le progressiste n° 2117

12
1 euro Le Progressiste Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Le Progressiste “La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais” - Aimé CESAIRE Mercredi 03 février 2010 - N° 2117 LA RÉALITÉ DE LA DÉMOCRATIE AU PPM : “TOUS À LA CONVENTION DU SAMEDI 6 FÉVRIER À LA FERME PERRINE” (PP.2 ET 3) AU SOMMAIRE - LA DEMOCRATIE AU PPM : CONVENTION DU SAMEDI 6 FEVRIER (p.3) - BILAN DE LA REGION : La gestion de la formation (pp.5,6) - LOGEMENT ÉTUDIANT : Vers un internat d’excellence (pp.8,9) LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES SONT LES MARTINIQUAIS EUX-MÊMES (DR ALIKER)

Upload: parti-martiniquais

Post on 22-Jun-2015

357 views

Category:

Business


3 download

TRANSCRIPT

Page 1: Le progressiste n° 2117

1 euro

Le Progressiste

Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Le Progressiste

“La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais”

- Aimé CESAIRE

Mercredi 03 février 2010 - N° 2117

LA RÉALITÉ DE LA DÉMOCRATIE AU PPM :

“TOUS À LA

CONVENTION

DU SAMEDI 6

FÉVRIER

À LA FERME

PERRINE”

(PP.2 ET 3)

AU SOMMAIRE- LA DEMOCRATIE AU PPM : CONVENTION DU SAMEDI 6 FEVRIER (p.3)

- BILAN DE LA REGION : La gestion de la formation (pp.5,6)

- LOGEMENT ÉTUDIANT : Vers un internat d’excellence (pp.8,9)

LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES

SONT LES MARTINIQUAIS EUX-MÊMES (DR ALIKER)

Page 2: Le progressiste n° 2117

E D I T O R I A L

Le Progressiste - Page 2 - Mercredi 03 février 2010

Les élections régionales pré-vues les 14 et 21 mars pro-chains sont capitales pour

le pays. Elles interviennentaprès les consultations sur lʼévo-lution institutionnelle de la Marti-nique des 10 et 24 janvierderniers et non sur la questionde lʼautonomie (telle que nous laconcevons au PPM) comme onpeut lʼentendre un peut partout.On peut même entendre cer-tains affirmer que la question estclose et quʼil nʼy a pas à y reve-nir. Cʼest oublier quʼil nʼy a pasde statut de droit divin, quʼunstatut nʼest quʼune réponse àune situation et quʼil doit enpermanence sʼadapter à la vo-lonté des hommes.

Ces élections interviennent dansun cadre particulier de crise éco-nomique, de chômage et de dif-ficultés de toutes sortes pour lesMartiniquais. Le premier enjeude la future Région sera donc,comme cela est de sa compé-tence première, de lutter, à sonniveau, pour le développementéconomique, pour lʼemploi et deporter des solutions à la crise ac-tuelle. Dans ce domaine, il fautse rappeler que les promoteursdu projet de passage au « 74 »nous ont expliqué à de multiplesreprises quʼil nʼy a plus rien à

faire avec cet outil, quʼil est uséet exploité à son maximum,quʼils ont fait tout ce quʼil étaitpossible de faire dans le cadreactuel. Cʼétait leur argument il ya moins dʼun mois pour convain-cre les Martiniquais quʼil fallaitchanger de statut. Il est donc cu-rieux quʼils soient les premiers,avant même la consultation du24 janvier, à avoir déclaré leurcandidature pour les prochaines« Régionales », en pleine cam-pagne de la consultation. Pou-voir, pouvoir, quand tu noustiens ! …

Il faut se rappeler également quece sont les mêmes qui revien-nent pour- au nom du PeupleMartiniquais- discuter avec legouvernement la mise en placede la collectivité unique votée le24 janvier. Ceux-là mêmes quinʼont pas fait campagne pour le24, qui nous ont expliqué quehors du « 74 » point de salut,veulent mettre en place la Col-lectivité Unique ! On peut alorsimaginer sans peine quʼils aurontdu mal à produire quelque chosede très éloigné de leur projet« 74iste » que le peuple a déjàrejeté.

Pour notre part, au Parti Pro-gressiste Martiniquais, la mé-thode de travail est différente :nous avons commencé par tra-vailler sur le projet, avec desgroupes de travail composés demilitants, dʼexperts … chargésde faire des propositions. Cesgroupes se sont réunis pendantplusieurs mois pour analyser lasituation actuelle du pays, fairedes propositions dʼorientation,mais aussi des propositionsconcrètes, destinées à apporterdes réponses aux problèmes

que rencontrent les Martiniquaisdans leur quotidien. Ce travail sepoursuivra lors de notreConvention dʼinvestiture du

samedi 6 février à la ferme Per-rine, au cours dʼateliers qui per-mettront à tous ceux qui lesouhaitent de sʼexprimer, dʼap-porter leur réflexion sur lesthèmes qui seront proposés.Cette réflexion, loin dʼêtre fer-mée et réservée à un petitgroupe, est ouverte à tous les

militants, sympathisants ettous les Martiniquais qui souhai-tent y participer sont les bienve-nus.

La seconde partie de cetteConvention sera consacrée à laquestion de la tête de liste duparti pour ces élections régio-nales. Le Président de la com-mission dʼinvestiture, JeanClaude DUVERGER, fera sonrapport à lʼassemblée sur lescandidatures reçues ou propo-sées par les 36 Balisiers. Suite àce rapport, et après débat, lesmilitants voteront pour élire celuiou celle qui conduira la liste duParti Progressiste Martiniquais.

Didier LAGUERRE

Secrétaire Général du PPM

Didier LAGUERRE

LE 6 FEVRIER, UNE CONVENTION OUVERTE

AUX MILITANTS ET SYMPATHISANTS.

Page 3: Le progressiste n° 2117

CONVENTION

Le Progressiste - Page 3 - Mercredi 03 février 2010

"LA MÉTAMORPHOSE DESINDÉPENDANTISTES":realpolitik=téléréalité...

Sans contestation possible,le person-nage central de l'histoire post- colo-niale de la Martinique est : AiméCésaire .

C'est avec sagesse, comme un guidespirituel, quʼil a su mener son peupleloin de l'affreuse misère du "antanWobè", vers l'égalité républicaine dela départementalisation.

Visionnaire, il a vite compris, toute-fois, que les "liberté- égalité- frater-nité" promises devraient êtrerevendiquées et défendues âprementpar la puissance de l'intelligence mar-tiniquaise, les "Armes Miraculeuses".La santé, l'instruction, l'aide aux fa-milles, combler le vide structurel etpréserver l'authenticité de la cultureantillaise, telles étaient les prioritésimmédiates. Chez cet Homme, hum-

ble comme tous les Sages, les di-mensions de la pensée se mesurenten Profondeur, essentiellement. Sonprojet politique pour la Martinique:lʼAutonomie. Ceux qu'il a désignéspour la défendre : le P.P.M. Mais, lesgrands hommes ne se font pas quedes amis ! Comme les grands arbres,ils font beaucoup d'ombres .Pour"sortir" de l'ombre, certains ontpoussé la surenchère, jusqu'à l'indé-pendance!

L'opposant le plus constant, pugnaceet même audacieux, le Mapipi des in-dépendantistes, c'est : Alfred Marie-Jeanne. L'opposition, il est vrai, esttrès large !

-------nègre il était, Césaire assumaitet revendiquait sa Négritude; ----leucoderme, Marie-Jeanne doit l'as-sumer et s'adapter( on dit "chabin")-----pour son peuple sans parole, Cé-saire a été "la bouche de ceux quin'ont point de bouche"; ---

Marie-Jeanne donne "la parole aupeuple" à la manière d'un gourou; -----Césaire a défriché,kabéché,fait naî-tre une conscience de Peuple et deNation Martiniquaise, tout cela dansl' humilité la plus totale; ---héritantd'un sol défriché etensemencé,Marie-Jeanne se montretrès fier de pouvoir récolter,peu mo-deste ; -----Césaire a constammentrevendiqué l'Autonomie; ---Marie-Jeanne,après avoir revendi-qué "mordicus"l'indépendance, criéau loup, nous l'avons vu et entenduchanter les louanges du "74",prenantpour paroles d'évangiles celles deSarkozy.....

NON, Monsieur Marie-Jeanne, àpeine converti, semble-t-il , aux idéesde l' autonomie, vous ne pouvez pasvous autoproclamer son prophète !N'avoir QU'UNE PAROLE, c'est cequi FAIT LʼHOMME !

Alain Philipbert

PAROLES CITOYENNES

INVITATION

Le PPM invite lʼensemble de ses militants etsympathisants à la convention qui aura lieu le

samedi 6 février 2010 à la ferme Perrine auLamentin, de 9h00 à 19h00,

sur la question des élections régionales demars 2010.

Dans la matinée, les discussions porterontsur les éléments et les orientations du projetpour les régionales et dans lʼaprès-midi, suiteau rapport de la commission dʼinvestiture etaux débats, les militants à jour de leur cotisa-tion procèderont au vote pour la désignationde la tête de liste du PPM à ces élections ré-gionales.

Un repas vous est proposé pour la somme de13€ (treize euros), de même que des bus pourle montant de 5€ (cinq euros). Lʼinscription et lepaiement sʼeffectueront au siège du Parti à Tré-nelle (tél : 0596718801) dès le lundi 1er février.

La présence de tous est vivement souhai-tée, soyons nombreux à ce rendez vous ca-pital pour le Parti dans le cadre desprochaines élections régionales.

Fais passer lʼinvitation à tes amis, mobilisetoi pour faire de cet évènement une réussite.

CONVENTION DʼINVESTITURE

1°) Membres de la commission

Jean Claude DUVERGER président de la commissionChristian EDMOND MARIETTE évaluation/organisationRaphael SEMINOR Mode de scrutinDaniel ROBIN Bilan conseil régionalDidier LAGUERRE Convention dʼinvestitureCatherine CONCONNE Analyses Statistiques

résultats élections2°) Programme de travail

Matin

Coopération/risques majeursEmploi/EconomieTransport/DéplacementEvolution institutionnelleJeunesse/EducationAprès midi

Rapport du président de la commission dʼinvestitureDébatVote sur les conclusions du rapport pour la désignation de la tête de liste3°) Organisation

Participation aux frais 13 euros (repas et boissons)Un service de transport est organisé dans chaque commune(0596 71 88 01)

LA DEMOCRATIE AU PPM : CONVENTION DU SAMEDI 6 FEVRIER

Page 4: Le progressiste n° 2117

BREVES…BREVES….

Le Progressiste - Page 4 - Mercredi 03 février 2010

Vendredi 29 et samedi 30, lemetteur en scène et acteur Da-

niel MESGUICH nous a abreu-vés, au Théâtre Aimé CESAIRE,dʼune prestation époustouflante,pendant 1 h ½, de textes ditsavec passion, humour, ironie…,encerclés de la verve duconteur, comme celle du poète,ou celle du narquois philosophe,on ne le sait… Mais on a étéconquis par cet te lecture pu-blique dʼauteurs que lʼon aime :KAFKA, BORGES , ARAGON,BAUDELAIRE , CESAIRE…, unéventail de séductions littéraires,qui nous touche lʼoreille, lʼenten-dement, au point de créer unevertigineuse adhésion au Théâ-tre- celui quʼil nous offre, nous

forçant à partager sa passion,sans quʼil y ait frontière entre Luiet Nous.

Certes, un beau spectacle,puisque nous étions, nous aussi,des Phasmes, prenant lʼappa-rence de ce magicien quʼestMESGUICH, capable de nousamener, à travers ces textes hé-téroclites, quʼil récite, quʼil re-cite, à la beauté du momentthéâtral, plein de sens et de sa-veur…

Merci à Lui, à MichelleCésaire, et à toute lʼéquipe duThéâtre de la Ville Capitale, denous avoir offert ce pur joyau.

Jeannie DARSIERES

DANIEL MESGUICH : « PHASMES », UN PUR SPECTACLE, D’UNE ORIGINALITE PRENANTE !

Au soir des élections, le 24 jan-vier, alors quʼil sʼagissait de com-menter le scrutin delʼapprobation de la CollectivitéUnique, Daniel Marie-Sainte,odieusement, malhonnêtement,au lieu de confesser avec humi-lité lʼabsence de participation duMIM et autres sous-fifres à lacampagne pour édifier cette col-lectivité – ce qui est indéniable,et sautait aux yeux de tout ob-servateur ! – a commencé lacampagne des Régionales,dans la plus pure des traditionsdes mensonges assénés avectoupet et violence, comme les

populistes nous y ont habitué ! (Ilest vrai que son chef, AMJ, avait,de façon machiavélique, ouvertla voie dans F.A., en annonçantsa candidature naturelle et évi-dente, pour jeter la confusion !!!).

Quels sont ces mensonges ? :

- Lʼassemblée unique,cʼest nous, le MIM, depuis nanni-nannan !! , balayant les combatsde la vraie Gauche, pour lʼobte-nir …

- Tout ce qui touche auP.P.M., cʼest mauvaise gestion etdéficit

- La ville de FdeF est malgérée…

- La Semaff lʼest aussi,avec un déficit incroyable…

- La Région de CamilleDARSIERES, avec la coalition

de gauche, lʼa été aussi ; Et letrou de la mémoire mimesque nepermet pas de signaler les réali-sations extraordinaires, malgréun budget, à lʼépoque ridicule,par rapport au matelas dʼargent,quʼa permis dʼavoir le DéputéDARSIERES, après 92, à ces in-grats et malhonnêtes succes-seurs !...

Mais ce nʼest quʼun début, le tou-pet nʼa pas de limites. Quʼils sa-chent que le P.P.M., becs etongles, est vraiment prêt à ré-pondre à cette mafia cynique etmenteuse !!!!

Zizitata

KOUTT ZÉPONÇA COMMENCE BIEN !!!

Page 5: Le progressiste n° 2117

POLITIQUE

Le Progressiste - Page 5 - Mercredi 03 février 2010

Quand on sait que 70% du budget dela collectivité régionale est financépar des impôts et des taxes locales,cette question nʼest pas accessoireet ce nʼest pas lʼinflation (2 à 3% paran sur 20 ans génère un accroisse-ment de 64% pas de 650%) qui ex-plique ces données.

Jʼignore sur quelle base M. PhilippeSEGUIN a décerné à la Région Marti-nique un brevet de bonne gestion. Per-mettez-moi dʼêtre circonspect sur cepoint quand je constate que, jusquʼen2009, le budget régional ne mobilisaitaucun emprunt pour financer les nom-breux besoins qui ne sont pas satisfaitsdans notre pays et dont souffrent seshabitants, injectant ainsi des liquiditésdans le circuit économique alors quʼelleen a la capacité.

La gestion dʼune collectivité commela Région nʼa pas grand chose à voiravec celle « dʼun débit de la régie »ou dʼune marchande de pistaches.Elle doit anticiper sur lʼavenir afin depréparer les infrastructures et leshommes à faire face aux enjeux dedemain.

Or, de mon point de vue, ce nʼest pas lecas et je voudrais vous donner deuxexemples, lʼun relatif à la formation pro-fessionnelle, lʼautre à lʼéducation.

Avec des compétences en matièrede Formation Professionnelle large-ment amplifiées par les lois de 1993,2002 et 2004, la Région Martiniquedispose, en 2009, dʼun budget deuxfois plus important quʼen 1991.

Pourtant, il nʼexiste aucun document deréférence sʼappuyant sur les besoinsen qualification des Martiniquais, trai-tant de leurs problèmes, exprimant demanière précise la politique et lesorientations suivies par la collectivitérégionale afin de permettre aux acteurset aux partenaires de se positionner surdes stratégies à moyen terme et non àcourt terme. Cette tâche essentielle quiavait été réalisée entre 1983 et 1992,est passée à la trappe.

Environ 1 000 places sont offerteschaque année, dans le cadre du pro-gramme régional « adultes » et autanten ce qui concerne le programme «jeunes ». Cʼétait 4 000 places, 4 foisplus, en 1991 sur le seul « programmerégional adulte » !!! Alors que de nom-breux martiniquais désirent se formerhors de Martinique, la Région a sup-primé la rémunération accordée dansle cadre dʼune convention avec lʼANT,qui leur permettait de vivre décem-ment.Alors que le budget primitif régionalsʼest accru de 21% entre 2003 et 2009,celui de la formation professionnelle aenregistré une augmentation de 5%, untaux inférieur à lʼinflation !!!Les fonds reçus de lʼEtat pour la For-mation Professionnelle et lʼApprentis-sage ne sont pas entièrementdépensés dans ce secteur : Les Cen-tres de Formation dʼApprentis nʼont pasvu la couleur des 39 millions dʼeuros detaxe dʼapprentissage obtenus par laRégion et figurant en recettes au Bud-get primitif 2008 et 2009. Mieux, cʼestà ce moment là quʼa été étranglé finan-cièrement le CFA-BTP de Ducos dontle budget a été réduit de près de 30%au moment où le nombre dʼapprentisdoublait !

En 2008, le tiers des licenciementséconomiques lʼont été dans des entre-prises de formation professionnelle etle tiers des 602 personnes qui ontperdu leur emploi pour un motif écono-mique, travaillait dans ce domaine.Les partenaires et les acteurs de ter-rain sont traités au mieux comme desobligés. A ceux qui ne filent pas doux,on coupe les subventions!

Aux dispositifs collectifs sontsubstitués des régimes dʼaides indivi-duelles, nécessitant de sʼadresser à unguichet : la formation professionnellenʼest plus un droit, mais une faveur quelʼon obtient ou non, en fonction deconsidérations qui peuvent être parfai-tement subjectives laissant libre coursau clientélisme. Est-ce ainsi que lʼonrendra les martiniquais responsablesdʼeux même et de leur pays ?

En matière éducative, cʼest-à-dire enmatière de lycées, lʼune des tâchesmajeures de la Région est dʼélaborerle Schéma Prévisionnel des Forma-tions Initiales des Lycées et Col-lèges conçu comme un documentde programmation évolutif et traitantde lʼensemble des formations, géné-rales, technologiques ou profes-sionnelles initiales des collèges etlycées en tenant compte de lʼévolu-tion de la démographie scolaire.

Mais notre Région a cette particularitéde ne sʼêtre jamais conformée à la loi,sauf avant 1992 ! Elle ne possède pasde schéma prévisionnel. Résultat : le

recteur a les mains libres pour arrêterla carte des formations initiales des col-lèges et des lycées, quʼil sʼagisse desformations générales, technologiquesou professionnelles de décider de lafermeture ou de lʼouverture de tels outels types de formation dans chaqueétablissement. Bel exemple dʼesprit deresponsabilité dont font preuve ceuxqui nous promettent de faire demain cequʼils ne font pas aujourdʼhui !

Lʼincohérence est de mise : lʼappren-tissage, qui relève de la formation ini-tiale, est traité par la Commission de laFormation Professionnelle et aucunecoordination nʼest réalisée entre les for-mations accessibles par la voie de lʼap-prentissage et celles proposées par leslycées Professionnels. Plus grave : lesdeux dispositifs sont mis en concur-rence, ce qui, sur un territoire aussipetit, est le comble de la bêtise.Cette situation est particulièrement pré-judiciable car de ce schéma dépend laconstruction de collèges et de lycées etle développement de nouvelles filières.Si les lycées de Ducos et de Bellefon-taine dont la construction avait été dé-cidée en 1997 ont vu le jour, les élèvescomme leurs parents ont été priés dʼat-tendre 5 ans pour le premier et 7 anspour le second pour prendre posses-sion de locaux non achevés (héberge-ment, infrastructures sportives).

Ce piètre résultat est à mettre enrapport avec la construction en 1990du lycée Acajou I (livré en 6 mois), eten 1991 des lycées Acajou II et Riv-ière Salée (livrés en 18 mois). 3 600élèves y ont été accueillis !

Dans le même temps, le conseil régio-nal est devenu le champion toute caté-gorie de la pose de containers en guiseen salles de classe pour faire face auxbesoins. Pas un lycée nʼest oublié dansla mise en place de ces « modulaires »comme les élus de la majorité régio-nale les appellent pudiquement ! Autotal, plus dʼune centaine ont été épar-pilles un peu partout ! Cout du modu-laire installé prêt à lʼemploi : 75 000€soit au bas mot 7 500 000€, 50 millionsde francs!!! Faut-il suggérer deconstruire un lycée dans lʼile de la Do-minique ?

Alors que le budget primitif régionalsʼest accru de 21% entre 2003 et2009, celui de lʼEducation a enregis-tré une diminution de 23% ce qui té-moigne de lʼintérêt porté à laformation initiale des jeunes marti-niquais. Plus curieux est que la do-tation régionale dʼéquipementscolaire, subvention dʼinvestisse-ment allouée par lʼEtat aux Régionset destinée à financer lʼéquipementet les travaux dans les lycées nʼestpas complètement utilisée par la Ré-gion Martinique.

Karl PAOLO

BILAN DE LA REGION : LA GESTION DE LA FORMATION ?

Page 6: Le progressiste n° 2117

POLITIQUE

Le Progressiste - Page 6 - Mercredi 03 février 2010

Vous suggérez la réalisationdʼun audit précis. Pourquoi pas

sʼil est réalisé par une autorité indé-pendante. Je vous ferais simplementremarquer que la simple lecture des

documents de la Région, budgets etcompte administratifs, devrait permet-tre à ceux qui ont pour mission dʼinfor-mer les citoyens de le faire de manièreobjective.

Pour ma part, je nʼai pas dʼautres

sources que ces derniers.

Karl PAOLO

ELECTIONS REGIONALES - Communiqué

KOUTT’ ZEPON

Le Parti Progressiste Martini-quais, réuni en Comité Nationalle mardi 26 janvier 2010, en sonsiège a décidé, conformément àses statuts, de la mise en placedʼun Comité dʼInvestiture sous laprésidence de Jean-Claude Du-verger.

Ce comité dʼinvestiture est

composé de 8 membres qui

sont :

- Rodolphe Désiré (maire duMarin, conseiller général)- Didier Laguerre (secrétairegénéral, adjoint au maire de

Fort-de-France) - Annie Chandey (membre duComité National, adjointe aumaire de Fort-de-France)- Félix Renciot (membre duComité National)- Marie-Thérèse Casimirius(Présidente du Balisier de BassePointe)- Gilles Cazenave (Présidentdu Mouvement des Jeunes Pro-gressistes)- Gerty Couchy (Membre duComité National)

Le Comité dʼInvestiture est

chargé dʼexaminer les candi-

datures à la tête de liste aux

régionales. Ces candidatures

seront proposées par les dif-

férents Balisiers jusquʼau

Lundi 01 février 2010, à 12h.

La tête de liste sera alors dé-

signée par les militants, lors

de la Convention dʼInvestiture

qui se tiendra le 06 février

2010, à la Ferme Perrine au

Lamentin.

Le Secrétaire GénéralDidier Laguerre

CLAUDE LISE, LE CHEVALIER

SANS AME ET SANS

CONSCIENCE

Vous lʼavez tous entendu au microde Jean-Marc Pulvar sur RCI :Claude Lise, patron du RDMavouant à demi-mots son adhésionpour le NON le 24 janvier dernier. Ilattendait, parait-il « des éclaircisse-ments de Paris ». Quels éclaircis-sements ? Lui, le chevalier revenusatisfait de sa visite à Sarkozy, il y aquelques mois et annonçant toutsourire la bonne nouvelle, flanquéde son tout nouvel ami en costume3 pièces.On nʼétait bien sûrs pas dupes.Pour avoir sillonné le pays de longen large pendant ces 15 jours, nousavions été surpris de ne croiseraucun des nombreux partisans duOUI sur une quelconque route dupays. Pas le moindre petit morceaude voiture sono ou de meeting.Rien !! Des informations nous reve-naient régulièrement de consignesofficieuses contraires aux mots

dʼordre donnés « en ba fey ».Il nʼa pas changé le larron !!! Uneconscience en berne et une âme«silon vent ». Le seul mot dʼordrerécurant et permanent qui, lui, nevarie jamais : TOUT SAUF LET-CHIMY.

CLAUDE PETIT AURAIT T-IL BE-

SOIN DʼUN BON MEDECIN ?

Son médecin traitant officiel ClaudeLise ne lui fournirait pas la bonnemédication. Il affiche une tristesseinquiétante, une voix fatiguée, lalecture très hésitante et un manquede discernement très troublant. APolitix, il déclarait la semaine der-nière… « Les perdants des consul-tations sont les partisans de la 3ème

voie ». Jʼai eu tout de même un der-nier doute et pris mes jambes àmon cou pour relire une fois de plusles résultats. Jʼavoue que je nʼaitoujours pas compris son systèmede raisonnement et ai conclu quʼildevrait changer résolument de thé-rapeute et de traitement. On a de

bonnes adresses, Docteur, au casoù !!!

RDM AVEC UN -R -…. COMME

RENOUVELLEMENT

Ils lʼavaient annoncé comme unparti du renouvellement. Depuisleur création, on attend toujours.On sʼattendait aussi à un scoop re-tentissant pour leur tête de liste auxfutures régionales…. Et oups, cesera Madeleine, oui oui …Made-leine, la même. Championne de lalongévité et primée pour son an-cienneté au sein de la Collectivitérégionale. Faites les comptes 1982à 2010 : 28 ans de présence !!!Championne, la Madeleine pourson courage et son attachement.Alors vous avez dit R…. comme re-nouvellement ???

Page 7: Le progressiste n° 2117

Le Progressiste - Page 7 - Mercredi 03 février 2010

VIE DU PARTI

Lundi 25 janvier, le matin, PaulRobert NIRENNOLD a étéparticulièrement honoré,

puisque la VILLE a décidé de dé-nommer cette rue de Texaco, où ilavait vécu jusquʼen 2009 : « RuePaul Robert NIRENNOLD, dit MètRobè »

Manifestation émouvante,puisque, tour à tour, Mirella ME-RAULT, animatrice de Rive Droite,Daniel RENAY, ami de la famille,Danièle MARCELINE, militante duquartier, Jeannie DARSIERES, res-ponsable de la Commission desvoies, « Chichine » JEAN-BAP-TISTE, conseiller général, AlfredALMONT, député, et bien sûr le dé-puté-maire, Serge LETCHIMY, onttenu à montrer combien le Père Ni-rennold avait marqué la vie duquartier, par son dévouement extra-ordinaire , et son ardeur à défendreles habitants de Texaco face àlʼacharnement des autorités delʼépoque, désireuses de délogerces pauvres gens de lʼhabitat pré-caire quʼils avaient mis en place àforce de volonté, avec les « coupsde main » et la sueur de tous, soli-daires…

Bien sûr, les silhouettes de Aimé

Césaire et Camille Darsièrespeuplaient tous les souvenirs,et témoignaient de la volontétêtue de ces leaders duP.P.M., prolongée par celle deSerge Letchimy, lʼurbanistepuis le Maire, hier et au-jourdʼhui, de défendre, bec etongles, ces « laissés pourcompte de la société martini-quaise » des années 50-60-70.

Et les témoignages percu-tants des uns et des autres,

les anecdotes savoureuses des voi-sins et compagnons de route(beaucoup de femmes, décidem-ment toujours « poto mitan » du mi-litantisme social !), et dʼabord de lacourageuse épouse de Robert Ni-rennold, de ses enfants, donnèrentà cette manifestation une grandevaleur dʼauthenticité culturelle, so-ciale et politique.

Tant il est vrai que le Peuple Mar-tiniquais est profondément acteurde son présent et de la constructionde son avenir, - courageux et lucidesur les enjeux, - clairvoyant quant àlʼidentité de ses défenseurs, - déter-miné à continuer, vers le Progrès,avec ceux qui, ardemment et spon-

tanément, ont toujours été de soncôté.

Mét Robè, sois- en sûr, le com-bat continue, la Ville de FFce et sonMaire Serge Letchimy sont bien dé-cidés à continuer le bon boulotcommencé, pour que Texacoprenne sa juste place dans la mo-dernité à venir et le mieux-être deses habitants. Les projets sont là,et, petit à petit, malgré la parcimo-nie des moyens, la VILLE réalise etconstruit…

Jeannie DARSIERES

JM. Jean-Baptiste - J. DarsieresS.Letchimy - A. Almont - D.Renay

Mme Nirennold

DANS LES QUARTIERS : ÉMOUVANTE CEREMONIE A TEXACO.« MÈT’ ROBÈ », VAILLANT MILITANT DU QUARTIER !

Page 8: Le progressiste n° 2117

LOGEMENT ÉTUDIANT

Le Progressiste - Page 8 - Mercredi 03 février 2010

Le foncier composé de trois parcelles pour un total de 1 500 m2, situé entre lʼAvenue

Condorcet et le Boulevard de Verdun, permettant ainsi deux possibilités dʼaccès. Bien desservi par lestransports en commun, l e site est à cinq minutes du Centre ville. Par ailleurs, cette structure ayant laparticularité dʼun établissement dʼintérêt collectif, des adaptations au PLU seront possibles à ce titre

LE SITE SES POSSIBILITÉS DE CONSTRUCTION

Page 9: Le progressiste n° 2117

Le Progressiste - Page 9 - Mercredi 03 février 2010

LOGEMENT ÉTUDIANT

IMPLANTATION DES INTERNATS DANS LʼACADÉMIE

Page 10: Le progressiste n° 2117

Parmi les arguments que nousentendons ces temps-ci enfaveur de lʼarticle 74 il y a

celui qui consiste à dire que nousne pouvons guère faire grandchose en matière de coopération etdʼéchanges avec la Caraïbe enlʼétat actuel de la législation quinous gouverne.

Nous laisserons de côté pour lemoment lʼaspect coopération touten faisant remarquer que le dondʼune école à un pays étranger ( la

Dominique) nʼest pas une minceaffaire, tout comme la participationà la réfection dʼune école à la Gre-

nade ou le chapiteau offert dans lepassé à Sainte-Lucie. Il y a déjàdʼailleurs quelques années quʼundes vice-présidents du Conseil Ré-gional me disait que, ne pouvantpas traiter dʼégal à égal avec ungouvernement , nous pouvions déjàtraiter avec une commune ou unequelconque subdivision administra-tive dʼun pays ( district, parish, etc..)or dans la plupart des pays voisinsla capitale représente jusquʼà 50%de la population et des infrastruc-tures du pays et traiter avec la villede Castries , de Roseau , de Kings-

town ou de Saint Georgeʼs revienten fait à traiter avec le pays tout en-tier !

Nous écarterons dans cet article lesdifférentes formes de coopération(économique, technique, médicale,culturelle, sportive etc.…) pournous cantonner au domaine deséchanges économiques et plus par-ticulièrement commerciaux avecnos voisins.

Observons tout dʼabord que rien,sur le plan juridique, ne nous em-pêche de commercer avec nos voi-sins. Pendant de nombreusesannées, les milieux dʼaffaires lo-caux ont craint lʼenvahissement denotre pays par des produits venantdes pays voisins : en effet les ac-cords de Lomé puis de Cotonoupermettaient aux pays de la Ca-raïbe dʼexporter leur productionchez nous en franchise de droits dedouane alors que la réciproquenʼétait pas vraie. Nous nʼavons as-sisté à aucune invasion de produitsde la Caraïbe si on exceptequelques biscuits de la République

Dominicaine ou de Trinidad et des« hot sauces » de Sainte Lucie

….rien de bien significatif !

Le gouvernement français etlʼUnion Européenne nous encoura-gent au contraire vivement à inté-grer davantage nos économies dela Guadeloupe et de la Martiniqueavec celle des pays voisins. Cetteposition ressort clairement de lʼAc-cord de Partenariat Economiques(APE) signé le 15 octobre 2008entre les pays du CARIFORUM etlʼUnion Européenne.

Notons ensuite que les échangesintra-caribéens des pays du CARI-COM sont faibles (environ 15%) etque les partenaire privilégiés detous nos voisins de la Caraïbe sontles Etas-Unis et lʼEurope. Seule larépublique de Trinidad et Tobago ades échanges importants avec sesvoisins caribéens : elle leur vendson pétrole et les produits de sonindustrie .Les pays anglophonesvoisins ont des activités indus-trielles semblables aux nôtres. Noséchanges avec nos voisins ne peu-vent quʼêtre marginaux mais ce

nʼest en aucun cas lʼarticle 73 qui

les empêche de sʼintensifier maisplutôt, et nous citons pêle- mêle :les habitudes des opérateurs éco-nomiques, les difficultés de règle-ment du fait de lʼimplantation desbanques, le manque de pratique delʼinternational, le manque de pra-tique des langues étrangères, lemanque dʼinitiative concrète duConseil Régional ( hé oui !) et sur-

tout , pour ce qui est des trans-

ports de marchandises, le

manque de moyens de transport!

Depuis des années lʼAssociationdes Etats de la Caraïbe (aux tra-vaux desquels participent nos élusrégionaux) a identifié le transportparmi ses priorités ; nous nous de-mandons ce qui a été fait deconcret par ces messieurs pourcréer une activité de cabotage dansla région.

NOS AMERIQUES

Le Progressiste - Page 10 - Mercredi 03 février 2010

LES ÉCHANGES ÉCONOMIQUES AVEC LA CARAÏBE

ET L’ARTICLE 73 DE LA CONSTITUTION

Page 11: Le progressiste n° 2117

NOS AMERIQUES

Le Progressiste - Page 11 - Mercredi 03 février 2010

La question du transport maritimevaut quʼon sʼy arrête quelque peu :compte tenu des quantités à mani-puler entre nos différentes petitesîles et compte tenu du fait que laCAGEMA ne transporte que desconteneurs de 20 ou 40 pieds, lebesoin se fait sentir de moyens detransport plus appropriés et doncdes lignes de cabotage sʼavèrentnécessaires avec des unités mo-destes transportant des palettes.Ce besoin, étant identifié depuisdes années, nʼa pas donné lieu àdes créations de compagnie detransports de marchandises dansles DFA alors que les moyens finan-ciers existent ( à travers INTER-REG notamment), quʼil y a des

opérateurs compétents dans lesAntilles Françaises et chez certainsde nos voisins ( Sainte-Lucie,Saint-Vincent, Trinidad notam-ment) …Pourquoi nʼy a t-il rien pourfaciliter ces transports qui sont laseule condition nécessaire pourque nous puissions importer la pro-duction de Trinidad par exemple,mais aussi exporter vers ce paysnotre production de produits agro-alimentaires notamment ? Posez laquestion aux responsables de laRégion qui ont la maîtrise du dispo-sitif INTERREG ! Ce nʼest pas lʼar-

ticle 73 qui est un obstacle, ce ne

serait pas lʼarticle 74 qui favori-

serait quoi que ce soit dans ce

domaine. Cʼest la timidité, pour ne

pas dire les réticences, des élus ré-gionaux pour ce qui concerne lʼéco-nomie.

Pour ce qui est des échanges éco-nomiques et commerciaux avecnos amis de la Caraïbe, il faut desinitiatives concrètes, et le cadre ac-tuel suffit, pas des paroles et sur-tout pas des changementsinstitutionnels dont nous ne maîtri-sons pas toutes les conséquences.

Fort de France le 5 décembre 2009

Max AUGUIAC

Membre du MAP

HAITI / SOLIDARITEmardi 12 janvier 2010 a semé ledeuil et la désolation sur unegrande partie de notre pays.

35 secondes…

Plus de 150.000 morts.

Plus de 200.000 blessés.

LʼInstitut de Sauvegarde du Patri-moine National compatit à la dou-leur de tous ceux qui ont perdu unêtre cher, un parent, un ami.

LʼISPAN, lui aussi, nʼa pas été épar-gné et ressentira longtemps la dis-parition, dans ces circonstancestragiques, de membres de la famillede ses proches collaborateurs.

Alors quʼà Port-au-Prince, Pétion-Ville, Tabarre, Delmas, Carrefour,Cité-Soleil, Léogane, Gressier,Grand-Goâve, Petit-Goâve, Jac-mel, ... on compte encore les morts,les disparus et les blessés, des di-zaines de milliers de sans-abri ar-pentent hagards les ruines de leursvilles, de leurs quartiers, de leursrues dévastées et méconnaissa-bles.

Le Palais National, le Palais des Mi-nistères, le Palais des Finances, lePalais de Justice, lʼEglise Saint-

Louis, Roi de France, lʼEglise duSacré-Coeur de Turgeau, lʼEglisede la Sainte-Trinité, lʼEglise Sainte-Anne, le fort Jacques, le Ministèredes Affaires Étrangères, lʼimmeubledes Postes dʼHaïti, le Palais Légis-latif, les anciennes maisons dePacot, de Turgeau, du Bois-Verna,de Debussy, de Croix-Desprez, duBas-Peu-de-Chose et du Morne-à-Tuf, lʼancien Quartier Général desForces Armées dʼHaïti, logeant leMinistère de la Culture et de laCommunication, la CathédraleNotre-Dame de Port-au-Prince,mais aussi le centre historique deJacmel, tout particulièrement la ruedu Commerce, le centre historiquede Léogane et son église dédiée àSainte Rose et tant dʼautres ont étédétruits entièrement, partiellementou sont gravement endommagés.

Autant de témoins de la vie quoti-dienne des Haïtiens et de réfé-rences à notre Histoire.

Au-delà de la perte matérielle quetout cela représente, il sʼagit danschacun de ces cas dʼune perteinestimable pour notre Culture,pour notre Histoire et pour la Mé-moire du Peuple haïtien tout entier.

Depuis le 12 janvier, où tout a bas-

culé, nous avons besoin, par-des-

sus tout et plus que jamais, de re-

trouver nos repères et nos

symboles, replacer les jalons cultu-

rels qui définissent le cheminement

qui relie le passé à lʼavenir.

Dans les décisions qui devront

bientôt être prises pour rééquiper le

pays de structures adéquates pour

son fonctionnement, sa gestion et

son développement, lʼISPAN sou-

haite que les décideurs politiques,

les élus, les leaders spirituels, éco-

nomiques et sociaux sauront éviter

le piège de prioriser uniquement la

fonction en laissant de côté lʼes-

sence qui nous définit. Notre

manque de mémoire collective est

grandement responsable de nos

malheurs dʼaujourdʼhui.

Dans lʼaction et dans la gestion des

urgences, nous devrons nous rap-

peler quʼen tant que peuple nous

avons un devoir de mémoire et que

surtout “notre Histoire est notre

force”.

Page 12: Le progressiste n° 2117

imp.

TO

NIP

RIN

T 05

96 5

7 37

37

Le Progressiste - Page 12 - Mercredi 03 février 2010

COMITÉ DE RÉDACTION :

Daniel COMPERE

Jeannie DARSIERES

Didier LAGUERRE

Laurence LEBEAU

Daniel RENAY

Serge SOUFFLEUR

Victor TISSERAND

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates qui luiont toujours fait confiance.

« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle,intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants. Nous les remercions d’en-voyer leurs dons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM :

- Ancien Réservoir de Trénelle - Fort-de-France.

Directeur de la Publication : Daniel COMPERE

18, Allée des Perruches - Rte de l’Union - 97200 Fort-de-France

Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01

Site Internet : www.ppm-martinique.fr

Email : [email protected]

N° de CPPAP : 0511 P 11495

Vous souhaitez adhérer au Parti Progressiste Martiniquais ?1. Téléchargez le bulletin d’adhésion :http://www.ppm-martinique.fr/wp-content/uploads/2009/09/Bulletin-dadhésion-2006.pdf2. Complétez-le3. Renvoyez-le à : PPM – Ancien réservoir de Trénelle – 97200 Fort-de-Franceou par Mail à [email protected] le site du PPM :http://www.ppm-martinique.fr

HAITI / SOLIDARITEHAÏTI, "PUPILLE DE L'HUMANITÉ", PAR RÉGIS DEBRAY

Àcatastrophe hors norme, ré-ponse hors norme. La remisesur pied d'un peuple entier jeté

à terre n'a pas de précédent. Elle nepeut qu'outrepasser, sans bien sûrles invalider, les voies et moyens or-dinaires de la solidarité multilatérale.

Mais l'extrême urgence et les meil-leurs des sentiments ne doivent pasdéboucher sur une prise de contrôleunilatérale d'un petit pays par un trèsgrand, préparant peut-être une re-mise sous tutelle de type impérial.Une nouvelle conception de l'en-traide doit émerger, à l'échelle dusiècle.

Au lendemain de la première guerremondiale, la République a forgé lestatut de pupille de la nation, en vertuduquel les descendants de victimesde guerre ont droit jusqu'à leur ma-jorité à la protection morale et àl'aide matérielle de l'Etat, en vertud'un jugement d'adoption.

En 2010, il n'y a pas de guerre mon-diale sur la planète, mais il y a, loca-lement, des dévastations et desdétresses collectives d'ampleur équi-valente affectant des peuplesadultes, dont la planète doit se saisir.

A l'heure de toutes les mondialisa-tions et des "bla-bla" sur le global, iln'y a certes pas de République mon-diale, mais il y a ce qu'il est convenud'appeler une communauté interna-tionale, symbolisée par l'Organisa-tion des Nations unies (ONU).

Pourquoi, changeant d'échelle, nepas déclarer Haïti "pupille de l'huma-nité" ? Et pourquoi cette instancen'élaborerait-elle pas une nouvellecatégorie juridique de ce type, débar-rassée de ses connotations condes-cendantes ?

Logique d'avenir

Une adoption de ce genre ferait obli-gation aux dix pays les plus riches dumonde (ainsi qu'à ceux de la régionqui en auraient la volonté et la capa-cité) de verser pendant cinq annéesune contribution financière excep-tionnelle, dont le bon usage seraitcontrôlé par une commission mixte -donateurs et bénéficiaires.

Il va de soi que la souveraineté na-tionale du "pupille de l'humanité" nedevrait pas être bafouée, en recon-duisant la vieille et funeste relationd'assistanat-relation, tronquée parceque sans réciprocité, et nocive parceque déresponsabilisante. Il existeheureusement en Haïti de fortes per-sonnalités, intègres et compétentes,comme l'ancienne première ministreMichèle Pierre-Louis, et bien d'au-tres.

Toute nation, victime d'une catas-trophe naturelle, en dessous d'unseuil de pauvreté (moins de 1 000dollars per capita), privée de facto degouvernement, de services publics etd'infrastructures, mise en situationtemporaire d'invalidité, pourrait y pré-tendre.

Ne serait-ce pas à la France,concernant Haïti, de prendre l'initia-tive ? Non pas parce qu'Haïti, trèsancienne colonie française, a fait lafortune de Nantes et de Bordeaux. Nimême parce que ce pays paria lui aversé en francs-or, chaque année etpendant plus d'un demi-siècle,jusqu'en 1883, des indemnités desti-nées aux anciens propriétaires d'es-claves.

Nous ne sommes pas dans une lo-gique de dette et de réparation, tour-née vers le passé, sans fondementsjuridiques sérieux. Il s'agirait ici d'unelogique d'avenir, tournée vers l'entre-croisement des intérêts bien compriset un sens partagé des responsabili-tés morales.

Après tout, la République n'a-t-ellepas (encore) en 2010 le mot "frater-nité" inscrit sur ses frontons ? Et netrouve-t-on pas (encore) dans nosgrimoires ces mots étranges d'uncertain et bien oublié général,nommé de Gaulle : "Il y a un pactevingt fois séculaire entre la grandeurde la France et la liberté du monde"

Régis Debray est écrivain.

Pour le Comité indépendant de réflexion etde propositions sur les relations France-Haïti.