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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SQClOTHÉRAPEUilQUES EN PSYCHIATRIE INTRODUCTION <..........<<.<..<._...,,,,..........,,., I<,. 9 1. LA PROBLÉMATIQUE . . ..<.<<.<.................... .._ 10 1 .l Cadre réglementaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 ‘, 2.4. Les activites en psychiatrie _.._..................... 15 1.2. Pratique infirmière : mise en place des Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 I actlvltes .<........<..<......................,,........... Z,,.’ 11 Evolution récente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 1 .3. conséquences . ..<..<._.__.....<,.,........,,,,,,,....... 12 2. CADRE CONCEPTUEL _<<.<,_.._.._..<,,<,,........,,,, 12 3. MÉTHODOLOGIE <.<..<..........<.<<.................... 18 2.1. Les soins infirmiers .,,.,,_......,,,,,,........,,.,,,,,, 12 3.2. Enquêtes ..<<.<<.<<.<........................................ 19 Evolution des textes juridiques .._.._,,.,,,,.,... 13 Enquête externe ..<..<..<.<._.._..................... 19 Evolution de la formation de base .._._.... 13 2.3. Les outils de soins au Centre Hospitalier de Rouffach <.<<.<........<<.<._.........,,................ 14 Enquête externe ..<<.<<.<..<............................ 19 Le dossier de soins . . . .._............... 1.. I 4 Enquête interne . . .._.._.._....................... 19

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SQClOTHÉRAPEUilQUES EN PSYCHIATRIE

INTRODUCTION <..........<<.<..<._...,,,,..........,,., I<,. 9

1. LA PROBLÉMATIQUE . . ..<.<<.<.................... .._ 1 0

1 .l Cadre réglementaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0‘,2.4. Les activites en psychiatrie _.._..................... 1 5

1.2. Pratique infirmière : mise en place des Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 5Iactlvltes .<........<..<......................,,........... Z,,.’ 11 Evolution récente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 7

1 .3. conséquences . ..<..<._.__.....<,.,........,,,,,,,....... 1 2

2. CADRE CONCEPTUEL _<<.<,_.._.._..<,,<,,........,,,, 1 2 3. MÉTHODOLOGIE <.<..<..........<.<<.................... 1 8

2.1. Les soins infirmiers .,,.,,_......,,,,,,........,,.,,,,,, 1 23.2. Enquêtes ..<<.<<.<<.<........................................ 19

Evolution des textes juridiques .._.._,,.,,,,.,... 1 3 Enquête externe ..<..<..<.<._.._..................... 1 9

Evolution de la formation de base .._._.... 13

2.3. Les outils de soins au Centre Hospitalierde Rouffach <.<<.<........<<.<._.........,,................ 14 Enquête externe ..<<.<<.<..<............................ 1 9

Le dossier de soins . . . .._............... 1.. I 4 Enquête interne . . .._.._.._....................... 19

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L-- ..,,,,,,: LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

Totalité de l’enquête interne et externe.. ...........

3.4. Difficultés rencontrées dans le travail derecherche ..................................................

Difficultés liées au questionnaire.. ............

Difficultés liées à l’enquête ......................

Difficultés liées aux personnes qui ontréalisé la recherche ..................................

Difficultés liées à la méthodologie.. ...... .: ..

3.5. Avantages du travail de recherche.. ...........

3.6. Restrictions ................................................

4. EXPLOITATION DES DONNÉES ..................

4.1. Enquête du personnel soignant.. ................

Synthèse de l’enquête interne.. .................

Synthèse de l’enquête externe ..................

Synthèse des deux enquêtes .....................

4.2. Questionnaire des Infirmiers Généraux .....

Synthèse ...................................................

5. ANALYSE ET COMMENTAIRE .....................

6. RÉFLEXION ..................................................

CONCLUSION ..................................................

BIBLIOGRAPHIE ...............................................

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« La tendance la plus profonde de toute activité hu-maine est la marche vers l’équilibre, et /a raison, quiexprime les formes supérieures de cet équilibre, réduiten elle l’intelligence et /‘affectivité 3

Jean PIAGET

I N T R O D U C T I O N

Au Centre Hospitalier de Rouffach, la recherche ensoins infirmiers a été impulsée par Monsieur SergeGAUBERT, Directeur du Service des Soins Infirmiers.En effet, dès le début des années 80, il a favorisé desrencontres entre les soignants de l’établissement dansle but de mettre en place des outils de travail communs,élaborés à partir d’une réflexion sur les pratiques infir-

mières. C’est en 1989 qu’il a proposé un stage centrésur la recherche en soins infirmiers dans le cadre de laformation continue, avec deux objectifs :

- définir le sens de la recherche en soins infirmiers enpsychiatrie, son impact sur les soins et son applicationsur le terrain ;

- acquérir et utiliser une méthodologie de recherchedans la pratique infirmière.

Unequinzaine de personnes, compokked’infirmiers (1)

et de cadres infirmiers ont participé à la formation quia eu lieu, au début de l’année 1990. Assurée par unformateur de l’Association de Recherche en Soins Infir-miers (ARSI), la formation d’une durée de 12 jours a étéconsacrée pour moitié à des apports théoriques, l’autreétant réservée à l’expérimentation d’une recherchedans le cadre d’un travail de groupe entre les différen-tes sessions.

La réflexion s’est engagée sur les différents thèmes derecherche possible, et le groupe de recherche à I’ori-gine de ce document s’est constitué à partir d’un intérêtcommun pour tout ce qui est lié aux activités psycho-sociothérapeutiques.

Les activités psycho-sociothérapeutiques, que nous ap-pellerons pour simplifier « Activités », représententpour l’infirmier en psychiatrie un moment privilégiédans la relation de soins avec le malade mental. Eneffet, l’infirmier de secteur psychiatrique se trouve par-fois limité dans la prise en charge des patients avec lestechniques d’entretien classiques. II est quotidienne-ment confronté aux difficultés qu’éprouve le malademental à s’exprimer avec la parole et le corps. L’activitévient en complément, en tant que support de la paroleet médiation de la relation.

Le fonctionnement des activités s’appuie sur des con-cepts simples. II s’agit, à partir des centres d’intérêt dupatient, d’utiliser les activités comme support de larelation dans une perspective thérapeutique. Les activi-tés sont une approche de « /‘Etre », elles concernentson corps perceptif et sensoriel, affectif et relationnel,imaginaire et symbolique.

En tenant compte des composantes biologiques et psy-chiques de l’être humain, les activités visent à agir surl’affectivité, le psychisme du sujet et à contribuer à sonbien-être physique.

Les activités sont nombreuses, variées, pratiquées indi-viduellement ou en groupe. Leur réalisation dépenddes capacités physiques, intellectuelles et psychologi-

(1) Lire à chaque fois : infirmiers(ères).

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ques des patients. Mais bien plus, elles dépendent dela capacité d’imagination de l’infirmier ou plut’ôt de sacapacité à susciter l’intérêt du patient pour lui proposerun temps où cet intérêt puisse être conservé, voirestimulé.

La nature des activités prend en compte les gestes ethabitudes de la vie quotidienne, les besoins de base(manger, boire, dormir...), les besoins de sécurité (sen-timents d’angoisse, problèmes matériels...), les besoinssociaux (l iens affectifs, relationnels...), les besoins d’es-time (être reconnu...), les besoins de se réali;er (pro-gresser, se développer...) (2).

En réalité, on s’aperçoit que tout est et que .tout peutservir de « prétexte » à la réalisation d’une activité.Cette situation pose de fait un certain nombre d’inter-rogations :

rappeloni-le, peut être définie comme « un état decomplet bien-être, physique, mental ef social et neconsistepas seulement en une absence de maladie oud’infirmité » (4). L’action menée pour la protection dela santé mentale bénéficie d’un dispositif très varié quis’échelonne de l’hôpital au milieu habituel de vie dupatient, dans la collectivité par des actions de préven-tions, de soins, de réadaptation et d’assistance. Enmilieu hospitalier, les actions de soins sont essentielle-ment curatives, elles comportent la chimiothérapie, lespsychoth&apies individuelles et de groupe, les activi-tés... Dans notre recherche, nous posons la question dela prise en compte des activités dans les soins auxmalades mentaux.

Un peu d‘histoire

- quelles sont les conditions pour réaliser une activitéde qualité ?- quelles sont les l imites de l’activité !

- quelle est la place de l’infirmier psychiatrique dansl’activité !

Par ailleurs, une réflexion sur les pratiques infirmièresa été engagée dans l’établissement. Elle a débouché surl’implantation d’outils infirmiers le Dossier de SoinsInfirmier, I’Evaluation des Besoins en Soins Infirmiersqui décrit et quantifie l’ensemble des actions de soinsinfirmiers, I’Evaluation de la Qualité des Soins Infir-miers...(3) que nous décrirons plus loin.

Une forme d’activité était de tout temps associée à laprise en charge des malades mentaux. Les aliénistesraisonnaient par : « le rravail c’est /a santé » d’où lanotion de malades travailleurs. Plus proche de noussont institués les ateliers d’ergothérapie qui font ressor-tir la dimension de « soin par le travail ». Le personnelqui avait la charge des malades mentaux passant degardien à infirmier psychiatrique, puis infirmier de sec-teur psychiatrique se cantonnait jusqu’à présent dansun rôle de dépendance médicale, sans beaucoup d’ini-tiatives assurant le relais entre le malade et le médecin.II exécutait les consignes et prescriptions médicales ettransmettait à ce dernier toutes les informations etobservations recueillies auprès du malade tout enveillant à la satisfaction des besoins de base.

Partant de cette approche multi-directionnelle, notregroupe s’est attaché à mener une réflexion sur la réali-sation des activités.

1. LA PROBLÉMATIQUE

La pratique des activités a été influencée par de nom-breux facteurs, d’ordre humains, financiers, profession-nels ainsi que par l’évolution des textes réglementaires.La place des activités dans les soins infirmiers est ré-cente, il faut attendre le décret du 17 juil let 1984 relatifà l’exercice de la profession pour définir le champ deses compétences.

Le concept de santé mentale se rapporte à la notion dedéveloppement optimal de l’individu dans son proprecadre, compte-tenu de son âge, de ses conditions devie, de ses capacités innées et de sa culture. La santémentale est un aspect de la santé en général. Celle-ci,

1 .l Cadre réglementaire

Le décret du 17 juillet 1984, relatif à l’exercice de laprofession d’infirmier, en définit le champ de compé-tence par :

(2) Selon la Pyramide de MASLOW.(3) L i r e a chayef?is :DSI : Dossier e So~ns Inflrmlers.EBSI : Evaluation des Besoins en Soins Infirmiers (documentau Centre Hospitalier de Rouffach).EQSI : Evaluation de la Qualité des Sains Infirmiers : grillesluation élaborkr au Centre Harpitalier de Rouffach.

- un rôle propre de l’infirmier : qui fait part dans sonarticle 3 des notions de « Relation d’aide thérapeuti-

$anPej&mbule de la Constitution de l’Organisation Mondiale de la

Recherche en soins infirmiers N-45 -juin 1996

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

que » et « d’organisation d’activités occupationnelleset à visée sociothérapique ».

- un rôle délégué dans l’article 4 : qui stipule quel’infirmier « Participe au sein d’une équipe thérapeuti-que aux techniques à visée psychothérapique indivi-duelle ou de groupe *.

Ce décret est un tournant dans la profession itifirmièreet un point de rupture historique dans nos pratiques.L’appréhension du rôle propre (alors que depuis desdécennies l’infirmier est habitué à la mise en œuvre desprescriptions médicales), fait apparaître différents typesde comportement de nature défensive ou adaptative.

Le décret du 15 tnars 1993 relatif aux actes profession-nels et à l’exercice de la profession d’infirmier élargit lechamp de compétence infirmier et redéfinit ses limites.II renforce notamment les soins en santé mentale enprécisant dans son article 3 la notion « d’organisationet animation d’activités à visée sociothérapique ».

Les difficultés observées pour gérer les activités peu-vent être analysées à la lumière de ces décrets decompétence qui amènent à faire les premiers commen-taires suivants :

l’organisation et animation d’activités à viséesociothérapique

Se pose ici la question d’assumer un rôle propre, d’osermettre en ceuvre les activités et d’engager ainsi sa«propre » responsabilité.

La mise en place d’activités dans le cadre du rôlepropre nécessite une réelle compétence infirmière per-mettant de dégager à partir d’une analyse, les problè-mes de santé d’un patient et les activités entrant dansson projet thérapeutique, mais également des capacitésde gestion et d’organisation. Leur réalisation supposedes possibilités de remise en question personnelle, afinque l’activité ne devienne pas un but en soi,, uneéchappatoire à la rencontre avec le patient, une sourcede satisfaction narcissique pour le soignant.

Participation au sein d’une équipe thérapeutiqueaux techniques à visée psychothérapique

Dans l’équipe thérapeutique, l’infirmier doit s’affirmercomme un partenaire, La notion de technique, a trait àun art, à une science 0” à ses applications (5).

La technique fait appel à une capacité de réaliser etexige un savoir-faire acquis par la pratique, dans lecadre de la formation continue ou d’une formation

(5) Le dictionnaire Petit Larousse Illustré 1991.

spécialisée (ex. : équithérapie, musicothérapie...). Celamet bien sûr en évidence la nécessité de maîtriser lestechniques relationnelles de base. Dans la formationinitiale, ces techniques ne sont, trop souvent, que ci-tées. L’infirmier dans cette équipe apportera ainsi sacontribution à une prise en charge plus efficiente desmalades mentaux.

1.2. Pratique infirmière :Mise.en place des activités

La pratique des activités met en évidence différentstypes d’attitudes.

Des attitudes qui desservent les activités :

. Privilégier le nursing et les soins somatiques auxactions qui nécessitent de la part du soignant unerelation interpersonnelle prégnante ;

. Les activités étant considérées essentiellementcomme occupationnelles, d’autres soins sont priorisés;

. La difficulté d’apprécier la part des activités dansl’évolution du patient par manque de repères pour lesévaluer et de rigueur dans le suivi ;

. La difficulté de mettre en place une relation théra-peutique ;

. Le manque de connaissance, de compétence pourréaliser les activités ;

. La difficulté de sortir de l’équipe, de se démarquerdes collègues ;

. La difficulté de s’inscrire dans le temps, dans larégularité des prises en charge, de modifier ses horairesde travail ;

. La difficulté d’obtenir des résultats thérapeutiquesrapides ;

l L’investissement personnel important nécessaire à lapratique des activités ;

. Les réticences ou le refus de réaliser les activités, quisont considérées comme une charge de travail supplé-mentaire sans qu’elles aient une incidence sur le coursde la, maladie. Cela se manifeste par de la passivitévoire de l’opposition dans l’organisation des activités ;

. Le choix de l’encadrement infirmier qui ponctionneprioritairement le personnel détaché pour réaliser lesactivités en cas de pénurie dans les effectifs ;

11recherche en soins infirmiers No45 -Juin 1996

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. La difficulté de mettre les activités en lien avecl’émergence des outils infirmiers (DSI-EBSI-EQSI...).

tks attitudes qui servent les activités :

l Des équ,ipes ont été constituées, à partird’ ikfirmiersvolontaires détachés des unités de soins, pour réaliserles activités. Ceux-ci font preuve d’un investissementimportant, acquièrent des .compétences spécifiques(par exemple dans le cadre de la formation continue) etmettent en place des activités adaptées aux projets dupatient ;

- La création de groupes de travail sectoriek ou inter-sectoriels qui ont permis de conceptualiser la pratiquedes activités ;

- La définition d’objectifs liés au patient, à la démar-che de soins et au projet thérapeutique.

Des attitudes liées au fonctionnement institutionnel :

- la mise en place d’outils infirmiers (DSI EBSI...)

l l’investissement et le positionnement de I’encadre-ment infirmier sur le principe des activités ;

l l’attitude du corps médical face à ce type de prise encharge ;

. les moyens mis à la disposition par la direction del’établissement ;

. l’apparition de nouveaux professionnels (exemple :musicothérapeutes), qui interviennent dans le champde compétence définit par le décret du 17 juillet 1984.

1.3. Conséquences

Ces différents points, dont la liste est loin d’être exhaus-tive, nous ont amené à poser la question suivante :

- est-ce que l’infirmier psychiatrique considère I’ac-tivité comme un soin à part entière ?

Par ailleurs, l’objectif de notre recherche vise à amélio-rer la qualité de la prise en charge du ,patient dans lecadre des activités.

Partant de cette situation, nous formulons l’hypothèsesuivante :

L’importance qu’accordent les infirmiers aux activitésest liée à la considération qu’ils ont des activitéscomme un soin à part entière et à son inscription dansun projet thérapeutique.

2. CADRE CONCEPTUEL

j 2.1. Les soins infirmiers

Les Soins infirmiers relèvent d’un processus de discer-nement des besoins sanitaires nécessaires à la vie d’unindividu ou d’un groupe de personnes : c’est-à-dire uneinterrogation d’un diagnostic portant sur les besoinsvitaux, qu’ils soient d’ordre biologique, affectif, socialet économique, ainsi que sur les inter-relations et lesinfluences qui s’établissent entre eux et les actions qu’ilfaut mettre en oeuvre pour y répondre. Cette interroga-tion étant perçue, le diagnostic sur la situation établi, ilappartient au personnel infirmier de planifier les ac-tions qui en découlent, de les mettre en ouvre et de lesévaluer.

« l’infirmière est la personne qui, ayant suivi un ensei-gnement infirmier, est apte et habilitée à assumer dansson pays la responsabilité de /‘ensemble des soinsinfirmiers que requièrent la promotion de la santé, laprévention de la maladie et les soins aux malades.

« L’ensemble des soins infirmiers concerne tous /essoins physiques aussi bien que psychologiques donnésà des malades présentant ou non des problèmes desanté mentale » (6).

Au-delà des actes de soins proprement dits, les infir-miers initient des actions de préventions, d’éducationet de resocialisation à l’égard du patient afin que celui-ci puiss,e participer dans toute la mesure du possible,activement et efficacement aux soins qui le concer-nent. L’organisation, la continuité des soins infirmiersnécessitent l’élaboration du dossier de soins infirmiers.Cela est précisé dans la circulaire du 15 septembre1989 relative au mode d’exercice de la professiond’infirmier dans les établissements hospitaliers, l’avaitdéjà été dans l’article 3 du décret du 17 juillet 1984 eta été repris dans le décret du 15 mars 1993.

Au Centre Hospitalier de Rouffach, les soins infirmierss’inscrivent dans le cadre de la réglementation en vi-gueur. L’ utilisation des outils infirmiers (DSI, tableauplanning) est étendue à l’ensemble des soignants et seréfère au modèle conceptuel de Virginia HENDER-SON. Les méthodes d’évaluation comprennent desévaluations qualitatives (EQSI) et quantitatives (EBSI).

(6) Définition donnée par le Conseil International des Iniirmiers(Rosette POLETTI), hpecfs psychiatriquese des soins infirmiers,Collection Le Centurion, p. 10.

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

La formation continue, dont les axes sont déterminéspar les responsables du service infirmier avec la com-mission du service des soins infirmiers, privilégie lesactions de groupe réalisées dans l ’établ issement.

ii j 2.2. Réglementation

Evolution des textes juridiques

Jusque dans les années 70, la notion du Service Infir-mier n’avait connu aucune traduction législative ouréglementaire : l’infirmier et l’équipe soignante res-taient les exécutants des médecins. Ainsi, l’article 106du Rapport du 17 avril 1943 précise : « Le ionctioime-ment médical de chaque service est placé sous ladirection technique des médecins, chirurgiens ou spé-cialistes, chefs de service. L’ensemble du personnelsecondaire du service est, pour /‘administration dessoins aux malades, placé sous leur autorité ».

L’article 4 de la loi du 8 avril 1946 11~46.630 dit : « Estconsidérée comme exerçant /a profession d’infirmièreou d’infirmier, toute personne qui donne habituelle-ment, soit à domicile, soit dans les services publics ouprivés d’hospitalisation ou de consultation, des soinsprescrits ou conseillés par un médecin ».

La notion de service médical prévalait jusqu’alors surle plan réglementaire.

Le décret 75.245 du 11 avril 1975 et sa circulaired’application du 31 juillet 1975 no 222.0414 faisait,pour la première fois, référence à la notion de ServiceInfirmier : « II apparaît que l’action de l’infirmier ou/‘infirmière générale dont le rôle se situe auprès duDirecteur de /‘Etablissement et à /‘intérieur de /‘équipede Direction, devra tendre essentiellement à donner auservice Infirmier de cet établissement /a possibilitéd’exercer sa fonction dans de meilleures conditionspsychologiques et d’obtenir ainsi la plus grande effica-cité possible ».

C’est la loi no 78.615 du 31 mai 1978 qui modifie ladéfinition de la profession d’infirmière et introduit lanotion de rôle propre : « Est considérée comme exer-tant /a profession d’infirmière et d’infirmier, toute per-sonne qui, en fonction des diplômes qui l’y habilitent,donne habituellement des soins sur prescription ouconseil médical, ou bien en application du rôle proprequi lui est dévolu. En outre, /‘infirmière ou l’infirmierparticipe à différentes actions, notamment en matièrede prévention, d’éducation de /a santé et formation oud’encadrement >a.

A cette loi du 31 mai 1978, fait suite le décret n” 81-539du 12 mai 1981, modifié par les décrets de compétencedu 17 juillet 1984 et du 15 mars 1993 qui précisent lesactes infirmiers pouvant être exécutés sur prescriptionmédicale ou dans le cadre du rôle propre dévolu àl’infirmier. Ils font également apparaître clairement saresponsabilité dans l’encadrement du personnel aide-soignant pour l’application de ces soins.

Evolution de la formation de base (7)

La nécessité d’avoir des écoles pour le personnel futsuggéré par Scipion PINEL en 1836 dans son « traitécomplet du régime sanitaire des aliénés ou manuels desétablissements qui leursont consacrés a~. Ce n’est qu’en1878 que cette intention voit le jour grâce au DocteurBOURNEVILLE, par la mise en place d’écoles à LaSalpêtrière et à Bicêtre. Cette formation n’a eu que peud’écho car elle n’avait aucun caractère obligatoire etn’entraînait pas de reconnaissance d’une nouvellecompétence.

La circulaire du 4 avril 1907 met en place le diplômed’infirmier psychiatrique départemental et marque, dumoins symboliquement, le passage de gardien à infir-mier.

Le décret du 27 juin 1922 envisage dans la formationdes infirmiers en soins généraux la spécialité de I’hy-giène mentale.

L’arrêté du 26 mai 1930 réglemente une nouvelle for-mation (sur cinq ans) débouchant sur le diplôme d’in-firmier des asiles d’aliénés de I’Etat français.

L’arrêté du 3 février 1949 limite l’exercice des infir-miers psychiatriques aux seuls hôpitaux psychiatriquesalors que les infirmiers diplômés d’état peuvent exercerdans tous les domaines relatifs à la santé.

L’arrêté du 23 juillet 1955 rend la formation obliga-toire, elle débouche sur le diplôme d’infirmier deshôpitaux psychiatriques après deux ans d’études com-prenant 120 heures de cours.

L’arrêté du 12 mai 1969 dénomme l’infirmier « lnfir-mier de Secteur Psychiatrique ».

L’arrêté du 16 février 1973 porte la formation à 28 moiscomprenant 1 580 heures d’enseignement théorique etdes stages en hôpital général et en extra-hospitalier.

L’arrêté du 26 avril 1979 rallonge la formation à33 mois soit 4 640 heures d’enseignement. La premièreannée est identique pour les infirmiers diplômés d’Etat.

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La réussite de l’examen de passage en deuxième annéeéquivaut au CAFAS (Certificat d’Aptitude à la Forma-tion d’Aide.Soignante). Le rapprochement des deuxdiplômes est amorcé. :.

Ce sont les décrets et l’arrêté du 23 mars 1992 qui.formalisent le nouveau programme de formation enrefondant les programmes des infirmiers diplômésd’état et des infirmiers de secteur psychiatrique qui sedéroule à présent sur 36 mois et 7 semaines soit4 515 heures d’enseignement et 245 heures de suivipédagogique. Les Centres de Formation ou Ecoles d’ln-firmières se dénomment « Institut de Formation enSoins Infirmiers ». depuis le décret du 5 juin 1992.L’enseignement des activités ne se retrouve qu’implici-tement dans le programme et est donné sous formed’actions de soins et de généralités, l’acquisition d’unsavoir-faire n’est envisagé que dans le cadre de laformation continue.

2.3. Les outils de soins infirmiersau Centre Hospitalier de Rouffach

C’est à partir de 1983 que le service infirmier a forma-lisé la mise en place des outils infirmiers que nousallons décrire succinctement. Cette évolution dans lespratiques soignantes s’est accompagnée d’une politi-que ciblée en matière de formation continue.

Le dossier de soins infirmiers

Le dossier de soins est un document unique et indivi-dualisé regroupant l’ensemble des informations con-cernant la personne soignée. II prend en compte I’as-pect préventif, curatif, éducatif et relationnel du soin.

II comporte le projet de soins qui devrait être établiavec la personne soignée, contient des informationsspécifiques à la pratique infirmière.

Le dossier de soins a pour but d’améliorer :

- la qualité des soins : efficacité, continuité, sécurité ;

- l’organisation des soins (8).

a) Mise en place du LX/

Dans le cadre de la formation continue et étalée surplusieurs années, une formation de 12 jours, assuré parun organisme de formation, a permis à 75 % des infir-miers et à l’ensemble des cadres infirmiers de I’établis-

(8) Le dossier de soins : fascicule n” 1 dans la serie des soins infir-miers, édité par le Ministère de la Santé, guide des soins infirmiers.

sement de bénéficier de l’enseignement des mincioesd’utilisation du DSI. La formatioi au DSI a été con&-tée par une session de 6 jours centrée sur la démarchede soins accessible à 25 % des infirmiers et à la totalitédes cadres infirmiers de l’établissement avec pour ob-jectif-de-faciliter la compréhension et l’élaboration dela démarche de soins.

Un& formation ultérieure à la démarche de soins de 2jours, assurée par des cadres infirmiers de I’établisse-ment s’est adressée à l ’ensemble du personnel soignantdu Centre Hospitalier.

Le DSI a été uniformisé en 1989 en lien avec la rédac-tion de son guide d’utilisation. Rédigé à partir du mo-dèle conceptuel de Virginia HENDERSON, la démar-che de soins est un processus d’analyse de situation etde résolution de problèmes adaptés aux soins. Lesbesoins de la personne soignée sont identifiés et lessoins inf i rmiers plani f iés. Les act ions de soins mises enceuvre relèvent d’une prescription médicale ou sontliées au rôle propre infirmier et sont évaluées en fonc-tion des objectifs et dans les délais fixés.

bj La planification des soins

Toutes les actions de soins concernant la personne’soignée sont programmées sur un planning mural com-posé de fiches T. Chaque soin est consigné sur unefiche T permettant une identification des soins pourchaque patient. Un système d’échéancier permet laprogrammation des soins à court et moyen terme.

Les méthodes d’évaluation

Si l’on s’inscrit dans un processus dynamique et évolu-tif, le service infirmier doit avoir des exigences quant àla qualité de ses prestations. Dans cet ordre d’idées, leservice infirmier a développé un système d’évaluationquantitatif pour une meilleure adéquation entre lacharge de travail et la répartition du personnel soignant(EM) ainsi qu’un système d’évaluation qualitative per-mettant de reconnaître et d’améliorer le niveau de laqualité.des soins donnés dans un service (EQSI)

Ces évaluations concernent aussi bien l’activité intraqu’extra-hospitalière.

a) L’évaluation qualitative (EQSI)

Les composantes de l’évaluation dans le champ de lasanté ont été définies dès 1969 par DONABEDIAN (9).

(9) A. DONABEDIAN : a A Guide to Media Administration : me-dical tare apparaisial U. New York American Public Health Aasocia-tien, 1969.

Recherche en soins infirmiers N”45 -juin 1’396

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

« Pour juger de la qualité d’une activité humaine, ilfaut :

- observer le processus, le décrire, le comparer à /aconduite d’un processus identique ou proche ou à unréférentiel (ou un standard) faisant autorité ;

- observer les résultats par rapport aux objectifs pour-suivis et dont ce processus est le ou un des instruments.

La production de soins est un service et ce service nepeut être décrit que par son auteur.

L’essentiel de /a capacité de description de la qualitérevient donc aux soignants eux-mêmes. Toutefois, dans/a spécialité psychiatrique, /‘approche qualité se heurteà /a formalisation qui en est /a condition carce qui n’estpas défini n’est pas quantifiable, ce qui n’est pas quan-tifiable n’est pas améliorable ».

La loi no 97-748 du 31 juillet 1991 portant réformehospitalière indique respectivement dans les articles L710-3 et L 7104 que :

- afin de dispenser des soins de qualité, les établisse-ments de santé, publics ou privés, sont tenus de dispo-ser de moyens adéquats et de procéder à l’évaluationde leur activité ;

- les établissements de santé, publics ou privés, dé-veloppent une politique d’évaluation des pratiquesprofessionnelles, des modalités d,‘organisation dessoins et de toute action contribuant a une prise encharge globale du malade afin, notamment, d’en ga-rantir la qualité et I’efficience.

L’assurance de /a qualité a été définie par /‘Organisa-tion Mondiale de /a Santé : /‘évaluation de la qualitédes soins doit permettre de garantir à chaque patient/‘assortiment d’actes diagnostiques et thérapeutiquesqui lui assurera le meilleur résultat en terme de santé,conformément à l’état actuel de /a science médicale aumeilleur coût pour un même résultat, au moindre ris-que iatrogénique et pour /a plus grande satisfaction del’usager.

Dans cet esprit, plusieurs grilles d’évaluation ont étéélaborées sur des thèmes tel que le dossier de soins,l’accueil desélèves, l’activité piscine... dont les évalua-tions ont à chaque fois permis de mettre en place lesconditions d’une amélioration des prestations infirmiè-E S .

bj L’évaluation quantitative (EL%/)

En Janvier 1985, un groupe local, composé de soi-gnants de l’établissement, s’est penché sur la charge detravail.

L’EBSI est inspiré de la méthode basée sur la planifica-tion des soins infirmiers requis pour chaque patientélaborée par L. TILQUIN (PRN80) (10).

Le travail a consisté à retenir les actions de soinsutilisées dans l’établissement. II a été nécessaire dedécrire et de quantifier les actions propres à la psychia-trie, en particulier les 60 items qui ont trait aux activi-tés. L’ensemble du document comprend 227 facteursqui recouvrent la majeure partie des actions de soinsrequises pour la promotion de la santé, la prévention,le traitement, la rééducation et la réadaptation du pa-tient hospitalisé.

La parution du document EBSI a été suivi en Mars 1986d’un guide d’utilisation et en Mai 1986 sont parus lespremiers résultats de l’évaluation de la charge de tra-vail. Celui-ci a été réactualisé en mars 1988.

L’EBSI a été suivi par deux autres ouvrages rédigés dansles mêmes conditions centrés sur les spécificités desprises en charge :

- en 1988, l’évaluation des Besoins en Soins Infir-miers en extra-hospitalier ;

- en 1993, l’évaluation des Besoins en Soins Infir-miers en hôpital de jour.

La formation continue

Les orientations en matière de formation continuefixées par les responsables de l’établissement ont large-ment contribuées à la mise en oxrvre de la nouvellepolitique du service infirmier. Les objectifs fixés ont étévolontairement axés sur les formations résidentielles etde groupe à partir des projets du service infirmier et desprojets de secteur. Les thèmes sont centrés sur I’amélio-ration des connaissances professionnelles, la maîtrisedes outils et des techniques infirmières. Ces formationsont notamment permis aux soignants de développerdes compétences spécifiques dans la prise en chargedes patients, dans les activités telles que : équithérapie,aquathérapie, musicothérapie, animation de personnesâgées...

2.4. Les activités en psychiatrie

Historique

De tout temps, les personnes qui ont eu la charge desmalades mentaux ont également eu le souci de leur

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proposer des occupations. Ainsi, dès I’Antiquité, dansl’ancienne Egypte, les malades étaient invités à partici-per aux activités récréatives : promenades sur. le Nil,concerts, danses, dessin, peintures et autres utilisationsconstructives de leurs loisirs... (11)

Plus près de nous, dès la création de l’asile de Rouffach,au début du siècle (1909), les aliénés traGailleursétaient « employés » dans les différents services del’établissement : la ferme, les champs, la blanchisserie,les ateliers d’entretien, la cuisine... ou tout simplementassistaient les gardiens dans les tâches quotidiennes :ménage, vaisselle, tri du linge sale... (En 1924! onrecensait plus de 28 % de malades travailleurs sur lapopulation hospitalisée) (12)

Les formes de rémunérat ions étaient diverses partant dupécule, dont la valeur était indexée sur le prix dutimbre poste, au supplément de nourriture, à la distri-bution de cigarettes et à la participation aux loisirs :théâtre, cinématographe, promenades... Les maladestravailleurs contribuaient ainsi à assurer la prospérité etla bonne marche de l’établissement.

C’est dans les années 50, avec l’avènement des traite-ments neuroleptiques et l’introduction des thérapiesinstitutionnelles qu’est né le concept d’ergothérapie.L’ergothérapie qui signifie littéralement « traitementpar le travail » peut se définir ainsi :

Le travail, /a matière, /a créativité sont des réalités.L’ergothérapie, c’est soigner certaains malades à traversces réalités. Le cadre du travail faisant partie intégrantedu cadre de vie, le travail est valorisant. C’est êtrecapable de se sentir utile, c’est tenir sa place dans /asociété. Le travail, c’est aussi créer, s’exprimer, se maî-triser. Le travail c’est l’indépendance, l’autonomie, nepas être assisté ». (13)

Ainsi entre 1951 et 1960, ont fleuri une vingtained’ateliers d’ergothérapie pavillonnaires où 200 mala-des travaillaient sous la responsabilité d’infirmiers.

Cette situation répondait à la volonté de certains psychia-tres d’envisager par cette technique une approche diffé-rente du soin psychiatrique. L’idée était de permettre auxmalades mentaux, au travers des différents ateliers propo-sés, de ne pas perdre les acquis liés à leur histoire person-nelle et collective, de les maintenir, voire même de lesdévelopper. Un des aspects de l’ergothérapie était deproposer un lieu dynamique, favorisant l’échange entre

malade et infirmier ou entre malades tout simplement.Une certaine utilisation de l’ergothérapie s’est faite audétriment du malade dans le sens où elle répondaitparfois à des contraintes de production et de rentabili-té. Le terme d’ergothérapie était alors employé pournommer toutes les activités hospitalières sans distinc-tion. Ainsi parlait-on d’ergothérapie dans les servicesgénéraux,.les ateliers techniques, à la ferme et au jardinoù les patients bénéficiaient plus d’une surveillanceque d’un soutien thérapeutique. Cette situation a long-temps opposé les médecins et le directeur de I’établis-sement de l’époque.

Un autre aspect de l’ergothérapie est celui du détour-nement de la fonction originelle. Les ateliers ont perdu,au fil des années, leur aspect dynamique et ont faitpartie intégrante de l’ensemble des habitudes de fonc-tionnement, compte-tenu du fait que le projet partait del’atelier et non du malade.

La notion d’ergothérapie et surtout le fonctionnementdes ateliers centraux a progressivement laissé la placeaux activités pavillonnaires à la fin des années 70. A cemoment, en liaison avec le développement de la poli-tique de secteur et de la mobilisation de certains méde-cins, apparaît le concept de sociothérapie.

La sociothérapie, littéralement « traitement par le so-cial », vise à proposer des animations qui se rappro-chent le plus possible des activités de la vie habituelledes patients hospitalisés, en vue de les maintenir ou deles réadapter à une vie sociale normale. La sociothéra-pie peut se définir ainsi :

« II est essentiel que les soignants disposent de moyensthérapeutiques aussi variés et différenciés que possible,dans le but de les adapter aux moyens et à la problé-matique de chaque sujet souffrant ; cette rencontreentre demandes (plus ou moins clairement exprimées)et réponses, fonde à notre avis /‘acte thérapeutique.C’est dans ce contexte que /a sociothérapie doit sedéfinir et dégager sa spécificité. L’entrée du patientdans un milieu social nouveau, avec sa problématiqueet ses difficultés passées et actuelies, représente une“rupture dans sa ligne de vie”. Les deux aspects doiventêtre pris en compte, ce qui précède /‘entrée à /‘hôpital,autant que le réseau relationnel mis en place par lepatient à /‘intérieur de /‘unité de soins. A cet égard, /acompréhension du mécanisme de /‘hospitalisation ap-porte de précieux renseignements dans /a mesure oùl’on admet que le malade vit une période de crise. Danscette perspective, il devient possible d’utiliser le tempsde séjour pour préparer au mieux sa sortie ». (14)

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

La sociothérapie prend progressivement de I’impor-tance dans les pratiques infirmières et de nombreusesanimations intersectorielles sont proposées aux pa-tients hospitalisés.

C’est réellement au début des années 80, en liaisonavec la mise en place du service infirmier que lasociothérapie entre dans sa dimension actuelle deve-nant ainsi : activités psycho-sociothérapeutiques. Eneffet, c’est à ce moment que sont créées dans la plupartdes secteurs de l’établissement des structures destinéesà prendre en charge les patients dans le cadre desactivités. Les activités sont animées par des infirmiersdes unités de soins ou par des équipes spécifiquescréées dans le secteur.

Les activités prennent une importance considérabledans les soins infirmiers. Elles sont répertoriées, décri-tes, quantifiées dans le document « Evaluation des Ee-soins en Soins Infirmiers » précédemment cité. Ellessont réalisé& dans le cadre du projet thérapeutique dupatient, formalisées et évaluées dans la démarche desoins. Des grilles EQSI ont été élaborées pour certainesactivités et sont utilisées ponctuellement.

Les activités n’auraient cependant pas cette importancesi elles n’étaient pas soutenues par le corps médical etla direction de l’établissement. Enfin, la formation con-tinue a permis de développer les compétences du per-sonnel qui intervient dans l’animation des activités enlui proposant des actions ciblées sur les activités exis-tantes au Centre Hospitalier de Rouffach.

Mais attardons-nous quelques instants sur le concept« activité ». Notre sentiment est que la pratique desactivités est importante dans les hôpitaux psychiatri-ques, que celles-ci sont nombreuses, variées et s’inscri-vent dans les pratiques infirmières. Au fil de notretravail, nous nous sommes rendus compte que les acti-vités sont, à notre connaissance, peu présentes dans labibliographie infirmière. II n’existe pas ou peu de livrestraitant des activités, peu d’articles dans les revuesprofessionnelles, quelques lignes dans les décrets decompétence de la profession infirmière et dans le pro-gramme de formation initiale.

L’ensemble de ces paramètres qui est à corréler avec laconsidération qu’accordent les infirmiers aux activités,nous préoccupe et nous amène à poursuivre les inves-tigations.

Evolution récente

Les activités s’inscrivent tout naturellement dans I’évo-lution de la société, de la psychiatrie et bien entendudans celle de la profession infirmière.

Ainsi, l’importance qu’attache la société aux loisirs adéteint sur le microcosme hospitalier. En effet, les acti-vités bénéficient des effets de la sectorisation, de I’arri-vée de médecins convaincus de la nécessité de déve-lopper de nouvelles techniques thérapeutiques, de lamise en place de moyens nouveaux par la direction del’établissement et surtout, du développement des prati-ques infirmières.

Les implications du cadre légal de fonctionnetient desinfirmiers sont importantes. Le décret n” 84 689 du17 juillet 1984 relatif aux actes professionnels et àl’exercice de la profession d’infirmier stipule pour lapremière fois la notion d’aide thérapeutique et I’orga-nisation d’activités occupationnelles et à visée socio-thérapique, relatif au rôle propre de l’infirmier.

En parallèle, les infirmiers incluent les activités dans laprise en charge des patients. Certaines de ces séancespouvaient prendre utwi-&Ile dimension thérapeutique,l’aspect occupationnel restant prévalent.

Si l’on cherche à en déterminer les raisons, on peutretenir les faits suivants :

. L’organisation du travail ne permettait pas de fairepratiquer plusieurs activités en même temps, la seuleactivité se déroulant dans le service devait rassemblerun maximum de patients provoquant une inadéquationentre la réalisation de certaines activités et le projetthérapeutique ;

- Les soignants affectés à ces activités étant prélevéssur les équipes de services de soins à temps complet,leur nombre était forcément limité.

Pour pallier ces insuffisances, des orientations nouvel-les concernant les activités devaient être prises :

- Assurer une diversification des activités organiséesen multipliant les compétences spécifiques des soi-gnants ;

- Personnaliser les projets sociothérapiques de pa-tients en déterminant pour chacun un projet qui lui soitadapté ;

l Augmenter la densité soignante dans les activités demanière à contribuer à leur valeur thérapeutique.

L’évolution des soins, dans un contexte en mutation,nous a conduit à nous interroger sur le sens des activi-tés, préciser notre conception et structurer I’organisa-tion des activités.

Cette évolution a progressivement amené les soignantsà modifier leur comportement dans la gestion du soin.

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II est apparu nécessaire, voire indispensable, de clari-,fier le mode de dispense de soins en s’appu$mt sur lamise en place d’une démarche de soins.

Le projet thérapeutique qui en découle est obligatoire-ment individualisé, donc mieux adapté aux besoins dupatient.

II nous semble donc que les conditions optimales àl’aboutissement de ce projet thérapeutique soient ainsiréunies.

ii,; 2.5. Définition de l’activité

Dans le cadre d’une action médico-sociale articulée leplus possible vers l’extérieur, les activités sont conte-nues dans le projet de soins copcernant le patient. Ence sens, tout est sujetkause d’activités.

Les activités s’inscrivent dans une démarche thérapeu-tique tout comme le traitement chimiothérapique, etconcernent plusieurs aspects des soins, parmi ceux-ci :

- l’aspect relationnel : les activités suscitent I’émer-gence des conflits psychologiques qui doivent être prisen compte ;

- l’aspect de socialisation où les. activités servent desupport au développement des rapports sociaux ens’appuyant sur le tissu associatif existant s’il y a lieu ;

- l’aspect éducatif : l’apprentissage ou le développe-ment des règles de vie (hygiène...).

Les prises en charge individuelles ou de groupes pren-nent ici tout leur sens.

Notre champ d’exercice spécifique est de donner dessoins à des personnes ayant des problèmes de comrnu-nication dus à des troubles psycho-affectifs, du coursde la pensée, de l’humeur ou du comportement...

L’infirmier peut être amené à faire participer le maladeà des activités diverses. Elles ne doivent pas être uni-quement considérées dans un sens occupationnel,mais aussi comme un support favorisant une actionthérapeutique.

Le choix de l’activité favorable à l’action thérapeutiqueest déterminé après que le patient ait reconstruit sonhistoire, où l’infirmier cherche à déceler un objet d’in-vestissement propre correspondant à l’éveil d’un désir.

C’réer une activité correspond à cet objet d’investisse-ment pour combler un manque par rapport à un désiret non à un besoin.

Le sens qLli est donné àPactivité permet de l’orienter etde la déterminer comme occupationnelle ou thérapeu-tique (ex. le jeu « T’en fais pas » peut être joué pourpasser le temps, mais aussi s’ilxcrire dans un processusde soin qui prend en compte l’attention, la relation, lapersévérance, la mémorisation...).

Les définitions dans les soins infirmierssont les-suivants (15) :

« Les a~ctivités occupationnelles sont définies commeun ensemble d’actions offertes au patient dans le cadrede ~a prise en chalge thérapeutique pour préserver sescapacités de vie. Les activités occupationnelles com-prennent des travaux artisanaux, des activités de la viequotidienne, de loisirs ou de culture. »

« Les activités thérapeutiques sont définies comme unensemble d’actions inscrites dans un projet thérapeuti-que individualisé placé sous la responsabilité d’un psy-chiatre.

Elles visent à conserver, développer ou instaurer /‘au-tonomie du patint et ses capacités relationnelles, phy-siques, gestuelies et/ou créatives. »

3. MÉTHODOLOGIE

t - 3.1. Cadre de la recherche

Notre travail vise à mettre en évidence l’importancedes activités dans les soins infirmiers et la nécessité deles structurer en cohérence avec le projet thérapeuti-que du patient.

La vérification de notre hypothèse s’appuie WI unerecherche descriptive dont le but est de mettre à journos connaissances sur les activités et d’avoir l’avis dessoignants.

La diversité des activités comme support de la relationa suscité des interrogations quant à leur finalité. Pourapprofondir cette réflexion, il nous a semblé intéressantd’avoir le plus grand nombre d’opinions sur I’organisa-tion, le fonctionnement et le vécu des infirmiers deshôpitaux psychiatriques, l’inscription des activités dansles soins infirmiers, ainsi que l’attitude adoptée par lesresponsables des établ issements.

Recherche en soins infirmiers No 4 5 luin 1 9 9 6

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

Cela nous a amené à réaliser une enquête auprès del’ensemble des hôpitaux psychiatriques français et desterritoires d’outre-Mer. Pour ce faire, nous avons éla-boré deux questionnaires

Le premier questionnaire (annexe no 1) comprendvingt-deux questions, essentiellement à choix multi-ples. II s’adresse aux infirmiers et doit mettre en évi-dence l’existence des activités, leur nature, leur organi-sation et leur pérennité. II s’agit également de repérerla manière dont les activités sont perçues et les difficul-tés rencontrées dans leur réalisation. La saisie informa-tique a été prévue dès son élaboration.

Le deuxième questionnaire (annexe no 2) s’adresse auxinfirmiers généraux et doit nous permettre de repérerleurs orientations ainsi que les moyens mis en ceuvrepour faciliter la réalisation des activités. Le dépouille-ment de ce questionnaire a été réalisé manuellement.

Les lettres d’accompagnement précisent la nature de larecherche et les modalités pratiques de l’enquête

Le pré-test du questionnaire destiné aux infirmiers a étéréalisé au Centre Hospitalier de Rouffach. 30 exemplai-res ont été distribués dans 3 unités de 6 secteurs diffé-rents. II nous a permis de procéder à quelques modifi-cations de forme et à la validation du questionnaire.

Les objectifs de notre recherche nous ont amenés àeffectuer deux enquêtes. La première s’adressait à tousles hôpitaux psychiatriques français (enquête externe),la deuxième visait notre établissement (enquête in-terne).

Enquête externe

Elle s’adresse aux 102 établissements psychiatriquesfrançais et d’OutreMer dont les coordonnées ont étécherchées dans le Politi (16).

L’enquête a été adressée aux responsables du serviceinfirmier de chaque hôpital. Nous leur avons demandéd’assurer la distribution et le retour des questionnaires.

Douze questionnaires ont été prévus par établissementavec les règles de distribution suivantes :

- 3 questionnaires en unité d’admission ;

- 3 questionnaires en unité de patients chroniques ;

- 3 questionnaires en unité de géronto-psychiatrie ;

- 3 questionnaires à répartir en fonction de leur exist-ence dans les unités d’hôpital de jour, d’équipe extra-hospitalière et d’équipe spécifique d’activités.

Première étape : janvier 1991.

. Envoi d’un questionnaire par responsable du serviceinfirmier, soit 102 exemplaires ;l Envoi de 12 questionnaires infirmiers par établisse-ment soit 1 224 exemplaires ;

Deuxième étape : février 199 1.

. Envoi de 76 lettres de relance auprès des établisse-ments n’ayant pas répondu.

Enquête interne

Première étape : mars 199 1.

. Envoi du questionnaire à I’lnfirmier Général de I’éta-blissement ;. Envoi de 473 questionnaires à l’ensemble des infir-miers et cadres infirmiers de l’établissement ;

Deuxième étape : avril 199 1.

. Relance auprès de l’encadrement infirmier de I’éta-blissement.

Fi; 3.3. Dépouillement des questionnaires

Les questionnaires ont été dépouillés manuellementpour la comptabilisation des réponses « autres » et lapréparation de la saisie informatique des données.

Enquête externe

- Questionnaire Infirmier Général : 55 réponses, soit54 % des enquêtés ;

- Questionnaire infirmier : 920 réponses de 64 hôpi-taux psychiatriques de France soit 75 % des personnesenquêtées, décomposées ainsi :

. 667 réponses d’infirmiers ;

. 253 réponses de cadres infirmiers ;

Enquête interne

- Questionnaire Infirmier Générai : 1 réponse ;

- Questionnaire infirmier : 254 réponses, soit 54 %des enquêtés décomposées ainsi :

. 236 réponses d’infirmiers ;

. 18 réponses de cadres infirmiers.

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Recherche en soins inlirmiers N”45 -Juin 1996

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Totalité de l’enquête interne et externe _

- Questionnaire Infirmier Général : 56 réponses, soit55 % des enquêtés ;

- Questionnaire infirmier : 1 174 réponses, soit 69 %des personnes enquêtées.

Vu le nombre et le pourcentage de réponses, l’enquêtepeut être considérée comme valide.

3.4. Difficultés rencontrées dans le travailde recherche

Difficultés liées au questionnaire

A la question 1, certaines réponses n’ont pas permisd’identifier le type d’unité ;

A la question 8, « les activités sont-elles réalisées enassociation avec d’autres personnes ? » ; plusieurs ré-ponses données « non » ont malgré tout inclus d’autrespersonnes concernées.

A la question 12, il y a eu à plusieurs reprises, plus de3 réponses. Dans ce cas, il n’a pas été tenu compte decelles-ci.

Aux questions 13 et 14, plusieurs réponses contradic-toires nous ont amenés à traiter ces deux questions~gnsembles ;

Aux questions 20, 21 et 22, l’absence de réponses oules réponses collectives n’ont pas permis l’exploitationde ces données ;

Les nombreuses absences de réponses à tous les itemsou aux réponses négatives ont dû être cotées « nonréponses ».

Difficultés liées à l’enquête

Le dépouillement des réponses « autres B a dû êtreréalisé manuellement.

Quelques hôpitaux ont rendu plus de 12 questionnaires(52 réponses pour l’un d’entre eux).

L’ensemble des questionnaires a été exploité.

De nombreuses réponses de cadres infirmiers dansl’enquête externe nous ont amenés à différencier lesrésultats entre les infirmiers et les cadres infirmiers pourl’ensemble de notre recherche.

L’absence de responsable du service infirmier a étéconstaté dans certains établissements.

La p@sibilité de répondre à plusieurs items par ques-tion n’a pas permis la corrélation des réponses, limitantainsi la portée de notre travail.

Difficultés liées aux personnes qui ont réaliséla recherche

l Le groupe s’est réuni de mai 1991 à juillet 1995 aurythme d’une à deux réunions mensuelles d’une duréede deux heures. Le temps de travail personnel a étéimportant et il a nécessité un investissement individueltrès conséquent. La durée importante de la recherche afavorisé l’érosion de nombreuses bonnes volontés con-tribuant à augmenter les difficultés des personnes quiont mené la recherche à son terme. Le groupe composéà l’origine de 6 personnes a vu des départs au cours dela recherche.

l L’éloignement géographique de notre référence enrecherche a entravé notre démarche, d’autant qu’ellen’a été présente que dans la première partie de notretravail sans que son absence ne soit compensée par unepersonne habilitée en tant que conseillère. Cette situa-tion a mis en évidence nos limites et le manque demaîtrise des outils et de la méthodologie.

l Enfin, nos contraintes professionnelles respectives,ont souvent limité le nombre et la fréquence de nosrencontres.

Difficultés liées à la méthodologie

Le temps nécessaire à cette recherche a été insuffisam-ment évalué. Sa mise en ceuvre suppose, dès le départ,une bonne connaissance des techniques de recherche,une personne ressource accessible facilement, et com-pétenie, un soutien logistique comprenant notammentla détermination d’un temps de dactylographie trèsimportant. La secrétaire du Directeur du Service desSoins Infirmiers que nous avons sollicitée, nous a resti-tué nos écrits avec des délais plus ou moins longs enfonction de ses disponibilités, tout particulièrement lorsde la saisie informatique des données.

3.5. Avantages du travail de recherche

L’énumération importante du nombre de difficultés nedoit pas donner une impression négative de la démar-che utilisée pour réaliser une recherche de ce type. Aucontraire, les avantages que nous retirons de ce travailsont importants tant par l’apprentissage d’une rigueurméthodologique que par l’approfondissement d’un tra-vail de groupe. L’intérêt d’analyser une situation à

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOClOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

partir d’une problématique rencontrée dans une prati-que professionnelle, permet de poser les jalons d’uneréflexion scientifique.

La nécessité de rencontrer des personnes extérieures augroupe, telles que : informaticiens, statisticiens et au-tres professionnels a enrichi notre réflexion.

Enfin, la mise à disposition par l’établissement de sup-ports logistiques a été conséquente : dactylographie,informatisation des données, reprographie, fraisd’acheminement des courriers...

3.6. Restrictions

Cette recherche ne doit être menaçante pour personne.Notre objectif ne vise pas à repérer les «bonnes »activités des « mauvaises », ni à mettre en place unmodèle idéal. II s’agit, à partir d’une problématique, demener une réflexion sur des situations professionnellesidentiques, afin de dégager un cadre de fonctionne-ment dans lequel tout soignant peut se retrouver.

4. EXPLOITATION DES DONNÉES

Deux questionnaires ont été élaborés pour recueillirl’opinion des soignants sur les activités psycho-socio-thérapeutiques.

Le premier questionnaire était destiné aux soignantstravaillant dans les unités de soins à raison de dixexemplaires pour les 102 Centres Hospitaliers Françaiset des DOM-TOM ainsi qu’un exemplaire adressé àtous les soignants du Centre Hospitalier de Rouffach.

Le deuxième questionnaire s’adressait aux InfirmiersGénéraux ou aux représentants du Service Infirmier deces établissements.

-; 4.1. Enquête adressée au personnel soignant

L’enquête portant sur l’opinion des soignants travaillanten unité de soins, comporte 18 questions fermées, une

question ouverte et une question d’information géné-rale.

La présence de nombreux cadres infirmiers dans lesrésultats de l’enquête externe (27,5 %) nous a amené àgénéraliser le questionnaire aux infirmiers et cadresinfirmiers du Centre Hospitalier de Rouffach. La pré-sentation des tableaux qui va suivre tient compte decette différenciation. Vous trouverez ainsi les réponsesdes infirmiers et cadres infirmiers par enquête ainsi quele total général de l’enquête.

Les réponses à chaque question sont indiquées enpourcentage. Le pourcentage est calculé à partir desréponses aux items de chaque question.

Exemple :

Réponse des infirmiers à la question no 1 de l’enquêteinterne.

pans quel type d’unité travaillez-vous ?

- unité d’admission : Oui : 54 %

Non : 41 %

Non réponse : 5 %

TOTAL : 1 00 %

La totalité des questions de l’enquête est présentée sousforme de tableau dans lesquels nous avons essayé demettre en évidence les résultats les plus significatifs. Letaux de non réponse regroupe à la fois les réponsesmanquantes et les réponses inexploitables (contradic-tion ne tenant pas compte des consignes).

Nous vous proposons une synthèse par enquête aprèsla présentation des tableaux, complétée par une syn-thèse de l’ensemble de l’enquête s’adressant aux infir-miers et cadres infirmiers.

Sur les 1 174 réponses obtenues, ont répondu : 667infirmiers et 253 cadres extérieurs au Centre Hospita-lier de Rouffach et 236 infirmiers et 18 cadres du CentreHospitalier de Rouffach.

Nous tenons à rappeler que le faible nombre de répon-ses parmi les cadres infirmiers de l’enquête internelimite la portée de l’interprétation concernant cettecatégorie.

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Question no 1Dans quel type d’unité travaillez-vous ?

nonnon rép.

- Equ ipe extra-hospitali&e ouin o n

non rép.

II-i

- Equipe spécifique d’acwité o u i“Oll

non rép.

- Autres

lEnquête externe

Infirmiers Cadres Tota l Infirmiers CadresInfirmiers Infirmiers

5 4 % 2 8 % 5 2 0% 30 % 41 %41 % 7 2 % 4 3 0% 3 7 % 3 9 Yo

5 % 0 % 5 % 2 5 % 20 Yo

3 6 % 2 2 % 3 5 Yo 3 4 0% 2 5 %5 4 0% 7 8 % 5 6 0% 4 1 % 4 8 0%1 0 % 0 % 9 Yo 2 5 % 2 7 0%

TOL3lenquête

9 “h89 Yo2 “h I

Les réponses mettent en évidence que la plupart des Enquête interneunités admettent des patients sans tenir compte de leurâge, pathologie ou durée d’hospitalisation. En effet, letotal des réponses par type d’unité dépasse les 100 %.

Nous notons cependant une prédominance des unitésd’admission.

La répartition des questionnaires par type d’unité sem-ble correspondre aux règles de distribution fixées.

Les équipes spécifiques d’activités représentent 9 %des enquêtés. Elles figurent cependant de façon plusimportante dans le questionnaire externe.

Les réponses des infirmiers concernent majoritairementles unités d’admission mais également celles ac-cueillant des patients chroniques et de géronto-psy-chiatrie. En ce qui concerne les cadres infirmiers lesréponses se répartissent de manière relativement égaleentre ces trois types d’unités. La représentation desunités réalisant des prises en charge à temps partiel estpeu importante.

Enquête externe

Les résultats mettent en évidence une répartition équi-librée entre les différents types d’unités avec une pré-dominance pour les unités d’admission. Les unités degéronto-psychiatrie sont tmoins représentées.

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

Question no 2Les activités existent-elles 1

Enquête in terne Enquête externe

1 Total 1 Infirmiers 1 Cadres / Total 1_

02 %6 %

1 2 %

81 '%

f

9 %1 0 %

83 %9 ‘7,8 “4

Les activités existent très massivement pour l’ensembledes enquêtés, dans leurs hôpitaux, leurs secteurs etleurs unités de soins

Elles sont toutefois moins présentes dans l’enquête ex-terne que dans l’enquête interne.

Question no 3Si les activités existent dans votre unité, sont-elles basées sur :

Les réponses sont très nombreuses et confirment I’exis-tente des activités. Les activités qui prédominent sontrespectivement à visée socioculturelle, corporelle etd’exoression.

Les activités ergothérapiques sont quant à elles, un peumoins représentées mais restent importantes (50 %).Les cadres de l’enquête interne mettent davantage I’ac-cent sur les activités que les infirmiers contrairementaux cadres de l’enquête externe.

. activités corporelles (ex. relaxation, musculation,psychomotricité, etc.)- activités d’expression (ex. audiovisuelle, groupe deparole, jeu de rôle, masque, etc.)- activités de créativité (travaux manuels, photo, etc.)

- activités socioculturelles (fête, lecture, pâtisserie,éducative, jardinage, etc.)

Les activités sont généralement un peu plus importan- l activités de réinsertion (ex. séjour-thérapeutique,tes dans le questionnaire interne. cuisine, sortie restaurant, etc.)

Les 37 % « d’autres » mettent en évidence la diversitédes activités réalisées dans les différents services ethôpitaux sollicités que l’on pourrait résumer ainsi :

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Question no 4Les, activités sont proposées :

- Sur l’initiative inf irmière individuelle oui 54 % 78 % SS % 5 6 % 57 % 54 % 54 %non 28 % 16 % 28 % 2 6 % 2 2 % 2 5 % 25 %

non rép. 18 % 6 % 17% 7.1 0% 2 1 % 21 Y o 21 %

- Sur l’initiative du patient oui 56 % SO % 56 % 57 % 49 % ii % 5s %non 27% 39 % 27 % 2s % 2 7 % 25 % 26 %

“0” rép. 1 7 % 1 1 % 1 7 % 1 8 Y o 2 4 % 2 0 % 19%

- Autres oui 2 % 6 Y o 2 % 4 % 6 % 5 % 4 Y onon 94 % 94 % 94 % 9 4 % 9 2 % 9 3 % 94 %

“0” rep. 4 % 0 70 4 % 2 % 2 Y o 2 % 2 %

Les activités sont surtout proposées par l’équipe infir- Les réponses des infirmiers sont sensiblement les mê-mière, puis autant sur prescription médicale que parl’équipe pluridisciplinaire.

mes entre les deux enquêtes. Les cadres, notammentceux du Centre Hospitalier de Rouffach mettent nette-

Elles sont ensuite laissées à l’initiative du patient et del’infirmier.

ment l’accent sur les propositions émanant de l’équipeinfirmière, voire des initiatives infirmières individuel-les. , ~

Les propositions de l’équipe d’activité spécifique sontminoritaires.

24Recherche en soins inf irmiers N” 45 -juin 1996

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

Question no 5Les activités sont décidées :

Enquête interne/

Enquête externe j Total

T CadresInfirmiers

Infirmiers

(wR,,,,4”’ 58 % 72 %23 70 22 %1 9 % 6 %

80 % 7 3 %13 % 1 6 %7 % 1 1 %

- A partir d’une démarche de oui 67 %soins infirmiers non 22 %

non rép. 11 %

- Ponctuellement oui 67 %“Cl” 1 7 %

“0” rép. 1 4 %

- Autres oui 5 %"0" 93 %

non rêp. 2 %

1 0 0 %0 %0 %

0 %100%-0 % T4 % 7 %

9 4 % 91 %2 % 2 70

Les activités sont décidées à partir d’un projet thérapeu-tique, d’une démarche de soins mais,aussi ponctuelle-ment. La démarche de soins infirmiers recueille le pour-centage le plus faible.

II est intéressant de noter qu’elles sont surtout décidéesà partir d’un projet thérapeutique dans l’enquête ex-

terne et plutôt à partir d’une démarche de soins infir-miers dans l’enquête interne et cela surtout pour lescadres infirmiers (100 % de réponses positives).

II est à relever le pourcentage important de situationsoù les activités sont décidées ponctuellement.

Question no 6En fonction des soins dispensés dans votre service, les activités sont-elles prioritaires (en dehors des urgences ?) :

Enquête interne/

tnquete externe I ata,I /enauête

dans votre service, les activitéssont-elles prioritaires (en dehors

Les activités sont considérées comme étant prioritaires par 53 % des personnes interrogées. Elles le sont davantagepour les cadres de l’enquête externe.

125 -1

Recherche en soins infirmiers No45 -Juin 1996

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Question no 7Les àctivités sont planifiées :

Les activités sont très massivement planifiées, principa-lement hebdomadairement (71 %) surtout dans le ques-

année....) mais également, dans une moindre mesure,

tionnaire interne.des considérations en rapport avec le patient (patholo-gie-placement), le personnel (effectif-désir), le projet

Les 39 % de réponses <S autres » ont principalement unlien avec la durée (ponctuellement, mois, trimestre,

(thérapeutique, cotntrat), la saison (été-hiver) voire lanature de l’activité. Les réponses CC autres » sont impor-tantes dans le questionnaire externe.

Question no 8Les activités sont réalisées

Les activités sont réalisées autant par les infirmiersselon leur présence que par les infirmiers responsablesdes activités. L’équipe spécifique ne vient qu’en der-nière position.

Elles le sont surtout en regroupant les patients d’unemême unité ou d’un même secteur.

Elles sont souvent réalisées en association avec d’autrespersonnes dans près de 60 % des cas et principalementavec le psychologue. Les chiffres sont sensiblementvoisins entre les deux questionnaires.

Elles sont moins souvent réalisées en association avecd’autres personnes dans le questionnaire interne etplutôt avec des musicothérapeutes.

Les réponses « autres » qui sonttrès nombreuses (32 %)mettent surtout en avant la présence d’ergothérapeutes,mais également dans une moindre mesure de person-nels de l’établissement (éducateurs, moniteurs desport), de professionnels extérieurs à l’établissement(peintres, comédiens, danseurs), voire de personnes quiont un lien avec le patient (famille, tuteur, associa-tions).

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

4 4 % 3 4 % 2 7 “,o 2 3 “h 2 6 % 2 8 “5d e p lus ieurs secteurs 50 % 50 % 4 8 % 5 1 “5 4 8 O/u 4 9 %

6 % 1 6 “Y0 2 5 % 2 6 % 2 6 % 2 3 O/u

Si oui, les personnes concernéeî oui 1 5 % 2 2 % 1 5 % 2 3 % 3 2 % 2 5 0% 2 3 %sont : n o n 6 5 Yo 5 6 % 6 4 % 4 7 “h 4 0 % 4 5 Yo 4 9 %- Psychiatre non rép. 20 0% 2 2 % 2 1 Y” 30 % 2 8 % 30 % 2R %

- Psychologue oui 2 5 % 1 1 0% 2 4 % 3 7 % 4 6 % 3 9 % 3 6 %“0” 58 % 7 2 % 59 % 3 6 % 2 9 % 3 5 % 4 0 %

- Psychomatricien oui 1 3 % 6 % 1 2 % 1 8 % 2 5 % 20 % 1 8 %n o n 6 5 % 7 2 % 6 5 0% 4 9 % 4 5 % 4 8 0% 5 2 %

non rép. 2 2 % 2 2 % 2 3 % 3 3 % 30 % 3 2 % 30 %

- Musicothbrapeute oui 3 6 % 4 5 Yo 3 7 % 1 7 % 1 4 % 1 6 70 21 %non 4 9 0% 4 4 % 4 8 % 4 9 % 50 % 4 9 % 4 9 %

“0” rép. 1 5 % 11 Y” 1 5 7” 3 4 % 3 6 % 3 5 % 3 0 %

- Autres

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Question n” 9Les activités sont encouragées par :

- Le service infirmier

Les activités sont massivement encouragées. Elles le sontpar le service infirmier, le corps médical et par l’unité.

Les réponses de l’enquête interne sont plus nuancées. Eneffet, les résultats sont sensiblement les mêmes entrel’encouragement de l’établissement, du corps médical etdu service infirmier, le corps médical devançant même leservice infirmier dans les réponses des infirmiers,\

Les cadres infirmiers, quant à eux, trouvent I’encoura-gement de l’établissement plus important que les infir-miers, tout particulièrement pour ceux de l’enquêteinterne.

Dans les réponses « autres », l’encouragement estprodigué par le patient, sa famille voire des associa-tions.

28Recherche en soins infirmiers N”45 -luin 1996

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

Question no 10L’évaluation de l’activité est faite :

L’évaluation de l’activité est faite en réunion pluridisci-plinaire, par patient, après chaque activité et dans unemoindre mesure par l’infirmier qui a réalisé l’activité.

Les différences sont importantes entre les deux ques-tionnaires. Les résultats du questionnaire interne met-tent en évidence une évaluation principalement effec-

tuée par l’infirmier qui a réalisé l’activité, par patient etaprès chaque activité, contrairement au questionnaireexterne où, si l’évaluation est également faite par pa-tient, elle l’est plutôt en réunion pluridisciplinaire.

Les réponses des cadres infirmiers corroborent cellesdes infirmiers dans les deux enquêtes.

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Question no 11Le support écrit pour rendre compte de l’activité est :

Le support écrit utilisé pour rendre compte de l’activitéest autant la feuille ou le cahier d’activité que le dossier

Le dossier médical est moins utilisé dans les réponsesdu questionnaire interne.

de soins infirmiers. Les différences sont très sensiblesentre les deux enquêtes.Le support écrit est très massivement le dossier de soinspour le questionnaire interne et plutôt la feuille ou lecahier réservé aux activités pour le questionnaire externe.

La plupart des 15 % de réponses « autres » confirmentl’utilisation d’une feuille ou d’un cahier comme sup-port écrit.

Question n” 12Comment qualifieriez-vous les activités ?

T

Enr i ch i ssan tes

Enquête in terne

Infirmiers

5,75 %2 %

0.75 %4.25 %cl,5 %

Il,25 %6,25 %

20.75 %

é qualificatif qui prédomine nettement est c(

i.5 %6 %

5,5 %7,25 %5.5 %

CadresInfirmiers

14,75 0%0 %0 %0 %0 %

1 3 %3.75 %

27,75 %5,5 %5,5 %

3,75 %7,5 %

18,5 %0 %0 %

i deM thérapeutiques », viennent ensuite ceux « d’occupa-tionnelles D et « valorisantes D( puis ceux de « néces-I. .,. ,.

TT

TOtal

6,5 %1 ,75 %0,75 %

4 %0,5 %

11.25 %6,X %21 %

18.25 %2,75 “702s %6,25 %6,s %

6,75 Y”5 %

Infirmiers

2X%225 %4.5 %7,75 Yo

3 %14 0%

CadresInfirmiers

8.5 Y”0.25 %0,25 0%0.5 %0 Yo1 1 %

9,75 %26,75 %

9 %2 %

1.75 %6.75 %9,5 0%1 ,5 %

12.5 % 1a,25 %0,75 %0.25 %1,25 %

0 %10.25 %

8.5 %24,75 %11.75%2,25 0%2,25 %5,25 0%8,25 %2,75 %13,5 %

8 0%1 %

0,7.5 0%1.75 %0.25 %1 OS %

8 %24 %1 3 %

2,25 %2,25 %5s %8 0%

3.5 %Il,75 0%

.a comparaison entre les deux enquêtes met en exer-ye les qualificatifs des activités de cf thérapeutiques »:t « d’occupationnelles » surtout pour les infirmiers.

salres »( « enflchlssantes B et u Indispensables ». Lesqualificatifs peu présents sont ceux dl< ‘astreignantes »,« ingrates » et « inutiles n.

Les infirmiers qualifient les activités N d’occupationnel-les » alors que les cadres infirmiers insistent davantagesur des considérations comme celles de « nécessai-res », « importantes », « indispensables », « enrichis-santes » et ii valorisantes ».

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c

Question no 13Participez-vous aux activités ?

l’équipe médicale

-spécifique

La participation aux activités est importante pour I’en-semble des enquêtés, principalement pour les infir-miers.

manque de personnel et à la présence d’équipes spéci-fiques. Dans une moindre mesure, on note des difficul-tés liées au manque de moyens matériels et d’infra-structures. Ce sont surtout les cadres infirmiers qui

Les principales raisons de non-participation aux activi- mettent l’accent sur la charge de travail trop impor-tés sont liées à la charge de travail trop importante, au tante ; les infirmiers, plutôt sur le manque de personnel.

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~Question no 14Avez-vous rencontré des difficultés pour réaliser des activités ?

Infirmiers Cadres Total Infirmiers Cadres TotalInfirmiers Infirmiers

Avez-vous rencontré des difficul- oui 6 1 0% 5 6 % 61 % 75 % 65 % 73 %ter rèaliser d e s activitk ?pour non 39 % 4 4 % 3 9~ Yo 25 % 3 5 % 2 7 %

non rép. 1 4 % 1 1 % 1 4 % a =h 9 % 9 % f

Totalenquête37 0 %

3 0 %1 0 %

Ces réponses confirment les difficultés rencontrées

difficultés liées à une charge de travail trop,importante

dans la réalisation des activités en amplifiant’lés résul-

et un manque de personnel (50 % de réponses) ; un

tats de la question précédente.

En effet, nous retrouvons un très grand nombre de

manque d’infrastructures, de moyens matériels etfinan-

mation, les lourdeurs administratives, le manque d’or-

ciers‘(37 % de réponses) ; un manque d’intérêt de

ganisation et les réponses diverses (annexe no 6).

l’équipe, de l’encadrement, des médecins (25 % deréponsés) ; enfin 27 % de réponses se répartissent entrel’existence d’une équipe spécifique, le manque de for-

Question no 1 5Vous sentez-vous concernés par les activités ?

Les réponses démontrent que les enquêtés se sententconcernés par les activités tant en informant et enparticipant à la préparation des patients que dans laréalisation des activités.

Les soignants du questionnaire externe participent da-vantage à l’organisation des activités que ceux du ques-tionnaire interne. De plus, les infirmiers participentsurtout à la préparation des patients et à la réalisationdes activités contrairement aux cadres infirmiers quis’occupent plutôt de leur organisation.

Recherche en soins infirmiers N” 45 -juin 1996

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

Question no 16Considérez-vous que les activités !

Les résultats de l’enquête précisent que les activités font Les différences se situent surtout entre les cadres et lespartie intégrante des soins infirmiers en psychiatrie. infirmiers. Tout ce qui est lié au rôle propre et à laElles relèvent du rôle propre, contribuent à la recon- reconnaissance de la profession infirmière est plus pré-naissance de la profession et permettent d’identifier un sent parmi les cadres infirmiers.savoir infirmier. Le rôle délégué est également présentdans un peu plus du tiers des cas. La tendance des réponses « autres » conforte la notion

de l’activité comme support du soin.

- 5 linutile)- 4- 3- 2-10+ 1+2+3+4+ 5 (très important)hlO)Wl”~de non-r6panses

Question no 17En fonction de l’importance que vous attribuez aux activités :

Indiquez votre choix :

Infirmiers

Les activités sont considérées comme étant très im- ces résultats sont quelque peu plus nuancés dans lesportantes pour près de 100 % des personnes enquê- réponses du questionnaire interne, surtout parmi lestées. infirmiers.

CadresInfirmiers

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Question n” 18~Avez-vous suivi une formation spécifique vous permettant de réaliser une ou des activités ?

Enquête externe Total

Infirmiers Cadres Total

Les principales formations se font « sur le tas » et dansle cadre de la formation continue. Elles sont moins

Les cadres infirmiers de I’enquéte interne ont bénéficié

fréquentes dans les formations initiales.de formations plus nombreuses et sont statistiquementplus formés aux activités que les infirmiers.

Les formations suivies sont plus importantes dans lequestionnaire externe.

Question no 19La formation continue vous a+elle permis d’acquérir un diplôme ?

IEnquète interne Enquète externe Total

enouète

Infirmiers Cadres Total Infirmiers Cadres TotalInfirmiers Infirmiers

La format ion continuevausa-t-elle o u i .6 Yo 5 % 6 % 1 3 % 1 7 % 1 4 % 1 2 %permis d’acquérir un diplôme ? n o n 81 % 89 % 81 % 75 % 7 3 % 7 4 % 7 6 %

“0” rép. 1 3 yo 6 % 1 3 % 1 2 % 1 0 0% 1 2 % 1 2 Yo

La formation continue ne permet que rarement l’acquisition d’un diplôme.

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

Questions n” 20 - 21 - 22Renseignements sur les enquêtés

Totalenauête

7Emu&e interne

T

InfirmiersCadresInfirmiers

CadresInfirmiers

Ancienneté dans la fonction

de 31 à 40 ans

4 3 %23 %25 %

4 4 %2 2 %1 0 %

2 4 %

4 4 %2 2 %1 3 %

2 1 %non rép.

non rép.

non rép.

2 4 “/o2 9 %2 8 %

9 %

10 %

64 %2 6 %

1 0 %

6 %3 4 %30 %

7 %

La majorité des enquêtés a obtenu son diplôme avant les cadres infirmiers se situent dans celle des 31 à plus1975, surtout chez les cadres infirmiers. de 51 ans.

La plupart des réponses situe l’âge des enquêtés entre Nous constatons une nette prédominance du sexe fémi-31 et 50 ans (63 %). Si les infirmik sont majoritaire- nin parmi les enquêtés. Cette tendance est atténuéement dans la fourchette des moins de 30 ans à 50 ans, parmi les cadres infirmiers.

** *

Synthèse de l’enquête interne Les réponses se répartissent entre les différents typesd’unité de soins avec une prépondérance des unitésd’admission (52 %) surtout chez les infirmiers. 4 % desenquêtés font partie d’une équipe spécifique d’activité.L’existence des activités est démontrée par le pourcen-tage de réponses positives élevées (plus de 90 %)

Mais il apparaît une différence sensible entre les répon-ses des cadres infirmiers et celles des infirmiers quant àla présence des activités dans les unités de soins.

Les activités réalisées sont essentiellement à caractèresocioculturel (93 %), corporel (93 %) et d’expression(80 %). Les activités relèvent plus souvent de I’ergothé-rapie (72 %) pour les cadres infirmiers et à 50 % pourles infirmiers. Les activités sont avant tout proposéespar l’équipe infirmière pour 71 % des enquêtés et 89 %

L’enquête s’est adressée à la totalité du personnel infir-mier et cadre infirmier du Centre Hospitalier et a re-cueilli 54 % de réponses.

Ce sont surtout les infirmiers et majoritairement lesinfirmières (66 %) qui ont répondu à l’enquête. Lenombre de questionnaires remplis (femmes et hommes)est sensiblement le même chez les cadres infirmiers etreprésente 7 % des réponses de l’enquête interne. Lesinfirmiers se situent dans les tranches d’âge de 30 à50 ans (82 %) alors que les cadres infirmiers ont majo-ritairement plus de 31 ans (78 %). Les diplômes sontacquis pour la moitié après 1975 pour les infirmiers etpour 83 % des cadres infirmiers avant 1975.

Recherche en soins infirmiers No45 -Juin 1996

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pour les cadres infirmiers. Par contre, les activités surprescription médicale sont de 64 % pour les infirmierset de 55 % pour les cadres infirmiers.

Enfin, pour l’ensemble des enquêtés, les initiatives in-dividuelles priment sur celles de l’équipe pluri:discipli-naire.

Les activités sont décidées essentiellement à partir dela démarche de soins (70 %), ponctuellement (69 %),puis à partir d’un projet thérapeutique (59 %). Parcontre, pour 100 % des cadres infirmiers, les activitéssont décidées à partir d’une démarche de soins infir-miers. 51 % des enquêtés estiment que les activitéssont prioritaires en-dehors des urgences. Elles sont pla-nifiées pour 95 % des enquêtés sur une semaine. Nousnotons une différence sensible concernant la planifica-tion sur 24 heures entre les infirmiers (22 %) et lescadres (50 %).

73 % des infirmiers participent aux activités. Leur non-participation est liée au manque de personnel, à lacharge de travail et à l’existence d’une équipe d’activi-té spécifique.

Néanmoins, les infirmiers se sentent concernés par laréalisation des activités (78 %) et les cadres par I’orga-nisation (100 %).

Les activités sont majoritairement réalisées selon laprésence des infirmiers (77 %), plus rarement par uneéquipe d’activité spécifique (44 %) en regroupant lespatients de l’unité et du secteur (75 %). 54 % desenquêtés dont 83 % de cadres estiment que la réalisa-tion des activités est faite en association avec d’autresintervenants tels que musicothérapeutes (37 %), psy-chologues (24 %).

L’évaluation des activités est faite par patient (86 %)après chaque séance (78 %) et par l’infirmier qui aréalisé l’activité (72 %), en réunion pluri-disciplinairepour 42 % des infirmiers et 55 % des cadres. Le supportécrit est le dossier de soins pour 85 % des enquêtés.

Les activités sont qualifiées de thérapeutiques (21 %),d’occupationnelles (19,5 %), de valorisantes (1 1 %)par les infirmiers et de thérapeutiques (18 %), d’indis-pensables (18,5 Y’~), d’enrichissantes (15 %), de valori-santes (13 %) par les cadres infirmiers.

Les activités sont encouragées au sein de l’unité desoins (86 %), du secteur (79 %), majoritairement par lecorps médical, 66 % et 62 % pour le service infirmier.Pour les cadres, l’encouragement est globalement plusimportant.

Les formations permettant de réaliser les activités sontessentiellement des formations « sur le tas » (49 %). La

formatiori continue représente 36 % des réponses. Demanière générale, les résultats mettent en évidence queles cadres infirmiers sont plus formés que les infirmiersoù seuls 6 % des enquêtés obtiennent un diplôme pourexercer une activité.

Pour les infirmiers, les activités font partie intégrantedes soins (86 %). Le pourcentage est de 100 % pour lescadres. Elles relèvent du rôle propre, 66 % pour lesinfirmiers et 78 % pour les cadres. Elles contribuent àla reconnaissance de la profession pour 49 % desinfirmiers et 89 % des cadres. Elles relèvent du rôledélégué pour 39 % des enquêtés.

Synthèse de l’enquête externe

L’enquête externe adressée aux hôpitaux psychiatri-ques de France et les Dom-Tom (17) a recueilli un tauxde 75 % de réponses. Les personnes ayant répondusont à 72,5 % des infirmiers et 27,5 % des cadresinfirmiers.

Dans les réponses au questionnaire, il apparaît que lesfemmes sont deux fois plus nombreuses que les hom-mes parmi les infirmiers (46 % de femmes pour 23 %d’hommes) alors qu’il y a presque équilibre chez lescadres infirmiers.

Les tranches d’âge se situent surtout entre 31 et 50 anspour les infirmiers (59 %) et 31 à plus de 51 ans pourles cadres infirmiers (96 %): Les diplômes profession-nels ont été acquis après 1975 pour 38 % des infirmierset avant 1975 pour 78 % des cadres infirmiers.

La répartition par unité de soins a été assez bien réali-sée. Nous constatons un pourcentage de réponses im-portantes dans les unités d’hôpital de jour (25 %), leséquipes extrahospitalières (22 %) et les équipes spéci-fiques d’activité (12 %).

La pratique d’activités est très présente dans les répon-ses des enquêtés surtout dans l’unité de soins et dansl’hôpital (plus de 80 %). Ce sont surtout des activitéssocioculturelles (85 %) et corporelles (75 %) qui domi-nent. Pour 50 % des enquêtés (surtout parmi les infir-miers). les activités sont ergothérapiques.

Les activités sont proposées par l’équipe infirmière(74 %), par l’équipe pluri-disciplinaire (67 %) et surprescription médicale (64 %). Elles sont décidées àpartir d’un projet thérapeutique (76 %), ponctuelle-ment (64 “A) et à partir d’une démarche de soins infir-miers (60 %). Elles sont, pour 54 % des enquêtés, prio-

(17) Département d’outre-Mer et Territoire d’Outre-Mer.

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

ritaires dans les soins dispensés (surtout pour les cadresinfirmiers) et planifiées sur une semaine (64 %).

La participation aux activités est importante’pour lesinfirmiers (72 %). Les difficultés rencontrées sont prin-cipalement liées à une charge de travail trop impor-tante, à un manque de personnel, un manque d’infra-structures, de moyens matériels et financiers, unmanque d’intérêt de l’équipe, de l’encadrement et desmédecins. Les infirmiers participent à 86 % à la réali-sation des activités et 92 % des cadres infirmiers à leurorganisation.

Les activités sont réalisées par l’infirmier responsablede l’activité (70 %), mais aussi par les infirmiers pré-sents (69 %), en regroupant les patients d’une mêmeunité (61 %) ou d’un même secteur (51 %) et en asso-ciation avec d’autres professionnels (60 %) comme despsychologues (39 %) et des psychiatres (25 %).

L’évaluation de l’activité est faite, pour 68 % des en-quêtés, par patient et en réunion (64 %). Le compte-rendu des activités est plutôt consigné sur un supportlibre (58 %) que dans le dossier de soins (44 %).

Les activités sont qualifiées de « thérapeutiques, occu-pationnelles » et « valorisantes » (surtout pour les infir-miers). Elles sont considérées comme très importantespour 87 % des enquêtés.

Les activités sont surtout encouragées par le serviceinfirmier (85 %) et le corps médical (79 %). Les cadresinfirmiers mettent, de manière générale, davantagel’accent sur l’existence d’une notion d’encouragementque les infirmiers.

L’apprentissage des activités relève principalementd’une acquisition « sur le tas » (64 % surtout pour lesinfirmiers) et de la formation continue (57 %) qui dé-bouche sur un diplôme pour 14 % des enquêtés.

92 % des enquêtés considèrent que les activités fontpartie intégrante des soins infirmiers en psychiatrie.Elles contribuent à la reconnaissance de la professionpour 63 % des infirmiers et 72 % des cadres infirmiers.Elles font partie du rôle propre de l’infirmier pour 70 %des enquêtés et du rôle délégué pour 38 % d’entre eux.

Synthèse des deux enquêtes

‘Le thème a suscité un intérêt important dans la profes-sion puisque près de 70 % des questionnaires envoyésnous sont revenus dûment remplis.

L’échantillonnage des enquêtés met en évidence uneprédominance du sexe féminin. 63 % des enquêtés sesituent dans la classe d’âge des 31 à 50 ans et 44 % des

agents ont obtenu leur diplôme avant 1975.

La répartition des questionnaires dans les différentstypes d’unité a été relativement bien respectée. Selonles réponses obtenues, les activités existent très massi-vement dans l’ensemble des établissements psychiatri-ques (84 %). Elles sont surtout d’ordre socio-culturelles(87 Oh), mais également corporelles et d’expression. Lesactivités ergothérapiques sont, quant à elles, un peumoins représentées car elle ne totalisent que 50 % desréponses. L’accent est mis sur leur diversité. Tout actede la vie quotidienne peut servir de support à uneactivité : de la cuisine au ménage, de la varappe aurafting, tout en passant par la gymnastique, le mode-lage...

Les activités sont principalement proposées parl’équipe infirmière (74 %) puis, autant sur prescriptionmédicale que par l’équipe pluridisciplinaire (64 %).Elles sont laissées à l’initiative infirmière (54 %), maiségalement à celle des patients (55 %).

Les activités sont surtout décidées à partir d’un projetthérapeutique (73 %), mais presque autant ponctuelle-ment (65 %) qu’à partir d’une démarche de soins(62 %). Elles sont considérées comme étant prioritairesdans les soins (53 %) en-dehors des urgences et ellessont très massivement planifiées (82 %), essentielle-ment hebdomadairement.

Toujours selon les enquêtés, les activités sont réaliséespour 70 % d’entre eux, par l’infirmier responsable del’activité, mais également par celui qui est présent lejour de la réalisation (69 %) et cela, en regroupant lespatients d’une même unité (64 %), voire d’un mêmesecteur (56 %). Pour 47 % des enquêtés, les activitéssont réalisées par une équipe spécifique.

Elles se font en association avec d’autres personnes(59 %) et surtout avec des psychologues pour 36 % desenquêtés. Elles sont majoritairement encouragées parle service infirmier (80 %), à partir de l’unité de travail(82 %), mais également par le corps médical (77 % 1.L’évaluation est faite par patient (72 %), en réunionpluridisciplinaire (60 %) et après chaque activité(55 %). Le support écrit pour en rendre compte estautant un cahier réservé aux activités (57 %) que ledossier de soins (53 %). Les termes qui reviennent leplus souvent pour qualifier les activités sont ceux de« thérapeutiques » (24 %), « d’occupationnelles »(13 %), de « valorisantes » (21,5 %) et « d’enrichissan-tes » et de « nécessaires », « importantes » et « indis-pensables ». Les activités sont considérées commeétant très importantes pour 83 % des enquêtés.

La participation des agents aux activités est importante(72 %) et quand ils n’y participent pas, les raisonsinvoquées sont surtout liées à un manque de personnel

Recherche en soins infirmiers N” 45 -Juin 1996

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(15 %) et à une charge de travail trop importante(14 %). Dans une moindre mesure, on noie un ‘manquede moyens matériels (7 %) et d’infrastructure (5,%).

L’existence d’une équipe spécifique ne semble pas tropinterférer dans cette participation. Par ailleurs, 70 %des enquêtés rencontrent des difficultés pour les réali-ser et les résultats confirment les raisons invoquéesprécédemment : manque de personnel, charge de tra-vail trop importante (50 %), manque d’infrastructure,de moyens matériels et financiers (37 %) mais égale-ment manque d’intérêt de l’équipe, de l’encadrement,des médecins (25 %).

L’ensemble des personnes interrogées se déclarentconcernées par les activités, en participant à leur réali-sation (80 %), leur organisation (81 %), à l’informationet à la préparation des patients (80 %).

Les activités font, pour 91 % des enquêtés, partie inté-grante des soins infirmiers en psychiatrie, tout en s’ins-crivant dans le cadre du rôle propre (69 %), contribuantainsi à la reconnaissance de la profession infirmière(62 %). Par ailleurs, 38 % des réponses les situent éga-lement dans le rôle délégué de l’infirmier.

Les formations spécifiques suivies s’inscrivent dans leplan de la formation continue (52 %) mais essentielle-ment dans le cadre d’un apprentissage « sur le tas »(61 yo). Les formations initiales et de cadres infirmierssont peu représentées. De plus, la formation continuene permet que rarement l’acquisition d’un diplôme( 1 2 % ) .

Après l’enquête s’adressant aux infirmiers et les ca-dres, un autre aspect de notre recherche concerne lequestionnaire adressé aux Infirmiers Généraux.

4.2. Enquête adresséeaux Infirmiers Généraux

Six questions constituent l’enquête envoyée aux Infir-miers Généraux. Elles ont pour objectif de brosser unétat des lieux des Centres Hospitaliers et de recueillirleur point de vue sur la pratique des activités.

Les réponses sont présentées sous forme de tableaux etune synthèse de l’enquête clôt ce chapitre.

Questions 1 et 2 :Questions 1 et 2 :Nombre de lits des hôpitaux enquêtésNombre de lits des hôpitaux enquêtés

77 % des hôpitaux enquêtés ont une capacité d’hospi-talisation de moins de 1 000 lits et plus de la moitié deceux-ci (54 %) ont entre 250 et 749 lits, 9 % d’entreeux sont inférieurs à 249 lits, 16 % plus de 1 000 lits.

5 % d’entre eux ont un taux d’occupation supérieur à1 000 lits.

Ainsi le taux d’occupation en lits est inversement pro-portionnel à I’imp.ortance de l’établissement.

Le nombre moyen de lits occupés : 81 % des établisse-ments ont moins de 1 000 lits occupés, 58 % ont entre250 à 749 lits, 14 % moins de 249 lits.

En effet, plus la capacité en lits est importante plus letaux d’occupation est faible.

Recherche en soins infirmiers N” 45 -juin 1996

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

Question 3 :Effectif infirmier des hôpitaux enquêtés

Nombre d’infirmiers < à 249 2 5 0 a 4 9 9 5 0 0 a 7 4 9 750à999 > a 1 0 0 0 N o n rép. TOTAL

Hôpi taux enquêtés Nbre Nbre Nbre Nbre Nbre Nbre Nbrede % de % de % de % de % de % de %

SP. rép. rép. rép. rép. rép. SP.

12 21 2 4 4 3 1 1 20 3 5 1 2 5 9 56 100

Nous constatons que 89 % des établissements enquêtés ont moins de 1 000 infirmiers et 63 % se situent dans lescatégories 250 à 749 infirmiers.

Question 4 :Les activités sont-elles préconisées par ? :

Les activités sont très majoritairement préconisées par Les 18 % de réponses « Autres » mettent l’accent surles praticiens hospitaliers et le service infirmier, les les catégories professionnelles qui appartiennent à desdirecteurs d’établissement n’intervenant que dans catégories non médicales, tout particulièrement celle30 % des cas. des psychologues.

Question 5 :Les activités font-elles parties intégrantes des soins ?

Nombre de réponses PWCWltage

oui 4 8 a7 %

non 2 4 %

rlon réponses 6 9 %

TOt.3 5 6 1 0 0 0%

II apparaît que la grande majorité des Infirmiers Géné-raux (87 %) considèrent que les activités font partieintégrante des soins. Ils expliquent leur choix par lesréponses suivantes :

nicisation (8 fois) ; dépendent de l’orientation du ser-vice infirmier (7 fois) ; réalisées sur prescription médi-cale (5 fois) ; font partie intégrante des soins (4 fois) ;soins adaptés aux besoins ou à la demande du malade

s’inscrivent dans un projet de soins (16 fois) ; supportou médiation de la relation (10 fois) ; permettent laprévention, l’éducation, la resocialisation et la déchro-

(2 fois), pas considérées comme un soin accepté par ladirection, pas de projet infirmier, ni de démarches desoins, dépendent de la motivation infirmière (1 fois).

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Question 6 :Votre établissement promeut-il les activités 1

Autres 1 6 2 9 3 9 6 9 1 2 56 1 0 0

Selon les réponses aux questionnaires, les infirmiers intervention de personnes compétentes 5 ; ergothéra-généraux promeuvent principalement les activités endonnant des moyens matériels ou en favorisant la for-

pie 3 ; association pour les patients 2 ; allocation d’unbudget, présence d’un Centre Socio Culturel, en C~OT-

mation continue. De plus, ils sont très nombreux àdemander aux infirmiers de mettre en pratique les ac-quis de la formation.Ils font appel, pour 64 % d’entre eux, à des spécialistesautres qu’infirmiers et un sur deux (48 %) favorise lesformations qualifiantes.Réponses de 29 % des Infirmiers Généraux à la ques-tion « autres » :

donnant les besoins, etc. 1 ; en favorisant les relationsavec des partenaires sociaux et professionnels 1 ; endégageant du personnel soignant 1 ; en développantdes protocoles de soins analysables, ajustables, valida-bles 1 ; projet d’établissement intégrant projets médi-taux et infirmiers qui définissent l’organisation géné-raie des soins 1 ; en développant des postes despécialistes 1 ; en travaillant avec I’IFSI pour adapter laformation des étudiants 1.

** *

Synthèse

Cette enquête adressée aux responsables du Service Infir-mier des 102 établissements psychiatriques du territoirefrançais, a recueilli un peu plus de 50 % de réponses etnous donne les caractéristiques de ces structures.

I l apparaît que 77 % des hôpitaux enquêtés ont unecapacité d’hospitalisation de moins de 1 000 lits etpour 81 % d’entre eux un nombre moyen de lits occu-pés inférieur à 1 000. Un établissement sur deux (54 %)a une capacité d’accueil de 250 à 749 lits. Par ailleurs,16 % des établissements enquêtés ont plus de 1 000 litsmais ils ne sont que 5 % dont le taux moyen de litsoccupés atteint ce chiffre. Parmi les 9 % d’hôpitaux demoins de 250 lits, nous en retrouvons 14 % dont lenombre moyen de lits occupés correspondent à cettemême catégorie.

La confrontation des chiffres concernant le nombre delits moyens occupés et l’effectif infirmier semble mettre

en évidence un ratio supérieur à 1. Ce ratio a tendanceà décroître dans les établissements de plus de 500 lits.

Les responsables des Services Infirmiers estiment queles activités font partie intégrante des soins de I’infir-mier en psychiatrie (87 %) principalement si elles s’ins-crivent dans un projet de soins. Par ailleurs, les activitéssont préconisées par le Service Infirmier (86 %), tmaisavant tout par le corps médical (96 %) et enfin par lesDirections d’établissement (30 %).

Ils sont très nombreux à donner des moyens destinés àpromouvoir les activités. à l’aide de soutien matériel(96 %), en favorisant la formation continue (96 %) et endemandant aux infirmiers de mettre leur acquis deformation en pratique (89 %).

Pour finir, 64 % des responsables du Service Infirmierfont appel à des spécialistes pour réaliser les activitéset un sur deux (48 %) favorise les formations qualifian-tes des infirmiers.

Recherche en soins infirmiers N” 45 Juin 1996

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHlATRlE

5. ANALYSE ET COMMENTAIRE

Devant la densité des chiffres et des informations, notreanalyse se voit limitée, dans un souci de concision, auxrésultats globaux. Ainsi, il sera fait abstraction desdifférences entre les enquêtes internes et externes, lesdivergences dans les réponses des cadres n’étant rele-vées que dans leur aspect le plus significatif. Les répon-ses des infirmiers généraux viennent conforter les résul-tats de l’enquête s’adressant aux infirmiers et sontreprises en tant que tel. Avant d’aborder le contenu desréponses, un bref commentaire s’impose concernant letaux de réponses et les caractéristiques des répondeursà l’enquête.

Les taux de réponses de 69 % (1 174 questionnaires),pour l’enquête s’adressant aux infirmiers et de 55 % (56questionnaires), pour celle des infirmiers généraux va-lident méthodologiquement notre recherche. Cepen-dant, il est important de formuler quelques réserves.Elles concernent en premier lieu les 31 % de question-naires sans réponses qui peuvent comporter une partimportante de personnes ne se sentant pas concernéespar les activités. Par ailleurs, le taux de non réponsesest très variable selon les questions et peut être impor-tant selon l’item. Enfin, la possibilité de répondre àplusieurs items d’une même question donne un taux deréponses supérieur à 100 % et limite les possibilitésd’interprétation des résultats.

Les personnes ayant répondu ont pour la plupart entre31 et 50 ans. Les cadres sont plus présents dans lacatégorie des 41 à 50 ans ce qui s’explique par l’an-cienneté minimale nécessaire pour accéder à cettefonction quelle que soit la voie de nomination. Laprédominance des réponses provenant d’agents desexe féminin en lien avec la féminisation de la profes-sion est constatée dans tous les établissements et en cesens n’a rien de surprenant. Les réponses sont répartiesde manière homogène entre les différents types d’uni-tés avec une prédominance pour les unités d’admis-sion. Les réponses à la question : « dans quel typed’unité travaillez-vous ! » dépassent 100 % et mettentl’accent sur le fait que les unités accueillent les patientssans distinction d’âge et de pathologie. Cette situationpeut sensiblement compliquer les prises en charge, laconstitution de groupes de patients pouvant être sou-vent très hétérogènes.

Les réponses confirment l’existence massive des activi-tés à plus de 82 %. Le personnel enquêté se sentconcerné par les activités dans les mêmes proportions.II convient néanmoins de nuancer ces résultats par lesnon ou mauvaises réponses à la question et par les

non-répondeurs à la totalité de l’enquête. Quoi qu’il ensoit, les activités existent. Voyons ce qu’elles sont àtravers un recoupement des réponses. Les questionssuivantes seront successivement abordées :

- qui propose les activités ?

- sur quoi sont basées les activités ?

- comment sont réalisées les activités ?

- qu’elle est l’insertion des activités dans les soins !

- quelles sont les difficultés rencontrées pour réaliserles activités ?

- qui encourage les activités !

Les activités sont proposées par les diverspartenaires du soin avec une prédominance pourl’équipe infirmière

La prescription médicale et les propositions émises parl’équipe-pluridisciplinaire représentent un taux de ré-ponse important mais ce sont les indications del’équipe infirmière qui obtiennent le pourcentage leplus élevé. Ces propositions semblent répondre à unedécision prise à partir d’un projet thérapeutique etd’une démarche de soins, mais aussi à des décisionsponctuelles dans 65 % des cas. Le taux de réponsessupérieur à 100 % (les enquêtés pouvant cocher plu-sieurs cases) met en évidence les différentes possibilitésqui existent dans un même service de soins. Cepen-dant, les 65 % d’activités réalisées ponctuellementviennent en opposition avec le souci de lier les activitésà un projet thérapeutique et remettent en question lesnotions de programmation, d’évaluation et de suivi.

Les activités sont essentiellement basées sur desprises en charge à visée socioculturelle corporelle,d’expression et ergothérapeutique

Ces points méritent réflexion. Pour qu’elles raisons lesactivités socioculturelles sont-elles les plus investies !Parce qu’elles répondent à un besoin plus important ?Parce qu’elles satisfont davantage aux désirs des soi-gnants ! Parce qu’elles sont plus faciles à réaliser enpartant de l’idée qu’elles ne nécessitent pas forcémentune réflexion et un investissement personnel impor-tant ! Par manque de connaissance ? Cette idée est parailleurs confortée par la présence d’un nombre impor-tant d’activités décidées ponctuellement. Qu’entend-t-on par « ergothérapique B ? Y-a-t-il une similitude avecles anciens ateliers d’ergothérapie ? S’agit-t-il d’activi-tés considérées uniquement comme occupationnel-les ?

Recherche en soins.infirmiers No45 -Juin 1996

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Ces interrogations en appellent d’autres qui sont direc-tement liées à la conception même des activités. Apartir de quel moment parle-t-on d’activités ? Qu’est cequi motive et légitime le choix de l’activité ! Est-cel’inscription dans une démarche de soins, sa program-mation, son évaluation, le lien avec un besoin à satis-faire 3 Est-ce le souhait intuitif du soignant de répondrele mieux possible aux préoccupations des patients ! Les37 % de réponses à l’item « autres » vont dans le mêmesens. Tout peut devenir la base d’une activité. Ainsipour le soignant, caractériser une prise en charge« d’activités » semble davantage lié à sa perceptionintuitive et à son souhait qu’au besoin réel du patient.

Les réponses à la question concernant les caractéristi-ques des activités renforcent cette interrogation. Selonles soignants, les activités sont thérapeutiques dans24 % des cas et occupationnelles dans 13 %. Qu’en-tendent les soignants par « occupationnel » ? Pourquoicette distinction entre « occupationnel » et « thérapeu-tique » ! Y-a-t-il un lien entre les 50 % d’activités ergo-thérapeutiques et les réponses les caractérisant d’occu-pationnelles ! L’importance accordée aux activités estmanifeste et les qualificatifs pour les décrire ne man-quent pas (enrichissantes, valorisantes...). Cette dicho-tomie observée entre << thérapeutique » et d occupa-tionnel » relève-t-elle d’une qualité d’activité ! d’unereconnaissance des compétences infirmières ! Le dé-cret du 15 mars 93, dans le cadre du rôle propreinfirmier, ajoute encore un peu plus à la confusionquand il fait mention dans son article 3 d’l< organisationet animation d’activités à visée sociothérapeutique »Pourquoi parle-t-on d’activités à visée sociothérapeuti-que et non pas d’activités thérapeutiques ! Les activitéssociothérapeutiques seraient-elles réservées aux infir-miers et les activités thérapeutiques à d’autres profes-sionnels !

Cela nous amène à envisager la manièredont sont réalisées les activités

Les activités ne sont considérées comme soin priori-taire que dans 50 % des cas. Ce pourcentage laissesupposer que le personnel ne réalise les activités avecles patients qu’une fois sur deux, malgré une planifica-tion prévue sur une semaine.

En effet, en dépit de la programmation, leur réalisationreste aléatoire, l’activité ne paraissant pas s’intégrerdans un suivi thérapeutique à effectuer au même titreque les autres soins. Cette question est centrale et metbien l’accent sur l’importance accordée par les soi-gnants aux activités. Un autre soin est jugé plus irnpor-tant. D’autant plus que les activités sont aussi bienréalisées par des infirmiers responsables de l’activitéque par des infirmiers présents le jour de l’activité.

L’insertion des activités dans le soin

A travers la question r Comment considérez-vous lesactivites 3 >>, 91 % des enquêtés affirment que les acti-vités font partie intégrante des soins en psychiatrie et69 % qu’elles sont du rôle propre de l’infirmier. Cesréponses mettent l’accent sur les notions de responsa-bilité infirmière et sont en corrélation avec la participa-tion importante des infirmiers aux différentes étapes dela mise en place des activités. En dépit de ces affirma-tions, les activités ne sont réalisées que dans 50 % descas tout en étant majoritairement prescrites et massive-ment proposées par l’équipe infirmière.

La réalisation des activités se fait essentiellement par uninfirmier responsable de l’activité. Ce pourcentage estcependant nuancé par les réponses à l’item « Réalisa-tion par les infirmiers selon leur présence 3. Ces répon-ses amènent à nouveau plusieurs interrogations. Lesinfirmiers sont-ils les mêmes et dans ce cas, quoiqueresponsables d’une activité, leur présence détermine-t-elle la réalisation de l’activité ! S’agit-il d’infirmiersintervenant en plus du responsable de l’activité, cedernier étant présent de manière plus continue, seshoraires de travail étant liés à l’activité ! S’agit-il d’in-firmiers qui n’interviennent que ponctuellement dansle cadre de leur présence dans le service !

Une autre interrogation concerne les réponses à l’item« les activités So”t réalisées par une équipe spécifi-que ». N’y a-t-il pas également une contradiction avecles réponses concernant « la réalisation des activitéspar un infirmier responsable de /‘activité ». Cet infir-mier responsable pourrait relever d’une équipe d’acti-vité ou intervenir dans cette équipe dans le cadre d’unecompétence spécifique. Cette explication est contre-dite par les réponses à la question déjà citée quant auxinfirmiers réalisant les activités selon leur présence. Lesupport écrit le plus fréquemment utilisé est le dossierde soins mais uniquement dans 53 % des cas. Unenouvelle fois, des contradictions importantes apparais-sent. Les infirmiers considèrent que les activités fontpartie du rôle propre mais n’utilisent pas le dossier desoins comme support dans 47 % des cas en dépit de laréglementation professionnelle (Article 2 du Décret n”93-345 du 15 mars 1993 relatif aux actes profession-nels et à l’exercice de la profession d’infirmière). Demême, l’évaluation de l’activité est principalementfaite en réunion pluridisciplinaire mais uniquementdans 60 % des cas. Le fait que l’évaluation soit réaliséeen équipe pluridisciplinaire est important parce qu’ellepermet de considérer l’activité comme un soin à partentière. Cependant, un doute subsiste dans la mesureoù l’évaluation en équipe pluri-disciplinaire n’est pas

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LES ACTIV ITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

systématique et que l’on ne connaît pas les conditionsdans lesquelles el les sont réal isées.

Ces chiffres demandent à être nuancés, une constata-tion s’impose : la réalisation des activités ne donne pasl’impression de répondre à une règle précise, l’aspectaléatoire ‘de leur réalisation paraissant bien réel. Cetaspect est confirmé par les réponses à la question surles formations suivies, où seuls 16 % des « enquêtés »estiment avoir bénéficié d’une formation spécifiqueaux activités lors de la formation initiale ; 50 % d’entreeux ayant bénéficié de formation continue et surtout,61 % de réponses mettent en évidence des auto-forma-tions et acquisitions « sur le tas >>. Une telle formationest-elle suffisante si l’activité doit s’inscrire dans unprojet de soins et avoir une valeur thérapeutique !D’autant plus que nous avons mis en évidence le peude place consacré aux activités dans les programmesde formation initiale. Ce manque évident de formationne pourrait-il pas expliquer les difficultés qu’ont lessoignants à donner un sens à la pratique des activités,à l’inscrire dans un projet, à leur accorder la prioritédans la prise en charge du patient, à réaliser uneévaluation en équipe ?

Les difficultés rencontrées dans la participation desinfirmiers aux activités sont indéniables

Elles concernent principalement le manque de person-nel et l’importance de la charge de travail. L’intérêtpour les activités est là, manifeste, quand on voit legrand nombre de réponses positives à la question surl’importance attribuée aux activités. Les difficultés mi-ses en évidence par les soignants concernant le man-que de personnel méritent que l’on s’y attarde quelquepeu. Dans le questionnaire consacré aux infirmiersgénéraux, il apparaît qu’il y a quasiment autant d’infir-miers que de patients. La question que l’on peut seposer se rapporte au nombre d’infirmiers nécessairespour réaliser les activités dans le cadre de la charge detravail existante. Pourquoi distinguer les activités de lacharge de travail ? Ne font-elles pas parties des soins aumême titre qu’un autre ? N’est-ce-pas une nouvelle foisla preuve que les activités sont « en marge » des autressoins !

L’encouragement réservé aux activités apparaît demanière très importante

L’encouragement du corps médical et du service infir-mier est largement favorable aux activités et ne paraîtpas justifier d’un quelconque désintérêt des soignantspour celles-ci. Cela est confirmé par les réponses auxquestionnaires des inf irmiers généraux et des soignants.

II est néanmoins notable que l’encouragement est glo-balement ressenti plus positivement par les cadres.Ceci démontre une perception différente de la situa-tion. Pourquoi les cadres ressentent-ils I’encourage-ment comme plus important que les infirmiers ? Est-celié à l’information, aux contacts établis par les uns etles autres sachant que le cadre est en prise directe avecles différentes hiérarchies 3 Si cet encouragement estbien réel pourquoi est-il vécu différemment par lesoignant ? Le cadre assure t-il son rôle de courroie detransmission, d’élément moteur de l’équipe soignante ?D’autre part, l’encouragement des établissements ap-paraît comme étant moins bien perçu dans les deuxenquêtes. Est-ce lié à la définition donnée à I’établisse-ment ? Est-ce lié à une perception différente de leurposition de l’hôpital ! Est-ce lié à des freins mis enplace par les Directions ?

Reprenons les termes de l’hypothèse :

« L’Nnportance qu’accordent les infirmiers aux activi-tés est liée à /a considération qu’ils ont de cette activitécomme un soin à part entière et à son inscription dansun projet thérapeutique. »

Face à cette hypothèse, nous nous rendons compte queles réponses sont mitigées et qu’elle n’est, que partiel-lement validée, En effet, si les infirmiers accordent trèsmassivement de l’importance aux activités et qu’ils lesinscrivent de manière importante dans un processusthérapeutique, ils ne les considèrent qu’une fois surdeux comme un soin à part entière.

6. RÉFLEXIONS

L’analyse des données témoigne des difficultés existantet en ce sens confirme le questionnement à l’origine dece travail.

Le problème essentiel duquel découlent les difficultésde réalisation au sens large (problème de temps, d’ef-fectif, de choix du type d’activité) est la définition del’activité. Qu’est-ce qu’une activité, quels critères doi-vent être remplis pour mériter cette « appellation » ?

Ne s’agit-il pas d’énoncer clairement l’objectif à attein-dre, face à quels symptômes l’activité a un sens, quelleest l’incidence de l’inscription de l’activité dans leprojet thérapeutique, mais aussi d’adapter la fréquenceet les conditions de réalisation à l’évolution clinique dupatient ?

Recherche en soins infirmiers N-45 -Juin 1996

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Si la prise en charge est réfléchie et réalisée dans cesens, elle mérite le terme G activité w. De plus;la posi-tionner ainsi devrait lui oermettre de devenir tin soinà part entière réalisé en tant que tel au méme titre queles autres types de prise en charge.

Ce qui nous est apparu au fil de ce travail en lien avecune pratique des activités, c’est la nécessité de forma-liser les différentes étapes de la mise en place del’activité. II s’agirait de les définir afin de se réappro-prier le sens de l’activité tout en l’imprégnant de laculture locale de l’établissement, de l’inscrire dans leprojet individuel du patient en rapport avec sa problé-matique et ses objectifs de soins, de suivre une métho-dologie de travail claire et rigoureuse tout en mettanten place les conditions humaines et matérielles néces-saires, de pr&éder à une évaluation destinée à mettreen évidence l’évolution des difficultés du patient repé-rées au préalable.

Les activités, comme nous l’entendons, sont et doiventêtre un support de la relation. Elles nécessitent de lapart du soignant un investissement important et descompétences précises. A ce titre, elles supposent, pourles soignants qui les pratiquent, de maîtriser cette rela-tion tant dans une approche duelle que dans un travailde groupe. Pour cela, il nous parait indispensable defavoriser un enseignement de leur pratique tant dans lecadre de la formation continue que dans la formationinitiale.

Mais la réflexion sur l’objectif, le contenu des activités,va plus loin et suppose une réflexion globale sur lepatient, réflexion menée par I’equipe pluridisciplinaire.C’est grâce à cette réflexion que l’activité trouvera saplace, à, travers elle et elle seule.

Définir clairement sa place suppose définir clairementce qu’est une prise en charge de la pathologie mentaleet par là même notre rôle en tant que soignant.

La question est d’importance et prend un caractère vitaldans un temps où la spécificité du soignant en psychia-trie est gravement menacée 3

Saurons-nous y faire face ?

CONCLUSION

Au terme de cette recherche commencée en 1989,nous pouvons mettre en exergue quelques pièges àéviter pour celui, celle ou ceux qui voudraient entre-prendre un travail de ce style.

Ainsi, pour une première recherche, s’agit-il de retenirun problème simple, relevant du lieu même du cadre

de travail. II nous paraît par ailleurs nécessaire des’assurer d’un suivi pédagogique tout au long du che-minement de la démarche, aidant à la rigueur métho-dologique et à la pertinence des énoncés. II apparaîtégalement souhaitable de définir d’emblée la durée dela recherche, de s’assurer de soutien logistique (finan-cier, secrétariat...) et de s’entourer de professionnelsdisponibles, décidés à aller jusqu’au bout de l’objectiffixé. N&e regard « vieilli » de quelques années, nes’est pas terni au fil de ce travail remodelé et enrichi enfonction de l’évolution rapide de certains textes régle-mentant la profession. Cette étude a favorisé le mûris-sement de notre réflexion et nous a ouvert de nouvellesperspectives de travail.

Ce type de recherche en soins infirmiers permet deprendre du recul par rapport à une pratique de soignantpar le questionnement qu’elle suscite. En tant que tel,elle contribue à l’amélioration de la prise en charge dupatient qui d’objet, devient sujet de soins.

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages/Revues

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FORMARIER CM.), POIRIER-COUTANSAIS CG.). - Lecadre conceptuel dans la recherche, La Recherche enSoins Infirmiers, Février 1986, n”4, pp. 73 à 78.

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GROSSO (J.). - L’Ergothérapie en milieu psycbiatr;-que *, Revue Soins Psychiatrie, no 36, 1983, pp. 15 à 19.

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

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ZILLIOX H. - On /es appelait « Gardiens des fous »,Ed. Epoque Privat, Toulouse, 1976, 295 pages.

POLIT1 - Annuaire des Etablissements HospitaliersPublics de France, P.H. Promotion 17, rue Childebert,69002 Lyon, 1990.

GUIDE DU SERVICE INFIRMIER - Terminologie dessoins infirmiers, Série Soins Infirmiers, no 3, Fasciculespécial, BO 87, 27 bis, 155 pages.

GUIDE DU SERVICE INFIRMIER-LedossierdeSoins,Série Soins Infirmiers, no 1, fascicule spécial, BO no 88,68 pages.

CUIDE DU SERVICE INFIRMIER - L’évolution desorientations en santé mentale et /a fonction infirmière,Série Soins Infirmiers, no 11, fascicule spécial, BOn” 88.6bis, 195 pages.

Documents non publiés

Evaluation des Besoins en Soins Infirmiers en intra-hospi-talier, Centre Hospitalier de Rouffach, 1988, 195 pages.

Evaluation des Besoins en Soins Infirmiers en extra-hospi-talier, Centre Hospitalier de Rouffach, 1991, 56 pages.

Evaluation des Besoins en Soins Infirmiers en hôpital dejour, Centre Hospitalier de Rouffach, 1993, 161 pages.

Evaluation de /a Qualité des Soins Infirmiers, SergeCAUBERT, Centre Hospitalier de Rouffach, 51 pages.

Le Dossier de Soins Cuide d’utilisation, Centre Hos-pitalier de Rouffach, 40 pages.

FLECK (F.). - La sociothérapie, Naissance ou Re-nais-sance, Mémoire de /‘Ecole de Cadres Infirmiers deSecteur Psychiatrique du Centre Hospitalier Spécialiséde Brumath, 1985/1986, 48 pages.

Textes réglementaires

Circulaire du 4 avril 1907. Mise en place du diplômed’infirmier psychiatrique.

Décret du 27 juin 1922 - La formation des infirmiersen soins généraux. La spécialité de l’hygiène mentale.

Arrêté du 26 mai 1930 - Formation sur cinq ansdébouchant sur le diplôme d’infirmier des asiles deI’Etat français.

Rapport du 17 avril 1943, article 106 - Relatif aufonctionnement médical des services.

Loi du 8 avril 1946, no 46-630, article 4 - Précisel’exercice de la profession infirmière.

Arrêté du 3 février 1949 - Limite l’exercice des infir-miers psychiatriques aux seuls hôpitaux psychiatri-ques.

Arrêté du 23 juillet 1955 - Formation obligatoiredébouchant sur le diplôme d’infirmier des hôpitauxpsychiatriques.

Arrêté du 12 mai 1969 - Dénomination « Infirmier desecteur psychiatrique ».

Arrêté du 16 février 1973 - Formation sur 28 mois.

Décret du 11 avril 1975, no 75-245 -Circulaire d’ap-plication du 31 juillet 1975, 11~222-0414. Référence àla notion de service infirmier

Loi du 31 mai 1978 no 78.615 - Modification de laprofession infirmière et introduction de la notion derôle propre.

Arrêté du 26 avril 1979 - Formation sur 33 mois.Première année identique pour les infirmiers DE. Laréussite de l’examen de passage en 2e année équivautau CAFAS.

Décret du 12 mai 1981, no 81.539 - Relatif à la loi du31 mai 1978.

Décret du 17 juillet 1984 - Précise la définition deschamps de compétence. Article 3 notions de « relationd’aide thérapeutique ». Article 4 - Rôle délégué.

Circulaire du 15 septembre 1989 - Relative au moded’exercice de la profession d’infirmier. Nécessité d’éla-boration du dossier de soins infirmiers.

Loi du 31 juillet 1991, no 97-748, articles L 710-3 etL 710-4 - Relatifs à la réforme hospitalière.

Décret du 23 mars 1992 - Nouveau programme.Formation sur 36 mois et 7 semaines. Diplôme uniqued’infirmiers diplômés d’état.

Décret du 5 juin 1992 - Les centres de formation sedénomment « Institut de formation en soins infir-miers ».

Décret du 15 mars 1993 - Précise les actes infirmierssur prescription et le rôle propre dévolu à l’infirmier.Article 6 - Notion « d’organisation et d’animation àvisée sociothérapeutique ».

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ANNEXE 1

QUESTIONNAIRE CONCERNANT LES ACTIVITÉS

Le lerme “acriviré” regroupe l’ensemble des activités psycho-socio-rhérape~fi~~~~

No de l’établissement

Nom de l’établissement .. . . . . . . . . . . < . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . N” du questionnaire

Répondez à tous les items de chaque question en cochantla réponse exacte

1. Dans quel type d’unité travaillez-vous ?

- unité d’admission11; 0

n o n j-J

- unité de patient chroniques non j-J

- unité de gérontopsychiatrie1; 0

ilIn $j- hôpital de jour

- équipe extra-hospitalière1; 0

non 0-équipe spécifique d’activité

autres. oui q non ☯3précisez . . . . . .._..............................................................

2. Les activités existent-elles :dans votre hôpital o u i 0 non qdans votre secteur o u i 0 non j-J

dans votre unité de travail oui q non 0

3. Si les activités existent dans votre unité, sont-ellesbasées sur :

- activité c6rporelle (piscine, parcoursde santé.esthétique, équitation.. .) o u i 0 non [7

- activité d’expression (peinture, théatre,musicoth6rapie...) oui q non /y

-activité ergothkrapique oui 0 non 0

- activité socio-culturelle (promenade. cinéma, zoo,jeux de société...) non 0

autres, non j-J

précisez . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . ..<....<_....<<..................................................... ; ..___._.

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

Répondez à tous les items de chaque question en cochantla réponse exacte

4. Les activités sont proposées :

- sur prescription médicale

-par I’équipe pluri-disciplinaire-par I’kquipe intkmière

par Equipe d’activité spécifique- sur initiative infirmière individuelle- sur l’initiative du patient-autres,

prkisez

5. Les activités sont d&id&s :- à partir d’un projet th&apeutique- à partir d’une démarche de soins infirmiers- p-mctuellementautres.

6. En fontion des soins dispensés dans votre service,les activités sont-elles prioritaires (en dehors des oui q non 0U1gellC.S)

7. Les acrivit& sont planifiées :Si oui, sur quelle période

24 heures- une semaine

précisez .._...........,,_,......,.,,.....,.....,.....,............,.......

oui [I1 non 0

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Répondez à tous la item de chaque question en cochantla réponse exac*e

8. Les activités sont réalis& :

par une équipe d’ac t iv i té spéc i f ique

- par un infitier responsable de l’activitézz 0 non q

“0” I-J-par les infumiers. selon leur présence oui q non q-en regroupant des patients d’une même unité

en regroupant des patients d’un même secteur 1: E w; 0

- en regroupant des patients de plusieurs secteurs

- en groupant des patients de tout l’hôpital2;;;;

-en association avec d’autres personnes : oui q non 0

si oui, cochez les personnes concernées :

-psychiatre oui 0 non 0

- psycho logue

- psychomotricien 0: 0 ;; 0

musicotbérapeute oui ☯7 �0� qk inés i thé rapeu te

a”treS,IpEC,SeZ .,,...,..........................................,.......,,,..........

_,

9. Les activités sont encouragées par :

I’étsblissement

- le corps médical

le service infirmier

- votre secteur

- votre unité de travail

-autres.

précisez . . . . . . . . . .._..._....._...............,,,..............

8 0 Il

8 0 21

8 0 31

(8(0(6((

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

Répondez à tous les items de chaque question en cochantla réponse exacte

10. L’évaluation de I’aclivité est faite :-en réunion pluridisciplinaire oui [7 non [71

- uniquement par I’inlïmkr qui a réalisé I’activité-après chaque activité

0;; 0 “on clnon f-J

- par patiem oui 0 non qpur le gmupe de patients oui 0 non IJautres. oui !☺ non q

précisez ,................_.............,....................................... . ..<.<<....<...............................................

11. Le support écrit utilisé pour rendre compte deI’activit6 est :le dossier médicalle dossier de sains infirmier

oui q non q

la feuille ou cahier réservé aux activités 0; ; 1;; ;

- aums. oui 0 non 0préciser .<...<.<.<._,.,..<.......,............................,..............

12. Comment qualifieriez-vous les activités :Cochez les 3 qualificatifs qui représentent à vos yeux les activités

-enrichissantesastreignantes- Ingrates

plaisantesinutilesvalorisantesnécessaires

- thérapeutiques 08occupationnelles FLludiques 10- intéressantes 0 II- importantes 12

- indispensables 0 13

un moyen d’évasion c l 14

1 2 1

1 2 2

1 2 3

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Répondez à tous les items de chaque ,j,tion en cochantla réponse exacte

13. Par+ez-vous aux activités :

Si non, est-ce lié :oui q non 0

- à une charge de travail trop importante oui 0 non 0

- à un manque de personnel oui q non qà un manque d�intérêt pemmlel- à un manque d’intérêt de I’bquipe d’encadrement Y;:;- à un manque d’intérêt de Equipe médicale

- à un manque de moyens matériels 1: 0 11; =

- à un manque d’infrastructure oui q noi j-☺- à I’existence d’une 6quipe spécifique

- au t res ,,prec*sez . ..<.......<. . ..<<................ . . ..<<<..............

activités : oui q non qSi oui, lesquelles : . . . . .._................................................

1.5. VOUS Seotez-vous concerné par les activités :

-en participant à leur réalisation

en par t ic ipan t à l eur o rganisa t ion1: ; no” 0

non q-en participant à la pr6paration des patients

en informant les patients des activités existantes o.:;-o

autres oui q non q,PFXlSCZ <._........._....._.........................................,.........

l113131 \

1113141 1

Lll3lSl1

(113161 1

[Il4101 1

1 5111 1

1 512

1 5 3

1 5 4

I 5 51

Recherche en soins infirmiers N” 45 -juin 1996

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN PSYCHIATRIE

Répondez à tous tes item de chaque question en cochantla réponse exacte

16. Considérez-vous que les activités :

font panie inrégrante des soins infïnniers en

psychiarrie oui q non 0

- font partie du rôle propre de l’infirmier oui 0. non rJ

- font partie du rôle délégué de I’infirmier oui q non 0

-contribuent à la reconnaissance de la profession

infirmière oui 17 non 0

- permettent d’identifier on savoir propre de I’intïrmier oui [7 non q-autres, oui q oon 17

précisez ,.....__..._..............,...........................................

17. En fonction de I’importance que vous attribuez aux

activités indiquez votre choix en entourant le chiffre:

retenu :

inutile -5 -4 -3 -2 -1 0 fl +2 +3l I I

+4 +5 importantI

18. Avez-vous suivi une formarion spécifique vouspermettant de réaliser une ou des acrivités :

- lors de la formation initiale oui q non lg- lors de la formation cadre infirmier

- lors de la formation continue1;; fj 1;; +j

lors cRme formation “sur te tas” oui q non 0- lors de formation non prise en ch-e par

Rétablissement

- autres.:y 0 0;: 0

p r é c i s e z . ..<......................................................_

19. La formation continue vous a-t-elle permis

d’acquérir oo diplôme

INFORMATIONS GENERALES

oui q non 0

Fonction : . . . . .._......__..........................................................20. Année de diplôme :01 02 03

B”a”t 7s de76à8221. Age: f--J1 l--J2 C]:p’“î [74

,-de30ans de31à40ans de41à50ans +de5lans22. Sexe :

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A N N E X E 2

QUESTIONN,&lE CONCERNANT ~ES,ACTIVITÉSDESTINE AUX INFIRMIERS GENERAUX

Nom de I’hbliisement : ........... ..“. ............. .” . ..“. .... “.“. ....“. ....... ..“. .........

Adresse : N” . .. . ... .... . . i..... . .Rue.““. .....“.............................““. .......” .....“. ....“.

Code Postal . . . . . . . . . ...” . . . . . . . . . . . . . . . . . ..f......................Vi l le . . . . . . . ““.““...” . . . . . . . . . . . . . . . . . ““.““.“” . . . . . . . . . . . . . . . .

Departement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II . . . . . . . . . . . . .

Le terme ‘CrctivitP regroupe hxmble des activitks psycho-socio-tMrapeuriques.

Ne rien inscriredans cette colonne

1. Nombre de lits relevant de la psychiie dans votre kablissement.. . . . . . . . . . . . . . . . . . .

2. Nombre moyen de lits ocap& relevant de la psychiatrie.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

3. Nombre d’inf&ers de secteur psychianique dans votre Établissement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Rbpondre A tous les items de chaque question en cochant la caseoui ou non.

4. Les activités sont pr&onis&s par :

- la direction

le service infirmier

- les praticiens hospitaliers

- auüesPr&isez ____....____......__...............,.......

oui rJml~

I J

1 I

I I

I I

I I

“i “L

Recherche en soins infirmiers N-45 -Juin 1996

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LES ACTIVITÉS PSYCHO-SOCIOTHÉRAPEUTIQUES EN~PSYCHIATRIE ;~:,.., ,,,, ., .,, 1,

Rbndre P tous les item de ehaaue auestion en cachant la casedoa non.

_ .

5. L3$aw&la le.5 activitis fonttlles pu-des intignmes

E@iquez voue choii . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..................................................... .............. . ... .................

...... ..“. ................... .................. ...................... .................

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

6. vobe ca-t promut Ics acdvitds :

En donnaat les ttmycns mat&ie1r

En favorisant la formation continue

En faisant appel A des sptcialistes (musicothkapcutes,psyebomoaiCiCllS...)

53Rechercheen soins infirmiers N’45 -Juin 1996