les dunes flamandes : document pédagogique · 2012. 1. 5. · dessus du niveau de la mer, formant...

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Bibliographie BIOTOPE décembre 1996, propriété du Conseil Général du Nord Les dunes maritimes flamandes : document pédagogique 1 Les Dunes Flamandes : Document pédagogique Formation Guide Nature Volontaire 2011/2012

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  • Bibliographie BIOTOPE décembre 1996, propriété du Conseil Général du Nord

    Les dunes maritimes flamandes : document pédagogique

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    Les Dunes Flamandes : Document pédagogique Formation Guide Nature Volontaire 2011/2012

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    Les Dunes Maritimes : Document pédagogique

    Entre Dunkerque et La Panne, se trouve un ensemble dunaire littoral tout à fait exceptionnel par son étendue et par la qualité de ses milieux naturels. Trois massifs principaux se succèdent de l’Ouest vers l’Est : la Dune Dewulf, la Dune Marchand, et la dune du Perroquet qui se prolonge en Belgique par le massif du Westhoek. Formation des dunes

    L’actuel littoral flamand s’est formé au cours d’une succession d’avancées et de reculs de la mer : - il y a 10 000 ans, a commencé la formation de l’actuelle plaine maritime flamande par une accumulation de dépôts de sédiments marins et fluviaux. La région se présentait alors comme une vaste zone de marais salés et d’eau douce, largement ouverte sur la mer. - Il y a 5000 ans, un banc de sable situé au large parallèlement au littoral s’élève au-dessus du niveau de la mer, formant ainsi le cordon de dunes de Ghyvelde-Adinkerque. - Il y a 3000 ans, le même phénomène se reproduit : 3,5 km au nord de la côte de l’époque (située au niveau de Ghyvelde) un nouveau banc de sable émerge des flots formant un cordon dunaire situé à proximité de l’actuel rivage. Ces dunes prennent le nom d’anciennes dunes de La Panne (Oude Duinen). - Entre 3000 et 1000 ans avant l’époque actuelle, les Oude Duinen sont érodées par plusieurs intrusions de la mer dont les principales sont les transgressions de Dunkerque I et de Dunkerque II. - il y a 1000 ans (9ème au 10ème siècle de notre ère), à la suite de remaniements provoqués par une série de tempêtes, les dunes actuelles se créent et recouvrent les anciennes dunes. Ces dunes ont connu jusqu’à nos jours une succession de phases de mobilité et de phases de fixation par la végétation. Elles bénéficient toujours d’apports de sables de la plage. Structure et évolution des dunes (géomorphologie)

    Les dunes flamandes se caractérisent par des dunes ayant des formes tout à fait particulières dites “paraboliques”. Ces formes sont provoquées par l’orientation des vents dominants (vents d’Ouest) qui sont presque parallèles à la côte. Cela s’oppose aux dunes dites “picardes” pour lesquelles les vents dominants sont perpendiculaires à la côte. A partir de la plage et des premières dunes bordières, le sable, sous l’action de vents violents, est poussé à l’intérieur des terres (direction Est-Sud-Est) en formant de gigantesques paraboles (voir schéma). A l’arrière

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    d’une parabole se trouve une zone dépressionnaire où le vent décape le sable jusqu’à faire apparaître l’eau de la nappe phréatique. Ces zones sont appelées pannes . Au fur et à mesure qu’une parabole se déplace, elle est colonisée par la végétation qui la ralentit puis la fixe. Pendant ce temps, une nouvelle parabole, formée près du rivage tend à “rattraper” l’ancienne et à la chevaucher, détruisant de ce fait toute la végétation installée précédemment. Ce schéma d’évolution géomorphologique est très important pour bien comprendre l’organisation de la vie dans les dunes, et en particulier, l’adaptation des espèces à des conditions de vie éminemment instables.

    Historique des peuplements humains

    Les dunes flamandes ont été peuplées depuis l’époque néolithique. Des vestiges (vraisemblablement militaires) de l’époque romaine ont également été mis à jour au Westhoek. Par la suite l’occupation humaine des dunes a été plus ou moins constante durant l’époque historique, et ce jusqu’à nos jours. Il faut toutefois noter que les dunes ont été à plusieurs reprises désertées par l’homme du fait des épisodes les plus importants d’activité géomorphologique. Les activités menées ont beaucoup varié selon les époques : pâturage, pêche et activité salinière pendant l’âge du fer et l’époque romaine. Durant le moyen âge, l’utilisation des dunes (domaines des ducs normands) se partagea entre l’activité salinière, l’élevage bovin et la chasse. Le 13ème siècle est marqué par la formation des dunes paraboliques actuelles qui en submergeant les installations humaines sous le sable provoqua une diminution sensible de l’activité économique de la région. De nombreuses terres furent données à des abbayes (dont la célèbre Abbaye des dunes de Coxyde). La chasse au lapin continuait à constituer une des activités importantes sur les dunes. Au 16ème siècle, la migration vers le sud des dunes paraboliques pose de très sérieux problèmes. Cette migration du sable est aggravée par la surexploitation des terrains dunaires : coupe des fourrés et arrachement des oyats pour faire du combustible, surpâturage du milieu. Ces dégradations, associées au contexte géomorphologique de l’époque, provoquèrent l’ensablement de 200 à 300 m de polders, la disparition de l’Abbaye des dunes sous le sable, ainsi que l’ensablement de toutes les installations situées dans les dunes. De cette époque date

    Noordwesten winden

    Een panne

    Vlaamse paraboolduin De wind vormt grote depressies in de vorm van

    een parabool met een platte bodem: de pannen, waar de waterhoudende laag tevoor- schijn komt. Deze vochtige

    zones gesitueerd in een arm organisch, maar kalkrijk

    milieu zijn gekenmerkt door een kalkmoerasvegetatie

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    une réglementation des usages dans les dunes (limitation du pâturage, interdiction de la coupe du bois, création de gardes spécialisés...) qui inaugure en fait la gestion de ces milieux. La réintensification de l’usage des dunes reprit à la révolution où l’abolition des privilèges facilita la pêche à la côte avec des filets, entraînant ainsi une polyactivité en bord de mer. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, l’activité agricole et pastorale reste prépondérante dans les dunes, créant des paysages très ouverts où paissent des bovins. Ces paysages ont été immortalisés par le botaniste Jean MASSART, précurseur de la protection des écosystèmes dunaires flamands. Cette surexploitation conduit inévitablement à des reprises d’érosion par le vent, entraînant des mouvements importants de sable, qui eux même provoque l’arrêt des activités agricoles (un des épisodes les plus célèbres est l’enfouissement de l’église du village de Zuydcoote en 1776). Un certain équilibre s’installait donc que l’on peut schématiser ainsi : déstabilisation géomorphologique

    de la dune, reprise de l’érosion

    éolienne

    Dominance de dunes mobiles

    abandon de l’activité

    humaine

    ⇑ ⇑⇑⇑⇑⇑⇑⇑⇑⇑⇑ ⇓⇓⇓⇓⇓⇓⇓⇓⇓⇓ ⇓

    reprise d’une exploitation intensive

    du milieu

    ⇐ Dominance de dunes fixées par

    la végétation

    ⇐ embroussaillement et

    fixation des dunes

    Notons également les activités militaires qui furent très importantes au cours de l’histoire en particulier sur la dune Dewulf (fort des dunes, batterie de Zuydcoote). Durant la seconde guerre mondiale, les dunes furent le théâtre d’affrontements sanglants, qui provoquèrent une importante remobilisation du sable.

    Batterij van Leffrincoucke, gebouwd in 1778, vervolgens gewijzigd in 1879 en 1934.

    Credit photo : Conseil Général du Nord

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    Après la guerre, les dunes étaient caractérisées par une forte mobilité du sable, provoquant l’abandon quasi total des activités agricoles et pastorales. Parallèlement, le développement touristique et industriel de la région devait modifier considérablement et durablement le milieu : développement de l’urbanisation des villes côtières : Dunkerque, Malo-les-Bains, Leffrinckoucke, Bray-Dunes, La Panne ; création des installations industrielles de Dunkerque, de l’usine des dunes à Leffrinckoucke. En peu de temps, les trois-quarts des milieux dunaires du littoral flamand disparaissent sous l’urbanisation. Afin de réagir contre la destruction d’un patrimoine biologique et géomorphologique inestimable, deux réserves naturelles ont été créées : la Dune Marchand en France et le Westhoek en Belgique. Les deux autres grands massifs littoraux, ainsi que la dune fossile de Ghyvelde ont été acquis par la Communauté Urbaine de Dunkerque et le Département du Nord pour le compte du conservatoire du littoral (ou directement par ce dernier organisme) et sont gérés par le Conseil Général dans une optique de préservation des écosystèmes et d’ouverture au public. Une végétation tout à fait originale qui est un des trésors botaniques de l’Europe occidentale

    La flore des dunes flamandes est d’une extrême richesse et d’une grande originalité. Les conditions générales qui règnent sur le littoral conditionnent cette originalité. Le climat, par exemple, offre des particularités du fait de la proximité de la mer. Celle-ci est responsable d'une atténuation des écarts de température (températures plus douces en hiver, comme en été, par rapport à l'intérieur des terres), d'une nébulosité et d'une pluviométrie moindre et de vents plus fréquents, qui concourent à une sécheresse plus élevée que dans les terres. Ces influences expliquent la remontée, le long du littoral, d'espèces méridionales et atlantiques "frileuses" ou qui ont besoin d'une relative sécheresse estivale, comme la descente d'éléments nordiques redoutant les fortes chaleurs d'été. Le substrat sableux, qui ne retient pas l'eau, favorise l'implantation de plantes de milieux secs dans la dune grise. L’adaptation au sel ne concerne, dans ces dunes, que les espèces les plus proches de la ligne de rivage. Une des grandes particularités des milieux dunaires encore actifs sur le plan géomorphologique est l’importance des grands processus naturels de destruction et de reconstruction du milieu (voir encadré). Cette situation privilégie des végétations qui savent s’adapter à de brusques modifications du milieu. C’est le cas des cortèges pionniers et post-pionniers qui constituent l’essentiel de la flore originale des dunes. Sur le plan de la végétation, on distingue deux grandes séries : - La série sèche - La série humide

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    - La série sèche se développe sur des zones dont l’altitude est suffisante pour n’être jamais atteintes par la nappe phréatique. Il s’agit pour l’essentiel des versants et des sommets de dunes. On distingue trois grands types de végétations dans cette série : � La dune blanche : ce terme regroupe les formations végétales discontinues, où le sable libre et mobile apparaît très largement dominant. Les espèces les plus communes de la dune blanche sont des graminées comme l’Oyat (Ammophila arenaria), le Chiendent cassant (Agropyron pycnanthum) ou la Fétuque des sables (Festuca sp.). Sont également largement présentes des espèces telles que l’Euphorbe des dunes (Euphorbia paralias) et le Carex des sables (carex arenaria). D’autres espèces beaucoup plus rares et remarquables se rencontrent dans ce milieu. C’est le cas du Liseron soldanelle (Calystegia soldanella), du Chardon bleu (Eryngium maritimum) et de l’Elyme des sables (Elymus arenarius). La dune blanche peut se trouver très près du littoral (dune bordière) où elle subit l’influence directe de la mer, ou plus à l’intérieur (dune blanche interne).

    Le Chardon bleu , emblème du Conservatoire de l’Espace littoral et des Rivages lacustres

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    � La dune grise et les pelouses dunaires : lorsque la dune blanche commence à être fortement colonisée par la végétation, à l’intérieur du cordon bordier, sa vitesse de déplacement diminue, et elle se recouvre d’un tapis de mousses d’une couleur brunâtre sombre par temps sec, redevenant vertes à la moindre pluie. Ces mousses appelées tortules (tortula) caractérisent ce que l’on appelle la dune grise (ou dune noire). Ce milieu, fragile, est d’une très grande richesse botanique. On y trouve, outre la Tortule, de nombreuses espèces de petite taille, vivaces ou annuelles, dont la floraison est généreuse : Violette de Curtis (Viola curtisi), Orpin brûlant (Sedum acre), Arrête-bœuf (Ononis repens), Erodium de Lebel.... Ces milieux de dunes grises évoluent vers des formations herbacées remarquables appelées pelouses dunaires. Ces pelouses très diversifiées abritent des plantes souvent très rares.

    La Pensée des dunes protégée sur l’ensemble du territoire national � La dune à fourrés : lorsque la pelouse dunaire vieillit, l’humus formé par la décomposition des plantes permet l’installation d’espèces arbustives qui forment rapidement un fourré très dense et bien souvent impénétrable. Parmi les espèces les plus courantes, citons l’Argousier (Hyppophae rhamnoides), le Saule des dunes (Salix repens), le Troène (Ligustrum

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    vulgare), la Douce-amère (Solanum dulcamara), les Ronces et les Eglantiers. Ces fourrés secs sont généralement pauvres sur le plan floristique, et n’abritent que peu d’espèces remarquables.

    Fruits toxiques de la Douce-amère

    Argouses, fruits de l’Argousier

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    - La série humide se développe dans les pannes (dépressions interdunaires). La végétation est en contact direct avec la nappe phréatique pendant la période la plus humide. Elle connaît une

    évolution comparable à la série sèche. On peut en distinguer trois grands types : � Les pannes pionnières correspondent aux premiers stades de colonisation végétale d’une panne nouvellement créée par l’avancée d’une dune parabolique. Seules quelques plantes s’installent rapidement sur le sable nu : l’Agrostis stolonifère (Agrostis stolonifera), le Jonc des crapauds (Juncus bufonius), le Jonc articulé (Juncus articulatus), la Chlore perfoliée (Blackstonia perfoliata), la Petite Centaurée (Centaurium erythraea). La Renoncule de Baudot (Ranunculus baudotii) peut coloniser les zones les plus souvent en eau.

    La Centaurée du littoral � Les bas-marais alcalins dunaires sont, en fait, le stade suivant dans l’évolution de la panne. Le tapis végétal devient continu, avec formation de terre végétale. Ces milieux sont peut-être les plus précieux de la dune, car ils abritent une quantité très importante d’espèces rares, souvent spécifiquement dunaires. Les espèces les plus répandues sont le Carex à trois nervures, le Carex de Scandinavie (Carex trinervis et scandinavica), l’Ecuelle d’eau (Hydrocotyle vulgaris), la Menthe aquatique et le Calamagrostis commun dans les zones les plus évoluées. C’est ici que l’on trouve les merveilles de la flore des dunes : Parnassie des marais, Epipactis des marais (Epipactis palustris), Orchis incarnat (Orchis incarnata), Euphraise à quatre angles (E. tetraquetra).... De véritables raretés peuvent y être trouvées : Prêle panachée (Equisetum variegatum), Gentiane uligineuse (Gentianella uliginosa), Orchis musc (Herminium monorchis), Choin noircissant (Schoenus nigricans) et peut-être le rarissime Liparis

    Credit photo : Conseil Général du Nord

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    de Loesel (Liparis loeselii), autrefois connu de certaines pannes, mais qui n’a pas été revu récemment. Dans certaines zones, se développent des roselières à Roseau commun, ou beaucoup plus rarement à Marisque (Cladium mariscus).

    L’Orchis incarnat

    La Gentiane des dunes

    L’Epipactis des marais LaParnassie

    Credit photo : Conseil Général du Nord

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    � Les pannes évoluées succèdent au stade précédent. Les buissons de Saule des dunes et d ’Argousier vont progressivement coloniser la panne, jusqu’à former un fourré impénétrable qui étouffe les plantes du bas-marais alcalin. Lorsque ce fourré vieillit, le Sureau noir (Sambuscus niger) prend le pas sur l’Argousier en formant de véritables petits boisements. Si rien ne vient contrarier cette évolution, les Sureaux finissent par mourir par groupes entiers libérant des zones de hautes plantes nitrophiles (Eupatoires, Orties, Epilobes en épi) appelées mégaphorbiaies. Ces mégaphorbiaies peuvent évoluer soit vers un nouveau boisement de Sureau, soit vers des formations à hautes herbes (que l’on peut appeler savanes) pauvres en espèces et dominées par le Calamagrostis commun, dans lesquelles le Chêne est susceptible de s’installer. Par endroits, de petits boisements de trembles (Populus tremula) ou de bouleaux (Betula) se développent spontanément. Outre ces deux grandes séries de végétation qui intègrent l’essentiel de la végétation naturelle présente dans les dunes, on rencontre çà et là des formations plus localisées ou liées à des activités humaines passées. Certaines de ces formations sont remarquables. On peut citer parmi les plus intéressantes : la végétation halophile à Glaux maritime des entrées de mer, les pelouses à Luzule et Colchique, les Pelouses à Hélianthèmes et à Rosier pimprenelle. Pour les milieux directement liés à l’activité humaine, on trouve par exemple : les prairies mésophiles à Avoine élevée, les boisements artificiels d’aulnes, de peupliers ou d’érables.

    Muscari à toupet Orchis bouc

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    Escargots et insectes...

    Les escargots des dunes, bien que discrets, constituent une faune diversifiée et particulièrement intéressante. Près de quarante espèces y vivent. Chacune de ces espèces possède une écologie particulière et souvent très spécialisée. Theba pisana par exemple est, dans nos dunes, une espèce strictement inféodée à la dune bordière à Oyat. Il faut dire que cet escargot blanc qui atteint quasiment ici sa limite nord de répartition, se réfugie dans les milieux les plus chauds et les plus secs. Vers le sud, sa répartition très vaste s’étend le long de la côte africaine jusqu’au Cap de Bonne Espérance! Un des autres intérêts des escargots dans les dunes est l’étude des coquilles mortes qui se sont déplacées avec le sable. On peut ainsi en étudiant la composition des faunes anciennes reconstituer le milieu naturel qui existait sur place lorsque les escargots étaient vivants. Ce milieu est souvent très différent de celui qu’on retrouve aujourd’hui. Le grand ensemble naturel que constituent les dunes maritimes flamandes est un site où vivent des populations importantes d’insectes variés et parfois assez rares dans la région. Il est impossible de décrire l’ensemble des espèces d’insectes fréquentant les dunes, tant elles sont innombrables. toutefois, voyons quels sont les milieux abritant les espèces les plus originales : � Les biotopes de hauts de plages et de dunes vives contiennent une entomofaune très spécifique au littoral. Ce sont des espèces adaptées aux sables mobiles et aux contraintes liées à la proximité de la mer. Ce peuplement est répandu sur tous les milieux naturels identiques du littoral de Mer du Nord. � Les pannes pionnières et bas marais alcalin contiennent un peuplement très original comprenant plusieurs insectes rares. C’est le cas de certains Coléoptères comme Omophron limbatum et Odontium argenteolum ainsi que des Georyssus. Ces zones correspondent à des biotopes de sables plus ou moins humides (inondation hivernale) et très dénudés (avec un couvert végétal pionnier limité). Les espèces capables de vivre sur de tels milieux sont assez localisées en dehors des vallées des grands fleuves car leur biotope peut facilement se transformer sous l’action d’influences naturelles ou liées à l’homme (assèchement, salinisation excessive, inondation permanente, colonisation végétale plus importante). Ces zones sont donc les plus originales et les plus sensibles du massif dunaire. Dans les zones où existent des mares permanentes, on rencontre de nombreuses libellules, dont les plus remarquables sont Sympetrum flaveolum et Lestes barbarus. � Les zones de dune grise et les pelouses dunaires sont colonisées par une entomofaune non spécialement littorale mais peu commune dans la région car liée aux zones très sèches. Le papillon Petit Nacré est inféodé aux violettes car sa chenille s’en nourrit. Le Coléoptère peu commun Scaphium immaculatum est plutôt lié aux endroits riches en champignons. Ces zones contiennent de plus de petites dépressions humides contenant une faune spécifique comme la sauterelle Conocephalus dorsalis.

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    Reptiles et Amphibiens

    Une seule espèce de Reptile se rencontre, en faible quantité, dans les dunes. Il s’agit du Lézard vivipare (Lacerta vivipara) , petit lézard gris sombre au ventre jaune orangé qui fréquente les lieux herbeux et humides. Contrairement à la majorité des Reptiles, il ne pond pas d’oeufs et met directement au monde des petits entièrement formés. Ceci constitue une adaptation aux climats froids qu’il affectionne.

    Couple de Crapauds calamites

    Les Amphibiens sont, au contraire très nombreux tant en nombre d’individus qu’en nombre d’espèces. En effet, entre 7 et 9 espèces de grenouilles, crapauds et tritons fréquentent les dunes maritimes flamandes. Pendant les nuits de printemps des années favorables (humides), les pannes et les mares des dunes sont investies par des milliers d’amphibiens venus se reproduire. Les Crapauds calamites (Bufo calamita) sont particulièrement nombreux dans les pannes du fait de leur stratégie de reproduction particulière. Ils recherchent en effet les plans d’eau temporaires où la concurrence est faible : pas de poissons et peu d’autres espèces d’amphibiens. Les têtards se développent très rapidement afin de se métamorphoser avant l’assèchement de la panne. Toutefois, lors des années sèches, l’espèce a beaucoup de mal à se reproduire du fait de l’absence ou de la trop grande fugacité des plans d’eau favorables.

    Credit photo : Conseil Général du Nord

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    Trois espèces de tritons se rencontrent : le Triton ponctué (ou triton vulgaire, Triturus vulgaris) est très abondant dans les dunes où il colonise tous les milieux, le Triton crêté (Triturus cristatus) espèce menacée et magnifique se cantonne aux mares plus ou moins permanentes, de même que le Triton alpestre (Triturus alpestris) qui est l’espèce la moins commune dans les dunes. Parmi les autres amphibiens recensés signalons le Crapaud commun (Bufo bufo), la Grenouille verte (Rana « esculenta »), la Grenouille rousse (Rana temporaria) , et peut-être (leur présence est soupçonnée mais non certaine) la Rainette verte (Hyla arborea) et l’Alyte accoucheur (Alytes obstetricans) . Il est important de remarquer que, de plus, les dunes assurent l’ensemble du cycle vital des amphibiens : reproduction dans les plans d’eau ; estivage, hivernage et migrations dans les prairies, les fourrés et les bois. Pour toutes ces raisons, les dunes flamandes constituent un des sites majeurs dans le Nord de la France pour les amphibiens. Des oiseaux très intéressants

    L’avifaune des dunes flamandes est caractérisée par l’existence de cortèges bien caractérisés. Ces cortèges occupent l’ensemble des niches écologiques des dunes. on peut en distinguer 4 principaux : � Le cortège de la dune blanche et des pelouses dunaires Ce cortège est dominé par des espèces à caractère méridional. Il contient bon nombre d’espèces rares ou en régression en région Nord-Pas-de-Calais. C’est le cas du Cochevis huppé et du Traquet motteux qui affectionnent les zones de dune blanche proche du littoral. Notons également le Tarier pâtre dans les pelouses dunaires, souvent à proximité des zones de fourrés. Une espèce tout à fait inhabituelle aussi au nord est le Guêpier d’Europe . Ce magnifique oiseau très coloré, d’origine tropicale, ne fréquentait jusqu’à une époque récente que le sud de notre pays. La nidification en 1994 de trois couples à la dune du Perroquet a constitué un événement de taille. Les oiseaux sont revenus en 1995 et 1996 sans réussir leur reproduction, mais auraient niché sur d’autres sites de la région. En 2002, ils ont niché dans la Dune Dewulf. Ce cas est très intéressant puisqu’il montre clairement la progression d’une espèce nettement méridionale vers le nord de l’Europe. � Le cortège des fourrés Les fourrés d’Argousier, de Sureau noir et de Troène abritent une avifaune surtout constituée de petits passereaux. Parmi les plus abondants on peut citer le Rossignol philomèle , la Fauvette grisette et la Fauvette babillarde . Ces trois espèces atteignent dans les dunes (en particulier dans les dunes fortement embroussaillées comme la Dune Dewulf et la Dune Marchand) des densités exceptionnelles. Les dunes maritimes flamandes constituent leurs meilleurs sites régionaux. � Le cortège des milieux humides Bien que peu étendus et le plus souvent temporaires, les milieux humides des dunes accueillent une avifaune remarquable. Ils sont triplement intéressants pour les oiseaux puisqu’ils leur offrent à la fois des sites de nidification, une escale de migration ainsi qu’une aire d’hivernage.

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    Parmi les nicheurs remarquables on peut citer la Bouscarle de Cetti , le Phragmite des joncs , le Râle d’eau , le Petit Gravelot , et, depuis peu, le Vanneau huppé et le Chevalier gambette . La Bécassine des marais et l’Avocette élégante hivernent ou font escale sur le site.

    � Le cortège des boisements artificiels Bien que d’origine humaine, et abritant des espèces non spécifiquement dunaires, les boisements des dunes présentent un intérêt certain pour les oiseaux forestiers du fait de la rareté des espaces boisés en Flandre maritime. ils constituent ainsi de véritables îlots où se réfugie cette faune particulière, souvent commune ailleurs, mais rare ici. Citons : le Pic vert , le Pic épeiche , le Loriot , le Rougequeue à front blanc. C’est également le domaine des rapaces comme le Faucon hobereau , l’Epervier et le Hibou moyen-duc. L’hiver apporte, quant à lui, son lot important d’oiseaux migrateurs : De nombreux passereaux nordiques tels que la Grive mauvis se font accompagner par des bécasses. Un enjeu primordial pour le Conseil Général du Nord : la gestion des dunes

    La complexité des milieux dunaires fait certainement leur grande fragilité. Plantes et animaux vivent dans cet équilibre dynamique modelé par la mer, le vent, le sable et la pluie. Compte tenu des différentes agressions qu’a subi le milieu dunaire du fait de l’homme, un certain nombre d’espèces, parmi les plus intéressantes, auraient certainement disparu à court terme si le milieu n’avait pas été géré. L'absence d'activité humaine, l'assèchement constant des polders voisins et des prélèvements excessifs dans les nappes aquifères par les industries ont entraîné un assèchement progressif du milieu. La dune comme de nombreux milieux naturels qui sont l'héritage d'un façonnage humain, a évolué rapidement. Les zones ouvertes (zones sableuses, pannes humides, pelouses sèches) ont eu vite tendance à se refermer avec l'arrivée de la végétation arbustive. Argousiers, troènes... ont colonisé tout l'espace et recouvert les milieux où se trouvaient des espèces végétales de la plus haute importance. Laisser faire équivalait à se résoudre à voir disparaître toutes les richesses botaniques de nos dunes. Il fallait agir, c'est-à-dire gérer... Les premières actions se firent d'une manière complètement empirique. Le premier garde du Conservatoire du Littoral employé à la surveillance du milieu, aidé par une association locale, commença à supprimer sur quelques mètres carrés les argousiers au sécateur ! L'année suivante, quelques orchidées (Epipactis des marais, Orchis incarnat) fleurirent, accompagnées de Parnassies. Forte de ces expériences, l'équipe départementale des gardes du Conservatoire, a maintenant parmi ses priorités la gestion du milieu naturel. Le choix et l'acquisition d'un matériel adéquat

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    (débroussailleuse puissante et véhicule quatre roues motrices à pneus basse pression) permettent de traiter des surfaces de plus en plus grandes, la technique consiste à couper les argousiers et à les évacuer hors du milieu pour éviter son eutrophisation. Les orientations de gestion ont consisté en la réouverture d'un maximum de pannes humides où sont présents des argousiers de taille inférieure à 1 mètre de haut, il est probable que leur couvert végétal et l'accumulation de matière organique à leur pied, n'ont pas fait disparaître l'appareil végétatif des espèces originellement présentes.

    Exemple de réouverture d’une panne humide

    L'ouverture des milieux, progressivement mise en place a ainsi permis de passer en cinq années de 20m2 de pannes humides gérées à près de treize hectares. Sur certaines pannes, les Epipactis des marais pratiquement absents initialement, sont au nombre de quelques milliers de pieds. Certaines espèces que l'on croyait à tout jamais disparues, comme la Gentiane uligineuse et l’Orchis musc dans la Dune du Perroquet, ont été également retrouvées en 1991 et 1992, tout comme la Prêle panachée dans la Dune Dewulf en 1996. Sur d'autres sites très fragiles ou d'accès difficile, seules des interventions manuelles sont possibles. La gestion des pannes se réalise alors avec l'aide de bénévoles motivés. C'est le cas de nombreux étudiants, dans le cadre de “bizutage intelligent”, qui réalisent la restauration

    Credit photo : Conseil Général du Nord

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    d'habitats de haute valeur écologique. Les interventions réalisées permettent également la restauration des populations d'amphibiens présents sur le site, comme le triton crêté et le crapaud calamite. Elles ont favorisé la nidification du vanneau huppé, du chevalier gambette et ont permis l'installation de quelques libellules inconnus dans la région comme le Leste sauvage (Lestes barbarus) et le Sympétrum jaune d'or (Sympetrum flaveolum).

    Chaque année, plantation d’oyats lors de chantiers nature Une autre expérience menée depuis 9 ans vise à la restauration des différents habitats du front maritime de la dune bordière. Se rencontraient, en effet, en bordure des terrains du Conservatoire du littoral en gestion départementale, trois habitats remarquables. Mais les impératifs de propreté des plages notamment pour le tourisme balnéaire ont conduit à leur destruction systématique sur l'ensemble du linéaire côtier du département du Nord et de la Belgique. Ces remarques peuvent également concerner l'ensemble des côtes d'Europe soumises aux mêmes contraintes de nettoyage pour la fréquentation humaine, bien que les associations végétales peuvent changer avec la latitude. La restauration entreprise ici par le Conseil Général du Nord a du prendre en compte différents intérêts divergents. Une collaboration s'est ainsi instaurée avec l'organisme gestionnaire des plages (Domaine Public Maritime) afin de réduire puis arrêter le nettoyage régulier et radical de la plage. En effet, du mois de Mai au mois de Septembre, l'ensemble de la plage est ratissé chaque semaine à l'aide de tracteurs équipés de griffes. On comprendra aisément que ce type de traitement réduit à néant toutes tentatives d'installation de vie végétale et animale sur les plages.

    Credit photo : Conseil Général du Nord

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    L'intervention du Conseil Général du Nord, gestionnaire des dunes bordières, permit ainsi d'attirer l'attention du SIDF (Syndicat Intercommunal des Dunes de Flandre) gestionnaire de l'estran, sur l'intérêt patrimonial des habitats des hauts de plage. Depuis, l’ensemble de l'estran situé parallèlement aux massifs dunaires en gestion départementale fait l'objet d'une gestion plus douce. Les ratissages n'ont plus lieu et seules des interventions ponctuelles de l'équipe départementale les remplacent. Les plus gros déchets apportés par la mer sont ramassés avec l'aide d'une équipe de bénévoles (associatifs, grand public, école...) Ce type d'opération permet alors rapidement aux habitats de s'exprimer. Une végétation pionnière s'installe en haut de plage au niveau des laisses de mer. Par ailleurs, le moindre petit obstacle aux vents (naturel ou anthropique) permet d'initier un processus d'accumulation de sables et édifie de petits monticules sableux recréant ainsi les dunes embryonnaires.

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    Encadré 1 : Protection en France et en Europe de la flore des dunes flamandes

    Dans l’ensemble constitué par les dunes flamandes, on rencontre de très nombreuses espèces végétales protégées par la loi française : 5 espèces sont protégées sur l’ensemble du territoi re national : Pyrola rotundifolia subsp. maritima, Viola curtisi, Crambe maritima, Elymus arenarius et Gentianella uliginosa. 23 espèces sont protégées en région Nord - Pas-de-C alais : Botrychium lunaria, Carex trinervis, Aceras anthropophorum, Cladium mariscus, Dactylorhiza incarnata, Dactylorhiza fuchsii, Epipactis palustris, Eryngium maritimum, Helianthemum nummularium susp. obscurum, Herminium monorchis, Schoenus nigricans, Jasione montana, Orobanche purpurea, Parnassia palustris, Rosa pimpinellifolia, Sagina nodosa, Thalictrum minus subsp. dunense, Viola canina var. dunensis, Colchicum autumnale, Eleocharis quinqueflora, Gnaphalium luteo-album, Ophrys apifera, Potentilla neumanniana. De plus, sur le plan européen, 11 habitats présents dans les dunes maritimes flamandes sont cités à l’annexe 1 de la directive habitats, dont un prioritaire (dunes grises). L’ensemble de ces mesures de protection montre clairement la très haute valeur patrimoniale de ces milieux.

    Botrychium lunaria

    Credit photo : Conseil Général du Nord

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    Encadré 2 : Dune vivante = dune en mouvement Les conditions climatiques et géomorphologiques qui règnent sur le littoral flamand font que dans des conditions parfaitement naturelles, les écosystèmes sont en perpétuelle mutation. En effet, les grandes forces perturbatrices que sont la mer, le vent et l’inondation y sont particulièrement actives : lors de grandes tempêtes la mer peu entamer le cordon bordier, voire y créer une brèche, formant alors une lagune saumâtre. Au contraire, pendant les périodes calmes, la mer dépose du sable sur la plage, lequel emporté par le vent retourne dans les dunes qui grandissent et se multiplient. Les nouvelles dunes formées se déplacent alors vers le Sud-Est, en submergeant les anciennes dunes. Les variations de pluviosités se traduisent directement par des variations importantes de niveau d’eau dans les pannes. Ces variations sont très importantes d’une année sur l’autre, avec comme conséquence que les pannes peuvent être remplies d’eau la majeure partie de l’année dans les périodes humides, ou à sec toute l’année dans les périodes de sécheresse. Loin de souffrir de toutes ces perturbations, la faune et la flore des dunes y sont parfaitement adaptées. Les différents milieux naturels dunaires ne se maintiennent ainsi jamais très longtemps sur place, mais se déplacent au gré des mouvements de la dune. Cette alternance de destruction et de reconstruction est absolument nécessaire à la survie des milieux les plus spécifiquement dunaires, lesquels sont également les plus remarquables. Si les forces naturelles sont affaiblies, et que le milieu dunaire cesse de bouger, les écosystèmes les plus riches (dunes grises, pannes pionnières, bas-marais alcalins...) disparaissent alors au profit de broussailles biologiquement plus pauvres. Les opérations de gestion mises en place par le Conseil Général du Nord visent, par une action volontaire, à restaurer ou seconder les grands processus naturels afin de préserver ce qui fait la richesse de nos dunes.