le progressiste n° 2119

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1 euro Le Progressiste Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Le Progressiste “La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais” - Aimé CESAIRE Vendredi 19 février 2010 - N° 2119 AU SOMMAIRE - REGIONALES : Liste ensemble pour une martinique nouvelle (pp.2, 3, 4) - REGIONALES : La période 1983-1992 (p.5) - HAITI/SOLIDARITE : Interview d’Alex Désir (pp.10 À 12) REGIONALES DU 14 MARS 2010 : LA LISTE « ENSEMBLE POUR UNE MARTINIQUE NOUVELLE » CONDUITE PAR SERGE LETCHIMY 1 LETCHIMY Serge 2 CONCONNE catherine 3 ANTISTE Maurice 4 TELLE Patricia 5 LAGUERRE Didier 6 GALLOT Yvette 7 CLEMENTE Luc 8 DULYS-PETIT Jenny 9 PAMPHILE Justin 10 PINVILLE jocelyne 11 ROBIN Daniel 12 ROY CAMILLE Karine 13 CHOMET Daniel 14 MAGE christiane 15 MORIN simon ...

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Page 1: Le progressiste n° 2119

1 euro

Le Progressiste

Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Le Progressiste

“La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais”

- Aimé CESAIRE

Vendredi 19 février 2010 - N° 2119

AU SOMMAIRE- REGIONALES : Liste ensemble pour une martinique nouvelle (pp.2, 3, 4)

- REGIONALES : La période 1983-1992 (p.5)

- HAITI/SOLIDARITE : Interview d’Alex Désir (pp.10 À 12)

REGIONALES DU 14 MARS 2010 :LA LISTE « ENSEMBLE POUR UNE MARTINIQUENOUVELLE » CONDUITE PAR SERGE LETCHIMY

1 LETCHIMY Serge

2 CONCONNE catherine

3 ANTISTE Maurice

4 TELLE Patricia

5 LAGUERRE Didier

6 GALLOT Yvette

7 CLEMENTE Luc

8 DULYS-PETIT Jenny

9 PAMPHILE Justin

10 PINVILLE jocelyne

11 ROBIN Daniel

12 ROY CAMILLE Karine

13 CHOMET Daniel

14 MAGE christiane

15 MORIN simon

...

Page 2: Le progressiste n° 2119

N° NOM PRENOM SEXE VILLE

1 LETCHIMY Serge M Fort-de-France2 CONCONNE catherine F Fort-de-France3 ANTISTE Maurice M Francois4 TELLE Patricia F Trinité5 LAGUERRE Didier M Fort-de-France6 GALLOT Yvette F Diamant7 CLEMENTE Luc M Schoelcher8 DULYS-PETIT Jenny F Morne rouge9 PAMPHILE Justin M Lorrain

10 PINVILLE jocelyne F Sainte-luce11 ROBIN Daniel M Riviere salee12 ROY CAMILLE Karine F Fort-de-France13 CHOMET Daniel M Schoelcher14 MAGE christiane F Gros morne15 MORIN simon M saint joseph16 THODIARD Marie France F Francois17 CRUSOL jean M Fort-de-France18 CASIMIRIUS Marie - Thérèse F Basse pointe19 LORDINOT Fred M Sainte Marie20 LANOIX Marlène F Vauclin21 CHAUVET camille M Fort de Fance22 GALY Karine F Trois ilets23 MAURICE José M Sainte Luce24 LANDI Elisabeth F Fort de France25 FONDELOT Thierry M Lamentin26 MONDESIR manuela F Saint joseph27 DUVERGER Jean-claude M Fort de france28 ALCIBIADE chimene F Sainte luce29 MARIE SAINTE Louis M Ducos30 BERNADINE valerie F Marin31 DINTIMILLE Patrice M Gros Morne32 VERMIGNON veronique F Robert33 DUFRENOT Max M Carbet34 CAPRICE Régine F Carbet35 FIRMIN Wilfrid M Fort-de-France36 ALERTE Josiane F Trinité37 COPPET Eric M Saint-Anne38 LAPLUME Cindy F Bellefontaine39 CLOVIS Jean-marie M Précheur40 NICOLE Josette F Francois41 MOREAU Steeve M Fort-de-France42 AZILE stephnie F Sainte-marie43 DESIRE rodolphe M Marin

E D I T O R I A L

Le Progressiste - Page 2 - Vendredi 19 février 2010

LISTE ENSEMBLE POUR UNE MARTINIQUE NOUVELLE

Page 3: Le progressiste n° 2119

REGIONALES

Le Progressiste - Page 3 - Vendredi 19 février 2010

« ENSEMBLE POUR UNE MARTINIQUE NOUVELLE »

Le PPM a présenté mardi-grassa liste pour les élections régio-nales des 14 et 21 mars 2010.Liste forte dʼhommes et defemmes résolument déterminésà promouvoir lʼavènement decette nouvelle gouvernance quetous les Martiniquais appellentde leurs vœux. Cʼest une liste –comme le précise Serge LET-

CHIMY, député-maire et tête deliste, qui est « ouverte mais quireste dans la philosophie ducombat progressiste, qui neremet pas en cause les valeursque nous défendons. Trois en-jeux doivent nous commander :préparer la Collectivité unique,relancer lʼactivité économique,construire un projet global des-tiné à réduire le chômage. Ilsʼagit de placer la Martinique surlʼaxe de la modernité et dʼinvestirtous les champs du possible, no-tamment en matière de mutationénergétique et écologique. Ilsʼagira de relancer la productionlocale endogène ».

Liste dʼouverture, cette ouver-ture qui faisait dire à Aimé CE-SAIRE : « Il est évident que nousdevons être pour lʼouvertureparce que la vocation du Partiest dʼêtre un parti de masse. Le

PPM nʼa jamaisvoulu être une cha-pelle, un groupe, ungroupuscule .Lʼou-verture est donc unenécessité, mais ilfaut être conscientdes risques quʼilconvient dʼapprécieret de calculer. Cesrisques, je les résu-merai en disant quʼil

ne faut pas que sousprétexte dʼélargisse-ment nous perdions

en cohérence ce que nous au-rons gagné en nombre et, si jepuis dire, en engraissement.Que lʼon devienne un corpsgros, gras, mais flasque. Quelʼon fasse de la graisse et nonpas du muscle. Il ne faut pasque, sous prétexte dʼouvrir nosportes, nous devenions ou rede-venions une manière dʼaubergeespagnole où tout le mondepourra entrer, consommer cequʼil aura apporté et sʼen aller aumoment où il lui semblera oppor-tun !

Alors, où est la solution ? Ehbien, il faut ouvrir le Parti, lʼouvrirlargement, lʼouvrir sans réti-cence, mais en veillant en mêmetemps à fermer la doctrine. Cʼestdire que toute politique dʼou-verture suppose un double ef-fort : un effort doctrinal afinque les choses soient clairesdès le départ et un effort orga-nisationnel » (Aimé CESAIRE,VIIe Congrès du PPM, 1977).

Cʼest une liste qui fait dire àYvette GALLOT du Diamant :« Raire partie de cette liste a étéune nécessité et une obligationgénérationnelle. Jʼy trouve unprojet dʼunité ; outil économique,

la Région doit ouvrir des pers-pectives et recréer de lʼespoirpour les jeunes et les personnesâgées. Lʼéclectisme de la listedoit y contribuer ».

A Jenny

D U L Y S -

P E T I T ,

maire etconseillèregénérale duM o r n e -Rouge : «Cette listerépond à

notre attente.Aujourdʼhui, la Martinique a be-soin de paix et de sérénité. Ceshommes et ces femmes unis etdécidés à travailler ensemblevont contribuer à restaurer laconfiance et instaurer lʼespoir. Ilne sʼagit point ici de voter àdroite ou à gauche mais de pré-parer lʼavenir de ce pays. A« Osons oser », nous lʼavonstoujours préconisé ».

A Justin PAMPHILE, maire etconseiller général du Lorrain : «Si je suis sur cette liste, cʼestpour mon pays. Pour un renou-vellement de la gouvernance ré-gionale. Dans sa composition,elle assurelʼéquilibreet la repré-sentativitéde la Marti-n i q u e[NDLR :Au moins22 com-munes re-

présentées].Notre projet doit être porté parune telle équipe. Alors, je nepouvais être ailleurs ! »

D. LAGUERRE, C.CONCONNE,

M. ANTISTE-5e, 2e, 3e

Jenny DULYS-PETIT,

8e

Luc-Louison CLE-

MENTE, Schoelcher- 7e

Page 4: Le progressiste n° 2119

TETE

Le Progressiste - Page 4 - Vendredi 19 février 2010

REGIONALESA Manuella MONDESIR

de Saint-Joseph : « Nousvoulons apporter de manière ef-fective notre pierre à lʼédificationde la Maison Martinique ».

A Patricia TELLE de la Fédéra-tion Socialiste : « Nos similitudesde pensée avec le PPM, naturel-lement nous ont amenés à re-joindre cette liste dʼunion etdʼouverture ».

A José MAURICE, vice-prési-dent de la Chambre dʼAgricul-ture : « Lʼintérêt que porte SergeLETCHIMY aux problèmes desagriculteurs et de lʼagriculturenous imposait de le rejoindrepour mener le combat de la res-ponsabilité. Désormais, nous au-rons une écoute et une autreprise en compte de nos pro-blèmes ».

A Marie-Thérèse CASIMIRIUS

de Basse-Pointe : « Cette listereprésente lʼespoir quʼenfin leNord Atlantique soit pris enconsidération ».

A Simon MORIN ; 1er adjoint aumaire de St Joseph : « Notre

p résences ʼ i n s c r i tdans leprolonge-ment nor-mal duc o m b a tque jʼaimené lorsdes deux

consultations.N o u s

sommes aujourdʼhui à la croiséedes chemins ; il faut redresser lasituation économique et abolir ladéfiance des Martiniquais en-vers les élus ; notre liste doit ycontribuer ».

A Steeve MOREAU de Fort-de-France :« Je veuxmener lec o m b a tpour un vé-r i t a b l ec h a n g e -ment dansla gestionde ce pays,donner un es-poir à nos jeunes, me battre pour

lʼemploi ».

A Cindy LAPLUME de Bellefon-taine : « Cʼest une opportunitépour défendre les intérêts desMartiniquais à travers une réellereprésentativité du Nord Ca-raïbe ».

A Régine CAPRICE du Carbet :« Me battre pour combattre lʼiso-lement du Nord Caraïbe et assu-rer son développementendogène ».

A Karine GALY des Trois-Ilets :« Il est temps de changer pourdonner de véritables chances àla Martinique ! Tous, nous de-vons nous y atteler ».

A Valérie BERNADINE duMarin : « Nous devons construitelʼavenir de ce pays. Pour nosjeunes surtout ».

Désormais, « ENSEMBLEPOUR UNE MARTINIQUENOUVELLE » est sur les rails !Alea jacta est !

Serge SOUFFLEUR

Steeve MOREAU, 41e

Simon MORIN, 15e

2 RENCONTRES AU SIÈGE :

LUNDI 22 FEVRIER :

L’aménagement du territoire, avec Raphaël SEMINOR

Le développement durable, avec Daniel CHOMET

Le logement, avec Philippe EADIE

LUNDI 1ER MARS :

Les problèmes économiques, avec Jean CRUSOL et Daniel ROBIN

L’agriculture, avec Gérard DELAUNAY-BELLEVILLE

La démocratie à la Région.

Page 5: Le progressiste n° 2119

REGIONALES

Le Progressiste - Page 5 - Vendredi 19 février 2010

LA REGION DE MARS 83 À MARS 92 :LA BONNE BESOGNE DE LA COALITION DE GAUCHE

PAR CAMILLE DARSIERES- 9 JUILLET 92

(Nous croyons utile depublier ces réflexions deCamille qui montrent laRESPONSABILITE duP.P.M., aux affaires, saligne de conduite, etquelques vérités pources « superbes igno-rants, gonflés de leurignorance et de leurmalveillance »)

… « Responsabilités majeuresassumées – il faut y insister encette période dʼamnésie collective –dans le cadre dʼune coalition degauche, de mars 1983 à mars1992.

Il sʼagirait de montrer ou de rappe-ler, que, durant neuf années, la Ré-gion dʼavant mars 1992 a labourélʼensemble des champs dʼactionque lui ont impartis les lois de Dé-centralisation : celle générale du 2mars 1982 ; celle particulière, du 31décembre 1982 ; lʼune et lʼautre ac-crues des lois de compétences dumois dʼaoût 1984.

Travailler avec ces outils juri-diques était exaltant. Nous vivionslà le commencement de la récoltede deux décennies, pour le moins,de lutte pour un Pouvoir Local in-clus dans un ensemble plus vaste.LʼETAT central- enfin !- reconnais-sait que la démocratie passe par ladisparition de son monopole à pro-pos de tout et de rien. ParodiantGeorges Clémenceau qui martelaitque « lʼavenir de la République estdans les libertés locales », le légis-lateur de gauche, de 1982, intitulerasa grande loi de Décentralisation« relative aux droits et libertés descommunes, des départements etdes régions ».

Peaufinant ses premières disposi-tions, le Parlement français va re-connaître aux conseils régionaux lacompétence de « promouvoir le dé-veloppement économique, social,sanitaire, culturel et scientifique dela Région, et lʼaménagement deson territoire ». Il reconnaît aussi àlʼInstitution régionale la mission dʼ« assurer la préservation de sonIdentité » dans le droit fil de la dé-marche de Césaire recommandantaux démocrates et aux progres-sistes, le 23 mars 1958, vingt qua-tre années auparavant, de postulerpour la « transformation des dépar-tements dʼoutre-mer en régions fé-dérales ». Il explicitait : « si nousfaisons cela, nous aurons réussi àallier notre double souci de resterliés à la France et dʼêtre de bonsMartiniquais ; et, sans tomber dansle séparatisme qui nous serait mor-tel, nous aurions triomphé dʼuneautre séparation qui, elle aussi, à lalongue, peut sʼavérer mortelle, laséparation de lʼhomme dʼavec lui-même. »

Cʼest avec cette nouveauté insti-tutionnelle quʼeurent lieu les pre-mières élections de février 1983, auterme desquelles les affaires régio-nales furent remises, par le suffrageuniversel, à une coalition degauche, comprenant quatre élus duparti communiste martiniquais, cinqélus de la fédération martiniquaisedu parti socialiste français, douzeélus du Parti progressiste martini-quais, ceux-ci menés par Césairequi, en 1958, avait appelé de sesvœux « la transformation de la Mar-tinique en Région dans le cadredʼune Union française fédérée ».Ce fut justice que notre leader fûtélu premier président du premierConseil Régional de la MartiniqueDécentralisée.

Connaissant notre retard de déve-loppement, nous avons ensemble,les élus de la coalition, abordé labesogne à abattre, et lʼavons faitavec désintéressement et avecconscience.

Désintéressement, car, enfin, ilfaut que le Peuple Martiniquaissache que, de 1983 à 1988, aucunresponsable régional, ni du bureaupermanent, ni des commissions, nile Président, ni le premier vice-pré-sident, aucun nʼa revendiqué niperçu dʼindemnisation mensuellepour sa tâche, absorbante, accapa-rante, préjudiciant, évidemment, àlʼéquilibre de leur budget familialpropre. Qui oserait le contester ?

Et nous avons œuvré avecconscience, parfaitement au faitque notre Martinique – jusque làgérée par dʼautres, fonctionnairesvivant à des milliers de kilomètresde nos réalités -, était alors au plusbas de la fosse. Martiniquais, ani-més de la volonté dʼamorcer la re-montée, nous nous sommes ceintles reins. Si bien que pour nous,priorité des priorités, nous noussommes- aussi vite que possible,abordant le désert- dotés dʼuneboussole, que nous avons définie :« nos grands principes dʼinterven-tion », précieux repères pour nosactions de développement…. »

EXTRAITS de« ECRITS POLITIQES » de CamilleDARSIERES

Ici et ailleurs 1994

La prochaine fois : nos actions dedéveloppement.

Page 6: Le progressiste n° 2119

POLITIQUELA REGION ET LE CONSEIL REGIONAL

Le Progressiste - Page 6 - Vendredi 19 février 2010

A - La région

La région a été instituée en tant quetelle par la loi du 2 mars 1982 relativeaux droits et libertés des communes,des départements et des régions, diteloi Defferre. Par cette même loi puis lessuivantes, dont la loi du 14 août 2004relative aux libertés et aux responsabi-lités locales, lʼEtat a transféré un cer-tain nombre de ses compétences auconseil régional. Les domaines dʼactionde la région sont les suivants :

1 - Le développement économique

Cʼest le domaine dʼintervention princi-pal de la région. La région est le chefde file en matière de développementéconomique et est notamment encharge à ce titre de :

* la coordination des actions de déve-loppement économique sur le territoirerégional (sous réserve des missions delʼEtat) ; la concertation avec les dépar-tements, les communes et leurs grou-pements afin de coordonner les actionsde développement économique et pro-mouvoir un développement écono-mique équilibré de la région ;

* la définition du régime des aides éco-nomiques aux entreprises dans le res-pect du droit communautaire et ladécision de leur octroi, notamment aubénéfice des entreprises en difficultéset des activités nécessaires à la satis-faction des besoins de la population, enparticulier en milieu rural ; élaborationdu rapport annuel sur les aides ;

* lʼélaboration du schéma régional dedéveloppement économique ;

* la participation possible au capital desociété commerciale de société dʼéco-nomie mixte (SEM) ou de société dedéveloppement régional ou de sociétéde financement interrégional ;

* enfin, la constitution possible de fondsdʼinvestissement, notamment de proxi-mité, de fonds de garantie, de fonds departicipation ou de fonds dʼemprunt.

De plus, la région détermine la politiquerégionale du tourisme

2 - Lʼaménagement du territoire etles transports

Les régions sont consultées lors de ladétermination de la politique nationaledʼaménagement et de développementdurable.

La région élabore le schéma régionaldʼaménagement et de développementdu territoire (SRADT), qui fixe les orien-tations à moyen terme du développe-ment durable du territoire régional. Ildéfinit notamment les objectifs de loca-

lisation des grands équipements, desinfrastructures et des services dʼintérêtgénéral de la région. Il intègre leschéma régional des transports. Dansle même esprit, la région est en chargedu plan régional dʼélimination des dé-chets industriels.Pour les régions qui lʼont sollicité, ellessont désormais compétentes en ma-tière de création, dʼaménagement,dʼentretien et de gestion des aéro-dromes civils ainsi que pour lʼaména-gement, lʼentretien et la gestion desports de commerce, de pêche ou flu-viaux qui ont pu être transférés dansles mêmes conditions (ceci neconcerne pas les ports autonomes quirelèvent toujours de lʼÉtat).Les régions gèrent par ailleurs lesparcs nationaux, les observatoires ouagences de lʼenvironnement.La région élabore également leschéma régional des transports (planrégional des services réguliers non ur-bain dʼintérêt régional), elle organiseles services de transport routier non ur-bain des personnes et est lʼautorité or-ganisatrice des transports ferroviairesde 5 voyageurs (et des services rou-tiers de substitution éventuels) de la ré-gion, sauf en Ile-de-France où cettemission est assurée par le syndicat destransports dʼIle de France (STIF).

De plus, la région peut contribuer audéveloppement des réseaux de com-munication électronique ainsi quʼau dé-veloppement de la recherche et dudéveloppement sur son territoire.

Enfin, la région détermine les prioritésen matière dʼhabitat et participe finan-cièrement à la politique du logement

3 - Lʼenseignement

Le conseil régional est en charge de laconstruction, de lʼentretien, de lʼéquipe-ment et du fonctionnement des lycéespublics, y compris maritimes et agri-coles, et des établissements dʼéduca-tion spéciale (programme desinvestissements, localisation, capacitédʼaccueil et mode dʼhébergement deslycéens). La région est également res-ponsable du recrutement et de la ges-tion, notamment de la rémunération,des personnels non enseignants deces établissements. La région peutenfin décider de prodiguer des aidesaux lycées et dʼassurer un service derestauration scolaire et dʼhébergementdans les lycées.

En matière dʼenseignement supérieur,la région peut octroyer des aides à larecherche et des bourses dʼétude àlʼétranger.

4 - La formation

La région a un rôle de premier planpour la formation professionnelle. De-

puis la loi du 13 août 2004, la régiondéfinit et met en oeuvre la politique ré-gionale dʼapprentissage et de formationprofessionnelle continue des jeunes etdes adultes à la recherche dʼun emploiou dʼune nouvelle orientation profes-sionnelle.

Par ailleurs, la région est chargée de ladéfinition de la politique de formationdes travailleurs sociaux ainsi que desprofessions paramédicale et assure àce titre « directement » les formationssanitaires et sociales ainsi que lʼalloca-tion des bourses susceptibles dʼêtre at-tribuées dans ces secteurs auxétudiants.

5 - La culture et le sport

La région a la responsabilité de lʼorga-nisation et du financement des muséesrégionaux, de la conservation et de lamise en valeur des archives régionalesainsi que la responsabilité de lʼinven-taire général du patrimoine culturel. Parailleurs elle est également en chargedes bibliothèques régionales de prêt etde lʼarchéologie préventive dʼintérêt ré-gionale. Enfin, elle contribue à la pé-rennisation de lʼoffre localedʼenseignement en matière dʼarts vi-vants et dʼarts plastiques. Elle contri-bue enfin au fonds régional dʼartcontemporain.

En matière de sport, la région peut no-tamment soutenir les clubs et associa-tions régionales et présider à laconstruction et à lʼentretien des équipe-ments sportifs des lycées ou contribuerau financement des équipements com-munaux susceptibles dʼêtre utilisés parles lycées.

B - Le conseil régional

Un conseiller régional est un représen-tant élu par les citoyens de la région.Les conseillers régionaux sont éluspour 6 ans. Toutefois, le projet de loi or-ganisant la concomitance des renou-vellements des conseils généraux etrégionaux, adopté en conseil des mi-nistres du 21 octobre 2009, propose deréduire le mandat des conseillers régio-naux élus en 2010 à 4 ans.

La première élection des conseillers ré-gionaux au suffrage universel a eu lieuen 1986.

1 - Le conseil régional

Il est lʼassemblée délibérante de la ré-gion. Il concourt par ses délibérationsà lʼadministration de la région. Il élabore son règlement intérieur quidétermine notamment le nombre, lescompétences et le mode de fonction-nement des commissions.Il définit les politiques régionales etvote les budgets.

Page 7: Le progressiste n° 2119

Comment venir au secours dela victoire ? Les tenants delʼarticle 74, MIM et CNCP en

tête, nous en ont fait une belle dé-monstration ce dimanche 24 [jan-vier] au soir. Comment ?

Rappelez-vous la soirée électoraledu 10 janvier. Après la cuisante dé-faite du OUI au 74, les plateaux detélévision étaient désespérémentvides. Pas lʼombre dʼun représen-tant du MIM. « Yo tout séré ! »Par contre, ils ont tous déboulé cedimanche 24 dans les studios.Mondésir, Nilor, lʼinévitable DanielMarie-Sainte, la très sympathiquedame Sainte-Aimé. Tous étaientvenus là réciter leurs leçons, proba-blement dictées par le conducatorde Rivière-Pilote.

1 – Prononcer le plus souvent pos-sible le nom dʼAlfred Marie-Jeanne,comme pour louer sa grandeur ettenter de reprendre la main. A cejeu, la palme est revenue à la bravedame Saint-Aimé.

2 - Tenter de sʼaccaparer la victoiredu 24, en remuant les cendres delʼARU, de la Déclaration de Basse-Terre et en vantant les vertus duCongrès, issu comme on le sait duRapport Lise-Tamaya, quʼils avaientpourtant déchiré en public, dans unautodafé dʼun nouveau genre.

3 – Clamer haut et fort quʼils se sontmobilisés, pour le scrutin du 24. Or,rien nʼest plus faux.

Reprenons les résultats. Quatrecommunes enregistrent des taux departicipation inférieurs à 30% : AnsedʼArlet, Saint-Pierre, Sainte-Anne etRivière-Pilote, quatre communesdont, curieusement, les Mairesavaient été les champions du OUIle 10 janvier. A Rivière-Pilote juste-ment, jamais depuis 1971, annéede lʼélection dʼAlfred Marie-Jeanneà la tête de la commune, lʼon nʼavait

enregistré un taux aussi élevédʼabstention pour une élection mar-tiniquaise : 28%. Or, lʼoppositiondont nous sommes, qui avait ap-pelé au NON le 10 a voté commeun seul homme le 24. Queconclure ?

De deux choses lʼune : Ou, il y a eu« en ba fey », une consigne deboycott de la consultation du 24, dela part du Député français AlfredMarie-Jeanne ; allez vérifier si lanomenklatura pilotine ou les cerclesduvilesques de Rivière-Salée ontvoté. Vous serez surpris. Ou,deuxième hypothèse, si comme ilsle disent, ils ont fait campagne,alors dans ce cas, le chef du MIMnʼest plus écouté dans sa com-mune. Cʼest au choix. Nous y re-viendrons.

En tout état de cause, le MIM, Al-fred Marie-Jeanne et ses ouaillesont du plomb dans les ailes. Ils sontfatigués, usés, sur les jantes etpourtant, retournant une fois deplus sa veste, voilà que, sans ver-gogne, après avoir annoncécomme une menace sa démissionen cas de victoire du NON, AlfredMarie-Jeanne claironne dans« France-Antilles » sa candidatureaux prochaines élections régio-nales, pour défendre dit-il son bilan.

Bilan ? Quel bilan ? Le « désen-kayage » de 1998 ? Le « palant-chage » de 2004 ? La Gabegiedʼune soi-disant coopération régio-nale ? Ou alors, lʼeffondrementdʼune économie quʼil était censé dé-velopper, ou encore la véritable tra-gédie que vit notre tourisme ? Oh ! Rassurez-vous, dans ce der-nier cas, notre homme va sansdoute se défausser sur la Prési-dente du CMT, la vénérable Made-leine de Grandmaison, candidateelle aussi, probablement pour dé-fendre son propre bilan fait deruines, de dépôts de bilan, depleurs et de grincements de dents.

En réalité, ces deux candidatures

annoncées, qui participent dʼailleurs

de la même stratégie, sont dʼune in-

décence consommée. Elles sont le

fait de personnages à bout de souf-

fle, qui cumulent à eux deux et à

plusieurs titres plus de 120 ans

dʼexercice du pouvoir. Qui cumulent

à eux deux près de 150 ans dʼâge,

qui cumulent à eux deux tous les

échecs, tous les ratages, tout lʼim-

mobilisme de la Martinique dʼau-

jourdʼhui. Et ils prétendent régler

demain ce quʼils nʼont pas su faire

hier !!!

Antoine Karam, le Président du

Conseil régional de Guyane est, lui,

un vrai démocrate. Désavoué dans

les mêmes conditions quʼAlfred

Marie-Jeanne, il en a tiré les leçons.

Il ne se représente pas aux pro-

chaines élections régionales. Il

quitte la politique. Cette décision

force le respect.

H. PASTEL

Le Progressiste - Page 7 - Vendredi 19 février 2010

PAROLES CITOYENNES COMMENT VENIR AU SECOURS DE LA VICTOIRE ?

Page 8: Le progressiste n° 2119

PAROLES CITOYENNES

Le Progressiste - Page 8 - Vendredi 19 février 2010

ENTRE LE DIT ET LE NON-DIT “Entre le Dit et le Non-dit...Quelssont les fondements de notre opi-nion publique? “ Une caractéris-tique, me semble-t-il, de notremode dʼexpression populaire, estcette facilité à passer du dit au non-dit, voire dʼen faire un savantmixage, de voguer entre sourdesrumeurs et assourdissantes érup-tions “ péléennes “. Ceci nefacilite pas la communication mé-diatique de nombreux élus, quandils se croient dépositaires de “ la pa-role du peuple “. Le peuple nʼest nipeureux, ni versatile, ni ignorant ouencore mal digéré ! Il mérite écouteet respect ! Lʼélu se doit dʼêtre àlʼécoute du peuple, pour défendreses intérêts et tenter de faire évo-luer la réalité vers le projet défini.

Aimé Césaire a souvent servi deréférence aux différents antago-nistes des dernières consulta-tions...Alors, je dis CHICHE !“Lʼheure de nous-mêmes” a sonnéet rêvons de construire cette belleMartinique, où il fait bon vivre, oùpersonne ne se sent abandonnésur le bas-côté, où amitié, amour,courage, solidarité, respect de soiet de lʼautre et du bien public sontdes réalités, où la vie communau-taire est enrichie de nos diversités

et où chacun se donne au mieuxpour la réussite de tous. Cette belleMartinique, dirigée par ses propresémules, doit se défaire de deuxfléaux : - la xénophobie, - lʼapar-theid entretenu par la communautébéké ou dʼautres ! Nous avons be-soin dʼun Homme de Paix ! AiméCésaire, tu nous manques !

Heureusement, lʼun de tesélèves tente de mettre les piedsdans les traces profondes que tu aslaissées, et, comme le petit poucet,saura nous guider jusquʼà la belleMartinique dont tu nous as fait rêver! Leçon de traduction du non-dit :... le 10/01/2010 , 80% de martini-quais ont dit Non au 74 proposé = “nous voulons un projet dans lequellʼ identité législative est garantie ! “... le 24/01/2010 ,60% de martini-quais ont dit Oui à la collectivitéunique = “ nous voulons un pouvoirlocal cohérent et plus efficace ! “ ...dans les deux cas , 50% de martini-quais nʼont pas voté = “ nous vou-lons participer activement àlʼélaboration du projet Martinique, etnon être sollicités quand tout estfait ! “ De cette lecture dirigée, desconclusions limpides surgissent :

1°/ tous ceux qui disaient que “ si cenʼest pas le 74 nous ne pouvons

rien faire “ ont ainsi dit publique-ment leur impuissance, leur inutilitéet leur absence dʼimagination !Aucun regret, il faut les REJETER !

2°/ tous ceux qui vous disent que “le peuple sʼest exprimé en janvier2010, il doit se taire pendant 20ans“ ne méritent aucun crédit ! Allez-vous voter pour ceux qui veulentvous bâillonner ?

3°/ tous ceux qui se détournent dela vie civique doivent se sentirécoutés, entendus et représentés !Un projet qui vise le mieux être du “plus large sur le plus étroit “, qui saitexprimer nos atouts géopolitiques,valoriser nos richesses en biodiver-sité, développer la tolérance , lerespect , la solidarité et décom-plexer la vie politique : ce sont desthèmes que Serge Letchimy a tou-jours défendus avec conviction ettalent. Alors, je dis que la Marti-nique a BESOIN de Serge Let-chimy et quʼil doit prendre cettemission à la tête du “ balisier “ AVE-NIR REGIONAL.

Alain PHILIPBERT

LE P.P.M APPELLE à LA SOLIDARITE

POUR GAGNER et RETABLIR LA DEMOCRATIE A LA REGION

Les 14 et 21 mars, Elections régionales qui intéressent toute notre Martinique, communes et quartiers…

NOUS AVONS BESOIN DE VOUS pour mettre en place notre PROPAGANDE :

opuscules, tracts, informations diverses…

UN TRAVAIL CONDIDERABLE, beaucoup de dépenses !

Pour nous aider, aider notre Liste, avec à sa tête Serge LETCHIMY,

Envoyez vos dons au Siége du P.P.M., auprès de

- La trésorière Emma Lebeau

- Le secrétaire général Didier Laguerre

(en chèques à lʼordre du P.P.M., ou en espèces)

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Le Progressiste - Page 9 - Vendredi 19 février 2010

BRÈVESBON PIED ! BON ŒIL ! VAILLANT DOCTEUR ALIKER…

UNE ORIGINALE MANIFESTATION DE CARNAVALDANS LA VILLE CAPITALE

En le contemplant à son domicile,à Redoute, lʼœil pétillant, la mineravie, très détendu et se prêtant

volontiers aux questions, aux inter-viewes, aux plaisanteries, nous nepouvons manquer dʼêtre FIERSdʼavoir en notre sein, en nos rangs,un Homme dʼune telle dimension !

Dr ALIKER, oui, le P.P.M. est fier detoi et mesure la chance quʼil a euedʼavoir été guidé par des Géants,comme Aime CESAIRE, Pierre ALI-KER (et nous nʼoublions pas CamilleDARSIERES, le grand Frère à quilʼon doit tant !). « Géants », certes,mais avec toutes les qualités de luci-dité, de perspicacité et dʼhumanisme.

Car tout notre parcours de militants aété inspiré des analyses, des hau-teurs de vue, des projets dʼavant-garde de ces Hommes-là ; Maisaussi des mises en garde contre toutce qui prenait vicieusement les vi-sages dangereux de lʼaventure et dupopulisme – Leur sagesse, ils la pui-saient dans lʼAmour de ce Peuple,quʼils ont décidé fermement de SER-VIR, et de manière désintéressée etpassionnée.

Cʼest le 9 février 2010 que le DocteurALIKER a eu 103 ans, mais rien quipuisse laisser paraître une silhouettecassée , torturée par les ans, un es-prit affaibli, une attitude que lʼâge di-minue : NON, RIEN de tout cela.LʼHOMME lit, cause, continue à sʼins-truire, sʼinformer de tout ce qui sepasse, affirme, haut et clair, sa FOIen lʼAvenir de la Martinique – « AU-TONOMIE pour la NATION MARTI-NIQUAISE dans un ETAT deDROIT », martèle t-il…

Nous sommes toujours étonnés decette admirable rectitude, et ceux quiétaient là (Serge Letchimy, R. Saint-Louis, R. Voustad, D. Laguerre, S.Vaton, J.Darsières, E.Lebeau, E. An-carno, H.Wiltord, M.Perrugien, C.Conconne et bien dʼautres…) ne lequittaient pas du regard, comme poursʼimprégner un peu de cette Forcequi irradie, de cette Sérénité qui enimpose.

Un bel Hommage lui a été rendu par

le SERMAC, avec Elie Pennont lisant

ce poème à LUI dédié par Césaire,

ces chants dʼhommage par le talen-

tueux Pipo Gertrude et la jolie Ludi-

vine, cette danse que lui a offert cette

Liane du Sermac, tout cela accompa-

gné des doigts dʼor du pianiste Ro-

nald Tulle.

Tout cela, pour, affectueusement, lui

dire : MERCI DOCTEUR, pour tout

ce que tu as fait, tout ce que tu nous

as légué, tout cet héritage vivifiant

que nous essayerons, nous le pro-

mettons, de faire fructifier. Merci pour

cette leçon de vie…

Que MADAME ALIKER, si présente

à tes côtés, continue, avec le même

dévouement, à accompagner ton mé-

rité REPOS. Nous la saluons avec

gratitude.

Jeannie DARSIERES

Au Grand Marché couvert de Fort-de

France, de 14H à 20h, le Dimanche 7

février, fut organisé un BAL CREOLE,

sous la présidence de Madame Si-

mone Boislaville.

La Mission du Carnaval de Fort-de-

France, animée par Alain Alfred, lʼélu,

et Yvon Lamorandière, patronnait

avec bonheur lʼaffaire, avec des par-tenaires méritants, lʼAssociation desclubs des Aînés de FF, et Foyal Car-naval.

Dans un Marché décoré et avenant,les femmes en grand nombre, etquelques hommes, virevoltaient àlʼenvi, avec de belles tenues, des bi-joux affriolants, et des déguisements« Ti TANʼs », qui faisaient le specta-cle.

Il est vrai que la Musique de GustaveFRANCISQUE et son groupe étaitparticulièrement entraînante, avecles rythmes traditionnels et les chan-sons de Carnaval que tous repre-naient en chœur.Nous avons mêmeeu droit aux talentueux élèves clari-nettistes de Barel COPPET.

Cependant, danseurs et danseuses

nʼhésitaient pas à « casser » le Bal,

attirés quʼils étaient par les abon-

dantes victuailles qui leur furent pré-

sentées : marinades titiris, salade de

patate, hareng saur, groin, féroce

avocat etc.…

On peut vraiment féliciter la Ville de

FF pour sa volonté de valorisation et

de développement de notre Carna-

val, dʼavoir organisé une telle mani-

festation, dans une ambiance

populaire et décontractée…

A PROLONGER et RECOMMEN-

CER !!!! BRAVO à TOUS !

J.D.

Pierre Aliker

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SOCIETE

Le Progressiste - Page 10 - Vendredi 19 février 2010

LA MAISON DE LA JUSTICE ET DU DROIT« LA MAIN TENDUE »

« La main tendue », dans sa déclinai-son métaphysique, est une réalitéforte qui impulse une dynamique vi-goureuse à la Maison de la Justice etdu Droit (MJD). Située au 8 de la ruedu 23 mai 1848 aux Terres Sainville,cette association dont le président estJean-Claude DUVERGER nʼa cesséde voir grimper son taux de fréquen-tation, pour passer de 1848 per-sonnes en 2008 à 3510 en 2009.Succès que nʼa pas manqué de sou-ligner le président lors de la présenta-tion de ses vœux aux partenaires dela MJD en rappelant la fonction decette structure qui donne accès auDroit à ceux qui nʼen ont pas lesmoyens : « Un vrai réseau dʼaide à lapersonne ».

Revenant sur les péripéties de laMJD, le président mettait en exerguelʼinitiative de la coordonnatrice duConseil Local de Sécurité et de pré-vention de la délinquance de Fort-de-France, qui décidait de modernisercette Maison tout en faisant de la pré-vention et de la médiation, car der-rière les problèmes judiciaires, il y a« toute une détresse sociale quʼil fautprendre en charge ».

La MJD, ce sont des avocats, des dé-légués du procureur de la Répu-blique, une greffière ; cʼest un réseau

dʼassociations pour lʼaide aux vic-times, une psychologue, des groupesdʼentraide et de parole. 13 média-teurs de quartier assurent les lienssociaux. Comme lʼa dit fort justementJean-Claude DUVERGER, « ils sontaussi une force de dissuasion (…)Les problèmes sociaux ne se règlentpas toujours avec les muscles ». Lesagents de médiation inter-quartiersalertent les autorités compétentesquand surviennent des problèmesdans certains secteurs et son de pré-cieux concours pour orienter les de-mandeurs dans les dédalesadministratifs. Ils sont dʼune aide ap-préciable, dʼune écoute indispensa-ble.

Pour le Carnaval, lʼassociation a misen place des médiateurs qui ont tra-vaillé de nuit sur le Centre Ville ;comme lʼa fait remarquer RaymondREMISSE, le coordonnateur et lʼâmede lʼassociation, « avec le développe-ment de la vie nocturne, la Ville doitrenforcer la sécurité sur le centre ».Ils ont été 10 à sillonner méthodique-ment ce quartier la nuit. Prochaine-ment, des permanences serontassurées à Dillon et Godissard, pre-miers bénéficiaires de cette initiativesécuritaire.

Dans le cadre de sa visite récente en

Martinique, le Secrétaire dʼEtat à laJustice Jean-Marie BOCKEL a visitéla MJD et a déclaré : « Je suis dou-blement intéressé par la démarchede la MJD ; cʼest un lieu dʼaccueil, detravail, de lien social que je connaisbien en tant que maire de Mulhouse.Cʼest aussi un lieu dʼexpérimenta-tion ».

Le « Justibus » itinérant qui amènele droit aux justiciables dans les com-munes lʼa vivement intéressé et il de-vait dire que « cette innovationpourrait être étendue ». Quant àlʼamélioration des dispositifs de pré-vention de la délinquance –dont lesconclusions doivent être tirées bien-tôt- il ajouta : « Nous voulons favori-ser ce type de démarche ; lʼEtat avocation à soutenir financièrement leprojet de cellule dʼécoute 24 heuressur 24, à partir du moment où la com-mune sʼengage fortement ». Il saluala MJD comme lʼune des plus perfor-mantes de France.

Le mot de la fin revient à RaymondREMISSE qui annonça que lʼannée2010 commençait bien pour lʼasso-ciation et que celle-ci devrait dévelop-per ses activités.

Serge SOUFFLEUR

HAITI/SOLIDARITE INTERVIEW D’ALEX DÉSIR, PRÉSIDENT DE L’A.D.H.M.

(ASSOCIATION DES HAÏTIENS DE MARTINIQUE)Daniel RENAY : Alex DÉSIR, à peuprès un mois de lʼune des catas-trophes naturelles les plus meur-trières et des plus dévastatrices delʼère post-moderne et bien que lebilan ne soit pas définitif, quel estvotre sentiment sur le bilan hu-main de cette catastrophe ? LesAméricains parlent de plus de200 000 morts, des milliers deblessés et dʼamputés ?

Alex DÉSIR : Les Américains parlenteffectivement de 200 000 morts etplus de 200 000 disparus et blessés.En tant quʼHaïtien, je pense que cebilan va être beaucoup plus lourd. Ilfaut savoir que beaucoup de zonesen Haïti, pour des raisons diverses,nʼont pas encore été explorées. Monsentiment, malheureusement, estque le bilan humain va avoisiner plu-

tôt le chiffre de 400 à 450 000 vic-times de la catastrophe, entre lesmorts, les blessés et les disparus.

– Quʼen est-il justement de la ges-tion des blessés, de leur ventila-tion géographique ?

A. D. : Il faut savoir que lʼEtat fran-çais, tout de suite après la catas-trophe, a mis en place un pont aérienpour évacuer ses propres blessésvers des hôpitaux de la Martinique etde la Guadeloupe. Ensuite, les bles-sés haïtiens les plus graves ont étéaussi acheminés dans les mêmeshôpitaux martiniquais et guadelou-péens. Ces blessés haïtiens, sʼilsavaient une carte de résident ou desliens avec certains pays, ont été diri-gés après rétablissement, en France,à la Martinique, en Guadeloupe, en

Guyane et à la Réunion. Sur 1 200blessés qui ont transité à la Marti-nique, seuls 273 sont encore pré-sents sur le sol martiniquais,principalement des enfants.

– Mais le compte nʼy est pas, quʼenest-il des milliers de blessés res-tés en Haïti ?

A. D. : Devant lʼampleur de lʼévéne-ment, le monde entier a dû réagir. LaFrance, bien sûr, a accepté des bles-sés sur son territoire métropolitain,mais aussi les Etats-Unis, le Canada,le Vénézuéla, Saint-Domingue, maisaussi la Chine.

– On parle de lʼemploi de méde-cine de guerre en Haïti par les soi-gnants américains. Lesamputations se comptent par mil-

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HAITI/SOLIDARITE

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liers. Cela a indigné le monde en-tier ! Est-ce cela une médecine aurabais parce quʼil sʼagissait dʼHaï-tiens ?

A. D. : En tant quʼAlex DÉSIR, repré-sentant la communauté haïtienne deMartinique, je répondrai non. En tantquʼHaïtien, cela me bouleverse biensûr de voir ces images-là. Il faut sereplacer dans le contexte. Cʼest lapremière fois quʼun événement decette ampleur se produit dans les Ca-raïbes. Lʼéchelle des besoins médi-caux est à lʼéchelle de la catastrophe.Les besoins sont énormes, il fautfaire vite, il faut sauver un maximumde vies. Ce genre de crise ne segère pas avec le cœur mais avecrationalité !

– Toujours dans la gestion de lʼhu-main en Haïti, on a vu, sous le cou-vert dʼO.N.G. ou associations entout genre, lʼapparition de traficdʼenfants en Haïti. Quand on saitquʼexistait avant le drame la cou-tume du « restavec » (ces enfantsque lʼon confie à dʼautres, pourcause de grande détresse sociale),nʼest-ce pas là un drame encoreplus grand que la catastrophe na-turelle, étant entendu quʼil sʼagit làde lʼavenir humain du pays ?

A. D. : Dans la Caraïbe, Haïti est lepays où il y a le plus de vols dʼen-fants. Dʼailleurs, le pays est protégépar lʼUnesco, concernant cette pro-blématique-là. Ces malfaiteurs de tra-fiquants ont amplifié leur trafic,profitant du chaos haïtien. Ces trafi-quants enlèvent même des enfantsayant des parents en Haïti. Pire, onvoit même des gens tenter de sou-doyer des parents haïtiens en leur di-sant : vous avez 3 ou 4 enfants, jevous donne 2 000 dollars et donnez-moi 1 enfant, et après ils revendentcet enfant 10 000, 15 000 dollars !Cela est inadmissible. Il faut quʼil y aitun suivi beaucoup plus strict de cephénomène-là. Mais je dois recon-

naître que devant lʼur-gence des problèmesen Haïti, cela nʼestpas tout à fait possi-ble.

Ce que je vais dire vapeut-être choquer,mais je pense quʼilfallait dʼun tel dramepour quʼHaïti sorteenfin du trou dans le-quel il était, malgré lenombre élevé demorts, pour que lemonde entier, enfin,tourne le regard sur

Haïti. Pendant 15 jours, le regard dumonde sʼest braqué sur Haïti. Sans lacatastrophe cela nʼaurait pas existé.Après chaque grande guerre, on dé-plore de nombreux morts, mais il y atoujours une reconstruction !

– Ce nʼest pas la première fois ?

A. D. : Certes, ce nʼest pas la pre-mière fois. Cela a été, soit pour lʼen-vahissement du pays par lesmarines, le kidnapping dʼun prési-dent. Mais cette fois-ci, ce nʼest paspour les mêmes raisons, ni pendantla même durée. Aujourdʼhui tousceux qui ont des intérêts en Haïti nepeuvent plus se taire, ils sont obligésde prendre part à la reconstruction età lʼaménagement dʼHaïti.

Haïti est le premier pays de la Ca-raïbe où il y a le plus dʼO.N.G., alorsque Haïti est le pays le plus mal dé-veloppé de la Caraïbe. Cʼest à se de-mander ce quʼelles font là, cʼestcomme la MINUSTAH, cela fait 10ans quʼils y sont, alors que Haïti nʼestpas en guerre !

– Concernant le bâti en Haïti, nʼy a-t-il pas eu exagération quand on aparlé dʼun pays rasé, tombé parterre ? Lʼessentiel des dégâts nesont-ils pas configurés entre Portau Prince, la capitale et les deuxgrandes villes limitrophes quesont Carrefour et Jacmel ?

A. D. : Quand on dit que le pays està terre, cela nʼest pas faux. Parceque le gouvernement, lʼEtat haïtienont tout concentré sur Port au Prince.Port au Prince étant détruit, le paystout entier est détruit. Tous les grandscentres administratifs étaient concen-trés à Port au Prince, et comme disaitle regretté, Ti-Mano, dans lʼune deses chansons : « Si provins pa des-san nen capital, capital pa ka manjé,capital krasé, provins pa ni lajen ! Cépou sa que peyi a krasé ».

– Que pensez-vous en tant que re-présentant de la communauté haï-tienne à la Martinique, de lamainmise des Etats-Unis dans lagestion de la catastrophe et de lareconstruction ? Quand on sait lelourd passé existant entre vosdeux nations en matière dʼinter-ventionnisme, le président PRE-VAL ainsi que son premierministre BELLEVILLE ont souhaitéêtre la voix officielle dans la ges-tion de la crise. En ont-ils lesmoyens ?

A. D. : Les Etats-Unis ! (sourire),cʼest une longue histoire. Depuis1987, avec le départ de Duvalier, lesAméricains sont en Haïti. Dʼailleurs,aujourdʼhui, cʼest lʼanniversaire dudépart de Duvalier, puisque noussommes le 7 février. Et les progrèspeuvent se compter sur les doigtsdʼune main. Quand Haïti fait 3 pas enavant, il en fait 10 en arrière !! Cʼest àse demander sʼils servent Haïti, ou seservent-ils dʼHaïti ?

Concernant la crise, les Américainsnʼen demandaient pas tant. Ce que jevais vous dire nʼa pas été médiatisé,mais Madame Hillary Clinton a faitvoter une loi par le Congrès améri-cain, de mise sous tutelle dʼHaïti sibesoin était. Donc les Etats-Unisétaient déjà prêts et attendaient justelʼoccasion. Il ne faut surtout pas ou-blier quʼils ne sont quʼà 1 h 30 dʼaviondʼHaïti.

Les Américains nʼauraient jamais per-mis à une autre grande nation deprendre leur place. Il y a aujourdʼhui 3millions dʼHaïtiens vivant aux Etats-Unis. 95 % du commerce en Haïti sefait avec les Américains. Dans lespremiers jours, lʼEtat haïtien avaitperdu la main, puisquʼil était lui-même en partie décapité. Maisaprès, petit à petit, on a assisté à unereprise en main des affaires par lʼEtathaïtien avec lʼaide de lʼO.N.U.

La reconstruction dʼHaïti ne devraêtre effective quʼavec les Haïtiens.Cʼest pour cette raison que mon as-sociation « A.D.H.M. » (Associationdes Haïtiens vivant en Martinique) atout de suite contacté le Conseil Ré-gional de Martinique dans le cadre dela reconstruction. Le Conseil Régio-nal ayant la maîtrise du parasis-mique, nous avons signé avec euxune convention pour la formationdʼune cinquantaine dʼouvriers enbâtiment, haïtiens pour la plupart, enmatière de construction parasis-mique, qui va commencer le 10 Fé-vrier. Lors de la reconstruction, ces

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COMITÉ DE RÉDACTION :

Daniel COMPERE

Jeannie DARSIERES

Didier LAGUERRE

Laurence LEBEAU

Daniel RENAY

Serge SOUFFLEUR

Victor TISSERAND

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates qui luiont toujours fait confiance.

« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle,intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants. Nous les remercions d’en-voyer leurs dons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM :

- Ancien Réservoir de Trénelle - Fort-de-France.

Directeur de la Publication : Daniel COMPERE

18, Allée des Perruches - Rte de l’Union - 97200 Fort-de-France

Téléléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01

Site Internet : www.ppm-martinique.fr

Email : [email protected]

N° de CPPAP : 0511 P 11495

Vous souhaitez adhérer au Parti Progressiste Martiniquais ?1. Téléchargez le bulletin d’adhésion :http://www.ppm-martinique.fr/wp-content/uploads/2009/09/Bulletin-dadhésion-2006.pdf2. Complétez-le3. Renvoyez-le à : PPM – Ancien réservoir de Trénelle – 97200 Fort-de-Franceou par Mail à [email protected] le site du PPM :http://www.ppm-martinique.fr

HAITI/SOLIDARITE

artisans pourront postuler à des ap-pels dʼoffre en Haïti.

– Concernant le business juste-ment, avant la crise on avait le sen-timent dʼun certain frémissementen matière de développement éco-nomique, avec une croissance de2 %. Tout cela nʼexiste plus. Com-ment dans ce contexte envisagez-vous lʼavenir dʼHaïti ?

A. D. : Lors de ses vœux à la nationen Décembre 2009, le président Pré-val lui-même reconnaissait que 80 %du P.I.B. du pays provenaient durapatriement des devises de ladiaspora haïtienne. La diasporaétant toujours là, Haïti repartira rapi-dement avec lʼaide de la diaspora.Lʼéconomie haïtienne nʼest pasmorte.

– Comment un pays dont desclasses dʼâge entières, pour desraisons diverses, partent pourlʼexil, peut-il se construire, se dé-velopper ?

A. D. : Comme je lʼai dit tout à lʼheure,la reconstruction et le développementdʼHaïti se feront avec les Haïtiens.Maintenant reste à savoir ce quelʼEtat et le gouvernement haïtien

mettront en place pour garder lesHaïtiens chez eux ! Mais aussi para-doxal que cela paraît, la diaspora haï-tienne contribue au développementdʼHaïti. Moi-même qui vous parle, jecontribue à nourrir une vingtaine defamilles, en envoyant seulement 100Euros par mois à ma mère en Haïti.Puisquʼelle-même, par son fonction-nement, remet cet argent en circula-tion dans lʼéconomie haïtienne.

Il ne suffit pas de dire que jʼaide mamaman ou mon papa. Moi-même entant que représentant des Haïtiensici, je suis confronté à cela. LʼHaïtienfait preuve de nombrilisme, touttourne autour de lui et de sa petite fa-mille. Et le pays dans tout cela ? Il nʼya pas de scission entre les Haïtienssur place et la diaspora, mais les re-lais ne se passent pas, ils sont seule-ment de nature familiale et noninstitutionnels ; cʼest pour cela quelʼon peut avoir cette impression-là. Ladiaspora haïtienne nʼest pas organi-sée de manière à prendre une placeprépondérante dans le développe-ment dʼHaïti.

Mais lʼEtat haïtien non plus nʼest pasprêt à donner sa place dans le déve-loppement dʼHaïti. Il y a une méfiancepolitique du gouvernement à lʼégardde la diaspora.

– À cet effet, quel peut être le rôlede la diaspora haïtienne dans ledéveloppement du pays ? On a lesentiment dʼune scission entre ladiaspora et ceux vivant sur place.Nʼa-t-on pas vu la star haïtienneWYCLEF JEAN, juste après letremblement de terre, venir sur

une scène mondiale, lorsdʼun concert de solidaritéavec son drapeau haïtien à lamain ? Disant aussi dans son der-nier opus : « quʼil fallait respecterla diaspora haïtienne de la mêmefaçon que lʼon respecte la diasporaisraélienne ou chinoise, et quelʼHaïtien ne devait pas avoir hontede dire quʼil était haïtien ».). Quelest votre avis là-dessus ?

A. D. : Oui, je partage ce sentimentde WYCLEF. Mais la vraie questionest de savoir que fait la diaspora pourse faire respecter.

– Alex DÉSIR, lʼentretien se ter-mine, avez-vous quelque chosedʼautre à ajouter ?

A. D. : Oui, je vous donne un scoop,une grande conférence des associa-tions haïtiennes se tiendra en Guade-loupe dans les jours qui viennent surla situation dʼHaïti.

Autrement, en tant que représentantde la communauté haïtienne, je tiensà présenter toute la sympathie et lareconnaissance de la communauté àla population martiniquaise, en espé-rant que Haïti pourra le rendre unjour.

Interview réalisée le Lundi 8 Fé-vrier 2010 par Daniel RENAY pour «Le Progressiste »