le progressiste n° 2139

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1 euro Le Progressiste Hebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire Le Progressiste “La chance de la Martinique c’est le travail des Martiniquais” - Aimé CESAIRE mercredi 14 juillet 2010 - N° 2139 AU SOMMAIRE - QUELQUES ACQUIS DU CÉSAIRISME (SUITE, PP.5-6) - BELLEFONTAINE, MARIN, STE LUCE : DES COMMUNES PROGRES- SISTES EN PLEIN ESSOR (PP.7-8) « LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES SONT LES MARTINIQUAIS EUX-MÊMES » (DR ALIKER) HAÏTI/MARTINIQUE : « LA TENDRESSE DES PEUPLES » (P.2) Dany LAFERRIERE RAYMOND ET SERGE, DEUX « VIEUX FRÈRES » (PP.3-4)

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Page 1: Le Progressiste n° 2139

1 euro

Le ProgressisteHebdomadaire du PPM - Fondateur : Aimé Césaire

Le Progressiste“La chance de la Martiniquec’est le travail des Martiniquais”

- Aimé CESAIRE

mercredi 14 juillet 2010 - N° 2139

AU SOMMAIRE- QUELQUES ACQUIS DU CÉSAIRISME (SUITE, PP.5-6)- BELLEFONTAINE, MARIN, STE LUCE : DES COMMUNES PROGRES-SISTES EN PLEIN ESSOR (PP.7-8)

« LES MEILLEURS SPÉCIALISTES DES AFFAIRES MARTINIQUAISES SONT LESMARTINIQUAIS EUX-MÊMES » (DR ALIKER)

HAÏTI/MARTINIQUE : « LA TENDRESSE DES PEUPLES » (P.2)

Dany LAFERRIERE

RAYMOND ET SERGE, DEUX « VIEUX FRÈRES »(PP.3-4)

Page 2: Le Progressiste n° 2139

EDITORIAL

Le Progressiste - Page 2 - mercredi 14 juillet 2010

DISCOURS D’OUVERTUREDU 39E FESTIVAL CULTUREL

Le grand écrivain haïtien Dany LAFERRIERE était lʼun des invités dʼhonneur de la Ville de Fort-de-France. Avec des mots simples, il a su témoigner da la profonde amitié entre deux peuples,deux pays, deux îles de la Caraïbe : Haïti et la Martinique. Dʼoù cette expression que nous avonsmise en exergue : La tendresse des peuples.

Bonsoir Tout le MondeBonsoir docteur Pierre Aliker.Amitié.Aimé Césaire et le docteur Pierre Aliker.Leurs noms sont de nouveau liés ce soir.Lʼun est toujours vivant, lʼautre est déjàmort. On ne sait plus lequel tant chacunvit dans lʼautre. Tant chacun respire parlʼautre. Des noces éternelles. Une deces amitiés qui fait dire à Borges quelʼamitié est la seule passion durable. Deplus une amitié qui se prolonge dans lʼac-tion. Une action qui se fait toujours dansle sens de lʼintérêt général selon la for-mule qui a fondé leur relation.

Césaire et moi.Cʼest peut-être prétentieux de le diremais je crois quʼil y a un lien entre nousdeux. Ne serait-ce que ma présence iciaujourdʼhui. Ce nʼest pas par hasard quejʼai placé Césaire au cœur de mon der-nier roman LʼÉnigme du retour. Le mot«  retour  » nous lie. Et il est essentieldans les deux cas. Dans cette affaire Cé-saire mʼa précédé de quelques décen-nies : il a ouvert ce chemin que beaucoupont emprunté depuis. Le « retour » nʼestpas un vocable exclusivement caribéenpuisquʼil est avec « le voyage » les plusvieux thèmes de la littérature universelle.Je précise que LʼÉnigme du retour nʼestquʼun pâle écho de ce quʼun jeunehomme fiévreux et crépitant de talent apu réussir pleinement à 25 ans –vers1938. Ceux qui pratiquent la littératurede notre région disent familièrement LeCahier. Jʼespère quʼun jour un jeune étu-diant dira simplement LʼÉnigme. Si jʼaiglissé le nom de Césaire dans monroman cʼest en guise de talisman. Je nevoulais pas mʼaventurer seul dans la jun-gle de lʼalphabet.

La chaîneCʼest que je conçois la littérature commeun long mouvement souple et incessant.A mes yeux tout sʼenchaîne : un livre an-nonce lʼautre. Si nous travaillons en so-litaire, nous aimons nous tenir en groupe.Nos livres se tiennent épaule contreépaule dans les bibliothèques commedans les librairies. Cʼest une leçon de so-lidarité. Nous écrivons un seul livre in-terminable. Je lʼai toujours pensé: pourconnaître le pays secret dʼun écrivain ilfaut visiter sa bibliothèque. Vous y trou-verez tout ce qui forme sa sensibilité.Mais comme le dit Glissant le lieu oùnous vivons est incontournable. Jʼajou-terai lʼépoque aussi. Car nous pouvonsécrire, chacun sur notre île, sans jamaisnous rencontrer, lʼépoque finira par nousréunir. La vie est plus puissante que nosidées et même nos passions. Concen-tration massive de grands écrivains danscette Martinique fleurie et ruisselante de

pluie ces jours-ci: Césaire, Fanon, Cha-moiseau, Confiant. Et aussi Glissant quirefuse toute facilité pour sʼenfoncer dansla forêt opaque des concepts. Beaucoupplus que dans toute autre forme dʼart, laMartinique sʼest reconnue dans ses intel-lectuels et a eu lʼaudace dʼen placer unpendant longtemps à la tête de lʼÉtat.Mais les autres arts : la peinture, la mu-sique, la danse, le théâtre nourrissentpuissamment lʼesprit et permettent aucorps de retrouver cette pureté quʼil aconnu durant lʼenfance. Le festival cultu-rel de Fort-de-France, dans sa trente-neuvième édition comme dans lesprécédentes, jʼimagine, lʼa bien compris.

La fleur Dans trois jours cela fera six mois exac-tement depuis que Port-au-Prince esttombé, selon une terminologie de laguerre. Tout agresseur est un ennemi -etun séisme de 7.3 en est un de redouta-ble. Contrairement à un cyclone il nesʼannonce pas. Quand on le sent il estdéjà trop tard. Et cela dure moins dʼuneminute. Cʼest une guerre qui a fait peut-être 300.000 morts. En comparaison laguerre du Vietnam a fait 56.000 victimesdu côté des Américains. Jʼétais à Port-au-Prince ce jour-là. Jʼai partagé ce mo-ment avec ma ville. Et personne nʼest àlʼabri quand la terre tremble. Jʼai racontécette terrible nuit dans un livre. Je suisun écrivain, donc jʼécris. Et cʼest lʼécri-ture qui mʼa sauvé ce jour-là quandjʼavais perdu toute notion du lieu où je metrouvais. Pour me retrouver il me fallaittout de suite écrire. Au moment où jʼal-lais être submergé par de nouvellesvagues dʼangoisses, jʼai eu lʼidée dʼallervoir dans le jardin de lʼhôtel où je me trou-vais si les fleurs avaient résisté au trem-blement de terre. Non seulement ellesavaient résisté, jʼavais lʼimpressionquʼelles étaient plus pimpantes que ja-mais. Le séisme nʼa de prise que sur lesolide : le béton. Le léger lui échappe.Et les oiseaux ne semblent pas concer-nés par ses mouvements dʼhumeur. Cesont les objets que nous avons amasséssi patiemment le long des années quinous ont tués. Cʼest en pensant auxfleurs, à la fois légères et résistantes, quejʼai pu retrouver mes reflexes dʼécrivain.Mais pour se reprendre dans un momentaussi dramatique il faut que lʼécriture soitchez vous une seconde nature. Jʼai tou-jours cru que lʼart me sauvera un jour.

Lʼénergie dʼune villeLe matin du 13 janvier je suis sorti dansla ville. Jʼavais lʼimpression de circulerdans un quartier que lʼaviation a bom-bardé toute la nuit. Jusquʼà ce que jevoie cette femme assise par terre le doscontre le mur. Étalée devant elle sur un

morceau de carton  : une douzaine demangues. Le séisme qui a détruit la villene lʼavait pas cassée, elle. La voilà va-quant à ses occupations. Cʼest le cou-rage des gens parmi les plus pauvres quia sauvé la ville. Cʼest leur énergie qui apermis dʼimaginer la suite. On atteint vitela limite de la parole. Et ce qui suppléecʼest lʼénergie. Cet élan lyrique vers lavie. Quelques heures plus tard une jour-naliste canadienne a voulu savoir ce queje pense de la situation. Jʼai repensé àcette marchande de mangues. Jʼai dit :« Quand tout tombe, il reste la culture. Etla culture cʼest la seule chose quʼHaïti aitproduite. Ça va rester. Ce nʼest pas unecatastrophe qui va empêcher Haïtidʼavancer sur le chemin de la culture. Etcʼest ce qui sauve cette ville, cʼest le peu-ple. Cʼest lui qui fait la vie dans la rue,qui crée cette vie. Il ne faut pas se lais-ser submerger par lʼévénement. » Cʼestce que jʼai dit à la journaliste, ce jour-làquand la poussière des immeubles dan-sait encore dans lʼair de Port-au-Prince.Si nous chérissons la culture dans lesbeaux jours, comme ce soir, cʼest pourquʼelle nous accompagne dans les mau-vais jours.

La tendresse des peuplesHaïti est bien connu à la Martinique parson histoire que Césaire a lourdementcontribué à faire connaître. On connaîtson cri : « Haïti où la négritude sʼest misedebout pour la première fois. » Il nʼest ja-mais revenu sur cette déclaration, mêmeau plus fort de la tourmente politique haï-tienne –les années Papa Doc. Onconnaît sa «  Tragédie du roi Chris-tophe  », son admiration éperdue pourToussaint Louverture et sa tendressepour les gens de ce pays. Est-ce pour-quoi dʼabord la musique et la danse haï-tiennes, ensuite la peinture, et plusrécemment la littérature, ont pu toucherle cœur des Martiniquais? En retour,nous avons écouté votre musique si en-traînante et lu vos puissants écrivains.Est-ce ce lien fort culturel qui a permis cetélan de solidarité vers Haïti lors duséisme? Je peux vous assurer, Marti-nique, quʼon a senti votre tendresse là-bas. Et je crois que la grande leçon deCésaire reste la tendresse. Celle qui lʼauni, pour la culture, à son «  plus quefrère » Léopold Sedar Senghor et pourlʼaction politique au docteur Pierre Aliker.Docteur Aliker, vous êtes devenu uneparfaite métaphore de la Martinique danscette façon sereine de traverser un sièclemouvementé. A 103 ans vous voilà lemeilleur spécialiste de la Martinique. A tous bon 39 ième festival culturel.

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POLITIQUE

Le Progressiste - Page 3 - mercredi 14 juillet 2010

DEUX « VIEUX FRERES » À LA MAIRIE : RAYMOND ET SERGE

OU LES VERTUS DU PLAN DE RELANCE…Mardi 7 juillet2010, le Prési-dent duConseil Ré-gional, SergeLetchimy, étaitvenu à la ren-contre duMaire, Ray-

mond ST Louis Augustin et son Conseil Municipal.Le rendez-vous était de taille : Cʼétait le dernierrendez-vous pour présenter le Plan de Relance, etcʼétait dans la VILLE CAPITALE ; Le symbole étaitfort  : - Montrer que le souci dʼune « MartiniqueNouvelle » concernait TOUTES les communes, ycompris la Capitale, ses demandes, ses pro-blèmes, ses aspirations, « Toutes les communes

sont traitées avec le même égard » martèle lePrésident.

-venir recueillir sur place les projets, voulus et dé-fendus par la Ville, afin de trier en toute objectivitéceux qui sont viables immédiatement, et ceux quidoivent attendre des vents meilleurs de trésore-rie…

UN DIALOGUE FRANC ET RESPONSABLE

Dʼentrée de jeu, le Maire de FF dit son adhésionà ce Plan de Relance, hardi et ambitieux, surtouten le replaçant dans ce contexte difficile de lʼéco-nomie en crise : 5000 emplois promis, soit ! MaisFF est confiante : la Ville capitale promet, quant àelle, lʼéclosion de 700 à 1000 emplois, cʼest rai-sonnable et cʼest faisable, cʼest une carte jouabledans le combat difficile de lʼemploi.

Le Président du Conseil Régional, avec sérénité,rigueur et foi en lʼavenir, veut relever le défi, lesDéfis du Travail pour une Jeunesse aux abois…Le Président Letchimy a dʼautant plus confianceque FF a des atouts : Des idées audacieuses, unevolonté têtue de développer, dʼembellir, de trans-former, et surtout une ingénierie exemplaire, ca-pable dʼaider les autres communes. Et les projetsde FF sont « carrés », bien structurés, précis, avecune projection financière déjà ficelée.Et cʼest la fierté de lʼancien Maire de Fort-de-

France, lui qui a poursuivi avec force la gestion desurvie courageusement menée par A.Césaire, luiqui a posé les bases de la « RENAISSANCE » dela Ville, lui qui croit en la capacité de RaymondS.L.A., de finaliser les mutations dʼorganisation etdʼingénierie fondamentale…Soyons clairs, le plan de relance nʼest pas en-core le Plan de développement à produire pour les15 ans à venir ( ce qui sera précisé dʼici juillet2011), cʼest un Plan dʼurgence pour relancer lamachine ; cʼest une manière de reprendre le souf-fle, de redonner confiance et de créer, oui, recréerce qui était dramatiquement en panne : Lʼemploi,le logement, les travaux, les chantiers, lʼespoir…Etcʼest proposé à la prochaine Commission Perma-nente du 13 juillet, et finalisé en Plénière du 22 juil-let…

REPONDRE A DES ATTENTES PRECISES…

Le Président Letchimy a, alors, rappelé son Projetimmédiat : « rebooster » lʼéconomie par la com-mande publique ; utiliser 30% de la masse finan-cière pour les communes, qui ont été  «étranglées » volontairement par la baisse de lʼoc-troi de mer  ; soutenir immédiatement le SDIS  ;créer des chantiers de développement, surtoutpour les « cœurs de ville » ; affirmer une politiquedʼinvestissement sur les grands chantiers, commeà St-Pierre ; sʼattacher à la création de 10 zonesdʼactivités, épaulant ainsi la CACEM et les autresCommunautés dʼagglos. Cʼest ainsi que le grandchantier de lʼErmitage, et celui de Choisy à St-Jo-seph, seront aidés, entre autres…Dʼautres pôlesdʼactivités seront aussi aidés, celui de lʼénergie, delʼinnovation technologique, de lʼagroalimentaire, dunumérique et du haut débit, les pôles mer, au Ro-bert et au Marin, par exemple.Cʼest tout cela qui produira les 5000 emplois an-noncés, objectif noble et louable, et ce ne sont pasles billevesées méprisables de ceux qui ont pro-duit zéro emploi qui détourneront cette détermina-tion ; Et même si cʼest 3000 ou 3500 qui serontcréés, quel soulagement pour ceux qui sont enquête de survie !...Et lʼhéritier dʼA.Césaire, S.Letchimy, insiste parti-culièrement sur lʼaide à apporter au plan culturel,

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TETE

Le Progressiste - Page 4 - mercredi 14 juillet 2010

POLITIQUE

le chantier du Parc culturel A.Césaire, sur le Ser-mac, qui, plus que jamais, doit poursuivre son pro-jet dʼéducation des masses populaires.

Cʼest dit, Fort-de-France est un chantier, ildoit demeurer chantier permanent !

FORT- de- FRANCE EST PRECIS DANS SESCHOIX

Raymond St-Louis, le DGS Piéjos, les chefs deservices municipaux, tous saluent, venant de laRégion, « ce coup de reins, pour capter cette aideet la démultiplier », surtout que la Ville a déjà desdossiers tout prêts, malgré les difficultés finan-cières, beaucoup dʼidées, il manque juste «  cepetit coup de pouce » pour faire basculer danslʼaction.Au nom de lʼéquipe, Nicolas GOVIN parle avecprécision des projets en attente : la Ville a identi-fié 60 projets et prévoit 76 millions dʼinvestisse-ments. Outre les opérations de proximité, surtoutdans les écoles, les Maisons pour tous etc. …,certes indispensables, les grands projets se profi-lent à lʼhorizon immédiat, comme la sécurisationdu territoire pour les risques naturels, le désencla-vement des quartiers, un volet important de loge-ments sociaux, la mise en valeur du Patrimoine,sans oublier la ou les zones artisanales.Dans lʼurgence, 32 opérations sont prêtes à dé-marrer tout de suite, qui nécessiteraient un com-plément financier ; 10 millions sont dʼores et déjàprogrammés, qui peuvent être abondés. Mais laVille essaye dʼêtre prudente, en préservant les dé-penses imprévisibles et en respectant les besoinsimmédiats.

Bien sûr, la Région va examiner à la loupe cesprojets, leur faisabilité, leur plan de financementmis en place, et retiendra CERTAINS de ces pro-jets, avec un cofinancement déjà réalisable, en

fonction aussi des projets à retenir dans les autrescommunes…Alors, dʼici peu, pourra être signéeune convention, avec des paramètres précis, despersonnes référentes dans chaque commune,pour le suivi et lʼexécution des projets…Bref, unPlan de relance sérieux, fiable et loin des pro-messes douteuses, comme le citoyen martiniquaisen a été si souvent victime !Alors, des contrats pérennes ou provisoires, avecperspectives claires, contrats dʼapprentissage,contrats dʼaides à lʼemploi, CDD, CDI, contratsdʼaides aux entreprises, contrats dʼalternance,chantiers nouveaux, oui, tout cela va préparer laMartinique à un vrai Plan de Développement, etcʼest cela lʼAmbition raisonnable !

Et les choix financiers, fondés sur la réalité etdans la transparence, baliseront lʼAvenir, à court,moyen et long terme.

********************Alors halte aux critiques négatives, qui cachent

à peine lʼincapacité dʼhier et dʼavant-hier ; halteaux forces populistes, hargneuses et revan-chardes, qui nʼont pas su apaiser les besoins denotre Peuple ; halte à la barbarie politique qui sʼestlongtemps cachée derrière une barrière dʼigno-rance hautaine et malsaine, voire dʼinertiecondamnable (rappelons tout de même que pen-dant des années la Ville de FF nʼa JAMAIS reçu lavisite NI du Conseil Régional, NI du Conseil Gé-néral, pour établir le dialogue et répartir les be-soins).

Alors, sérieusement et courageusement, auTravail ! Notre Peuple nous attend !

Jeannie DARSIERES

DEUX « VIEUX FRERES »…

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HISTOIRE

Le Progressiste - Page 5 - mercredi 14 juillet 2010

Le second acquis irréver-sible du Césairisme, cʼest lʼaf-firmation de notre identité et denotre volonté dʼêtre en

même temps des nègres et

des Martiniquais. Il sʼagit làdʼune donnée tellement évi-dente, tellement immédiate denotre conscience dʼaujourdʼhuiquʼon a de la peine à croirequʼil y a moins de trente ans seproclamer Martiniquais nʼétaitpas seulement une bizarreriemais une incongruité. MichelRenard peut créer aujourdʼhui,un mouvement « Martinique

dʼabord  » sans que cela nechoque personne... sauf peut-être quelques uns de ses amisde la vieille droite

On était Français. Passeulement des Français endroit ou de droit. Mais desFrançais dʼorigine. Peut êtremême un peu plus Françaisque les Français.

Être français, cʼétait lafois une vieille histoire

(«  trois siècles dʼapparte-

nance, « avant les Niçois et lesSavoyards  »  , Sablé) et un

nouveau statut (noussommes devenus un départe-ment depuis la loi du 19 mars1946).

On était indéfectible-ment, irréversiblement, congé-nitalement, viscéralementFrançais.

Mais on était si peu Mar-tiniquais quʼêtre Martiniquaisrelevait du folklore. Être Marti-niquais cʼétait se tortiller ducroupion en costume tradi-tionnel (on ne disait pas en-core costume national) : grandrob et « tête kalandé » devantun parterre de touristes égril-lards.

Lʼidée dʼune culture

martiniquaise était une idée

étrangère aux Martiniquais

Lʼidée dʼune culture Mar-tiniquaise était étrangère à latrès grande majorité des Marti-niquais. Quelques uns dʼentrenous refusaient dʼêtre des

Français. Mais ils étaient telle-ment imprégnés des luttes hé-roïques des peuples Algérien,Cubain ou Viet-Namien, quʼilsconfondaient volontiers les pi-tons du Carbet et les djébelsAlgériens, la Sierra Maestra etle Morne Gommier dont jʼavaisfait la « Sierra Nuestra ». Avecles jeunes communistes, audébut des années 1960, pourhonorer la révolution cubaine,tous les 26 juillet, nous en es-caladions les pentes. Le ca-marade Rodolphe Désiré, àlʼépoque secrétaire général duPPM nous y accompagnaitparfois. Élu maire du Marin en1983, lʼune des ses premiersgrands travaux a été laconstruction de cette route,achevée il y a un an à peine.

Dans notre volonté dʼas-similer les luttes de notre peu-ple à celles des autrespeuples coloniaux, nous en ar-rivions, souvent sans nous enrendre compte, et en étant debonne foi, à identifier le com-bat des Martiniquais à celuides Cubains ou des Algériens.Nous cherchions notre sierra,la sierra nuestra, là où nouspouvions : sur les pentes deDuchesne ou de La Voix (au-jourdʼhui, on dit HauteursFonds Nicolas). Nous trou-vions ou nous espérions trou-ver dans Fonds Brûlés, dansles sentiers du Morne Abela ousur les flancs de la Trénelle,lʼinspiration de la vallée duNancahuazu, ou lʼodeur desouffre des ruelles de la Cas-bah dʼAlger. Cʼétait lʼépoqueoù je récitais, - en espagnol -

DE QUELQUES ACQUIS FONDAMENTAUX DU CÉSAIRISME (suite)III / LE RESPECT DE NOTRE IDENTITÉ ET DE NOTRE DROIT A LʼINITIATIVE HISTORIQUE.

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POLITIQUE

Le Progressiste - Page 6 - mercredi 14 juillet 2010

aux moins jeunes dʼentre vousdes passages entiers de la se-conde déclaration de la Ha-vane ou la péroraison duMessage du Ché à la Triconti-nentale où jʼavais représenté àla Havane, en 1966, le PCMmais aussi le PPM, le PSU, laCGTM et lʼUFM : « Quʼimporteoù nous surprendra la mort ?Quʼelle soit la bienvenuepourvu que dʼautres bras se lè-vent, que dʼautres mains setendent pour empoigner nosfusils, que dʼautres voix sʼélè-vent pour entonner les chantsfunèbres dans le crépitementdes mitrailleuses et des nou-veaux cris de guerre et de vic-toire

Consciemment ou non,notre démarche tendait à re-produire, dans notre pays, lesschémas de la Moncada oudes Aurès, quand ce nʼétaitpas celui de lʼassaut du PalaisdʼHiver. Tout en prenant laprécaution, purement oratoire,de relativiser la valeur dʼexem-ple des luttes révolutionnairesdu Tiers-Monde, nous rêvionsau fond de nous-mêmes de«  révolution dans la révolu-tion », de «  foco guerillero »,de « willaya », de « katiba »,« dʼencerclement de la ville parla campagne ».

En somme, ceux qui nese sentaient pas Français,cʼétait mon cas, étaientdʼabord des internationalisteset secondairement des « Cu-bains », des « Algériens », des« Viet-Namiens » ou des « Bo-liviens », des « Martiniquais »mais, tous comptes faits,assez peu Martiniquais, aufond dʼeux-mêmes.

Césaire nous a rame-

nés aux réalités martini-

quaises

Cʼest le mérite de Cé-saire de nous avoir ramenésles uns et les autres, certainsdʼentre nous en tout cas, auxréalités martiniquaises etdʼabord à la première dʼentreelles : celle du peuple martini-quais. Il nous a rendu la cou-leur de notre peuple et lesdimensions de notre pays.Avec ses faiblesses, sescontradictions, ses incohé-rences, mais aussi avec sa ri-chesse et son dénuement, sasubtilité et son humour, soncôté compè lapin jouisseur,mais aussi son courage et sa

générosité. Bref, Césaire nousa aidé à découvrir la nécessiténon de trouver, comme ontrouve un objet perdu ouégaré, mais dʼinventer une

stratégie, non inscrite nulle

part, sans exemple dans lʼhis-toire de la colonisation, unestratégie adaptée aux carac-tères originaux de notre his-toire et de notre géographie.

La conséquence la plusimmédiate de cette démarchea été de fonder la légitimité duchoix nationaliste du PPM, quinʼavait jamais été le nôtre, sur

des bases éminemment prag-matiques, de sʼinterdire de dé-coller si peu que ce fût de ceuxauxquels il entendait ouvrir lavoie. Cʼest lui qui, en quittant leparti qui se proclamait léni-niste, nous a fait comprendrela formule de Lénine que nousrépétions, pour certains dʼen-tre nous depuis des décen-nies  : «  en avant du peupledʼun pas mais dʼun pas seule-ment ».

Le revendication de notredroit à lʼinitiative historique,cʼest-à-dire du droit de faire

des choix à nos risques et

périls, de participer pleine-ment à notre propre histoire,sans avoir à subir les capricesdes autres, ni les besoins, niles impératifs de leur stratégie,sans avoir à recevoir dʼordresde qui que ce soit, sans selaisser piéger dans des sché-mas préfabriqués, est devenuelʼalpha et lʼoméga de la poli-tique du PPM.

Cela ne voulait pas direfaire fi de lʼexpérience des au-tres, ni mépriser le point devue des autres, ni dédaignerni refuser a priori leur soutien.Cʼétait nous mettre dans lʼobli-gation de penser avec notrepropre tête.

Edouard DELEPINE

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Comme promis, Serge

LETCHIMY, en visi-tant les édiles des

trois dernières communes +Fort-de-France («  Le Pro-gressiste » précédent) a ter-miné son périple ; la boucleest bouclée  : les 34 com-munes de la Martinique ontreçu le président de Région,qui a tenu à sʼinformer desbesoins de chacune et deleurs projets dans le cadredu Plan de Relance delʼéconomie : « Jʼai rarementvu un tel projet de cettequalité avec une visionaussi ambitieuse de déve-loppement », a-t-il expriméle 5 juillet en prenantconnaissance des projetsdu maire de Bellefontaine,Félix ISMAIN, entouré deses élus.

Le maire rappela que « lʼur-gence ne sʼappelle pas de-main mais aujourdʼhui  ;Bellefontaine ne sʼattend

pas à un traitement parti-culier, ne revendique pasun traitement de faveur,mais réclame sa juste partde lʼaide de la Région enfonction des projets pré-sentés  ». Ce quʼil énu-méra :- Le front de mer, pour pro-

téger le bourg, le valoriser,lui donner un attrait touris-tique, mais aussi réconcilierles habitants de tous lesquartiers avec la mer.

- Le port de pêche, secteurqui nécessite une organisa-tion rationnelle dʼinfrastruc-tures. Le port doit aussirépondre à un besoin deprotection dʼun lieu de vie,dʼun quartier  : «  Lʼautrebord ».

- Le marché, car «  il estinadmissible que nos pê-cheurs continuent à vendreles produits de leur pêcheau bord de la route, dansdes conditions qui ne res-pectent ni lʼhygiène, ni lasécurité ».

- La couverture partielle dela ravine du Bourg, la créa-tion de places de parkingtout le long de la falaise de

Fond Laillet, pour désencla-ver et désengorger cebourg.

- La construction dʼune mé-diathèque, dʼune nouvellemairie  ; la création dʼunezone dʼactivités à Fond Lail-let ; la lutte contre lʼhabitatinsalubre afin de fixer unepopulation au bourg et luidonner une âme ; une as-sistance réelle et active àtous les démunis, au par-tage de repas, à lʼorganisa-tion du temps libre desenfants ; lʼaménagement de« Cheval Blanc » pour don-ner place à lʼhabitat, la cul-ture, le sport, la santé,lʼenracinement dans lʼiden-tité.

- Des besoins présents etfuturs  : logements sociaux(179 prévus pour très bien-tôt), grande zone dʼactivitéscommerciales et artisa-nales, centre médical, gar-derie, crèche, écolesmaternelle et primaire, col-lège, EHPAD (pour per-sonnes âgéesdépendantes), maison pourseniors, logements étu-diants, lotissements avecparcelles et villas, plateausportif, parcours santé, jar-

Le Progressiste - Page 7 - mercredi 14 juillet 2010

DANS NOS VILLES

LE PRESIDENT DE REGIONÀ BELLEFONTAINE ET STE-LUCE.

Au milieu, Felix ISMAIN-Bellefontaine

Page 8: Le Progressiste n° 2139

DANS NOS COMMUNES

Le Progressiste - Page 8 - mercredi 14 juillet 2010

din de plantes médicinales,locaux administratifs et as-sociatifs, jardin dʼen-fants, maison pour tous, lieude culte, antenne pour la fu-ture Collectivité unique, pitt,amphithéâtre extérieur,etc…etc.… (voir « Le Pro-gressiste  » N° 2081 du 8avril 2009)Et de terminer  : « Dans lavie, les seuls projets ache-vés sont les projets qui ontun jour démarré  !  ». Cʼestune façon de nous inviter àentreprendre, à sortir durêve pour entrer résolumentdans lʼaction, persuadésque nous sommes quelʼavenir ne se bâtit pas de-main mais aujourdʼhui. Leprésident sʼest assuré du

bouclage de certains dos-siers et de la possibilité decommencer sans tarderles travaux.

DIRECTION  : SAINTE-

LUCE

Le Maire Louis CRUSOL,entouré de ses adjoints etconseillers municipaux, ac-cueillait le président de Ré-gion. Il rappelait lesnombreuses actions entre-prises par la municipalité,notamment les aides à laformation permanente desjeunes, leur insertion dansla vie professionnelle, ac-tions financées par la com-mune. Au nombre desprojets : un port de pêche àTrois Rivières, une média-thèque avec salle de spec-tacles de 350 places. Leprésident LETCHIMY a rap-pelé la nécessité pour lesvilles de Ste Luce et duMarin de mettre en placedes projets sʼintégrant dansune dynamique de dévelop-

pement durable. Dans

moins de trois mois, cer-

tains projets à faible coût

doivent voir le jour. Il a pro-

mis de veiller à ce que les

aides régionales soient

équitablement réparties

entre tous.

Deux villes : Bellefontaine,

Ste Luce. Deux municipali-

tés progressistes. Deux

exemples de vitalité écono-

mique. Comme toutes les

autres villes de Martinique,

elles ont résolument pris le

train, avec la Région Marti-

nique, du développement et

du progrès.

Serge SOUFFLEUR

Louis CRUSOL

Page 9: Le Progressiste n° 2139

Le Progressiste - Page 9 - mercredi 14 juillet 2010

AMENAGEMENT

Dans une précédente édition (N°2135 du 16 juin 2010), nous vousprésentions la ville du Marin admi-nistrée depuis quelques décenniespar notre camarade Rodolphe

DESIRE. Cʼest une ville installéedans la réalité socioéconomique deson époque, résolument tournéevers des lendemains à penser et àconstruire.

Le port de plaisance est un équipe-ment municipal mis en concessionet géré par la SAEPP ; ce sont 51

entreprises et structures (dont 17sociétés de location de bateaux),640 anneaux, 70 corps morts, quijouissent dʼune baie protégée.Deux infrastructures complètent ledispositif avec le centre de caré-nage (CARENANTILLES  : 17 en-treprises, 68 salariés) et ARTIMER,le nouveau pôle dʼactivités dédiéesau nautisme. Lʼimpact du port surlʼemploi et lʼéconomie est indénia-ble : 63 emplois directs se répartis-sant entre lʼeffectif salarié du port etcelui des entreprises générant 280

emplois indirects induits par lʼacti-vité (zone de carénage, restaura-tion, avitaillement, marché, taxis…)pour un chiffre dʼaffaires de 40 mil-

lions dʼeuros injectés annuelle-ment dans lʼéconomie touristiquedu pays. La clientèle du port est enconstante progression depuis 2006avec un taux de fréquentation de50.145 plaisanciers en escale  ;clientèle de location de bateaux,croisiéristes, touristes de passage

(consommateurs dʼactivités nau-tiques, bars et restaurants, baladesen mer, boutiques) et clientèle lo-cale.

Lʼaccueil « grande plaisance » estune niche à développer  ; pour lasaison 2006/2007, on a compté 110escales pour 1.400 nuitées avec àla clé plus de 2 millions dʼeuros

dépensés par les équipages.

Le centre de carénage, équipementmunicipal créé en 1993, a été mis

en concession pour 17 entreprises(accastillage, sablage, peinture,voilerie, mécanique, soudure, res-tauration)  ; il a une capacité destockage de 300 bateaux  ; 100 ysont traités chaque mois.

Le Marin, ville administrative etcommerciale.- Création de zonesvouées à lʼactivité économiquedans le POS avec forte attractivitéadministrative. 24.000 m2 de sur-faces commerciales et de servicesconstruites entre 2001 et 2008 pourun niveau élevé dʼoffres de ser-vices : 35 équipements de base ysont recensés par lʼINSEE. Lesnombreuses activités commercialesont permis une diminution de 9,1%du taux de chômage entre 1999 et2006. 8 enseignes bancaires, descabinets de notaires et dʼavocats,des administrations décentralisées(CAF, CGSS, Pôle Emploi, Conseils

Général et Régional, CCIM, SME).Un Centre Hospitalier, une Maisonde retraite, un centre de dialyse, 8médecins généralistes, 10 spécia-listes, 4 opticiens, 3 pharmacies as-surent à la ville un haut niveaudʼéquipements de santé.

Un plan vert pour lʼenvironnement.-Il repose sur une politique volonta-riste de mise en valeur du patri-moine et de la conservation de labiodiversité avec comme mesuresarrêtées : lʼinscription à lʼinventairedes ZNIEFF du Morne Aca, lʼacqui-sition de 317 ha de foncier à proté-ger dont 200 au Morne Aca et 117 àMacabou, la protection des zoneslittorales, le repérage et lʼinventairedes zones naturelles avec leconcours du biogéographe PhilippeJOSEPH, le classement du port deplaisance en « pavillon bleu ». Unprojet ambitieux, premier du genredans la Caraïbe, réalise sur un fon-cier municipal de 8 ha la protectionin situ et ex situ des espèces me-nacées de la région caraïbe ; cʼestun lieu de recherches scientifiques(laboratoire naturel) et dʼéducationà lʼenvironnement (recréant la rela-tion homme/végétation) et un car-refour dʼopinions et dʼexpertises(colloques, manifestations). Cʼestencore un projet réalisé par leSICSM, équipement à vocation in-tercommunale Marin/Ste Anne, vi-sant à assurer une production dʼeauépurée industrielle (capacité de15.000 à 25.000 eqh) et la réutilisa-tion des eaux épurées pour lʼarro-sage des plantes, aires de sport,nettoyage des bateaux et protectiondu système écologique de la baie.

(A suivre : Développement social etculturel)

Serge SOUFFLEUR

LE MARIN, AUJOURD’HUI ET DEMAIN.

Rodolphe DESIRE

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IN MEMORIAM

Le Progressiste - Page 10 - mercredi 14 juillet 2010

Il en est des hommes commede certains arbres, cʼest quand ils nesont plus là que nous prenons la me-sure de la place quʼils occupaient parminous.

A nʼen point douter, le départ,ce juin 2010, de Charlot GUITTEAUDrestera dans la mémoire de chacuncomme un douloureux souvenir.Tout dʼabord pour sa famille, à qui nousprésentons nos très sincères condo-léances, mais aussi pour son parti PPMet surtout le Balisier 23 mars 58 dont ilfut, dès les premières heures, la che-ville ouvrière active et éclairée.

A toi Charlot et à tous ceux qui furentlà, au commencement de lʼhistoire,dans un élan de courage et de luciditépolitique, nous ne cesserons de diremerci.

Evoquer, aujourdʼhui, la vie deRené GUITTEAUD, comme celles denos grandes et grands militants (Ca-mille DARSIERES,CABASSET, BEAU-FOND, DORIVAL, LIHAIRE,…) cʼestoffrir aux jeunes générations des mo-dèles dont on devrait toujours sʼinspi-rer.

René GUITTEAUD est issudʼune famille du Sud de la Martinique,plus précisément de Rivière-Pilote. Ilnaît cependant à Fort-de-France le 11Novembre 1920.

Après son baccalauréat, ilprend ses fonctions au service des Im-pôts en qualité de contrôleur de laRégie Directe, activité qui le mettra encontacts fréquents avec le petit peupledes habitations mais aussi et surtoutavec les grands usiniers producteursde rhum du pays.Dans son travail, son honnêteté et sarigueur professionnelle lui valent denombreux déboires.

Il faut dire quʼà cette époque,pas tellement lointaine, le sort dʼun petitfonctionnaire des Contributions ne pe-sait pas lourd face aux maîtres puis-sants et incontestés de lʼéconomiemartiniquaise. Les mutations dʼofficede fonctionnaires étaient monnaie cou-rante…..

Mais ni les brimades, ni les af-fectations non souhaitées nʼont jamaisinfléchi lʼattitude incorruptible de Char-lot. Et chaque fois quʼil a fallu verbali-ser, il a accompli son devoir sans varierdʼun iota.Cʼest ainsi quʼà la demande de ceuxque sa vigilance gênait, il sʼest retrouvétour à tour, à Rivière-Salée (Genipa),au Carbet, au Lorrain, au Gros-Morneoù il sera candidat aux municipales aucôté de René MENIL, face au békéCOURVILLE.

Son dernier poste sera Fort-de-France où il prendra sa retraite avecle grade dʼInspecteur Central des Im-pôts.

Nous ne saurions évoquer lavie professionnelle de René GUIT-TEAUD sans signaler la grande com-pétence quʼil mettait à dénoncer lesabus quʼil constatait chez certains im-portateurs trop habiles à utiliser à leursseuls profits les failles laissées ou-vertes dans lʼapplication de certainestaxes et notamment de la T.V.A. Nousavons beaucoup appris avec toi, Char-lot.

Ce militant GUITTEAUD nouslaisse bien sûr le souvenir dʼun hommeprofondément attaché à un idéal et àun parti. Cʼest toute une tranche de vie faitedʼengagement, de courage, de fidélitéà un homme : Aimé CESAIRE et à unparti : le PPM.

Charlot fut de ces soldats qui

pendant plus de 50 ans ont su garderlʼarme au pied. Son militantisme poli-tique se doublait également dʼune fruc-tueuse activité syndicale puisque RenéGUITTEAUD fut pendant de nom-breuses années le secrétaire de la Fé-dération Nationale des Retraités de laFonction Publique et le compagnon deson frère Walter, lʼun des fondateurs dela CGTM avec lequel il mena de durscombats.

Une autre facette du person-nage GUITTEAUD dénote lʼhomme deculture et dʼérudition quʼil ne dévoilait,ave sa modestie et sa simplicité habi-tuelles, que comme privilège dʼêtre àson écoute.

Cʼest ainsi quʼil nous arrivait delʼentendre dire des passages entiersdʼAIME CESAIRE à qui il vouait un vé-ritable culte.

A ce propos, il nous faut signa-ler que René GUITTEAUD nous alaissé un poème inédit DʼAimé CE-SAIRE sur lʼassassinat des frèresJacques.

Poème qui a été imprimé surun tract de Justice lors de ces drama-tiques évènements

La vie du camarade fut si richequʼil faudrait des pages nombreusespour en exposer lʼessentiel.

Dʼailleurs, le camarade De LE-PINE, lors de son intervention au ci-metière, nʼa pas manqué de dire toutlʼintérêt quʼil y aurait de mettre en ar-chives dʼaussi belles tranches de vie.

Merci Charlot,Merci pour ce que tu nous

laissesQue la terre te soit légère.

Georges COPPET

ADIEU, Rene Guitteaud (Federation Generale des Retraites)

Ce foyalais, bien connu de beaucoup de martiniquais, est décédé le 22 juin dernier, à lʼâge de 90 ans.

René Guitteaud , ancien Inspecteur Central des Contributions était le frère deWalter Guitteaud et dʼYvette Guitteaud, et aussi le beau-frère de Georges Mauvois, tous bien connus dans le monde de la Fonction Publique, de la vie syndicale, politique et associative.

En activité, il a toujours milité dans le secteur syndical de sa profession.

Après sa mise à la retraite, il a adhéré au Parti Progressiste Martiniquais ainsi quʼà la section locale de la Fédération générale des re-traités de la Fonction Publique dont il fut le secrétaire pendant trois ans.

Il était marié et père de quatre enfants.

Les funérailles civiles ont eu lieu le 22 juin au Lamentin. Il a été inhumé au cimetière de la commune, en présence de toute sa famille,de nombreux camarades et amis et de plusieurs membres de la FGR-FP.

La Commission exécutive de la section locale de la FGR renouvelle ses très sincères condoléances à toute la famille.

Adieu, ami.

HOMMAGE À RENÉ GUITTEAUDUN MILITANTISME FAIT HOMME

Page 11: Le Progressiste n° 2139

RENTREE SCOLAIRE

Le Progressiste - Page 11 - mercredi 14 juillet 2010

Le 7 juillet, le président LET-

CHIMY a reçu les proviseurs

des 25 lycées (dont deux agri-

coles) pour recueillir leurs de-

mandes et leur présenter ses

intentions.

Ils ont été reçus dans le cadredʼun plan de travail avec re-cherche de méthode, inspirée dece qui se fait à Fort-de-France. Ilsʼagit de mettre en cohérenceles besoins exprimés et lʼétat dupatrimoine bâti des établisse-ments, alors que les « petits »travaux de réparation sont déjàentamés.

LʼETAT DES LYCEES

Sur ces 25 lycées, 18 ne répon-dent plus tout à fait aux normes,pas seulement parasismiques.Ces 25 établissements peuventêtre répartis en trois catégories :2 neufs (Ducos et Bellefontaine),une vingtaine « moyens vieux »

(Trinité, MarinPointe des Nè-gres…), 3 trèsanciens dont…leLycée Schoel-cher. On estimeles sérieuses ré-parations à unmontant de 230

millions dʼeu-

ros  : sécuritéélectrique, incen-die, dysfonction-n e m e n t sstructurels…Cer-tains établisse-ments, dont leLycée du Lorrainet le LEPA de

Croix-Rivail, sont dans un étatde délabrement avancé. Dʼoùune rencontre déjà programméeen fin septembre-début octobrepour planifier les travaux desgrandes vacances…2011. Lesconsultations dʼentreprises au-ront lieu début janvier 2011 ; laRégion privilégiera les marchésà bons de commande pour«  aller plus loin sur le grosœuvre et lʼétanchéité ». Certainstravaux, pourtant terminés, fontlʼobjet de contentieux, dʼoù « dessommes qui dorment ».

Quant aux personnels TOS(Techniciens, Ouvriers et de Ser-vice), le transfert de lʼEtat à laRégion sʼest fait « au détrimentde la collectivité régionale » ; il ya un déficit de 50 à 70 per-sonnes.

LYCEE SCHOELCHER

Une première esquisse devraitêtre remise dans quelques jours,

à présenter à la communauté

scolaire. Les bâtiments en fa-

çade ont été inscrits à lʼinven-

taire des Monuments

historiques. Le Plan Local dʼUr-

banisme (PLU) de Fort-de-

France privilégie une

physionomie globale avec des

bâtiments modernes qui repro-

duiront lʼesthétique naturelle du

site.

ET LʼAVENIR ?

La diminution de lʼeffectif sco-

laire est une réalité durable, y

compris au primaire ; or, « la Ré-

gion a aussi un rôle pédago-

gique », précise le président, qui

envisage une étude ʻdiagnostic

et propositionsʼ pour lutter contre

lʼéchec scolaire et se place dans

la perspective de la fusion des

Conseils Général et Régional, le

collèges et lycées relevant alors

de la même institution.

Daniel COMPERE

LA REGION PRIVILEGIE LA SECURITE

Page 12: Le Progressiste n° 2139

imp.

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Le Progressiste - Page 12 - mercredi 14 juillet 2010

39E FESTIVAL

COMITÉ DE RÉDACTION :Daniel COMPERE

Jeannie DARSIERESDidier LAGUERRELaurence LEBEAU

Serge SOUFFLEURVictor TISSERAND

Appel du « Progressiste » aux Militants, aux sympathisants, à tous les Démocrates qui lui ont toujoursfait confiance.« Le Progressiste », organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l’aide matérielle, intellectuelle de tous les militants, démocrates et sympathisants. Nous les remercions d’envoyer leursdons (à l’ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM : - Ancien Réservoir de Trénelle - Fort-de-France.Directeur de la Publication : Daniel [email protected]éléphone du siège du PPM : 0596 71 88 01Site Internet : www.ppm-martinique.frN° de CPPAP : 0511 P 11495

Vous souhaitez adhérer au Parti Progressiste Martiniquais ?1. Téléchargez le bulletin d’adhésion :http://www.ppm-martinique.fr/wp-content/uploads/2009/09/Bulletin-dadhésion-2006.pdf2. Complétez-le3. Renvoyez-le à : PPM – Ancien réservoir de Trénelle – 97200 Fort-de-Franceou par Mail à [email protected] le site du PPM :http://www.ppm-martinique.fr

« RESONANCE », dédié à Pierre ALIKER, FORT-de-FRANCE CONTINUE à FAIRE la FÊTE….

(du 15 au 22 juillet)JEUDI 15 JUILLETLune de sable ( jusquʼau 16) :des récits se parlent au bord de lʼeau, la caravane « Da-conte », plage de la Française, pour les 4 à 10 ansMaster class piano, avec BIBI LOUISON, de 17h à 20h, au Parc culturel Aimé CE-SAIRE (jusquʼau 19)A 15h,au centre culturel André ALIKER, morne Pichevin, vernissage de lʼexpo A.ALI-KER, suivi de la projection du film « Aliker » de Guy DeslauriersA 19h30, au Théâtre : « la cantatrice chauveʼ, de Eugène IONESCOA 17h, dur le front de mer : Ballet aquatique, « les étoiles de lʼeau »Au malecon : dj reggae- metal sound-ragga dance hall

VENDREDI 16 JUILLET-de 11hà17h, à lʼespace Camille Darsières, salle dessin-peinture, expo de tableaux etsculptures, et à 11h, film « Anita » de Rassoul Labouchin-Hall du Théâtre A. Césaire : expo photos dʼElise Fitt-Duval-A 17h, le Ballet aquatique, au Carbet-a 18h 30 CENACLE : « hermaphrodisme, mythe ou réalité ? Avec Dr Raymond Mézinet Dr Jos Pélage, et projection du film : XXY de Lucia Puonzo- Théâtre : « la Cantatrice Chauve », à 19h30- Au malecon : DJ ZOUK « Zozhio »

SAMEDI 17 JUILLETA 18h30, CENACLE : conférence «  Lycée Schoelcher », avec Tony DelshamA 19h30, au Grand Carbet, Grand Ballet cubain, Ballet Lizt ALFONSO

DIMANCHE 18 JUILLET-a 17h à Ste-Luce, le Ballet aquatique- A lʼEspace Camille Darsières, à 19h, « Ronde », spectacle dʼHestia Tristani, et « Zan-doline » de Lucette Salibur- A 20h30, à lʼesplanade de lʼenregistrement, défilé spécial femmes enceintes

LUNDI 19 JUILLET20h à Coridon, films : « Grace pour Haïti », et « Barikad » de Richard SenecalCENACLE, à 18h30, conférence « la Polygamie et les religions du Livre », avec leRabbin, lʼImam, et le Pasteur adventiste – modérateur, L.Cilla, prêtre orthodoxeMARDI 20 JUILLET-A Ste Thérèse, au Centre Culturel : projection du film « ALIKER » de G. Deslauriers-CENACLE, à 18h30, Hommage à Barrel COPPET « la Biguine », avec E.Jean-Bap-tiste, ethnomusicologue, C.Boutant (Sacem), M. Thimon. Soirée de clôture, avec Ma-nuel STE-ROSE (piste de danses)A 19h30, au Théâtre, « lʼAbolition des Tracas », de Fred Vargas- A 19h30, au Parc, Avan-Van –New look, Dédé ST- Prix

MERCREDI 21 JUILLETA 19h30 Théâtre : « lʼAbolition des Tracas »A 20h, stade Pierre Aliker, KHOZIE-ADMIRAL T, T-VICE

Et plateau BIG BE ZOUK, aves Eric Virgal, José Versol, J.M. Ragald, VictorÔ, Ch.Valléjo, Meddhi Custos, Warren, Brono Bias, etc.  . …

JEUDI 22 JUILLET-A 19h30, deux duos pour une clôture en mouvement1ère partie : « ART ROSE », avec CH. Emmanuel2ème partie « SYRMA ANTIGONES », chorégraphie de Ludovic PARTYEt à 20h, Soirée de clôture du Festival, « lé Gran Ansien », avec Félix Caserus, TiRaoul, Edvard Lacordelle, Paul Rastocle,etc…. LONE EPI RESPECT 

****************************PAR AILLEURS, de NOMBREUX STAGES sont organisés : Cuisine, Masques,

« Lékol Kréol »….Informez-vous….Dossier préparé par J.D.

L'Afrique toujours presente

Presentation du Cenacle

Tradition

Un beau plateau artistique