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LES OLIGO-ÉLÉMENTS I. Définition Ce sont des métaux et des métalloïdes contenus dans le corps humain, parfois à toutes petites doses, mais indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. On les appelle encore métaux colloidaux, aliments minéraux, Oligosols, Oligocure, Granions, Biocatalyseurs, Catalyons, etc., noms sous lesquels ils ont été commercialisés. Ces titres les définissent assez bien, quoiqu’on ait trop tendance à les considérer uniquement comme des catalyseurs, c’est-à-dire comme des substances dont la seule présence favorise des réactions chimiques, sans y participer. La définition habituellement donnée à une solution colloïdale est celle d’un liquide dans lequel des particules ne sont pas dissoutes, mais en suspension finement divisées (unicelles). Cet état de suspension paraît dû à la force répulsive des charges électriques de même signe que possèdent les unicelles. Si cet équilibre est rompu, les unicelles s’agglomèrent en amas ou en flocons (floculation).

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LES OLIGO-ÉLÉMENTS

I. Définition

Ce sont des métaux et des métalloïdes contenus dans le corpshumain, parfois à toutes petites doses, mais indispensables au bonfonctionnement de l’organisme.

On les appelle encore métaux colloidaux, aliments minéraux,Oligosols, Oligocure, Granions, Biocatalyseurs, Catalyons, etc., nomssous lesquels ils ont été commercialisés.

Ces titres les définissent assez bien, quoiqu’on ait trop tendance àles considérer uniquement comme des catalyseurs, c’est-à-dire commedes substances dont la seule présence favorise des réactions chimiques,sans y participer.

La définition habituellement donnée à une solution colloïdale estcelle d’un liquide dans lequel des particules ne sont pas dissoutes, maisen suspension finement divisées (unicelles).

Cet état de suspension paraît dû à la force répulsive des chargesélectriques de même signe que possèdent les unicelles. Si cet équilibreest rompu, les unicelles s’agglomèrent en amas ou en flocons(floculation).

Les colloïdes ne dialysent pas ; les cristalloïdes dialysent.

Les métaux colloidaux ne sont pratiquement pas toxiques. Mais, parcontre, ils sont souvent efficaces avec une dose infime, ce qui en faitdes médicaments de premier choix, jouissant de la première qualité quetout médicament se devrait de posséder, à savoir celle d’êtreinoffensifs : avant tout, ne pas nuire (primum non nocere).

Ils ont été utilisés dans un certain nombre d’affections aiguës, desepticémies et d’affections chroniques.

Le médicament colloïdal le plus anciennement employé estl’Argent colloïdal, obtenu soit par voie chimique (collargol), soit parvoie électrique. On l’emploie localement (pommades, collyres,pansements, ovules, injections intra-vésicales qui, avant les antibi-otiques, étaient le traitement de base de la blennorragie, par exemple),soit par voie buccale, soit par piqûres. Ces piqûres surtout lesintraveineuses, produisent souvent un choc colloïdal suivi, la plupartdu temps, d’amélioration et même de guérison, alors que toutes lesautres thérapeutiques avaient auparavant échoué.

Les oligo-éléments ont une quadruple action :

- Tout d’abord, ce sont les catalyseurs des multiples fonctions etréactions de l’organisme. Leur seule présence permet des réactionschimiques qui ne se produiraient pas sans cela, ou du moins ne seproduiraient pas complètement. On peut donc résumer cette actioncatalytique en disant que la seule présence du, ou des catalyseurs, crée(ou du moins active) des réactions chimiques bien précises, impos-sibles à réaliser en dehors du, ou des, catalyseurs.

- Les oligo-éléments ont ensuite une action bien spécifique et bienprécise dans chaque cas, permettant une réaction chimique biendéterminée, et pas une autre, avec en outre des effets antitoxiques etbactéricides très précis.

- Par là même, ils sont aussi des modificateurs du terrain, enfavorisant les phénomènes d’autodéfense de l’organisme vis-à-vis desinfections.

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- Enfin, ils sont les agents directs des échanges métaboliques, et ontainsi une action diastasique en favorisant les phénomènes vitauxindispensables au bon fonctionnement de l’organisme, telles larespiration, la nutrition, etc.

- En un mot, ils favorisent à des doses infimes, toutes les fonctionset tous les échanges biologiques qui permettent à un organisme devivre et de fonctionner harmonieusement. Ce sont des élémentsvivants, ayant des propriétés diastasiques.

L’origine du mot « oligo-élément » remonte à Gabriel Bertrand et àJacques Ménétrier, qui furent parmi les premiers à les étudier d’unefaçon scientifique.

Le mot oligo vient du grec « oligos » qui veut dire petit. Il signifieque ces substances minérales sont présentes en très faibles quantitésdans tous les organismes vivants, et qu’elles agissent de même, à desdoses presque infinitésimales, à l’état de traces parfois, pour jouer unrôle biologique essentiel et indispensable à la création et à lacontinuation de la vie (professeur Bour).

Le terme oligo-élément fut parfois considéré comme signifiantélément mineur. Cette interprétation préjugeait fâcheusement du rôledes oligo-éléments, qui ne peut être que majeur, puisqu’ils sontindispensables à la vie.

Leur rôle, en tant qu’agents majeurs de la biochimie, a étéclairement établi chez les végétaux d’abord, puis chez les animauxensuite, et enfin chez l’homme lui-même, créant ainsi un véritablecycle « sol-végétal-animal » indissociable dans la biologie humaine, etparticulièrement dans la nutrition et les échanges organiques.

Pour ne citer que quelques exemples, on sait depuis longtemps quele Fer joue un rôle de premier plan dans la respiration cellulaire parl’hémoglobine.

Mais, comme tout se tient et s’enchaîne, le Fer ne peut agir que sile Cuivre préside à l’absorption, au stockage et à l’utilisation du Ferpar l’organisme, sans oublier que l’assimilation du Fer et du Cuivre

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dépend de la quantité de Manganèse dont dispose l’organisme. Parailleurs, ce même Cuivre, si indispensable aux organismes supérieurs,est très nocif pour les formes inférieures de la vie, telles que bactéries,microbes et virus. Il en résulte que le Cuivre est le métal le plusbactéricide, puisqu’il a été démontré qu’un gramme de cuivre peutdétruire jusqu’à 5 000 fois son poids de micro-organismes pathogènescomme les colibacilles ou les staphylocoques dorés. D’où son trèsgrand intérêt en thérapeutique humaine, à titre préventif et curatif,notamment dans les épidémies grippales et leurs complications.

Le Manganèse, quant à lui, avec le Cuivre et le Cobalt, estessentiellement bio-catalyseur dans la formation et l’activation desenzymes, des ferments (kinases), des hormones et des protéines. Tousles trois (Cuivre, Manganèse et Cobalt) sont donc des facteursimportants de la nutrition et de l’immunité. Ils sont, en plus,indispensables pour les phénomènes de reproduction, car ils intervien-nent dans le fonctionnement de l’hypophyse et la régulation desglandes reproductrices. Ils équilibrent en outre l’assimilation desphosphates et du Calcium.

Tout comme le Manganèse, le Zinc est un coenzyme important, etun activateur des fonctions génitales et des glandes endocrines. On aconstaté cela, une fois de plus, en Iran. Sur 187 enfants souffrant deretard de croissance (taille et poids inférieurs à la normale de 20 à40 %), tous présentaient une singulière carence en Zinc. En donnant detrès petites doses de ce métal chaque jour à ces enfants, on obtintrapidement des gains de taille et de poids, avec développement sexuelnormal... L’explication à cette carence initiale tient au fait que, dans larégion où vivent ces enfants, on mange un pain riche en acide phytiquequi a la propriété de rendre inassimilable le Zinc en formant avec luides sels insolubles (blocage).

Un autre exemple de catalyse, mais cette fois avec un macroélé-ment : le Calcium. Absorbé par le corps, il n’est pas seulement utilisépour la fabrication du squelette ; sa présence sous forme de

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biocatalyseur sanguin est indispensable au processus de la coagulation.C’est connu depuis longtemps, puisque l’on conseille encore de donnerdu chloro-calcium avant toute intervention chirurgicale pour diminuerles risques d’hémorragie, comme on le faisait au début du siècle.Aujourd’hui, on y ajoute de la vitamine K, alors inconnue, ou descoagulants qui renforcent l’action coagulante du Calcium.

D’où l’on peut tirer une remarque : l’effet d’un élément peut varierconsidérablement dans le domaine physiologique avec la quantitéadministrée. Ainsi, ici, le Calcium à dose infinitésimale permet lacoagulation d’un sang rendu incoagulable par élimination du Calcium.Inversement, des doses considérables sont administrées en thérapeu-tique dite recalcifîante, en pathologie osseuses ou en phtisiologie.

Entre ces deux posologies extrêmes, se situe une possibilitésupplémentaire d’administration : celle qui, faisant appel à desquantités très faibles sous une forme physico-chimique particulière, estdouée, par exemple, de propriétés régulatrices.

Inversement cette forme active de la catalyse peut être totalementinhibée par la présence de « poisons » de la catalyse. Chaque médecinconnaît l’emploi du citrate de soude comme anticoagulant : son actionrelève de l’inhibition des propriétés coagulantes du Calcium sousforme ionisée. Ou l’action de la mousse de Platine qui normalement,catalyse la réaction explosive la plus simple : Hydrogène + Oxygène =Eau, et qui perd instantanément son pouvoir après passage dans uneatmosphère chargée d’hydrogène sulfuré, bien que sa masse n’aitaucunement changé.

Par la suite nous étudierons les divers oligo-éléments et leursactions spécifiques. Retenons seulement, pour terminer ces quelquesexemples, que le Magnésium est indispensable à toute forme de vie.

Comme l’explique Gabriel Bertrand : « Tout se passe comme sidans la matière vivante, les éléments de construction et de combustioncontenus en grande quantité (tels que Sodium, Calcium, Potassium,Phosphore, Carbone, Oxygène, Azote, etc.) ne pouvaient s’organiser

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en matière vivante qu’en présence d’éléments beaucoup plus rarescontenus en infimes quantités, et qui ne sont là que pour permettre lesréactions propres à la vie. les oligo-éléments. » (I.R.A.O.)

2. Historique

Il y a longtemps que les chimistes avaient découvert la catalyse (etses applications industrielles) et que l’introduction dans une enceintecontenant deux corps chimiques susceptibles de réagir entre eux, d’unetroisième substance étrangère, déclenchait immédiatement la réaction,sans y participer elle-même, et en se retrouvant intacte à la fin de laréaction.

Cette troisième substance ne peut déclencher une réaction contraireaux phénomènes naturels, et ne peut qu’accélérer considérablementune réaction lente à se produire spontanément. En un mot, elle agitessentiellement en régularisant et en accélérant un phénomène normal,cela par sa simple présence et sans se détruire.

On dévoilait ainsi le secret de réaction qui pouvait être induite parla présence de substances auxiliaires dont le rôle n’avait pas encorejusque-là été mis en évidence.

Ce qui avait d’abord frappé les esprits, ce fut la disproportion entrele poids minime du métal indispensable à la catalyse, et le rendementde la réaction.

La catalyse chimique avait permis de dévoiler un parallélismeprécis avec des actions enzymatiques vitales, le processus detransformation de la matière, réalisant ainsi une certaine unité. Commel’a signalé Caujolle, une telle coïncidence (c’est-à-dire le rôle desoligo-éléments en biologie et l’importance des catalyseurs métal-liques), ne relève pas du simple hasard.

Par la suite, Raulin, Pasteur, Bertrand, Javillier..., pour ne parler quedes principaux, mirent en évidence l’influence considérable des traces

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de métaux sur le développement des microorganismes. Ainsi, parexemple, l’absence totale de Manganèse empêche certaines moisis-sures de se développer. Les animaux aussi sont sensibles à la carenceen Manganèse qui provoque entre autre une dégénérescence du tissugerminatif testiculaires (probablement par atteinte hypophysaire), desformations osseuses appelées « pérosis » chez les poulets, et unraccourcissement de la vie chez les rats.

En 1894, époque où il découvrit la laccase et le rôle qu’y jouait leManganèse, Gabriel Bertrand émit l’hypothèse que les métaux et lesmétalloïdes existant normalement dans les tissus vivants, même en trèspetites quantités, pouvaient participer d’une façon capitale au cyclechimique de la vie à titre de catalyseurs directs ou indirects, en entrantdans la composition de nombreuses enzymes.

En effet, chacun sait que tout organisme est composé de milliards etde milliards d’atomes, qui sont liés ou réagissent entre eux grâce àl’échange de leurs électrons superficiels. Autrement dit, dans unorganisme les atomes ne sont jamais sous leur forme théorique neutre,mais chargés positivement (ce sont les cations), ou négativement (cesont les anions). Ces charges électriques sont en quelque sortel’énergie qu’ils déploient pour qu’une action biologique se fasse ou nese fasse pas. Chacune de ces réactions se produit dans des conditionstrès précises, et surtout très facilement perturbables qui lui sont propres(I.R.A.O.).

Citons comme principale : le Ph, c’est-à-dire le milieu où existentune certaine acidité ou alcalinité, une certaine température, un certainrythme, des proportions déterminées, la présence ou l’absence decertains autres éléments et d’autres réactions (synergie)...

Il est évident que de nombreuses raisons peuvent facilement enrayerces réactions, donc le bon fonctionnement d’un organisme. Elles sontd’ailleurs multipliées par la vie artificielle que l’on rencontreactuellement : cultures et élevages artificiels, pollution, maladiesclassiques et maladies dites de la « civilisation » (ou maladies de

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« complément »), médicaments de synthèses, rythme de vie, nuisancesde toutes sortes, alcool, tabac...

Or, sur les milliards de liaisons et de réactions d’atomes qu’il y asans cesse dans un organisme, il est évident qu’un certain nombre estcontinuellement bloqué. Dans une certaine proportion, cela restecompatible avec un bon fonctionnement de l’organisme ; mais si laproportion augmente, des blocages moins nombreux mais plusimportants peuvent se produire, et ainsi de suite, jusqu’à une carenceou une maladie déclarée. Car les blocages initiaux entraînent d’autresblocages, pour finalement arriver à la carence, ou maladie, ousymptôme pathologique visible.

Et c’est ainsi que petit à petit on s’est aperçu, en agricultured’abord, en médecine vétérinaire notamment, du rôle néfaste de lacarence en Manganèse de certains terrains, tant pour les plantes quepour les mammifères, et de l’anémie provoquée chez certains animauxpar les carences en Cuivre ou en Cobalt, par exemple.

Mais c’est seulement en 1932, à partir des travaux de JacquesMénétrier, qu’il a été possible d’envisager les immenses possibilitésdes oligo-éléments en médecine humaine. Peu à peu on en arrive à uneconception originale basée sur les notions suivantes que Labcatal a trèsbien résumées :

- La réceptivité aux maladies dépend du terrain du malade.- Cette réceptivité est en rapport avec les échanges organiques (en

particulier oxydoréduction et équilibre acide-base).- Cette réceptivité, et par conséquent le terrain, peuvent évoluer

avec l’ancienneté de la maladie, l’âge du malade, ou à la suite decertains facteurs extérieurs.

- Il est possible de modifier cette évolution en agissant sur leséchanges organiques.

- On peut influencer ces échanges organiques grâce à certainsoligo-éléments, tels le Manganèse, le Cuivre, l’Or, l’Argent, le Cobalt,le Zinc, le Nickel...

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Ces données ont été (et sont chaque jour) confirmées par lesnombreux médecins qui prescrivent la thérapeutique catalytique, soitseule, soit en association avec d’autres médications allopathiques,homéopathiques, etc.

Les oligo-éléments se présentent sous forme d’ampoules ou flaconsdoseurs parfaitement assimilables, qu’il s’agisse de remèdes unitaires(Cobalt, Manganèse, Lithium...) ou de complexes synergétiques(Manganèse-Cuivre, ou Nickel-Cobalt, ou Cuivre-Or-Argent...) enampoules buvables pour la plupart. Certains les emploient sous formesinjectables ou en pansements, par exemple : Manganèse-Cuivre dansles ulcères variqueux, lorsqu’on peut le supporter, hâte la cicatrisation.

Mais il est à noter que les associations synergétiques ont uncaractère spécial qui diffère plus ou moins de celui de chacun de leurscomposants, pris isolément : par exemple Manganèse-Cuivre a despropriétés particulières cicatrisantes que n’ont pas séparément leManganèse et le Cuivre. De même Cuivre-Or-Argent se comportesouvent comme un véritable antibiotique...

Toutes ces propriétés sont mises en évidence chaque jour par lesmédecins, de plus en plus nombreux, qui utilisent ces remèdes et quisignalent ou publient les résultats qu’ils obtiennent, soit auxlaboratoires, soit dans les journaux médicaux.

Comme on le verra à la fin de ce livre, plusieurs laboratoires se sontspécialisés dans la fabrication et l’utilisation thérapeutique desoligo-éléments. Ils se basent tous sur ce que l’on vient de dire, et quipeut se résumer en quelques mots :

Les métaux électro-colloïdaux sont vivants et doués de propriétésphysico-biologiques analogues à celles des ferments diastasiques.

Cette thérapeutique n’est pas exclusive et s’accorde très bienavec les médications classiques, qu’elle renforce. Certains conseil-lent même d’y adjoindre des extraits opothérapiques correspondants,dont les actions se conjuguent et se renforcent mutuellement (L.P.F.).

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Cette opothérapie catalytique n’est pas substitutive, mais équili-brante : elle ranime l’organe déficient, car il y a paralléllisme d’actionbiologique entre les métaux électro-colloïdaux, les hormones et lesvitamines.

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LES DIATHÈSES

Tout être est ce qu’il est en naissant : c’est sa nature ou saconstitution ; et ce qu’il devient par la suite, c’est son évolution ouson tempérament. D’où, le comportement de tout être humain devant lamaladie, qui varie suivant ces deux coordonnées.

Le docteur Vannier résume cela en une phrase lapidaire parfaite :- la constitution est « ce qui est » ;- le tempérament est « ce qui devient ».Ces deux choses forment ce que l’on appelle en médecine le

« terrain », ou diathèse.Or, si au début de la vie, tout être est strictement conforme à sa

nature originelle, par la suite il a une évolution qui vient se surajouterou se greffer sur sa nature originelle, au point même parfois de lamasquer complètement.

Il est facile à comprendre que tous les terrains diffèrent, tant àl’origine (« ce qui est »), que par la suite (« ce qui devient »), que lesévolutions et les modes de vie sont pratiquement tous dissemblables, etque les traitements médicaux - qui ne sont pas des passe-partout (ouqui ne devraient pas l’être) - doivent être différents selon les terrains etselon la façon dont chaque être réagit devant la maladie.

La classification des terrains ou diathèses n’est pas aisée à faire.Avec la plupart des auteurs contemporains, il y a lieu de considérer 5sortes de terrains ou diathèses, compte tenu qu’un terrain est rarementstrictement typique et que la plupart du temps ils sont imbriqués les

uns dans les autres, comportant souvent un peu de l’un, un peu del’autre, pour ne pas dire un peu de tous à la fois dans une seulepersonne.

Compte tenu aussi que les 4e et 5e catégories de diathèses sont trèsproches l’une de l’autre, et compte tenu encore des impondérables quifont qu’en médecine 2 et 2 ne font pas 4 et que, parfois, sous desinfluences puissantes et diverses (extérieures ou intérieures) un timidedevient effronté, un découragé devient audacieux, un froussard devienttéméraire, ou mieux en termes médicaux un anergique devient unallergique, ce qui est juste l’opposé... Mais c’est quand même rare !

Ménétrier a décrit quatre diathèses fondamentales : allergique,hypostfaénique, dystonique, anergique. Et certains y ajoutent unecinquième : le syndrome de désadaptation ou syndrome endocrin-ien.

1. L’allergie, ou arthritisme

L’allergique réagit violemment contre toutes les agressionsinfectieuses, toxiques ou même psychologiques. C’est le fatigué dumatin, long à se mettre en forme à mesure que la journée avance, pourfinalement être l’homme du soir, increvable, optimiste, qui n’arrive pasà se décider à aller se coucher. C’est un sujet jeune le plus souvent qui,à mesure qu’il vieillit, va évoluer vers la dystonie, ou 3e catégorie desdiathèses.

Son oligo-élément est le Manganèse (l’anti-allergique polyvalentpar excellence) que l’on a souvent intérêt à compléter par le Soufre (ledésensibilisant universel) et, en cas de besoin, par l’Iode (régulateurthyroïdien).

À noter que le Soufre et l’Iode sont un peu des passe-partoutcolloïdaux, et qu’ils sont capables de compléter toutes les catégories dediathèses, selon besoin.

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À noter aussi que les allergiques (ou arthritiques) sont réputés pourvivre plus longtemps que les autres, car ils éliminent leurs toxines àmesure qu’elles se forment, sans leur laisser le temps de s’accumuler.Leurs phénomènes pathologiques sont aigus et parfois bien empoison-nants, mais rarement graves, mises à part certaines formes d’asthmesuffoquant, aujourd’hui spectaculairement et rapidement amélioréespar une piqûre de cortisone (dont, avec le rhumatisme articulaire aigu,c’est une des très rares et légitimes indications).

2. L’hyposthénie, ou arthro-tuberculose

C’est en général un adulte qui, à mesure que la journée avance,présente de l’asthénie progressive, qui peu à peu détruit la confiancequ’il a en lui, et le rend angoissé et pessimiste. Il a besoin de beaucoupde repos et de détente pour « recharger ses accus », et retrouver sespossibilités de travail.

Son oligo-élément est la formule Manganèse-Cuivre, qu’un auteurhumoristique, mais très réaliste, conseille de donner à tous lespatraques avec Cuivre-Or-Argent.

On complète bien entendu, si besoin, avec Soufre et Iode ; mais iciPhosphore, Fluor et Silice sont parfois indiqués comme complémentscolloïdaux.

3. La dystonie, ou neuro-arthritisme

Cette troisième catégorie s’adresse surtout à la cinquantaine, aussibien chez les hommes que chez les femmes. C’est le médicament du« retour d’âge » ou, comme disait un autre auteur non moinshumoristique, mais morbide, c’est le médicament du commencementde la fin : les tissus sont moins souples, les muscles moins toniques, lesvaisseaux ont tendance à se durcir petit à petit, surtout en cas de

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surcharges diverses (urée, cholestérol, acide urique, etc.), et à devenirdurs et friables. À cette période de la vie, attention au démon de midi,qui fait agir des cinquantenaires comme des jeunes de 20 à 30 ans, sousprétexte que les jours s’écoulent, sans retour, de plus en plus vite, etqu’il faut en profiter pendant qu’il en est encore temps, « pour réunir,avant d’en finir, les joies qui font les heures brèves », comme dit lachanson de Tarakanova.

Le premier résultat de cette façon d’agir, est de brûler la chandellepar les deux bouts, et d’abréger le temps qui reste encore à vivre car,comme disait mon révéré père, « tout homme prépare son 3e âge ». Etc’est justement en cette période de la vie qu’il faut économiser lasomme d’énergie vitale dont on dispose encore... car, inéluctablement,l’évolution se fait vers l’artériosclérose.

Son oligo-élément est la formule Manganèse-Cobalt, le remède dela diathèse neuro-arthritique, de l’arthritisme avec dystonie vago-sympathique et prédominance sympathicotonique, régulateur destroubles ovariens et coronariens.

On complète bien entendu, si besoin, avec Soufre et Iode. Maissurtout avec Cobalt (spasmes artériels, migraines) et Magnésiumanti-sénescent).

4. L’anergie

Cette quatrième catégorie est tout l’opposé de l’allergie.

Ce qui la caractérise c’est le manque d’autodéfense de l’organismedevant les agressions, d’où qu’elles viennent : physiques, infectieuses,toxiques, psychologiques...

L’anergique reste passif au physique comme au moral, et ne réagitpas ; « il ne lève même pas le petit doigt pour se défendre ».

Son asthénie, d’abord intermittente, a tendance à devenir continue,et à se transformer en atonie, allant de l’indifférence au dégoût de

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l’existence, et à la démission devant ses responsabilités. C’est, commedit Pommier, la maladie des dirigeants découragés, des chefsd’entreprise surmenés et, ajoute le docteur Borianne, des vaincus de lavie !

Son oligo-élément est le complexe Cuivre-Or-Argent, renforcé parle Magnésium, le Phosphore et le Lithium.

L’évolution se fait vers une pré-sénescence précoce avec souventconfusion intellectuelle, obnubilation... obligeant ce genre de malade àcesser toute activité et à prendre sa retraite, ce qui est bien la pire choseà faire, car elle est définitive et le malade ne se sent plus bon à rien...

5. La désadaptation

Très proche de la précédente, la cinquième catégorie des diathèsesest ce que certains appellent la désadaptation, mais qui à notre avis (etnous ne sommes pas le seul à le penser) est plutôt un syndromeendocrinien qu’une diathèse.

Car, comme écrit J. Sal : « Ce syndrome de désadaptation n’est pasune vraie diathèse, dans ce sens qu’il n’est pas en lui-même unedisposition morbide

- ou bien il s’ajoute à une des diathèses ci-dessus,

- ou bien, provoqué par un « stress » quelconque, il devient lefacteur qui détermine le passage d’un sujet auparavant sain vers telleou telle diathèse pathologique.

« On aura l’attention attirée vers ce syndrome lorsque l’onconstatera l’existence de perturbations faisant penser à un déséquili-bre soit hypophyso-pancréatique, soit hypophyso-surrénalien ougonadique. »

Du point de vue psychique et physiologique la désadaptation sereconnaît à son asthénie psychique et cyclique, ses dépressionstransitoires, ses crises hypoglycémiques, avec les bien connus coups de

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pompe précédant souvent les repas, accompagnés de fringales, perte del’appétit sexuel (frigidité ou impuissance...).

La désadaptation peut se voir à tous les âges ; le sujet, par périodes,n’a plus aucune réaction ; il n’est pas bien dans se peau ; il perd sesforces et son moral ; avec parfois des retours en forme spectaculaires etdéconcertants...

Son oligo-élément est la formule Zinc-Cuivre, qu’il est souventutile de renforcer par Zinc-Nickel-Cobalt, dont la particularité estl’asthénie du crépuscule (Fatigue vespérale).

Type de diathèse Oligo-élément correspondant

AllergieHyposthénieDystonieAnergieDésadaptation

Manganèse (Fatigue du matin)Manganèse-Cuivre (Fatigue rapide et du soir)Manganèse-Cobalt (Fatigue de la cinquantaine)Cuivre-Or-Argent (Fatigue des surmenés)Zinc-Cuivre (Fatigue généralisée, impuissance)

Cet essai de classification des terrains en diathèses n’a riend’absolu. Comme on l’a déjà dit, les diathèses peuvent être intriquéesles unes dans les autres, ou passer de l’une à l’autre en coursd’évolution : il y a ce qu’on naît, et par la suite ce qu’on devient.

La diathèse, comme dit Ménétrier, exprime généralement latransition entre l’état de santé et l’état lesionnel. Une atteintepathologique est la conséquence d’un trouble de plus en plus grand deséchanges ioniques et d’un blocage progressif des fonctions régula-trices ; la lésion, résultat de la maladie, est provoquée par un désordremétabolique sur un point précis de l’organisme, que l’on appelait jadis« locus minoris resistentiae », le lieu de moindre résistance.

« Il existe en outre, écrit Feldmann dans la Psychologie médicale,des évolutions naturelles passant de la diathèse I ou 2 à la diathèse 3à l’âge adulte. Ce passage, dans les conditions d’évolution naturelle,se fera lentement, et il faut le déterminer pour pouvoir aider

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l’organisme à réagir avant le vieillissement. En cas de diathèseanergique, il faut intervenir aussi rapidement que possible.

« Mais il existe des évolutions artificielles, dues à une agressionexterne ou interne, amenant le sujet à perdre le goût de l’action, àenvisager son avenir comme fermé et, comme on le dit vulgairement, à« prendre un coup de vieux » prématurément. Le sujet présente unelassitude généralisée, des crampes, se « sent mal dans sa peau », et estfatigué dès le matin, incapable de tout effort prolongé, parfoisexcitable le soir avec des « coups de pompe » de plus en plusfréquents.

« L’effet des oligo-éléments, régulateurs de l’organisme, va amenerune régression des troubles, mais peut aussi provoquer le passageinverse d’une diathèse à l’autre.

« Dans le cas du vieillissement prématuré que nous venonsd’envisager, l’action du complexe Cuivre-Or-Argent transformerapidement l’individu anergique, déprimé et sans courage, en unepersonne pleine de vitalité et d’euphorie et d’optimisme, qui risque dedevenir par la suite nerveux, irritable ou agressif. Il faudra alorsajouter du Manganèse afin que les résultats acquis mènent à unéquilibre réel de l’organisme.

« Dans le cas d’une diathèse dystonique, le traitement parManganèse-Cobalt peut amener une régression de l’individu vers unediathèse allergique, au fur et à mesure que l’anxiété etl’hyperémotivité disparaissent, que la mémoire se précise, et il faudracorriger l’apparition d’un tonus trop fort par l’administration deManganèse et d’Iode. Mais parfois, l’amélioration du comportementgénéral amène le sujet vers un comportement hyposthénique exigeantl’administration de Manganèse-Cuivre.

« Si l’évolution spontanée de la diathèse allergique est exception-nelle (et encore, qui n’a pas connu des allergiques asthmatiques avoirune verte vieillesse ?), l’évolution de la diathèse hyposthénique vers lasanté est assez fréquente, spécialement chez les jeunes à qui l’on

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administre Manganèse-Cuivre. L’évolution de la diathèse anergiquevers la santé est également possible si l’individu ne présente pasencore de lésions.

« Ainsi nous voyons qu’en médecine fonctionnelle, il est avant toutnécessaire d’examiner correctement la symptomatologie et d’enpréciser les variations pour être à même de modifier la thérapeutiquepar oligo-éléments.

« Cela est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de troublesneuro-endocriniens, et le traitement de ces dysfonctionnements exigeparfois d’associer aux oligo-éléments des substances opothérapiquesnaturelles. » (Extrait de la revue Psychologie médicale, 1980.)

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DEUXIÈME PARTIE

Matière médicaledes principauxoligo-éléments

Table des matières

Première partie : GÉNÉRALITÉS

Les oligo-éléments ..................................................................................... 91. Définition ................................................................................................. 92. Historique ................................................................................................ 14Les diathèses ............................................................................................... 191. L’allergie, ou arthritisme ...................................................................... 202. L’hyposthénie, ou arthro-tuberculose ................................................. 213. La dystonie, ou neuro-arthritisme ....................................................... 214. L’anergie ................................................................................................. 225. La désadaptation .................................................................................... 23

Deuxième partie : MATIÈRE MÉDICALEDES PRINCIPAUX OLIGO-ÉLÉMENTS

Aluminium (Al) .......................................................................................... 29Antimoine (Sb) ........................................................................................... 30Argent (Ag) ................................................................................................. 30Arsenic (As) ................................................................................................ 31Bismuth (Bi) ................................................................................................ 32Calcium (Ca) ............................................................................................... 33Carbone (C) ................................................................................................. 34Cobalt (Co) .................................................................................................. 34Cuivre (Cu) .................................................................................................. 35Manganèse - Cuivre (Mn Cu) .................................................................. 36Manganèse - Cuivre - Cobalt (Mn Cu Co) ............................................. 38Cuivre-Nickel-Cobalt (Cu Ni Co) ........................................................... 38Cuivre - Or - Argent (Cu Au Ag) ............................................................. 38Étain (Sn) ..................................................................................................... 40

Fer (Fe) ........................................................................................................ 40Fluor (F) ....................................................................................................... 41Hydrargire (Granions d’) : adsorbat de Mercure (Hg) ......................... 42Iode (I) ......................................................................................................... 42Lithium (Li) ................................................................................................. 43Magnésium (Mg) ........................................................................................ 44Manganèse (Mn) ......................................................................................... 46Manganèse - Cobalt (Mn Co) ................................................................... 48Manganèse - Cuivre (Mn Cu) .................................................................. 49Manganèse - Cuivre - Cobalt (Mn Cu Co) ............................................. 49Manganèse - Cuivre - Or (Mn Cu Au) .................................................... 50Nickel (Ni) ................................................................................................... 50Nickel - Cobalt (Ni Co) ............................................................................. 51Or (Au) ......................................................................................................... 51Phosphore (P) .............................................................................................. 52Platine (Pt) ................................................................................................... 53Plomb (Pb) ................................................................................................... 54Potassium (K) ............................................................................................. 54Sélénium (Se) .............................................................................................. 54Silicium (Si) ................................................................................................ 55Soufre (S) ..................................................................................................... 56Uranium (U) ................................................................................................ 57Vanadium (V) .............................................................................................. 57Zinc (Zn) ...................................................................................................... 58Zinc - Cuivre (Zn Cu) ................................................................................ 59Zinc - Nickel - Cobalt (Zn Ni Co) ........................................................... 60L’argile ......................................................................................................... 61

Troisième partie :

LEXIQUE THÉRAPEUTIQUEListe des affections classées alphabétiquement ..................................... 66

Quatrième partie :

DIÉTÉTIQUE ET OLIGO-ÉLÉMENTSDiététique, oligo-éléments et sels minéraux .......................................... 303Sels minéraux et oligo-éléments .............................................................. 307

1. Les sels minéraux .................................................................................. 3072. Les oligo-éléments ................................................................................. 312Stress et diététique ..................................................................................... 325La thalassothérapie ..................................................................................... 3331. Historique ................................................................................................ 3332. Indications ............................................................................................... 3383. Les résultats ............................................................................................ 340Conclusion ................................................................................................... 343Liste des oligo-éléments commercialisés en France ............................. 347Petit lexique ................................................................................................. 357Bibliographie ............................................................................................... 361