le progressiste n° 2087

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Le Progressiste Mercredi 27 Mai 2009 - N° 2087 - La Chance de la Martinique c’est le Travail des Martiniquais. Hebdomadaire du Parti Progressiste Martiniquais - Fondateur: Aimé Césaire 1 euro 21-22 MAI : De la libération à 21-22 MAI : De la libération à la conquête d'autres libertés. la conquête d'autres libertés. Les jours fØriØs de l’abolition ont eu raison de notre parution. Nous offrons donc nos lecteurs ce 16-p ages et nous excusons de ce retard Les meilleurs spØcialistes des affaires Mariniquaises sont les Martiniquais eux mOEmes SOMMAIRE : S. Letchimy en mission : rumeurs (pp. 7/8)- (pp.7/8).- Le PPM soutient les socialistes Patrice THYROLIEN et Catherine NERIS (pp.13/14) DEMANDEZ LE ! Jacques BNGOU et Serge LETCHIMY

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Page 1: Le progressiste n° 2087

Le ProgressisteMercredi 27 Mai 2009 - N° 2087 -

La Chance de la Martiniquec’est le T ravail des Martiniquais. Hebdomadaire du Parti Progressiste Martiniquais

- Fondateur: Aimé Césaire

1 euro

21-22 MAI : De la libération à21-22 MAI : De la libération àla conquête d'autres libertés.la conquête d'autres libertés.

Les jours fØriØs de l’abolition ont eu raison de notre parution. Nous offrons donc à nos lecteurs ce 16-p ages et nous excusons dece retard

�Les meilleurs spØcialistes des affaires Mariniquaises sont les Martiniquais eux mŒmes�

SOMMAIRE :S. Letchimy en mission : rumeurs (pp. 7/8)- (pp.7/8).-

Le PPM soutient les socialistes Patrice THYROLIEN etCatherine NERIS (pp.13/14)

DEMANDEZ LE !

Jacques BNGOU et Serge LETCHIMY

Page 2: Le progressiste n° 2087

2

Le monde s'enfonce

lentement mais sûre-

ment dans la crise,

chaque jour, une litanie

de licenciements qui se

chiffre par milliers.

Chez nous, les choses

sont beaucoup moins

médiatisées, il faut aller fouiller pour avoir une idée précise de

la question, mais chacun sait, chacun sent que la Martinique

s'enfonce dans la crise, la récession, le chômage.

Dans le BTP, les choses commencent à apparaître (2.000 coti-

sants de moins à la Caisse de Congés Payés depuis octobre

2008, ce qui, rapporté à la France hexagonale, correspondrait

à 300.000 emplois perdus ! ) et chacun sait l'incidence de ce

secteur d'activité sur l'économie générale. Le mouvement

social de Février n'a certes pas arrangé les choses.

Alors que tous les Etats de la planète travaillent sans relâche à

chercher des solutions pour enrayer le phénomène ou pour le

moins limiter les dégâts, nos présidents de collectivités marti-

niquaises, eux, que font-ils ? Ils mobilisent les moyens de leur

collectivité pour bâtir un plan de relance ? Ils se réunissent pour

mutualiser moyens humains et financiers, pour harmoniser

leurs plans et tâcher de venir en aide aux Martiniquais, autre-

ment qu'en distribuant inlassablement des aides d'urgence ?

Ils appliquent leur plan d'action qu'en politiques d'expérience,

responsables et visionnaires, ils ont élaboré depuis juillet 2008

(début de la crise ?).

Ils vont voir le " petit père Niko " pour lui demander (faute de

l'avoir fait eux-mêmes) de mesurer l'urgence pour permettre

aux Martiniquais de passer la crise.

Non, rien de tout cela, ils sont obsédés par l'évolution institu-

tionnelle dont ils peinent à définir le contenu.

Rien de tout cela, ils sont hantés par la seule chose qui les pré-

occupe chaque matin au réveil, chaque soir au coucher, " com-

ment se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible ? ".

Alors l'idée a jailli, repousser les élections régionales jusqu'à la

mise en place de l'Assemblée unique !!

Après 20 ans de pouvoir pour l'un (revoyez vos dates ! 1989

!), 12 ans pour l'autre avec un bilan catastrophique en matière

de développement économique, de logement, de transport, (le

mal insoluble martiniquais selon eux !) de protection des ter-

res agricoles… Voilà que ces messieurs et leurs acolytes refu-

sent de se soumettre au verdict populaire.

Voilà qu'ils cherchent à changer les règles du jeu en cours de

partie, belle leçon de démocratie !

En réalité, ils veulent voler au premier parti de gauche aux der-

nières élections, le P.P.M., sa victoire aux régionales. Ils veu-

lent priver Serge Letchimy de cette victoire pour, ils l'espèrent,

entrer eux, dans l'histoire, mais par la petite porte, celle des

manœuvres bassement politiciennes qui n'ont jamais dévelop-

pé aucun pays.

Ils veulent voler durablement cette victoire, je vous le dis, car

qui peut soutenir sérieusement que mettre en place une

Assemblée unique à la Martinique, issue de la fusion des

conseils Général et Régional Martiniquais, prendra un an !

Qui peut soutenir sérieusement qu'en un an, ils vont fusionner

les administrations pléthoriques du Département et de la

Région !

Il a fallut quatre ans pour créer le CMTissu de la fusion de

l'ODTM et ARDTM !

Pire encore !! Un an pour mettre en place l'Assemblée unique

lorsque vous aviez confié à l'Autre la plume pour qu'il écrive

votre statut et qu'il le vote ! Et qu'il vous dise comment et

quand l'appliquer !

Soyons des autonomistes sérieux et non de circonstance par

opportunisme et calcul politicien. Souvenez-vous du cas de

Saint Martin et de Saint Bath si souvent cités en exemple : plu-

sieurs années de délai entre le referendum et l'application de la

loi organique.

Les choses sont claires ! Ils veulent simplement se maintenir

au pouvoir pour quatre ans de plus, peu importe la méthode !

La Martinique et les martiniquais ne méritent pas cela !

Didier LAGUERRE

Secrétaire Général du PPM

Editorial : Se maintenir à tout prix au pouvoir

Le Progressiste - Mercredi 27 Mai 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

21-22 MAI : De la libération à21-22 MAI : De la libération àla conquête d'autres libertés.la conquête d'autres libertés.

Page 3: Le progressiste n° 2087

22 MAI :

3Le Progressiste - Mercredi 27 Mai 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

LE SALUT FRATERNEL DU MAIRE GUADELOUPEEN JACQUES BANGOUMonsieur le député maire de Fort de France,

Docteur Pierre Aliker

Madame Darsière,

Mesdames messieurs les élus, chers collègues

Peuple Martiniquais,

Merci de me faire l'honneur, non seulement de partager

avec vous ce temps de mémoire, de reconstitution de

soi même, fortifié que nous sommes,

l'espace d'une commémoration, par

les racines historiques d'un peuple, le

votre, à l'écoute des premiers bâtis-

seurs et des histoires tragiques long-

temps non révélées,

Mais plus encore de me

demander de prononcer quelques

mots, moi, issu d'un autre peuple,

celui de la Guadeloupe, voisin certes

mais à l'écoute de sa propre histoire.

Comment vous dire simplement ma

quête partagée avec Serge Letchimy et ses

camarades, à la recherche dans ces évènements histo-

riques, chez vous comme chez nous, du fil conducteur

qui donne du sens à la quotidienneté de notre engage-

ment d'hommes politiques et d'élus de terrain. Et ce

n'est rien de le dire au moment même où d'aucuns veu-

lent remettre en question la légitimité des élus.

Comment vous dire l'espoir fou qui est le notre

de faire du pragmatisme du bâtisseur, le marteau et le

piolet capables de briser des chaines aujourd'hui enco-

re .

Celles d'une culture tantôt ignorée, tantôt étouffée, tan-

tôt récupérée,mais jamais révélée à elle même hors les

politiques initiées ici par Aimée Césaire, là par Henri

Bangou et reprises ensuite par les générations suivan-

tes.

Celles économiques rappelées ces derniers mois à la

conscience de la nation colonisatrice, elle même,

comme frappée d'étonnement devant la révélation

d'une emprise coloniale encore aussi fortement organi-

sée dans une république toujours sourde à ses diversi-

tés.

Celles politiques d'un cadre statutaire unanimement

reconnu comme inapte mais vis à vis duquel nos peu-

ples encore déchirés n'ont pas voulu à ce jour s'éloi-

gner. Tant il est vrai que loin du discours grandilo-

quent sur la souveraineté, le chemin de la responsabi-

lité effraie encore nos peuples.

J'ai choisi très modestement de vous dire com-

bien malgré nos différences vos combats trouvent

échos auprès de nous et combien l'histoire continue de

mêler nos destins.

Je n'avais pas dix ans quand

Armand Nicolas publia en 1960 le

premier récit historique de la révolte

des esclaves du 22 mai 1848 à la

Martinique. Le récit lui même ne me

fut pas révélé à cette date, mais la vie

et le combat de ce militant et diri-

geant communiste Martiniquais m'é-

taient déjà familiers, ma famille par-

tageant avec lui et ses camarades des

engagements communs et un militantis-

me étudiant identique qui les avaient

conduits chacun de leur côté à travailler en pionniers

de l'histoire de nos deux peuples revisitée à la lueur de

leur formation marxiste.

Singulièrement, c'est en 1978 que plusieurs

communes en Martinique, Fort-de-France, le François,

le Lamentin, Macouba, Morne Rouge, Rivière Pilote,

Trinité décident de commémorer à cette date cette page

de l'histoire Martiniquaise en faisant sur leur territoire

et pour leur personnel une journée chômée.

La même année s'achevait à Pointe-à-Pitre la

construction sur la place des martyrs de la liberté du

tertre de l'anneau brisé, monument symbolique rappe-

lant au monde le sacrifice de Delgrès, Ignace et

Solitude, le 28 mai 1802. Et dès cette année la ville de

Pointe-à-Pitre devait faire de cette date une journée

chômée pour son personnel et consacrée à un dépôt de

gerbe. Tradition que nous maintenons vivace après 31

ans même si le choix du 27 mai fût finalement décidé

par le gouvernement comme date commémorative

pour la Guadeloupe.

Dr Jacques BANGOU

suite en page 4

Page 4: Le progressiste n° 2087

Le Progressiste - Mercredi 27 Mai 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

... suite de la page 3

(Sans revenir sur la pertinence du choix du 27 a contrario de

celui du 28 mai, l'histoire riche des batailles pour la liberté de

1802 en Guadeloupe remplissant l'éphéméride de tous les jours

de cette période de l'année, nous n'avons pas manqué de voir

dans cette décision du gouvernement français en 1983 une

pierre jetée dans le jardin de la seule action commémorative

institutionnalisée par des Guadeloupéens de leur propre chef

depuis 15 ans).

En choisissant d'honorer la révolte de 1848 ici en

Martinique, comme nous en Guadeloupe nous fêtons la

mémoire des batailles de 1802 et ses martyrs/ batailles tenues

à Baimbridge par Ignace et ses compagnons, celles tenues de

Baie-Mahault à Gourbeyre pour porter le combat de Pointe-à-

Pitre à Basse-Terre, la fin tragique de Delgrés dans le fortin de

Saint Claude/, les peuples de Martinique et de Guadeloupe

entendent rappeler au monde que leur destin ils l'ont façonné

eux même.

Nos peuples n'ont pas été spectateur et victimes

consentantes de leur histoire.

C'est un enseignement clair que nous nous rappelons

à nous même et aux générations montantes.

Battez vous! Ne subissez pas! Dressez la tête! Voilà ce

que nous disent à deux siècles presque d'intervalle nos ancêt-

res.

Et ils peuvent être fiers, je le crois, ce soir en voyant

dans toute la Martinique les marques de reconnaissance. Ils

peuvent être fiers aussi en voyant ça et là les fruits du combat

continu mené au nom de ce peuple:

-Respect ainsi au nom de ces ancêtres pour l'œuvre

d'Aimée Césaire ici dans cette ville capitale de Fort-de-France.

-Respect pour le docteur Pierre Aliker dont on se sou-

viendra entre autre le cri jeté à la face de grands de ce monde

dans le stade qui porte son nom, je cite: " le meilleur spécialis-

te de la Martinique est le Martiniquais ".

-Respect à celles et ceux qui continuent de bâtir et d'of-

frir au peuple Martiniquais cet espace de liberté où nous nous

trouvons aujourd'hui.

Quoiqu'il en soit, les évènements récents montrent

combien nous avons tous soif d'identité enracinée dans une his-

toire connue et assumée. Nous avons soif d'avancer vers l'ave-

nir et de nouveaux destins enrichis d'un passé dont nous pou-

vons être fiers.

Mais si le combat de ceux qui ont sorti ce passé de

l'ombre, celui des Armand Nicolas, d'Aimée Césaire ici, de

Rémy Naissouta, d'Henri Bangou en Guadeloupe, et celui là

bas comme ici, mené par tous les mouvements engagés pour la

reconnaissance de nos histoires, est maintenant accompli, le

combat d'aujourd'hui est celui du devenir de nos commémora-

tions.

La tentation est grande d'en faire le jardin de nos seu-

les visions politiques.

Il ne sera pas évident de toujours pouvoir en maintenir

le caractère fédérateur et fondateur pour nos peuples. Les nou-

velles générations seront en effet tentées de les recevoir

comme une journée de vacances de plus pour un grand-pont

festif.

Et il est fascinant, à mes yeux tout au moins, de voir

combien la puissance colonisatrice a vite expurgée sa cons-

cience en renvoyant à notre mémoire, et non à la sienne, nos

histoires tourmentées.

Alors,cela signifie que le combat continue. Il nous

appartient de continuer d'être acteur de notre histoire et comme

le dit (je crois) Édouard Glissant, avoir " une vision prophétique

du passé ".

A ce titre, au peuple Martiniquais debout pour slamer,

battre le tambour, sonner la corne, filmer, chanter, danser, écri-

re les vérités d'aujourd'hui dans les espaces d'aujourd'hui, je dis

bravo.

Et Bravo également à vous monsieur le député maire, à tous

vos collègues, tous vos camarades et tous vos collaborateurs.

Je vous apporte la solidarité des miens les Guadeloupéens, celle

de la ville dont j'ai la charge,Pointe-à-Pitre, celle du parti où je milite, le

PPDG.

Respect pour ceux qui, ici en mai 1848, ont brisé leurs chaînes,

Respect chez moi pour les héros des batailles de 1802.

Jacques BANGOU

Maire de Pointe-à-Pitre

4

Page 5: Le progressiste n° 2087

22 MAI

5Le Progressiste - Mercredi 27 Mai 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

Cette année encore, 161 ans

plus tard, rappel historique

de ce 22 mai 1848 en présen-

ce de l'invité d'honneur du

Parti Progressiste Jacques

BANGOU, Maire de Pointe-

à-Pitre, la commémoration,

dans sa sobriété et son

dépouillement, n'en fut pas

moins riche de sens et de pro-

fondeur. Belle elle fut. Belle, simple et émouvante.

Une fois encore, pari gagné.

Jeudi 21 mai : le Malecon, ce Front de mer réussi dans

son aménagement grâce à la volonté têtue de la

Municipalité foyalaise. A 20h30, des lumières-torches

portées par des embarcations, esquifs irréels, semblent

sortir du ventre du Fort St Louis, trouent la nuit opaque

sur des flots renversés, souquent ferme vers la Pointe

Simon et la liberté. Cette liberté déclamée par Elie

PENNONTpouvait prendre place, ce soir, dans la cha-

pelle des mémoires. La célébration de l'abolition de

l'esclavage initiée par La Ville, par le biais du SER-

MAC, était lancée, ce qui faisait dire à Mme Danielle

MARCELINE, présidente de ce Service Culturel, que

" cette commémoration qui est un acte fondateur est

aussi un combat qu'ont mené Camille DARSIERES,

Pierre ALIKER, Aimé CESAIRE pour la reconnais-

sance du 22 ami dans sa symbolique mémorielle ".

Mêlé à la foule nombreuse et dense, le député-maire

Serge LETCHIMY, avec ses invités et ses élus, pour

qui " cette célébration-libération est un moment de

recueillement qui permet de transcender le présent

pour avancer sur les chemins d la mémoire ", s'est lais-

sé couler dans la parcours didactique en quatre

tableaux pédagogiques. Et puis c'est le tambour

RADA, PETWO, KONGO, RARA, qui éructe. L'appel

vient d'Haïti ; lui répondent les BATA cubains, instru-

ments principaux des rituels des esclaves Yorubas de

Cuba dont seuls les joueurs consacrés peuvent en jouer.

Le GWO KAguadeloupéen crépite dans son flamboie-

ment incandescent, passant la torche et le message au

TANBOU DI BASS et au TANBOU BELE martini-

quais pour une sérénade éblouissante qui ira jusqu'au

bout de la nuit. Rires, chants, danses s'installèrent sur

la nuit apaisée sous les regards des témoins de cette

histoire que sont Alexandre, Arago, Bouliqui, Romain,

Rostoland, Schoelcher entre autres.

Vendredi 22 mai.- Après une messe en l'église Des

Terres Sainville par le Père Limousin, le cortège

emmené par S. Letchimy, président du PPM, entouré

de ses élus et de nombreux militants, s'ébranlait en

direction de la place du 22 mai à Trénelle, réalisation

majeure de la Municipalité en ce qu'elle offre aux

Trénelliens un espace fonctionnel remarquablement

intégré dans l'espace de la Cité. Sur une estrade, les

chorales " Symphonie " de Citron et " Cœurs en portée

" des Terres Sainville interprétaient une œuvre de

Germain KANUTY. Puis Serge Letchimy, au mieux de

sa forme, en une veine limpide et inspirée, plus d'une

heure durant, tint son auditoire sous le charme de sa

verve. En préambule, il salua la présence du Maire de

Pointe-à-Pitre et de son épouse ; Jacques BANGOU

déclara : " Avec Serge Letchimy, nous partageons

beaucoup de choses. Il y a une vraie communion de

pensée entre nous dans plusieurs domaines. Nos deux

partis [PPM et PPDG] ont une même vision de l'auto-

nomie. Par ailleurs, nous partageons les mêmes expé-

riences en termes de gestion administrative et nous

sommes confrontés aux mêmes types de difficultés. Il

faut savoir que nos deux villes comptent plus de 70%

d'habitat social. En somme, nous partageons aussi deux

héritages qui représentent la gestion de Fort-de-France

par Aimé CESAIRE et celle de Pointe-à-Pitre par

Henri BANGOU ".

Lire la suite page 6

UNE COMMEMORATION DANS LA TRADITION ET LA PENSEE CESAIRIENNE.

Page 6: Le progressiste n° 2087

22 MAI

6

Le Président du PPM félicitait l'équipe ayant

organisé les festivités, en premier lieu Brunette

BELFAN. Dès lors, dans un discours structuré,

brillant et limpide, qui de l'avis de beaucoup

d'observateurs jalonnera le débat politique de

ces prochaines élections, le président fit un

inventaire complet et sans complaisance de la

réalité de notre pays.

Tout y passa : " Le PPM a une doctrine et une

philosophie ; notre mot d'ordre, plus que jamais,

est d'actualité : L'autonomie pour la Nation mar-

tiniquaise. Nous avons des exigences de respect

et de reconnaissance. Nous sommes contre la mise sous tutelle sociale de notre peuple. Schoelcher

et l'Abbé Grégoire sont à tout jamais accrochés au panthéon de notre mémoire, abolitionnistes

convaincus qu'ils furent, pour le rôle qu'ils ont joué dans le combat pour notre émancipation.

Césaire, le " Discours ", condamnation sans concession d'un système. Cette crise politique majeure,

sociale et sociétale dans une société marquée par les travers d'une économie de comptoir. Le devoir

de lutter contre l'oubli et de renforcer notre conscience d'être ; sortir de la dépendance morale et

intellectuelle ".

Le gros de son intervention porta sur l'évolution institutionnelle ; là encore, un exercice de style

articulé autour d'une pédagogie convaincante et réaliste : " (…) Cette jeunesse qui m'inquiète et me

séduit (…) Nous devons faire l'apprentissage du dépassement dans la souffrance… ". Puis ce fut le

dépôt de gerbe par le Secrétaire Général du PPM Didier LAGUERRE au pied de la statue créée par

Khokho RENE-CORAIL, cette femme que frappe le malheur dans sa chair, mais qui se projette cou-

rageusement dans le combat pour d'autres victoires.

L'espoir en quelque sorte… La chorale entonna " Van

lévé ". Le 22-mai s'est voulu unique !

Serge SOUFFLEUR

NDLR : Nous publierons prochainement de très larges

extraits de l'important discours de Serge LETCHIMY.

Le Progressiste - Mercredi 27 Mai 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

Brunette BELFAN, organisatrice

DØpot de gerbe à la st atut de Khokhopar Didier LAGUERRE

Page 7: Le progressiste n° 2087

Le Progressiste - Mercredi 27 Mai 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net 7

SERGE LETCHIMY AACCEPTE UNE MISSION DU GOUVERNEMENT . UN ACTE DE RES-PONSABILITE.Dans le microcosme politique agité par les Etats Généraux et la deuxième phase du congrès, l'annonce quele député-maire de Fort de France avait accepté une mission gouvernementale a fait naître la rumeur. C'est,a-t-on dit, le premier signe d'un rapprochement avec le Pouvoir, précédant l'entrée au gouvernement deSerge LETCHIMY à l'occasion du remaniement ministériel qui interviendra après les Européennes.Balivernes.Rappelons à ceux qui l'auraient oublié que SARKOZYet son gouvernement existent. La rencontre est,donc, indispensable. La participation aux Etats- Généraux de ceux qui exercent des responsabilités poli-tiques effectives le montre bien de même que la récente visite des deux Présidents d'Assemblées auPrésident de la République.En ce qui concerne la mission, il n'y a point de mystère et, comme toujours, la démarche du député-mairese fait dans la transparence. Elle est, de plus, inspirée par son sens aigu des responsabilités qu'il a vis-à- visde notre peuple. De quoi s'agit-il ?" Animer une réflexion destinée à relancer la lutte contre toutes les formes d'habitat insalubre ou indignesur des bases adaptées au contexte institutionnel et social des Outre-Mer ". Fallait-il par " pureté idéolo-gique " refuser la proposition pour marquer notre différence ? Un tel choix aurait été déraisonnable.Notons que cette commande est la traduction d'une Résolution prise lors de la Conférence Nationale duLogement Social Outre-Mer tenue en février 2007. Deux ans après cette importante réunion, le maire deFort-de-France est sollicité pour faire des propositions propres à concrétiser les conclusions de laConférence. La lettre de mission précise expressément qu'il est sollicité en sa qualité de " maire d'une com-mune fortement exposée aux situations d'habitat insalubre " mais aussi en raison de son expérience pro-fessionnelle et d'aménageur. Compte tenu de la nature de la mission qui concerne un secteur dans lequel ils'est depuis longtemps impliqué en obtenant des résultats incontestables, il aurait été irresponsable de refu-ser.Observons aussi que la dimension technique de la mission ressort du fait qu'elle n'est pas confiée par lePrésident de la République mais par quatre Ministres : Mesdames Alliot-Marie, Bachelot, Boutin et M.Jego.Bien entendu, les ministres réserveront le sort qu'ils voudront au rapport du Député-Maire. Reste qu'il auraadministré la preuve que l'opposition peut être constructive. Au moment où l'évolution statutaire occupe ledevant de la scène politique, la discussion avec le gouvernement français est inévitable. Dans la transpa-rence et sur des positions claires. C'est ainsi qu'il faut comprendre la responsabilité.

Jean-Claude WILLIAMProfesseurdes Universités

POLITIQUE-FICTION : S. LETCHIMY FUTUR MINISTRE ?

Page 8: Le progressiste n° 2087

Lettre de mission de Serge LETCHYIMY

Le Progressiste - Mercredi 27 Mai 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net 8

Page 9: Le progressiste n° 2087

ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT

Le Progressiste - Mercredi 27 Mai 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

,La France des trois océans, 2ND ESPACEMARITIME FRANÇAIS…GRACE A L'OUTRE-MER : Le Droit de la mer et plus particulièrement laconvention de Montego Bay, signée en 1982, ontdonné à la France, avec plus de 10 millions dekm², le statut de 2ème puissance mondiale pourl'étendue de sa Zone Economique Exclusive(ZEE) et de ses plateaux continentaux.Cependant, seule une part infime (2,6 %) de cesespaces maritimes borde l'hexagone, l'essentielétant situé autour des départements et territoiresd'outre-mer, dont près de la moitié baigne laseule Polynésie française.Ainsi, Saint-Pierre et Miquelon, Martinique,Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélémy,Guyane, la Réunion, Mayotte, Wallis et Futuna,îles Eparses, Terres australes et antarctiques,Polynésie, Nouvelle Calédonie, Clipperton... Lescollectivités d'outre-mer donnent à la France ledeuxième espace maritime mondial et lui assureune présence sur toutes les mers de la planète etdes points d'appuis stratégiques primordiaux. Le grenelle de la mer doit donc être l'occasionde définir une nouveau mode de gouvernancemondiale de la mer en lien étroit avec les collec-tivités d'outre mer dans une perspective de ges-tion raisonnable et pacifiée des ressources mari-nes et d'une protection des écosystèmes, des

habitats et des espèces marines. Il est clair que si la mer représente l'enjeu géo-stratégique du 21ème siècle, c'est également etavant tout un enjeu et atout majeur de dévelop-pement économique pour l'outremer.

De nouveaux modes de régulation et de gouver-nance sur les questions de la pêche, le tourisme,le transport maritime, l'exploitation des ressour-ces marines, les énergies renouvelables marines,la recherche, la formation, la défense et les acti-vités maritimes sont au cœur du développementéconomique de ces territoires ultramarins.

Au-delà de la relation Hexagone -territoire d'out-re mer, un axe fondamental de réflexion résidedans l'ouverture des territoires d'outre mer versleurs voisins les plus proches afin d'organiserensemble les moyens d'un développement régio-nal commun.

Plus que jamais, il est important de donner à cesterritoires le degré d'autonomie nécessaire enmatière de gouvernance et de coopération régio-nale afin de faciliter leur insertion dans leurespace régional et d'en faire de véritables relaisde la politique française à l'international.

A suivre : L'intégralité des propositions et syn-thèses

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KOUTT ZEPON : LE MIM A L'AIR DE P AN-

IQUER ET ENVAHIT L'A TE-LIER GOUVERNANCE DES

ETATS GENERAUX

La mayonnaise 74 n'a pas l'airde prendre et l'Etat-Major MIMsemble donner dans la panique.Désormais, ils sont très nomb-

reux à participer à l'atelierGouvernance co-présidé parDaniel Marie-Sainte et notre

camarade Catherine Conconne.Ils sont en effet plusieurs dizai-nes à se rendre dans les commu-nes que nous sillonnons chaquejeudi pour dire et redire…. Vive

le 74 !!!Notre Parti, lui, a préféré la dis-

crétion au prosélytisme aveugleet grossier et continue son tra-vail au fond, avec ses militants.De notre côté, cent fois sur lemétier nous nous remettons etpoursuivons donc notre devoir

d'approfondissement, sans préju-gés, sans fierté, en toute humili-té, tant nous sommes convain-cus qu'un simple article de la

Constitution ne sera pas de natu-re à combler notre vrai besoin

de libertés.Alors, avec une telle majorité le18 décembre dernier, pourquoi

une si brutale panique, pourquoiun tel affolement ?

Ah oui, c'est vrai, j'avais oublié: le Peuple doit voter !!! Aïe,

aïe, aïe !!

Contribution de S. LETCHIMYGrenelle de la mer : atelier n°4 : Pour une gouvernance rénovée de l'espace maritime outremer

Page 10: Le progressiste n° 2087

CONGRES DES ELUS LE 18 JUIN : ci dessous le relevé

Le Progressiste - Mercredi 27 Mai 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net 10

Ci dessous la reproduction du relevé de décision de la commisssion Had - Hoc du congrès des élus.

Page 11: Le progressiste n° 2087

11 Le Progressiste - Mercredi 27 Mai 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

SOCIAL

Question orale sans débatjeudi 7 mai 2009 : Fonctionnement des régimes de pr otection sociale des employeurs et travailleurs indépendants d'outre-mer

Mme la présidente : La parole est à M. Serge Letchimy, pour exposer sa question, n°687, relative au fonction-nement des régimes de protection sociale des employeurs et travailleurs indépendants d'outre-mer.

M. Serge Letchimy : Madame la secrétaire d'État chargée de la famille, vous savez l'importance des TPE dansles départements d'outre-mer. Elles représentent en effet, quelque 90 % des entreprises et 60 % d'entre elles n'ontpas de salariés - et n'emploient donc que des travailleurs indépendants. Je rappelle en outre qu'on compte 25 à 30% de chômeurs dans ces départements.Il s'agit pour nous de savoir comment restaurer la confiance et l'initiative face à une vraie injustice. On peut eneffet déplorer un véritable dysfonctionnement en matière de cotisations sociales et de régime fiscal.Ainsi, en matière de cotisations à l'assurance maladie, les taux ne sont pas uniformes. Le taux des cotisations quirelèvent de la CGSS est de 0,75 % pour un salarié et de 6,45 % pour un travailleur indépendant. Les indemnitésjournalières, ne seront perçues qu'à partir du 90e jour, pour 35 à 40 euros en moyenne. Pour les allocations fami-liales, les travailleurs indépendants ne les perçoivent pas suivant les régimes. En ce qui concerne les cotisationsde formation professionnelle, ces travailleurs indépendants les paient mais ne voient pas de programme qui lui soitdédié. Pour ce qui est des cotisations retraite, les versements sont réalisés à des caisses nationales en métropole.Ainsi, les travailleurs indépendants en question ne peuvent profiter de leur maison de retraite.Et puis, ces travailleurs ne bénéficient pas des œuvres sociales liées aux cotisations : prêts sociaux, établissementsde cures, centres de soins.Comment le Gouvernement compte-t-il remédier à cette situation, sachant qu'en Martinique, par exemple, il exis-te 10 000 entreprises sans salarié de ce type ? Si l'on octroyait un régime correct à ces travailleurs indépendants,50 % de ces entreprises individuelles pourraient recruter un salarié, ce qui représenterait 5 000 emplois créés.Comprenez l'importance de ce sujet pour nous, et mon souhait d'obtenir une réponse concrète de votre part.

Mme la présidente. La parole est à Mme Nadine Morano, secrétaire d'État chargée de la famille.

Mme Nadine Morano, secrétaire d'État chargée de la famille. Monsieur le député, le Gouvernement attachebeaucoup d'importance à l'égalité de traitement entre les travailleurs indépendants d'outre-mer et ceux résidant enmétropole.L'harmonisation des prestations familiales entre l'outre-mer et la métropole a été mise en œuvre dès les annéessoixante-dix. Cet effort s'est accentué à compter de 1990 et s'est achevé en 2006. Les montants des prestationsfamiliales servies dans les DOM sont désormais identiques à ceux applicables en métropole.Toutefois, certaines prestations font l'objet de conditions d'attribution ou de versement spécifiques. Ces spécifici-tés s'expliquent par le contexte économique et social particulier de l'outre-mer. La recherche de la parité absolueavec la métropole ne manquerait pas de remettre en cause certaines dispositions, actuellement plus favorables auxallocataires d'outre-mer.Les travailleurs indépendants d'outre-mer sont effectivement soumis à l'obligation de produire un justificatif depaiement des cotisations sociales échues, afin de bénéficier du versement de leurs prestations familiales. Cetteobligation s'explique par le taux de recouvrement des cotisations en outre-mer qui se révèle bien inférieur à celuiobservé en métropole.

SERGE LETCHIMY A L'ASSEMBLEE

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12 Le Progressiste - Mercredi 27 Mai 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net Le Progressiste - Mercredi 08 Septembre 2004

SOCIAL

Cette obl igat ion s 'expl ique par le taux de recouvrement des cot isat ions en outre-mer qui se révèle bieninfér ieur à celui observé en métropole. Cette obl igat ion a été introdui te en 1986 paral lè lement à l 'exten-sion des prestat ions fami l ia les. El le a été imposée par le légis lateur af in de s 'assurer que les t ravai l leursindépendants d 'outre-mer contr ibuaient au f inancement de la protect ion sociale.Précisons que pour un travai l leur indépendant qui a convenu d'un plan d 'apurement de ses dettes socialeset qui le respecte, la condi t ion d 'être à jour de ses cot isat ions est considérée comme acquise et ouvre dèslors le bénéf ice des prestat ions fami l ia les.Vous évoquez aussi la s i tuat ion d ' inégal i té dont seraient v ict imes les t ravai l leurs indépendants d 'outre-mer, en ce qui concerne les séjours en maison de convalescence ou de retrai te. Pourtant, le taux de béné-f ic ia i res de l 'a l locat ion personnal isée d'autonomie parmi les personnes de soixante-quinze ans et p lus estbeaucoup plus élevé outre-mer qu'en métropole : i l est quasiment double en Guadeloupe, et quasiment t r i-p le à la Réunion.En ce qui concerne l 'off re médico-sociale, je vous rappel le que des plans de rat t rapage ont été conclus enmars dernier en Guadeloupe et en Mart in ique, af in de créer 2 250 places d 'accuei l de personnes âgées sup-plémentaires d ' ic i à 2013.J 'appel le enf in votre at tent ion sur les récentes disposi t ions relat ives aux tar i fs plafonds appl icables auxétabl issements hébergeant des personnes âgées. Aux termes de ces disposi t ions inscr i tes dans l 'arrêté du26 févr ier 2009, les tar i fs se t rouvent désormais majorés de 20 % en outre-mer.Dans ces condi t ions, la s i tuat ion des travai l leurs indépendants d 'outre-mer est comparable à cel le de leurshomologues de métropole.

Mme la présidente. La parole est à M. Serge Letchimy.

M. Serge Letchimy. Permettez-moi, madame la secrétaire d 'État , de vous expr imer mon désaccord. Ledécret n° 92-1434 du 30 décembre 1992 auquel vous avez fai t a l lusion est un décret in juste qui ne respec-te pas le cadre de l 'appl icat ion de la lo i en métropole et en outre-mer, et qui est considérablement péna-l isant. C'est in juste d 'obl iger les t ravai l leurs indépendants d 'outre-mer à produire des documents qui nesont pas demandés aux entrepr ises indiv iduel les de métropole. À cet égard, votre réponse ne me convientpas.Deuxièmement, les t ravai l leurs indépendants dont je par le possèdent une entrepr ise dont i ls sont eux-mêmes salar iés. Comment se fa i t - i l qu'on leur appl ique un taux de cot isat ion à l 'assurance maladie de6,40 %, alors que le taux appl iqué à un salar ié normal se s i tue à 1,25 % ? Comment expl iquer qu' i ls nebénéf ic ient des indemnités journal ières qu'à part i r du quatre-vingt-dix ième jour d 'arrêt ?Madame la secrétaire d 'État , je vous propose donc d'approfondir le sujet dans le cadre d 'une mission d 'é-tude ou par lementaire - à votre gré - af in de faire un point général sur la s i tuat ion. Cela nous permettrai td 'échanger et de t rouver des solut ions durables à une si tuat ion de discr iminat ion.

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ELECTIONS EUROPEENNES

Le Parti Progressiste Martiniquais apprécie à sa juste mesure, l'importance du partenariat qui liel'Outremer A l'Union Européenne, et dans cette perspective s'est toujours engagé de manière résoluedans les élections européennes. Il considère que l'appartenance à l'Union Européenne, ensemble de dimension mondiale, comporte desapports importants pour l'Outremer en matière économique, social, technologique et de sécurité. Il rap-pelle aussi que l'outre n'arrive pas les mains vides. Il assure à l'UE des potentialités de ressources sous-marines incomparables au moment où les ressources terrestres sont menacées d'épuisement, un posi-tionnement géostratégique exceptionnel au moment où la crise mondiale rend incontournable la néces-sité de la coopération internationale, un apport inestimable en matière de biodiversité face à la crisemondiale de l'environnement et au risque de changement climatique. Il regrette qu'après des décennies de lutte pour une représentation équitable des outremers au sein duParlement Européen, les modalités électorales réservées aux Outremer pour ces élections européennes,en dépit de certaines modifications récentes, demeure encore profondément injuste pour ne pas direignominieux! Il entend continuer à se battre afin que pour les prochaines élections européennes, ce mode de scrutinsoit remplacé par un système basé sur la reconnaissance d'un principe politique fondamental: fondernotre unité républicaine sur le respect et la valorisation politique de la diversité de nos territoires et lereconnaissance de nos identités respectives.Après discussion avec les responsables du Parti Socialiste, il a décidé d'apporter son soutien à la listeprésentée par ce parti dans la circonscription de l'outremer et qui s'engage à défendre les positions sui-vantes :1) La réforme du scrutin des élections européennesdans la circonscription de l'Outremer. Cetteréforme ne devra pas viser au simple rééquilibrage des modalités électorales, mais devra se baser sur leprincipe politique fondamental suivant : fonder notre unité républicaine sur le respect et la valorisationpolitique de la diversité de nos territoires et la reconnaissance de nos identités respectives. Ce qui signi-fie la création de trois circonscriptions dans l'Outremer et l'attribution à chacune d'entre elles d'un nom-bre suffisant de sièges pour pouvoir y organiser un scrutin proportionnel et refléter ainsi l'apport excep-tionnel de nos territoires à l'Union Européenne.

2) La réforme de l'octroi de mer . L'octroi de mer est actuellement engagé dans un processus deréforme visant sa réduction puis, à terme, sa suppression. A cet égard, la date de 2014, date à laquelle ledispositif mis en place en 2004 fera l'objet d'une évaluation, constitue une échéance extrêmementimportante. Les représentants de l'outremer au Parlement Européen devront exercer la plus grande vigi-lance et travailler en étroite collaboration avec les régions d'outremer, pour faire en sorte que le rôleindispensable de protection de la production locale et de soutien financier aux collectivités locales quejoue cette taxe, ne soit pas perdu.

3) Les outremers ont vocation à être des laboratoires de l'écologie où seront élaborées lesconnaissances scientifiques et les nouvelles solutions technologiques, dans une perspective dedéveloppement durable.Ces connaissances scientifiques et innovations technologiques, non seulementrépondraient aux problèmes qui se posent en matière d'environnement, de changement climatique et depréservation de la biodiversité dans les Outremers, mais auraient aussi vocation à être exportées versd'autres régions du monde. Il est souhaitable que les représentants des Outremers fassent de la mise enplace de mesures et de moyens susceptibles de valoriser cette vocation, une priorité de leur action, auParlement Européen.

DECLARA TION DU PPM CONCERNANT LES ECLECTIONSES EUROPEENNES DU 6 juin 2009

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ELECTIONS EUROPEENNES

4) Les océans représentent un enjeu géopolitique, économique, scientifique et technolo-gique essentiel pourle monde.La localisation des Outremers dans les trois océans -Atlantique-Caraïbe, Océan Indien et Pacifique- donne une légitimité particulière à la présence de l'UnionEuropéenne dans ces espaces. Les représentants des outremers au Parlement Européen doiventfaire en sorte que les outremers puissent jouer un rôle actif dans la gestion durable des ressourceshalieutiques et alimentaires, la sécurité maritime, la protection de l'environnement marin, la pré-vention des catastrophes et la coopération régionale.

5) La défense de nos économies face à la libéralisation du commerce mondial.En dépitdes recommandations du Conseil Européen, appelant à la préservation des intérêts desDépartements Français d'Amérique dans le cadre des négociations entre la Commission desCommunautés Européenne et le CARIFORUM, l'Accord de Partenariat Economique signé fin2008 entre les deux parties, accroit l'asymétrie des relations commerciales au détriment de cesdépartements et, de ce fait, lèse assez sensiblement leurs intérêts. Les représentants de l'Outremerdevront s'évertuer à corriger ces déséquilibres autant que faire se peut, et veiller à ce que, dansles négociations en cours actuellement entre l'Union Européenne et les pays d'Amérique, en parti-culier, celles concernant le Marché Commun Centroaméricain (MCCA), le MERCOSUR et laCommunauté Andine (CAN), les intérêts des DFA soient préservés. Dans cette perspective, ilsdevront porter une attention toute particulière aux dangers que font peser les économies Latino-Américaines à bas salaires sur nos productions bananières, sucrières et nos industries d'import-substitution.

6) L'Accord de Partenariat Economique entre l'Union Européenne et le CARIFORUMacréé plusieurs institutions destinées à en assurer la bonne exécution :- Le Conseil Commun CARIFORUM-Union Européenne- Le Comité CARIFORUM-Union Européennes pour le Commerce et le Développement- Le Comité Parlementaire CARIFORUM-Union Européenne- Le Comité Consultatif CARIFORUM-Union EuropéenneLes représentants de l'outremer au Parlement Européen devront veiller à ce que partout où celasera possible, nos intérêts soient représentés et défendus au sein de ces instances.

7) La maîtrise de l'immigration et l'inser tion dans l'environnement géographique.Lesoutremers sont situés à proximité de grands pays du sud à forte population et à fort taux d'émigra-tion. Compte tenu de leur faible taille et de leur niveau de vie relativement, ils fortement mena-cés par l'immigration clandestine. Ils sont touché en même temps par le narco trafique et l'insécu-rité. Les représentants de l'outremer au Parlement Européen devront promouvoir des mesuresvisant à adapter étroitement les politiques migratoires aux caractéristiques spécifiques et à laconjoncture de chaque territoire ultramarin, car des politiques définies au niveau européen,concernant des pays continentaux et s'appliquant à une population de plusieurs centaines demillions d'habitants ne pourraient s'appliquer à nos économies insulaires exigües et fragilesqu'aux prix d'énormes dégâts. Les représentants de l'outremer au Parlement Européen devrontmiliter pour que, dans les outremers, les politiques migratoires demeurent sous l'autorité des Etatsmembres et des collectivités locales.

Suite de la page 13

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XAVIER ORVILLE : Retour à Case Pilote…..

Pour l'assistance d'amis connus et de curieux anonymes, qui s'étaitrassemblée, le Samedi 16 mai, dans la salle des Délibérations de laMairie de Case Pilote, le constat s'imposait : huit ans après sa mort,l'enchantement dure encore, Xavier Orville a peut-être disparu, maisaucun de ses lecteurs ou de ses contemporains n'y croit tant il estmort juste au moment où nous n'avions plus besoin de ses yeuxétranges pour voir et sentir ce pays qu'il a chanté. Comme si sonabsence même semblait avoir démultiplié sa présence parmi nous.

" Je survivrai ", avait-il assuré. L'écriture, ses livres, instrumentsde sa survie, sont désormais le nouvel horizon, le nouveau ciel, lanouvelle demeure où nous sommes assurés de le retrouver, en com-

plicité et en amitié. L'écriture n'est-elle pas un acte d'ordre germinatif, elle qui plonge dans les pro-fondeurs les plus intimes ou mythiques de l'homme pour se faire la voix décorative de sa chairinconnue ou secrète ? Le roman n'est-il pas un acte de sociabilité qui instaure une solidarité, uneconnivence entre une terre, une société et un homme ?

L'écrivain. Orville survit et revit dans ses livres ! A nous de l'y retrouver !Après un an de silence et de deuil, l'Association de ses Amis, fondée et animée jusqu'à la

veille même de sa mort par son premier Président Camille Darsières, est revenue vérifier l'absorp-tion fusionnelle de son pays natal et de l'homme. " La preuve d'un écrivain, rappelait Joseph Jos,doit être strictement différée jusqu'à ce que son pays l'ait aussi amoureusement absorbé qu'il l'a, lui,l'écrivain, amoureusement absorbé "

Un grand concours de Pilotins, rehaussé et renforcé par la présence amie de Jeannie Darsièreset du Maire Adjoint de Fort de France, a revécu, en images, en témoignages, et par la voix mêmed'Orville, les heures brillantes de son passage lumineux parmi nous.

Joseph Jos le rappelait en ouverture de propos, commentant le dialogue apparemment surréa-liste qui réunit Orville et son " maître en écriture ", au fronton du Parc Culturel Aimé Césaire : "Même le crayon de Dieu n'est pas sans gomme ", avertit Césaire, précisant que le crayon dessinateurdu monde et créateur de destins pouvait d'un coup de gomme, assigner à l'obscurité, à l'oubli. A quoile disciple répond avec assurance : " Le temps tourna la page des jours, soleil après soleil ".Le soleilsurvit à la fuite des jours, et nous dit Paul Valéry : " Il est des regards de peuples morts qui pourtoujours éclairent ".

Ressourcer la connaissance de l'écrivain, en évoquant sa relation étroite et amoureuse avec saville, ses rues, ses plages et ses bois, séjour de nombre de ses héros, scène de tant de leurs aventu-res, tel était le projet de la soirée. " Orville et Case Pilote, une histoire d'amour entre Micolo,Grands Fonds, Gros vent, la Batterie et Maniba "!

Une exposition de dix tableaux, comme les " Soleils " de la " Tapisserie du temps Présent ",faisait revivre la trajectoire de l'écrivain devenu international par ses rencontres avec Senghor, lePape Jean-Paul II ou Jorge Amado.

L'historien ami Edouard DeLépine, dernier témoin d'une jeunesse étudiante à Toulouse, évo-quait le lien et l'intérêt d'Orville pour l'histoire de cette région et de son pays.Un industrieux diaporama rétrospectif nous a fait entendre la voix même d'Orville commentant leslieux de prédilection de son enfance turbulente d'adolescent fiévreux du contact avec sa terre. " Jesuis d'origine terrienne, tellurique, même "

Le Président et les membres du ‘Cercle Abbé Grégoire” ont le plaisir de vous inviter à la manifestation de lancement de leur association :

Le Samedi 18 Novembre 2006 à 16 Heures

Culture

Le Progressiste - Mercredi 27 Mai 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net 15

Joseph JOS

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CultureL'historien ami Edouard DeLépine, der-

nier témoin d'une jeunesse étudiante àToulouse, évoquait le lien et l'intérêt d'Orvillepour l'histoire de cette région et de son pays.Un industrieux diaporama rétrospectif nous afait entendre la voix même d'Orville com-mentant les lieux de prédilection de sonenfance turbulente d'adolescent fiévreux ducontact avec sa terre. " Je suis d'origine ter-rienne, tellurique, même "

Puis de grands témoins pilotins sontvenus parfaire cette redécouverte en rappelantle Case Pilote du temps des Orville : RogerLise, Aristide Varsier, anciens maires et fami-liers de la famille ; ainsi qu'un neveud'Orville, Max Orville, rapporteur de scènesépiques de friction quand le thème abordait lesujet de la politique, car il y avait une "orthodoxie philosophique et politique d'inspi-ration progressiste " chez les Orville.

Le débat ne pouvait être qu'abondant etriche : amis, contemporains, camarades… Aquoi Jeanny Darsières rapporta les anecdotesde la complicité fraternelle qui unit CamilleDarsières et Orville depuis le LycéeSchoelcher ; et Saint-Louis Augustin évoquales relations et les points de convergence du

maître et de son émule préféré : tolérance, culte de la terre natale et de sa culture, même sans écrire en créo-le. L'ostracisme infligé par le mouvement de la créolité à ce rebelle qui prétendait être écrivain créole, marti-niquais, sans se plier aux oukases littéraires du mouvement illustré par Confiant et Chamoiseau. En souveniret en fidélité, Jeanny Darsières et le Maire-Adjoint de Fort de France témoignaient de l'estime sincère que luivouait Aimé Césaire en donnant son nom à la rue qui longe le Parc Culturel. …Orville de retour chez luiaprès son permanent séjour dans la mémoire de pierre des Foyalais.

Le public, attentif et parfois ému devant ce visage de vivant et devant cette voix aux accents légersparfois toulousains, bruissait de commentaires feutrés qui n'osaient affronter le micro…

Une soirée d'une haute tenue littéraire et historique, dans le crépuscule rose de Case Pilote! XavierOrville y avait retrouvé une nouvelle preuve !

Joseph Jos

Appel du “Progressiste” aux militants, aux sympathisants, à tous les démocrates quilui ont toujours fait confiance.

“Le Progressiste” organe du Parti Progressiste Martinquais, a besoin de l’aidematérielle, intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympatisants.

Nous les remercions d’envoyer leurs don (à l’ordre du PPM) leurs articles et suggestions au siège du PPM : Ancien réservoir de Trénelle Fort de France.

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