le progressiste n° 2093

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Le Progressiste Mercredi 8 Juillet 2009 - N° 2093 1 euro La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais eux-mêmes » (Dr ALIKER) Discours de S. Letchimy (pp. 5 à 8) Les nouveaux venus à l’autonomie (p. 9) Koutt Zepon (p. 10) sommaire AU CONSEIL GÉNÉRAL : UNE MAJORITÉ SANS AMBITION (PP 12 À 14) 16 PAGES AU FESTIVAL : DES MOISSONS FÉCONDES ET MULTIFORMES (PP. 15 À 16). DEMANDEZ LE ! Le Groupe ANATOLIA

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Page 1: Le progressiste n° 2093

Le ProgressisteMercredi 8 Juillet 2009 - N° 20931 euro

La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises sont les Martiniquais eux-mêmes »(Dr ALIKER)

Discours de S. Letchimy (pp. 5 à 8)Les nouveaux venus à l’autonomie (p. 9)Koutt Zepon (p. 10)

sommaire

AU CONSEIL GÉNÉRAL :UNE MAJORITÉ SANS AMBITION (PP 12 À 14)

16PAGES

AU FESTIVAL :DES MOISSONS

FÉCONDES

ET MULTIFORMES(PP. 15 À 16).

DEMANDEZ LE !

Le Groupe ANATOLIA

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Nul, bien entendu, ne seréjouirait plus que le PPMd’entendre le Président du

Conseil Régional défendre avec tant devigueur l’autonomie qu’il dénonçait hieravec tant de hargne. Il y avait quelquechose d’émouvant et, nous semble-t-il,de sincère dans l’apologie del’autonomie par l’un de ses plus viru-lents pourfendeurs de jadis.

Aussi bien nul ne se féliciterait-il davantage que nous de voir AlfredMarie-Jeanne décerner un brevet delégitimité comme il vient de le faire à ceCongrès qu’il accusait, il y a dix ans,d’être « antidémocratique en ce sensqu’il favorise une dérive alimentaristepuisque c’est le congrès qui jugeral’opportunité d’interpeller le gouverne-ment sur une possibilité d’évolution sta-tutaire » (déclaration au Monde du 2novembre 1999). Tant mieux si cecongrès « constitué d’élus possédanttous la légitimité populaire » peut,

comme il l’affirme, « mettre laMartinique sur le chemin del’Autonomie.

Cela ne dépend ni du Congrès nide Marie-Jeanne mais de ce qu’il appel-le curieusement le troisième maillon…non le moindre, il est vrai. Pour une foisil a raison. « Le congrès propose, lepeuple dispose ».

Le peuple c’est donc le premiermaillon, le maillon fondamental. Il y asix ans, Marie-jeanne invitait les élus etsingulièrement les maires qu’il soup-çonnait de trahison à « Fini épi batedouce politik-la ». C’est à lui, à sesalliés, à ses complices et à ses com-parses qu’il faut renvoyer cette injonc-tion.

Qu’ils continuent de se branleravec des bavardages faussementsavants sur le 73 et le 74, sur les« adaptations » et les « habilitations »,pour masquer le fait politique le plusimportant dans la situation actuelle.C’est à savoir qu’il existe trois courantspolitiques à la Martinique : les départe-mentalistes (à notre avis de moins enmoins nombreux), les autonomistes(probablement beaucoup plus nom-breux aujourd’hui qu’il y a un quart desiècle) et les indépendantistes peut-être

pas plus nombreux en 2009 qu’en1999). Il faut donner au peuple à choisirentre ces trois courants :

Êtes-vous pour la départementa-lisation ? pour l’autonomie ? ou pourl’indépendance ?

Tout le reste c’est zagryen antête nèg. Il faut mettre les uns et lesautres au pied du mur, c’est dire leurpermettre de se compter. La questiondu statut n’est que très secondairementune question juridique. C’est d’abordet avant tout une question politique

Pour nous autres autonomistes,l’autonomie c’est le droit et la possibili-té de faire des lois, sur nos affaireslocales, dans le cadre et dans le res-pect de la Constitution française. Si laconstitution actuelle ne le permet pas, ilfaut amender cette constitution. Nosparlementaires sont élus et payés pourcela. La seule chose qu’ils peuvent exi-ger c’est que leurs électeurs leur don-nent la force, c’est-à-dire les moyens,de convaincre leurs collègues duParlement français.

Edouard de Lépine

« PA KITE PESONN METE PIESZAGRIYEN AN TET ZOT »

Alfred Marie-Jeanne au Congrès du 18 juin 2009« FINI EPI BATE DOUCE POLITIK-LA »

A.Marie-Jeanne, La Parole au Peuple n° 17 oct. 2003

Après le discours très autonomiste d’Alfred Marie-Jeanneau dernier Congrès des élus régionaux et généraux

Le Progressiste - Page 2 - Mercredi 8 Juillet 2009

E. DELEPINE

ERRATANous devons à nos abonnés et à tous nos lecteurs de plates excuses.

1) Lors du tirage de notre numéro précédent, les premiers exemplaires portaient leN° 2091 alors qu’il s’agissait bien du N° 2092. La preuve ? Celui-ci porte le N° 2093.

Ainsi, les collectionneurs s’y retrouveront.2) Plus grave : Une impardonnable erreur de montage nous a fait publier le discours de

N. Sarkozy sous l’en-tête de S. Letchimy ! Nous y remédions ici.

Page 3: Le progressiste n° 2093

EVOLUTION : OUI, NOUS LEPOUVONS ! OUI, VOUS LEVOULEZ !

Le Parti ProgressisteMartiniquais fraternellementtend la main à tous les démo-crates. Contre vents et marées, laposition du PPM, dans sa cohé-rence, a toujours été claire et lim-pide et le processus d’évolutioninstitutionnelle épouse dans sesmoindres détails le déroulementque nous préconisons.

Pour l’heure, ce qui est acté parle président de la Républiquefrançaise, c’est le principe de laconsultation des électeurs marti-niquais. La question que l’on esten droit de se poser est de savoirsi cette consultation portera surUNE ouPLUSIEURS…questions !Laquelle ou lesquelles ? Le statuquo, la création d’une collectivitéunique ou le statut d’autonomiedans l’article 74 ? Quoi qu’il ensoit, sans prétendre lire dans lemarc de café présidentiel, c’est lamise en place d’une collectivitéunique qu’articule une assembléeunique dans un premier temps ;puis, dans le cadre de négocia-tions qui nourriraient, enrichi-raient, alimenteraient, clarifie-raient la substance etd’expérimentations qui teste-raient, éprouveraient définitive-ment et enfin poseraient ce sta-tut…passer à une vraie autono-mie.

Il s’agirait de donner du tempsau temps, mais surtout de laisserau peuple martiniquais souverainson libre arbitre pour se détermi-ner, en conscience, sur la vie qu’ilpense la meilleure, devant lui

assurer plus de justice sociale,plus d’égalité, plus d’emploi, plusde perspectives de développe-ment économique, plus de pou-voir de décision. Ce ne serait pas,comme nous l’avons dit, uneautonomie de nécessité, maisune autonomie constitutionnali-sée. C’est-à-dire, ainsi que lesouligne avec justesse notreSecrétaire Général DidierLAGUERRE, « un statut politiquequi doit se construire par étapes,conduisant à davantage deconventionnements avec l’Etat, àdes négociations avec l’Etat ».

Aujourd’hui, de tous bords poli-tiques, de tous horizons de cepays qui se réveille et se révèle àlui-même, des voix s’élèvent, desvolontés se manifestent, des bar-rières s’abolissent. Nombre deceux qui hier encore nousvouaient aux gémonies, paropportunisme assurément, adop-tent un profil bas et viennent àrésipiscence. Mais, au PPM, ilnous importe peu d’avoir eu rai-son avant tout le monde ! C’estdans l’ordre sacré de notre com-bat, car le père de la NationMartiniquaise nous a parés desnécess aires attributs de laclairvoyance et de la perspicacité.Oh ! Nous n’avons pas eu grandmérite ! Tout simplement, à la dif-férence des donneurs de leçonsenglués dans leurs certitudesrancies de prétentions, nousavons emboîté humblement lepas conquérant du peuple dansson avancée souveraine, nousavons entonné avec lui seschants de gestes virils, nousavons écouté ses plaintes, nousavons épousé ses espoirs, nousnous sommes fondus dansl’alambic de ses désirs pour une

nouvelle naissance…en un mot :nous nous sommes faitsPeuple pour ce peuple et avec cepeuple. Dans la volonté duconstruire, il y a place pour tous.Pour tous ceux qui veulent que cepays ne soit plus une chimèreaccrochée à l’attente du destinqui se dérobe.

Notre message est on ne peutplus clair : une collectivitéunique, une assemblée uniquequi ne serait pas régie par unmode de fonctionnement à la pro-portionnelle intégrale, et un statutconstitutionnalisé dans le temps.Tous les jours, dans la rue, dansles entreprises, dans tous lesespaces d’expression publique,nos militants, patiemment,méthodiquement, avec pédago-gie, expliquent, explicitent lesenjeux de nos décisions futures.Nos balisiers, nos élus, à traversdes réunions d’information, desforums d’échange et de discus-sion, rencontrent les Martiniquais,les écoutent, recueillent leursdoléances, enregistrent leursdesiderata. Nous nous préparonsrésolument, au PPM L’heure denous-mêmes a sonné ! L’heuredes retrouvailles fraternelles.Avec le peuple éclairé, responsa-bilisé, déterminé, nous irons plusavant dans la construction de cepays et de ce peuple. Oui, nous lepouvons, car VOUS le voulez !Rejoignez-nous !

Serge SOUFFLEUR

Evolution, oui, nous…

Le Progressiste - Page 3 - Mercredi 8 Juillet 2009

Page 4: Le progressiste n° 2093

POLITIQUE :un débat complexe

Dans ce débat sur le change-ment de statut, l’expertisesemble prendre le pas sur

la politique et la vraie question :que voulons-nous pour notrepays ? Cet imbroglio juridiquerisque de faire porter notre choixnon pas sur l’adhésion a un projetmais sur la confiance que nousaurons dans le porteur du projet.Je veux parler ici de la probléma-tique du leadership. Va-ton nousobliger à y aller, ou va-ton nousdonner envie d’y aller ?

En effet nous sommes à mon avisdans la poursuite d’un lent proces-sus de décolonisation dont lesdiverses formes sont fonction del’évolution des mentalités de nosgouvernants Français successifs,a pouvoir comprendre quel’histoire a forgé entre nos peuplesune communauté de destin quidoit s’enraciner dans le respect dela diversité. Il s’agit de permettredans un cadre républicain, conju-guer le droit a l’égalité et le droit ala différence. Etre différent et vivreensemble à égalité de droits.

Le déroulement de ce processusde décolonisation est aussi fonc-tion la capacité de la classe poli-

tique Martiniquaise au pouvoir àidentifier le bien communMartiniquais afin de le défendresans le confondre avec des inté-rêts personnels de longévité poli-tique.

L’actualité de la semaine dernièreà ouvert des interprétations lesplus diverses, les plus étroites, lesplus manipulables de la doctrine,de la philosophie de ce « biencommun Martiniquais ». Il nes’agit pas d’une cathédrale,mais d’un patrimoine collectifqu’il faut partager avec tout lemonde au seul profit et au seulbénéfice du peuple martini-quais.

Tous les observateurs soulignentla difficulté pour le commun desMartiniquais à se retrouver entreles avantages et les inconvénientsdu 73 et du 74. Nous savons quele résultat de la consultationquelque soit la ou les questionsposées, reflétera cet imbroglio juri-dique, c’est-à-dire un nouveléchec d’une nouvelle tentatived’évolution institutionnelle. Ors laclasse politique de gauche sembles’accorder sur le fait qu’il faillel’éviter. Comment ?

Les suffrages se porteront cer-tainement sur celui ou celle quiinspirera confiance. Les résultatsde la gestion de telle ou telle col-lectivité en bon père de famille nepourront plus être cité en référen-ce. Malheureusement peut être,les bilans affichés ces dernièressemaines vont desservir certainscandidats.

La confiance reposera sur celui

qui garantira une inscriptionconstitutionnelle de laMartinique autonome dans lepacte Républicain Français, quine saurait occulterl’attachement des Martiniquais,au maintien de leurs acquissociaux, au principe d’égalitédes doits, et à leur identité col-lective.

Autrement dit, faire de l’autonomieun seul but, un seul objectif queseul le pouvoir permettra de réglertous les problèmes, c’est créer lesconditions d’une stagnation théo-rique et ouvrir la porte à toutes lesformes d’autocratisme éclairé.

L’autonomie n’est pas un gad-get institutionnel, c’est une idéeessentiellement politique, destinéeà répondre à une préoccupationconstante : l’auto institution etl’auto transformation de la sociétédans le sens d’un progrès solidaireet partagé. Cette idée adoptéenous impose une réflexion au fondsur la nature de la synthèse à opé-rer entre la gestion d’un pays, sondéveloppement, et son organisa-tion démocratique.

Car l’autonomie, et c’est essen-tiel, doit être comprise commeune direction consciente par leshommes eux-mêmes, de leurvie, et au-delà une directionconsciente de leur communautéde vie, de leur société. C’estcela qui crée la confiance.

Jean François Lafontaine

29 juin 2009

Le Progressiste - Page 4 - Mercredi 8 Juillet 2009

Jean François Lafontaine

Page 5: Le progressiste n° 2093

Monsieur le Président de la République, cher docteur aliker ,mr le ministre, madame laministre ,mr le président de la région, mr le président du département, mesdames et mes-sieurs les élus, madame la député c. Taubira, monsieur le maire de pointre à pitre, jacquesbangou, chers amis….

26 juin 1913.

À Basse Pointe.

Dans une famille de septenfants.

Le père est employé auxcontributions indirectes, lamère est couturière.

Autour de cette famille : lamisère des champs de cannesà sucre, la malnutrition, lesfièvres, l’exploitation et leracisme...

Tous les maux qui caractéri-sent les colonies de cetteépoque.

P o u r t a n t ,c’est danscette famille,et c’est danscette obscu-re colonie,

qu’apparaîtra celui qui allaitdevenir un des poètes les plusdéterminants du vingtièmesiècle : Aimé Fernand DavidCésaire.

Une telle émergence demeureinexplicable. Elle relève de cesmiracles qui surgissent duplus profond des déshumani-sations, et qui donnent, à tousceux qui se battent pour unmonde meilleur, le couraged’espérer et la forced’entreprendre.

Seulement, tous les martini-quais le savent –– et ce n’estpas le cher docteur Aliker qui

me contredira –– ce que noussommes en train de faire en cemoment n’aurait pas plu à celuidont l’anniversaire nous ras-semble aujourd’hui. AiméCésaire ne se contentait pas dene pas aimer les hommages, illes détestait, et quand cela luiétait possible, il s’en écartaitrésolument. Et donc, s’il estcertain que son esprit flotte surchaque arbre, chaque fleur,chaque grain de terre de cepays, j’imagine qu’il a dûaujourd’hui s’éloigner de celieu, et qu’il doit en ce momentse tenir du côté de la presqu’îlede la Caravelle, ou sur lesflancs de la montagne Pelée oùnotre ancien député-maireaimait à marcher en silence.

C’est pourquoi M. le Président,souffrez que nous soyions res-pectueux de cette humilité quifut la sienne, et que nous fas-sions en sorte que son espritrevienne ici, avec nous, parminous, et qu’il trouve dans cettecérémonie ce à quoi il avaittoujours aspiré. Non pas lalouange ou la célébration d’unhomme, mais la louange et la

Arnaud René-Corail

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Discours de Serge Letchimyà l’aéroport le 26 juin 2009 en Martinique

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célébration d’uncombat, d’une

conscience, et, pour toutdire, en ce qui nous concerne

ici en Martinique, d’une exigen-ce.

En nous battant pour que lenom d’Aimé Césaire deviennecelui de notre aéroport, et doncen le plaçant comme étendardde notre pays sur toutes lescartes de navigation du monde,nous avons choisi de symboli-ser non seulement un combat,mais de nous imposer à nous-mêmes le rappel incessant d’uncontrat. Et ce contrat que nousavons passé avec Césaire, avecson oeuvre, avec son engage-ment politique, et avec samémoire, est celui d’un plus deliberté, d’un plus de dignité, eten finale, pour tous les dominéstout autant que pour les domi-nants, d’un plusd’humanisation.

Je veux ici solennellementremercier ceux et celles qui ontpermis que cette démarche dereconnaissance soit aujour-d’hui une réalité : d’abord legrand docteur Aliker, lesmembres du dernier conseilmunicipal à l’origine de cettedemande, les institutionslocales, le peuple martiniquais.Je tiens aussi, monsieur lePrésident, à vous remercierpour votre implication person-nelle – vous étiez à ce momentMinistre de l’Intérieur -- pourlever les obstacles d’une admi-nistration peu consciente del’importance de cet hommagedu peuple martiniquais à unhomme d’exception.

Nous avons voulu que ce nomdevienne le trait d’union entrenous et le monde, pour souli-gner à quel point cet immensepoète, chantre de la négritudepeut être source d’inspiration

d’une nouvelle humanité.

Apôtre inégalé de la dignité del’homme noir, Aimé Césaire atoujours eu la volonté dedépasser le présent, de conju-rer le passé de douleur et dehaine, et de transformer toute laferveur disponible en grandlevain d’une liberté qui seraitofferte à tous. Dès lors, seschoix et son combat, ont tou-jours été situé dans la perspec-tive d’un Universel où tous lespeuples de cette planète,connaîtraient une harmoniecapable de se réunir dans unmême mouvement de conscien-ce. Mais une harmonie capableaussi de respecter les identitéspropres de chaque peuple, dechaque être porteur d’une his-toire, d’une culture, d’une digni-té, la dignité humaine.

C’est cette vision prophétiqueD’Aimé Césaire, qui pour nous ,s’érige plus que jamais en sour-ce d’inspiration et en appel audépassement.

Ainsi, dans cet aéroport, lemonde viendra vers nous parAimé Césaire, et nous ironsvers lui par Aimé Césaire.

Mais Césaire disposait d’uneéthique tellement clairvoyanteque dans ce monde –– qu’il neperdit jamais de vue, même auxmoments les plus douloureuxde ses luttes –– il délimitait unespace, la Martinique, il distin-guait un continent, je diraismême : il désignait une espé-rance majeure : l’Afrique.

Césaire privilégiait l’Afrique.

Il espérait l’Afrique.

Il prophétisait l’Afrique.

S’il y avait là une conquêteaudacieuse des origines, etl’affirmation d’une identité dontla source était nègre, il y voyait

surtout, et je cite : « comme uncoeur en réserve ». Il savait quece haut lieu de civilisations etde cultures, ce berceau deshumanités, cette source de laconscience et de la pensée,représente une grande part del’avenir du monde. Et face àl’aveuglement occidental quin’y voyait que désastre, immo-bilisme, éjection de l’histoire,famines ou corruptions,Césaire avait la clairvoyance deproclamer que la situationapparente des Afrique était sur-tout le signe d’une dominationet d’un écrasement devenusinvisibles aux yeux même deceux qui les mettent en œuvre,et qu’il n’y avait donc là aucunefatalité, aucune damnationontologique dont serait victimel’homme africain.

Alors, ce port aérien où lesavions se succèdent, où tant deconsciences se croisent et serencontrent, doit être considérécomme un lieu de pollinisation,un lieu de semailles et defécondations. Il est donc infini-ment précieux qu’il soit mainte-nant inauguré de telle sortequ’il invoque, par la seule vibra-tion du nom d’Aimé Césaire, unmonde plus juste, un mondeplus équitable, et surtout pluscomplet grâce aux forces insti-tuées, restituées, honorées, del’Afrique et des peuples oppri-més du monde…

C’était là un des termes ducontrat.

Césaire disait « j’habite uneblessure sacrée... j’habite unesoif irrémédiable ». Il a tenu àce que cette plainte soit inscritesur sa tombe. Les significationsdu moindre vers de Césaire nesont jamais simples, jamaisunivoques, et l’exégèse peutdemeurer ouverte.

Seulement, j’ai la faiblesse d’y

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entendre ceci : le chantre detoutes les libertés humaines,ce fervent promoteur del’Autonomie, est mort dansune terre, sa terre, dans unpays, son pays, encore sansresponsabilité, encore dénuéde toute possibilité d’initiativeet d’action sur sa propre desti-née. Avec ses « armes miracu-leuses » et son engagementpolitique, Césaire a étél’homme de tous les combats.Et, inlassablement, dans lesrapports de force toujoursincertains, toujours défavo-rables de sa vie parlementaire,il n’a cessé de réclamer cetteresponsabilité qui nousmanque encore, cette autono-mie dont l’absence et lanécessité constitue en chacunde nous une sacrée blessure,une soif irrémédiable.

Cette blessure est la part laplus vive, pour ne pas dire laplus urgente, du contrat quis’impose à nous. Je ne suispas le seul à en avoirconscience. Tous –– chaquemartiniquais, chaque partipolitique, au-delà des diver-gences de vues et deméthodes –– tous, exprimonsla volonté unanime d’effacercette blessure ! Lors des évé-

nements de février, le peuplemartiniquais en son entier aexprimé son mal-être, sonmalaise, son désir de sortir decette vieille blessure, et depouvoir d’une manière oud’une autre agir son destin.

Ce moment est venu.

Face à la crise mondiale, plusrien ne peut être commeavant, vous l’avez dit.

Face à la profonde crise queconnaissent nos sociétés, lesorgueils ont besoin des’apaiser, les excès de vertica-lité doivent être abolis, et —c’est mon point de vue — laConstitution française nepourra rester longtempsinsensible et immuable faceaux aspirations légitimes dereconnaissance et de dignitéde nos peuples –

Aimé Césaire avait comprisque le plus précieux pourl’humanisation de l’hommeétait de toujours accorder unsoin attentif aux différenceset, par là-même, de vivre plei-nement la diversité — unediversité qui libère les intelli-gences, les initiatives, les res-ponsabilités. Pouvoir se ras-sembler autour de nos res-

semblances est pré-cieux, mais savoir le faireautour de nos différences estfondamental ! C’est pourquoiAimé Césaire fut un défenseuracharné de l’Autonomie

Une République Unie, riche depeuples et de diversités, est laFrance nouvelle, la Franced’un autre commencement !

Une Martinique, assumantdésormais pleinement sesresponsabilités dans un cadrerépublicain où l’autonomien’est point l’ennemi del’égalité des droits, est laMartinique d’un autre com-mencement !

C’est cette Martinique nouvel-le et responsable qui appellecette France nouvelle !

Mais il existe deux opposi-tions binaires qu’il nous fautdépasser.

La première est celle d’uneintégration passive, la deuxiè-me est celle d’une dissocia-tion non solidaire1. La fameu-se accusation de vouloir lebeurre et l’argent du beurre…Comme si le prix d’une auto-nomie était d’abord une sanc-tion égoïste, qui méconnaîtraittout le passé de ces généra-tions de nos ancêtres qui ontenrichi et la France etl’Europe, qui méconnaitrait lesacrifice de milliers d’entreeux pour faire obstacle aunazisme- hier la république aréparée une injustice par unacte de reconnaissanceenvers les dissidents, ceuxqui sont encore vivant -! Unesanction égoïste qui ignoreraitcette richesse maritime, cettebiodiversité, ces talents litté-raires, scientifiques, sportifs,et ces ferveurs qui participentdepuis si longtemps du rayon-

Le Progressiste - Page 7 - Mercredi 8 Juillet 2009

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nement etde la richesse

de la France.

La Martinique auto-nome appelle à uneFrance solidaire ! Etdans le creuset decette solidarité nousnommons aussi ladignité, le droit audéveloppement local,le droit à la différen-ce, notre capacité àauto instituer nossignifications struc-turantes et nosrègles.

Nous appelons à unenouvelle éthique duprogrès. Une nouvel-le éthique du déve-loppement.

Si dans mon paysdes divergencesexistent sur lesmodalités et la portéede notre évolution,retenez surtout M. lePrésident, que noussommes unanimessur cette nécessitéd’un engagementdans un processusde responsabilisa-tion, qui n’est nil’indépendance, ni lestatut quo..

Cela appelle de lapart de la France unegrande et courageu-se décision politique.

Cela appelle de lapart de la Martiniqueun effort de dépasse-ment et de luciditésans précédent.

Il est temps d’effacerla blessure qui a tantfait souffrir Césaire.J’aimerais que mes

filles, lorsqu’ellesiront s’incliner sur satombe dans lesannées qui viennent,puissent lire autre-ment le poème quis’y trouve. Il esttemps de faire ensorte que « la blessu-re sacrée », « la soifirrémédiable », neconcerne plus laMartinique, maisqu’elle symbolise lesautres préoccupa-tions de Césaire : sondésir d’Afrique, sonexigence d’un mondeplus juste, sa volontéde voir disparaître lecapitalisme de préda-tions avec toutes sesvirulences finan-cières... Tous cesmaux dont la listeserait interminablefont, qu’aujourd’hui,nous habitons plusque jamais une bles-sure sacrée, unmonde en souffranceoù la faim progresse,où la misère augmen-te, où la malnutritionfait des ravages, oùla biodiversités’effondre, et oùl’espèce humaineactive sa propreperte.

Il est temps d’œuvrerà l’avènement de cetautre monde queCésaire devinait !

La Martinique auto-nome est prête à yprendre toute sapart !

Serge LETCHIMY

Le Progressiste - Page 8 - Mercredi 8 Juillet 2009

OUI,nous pouvons agir

!!!!!!!!!!!!!!!!!

Al’heure où le Président de la Républiques’en va vers d’autres cieux, c’est un sen-timent de grande fierté qui m’anime. La

fierté d’être Martiniquaise et de prendre active-ment part dans l’avenir de mon pays.

L’heure de nous même a sonné ! Et nous devonstous en être conscients ! Oui, nous sommescapable de créer, de produire, de gérer …………de réfléchir. Et c’est ensemble que nous devonsconstruire, nous construire mais chacun doit êtreconscient de ses forces mais aussi de ses fai-blesses. Certes, notre plus grande peur, c’estnous mêmes. Mais il faut accepter de se regar-der dans un miroir et se dire oui « Nous pouvons», « Yes, We can ».

Il est fini le temps où l’on pensait que l’autreétait mieux que nous sous prétexte qu’il avait lapeau plus claire. L’autre n’est pas plus capableque nous de gérer nos propres affaires.

Le chantier des mois à venir est un chantier dif-ficile et pénible où chacun doit se persuader qu’ilpeut agir pour lui et pour son pays. Certes, leslendemains seront peut être moins certains maisce seront des lendemains que nous aurons choi-sis pour nous et pour nos enfants. Certains indi-vidus seront peut être inquiets, tristes, angois-sés ou encore déçus parce qu’ils seront moinsassistés, mais c’est comme cela que l’on gran-dit. Il faut prendre des risques et les assumer.Malheureusement, l’autre ne sera plus respon-sable de nos échecs. Nous serons respon-sables de nos échecs et de nos victoires. Il fauten être persuadé car il y en aura !

Le chemin sera difficile mais c’est le prix denotre liberté, celle d’agir, de faire et de penser.Et cela n’a pas de prix. La dignité et la fierté del’homme n’ont pas de prix !

Linda ZAIRE

Page 9: Le progressiste n° 2093

Jene sais pas si le MIMet les FMP sont deve-nus autonomistes.

Tout le monde peut chan-ger et il n’y a pas que SaintPaul de Tarse qui aitemprunté un jour le“Chemin de Damas”! Maisau moins ce dernier a eul’honnêteté de proclamerqu’il avait eu la révélation.

J’ignore sur quel chemin lePrésident du MIM et sesamis se sont convertis àl’autonomie ni même si cetteconversion est sincère!Quant aux FMP qui, il y apeu, défendaient le statutquo, que dire de leur conver-sion?

Faisons leur crédit et nousverrons à l’usage.

Mais leur autonomie est-ellevraiment la nôtre, celle que lagauche démocratique aporté sous les quolibets etles insultes durant desannées, celle que les nou-veaux convertis du MIM,devenu MAM (Mouvementpour l’Autonomie de laMartinique) traitaient de nou-velle droite!

Notre autonomie est conçuepour apporter un mieux êtreaux Martiniquais, c’est uneautonomie en union avec laFrance et donc dansl’Europe et non une autono-

mie contre la France etcontre l’Europe.Construite à partir du soclecréé par la loi d’assimilation,fécondée par les luttesmenées inlassablement pardes milliers de Martiniquaistout au long de ces 60 der-nières années, notre autono-mie veut aller au delà de ceque la départementalisationa permis de faire.

Etre pour l’autonomie aujour-d’hui comme hier, ce n’estpas pour nous une manièrede corriger une erreur quiaurait été commise en 1946,ce n’est pas une manière deréparer une faute! Il n’y a euni erreur, ni faute et nousattendons sereinement ceuxqui voudraient nous apporterla démonstration contraire!La loi d’assimilation de 1946que Césaire, son rapporteur,saluait comme une grandevictoire de la classe ouvrièredans un télégramme adresséà son parti, la FédérationCommuniste de laMartinique, est avant toutune loi résultant d’un mouve-ment social qui revendiquaitl’égalité des droits, ce donts’inspirent aujourd’hui ceuxqui réclament la mise enplace d’une véritable conti-nuité territoriale.

Et c’est parce que noussommes les héritiers des

promoteurs de cette loidont nous assumons etrevendiquons l’héritageque nous sommes fondésà proposer auxMartiniquais une autono-mie taillée à notre mesureet non une autonomie“prêt à porter politique”qui ne correspond ni à ceque nous sommes ni à ceque nous voulons!

Notre autonomie est bâtiesur l’égalité des droits et lasolidarité nationale contenuedans la départementalisationet qui a permis à notre payset à son peuple d’être ce qu’ilest aujourd’hui. Nous vou-lons conserver ces acquistout en ayant les moyens dedécider de notre futur.

Leur autonomie a la préten-tion de réécrire l’histoiredepuis 1946, de corriger uneprétendue erreur voire deréparer une faute qui n’existeque dans leur esprit, celle dene pas avoir revendiquél’indépendance comme lesautres pays sous dominationcoloniale, au risque de nousfaire faire un grand bond……… en arrière!!!!!

C’est là le clivage entreleur autonomie et la nôtre!

Karl Paolo

Le Progressiste - Page 9 - Mercredi 8 Juillet 2009

Karl PAOLO :Les nouveaux venus à l’autonomie 1 juillet 2009

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AU CLUB ATV : LA COLE-RE DE MARIE-JEANNE

Il a frôlé la crise cardiaqueface à Patrice Louis qui ani-mait en sa présence la der-nière du Club ATV. Frôlé, jevous jure. En effet,l’animateur de l’émission luifaisait part d’une confidencede son tout nouveau copainLise. Ce dernier avait annon-cé, tout doucement dans uncouloir qu’il « fallait mettreune digue autour du 74 ».Sage précaution que nouspartageons tout à fait.L’invité se sentant largué parson compère n’a pas pris lablague et est rentré dansune colère…grave. Eh bien,Chabin, si on avait unconseil à te donner, il serait :« prends tes précautions, carc’est un spécialiste. Ce qu’ildit devant, ce n’est pas cequ’il dit derrière et trahir lessiens ne lui pose aucun pro-blème ». A bon entendeur,salut !

LE MIM PREND DESFORCES AVANT ….L’INSTANT DE VERITE

Grand banquet à Rivière-Pilote dimanche dernier. 31(!!!) ans d’existence, cela sefête. Et pourquoi pas autourd’un bon repas. La tâchesera rude pour faire croire aupeuple, qui heureusementn’est pas dupe, que sonsalut réside dans cette orga-nisation précipitée sur fondd’article 74 récemmentadoptée par une majorité( !!!). Alors, on prend desforces et le chef, tout en ava-lant précipitamment deuxbouchées, avoue à la camé-ra d’ATV sa pré-déception devoir que la consultation pour-rait se tenir en décembreprochain. Trop précipité àson goût ! Pas le temps desemer ici et là, fêtes,chèques, mensonges et illu-sions. Il lui faut plus detemps. A l’équipe (pas trèsrajeunie d’ailleurs…), prenezdonc des forces, semblait-illeur dire, car le Chef sera

exigeant avec vous. Il rêved’une relève qui n’arrive pas,il est fatigué et l’âge se faitsentir. Alors, à peine terminéle gratin, pois rouge – coq auvin, au boulot, les gars !

QUAND PAULOGABOURG NOIRCIT LESPAGES DE FRANCEANTILLES

Pauv’ Paulo ! Pauv’ Boug !Depuis que tu as quitté legrand Parti d’Aimé Césairepour le MIM, cette grandemystification de la dernièremoitié du 20ème siècle, rienne va plus. Tu nous avaishabitués à mieux à Trénelle.Tu nous avais habitués à uncertain sens de la réflexionpolitique. Depuis, tu t’es,comme eux, drapé du grandlinceul de la mauvaise foi.Un article fielleux, égrillard,rancunier et de plus men-songer « pondu » pour lecourrier des lecteurs deFrance-Antilles narre un truc« tchou pou têt », perlé dehors sujets et de horscontextes. Quel désastre !Quelle horreur ! Mais on seconsole très vite à l’idéequ’au royaume de la médio-crité, « qui se ressemble,s’assemble !!!». Pauv’ Paulo,Pauv’ Boug ! Bon voyage,camarade !

KOUTT ZEPON

Le Progressiste - Page 10 - Mercredi 8 Juillet 2009

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SOCIAL

OUI, LA MISEREAUGMENTE

EN MARTINIQUE !

« Il me semble que la misèreserait plus douce au soleil »,chantait en substance, il y alongtemps, le talentueuxCharles Aznavour ! Cette phra-se m’a toujours déplu carreproduisant le cliché dou-douiste et colonialiste du« paradis tropical » où il faitbon vivre…sans travailler.

Une dernière production del’INSEE (Institut National de laStatistique et des EtudesEconomiques) vient confirmerce que nous savions confusé-ment : pauvreté et précaritésont loin d’épargner notrepays : UNE PERSONNE SURCINQ EST CONSIDEREE

COMME PAUVRE EN MARTI-NIQUE, déclarait dans« France-Antilles » du 3 juilletGeorges PARA, directeur del’INSEE. 2O% de pauvres, celasignifie une aggravation duchômage, une diminution desrevenus, des prestationssociales au ralenti, davantagede travailleurs arrivant toutjuste à (mal) subsister… LaGuadeloupe (18%) et laGuyane (26.5%) ne sont évi-demment pas mieux loties quenous…et que l’Hexagone(13%).Il faut bien pointer du doigt lesresponsabilités, au premierrang desquelles celle de l’Etat :N’est-il pas en charge des poli-tiques publiques, et particuliè-rement de l’emploi ? Mais noscollectivités locales, qui se« coltinent » tous les jours lesdoléances des Martiniquais,

ont-elle bien utilisé tous lesleviers permettant la créationd’activités et donc de richesse,même relatives ?

LE CONTRAT URBAIN DECOHESION SOCIALE de laVille de Fort-de-France propo-se en juillet des projectionscinéma en plein air gra-tuites selon le calendrier sui-vant :Jeudi 9 juillet : Plateau sportifde la Cour Fruit à Pain =« Slumdog Millionnaire »Samedi 18 juillet : Plateausportif de Volga Plage =« Aliker »Samedi 25 juillet : EcoleMarcel Placide = Madagascar2Jeudi 30 juillet: Place deLangellier Bellevue = “Twilight”

Le Progressiste - Page 11 - Mercredi 8 Juillet 2009

Par Daniel COMPERE

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Libellez vos chèques à l’ordre du PPM et renvoyezVotre coupon à l’adresse suivante :

Parti Progressiste Martiniquais. Ancien Réservoir de Trénelle97200 - Fort-de-France.

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Les élus PPM se veulentdes opposants construc-tifs qui-contrairement àce qu’affirment le prési-dent et sa majorité- ne secontent pas de critiquer.Ils souhaitent donc nepas être en butte à descommentaires ou desépithètes méprisants etdésobligeants, mais êtrejugés sur la pertinencede leurs propositions

[NDLR].

Le budget supplémentaire2009 voté le 2 juillet 2009est dans la continuité deschoix politiques traduitsdans le budget principalvoté en avril 2009.La situation financière de laCollectivité Départementales’est considérablementdétériorée sur les 4 der-nières années.Entre 2005 et 2009,l’encours de la dette est

passé de 240 Millionsd’euros à 400 Millionsd’euros soit une augmenta-tion exponentielle de ladette de près de 160Millions d’euros en 4 ans,soit 60 % d’augmentationsur ces 4 dernières années,ça c’est un fait, une réalitéconcrète.Malgré nos avertissementset nos propositions, aucuneécoute ne nous a été accor-dée.

La conséquenceimmédiate a été, au niveaufinancier, une capacitéd’emprunter très faible etune capacitéd’autofinancement quasinulle, ce qui a amené « unecoupe sombre » sur de trèsnombreuses autorisationsde programmesd’investissements.

Au niveau politique,ce qui est remis en cause,ce sont les choix politiques

des 4 dernières années quiont conduit le Département,1er financeur public, moteurde l’action publique à laMartinique par son volumefinancier, dans cette voiesans issue.

Ce qui est remis encause, c’est la politique aucoup par coup, pour X ou Y, sans cohérence globale,avec une absence totale devision sur le moyen et lelong terme, en utilisantl’aide sociale, dépense obli-gatoire du départementcomme « masque » del’action du Département,bouclier de l’exécutif ethabillage parfait pour mas-quer l’insuffisance de fonds,le manque important voirel’absence d’ idées et devolonté politique.

Compte tenu de laréalité désastreuse etimplacable d’absence demarges de manœuvre de laC o l l e c t i v i t éDépartementale, il convientde définir des priorités etdes urgences.

Pourquoi ne pasaccepter de réaliser unaudit financier duDépartement pour toutmettre à plat avec un dia-gnostic financier précis quipermettrait de connaître parle détail les points quiposent problème et ainsi

Au milieu, Johnny HAJJAR

CONSEIL GENERAL DU 2 JUILLET :

NOS PROPOSITIONS. PAR Johnny HAJJAR

Le Progressiste - Page 12 - Mercredi 8 Juillet 2009

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proposer des solutions puisétablir un plan d’extinction dela dette sur 20 ou 30 ans parexemple ?

Pourquoi ne pas établirun projet cohérent avec desplans de financements plu-riannuels qui permettraientd’avoir une visibilité à moyenterme et qui se traduiraientpar des actions concrètesproduisant de la richesse etde la valeur ajoutée, pas seu-lement financière ?

Par exemple, pourquoine pas décider de réduire lesdépenses consacrées à lagestion des routes notam-ment les dépenses liés au« goudron » car le revête-ment des routes est certesimportant mais là on doit rai-sonner en priorités et enurgence, pour pouvoir appor-ter ce financement vers lacréation d’activité qui permet-trait de créer de l’emploi,donc de réduire les dépensesde RMI de la collectivité ?

Pourquoi ne pas, enconcertation avec la RégionMartinique, collectivité parte-naire, dont le Mouvement

politique majoritaire fait lui-même partie de la majoritéde gestion du Département,et d’ailleurs avec lequel, il apu être organisé 2 congrèsen moins de 6 mois :Créer, comme l’ont fait laRégion et le Département dela Guadeloupe un Syndicatmixte des routes pour mutua-liser les moyens, faire deséconomies et gérer demanière optimale et cohéren-te les routes dont personnene reconnait les frontières etqui réglerait d’ailleurs en pas-sant le problème des inter-sections, carrefours entreroutes départementales etrégionales ?

Créer un plan de relance del’activité économique sur aumoins 3 ans à court terme,compte tenu de la conjonctu-re de crise mondiale, hexa-gonale et locale qui s’ajoute ànos difficultés propres, carqui dit activité dit emploi ditsalaire et donc moins besoinde faire appel à des presta-tions sociales ?

Je rappelle quel’enquête emploi 2008 de

l’INSEE indique 36400 chômeurs et queles projections sont de60 000 chômeurs.

Je rappelle qu’il y aaujourd’hui 12 000 TrèsPetites Entreprises (TPE) endifficulté.

Je suis très inquiet caril n’y a que la puissancepublique et ses élus qui àforce de volonté,d’anticipation, de mutualisa-tion et de cohérence pour-ront réduire les souffrancesdes Martiniquais en soutienaux Martiniquais eux-mêmes.

Par exemple avec laRégion Martinique ne serait-ilpas opportun de mettre enplace un dispositifd’accompagnement et d’aidefinancière sur 2 ans pour lesTPE Martiniquaises afinqu’elles se maintiennent enactivité au moins avec leurssalariés ?

Par exemple, ne serait-il pas opportun avec laRégion comme partenaire deproposer une relance de lacommande publique immé-diate ?

Par exemple, ne serait-il pas opportun avec l’Etat etla Région de demander auxbanques de faciliter l’accèsaux crédits pour les TPE ; decréer un pot commun pourfinancer la création d’activitésdonc d’emplois dans lesdomaines inscrits dansl’Agenda 21 et le SMDE donton attend les applications etretombées ?

P o u r q u o i

Le Progressiste - Page 13 - Mercredi 8 Juillet 2009

Le Conseil Général en plénière

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l ’E tab l i ssemen tPublic foncier tant

demandé notamment parnotre groupe et voté par le

Conseil Général au derniertrimestre 2007 donc depuisprès de 2 ans tarde t-il tant àse concrétiser ?

Je rappelle que cet outil per-mettra de faire des réservesde terres pour favoriser laconstruction de logements.

Jusqu’à l’année 2000,avec la contribution active duConseil Général, il seconstruisait 1 500 logementssociaux par an. Aujourd’hui ilse construit moins de 200logements sociaux par analors que la demande cumu-lée est de près de 12 000demandes de logementssociaux.

Alors que laGuadeloupe continue aujour-d’hui à construire plus de 1500 logements sociaux paran.

Pourquoi n’arrive t-onpas aujourd’hui à mettre enplace un véritable transportpublic de personnes sur toutela Martinique ?

Je rappelle que leDépartement de laGuadeloupe a mis en placeun vrai Transport public inter-urbain de personnes depuisplus de 2 ans.

Nous n’arrivons mêmepas à regrouper les transpor-teurs alors que les solutionssont là !!!

Le budget supplémen-

taire prévoit en tout et pourtout 106 000 euros pour lacessation d’activité soit 2transporteurs qui quittent laprofession alors qu’il faut enfaire partir près de 200 et qu’ilfaut réviser ce dispositifcompte tenu de noscontraintes et de nos parte-naires potentiels.

Il n’a que des actions ponc-tuelles, au coup par coupsans cohérence, ni visibilitéglobale, ni valeur ajoutée.

La réalité c’est que les consé-quences désastreuses et lesdettes ne sont pas pour lesélus qui partiront en retraitedans les 10 prochainesannées mais pour les géné-rations de moins de 40 ans,élus et citoyens.

Il faut absolument etfermement s’engager vers unprojet viable, la mutualisationdes moyens, la cohérencedes politiques avec la RégionMartinique et l’efficacité, c’estnotre seule chance.

Mais la stratégie del’exécutif du Département estvraiment très intelligente :maintenir la dépendancesociale pour tenir l’électeur àsa portée, maintenir ladépendance politique desélus pour tenir ces derniers etles maitriser.

A ce jeu, aujourd’hui, iln’y a plus de marge demanœuvre et nous sommes

condamnés à assumerensemble les conséquencesde la politique menée pareux. Et pourtant ils refusent lamain tendue pour travaillerensemble au redressementde notre collectivité dansl’intérêt de la Martinique etdes Martiniquais parce qu’ilsrefusent d’entendre la cri-tique constructive alors qu’ilssont aux manettes et majori-taires.

Si nous intervenons,Fred LORDINOT et moi-même, c’est parce que nousavons l’espoir un jour d’êtreentendus, ou tout du moinsque nos idées soient reprisesmême si elles sont portéespar d’autres ; mais en toutcas nous sommes certainsd’avoir la conscience tran-quille de ne pas être descomplices silencieux, d’êtreen paix avec notre conscien-ce, de ne pas abdiquerdevant nos responsabilitésde représentants du peuple,d’avoir informé le peuple dela réalité et d’avoir tout tentéafin de contribuer àl’amélioration du quotidiendes Martiniquais.

Johnny HAJJAR

Le Progressiste - Page 14 - Mercredi 8 Juillet 2009

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Le Progressiste - Page 15 - Mercredi 8 Juillet 2009

CULTURE :

2e semaine du Festival de Fort de France

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Le Progressiste - Page 16 - Mercredi 1er Juillet 2009

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocratesqui lui ont toujours fait confiance.

« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle,intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants.

Nous les remercions d’envoyer leurs dons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestionsau siège du PPM : Ancien Réservoir de Trénelle

Fort-de-France.

Directeur de la Publication : Daniel COMPERE18, Allée des Perruches - Rte de l’Union - 97200 Fort-de-France

Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01 - Site Internet : www.ppm-martinique.netEmail : [email protected]

N° de CPPAP : 0511 P 11495

COMITÉ DE RÉDACTION :

Daniel COMPEREJeannie DARSIERESDidier LAGUERRELaurence LEBEAU

Daniel RENAYSerge SOUFFLEURVictor TISSERAND

Le Festival en images…

Danse indienne

Sur le nouvel espace du Parc A. Césaire

Initiation