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291 PLU - Approbation 2005 Rapport de présentation, Tome 1 : Diagnostic et enjeux du territoire Partie 3 : Les territoires d’une activité économique en dynamique de métropolisation LES TERRITOIRES D’UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EN DYNAMIQUE DE MÉTROPOLISATION L’agglomération lyonnaise dispose d’une position géogra- phique de carrefour qui lui permet de développer son éco- nomie en synergie avec plusieurs échelles de territoires. A l’échelle de l’Europe, l’agglomération lyonnaise se situe à l’intersection de deux axes majeurs (axe Londres-Paris-Milan axe Barcelone-Genève-Turin) qui la placent au cœur du réseau des villes d’Europe du nord et du sud. Cette localisation stra- tégique facilite la circulation et les échanges (hommes, mar- chandises, informations, savoir-faire), qui sont des éléments moteurs de l’économie. Forte de cette localisation stratégique et de ses spécialités, l’agglomération lyonnaise est classée par la DATAR au 17 e rang des métropoles européennes. A l’échelle nationale, le territoire communautaire se distin- gue par son poids et son dynamisme économiques (tissu économique complet et en développement, place tertiaire…). Il bénéficie en particulier d’une plate-forme multimodale (aéroport Saint-Exupéry), d’une desserte ferroviaire excep- tionnelle qui le place au cœur d’un réseau transnational à grande vitesse et d’un nœud autoroutier dense. Capitale d’une région industrielle et touristique, le Grand Lyon est la deuxième métropole française. A l’échelle de la région Rhône-Alpes, l’agglomération lyon- naise joue un rôle central majeur. Métropole influente, elle a tissé des liens économiques étroits avec l’agglomération sté- phanoise, le Val de Saône, la plaine de l’Ain, le nord Isère et le sillon alpin. Les activités économiques se sont structurées et organisées en fonction des spécificités et potentialités de chacun de ces territoires, profitant d’un réseau de communi- cation très développé. Partie 3

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Rapport de présentation, Tome 1 : Diagnostic et enjeux du territoirePartie 3 : Les territoires d’une activité économique en dynamique de métropolisation

LES TERRITOIRES D’UNE ACTIVITÉÉCONOMIQUE EN DYNAMIQUEDE MÉTROPOLISATION

L’agglomération lyonnaise dispose d’une position géogra-phique de carrefour qui lui permet de développer son éco-nomie en synergie avec plusieurs échelles de territoires.A l’échelle de l’Europe, l’agglomération lyonnaise se situe à l’intersection de deux axes majeurs (axe Londres-Paris-Milan axe Barcelone-Genève-Turin) qui la placent au cœur du réseau des villes d’Europe du nord et du sud. Cette localisation stra-tégique facilite la circulation et les échanges (hommes, mar-chandises, informations, savoir-faire), qui sont des éléments moteurs de l’économie. Forte de cette localisation stratégique et de ses spécialités, l’agglomération lyonnaise est classée par la DATAR au 17e rang des métropoles européennes.

A l’échelle nationale, le territoire communautaire se distin-gue par son poids et son dynamisme économiques (tissu économique complet et en développement, place tertiaire…). Il bénéficie en particulier d’une plate-forme multimodale (aéroport Saint-Exupéry), d’une desserte ferroviaire excep-tionnelle qui le place au cœur d’un réseau transnational à grande vitesse et d’un nœud autoroutier dense. Capitale d’une région industrielle et touristique, le Grand Lyon est la deuxième métropole française.

A l’échelle de la région Rhône-Alpes, l’agglomération lyon-naise joue un rôle central majeur. Métropole influente, elle a tissé des liens économiques étroits avec l’agglomération sté-phanoise, le Val de Saône, la plaine de l’Ain, le nord Isère et le sillon alpin. Les activités économiques se sont structurées et organisées en fonction des spécificités et potentialités de chacun de ces territoires, profitant d’un réseau de communi-cation très développé.

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1. UN TISSU QUI S’ADAPTE AUX ÉVOLUTIONS GLOBALES DE L’ÉCONOMIE

Les grandes évolutions concernant les activités de l’ag-glomération ne peuvent actuellement se comprendre que dans leur inscription de plus en plus forte dans un contexte économique global en mutation.

Aujourd’hui, de nombreux secteurs de l’économie sont confrontés à des dynamiques complexes. L’accélération des échanges et l’internationalisation des logiques de production ont bouleversé l’ensemble des tissus écono-miques. Le développement d’une concurrence à grande échelle entre les pays et les régions a induit une redis-tribution progressive des spécialisations des territoires à l’échelle mondiale.

L’évolution récente de l’économie se caractérise par l’inté-gration de technologies complexes dans les nouveaux modes de production et par le passage d’une économie de produc-tion à une économie de services. Celle-ci revêt une diver-sité de formes : commerce, services, administrations, …

Ces nouvelles activités marquent de plus en plus l’image et la physionomie urbaine. La ville doit se développer en intégrant au mieux ces nouvelles fonctions. Les évo-lutions rapides des modes de production de richesses (industries ou services) interrogent principalement sur :- la prise en compte des répercussions de ces mutations

en terme d’emplois ;- les propositions de nouveaux sites d’accueil (quelle

localisation ? quel aménagement ?), notamment pour les secteurs émergents ;

- le type d’immobilier à développer pour l’entreprise de demain (travail en réseau, en flux tendus…) ;

- la gestion, l’évolution et l’adaptation des grands sec-teurs traditionnels d’activités.

- l’accessibilité des sites, liée à une organisation logisti-que caractérisée par des flux de plus en plus diversifiés et rapides.

Si la région rhônalpine, en tant que deuxième région française par la puissance de son économie, est large-ment touchée par les évolutions d’ensemble de l’écono-mie mondiale, l’économie de l’agglomération lyonnaise reste cependant caractérisée par des permanences.

Elle fait preuve d’une capacité de maintien et d’adapta-tion de sa base industrielle traditionnelle.

Les grandes entreprises industrielles de divers secteurs (automobile, chimie, pharmacie, mécanique, …) conser-vent leurs sites de production sur le territoire, non sans faire évoluer leurs modes de production. L’automatisation des tâches et le recours fréquent à la sous-traitance entraîne une modification des structures des entreprises. Dans de multiples secteurs d’activité, l’accélération des flux, le besoin de flexibilité et d’adaptabilité favorise le développement de petites et moyennes entreprises.

Cependant, le renforcement des activités de services se confirme largement et marque profondément la structure de l’économie lyonnaise. L’importance de l’agglomération et son statut de capitale régionale lui permettent d’accueillir, de manière privilégiée, les activités tertiaires de haut niveau (de commandement, à haute valeur ajoutée, …).

Elle développe aussi, ce qu’on appelle aujourd’hui les activités résidentielles liées aux services aux particuliers.L’ensemble des activités tertiaires (commerce, services aux entreprises, services aux particuliers, …) se carac-térise aussi par l’importance du nombre d’entreprises de petite ou moyenne dimension. Ainsi, si l’on ne s’inté-resse qu’aux entreprises ayant au moins un salarié, 80% des établissements ont moins de 10 salariés et 19% ont entre 10 et 250 salariés. Les établissements de plus de 250 salariés ne représentent que 1% du tissu économique mais plus du quart des emplois.

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Un secteur industriel important, aux activités diversifiées

Le secteur industriel conserve un poids plus important dans l’économie de l’agglomération lyonnaise qu’au niveau national.Il s’appuie sur des activités nombreuses et très variées, héritées d’une longue tradition industrielle :- industries des biens intermédiaires (minéraux, métaux,

chimie, fonderie, matériaux de construction, étoffes, plastique),

- industries des biens de consommation (parachimie, habillement, pharmacie, construction électrique, matériel électroménager …),

- industries automobiles (construction de véhicules poids lourds et de transports en commun, équipementiers),

- industries des biens d’équipements (chaudronnerie, moteurs, aéraulique, matériel de chantier),

- industries agricoles et alimentaires, …

Entre 1990 et 2002, un fort recul des emplois et des établissements de production

En 2002, l’industrie occupe encore 20 % des salariés privés (soit 89 289 emplois) et regroupe 3 899 établissements, essentiellement des PMI. Cependant en 1990, elle occupait 29 % des salariés privés (soit 122 264 emplois) et regroupait 5 213 établissements.On observe donc, entre 1990 et 2002, une diminution dans ce secteur à la fois des effectifs des employés (- 7 %), mais aussi du nombre des entreprises (- 25 %).

Des activités qui évoluent

Cependant, si l’introduction de la mécanisation et de la robotisation a eu des conséquences négatives sur le niveau de l’emploi, elle a permis à l’industrie de se maintenir à un bon niveau de production et ce, particulièrement dans l’agglomération lyonnaise.La tendance se poursuit aujourd’hui : les industries intègrent constamment de nouvelles technologies et doivent s’adapter rapidement aux évolutions de

Evolution des filières de production et mondialisation : des activités économiques qui se transforment

Des activités de production toujours bien présentes mais en recul

Les tènements industriels délaissés : un enjeu industriel et urbain

supérieur à 5 000de 2 000 à 5 000de 300 à 2 000inférieur à 300

Emplois salariés privés dans l’industrie en 2002

Nombre d’emplois industriels par commune ou arrondissement

supérieur à 5 000de 2 000 à 5 000de 300 à 2 000inférieur à 300

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la demande et aux conditions très concurrentielles des marchés. Pour cela, de nouvelles stratégies de développement sont mises en place : investissements constants dans la recherche et le développement, élaboration de réseaux de sous-traitance, spécialisation sur des segments de marchés à forte valeur ajoutée et à haut niveau de technicité, …

Des activités de production majoritairement implantées au centre et à l’est de l’agglomération

Les industries sont majoritairement implantées à Lyon, à Villeurbanne et dans l’est de l’agglomération (secteurs Rhône amont, plaine de l’est et Rhône aval).En 2002, c’est à Lyon que l’on compte encore le plus grand nombre d’emplois industriels (19 858 employés, soit 22 % du total du Grand Lyon travaillant dans 1 373 établissements soit 35 % du total du Grand Lyon). Ces établissements se localisent principalement dans les 3e, 6e, 7e, 8e et 9e arrondissements. L’industrie en reconversion continue d’y localiser des sièges administratifs ou des centres de recherche.A Villeurbanne, l’industrie est traditionnellement très développée : 9 156 emplois salariés privés et 417 établissements répertoriés dans ce secteur en 2002, soit respectivement 10 % et 11 % par rapport au territoire communautaire.Les emplois industriels sont également importants dans les territoires de l’est et du sud de l’agglomération (Rhône amont, Plaine de l’est et Rhône aval : 44 103 emplois salariés privés recensés, soit 50 % du total du Grand Lyon). Ces secteurs accueillent 40 % des établissements industriels de l’agglomération (soit 1555 entreprises), implantés généralement dans des zones industrielles (vallée de la chimie à Feyzin et Solaize, construction automobile à Vénissieux et à Saint-Priest, zones d’activités à Vaulx-en-Velin, Chassieu, …). Dans les territoires Val de Saône / Mont d’Or et Coteaux ouest, le secteur industriel est nettement moins développé. En 2002, ces deux secteurs comptent seulement, 18 % des emplois salariés dans l’industrie de l’agglomération et 15 % des établissements, et ce, malgré la présence de plusieurs zones d’activité importantes.

Une déprise globale, marquée plus fortement encore dans le secteur centre

Toutefois, sur ces grands secteurs où est implantée la grande majorité de l’activité industrielle, les tendances observées entre 1990 et 2002 diffèrent. On note, en effet, une forte déprise de l’industrie dans le centre de l’agglomération (sur cette période, baisse des effectifs

de 41 % à Lyon et 38 % à Villeurbanne, nette diminution du nombre d’établissements de 37 % à Lyon et 44 % à Villeurbanne). Les territoires de l’est et du sud sont moins durement frappés par la restructuration du secteur industriel. Rhône amont, Plaine de l’est et Rhône aval enregistrent respectivment des évolutions de - 16 %, - 23 % et - 20 % des effectifs et de + 2 %, - 36 % et - 16 % du nombre d’entreprises dans l’industrie.Entre 1990 et 2002, sur les secteurs Val de Saône / Mont d’Or et Coteaux ouest, la tendance observée dans l’industrie fait apparaître un relatif maintien tant en terme d’établissements (respectivement - 8 % et - 18 %) qu’en terme d’effectifs industriels (respectivement - 27 % et + 11 %).

La géographie des nouvelles implantations témoigne d’un choix préférentiel pour les secteurs Plaine de l’est et Rhône Aval

Les activités industrielles ne recherchent plus prioritairement les localisations à Lyon ou à Villeurbanne (198 025 m² de locaux référencés industriels construits dans le centre pour 1 202 862 m² édifiés au total dans le Grand Lyon entre 1990 et 2002, soit 16%).Excepté pour leur siège, elles privilégient, au contraire, les implantations périphériques (accessibilité pour approvisionnement, foncier moins onéreux et disponible,…) surtout dans les secteurs Plaine de l’est (324 401 m² de locaux industriels entre 1990 et 2002) et Rhône aval (307 673 m²).

Un double enjeu : économique et urbain

Le relatif maintien d’une base industrielle dynamique joue un rôle primordial dans l’économie de l’agglomération lyonnaise par l’emploi et la richesse qu’elle procure et par son effet d’entraînement pour les autres filières de l’économie.De plus, l’industrie a une forte incidence dans la structuration de l’urbanisation du territoire communautaire.Elle occupe, d’une part, une superficie de territoire importante au regard des nombreuses et vastes zones industrielles ; elle est, d’autre part, très présente de façon plus diffuse dans le tissu urbain sous forme de petits ateliers ou de grandes unités de production occupant des tènements importants. Enfin, elle marque fortement le paysage urbain, cohabitant parfois difficilement avec les constructions ou quartiers environnants (morphologie spécifique des bâtiments d’activités et risques de nuisances).

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Evolutions souhaitables des implantations des activités de productionLes activités de production jouent un rôle économique majeur dans l’agglomération par la richesse qu’elles produisent et l’emploi qu’elle procurent. Il importe donc de favoriser au mieux l’implantation de ces entreprises, leur maintien et leur développement, d’une part dans des secteurs qui leur sont ou leur seront exclusivement dédiés, d’autre part de façon diffuse sur l’ensemble du territoire communautaire. Ceci est particulièrement important à Lyon et à Villeurbanne où la déprise de ces activités est forte.

Plusieurs actions peuvent faciliter le maintien de cette base industrielle :- La restructuration des secteurs d’industrie lourde

(vallée de la chimie, …) et la reconquête des tènements industriels délaissés (à Albigny-sur-Saône, Couzon-au-Mont-d’Or, Genay, Vaulx-en-Velin, …) doivent être facilitées afin de conforter la vocation économique de ces lieux.

- Le territoire communautaire doit également proposer une offre de sites d’accueil en quantité suffisante et répondant aux différents besoins des entreprises (industrie traditionnelle, high-tech…) en terme de

La vallée de la chimie : une industrie traditionnelle qui marque fortement le territoire

Zone industrielle de Chassieu desservie par l’A46.

Un secteur à part : la construction

Après une période de stabilité dans les années 80 (autour de 35 000 emplois), le secteur de la construction a vu ses effectifs chuter de façon quasi continue au cours de la période 1990-1998, du fait de la forte réduction de la production immobilière liée à la crise des années 1992-1998. Entre 1990 et 2002, la perte a été de 7 888 emplois dans ce secteur, soit un recul de 22 %, de 6 % à 8 % de l’emploi salarié privé. C’est le centre qui a connu la plus forte perte ( - 9 359 emplois) pendant la période. Mais depuis 1999, cette tendance semble s’inverser grâce à la reprise de ce secteur.

L’artisanat

L’artisanat correspond à un mode d’exercice d’une activité, qu’elle soit rattachée au secteur industriel ou tertiaire.Il se compose d’un ensemble d’entreprises de moins de dix salariés dans des secteurs d’activités très différents : production, fabrication, prestation de services… Les entreprises artisanales s’organisent et sont répertoriées auprès de la Chambre de Métiers du Rhône. Il se caractérise par une extrême diversité et des évolutions constantes. La structure et la nature des activités de ces petites entreprises les rendent parfois sensibles aux évolutions conjoncturelles de l’économie, mais elles constituent un ensemble d’entreprises très dynamiques en évolution et adaptation constante.Ainsi, l’artisanat regroupe des centaines de métiers et représente plus de 40 000 emplois salariés en 1997, soit plus de 10 % de l’emploi du secteur privé de l’agglomération.Les entreprises artisanales constituent une activité importante sur le plan économique mais également sur le plan social. Elles sont des éléments déterminants dans le tissu économique et jouent souvent un rôle important par l’animation qu’elles peuvent générer dans les villes ou les villages et par les fonctions de services de proximité qu’offrent certaines d’entre elles.Les implantations des entreprises artisanales (qui se localisent dans toutes les communes du Grand Lyon) sont de natures diverses, en diffus dans les quartiers urbains (où elles jouent un rôle important de service de proximité), dans les zones artisanales spécifiques, parfois en entrées de villes, …Pour conserver et développer l’animation urbaine et l’offre de services de proximité que procurent les artisans, il importe de maintenir une offre importante d’espaces adaptés à leurs activités (en surface, en localisation, en prix, …) dans l’ensemble de l’agglomération et plus particulièrement dans les quartiers centraux, ainsi que dans les espaces de développement ou de renouvellement de la ville.Les villages artisanaux de la ville de Lyon sont une illustration parmi les initiatives mises en place en ce sens.D’autres actions sont également menées à Villeurbanne et dans l’Est lyonnais.

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qualité d’aménagement, d’équipement et de service des sites. Et ceci qu’il s’agisse de zones d’activités spécifiques ou d’activités en diffus.

- De plus, compte tenu de l’évolution structurelle de l’économie, les zones d’activités spécifiques ne peuvent plus être dédiées seulement aux activités de production au sens strict. Elles doivent également pouvoir accueillir des locaux adaptés pour les bureaux et proposer des services liés à l’entreprise, mais aussi aux employés (hôtellerie, restauration…).Sur ces sites, la régulation des coûts fonciers est un facteur essentiel pour l’accueil de nouvelles activités.Celles-ci ne doivent pas être concurrencées par d’autres modes d’occupation du sol : les commerces de détail en particulier, mais aussi les constructions à usage d’habitation.Enfin, si l’implantation des activités de production doit être facilitée, elle doit se développer dans un souci de qualité urbaine et de cohabitation avec les quartiers environnants : l’aménagement des zones d’activités, l’architecture des locaux, le traitement des abords et des limites entre les zones d’activités et les quartiers environnants, doivent se faire en prenant en compte des critères d’intégration paysagère.

Mais le développement de l’activité productive au sein de l’agglomération, si elle est source de richesses et d’emploi, génère aussi les contreparties que sont les risques technologiques et les nuisances : ceux-ci doivent faire l’objet d’une vigilance particulière et de mesures de protection (voir chapitre « des risques industriels jusqu’au cœur de la ville dense »).

L’échangeur du Charbonnier sur l’A46 entre Mions et Corbas dessert plateforme logistique, gravière et zone industrielle.

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Une remise en question des classifications traditionnelles des grands secteurs de production

Les classifications statistiques des grands secteurs de production sont chaque jour remises en question par les logiques de marché et d’intégration de filières. Le tissu industriel constitue un atout au développement des synergies et des activités tertiaires qui intègrent toujours davantage des activités transversales de services (pour exemple, la filière logiciel inclut souvent conception, réalisation et production, comme Atari à Vaise… ; de la même manière le Bioparc qui doit prendre place sur l’ancienne caserne de la Buire semble devoir être classé dans la catégorie tertiaire alors qu’il doit se spécialiser autour des activités de recherches et développement en laboratoire). Ces exemples montrent que la distinction « industrie-service » n’est plus pertinente dans beaucoup de cas. Ce phénomène concourt à générer la création de nombreuses entreprises et à développer une demande spécifique en locaux d’activité.La prise en compte de ces évolutions doit conduire à favoriser une plus grande souplesse dans la mixité des différentes fonctions sur un même site, sans toutefois dévaluer l’image urbaine (qualité des implantations et des localisations).

Les secteurs à fort développement

L’économie lyonnaise a toujours su faire preuve d’une capacité d’adaptation aux évolutions économiques et d’une créativité entrepreneuriale qui a impulsé son développement.

Aujourd’hui, les secteurs d’activités à fort développement, moteurs de l’économie, recouvrent des filières très variées dont les principales sont :- le numérique et la télécommunication (logiciels et

multimédias, centres d’appels téléphoniques…) ;- la chimie et la parachimie (Aventis, BioMérieux…) ;- les biotechnologies (Flamel…) ;- la construction électrique et électrotechnique (Siemens,

DXI…).

Ces différents secteurs d’activités regroupent des entreprises d’envergure nationale, voire mondiale. Il peut s’agir ainsi de grands groupes employant plusieurs centaines de salariés ou de sociétés de petite taille très spécialisées qui, depuis quelques années, se sont notamment développées sous la forme de start-up.

Ces secteurs à fort développement se caractérisent

généralement par : - l’utilisation de la haute technologie ;- l’importance d’un pôle recherche et développement qui

prend appui sur les laboratoires de recherche lyonnais, publics et privés ;

- la spécialisation des entreprises qui tendent, par contre, à développer des compétences croisées avec d’autres entreprises ;

- l’intégration des filières recherche, conception, production, commercialisation (qui rend notamment difficile l’évaluation en terme d’emplois du poids de ces secteurs).

Il est à noter que l’implantation de ces entreprises répond à des logiques différentes selon la nature de leur activité, leur taille, la proximité d’autres entreprises ou encore la qualité des équipements et l’image des sites d’accueil souhaitées.

Mais le secteur qui récemment s’est très fortement développé est la fonction logistique qui bénéficie de la situation géographique de l’agglomération lyonnaise, porte de l’Europe du sud-est.

Sur le Grand Lyon, la logistique compte 250 entreprises et 15 000 emplois. Les 9 principales zones occupent une superficie de 3 000 hectares.

Les plates-formes implantées dans le couloir Rhône-Saône (Lyon Nord-Val de Saône, port Edouard Herriot, la Mouche, la vallée de la chimie), dans la plaine de l’est (la Soie-la Rize, Meyzieu-Jonage, Chassieu Mi-Plaine, Lyon Sud-Est) et dans le plateau nord (PERICA) facilitent, pour l’ensemble des entreprises, l’organisation de la circulation des marchandises, la gestion des stocks et de production en flux tendus.

La question de la logistique se pose selon les trois catégories de marché desservis :- La desserte des marchés européens et internationaux avec

des acteurs qui visent le plus souvent la deuxième et la troisième couronne et l’accessibilité aux infrastreuctures longues distances.

- La desserte des marchés régionaux avec des acteurs qui visent le plus souvent la première couronne afin d’obtenir un ratio accessibilité/temps compétitif.

- La desserte des centres villes qui correspond à la logistique urbaine, d’approvisionnement en biens de consommation ainsi qu’aux livraisons des particuliers. Cette logistique du dernier kilomètre recherche des surfaces inférieures à 2000 m².

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Des activités de services qui se développent fortement : services supérieurs, services opérationnels aux entreprises,

services aux particuliers, transport-logistique

Un mouvement important de tertiarisation, impliquant fortement les PME / PMI

Depuis quelques décennies, l’économie est traversée par un profond mouvement de tertiarisation.Ce phénomène est particulièrement marqué dans l’économie de l’agglomération lyonnaise où les activités de services (hors commerce) regroupent, en 2002, 256 980 emplois (soit 57 % des emplois salariés privés) contre 182 893 en 1990 (soit 44 % des emplois salariés privés), d’où une augmentation des effectifs de 34 %.Le nombre d’entreprises tertiaires a également progressé passant de 16 189 en 1990 à 23 611 en 2002, (soit une hausse de 46 %). Il s’agit de grands groupes d’envergure nationale et internationale, mais surtout de PME-PMI qui font preuve d’une grande capacité d’adaptation à la nouvelle donne économique.

Une forte concentration des services dans le centre mais une croissance importante dans les secteurs périphériques

En 2002, 2/3 des établissements (15 914) et des effectifs (161 513 emplois) dans les activités tertiaires

se concentrent au centre de l’agglomération (Lyon et Villeurbanne), principalement dans le quartier de la Part-Dieu et ses prolongements, et dans la Presqu’île. Mais ces activités se localisent également dans les 3e, 6e et 7e arrondissements de Lyon sur les grands axes (Jean Jaurès, Gambetta, Vivier Merle…) et sur le boulevard Stalingrad à Villeurbanne.Les activités de services se sont, de manière plus récente, implantées dans les secteurs périphériques de l’agglomération (centres de communes, parcs d’entreprises, notamment…).Et si le Centre connait de fortes augmentations des effectifs tertiaires (+ 22 %) et du nombre d’établissements (+ 44 %), celles-ci demeurent en deçà de la moyenne communautaire.Les secteurs Rhône amont et Plaine de l’est accueillent 858 établissements de services de plus qu’en 1990 (respectivement + 62 % et + 32%) et 16 165 salariés privés supplémentaires dans cette branche (respectivement + 43 % et + 88 %). Ces deux territoires regroupent 15 % des effectifs tertiaires (respectivement 4 et 11 %) et 11 % des établissements ( 4 et 7 %).Rhône aval connait aussi une forte augmentation : + 45 % des effectifs et des établissements. Les autres secteurs périphériques ont également enregistré une forte augmentation des activités de services.Les secteurs Coteaux ouest et Val de Saône / Mont d’Or regroupent, à eux deux, 15 % des établissements et 15 % des effectifs tertiaires hors commerce.Ainsi, les emplois salariés privés dans l’activité des services, dans les secteurs Coteaux ouest et Val de Saône / Mont d’Or ont progressé respectivement de + 35 % (de 15 072 à 20 306) et de 84 % (de 9 999 à 18 386) entre 1990 et 2002.Le nombre d’entreprises de services a également connu une forte hausse : + 51 % (de 1 194 à 1 805) dans les Coteaux ouest et + 67 % (de 994 à 1659) dans le Val de Saône / Mont d’Or.

Parc tertiaire : un environnement paysager de qualité

supérieur à 5 000de 2 000 à 5 000de 300 à 2 000inférieur à 300

Emplois salariés privés uniquement. (sources INSEE, UNEDIC - 1999)

Nombre d’emplois de service par commune ou arrondissement

supérieur à 5 600de 2 000 à 5 600de 300 à 2 000inférieur à 300

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Une croissance de services en périphérie confirmée par la production de bureaux

La moitié de la production de locaux à usage de bureaux réalisée dans le Grand Lyon entre 1990 et 2002 se localise dans le centre (888 873 m² sur un total de 1 655 476 m²). Mais les secteurs périphériques, au premier rang desquels la plaine de l’est et Rhône amont (respectivement 270 934 et 100 100 m² de locaux de bureaux mis en chantier entre 1990 et 2002, soit près du quart), attirent de plus en plus d’activités tertiaires.Confirmant sa spécialisation logistique, l’est de l’agglomération a également accueilli plus de 80 % de la production totale de locaux à usage de stockage (262 231 m² sur la plaine de l’est, 231 544 m² sur Rhône amont et 240 243 m² sur Rhône aval, comparés à un total de 866 074 m² créés entre 1990 et 2002).

Des activités de services diversifiées

La nature des activités de services est très diversifiée.- les services supérieurs (recherche et développement,

conseil-assistance, télécommunication, ingénierie informatique, formation, travail temporaire…) regroupent 114 302 emplois salariés privés et 6 940 établissements en 2002.Les activités immobilières (12 487 emplois salariés privés et 5 204 établissements en 2002) et financières (17 864 empois salariés privés et 1 296 établissements en 2002) se diffusent progressivement dans la première couronne de l’agglomération (Tassin-la-Demi-Lune, Vénissieux, Bron, Ecully…) mais restent majoritairement localisées à Lyon.

- la filière transports emploie un grand nombre de salariés (22 479 en 2002) répartis dans seulement 995 établissements situés pour les 2/3 à Lyon et dans l’est de l’agglomération.

- les services aux particuliers (assurance, caisse de retraite, réparation automobile, activités de loisirs…) sont très développés. En 2002, ils comptabilisent respectivement 29 130 emplois salariés privés et 4 881 établissements.

- les services opérationnels aux entreprises (sécurité/nettoyage) regroupent 28 000 emplois dans établissements.

- le secteur de l’éducation, de la santé et de l’action sociale est également fortement représenté dans l’agglomération avec, en 2002, 43 852 employés salariés privés répartis dans 3 010 établissements.

1990 à 2002 : une croissance des emplois de service dans presque toutes les filières

Les emplois salariés privés de services ont poursuivi leur progression (63 % des emplois salariés, soit 266 598 emplois en 1990 et 74 % des emplois salariés, soit 334 690 emplois en 2002 : un gain total de 68 092 emplois) mais avec des différences marquées selon les activités :- stagnation des effectifs liés aux activités financières

(+7 %) et immobilières (-7%).

Tertiarisation du tissu économique : la reconversion en cours du quartier de l’in-dustrie à Lyon 9e

Bureaux dans le centre de la Part-Dieu

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Rapport de présentation, Tome 1 : Diagnostic et enjeux du territoirePartie 3 : Les territoires d’une activité économique en dynamique de métropolisation

- accroissement des effectifs intérimaires, comptabilisés en service, mais qui occupent des postes dans des secteurs d’activité où l’incertitude quant à la reprise est forte (industrie, construction).

- accroissement des effectifs dans les services aux entreprises (informatique, conseil, sécurité, nettoyage) et les activités de transport-logistique, respectivement + 54 % et + 35 %.

- accroissement des activités de services à la personne (tourisme, culture, éducation, santé, action sociale…), + 28%.

Evolutions souhaitables des activités de service

Si le développement global des activités de services est important, il faut cependant distinguer les développements respectifs des services supérieurs (administrations des entreprises, services supérieurs aux entreprises, recherche et développement, finances...), des services aux particuliers, publics ou privés, et des services opérationnels aux entreprises.

Si les premiers sont fortement liés aux activités de production et correspondent à une économie qui peut être exportatrice vis à vis du territoire concerné (ils sont davantage soumis aux marchés globaux et aux enjeux de délocalisation), les deux dernières catégories (services publics, services privés à la personne - services opérationnels aux entreprises), sont elles, davantage liées au territoire. Elles participent cependant à la logique d’attractivité des territoires

Le PLU doit ainsi :

- d’une part, permettre une offre de locaux en quantité suffisante et adaptée aux différents besoins, et ceci sur l’ensemble du territoire communautaire : besoins des entreprises (à proximité des filières de production, mais aussi des lieux résidentiels et des autres services, diversité qualitative des locaux et des aménagements des parcs d’activités en fonction des attentes de l’entreprise…) ; besoins de services aux particuliers.

- d’autre part, veiller à l’équilibre et la cohabitation entre les différentes activités de services et entre celles-ci et les autres activités (activités résidentielles, activités de production) : sur Lyon et Villeurbanne, par exemple, des activités de services supérieurs se sont implantées dans l’ensemble des quartiers, parfois au détriment d’autres fonctions (commerciales et résidentielles) moins concurrentielles au regard du foncier. Cette évolution interroge sur les moyens à mettre en place afin d’encadrer leur implantation.

La recherche de sites de qualité devient un élément important de la localisation des locaux d’activités

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Rapport de présentation, Tome 1 : Diagnostic et enjeux du territoirePartie 3 : Les territoires d’une activité économique en dynamique de métropolisation

302 P L U - A p p r o b a t i o n 2 0 0 5

Les activités commerciales influencent fortement l’environnement quotidien urbain. Depuis plus de trente ans, les changements intervenus dans notre façon de consommer ont considérablement transformé nos pratiques : émergence des grands centres commerciaux, usage de la voiture rendu souvent incontournable…Le commerce, bien plus que d’autres activités économiques, ne joue pas seulement un rôle économique.Il a aussi des incidences essentielles sur le développement urbain de l’agglomération, des communes, des quartiers, sur la qualité du cadre de vie, sur les déplacements urbains, …

Une légère augmentation des emplois et un maintien du nombre d’établissements commerciaux sur le Grand Lyon Après une période d’effritement des effectifs du secteur commercial sur le territoire du Grand Lyon, le niveau de l’emploi salarié privé tend à se stabiliser. Ainsi, le nombre d’emplois salariés privés dans le commerce était de 77 710 en 2002, soit une augmentation de 5 % par rapport à 1990 (74 160). De plus, il faut noter au préalable que les effectifs ici recensés ne comptabilisent pas un bon nombre d’actifs travaillant dans le commerce mais non salariés.Le nombre d’établissements commerciaux est quant à lui globalement stable sur le territoire communautaire, passant de 8 703 à 8 624 entre 1990 et 2002, soit une baisse de 1 %.

Des évolutions territoriales différenciées, qui profitent à la périphérieCependant, ces valeurs masquent des mouvements contradictoires entre les différentes communes de l’agglomération.

Un recul des emplois et établissements sur le secteur centre

Lyon et Villeurbanne regroupaient, en 1990, 61 % des établissements commerciaux (5 320) et 51 % des emplois (37 913) salariés privés dans ce secteur sur le Grand Lyon. En 2002, ces deux communes ne comptaient plus que 55 % des établissements (4 778) et 41 % des effectifs salariés (31 774) dans le commerce, sur le territoire communautaire. En définitive, un recul

de 10 % du nombre d’établissements pour un recul de 16 % du nombre d’emplois salariés privés.Plus précisément, en 2002, les commerces sont largement concentrés dans les 2e (968 établissements pour 5 811 emplois salariés privés), 3e (808 établissements pour 6 397 emplois salariés privés essentiellement localisés à la Part-Dieu), 6e (535 établissements pour 2 103 emplois salariés privés) et 7e arrondissements (531 établissements pour 4 767 emplois salariés privés). Cependant, entre 1990 et 2002, ces arrondissements ont connu un fort recul des emplois salariés privés et des établissements de commerce, à un rythme souvent plus élevé que pour l’ensemble du centre de l’agglomération :2e : - 3 % des établissements pour - 12 % des effectifs ; 3e : - 12 % des établissements pour - 22 % des effectifs ; 6e : - 12 % des établissements pour - 33 % des effectifs ; 7e : - 13 % des établissements pour - 17 % des effectifs. Mais c’est le 1e arrondissement qui a connu au cours de cette période le plus fort recul sur Lyon : - 29 % des établissements pour - 40 % des effectifs.Avec 735 établissements et 5 823 emplois salariés privés dans le commerce (principalement regroupés dans le secteur des Gratte-Ciel), Villeurbanne connaît un recul de ce secteur moindre que Lyon : - 10 % des établissements pour - 4 % des effectifs salariés privés.

Des activités commerciales qui évoluent et interrogent sur l’équilibre entre les différentes formes

du commerce de détail

supérieur à 4 000de 2 000 à 4 000de 500 à 2 000inférieur à 500

Emplois salariés privés uniquement. (sources INSEE, UNEDIC - 1999)

Nombre d’emplois de commerce par commune ou arrondissement

supérieur à 4 000de 2 000 à 4 000de 500 à 2 000inférieur à 500

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Rapport de présentation, Tome 1 : Diagnostic et enjeux du territoirePartie 3 : Les territoires d’une activité économique en dynamique de métropolisation

Une progression des emplois et établissements sur les secteurs périphériques mais contrastée selon les communes

Dans les communes périphériques, on observe, contrairement au centre de l’agglomération, une nette augmentation entre 1990 et 2002, à la fois du nombre d’établissements commerciaux (3 383 en 1990 et 3 846 en 2002, soit + 14 %) et des effectifs salariés privés dans le secteur commercial (36 247 emplois salariés privés en 1990 contre 45 936 en 2002, soit + 27 %). L’évolution plus soutenue du nombre d’emplois salariés privés par rapport à celle du nombre d’établissements témoigne d’un phénomène de concentration du commerce.10 des 53 communes périphériques, principalement situées dans l’ouest et le nord du territoire communautaire, connaissent à la fois une baisse de leur nombre d’établissements et de leurs effectifs salariés privés commerciaux : Fleurieu-sur-Saône (respectivement - 67 % et - 69 %), Rochetaillée-sur-Saône (- 25 % et - 22 %), Couzon-au-Mont-d’Or (- 20 % et - 52 %), Saint-Germain-au-Mont-d’Or (- 20 % et - 38 %), Oullins (- 20 % et - 30 %), Pierre-Bénite (- 10 % et - 6 %), La Mulatière (- 8 % et - 42 %), Fontaines-sur-Saône (- 6 % et - 16 %), Vénissieux (- 6 % et - 8 %), Tassin-la-Demi-Lune (- 2 % et - 18 %). Seules quatre de ces communes disposent d’un tissu commercial supérieur à 50 établissements : Pierre-Bénite (65), Oullins (119), Tassin-la-Demi-Lune (139), Vénissieux (296).Dans les autres communes, on constate soit un recul du nombre d’établissements qui ne se traduit pas un recul du nombre des effectifs salariés soit une augmentation du nombre d’établissements couplée d’une augmentation généralement plus soutenue des effectifs salariés privés commerciaux.

Une concentration du commerce qui modifie la répartition territoriale des services commerciaux

Une concentration du commerce au profit des grands pôles périphériques

Les phénomènes décrits ci-dessus traduisent une concentration du commerce : renforcement des supermarchés et hypermarchés, et déclin des petits commerces (déclin sous estimé à travers ces chiffres puisqu’ils sont souvent tenus par des artisans non comptabilisés dans les emplois salariés privés).Ces mutations sont consécutives aux évolutions structurelles des formes de distribution commerciale de ces trois dernières décennies. La forte augmentation du volume des surfaces commerciales (et donc de la taille moyenne des commerces) s’est accompagnée d’une redistribution spatiale des formes de distribution et a

conduit à un déséquilibre du maillage commercial de l’agglomération lyonnaise. D’une part, la première couronne périphérique où le commerce se rassemble en quelques grandes concentrations est devenue le premier lieu d’achat. Ces pôles périphériques se caractérisent par la présence d’un hypermarché accompagné d’une galerie marchande et/ou par la concentration de moyennes ou grandes surfaces spécialisées. Ils sont généralement situés à proximité des grands axes routiers, souvent sans lien avec le tissu urbain environnant. Ils s’accompagnent de vastes superficies de stationnement. Tous les pôles périphériques gravitant

Hiérarchie des pôles commerciaux du Grand Lyon (volume d’activité alimentaire et non alimentaire en millions d’euros)Source : 7e enquête sur les comportements d’achats des ménages de la région lyonnaise.

Par un chiffre d’affaires supérieur à 400 millions d’euros, trois pôles commerciaux de rayonnement régional se détachent, deux d’entre eux sont situés dans l’hypercentre. En position intermédiaire viennent des pôles réalisant un chiffre d’affaires compris entre 100 et 300 millions d’euros ; ils exercent une attraction interquartier et sont majoritairement implantés en périphérie. Enfin, la plupart des pôles de moins de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires ont le plus souvent des rôles de proximité et sont majoritairement des sites de centre-ville.Les centres commerciaux de Carrefour Vénissieux et Francheville Taffignon ne sont pas signalés pour des questions de déontologie ; la publication de leur volume d’activité donnerait une indication trop précise sur leurs activités respectives.

Porte des Alpes

0 100 200 300 400 500

Part-Dieu

Presqu’île

Rive gauche

Le Pérolier

RN6 est

RN6 ouest

Caluire 2

Croix Rousse

Vaulx-en-Velin

Saint Genis 2

Gratte Ciel

Porte de Lyon

Ouillins

Tassin

Vaise

Saint Fons

Neuville

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Rapport de présentation, Tome 1 : Diagnostic et enjeux du territoirePartie 3 : Les territoires d’une activité économique en dynamique de métropolisation

304 P L U - A p p r o b a t i o n 2 0 0 5

Les grandes surfaces occupent des positions largement dominantes sur les marchés des achats alimentaires (71% d’emprise, essentiellement en super et hypermarchés) et non alimentaires (64% d’emprise, avec des grandes surfaces souvent spécialisées). L’augmentation de l’offre de m² des grandes surfaces (+ 20% en dix ans) compense largement la diminution de l’offre de petits commerces (- 10%). L’offre commerciale de l’agglomération lyonnaise est en augmentation constante, liée à la forte croissance de la consommation des ménages (+ 20% entre 1991 et 2001).

autour d’un hypermarché voient leur niveau d’activité augmenter. Les ensembles Porte des Alpes et RN6 à l’est (ensemble de 152 000 m² d’offre en grandes surfaces) d’une part, et Le Perrolier et Porte de Lyon le long de la RN 6 à l’ouest (ensemble de 66 000 m² d’offre en grandes surfaces) d’autre part, constituent les deux principales zones de polarisation et ont tendance à devenir les pôles dominants de l’agglomération.

L’hypercentre, fortement concurrencé mais encore dominant

Par ailleurs, le rôle commercial de l’hypercentre se trouve fortement concurrencé ; Presqu’île et Part-Dieu représentent respectivement 57 000 et 47 000 m² d’offre en grandes surfaces. En volume d’activité, l’hypercentre conserve toutefois sa position dominante.

Un déclin du commerce des centres de communes et de quartier

La concentration du commerce joue au détriment des activités commerciales des centres de communes ou de quartiers. Parallèlement, en effet, la plupart des centres de communes ou de quartiers voient leur niveau d’acti-vité baisser et le recul de leur influence est général.Il en va de même pour les quartiers sociaux qui ont connu une forte déprise des équipements commerciaux.

Dysfonctionnements urbains induits

L’évolution de l’armature commerciale (localisation et modes de distribution) a généré à sa suite des dysfonctionnements urbains complexes.

Déséquilibre entre le centre et la périphérie de l’agglomération

L’activité commerciale du cœur de l’agglomération (hypercentre, centres de quartiers de Lyon et centre de Villeurbanne) maintient difficilement son niveau d’attractivité, voire décline.A l’opposé, la surfréquentation des pôles commerciaux périphériques engendre une saturation des infrastructures routières et provoque des conflits d’usage (liaisons interurbaines pénalisées).Enfin, les entrées de ville (en particulier le long de la RN6) sont confrontées à l’implantation désordonnée de nombreuses vitrines et enseignes qui génèrent non seulement un paysage de qualité médiocre mais aussi des conflits de circulation sur des axes initialement destinés au transit automobile mais transformés en axes à entrées et sorties commerciales multiples.

Déclin de l’attractivité commerciale des centres de communes et de certains quartiers

Le développement massif du commerce périphérique combiné au déclin des commerces du cœur de l’agglomération n’a pas profité aux centres des communes.

Evolution du partage du marché alimentaire (en % d’emprise)Source : 7e enquête sur les comportements d’achats des ménages de la région lyonnaise.

Evolution du partage du marché non alimentaire (en % d’emprise)Source : 7e enquête sur les comportements d’achats des ménages de la région lyonnaise.

1980

80

70

60

50

40

30

20

10

02000199519901985 1980

80

70

60

50

40

30

20

10

02000199519901985

grandes surfaces

petits commerces

autres formesgrandes surfaces

petits commerces

marchés forains

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Rapport de présentation, Tome 1 : Diagnostic et enjeux du territoirePartie 3 : Les territoires d’une activité économique en dynamique de métropolisation

La logique de rentabilité de la grande distribution a entraîné le développement de pôles commerciaux en marge des centres des communes périphériques et des quartiers résidentiels en particulier des quartiers d’habitat social.Ainsi, des quartiers de l’agglomération sont actuellement dépourvus de commerces et n’offrent plus la possibilité à certaines catégories de personnes de faire leurs achats les plus immédiats à proximité de leur lieu d’habitation. Ces habitants se trouvent alors privés d’un service minimum de proximité.

Mise en concurrence des activités commerciales par les autres services

A l’intérieur des centres de communes et dans l’hypercentre de l’agglomération, l’évolution des modes de distribution a entraîné une perte de vitalité des commerces de détail.Dans le même temps, les activités de services ainsi que les activités immobilières et financières ont connu un essor considérable, d’où un accroissement de la concurrence entre activités commerciales et les autres activités tertiaires.La fragmentation des centralités commerciales par l’introduction d’activités de service aux « façades » non animées (banques, entreprises de formation, cabinets médicaux, agences d’intérim…) provoque des ruptures dans les linéaires commerciaux, préjudiciables à l’ensemble des secteurs concernés. Ceci rejaillit non seulement sur la vie quotidienne des habitants (nombre de services…) mais également sur la structure de l’animation des quartiers et des communes.

��

��

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�100 000m²

� 50 000m²

� 10 000m²

Source : 7e enquête sur les comportements d’achats des ménages de la région lyonnaise.

carte des grandes surfaces

La dernière enquête ménage (2001) témoigne de la poursuite des tendances.

D’un point de vue général, on note :

- Une augmentation sensible du potentiel de consommation du Grand Lyon, aussi bien alimentaire que non alimentaire : + 20 % en 10 ans (1991-2001) dont + 16 % entre 1996 et 2001. Cette croissance se stabilise aujourd’hui.

- Une dégradation de l’emprise des formes de ventes traditionnelles :• Dans le marché alimentaire, où petits commerces et

marchés forains reculent au profit des grandes surfaces (70 % de part de marché).

• Dans le marché non alimentaire.

Cependant, le recul des petits commerces et des marchés forains s’atténue entre 1996 et 2001 même si les grandes surfaces dominent largement (65 % de part de marché).

En ce qui concerne la densité commerciale :

- La densité « grande surfaces » est plus faible dans le Grand Lyon que dans la moyenne des autres agglomérations de plus de 200 000 habitants.

- La densité « petits commerces » est relativement importante sur le Grand Lyon.

- La surface moyenne par établissement est plus importante sur le Grand Lyon en comparaison aux autres agglomérations.

- En comparaison aux autres agglomérations, le niveau moyen de chiffre d’affaires par établissement est également meilleur sur le Grand Lyon, avec des rendements au m² plus élevés.

Territorialement, on note :

- Pour le marché alimentaire : • Le maintien de l’hypercentre, notamment grâce à

Carrefour Part-Dieu. • Le maintien des centres secondaires par effet

supermarchés. • La forte progression des pôles périphériques. • Le fort recul de l’offre diffuse et de proximité.

- Pour le marché non alimentaire : • Un léger recul de l’hypercentre. • Un net recul des centres secondaires et de la proximité. • Une forte progression des pôles périphériques.

100 000 m²

50 000 m²10 000 m²

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Rapport de présentation, Tome 1 : Diagnostic et enjeux du territoirePartie 3 : Les territoires d’une activité économique en dynamique de métropolisation

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Evolutions souhaitables des implantations commerciales

Les activités commerciales jouent un rôle économique majeur au niveau du territoire communautaire.Il importe donc, d’une façon générale, de favoriser le commerce dans le Grand Lyon qui a toujours eu une activité commerciale dynamique. Mais cet enjeu, en ce qui concerne le commerce de détail, doit être adapté au regard de l’impact particulier que cette activité induit au niveau de l’organisation urbaine du territoire communautaire.En effet, insuffisamment encadré, le développement des implantations commerciales peut générer, comme décrit précédemment, des dysfonctionnements urbains en terme d’absence de services de proximité dans certains secteurs, en terme de déclin des quartiers centraux, pivots de l’organisation urbaine du territoire communautaire, en terme de régulation des déplacements et de leurs nuisances induites, et nuire ainsi à un développement urbain équilibré du territoire communautaire.Pour maintenir l’équilibre commercial atteint entre les centralités traditionnelles et les pôles périphériques, l’enjeu est triple :

- Conforter les centralités commerciales traditionnelles : centralités commerciales de l’hypercentre, centralités « secondaires » des centres de quartiers de Lyon et Villeurbanne et des centres de communes, mais aussi pôles de proximité des bourgs, des villages, des quar-tiers « composites » des anciens faubourgs (cf. partie 2 « Les formes urbaines d’une agglomération en évolution »).

Cela suppose de conforter les centres les plus solides afin d’éviter qu’ils s’affaiblissent et d’enrayer le déclin

des centres affaiblis, en favorisant des types d’activités commerciales en rapport avec l’attractivité et la fonction urbaine de ces centres. Le renforcement des centralités traditionnelles passe également par la maîtrise de l’implantation des activités non commerciales (activités de services, mais aussi logements en rez-de-chaussée…) qui peuvent s’avérer préjudiciables lorsqu’elles créent des ruptures dans le cheminement commercial, par des façades « aveugles ». Le fait de favoriser l’implantation des surfaces commerciales, notamment de taille importante dans les centres, doit s’accompagner d’un objectif d’intégration de ces constructions dans leur environnement bâti de caractère très urbain.Au même titre que pour les centralités traditionnelles, il s’agit aussi de conforter les pôles de services de proximité nécessaires aux populations résidentes, en particulier dans les quartiers d’habitat social.

- Admettre la création de nouveaux pôles, dès lors :- qu’ils se situent dans le tissu urbain existant,- qu’ils s’inscrivent dans une logique de renouvellement

urbain et de mixité fonctionnelle,- et qu’ils se positionnent soit sur des besoins émergents

(loisirs par exemple) soit en complémentarité avec l’offre environnante

- Maîtriser en parallèle le développement des pôles commerciaux périphériques, comme condition de réussite de la confortation des centralités commerciales traditionnelles. Il convient néanmoins de prendre en compte le besoin de requalification et de modernisation de certains de ces pôles mais toute opération devra néanmoins garantir la préservation d’une situation d’équilibre économique, tant à l’échelle du bassin de consommation concerné qu’à l’échelle de l’agglomération.

Marchés et commerces de proximité : des lieux d’animation et de sociabilité urbaines

La surfréquentation de la grande distribution déséquilibre le maillage commercial de l’agglomération

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Rapport de présentation, Tome 1 : Diagnostic et enjeux du territoirePartie 3 : Les territoires d’une activité économique en dynamique de métropolisation

Un rôle économique relatif en terme d’emplois mais un impact territorial fort et un rôle primordial dans la structure du territoire

L’agriculture représente une part peu importante des emplois du secteur privé du Grand Lyon. Pour autant, elle génère encore un peu plus de 2 000 emplois directs tandis que la filière agroalimentaire représente près de 8 000 emplois. Par ailleurs, l’agriculture a une incidence spatiale bien plus importante que ne le suggère sa représentativité économique. Elle joue, en effet, un rôle majeur dans l’entretien et la gestion des paysages. Elle est ainsi un élément constitutif majeur de la Trame Verte de l’agglomération qui structure fortement le territoire communautaire (cf. « La Trame Verte d’agglomération : un patrimoine écologique et paysager structurant »). Son recul se traduit généralement par une modification de la destination des sols qui s’oriente quasi exclusivement vers l’urbanisation.

Une agriculture périurbaine diversifiée

L’agriculture, dans le Grand Lyon, présente les caractéristiques particulières du milieu périurbain.Le maraîchage et l’horticulture, profitant traditionnellement de la proximité du marché de consommation urbain, sont fortement représentés sur l’ensemble du Grand Lyon, par rapport au reste du département.Les zones de grandes cultures céréalières sont principalement situées à l’est d’un axe nord-sud dessiné

par la Saône en amont et le Rhône en aval (plateau du Franc Lyonnais et plaine de l’est). La production de semences constitue une activité économiquement rentable très développée à l’est. A l’ouest, les exploitations se sont plutôt orientées vers la polyculture (Mont d’Or) et l’arboriculture (Irigny, Vernaison, …) qui subit depuis quelques années les conséquences de l’accentuation de la concurrence nationale et internationale sur ce segment. La présence de la vigne n’est plus qu’anecdotique sur le Grand Lyon (une AOC subsiste à Vernaison).Les modes de commercialisation sont également différents entre l’est et l’ouest. A l’ouest, plus de 80 % des exploitations pratiquent la vente directe (marchés forains, vente à la ferme, …) contre moins de 30 % à l’est, secteur où 70 % de la commercialisation est réalisée par des coopératives.

Une baisse importante des exploitants et des exploitations qui risque de se poursuivre (vieillissement des exploitants)

Au cours des dernières décennies, l’agriculture a subi une forte déprise et une perte de vitesse de son activité.Les exploitants recensés n’étaient plus que 497 en 2000 contre 813 en 1988. Seule la moitié (45%) des exploitations recensées en 2000 dans le Grand Lyon sont des exploitations professionnelles, contre 70 % sur le reste du département du Rhône. Cet écart témoigne de la fragilité économique des exploitations en milieu périurbain.La faiblesse des renouvellements d’exploitation est loin de compenser le nombre des disparitions (316 entre 1988 et 2000). La diminution du nombre d’exploitants s’accompagne d’une recomposition des exploitations, moins nombreuses (baisse de 30 % des exploitations de 20 ha et plus entre 1988 et 2000) mais plus grandes (leur Surface Agricole Utilisée*, SAU, a cru de 22 % sur la même période). Si la taille des exploitations augmente, celles-ci occupent une SAU globale qui continue de reculer : -15% entre 1988 et 2000, rythme de décroissance qui n’est pas plus élevé que dans les autres métropoles françaises.Enfin, l’agriculture du Grand Lyon souffre, plus qu’ailleurs, d’un vieillissement de ses chefs et coexploitants. La part des 55 ans et plus représente près de la moitié alors que la part des moins de 40 ans est en recul (17% en 2000 contre 19% en 1988). Dans un tel

Une activité agricole périurbaine toujours présente : un rôle structurant pour un cadre de vie de qualité

Elevage à Saint-Didier-au-Mont-d’or

* cf lexique, voir page 381 à 384

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Rapport de présentation, Tome 1 : Diagnostic et enjeux du territoirePartie 3 : Les territoires d’une activité économique en dynamique de métropolisation

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contexte, le renouvellement de la population agricole du Grand Lyon n’est que partiellement assuré. Le manque de successeurs aux exploitants en place (seulement 24 % des exploitants du grand Lyon déclarent un successeur connu pour leur activité) indique que ce déclin risque de se poursuivre.

Une pression foncière importante parfois responsable du déclin des activités.

La pression foncière est un facteur du déclin de cette agriculture. En secteur périurbain, la différence de valeur entre une terre classée agricole et une terre classée urbanisable est telle que les propriétaires des terres exploitées, qu’ils soient agriculteurs ou pas, n’ont financièrement pas intérêt à favoriser l’activité agricole. Dans un contexte où la majeure partie des terrains agricoles n’appartient pas aux exploitants (l’exploitation se fait sous forme de fermage), lorsque la vocation agricole des terrains n’est pas affichée aux documents d’urbanisme (terrains classés en zone urbanisable à court ou long terme mais mises en culture), les agriculteurs non propriétaires se trouvent en position de précarisation : multiplication des baux oraux, refus de renouvellement des baux de location, refus de prêts bancaires par crainte d’insolvabilité. Ces déséquilibres conduisent à terme à un morcellement, voire un enclavement des terres agricoles.

Une agriculture qui peut être performante

Cependant l’agriculture peut se révéler très performante, d’une part sur les terrains agronomiquement riches (Franc Lyonnais) et où des investissements de valorisation ont pu être réalisés (remembrement, travaux d’irrigation, mécanisation, comme dans la plaine de l’est et dans le sud-est), et d’autre part lorsqu’elle a pu se diversifier (accueil à la ferme, chambres d’hôtes, …), se spécialiser

Sur le plateau du Franc Lyonnais, maraîchage à Caluire-et-Cuire

secteur de grande culture et polyculture

secteur de polyculture et maraichage

secteur d’arboriculture dominante

secteur à grande culture dominante

secteur de polyculture élevage et arboriculture

territoire urbain dominant

Remembrement et irrigationsur le territoire communautaire

L’agriculture du Grand Lyon

Mont d’Or petites exploitations

en déclin

Vallon de l’Ouestpetites

exploitations en déclin

Plateaux du Sud-Ouestpetites exploitations

en déclin

Val d’Ozon moyennes exploitations

faibles dynamisme

Plaine de l’Estgrandes

exploitationsdynamiques

Plateau Nordmoyennes exploitations

dynamiques

secteur remembré

secteur irrigué

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Rapport de présentation, Tome 1 : Diagnostic et enjeux du territoirePartie 3 : Les territoires d’une activité économique en dynamique de métropolisation

et investir pour la transformation et l’organisation de circuits de commercialisation nouveaux (produits frais et fermiers, labels, vente directe, …). Afin d’améliorer la connaissance de la diversité des situations des agriculteurs du Grand Lyon, un travail de diagnostic à l’échelle de la parcelle a été engagé en partenariat avec la Chambre d’agriculture du Rhône sur les 55 communes du Grand Lyon.

Evolutions souhaitables des activités agricoles

L’agriculture périurbaine joue un rôle économique relatif en terme d’emplois et de production de richesses mais majeur pour la qualité de vie (gestion des paysages, produits frais pour les citadins…).Par l’importante superficie qu’elle occupe, elle représente, pour la collectivité, le meilleur moyen de gestion et d’entretien de la Trame Verte d’agglomération.Le maintien de l’activité agricole constitue un enjeu fort pour la structuration de l’agglomération et pour la qualité du cadre de vie. Il contribue à assurer la pérennité de l’équilibre entre espaces construits et espaces naturels et agricoles.

Des enjeux de diversification des activités et de maîtrise foncière qui interpellent la collectivité

L’activité agricole périurbaine est sur la voie de la multifonctionnalité mais cette mutation est longue et difficile. Il lui faut tirer partie de sa proximité de la ville en développant une gamme diversifiée d’activités. Cette orientation nécessite une stratégie concertée impliquant l’ensemble des acteurs, notamment les collectivités locales et leurs outils de planification. Les collectivités peuvent par ailleurs endosser une mission d’accompagnement économique (aide à l’installation des jeunes agriculteurs, labellisation…).Pour cela, les mutations de l’agriculture doivent être facilitées pour tirer parti d’un bassin de population important : diversification (nouvelles filières

de production…), développement d’activités complémentaires (ateliers de vente, de transformation, accueil pédagogique, hébergement, …) ...L’agriculture doit également être pérennisée dans les sites les plus productifs, notamment quand des investissements lourds ont été réalisés (remembrement, travaux d’irrigation, …).Enfin, il importe de mettre en place des moyens pour contrer la pression foncière qui fragilise les exploitations.

Mise en place d’une politique agricole périurbaine sur le Grand Lyon

Ainsi, la Convention de réalisation pour la mise en œuvre d’une politique sur l’agriculture périurbaine (2001) signée entre le Grand Lyon et la Chambre d’agriculture du Rhône a-t-elle retenu dans son programme d’action 2003 les 5 axes suivants :- poursuite du suivi des projets nature et des projets

agricoles locaux ;- réflexion autour d’une politique foncière ;- préparation et mise en place d’un projet local de gestion

de l’espace ;- élaboration d’un plan de communication ;- action de veille et réflexions pour l’implication du

Grand Lyon dans les Contrats d’Agriculture Durable.

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