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Le Voyageperdu
Lisa Ray Turner et Blaine RayAdaptation française de
Marie-Cécile “Missy” Fleurant-Freeman
Deuxième niveau - Livre Cla troisième nouvelle dans une série de quatre pour lycéens de deuxième ou troisième année
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Le Voyage perduis published by:
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Vocabulary by Monique Gregory and Contee Seely
Cover art by Pol (www.polanimation.com)
&
First edition published November, 2002
Tenth printing March, 2015
Copyright © 2000, 2009, 2011, 2012, 2013, 2015 by Blaine Ray. All rights reserved. No
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Printed in the U.S.A. on acid-free paper with soy-based ink.
ISBN-10: 0-929724-68-2
ISBN-13: 978-0-929724-68-3
Chapitre un
Craig adorait la mer. Il aimait tout ce qui concernait la mer. Il aimait les bateaux. Il aimait les poissons. Il aimait la plage. Craig était donc très heureux aujourd’hui parce qu’il faisait une croisière sur un paquebot qui s’appelait Le Festival C’était sa deuxième croisière. Il était parti en croisière quelques mois auparavant et il avait aidé une dame à retrouver un collier qu’on lui avait volé. Comme récompense, la société maritime lui avait offert une croisière gratuite. La pre-mière fois, Craig était allé à Tahiti, mais cette fois-ci, il allait à la Martinique, à la Guadeloupe, à Haïti et à plusieurs autres îles des Antilles.
Le meilleur ami de Craig, Buzz, était en croisière avec lui. Tante Alice, la tante de Craig, accompagnait les deux garçons. Mal-heureusement, la pauvre dame avait le mal de mer et passait la plupart de son temps dans l’une des salles à manger du paquebot à
2 boire du Perrier, c’est à dire de l’eau ga-zéifiée qui aidait un peu son estomac. Elle était si malade qu’elle voulait rester dans sa chambre et dormir pendant que tout était calme et que le paquebot ne bougeait pas. Elle a dit à Buzz et à Craig de bien s’amuser sans elle à la Martinique.
Craig et Buzz étaient contents d’être seuls. Ils étaient amis depuis des années. Ils étaient amis depuis l’école primaire. Ils habi-taient tous les deux dans l’Ohio. A la rentrée, ils allaient faire leurs études à l’Université d’Ohio State. Ils étaient très différents l’un de l’autre. Craig était grand et fort. Au lycée, il faisait partie de l’équipe de football améri-cain, mais il était un meilleur joueur de foot-ball qu’il n’était élève. Il avait très peu de « A ». Ses notes étaient surtout des « C » et quelques « B ». Les notes de Buzz étaient très bonnes. Il avait surtout des « A », même dans les cours difficiles. Buzz était beaucoup plus petit et beaucoup plus mince que Craig. On l’appelait Buzz parce qu’il avait toujours eu les cheveux courts depuis sa troisième année à l’école primaire. Craig et Buzz étaient de
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très bons amis malgré leurs différences. Ils jouaient aux jeux vidéo ensemble. Ils ai-maient faire de la natation ensemble. Ils ai-maient parler ensemble. Ils aimaient surtout parler des filles. Ils aimaient regarder les match de football américain ensemble, sur-tout quand Ohio State jouait contre l’Univer-sité du Michigan. (Bien sûr, ils voulaient tou-jours que Ohio State gagne le match.)
Craig et Buzz étaient tout excités à l’idée d’être ensemble sur le paquebot. C’était gé-nial d’aller voir les spectacles qui avaient lieu sur le paquebot tous les soirs. C’était gé-nial de nager dans la piscine du paquebot. C’était génial de manger un tas de bonnes choses sur le paquebot. Ils mangeaient tout le temps, des petits déjeuners copieux, des déjeuners imposants, des dîners abondants. Ils mangeaient entre les repas. Ils mange-aient même à minuit !
Comme le paquebot s’approchait de la Martinique, Craig a dit à Buzz : « J’ai faim. Si on allait manger un sandwich avant d’ar-river à Fort-de-France ?
— Bonne idée. Moi aussi, j’ai faim, lui a
4 répondu Buzz. J’ai envie d’un croque-mon-sieur et aussi d’une glace.
— Génial ! Allez, viens ! On a le temps d’aller chez Antoine. »
Antoine était un des restaurants du pa-quebot qui étaient ouverts jour et nuit. Quand Craig et Buzz sont arrivés chez An-toine, ils ont commandé un sandwich et une glace. Ils se sont assis à une table et ont mangé leur croque-monsieur et une glace au chocolat. Tout à coup, Buzz a dit à Craig : « Regarde donc la fille qui vient d’entrer ! »
Craig a levé les yeux et a vu une femme jeune et belle. Elle avait de longs cheveux bruns. Ses cheveux étaient très frisés et beaux. La peau de la jeune femme était de la couleur du café au lait. Son visage et son corps étaient très beaux. Elle portait un che-misier blanc avec des manches ballon et une jupe longue en madras de couleurs vives.
« Dis donc ! Super ! Elle est drôlement belle !
— Oui, n’est-ce pas ? Je l’ai remarquée hier soir quand nous dînions. Je crois que je suis amoureux.
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— Moi aussi, a dit Craig. — Dommage qu’elle ne va pas faire at-
tention à nous ! — Pourquoi pas ? On est de beaux
hommes, non ? — Elle va croire qu’on est des gamins, a
répondu Buzz. Elle a l’air plus âgée que nous.
— Tu penses qu’elle a quel âge ? — Elle a probablement vingt-cinq ans. — Oh, a dit Craig, une vieille femme ! » C’est alors que la jeune femme a fait quel-
que chose de bizarre. Elle s’est approchée de la table des garçons.
« Je peux m’asseoir ? » a-t-elle demandé. Craig et Buzz ont répondu en même
temps : « Oui, bien sûr. Je vous en prie, asse-yez-vous !
— Bon ! Je m’appelle Rose, leur a dit la jeune femme. Comment vous appelez-vous ? »
Craig et Buzz ont dit leur nom à Rose. « Nous sommes américains. Nous sommes
de l’Ohio. — C’est gentil, a dit Rose. Comme je vous
ai vus me regarder avec vos yeux d’adoles-
6 cents bébêtes, j’ai pensé que je devrais con-naître votre nom. »
Craig et Buzz se sont regardés. Ils se sen-taient stupides. Bébêtes, avait-elle dit.
« Excusez-nous, a dit Craig. — Ce n’est pas grave. Ne vous en faites
pas. J’en ai l’habitude », a-t-elle répliqué en prenant une grosse bouchée de son sandwich au thon.
Cette Rose est vraiment géniale, a pensé Craig. Elle savait qu’elle était belle. Elle sa-vait que les hommes la remarquaient et qu’ils l’admiraient.
« C’est vraiment adorable, a dit Rose, oui, adorable de voir deux lycéens saliver en re-gardant une belle femme.
— Nous ne sommes plus lycéens. Nous al-lons à l’université, lui a répondu Buzz.
— Oui, a insisté Craig. Ohio State. » Il parlait d’une voix basse, plus basse que d’ha-bitude. Il savait que c’était stupide, mais il ne pouvait pas s’arrêter de le faire.
« Adorable, oui. Moi, j’ai fait mes études à la Sorbonne, à Paris. Ça, c’est une véritable université, pas comme Ohio State. »
Le Voyage perdu 7
Craig était fâché. Il n’aimait plus Rose. Elle était si vaniteuse.
« Vous êtes française ? » a demandé Buzz. Il n’avait peut-être pas remarqué que Rose était une femme méchante.
« Je suis martiniquaise, mais j’habite à Paris. Il y a beaucoup de Martiniquais en France, vous savez.
— Bien sûr, je le sais. Il y a beaucoup de Martiniquais qui font leurs études en France. »
Craig se sentait intelligent. Il était con-tent d’avoir lu un livre sur la Martinique avant de partir en croisière.
« Il y a même des gens qui disent qu’il y a plus de Martiniquais en France qu’à la Mar-tinique. » Craig essayait de parler d’une ma-nière intelligente.
« Berk ! » a répondu Rose en faisant une grimace. Elle avait l’air fâchée. « Bien sûr qu’il y a beaucoup de Martiniquais à Paris. Nous sommes de nationalité française, vous savez.
— Bien sûr, je le sais », lui a dit Craig. — Les Martiniquais sont de nationalité
8 française ? » Buzz avait du mal à le croire. Pour un garçon intelligent, Buzz pouvait être stupide quelquefois !
Un regard mauvais a traversé le visage de Rose. On aurait dit qu’elle mangeait du poisson pas frais. Elle a mis son sandwich dans son assiette et elle a souri aux garçons, mais ce n’était pas un vrai sourire. Elle avait l’air méchante, comme une sorcière.
« Je m’en vais maintenant. Je ne veux pas rester avec vous trop longtemps. Vous avez peut-être besoin qu’on change vos couches ! » leur a-t-elle dit méchamment.
Buzz a ri. Craig était fâché. Cette femme était horrible.
« Au revoir, Rose. J’espère qu’on va se revoir bientôt sur le paquebot ! » lui a dit Buzz.
Rose a ri. On aurait dit Cruella deVille du film de Walt Disney, Les cent un dalmatiens. Elle a laissé son sandwich au thon à moitié mangé sur son assiette et elle est partie, en roulant des hanches.
Craig a dit : « Quelle… — Femme formidable, l’a interrompu
Le Voyage perdu 9
Buzz. — Ce n’est pas ce que j’allais l’appeler, a
répliqué Craig. Elle est terrible ! C’est une véritable sorcière !
— Une très belle sorcière alors ! Je suis vraiment amoureux. Elle est si belle. Oh ! Je l’aime…
— Ça ne va pas, tu sais. N’as-tu pas en-tendu les choses terribles qu’elle a dites ?
— Craig, tu sais bien qu’elle plaisantait, a dit Buzz.
— Buzz, tu es fou, dingue, cinglé ! — N’importe comment, ça ne fait rien.
Rose n’est plus là. C’est un grand paquebot. Ce serait étonnant si on la rencontrait sur un grand paquebot comme celui-là.
— J’espère que tu as raison », a répondu Craig.
C’est alors que le serveur de Chez An-toine s’est approché de leur table.
« Nous sommes à Fort-de-France. Il faut que vous partiez. Amusez-vous bien !
— Génial ! a dit Craig. Allez, viens, Buzz ! On va aller voir ce qu’il y a à Fort-deFrance.
— Soyez de retour à huit heures au plus
10 tard ! Le paquebot part à huit heures juste. Amusez-vous bien ! leur a recommandé le serveur.
— D’accord, à ce soir ! » a répondu Buzz. Craig et Buzz sont descendus du paque-
bot, tout excités à l’idée de marcher pieds nus sur la plage, de faire les magasins et d’a-cheter des tee-shirts de la Martinique, de manger des plantains et des noix de coco, et de visiter Fort-de-France. Ils pensaient qu’ils auraient peut-être le temps de faire une toute petite excursion jusqu’à Saint-Pierre. Ils voulaient voir le volcan de la montagne Pelée, qui, en 1902, avait détruit Saint Pierre et tué tous ses 30.000 habitants, sauf un prisonnier, en trois minutes. Ils voulaient visiter les ruines et la prison. Avant l’érup-tion volcanique, on appelait Saint-Pierre, qui était la capitale de la Martinique, le petit Paris des colonies. Fort-de-France est devenu la capitale quand Saint-Pierre a été détruit.
Chapitre deux
Fort-de-France était une vieille ville, con-struite au dix-septième siècle, mais une par-tie de la ville avait été détruite dans un in-cendie en 1890. Fort-de-France était une ville agréable. La baie était réputée être une des plus belle du monde. Ils ont admiré la vue splendide du haut du fort Saint Louis. Le fort avait été bâti en 1638. Craig et Buzz n’avaient jamais vu de structure aussi vieille. Ils en sont redescendus pour visiter le marché aux épices où on pouvait acheter du poisson frais, des légumes et des fruits, des épices de toutes sortes et des souvenirs pour se rappeler la visite. Il y avait beaucoup de monde, des touristes français ainsi que d’au-tres Français qui habitaient à Fort-de-France et y travaillaient. Il y avait des Fran-çais dont les familles s’étaient établies au dix-septième siècle. Il y avait aussi beaucoup de personnes d’origine africaine dont les an-cêtres étaient arrivés eux aussi au dix-sep-
12 tième siècle. Ils ont vu la Cathédrale Saint-Louis, construite au dix-neuvième siècles. C’était la réplique miniature de la Basilique Montmartre à Paris. Elle mesurait 58 mètres de haut. A la ville basse, Craig et Buzz ont remarqué de belles villas du dix-huitième et du dix-neuvième siècle avec de jolis balcons en ferronnerie. Les deux garçons sont passés devant la bibliothèque Schœlcher. Ils ont admiré les émaux de toutes les couleurs sur sa façade.
Ils ont appris que Schœlcher avait aboli l’esclavage à la Martinique en 1848 et qu’il était très célèbre à la Martinique. Le lycée le plus important portait son nom. Il y avait aussi une petite ville du nom de Schœlcher.
« Fort-de-France est une ville intéres-sante, n’est-ce pas ? a dit Buzz.
— Oui, il y a pas mal de choses à faire, a répondu Craig.
— Je suis fatigué. On a beaucoup marché. Si on se reposait un peu ?
— Moi aussi, je suis fatigué. Il n’est que cinq heures. Il est encore trop tôt pour re-tourner au Festival.
Le Voyage perdu 13
— On a le temps d’aller à la plage. — Génial ! — Je sais comme tu aimes la mer, Craig.
On ne peut pas voir la mer dans l’Ohio, alors on ferait bien d’y aller pendant que nous sommes à la Martinique.
— Tu as raison, a dit Craig. On peut pro-fiter du soleil, boire un Coca-Cola sous un palmier et on va peut-être rencontrer des gens du pays.
— Tu veux peut-être dire des filles du pays ? a demandé Buzz.
— Peut-être bien, a dit Craig en souriant. Tu sais comme je plais aux filles ! » Craig ri-ait de ses propres plaisanteries.
« Allons donc à la plage ! J’ai lu que le sable est noir à Fort-de-France. Ce n’est pas comme à Sainte Luce où il y a de magni-fiques plages de sable blanc. » Buzz lisait beaucoup de livres. Craig pensait quelquefois que Buzz était un livre parlant.
Craig et Buzz ont pris un autobus qui s’est arrêté à quelques mètres d’un cimetière. Ils ont visité le cimetière. Tous les tombeaux étaient au-dessus du sol, comme à la Nou-
14 velle Orléans dans la Louisiane. Le 1er no-vembre, les familles et les amis des morts se réunissent autour des tombeaux.
C’était très facile de trouver la plage. Les deux garçons sont passés devant des hôtels. La plage était belle. En effet, le sable était noir, mais ça ne leur faisait rien. Le soleil était chaud, mais pas trop chaud. L’eau était bleue et calme. Craig et Buzz ont entendu de la musique jouée par un groupe salsa. La musique venait d’un des hôtels, de la mu-sique salsa, de la musique des Caraïbes, des maracas et de la batterie. C’était une mu-sique forte et joyeuse.
« Cette musique me donne envie de dan-ser », a dit Buzz alors que Craig et lui s’asse-yaient sur le sable chaud.
« S’il te plaît, non ! Ne danse pas ! a dit Craig en riant. Tu danses comme une vieille petite grand-mère.
— Je danse beaucoup mieux que toi et tu le sais bien !
— Dis, regarde la fille qui s’approche de nous. Elle vend des boissons.
— Elle n’est pas mal, a répondu Buzz.
Le Voyage perdu 15
Ces Martiniquaises sont toutes jolies. — On achète des boissons ? » La jeune fille est arrivée vers eux. « Vous désirez prendre quelque chose ?
Un jus de fruit ? Un Coca-Cola ? Une bou-teille d’eau ?
— Moi, je voudrais une boisson à l’ananas et aux fraises, a dit Craig.
— Et moi, un Coca », a souri Buzz. Craig lui trouvait l’air idiot.
« Je reviens tout de suite », a dit la jeune fille en souriant. Elle avait les dents très blanches et la peau très brune. Ses cheveux étaient brun foncé aussi. Elle est allée cher-cher les boissons à la terrasse du café de l’hô-tel. Craig et Buzz la regardaient.
« Tellement de belles filles et tellement peu de temps ! » a soupiré Buzz.
Craig et Buzz ont enlevé leur chemise et se sont assis au soleil en attendant leurs boissons. Ils sentaient le soleil sur leur dos. C’était agréable. Ils ont enlevé leurs chaus-sures. Le sable était chaud sous leurs pieds.
« Le soleil est si chaud que ça me donne envie de dormir.
16 — Moi aussi, j’ai sommeil, a dit Craig. Et
tu sais, on s’est couché tard hier soir. Il était trois heures et demie du matin quand on est allé au lit. On n’a pas beaucoup dormi.
— Il y a tellement de choses à faire sur un paquebot que je n’ai jamais envie de dor-mir », a répondu Buzz.
La jolie fille est revenue avec les boissons. « Voilà vos boissons, a-t-elle dit. Ça fait
cinq dollars, s’il vous plaît. » Tout en payant, Craig lui a demandé si
elle aimait habiter à la Martinique. « Bien sûr ! La Martinique, c’est mon
pays, a dit la jeune fille. C’est ma patrie. — C’est vraiment beau ici, a continué
Craig. — Oui, la Martinique est belle. Et il fait
toujours bon. La mer est belle. Les fleurs et les arbres sont beaux. Les oiseaux sont beaux. Les gens sont aimables.
— C’est un véritable paradis sur terre », s’est écrié Craig.
La Martiniquaise a ri. « On dit parfois que c’est une île enchan-
tée, mais ce n’est pas le paradis. Nous avons
Le Voyage perdu 17
des problèmes. — Des problèmes ? Quels genres de pro-
blèmes, lui a demandé Buzz. — Nous avons des cyclones et ces cyclones
causent quelquefois des morts. — Nous n’avons pas de cyclones dans l’O-
hio, a dit Buzz. — Et il y a aussi des gens sans travail, a
continué la Martiniquaise. Il y a des gens qui font de mauvaises choses comme dans toute grande ville. Il y a des voleurs. Du reste, faites bien attention car il y a des voleurs ici, sur la plage. Faites attention à votre argent pour que personne ne vous le vole.
— D’accord, a dit Craig. Merci pour les boissons. Nous sommes contents d’avoir fait votre connaissance. »
La jeune fille a souri et s’est arrêtée pour parler à d’autres personnes sur la plage
Craig et Buzz se sont couchés sur les serviettes du paquebot qu’ils avaient ame-nées. Ils ont bu leurs boissons bien fraîches. Elles étaient délicieuses.
Le soleil était chaud. Le sable était chaud. C’était la fin de l’après-midi. Craig et
18 Buzz ont oublié qu’ils voulaient nager. Ils ont oublié qu’ils voulaient rencontrer des belles filles. Ils ont tout oublié sauf qu’ils étaient très fatigués. En quelques minutes, ils étaient endormis. Ils ont dormi profondé-ment sur la plage de Fort-de-France, à la Martinique. Ils étaient si fatigués qu’ils ont dormi longtemps.
Craig s’est réveillé en entendant la voix de Buzz qui criait :
« Réveille-toi, Craig ! Lève-toi ! On a un gros problème !
— Qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que tu ra-contes ? » Craig ne voulait pas se lever. C’é-tait si agréable de dormir.
« Il est presque huit heures, Craig ! Il faut retourner au paquebot. Dépêche-toi ! Allez, vite !
— On a dormi si longtemps que ça ? » Buzz ne l’écoutait pas. Il s’était mis à cou-
rir. Craig a couru aussi. Ils ont couru aussi vite que possible pour attraper l’autobus qui les amènerait au paquebot. Ils ont eu de la chance. Quand ils sont arrivés à l’arrêt d’au-tobus, il y avait un autobus qui allait jus-
Le Voyage perdu 19
qu’au paquebot. Ils sont vite montés dans l’autobus et Craig a sorti deux dollars de sa poche pour payer leur place.
« Quelle heure est-il maintenant ? Craig a demandé à Buzz.
— Huit heures moins cinq. — Ça, c’est vraiment idiot. On va être en
retard. — Ne t’en fais pas. Le paquebot ne parti-
ra pas sans nous. Un paquebot ne peut pas partir tant que les voyageurs ne sont pas à bord.
— C’est vrai, et puis, Tante Alice leur di-ra de nous attendre parce qu’on est en re-tard. »
C’est précisément à ce moment-là que l’autobus est arrivé là où les paquebots fai-saient escale. Les deux garçons sont descen-dus vite. Ils sont descendus juste à temps pour voir Le Festival partir en mer… sans eux.
Chapitre trois
Craig a jeté sa serviette par terre. Il était très fâché.
« Je ne peux pas le croire ! s’est-il écrié. Nous sommes stupides ! Nous avons raté le paquebot ! Comment a-t-on pu faire quelque chose d’aussi stupide ?
— Le paquebot est parti. Je ne peux pas le croire ! Le paquebot est parti ! Ils sont par-tis sans nous. »
Buzz n’était pas fâché. Il était étonné. Il était si étonné qu’il pouvait à peine parler.
« Bien sûr qu’ils sont partis sans nous, il est huit heures passées. Nous sommes en re-tard. Ils ne savent probablement pas que nous ne sommes pas sur le paquebot.
— Mais tante Alice, alors ? Tante Alice devrait le savoir.
— Tante Alice est probablement encore au lit. Elle est malade, tu le sais bien, a dit Craig.
— Elle va pouvoir leur dire que nous ne
Le Voyage perdu 21
sommes pas là. — Oui, bien sûr, et elle va appeler ma-
man et papa. Ils vont être si fâchés. Et même si elle leur dit que nous ne sommes pas à bord du paquebot, qu’est-ce que le paquebot peut faire ? Faire demi-tour et venir nous chercher ? Bien sûr que non.
— Je ne sais pas, moi, a dit Buzz. On a un gros problème.
— Et moi, je me demande bien comment deux garçons intelligents peuvent être si bêtes.
— Bon, d’accord, on a été bêtes. Tu l’as dit mille fois. On a été stupides. Stupides, stu-pides, stupides. Je sais qu’on a été stupides. Ça va. Ne le dis plus !
— Qu’est-ce qu’on a été bêtes ! a dit Craig.
— Je le sais bien qu’on a été bêtes ! » Maintenant, Buzz était fâché aussi. « Ne par-lons plus de notre stupidité, mais parlons plutôt de notre problème ! On a un gros pro-blème. On est à la Martinique, à un million de kilomètres de l’Ohio, et notre paquebot est parti sans nous. Qu’est-ce qu’on peut faire ?
22 — On a encore un problème beaucoup
plus grave que tu ne penses, a répondu Craig. Mon portefeuille a disparu. Quelqu’un a pris mon portefeuille quand nous dormions sur la plage. »
Craig ne faisait que chercher son porte-feuille dans ses poches, mais, évidemment, il ne le trouvait pas. Le portefeuille avait dis-paru.
« Je n’en reviens pas. » Buzz a mis sa main dans sa poche. « La fille avait raison. Elle nous a dit qu’il y avait des voleurs à la plage. »
« Tu as ton portefeuille, toi ? S’il te plaît, dis-moi que tu as toujours ton portefeuille, Buzz.
— Non, je ne l’ai plus. Mon portefeuille a disparu aussi. Les voleurs ont pris mon por-tefeuille aussi », a dit Buzz en sortant sa main vide de sa poche.
Craig s’est assis par terre. Il était fâché. Il était effrayé. Il était triste. Il avait envie de pleurer.
— Écoute, mon vieux ! Ne t’en fais pas ! Réfléchissons ! On va pouvoir s’en sortir.
Le Voyage perdu 23
— O.K., Buzz, moi, je ne sais pas com-ment m’en sortir de ce problème. J’ai faim. Je n’ai pas d’argent parce que j’ai donné ce qui me restait au conducteur de l’autobus. Je n’ai pas de vêtements sauf ceux que je porte. Je suis dans une ville inconnue, une grande ville inconnue. Il fait nuit et je ne sais pas où je vais passer la nuit. Je ne sais vraiment pas comment me sortir de ce problème.
— C’est vrai. On a un problème sérieux. Buzz s’est assis près de Craig. Ils avaient
peur et ils étaient tristes tous les deux. Ils sont restés assis sans dire un mot. Le seul bruit dans la rue était la musique d’un groupe salsa.
« Bon, commençons par le commence-ment », a dit Craig après un long moment de silence. « Il faut d’abord téléphoner à nos pa-rents et leur dire que nous ne sommes pas à bord du paquebot. On peut les appeler en PCV sans argent. Allez, viens ! On va cher-cher un téléphone.
— Bonne idée », lui a dit Buzz. Après quelques minutes de marche, Craig
et Buzz ont trouvé un téléphone. Ils ont es-
24 sayé de téléphoner aux parents de Craig dans l’Ohio. Le téléphone a sonné. Malheu-reusement, ils ont eu affaire au répondeur : « Allô. Vous êtes au 555-2689. Nous ne pou-vons pas venir au téléphone maintenant, alors, laissez un message et nous vous rap-pellerons. »
Craig a donc laissé un message, que ni lui ni Buzz n’était sur le paquebot. Il a ajouté : « Ne vous inquiétez pas ! Ça va bien. Je vous rappellerai plus tard. » Il n’a pas dit à ses parents qu’ils n’avaient pas d’argent. Buzz a téléphoné chez lui aussi et lui aussi a eu af-faire au répondeur.
Quand ils ont raccroché, ils se sont assis à l’arrêt d’autobus. Ils ont entendu de la musi-que salsa qui venait d’un café.
« J’ai soif, a dit Buzz. Si on allait au café boire un verre d’eau. On pourra écouter la musique tout en discutant de ce qu’on va pouvoir faire.
— D’accord, bonne idée ! On va être obli-gés de dormir dans la rue ce soir, alors res-tons à l’intérieur aussi longtemps que pos-sible. On va peut-être même pouvoir danser.
Le Voyage perdu 25
— Tiens, pourquoi pas ? » a demandé Craig.
Ils sont entrés dans le café. Il sentait bon. Il était petit. Il n’y avait que quelques tables. La plupart des gens mangeaient des fruits de mer, mais certains mangeaient des bananes plantains. C’étaient de petites bananes qui se mangeaient frites. Elles avaient l’air bon-nes. Les deux garçons avaient faim. Ils se sont assis à une table avec leur eau.
« J’ai faim, a dit Buzz. — Moi aussi ! — On ne mangera peut-être jamais plus !
On risque de mourir de faim. — On pourrait le croire, n’est-ce pas ? — Buvons notre eau », a dit Buzz. Tout à coup, Craig est devenu très animé. « Pourquoi as-tu l’air si content ? Je ne
savais pas que tu aimais tant l’eau, a dit Buzz.
— Regarde ! Regarde là-bas près du groupe de salsa. Nous sommes sauvés ! »
Buzz a regardé dans la direction du groupe de salsa. Lui aussi est devenu très animé.
26 « Tu as raison, Craig ! » a-t-il dit. Les deux garçons regardaient la personne
qui pourraient les aider. Elle était là, debout à côté du groupe. C’était Rose. Elle avait toujours l’air méchante, mais elle leur sem-blait quand même très belle, plus belle que jamais.
Chapitre quatre
Craig et Buzz ont couru vers Rose. Ils étaient heureux de voir quelqu’un qu’ils con-naissaient, même si c’était Rose, qu’ils con-naissaient à peine. Rose a levé les yeux de sa boisson.
« Tiens ! Si ce n’est pas les garçons du pa-quebot ! Qu’est-ce que vous faites encore ici ? Vous devriez être sur le paquebot à cette heure-ci.
— On l’a raté, lui a répondu Buzz. — Et quelqu’un a volé nos portefeuilles, a
dit Craig. On a besoin d’aide. — J’espère que quelqu’un vous aidera », a
dit Rose, avec un sourire méchant. Elle riait. Craig et Buzz ne riaient pas. Ils avaient si faim qu’ils ne pouvaient pas rire.
« S’il vous plaît, Rose, pouvez-vous nous aider, lui a demandé Craig. Nous avons be-soin d’un endroit où passer la nuit. Nous avons dépensé le reste de notre argent pour payer le conducteur de l’autobus. Nous n’a-
28 vons plus un centime. Nous avons très faim.
— Oh ! Les pauvres petits ! s’est moquée Rose.
— Mais dites donc ! Pourquoi n’êtes-vous pas sur le paquebot ? Est-ce que vous avez aussi raté le paquebot, vous aussi ?
— Non, a-t-elle répondu. Je travaille pour la société maritime. Je travaille à l’agence de Paris et à celle de New York. J’avais pris le paquebot pour aller voir ma grand-mère qui habite à Fort-de-France. Je voyage gratuite-ment parce que je travaille pour la société maritime. Je reprendrai le paquebot pour la Floride quand il repassera dans quelques jours. Ensuite je prendrai l’avion à destina-tion de Paris.
— Le paquebot revient dans quelques jours ? a demandé Buzz.
— Mais oui. — Alors, on va pouvoir prendre le paque-
bot quand il va revenir ? a demandé Craig. — Peut-être, s’il y a des places, a-t-elle ré-
pondu. Vous aurez peut-être de la chance parce que c’est la saison des cyclones. Il y a moins de voyageurs.
Le Voyage perdu 29
— Merci, Rose, a dit Craig. — De rien. Je peux téléphoner au capi-
taine du paquebot et lui dire ce qui est arri-vé. »
Craig était très surpris. Il se demandait pourquoi Rose était si gentille tout à coup.
— Merci beaucoup, mais nous avons be-soin de plus d’aide que ça. » Il ne voulait pas du tout demander à Rose de les aider, mais il n’avait pas le choix.
Il ne pouvait demander à personne d’autre.
« De quoi est-ce que vous avez besoin ? — Nous avons besoin d’argent et… — D’une chambre pour dormir, a inter-
rompu Buzz. — Je peux vous donner de l’argent si vous
me le remboursez. — Bien sûr, on peut vous rendre l’argent
quand nous rentrerons chez nous. — Et vous pouvez rester chez moi », a
ajouté Rose. Craig avait du mal à le croire. Rose était
devenue si gentille. « Je ne vous demande de faire qu’une pe-
30 tite chose pour moi, une toute petite chose », a dit Rose.
« Oh non, a pensé Craig, résigné. Ça y est. Elle va demander quelque chose de terrible. »
Rose a souri à Craig. « Je veux que tu dises à ma grand-mère que tu es mon petit ami, mon petit ami américain, mon petit ami riche.
— Votre grand-mère ? Pourquoi ? — Ma grand-mère pense que je devrais
être mariée. Elle prie tous les jours que je trouve un ami, bien que je n’aie que vingt-deux ans. Elle ne comprend pas que les choses sont différentes en France. Le monde a changé. Elle ne comprend pas que je veux travailler.
— D’accord, je peux faire ça », a dit Craig. Rose était belle. Ça ne semblait pas trop
terrible de faire semblant d’être son petit ami.
« Et toi, a ajouté Rose en s’adressant à Buzz, tu as quelque chose à faire aussi. Je veux que tu aides ma grand-mère dans son herboristerie.
— Son herboristerie ? Qu’est-ce que c’est
Le Voyage perdu 31
qu’une herboristerie ? lui a demandé Buzz. — Ma grand-mère est une guérisseuse, a
dit Rose. — Une guérisseuse ? Qu’est-ce que c’est
que ça ? — C’est une personne qui a des dons spé-
ciaux. Elle est aussi voyante. Elle peut com-muniquer avec les morts. Elle voit l’avenir.
— Cool, a répondu Buzz. — C’est elle qui s’occupe de l’herboristerie
du quartier. Son herboristerie est un maga-sin où l’on vend des médicaments à base de plantes, mais on y vend aussi des poudres magiques et des cierges et un tas de choses pour les occasions religieuses.
— Et moi qui croyais que la plupart des Martiniquais étaient catholiques…
— En effet, la plupart sont catholiques, tu as raison, mais nous faisons aussi confiance aux guérisseurs. Ils tiennent une place très importante dans notre vie. Beaucoup de villes ont une herboristerie ainsi qu’un gué-risseur et un voyant.
— Cool, a répondu Buzz. — Alors, a demandé Rose, tu vas être
32 mon petit ami, Craig ? Et toi, Buzz, tu vas ai-der ma grand-mère à l’herboristerie ?
— D’accord », ont-ils répondu. Ils n’a-vaient pas le choix. Ils ne pouvaient rien faire d’autre. Ils ne connaissaient personne à la Martinique. Ils n’avaient pas d’argent. Ils ne pouvaient pas rester à l’hôtel.
« On va faire ce que Rose demande, a dit Buzz à Craig, mais toi, tu as de la chance. J’aimerais être à ta place ! »
Craig a regardé les grands yeux de Rose et ses beaux cheveux bruns, ainsi que sa jolie peau à la couleur du café.
« Je crois que tu as raison, a-t-il dit. — Venez, les garçons, on va chez ma
grand-mère maintenant. J’ai faim et Mamie a toujours un tas de bonnes choses à manger chez elle. »
Craig et Buzz se sont regardés avec en-thousiasme. Ils allaient pouvoir manger ! En-fin !
« Nous avons besoin d’appeler nos parents avant de partir. Il faut leur dire quand nous serons de retour à la maison, a répliqué Craig.
Le Voyage perdu 33
— Bien sûr, j’oublie toujours que vous êtes des petits garçons. Allez téléphoner à maman et papa. »
Craig n’a rien répliqué. Il était pourtant fâché, mais Rose, pour l’instant, était sa meilleure amie et lui, il était le beau petit ami américain de Rose.
Chapitre cinq
Craig n’avait jamais vu une aussi petite maison. La maison de la grand-mère Rivière avait trois pièces. L’une des pièces avait un lit, l’autre pièce était une cuisine et il y avait une toute petite salle de bains. Les murs de la maison étaient jaunes et il y avait des sta-tues de saints dans la cour.
La grand-mère Rivière était une vieille dame. Elle était petite et grosse. Elle avait les cheveux blancs et d’étranges yeux noi-sette. Elle portait une jupe longue et un che-misier assorti en madras de couleurs vives. Elle portait aussi de grandes boucles d’oreille en or. Elle était très heureuse de voir Rose entrer dans la maison avec ses amis.
« Mamie, je te présente mon petit ami, Craig, a dit Rose en embrassant la grand-mère Rivière.
— Je suis enchanté de faire votre con-naissance, Madame Rivière.
— Et moi de même. Je suis très heureuse
Le Voyage perdu 35
de savoir que Rose a un petit ami américain qui est gentil. Et beau aussi. »
Grand-mère Rivière parlait très vite. Elle a ajouté :
« Rose, je ne savais pas que tu voulais amener ton petit ami. C’est un beau garçon. »
Craig a passé son bras autour de Rose et il l’a embrassée sur la joue.
« Pourquoi pas ? » s’est-il demandé. « Rose est ma petite chérie. » Rose lui a donné un coup de pied. Craig
souriait, bien qu’il ait mal à la jambe. Pour-quoi Rose lui avait-elle donné un coup de pied ?
« Rose est mon petit trésor. — Je suis si heureuse que Rose ait un
gentil petit ami. Rose est si jolie. Je ne com-prends pas pourquoi elle n’est pas encore ma-riée.
— Ne vous inquiétez pas, Madame. Rose et Craig sont très heureux ensemble. Qui sait ? Peut-être qu’ils se marieront un de ces jours.
— Si Dieu le veut, a répondu la grand-mère Rivière.
36 — Mamie, j’ai une autre surprise pour
toi. » En effet, elle voulait changer de sujet de conversation.
« Buzz va t’aider à l’herboristerie. Je sais que tu es fatiguée parce qu’il fait si chaud. Tu es trop fatiguée et Buzz va t’aider pen-dant quelques jours.
—C’est vraiment gentil de votre part. Merci, Buzz. Merci, Rose. Et maintenant, vous avez faim ? Vous n’avez pas encore dî-né, si ? J’ai des haricots. J’ai aussi des plan-tains frits. Et ma petite Rose, j’ai même ton gâteau aux bananes préféré.
— Oh Mamie, merci. J’adore le gâteau aux bananes de Mamie. »
La grand-mère Rivière a emmené Rose, Craig et Buzz dans sa cuisine. Elle a dit une prière et ils se sont mis à manger. Craig et Buzz mouraient de faim. Ce n’était pas un repas américain, mais c’était pourtant le meilleur repas qu’ils aient jamais mangé. Ils aimaient même les plantains. C’était la pre-mière fois qu’ils mangeaient de ces petites bananes. Elles n’étaient pas sucrées et elles étaient frites.
Le Voyage perdu 37
« Eh bien, mes garçons, vous aviez faim. Je suis contente que vous aimiez ce que j’ai préparé, a dit la grand-mère Rivière.
— C’est délicieux. Merci, madame, lui a répondu Craig.
— Tenez, prenez-en encore un peu, a-t-elle insisté en mettant des plantains dans l’assiette de Craig.
— Mon petit trésor aime bien manger, a dit Rose en donnant un coup de pied à Craig sous la table.
— Aïe ! s’est exclamé Craig. — Oh ! Vous n’aimez pas les plantains ? »
a demandé la grand-mère Rivière. Craig a souri bien qu’il ait de nouveau
mal à la jambe. « Mais si, ils sont délicieux. — Très bien. Alors servez-vous ! » Craig et Buzz ont souri et mangé beau-
coup de plantains. Enfin, ils n’avaient plus faim. Ensuite, ils ont mangé du gâteau aux bananes. Il était délicieux aussi. Après le dî-ner, ils ont parlé du tour cycliste internatio-nal de la Martinique qui a lieu tous les ans. La grand-mère Rivière leur a parlé des Yoles
38 Rondes. Elle leur a dit que c’était une compé-tition de trente petits bateaux qui a lieu tous les ans aussi. Plus de trente mille specta-teurs de tous les pays viennent y assister.
« Les sports nautiques sont très popu-laires à la Martinique », a dit la grand-mère Rivière. Ensuite ils ont parlé du football et du basket.
Ils étaient très fatigués. La grand-mère Rivière et Rose ont dormi dans le lit. Buzz et Craig ont dormi par terre, sur le plancher. Ce n’était pas confortable, mais Buzz et Craig étaient heureux de ne pas dormir dans les rues de Fort-de-France.
Chapitre six
« Réveillez-vous, les garçons, réveillez-vous ! Il fait déjà jour. Allez ! Levez-vous ! Vite ! »
Craig a ouvert un œil. Il a écouté la voix forte. La voix de la grand-mère Rivière était si forte. Est-ce que sa voix était si forte hier soir ? Il lui semblait qu’hier soir, Madame Rivière avait une voix douce. Aujourd’hui, elle avait la voix d’un éléphant en colère. Craig a regardé sa montre. Il n’était que cinq heures du matin.
La grand-mère était en train d’allumer beaucoup de cierges. Les cierges étaient dans des verres assez hauts. Il y avait des images de saints sur les verres. Il y avait une cin-quantaine de verres avec des images de saints dans la maison. Elle parlait en les al-lumant. C’était un genre de prière. Elle re-muait les bras et, de temps en temps, elle cri-ait des mots étranges. Craig et Buzz ne com-prenaient pas ce qu’elle disait. Ils ont com-
40 mencé à avoir peur. Rose était dans la cui-sine. Craig et Buzz sont vite allés dans la cuisine avec elle. Ils voulaient s’éloigner de la grand-mère et des choses étranges qu’elle disait et faisait.
« Pourquoi ta grand-mère se lève-t-elle si tôt ? Buzz a-t-il demandé en se mettant à table.
— Elle a beaucoup de choses à faire dans la journée. Elle dit beaucoup de prières. Elle parle avec beaucoup de personnes. Elle les aide. Elle aime se lever de bonne heure. »
Rose buvait une tasse de café. « Est-ce que vous voulez du café, a-t-elle
demandé. Ici, le café est très fort. Si vous en buvez un peu, ça va vous réveiller, mais vous êtes peut-être trop jeunes pour prendre du café.
— Pourquoi dis-tu que nous sommes trop jeunes ? a demandé Craig. Je suis ton petit ami.
— Mais voyons, c’est ridicule ! Je ne suis pas ta petite amie. C’est juste pour faire plai-sir à ma grand-mère que je dis ça.
— Tu dis cela, répondu Craig, mais tu
Le Voyage perdu 41
sais bien que tu aimes les jeunes gens. — Oui, les jeunes gens, peut-être, mais je
n’aime pas les petits garçons. » Craig était très surpris d’entendre la fa-
çon dont Rose lui parlait. Craig ne compre-nait absolument pas comment une si belle fille pouvait être si méchante.
La grand-mère est entrée dans la cuisine à ce moment-là. Elle a vaporisé quelque chose dans l’air avec une bombe aérosol, quelque chose qui sentait très mauvais, quel-que chose qui se décomposait.
« Alors, les garçons, est-ce que vous vou-lez des œufs sur le plat pour le petit déjeu-ner ? a demandé la grand-mère Rivière.
« Volontiers », a répondu Craig qui avait peur de refuser. La grand-mère Rivière était une dame étrange. Il avait peur d’elle.
Elle a mis beaucoup d’œufs dans une po-êle, ensuite elle a vaporisé quelque chose dans l’air avec une bombe aérosol, quelque chose qui avait l’odeur de vieux fruits.
« Attention, c’est l’aérosol magique de Ma-mie.
— Magique ?
42 — Oui, magique, pour que nous tombions
amoureux l’un de l’autre », a répondu Rose. Craig a passé son bras autour de Rose et
a répliqué : — Nous sommes déjà amoureux, mon pe-
tit chou. Rose lui a donné un coup de pied encore
une fois. Elle était si méchante. Chaque fois que Craig l’embrassait, elle lui donnait un coup de pied. La grand-mère Rivière ne vo-yait jamais quand Rose donnait un coup de pied à Craig, car elle ne voyait pas très clair.
Ils ont mangé les œufs sur le plat et ils sont allés à l’herboristerie. Est-ce que l’her-boristerie serait bizarre, elle aussi ?
L’herboristerie était étrange. Elle sentait très mauvais. Elle était sombre. Elle était très petite. Il y avait beaucoup de choses étranges à l’intérieur. Beaucoup de cierges, des huiles, des images de saints. Craig a remarqué quelque chose de vraiment bizarre, une corbeille avec une pancarte sur laquelle étaient écrits ces mots : Affaire du jour : griffes de chat. Il y avait des peaux de ser-pent dans une autre corbeille.
Le Voyage perdu 43
Craig était très heureux quand Rose a dit :
« Craig, allons à la plage ! Le magasin est trop petit pour quatre personnes. Buzz va pouvoir aider Mamie. »
Buzz n’était pas content du tout. Il trou-vait la grand-mère effrayante. Il avait peur qu’elle ne soit une sorcière.
Il n’a pas eu le temps de penser à la grand-mère-sorcière. En effet, la grand-mère Rivière lui a donné beaucoup de travail à faire. Il devait nettoyer le magasin. Buzz a lavé les murs.
Une dame est entrée dans le magasin. « Adrienne, a-t-elle dit, il faut que vous
m’aidiez. Ma mère est très malade. Il me faut un médicament. »
La grand-mère a sorti quelque chose qui ressemblait à de la terre verte, d’une cor-beille.
« Donne cela à ta mère. Ça n’a pas bon goût et ça sent très mauvais, mais ça va cer-tainement lui faire du bien… si Dieu le veut. »
« C’est vraiment drôle, a pensé Buzz. La
44 grand-mère Rivière n’est pas médecin. »
Une autre dame est entrée dans le maga-sin.
« Adrienne, Adrienne, s’est écrié la dame, j’ai besoin de votre aide.
— Thérèse, c’est encore le mauvais œil ? Il faut des perles pour guérir le mauvais œil.
— Oui , ma petite fille est très jolie, elle a donc besoin de perles pour le mauvais œil. »
La grand-mère est allée chercher des perles noires pour la dame. Buzz avait du mal à croire que ces gens-là croyaient au mauvais œil. Que c’était bizarre !
« Les belles petites filles ont besoin de perles pour que le mauvais œil ne leur fasse pas de mal », la grand-mère a informé Buzz.
« Ah oui ? » Buzz ne savait absolument pas quoi répondre. Il ne se sentait pas à l’aise dans un magasin avec une sorcière.
Thérèse est sortie du magasin. Peu après, un homme est entré. Il était vieux. Il s’est adressé à la grand-mère Rivière. Il lui a de-mandé si elle pouvait parler à sa femme.
« Peut-être, a répondu la grand-mère Ri-vière. Pourquoi désires-tu que je lui parle ?
Le Voyage perdu 45
— Je suis très triste, a-t-il répondu. J’ai besoin que tu dises à ma femme que je l’aime. »
Buzz pensait que c’était plutôt étrange. Pourquoi l’homme ne parlait-il pas à sa femme lui-même ? Pourquoi l’homme ne di-sait-il pas à sa femme qu’il l’aimait ?
« Bon, je vais lui parler. Allons dans la pièce de derrière et je lui parlerai. »
L’homme et la grand-mère Rivière sont allés dans une toute petite pièce au fond du magasin. Ils ont allumé des cierges. Ensuite ils ont tous les deux fermé les yeux. La grand-mère s’est mise à parler d’une façon étrange. C’est alors que Buzz a compris pour-quoi l’homme ne pouvait pas parler à sa propre femme. Sa femme était morte ! La grand-mère Rivière pouvait communiquer avec les morts.
Buzz a de nouveau lavé les murs. Il ne voulait pas parler à la grand-mère. Il n’ai-mait pas le magasin. C’était trop mystérieux. Tout cela lui faisait peur. Il était fâché que Craig soit à la plage pendant que lui, il était là à laver les murs dans une herboristerie
46 effrayante. Il aurait voulu être sur le paque-bot, retournant chez ses parents !
Il y a eu du monde dans le magasin toute la journée. Les gens entraient et sortaient. Ils achetaient des remèdes étranges. Ils po-saient des questions étranges à la grand-mère Rivière. Ils allumaient des cierges. Ils demandaient à la grand-mère Rivière de les aider avec leur vie sentimentale et leur fa-mille.
Il était enfin cinq heures, l’heure de fer-mer le magasin. Craig et Rose sont entrés dans le magasin. Ils avaient le visage bruni par le soleil. Ils sentaient la mer. Ils avaient l’air heureux.
« Alors, Buzz, dis-moi. Comment s’est passée ta journée au magasin ? »
Craig a demandé à Buzz en rentrant chez la grand-mère Rivière. « Ça s’est bien passé ?
— Horrible ! Ça a été terrible. C’était ef-frayant. Je suis vraiment fâché que tu aies passé toute la journée à la plage avec une belle fille pendant que moi, j’étais enfermé toute la journée dans un endroit effrayant et sombre avec une vieille dame effrayante.
Le Voyage perdu 47
— Oh, tu sais, ma journée n’a pas été formidable non plus. J’ai été l’esclave de Rose toute la journée. Il a fallu que je lui achète à manger et à boire. Il a fallu que je fasse tout pour elle. Elle a été méchante en-vers moi toute la journée.
— Il faut rentrer chez nous. Il faut retour-ner aux Etats-Unis, s’est lamenté Buzz.
— Écoute, sois patient ! Nous n’avons plus qu’une nuit ici. Le paquebot arrive de-main. On peut encore patienter une nuit chez la grand-mère Rivière.
— Je sais bien, mais j’ai vraiment envie de rentrer chez moi.
— Moi aussi, crois-moi. Moi aussi », lui a répondu Craig.
Chapitre sept
Ce soir-là, Rose a préparé le repas. Elle a fait du riz et des haricots blancs. Elle a aussi fait un plat de plantains et de bœuf qui était délicieux.
Après le dîner, Craig, Buzz et Rose étaient assis dans la petite cuisine de la grand-mère Rivière. Ils mangeaient des mangues et ils buvaient du jus d’orange.
« Merci de m’avoir aidée aujourd’hui, Buzz, a dit la grand-mère Rivière.
— Je vous en prie. Ça m’a fait plaisir. Le magasin est très… intéressant.
— Ah, tu as aimé le magasin ? Buzz ne voulait pas répondre à la grand-
mère que le magasin était sombre et effra-yant et étrange. Il ne voulait pas lui dire non plus que le magasin sentait mauvais. Il ne voulait pas lui dire qu’il trouvait que c’était drôle de parler avec les morts. Il a donc sim-plement répondu :
« Le magasin était intéressant.
Le Voyage perdu 49
— Je suis contente que le magasin t’ait plu. Et toi Craig, le magasin t’a plu ?
— Oui, a dit Craig, il n’y a pas d’herbo-risterie dans l’Ohio.
— Ohio ? a demandé la grand-mère. — La rue Ohio », a vite répondu Rose.
Elle a regardé Craig d’un regard méchant parce que, en effet, il avait oublié qu’il devait être le petit ami de Rose. Pendant un in-stant, Craig était simplement Craig d’Ohio. Rose n’était pas contente à cause de cela. Elle ne voulait pas que sa grand-mère sache que Craig venait d’Ohio. Elle a menti et dit à sa grand-mère :
« La rue Ohio est la rue où habite Craig. — Oui, la rue Ohio, a dit Craig. C’est ça,
la rue Ohio. — Il y a des herboristeries à Paris, sur-
tout dans les quartiers martiniquais et haï-tiens
— Oui, bien sûr ! a répondu Craig. — Buzz, je veux te remercier de ton aide
aujourd’hui, a dit la grand-mère. — Mais non, de rien, a dit Buzz. — Si, je veux te remercier. Je vais vous
50 dire la bonne aventure. Je vais vous dire ce que l’avenir vous réserve. Je connais l’avenir, vous savez.
— Non, je ne le savais pas, a dit Craig. — Si, je lis l’avenir des gens comme je lis
un livre. Je sais ce qu’il y a dans leur cœur. Je connais leurs pensées. »
Craig ne voulait pas qu’on le lise comme un livre. Il voulait simplement rentrer chez lui aux Etats-Unis. Buzz ne voulait pas non plus qu’on lui prédise son avenir. Lui aussi, il voulait rentrer chez lui.
« Oh Mamie, oui ! a dit Rose. Dis leur ave-nir à Craig et à Buzz. Ça va leur faire très plaisir.
— D’accord, je vais le leur dire. Gratuite-ment, même ! » a-t-elle dit en souriant d’un sourire étrange. Elle avait un air terrible, il lui manquait une dent de devant.
« Éteins la lumière, Rose. Je préfère tra-vailler dans le noir. »
Rose a éteint la lumière. La petite maison était très sombre.
« Bon, maintenant, allume ce gros cierge sur la table. »
Le Voyage perdu 51
Rose a pris un gros cierge rouge et l’a al-lumé. La maison n’était plus aussi sombre, mais elle était effrayante.
La grand-mère Rivière a pris la main de Buzz dans ses mains. Elle a fermé les yeux et elle s’est mise à se balancer en avant et en arrière. Elle répétait les mêmes mots. Craig et Buzz ne comprenaient pas ce qu’elle di-sait. Ce n’étaient ni des mots français ni des mots anglais. Elle avait une voix étrange et elle avait l’air étrange aussi. Après de longues minutes, la grand-mère Rivière a dit :
« Monsieur Buzz, vous avez des années d’école dans votre avenir, beaucoup d’années d’école.
— Oui. » Buzz était très surpris de voir que la grand-mère ne s’était pas trompée.
« Je vois des maladies, beaucoup de mala-dies. » Sa voix était basse et effrayante. Buzz n’a rien dit.
« Ah, maintenant, je vois quelles mala-dies. Je vois que vous allez être médecin. »
Buzz était surpris encore une fois. « C’est vrai. Je vais être médecin.
52 — C’est bien. On a besoin de bons méde-
cins. Vous allez être un bon médecin, non ? — Oui, bien sûr, a dit Buzz. — Je vois une femme et des enfants, mais
pas dans l’avenir proche. Votre femme porte des lunettes à verres épais et elle est très grosse… mais elle a toutes ses dents. C’est bien. »
Buzz ne savait pas quoi dire. La grand-mère lui tenait toujours les mains. Elle con-tinuait à se balancer. Ses yeux étaient encore fermés. Buzz n’aimait ce qu’elle disait. Il voulait qu’elle arrête.
« Vous allez avoir une longue, longue vie. » La grand-mère s’est arrêtée de parler. Elle a arrêté de se balancer en avant et en arrière. Elle lui a lâché les mains.
« C’est tout, a-t-elle dit. Tu aimes ton ave-nir ?
— Oui, a répondu Buzz. — Tu es content d’avoir une femme et des
enfants dans ton avenir ? — Oui. » Buzz ne lui a pas dit qu’il voulait
une femme qui ressemble à Beyoncé plutôt qu’une grosse femme avec de grosses lu-
Le Voyage perdu 53
nettes. « Et un docteur ! C’est très bien de deve-
nir médecin. — Merci de m’avoir dit que je vais être
médecin. Merci de m’avoir prédit mon avenir. — Et maintenant, c’est à vous Monsieur
Craig. Regardons votre avenir. » Elle s’est tournée vers Craig et lui a pris
les mains. Elle a fermé les yeux. Elle se ba-lançait de nouveau. Elle se parlait, mais il ne pouvait pas comprendre un seul mot. La grand-mère s’est arrêtée de parler pendant quelque temps, puis elle s’est adressée à Craig.
« Monsieur Craig, je vois l’école dans votre avenir aussi. Beaucoup d’années d’étu-des.
— Ah bon ? » Maintenant, Craig avait peur. C’était horrible de se trouver assis dans une maison toute sombre avec une vieille femme effrayante.
Tout à coup, la grand-mère s’est levée. Elle a lâché la main de Craig comme si c’é-tait un serpent.
« Sortez de ma maison ! a-t-elle hurlé. Il
54 faut partir tout de suite. Vous êtes mauvais, très, très mauvais. Vous amenez de mauvais esprits dans ma maison. Partez ! » a-t-elle répété.
Craig était très surpris. C’était terrible ! Qu’est-ce que la grand-mère Rivière avait vu de si terrible dans son avenir ? Est-ce qu’il allait faire quelque chose de terrible dans sa vie ? Ou bien, est-ce qu’il allait mourir ?
Craig s’est levé et a demandé à la grand-mère :
« Qu’est-ce qui ne va pas ? Qu’est-ce que vous avez vu ? Qu’est-ce qu’il y a de si ter-rible dans mon avenir ?
— C’est toi qui es terrible ! Tu m’as men-ti. »
Elle s’est tournée vers Rose : « Et toi aus-si, tu m’as menti, ma propre petite fille. Comment as-tu pu faire ça ?
— Quoi… ? » La grand-mère Rivière a craché par terre. « Craig n’est pas ton petit ami. Je le vois
bien maintenant. Tu n’es pas dans son ave-nir. Il m’a menti et toi aussi, tu m’as menti. »
Elle a encore craché par terre.
Le Voyage perdu 55
« Craig et Buzz, il faut partir. Je ne veux pas de mauvaises personnes dans ma mai-son ! » Elle criait fort. Sa voix était encore plus forte qu’à 5h30 ce matin. Elle avait l’air d’une vieille folle.
Craig ne savait pas quoi faire, mais il sa-vait qu’il devait partir vite.
« Allez, viens, Buzz. On s’en va tout de suite ! »
Buzz savait que Craig avait raison. « Oui, partons ! » a-t-il répondu. Alors, ils ont fait la seule chose à faire. Ils
ont pris leurs jambes à leur cou ; ils sont sor-tis de la maison aussi vite qu’ils le pouvaient. Ils ne savaient pas où ils allaient ni ce qu’ils allaient faire. Ils sont simplement sortis de la maison en courant et ont continué de cou-rir dans la rue. Ils ont couru comme si un diable les poursuivait et ils avaient peut-être raison de le croire !
Chapitre huit
Craig et Buzz ont couru longtemps. Ils se sont arrêtés de courir quand ils ont aperçu un parc. Ils se sont laissés tomber sur l’herbe. Ils avaient du mal à respirer. Ils avaient mal aux jambes et aux pieds. Ils avaient chaud. Ils étaient fatigués. Ils avaient besoin de boire de l’eau.
« Qu’est-ce qu’on fait maintenant, Buzz ? On a des ennuis encore une fois. On est dans de beaux draps maintenant ! On ne peut res-ter nulle part ; nous n’avons tou-jours pas d’argent.
— Oui, mais cette fois, on n’a pas faim. Je suis bien content d’avoir mangé beaucoup quand nous étions chez la grand-mère Ri-vière.
— Elle est vraiment étrange, tu ne trouves pas ? a demandé Craig.
— Si, et effrayante, très effrayante. » Les deux garçons sont restés assis dans la
rue pendant longtemps. Ils ne savaient pas
Le Voyage perdu 57
où ils étaient. Ils savaient qu’ils étaient dans la banlieue. Il y avait des maisons et des ma-gasins, mais les magasins étaient fermés. Il était tard. Il y avait des cafés et des restau-rants. Des gens se promenaient dans les rues. D’autres étaient à la terrasse des cafés. Ils pouvaient entendre de la musique qui ve-nait des cafés. Ils pouvaient sentir la nourri-ture.
Craig et Buzz étaient déprimés et tristes. Ils se demandaient ce qu’il fallait faire. Il fai-sait nuit. Ils avaient un gros problème.
« Je veux rentrer à la maison, a dit Buzz. J’aime bien la Martinique. C’est une très belle île qui a une histoire intéressante, mais je veux rentrer à la maison. J’en ai assez de voyager.
— Moi aussi, tu sais. J’en ai assez d’être ici. Je veux retourner aux États-Unis. Mais comment va-t-on pouvoir retrouver l’endroit où sont les paquebots ?
— Je ne sais pas, mais il faut le trouver. — Allons demander à quelqu’un, a suggé-
ré Craig. On peut demander aux personnes qui sont assises à la terrasse du café là-bas.
58 Craig et Buzz ont marché jusqu’au café.
Ils se sont approchés d’un couple qui dînait à la terrasse.
« Bonsoir Messieurs-dames, a dit Craig. Excusez-nous de vous déranger. Nous avons un petit problème. Est-ce que vous pouvez nous dire où nous nous trouvons ? »
La dame a ri. L’homme avait l’air fâché. « Allez-vous-en ! » a-t-il dit. Puis, s’adres-
sant à la dame, il a ajouté. « C’est bête qu’il y ait des clochards ici.
C’est un problème inquiétant. » Craig a fait quelques pas en arrière. Il
était gêné. L’homme croyait que Craig et Buzz étaient des clochards. Craig savait pourquoi. Ils étaient sales. Leurs vêtements étaient sales. Ils sentaient mauvais. Mais Craig s’est arrêté.
Il s’est approché de l’homme encore une fois et il lui a dit :
« Nous ne sommes pas des clochards. Nous sommes américains et nous ne savons pas où nous sommes. Nous avons besoin d’aide. Pouvez-vous nous aider ? Où est l’en-droit où les paquebots font escale à Fort-de-
Le Voyage perdu 59
France ? » L’homme avait l’air surpris, mais il a dit :
« C’est à une dizaine de kilomètres d’ici. Sui-vez cette rue-ci et allez tout droit sur dix ki-lomètres. Maintenant, allez-vous-en d’ici ! »
Buzz et Craig se sont mis à marcher. Ils étaient fatigués et ils avaient faim mainte-nant. Ils étaient tristes. Ils voulaient rentrer chez eux. Et alors qu’ils croyaient que leur situation ne pouvait pas être pire, il s’est mis à pleuvoir. Il pleuvait très fort.
« Bon ! Un cyclone ! s’est exclamé Craig. — Tais-toi et marche. Un peu de pluie ne
va pas nous faire de mal. » Craig a donc continué de marcher. Buzz
avait raison. Un peu de pluie n’allait pas leur faire de mal.
Un peu de pluie ne pouvait pas faire de mal aux garçons, mais beaucoup de pluie le pouvait.
La pluie n’arrêtait pas de tomber. C’était une pluie froide et forte. Buzz et Craig étaient très mouillés. Ils avaient du mal à avancer à cause de la pluie. Ils étaient obli-gés de marcher lentement, mais ils conti-
60 nuaient de marcher. Ils savaient qu’il fallait trouver le paquebot. Ils voulaient retourner chez eux.
Ils ont marché sous une pluie très forte pendant une heure. Ils étaient très fatigués. Ils ont cherché un endroit où se reposer mais n’ont rien vu. Et tout à coup, ils ont aperçu une église et de la lumière qui brillait par les fenêtres. Il y avait peut-être quelqu’un à l’é-glise, quelqu’un qui pourrait les aider !
Buzz et Craig ont couru jusqu’à l’église. Ils ont frappé à la porte, mais personne n’a répondu. Ils ont frappé une nouvelle fois. Personne ne leur a ouvert la porte.
« Il n’y a personne et je suis si fatigué. Je ne peux pas faire un pas de plus, a dit Craig.
— Moi aussi, je suis fatigué. Si on s’arrê-tait ici ? On peut se reposer. Il ne pleut pas ici. On peut dormir un peu.
— Bonne idée, Buzz ! Les deux garçons se sont assis contre la
porte de l’église. Ce n’était pas aussi confor-table que le Hyatt. Ce n’était même pas aussi confortable que le Motel Six, mais c’était sec.
Le Voyage perdu 61
En moins de cinq minutes, ils étaient endor-mis.
Chapitre neuf
Bien que la porte de l’église n’ait pas eu le confort du Hyatt ni même du Motel Six, Buzz et Craig ont passé une bonne nuit. Ils ont dormi longtemps. Quand ils se sont réveillés le lendemain matin, il faisait déjà jour. Le soleil brillait. Il ne pleuvait plus.
« Quelle heure est-il ? a demandé Buzz. — Je ne sais pas, a répondu Craig. — Allez, viens ! le paquebot va arriver à
huit heures. Il faut qu’on se dépêche. » Craig et Buzz ont marché vers l’endroit
où les paquebots faisaient escale. Ils ont marché vite. Ils ne savaient pas l’heure, mais ils savaient qu’il était tôt.
Après avoir marché une heure, ils ont aperçu la mer. Ils étaient arrivés ! Bientôt, ils pourraient rentrer chez eux.
« Allez, viens, on court ! a dit Buzz. — D’accord, courons ! Je veux être là
quand le paquebot arrivera. — Je ne veux pas rater le bateau. Fort de
Le Voyage perdu 63
France est une ville agréable, mais l’Ohio est bien mieux.
— Oui alors », a répondu Craig. Les deux garçons se sont mis à courir vers
la mer. Ils sont vite arrivés là où les paque-bots faisaient escale. Le Festival n’était pas encore arrivé. Ils se sont assis sur un banc. Ils étaient très fatigués. En effet, c’est très fatigant de dormir dans la rue, de marcher sous la pluie et de courir sans prendre de petit déjeuner ni boire d’eau. Ils ont regardé vers l’horizon et ils ont aperçu quelque chose de merveilleux : le Festival !
« Le voilà notre bateau ! a dit Craig. — J’espère qu’on va pouvoir monter à
bord. — Mais oui, on va pouvoir. Rose a arran-
gé l’affaire. — J’espère que tu as raison ! » a répon-du
Buzz. Le paquebot est arrivé. Ils ont entendu sa
sirène. Il y avait beaucoup de monde à bord. Tout le monde avait l’air de s’amuser. Ils fai-saient des signes de la main. Ils riaient.
Buzz et Craig étaient heureux aussi
64 maintenant. Ils sentaient mauvais et ils étai-ent sales, mais ils avaient un grand sourire aux lèvres. Mais leur sourire s’est vite dissi-pé. Rose venait vers eux.
« Oh non ! C’est terrible ! Regarde qui ar-rive ! a dit Craig.
— Je ne veux jamais plus voir Rose ni lui parler. »
Mais c’était trop tard. « Craig ! Buzz ! a crié Rose. — Ne la regarde pas. Elle pensera que
nous ne l’avons pas entendue, a dit Craig. — Bonne idée ! » Buzz a détourné les
yeux, Craig a fait de même, mais ça n’a servi à rien. Rose s’est approchée d’eux. Elle avait l’air fâchée.
« Craig, Buzz, je vous demande pardon. » Craig et Buzz étaient très surpris. Rose
n’était peut-être pas fâchée. « Quelquefois ma grand-mère est… com-
ment dirais-je, quelquefois ma grand-mère est un peu folle. C’est une femme très bonne et très gentille et je l’aime de tout mon cœur, mais quelquefois… bon, vous savez.
— Elle est effrayante, a dit Buzz.
Le Voyage perdu 65
— Mais non, elle n’est pas effrayante, juste un peu étrange.
— Très étrange, a répliqué Craig. — Je suis désolée qu’elle ait été un peu
folle, a dit Rose, mais c’est ma faute. Excuse-moi de t’avoir dit de prétendre être mon petit ami.
— Ça ne fait rien. Nous allons bien. Nous sommes hors de danger. Tout va bien main-tenant.
— Où est-ce que vous avez passé la nuit ? — Dans la rue, a répondu Buzz. — Dans l’entrée d’une église, devant la
porte, a ajouté Craig. — Je suis désolée, a répliqué Rose. — Notre bateau est ici. Il faut que nous
partions. Nous ne voulons pas le rater encore une fois.
— Eh bien ! J’ai une petite surprise pour vous deux, a dit Rose.
— Oh non ! » a pensé Craig. Il ne voulait pas de surprise de la part de Rose. Il avait eu suffisamment de surprises pendant ce vo-yage.
« J’étais tellement ennuyée à cause de
66 l’histoire avec ma grand-mère que j’ai essayé de faire quelque chose pour vous. J’ai pu ob-tenir une très bonne chambre pour votre voyage de retour aux Etats-Unis, une très grande chambre de luxe. »
Craig et Buzz étaient très étonnés. Rose était peut-être gentille. Ils s’étaient peut-être trompés. Ils l’avaient peut-être mal jugée.
« Merci, Rose, lui a dit Buzz. C’est gentil d’avoir fait ça.
— Oui, merci, Rose, a dit Craig, mais il faut qu’on parte maintenant. Au revoir, Rose, et au revoir, la Martinique. »
Craig et Buzz se sont dirigés vers le ba-teau. Ils étaient fatigués mais heureux. Leur aventure s’était bien terminée et ils avaient une belle chambre pour la traversée du re-tour.
« Au revoir, Rose ! » a dit Buzz. Rose faisait des signes de la main à Buzz
et à Craig. Elle souriait. Elle était belle. En la regardant, Craig pensait qu’elle n’était peut-être pas une mauvaise femme. Elle était peut-être gentille. Mais Rose a crié :
« Faites un bon voyage, mes petits gar-
Le Voyage perdu 67
çons. Vous serez bientôt avec votre papa et votre maman. Au revoir, mes petits ! »
Craig a ri. Rose n’avait pas changé. Elle était gentille, mais elle était méchante aussi, comme la plupart des gens.
« Au revoir ! » a crié Craig. Ils ont couru et ils sont montés à bord du
paquebot. Ils avaient hâte d’arriver dans l’O-hio, mais ils étaient certains d’une chose : ils n’oublieraient jamais la Martinique.
a hasil y a there is, there are
à at, toaboli abolishedabondant abundantabsolument at all accompagner to accompany,come with
acheter to buy(on) achète let’s buyadmirer to admireadolescent adolescent, teenageradorable cute, lovelyadorer to like(s’)adresser (à) to speak toaérosol (m.) sprayaffaire (f.) matter
(avoir) affaire (à) to have todeal with
africaine African(quel) âge how old(plus) âgée olderagence (f.) officeagréable pleasant, niceai (I) haveaide (f.) helpaider to helpaidera will helpaïe ouchaimables kind, niceaimer to like, to loveainsi (que) as well (as)(avoir l’)air to look, seem(à l’)aise at easeait : c’est bête qu’il y ait it’stoo bad there are
ajouter to addaller to go
aller bien to do wellaller chercher to pick upallez viens come on, let’s goallez-vous-en go away
allô helloallons (we) are going to, let’s go
allons (+ inf.) let’s …(en) allumant while lightingallumer to lightalors so, then
alors que whileamener to bringamènerait would bringami friend
petit ami boyfriendamoureux in love
tomber amoureux to fall inlove
(s’)amuser to have funan (m.) yearananas (m.) pineappleancêtre (m.) ancestoranglais Englishanimé excitedannée (f.) yearans: a … ans is … years oldapercevoir to see(ont) aperçu (they) sawappeler to call(qui s’)appelait whose name wasapprendre to learn(ont) appris they learned(s’)approcher to come close toaprès afteraprès-midi (f.) afternoonarbre (m.) treeargent (m.) moneyarranger (l’affaire) to set
VOCABULAIREAbbreviations: adj. = adjective, f. = feminine noun,
inf. = infinitive, m. = masculine noun
68
Le Voyage perdu
things straightarrêt d’autobus (m.) bus stoparrêter to stoparrière backward(est) arrivé happened, arrivedarriver to arrive, comeas (you) have(s’)asseoir to sit down(s’)asseyaient (they) sat downasseyez-vous sit down (com-mand)
assez quite, enoughj’en ai assez I’m tired of it
assiette (f.) plate(se sont) assis (they) sat downassister to attendassorti matchingattendre to wait for(en) attendant while waiting forattention careful, beware
faire attention (à) to becareful, to pay attention (to)
attraper to catchau at the, to theau-dessus aboveaujourd’hui todayauparavant beforeaurait would have
on aurait dit it looked like aurez (you) will haveaussi also, so
aussi … que as … asautobus (m.) busautour aroundautre other, elseaux at the, to theavait had
il y avait there was, there wereavancer to move forwardavant before
en avant forwardavec with
avenir (m.) futureaventure (f.) adventure
dire la bonne aventure totell someone’s fortune
avion (m.) airplaneavoir to have
avoir besoin de to needavoir chaud to be warm or hotavoir de la chance to be luckyavoir des ennuis to haveproblems
avoir du mal à (+ inf.) tohave trouble ____ing
avoir envie de (+ inf.) to feellike ____ing, want to
avoir faim to be hungryavoir hâte de to look forwardto, be eager to
avoir l’air de to look (like)avoir le mal de mer to beseasick
avoir l’habitude to be used toavoir lieu to take placeavoir mal à to have a pain inavoir peur to be scared, afraidavoir raison to be rightavoir soif to be thirsty
baie baybains (m.) : (salle de) bainsbathroom
(se) balancer to rock back-wards and forwards
balcon (m.) balconyballon (m.) : manche ballonpuff sleeve
banane (f.) bananabanc (m.) benchbanlieue (f.) suburbs(à) base (de) made frombasilique (f.) Basilicabasket (m.) basketballbasse low
69
bateau (m.) shipbâti builtbatterie (f.) drumsbeau beautifulbeaucoup (de) a lot (of)bébête babyishbelle beautifulberk yuck(avoir) besoin de to needbête stupid
c’est bête it’s too bad, unfor-tunate
bibliothèque (f.) librarybien well, very, quite, much, alot of, reallybien que althoughbien sûr of courseça va bien everything is fine,all is well
c’est bien that’s goodeh bien welllui faire du bien make herfeel good, do her some good
nous allons bien we’re fineon ferait bien de (+ inf.) wehad better …
ou bien orbientôt soonbizarre weirdblanc whitebleu bluebœuf (m.) beefboire to drinkboisson (f.) drinkbombe (f.) spraybon well, good
ah bon ? really?il fait bon the weather is nice
bonne goodde bonne heure in the earlymorning
dire la bonne aventure to
tell someone’s fortunebonsoir good evening(à) bord on boardbouchée (f.) biteboucle d’oreille (f.) earringbougeait movedbouteille (f.) bottlebras (m.) armbrillait shonebruit (m.) noisebrun brown brune darkbruni tanned(ont) bu they drankbuvaient they were drinkingc’est this is, it’sc’était this was, it wasça this, that
ça y est that’s it, this is itcafé (m.) coffeecalme calm, quietcapitaine (m.) captaincapitale (f.) capitalcar becauseCaraïbes Caribbeancathédrale (f.) cathedralcatholique catholic(à) cause de because ofcausent (they) cause (verb)ce this, thatcela this, thatcélèbre famouscelle the onecelui-là this onecent hundredcentime (m.) centcertainement certainlycertains some, certain, sureces these, thosecette this, thatceux these, thosechambre (f.) room
70
Le Voyage perdu
chance (f.) : (avoir de la)chance to be lucky
changer to changechaque eachchat (m.) catchaud hot, warm
avoir chaud to be warm or hotchaussure (f.) shoechemise (f.) shirtchemisier (m.) shirtchercher to look for
aller chercher to pick upchérie dearcheveux (m.) hairchez at the house of, atchoix (m.) choicechose (f.) thing
quelque chose something(petit) chou little darlingcierge (m.) wax candlecimetière (m.) cemetarycinglé nuts, crazycinquantaine (f.) about fifty (voir) clair to see wellclochard (m.) bum, tramp, hobococa Coca-Colacoco (m.) coconutcœur (m.) heart(en) colère upsetcollier (m.) necklacecolonie (f.) colony(ont) commandé they orderedcomme as, like, how(ont) commencé they startedcommencement (m.) b e g i n n i n gcommençons let’s startcomment how
n’importe comment anyhow,anyway
communiquer to communicatecompétition (f.) racecomprendre to understand(a) compris he understood
concernait in regard to, as far asconducteur driver (faire) confiance (à) to trustconfort (m.) comfortconfortable comfortable(faire la) connaissance de tomeet
connaître to knowconstruite builtcontent happycontinuer to keep oncontre againstcopieux copious, heartycorbeille (f.) basketcorps (m.) body(à) côté de next tocou (m.) neck
(ont) pris les jambes à leurcou (they) ran fast
(on s’est) couché we went to bedcouche (f.) diapercouleur (f.) colorcoup (m.) blow
coup de pied kicktout à coup all of a sudden
cour (f.) courtyard(en) courant runningcourir to runcracher to spitcrier to yellcroire to believecroisière (f.) cruisecroque-monsieur ham andcheese sandwich with an eggon top
croyaient they believedcuisine (f.) kitchencyclone (m.) hurricaned’abord at first d’accord in agreement, I agree,OK
dalmatien Dalmatiandame (f.) woman
71
dans indanse (f.) dancedanser to dancedebout standing(se) décomposer to rot, decaydéjà already(petit) déjeuner (m.) breakfastdéjeuners (m.) lunchesdélicieux delicious, gooddemain tomorrowdemander to ask, ask fordemie (f.) half(faire) demi-tour (m.) to turnaround
dent (f.) toothdépêche-toi hurry up!dépenser to spenddéprimés depresseddepuis for, sincedéranger to disturbderrière back, behinddes some, of(sont) descendus they camedown
désirer to want, desiredésolée sorry(à) destination (de) todétourner les yeux to look awaydétruire to demolish, destroydeuxième seconddevait had to, was supposed todevant in front (of)devenir to becomedevrait shoulddiable (m.) devilDieu Goddifficiles difficultdîner to have dinnerdîner (m.) dinnerdingue loony, crazydire to say, tell(dans la) direction de towards
(se) diriger vers to head for(en) discutant while discussingdisparaître to disappear(se) dissiper to vanishdites donc tell me nowdix-huitième eighteenthdix-neuvième nineteenthdix-septième seventeenthdizaine about tendocteur (m.) doctor dommage too bad, it’s a pitydon (m.) gift, talentdonc so, then; sometimesexpresses surprisedites donc tell me now
donner to givedont whose, in whichdormir to sleepdos (m.) backdouce softdraps : être dans de beauxdraps to be in a fine mess
droit : allez tout droit keepgoing straight ahead
drôle funny, amusingdrôlement belle gorgeousdu of the, someeau (f.) waterécole (f.) schoolécouter to listen(s’)écrier to shout out, exclaimécrits written(en) effet as a matter of fact,indeed
effrayant terrifyingeffrayer to frighten, scareéglise (f.) churcheh bien wellélève (m.) pupilelle she(s’)éloigner to go away émaux (m.) enamels
72
Le Voyage perdu
(en) embrassant kissing, hug-ging
embrasser to kiss, hugemmener to take with, takeaway
en in, to, on, aten _____ant while _____ing,upon _____ing
enchanté delightedencore again, still, yet, moreendormis asleependroit (m.) place, spotenfant (m.) childenfermé locked up, cooped upenfin finallyenlever to take off, removeennuis (m.) : avoir desennuis to have problems
ennuyé annoyed, sorryensemble togetherensuite then, nextentendre to hear(en) entendant upon hearingentre betweenentrée (f.) entranceentrer to enter, come inenvers towards, withenvie (f.) desire, wish
(avoir) de (+ inf.) to feel like____ing, want to
(me donne) envie de (+ inf.)makes me feel like ____ing
épais thicképice (f.) spiceéquipe (f.) team(faire) escale (f.) to stop (in aport)
esclavage (m.) slaveryesclave slaveespérer to hopeesprit (m.) ghostessayer to try
estomac (m.) stomach(s’)établir to take up residence,establish oneself
étaient wereétait wasEtats-Unis United States(a) été was, has beenéteindre to switch off étonnant surprisingétonné surprisedétrange strange, weirdêtre to beétudes (f.) studies(a) eu hadeux themévidemment evidentlyexcité excited (adj.)(s’)exclamer to exclaim(s’)excuser to excuse oneselffaçade (f.) front fâché upsetfacile easyfaçon wayfaim (f.) hunger
avoir faim to be hungryfaire to do, make
faire attention (à) to becareful, to pay attention (to)
faire confiance à to trustfaire de la natation to swimfaire de même to do likewisefaire demi-tour to turn aroundfaire du mal to harm, to hurtfaire la connaissance de tomeet
faire la grimace to make afunny face
faire les magasins to goshopping
faire plaisir to pleasefaire semblant to pretendlui faire du bien make her
73
feel good, do her some goodne faire que … to do nothingbut …
faisait did, madefallait : il fallait it was neces-sary
famille (f.) familyfatigant tiringfatigué tiredfaut : il faut que it’s necessarythatil me faut I need
faute (f.) fault, mistakefemme (f.) womanfenêtre (f.) windowferait would dofermé closed (adj.)ferronnerie (f.) iron worksfille (f.) girl
petite fille granddaughterfin (f.) endfleur (f.) flowerfois (f.) timefolle crazyfoncé dark(au) fond de in the back of(ils) font (they) do, make
(ils) font escale (they) stopformidable fantasticfort (m.) fortressfort strong, hardforte loudfou crazyfraîches coolfrais freshfraise (f.) strawberryfrapper to knockfrisés curlyfrit friedfroide coldgagner to wingamin (m.) schoolboy
garçon (m.) boygâteau (m.) cake(eau) gazéifiée (f.) sparklingwater
gêné ill at ease, uneasy, embar-rassed
génial great, fantasticgenre (m.) kindgens peoplegentil kindglace (f.) ice creamgoût (m.) tastegrand tall, biggrand-mère grandmothergratuit freegratuitement free of chargegrave important
ce n’est pas grave it doesn’tmatter
griffe (f.) clawgrimace (f.) : faire la gri-mace to make a funny face
gros biggroupe (m.) bandguérir to healguérisseur (m.) healerhabitant (m.) inhabitanthabiter to livehabitude habit, custom
(d’)habitude usually(avoir l’)habitude to be used to
haïtien Haitianhanche (f.) hip
en roulant des hancheswhile rolling her hips
haricot (m.) bean(avoir) hâte de to look forwardto, be eager to
haut highhaut (m.) topherbe (f.) grassherboristerie (f.) h e r b a l i s t ’s shop
74
Le Voyage perdu
heure (f.) hour, timede bonne heure early… heure juste … o’clock onthe dot
heureux, heureuse happyhier yesterdayhistoire (f.) historyhorrible awful, frightfulhors de out ofhuile (f.) oilhurler to yellici hereidée (f.) ideaidiot stupid, idioticîle (f.) islandimage (f.) image, pictureimporte matters, is important
n’importe comment anyhowimposant impressiveincendie (m.) fireinconnu unknown, foreigninformer to tellinquiétant disturbing, alarming(s’)inquiéter to worryinsister to insistinstant (m.) momentintéressant interesting(à l’)intérieur (m.) insideinterrompre to interruptjamais neverjambe (f.) legjaune yellowjeter to throwjeune youngjeu (m.) gamejolie nice, cutejoue (f.) cheekjouer to playjoueur playerjour (m.) dayjournée day(long)joyeuse cheerful
juger to judge, form an opinionjupe (f.) skirtjus (m.) juicejusqu’à as far as, up tojuste just, only
… heure juste … o’clock onthe dot
là-bas over therelâcher to release, let golaisser to leave, letlait (m.) milk(se) lamenter to complainlaquelle whichlaver to clean, washlégume (m.) vegetablelendemain (m.) next day, dayafterlendemain matin next morn-ing
lentement slowlyleur their, themlever to raise(se) lever to stand uplèvre (f.) lip(avoir) lieu to take placelit (m.) bedlire to readlivre (m.) booklongtemps longtime(a) lu read (past)lui to himlui-même himselflumière (f.) lightlunettes (f.) eyeglassesluxe (m.) luxurylycée (m.) high schoollycéen pupil, studentma mymadame Mrs.madras (m.) madras (type offabric)
magasin (m.) store, shop
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faire les magasins to goshopping
magique magicmagnifique magnificentmain (f.) handmaintenant nowmais butmaison (f.) housemal (m.) harm
avoir du mal à (+ inf.) tohave trouble ____ing
avoir le mal de mer to beseasick
avoir mal à to have a pain infaire du mal to harm, to hurt
mal badlyelle n’est pas mal she looksgood
pas mal quite a lotmalade sickmaladie (f.) sicknessmalgré in spite ofmalheureusement u n f o r t u n a t e l ymaman mommamie grandmamanche (f.) sleevemanger to eatmangue (f.) mangomanière (f.) waymanquait : il lui manquaitshe was missing
marche (f.) walkingmarché (m.) marketmarcher to walkmariée married(se) marier to get marriedmaritime shipping (adj.)martiniquais of Martiniquematch (m.) gamematin (m.) morning
lendemain matin next morn-ing
mauvais bad, evilmauvais œil evil eye
me me, to meméchamment unkindly, nastilyméchant unkindmédecin physicianmédicament (m.) medicinemeilleur bestmême even, same
faire de même to do likewisemême pas not evenmoi de même me tooquand même nevertheless
mentir to liemer (f.) sea
avoir le mal de mer to beseasick
mère (f.) mothermerveilleux wonderfulmes mymessieurs dames ladies andgentlemen
mesurer to measuremètre (m.) meter(en) mettant while placing
en se mettant à table as hesits down at the table
mieux bettermille thousandmince thinminuit midnight(a) mis put
(s’est) mis startedmoi me
moi de même me toomoins lessmois (m.) monthmoitié (f.) halfmoment (m.) moment, timemon mymonde (m.) world, people
tout le monde everybody
76
Le Voyage perdu
monsieur sirmontagne (f.) mountainmonter to go up, get in
monter à bord to go on boardmontre (f.) watch(se) moquer to make funmort deadmot (m.) wordmouillé wetmourir to diemur (m.) wallmusique (f.) musicmystérieux mysteriousnager to swimnatation (f.) : faire de lanatation to swim
nationalité (f.) nationalitynautique aquaticnettoyer to cleanni … ni neither … nornoir blacknoisette (f.) hazelnutnoix (f.) nutnom (m.) namenos ournote (f.) gradenotre ournourriture (f.) foodnouveau new
de nouveau againnouvelle newnovembre Novembernuit (f.) night(ne) … nulle part nowhere, not… anywhere
obligés obliged, forcedobtenir to get(s’)occuper de to take care ofodeur (f.) smellœil (m.) eye
mauvais œil evil eyeœuf (m.) egg
œuf sur le plat fried egg(avait) offert had offeredoiseau (m.) birdon we, people, one, you (imper-sonal)
or (m.) goldoreille (f.) earorigine (f.) originou, ou bien oroù whereoublier to forgetouvrir to open(a) ouvert openedpalmier (m.) palm treepancarte (f.) label, signpapa daddypaquebot (m.) steamerpar byparadis (m.) paradiseparc (m.) parkparce que becausepardon (m.) : je vousdemande pardon I’m reallysorry
parfois sometimesparlant speakingparler to speakpart part
de la part de from, on thepart of
c’est gentil de votre partit’s nice of you
ne … nulle part nowhere,not … anywhere
partir to leavepasser to spend, pass bypassé : ça c’est bien passéeverything went fine(a) passé son bras put hisarm around
passées : … heures passéesafter … o’clock
77
patienter to wait patientlypatrie (f.) motherlandpauvre poor
pauvres petits poor littlethings
payer to pay(en) payant while payingpays (m.) countryPCV (payable chez vous) col-lect (call)
peau (f.) skin(à) peine barelypendant for, during
pendant que whilepensée (f.) thoughtpenser to thinkperle (f.) pearlpersonne (f.) person, people
(ne) … personne nobody, not… anyone
petit small, short, little, dearpetit ami boyfriendpetit chou darlingpetit déjeuner breakfastprendre le petit déjeuner tohave breakfast
tout petit tinypetite fille granddaughterpetits : pauvres petits poorlittle things
peu little, fewpeu après soon after
(avoir) peur to be afraidpeut (s/he) canpeut-être maybepeuvent (they) canpeux (I/you) canpièce (f.) roompied (m.) foot
coup de pied kick (noun)pieds nus barefootpire worse
piscine (f.) swimming poolplace (f.) seat
tenir une place to play a roletiennent une place they playa role
plage (f.) beachplais : je plais aux filles girlslike me
plaisanter to jokeplaisanterie (f.) joke(faire) plaisir to pleaseplaît : s’il te plaît pleaseplancher (m.) floorplante (f.) plantplat (m.) dish
œuf sur le plat fried eggpleurer to crypleut rainspleuvoir to rain(t’a) plu you likedpluie (f.) rainplupart mostplus more
au plus tard at the latestne … plus not anymorenon plus n e i t h e r, not … either
plusieurs severalplutôt ratherpoche (f.) pocketpoêle (f.) frying panpoisson (m.) fishpopulaire popularportait son nom bore his nameporte (f.) doorportefeuille (m.) walletporter to wearposer des questions to askquestions
poudre (f.) powderpour for, to, in order topourquoi whypourra will be able to
78
Le Voyage perdu
pourrait couldpoursuivre to pursue, chasepourtant still, howeverpouvait could (past)pouvez (you) canpouvoir to be ableprécisément exactlyprédire to predict, foretellpréféré favoritepréférer to preferpremière first(en) prenant while takingprendre to take
prendre le petit déjeuner tohave breakfast
préparer to prepareprès (de) next to, nearprésenter to introducepresque almostprétendre to pretendprier to pray
je vous en prie please, you’rewelcome
prière (f.) prayerprimaire : école primairegrade school
(a) pris took(ont) pris les jambes à leurcou ran fast
prison (f.) jailprisonnier prisonerprobablement probablyproblème (m.) problemproche nearprofiter to take advantage ofprofondément deep(se) promener to walkpropre own(a) pu could (past)puis then, besidesqu’est-ce que whatquand when
quand même neverthelessquartier (m.) areaque thatquel which
quel âge how oldquelqu’un someonequelque some
quelque chose somethingquelquefois sometimesqui whoquoi whatraccrocher to hang upraconter to tell, say(avoir) raison to be right(se) rappeler to rememberrater to missrecommander to recommendrécompense (f.) rewardredescendre to go downréfléchissons let’s thinkrefuser to refuseregard (m.) look, glance(en) regardant while looking atregarder to look at, watch
se regarder to look at eachother
religieuse (f.) nunremarquer to noticerembourser to refundremède (m.) remedyremercier to thankremuer to moverencontrer to meetrendre to give back(en) rentrant while coming inrentrée (f.) beginning of schoolrentrer to go back, returnrepas (m.) mealrepasser pass by againrépéter to repeat, say againréplique (f.) replicarépliquer to answer, retort
79
répondeur (m.) answeringmachine
répondre to answer, reply(se) reposer to restreprendre to take againréputée well-knownréserver to hold forrésigné resigned (adj.)respirer to breatheressembler to look likerestait : ce qui me restaitwhat I had left
reste (m.) rest, remainderdu reste besides, moreover
rester to stayretard (m.) : être en retard(to be) late
retour (m.) returnêtre de retour to be back
retournant going backretourner to returnretrouver to find again(se) réunir to gather(se) réveiller to wake uprevenir to come backreviens : je n’en reviens pasI can’t get over it
revoir to see, meet againau revoir goodbye
(en) riant while laughingriche richridicule ridiculous(ne) … rien nothing
ça ne fait rien it doesn’t m a t t e rde rien you’re welcomen’a servi à rien didn’t accom-plish anything, didn’t work
servir à rien to serve no pur-pose
rire to laughrisquer to take the riskriz (m.) rice
rouge red(en) roulant des hancheswhile rolling her hips
rue (f.) streetruine (f.) ruinsa his, hersable (m.) sandsache knowssaison (f.) seasonsait knowssale dirtysaliver to salivatesalle (f.) room
salle de bains bathroomsalle a manger dining room
sans withoutsauf exceptsauvé savedsavoir to knowse himself, herself, itself, them-selves, oneself
sec dry(faire) semblant to pretendsembler to seemsentir to smell
se sentir to feelserait would beserez (you) will besérieux seriousserons (we) will beserpent (m.) snakeserveur (m.) waiterservez-vous help yourselfs e r v i : n’a servi à rien d i d n ’taccomplish anything, didn’t work
serviette (f.) towelses his, hersseul onlysi ifsiècle (m.) centurysignes : (faire des) signes tomotion (to someone)
80
Le Voyage perdu
simplement simply sirène (f.) mermaidsociété (f.) company(avoir) soif to be thirstysoir (m.) eveningsois besoit wassol (m.) groundsoleil (m.) sunsomber dark(avoir) sommeil to be sleepysommes (we) areson his, hersonner to ringsont (they) aresorcière (f.) witch(en) sortant while taking outsorte (f.) kindsortir to take out, come out, getouts’en sortir to pull through,get out of
soupirer to sigh(en) souriant with a smile,while smiling
sourire (m.) smilesourire to smilesous undersoyez de retour be backspéciaux special, particularspectacle (m.) showspectateur spectatorsplendide splendidstructure (f.) constructionstupidité (f.) s t u p i d i t y, foolishnesssucré sweetsuffisamment enoughsuggérer to suggest(je) suis (I) amsuite (f.) : tout de suite r i g h ta w a y
suivez go along
sujet (m.) subject, topicsuper greatsur on(bien) sûr of coursesurpris surprisedsurtout especially, particularlyta yourtais-toi shut uptant as long as, so muchtante (f.) aunttard late(un) tas (de) (m.) a lot oftasse (f.) cupte youtéléphoner to calltellement so, so muchtemps (m.) timetenez heretenir to hold
tenir une place to play a role(se) terminer to endterrasse (f.) outside (area of café)terre (f.) soil, earth
par terre on the groundterrible terrible, terrifyingthon (m.) tunatiennent une place they play arole
tiens hey, welltoi youtombeau (m.) tombtomber to fall down
tomber amoureux to fall inlove
ton yourtôt earlytoujours still, alwaystour cycliste (m.) bicycle race(se) tourner to turn towardstous alltout all, very
tout à coup all of a sudden
81
tout de suite right awaytout en _____ant while_____ing
tout le monde everybodytout petit tiny
train : être en de to be in theact of
travail (m.) worktravailler to worktraverser to go throughtraversée (f.) crossing, passagetrente thirtytrès verytrésor (m.) treasuretriste sadtroisième third(se) tromper to be wrongtrop too trouver to findtu you(avait) tué had killeduniversité (f.) u n i v e r s i t y, collegeva goes, is goingvaniteuse vainvaporiser to sprayvenait camevendre to sellvenir to comevéritable real, trueverre (m.) glassvers towardsverte greenvêtements (m.) clothesveut wantsvide emptyvie (f.) lifevieille oldviennent (they) come(allez) viens ! come on, let’s go!vieux oldville (f.) cityvingt-cinq twenty-five
vingt-deux twenty-twovisage (m.) facevisite (f.) visitvisiter to visitvite fastvive brightvoir to see
voir clair to see wellvoix (f.) voicevolcan (m.) volcanovolcanique volcanicvoler to stealvoleur thief, robbervolontiers with pleasurevont (they) are going tovos yourvotre yourvoudrais would likevouloir to wantvous youvoyage (m.) tripvoyager to travelvoyageur travellervoyait sawvoyant fortune teller(mais) voyons come onvrai truevraiment really(a) vu sawvue (f.) sighty there
ça y est that’s it, this is itil y a there is, there areil y avait there was, there were
yeux (m.) eyesyole (f.) yawl (type of sailboat)
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Les auteursLisa Ray Turner est une romancière lauréate améri-
caine qui écrit en langue anglaise. Sœur de Blaine Ray,elle enseigne la composition et la musique. Elle habiteau Colorado.
Blaine Ray est le créateur de la méthodologie dite «TPR Storytelling ». Il est également l’auteur de diversmatériaux pédagogiques essentiels à l’enseignement dufrançais, espagnol, allemand et anglais. Il enseignecette méthodologie dans tout le monde. Tous ses articlessont disponibles à Blaine Ray Workshops (voir p. i).
The AuthorsLisa Ray Turner is a prize-winning American novel-
ist who writes in English. She teaches writing andmusic and is the sister of Blaine Ray. She lives inLittleton, Colorado.
Blaine Ray is the creator of the language teachingmethod known as TPR Storytelling and author ofnumerous materials for teaching French, Spanish, Ger-man and English. He gives workshops on the methodall over the world. All of his books, videos and materialsare available from Blaine Ray Workshops (see page i).
RemerciementsNous tenons à exprimer notre vive reconnaissance à
Françoise Kemble et Sarah Moran pour leur aide pré-cieuse.
AcknowledgmentsWe are extremely grateful for the invaluable aid of
Françoise Kemble and Sarah Moran.
L’IllustrateurPol est un pseudonyme pour Pablo Ortega López,
un illustrateur distingué qui a fait une longue carrièredans le dessin et l’illustration et qui a reçu de nombreuxprix. Il travaille actuellement dans les dessins animés.Pol a fait le dessin sur la couverture du livre Le Voyageperdu. Pour information, consultez son website:
www.polanimation.comThe Illustrator
Pol is the pseudonym of Pablo Ortega López, adistinguished prize-winning Ecuadorian illustrator whohas had a long career in drawing and illustration. He iscurrently working in animation. Pol created the draw-ing on the cover of Le Voyage perdu. For information,see his website:
www.polanimation.com
L’Adaptatrice
Marie-Cécile “Missy” Fleurant-Freeman, qui aadapté Le Voyage perdu au français, est professeur defrançais à Russellville High School dans l’Arkansasdepuis 26 ans. Elle y a également enseigné l’allemandet l’anglais. Elle est née en France où elle a fait sa sco-larité. Elle est coéditrice de Pauvre Anne, Fama va enCalifornie, Le Voyage de sa vie et Vive le taureau! et aaussi adapté Presque mort au français.
The AdapterMarie-Cécile “Missy” Fleurant-Freeman, who
adapted Le Voyage perdu to French, has been a Frenchteacher at Russellville High School in Russellville,Arkansas, for 26 years. She has also taught Germanand English. She was born and raised in France. She isthe co-editor of Pauvre Anne, Fama va en Californie, LeVoyage de sa vie, and Vive le taureau! and also adaptedPresque mort to French.
Par ordre de difficulté, en com-mençant par les plus faciles, les his-toires de Lisa Ray Turner et BlaineRay (et de Verónica Moscoso etPatricia Verano et de MagalyRodríguez) traduites en françaissont:
Niveau 1A. Pauvre Anne*†^° (de BlaineRay seulement)
B. Fama va en Californie*†° (de Blaine Ray seulement)
C. Presque mort*†°D. Le Voyage de sa vie*†
Niveau 2A. Ma voiture, à moi*†B. Où est passé Martin ?*C. Le Voyage perdu*D. Vive le taureau !*
Niveau 3Les Yeux de Carmen*°(de Verónica Moscoso)
* Les versions espagnoles dans lemême ordre:Berto y sus buenas ideas°1
(de Magaly Rodríguez)Pobre Ana *†^°Pobre Ana: Edición bilingüe1
Patricia va a California *†°Casi se muere *†°Amigos detectives°(de Patricia Verano)El viaje de su vida *†Pobre Ana bailó tango°1
(de Patricia Verano, VerónicaMoscoso et Blaine Ray)Mi propio auto *†¿Dónde está Eduardo? *El viaje perdido *¡Viva el toro! *Los ojos de Carmen*°(de Verónica Moscoso)
Vida o muerte en el Cusco°1
Todo lo que brilla (de ChrisMercer)
En busca del monstruo(de Pablo Ortega López yPatricia Verano)
† Les versions allemandes déjàpubliées:Arme AnnaPetra reist nach KalifornienFast stirbt erDie Reise seines Lebens(Niveau 2)Mein eigenes Auto
^ La version russe déjà publiée:
° Les versions anglaises déjà pub-liées:Berto and His Good IdeasFriendship Matters(de Victoria Warrior)Poor AnaPatricia Goes to CaliforniaHe Almost DiesDetective FriendsPoor Ana Dances the TangoThe Eyes of Carmen Life or Death in Cusco
# La version italienne déjà publiée:Povera Anna
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Il existe version CD audio.
Il existe version DVD film.
Il existe CD de chansons
de l’histoire.
..............................
N’existe pas encore
en français.
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LES HISTOIRES
To obtain copies of
Le Voyage perducontact
Blaine Ray Workshops
or
Command Performance Language Institute
(see title page)
or
one of the distributors listed below.
DISTRIBUTORS
of Command Performance Language Institute Products
Carlex
Rochester, Michigan
(800) 526-3768
www.carlexonline.com
Teacher’s Discovery
Auburn Hills, Michigan
(800) TEACHER
www.teachersdiscovery.com
Applause Learning Resources
Roslyn, NY
(800) APPLAUSE
www.applauselearning.com
Sosnowski Language Resourses
Pine, Colorado
(800) 437-7161
www.sosnowskibooks.com
International Book Centre
Shelby Township, Michigan
(810) 879-8436
www.ibcbooks.com
Continental Book Co.
Denver, Colorado
(303) 289-1761
www.continentalbook.com
TPRS Publishing, Inc.
Chandler, Arizona
(800) TPR IS FUN = 877-4738
www.tprstorytelling.com
Midwest European
Publications
Skokie, Illinois
(800) 277-4645
www.mep-eli.com
Adams Book Company
Brooklyn, NY
(800) 221-0909
www.adamsbook.com
Tempo Bookstore
Washington, DC
(202) 363-6683
Delta Systems, Inc.
McHenry, Illinois
(800) 323-8270
www.delta-systems.com
MBS Textbook Exchange
Columbia, Missouri
(800) 325-0530
www.mbsbooks.com
World of Reading, Ltd.
Atlanta, Georgia
(800) 729-3703
www.wor.com
Taalleermethoden.nl
Ermelo, THE NETHERLANDS
(31) 0341-551998
www.taalleermethoden.nl
TPRS Nederland vofBroek in Waterland
THE NETHERLANDS(31) 0612-329694
www.tprsnederland.com
Piefke Trading
Selangor, MALAYSIA
+60 163 141 089
www.piefke-trading.com
Follett School Solutions
McHenry, IL
800-621-4272
www.follettschoolsolutions.com