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2015 saison 2014 Auditorium du Louvre Le Maroc médiéval : cultures, mémoires, identités Cycle de conférences Les lundis 20 et 27 octobre, 3, 10 et 17 novembre / 18 h 30 En lien avec l’exposition « Le Maroc médiéval. Un empire de l’Afrique à l’Espagne » (17 octobre 2014 – 19 janvier 2015, Hall Napoléon)

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Le Maroc médiéval : cultures, mémoires, identités

Cycle de conférences

Les lundis 20 et 27 octobre, 3, 10 et 17 novembre/ 18 h 30

En lien avec l’exposition « Le Maroc médiéval. Un empire de l’Afrique à l’Espagne » (17 octobre 2014 – 19 janvier 2015, Hall Napoléon)

Historiens, intellectuels et écrivains sont invités pour évoquer des lieux, des personnages ou des contextes qui éclairent la complexité et la richesse des échanges culturels constitutifs des identités du Maroc médiéval.

Lundi 20 octobre / 18 h 30Sijilmâsa du VIIIe au XIVe siècle, porte marocaine des relations à travers le Sahara par François-Xavier Fauvelle, TRACES (CNRS), Université de Toulouse Jean-Jaurès

Lundi 27 octobre / 18 h 30Chérifisme et soufisme dans l’histoire du Marocpar Ahmed Taoufiq, Ministre des Habous et des Affaires Islamiques, Royaume du Maroc

Lundi 3 novembre / 18 h 30Ibn Khaldûn, penseur de la civilisation par Gabriel Martinez-Gros, Université de Paris-Ouest Nanterre-La Défense

Conférence suivie à 20 h 30 de la lecture d’un choix de textes d’Ibn Khaldûn Ibn Khaldûn ou la première fresque historique du monde islamiquepar Faouzi Bensaïdi et Omar Berrada

Lundi 10 novembre / 18 h 30De Cordoue à Marrakech : six siècles d’activités scientifiques en Occident musulman (Xe-XVe siècle)par Ahmed Djebbar, professeur émérite, Université des Sciences et des Technologies de Lille

Lundi 17 novembre / 18 h 30Maïmonide et ses Commentaires : voyages intellectuels et géographiques par Aviad A. Stollman, The National Library of Israel, Jérusalem

2 Programme

Sijilmâsa © Catherine Schepens / Mission franco-marocaine à Sijilmâsa, 2014.

Lundi 20 octobre

Sijilmâsadu VIIIe au XIVe siècle,porte marocaine des relations à travers le Sahara par François-Xavier Fauvelle

Durant tout le Moyen Âge, la cité de Sijilmâsa, dans la palmeraie marocaine du Tafilalet, fut la principale porte du commerce avec l’autre rive du Sahara, où fleurirent les royaumes africains du Ghâna et du Mâli. De nombreux documents témoignent de l’importance de cette ville, carrefour commercial où s’activaient des marchands du Maghreb et d’Égypte, arabes, berbères et juifs. Disparue dans le courant du XVe siècle à cause du déplacement des grandes routes transsahariennes, la ville conserva

suffisamment de prestige dans les mémoires locales pour que ses ruines soient postérieurement investies de multiples lieux sanctifiés, cimetières musulmans et juifs ou encore mausolées de personnages pieux. Aujourd’hui, les fouilles du site, conduites par une équipe franco-marocaine, commencent à dessiner l’image d’une cité aux multiples visages, une ville de terre multipolaire, souvent pillée, plusieurs fois rebâtie dans le paysage oasien qu’elle a contribué elle-même à transformer.

François-Xavier Fauvelle est directeur de recherches au CNRS, directeur du laboratoire TRACES (Université de Toulouse Jean-Jaurès) et chercheur associé au Centre Jacques Berque (Rabat). Il a séjourné en Éthiopie, où il a dirigé le Centre

français d’études éthiopiennes et coordonné plusieurs programmes de recherche sur les domaines chrétien et musulman. Historien et archéologue de l’Afrique, il est l’auteur d’une centaine d’articles et d’une quinzaine d’ouvrages. Il a notamment publié Histoire de l’Afrique du Sud (Le Seuil, 2006), La mémoire aux enchères (Verdier, 2009), Vols de vaches à Christol Cave : histoire critique d’une image rupestre d’Afrique du Sud (Publications de la Sorbonne, 2009) et, dernièrement, Le Rhinocéros d’or. Histoires du Moyen Âge africain (Alma, 2013), qui a reçu le Grand Prix du livre d’histoire en 2013. Il est co-directeur (avec Larbi Erbati, INSAP, Rabat) de la mission archéologique franco-marocaine à Sijilmâsa.

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Lundi 27 octobre

Chérifisme et soufisme dans l’histoire du Marocpar Ahmed Taoufiq

Un chérif, descendant du Prophète, Idris b. Abd Allah, fuit la persécution du pouvoir abbasside et rentre au Maroc où il est proclamé roi par des tribus berbères en l’an 172/789. Ainsi fut créé dans le Maghreb un état indépendant du califat à Bagdad et, avec lui, un mouvement partisan, le chérifisme, qui associe la légitimité du pouvoir à l’investiture des chérifs. Durant le règne des trois grandes dynasties berbères, almoravide, almohade et mérinide, naquit et se développa, aussi bien en milieu populaire qu’en milieu savant, le mouvement soufi, mouvement d’éducation spirituelle qui place la vénération du Prophète au cœur de sa doctrine. Dans un contexte d’essoufflement du pouvoir central et de lutte contre l’occupation de places côtières par les Portugais à la conquête du Nouveau Monde au XVe siècle, le mouvement soufi ramena les chérifs au pouvoir pour assumer notamment la fonction d’arbitrage entre tribus arabes et berbères, qu’ils gardent jusqu’à aujourd’hui. Cette alliance entre chérifs et soufis façonna l’histoire du Maroc et se manifesta au-delà du politique dans des aspects culturels et dans une piété sociale stabilisante et créatrice.

Gabriel Martinez-Gros est professeur d’histoire médiévale de l’Islam à l’Université de Paris-Ouest Nanterre-La Défense. Spécialiste d’al-Andalus, il a consacré une part importante de sa recherche à la dynastie des Omeyyades de Cordoue (VIIIe-XIe siècle) dont il a analysé le discours de légitimation. Il s’est aussi attaché à faire le lien entre politique et culture dans l’Espagne andalouse en traduisant le plus célèbre texte littéraire andalou, le Collier de la Colombe d’Ibn Hazm. Depuis une quinzaine d’années il a mis l’œuvre et la pensée d’Ibn Khaldûn au centre de ses préoccupations. C’est à Ibn Khaldûn que sont consacrés deux de ses livres Ibn Khaldûn et les sept vies de l’Islam (Actes Sud, 2006) et Brève histoire des Empires (Seuil, 2014). Avec Lucette Valensi, Gabriel Martinez-Gros a été en 1999-2002 le premier co-directeur de l’Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman, principal centre de recherches de l’EHESS sur l’Islam. Il a également publié : - L’idéologie omeyyade. La construction

de la légitimité du califat de Cordoue, Madrid, Bibliothèque de la Casa de Velázquez, Madrid, 1992.

- Identité andalouse, Paris, Sindbad Actes Sud, 1997.

- De l’amour et des amants, traduction de l’arabe du Tawq al-hamâma fî-l-ulfa wa-l-ullâf d’Ibn Hazm (Le Collier de la Colombe sur l’amour et les amants), Paris, Sindbad, 1992.

- En collaboration avec Lucette Valensi, L’Islam en dissidence, genèse d’un affrontement, Paris, Seuil, 2004, réédité Point-Seuil, 2013.

Ancien professeur d’histoire à la Faculté des lettres et des sciences humaines Mohammed V à Rabat, Ahmed Taoufiq est l’auteur de nombreux ouvrages et articles. Il s’est également distingué en tant que romancier. Il a été nommé Ministre des Habous et des Affaires Islamiques une première fois en 2002, et a été reconduit par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2012 à ce poste, qu’il occupe actuellement. Professeur érudit, Ahmed Taoufiq a été vice-doyen de la Faculté des lettres de Rabat (1976-1978) et directeur de l’Institut des études africaines (1989-1995).

Lundi 3 novembre

Ibn Khaldûn, penseur de la civilisationpar Gabriel Martinez-Gros

Arnold Toynbee disait d’Ibn Khaldûn qu’il avait conduit la tentative la plus vaste et la plus pertinente d’expliquer l’histoire humaine, entreprise avant le XIXe siècle européen. On s’efforcera non seulement de comprendre une pensée d’une modernité exceptionnelle, mais également les raisons de son émergence. Ibn Khaldûn est unique, mais pourquoi l’est-il ? Après avoir rappelé sa vie et les traits principaux de sa pensée, on verra comment il est presque le seul parmi les penseurs modernes auxquels on l’a si souvent comparé – Montesquieu, Marx, Tocqueville – qui lie l’explication de l’histoire des États à celle des forces sociales ; pourquoi la Muqaddima, le livre de sa théorie, ne se préoccupe pas seulement, comme Le Prince de Machiavel, du pouvoir, mais de la ville, des métiers, des arts et des sciences, et de la manière dont ils sont plus ou moins bien produits dans certaines conditions politiques ; en somme pourquoi il n’est pas seulement penseur de l’État, mais de la civilisation.

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Astrolabe universel, inventé en Andalus au XIe siècle par Ibn Khalaf, utilisé à Marrakech © D.R.

Lundi 10 novembre

De Cordoue à Marrakech : six siècles d’activités scientifiques en Occidentmusulman (Xe-XVe siècle)par Ahmed Djebbar

Entre le IXe et le XIe siècle, on assiste à la naissance puis au développement de deux traditions scientifiques, l’une au Maghreb et l’autre en Andalus, en relation avec le phénomène de traduction en Orient d’ouvrages indiens et surtout grecs, et avec la publication à Bagdad des premiers traités scientifiques en arabe.On focalisera l’attention sur deux phases de l’histoire du Maghreb et d’al-Andalus, celle des empires almoravide et almohade (1062-1269) et celle des quatre royaumes mérinide, abdalwadide, hafside et grenadin (1270-1492). Les recherches de ces dernières décennies ont montré une circulation importante au cours de ces deux périodes des savoirs et des hommes de science entre les foyers principaux de cette région (Cordoue, Séville, Marrakech, Fès, Ceuta, Bejaïa, Tlemcen et Tunis). Elles ont également révélé une production scientifique conséquente répondant à la fois à des demandes sociétales et aux interrogations des hommes de science. Un phénomène important se dessine alors, la circulation partielle de la production scientifique d’al-Andalus et du Maghreb vers l’Europe à travers les traductions de l’arabe au latin et à l’hébreu. Cette circulation jouera un rôle dans la naissance d’une tradition scientifique dans l’Europe médiévale.

Lundi 17 novembre

Maïmonide et ses Commentaires : voyages intellectuels et géographiques par Aviad A. Stollman

Près de huit siècles se sont écoulés depuis que le jeune Maïmonide rédigea son Commentaire de la Mishna. Pourtant son œuvre suscite toujours autant d’intérêt pour qui étudie la théologie, la philosophie et la Halakha (Loi juive). On présentera l’histoire de ce remarquable penseur méditerranéen dont la vie intellectuelle fut nourrie par ses pérégrinations d’Espagne en Égypte, via l’Afrique du Nord. La question de la langue judéo-arabe dans laquelle son Commentaire fut rédigé se pose : une plate-forme linguistique qui facilita et stimula les échanges interculturels entre l’islam et le judaïsme. Ses voyages intellectuels et géographiques seront illustrés, mais aussi les pérégrinations de son Commentaire lui-même, depuis les premiers brouillons écrits durant ses voyages maritimes jusqu’aux textes définitifs rédigés à Fostat, en Égypte. Des descendants de Maïmonide quittèrent l’Égypte au XIVe siècle pour s’installer à Alep en Syrie où, trois siècles plus tard, des missionnaires britanniques retrouvèrent le Commentaire qu’ils rapportèrent dans leur propre pays.

Aviad A. Stollman est directeur des Collections à National Library of Israel, après en avoir été le conservateur chargé des collections judaïques. Après un doctorat en Talmud de la Bar-Ilan University (Israël), il a poursuivi ses recherches au Schusterman Center for Jewish Studies de l’University of Texas (Austin) en tant que professeur invité. Ses intérêts de recherche et ses publications se concentrent surtout sur l’œuvre de Maïmonide, sur le Talmud et sur la philosophie et l’histoire de la Halakha.

Mathématicien, historien des sciences, Ahmed Djebbar est professeur émérite d’histoire des mathématiques à l’Université des Sciences et des Technologies de Lille. Il est l’auteur de nombreuses publications, notamment : Une histoire de la science arabe (Paris, 2001) ; L’algèbre arabe : Genèse d’un art (2005) ; L’âge d’or des sciences arabes (Paris, 2005 ; 2013) ; Les instruments de l’astronomie ancienne : De l’Antiquité à la Renaissance (2006) ; Pour l’histoire des sciences et des techniques (2006), Les sciences arabes en Afrique : mathématiques et astronomie, IXe-XIXe siècles (Paris, 2012). Il a aussi été commissaire d’expositions : « L’âge d’or des sciences arabes » (Paris, Institut du Monde Arabe, 2005-2006) et « Les sciences en pays d’Islam » (Paris, Institut du Monde Arabe, 2007).Ahmed Djebbar fut aussi Conseiller à la Présidence de la République Algérienne pour l’éducation, la culture et la communication (1992), puis Ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Algérie (1992-1994).

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Maïmonide, manuscrit du Commentaire de la Mishna, page 6 © The National Library of Israel, Jerusalem

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En lien avec l’exposition « Le Maroc médiéval. Un empire de l’Afrique à l’Espagne »

Lundi 27 oct. / 12 h 30Présentation d’exposition

ConférenceLe Maroc médiéval. Un empire de l’Afrique à l’Espagne Par Yannick Lintz, Claire Déléry et Bulle Tuil-Leonetti, musée du Louvre

Vendredi 31 oct. / 20 hCarte blanche au cinéaste Nabil Ayouch

Film« Ali Zaoua prince de la rue »De Nabil Ayouch

Samedi 1er nov. / 16 hCarte blanche au cinéaste Nabil Ayouch

Film« Les Chevaux de Dieu »De Nabil Ayouch

Dimanche 2 nov. / 15 hCarte blanche au cinéaste Nabil Ayouch

Film« My Land »De Nabil Ayouch

Dimanche 2 nov. / 18 h 30Carte blanche au cinéaste Nabil Ayouch

Film« Le Coiffeur du quartier des pauvres »De Mohamed Reggab

Lundi 3 nov. / 20 h 30Le Maroc médiéval : cultures, mémoires, identités

LectureIbn Khaldûn ou la première fresque historique du monde islamiquepar Faouzi Bensaïdi et Omar Berrada

Mercredi 19 nov. / 12 h 30Actualité de la recherche archéologique

ConférenceChellah, un site vivantpar Ahmed S. Ettahiri, Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine, Rabat

Mercredi 26 nov. / 15 hFilm d’animation – public familial« Azur et Asmar »De Michel Ocelot

Jeudi 26 nov. / 19 hFilm en avant-première« Hadda – Casa »De Jacqueline Caux, 2014

Samedi 29 nov. / 20 hConcertTouria HadraouiAccompagnée de ses musiciens

Dimanche 30 nov. / 16 hRencontreConversation avec Touria HadraouiSéance illustrée de documents audiovisuels

Jeudi 23 oct. / 19 h« Ouvertures / Openings »

RencontreA state of danceProjections et conversation avec Simone Forti

Vendredi 24 oct. / 21 h« Ouvertures / Openings »

Performance« Jérôme Bel », 1995De Jérôme Bel

Samedi 25 oct. / 21 h« Ouvertures / Openings »

Performance« Illlummminnnatttionnnssss ! ! ! », 1971 / 2014De Simone Forti et Charlemagne Palestine[ Pyramide du Louvre ]

Dimanche 26 oct. / 19 h« Ouvertures / Openings »

Performance« Reanimation », 2012/2014De Joan Jonas avec Jason Moran

Mercredi 29 oct. / 20 hDe Rameau à Daho, musique française

ConcertEdgar Moreau, violoncelle Pierre-Yves Hodique, pianoDebussy, La Tombelle, Poulenc, Alkan

Mercredi 5 nov. / 20 hDe Rameau à Daho, musique française

ConcertTrio WandererChausson, La Tombelle, Saint-Saëns

Les programmes de l’auditorium autour de l’exposition « Le Maroc médiéval » sont en partenariat média avec Les clés du Moyen-Orient.

Programmation : Monica Preti assistée de Sophie Beckouche

Informations : 01 40 20 55 55 / www.louvre.fr

Réservation : 01 40 20 55 00

Pour un accès privilégié, adhérez aux Amis du Louvrewww.amisdulouvre.fr

© Auditorium du Louvre 2014

www.louvre.fr

Visites guidéesde l’exposition du 5/11/14 au 17/11/15 les mercredis à 14 h 30 et 19 h les samedis à 14 h 30. De 5 à 10 €.

Réseignements : 01 40 20 51 77

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