le porc dans les textes religieux hittites
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Submitted on 23 Feb 2009
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LE PORC DANS LES TEXTES RELIGIEUXHITTITESAlice Mouton
To cite this version:Alice Mouton. LE PORC DANS LES TEXTES RELIGIEUX HITTITES. De la domestication autabou :Le cas des suidĂ©s dans le Proche-Orient ancien, Dec 2005, Nanterre, France. pp.255-265.ïżœhalshs-00359817ïżœ
De la domestication au tabou : Le cas des suidés dans le Proche-Orient ancien, B. Lion et C. Michel (éd.), Travaux de la Maison René-GinouvÚs 1, Paris, 2006, pp. 255-265.
LE PORC DANS LES TEXTES RELIGIEUX HITTITES
Alice MOUTON* Résumé
Les textes religieux de lâAnatolie du deuxiĂšme millĂ©naire avant J.-C. font de frĂ©quentes allusions au porc, et ce dans des contextes variĂ©s. AprĂšs avoir examinĂ© lâimage que les Hittites attribuaient au porc, on sâinterrogera sur les utilisations que lâon faisait de ce dernier lors des cĂ©rĂ©monies religieuses. Lâaccent sera plus particuliĂšrement mis sur lâexistence ou lâabsence dâune consommation divine de viande de porc, en fonction des diverses aires culturelles de lâAnatolie hittite. Mots-clĂ©s : hittite, Anatolie, porc, religion, rituel, sacrifice, tabou.
Abstract
Anatolian religious texts from the mid-IInd millennium B.C. allude frequently to pigs in various contexts. After examining how the animal was perceived by Hittites, this paper will focus on the uses of pigs in religious ceremonies. Special attention is given to the presence or absence of divine consumption of pork, as a function of the different cultural areas of Hittite Anatolia. Key words: Hittite, Anatolia, pig, religion, ritual, sacrifice, taboo.
n Anatolie hittite, lâimage du porc est loin dâĂȘtre homogĂšne1. Les textes tĂ©moignent de son caractĂšre ambivalent, Ă la fois faste et nĂ©faste. Parmi les caractĂšres positifs que les
Hittites attribuent au porc, il faut surtout citer son lien avec le concept de fertilitĂ©. Plusieurs contextes illustrent cet aspect. Ayant dĂ©jĂ Ă©tudiĂ© ce point par ailleurs2, je me contenterai dâun seul exemple. Dans plusieurs incantations similaires prononcĂ©es en vue dâobtenir la bĂ©nĂ©diction divine sur une ville3 ou sur une vigne4, on retrouve la formule suivante : « (Comme) un porc engendre de nombreux porcelets (nu=za 1 Ć AH Ć AH.TURHĂ mekkuĆĄ haĆĄkizzi), que telle ou telle chose soit prospĂšre ». Cette formule entre dans la catĂ©gorie de la magie analogique : en comparant un phĂ©nomĂšne observĂ© avec un Ă©vĂ©nement que lâon
* ChargĂ©e de Recherche (CNRS), UMR 7044, Strasbourg. 1 Je tiens Ă exprimer ma reconnaissance au Prof. Johan de Roos qui, une fois encore, a eu lâamitiĂ© de relire cet article et de me donner des commentaires tout Ă fait prĂ©cieux. 2 MOUTON, 2004a. Voir Ă©galement sur le mĂȘme thĂšme lâarticle de DE MARTINO, 2004. 3 KĂHNE, 1972, pp. 250-251. ĂNAL, 1999, p. 220. 4 TORRI, 2003, pp. 109-110, α93.
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souhaite voir survenir, on suggĂšre au dieu invoquĂ© la dĂ©marche Ă suivre, on tente de lâinfluencer, dâoĂč la dĂ©signation trĂšs appropriĂ©e de ces incantations par Giulia Torri de « magie persuasive »5.
à cÎté de cet aspect positif du porc, on lui attribue principalement deux caractéristiques négatives6 :
1) le porc est un animal considĂ©rĂ© comme sale par nature, car il se nourrit dâordures. En cela, il est associĂ© au chien7 dans un rituel hittite destinĂ© Ă neutraliser une malĂ©diction (KBo 10.37 ii 15â-17â) : « Pour le cheval, lâorge (et) le fourrage mĂ©langĂ© (sont sa nourriture), pour le bĂ©tail (câest) le fourrage (vert), mais pour les chiens (et) les porcs, les dĂ©chets (sont) leur nourriture8. »
2) le porc est un animal Ă©troitement associĂ© au monde chtonien9. Or, câest lĂ que rĂ©sident les esprits dĂ©funts et toutes sortes de mauvais dĂ©mons. Ces entitĂ©s surnaturelles sont particuliĂšrement capricieuses, et il nâest pas rare quâelles soient considĂ©rĂ©es comme responsables de la maladie dâune personne. La « terre sombre », comme lâappellent les sources hittites, câest-Ă -dire le monde infernal, est le principal siĂšge de lâimpuretĂ©, et tout ce qui est en contact avec elle est souillĂ© par contagion10.
Le porc Ă©tant un animal omnivore, il peut en outre lui arriver de se nourrir de charognes, ce qui aggrave encore son Ă©tat dâimpuretĂ© religieuse.
MalgrĂ© lâexistence de ces caractĂšres nĂ©gatifs du porc dans les tĂ©moignages hittites, on constate que cet animal est employĂ© durant les rituels et les fĂȘtes religieuses. Il est trĂšs frĂ©quemment utilisĂ© comme substitut, et ce dans presque toutes les rĂ©gions de lâAnatolie hittite11. Ce phĂ©nomĂšne se justifie principalement par le fait que les rituels de substitution sont destinĂ©s Ă exorciser des forces malĂ©fiques qui ont investi le corps et lâesprit dâun individu. Ces entitĂ©s malfaisantes ont provoquĂ© lâimpuretĂ© du patient et doivent par consĂ©quent ĂȘtre expulsĂ©es au plus vite du corps de ce dernier â en Ă©tant, dans le cas du rituel de substitution, absorbĂ©es par le substitut â, puis ĂȘtre renvoyĂ©es dans leur demeure prĂ©cĂ©dente, Ă savoir le monde chtonien. Utiliser un animal-substitut pour exorciser un
5 TORRI, 2003, p. 11. 6 CaractĂ©ristiques que lâon retrouve dâailleurs dans le monde mĂ©sopotamien comme lâillustrent plusieurs contributions au prĂ©sent colloque. 7 Sur lâimage du chien et son rĂŽle de substitut aux cĂŽtĂ©s du cochon, voir COLLINS, 1990. 8 CHD L-N, p. 337 et HAROUTUNIAN, 2003, p. 153 et p. 160 : ANA ANĆ E.KUR.RA halkiĆĄ immiul ANA GU4
MEĆ =ya Ć Ă.GAL ANA UR.GI7HĂ Ć AHHĂ=ma mudana Ätre=ĆĄmit.
9 Le caractĂšre chtonien du porc et du chien a dĂ©jĂ Ă©tĂ© soulignĂ© par KĂMMEL, 1967, p. 152, HOFFNER, 1967, p. 400 et MOYER, 1969, p. 96. 10 Lâopposition puretĂ©/impuretĂ© est une notion centrale du sentiment religieux de lâAnatolie hittite. Dâelle dĂ©pend la santĂ© voire lâintĂ©gritĂ© (physique et mentale) de chaque individu. 11 On observe en effet une telle utilisation du porc aussi bien dans le cĆur du pays de Hatti (voir discussion ci-aprĂšs) et dans le Bas-Pays (rituels de Tunnawiya et du bĆuf : voir MOUTON, 2004a, p. 95 avec bibliographie) quâen Arzawa (rituel dâAĆĄhella? voir discussion ci-aprĂšs) et au Kizzuwatna (par exemple dans le rituel de MaĆĄtigga : CTH 404 ii 45-49 ; ROST, 1953, pp. 356-357). Pour les Ă©lĂ©ments culturels kizzuwatniens du rituel de MaĆĄtigga, voir dorĂ©navant MILLER, 2004. Pour dâautres attestations de lâutilisation du porc en tant que substitut, voir MOUTON, 2004a, pp. 94-95.
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patient revient dâailleurs parfois, les textes hittites en tĂ©moignent12, Ă offrir ce substitut en nourriture aux dieux souterrains, cela aprĂšs lâavoir chargĂ© symboliquement de lâimpuretĂ© qui souillait le patient. Le porc Ă©tant par nature mis en relation avec le monde dâen bas, il nâest donc pas surprenant quâil soit pour les Hittites un animal-substitut de prĂ©dilection13.
Bien que son usage le plus documentĂ© soit celui de substitut, plusieurs textes indiquent quâil peut ĂȘtre donnĂ© en guise dâoffrande alimentaire Ă des divinitĂ©s, que celles-ci soient chtoniennes ou non. Comme je viens de le signaler, ces deux fonctions, celle de substitut et celle dâoffrande alimentaire, peuvent dâailleurs se combiner, en particulier lorsque les dieux destinataires du sacrifice sont chtoniens.
Je dresserai la liste des contextes culturels dans lesquels la viande de porc est clairement consommĂ©e par un dieu afin de voir si des diffĂ©rences rĂ©gionales peuvent ĂȘtre observĂ©es. Pour ce faire, je distinguerai les aires culturelles suivantes :
1) le cĆur du royaume hittite (dans la boucle du fleuve Kızılırmak, le Halys antique). Cette zone culturelle reflĂšte, aux pĂ©riodes connues par les textes hittites prĂ©servĂ©s, lâimbrication des traditions religieuses hatties, hittites et louvites ;
2) le monde louvitophone qui se subdivise lui-mĂȘme en plusieurs parties, principalement le « Bas Pays » (au sud du fleuve Kızılırmak) et lâArzawa (plus Ă lâouest). Je ferai ici, si cela sâavĂšre possible, la distinction entre ces deux rĂ©gions ;
3) le Kizzuwatna (au sud et sud-est du fleuve Kızılırmak, Ă la frontiĂšre syrienne), oĂč Louvites et Hourrites se cĂŽtoient. 1. TĂ©moignages provenant du cĆur du royaume hittite
Câest dans le cĆur du royaume hittite que lâhĂ©ritage hatti est le plus vivace. a) Sur ce que lâon appelle une Sammeltafel, câest-Ă -dire une tablette compilant des
extraits de compositions distinctes, on trouve un rituel dâorigine hattie14 destinĂ© Ă neutraliser un prĂ©sage lunaire dĂ©favorable (KUB 17.28 i 1-4215). Son incipit indique en effet : « Si la lune rĂ©vĂšle un prĂ©sage et quâen rĂ©vĂ©lant ce prĂ©sage elle frappe une personne, je fais ainsi ⊠»16. Or, un porcelet est mentionnĂ© Ă plusieurs reprises dans la description de ce rituel. Tout dâabord, il est dit que le porcelet est abattu au-dessus dâun trou creusĂ© au
12 Voir MOUTON, 2004a, pp. 93-94 Ă la fin de la note 29. 13 Le porc nâest cependant pas le seul animal qui puisse servir de substitut. Ce rĂŽle peut Ă©galement ĂȘtre tenu par les animaux domestiques habituels, câest-Ă -dire le mouton, le bouc et le bĆuf. Le choix de lâanimal dĂ©pend probablement du contexte social et religieux dans lequel sâinsĂšre le rituel de substitution. Le statut social du commanditaire du rituel peut Ă©galement ĂȘtre pris en compte, comme lâindiquent plusieurs descriptions de rituels. Voir Ă ce sujet GĂTERBOCK, 1962, pp. 347-348 et LEBRUN, 1981, pp. 111-112. 14 Lâappartenance de ce rituel Ă la sphĂšre hattie ne fait aucun doute puisquâune des incantations retranscrites dans le texte comprend des phrases en langue hattie (KUB 17.28 i 20). 15 HAUPTMANN, 1975, p. 67 et ERTEM, 1965, p. 75. 16 KUB 17.28 i 1-2 (CHD Ć , p. 41) : [mÄ]n D30-aĆĄ ĆĄakiyazzi nu=kan ĆĄakiaĆĄni [ĆĄer?] UN-an GUL-ahzi nu kiĆĄĆĄan iyami.
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prĂ©alable dans le sol (i 3-6)17. Par la suite, le praticien qui dĂ©crit le rituel prĂ©cise (i 7-8) : « Si câest une fille, je prends une jeune truie, si câest un garçon, je prends un porcelet18. » Ces deux Ă©lĂ©ments, Ă savoir lâabattage du porc au-dessus dâun trou dâune part et le fait que lâanimal doit ĂȘtre du mĂȘme sexe que le commanditaire du rituel dâautre part me paraissent suffisants pour en dĂ©duire la fonction exorcistique de ce rituel. Le porc doit donc, dans ce contexte, jouer le rĂŽle du substitut de la personne « frappĂ©e » par le mauvais prĂ©sage. Il semble que le porcelet soit par la suite rĂ©cupĂ©rĂ© par le praticien pour ĂȘtre cuit et offert en sacrifice alimentaire Ă la dĂ©esse solaire de la terre, divinitĂ© hattie, maĂźtresse du royaume souterrain (i 16-19)19. Il nâest donc pas surprenant quâelle se nourrisse de viande de porc. Seule une partie de la viande cuite est donnĂ©e Ă la dĂ©esse. Le reste est mangĂ© par des prĂȘtresses sans doute au service de cette mĂȘme divinitĂ© (i 22-23)20.
b) Un second rituel (CTH 447) doit provenir de la mĂȘme zone culturelle, comme
lâa trĂšs bien montrĂ© Maciej Popko dans son Ă©dition de 200321. Dans ce texte, on lit (KBo 11.10 ii 15â-16â) : « Un porc, un mouton mĂąle, un bon bĆuf de labour, un pain sucrĂ©, que cela soit aux GulĆĄeĆĄ ! »22 Les GulĆĄeĆĄ sont les divinitĂ©s fĂ©minines qui veillent, avec les dĂ©esses-mĂšres DINGIR.MAH, sur la vie des hommes. Les derniĂšres assistent les femmes en couches et sont responsables de la survie du nouveau-nĂ© tandis que les premiĂšres attribuent un destin Ă chaque individu23. On a souvent comparĂ© ce groupe de divinitĂ©s aux Moires grecques plus connues sous leur appellation latine de Parques. Par ailleurs, le rĂŽle des GulĆĄeĆĄ va vraisemblablement jusquâĂ dĂ©crĂ©ter la mort dâun individu. Pour cette raison, ces divinitĂ©s sont associĂ©es au monde souterrain, et le choix du porc comme offrande alimentaire en devient moins surprenant24.
c) Un autre rituel dédié aux Gulƥeƥ et aux déesses-mÚres fait une allusion encore
plus claire au don dâun porcelet en guise de nourriture divine. Le passage en question est comme suit (KUB 55.53 Ro 13â-15â) : « Un porcelet cuit et une cruche de vin [âŠ] cela
17 Le trou que lâon excave dans le sol sert manifestement Ă transmettre lâoffrande aux dieux chtoniens. Voir Ă ce sujet COLLINS, 2002 qui fait Ă©galement allusion aux parallĂšles connus en GrĂšce antique. 18 [m]Än DUMU.MUNUS nu Ć AH.TUR.MUNUS dahhi mÄn DUMU.NITA nu Ć AH.TUR.NĂTA dahhi. 19 Ć AH.TUR zanuwanzi n=an EGIR-pa udanzi nu=kan kuwapitta happeĆĄni tepu dahhi nu taknaĆĄ DUTU-i BAL-antahhi « On cuit le porcelet et on le ramĂšne. Je prends un peu de chaque membre (de lâanimal) et je le sacrifie Ă la dĂ©esse solaire de la terre. » 20 Ć AH.TUR-an dahhi n=an Ă.Ć Ă-na anda pÄdahhi n=an MUNUS.MEĆ SUHUR.LĂ adanzi « Je prends le porcelet et je lâemmĂšne dans la piĂšce intĂ©rieure. (Puis) les prĂȘtresses SUHUR.LĂ le mangent. » 21 POPKO, 2003, pp. 81-82. 22 POPKO, 2003, p. 24 et p. 35 : 1 Ć AH 1 UDU.NĂTA 1 GU4.APIN.LĂ SIG5-anza NINDA.Ă.E.DĂ.A kÄ«=ma ANA DgulĆĄaĆĄ ÄĆĄdu. 23 BECKMAN, 1983, p. 245. 24 Par ailleurs, le passage citĂ© ici indique que les GulĆĄeĆĄ se nourrissent Ă©galement de moutons et de bĆufs, Ă lâinstar des autres divinitĂ©s.
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aussi on le place face Ă la dĂ©esse-mĂšre. [âŠ] Ensuite, on (les) place de la mĂȘme maniĂšre face aux GulĆĄeĆĄ25. »
d) Un inventaire cultuel faisant allusion Ă des fĂȘtes de saisons doit Ă©galement ĂȘtre
mentionnĂ©, car il apporte un Ă©clairage diffĂ©rent sur la consommation divine de viande de porc. Contrairement aux trois autres tĂ©moignages dĂ©jĂ Ă©voquĂ©s, des divinitĂ©s nâayant aucune relation apparente avec le monde souterrain reçoivent un porcelet en offrande lors dâune fĂȘte de printemps. Ces divinitĂ©s sont : « les dieux masculins des nuages » (DINGIRMEĆ LĂMEĆ alpaĆĄ), « le dieu de lâorage des nuages » (DU alpaĆĄ), le dieu de lâorage de Nerik, une ville au nord de la zone hattie, « le dieu de lâorage de lâĂ©clair » (DU harĆĄiharĆĄi), etc26. Toutefois, dâautres divinitĂ©s citĂ©es dans le mĂȘme contexte appartiennent bel et bien au monde chtonien, telles que la dĂ©esse solaire de la terre et les dieux Zawalli qui sont gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©s comme les esprits des ancĂȘtres27. Le fait que des divinitĂ©s atmosphĂ©riques puissent recevoir en offrande un porc tend Ă indiquer que cet animal nâĂ©tait pas systĂ©matiquement associĂ© Ă la notion dâimpuretĂ© dans cette partie de lâAnatolie hittite. En effet, contrairement aux divinitĂ©s chtoniennes, les dieux atmosphĂ©riques doivent rester Ă©loignĂ©s de toute source dâimpuretĂ© sous peine dâĂȘtre contaminĂ©s28.
e) Deux listes de rations semblent étayer cette interprétation. Parmi les rations
distribuĂ©es lors de fĂȘtes religieuses hatto-hittites Ă des prĂȘtres, la viande de porc figure en bonne place. Dans un cas, il sâagit dâun prĂȘtre du dieu de lâorage qui reçoit trois porcs lors de la cĂ©lĂšbre fĂȘte du KI.LAM29 ; dans lâautre cas, on prĂ©cise que les porcs sont tuĂ©s puis donnĂ©s Ă un prĂȘtre hamina et Ă un « oint » (LĂ GUDU12)30. Que des prĂȘtres soient autorisĂ©s Ă consommer une telle viande me paraĂźt indiquer que celle-ci nâest pas taboue pour les divinitĂ©s quâils servent. En effet, les textes hittites font maintes rĂ©fĂ©rences aux strictes rĂšgles de puretĂ© que non seulement les prĂȘtres, mais lâensemble des membres du personnel du temple dâune divinitĂ© doivent respecter. Si la viande de porc Ă©tait dangereuse pour la santĂ© des dieux et risquait de les contaminer par son impuretĂ©, elle serait probablement aussi interdite Ă leurs serviteurs immĂ©diats.
25 Transcription par GRODDEK, 2002, p. 94 : 1 Ć AH.TUR zÄÄntan Ă 1 DUG.KA.GAG GEĆ TIN [âŠ] nu ÄpÄt=(t)a ANA DINGIR.MAH peran tianzi ⊠[âŠ] EGIR-pa=ma DgulĆĄaĆĄ QATAMMA tianzi. 26 Pour une transcription et une traduction de lâensemble de ces passages, voir MOUTON, 2004a, p. 93 note 29. 27 ARCHI, 1979. 28 Sur la possibilitĂ© pour les dieux hittites de tomber malades aprĂšs avoir Ă©tĂ© mis en contact avec une source dâimpuretĂ©, voir MOUTON, 2004b, p. 312. 29 KBo 10.31 iii 17âf. (SINGER, 1984, p. 103) : 3 [Ć A]HHĂ QADU SU=Ć UNU LĂ DU dai « Lâhomme du dieu de lâorage prendra trois [por]cs avec leur chair. » 30 NEU, 1980, pp. 38-39 et SINGER, 1983, p. 23. La mĂȘme phrase est rĂ©pĂ©tĂ©e plusieurs fois, par exemple dans KBo 20.16 Vo? 9â et 12â: [Ć ]AH=Ć UNU kunanzi 1 Ć AH ANA hami[ni] pianzi « Ils tuent leur(s) porc(s) et on en donne un au hamina. » Concernant le hamina, prĂȘtre participant Ă des cĂ©rĂ©monies appartenant Ă la sphĂšre hattie, voir PECCHIOLI DADDI, 1982, pp. 111-113.
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2. Le monde louvitophone : le « Bas Pays » et Arzawa a) Un texte relatif au culte de la dĂ©esse louvite HuwaĆĄĆĄanna de KuliwiĆĄna fait allusion Ă lâoffrande dâun porc31. Il sâagit dâun passage dâune Sammeltafel dans lequel on lit : « Ensuite la reine sacrifie aux dieux du pays un porc et de la biĂšre Ă partir dâune cruche. [âŠ] § On amĂšne le porc. On le tue. On (le) prend dans (son) sang avec du pain plat et on le replace face Ă la divinitĂ© 32. » b) Un rituel en lâhonneur de la dĂ©esse NIN.TU (probablement la dĂ©esse-mĂšre dans ce passage33) mentionne lui aussi lâoffrande dâun porc. Le passage qui nous concerne plus directement est comme suit : « Un porcelet pour NIN.TU [âŠ] on cuit (ce) [porc]elet lui-mĂȘme Ă lâaide dâun pot34. »
c) Dans une fĂȘte religieuse en lâhonneur de plusieurs divinitĂ©s dâIĆĄtanuwa (KBo
4.11)35, le porc est cité plusieurs fois parmi les animaux sacrifiés.
d) Enfin, un rituel arzawĂ©en offre un des exemples les plus clairs dâutilisation du porc comme offrande alimentaire. Il sâagit du rituel dâAĆĄhella censĂ© repousser une Ă©pidĂ©mie envoyĂ©e par les divinitĂ©s dâun pays ennemi. En voici un passage : « On sacrifie un bouc (et) un porc Ă cette divinitĂ© mĂȘme36, (et on dit) : âLa divinitĂ© qui a provoquĂ© cette Ă©pidĂ©mie dans lâarmĂ©e, que cette divinitĂ© mange et boive tout son saoul ! Quâelle soit amicale envers le pays de Hatti et envers lâarmĂ©e du pays de Hatti !â »37 Il nâest toutefois pas impossible que dans un tel contexte le porc et le bouc mentionnĂ©s combinent deux fonctions : celle dâoffrande alimentaire pour les dieux Ă©trangers dâune part, et celle de substitut pour lâarmĂ©e toute entiĂšre dâautre part. Il serait en effet logique quâon fasse en sorte que les victimes sacrificielles absorbent au prĂ©alable dans leur corps lâĂ©pidĂ©mie qui sâest abattue sur les membres de lâarmĂ©e, ces derniers Ă©tant menacĂ©s dâĂȘtre littĂ©ralement mangĂ©s par les dieux ennemis. Ce mĂȘme rituel dâAĆĄhella indique en effet que lâĂ©pidĂ©mie est interprĂ©tĂ©e comme une soudaine fringale anthropophage de la part des dieux Ă©trangers38.
31 TRĂMOUILLE, 2002, p. 361. 32 KUB 43.56 iii 6â-7â ; 11â-14â (MOUTON, 2005 texte n°36) : n=aĆĄta MUNUS.LUGAL Ć AH DutniyantaĆĄ IĆ TU DUGKUKUB KAĆ ĆĄipanti [âŠ] § n=aĆĄta Ć AH parÄ pÄdanzi n=an=kan kunanzi nu ÄĆĄhani kattan NINDA.SIG kattan appanzi n=at=ĆĄan PANI DINGIRLIM EGIR-pa tianzi. 33 TRĂMOUILLE, 2002, p. 361. 34 KBo 20.89 Ro? 9â-10â : 1 Ć AH.TUR ANA DNIN.TU x [âŠ Ć AH].TUR=pat IĆ TU DUGĂTUL zanuwanz[i]. 35 STARKE, 1985, p. 339. 36 Câest-Ă -dire de la divinitĂ© responsable de lâĂ©pidĂ©mie. 37 KUB 9.32 Vo 13-17 et duplicata (DINĂOL, 1985, p. 19 et p. 25) : nu=kan MĂĆ .GAL NITĂ Ć AH apedani=pat ANA DINGIRLIM ĆĄipandanzi kuiĆĄ=kan DINGIRLUM kÄ« ĂĆ -an Ć Ă KARAĆ iyat nu=wa apÄĆĄ DINGIRLUM azziĆĄkiddu akkuĆĄkiddu nu=war=aĆĄ ANA KUR URUHATTI Ă Ć A KUR URUHATTI KARAĆ menahhanda takĆĄulanza ÄĆĄdu. 38 Voir MOUTON, 2004b, pp. 312-314.
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3. Le Kizzuwatna Les sources relatives Ă la sphĂšre kizzuwatnienne sont les plus nombreuses Ă
mentionner le porc. Cependant, presque toutes se rĂ©fĂšrent Ă sa fonction de substitut sans faire allusion Ă un Ă©ventuel rĂŽle supplĂ©mentaire dâoffrande alimentaire Ă des divinitĂ©s infernales.
a) Ă ma connaissance, seul le rituel de HantitaĆĄĆĄu de Hurma offre un point de vue
diffĂ©rent39. Dans ce texte, un porcelet est abattu au-dessus dâun trou creusĂ© dans le sol. On prĂ©cise alors que le sang de lâanimal doit sâĂ©couler dans le trou. Puis la praticienne prononce lâincantation suivante : « Que les dieux primordiaux mangent tout leur saoul ! Buvez et [mangez] le sang du porc, le cĆur ummanta, le blĂ©, le âŠ, la farine, le gĂąteau (et) le pain fait avec de lâhuile ! Soyez rassasiĂ©s (grĂące Ă eux) ! »40 Plus tard, il semblerait que le corps du porc soit rĂ©cupĂ©rĂ©, dĂ©bitĂ© et en partie offert Ă une autre divinitĂ©. Le passage est cependant trĂšs lacunaire. Quoi quâil en soit, lâextrait que je viens de citer indique clairement que le porc est destinĂ© Ă ĂȘtre mangĂ© par les dieux primordiaux. Ces derniers sont des divinitĂ©s chtoniennes bien connues, ce qui explique que leurs offrandes alimentaires soient dĂ©posĂ©es dans un trou excavĂ© dans le sol. Par ailleurs, le porc a trĂšs bien pu, encore une fois, servir en mĂȘme temps de substitut, car le rituel est destinĂ© Ă soigner une personne dont les annĂ©es sont « troublĂ©es » (nininkanteĆĄ), ce qui signifie sans doute que sa vie est mise en danger. Deux Ă©lĂ©ments sont Ă noter :
1) le porc pourrait servir simultanĂ©ment de substitut et dâoffrande alimentaire Ă des
divinités chtoniennes ; 2) la datation de ce texte est importante pour comprendre son originalité par
rapport au reste du corpus religieux kizzuwatnien. En effet, J. Miller a rĂ©cemment indiquĂ© que cette composition devait dater de la fin de lâĂ©poque vieil-hittite ou du dĂ©but de lâĂ©poque moyen-hittite, câest-Ă -dire vers le milieu du XVe siĂšcle41. Pour lui, cela expliquerait lâabsence de traces dâinfluences culturelles syriennes ou hourrites dans la composition, influences qui sont manifestes dans la plupart des tĂ©moignages religieux kizzuwatniens.
b) Le rituel de Walkui appartient, quant Ă lui, Ă ce deuxiĂšme ensemble de rituels kizzuwatniens. Devant ĂȘtre lĂ©gĂšrement plus tardif que le rituel de HantitaĆĄĆĄu (de la deuxiĂšme moitiĂ© du XVe siĂšcle), il comporte en effet des Ă©lĂ©ments hourrites. Or, ce rituel dĂ©crit par un prĂȘtre de la dĂ©esse de la nuit est destinĂ© Ă exorciser un rĂȘve dans lequel on mange de la viande de porc. Ă une autre occasion42, je mâĂ©tais interrogĂ©e sur la raison dâĂȘtre dâun tel rituel. Il me paraissait en effet intĂ©ressant de tenter de comprendre la raison pour laquelle il devenait nĂ©cessaire dâavoir recours Ă lâexorcisme aprĂšs avoir fait un tel rĂȘve. LâinterprĂ©tation la plus simple et par consĂ©quent la plus plausible me semblait ĂȘtre
39 ĂNAL, 1996, p. 22. 40 KBo 11.14 iii 14-17 (ĂNAL, 1996, p. 23) : karĆ«iliuĆĄ DINGIRMEĆ azzi[kkand]u Ć [A]H-aĆĄ eĆĄh[ar] Ć Ă ummanta kantan ⊠ZĂD.DA-an N[INDA].Ă.E.DĂ.A NINDA.Ă Äzten [ekutten] nu=za iĆĄp[iy]atten. 41 MILLER, 2004, p. 450. 42 MOUTON, 2004a.
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quâil pouvait exister au Kizzuwatna de lâĂ©poque moyen-hittite un tabou sur la consommation de la viande de porc. Ce tabou ne touchait pas forcĂ©ment toute la population kizzuwatnienne, mais peut-ĂȘtre simplement les membres du clergĂ© qui, Ă©tant donnĂ© leur relation particuliĂšre avec le monde divin, devaient faire preuve dâun Ă©tat de puretĂ© loin dâĂȘtre indispensable au reste de la population. Ce tabou expliquerait lâabsence complĂšte, Ă partir de cette Ă©poque, dâattestations de porc en tant quâoffrande alimentaire. Bien entendu, il ne sâagit lĂ que dâune hypothĂšse susceptible dâĂȘtre modifiĂ©e Ă la lumiĂšre de nouveaux textes. 4. Les textes de provenance incertaine dĂ©crivant une cĂ©rĂ©monie
Une derniĂšre catĂ©gorie de tĂ©moignages doit ĂȘtre mentionnĂ©e : les textes religieux dont la provenance exacte nâest pas connue. Un seul exemple sera citĂ© ici. Il sâagit dâun rituel destinĂ© Ă dĂ©livrer un enfant, voire un nouveau-nĂ©, dâune malĂ©diction43. Au cours de ce rituel, un porcelet est sacrifiĂ© au dieu du soleil, au dieu de lâorage et au dieu tutĂ©laire (LAMMA). Ce sacrifice est accompagnĂ© par une incantation qui invite les dieux Ă manger lâanimal44. Conclusion
Lorsque nous essayons de faire le bilan de ce que nous avons pu observer Ă partir des textes religieux relatifs Ă la consommation divine de viande de porc, deux principales remarques sâimposent :
1) Il faut noter le nombre important de tĂ©moignages dâorigine hatto-hittite. Cet Ă©lĂ©ment ne me paraĂźt pas anodin, car les sources provenant de cette zone culturelle ne sont pas forcĂ©ment les plus nombreuses dans lâensemble du corpus religieux hittite. Le Kizzuwatna, en particulier, est bien, voire peut-ĂȘtre mieux, reprĂ©sentĂ© dans les archives de HattuĆĄa.
2) Les rituels kizzuwatniens Ă©tant plĂ©thoriques, il est particuliĂšrement intĂ©ressant de noter que parmi ces trĂšs nombreux tĂ©moignages religieux, seul le rituel de HantitaĆĄĆĄu semble faire allusion Ă la possibilitĂ© pour une divinitĂ© de manger du porc. Tous les autres textes ne voient que lâimage nĂ©gative de cet animal. Le rituel de Walkui pourrait mĂȘme faire allusion Ă un tabou pesant sur sa viande pour le clergĂ© kizzuwatnien45. Si cette interprĂ©tation se confirmait, cela signifierait que le porc est Ă©galement proscrit du rĂ©gime alimentaire des dieux kizzuwatniens au cours de lâĂ©poque moyen-hittite, car ce qui est tabou pour leurs serviteurs humains lâest a fortiori pour eux. Le Kizzuwatna se dĂ©marque donc une fois de plus du
43 KBo 10.37 iv 32f. (CTH 429) : HAROUTUNIAN, 2003 et HOFFNER, 2004. 44 HAROUTUNIAN, 2003, p. 157. 45 Je nuancerais donc les conclusions obtenues par lâarticle de S. de Martino qui indique : « On the contrary, as we have seen, pork seems to be forbidden as impure food in south-eastern Anatolia. » (DE MARTINO, 2004, p. 57). La viande de porc nâĂ©tait pas forcĂ©ment prohibĂ©e pour tous les habitants du Kizzuwatna, car devenir temporairement impur aprĂšs avoir consommĂ© cette viande ne constituait probablement pas un problĂšme pour lâensemble des Kizzuwatniens. Seules les personnes devant faire attention Ă leur Ă©tat de puretĂ© rituelle (telles que les prĂȘtres, les devins? et le roi) devaient ĂȘtre concernĂ©es par ce tabou alimentaire.
Alice MOUTON 263
reste de lâAnatolie hittite, puisque mĂȘme le Bas-Pays et lâArzawa envisagent la consommation divine de viande de porc.
En rĂ©sumĂ©, nous pourrions dire que la viande de porc nâest pas exclue de la table des dieux de lâAnatolie hittite, exception faite du Kizzuwatna. De nombreuses Ă©tudes ont dĂ©jĂ mis lâaccent sur lâexistence, dans cette rĂ©gion, dâune culture bien diffĂ©rente du reste du pays de Hatti et son comportement vis-Ă -vis de la viande de porc pourrait lui aussi en tĂ©moigner.
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