPPORT AUX BESOINS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

1. L'offre et la demande de produits de la p&che....:..13 1.1. L'offre d'ensemble ........................... 13 1.2. La consommation dans une population témoin...: 4 1.3. Estimation de l'offre unitaire...............1 9

2. Les besoins protéiques de la population.............2 1 2.1. Problèmes de l'adéquation de l'offre aux

besoins .......... ..: ......................... 21 a. Dans l'ensemblé du pays.................2 1 b. En zone rurale .......................... 23 c. En milieu urbain........................2 6 d. Synthèse ................................ 30

2.2. Analyse des nutritionnistes..................3 1

II. LA CONCURRENCE ENTRE POISSONS EN CONSERVE ET POISSONS FRAIS . . . . . . . . . . . . . . ..*................................. 36

1. Evolution des importations de conserves de poisson..36 2. En ville, une concurrence en termes de prix et de

valeur nutritive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 3, En zone rurale, une concurrence en termes de

distribution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

III. LES RELATIONS ENTRE L'OFFRE, LA DEMANDE ET LES RES- SOURCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

1. Dans le cadre théorique d'une économie de marché....53 1.1. Considérations générales.....................53

Page 3: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

-2-

1.2. Modèle d’évolution cyclique de l’offre et de la demande en économie de marché et des inter- relations marché-pêcherie-ressources.........54

a) La croissance de la demande.............55 b) Crise de l’offre et surexploitation des

ressources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 c) Crise de la demande.....................57 d) Le retour a l’équilibre.................58

2. Dans le cadre de la pêche villageoise à Vanuatu.....58

LES POSSIBILITES DE DEVELOPPEMENT DU MARCHE......................61

1. ESSOR DE LA DEI?!DE POPULAIRE SUR LE MARCHE URBAIN.....61

II. DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION HALIEUTIQUE.............63

III. AMELIORATION DE LA FILIERE DU POISSON..................76

1. Dans 12 cadre des petits métiers traditionnels......76 2. Dans le cadre de la.petite pêche commerciale moto-

risée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 3. Le fumage, 12 salage et le séchage du poisson,

solutions d’avenir 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 3.1. Présentation des techniques..................90

a) Le fumage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 b) Le séchage et le fumage.................92

3.2. Intéréts des procédés de fumage, salage et séchage du poisson pour Vanuatu et problemes relatifs a leur introduction.................93

CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

REBERCIEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98

BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

Liste des figures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104

Liste des tableaux ’ 05 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..A

Annexe 1 - Extraits du National Nutrition Survey Report.........107

Annexe 2 - Extraits du courrier des lecteurs du journal Vanuatu Weekly concernant la concurrence entre poisson frais et maquereau en conserve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

Annexe 3 - Liste des produits de base exempts de droits de douane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114

Page 4: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

-3-

RESUHR ------

A Vanuatu, le marché des produits de la pêche se caractérise par la preponderance de l’autoconsommation. La demande monétaire se concentre dans les centres urbains. Depuis 1982, un plan de developpe- ment de la pêche villageoise tend h accroitre la commercialisation en zone rurale. En 1984, 4.287 tonnes de produits halieutiques ont eté proposes A la consommation. L’offre annuelle comestible est de 14,7 kg par personne, soit 2,7 kg de proteines. Les produits de la pêche fraî- che et les conserves représentent 48 % de l’offre annuelle de protéines d ’ o~rigine animale. Ils assurent 17 % des besoins proteiques des cita- dins et 14 % de ceux des ruraux. D’une maniére générale, la couverture des besoins protéiques de la population est meilleure en ville (50 %) qu’en zone rurale (27,5 %) . L’analyse des nutritionnistes confirme l’insuffisance de l’offre proteique comparée aux besoins physiologiques de la population.

En raison de son prix et de sa valeur nutritive, le maquereau en conserve importe du Japon est un redoutable concurrent des produits de la pèche locale sur le marche urbain. En zone rurale, la concurrence se traduit plus en terme de distribution que de prix. En 1983, les importations de poissons en conserve se sont élevées h 619 tonnes.

L’étude des relations entre l’offre, la demande et les ressour- ces montre que la transformation de la pêche d’autoconsommation en pêche commerciale s’accompagne d’une intensification de l’effort de pêche.

En raison des besoins de la population en protéines animales et de l’expansion actuelle de l’offre de poissons frais, les perspectives de developpement du marché semblent favorables. La principale menace réside dans le faible pouvoir d‘achat de la population, principalement sur le marché urbain oh la demande monétaire est encore trop réduite.

Une analyse succincte de la filiére du poisson dans le cadre des petits métiers traditionnels et de la petite pêche commerciale motorisée montre des insuffisances, notamment en matière de conserva- tion et de transformation des produits de la pêche, auxquelles l’intro- duction de méthodes simples et peu coûteuses comme le fumage, ou l’as- sociation salage-séchage pourrait apporter une solution.

Page 5: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

-4-

SUNMARY ---m-B

Fishing in Vanuatu is a subsistence occupation. Most of the fresh fis6 consumed is caught by households for theiroVn...consumption. In the rural areas, cash sales are rare and mainly concern surplus fish after own consumption. Commercial fishing industry is still in its in- fancy but is growing rapidly, supported by the Village Fisheries Deve- lopment Programme (VFDP) of the Fisheries Department. In recent years, some commercial deep-bottom fishing had developped, to support the ur- ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the establishment of an economically viable artisanal fishery exploiting the resources of deep bottom fish” (CROSSLAND, 1984b) in the purpose to provide employ- ment and a source of income in the rural communities ; to reduce urban drift ; to improve nutrition on raising per caput consumption of low priced proteins ; to decrease spending on tinned fish and meat (CARLETON, 1982) and (RODMAN, 1986).

In 1984, estimates of local sea food production and imported fish supplies are 4287 tonnes (table 1). The ger caput consumption level is 17,6 kilograms of fish and 19,l kilograms of shellfish-per year, which corresponds with a per caput consumption of 2,7 kilograms of marine animal proteins per year (table 6). Consumption of fish in Vanuatu is lower than the average of the eleven tropical island coun- tries shown in figure 2. In town, fish represents 35 % of protein con- sumption (20 % imported). Fresh meat and canned meats represent 51 and 10 percent respectively (table 4). In the rural areas, fish and shell- fish represent 55 % of protein consumption (15 % imported). Meats re- present 43 % (3 % canned).

A 24 hour dietary recall made during the National Nutrition Survey (HDNG, 1983) revealed that 42 % of the women questioned had eaten no food with protein the day before the investigators visit. The percentage is lower in the urban areas (10 %) than in rural areas (47 %) , where, as shown in table 3, a difference could be made between the shore areas and inland areas, in the latter of which the lack of pro- tein intake affects 55 % of the women questioned. At the heart of some big islands such as Tanna, Santo, or Malekula, this percentage may ex- ceed 70 % .

The per caput physiological needs is about 50 grams of proteins per day or 18 kilograms per year. Only 30 % of these needs are covered by animal food consumption, sea food representing 15 % (table 6). In town where 49 % of physiological needs of people are covered, the nu- tritionnal situation is better than in rural areas where this percenta- ge is 27 % . The results shown in tables 3 and 6 revealed a general protein deficiency in the diet. This lack of protein is confirm by the analysis of nutritionist, particularly M. HUNG (1983) (Appendix 1).

Page 6: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

-5-

The Melanesian population of the urban areas remains a poor consumer of fresh fish, giving far greater preference to tinned fish. In 1983, imported canned fish were 619 tonnes for a value of 75.8 mil- ii;;s ;;tu (fig. 4). The per caput consumption is 5 kilograms per year

. 82 % of this canned fish were imported from Japan and called “tin-f is” in bichlamar . With a low price for a good nutritive value, the “tin fis” sold in stores of Port Vila or Luganville is cheaper than fresh fish sold in Natai; the Port-Vila fish market owned by the Government of Vanuatu. In 1985, with 80 vatu an urban family could buy 450 grams of canned mackerel in brine, 400 grams of bonito, and 275 grams of red snapper. Just about everything is edible in tinned fish, which is not the case of fresh fish in which the edible parts only form half the total weight according to nutritionist (JARDIN and CROSNIER, 1975). SO at a cost 80 vatu, a tin of mackerel holds 65 grams of prote- in, bonito 40 grams and red snapper 25 grams. In terms of calories there is an even more marked difference : 620 calories in “tin fis”, 350 calories in bonito and 130 calories in red snapper (table 12 and fig. 6).

In rural areas, with 100 vatus a family could buy 425 grams of canned mackerel in brine for a protein intake of 65 grams, 1 kilogram of bonito (protein intake : (protein intake

100 grams) and 1 kilogram of red snapper : 85 grams). Fresh fish is a much more economical food

than tinned fish (table 16) .

Tbe principal factors 7.~ limiting the consumption of fresh fish are the distance -from production iites’and the urban food habits, par- ticulàrly the consumption of canned fish and rice, which has increased over the last 15 years in rural communities. The recent development of commercial f isheries is def initely a key compotiëïït~i’n~ thé‘ .&-adual pro- cess of solving the protein deficiency problems experienced by some islanders. The study of relations between the supply the demand and the resources shows that this development caused an increase of the fishing effort (fig. 11, 12, 13). It is the reason why the development of com- mercial fisberies should go with stock management.

Because the high density of fishermen (table 181, the fishing activity on the reef flats and in the shallow waters of reef slope is intensive. The coastal resources are limited and particularly suscepti- ble to any form of increasing exploitation. It is the reason why the Fisheries Department the resources

chose to develop commercial fisheries exploiting of deep bottom fish of the outer reef slope in the area

between isobaths 100 and 400 m. Those which are most commonly found are of the ETELIDAE family (snappers),including the genus Etelis a. and the PristiDomoides sp-. The studies undertaken by BROUARD and GRANDPERRIN (1984) showed that these resources are virgin. The maximum sustainable yield was estimated to be 736 tonnes per year with 120 boats for the whole archipelago. This production correspond to a per caput supply of 5,7 kilograms deep bottom fish per year (table 19). These fish are appreciated by restaurant customers because they are free of ciguatera toxin. Tbeir consumption mainly occurs in town where the tourism industry is concentrated and people earning high wages live.

Page 7: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

-6-

On the other hand, artisanal trolling if it involves the use of Fish aggregating Devices (FAD) seems to hold greater promise. The study undertaken by CILLAURREN (1987a and 198731) showed that the mooring of FAD’s originates a decrease of trolling fishing effort in the areas out of the raft’s direct influence. The aggregation has enabled exploita- tion of offshore resources to increase with a drop in costs because a decrease in length of fishing trips. 90 % of catches made around FAD’s are skip j acks (Katsuwonus pelamis and yellowfins (Thunnus albacares). The exploitation of the aggregated skipjack schools could be a good solution to raise per caput consumption of fresh fish among melanesian inhabitants of Port Vila and Luganville. In Port Vila, 50 % of the wor- king melanesian population, in the private sector, was earning in 1983 less than 16,000 vatus per month, with 25 % getting wages below 9,000 vatu (QUILLE, 1985). With such nages, a family cannot afford buying expensive fish as red snappers (tables 8, 9, 10).

t---i TO lower the sale price of fresh fish seems to be the best so- ;lution to increase per caput consumption of fresh fish in the melane- /sian urban population. TO improve handling, storage and marketing of

Yish in the rural areas is also a necessity. From 30 to 50 percent of fishing associations supported by the VFDP have a cold storage instal- lation to enable the catch to be kept for several days. Boats carry insulated ice boxes where fish is put after capture. Fish is sold di- rectly from the boat on the shore or brought to the fishing associa- tions’house for iced storage before distribution in the fishermen’s village, along the road side and in the bush (fig. 17). In 1983, 1984 and 1985, 40,.45 and 32 percent of the production of village commercial association respectively was send to urban markets. Shipping by air is the only mode of transport (fig. 18). Cold strorage is a successful but a very costly way to preserve fish from decay. It requires systematic maintenance of the refrigeration plant and generator unit supplying the power for it.

Smoking, salting and drying appear to be simple and low cost systems to preserve fish. VON PEL (1956) showed how smoked fish, cooked first for 30 minutes in a mixture of sea water and coconut milk, then shredded and stored in carefully sealed bottle, could keep over six months. Left whole, smoked fish ni11 keep perfectly for one or to weeks under similar climatic conditions to those found in Vanuatu (LAURE, 1974). Beyond this period it only requires to repeat the smoking pro- cess in order to keep it longer. Because of its good storage and trans- port potential smoked fish could easily be sold in any village store, however remote and removed from the toast. Smoked fish may be eaten cold or warmed up in a few minutes. It goes well with laplap, rice and soup.

Drying and salting is a form of conservation which has raised a lot of interest over the last few years in many countries of South Pacifie. At a very low cost it is possible to keep the fish in Perfect condition for several months and sel1 it cheaper as tinned fish. From a nutritious point of view, smoked,salted and dried fish are, for the same weight of fresh fish, much richer in proteins, minera1 salts and vitamins than the fresh product (JARDIN and CROSNIER, 1975).

Page 8: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

-7-

IMTRODUCTION ------------

Anciennement denommé Nouvelles Hébrides, Vanuatu a accéde a l’independance en juillet 1980. Malgré le peu d’importance des tradi- tions halieutiques, une petite pêche artisanale a vocation commerciale s’y développe actuellement au niveau des villages, encadree par un Ser- vice des Pêche jeune et dynamique. Dans ce contexte, le marché des pro- duits de la pêche connait une évolution rapide. Une analyse en termes d’offre, de demande, et de besoins nous permettra d’en préciser les principales caractéristiques et d’en esquisser les limites. Dans un second point seront évoquées les perspectives de développement de ce marché.

ENVIRO- GEOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE ---------u---------------------------------

Mesurant approximativement 900 km du nord au sud (figure 1) , l’archipel de Vanuatu couvre une superficie totale de 12 200 km2. Il se compose d’environ 80 îles au relief élevé, couvertes de forêts semper- virentes, que borde fréquemment une étroite bande de récifs frangeants où, en l’absence de lagon, se concentre l’essentiel des activités halieutiques traditionnelles.

Au dernier recensement de 1979, la population de Vanuatu s’éle- vait a 111.251 personnes (ANONYME, 1983a) ; 93 % d’entre-elles étaient d’origine mélanésienne. Le taux de natalité était de 42,l pour mille et le taux de natalité de 13,6 pour mille, ce qui représente un accroisse- ment naturel de 28,5 pour mille chaque année. Sur cette base, le Ser- vice de la Statistique a estimé la population a 127.800 habitants en 1984. En cinq ans, la progression démographique a donc été de 15 % .

D’une maniére générale, le pays est peu urbanise. En 1979, 86,5 % de la population habitait en dehors des deux agglomérations de Port- Vila et de Luganville qui abritaient respectivement 9.070 et 5.180 per- sonnes. En 1984, la population de Port Vila était estimée a 13.000 habitants, soit une croissance de 30 % en cinq ans. Durant la même période, Luganville perdait 2 % de ces habitants, sa population étant évaluée a 5.060 habitants en 1984. Dans son ensemble, la population urbaine aurait, donc progressé de 19 % de 1979 a 1984. Cette croissance est imputable a l’accroissement naturel mais aussi à un puissant mouve- ment d’immigration, draînant vers les quartiers de la capitale de jeu-

Page 9: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

-8-

, 1

166O 1680 170°E

Hiou 0 0 Archipel des TORRES '.

Ureparrprrr Q c, nota Lwr

Vanur Lava 0

8 * .

Archipr 1 des BAWKS

Santo

Gaur . ncrr lave

na10 Pinte&r

n

14

16O

Hallicolo

n

Anbrya

O&Pi888

long08 * Tongariki

L888 p

Rguna-Pela v Enao

fa -

Efate

18"

Erroaango .c‘3

f) e Aniwa

0 la k

I , A

linna w Futuna

20( Anatoa 0

FSgurel-L'ardipeldeVanuatu

Page 10: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

-9-

nes adultes quittant leur île d’origine. Ils y retrouvent des parents ou des amis précedemment installés. La population urbaine regroupe éga- lement la majeure partie des étrangers résidant a Vanuatu, essentielle- ment des européens, des anglo-saxons du Pacifique et des asiatiques.

L’activité économique est dominée par l’agriculture. En milieu rural, chaque famille possède un ou plusieurs jardins vivriers dans lequel elle cultive des tubercules : taros, ignames, patates douces, manioc ; des arbres fruitiers : manguiers, arbre a pain, agrumes ; quelques touffes de graminées : canne a sucre et mais ; des arbustes : bananiers, chou canaque (Hibiscus manihot), papayers, ananas et quel- ques légumes parmi lesquels les plus communs sont les cucurbitacés (courges, citrouilles, concombre) . Les tubercules occupent la majeure partie de l’espace cultivé, les taros et les ignames assurant la base de l’alimentation traditionnelle.

A coté des jardins vivriers, les villageois exploitent fréquem- ment de petites cocoteraies a des fins commerciales. Les plus belles plantations se situent sur le littoral, la fructification du cocotier devenant problématique en altitude. Sur l’ensemble du territoire, les cocoteraies couvrent 68.000 ha, ‘ce qui représente 33 % de la surface cultivée (FOWLER, 1985). La production de coprah est la principale richesse du pays et la première source de devises. De 1979 a 1984, les ventes de coprah ont représenté 43,5 % de la valeur totale des exporta- tions du pays (DAVID et & , 1986). De 1960 a 1981, l’apport’des peti- tes plantations villageoises est passé de 50 a 75 % du tonnage commer- cialisé, plaçant ainsi Vanuatu h la Premiere place des pays du Pacifi- que Sud pour la production villageoise de coprah.

D’une maniére générale , la pêche traditionnelle est peu déve- loppée, excepte a Mallicolo et dans les îles Banks (DAVID, 1987) . La consommation de poissons frais est donc réduite. Elle est limitée au littoral, 93 % de la production halieutique étant autoconsommée par les pêcheurs (CILLAURREN et DAVID, 1985). Depuis 1982, un programme de développement de la pêche artisanale au niveau des villages est en vigueur (CROSSLAND, 1984b). Ses principaux objectifs sont :

- l’exploitation de ressources halieutiques nouvelles, notamment celles de la pente externe des récifs (CARLETON, 1982) ;

- la création sur le littoral d’activités remunératrices sus- ceptibles de freiner l’exode des jeunes ruraux vers Port- Vila,

- l’amélioration du régime alimentaire des populations, - la réduction des importations de poissons en conserve respon-

sables d’une partie du déséquilibre de la balance commercia- le.

En quatre ans, une cinquantaine de groupements commerciaux de pêcheurs ont été mis en place (ANONYME, 1985a). Chaque groupement béné- ficie d’une aide financiere des pouvoirs publics pour l’acquisition d’une embarcation motorisée, d’engins de capture performants (moulinets

Page 11: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 10 -

h main et lignes) et éventuellement d’un équipement frigorifique per- mettant la conservation des prises. Ce soutien financier s’accompagne d’une assistance technique pour l’apprentissage du maniement et l’en- tretien de ce matériel. Afin d’écouler la production des groupements de pêcheurs, deux marchés aux poissons disposant d’une capacité importante de stockage en chambre froide ont été créés à Port-Vila et a Luganville par le Gouvernement de Vanuatu ((CROSSLAND, 1984b). En 1983, 1984 et 1985, une moyenne annuelle de 31,6 tonnes de produits de la pêche a été vendue a l’étalage sur le marché aux poissons de Port-Vila, soit 39 % de l’ensemble de la production halieutique des groupements villageois (ANONYME, 1984a ; ANONYME, 1985a ; ANONYME, 1986a).

.

ANALYSE DU HARCEE --------------

Dans la littérature économique, le concept de marché prête a de nombreuses discussions. Il s’agit d’une “notion abstraite et difficile à préciser car le marché est à la.fois résultat et origine par rapport aux décisions économiques” (PAGE, 1981). BREMOND et GELEDAN (1981) le définissent comme “un lieu de rencontre (éventuellement abstrait) où les offres des vendeurs rencontrent les demandes des acheteurs qui s’ajustent a un certain prix”. PAGE (on. a.1 le représente comme un “réseau d’offre et de demande”, l’offre étant “la quantité d’un bien que les agents économiques (producteurs ou distributeurs) sont disposés a vendre a un certain prix”. Réciproquement, la demande désigne la quantité d’un bien que les agents économiques, (consommateurs ou produc- teurs) sont disposés a acquérir a un certaïn prix, étant donnés leurs revenus et leurs préférences. Ces préférences sont assimilables à un besoin social, défini comme “l’ensemble des besoins dont la satisfac- tion est considérée par les membres d’une collectivité donnée comme indispensable pour assurer un niveau et un style de vie adapté au niveau de développement et au statut du groupe” (BREMOND et GELEDAN, s. &A. Toute consommation, que DELAUNAY et GADREY (1979) définis- sent comme “l’ensemble et la succession des opérations d’utilisation des objets produits en vue de satisfaire des besoins”, résulte donc d’interactions entre offre, coûts de production, prix, besoins, demande et revenus comme le shématise la figure 2 dans le cas des produits de la pêche.

figure 2 - Offre et demande en éconamie halieutique de marché

Page 12: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 11 -

A Vanuatu; l’économie halieutique villageoise est largement dominée par l’autoconsommation et la commercialisation reste une forme d’utilisation marginale des produits de la pêche. L’offre et la demande halieutique s’inscrivent dans le cadre d’une économie composite, formée de la juxtaposition d’une économie monétaire, en pleine expansion, et d’une économie vivriére qui, intégrant des mecanismes d’echanges ou de dons, reste encore dominante en zone rurale.

Dans ce contexte, l’offre halieutique correspond a toute quan- tite de produits de la pêche disponible pour la consommation et réci- proquement la demande halieutique est assimilée a toute quantité de produits Utilis&e par les consommateurs. On distingue ainsi une demande monétaire se rapportant à la définition classique des économistes et une demande non monetaire, équivalente à toute quantité d’un bien dont les consommateurs ressentent le besoin et qu’ils sont disposés a acqué- rir par voie non monétaire ou a produire eux mêmes (autoconsommation). .

Le terme “besoin” possède deux significations. La première est d’ordre social, la seconde d’ordre physiologique ; elle s’applique a l’ensemble des biens naturels (eau, lipides, glucides, protides, sels minéraux, . ..) indispensables au bon fonctionnement du métabolisme humain. Le besoin phySiologique n’est pas conscient. Il s’exprime de manière partielle par la sensation de faim mais la satisfaction de cel- le-ci n’y répond que trés imparfaitement puisque le consommateur ne choisit pas sa nourriture selon sa composition nutritive mais selon son goût, sa disponibilité et les habitudes alimentaires que lui ont incul- quées ses parents. Les produits de la pêche se classant dans la catégo- rie des aliments constructeurs, riches en protéines (11, les seuls besoins pris en compte dans la presente étude ont été les besoins pro- téiques.

D’une manière générale, a Vanuatu, l’intensité de la demande non monétaire de produits halieutiques dépend de trois facteurs :

- l’importance de l’offre et dans une moindre mesure sa compo- sition spécifique,

- les besoins sociaux exprimés par les consommateurs, notamment en matiere de goûts et d’habitudes alimentaires,

- les besoins physiologiques des consommateurs, ceux-ci étant déterminés par leur constitution physique, leur activité et leur nourriture quotidienne exprimée par la composition et la quantité d’aliments ingérés.

De ces trois facteurs, le premier est incontestablement le plus important. La figure 3 montre en effet que l’offre, par ses variations ou ses permanences temporelles, exerce a la fois une influence directe sur le goût et les habitudes alimentaires des consommateurs et une influence indirecte sur leurs besoin physiologiques puisqu’elle déter- mine la composition et la dimension de la ration alimentaire.

------------------------------------------------------------------------

1) Cutre les aliments constructeurs, les nutritionnistes distinguent les aliments protec- teurs, riches en vitamines et en sels minéraux, et les aliments énergétiques riches en lipides et en glucides.

Page 13: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 12 -

Comme la demande non monétaire, la’demande monétaire est sous la triple dépendance de l’offre, des besoins sociaux et des besoins physiologiques, facteurs auxquels s’ajoutent le prix des produits et le revenu des consommateurs (figure 3). Contrairement a la situation géné- rale prévalant en économie de marché, le prix des produits de la pêche à Vanatu est rarement fixé par le “libre jeu” de l’offre et de la demande. Le Service des Pêches joue en la matière un rôle prépondérant en établissant un prix conseillé pour chaque espece vendue par les groupements de pêcheurs bénéficiant du programme de développement de la pêche artisanale. Ce prix conseil sert ensuite de référence aux pê- cheurs individuels commercialisant leur production. En règle générale, seules n’entrent en compte dans le fixation de ce prix que les disponi- bilités financiéres des consommateurs potentiels et la qualité gustati- ve des espèces pêchées. En 1984 et 1985, le prix maximum du kg de pois- son vendu dans les groupements ruraux était de 130 vatus, l’équivalent de 13 francs français, quelles que soient les quantités débarquées. Certains groupements ne pratiquaient qu’un tarif unique ;,d’autres regroupaient les especes en trois ou quatre classes de prix, les “pou- lets”, poissons de fond pêchés sur la pente externe des récifs, étant toujours présentés comme le poisson de qualité supérieure faisant réfé- rente.

-- r 7 serapprteaupxduit

i se rapprte aux c0nscnwteurs

L A --

se rappxte exclusivement A la demande solvable

!-+ se rapporte A la demande solvable et i la demande mn solvable

Figure 3 - Facteurs déterminant la cowamnation. la demande solvable et la demande non solvable de produits halieutiques a Vanuatu

Page 14: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 13 -

D’une maniàre génirale, l’offre halieutique peut 5tre expriztke gar deux paramktres synthétiques :

- la quantité de produits de la pêche disponible pour la con- sommation d’une population en une période donnée,

- la quantité de produits disponible pour chaque consommateur potentiel durant la période de temps considérée.

Dans le premier cas, l’offre peut être qualifiée d’offre d’en- semble. Dans le second cas, il s’agit d’une offre unitaire. A l’échelle de Vanuatu, l’offre unitaire de produits halieutiques dépend :

- de l’importance de la production débarquée, - des capacités de conservation et de distribution des produits

de la pêche, qui déterminent le pourcentage de la production devant être jeté en raison de la dégradation de ses qualités organoleptiques,

- du nombre d’habitants, considérés comme des consommateurs potentiels,

- des importations et des exportations.

Elle peut être exprimée selon la formule suivante :

0 =

0 : P : Pa: 1 : E : uc:

( (P - Pa) + (1 - El ) / UC

offre de produits halieutiques frais, production totale débarquée, partie avariée et non consommable de la production, importations de produits halieutiques, part de la production destinée a être exportée, population du pays.

1. UNE PRODUCTION ET UNE DEMANDE EALIEUTIQUES INSUFFISANTES PAR RAPPORT AUX BESOINS

1. L'offre et la demande de produits de la pêche

1.1. L’offre d’ensemble ------------------

En 1984, 4 287 tonnes de produits halieutiques ont été proposés a la consommation des ménages (DAVID, 1987). Au total, 79 % de cette quantité provenait de la pêche villageoise traditionnelle, 2,2 % des groupements commerciaux de pêcheurs mis en place dans le cadre de la politique de développement de la pêche artisanale et 18,s % des impor- tations (tableau 1). La population de Vanuatu-étant environ de 127 800 personnes, l’offre unitaire moyenne peut être estimée a 33,5 kg par an, dont 17,5 kg de poissons et 15,9 kg de crustacés et de sollusques, notamment des coquillages. Il s’agit la d’une valeur globale qui sasque la diversita des éléments qui la compose.

Page 15: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 14 -

Son principal intérêt est d’ordre comparatif. Le tableau 2 mon- tre qu’a Vanuatu l’offre des produits de la pêche est deux fois infé- rieure à l’offre moyenne relevée pour onze pays insulaires du monde tropical, dont les situations alimentaires ou économiques sont analo- gues. Compte tenu du manque de fiabilité de plusieurs des données exposées dans le tableau 2, ce résultat ne présente qu’une valeur indi- cative. Toutefois, il peut être considéré comme un premier indice de l’étroitesse du marché des produits de la pêche à Vanuatu, étroitesse qui selon les contextes socio-économique et géographique se manifeste par la rareté de l’offre, la rareté de la demande ou par les deux a la fois.

1.2. La consommation dans une population témoin ------------------------------------------

La consommation de produits halieutiques étant l’expression de la demande, qui elle-même suit étroitement les variations de l’offre (figure 31, son étude est l’unique moyen de vérifier les faiblesses de l’offre et de la demande et d’en préciser les limites. Les seules don- nées dont nous disposons concernent la consommation d’aliments protéi- ques dans une population de 522 femmes enceintes ou allaitantes, enquê- tées dans l’ensemble du pays lors du National Nutrition Survey (HUNG, 1983) et (DAVID, 1987).

Du strict point de vue de leur régime alimentaire, ces femmes ne se distinguent pas des autres femmes adultes de leur village. Sous réserve d’un échantillonnage suffisant, elles peuvent donc être consi- dérées comme représentatives de l’ensemble de la population féminine adulte du pays. En milieu urbain, cette représentativité est correcte. Le ratio (urbain / rural) de la population échantillonnée est en effet identique a celui relevé en 1979 lors du dernier recensement de la population (0,15). En revanche, au sein de la population rural, les femmes du littoral ont été légérement sur-représentées dans l’échantil- lon par rapport aux femmes de l’intérieur des terres. Le ratio (litto- ral / intérieur des îles) est de 0,30 parmi les 522 femmes enquêtées au lieu de 0,49, valeur relevée en 1979. Cette différence entraînant un biais dans les calculs de la répartition spatiale de la consommation en milieu rural, des pondérations ont été introduites dans les tableaux 3 et 4 de maniere a ce que les résultats concernant les femmes enquêtées soient représentatifs de l’ensemble de la population féminine du pays.

Comme le montre le tableau 3a, la faiblesse de l’offre ou de la demande protéique n’est pas spécifique aux seuls produits de la mer ; elle concerne l’ensemble des produits animaux. 42 % de la population enquêtée (intervalle de confiance au risque de 5 % : 38-46) ne consomme que très irrégulierement des protéines d’origine animale. Ces femmes constituent une sous-population présentant une probabilité élevée de carence protéique, leur approvisionnement en protéines étant insuffi- sant comparé aux besoins de leur métabolisme. Afin d’estimer l’impor- tance de la population susceptible d’être affectée d’une carence en protéines, les résultats du tableau 3a ont été extrapolés a l’ensemble des habitants du pays (tableau 3b).

Page 16: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 15 -

Tableau 1 - L’offre de produits de la g&he en 1984

I Produits de la pêche villapois Poissons

non structurée (1) I structurée (2) , --_---. -

(4) im~ilusque~i crtmh31 p0m i crustacési 1 frais 1 (3) 1 (3) ! kais (4) I (4) !

Produits de

la p&he de plaisance

1 I

Tonnage 1 I

79515 i I

1360 1 I

1280 86 j 10 13.5 1 4287

l % 1 18.5 1 31’7 1 30 l 17.3 I 2 I 0.2 0.3 I 100

1) Sous cette appellation sont regroupées 1'2x1~~12 des activit&s halieutiques pratiquées au niveau des villages sans orqmisation camerciale structurée.

2) Cette appellation englobe l’ensemble des groupmts de pêcheurs amerciaux encadr& par le Service des pêches.

3) D’aprks les preniers rhltats du mensemut agricole. les mollusques reprkentent 23.2 % de l’ensmbl2 de la pxduction halieutique villageoise et les crustac& 34.5 % KAVID. 1985).

4) D’aprhs le rappzt annuel 1984 du service des pêches MXYME. 1985a).

Tableau 2 - L’offre de poisson dispmible en 1983 par habitant dans divers pays maritimes tropicaux (d’agès FAO. 1984).

a) Afriqu2.0céann1di2nCaraïb2s b) Ccéanie

Seychellzs 71.1 cap v2rt 23.7 Sao Tark 20.4 famores 10.9 MaldiV2S 57.9 Antigua 22.5

Vanuatu 17.6 sal- 48.8 Polynésie F. 42 TfJW 35.1 Fidji 34.4

Page 17: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 10 -

Cette extrapolation repose sur l’hypothése selon laquelle les rigimes alimentaires des femmes, des hommes et des enfants sont sensi- blement équivalents. Cette hypothèse n’est qu’une grossière approxima- tion de la réalité, des différences existant entre ces régimes. Ainsi, les femmes adultes se nourrissent presque exclusivement au cours des trois repas quotidiens pris à leur domicile (DYE, 1979 ; HUNG, 1983) tandis que les hommes, les adolescents et les enfants s’alimentent également en dehors des repas, pendant leurs activités professionnel- les et leurs loisirs. Leur régime alimentaire est donc légèrement plus riche en protéines que czlui des femmes adultes. Le biais qu’induisent ces différences dans l’extrapolation reste toutefois minime comparé à la taille des intervalles de confiance (tableau 3b).

Au total, l’insuffisance chronique de protéines animales con- cerneraient de 48 500 a 58 800 des 127 800 habitants de l’archipel. Une différentiation spatial2 marquée existe entre le milieu urbain et les zones rurales et, au sein de ces dernières, entre le littoral et l’in- térieur des terres (tableau 3b).

En ville, la consommation d’aliments protéiques est générali- sée. Elle intérasse 90 % des citadines. 70 % d’entre-elles consomment réguliérement de la viande, 30 % du poisson en conserve, 20 % du pois- son frais et 15 % de la viande en conserve (tableau 3a). La viande fraîche et les conserves font l'objet d’une intense commercialisation a laquelle échappe une partie des produits de la pèche. La demande moné- taire est en effet limitée et ne s’exerce que sur les zspeces les plus nobles comme les langoustes, les vivaneaux et certains poissons pélagi- ques. Pour les autres espkes, la demande est principalement orientée vers l’autoconsommation. D’une manière générale, les pêcheurs restent à proximité de la ville, faute de moyens de transport. L’espace halieu- tique est donc restreint et le nombre de pêcheur réduit, ce qui expli- que que le poisson frais ne représente que 14 % des friquences de con- sommation d’aliments protéiques d’origine animale (tableau 4a). La con- sommation de mollusques et de crustacés marins en milieu urbain est si faible qu’elle n’a-pas été relevée dans les enquêtes du National Nutri- tion Survey. En moyenne, uniquement 11,5 % du poisson frais consommé dans le pays l’est en ville (tableau 4b).

En zone rurale, la consommation régulière de proteines animales est moins développée qu’en ville. Sur le littoral, elle ne concerne que 56 % de la population féminine. C2 pourcentag2 est de 43 % a l’inté- rieur des terres (tableau 3a). Dans certains villages isolés des voias de communication, au centre de Tanna, de Santo ou de Mallicolo, 12 nom- bre de femmes ne consommant que rarement des protéines peut dipasser 70 % des effectifs de la population féminine adulte (1). Dans un tel con- texte, 12 manque de protéines animales est si important qu’il ne peut étre compensé par les protéinzs vegétales que procurent las tubercules,

-------------------------------- ----------_----_------------------------

1) Ce pourcentage est un des résultats du National Nutrition Surwy. Il a été obt2nu sur un échantillon de 55 fernws, réparties dans quatr2 villages de Santo et deux nlag2s d2 Tanna.

Page 18: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 17 -

Tableau 3 - La cxnsamationquotidiennede~tties dzmslapopulationfémininede Vanuatu

alaxpri&en%

1 %dela-pilaticn2rquetbe ayant au cours de la journé amsamé (1) I

I Auclm1Des Dupoisson Delaviande I D2s lh1ait

alim2nt luts crustacés et et des protéique protéiqws frais len cmsem fraichelen -2coquillages oeufs

(1) Lorsque les effectifs &la-pilati~enqueteeétaientsuffisantsr les intervallesde anfiauce au risque de 5 % ont été calculés et sont indiqués entre,,parmthbes.

b) Extrapolation sur l'ensemble de la ppulation du pays, exprhée en nanbre d'habitants.

I Aucun Alimmts PoissQn Viande aliment

, ProtéWe 1 -0taw

'"lly! 1: g 2

I frais !enconsenre~ fraiche !en cons2meI crustacés~ oeufs

1800 I 16500 I 4ooo I 5500 l3600 12200 10 1900

1 720-3610 11263H7330 1980-5600 12)50-7400 11083W300 2350-7400 118*253c zollesnlralesI 52500 I 57000 29000 I lu300 I 3l.900 I 3Om

Page 19: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 18 -

Tabhu4 -

a)

R&uencede consumticmdes aliments protüques dans l'archipel

Canposition de la ration quotidienne (1)

1

Poisscm Crustac& 2t Viande DiV2.B Total frais

(%) (%) (%1

hOES I urbaines

0 51,5 9,5 dl.5 - 61.5 12.5 20.5 - 28.5 1 - 20

4 100

IZOES IWkS

I 29,5 1 11 I 40 15 3 1 35 - 45 Il,5 - 18,5 1 - 10

I 1,5 100 25 - 34 8 - 14'

i méri2ur 1 des terres

I I 10,5 ( 5.5 l3,5 - 21.51 3 - 18

58 12 3 3 100 I 46 - 70 5 - 19.5 1 - 20 I

/ Littoral l 27.5 33 - 38.51 1 6,5 10,5 - 14 30,5 36 - 4l,5 I 12 16 - 20 I 1 1 3,5 - 10 1 100 I I v2nuatu 100 I 1 26 i 8,5 1 b-30 1 6-11 i 42,5 16,5 1 4,5 i 38-47 13 - 20 I l- 15 2 /

b) Diffkrenciation spatiale selonles produits (1)

I Poissa lCrustacés2tl Viand2 l frais Ilmllusinles i (%) I (%) -

frai&2 7zEzvy1qF Di- (%) (%) I (%) I izonfondus

1 IZOMS 1195 0 1265 143

19.fL531.5t16.5 1 36.51 22 - 64 I 44.5 I 21

I urmes. 6 - 17 1 117.5 - 24.51

zones &3,5 1 100 74,5 73,5 55,5 1 79 I rural2s 83 - 94 67.5 - 79?5 63.5 - 83.5 1 76 - 82 i

pal 1 100 100 100 1 100 / 100 I 100

I ! 1 I Tntbri2ur 1255

5?6 1 12 L 39 In i 16 1 14 i 27

116,520 I

1 desterres U-33 i 8-24 15-29 23.51

Littoral i 78 I 74,5 71 - 85 160.5 - 87.5

h0,?L554.5 I 575 1 43 46.5 i 68.5 22 - 64

i 59 i

27,5 55.5 - 63.5

1) LES intervalles'de confiance au risque de 5 % ont été indiqués quand les effactifs kchantillomés étaiantsuffisamnentnanbr2ux.

Page 20: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

-‘19 -

base de l’alimentation traditionnelle. De telles diffirences entre la consommation global2 de protéines animales sur ie littoral et l’inté- rieur des terres sont largement imputables au déficit en protéines ma- rines qui frappent ces dernières. La consommation de viande fraîche est en effet plus fréquente A l’intérieur des îles (1) que sur 12 littoral. En moyenne, las produits de la pêche fraîche ne représente que 24 % d2s fréquences quotidiennes de consommation de protéines animales à l’inté- rieur des. îles contr2 43 % sur 12 littoral (tableau 4a). Les consomma- tions de poissons frais, de mollusques et de crustacés sont respective- ment sept et trois fois moins frequentes a l’intérieur des iles que sur 12 littoral (tableau 4b).

En milieu rural, les conserves de poissons sont les principaux aliments protéiques faisant l’objet d’une commercialisation (2). Elles constituent resp2ctivement 16 et 12 % du régime alimentaire protkique des habitantes du littoral et dz l’intérieur des terres (tableau 4a), soit des valeurs de 2 à 2,5 fois main-s importantes que cslles relavées pour les produits de la pêche fraîche. 57, 5 % des conserves de pois- sons consommées à Vanuatu le sont sur 12 littoral (tableau 4b).

1.3. Estimation de l’offre unitaire ------------------------------

Dans les tableaux 3a et 4, l’offre a toujours été exprimé2 en fréquences de consommation. Les besoins protéiques d’un individu se mesurant en quantité de protéines nécessaires au fonctionnement de son métabolisme, nous avons essayé d’exprimer l’offre selon les mêmes unites. Connaissant :

- l’offre d’ensemble de chaque grand typ2 de produit halieuti- que (tableau 1) ,

- la composition de la ration quotidienne d’aliments protéiques en ville, en 20112 ruralz, sur 12 littoral ert à l’intérieur des terres (tableau 4a),

- ?a répartition spatiale de la consommation pour chaque type de produit (tableau 4b), nous avons dans un premier temps estimé l’offre annuelle par type de produit pour chaque de ces quatre zones (tableau 5a) .

Dans un second temps, les abaques de la FAO utilisés par JARDIN et CROSNIER (1975) nous ont permis d’estimer une moyenne annuelle de l’offre unitaire comestible (assimilé2 h la quantité de chair consomma- ble par habitant) et de l’offre unitaire de protéines (assimilée au produit de l’offre.comestible par sa teneur en protéines).

1) Les résultats de cette n&ne enquête montrent que 37 % des f- vivant a l’intkri2ur des îles Mxmalle de confiance : 28-47) consamn2nt r&uli&wnent de la viande contre 22 % (intervalle de confiance 18-27) sur le littoral (tableau 3a) où la viande fraîche ne représente que 36 % des fr2qu2nc2s quotidiennes de cculsamtion d2 protéines animales contre 58 % a 1’ int2rieur des terres (tableau 4b) .

2) Sur l’ensembl2 de la zone rurale, la ccmnercialisation ne concerne que 3 % des produits de la pêche fraîche IDAVTD, 1987).

Page 21: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 20 -

Tableau5 -0ffredesprincipaux;ilimpntsprotéiqws cmsa&s à Vanuatu en 1984

a) Rhpartition spatiale de l'offre globale exprike en tonn2s (11

I Poisson l Viande

frais enamsem fraîche enconsem

I7rnw l 168 ubi.nes 187.5 - 246 i l.31?!30

I 570 I i 380 - 690

104 102 - 106

1292 1 584,5 1640 131 ruraks l2l.2 -l372 505 -664 l330- 2070 ll.5 -140

, . l iiizzis

I 153 l I 73 - 233'5 40 -wo.5

1600

I I 390 - 835

27 25 - 37

/Littoral I

11037 l 1139 - 1241 i 370 457,5 - 545 I i 830 1050 - 1360 100?2l

I 1460 I il235 - 16851

795,5 I 22lo I 235 626 - 964 il680 - 29501 52 - 780

I I I I I

! 390,5 I 62 4loo

284- 500 3800-4600

150485 1 i 32 I 1039 l ,880-ll90

280,5 I 30 l 3061 I 185 - 364 i

394,5 I 105 278 - 510 {

idT63(Xli 12910 - 3410

b) OffreaxœstibleexprMeenkilogzmmes par habitant (1)

/ Poisson I Viande <

frais leIl- fraîche len anserve

i :& l 1

44 2.3 1 694 7:': 16

1 31 6 1 i W L 38 5.6 5,8 - 5,9

IWS hUl?lkS

I 5,2 5,5 - 5.9

1 1 1 4.6 5,3 - 6.1

I 12 h2,?'18.9 1 z 1.3

Intérieur /

2 I 3,5 i 16,7 1 0,75 d2st2rr2s or95 - 3 1.1 - 6.4 110.8 - 23.2 017 - 1

~~u-=ws et (2)

crustacés

OP2

3P55 2.6 - 4.6

Divers 1 Tous 1

lS%l

7y-kà-l I

+ I

24 OF5 - 5.1

0,8 1 26,6 1

l Littoral 1 7,3 i

. 1

1 6.6 - 7.9 1 6,2 1 14,2 1 le4 33 0,4 33,3 i

5.0 - 7.4 Ill,2 18.511.35 - - 1.65 2,5 - 4.9 I I

i leaNatu i 1 4~5 5,4 - 6.2 i 1 4.9 6,2 - 7'5 1 Il3.1 17,3 - U,Ol i 0,4 1,8 - 6.1 3,l 0,74 I

I 34,5 i

2.2 - 4.0

11

2)

Les intervalles de confiance ontété indiqués quaud les effectifs khantillonxh étaient suffi.sammt~

Canpte tenu de l'impxtance des coquilles et des carapaces. l'offre de mollusqu2s 2t de crustacés a été expimée 211 qwntité~can2stibl2.

Page 22: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 21 -

La consommation étant fonction de l’offre, la ripartition des produits entrz milieux urbain et rural a été fait2 selon les fréquences dz consommation indiquées dans 12 tableau 4b. Afin de pouvoir exprimer l’offre comestible en kg, alors que dans 12 tableau 4 la consommation était exprimée en fréquence, nous avons supposé qu’a chaque consomma- tion la quantité de nourriture 2tait toujours identique quel que soit l’aliment consommé.

Pour l’ensemble des habitants de Vanuatu, l’offre comestible d’origine marine est en moyenne de 14,7 kg par an, soit 42,6 % de l’offre d’ensemble des aliments protéiques. Elle est de 13 % plus é12- vée en ville (16,3 kg / an) qu’en zone rurale (14,4 kg / an) où la pla- ce du poisson en conserve dans l’alimentation est deux fois plus faible (tableau 513).

L’offre annuelle de protéines est en moyenne de 5,6 kg par ha- bitant (tableau 6). 48 % de cette quantité est d’origine marine, ce qui repr2sznte une ration annuelle de 2,66 kg de protéines. D’une mani2re génbrale, l’apport protéique des produits de la pêche fraîche est deux fois moins élevé en ville et a l’intérieur des terres (respectivement 0,88 et 0,77 kg / habitant) que sur 12 littoral (1,92 kg / habitant). En revanche, les conserves de poissons assurent a chaque citadin un apport protéique 2 fois supérieur à celui des habitants du littoral et 3,3 fois supérieur A celui des habitants de l’intérieur des îles. Elles représentent 72 % de l’offre protéique en ville, au lieu de 39 % en zone rurale.

2. Les besoins protéiques de la population ,’

2.1. Probl2mes 42 l’adéquation de l’offre aux besoins -----------------------------------------------

a) Dans l’ensemble du pays

D’une mani2re générale, les besoins protéiques d’un individu s’expriment en fonction de son poids corporel. Les nutritionnistzs ad- mettentqu’un homme adulte doit ingèrer quotidiennement 0,9 g de proté- ines par kg de poids corporel (KAYSER, 1970). Les besoins d’une fzmme adultz sont moindres ; en moyenne un apport journalier de 0,8 g de pro- téines par kg de poids corporel lui suffise. La grossesse ou l’allaite- ment néczssite un2 augmentation de la ration protéique, égale à 13 g par jour dans 12 premier cas et à 24 g dans le second cas, quel que soit 12 poids de l’intéress2e (JARDIN et CROSNIER, 1975). Les besoins protéiques des enfants sont sup2rieurs h ceux des adultes. Selon leur âge, ils varient de 0,9 a 2 g de protéines par kg de poids corporel chaque jour. Dans un souci de simplification des calculs, nous avons ratenu un2 valeur dz 50 g par personne comme moyenne quotidienne des besoins protéiques de l’ensemble de la population. C2s besoins étant supposés constants dans 12 temps, leur valeur annuelle s’él2v2 h 18 kg par personne.

Page 23: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 22 -

Tableau 6 - L'offre de protéines anhales en 1984

a) expri&enkilcgrames&prothinesparhabitant(11

l Poisson Viande Mollusqu2s Div2rs et

frais enccasem fraîche enconserw crustacés

I- urbaines 0.4°i81'2 l i 1.4 22 L 3 1 i 3,l 497 - 5.7 iO,84 i 047 - 0.89 1 084 ' 0,2l ' 8,9 /

1 1 lzcmes I 1,05 1

1 0.9 ,1 1,2 I 22 I 018

1.0 - 111 1 1,8 - 2,8 OJ5'- 0920 0.40L50,6 I 1

O$s 1 4,5 I I

! I 07

i 0.2040.6 1 0.2 1 1.2 I oll

1 1.6-3,5 ,O,lO'- 0,15 0.1°i40.7 1 0,08 I 4,l l i I

I xmoral l 0,5 I 0.04 5.5 I [ 1,4

l 1.01L21.4 2Pl OJl

I 1.2 - 1.5 1,7 - 2,8 0.19 - 0.25 I 0.3 - 0.7 / I

‘vanuatu ’ 0.8 1,o - 1.2 I 10.9 1,2 - 1.4 i 2,0 2,6 - 3.5 0.06 0,3 - 0.9 0.3 0,45 - 0,6 i O&N ' 5,6 '

I I

b) ex@méeen%desbesoinsprotéiquesanwelsd'mindividu (1)

! Poisson ! Viande ' !FMbques.! Divers 1 Tous i I I I frais len lzcInsm I fraîche

IZWS I 1 12 26 turw

4,5 2 - 6 1 7.5 - 16.5 17 - 32

lzones hxral2s I 53 5,5 I 12

5.5 - 6.1 5 - 6,5 1 10 - 15.5

13L56?5 I 1 9 - 14 20

' Littoral 1 1 77r58p5 5 6,5 - 7.5 9,5 - 3.2 15.5 I

Vanuatu 5,5 4.5 - 6,5 1

63 14,5 5 - 8 ll - 19.5

- et 1 Iuraltits I znconsem2 crustdl IccolfcmdusI

4,8 1 0,2 1 1,l 1 49 4,6 - 4.9 f

o.91~ol.l 1 1 25 1 0,3 1 27 1

2 I3.5 I

03 1,5 0,4 23 0,5 - 0.8 0,5 - 4 1 / ,

12 I 0,2 30.5 1,l - 1,4 / 2!4 i / I

1,5 , 2,5 0,4 0,s - 5 I 1.5 - 3.5 ,

1) Les intervalles de confiance ont éte indiqués quand les zffectifs &hahl.lonnés étaient suffisamment nanbr2ux.

Page 24: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 23 -

Le tableau 6 montre que la nourriture d’origine animale ne.cou- vre que 30 % des besoins protéiques de la population, les protdines marines n’en assurant que 15 %. En ville, la couverture protéique ani- male approche les 50 1. En milieu rural, elle est nettement plus rédui- te (27,5 %). Une distinction tr&s marqude existe entre les habitants de l’intérieur des Ples et les habitants du bord de mer dont le r4gime alimentaire est plus riche en protkines d’origine animale. Cette diffk rente est le rdsultat du faible dbveloppement de la pêche en eau douce et de la raretd des circuits de distribution des produits halieutiques dans l’intdrieur des terres, ou la consommation réduite de protéines marines n’est guére compensée par une consommation accrue de viande. En moyenne, l’offre des produits de la pêche locale ne représente que 8,5 % des besoins protdiques annuels d’un rural et moins de 5 % de ceux d’un citadin, tandis que le poisson en conserve assure 5,5 % de la cou- verture protbique du premier et 12 % de celle du second. Le poisson en conserve est donc un dlément essentiel du régime protéique des popula- tions urbaines, même s’il est deux fois moins consommé que la viande fraiche.

Du strict point de vue de la consommation de protéines d’origi- ne animale, l’examen des trois paramètres :

- le pourcentage de la population ne consommant’que rarement des protdines animales (tableau 31,

- le rapport (offre de protdines marines / ensemble de lyoffre protéique) (tableau 5),

- le rapport (offre protbique d’origine animale / besoins des consommateurs), nous conduit à conclure que les citadins ont une situation alimentaire privilégiée comparée a celle des ruraux et notamment des habitants de l’intérieur des terres.

Ce résultat ne concerne que les régimes carné et piscivore ; il ne peut être appliqud a l’ensemble de la couverture des besoins proté- iques de la population. Le régime alimentaire des Ni-Vanuatus est en effet essentiellement compose de végdtaux dont la teneur en proteines ne peut être ignorde. Le rapport (offre protéique d’origine animale / besoins protéiques) n’est donc qu’un estimateur partiel de l’aptitude de la population a couvrir ses besoins protéiques. Seul le rapport (offre protéique d’origine végétale et animale / besoins protéiques) en donne une image exacte. C’est la raison pour laquelle nous allons main- tenant examiner les différentes sources de protéines végétales en mi- lieu urbain comme en zone rurale.

b) En zone rurale

D’une maniére genérale, l’alimentation végétale est pauvre en protéines. Les tubercules (1) et les fruits riches en fecule (bananes

1) ‘“Ihe traditiorml starchy staples such as yam, sweet potato, tara are most frequently given 2v2~yda~’ p. 12. “‘Il12 consumption of imported staples in the rural tillag2s is quite low“ NNG, 1983) p. 14.

Page 25: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 24 -

plantain, fruits de l’arbre a pain) formant la base des repas ne ren- ferment que de 1,2 g (banane) h 2 g (igname) de protéines pour 100 g de partie comestible (JARDIN et CROSNIER, 1975). De nombreux végetaux se développant en forêt ou dans les jardins familiaux présentent des va- leurs nettement supdrieures mais leur consommation reste souvent occa- sionnelle. Ainsi la teneur protéique des jeunes feuilles varie de 4 a 9 % et les amandes, les graines et les noix “sauvages” apportent a l’or- ganisme de 15 P 27 g de protdines pour 100 g de partie comestible, soit une valeur équivalente a celle apportée par la viande ou le poisson (tableau 7).

Hormis quelques feuilles comme le chou canaque ou les pousses de’citrouille que les ‘femmes utilisent dans la confection du lap-lap et de la soupe qui l’accompagne (11, la plupart de ces proteines vegetales sont consommees hors des repas, a l’occasion de promenades en forêts ou de travaux au jardin familial. Toute quantification de leur consomma- tion s’avére donc difficile (DYE, 1979).

RUNG (1983) estime cependant qu’elle est faible. L’arachide, unique végetal cultivé présentant une teneur élevée en protéines, est en effet peu répandu dans les jardins et les noix, amandes et graines forestiéres riches en protéines ne sont disponibles que durant une courte pkriode de maturite (2). A cet argument, nous ajouterons le fait que la densité des arbres produisant ces fruits secs est faible, ce.qui est une caractéristique intrinséque aux peuplements forestiers de la zone tropicale humide. Il convient de noter que la consommation des protéines végkales rkoltées en foret decroit avec l’age et l’intensi- té des activites scolaire, professionnelle ou domestique de la popula- tion. Elle est particulierement ddveloppée chez les enfants et les ado- lescents durant la pkiode estivale, lorsque les écoles sont fermées.

La consommation de jeunes feuilles de légumes, d’arbustes et de plantes herbacees pourrait aisément suppléer a l’offre insuffisante d’arachides, de noix, de graines et d’amandes forestiéres. Ces feuilles compensent en effet leur faible teneur en protéines par une grande abondance. Maigre une offre pratiquement illimitee tout au long de l’annee, leur consommation reste tres reduite, en raison des habitudes alimentaires de la population rurale. La consommation de protéines végétales se révéle donc un pietre exutoire à la consommation de proté- ines animales lorsque celle-ci s’avere inferieure aux besoins physiolo- giques de la population.

------------------------------------------------------------------------

1) L2 lap-lap peut-être crxsidbré axmne 12 plat national de Vanuatu. E. DYE (1979) relève que “le terme de lap-lap recouvre plusieurs variantes du plat principal. La meilleur2 définition qu2 l’an puisse en donner serait un2 purée épaisse, faite d’ign2mes’ de tarosr de manioc ou de bananes qu2 l’on a râ&s et qui est cuit dans des feuilles à l’étuvé2 pendant plyusieurs heures”.

2) “There are few sources of vegetable prokn. peanuts ar2 the only 12qume grown! and only in scm2 areas? native nuts are avxilablz only for a short season” HJNG. 00. cit.) p. 25. -

Page 26: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 25 -

Tableau 7 - Teneur en protéines de quelques aliments de base, -rimée en grammes de protéines pour 100 gmmes d’aliment cmestible, d’agès JARDIN et CFDSNEZ (19751 et DYE (1979)

Teneur de 4 A 10 g Teneur de 4 h 10 g

] Lait coco..... 4.6 i 1

Biscuit....... 5.2 l

/ Pain blanc.... 6,7

1 l

Riz.. ......... 6,7 I 1 Maïs.. ........ 9.5 1

J

r l I

I l I I l I l l I L

Raifort arbor2sc2nt : jeunes f2uïks .......... 9.4

o%xingaolif2ira) : feuilles.. ................ 8,2

Haricots frais : graines ....................... 7.0

Manioc doux Manihot dulcis). .................. 7.0

Chou canaque OIibiscus manihot). ............... 5,7

Jeunes pusses de citrouille et de haricot ..... 4.7

F2uilles de Tara kolocasial ................... 4.7

Amaranthe Ounaranthus) ......................... 4.6

Asperge de Fidji (Saccharm edule) ............. 4.5

Maïscru ....................................... 4.3

Fanes de patates douces.. ...................... 4.0

RJ&iJœaliln2utaireurb0in

Teneur de + de 10 g

Farine.. . . . . . . 11

Pates alim2ntk.. Il

Prcduits animaux

Lait entier &udre).... 25.5

Maquereau en conserve... 23 * - 19 f*

FouI.et.................. 20

Poissons de récif....... 19

Corned beef . . . . . . . . . . . . . 1815

Crabes, langoustes.. . . . . 18

Bo2uf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17.5

Poulp2s . . . . . . . . . . . . . . . . . 13,4

Oeuf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12,4

Porc.................... 12

R&ilœal&œntairenlral

Teneur de + de 10 g

i G;raines oléagineus2s hU?C@S. JdQES) . . . . . 27.4 I

Arachide (graines A&s) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25.6 1

1 Noix et amandes Kanarim, Baringtonia) . . . . . . . 15.0

] Graines de Pandanus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...* 11 I

* d’apr& DYE (1979) ** d’après JARDDI et CRC!SNIER (1975)

Page 27: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 26 -

c) En milieu urbain

L’absence d’espace cultivable contraint les habitants a acheter la plupart des aliments qu’ils consomment. Les produits importes, notamment le riz et le pain, constituent la base du régime végétal (1). D’une maniére genérale, ils présentent une teneur en protéines plus élevées que les tubercules et autres féculents composant l’alimentation traditionnelle (tableau 7) ; de surcroît, ils sont moins chers. Plus fréquemment qu’en milieu rural, leur sont associés des aliments proté- iques d’origine animale (tableau 3). Le régime alimentaire est donc mixte, alliant produits végétaux et animaux, comme l’a observé HUNG (1983) en ce qui concerne la nutrition des enfants et des nourrissons (2).

La majorité de la nourriture étant achetée, l’offre de proté- ines est régie par les lois du marché. A chaque produit correspond un prix qui selon les besoins et les revenus du consommateur détermine sa demande (figure 2). QUILLE (1985) a montré que 75 % des Ni-Vanuatus employés du secteur privé gagnaient en 1983 moins de.24 000 vatus par mois, la moitié d’entre eux se contentant de moins de 16 000 vatus, soit 1 232 francs français (3). Dans le cas d’un ménage de quatre per- sonnes (4),les besoins protiiques annuels s’ilevent à 72 kg de proté- ines. Afin d’estimer le montant total des dépenses permettant d’assurer ces besoins, le regime alimentaire du ménage a été supposé homogène dans le temps et composé de 1/5 de produit animal (toujours le même) pour 415 de riz, rapports qui ont éte estimés d’apres nos observations de terrain. Les teneurs en protéines du riz et de la partie comestible du produit animal etant connues (DYE, 1979 ; JARDIN et CROSNIER, 1975), les quantitées X et Y de nourriture nécessaires h l’obtention de 72 kg de protéines ont été calculées selon les formules suivantes :

X = 1/5 (X i- Y) et Y= 4/5 (X + Y)

x+y= 72 / (1/5 a + 4/5 b)

Fi : teneur en protéines de 1 kg de produit animal, : teneur en proteines de 1 kg de riz,

x : quantité de produit animal à consommer, Y : quantiti de riz a consommer.

1) ‘The imported starchy staples (rice, biscuit and bread) constitute the main staple food m the urban wcmenr in place of the traditionnal staple food” (HUNG. 1983) p. 14.

21 ” The feeding practice of infants and young children is changing in the urban areas, where there is greater variety of foods, and the pwple have changed from any tradi- tionnal ways of living, including the diet. The mothers give a greater variety of foods, including protein foods, and staple foods that are of higher concentration in energy such as rice and bread to their infants and young children” MJNG, o& &.l p. 18.

3) En fin juin 1983, 100 vatus valaient entriron 7,70 francs 0NCWM& 1983133.

4) En 1979, un total de 15 053 personnes appartenant à 3 689 menages ont été recensees caume urbaines, ce qui représente une moyenne de quatre personnes par ménage (AKXVYM& 1983a).

Page 28: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 27 -

Dans un second temps, le prix du kg de riz et de produit animal étant connu (ANONYME, 1983~1, la somme totale S affectée a la couvertu- re des besoins protéiques a été estimée :

S = P x+y . (X + y) = (Px . XI + (Py . Y)

Px : prix du kg de produit animal en 1983, PY : prix du kg de riz en 1983, P x+y : prix-du kg de mélange formé de 1/5 de produit animal et

de 4/5 de riz, x+ Y : quantité de nourriture a consommer pour fournir 72 kg

de protéines, X : quantite de produit animal a consommer, Y : quantité de riz a consommer.

Au total, cinq modeles de régime alimentaire contenant chacun un produit animal différent, soit du maquereau en conserve. soit du ragoût de boeuf (viande maigre), soit de la viande en conserve, soit de la bonite, soit du vivaneau, ont été testés selon ces formules (tableau ’ 8) . Le premier d’entre eux se rapproche le plus de la réalité. En re- vanche, les deux derniers ne sont guère vraisemblables, les poissons frais étant en régie générale peu consommés par la population urbaine de condition modeste. Nous les avons cependant pris en compte car les bonites et les vivaneaux sont les principales espèces sur lesquelles portent le développement de la pêche artisanale a Vanuatu. A titre de comparaison un régime, exclusivement composé de riz, a également été retenu.

Tableau8-EBmplesderegimealimentaire assurant72kgdeprotéinesparanàunménage dequatrepkrsmes

r-1 régim2 réqime3 r&ime4 regime5 rég.6

protéines kg)

quantité totale id?iLiment (kg)

I prix des aliments patus)

rarIuereau en riz

casme

34 39

145 578

25760 43370

23 1617

178 75

ragcût I Ihrlde I ivaneau riz de riz Ibonite riz riz I riz

boeuf I 1 ]Kul

30 42 I 28 44 31 41 30 43 I 72

157 650 154 615 159 634 1075

I I I I lCO610 47160 I 3250 48760 I 61540 46155 1 74540 47580 805UZ I I 19 6971 6.7 1

I 17.5 697

I 6,7

I 18,

I 697

640 75 I m 75 I 4co 75 I 470 75 I 75

I I I I

* Prix relevés au 2&ne trimestre 1983 GKXWME 1983~). Le prix du kg de riz a été calculé pour un sac de 25 kg.

Page 29: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 2-b) -

Le tableau 8 montre que la fourniture de 72 kg de protéines peut être assurée par:

- 145 kg de maquereau en conserve et 578 kg de riz, ce qui représente une moyenne journalière de 100 g de poisson et de 400 g de riz pour chaque membre du ménage, le montant total des achats étant de 69-130 vatus, soit l’equivalent de 5.323 francs ;

- 162,5 kg de ragoût de boeuf et 615 kg de riz pour une somme totale de 81. 258 vatus, soit l’equivalent de 6,257 francs ;

- 154 kg de bonite. et 615,5 kg de riz pour un prix total de 107 695 vatus, soit l’équivalent de 8 293 francs ;

- 158,5 kg de viande en conserve et 634,5 kg de riz pour un coût total de 122 122 vatus, soit l’équivalent de 9 403 francs ;

- 157 kg de vivaneau: et 629 kg de riz pour un montant total de 147.768 vatus? soit l’équivalent de 11 378 francs :

- 1 0174,5 kg de riz, soit une moyenne quotidienne de 735 g par membre du ménage pour un prix total de 80 600 vatus équiva- lent a 6 200 francs.

Les associations riz-maquereau en conserve, riz-ragoût de boeuf et le régime alimentaire uniquement composé de riz sont donc les formu- les les moins onéreuses! a l’inverse des associations riz-vivaneau et riz-viande en conserve.

’ Afin de préciser ces résultats, chaque association a été expri- mée soit en pourcentage des salaires d’un ménage moyen, soit en pour- centage des salaires moins le loyer (tableau 9). Cinq cas ont été envi- sagés) selon le nombre de personnes exerçant une activité rémunérée dans le ménage et le montant du loyer. Ce dernier a uniquement été représenté par deux valeurs, la plus commune (10,000 vatus par mois) et la limite supérieure (15 000 vatus par mois, soit l’équivalent de 1 155 francs français). Les résultats ont été regroupés en quatre classes.

La première englobe toutes les valeurs supérieures h 75 % ; celles-ci sont la traduction d’un régime protéique exigeant un effort financier irréalisable pour les Ni-Vanatus de condition modeste. La seconde integre les valeurs comprises entre 55 et 75 %, correspondant a des associations encore trop onéreuses pour la majorité des familles. La troisieme classe rassemble les valeurs comprises entre 35 et 74 % et traduit des régimes protéiques réservés aux ménages disposant de deux salaires réguliers. La derniere classe regroupe les valeurs inférieures à 35 %, les seules qui représentent des associations “protéines-gluci- des” accessibles aux ménages ne bénéficiant que d’un salaire unique. Parmi celles-ci, les régimes maquereau en conserve-riz, ragoût de boeuf- riz et riz sans aucune protéine animale sont les mieux représentés

Page 30: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 29 -

(trois cas sur cinq). Maquereau en conserve, ragoût de boeuf et riz sont en effet les aliments les plus intéressants pour le consommateur en ce qui concerne le rapport (quantités de protéines / coût) (tableau 10.)

Tableau 9 - Place de la couverture de ses besoins protéiques dans le budget annuel d’un mhage de Port-Vila

I %dusalaire I %dusalaixemoinsleloyer 1

.V&WS valeurs l valeurs valeurs I valeurs Associations minimales mahales minimales

I maximales

,alimentaires ( (1) , (21 , (3) (5)

riz-maquereauen

riz - ragoût de boeuf 2l,5

riz-honites

1 zzm / valeurs cclqrises

FEEI valeurs azanpdes

+H++I+ entre35% entre 55 % UI35% et 54 % et 74 %

ll~espc5dàdeuxsalairesmensuelsde16000vatus wménage.

valeurs supérieures a 75 %

4) Correspcaid à deux salaires de 16 CC0 vatus par mois nhns un loyer mensuel de 15 CC0 vatus.

Page 31: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 30 -

Malgré le caractere simpliste des modèles de régime alimentaire type que nous avons élaboré, l’estimation de leur coût nous a permis de mettre en évidence :

- le prix du produit comme principal facteur limitant la con- sommation de nouriture protéique en ville,

- l’importance du poisson en conserve, de la viande fraîche et du riz pour rbpondre aux besoins protéiques de la population urbaine,

- le caractère inadéquat des produits de la pêche pour satis- faire ces besoins a moindre prix,

- les difficult&s financieres qu’éprouvent les ménages ne béné- ficiant que du salaire du chef de famille h satisfaire leurs besoins protéiques, même s’ils se contentent d’un régime ali- mentaire basé sur le riz. Ces difficultés financiéres se tra- duisent probablement par une sous-consommation de protéines qui parfois est à l’origine de carences sévêres, comme celles observées en 1975 parmi certains enfants d’âge pré-scolaire du quartier de Tagabé a Port-Vila (JABRE et al., 1976).

Tableau1O-prix&1oOgrammesdeprot~ines~cUrqdes~~~~ aliments ctxmrcialisés à Vanuatu en 1983.

i I

Produits i hrix Produits l prix 1 i f hatus) / i htud i

I 4

lpoisscaen- I /

99 i Riz i

i u i

i uo i i

iapûtdeboeti i

I Bcmim / 200 j i

i 330 I CI i

I i Viandeenamserve Viveneau 337 1 1 I 1

d) Synthèse

En milieu urbain la distribution des aliments protéiques, tant végetaux qu’animaux, étant régie par les lois du marché, la demande apparait comme le principal facteur limitant leur consommation. A ce titre, le prix des produits et le revenu des consommateurs jouent un rôle fondamental.

En zone rurale, la consommation de produits animaux, de fruits secs et de graines riches en proteines, qu’elles soient cultivées ou sauvages, sont sous l’étroite dépendance de l’offre. En revanche la consommation de feuilles et de pousses hebacées est grandement limitée par une demande réduite, résultant des habitudes alimentaires des con- sommateurs.

Page 32: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 31 -

D’une maniere genérale, l’offre de protéines animales semble insuffisante pour couvrir les besoins physiologiques de la population. En zone rurale, la situation apparait plus préoccupante qu’en ville, notamment dans certains villages isolis du centre des grandes îles com- me Santo, Mallicolo et Tanna. Un accroissement général de l’offre pro- tiique serait donc souhaitable, dans le double but de résorber les carences, la où Biles existent, et d’augmenter partout le niveau de consommation prot6ique. Toute amélioration de la situation ne pourra résulter que d’une adaptation de l’offre à la demande. Les produits de la pêche fraiche ont un rôle fondamental à jouer dans cette Evolution, au moment où le gouvernement Vanuatuan fait du développement de la pêche artisanale une des prioritis du plan (ANONYME, 1983d) ; ANONYME, (1985b).

Effectuée h l’echelle de l’archipel, l’évaluation de l’adéqua- tion de l’offre aux besoins physiologiques de la population donne une vision globale de la situation alimentaire a Vanuatu. Elle présente l’intérêt d’intégrer des parametres économiques mais elle manque de précision ; c’est la raison pour laquelle nous l’avons confrontée à l’analyse des nutritionnistes qui, effectuée avec une grande pricision à l’ichelle de l‘individu, lui est complémentaire.

2.2. Analyse des nutritionnistes ---------------------------

Jusqu’en 1982, les seuls travaux d’ordre nutritionnel realisés à Vanuatu ont Bté des monographies de quartier urbain (JABRE et a1 - ,r 1975) ou de villages, situés soit a Mallicolo (RAOULT et al, 1975 ; DYE -- 1979), soit à Pentecôte (WALTER, 1982). En 1983, Le National Nutrition Survey (HUNG, 1983) a permis d’&tudier 55 villages. Ax&es sur l’avalua- tion de la malnutrition, les enquêtes ont:porté sur deux populations temoins : les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants de moins de cinq ans.

Les enquêtes ont montré que 40 % des enfants de un à deux ans et 22 % des enfants de deux à cinq ans présentaient un poids de 20 à 40 % inférieur a la moyenne définie par l’organisation Mondiale de la San- té (JELLIFFE, 1955). Parallèlement, 7,5 % des enfants observ6s souf- fraient de graves retards de croissance (1) conséquence d’une sous- nutrition chronique en protéines et en énergie.

11 L’expression “Graves retards de croissance” est notre traduction des termes anglais “stunting” et “nutritionnal &arfisn? . Les retards de croissances, imputables à une sous-nutrition et a une carence du r&ime alimentaire en protéines ne doivent pas être cwnfondus avec le rachitisme dont les causes sont une avitaminose D canpletée de trou- bles du métabolisme du phosphore et du calcium.

Page 33: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 32 -

Quant aux femmes enceintes, 85,5 % d’entre elles se sont avè- ries posséder moins de 11 g d’hémoglobine pour 100 ml de sang, valeur, en deça de laqueile l’O.M.S. reconnait l’existence d’une anémie (LAYRISSE et &, 1975). Au total, 31,l % de ces femmes présentaient une anémie sévère, leur taux d’hémoglobine étant inférieur à 8 g / 100 ml.

Pour les femmes allaitantes, les normes de 1’O.M.S. sont moins draconiennes. Une anémie sévére est diagnostiqube en deça de 9 g d’hémoglobines pour 100 ml de sang, une anémie modérée en deça de 12 g pour 100 ml. Au total 37,4 % des femmes allaitantes enquêtbes par RUNG (1983) souffraient de la Premiere forme d’anémie et 55 % de la seconde.

HUNG (c cit.) relie la sous-charge pondérale des enfants de un à quatre ans h trois causes principales :

a) la mauvaise santé physique des femmes allaitantes, notamment leur anemie chronique, responsable d’une lactation insuffisante en quantité et en qualité nutritive ;

b) l’allaitement prolongé jusqu’à l’âge de deux ans, qui se traduit après la première annee par une baisse quantitative et qualita- tive du lait maternel qui, n’etant pas compensé par un surcroît de nourriture solide, engendre pour la mère un État de sous-alimentation (1) ;

c) le déséquilibre de la ration solide, donnée en complément du lait maternel lorsque l’enfant tête encore, ou composant l’intégralité de sa nourriture après le sevrage. La majorité des,mères commencent à donner de la nourriture solide a leur nourrisson dès l’âge de quatre mois, h l’exception des femmes du sud du pays qui attendent l’âge de six mois. Les premiers aliments sont des tubercules, comme les patates douces et les ignames, bouillis ou cuits a l’étouffée dans le foyer. De la soupe et des fruits ne sont donnés qu’occasionnellement. Cette pre- mi&re nourriture non lactée engendre fréquemment des carences en proté- ines. En de nombreux endroits, les oeufs, la volaille et les coquilla- ges sont en effet considéres comme “tabous” pour les jeunes enfants. Il est également rare que du poisson leur soit servi avant l’âge de un an ou avant qu’ils n’aient fait leurs premiers pas. La viondè est rkervée aux enfants de deux ans revalus. Quant aux tubercules, HUNG (0~. c&J note qu’ils n’apportent aux enfants qu’une quantife négligeable de .pro- téines, compte tenu du volume qu’ils occupent et de la faible capacité stomacale des enfants.

--------------------------------------------- ---------------------------

1) ” ‘Ihe cause of the high rate of malnutrition found awng the cbildren between 1 to 2 yearsof ‘ageisthe~ofsupplementaryandweaningfoods.Uptotheacreof 5 mths, breastmilk alone -cari supply ail the infant’s nutritionàl needs, but beyond that age, it cari no 1cnge.r sustain noirmal growth. The volume of breastmilk prcduced also decreases with the length of the lactation period after the first year when the mother’s nutritional intake is margiwl” &UN& op. cit.) p. 16.

Page 34: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 33 -

Le taux très élevé d’anémie relevé parmi les femmes enceintes ou allaitantes est imputable h la carence en fer de leur alimentation (11, le fer n’étant présent qu’en faible quantité et sous une forme difficilement assimilable par l’organisme dans les végétaux cultivés dans les jardins (tableau 11).

a

Qu’il s’agisse chez les enfants de retard de croissance ou de sous-charge ponderale et d’anémie chez les femmes enceintes ou allai- tantes, la majorité des cas de malnutrition ont éte observés en zone rurale. Hung (1983) les explique par deux causes principales : l’offre insuffisante d’une nourriture de haute qualité nutritive et les habitu- des alimentaires des populations (Annexe la).

L’insuffisance de l’offre protéique serait imputable :

- au faible développement de la pêche, que la majorité des habitants de l’archipel considérent plus comme une activité .de loisir que comme une source importante de protéines ;

- a la sous-utilisation du bétail et de la volaille, ni le lait ni les oeufs n’étant consommés tandis que les viandes de boeuf ou de porc sont principalement réservées aux fêtes ;

- a l’indigence des moyens de conservation des produits animaux et au mauvais état géneral du réseau routier (2).

A ces deux causes principales viendraient s’ajouter des causes annexes comme une mauvaise hygiene domestique ou personnelle, un nombre d’enfants trop él.eve et des naissances trop rapprochées dans le temps, l’existence de maladies endémiques, le faible niveau d’instruction et d’éducation sanitaire des familles, leur pouvoir d’achat r&duit qui les empêche d’acheter des aliments importés de haute valeur nutritive (Annexe la).

Sur la côte, des densités de population élevées conjuguées au faible développement de la flottille piroguière (DAVID, 1985) sont fréquemment la cause d’une focalisation de l’effort de pêche sur les platiers récifaux et les plages situés aux abords des villages, qui

------------------------------------------------------------------- -----

1) Therateof anemiafoundamongthemmrenisverybigh, anditsetiologymaylieinthe iran-deficient diets of the m, which may IX canpounded by the parasitic infections of malaria, hcokwrm and the -tic abnorm&ty of thalassemia.. . The traditionnal diet is based on starchy roots, and tubers as staple. The variety and quantity of iron and protein rich fccds are quite limited, and are not conswad frequently... The iron available in the diet is mainly derived fran vegetable origins and is of low absorba- lity, which is not imprwed by the cooking methods” OiUNG, op. cit.) p. 21.

2) The supply of protein fax% is lacking in many rural areas. Fishing is not regarded as en important means of obtaining fcod and fi&ing techniques are not developed. Ikmes- tic anima& are reserved for feasts and special occasions and not for daily cansump- tion. Eggs and milk frau the livestock are not utilized.. . Storage and transport pro- blems are also ltiting factors in the supDly of these fcods” BUNG, op. cit. 1 p. 25.

Page 35: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 34 -

Tableau ll - Teneur en fer de quelques aliments de base, exprhéeenmgdeferpour100~ d’aliments amestibles, d’aprhs JARDIN et m (1975) et DYE (1979)

Lait coco.. ............ 1.5

Biscuit.. ...... 1.2 * - 1,5 *

Pain blanc ............. 1.0

pâtes alimentaires ..... 1.0

Riz blanc.. .... 0,9 * - 1.9 *

Mais au.. ............. 0.8

Papaye mûre.. .......... 0.7

Tanate.. ............... 0.5

Mangue mûre.. .......... 0,4

cha.I canaque .................. 4

Fhlit à pain.. .......... 2 * - 0,7 *

I Patate douce ............ 2 * - 0.8 fi I

Jeunes pousses de haricot ou de citrouille .............. 1.9

I Canne à sucre.. ............... 1.4

.......................... 1.2

Iglalw ........................ 1

Manioc ................ 0.7 * - 1.4 *

I Banane plantain.. ............. 0.7

........................ OS

crabes.langoustes ...... .5

Yiande en conserve.. ... .4.3

Boeuf.. ........ .2,6 * - 2.3 *

Maquerzau en caseme..... .6 * - 3 *

Oeuf de poule.. ........ .2.5

Oeuf de tortue..........2.2

Porc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1,5 * - 1,8 *

Poulet . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.5 * - OF8 *

Bonite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1,2

Poissons de récifs . . . . . . . . . . . . . . 0.8 * - 1,5 hc

Lait entier (poudre) . . . . . . . . . ..0.8

Poulpe . . . . . . . . . . . . . . . . . 0,5 * - 0.9 **

* d’après CRONIER et JARDIN (1975).

* d’aprhs IXE (1979).

Page 36: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 35 -

rapidement aboutit a une surexploitation des ressources. Cette surex- ploitation et l’incapacité des villageois a étendre leur espace de pêche constituent un puissant facteur limitant l’offre de produits’ halieutiqwes et favorise les importations de poisson en conserve lors- que la demande de produits halieutique est supérieure a la production locale.

Le meilleur état nutritionnel observé en ville est lié a l’existence d’une offre diversifiee de produits de bonne valeur nutri- tive et au travail salarié qui permet a la majorité de la population de bénéficier de revenus réguliers. Même si le pouvoir d’achat est souvent insuffisant en regard des besoins physiologiques des individus (ta- bleaux 8 et 91, la régularité du salaire autorise des achats réguliers de protéines animales, garants d’une consommation régulière qui consti- tue un élément essentiel pour lutter contre les carences graves et pro- longées. L’existence .de services médicaux de qualité et d’un réseau scolaire bien structuré sont également des facteurs favorables (Annexe la) .

Le remplacement de l’allaitement maternel par l’allaitement artificiel représente toutefois une évolution néfaste d’un point de vue alimentaire, puisqu’il est a l’origine de la majorité des cas de sous- nutrition relevés en mileu urbain.

Les effets de la malnutrition ayant eté jugés négatifs, tant au niveau de l’individu qu’a l’échelle de 1’Etat (11, M. Hung (1983) s’est interrogée sur les moyens d’y remédier (Annexe lb).

Une modification des habitudes alimentaires concernant le regi- me quotidien des enfants, comme l’adjonction d’une source de protéines et d’énergie produites localement, lui semble hautement souhaitable. Cette évolution ne sera effective que si elle s’accompagne d’une inten- se campagne d’information à l’usage des parents. Parallèlement l’accent doit être mis sur :

- l’accroissement de l’offre protéique lié au développement de la pêche artisanale et a une utilisation plus rationnelle du cheptel bovin, destiné à l’embouche ou a la production laitiére’

- le développement des moyens de conservation et de transport ‘des produits’ l’infrastructure routière jouant à ce titre un rôle prépondérant.

------------------------------------------------------------------------

1) In view of the serious implications of malnutrition, every child should be provided with optimal nutrition in order for him to realize his potential in mental and physi- cal growth and development. Any impairment, however minor, is a loss to the individual and to the nation, and is lamentable and it is avoidable. The effects of undernutri- tion as described result in lower prcductivity and lower quality of life, increased health and education costs, and thus affect econany and developement of the country @UNG, 013. cit.) p. 24.

Page 37: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 36 -

Dans ce contexte, la production de denrées commerciales desti- nées a l’exportation ne devrait être qu’un objectif Secondaire, la priorité étant donnée a la production vivriére. Afin d’éviter aux habi- tants de Port-Vila, et de Luganville les maladies de pléthore comme l’obésité et le diabète, qui ravagent actuellement de nombreuses popu- lations urbaines du Pacifique Sud dont l’alimentation quotidienne s’est profondément désequilibrée (COYNE, 19841, il semble souhaitable de réduire les importations de nourriture manufacturée comme le riz blanc, la farine, les sucreries, qui de surcroît contribuent au desequilibre de la balance commerciale (Annexe 1).

HUNG (1983) note toutefois que certains aliments devront conti- nuer à être importés en attendant que des productions locales puissent s’y substituer, leur interêt étant indéniable pour enrichir et diversi- fier le régime alimentaire des consommateurs (1).

Selon l’utilité que les uns ou les autres prêtent a chaque type de nourriture importée, de vives contreverses peuvent naître. Tel est le cas du poisson en conserve, notamment du maquereau importé du Japon, dans le domaine des produits de la pêche. En raison de la grande popu- larite dont il jouit, il peut constituer h terme un redoutable concur- rent pour le poisson frais de production locale et un frein au program- me de développement de la pêche commerciale villageoise mis en place par le gouvernement Vanuatuan.

II. LA CONCURRENCE ENTRE POISSONS SN CONSERVE ET POISSONS FRAIS

1. Evolution des importations de conserves de poisson

En 1983, les importations de poissons en conserve se sont éle- vées à 519 tonnes pour une valeur de 75,8 millions de vatus, soit l’équivalent de 5 millions de francs français (2). 82 % de ces importa- tions étaient composées de maquereaux en provenance du Japon, d’une valeur bgale a 5 % du montant de l’ensemble des importations alimentai- res. De 1979 a 1984, une moyenne de 722 tonnes de poissons en conserve a éte importée chaque année (figure 4); cette quantité est de 35 % supérieur a la moyenne relevée de 1958 à 1972 (535 tonnes par an). ParalUlement, de 1970 à 1982, la population s’est accrue d’environ 33 000 personnes, ce qui correspond a une augmentation de 38 %.

1) A certain anwnt of food imports are necessary to support the urban population until they cari replaced by local food prcduction, and sane imports are desirable to increase the variety ansd quality of the diet” &UI?G, op. cit.) p. 26.

2) b fin 1983, 100 vatus valaient 8 francs francais UQiCWME, 1983b).

Page 38: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 37 -

Le rythme de croissance des importations de poissons en conser- ve étant analogue a l’accroissement démographique durant cette période, l’offre annuelle unitaire de poissons en conserve est demeurée constan- te. De 1968 a 1984, elle s’est établit à une moyenne de 5 kg par personne (figure 5) . Un maximum a été observé en 1979 (8,8 kg) ; il a immédiatement été suivi par un minimum (4,9 kg) en 1980, annee de l’independance.

2. En ville, une concurrence en termes de prix et de valeur nutritive

Depuis l’accession a l’indépendance, on assiste à une prise de conscience par l’opinion publique de l’état de dépendance du pays en matière de produits halieutiques et du sous développement de la pêche artisanale commerciale. La principale récrimination concerne le prix du poisson frais, jugé trop élevé par rapport au prix du maquereau en con- serve importé du Japon. Appelé “tin fis” en bichlamar, la principale langue véhiculaire de Vanuatu, ce dernier représente en tonnage de 60 a 90 % des importations de poisson en conserve selon les années (figure 41. C’est en outre l’aliment proteique d’origine marine le moins cher du marché.

La lettre, figurant dans l’annexe 2a, que nous avons extraite du courrier des lecteurs de “Vanuatu Weekly”, l’unique journal du pays. semble une bonne illustration de l’opinion publique mélanesienne concernant la disparité des prix entre le poisson frais et le maquereau en conserve a Port-Vila. Le poisson frais vendu au marché aux poissons de la capitale y est qualifié de “trop cher” par rapport au -poisson en conserve et de ce fait n’est accessible qu’à une minorite de privilé- giés, composée de la majorité de la population blanche et des Ni- Vanuatus disposant de salaires élevés. Le reste de la population méla- nésienne se contente de poisson en conserve, nourriture que d’une manière générale, elle juge moins noble que le poisson frais et qui parfois suscite même une certaine suspicion en raison de l’absence d’informations concernant la date limite de consommation.

Dans sa réponse a ceux qui considèrent trop élevé le prix du poisson frais à Port-Vila’ le Comité National pour 1’Alimentation et la Nutrition (C.N.A.N.) donne plusieurs exemples d’aliments protéiques vendus frais a un prix inférieur aux conserves (Annexe 2b). Tout le problème réside dans la juste évaluation du prix de ces derniéres. D’une maniere générale, les acheteurs se réfèrent au poids net indiqué sur la boîte. Le C.N.A.N. préconise de ne prendre en compte que la quantité consommable une fois égouttée. A cette condition, le prix de la chair de poisson en conserve est sensiblement égal ou supérieur à celui du filet de requin. De la même façon est-il précisé, la viande fraîche comme le foie ou le steack de veau est vendue a un prix infé- rieur à celui des conserves de viande. Si cette démonstration s’avère

Page 39: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 38 -

150

700

650

600

- -r-. . . . . . _ - 1968 69 70 71 72 1979 80 81 82 83 84

Figure 4 --Evolution des importations de gkscn en conserve pendant les phiodes 1958-1972 et 1979-1984

Offre dispnible par gersanne (W

10

9 8 i -l

7 4

6 5 1

4

3

2

1

0 i

1968 59 70 71 72 1979 80 81 82 83 84

I

-

-

-

---a

ESgure 5 - Evolution de l'offre annuelle de $ckxm en conseme pendant les pkicdes 1958-1972 et 1979-1984

Page 40: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 39 -

convaincante pour ia viande, il n’en 2st pas de même pour ie poisson frais. L2 C.N.A.N. omet de przndre 2n compte deux éléments esszntiels. d’une part la valeur nutritive de l’huila ou du coulis de tomate accom- pagnant fréquemment le poisson en conservb et d’autre part’ l’importan- ce des déchets, arètes 2t autres parties non comestibles, dans tout poisson frais vzndu entier ou en tranche. Dans le premizr cas! il y a sous-estimation de la valeur nutritive du poisson en conserv2 : dans 12 second cas’ la valeur nutritive du poisson frais est surestimée.

Au premier trimestre d2 1985 la grande boite de “tin fis”. d’un contenu de 425 g. était vendue 75 à 80 vatus dans les commerces de Port- Vila et de Luganville. soit l’équivalent de 7 à 7.5 francs francais (11. Pour une dépense identique, il était possible de se procurer à Natai, le marché aux poissons de Port-Vila, 400 g de bonites iscombri- dés), 320 g de poissons de récifs ou de loches (serranidés), 275 g de vivaneaux (ételidés)’ 265 g de filets de requin. Au même prix. l'ama- t2ur de viande pouvait également acheter 400 g de ragoût de boeuf ou 172 g de viande en conserve, produite localement sous 12 nom de “tin mit” ou importée d’Australie sous la forme de “corned beef”.

Si l’intégralité du maquerzau contenu dans une boite de conser- ve 2st comestible, il n’en est pas de même du poisson frais dont 55 % de la masse corporelle se compose d’écailles. de peau, de viscèras et d’arétes (JARDIN 2t CROSNIER, 1975). Pour une dépense de 80 vatus’ l’acheteur de “tin fis” dispose d’une nourriture trois fois plus abon- dante que l’acheteur de vivaneaux (figure 6 et tableau 12). En outre. selon 12 mode de préparation employé (à l’huile, au naturel ou à la tomate) ’ il bénéficie de six à quatre fois D~US de calories. de deux a trois fois plus de protéines et de vitamines’ de quatre à neuf fois plus de fer et de calcium. De tous les aliments protéiques d’origine marine disponibles sur le marché de Vanuatu, 12 maquereau à l’huile est 12 meilleur choix que puisse réaliser 12 consommateur du point de vue du rapport Ivalzur nutritive / prix), 2n raison notamment de sa riches- se en f2r et en protéines. La bonite est le moins onéreux de tous les poissons frais vendus entiers.

Comparé au poisson entier, 12 filet a l’avantage d’êtra inté- gralement consommable. Toutefois, à raison d’un2 moyenne de 500 â 600 vatus le kg’ l’équivalent de 45 b 55 francs francais, son prix de vente sur 12 marché aux poissons de Port-Vila est trop élevé pour que les familles aux rzvenus modestes en achdtent réguli2rement. Seuls les fi- lets de requins’ vendus 300 vatus 12 kg’ leur sont accessibles. Malgré 12 caractérs! incitatif du prix, la consommation de requin reste faible. De nombreux Ni-Vanuatus le considere comme un animal magique. Selon eux. certains humains possèderaient la faculté de prendre l’apparence d’un rzquin pour s2 déplacer d’île en île ou plus rarement pour atta- quer un ennemi. La croyance selon laquelle l’âme des anc&tres se maté- rialiserait sous la forme d’un requin est également fréquente.

1) Eu mars 1985, 1 franc francais valait 10,75 vatus ; r2ciproquem2nt 100 vatus valaient 9,30 francs francais WCIWME, 1985c).

Page 41: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 40 -

Indice

120

1lC

ioa

90

00

70

60

5a

40

30

20

ia

a

1,

1.

1

1.

1.

,.

1.

1.

/-

/

1.

1.

1 -

raqoût de boeuf

maquereau B l’huile

l . . ..-.-.... ----.a\, . . . . .

l . viande en conserve l .;

-vw ‘.. .* .**

Ve-- -- -I .-

IN .- .-

L .* y.7 w

.*

*. ‘.‘K .* .’

.* Y,

. . . . . . . . . . . . . ...*. -‘**...**

l **.. .*...“’ l ..*-•

,>.;#w.l.~...<.<..r”

‘V- ‘k -N

‘y -w. bonite

‘.. \ ‘...

-\ #.-’ I ilet de reqllin ‘\ n . ...‘--“”

I clmltité

comestible Protéines Vitamines Valeur

énergétiques Lipides Fer

Indice

12c

1lC

lot

9c

0c

7c

6a

5a

40

30

20

10

0

Quantité Protéines ‘Ii tamines Valeur Lipides Fer comestible énergétique

maquerww H 1 ‘ht i t c

maquereau A 1 a I Ilmat 0

Figure 5 - Valeurs nutritives mesurées en indice de divers albents protéiques achetb au prix de 80 vatus A Port-Vila en 1984

Page 42: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 41 -

!Tableau 12 - Valwrs nutritives (1) de quelques aliments protéiques d’une valeur de 80 vatus (2) achetes a Port-Vila en 1984

Produit

Tin fis au naturel

lsn fis à l’huile

Tsn fis ai la tanate

Bonite

Fti!mns derécif

Vivaneau

Filet de =Pin

colli2r d2bo2uf

cornd beef

Foids Quantité ValeUr proté- Lipides Gluci- Calcium Fer Vita- total cane&- &rg&ique ines (g) des (nq) (riy) mines

(g) ble (9) (Q) w (mg) (kj) (kcal)

450 350 2580 620 70 35 0 133 4 29

450 350 3240 775 65 55 0 665 9 31,5

425 320 2340 560 50 34 12 320 5 25

400 200 1475 350 40 20 0 75 2,5 16,5

320 145 630 150 30 4 0 40 1 9,5

275 125 545 130 25 3 0 35 1 8

265 265 1155 280 50 6 0 75 2 17,5

400 400 3065 730 70 50 0 40 10,5 36,5

170 130 1220 290 25 2l 0 26 6 9,5

1) L2s valeurs nutritives ont et2 calculées d’après des tables de ccanposition des alim2nts etablies par la FAO et reprises par JARDIN et CROSNW (1975)

2) La same de 80 vatus correspond au prix d’achat conventionné d’une boîte de maquereau de grande taille.

Si les conserves de poisson constituent un meilleur choix que le poisson frais du point de vue du rapport (valeur nutritive / prix), 12 ragoùt de boeuf ou tout2 autrz viande fraîche vendue a un prix infé- rieur a celui des produits marins représente une alternative interes- sante pour une famille citadine aux revenus modestes. comme l’ont mon- tré les tableaux 8 et 9. A prix égal, la quantité inqer22 et la valeur nutritive, notamment la teneur 2n protéines, 2n vitamines 2t en f2r, sont légérement supérieures au contenu d’une boîte de maquereau.

Page 43: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 42 -

Des quatra produits : poisson frais. maquereau 2n cons2rv2. ragoût de boeuf et viande en conserve, seul le premier ne fait pas partie de la vingtaine de denrées considérées comme étant de pramiire nécessité 2t bénéficiant à c2 titre d’une subvention des pouvoirs publics visant à maintenir un prix de vent2 peu élzvé. La plupart de ces denrées proviennent de l’étranger (Annexe 31, la subvention prend alors la forme d’une exonération des droits de douane à l’importation.

Le tableau 13 et la figure '7 montrent qu’en trois ans, de mars 1982 4 mars 1985, les variations de prix du poisson et de la viande en conservz se sont échelonnées de + 20 % à - 6,5 %. Paradoxalement. la hausse la plus important2 touche la viande locale. mis2 en cons2rv2 à Port-Vila ou Luganville. Ce produit r2st2 toutefois nettement moins coùteux que le “corned beef” importé d’Australie. puisqu’en mars 1985 la boite de 280 g était vendue 180 vatus. soit un prix de 464 vatus au kg. 12 produit australizn 12 moins onéreux valant 187 vatus les 340 g. soit 550 vatus 12 kg. En ce qui concerne 12 maquereau en conserve, les variations les plus acc2ntuées ont eté relevées pour les boîte de fai- ble contenu : la boîte de 450 g de maquereau au ‘naturel n’a augmenté que de 1 % tandis que la boit2 de 225 g de poisson à la tomate augmen- tait d2 11 4. D’un2 manier2 générale! les prix de la viande 2t du pois- son en conserv2 ont évolué de manier2 moins marqué2 que les prix des autr2s denrées alimentaires de base. Les hausses les plus importantes ont été rzlevées pour le thé i+ 75 %) et l’huile (+ 24 %II 12s baisses les plus nettes concernant 12 sucre (- 38 4) et 12 riz (-21 %i, deux composant majeurs du régime alimentaire des citadins (tableau 13).

Sur l’ensemble de ces trois années, la tendance général2 est donc à la diminution ou à la stagnation du prix de vent2 des produits alimentaires de basz. Cette évolution favorabiz pour 12 consommateur est le résultat de la bonne situation monétaire du oays et dz la volon- té politique du gouvernement de maintenir lé pouvoir d’achat des sala- riés urbain. en subventionnant les produits de première nécessité, tout en limitant 12 coût de la main d’oeuvre au niveau 12 plus bas possible pour essayer de cons2rver la compétitivité des rares productions manu- facturées locaies face aux biens de consommation importés. N’itant pas considéré comme une denrée alimentaire de base. le poisson frais ne bénéficie d’aucune subvention à ia vente. il n’est donc pas étonnant que son prix soit supérizur à celui du maquereau en conserv2.

Depuis 1985, cet écart tend à s2 combler : l’augmentation du prix du poisson frais est en effet beaucoup plus faible que celle du poisson en conserve. Sur la seule périoda du 15 mars 1985 au 3 mars 1986, 12 prix de la boit2 de “tin fis” s’est accru 2n moyenne de 26 %. la hausse atteignant près de 30 % pour la boîte de 450 g da poisson à l’huile ou au naturel qui est 12 modéle 12 plus vendu dans les quar- tiers populaires (tableau 141. L’accroissement du prix de la viande en conserve 2st nettement moins 412~8. Il 2st en moyenne de 16 % sur les diverses Eormes de “corned beef” importées d’Australie. 11 ast impor- tant de souligner que de mars 1985 à mars 1986. 12 prix de la viande 2n conserve produite iocalement 2st resté stabia! son augmentation ayant atteint 20 % sur la période mars 1982 - mars 1985.

Page 44: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 43 -

‘_ l%bleau l3 - Variatims de 1982 A 1985 du prix de vente des principales dedes alb&hSSUbVeZl~parl~~prblics

Prix du poisson en conserve

a l’huilc ou au nature1 à la tomate

boite de 450 g boite de 225 Q t!dte de 450 g boite de 225 g

I I w au au au au au

aNa 1513185 Cvolution a/3182 1513185 Cvolution a13182 1513185 cv0htion al3la2 15l3la5 Mution htusl (vatus) (SI (vatus) hatusl (%I

( (vatus) (vatus) (%) i,@tiltsl~, :,I (%l va va us

I 73 75 t 1,3 45 4a t 6,6 1 a0 [ a3 1 t 3,7 45

I t 50 1 t 11 1

I

Prix de la viande en conserve

sens C&+ale avec cCréale

marw locale, 280 g 8miue ‘0x ml palm’A 0 mmue’imerial’, 340 g nmue’ox and uah’,340 g nmue’imrial’, 340 0 1 l I I I

au au évolu- au au Cvolu- Bu au 813182 1513la5 tion a/3182 15/3la5 tien al3la2 1513185 bfatusl (vatusl 01 (vatus) hatusl NI (vatus) (vatus) (t) (vatus) batusl 01 1 batus 1 hatusl (%) 1

108 130 t 20 184 la7 t I 225 211 - 6 136 127 - 6,5 130 144 t 10,7

Prix du riz, sac d'm camcité de

25 kg 10 kg 5 kg 1 kg

I 1 évolu- au au Çvolu- au évolu- tien a/3182 1513185 th 813182 15Ela5 tion 1 alla2 1 1513185

batusl hatusl (tl (vatus) (vatus) (%l (vatus) (vatus) (t) 1 I I I

2 065 1 711 -17 860 663 -21 435 362 1 -21 1 90 1 71 1 -21 1 I I 1 !

Prix d’ aliments divers

caf& soluble ( 200 a1

I au évolu-

FIT

a/3182 15Ela5 tion (vatus) (vatus. (%l

430 467 t a,5

thé (250 a1 sucre (2 kg) i sel (750 a) i

sEla 15b5 Nolu- au

(vatus) (vatus)

I i l 127 222 t 75 195 1 121 -33 1 78 / 74 1 - 5

Page 45: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 44 -

Tableau l3 (suite) - Variations de 1982 A 1985 du prix de vente des pzincipales dedes aIlimntair2s subventicdes par les purmirs publics

Prix des com gras, du lait et des biscuits de brousse

DOU& de lait il kg1 tnarmine (1 kg) huile de soja (1 11 biscuits !4 kg1

cvolu- au tim 313182 15b5

Cvolu- au tien 313la2 15Fla5

&olu- au tien 313182 15Ela5

Cvolu- tien

(vatusl hatusl NI batus hatusl (SI (vatus) (vatusl I:l hatusl (vatus) hl

536 506 - 5,5 260 259 t 8 160 198 t 23,a 781 781 0

vatus

220

160

140

120

100

00

60

40

corned beef “impérial” sans chéale (340 g)

corned beef “ox and palm” sans cér8ales (340 g)

corned beef “impérial” sans céréale (340 g>

viande en conserve locale sens céréale (200 g)

corned beef “ox and palm” avec céréales (3409)

maquereau en conserve B la tomate (4509)

maquereau en conserve au naturel (450 g)

maquereau en conserve à la tomate (225 g)

maquereau en conserve au naturel (225 g)

dates 15/3/02 21/10/02 6/4/83 23/11/03 10/6/04 20/12/04 0/3/05

Figure 7 - Variations du prix d2 vote d.$ la sizndz et du @.sson an CCIISZT~ du 1513182 au 8/3/85

Page 46: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 45 -

Tableau 14 - Variations de 1985 à 1986 du prix de vente des princi&es dedes ZililW~~~parl~powoirspUbli~

Prix du moisson en conserve

I l’huile ou au naturel à la tomate

Me de 450 0 boite de 225 g botte de 450 g boite de 225 g

15&5 3lG6 Cvolution 1513;85 3lZ6 kfolution 151% au au au

313186 Cvolution isl3la5 313186 &olution (vatusl (valus1 (%l (vatus) (vatus) (tl Ivatusl (vatusl 0) (valus) (vatus) (il

75 1

97 129 4a 60 t 25 a3 104 t 25 50 62 t 24

Prix de la viande en conserve

sas céréale avec céréale

280 Q

évolu- tion (Zl

t 1,5

~gaue ‘0x and pslm’,34O g mwaue’iwerial’, 340 g mwwe’ox and palot’,340 g maraue’iwerial’, 340 0

au au &Oh- au au &01u- au au &Oh- au w ivolu- 1513185 313186 tion 15l3la5 313186 tien 1513185 313156 tion 15l3ia5 313186 tion (vatus (vatusl (:l htusl wusl I%l (vatua) (vatus) (tl (vatusl (vatusl 01

la7 217 t 16 211 2W t 16 127 144 t 13,5 144 169 t 17,5

Prix du riz, sac d’une cawcit6 de

25 kg 10 kg 5 kg 1 kg

15/3;5 au évolu- 0u

313186 tion 1513195

-L-

Ivatusl (vatus) I?l (vatus)

1 711 1534 - 7,4 663

au Cvolu- au au évolu- au 3u évolu- 313186 tion i5/3/85 1513195 tion 1513185 313186 tion ,

(vstusl (21 Ivatusl Ivatwl (%l Ivatusl Ivstus) 1%) (

660 - 0,5 342 71 72 t 1,5

Prix d’ aliments divers

café soluble ( 200 0) thé (250 g) sucre (2 kg1 sel (750 sl

151%2 au Cvolu- au au évolu- au su évolu- au au évolu-

1

213la6 tion al3ian i5131a5 tion 813182 isl31as tion aI31a2 1513185 tion (vatus) (vatusl ta1 (vatus) (vatus. RI (vatus) i fvatusl 01 (vatusl (vatusl GI

I

467 1 763 t63 222 229 t3 121 125 t 3,s 74 75 t 1,s l

Page 47: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 46 -

Tableau 14 (suite) - Variations de 1985 h 1986 du prix de vente des principales denr&s alillWStairesSlbv&iCnneesparleSpowoirspUbli~

Prix d’ aliments divers

l Caf# soluble ( 200 9)

15&2 3b6 cvolu- tion

44 htus) (vatus) IV

b67 763 t 63

thC (250 gl I sucre (2 kg) I sel (750 a) I

au au Cvolu- m au Cvolu- au ai CvOlU- 8/3/82 15/3/85 tien 8/3182 15/3/85 tic4 8hl82 Ul3lSS tion (vatusl hatus1 (8) Iwtusl hmtw) I?l Ivatwl Ivatw) (t)

222 1229 lt3 1 12l 1 125 1 t 3,5 1 76 / 75 1 t 1,5 1 I 1 l 1 l I I I I

Prix des coms gras, du lait et des biscuits de brousx

pouge de lait (1 kal / araroarine (1 kg) l I

huile de soja (1 11 / biscuits !b,kgl

9 i cvolu- au

3b6 &olu- au Cvolu- au Çvolu-

tien 1513185 tien 1513185 3;,8b tion 1513185 3b6 tion (vatus) (vatus) (%l (vatus) (vatusl (t) (ytus hatwl (Zl (vatus) (vatusl (V

506 588 t 16 259 256 - 1 198 267 t 35 781 1056 4 35 I

Il s’agit là d’une évolution très positive pour le consomma- teur, la viande mise en conserve a Port-Vila ou Luganville étant de meilleure qualité que les produits australiens. Elle traduit vraisem- blablement la volonté du gouvernement de privilegier les produits locaux au detriment des importations. Le maintien des prix du poisson frais reléve de la même volonté. La conjoncture économique, particuliè- rement défavorable en 1985 et 1986, est venue conforter cette volonté.

La détérioration économique du pays a contraint le gouvernement à procéder à une Premiere dévaluation de la monnaie nationale en 1985 et h deux autres dévaluations en 1986 (ANONYME 1986b). Au total, du premier trimestre 1985 au dernier trimestre 1986, le vatu a respecti- vement perdu 9 %, 27,5 %, 37,5 % et 44,9 % de sa valeur par rapport au dollar E-U., à la livre anglaise, au franc français, et au yen japonais (ANONYME, 1987); Toute devaluation entraîne un renchérissement immédiat des produits importés qui, s’il est intégralement repercuté sur les prix du commerce de détail, détermine une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs. C’est la raison pour laquelle, le prix du riz a volon- tairement éte abaissé pour compenser l’accroissement parfois tres mar- qué (1) du prix des autres produits alimentaires de base (tableau 14). Au total, de mars 1982 A mars 1986? le prix du sac de 25 kg de riz a diminué de 23 % . La baisse sur les sacs de 10 kg, 5 kg et 1 kg étant de 21 % .

---------------_--------------- ------------------------------------ ---se

1) Les hausses les plus impxtantes ont porté sur l’huile de soja et les buiscuits. Sur l’ensemble de la p&iode mars 1982 - mars 1986, le prix du litre d’huile est passe de 160 a 267 vatus, soit une p~gre~ionde67%, lesbuiscuitsaugmentantde35%.

Page 48: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 47 -

Le prix n’est pas l’unique élément déterminant la demande. La multiplicité des points de vente du produit, sa saveur, la rapidité et la facilite de sa préparation jouent également un rôle essentiel. Ceci explique la faveur que connait la viande en conserve auprès des consom- mateurs citadins malgré son prix élevé.

A l’heure actuelle, seuls les deux marches aux poissons de Port- Vila et de Luganville assurent la vente quotidienne d’un produit de qualité. Les hypermarchés locaux ne commercialisent du poisson frais que de maniere occasionnelle. Les arrivages sont peu importants. En l’absence de glace, le poisson est place a température ambiante, sa qualité organoleptique s’altère donc rapidement. La conservation du produit est également une des préoccupations des femmes venant les mer- credi, vendredi et samedi vendre leur pêche (1) au marche aux legumes et fruits de Port-Vila. Nombre d’entre elles ont résolu le problème en vendant du poisson déja cuit ; le poisson est alors immédiatement con- sommé par les acheteurs, accompagné de lap-lap (tubercules rappés cuits a l’btouffé dans un four traditionnel) ou de tranches d’igname bouilli.

Compares au poisson frais, le “tin mit” et le “tin fis” présen- tent l’avantage d’être disponibles en grande quantite dans tous les magasins d’alimentation de Luganville et de Port-Vila, des hypermarchés aux échoppes les plus petites. Qu’il soit frais ou en conserve, le poisson est unanimement apprecié des consommateurs pour sa saveur. Ceux- ci reconnaissent au “tin fis” une plus grande rapidite de preparation ; la forme la plus commune de consommation consiste h mélanger le contenu d’une boîte a du riz, qui est l’aliment glucidique accompagnant le plus fréquement la nourriture en conserve d’origine animale.

3. En zone rurale, une concurrence en termes de distribution

En zone rurale, les achats de poisson frais reprkentent en moyenne 2 % des dépenses annuelles d’un ménage (DAVID,1987). En compa- raison le poisson en conserve en représente 8 % et occupe le second poste budgétaire derrike le riz (22 % des dépenses). A l’inverse de la ville, caractérisée par une concentration importante de l’offre et de la demande de produits halieutiques, la concurrence en milieu rural entre le poisson frais et le maquereau en conserve se traduit beaucoup plus en termes spatiaux qu’en termes monetaires, la demande étant frag-

‘menthe en une multitude de lieux. Un total de 3 000 communautés villa- geoises ont bté recensées en 1979 (ANONYME 1983) ; 70 % d’entre elles sont d’une taille infkieure a 50 habitants, 25 % regroupant moins de dix personnes.

1)Ces felmw sontoriginakes des villages proches de Port-Vila et du nord d’EEate. In nmyenne, les quantités amerciali&svarientdeunàcinqkgparvendeuse.

Page 49: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 48 -

La densité humaine connait des disparités intra et inter- insulaire très marquées (figure 8 et tableau 15). Parmi les principales îles du pays, huit présentent une densité supérieure à 30 habitants par km2, onze une densité comprise entre cinq et 30 habitants par km2 et six une densite inférieure à cinq habitants au km2. L’offre de poisson en conserve semble plus apte h repondre h la demande des conso&ateurs que l’offre de poisson frais dont les circuits de commercialisation sont encore peu développes.

Aussi éloigné soit-il des lieux de débarquement du fret (11, chaque magasin villageois propose en régle générale à sa client212 du riz et quelques boites de poisson ou de viande. Même si l’approvision- nement manque parfois de regularité, l’ensemble de ces petits magasins constitue un solide réseau commercial, permettant une distribution efficace des produits de base dans la plupart des communaut6es villa- geoises (2).

Compar&e a la distribution du “tin fis”, la commercialisation du poisson frais est moins régulière dans le temps et plus limite2 dans l’espace. Il n’existe qu’un nombre réduit de pêcheurs commercialisant leurs produits. La majorité d’entre eux appartiennent a la cinquantaine de groupements de pêche bénéficiant de l’aide des pouvoirs publics. Les autres sont des pêcheurs individuels qui, pour la plupart, vendent le surplus de production qu’ils ne peuvent consommer. En raison de la dou- ble ,activite des pêcheurs, qui les contraint à consacrer une parti2 importante de leur temps aux travaux agricoles, et des conditions hy- droclimatiques et meteorologiques souvent peu favorables a la naviga- tion, les sorties n’ont pas lieu de manière régulière.

D’une maniere genérale, la commercialisation se fait en plu- sieurs étapes. Une premiere vente a lieu au débarquement des prises. Elle est suivie d’une seconde vente au village des pêcheurs ou au siège de leur groupement, ou la production est Stock&e en réfrigerateur lors- qu’un tel 2quipement existe. Dans un troisième temps, 12 poisson est acheminé par voie routiére vers les villages voisins pour un2 vente ambulante. En raison de la faible extension du réseau routi2r et de son caractère essentiellement littoral, l’aire de distribution du poisson ne pénétre guère a l’intérieur des terres. Cetta situation est d’autant plus dommageable que ce sont 12s habitants des régions isolées de l’in- térieur qui présentent 12s carences proteiques les plus marquées, carences auxquelles la consommation réguli&re de poisson frais pourrait remedier.

. 1)L2s&uip2m2ntslYorhwM étant rares à Vanuatu, 12s petits cabot2urs assurant 12

trafic des e dans l’archipel sont dans l’obligation de relacher dans 12s baies. Xe tranbxdmt du fret du navire wrs la terre se fait a l’aide d’une an- nexe.Nanbre de ceshavresétantowertsaularge,ilestfrequentquelesmawaises conditicms hyd~&U~tiqws et m&o&ogiqu2s 2mpêchent tout at, aurluel cas le fret est livré à la rotatti suivante.

2) BItWNXN (1980) a décrit en d&ail ce réseau am2rcial pour 12 c2nt1-2 P2nteajte.

Page 50: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 49 -

0

0 'o Iles TORRES

9

VANUA LAVA

Q SANTA MARIA

,MERE LAVA .

SANTO MAEW6

c\ PENTECOTE

MALLIC;ULU

V

4 AMBRYM

&PAAMA

EPI b 0 TONGOA

EMAE@ .TONGARIKI

.

100 km

ERROMANGO 8

‘_. ) ANIWA

TANNA %

figure 8 -~principales concentrations depopulatiandans l'archipel, d'aprb 12 recensemen t de 1979 (1983a)

.

d FUTUNA

Q ANATOM

Page 51: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 50 -

Tableau 15 - Classification des principales îles de Vanuatu sel011 la densité de leur population et leur superficie

Iles de densité inftieure A 6 habitants au km2

île

santo

-

Epi

vanua Lava

Santa Maria

Anatan

TOLTêS

Superficie Fbplatim D2nsité h2) 2n 1979 hab/km

I 39cO I 16780

I

I 4,3

900 930 1 1

I 445 I I 2590 5,8

331 1010 3 l

/

3x)

160 I

I

I l20 320 j 296

.

Iles de densité anprise entre 6 et 15 habitants au km2

île Suprficie Population hl.i2 I 2n 1979

Densité (hab / km)

Md.liCOlO I 2x0

I I 15160 l I 702

1 I

665 , 6175 1 9.2 1

Maem / 270 i 1820 i 6’7

Mal0 180 2300 12.8 1

Iles de densitb cctr@se entre 16 et 30 habitants au km2

îles -zF

Populatirm 2n 1979

Densité (hab / km21

Efate I I

915

I 572

Pen&&te 439

Bnae-Makura I 4c0 34

Mota f 15

17440

15440

9360

7750

980

420

19.1

26.9

2l.3

19.4

28,9

28,l

1

Page 52: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

4 - 51 -

Tableau 15 (suite) - Classification des principales iles d2 Vanuatu selon la densite de leur population et leur superficie

Il2s de densité sup&ieure h 30 habitants au km2

îles

Tcpigoa

Paama

IWa Lava

Nguna-Pele

Futuna

Aniwa

TOIBJdki

Superficie bl2)

Population en 1969

2860

lu0

lu0

350

320

840.

350

Densité hab / km21

68

6715

37,9

40.6

31.4

40

l12.3

62

Selon les espèces capturees, 12 prix de vente varie de 50 à 130 vatus 12 kg, soit l’équivalent de 4,5 h 12 francs français. Il est fré- quent qu’un prix unique soit pratiqué quelque soient les 2spGces com- mercialisées ; en régie générale, il est bgale à 100 vatus le kg. A c2

prix, le poisson frais représente la meilleure source de protéines ani- males disponible, le poisson en conserve étant beaucoup plus cher. (tableau 16) . Pour un prix identique, il est plus interessant pour 12 consommateur d’acheter du poisson gras, comme la bonite, que du poisson maigre comme le vivaneau. Le premier apporte pres de deux fois plus de 'calories et de fer que le second. Si la majorité des personnes rencon- trées lors de nos enquêtes ont avoué leur pr&f&rence pour 12 poisson frais, le maquereau en conserve reste un aliment unanimement apprecié. Tout arrêt ou contingentement sévére des importations se traduirait par un puissant sentiment de col&2 de l’ensemble de la population rurale (PALFREMANN, communication personnelle).

Lorsqu’elle est &oulée au prix du poisson frais et que l’inté- gralit& dz la quantite achetee est comestible (11, la viande fraîche présent2 une valeur nutritive nettement supérieur2 a celle des produits

------------------------------------------------------------------------

1) Eh 1985, a Port-Olry, un des rares viUag2s de Vanuatu aisposant d’une bouch2rie, M. ROIMAN (1986) a rel2v2 un prix moyen de 100 vatus par kg de viande fraîche.

Page 53: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 52 -

de la mer. La commercialisation reste toutefois très 6pisodiqu2, comme 12 note HUNG (1983). Hormis quelques gros villages équipés de réfrigé- rateurs, les boucheries sont rares. La majorité des ventes ont lieu h l’occasion de fêtes ou de cérémonies coutumières ; elles portent géné- ralement sur les surplus de consommation que les invit2s emportznt en regagnant leur foyer. Il est également fréquent que ne disposant pas d’un bktail suffisamment nombreux, l’hôte soit contraint d’achzter une bête sur pied afin de nourrir ses convives.

Dans le tableau 17 sont résumées les principales caractéris- tiques en matiere de prix, de distribution et de préparation culinaire des aliments protéiques d'origine animale couramment commercialisés en vi.112 et en zone rurale.

Tableau 16 - Valeurs nutritives (1) de quelques aliments p&eiques d’une valeur de 100 vatus (2) achetés en milieürural ën 1985

!4sn fis au naturel

llnfis à l’huile

Tin fis a la tomate

Donite

Vivaneau

Viande fraîche

Poids Quantité Valeur Roté- Lipides Gluci-Calcim Fer Vita- total azanesti- énergétique h3 (QI des hg) brlg) mines

(g) ble (g) I (g) (s) bng) (kj) &Cal)

425 320 2360 565 65 32 0 122 3,5 26,5

425 320 2960 705 60 50 0 608 8,5 28,5 *

425 320 2340 560 50 34 12 320 5 25

1ooo 500 3680 880 100 50 0 190 6 41

looo 450 1960 470 85 11 0 126 3,5 30

1000 1000 7660 1830 175 125 0 100 26 91

1) Les valeurs nutritives ont ét2 calculeeS d’apr&s des tables de canposition des aliments établies par la FAO et r2prks parJARDINet cYmmIER (1975)

2) Laxmaede100vatuscarr~augixmoyend'achatd'uneboîtedemaquereau de grande taille.

Page 54: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 53 -

T&~U 17 - Les aliments protéiques de a&sanna ’ tien courante classés selon leur prix, leur circuit de distribution et leur facilité d’utilisation .~

cr:t&ros drn UiXimu vbrin lliximu rvd diff4rantration PQi88QnS Vamdm ro1 SSQnS Vl8fld9

dms produr tr tram cmswrvm frais cmsmrvm frrir conssrvw COI-b-I

Uodicitb du prix + + o-,+---z 0

Efficacitb u rheau dr dirtributia -. +.'.e'. + - + +

Rapidit, at facilit&. dm prhpurtim

- ‘+ .- + - + +

+ 8 4lsvi ‘=*s&sn - I faibli 0 : nullr

.

III. LES RELATIONS ENTRE L'OFFRE, LA DEMANDE ET LES RESSOURCES

1. Dans le cadre théorique d’une économie de marchb

1.1. Considerations générales ------------------------

Respectivement conséquence d’une offre et cause d’une demande, toute consommation halieutique s’intègre dans une chaîne de causalitbs reliant a travers l’espace et 12 temps les producteurs, les ressources et les consommateurs. Par leur activite halieutique, les pêcheurs détiennent la capacite de repondre h la demande des consommateurs en leur offrant une partie des ressources exploitables.

D’une manière generale, tout pêcheur exerce sur un stock (1) une action dont les effets sont ddtermines par l’effort qu’il a déploye (2) et par sa productivité (3), celle-ci dépendant de l’abondance de la res- source et de l’efficacite de l’engin employé’(4).

------------------------------------------------------------------------

1)

2)

3)

4)

LWREC et LE c;uEN (1981) debinissen t le stock aaune ‘*l’ensemble des animaux exploita- blks” d’une papilaticn.

“L’effort de pêche appliqué à un stock d’animaux aquatiquesestunemesuredel’ensem- bledes moyens de capture misenoeuvreparles&heurssurcestock,pendantun intervalle de temps détermine” UAUREC et LE CUEN, op. cit.). Pour leur part, JAMEP et LWXN (1974) considerent l’effort de pêche camre “la quantité de travail d&ens&e surune pêcherie donnée ; ïlestlirpitéedaMletemps,ala~&pecheouh l’anIl&‘.

L’activite halieutique étant assir&& a un travail, la pzzdwtitité du pêcheur est hgal2 a la quantité de produit obtenu rapporte a la quantite du facteur travail utili sêe @REEND et GEZDAN, 1982). De mani&e pratique, IYXIS assimilm la pralwtivité ala prcductionpar~d’equipageen~~tedetempsquiserasoitlasartie, soit lasaisondepêche.Param&tre&onanique, laproductivitéestprochedureudmnt depêche, parmkrebiologique, d&nipar~etLACOIN hmcit.) axm~laproduc- tionparunité d'effort.

L’&xMance est “l’effectif total du stock” @AUREZ et LE GJEN (a cit.) ; l’effica- cité CO- au rapport entre le ncebre d’animaux présents sur l%re de pêche et les captures.

Page 55: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 54 -

En économie de marché, l’activité des producteurs se traduit en terme de rentabilité bconomique, équilibre fragile assuré par une ges- tion rationnelle des stocks et une demande soutenue (figure 9). Toute rupture de cet équilibre, dans un sens comme dans l’autre, marque le début d’une serie de perturbations affectant a la fois les ressources, la pêcherie et le marché. Ainsi, tout desequilibre entre l’offre et la demande de produits halieutique entraînera un desequilibre entre l’ef- fort de pêche et les ressources ; réciproquement toute surexploitation des ressources aura des consequences profondes et durables sur le mar- ché. Ces perturbations s’apparentent a une serie d’oscillations dont l’ampleur et la durée de l’amortissement dépendent principalement de la vitalité ou du dynamisme des ressources, de la pêcherie et du marché, ces facteurs conditionnant l’aptitude qu’ont ces trois éléments a recou- vrer leur équilibre.

Rentabilité de la péche

Ressources i Li Activité halieutique

lmnétaire

L ,- offre

consamateurs 4

I

1.2. Modele d’evolution cyclique de l’offre et de la demande en économie de marché et des interrellations marché - pêcherie - ressources --__________________-------------------------------------------

La figure 10 montre un exemple d’une telle évolution cyclique pour une pêcherie dont toute l’activité se concentre sur un unique stock. Le facteur de déséquilibre retenu est une croissance affirnee de la demande. Le modèle de décompose en cinq phases :

- une phase d’équilibre entre la pêcherie, les ressources et le marché (série temporelle nO1),

- une phase de croissance de la demande, cette évolution étant suffisamment brutale pour que la réponse de l’offre soit décalée dans le temps,

- une phase de crise de l’offre et de surexploitation des res- sources,

- une phase de crise de la demande, - une phase de retour à l’équilibre.

Page 56: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 55 -

a) La croissance de la demande

Les conséquences immédiates de cette croissance de la demande sont :

- un accroissement spectaculaire des prix, - et- son corollaire, l’amélioration de la rentabilitb de la

pêcherie.

Elles sont suivies d’un accroissement spectaculaire de l’effort de pêche résultant de l’intensification de l’activite des pêcheurs. En revanche, la productivité des pêcheurs demeure constante. Sur le marché, cette évolution se traduit par une augmentation de la production qui toutefois reste inferieure au rythme de croissance de la demande (figure 10, série temporelle no 2).

A cette Premiere période de la croissance de la demande succède une seconde phase marquée par l’apparition de nouveaux producteurs atti- res par la conjoncture favorable. Cet accroissement des effectifs se conjugue avec l’intensification de l’activité des pêcheurs existants pour engendrer une augmentation considérable de la production. Sur le marché, le rythme de croissance de l’offre depasse désormais le rythme de croissance de la demande. La hausse des prix des produits de la pêche tend à se ralentir, induisant une moindre augmentation de la rentabilité de la pêcherie et accentuant la baisse du rythme de croissance de la demande (figure 10, série temporelle n03).

b) Crise de l’offre et surexploitation des ressources

Cette phase correspond à une stagnation de la demande couplée à une deterioration de la rentabilite de la pêcherie résultant de la bais- se des rendements de pêche et de la productivité des equipages. L’effort mis en oeuvre depasse les possibilités de’renouvellement du stock ; la mortalite par pêche est supérieure au taux de croissance de la biomasse exploitee : le stock est biologiquement surexploite.

Dans un premier temps, les pêcheurs réagissent à la baisse des rendements en augmentant leur effort de pêche. La durée des sorties aug- mente (figure 10, série temprelle 11~41. Toute nouvelle unit& d’effort mis en oeuvre tend à accroitre la prédation sur le stock et le déséqui- libre entre son taux de mortalite et son taux de renouvellement. A ter- me, l’augmentation de l’effort ne fait que réduire les rendements de pêche. Les coûts d’exploitation de la pêcherie se developpent de maniere spectaculaire, tandis que les revenus de la pêche stagnent, la produc- tion et le prix de vente demeurant constants. La marge béneficiaire des pêcheurs régresse de maniete alarmante, la rentabilité de la pêcherie accuse une baisse importante : la surexploitation biologique du stock se double d’une surexploitation économique.

La dégradation persistante de la rentabilité de la pêcherie ac- cule de nombreux pêcheurs à la faillite et contraint les autres à dimi- nuer de manière drastique leur activite. La baisse de l’effort qui en

Page 57: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 56 -

Ektews fimmiqw et halieutiques

IEIEI T --

El3 -+H+I- I I pctivité halieutiqlle produccvité~

& I +H+++H-

LA i-H-l+++ Rentabilité de la &herie

cri,

-t-l+

de la crisede crise Retour à

l’offre et surexploitation dZL

l’bC&ibE?

de la ressource I I I I I I I I

- variatim faible QU nulle +t+ variation positive marqube ii+H tr&s forte variation positive

- variation n&ative marqube - três forte variation nkgative t-•-, relation de cause à effet

Figure 10 - Schéma de l’bvolution cyclique de l’offre et de la demande

deprcduitsdelapêcheenkonmiedemarchb

Page 58: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 57 -

résulte conduit à un effondrement des quantités débarquées sur le marché de consommation. L’offre n’arrive plus à satisfaire la demande. Les prix augmentent de façon spectaculaire. A ce stade, le prix pourtant attrac- tif auquel le poisson est acheté au pêcheur n’est plus un critére suffi- samment incitatif pour susciter une relance de l’offre. Le stock est trop durablement atteint par la surpêche, le “biologique” prime alors sur “1’ économique” (figure 10, serie temporelle no 5).

Devant l’incapacité de l’offre à répondre à la demande, les prix continuent d’augmenter. A court terme, cette inflation conduit à une baisse durable de la demande, le consommateur reportant ces faveurs sur des produits moins onéreux que les poissons composant le stock exploité. A la crise de l’offre, imputable à la surexploitation des ressources succède une crise de la demande ; la première engendrant la seconde.

CI Crise de la demande

Elle se deroule en deux phases, toutes deux caractérisées une diminution tres nette du prix de vente du poisson, engendrée l’excédent d’offre par rapport à la demande.

par par

Pour le pêcheur, la première phase de la crise de la demande se solde comme la crise de l’offre par une diminution de l’effort de pêche, qui atteint alors son niveau minimal. La mortalité par pêche décroit jusqu’à atteindre un point d’équilibre avec la croissance de la biomas- se, breve période durant laquelle les rendements de pêche demeurent constants. Le taux de mortalité devient ensuite inférieur au taux de croissance du stock qui recouvre son dynamisme démographique. Sur le marché, la production atteint son niveau minimal mais faute d’acheteurs les prix du poisson s’effondrent. La rentabilite de la pêcherie suit une évolution analogue (figure 10, série temporelle n06). La phase de surex- ploitation biologique des ressources s’achève mais la phase de surex- ploitation économique demeure.

La seconde periode de la crise de la demande est marquée par un développement très net des rendements de pêche et de la productivité des bquipages. Si la demande était soutenue, cette Evolution devrait logi- quement engendrer une forte variation positive de l’effort de pêche et de la production ; tel n’est pas le cas (figure 10, série temporelle no 7) . Les prix très bas proposés aux pêcheurs pour leurs prises ne les incitent guère à accroitre leur activité et tout débarquement important est sanctionné par une chutte des cours du poisson. L’inertie du compor- tement des consommateurs est le principal responsable de cette seconde phase de la crise de la demande. Durant la crise de l’offre, leur régime alimentaire s’est modifie et, malgré le caractère incitatif du prix du poisson caractérisant la crise de la demande, il leur faut du temps pour recouvrer leurs anciennes habitudes. De prime abord, cette inertie sem- ble préjudiciable aux pêcheurs dont elle prolonge la crise économique : mais à moyen et long terme, elle leur est bénéfique puisqu’elle laisse le temps au stock de se reconstituer.

Page 59: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 58 -

d) Le retour à l’équilibre

Le retour à l’équilibre marque la phase finale de l’évolution cyclique du marché halieutique en économie monétaire. Son origine réside dans la reprise de la demande, résultat des prix peu élevés pratiqués sur le marché des produits halieutiques. Cette reprise de la demande intervient dans un contexte biologique favorable ; le stock est en voie de reconstitution rapide. Les rendements de pêche et la productivité des équipages sont donc en constante augmentation. Conjuguée à la hausse des prix engendrée par la demande renaissante, cette évolution détermine un accroissement de l’effort de pêche (figure 10, série temporelle n08). A terme, ces differents mouvements de hausse (stock, offre, demande, ef- fort) s’amortissent (figrue 10, série temporelle n09) et un nouvel équi- libre s’établit entre le marché, les ressources et la pêcherie (figure 10, série temporelle nO1).

2. Dans le cadre de la pêche villageoise à Vanuatu

A Vanuatu, où 93 % de la production des petits métiers tradi- tionnels est auto-consommée, l’économie de marché n’exerce qu’une faible influence sur l’activite halieutique. Trois types d’interrelations peu- vent être définies entre l’offre et la demande (figure 11).

a) Lorsque la totalité de la production est consacrée à l’auto- consommation, l’offre est largement déterminée par la demande.

b) Lorsqu’il existe une commercialisation active motivée par une volonté manifeste de produire pour vendre, le rôle de la demande tend à être moindre que celui de l’offre.

Ressources

Offre Activité halieutique

l 2CdUCtwrS

consamnateurs

Izemande d’autoconsumnation

Figure 11 - Relations entre producteurs, ressources et consczmateurs à Vanuatu

Page 60: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 59 -

c) Lorsque la vente ne concerne que les excédents de l’auto- consommation, la situation est duale. Les besoins des menages de pêcheurs determinent l’importance de la production et les acheteurs potentiels de poissons frais doivent faire face à une offre reduite. Leur demande de poissons frais est alors entierenent tributaire de l’offre commercialisable (figures 11 et 12).

L’effort de pêche est un élement essentiel de la chaîne de causalitd reliant l’offre et la demande. Selon le cadre temporel dans lequel il s’exerce, une distinction doit être faite entre l’effort de pêche- journalier et l’effort de pêche saisonnier. Le second, comptabilisd en nombre de sorties de pêche pour une periode donnee est la somme des premiers, exprimés en nombre d’heures de pêche par sorties (figures 12 et 13). Lors d’une sortie de pêche, l’effort est sous la double dépendance de la demande et des rendements, mesurés en nombre de prises par unité d’effort (figure 13). Le pêcheur arrête son activite dés qu’il estime avoir une production suffisante pour couvrir les besoins alimentaires quotidiens de son ménage.

Efficacité de ’ l’engin mployé 4

Effort de pêche +-l-+-l Almndance 1 journalier 1_1 1 du stock 1

utilisation de la prcduction extérieure au xiknage pêcheur

1,2,3,4 : ordre chrcnologique des relations

unité d’effort ds pkhe : nb. d’heures de Ii-e Rencknents : nb. de prises par unit6 d’effort

figure 12 - Relations entre demnde, activite halieutique et offre à l’&helle d’une sortie de .&he

Page 61: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 60 -

Il est rare que l’effort de pêche soit prolongé dans le but de capturer une espéce particulière, si les besoins de poissons frais du menage sont déjà assurés. La première partie du recensement agricole a toutefois révèlé l’existence d’un esprit commercial chez un petit nombre de pêcheurs (DAVID,1985). Insatisfaits de ne commercialiser que leurs excédents de production par rapport a l’autoconsommation, ils accrois- sent volontairement la quantité pêchee afin d’en vendre la majeure par- tie. Ce comportement se traduit par une intensification notable de l’ef- fort de pêche, tant saisonnier que journalier. Le nombre de sorties et la durée consacrée à chacune d’elles augmentent. La productivite des pdcheurs, calculée sur l’ensemble de la periode halieutique progresse également. Ainsi, les nenages commercialisant une partie importante de leur production capturent-ils en moyenne de 35 à 48 poissons d’eau pro- fonde par semaine, les nenages pêchant uniquement pour leur consommation se contentant de 13 à 16 poissons par semaine.

1 i utilisation de la production Lnizi d'?ffor: de oéckc saimniér : :o. Je sorties

4 i'ext&%~ur du vi!i3$e oScheur 3ni:é t . 'eifor+ de ~@LX journaiicr : no. d!Aeures de o&he

! !

; I utilisation de 13 sroductisn rs9dcfient.c : nb. da orires par mit5 d'effoît 1 j i'int2rieur du villace oecheur

i12,L.L,5 : 3rc.re :,nr0,c010g:~xie

1 I 1

utilisation ae ia croduc!zion ;

3 I ,,,,erieur au Gnaqe oCc%u- . *‘;*+

_ --- ---..-.

figure 13 - Relations entre demande, activité halieutique et offre à l’échelle d’une sortie de pêche

Page 62: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 61 -

LES POSSIBILITES DE DEVELOPPE?!EET DU EARCBE -------------------------------------------

Trois actions nous semblent indispensables pour développer le marché des produits de la pêche. L’une porte sur la demande, il s’agit de subventionner les ventes de poissons frais en ville. Les deux autres concernent l’offre, il s’agit d’une part d’accroître la production et d’autre part d’améliorer la filière du poisson.

1, ESSOR DE LA DEEAEDE POPULAIRE SUR LE EARCBE URBAIN

Comme l’ont montré les paragraphes précedents, en ville, la consommation des produits de la pêche est limitee aux quelques dizaines de pkheurs amateurs ou professionnels qui exploitent les eaux bordant Port-Vila et Luganville. La demande monétaire est pratiquement inexis- tante chez les ménages de revenus modestes qui composent la majorité de la population mélanésienne. Afin d’ameliorer leur alimentation quoti- dienne et d’assurer des debouchés nouveaux a la production halieutique commerciale des groupements villageois, il est essentiel d’accroître la demande monétaire populaire.

La recherche d’un meilleur équilibre nutritionnel pour l’ensem- ble de la population est une préoccupation récente du gouvernement. Elle a fait l’objet d’une Etude de la part d’un économiste de la FAO (CAMERON, 1986) et figure dans le deuxiéme plan quinquennal (1987-1991) après qu’un programme nationnal pour la nourriture et l’alimentation ait bte approuve en conseil des ministres le 23 octobre 1986 (NDBE , Communication personnelle).

Nul doute que le premier ministre Father W. LINI, qui vient d’être victime d’une hemorragie cérébrale que les medecins ont impute à une nourriture désequilibrée, aura a coeur d’améliorer la situation alimentaire du pays. Le 7 mars, de retour des îles Fidji oh il était en convalescence, il a prononcé a l’aeroport de Port-Vila une courte allo- cution au cours de laquelle il a demande aux Ni-Vanuatus de consommer davantage de poisson et de legumes frais mais de manger moins de viande et de produits importés afin d’eviter de futurs accidents cardio-vascu- laires. Ces paroles vont tout h fait dans le sens des remarques et des recommandations formulées par M. EUNG dans le National Nutrition Report (1983). Jusqu’à present, celles-ci n’avaient eu qu’un effet limité, puisque jusqu’en 1986 le sucre, nourriture dont l’exces de consommation est particulierement nuisible a la santé, figurait toujours au nombre des denrées importées exemptées de droit de douane. Des onze produits figurant dans le tableau 13, il est celui pour lequel la baisse du prix de vente a eté la plus spectaculaire de 1982 a 1985 (-38 %).

Page 63: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 62 -

Pour une qualité nutritive équivalente, la différence de prix entre le poisson frais et le maquereau en $onserve ou la viande fraîche d’autre part est le principal obstacle a l’essor de la demande populai- re sur le marché urbain, compte tenu des salaires qui y sont en vigueur (tableaux 8 et 9) et QUILLE (1985). Toute évolution ne pourra résulter que d’une adaptation de l’offre a la demande. Il s’agit la d’un choix strictement politique qui devra se traduire soit par une baisse du prix de vente du poisson frais, soit par un relévement du prix de vente des produits importés concurrents (maquereau en conserve et “corned beef” australien), soit par une augmentation importante des bas salaires. A l’examen du tableau 14, il semble que ce soit la seconde solution qui ait Rté retenue par le le Gouvernement Vanuatuan? la croissance du prix de vente du poisson frais restant faible et largement inférieure à celle des produits importés.

La prise en compte par les pouvoirs publics de l’aspiration populaire h consommer du poisson frais de qualité à un prix modéré est une nouveauté. Cette aspiration qui figurait de maniare implicite dans un des objectifs du programme de développement de la pêche artisanale, l’amélioration du régime alimentaire des populations, est toujours res- té du domaine du discours et n’a jamais éte mise en application durant ces dernières années, comme le montre l’exemple des marchés aux pois- sons de Port-Vila et de Luganville. Loin de se solder par un accrois- sement de la consommation de poissons dans 12s milieux populaires, leur ouverture en 1983 s’est traduite par le développement d.‘un sentiment de frustration parmi les personnes n’ayant pas les moyens d’acheter ce

produit de haute qualité nutritive mais d’un prix trop élevé (Annexe 2a). La logique économique ayant déterminé la création de-ces marchés aux poissons excluait en effet toute amélioration du régime alimentaire de la population citadine Ni-Vanuatu. Elle visait à assurer des debou- thés sûrs et rémunérateurs aux groupements de pêcheurs commerciaux, dont la mise en place est une composante essentielle de la politique de développement régional des îles. ,a

Dans cette optique, l’accent a été mis sur une consommation de luxe! destinée principalement à une clientele de restaurateurs et de particuliers disposant de hauts revenus, de grands espoirs étant placés dans l’essor de l’infrastructure touristique de la capitale. Les pre- miers groupements ont tous fonctionné selon ce schéma, la majorité du poisson étant expédiée vers Port-Vila où est concentrée la demande sol- vable. En 1983, il n’existait à Port-Vila que deux hôtels de classe internationale et les perspectives de développement touristique appa- raissaient excellentes. L’ouverture d’un troisième hôtel, construit sur l’îlot Iririki en face du centre ville, était prévu fin 1985, tandis qu’à plus longue échéance étaient programmés a la périphérie de la vil- le l’agrandissement de l’hôtel “Le lagon”, propriété du groupe japonais Tok,yu corporation, et la création d’un vaste complexe hôtelier destiné h la clientèle nord-américaine. La baisse importante de la fréquenta- tion touristique en 1984 et 1985 (11, imputable a la dépréciation des

1) De 1983 a 1986, le nanbre annuel de touristes est passé de 27 000 a 14 800 (VELLAS, 1987)

Page 64: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 63 -

monnaies australiznnes et néo-zélandaises par rapport au vatu! et surtout le cyclone qui en février 1987 a ravagé Port-Vila, détruisant la majortié du parc hoteliar, ont mis un terme à ces espoirs.

Dès le milieu de l’année 1984, les risques de saturation du marché de Port-Vila se sont précisés. Conjuguée aux contraintes d’ho- raire du transport par avion, au mauvais état fréquent des voies rou- tières desservant les abroports et aux limites du réseau aérien, cette évolution a progressivement conduit les groupements de pêcheurs nouvel- lement créés a privilégier l’approvisionnement du marché local et a restreindre les envois vers Port-Vila, hormis en ce qui concerne les langoustes et les crabes de cocotiers, espèces de grande valzur commer- ciale qui, en outre, présentent l’avantage d’une conservation facila lorsqu’ils sont placés en viviers. En 1983, 40 % de la production des groupements de pêcheurs était destinée au marché urbain (CROSSLAND, 1984b). En 1984, ce pourcentage s’est élevé a 45 % (ANONYME, 1985a) puis est retombé a 32 % en 1985 (ANONYME, 1986a). A l’heure actuel1 le Service des Pêches fonde de grands espoirs sur l’exportation de vivaneaux vers des pays de hauts revenus comme l’Australi2 et la Nou- velle Calédonie pour compenser le manque de débouchés sur le marché touristique. Cette activite pourrait être nettement favorisée par la faiblesse du vatu, la conservation du produit ne posant par ailleurs aucun problème, comme l’a montré une étude récente (AMES et CURAN, 1985) du Tropical Development and Research Institute de Londres, orga- nisme relevant de 1’O.D.A. (Overseas Development Administration).

Qu’elle soit axée sur une marché intérieur de luxe et le tou- risme ou qu’elle soit orientée vers l’axportation, la politique suivie jusqu’à présent par le gouvernement en matière de “marketing” des pro- duits de la pêche exclut donc tout développement d’un marché populaire en milieu urbain, jugé insuffisamment rémunératzur pour les groupements de pêche commerciale. La conjoncture monétaire actuelle défavorable au vatu, les recommandations des nutritionnistes et l’opinion publique pourrait infléchir cette politique comme le laisse supposer l’zxamen du tableau 14. D’un strict point de vue économique, une telle évolution présenterait l’intérêt de contribuer h la réduction du déficit de la balance commerciale qu’aggravent les importations de produits halieuti- ques.

Des trois solutions envisageablzs pour accroître la demande populaire de produits halieutiques sur le marché urbain, l’augmentation générale des bas salaires est la plus difficile h mettre en oeuvre. Elle aurait probablement des effets déstabilisants pour l’économie générale du pays en accroissant de masiére importante les coûts de pro- duction et en alimentant l’inflation, ce qui à terme Gntraînerait pro- bablement une réduction du pouvoir d’achat des plus défavorisés, pour qui cette mesure avait été prise. En outre, son efficacité sur l’ac- croissement de la consommation de poissons de production locale n’est pas prouvée ; bien au contraire, il est probable que ce soient les nourritures importézs comme le maquereau en.conserve qui en bénéfici2nt en priorité.

Page 65: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 64 -

La baisse des prix du poisson frais A la vente peut être obte- nue de deux manières, soit en diminuant les prix payés aux pêcheurs, soit en inscrivant le poisson frais dans la liste des produits dont le prix est réglementé, à l’instar du rizI du poisson en conserve, du ra- goût de boeuf.

La première option nous semble a proscrire, car elle est sus- ceptible de générer des effets pervers, le principal d’entre eux étant un effondrement de la production commerciale par suite d’un redéploie- ment de l’activité des pêcheurs vers l’agriculture, jugée plus remuné- ratrice que la pêche.

Il convient donc de préserver les marges bénéficiaires des pê- cheurs en leur octroyant un prix moyen de 100 a 130 vatus le kg. En revanche, il est souhaitable que le prix du poisson frais entier vendu dans le cadre des marchés aux poissons de Port-Vila et de Luganville n’excède pas 150 vatus le kilo, de manière A concurrencer efficaczment le maquereau en conserve. Un tel tarif correspond uniquement au prix d’achat payé au producteur et au coût du fret aérien (l), sans tenir compte ni des coûts de fonctionnement des marchés aux poissons qui ac- tuellement y sont intégrés, ni des frais de transport routier que pai,ent les groupements ne disposant pas de véhicule entre le siAge du groupement et l’aéroport où le poisson est embarqué vers Port-Vila ou Luganville. Le maintien d’une rémunération importante du kilogramme de poisson devrait permettre à tous les groupements de pêcheurs d’acquérir une voiture qui, outre le transport du poisson vers l’aéroport, leur faciliterait grandement sa distribution à l’échelle locale.

La mise en application de ces mesures aurait pour principal effet négatif de priver de ressources financières les marchés aux pois- sons qui, bien que propriété du gouvernement, ont a leur charge les salaires de leurs employés. En revanche, en raison de l’accroissement de la demande résultant de la baisse des prix, les stocks de poissons congelés qui, h la suite d’une période de pêche particulièrament favo- rable, viennent parfois encombrer les chambres froides, devraisnt dimi- nuer si ce n’est disparaitr2, entraînant de c2 fait une baisse des dépenses énercrétiques des marchés. Le rétablissement des droits de dou- ane sur les importations de poisson en cons2rve permettrait de combler un2 parti2 importante du déficit de fonctionnement des marchés aux poissons de Port-Vila et de Luganville. De six a huit millions de vatus pourraient être ainsi récupérés chaque année par un2 simple taxation de 10 % des 500 h 600 tonnes de maquereau en conserve importé du Japon à un prix de 120-130 vatus le kg. L’augmzntation de la patent2 des r2s- taurants pourrait constituer une seconde source de recette. Cetta mesu- r2 permettrait ainsi de compenszr les avantages que r2tireraient les restaurataurs d’une baisse significative du ,prix moyen du poisson.

1) A la suite d’un accord entre Air Vanuatu, la caupag&e nationale et le Sertrice des pêches, le kg de poisson transporté par voie a&ienne vers 12 marché aux poissons de Port-Vila est facturé 30 vatus, quelque soit la distance parcourue.

Page 66: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 65 -

Toutefois, elle est susceptible de générer des effets “pervers” qu’il conviendrait d’etudier dans le détail avant de la mettre en application.

D’une maniere genérale, ne seraient affectes par la baisse des prix que les poissons frais vendus entiers aux marchés aux poissons de Port-Vila et de Luganville. Les filets et le poisson fumé par le Servi- ce des pêches garderaient des prix élevés, car ces produits sont prin- cipalement destinés aux restaurants et a la population expatriée. Le prix du poisson frais vendu entier serait laissé libre sur le marché de détail controlé par les commerçants chinois. Cette mesure devrait inci- ter la population Ni-Vanuatu a s’approvisionner en priorité aux marches aux poissons géres par le gouvernement où elle trouvera des produits de 50 % à deux fois moins chers pour une qualité infiniment supérieure.

II. DEVRLOPPEDERT DE LA PRODUCTIOR RALIEUTIQUR

En raison de son dynamisme démographique, la population s’est accrue d’environ 14 800 unites de 1979 à 1984, passant de 94 950 a 109 740 personnes, soit une augmentation de 15 % en cinq ans. Sur une pé- riode aussi courte, nous avons considére que la balance migratoire. en- tre le bord de mer et l’intérieur des terres était nulle, la proportion d’habitants du littoral dans l’ensemble de la population restant cons- tante, égale a 67 % . Les pêcheurs constituent de 66 à 72 % de la popu- lation littorale (DAVID, 1985). Leur effectif a donc progressé de ma- niere équivalente a celle-ci, atteignant 10 025 ménages en 1984 (inter- valle de confiance : 9 550 - 10 450) contre 8 600 ménages en 1979 (in- tervalle de confiance : 8 250 - 9 000). Cette croissance demographique s’est traduite par un accroissement spectaculaire de la densité de pêcheurs sur les lieux de capture qui s’est accompagné d’un accroisse- ment similaire de l’effort de pêche global, l’équipement et l’activité halieutique de chaque pêcheur étant supposés constants. Dans le tableau 17, une distinction a été btablie entre :

- la zone intertidale et infratidale de 0 a 10 m, englobant les mangroves, les platiers et le sommet des tombants récifaux, elle constitue les lieux traditionnels de pêche de la popula- tion littorale (1)

- la pente externe des récifs, comprise entre 10 et 400 metres de profondeur, zone sur laquelle ne s’exerce qu’une activité halieutique limitée, en raison du faible nombre d’embarca- tions en service.

------------------------ ------------------------------------------ --m-m

1) B tmyeme, 62 % des sorties de pêche se font à pied ou en plongke et 38 % a l’aide d’une embarcation. Uniquement, 13 % de la flotte de pêche est constituke de bateaux &uip& d’un moteur hors-bord qui s’eloignent rkgulièrement a plus de un mille marin de la côte. Les 87 % restants sont formes de pirogues monoxyles a balancier, propul- sées à la pagaie, qui d’une taille me variant de 3 a 5 m de long sont trop fragi- les poux affronter la haut2 m2r.

Page 67: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 66 -

Dans la przmière de ces dzux zones, la dznsité de pêcheurs est passée en cinq ans de 18 a 21 ménages au km2. Cette valeur moyenne, calculée pour l’ensemble de l’archipel, masque de nombreuses variations inter-régionales. Parmi les 23 îles ou groupe d’îles figurant dans le tableau 18, huit présentent sur les lieux de pêche une densité de pê- cheurs supérieure ou égale a 40 ménages par km2 ; il s’agit de Mere Lava et de Mota, dans l’archipel des Banks (figure 11, d’Aoba, d’Ambrym et de Pentecôte dans le nord du pays, de l’ensemble Tongoa-Tongariki appartenant h l’archipel des Shepperds au centre du pays, de Tanna et de Futuna dans 12 sud de Vanuatu. Cette densité élevée s’accompagne d’une surexploitation probable des ressources halieutiques. Tout ac- croissement de la production halieutique de l’espace intertidale et infratidale de 0 a 10 m s’av2re donc impossible. Les besoins nutrition- nels de la population sont pourtant élevés. Ces huit îles regroupent an effet 45 % de la population rurale du pays et l’offre potentielle de protéines marines par habitant sst tr&s faible, en raison de la densité élevée de la population.

Seules les îles où la densité des pêcheurs sur les platiers et dans les mangroves est inférieure a 14 ménages par km2 semblent dispo- ser de conditions naturelles favorables à l’augmentation de la produc- tion halieutique. Ces îles ou groupes d’îles sont au nombre de neuf. Cinq d’entre-elles se situent dans l’extrème nord du pays ; il s’agit des îles Torrès, d’ureparapara, de Rowa, de Vanua Lava et da Santa Maria (figure 1) . Les autres îles sont situées dans le centrz du pays: il s’agit de l’ensemble Epi-Paama-Lopévi et du couple Emae-Makura, ‘ou dans le sud, cas d’Erromango et d’Anatom (tableau 18). Tout accroisse- ment de la production halieutique ne sera effective que si la demande, qui est actuellement le principal facteur limitant l’activité halieuti- que dans ces îles, augmente de manière équivalente. Une campagne d’in- formation concernant l’intérêt nutritionnel des produits de la mer ef- fectuée par les gouvernements régionaux (local government council) et les églises aurait certainement des effets positifs sur la demande non monétaire.

En revanche, il serait illusoire d’en attendre une progression sensible de la demande monétaire, hormis à Paama où, malgré la pauvrzté de la population, le marché des produits de la mer est soutenu en raison de la densité élevée de la population (16 ménages au km21 et,de sa faible activité halieutique, de 13 à 25 % des ménages littoraux y pratiquant regulièrement la pêche (DAVID, 19851. Dans les autres îles ou groupes d’îles, la conjugaison de cinq facteurs limitants interdit toute extension de la demande monétaire. Il s’agit :

I - de la faiblesse des rev2nus monétaires, \ - de la densité réduite de la population, - du caractèrz côtier du peuplement rural, - de la proportion élevée de pêcheurs dans la population litto-

rale, - du pourcentage considérable de la production autoconsommée

(figure 14).

Page 68: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 67 -

Compte tenu des potentialités réduites du milieu naturel, les perspectives de développement de la production halieutique sur les zones intertidales et les zones infratidales de moins de dix mètres de profondeur semblent peu favorables. Dans ce contexte, l’exploitation des ressources de la pente récifale externe, où d’un maniere générale la densité de pêcheurs est faible (tableau 181, apparait comme le prin- cipal moyen d’accroître de manière importante la production de poissons frais. Pour être efficace et répondre aux besoins des consommateurs, cette exploitation doit être le fait de professionnels travaillant dans 12 cadre d’une pêcherie commerciale.

Les poissons démersaux vivant a des profondeurs de 100 a 400 metres sur la pente externe des récifs offrent a cet égard des perspec- tives prometteuses. Il s’agit principalement d’étélidés, de lutjanidés, de serranidés et de léthrinidés appartenant aux genres Pristipomoides, Etelis, Aphareus, Tropidinius, Lutianus, Epinephelus et Lethrinus (BROUARD et GRANDPERRIN, 1984). Ces especes ‘présentent pour le consom- mateur l’avantage d’être exempte d’ichtyosarcotoxisme (11, ce qui les distingue des poissons vivant sur les cinquantes premiers metres du tombant récifal. La pêche des especes de fond est recente et reste en- core peu Pratiqu&e, en raison du faible nombre de bateaux a moteur en activite dans l’archipel. Elle s’est développée avec l’adoption du mou- linet a main, dont les premiers exemplaires étaient constitués de peda- liers de bicyclette.

Pour le pêcheur, les poissons de fond présentent l’intérêt d’être sédentaires et disponibles tout au long de l’année, tout en per- mettant des rendements élevés, la plupart des stocks étant encore vier- ges (BROUARD et GRANDPERRIN, op. cit.) . Ainsi dans les premiers mois d’exploitation, les prises sont-elles nombreuses et de grande taille. Toutefois, bien que peu ou pas exploités, ces stocks sont fragiles, notamment dans les zones les plus profondes. Comme 12 souligne BROUARD et GRANDPERRIN (s cit.) en concluant leur étude : “l’indice de diver- sité spécifique affecteune décroissance nette des couches superficiel- les vers les plus profondes. Dans ces dernières, où les conditions du milieu sont assez contraignantes quoique peu fluctuantes, 12 nombre d’espkes adaptées a bien s’y développer est faible ; les capacités d’homéostasie de la faune en place y sont probablement réduites, de telle sorte que sa réponse h une exploitation intensive sera rapide et forte, conduisant à des situations de surpêche difficilement réversi- bles”.

1) Camnm&nt appelé ciguat&ra, l’icbtyosar&to&me est provoq& par une toxine (la ciguatmine), élaborée par un dinoflagellé, la Gambierdiscus tticus, &&hyte d’al- gues macrcsapiques peuplant les récifs coralliens, notamment des formes ramifiées ou touffues D’AYUX, 1985). L’écologie de G. toxicus est encore assez mal connue. SU3WER -- et BAGNIS (1985) notent que sa croissance semble favorisée par la pr&nce de coraux nxxts couverts d’algues calcaires ou filamenteuses ; toute perturbation de l’kosys- tème récifal, d’origine anthropique ou naturelle, entrainant une surroortalité des coraux serait donc une cause importante de sa prolifkration. L’ingestion de G. to&us -- par les poissons brouteurs de corail détexmine un empoisannement de leur-chair et de leurs organes qui se t ransat à leurs prédateurs (poissons ou humains). Chez l’hamne, la ciguatoxine agit principakcent sur le système nerveux et les tissus musculaires UiOKAMA, 1985).

Page 69: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 68 -

Tableau 18 - Densité des pêcheurs sur les lieux de pèche

a) Lieux de tiche = zone intertidale et infratidale de 0 d 10 m de Profondeur

DensitCs sucMeures ou bles b 150 m&wes w km2 en 1979

îles Werficie des Effectif des DensitC (1979) 1 Effectif des DensitC (1984) IDensitC (1979) de / lieux de Me Whews en des Pccheurs Hcheurs en des Mchews la wulation sur

(ha1 1979 (1) Mwes/kB2) 1984 (1) Mlaw/km2) l’flc bn&wes/km21

HereLava 30

Aoea 232

Tonm-Tonwiki 106

Iles

Iota

Tanna

ApbpVP

FUtWM

Pntecbte

U?S

Hota Lava

165 550 180 600 13,a

415 179 465 200 490

225 153 245 168 I 13,s

DensitCs cowises entre 40 et 149 m6naws w km2 en 1979

Werficic des Effectif des DensitC (1979) Effectif des DensitC (19861 DensitC (1979) de lieux de Hche dchews en des &hews cWeurs en des Wheurs la powlation sur

ha1 1979 (1) bn@es/km2~ 1984 (1) (ménages/km2~ 1’11~ br&wes/k&?1

110 85 77 105 96 693

1311 635 48 l 735 54

703 310 / 44 I 365 52 197 1

102 45 44 I 47 ibl

521 9

597

1735 700 40 805 ] 46 I 44 l

.

DensitCs conwises entre 15 et 39 m&wes cw km2 en 1979

Santa-flalo (21

Hallicolo

Aniwa

Efate (21, Emao, Nwna-Pele

m

I lj

I uwficie des Effectif des DensitC (1979) Effectif des Densit6 (1984) (DensitC (1979) de ieux de Mche Pcchews en des Mcheurs Mcheurs en des *heurs la twulation SUT

ha) 1979 111 bwes/km21 1984 (1) (m&nages/km2) l’ilc bnbes/km21

591 200 39 235 40 / 693

791 255 33 310 40 193

4500 1075 24 1220 1 27 1 097

12025 2230 19 2540 21 / 195

325 60 18 67 21 8‘1

8168 1380 16 1560 19 1,9

(1 L’effectif des D&CheUrS a étC com&!Jilisé en nombre de ménages.

(2) N’ont étC wis en considération que les ménages ruraux.

Page 70: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 69 o

Tableau 18 (suite 1) - mité des pêcbm sur les lieux de peche

DensiWs infbieures à 15 dnages par kia2 en 1979

tles

Urevaravara

Eoi,Paam,Lodvi

Erromanw

VsnuSLwa

Santa bris

Emae,Iakm

Torrhs

Anatom

Roua (2)

Swerficies des Effectif des DensitC (1979) Effectif des DensitC (1984) Densitb (1979) de lieux de dchc &cheurs en des DcChews Wteurs en de &cheurs la powlation sur

ha) 1979 (1) b&wes/kœ2) 1984 (11 (tinaw/k!a2) l’le (tinages/kh2)

305 bo 13 50 16 191

2557 285 11 310 12 095

1341 140 10 170 13 092

1670 170 10 190 11 OP5

1511 135 10 165 11 OY5

2087 150 7 165 8 095

1814 65 b 80 b 096

2516 90 3 110 b 095

2633 ? ? ? ? 0

[ VANUATU (3) b7253 3600 18 10025 2l

b) Lieux de c4che : Pente rkcifale extwne de 10 d 600 m de Profondeur

DensitCs sucHeures ou bales a 0,5 ménages pap km2 en 1979

flere Lava 1

Tanna

l flallicolo I i Mota Lava

1

11 L'effectif des o&heurs a CtC comptabilisé en noabre de wbnas.

tles mrficie des Effectif des Densité (1979) Effectif des Densité (1984) Densitk (1979) de ieux de dche M&urs en des dchecrrs Heurs en des ticheurs la wtwlation sur

b?il 1979 (1) Mla9e/kœ21 1984 (11 (mhrage/W) l’lle (méneaes/km2)

2325 90 399 97 4,2 13,8

49883 I 336 075 b47 099 592

146444 733 035 841 096 1,5

6569 38 ‘34 45 097 698

2) La formation atolienne de Roua est aujourd hui inhsbit6. En 1944, 20 oersonnes Y ont et6 recensées. Demis, elles se sont installées sur l’ile voisine d'UrCwawa, où elles dioosent de droits fonciers coutumiers (VIENNE, 198b).

3) N'ont ét6 wis en comte oue les mages ruraux.

Page 71: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 70 -

Tableau 18 (suite 2) - Densité des ptkheurs sur les lieux de pêche

DensitCs concrises entre 0.15 et 049 hages cw km2

iles

Aoba

ffatc (2J,EIm, Nma-Pele

Anima

Santa-Ma

Tongoa-Tomriki

bnatoa

IIes

tlota

Vanta Lava

EWsaœa,Loc&i

Pentecbte

Futuna

Ssnto+lalo (2)

WYEI

werf icics des Effectif de! ieux de dche Weurs en

ha) 1979 (11

15333 52 43

123780 407 or3

6275

20267

39693

21255

33266

15

45

31

33

72 ,

0,25

092

092

092

092

ensité (1979) des 0écheurs Iménwes/kd

a2

b60

17

58

98

62

88

!knsitCs comises entre 0,05 et 0,16 tinages par kti

werf icies des ieux de tiche

(ha1

bo25

22891

95637

33950

5100

208945

33900

fffectif Q mit& (1979) mteurs en des pccheurs 1979 (1) ménages/km2)

5

25

105

3b

5

165

25

0,12

0,ll

0911

0,lO

0,09

0,08

0,07

Effectif da oécheurs en 1984 (11

6

28

115

39

5

180

30

095

096

093

093

0,25

093

0,25

mit6 11986: des oécheurs nénagcs/km2)

HO, 15

0,12

0,12

0,ll

O,W

0909

0909

ensitb (1979) de a woulation sw ‘fie baénwes/ka2~

bd

199

891

0,5

193

134

0,55

ensitb (1979) de a wwlation sur lie (mbnsaes/kpZI

693

0,55

0965

44

597

097

197

1

1) L‘effectif des M&urs a CtC coiwtabilisé en nombre de uSnages.

2) N’ont étC wis en considération Que les mCnsQcs ruraux.

Page 72: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 71 -

Tableau 18 @uite 3) - Densité des pkheurs sur les lieux de pêche

Densités inferieures B 0,05 ménages ~3 km2 en 1979

iles Swerficies des Effectif des DensitC (1979) Effectif des Densitb (1984) DensitC (1979) de hux de pcchc pccheurs en des ccCheurs Ncheurs en des PCchews la wwlation sw

ha) 1979 (1) h11Cnages/ka2) 1984 (1) 1 h6nages/km21 l’fle bhges/kio2~

59908. 27 W 73 0,05 092

35474 5 0,Ol 5 0,Ol 095

66721 ? ? ? ? 096

6799 ? 1 ? ? ? 191

5975 ? ? ? ? 0

l VANUATU (2) 1018605 2358 0,23 2692 0,26

11 L’effectif des @heurs a et6 coraPtabilis4 en nombre de ménages.

2) N'ont &6 wis en comote eue les ménages ruraux.

1 Faible densite de pooulation t

Peuolement cdtier

ActivitC halieutioue soutenue 4d l Faiblesse du Pouvoir A v i d'ac!xt des consommateurs

lpLj~.l--l D&eloooement de la woduction

Figure 14 - Facteurs limitant la production cxmerciale et favorisant la grcxhticn d’autocmsamntion dans les zcmes intertidales ou infratidales d’une profondeur infbrieure h 10 m où la densité des pêcheurs est infkieure à

14 mhages au km2

Page 73: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 72 -

BROUARD et GRANDPERRIN (1984) ont montré que la prise maximale iquilibrée (PME) serait de l’ordre de 740 tonnes par an pour l’ensemble du pays, soit une moyenne de 1 kg/ha/an. Dans l’hypothèse d’une produc- tion uniquement assurée par des bateaux dotés de trois moulinets, fonc- tionnant de quatre a cinq heures par sortie, à raison d’une CPUE moysn- ne de 3 kg par heure de moulinet, 120 bateaux effectuant une moyenne annuelle de 150 sorties de pêche profonde suffiraient a l’exploitation rationnelle de ces stocks (tableau 19). A l’heure actuelle, une tren- taine de bateaux appartenant a des groupements encadrés par le Service des pêches sont en exercice. En 1984, ils ont capture environ 86 tonnes de poissons, dont une part importante de poissons de fond. A cette flottille, dont la pêche est normalement l’activité principale, il con- vient d’ajouter de 120 à 200 embarcations à moteur équipées de mouli- nets qui, employées au transport des personnes et des produits agrico- les, ne pratiquent la pêche que de maniére occasionnelle. L’ensemble des deux pêcheries réalise vraisemblablement une moyenne annuelle de 50 a 100 tonnes de poissons de fond, ce qui représente une offre de 0,4 à 0,8 kg par an et par habitant pour une population évaluée à 127 800 personnes en 1984. Il existe donc des potentialités non negligeables de croissance de la production de poissons profonds, notamment a Santo- malo, Mallicolo et Efate, îles qui allient une PME élevee et une popu- lation importante (tableau 19).

En rapportant les PME, calculees par BROUARD et GRANDPERRIN (on. cit.), aux estimations du Service de la Statistique concernantles -- effectifs de la population en 1984, il a été possible de calculer une offre potentielle par personne pour chacune des principales îles de l’archipel. Pour l’ensemble du pays, cette offre serait de 5,7 kg par habitant, valeur dix fois supérieure à l’offre actuelle de poissons profonds.

Si les espoirs du gouvernement vanuatuan concernant le dévelop- pement de la production commerciale résident dans l’exploitation des fonds de 100 a 400 mètres, le tombant récifal compris entre 10 et 100 métres offre également des perspectives intéressantes en raison de sa richesse en espèces prisées des consommateurs et de sa proximité du bord de mer (1) . Ainsi, au voisinage des versants sous le vent des îles, les zones de pêche sont elles abritées des houles du large et des vagues (figure 15) ; l’activité halieutique peut s‘y pratiquer à partir d’une simple pirogue à balancier et ne nécessite qu’une ligne d’une longueur variant de 50 à 100 mètres que les pêcheurs enroulent autour d’une bouteille vide.

1)Dans son étude wncermnt l’association de pêche aamerciale ‘%eme”, située h Port- Olry dans le nord de l’île de Santa, M. Rodman note a propos des vivaneaux, ccum&- ment appel& ‘poulets”, que ‘Teople like the “deepne@ of poulet, by which they mean thetickness of the flesh, notthedepthoftheseafromwhichthefishcøaes,but they say that poulet does not taste like “real” fish. The lack of fishy taste that makes mappers popular with restaurant clientele is considered a drawback among these fishenwn. Poulet is said to be “cold” and flavour less unless one adds a great deal of salt. The Mxst papilar species for local ccmsumption are red mouth, bis eye and mangro” p. ll. m deux premieres especes appartiennent a la famille des lethrinides et vivent sur le taubant récifaI. entre 10 et 100 métres de profondeur. La troisieme espéce est pélagique ; elle s’apparente au maquereau.

Page 74: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 73 -

Tableau 19 - Potentialités de dbveloppewnt de la pêche profonde dans les principales îles CU groupes d’îles de Vauuatu

îles

i3&O-M&0

MdliCOlO

Efaté

paama,EpitLûpévi

shephed (3)

Pentecôte

Anatan

piiEzGF

kisemaximale !t&uréem :3.cQnes/anl(l)

143

101

95

77

54

46

45

42

33

27

25

21

15

12

Nb. de bateaux lorrespcpidantà la PME (11, (2)

24

17

16

l3

bpilation en 1984 blb.de lFEsmm=)

Offre potentielle par - W=)

\ 9

8

7

7

5

4

4

3

2

2

2lo80

17300

21910

5280

ll40

5450

3740

17850

7290

10770

390

630

87CXI

6,8

53

4,3

14,6

47,4

W

12

2,6

15

3,7

2,3

53,8

23,s

1,4

736 121 l27m 5,7

1) d’après BRCURD et W (1984).

2) les bateaux sont des catamarans de type Alia, équipés de trois moulinets, pêchant en moyenne de quatre à cinq heures par sortie, à raison d’une CRJE moyennede3kg/heuredemoulinetpoutunemoyennede15o~iesparan.

3) L’archipel des Shepherds est située au centre du pays; il se cunposent des îles Rmgoa, Ruse, Tagadki, Makwa, Matas0 et Buuinga.

Page 75: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 74 -

l-

=

III I

SANTA Il

TORRES

0 100 km , I

,

\ , MAEWO

ENTECOTE

EMAE'+=

’ i 1 I

EFATE

I

“‘h ERROMANGO

$ ANIWA

p FUTUNA

Zones protbgéeer des vents dominants

Zones prot6gies des houles de Sud-est

Figure15- Situationdes zonesdepèchevis ~visdeshoules etdesventsdcahants

Page 76: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 75 -

Bien que de nombreuses espéces pêchées présentent des risques d’ichtyosarchotoxisme, les cas d’intoxication graves sont rares, les pêcheurs ayant une bonne connaissance empirique des espéces les plus dangereuses, des zones ou elles vivent et de l’époque durant laquelle leur toxicité est maximale. Les menaces de ciguatera ne semblent donc pas freiner de maniere importante l’intérêt des consommateurs pour les poissons de la partie supérieure du tombant récifal que fréquemment, ils considerent plus savoureux que les poissons de fond. Ce sont ces especes qu’il conviendrait de privilégier pour accroître la production d’autoconsommation et développer une petite pêche commerciale qui se distinguerait de la pêche de poissons de fond par :

- ses caractères occasionnel’et informel, la pêche commerciale ainsi pratiquée restant une activité marginale comparée a l’agriculture,

- le faible coût et la simplicité du matériel mis en oeuvre, - le nombre élevé de pêcheurs la pratiquant, cette multiplica-

tion des producteurs résultant des deux points précédents, - l’absence de moyens de conservation des prises, tant a bord

qu’a terre, - la rapidité de la consommation et la concentration de la dis-

tribution autour des points de débarquement de la production et des villages de pêcheurs, ces deux points résultant de l’absence de moyens de conservation.

La pêche de poissons pélagiques, essentiellement bonites, thons jaunes et coryphènes, présente également quelques perspectives de déve- loppement. L’extrême mobilité des bancs, perpétuellement en quête de nourriture, constitue toutefois un puissant facteur limitant, en raison des longs temps de trajet et de recherche du poisson qu’elle occasion- ne. L’implantation de dispositifs de concentration de poissons (DCP) apporte une solution intéressante a ce p’robleme, a condition que les DCP soient implantés à proximité de la côte dans des zones productives. Les pêcheurs hésitent en effet a fréquenter les radeaux mouillés trop au large\ CILLAURREN (1987a et 19873) a montré que la rentabilité d’une pêcherie exploitant un DCP dépend étroitement du positionnement du ra- deau, notamment des temps de trajet pour y accéder. En raison du coût de fabrication et de mise en place d’un radeau (3 000 dollars US en 19831, il convient de mettre l’accent sur la solidité des matériaux et de leur assemblage, les zones de passage de thons qui sont les sites les plus propices à l’implantation de DCP étant toujours très exposées aux vents et aux courants. De 1982 a 1984, quinze DCP ont éte instal- lés, dont neuf en 1984. Au 31 décembre 1984, dix d’entre eux étaient encore en activité, les cinq autres ayant été detruits par des tempê- tes,

Les espèces les plus fréquemment capturées autour des DCP sont les bonites (Katsuwonus pelamis, et les thons a nageoires jaunes (Thunnus albacares). Jusqu’à présent, une partie importante des captu- res de bonites réalisées par les groupements de pêche villageois était réservée à la fourniture d’appât pour la pêche de poissons de fond. Achetés 50 vatus le kg pour cet usage, la bonite est donc un poisson

Page 77: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 76 -

économiquement déprecié mais de grande valeur nutritive. La multiplica- tion des débarquements de bonites sur le marché urbain, le produit res- tant h bas prix, accompagnée d’une campagne de promotion concernant ses qualités nutritionnelles pourrait être un bon moyen de développer la consommation populaire de poissons frais a Port-Vila et a Luganville.

III. AHELIORATION DE LA FILIERE DU POISSON

1. Dans 16 cadre des petites métiers traditionnels

L’essentiel des travaux effectués sur la filiere des produits de la mer concerne les sociétes halieutiques à vocation commerciale ; toutefois l’etude de la filière pêche reste pertinente dans le cas des sociétes traditionnelles peu monetarisées. Ainsi, dans le cadre de la chefferie de l’île des pins, dans le sud de la Nouvelle Caledonie, LEBLIC et TEULIERES (1984) ont montré l’existence d’un circuit de dis- tribution coutumier, reposant six une division du travail en clans de pêcheurs et clans de cultivateurs. La répartition des produits agrico- les et des produits halieutiques s’effectue sous l’autorité du grand chef de l’île qui, maître du territoire terrestre et maritime, adminis- tre également la production en attribuant a certains clans du littoral le droit temporaire, de pratiquer la pêche.

A Vanuatu, les échanges coutumiers de produits marins sont rares. BONNEMAISON (1980) en note cependant a Tanna dans le cadre de la fête du “Niel”, au cours de laquelle plusieurs groupes tribaux alliés se réunissent a la jonction de leurs territoires. Des cadeaux sont échangés, ritualisant ainsi les liens entre les villages. Les “man sol- wara” , ou hommes du bord de mer, apportent des ignames, des cochons, dont l’elevage est plus aise dans la plaine littorale qu’en montagne en raison de l’abondance de noix de cocos, et parfois du poisson. En échange de leurs cadeaux, ils reçoivent des taros et du kava, plantes se développant de preférence en altitude, que leur donnent les “mari bus”, les hommes de la montagne. Ces fêtes s’accompagnent fréquemment de tueries de cochons au cours desquelles la viande est partagée entre tous les participants.

Dans le sud de Vanuatu, la tortue fait Sgalement l’objet d’é- changes rituels (BONNERAISON, on. cit.). La coutume interdit en effet à certains groupes de pêcheurs de manger les tortues qu’ils pêchent. En revanche, d’autres groupes situés h l’intérieur des terres et pouvant consommer de la tortue n’ont pas le droit de les capturer. Ils font donc appel aux villages du littoral pour leur approvisionnement. Lors- que les groupes pêcheurs et consommateurs ne sont pas limitrophes, la demande transite par des groupes intermnédiaires qui par la suite reçoi- vent la tortue et la transmettent au village consommateur (figure 16).

Page 78: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 77 -

Pour rétribution, ils reçoivent une partie de la viande de la tortue, une fois que celle-ci a été découpée puis partagée par le groupe con- sommateur. Cet acte rituel libere le tabou de consommation qui frappait le groupe pêcheur, a qui une partie de la viande va donc pouvoir être envoyée en passant par les villages intermédiaires.

Dans le nord du pays, les échanges coutumiers de produits ha- lieutiques sont inexistants. Toute la socidté des hommes est en effet régie par le “bussiness blong pig”, le commerce des cochons h dents, que de nombreux auteurs dont BONNEMAISON (1972 et 1986), GUIART (1951) et VIENNE (1984) ont decrit. Permettant d’acceder aux grades les plus élevés de la hierarchie coutumiere, il constitue le fondement du sys- téme traditionnel de promotion sociale. Le commerce des cochons a dents polarise une grande partie de l’activité des hommes, au même titre que la production agricole. Au “bussiness blong pig” des hommes correspond le “bussiness blong mat” des femmes ou commerce des nattes (BONNERAISON, 1980). Pour s’élever dans la société coutumière, toute femme doit en effet tisser le plus grand nombre possible de nattes de pondanus, qu’elle teint ensuite. Leur habilité manuelle et le sens es- thétique sont donc deux valeurs essentielles.

GroGpe d6sirant consommer de la

tortue mais n’ayant pas le droit de

la pêcher

l Groupe pouvant pêcher les tortues

mais ne pouvant les consommer hoc

du cadre d’un rltuel d khange

0 Groupe lntermidlaire

+.+Trj;ce message de demande

- -Trajet de la tortue capturée

4 +lrcult de dlstributlon de la viande ds tortue

figure 16 - Représentation spatiale de la fili&re “tortue” dans les iles du sud de Vanuatu (d’après BONNEMAISCN. 1980).

Page 79: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 78 -

Dans ce contexte coutumier dominé par le “bussiness blong pig” et le “bussiness blong mat”, toute compétence halieutique ou maritime ne présente aucun intérêt. C’est la une des raisons majeures pour les- quelles les Ni-Vanuatus sont avant tout des terriens, même si 67 % d’entre eux vivent en bord de mer. La taxonomie des poissons marins du pays Ama, au centre de l’île de Pentecôte, est une bonne illustration de cette réalité mentale. La plupart des poissons portent en effet des noms se rapportant au monde terrestre, tant végétal qu’animal. Plu- sieurs espèces sont appelées cochon, truie ou sont nommées d’aprés les différentes parties anatomiques du porc.

Contrairement à la situation calédonienne ddcrite par LEBLIC et TEULIERES (19841, aucune transaction coutumiére ne se fait sous l’auto- rité d’un grand chef centralisant la production puis la redistribution. Les Rchanges de nourriture s’effectuent au cours de cérkmonies coutu- mikes comme les mariages, les prise de grade, les circoncisions,..., sous l’unique responsabilité des donateurs et des chefs du village. La structure des chefferies a Vanuatu autorise en effet une autonomie ter- ritoriale compléte des villages. La souveraineté spatiale d’un chef, aussi éleve soit-il dans la hiérarchie des grades, se limite en effet au seul territoire de son village et a sa frange maritime. Tout villa- geois possède le même droit d’utilisation du territoire de pêche coutu- mier et doit respecter les tabous mis en place par le chef. S’il le ddsire, il lui est possible de faire de la pêche sa principale activité et de commercialiser sa production, s’il trouve des acheteurs. Il.s’a- git la d’une décision strictement personnelle, nullement dictée par une autorité coutumike de tutelle comme en Nouvelle Calédonie (LEBLIC et TEULIERES, a a.). Dans la majoritd des cas, l’agriculteur ne se “convertit” à la pêche commerciale que lorsqu’il est assuré d’obtenir un revenu supérieur. C’est parfois la solution qu’adoptent les hommes au grade peu éleve, cherchant dans la réusite commerciale une promotion sociale qu’ils ne peuvent obtenir dans le Fbussiness blong pig”. Comme le note BONNEBAISON (19801, ils choisissent alors le “bussiness blong mané”, ou commerce de l’argent, au détriment du “bussiness blong pig”.

En raison de la modestie du marché de la consommation du pois- son frais en milieu rural, qui est généralement limité aux alentours des points de débarquement et des axes routiers, le nombre de pêcheurs commerciaux reste faible. En revanche, 66 % des ménages côtiers prati- quent la pêche d’autoconsommation. La filiére du poisson est alors par- ticulièrement simple. La pêche se déroule soit a pied ou en plongée (62 % des sorties), soit en pirogue, trés rarement en bateau h moteur (DAVID, 1985). Aussitôt capture, le poisson est placé dans un panier en pandanus que le pêcheur porte en bandouliére lorsqu’il se déplace à pied, ou dépose dans le fond de la pirogue. Hormis les filets maillants qui ne reprhsentent que 4 % du potentiel de capture, les engins utili- sés sont tous actifs. Aussitôt pris, le poisson est donc tire hors de l’eau. D’une manike gendrale, la pêche n’excéde guere une durée de quatre a huit heures ; la recherche et la capture du poisson prend de deux a quatre heures, les temps de trajet des lieux de capture vers les points de débarquements atteignant une durée maximale de deux heures. Le poisson arrive donc a terre dans un état de fraîcheur convenable, un délai maximal de quatre a six heures s’étant écoulé depuis sa capture.

Page 80: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 79 -

Une fois mise à terre, la production est consommée rapid2mment. Trois cas se présentent :

a) La consommation se fait au point de débarquement. Un feu est allumé ; une partie ou la totalité des prises y est mise à griller. Nous qualifierons ce type de~consommation d’autoconsommation directe ; les consommateurs sont les producteurs, ceux-ci n’appartenant pas tou- jours au même village. Il est fréquent que l’autoconsommation directe se pratique a l’occasion d’une pause au cours de la sortie de pêche, 12 lieu de consommation étant choisi de manière fortuite.

b) La consommation se fait au village, aussitôt après le débar- quement. Chaque pêcheur fait cuire sa production au foyer familial. En règle générale, le poisson est placé dans la cendre chaud2 qui est en- suite recouverte de braises. Les coquillages sont soit alignés sur une plaque métallique posée sur 12 feu, soit disposes sur des pierres pla- tes à proximité des flammes. Une fois cuite, la nourriture est partagée entre la pêcheur et les autres membres du ménages. L’autoconsommation n’est plus directe mais semi-directe, la majeure partie des convives appartiennent a l’unité de consommation du producteur, mais n’ont pas participé à la pêche.

c) La consommation se fait au village au cours de la soirée. La production est alors soit grillée, soit incorporée à la soupe de légu- mes accompagnant les tubercules. Dans certaines régions, comme les îles Maskelynes, dans 12 sud de Mallicolo, les produits de la pêche entrent également dans la composition du lap-lap, dont ils constituent la “gar- niture protéique”.

Lorsqu’une partie des produits de la pêche servis au cours du rzpas n’a pas été consommée, l’unique moy,en de conservation est la re- cuisson, procédé qui ne garantit qu’une conservation éphémère. Le fuma- ge du poisson qui était autrefois tres répandu (OLIVEAU, 1911) n’est plus utilisé qu’exceptionnellement.

Lorsque le poisson est cru, il n’existe aucun moyen de conser- vation. Le pêcheur vendeur doit donc écouler sa production le plus rapidement possible. Dans le cas des petits métiers traditionnels, les prises sont rarsment en nombre supérieur à la demande “immédiat2”, terme par lequel nous qualifions la demande qui, circonscrite aux alen- tours du point de débarquement, se manifeste par la grésence d’ache- teurs dès l’arrivée des pêcheurs ; l’écoulement de la production est donc aisé. Les seules améliorations qui puissent être aDportées a la filière du poisson concernent le rangement des prises h bord des embar- cations puis sa conservation à terre. Dans 12 premier cas, il est essentiel de protéger le poisson du soleil et de le manipuler avec Gré- caution ; dans le second cas, il serait intéressant de réintroduire les techniques de fumage.

Page 81: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 80 -

2. Dans le cadre de la petite pêche commerciale motorisée

En raison de l’éloignement des zones de capture et des temps de trajet qui en découlent, la durée des sorties de pêche motorisée est supérieure a la durée des sorties des petits metiers traditionnels. Il est rare cependant qu’elle excede la douzaine d’heures. Le problème de la conservation des prises h bord se pose de manière aigue. D’une maniere générale, aucune précaution particuliere n’est prise. Une fois pêché, le poisson est placé dans une boite isorel, ouverte a l’air li- bre, oh il séjourne a température ambiante jusqu’a ce qu’il soit débar- qué. Dans de telles conditions, un poisson sorti de l’eau une dizaine d’heures auparavant n’est déja plus frais ; un début de putréfaction s’est déclenché. L’emploi d’une boite isotherme dans laquelle les pri- ses sont placées sur un lit de pains ou d’écailles de glace pourrait améliorer grandement la conservation du poisson. L’unique probl2me réside dans l’approvisionnement en glace. En 1984, sur la vingtaine de groupements de pêcheurs en activité, huit en disposaient regulièrement d’une quantité suffisante. Seul un d’entre eux, situé a Epi, pouvait en fabriquer (CROSSLAND, 198433). Les autre groupements, situés a Efate ou a Santo avaient la possibilité d’en acheter chaque semaine aux marchés aux poissons de Port-Vila, de Luganville ou h la SPFC, la pêcherie in- dustrielle basée à proximit2 de Luganville. A la fin 1986, sept machi- nes h glace étaient en usage dans six des îles de l’archipel (Efate, Santa, Epi, Ambrym, Mallicolo et Tanna (SCHANN et al., 1987).

D’une maniere générale, une fois débarqué, le poisson est immé- diatement proposé a la vente. Il est fréquent que cellz-ci ait lieu a l’endroit même du débarquement ; les acheteurs se présentent dès qu’ils entendent la venue du bateau. Lorsque la demande “immédiate” est infé- rieure h l’offre, 12 pêcheur est confronte au probleme de l’écoulement de sa production. S’il posséde un réfrigérateur ou un congélateur, il lui suffit d’y placer le poisson et d’attendre les futurs acheteurs. Dans le cas contraire, 12 pêcheur-vendeur doit se déplacer jusqu’aux villages voisins du point de débarquement pour y proposer son surplus de production. L’État de la route et la distance a parcourir détermi- nent la rapidité de s2s déplacements, facteur essentiel pour une bonne redistribution des produits.

Plus la vente tarde, plus la qualité organoleptique du poisson se dégrade et moins le consommateur est enclin a l’acheter. Au dela d’une vingtaine d’heures apr2s sa sortie de l’eau, la pêche n’est plus consommable si elle est toujours restée a temperature ambiante. La pu- tréfaction agit de trois manieres :

- “l’attaque chimique qui oxyde les huiles très insaturées qui constituent la majeure partie des graisses des poissons“, déterminant ainsi leur rancissement (BESANCON, 1965) ;

,- l’action enzymatique qui s2 développe soit a partir des diastases intestinales, lorsque le poisson n’a pas été soigneusement éviscér2, soit h l’intérieur du muscle, ce dernier processus étant plus rare ;

- la décomposition bactérienne.

Page 82: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 81 -

La figure 17 présente un schéma succint de la filière du pois- son consommé localement dans l’île de production. Six options que nous appellerons “sous-f ilikes” peuvent être distinguées. Quatre d’entre elles se caractérisent par l’usage du froid.

Csignatim des sous fi!ibras

Aborddc Au Point de Au sièa du grouwment Dans les autres villages l’embarcation d&barwcment de ticheurs

/- Conservation 1

température 1

Imr le froid/

1 Vente itinhnte -7 !-* Ilransit 1-b

-

I l7 Vente

7

n&alité du Poisson au moment de sa vente

excellente

exceliente

bonne

aoyenne 3 nauvaise

état de kréfstion

avancé

bonne

figure 17 - La fili&re du poisson d2 corxmation Iccde

Page 83: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 82 -

Ces sous-filiéres utilisant 12 froid au niveau local sont a l’origine de la filière à destination de Port-Vila. En fonction de l’existence d’un transit par Luganville et des possibilités de vente qui s’y présentent ‘dans le cadre du marché aux poissons, trois sous- filieres peuvent être identifiées (figures 18a, 18b, 18c,).

A de rares occasions des exportations a destination de la Nou- velle Calédonie et de l’Australie ont eu lieu (CROSSLAND, 1984a). La figure 18d presente un exemple d’une telle filiére, exceptionnelle par sa longueur. La totalité de la production est composée de vivaneaux, de la famille des étélidés. Pêchés au large de Port Olry, dans le nord de Santo, ces poissons sont immédiatement vendus au débarquement a l’asso- ciation “Remre” qui regroupe la majeure partie des pecheurs commerciaux de Port-Olry. Le prix de vente est de 100 vatus le kg (1). Le poisson est entreposé en chambre froide pendant un ou deux jours. Il est ensui- te acheminé par route jusqu’au marché aux poissons de Luganville dans une glaciere remplie de pains de glace. Suivant 12 transporteur, les frais de transit s’éldvent de 20 a 40 vatus le kg (1).

Aprés un ou trois jours de chambre froide, le poisson mis en glaciere est conduit par une camionnette du Service des Pêches a l’aé- roport de Pekoa, ail il est placé dans l’avion en partance pour Port- Vila. Le coût du transport Santo-Efat6 est de 30 vatus le kilo (1).

Ile de mduction Esace akien Ile de Santo

Siège du woument Voies mutiles Abort Voies a6riennes AWort Voies routiéres flarch6 aux

de pécheurs de l’ile de Pekoa poissons de , .I Lumille

I I : I

a] La filisre vers le marché aux poissons de Lwanvillc

EY4ura 18 - La filike du gisscn à destination des mrchés urbains

1) Prix relevés en 1984.

Page 84: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 83 -

Ile de mduction Espace aérien Ile de Santo

M& du gfwwwlt Voies routi&es Aérooort Voies aériennes A&owt Voies routiles l%rché aux de PCcheurs de l’fle de Pekoa Doissons de

Iti l Luganville

I l I I

l I I I I

flarché aux poissons Voies routi&es A&oport Voies aériennes 1 A&wort Voies routieres flarché aux

de Port-Vila de de Pekoa poissons de

Bauerfield Luganville

Ile d'Efate Espace aérien Ile de Santa

b) La filiére vers le marché aux poissons de Port-Vila avec transit au march5 aux ooissons de LUW'Wille

-Figure 18 (suite 1) - La fili&e du poisson h destination des mrchOs u3ain.s

Page 85: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- a4 -

Iledepmiuctim mpacea4rien

mgedu~t. voies routih Aihqort Voies abri- bpeeheurs de l’ile

I

I I

cl Vente I I

I I Mar&k auxpoissons Voies routières Aéropxt Voies aériennes

de PohYila de Bauerfield

Ile d’Efate Bpacea&ien

c) La filière vers le marché aux poissons de FbrCVila

Figure 18 (suite 2) - La filike du poisson a destination des marchhs urbains

Page 86: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- a5 -

F}-b Bateau de pêche b Chambre froide de l’association Rt?mrhamlIy

Restaurant 4

CII detbum6a

v Wnsprt routier

réfrig&

dl La filière A destination de Nimba

Figure 18 buite 3) - La filière du poisson A destination des marchés urbains

Page 87: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 86 -

Après son arrivée à Bauerfield, l’aéroport de la capitale, le poisson est acheminé par route à destination de Nataï, le marché aux poissons de Port-Vila, où il est stocké en chambre froide dans l’atten- te d’une opportunité pour être exportée. Celle-ci peut intervenir au bout de quelques jours comme au bout de plusieurs mois. Le poisson est alors amené à Bauerfield où il placé dans la caravelle d’Air-Calédonie International a destination de l’aéroport de la Tontouta. Une fois dé- barqué de l’avion, le fret est pris en charge par un transporteur qui l’achemine par voie routière a Nouméa, distant d’une cinquantaine de km, ou il est livré a son destinataire, généralement un restaurateur.

Comme nous venons de le voir, la filière du poisson commercia- lisé ne présente pas un caractère homogéne. Certains pêcheurs sont do- tés d’un materiel moderne de production de froid. Capable de stocker leur production durant plusieurs jours, ils ne se préoccupent guere des circuits de distribution ; soit les acheteurs viennent a eux, soit il leur est possible d’expedier une partie de leur production vers les centres urbains. En revanche, les pêcheurs ne benéficiant d’aucun équi- pement sont quotidiennement confrontés au delicat problème de l’écoule- ment rapide de leur production .

Toute amélioration de la filière du poisson doit tenir compte de ce dualisme en s’appuyant sur trois points essentiels .:

- la manutention des prises et leur rangement a bord des embar- cations,

- la conservation de la production a terre, - la distribution du produit.

D’une manière générale, la manutention des poissons et leur rangement sont des opérations qui ne sont pas effectuees avec suffisa- mment de soins. Les pêcheurs ne sont pas toujours conscients de leur importance et manquent d’informations a ce sujet. L’acquisition de sim- ples gestes peut améliorer considérablement la qualité du produit débarqué. Ainsi une manipulation précautionneuse permet d’éviter tout choc violent pouvant entraîner une déchirure des tissus puis une atta- que bactérienne. Il est également aisé de réduire de manière considéra- ble la sécrétion d’acide lactique, qui est nocive à la conservation des tissus, en tuant le poisson des sa sortie de l’eau.

Lorsque le produit est destiné a être vendu frais dès sa mise a terre, éviscérer le poisson est la manière la plus adéquate pour le tuer rapidement. Ce procédé presente l’avantage d’éviter les risques de dégradation enzymatique des tissus qui se développent en priorite à partir des diastases intestinales. En revanche, lorsque le poisson est place dès sa capture dans une glaciere puis réfrigéré, il est préfera- ble de ne pas l’éviscérer mais de le tuer en détruisant son encéphale à l’aide d’une aiguille ou d’un poinçon. L’orifice est trop petit pour que les bactéries se développent rapidement, de surcroît leur action est ralentie par la basse température de conservation. Des vivaneaux

Page 88: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 87 -

tués selon cette méthode puis manipulés avec soin ont ainsi pu être conservés de cinq h six semaines h une température de 3 a 4O sans que la qualite de leur chair en soit altéree. Un abaissement de la tempera- ture a -5O permet d’allonger la conservation jusqu’a une trentaine de semaines (AMES et CURRAN, 1985 ; ANONYME, 1986a ; SCHAAN et al., 19871.

Si une amélioration rapide de la qualité des produits debarques semble pouvoir être obtenue rapidement par une meilleure diffusion de l’information concernant la manutention du poisson et son rangement h bord, le developpement de la conservation a terre nécessite des efforts beaucoup plus conséquents, notamment du point de vue financier.

A Vanuatu comme dans l’ensemble du Pacifique Sud, la conserva- tion par le froid fait l’objet de l’attention des pouvoirs publics (PRESTON et VINCENT, 1986). Trois types d’equipements sont proposés aux communautés villageoises :

- le refrigérateur ou le congélateur a pétrole ou h gaz, - la machine a glace, capable de produire quotidiennement 400

kg de pains, - la chambre froide d’une capacitb de 22,4 m3 (CROSSLAND,

1984b).

D’une maniere générale, ces procédés sont tres onereux. En 1984, un simple refrigérateur coûtait 130 000 vatus, soit l’equivalent de 11 050 francs français ; une machine h glace valait un million de vatus, soit 85 000 francs, et une chambre froide 1,6 millions de vatus, soit 136 000 francs. Il s’agit la de sommes considérables, que ne peu- vent reunir à eux seuls les membres des groupements de pêcheurs, un effort financier important leur &ant par ailleurs demandé pour l’ac- quisition d’un bateau a moteur, de moulinets a main et du materiel de capture qui leur est associé.

Dans le cadre du V.F.D.P., le “Vanuatu Fisheries Development Programme”, un large appel a éte fait au F.E.D., le Fond Européen de Développement, pour financer le matériel de pêche et les installations de production de froid. Pour toute creation d’un nouveau groupement de pêche commerciale, la participation du F.E.D. s’éleve h 51 % du coût total des investissements et s’apparente a un don, les sommes perçues n’etant pas remboursables par les pêcheurs. Outre le F.E.D., le V.F.D.P. benéficie egalement de l’appui financier de la Banque de Ddve- loppement de Vanuatu sous forme de prêts remboursables en trois ans couvrant en moyenne 42 % des dépenses d’equipements des pêcheurs ; le taux d’intérêt est de 4 % par an. La part d’auto-financement demandée aux pêcheurs est donc reduite h 7 % du montant total des investisse- ments (CROSSLAND, 1984b).

Commencé h la fin 1982, le V.F.D.P. prévoyait en quatre ans la création de 40 groupements de pêche commerciale. Compte tenu du coût des investissements A realiser en matière de production de froid et de

Page 89: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- aa -

flotte de pêche (11, des limites budgétaires du V.F.D.P. et des objec- tifs fixés par le gouvernement, l’accent a été mis en priorité sur l’équipement des groupements de pêcheurs en embarcation et matériel de capture, l’installation de réfrigérateurs ou de congélateurs étant une preoccupation secondaire. Ainsi, seuls 16 des 40 groupements de pê- cheurs devaient-ils bénéficier d’aides financiéres pour installer une unité de production de froid (CROSSLAND, 1984b).

A l’heure actuelle, le V.F.D.P. ayant bté respecté, 50 a 60 % des groupements de peche commerciale ne disposent d’aucun moyen de con- servation de leur production, ce qui leur pose de graves problemes. Ainsi en 1985, lors d’un séjour aux îles Maskelynes, le responsable d’un de ces groupements nous a avoué qu’il était fréquent qu’il rejette une partie de sa pêche, pourtant composée d’espéces nobles (étélidés), le marché de consommation local étant trop étroit en raison de l’inten- se activité halieutique d’autoconsommation régnant dans ces îles.

Pénalises dans leur phase initiale de développement par l’ab- sence de moyens de conservation du poisson, ces groupements ne pren- dront un tee1 essor qu’en acquérant la maîtrise de la distribution de leur production. Deux solutions s’offrent a eux, soit acquérir un maté- riel frigorifique, soit développer l’aire de distribution du poisson frais.

Dans la conjoncture actuelle marquée par l’importance de l’aide internationale, la Premiere solution semble être la plus simple. Toute- fois, en raison du nombre croissant de demandes concernant la creation de nouveaux groupements de pêcheurs, il ne semble pas que le ratio (unités de production de froid/nombre de bateaux) soit susceptible de dépasser les 50 % dans un proche avenir. C’est la raison pour laquelle, le Service des Pêches essaye maintenant de réunir plusieurs groupements de pêcheurs autour de la même unité de production de froid.

Cette formule est surtout intéressante dans le cas d’une pêche- rie piroguiere équipée de moulinets a main pour la pêche aux poissons de fond et de petits moteurs de 1,5 cv. La production de chaque pêcheur étant faible, un seul équipement frigorifique permet la conservation de l’ensemble des captures du village. Compte tenu du nombre de pêcheurs impliqué dans l’opération, l’investissement per capita, que ce soit en matériel de pêche ou en production de froid, est minime. Il permet cependant des résultats intéressants à condition que les zones de pêche soient protégées de la houle et des vents dominants afin que les pêcheurs puissent les fréquenter en toute sécurité (figure 15).

------------------------------------------------------------------------

1) kux Qpe!3 de bateaux équipent les gJ,apamtsdepéche aamercîale : un catamaran de 8,6 m QU une barque v de 5 m, les deux étant propulses par un moteur hors-bord d’une vingtaine de cv. E$l984, le catamaran totalement &quipé coûtait 865 000 vatus et la barque 516 000 vatus KROSSLAND, 1984b).

2) un total de 61,5 millions de vatus était affecté en crédit d’&uipement dont 36,5 mil- lions correspondant a la dotation du FED.

Page 90: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- a9 -

Outre les coûts financiers qu’elle entraîne, toute diffusion généralisée du matériel frigorifique dans les communautées de pêcheurs se heurte au manque d’assistance technique. A cet egard, les résultats d’une enquête effectuée en 1984 par la Commission du Pacifique Sud et l’organisation des Nations Unies sont révelateurs (PRESTON et VINCENT, 1986). Lors de visites dans les différents etats relevant du domaine de la C.P.S., complétées par l’envoi d’un questionnaire, il est apparu que 30 % des équipements frigorifiques en usage dans les communautés villa- geoises fonctionnaient sans probleme. La mauvaise qualité des carbu- rants utilisés et les défaillances du systeme électrique étaient les principales causes de panne. En raison du manque de réparateurs quali- fies et de la pénurie de pièces détachées, 40 % des installations ont subi des arrêts prolongés.

En raison de son accession récente a l’indépendance, Vanuatu est actuellement un des pays en voie de développement les plus favori- sés par l’aide internationale si l’on considére la dotation par habi- tant. Compte tenu de la bonne situation alimentaire del’archipel compare h de nombreux pays africains ou asiatiques et de la situation économique difficile des bailleurs de fond, une diminution drastique de cette aide est envisageable a court ou moyen terme.

Dans le domaine des pêches, une telle Bvolution pourrait se concrétiser par un retrait progressif du F.E.D. . Le gouvernement serait alors devant une double alternative :

- soit reprendre a sa charge, sous la forme de prêts de la Banque de Développement, l’intégralite du financement du V.F.P.D. actuellement assuré par le F.E.D. sous forme de dons,

- soit demander aux candidats h la création d’un nouveau grou- pement de pêche commerciale d’accroître de maniere importante leur part d’auto-financement.

Dans un cas, comme dans l’autre, il semble probable que des investissements aussi considérables que l’achat d’un congelateur ou d’un réfrigérateur ne puissent être rentabilisés que dans un nombre restreint de groupements. Pour les autres groupements, a l’activité halieutique insuffisante pour rembourser des crédits bancaires impor- tants, il sera impossible d’acquérir du matériel de production de froid et l’unique solution pour limiter le nombre de rejets invendus sera le developpement de l’aire de commercialisation du poisson frais. L’objec- tif est double. Il s’agit d’une part de diminuer les temps de trajet entre le point de débarquement et les lieux de vente, d’autre part d’étendre le circuit de commercialisation. Un tel but ne peut être atteint que lorsqu’il existe un réseau routier structuré, reliant des villages a la population nombreuse et à l’activité halieutique réduite. Dans le cas contraire, une seule solution existe : transformer le pro- duit commercialisé par le fumage ou le séchage afin d’accroître se résistance a la putréfaction.

Page 91: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

-90

3. Le fumage, le salage et le séchage du poisson, solutions d’avenir ?

Le fumage, le séchage et le salage sont des procédés tres com- muns de conservation du poisson dans la plupart des pays maritimes des tropiques. A Vanuatu, aucun d’entre eux n’est plus pratiqué de manière traditionnelle. Le fumage du poisson y est pourtant une technique an- cienne. Oliveau (1911) l’a attesté à Mallicolo au début de ce siecle. Dans cette île, il remarque que “le poisson se mange le plus souvent cru ou fumé...,, le poisson fume et l’igname cuite étant la nourriture de réserve pour les voyages”. En une cinquantaine d’années, l’usage du fumage du poisson s’est complètement éteint. Est-il possible de le ré- introduire, de même que le salage et le séchage ? Quels avantages ces méthodes apporteraient-elles aux pêcheurs ? Telles sont les questions que nous nous poserons apres une prdsentation rapide des principales techniques susceptibles d’être introduites ou réintroduites a Vanuatu.

3.1. Présentation des techniques ---------------------------

a) Le fumaue

Les méthodes de fumage different selon la taille des poissons utilisés. La technique la plus simple s’applique aux petits pelagiques ou aux petits poissons récifaux.

Une fois lavés, les poissons sont placés entiers au dessus du feu, sur des claies géneralement faites d’un grillage metallique. LAURE (1974) note que sur le littoral du Cameroun, les petits pelagiques sont “poses verticalement la tête en bas, en rangées separées par des ba- guettes de raphia”. Dans un premier stade,, ils sont soumis a un feu de bois trés vif qui, en raison de sa température élevée (150° - 1800), entraine une dissecation rapide des chairs et la fonte de la graisse des tissus superficiels (BESANCON, 1965). Ce traitement fait rapidem- ment perdre aux poissons le tiers de leur poids (LAURE, 1974). Il est suivi d’une seconde phase, d’une durée de une à trois journées, au cours de laquelle le produit est soumis aux effets d’une intense fumée assurée par la combustion lente d’un bois vert humidifie. “Apres une journée, les poissons sont retournés puis mis h plat en vrac.;. De temps en temps, les poissons du dessus du tas sont mis en dessous et inversement. 1’ (LAURE, op. cit.).

Lorsque les poissons sont de taille moyenne, ils doivent être prealablement éviscérés, écaillés et si possible étêtes, afin de sup- primer toute source de contamination bactérienne et enzymatique. Ils sont ensuite débites en tranche, en filets ou en gros morceaux avant d’être places au dessus du feu. En raison de l’épaisseur du produit, le temps de fumage est plus long ; en revanche, par la suite, la conserva- tion est meilleure.

Page 92: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 91 -

La principale action du fumage sur le produit resulte de l’élévation de température qui accompagne la combustion du bois. Celle- ci détermine une baisse spectaculaire de la teneur en eau des tissus qui, d’un stade initial de 60 % a 70 % du poids vif (JARDIN ET CROSNIER, 19751 tombe à 30 % - 40 % dans le cas des poissons de taille moyenne et jusqu’a 10 % - 20 % dans le cas des petits pélagiques et autres poissons de faible taille (LAURE, 1974). Au total, le fumage du poisson détermine un perte de poids de l’ordre de 60 % a 70 % . L’action propre de la fumée est tout à fait minime puisqu’elle ne s’exerce qu’a la surface des chairs. Elle est limitée a quelques effets anti-oxydants et stérilisants que lui procurent les phénols volatils et l’aldéhyde formique qu’elle contient (BESANCON, 1965). Le principal intérêt est d’ordre gastronomique. La fumée enveloppe en effet les poissons d’un revê tement de couleur brune, agréable au goût.

LAURE (oq, cit.) note a propos- du littoral du Cameroun que, correctement fumé, le poisson se conserve plusieurs semaines. Cette observation nous semble pouvoir s’appliquer a Vanuatu qui jouit d’un climat moins humide (1). Les conditions idéales de conservation sont réunies lorsque le produit est soigneusement rangé dans des paniers placés h l’abri des intemperies dans un endroit sec et aéré. Le stocka- ge sur une claie, au dessus du foyer de la cuisine est également une bonne solution. Passées quelques semaines, lorsque le poisson se couvre d’insectes ichthyophages, il suffit de procéder a un nouveau fumage pour prolonger sa conservation. A cette occasion, une nouvelle baisse du taux d’humidité du produit est observé.

En Polynésie française, l’E.V.A.A.M. (Etablissement pour la Valorisation des Activités Aquacoles et Maritimes) a développé une technique qui, associant le salage au fumage, s’applique aux poissons de taille moyenne, préalablement découpés en filets (YEN et NEAGLE, 1985). La formule présente l’avantage de réduire considkablement le temps de fumage qui est désormais limite’& quelques heures. En revan- che, elle nécessite l’emploi de grandes quantités de sel, ce qui déter- mine des coûts de fabrication non négligeables lorsque le sel ne peut etre acheté qu’en détail à des prix élevés.

Lors de sa venue aux Nouvelles HBbrides, VAN PEL (19561 a expé- rimenté une méthode tout aussi intéressante et qui, en outre, a le mérite d’etre totalement gratuite. Le poisson doit être tout d’abord éviscérer. écailler et, selon le cas échéant découper en morceaux. Il est alors placé dans une marmite où il est mis h cuire durant 30 minu- tes dans un mélange d’eau de mer et d’eau de noix de coco, les propor- tions pouvant varier de 3/4 - 1/4 A moitié eau de mer, moitié eau de coco. Le poisson ainsi préparé est ensuite nettoyé de ses arêtes et réduit en miettes qui sont étendues sur une plaque métallique pour Gtre fumées. Le fumage se fait a basse température, une quarantaine de de- grés, durant 24 heures ; le combustible utilisé est de la bourre de noix

1) La pluvianétrie annuelle moyenne est de 4150 mn à Ibuala, sur la c&e cameroukser où dans l’année 234 jours recoivent plus de 0,l XI de pluie. A Luganville! la hauteur d’eau annuelle est de 2923 mn, 194 jours dans l’année etant arrosée de plus de 0,l mm de pluies. Port-Vila est moins humide, il n’y pleut que 167 jours pour une pluviakrie annuelle de 2l60 rmn.

Page 93: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 92 -

de coco disposée h environ 80-90 cm de la plaque. Le produit du fumage est placé dans un récipient Btanche comme une bouteille ou une boîte de “biscuits de brousse”, où il peut se conserver plus de six mois sans altération sensible de la qualité bacteriologique de la chair, malgré de frequentes mais breves expositions a l’air ambiant. Les miettes de poisson fumé sont ideales pour être incorporées à la soupe ou au lap- lap qu’elle parfume de leur goût caractéristique.

b) Le skhage et le salacre

Employé comme unique moyen de conservation du poisson, le sé- chage a l’air libre n’offre que des résultats médiocres en pays tropi- cal humide ou équatorial ou le coefficient d’humidité relative est trop proche du point de saturation. Seule la periode hivernale, durant la- quelle soufflent les alizés, est propice au séchage ; mais le soleil est alors un danger car “en dessdchant tres vite les couches musculai- res superficielles, il crée un obstacle h l’évaporation de l’eau inter- ne” (BESANCON, 1965). Pour être efficace, le séchage doit donc être pratiqué a l’ombre, dans un endroit propre et très ventilé, h l’écart des concentrations d’animaux domestiques comme les troupeaux de bovidés qui abritent de nombreux insectes. La qualité du poisson en cour de séchage se dégrade en effet trés rapidemment au contact des insectes. Compte tenu de la simplicité de sa construction, de son faible coût et des avantages qu’il apporte, notamment du point de vue de l’hygiène, le séchoir solaire constitue un progres considdrable par rapport au sécha- ge traditionnel a l’air libre (CAMU et al., 19831, (CURRAN et TRIM, 19831, (ISMAIL, 1983).

Originaire du Sud Est asiatique, les techniques associant le salage au sechage pour conserver le poisson (GLUCKSMAN, 19781, (DAGBJARTssoN, 19831, (S~RDI et al., 1983) soulévent un grand inté- rêt dans nombre de pays d’Océanie comme Eidji, la Papouasie Nouvelle Guinée (BOLLARD, 1979) et la Polynésie Française oit elle a été intro- duite depuis plusieurs années (YEN et NEAGLE, 1985). Permettant une déshydratation plus rapide des tissus, le salage précède toujours le séchage. La déshydratation des tissus s’effectue par osmose en milieu peu oxygéné, procédé qui a le mérite d’inhiber l’action des bactéries et des enzymes présents dans les chairs du poison. La stratification du sel et du poisson en couches alternées, tassées dans un récipient de vaste capacité, comme un tonneau de bois ou une cuve de beton, est la méthode de salage la plus couramment pratiquée. Elle est suivie d’un séchage a l’air libre ou au séchoir solaire.

D’une maniére générale, l’association du salage et du sechage assure au poisson une conservation plus longue que le fumage ; celle-ci peut s’étendre sur plusieurs mois a condition que le produit soit pro- tégé de l’humidité. En raison d’un coût de fabrication modique, essen- tiellement limité à l’achat du sel, le poisson salé et séche se posi- tionne d’une maniere tres satisfaisante du point de vue prix sur le marche populaire. Ainsi, BOLLARD (1979) a noté qu’en Papouasie, le filet de tilapia salé puis séché dans les villages bordant le fleuve

Page 94: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 93 -

Sepik était commercialisé a un prix de moitié inférieur à celui du ma- quereau en conserve importé du Japon.

3.2. Intérêts des procédés de fumage, salage et séchage du poisson pour Vanuatu et problemes relatifs a leur introduction ------------------------------------------------------ t

Jusqu’a présent aucune expérience d’envergure n’a encore été effectuée & Vanuatu concernant la diffusion du sechage, du salage et du fumage de poissons locaux puis leur commercialisation dans les villages ruraux, bien que dans son rapport d’expertise CARLETON (1982) ait conseillé de développer ces techniques pour la transformation des surplus de production.

Des trois procddés examinés succintement dans le paragraphe précédent, le fumage semble le plus simple a mettre en oeuvre. Compte tenu de l’abondance du combustible et de la parfaite maîtrise qu’ont les Ni-Vanuatus du fumage du coprah, il ne semble pas que sa réintro- duction & Vanuatu pose de problèmes du point de vue technique si elle s’accompagne d’une vigoureuse campagne d’information et bénéficie des conseils techniques des moniteurs agricoles en place dans chaque ré- gion. Quant aux difficultes relatives a l’adoption d’un nouveau produit dans les habitudes alimentaires, comme le remarque avec justesse P. SCHOEFFEL (19841, il n’y a aucune raison de penser que correctement informées les populations villageoises “boudent” le poisson fumé qui n’est guére plus exotique que le “tin fis” et qui de surcroît en pre- sente les avantages à savoir :

- un prix modique, grâce à l’abondance du combustible 12 coût du fumage devrait être negligeable par rapport au coût de capture ;

- une bonne diffusion, comme le “tin fis” le poisson fumé pour- rait être vendu dans tous les magasins de villages ;

- une grande rapidité et facilité de préparation, comme le “tin fis” le poisson fumé se consomme froid ou réchauffe ;

- un goût prononce qui permet au poisson fumé d’être employé comme condiment pour accompagne des tubercules, du riz,, des legumes ou être incorporé a la soupe ou au lap-lap.

Les mêmes remarques concernant l’innovation en matiere alimen- taire s’appliquent au poisson séché, ou au poisson salé et séché. En revanche, l’introduction des méthodes de sechage et de salage semble plus délicate & mettre en oeuvre‘du point de vue technique que le fuma- ge auquel les populations sont déjà habituées. IL serait donc souhaita- ble qu’un programme de vulgarisation de ces techniques soit inclus dans le prochain Programme de développement de la pêche villageoise et que l’implantation de séchoirs solaires et de mini-centres de salage fas- sent l’objet d’aides financieres au même titre que la mise en place d’bquipements frigorifiques. La distribution de gros sel marin à des

Page 95: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 94 -

tarifs détaxés serait également un objectif à privilégier afin de mini- miser les coûts de production du poisson salé.

La genéralisation des méthodes de fumage, de salage et de sé- chage presente un double intérêt, a la fois économique et alimentaire. Elle intéresse l’ensemble des pêcheurs et les femmes habitant les vil- lages du littoral.

Pour les professionnels appartenant a un groupement commercial ne disposant d’aucun moyen de conservation par le froid, ces procédés permettraient a la fois de valoriser les poissons qui commercialisés a l’état frais restent invendus et d’allonger considérablement les cir- cuits de distribution.

Les professionnels disposant d’un équipement frigorifique trou- veront dans le fumage une technique souple et rapide a mettre en oeuvre leur permettant de suppléer aux pannes de l’unité de production de froid et de valoriser leurs invendus.

Pour les pêcheurs ne pratiquant qu’une pêche d’autoconsomma- tion, le fumage, le skhage et le salage permettraient de profiter des abondances occasionnelles de petits pélagiques dont actuellement ils ne retirent aucun profit, faute de pouvoir conserver les captures. Ainsi, leur serait-il possible de constituer des surplus de production et s’ils le désirent de s’initier à la commerc$alisation.

D’une maniére générale, le fumage, le séchage et le salage nous semblent particuliérement bien adaptes a la valorisation des produits de la pêche piroguiére et de la pêche a pied, notamment la pêche h l’épervier. Ils constituent un ensemble de proc&des simples et peu coû- teux de transformation du poisson, a l’image de ces modes de capture qui sont également peu onéreux et faciles a mettre en oeuvre. Offrant la possibilité a un grand nombre de pêcheurs disposant de peu de moyens financiers de commercialiser leur production, ils sont une des clefs du développement de la production halieutique et de sa distribution dans l’intbrieur des îles oh le réseau routier est peu développé ou inexis- tant.

Dans la majorité des pays tropicaux où le fumage, le séchage ou le salage du poisson sont pratiqués de manière artisanale, ce sont les femmes qui ont en charge la transformation et la commercialisation du produit. Il est souhaitable que pour des raisons d’efficience economi- que les pouvoirs publics vanuatuans suivent ce modele. Ils pourraient profiter du fait qu’en milieu rural les femmes, confinees dans des taches domestiques ou coutumières, ne disposent d’aucun revenu propre et aspirent de ce fait a une autonomie financiere qui jusqu’a présent leur était refusée, les hommes se réservant les activités monétaires, notamment les cultures de rente (coprah, café et cacao).

Page 96: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 95 -

La production commerciale de poisson fumé, salé ou séché per- mettrait aux épouses de s’affranchir en partie de la tutelle financière de leur mari et de prendre une importance économique nouvelle dans le ménage. Cette nouvelle activité pouvant se dérouler dans le cadre du foyer, elle serait complémentaire des tâches domestiques des femmes. Il est également probable qu’elle inciterait de nombreuses femmes qui pra- tiquent de maniére occasionnelle une pêche d’autoconsommation a inten- sifier leur activité halieutique et à l’orienter dans un sens commer- cial.

De nombreux arguments militent donc en faveur de la prise en charge par les femmes des nouvelles activités de transformation et de commercialisation du poisson. Les nombreux clubs de femmes qui existent dans les îles pourraient jouer à cet égard un rôle important dans la diffusion de l’innovation et l’organisation des futures fumeuses, sa- leuses ou sécheuses de poissons qui vraisemblablement auront du mal h imposer leur nouveau statut de femme commerçante auprés des hommes, notamment de leur mari.

D’un point de vue nutritif, le poisson fumé ou salé et séché est a poids égal, beaucoup plus riche en protéines, sels mineraux et vitamines que le poisson frais (JARDIN et CROSNIER, 1975). Ajouté en petite quantité aux féculents comme les tubercules, les bananes ou les fruits de l’arbre a pain, il permet, grhce aux acides aminés souffres qu’il contient et a la lysine dont il est riche, une meilleure assimi- lation des protéines végétales, réalisant ce que les nutritionnistes appellent la suplémentation protéique (JARDIN et CROSNIER, 19751, MAYSER, 1970). La plupart des végétaux possédent en effet des pro- téines, mais celles-ci sont dépourvues de certains acides aminés et de ce fait ne sont pas entièrement assimilées par l’organisme. Ainsi, seulement 35 à 45 % de la masse protéique des graines de légumineuses est-elle utilisée. Le rajout de quelques grammes de poisson fumé, salé ou séché à une assiettée de ces graines suffit a accroître de maniere importante la quantité de protéines assimilées.

Page 97: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 96 -

coBIcLusIoN ----------

Comparé a d’autres pays maritimes de taille voisine situés en zone tropicale, Vanuatu présente un marché des produits de la pêche de taille réduite. Le poisson frais, les coquillages et les crustacés ne constituent qu’un tiers de l’offre protéique d’origine animale qui, en régle générale, ne couvre que 30 % des besoins protéiques de la popula- tion. Afin de résorber les carences protéiques que les nutritionnistes ont mis en évidence dans certains quartiers urbains et dans les villa- ges isolés du centre des grandes îles, il est souhaitable d’accroître de maniére importante la consommation de protéines, notamment des pro- téines marines. Un tel objectif est ambitieux. Son succês repose sur le développement concomitant de l’offre et de la demande de produits ha- lieutiques, évolution qui suppose au préalable que soient identifiés puis levés les principaux facteurs limitants pesant actuellement sur le marché.

En zone urbaine, en raison du prix élevé du poisson frais, la demande populaire monétaire est réduite et la consommation de produits halieutiques est limitée. Les consommateurs préfêrent la viande fraîche et le poisson en conserve, qui présentent une qualité nutritive équiva- lente pour un prix inférieur. Les achats de pêche fraîche sont soit le fait des européens et d’un petit nombre de Ni-Vanuatus bénéficiant de salaires élevés, soit le fait des restaurateurs. La baisse de fréquen- tation touristique que connait le pays depuis deux ans entraîne une saturation progressive du marché solvable. Le gouvernement espere enrayé cette évolution en développant les exportations h l’échelle du Pacifique. Compte tenu du faible pouvoir d’achat de la population vanuatuane, toute extension du marché populaire de la pêche fraîche en ville n’est envisageable qu’a la condition expresse de diminuer le prix du poisson. L’unique solution pour y parvenir tout en maintenant dans les îles une activité halieutique rémunératrice, est d’inscrire le poisson frais sur la liste des produits de grande consommation subven- tionnés par le gouvernement, de taxer le poisson en conserve et de garantir aux pêcheurs un prix d’achat élevé.

En zone rurale, l’autoconsommation reste le principal mode d’utilisation de la production. La commercialisation ne porte que sur des quantités négligeables, généralement les surplus d’autoconsomma- tion. Seuls les ménages de pêcheurs peuvent satisfaire leurs besoins en * protéines marines. Ne pratiquant que rarement la pêche, les populations de l’intérieur des îles souffrent fréquemment de l’insuffisance chroni- que de l’offre protéique. L’accroissement de la production commerciale et l’amélioration de la filiére du poisson, notamment la mise en place de circuits de distribution performants dans l’intérieur des îles, constituent donc les deux axes selon lequels il convient de developper le marché.

Page 98: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 97 -

gueur dans de nombreux endroits, les perspectives de dévzloppement de la production halieutique sur 12s zones intertidales et infratidales de moins de dix mètres de profondeur semblent peu favorables. L’exploita- tion des ressources de la pente externe des récifs apparait comme 12 principal moyen d’accroître de manière importante la production de poissons frais, a condition qu’une gestion rationnelle de la pêcherie soit assurée. A l’heure actuelle, les pouvoirs publics fondent de grands espoirs sur la pêche professionnelle des lutjanidés et des été- lidés vivant h des profondeurs de 100 à 400 mètres, en raison du carac- tère vierge des stocks. Toutefois, il ne faut pas négliger l’exploita- tion de la partie supérieure du tombant récifal comprise entre 10 et 100 métres. Compte tenu de sa proximité du bord de mer, de la modicité des moyens techniques nécessaires a son exploitation, de son extension spatiale et de la grande diversite des espéces comestibles qui l’habi- tent, elle présente des atouts importants pour le développement futur d’une petite pêche villageoise relevant du secteur informel.

Utilisé2 comme appât pour la pêche du fond, la bonite est actuellement dépréciée du point de vue économique. Cette espèce parait pourtant prometteuse pour développer la consommation populaire de poisson frais. Comme les poissons profonds de la pente récifale zxterne, elle est exempte d’ichtyosarchotoxisme et est apprèciée des consommateurs pour son goût. Contrairement aux poissons profonds dont les stocks sont fragiles bien qu’encore peu exploités, il n’existe aucun risque de surexploitation des stocks de bonites présents à Vanuatu, ceux-ci appartenant à plusieurs vastes populations du Pacifique Sud-Ouest. L’unique problème réside dans l’extrQm2 mobilité des bancs qui occasionne pour les pêcheurs à la traîne des frais en carburant très élevés. La mise en place de dispositifs de concentration de poissons (D.C.P.) apporte une solution intéressante a c2 problème.

Dans le cadre des petits métiers traditionnels comme de la petite pêche motorisée h vocation commerciale, l’introduction de tech- niques simples et peu coûteuse de conservation du poissonr comme 12 fumage et le séchage associé au salage, pourrait constituer un2 bonne alternative à la réfrigération de la pêche dans les communautés les moins riches. Technique actuellement pronée par le Service des Pâches, la réfrigération induit en effet une dépendance technique et financier2 accrue des pêcheurs vis & vis de 1’Etat vanuatuan et de 1’Etat vanua- tuan vis a vis des pays occidentaux, que ceux-ci se manifestent sous forme d’organismes de développement, comme la CUSO canadienne, ou d2 bailleurs de fond comme le Fond Européen de Développement. Conformément au modèle en vigueur dans la majorité des pays où le séchage, le salage ou le fumage du poisson sont pratiqués de maniere artisanale, il serait souhaitable de réserver ces tzchniques aux femmes, qui d’une manière générale dans la société rurale sont exclues des acitvités rémunérées. La transformation du poisson puis sa commercialisation seraient pour elles l’occasion de s’affranchir en partie de la tutelle financière de leurs époux at de przndre une importance Economique nouvelle dans 12 ménage.

Page 99: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 98 -

REHERCIEMENTS -------------

Je tiens a exprimer ma profonde reconnaissance à tous ceux qui ont collaborer à l’élaboration de ce document a ces différentes phases, notamment :

- Monsieur G. BLANCHET, sociologue et économiste a 1’ORSTOM ;

- Monsieur J. BONNEMAISON, géographe, directeur délégué de 1’ORSTOM pour le Pacifique Sud-Ouest ;

- Monsieur R. CAMPILLO, ex-représentant de 1’ORSTOM & Vanuatu

- Monsieur F. CONAND, directeur du centre ORSTOM de Brest ;

- Monsieur R. GRANDPERRIN, responsable de 1’UR “Environnement et ressources récifales et lagonaires” & l’ORSTOM, instiga- teur du programme de socio-économie des pêches 4 Vanuatu ;

- Madame M. EUNG, ex-nutritionniste du Minist&re de la Sante Publique à Vanuatu et responsable du “National Nutrition Survey” qui a aimablement mis a ma disposition ses enquêtes de terrain ;

- Monsieur A. PALLFREMAN, économiste des pêches ;

- Monsieur C. REICHENFELD, actuel représentant de 1’ORSTOM a Vanuatu ;

- Le Service des pêches de Vanuatu et tout particulierement son directeur Monsieur R. KALTONGA ;

- Le Service du Plan et de la Statistique de Vanuatu, une mention particuliere étant faite pour Monsieur D. MARSHALL, ex-responsable du recensement agricole ;

- Madame A. WALTER, médecin et anthropologue de la Sante a 1’ORSTOM.

Page 100: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 99 -

BIBLIOGRAPHIE -------------

AMES, G.R. and C.A. CURRAN - 1985 - Report on a visit to Vanuatu to con-

ANONYME

ANONYME

ANONYME

ANONYME

ANONYME

ANONYME

ANONYME

ANONYME

ANONYME

ANONYME

duct iced storage trials on fish species of commercial importance. Tropical Development and Research Institute, London, 25 p.

- 1980 - Instructions Nautiques, Afrique - Côte ouest (de Cape Palmas a Cape Agulhas). Service Hydrographique et Océanographique de la Marine, Paris, C5 (2) : 3-46.

- 1983a - Rapport sur le recensement de la population 1979. Vol. 1 Tables de base. Direction du Plan et de la Statistique, Gouverne- ment de Vanuatu, 470 p.

- 19831, - Statistiques monétaires et bancaires, 4éme trimestre. Direction du Plan et de la Statistique, Gouvernement de Vanuatu, 11 p.

- 1983c - Indicateurs Statistiques, 2nd trimestre. Direction du Plan de la Statistique, Gouvernement de Vanuatu, 37 p.

- 1983d - The first National Development Plan. National Planning and Statistics Office, Government of Vanuatu : 147-156.

- 1984a - Fisheries Department Report 1983. Fisheries Department, Ministry of Agriculture, Forestry and Fisheries, Government of Vanuatu, 22 p. ,’

- 1984b - Instructions Nautiques, Iles de l’Océan Pacifique (a l’ouest du méridien 170° Est). Service Hydrographique et Océano- graphique de la Marine, Paris, K8 : 2-19.

- 1985a - Fisheries Department Report 1984. Fisheries Department, Ministry of Agriculture, Forestry and Fisheries, Government of Vanuatu, 22 p.

- 1985b - The mid-term review of Vanuatu’s First National Develop- ment Plan. National Planning and Statistics Office, Government of Vanuatu : 117-126

- 1985c - Statistiques monétaires et Bancaires, 2nd trimestre, Direction du Plan et de la Statistique, Gouvernement de Vanuatu, 11 p.

ANONYME - 1986a - Fisheries Department Report 1985. Fisheries Department, Ministry of Agriculture, Forestry and Fisheries, Government of Vanuatu, 30 p.

ANONYME - 1986b - KALSAKAU vows to preserve bank secrecy. Pacifie Islands Honthly, 57 (121, p.34.

Page 101: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 100 -

ANONYME - 1987 - Indicateurs statistiques, 4é trimestre. Direction du Plan et de la Statistique, Gouvernement de Vanuatu, 39 p.

BESANCON - 1965 - Géographie de la pêche. Ed. nrf GALLIMARD, Paris, 523 p.

BOLLARD, A. - 1969 - T-shirts and tapa cloth. A handbook of small rural businesses for the Pacifie. South Pacifie Commision, Noumea, New Caledonia : 59-62

BONNEMAISON, . - 1972 - Systéme de grades et différences régionales en Aoba (Nouvelles Hébrides). Cahiers ORSTOX sér. Sciences Humaines, 9 (1) : 87-108.

BONNEMAISON, J. - 1980 - The rural food distribution system and the two types of economic space : a case study of central Pentecost. In : MAC GEE, T., WARD, G. et D.W. DRAKAKIS-SMITH (ed.). Food distribution in the New Hebrides. Developement Studies Centre Ifonograph, 25, Australian National University, Canberra : 150-178.

BONNEMAISON, J. - 1986 - L’arbre et la pirogue. Les fondements d’une iden- tité, territoire, histoire et société dans l’archipel de Vanuatu (Mélanésie), T.l. Travaux et documents de l'ORSTOI& 201, 540 P.

BREMOND, J. et A. GELEDAN - 1981 - Dictionnaire économique et social. Ed. Hatier, Paris, 392 p.

BROUARD, F. et R. GRANDPERRIN - 1984 - Les poissons profonds de la pente récifale externe à Vanuatu. Mission ORSTOM de Port-Vila, Notes et documents,d'océanographie, 11,

CAMERON, J. - 1986 - Food production gions of Vanuatu with broad policy. FAO/UNDP, 13 p.

131 p.

systems in the local government re- implications for food and nutrition

CAMU, C.C., GUEVARA, G. and P.Z. DISTOR - 1983 - Deshydration procedures for mackerel (Pneumatophorus iaponicus). In : The production and storage of dried fish. FAO Fisheries Report, 279, Rome : 85-92.

CARLETON, C.R.C. - 1982 - Vanuatu fish preservation, transportation and marketing. FAO, Rome, 33 p.

CILLAUREN, E. - 1987a - La pêche a la traîne autour des dispositifs de concentration de poissons (D.C.P.) a Vanuatu, résultats prélimi- naires. Antenne ORSTOM auprés du Centre IFREMER de Brest, 114 p.

CILAURREN, E. - 1987b - La pêche a la traîne autour des dispositifs de concentration de poissons mouillés a Vanuatu : un exemple dans le Pacifique Sud-Ouest. Thèse d’océanologie. Université de Bretagne Occidentale, 202 p.

COYNE, T. - 1984 - The effect of urbanisation and western diet on the health of Pacifie island populations. South Pacifie Commission, Technical paper, 186 , 175 p.

Page 102: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 101 -

CROSSLAND, J. - 1984a - Port-Vila Fisheries Ltd : the establishement and operation of a government owned fish marketing company. Fisheries Department, Ministry of Agriculture, Forestry anf Fisheries, Government of Vanuatu, 23 p.

CROSSLAND, J. - 1984b - The Vanuatu Village Fisheries Development Program- me. Fisheries Department, Ministry of Agriculture, Forestry and Fisheries, Government of Vanuatu, 32 p.

CURRAN, C. A. and D.S. TRIM - 1983 - Comparative study of solar and sun- drying of fish. In : The production and storage of dried fish. FAO Fisheries Report, 279, Rome : 69-80.

DAGBJARTSSON, B. - 1983 - Production of salted and dried fish in the Mal- dives. In l The production and storage of dried fish. FAO Pishe- ries Report: 279, Rome : 58-62.

DAVID, G. - 1985 - La pêche villageoise a Vanuatu : recensement 1. Moyens de production et production globale. Hission ORSTOI¶ de Port-Vila, Notes et documents d'océanographie, 12, 198 p.

DAVID, G. - 1987- La pêche villageoise a Vanuatu : recensement 2. La con- sommation de produits halieutiques dans la population. Bission ORSTOH de Port-Vila, Notes et documents d'océanographie, 15, 124 p.

DAVID, G., CILLAURREM, E et G. BLANCHET - 1987 - La pêche & Vanuatu, traditions et développement. In : Actes de la Conférence Interna- tionale des Pêches. GERMA, Rimouski. 10-15 août 1986, 707-717.

DELAUNAY, et GADRAY - 1979 - Nouveau cours d’économie politique. ED. Cujaz, 540 p.

DYE, E. 1. - 1979 - Enquête sur les apports entre principes nutritifs et les habitudes alimentaires dans un village des Nouvelles Hébrides (étude de Walarano, Mallicolo). Commission du Pacifique Sud, Nouméa, Nouvelle Calédonie, 51 p.

FAO - 1984 - Captures et quantités débarques 1983. Annuaire Statistique des pkhes, Rome, 57 (11, 372 p.

FOWLER, M. H. - 1986 - Copra in Vanuatu, a review of its production and marketing in recent years. Department of Agriculture, Livestock and Forestry, Government of Vanuatu, 122 p.

GLUCKSMAN, J. - 1978 - L’industrie du poisson salé dans la région du Sépik en Papouasie Nouvelle Guinée. Lettre d'information de la Commis- sion du Pacifique Sud sur les pêches, 17 : 22-27.

GUIARD, J. - 1951 - Société, rituels et mythes du nord Ambrym (Nouvelles Hébrides). Journal de la Société des Oc&anistes, 7 (7) : 5 -103.

Page 103: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 102 -

HOKAMA, Y. - 1985 - L’actualité en matière de méthodes de dépistage de la ciguatoxine. Lettre d'information de la Commission du Pacifique Sud sur les pêches, 34 : 28-31.

HUNG, M. - 1983 - National Survey Report, Department of Health, Republic of Vanuatu, 30 p.

JABRE, B., RAOULT, A., RICHARD, C. et J. SPEAKE - 1976 - Study of the sub- urban district of Tagabe (Vila, New Hebrides). South Pacifie Com- mission, Nouméa, New Caledonia, 79 p.

JAMET, J. et Y. LAGOIN - 1974 - Océanographie appliquée aux pêches. Manuel des pêches maritimes tropicales, T.l. Ed. SCET internationale et Minist&re de la coopération, Paris, 447 p.

JARDIN, C. et J. CROSNIER - 1975 - Un taro, un poisson, une papaye. Com- mission du Pacifique Sud, Nouméa, 476 p.

JELLIFFE, D.B. - 1966 - The assessment of the Nutrition Status of the Com- munity. WMO monograph, 53, Geneva.

KAYSER, C. - 1970 - Physiologie. Historique et fonctions de nutrition. Ed. médicales FLAMMARION, Paris, 1411 p.

LAURE, J. - 1974 - Valeur nutritionnelle de produits de la pêche conservés artisanalement au Cameroun et au Tchad. Travaux & docukts de l'ORSTOI& 36, 79 p.

LAUREC , A. et J.C. LEGUEN - 1981 - Dynamique des populations marines exploitées. Concepts et modêles, T.l. Centre National pour 1'Exploitation des Océans, Rapports Scientifiques et Techniques, 45, 118 p.

LAYRISSE, M. ROCHE, M. and S. BAKER - 1976 - Nutritional anemias. In : BEATON: G. and J. BENGOA (ed.). Nutrition and preventive medecine, WHO, Geneva.

LEBLIC, 1. et M. H. TEULIERES - 1985 - Transformations dans l’exploitation du littoral de deux sociétés de pêcheurs canaques. In : Actes du colloque 1984 “le littoral milieux et société”. Cahiers d’anthro- pologie maritime, 2 : 269-278.

OLIVEAU - 1911 - Quelques observations personnelles sur l’ethnographie et l’anthropologie des Nouvelles Hebrides. Bulletin de la société d'Anthropologie de Paris, T.2., série 6 : 335-353.

PAGE, A. - 1981 - Economie Politique. Objet et méthodes de la science économique, facteurs et cadres de l’activité économique, prix et production. Ed. DALLOZ, Paris, 179 p;

PRESTON, G.L. and M.A. VINCENT - 1986 - Refrigeration for small-scale fisheries in Pacifie island countries. South Pacifie Commission, Technical paper, 188, 43 p. ,

Page 104: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 103 -

QUILLE, H. - 1985 - Enquêtes sur l’emploi en 1983 : le secteur privé urbain. Direction du Plan et de la Statistique, Gouvernement de Vanuatu, 193 p.

RAOULT, A., NITRANEN, A., JABRE, B. et E. DUNN - 1976 - Rapport sur les études de la Commission du Pacifique Sud dans les zones pilotes de Mallicolo, Nouvelles Hébrides. Commision du Pacifique Sud, Nouméa.

RODMAN, M. - 1986 -‘Remre Fishing Association, a socio-economic evalua- tion. CUSO, Port-Vila, 26 p.

SALLEH ISMAIL, M. - 1983 - Solar dryers for fish. In : The production and storage of dried fish. FAO Fisheries Report, 279, Rome : 81-84.

SCHAAN, O., CARLOT A. et F. N’GUYEN - 1987 - L’exploitation des ressources en poissons profonds par les associations de pêcheurs & Vanuatu. Mission ORSTOH de Port-Vila, Notes et documents d'océanographie, 16, 145 p.

SCHOEFFEL, P. - 1984 - Women in the fisheries of the South Pacifie : some development barriers and opportunity. In : Proceedings of the International Conference on “Women in development in the South Pacif ic”. Vanuatu Centre for International Relations, Republic of Vanautu, 32 p.

SHEUER, P.J. et R. BAGNIS - 1985.- Symphosiun no 10 : Ciguatera and. other reef seafood poisoning, introduction. In : Proceedings of the fifth international coral reef congress, Tahiti, 4 : 401-402.

SUMARDI, J.A., WAHONO, PUTIATI, IMAM S. and DARIUS - 1983 - Dried fish in East Java, Indonesia. FAO Fisheries Report, 279, Rome : 101- 108.

TAYLOR, F.J.R. - 1985 - Distribution of the dinoflagellate Gambierdiscus Toxicus in the earstern carribean. In : Proceedings of the fifth international coral reef congress, Tahiti, 4 : 423-428.

VAN PEL, H. - 1956 - A survey of fisheries in the New Hebrides with preli- minery recommendations for their development. South Pacifie Com- mission, Noumea, New Caledonia, 27 p.

VELLAS, P. - 1987- Le tourisme au Vanuatu. Colloque de la SEPANRIT, Bor- deaux, 9-10 avril 1987 (à paraître).

VIENNE, 8. - 1984- Gens de Motlav. Idéologie et pratique sociale en Mélanésie. Musée de l’homme, Paris, Publication de la société des océanistes, 42, 434 p.

WALTER, A. - 1982 - Etat nutritionnel des enfants de moins de 6 ans dans le Centre Pentecôte. Hission ORSTOH de Port-Vila, Document de tra- vail en anthropologie, 1.

Yen, S. et W. NEAGLE - 1985 - Technique de traitement des produits de la mer en Polynésie Française. Lettre d'information de la Commission du Pacifique Sud sur les pêches, 32 : 31-34.

Page 105: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 104 -

LISTE DES FIGURES

. Page

Figure 1 - L’archipel de Vanuatu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Figure 2 - Offre et demande en économie halieutique de marché.........10

Figure 3 - Facteurs déterminant la consommation, la demande solvable et la demande non solvable de produits halieutiques A Vanuatu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Figure 4 - Evolution des importations de poisson en conserve pendant les périodes ‘1968-1972 et 1979-1984 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...38

Figure 5 - Evolution de l’offre annuelle de poisson en cons2rve pendant les périodes 1968-1972 et 1979-1984 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...38

Figure 6 - Valeurs nutritives mesurées en indice de divers aliments pro- téiques achetés au prix de 80 vatus A Port-Vila en 1984....40

Figure 7 - Variations du prix de vente de la viande et du poisson an conserve du 15/3/82 au 8/3/85 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

Figure 8 - Les principales concentrations de population dans l’archi- pel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 . .

Figure 9 - Relations entre producteurs, ressources 2t consommateurs en économie de marché . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

Figure 10 - Schéma de l’évolution cyclique de l’offre 2t de la demande das produits de la pêche en économie de marché.................56

Figure 11 - Relations entre producteurs, ressources et consommateurs à Vanuatu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

Figure 12 - Relations entre demande, activité halieutique et offre à l’échelle d’une sortie de pêche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

Figure 13 - Relations entri! demande, activité halieutiqu2 et offre a l’échelle d’une saison de pêche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

Figure 14 - Facteurs limitant la production commerciale et favorisant la production d’autoconsommation dans les zones intertidales ou infratidales d’une profondeur inférieure à 10 m où la densité des pêcheurs est inférieure A 14 ménages au km2............71

Figure 15 - Situation des zones de pêche vis a vis des houles et des vents dominants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

Figure 16 - Représentation de la filiere “tortue” dans les îles du sud de Vanuatu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

Page 106: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 105 -

Figure 17 - La filiére du poisson de consommation locale...............81

Figure 18 - La filière du poisson à destination des marchés urbains....82

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 - L’offre de produits de la pêche en 1984...................15

Tableau 2 - L’offre de poisson disponible en 1983 par habitant dans divers pays maritimes tropicaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Tableau 3 - La consommation quotidienne de protéines dans la population feminine de Vanuatu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Tableau 4 - Fréquence de consommation des aliments protéiques dans l’ar- chipel .*.................................................. 18

Tableau 5 - Offre des principaux aliments protéiques consommés à Vanuatu en 1984 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Tableau 6 - L’offre de protéines animales en 1984.................1...22

Tableau 7 - Teneur en protéines de quelques aliments de base, exprimée en grammes de protéines pour 100 grammes d’aliment comestible . . . . . . . . . . . . . . ..*............................... 25

Tableau 8 - Exemples de régime alimentaire assurant 72 kg de protéines par an a un ménage de quatre personnes Vanuatu............27

Tableau 9 - Place de la couverture de ses besoins protéiques dans le budget annuel d’un ménage de Port-Vila....................29

Tableau 10 - Prix de 100 g de,proteines pour cinq des principaux aliments commercialisés à Vanuatu en 1983 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Tableau 11 - Teneur en fer de quelques aliments de base, exprimée en mg de fer pour 100 g d’aliments comestibles.....................34

Tableau 12 - Valeurs nutritives de quelques aliments protéiques d’une valeur de 80 vatus achetés à Port-Vila en 1984......,.....41

Tableau 13 - Variations de 1982 à 1985 du prix de vente des principales denrées alimentaires subventionnées par les pouvoirs publics . . . . . . . . . . . . ..*.................................... 43

Tableau 14 - Variations de 1985 à 1986 du prix de vente des principales denrées alimentaires subventionnées par 12s pouvoirs publics . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

Page 107: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 106 -

Tableau 15 - Classification des principales îles de Vanuatu selon la densite de leur population et leur superficie.............50

Tableau 16 - Valeurs nutritives de quelques aliments proteiques d’une valeur de 100 vatus achetés en milieu rural en 1985.......52

Tableau 17 - Les aliments protéiques de consommation courante, classes selon leur prix, leur circuit de distribution et leur facilité d’utilisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

Tableau 18 - Densité des pêcheurs sur les lieux de pêche...............68

Tableau 19 - Potentialités de développement de la pêche profonde dans les principales îles ou groupes d’îles de Vanuatu.............73

Page 108: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 107 -

ANNEXE 1 - Extraits du National Nutrition Survay Report, d’apr2s :I. HUMG (1953).

a) Les causes de la malnutrition.

“It is logical to link th2 nutritional status of the moth2rs and the childr2n, as the materna1 nutrition influences the status of the new-born and subsaquent nutriture through lactation. They indicate tha status of the community as they are determined by the quality and quantity of the food supply, the familial distribution of food, and are also affectêd by other acological factors such as environmental sanitation and persona1 hygiene, numbar of children and birth spacing, prevalsncz of endemic diseases, level of zducation and level of incorne.

Th2 nutritional status of the inland areas of the large islands ar2 wors2 than those on the toast, as they lack the substantial sourc2 of protzin foods from the sea and are also remote and undeveloped vith absence of services. Stunting is prevalent there which indicates chronic malnutrition of the children. Among the coastal areas, thos2 that are mor2 ramot2 and less developed, and have high population pressur2s seem to be wors2 off . The higher population pressures impose greater demands on the supply of czrtain foods which perhaps cannot be met. The lower education levzls affect the utilization of these foods, the low 12~21 of income Will restrain the purchase of foods from outside to supplament local foods” p. 23.

The urban population hav2 a better nutritional status. as there is a much greater availability of foods of high nutri- tional quality, and means of obtaining such foods with a higher level of income. The level of education, health services and environmental sanitation ara also iaproved” p. 24.

b) Les solutions pour éviter la malnutrition.

“Vi th th2 lorr population pressur.2s and abundant res- sourc2s for food production, the malnutrition problems that exist in th2 country are not due to the shortage but to the under-utilization of existing resources. In order to increase the production and the consumption of required foods, a conc2r- ted effort from a11 the sectors involveed in the food and nutri- tion area is needed, in particular the health, agriculture , and 2ducationnal sector.

Certain feeding practices of children and dietary habits hav2 to be changed. Suitable and acc2ptable supplea2ntary and Traaning foods that cari be locally produced need to be developed

Page 109: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 108 -

and introduced to the mothers. Th2 addition of a protein source and a concentrated source of 2nergy will improve the diet of the children substantially to meet the nutritional needs” p. 24.

“It is of cours2 not an easy task to change cultural patterns that bave been establishad for a long time. It is howe- v2r not impossible as there have been rapid changes in the die- tary habits of pzople recently in the urban and more developed araas, with exposure to the western influence. Change cari be brought about by education through a11 available channels, from the media to the schools to individual instruction by workers in the community...

Educational efforts Will be of no avail if people cannot obtain th2 foods needed to iaprove th2ir diet. Efforts to in- crasse the food production and consumption should be directzd towards foods of high nutritional valuz. protein foods in parti- cular, and food concentratzd in energy for the children” p. 25.

“Projects such as the village fisheries projects, live- stock and bush abbatoir projects are haading towars this direc- tion, but more emphasis needs to be placed in the agricultural sector in the subsistence production of these foods. Commercial production, especially for export should be a secondary consi- deration after the local needs have been met. Effort and resour- c2s need to be dir2cted towards solving the food storage and distribution problems, perhaps aided with the us2 of food pre- servation.

Change in the dietary habits SO far has not alprays been for the better. In many other South Pacifie countries, many health problems such as obesity and related chronic deseases have increase due to urbanization and westarnization of tha diet. They bave become heavily dependent on imported foods and are no longer self-sufficient in foodi TO prevent Vanuatu frcm following these footsteps, th2 us2 of importzd r2fined foods such as white rice, flour should be discouraged. It is a drain on the national resources in the loss of foreignh exchange.

A certain amount of food imports are necessary to sup- port the urban population until they cari be r2placed by local food production, and some imports are desirable to increase the variety and quality of the‘ diet. However, certain imports are totally unnecessary and in fact harful, as in the cas2 of “rub- bish f oods”. These are snack foods and beverages of ion nutri- tional quality. Tha main consumers of these foods are children, and they often replaca foods of Setter nutritional value. Their consumption cari also lead to increase dental caries and thus dental costs. Food importation should therefore be discrimina- tory and maasures to limit these should be taken to safe-guard the quality of the food supply” p. 26.

Page 110: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 109 - .

ANNEXE 2 - Extraits du courrier des lecteurs du journal Vanua!.u Weekly concernant la concurrence entre poissan frais et maquereau en conserve

a) Temoignage [l’une habitante de Port-Vila concernant la chèreté du poisson frais. Paru dans le Vanuatu Weekly no 14 du 03/11/84 (original puis ma traduction du bichlamar au français).

Dear Sir,

Miwandemsapaeweyusave kivimsamspacehmgmiblongmi save kîvtm sot t&ting we mi stop kat.

Emiaemiaboatdtinfihmo olfruhj%h weolirMps&bng taon Vib incbdim “NATAP’.

~~umitomomiwmwemi stapkakaitinjZshpiantitoemor kok=P lory nwydoy.

Nao men bbngk&j3ah M emistapbagdnemfjbnt wèed tWuI. B,#ml, miwàn mmistap laikimkakoij?uhjWtbutmino sw~wf-tigcrntih fihwekosbhmgememi2SOvtuu long Kg or mer. Okem wanem nao babae mi nukem bbng save kabi fnsh fih 3 or 4 taem long wan week.

Taem mi takm dwm mi no min se nu’ stap takm mi watt nomo or mi mi stap tokbaot mi wan nottw. Concerne blong,mi a+,ko especialy long sam parents we ,o& suapkat3mo4pikininimopapa emi work bbng kamm long end blong mat& lO.ooO vatu nwno for exempk and iet emi mas’pem; clos,’ kakat, skul fer. mo samtime bas fur tlio&a&@~~4ko.d~&~ Nlw samtimeyuhamBr~gprogmmme blong hclty toktok long radio se mun or ptkinini i mas kakai good okem kakd 01-h mit, but bng -4 snmting we i st2zp today, for .v:re .se kvan papa we cd m stop winim planti vatu long end bbng ~WIJ, olketa pikinbù bbng em oh oo ht chance nating blong kakai pood cvery day okem sam long d r!e+la pikinini mo samting ta mi GIT~ loak save taem pikinini enti

IJ:: e&‘i Che&r &n fmli j%h. Mo ,e:: rmy nonas bbng lukim dn jIàh

we yunù stap pem long Japan l mi no sas tuuing andplh we oh stap karetnbngsohvotabbngyumi nblnoemi2mo3taemmospIbng tinlsh.‘Naodngtingwetni~tapkat mistqptingseadngtinjùhemino. goodembnaoiminosas. Momi staptingtingtosedtinj%hiaoli good bbng Mai.or ?

MO from wlvlun~1no,k41 date &ng boton -blong tin bbng soemiimitblongtaemwemanisave kmnrtin jIsh okem ol tiamf& tin bbnghkai..

Longlukluk’bbngmi, mistap luksewhoeverweemlcmambng bisnisbbngjWunarhetemijtutting bngolwitemannomowetemdNi- Vanuatu we OU stap kamm bijkala Vatu but ohem wankm long 01 naraf& Ni-Vanuatu we olketa tu OU need blong kakaigood, from we very watt we yumi Uve bng world todoyitwmatayuwanemkaen mari,, jw wite, bbck, Mo, tich or poor,body~‘yUrm~~~ nomomoinidimsemkakai. ’ Longuwn Vib today wanpapa

weemikaremsn&vatuemisave kakaij?eshj%h&gwantaem nomo bng end blong mant. Sut- tinu papa ia babae emi Ao long ~NATAPandLnL)&hienihakat Ilnfhmtttongpem.wah~~x’ ~hafrobaboeemipem Hedbbng jishnomoweeminosasweinomo klumltbngemnating.

Mi, mistapsemtumasblong ko pem Hed blong j%h bng “NATAI”j%vm we Ni-Vanuatu we 1 stap long “NA TAI” t&m mr babae emilukmimihostappemHed blongj%heverytaembabaeforsure seeminuw&msewomanbitw kotmane&emistappemHedblong j%h evety lo+m.

MiwondansedUdaorwhoever ~Ouconcdkry~blongfi~ marketoUmarW&k bngpti blong mh jIsh bbng pba bbng yumi or even pmis blong d mm fnsh mit blongpiace bbngyumi.

Concem bbng mi emi stop long 01 man we OU Uve bng taon Vlhi okem MI.

Yollq sbtceely, Nicok ML0

Page 111: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 110 - .

.

Cher honsieur,

Je désirerais vous entretenir du poisson en conserv2 2t du poisson frais que l’un peut acheter a Port-vila,notamment à ‘Natai’.

A la maison, nous mangeons presque tous les jours du maque- reau en conserve. La raison pour laquelle nous ne mangeons pas de poisson frais est son prix. J‘aime beaucoup le poisson frais mais je n’ai pas assez d‘argent pour payer le kilo 250 vatus ou plus. A ce

4 prix, comment manger du poisson trois à quatre fois par semaine ? Je parle au nom des famillzs de trois a quatre enfants qui ne disposent que d’un salaire mensuel de 10 000 vatus, avec lequel 2112s doivent s‘habiller, se nourrir, payer la scolarité des enfants et parfois leur transport v2rs l’école. Dans les 4missions de radio concernant la santé, on entend souvent qu’il faut faire attention a sa nourri- ture et donner de la viande fraîche aux enfants ; mais dans la réa- lité, cela n’est pas possible, même si on 12 désire, à moins de ga- gner beaucoup d’argent. Aujourd’hui à Port-vila, beaucoup d2 famil- les s2 contentznt de “tin fis’ car c’est moins cher que le poisson frais. J2 suis désolé de constater que ces conserves importées du Japon coûtent deux a trois fois moins que le poisson pêché dans les eaux de Vanuatu. Je me demande si ce n’est pas parce que 12 poisson n’est’pas bon qu’il n’est pas cher. Alors est-il consommable ou non ? Pourquoi n’y a t-il pas de date limit2 de consommation au dos de la boîte comme pour les autres conserves ?

Quand je regarde les gens qui fréquentent 12 marché au pois- son, je constat2 qu’il s’agit de blancs ou de Ni Vanuatu gagnant beaucoup d’argent. Mais qu’en est-il des autres Ni-Vanuatu qui eux aussi ont besoin de manger correctement car tout être humain, qu’il soit blanc, noir, jaune, riche ou pauvre, posside un corps qui fonc- tionne,de la même manière et a besoin de la même alimentation.

A Port-vila, un papa qui gagne peu d’argent ne peut manger du poisson qu’un2 fois par mois, au moment de sa paye. Parfois, un papa qui se rend à Natai, lorsqu’il constat2 qu’il n’a pas suffisam- ment d’argent pour acheter un beau poisson’ se contente de la tête qui a le mérite de n’être pas cher mais où en revanche il n’y a ri2n à manger. ?loi aussi, quand je vais à Natai, j’achete des tétes de poisson. Les Ni-Vanuatu qui y travaillent doivent certainement se dire “pour sûr, voilà une femme qui n’a pas assez d’argent ; à chaque fois qu ‘elle vient, elle achète des têtes de poisson”.

Je demande a ceux qui nous gouvernent et aux rasponsabl2s du marché au poisson de reconsidérer le prix du poisson frais et celui de la viande fraîche. Cette demande est celle de tous 12s gens qui, comme moi, habitent Port vila.

Hicole KXLO.

Page 112: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 111 -

b) Repense d’un membre du comite national pour l’alimenta- tion et la nutrition au temoignage de N. Kalo. Parue dans le Vanuatu Weekly n-16 du 17/11/84 1 ma traduction de l‘anglais au français puis l’original)

Cher Monsieur,

Je désirerais répondre h la lettre de Nicole Kalo paru dans le n’14 de “Vanuatu Weekly” et aux auteurs des poèmes “L’année in- ternationale de l’alimentation” et “Année national2 des bovidés à Vanuatu”. Chacun de ces trois écrits concerne 12 prix de la nourri- ture locale. Il y est dit qu’une alimentation bon marché à bas2 de riz et de conserve de poisson ou de viande n’est certes pas 12 meil- lzur choix mais qu2 l’on y est contraint, à Port vila, les produc- tions locales n‘étant accessibles qu’aux blancs et aux Ni Vanuatus disposant d’un pouvoir-d’achat élev2. Je m’inscrit en force contre ces affirmations.

Le poisson en conservz peut étre plus cher que le meillaur marché des morceaux de poisson frais. Beaucoup de consommateurs ou- blient qu’ils payent pour 12 poids de la boîte de conserve, de la saumure, de l’huile et de la sauce tomate ! Une boîte de maquereau pèse 425 g mais ne contient que 320 g de poisson une fois égouttée. L2 prix payé est alors de 225 vatus 12 kilogramme de poisson.

Si vous achetez une boîte de 210 grammes de maquereau, cela ne vous coûtera pas plus de 46 vatus (prix fixé par 12 gouverne- ment). En r2alite vous payez le poisson 291 vatus 12 kilogramme. Des filets frais de requins coûtent seulement 250 vatus 12 kilogramme à Natai. Alors pourquoi mangez-vous de la conserve ?

La viande fraiche est également un meilleur achat tant du point de vue de la santé que du prix. Le corned beef sans céréale de la marque “impériale” coût2 615 vatus 12 kilogramme, celui de la marque “0x and Palm” coût2 550 vatus le kilogramme. “haling Lunchon Xeat” contient beaucoup de gras et de céréale, c’est la raison pour laque112 il ne coût2 que 265 vatus le kilogramme. Le foie, un ali- ment particulièrement nutritif, peut etre achete au prix de 120 vatus le kilogramme ; soit la moitié du prix de la viandz 2n cons2r- ve. On trouve de la viand2 hachée pour 220 vatus 12 kilogramme et du steack de veau, viandz tendre et peu grasse, pour 300 vatus le kilo- gramme. A ce prix là, vous pouver l’acheter. Les appitissants steacks rouge à l’étal de nos bouchers ne sont pas pour les riches mais pour nous tous.

Les gens voient des prix de 300 vatus le kilogramme à 500 vatus/kg chez 12 boucher alors qu’ils voient 129 vatus pour un2 boî- t2 de viande. Le sentiment immédiat est que la viande en conserve est meilleure marché. Faux ! N’oubliez pas que vous n’achèterez pas le kilogramme entier de viande fraîche et que la boîte n2 contient qu2 340 grammes de viande.

Page 113: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 112 -

Un2 famille composée d'un père, d'un2 mère et de trois 2n- fants pzut payer jusqu’à 209 vatus une boîte de 340 grammes de "cor- ned beef” qui lui sert pour un rzpas. tité de protéines

Elles recevront la meme quan- avec l’équivalent de 47 vatus de foie ou de 88

vatus de viande hachée ou de 125 vatus de steack de veau. Si l’on tient compte des déchets et des p2rtes à la cuisson, il s’avère que la viande fraîche n’est pas moins chère mais beaucoup plus nutritive et de meilleur goût.

Certains magasins vendent viande à un prix

les conserves de poisson et de supérieur de parfois 18 vatus ou plus que celui

préconisé par 12 gouvernement. Vous payez alors bizn plus que vous ne devriez.

Le poisson at la viande en conserve sont de bonnes sourc2s de protéines mais pourquoi payer plus cher quand les produits frais sont meilleurs ?

S’il vous plaît, faites votre marché avec soin, choisissez une bonne alimentation 2t soutznez l’industrie vanuatuane de poisson et de viande locale. Alors plutôt que d’ouvrir un2 boîte pour le dîner de ce soir, pourquoi ne préféreriez vous pas le poisson ou la viande fraîche ?

Xembrz du Comité National pour 1’Alimentation et la Nutrition.

Page 114: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- II3 -

Dear Sir,

I wouU like w reply w Niole Kolo’s ietter in Vanuatu Weekly p 14, 3/11/84 w the cuthors of *ihe

pormsv .* Imemational Year .of

Food” & “Vanuatu National Year blong Buluk”. AU three writers’ hcve exprtssed èoncem. about prices of local foods. They feei that a cheap diet of rice & tbuud firh/ meat is not the one of choùe but rather one of naccuiry. it ls feit that locd fd UI Vila cari oniy be afforded by white people & ni-Van- uatu peopk mzivlng high salarles. ThùùtWtWtN!

Tlùtned~hcankqwreexpen~ sive than the cheaper cuts of fnsh fih. Many people forget that they are paying for the weight of the titi, brine,oil&wmatosauce!Atinof mccked weights 425 granu but the drained weights of the actual jïsh is only32ogratnl. mùtnewuyau~ paying 22S wtulkg ofjïsh.

If you buy a 210 granw tln of Mackerel it should cost you no more than 46 vctu. (Govemment conuvlled prlce). Dùs means you we pcykg -221 vüiir/Rg for the actualfih. Fmshfillruofjlakajïsh cost only 250 vatufkg at Natal SO, whyeatoutofatln?

Fresh meat ù a&o a bener Lt cheaper purchase. “Corned Beef Imperial without Cereal” costs 615 wulkg & “Comed Beef 0x & Pabn wùhout C&al” costs 550 vatu/kg.‘“Mahg Lwcheon hïeat” contains high amounu of fa cb cered, yet it still costs 265 vctulkg. Liver, a very nutritlous food, cari be bought for 120 vatulkg. One-fij?h theprlceoftlnnedcomedmeat! Mince ù avaUable for 220 vatu/kg & hn, tender veal steck ù good value 01300 vatulkg.

But these are written, that ye . might belleve that Jesus is the Christ, the Son of God ; and that bellevlng ye mlght have Ilfe through his name.

Johr 20:31

So, you cari afford it. The dell- ksuLdooking mi steo& ln our ~bu&her’sshoparenotjustforthe rùh, but for us ail.

People sec the pria, 30 vatul kg or 500 vatu/kg in the butcher’s shop, then sec a tin of metu for 129 vatu. meimmediatethoughtùthat the tinned mect ù cheaper. Not truc ! Remember you do twt have to buy the whotè kllogram of fresh mect dr the tin only conbas 340 grcms.

A family cotuisting of father, mothu&3childrencoddpay209 vatu for ,a 340 gntm tln of corned beef for one meal. They could receive the same amount of protein from 47 vatu worth of liver, or 88 vctu worth of mince or 125 van4 worth of ved steak.

l7tù ù dlowing for loues in cooklng. l7te fresh meat ù not cheaper but. ù more nutritiour & Iplta better,

,,_., S?gq swres M sdung’ their dnn&j?ih”& nwat above recom- mended govemnunt prlces, up to 18 vctultln more ! SO. we are paying even more than weshotdd.

Tlld jïsh & meat are good souxu of prote& but why pay more for these when fnsh ù~better ? Pleaseshop~wùely,~enjoy goodnut- rition & support Vatutatu’s.local Iîsh & beefindustry.

SO nuher than open a tln for dinner tonight, why not enjoy some @h fih or meat 7

Yours slncereiy,

Member of le National Food & Nutrition Committee.

Dear Sù,

Plis, mi wantem supos yuforo Wve mekem smol space blong mi save putum smol toktok blong mi i kam out long NewsPepa blong Vanuatu Weekly.

Mi wantem rcfcr back long let- ter blong “one disappolnted Ni- Vanuatu (Glrl)r we heml mekem compleitt about d Police se oli stap watchem hem oltaem mekem se hem’ stap harem skln blong hem i coùd, long Issued N” 12 blong Vanuatu Weekly dotcd 20 October, 19%

Yu sùter, mi wcntem tcùm out long you se you reaRy gat COURAGE blong mekem letut olsem concemem 01 Police BUT

YOU NO TO0 SAMRT blong raitem down name blong you blong 01 mats oll save you who ia.

SO, PLEASE, bifo you save tdem samtlng concernem 01 mats, make sure se you gat courage mo smart oltaem Okey. Hemi no gud you startem wan samting wetem SMARTNESS and go SLACK long end blong hem Okry my fricnd !!!

Remember blong raitem down name blong you next time long next Ieta blong you. You kasem ?

Youn faithfully,

P.C. 217-R.S. RENE (Mr)

Dear Sir,

Iample~edtotakethùoppor- tunhy to tell the “Dùappolnted Ni Vanuatu Girl” ln Vanuatu Weekiy ND 12 rwt w be put off by “Happy Ni ’ Vonuoar Boy” in Vanuatu W@ly N” 15. At least you have the courage to point out a fa& Every- bodyhasfaultsandwhenthefaults cre being mentioned we try w put them rlght, instead of trying w caver them up then we wiil improve.

t for a ma&, appreciate your complaint because 1 am not sure whether tt was the styie I got or $gwQya&- - but SO- of

.< .;- Usually when someone ù star-

ing at.yorr, your itutinct tdù you land you cuwmatùally turn that dlrztlozto lcok the obstrver rignt in the eye. Normally the looker wotdd be embamassed to be disco- vered and would Mok the other way. Now what ù wrong ù that some people do not seem w possess thù sente of qui& and you couid turn w Mok .at them two .or three tlmesbuttheywotddstlllbewatch- img you. This ù staring ami obvi- owly ù bd matuters.

I&sp&edwheartluuthe policeù watchingoverme, however iknowpetfècdywellthatthatplace ù the Polùe Station and any one who may want to do me harm would know that as well. It ù a fact that unually my jiien& and myself are being attacked, aburcd or threatened for no reasotts at ail by drunkards and maniacs and there are no eyes w watch and help us. It ù at thue momqrt thct the so-cal- led watch-over eyes are most needed but everytlme they seem w be no where near.

Of course you are not breaking thelawbturemember, youcanstare butifyouaredircoveredpleatefin some excuses.

Youn falthjûlly,

Klluki JPeter Vu&)

Page 115: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 114 -

ANNEXE 3 - Liste des produits de base sxempts de droits de douane, d’aprk les indicateurs statistiques du second trimestre 1983 publias gar la direction du Plan et de la Statistique du Gouvernement de Vanuatu (ANONYME, 1983c)

Rote: Tbroe are thr m prices flxrd by the “Rico Control Offi~e~~ and are not necesearily the pricee found in the utorrr sud uaed in tbe Consumar Prier Index. Cor psir aont les pek muima fk6r pu le ‘9ervice du Contrdle des RiY m&s ne sont Pas dcessairement oeux patiquis dana les pointa de tonte et utilir6s pour le calcul des indices.

r PRWUCTS

~lma Rklkxlmm

VATU

mas in bag of 25 F&a mea in bag og 10 Kgs i&xeinbagof5lcgr IUoeinbagofl~ kakuel in toutoer in tln of 15 a kskerolîatoufoer infin of 7.5 a Hukurl la tomtoes in tin of 5.5 a Haskorellnoïl in tia of 15 a na&erolinoillntinof 7a Wel in.oU in till of

5.5 a &end~Carnedbeefwltbout cuul y0 5s Q snd Pals Oomod bref dth cueal y0 gts Impuial Camod beef uitbout cuealj40 (Ztr hpuirt Oomod beof vith cuul34o grs Loaal Camd bref in tin of 2m m sllgwinpwkotof

2 48 Sngu in poket of

1% smmtablrultinpcket

of 750 5m s8x8tablrMltinpaakat of.y 5s s0j8 Cooidng oilin bottle of 1 litre Arscbide cooklng oil in bottle of 1 litre Tsa in pcket of 250 grs Tar; in *et of 125 grs Soluble coffre in tin Of 2OOm8 Soluhel odrre in tia of

50 58 1

Milo in tin of .n5 58 Milo in tin of 200 5s Powdared allk in tin of 1 Kg

. . 190

144

216

140

130

175

90

70

40

172

282

120

65 435

125

215 120 562

1 925 785 rog 86 83

50

33

_ 80

48

30

6.4.83

1 89!5 770 400

eg 90

53

36

85

52

35

200 -.

PRODUITS

- 1.6 - 1.9 * 1.3 - 1.2 + 8.4

+ 6.0

+ 9.1

+ 6.3

+ 8.3

+16.7

+ 5.3

140

225

140

+ 4.2 ,,

130

1-35

70

70

-22.9

-22.2

40

155

Riz en sac de 25 K~s Riz en sac de 10 Kgs Riz en saa de 5 Kgs Riz en sac de 1 Kg Maquereru A la tomate en balte de 15 (h Haqurreau A la tomate en boite de 7.5 05 Maquereau A la toaate en boite de 5.5 Ca Maquereau ka lthuile en boite de 15 ck Maquereau B l’huile en boite de 7’ Os Maquaresu A l~huile en boite do 5.5 QS Cornrd beef UC and Paln sans cirkles en balte de 340 grs Cornod bref û and Palm avec cMrler en boite de 340 grs Gxmed beef Imp6rie.l saoa drealea en boite de 340 grs Corned beef Inp4rial avec drhles en boîte de 340 grs Cornrd bref Local en boite de 280 (va Sucre en poudre en saohet de 2 Kgs- Suare en poudre en sachet de 1 Kg Sel de table Saxa en sachet de 750 grs Sel de table Sua en sachet de 500 grs Huile de soja m bouteille de 1 litre

190

- 9.9

-32.6

+ 8.3 + 7.7

Huile d’kachide en bouteille de 1 litre

130 70

435

Th4 en paquet de 250 grs Ttd en paquet de 125 grs Caf6 soluble en boite de 200 5s Caf6 soluble en boite de 50 5s

205 - 4.7 Hile en boite de 375 grs 112 - 6.7 Milo en boite de 200 grs

'535 - 4.8 Lait en poudre en boite de 1 Kg

l- $ Vuia-

tion

Page 116: Le marché des produits de la pêche à Vanuatu - IRDhorizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/griseli/25610.pdf · ban market in Port Vila. Now the goal of the VFDP is “the

- 115 -

iAnx3.e 3 (suite) - Liste des prcduits ucapts d2 droits de douane

PRoDuoTs VA111 1 % varia- PRODUITS

2l.lO.82 6.4.83 tien

Povdaedallkiatinglf300 grs 172 165 - 4.1 Lait ra'poudre m boitr de 300 grs Lwtogea in tin of 1.25 Kg 755 750 - 0.7 Lait Lwtogra ca boite de 1,s Kgs s#togm b tin of 500 grs 352 315 -10.5 kit Lactogm ea boite de 500 @s &sbAqpordarlnpackatof 240 242 + 0.8 LorrlTr m paquet 750 58 d. 750 50 Umhlrytpovderinpaoketof 110 115 + 4.5 IadTO m pquet

335 58 de 335 ~8 uaratah in bar of 600 grs map 115 105 - 0.7 Savon Uuatrh ea bure de 600 grr Oumed buttu in cari oi 340 grs 200 200 Bwrra ea boite de 349 gis bmh butter in paeket of f lb 100 100 Emma iraLa ca pquet de f lb Regulae in pket of 1 Kg 275 250 - 9.1 Hagulne ea paquet do 1 Kg Uagulne in pckct of 500 @s 140 125 -10.7 Hagarlnr en pnqnet de 500 grs Oabin blrouitr in tin of 1 055 1 855 lkbin blrou.its ea boltr de 9 S;es (20 lbm) 9 Qr (20 lb81

Gabin biruuitr in tln of a60 860 Oabia beccite ea boite de 4.5 &a (10 lbs) 4.5 Kga (10 lbs). Cabia bircultr ia tin of 518 518 - Cabîa blrcu.lta en boite do 2.25 Kga (5 lbr) Plain flotu in pcket 0; 1 Q

2.25 &a (5 lbs) 95 95 Ferin *Plria* en pqu& de 1 Q

~uacheon aeat in tln of 100 100 kliag luw.heoa en boite de 12 û 12 h Haliag lczwheoon me& In tin of 60 60 Ilauag luncheoon ua boite de 7b 7@ Beef - stu 1 Kg 200 200 ‘ - Beotlf -regoutlI(g

- I!l& ribr 1 Kg 180 180 - plat de c6te Kg 1 - RiJets 1 Kg 180 180 - poitrine 1 tCg - Soup ment 1 Kg 180 180 - soupe ! g

PETRoLerm 30.9.82 26.1.83 a Vuiatioa ESSENCE ETC.

PetXol llitre Diesel oil llitre Ughtiag kerosenc llitre

66 67 + 1.5 Essence llltre :: 52 + 2.0 nuout llitre

56 + 3.7 Petrole limput 1 litre