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73
8/18/2019 Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique.pdf http://slidepdf.com/reader/full/le-synode-des-blachernes-fin-1094-etude-prosopographiquepdf 1/73 Revue des études byzantines Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique Paul Gautier Résumé REB 29 (1971)Francep. 213-284. P. Gautier, Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique. — Le procès-verbal du synode mixte présidé par l'empereur Alexis Ier pour mettre fin à la querelle soulevée par Léon de Chalcédoine au sujet des images comporte une longue liste de présence. Après les juges sont nommés 48 membres du sénat, 24 métropolites et archevêques, 8 archontes ecclésiastiques, 15 higoumènes. Une notice définit la carrière connue de chacun des participants. En conclusion, la date de cette assemblée est fixée tout à la fin de l'année 1094, en rapport avec la date d'une attaque des Coumans qui prend place dans la première moitié de 1095. Citer ce document Cite this document : Gautier Paul. Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique. In: Revue des études byzantines, tome 29, 1971. pp. 213-284. doi : 10.3406/rebyz.1971.1445 http://www.persee.fr/doc/rebyz_0766-5598_1971_num_29_1_1445 Document généré le 19/10/2015

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Revue des études byzantines

Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographiquePaul Gautier 

Résumé

REB 29 (1971)Francep. 213-284.

P. Gautier, Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique. — Le procès-verbal du synode mixte présidé par l'empereur Alexis Ier pour mettre fin à la querelle soulevée par Léon de Chalcédoine au sujet des images comporte 

une longue liste de présence. Après les juges sont nommés 48 membres du sénat, 24 métropolites et archevêques, 8 

archontes ecclésiastiques, 15 higoumènes. Une notice définit la carrière connue de chacun des participants. En 

conclusion, la date de cette assemblée est fixée tout à la fin de l'année 1094, en rapport avec la date d'une attaque des 

Coumans qui prend place dans la première moitié de 1095.

Citer ce document Cite this document :

Gautier Paul. Le synode des Blachernes (fin 1094). Etude prosopographique. In: Revue des études byzantines, tome 29,

1971. pp. 213-284.

doi : 10.3406/rebyz.1971.1445

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LE SYNODE DES

BLACHERNES

(fin 1094)

ÉTUDE PROSOPOGRAPHIQUE

Paul GAUTIER

La première

conséquence

de

l'invasion

de

l'Epire

par Robert

Guiscard

en 1081 fut d'assécher

les

réserves

du trésor impérial

que

les prodigalités

de Nicéphore

Botaniate

avaient déjà sérieusement écornées1. Faute

du

numéraire indispensable

pour recruter

de nouveaux soldats et surtout des

mercenaires, le

basileus

Alexis Comnène

qui

avait établi en octobre

son

quartier

général à Diavolis,

au

sud d'Achrida, écrivit à sa mère Anne

Dalassène

et

à son

frère le

sébastocrator

Isaac, chargés en

son

absence

du

gouvernement, de lui envoyer de toute

urgence

de l'argent sans trop regarder

aux

moyens

de

se

le

procurer2.

On

s'y

employa

sans

délai.

La

famille

impéria le et une partie

de l'aristocratie

payèrent d'exemple en envoyant quelques

bijoux

d'or

et

d'argent à l'atelier

de la

monnaie,

mais la somme

qu'on

en

retira

se

révéla

nettement insuffisante et l'on se résolut

à

séculariser les

trésors des églises

en

s 'appuyant

notamment,

pour légitimer une

mesure

aussi exceptionnelle, sur une novelle (VII, 8,

ou

XV, 2) de Justinien3. Anne

Comnène, dans son souci de défendre

la

mémoire

de

son

père, prétend

qu'on

n'aliéna

qu'une

« faible quantité d'objets sacrés, d'ailleurs inutilisés

1.

Cf. Alexiade

: Leib

II,

p. 9.

Il

faut cependant

se garder

de

prendre

à

la lettre les

affirmations d'Anne Comnène qui

est autant apologiste qu'historienne.

Le trésor

n'était

pas aussi vide qu'elle le

prétend, puisque

son

père put

verser dès son

avènement 360 000

pièces d'or à Henri IV

d'Allemagne

(Alexiade : Leib

I,

p. 34) ; ce sont les expéditions de

1081 et

1082

contre Robert

Guiscard,

désastreuses pour les

Byzantins,

qui contribuèrent

le

plus à ruiner

l'Etat.

2. Cf. Alexiade : Leib II, p. 9-10.

3.

Cf. Alexiade

: Leib

II,

p.

10

;

V. Grumel, Les

documents

athonites

concernant

l'affaire

de

Léon de Chalcédoine,

Miscellanea Giovanni Mercati, III

= Studi e

Testi

123),

Cité

du Vatican 1946, p. 130, n.

7.

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214

P. GAUTIER

et

mis au rebut

depuis longtemps4

».

Mais des prélats contemporains des

événements

attestent

au contraire que

l'aliénation connut une

ampleur

considérable

et ne fut même pas exempte

de

brimades (flagellations,

incarcérations)

contre

les

récalcitrants5,

et

Alexis

Comnène

le

reconnaît

lui-

même

dans

son

chrysobulle d'août

10826.

Le

sébastocrator

prit sur lui d'informer le synode et le

clergé, réunis

sur

son ordre à

Sainte-Sophie, de la mesure

à

laquelle le gouvernement

se

voyait

acculé.

Si

la majorité de

son auditoire

et notamment le patriarche

Eustrate

Garidas

se rallièrent à

ses

arguments, il

y

eut des

opposants

:

au

premier

rang

d'entre eux, le

métropolite

de Chalcédoine Léon

qui s'en

prit d'abord au

patriarche

Eustrate,

la

créature des Comnènes, qu'il

ne

reconnaissait

pas et qu'il accusait d'avoir employé des biens sacrés

à

des

usages

profanes,

et

qui

ne cessera

pas de

protester

contre

le

pillage

des

églises, spécialement contre

l'enlèvement

des plaques d'argent

de

la fameuse

porte

des Chalcoprateia7. La démission

ou

plutôt le renvoi

du

patriarche

Eustrate (juillet 1084)

ne

désarma

pas

le contestataire

qui

refusa de

concélébrer avec

le nouveau patriarche Nicolas

Grammatikos,

et la

querelle se

ralluma, plus violente,

quand

le

basileus entreprit en

1086

ou

1087,

malgré

ses serments

antérieurs,

de se

procurer de

l'argent

par

les

mêmes moyens

pour subvenir aux

dépenses

de sa campagne contre les

Petchénègues8.

Léon

de Chalcédoine, soutenu par une

forte

faction et

certainement

par

les

Doucas,

reprit

sa

campagne

d'opposition,

proclamant

illicite

et

impie

toute

transformation de

choses saintes qui

ne

se

fait pas en d'autres

choses

saintes. On crut

briser

ce trublion en le

déposant9,

mais le prélat n'en

4.

Cf.

Alexiade

: Leib

II,

p. 11 et 45-48.

5.

Voir par exemple les protestations de Jean d'Antioche (P. Gautier, Diatribes de

Jean l'Oxite contre Alexis

Comnène, REB

28,

1970, p. 30-33) et celles de Léon de

Chalcédoine dans

sa lettre au

même

basileus

; cf.

V. Grumel, loc. cit. (n.

3), p.

125.

6.

Cf.

V. Grumel, L'affaire

de Léon de

Chalcédoine. Le chrysobulle d'Alexis

Ier

sur les objets sacrés, EB

2,

1944, p.

127.

7.

Cf.

Alexiade

:

Leib

II,

p. 11-12,

et

surtout

Grumel,

Regestes,

935

;

Id.,

L'affaire

de Léon de

Chalcédoine. Le

décret ou «

semeioma

»

d'Alexis Ier Comnène

(1086), EO

39,

1941/2, p. 333-334.

8.

Cf. Alexiade :

Leib

II,

p.

12,

et

Dölger,

Regesten, n°

1130.

Sur

l'apparent

parjure

d'Alexis Comnène

voir

les réflexions

et

explications de V. Grumel, loc. cit., EB 2, 1944,

p. 130-133, et EO 39, 1941/2, p.

339.

P.

Stephanou,

Le

procès

de Léon de Chalcédoine,

OCP

9,

1943, p. 26-27, situe cette nouvelle

mesure

de

sécularisation

dans la seconde

moitié de

1087 au lieu

de 1086, date qui nous paraît aussi plus vraisemblable. Voir notre

note 15.

9. En février-mars 1086

selon

Grumel, Regestes,

941,

mais cette date

nous paraît

douteuse.

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LE SYNODE

DES BLACHERNES

(FIN 1094) 215

continua

pas

moins à tenir tête

aux

autorités et

il

fallut se

résoudre,

plusieurs années plus

tard,

à

l'exiler

à

Sozopolis

du

Pont ou Mésemvria10.

Cette sécularisation

des biens

sacrés

(principalement

des vases

et

des

icônes)

déclencha

une

petite

querelle

des

images dont

Nicétas Choniate

a

conservé

le

souvenir, d'ailleurs

déformé, dans son

Thesaurus fidei ortho-

doxae11, mais sur laquelle

nous sommes

mieux renseignés par un

recueil de

lettres publiées

au

début

du

siècle et minutieusement

analysées

par le

P.

Grumel12. Dans

l'une

d'elles,

la

troisième de

ce

dossier, le

prélat

justifia

par

des arguments dogmatiques

son opposition

irréductible

à toute

sécularisation des objets

sacrés.

Ce

factum

adressé à son neveu

et

partisan

Nicolas

Adrianoupolitès (voir

p.

216,

n. 2) tomba

dans

le public et

causa

une

vive émotion. Isaac

Comnène,

qui

se piquait de théologie, s'employa

à

le

réfuter

en

constituant

une

petite

somme d'autorités

patristiques

et

synodales, mais celle-ci

n'eut

sans doute pas le

retentissement escompté,

car le

basileus

jugea

nécessaire

de

réunir une grande assemblée

pour

liquider cette querelle. Elle

fut

convoquée dans le grand triclinos des

Blachernes qui, détruit par

un incendie en

1070, venait

d'être

entièrement restauré13.

Le

P.

Grumel a,

non

d'ailleurs sans hésitation, daté

ce

synode

du

second

semestre de 1092 (Regestes,

967),

mais

cette

date est suspecte. C'est

d'ailleurs toute la chronologie des événements postérieurs au semeioma de

janvier

1086

qui

mériterait

un réexamen14

:

nous

constatons

par

exemple

que Léon de Chalcédoine, censé déposé en février/mars 1086 (Regestes,

n° 941),

était encore évêque lors

de la

campagne organisée contre les

Petchénègues

en

l'été 1087. Durant

la

déroute des

Byzantins

« le

proèdre

de Chalcédoine

Léon, revêtu

de son

costume episcopal »

(τον της Χαλκηδόνος πρόεδρον Λέοντα... την

ίερατικήν στολήν

ήμφιεσμένον),

donna son cheval à son

ami

le sébaste Georges

Paléo-

10 . Cf.

Alexiade : Leib

II,

p.

13

et 102 (Sozopolis

du

Pont) et Nicétas : G. Tafel,

Supplementa

Historicte

Ecclesiasticae

Graecorum

saec.

XI

et

XII,

Tübingen

Programm

1832,

p.

7 (Mésemvria). Vers 1089,

selon

Grumel,

Regestes, n° 955 ; date également peu

sûre.

Voir

aussi H.-G. Beck, Kirche und theologische Literatur

im

byzantinischen Reich,

Munich 1959, p. 339-340 et 611-612.

11 .

Ouvrage

cité

à

la note précédente.

12 .

Article cité à la note 3 (p. 116-132). La

position

doctrinale de

Léon

a été étudiée

par P.

Stephanou, La doctrine de

Léon

de Chalcédoine et de ses adversaires sur les images,

OCP 12, 1946,

p.

177-199.

13 .

Cf. R.

Janin, Constantinople

byzantine*,

Paris 1964,

p.

125.

14 .

La

chronologie

générale

de ces événements a été établie

par P. Stephanou,

Le

procès

de Léon de Chalcédoine, OCP

9, 1943,

p. 5-64.

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216 P.

GAUTIER

logue15. Mais notre propos immédiat est moins ambitieux : il

se

limitera à une

étude

prosopographique de

la liste

de

présence que

nous

éditons ci-après, d'où

nous excluons les

dignitaires

qui ont

fait ailleurs

l'objet

d'une

recherche

similaire,

et

à

un

nouvel

examen

de

la

date

de

ce

synode.

Το

σημείωμα τδ γεγονός επί

τή προβάση

ενώσει

της

συνόδου και

αυτού

του

άπο

Χαλκηδόνος

Λέοντος

και

εύσεβεί άποφάσει

περί

της

προσκυνήσεως των

αγίων εΙκόνων

παρά

του κρατίστου

και αγίου

ήμων βασιλέως κυρ Αλεξίου

τοϋ

Κομνηνού

του

και έπ'εύσεβεία

Θεοΰ χάριτι

διαλάμψαντος1

Γραφή

προς

τον

Άδριανουπολίτην2

Νικόλαον

πεμφ&εΐσα

παρά του

χρηματίσαντος μητροπολίτου Χαλκηδόνος Λέοντος, προς τοις

άλλοις

παρ'

οσοις3

έγένετο,

έ'φθασεν

έλ&εΐν

και προς τον κραταιόν και άγιον

ημών

βασιλέα

και άναγνωσ&εΐσα4

εύρέθ-η

έχουσα

περί

της των άγιων

εικόνων

προσκυνήσεως

πολλά

έναντιούμενα ταΐς των αγίων πατέρων διδασκαλίαις

καί, αμφιβολίας

δια ταύτα έμπεσούσης,

ή

γαληνότης αύτου,

μή

άνεχομένη

τους

ευρίσκοντας

αυτήν καί άναγινώσκοντας σκανδαλίζεσ&αι καί

του

15.

Cf. Atexiade Leib II, p. 101-102. Les réflexions d'Anne Comnène à propos de

cet

épisode

laisseraient

croire

qu'il

s'agit

d'un

miracle

ou d'une

vision,

mais

il

n'en

reste

pas moins

qu'elle

écrit que Léon

était

encore métropolite de

Chalcédoine.

Si la

nouvelle

aliénation des

trésors

des églises eut

lieu

non au début de 1086 pour parer à

l'invasion

petchénègue imminente, mais durant la seconde moitié de 1087, après le

désastre

byzantin de Dristra (Alexiade : Leib II, p.

93-105),

il est possible que Léon ait été déposé

seulement à la fin de

1087

ou même

en

1088.

1. Ce semeioma d'Alexis Comnène est

conservé dans

le Coislin. = C) 36

(XIVe

siècle),

f.

307-311v,

et

le Sinaïticus = S) 1117 (XIVe siècle),

f.

231V-232V

(recension brève,

sans

la

liste de

présence). Il

fut

édité d'abord

par

B. De

Montfaucon,

Bibliotheca

Cois-

liniana

olim Segueriana,

Paris 1715,

p.

103-110 (sur la base du Coislin. 36),

puis

reproduit

dans Mansi

20, 1103-1114,

et

PG

127,

972B-984Ö.

2.

Les

arguments

développés

par

N.

Oikonomidès

(REB

18,

1960,

p. 66-67)

pour

rayer

ce

Nicolas

de la

liste

épiscopale

d'Andrinople

se

trouvent

à

ce

jour

renforcés

par

deux autres qui sont décisifs. La présente

leçon

Adrianoupolitès est

bien

celle

des

deux

manuscrits collationnés,

ce qui

confirme

l'exactitude du lemme isolé figurant dans le

Vindob. hist. gr. 70,

f.

90 (cf.

REB 18, p.

78).

D'autre

part, nous avons maintenant la

certitude que les suscriptions des

lettres

échangées entre Nicolas et Léon de Chalcédoine

ont été mal

lues

par

A.

Lavriotès (EA 20, 1900, p. 413-414) ; dans les papiers laissés par

Mgr Petit qui a corrigé

sur

le

manuscrit aujourd'hui

perdu

(Lavra

139) le texte imprimé

de Lavriotès on les trouve ainsi libellées, f. 35 : Νικολάου του

Άδριανουπολιτοϋ

Λέοντι.

τφ

άπο

Χαλκηδόνος

; f. 36 : Λέοντος... Νικολάφ

τφ

Άδριανουπολίτη.

3. Simple faute d'itacisme dans

S qui

a

lu

όσης.

4. S écrit

par

inadvertance άναγνωσθείς.

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LE

SYNODE DES BLACHERNES

(FIN 1094) 217

εύ&έος

έκτρέπεσ&αι, εύδόκησεν άθροϊσθήναι

την συγκλητικήν βουλήν,

την

άρχιερατικήν

αγιότητα και την των μοναχών όμήγυριν, παρεΐναι δε

και τόν της

γραφής

αίτιον5 και

οΰτω

πασαν

άμφιβολίαν λυθ-ήναι.

Κατά

γοΰν

ταύτα

άθροϊσ&έντων

άπα

μεν

της

συγκλήτου

βουλής,

του πρωτοσεβάστου και

μεγάλου

δομεστίκου <κΰρ> Άνδριάνου6,

του

σεβαστού

και πρωτοστράτορος κυρ Μιχαήλ του Δούκα,

του σεβαστού και

μεγάλου

δουκός

κυρ 'Ιωάννου του Δούκα,

του

σεβαστού

κυρ Γεωργίου του Παλαιολόγου,

του

σεβαστού

κυρ 'Ιωάννου του

Ταρωνίτου,

τοϋ

σεβαστού και λογοθ-έτου

κυρ

Μιχαήλ7,

του

σεβαστού

κυρ

Κωνσταντίνου

του

Μανιακή,

Μαρίνου σεβαστού

του

Νεαπολίτου,

Κωνσταντίνου

σεβαστού

του

Ούμπέρτου,

Μανουήλ πρωτονωβελλισίμου

και

επί του

κανικλείου

του Φιλοκάλου,

Μιχαήλ < πρώτο >νωβελλισίμου μυστικού και έπαρχου,

'Ανδρόνικου

πρωτονωβελλισίμου

και λογοθ-έτου

του δρόμου του

Σκληρού,

Ίσαακίου

πρωτονωβελλισίμου του

Κοντοστεφάνου,

Στεφάνου πρωτονωβελλισίμου του

αύταδέλφου

αύτοΰ,

Γεωργίου

πρωτονωβελλισίμου του Παλαιολόγου,

Βάρδα νωβελλισίμου

του

Ίκανάτου,

Μιχαήλ νωβελλισίμου

του Διαβατηνοΰ8,

'Ιωάννου

πρωτοκουροπαλάτου

και

επί

τών

δεήσεων

τοϋ

Ταρωνίτου,

Μιχαήλ πρωτοκουροπαλάτου

του

Βαρέος,

Κωνσταντίνου πρωτοκουροπαλάτου του Κατακάλων,

Νικολάου πρωτοπροέδρου τής συγκλήτου και

μεγάλου

δρουγγαρίου

της

βίγλας

του Μερμεντόλου,

'Ρωμανού κουροπαλάτου του υίου του Παλαιολόγου,

'Ιωάννου κουροπαλάτου του

Συναδηνοΰ,

Κωνσταντίνου κουροπαλάτου και

μεγάλου έταιρειάρχου

του Άντιόχου,

5.

C'est-à-dire

Léon

de

Chalcédoine

:

la

lettre

en question,

qui

est

la

3e

publiée

par

Alexandre

de Lavra

(EA

20, 1900, p. 414-416, 445-447, 455-456), a été

analysée par

V.

Grumel, Les documents

athonites

concernant

l'affaire de Léon de Chalcédoine,

Miscellanea

Giovanni

Mercati, III,

Cité

du

Vatican 1946,

p. 122-123.

6. Le prénom Adrianos manque

dans

C ; le mot kyr

absent dans CS

a été

suppléé.

On remarquera que kyr

est réservé

au

basileus

(lemme), aux patriarches Nicolas

et

Syméon

(plus

bas),

aux sept premiers

sébastes

qui sont tous, sauf

peut-être Constantin

Maniakès,

parents du

basileus, et

que les deux

sébastes d'origine

étrangère en sont

privés.

7.

S

abandonne

la

liste après Michel et ajoute :

Μιχαήλ] δεινός καΐ δεινός και δεινός ·

άπό

τοϋ

μοναχικού...

8. Le copiste a écrit Dabatènos, forme apparemment moins correcte que Diabatènos.

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218

P. GAUTIER

του

κουροπαλάτου Ευθυμίου

καΐ κριτου,

Μιχαήλ κουροπαλάτου

του Σκληρού,

Κωνσταντίνου κουροπαλάτου

του

Ίασίτου,

Κωνσταντίνου

κουροπαλάτου

του

Χοιροσφάκτου,

Τατικίου πρωτοπροέδρου και

μεγάλου

πριμικηρίου των Ισω

βεστιαριτών,

< > του υίοΰ του Ταρχανιώτου9,

Θεοδώρου

πρωτοπροέδρου

και υπάτου

των

φιλοσόφων

του Σμυρναίου,

Γεωργίου πρωτοπροέδρου του Μαγγάνη,

Γεωργίου πρωτοπροέδρου του

Βασιλάκη,

Κωνσταντίνου πρωτοπροέδρου

του Ωπου,

Νικήτα

πρωτοπροέδρου του Κασταμονίτου,

'Ιωάννου προέδρου και γραμματικού,

Βασιλείου

προέδρου

του

Μαύρου,

Μιχαήλ προέδρου και κριτου του ιπποδρόμου του Αύτωρειανου,

Γρηγορίου προέδρου του Άριστηνοΰ,

Γεωργίου προέδρου του Πυρρού,

Μιχαήλ προέδρου και πριμικηρίου

τών έ'ξω

βεστιαριτών

του Άντιόχου,

Ευσταθίου

προέδρου και

χαρτουλαρίου του σταύλου του Καμύτζη,

Βασιλείου

ραίκτωρος και παπίου τών Βλαχερνών,

'Ιωάννου ραίκτωρος

του Σκουταριώτου,

Θεοδώρου ραίκτωρος του Πεπαγωμένου,

Λέοντος βεστάρχου

και

γραμματικού,

Μιχαήλ βεστάρχου και

γραμματικού του

Όφεωμάχου,

άπο δέ του

αρχιερατικού

καταλόγου θεοφιλέστατων μητροπολιτών.

Κοσμά Καισαρείας Καππαδοκίας

του πρωτόθρονου,

Κωνσταντίνου Νικομηδείας,

'Ιωάννου Σίδης,

Κωνσταντίνου Τυάνων,

Νικηφόρου

Γάγγρας,

Θεοδούλου

Θεσσαλονίκης,

'Ιωάννου Κλαυδιουπόλεως,

Γρηγορίου Νεοκαισαρείας,

Μιχαήλ

Λαοδικείας,

Ευσταθίου 'Ικονίου,

Νικήτα Συνάδων,

Σεργίου Κορίνθου,

Νικήτα

'Αθηνών,

9.

Son prénom

est

absent,

voir

n° 30,

p. 254.

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LE

SYNODE DES

BLACHERNES

(FIN

1094)

219

Πέτρου Πατρών,

Βασιλείου

Λαρίσσης,

Νικήτα Μιτυλήνης,

Βασιλείου

Εύχαΐτων,

Μιχαήλ Πομπηϊουπόλεως,

Μιχαήλ Αίνου,

Νικολάου Κερκύρας,

< > του αυτοκέφαλου αρχιεπισκόπου της Κυπρίων

νήσου10,

και ετέρων

αρχιεπισκόπων

των υποκειμένων τφ θ-ρόνω

του άγιωτάτου

και

οικουμενικού

πατριάρχου,

Λέοντος

Βιζύης,

'Ιωάννου Καραβιζύης,

Θεοδώρου

Χερσώνος,

και επισκόπων των

ύπο

τον θ-ρόνον τελούντων του κατά τήν

Κύπρον

αρχιεπισκόπου,

και άπο

του

εκκλησιαστικού πληρώματος,

Νικηφόρου

διακόνου

του γεγονότος

χαρτοφύλακος,

Πέτρου διακόνου και

χαρτοφύλακος,

Νικήτα

διακόνου και ραιφερενδαρίου,

Βασιλείου

διακόνου και ύπομνηματογράφου,

Εύσταθ-ίου διακόνου και διδασκάλου,

'Ιωάννου του Μεταξά,

Εύφημιανοΰ

του πριμικηρίου

των

πατριαρχικών νοταρίων,

Θεοφάνους,

Νικήτα,

Νικηφόρου,

Λέοντος,

καΐ

Νικήτα

τών

πατριαρχικών

νοταρίων,

άπο δε11 του μοναχικού

συλλόγου,

'Ιωάννου μοναχού και καθ-ηγουμένου της μονής τών Στουδίου,

< >

του

ηγουμένου της μονής

του

αγίου Διομήδους Άθ·ανα-

σίου

του

Παναγιώτου,

'Ιωάννου

του

καθηγουμένου

της του

Πολυελέου μονής

του έπι του

κανικλείου,

Γεωργίου

καθ-ηγουμένου

της μονής του 'Ακατάληπτου

Σωτήρος της

κατά τήν

Κάμαριν12,

10 .

Sur cet

archevêque anonyme de

Chypre,

voir

infra,

p. 270.

11.

Dans

S on

lit

: νοταρίων καΐ άπο του...

12 .

Cet higoumène a été sauté

par

le copiste de S.

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220 P.

GAUTIER

'Ιωάννου του κα&ηγουμένου

της

μονής του

τροπαιοφόρου

των

Μαγγάνων13,

< >

του κα&ηγουμένου της μονής τοϋ Οικοπροτέρου14,

< >

του κα&ηγουμένου

της

μονής

του

αγίου

Λαζάρου,

Συμεών του

εγκλείστου της μονής

του κυρ

Φιλοθ-έου,

Κυρίλλου του κα&ηγουμένου

τής

μονής των αγίων μαρτύρων Πρόβου,

Τάραχου και 'Ανδρόνικου,

< >

του

καθ-ηγουμένου

τής μονής του Πρασιάνου,

Ίωαννικίου του κα&ηγουμένου

τής

μονής των

Όδηγών,

< > του καθ-ηγουμένου

τής

μονής του αγίου Μωκίου,

Λουκά του κα&ηγουμένου τής μονής του αγίου Φωκά,

< >

του κα&ηγουμένου τής μονής του Πτερυγίου,

< >

του

καθ-ηγουμένου τής

μονής

του

Άτταλειάτου,

και πλήθους ετέρων μοναχών

ικανού

εκ διαφόρων

μοναστηριών.

Τούτων

οδν πάντων

άθ-ροϊσθ-έντω

ν

εν τφ νεουργη&έντι μεγάλω

τρικλίνω15

τών Βλαχερνών και

τω

κραταιώ και άγίω ημών

βασιλεΐ

προκαθ-ημένω

παρισταμένων,

μόνων συνεδριαζόντων αύτω16 του

τε

πανευτυχεστάτου

σεβαστοκράτορος και τών άγιωτάτων

πατριαρχών

του

τε

Κωνσταντινουπόλεως

κυρ

Νικολάου και

του Ιεροσολύμων κυρ

Συμεών,

ή γαλήνιος

και ειρηνικωτάτη αύτου βασιλεία,

θ-εάρεστόν

τε και βασιλικόν

τω

οντι

προδιασκεψαμένη17, είς Ιργον

δή

τούτο και ύπεξήγαγεν.

Dans

cette liste de présence, dont on notera le tour inhabituel

pour

un

procès-verbal

synodal, ne

sont

énumérés

avec leurs

nom,

titre et fonction

qu'une centaine

de synodiques, alors

que

les

membres

composant

l assemblée approchaient vraisemblablement

les

deux cents. Celle-ci était présidée

par l'empereur Alexis

Comnène,

qui

s'était associé comme juges

(συνεδριάζοντες) son frère

le

sébastocrator

Isaac, le

patriarche de Constantinople

Nicolas

et

celui

de

Jérusalem Syméon. Les membres

qui

y assistaient

à

titre officiel (παριστάμενοι) forment

quatre

groupes

représentatifs

indiqués

par

une

division

protocolaire

:

quarante-huit

sénateurs,

une

trentaine

au

13 .

Ici cesse la liste de

S qui

ajoute : τοϋ δεινός και δεινός και δεινός και πλήθους

ετέρων (ετέρου C) μοναχών...

14 . Le nom de

plusieurs

higoumènes

a été laissé en blanc.

15 .

C écrit τρικλινίω.

16.

αύτω est

omis

par S. Sur

la

composition

de ce tribunal

mi-impérial et

mi-synodal

et

sur

la distinction entre συνεδριάζοντες

et

παριστάμενοι

voir

J.

Darrouzès,

Recherches

sur

les offikia de l'Eglise byzantine,

Paris

1970, p. 146-147.

17.

διασκεψαμένη

dans

S.

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LE

SYNODE DES BLACHERNES

(FIN

1094)

221

moins

de hiérarques

(métropolites et archevêques), douze archontes

ecclésiastiques, seize higoumènes de

la

capitale

et un

nombre, qualifié

d'important, mais non précisé,

de moines.

I.

— Les

Juges

1. Le

sébastocrator Isaac

Isaac

Comnène

était le deuxième

fils

du curopalate Jean

Comnène et

d'Anne Dalassène1 ; il naquit sans

doute

vers

10502.

Au

début

de

1072 il

fut

banni avec sa mère dans l'île de

Prinkipo3.

Pour

se

concilier cette

famille

puissante, Michel VII

Doukas

la

rappela d'exil

vers

la

fin

de

la

même année4

et

maria

Isaac

à

une

cousine

germaine

de

sa propre épouse, Irène, fille

du

prince d'Alanie5,

qui

était aussi une cousine germaine de la seconde femme de Théodore

Gabras6.

Le

couple eut

quatre

fils

:

Jean7,

Alexis8,

qui furent

tous les deux ducs

1 . Cf. Bryennios : Bonn, p. 1 7 (sera désormais cité avec seulement la page de l'édition

de Bonn).

2. Il était plus âgé que son

cadet

Alexis, qui ayant 14 ans

en

1071 (Alexiade : Leib

I,

p.

9)

était

vers

1057.

Entre

Alexis

et

Isaac

ont

pu

s'intercaler

quelques-unes

de

leurs

sœurs,

Marie, Eudocie et

Theodora, qui étaient toutes mariées en 1071.

3.

Cf.

Bryennios : p.

50. La

date

du

procès d'Anne

Dalassène

n'est pas établie, mais

doit se

situer à la fin de

1071

ou

au début

de 1072.

4. Sans doute après la capture

(mi-mai

1072), voire après la mort de Romain Diogène

(4 août 1072). Cf. D. Polemis,

BZ

53, 1965, p. 65-66

et

76.

5.

Cf. Bryennios

: p. 56 et Alexiade : Leib

I,

p. 64 et

70.

Elle

mourut

à

peine

un an

après

son

mari

(Zonaras : Dindorf

IV,

p.

2463)

sous

le

nom monastique de Xénè. Sur

cette princesse voir L.

Stiernon, Notes

de titulature et de prosopographie byzantines,

REB 21,

1963,

p. 180 ;

A.

Garzya, Niceforo Basilace. Encomio di

Adriano Comneno,

Naples

1965,

p. 34 ; P. Gautier, La curieuse ascendance de Jean Tzetzès, REB 28,

1970,

p. 212.

6.

Cf.

Alexiade

:

Leib

II,

p.

152.

7.

Jean

Comnène,

encore

tout

jeune au début du

règne

d'Alexis Comnène (Alexiade :

Leib I, p.

135) remplaça Jean Doucas comme duc

de Dyrrachium

au

printemps

1092

(Alexiade

: Leib

II,

p. 147).

Alexis Comnène

fit son

éloge

à

l'ambassadeur d'Henri

IV d'Allemagne (Alexiade

: Leib

I,

p. 135).

Il

était encore

duc

de Dyrrachium lors de

l'arrivée dans cette ville du croisé Hugues de

France

en

août

1096

(Alexiade : Leib II,

p. 213). Peut-être devint-il

par

la

suite anagrapheus et

grand domestique (en

1103/4)

;

cf. F.

Dolger,

Aus

den

Schatzkammern des Heiligen Berges, Munich 1948, p. 121. Théo-

phylacte de

Bulgarie

lui a adressé plusieurs lettres : PG 127, 513, 525, 529, 533.

8. Alexis Comnène fut nommé duc de Dyrrachium

au

printemps

1106

(Alexiade :

Leib III, p.

65),

poste qu'il occupait

encore en 1108

(ibid. : p. 121). Il avait

épousé

une

certaine

Zoé ; cf. Grumel, Regestes, n° 1010.

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222

P.

GAUTIER

de

Dyrrachium,

Constantin9 et Adrien10, et

au

moins deux filles : Sophie

qui

épousa un sébaste Dokeianos11, et une autre anonyme dont

les

fiançailles avec Grégoire Gabras furent rompues pour empêchement

canonique12.

En

1073,

ce semble, Isaac fut

nommé

domestique des scholes

d'orient

et

envoyé

combattre les Turcs

en

qualité de stratège autocrator13. Fait

prisonnier

au

premier

engagement

à proximité de Césarée de

Cappadoce,

il

parvint à se racheter rapidement

et

regagna Ancyre, puis

Constantinople

en

compagnie de son jeune frère

Alexis14.

L'année

suivante,

le basileus le

nomma

duc

d'Antioche, en remplacement

du protoproèdre Joseph Tarcha-

niotès décédé, dont le fils, le magistros Katakalon, était impuissant

à

réprimer les émeutes

qui

secouaient la ville15. Il avait pour mission secrète et

urgente de

chasser

d'Antioche

le

patriarche

Emilien,

partisan

de

l'arménien

Philarète

Vrachamios et instigateur

présumé

de

ces

révoltes16. La

ruse

aidant, il

débarrassa rapidement

la métropole

syrienne de

ce

prélat

turbulent,

mais dut

réprimer dans

le

sang l'émeute

suscitée ensuite par

les clients

du

patriarche

exilé1 7.

Quelque

temps plus

tard, il

se

porta

contre une armée

turque qui avait

envahi

la Syrie, mais fut de nouveau capturé. Les Antio-

9. Il fut en

correspondance

avec

Théophylacte de Bulgarie. Cf. PG 127,

488e

:

Au

sébaste

et duc de

Verrhia

kyr

Constantin, le

fils

du

sébastocrator.

10. Sur

Adrien et

Constantin

voir

L. Stiernon,

Adrien (Jean) et

Constantin Comnènes,

sébastes,

REB

21,

1963,

p.

179-198.

Le

sébaste

Adrien,

avant de

devenir

archevêque

de

Bulgarie, eut une fille

Theodora,

qui épousa

Andronic Kontostéphanos,

mort

sous

le

nom monastique

d'Antoine

(cf. NE

8, 1911,

p.

154)

;

il fut

correspondant de Michel

Italikos

;

cf.

J.

A.

Cramer,

Anecdota graeca e

codd.

manuscriptis bibliothecarum Oxoni-

ertsium,

III, Oxford 1836,

p. 191,

lettre

XXIII (anépigraphe).

11 . Cf.

NE

8, 1911,

p.

146

bis.

Cette

Sophie prit, à

la

mort de son mari,

le

nom

monastique de Suzanne : ibid., p.

47.

12 .

Cf. Alexiade : Leib II, p. 151-152 ; la seconde

femme

de Théodore Gabras, père

de

Grégoire

Gabras,

et

la

femme

du sébastocrator Isaac, Irène d'Alanie, étaient

cousines germaines.

13. Cf. Bryennios : p. 58 ; Alexiade : Leib I, p. 10 (qui

ajoute

qu'il reçut aussi

le

commandement des troupes d'occident) ;

Attaliate

: Bonn, p. 183 ; Skylitzès

Cont.

:

Tsolakis,

p.

157

;

Zonaras

:

Dindorf

IV,

p.

220.

On

ne

dispose

d'aucun

repère

chronologique

pour

dater

cette

campagne

et

l'on

est

réduit

à

supposer

qu'elle

eut

lieu en

1073.

Cf. C. Cahen, La première pénétration turque

en

Asie mineure (seconde moitié du onzième

siècle), Byz. 18, 1948, p. 33 ; D. Polemis,

BZ

53, 1965, p. 67.

14 . Cf.

Bryennios : p. 60 et 64-72 ;

Attaliate

Bonn, p.

184

;

Skylitzes Cont.

:

Tsolakis, p.

157-158

; Zonaras : Dindorf

IV,

p. 221.

15 . Cf.

Bryennios : p. 96.

Il

fut duc d'Antioche de 1074 à

1078

; cf. V. Laurent,

La chronologie des

gouverneurs

d'Antioche sous la seconde domination byzantine,

Mélanges

de VUniversité Saint-Joseph

38/10,

1962, p. 249-250.

16. Cf. Bryennios

: p.

96-98.

17 . Cf.

Bryennios : p.

98.

Emilien fut probablement

chassé d'Antioche

dès

1074

:

son successeur

Nicéphore

le

Noir est

mentionné

dès

1075.

Cf. Sathas,

MB 1,

p. 5210.

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LE SYNODE

DES

BLACHERNES (FIN 1094) 223

chiens le

rachetèrent

peu après

pour

20

000

pièces d'or18. Il quitta Antioche

dans la première moitié de 1078 et revint dans la capitale ; il reçut de Bota-

niate, dont

il sut

flatter le goût pour les tissus syriens, le titre

envié

de sébaste

et

une demeure permanente

au

palais19.

Isaac

et Alexis semblent bien

avoir

abusé

de la confiance que leur

témoignait

le basileus pour préparer le

coup d'Etat qu'ils

méditaient20,

mais leurs

intentions furent

percées

par

les deux

familiers et

conseillers

bulgares de

Botaniate, Boni et Germain, dont

Anne

Comnène

a

laissé le plus noir

portrait.

Pour

se

prémunir

contre le guet-apens qui les menaçait, ils se

mirent sous la protection de la basilissa Marie

d'Alanie qu'ils

lanternèrent

de belles espérances : ils promirent à

la basilissa

qui tremblait pour son

jeune fils Constantin

Doucas

de

l'assister

en

toutes

occasions et de tout

faire

pour

que

le

porphyrogénète ne

fût pas

écarté du pouvoir21.

La

prise

de Cyzique

par les

Turcs

à

la fin

de janvier 1081,

qui occasionna

une

concentration de

troupes

en Thrace, leur parut

propice à l'exécution

de leurs

plans22. Le dimanche 14 février ils s'abouchèrent avec leurs partisans et le

matin

du

lundi

15

s'enfuirent en catimini de la capitale et gagnèrent Andri-

nople puis Tchorlou

l'armée

fut

rassemblée23. Les

troupes

firent

ensuite

mouvement

en direction

de

la

capitale

et

bivouaquèrent à Skiza : partisans

d'Alexis et

d'Isaac se disputèrent

sur le

choix du basileus,

mais

les premiers,

soutenus par le gros de

l'armée, eurent

le dessus et Isaac

s'inclina24.

Après la prise de CP le 1er avril, Isaac s'installa

avec tous les Comnènes

au

palais

du

Boukoléon25.

Son

frère l'associa

au

pouvoir

et

créa

à

son

18. Cf. Bryennios : p. 99. Constantin Diogène,

le mari

de

Theodora

Comnène,

périt dans l'engagement

(Alexiade

: Leib II, p.

190/1

; Bryennios : p. 99).

Dans

Sathas,

MB 1,

p.

52, il est

question

d'une curopalatissa Comnène qui porte le

nom monastique

de Xénè, avait

pour mari

un Constantin et

pour mère une

Anne.

Il

s'agit effectivement

de Theodora

dont le sceau

(Cf.

V.

Laurent,

Corpus

des sceaux,

V/2, nos

1475-1476)

porte

cette légende :

Xénè Komnènè, moniale

et curopalatissa.

19.

Cf. Bryennios : p.

156-157.

20. Cf.

Alexiade

: Leib

I,

p.

63-64.

21.

Ibid. :

p.

65-68.

22.

Ibid.

:

p.

69-72.

23.

Ibid.

: p.

73-75

et

80-81.

24.

Ibid. :

p.

84-87. La

bourgade de Skiza a

été identifiée avec Gjarim

Bourgas, à

l'ouest de

Davoud Pacha,

par

A. Paspatès, Τα

Θρακικά

προάστεια του Βυζαντίου,

Εκκλησιαστικός φιλόλογος Σύλλογος

12, 1878,

ρ.

39. D'après Bryennios

(p.

11), Zona-

naras

(Dindorf IV, p. 232) et Ephrem (PG 143, 137), Alexis rejoignit l'armée à Andri-

nople, ce que

laisse

d'ailleurs vaguement entendre Anne Comnène qui parle (Alexiade :

Leib

I,

p. 83) de l'hostilité des habitants de l'Orestiade au soulèvement des Comnènes.

Selon un

manuscrit

inédit (Mosquensis 349,

f.

203^) il fut

couronné

basileus à Andrinople

par

l'Eglise : ταινιωθηναι

βασιλικως παρά

της εκκλησίας (renseignement

aimablement

communiqué par

A.

Failler).

25. Cf. Alexiade : Leib

I,

p. 105-106

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224 P.

GAUTIER

intention la

dignité de sébastocrator26,

titre qu'il portait déjà quand il

fut chargé, vers mai-juin

1081, d'escorter

l'ex-basilissa Marie d'Alanie au

monastère

des

Manganes où

le

parti des

Doucas avait exigé

sa

réclusion27.

Le

basileus

semble

lui

avoir

réservé

le

rôle

de

grand inquisiteur

et

de

gardien

de l'ordre public :

il

disposait

à

cet effet d'un dikastèrion28. Quand, en

août

1081, Alexis partit combattre Robert

Guiscard

qui venait de débarquer

en

Epire, c'est à son

frère qu'il commit le

soin

de maintenir

l'ordre dans

la

capitale29. A

la fin

de

la même

année

ou au

début de

l'année suivante,

ce dernier ordonna,

à dessein

de

trouver l'argent indispensable pour

cont inuer la

lutte

contre

les

Normands, la

sécularisation

des trésors des églises30.

Dans

les premiers

mois

de 1082, il

fut

chargé d'instruire le procès

du

consul

des philosophes

Jean Italos31.

En

1094,

ce semble, il

se

rendit en

toute

hâte

à

Philippopoli pour défendre devant Alexis son

fils

Jean,

duc de Dyrra-

chium,

que

l'archevêque

de

Bulgarie avait

par

lettre accusé de

préparer

une rébellion32.

Entre

1094 et

1098

il

reçut dans

sa villa, sise au

bord

de

la

Propontide,

le

duc

de Trébizonde, Théodore Gabras,

qui

avait

manifesté son

dépit

d'être privé de son

fils

Grégoire retenu comme

otage

à

CP33. Au cours

de

la

même

décennie, et

peut-être

vers 1098, il

instrumenta

d'abord

contre les frères Anémas, instigateurs d'un complot

qui

groupa des

militaires, des

sénateurs et de hauts

fonctionnaires34, et

26. Cf. Alexiade : Leib I, p. 113 ;

Zonaras

: Dindorf IV, p. 235 ;

Glycas

: Bonn,

p.

618

;

Pseudo-Kodinos

:

Verpeaux,

p.

133.

27. Cf. Alexiade : Leib

I,

p.

116.

28. Cf. Zachariae, JGR

3,

p. 3526~7. Quand le

basileus

décida que même une décision

patriarcale

pouvait être

renvoyée

devant son tribunal, il adressa à cet

effet

une hypomnèsis

(perdue)

au

sébastocrator Isaac. Cf. J . Darrouzès,

Documents

inédits

d

ecclésiologie

byzantine, Paris 1966, p. 336-337.

29. Cf. Alexiade : Leib

I,

p. 150.

30. Ibid.

:

II,

p. 10-12 ;

Grumel,

Regestes, n° 921.

31.

Ibid.

:

II,

p.

39

;

Grumel,

Regestes,

nos

923-927 ; J. Gouillard, Le synodikon

de

l'Orthodoxie.

Edition et

commentaire,

TM

2, 1967,

p. 56-60 et 188-202.

32. Cf. Alexiade : Leib II, p. 147-151.

33.

Ibid.

: p. 152-153.

34.

Ibid.

:

III,

p.

72.

Dans

le

récit

d'Anne

cette

conspiration paraît

légèrement

antérieure

à

l'invasion

de

Bohémond

(1107/8)

et

c'est

pourquoi

on la

date communément

de

1106/7 (Dölger, Regesten, n° 1233), mais cette date

est

à

notre avis trop basse,

pour

trois

raisons

: — 1. La

timidité

témoignée

par

Anne Comnène pour

demander

à son père

la

grâce de

Michel

Anémas ne

correspond pas

au comportement

attendu

d'une femme

qui avait alors

23

ans, mais à celui

d'une

fillette craintive

(Alexiade

: Leib

III,

p. 74).

2. Cette conspiration est

de

plusieurs années antérieure

à

la révolte

de Grégoire

Taronite,

or ce dernier se rebella au

cours de

la 12e indiction

(1103/4) et

fut incarcéré au

cours de

la

14e

indiction (1105/6)

dans la tour dite Anémas où se

trouvait

précisément encore Michel

Anémas qui y

avait

passé de

longues

années (Alexiade

: Leib

III,

p.

75)

;

le

récit

d'Anne

Comnène ne respecte

pas un ordre

chronologique

et c'est

ce qu'avait déjà

remarqué

Georgina

Buckler, Anna Comnena,

Londres

1929,

p.

276,

n.

4. —

3.

Si

Isaac

est

mort

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LE SYNODE

DES BLACHERNES

(FIN 1094) 225

ensuite contre le moine

Basile, propagateur

de l'hérésie

bogomile35.

Un

acte

de Lavra mentionne «les intendants

des

biens

du très noble

sébastocrator et frère très cher de notre majesté36 ». Ce sébastocrator est-il

Isaac

?

Le

document

a

été

daté

par

les

uns

de

109237,

par

les

autres

de

1152

ou 116738.

Signalons enfin

qu

Isaac

est mentionné

à

titre

de

gracieux

donateur

dans le typikon signé en décembre 1083 par le grand domestique

Grégoire

Pakourianos39.

Isaac mourut sous le nom monastique de Jean40, un an et quelques

mois

après sa

mère Anne Dalassène41,

vers

110242.

Anne

Comnène

vante le caractère de son oncle « qui était distingué dans

son

langage et

dans ses

manières et ressemblait au

plus

haut point

à son

père43

»,

mais reconnaît à

l'occasion

« qu'il

ne

savait pas dominer

sa

colère

et

parfois,

pour

un

simple

mot,

cédait

à

l'emportement44

».

Théophylacte

de

Bulgarie

a loué

sa

bonté45 et Nicéphore

Basilakès

a

mis en relief sa

vers

1102

(cf. REB

21, 1963,

p.

250-255), il est bien

évident que

la

conjuration

des Ané-

mas est

antérieure

à cette date.

On

remarquera

d'ailleurs

que

chez Zonaras

(Dindorf

IV,

p. 244-245)

elle est

située juste

avant la

retraite

d'Anne

Dalassène,

soit

vers 1095/6.

35. Cf. Alexiade : Leib III, p. 220 ; Skoutariotès : Sathas, MB

7,

p. 178-181 ;

Zonaras

:

Dindorf

IV, p. 243. Anne prétend que l'extirpation du bogomilisme fut le

dernier exploit de son père,

mais

elle se contredit

en

précisant que Basile fut

interrogé

du vivant du patriarche Nicolas Grammatikos qui

mourut

en 1111. V.

Grumel (Regestes,

n° 988) a proposé la date de

1110,

mais

elle doit

être

écartée

puisque Isaac est mort vers

1

102.

Anne

écrit

d'autre

part

que

son

père

était

alors

débarrassé de

tout

souci en

orient

et

en

occident et Zonaras situe de son côté l'apparition de cette hérésie bogomile

au

moment

de la prise d'Antioche par les croisés (1098).

La

date proposée et examinée (entre

1109

et 1111) par O. Obolensky, The Bogomils. A Study in

Balkan

Neo-Manichaeism,

appendix III, Cambridge 1948, p. 275-276, est inadmissible.

La

condamnation de Basile

n'a pas été

retenue

dans

le Synodikon

de

l'Orthodoxie.

Cf. J. Gouillard,

loc. cit.,

TM

2,

1967,

p.

185.

36. Cf. Rouillard-Collomp, Actes de

Lavra,

I,

Paris

1937, n°

46,

p. 123 (octobre,

indiction 1

=

1092 ou 1107)

= Lemerle-Guillou-Svoronos,

Actes de Lavra,

I,

Paris

1971, p. 27114.

37.

Denise Papachryssanthou, REB 21,

1963,

p. 253, n.

21.

38. F. Dölger, Zur

Textgestaltung

der

Lavra-Urkunden und zu ihrer

geschichtlichen

Auswertung, BZ

39, 1939, p.

35.

39. Cf.

L. Petit, Typikon de

Grégoire

Pacourianos pour

le

monastère de Pétritzos

(Backovo)

en

Bulgarie, W 11,

1904, appendice,

p. 1422.

40. Cf. L.

Stiernon,

REB

21, 1963, p. 180.

41. Cf.

Zonaras Dindorf IV, p. 24530.

42. Cf.

Denise

Papachryssanthou, La date de la mort du

sébastocrator

Isaac

Comnène, frère

d'Alexis

Ier,

et de quelques événements contemporains,

REB

21, 1963,

p. 250-255 ;

P.

Gautier, L'obituaire du typikon du Pantocrator,

REB

27, 1969, p.

249.

43. Cf. Alexiade

: Leib I, p.

64.

44. Ibid. : ΙΠ, p. 150.

45. Cf.

PG 127,

377 (lettre au

césar).

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226

P.

GAUTIER

« Philadelphia46 ». Ses

contemporains

s'accordent

à

reconnaître sa

vaste

culture :

il

était, selon Anne Comnène47, très érudit (philo ogôtatos), selon

Jean

d'Antioche,

très

compétent

dans

l'interprétation des

Ecritures48,

et

selon

Basile

d'Euchaïta,

très

versé

dans

la

philosophie49.

Mais,

à

en

juger

par la tradition

manuscrite,

Isaac

ne fut

pas un écrivain

fécond

: on n'a

conservé

de

sa main qu'un recueil de textes patristiques et synodaux dirigé

contre Léon de Chalcédoine5

°,

et trois

traités

de philosophie

où il

se

borne

à démarquer

Proclus51.

Signalons enfin

qu'il est mentionné dans le Syno-

dikon

de l'Orthodoxie

juste avant son

frère cadet Alexis52.

2.

Nicolas, patriarche

de

Constantinople

Avant

son élévation

au patriarcat

en août 108453, Nicolas, un clerc

d'Antioche

de

Pisidie

que l'avance

seldjuqide

avait

contraint

comme

tant

d'autres de

se

replier sur

la

capitale54, était moine

au

couvent

du

Prodrome

du

Lophadion,

sis

pi

es de la Porte de Saint-Romain, couvent dont il était,

ce semble, Je fondateur et

qui pour cette

raison est parfois appelé couvent de

Kyr Nicolas55.

De

son patronyme,

Nicolas s'appelait

Kyrdiniatès5

6,

mais

les sources le mentionnent couramment

par

son

surnom

de Grammatikos5 7

46. Ed.

A. Garzya,

Encomio

di

Adriano

Comneno, Naples 1965,

p.

31-35.

47. Cf. Alexiade : Leib

II,

p. 39.

48.

Cf.

P.

Gautier,

Diatribes de

Jean

l'Oxite

contre

Alexis

Comnène,

REB

28,

1970,

p.

36-39.

49.

Cf. EA 20, 1900, p.

412.

50.

Cf. V.

Grumel,

Miscellanea

G. Mercati, III,

p.

123-124.

51.

Ed.

H.

Boese,

Prodi

Diadochi tria opuscula (De providentia, libertate, malo),

Berlin

1960

; sur

l'auteur voir

p. XXII-XXIII.

52.

Ed. J . Gouillard, TM

2, 1967,

p.

96.

53. Cf. Alexiade : Leib II, p. 192 ; Sathas, MB

7,

p. 182 ; V. Laurent, La

chronologie des

patriarches

de Constantinople de 996 à 1111, EO 35, 1936, p.

80-81.

54. Voir

J. Darrouzès,

Documents inédits d'ecclésiologie

byzantine,

Paris 1966,

p.

40,

n.

5,

et

Recherches sur les offikia de

l'Eglise byzantine,

Paris 1970,

p.

70.

55. Cf. R. Janin, Constantinople byzantine2,

Paris

1964, p. 382, et Eglises et

monastères2,

Paris

1969,

p.

418

;

Leunclavius,

JGR

2,

1596,

p.

302

;

Sathas,

MB

7,

p.

182-183.

56. Son

nom

se lit

par exemple dans

la

liste des

métathèses du Vaticanus

gr. 1455, f 3 1

6

Έπί

των

ήμερων τοϋ πατριάρχου Κωνσταντινουπόλεως τοϋ

Κυρδινΐάτου

τοΰ εκ

της

σεβάσμιας

μονής τοΰ τιμίου Προδρόμου

της

έν Κωνσταντινουπόλει επιλεγόμενης τοΰ

Λοφαδίου τοΰ

έπικληθέντος

Θεοπροβλήτου

ό μοναχός ό

Πεντακτένης

ό και

Πενταηλδς

άπό 'Ρωσιάνων

πρότερον μετετέθη εις

την άρχιεπισκοπήν Λήμνον, είτα εδόθη αύτφ ή

Μαρώνεια.

57. Cf. Zonaras : Dindorf IV, p. 237 ; Alexiade : Leib III, p. 221 ; la

notice

conservée

dans le Parisinus gr. 532 : Νικόλαος,

μοναχός,

ό

γραμματικός,

ό έν

τφ

Λοφαδέω

θεοπρόβλητος

άρχιερεύς. Voir aussi PG 147,

461e.

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LE SYNODE DES BLACHERNES

(FIN

1094)

227

ou de

Théoproblètos58,

ce dernier faisant allusion

à son élection par

tirage

au sort

de

billets placés sur l'autel de Sainte-Sophie59.

A l'inverse de ses prédécesseurs immédiats

qui

furent

tous

inféodés

à

un

parti

ou

clients

de

familles

aristocratiques,

Nicolas

semble avoir

gardé

ses

distances

à

l'égard

du

Palais et

ne

s'être préoccupé que des affaires

ecclésiastiques60. Son patriarcat,

malgré

les condamnations

retentissantes

de

quelques

hérésiarques

(Nil le Calabrais, Théodore de Trébizonde, appelé

aussi

Blachernitès, et le moine bogomile Basile), fut assez terne, en raison

probablement

de la forte

personnalité de

l'empereur

du

moment

qui

régentait tout, la religion

comme

la politique.

Nicolas

qui

ne manquait

pas

de

culture, mais n'était

pas

un savant61, s'adonna

surtout

à l'ascèse dans un

siècle qui

ne la prisait

guère :

sur

son

lit de

mort,

il

se plaignit à Alexis

Comnène

qui

l'avait

visité

en

compagnie de

son

gendre, le

césar

Nicéphore

Bryennios, de la

négligence quasi générale

de la pratique

du jeûne qui lui

tenait tant

à

cœur62.

Il mourut dans les premiers mois (avant le 24 mai)

de

1 1 1 1 et sa dépouille

fut déposée

dans

le couvent qu'il avait

fondé

sur la

colline du

Lopha-

dion63.

3.

Syméon,

patriarche de Jérusalem

La

liste des patriarches de Jérusalem est depuis longtemps établie64,

mais

la

chronologie

est

pour

beaucoup

des

plus

flottantes65.

Euthyme

Ier

58.

Voir

les

notes 4

et 5 et la liste des métathèses

du Vaticanus

gr.

1455,

f. 315V :

« Quand le

patriarche

de Jérusalem

vint

à CP

en 6615

(1107/8) εδέχθη παρά

της

μεγάλης

συνόδου καΐ

συνελειτούργησε διαφόρως τη Ιερςί συνόδφ

και τφ

πατριάρχη κϋρ

Νικολάφ τφ

Θεοπροβλήτφ,

δς

καΐ διηγεν εν

τη μονή

τοϋ αγίου Διομήδους». Voir aussi

PG

119,

908s.

59. Ce renseignement figure

dans

le panégyrique inédit

de

Nicolas composé

par

Mouzalon. Cf.

J.

Darrouzès,

REB

22, 1964,

p. 283.

Ce

procédé fut

aussi adopté

par

le basileus en

d'autres

circonstances

; cf.

Alexiade :

Leib H, p.

192. C'est aussi

de cette

manière qu'on élisait des higoumènes, par exemple celui du monastère d'Attaliate (Sa-

thas,

MB 1,

p. 27-28 et

38)

et

la

supérieure

du

monastère

féminin

de

la

Kécharitoménè

(PG

127,

1020e).

60. Cf. B. Leib, Rome, Kiev et

Byzance

à la fin du XIe siècle, Paris 1924, p. 8-9.

61. Cf. Zonaras

: Dindorf IV, p. 237.

62. Cf. Diègèsis : Ph. Meyer,

Die

Haupturkunden

für die

Geschichte

der

Athosklöster,

Leipzig

1894, p. 177-181. Sur la valeur de ce document voir J. Darrouzès,

Liste

des

prôtes de PAthos,Le

Millénaire

du

Mont

Athos,

I,

Chevetogne 1963, p.

413-417.

63. Cf.

Sathas,

MB 7,

p.

183.

64. Cf.

A.

Papadopoulos-Kérameus,

AIS

1,

Saint-Pétersbourg 1891, p. 142 ; V.

Grumel,

La

chronologie des

patriarches

de Jérusalem sous les Comnènes, Sbornik

Petàr

Nikov, Sofia 1940, p. 109-114 ; V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, p.

392-393.

65.

Cf. V. Grumel, La

chronologie,

Paris 1958,

p. 451-452.

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228 P. GAUTIER

fut très probablement le

prédécesseur immédiat de

Syméon66 : il assistait

le 11 avril 1082

au

jugement synodal des disciples de Jean Italos67 et en

décembre 1083

il

séjournait dans

la

propriété

du

grand domestique Grégoire

Pakourianos

à

Philippopoli68.

On

perd

ensuite

sa

trace.

Syméon

II lui

a

succédé

à

une date toujours

débattue

: vers

1085/6

selon

A.

Michel69, et

vers

1089 selon V. Grumel,

qui

croyait Syméon le

destinataire d'une lettre,

anépigraphe

et non datée, censée écrite par le patriarche

de CP,

Nicolas III

Grammatikos70.

Mais

l'opinion de

ces

deux savants a été

contestée par

J.

Darrouzès

: à son

avis,

le contenu

même

du document,

dont une partie est la première réfutation en règle

de

la primauté romaine,

oblige

à le dater du XIIIe siècle,

ce

point de

controverse n'ayant pas

été

aussi nettement abordé

au

cours

des

conversations de

la fin

du

XIe

siècle71.

Des

chroniqueurs

occidentaux

prétendent

que

Pierre

l'Ermite,

lors

de

son

premier séjour à

Jérusalem vers

109472, eut une entrevue avec le patriarche

de

la ville sainte

qui lui

remit

des

lettres

pour

le pape73. Au dire

de

ces

chroniqueurs, le sort

de Syméon

n'était pas enviable, car

les

Turcomans,

qui

occupaient

la ville depuis 1071 sous la

suzeraineté

des Seldjuqides

de Da-

66. Le

P. Grumel

avait d'abord proposé

{loc.

cit., p. 112) de placer Sabas entre Eu-

thyme et

Syméon,

mais

un nouveau

document

lui a fait ensuite abandonner cette opinion.

Cf. Regestes, n° 1004.

67. Cf. Th. Uspenskij, Dëloproizvodstvo po obvinenijou Ioanna Itala ν eresi, IRAIK

2,

1897, p. 627 ;

Grumel,

Regestes, n° 927.

68.

Cf.

L.

Petit,

Typikon

de

Grégoire

Pacourianos,

VV

il,

1904,

Supplément

1,

p. 5614 et 5715 ; M. Tarchnisvili, Typikon Pacuriani, Louvain 1954, p. 49.

Euthyme

revenait

alors de Thessalonique, où

il avait, au

nom du basileus, négocié un traité de

paix avec Bohémond {ibid., p. 56),

séjour

que Dölger {Regesten, n° 1087) situe à la fin

de

1082

ou

au

début de 1083.

69. Cf.

A.

Michel, Die byzantinische und römische Werbung um Symeon II. von

Jerusalem,

Zeitschrift

für Kirchengeschichte 62, 1943-1949, p. 164-169.

70. La lettre

supposée

de Nicolas III a été éditée par A. Pavlov, Kritiëeskie opyty,

Saint-Pétersbourg

1878,

p. 158-168, et analysée par V.

Grumel, Jérusalem

entre Rome

et Byzance : une lettre inconnue du

patriarche

de Constantinople Nicolas III à son

collègue de Jérusalem (vers 1089), EO 38, 1939, p. 104-117, qui émet l'avis que cette

lettre

de

Nicolas est une

réponse à

la

lettre

enthronistique du patriarche

de

Jérusalem qui ne

saurait

être

alors

que

Syméon.

71.

Cf. J. Darrouzès, Une

lettre

de Nicolas

III

ou d'un

patriarche du

XIIIe

siècle

?,

REB 23,

1965,

p. 43-51.

Voir

aussi l'avis de Laurent, Regestes, p. 109, n° 5.

72.

Cette

date est incertaine. Cf. H. Hagenmeyer, Chronologie de la première

croisade, Revue

de

V

Orient

latin 6, 1898,

p. 217-218, avec les

sources.

Il

n'y

a aucune raison

valable de mettre

en

doute le fait même du pèlerinage de Pierre l'Ermite, mais

il

n'est

pas certain que le moine picard soit parvenu jusqu'à la ville sainte. Cf. H. Hagenmeyer,

Le vrai

et le faux

sur Pierre VHermite, Paris 1883,

p.

64-101.

73.

Cf.

Albert

d'Aix, Hierosolymitana expeditio,

I, 2 (RHC,

Occ. IV, p.

272

=

PL

166,

390) qui ne

nomme pas

le

patriarche, mais

nous apprenons

qu'il s'appelait Syméon

par

Guillaume

de Tyr, Historia,

I,

11

{RHC,

Occ.

I,

p.

33 =

PL 201, 227°) :

Erat

autem nomen

patriarchae

Symeon.

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LE

SYNODE

DES BLACHERNES

(FIN

1094)

229

mas74,

ne

lui

ménageaient

pas

les mauvais traitements. Après

son séjour

à

CP au moment de notre synode,

Syméon

regagna

son

siège qu'il ne tarda

pas,

ce

semble,

à

abandonner. Des historiens des croisades assurent en effet

qu'au

moment

les

Francs

investissaient

Antioche,

soit

entre

octobre

1097

et

juin 1098,

il

se

serait retiré en

Chypre, d'où

il envoyait des vivres aux

chefs

de

la croisade75.

Si

le renseignement est exact,

Syméon

n'a

pas

quitté

la

Palestine avant janvier 1098, car, à

la fin de 1097

et le

15

janvier 1098,

il adressait

deux

lettres aux

occidentaux,

la première rédigée

de

concert

avec le

légat

pontifical

Adhémar de Monteil76 et la seconde signée

par

Syméon

et des clercs grecs et latins77.

Le désaccord

entre

les

chroniqueurs

ne

permet

pas

de se faire une idée de

la manière dont

se

termina

son patriarcat.

Les

uns

prétendent que

le

patriarche

de

Jérusalem assistait

à

la

prise

de

la

ville

en

juillet 1099

et

les

autres

qu'il décéda au

cours du siège

et fut

remplacé

par un métropolite de Tyr.

La première opinion est celle de Michel le

Syrien78,

de quelques

chroniqueurs occidentaux79 et de Matthieu d'Edesse

qui

prétend

qu'il vivait

encore

en

1101/280. La

seconde est

soutenue par

Albert d'Aix81 et

moins

74.

Cf.

R.

Grousset,

Histoire

des Croisades,

I, Paris 1934,

p.

143.

75.

Cf.

Guillaume

de Tyr,

loc. cit.,

VII,

23

: RHC, Occ.

I,

p. 314 = PL 201, 402 ;

Albert

d'Aix,

loc.

cit., VI,

39 (RHC,

Occ. IV, p. 489 = PL 166,

556)

:

Migravit enim

idem patriarcha

ab Iherusalem

et

sepulchro Domini, audito adventu

et sede

christia-

norum circa

moenia

Antiochae,

profectus

ad

insulam

Cypri propter

minas Turcorum

et

importunitatem Sarracenorum.

Il pouvait

en

effet

redouter

le

sort

que

les

Turcs

réservèrent

à son

collègue

d'Antioche.

Cf.

P.

Gautier, Jean

V l'Oxite,

patriarche

d'Antioche,

notice

biographique, REB

22, 1964,

p.

131-132.

76. Lettre éditée

par

H. Hagenmeyer,

Die Kreuzzugsbriefe

(1088-1100),

Inspruck

1901, epist.

VI, p.

141

;

elle

a

été traduite en

français par

B. Leib, Rome, Kiev

et Byzance

à la

fin

du XIe siècle,

Paris

1924, p.

260-261.

77. Voir H. Hagenmeyer,

ibid.,

epist. IX, p. 146 ; B. Leib, op. cit., p. 262-263.

78. Le récit de

Michel

le Syrien (RHC, Arm. I, p. 329) est

tendancieux et

fantaisiste :

«

Le patriarche suivit une rue

et, massacrant

sur son chemin les

infidèles,

il arriva à

l'église

de la sainte

Résurrection ».

79.

Par

exemple Monacus

Anon.

Scaphusensis, XI, 3 (RHC,

Occ. V, p.

336-337),

prétend que le

patriarche

Syméon aurait

caché

un trésor durant le siège de la ville et

l'aurait

ensuite

remis

aux

Croisés

victorieux.

80.

Matthieu

d'Edesse : RHC, Arm.

I,

p.

54-55.

Un

miracle

des

lampes

se serait

produit

au

saint Sépulcre

en

l'an 550 = février

1101-février

1102) sous les patriarcats

de Nicolas (de Constantinople : Nicolas Grammatikos et

non

pas Nicolas Muzalon

comme le

croit

l'éditeur, p. 55, note

4),

de Jean (d'Antioche), de Syméon (de Jérusalem)

et d'Athanase (pour les

Syriens).

81. Albert d'Aix, VI, 39 (RHC, Occ. IV, p. 489 = PL 166, 556) : Nam viduata

(urbs

sancta) erat pastore suo, patriarcha viro sanctissimo, in

insula

Cypri tempore

obsidionis Iherusalem ex hac luce subtracto... Sed recuperata a fidelibus

urbe

Iherusalem

et sacra illius ecclesia renovata,

christianissimus

patriarcha vita decessit

sicque ecclesia

suo pastore viduata

remansit.

Syméon

serait

donc mort avant

le 15 juillet 1099,

date de

la

prise de

la

ville.

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230 P. GAITTIER

nettement par

Nicéphore

Calliste82.

Il serait aventuré de

décider

où loge

la vérité, encore que la seconde opinion paraisse mieux fondée.

S'il

s avérait un

jour exact

que Syméon

n'était

pas mort en

1099,

il

se

pourrait que

son

traité sur

les

azymes83

ait été

composé

au

début

du

XIIe

siècle

comme

d'aucuns l'ont prétendu84

; son sceau

a

été conservé85.

Jean VII

(ou

VIII)

fut

le successeur

immédiat

de Syméon ; les

circonst nces de

son élection

sont

étranges. Jean, qui

était

auparavant

métropolite

de

Tyr, abandonna

son siège

quand il

tomba

aux

mains

des

« Perses »

(il s'agit des

Fatimides

d'Egypte

qui occupèrent

Tyr en mai

1097

86) et

se

réfugia à

Jérusalem. Quand

ce

dernier

siège

fut vacant,

les

habitants

de

la

ville sainte demandèrent

à

l'archonte

du

lieu

soit le chef

seldjuqide

Soqman, soit

le

vizir des

Fatimides, Al-Afdal,

qui avait

enlevé

Jérusalem

au

premier le

26 août

1098

87

l'autorisation

de

se

choisir

un

nouveau

patriarche. Elle leur fut accordée et

ils élurent

Jean,

le

métropolite

de

Tyr88.

Comme

Syméon

quitta Jérusalem

avant juin 1098

(prise d'Antioche) et

82. Cf. PG 146, 1196-°. Le siège était déjà vacant avant la chute de Jérusalem, mais

l'auteur n'indique pas que

le patriarche

était décédé.

83. Du très saint archevêque Syméon de Jérusalem

sur

les

azymes

: B. Leib, Deux

inédits

byzantins sur les azymes au début du XIIe siècle,

Orient. Christ.

2, 1924,

p. 217-

239. Cet éditeur

lui en déniait la paternité

pour

une raison chronologique

:

il

considérait

que

cet écrit

était

la

réfutation

d'un opuscule sur

le même sujet composé par Bruno de

Segni entre

1107

et

1111

et

qu'il ne pouvait

donc être de la

main

de Syméon

qui

était

mort

en 1099

(ibid.,

p.

177-190).

Mais

la

découverte

du

factum

d'un

certain

Laycus

d'Amalfi qui était

l'opuscule

visé par Syméon a dissipé définitivement

l'incertitude

qui

pesait

sur son

traité.

Cf. A. Michel, Amalfi und Jerusalem

im

griechischen

Kirchenstreit (1054-1090),

OCA

121,

1939, p. 35-47

pour

le texte latin.

Le

titre

d'archevêque

donné dans

la suscription

à Syméon

est

régulier ; voir

A. Michel, ibid.,

p.

29.

84. Notamment

M. Jugie,

Le traité sur les azymes attribué

à Syméon II

de Jérusalem,

EO

26, 1927,

p.

421-425, qui rejetait la

date de

la

mort de Syméon donnée par Albert

d'Aix et

pensait

que Syméon s'était réfugié à Constantinople

où il aurait participé

plus

tard

aux

controverses antilatines.

Voir

aussi H.-G.

Beck, Kirche,

p.

611

et

619.

85. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n° 1564.

86.

Cf.

R.

Grousset,

Histoire

des Croisades,

I,

p.

146.

87. Ibid.,

p.

148.

88. La

recension

du

Vatic, gr.

1455,

f.

315V

est

meilleure

que

celle

de

PG

146,

1

196D.

La

voici :

CO

επίσκοπος Τύρου και

Σιδώνος

ευνούχος, άλούσης παρά

των

Τούρκων

της

πόλεως

καΐ

της

εκκλησίας αύτοΰ

της

Τύρου, ήλθεν είς τα 'Ιεροσόλυμα,

της

δέ των 'Ιεροσολύμων

εκκλησίας

μή έχούσης αρχιερέα,

παρεκάλεσαν οι

Ίεροσολυμΐται

τόν κρατούντα

άρχοντα

της χώρας

'Ιεροσολύμων

ίνα

παραχώρηση τούτω άρχιερατεύειν

αυτών καΐ ώρίσθη

οδτος λειτουργεΐν εν Ίεροσολύμοις ως πατριάρχης και είσελθών είς Κωνσταντινούπολιν

κατά

τό

,ςχιε'

έ*τος

επί

της βασιλείας

κυροΰ

'Αλεξίου

τοϋ Κομνηνού εδέχθη παρά

της

μεγάλης συνόδου

και

συνελειτούργησε διαφόρως τη ιερά

συνόδω και τω

πατριάρχη κϋρ

Νικολάω τφ

Θεοπροβλήτω, δς

καΐ διηγεν

έν τη μονή τοϋ

αγίου

Διομήδους. Sur les

ouvrages

laissés

par

Jean de Jérusalem

voir

L. Petit, Jean

de

Jérusalem, DTC 8, col.

766-

767

;

V. Grumel, Catholicisme 6, 1964, col. 544

; J. Darrouzès, Un

traité inexistant

de

Jean de Jérusalem,

REB

22, 1964,

p.

217

; H.-G.

Beck, Kirche,

p.

611

et

618.

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LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 231

qu'il décéda

peut-être

entre le

7 juin

et le 15 juillet 1099

(siège de

Jérusalem),

il

s'ensuivrait

que

les habitants de cette dernière auraient

élu

Jean avant

la

mort du

patriarche légitime, Syméon, retiré en Chypre,

du

fait qu'ils

estimaient

le

siège vacant. Cette translation

de

siège

et

cette

élection,

canonique-

ment irrégulière, ont

pu

motiver le

voyage que Jean fit à CP

en

1 107/8,

il

fut

reçu

par le saint synode et le patriarche Nicolas89. Son sceau est

également

conservé90.

Π.

— Les

membres

du Sénat

1.

Le protosébaste

et

grand

domestique Adrien

Adrien,

le quatrième

fils1

du curopalate Jean

Comnène

et

d'Anne

Dalassène,

est

avec

le

benjamin

Nicéphore

le

membre

le

moins

connu

du

clan des Comnènes. Il naquit

vraisemblablement

entre 1060 et 10652.

Dans la nouvelle

hiérarchie

aulique créée par son frère en 1081 il

occupa

le rang de

protosébaste

illustrissime*

,

dignité qu'il partagea un moment

avec son

beau-frère

Michel

Taronite4 et

le

doge de

Venise5. Il participa

sans

doute,

dès le début, à

la

guerre contre les Normands,

car

nous le voyons

en

1083

aider

son

frère Alexis

à

berner

Bohémond. Le

basileus

avait

vite

renoncé aux batailles

rangées qui se

terminaient toujours

à son

désavantage

et préférait harceler l'ennemi par la

guérilla

et lui tendre des pièges,

ce

qu'il

fit après la reconquête de

Kastoria.

Il habilla

son

frère Adrien en basileus,

lui

confia

des

troupes

et

lui

commanda

de

marcher contre

les

Normands,

mais en

lui recommandant de

lâcher

pied au premier engagement pour les

attirer loin de leur camp qu'il

se

proposait

lui-même

d'attaquer sur ces

entrefaites.

Adrien

respecta les

ordres et

le

stratagème

connut

un plein

succès6.

En

août 1084, son

frère lui attribua, était-ce

pour

le récompenser,

89.

Cf.

Grumel, Regestes,

986,

et

la note

précédente.

90. Cf. V.

Laurent,

Corpus

des sceaux,

V/2,

1565. Voir

encore

quelques poésies

d'un

disciple et admirateur de

Jean sur

son

maître

dans NE

8, 1911,

p. 184-185,

nos

362-

365.

1.

Cf. Bryennios :

p.

19 et 25.

2. Adrien et

Nicéphore étaient

sans

doute les deux derniers

enfants

du couple,

car

deux

de

leurs sœurs,

Marie et

Eudocie, étaient déjà

mariées

en 1067,

et

la troisième,

Theodora, convola

en

1069/70.

3. Cf. Alexiade : Leib I,

p.

114 ; Zonaras :

Dindorf

IV, p. 236 ; Glycas : Bonn, p.

618-619.

4. Cf. Alexiade : Leib I, p. 114 ;

Michel

Taronite fut ensuite

nommé panhypersébaste.

5. Cf. Alexiade : Leib II,

p.

54.

6. Cf. Zonaras :

Dindorf

IV,

p. 238-239 =

Alexiade : Leib II,

p.

26 (apparat),

et

Ephrem :

PG

143,

137. Erreur sur

le personnage dans F. Chalandon, Essai

sur

le règne

d'Alexis I Comnène, Paris 1900, p. 90, qui a

lu

Mélissènos

au lieu

d'Adrien.

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232 P.

GAUTIER

les revenus des impôts de

la presqu'île

de

Kassandra7.

Adrien fut nommé

grand domestique d'occident

au

printemps 1087

8,

à

peu près un

an

après

le décès

du

titulaire de cette

charge

militaire, Grégoire

Pakourianos,

mort

en combattant

les

Petchénègues

près de

Béliatoba9.

Durant

la

campagne

de 1087

contre

les

mêmes Petchénègues, il

commandait

le contingent des

Latins10

et

participa à

la

fameuse

bataille

de

Lébounion,

le 29

avril

1091,

qui débarrassa

l'empire de ces

barbares pour

trois décennies11. Au

début

de l'expédition contre les Dalmates en 1094, il eut,

à

Philipoppoli, une

violente altercation avec

son

frère Isaac12. En

juin

de la même

année,

ce

semble, il

se

trouve dans la région de Serrés et on le charge d'amener

à

résipiscence

son beau-frère, Nicéphore

Diogène,

qui méditait d'assassiner

le

basileus13.

Il

mourut

le mercredi 19 avril

1105, probablement de

maladie,

sous

le

nom

monastique

de

Jean14.

Ce

prince est rarement mentionné

ailleurs

que

dans

YAlexiade, mais

c'est très

probablement de

lui

qu'il

est question dans une lettre que

Basile,

métropolite

de Reggio, adressait

au

début de 1090

au

patriarche de

CP15.

Théophylacte de Bulgarie lui

adressa cinq

lettres16.

Adrien avait épousé, après 1081, la porphyrogénète Zoè Doukaina,

fille

de Constantin X Doucas et

d'Eudocie

Makrembolitissa, et demi-sœur de

Nicéphore

Diogène17. Le

couple eut certainement

des enfants,

mais leurs

noms

nous

sont

inconnus.

Un des « gendres » d'Adrien, un sébaste, exerça

7. Cf. Rouillard-Collomp, Actes de Lavra,

I, Paris

1937, p.

104-107

(chrysobulle

d'août 6592,

indiction

VII = 1084) = Lemerle-Guillou-Svoronos,

Actes

de Lavra,

I,

Paris 1971, p. 25013.

8.

Cf. Alexiade

:

Leib II,

p.

88.

9. Ibid. : p. 83.

10. Ibid. :

p.

97-98.

11.

Ibid.

: p.

137.

12 . Ibid.

: p.

150.

13. Ibid : p. 175-176.

14 .

Cf. Montfaucon, Paleographica graeca, p.

47, notice

nécrologique extraite

du

Parisinus

graecus

1564,

f.

41

;

P.

Gautier,

L'obituaire

du

typikon

du

Pantocrator,

REB

27,

1969,

p. 253.

15 .

Basile de Reggio,

réduit

à la

dernière

extrémité, reçut des subsides du

«proto-

sébaste imitateur de

Dieu

». Cf. W.

Holtzmann,

Die Unionsverhandlungen zwischen

Kaiser Alexios

I. und

Papst Urban II. im Jahre 1089,

BZ

28, 1928, p. 6623. Le document

daté par l'éditeur de

novembre/décembre 1089

a été daté de février

1090

par D. Stiernon,

Rome et les Eglises orientales, Euntes Docete 15, 1962, p. 342, n. 92 ; Basile de Reggio,

le dernier

métropolite

grec de

Calabre,

Rivista di Storia délia Chiesa in Italia 18, 1964,

p. 204, 225, n. 21.

16 . Cf.

PG 126,

404-408, 421,

433-436,

453-460, 505-509.

17 .

Cf. Alexiade : Leib II, p. 176 ; D. Polemis, The Doukai, p.

54-55.

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LE SYNODE DES BLACHERNES

(FIN

1094) 233

un

commandement

dans une région proche d'Achrida18, soit Dyrrachium,

soit

Skopje, et une de ses filles a peut-être

épousé

un Grimaldo19.

Sur

les

deux

sceaux

conservés

de ce prince

se

lisent sa dignité de

protosébaste

et sa

charge

de

grand

domestique d'occident20.

2. Le

sébaste

et

protostrator

Michel Doucas

Voir D. Polemis, The Doukai, p.

63-66.

3. Le

sébaste et

grand duc

Jean

Doucas

Voir

D.

Polemis, The

Doukai, p. 66-70.

4.

Le sébaste Georges

Paléologue

Georges Paléologue était le

fils

de Nicéphore Paléologue

qui

était

peut-

être

allié par mariage à

la

famille des Kourtikès21.

En

1078, Georges

et

son

père,

alors duc du thème

de

Mésopotamie,

après

avoir servi

fidèlement

Michel Doucas22,

se

rangèrent au parti de Nicéphoie Botaniate dont ils

furent de dévoués

partisans23.

En compagnie de son cousin

Basile

Kourtikès,

souvent appelé

Joannikios,

Georges combattit Nicéphore Mélissènos

qui

s'était

révolté contre Botaniate

en 1080. Placé

sous les ordres d'un

général vaniteux et incompétent, l'eunuque Jean, il déconseilla

à

ce dernier

d'assiéger

Nicée.

L'eunuque

passa

outre,

mais

ne

tarda

pas à

se repentir

de son obstination. Mort de peur devant les attaques incessantes des

Turcs,

il

se

résigna

à confier

le

commandement de

l'armée

à son

lieutenant qui

réussit

à

grand-peine

à

la sauver

du

désastre, mais les services

du

Paléologue

ne

furent

pas récompensés

: à son retour à

CP il

se vit interdire l'entrée

du

Palais24.

18. Cf. PG 126, 405B. A

dire vrai,

ce

«

gamvros

»

n'est peut-être que le mari d'une

nièce

d'Adrien,

en l'occurrence Grégoire Pakourianos,

le

gendre aussi du grand drongaire

Nicéphore

Comnène,

qui

a reçu

trois lettres

de Théophylacte

(ibid., 333-336, 369-372,

409).

19. Cf.

Ducange,

Familiae byzantinae, p. 144. Voir aussi D. Polemis, The Doukai,

p. 55, n.

10.

20. Cf. G. Schlumberger,

Sigillographie,

p. 639.

21. D'après Bryennios (p. 160), Georges Paléologue

et

Basile

Kourtikès

étaient

cousins germains ;

ce

dernier était aussi un familier de Nicéphore Bryennios (id. : p. 154).

Sur la famille

dont

les origines

sont

encore

obscures voir V. Laurent,

La généalogie

des premiers

Paléologues,

Byz.

8,

1933, p.

130-143

;

A.

Th. Papadopoulos, Versuch

einer Genealogie der Palaiologen 1259-1453, Amsterdam 1962, p.

1-2.

22. Cf. Bryennios : p. 83 et 118 ;

Skylitzès

Cont. : Tsolakis, p.

141.

23.

Alexiade : Leib I, p.

80

et

98-99.

24. Cf. Bryennios : p.

160-166.

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234 P.

GAUTIER

En février 1081, il accepta, bien qu'à

contrecœur,

de participer

à

la révolte

des Comnènes dont il était le parent par alliance25. A la veille

de

quitter

la capitale le 15 février, il prit la précaution de retirer toute sa fortune qu'il

avait

placée

en

dépôt

au

monastère

des

Blachernes, puis

rejoignit

les

rebelles à

Tchorlou et Skiza où il

soutint avec

ardeur la candidature au trône

de son beau-frère

Alexis

Comnène26. Le 31 mars,

il

réussit à soudoyer le

chef

du

contingent allemand, Gilpract, qui gardait la porte de Charisios et

permit

ainsi

aux Comnènes d'entrer dans CP sans coup

férir

le

lendemain27.

Ce

jour

même, 1er avril, il

s'opposa avec

la

dernière

énergie

à

la

traversée de

l'autre

prétendant au

trône,

Nicéphore Mélissènos,

qui campait à

Damalis

et s'apprêtait à

franchir

le Détroit28. Quand les Comnènes victorieux se

proposèrent d'évincer les Doucas

et

de

rompre

le mariage

d'Alexis et

d'Irène,

Georges

leur

rappela

en

termes

violents

qu'il

n'avait

pris

leur

parti

que dans l'intérêt de sa

belle-sœur

Irène

Doukaina

et, de concert avec le

césar

Jean, il

poussa

le patriarche Cosmas

à

refuser

de

démissionner

avant

de l'avoir couronnée basilissa29.

Dès le mois de

mai

1081, le

nouveau

basileus le chargea de défendre

Dyrrachium

contre

les entreprises de Robert

Guiscard30.

Il soutint

vaillamment le siège de cette

place

qui

commença le 17 juin, mais fut contraint

de

quitter

la ville par mer

le

15 octobre

pour

rejoindre

Alexis

Comnène

qui

campait

à

proximité31. Le 18

du

même mois il

participa à

la bataille

qui

se termina par

la

déroute des

Byzantins

et la mort de son

père

Nicéphore32 : il ne put

de

ce fait rentrer

dans

la place

qui,

privée de

son

secours,

ne tarda

pas

à

se rendre aux Normands. Vers le

mois

d'octobre 1083 il

aida le basileus à reprendre

la

ville de Kastoria33. Durant l'été 1087

il

engagea

le

basileus à

affronter

les Petchénègues

jusque

dans

le Paristrion et,

après le

siège

avorté de Dristra (août 1087),

à s'enfermer

dans la Grande

Preslav34. Mais Alexis eut la faiblesse d'écouter

les conseils de

jeunes offi-

25.

26.

27.

28.

29.

30.

Cf. Alexiade : Leib I, p.

Ibid.

Ibid.

Ibid.

Ibid. ; 

Ibid.

: p. 81-84.

:

p.

93-94.

:

p.

95-97.

:p.

106-110.

: p. 132 et 138-139.

80.

Anne Comnène n'écrit nulle part que Georges fut duc

de Dyrrachium, mais il est possible qu'il ait succédé dans cette charge à Georges Mono-

machatos

qui

avait déserté chez les Serbes.

Paléologue

est mentionné comme défenseur

de Dyrrachium

par Guillaume

de Pouille : Marguerite

Matthieu,

La

geste

de Robert

Guiscard, Palerme 1961, p.

216.

31. Cf. Alexiade : Leib.

I,

p. 143-155.

32.

33.

34.

Ibid.

Ibid.

Ibid.

Ρ·

π,

Ρ·

155-161.

ρ.

42-43.

89 et

95-96.

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236 P. GAUTIER

5.

Le

sébaste

Jean

Taronite

Jean

Taronite était le fils

du

protovestiaire Michel Taronite et de Marie

Comnène,

la sœur

aînée

d'Alexis

Comnène47.

On

se gardera de

le confondre

avec

son homonyme qui

était

protocuropalate

et

préposé aux

requêtes

lors

du

présent synode48. A l'avènement

d'Alexis Comnène en

1081, son

père

Michel Taronite avait été nommé protosébaste

et protovestiaire,

puis

panhypersébaste49. Il

fut

compromis dans le complot de Nicéphore

Dio-

gène,

qui

entre février et

juin 1094,

résolut

d'assassiner le basileus50,

et

exilé dans une région qu'Anne Comnène ne mentionne pas51. Mais la

carrière de son fils, Jean Taronite, ne

fut

pas

contrariée

par cette disgrâce.

A une date difficile à

déterminer,

mais

que

nous croyons voisine de

1092/3,

il

fut

duc de Skopje52.

Dans

la première moitié de 1095, il

fut

chargé avec

Nicéphore

Mélissènos

et

Georges

Paléologue

de

la

défense de

Bérhoè

de

47.

Cf. Alexiade : Leib III, p. 76. Il existe une abondante

littérature

sur

la famille

des Taronites : N. Adontz, Les Taronites

en Arménie

et

à Byzance, Byz. 9, 1934, p.

715-738

; 10, 1935, p. 531-551 ;

11,

1936, p. 21-42 ; Id., Observations

sur

la généalogie

des

Taronites, ibid.

14,

1939,

p. 407-413 ; V. Laurent, Alliances et filiations des premiers

Taronites, princes

arméniens médiatisés,

EO 37, 1938, p. 127-135.

La

moniale Anna,

protovestiarissa,

connue

par un sceau (cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n° 1462),

est à notre avis

Marie

Comnène qui aura

pris en religion

le prénom de sa

mère

Anne

Dalassène, mais on n'écartera pas

l'épouse

anonyme de Léon Diabatènos,

protovestiaire en 1098,

ou celle

du

protovestiaire

Jean

Skylitzès.

48.

Cf.

Alice

Leroy-Molinghen, Les

deux

Jean

Taronite de l'Alexiade,

Byz.

14,

1939,

p.

147-153.

49. Cf. Alexiade : Leib I, p. 114 ; Zonaras : Dindorf IV, p. 236.

50.

Ibid.

:

II,

p.

174.

51.

Ibid.

: II, p.

180.

52. Voir la lettre

de Théophylacte « Au Taronitopoule,

duc

de

Skopje

» (JPG 126,

524).

Une

autre

lettre

de Théophylacte (« A

Jean

Serblias

», col.

321),

faussement datée,

a

été la cause d'une

confusion de personnes.

Dans

cette

lettre

l'archevêque

demande

à

son correspondant de

solliciter

de Grégoire Taronite un

pittakion

pour le

gouverneur

de

Verrhia. Or, comme on savait que

Jean

Taronite avait

été

envoyé à Bérhoè

en 1095,

on a

cru

que

Serblias

était notaire impérial à

cette

date,

mais

on a

confondu

Verrhia

de Macédoine

et

Bérhoè de Thrace. En conséquence on se

gardera

de croire que

Jean

Serblias

était

notaire

impérial

en 1094

comme

l'écrit

N.

Adontz,

L'archevêqueThéophylacte

et le

Taronite,

Byz.

11, 1936,

p. 588.

Mme Leroy-Molinghen, Les deux Jean

Taronite de l'Alexiade,

ibid. 14, 1939,

p. 152, propose même d'identifier

le gouverneur

de

Verrhia avec Jean Taronite, ce qui est

impossible (il s'agit sans

doute

de Constantin

Comnène). En réalité ce Jean Serblias, qui fit peindre une

icône

de

s.

Théodore {NE

8,

1911, p. 172-173), est attesté, peut-être le 27 août de la

7e

indiction (1099),

car

on lit

dans

un texte

(MM

6, p. 95) Jean Serb.,

et

certainement

en

juin 1109 comme notaire

impérial du sékréton du génikon

(Zachariae, JGR

3, p.

398).

Selon N. Zlatarski, Les

lieutenants-gouverneurs, Byzantinoslavica 4, 1932,

p.

153-158,

et

Istorija na

bälgarskata

därzava, Π, 1934,

p.

259-261,

et

N. Bänescu, Les duchés de Paristrion (Paradounavon)

et de Bulgarie, Bucarest 1946, p. 150-151, Jean Taronite fut duc de Skopje de 1101 à

1106, dates

sujettes

à caution.

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LE SYNODE

DES

BLACHERNES (FIN 1094)

237

Thrace menacée par une

invasion

des Comans53. Il est ensuite mentionné

en

août 1 102 comme préteur et anagrapheus de Thrace,

Macédoine,

Boléron,

Strymon et Thessalonique dans une praxis de Syméon

Vlachernitès54.

Quand

son cousin, Grégoire Taronite, nommé

duc

de

Trébizonde

se

révolta

au

cours de la 12e indiction (1103/4)55, Alexis Comnène, renonçant

à

ramener

le rebelle à

résipiscence

par des objurgations et des lettres, envoya

contre

lui

au cours

de

la

14e indiction

(1 105/6)

Jean Taronite qui

ne tarda pas

à

le faire prisonnier et

à

l'envoyer

à

CP où il fut incarcéré dans la prison

d'Anémas56. On perd sa trace après cette

date, mais

il n'y

a

aucune

impossibilité

à

ce

qu'il soit

ce

pansébaste sébaste, dikaiodotès et éparque,

Jean

Taronite,

qui

assista

en

1147

au

synode

qui

déposa le patriarche Cosmas

Atticos57, puisque Constantin Comnène,

fils

du sébastocrator

Isaac, qui

fut gouverneur

de

Verrhia sous Alexis,

participa aussi à

ce synode ainsi

que

son

frère

Adrien,

archevêque

de

Bulgarie58.

Nous n'avons aucune

information

sur

son épouse

et ses enfants.

Peut-être

est-il

ce

sébaste, neveu

du basileus

et gendre

du

protostrator,

qui

rendit

visite à

s. Cyrille le

Philéote59. Dans

ce cas il aurait épousé une

fille

inconnue

du

sébaste Michel Doucas60. Nous ignorons d'autre part s'il est

ce

sébaste

Taronite mentionné dans une lettre de Jean Tzetzès61.

6.

Le

sébaste

et logothète Michel

Voir sa notice biographique par

P.

Gautier, La curieuse ascendance de

Jean Tzetzès, REB 28, 1970,

p.

216-217.

Michel,

« le

gamvros

des

Comnènes par

leur nièce », fut logothète des

sékréta

au

moins de 1090 à 1

109.

Deux

cent

sept

ans après la

rédaction du

nomocanon

de 883,

soit en

1090,

le sébaste et logothète des

sékréta Michel

chargea

Théodore Vestes

du

soin

de

colliger sous sa direction

les

textes des

lois civiles citées dans chaque chapitre et de les transcrire littéralement dans

53. Cf. Alexiade

: Leib

II,

p.

193.

54. Cf.

Th. Uspenskij,

Mnemija...,

IRAIK

5, 1900,

p. 312~4 et 41-42 ;

A.

Papado-

poulos-Kérameus,

AIS

4, p.

107

;

Dölger,

Regesten,

1217.

55. Cf. Alexiade : Leib III, p. 75.

56. Ibid. : p.

75-77.

57. Cf. L.

Allatius,

De ecclesiae occ. atque orient, perpétua

consensione,

II, Cologne

1648,

p. 684.

58. Cf. L.

Stiernon,

Notes de titulature et de prosopographie

byzantines,

REB 21,

1963, p. 192-198.

59. Cf. E. Sargologos,

La

Vie de s. Cyrille le Philéote, moine byzantin (f

MO),

Bruxelles 1964, p. 249.

60. Cf. D. Polemis, The Doukai, p. 77.

61. Joannis

Tzetzae epistolae :

Pressel, Tübingen 1851,

p.

76.

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238 P.

GAUTIER

l'ordre du nomocanon62. Il exerçait encore

la même charge en

1109 :

il

est

mentionné

dans un acte de

Lavra daté

de

mai

6617, indiction 2, comme

ayant

procédé sur ordre impérial

à

l'arpentage

de

toute la région

de

Thessa-

lonique63.

Nous

ne

connaissons pas

d'autres

mentions

de

ce haut

fonctionnaire

qui conserva

la même charge

durant

au

moins une

décennie. Les

titulaires connus de

ce

poste sous Alexis Ier

Comnène sont

les suivants :

1.

Le protoproèdre

Serge Hexamilitès,

attesté

en mars64 et juillet

1083

65.

2. En

mai 1088

un

anonyme

ainsi appelé

: le

mégalépiphanestatos proto-

nobélissime et

logothète

des sékréta66.

3.

En

mars

1089, un

logothète

des sékréta anonyme enregistre un acte

d'août 1088

67.

4.

De 1090 à 1109

(dates

extrêmes)

le sébaste

Michel.

5.

Un

acte

de

Xénophon,

daté

de

mars

6808

=

1300)

indiction

13,

mentionne Andronic Doucas,

logothète

des sékréta sous le

basileus

Alexis68.

Il est peu probable que

ce

dernier soit Alexis III69.

Cet

Andronic Doucas

pourrait être

le

fils de

Georges Paléologue

et d'Anne Doukaina,

qui mourut

avant

son

père

et sa mère et, semble-t-il,

avant

son épouse70.

Mais

dans

cette

hypothèse

on est

quelque

peu surpris de

ne

pas

voir accolée

à

sa charge

la

dignité de

sébaste

qui

était la

sienne.

6. Grégoire

Kamatèros, nommé

logothète des

sékréta

peu

avant

la mort

d'Alexis

Comnène71.

62. Cf.

J. Mortreuil,

Histoire du droit byzantin, III, Paris 1846,

p. 429-430 ;

texte

extrait

du

Parisinus graecus

1319, f. 12V

=

J. B. Pitra,

Juris

ecclesiastici graecorum

historia

et monumenta,

II,

Rome

1868,

p. 450.

63.

Cf.

Rouillard-Collomp, Actes de

Lavra, I,

Paris 1937,

p.

14724~26

=

Lemerle-

Guillou-Svoronos, Actes de Lavra,

I, Paris

1971, p. 30324~25.

64. Le

20

mars

1082.

Cf.

Uspenskij,

Dëloproizvodstvo,

IRAIK2,

1897,

p.

425.

Sur

cette famille dont les

principaux

membres servirent

dans

la chancellerie

impériale

voir

V. Laurent, Médaillier Vatican, p. 73.

65. Cf.

J. Mortreuil,

op.

cit., p.

147

; Zachariae, JGR

3,

p.

349.

66. Cf. MM 6, p. 5334. F. Dölger, Byzantinische Diplomatik, Ettal 1956, p. 29,

n.

113,

avait

rejeté

cette

date

sous

prétexte

qu'elle

était

libellée

d'une

façon

anormale

pour

l'époque ; une étude récente

en

confirme cependant le bien-fondé.

Cf.

Era Vra-

nousis,

Σύμμεικτα

1, 1966,

p.

102-103.

67. Cf.

MM 6,

p. 57. Cf. Era

Vranousis,

ibid., p. 106-107.

68. Cf. L. Petit, Actes de Xénophon, Saint-Pétersbourg 1903, p. 3015-17.

69.   Cette époque

a la préférence

de

D.

Polemis,

The

Doukai, p..

194, n° 233 (date

discutée).

70. Voir D. Polemis, The Doukai, p. 154, n° 136.

71. Cf.

Choniate :

Bonn,

p. 12-13.

Consulter

aussi D.

Polemis,

The

Doukai,

p.

78,

n.

2,

et J. Darrouzès, Georges et

Dèmètrios Tornikès.

Lettres et

discours, Paris 1970,

p.

43-46.

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LE

SYNODE DES

BLACHERNES (FIN 1094) 239

7.

Le

sébaste

Constantin

Maniakès

Le personnage n'est pas autrement connu :

peut-être

était-il un

descendant

du

fameux

général Georges Maniakès, uni par

mariage

à

la

famille

impériale. Il

n'y a

en

tout

cas pas lieu de

songer

au chef

coman

Maniak,

allié aux Byzantins en 1091

pour

écraser

les

Petchénègues (Alexiade : Leib II,

p. 136).

8.

Le

sébaste

Marinos Néapolites

Cet

étranger,

qui appartenait

au dire

d'Anne

Comnène72

à

la

famille

des Maïstromiles, c'est-à-dire des ducs

de Naples73,

aura reçu la

dignité

de sébaste soit

en

raison

de

sa haute position sociale, comme le duc

de

Venise, Domenico Silvio, soit pour avoir contracté mariage

avec

un

membre

de

la

famille

impériale

ou

rendu

à

l'Etat quelque service eminent. En avril

1093, un Marinos de

Naples appose sa

signature

au

bas d'un diplôme

accordé par Roger,

duc d'Apulie, de Calabre

et

de

Sicile,

à l'église de

Cosenza

avec cette formule :

Ego

Marinus imperialis Magister et Stratigo74'. Il

n'est

pas acquis qu'il s'agisse

du

même

personnage, toutefois

la similitude

du

nom, le

titre

et la charge rendent

l'identification plausible75. Dans

ce cas

il s'ensuivrait que Marinos fut nommé sébaste après

avril

1093. Il

s'était,

à

une date inconnue, lié par

serment

envers Alexis

Comnène76.

Au printemps

1108,

ce

dernier lui témoigna sa confiance

en

l'informant

du

stratagème

qu'il

préparait

pour

compromettre

les

plus

fidèles

compagnons de

Bohé-

mond

qui assiégeait alors

Dyrrachium77. Un peu

avant

septembre

de

cette

même année, il fut envoyé en

compagnie

du

Franc

Roger,

de Constantin

Katakalon Euphorbènos et d'Adralestos

persuader

le

Normand

de

rencontrer l'empereur grec et retenu comme otage pour garantir la parole de

ce dernier78. En septembre 1108, il signa

à

Diavolis

le

traité qui sanctionnait

72. Alexiade : Leib ΠΙ, ρ.

101.

73. Le

terme a

été défini

par Constantin

Porphyrogénete, De adm. imperio

:

Mo-

ravcsik-Jenkins,

p. 117, et Commentary,

Londres

1962,

p.

91. Voir

aussi

Ducange,

Glossarium,

p. 845,

et

P.

Fedele,

II catalogo

dei

duchi

di

Napoli,

Archiv,

storico

per

la

Provincia

Napolitana 38/3, 1903, p.

25.

74. Cf. F. Ughelli,

Italia Sacra,

IX,

p.

191

;

F.

Chalandon,

Histoire de la

domination normande en

Italie

et en

Sicile,

I,

Paris

1907, p. 299, n. 8.

75. Ducange,

In

Alexiadem,

Venise

1729, pars secunda,

p.

100, émet un

léger

doute :

Marinus

iste

Annaeus

ille

idem est, ni fallor,

tandis

que

le

marquis De la Force, Les

conseillers

latins du

basileus

Alexis

Comnène, Byz. 11, 1936, p.

156, identifie

sans

hésitation les deux personnages.

76. Alexiade

: Leib

III,

p.

101.

77. Ibid.

78. Ibid. : p. 117 et 120.

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240 P.

GAUTIER

la fin

de

la

guerre entre

Normands

et Byzantins79.

C'est la

dernière

mention

connue

de

ce

personnage.

9.

Le sébaste Constantin

Humpertos

Ce

dignitaire était

peut-être

un neveu

de

Robert Guiscard, un fils

de

son

frère Humbert

de Hauteville

mentionné par

Malaterra80.

Il sera venu

chercher fortune

à

Byzance

au

temps

de

Michel Doucas

ou

de

Bot.ani.ate,

car il

s'y

trouvait

déjà

au

moment

du

soulèvement des Comnènes. Le

14 février

1081,

Alexis Comnène

visita (Constantin)

Humpertopoulos

dans

le but

d'obtenir son

appui et le Normand

se

rangea immédiatement

à son

parti81. La

même année, au cours de la guerre contre

Robert

Guiscard,

le

basileus

lui confia le commandement des troupes franques82. En 1086,

il

fut

rappelé

de

Cyzique

et

envoyé

à

Andrinople

à

la

tête

du

contingent

celte83. Il dut

donc

participer

au

combat

que Tatikios livra aux Petché-

nègues près de Philippopoli

et hiverner avec ses troupes

à Andrinople84. Le

mardi 29

avril 1091, il commandait

encore les

Celtes

à

la bataille

de

Lébou-

nion85. Peu après qu'Alexis fut revenu victorieux dans la capitale, dans le

courant de mai (?), Humpertopoulos et l'arménien Ariébès, convaincus de

comploter contre le

souverain,

furent condamnés

à

la confiscation de leurs

biens

et à l'exil86. Ce dernier

fut

de

courte

durée, puisque

Constantin

Humpertopoulos combattait

les

Comans en

1095 87.

Plusieurs sceaux,

que

publiera

le

P.

Laurent,

nous

renseignent

sur

la

progression

de

la

carrière

nobiliaire

de

ce militaire :

protocuropalate,

nobélissime,

piotonobélissime

et sébaste88.

79. Alexiade

:

Leib ΠΙ, ρ. 138.

80. Cf. G. Malaterra, Historia Sicula, I, 4 : PL 149,

1103

; Marquis De la Force,

Les

conseillers latins d'Alexis Comnène, Byz. 11, 1936, p. 164-165.

81. Cf. Alexiade : Leib I,

p.

74

82.

83.

84.

85.

86.

87.

88. L'un d'eux, trouvé à Sirmium

(Srem),

a été publié par Fr. Barisio, De sigillo

plumbeo

byzantino

Sirmii nuper invento,

Zbornik philos.

Fakult.

8,

1964, p.

183-190

:

Κύριε, βοήθει

τφ

σφ δούλω Κωνσταντίνω πρωτονωβελισσίμω και

δουκί

τών

Θρακησίων.

La fin

de

la légende a été mal lue et

il

faut

corriger,

d'après

le

P. Laurent,

en

δουκί

τφ

Ούμπέρτω.

Ibid.

Ibid.

Ibid.

Ibid.

Ibid.

Ibid.

p.

Π,

■p.

p.

p.

p.

152.

p. 83.

84

et

86.

141.

146-147

; Zonaras : Dindorf IV, p. 242.

193.

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LE

SYNODE DES BLACHERNES

(FIN

1094)

241

10. Le

protonobélissime et préposé

au

caniclee Manuel

Philocalès

Ce haut fonctionnaire, dont on ne connaît pas le rapport de

parenté

avec

les autres

membres de

cette famille très

bien représentée aux

XIe

et

XIIe

siècles, accompagnait le

basileus

Alexis au cours

de

sa

campagne

contre

les

Dalmates

en

1094. Entre le

8

et le 29 juin,

il

se

trouvait

dans

la

région de

Serrés aux

côtés du souverain et le

prévenait

sans succès de

l'attentat que

méditait

contre sa personne Nicéphore Diogène89. Il exerçait

probablement

à cette date

la charge

qui était

la sienne au moment

du synode90. Le seul

autre préposé au caniclee que

nous connaissions

sous Alexis Comnène est

l'eunuque

Eustathe

Kymineianos : il le

fut au

tout début

du

règne

avant

d'être

promu

grand drongaire

de

la flotte, charge qu'il exerçait dès

108591

et

encore

en 109592 et vers

110393.

11. Le protonobélissime,

mystique et

éparque Michel

(Philocalès)

Le patronyme

du personnage a

été omis soit accidentellement,

comme

celui

d'Adrien Comnène dans le Coislin,

soit intentionnellement

parce qu'il était,

nous le verrons, le parent,

voire

le frère du

précédent. Avant

de proposer

une identification, dressons la

liste

des éparques de CP sous Alexis Comnène.

1. En avril 1081,

Rhadènos : le

1er de ce mois il

part avec

Michel,

le

gamvros

des

Comnènes,

accompagner l'ex-basileus

Botaniate

au monastère

de la Péribleptos1.

2.

Entre

mai

et

juillet

1084, le

protospathaire

et éparque

Pierre

qui

siège

aux côtés

du

patriarche Eustrate2.

3. En

juin 1090,

le proèdre

Jean

(Thrakèsios, alias

Skylitzès), qui

cumulait

les

fonctions

de

grand dongaire

de

la Veille et

de

préfet

de

CP3.

89.

Cf.

Alexiade

: Leib

II,

p.

170.

90. Sur la charge de

préposé

au caniclee

voir

F.

Dölger,

Der Kodikellos,

Byzantinische Diplomatik, p.

50-61, et

Dölger-Karayannopoulos,

Byzantinische

Urkundenlehre,

p.

62.

91. α. Alexiade : Leib II,

p.

71. 92. Ibid. :

p. 201.

93. Ibid. : III,

p. 46.

1.

Cf.

Alexiade

:

Leib

I,

p.

103. Sur

le

patronyme

voir

Κ.

Amantos,

Ελληνικά

3,

1930, p. 538-539.

2.

Cf. Rhalli-Potli,

Syntagma 5,

p. 57. Pour la date voir

Grumel,

Regestes, n° 933,

et V. Laurent, Médaillier Vatican, n° 87, avec bibliographie

sur

la charge d'éparque.

3. Cf. K. Rhalli, Zwei unedierte

Novellen

des Kaisers Alexios Komnenos,

Athènes

1898,

p. 9.

Ce document porte dans

l'édition

susmentionnée l'indiction 16 (sic)

et c'est

pourquoi

Dölger, Regesten, n°

1091,

hésite entre juin

1083, 1098

et

1113. Mais

dans

le

ms

d'Andros Haghias 88,

f. 387,

nous

trouvons

indiction

13,

d'où la

date que

nous

proposons : 1090 ou 1105. Ce Jean doit être le grand

drongaire

Jean

Thrakèsios

mentionné

en 1092. Cf. Zachariae,

JGR

3, p. 376, 382-383

(curopalate et

grand drongaire de la

Veille) ; Rhalli-Potli,

Syntagma 5, 1855,

p.

58

; R. Guilland,

BZ 43, 1950,

p. 352.

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242 P.

GAUTIER

4. Avant 101/2,

à

une date incertaine, Bardas Xèros ; il sera

compromis

dans la conjuration des Anémas4. Il est signalé comme protoproèdre et

hétériarque en

10925.

5.

Avant

ou après

1105,

Epiphane

Kamatèros,

mentionné comme

épar-

que sur un sceau6

:

il était anthypatos

de toute

PHellade et

du Péloponnèse

quand il rendit

visite à

s. Mélétios le Jeune mort le 1er septembre 11057.

6. Au début de 1106, un certain

Basile,

réputé pour ses connaissances

astrologiques, venait

d'être

nommé

éparque

de

CP8.

7. En novembre

1107,

le

basileus,

séjournant

à

Chirovachi,

nomme Jean

Taronite

éparque

de

CP9.

8.

A

une date incertaine, Nicolas

Mermentoulos,

nobélissime et

éparque,

connu par

un

sceau10 :

il

est sans doute

ce

juriste à qui Théophylacte de

Bulgarie

envoya

trois

lettres.

9. A une date indéterminée, le

proèdre

Jean

Bèriotès,

juge

du

Velum

et éparque11.

Parmi les

éparques des

XIe-XIIe

siècles prénommés Michel

nous

relevons

Michel Syrakousios12, Michel Machètarios13 et un Michel

anonyme14.

Celui en faveur duquel la présomption est la

plus

forte est Michel

Philo-

calès, connu comme

proèdre et

mystique

par un sceau15.

Dans

cette

hypothèse Michel aura gravi, depuis la

frappe

de

ce

document, plusieurs

échelons de

la hiérarchie

nobiliaire.

4.

C'est

à cette occasion qu'Anne Comnène (Leib III, p. 70) signale sa charge d'épar-

que. Nous

choisissons

une période antérieure à 1101/2, puisque la révolte

des

Anémas

est antérieure à cette date : le sébastocrator Isaac qui interrogea les conjurés

mourut

en

effet vers 1102. Cf.

REB

21, 1963, p.

250-255.

5.

Cf.

Zachariae, JGR

3,

p.

412-413

; Rhalli-Potli,

Syntagma 4,

p. 559, et

5,

p.

58. Pour la date

voir

Grumel, Regestes, n°

961.

6. Cf.

V. Laurent, Bulles métriques, n°

130.

7.

Cf.

Chr.

Papadopoulos, Travaux pour Vhistoire de la

vie

monastique

en

Grèce

(en

grec),

II, Athènes 1935,

p.

78.

8. Cf. Alexiade : Leib III, p.

64-65.

9.

Ibid.

: p.

88.

10 .

Cf.

V.

Laurent,

EO

31,

1932,

p.

437-438.

11. Cf. H. Hunger, Zehn

unedierte byzantinische

Beamten-Siegel,

JÖBG

17, 1968,

p.

185-186.

Toutefois

il n'est

pas exclu

qu'il soit l'éparque

Jean signalé

dans la note

3.

12 .

Cf. V. Laurent, Bulles métriques, n° 731.

13 . Connu comme

vestarque

en

juin

1087

(MM

6,

p.

33)

et préfet

de CP

par un sceau

inédit

(V.

Laurent,

Corpus des

sceaux,

V/2,

1360).

14 .

Cf. V. Laurent,

Collection

Orghidan, n° 307 ; ce dernier pourrait être Michel

Philocalès.

15. Cf. V.

Laurent, ibid., n°

78,

et peut-être G.

Schlumberger, Sigillographie,

° 547. Sur

la charge de mystique

voir R. Guilland,

Le mystique,

REB

26,

1968, p. 279-

289.

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LE SYNODE

DES

BLACHERNES (FIN 1094) 243

12. Le protonobélissime

et

logothète du drome Andronic Sklèros

Ce

dignitaire, parent probable

des

Constantin, Michel et Nicolas, attestés

à l'époque, est très peu connu.

On ne saurait

dire s'il est

ce

Sklèros

mentionné

dans

le

lemme

d'une novelle

de 1082,

dont le

prénom

n'a pas été

déchiffré par

l'éditeur16.

La

charge

qui

était la

sienne

lors

du

synode était

exercée en mai

1086

par le protoproèdre

Jean17. Il

n'est pas

impossible

qu

Andronic

fut ce Sklèros

compromis

dans la

conjuration

des

Anémas

avec

l'eparque Bardas Xèros

et Jean Salomon18. Dans cette

éventualité, il

rentra en

grâce

par la suite, car il est signalé

comme

sébaste en juillet 1

104

avec la charge de gouverneur de la Thrace et de la Macédoine19. Un sceau

du personnage

ne

porte ni titre ni charge20.

13.

Le

protonobélissime

Isaac

Contostéphane

Isaac Contostéphane, membre peu connu d'une

famille qui

ne

tardera

pas à contracter

des

alliances avec les Comnènes21, fit toute

sa

carrière

dans l'armée. A

la fin

de

1080, il participa, jeune

encore, à l'expédition

dirigée par l'incapable eunuque

Jean

contre le

rebelle

Nicéphore Mélissè-

nos :

tombé

de

cheval, il

eût

été capturé par

les

Turcs

sans

l'intervention

de Georges Paléologue22. On

ne

sait rien à son sujet pendant la

plus grande

partie du

règne d'Alexis Comnène.

En 1 107,

ce

dernier le nomme mégaduc23

et

l'envoie à Dyrrachium

avec mission d'empêcher Bohémond

de

passer en

Epire.

Mais

l'amiral,

enfreignant

les ordres reçus, prend

l'initiative

d'assiéger

Otrante : la

tentative

tourne court et il

se

replie sur Avlona.

Ce marin

inexpérimenté

se montre

incapable d'empêcher le débarquement des

Normands

en

octobre de

la même

année24. Alexis l'encourage par lettres à

16 .

Cf. Zachariae,

JGR

3,

p.

348.

17 . Cf.

Rouillard-Collomp, Actes de Lavra,

I,

p.

Ill [en 1089, ce

Jean, devenu

protoproèdre, n'était

plus

logothète du drome (ibid.,

p.

114)] =

Lemerle-Guillou-

Svoronos, Actes de Lavra, I,

Paris

1971, p. 25818.

18 .

Cf.

Alexiade

:

Leib

III,

p.

70.

19 . Cf.

Rouillard-Collomp,

Actes de

Lavra,

I,

p.

139

et

143

=

Lemerle-Guillou-

Svoronos, Actes de

Lavra,

I,

p. 290 et 291.

20.

Cf.

V. Laurent, Bulles métriques, n°

517.

21. Sur la

famille voir

H. Grégoire, La

famille

des Kontostéphanoi

et le

monastère

d'Elegmoi, Revue

Inst. Publ en Belgique

52, 1909,

p. 152-161, et J. Darrouzès,

Georges et

Dèmètrios Tornikès.

Lettres et discours,

Paris

1970, p.

57-58.

22.

Cf.

Bryennios : p.

165.

23. Sur la charge

voir

Hélène

Ahrweiler Byzance et

la mer, Paris

1966, p.

209-211,

et R. Guilland,

Recherches sur les institutions byzantines,

I, p.

542-543.

24.

Cf.

Alexiade : Leib III, p.

77-82.

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244 P. GAUTIER

attaquer

les convois ennemis de

troupes

et de ravitaillement25, mais la

bonne

volonté de

l'officier ne peut suppléer

à son

incompétence : il est

relevé de son

commandement

dans le courant de l'été 1108 et remplacé

par

Marianos

Mavrokatakalon26.

On

perd

sa

trace

après

cette

date.

14.

Le protonobélissime

Etienne

Contostéphane

Etienne fut un

temps, comme son

frère Isaac, officier

de

marine,

mais

son grade

ne

nous

est pas connu

: dans une

lettre

expédiée à

l'empereur

en

1108,

le chef

de

la flotte, Landulphe, accusait Etienne, Isaac et leur

collègue Alexandre Euphorbènos de surveiller avec insouciance la

route

maritime empruntée par les convois

normands27. C'est la

seule

mention

connue de

ce

militaire

qu'on

se gardera de confondre avec le panhypersé-

baste

et

mégaduc

homonyme

qui épousa

Anne,

fille

cadette

de

Jean

II

Comnène,

et

mourut

sous Manuel au

siège de

Corfou en

114928.

15. Le

protonobélissime Georges

Paléologue

Ce

dignitaire n'est pas autrement connu : il

ne

saurait

être

le fils

du

sébaste

Georges Paléologue,

puisqu'il

porte

le

même

prénom.

16. Le nobélissime Bardas Hikanatos

Bardas Hikanatos29

figure

pour

la

première

fois,

sans

mention

de

titre

ni

de fonction, parmi les

membres

de la séance synodale

du

21 mars 1082

qui

examina

la doctrine

de Jean Italos30. Il est attesté comme curopalate

et préteur

du

Péloponnèse et de

l'Hellade

en

1094, dans les

circonstances

suivantes.

Christodule de Patmos, qui mourut le mercredi 16

mars

109331,

avait, la veille de sa mort32,

nommé comme successeur à

la tête

du

monastère

Saint-Jean de Patmos Théodose Canstrisios33. Après

la mort

du saint,

25. Alexiade : Leib III, p. 88.

26. Ibid. :p. 111-113.

27.

Ibid.

:

p.

111-112.

28.

Cf.

F. Chalandon, Jean II

Comnène

et Manuel

I

Comnène,

Paris 1912 (voir

index), et J. Darrouzès, Georges et

Dèmètrios

Tornikès. Lettres et discours,

Paris 1970,

p. 62.

29. Sur ce patronyme voir V. Laurent, Médaillier Vatican, n° 179, p. 190-191.

30. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK

2,

1897, p. 42.

31. Cf.

P.

Gautier, La

date

de la

mort de Christodule de Patmos, REB

25, 1967,

p.

235-238.

32. Théodose

Canstrisios écrit que Christodule était à

l'agonie quand il

rédigea

son testament ; cf.

MM 6,

p. 9018.

33.

Ibid., p. 9μ-3.

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LE

SYNODE DES BLACHERNES

(FIN

1094)

245

Théodose refusa d'exécuter les volontés de Christodule et exposa

ses

raisons dans une lettre de renonciation qui se termine de

la

façon

suivante

:

«

Je

vous ai envoyé

à

vous

les moines les documents

que je possédais,

savoir

:

l'original

du

testament mystique

du

moine

Christodule

de

Latros

(10 mars

1093), l'original de son codicille

(15 mars

1093)

et leurs

copies

conformes

authentifiées

par V illustrissime curopalate et préteur du

Péloponnèse et d'Hellade, kyr Bardas Hikanatos. Pour vous

en

certifier

l authenticité, j'ai

signé de ma

propre main le texte écrit par

Jean

Péramatas, notaire

et taboullarios, le

5

mars, indiction 2,

année

6602 (1094),

en

présence des

témoins soussignés34 ». Il appert

de

ce

texte et

de

la

signature

subséquente

de Théodose35

que Bardas Hikanatos

était

curopalate et préteur entre le

15

mars

1093 (date du codicille de Christodule)

et

le

5 mars

1094 (date

de la

lettre de renonciation de

Théodose)

et qu'il l'était encore

à

l'époque où

Théodose

Canstrisios

rédigeait

sa lettre,

sans

quoi il

eût

mentionné

de

quelque manière le départ

du

préteur ou sa

nouvelle dignité.

Il s'ensuit que

Bardas Hikanatos n'était pas encore nobélissime en mars 1094 et que le

synode des Blachernes où il porte

cette

dignité, supérieure

à

celle

de

curopalate,

est postérieure

à

cette date.

Théodore Prodrome, biographe

de saint Mélétios le jeune,

nous apprend

que Bardas Hikanatos

fut

trois fois anthypatos de toute

l'Hellade

et

du

Péloponnèse : après

l'avoir

été

deux

fois du

vivant

du

saint, il

reçut son

troisième

commandement

au

moment

le

saint

décéda, si bien qu'il assista

à

sa

sépulture

en

septembre 110536.

C'est

la

dernière

mention

connue

de

ce haut

fonctionnaire

byzantin37.

17. Le nobélissime

Michel Diabatènos

La

personnalité

de

ce

Michel

Dabatènos ou Diabatènos

on

rencontre

les

deux orthographes, la première dans VAlexiade, a

seconde,

apparemment

la

plus correcte, dans

Bryennios et plusieurs

documents de

la fin

du

XIe

siècle

— nous

échappe. On l'identifiera sous

réserve

avec un officier d'Alexis

Comnène dont le prénom est toujours

omis

dans YAlexiade. En 1081,

ce

34. Ibid., p. 937~15.

35. Ibid., p. 93ie~28.

36.

Cf.

Chr.

Papadopoulos,

Travaux

pour

Vhistoire de la vie monastique en

Grèce

(en

grec), II,

Athènes

1935, p. 83. Sur la fonction de préteur et d'anthypatos voir N.

Bànescu,

La

signification des titres

de

préteur et

de pronoètès

à Byzance

aux

XIe et

XIIe

siècles, Miscellanea G. Mercati, III, Cité du

Vatican

1956,

p.

393-394.

37.

Un sceau

du

préteur d'Hellade et

du Péloponnèse

Bardas

Hikanatos

a

été

publié

par

N. Bées,

VV

22/3, 1914,

n° 31, p. 215-217 ; la date

de notre synode est discutée

à

cette occasion.

Voir

aussi

A.

Bon, Le Péloponnèse

byzantin, Paris 1951,

p.

95

et

194.

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246 P.

GAUTIER

Diabatènos était

topotérète

d'Héraclée

du

Pont et de Paphlagonie38. En

1095,

il

participait à

la

campagne contre les Comans et se voyait

confier

la garde des défilés

du

Zygum39. Il

fut

ultérieurement

promu

duc de

Trébi-

zonde

;

Grégoire Taronite, qui

le

remplaça

au

cours

de

la

12e

indiction

(1103/4), l'incarcéra

à Tébenna

dès le

début de

sa révolte, mais Diabatènos

et ses compagnons parvinrent par la force

à

recouvrer leur liberté40.

Michel appartenait

certainement à

la

famille

homonyme

dont

une fille,

Kalè, épousa le curopalate Symbatios Pakourianos.

Dans son

testament,

daté

de 1098, Kalè,

en

religion Marie, se dit fille de Zoè Diabatènè et

du

curopalate Basilakès41 et elle énumère parmi ses légataires son cousin le

protovestiaire Léon

Diabatènos42, attesté comme

vestarque en

107143 et

gouverneur de

Mésemvria

en

109844.

18.

Le

protocuropalate

et préposé

aux

requêtes

Jean

Taronite

Ce Jean

Taronite,

qu'on se

gardera

de confondre avec le sébaste

homonyme (supra)45, est pratiquement inconnu. Vers le 5

ou

6 novembre 1

107,

Alexis

Comnène,

en route pour Thessalonique, le nomma éparque

de

la

capitale, une fois parvenu à Chirovachi. C'était,

au

dire d'Anne Comnène,

qui

vante

ses

qualités

de juriste,

un

homme de noble extraction,

que

le

basileus

avait,

tout jeune, pris à son service et

qui

avait été

longtemps

son

secrétaire

(ύπογραμματεύων)46.

On ne connaît pas

son lien de

parenté

avec la

famille

des Taronites et il serait d'autre part aventuré, vu

l'écart

chronologique,

de

l'identifier

avec

son

homonyme, sébaste,

dikaiodotès

et éparque

de

CP,

qui

assista en

1147 à

la

déposition du

patriarche Cos-

mas47. Le sceau de

ce

protocuropalate

a

été conservé48.

38. Cf. Alexiade : Leib

I, p.

131.

39. Ibid. :

II,

p.

193.

40. Ibid.

:

III,

p.

75.

41. Cf. I. Ibèritès, Extrait

des

archives du monastère athonite

d'Iviron

(en grec),

'Ορθοδοξία

6,

1931, p. 364-371 ; ce document a été exploité par P. Tivöev et G. Cankova-

Petkova,

Au sujet

des

relations féodales dans les

territoires

bulgares sous la domination

byzantine à la fin

du

XIe et

pendant

la première moitié

du

XIIe

siècle,

Byzantine- Bul-

garica

2, 1966, p.

107-125.

42. Cf.

Ibèritès, loc.

cit., p. 36633,

36814

et

3706

;

il

est absent de la liste

dressée

par

R. Guilland,

Recherches sur

les

institutions

byzantines,

I,

p.

222.

43.

Cf.

Bryennios : p. 37.

44.

Cf.

Skylitzès : Bonn, p.

743.

Signalons

encore

un Jean Diabatènos,

prêtre

en

1092

; cf.

Grumel, Regestes,

966.

45. Cf.

Alice Leroy-Molinghen,

Les deux

Jean Taronite

de

l'Alexiade, Byz.

14,

1939,

p.

147-153.

46. Cf.

Alexiade : Leib

III,

p. 87-88.

47. Cf.

Alice Leroy-Molinghen, loc. cit., p.

152-153.

48. Cf. V.

Laurent,

Bulles métriques, n° 518.

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248 P. GAUTIER

dait

le

corps des

Chomatènes

et

des Turcs61. Au cours de

la

campagne

contre les Comans

en

1095, le basileus lui enjoignit d'attaquer les barbares

à

la sortie des

défilés du Zygum avec le concours de Monastras

et

de Michel

Anémas62.

L'exploit

qu'il

accomplit

à

cette

occasion

lui

valut d'être promu

sur le champ de

bataille

à

la

dignité de

nobélissime63. Peu

de temps

après,

il fut

surpris

par une troupe de Comans et faillit périr

dans

la

rencontre64.

Quand le rebelle Diogène entra dans la place forte de

Poutza,

près d'Andri-

nople, Katakalon

établit son camp dans les

environs65.

En octobre 1096, Katakalon fut chargé de

ramener

à

CP

es

croisés

rescapés

du

massacre

du

Drakon66. Au moment

le

neveu

de Bohémond, Tancrède,

prit Laodicée aux Byzantins67, Constantin est mentionné par

Anne

Comnène

comme duc de Chypre68. En septembre 1108, il joua un rôle de premier

plan

dans

la

campagne

contre

Bohémond

autour

de

Dyrrachium

;

il

fit

notamment

partie de la délégation byzantine chargée de persuader le Normand de

faire

la

paix69.

Plusieurs sceaux

du

personnage

ont été conservés.

Deux d'entre eux ne

mentionnent

ni

charge

ni dignité

7 °. Un troisième

lui donne

le titre

de

nobélissime 7 1

qu'il

reçut

en

1095.

Un quatrième,

qui lui attribue

la charge de

duc de Chypre

et la

dignité

de curopalate, fait difficulté72.

Si

la

lecture

de cette

dignité

est

correcte,

il faudrait

admettre

que

Constantin fut duc

de

Chypre

une première

fois

avant

1095 et une

seconde

fois,

au

moins comme nobélissime, en 1 102/3.

21.

Le protoproèdre

du

sénat

et

grand

drongaire de

la

Veille,

Nicolas

Mermentoulos

Ce haut fonctionnaire est probablement

ce

Mermentoulos

à qui

Théo-

phylacte de Bulgarie adressa trois lettres : l'archevêque écrit que son corres-

61. Cf. Bryennios : p. 137

et

139 ; Aîexiade : Leib I, p. 21

et 22.

62. Cf. Aîexiade : Leib II, p. 194.

63. Ibid.

64.

Ibid.

65.

Ibid.

66.

Ibid.

p.

195.

p.

197.

p.

201.

p.

212.

Pour

la

date

voir

R.

Grousset,

Histoire

des

croisades,

I,

p. 8-9.

67.

Dans

la seconde moitié de

1102

selon R.

Grousset,

ibid., p. 385, mais

en

février/

avril

1103 selon

H. Hagenmeyer,

Revue de

Γ Orient

latin

11,

1908,

p.

484-485.

68.

Cf. Aîexiade : Leib

III,

p.

41.

69. Ibid.

: p. 117,

120-122

et

141.

70. Cf.

G.

Schlumberger,

Sigillographie, p.

633, nos 1-2. Il n'y

a

aucune raison

de

lui attribuer

le

sceau d'un Katakalon duc

de Paradounavon,

anthypatos

et

patrice,

publié

par

N.

Banescu,

Sceau inédit de Katakalon,

katépano

de

Paradounavon,

EO 35,

1936,

p.

405-408.

71. Cf. V. Laurent, Bulles métriques, n° 92.

72. Cf. V. Laurent, Collection

Orghidan,

n° 205, et Médaillier Vatican, p. 57, n. 4.

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LE SYNODE

DES BLACHERNES

(FIN 1094) 249

pondant

préside aux

décisions de

Thémis73,

qu'il est le

gardien

de Thémis74,

expressions qui désignent adéquatement la

fonction

de président

du

tribunal

impérial exercée depuis Michel Doucas par le

grand drongaire

de la Veille75.

La

date

à

laquelle

Nicolas

MermentouJos

occupait

cette

fonction

dépend

de

celle que nous proposons

pour

l'actuel synode, où il était

— son

titre

est

omis

— protocuropalate

ou

curopalate. A une

époque postérieure et

indéterminée, il

fut

nobélissime et éparque

de

CP76. Comme drongaire

de la Veille il

a pu

succéder

à

Jean

Thrakèsios,

alias Skylitzès,

attesté à

ce

poste avec la

dignité de

proèdre en

juin

109077 et celle

de curopalate

en

mars78

et

en mai

109279.

Les

autres titulaires de cette

charge

sous Alexis Comnène,

signalés ou

non par R.

Guilland80, furent

: en mai

1082

le protocuropalate Michel81,

qui n'est

autre

que

le

sébaste

et

logothète homonyme

présent

à

ce synode

;

Nicolas

Sklèros

en janvier,

indiction 7,

soit

1084

ou

1099

ou

111482,

et

le

chroniqueur

Jean

Zonaras83.

22.

Le curopalate Romain,

fils de

Paléologue

Le personnage est

inconnu

d'autre part

et il

n'y a

même

pas

lieu

de lui

attribuei

un sceau ayant

appartenu à

un

curopalate Romain84. Le

père

73. Cf.

PG

126, 389e. 74. Ibid., 393°.

75. Cf.

R. Guilland, Le

grand drongaire de

la

Veille, Recherches sur les institutions

byzantines,

I,

p.

573-575.

76.

Cf.

V. Laurent,

Mélanges

d'épigraphie grecque et de sigillographie

byzantine,

EO 31,

1932,

p. 437-438. Parmi les

autres porteurs

de

ce

patronyme signalons

Michel,

higoumène du Stoudios au milieu du

XIe

siècle (Cedrenus : Bonn II,

p.

555,

in apparatù)

et

un

patrice et préteur anonyme de

Thrace

et de

Macédoine

(REG 13,

1900,

p.

467).

77. Cf.

K. Rhalli, Zwei

unedierte Novellen

des Kaisers Alexios

Komnenos, Athènes

1898, p. 9.

La

novelle est

datée

de juin,

indiction

16 date

corrigée

par Dölger, Regesten,° 1091,

en indiction 6,

soit

1083

ou

1098

ou 1113. Mais le

ms

Haghias 88 d'Andros

donne

en

réalité indiction

13,

soit 1090 ou 1105. Or, comme il est quasi certain que le

proèdre

et

grand

drongaire

Jean de cette novelle

n'est

autre que Jean

Thrakèsios

qui est

curopalate et grand drongaire de la

Veille

en 1092, il s'ensuit que

cette novelle

d'Alexis

est

de

juin

1090. Ce Jean

Thrakèsios, attesté

ailleurs comme protovestiaire

(Cf.

Cedrenus :

Bonn

I,

p.

54),

n'est

autre

que

le

chroniqueur

Jean

Skylitzès. Cf.

E.

Tsolakis, Le

problème

du continuateur de

Jean

Skylitzès (en grec), Ελληνικά

18,

1964,

p.

79-83.

78. Cf. Zachariae, JGR

3,

p. 376 et n. 1 ;

Dölger,

Regesten, n° 1167.

79. Cf. PG 119, 761

B~c

; Grumel, Regestes, n° 963.

80. Cf. R.

Guilland,

Recherches

sur

les

institutions

byzantines,

I,

p. 574-575 :

il

faut

écarter

Etienne, alias Syméon le sanctifié, qui fut grand

drongaire

sous

Botaniate.

81 .

Cf. Zachariae,

JGR

3,

p.

343 ;

Dölger,

Regesten, n° 1283

(non

identifié

par

l'auteur).

82 . Cf.

Zachariae, JGR

3,

p. 410 ; Dölger, Regesten, n°

1113

; V. Laurent, Corpus

des sceaux, V/2,

1202.

83. Cf. art. Zonaras Jean (Amann) dans DTC 152, 1950, col. 3705-3708.

84. Cf. V.

Laurent,

Bulles

métriques, n° 295.

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250

P.

GAUTIER

de

ce Paléologue

est vraisemblablement

le

protonobélissime Georges

Paléologue

mentionné

plus

haut

(n°

15).

23.

Le

curopalate

Jean

Synadènos

Ce

membre

d'une famille bien représentée85 à l'époque est un

inconnu

;

un sceau

lui attribue aussi

la dignité

de curopalate

86

24.

Le curopalate

et

grand hétériarque Constantin

Antiochos

Ce militaire est quasi

inconnu

: VAlexiadementionne

à

deux reprises un

Antiochos87, mais comme Constantin et Michel étaient

l'un

et l'autre

officiers, on ne saurait

décider

duquel

des deux

il est fait

état.

Les

Antiochoi

trempèrent dans

la

conjuration ourdie

par

les Anémas88

approximativement entre

1095

et

110289.

Deux sceaux

de Constantin Antiochos ont été

conservés90.

Son prédécesseur dans

la charge

de

grand hétériarque

fut sans doute

Argyros Karatzas, un officier d'origine petchénègue,

qui

commandait

déjà des

ethnikoi

en 1087 avec son compatriote

Ouzas91.

Quand Jean

Comnène,

fils

du sébastocrator

Isaac,

fut soupçonné,

en

1094

ce semble,

de

préparer une révolte, le

basileus ordonna

au grand hétériarque Argyros

Karatzas

de prendre le

gouvernement

de Dyrrachium

au cas où l'accusé

passerait

à l'action92. Pendant

la

campagne contre les

Comans en 1095,

Karatzas

commandait

encore

les

ethnikoi,

mais Anne

Comnène

ne

mentionne

pas alors sa charge93. Le prédécesseur de

Karatzas

a pu

être Bardas Xèros,

attesté

en mars 1092 comme protoproèdre et hétériarque94.

Signalons

85.

On

trouvera quelques

indications dans

D. Polemis, The Doukai,

p.

178-179.

86. Cf. V.

Laurent,

Bulles métriques,

729.

87.

A

la

fin de

1081, un

Antiochos

commande le

corps

des Macédoniens

(Leib

I,

p.

151)

et

en

avril

1091

un Antiochos est

chargé

de construire un

pont

de

bateaux sur

la Marica

(Leib

II,

p. 137).

88. Cf. Alexiade : Leib III, p. 69 et 71.

89.

Le

chef

de la

conjuration,

Michel

Anémas, combat

les

Comans

en 1095

(Alexiade

:

Leib

II,

p.

194)

et

le

sébastocrator Isaac

qui instruisit le

procès mourut vers

1102

(REB

21, 1963,

p. 253-255).

90. Cf. V. Laurent, EO 27, 1928, p. 433-434 (ni

titre

ni fonction), et

Collection

Orghi-

dan,

n° 414 (ni

titre

ni fonction).

91. Cf. Alexiade

: Leib

II,

p.

97.

92. Ibid. : p. 147-149.

93. Ibid. :

p. 204.

94.

Cf.

Zachariae, JGR

3,

p. 413 ; Grumel, Regestes, n° 961 ; Dölger, Regesten,

n° 1168.

Dans

d'autres

documents

contemporains (cf. PG 104, 1177^ ; 119, 761e) il est

appelé

proèdre,

sans

doute par erreur.

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LE

SYNODE DES BLACHERNES

(FIN

1094)

251

encore un autre grand hétériarque

du

règne d'Alexis Comnène (entre 1 108

et 1118) : le protonobélissime

Manuel

Straboromanos95.

25.

Le

curopalate

et

juge

Euthyme

Ce personnage,

inconnu d'autre

part,

a

chance d'être

identique à cet

Euthyme qui

se

prévaut

à

cette époque de sa fonction

de

juge sur

deux

sceaux96.

26. Le

curopalate

Michel Sklèros

Dignitaire inconnu.

27.

Le

curopalate

Constantin Iasitès

Ce

Constantin Iasitès fut

peut-être

un disciple

de Jean Italos,

car

Anne

Comnène stigmatise parmi ses épigones des Iasitès et des Serblias1. Son

fils épousa Eudocie, troisième

fille

d'Alexis Comnène2, mais l'arrogance

dont cet écervelé fit preuve envers la basilissa Irène Doukaina le fit chasser

du

palais et

son

épouse, tombée malade, entra dans un couvent3. Les

deux

époux eurent des enfants dont

nous

ignorons

le

nombre

et les

noms4.

Leur

mariage

fut

dissous avant 1118,

date

extrême du

typikon d'Irène,

puisque

Eudocie y

est

mentionnée

comme moniale5. Le praktor Iasitès dont Théo-

phylacte

de

Bulgarie

se

plaint

en termes

amers6

est peut-être

un

membre

de

la même

famille.

28.

Le curopalate

Constantin Choirosphaktès

En avril

1078,

le proèdre

Constantin

Choirosphaktès, «

homme

intelligent

et avisé, doué

de

toutes

les

qualités d'un

sage

politique », fut envoyé

par le nouveau basileus Nicéphore Botaniate auprès

du

rebelle Nicéphore

Bryennios

qui

marchait sur CP7. Vers le mois de

juin 1081,

Alexis Comnène

95.

Cf.

P.

Gautier,

REB

23,

1965,

p.

195.

96. Cf. V. Laurent, Bulles métriques, n°s 66 et

679.

1. Cf. Alexiade : Leib II, p. 37. Sur le personnage voir P. Gautier, La curieuse

ascendance de Jean Tzetzès, REB 28, 1970, p. 217-218.

2.

Cf. Alexiade : Leib HI, p. 237.

3. Cf.

Zonaras

: Dindorf IV, p. 241.

4. Dans

la première poésie

de

Nicolas

Kalliklès, Eudocie fait mention de

son époux

et de

ses

enfants. Cf.

L.

Sternbach, Nicolai Calliclis carmina, Cracovie

1903,

p. 7.

5. Cf. PG 127, 1005e et

1O93B.

6. Cf. PG 126, 423e et

516*.

7.

Cf. Bryennios : p.

130.

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252 P.

GAUTIER

l'envoyait à son

tour auprès d'Henri IV d'Allemagne : dans la lettre qu'il

devait

remettre

au

souverain germanique,

il

était qualifié de protoproèdre

et de catépan des titres8. Il

participa à

la réunion

synodale du

21 mars 1082

qui

examina

la

doctrine

de

Jean

Italos

en

qualité

de

protoproèdre

et

de

protonotaire

du drome9.

En avril

1088,

il

est

mentionné

comme

protoproèdre et préposé aux requêtes dans des documents

qui

garantissent la

donation de l'île de Patmos à

Christodule

de Latros10. Le 23

mai

de

la

même

année

il porte la

même

charge et la

même

dignité

dans un autre

chrysobulle11.

Il exerça ensuite une fonction inconnue

en

Macédoine

ou

dans une autre région limitrophe12.

Peut-être

était-ce celle de préteur

d'Hel-

lade et

du

Péloponnèse que lui attribue un sceau13.

C'est

en cette qualité

qu'il rendit

visite à

s. Mélétios le

Jeune14,

ce

qui

permet

de

constater qu'il

fut

préteur

avant

1

105,

date

de

la

mort

du

saint.

A

une

date

indéterminée,

mais antérieure

à

1110, il rendit également visite

à

un autre

moine

illustre,

s. Cyrille le Philéote,

à qui

il fit don

de

la propriété qu'il

possédait près de

l'ermitage

du

saint15. Le

P.

Laurent

nous

signale qu'il existe un sceau

inédit de

ce

personnage.

29.

Le

protoproèdre et

primicier

des vestiarites intérieurs Tatikios

Ce

militaire16 apparaît pour

la

première fois

en

1078

aux

côtés

d'Alexis

Comnène occupé

à

réduire la

révolte

de

Nicéphore Basilakès.

Bryennios

écrit

à

son

sujet

que

c'était

un

familier

d'Alexis,

un

homme

de

sa

maison,

du

même

âge

que

lui et

qui

avait

été élevé

avec lui17. Le

renseignement

est

corroboré

par

Anne

Comnène

qui

le dépeint en ces

termes

: « C'était un

homme très vaillant et intrépide

au

combat,

mais

qui

n'était pas

d ascendance

libre.

Son père en effet

qui

était

Sarrazin tomba dans

une expédition

de fourrageurs

entre

les mains de mon

aïeul

maternel Jean Comnène18

»,

8. Cf. Alexiade : Leib I,

p.

133

et

134.

9. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK 2, 1897,

p.

42.

10 .

Cf.

MM

6,

p.

45

et

49

;

il faut

y

corriger

CP

en Constantin.

11.

Cf.

MM

6, p.

53.

12 .

Cf. Théophylacte : PG 126,

541

B.

13.

Cf. V. Laurent, Bulles métriques,

nos

129 et 738.

14 . Cf.

Chr.

Papadopoulos, Travaux pour Vhistoire de

la vie

monastique

en

Grèce

(en grec), II, Athènes 1935, p. 62.

15.

Cf. E.

Sargologos,

La

Vie de s. Cyrille

le

Philéote, moine byzantin j 1100),

Bruxelles

1964,

p.

143.

16 .

Sa carrière a été esquissée par R. Guilland, Recherches

sur

les

institutions

byzantines,

I,

p. 313-314.

17 . Cf.

Bryennios : p.

150.

18 . Alexiade

: Leib

I,

p.

151.

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LE

SYNODE DES BLACHERNES

(FIN

1094)

253

et

qui

ajoute que le

mal

dont

son

père souffrait au

genou

avait

été

causé

involontairement

par Tatikios

quand

tous

les deux jouaient

au

polo19.

Les chroniqueurs

occidentaux

précisent qu'il avait le

nez

coupé et portait

un

appendice

nasal

en

or20.

A

la fin

de 1081, lors de

la

campagne contre Robert

Guiscard,

Tatikios

commandait les Turcs des environs d'Achrida et était déjà grand primi-

cier21. Vers 1086,

il fut envoyé

combattre

l'émir

de Nicée, Aboul Kasim22.

Après

la

défaite

byzantine

du

printemps 1086 contre

les

Petchénègues,

Alexis rappela Tatikios d'Asie mineure et l'envoya à Andrinople préparer

une

nouvelle armée.

Le

général rencontra

les barbares près de Philippopoli,

fut

vainqueur

et revint

à

CP23.

L'année suivante,

il

commandait

l'aile

droite des forces

byzantines

qui

furent défaites près de

Dristra24.

Vers

1089/90,

il

combattait

encore

les

Petchénègues25.

En

juin

1094,

il

fait

partie

de l'expédition organisée contre les Dalmates et déjoue les tentatives

d assassinat de Nicéphore

Diogène

sur

la

personne du basileus26. En 1095,

il

prend

part

à

la

campagne

contre

les

Comans27. En décembre 1096, il est

chargé

de

ravitailler l'armée des croisés qui campe

devant

CP28 et en

juin 1097

il commande

les

troupes byzantines

qui

assiègent Nicée

avec

le

concours

des

Francs29.

Aussitôt après la

reddition

de

la ville, Alexis charge

le grand primicier

Tatikios d'accompagner les croisés

vers

Antioche30

et c'est au nom

du basileus

qu'il

se

fait remettre le

château de Plakentia31.

Lors

du

siège d'Antioche, il conseille aux croisés éprouvés par

la

famine

d'occuper

les

places

fortes

avoisinantes32.

Vers

la

fin

de 1097

ou

le

début

de 1098,

au

cours du siège d'Antioche, les intrigues de Bohémond l'obligent

19. Ibid.

: p.

160.

20. Tatic

naribus

truncus :

cf.

Raymond

d'Aguilers

:

RHC, Occ.

III,

p. 245-246 ;

Tatinus truncatae

naris,familiaris

împeratoris

: cf.

Albert

d'Adî,

ibid. IV,

p.

327

;

Tetigus...

vir siquidem gravis

aevo, sed

naso, qua

nesdo occasione, deciso,

et id utens aureo : cf.

Guibert, ibid.

IV, p.

175.

21.

Cf.

Alexiade

: Leib

I,

p.

151.

22. Ibid.

:

II,

p.

67-70.

p.

83-86.

p.

97.

p.

109.

p.

171, 175

et

182.

27.

Ibid.

: p.

193.

28.

Cf. G.

Paris, La chanson d'Antioche, Paris 1848, I,

p.

77.

29. Cf. Alexiade : Leib III, p.

12-13

; Albert d'Aix : RHC, Occ. IV, p. 315 et 327.

30. Cf. Alexiade

: Leib

III,

p. 17-18 ;

Raymond

d'Aguilers : RHC, Occ.

III,

p.

245

;

Pierre

Tudebod

: ibid., p.

41 et

189.

31. Cf. Chalandon, Essai

sur

le règne d'Alexis Comnène, p. 199.

32.

Cf.

Raymond

d'Aguilers : RHC, Occ.

III,

p. 245.

23.

24.

25.

26.

Ibid.

Ibid.

Ibid.

Ibid.

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254 P.

GAUTIER

à

abandonner

les

croisés

à

leur sort ; il

se

rend en Chypre,

puis rejoint

CP33.

Peu après son arrivée dans la capitale, vers le début de 1099, le basileus lui

confie un

commandement

naval sous

les ordres du mégaduc Landulfe

avec

le

titre

de

«

képhalè périphanestatè34

».

Il

participe

alors

à

une

expédition

contre une

flotte

pisane

qui

ravageait des possessions

byzantines et

ramène

sa flotte intacte

à

CP35.

Un

Michel qui se

dit

Tatikios par son père

et Comnène

par

sa

mère

était

peut-être son fils3 6. Signalons enfin un

Constantin,

curopalate et

anagrapheus,

qui

est appelé,

dans

un

acte de 1104,

« neveu

du

grand

primicier37 ».

30.

Le fils

de

Tarchaniotès

Le

prénom

de

ce

dignitaire

omis

par le copiste

a

chance

d'être

Katakalon,

le fils de Joseph

Tarchaniotès38.

Le

magistros

Joseph

Tarchaniotès

part icipa à

la bataille

de

Mantzikert et, en

refusant de se

porter au

secours

du basileus

Diogène en

difficulté,

fut en

partie responsable du

désastre39.

Michel

Doucas le nomma

par

la suite

protoproèdre

et

duc d'Antioche ;

il mourut

à

ce

poste

probablement

en 107440. Son fils, le magistros

Katakalon Tarchaniotès, se

révélant

impuissant à réprimer les

émeutes

qui

secouaient alors

cette ville, on confia la charge

de duc à

Isaac

Comnène41.

Lors de la révolte de Nicéphore Bryennios, le katépano d'Andrinople

Katakalon

Tarchaniotès, qui était «jeune encore,

mais

très prudent

et

très

sensé

»,

resta

fidèle

au

basileus

Michel

Doucas,

mais

les

rebelles

réussirent

à le

gagner

à

leur cause au moyen d'une

alliance

matrimoniale

:

Katakalon maria en effet sa sœur Hélène au fils

de Jean

Bryennios, frère

de

Nicéphore42, et la

même année,

près

de

Kalovryè, Katakalon commandait

33. Cf. Alexiade

: Leib

III,

p.

20-21. Les chroniqueurs

occidentaux attribuent

son

départ

à

la peur

:

Baudric

de Dole : RHC, Occ.

IV,

p. 44-45 ;

Albert d'Aix

: ibid.,

p. 417 ; Guibert : ibid., p.

175-176

; Pierre Tudebod :

ibid. Ill,

p. 41-42 ; L.

Bréhier,

Gesta

Francorum, p.

79.

34. Cf. Alexiade : Leib III,

p.

42.

35.

Ibid.

:

p.

45.

36. Cf.

NE

8, 1911,

p.

56-57.

37. Cf. Rouillard-Collomp, Actes de Lavra,

I,

p.

13922

= Lemerle-Guillou-

Svoronos,

Actes de Lavra,

I,

p.

29324.

38. Sur cette

famille

voir K. Amantos, Ελληνικά

2,

1929, p. 435-436, et D. Polemis,

The Doukai,

p.

183.

39. Cf. Bryennios : p.

36-37.

40.

Ibid.

; V. Laurent, La chronologie des gouverneurs d'Antioche sous la seconde

domination

byzantine, Mélanges Monter

de, II,

1962,

p. 249.

41.

Cf.

Bryennios : p. 37 ; V. Laurent,

ibid.

42. Cf. Bryennios : p.

108-109

;

Attaliate

Bonn, p. 242 (anonyme) ; Skylitzès

Cont. :

Tsolakis,

p. 173 (anonyme).

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LE SYNODE

DES

BLACHERNES (FIN 1094) 255

l'aile

gauche de l'armée rebelle

qui fut

vaincue par Alexis

Comnène43.

On

le

trouve

ensuite, mais

seulement en

1095, à Andrinople : le

basileus

l'exhorte par lettre

à défendre

la ville contre

les

Comans44.

Les

autres

Tarchaniotès

attestés

à

la

même

époque

sont

:

Constantin45,

le patrice,

anthypatos

et

stratège

Michel46, et un correspondant, sans

prénom et

passablement

âgé,

de Théophylacte de

Bulgarie47.

31 Le protoproèdre

et hypatos

des

philosophes

Théodore Smyrnaios

La première mention

du personnage

remonte

à

1082 : une semeiosis

impériale en

date du

vendredi

16 juillet 1082 le qualifie de magistros et de

juge48. Il fut

nommé

proèdre

à une

date inconnue, mais il

portait cette

dignité

entre la

nomination du rhéteur Théophylacte à l'archevêché d'Achri-

da

(vers

1088/9)

et

notre

synode,

puisque

ce

titre

lui

est

donné

par

ce prélat

qui lui adressa plusieurs lettres49. Le lemme

de

l'une d'elles

rappelle

sa

charge d hypatos des philosophes50, qu'il aura sans doute obtenue après

que

Jean

Italos eut

été

condamné et

relégué

dans un couvent (1082)51.

Protoproèdre

et hypatos des philosophes

au

moment

du

synode, i\

fut

auparavant ou

plus

tard questeur52. Il sera ultérieurement

promu curopa-

late53.

De son

activité

littéraire

qui fut

probablement féconde

ne

subsistent

que

des vestiges

:

1.

L'éloge

funèbre d'un fils

du

protostrator Michel Doucas54.

2.

Un

traité sur

les

azymes

et

la

procession

du

Saint-Esprit55,

appelé

aussi

discours

à

l'adresse des fidèles soumis au pape (1112)56.

43. Cf. Bryennios : p. 136 ; Alexiade : Leib I, p.

20.

44.

Cf. Alexiade : Leib

II,

p.

194.

45. Cf. V.

Laurent,

Collection

Orghidan,

469.

46.

Cf. V.

Laurent,

Bulles métriques, n° 577.

47. Cf. PG 126, 520° et 525Ö.

48.

Cf.

Zachariae, JGR

3,

p.

351

;

Dölger,

Regesten, n°

1084.

49. Cf. PG 126, 385 = 536) et 441. Il faut

également

ajouter

une lettre anonyme,

ibid., 308-309 ; cf. Alice Leroy-Molinghen, Du destinataire de la lettre Finetti 1 de

Théophylacte

de

Bulgarie,

Byz.

36,

1966,

p.

431-437.

50. Cf. PG 126,

441.

51. Cf.

Grumel,

Regestes, n08 926 et 927.

52. Cf. V. Laurent, EO 31, 1932,

p.

331-335.

53.

Ce

titre

figure

dans le lemme de son traité

sur

les

azymes

de 1112.

54. Cf. L.

Sternbach,

Nicolai Calliclis carmina, Cracovie 1903, p. 35-36

(cet éloge

funèbre est perdu) ; NE

8,

1911, p.

140.

Voir aussi D. Polemis, The Doukai, p. 66.

55.

Conservé dans

les

Vatic.gr.

680,

f.

433-438

;

Baroccianus

101, f. 89V-93V ; Vatoped.

229,f. 187-201 ; Vindob. theol. 324, f. 244-275 ; Coislin. 192,f.

52-57v.

56.

Conservé dans

les

Mosq. synod. 239 (VI. 366), f. 40-48 ; 240 (VI. 368), f.

115-127

;

250 (VI. 207), f.

452-461.

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256 P.

GAUTIER

3.

Un éloge

du

martyr s.

Georges57.

4.

Un

éloge de

s.

Paul58.

5.

Des commentaires d'Aristote59.

Le

traité

contre les

Arméniens

que

lui

attribue le Vatoped.

229

est

un

faux60.

L'auteur anonyme

du

Timarion

a

fait l'éloge

de

sa science et

de

sa

probité61.

Un

poème de

Nicolas Kalliklès

lui est dédié62.

32.

Le

protoproèdre Georges Manganès

Personnage

peu

connu,

il est en mars 1081

dans le camp des Comnènes

qui

assiègent CP et on lui confie les

ambassadeurs envoyés

par N icéphore

Mélissènos63.

En sa

qualité de

secrétaire d'Alexis

Comnène,

il

rédige,

avec

une

lenteur calculée,

le chrysobulle

qui

accordait au compétiteur

de

la

rive

asiatique

le

titre

de

césar

et

d'autres

privilèges64.

Dans

un

acte

de

1082

est

nommé

un

Georges

proèdre ou protoproèdre,

dikaiophylax

et

questeur,

qui

pourrait

être

Georges Manganès65 ; le 15 mai 1092,

ce

dernier

assistait

à une réunion synodale avec la

dignité

de protoproèdre66.

33. Le protoproèdre Georges Basilakès

On ne

sait

rien d'autre

à son sujet

sinon qu'il sera compromis

ultérieurement (entre 1095 et

1102)

dans la conjuration des Anémas67. Ses liens de

parenté

avec

la

famille

homonyme,

très bien représentée

aux

XIe-XIP

siècles,

nous échappent.

34. Le protoproèdre Constantin Opos

Constantin Opos, petit-fils possible

du

général homonyme, catépan

d'Italie

en 1033/4,

fut

un militaire. En

1081, lors de

la

campagne

contre

57. Edité par K.

Krumbacher,

Der

heilig

Georg in der griech. Überlieferung,

Abhand d. Kön.

Bayer.

Akad. d. Wissens. Philos. Philol. und Hist. Klasse, XXV B,

3

Abh., Munich 1911,

p.

214-225 (attribution incertaine,

mais

probable). Ce texte est

attribué au

questeur

Théodore

par

tous les manuscrits.

58 .

Edité dans

PG

63, 787-802.

Les

manuscrits attribuent

ce factum

au

magistros

Théodore.

59.

Conservés dans le Vindob.

theol.

1 34, f.

238-262v.

60. Cf.

J. Darrouzès, REB

25,

1967, p. 291.

61.

Cf. A.

Ellissen, Timarion's und Mazaris* Fahrten in den Hades, Leipzig

1860,

p.

66,

et

passim

et Alice Leroy-Molinghen,

loc. cit. (note 49),

p. 435-436.

62. Cf. L.

Sternbach,

op. cit.,

p.

61-64.

63. Cf. Alexiade : Leib

I,

p.

89-90.

64. Ibid. : p.

92-93.

65. Cf. Zachariae, JGR

3,

p. 350

(protoproèdre)

et 354 (proèdre).

66. Rhalli-Potli, Syntagma

5,

p. 58.

67. Alexiade : Leib III, p. 69 et 72.

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LE SYNODE

DES BLACHERNES

(FIN 1094) 257

Robert Guiscard,

il

commandait le corps des Excubites68. Vers

1085/6,

il enlevait aux Turcs

Cyzique,

Poimanénon et

Appoloniade69. Au

printemps

1092,

il

combattait à Chio

l'émir

de Smyrne Tzachas, sous les ordres de

Constantin

Dalassène70.

En

1097,

il

dut

recourir

aux

armes

pour

contraindre un certain comte

Raoul

à

franchir

le Bosphore avec ses

croisés11.

Pro-

toproèdre au moment

du

synode, il

devint par

la

suite protonobélissime72.

Un sceau lui

attribue

la

fonction de

duc73 et une note marginale d'un

manuscrit

du XIIe siècle celle de mégaduc74.

35.

Le

protoproèdre Nicétas Kastamonitès

Cet officier

d'une

famille bien fournie à l'époque

et

peut-être apparentée

à

celle des

Comnènes75, participa

en

1087 à

la bataille

de

Dristra au cours

de

laquelle

les

Petchénègues

écrasèrent

l'armée

byzantine76.

Quand

l'émir

de Smyrne

Tzachas

se

fut

emparé de

Mytilène et

de

Chio en 1090 ou au

tout début

de

1091, Nicétas Kastamonitès reçut

l'ordre

de l'en chasser,

mais il

fut

vaincu

à

la première rencontre et une bonne partie de ses

vaisseaux tomba aux mains

de

l'ennemi77. Il sera

ultérieurement

compromis

dans la conjuration des Anémas (entre 1095 et

1102)78.

Un sceau inédit lui

attribue

la dignité

de vestarque79, qu'il a

évidemment

portée longtemps

avant l'actuel

synode.

36.

Le proèdre

et

grammatikos

Jean

Fonctionnaire

impossible

à

identifier.

37. Le

proèdre

Basile Mavros

Personnage inconnu.

68. Ibid. :

I,

p. 151.

69. Ibid. : II, p.

80-82.

70.

Ibid.

: p.

111-112. Pour

la date de cette campagne voir P. Gautier, Diatribes

de

Jean

l'Oxite

contre

Alexis Comnène,

REB

28,

1970,

p.

10-15.

71.

Cf.

Alexiade : Leib

II,

p. 226-227.

72. Dignité attestée par un

sceau

; cf. Laurent, EO 31,

1932,

p. 335-337.

73. Cf. V.

Laurent,

Collection

Orghidan, n° 287.

74.

Cf.

A. Mingarelli, Gmeci codices

manuscripti apud

Nanios

asservati,

Bologne

1784,

p.

33

;

le distique est cité

et corrigé par

V.

Laurent, EO

31, 1932,

p. 337, n. 1.

75.

Un

Kastamonitès est dit

parent

d'Alexis

Comnène. Cf.

Ph. Meyer, Haupturkunden,

p.

165

et

177.

76. Cf. Alexiade : Leib Π, ρ. 97.

77. Ibid. :p. 111.

78. Ibid. : ΠΙ, ρ. 69.

79. Cf. V. Laurent, Collection Orghidan, n° 440.

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258 P.

GAUTIER

38. Le proèdre

et

juge de

l'hippodrome

Michel Autoreianos

Ce dignitaire,

l'un

des douze juges

du

tribunal de l'hippodrome (PG

119,

1192^),

doit

être

ce proèdre

et

juge

Autoreianos

qui

figure à

deux

reprises

dans

une

semeiosis impériale du

vendredi 16 juillet 108280, mais on

hésite

à l'identifier avec le spatharocandidat Michel

Autoreianos connu

par

un sceau81.

39. Le proèdre

Grégoire

Aristènos

II

assistait

à

la

séance synodale du 21

mars

1082 qui examina

la doctrine

de

Jean

Italos82.

40.

Le proèdre Georges Pyrrhos

Ce dignitaire pourrait être un militaire : un

Georges Pyrrhos,

réputé

pour

ses qualités d'archer, combattait Robert Guiscard

près de

Larissa

en

1083

83 et

les Petchénègues près de

Rhousion vers

1089/9084.

Théophane

Pyrrhos, anthypatos en 109085, était

peut-être son

parent.

41. Le proèdre

et

primicier

des

vestiarites

extérieurs

Michel

Antiochos

Le

personnage

est

quasi

inconnu.

C'était

à

coup

sûr,

vu

sa

charge, un

militaire,

mais

on

ne saurait dire

si c'était lui ou Constantin Antiochos

qui

commandait le corps des

Macédoniens en 1081 86

et construisait un

pont de bateaux sur la

Marica en

109187. Il fera sans doute partie de

ces

Antiochoi compromis dans

la

conspiration des Anémas88,

entre

1095

et

1102. Il était particulièrement détesté de

Théophylacte

de Bulgarie,

qui

supplie un

moine

Nil très influent à CP, peut-être le futur hérésiarque,

d'intervenir

en haut lieu

pour

que

Michel Antiochos

ne reçoive pas

de

80.

Cf.

Zachariae,

JGR

3,

p.

351

et

352.

81 .

Cf. V. Laurent,

Collection

Orghidan, n° 156, qui écarte cette identification en

raison du motif iconographique.

82. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK 2, 1897,

p. 42.

83. Cf. Alexiade : Leib Π, ρ. 28.

84. Ibid.

: p.

119.

85. Cf. K. Rhalli, Zwei unedierte Novellen des Kaisers

Alexios

Komnenos, Athènes

1898,

p. 9.

86. Cf. Alexiade : Leib I, p. 151.

87. Ibid. : Π, ρ. 137.

88. Ibid.

:

III, ρ. 69

et

71.

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LE SYNODE DES BLACHERNES (FIN 1094) 259

commandement dans son

diocèse89. Comme primicier

des

vestiarites

(extérieurs)

signalons

en 1082 le vestarque Léon Képhalas90.

42.

Le proèdre

et

chartulaire

de

l'étable,

Eustathe

Kamytzès

Cet

officier était apparemment le fils ou le

neveu1

de

ce

chef turc

nommé

Kamyrès ou plutôt

Kamytzès2,

que le sultan de

Nicée,

Soliman, plaça

à

la tête d'une partie

des sept

mille

mercenaires

qu'il

envoyait à Alexis

Comnène

au

printemps 10833. Eustathe

Kamytzès

fut impliqué

dans

la

tentative

d'évasion

du

fils

du

sébaste Théodore Gabras, Grégoire, que le

basileus destinait à

sa fille

puînée, Marie Comnène4. Grégoire

qui

aspirait

à

rejoindre

son

père

à

Trébizonde avait associé

à son

projet

d'évasion

plusieurs

complices dont

Georges Dékanos,

Eustathe Kamytzès et

réchanson

Michel.

Ce

dernier

en

informa

le

basileus

qui

prit

des sanctions

:

Grégoire

fut remis

à

Georges

Mésopotamitès, duc

de Philippopoli, et

Georges

Dékanos au duc de Paristrion, Léon Nikéritès ; Eustathe Kamytzès

fut exilé et incarcéré avec d'autres complices anonymes5.

Cette

affaire aurait

eu heu en 1091 selon Dölger6, mais cette date est sujette

à

caution. Marie

Comnène, née le 19

septembre

1085,

n'avait en

effet

que six ans

à cette

époque. D'autre part,

l'affaire

est antérieure

à

la

mort

de Théodore Gabras

survenue

le 2 octobre

10987.

Faute de

renseignements précis,

on la fixera

entre 1091 et

1095

ou entre 1095 et

1098 8. De toute

manière, la

disgrâce

89. S. G. Mercati, Poesie di

Teofilatto

di Bulgaria, Studi Bizantini

1, 1924,

p. 191-192.

90. Cf. Rouillard-Collomp, Actes de

Lavra, I,

p. 99 : «

primicier

des asècrètis »

est

à

corriger en

«primicier

des vestiarites

».

Cf. R.

Guhxand, REB

14, 1956,

p. 134.

Voir Lemerle-Guillou-Svoronos, Actes de Lavra, I,

p.

243

7.

1 . Nous

hésitons en effet

à 'identifier avec

le

chef

(turc

?) homonyme qu'Anne Comnène

(Leib

II,

p. 23) dit déjà âgé

en

1083. D'autre part, quand Eustathe Kamytzès fut banni par

Alexis Comnène, Anne l'appelle

Eustathe

ton toit Kamytzou (Leib II, p. 1 55). Toutefois,

l ne

naquit pas à Byzance,

car

Anne précise qu'en 1113, quand

il

tomba aux mains des Turcs,

le sultan

Mohammed

le reconnut, parce qu'il l'avait connu autrefois (Leib III, p. 168).

2. Β. Leib (Alexiade II, p. 23) a

choisi

la leçon Kamyrès, mais le Vatican, gr. 981,

reconnu

le

meilleur manuscrit, porte

la

leçon

Kamytzès

qu'on

lit

dans

l'apparat.

3. Cf. Alexiade : Leib II, p. 23.

4. Ibid.

: p. 152 ; Zonaras : Dindorf IV, p. 240.

5.

Ibid.

: p.

153-155.

6. Cf. Dölger, Regesten,

1162 :

il

situe l'affaire après mai

1091,

parce que dans

Γ Alexiade

elle

paraît suivre immédiatement la bataille de Lébounion du 29 avril de la

même

année,

mais la

présentation

des faits chez Anne Comnène est

souvent

trompeuse.

7. Cf.

A.

Papadopoulos-Kérameus, W 12, 1905, p.

137.

8.

On

pourrait la

fixer

avec

plus de précision

si on savait

à quelle

époque

Léon

Nikéritès fut duc

de Paristrion, mais

l'époque

de

son commandement donnée

par N.

Bänescu,

Les

duchés de Paristrion (Paradounavon)

et

de

Bulgarie, Bucarest

1946,

p. 95-97,

est basée

aussi

sur

l'argument présenté dans la

note

6.

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260 P.

GAUTIER

de Kamytzès

fut

de

courte

durée,

car en 1098 le

mégaduc Jean

Doucas

le nomma stratège de Lampe9.

Dix

ans plus tard, au cours de la campagne

contre Bohémond en

Epire

(1107/8), on

lui

confia la garde des clisures

d'Arbanon,

mais

il

fut

battu

par

Guy,

frère

de

Bohémond10.

Au

printemps

1113, nous le retrouvons duc de Nicée11.

Peu après, au

cours d'un

engagement

avec les

Turcs, il

fut

fait

prisonnier12,

mais il ne tarda pas

à fausser

compagnie à ses

gardiens et

à rejoindre le basileus qui le

renvoya

incontinent

dans

la capitale où il

informa

la basilissa

de son

aventure et des

succès

de

l'autocrator13.

Il combattait encore

les

Turcs en 111614.

Proèdre

au

moment

du

synode, il devint par la

suite nobélissime15,

puis

protonobélissime16. Il acheva sa carrière comme sébaste sous

Jean

Comnè-

ne17. Il avait un

neveu

qui

portait

le nom

ou

le surnom de Katarhodôn18.

43.

Le

recteur

et papias des

Blachernes Basile

Personnage inconnu19.

44. Le recteur Jean Skoutariotès

Personnage

inconnu.

45. Le recteur Théodore

Pépagoménos

Ce

dignitaire est inconnu, mais sont attestés

à

la

même

époque le sébas-

tophore

Jean

Pépagoménos20

et

Constantin

Pépagoménos21.

46. Le vestarque

et

grammatikos Léon

Le

personnage

est inconnu ; un magistros et

vestarque

Léon,

préteur de

CP, est

attesté

par un sceau22.

9. Cf. Alexiade : Leib III, p. 27.

10. Ibid. : p. 104-105 et 111.

11 . Ibid.

: p. 164 et

166.

12 . Ibid.

: p.

167-168

; Glycas :

Bonn,

p. 624 ; Zonaras : Dindorf

IV,

p. 252-253.

13 .

Cf.

Alexiade

:

Leib

III,

p.

170-172

et

176.

14.

Ibid.

: p.

199.

15 . Cf.

G.

Schlumberger,

Sigillographie, p.

548.

16 . Cf. V.

Laurent,

Collection

Orghidan, n°

97.

17 . Cf.

P.

Gautier,

L'obituaire

du

typikon

du Pantocrator,

REB

27,

1969, p.

256-257.

18 . Cf. Alexiade

: Leib

III,

p.

167.

19 .

Sur

la dignité

de recteur et

la

charge de papias

consulter

R. Guilland,

Recherches

sur

les

institutions

byzantines, I, p. 251-265,

et

II, p. 212-219. Sur le terme papias

voir

aussi

S.

G. Mercati, Intorno al titolo

dei lessici

di Suida-Suda, Byz. 25-27, 1955-57,

p.

181-185.

20. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK 2, 1 897,

p.

37 Grumel, Regestes, n° 926 (en mars 1082).

21. Cf.

G.

Schlumberger, Sigillographie,

p. 487.

22. Cf. V. Laurent, Collection Orghidan, n°

188.

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LE SYNODE DES

BLACHERNES

(FIN 1094) 261

47. Le vestarque

et

grammatikos Michel

Ophéomachos

Personnage inconnu ;

un correspondant de

Théophylacte

de

Bulgarie

s'appelait

Jean

Ophéomachos23.

ΙΠ.

— La

hiérarchie

episcopate

1. COSMAS

DE CÉSARÉE

DE

CAPPADOCE

Césarée (Kaiseri),

métropole

de l'immense diocèse du

Pont et

premier

siège de l'Eglise byzantine depuis le

concile

d'Ephèse1, était tombé aux

mains

des

Danishmendites

depuis

1085

selon

Michel

le

Syrien2,

mais

cette

assertion est

à

juste titre contestée3.

La

liste épiscopale

comprend pour

notre période4 les titulaires suivants :

Eugène,

présent

au

synode du 9

novembre

10715

; Nicolas, mentionné en

décembre

1079

dans

un chrysobulle

de

Nicéphore Botaniste6 ;

Etienne,

dont l'épiscopat aura été très court,

puisqu'il figure

comme

défunt

dans

un acte

du 16

juillet 10827

;

Co

mas présent

à

ce

synode8 ;

Constantin qui

participait

au

synode

du

19 novembre

11459.

2. Constantin de Nicomédie

Les

titulaires de

la

métropole

de

la

Bithynie10

à

la

fin

du

XIe

siècle

sont

peu

connus : Etienne,

connu

par

un sceau et dont l'épiscopat est

malaisé à

23. Cf. PG 126, 372

et 373.

1.

Voir les notices

de V. Laurent,

Corpus

des sceaux,

V/l,

p.

171

et R.

Janin, DHGE

12, 1933,

col. 199-203.

2. Michel le

Syrien,

Chronique : Chabot ΙΠ, p. 173.

3.

Cf.

C. Cahen, La première pénétration turque

en Asie

mineure

(seconde

moitié

du

XIe siècle), Byz. 18, 1948, p.

58-60.

4.

Nous

nous

limiterons

aux

noms des prédécesseurs

et

successeurs immédiats des

prélats membres de ce synode.

5.

Cf.

S. Kougéas, Lettre de l'autocrator de

Byzance Romain

Diogène (en grec),

A la

mémoire

de Sp.

Lambros,

Athènes

1935,

p. 574 ;

Grumel,

Regestes, n° 900.

6. Cf. J.

Gouillard,

Un

chrysobulle

de Nicéphore Botaniate à souscription synodale,

Byz. 29-30, 1959-60, p.

30.

7. Cf.

Zachariae, JGR

3,

p.

350.

8. Il participa

sans

doute aussi (anonyme) au jugement de Léon de Chalcédoine

en

janvier

1086.

Cf. I. Sakkélion, BCH2,

1878,

p. 127.

9. Cf. Grumel,

Regestes, n° 1019.

10 .

Cf.

V.

Laurent,

Corpus

des sceaux,

V/l,

p.

268-269.

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262

P.

GAUTIER

situer11

; Basile,

attesté

en novembre

107112

et

le

14 mars

107213 ;

Michel,

qui

assistait aux synodes des

20

et 21 mars

108214

; Constantin

présent à

notre synode15 ; Nicétas,

qui

s'entretint

en

1136 avec Anselme de Havel-

berg16

;

Constantin, attesté en

octobre

113617.

3.

Jean

de Sidè

Sidè (Eski-Antaliya) était la

métropole18

de la Pamphylie

lre.

Le

métropolite

Jean, doni

les

prédécesseurs immédiats sont inconnus,

est attesté

en

décembre

1079 avec le titre

d'hypertime19

et le 21

mars

1082 avec la qualité

de protosyncelle20. Le titre d'hypertime

a

permis

au P.

Laurent de lui

attribuer

deux sceaux

dont le propriétaire s'intitule protoproèdre et proèdre

de Sidè,

hypertime21. Ce

métropolite eut

quelque

renom : il

fut en

effet

premier ministre

de

Michel

VII Doucas

et

porta

le

titre

de

protoproèdre

des

protosyncelles

;

il était

eunuque22.

Evincé vers

1073 par

l'intrigant

Niképhoritzès23, il

retrouva

sa

haute

situation

sous Nicéphore Botaniate24.

Il assiste

(anonyme)

en

janvier

1086 au

procès de

Léon

de Chalcédoine25.

Un métropolite

de

Sidè,

qui

est

peut-être

Jean,

est mentionné dans la

correspondance de Théophylacte de Bulgarie26

et

dans celle de Psellos27.

Ses

successeurs immédiats sont

inconnus

:

avant

1166 est

attesté

Nicétas dont

le prédécesseur s'appelait Théodose2*.

11 .

Cf.

V.

Laurent,

ibid.,

379,

qui

hésite

à

le placer avant ou après Basile.

12 . Cf.

S. Kougéas, A la mémoire de Sp. Lambros, p.

574.

13 .

Cf. N. Oikonomidès, REB 18, 1960, p. 57 et 64 ;

il mourut

avant le 16 juillet 1082.

Cf. Zachariae, JGR

3,

p.

350.

Voir aussi

Psellos

: Kurtz-Drexl, Scripta

minora,

II,

p. 132-133.

14 . Cf.

Th. Uspenskij, 1RAIK

2,

1897, p.

35

et

62.

15 . On ignore s'il

fut ce

métropolite de

Nicomédie

qui

assista

en

1 1

17 au procès

d'Eus-

trate de Nicée. Cf. P. Joannou, REB 11, 1952, p.

30.

16 .

Cf. J. Darrouzès,

REB

23, 1965, p. 59-65 ; P. Gautier,

REB

27, 1969, p.

243.

17 . Cf.

P. Gautier, ibid., p. 243.

18 . Cf. V.

Laurent,

Corpus des

sceaux,

V/l,

p.

293-294.

19. Cf.

J. Gouillard, Byz. 29-30, 1959-60, p.

30.

20. Cf.

Th. Uspenskij,

IRAIK

2, 1897,

p.

35.

21.

Cf.

V.

Laurent,

Corpus

des sceaux,

V/l,

nos

407-408.

22.

Cf.

Attaliate Bonn,

p.

180

; Cedrenus : Bonn

II,

p.

705

; Zonaras : Dindorf

IV,

p. 219.

Voir

aussi V.

Grumel, Les métropolites

syncelles, REB

3, 1945,

p.

104-105.

23. Cf.

Attaliate

Bonn,

p.

182 ;

Cedrenus

: Bonn II,

p.

706 ;

P.

Gautier, REB

29, 1970,

p. 215.

24. Cf.

Zonaras

:

Dindorf

IV,

p. 231.

25. Cf. I. Sakkélion, BCH2, 1878,

p.

127.

26. Cf. PG 126,

465e.

27. Cf. Sathas, MB

5,

p.

321

; P. Gautier, La curieuse ascendance de Jean Tzetzès,

REB

28, 1970, p. 215-216.

28.

Cf.

Grumel,

Regestes, n°

1058.

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LE SYNODE

DES

BLACHERNES

(FIN

1094)

263

4. Constantin de Tyanes

Tyanes

(Kilise-Hisar) fut

aussi

appelé

Christoupolis29.

Constantin,

présent

à

ce

synode,

est

attesté

en

décembre 107930,

en

janvier

108631

et

en septembre

1089 (anonyme)32.

Son

successeur a pu

être Jacques, accusé

après sa mort

d'avoir

consacré illégalement deux évêques.

Ce

Jacques

mourut

avant 1143,

puisque

son successeur

Basile assistait

au

synode

du

20 août 1143

qui

jugeait cette affaire33.

5. NlCÉPHORE

DE

GANGRES

Gangres

(Çankiri)

était

la métropole civile et religieuse

de

la

Paphla-

gonie34.

Nicêphore est attesté en décembre 107935 ; il assista (anonyme)

au

jugement de Léon de Chalcédoine

en

janvier

108636 et

à

la

réunion

synodale

de

septembre

108937. Vers

la fin,

ce semble, du patriarcat

de

Nicolas

Grammatikos,

il fut transféré

à

la

métropole

d'Amastris ; il

devint

ultérieurement higoumène du

Kosmidion où il

succéda peut-être à

Nicolas

Mouzalon3 8.

6. Théodule de Thessalonique

Dans

le

synodikon de Thessalonique39

figurent

pour notre

époque

les

titulaires

suivants

: Michel,

Théodule,

Euphémien, Michel, Manuel, Nicé-

tas40. Michel est

attesté

le

9

novembre 107141, le 14

mars

107242 et

en

décembre

107943.

On

a

vu

en

lui

Michel

Mityleianos,

connu

par

un

sceau44,

qui

29. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p. 316.

30. Cf. J. Gouillard, Byz. 29-30, 1959-60, p. 31.

31. Cf. I. Sakkélion, BCH2, 1878, p. 127.

32. Cf. W. Holtzmann, BZ 28, 1928, p. 61.

33. Cf. Rhalli-Potli,

Syntagma 5,

p. 83-84 ;

Grumel,

Regestes,

nos 1011

et 1012.

34. Cf. V. Laurent, Corpus des

sceaux,

V/l,

p.

318-319.

35. Cf. J.

Gouillard,

Byz.

29-30,

1959-60,

p.

31.

36. Cf.

I.

Sakkélion,

BCH2,

1878, p.

127.

37. Cf. W. Holtzmann, BZ 28, 1928, p. 61.

38 .

Cf.

N.

Calliste

:

PG

146,

1116°

et Vatican,

gr.

1455,

f.

316

:

Νικηφόρος

δ

μητροπολίτης Γάγγρας

ώς

σχολάζων καΐ την

μητρόπολιν

Αμαστριν

·

ύστερον δέ

γέγονεν

ηγούμενος

της

σεβασμίας μονής των αγίων 'Αναργύρων των

èv

τφ

Κοσμιδίω.

39. La liste des

pasteurs

de

Thessalonique

a

fait l'objet

de plusieurs travaux

dont

on

trouvera mention

dans V. Laurent, Corpus des sceaux,

V/l,

p. 325 et J. Gouillard, Le

Synodikon de l'orthodoxie, TM

2, 1967,

p. 279-280.

40. Cf. V. Laurent,

La

liste episcopate du synodicon de Thessalonique, EO 32,

1933,

p. 301.

41.

Cf. S.

Kougéas,

A

la mémoire de

Sp.

Lambros,

p. 574-575.

42.

Cf. N.

Oikonomidès,

REB

18, 1960,

p.

57

et

64-65.

43.

Cf. J. Gouillard, Byz. 29-30, 1959-60, p.

31.

44. Cf. V. Laurent, Corpus des

sceaux,

V/l, n°

456.

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264 P. GAUTIER

fut

auparavant référendaire et maître des rhéteurs ; des lettres à lui adressées

ont été

attribuées

à tort à

Michel

Psellos45.

Théodule,

présent à

ce synode,

reçut

en

mars 1095

du

basileus Alexis un

rescrit

sur le

mariage

des esclaves46.

En

septembre

1096,

il

authentifiait

de

sa

signature

une

copie

du

typikon

de

Monomaque47, et

à

une date indéterminée, il

recevait

une lettre

de

Théo-

phylacte de Bulgarie48. Son

sceau

a été

conservé49.

Euphémien, son

successeur,

pourrait être

ce diacre

et primicier

des

notaires

patriarcaux qui

assistait à notre synode ; son épiscopat

aura

été court, puisque nous lui

connaissons un

remplaçant

dès

1 122;

il est

l'auteur de douze solutions canoniques50.

Michel

(Choumnos),

son

successeur, composa en 1122 un traité sur

les

jeûnes51

et

à une

date indéterminée un traité sur

les degrés de parenté52 ;

Manuel,

qui

le

remplaça, fut évêque avant

1 1 33,

date à laquelle est

mentionné

Nicétas

Mityleianos53.

7. Jean de Claudioupolis

Les titulaires de la métropole de l'Honoriade54 connus à notre

époque

sont

les

suivants.

Constantin est

attesté

comme

protosyncelle

le 14

mars

107255 et

en

décembre 107956.

Un

métropolite anonyme

assiste

à la réunion

synodale

de septembre 108957, mais on ignore s'il s'agit de Constantin

ou

de son

successeur.

Jean,

mentionné le 14

juin 109258,

assista

probablement

aux synodes des

mois

précédents59. Ce

Jean

est l'auteur d'un traité

sur

les

azymes60

qui

a

pu

être

composé

vers

1 1

1261

et

dans

cette

éventualité

45. Cf.

PG 122, 1161-1168.

46. Cf.

Zachariae, JGR

3,

p. 404.

C'est

sans

doute lui qui

assistait

en janvier 1086

au

jugement de Léon de Chalcédoine. Cf.

I.

Sakkélion,

BCH2, 1878,

p.

127.

47. Cf. Th. Uspenskij, Istorija

Athona, II, Kiev 1877,

p. 290-291.

48.

Cf.

PG 126, 376-377.

49. Cf. V.

Laurent,

Corpus des

sceaux,

V/l,

n° 457.

50. Cf. L. Petit,

EO

18, 1916/19,

p.

243-244.

51 .

Conservé

dans le Berol. Philip. \4ΤΠ, f. 299V ; cf. EO

5,

1 901

/2,

p.

27-28.

52. Cf.

Rhalli-Potli,

Syntagma 5,

p.

397-398

; PG 119, 1197-1300.

53.

Cf.

L.

Petit,

EO

18,

1916/19,

p.

244-245.

54 .

Sur cette métropole

voir

V. Laurent, Corpus

des sceaux,

V/l, p. 348.

55. Cf. N. Oikonomidès,

REB 18,

1960,

p.

57.

56. Cf. J.

Gouillard,

Byz.

29-30,

1959-60,

p.

31.

57 .

Cf. W. Holtzmann, BZ 28, 1928,

p. 61 ;

Grumel, Regestes, n° 952.

58. Cf. Rhalli-Potli, Syntagma 5,

p.

59 ; Grumel, Regestes,

965.

59 .

Cf. Grumel, Regestes, nos 961-964.

60. Un

extrait

en

a été

édité

par

A.

Pavlov, Kriticeskie opyty, Saint-Pétersbourg

1878, p. 189-191.

61. Cf. J. Darrouzès, Le mémoire de Constantin Stilbès contre les Latins,

REB

21,

1963,

p.

53-54. Selon

H.-G.

Beck,

Kirche, p. 627-628, l'auteur du

traité aurait vécu

dans

la seconde moitié du

siècle.

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LE SYNODE

DES

BLACHERNES (FIN 1094) 265

il fut ce métropolite de Claudioupolis qui assista

au

synode

du

15 novembre

110162.

On

possède

son

sceau63. Son successeur immédiat est

inconnu.

Grégoire

de

Claudioupolis

participa à la déposition

du

patriarche Cosmas

le 26

février

114764.

8.

Grégoire de

Néocésarée

Les pasteurs de cette

métropole65

à

la fin

du

XIe

siècle furent : Michel,

proèdre

des

protosyncelles,

attesté

le 14 mars 1072 66 ; Grégoire, mentionné

en

décembre

107967, et

comme

protosyncelle le 21 mars

108268

; on ignore

si

c'est lui qui assista

en

janvier 1086

au

jugement de

Léon

de

Chalcédoine69

et

en

1117

au

procès d'Eustrate de

Nicée70.

Son plus proche successeur

connu

est

Basile,

mentionné

le 26

février

114771.

9. Michel de Laodicée

Les

titulaires

connus de la métropole de Phrygie Pacatienne72

à

la fin

du

XIe

siècle

sont

: probablement le syncelle

Basile connu

par

un

sceau73 ;

le syncelle

Michel,

attesté

en

novembre

1071 74,

le 14

mars

107275, le 21

mars

108276,

le 11 avril 1082 (anonyme)77, en janvier 1086 (anonyme)78 et

en septembre

1089 (anonyme)79. Son sceau a été conservé80. Son

successeur immédiat est

inconnu.

On rencontre

plus

tard Basile en février 114781

et

sans

doute

dès

février

1144

(anonyme)82.

62. Cf.

Grumel,

Regestes, n° 942.

63. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, n° 475.

64. Cf. Rhalli-Potli,

Syntagma 5,

p.

310.

65. Sur cette métropole voir V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p.

356.

66. Cf. N. Oikonomidès, REB 18, 1960, p. 57.

67. Cf. J. Gouillard, Byz. 29-30, 1959-60, p. 31.

68. Cf. Th. Uspensku, IRAIK

2,

1897, p. 35.

69.

Cf.

I.

Sakkélion,

BCH 2, 1878,

p.

127.

70. Cf. P. Joannou, Eustrate de Nicée, REB 11,

1952,

p. 30.

71.

Cf.

Rhalli-Potli,

Syntagma

5,

p.

310.

72. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux,

V/l,

p. 387.

73. Ibid.,

n° 530.

74. Cf.

S.

Kougéas,

A

la mémoire de

Sp.

Lambros,

p. 575.

75. Cf. N. Oikonomidès, REB 18, 1960, p. 57.

76.

Cf. Th.

Uspensku, IRAIK 2, 1897,

p.

35.

77. Ibid.,

p.

62.

78.

Cf.

I.

Sakkélion,

BCH 2, 1878,

p.

127.

79.

Cf. W.

Holtzmann, BZ

28,

1928,

p.

61.

80. Cf. V. Laurent, Corpus des

sceaux,

V/l, n°

531.

81. Cf. Rhalli-Potli, Syntagma 5,

p.

310.

82. Cf. Grumel, Regestes, n° 1015.

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266 P.

GAUTIER

10. EUSTATHE

D'ICONIUM

Les

titulaires connus

de

ce

siège83

sont

rares

;

Isaïe

est

attesté

le 21 mars

108284

et

ce fut

probablement

lui qui, avec le patriarche d'Antioche Emilien,

favorisa

de tout

son

pouvoir l'avènement

de

Nicéphore

Botaniate

en

mars

1078 85 ; les successeurs d'Eustathe

présents au

synode sont inconnus. C'est

à

tort que Lequien (Oriens

christianus

1,

col.

1072)

a fait

de

Nicétas Séïdès un

métropolite

d'Iconium,

car ce dernier était un

laïc86.

11.

Nicétas de Synades

Les

seuls

titulaires connus à notre

époque

de la métropole de Phrygie

Salutaire87

sont : Michel

attesté

le 14 mars

107288,

en décembre

107989

et

comme

protosyncelle le 21 mars 108290, et

Nicétas, présent à

ce synode.

12.

Serge de Corinthe

La

liste des pasteurs

de

cette métropole91 en pleine décadence

se réduit à

quelques noms dont la

chronologie

est incertaine

: Jean

et Georges,

connus par

des sceaux

que l'on date

de

la

seconde

moitié

du

XIe

siècle92 ;

Serge,

présent

à notre

synode et

à qui

sont

attribués

deux

sceaux93 ;

Grégoire,

connu

aussi

par un

sceau, qui a pu succéder à

Serge94, mais l'on ignore

qui

était

ce

métropolite

de Corinthe

qui

assistait en

1 1 17

au

procès d'Eustrate de Nicée95.

13.

Nicétas d'Athènes

La

liste des

titulaires de

cette métropole est fournie par le synodikon d'une

de ses églises suffiragantes1 :

Jean,

mort

en

novembre

1086, dont le sceau

83. Cf. V.

Laurent,

Corpus des

sceaux,

V/l,

p.

399.

84. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK2, 1897, p. 35

(protoproèdre).

85. Cf.

Attaliate

Bonn, p. 270 ;

Zonaras

:

Dindorf

IV, p. 227 ; Skylitzès Cont. :

Tsolakis, p. 177-178.

86. Cf. J. Darrouzès,

REB

23, 1965, p.

54.

87. Cf. V. Laurent, Corpus

des

sceaux, V/l, p. 397 (notice omise).

88.

Cf.

N.

Oikonomidès,

REB

18,

1960,

p.

57

et

65.

89.

Cf.

J. Gouillard, Byz. 29-30, 1959-60, p. 31.

90.

Cf.

Th. Uspenskij, IRAIK

2, 1897,

p.

35.

91.

Cf.

V. Laurent, Corpus

des

sceaux, V/l, p.

411-412.

92. Ibid., nos 562-563.

93. Ibid., nos 564-565.

94. Ibid., n°

566.

95.

Cf. P. Joannou,

Eustrate

de Nicée, REB 10,

1952,

p.

30.

1. Cf. V. Laurent,

Corpus

des sceaux, V/l, p. 437, et La liste

épiscopale

de

la

métropol d'Athènes d'après

le

synodicon

d'une

de

ses

églises suffragantes, Mémorial Louis Petit,

Bucarest

1948,

p. 272-289 ; J. Gouillard, TM

2,

1967, p.

271-272.

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LE

SYNODE DES BLACHERNES

(FIN 1094) 267

est conservé2 ; Nicétas,

attesté

le 20 avril 10893 et

(anonyme)

en septembre

de la même année4, mort le

28

avril

11035

; Epiphane,

son

successeur, connu

seulement

par le synodikon6 ;

Nicéphore,

décédé le 19

février

1 1 12

ou

1

121

7.

14. Pierre

de Patras

Les

titulaires de

ce

siège

érigé en métropole au tout début

du

IXe siècle8

furent

à

notre

époque

: Georges,

attesté

en

novembre 1071 9 et dont

il

reste

peut-être

un

sceau10 ; Pierre, qui figure dans notre

liste et

peut

être ce

métropolite de

Patras qui

en

1084 défendait les

droits

de son

Eglise11

et

jugeait Léon de Chalcédoine

en

janvier 108612 ;

Philippe,

qu'il est difficile

de

situer13 ;

Constantin, présent

au synode

du

12 mai

115714.

15.

Basile

de

Larissa

Les

titulaires

connus de cette métropole15 sont rarissimes :

Basile,

présent

à

ce

synode,

assistait

peut-être

en

1117

au

procès d'Eustrate

de

Nicée16;

Georges participa aux synodes

du

26 février 114717 et

du

12

mai

115718.

16.

Nicétas de Mytilène

Les

titulaires

de cette

métropole19

reprise aux

Turcs en

1092 sont :

Jean, connu

par

un

sceau20 ;

Nicétas, mentionné en

avril 108921 et

( anonyme)

en

septembre

de

la même année22.

2.

Cf. V. Laurent,

Corpus

des sceaux,

V/l,

n° 600.

3. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK

5, 1900,

p. 36.

4.

Cf. W. Holtzmann,

BZ

28, 1928, p. 61 .

5.

Voir

son sceau :

V.

Laurent,

Corpus

des sceaux,

V/l,

601.

6.

Cf. V. Laurent, Mémorial Louis Petit, p. 285.

7.

Cf.

V.

Laurent, ibid., p.

285-286.

8. Cf. V. Laurent,

Corpus

des sceaux,

V/l,

p. 471.

9.

Cf. S. Kougéas, A la

mémoire

de Sp.

Lambros,

p. 575 ;

Grumel,

Regestes, n° 900.

10. Cf. V.

Laurent,

Corpus

des sceaux,

V/l, n° 634.

11.

Cf.

Grumel,

Regestes,

938

;

P.

Lemerle,

REB

21,

1963,

p.

41-42.

12 . Cf.

I.

Sakkêlion,

BCH

2, 1878,

p.

127.

13. Cf.

J.

Pargoire,

Sur

une

liste episcopate

de Patras, EO 7, 1904,

p.

106.

14. Cf. Grumel, Regestes, n° 1041 ; V. Laurent, Corpus

des

sceaux, V/l, n° 635.

15 .

Cf. V. Laurent, Corpus

des

sceaux, V/l, p. 508.

16 .

Cf.

P. Joannou, REB

10, 1952, p. 30.

17. Cf. Rhalli-Potli, Syntagma 5,

p. 310.

18.

Cf. Grumel,

Regestes, n° 1041.

19. Cf. V. Laurent, Corpus des

sceaux,

V/l,

p.

573-574.

20. Ibid.,

753.

21. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK

5,

1900, p. 40 ;

Grumel,

Regestes,

nos

951-952.

22. Cf. W. Holtzmann,

BZ

28, 1928, p. 61.

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268

P.

GAUTIER

17.

Basile

d'Euchaïta

Les

titulaires de

cette métropole23 sont :

Jean Mauropous

promu en

104724

;

Théodore,

connu

par

un

sceau25

;

Basile,

attesté

comme proto-

syncelle le 21

mars

108226,

en

1085 et 1086 (anonyme)27 et (anonyme)

en

septembre

108928 ;

un métropolite

anonyme

d'Euchaïta est

aussi attesté

en décembre 111629.

18. Michel

de Pompeïoupolis

Le

seul

titulaire connu à notre

époque de

cette

métropole

de Paphlagonie30

est Michel, attesté déjà en

décembre 107931,

en janvier 1086 (anonyme)32 et

en avril

1089

(anonyme)33.

19. Michel d'Ainos

Michel,

présent à

ce

synode, est le

seul

titulaire connu de cette

métropole34

à

la fin

du

XIe

siècle. Le prétendu Parthenius de 1096, que l'on

relève dans la liste éditée dans Θρακικά 14,

1940,

p.

79,

est le résultat d'une

bévue : l'auteur

a pris

le chiffre de 1096 pour la date de l'épiscopat de

Parthenius,

alors

qu'il désigne le numéro

d'ordre

d'un manuscrit

d'Andri-

nople (cf.

BZ

14,

1905,

p.

589, n° 8).

20. Nicolas de Corfou

Les titulaires de cette Eglise, érigée

en

métropole

au

milieu

du

XIe

siècle35,

sont

: Basile, connu par

un sceau36,

et

Nicolas,

qui fut promu à

ce

siège à

une

date

inconnue.

C'est

celui-ci ou

son prédécesseur

qui, vers septembre

1089, refusa d'octroyer une

subvention au

métropolite grec de Reggio,

23. Cf. V. Laurent, Corpus des

sceaux,

V/l,

p. 585.

24. Cf. Grumel, Regestes, n° 857 ; H.-G. Beck,

Kirche, p.

555-557.

25.

Cf.

V.

Laurent,

Corpus des sceaux,

V/l, n°

770.

26. Cf. Th.

Uspenskij,

IRAIK

2,

1897, p.

35.

27. Cf. I. Sakkélion, BCH 2, 1878,

p.

127.

28. Cf. W. Holtzmann, BZ

28,

1928, p. 61.

29. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK

5,

1900, p. 15.

30. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l,

p.

598.

31. Cf. J.

Gouillard,

Byz. 29-30, 1959-60, p. 31.

32. Cf. I. Sakkélion,

BCH

2, 1878, p. 127.

33. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK 5, 1900,

p.

32.

34.

Cf.

V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p. 614-615.

35. Cf. Ibid., V/l, p. 618.

36. Ibid.,

n° 802.

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LE

SYNODE DES BLACHERNES

(FIN 1094) 269

Basile37.

Entre

1089/90, début probable

de

l'épiscopat

de Théophylacte,

et notre synode, Nicolas envoyait

à

ce dernier une lettre

de

réconfort et le

prélat de Bulgarie le

remerciait

de ses encouragements38. Le métropolite

lui

adressa peu

après

une

seconde

lettre

il

lui faisait part de ses

difficultés

et

Théophylacte

lui répondait

en

l'informant de ses propres soucis et

notamment

de

la nécessité où il

se

trouvait

d'aller

visiter

le basileus dans un camp

militaire39. Comme l'archevêque de Bulgarie entretient de

ce même

voyage

le

chartophylax

Nicéphore40,

ces

deux lettres

sont

antérieures à notre synode

où Nicéphore est dit

ancien

chartophylax. Nicolas

qui

y assistait y rendit

publique,

ce

semble, sa démission. Il lut en effet en présence d'un synode

(non daté) 305

vers iambiques où il

exposait à ses collègues les

motifs

de

sa

décision. Lambros

qui a

édité

cette

poésie41

publie,

à

la suite, des vers

qui

la

concernent

: « Après la lecture de ces vers devant le vénérable synode,

le

bavardage haineux

cessa,

refroidi

qu'il

fut

par

les vers

du métropolite

de Corfou ; la satisfaction

fut générale

;

seul

le prince des ténèbres gémit »42.

Or,

ceux-ci

sont

attribués par le Marcianus 524, f. lv, à

(Nicolas)

Adria-

noupolitès43 et c'est le nom de cet

auteur

qui

nous

suggère qu'il s'agit

du synode

en

question. Cette démission fut-elle effective ? Peut-être pas,

car Nicolas

a laissé une poésie de 6

vers sur

les hymnes de Syméon

le

nouveau théologien qui aurait été composée, d'après le lemme, en

1125/6

:

« Autres vers

de

Nicolas

de Corfou

composés en 663444

». Dans cette

éventualité il serait

ce

métropolite de

Corfou

qui participa en 1 1 17 au procès

d'Eustrate

de

Nicée45.

L'activité

littéraire

de

Nicolas

ne

fut

pas

négligeable,

mais elle est mal connue46.

Outre

les deux poésies précitées, on a encore

conservé

de

sa main une poésie

de 43

vers politiques,

qui servait

de

dédicace à son

commentaire

sur les

chapitres

ascétiques de

Maxime

le Confesseur47 ; un quatrain sur la croix et un autre sur

saint

Jean

37. Cf. W. Holtzmann,

BZ

28, 1928,

p.

67 ; Grumel, Regestes, n°

950.

Pour la date

voir D.

Stiernon,

Rome et les Eglises orientales, Euntes

docete

15, 1962, p. 343, n. 95.

38. Cf. PG 126, 388-389.

39. Ibid., 396-401.

40. Ibid.,

536-537.

41.

Cf.

Sp. Lambros,

Κερκυραϊκά

ανέκδοτα,

Athènes 1882,

p.

30-41. Elle

avait

déjà

été

éditée, mais

de

façon peu satisfaisante, par

A.

Moustoxidi,

Illustrazioni

corciresi,

II,

Milan

1814, appendice V, p. xx-xxx.

42. Cf.

Sp. Lambros, ibid., p.

41.

43. Cf. NE

8, 1911,

p.

7,

12.

44. Edités

par

B. Georgiadès, EA

5,

1884, p. 13.

45.

Cf.

P.

Joannou,

REB 10,

1952, p. 31.

46. Cf. K. Krumbacher, Geschichte

der

byz.

Litteratur, p. 745-746

; H.-G. Beck,

Kirche,

p. 643.

47.

Cf. Sp. Lambros,

op.

cit., p.

27-28.

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270 P. GAUTIER

Chrysostome48. On

a

fait

de

Théophane le successeur

de

Nicolas49,

mais

sans preuve à

l'appui.

21.

N.,

ARCHEVÊQUE

AUTOCÉPHALE

DE

CHYPRE

Le copiste a laissé son nom

en blanc.

Cet archevêque

anonyme

fut

soit

Basile, attesté

par quelques documents50, soit Nicolas Mouzalon, le

futur

patriarche de CP. La carrière du premier étant

inconnue,

reste

à

examiner

celle

du second

pour savoir

si

ce dernier

a pu être

cet

archevêque

anonyme.

Nicolas

nous

informe qu'avant

d'être

nommé

au

siège de Chypre par

Alexis

Comnène,

il était clerc51, qu'il vivait au

milieu

des livres et était

chargé d'enseignement52.

Il

fut

proximos de

l'école

Saint-Pierre53

et

l'on

vantait

sa

science philosophique et philologique54.

Peu

après l'avènement

de

Nicolas

Grammatikos

(août

1084),

il

prononça l'éloge

du

nouveau

patriarche55. Quand le titulaire

du

siège de Chypre (anonyme) décéda56,

le

basileus

le remplaça par Nicolas Mouzalon, mais

l'élu, qui

prisait la

tranquillité, crut se soustraire à la volonté

impériale en

se

retirant au

monastère de Pétra

où il

se

fit moine57. Mais il

dut

finalement

obtempérer et

voguer

vers

Chypre où

il aborda

après une paisible

navigation

de dix jours58.

Il

y connut deux fonctionnaires

impériaux dont

il

a

stigmatisé

le

comportement : l'un, dont il suggère le nom par un

jeu

de mots, est Eumathios

Philocalès59 ;

l'autre, un

dioecète,

reste

anonyme60. Au cours de son épis-

copat,

Nicolas fut

scandalisé

par la mauvaise conduite

de

deux

de

ses sufEra-

48.

Cf. A.

Moustoxidi, op. cit., p. xxx.

49. Cf.

S.

Papageorgiou, Histoire de Vile de Corfou, Corfou 1920, p.

21-22.

50 . Cf.

V. Laurent,

Les

fastes

épiscopaux

de l'Eglise de Chypre, REB

6,

1948, p.

156

et 162, et

du même, Corpus

des sceaux, V /2, n° 1484.

51. Cf. Sophia Doanidou,

L'abdication

de Nicolas Mouzalon de

l'archevêché

de

Chypre (en grec), Ελληνικά 7, 1934, p. 116155.

52.

Ibid., p.

116155-1β2.

53. Nicolas l'atteste lui-même dans son éloge du patriarche Nicolas

Grammatikos

(Scorial. gr. Y

II 10, f.

287V).

54. Voir

l'éloge

de

Mouzalon par Nicéphore Basilakès,

prononcé

sans

doute aux

Rameaux

1148.

Cf.

E. Korbeti,

Eloge du

patriarche

Nicolas

Mouzalon

(en

grec),

Ελληνικά

7,

1934, p. 304-305.

55. Eloge inédit

conservé dans le

Scorial. gr. Y II 10, f. 285-292v.

56. Cf. Sophia Doanidou, art. cit.,

p.

116.

57. Ibid.

Nicéphore Calliste parle pour cette raison

du

moine Nicolas Mouzalon qui

devint archevêque de Chypre (cf. PG 147, 46lA).

Voir

aussi F. Dölger, Zu

dem

Abdankungsgedicht des

Nikolaos

Muzalon, BZ 35,

1935,

p. 9.

58 .

Cf. Sophia Doanidou, art. cit.,

p.

119266.

59 .

Ibid., p. 1 1241-1 1342. Sur sa

carrière

voir V. Laurent, Médaillier Vatican, n° 68.

60 .

Ibid.,

p.

11348-53

; il s'appelait

peut-être Léon.

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LE

SYNODE DES

BLACHERNES (FIN 1094) 271

gants et de quelques autres

membres du

clergé61 et

écœuré

par l'attitude des

autorités

administratives

et fiscales à son égard et à l'égard de ses ouailles62.

Vers 111063,

il

se démit de ses fonctions épiscopales

et

regagna

CP

;

il

entra

au

monastère

du

Kosmidion

dont

il

devint

l'higoumène64.

Vers

1112, durant le

séjour

à

CP

de Pierre Grossolano, archevêque de Milan,

il

participa

aux

discussions

dogmatiques et adressa au

basileus

un traité

sur

la

procession du Saint-Esprit65. Il

vécut

comme moine66

au Kosmidion

pendant 37

ans67. En décembre

1147,

le

basileus

Manuel lui confia le

patriarcat

de

CP, charge qu'il

abdiqua en

mars/avril 1 151,

à

cause

de

l'opposition

d'une

partie de

l'épiscopat

qui

considérait

sa

promotion comme

illégale,

du

fait qu'en renonçant antérieurement

au

siège

de

Chypre il

avait renoncé à l'épiscopat68.

Le fait que

Mouzalon

ait connu Eumathios Philocalès en Chypre ne

permet

pas

de

déterminer

la

durée

de

son

épiscopat dans

cette île,

parce

qu'il est

certain

que ce haut

fonctionnaire y

exerça un

commandement à

plusieurs reprises. En mai

1092,

Eumathios

accueillait

en Eubée Christodule

de Patmos

et

le biographe du

saint

écrit

qu'il

commandait alors les

régions

occidentales69. Il fut

nommé stratopédarque de

Chypre après la reconquête

de l'île par

le mégaduc Jean Doucas

vers la fin de

1092

ou

le début de 1093 70.

On

le retrouve comme duc de Chypre en février 109971 et en septembre de la

même

année72.

Mais en 1 102/3, le duc en était Constantin Katakalon Euphor-

bènos73, et le

duc

anonyme mentionné en 110374 et après février 110575

61. Ibid., p. 120-128.

62. Ibid., p. 129-133.

63. La date est calculée

en

fonction

de la durée de son

séjour

au Kosmidion.

64. Cf. Leunclavius,

JGR

1, p.

295.

65. Cf. V.

Grumel,

Autour du voyage de Pierre Grossolano, archevêque de Milan,

à Constantinople,

en

1112, EO 32, 1933, p.

30-31.

66. Le fait paraît sûr en

dépit

du bruit rapporté

par Nicéphore Calliste

selon

lequel

Nicolas

n'aurait

abdiqué

que

l'administration

des

affaires

et nullement

l'épiscopat.

Cf.

PG 147, A6\D.

67. Ibid.

68.

Sur cette affaire

assez obscure

voir

l'exposé

de J. Darrouzès,

Documents

inédits

d'ecclésiologie

byzantine,

Paris

1966,

p.

66-74

et

310-331.

69. Cf. C. Voinès, Acolouthie de saint Christodule (en grec), Athènes 1884,

p.

151

;

P.

Gautier,

REB

25, 1967,

p.

237-238.

70. Cf. Alexiade : Leib Π, ρ.

164.

71. Ibid. : III, p. 34. Pour la date voir F. Chalandon, Essai

sur

le règne d'Alexis

Comnène, p.

208-212

; R. Grousset, Histoire des Croisades,

I,

p. 319 et 378 ; Dölger,

Regesten, n°

1211.

72. Alexiade : Leib III, p.

44.

73.

Ibid.

: p. 41.

74.

Ibid.

: p. 35.

75.

Ibid.

: p. 39.

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272 P.

GAUTIER

peut être

Constantin,

Eumathios

ou

un autre.

Toujours est-il

que vers

1109/10, Eumathios obtint

de commander

la

région

d'Attalia76,

si bien

qu'il semble

avoir

été absent de Chypre

au

moment de

la

démission de

Nicolas.

Par

contre, en

1111/2,

Eumathios

est

de nouveau

signalé

à

ce

poste77.

En conclusion,

l'état

par

trop

lacuneux de notre information

ne

nous

permet ni d'évaluer

la durée

de

l'épiscopat

de

Mouzalon en

Chypre,

indûment réduite à deux

ou

trois ans par quelques-uns7

8,

ni par conséquent de

décider si l'archevêque

anonyme

du

synode est Basile ou Nicolas. On

écartera

pour

ce

dernier l'éventualité d'une damnatio

memoriae,

même

si son

nom est

omis

dans le synodikon79, puisqu'il

ne fut

pas déposé, mais prié

de

donner sa

démission.

22.

Léon

de

Bizyè

Le

seul

titulaire

connu de cet archevêché80

à

la

fin

du

XIe

siècle est

ce

Léon ;

il

est d'autre part attesté

en mars

107281 et

il

assista peut-être

au

procès d'Eustrate de

Nicée en

111782.

23. J ean

de Karabizyè

Cet archevêché

thrace dont le site est inconnu83

a pour

unique

représentant

à

notre

époque ce

Jean

dont le sceau paraît

avoir

été conservé84. Un

de ses

successeurs, Grégoire

Gamalas,

participa

au

synode

de

1

147

qui

déposa

le patriarche Cosmas85.

24. Théophane de Cherson

Nul autre représentant de cet archevêché86 n'apparaît

au

cours

du

XIe

siècle ; Théophane assistera

à

la déposition

du

patriarche Cosmas en 1

14787.

76. Alexiade : Leib III, p.

142.

77. Ibid. : p. 148.

78.

Par

exemple Sophia Doanidou,

loc.

cit., p. 142 ; G. Hill, A History

of

Cyprus,

I,

Cambridge

1940,

p.

300.

79. Cf. J . Gouillard, Le synodikon de l'Orthodoxie, TM

2, 1967,

p. 102, η. 352.

80.

Cf.

V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p.

635.

81. Cf. N. Oikonomidès, REB 18,

1960,

p. 57.

82. Cf. P. Joannou, REB 10, 1952, p. 36.

83. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, p.

655.

84. Ibid., n° 845.

85. Cf.

Rhalli-Potli,

Syntagma 5,

p.

310

;

la

leçon

Gamalas pourrait

être

une

erreur

de lecture pour Gabalas, un patronyme

bien

représenté

du XIe au

XIVe

siècle.

86. Cf.

R.

Janin,

DHGE 12,

1950, col. 636-637.

87. Cf. Rhalli-Potli, Syntagma 5,

p. 311.

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LE

SYNODE DES BLACHERNES

(FIN 1094) 273

IV. — Le

corps

des archontes

1. Le

diacre

et

ex-chartophylax Nicéphore

Sur

cet ecclésiastique voir P.

Gautier, Le chartophylax

Nicéphore.

Oeuvre

canonique et notice

biographique,

REB

27, 1969, p.

159-195, et

sur la charge J.

Darrouzès, Recherches

sur les offikia de l'Eglise byzantine,

Paris

1970,

p.

334-353.

2.

Le diacre

et

chartophylax

Pierre

Cette liste de présence est apparemment le

document

le

plus ancien

concernant le successeur de Nicéphore, entré

vraisemblablement

en charge

en

10941.

On

a

cru

sur

la

foi

de

quelques

manuscrits

que

ses

réponses

canoniques furent rédigées en 1092, mais Beneseviö,

qui les a

rééditées,

a

pertinemment

démontré

qu'elles sont de 1096/72, date d'ailleurs

corroborée

par la mention dans la

dernière

lysis de la néara

impériale

de 10953. A une

date indéterminée, Théophylacte

de

Bulgarie

protestera

auprès du

chartophylax

Pierre (lettre perdue)4 contre l'immixtion

du

patriarcat de CP dans

les

affaires de

son Eglise. Le

chartophylax

anonyme

auquel le même prélat

adresse une seconde lettre5

a chance,

vu

les

faits

qui

y

sont évoqués,

d'être

encore Pierre. En

mai

1102,

ce

dernier validait un extrait

d'une

déclaration

synodale

touchant

les

canonica6.

La dernière

mention de cet officier

ecclésiastique

remonte

à

octobre

1106

:

à

cette

date

il

authentifiait

une

copie

conforme des décisions synodales concernant les intérêts

de l'Eglise

d'Athènes7. Deux exemplaires

de son

sceau

ont été conservés8.

Il

n'est pas exclu qu'à sa sortie de charge il ait été

promu

grand économe9,

remplaçant à

ce poste le frère d'un patriarche

à qui

le

rhéteur

Théophylacte

réclame

dans une lettre inédite ses émoluments

qu'on

tarde

à

lui verser.

1. Cf.

P.

Gautier,

REB

27, 1969,

p.

162.

2. Cf.

V. Bene§evic, Otvety

Petra

chartophylaksa (konca XI veka),

Zapiski

imper.

Akad.

Nauk,

8e série,

t.

VIII,

14,

1909,

p.

3.3.

Ibid.,

p.

9.

4. Elle est mentionnée dans une lettre à Michel, neveu du

métropolite

de Chalcédoine,

PG 126, ΑΠΛ.

5. Ibid., 436B.

6. Cf.

Grumel, Regestes,

n° 942.

Les

manuscrits

vérifiés portent bien

l'indiction

10

(Leunclavius,

JGR

1,

p. 270 = PG 119, 864 B), mais

indiction 15

par erreur dans Rhalli-

Potli,

Syntagma 5,

p. 62, et Grumel ;

il

faut

écarter

l'année

1087,

puisque le

c h rtophyl x

était alors Nicéphore.

7. Cf. Th. Uspensku, IRAIK

5,

1900, p. 41 ;

Grumel,

Regestes, n° 952.

8.

Cf. V.

Laurent,

Corpus

des sceaux,

V/l, nos 95-96.

9. Ibid.,

57.

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274 P. GAUTIER

Les

successeurs

immédiats de

Pierre furent

Syméon,

attesté à

la

veille

de

la

mort de

Nicolas

Grammatikos

en

1

11

110 ; Michel

Aulopatès qui

valide

un

acte

en décembre

111611 ; Michel Choumnos qui

authentifie le même

document

en

112112.

Cette

liste

serait-elle

lacuneuse

?

La

correspondance

de

Théophylacte

le

laisserait

croire,

qui nous

fait connaître, dans un lemme,

un chartophylax Nicétas13, mais

l'existence de

cet archonte fait difficulté.

Ecarté le chartophylax homonyme

de

la fin

du

XIe

siècle14,

il ne

reste

que

Nicétas de Maronée, futur métropolite de Thessalonique,

promu

à

ce

dernier

poste peu

avant

1132/3315.

Devrait-on

admettre que l'épiscopat

de

Théophylacte s'est prolongé

au

moins jusqu'en 1125/616, on

ne peut

écarter

la

possibilité

d'une

bévue commise par

le

copiste qui

aura

écrit

Nicétas

au lieu

de Nicéphore. Dans le

cas

contraire,

il faut

placer

ce

Nicétas

entre

Pierre et

Syméon, soit

entre 1106 et 1111.

3. Le

diacre

et

référendaire Nicétas

Le

référendaire17 Nicétas

n'est

pas

autrement connu.

S'il

y

eut,

postérieurement à

ce

synode, promotion dans

la

chancellerie

patriarcale,

il

se

peut

que le

chartophylax

Nicétas,

ce

correspondant &e Théophylacte dont

on ne sait que penser (voir supra n° 2), ait

remplacé

le chartophylax Pierre

entre

1106 et 1111. On a

en

effet l'impression que certains grands

officiers

ecclésiastiques

ont

fait l'objet

à

l'époque

d'un avancement assez

régulier.

Le

chartophylax Nicétas, prédécesseur de Nicéphore, serait

devenu

grand

économe18, remplaçant

peut-être

le

moine

Joannikios19

attesté

en

août

1071, indiction 9 : un Nicétas grand

économe

assistait en effet au

procès

10 . Cf. Ph.

Meyer, Die Haupturkunden für die Geschichte des Athosklöster, Leipzig

1894,

p.

180.

11 . Cf.

Th. Uspenskij,

IRAIK 5,

1900, p. 29 ; Grumel, Regestes, n° 1001 ; V. Laurent,

Corpus des

sceaux,

V/l,

nos

97-98.

12 . Cf. Grumel,

Regestes, n°

1001

;

MM 4,

p. 317, et Studi

biz.

e

neoellenici 2, 1927,

p.

184-185. Il est

aussi

signalé

comme nomophylax

(Leunclavius,

JGR

1,

p. 519).

13 . Cf.

PG 126,

417s.

14. Cf. V. Laurent, Corpus

des sceaux,

V/l, n° 93.

15 .

Ibid.

Il

est

peut-être

ce

chartophylax

mentionné

dans

Grumel,

Regestes,

942.

16. Cf.

P.

Gautier,

REB

21, 1963,

p.

159-160.

17 .

Sur

la charge

voir

J.

Darrouzès,

Recherches sur les offikia de

VEglise

byzantine,

p.

373-374.

18 .

Voir son sceau dans V. Laurent, Corpus des sceaux, V/l, n° 56.

19. Ce grand économe

confirme

à cette date un document d'Iviron

en

compagnie

de Théophile d'Héraclée et de Jean de Sardes (Hellénika

2,

1929, p.

472-473).

Il faut

rayer le protospathaire

Pothos, un

civil,

de la liste des

grands

économes de la fin

du

XIe

siècle,

car la session synodale à laquelle il

participa

n'eut pas

lieu

sous

le patriarcat

d'Eustrate

Garidas

(Rhalli-Potli,

Syntagma

S, p.

57

;

Grumel,

Regestes, n° 933), mais

sous celui d'Eustathe

(voir

V. Laurent, ibid.,

nos

56, 58 et 1056).

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LE

SYNODE DES

BLACHERNES (FIN 1094) 275

de Jean Italos

en mars

108220.

D'autre part,

Pierre, successeur

de Nicé-

phore

au chartophylacat, aurait

été à son

tour

promu

au grand

économat21.

4.

Le

diacre

et

hypomnèmatographe

Basile

Cet hypomnèmatographe22

est

inconnu d'autre part

et il serait aventuré

de l'identifier avec

l'un des

nombreux homonymes contemporains. Parmi

ses successeurs

dans

la charge

nous

relevons

Constantin, neveu

de feu le

patriarche Cosmas,

attesté

en juillet

112123 ;

un

Léon, connu par

un

sceau,

ayant

vécu aux

XIe-XIIe

siècles24.

5.

Le diacre

et

didascale Eustathe

Sous ce

titre

trop

peu

explicite se

dissimule

peut-être

un didascale

œcuménique25.

Le

cas

n'est

pas

exceptionnel

:

Nicétas, neveu

de

l'évêque

de

Serrés,

n'est appelé que didascale par Théophy lacte

de Bulgarie26, alors

qu'il

était, des

manuscrits

nous l'apprennent, didascale

œcuménique27.

Pour

le

reste, cet Eustathe

est un

inconnu

et l'on ne saurait l'identifier d'emblée

avec ce

proximos de

la Parthènos, soit

vraisemblablement

l'école de la Théo-

tokos des Chalkoprateia,

qui

copia le Vaticanus graecus

35828, ou

avec le

copiste

homonyme,

clerc de

la Grande

Eglise, du Vindob.

theol.

gr. 29729.

6. Jean

Métaxas

Jean

Métaxas,

probablement

diacre

de

Sainte-Sophie comme

ses

colistiers, a

chance d'être

cet

ecclésiastique qui fit un

éclat une décennie plus tôt,

à

l'occasion

de la

confiscation

des biens sacrés. Parmi les clercs qu'il avait

convoqués

à

Sainte-Sophie en

1082, à dessein

de leur

prouver le bien-fondé

des mesures

de

réquisitions, le

sébastocrator

Isaac Comnène trouva un

20. Cf. Th. Uspenskij, IRAIK

2, 1897,

p. 41-42.

21. Voir son

sceau

: Pierre moine et grand économe ; cf. V. Laurent, Corpus des

sceaux,

V/l,

57.

22. Sur

la

charge consulter

J.

Darrouzès,

Recherches

sur les offikia de

VEglhe

byzantine

p.

362-368.

23. Cf.

V.

BeneSeviö,

Catalogus codicum

qui... in monte Sina

asservantur, I,

Saint-

Pétersbourg 1911,

p.

271

;

Grumel, Regestes,

1001.

24. Cf. V. Laurent,

Corpus

des sceaux,

V/l,

131.

25. Sur la charge voir J. Darrouzès,

op.

cit., p.

66-79.

26. Cf. PG 126, 373.

27. Cf. R. Browning, Byz. 33,

1963,

p. 15-17 ; J. Darrouzès, op. cit., p. 71.

28.

Cf. R. Devreesse,

Codices

vaticani graeci, II, Cité du

Vatican

1937,

p.

44 ; R.

Browning, Byz. 32, 1962, p.

194.

29.

Cf.

Vogel-Gardthausen, Die griechischen

Schreiber des Mittelalters

und der

Renaissance,

Leipzig 1909, p.

122.

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276 P.

GAUTIER

contradicteur en

la personne de Métaxas : « II faisait opposition, s'indigne

Anne Comnène,

et

présentait

des arguments

spécieux

tout en

se

moquant

d'Isaac30 ». Ce trublion

est-il

encore

ce

Jean Métaxas, diacre de la Grande

Eglise,

chartulaire

et

notaire patriarcal qui

figure

dans

une

liste

de

présence

non datée31,

qu'on

estimait

du

dernier tiers

du

XIIe siècle32,

mais

qui

serait

en fait

antérieure à 114533 ? Apparemment

non,

si

l'on

tient compte de

l'écart

chronologique et

de

la rétrogradation

de cet

officier ecclésiastique,

à

moins qu'il n'ait, hypothèse peurecevable,

payé de

celle-ci

son

impair

de

1082.

7.

Le primicier

des notaires

patriarcaux,

Euphèmianos

Ce

primicier des notaires, distinct au moins

à l'époque du

protonotaire34,

est un inconnu. En décembre 1116, la fonction sera exercée par Jean

Kalan-

dôn35,

et

un

peu

plus

tard

(avant

1145,

ce semble)

par

Basile, neveu du

chartophylax36.

Cet

officier ecclésiastique

a

peu de chance

d'être

identique

à cet

Euphèmianos que

le basileus Nicéphore Botaniate délégua auprès de

la

parentèle des Comnènes

réfugiée

à

Sainte-Sophie,

à

la mi-février

108

137.

8. Les notaires patriarcaux

Théophane,

Nicétas,

Nicéphore, Léon

et Nicétas

II est hors

de question

d'identifier ces

scribes,

subordonnés

du

chartophylax38, dont les prénoms

sont,

à

l'exception

du

premier, des plus

communément

portés.

V.

— Le

corps monastique

1. Jean, moine et

cathigoumène

du

monastère de

Stoudios

La

liste

des higoumènes de

ce célèbre

monastère de la capitale est très

lacuneuse,

mais la

dernière

en

date39, par nous

complétée, fournit

pour le

30. Cf.

Alexiade

: Leib

II,

p.

11.

Un

Métaxas est aussi

mentionné

dans

le

brébion

du

monastère

d'Attaliate.

Cf.

Sathas,

MB

1,

p. 19, 52,

66.

31. Cf. V. BeneSeviC, Catalogus codicum... qui

in

monte

Sina

asservantur, I, Saint-

Pétersbourg

1911, p. 272.

32. Cf. Grumel, Regestes, n° 1001.

33. Cf. J. Darrouzès, Recherches sur les offikia de VEglise byzantine,

p.

380,

n.

6.

34. Sur la distinction entre les deux charges

voir

J. Darrouzès,

ibid., p.

355-359.

35. Cf. Th.

Uspenskij,

IRAIK 5,

1900, p.

29.

36. Cf. V.

BeneSeviô,

op. cit.,

p. 271.

37. Cf. Alexiade

: Leib

I,

p.

77.

38. Cf. J. Darrouzès, op. cit., p. 379-385.

39. Cf. R. Janin, Eglises et monastères2,

Paris

1969, p. 433.

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LE

SYNODE DES BLACHERNES

(FIN

1094)

277

XIe

siècle les noms suivants : Nicolas, attesté

en mars

1010 et

en mars

101

840 ; Eustrate, connu

par un

sceau41 ;

Alexis,

qui devint patriarche

de

CP le 12 décembre 102542 ; Michel en juillet 104843 et en

106644

; ce

dernier

a

chance

d'être ce

Michel

Mermentoulos, qui protesta

contre

la

suppression, initiative du patriarche

Cérulaire,

du nom de Théodore le

Studite

dans

le synodikon et en obtint le rétablissement par une prostaxis

impériale (ignorée

de Dölger), satisfaction qui lui

fut donnée

le

5 mai

1045, dimanche de

la Samaritaine45

;

Sabas, signataire des

Nanian. gr. 92

et 168,

ce

dernier de 1069, connu d'autre part par un sceau46 ; Cosmos,

à qui

sont

dédiées des catéchèses

de s. Cyrille copiées en

1075,

connu

aussi par

un sceau47 ; Nicétas Stéthatos, entré tout jeune au Stoudios, dont il

devint

probablement l'higoumène

avant

sa mort

survenue, ce

semble,

au

cours des

deux

dernières

décennies du

siècle48

;

Jean,

présent

à

ce synode.

Ecarté

Théodore, dont le sceau

assigné

aux XIe-XIP siècles, est

en

réalité du

IXe

(s. Théodore le Studite)49, il

faut

descendre au

milieu du

XIIe siècle pour

trouver

un

successeur au

précédent : Théophylacte, témoin en 1164 de

l'enregistrement

du

typikon

de Saint-Mamas50.

2. Athanase Panagiotès, higoumène du

monastère

de

Saint-Diomède

Ce

petit

monastère, sis

à

proximité

de

la Porte Dorée, est

aussi connu

sous

le nom de

Jérusalem ou

de

Nouvelle

Jérusalem51.

Etait-ce un méto-

chion du patriarcat homonyme

?

On

le

supposerait

à

voir le

patriarche

40.

Cf. C. Giannelu, Codices vaticani graeci, Cité du

Vatican

1950, p.

440.

41. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n° 1195.

42.

Cf.

Cedrenus : Bonn II, p.

479-480.

43.

Dans

le colophon du

Sinaïticus

356 (319) : «

Ce

livre de notre saint père

Denys

a

été achevé le 3 juillet, dimanche, année 6556,

indiction 1,

et copié par

l'humble

et indigne

diacre

Christophore, au

temps de Michel, très pieux higoumène de Stoudios ». Cf. V.

BeneSevic, Catalogus

codicum... qui

in monte Sina asservantur,

I,

Saint-Pétersbourg 1911,

p. 199-200.

44.

Cf.

Londinensis

19352,

anno

1066

: Psautier

écrit

par

le prêtre Théodore

de Césarée,

moine

au

couvent

de

Stoudios

pour

le

syncelie

et

higoumène Michel.

Cf.

M.

Richard,

Inventaire des

manuscrits grecs

du

British

Museum, I,

Paris 1952,

p. 32.

45.

Cf. Cedrenus

:

Bonn II,

p.

555 (apparat).

46. Cf. V.

Laurent,

Corpus des

sceaux,

V/2,

1223.

47.

Ibid., n°\\96.

48. Cf. J.

Darrouzès,

Nicétas Stéthatos.

Opuscules

et lettres, Paris 1961, p. 10.

49.

Cf. V. Laurent, Corpus des

sceaux,

V/2, n° 1194.

50. Le 5 janvier, dimanche, indiction

12, année

6672

=1164.

Par

erreur 1159

dans

R. Janin, Eglises

et

monastères*,

p. 433.

Cf. A. Dmitrievsku,

Typika, I,

Kiev 1895,

p.

71022 23 ;

S.

EusTRATiADÈs,

Typikon

du monastère de Saint-Mamas, 'Ελληνικά

Ι,

1928,

p. 305.

51. Cf. R.

Janin,

Eglises et monastères*, p.

95-97.

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278

P. GAUTIER

Jean VII

en faire momentanément sa résidence en 1 107/852,

mais

à vrai

dire

ce

prélat

a pu

y

descendre pour

la simple raison,

ignorée

du

P.

Janin,

qu'il

en

avait été l'higoumène53. Métropolite de Tyr

avant

d'accéder

fortuitement

au

siège

hiérosolymitain,

il

ne

fut pas

forcément le

prédécesseur immédiat

d'Athanase,

dont le

sceau

est peut-être conservé54.

3. Jean, cathigoumène

du

Polyéléou

du

Caniclée

Higoumène

inconnu

d'autre part. Ecarté le couvent féminin

du

Caniclée55, le monastère que

Jean

représentait est

impossible à

identifier,

d'autant plus

qu'on

hésitera

entre

Polyélaiou et

(Christou)

Polyéléou56.

4. Georges, cathigoumène du Sauveur Akataleptos sis a

Kamaris

Un

document

récemment

édité

signale

dès

le

Xe siècle57

ce monastère

jusqu'ici

attesté

pour la première fois par notre

liste

de présence synodale58.

Georges

en est l'unique supérieur connu.

5.

Jean, cathigoumène du

Tropéophore

des Manganes

II s'agit

du

monastère de Saint-Georges construit par Constantin Mono-

maque59.

Jean

en est le

premier

higoumène connu. On ne saurait, sans

preuve, lui attribuer

la lettre, curieuse mais

absconse,

qu'un

supérieur

de ce

couvent adressa

à

la basilissa Irène Doukaina60.

6.

N.,

CATHIGOUMÈNE

D'OlKOPROTÉROS

Monastère

inconnu.

7.

N.,

CATHIGOUMÈNE

DE SAINT-LAZARE

Monastère

dont

la fondation est attribuée

à

Léon

VI

le

Sage61.

52. Voir supra,

p.

230,

n.

88.

53.

Cf.

NE

8,

1911,

p. 151,

229

:

Vers

écrits...

par le

très

saint

patriarche

de

Jérusa lem,

kyr Jean, ancien higoumène du monastère de Saint-Diomède, appelé aussi

Nouvelle Jérusalem.

54. Cf. V. Laurent, Corpus des sceaux, V/2, n°

1352

: moine Athanase

Panagiotès,

assigné par l'éditeur

au

XIIe,

sans

référence à

l'higoumène

homonyme.

55. Cf. R. Janin, Eglises et monastères*, p. 277.

56. Indûment dédoublé par R.

Janin,

ibid., p. 405 et 524, n° 21.

57.

Cf.

Analecta Bollandiana 88,

1970,

p.

27-28.

58. Cf. R.

Janin,

Eglises et monastères12, p. 504-506.

59.

Cf.

R.

Janin,

ibid., p.

70-76.

60. Cf.

G. Mercati,

Gli

aneddoti d'uncodice bolognese,

BZ6, 1897,

p.

131

et 138-140.

61. Cf. R.

Janin,

ibid., p. 298-300.

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LE SYNODE

DES

BLACHERNES (FIN 1094)

279

8.

Syméon,

reclus

du

monastère

de Philothéou

Ce Syméon aurait chance

d'être

le correspondant de Théophylacte de

Bulgarie62,

higoumène du

monastère d'Anaplous,

si

ce couvent était

celui

de

Philothéou,

mais

l'identification

des

deux maisons

n'est

que probable63.

9.

Cyrille,

cathigoumène

des

saints Probos,

Tarachos

et Andro-

NIKOS

Monastère sis dans les parages

du

Forum de Constantin64.

10. N.,

CATHIGOUMÈNE DE PRASIANOS

Monastère inconnu.

11.

JOANNIKIOS, CATHIGOUMÈNE

DES

HODÈGES

Un des

monastères les plus

fameux

de

la capitale.

Ce

ne fut

pas

Andronic

II,

comme l'écrit le

P.

Janin65, mais Jean Tzimiscès, qui,

d'après

un extrait

de

la

Vie

d'Athanase

II

Manassès, l'attribua

comme métochion

aux

patriarches

d'Antioche66.

C'est évidemment

pour

cette raison

qu'on

y

trouve

Jean l'Oxite (démissionnaire)

en 110067 et Sotèrichos Panteugénos un peu

plus

tard68. Un certain Athanase,

mentionné

par

Jean

l'Oxite,

a pu

en être

l'higoumène

au

début du XIIe siècle69.

12. N.,

CATHIGOUMÈNE DE

SaINT-MoKIOS

Monastère très

ancien,

mais peu

connu70.

13.

LUC, CATHIGOUMÈNE DE SaINT-PhOCAS

Monastère situé sur la rive européenne

du Bosphore71.

62.

Cf.

PG

126,

548-549.

63.

Cf.

R.

Janin,

ibid.,

p.

494.

64. Cf.

R.

Janin,

ibid., p. 408-409.

65. Cf.

R.

Janin,

ibid., p. 202.

66.

Cf. Sinaiticus gr. 482 (1117), f. 243. Voir V. BeneSeviö,

Catalogus codicum... qui

in

monte

Sina

asservantur,

I, Saint-Pétersbourg

1911,

p. 582.

67.

Cf.

P.

Gautier,

Jean V l'Oxite,

patriarche

d'Antioche.

Notice

biographique,

REB

22, 1964,

p. 132-133.

68. Cf.

J. Gouillard,

Le Synodikon

de l'Orthodoxie,

TM 2, 1967,

p.

212,

n. 243.

69. Cf.

P.

Gautier, loc. cit.,

p.

154.

70. Cf. R. Janin,

ibid., p.

354-358.

71. Cf. R. Janin,

ibid., p. 499.

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280 P.

GAUTIER

14. Ν.,

CATHIGOUMÈNE

DE PtÉRYGION

Monastère

inconnu.

15.

N.,

CATHIGOUMÈNE DU

MONASTÈRE

D'AtTALIATE

On

a

quelques

raisons

de penser que le représentant de

ce

monastère

de

fondation

récente

(c.

1075) fut

ce Michel,

indûment

identifié par

le

P.

Janin

avec

le fondateur Michel

Attaliate72, qui

en juillet 1081 copia

comme

moine

YOxonîen.

Christ

Church

Wake

6 et

en 1087/8

comme

higoumène

le Vaticanus gr.

342,

et

qui de surcroît

approuva,

semble-t-il,

par un

document écrit

de

sa main la doctrine iconodoule

confirmée

par

ce

synode des

Blachernes73.

Attesté comme économe

du

monastère d 'Attaliate

en

107774,

il figure

au

titre d'higoumène en mars, indiction 8, soit 1085 (ou 1 100), dans

le

brébion annexé

à

la

Diataxis75.

Quitte

à

lui

attribuer

un

supériorat

de

longue durée, on

est

enclin à l'identifier avec l'higoumène

Michel

dont le

nom réapparaît

au

bas

d'une liste d'ouvrages

ultérieurement acquis par la

même maison

religieuse,

au nombre

desquels les

commentaires des

quatre

évangiles

de l'archevêque de

Bulgarie, Théophylacte,

qui

ne sauraient être,

au

mieux,

antérieurs

à

la

première

décennie

du XIIe

siècle76.

VI.

— La

date du synode

Ce synode, le

premier tenu

au palais des Blachernes1

devenu

la résidence

habituelle des

Comnènes,

dont l'affluence

insolite illustrerait

l'intérêt

attaché

par le pouvoir

au culte

des images

si

l'enjeu de

la

réunion n'avait

72. Cf.

R.

Janin,

ibid., p.

512-513.

Sur

l'historien consulter E.

Tsolakis, Aus

dem

Leben des Michael

Attaleiates,

BZ

58, 1965, p. 3-10.

73 .

Cf.

S.

G.

Mercati,

Confessione di fede di

Michèle categumeno del

Monastero

fondato da

Michèle

Attaliate, OCP 21, 1955,

p.

265-273.

74. Cf. Sathas, MB 1,

p.

4L

75. Ibid.,

p.

50.

76. Ibid.,

p.

67.

1.

Anne Comnène fait état (Leib II,

p. 45-46) d'une

grande

assemblée réunie par

son

père au palais des

Blachernes, à laquelle participèrent

le

sénat,

l'armée, le clergé

et

les

supérieurs des monastères. Un lecteur non prévenu, constatant que cette réunion est

mentionnée après la reconquête de Larissa

(avril

1083) et de Castoria

(octobre/novembre

1083) sur

les Normands et le retour

du

basileus à

CP

(1er

décembre

1083), la daterait

de la fin de 1083 ou du début de 1084,

mais

ce serait se laisser leurrer

par

les procédés de

composition de la

princesse.

Le discours qu'elle met

dans

la bouche de son

père

prouve

que cette assemblée, convoquée

pour

réparer les dommages causés aux églises et

monastères, est postérieure à 1091, car le

basileus

signale qu'il

a

affronté

les Normands (1081-5),

les Scythes (1086-91) et que CP elle-même a

failli

être prise (début de 1091).

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LE

SYNODE DES BLACHERNES

(FIN

1094) 281

été plus

politique que théologique, fut

d'abord

fixé en 1086,

puis

en mai/

juin

1091 2, mais ces dates

furent abandonnées

quand

le

P.

Grumel

eut

proposé dans ses Regestes, n°

967, comme

probable, le

second semestre

de

1092.

De

l'étude

prosopographique

qui précède

il

ressort

que

cette

date

est

aussi

légèrement

trop haute.

Les

raisons qui

obligent

à

la reculer sont

les

suivantes.

Le sébaste Marinos Néapolitès

(n°

8,

p.

239) n'était

que magistros en

avril

1093,

mais cet argument

n'aurait, à vrai

dire, tout

son

poids que

si

nous avions

la

certitude

que

les deux

dignitaires ne sont qu'un seul et même

personnage, ce

qui

n'est pas.

Voici

par contre un argument décisif : Bardas

Hikanatos (n° 16,

p.

244), nobélissime lors de

ce

synode, n'était encore que

curopalate

le

5

mars 1094.

D'autre part,

le drongaire de

la

Veille présent

au

synode

s'appelle

Nicolas

Mermentoulos,

or

en

mai 1092

cette

fonction

était exercée par Jean

Skylitzès

(n° 21,

p. 248).

Enfin, dans la première

moitié

de 10943,

le grand hétériarque

n'était

pas

Constantin Antiochos

(n° 24,

p. 250),

présent à

cette

assemblée,

mais Argyros Karatzas.

En revanche, ce synode n'est pas postérieur

à

la guerre contre

les

Comans :

Constantin Katakalon Euphorbènos

qui

y assiste

avec le titre de protocuro-

palate reçut

celui de nobélissime à

même

le champ de

bataille, quand il

eut

capturé une centaine

de

ces

barbares (n° 20, p. 247).

Disposant ainsi d'un terminus post

quern

indiscutable

(mars

1094), reste à

préciser le terminus ante quern (guerre contre les Comans). Il

y

a

fort

à

parier

que cette guerre est celle à laquelle le basileus

fait

lui-même allusion devant

le synode :

«

Mes seigneurs et

pères, doctes

sénateurs, moi

qui,

vous le

savez

bien, étais auparavant absorbé sans relâche par

les

soucis militaires,

financiers et administratifs, continuellement sur

pied pour

affronter

les

armées

de nos

ennemis et

qui

suis maintenant prêt

à

partir en campagne

2. Cf.

P. Stephanou,

Le

procès

de Léon de Chalcédoine, Rome 1943, p.

57-64.

3.

Cette

date est probable. Le

prétendu

complot du sébaste Jean Comnène est raconté

par

Anne

Comnène

à

la

suite

de

celui

d'Humpertopoulos

et

d'Ariébès,

qui

remonte

apparemment à la

seconde

moitié de

1091,

mais

il s'en

faut qu'il

soit contemporain

de

ce

dernier. On

doit en effet remarquer

qu'Anne

en

commence

le récit

(Leib

II,

p.

147)

par

l'évocation d'une

invasion

attendue des Comans, or celle-ci sera bien postérieure

à

1091. D'autre

part, compte tenu que la princesse

a

coutume

de grouper, sans respect

pour

la

chronologie,

des faits

de nature

semblable, il y aurait lieu

à

notre avis

de relier le

passage

de

YAlexiade qui relate la

conjuration de

Jean Comnène

(Leib

II,

p.

147-151), où

Bodin

est d'ailleurs

un

lapsus manifeste pour Bolkan,

à

celui où est mentionnée

(Leib

II,

p.

184)

la rapide soumission du prince de la Rascie. Ce sont

apparemment

deux épisodes de la

même campagne. Le

basileus

était peut-être de

retour

en

août, si

tant

est qu'il signa à CP

la fameuse prostaxis d'août 1094. Cf. J. Nicole, Une ordonnance inédite de l'empereur

Alexis Comnène

sur

les privilèges du

chartophylax, BZ

3, 1894, p.

18-20.

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282 P.

GAUTIER

parce que

l'occasion

(ou la saison) en est déjà arrivée et que je

ne

puis

me

consacrer à rien d'autre...

»

(PG

127,

976e). De

l'invasion des Comans font

état

quatre

auteurs

byzantins,

mais aucun

d'eux ne

fournit

de

repère

chronologique

précis

;

ils divergent

même considérablement

quant

à

la

date.

Anne Comnène, qui lui réserve

un long

chapitre,

la situe après la

conjuration de Nicéphore Diogène (juin

1094)

et

au

moins un an avant l'arrivée

des premiers croisés à

CP

(milieu

de

1096)4.

Nicolas de

Méthone, biographe

de

s. Mélétios le jeune (f 1105),

qui enchaîne les

épisodes

de

la vie

de son

héros sans le

moindre

souci chronologique,

place l'invasion comane

avant

l'expédition

du mégaduc Jean

Doucas contre la Crète (printemps 1092)5.

Enfin

Jean

Zonaras6 et Michel

Glycas7

évoquent sommairement la

révolte

du pseudo-Diogène après

la

conquête d'Antioche

(1098)

et de

Jérusalem

(1099)

par

les

croisés

et

le

procès

du moine

bogomile

Basile. Si

nous

ne

disposions que de ces renseignements chronologiquement contradictoires,

nous

serions

bien

en peine

de situer cette guerre à

l'intérieur

de

la seconde

décennie

du règne

d'Alexis Comnène.

Cette lacune est par bonheur comblée par des chroniques russes (Gustin-

skaja letopiSy Lavrentijskaja letopis). Nous

y

lisons

sous l'année 6603 (1095) :

« Les Polovci

entrèrent en

territoire grec avec Devgenevic (le

fils

de

Diogène)8 et combattirent sur la terre grecque ; l'empereur captura Devgeneviö

et

ordonna

de

l'aveugler9 ».

Faisant

fi

de

cette

date, maints historiens

ont

situé la

campagne

en

1092

ou

1094, mais sans

jamais

se donner

la

peine de

justifier

leur

point

de

vue10.

Seul

Chalandon

a

fait

confiance

aux

chroniques

russes11.

Avec raison à notre

avis, car la

date de 1095

s'accorde

bien avec

l'exposé

général

d'Anne

Comnène sur les campagnes de

son

père

posté-

4. Cf.

Alexîade : Leib

II,

p. 189-204. Sur

le pseudo-Diogène consulter Marguerite

Mathieu,

Les

faux Diogenes, Byz. 22,

1952,

p. 133-150.

5.

Cf.

Chr.

Papadopoulos,

Travaux

pour

Vhistoire de la vie monastique en Grèce

(en grec), II,

Athènes

1935, p. 21-23 et

55-56.

6.

Cf.

Zonaras : Dindorf

IV,

p. 244.

7.

Cf.

Glycas : Bonn, p.

621.

8.

Sur

la

formation

et

le

sens de

ce

patronyme

voir

A.

Soloviev,

La

date

de

la

version

russe

de

Digénis Akritas, Byz. 22,

1952,

p.

129-132

; H. Grégoire, Devgenij ou Digenij,

ibid., p.

148-150.

9. Cf. Povesti vremennych let : D. Lichaèev,

Moscou

1950, 1,

p.

148 (texte)

et

II,

p.

421

(commentaire).

10 .

Par

exemple V.

G. Vasil'evskij,

Trudy 1, Saint-Pétersbourg

1908, p.

109-115

(en 1092)

;

N.

Zlatarski, Istorija na bälgarskata därzava,

II, Sofia

1934, p. 211-219

(après

1091,

sans autre

précision)

;

D. A.

Rasovskij,

Polovcy. IV.

Voennaja istorija

Polovcev, Seminarium Kondakovianum 11, 1940,

p.

107

(en 1092-1095) ;

A. Soloviev,

Byz. 22, 1952,

p.

130 (en 1094) ; Gy. Moravcsik, Byzantinoturcica 1, Budapest 1942,

p. 47 (en 1094).

11 .

Cf. F. Chalandon, Essai

sur

le règne d'Alexis

Comnène,

p. 151-154.

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LE SYNODE

DES

BLACHERNES (FIN 1094) 283

rieures

à l'écrasement

des Petchénègues

à

Lébounion

le 29 avril 1091 :

campagne contre Bolkan, prince de Rascie,

durant

le printemps

et

l'été

1093 ; expédition

malheureuse

de Jean

Comnène contre le

même

trublion

à

la

fin de

1093

;

nouvelle

campagne

du

basileus

contre

Bolkan

en

été

1094 — en juin Alexis Comnène séjourne dans les environs de Serrés —

traité de paix

signé

avec Bolkan et retour

à

CP12. Anne nous prévient

d autre part qu'à la veille de partir contre les

Serbes

vers mai 1094, son

père

s'attendait à une invasion

des Comans, mais qu'il décida de parer au

plus

pressé

et de se porter

d'abord

à

l'ouest13. Il n'y

a

donc

pas

place pour la

guerre contre les Comans

entre 1091 et la seconde moitié de 1094.

La date de 1095 s'avérant ainsi plausible, c'est dans

la

première

moitié

de

cette

même

année qu'on

placera

l'attaque

des

Comans.

Pourdeux raisons.

Durant l'été

1095,

en

pleine canicule,

le

basileus

est

occupé

à

construire

de

puissantes

fortifications

destinées

à

protéger

Nicomédie contre les

razzias

turques14. D'autre part, contrairement aux Petchénègues

qui

étaient des

sédentaires15 et faisaient la

guerre sans

tenir

compte des

saisons16,

les

Comans,

qui

étaient essentiellement des nomades,

tributaires

de pâturages

indispensables

à

leur

bétail17, ne faisaient

la guerre que

durant

la saison

froide,

ainsi durant l'hiver

1087/8 18, en

avril

1091 19,

dans les premiers

mois

de 114820. Cette

constatation

se trouve corroborée par les réflexions

de deux

historiens des

croisades,

avertis

de

leurs mœurs. Robert de Clari

écrit

:

« Ils n'osent

issir de

leurs

tentes

waire

preu

devant

en hiver. En yver

si

issent

hors

de

leur

tentes

et

de

leur

pais,

quant

il

vœllent

faire

leur

che-

vauchie21

».

Villehardouin est

encore plus précis. Traitant

de la

guerre

faite

aux croisés

en mai

1205

par

le

roi

bulgare

Kaloian, il fait

cette remarque

intéressante : « Johanisse, le roi de

Vlaquie

et de Bougrie... ne

put

plus

retenir ses Comains dans le pays,

car

ils

ne pouvaient

plus faire

la

guerre

à

cause de la chaleur, mais ils retournèrent dans leur contrée22 ».

Nous

les

12.

Cf.

Alexiade

: Leib

II,

p.

166-184.

13.

14.

15.

16.

17 . Cf. D. A.

Rasovskij,

Polovcy.

III.

Predely

polja

Polovecskago, Seminarium

Kondakovianum 10, 1938,

p.

155-177.

18 .

Cf. Alexiade : Leib II, p. 105-106.

19. Ibid. : p. 136-137.

20. Cf. F. Chalandon, Les Comnènes, II, p. 323-325 ;

P.

Nasturel, Valaques,

Cou-

mans

et

Byzantins

sous

le

règne

de Manuel

Comnène,

Byzantina 1, 1969,

p.

169-170.

21.

Ed. Ch. Hopf,

Chroniques gréco-romanes,

inédites

ou peu connues, Berlin 1873,

p.

52.

22.

Ed.

E. Faral, II, Paris 1939,

p.

199.

Ibid.

Ibid.

Ibid.

Ibid.

p.

Ρ·

Ρ·

ρ.

147.

206.

82.

89.

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284 P. GAUTIER

voyons encore

faire

campagne

en janvier

120623,

en mars

1207

et

se

retirer

en

mai

de la

même

année24.

Ces

faits et

ces

textes donnent

quelque

poids

à notre

hypothèse

: les

quelque

deux

ou

trois mois que dura la guerre

contre les

Comans

ils

campèrent

48

jours sous

les remparts

d'Andri-

nople25

sont

à

prendre sur la première moitié et sans

doute

le début26 de

1095.

Dans

ces

conditions, le

synode

des Blachernes qu'Alexis

Comnène

avait

tenu

à

présider

à

la veille de

son

départ en

campagne

aura

eu lieu,

sinon au

tout début de 1095, du moins à l'extrême

fin de

1094.

23.

Ed.

E.

Faral,

II,

p. 217.