lettre d information n° 5 · ainsi, plus de 200 acteurs de la chaine de valeur ont bénéficié...
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Lettre d’information n° 5 Décembre 2018
E D I T O R I A L Chers lecteurs,
À l'approche du Nouvel An, les
agences d'exécution du programme de
produits de base ACP-UE s'emploient à
compléter leurs activités en cours ou à
clôturer leur composante du programme.
Il est donc opportun de faire le bilan des
résultats obtenus et d'évaluer l'impact du
programme dans les 36 pays bénéfi-
ciaires. C’est ce que les articles de ce der-
nier numéro de la lettre d’information du
programme cherchent à faire, bien que
brièvement.
Vous vous souviendrez que ce pro-
gramme intra-ACP, lancé en 2014 sur un
financement du 10ème Fonds Européen
de Développement - FED 10, couvre la
chaîne de valeur du cacao en Afrique de
l'Ouest et du Centre; le secteur de la noix
de coco dans les régions des Caraïbes et
du Pacifique; ainsi que les filières racine &
tubercules dans plusieurs pays africains. Il
visait à améliorer la compétitivité des pe-
tits producteurs engagés dans ces filières
grâce à l'intégration régionale des mar-
chés et à l'intensification de la production.
Parmi les autres objectifs figuraient un
meilleur accès aux moyens de finance-
ment, aux services d’information et aux
instruments de gestion des risques, no-
tamment en ce qui concerne les risques
liés au climat et aux marchés.
Les présents articles, ainsi que et les
présentations du dernier comité de pilo-
tage du programme, montrent que les fi-
lières ciblées sont désormais mieux inté-
grées et que les liens sont renforcés tout
au long des différents segments grâce aux
initiatives et aux efforts de renforcement
des capacités et des liens entrepris dans
le cadre des différentes composantes du
programme. Une intégration plus poussée
Le projet de développement de l'industrie de la
noix de coco dans la région des Caraïbes est le fruit
d'une collaboration entre le secrétariat ACP, l'Union
européenne, le Centre du commerce international
(CCI) et l'Institut de développement de la recherche
et du développement agricoles des Caraïbes
(CARDI). Il visait à revitaliser le secteur dans la
région des Caraïbes de manière à tirer des bénéfices
venant de l’augmentation de la demande globale
pour les produits de la noix de coco. Le projet est
maintenant achevé, et le présent article décrit
certains de résultats obtenus ainsi que son impact
sur le terrain.
Pour répondre aux défis et aux opportunités, le
CCI et le CARDI ont mis ce projet en œuvre au
moyen d’alliances pour l’action: un modèle de
partenariat participatif qui implique les petits
exploitants et les micros, petites et moyennes
entreprises (MPME) afin de gérer les risques et de
faciliter la création de réseaux fournissant les
compétences techniques requises, le renforcement
des capacités, etc. et cible les investissements
catalytiques pour relever les défis de la filière. Une
stratégie courante consiste notamment à associer la
plantation de cocotiers à d'autres cultures et à des
produits à valeur ajoutée pouvant générer un revenu
stable
(Suite à la page 2)
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se traduit par une réduction des risques et de
meilleures conditions d’investissement aux
différents points des filières. A ce titre, l'aug-
mentation prévue des investissements dans le
secteur de la noix de coco dans les Caraïbes
est particulièrement impressionnante.
L'intégration des filières repose sur des
partenariats, comme cela a également été
souligné dans le secteur de la noix de coco
dans la zone Pacifique. Pour tirer parti des
ressources mises à sa disposition par le biais
de l'enveloppe intra-ACP, la région a mobilisé
les compétences d'autres partenaires tels que
la Communauté de la noix de coco pour l'Asie
et le Pacifique (APCC). Plus de 200 parties
prenantes de la noix de coco de la région ont
bénéficié d'un soutien dans l'analyse de la fi-
lière, que ce soit l’amélioration et l’intensifica-
tion de la production, la certification biolo-
gique et la gestion des plantations, la lutte
contre les parasites et les maladies, ou l’E-
Marketing des produits à base de noix de co-
co. Des projets pilotes sont en cours pour tes-
ter des solutions innovantes en termes d'effi-
cacité de la transformation, de diversification
ou de stratégies d'exportation.
Le programme a également obtenu des
résultats louables en ce qui concerne les fi-
lières des racines et tubercules en Afrique, gé-
nérant une augmentation estimée de 70% de
la production chez les agriculteurs bénéfi-
ciaires. Le renforcement des compétences
commerciales des producteurs de manioc a
entraîné une augmentation de l'offre, y com-
pris sur les marchés régionaux, créant ainsi
des emplois pour les jeunes. L'accès au finan-
cement a également été amélioré, bien que
marginalement, grâce à des activités ciblées,
basées sur une analyse préalable des besoins.
La composante "Cacao Food Link" en
Afrique de l’Ouest et centrale a également fait
appel à des partenaires locaux pour toucher
quelque 120 000 producteurs dans les cinq
pays bénéficiaires. L’approche combinant la
Farmer Business School (FBC), la Cooperative
Business School (CBS) et les bonnes pratiques
agricoles (BPA), associée à un renforcement
de la diversification de la production, a permis
d’accroître la productivité tout en améliorant
la solvabilité des agriculteurs qualifiés, facili-
tant ainsi leur accès au financement. Malgré
des prix mondiaux défavorables, les revenus
des agriculteurs ont augmenté dans tous les
pays sauf un. Et comme assurance pour se
prémunir contre les fluctuations des prix du
cacao, les compétences entrepreneuriales ac-
quises chez les agriculteurs ont incité un plus
grand nombre d’entre eux à diversifier leur
production, contribuant ainsi à renforcer la sé-
curité alimentaire et la nutrition.
Le programme relatif aux produits de
base venant à son terme, une attention parti-
culière sera accordée à la consolidation de
toutes les leçons apprises, des outils et des li-
vrables au niveau d'une plate-forme de gestion
des connaissances, afin que les nouveaux pro-
jets et programmes puissent bénéficier de
cette manne d'informations. Business ACP a
été chargé de cette tâche particulière, en con-
sultation avec les agences d’exécution concer-
nées.
Permettez-moi de conclure en remerciant
toutes celles et tous ceux qui ont contribué à la
réussite de la mise en œuvre de ce pro-
gramme, en particulier les agences d’exécu-
tion, à savoir la FAO, la GIZ, le CCI appuyé par
le CARDI et le SPC. Mes remerciements vont
également à toutes les personnes et agences
des pays ACP concernés qui, grâce à leur enga-
gement et à leur motivation, ont réussi à tra-
duire les objectifs en résultats concrets. Nos
futures interventions, notamment dans le
cadre de la nouvelle approche, s'appuieront
sans aucun doute sur les réalisations de ce
programme.
Viwanou GNASSOUNOU
Sous-Secrétaire Général Développement économique durable et commerce
(suite de la page 1)
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Cette approche a pour objectif de susciter
l’intérêt des parties prenantes existantes et
potentielles de l’industrie de la noix de coco dans
les Caraïbes, à tous les niveaux de la filière, et
de les motiver à insuffler une nouvelle vie, à
attirer des investissements et à contribuer au
développement économique de la région et à
l’amélioration des conditions de vie.
Pour atteindre cet objectif, les actions
suivantes ont été mises en oeuvre : des
agriculteurs ont été formés à diverses techniques
d’agriculture durable pour la production de noix
de coco. Ils ont appris à mettre en place des
systèmes agricoles intelligents face au climat qui
leur permettront d'être plus résistants aux effets
du changement climatique, d'accroître leur
production, de diversifier leurs cultures et leurs
flux de revenus et d'améliorer leurs moyens de
subsistance.
De plus, des transformateurs
agroalimentaires ont été mis en lien avec de
petits exploitants et ont été formés au contrôle
de la qualité et aux normes internationales de
sécurité des aliments, ainsi qu’à des méthodes
de production permettant d’accroître l’efficacité
tout en diminuant les rebus. Des formations sur
les techniques de marketing et de
conditionnement adaptées aux tendances
actuelles du marché ont également été mises en
œuvre avec succès.
Les capacités des institutions de soutien, y
compris les prêteurs, les services de recherche
et de vulgarisation agricoles et les ministères ont
été renforcées, ce qui a permis d'améliorer la
gouvernance, de créer un environnement propice
aux affaires pour les petits agriculteurs et les
PME, et d'améliorer l'accès au financement.
Le projet a réussi à créer des partenariats
stratégiques et à accroître la représentation des
petits exploitants dans les plates-formes
nationales des parties prenantes, , ce qui a
permis des investissements concrets, une prise
de décision inclusive et une gouvernance
améliorée du secteur.
Le projet a également stimulé le
développement de l'industrie de la noix de coco
dans la région des Caraïbes, a amélioré la
gouvernance du secteur, a diffusé des
informations sur les marchés, a fourni une
expertise technique et a renforcé les capacités
(touchant plus de 1 700 agriculteurs / PME). Cela
a contribué à réduire les risques et à attirer les
investissements dans le secteur, avec des
résultats tangibles et des bases solides pour le
développement futur.
Les évaluations financières et économiques
publiées par le projet en Jamaïque indiquent un
retour sur investissement très prometteur: un
investissement de 400 millions USD sur 40 ans
pourrait générer un retour sur investissement de
26%, créer plus de 10 000 emplois directs et
toucher 40 000 petits exploitants locaux -
contribuant pour près de 300 millions USD
d’exportations et 14 millions USD de recettes
fiscales par an.
Pour examiner de plus près les personnes et
les organisations ayant un impact positif sur ce
projet, vous pouvez accéder à des vidéos qui
racontent leurs histoires dans le groupe Facebook
Alliances for Action dédié au développement de
l'industrie de la noix de coco dans les Caraïbes:
https://www.facebook.com/ groupes /
alliances4caribbeancoconut /.
Visitez notre compte Instagram @alliances4action
pour plus d'informations du terrain
IMPACT PREVU EN TERME D’INVESTISSEMENTS
22.000.000 USD d’investissements prévus en Ja-maïque pour la transformation de produits à valeur ajoutée et le développement de pépinières;
16.000.000 USD prévus en Guyane dans des installa-tions de transformation et de développement de pro-duits (huile de coco, noix de coco desséchée, charbon de bois et tourbe de coco);
5.000.000 USD prévus en République dominicaine
pour le développement de pépinières et de produits
(eau de coco fraîche et transformée, lait de coco,
crème de noix de coco, piña colada et gâteaux).
(suite de la page 1)
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Le projet de développement de l’industrie
de la noix de coco dans le Pacifique (CIDP), une
composante du programme ACP-UE sur les pro-
duits de base, continuera jusque début 2019
afin de couvrir le retard initial. Des progrès si-
gnificatifs ont quand-même été réalisés par rap-
port aux objectifs fixés .
Ainsi, plus de 200 acteurs de la chaine de
valeur ont bénéficié d'une formation en analyse
de la chaine de valeur, l’amélioration et l’inten-
sification de la production de noix de coco, la
certification biologique et gestion des planta-
tions, la lutte contre les parasites et les mala-
dies et la commercialisation électronique des
produits à base de noix de coco. La formation à
la gestion des plantations a été offerte en parte-
nariat avec la Communauté de la Noix de coco
pour l’Asie et le Pacifique (APCC) et l’Institut de
recherche et de développement sur la noix de
coco du Sri Lanka.
Le CIDP a également collaboré avec le Pa-
cific Trade Invest (PTI) pour soutenir la partici-
pation à l'important salon "Fine Foods Trade" en
Australie, une expérience précieuse qui non
seulement a permis aux participants de se con-
necter au marché, mais a également réaffirmé
qu'il était important de comprendre les de-
mandes et les tendances des marchés.
Pour soutenir davantage le renforcement
des capacités en cours et l'intensification de la
production, le CIDP a mis à disposition 43 sup-
ports et programmes de formation pertinents
via un portail central hébergé par l'Organisation
du secteur privé des îles du Pacifique (PIPSO)
(http://www.pipso.org.fj/resources/training-
manuals/processing-manual-virgin-coconut-oil-
products-products-pacific-island-countries-
territories/).
En outre, les manuels de formation élabo-
rés par le CIDP sur la gestion des plantations et
la lutte contre les parasites et les maladies pour
les plantations de cocotiers sont accessibles via
le lien URL suivant:
http://replantcoconut.blogspot.com/ et http://
coconutpests.org/
Reconnaissant les problèmes liés au vieil-
lissement des plantations de noix de coco dans
le Pacifique et au besoin de replanter à grande
échelle, des pépinières ont été conçus pour les
Îles Cook, les Tonga, Kiribati, les Îles Salomon,
Fidji, Samoa et Vanuatu.
L'atelier organisé en 2017 par le CIDP sur
la chaine de valeur noix de coco dans le Paci-
fique a réuni 67 participants de 15 pays insu-
laires du Pacifique, ainsi que des représentants
clés des Caraïbes et de l'Asie du Sud. L'un des
principaux résultats de cet atelier a été d'identi-
fier les chaines de valeurs qui, sur la base d'une
évaluation du marché, étaient considérées
comme les plus bénéfiques et les plus promet-
teuses pour le Pacifique. Les chaines de valeurs
retenues par cette étude ont été l’huile vierge de
noix de coco (HVNC) domestique, l’huile de co-
prah de haute qualité à petite échelle, et le bois
plaqué de noix de coco.
La compréhension et la documentation sur
les chaines de valeurs ont permis d'élaborer une
feuille de route pour les investisseurs et aux
autres parties prenantes telles que le secteur
public, afin de soutenir le développement de
celles-ci au profit des petits producteurs. Voici
quelques exemples de ces impacts:
• une petite productrice d’huile vierge de noix
de coco de l’île de Rabi, aux Fidji, utilise
l’étude chaine de valeur pour obtenir l’aide
du gouvernement local afin d’améliorer la
route menant à son usine, facilitant ainsi
l’accès des fournisseurs. Elle a également
reçu un groupe électrogène pour son usine,
alors qu’auparavant l’usine dépendait du
groupe électrogène appartenant au village,
celui-ci ne fournissant du courant que du-
rant des tranches horaires très limitées, et
étant souvent en réparation.
• la compréhension de la chaine de valeur a
également permis à un entrepreneur des
Îles Salomon d'avoir des entretiens avec ses
fournisseurs sur les prix, ce qui leur permet-
tait d’assurer un approvisionnement de ma-
nière plus consistante et de contribuer à
leur capacité à satisfaire de nouveaux mar-
chés.
5
Ce projet mis en œuvre par la FAO avait pour but
de soutenir et d’améliorer la commercialisation des cul-
tures de manioc, d’igname et de pommes de terre au
Bénin, au Cameroun, au Ghana, en Côte d’Ivoire, au
Malawi, au Rwanda et en Ouganda, de manière à amé-
liorer les moyens de subsistance des petits producteurs
et des transformateurs engagés dans ces différentes
filières. Avec la clôture du projet en avril prochain,
après environ 4 années de mise en œuvre, les résultats
montrent que le projet a non seulement renforcé les
filières des racines et tubercules dans les pays ciblés,
mais également apporté des changements concrets
dans la vie des petits producteurs et transformateurs
de manioc, d'igname et de pomme de terre.
Ainsi, le projet a fourni à 9 644 agriculteurs un
large éventail de formations portant notamment sur
l’adoption de pratiques agronomiques respectueuses de
l’environnement, l’utilisation efficace des intrants, la
gestion des ressources naturelles, la maîtrise des
agents de stress biotiques à l’aide de l'approche fermes
écoles (FE) et des essais de démonstration en champ.
Cela a entraîné une augmentation de 70% de la pro-
duction, ainsi qu'une productivité 100% plus élevée
pour les petits producteurs de manioc, de pommes de
terre et d'ignames par rapport à 2016.
Mais comment ces résultats améliorent-ils réelle-
ment les moyens de subsistance des agriculteurs? Au
Rwanda, les revenus de la coopérative Kottubumu ont
doublé en multipliant la productivité par deux, et la
production par trois, mais aussi en démarrant l'épargne
Cassava Farmer supported by the project in Zomba, Malawi ©FAO/Margherita Bavagnoli
• L’étude sur le bois plaqué de
noix de coco a donné lieu à une
proposition au Centre australien
pour la recherche agricole inter-
nationale pour un projet de re-
cherche appliquée visant à ré-
soudre les problèmes qui frei-
nent les investissements dans
cette filière.
Le CIDP soutient également six
projets pilotes au Samoa et au Va-
nuatu, fournissant du matériel et un
appui technique. Le projet fournit
des équipements tels que des déso-
dorisants, des équipements d'em-
ballage, une centrifugeuse, des ins-
tallations de mise en bouteille, des
équipements pour l'huile vierge de
noix de coco, des tracteurs, etc.
pour contribuer à l'efficacité et à la
diversification des processus. Les
enseignements à tirer de leur mise
en œuvre contribueront sûrement à
une efficacité du traitement amélio-
rée et la diversification des valeurs
ajoutées, en plus d'aider à la péné-
tration de nouveaux marchés et de
promouvoir une replantation du-
rable.
Pour plus d'informations, visitez
https://lrd.spc.int/coconut-industry-
development-for-the-pacific
(Suite à la page 6)
6
de producteurs (pour un total de 698 000
USD); et 3 nouveaux produits financiers ont
été développés spécifiquement pour les trans-
formateurs de manioc et de pommes de terre.
Les économies des membres de la Kirundo
Potato Growers Cooperative, en Ouganda,
font partie des 18 000 dollars US économisés
au titre des systèmes d’achat d’équipement
financés par le projet. Fort des compétences
financières et commerciales acquises, le
groupe parvient à diversifier son activité et à
réaliser des bénéfices importants. Il envisage
maintenant de créer sa propre coopérative
d’épargne et de crédit (COOPEC).
Après avoir évalué les lourdes pertes de
production des agriculteurs producteurs de
R&T dues aux effets de la variabilité et du
changement climatiques dans ces pays, le
projet a développé des services d’information
climatologique en collaboration avec des insti-
tuts météorologiques et d’autres agences des
Nations Unies. À la fin de novembre 2018,
927 agriculteurs avaient accès à des informa-
tions climatologiques et agrométéorologiques
dans les zones vulnérables.
Pour ce qui est les services de finance-
ment du risque climatique , le projet a renfor-
cé les capacités des responsables gouverne-
mentaux, des Services météorologiques et
hydrologiques nationaux (SMHN), ainsi que
des prestataires de services financiers (PSF)
sur le rôle de l'assurance pour les agriculteurs
contre les risques climatiques. Des forums
entre les PSF, les compagnies d'assurance, les
régulateurs et les représentants des agricul-
teurs ont été organisés pour élaborer des so-
lutions concrètes et développer de nouveaux
produits abordables pour les agriculteurs et
durables pour les compagnies d'assurance.
En Ouganda, un produit d’assurance
unique destiné aux producteurs de pommes
de terre a été mis au point avec l’Ouganda
Agribusiness Alliance (UAA) et le consortium
d’assurances. Au Rwanda, les PSF prêtant dé-
jà à de petits exploitants à la suite des activi-
tés de la FAO ont exprimé le souhait de ga-
rantir également l’accès au crédit des agricul-
teurs situés dans des zones inondables, en
explorant la possibilité de nouer des relations
avec des compagnies d’assurance locales.
formelle et les investissements fonciers. Compte
tenu de leurs activités durables, le groupe envi-
sage d’acheter un nouveau bureau, d’ajouter des
terrains et de construire leur propre entrepôt.
Le projet visait non seulement les produc-
teurs, mais également les commerçants, les orga-
nisations paysannes, les transformateurs agroali-
mentaires, et les détaillants. L’approche consistait
à développer des modèles commerciaux inclusifs
(MCI) dans tous les secteurs, permettant ainsi à
des grands ou petits acteurs à commercialiser
leurs produits, et à sécuriser les intrants et le fi-
nancement. M. Jeoffrey Chikaonda du Malawi -
qui est passé d'agriculteur à transformateur de
manioc - est l'un des 5 643 producteurs et trans-
formateurs identifiés puis soutenus par le projet
par le biais d'activités de renforcement des capa-
cités visant à renforcer les liens de marché, les
techniques de transformation, les normes de qua-
lité et les compétences financières et commer-
ciales. L'impact de l'appui sur son entreprise et sa
vie, ainsi que de celle de sa famille, a été
énorme: la production de farine de manioc est
passée de 0,5 à 10 tonnes par saison, ce qui lui a
permis d’approvisionner les marchés ruraux et
urbains, et d'atteindre les marchés régionaux
(Nigéria) par le biais de canaux de commerce
électronique, la vente se faisant par le biais d'une
page en ligne.
Les femmes, en particulier, ont joué un rôle
central dans la mise en œuvre du projet. En Côte
d’Ivoire, par exemple, la priorité a été donnée à
l’accroissement des transactions commerciales
des coopératives de femmes produisant du ma-
nioc,. La coopérative Cofembib de Bouaké, dans
le centre de la Côte d’Ivoire, a doublé sa produc-
tion après avoir été impliquée dans les activités
du projet et avoir été en mesure de signer des
contrats officiels pour approvisionner des ache-
teurs internationaux et nationaux. L'emploi des
jeunes a été stimulé par les opportunités du com-
merce au niveau international. L'approche de fi-
nancement des filières adoptée par le projet a
contribué à accroître l'accessibilité aux instru-
ments financiers et aux opportunités d'investisse-
ment pour les petits agriculteurs et les transfor-
mateurs . Des activités adaptées à la fourniture
et à l’accès aux services financiers ont été mises
en place, en ciblant les éventuels prestataires de
services financiers (PSF) et les petits clients. En
conséquence, l’accès aux prêts a été débloqué
pour 442 personnes, 10 PME et 4 organisations
(suite de la page 5)
7
Le CFLP a pris fin le 27.10.2018 après 4 ans de mise en œuvre par la GIZ et 50 partenaires dans
le cadre du Sustainable Smallholder Agri-Business Programme. Les cinq composants pays du SSAB ar-
rivent également à leur terme en fin 2018.
Le CFLP visait 120.000 produc-
teurs dans les zones cacaoyères de
la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo,
du Nigéria et du Cameroun. La stra-
tégie comporte le Farmer Business
School (FBS), les formations aux
Bonnes Pratiques Agricoles
(BPA) de cacao et de produits vi-
vriers, les Centres de Services
d’Affaire (CSA) de fournisseurs
d’intrants, de services de micro-
finance et la professionnalisation par
le Cooperative Business School
(CBS) d’organisations de produc-
teurs agricoles émergés des forma-
tions FBS à rendre des services à
leurs membres.
Les cibles du CFLP et du SSAB ont été atteints voir dépassés grâce aux contributions de 50 Par-
tenaires. Les évaluations montrent une très bonne adoption des outils FBS, des techniques clés BPA
ainsi l’accès élargi aux intrants et services financiers.
En 2017, année de réfé-
rence pour l’évaluation de 1,587
petites exploitations, de mau-
vaises conditions climatiques ont
prévalu et les prix nominaux ont
chuté de près de 40% par rap-
port au niveau de 1980/1981.
Cependant, les rendements et les
marges brutes de cacao ont aug-
menté en termes nominaux cette
même année, sauf pour le cas du
Togo. La diversification de la pro-
duction et des revenus comme objectif du CFLP et du SSAB sont donc fort justifiés.
En moyenne régionale, les revenus agricoles net (per capita et jour) des exploitations appuyées
ont atteint 1,69 USD (termes réels 2011), representant une augmentation de 8% au lieu de 30% vi-
sés. Les producteurs au Nigéria ont su augmenter leur revenus de 46% en termes réels de 2011 (cf. ci
-droite). Par contre, les revenus des producteurs des autres pays restent en dessous du seuil de pau-
vreté.
L’augmentation dramatique des revenus réels nets (USD de 2011 par exploitation) à partir
d’autres produits agricoles, ci-droite, montre que les producteurs ont pleinement (Nigéria) ou partielle-
ment compensé la volatilité de prix de cacao et des monnaies locales (Ghana). Exception faite pour la
Côte d’Ivoire et le Togo, le cacao contribue à moins de 50% aux revenus des exploitations.
Source : Données GIZ-SSAB Bases de données et GFA. 2018
Source : GFA 2018. Etude d’impact SSAB-CFLP avec 1.587 exploitations
Source : Données GIZ-SSAB Bases de données et GFA. 2018
(Suite à la page 8)
8
Une initiative conjointe
Mise en oeuvre par
Cette diversification et la compétitivité
améliorée des exploitations appuyées ont
été possibles grâce à l’entrepreneuriat agri-
cole et des investissements des producteurs
dans les bonnes pratiques agricoles y com-
pris des intrants recommandés pour les vi-
vrier et la cacao.
Les interventions portées à très
grande échelle par le CFLP,le SSAB et parte-
naires sont donc clé pour la croissance et la
résilience des exploitations vis-à-vis des
chocs de marchés et du clima. Pour en ap-
prendre plus, visitez le site www.ssab-
africa.net/our-work pour voire les films avec
des producteurs et des partenaires.
La Facilité FBS pour l’Afrique de la
GIZ appuyera des organisations, pro-
grammes et entreprises intéressée à s’ap-
proprier des approches agri-business
telles que le Farmer Business School et/
ou le Cooperative Business School.
Vos demandes d’information et de
conseil sont les bienvenues auprès de
Sources: Données Dalberg (2013) and GFA (2018). Pas de ba-
seline pour Togo et Cameroun
Sources: Dalberg (2013) et GFA (2018). Pas de baseline pour
Togo et Cameroun
Cette publication est une initiative du Secrétariat ACP financée par l’Union européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité de l’équipe d’assistance technique.
(suite de la page 7)