l'education pour tous: l'exigence de qualité, rapport...
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La PEPE : importante pour les performances futures, mais la participation est faible
Les possibilités d’apprentissage offertes dans la
petite enfance produisent des bénéfices qui favorisent
les acquis scolaires ultérieurs et, par la suite,
l’apprentissage tout au long de la vie. Malgré des
augmentations substantielles dans certains pays
au cours de la dernière décennie, la participation à
la protection et éducation de la petite enfance (PEPE)
est, dans l’ensemble, encore faible dans la région avec,
pour l’éducation préprimaire, des taux bruts de
scolarisation (TBS) inférieurs à 20 % dans la majorité
des pays en 2001. Une participation très faible s’observe
notamment en Algérie, en Arabie saoudite, à Djibouti,
à Oman et au Yémen (avec des TBS de l’ordre de 5 % ou
moins). En revanche, les TBS sont supérieurs à 70 %
dans les Émirats arabes unis, au Koweït et au Liban.
Le niveau de participation relativement élevé au Maroc
(environ 60 %) profite principalement aux garçons,
comme le montre l’indice de parité entre les sexes (IPS)
inférieur à 0,60.
Si les recherches ont montré que les enfants issus
des milieux les plus pauvres sont ceux qui tirent le
plus profit de la PEPE en termes de soins, de santé
et d’éducation, les données indiquent qu’ils sont aussi
le plus susceptibles d’en être exclus. Les taux de
fréquentation des programmes d’éducation préprimaire
sont considérablement plus élevés pour les enfants
des milieux urbains que pour ceux des zones rurales,
et pour les enfants des foyers les plus aisés.
Dans les États arabes, compte tenu de ces faibles
niveaux de participation, un enfant peut espérer
bénéficier, en moyenne, de 0,4 année d’éducation
préscolaire, contre 1,6 année en Amérique latine
et dans les Caraïbes, 1,8 année en Europe centrale
et orientale et 2,2 années en Amérique du Nord et
en Europe occidentale.
Plusieurs indicateurs mettent en lumière la faible
qualité des programmes de PEPE dans certains pays.
Ainsi, au niveau préprimaire, le rapport élèves/
enseignant (REE) est relativement élevé – supérieur
à 25/1 – en Algérie, à Djibouti, en République arabe
syrienne et au Soudan, ce qui laisse peu de place pour
l’attention et les soins individualisés nécessaires à cet
âge de la vie. Dans certains pays, enfin, la qualité de la
Au cours de la dernière décennie, l’ensemble de la région a fait des progrès
significatifs en termes d’accès à l’école et de rétention scolaire. Cependant,
certains pays se caractérisent encore par des carences éducatives massives
et d’importantes disparités entre les sexes.
La qualité de l’éducation est un défi : un
immense écart existe entre le nombre
des enfants qui achèvent avec succès leur
scolarité et le nombre de ceux d’entre eux qui maîtrisent un ensemble minimal de compétences
cognitives. Cependant, la réalisation de l’éducation pour tous (EPT), qui est essentielle à un
large éventail d’objectifs aussi bien individuels que du développement, dépend foncièrement
de la qualité de l’éducation proposée. Le Cadre d’action de Dakar (2000) reconnaît que les deux
sont indissociablement liées et déclare que l’accès à une éducation de haute qualité est le droit
de chaque enfant.
Aperçurégional
États arabes1
1. Selon la classification EPT. Voir le tableau pour les pays ou territoires de la région.
Rapport mondial desuivi sur l’EPT
Éducation pour tous
L’EXIGENCE DE QUALITÉ
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PEPE pâtit de la qualification insuffisante des
enseignants. En 2001, le personnel ayant reçu une
formation ne représentait que 12 % du total au Liban.
Ce chiffre était, en revanche, supérieur à 90 % à Oman,
ce qui témoigne d’efforts visant à une bonne qualité
de la prise en charge, de la santé, de l’éducation et
du développement des jeunes enfants.
La participation dans l’enseignementprimaire et au-delà : loin d’être universelle
Au cours de la décennie 1990-2001 et durant son
dernier tiers (1998-2001), la région a connu des
progrès vers l’enseignement primaire universel (EPU).
Le taux net de scolarisation (TNS) moyen a augmenté
de 75 à 78 % entre 1990 et 1998 et a atteint 81 % en
2001, ce qui signifie qu’en 2001, 7,4 millions d’enfants
en âge d’être scolarisés dans le primaire ne l’étaient
pas encore. En Arabie saoudite, à Djibouti, en
Mauritanie et au Yémen, la conjonction de TBS et
de TNS inférieurs respectivement à 100 et à 70 %
indiquent que ces pays ont besoin d’augmenter la
capacité de leur système scolaire primaire afin de
scolariser tous les enfants. Le TNS est supérieur à
95 % en Algérie, en République arable syrienne, dans
les Territoires autonomes palestiniens et en Tunisie.
Alors que la rétention scolaire est généralement élevée
(le taux médian de survie en 5e année était de 94 % en
2000 dans la région), les pays où la scolarisation est
faible sont souvent ceux où les enfants quittent
prématurément l’école, poussés hors du système dans
bien des cas par les coûts, par des environnements
scolaires peu accueillants et/ou par la nécessité de
compléter les revenus familiaux.
La participation s’est améliorée aux niveaux supérieurs
de l’enseignement. Si, dans la majorité des pays, le TBS
était inférieur à 50 % dans le secondaire en 1990, le taux
moyen atteignait 59 % en 1998 et 64 % en 2001. Dans
l’enseignement supérieur, l’augmentation de la
participation observée depuis 1998 dans la plupart des
pays disposant de données s’est traduite par des TBS
supérieurs à 22 % dans la moitié d’entre eux en 2001.
Les deux niveaux supérieurs de l’enseignement sont
beaucoup moins développés à Djibouti, au Maroc,
en Mauritanie, au Soudan et au Yémen, mais la
participation est élevée à Bahreïn, en Égypte, en
Jamahiriya arabe libyenne, en Jordanie, au Koweït,
au Liban, au Qatar, dans les Territoires autonomes
palestiniens et en Tunisie.
Outre qu’il est un droit intrinsèque, l’alphabétismerenforce chez les adultes un engagement en faveur de
l’éducation de leurs enfants. La région des États arabes
a l’un des taux d’alphabétisme des adultes les plus bas
du monde : en 2002, 62 % seulement de la population
âgée de 15 ans et plus savait lire et écrire. Ce taux était
inférieur à 50 % en Mauritanie et au Yémen, mais
supérieur à 90 % en Jordanie.
La région affiche certaines des disparités les plus
importantes entre les sexes, en particulier dans
l’enseignement primaire et pour l’alphabétisme des
adultes.
Sur 10 enfants non scolarisés en âge de fréquenter
l’école primaire, 6 sont des filles. Dans le primaire, on
ne compte que 89 filles scolarisées pour 100 garçons,
et ce chiffre est inférieur à 80 à Djibouti et au Yémen.
Les disparités entre les sexes sont également
omniprésentes dans l’enseignement supérieur, que
ce soit au détriment des filles (Djibouti, Irak, Maroc,
Mauritanie et Yémen) ou des garçons (Algérie,
Jamahiriya arabe libyenne, Liban, Territoires autonomes
palestiniens et la plupart des pays du Golfe). Les deux
tiers environ des adultes analphabètes de la région sont
des femmes. L’IPS moyen de la région pour les taux
d’alphabétisme est de 0,69 et tombe à 0,50 au Yémen.
Dans cette région, compte tenu de ce niveau de
scolarisation, un enfant peut espérer bénéficier, en
moyenne, de 10 années d’éducation, soit de 3 à 6 ans
de moins qu’en Europe occidentale et que dans les
Amériques.
La quantité seule ne suffit pas
L’objectif de l’EPT visant à l’EPU implique non
seulement que tous les enfants aient accès à l’école et
achèvent leur scolarité, mais aussi – et c’est tout aussi
important – qu’ils reçoivent une éducation de bonne
qualité. Ce n’est qu’à cette condition que les individus
peuvent jouir de l’ensemble des bénéfices personnels
et sociétaux qu’offre une telle éducation. Toutefois, dans
de nombreux pays, l’extension de la scolarisation se fait
aux dépens de la qualité.
Des niveaux de performance très faibles dans certains pays
Dans la région, la survie scolaire est souvent élevée
et a augmenté au fil du temps. Toutefois, une part
importante de ceux qui sortent de l’école ne parvient
pas au niveau minimal de maîtrise défini par les
Aperçu régional
États arabes
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gouvernements nationaux. Ainsi, au Koweït, alors que
98,5 % des enfants parvenaient en dernière année du
primaire en 2000, les résultats de l’étude PIRLS
(Programme international de recherche en lecture
scolaire) ont montré, en 2001, que les compétences en
lecture étaient limitées pour un grand nombre d’élèves
de 4e année, dont les deux tiers se classaient dans le
quartile inférieur de l’échelle internationale d’évaluation
de la lecture. C’était le cas, au Maroc, de 77 % des
élèves, considérés ainsi comme peu doués.
Les acquis d’apprentissage tendent à varier au sein d’un
même pays. Les résultats des évaluations nationales
et internationales laissent à penser que les élèves issus
de zones rurales et de milieux socio-économiques
défavorisés sont particulièrement vulnérables.
Parvenir à une meilleure qualité dans l’éducation :ce qui fait la différence
À défaut de théorie généralement admise pour expliquer
ce qui détermine la qualité de l’éducation, les études
menées dans des pays en développement au niveau
local font apparaître des relations significatives entre
les acquis cognitifs et les dépenses consacrées à l’école,
la formation des maîtres et les équipements scolaires.
Des études expérimentales qui représentent un corpus
de plus en plus fourni concluent que la performance
scolaire (mesurée par les résultats aux tests) est
notablement améliorée par la fourniture de manuels
scolaires, la réduction du nombre d’élèves par classe,
un temps d’instruction adéquat et des pratiques
d’enseignement pertinentes. Ces conclusions valent
particulièrement pour les enfants issus de milieux
sociaux défavorisés.
Si la qualité de l’éducation demeure un problème dans
la région, des efforts sérieux ont été entrepris pour
l’améliorer dans plusieurs pays. Ainsi, le REE dans
l’enseignement primaire était inférieur à 22 dans la
moitié des pays en 2001, soit bien moins que la valeur
moyenne de cet indicateur pour les pays en
développement (28). Le nombre des enseignants
demeure cependant un problème dans certains pays,
tels que Djibouti ou la Mauritanie, où le REE est
respectivement de 34/1 et de 39/1, et qui ont encore
besoin d’augmenter significativement la couverture
de leur système d’enseignement primaire.
Les qualifications des enseignants sont généralement
élevées dans les rares pays pour lesquelles les données
sont disponibles. Le pourcentage d’enseignants du
primaire ayant reçu une formation est supérieur à 95 %
en Algérie, à Oman et en République arabe syrienne,
mais demeure très faible au Liban (15 %). La répartition
des enseignants est souvent inégale au sein d’un même
pays, les zones défavorisées recevant ordinairement
moins d’enseignants formés que les autres.
La structure des dépenses publiques consacrées à
l’éducation n’est pas propice à un meilleur accès aux
manuels scolaires dans les classes. Dans de nombreux
pays, les salaires des enseignants du primaire
absorbent une majorité écrasante des dépenses
courantes consacrées à l’enseignement primaire, n’en
laissant souvent qu’une fraction (4 % à Bahreïn, moins
de 2 % à Oman et en République arabe syrienne) pour
les manuels scolaires et autres matériels essentiels à
un meilleur apprentissage. Toutefois, le fait de réserver
des ressources pour d’autres intrants doit être mis en
balance avec la nécessité d’une rémunération suffisante
pour attirer et retenir des enseignants qualifiés. Le
revenu de ces derniers est souvent trop faible pour leur
assurer un niveau de vie convenable. La moyenne
régionale de la rémunération des enseignants du
primaire a régressé, passant de 5,6 fois le revenu par
habitant en 1975 à 3,3 fois en 2000. Plus récemment,
les données pour 1998-2001 montrent que le salaire
réel des enseignants a reculé en Tunisie.
L’utilisation du temps d’instruction
Les travaux de recherche font invariablement
apparaître des corrélations positives entre le temps
d’instruction et les acquis des élèves aux niveaux
primaire et secondaire. Dans les États arabes, la durée
moyenne d’instruction est de 805 heures par an dans
l’enseignement primaire et dans le premier cycle du
secondaire. Alors que le temps moyen d’instruction
prévu a augmenté depuis les années 1980, il est
encore bien en deçà du seuil recommandé de 850 à
1 000 heures, largement reconnu comme propice
à un apprentissage efficace.
Des politiques pour un meilleur apprentissage : les conclusions du Rapport de 2005
À en juger par leurs déclarations générales sur la
politique éducative, la plupart des gouvernements
reconnaissent l’importance d’une amélioration de
la qualité de l’éducation. Dans les pays à faible revenu
et dans ceux dont les ressources sont sérieusement
limitées, cependant, les gouvernements sont confrontés
à des choix difficiles. Les leçons des pays qui se sont
attaqués au problème de la qualité montrent néanmoins
qu’il est possible de faire beaucoup, même dans un
contexte défavorable, en tirant un meilleur parti des
ressources existantes et en les concentrant sur des
mesures ciblées destinées à pallier des faiblesses
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spécifiques. Les études suggèrent également que
le succès des réformes qualitatives exige que le
gouvernement joue un rôle moteur fort et accorde
une importance centrale à la qualité de la profession
enseignante.
S’il n’y a pas de recette universelle pour améliorer la
qualité, une approche possible consiste à définir un
ensemble minimum d’éléments essentiels. D’après ceux
qui sont cités dans le Rapport, il s’agit notamment de
l’engagement d’offrir à chaque élève un temps minimal
d’instruction clairement défini, un lieu sain et sûr pour
apprendre2, un accès individuel au matériel didactique
et des enseignants suffisamment formés et maîtrisant
les contenus de l’enseignement et la pédagogie.
L’accent mis sur les normes minimales ne doit pas
exclure, toutefois, des activités plus novatrices. Les
domaines suggérés pour la définition de politiques sont
notamment les suivants : l’investissement sur les
enseignants (pratique du recrutement, salaire et
conditions d’emploi, formation professionnelle
continue…), des pratiques d’enseignement structurées
et centrées sur l’enfant3, des politiques linguistiques
appropriées, des évaluations régulières et un
renforcement du leadership scolaire. La création et le
partage des connaissances sont également utiles pour
édifier une culture de la qualité. Une bonne qualité doit,
en outre, être synonyme d’intégration, en reconnaissant
les besoins spéciaux des enfants qui vivent avec le
VIH/sida et des handicaps, de ceux qui travaillent et
de ceux qui sont issus de milieux défavorisés.
L’Égypte offre un exemple de pays soucieux de la
qualité. Ayant le plus vaste système éducatif du monde
arabe, ce pays a manifesté un attachement solide à
l’EPT. Il a élargi l’accès à l’enseignement primaire et
réduit les disparités entre les sexes, tout en réalisant
d’importants efforts pour améliorer la qualité. Dans les
années 1990, le gouvernement a pris des mesures pour
accroître les dépenses consacrées à la rémunération
des enseignants, réduire la taille des classes, améliorer
la formation continue des maîtres et renforcer les
mécanismes de soutien. Le nouveau plan quinquennal
(2002-2007) implique la poursuite des efforts visant à
atteindre l’« excellence pour tous ». Le pays a adopté
une approche inspirée du monde de l’entreprise en
matière d’assurance de qualité, qui repose en partie sur
la décentralisation et sur une gestion assistée par les
technologies de l’information et de la communication.
Tous les éléments de la stratégie égyptienne sont réunis
dans des plans d’amélioration de l’école.
Les ressources financières et l’aide internationale
Le double défi de l’amélioration de la qualité et d’une
extension équitable de l’accès exige un investissement
durable de la part des pays concernés. Il a été avancé
que les gouvernements devraient investir au moins
6 % de leur produit national brut (PNB) dans l’éducation,
même si cela ne suffit pas, en soi, à garantir la qualité.
Hormis des pays comme la Tunisie (7,2 %) et le Yémen
(10,6 %), les quelques pays disposant de données
pour 2001 n’atteignaient pas ce seuil. La part du
PNB consacrée à l’éducation était de 2,8 % au Liban,
3,1 % à Bahreïn et 3,6 % en Mauritanie.
Malgré les efforts qui pourraient être consentis pour
augmenter ces dépenses au sein des pays, une aide
extérieure sera nécessaire pour parvenir à l’EPT. Les
États arabes reçoivent actuellement 17,8 % de l’aide
bilatérale totale consacrée à l’éducation4. Selon des
estimations récentes, l’aide totale à l’éducation de base
pourrait atteindre de 3 à 3,5 milliards de dollars EU d’ici
à 2006 (soit le double du total actuel), augmentant
potentiellement les fonds reçus par les pays. Ce chiffre
est cependant très en deçà du montant nécessaire
annuellement pour atteindre, d’ici à 2015, ne serait-ce
que l’EPU et la parité entre les sexes, estimé à
7 milliards de dollars EU5.
La pénurie probable de ressources rend
particulièrement nécessaire de s’assurer que l’aide
est utilisée aussi efficacement que possible et qu’elle
est dirigée vers les pays qui en ont le plus besoin.
L’efficacité de l’aide extérieure est réduite par une
fragmentation excessive : le nombre moyen de pays
recevant une aide à l’éducation des 21 pays du CAD de
l’OCDE est supérieur à 60 par donateur et les pays
destinataires traitent avec 7 à 12 donateurs en moyenne.
Ce chiffre peut être beaucoup plus élevé : les Territoires
autonomes palestiniens reçoivent ainsi une aide de la
2. Dans les écoles, de l’eau potable et des sanitaires sont essentiels, en particulierpour les filles. Toutefois, en Mauritanie par exemple, les latrines n’ont étéintégrées aux projets de construction d’écoles que depuis 2000.
3. En Égypte, les écoles communautaires encouragent une pédagogie active et centrée sur l’enfant, un apprentissage coopératif, la pensée critique et le développement des capacités à résoudre les problèmes.
4. Il s’agit de l’aide en provenance des 21 pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE.
5. Ce chiffre est la somme de l’aide actuellement destinée à l’éducation de base(1,54 milliard de dollars EU) et des ressources supplémentaires (5,6 milliards dedollars EU) nécessaires annuellement pour parvenir à l’EPU et à la parité entre les sexes à l’école.
part de 17 donateurs. Dans plusieurs pays, il est
nécessaire de poursuivre les efforts pour mieux
harmoniser et coordonner les programmes d’aide.
Bien que l’assistance extérieure puisse contribuer
à atteindre les niveaux de ressources appropriés
et à assurer la gestion des systèmes scolaires, elle
ne peut compenser l’absence d’un projet de société
visant à l’amélioration de l’éducation. Un tel projet
ne peut voir le jour qu’au sein de chaque société et
ne peut être conçu de l’extérieur. Le processus
politique national est, en dernière analyse, le garant
d’une réforme réussie.
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Si tous les objectifs de l’EPT sont importantsindividuellement, il est également utile de disposer d’unmoyen synthétique d’indiquer les progrès réalisés endirection de l’EPT prise comme un tout. L’indice dudéveloppement de l’éducation pour tous (IDE), compositede plusieurs indicateurs pertinents, est une manière d’yparvenir. Il offre une mesure quantitative synthétiquepermettant de voir dans quelle proportion les payssatisfont à 4 des 6 objectifs de l’EPT : l’EPU,l’alphabétisme des adultes, la parité entre les sexes et la qualité*. Il fait apparaître que des situations de gravecarence éducative continuent d’être concentrées danscertains États arabes, ainsi qu’en Afrique subsaharienne et dans certains pays d’Asie du Sud et de l’Ouest. Parmi les 16 pays de la région des États arabes pour lesquelsl’IDE a été calculé, aucun n’a atteint les 4 objectifs de l’EPTles plus aisément quantifiables ni n’est sur le point de lefaire. Les trois quarts des États arabes sont, à cet égard,dans une position intermédiaire, avec des valeurs de l’IDEsituées entre 0,80 et 0,94 (on trouve, dans la région,12 des 51 pays que compte cette catégorie à travers lemonde) et 4 sont loin d’avoir atteint les objectifs del’EPT, avec des valeurs de l’IDE inférieures à 0,80.Les pays de cette dernière catégorie se caractérisentpar des performances faibles au regard des
4 objectifs : la scolarisation dans le primaire est faible, les taux par sexe sont fortement inégaux, l’analphabétismeest largement répandu et la qualité de l’éducation estmédiocre. Ces pays sont confrontés à de multiples défisqu’ils devront affronter simultanément pour atteindrel’EPT. Presque tous les pays présentant un IDE peu élevéont enregistré des progrès, parfois substantiels, entre1998 et 2001. Le Yémen, dont l’IDE a augmenté de plus de 15 %, démontre que des progrès rapides vers l’EPTsont possibles, pourvu qu’un engagement et des politiquesadéquates soient au rendez-vous.
* À l’heure actuelle, l’IDE n’intègre que les 4 objectifs de l’EPT les plusaisément quantifiables : l’EPU, mesurée au moyen du TNS ; l’alphabétisme des adultes, mesuré à l’aide du taux d’alphabétisme des adultes ; la paritéentre les sexes, mesurée par la moyenne simple des indices de parité entre les sexes (IPS) pour les TBS dans l’enseignement primaire et secondaire etpour l’alphabétisme des adultes ; la qualité de l’éducation, mesurée par le tauxde survie scolaire en 5e année. Pour un pays donné, l’IDE est la moyennearithmétique des valeurs des indicateurs choisis pour mesurer ces 4 objectifs.Il varie de 0 à 1. Plus il est élevé, plus ce pays est proche du but et plus estavancée sa réalisation de l’EPT. Cet indice composite, qui vise à donner uneimage d’ensemble des progrès réalisés en direction de l’EPT, identifie les paysqui obtiennent de bons résultats sur tous les fronts, ceux qui ne réussissentque dans certains domaines et ceux qui rencontrent des difficultés (pour deplus amples informations, voir l’appendice au Rapport).
L’indice du développement de l’éducation pour tous
Distance moyenne par rapport aux 4 objectifs de l’EPT
Objectifs atteints [IDE : de 0,98 à 1,00] : aucun pays.
Proche des objectifs [IDE : de 0,95 à 0,97] : aucun pays.
Position intermédiaire [IDE : de 0,80 à 0,94] (12) : Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Égypte, Émirats arabes unis, Jordanie,Koweït, Liban, Oman, Qatar, République arabe syrienne, Tunisie.
Loin des objectifs [IDE inférieur à 0,80] (4) : Djibouti, Maroc,Mauritanie, Yémen.
IPS (indice de parité entre les sexes). Rapport entre les valeurs correspondant au sexe féminin et au sexe masculin (ou, dans certains cas, entre lesvaleurs correspondant au sexe masculin et au sexeféminin) pour un indicateur donné. Un IPS égal à 1indique la parité entre les sexes ; un IPS situé entre 0 et 1 exprime une disparité en faveur desgarçons/hommes ; un IPS supérieur à 1 exprime une disparité en faveur des filles/femmes.
PNB (produit national brut). Somme du produit intérieurbrut et des recettes ou revenus nets en provenancede l’étranger. Ces recettes pouvant être positives ou négatives, le PNB peut être supérieur ou inférieurau produit intérieur brut (PIB).
TBS (taux brut de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés dans un niveau d’enseignement donné,quel que soit leur âge, exprimé en pourcentage de la population du groupe d’âge officiel qui correspondà ce niveau d’enseignement. Le TBS peut excéder100 % compte tenu des entrées tardives et/ou desredoublements.
TNS (taux net de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés du groupe d’âge correspondantofficiellement à un niveau d’enseignement donné,exprimé en pourcentage de la population de cegroupe d’âge.
Abréviations
Rapportélèves/
enseignant
Enseignantsformés
(%)Enseignantes
(%)
Taux de survie en 5e année
(%)TBS total
(%) IPSTotal IPSTBS total
(%) IPSTNS total
(%)IPS duTBS
TBS total(%) IPS
Enseignementsupérieur
EnseignementsecondaireEnseignement primaire
Enseignementpréprimaire
Taux d’alphabétismedes adultes (%) Dépenses
publiques d’éducation(% du PNB)
Indice dudéveloppement
de l’EPT(IDE)
Scolaritéobligatoire
(grouped’âge)
Populationtotale
(milliers)Pays
30 746 6-16 68,9 0,76 4,2 1,00 95,1 0,93 96,0 47,9 97,1 27,6 71,6 1,08 ... ... ... 0,868
22 829 6-11 77,9 0,83 4,9 0,93 58,9 0,97 94,0 48,8 ... 12,3 69,2 0,89 22,0 1,50 ... 0,801
693 ... 88,5 0,92 34,9 0,95 91,0 0,99 99,1 75,8 ... 16,4 95,0 1,09 ... ... 3,1 0,932
681 6-15 ... ... 0,5 1,02 34,0 0,76 87,7 29,9 ... 34,4 19,6 0,62 1,2 0,85 ... 0,647
69 124 6-13 55,6 0,65 12,8 0,94 90,3 0,94 98,9 53,3 ... 22,5 88,1 0,93 ... ... ... 0,822
2 879 6-11 77,3 1,07 70,8 1,00 80,8 0,96 97,5 76,2 ... 15,3 79,4 1,06 ... ... ... 0,876
23 860 6-11 ... ... 5,5 0,99 90,5 0,82 65,6 72,5 100,0 21,4 38,3 0,62 14,1 0,54 ... ...
5 340 6-15 81,7 0,77 7,8 0,96 ... 1,00 ... ... ... 8,4 104,8 1,06 58,1 1,09 ... ...
5 183 6-16 90,9 0,90 31,0 0,92 91,3 1,00 ... 63,2 ... 20,0 86,3 1,02 31,0 1,02 4,6 0,940
2 353 6-14 82,9 0,96 73,5 0,99 84,6 0,99 . 79,4 ... 13,6 85,2 1,06 ... ... ... 0,906
3 537 6-12 ... ... 73,9 0,99 89,8 0,96 94,0 86,5 14,9 16,8 77,4 1,10 44,7 1,14 2,8 0,906
2 724 6-14 41,2 0,61 ... ... 66,7 0,96 54,7 25,6 ... 39,1 21,7 0,76 3,2 0,28 3,6 0,601
29 585 6-14 50,7 0,61 59,7 0,58 88,4 0,89 83,7 42,1 ... 28,3 40,9 0,81 10,3 0,81 5,2 0,749
2 688 ... 74,4 0,80 5,2 0,87 74,5 0,98 96,2 58,5 99,8 23,4 78,5 0,98 7,5 1,68 4,4 0,843
591 6-17 84,2 0,97 31,7 0,99 94,5 0,96 ... 82,0 ... 12,4 90,2 1,05 23,3 2,69 ... 0,906
16 968 6-12 82,9 0,82 9,8 0,91 97,5 0,93 92,4 67,7 95,6 24,0 44,6 0,90 ... ... 4,2 0,902
32 151 6-13 59,9 0,69 19,6 0,99 ... 0,85 84,1 ... ... ... 32,0 ... ... ... ... ...
3 310 6-15 ... ... 31,1 0,94 95,1 1,01 . 53,9 ... 31,0 84,9 1,06 30,6 0,98 ... ...
9 624 6-16 73,2 0,76 19,8 0,98 96,9 0,96 95,5 50,0 ... 21,9 79,1 1,04 23,2 ... 7,2 0,887
18 651 6-14 49,0 0,41 0,40 0,92 67,1 0,66 86,0 ... ... ... 46,3 0,42 11,1 0,28 10,6 0,629
États arabes 283 518 ... 62,2 0,69 19,6 0,99 81,1 0,89 94,0 58,5 ... 21,7 63,7 0,90 22,0 1,50 ... ...
Pays en développement 4 863 977 ... 76,4 0,83 35,0 0,95 82,5 0,92 83,3 61,4 ... 28,1 56,6 0,89 11,3 1,28 4,2 ...
Monde 6 134 038 ... 81,7 0,88 48,6 1,02 84,0 0,93 ... 73,1 ... 22,4 63,7 0,92 23,2 ... 4,5 ...
Algérie
Arabie saoudite
Bahreïn
Djibouti
Égypte
Émirats A. U.
Irak
J. A. libyenne
Jordanie
Koweït
Liban
Mauritanie1
Maroc
Oman
Qatar
R. A. syrienne
Soudan
T. A. palestiniens
Tunisie
Yémen1
États arabes : sélection d’indicateurs de l’éducation, 2001
Notes : les données en italique et gras sont de 1998, en gras de 1999 et en italique de 2000. Pour des notes détaillées sur les pays, voir les tableaux sources.1. Pays bénéficiant de l’Initiative de mise en œuvre accélérée (IMOA).Source : Institut de statistique de l’UNESCO ; Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2005 (annexe statistique)
7
Aperçu régional
États arabes
1
La PEPE : importante pour les performances futures, mais la participation est faible
Les possibilités d’apprentissage offertes dans la petite
enfance produisent des bénéfices qui favorisent les
acquis scolaires ultérieurs et, par la suite,
l’apprentissage tout au long de la vie. La plupart des
pays d’Asie centrale accusent toutefois de faibles taux
de scolarisation à ce niveau. Les taux bruts de
scolarisation (TBS) dans l’éducation préprimaire étaient
inférieurs à 22 % dans la moitié des pays de la région
en 2001. Les niveaux de participation sont très variables,
allant de moins de 10 % au Tadjikistan à 41 % en
Géorgie. Tous les pays de la région pour lesquels les
données sont disponibles ont connu des reculs
significatifs pour une grande partie des années 1990
mais, depuis 1998, la scolarisation est à nouveau en
augmentation partout, à l’exception du Kazakhstan.
La parité entre les sexes a été réalisée dans presque
tous les pays, malgré la persistance de disparités
importantes en Mongolie, au détriment des garçons,
et au Tadjikistan, où l’on compte 88 filles scolarisées
pour 100 garçons.
Si les recherches ont montré que les enfants issus
des milieux les plus pauvres sont ceux qui tirent le plus
profit de la protection et éducation de la petite enfance
(PEPE) en termes de soins, de santé et d’éducation,
les données indiquent qu’ils sont aussi le plus
susceptibles d’en être exclus. Les taux de fréquentation
des programmes d’éducation préprimaire sont
considérablement plus élevés pour les enfants des
milieux urbains que des zones rurales, et pour ceux des
foyers les plus aisés. Ainsi, les enquêtes par grappes
avec indicateurs multiples (MICS, multiple indicator
cluster surveys) de l’UNICEF, menées en 2000 ou au
cours des années voisines, ont montré qu’en Mongolie,
les taux nets de fréquentation de la PEPE pour les
3-4 ans étaient de 36 % dans les zones urbaines et
de 11 % dans les zones rurales et, en Ouzbékistan,
de 39 et 13 % respectivement.
En Asie centrale, compte tenu de la participation très
faible dans la plupart des pays, un enfant peut espérer
bénéficier, en moyenne, de 0,8 année d’éducation
préscolaire, contre 1,6 année en Amérique latine
et dans les Caraïbes, 1,8 année en Europe centrale
et orientale et 2,2 années en Amérique du Nord et
en Europe occidentale.
Depuis le début des années 1990, les pays de cette région ont connu des
bouleversements profonds sur les plans socio-économique et politique, qui ont affecté
leurs systèmes éducatifs. Un recul des taux de scolarisation a été enregistré au cours
de cette décennie à presque tous les niveaux de
l’éducation. Certains signes d’amélioration ont
été observés entre 1998 et 2001, mais la
faiblesse des taux de rétention scolaire demeure
préoccupante dans certains pays, ce qui laisse à penser que de nombreux étudiants quittent l’école
sans maîtriser un ensemble minimal de compétences cognitives. Cependant, la réalisation de
l’éducation pour tous (EPT), qui est essentielle à un large éventail d’objectifs aussi bien individuels que
du développement, dépend foncièrement de la qualité de l’éducation proposée. Le Cadre d’action de
Dakar (2000) reconnaît que les deux sont indissociablement liées et déclare que l’accès à une
éducation de haute qualité est le droit de chaque enfant.
Aperçurégional
Asie centrale1
1. Selon la classification EPT. Voir le tableau pour les pays de la région.
Rapport mondial desuivi sur l’EPT
Éducation pour tous
L’EXIGENCE DE QUALITÉ
2 0 0 5
Aperçu régional
Asie centrale
2
50
02
Rapport
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Dans la moitié des 8 pays (sur 9) pour lesquels les
données sont disponibles, le rapport élèves/enseignant
(REE) était inférieur à 10/1 en 2001, chiffre le plus faible
de toutes les régions EPT. Toutefois, la qualité de la
PEPE pâtit de la qualification insuffisante des
enseignants. Au Kirghizistan, par exemple, 35 %
seulement des enseignants du préprimaire ont reçu une
formation. En outre, dans ce pays, le REE moyen, qui
s’élève à 19/1, est parmi les plus élevés de la région,
avec celui de la Mongolie (26/1). En revanche, au
Tadjikistan et en Ouzbékistan, tous les enseignants ont
reçu une formation, ce qui témoigne d’efforts visant à
une bonne qualité de la prise en charge, de la santé, de
l’éducation et du développement des jeunes enfants.
La participation dans l’enseignementprimaire et au-delà : des reculs importantsdans les années 1990
La plupart des pays d’Asie centrale se sont éloignés de
l’enseignement primaire universel (EPU) au cours des
années 1990. Cette tendance était particulièrement
notable en Azerbaïdjan, qui avait atteint l’EPU en 1990
mais où le taux net de scolarisation (TNS) avait chuté à
80 % en 1998. La tendance à la baisse s’est poursuivie
entre 1998 et 2001 dans tous les pays, à l’exception du
Kazakhstan où l’on peut percevoir des signes
d’amélioration. En 2001, la plupart des pays de la région
avaient encore des TNS inférieurs à 90 %.
La rétention scolaire est généralement élevée : en 2001,
les taux de survie en dernière année de l’enseignement
primaire étaient de 95 % ou plus dans la plupart des
pays, bien qu’en Mongolie, 12 % environ des enfants
quittent l’école prématurément, sans la garantie de
maîtriser un ensemble minimal de connaissances et de
compétences.
Les bouleversements socio-économiques et politiques
qu’a connus la région au cours des années 1990 ont eu
beaucoup plus d’incidence sur l’enseignement post-
primaire, en particulier au niveau secondaire. Par
exemple, dans la plupart des pays de la région, les TBS
pour le secondaire dépassaient 90 % en 1990, mais la
moyenne régionale était de 87 % en 2001. Tous les pays
pour lesquels les données sont disponibles ont connu un
recul important entre 1990 et 1998 mais, depuis lors, les
taux de scolarisation augmentent partout.
Dans l’enseignement supérieur, le niveau médian de
participation était, pour la région, de l’ordre de 31 % en
2001. À ce niveau, les TBS ont augmenté entre 1998 et
2001 dans tous les pays pour lesquels les données sont
disponibles, en particulier au Kazakhstan, au
Kirghizistan et en Mongolie qui a, avec la Géorgie, les
valeurs les plus élevées de la région (TBS entre 35 et
45 %). En revanche, la participation est encore très faible
au Tadjikistan (15 %) et en Ouzbékistan (9 %).
La plupart des pays ont atteint la parité entre les sexes
dans l’enseignement primaire et secondaire. Comme
dans l’enseignement préprimaire, cependant, des
disparités significatives demeurent dans l’enseignement
secondaire en Mongolie (au détriment des garçons) et
au Tadjikistan (au détriment des filles). Dans
l’enseignement supérieur, le nombre des femmes
dépasse celui des hommes dans tous les pays, à
l’exception du Tadjikistan, où l’on ne compte que
33 étudiantes pour 100 étudiants.
En Asie centrale, du fait des niveaux relativement élevés
de participation, un enfant peut espérer bénéficier, en
moyenne, de 11 années d’éducation – soit environ 3 ans
de plus qu’en Asie du Sud et de l’Est.
La quantité seule ne suffit pas
L’objectif de l’EPT visant à l’EPU implique non
seulement que tous les enfants aient accès à l’école et
achèvent leur scolarité, mais aussi – et c’est tout aussi
important – qu’ils reçoivent une éducation de bonne
qualité. Ce n’est qu’à cette condition que les individus
peuvent jouir de l’ensemble des bénéfices personnels
et sociétaux qu’offre une telle éducation.
Parvenir à une meilleure qualité dans l’éducation :ce qui fait la différence
À défaut de théorie généralement admise pour expliquer
ce qui détermine la qualité de l’éducation, les études
menées dans des pays en développement au niveau
local font apparaître des relations significatives entre
les acquis cognitifs et les dépenses consacrées à l’école,
la formation des maîtres et les équipements scolaires.
Des études expérimentales qui représentent un corpus
de plus en plus fourni concluent que la performance
scolaire (mesurée par les résultats aux tests) est
notablement améliorée par la fourniture de manuels
scolaires, la réduction du nombre d’élèves par classe,
un temps d’instruction adéquat et des pratiques
d’enseignement pertinentes. Ces conclusions valent
particulièrement pour les enfants issus de milieux
sociaux défavorisés.
3
Cependant, les élèves de certains pays d’Asie centrale
ne bénéficient pas très largement de ces facteurs
favorables. Ainsi, en 2001, le REE dans l’enseignement
primaire était de 32/1 en Mongolie, contre moins de 20/1
dans la plupart des pays de la région. En Géorgie, moins
de 80 % des enseignants des écoles primaires ont reçu
une formation pédagogique, la proportion est encore
plus faible au Kirghizistan (moins de 50 %).
La répartition des enseignants est souvent inégale au
sein de certains pays, les zones défavorisées recevant
ordinairement moins d’enseignants formés que les
autres.
Dans de nombreux pays, l’absentéisme et la défection
des enseignants demeurent des problèmes persistants.
D’une manière générale, ce phénomène tient
notamment à la nécessité d’exercer un second métier,
à des normes professionnelles peu exigeantes, à un
soutien insuffisant de la part des autorités éducatives
et à la pandémie de VIH/sida. La progression de
l’épidémie dans de nombreux pays d’Asie centrale induit
un risque important que le sida ait des conséquences
encore plus profondes sur les systèmes éducatifs.
La structure des dépenses publiques consacrées à
l’éducation est un des obstacles à une plus grande
disponibilité des manuels scolaires dans les classes.
Dans de nombreux pays, les salaires des enseignants du
primaire absorbent la majorité des dépenses courantes,
n’en laissant souvent qu’une fraction pour l’achat des
manuels scolaires et autres matériels essentiels à un
meilleur apprentissage. Toutefois, le fait de réserver
des ressources pour d’autres intrants doit être mis
en balance avec la nécessité de rémunérer assez bien
les enseignants pour attirer et retenir des personnes
qualifiées. Le revenu des enseignants est souvent trop
faible pour leur assurer un niveau de vie convenable.
L’utilisation du temps d’instruction
Les travaux de recherche font invariablement
apparaître des corrélations positives entre le temps
d’instruction et les acquis des élèves aux niveaux
primaire et secondaire. Pour la région, le temps
d’instruction moyen est de 701 heures par an dans
l’enseignement primaire et dans le premier cycle du
secondaire, encore bien en deçà du seuil recommandé
de 850 à 1 000 heures, largement reconnu comme
propice à un apprentissage efficace.
Des politiques pour un meilleurapprentissage : les conclusions du Rapport de 2005
À en juger par leurs déclarations générales sur la
politique éducative, la plupart des gouvernements
reconnaissent l’importance d’une amélioration de la
qualité de l’éducation. Dans les pays à faible revenu
et dans ceux dont les ressources sont sérieusement
limitées, cependant, ils sont confrontés à des choix
difficiles. Les leçons des pays qui se sont attaqués au
problème de la qualité montrent néanmoins qu’il est
possible de faire beaucoup, même dans un contexte
défavorable, en tirant un meilleur parti des ressources
existantes et en les concentrant sur des mesures
ciblées destinées à pallier des faiblesses spécifiques.
Les études suggèrent aussi que le succès des réformes
qualitatives exige que le gouvernement joue un rôle
moteur fort et accorde une importance centrale à la
qualité de la profession enseignante.
S’il n’y a pas de recette universelle pour améliorer
la qualité, une approche possible consiste à définir
un ensemble minimum d’éléments essentiels. D’après
ceux qui sont cités dans le Rapport, il s’agit notamment
de l’engagement d’offrir à chaque élève un temps
minimal d’instruction clairement défini, d’un lieu sain
et sûr pour apprendre, d’un accès individuel au matériel
didactique et d’enseignants suffisamment formés et
maîtrisant les contenus de l’enseignement et la
pédagogie.
L’accent mis sur les normes minimales ne doit pas
exclure, toutefois, des activités plus novatrices. Les
domaines suggérés pour la définition de politiques sont
notamment les suivants : l’investissement sur les
enseignants (pratique du recrutement, salaire et
conditions d’emploi, formation professionnelle
continue…), des pratiques d’enseignement structurées
et centrées sur l’enfant, des politiques linguistiques
appropriées, des évaluations régulières et un
renforcement du leadership scolaire. La création et le
partage des connaissances sont également utiles pour
édifier une culture de la qualité. Une bonne qualité doit,
en outre, être synonyme d’intégration, en reconnaissant
les besoins spéciaux des enfants qui vivent avec le
VIH/sida et des handicaps, de ceux qui travaillent et qui
sont issus de milieux défavorisés.
4
Aperçu régional
Asie centrale
Les ressources financières et l’aide internationale
Le double défi de l’amélioration de la qualité et d’une
extension équitable de l’accès exige un investissement
durable de la part des pays concernés. Il a été avancé
que les gouvernements devraient investir au moins 6 %
de leur PNB dans l’éducation, même si cela ne suffit
pas, en soi, à garantir la qualité. En 2001, la moitié des
pays d’Asie centrale pour lesquels les données sont
disponibles dépensaient moins de 3,2 % de leur revenu
national pour l’éducation, bien en deçà de la moyenne
mondiale, de 4,5 %. La Mongolie était le seul pays où la
part des dépenses d’éducation dépassait le seuil des
6 %. Les autres pays doivent augmenter la part de leur
PNB consacrée à l’éducation.
Une aide extérieure sera nécessaire pour parvenir à
l’EPT dans les pays de la région dont les indicateurs de
l’éducation sont les plus bas. L’Asie centrale reçoit
actuellement 2,5 % de l’aide bilatérale totale consacrée
à l’éducation2. Selon des estimations récentes, l’aide
totale à l’éducation de base pourrait atteindre de 3 à
3,5 milliards de dollars EU d’ici à 2006 (soit le double du
total actuel), augmentant potentiellement les fonds
reçus par les pays. Ce chiffre est cependant très en deçà
du montant nécessaire annuellement pour atteindre
d’ici à 2015 ne serait-ce que l’EPU et la parité entre les
sexes, estimé à 7 milliards de dollars EU3.
La pénurie probable de ressources rend
particulièrement nécessaire de s’assurer que l’aide
est utilisée aussi efficacement que possible et qu’elle
est dirigée vers les pays qui en ont le plus besoin.
L’efficacité de l’aide extérieure est réduite par une
fragmentation excessive : le nombre moyen de pays
recevant une aide à l’éducation des 21 pays du CAD
de l’OCDE est supérieur à 60 par donateur, et les pays
bénéficiaires traitent avec 7 à 12 donateurs en moyenne.
Dans plusieurs pays, il est nécessaire de poursuivre
les efforts pour mieux harmoniser et coordonner
les programmes d’aide.
Bien que l’aide extérieure puisse contribuer à atteindre
les niveaux de ressources appropriés et à assurer la
gestion des systèmes scolaires, elle ne peut compenser
l’absence d’un projet de société visant à l’amélioration
de l’éducation. Un tel projet ne peut voir le jour qu’au
sein de chaque société et ne peut être conçu de
l’extérieur. Le processus politique national est, en
dernière analyse, le garant d’une réforme réussie.
2. Il s’agit de l’aide en provenance des 21 pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE.
3. Ce chiffre est la somme de l’aide actuellement destinée à l’éducation de base(1,54 milliard de dollars EU) et des ressources supplémentaires (5,6 milliards dedollars EU) nécessaires annuellement pour parvenir à l’EPU et à la parité entre les sexes à l’école.
Aperçu régional
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5
Si tous les objectifs de l’EPT sont importantsindividuellement, il est également utile de disposer d’unmoyen synthétique d’indiquer les progrès réalisés endirection de l’EPT prise comme un tout. L’indice dudéveloppement de l’éducation pour tous (IDE), compositede plusieurs indicateurs pertinents, est une manière d’yparvenir. Il offre une mesure quantitative synthétiquepermettant de voir dans quelle proportion les payssatisfont à 4 des 6 objectifs de l’EPT : l’EPU,l’alphabétisme des adultes, la parité entre les sexes et laqualité*. Il fait apparaître que d’importants efforts sontencore nécessaires pour atteindre ces objectifs en Asiecentrale, en dépit d’une longue tradition mettant l’accentsur une large participation dans l’enseignement de base.Parmi les 7 pays de la région pour lesquels l’IDE a étécalculé, aucun n’a atteint les 4 objectifs de l’EPT les plusaisément quantifiables, mais 3 sont sur le point d’yparvenir. Les 4 autres pays sont dans une positionintermédiaire pour ce qui est de la réalisationdes objectifs de l’EPT, avec des valeurs del’IDE situées entre 0,80 et 0,94. Certains paysde cette catégorie n’ont pas des résultats
pour tous les objectifs inclus dans l’IDE. Souvent,l’extension de l’éducation se fait sans que la qualitébénéficie d’une attention suffisante. L’IDE a chutéfortement en Géorgie et en Mongolie entre 1998 et 2001,tendance souvent à rapprocher des moindres taux desurvie en dernière année d’enseignement primaire (cettevaleur étant utilisée comme indicateur indirect de laqualité de l’éducation).
* À l’heure actuelle, l’IDE n’intègre que les 4 objectifs de l’EPT les plusaisément quantifiables : l’EPU, mesurée au moyen du TNS ; l’alphabétisme des adultes, mesuré à l’aide du taux d’alphabétisme des adultes ; la paritéentre les sexes, mesurée par la moyenne simple des indices de parité entre les sexes (IPS) pour les TBS dans l’enseignement primaire et secondaire et pour l’alphabétisme des adultes ; la qualité de l’éducation, mesurée par le taux de survie scolaire en 5e année. Pour un pays donné, l’IDE est lamoyenne arithmétique des valeurs des indicateurs choisis pour mesurer ces 4 objectifs. Il varie de 0 à 1. Plus il est élevé, plus ce pays est proche dubut et plus est avancée sa réalisation de l’EPT. Cet indice composite, qui viseà donner une image d’ensemble des progrès réalisés en direction de l’EPT,identifie les pays qui obtiennent de bons résultats sur tous les fronts, ceuxqui ne réussissent que dans certains domaines et ceux qui rencontrent desdifficultés (pour de plus amples informations, voir l’appendice au Rapport).
L’indice du développement de l’éducation pour tous
Distance moyenne par rapport aux 4 objectifs de l’EPT
Objectifs atteints [IDE : de 0,98 à 1,00] : aucun pays.
Proche des objectifs [IDE : de 0,95 à 0,97] (3) : Géorgie, Kazakhstan,Tadjikistan.
Position intermédiaire [IDE : de 0,80 à 0,94] (4) : Arménie, Azerbaïdjan,Kirghizistan, Mongolie.
IPS (indice de parité entre les sexes). Rapport entre les valeurs correspondant au sexe féminin et au sexe masculin (ou, dans certains cas, entre lesvaleurs correspondant au sexe masculin et au sexeféminin) pour un indicateur donné. Un IPS égal à 1indique la parité entre les sexes ; un IPS situé entre 0 et 1 exprime une disparité en faveur desgarçons/hommes ; un IPS supérieur à 1 exprime une disparité en faveur des filles/femmes.
PNB (produit national brut). Somme du produit intérieurbrut et des recettes ou revenus nets en provenancede l’étranger. Ces recettes pouvant être positives ou négatives, le PNB peut être supérieur ou inférieurau produit intérieur brut (PIB).
TBS (taux brut de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés dans un niveau d’enseignement donné,quel que soit leur âge, exprimé en pourcentage de la population du groupe d’âge officiel qui correspondà ce niveau d’enseignement. Le TBS peut excéder100 % compte tenu des entrées tardives et/ou desredoublements.
TNS (taux net de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés du groupe d’âge correspondantofficiellement à un niveau d’enseignement donné,exprimé en pourcentage de la population de cegroupe d’âge.
Abréviations
Rapportélèves/
enseignant
Enseignantsformés
(%)Enseignantes
(%)
Taux de survie en 5e année
(%)TBS total
(%) IPSTotal IPSTBS total
(%) IPSTNS total
(%)IPS duTBS
TBS total(%) IPS
Enseignementsupérieur
EnseignementsecondaireEnseignement primaire
Enseignementpréprimaire
Taux d’alphabétismedes adultes (%) Dépenses
publiques d’éducation(% du PNB)
Indice dudéveloppement
de l’EPT(IDE)
Scolaritéobligatoire
(grouped’âge)
Populationtotale
(milliers)Pays
3 088 7-17 99,4 0,99 30,5 1,06 84,5 0,98 95,7 99,1 ... 18,8 86,5 1,06 26,7 1,18 3,1 0,942
8 226 6-16 ... ... 23,1 1,00 79,8 0,98 97,4 83,8 100,0 16,2 79,7 0,97 24,0 1,02 3,7 0,930
5 224 6-14 ... ... 41,0 1,03 90,7 1,00 93,8 84,9 76,9 13,8 78,6 1,08 36,5 1,02 2,5 0,954
15 533 7-17 99,4 1,00 12,8 0,99 89,5 0,99 94,8 97,4 ... 18,9 88,8 0,98 38,4 1,26 ... 0,956
4 995 7-16 ... ... 14,3 0,97 90,0 0,97 91,3 96,9 49,3 24,1 86,5 1,00 45,2 1,14 3,2 0,943
2 528 8-15 97,8 0,99 31,6 1,17 86,6 1,03 88,5 93,5 ... 31,8 76,1 1,20 34,7 1,74 6,6 0,916
25 313 7-15 99,3 0,99 21,4 0,99 ... 0,99 ... ... ... ... 98,6 0,97 9,4 ... ... ...
6 144 7-15 99,5 1,00 9,6 0,88 97,5 0,95 96,5 60,4 81,6 21,8 82,0 0,82 14,8 0,33 2,5 0,964
4 720 7-15 98,8 0,99 ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
75 771 ... 99,4 1,00 22,3 1,00 94,1 0,98 94,8 93,5 ... 18,9 87,1 0,98 30,7 1,46 3,2 ...
4 863 977 ... 76,4 0,83 35,0 0,95 82,5 0,92 77,5 61,4 ... 28 56,6 0,89 11,3 1,28 4,2 ...
6 134 038 ... 81,7 0,88 48,6 1,02 84,0 0,93 86,2 73,1 ... 22 63,7 0,92 23,2 ... 4,5 ...
Arménie
Azerbaïdjan
Géorgie
Kazakhstan
Kirghizistan
Mongolie
Ouzbékistan
Tadjikistan
Turkménistan
Asie centrale
Pays en développement
Monde
Asie centrale : sélection d’indicateurs de l’éducation, 2001
Notes : les données en italique sont de 2000. Pour des notes détaillées sur les pays, voir les tableaux sources.Source : Institut de statistique de l’UNESCO ; Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2005 (annexe statistique)
6
Aperçu régional
Asie cen
trale
1
La PEPE : importantepour les performances futures, des progrès sensibles
Les possibilités d’apprentissage offertes dans la petite
enfance produisent des bénéfices qui favorisent les
acquis scolaires ultérieurs et, par la suite,
l’apprentissage tout au long de la vie. Les enfants de
la région bénéficient de plus en plus de la protection
et éducation de la petite enfance (PEPE). La participation
à l’éducation préprimaire a progressé au cours de
la dernière décennie dans la plupart des pays pour
lesquels les données sont disponibles, notamment
au Cambodge, au Japon, en Malaisie, en Papouasie-
Nouvelle-Guinée, aux Philippines, en Thaïlande et au
Viet Nam. En 2001, le taux brut de scolarisation (TBS)
pour l’éducation préprimaire dépassait 54 % dans la
moitié des pays qui ont fourni des données. L’Australie,
les îles Cook, le Japon, Macao (Chine), la Malaisie, la
Nouvelle-Zélande, Nioué et la Thaïlande présentaient
des taux de participation supérieurs à 80 %. Celle-ci
est, cependant, encore très faible au Cambodge, au
Myanmar et en République démocratique populaire lao,
avec des TBS inférieurs à 10 %. La parité entre les sexes
a été atteinte dans plusieurs pays. Là où existent des
disparités entre les sexes, elles sont souvent en faveur
des filles : à Nioué et à Samoa, par exemple, on ne
compte que 81 garçons scolarisés pour 100 filles.
Si les recherches ont montré que les enfants issus
des milieux les plus pauvres sont ceux qui tirent le
plus profit de la PEPE en termes de soins, de santé
et d’éducation, les données indiquent qu’ils sont aussi
le plus susceptibles d’en être exclus. Les taux de
fréquentation des programmes d’éducation préprimaire
sont considérablement plus élevés pour les enfants
des milieux urbains que des zones rurales et pour
les enfants des foyers les plus aisés. Parmi les pays
couverts par les enquêtes par grappes avec indicateurs
multiples (MICS, multiple indicator cluster surveys) de
l’UNICEF, menées en 2000 ou au cours des années
voisines, le Viet Nam accusait l’une des plus grandes
différences de fréquentation entre riches et pauvres.
Compte tenu du niveau de la participation, un enfant
de la région Asie de l’Est et Pacifique peut espérer
bénéficier, en moyenne, de 1 année d’éducation
préprimaire, contre 1,6 année en Amérique latine
et dans les Caraïbes, 1,8 année en Europe centrale
et orientale et 2,2 années en Amérique du Nord et
en Europe occidentale.
Composée de pays très différents — des petites îles du Pacifique à des géants
démographiques tels que la Chine et l’Indonésie —, cette région s’éloigne, dans son
ensemble, de l’enseignement primaire universel (EPU) et la qualité reste pour elle
un défi. La rétention scolaire est préoccupante dans
plusieurs pays et un immense écart existe souvent
entre le nombre des enfants qui achèvent avec
succès leur scolarité et le nombre de ceux d’entre
eux qui maîtrisent un ensemble minimal de
compétences cognitives. Cependant, la réalisation
de l’éducation pour tous (EPT), qui est essentielle à un large éventail d’objectifs aussi bien individuels
que du développement, dépend foncièrement de la qualité de l’éducation proposée. Le Cadre d’action
de Dakar (2000) reconnaît que les deux sont indissociablement liées et déclare que l’accès à une
éducation de haute qualité est le droit de chaque enfant.
Aperçurégional
Asie de l’Estet Pacifique1
1. Selon la classification EPT. Voir le tableau pour les pays de la région.
Rapport mondial desuivi sur l’EPT
Éducation pour tous
L’EXIGENCE DE QUALITÉ
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Rapport
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Plusieurs indicateurs révèlent la faible qualité des
programmes de PEPE dans certains pays. Ainsi, en
2001, alors que la valeur médiane du nombre d’élèves
par enseignant était de 21 en Asie de l’Est et dans le
Pacifique, ce chiffre était bien plus élevé dans une
dizaine de pays (jusqu’à 42 à Samoa), ce qui laisse
peu de place pour les soins et l’attention individuels
nécessaires à cet âge. La qualité de la PEPE pâtit
également de la qualification insuffisante des
enseignants. Dans des pays comme Tuvalu et Vanuatu,
moins de la moitié des enseignants ont reçu une
formation, alors qu’au Japon, un diplôme universitaire
est exigé pour enseigner à ce niveau. Dans les îles
Marshall, à Nioué et en Papouasie-Nouvelle-Guinée,
tous les enseignants ont reçu une formation, ce qui
témoigne d’efforts visant à une bonne qualité de la
prise en charge, de la santé, de l’éducation et du
développement des jeunes enfants.
La participation dans l’enseignementprimaire et au-delà : une expansionimportante
L’Asie de l’Est et le Pacifique se sont éloignés de
l’objectif d’enseignement primaire universel au cours
des années 1990-2001. Tandis que le taux net de
scolarisation (TNS) moyen restait stable à 96 % en 1990
et en 1998, il était tombé à 94 % en 2001. Le nombre
d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire qui
n’étaient pas scolarisés est ainsi passé de 7,8 millions
en 1998 à près de 12 millions 3 ans plus tard. Le moteur
de cette tendance était la Chine, pays le plus peuplé du
monde, où le TNS est tombé de 97 % en 1990 à moins
de 95 % en 2001. Certains pays conjuguent encore des
TBS et des TNS inférieurs respectivement à 100 et 90 %
(îles Cook, Myanmar, Papouasie-Nouvelle-Guinée et
Thaïlande), ce qui manifeste un besoin d’augmenter
la capacité de leur système scolaire primaire afin
de scolariser tous les enfants.
Alors que la participation est relativement élevée dans
l’enseignement primaire, tous les enfants qui ont accès
à l’école n’achèvent pas ce cycle. Un grand nombre
d’entre eux sont poussés prématurément hors de l’école
par les coûts, par des environnements scolaires peu
accueillants, par la nécessité de compléter les revenus
familiaux en travaillant ou par la médiocre qualité de
l’éducation. Parmi les rares pays pour lesquels les
données sont disponibles, le taux de survie en 5e année
est inférieur à 80 % (au Cambodge, aux îles Cook,
au Myanmar, aux Philippines et en République
démocratique populaire lao). En revanche, en Chine,
98 % des enfants qui entrent en 1re année d’école
primaire atteignent la 5e année.
La participation a progressé dans l’enseignementsecondaire. Tandis que, pour la plupart des pays
pour lesquels on dispose de données, les TBS étaient
inférieurs à 50 % en 1990, la moyenne régionale est
passée à 66 % en 1998 et à près de 69 % en 2001.
Les TBS du secondaire sont très variables – de moins
de 21 % au Cambodge à plus de 100 % en Australie,
au Japon et en Nouvelle-Zélande. Le TBS très élevé
de l’Australie (154 %) peut s’expliquer par la forte
proportion des jeunes scolarisés dans le secondaire
dont l’âge est supérieur à l’âge officiel (le TNS est
de 88 %).
Dans l’enseignement supérieur, le niveau médian
de participation de la région était de l’ordre de 13 %
en 2001. Certains pays affichent des valeurs
substantiellement supérieures à ce chiffre, avec des
TBS supérieurs à 60 % en Australie, à Macao (Chine),
en Nouvelle-Zélande et en République de Corée (82 %).
Seule une minorité de jeunes a accès à l’enseignement
supérieur au Cambodge, à Tonga et au Vanuatu, dont
les TBS sont inférieurs à 5 %. Les petits États insulaires
du Pacifique n’ont souvent pas d’institutions
d’enseignement supérieur et de nombreux étudiants
poursuivent leurs études supérieures à l’étranger,
réalité que ne reflètent pas les TBS nationaux.
Outre qu’il est un droit intrinsèque, l’alphabétismerenforce chez les parents un engagement en faveur
de l’éducation de leurs enfants. Dans la majorité des
pays pour lesquels les données sont disponibles, les
taux d’alphabétisme des adultes se situaient au-dessus
de 90 % en 2002. Toutefois, l’analphabétisme était
encore largement répandu dans certains pays, dont le
Cambodge et la République démocratique populaire lao
où moins de 70 % de la population âgée de 15 ans et
plus savait lire et écrire.
Si la parité entre les sexes a été ou est près d’être
atteinte dans le primaire par une grande majorité des
pays de la région (le Cambodge, la Papouasie-Nouvelle-
Guinée et la République démocratique populaire lao
représentant des exceptions majeures), des disparités
importantes entre les sexes existent dans
l’enseignement secondaire et supérieur, souvent au
détriment des filles. À l’inverse, dans des pays comme
l’Australie, Brunéi-Darussalam, les Philippines et Tonga,
les femmes tendent à être plus nombreuses que les
hommes, en particulier au niveau supérieur.
Les disparités entre les sexes prévalent encore pour
l’alphabétisme des adultes (IPS moyen de la région :
0,92), en particulier dans les pays où le niveau
d’analphabétisme est déjà élevé (Cambodge et
République démocratique populaire lao).
Aperçu régional
Asie de l’Est et Pacifique
3
En Asie de l’Est et dans le Pacifique, compte tenu
des niveaux de scolarisation, un enfant peut espérer
bénéficier, en moyenne, de 11 années environ
d’éducation, soit de 2 à 5 ans de moins qu’en Europe
occidentale et dans les Amériques.
La quantité seule ne suffit pas
L’objectif de l’EPT visant à l’EPU implique non
seulement que tous les enfants aient accès à l’école et
achèvent leur scolarité, mais aussi – et c’est tout aussi
important – qu’ils reçoivent une éducation de bonne
qualité. Ce n’est qu’à cette condition que les individus
peuvent jouir de l’ensemble des bénéfices personnels
et sociétaux qu’offre une telle éducation. Toutefois, dans
de nombreux pays, l’extension de la scolarisation se fait
aux dépens de la qualité.
Des niveaux de performance très faibles dans certains pays
Dans certains pays de la région, la rétention scolaire est
un sujet de préoccupation, alors qu’une part importante
de ceux qui sortent de l’école ne possède pas le niveau
minimal de maîtrise défini par les gouvernements
nationaux. Les évaluations internationales auxquelles
ont participé certains pays montrent qu’une grande
partie des élèves possèdent un faible niveau d’acquis
d’apprentissage. Ainsi, en Indonésie, le Programme
international sur le suivi des acquis scolaires (PISA,
2000-2002) a révélé que plus de 60 % des élèves de
15 ans ne dépassaient pas le niveau 1 (le plus bas des
5 niveaux de compétence) de maîtrise de la lecture.
Les acquis d’apprentissage tendent à varier au sein d’un
même pays. Les résultats des évaluations nationales
et internationales laissent à penser que les élèves issus
de zones rurales et de milieux socio-économiques
défavorisés sont particulièrement vulnérables. Toujours
en Indonésie, même les élèves issus des milieux
familiaux les plus favorisés obtenaient des résultats
inférieurs à ceux des élèves des pays de l’OCDE issus
des milieux les moins favorisés, ce qui suggère que le
système scolaire lui-même n’est pas assez performant.
Parvenir à une meilleure qualité dans l’éducation :ce qui fait la différence
À défaut de théorie généralement admise pour expliquer
ce qui détermine la qualité de l’éducation, les études
menées dans des pays en développement au niveau
local font apparaître des relations significatives entre
les acquis cognitifs et les dépenses consacrées à l’école,
la formation des maîtres et les équipements scolaires.
Des études expérimentales qui représentent un corpus
de plus en plus fourni concluent que la performance
scolaire (mesurée par les résultats aux tests) est
notablement améliorée par la fourniture de manuels
scolaires2, la réduction du nombre d’élèves par classe,
un temps d’instruction adéquat et des pratiques
d’enseignement pertinentes. Ces conclusions valent
particulièrement pour les enfants issus de milieux
sociaux défavorisés.
Dans de nombreux pays d’Asie de l’Est et du Pacifique,
cependant, les élèves ne bénéficient pas très largement
de ces facteurs favorables. Le rapport élèves/enseignant
(REE) médian dans le primaire étant, pour la région, de
25/1, le nombre des enseignants demeure un problème
dans les pays qui par ailleurs ont encore besoin
d’augmenter significativement la couverture de leur
système d’enseignement primaire. Au Cambodge et au
Timor-Leste, le REE dépasse 50/1. Dans ces pays, exiger
davantage des enseignants pourrait porter atteinte à
leurs capacités et à leur moral et se traduire par de
moindres acquis d’apprentissage chez les élèves.
Les qualifications des enseignants demeurent faibles
dans plusieurs pays. En République démocratique
populaire lao, par exemple, en 2001, un quart environ
des enseignants du primaire étaient sans formation.
En revanche, presque tous les enseignants avaient
une formation au Cambodge et en Chine et tous à Nioué,
en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Tonga et au Vanuatu.
La répartition des enseignants est souvent inégale au
sein d’un même pays, les zones défavorisées recevant
ordinairement moins d’enseignants formés. Cette
situation s’aggrave dans des circonstances
particulièrement difficiles telles qu’en connaissent
les pays en situation de conflit ou de post-conflit.
Dans de nombreux pays, l’absentéisme et la défection
des enseignants demeurent des problèmes persistants.
D’une manière générale, ce phénomène tient
notamment à la nécessité d’exercer un second métier,
à des normes professionnelles peu exigeantes, à un
soutien insuffisant de la part des autorités éducatives et
à la pandémie de VIH/sida. La progression de l’épidémie
en Asie de l’Est et dans le Pacifique induit un risque
important que le sida ait des conséquences encore plus
profondes sur les systèmes éducatifs.
Il est possible que la structure des dépenses publiques
consacrées à l’éducation ne facilite pas la mise à
disposition de manuels scolaires dans les classes.
Dans de nombreux pays, les salaires des enseignants
du primaire absorbent la quasi-totalité des dépenses
courantes (jusqu’à 98 % au Vanuatu), n’en laissant
souvent qu’une infime fraction (moins de 2 % aux
îles Marshall et au Vanuatu) pour les manuels scolaires
2. Aux Philippines, une expérience menée dans 30 écoles a fait apparaître que lafourniture de matériel pédagogique réduisait significativement les taux d’abandon.
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et autres matériels essentiels à un meilleur
apprentissage. Toutefois, le fait de réserver des
ressources pour d’autres intrants doit être mis en
balance avec la nécessité d’une rémunération suffisante
pour attirer et retenir des enseignants qualifiés. Le
revenu de ces derniers est souvent trop faible pour leur
assurer un niveau de vie convenable. Les données
relatives à la période 1998-2001 font apparaître des
baisses significatives du salaire réel en Indonésie et
aux Philippines.
L’utilisation du temps d’instruction
Les travaux de recherche font invariablement
apparaître des corrélations positives entre le temps
d’instruction et les acquis des élèves aux niveaux
primaire et secondaire. Pour la région, le temps
moyen d’instruction est de 817 heures par an dans
l’enseignement primaire et dans le premier cycle du
secondaire. Alors que la durée moyenne d’instruction
prévue a augmenté depuis les années 1980, elle est
encore bien en deçà du seuil recommandé de 850 à
1 000 heures, largement reconnu comme propice
à un apprentissage efficace.
Des politiques pour un meilleurapprentissage : les conclusions du Rapport de 2005
À en juger par leurs déclarations générales sur la
politique éducative, la plupart des gouvernements
reconnaissent l’importance d’une amélioration de
la qualité de l’éducation. Dans les pays à faible revenu
et dans ceux dont les ressources sont sérieusement
limitées, cependant, ils sont confrontés à des choix
difficiles. Les leçons des pays qui se sont attaqués au
problème de la qualité montrent néanmoins qu’il est
possible de faire beaucoup, même dans un contexte
défavorable, en tirant un meilleur parti des ressources
existantes et en les concentrant sur des mesures
ciblées destinées à pallier des faiblesses spécifiques.
Les études suggèrent aussi que le succès des réformes
qualitatives exige que le gouvernement joue un rôle
moteur fort et accorde une importance centrale à
la qualité de la profession enseignante.
S’il n’y a pas de recette universelle pour améliorer
la qualité, une approche possible consiste à définir
un ensemble minimum d’éléments essentiels.
D’après ceux cités dans le Rapport, il s’agit notamment
de l’engagement d’offrir à chaque élève un temps
minimal d’instruction clairement défini, d’un lieu sain
et sûr pour apprendre, d’un accès individuel au matériel
didactique et d’enseignants suffisamment formés
et maîtrisant les contenus de l’enseignement et
la pédagogie.
L’accent mis sur les normes minimales ne doit pas
exclure, toutefois, des activités plus novatrices. Les
domaines suggérés pour la définition de politiques
sont notamment les suivants : l’investissement sur
les enseignants (pratique du recrutement, salaire
et conditions d’emploi, formation professionnelle
continue…), des pratiques d’enseignement structurées
et centrées sur l’enfant, des politiques linguistiques
appropriées3, des évaluations régulières4 et un
renforcement du leadership scolaire5. La création
et le partage des connaissances contribuent également
à l’édification d’une culture de la qualité. Une bonne
qualité doit, en outre, être synonyme d’intégration,
en reconnaissant les besoins spéciaux des enfants
qui vivent avec le VIH/sida et des handicaps, de ceux
qui travaillent et qui sont issus de milieux défavorisés.
Bien que chacun de ces thèmes de changement et
de réforme des politiques ait un coût, la première étape
consiste à susciter un consensus national autour de
la qualité.
Les ressources financières et l’aide internationale
Le double défi de l’amélioration de la qualité et d’une
extension équitable de l’accès exige un investissement
durable de la part des pays concernés. Il a été avancé
que les gouvernements devraient investir au moins 6 %
de leur PNB dans l’éducation, même si cela ne suffit
pas, en soi, à garantir la qualité. En 2001, la moitié des
pays d’Asie de l’Est et du Pacifique pour lesquels les
données sont disponibles dépensaient moins de 3,6 %
de leur revenu national pour l’éducation, moins que
la valeur médiane de cette dépense dans les pays en
développement (4,2 %). Les pays qui consacraient une
part significative de leur revenu national à l’éducation,
bien au-delà du seuil des 6 %, et exprimaient ainsi un
engagement fort en faveur de l’éducation, étaient les
États fédérés de Micronésie, les îles Marshall, la
Malaisie, la Nouvelle-Zélande, Palaos et le Vanuatu.
Malgré les efforts qui pourraient être consentis pour
augmenter ces dépenses au sein des pays, une aide
3. Une tendance générale se dessine en faveur d’un usage plus large des langueslocales dans les premières années de l’enseignement primaire, notamment enChine, au Cambodge, en Indonésie, aux Philippines, en Thaïlande et au Viet Nam.En Papouasie-Nouvelle-Guinée, où 830 langues environ sont parlées, les écolesutilisent 434 langues locales pour l’enseignement initial. Le programme d’actionde la réforme de l’éducation de 1995 a fait de la langue de la communauté lapremière langue d’instruction, l’anglais oral étant introduit à la fin de la 3e année.
4. Certains pays (notamment Sri Lanka) ont introduit l’évaluation formative encomplément des examens formels afin d’améliorer les acquis d’apprentissage des élèves.
5. En Malaisie, un récent système d’identification précoce de personnessusceptibles de devenir chefs d’établissement comprend la formation etl’encadrement par des chefs d’établissement en exercice.
6. Il s’agit de l’aide en provenance des 21 pays membres du Comité d’aidedéveloppement (CAD) de l’OCDE.
7. Ce chiffre est la somme de l’aide actuellement destinée à l’éducation de base(1,54 milliard de dollars EU) et des ressources supplémentaires (5,6 milliards dedollars EU) nécessaires annuellement pour parvenir à l’EPU et à la parité entre les sexes à l’école.
extérieure sera nécessaire pour parvenir à l’EPT
dans les pays les moins développés présentant les
indicateurs les plus bas de la région pour l’éducation.
L’Asie de l’Est et le Pacifique reçoivent actuellement
27 % de l’aide bilatérale totale consacrée à l’éducation,
juste après l’Afrique subsaharienne (30 %)6. Selon des
estimations récentes, l’aide totale à l’éducation de base
pourrait atteindre de 3 à 3,5 milliards de dollars EU d’ici
à 2006 (soit le double du total actuel), augmentant
potentiellement les fonds reçus par les pays. Ce chiffre
est cependant très en deçà du montant nécessaire
annuellement pour atteindre, d’ici à 2015, ne serait-ce
que l’EPU et la parité entre les sexes, estimé à
7 milliards de dollars EU7.
La pénurie probable de ressources rend
particulièrement nécessaire de s’assurer que l’aide
est utilisée aussi efficacement que possible et qu’elle
est dirigée vers les pays qui en ont le plus besoin.
L’efficacité de l’aide extérieure est réduite par une
fragmentation excessive : le nombre moyen de pays
recevant une aide à l’éducation des 21 pays du CAD
de l’OCDE est supérieur à 60 par donateur. Le Japon,
qui est un donateur de premier plan, a pris des
engagements dans le domaine de l’éducation dans plus
de 100 pays entre 2000 et 2002. Les pays bénéficiaires
traitent avec 7 à 12 donateurs en moyenne, et ce chiffre
peut être beaucoup plus élevé : le Viet Nam reçoit ainsi
un soutien de la part de 17 donateurs. Dans plusieurs
pays, il est nécessaire de poursuivre les efforts pour
mieux harmoniser et coordonner les programmes
d’aide.
Bien que l’assistance extérieure puisse contribuer
à atteindre les niveaux de ressources appropriés
et à assurer la gestion des systèmes scolaires, elle
ne peut compenser l’absence d’un projet de société
visant à l’amélioration de l’éducation. Un tel projet
ne peut voir le jour qu’au sein de chaque société et
ne peut être conçu de l’extérieur. Le processus
politique national est, en dernière analyse, le garant
d’une réforme réussie.
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Aperçu régional
Asie de l’Est et Pacifique
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Si tous les objectifs de l’EPT sont importantsindividuellement, il est également utile de disposer d’un moyen synthétique d’indiquer les progrès réalisés en direction de l’EPT prise comme un tout. L’indice dudéveloppement de l’éducation pour tous (IDE),composite de plusieurs indicateurs pertinents, est unemanière d’y parvenir. Il offre une mesure quantitativesynthétique permettant de voir dans quelle proportionles pays satisfont à 4 des 6 objectifs de l’EPT : l’EPU,l’alphabétisme des adultes, la parité entre les sexes et laqualité*. Il montre qu’un effort considérable est encorenécessaire pour atteindre ces objectifs en Asie de l’Estet dans le Pacifique. Parmi les 14 pays de la région (sur33) pour lesquels l’IDE a été calculé**, la République deCorée a atteint les 4 objectifs de l’EPT les plus aisémentquantifiables et Fidji est sur le point d’y parvenir. Lesdeux tiers environ des pays sont dans une positionintermédiaire en termes de réalisation des objectifs de l’EPT, avec des IDE situés entre 0,80 et 0,90. De nombreux pays de cette catégorie n’ont pas desrésultats équivalents pour tous les objectifsinclus dans l’IDE. Souvent, l’extension del’éducation se fait au détriment de la qualité.De nombreux enfants qui ont accès à l’école
la quittent prématurément, en partie à cause de samauvaise qualité. Enfin, le Cambodge, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la République démocratiquepopulaire lao sont loin d’atteindre les objectifs de l’EPT(avec des IDE inférieurs à 0,80). Ils se caractérisent parde faibles résultats pour chacun des objectifs et sontconfrontés à de multiples défis qu’ils devront releversimultanément pour parvenir à l’EPT.
* À l’heure actuelle, l’IDE n’intègre que les 4 objectifs de l’EPT les plusaisément quantifiables : l’EPU, mesurée au moyen du TNS ; l’alphabétismedes adultes, mesuré à l’aide du taux d’alphabétisme des adultes ; la paritéentre les sexes, mesurée par la moyenne simple des indices de parité entre les sexes (IPS) pour les TBS dans l’enseignement primaire etsecondaire et pour l’alphabétisme des adultes ; la qualité de l’éducation,mesurée par le taux de survie scolaire en 5e année. Pour un pays donné,l’IDE est la moyenne arithmétique des valeurs des indicateurs choisis pourmesurer ces 4 objectifs. Il varie de 0 à 1. Plus il est élevé, plus ce pays estproche du but et plus est avancée sa réalisation de l’EPT. Cet indicecomposite, qui vise à donner une image d’ensemble des progrès réalisés en direction de l’EPT, identifie les pays qui obtiennent de bons résultats sur tous les fronts, ceux qui ne réussissent que dans certains domaines et ceux qui rencontrent des difficultés (pour de plus amples informations,voir l’appendice au Rapport).
** L’Australie, le Japon et la Nouvelle-Zélande, les 3 pays industrialisés de la région, ne sont pas inclus dans cette analyse, faute de données surl’alphabétisme des adultes et le taux de survie en 5e année du primaire.
L’indice du développement de l’éducation pour tous
Distance moyenne par rapport aux 4 objectifs de l’EPT
Objectifs atteints [IDE : de 0,98 à 1,00] (1) : République de Corée.
Proche des objectifs [IDE : de 0,95 à 0,97] (1) : Fidji.
Position intermédiaire [IDE : de 0,80 à 0,94)] (9) : Chine, Indonésie,Macao (Chine), Myanmar, Philippines, Samoa, Thaïlande, Tonga, Viet Nam.
Loin des objectifs [IDE inférieur à 0,80] (3) : Cambodge, Papouasie-Nouvelle-Guinée, République démocratique populaire lao.
IPS (indice de parité entre les sexes). Rapport entre les valeurs correspondant au sexe féminin et au sexe masculin (ou, dans certains cas, entre lesvaleurs correspondant au sexe masculin et au sexeféminin) pour un indicateur donné. Un IPS égal à 1indique la parité entre les sexes ; un IPS situé entre 0 et 1 exprime une disparité en faveur desgarçons/hommes ; un IPS supérieur à 1 exprime une disparité en faveur des filles/femmes.
PNB (produit national brut). Somme du produit intérieurbrut et des recettes ou revenus nets en provenancede l’étranger. Ces recettes pouvant être positives ou négatives, le PNB peut être supérieur ou inférieurau produit intérieur brut (PIB).
TBS (taux brut de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés dans un niveau d’enseignement donné,quel que soit leur âge, exprimé en pourcentage de la population du groupe d’âge officiel qui correspondà ce niveau d’enseignement. Le TBS peut excéder100 % compte tenu des entrées tardives et/ou desredoublements.
TNS (taux net de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés du groupe d’âge correspondantofficiellement à un niveau d’enseignement donné,exprimé en pourcentage de la population de cegroupe d’âge.
Abréviations
Rapportélèves/
enseignant
Enseignantsformés
(%)Enseignantes
(%)
Taux de survie en 5e année
(%)TBS total
(%) IPSTotal IPSTBS total
(%) IPSTNS total
(%)IPS duTBS
TBS total(%) IPS
Enseignementsupérieur
EnseignementsecondaireEnseignement primaire
Enseignementpréprimaire
Taux d’alphabétismedes adultes (%) Dépenses
publiques d’éducation(% du PNB)
Indice dudéveloppement
de l’EPT(IDE)
Scolaritéobligatoire
(grouped’âge)
Populationtotale
(milliers)Pays
342 5-16 93,9 0,95 43,7 0,99 ... 0,99 ... 70,0 ... 13,8 87,7 1,06 13,4 1,77 ... ...
13 478 ... 69,4 0,73 7,4 1,08 86,2 0,89 70,4 39,4 96,0 56,3 21,3 0,60 3,0 0,40 2,1 0,7501 285 229 6-14 90,9 0,91 27,1 0,93 94,6 1,00 98,0 52,8 96,8 19,6 67,2 ... 12,7 ... ... 0,931
214 356 7-15 87,9 0,90 20,3 1,08 92,1 0,98 89,2 52,0 ... 20,9 57,9 0,99 15,2 0,87 1,4 0,912127 271 6-15 ... ... 84,2 1,03 100,0 1,00 ... ... ... 20,0 102,6 1,01 49,2 0,86 3,6 ...
455 5-14 91,3 0,92 86,5 0,93 85,7 0,94 ... 89,0 89,7 27,5 87,1 1,06 66,4 0,52 3,0 0,92523 492 ... 88,7 0,93 88,7 1,08 95,2 1,00 ... 66,9 ... 19,6 69,6 1,10 26,6 ... 8,5 ...
48 205 5-9 85,3 0,91 1,9 ... 81,9 1,00 59,9 77,3 ... 32,6 39,3 0,94 11,5 ... 1,3 0,80577 151 6-12 92,6 1,00 33,0 1,05 93,0 0,99 79,3 87,3 ... 35,4 81,9 1,10 31,1 1,30 3,1 0,904
5 403 6-14 66,4 0,72 7,6 1,07 82,8 0,86 62,3 44,2 76,1 29,9 40,6 0,73 5,5 0,59 3,4 0,72147 142 6-15 ... ... 79,6 1,00 99,9 1,00 ... 71,6 ... 32,0 91,1 1,00 82,0 0,60 3,6 0,99022 409 6-15 ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
4 105 6-16 92,5 0,92 ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... 3,5 ...
61 555 6-14 92,6 0,95 85,7 0,98 86,3 0,96 ... 57,9 ... 19,1 82,8 0,95 36,7 1,09 5,1 0,921711 7-15 ... ... 11,2 ... ... ... ... 30,0 ... 50,8 34,6 ... 12,0 1,58 ... ...
79 197 6-14 90,3 0,93 43,1 0,98 94,0 0,93 89,0 77,8 87,0 26,3 69,7 0,92 10,0 0,75 ... 0,914
19 352 5-15 ... ... 104,2 1,00 96,0 1,00 ... ... ... ... 153,8 0,99 64,6 1,24 4,7 ...
107 6-13 ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... 6,7 ...
822 6-15 92,9 0,97 ... ... 99,8 1,00 ... 56,9 ... 27,9 80,4 1,07 ... ... 5,6 0,95418 5-15 ... ... 85,9 ... 84,6 0,95 51,5 86,1 ... 18,0 ... ... ... ... 0,4 ...
52 6-14 ... ... ... ... ... ... ... 34,2 ... 17,0 ... ... ... ... 8,9 ...
450 ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . 3,5 ...
85 ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
12 6-16 ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . . ... ...
2 5-16 ... ... 147,8 1,23 97,2 0,94 ... 100,0 100,0 18,0 93,8 0,98 . . ... ...
3 815 5-16 ... ... 86,8 1,02 98,4 0,99 ... 83,9 ... 17,5 113,2 ... 71,7 1,52 6,9 ...
20 6-17 ... ... 65,5 1,12 96,6 0,93 ... 81,8 ... 17,7 88,8 1,00 ... ... 9,9 ...
5 460 6-14 ... ... 38,8 0,92 77,5 0,89 ... 38,8 100,0 35,9 22,7 0,79 ... ... 2,4 0,735175 ... 98,7 0,99 54,5 1,23 94,9 0,98 93,8 72,6 ... 25,0 74,5 1,11 6,5 0,91 4,5 0,930
2 ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... . . ... ...
102 6-14 98,8 1,00 29,4 1,21 99,9 0,98 82,9 68,0 100,0 20,7 99,6 1,13 3,6 1,40 5,0 0,94310 7-14 ... ... ... ... ... ... ... 83,9 ... 25,5 ... ... . . ... ...
202 ... ... ... 75,6 1,03 93,2 0,99 95,1 58,0 100,0 29,4 28,6 1,03 4,0 ... 10,7 ...
Asie de l’Est et Pacifique 2 041 186 ... 91,3 0,92 54,5 1,23 93,7 0,99 ... 69,0 ... 25,0 68,7 0,93 13,4 ... 3,6 ...
Pays en développement 4 863 977 ... 76,4 0,83 35,0 0,95 82,5 0,92 83,3 61,4 ... 28 56,6 0,89 11,3 1,28 4,2 ...
Monde 6 134 038 ... 81,7 0,88 48,6 1,02 84,0 0,93 ... 73,1 ... 22 63,7 0,92 23,2 ... 4,5 ...
Brunéi-DarussalamCambodgeChineIndonésieJaponMacao, ChineMalaisieMyanmarPhilippinesRDP laoRép. de CoréeRPD CoréeSingapourThaïlandeTimor-LesteViet Nam1
AustralieÉtats fédérés de MicronésieFidjiÎles CookÎles MarshallÎles SalomonKiribatiNauruNiouéNouvelle-ZélandePalaosPap.-N.-GuinéeSamoaTokélauTongaTuvaluVanuatu
Asie de l’Est et Pacifique : sélection d’indicateurs de l’éducation, 2001
Asie de l’Est
Pacifique
Notes : les données en italique et gras sont de 1999 et celles en gras de 2000. Pour des notes détaillées sur les pays, voir les tableaux sources.1. Pays bénéficiant de l’Initiative de mise en œuvre accélérée (IMOA).Source : Institut de statistique de l’UNESCO ; Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2005 (annexe statistique)
7
Aperçu régional
Asie de l’Est et P
acifique
1
La PEPE : importante pour les performances futures, mais la participation est faible
Les possibilités d’apprentissage offertes dans la petite
enfance produisent des bénéfices qui favorisent les
acquis scolaires ultérieurs et, par la suite,
l’apprentissage tout au long de la vie. Dans l’ensemble,
la participation à la protection et éducation de la petite
enfance (PEPE) est encore faible dans la région, avec
des taux bruts de scolarisation (TBS) dans l’éducation
préprimaire inférieurs à 26 % en 2001 dans la moitié
des pays pour lesquels les données sont disponibles.
La scolarisation s’est améliorée depuis 1998 dans la
plupart des pays, en particulier en Inde et en République
islamique d’Iran, où les TBS ont respectivement
augmenté de 52 et 73 %. Les niveaux de participation
dans l’éducation préprimaire se situent entre 12 % au
Népal et 55 % environ au Pakistan. Ces deux pays
accusent également d’importantes disparités entre les
sexes au détriment des filles : l’indice de parité entre
les sexes (IPS) pour la scolarisation brute dans la PEPE
est de 0,85 au Népal et de 0,74 au Pakistan. Dans
d’autres pays de la région, la scolarisation des filles
égale ou dépasse celle des garçons.
Si les recherches ont montré que les enfants issus
des milieux les plus pauvres sont ceux qui tirent le
plus profit de la PEPE en termes de soins, de santé
et d’éducation, les données indiquent qu’ils sont aussi
le plus susceptibles d’en être exclus. Les taux de
fréquentation des programmes d’éducation préprimaire
sont considérablement plus élevés pour les enfants des
milieux urbains que des zones rurales et pour les
enfants des foyers les plus aisés.
En Asie du Sud et de l’Ouest, compte tenu de la faible
participation, un enfant peut espérer bénéficier, en
moyenne, de 0,7 année d’éducation préscolaire, contre
1,6 année en Amérique latine et dans les Caraïbes,
1,8 année en Europe centrale et orientale et 2,2 années
en Amérique du Nord et en Europe occidentale.
Plusieurs indicateurs mettent en lumière la faible
qualité des programmes de PEPE dans certains pays.
Ainsi, tandis que la valeur médiane du nombre d’enfants
par enseignant était de 23 en Asie du Sud et de l’Ouest
en 2001, elle était bien plus élevée au Bangladesh et
en Inde (environ 40), ce qui laisse peu de place pour
l’attention et les soins individualisés nécessaires à cet
âge de la vie. Dans certains pays, enfin, la qualité de
la PEPE pâtit de la qualification insuffisante des
enseignants. Le pourcentage d’enseignants formés était,
Cette région se caractérise par une immense carence éducative. Non seulement un grand
nombre d’enfants, en particulier de filles, se voient nier l’accès à l’école, mais beaucoup
d’entre eux n’achèvent pas le cycle du primaire (le taux de survie en 5e année est
inférieur à 78 % dans la moitié des pays pour
lesquels les données sont disponibles). La qualité de
l’éducation est faible : un immense écart existe entre
le nombre des enfants qui achèvent avec succès leur
scolarité et le nombre de ceux d’entre eux qui
maîtrisent un ensemble minimal de compétences
cognitives. Cependant, la réalisation de l’éducation pour tous (EPT), qui est essentielle à un large
éventail d’objectifs aussi bien individuels que du développement, dépend foncièrement de la qualité de
l’éducation proposée. Le Cadre d’action de Dakar (2000) reconnaît que les deux sont indissociablement
liées et déclare que l’accès à une éducation de haute qualité est le droit de chaque enfant.
Aperçurégional
Asie du Sudet de l’Ouest1
1. Selon la classification EPT. Voir le tableau pour les pays de la région.
Rapport mondial desuivi sur l’EPT
Éducation pour tous
L’EXIGENCE DE QUALITÉ
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Rapport
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en 2001, de 72 % au Bhoutan et de l’ordre de 57 % aux
Maldives, niveaux bien inférieurs à ceux de
l’enseignement primaire.
La participation dans l’enseignementprimaire et au-delà : loin d’être universelle
L’Asie du Sud et de l’Ouest pèse lourdement sur les
tendances mondiales de l’éducation, car la région
comprend 3 des 9 pays en développement les plus
peuplés (E-9) : le Bangladesh, l’Inde et le Pakistan. Au
cours de la décennie 1990-2001, notamment dans son
dernier tiers (1998-2001), la région a connu des progrès
en direction de l’enseignement primaire universel(EPU), avec une augmentation significative des effectifs
totaux. Toutefois, du fait de la croissance continue de
la population, le taux net de scolarisation (TNS) moyen
est passé de 73 à 79 % seulement entre 1990 et 2001,
de sorte qu’en 2001, environ 36 millions d’enfants en âge
de fréquenter l’école primaire n’étaient toujours pas
scolarisés. À l’exception des Maldives et de Sri Lanka,
qui sont parvenus à l’EPU ou qui sont sur le point de
le faire (avec des TNS de 96 et 99 % respectivement),
les pays de la région combinent des TBS et des TNS
respectivement inférieurs à 100 et 90 % (au Pakistan,
le TNS est inférieur à 60 %). C’est là le signe qu’ils leur
faut augmenter la capacité de leur système scolaire
primaire afin de scolariser tous les enfants.
L’achèvement de la scolarité est une autre
préoccupation majeure, de nombreux enfants étant
poussés hors de l’école par le coût de la scolarité,
par des environnements scolaires peu accueillants ou
par la nécessité de compléter les revenus familiaux.
Dans la moitié des pays pour lesquels les données
sont disponibles, les taux de survie en 5e année sont
inférieurs à 78 %. Le taux de redoublement est faible
dans la région mais, au Népal, plus d’un cinquième
des élèves du primaire sont des redoublants.
La participation a également progressé aux niveaux
supérieurs. Alors que, dans la plupart des pays, le TBS
était inférieur à 40 % en 1990 dans l’enseignementsecondaire, la moyenne régionale est passée à 46 % en
1998 et à 48 % en 2001. Les variations sont importantes,
les TBS s’étageant de 12,5 % en Afghanistan à près de
81 % à Sri Lanka. L’enseignement supérieur est bien
moins développé, avec des taux de participation allant
de 5,4 % au Népal à 11,4 % en Inde et à 20,3 % en
République islamique d’Iran.
Outre le fait qu’il est un droit intrinsèque, l’alphabétismerenforce chez les parents l’engagement en faveur de
l’éducation de leurs enfants. Mais l’Asie du Sud et de
l’Ouest a les taux d’alphabétisme des adultes les plus
bas du monde : en 2002, 58 % seulement de la
population âgée de 15 ans et plus savait lire et écrire.
Ce taux était inférieur à 50 % au Bangladesh, au Népal
et au Pakistan, mais supérieur à 90 % aux Maldives et
au Sri Lanka.
Les disparités de scolarisation au détriment des filles
et des femmes sont omniprésentes. La participation
des filles à l’enseignement primaire demeure
substantiellement moins élevée que celle des garçons.
Les deux tiers environ des enfants non scolarisés sont
des filles. Dans le primaire, on ne compte que 85 filles
pour 100 garçons. Les disparités entre les sexes sont
encore plus criantes aux niveaux plus élevés de
l’enseignement, l’IPS pour l’enseignement secondaire
étant inférieur à 0,79 dans la moitié des pays pour
lesquels les données sont disponibles. Au niveau
supérieur, dans les quelques pays pour lesquels les
données sont disponibles, il va de 0,28 au Népal à 0,49
au Bangladesh et à 0,70 en Inde, la République
islamique d’Iran étant quant à elle parvenue à la parité
entre les sexes. Les deux tiers environ des adultes
analphabètes de la région sont des femmes (l’IPS
régional moyen pour les taux d’alphabétisme est de
0,63, valeur la plus basse de toutes les régions, et il
descend jusqu’à 0,43 au Népal et 0,53 au Pakistan).
En Asie du Sud et de l’Ouest, du fait de cette faible
participation, un enfant peut espérer bénéficier, en
moyenne, de 8,6 années d’éducation, soit de 4 à 6 ans
de moins qu’en Europe occidentale et que dans les
Amériques.
La quantité seule ne suffit pas
L’objectif de l’EPT visant à l’EPU implique non
seulement que tous les enfants aient accès à l’école et
achèvent leur scolarité, mais aussi – et c’est tout aussi
important – qu’ils reçoivent une éducation de bonne
qualité. Ce n’est qu’à cette condition que les individus
peuvent jouir de l’ensemble des bénéfices personnels
et sociétaux qu’offre une telle éducation. Toutefois, dans
de nombreux pays, l’extension de la scolarisation se fait
aux dépens de la qualité.
Aperçu régional
Asie du Sud et de l’Ouest
3
Des niveaux de performance très faibles dans certains pays
La survie scolaire est faible dans plusieurs pays de la
région et une proportion importante de ceux qui sortent
de l’école n’atteint pas le niveau minimal de maîtrise
défini par les gouvernements nationaux. Même en
République islamique d’Iran, où 94 % des enfants
atteignaient la 5e année du primaire en 2000, les
résultats de l’étude PIRLS (Programme international
de recherche en lecture scolaire) ont montré, en 2001,
qu’un grand nombre d’élèves de 4e année avaient des
compétences limitées en lecture. Quelque 60 % des
élèves de cette année d’études obtenaient des résultats
aux tests qui les situaient dans le quartile inférieur de
l’échelle internationale d’évaluation de la lecture et
étaient considérés comme des élèves médiocres.
Les acquis d’apprentissage tendent à varier au sein d’un
même pays. Les résultats des évaluations nationales
et internationales laissent à penser que les élèves issus
de zones rurales et de milieux socio-économiques
défavorisés sont particulièrement vulnérables. La qualité
des écoles fait une différence flagrante. Ainsi, les
enfants fréquentant les écoles gérées par une
organisation non gouvernementale (ONG) telle que le
BRAC (Bangladesh Rural Advancement Committee)
obtiennent des résultats bien supérieurs à ceux des
enfants des écoles ordinaires en écriture et dans les
savoir-faire nécessaires à la vie courante, et des
résultats équivalents en lecture et en calcul.
Parvenir à une meilleure qualité dans l’éducation :ce qui fait la différence
À défaut de théorie généralement admise pour expliquer
ce qui détermine la qualité de l’éducation, les études
menées dans des pays en développement au niveau
local font apparaître des relations significatives entre
les acquis cognitifs et les dépenses consacrées à l’école,
la formation des maîtres et les locaux scolaires. Des
études expérimentales qui représentent un corpus de
plus en plus fourni concluent que la performance
scolaire (mesurée par les résultats aux tests) est
notablement améliorée par la fourniture de manuels
scolaires, la réduction du nombre d’élèves par classe
et un temps d’instruction et des pratiques
d’enseignement adéquats2. Ces conclusions valent
particulièrement pour les enfants issus de milieux
sociaux défavorisés.
Cependant, les élèves de la région ne bénéficient pas
très largement de ces facteurs favorables. D’abord, le
rapport élèves/enseignant (REE) dans le primaire est
élevé, supérieur à 40/1 dans la moitié des pays en 2001.
Le nombre des enseignants demeure donc un problème
dans les pays qui, par ailleurs, ont encore besoin
d’augmenter significativement la couverture de leur
système d’enseignement primaire. Au Bangladesh, le
REE dépasse 55/1. Dans ces pays, exiger davantage des
enseignants pourrait porter atteinte à leurs capacités
et à leur moral et se traduire par de moindres acquis
d’apprentissage chez les élèves.
Les qualifications des enseignants demeurent un sujet
de préoccupation. Dans les pays qui ont fourni des
données, le pourcentage d’enseignants du primaire
ayant reçu une formation se situe entre 66 % au
Bangladesh et près de 97 % en République islamique
d’Iran. Dans plusieurs cas, également, la répartition des
enseignants est inégale au sein d’un même pays, les
zones défavorisées recevant ordinairement moins
d’enseignants formés que les autres. Cette situation
s’aggrave dans des circonstances difficiles telles qu’en
connaissent les pays en situation de conflit ou de post-
conflit.
Dans de nombreux pays, l’absentéisme et la défection
des enseignants demeurent des problèmes persistants.
Selon une étude de la Banque mondiale menée en Inde
en 2003, les enquêteurs qui avaient effectué des visites
aléatoires dans 200 écoles n’avaient trouvé aucune
activité d’enseignement dans la moitié d’entre elles.
D’une manière générale, ce phénomène tient
notamment à la nécessité d’exercer un second métier,
à des normes professionnelles peu exigeantes, à un
soutien insuffisant de la part des autorités éducatives et
à la pandémie de VIH/sida. La progression de l’épidémie
dans de nombreux pays induit un risque important que
le sida ait des conséquences plus profondes encore sur
les systèmes éducatifs.
Il est possible que la structure des dépenses publiques
consacrées à l’éducation ne facilite pas la mise à
disposition de manuels scolaires dans les classes.
Dans de nombreux pays, le salaire des enseignants
du primaire absorbe la quasi-totalité des dépenses
courantes (par exemple, 88 % pour l’enseignement
primaire en Inde, seul pays qui fournisse assez de
données à cet égard), n’en laissant souvent qu’une
infime fraction pour les manuels scolaires et autres
matériels essentiels à un meilleur apprentissage.
Toutefois, le fait de réserver des ressources pour
d’autres intrants doit être mis en balance avec la
2. En Inde, une expérience novatrice menée à grande échelle dans des écolessituées en zone urbaine a démontré que la réduction de la taille des classes, un enseignement attentif aux enfants et des cours de rattrapage avaient uneincidence positive sur l’apprentissage.
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nécessité d’une rémunération suffisante pour attirer
et retenir des enseignants qualifiés. Le revenu de ces
derniers est souvent trop faible pour leur assurer un
niveau de vie convenable. En Asie, le salaire moyenne
des enseignants du primaire a régressé, passant de
3,7 fois le revenu par habitant en 1975 à 2,9 fois en 2000.
L’utilisation du temps d’instruction
Les travaux de recherche font invariablement
apparaître des corrélations positives entre le temps
d’instruction et les acquis des élèves aux niveaux
primaire et secondaire. En Asie du Sud et de l’Ouest,
la durée moyenne d’instruction est de 789 heures
par an, bien en deçà du seuil recommandé de 850 à
1 000 heures largement reconnu comme propice à un
apprentissage efficace. Plus inquiétante encore est la
baisse du nombre d’heures d’enseignement dans toutes
les classes entre 1980 et 2000, qui traduit la pression
que font peser des exigences plus élevées dans une
situation où les ressources sont étroitement limitées.
L’absentéisme des élèves et des enseignants, la pénurie
de salles de classe, le manque de matériel didactique et
la faiblesse de la discipline sont également des causes
de la réduction de la durée d’instruction.
Des politiques pour un meilleurapprentissage : les conclusions du Rapport de 2005
À en juger par leurs déclarations générales sur la
politique éducative, la plupart des gouvernements
reconnaissent l’importance d’une amélioration de la
qualité de l’éducation. Dans les pays à faible revenu
et dans ceux dont les ressources sont sérieusement
limitées, cependant, ils sont confrontés à des choix
difficiles. Les leçons des pays qui se sont attaqués au
problème de la qualité montrent néanmoins qu’il est
possible de faire beaucoup, même dans un contexte
défavorable, en tirant un meilleur parti des ressources
existantes et en les concentrant sur des mesures
ciblées destinées à pallier des faiblesses spécifiques.
Les études suggèrent aussi que le succès des réformes
qualitatives exige que le gouvernement joue un rôle
moteur fort et accorde une importance centrale à la
qualité de la profession enseignante.
S’il n’y a pas de recette universelle pour améliorer la
qualité, une approche possible consiste à définir un
ensemble minimum d’ingrédients essentiels. D’après
ceux qui sont cités dans le Rapport, il s’agit notamment
de l’engagement d’offrir à chaque élève un temps
minimal d’instruction clairement défini, d’un lieu sain
et sûr pour apprendre, d’un accès individuel au matériel
didactique et d’enseignants suffisamment formés et
maîtrisant les contenus de l’enseignement et la
pédagogie.
L’accent mis sur les normes minimales ne doit pas
exclure, toutefois, des activités plus novatrices. Les
domaines suggérés pour la définition de politiques sont
notamment les suivants : l’investissement sur les
enseignants (pratique du recrutement, salaire et
conditions d’emploi, formation professionnelle
continue…), des pratiques d’enseignement structurées
et centrées sur l’enfant3, des politiques linguistiques
appropriées, des évaluations régulières4 et un
renforcement du leadership scolaire5. La création et le
partage des connaissances sont également utiles pour
édifier une culture de la qualité. Une bonne qualité doit,
en outre, être synonyme d’intégration, en reconnaissant
les besoins spéciaux des enfants qui vivent avec le
VIH/sida et des handicaps, de ceux qui travaillent et
qui sont issus de milieux défavorisés6.
Les ressources financières et l’aide internationale
Le double défi de l’amélioration de la qualité et d’une
extension équitable de l’accès exige un investissement
durable de la part des pays concernés. Il a été avancé
que les gouvernements devraient investir au moins
6 % de leur PNB dans l’éducation, même si cela ne
suffit pas, en soi, à garantir la qualité. En 2001, la moitié
des pays d’Asie du Sud et de l’Ouest pour lesquels les
données sont disponibles dépensaient moins de 3,3 % de
leur revenu national pour l’éducation, soit moins que les
4,2 % qu’y consacrait en moyenne l’ensemble des pays
en développement. Seul le Bhoutan approche le seuil
des 6 %, en consacrant à l’éducation 5,9 % de son
revenu moyen.
3. Les écoles du BRAC encouragent une pédagogie active et centrée sur l’enfant,un apprentissage coopératif, la pensée critique et le développement des capacitésà résoudre les problèmes.
4. À Sri Lanka, l’évaluation formative a été introduite en complément des examensnationaux, afin de permettre un jugement plus holistique des progrès des élèves et d’améliorer les acquis d’apprentissage.
5. À Sri Lanka, la politique de gestion au niveau des écoles a permis derestructurer les domaines de responsabilité des différents niveaux de gestion.
6. L’apprentissage à distance est une stratégie possible pour atteindre lesapprenants défavorisés. Dans l’État indien de l’Andhra Pradesh, par exemple,l’Open School Society assure le fonctionnement de 4 700 centres qui touchent plus de 100 000 apprenants dont un grand nombre ont abandonné l’école ou sontdes enfants des castes inférieures ou handicapés. Le programme offre uneéquivalence avec le système formel primaire tout en restant culturellement et linguistiquement adapté aux besoins locaux.
Malgré les efforts qui pourraient être consentis pour
augmenter ces dépenses au sein des pays, une aide
extérieure sera nécessaire pour parvenir à l’EPT.
L’Asie du Sud et de l’Ouest reçoit actuellement moins
de 10 % de l’aide bilatérale totale consacrée à
l’éducation7, soit une part considérablement inférieure
à celle dont bénéficient les deux autres régions
confrontées à des difficultés similaires : l’Afrique
subsaharienne (30 %) et les États arabes (18 %). Selon
des estimations récentes, l’aide totale à l’éducation de
base pourrait atteindre de 3 à 3,5 milliards de dollars EU
d’ici à 2006 (soit le double du total actuel), augmentant
potentiellement les fonds reçus par les pays. Ce chiffre
est cependant très en deçà du montant nécessaire
annuellement pour atteindre d’ici à 2015 ne serait-ce
que l’EPU et la parité entre les sexes, estimé à
7 milliards de dollars EU8.
La pénurie probable de ressources rend
particulièrement nécessaire de s’assurer que l’aide
est utilisée aussi efficacement que possible et qu’elle
est dirigée vers les pays qui en ont le plus besoin.
L’efficacité de l’aide extérieure est réduite par une
fragmentation excessive : le nombre moyen de pays
recevant une aide à l’éducation des 21 pays du CAD de
l’OCDE est supérieur à 60 par donateur et les pays
bénéficiaires traitent avec 7 à 12 donateurs en moyenne.
Ce chiffre peut être beaucoup plus élevé dans de
nombreux pays. L’Inde, par exemple, reçoit un soutien
de la part de 18 donateurs. Dans plusieurs pays, il est
nécessaire de poursuivre les efforts pour mieux
harmoniser et coordonner les programmes d’aide.
Bien que l’assistance extérieure puisse contribuer à
atteindre les niveaux de ressources appropriés et à
assurer la gestion des systèmes scolaires, elle ne peut
compenser l’absence d’un projet de société visant à
l’amélioration de l’éducation. Un tel projet ne peut voir le
jour qu’au sein de chaque société et ne peut être conçu
de l’extérieur. Le processus politique national est, en
dernière analyse, le garant d’une réforme réussie.
5
Aperçu régional
Asie du Sud et de l’Ouest
7. Il s’agit de l’aide en provenance des 21 pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE.
8. Ce chiffre est la somme de l’aide actuellement destinée à l’éducation de base(1,54 milliard de dollars EU) et des ressources supplémentaires (5,6 milliards dedollars EU) nécessaires annuellement pour parvenir à l’EPU et à la parité entre les sexes à l’école.
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Rapport
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6
Si tous les objectifs de l’EPT sont importantsindividuellement, il est également utile de disposer d’unmoyen synthétique d’indiquer les progrès réalisés endirection de l’EPT prise comme un tout. L’indice dudéveloppement de l’éducation pour tous (IDE), compositede plusieurs indicateurs pertinents, est une manière d’yparvenir. Il offre une mesure quantitative synthétiquepermettant de voir dans quelle proportion les payssatisfont à 4 des 6 objectifs de l’EPT : l’EPU,l’alphabétisme des adultes, la parité entre les sexes et la qualité*. Il fait apparaître que les situations de gravecarence éducative restent concentrées en Asie du Sud et de l’Ouest, dans certains États arabes et dans certainspays d’Afrique subsaharienne. Parmi les 6 pays de larégion pour lesquels l’IDE a été calculé, aucun n’a réaliséles 4 objectifs de l’EPT les plus aisément quantifiables et seules les Maldives sont sur le point d’y parvenir, avecune valeur de l’IDE de 0,973. La République islamiqued’Iran se situe dans une position intermédiairepour ce qui est de la réalisation des objectifs,avec une valeur de l’IDE de 0,872. Les autrespays, dont le Bangladesh, l’Inde et le Pakistan —
les 3 nations les plus peuplées de la région —, sont trèsloin d’avoir atteint les objectifs de l’EPT, avec des valeursde l’IDE inférieures à 0,80. La plupart se caractérisentpar de faibles résultats pour chaque objectif de l’EPT : la scolarisation dans le primaire est faible, les taux parsexe sont fortement inégaux, l’analphabétisme estlargement répandu et la qualité de l’éducation estmédiocre. Ces pays sont confrontés à de multiples défisqu’ils devront relever simultanément pour atteindre l’EPT.
* À l’heure actuelle, l’IDE n’intègre que les 4 objectifs de l’EPT les plusaisément quantifiables : l’EPU, mesurée au moyen du TNS ; l’alphabétisme des adultes, mesuré à l’aide du taux d’alphabétisme des adultes ; la paritéentre les sexes, mesurée par la moyenne simple des indices de parité entreles sexes (IPS) pour les TBS dans l’enseignement primaire et secondaire etpour l’alphabétisme des adultes ; la qualité de l’éducation, mesurée par letaux de survie scolaire en 5e année. Pour un pays donné, l’IDE est lamoyenne arithmétique des valeurs des indicateurs choisis pour mesurer ces4 objectifs. Il varie de 0 à 1. Plus il est élevé, plus ce pays est proche du butet plus est avancée sa réalisation de l’EPT. Cet indice composite, qui vise àdonner une image d’ensemble des progrès réalisés en direction de l’EPT,identifie les pays qui obtiennent de bons résultats sur tous les fronts, ceuxqui ne réussissent que dans certains domaines et ceux qui rencontrent desdifficultés (pour de plus amples informations, voir l’appendice au Rapport).
L’indice du développement de l’éducation pour tous
Distance moyenne par rapport aux 4 objectifs de l’EPT
Objectifs atteints [IDE : de 0,98 à 1,00] : aucun pays.
Proche des objectifs [IDE : de 0,95 à 0,97] (1) : Maldives.
Position intermédiaire [IDE : de 0,80 à 0,94] (1) : République islamiqued’Iran.
Loin des objectifs [IDE inférieur à 0,80] (4) : Bangladesh, Inde, Népal,Pakistan.
IPS (indice de parité entre les sexes). Rapport entre les valeurs correspondant au sexe féminin et au sexe masculin (ou, dans certains cas, entre lesvaleurs correspondant au sexe masculin et au sexeféminin) pour un indicateur donné. Un IPS égal à 1indique la parité entre les sexes ; un IPS situé entre 0 et 1 exprime une disparité en faveur desgarçons/hommes ; un IPS supérieur à 1 exprime une disparité en faveur des filles/femmes.
PNB (produit national brut). Somme du produit intérieurbrut et des recettes ou revenus nets en provenancede l’étranger. Ces recettes pouvant être positives ou négatives, le PNB peut être supérieur ou inférieurau produit intérieur brut (PIB).
TBS (taux brut de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés dans un niveau d’enseignement donné,quel que soit leur âge, exprimé en pourcentage de la population du groupe d’âge officiel qui correspondà ce niveau d’enseignement. Le TBS peut excéder100 % compte tenu des entrées tardives et/ou desredoublements.
TNS (taux net de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés du groupe d’âge correspondantofficiellement à un niveau d’enseignement donné,exprimé en pourcentage de la population de cegroupe d’âge.
Abréviations
Rapportélèves/
enseignant
Enseignantsformés
(%)Enseignantes
(%)
Taux de survie en 5e année
(%)TBS total
(%) IPSTotal IPSTBS total
(%) IPSTNS total
(%)IPS duTBS
TBS total(%) IPS
Enseignementsupérieur
EnseignementsecondaireEnseignement primaire
Enseignementpréprimaire
Taux d’alphabétismedes adultes (%) Dépenses
publiques d’éducation(% du PNB)
Indice dudéveloppement
de l’EPT(IDE)
Scolaritéobligatoire
(grouped’âge)
Populationtotale
(milliers)Pays
22 083 7-12 … … … … … … … … … 42,7 12,5 … … … … …
140 880 6-10 41,1 0,62 19,2 1,06 86,6 1,02 65,5 36,0 65,6 55,1 46,9 1,10 6,3 0,49 2,2 0,692
2 125 6-16 … … … … … … 91,0 35,3 91,6 39,5 … … … … 5,9 …
1 033 395 6-14 61,3 … 29,7 1,00 82,3 0,85 61,4 36,0 … 40,2 50,3 0,74 11,4 0,70 4,1 0,696
300 6-12 97,2 1,00 48,1 1,04 96,2 0,99 … 60,8 66,9 22,5 66,0 1,07 . . … 0,973
24 060 6-10 44,0 0,43 12,5 0,85 70,5 0,87 77,8 25,3 … 39,9 43,9 0,75 5,4 0,28 3,3 0,651
146 277 5-9 41,5 0,53 54,7 0,74 59,1 0,74 … 37,1 … 44,2 23,9 0,66 … … 1,8 0,537
67 245 6-10 … 0,84 23,0 1,10 86,5 0,96 93,7 54,2 96,5 24,4 76,9 0,95 20,3 1,01 5,0 0,872
18 752 5-14 92,1 0,95 … … 99,9 0,99 … … … … 80,8 … … … 1,3 …
Asie du Sud et de l’Ouest 1 455 118 … 58,3 0,63 26,4 1,04 79,0 0,85 77,8 36,0 … 40,0 48,3 1,09 … … 3,3 …
Pays en développement 4 863 977 … 76,4 0,83 35,0 0,95 82,5 0,92 83,3 61,4 … 28,1 56,6 0,89 11,3 1,28 4,2 …
Monde 6 134 038 … 81,7 0,88 48,6 1,02 84,0 0,93 … 73,1 … 22,4 63,7 0,92 23,2 … 4,5 …
Afghanistan
Bangladesh
Bhoutan
Inde
Maldives
Népal
Pakistan
Rép. islamique d’Iran
Sri Lanka
Asie du Sud et de l’Ouest : sélection d’indicateurs de l’éducation, 2001
Notes : les données en italique sont de 2000. Pour des notes détaillées sur les pays, voir les tableaux sources.Source : Institut de statistique de l’UNESCO ; Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2005 (annexe statistique)
7
Aperçu régional
Asie du S
ud et de l’Ouest
1
La PEPE : importante pour les performances futures, bien établie dans plusieurs pays
Les possibilités d’apprentissage offertes dans la petite
enfance produisent des bénéfices qui favorisent les
acquis scolaires ultérieurs et, par la suite,
l’apprentissage tout au long de la vie. Dans plusieurs
pays d’Europe centrale et orientale, les enfants
bénéficient encore largement des programmes de
protection et éducation de la petite enfance (PEPE),
quoique bien moins qu’il y a une dizaine d’années. La
plupart des pays pour lesquels on dispose de données
font état de taux bruts de scolarisation (TBS) supérieurs
à 60 % en 2001. Cependant, de sérieux reculs dus aux
évolutions démographiques et à la baisse des dépenses
publiques consacrées à l’éducation ont été enregistrés
dans des pays comme l’Albanie, la Bulgarie, la Hongrie,
la République de Moldova et l’Ukraine, où l’éducation
préprimaire est en place depuis longtemps. D’autres
pays ont néanmoins vu augmenter substantiellement
les niveaux de participation au cours de la décennie,
tendance qui s’est poursuivie durant les années 1998-
2001. Cela était particulièrement vrai en Estonie, en
Fédération de Russie, en Lettonie et en Turquie, bien
que ce dernier pays présente le TBS le plus faible de la
région pour l’éducation préprimaire (autour de 7 % en
2001). La parité entre les sexes a été réalisée dans la
plupart des pays, mais des disparités en faveur des
garçons demeurent en Croatie, en Fédération de Russie,
en Lettonie et en Turquie. En Albanie, en revanche, les
filles inscrites à des programmes de PEPE sont plus
nombreuses que les garçons.
Si les recherches ont montré que les enfants issus
des milieux les plus pauvres sont ceux qui tirent le
plus profit de la PEPE en termes de soins, de santé
et d’éducation, les données indiquent qu’ils sont aussi
le plus susceptibles d’en être exclus. Les taux de
fréquentation des programmes d’éducation préprimaire
sont considérablement plus élevés pour les enfants
des milieux urbains que des zones rurales et pour
les enfants des foyers les plus aisés.
Depuis qu’ils ont recouvré leur indépendance au début des années 1990, les pays de cette
région ont été confrontés à de profondes bouleversements politiques, socio-économiques et
démographiques qui ont affecté leurs systèmes éducatifs. Une augmentation de la scolarisation
dans le dernier tiers de la décennie (1998-2001)
indique toutefois une certaine amélioration.
La qualité de l’éducation reste un sujet de
préoccupation : alors que presque tous les
élèves parviennent en dernière année de
l’école primaire (plus de 98 % dans la plupart
des pays pour lesquels les données sont disponibles), les études internationales d’évaluation des élèves
telles que PIRLS, TIMSS et PISA font apparaître dans certains pays un écart entre le nombre des élèves
qui achèvent avec succès leur scolarité et le nombre de ceux d’entre eux qui maîtrisent un ensemble minimal
de compétences cognitives. Cependant, la réalisation de l’éducation pour tous (EPT), qui est essentielle à
un large éventail d’objectifs aussi bien individuels que du développement, dépend foncièrement de la qualité
de l’éducation proposée. Le Cadre d’action de Dakar (2000) reconnaît que les deux sont indissociablement
liées et déclare que l’accès à une éducation de haute qualité est le droit de chaque enfant.
Aperçurégional
Europe centraleet orientale1
1. Selon la classification EPT. Voir le tableau pour les pays de la région.
Rapport mondial desuivi sur l’EPT
Éducation pour tous
L’EXIGENCE DE QUALITÉ
2 0 0 5
2
50
02
Rapport
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Parmi les pays couverts par les enquêtes par grappes
avec indicateurs multiples (MICS, multiple indicator
cluster surveys) de l’UNICEF, menées en 2000 ou au
cours des années voisines, la République de Moldova
accusait l’une des plus grandes différences de
fréquentation entre riches et pauvres.
En Europe centrale et orientale, compte tenu de la
participation relativement élevée, un enfant peut espérer
bénéficier, en moyenne, de 1,8 année d’éducation
préscolaire, contre 2,2 années en Amérique du Nord
et en Europe occidentale.
Les indicateurs suggèrent que les enfants reçoivent des
soins et une attention individuels d’assez bonne qualité,
comme il convient à cet âge. Dans la plupart des pays
de la région pour lesquels les données sont disponibles
(environ 70 %), on compte moins de 15 élèves par
enseignant au niveau de l’éducation préscolaire. La
qualité de la PEPE pâtit cependant de la qualification
insuffisante du personnel dans des pays comme le
Bélarus et la Croatie, où la proportion d’enseignants
en préprimaire ayant reçu une formation est
respectivement de 58 et 78 %.
La participation dans l’enseignementprimaire et au-delà : des contrastes
Dans l’ensemble, la région s’est légèrement éloignée
de l’enseignement primaire universel (EPU) au cours
de la dernière décennie : son taux net de scolarisation
(TNS) est tombé de 90 % au début des années 1990
à moins de 87 % en 1998 et, malgré une certaine
amélioration ensuite, il n’était que de 88,8 % en 2001.
La situation est problématique dans des pays dont
les TNS étaient relativement élevés au début des
années 1990, mais qui se sont éloignés de l’EPU depuis
1998 (Bulgarie, Roumanie, Serbie-et-Monténégro).
Plus de la moitié des pays de la région ont des TBS
inférieurs à 100 % et certains ont des TNS situés
entre 70 et 90 % (Croatie, Lettonie, Roumanie,
République de Moldova, Serbie-et-Monténégro,
Turquie, Ukraine).
Dans la plupart des pays, plus de 98 % des élèves
de l’enseignement primaire parviennent en dernière
année de ce cycle. La rétention scolaire demeure
cependant un problème en Albanie et en République de
Moldova où 10 % environ des élèves quittent l’école
prématurément, souvent à cause du coût de la scolarité,
d’un environnement scolaire peu accueillant et/ou de
la nécessité de travailler pour compléter les revenus
familiaux.
L’enseignement secondaire est bien développé en
Europe centrale et orientale où la plupart des TBS
se situaient entre 80 et 100 % en 2001. À ce niveau
d’enseignement, la participation a connu une
augmentation significative au cours des années 1990
et cette tendance s’est poursuivie entre 1998 et 2001
pour la Bulgarie, l’ex-République yougoslave de
Macédoine, la Hongrie et la Slovénie. Dans le même
temps, les profonds bouleversements socio-
économiques et politiques qu’a connus la région dans
les années 1990 ont affecté les systèmes éducatifs de
certains pays, dont l’Estonie, la Lettonie, la République
de Moldova et la Slovénie. La plupart connaissent
cependant une amélioration, avec des TBS en
augmentation depuis 1998.
Dans l’enseignement supérieur, le niveau médian
de participation était de l’ordre de 38 % en 2001. Pour
ce niveau d’enseignement, les TBS ont augmenté entre
1998 et 2001 dans tous les pays pour lesquels les
données sont disponibles, à l’exception de la Bulgarie
et de la République de Moldova. L’augmentation a été
particulièrement significative au Bélarus, en Estonie,
en Lettonie, en Lituanie et en Slovénie, où les TBS sont
bien supérieurs à 60 %. En revanche, la participation
demeure très faible pour l’enseignement supérieur
en Albanie (15 %).
Tous les pays, à l’exception de la Turquie, sont parvenus
à la parité entre les sexes dans l’enseignement primaire
ou secondaire, ou dans les deux. L’enseignement
supérieur connaît des disparités significatives entre les
sexes, généralement en faveur des femmes, à l’exception
de la Turquie où l’on ne compte que 73 étudiantes
pour 100 étudiants inscrits dans le supérieur.
En Europe centrale et orientale, compte tenu des
niveaux de participation relativement élevés, un enfant
peut espérer bénéficier, en moyenne, de 12,7 années
d’éducation, soit malgré tout environ 4 ans de moins
qu’en Amérique du Nord et en Europe occidentale.
La quantité seule ne suffit pas
L’objectif de l’EPT visant à l’EPU implique non
seulement que tous les enfants aient accès à l’école
et achèvent leur scolarité, mais aussi – et c’est tout
aussi important – qu’ils reçoivent une éducation de
bonne qualité. Ce n’est qu’à cette condition que les
individus peuvent jouir de l’ensemble des bénéfices
personnels et sociétaux qu’offre une telle éducation.
Toutefois, dans de certains pays de la région, la qualité
reste un motif de préoccupation.
Aperçu régional
Europe centrale et orientale
3
Des niveaux de performance faibles dans certains pays
Si la rétention scolaire est presque universelle dans
l’ensemble de la région, dans certains pays, un
pourcentage significatif de ceux qui sortent de l’école
n’atteint pas le niveau minimal de maîtrise défini
par les gouvernements nationaux. Cette observation
est confirmée par les évaluations internationales des
élèves auxquelles ont participé plusieurs pays d’Europe
centrale et orientale. En 2001, l’étude PIRLS
(Programme international de recherche en lecture
scolaire) a montré qu’en ex-République yougoslave de
Macédoine et en Turquie, les compétences en lecture
étaient limitées pour un grand nombre d’élèves de
4e année (âgés de 9 à 10 ans), dont plus de 40 % se
situaient dans le quartile inférieur de l’échelle
internationale d’évaluation de la lecture. Dans les
autres pays participant à l’étude, la proportion d’élèves
ayant des résultats médiocres se situait entre 4 % en
Lettonie et 21 % en République de Moldova. Une autre
confirmation est fournie par le Programme international
sur le suivi des acquis scolaires (PISA, 2000-2002),
couvrant 35 pays à haut revenu et à revenu moyen,
qui a fait apparaître que si, dans les pays de l’OCDE,
18 % des élèves de 15 ans ne dépassaient pas le niveau
1 (le plus bas des 5 niveaux de compétence) de maîtrise
de la lecture, cette catégorie représentait 40 % au moins
de l’ensemble des élèves en Bulgarie et en Roumanie.
Ce pourcentage est encore plus élevé en Albanie (71 %)
et en ex-République de Macédoine (63 %).
Les acquis d’apprentissage tendent à varier au sein d’un
même pays. Les résultats des évaluations nationales
et internationales laissent à penser que les élèves issus
de zones rurales et de milieux socio-économiques
défavorisés sont particulièrement vulnérables.
Parvenir à une meilleure qualité dans l’éducation :ce qui fait la différence
À défaut de théorie généralement admise pour expliquer
ce qui détermine la qualité de l’éducation, les études
menées dans différents pays au niveau local font
apparaître des relations significatives entre les acquis
cognitifs et les dépenses consacrées à l’école, la
formation des maîtres et les locaux scolaires. Des
études expérimentales qui représentent un corpus
de plus en plus fourni concluent que la performance
scolaire (mesurée par les résultats aux tests) est
notablement améliorée par la fourniture de manuels
scolaires, la réduction du nombre d’élèves par classe,
un temps d’instruction adéquat et des pratiques
d’enseignement pertinentes. Ces conclusions valent
particulièrement pour les enfants issus de milieux
sociaux défavorisés.
Tandis que la qualité de l’éducation demeure un
problème dans certains pays, des efforts importants
ont été mis en œuvre dans plusieurs d’entre eux pour
l’améliorer sous certains des aspects déjà évoqués.
Ainsi, en 2001, le rapport élèves/enseignant (REE) dans
l’enseignement primaire était inférieur à 20/1 dans près
des trois quarts des pays, mais il était supérieur à ce
chiffre en Albanie et en ex-République yougoslave de
Macédoine, où la faiblesse des acquis de l’apprentissage
est une préoccupation majeure. Dans presque tous les
pays, le REE s’est amélioré depuis 1998. En outre, les
qualifications des enseignants sont généralement
élevées. Dans les quelques pays pour lesquels les
données sont disponibles, la plupart – voire la totalité –
des enseignants du primaire ont reçu une formation
pédagogique. Toutefois, la répartition des enseignants
est souvent inégale au sein d’un même pays, les zones
défavorisées recevant ordinairement moins
d’enseignants formés que les autres.
Dans de nombreux pays, l’absentéisme et la défection
des enseignants demeurent des problèmes persistants.
D’une manière générale, ce phénomène tient notamment
à la nécessité d’exercer un second métier, à des normes
professionnelles peu exigeantes, à un soutien insuffisant
de la part des autorités éducatives et à la pandémie
de VIH/sida. La progression de l’épidémie dans de
nombreux pays d’Europe centrale et orientale induit
un risque important que le sida ait des conséquences
plus profondes encore sur les systèmes éducatifs.
L’amélioration des résultats d’apprentissage suppose
que les enseignants soient dotés du matériel didactique
dont ils ont besoin. Il est toutefois possible que la
structure des dépenses publiques consacrées à
l’éducation ne facilite pas la mise à disposition de
manuels scolaires dans les classes. Dans certains pays,
les salaires des enseignants du primaire absorbent
la majorité des dépenses courantes consacrées à
l’éducation (environ 95 % en Turquie), n’en laissant
souvent qu’une faible part pour les manuels scolaires et
autres matériels essentiels à un meilleur apprentissage.
Toutefois, le fait de réserver des ressources pour
d’autres intrants doit être mis en balance avec la
nécessité d’une rémunération suffisante pour attirer
et retenir des enseignants qualifiés. Le revenu de ces
derniers est souvent trop faible pour leur assurer un
niveau de vie convenable.
L’utilisation du temps d’instruction
Les travaux de recherche font invariablement apparaître
des corrélations positives entre le temps d’instruction
et les acquis des élèves aux niveaux primaire et
secondaire. En Europe centrale et orientale, la durée
50
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Rapport
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annuelle moyenne d’instruction est de 715 heures – bien
en deçà du seuil recommandé de 850 à 1 000 heures,
largement reconnu comme propice à un apprentissage
efficace. Plus inquiétante encore est la baisse du
nombre d’heures d’enseignement dans presque toutes
les classes entre 1980 et 2000, qui exprime la pression
que font peser, dans certains pays, des exigences plus
élevées dans une situation où les ressources sont
étroitement limitées.
Des politiques pour un meilleurapprentissage : les conclusions du Rapport de 2005
À en juger par leurs déclarations générales sur la
politique éducative, la plupart des gouvernements
reconnaissent l’importance d’une amélioration de
la qualité de l’éducation. Dans les pays à faible revenu
et dans ceux dont les ressources sont sérieusement
limitées, cependant, les gouvernements sont confrontés
à des choix difficiles. Les leçons des pays qui se sont
attaqués au problème de la qualité montrent néanmoins
qu’il est possible de faire beaucoup, même dans un
contexte défavorable, en tirant un meilleur parti des
ressources existantes et en les concentrant sur des
mesures ciblées destinées à pallier des faiblesses
spécifiques. Les études suggèrent aussi que le succès
des réformes qualitatives exige que le gouvernement
joue un rôle moteur fort et accorde une importance
centrale à la qualité de la profession enseignante.
S’il n’y a pas de recette universelle pour améliorer
la qualité, une approche possible consiste à définir
un ensemble minimum d’éléments essentiels.
D’après les éléments cités dans le Rapport, il s’agit
notamment de l’engagement d’offrir à chaque élève
un temps minimal d’instruction clairement défini,
d’un lieu sain et sûr pour apprendre, d’un accès
individuel au matériel didactique2 et d’enseignants
suffisamment formés et maîtrisant les contenus de
l’enseignement et la pédagogie.
L’accent mis sur les normes minimales ne doit pas
exclure, toutefois, des activités plus novatrices. Les
domaines suggérés pour la définition de politiques
sont notamment les suivants : l’investissement sur
les enseignants (pratique du recrutement, salaire
et conditions d’emploi, formation professionnelle
continue…), des pratiques d’enseignement structurées
et centrées sur l’enfant, des politiques linguistiques
appropriées, en particulier dans des contextes de
multilinguisme, des évaluations régulières et un
renforcement du leadership scolaire. La création et
le partage des connaissances sont également utiles
pour édifier une culture de la qualité. Une bonne
qualité doit, en outre, être synonyme d’intégration,
en reconnaissant les besoins spéciaux des enfants
qui vivent avec le VIH/sida et des handicaps, de ceux
qui travaillent et qui sont issus de milieux défavorisés.
Les ressources financières et l’aide internationale
Le double défi de l’amélioration de la qualité et d’une
extension équitable de l’accès exige un investissement
durable de la part des pays concernés. Il a été avancé
que les gouvernements devraient investir au moins 6 %
de leur PNB dans l’éducation, même si cela ne suffit
pas, en soi, à garantir la qualité. En 2001, la moitié des
pays pour lesquels les données sont disponibles
dépensaient moins de 4,4 % de leur revenu national
pour l’éducation, bien moins que la valeur médiane de
5,1 % correspondant à l’ensemble des pays développés.
Seules l’Estonie et la Lituanie atteignaient le seuil des
6 %. Tous les autres pays doivent augmenter la part de
leur PNB consacrée à l’éducation.
Une aide extérieure sera nécessaire pour parvenir à
l’EPT dans les pays qui présentent les indicateurs de
l’éducation les plus bas. Dans son ensemble, l’Europe
centrale et orientale reçoit actuellement 4 % environ
de l’aide bilatérale totale consacrée à l’éducation3.
Selon des estimations récentes, l’aide totale à
l’éducation de base pourrait atteindre de 3 à
3,5 milliards de dollars EU d’ici à 2006 (soit le double
du total actuel), augmentant potentiellement les fonds
reçus par les pays. Ce chiffre est cependant très en
deçà du montant nécessaire annuellement pour
atteindre, d’ici à 2015, ne serait-ce que l’EPU et la parité
entre les sexes, estimé à 7 milliards de dollars EU4.
La pénurie probable de ressources rend particulièrement
nécessaire de s’assurer que l’aide est utilisée aussi
efficacement que possible et qu’elle est dirigée vers
les pays qui en ont le plus grand besoin. L’efficacité
de l’aide extérieure est réduite par une fragmentation
2. En Fédération de Russie, la libéralisation a eu pour effet une inégalité entre les régions en termes de disponibilité et de prix des manuels scolaires.
3. Il s’agit de l’aide en provenance des 21 pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE.
4. Ce chiffre est la somme de l’aide actuellement destinée à l’éducation de base(1,54 milliard de dollars EU) et des ressources supplémentaires (5,6 milliards dedollars EU) nécessaires annuellement pour parvenir à l’EPU et à la parité entre les sexes à l’école.
excessive : le nombre moyen de pays recevant une
aide à l’éducation des 21 pays du CAD de l’OCDE
est supérieur à 60 par donateur, et les pays bénéficiaires
traitent avec 7 à 12 donateurs en moyenne. Ce chiffre
peut, en réalité, être beaucoup plus élevé : la Serbie-et-
Monténégro reçoit l’aide de 14 donateurs. Dans
plusieurs pays, il est nécessaire de poursuivre les
efforts pour mieux harmoniser et coordonner les
programmes d’aide.
Bien que l’assistance extérieure puisse contribuer
à atteindre les niveaux de ressources appropriés
et à assurer la gestion des systèmes scolaires,
elle ne peut compenser l’absence d’un projet de
société visant à l’amélioration de l’éducation. Un tel
projet ne peut voir le jour qu’au sein de chaque société
et ne peut être conçu de l’extérieur. Le processus
politique national est, en dernière analyse, le garant
d’une réforme réussie.
5
Aperçu régional
Europe centrale et orientale
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6
Si tous les objectifs de l’EPT sont importantsindividuellement, il est également utile dedisposer d’un moyen synthétique d’indiquer les progrès réalisés en direction de l’EPT prisecomme un tout. L’indice du développement del’éducation pour tous (IDE), composite deplusieurs indicateurs pertinents, est une manièred’y parvenir. Il offre une mesure quantitativesynthétique permettant de voir dans quelleproportion les pays satisfont à 4 des 6 objectifsde l’EPT : l’EPU, l’alphabétisme des adultes, la parité entre les sexes et la qualité*. En Europecentrale et orientale, où l’enseignementobligatoire a dans certains cas été institué il y aplus d’un siècle, l’IDE fait apparaître que la plupartdes 11 pays (sur 20) pour lesquels les donnéesnécessaires sont disponibles ont atteint ces 4 objectifs ou sont en passe de le faire.Les 3 autres pays sont dans une positionintermédiaire pour ce qui est de la réalisation
des objectifs de l’EPT, avec des valeurs d’IDEcomprises entre 0,80 et 0,94. Certains pays decette catégorie ont des résultats variables selonles différents objectifs pris en compte par l’IDE.
* À l’heure actuelle, l’IDE n’intègre que les 4 objectifs de l’EPT les plus aisément quantifiables : l’EPU, mesurée au moyen du TNS ; l’alphabétisme des adultes, mesuré à l’aide du tauxd’alphabétisme des adultes ; la parité entre les sexes, mesurée par la moyenne simple des indices de parité entre les sexes (IPS)pour les TBS dans l’enseignement primaire et secondaire et pourl’alphabétisme des adultes ; la qualité de l’éducation, mesurée parle taux de survie scolaire en 5e année. Pour un pays donné, l’IDEest la moyenne arithmétique des valeurs des indicateurs choisispour mesurer ces 4 objectifs. Il varie de 0 à 1. Plus il est élevé, plus ce pays est proche du but et plus est avancée sa réalisation de l’EPT. Cet indice composite, qui vise à donner une imaged’ensemble des progrès réalisés en direction de l’EPT, identifie les pays qui obtiennent de bons résultats sur tous les fronts, ceux qui ne réussissent que dans certains domaines et ceux qui rencontrent des difficultés (pour de plus amples informations,voir l’appendice au Rapport).
L’indice du développement de l’éducation pour tous
Distance moyenne par rapport aux 4 objectifs de l’EPT
Objectifs atteints [IDE : de 0,98 à 1,00] (3) : Estonie, Pologne,Slovénie.
Proche des objectifs [IDE : de 0,95 à 0,97] (8) : Albanie, Bélarus,Croatie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, République tchèque,Slovaquie.
Position intermédiaire [IDE : de 0,80 à 0,94] (3) : Bulgarie,République de Moldova, Roumanie.
IPS (indice de parité entre les sexes). Rapport entre les valeurs correspondant au sexe féminin et au sexe masculin (ou, dans certains cas, entre lesvaleurs correspondant au sexe masculin et au sexeféminin) pour un indicateur donné. Un IPS égal à 1indique la parité entre les sexes ; un IPS situé entre 0 et 1 exprime une disparité en faveur desgarçons/hommes ; un IPS supérieur à 1 exprime une disparité en faveur des filles/femmes.
PNB (produit national brut). Somme du produit intérieurbrut et des recettes ou revenus nets en provenancede l’étranger. Ces recettes pouvant être positives ou négatives, le PNB peut être supérieur ou inférieurau produit intérieur brut (PIB).
TBS (taux brut de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés dans un niveau d’enseignement donné,quel que soit leur âge, exprimé en pourcentage de la population du groupe d’âge officiel qui correspondà ce niveau d’enseignement. Le TBS peut excéder100 % compte tenu des entrées tardives et/ou desredoublements.
TNS (taux net de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés du groupe d’âge correspondantofficiellement à un niveau d’enseignement donné,exprimé en pourcentage de la population de cegroupe d’âge.
Abréviations
Rapportélèves/
enseignant
Enseignantsformés
(%)Enseignantes
(%)
Taux de survie en 5e année
(%)TBS total
(%) IPSTotal IPSTBS total
(%) IPSTNS total
(%)IPS duTBS
TBS total(%) IPS
Enseignementsupérieur
EnseignementsecondaireEnseignement primaire
Enseignementpréprimaire
Taux d’alphabétismedes adultes (%) Dépenses
publiques d’éducation(% du PNB)
Indice dudéveloppement
de l’EPT(IDE)
Scolaritéobligatoire
(grouped’âge)
Populationtotale
(milliers)Pays
3 122 6-13 98,7 0,99 44,4 1,07 97,2 1,00 90,0 73,5 ... 21,8 78,4 1,03 15,1 1,69 ... 0,961
9 986 6-14 99,7 1,00 98,7 0,98 94,2 0,98 ... 99,2 97,9 16,7 84,1 1,04 62,1 1,37 6,0 0,969
4 067 ... 94,6 0,93 ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
8 033 7-16 98,6 0,99 70,4 0,99 90,4 0,98 92,7 92,0 ... 16,8 94,3 0,97 37,7 1,23 3,6 0,949
4 445 7-14 98,1 0,98 38,4 0,94 88,5 0,99 99,9 89,4 100,0 17,9 88,4 1,02 36,4 1,15 4,3 0,962
2 035 7-15 ... ... 28,2 1,01 92,3 1,01 97,5 68,7 ... 21,2 84,0 0,97 27,1 1,29 4,2 ...
1 353 7-15 99,8 1,00 105,7 0,99 95,8 0,96 98,5 ... ... 14,1 95,9 1,02 63,9 1,66 6,2 0,981
144 877 6-15 99,6 1,00 91,9 0,94 ... 1,00 99,8 98,6 ... 17,1 92,0 1,01 69,9 1,34 3,2 ...
9 968 7-16 ... ... 79,5 0,98 90,8 0,99 98,2 85,7 ... 10,3 103,6 1,01 44,1 1,29 5,3 0,968
2 351 7-15 99,7 1,00 60,2 0,94 87,6 0,98 96,8 97,1 ... 14,3 94,5 1,01 68,5 1,64 5,9 0,958
3 484 7-16 99,6 1,00 55,3 0,95 94,3 0,99 98,3 ... ... 15,9 100,5 0,99 64,5 1,58 6,1 0,979
38 651 7-18 ... ... 49,0 1,00 98,0 0,99 98,2 83,5 ... 14,8 102,9 0,97 58,5 1,43 5,5 0,987
4 276 6-16 99,0 0,99 39,4 0,96 78,3 0,99 90,1 95,5 ... 19,5 72,4 1,03 28,7 1,34 3,8 0,914
10 257 6-15 ... ... 95,6 1,00 88,5 0,99 96,6 84,2 ... 17,4 95,8 1,03 33,7 1,09 4,5 0,958
22 437 7-16 97,3 0,98 75,7 1,03 88,4 0,98 95,8 86,8 ... 17,4 84,2 1,01 30,4 1,24 3,4 0,949
10 545 7-14 ... ... 43,7 1,01 74,9 1,00 ... 82,2 100,0 19,9 88,7 1,01 36,0 1,20 5,1 ...
5 394 6-16 99,7 1,00 82,9 0,97 87,0 0,99 98,3 92,9 ... 19,1 89,5 1,01 32,1 1,13 4,2 0,961
1 988 7-15 99,7 1,00 73,2 0,95 93,1 0,99 99,5 96,3 ... 12,5 107,6 1,00 66,0 1,43 ... 0,980
69 303 6-14 86,5 0,83 6,8 0,94 87,9 0,92 ... ... ... ... 76,0 0,76 24,8 0,73 3,7 ...
49 290 7-15 99,6 1,00 52,0 0,98 81,5 1,00 ... 98,6 99,7 19,5 96,8 1,00 58,0 1,17 4,4 ...
405 861 ... 97,3 0,97 60,2 0,94 88,8 0,97 ... 90,7 ... 17,3 90,1 0,96 37,7 1,23 4,4 ...
988 390 ... 98,9 1,00 81,9 1,01 95,6 1,00 ... 82,9 ... 14,6 105,9 1,02 54,6 1,80 5,1 ...
6 134 038 ... 81,7 0,88 48,6 1,02 84,0 0,93 ... 73,1 ... 22,4 63,7 0,92 23,2 ... 4,5 ...
Albanie1
Bélarus
Bosnie-Herzégovine
Bulgarie
Croatie
ERY de Macédoine
Estonie
Fédération de Russie
Hongrie
Lettonie
Lituanie
Pologne
République de Moldova
République tchèque
Roumanie
Serbie-et-Monténégro
Slovaquie
Slovénie
Turquie
Ukraine
Europe centrale et orientale
Pays développés
Monde
Europe centrale et orientale : sélection d’indicateurs de l’éducation, 2001
Notes : les données en gras sont de 1999 et en italique de 2000. Pour des notes détaillées sur les pays, voir les tableaux sources.1. Pays bénéficiant de l’Initiative de mise en œuvre accélérée (IMOA).Source : Institut de statistique de l’UNESCO ; Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2005 (annexe statistique)
7
Aperçu régional
Europe centrale et orien
tale
1
La PEPE : importante pour lesperformances futures, forte participationdans la plupart des pays
Les possibilités d’apprentissage offertes dans la petite
enfance produisent des bénéfices qui favorisent les
acquis scolaires ultérieurs et, par la suite,
l’apprentissage tout au long de la vie. Dans la plupart
des pays d’Amérique du Nord et d’Europe occidentale,
les enfants bénéficient largement des programmes de
protection et d’éducation de la petite enfance (PEPE),
ce qui est le signe d’un réel engagement en faveur
de ce niveau d’enseignement. Dans la majorité des pays
européens, par exemple, une année d’éducation
préscolaire obligatoire (généralement celle qui précède
l’entrée dans l’enseignement primaire) est devenue
la norme.
Dans la moitié des pays pour lesquels les données sont
disponibles, les taux bruts de scolarisation (TBS) dans
l’éducation préprimaire formelle étaient supérieurs à
87 % en 2001. Dans certains pays comme la Belgique,
la France et l’Italie, la participation est presque
universelle dès l’âge de 3 ans. Ces chiffres ne couvrent
pas, toutefois, d’autres formes de PEPE, ce qui peut
expliquer les faibles taux de participation observés dans
certains pays. Pour l’éducation préprimaire formelle,
la parité entre les sexes a été atteinte dans tous les
pays d’Amérique du Nord et d’Europe occidentale, à
l’exception de la Grèce et de la Norvège, où les filles
inscrites sont plus nombreuses que les garçons.
Dans cette région, du fait de cette participation
généralement élevée, un enfant peut espérer bénéficier,
en moyenne, de 2,2 années d’éducation préprimaire, de
nombreux pays cherchant en outre à étendre la durée
de ce type d’éducation.
Pratiquement tous les pays de la région ont réalisé l’enseignement primaire universel (EPU)
et sont proches de l’enseignement secondaire universel, du fait de la scolarisation obligatoire
largement en vigueur depuis un siècle et de la démocratisation des systèmes éducatifs.
De nombreux pays
sont néanmoins
confrontés à des
problèmes liés à la
qualité, en termes
notamment de
pertinence dans le contexte de la mondialisation, d’équité, d’intégration, d’égalité entre les sexes et de
niveau des acquis d’apprentissage. Si l’accès n’est plus une question cruciale, l’achèvement de la scolarité,
en particulier au niveau secondaire, est un sujet de préoccupation. Dans plusieurs pays, une part importante
des élèves quitte l’école sans diplôme ni autre qualification. On observe, en outre, un écart entre le nombre
des élèves qui achèvent avec succès leur scolarité et le nombre de ceux d’entre eux qui maîtrisent un
ensemble minimal de compétences cognitives. Cependant, la réalisation de l’éducation pour tous (EPT),
qui est essentielle à un large éventail d’objectifs aussi bien individuels que du développement, dépend
foncièrement de la qualité de l’éducation proposée. Le Cadre d’action de Dakar (2000) reconnaît que
les deux sont indissociablement liées et déclare que l’accès à une éducation de haute qualité est le droit
de chaque enfant.
Aperçurégional
Amérique du Nord et Europe occidentale1
1. Selon la classification EPT. Voir le tableau pour les pays de la région.
Rapport mondial desuivi sur l’EPT
Éducation pour tous
L’EXIGENCE DE QUALITÉ
2 0 0 5
Aperçu régional
Amérique du Nord et Europe occidentale
2
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Rapport
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ous
La qualité de la PEPE offerte est difficile à évaluer car il
n’est pas aisé d’en mesurer les résultats. Qui plus est,
si les acquis d’apprentissage sont un indicateur de la
qualité, d’autres aspects sont également importants,
comme l’environnement physique, les qualifications
et la formation des enseignants ainsi que le rapport
élèves/enseignants (REE). Dans plus de la moitié des
pays pour lesquels les données sont disponibles, celui-ci
était de 15/1 ou moins, malgré des valeurs supérieures
à 20/1 à Chypre, aux États-Unis, à Monaco et au
Royaume-Uni. Le nombre d’enfants par enseignant
diffère selon l’âge des enfants, l’implantation de
l’établissement, les qualifications du personnel, l’origine
socio-économique des enfants et leur lieu de résidence.
Dans les pays de l’OCDE, le personnel du préprimaire
est généralement bien qualifié. Dans de nombreux pays
d’Europe occidentale, les enseignants doivent être
titulaires d’un diplôme universitaire, tandis qu’aux
États-Unis, une qualification moindre est suffisante.
La participation dans l’enseignementprimaire et au-delà : un accèspratiquement universel
Tous les pays d’Amérique du Nord et d’Europe occidentale
ont réalisé l’enseignement primaire universel (EPU) ou
sont sur le point de le faire. C’est là le résultat de la
mise en application des lois sur l’enseignement
obligatoire qui garantissent que presque tous les enfants
de la région achèvent le cycle de scolarité primaire.
La plupart des pays pour lesquels les données sont
disponibles sont parvenus à l’enseignement secondaireuniversel, avec des taux nets de scolarisation (TNS)
supérieurs à 90 %. La participation à ce niveau est
particulièrement élevée en Belgique, au Canada, en
Norvège, au Royaume-Uni et en Suède, où les TNS sont
de 95 % et plus. Cependant, l’absentéisme, les brimades
et l’exclusion des groupes minoritaires représentent
encore des défis à relever dans certains pays.
La participation est également élevée dans
l’enseignement supérieur et a progressé dans presque
tous les pays entre 1998 et 2001 : dans la moitié des
pays de la région, le TBS était supérieur à 57 % en 2001.
On observe des variations régionales significatives, avec
des TBS situés entre 11 % au Luxembourg et 86 % en
Finlande. Au Luxembourg, toutefois, de nombreux
étudiants suivent des études supérieures dans les pays
voisins, ce qui n’apparaît pas dans le TBS national.
Les 23 pays de la région pour lesquels les données sont
disponibles ont tous réalisé la parité entre les sexes
dans l’enseignement primaire, à l’exception du Portugal.
Des disparités significatives demeurent dans les niveaux
plus élevés, principalement en faveur des femmes.
En Amérique du Nord et en Europe occidentale, compte
tenu de la participation élevée, un enfant peut espérer
bénéficier, en moyenne, de plus de 16 années
d’éducation.
La quantité seule ne suffit pas
L’objectif de l’EPT visant à l’EPU implique non
seulement que tous les enfants aient accès à l’école et
achèvent leur scolarité, mais aussi – et c’est tout aussi
important – qu’ils reçoivent une éducation de bonne
qualité. Ce n’est qu’à cette condition que les individus
peuvent jouir de l’ensemble des bénéfices personnels
et sociétaux qu’offre une telle éducation.
Des niveaux de performance faibles dans certains pays
Si, de manière générale, la rétention scolaire est
presque universelle dans la région, dans certains pays,
un pourcentage significatif de ceux qui sortent de l’école
n’atteignent pas le niveau minimal de maîtrise défini par
les programmes nationaux. Cette observation est
confirmée par les évaluations internationales des élèves
auxquelles ont participé de nombreux pays d’Amérique
du Nord et d’Europe occidentale. En 2001, les résultats
de l’étude PIRLS (Programme international de
recherche en lecture scolaire) ont montré qu’à Chypre,
en Israël et en Norvège, les compétences en lecture
étaient limitées pour un nombre significatif d’élèves de
4e année, dont plus de 20 % se classaient dans le
quartile inférieur de l’échelle internationale d’évaluation
de la lecture. Dans les autres pays participant à l’étude,
la proportion d’élèves médiocres se situait entre 2 % aux
Pays-Bas et 11 % en Grèce et aux États-Unis. Les
faibles résultats observés dans certains pays sont
confirmés par le Programme international sur le suivi
des acquis scolaires (PISA, 2000-2002), couvrant 35 pays
à haut revenu et à revenu moyen : si, dans les pays de
l’OCDE, 18 % des élèves de 15 ans ne dépassaient pas
le niveau 1 (le plus bas des 5 niveaux de compétence)
de maîtrise de la lecture, cette catégorie représentait
de 20 à 25 % de l’ensemble des élèves en Allemagne,
en Grèce et en Suisse. Ce pourcentage est encore plus
élevé au Portugal (27 %) et en Israël (33 %).
3
Les mauvais résultats sont généralement plus répandus
dans les pays disposant de faibles ressources. Toutefois,
les résultats du PISA pour 2000-2001 ont montré que si
l’Irlande, la Suède et l’Autriche, par exemple,
atteignaient des résultats comparables en lecture,
l’Irlande dépensait 34 329 dollars EU par élève tandis
que la Suède en dépensait 54 845 et l’Autriche 77 027
(à parité de pouvoir d’achat), ce qui soulève la question
de l’utilisation efficace des ressources.
Les acquis d’apprentissage connaissent aussi
d’importantes variations au sein d’un même pays. Les
résultats des évaluations nationales et internationales
laissent à penser que les élèves issus de milieux socio-
économiques défavorisés sont particulièrement
vulnérables. De ce fait, les inégalités dans les niveaux
de résultats sont l’objet d’une attention croissante.
Parvenir à une meilleure qualité dans l’éducation :ce qui fait la différence
À défaut de théorie généralement admise pour expliquer
ce qui détermine la qualité de l’éducation, un certain
nombre d’études font apparaître des relations
significatives entre les acquis cognitifs et les dépenses
consacrées à l’école, la formation des maîtres et les
équipements scolaires. Le PISA et des études menées
par l’Association internationale pour l’évaluation du
rendement scolaire (IEA, International Association for
the Evaluation of Educational Achievement) montrent
que l’incidence d’un milieu socio-économique pauvre
peut être compensée en partie par un bon climat
scolaire, l’engagement des enseignants et une plus
grande autonomie des écoles.
Le Canada et la Finlande obtiennent des résultats élevés
aux tests internationaux, qui illustrent la continuité de
leur politique à long terme, leur vision forte et explicite
des objectifs de l’éducation et la grande estime dont
jouit une profession enseignante soutenue, en outre,
par un investissement sur la formation tant initiale que
continue et un solide encadrement. Dans ces deux pays,
les pédagogies globales sont encouragées et les
systèmes de contrôle des écoles sont rigoureux.
Des politiques pour un meilleurapprentissage : les conclusions du Rapport de 2005
À en juger par leurs déclarations générales sur la
politique éducative, la plupart des gouvernements
reconnaissent l’importance d’une amélioration de la
qualité de l’éducation. Dans les pays à faible revenu et
dans ceux dont les ressources sont sérieusement
limitées, cependant, ils sont confrontés à des choix
difficiles. Les leçons des pays qui se sont attaqués au
problème de la qualité montrent néanmoins qu’il est
possible de faire beaucoup, même dans un contexte
défavorable, en tirant un meilleur parti des ressources
existantes et en les concentrant sur des mesures
ciblées destinées à pallier des faiblesses spécifiques.
Les études suggèrent aussi que le succès des réformes
qualitatives exige que le gouvernement joue un rôle
moteur fort et accorde une importance centrale
à la qualité de la profession enseignante.
Cependant, les réformes appropriées visant à la qualité
dépendent fortement du contexte. Si, par exemple,
l’accès à des manuels scolaires et une réduction des
effectifs des classes ont une grande incidence pour
améliorer la qualité de l’apprentissage dans les pays en
développement, ces variables, qui se situent au niveau
des intrants, sont moins significatives dans les systèmes
bien établis des pays développés. Dans ceux-ci,
l’augmentation de l’investissement n’est que faiblement
corrélée à l’amélioration des résultats d’apprentissage,
tandis qu’une approche holistique pour améliorer
l’efficacité scolaire s’y révèle bien plus importante.
Enfin, quel que soit le contexte, une éducation de bonne
qualité doit aussi être synonyme d’intégration, en
reconnaissant les besoins spéciaux des enfants
handicapés issus de milieux défavorisés.
Les ressources financières et l’aide internationale
Améliorer la qualité dans un souci d’équité et
d’intégration exige un investissement durable dans
les systèmes éducatifs. Il a été avancé que les
gouvernements devraient investir au moins 6 % de
leur produit national brut (PNB) dans l’éducation,
même si cela ne suffit pas, en soi, à garantir la qualité.
En 2001, la moitié des pays de la région pour lesquels
les données sont disponibles dépensaient plus de
5,6 % de leur revenu national pour l’éducation, soit
légèrement plus que 5,1 %, valeur moyenne de ces
dépenses pour les pays développés. Au Danemark, en
Finlande, en Islande, en Israël, en Norvège, au Portugal
et en Suède, la part des dépenses d’éducation dépassait
le seuil des 6 %.
4
Aperçu régional
Amérique du Nord et Europe occidentale
La plupart des pays d’Amérique du Nord et d’Europe
occidentale sont également d’importants donateurs en
faveur de l’éducation dans les pays en développement.
Sept pays de la région sont (avec le Japon) les plus
importants contributeurs : l’Allemagne, le Canada,
l’Espagne, les États-Unis, la France, les Pays-Bas
et le Royaume-Uni engagent chaque année au moins
100 millions de dollars EU pour l’éducation. Les États-
Unis, les Pays-Bas et le Royaume-Uni allouent à
l’éducation de base plus de 70 % de leur aide à
l’éducation, tandis que l’Allemagne et la France mettent
davantage l’accent sur l’enseignement supérieur.
Les flux de l’aide destinée à l’éducation sont estimés
à 5,5 milliards de dollars EU par an pour la période
2000-2002, dont 73 % environ provenaient de bailleurs
de fonds bilatéraux2. Environ 30 % de ce montant, soit
1,54 milliard de dollars EU, était destiné à l’éducation
de base. Selon des estimations récentes, l’aide totale
à l’éducation de base pourrait atteindre de 3 à
3,5 milliards de dollars EU d’ici à 2006 (soit le double
du total actuel) si toutes les promesses récentes sont
tenues. Ce chiffre est cependant très en deçà du
montant probablement nécessaire chaque année pour
atteindre, d’ici à 2015, les objectifs de l’EPU et la parité
entre les sexes, estimé à 7 milliards de dollars EU3.
La pénurie probable de ressources rend
particulièrement nécessaire de s’assurer que l’aide est
utilisée aussi efficacement que possible et qu’elle est
dirigée vers les pays qui en ont le plus besoin.
L’efficacité de l’aide extérieure est réduite par une
fragmentation excessive : le nombre moyen de pays
recevant une aide à l’éducation des 21 pays du CAD
de l’OCDE est supérieur à 60 par donateur. L’Allemagne
et la France ont pris chacune (comme le Japon) des
engagements en faveur de l’éducation dans plus de
100 pays. La qualité de l’assistance fournie à l’éducation
serait renforcée si le nombre moyen de pays
destinataires était substantiellement réduit – question
qui se pose bien au-delà du secteur de l’éducation.
Les donateurs doivent également mieux coordonner
et harmoniser leurs programmes d’aide, dans
le sens des priorités des pays destinataires.
2. Il s’agit de l’aide en provenance des 21 pays membres du Comité d’aide audéveloppement (CAD) de l’OCDE.
3. Ce chiffre est la somme de l’aide actuellement destinée à l’éducation de base(1,54 milliard de dollars EU) et des ressources supplémentaires (5,6 milliards dedollars EU) nécessaires annuellement pour parvenir à l’EPU et à la parité entre les sexes à l’école.
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5
Aperçu régional
Amérique du Nord et Europe occidentale
Si tous les objectifs de l’EPT sont importantsindividuellement, il est également utile de disposer d’unmoyen synthétique d’indiquer les progrès réalisés endirection de l’EPT prise comme un tout. L’indice dudéveloppement de l’éducation pour tous (IDE), compositede plusieurs indicateurs pertinents, est une manière d’yparvenir. Il offre une mesure quantitative synthétiquepermettant de voir dans quelle proportion les pays satisfont à 4 des 6 objectifs de l’EPT : l’EPU, l’alphabétisme des adultes, la parité entre les sexes et la qualité*. Il montre que les 18 pays pour lesquels les données sont disponibles (sur 26 de la région Amérique du Nord et Europe occidentale) les ont atteints ou sont sur le pointde le faire. Dans la plupart de ces pays, uneattention égale est accordée à l’accès àl’éducation et à la participation, à la parité entreles sexes, à l’alphabétisme et à la rétention
scolaire. Le fait que certains pays n’ont pas atteint laparité entre les sexes tient au fait que les filles obtiennentconstamment de meilleurs résultats que les garçons auxniveaux les plus élevés de l’éducation.
* À l’heure actuelle, l’IDE n’intègre que les 4 objectifs de l’EPT les plusaisément quantifiables : l’EPU, mesurée au moyen du TNS ; l’alphabétisme des adultes, mesuré à l’aide du taux d’alphabétisme des adultes ; la paritéentre les sexes, mesurée par la moyenne simple des indices de parité entre les sexes (IPS) pour les TBS dans l’enseignement primaire et secondaire etpour l’alphabétisme des adultes ; la qualité de l’éducation, mesurée par le tauxde survie scolaire en 5e année. Pour un pays donné, l’IDE est la moyennearithmétique des valeurs des indicateurs choisis pour mesurer ces 4 objectifs.Il varie de 0 à 1. Plus il est élevé, plus ce pays est proche du but et plus estavancée sa réalisation de l’EPT. Cet indice composite, qui vise à donner uneimage d’ensemble des progrès réalisés en direction de l’EPT, identifie les paysqui obtiennent de bons résultats sur tous les fronts, ceux qui ne réussissentque dans certains domaines et ceux qui rencontrent des difficultés (pour deplus amples informations, voir l’appendice au Rapport).
L’indice du développement de l’éducation pour tous
Distance moyenne par rapport aux 4 objectifs de l’EPT
Objectifs atteints [IDE : de 0,98 à 1,00] (11) : Belgique, Danemark,Espagne, Finlande, Israël, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni,Suède, Suisse.
Proche des objectifs [IDE : de 0,95 à 0,97] (7) : Autriche, Chypre, Grèce,Irlande, Italie, Malte, Portugal.
IPS (indice de parité entre les sexes). Rapport entre les valeurs correspondant au sexe féminin et au sexe masculin (ou, dans certains cas, entre lesvaleurs correspondant au sexe masculin et au sexeféminin) pour un indicateur donné. Un IPS égal à 1indique la parité entre les sexes ; un IPS situé entre 0 et 1 exprime une disparité en faveur desgarçons/hommes ; un IPS supérieur à 1 exprime une disparité en faveur des filles/femmes.
PNB (produit national brut). Somme du produit intérieurbrut et des recettes ou revenus nets en provenancede l’étranger. Ces recettes pouvant être positives ou négatives, le PNB peut être supérieur ou inférieurau produit intérieur brut (PIB).
TBS (taux brut de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés dans un niveau d’enseignement donné,quel que soit leur âge, exprimé en pourcentage de la population du groupe d’âge officiel qui correspondà ce niveau d’enseignement. Le TBS peut excéder100 % compte tenu des entrées tardives et/ou desredoublements.
TNS (taux net de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés du groupe d’âge correspondantofficiellement à un niveau d’enseignement donné,exprimé en pourcentage de la population de cegroupe d’âge.
Abréviations
Rapportélèves/
enseignant
Enseignantsformés
(%)Enseignantes
(%)
Taux de survie en 5e année
(%)TBS total
(%) IPSTotal IPSTBS total
(%) IPSTNS total
(%)IPS duTBS
TBS total(%) IPS
Enseignementsupérieur
EnseignementsecondaireEnseignement primaire
Enseignementpréprimaire
Taux d’alphabétismedes adultes (%) Dépenses
publiques d’éducation(% du PNB)
Indice dudéveloppement
de l’EPT(IDE)
Scolaritéobligatoire
(grouped’âge)
Populationtotale
(milliers)Pays
82 349 6-18 ... ... 100,7 0,98 ... 0,99 . ... ... 14,3 99,8 0,99 49,9 0,98 4,6 ...
67 6-16 ... ... ... ... ... ... ... 75,0 ... 11,9 ... ... . . ... ...
8 106 6-15 ... ... 83,9 1,00 89,9 0,99 . 88,5 ... 13,5 99,1 0,95 48,3 1,19 5,9 0,967
10 273 6-18 ... ... 113,8 1,00 100,0 0,99 ... 78,9 ... 11,9 157,1 1,12 59,8 1,17 5,7 0,987
31 025 6-16 ... ... 64,7 0,99 99,6 1,00 ... 68,1 ... 17,4 106,2 0,99 59,1 1,34 5,3 ...
789 6-15 96,8 0,96 59,3 1,00 95,9 1,00 ... 81,9 ... 19,0 96,9 1,02 25,6 1,25 5,9 0,976
5 338 7-16 ... ... 90,0 1,00 100,0 1,00 ... 64,0 ... 9,9 128,8 1,05 62,6 1,41 8,5 0,994
40 875 6-16 ... ... 106,1 1,00 99,7 0,98 ... 71,0 ... 14,0 115,7 1,06 58,9 1,19 4,5 0,984
288 025 6-17 ... ... 61,3 1,03 92,7 1,01 ... 86,5 ... 15,4 93,0 0,99 81,4 1,35 5,6 ...
5 188 7-16 ... ... 55,2 0,99 100,0 0,99 99,9 74,2 ... 15,6 126,5 1,11 85,7 1,23 6,4 0,990
59 564 6-16 ... ... 113,6 1,00 99,6 0,99 ... 78,7 ... 18,6 107,8 1,01 53,6 1,27 5,7 ...
10 947 6-15 ... ... 68,2 1,04 96,8 0,99 ... ... ... 12,5 95,7 1,02 68,3 1,11 3,9 0,971
3 865 6-15 ... ... ... ... 95,5 1,00 98,8 80,7 ... 20,2 104,8 1,10 49,9 1,29 5,1 0,978
285 6-16 ... ... 116,7 1,02 99,7 1,00 ... 77,5 ... 10,9 111,3 1,07 54,6 1,77 6,7 ...
6 174 5-15 95,3 0,96 107,7 1,00 99,9 1,00 ... 83,1 ... 12,4 94,4 0,99 57,6 1,38 7,6 0,981
57 521 6-16 ... ... 98,4 0,99 99,2 0,98 96,5 95,3 ... 10,6 98,1 0,96 53,1 1,34 5,0 0,978
441 6-15 ... ... 83,7 1,00 96,2 0,99 99,0 67,9 ... 11,7 96,1 1,07 11,5 1,13 4,5 0,981
391 5-16 92,6 1,02 100,7 0,97 96,6 0,99 99,9 86,8 ... 19,1 91,3 0,99 24,4 1,41 4,9 0,970
34 6-16 ... ... ... ... ... ... ... 86,5 ... 22,3 ... ... . . ... ...
4 494 6-16 ... ... 80,8 1,06 99,9 1,00 ... ... ... ... 113,4 1,02 74,1 1,55 7,2 0,995
15 982 6-17 ... ... 97,6 0,99 99,4 0,98 ... 77,6 ... 9,8 122,2 0,97 57,0 1,07 5,0 0,992
10 033 6-15 ... ... 70,2 ... 99,8 0,96 ... 81,2 ... 11,1 114,7 1,05 53,1 1,37 6,1 0,968
58 881 5-16 ... ... 83,2 1,00 100,0 1,00 ... 81,8 ... 17,2 179,1 1,25 63,6 1,23 4,5 0,980
27 6-16 ... ... ... ... ... ... ... 91,0 ... 5,4 ... ... ... ... ... ...
8 860 7-16 ... ... 75,1 0,99 99,8 1,03 ... ... ... 11,5 145,7 1,21 76,2 1,54 7,8 0,980
7 173 7-15 ... ... 97,2 0,99 98,8 0,99 99,3 72,5 ... 13,6 98,0 0,94 44,4 0,80 5,1 0,988
716 706 ... 98,8 1,00 87,0 1,00 95,4 1,00 ... 79,8 ... 13,5 107,6 1,03 57,0 1,07 5,6 ...
988 390 ... 98,9 1,00 81,9 1,01 95,6 1,00 ... 82,9 ... 14,6 105,9 1,02 54,6 1,80 5,1 ...
6 134 038 ... 81,7 0,88 48,6 1,02 84,0 0,93 ... 73,1 ... 22,4 63,7 0,92 23,2 ... 4,5 ...
Allemagne
Andorre
Autriche
Belgique
Canada
Chypre
Danemark
Espagne
États-Unis
Finlande
France
Grèce
Irlande
Islande
Israël
Italie
Luxembourg
Malte
Monaco
Norvège
Pays-Bas
Portugal
Royaume-Uni
Saint-Marin
Suède
Suisse
Amérique du Nordet Europe occidentale
Pays développés
Monde
Amérique du Nord et Europe occidentale : sélection d’indicateurs de l’éducation, 2001
Notes : les données en gras sont de 1999 et celles qui apparaissent en italique de 2000. Pour des notes détaillées sur les pays, voir les tableaux sources.Source : Institut de statistique de l’UNESCO ; Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2005 (annexe statistique)
6
Aperçu régional
Am
érique du N
ord et Europe occidentale
1
La PEPE : importante pour lesperformances futures, bien établie dans de nombreux pays
Les possibilités d’apprentissage offertes dans la petite
enfance produisent des bénéfices qui favorisent les
acquis scolaires ultérieurs et, par la suite,
l’apprentissage tout au long de la vie. Les enfants de la
région bénéficient de plus en plus de la protection et
éducation de la petite enfance (PEPE). La participation à
l’éducation préprimaire a progressé au cours de la
dernière décennie dans la plupart des pays pour
lesquels les données sont disponibles, notamment en
Colombie, au Costa Rica, en Équateur, au Guyana, au
Nicaragua, au Pérou et à Trinité-et-Tobago, où le taux
brut de scolarisation (TBS) a augmenté de plus de 60 %.
En 2001, le TBS pour l’éducation préprimaire dépassait
67 % dans la moitié des pays pour lesquels on disposait
de données, malgré une participation encore faible au
Belize, au Honduras et au Nicaragua, où les TBS se
situaient en dessous de 30 %. Les disparités entre les
sexes sont généralement faibles à ce niveau, mais
demeurent significatives dans des pays comme les
îles Vierges britanniques et les îles Turques et Caïques,
où la participation des filles à l’éducation préprimaire
reste inférieure de 13 à 20 points de pourcentage à celle
des garçons.
Si les recherches ont montré que les enfants issus des
milieux les plus pauvres sont ceux qui tirent le plus
profit de la PEPE en termes de soins, de santé et
d’éducation, les données indiquent qu’ils sont aussi le
plus susceptibles d’en être exclus. Les taux de
fréquentation des programmes d’éducation préprimaire
sont considérablement plus élevés pour les enfants des
milieux urbains que des zones rurales, et pour ceux des
foyers les plus aisés. Parmi les pays couverts par les
enquêtes par grappes avec indicateurs multiples (MICS,
multiple indicator cluster surveys) de l’UNICEF, menées
en 2000 ou au cours des années voisines, la République
dominicaine accusait l’une des plus grandes différences
de fréquentation entre riches et pauvres.
Du fait du niveau relativement élevé de la participation,
un enfant de la région peut espérer bénéficier, en
moyenne, de 1,6 année d’éducation préprimaire, ce qui
reste toutefois en deçà du chiffre de 2,2 années observé
en Amérique du Nord et en Europe occidentale.
Composée de 2 groupes de pays — ceux d’Amérique latine et ceux des Caraïbes —,
la région a fait, dans son ensemble, des progrès significatifs au cours de la dernière
décennie pour universaliser l’éducation, mais la qualité demeure un défi à relever
prépondérant. La rétention scolaire est
un sujet de préoccupation (le taux de
survie en 5e année est inférieur à 89 %
dans la moitié des pays pour lesquels
les données sont disponibles) et un
immense écart existe entre le nombre
des enfants qui achèvent avec succès leur scolarité et le nombre de ceux d’entre eux qui maîtrisent un
ensemble minimal de compétences cognitives. Cependant, la réalisation de l’éducation pour tous (EPT),
qui est essentielle à un large éventail d’objectifs aussi bien individuels que du développement, dépend
foncièrement de la qualité de l’éducation proposée. Le Cadre d’action de Dakar (2000) reconnaît
que les deux sont indissociablement liées et déclare que l’accès à une éducation de haute qualité
est le droit de chaque enfant.
Aperçurégional
Amérique latineet Caraïbes1
1. Selon la classification EPT. Voir le tableau pour les pays de la région.
Rapport mondial desuivi sur l’EPT
Éducation pour tous
L’EXIGENCE DE QUALITÉ
2 0 0 5
2
50
02
Rapport
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Les indicateurs suggèrent que les enfants reçoivent des
soins et une attention individuels d’assez bonne qualité,
nécessaires à cet âge. Dans la moitié des pays pour
lesquels les données sont disponibles, le nombre
d’élèves par enseignant était inférieur à 18 en 2001, soit
bien moins que la moyenne de 21 qui est celle des pays
en développement. Toutefois, la qualité de la PEPE pâtit
de la qualification insuffisante des enseignants. Dans la
moitié des pays, plus de 25 % des enseignants ne sont
pas formés. Ce pourcentage est encore plus élevé dans
des pays comme Anguilla, la Grenade, le Nicaragua, le
Panama, la République dominicaine et Trinité-et-
Tobago, où plus de 60 % des enseignants sont sans
formation. À l’inverse, tous les enseignants ont reçu une
formation aux Antilles néerlandaises, à Aruba, aux
Bermudes, à Cuba, au Guatemala et à Montserrat, ce
qui témoigne d’efforts visant à une bonne qualité de la
prise en charge, de la santé, de l’éducation et du
développement des jeunes enfants.
La participation dans l’enseignementprimaire et au-delà : une expansionimportante
L’Amérique latine et les Caraïbes ont connu un progrès
significatif au cours de la dernière décennie, en
particulier dans l’enseignement primaire et secondaire.
L’enseignement primaire universel (EPU) a été ou est
proche d’être réalisé dans plusieurs pays. La moyenne
du taux net de scolarisation (TNS) a progressé de 86 à
94 % de 1990 à 1998, pour atteindre près de 96 % en
2001. Il en est résulté une diminution du nombre des
enfants non scolarisés, qui est passé de 3,7 millions en
1998 à 2,5 millions en 2001. Quelque 10 pays sont
encore loin de l’EPU, avec des TNS inférieurs à 90 %.
Les Bahamas sont le seul pays qui combine un TBS
inférieur à 100 % avec un TNS inférieur à 90 %, ce qui
manifeste un besoin d’augmenter la capacité de leur
système scolaire primaire afin de scolariser tous les
enfants.
Alors que la participation est généralement élevée
dans l’enseignement primaire, tous les enfants qui
ont accès à l’école n’achèvent pas le cycle. Un grand
nombre d’entre eux sont poussés prématurément
hors de l’école par les coûts, par des environnements
scolaires peu accueillants, par la nécessité de compléter
les revenus familiaux ou par la médiocre qualité de
l’éducation. Dans la moitié des pays pour lesquels les
données sont disponibles, moins de 89 % des enfants
atteignent la 5e année du primaire. Les taux de survie
en 5e année sont encore plus faibles (inférieurs à 70 %)
en Colombie, au Guatemala, au Nicaragua et au
Salvador.
La participation a également progressé dans les niveaux
scolaires plus élevés. Tandis que, pour la plupart des
pays, les TBS dans l’enseignement secondaire étaient
inférieurs à 60 % en 1990, la moyenne régionale était de
72 % en 1998 et de 86 % en 2001. Ces TBS sont très
variables : de moins de 40 % au Guatemala à près de
107 % au Brésil, où une proportion importante des
jeunes ayant dépassé l’âge officiel sont scolarisés (dans
ce pays, le TNS est de l’ordre de 72 %).
Dans l’enseignement supérieur, le niveau médian de
participation de la région était de l’ordre de 26 % en 2001.
À ce niveau d’enseignement, les TBS ont progressé entre
1998 et 2001 dans la plupart des pays pour lesquels les
données sont disponibles. Ils sont relativement élevés
(supérieurs à 50 %) en Argentine, aux Bermudes et aux
îles Vierges britanniques, mais encore très bas à Sainte-
Lucie (1,4 %) et à Trinité-et-Tobago (7,3 %). Toutefois,
dans certains pays des Caraïbes, ils ne reflètent pas le
fait que de nombreux étudiants suivent des études
supérieures dans d’autres pays, voisins ou non.
Outre qu’il est un droit intrinsèque, l’alphabétismerenforce chez les adultes un engagement en faveur
de l’éducation de leurs enfants. Dans la majorité des
pays pour lesquels les données sont disponibles, les
taux d’alphabétisme des adultes se situaient au-dessus
de 90 % en 2002. Toutefois, l’analphabétisme était
encore largement répandu dans des pays comme le
Guatemala et Haïti, où la proportion de la population de
15 ans et plus sachant lire et écrire était respectivement
de 70 et 52 %.
Si la parité entre les sexes a été atteinte dans le
primaire par presque tous les pays de la région (le
Guatemala faisant exception), des disparités importantes
existent encore dans l’enseignement secondaire et
supérieur. À ces niveaux, elles le sont souvent au
détriment des élèves de sexe masculin, à l’exception de
la Grenade où l’on compte moins de 50 filles scolarisées
dans le secondaire pour 100 garçons.
La parité entre les sexes dans l’alphabétisme des
adultes a également été atteinte dans la majorité des
pays. L’indicateur de parité entre les sexes (IPS) moyen
pour la région est de 0,98. Cependant, en Bolivie, au
Guatemala et au Pérou, moins de 90 femmes sont
alphabètes pour 100 hommes. En revanche, la Jamaïque
fait apparaître une disparité significative entre les sexes
au détriment des hommes, avec un IPS de 1,09.
En Amérique latine et dans les Caraïbes, compte tenu
de la participation relativement élevée, un enfant peut
espérer bénéficier, en moyenne, de 13 années
d’éducation, soit malgré tout 3 ans de moins qu’en
Amérique du Nord et qu’en Europe occidentale.
Aperçu régional
Amérique latine et Caraïbes
3
La quantité seule ne suffit pas
L’objectif de l’EPT visant à l’EPU implique non
seulement que tous les enfants aient accès à l’école et
achèvent leur scolarité, mais aussi – et c’est tout aussi
important – qu’ils reçoivent une éducation de bonne
qualité. Ce n’est qu’à cette condition que les individus
peuvent jouir de l’ensemble des bénéfices personnels
et sociétaux qu’offre une telle éducation. Toutefois, dans
de nombreux pays, l’extension de la scolarisation se fait
aux dépens de la qualité.
Des niveaux de performance très faibles dans certains pays
Dans la région, la rétention scolaire est souvent un
sujet de préoccupation. En outre, une part importante
de ceux qui sortent de l’école ne possèdent pas le niveau
minimal de maîtrise défini par les gouvernements
nationaux. Dans certains pays d’Amérique latine, les
évaluations nationales font apparaître chez une grande
partie des élèves du primaire un faible niveau d’acquis
d’apprentissage. Au Nicaragua, en 2002, 70 % des élèves
ne dépassaient pas le niveau « basique » en langue et
plus de 80 % en mathématiques. En Uruguay (1999),
les résultats en langue étaient jugés « insatisfaisants »
ou « très insatisfaisants » pour 40 % des élèves de
6e année. Au Salvador (1999), 40 % des élèves de
6e année ne parvenaient qu’au niveau « basique » en
langue, en mathématiques, en sciences et en sciences
sociales. Au Honduras (2002), les résultats en langue
et en mathématiques étaient « faibles » pour 90 % des
élèves de cette même année d’études. Les évaluations
internationales impliquant certains pays de la région
confirment ces résultats. En 2001, l’étude PIRLS
(Programme international de recherche en lecture
scolaire) a montré qu’en Argentine et au Belize, les
compétences en lecture étaient limitées pour un grand
nombre d’élèves de 4e année, dont 54 et 84 %
respectivement se classaient dans le quartile inférieur
de l’échelle internationale d’évaluation de la lecture.
Au Pérou, qui a participé au Programme international
sur le suivi des acquis scolaires (PISA, 2000-2002),
80 % des élèves de 15 ans ne dépassaient pas le niveau 1
(le plus bas des 5 niveaux de compétence) de maîtrise
de la lecture.
La faiblesse des résultats revêt une gravité toute
particulière dans les pays dont les systèmes éducatifs
disposent de peu de ressources. Toutefois, en 2000-
2001, les résultats du PISA ont montré que, tandis que
le Mexique, le Chili et l’Argentine, par exemple,
atteignaient les mêmes résultats moyens aux tests,
le Mexique dépensait 12 189 dollars EU par élève,
contre 17 820 au Chili et 18 893 en Argentine (montants
calculés à parité de pouvoir d’achat), ce qui pose la
question de l’utilisation efficace des ressources.
Les acquis d’apprentissage tendent à varier au sein d’un
même pays. Les résultats des évaluations nationales
et internationales laissent à penser que les élèves issus
de zones rurales et de milieux socio-économiques
défavorisés sont particulièrement vulnérables.
Parmi les pays qui ont participé en 1997 à une étude
menée par le Laboratoire latino-américain d’évaluation
de la qualité de l’éducation (LLCE, Laboratorio
Latinoamericano de Evaluación de la Calidad de la
Educación), c’est à Cuba que le niveau des acquis des
élèves est le plus élevé et les disparités liées aux
origines familiales les plus faibles.
Parvenir à une meilleure qualité dans l’éducation :ce qui fait la différence
À défaut de théorie généralement admise pour expliquer
ce qui détermine la qualité de l’éducation, les études
menées dans des pays en développement au niveau
local font apparaître des relations significatives entre
les acquis cognitifs et les dépenses consacrées à l’école,
la formation des maîtres et les équipements scolaires.
Des études expérimentales, qui représentent un corpus
de plus en plus fourni, concluent que la performance
scolaire (mesurée par les résultats aux tests) est
notablement améliorée par la fourniture de manuels
scolaires, la réduction du nombre d’élèves par classe,
un temps d’instruction adéquat et des pratiques
d’enseignement pertinentes. Ces conclusions valent
particulièrement pour les enfants issus de milieux
sociaux défavorisés.
Tandis que la qualité de l’éducation demeure un
problème dans la région, des efforts importants sont
mis en œuvre dans de nombreux pays pour l’améliorer
sous certains des aspects déjà évoqués. Ainsi, en 2001,
le rapport élèves/enseignant (REE) dans l’enseignement
primaire était inférieur à 21/1 dans la moitié des pays
pour lesquels les données sont disponibles – bien en
dessous de la moyenne des pays en développement, qui
se situe à 28/1. Il a diminué au cours de la dernière
décennie dans la plupart des pays. Cependant, avec une
valeur de l’ordre de 40/1, il reste un problème dans des
pays comme la République dominicaine et le Nicaragua.
Les qualifications des enseignants demeurent faibles
dans un certain nombre de pays. Le pourcentage
d’enseignants ayant reçu une formation est inférieur à
78 % dans la moitié des pays pour lesquels les données
sont disponibles pour 2001. Il est encore plus faible dans
des pays comme le Belize, la République dominicaine et
Saint-Kitts-et-Nevis, où moins de 60 % des enseignants
en ont reçu une. Parallèlement, aux Antilles
néerlandaises, à Aruba, aux Bermudes, à Cuba, au
Guatemala, aux îles Turques et Caïques et au Suriname,
tous les enseignants sont formés. La répartition des
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02
Rapport
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4
enseignants est souvent inégale au sein d’un même
pays, les zones défavorisées recevant ordinairement
moins d’enseignants formés que les autres.
L’amélioration des acquis de l’enseignement suppose
que les enseignants soient dotés du matériel didactique
dont ils ont besoin. Il est toutefois possible que la
structure des dépenses publiques consacrées à
l’éducation ne favorise pas la mise à disposition de
manuels scolaires dans les classes. Dans de nombreux
pays, les salaires des enseignants du primaire absorbent
la quasi-totalité des dépenses courantes consacrées
à l’enseignement primaire (plus de 90 % pour le Belize,
la Colombie, Montserrat et Saint-Vincent-et-les-
Grenadines), n’en laissant souvent qu’une infime fraction
(moins de 1 % au Belize) pour les manuels scolaires et
autres matériels essentiels à un meilleur apprentissage.
Toutefois, le fait de réserver des ressources pour
d’autres intrants doit être mis en balance avec la
nécessité d’une rémunération suffisante pour attirer
et retenir des enseignants qualifiés. Le revenu de ces
derniers est souvent trop faible pour leur assurer un
niveau de vie convenable. Les données relatives à 1998-
2001 font apparaître des baisses significatives du salaire
réel en Argentine, au Chili et en Uruguay.
L’utilisation du temps d’instruction
Les travaux de recherche font invariablement
apparaître des corrélations positives entre le temps
d’instruction et les acquis des élèves aux niveaux
primaire et secondaire. Pour la région, la durée
moyenne d’instruction est de 830 heures par an dans
l’enseignement primaire et dans le premier cycle du
secondaire. Alors que le temps moyen d’instruction
prévu a augmenté depuis les années 1980, il est
encore bien en deçà du seuil recommandé de 850 à
1 000 heures, largement reconnu comme propice
à un apprentissage efficace.
Des politiques pour un meilleurapprentissage : les conclusions du Rapport de 2005
À en juger par leurs déclarations générales sur la
politique éducative, la plupart des gouvernements
reconnaissent l’importance d’une amélioration de la
qualité de l’éducation. Dans les pays à faible revenu
et dans ceux dont les ressources sont sérieusement
limitées, cependant, ils sont confrontés à des choix
difficiles. Les leçons des pays qui se sont attaqués au
problème de la qualité montrent néanmoins qu’il est
possible de faire beaucoup, même dans un contexte
défavorable, en tirant un meilleur parti des ressources
existantes et en les concentrant sur des mesures
ciblées destinées à pallier des faiblesses spécifiques.
Les études suggèrent aussi que le succès des réformes
qualitatives exige que le gouvernement joue un rôle
moteur fort et accorde une importance centrale à la
qualité de la profession enseignante.
S’il n’y a pas de recette universelle pour améliorer
la qualité, une approche possible consiste à définir
un ensemble minimum d’éléments essentiels.
D’après ceux qui sont cités dans le Rapport, il s’agit
notamment de l’engagement d’offrir à chaque élève
un temps minimal d’instruction clairement défini2,
de l’accroissement des ressources3, d’un lieu sain
et sûr pour apprendre, d’un accès individuel au matériel
didactique et d’enseignants suffisamment formés
et maîtrisant les contenus de l’enseignement et
la pédagogie.
L’accent mis sur les normes minimales ne doit
pas exclure, toutefois, des activités plus novatrices.
Les domaines suggérés pour la définition de politiques
sont notamment les suivants : l’investissement sur
les enseignants (pratique du recrutement, salaire
et conditions d’emploi, formation professionnelle
continue…)4, des pratiques d’enseignement structurées
et centrées sur l’enfant5, des politiques linguistiques
appropriées, des évaluations régulières et un
renforcement du leadership scolaire6. La création
et le partage des connaissances contribuent également
à l’édification d’une culture de la qualité. Une bonne
qualité doit, en outre, être synonyme d’intégration,
en reconnaissant les besoins spéciaux des enfants
qui vivent avec le VIH/sida et des handicaps, de ceux
qui travaillent et de ceux qui sont issus de milieux
défavorisés7.
2. Au Chili, une augmentation du nombre annuel d’heures d’instruction(qui vont passer de 880 à 1 200) est en cours de réalisation.
3. Le Brésil et le Costa Rica ont pris des dispositions constitutionnellesgarantissant l’affectation d’un pourcentage déterminé du budget à l’éducation.
4. Le Chili a adopté un plan de carrière complet pour les enseignants, qui s’esttraduit par le vote de 3 lois par le Parlement (en 1991, 1995 et 2001). En 2001, des hausses du salaire des enseignants ont été décidées et de nouveaux critèresmis en place pour lier, sur la base du volontariat, l’avancement professionnel des enseignants à l’évaluation et à la validation de leurs compétences. Un réseaunational des enseignants pour l’excellence pédagogique a été également mis en place. Au Mexique, le programme Carrera Magisterial démontre qu’un complément de formation, conjugué à une augmentation aussi bien des salaires que desressources des écoles, entraîne une amélioration des résultats des élèves.
5. En Amérique latine, plusieurs programmes reposent sur des pédagogiesouvertes et fondées sur la découverte. Il s’agit notamment d’Escuela Nueva(Colombie), d’Escuela Nueva Unitaria (Guatemala) et des écoles Fe y Alegría dansplusieurs pays. Ces programmes ont pour objet d’encourager une pédagogie activeet centrée sur l’enfant, l’apprentissage coopératif, la pensée critique et la capacitéà résoudre des problèmes.
6. Au Nicaragua, des écoles autonomes, principalement dans les zonesdéfavorisées, ont d’aussi bons résultats que les autres écoles. Ce résultat est associé à leur degré d’autonomie dans le recrutement et le contrôle dupersonnel. Au Salvador, où les communautés ont acquis une autorité importantesur les écoles EDUCO, une évaluation a établi qu’une plus grande implication descommunautés et des parents améliorait les compétences linguistiques des élèveset réduisait l’absentéisme.
7. Le Chili s’est attaqué aux inégalités avec des programmes tels P-900, destiné aux écoles faisant partie des 10 % les moins performantes, et MECE(programme rural).
8. Il s’agit de l’aide en provenance des 21 pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE.
9. Ce chiffre est la somme de l’aide actuellement destinée à l’éducation de base(1,54 milliard de dollars EU) et des ressources supplémentaires (5,6 milliards dedollars EU) nécessaires annuellement pour parvenir à l’EPU et à la parité entre les sexes à l’école.
Le Brésil et le Chili sont des exemples de pays qui
s’attaquent d’une manière convaincante à la question
de la qualité. Le premier a ainsi adopté des politiques
destinées à traiter les inégalités régionales et sociales
en matière d’intrants (en particulier de financement)
et d’acquis, à former les enseignants en recourant à
l’apprentissage à distance, à augmenter le nombre de
manuels scolaires et à donner aux élèves scolarisés
tardivement une chance de rattraper le niveau des
autres.
Cuba se distingue, dans la région, par un engagement
permanent, depuis plus de 40 ans, en faveur de
l’éducation caractérisé par un niveau élevé
d’investissements (de 10 à 12 % du PNB) et par des
incitations destinées à récompenser l’excellence des
élèves, des enseignants et des écoles. Des mécanismes
ont été mis en place pour permettre à d’autres de
profiter d’une telle expérience. Les enseignants
jouissent d’une grande estime. Leur formation initiale
se déroule entièrement en milieu scolaire. Chaque
enseignant doit réaliser une recherche appliquée sur
les méthodes et les matériels d’enseignement et les
résultats les plus intéressants sont mis en commun
lors de conférences municipales consacrées l’éducation.
Ces recherches sont encadrées par des instituts
spécialisés.
Les ressources financières et l’aide internationale
Le double défi de l’amélioration de la qualité et d’une
extension équitable de l’accès exige un investissement
durable de la part des pays concernés. Il a été avancé
que les gouvernements devraient investir au moins
6 % de leur PNB dans l’éducation, même si cela ne
suffit pas, en soi, à garantir la qualité. En 2001, la moitié
des pays de la région pour lesquels les données sont
disponibles dépensaient plus de 4,6 % de leur revenu
national pour l’éducation, soit plus que la valeur
médiane de cette dépense dans les pays en
développement (4,2 %), mais moins que dans les pays
industrialisés (5,1 %). La part des dépenses d’éducation
dans le PNB est supérieure au seuil des 6 % pour
la Barbade, le Belize, la Bolivie, Cuba, la Jamaïque,
Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie et Saint-Vincent-et-
les-Grenadines.
Malgré les efforts qui pourraient être consentis pour
augmenter ces dépenses au sein des pays, une aide
extérieure sera nécessaire pour parvenir à l’EPT dans
les pays les moins développés présentant les
indicateurs les plus bas de la région pour l’éducation.
Dans leur ensemble, l’Amérique latine et les Caraïbes
reçoivent actuellement 10 % environ de l’aide bilatérale
totale consacrée à l’éducation8. Selon des estimations
récentes, l’aide totale à l’éducation de base pourrait
atteindre de 3 à 3,5 milliards de dollars EU d’ici à 2006
(soit le double du total actuel), augmentant
potentiellement les fonds reçus par les pays. Ce chiffre
est cependant très en deçà du montant nécessaire
annuellement pour atteindre d’ici à 2015 ne serait-ce
que l’EPU et la parité entre les sexes, estimé à
7 milliards de dollars EU9.
La pénurie probable de ressources rend
particulièrement nécessaire de s’assurer que l’aide
est utilisée aussi efficacement que possible et qu’elle
est dirigée vers les pays qui en ont le plus besoin.
L’efficacité de l’aide extérieure est réduite par une
fragmentation excessive : le nombre moyen de pays
recevant une aide à l’éducation des 21 pays du CAD
de l’OCDE est supérieur à 60 par donateur, et les pays
bénéficiaires traitent avec 7 à 12 donateurs en
moyenne. Ce chiffre peut être beaucoup plus élevé :
le Nicaragua reçoit ainsi un soutien de la part de
17 donateurs. Dans plusieurs pays, il est nécessaire
de poursuivre les efforts pour mieux harmoniser
et coordonner les programmes d’aide.
Bien que l’assistance extérieure puisse contribuer
à atteindre les niveaux de ressources appropriés et
à assurer la gestion des systèmes scolaires, elle ne
peut compenser l’absence d’un projet de société visant
à l’amélioration de l’éducation. Un tel projet ne peut
voir le jour qu’au sein de chaque société et ne peut
être conçu de l’extérieur. Le processus politique
national est, en dernière analyse, le garant d’une
réforme réussie.
5
Aperçu régional
Amérique latine et Caraïbes
50
02
Rapport
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6
Si tous les objectifs de l’EPT sont importantsindividuellement, il est également utile de disposer d’unmoyen synthétique d’indiquer les progrès réalisés endirection de l’EPT prise comme un tout. L’indice dudéveloppement de l’éducation pour tous (IDE), compositede plusieurs indicateurs pertinents, est une manière d’yparvenir. Il offre une mesure quantitative synthétiquepermettant de voir dans quelle proportion les payssatisfont à 4 des 6 objectifs de l’EPT : l’EPU, l’alphabétismedes adultes, la parité entre les sexes et la qualité*. EnAmérique latine et dans les Caraïbes, l’IDE montre que desefforts significatifs sont encore nécessaires pour atteindreces objectifs, malgré une longue tradition mettant l’accèssur une large participation dans l’enseignement de base.L’IDE a été calculé pour 22 des 41 pays de la région. Un pays — la Barbade — a atteint les 4 objectifs les plusaisément quantifiables de l’EPT et 4 autres sont près de lesatteindre. Plus des deux tiers des pays (15 sur les 55 quecompte cette catégorie à travers le monde) sont dans uneposition intermédiaire en termes de réalisationdes objectifs de l’EPT, avec des IDE situés entre0,80 et 0,90. Plusieurs pays de cette catégorien’ont pas des résultats équivalents pour tous
les objectifs inclus dans l’IDE. Souvent, l’extension del’éducation se fait au détriment de la qualité. De nombreuxenfants qui ont accès à l’école la quittent prématurément,en partie à cause de sa mauvaise qualité. Enfin, leGuatemala et le Nicaragua sont loin d’atteindre les objectifsde l’EPT, avec des IDE inférieurs à 0,80. Ils se caractérisentpar de faibles résultats pour chacun des objectifs et sontconfrontés à de multiples défis qu’ils devront releversimultanément pour atteindre l’EPT.
* À l’heure actuelle, l’IDE n’intègre que les 4 objectifs de l’EPT les plus aisément quantifiables : l’EPU, mesurée au moyen du TNS ; l’alphabétisme des adultes, mesuré à l’aide du taux d’alphabétisme des adultes ; la parité entre les sexes, mesurée par la moyenne simple des indices de parité entre les sexes (IPS) pour les TBS dans l’enseignement primaire et secondaire et pour l’alphabétisme des adultes ; la qualité de l’éducation, mesurée par le tauxde survie scolaire en 5e année. Pour un pays donné, l’IDE est la moyennearithmétique des valeurs des indicateurs choisis pour mesurer ces 4 objectifs. Il varie de 0 à 1. Plus il est élevé, plus ce pays est proche du but et plus estavancée sa réalisation de l’EPT. Cet indice composite, qui vise à donner uneimage d’ensemble des progrès réalisés en direction de l’EPT, identifie les paysqui obtiennent de bons résultats sur tous les fronts, ceux qui ne réussissent que dans certains domaines et ceux qui rencontrent des difficultés (pour deplus amples informations, voir l’appendice au Rapport).
L’indice du développement de l’éducation pour tous
Distance moyenne par rapport aux 4 objectifs de l’EPT
Objectifs atteints [IDE : de 0,98 à 1,00] (1) : Barbade.
Proche des objectifs [IDE : de 0,95 à 0,97] (4) : Argentine, Chili, Cuba,Trinité-et-Tobago.
Position intermédiaire [IDE : de 0,80 à 0,94] (15) : Belize, Bolivie, Brésil,Colombie, Costa Rica, El Salvador, Équateur, Jamaïque, Mexique, Panama,Paraguay, Pérou, République dominicaine, Uruguay, Venezuela.
Loin des objectifs [IDE inférieur à 0,80] (2) : Guatemala, Nicaragua.
IPS (indice de parité entre les sexes). Rapport entre les valeurs correspondant au sexe féminin et au sexe masculin (ou, dans certains cas, entre lesvaleurs correspondant au sexe masculin et au sexeféminin) pour un indicateur donné. Un IPS égal à 1indique la parité entre les sexes ; un IPS situé entre 0 et 1 exprime une disparité en faveur desgarçons/hommes ; un IPS supérieur à 1 exprime une disparité en faveur des filles/femmes.
PNB (produit national brut). Somme du produit intérieurbrut et des recettes ou revenus nets en provenancede l’étranger. Ces recettes pouvant être positives ou négatives, le PNB peut être supérieur ou inférieurau produit intérieur brut (PIB).
TBS (taux brut de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés dans un niveau d’enseignement donné,quel que soit leur âge, exprimé en pourcentage de la population du groupe d’âge officiel qui correspondà ce niveau d’enseignement. Le TBS peut excéder100 % compte tenu des entrées tardives et/ou desredoublements.
TNS (taux net de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés du groupe d’âge correspondantofficiellement à un niveau d’enseignement donné,exprimé en pourcentage de la population de cegroupe d’âge.
Abréviations
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7
Aperçu régional
Amérique latine et Caraïbes
1
La PEPE : importante pour les futures performances, mais la participation est faible
Les bénéfices tirés de possibilités d’apprentissage
dans la petite enfance favorisent les acquis ultérieurs
à l’école et l’apprentissage tout au long de la vie.
Cependant, la plupart des pays de la région présentent
des niveaux de participation très bas, avec des taux
bruts de scolarisation (TBS) dans l’éducation
préprimaire inférieurs à 6 % dans la moitié des pays
et qui ont diminué dans certains d’entre eux entre 1998
et 2001. Les TBS dépassent néanmoins 30 % dans
une dizaine de pays, dont certains ont enregistré des
progressions sensibles. En Afrique du Sud, par exemple,
le taux de scolarisation dans l’éducation préprimaire a
augmenté de 45 % entre 1998 et 2001.
Alors que les recherches ont montré que ce sont les
enfants des milieux les plus pauvres qui tirent le plus
grand profit de la PEPE en termes d’attention, de santé
et d’éducation, les données indiquent que ce sont aussi
eux qui risquent le plus d’en être exclus. Les taux
d’assiduité dans les programmes du préprimaire sont
beaucoup plus élevés chez les enfants des zones
urbaines que chez ceux vivant en milieu rural et chez
les enfants des ménages aisés que chez ceux des
ménages pauvres.
Étant donné le niveau général très bas de la
participation, un enfant d’Afrique subsaharienne ne peut
en moyenne compter que sur 0,3 année d’éducation
préprimaire contre 1,6 année en Amérique latine et dans
les Caraïbes, 1,8 année en Europe centrale et orientale
et 2,2 années en Amérique du Nord et en Europe
occidentale.
Plusieurs indicateurs montrent la mauvaise qualité
des programmes de PEPE. Au Burundi, au Tchad, en
République centrafricaine, en République démocratique
du Congo, au Niger et en Guinée-Bissau, par exemple,
une petite proportion seulement des enfants de 3 et
4 ans suivent un programme de PEPE, et ce pendant
quelques heures par semaine seulement. Les rapports
élèves/enseignant (REE) dans le préprimaire sont plus
élevés dans cette région que dans toute autre, se situant
entre 25/1 et 34/1 dans plus de 40 % des pays en 2001.
Cela laisse peu de place aux soins et à l’attention
dont chaque enfant a besoin à cet âge. Enfin, la qualité
de la PEPE est limitée dans certains pays par le
Cette région est caractérisée par le dénuement éducatif massif. Non seulement un grand
nombre d’enfants, en particulier de filles, sont privés d’accès à l’école, mais beaucoup
de ceux qui vont à l’école ne terminent pas le cycle primaire : le taux de survie en 5e année
est inférieur à 67 % dans la moitié des pays
pour lesquels on dispose de données. La qualité
de l’éducation est médiocre : il existe un énorme
fossé entre le nombre d’élèves qui terminent
l’école et le nombre de ceux qui, parmi eux,
maîtrisent un minimum de compétences
cognitives. Pourtant, la réalisation de l’éducation pour tous, qui sous-tend un large éventail d’objectifs
individuels et développementaux, dépend fondamentalement de la qualité de l’éducation disponible.
Le Cadre d’action de Dakar (2000) reconnaît qu’elles sont toutes les deux inextricablement liées et déclare
que chaque enfant a le droit d’accéder à une éducation de qualité.
Aperçurégional
Afriquesubsaharienne1
1. Selon la classification de l’EPT. Voir le tableau pour la liste des pays de la région.
Rapport mondial desuivi sur l’EPT
Éducation pour tous
L’EXIGENCE DE QUALITÉ
2 0 0 5
50
02
Rapport
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i sur l’é
ducation p
our t
ous
manque de qualification du personnel. De nombreux
enseignants sont employés sur une base contractuelle,
sont mal rémunérés et n’ont guère ou pas du tout reçu
de formation professionnelle. Moins du quart du
personnel a reçu une formation au Cap-Vert, au Ghana
et en Guinée-Bissau. En revanche, la proportion des
enseignants en ayant reçu une dans le préprimaire
est d’environ 90 % ou plus à Maurice, au Niger et au
Sénégal, ce qui indique que des efforts sont faits pour
obtenir une qualité satisfaisante dans la prise en charge,
la santé, l’éducation et le développement des jeunes
enfants.
La participation dans l’enseignement primaire et dans les cycles suivants : loin d’être universelle
L’Afrique subsaharienne a accompli des progrès vers
l’enseignement primaire universel (EPU) au cours de
la décennie 1990-20012 et durant son dernier tiers
(1998-2001). Le taux net de scolarisation (TNS) moyen
est passé de 54 % en 1990 à 58 % en 1998 et 63 % en
2001. Malgré cette progression, il y avait en 2001 plus
de 40 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école
primaire qui n’étaient pas scolarisés. Seule une poignée
de petits États présentaient à la fois un TBS égal ou
supérieur à 100 % et un TNS supérieur à 90 % (Cap-Vert,
Maurice, Sao Tomé-et-Principe, Seychelles et Togo).
Certains pays de plus grande taille ont à la fois un TBS
inférieur à 100 % et un TNS inférieur à 70 %, et même
à 50 % dans le cas du Burkina Faso, de l’Érythrée,
de l’Éthiopie, de la Guinée-Bissau et du Niger, ce qui
indique qu’il leur faut développer la capacité de leur
système scolaire primaire pour scolariser tous les
enfants. D’autre part, les scolarisations tardives sont
chose courante : de 20 à 40 % des enfants inscrits en
première année du primaire ont au moins 2 ans de plus
que l’âge officiellement prescrit. L’achèvement du
primaire est une cause majeure de préoccupation,
car beaucoup d’enfants sont écartés de l’école par
les coûts, par des environnements scolaires peu
accueillants et/ou par le besoin de compléter les
revenus de leur famille. Dans la moitié des pays,
le taux de survie en 5e année du primaire est inférieur
à 67 % et les redoublements sont fréquents. Plus
du quart de tous les élèves du primaire sont des
redoublants au Burundi, au Cameroun, aux Comores,
au Gabon, en Guinée équatoriale, à Madagascar,
au Rwanda, à Sao Tomé-et-Principe et au Tchad.
La participation est encore plus faible dans les niveaux
supérieurs d’éducation. Bien que plusieurs pays aient
rendu en partie obligatoire l’enseignement secondaire,
une forte proportion des diplômés du primaire ne font
pas d’études secondaires. En 2001, le TBS de la région
n’atteignait qu’environ 27 % dans l’enseignementsecondaire, bien que le niveau de participation dépassât
50 % en Afrique du Sud, au Botswana, au Cap-Vert,
au Gabon, à Maurice, en Namibie et aux Seychelles.
Dans l’enseignement supérieur, la participation était
inférieure à 2,5 % dans la moitié des pays disposant
de données.
L’alphabétisme améliore l’engagement des adultes
en faveur de l’éducation de leurs enfants, outre qu’il
est un droit en soi. L’Afrique subsaharienne a un des
taux d’alphabétisme des adultes les plus faibles au
monde : en 2002, 62 % seulement de la population âgée
de 15 ans et plus savaient lire et écrire. Ce taux était
inférieur à 40 % au Bénin, au Burkina Faso, au Mali,
au Niger et au Sénégal, mais il dépassait 90 % aux
Seychelles et au Zimbabwe.
Les disparités en matière d’éducation au détriment
des filles et des femmes sont largement répandues.
La participation des filles à l’enseignement primaire
reste substantiellement inférieure à celle des garçons,
et elles représentent plus de la moitié de tous les
enfants non scolarisés. Dans les écoles primaires,
il n’y a que 86 filles pour 100 garçons. Les disparités
entre les sexes sont encore plus prononcées dans les
niveaux supérieurs, la moitié des pays ayant un indice
de parité entre les sexes (IPS) inférieur à 0,79 dans
l’enseignement secondaire. Plus de 60 % des adultes
analphabètes de la région sont des femmes ; l’IPS
moyen pour les taux d’alphabétisme est de 0,77, et on
trouve des valeurs inférieures à 0,50 dans certains pays
(Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger) qui présentent aussi
les taux d’alphabétisme les plus bas.
Du fait de la faiblesse de la participation, un enfant
d’Afrique subsaharienne peut compter en moyenne
sur 7 années de scolarité, soit 6 à 9 ans de moins
qu’en Europe occidentale et dans les Amériques.
La quantité seule ne suffit pas
L’objectif EPT de l’EPU implique non seulement que
tous les enfants aient accès à l’école et la terminent
mais aussi, et c’est tout aussi important, qu’ils reçoivent
une éducation de qualité. Ce n’est qu’à cette condition
que les individus peuvent jouir de l’ensemble des
bénéfices personnels et sociétaux qu’apporte une
éducation de qualité. Pourtant, dans de nombreux pays,
le développement de l’éducation se fait au détriment de
2. Cependant, en 2001, la situation de certains pays s’était à nouveau dégradée. En Zambie, le taux net de scolarisation a baissé de plus de 10 points depourcentage entre 1990 et 2001.
2
Aperçu régional
Afrique subsaharienne
3
la qualité. Au Malawi, par exemple, le nombre d’élèves
du primaire a doublé au cours de la décennie ayant suivi
la suppression des frais de scolarité, mais les dépenses
par élève ont sensiblement diminué, ce qui suggère une
baisse de la qualité de l’éducation fournie.
Des niveaux de performance très insuffisants dans certains pays
Outre la faiblesse des taux de scolarisation et de survie,
seule une petite proportion d’enfants qui terminent
l’école atteint les niveaux minimums de maîtrise
des compétences tels que définis par leurs propres
gouvernements. Au Malawi, par exemple, environ 90 %
des enfants fréquentaient l’école primaire au milieu
des années 1990, mais seulement 30 % parvenaient en
5e année et 7 % satisfaisaient aux normes minimales
acceptables en lecture en 6e année. Dans 7 pays
d’Afrique australe ayant participé à l’étude du SACMEQ
(1995-1998), de 1 à 37 % des élèves de 6e année
atteignaient le niveau « souhaitable » en lecture, tandis
que de 22 à 65 % se situaient au niveau « minimum ».
Dans 6 de ces pays, les niveaux des acquis ont baissé,
à la fin des années 1990, d’environ 4 % en moyenne.
Dans 6 pays africains francophones étudiés par
le Programme d’analyse des systèmes éducatifs
de la COFEMEN (PASEC) (1996-2001), de 14 à 43 % des
élèves de 5e année du primaire avaient des acquis
« insuffisants » en français ou en mathématiques. La
comparaison entre deux études du SACMEQ (1995-1996
et 2000-2001) révèle une baisse de 4 % des résultats
aux tests d’alphabétisme, les plus gros écarts étant
enregistrés au Malawi, en Namibie et en Zambie.
Les acquis scolaires varient souvent à l’intérieur
des pays. Les résultats des évaluations nationales
et internationales semblent indiquer que les élèves
des zones rurales et des milieux socio-économiques
défavorisés sont particulièrement vulnérables.
Améliorer la qualité de l’éducation : ce qui fait la différence
Bien qu’il n’existe pas de théorie générale quant à
ce qui détermine la qualité de l’éducation, des études
réalisées dans les pays en développement au niveau
local révèlent des relations significatives entre
les acquis cognitifs et les dépenses scolaires, le niveau
de qualification des enseignants et les équipements
scolaires. Les éléments fournis par un corpus
croissant d’études expérimentales indiquent que
les performances scolaires (telles que mesurées par
les résultats aux tests) sont sensiblement améliorées
par la fourniture de manuels scolaires (Kenya),
la réduction de la taille des classes (Afrique du Sud),
un temps d’instruction suffisant et de bonnes pratiques
pédagogiques. Ces conclusions valent particulièrement
pour les enfants de milieux sociaux défavorisés.
Pourtant, les élèves de la région ne bénéficient pas
largement de ces facteurs d’amélioration de la qualité.
En premier lieu, les rapports élèves/enseignant sont
assez élevés dans l’enseignement primaire : ils
dépassaient 44/1 dans la moitié des pays de la région
en 2001 et ils ont augmenté durant les années 1990
dans plusieurs d’entre eux (notamment au Bénin,
en Éthiopie, en Ouganda et en République-Unie de
Tanzanie). Le nombre des enseignants continue donc
de faire problème précisément dans les pays qui ont
encore besoin d’accroître sensiblement la couverture
de leur système d’écoles primaires. Dans certains pays,
comme la République centrafricaine et le Tchad, le
rapport élèves/enseignant dépasse 70/1. Imposer de
nouvelles exigences aux enseignants dans ces pays
pourrait être préjudiciable à la capacité et au moral
des enseignants, et entraîner une détérioration des
résultats d’apprentissage chez les élèves.
Les qualifications des enseignants restent insuffisantes.
Dans certains pays (Guinée-Bissau, Malawi,
Mozambique, Namibie), moins de 60 % des enseignants
du primaire ont reçu une formation pédagogique.
En revanche, le pourcentage d’enseignants formés
est relativement élevé – de 90 à 100 % – au Kenya,
à Maurice, au Sénégal, en Zambie et au Zimbabwe.
Dans 26 pays étudiés en 2001, les normes de
qualification nationales requises pour enseigner dans
le primaire allaient de 12 à 17 années d’études, mais
moins de 10 % des enseignants satisfaisaient à la norme
minimale du premier cycle du secondaire et beaucoup
d’autres n’avaient pas le niveau de qualification fixé
correspondant au deuxième cycle du secondaire.
La maîtrise insuffisante du programme scolaire
et la rigidité des pratiques pédagogiques sont aussi
préoccupantes : une récente étude réalisée dans 7 pays
d’Afrique australe a constaté que certains maîtres
enseignant les mathématiques dans le primaire ne
possédaient que des compétences de base en calcul
et obtenaient des résultats aux tests inférieurs à ceux
des élèves. Des études récentes sur la rénovation
pédagogique et le perfectionnement des enseignants
dans la région concluent que les pratiques
pédagogiques indésirables, caractérisées par
l’apprentissage par cœur et la relégation des élèves
dans un rôle passif, restent la norme.
La répartition des enseignants à l’intérieur des pays
est souvent inégale, les zones désavantagées recevant
généralement moins d’enseignants ayant bénéficié
d’une formation que les autres. Cette inégalité est
aggravée dans les situations difficiles, comme celles
que connaissent les pays en proie à des conflits ou
qui en sortent.
50
02
Rapport
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i sur l’é
ducation p
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ous
Dans de nombreux pays, l’absentéisme et l’abandon
des enseignants demeurent des problèmes tenaces.
Une étude de la Banque mondiale réalisée en 2003 a
révélé qu’en Éthiopie, jusqu’à 45 % des enseignants
avaient été absents au moins une journée durant
la semaine ayant précédé la visite ; les chiffres
correspondants pour l’Ouganda et la Zambie étaient
respectivement de 26 et 17 %. Les causes les plus
courantes de l’absentéisme incluaient la nécessité
d’exercer un second métier, le laxisme des normes
professionnelles, l’insuffisance de soutien par les
autorités éducatives et la pandémie de VIH/sida.
La Zambie a estimé que 815 enseignants du primaire
étaient morts du sida en 2001, soit l’équivalent de 45 %
du nombre d’enseignants formés la même année.
Le Ministère de l’éducation du Kenya a déclaré que
le VIH/sida a compromis l’efficacité du secteur de
l’éducation en accroissant la mortalité et le taux
d’abandon des enseignants au cours de la dernière
décennie. Avec le développement de l’épidémie dans
de nombreux pays, le sida risque de faire des dégâts
encore plus grands dans les systèmes éducatifs.
Les manuels scolaires ne sont pas disponibles en
quantité suffisante. Leur absence des salles de classe
peut être due à l’inefficacité du système de distribution,
à la négligence et à la corruption. Une étude réalisée
en Zambie (2000) a constaté que moins de 10 % des
manuels achetés étaient effectivement parvenus dans
les salles de classe. La structure des dépenses
publiques d’éducation est une autre cause de cette
situation : dans beaucoup de pays, les salaires des
enseignants absorbent l’essentiel des dépenses
ordinaires consacrées à l’enseignement primaire,
ne laissant souvent que des miettes (moins de 2 % en
Afrique du Sud) pour les manuels scolaires et autres
matériels pédagogiques qui sont indispensables pour
améliorer l’apprentissage. Cependant, il faut, au
moment de décider d’allouer des ressources à d’autres
intrants, prendre aussi en compte la nécessité de
rémunérer suffisamment les enseignants pour attirer
et retenir des personnes qualifiées. Les salaires des
enseignants sont souvent trop faibles pour permettre
un niveau de vie décent. Sur la durée, ils ont eu
tendance à baisser par rapport à ceux de groupes
comparables. En Afrique francophone, ils étaient,
en termes réels, moins élevés en 2000 qu’en 1970.
L’utilisation du temps d’instruction
Les recherches révèlent des corrélations constamment
positives entre le temps d’instruction et les acquis des
élèves dans le primaire et dans le secondaire. En
Afrique subsaharienne, la durée annuelle moyenne
de l’instruction est de 866 heures dans le primaire
et le premier cycle du secondaire. Alors que le temps
d’instruction moyen prévu en 9e année d’études est
de 965 heures par an, il est inférieur à 800 heures
en 1re et 2e années, soit un chiffre nettement inférieur
à celui de 850 à 1 000 heures qui représente la norme
recommandée pour un apprentissage efficace. Plus
préoccupante encore est la diminution du nombre
d’heures d’instruction dans les 1re à 4e années du
primaire entre 1980 et 2000, reflétant les pressions
exercées sur le système éducatif pour qu’il réponde
à une demande croissante dans un contexte de
contraintes de ressources. L’absentéisme des
enseignants et des élèves, la pénurie de salles de
classe, le manque de matériels d’apprentissage et
le relâchement de la discipline sont aussi des causes
de la diminution du temps d’instruction.
Des politiques pour un meilleurapprentissage : les conclusions du Rapport 2005
D’après leurs déclarations générales sur la politique
d’éducation, la plupart des gouvernements
reconnaissent combien il est important d’améliorer
la qualité de l’éducation. Toutefois, dans les pays
à faible revenu et dans d’autres soumis à de sévères
contraintes financières, les gouvernements sont
confrontés à des choix difficiles. Les leçons des pays
qui se sont attaqués à la question de la qualité montrent
néanmoins que beaucoup peut être fait, même dans
des contextes défavorables, en mieux utilisant les
ressources existantes et en se concentrant sur des
mesures ciblées visant à surmonter des faiblesses
spécifiques. Les études donnent aussi à penser que
la réussite des réformes qualitatives requiert un rôle
d’impulsion majeur de la part du gouvernement,
l’importance centrale étant assignée à la qualité
de la profession enseignante.
Bien qu’il n’existe pas de recettes universelles pour
améliorer la qualité, une approche consiste à définir
un ensemble minimal d’éléments essentiels. Selon
le Rapport, cet ensemble devrait comprendre
l’engagement de garantir à chaque élève un temps
minimum d’instruction défini, un lieu sûr et salubre
où apprendre3, l’accès individuel à des matériels
d’apprentissage4 et des enseignants suffisamment
formés et maîtrisant le contenu des programmes
et la pédagogie.
3. Une eau potable et des installations sanitaires sont essentielles dans les écoles,en particulier pour les filles. Pourtant, au Tchad, les latrines n’ont été intégréesdans les projets de construction d’écoles primaires que depuis 2000.
4. L’ouverture du marché des manuels scolaires a favorisé leur plus grandedisponibilité dans de nombreux pays. En Ouganda, leur prix a baissé de 50 % dufait de cette libéralisation.
4
10. À savoir, l’aide des 21 des pays membres du Comité d’aide au développementde l’OCDE (OCDE-CAD).
11. Ce chiffre est le total de l’aide actuelle à l’éducation de base (1,54 milliard de dollars EU) et des ressources additionnelles (5,6 milliards de dollars) requisespar an pour réaliser l’EPU et la parité entre les sexes dans l’éducation.
5. La Pédagogie convergente, au Mali, encourage une pédagogie active, centrée sur l’enfant, l’apprentissage en coopération, la pensée critique et le développement des compétences pour la résolution des problèmes.
6. La Zambie a mis en place son propre modèle bilingue, désormais intégré dans les réformes du secteur de l’éducation visant à améliorer la qualité.
7. Certains pays (l’Afrique du Sud et le Ghana, par exemple) ont adopté l’évaluation continue en complément des examens formels pour améliorer les acquis d’apprentissage.
8. L’Afrique du Sud renforce le leadership scolaire et le Programme de gestion des écoles primaires (PRISM) du Kenya a perfectionné les compétences de16 700 enseignants.
9. Pour accroître la pertinence de la recherche en éducation, des pays commel’Afrique du Sud et la République-Unie de Tanzanie ont créé des organesrassemblant des responsables de l’élaboration des politiques, des praticiens, des universitaires et des représentants des ONG et/ou des organismes definancement.
L’accent mis sur les normes minimales ne doit
cependant pas exclure des activités plus innovantes.
Certains domaines d’action suggérés pour la politique
d’éducation comprennent l’investissement dans les
enseignants (recrutement, pratique, rémunération et
conditions d’emploi, formation continue et dans les
écoles), les pratiques pédagogiques structurées,
centrées sur l’enfant5, des politiques linguistiques
appropriées6, des évaluations régulières7 et un
leadership scolaire plus ferme8. La création et le
partage des connaissances contribuent aussi à
l’édification d’une culture de la qualité9. Une éducation
de meilleure qualité doit en outre être synonyme
d’intégration, prenant en compte les besoins spéciaux
des enfants vivant avec le VIH/sida ou atteints de
handicaps, de ceux qui travaillent et de ceux qui sont
issus de milieux défavorisés.
Bien qu’aucun de ces domaines se prêtant au
changement des politiques et aux réformes n’échappe
aux considérations de coût, une première étape consiste
à forger un consensus national autour de la qualité.
Les ressources financières et l’aide internationale
Le double défi de l’amélioration de la qualité et du
développement équitable de l’accès à l’éducation
requiert des investissements soutenus dans les pays
concernés. On a fait valoir que les gouvernements
devraient investir dans l’éducation au moins 6 % du
PNB, bien que cela ne garantisse pas en soi la qualité.
La moitié des pays d’Afrique subsaharienne disposant
de données consacraient à l’éducation moins de 3,4 %
de leur PNB en 2001, contre 4,2 % pour l’ensemble
des pays en développement.
Même compte tenu des efforts réalisés pour accroître
les dépenses d’éducation dans les pays, l’aide extérieure
sera nécessaire pour réaliser l’EPT. L’Afrique
subsaharienne reçoit à présent 30 % de l’aide bilatérale
totale à l’éducation10. Selon de récentes estimations,
l’aide totale à l’éducation de base pourrait atteindre de
3 à 3,5 milliards de dollars EU d’ici à 2006 (soit le double
de l’aide actuelle), ce qui est susceptible d’accroître les
fonds reçus par les pays. Ce montant est néanmoins
très inférieur au total, estimé à 7 milliards de dollars EU
par an, qui sera probablement nécessaire rien que pour
atteindre les objectifs relatifs à l’EPU et à la parité entre
les sexes d’ici à 201511.
Le déficit probable de ressources signifie qu’il est
particulièrement important de s’assurer que l’aide
est utilisée aussi efficacement que possible et qu’elle
est dirigée vers les pays qui en ont le plus besoin.
L’efficacité de l’aide extérieure est compromise par
une prolifération et une fragmentation excessives : le
nombre moyen de pays recevant une aide à l’éducation
des 21 pays membres du CAD de l’OCDE dépasse 60 par
bailleur de fonds, et chaque pays bénéficiaire traite en
moyenne avec 7 à 12 bailleurs de fonds. Ce chiffre est
souvent plus élevé dans le cas de nombreux pays
d’Afrique subsaharienne qui sont très dépendants de
l’aide, comme le Mozambique, l’Ouganda et la Zambie.
Dans plusieurs pays, des efforts supplémentaires sont
nécessaires pour mieux harmoniser et coordonner les
programmes d’aide.
Bien que l’aide extérieure puisse aider à atteindre
des niveaux appropriés de ressources et à gérer les
systèmes scolaires, elle ne saurait pallier l’absence
d’un projet de société pour l’amélioration de l’éducation.
Un tel projet ne peut naître qu’au sein de chaque société
et ne peut être conçu de l’extérieur. Le processus
politique interne est en dernier ressort le garant du
succès de la réforme.
5
Aperçu régional
Afrique subsaharienne
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02
Rapport
mondia
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i sur l’é
ducation p
our t
ous Bien que tous les objectifs de l’EPT soient importants
pris individuellement, il est utile de disposer d’un moyensynthétique d’indiquer les progrès accomplis vers l’EPTdans son ensemble. L’indice du développement de l’EPT(IDE), composé d’indicateurs pertinents, permet entreautres moyens de le faire. C’est une synthèse quantitativequi permet d’évaluer dans quelle mesure les paysatteignent 4 des 6 objectifs de l’EPT : l’EPU, l’alphabétismedes adultes, la parité entre les sexes et la qualité*. Il montre qu’une privation d’éducation sévère continued’être concentrée en Afrique subsaharienne ainsi que danscertains États arabes et en Asie du Sud et de l’Ouest.Parmi les 30 pays d’Afrique subsaharienne pour lesquelsl’IDE a été calculé, aucun n’a atteint les 4 objectifs de l’EPTles plus quantifiables et un seul (les Seychelles) en estproche, avec une valeur de l’IDE égale à 0,97. Vingt-deuxpays, soit environ les trois quarts de ceux qui ont étéétudiés, sont très loin d’atteindre les objectifs de l’EPT,avec des valeurs de l’IDE inférieures à 0,80. Ces paysreprésentent à peu près les deux tiers des 35 pays qui,dans le monde, appartiennent à cette catégorie. La plupartse caractérisent par des performances médiocres pourchacun des 4 objectifs : la scolarisation dans le primaireest faible, les disparités entre les sexes sont marquées (généralement en faveur des garçons), l’analphabétisme est largement répandu et la qualité de
l’éducation est médiocre. Un certain nombre de paysprésentant une faible valeur de l’IDE ont enregistré desprogrès, parfois substantiels, entre 1998 et 2001 (Comores,Éthiopie, Libéria, Mozambique, Niger), mais d’autres,comme le Ghana, ont connu un recul sensible**. Quel’évolution ait été positive ou négative, la qualité del’éducation (mesurée par le taux de survie en 5e année) a joué un rôle important. En tout état de cause, ces payssont confrontés à de multiples défis qui devront êtrerelevés simultanément si l’on veut que l’EPT soit réalisée.
*Au stade actuel, l’IDE incorpore seulement les 4 objectifs de l’EPT les plusquantifiables — l’EPU, mesurée par le TNS, l’alphabétisme des adultes, mesurépar le taux d’alphabétisme des adultes, la parité entre les sexes, mesurée par la moyenne arithmétique des IPS des TBS dans l’enseignement primaire etsecondaire et dans l’alphabétisme des adultes, et la qualité de l’éducation,mesurée par le taux de survie en 5e année du primaire. L’IDE pour un pays est la moyenne arithmétique des valeurs des indicateurs choisis pour mesurerles 4 objectifs de l’EPT. Il peut varier de 0 à 1. Plus il est élevé, plus proche un pays est de l’objectif et plus grande est la réalisation de l’EPT. Cet indicecomposite vise à donner une image plus générale des progrès réalisés versl’EPT et identifie les pays qui progressent sur tous les fronts, ceux qui neprogressent que dans certains domaines et ceux qui ont des difficultés (pour des explications plus détaillées, voir l’appendice du Rapport).
**Le taux de survie en 5e année du primaire au Ghana est tombé de 98 % en1998 à 66 % en 2000. Le chiffre de 1998 est probablement surévalué carbeaucoup plus d’enfants ont été enregistrés en 1999 qu’en 1998 dans plusieursannées d’études, ce qui donne à penser qu’un nombre relativement importantd’enfants qui avaient abandonné l’école l’ont réintégrée cette année-là.
L’indice du développement de l’éducation pour tous
Distance moyenne par rapport aux 4 objectifs de l’EPT
Objectifs atteints [IDE : 0,98-1,00] : Aucun.
Proches des objectifs [IDE : 0,95-0,97] (1) : Seychelles.
Position intermédiaire [IDE : 0,80-0,94] (7) : Afrique du Sud, Botswana, Cap-Vert, Maurice, Namibie, Swaziland, Zimbabwe.
Éloignés des objectifs [IDE : inférieur à 0,80] (22) : Bénin, Burkina Faso,Burundi, Comores, Côte d’Ivoire, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Lesotho, Libéria, Malawi, Mozambique,Niger, République-Unie de Tanzanie, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo, Zambie.
Aperçu régional
Afrique subsaharienne
IPS (indice de parité entre les sexes). Rapport entre les valeurs correspondant au sexe féminin et au sexe masculin (ou, dans certains cas, entre lesvaleurs correspondant au sexe masculin et au sexeféminin) pour un indicateur donné. Un IPS égal à 1indique la parité entre les sexes ; un IPS situé entre 0 et 1 exprime une disparité en faveur desgarçons/hommes ; un IPS supérieur à 1 exprime une disparité en faveur des filles/femmes.
PNB (produit national brut). Somme du produit intérieurbrut et des recettes ou revenus nets en provenancede l’étranger. Ces recettes pouvant être positives ou négatives, le PNB peut être supérieur ou inférieurau produit intérieur brut (PIB).
TBS (taux brut de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés dans un niveau d’enseignement donné,quel que soit leur âge, exprimé en pourcentage de la population du groupe d’âge officiel qui correspondà ce niveau d’enseignement. Le TBS peut excéder100 % compte tenu des entrées tardives et/ou desredoublements.
TNS (taux net de scolarisation). Nombre d’enfantsscolarisés du groupe d’âge correspondantofficiellement à un niveau d’enseignement donné,exprimé en pourcentage de la population de cegroupe d’âge.
Abréviations
6
Aperçu régional
Afriq
ue subsaharien
ne
Rapportélèves/
enseignant
Enseignantsformés
(%)Enseignantes
(%)
Taux de survie en 5e année
(%)TBS total
(%) IPSTotal IPSTBS total
(%) IPSTNS total
(%)IPS duTBS
TBS total(%) IPS
Enseignementsupérieur
EnseignementsecondaireEnseignement primaire
Enseignementpréprimaire
Taux d’alphabétismedes adultes (%) Dépenses
publiques d’éducation(% du PNB)
Indice dudéveloppement
de l’EPT(IDE)
Scolaritéobligatoire
(grouped’âge)
Populationtotale
(milliers)Pays
44 416 7-15 86,0 0,98 35,1 1,00 89,5 0,96 64,8 77,8 67,6 37 86,4 1,09 15,0 1,14 5,8 0,83912 768 6-14 ... ... ... ... ... ... ... 40,8 ... 35 19,1 0,78 0,7 0,56 3,4 ...
6 387 6-11 39,8 0,47 6,2 0,95 71,3 0,70 ... 19,0 ... 53 26,0 0,46 3,6 0,24 3,3 0,6231 750 6-15 78,9 1,07 ... ... 80,9 1,00 89,5 79,9 89,5 27 72,7 1,06 4,4 0,81 2,3 0,863
12 259 6-16 12,8 0,44 1,1 1,07 35,0 0,71 63,7 22,9 ... 47 10,2 0,65 1,4 0,33 ... 0,4296 412 7-12 50,4 0,76 1,3 0,95 53,4 0,79 64,0 53,6 ... 49 10,7 0,73 1,9 0,44 3,7 0,609
15 429 6-11 67,9 0,78 14,3 1,00 ... 0,86 ... 35,1 ... 61 32,6 0,82 5,4 0,64 3,4 ...
445 6-16 75,7 0,80 55,5 1,00 99,4 0,96 92,8 64,5 67,2 29 65,9 1,05 3,6 0,85 ... 0,895726 6-14 56,2 0,77 1,7 1,07 ... 0,82 ... ... ... 39 27,7 0,84 1,1 0,69 ... 0,677
3 542 6-16 82,8 0,87 4,2 1,07 ... 0,93 ... 37,6 ... 56 32,0 0,71 3,8 0,18 4,6 ...
16 098 6-15 ... ... 3,2 0,99 62,6 0,74 ... 21,8 ... 44 22,8 0,54 ... ... 4,9 0,6313 847 7-13 ... ... 5,3 0,92 42,5 0,81 82,1 38,3 72,6 44 27,6 0,65 1,5 0,15 2,7 0,634
67 266 7-12 41,5 0,69 1,8 0,96 46,2 0,71 61,3 30,5 69,3 57 19,0 0,62 1,7 0,36 4,8 0,5411 283 6-16 ... ... 13,2 ... 78,3 0,99 ... 40,5 ... 49 50,9 ... ... ... 4,6 ...
1 351 ... ... ... 19,7 ... 72,9 0,92 ... 29,9 ... 38 34,3 0,71 ... ... 2,8 0,64820 028 6-15 73,8 0,80 41,5 0,99 60,2 0,91 66,3 32,1 64,9 32 37,6 0,82 3,4 0,40 4,2 0,7128 242 7-16 ... ... ... ... 61,5 0,75 ... 23,6 ... 47 ... ... ... ... 1,9 ...
1 407 7-12 ... ... 3,2 1,05 45,2 0,67 38,1 20,2 35,1 44 17,8 0,54 0,4 0,14 2,3 0,450468 7-11 ... ... 35,1 ... 84,6 0,91 32,6 23,7 ... 43 29,7 0,57 2,7 0,42 2,2 0,697
31 065 6-13 84,3 0,87 44,4 0,98 69,9 0,98 ... 41,5 98,0 32 32,0 0,90 2,9 0,53 6,3 ...
1 794 6-12 81,4 1,23 21,4 1,02 84,4 1,02 66,8 80,1 74,8 47 33,7 1,26 2,5 1,27 8,0 0,7973 099 6-16 55,9 0,54 56,1 0,89 69,9 0,73 ... 28,0 ... 38 34,1 0,69 16,9 0,76 ... 0,562
16 439 6-14 ... ... 3,4 1,02 68,6 0,96 33,6 57,8 ... 48 ... ... 2,2 0,83 2,5 ...
11 627 ... 61,8 0,64 ... ... 81,0 0,96 53,6 37,9 51,2 63 34,0 0,76 ... ... 4,2 0,68812 256 7-15 19,0 0,44 1,6 1,00 ... 0,75 84,1 24,6 ... 56 ... ... 2,5 ... 2,9 ...
1 198 6-11 84,3 0,91 87,5 1,02 93,2 1,00 99,3 56,6 100,0 25 79,5 0,96 11,3 1,28 3,3 0,93118 204 6-12 46,5 0,50 ... ... 59,7 0,79 51,9 26,9 59,9 66 13,3 0,66 0,6 0,71 2,5 0,5581 930 6-15 83,3 0,99 23,4 1,19 78,2 1,01 94,2 60,1 37,0 32 61,4 1,14 7,5 0,83 7,7 0,877
11 134 7-12 17,1 0,37 1,3 0,97 34,2 0,68 71,0 33,8 72,7 41 6,5 0,65 1,5 0,32 2,4 0,448117 823 6-11 66,8 0,80 8,2 0,94 ... 0,80 ... 49,0 ... 40 ... ... ... ... ... ...
24 225 ... 68,9 0,75 4,2 1,03 ... 0,96 ... ... ... 54 16,8 0,77 3,2 0,51 2,5 ...
3 770 ... 48,6 0,52 ... ... ... 0,67 ... 18,3 ... 74 ... ... 1,9 0,18 ... ...
49 785 6-15 ... ... 0,8 0,98 ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
35 565 7-13 77,1 0,81 ... ... 54,4 0,98 78,1 45,4 ... 46 5,8 0,81 0,7 0,17 ... 0,7418 066 7-12 69,2 0,84 2,5 0,99 84,0 0,99 40,0 50,1 81,2 59 14,4 0,88 1,7 0,38 2,8 0,709
153 7-13 ... ... 25,8 1,11 97,1 0,94 61,5 61,9 ... 33 39,2 0,84 1,0 0,54 ... ...
9 621 7-12 39,3 0,61 3,3 1,13 57,9 0,91 67,5 22,8 90,5 49 18,7 0,67 ... ... 3,2 0,59480 6-15 91,9 1,01 91,5 0,96 99,7 0,99 ... 86,2 77,7 14 110,0 1,05 . . 7,8 0,971
4 573 ... ... ... 4,1 ... ... 0,70 ... 38,4 78,9 37 26,4 0,70 2,2 0,39 ... ...
9 088 6-13 ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
1 058 6-12 80,9 0,98 ... ... 76,7 0,95 73,9 74,8 ... 32 45,2 1,00 4,7 1,16 5,4 0,8238 103 6-14 45,8 0,69 ... ... 58,3 0,63 45,3 10,1 ... 71 11,2 0,28 0,9 0,20 2,0 0,5074 686 6-15 59,6 0,61 2,7 1,03 91,8 0,82 84,3 12,3 80,5 35 36,5 0,44 3,7 0,21 4,9 0,745
10 570 7-13 79,9 0,85 ... ... 66,0 0,94 76,7 50,5 100,0 45 24,1 0,80 2,4 0,45 2,0 0,77312 756 6-12 90,0 0,92 38,7 1,03 82,7 0,97 ... 48,2 95,3 38 42,9 0,89 4,4 0,57 11,1 0,847
632 788 ... 62,0 0,77 5,8 0,92 62,8 0,86 66,6 38,3 ... 44 26,8 0,79 2,5 ... 3,4 ...
4 863 977 ... 76,4 0,83 35,0 0,95 82,5 0,92 83,3 61,4 ... 28 56,6 0,89 11,3 1,28 4,2 ...
6 134 038 ... 81,7 0,88 48,6 1,02 84,0 0,93 ... 73,1 ... 22 63,7 0,92 23,2 ... 4,5 ...
Afrique du SudAngolaBéninBotswanaBurkina Faso1
BurundiCamerounCap-VertComoresCongoCôte d’IvoireÉrythréeÉthiopieGabonGambie1
Ghana1
Guinée1
Guinée-BissauGuinée équatorialeKenyaLesothoLibériaMadagascarMalawiMaliMauriceMozambique1
NamibieNiger1
NigériaOugandaRépublique centrafricaineRép. démocratique du CongoRépublique-Unie de TanzanieRwandaSao Tomé-et-PrincipeSénégalSeychellesSierra LeoneSomalieSwazilandTchadTogoZambieZimbabwe
Afrique subsaharienne
Pays en développement
Monde
Afrique subsaharienne : sélection d’indicateurs relatifs à l’éducation, 2001
Notes : les données en italique et gras sont de 1998, en gras de 1999 et en italique de 2000. Pour des notes détaillées sur les pays, voir les tableaux sources.1. Pays bénéficiant de l’Initiative de mise en œuvre accélérée (IMOA).Source : Institut de statistique de l’UNESCO ; Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2005 (annexe statistique)