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L’IDE ET LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE 1 PAR S. Ibi Ajayi Département d’économie, University of Ibadan, Ibadan, Nigeria I. Introduction Les pays en voie de développement, surtout en Afrique, considèrent depuis peu le rôle de l’investissement direct étranger (dénommé IDE ci-après) comme essentiel à leur développement. L’IDE fait figure de moteur de croissance car il fournit les capitaux, dont ces pays ont grandement besoin, nécessaires à l’investissement et augmente la concurrence dans les industries des pays hôtes tout en améliorant la productivité des entreprises locales en adoptant des technologies plus efficaces ou en investissant dans des capitaux humains et/ou physiques. L’investissement direct étranger contribue de manière considérable à la croissance car il est plus stable que les autres formes de flux de capitaux. L’IDE comprend de nombreux avantages ; il sert notamment de source de capital, crée des emplois, permet l’accès aux marchés étrangers et ses retombées sur les entreprises locales sont positives en termes de technologie et d’efficacité. Étant donné qu’il permet l’accès aux marchés étrangers, le transfert de technologies et crée généralement des compétences dans les entreprises des pays hôtes, l’IDE ne peut qu’améliorer l’intégration de ces derniers dans l’économie mondiale tout en favorisant la croissance. L’IDE est considéré comme « moteur clé de la croissance économique et du développement. L’IDE stimule non seulement la formation de capital, mais améliore la qualité du capital national ». 2 L’IDE est particulièrement important car il représente un ensemble d’actifs corporels et incorporels, et parce que les entreprises qui le pratiquent sont des acteurs importants de l’économie mondiale. Il a maintenant été prouvé que l’IDE peut influer sur la croissance et le développement en agissant en complément de l’investissement à l’échelle nationale et en favorisant le commerce et le transfert des connaissances et des technologies. 3 L’importance de l’IDE est exposée dans le Nouveau partenariat pour le développement 1 Document à présenter lors du Congrès International ADB/AERC sur l’Accélération du Développement de l’Afrique les cinq premières années du 21ème siècle, Tunis, Tunisie, du 22 au 24 novembre 2006. 2 Voir Holger Gorg et David Greenaway, 2004, “On Whether Domestic Firms benefit from Foreign Direct Investment,” The World Bank Research Observer Vol. 19 Number 2 pages 171-197. 3 Il existe un certain scepticisme quant aux effets de l’IDE sur la croissance et ses retombées sur la technologie, comme l’expose ce document ci-après.

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L’IDE ET LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE1

PAR

S. Ibi AjayiDépartement d’économie,University of Ibadan,Ibadan, Nigeria

I. IntroductionLes pays en voie de développement, surtout en Afrique, considèrent depuis peu le rôle del’investissement direct étranger (dénommé IDE ci-après) comme essentiel à leurdéveloppement. L’IDE fait figure de moteur de croissance car il fournit les capitaux, dontces pays ont grandement besoin, nécessaires à l’investissement et augmente laconcurrence dans les industries des pays hôtes tout en améliorant la productivité desentreprises locales en adoptant des technologies plus efficaces ou en investissant dans descapitaux humains et/ou physiques. L’investissement direct étranger contribue de manièreconsidérable à la croissance car il est plus stable que les autres formes de flux decapitaux. L’IDE comprend de nombreux avantages ; il sert notamment de source decapital, crée des emplois, permet l’accès aux marchés étrangers et ses retombées sur lesentreprises locales sont positives en termes de technologie et d’efficacité. Étant donnéqu’il permet l’accès aux marchés étrangers, le transfert de technologies et créegénéralement des compétences dans les entreprises des pays hôtes, l’IDE ne peutqu’améliorer l’intégration de ces derniers dans l’économie mondiale tout en favorisant lacroissance. L’IDE est considéré comme « moteur clé de la croissance économique et dudéveloppement. L’IDE stimule non seulement la formation de capital, mais améliore laqualité du capital national ».2

L’IDE est particulièrement important car il représente un ensemble d’actifs corporels etincorporels, et parce que les entreprises qui le pratiquent sont des acteurs importants del’économie mondiale. Il a maintenant été prouvé que l’IDE peut influer sur la croissanceet le développement en agissant en complément de l’investissement à l’échelle nationaleet en favorisant le commerce et le transfert des connaissances et des technologies.3

L’importance de l’IDE est exposée dans le Nouveau partenariat pour le développement

1 Document à présenter lors du Congrès International ADB/AERC sur l’Accélération duDéveloppement de l’Afrique les cinq premières années du 21ème siècle, Tunis, Tunisie,du 22 au 24 novembre 2006.

2 Voir Holger Gorg et David Greenaway, 2004, “On Whether Domestic Firms benefitfrom Foreign Direct Investment,” The World Bank Research Observer Vol. 19 Number 2pages 171-197.

3 Il existe un certain scepticisme quant aux effets de l’IDE sur la croissance et sesretombées sur la technologie, comme l’expose ce document ci-après.

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de l’Afrique (NEPAD), qui le considère comme une ressource primordiale pour faire dela vision du NEPAD pour le développement et la croissance une réalité. En effet,l’Afrique, à l’instar de nombreuses autres régions en voie de développement à travers lemonde, nécessite un apport considérable en ressources extérieures afin de réduire seslacunes en matière d’épargne et de devises étrangères et de pouvoir atteindre un taux decroissance viable et sortir ainsi de la catégorie de pauvreté à laquelle elle appartientactuellement.4

Hormis quelques pays (Sun 2006), la vaste majorité des économies en pleine croissancese sont reposées sur l’IDE pour démarrer et maintenir leur rapide transformationéconomique.5 En raison du rôle que l’investissement direct étranger est susceptible dejouer dans l’accélération de la croissance et la transformation économique, de nombreux

pays en voie de développement en général, et particulièrement en Afrique, recherchent cesopportunités d’investissement afin de stimuler leurs efforts. Il est ainsi devenu essentielpour les pays en voie de développement d’intégrer la promotion de l’IDE dans lesstratégies de développement. Pour l’Afrique, le rôle de l’IDE s’est avéré d’autant plusessentiel qu’il peut aider à réduire l’écart entre l’épargne et les investissements tout enapportant les ressources nécessaires pour atteindre les Objectifs de Développement duMillénaire (ODM).6 L’ODM lié à la pauvreté est primordial pour l’Afrique car le taux depauvreté de cette région est considérable dans certains pays ; or l’IDE peut contribuer àréduire ce taux non seulement en stimulant la croissance, mais en créant des emplois. Eneffet, la création d’emplois par les multinationales « stimule les salaires et la situation del’emploi à l’échelle nationale, favorise le transfert des technologies entre les entreprisesétrangères et nationales et améliore la productivité de la main-d’œuvre » (Asiedu, 2004).Étant donné les ressources limitées de cette région et son taux national d’épargne, sesbesoins en ressources et sa capacité réduite à réunir des fonds, il est probable que laplupart de ses finances pour l’avenir provienne de l’étranger, surtout sous forme d’IDE.

L’importance accordée aux IDE au sein du processus de croissance et de développementa incité plusieurs pays africains à mettre en place des mesures (autres que celles relativesà l’amélioration de leur contexte d’investissement) visant à attirer les investissementsétrangers. De nombreux pays ont instauré diverses incitations (parfois appelées« bonus ») visant à assurer l’acheminement des ressources vers les régions et les secteursqui en ont le plus besoin et à résoudre ainsi la pénurie d’emplois et la pauvreté ; en effet,dans certains cas, le phénomène de « la course au plus pauvre » risque de se produireparmi les pays prétendant aux IDE. Il n’est pas tout à fait clair si les IDE sont attirés versles industries et secteurs ayant le plus grand effet multiplicateur dans la promotion d’une

4 Dans le cadre du NEPAD, la majorité du financement proviendra de l’étranger, surtoutde sources officielles, d’investissement direct étranger.

5 Les pays ayant atteint une croissance rapide en s’appuyant de facon minimale sur l’IDEsont le Japon et la Corée. Ce tour de force est difficile à reproduire, surtout dans les paysne possédant pas un esprit d’entreprise aussi développé, une bureaucratie efficace, unemain-d’œuvre hautement qualifiée et un système d’incitations stimulant.

6 Référence à l’ODM de reduction de moitié de la pauvreté d’ici à l’an 2015.

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croissance soutenue et l’amélioration indirecte de la pauvreté. En outre, il ne faut pasoublier qu’afin de bénéficier pleinement des retombées de l’IDE, chaque pays nécessiteun seuil minimal de capacité d’absorption ; c’est pourquoi des politiques pertinentes sontessentielles afin de pouvoir profiter de cet aspect de la mondialisation.7

L’objectif général de ce document est d’analyser l’IDE et le développement économiqueen Afrique en observant les tendances de l’IDE en Afrique, en étudiant la documentationsur la théorie et les résultats empiriques des facteurs déterminants de l’IDE sur cecontinent, et la documentation sur le rapport entre l’IDE et la croissance pour identifierles politiques les plus pertinentes à appliquer en Afrique. Ce document examine etanalyse plus précisément les problématiques suivantes :

Pourquoi l’IDE en Afrique ? Historique Tendances et facteurs déterminants de l’IDE en Afrique : théorie et résultats

empiriques Rapport entre l’IDE et l’économie ; conditions nécessaires à l’obtention de la

croissance escomptée Effets de l’IDE sur l’emploi L’IDE et la réduction de la pauvreté Quels sont les résultats du rôle de l’IDE en Afrique ? Effets négatifs potentiels de l’IDE

Le reste de ce document s’organise comme suit : la section II traite de l’IDE d’un pointde vue historique : pourquoi l’IDE en Afrique ? La section III s’intéresse aux tendances, àla concentration, à l’attribution par secteur et aux facteurs déterminants de l’IDE enAfrique, en se basant sur la théorie et les résultats empiriques. La section IV analyse lerapport entre le développement économique et l’IDE en se basant sur le travail théoriquedisponible dans la documentation et en identifiant les obstacles, le cas échéant. Cettesection expose aussi les effets de l’IDE sur l’emploi ainsi que sur la réduction de lapauvreté. La section V a pour thème les effets du rôle de l’IDE en Afrique sur l’emploi,les salaires et les technologies, entre autres. Un résumé, les conclusions et lesimplications des politiques se trouvent à la section VII.

II. Pourquoi l’IDE en Afrique ? Historique

Le souhait d’attirer l’IDE en Afrique n’est pas nouveau dans le contexte théorique dudéveloppement ; en effet, l’investissement étranger direct est important pour ce continenten raison de la stimulation escomptée de la croissance économique. L’IDE représente unepossibilité de gérer deux grandes problématiques africaines : l’écart entre l’épargne et lesinvestissements d’une part, et le manque de technologies et de compétences de l’autre.Ainsi, l’IDE ne représente pas seulement un flux de capital, mais aussi un apportconsidérable d’expertise technologique et de gestion pouvant améliorer la productivité.C’est pour ces raisons que l’Afrique doit prendre des mesures positives pour augmenter

7 Pour plus de détails sur les changements de politiques nécessaires, voir Ajayi (2000)

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le nombre d’investissements de ce type. La plupart de pays africains prétendant àl’indépendance ont instauré des politiques assorties d’incitations avantageuses pourattirer le flux d’IDE (CNUCED 2005). La justification économique de ces incitationsvient de l’idée que les investissements étrangers produisent des effets positifs sous formede transferts technologiques et autres. Le transfert des technologies peut avoir desretombées importantes sur l’ensemble de l’économie (voir Carkovic et Levine 2004). Àla suite de la crise due à la dette des années 1980 et à l’arrêt des prêts octroyés par lesbanques commerciales, les auteurs du Programme d’ajustement structurel ont estiméqu’un IDE plus important était la clé d’une relance économique soutenue. Dans cetteoptique, la recherche de politiques macro-économiques responsables alliées à unelibéralisation accélérée, à une déréglementation et surtout à une privatisation sont lesfacteurs sur lesquels l’Afrique comptait pour attirer l’IDE (Banque Mondiale 1997:51,FMI 1999).

L’émergence des ODM en 2002 a attiré l’attention des politiques sur le manque deressources en Afrique afin que ce continent puisse sortir de sa tragique pauvreté et la jettedans les poubelles de l’histoire. Pour ce faire, l’Afrique doit s’appuyer sur les ressourcesnationales (quoique limitées), les ressources étrangères, notamment provenant de l’APD(aide publique au développement) et de la nouvelle Initiative multilatérale contrel’endettement (IME) pour les pays faisant partie du programme intitulé Initiative enfaveur des pays pauvres très endettés (PPTE), ainsi que sur l’IDE. Étant donnél’insuffisance des ressources nécessaires au financement du développement à long termeen Afrique, d’une part, et les ODM à atteindre, d’autre part, attirer l’IDE occupedésormais une plus grande place dans les stratégies de relance économique entreprisespar les décideurs à tous les niveaux. L’idée que l’IDE est la clé qui permettra de pallier aumanque de ressources a été renforcée par l’expérience d’un petit nombre d’économies enpleine expansion et récemment industrialisées en Asie de l’Est.8 Tous les espoirs sefondent sur l’IDE dont on attend non seulement qu’il augmente la productivité, mais qu’ilcrée des emplois et améliore la situation de précarité. Depuis la crise en Asie, la nécessitéde s’ouvrir a l’IDE s’est intensifiée dans la mesure où ce phénomène devrait permettrenon seulement un flux de capitaux plus stable, mais aussi apporter une meilleureexpertise technologique, des emplois mieux rémunérés et de meilleures compétencesprofessionnelles ainsi que de nouvelles opportunités d’exportation (Prasad et al. 2003).

De ce fait, il est instructif d’examiner la Déclaration du millénaire du 8 septembre 2000 :Nous [l'Assemblée générale des Nations Unies] sommes résolus à réduire de moitié, d'icià 2015, la proportion de la population mondiale dont le revenu est inférieur à un dollarpar jour. Nous sommes également résolus à prendre des mesures spéciales pour releverles défis que sont l'élimination de la pauvreté et la réalisation du développement durableen Afrique, y compris l'annulation de la dette, l'amélioration de l'accès aux marchés,l'accroissement de l'aide publique au développement (APD) et des flux d'investissement

8 Voir United Nations Conference on Trade and Development (2005), EconomicDevelopment in Africa: Rethinking the Role of Foreign Direct Investment (NationsUnies : New York et Genève).

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étrangers directs, ainsi que des transferts de technologie. (Déclaration du Millénaire del’ONU, 8 septembre 2000) (Les termes soulignés l’ont été par l’auteur de ce document)

Comme l’a correctement souligné l’Asiedu (2004 p. 371), cette citation indique qu’une« augmentation des transferts de technologie et des investissements directs étrangers(IDE) vers l’Afrique aidera ce continent à atteindre son Objectif de Développement duMillénaire (ODM) qui consiste à réduire de moitié les taux de pauvreté d’ici à 2015 ».

Plusieurs initiatives récentes ont mis l’accent sur la nécessité du soutien international audéveloppement africain, notamment le Rapport de la Commission pour l’Afrique (2005).Ce rapport a proposé diverses mesures susceptibles d’aider ce continent à attirerdavantage d’IDE et d’en tirer les meilleurs profits pour son développement. Il aégalement appelé à soutenir la création d’une initiative liée à l’investissement dans lecadre du NEPAD, et recommandé la création d’un fonds d’assurance pour lesinvestisseurs étrangers dans les pays africains émergeant de conflits (CNUCED, 2004:14).

III. Tendances et facteurs déterminants de l’IDE en Afrique : théorie et résultatsempiriques

a. TendancesL’Afrique, semble-t-il, n’aurait pas bénéficié de façon significative des investissementsdirects internationaux à la mesure des politiques mises en œuvre et de la rentabilité descapitaux investis. Le continent africain n’a pas pu profiter de l’expansion résultant del’IDE qui a débuté vers 1985.9 Pendant la période de 1991-96, alors que la moyennemondiale du flux monétaire créé par l’IDE était de 401,7 de milliards de dollars, lamoyenne africaine ne s’élevait qu’à 7,1 milliards de dollars, soit 1,8 % du total mondial.D’autres régions du monde ont reçu davantage de fonds que l’Afrique ; par exemple, 47,9milliards de dollars ont été attribués à l’Amérique latine et aux Caraïbes, tandis quel’Asie et l’Océanie en ont reçu 83,9 milliards. Pour le reste de la période indiquée, cesautres régions ont continué à recevoir plus de fonds que l’Afrique (voir le Tableau 1). En2001, l’Afrique a reçu 20 milliards de dollars du flux, mais ce montant ne représentaitencore que 2 % du total mondial du flux généré par l’IDE. La part de l’Afrique au seindes économies en voie de développement était d’environ 5 % de 1993 à 1998 ; elle aatteint un pic d’environ 9 % en 2001 avant de plonger à seulement 6,8 % en 2002. En2004, ce flux demeurait à 7,8 %. En revanche, d’autres groupes de pays ont augmentéleur part : l’Asie et l’Océanie de 48 % en 1999 à environ 63 % en 2004 (voir le Tableau3). Les apports mondiaux de l’IDE ont diminué à partir de 1999 mais ont remonté en2004 (la baisse a été continue entre 2000 et 2003). En 2004, les apports mondiaux del’IDE se sont maintenus à 648,1 milliards de dollars, tandis que l’Afrique en a reçu 18,1milliards (voir les Tableaux 1 à 3). Les principaux facteurs expliquant ce déclin étaient lalenteur de la croissance économique dans la plupart des régions du monde et de faibles

9 Voir Honest Prosper Ngowi (2001)

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perspectives de relance, du moins à court terme.10 Comme prévu, cette baisse a étéinégale entre les régions et pays ; celle de l’Afrique a été de 41 %. Les divers secteurs ontégalement connu des inégalités ; en effet, la fabrication et les services ont été touchéstandis que les flux vers le secteur primaire ont augmenté.

La part de l’Afrique dans les apports mondiaux de l’IDE est passée d’environ 0,7 % en2000 à 2,4 % en 2001. En 2002, 2003 et 2004, la part de l’Afrique représentait 1,8 %, 2,9% et 2,8 %, respectivement. L’Afrique a connu une baisse considérable des apportsd’IDE, qui sont passés de 20 milliards de dollars en 2001 à environ 13 milliards en 2002,soit une baisse de 35 %. Par rapport aux autres groupes régionaux, la part reçue parl’Afrique a été moindre ; ainsi, l’Asie et l’Océanie n’ont jamais reçu moins de 10 %pendant cette même période. En effet, cette région a reçu une part de 22 % en 2004 parrapport à environ 21 % pendant la période 1993-98. L’Amérique latine et les Caraïbes ontvu leur part passer d’environ 7 % en 2000 à 10,4 % en 2004 (Tableau 2). Les fluxd’investissements directs étrangers vers 23 des 53 pays africains ont diminué. En 2002,les pays attirant les plus importants apports d’IDE étaient, par ordre d’importance :l’Angola, le Nigeria, le Tchad, l’Afrique du Sud et le Mozambique.

On peut constater l’importance de l’IDE pour l’Afrique en tant que facteur de formationbrute de capital fixe, et celles des actions issues de l’IDE en tant que pourcentage duproduit national brut (voir Tableau 4). En 2002, 2003 et 2004, les flux liés à l’IDE en tantque pourcentage de la formation brute de capital fixe ont varié de 13 à 15 %, ce dernierchiffre ayant été obtenu en 2003. Toutefois, nous avons observé que certains paysafricains ont connu un taux plus élevé : en Guinée Équatoriale, en particulier, il a atteintplus de 200 % en 2003 et 2004, et les actions issues de l’IDE représentaient environ 28 %du produit national brut. Les pays indiqués ont connu des taux encore plus élevés : celuide la Guinée Équatoriale en 2004 était de 123,7 %. En revanche, celui de la Namibie nereprésentait qu’environ 33 % cette même année. Hormis la Guinée Équatoriale, seules lesSeychelles ont connu un taux de plus de 100 %.

Les valeurs appartenant aux entreprises bénéficiant des IDE ont augmenté régulièrement,passant de 32,2 milliards de dollars en 1980 à 171 milliards en 2002. En 1980, la part del’Afrique représentait 4,6 % de ces valeurs à l’échelle mondiale ; cette part a diminuéavec le temps pour atteindre 2,4 % en 2002. De même, la part de l’Afrique sur les valeursrevenant aux pays en voie de développement est passée de 10,46 % en 1980 à 7,3 % en2002. Ce chiffre forme un contraste avec la part de la région de l’Amérique latine et desCaraïbes, qui est passée de 16,39 % en 1980 à 32,58 en 2002. Même si la part de l’Asieest passée de 72 % en 1980 à environ 60 % en 2002, elle demeure la plus importante.11

b. Concentration de l’IDE

10 UNCTAD, World Investment report (2003).

11 Données de la CNUCED, World Investment report (2003).

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L’IDE est resté dominant dans l’industrie pétrolière, et il se concentre en Afrique sur unpetit nombre de pays. Généralement, les principaux bénéficiaires (Égypte, Angola,Nigeria et Afrique du Sud) reçoivent une part importante de l’IDE. Les apports decapitaux connus récemment par l’Afrique du Sud ont été principalement attribués auprocessus de privatisation, au retour des entreprises basées dans les pays voisins pendantla période de l’apartheid et à l’intérêt des investisseurs dans le vaste marché national sud-africain.12 Sur les flux d’IDE croissants entre 1995 et 1998, 33 % sont allés à quatre paysproducteurs de pétrole : Angola, République du Congo, Guinée Équatoriale et Nigeria.13

L’IDE dans l’industrie pétrolière est resté dominant en 2002 avec l’Angola, l’Algérie, leTchad, le Nigeria et la Tunisie représentant plus de la moitié des rentrées en 2002(CNUCED, 2003 p 9). En 2002, l’Égypte, l’Angola, le Nigeria et l’Afrique du Sud ontreçu une part de 61,9 % ; puis la Tunisie s’est ajoutée à ce groupe, lui permettant ainsid’atteindre une part de 70,11 %. Les variations de l’IDE dans ces pays ont un impactmajeur sur les flux d’IDE vers l’ensemble du continent africain. En 2004, l’Angola, laGuinée Équatoriale, le Nigeria et le Soudan (pays riches en ressources minérales) ainsique l’Égypte ont été les principaux bénéficiaires, avec une part atteignant près de lamoitié de tous les flux vers l’Afrique.14

c. Attribution sectorielle de l’IDE en Afrique

L’Afrique continue à attirer l’IDE seulement dans les secteurs où les avantagesconcurrentiels sont supérieurs aux facteurs négatifs liés à ce continent ; il s’agit desminéraux, du bois, du café et du pétrole (Mills et Oppenheimer, (2002). En général, lastructure de l’IDE s’est tournée vers les services dans le monde entier. Au début desannées 1970, ce secteur ne représentait qu’un quart des capitaux mondiaux provenant del’IDE ; en 1990 cette part correspondait à près de la moitié des capitaux, et en 2002, elleavait atteint environ 60 %.15 Contrairement aux idées reçues, la concentration de l’IDE enAfrique ne réside plus seulement dans les ressources minérales ; en effet, même dans lespays exportateurs de pétrole, les services et la fabrication deviennent des secteurs cléspour l’IDE.16 L’IDE s’est récemment diversifié dans d’autres secteurs, notamment celuide la fabrication et des services. En 1992, 30 % des capitaux issus de l’IDE au Nigeriarésidaient dans le secteur primaire, 50 % dans la fabrication et 20 % dans les services. Demême, en 1995, 48 % des apports d’IDE en Égypte résidaient dans les services, 47 %dans la fabrication et seulement 4 % dans le secteur primaire. Avec le temps, Maurice aégalement su attirer l’IDE vers le secteur de la fabrication, surtout dans les textiles et

12 Pour plus de détails, voir Morisset (2000)

13 Pour plus de détails, voir Pigato (2000)

14 Voir CNUCED (2005) World Investment Report p.13

15 Voir CNUCED (2004), World Investment Report: The Shift towards Services, Genèvep 15

16 Pour plus de détails, voir « Fact Sheet on Foreign Direct Investment: Focus on the NewAfrica » (téléchargeable sur Internet).

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l’électronique. Quant au Maroc, ses investissements étrangers se sont multipliés par cinqau cours des dix dernières années, surtout dans la fabrication et les services.

En termes de sources de l’IDE, l’Allemagne se tourne de plus en plus vers le secteur de lafabrication, tandis que plus de 60 % des capitaux britanniques destinés à l’IDE sontinvestis dans la fabrication et les services. En outre, l’IDE provenant des États-Unis estdestiné à l’industrie alimentaire et aux produits métallurgiques, aux métaux primaires etfabriqués (CNUCED, 1999b). La part des capitaux investis en Afrique par les États-Unisdans le secteur primaire est passée de 79 % en 1986 à 53 % en 1996 (voir Ikiara, 2003).Un sondage des sociétés multinationales en 2000 a indiqué que les secteurs les plussusceptibles d’attirer l’IDE en Afrique sont le tourisme, les industries d’exploitation desressources naturelles et les industries pour lequel le marché national est essentiel. Commec’est récemment le cas dans de nombreux pays africains, les télécommunications tombentdans cette catégorie. Ce phénomène a pris une grande importance avec la privatisationdes compagnies téléphoniques dans de nombreux pays et l’émergence du systèmemondial de communication (SMC) dans de nombreux pays d’Afrique.

L’Afrique n’a pas réussi à attirer suffisamment d’investissements directs étrangers bienque son taux de retour sur investissements soit plus élevé que celui d’autres pays en voiede développement.17 Cela s’explique en partie par l’image négative de l’Afrique(réputation en matière d’activités politiques et économiques, manque d’infrastructures,absence de cadre juridique adéquat pour l’application des contrats). Trop souvent, lesinvestisseurs potentiels évitent l’Afrique car ils en ont une image négative. Cettecondamnation nette et entière du continent ne tient compte ni de son hétérogénéité ni dela diversité de ses performances économiques, et ignore les opportunitésd’investissements existant dans chaque pays. En effet, certains pays africains ont suattirer l’IDE en fonction de leurs politiques macro-économiques et des régimesfavorables qu’ils adoptés, contrairement à d’autres. A cela s’ajoute le problème dumanque d’informations et de connaissances approfondies de la situation en Afrique.18

Suite aux réformes, ce continent est devenu bien plus attractif pour l’IDE dans le secteurminier. Plusieurs économies émergeant de conflits, notamment l’Angola et leMozambique, ont également enregistré ces dernières années une nette augmentation deproduction de minéraux (CNUCED, 2005).

(d) Théorie et résultats empiriques sur les facteurs déterminants de l’IDE en AfriqueL’IDE est généralement motivé par des facteurs d’attraction et d’impulsion. Les facteursd’impulsion, extérieurs aux pays en voie de développement, se concentrent surtout sur la

17 Voir Amar Bhattacharya, Peter J. Montiel et Sunil Sharma, « How Can Sub-SaharanAfrica Attract More Private capital Inflows » Finance and Development, June 1997; et,Capital Flows and growth in Africa 2000 (CNUCED).

18 Malgré les virulentes divergences d’opinions sur la part insignifiante de l’Afrique dansl’IDE à l’échelle mondiale, on peut également invoquer que l’Afrique fait tout sonpossible étant donné son poids relatif dans la production mondiale ; sa part est doncproportionnelle à ce poids.

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croissance et sur les conditions du marché financier dans les pays industrialisés. Lesfacteurs d’attraction, en revanche, dépendent d’un certain nombre d’autres facteurs liésaux politiques nationales et aux caractéristiques des pays hôtes. Alors que les facteursd’impulsion déterminent l’ensemble des ressources disponibles, les facteurs d’attractiondéterminent l’attribution de l’IDE parmi les pays.19 Parmi les facteurs qui influencent lestendances de l’IDE figurent généralement : un ensemble de politiques macro-économiques favorables, une plus grande libéralisation des marchés, de vastes marchésnationaux, un faible coût de main-d’œuvre, des régimes commerciaux libéraux, ladisponibilité des ressources naturelles, une bonne infrastructure, des mesures favorisantles transactions commerciales et des initiatives de promotion de l’investissement enAfrique prises par des entités externes.20 D’autres facteurs sont l’investissement dans lecapital humain, qui peut favoriser l’existence d’une main-d’œuvre compétente,essentielle pour attirer les investissements privés, et le renforcement des performancesdes organismes publics.

Il existe de nombreuses études ainsi qu’une pléthore de documents économétriques,toutefois non conclusifs, sur les déterminants théoriques de l’IDE. Plusieurs études ontsouligné, entre autres facteurs expliquant l’échec de l’IDE, les échecs de gouvernance, lesproblèmes liés à la crédibilité politique, à l’échec des politiques macro-économiques, auxpolitiques de libéralisation insuffisantes. Parmi les résultats d’un sondage sur les diversdéterminants de l’IDE en Afrique, Ajayi (2004) a retenu les suivants :

Dimension du marché et croissance Coût et compétences de la main-d’œuvre Existence de solides infrastructures Risque lié au pays Ouverture de l’économie Contexte institutionnel Disponibilité des ressources naturelles Concentration des autres investisseurs (effets d’agglomération) Retour sur investissement Caractère exécutoire des contrats et transparence du système juridique Stabilité macro-économique Disponibilité des politiques de « bonus »

Les pays africains ont fait des efforts considérables au cours de la dernière décennie pouraméliorer leur climat d’investissement. De nombreux gouvernements libéralisent leurrégime d’IDE car ils associent l’IDE à des effets positifs sur le développementéconomique et à la réduction de la pauvreté dans leurs pays. Les performanceséconomiques de la région se sont améliorées dans certains cas depuis le milieu des années1990 en raison des programmes d’ajustement structurel qui ont permis de juguler

19 Pour une liste des politiques nationales et des caractéristiques déterminant les facteursd’attraction, voir Ajayi (2004).

20 Voir Ajayi (2003)

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l’inflation, de réduire les dépenses publiques et d’établir un taux de change réaliste. Si cesaméliorations font espérer une augmentation des flux d’IDE, celle-ci n’a pas encore eulieu.

Au fil du temps, plusieurs études ont été menées afin d’examiner et d’analyser les diversdéterminants de l’IDE en Afrique. Dans un ou deux cas, elles ont démontré que l’Afriqueest différente du reste du monde en ce qui concerne les facteurs affectant l’investissementdirect étranger. Les implications de telles conclusions sont énormes : quels que soient lesprincipes fondamentaux existant dans ces diverses économies, ils sont peu susceptiblesd’attirer l’IDE. Selon Asiedu (2002), les politiques qui ont réussi dans d’autres régionsn’auront pas forcément les mêmes résultats en Afrique. En outre, la politique économiquen’est pas un facteur de l’IDE.21 Les résultats de plusieurs études sur les déterminants del’IDE en Afrique sont dans de nombreux cas contradictoires.22

Il semble exister une pénurie de travaux empiriques limités aux pays africains concernantles déterminants de l’IDE : la plupart des études n’incluent qu’un nombre limité de pays.Par exemple, Gustanaga et al (1998) examinent un total de 49 pays, parmi lesquels seuls6 se trouvent en Afrique sub-saharienne (ASS) ; Schneider et Fry (1985) étudient 51 paysparmi lesquels 13 sont en Afrique subsaharienne. Dans l’étude d’Edwards (1990),environ la moitié des 51 pays sont en Afrique subsaharienne. Dans leur analyseéconométrique des déterminants de l’IDE basée sur des données de panel, Elbadawi etMwega (1997) indiquent que si la dimension du marché compte pour relativement peudans l’explication des flux d’IDE vers l’Afrique, la croissance économique est enrevanche un déterminant important. Toutefois, ils constatent qu’une dépréciation du tauxde change réel en vigueur, qu’une plus grande ouverture au commerce et les effets del’équilibre fiscal sur l’expansion ont un impact positif sur l’IDE. Ils démontrentégalement qu’une réduction des restrictions et que des conditions favorables auxinitiatives privées ont un effet significatif sur le flux d’IDE, tandis que les perturbationspolitiques ont un effet négatif. Enfin, les guerres et les accords d’intégration régionale enAfrique ont un impact limité sur les flux d’IDE.

Deux études récentes concernent également l’Afrique ; la première a été réalisée parSchoeman et al (2000) qui analysent dans quelle mesure la politique gouvernementale(surtout le déficit et les impôts) affecte l’IDE. Ce document se limite toutefois à l’Afriquedu Sud. La seconde étude est d’Asiedu (2002, 2004) et porte sur un échantillonreprésentatif de 71 pays en voie de développement. Asiedu se pose les questionssuivantes : (i) quels sont les facteurs qui attirent l’IDE vers les pays en voie de

21 Toutefois, plusieurs études indiquent que les politiques sont un facteur important pourattirer l’IDE en Afrique. Les mesures dans lesquelles les politiques affectent les taux et lacomposition de l’IDE ont été analysées en profondeur par Balasubramayam et Salisu(2001) et Pain (2000). D’autres résultats concordants se trouvent dans Pigato (2000),Morrisset (2000) et Asiedu (2003).

22 Pour plus de détails sur les effets de certaines variables sur l’IDE, voir Asiedu (2002).

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développement ? (ii) ces facteurs s’appliquent-il de façon égale à l’IDE vers l’Afriquesubsaharienne ? (iii) pourquoi l’Afrique subsaharienne attire-t-elle aussi peu d’IDA ? (iv)pourquoi a-t-elle relativement échoué dans ses tentatives malgré les réformes de sapolitique ? L’Afrique est-elle différente ? Cette analyse porte sur trois variablesprincipales : le retour sur investissement, l’existence d’infrastructures et l’ouverture aucommerce, et elle ne prend pas en compte l’existence de ressources naturelles, importantfacteur déterminant de l’IDE en Afrique. Selon les conclusions :(i) Les pays de la région de l’Afrique subsaharienne ont reçu en moyenne moins d’IDEque ceux d’autres régions en raison de leur situation géographique.(ii) Un meilleur retour sur investissement et une meilleure infrastructure ont un impactpositif sur l’IDE dans les pays autres que ceux de l’Afrique subsaharienne, mais aucunimpact sur l’IDE en Afrique subsaharienne.(iii) L’ouverture au commerce favorise l’IDE dans les pays de l’Afrique subsaharienne etdans les autres pays. Les bénéfices marginaux résultant d’une plus grande ouverture sontmoindres en Afrique subsaharienne, ce qui semble indiquer que la libéralisation ducommerce entraînera davantage d’IDE dans les pays autres que ceux de l’Afriquesubsaharienne.

Les résultats impliquent que l’Afrique est différente et que les facteurs qui ont réussi dansd’autres régions n’auront pas forcément les mêmes résultats en Afrique ; ainsi, lareproduction de schémas de réussite n’est pas toujours possible en Afrique. Troisimplications politiques se dégagent des résultats de ce travail empirique :(i) Les pays africains doivent libéraliser leur régime commercial afin d’accroître les fluxd’IDE. Cette libéralisation ne produira tous ses bénéfices que dans la mesure où lesinvestisseurs estimeront que la réforme est non seulement crédible, mais irréversible.(ii) Les politiques ayant réussi dans d’autres pays ne peuvent être reproduitesaveuglément en Afrique car elles risquent d’avoir des impacts distincts.(iii) Le risque associé à l’Afrique est exagéré ; c’est la raison pour laquelle les pays decette région reçoivent moins d’IDE (raison géographique). Pour dissiper ce mythe, il estnécessaire de diffuser des informations sur ce continent.

Dans un autre document, Asiedu (2003) examine, en se fondant sur des données de panelrelatives à 22 pays africains pour la période 1984-2000, l’impact sur les flux d’IDE dedifférentes variables, notamment la possession de ressources naturelles, l’instabilitémacro-économique, la structure réglementaire de l’IDE, la corruption, l’efficacité dusystème juridique et l’instabilité politique. Ce même document détruit la théorie selonlaquelle l’IDE en Afrique est uniquement motivé par l’existence de ressources naturelleset conclut que ce facteur, ainsi qu’un vaste marché, de bonnes infrastructures et unestructure juridique efficace favorisent l’IDE, alors que l’instabilité macro-économique, lacorruption, l’instabilité politique et les restrictions d’investissement y font obstacle.

Ce résultat implique que le gouvernement de la région peut jouer un rôle capital dans lapromotion de l’IDE en instaurant des structures et des politiques adaptées, et que l’IDEen Afrique n’est pas uniquement motivé par la disponibilité des ressources naturelles,mais aussi par d’autres facteurs. À court et moyen terme, les pouvoirs publics peuventfaire augmenter l’IDE en simplifiant la structure réglementaire liée à l’investissement, en

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mettant en place des politiques favorisant la stabilité macro-économique et en améliorantl’infrastructure. À plus long terme, l’IDE sera favorisé par la réduction de la corruption,la mise en place d’un cadre législatif plus efficace et par la réduction de l’instabilitépolitique (Asiedu, 2003).

Morisset (2000) se concentre exclusivement sur l’Afrique et les contrôles desdisponibilités des ressources naturelles ; il a établi quels étaient les pays qui ont réussi àattirer l’IDE en améliorant leur climat commercial : en effet, les résultats indiquent quedes politiques proactives et des gouvernements réorientés peuvent susciter un intérêt dansl’IDE. Il souligne que les pays africains peuvent également attirer l’IDE qui ne soit pasaxé sur les ressources naturelles ou sur le marché local, mais plutôt sur les marchésrégionaux et mondiaux en réformant leurs politiques. D’après des données de panelrelatives à 29 pays pendant la période 1990-97, il déclare que le taux de croissance duPIB et l’ouverture commerciale sont liés de façon positive et significative au climatd’investissement en Afrique. Par contre, le taux d’analphabétisme, le nombre de lignestéléphoniques et le taux de population urbaine (mesure d’agglomération) sont desfacteurs déterminants du climat commercial susceptible d’attirer l’IDE dans une régiondonnée. En outre, le risque financier et politique mesuré par l’ICRG et le classement desInvestisseurs internationaux (II) n’apparaissent pas comme significatifs dans cetterégression.

D’après la documentation, l’un des principaux facteurs décourageant l’IDE estl’incertitude ; celle-ci est aussi un facteur connu de handicap des stratégies dedéveloppement de l’Afrique. Les relations empiriques entre l’IDE et l’incertitude dans lespays en voie de développement sont peu importantes. Ce phénomène a été étudié parRamasamy (1999) en Malaysie et par Lehmann (1999) dans les pays en voie dedéveloppement. Ces études concluent que cette relation est négative. Seules quelquesétudes s’intéressent au lien entre l’incertitude et l’IDE en Afrique. Si celles d’Abekah(1998), de Nnadozie (2000), de Bennell (1995) et de Pigato (2000) soulignent le rôle del’incertitude, aucune n’examine officiellement l’impact de l’incertitude économique etpolitique sur les pays africains. L’étude de Lemi et al (2001) examine l’impact del’incertitude sur les flux d’IDE dans les économies africaines. Elle analyse les flux totauxd’IDE provenant des États-Unis, les flux d’IDE dans les secteurs manufacturiers et lesflux d’IDE non manufacturiers des Etats-Unis vers certains pays hôtes africains. Selon unmodèle autorégressif hétéroscédastique, cette étude conclut :(i) L’impact de l’incertitude sur le flux d’IDE, toutes sources confondues, est infime.(ii) Pour l’IDE total provenant des États-Unis, les incertitudes économiques et politiquesne constituent pas des facteurs significatifs.(iii) Pour l’IDE dans le secteur manufacturier provenant des États-Unis, seulesl’instabilité politique et les politiques gouvernementales sont des facteurs importants,alors que pour l’IDE dans le secteur non manufacturier provenant des États-Unis, lesincertitudes économiques et l’engagement des gouvernements ne sont des obstaclesmajeurs que s’ils sont associés à une instabilité politique et à un endettement des payshôtes.

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(iv) D’autres facteurs économiques tels que la main-d’œuvre, les liens commerciaux,l’ampleur du secteur d’exportation, la dette extérieure et la dimension du marché sontégalement importants pour le flux d’IDE en Afrique.

L’importance des facteurs déterminants de l’IDE en Afrique a donné lieu à la création del’atelier spécial du FMI/CREA (Consortium de recherche économique en Afrique) sur cethème (Déterminants de l’investissement étranger direct en Afrique) à Nairobi endécembre 2004. Cet atelier de diffusion visant à faire connaître les résultats de l’étudeaux décideurs s’est tenu à Accra, au Ghana, les 28-29 septembre 2006. Lors de cet atelier,les résultats d’études de cas de pays ainsi que La vue d’ensemble de l’Afrique ont étéprésentés. Le but de cette réunion était de repérer les divers facteurs qui affectent l’IDEen Afrique, puis de distinguer ceux qui avaient réussi dans quels pays, et les mesures àprendre pour attirer l’IDE. Huit études de cas au total avaient été commandéesinitialement par le Botswana, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Kenya, leNigeria, l’Afrique du Sud et l’Ouganda. D’après les résultats de ces divers pays, il estapparu évident que ces derniers avaient appliqué des politiques diverses et obtenu desréactions différentes. En effet, aucun facteur n’a été unanimement accepté comme le seuldéterminant du flux d’investissement. En outre, si la liste des facteurs déterminants estassez longue, ces facteurs n’ont PAS la même importance pour chaque investisseur danschaque pays et à tout moment ; certains sont plus importants que d’autres à un momentdonné. L’importance accordée aux différents facteurs varie selon les investisseurs. Desurcroît, la stabilité macro-économique et politique est nécessaire, mais elle pas ne suffitpas. Un seuil minimum de facteurs est important pour le flux d’IDE, et enfin lespolitiques de chaque pays comptent également. Pour que les pays tirent des effets positifsde l’IDE, ils doivent pouvoir contrôler la mise en place de la stratégie dedéveloppement.23

IV. Le rapport entre l’IDE et le développement économique(i) Le rapport entre l’IDE et la croissanceOn prétend souvent que l’IDE est un ingrédient essentiel à une croissance économiquesolide et au développement, notamment parce que l’essence même du développementéconomique réside dans le transfert rapide et efficace et l’adoption des meilleurespratiques d’un pays à l’autre. L’investissement étranger direct est particulièrement bienadapté à ce transfert et à sa transformation en croissance globale, notamment enexploitant au mieux le capital humain (Klein, Aaron et Hadjimichael (2001). On saitdésormais que pour entraîner la réduction de la pauvreté, la croissance24 est un facteurnécessaire. La croissance pouvant être stimulée par l’IDE, elle se situe au cœur del’objectif ODM primordial, qui est le pivot de la politique de développement.

23 Les divers documents présentés lors du congrès par les auteurs Ajayi, Asante, Khan,Ogunkola,Obwona, Mwega, Siphambe and Akinboade figurent dans la sectionbibliographie de ce document.

24 Il faut souligner que c’est de la croissance visant à enrayer la pauvreté qu’il s’agit danstous les cas.

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La théorie offre des prévisions conflictuelles concernant les effets de l’IDE sur lacroissance ; en effet, l’IDE peut jouer de différentes façons sur le processus global dedéveloppement (voir Addison et Mavrotas, 2004). D’abord, c’est une sourced’accumulation des capitaux aussi bien physiques qu’humains. Étant donné que lesprojets d’IDE sont soigneusement conçus, ils entraînent la croissance et contribuent àcréer des emplois, stimulant ainsi l’emploi. Cet effet sur l’emploi signifie que l’IDE peutcontribuer aux ODM en réduisant la pauvreté liée aux revenus. Ensuite, ces revenus dontl’Etat a besoin peuvent servir à financer des infrastructures et services lies aux ODM :ainsi, les bénéfices de ces revenus sont directs et indirects. Les aspects directs concernentles impôts sur les sociétés versés à l’Etat par les entreprises elles-mêmes, ainsi que lesrevenus issus de l’IDE dans le secteur des ressources naturelles. L’aspect indirect est lié àl’augmentation de la croissance économique lorsqu’elle entraîne une amélioration del’assiette fiscale globale.

Comment l’IDE affecte-t-il donc la croissance ? Si le rapport positif entre l’IDE et lacroissance n’est pas accepté sans une certaine ambiguïté, les études macro-économiquesrévèlent que l’IDE a un rôle positif, surtout dans certains environnements donnés. Ladocumentation existante identifie trois voies principales pouvant être empruntées parl’IDE en vue de promouvoir la croissance économique. La première est la libération descontraintes de l’épargne nationale à travers les flux de capitaux étrangers. Dans ce cas, lesinvestissements étrangers directs augmentent les faibles taux d’épargne nationaux grâceau processus d’accumulation des capitaux. En deuxième lieu, l’IDE est la principale voied’accès du transfert de technologie. Ce transfert ainsi que les retombées technologiquesentraînent une amélioration de la productivité et une exploitation des ressources plusperformante, qui conduisent à la croissance. Troisièmement, l’IDE entraîne uneaugmentation des exportations résultant de capacités accrues et d’une plus grandeconcurrence dans la production nationale. L’analyse empirique de ce lien positifdémontre qu'il est souvent censé dépendre d’un autre facteur portant le nom de« capacité d’absorption » et qu’il comprend le développement du capital humain, le typede régime commercial ainsi que le degré d’ouverture.

Selon la théorie récente sur la croissance, la croissance économique à long terme peuts’expliquer par la combinaison des sources de croissance. Ce sont les hausses d’apports(de main-d’œuvre et de capital) et de productivité totale qui reflètent les progrèstechnologiques et autres améliorations de performance dans l’exploitation des ressources.Dans ce cadre de croissance « endogène », l’IDE peut contribuer de manière significativeà ces trois composantes de la croissance. L’IDE augmente le stock de capital national etrenforce l’accumulation de capital humain tout en accélérant les progrès technologiquesdans les pays hôtes. Les impacts les plus directs et significatifs de l’IDE sont observésdans deux domaines principaux : l’accumulation de capitaux d’investissement et lacroissance de la productivité totale des pays bénéficiaires.

(a) FDI et formation de capitalLes résultats indiquent que l’investissement est un ingrédient clé pour une croissancerégulière. Les pays ayant connu une telle croissance sont ceux qui ont consacré une partie

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importante de leur PIB à l’investissement, c’est-à-dire ceux qui ont un important rapportinvestissement-IDE. Au cours des dernières années, l’IDE a joué un rôle de plus en plusprimordial dans l’investissement total réalisé par la plupart des pays en voie dedéveloppement (Borenzstein et al, 1995).

Les entreprises multinationales ayant généralement accès à un grand choix d’options definancement, le coût du capital à risques pondérés est généralement moindre pour cesentreprises que pour les entreprises nationales des pays en voie de développement. C’estcet avantage qui leur permet d’être plus réactives que les autres entreprises auxopportunités et aux incitations en matière d’investissement. Ainsi, les entreprisesétrangères peuvent investir dans des projets considérés comme trop risqués par lesentreprises nationales ou pour lesquels elles ne possèdent pas les compétences. Avec letemps, cependant, des conditions permettant des investissements nationaux actuellementimpossibles seront sans doute créées. Dans de telles situations, l’IDE sert à stimulerl’investissement national, favorisant ainsi l’investissement total dans un pays donné. Lesrésultats empiriques disponibles permettent de confirmer les effets d’éviction financièrede l’IDE. Il a ainsi été démontré que l’accroissement total des investissements était de 1,5à 2,3 fois celui des flux d’IDE.

b. L’IDE et la croissance de la productivitéPlutôt que de réinventer la roue, les pays en voie de développement peuvent importer etreproduire les meilleures pratiques existantes dans des pays plus avancés et obtenir ainsides taux de croissance économique record. Le transfert et l’adoption rapides de ces« meilleures pratiques » d’un pays à l’autre sont l’essence même du développementéconomique. Le principal avantage de l’IDE est d’apporter non seulement des ressourcesfinancières mais aussi une vaste gamme d’atouts technologiques, organisationnels et decompétences, outre l’accès au marché de la société mère. L’IDE permet de transmettreces meilleures pratiques de deux façons : la première est le transfert interne detechnologie et des compétences aux sociétés étrangères affiliées dans les pays hôtes, et laseconde se fait à travers la diffusion technologique à un plus vaste réseau d’entreprises etd’organismes du pays hôte.

Le véritable impact de l’IDE sur la croissance de l’économie nationale dépend de ladiffusion des meilleures pratiques dans l’ensemble de l’économie locale. Cette diffusions’effectue par quatre grandes voies :

Les liaisons en amont avec les fournisseurs locaux (localisation des sourcesd’approvisionnement)

Les liaisons en aval avec les producteurs et distributeurs locaux Les liaisons horizontales avec les concurrents locaux Les liaisons avec les institutions locales

La plus importante de ces liaisons est la localisation des sources d’approvisionnement :l’achat d’intrants et de services auprès de fournisseurs locaux (et non étrangers).

L’IDE contribue-t-il vraiment autant qu’on le croit à la croissance ?La documentation empirique macro-économique ne confirme pas vraiment l’effet positifexogène de l’IDE sur la croissance économique. L’interaction entre l’IDE et la croissance

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économique ne se fait pas automatiquement. Les travaux empiriques antérieurs sur cethème ont des résultats contradictoires : sur 72 pays en voie de développement entre 1960et 1978, Jackman (1982) constate que l’IDE n’a pas eu d’impact significatif sur lacroissance une fois la dimension du pays considérée. Dans une autre étude, Rothgeb(1984) observe que l’IDE a été liée de façon négative à la croissance pour l’ensemble des18 pays africains en voie de développement considérés comme un tout, alors que pourl’ensemble des pays de l’Amérique Latine, son impact sur la croissance a été positif.

Des résultats plus récents ont établi un lien solide entre l’IDE et la croissance : dans desétudes multinationales regroupées, de Mello (1996) trouve des résultats prouvant quel’IDE permet de stimuler la croissance de cinq économies d’Amérique Latine. Williamset al (1999) constatent que dans la zone monétaire unifiée des banques centrales desCaraïbes de l’Est, l’IDE semble attirer les investissements bruts et avoir un impact sur lacroissance. Borenzstein et al (1998) observent que le FDI est un important mode detransfert des technologies et qu’il contribue davantage à la croissance quel’investissement national. Les travaux précédents de Borenzstein et al (1995) indiquent lemême phénomène. Le taux de productivité supérieur ne se maintient que si le pays hôte aun seuil minimal de capital humain ; en outre, l’IDE produit une hausse del’investissement total dans l’économie par rapport aux investissements individuels, ce quiimplique la prédominance de ses effets complémentaires sur les entreprises locales.

Les études à l’échelle des pays et des industries ont montré l’impact positif de l’IDE surla croissance économique. Dans l’étude réalisée par Obwona (1999) sur l’Ouganda, unlien positif est identifié entre l’IDE et la croissance, tout comme dans le document rédigépar Chen et al (1995) qui constate le même phénomène en Chine. De même,Bielschowsky (1994) et Kokko et al (1996) observent un impact positif de l’IDE sur laproductivité de la main-d’œuvre et sur la croissance dans l’industrie manufacturière auBrésil et en Uruguay, respectivement.

D’après la documentation, il est clair que la capacité d’un pays à tirer profit des effetspositifs de l’IDE peut être limitée par les conditions locales telles que le développementdes marchés financiers locaux ou le niveau d’éducation dans le pays ; ce phénomènes’appelle la capacité d’absorption. Borensztein et al (1998) et Xu (2000) démontrent quel’IDE apporte la technologie, d’où une hausse de la croissance, mais seulement dans lamesure où le pays hôte possède un seuil minimal de capital humain. Alfaro et al (2004),Durham (2004) et Hermes et Lensink (2003) apportent des preuves que seuls les paysayant des marchés financiers bien développés bénéficient de manière significative del’IDE en termes de taux de croissance. Les recherches effectuées par Alfaro et al (2006)indiquent les facteurs suivants :

Une augmentation de l’IDE entraîne des taux de croissance supérieurs dans lespays financièrement développés, par opposition aux taux observés dans les paysfinancièrement pauvres

Les conditions locales telles que le développement des marchés financiers et leniveau d’éducation dans un pays affectent l’impact de l’IDE sur la croissance

Les décideurs devraient agir prudemment lorsqu’ils tentent d’attirer l’IDEcomplémentaire de la production locale. Les meilleurs liens sont ceux qui relient

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le secteur industriel des produits finis à celui des produits intermédiaires, et pasforcément les producteurs de produits finis nationaux aux étrangers.

Le capital humain joue un rôle essentiel dans les avantages à tirer de l’IDE pour lacroissance.

Le processus de transmission non automatique de l’IDE à la croissance est démontré dansdiverses autres études. Il n’a pas encore été déterminé si l’IDE entraîne directement lacroissance économique en l’absence de conditions préalables. Selon Tsai (1995), l’IDEentraîne la croissance lorsque le capital humain augmente. Selon De Millo (1997), l’IDEentraîne la croissance lorsque les effets sur la performance s’étendent aux entreprisesnationales, c’est-à-dire lorsque les processus de production de ces dernières s’améliorentgrâce au contact avec les méthodes plus avancées sur le plan technologique del’entreprise multinationale. Krause (1998) se fonde sur un modèle de correction d’erreurspour déclarer que l’IDE entraîne la croissance même lorsque les effets de la politiquefiscale, les dépenses d’éducation nationale et la hausse de l’épargne sont pris en compte.Il a également été constaté que les secteurs constituent un facteur primordial. En sefondant sur des données multinationales pour la période 1981-99, Alfaro (2003) démontreque l’IDE total affecte la croissance de façon ambiguë. Ainsi, dans le secteur primaire, iltend à avoir un effet négatif sur la croissance, alors que l’inverse est constaté dans lesecteur manufacturier. Les données concernant le secteur des services sont ambiguës.

Les divers résultats (surtout ceux qui sont mitigés) concernant le lien entre l’IDE et lacroissance ont des implications importantes pour les politiques africaines.25 D’abord, lefait que ce lien ne soit pas automatique implique que des politiques adaptées aux diverspays sont nécessaires pour que l’IDE soit orienté vers les secteurs et les régions où il aural’impact maximal. Ensuite, l’existence de ce lien dépend du pays et des secteurséconomiques ; autrement dit, chaque pays et chaque secteur doivent être étudiés pourévaluer correctement le lien existant entre IDE et croissance. Enfin, la problématique liéeà la capacité d’absorption, mentionnée en termes de développement du capital humain,ainsi que le développement financier, sont aussi des facteurs importants. C’est pourquoiles politiques doivent considérer tous les cas de figure pour permettre d’en tirer des effetspositifs ; et inversement, l’impact positif de l’IDE ne peut être obtenu que grâce à despolitiques adéquates. Force est donc de constater que la contribution de l’IDE audéveloppement dépend des conditions macro-économiques et structurelles présentes dansles pays hôtes.

(ii) Les effets de l’IDE sur l’emploiOutre son rôle de catalyseur de la croissance économique et du développement rapides,l’IDE intervient également de façon importante dans d’autres aspects du développement :l’emploi et l’environnement. L’IDE crée des opportunités d’emplois dans les pays hôtes,

25 L’UNCTAD (2005, p. 64) est d’avis que peu de résultats suggèrent que l’IDE enAfrique (ou dans d’autres régions en voie de développement) jouent un rôle capital dansle processus de croissance.

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et ce de trois façons possibles. La première consiste à employer directement la populationpour des opérations situées au sein de l’économie nationale. La deuxième s’effectue parles liaisons en amont et en aval : les emplois sont créés dans les entreprises servant defournisseurs, de sous-traitants ou de prestataires de services. Le troisième mode decréation d’emplois passe par la croissance économique qui entraîne de nouveaux emploisà l’échelle nationale.

Les emplois créés par les entreprises multinationales peuvent promouvoir la croissance etréduire la pauvreté de différentes façons (Asiedu, 2004). D’abord, les emplois créés parles entreprises multinationales ont un impact direct et indirect sur l’emploi à l’échellenationale. L’IDE crée souvent de nouvelles opportunités d’emplois et des postes par lesliaisons en amont et en aval avec des entreprises nationales. D’après les résultatsdisponibles, l’IDE a un effet multiplicateur sur l’emploi national. Selon les estimations deAaron (1999), l’IDE dans les pays en voie de développement a créé environ 26 millionsd’emplois directs et 41,6 millions d’emplois indirects en 1997. Iyanda (1999) obtient uneestimation plus élevée pour la Namibie : environ 2 à 4 emplois sont créés pour chaquesalarié employé par des associés étrangers. De plus, l’emploi créé par les entreprisesmultinationales stimule les salaires dans les pays hôtes, du fait que les entreprisesétrangères versent des salaires plus élevés que les entreprises nationales et que cephénomène a généralement des retombées positives. Le Tableau 5 réalisé par Asiedu(2004) indique que les entreprises étrangères versent des salaires plus élevés, avec desprimes allant de 10 % en Côte d’Ivoire à environ 130 % au Maroc. En outre, l’emploicréé par les entreprises multinationales stimule le transfert technologique. Un des moyensles plus courants et les moins chers de transfert de technologie étrangère dans les payshôtes se fait par la rotation de la main-d’œuvre, car les employés nationaux, surtout auxpostes les plus élevés, passent des entreprises étrangères aux entreprises nationales. Enquatrième lieu, l’emploi créé par les entreprises multinationales améliore la productivitéde la main-d’œuvre dans le pays hôte. Plusieurs études ont démontré que la productivitéest meilleure dans les entreprises étrangères que dans les entreprises nationales. Parexemple, ce phénomène a été constaté dans 8 industries sur 12 au Maroc, avec des écartsde productivité allant d’environ 50 % dans l’industrie électronique à environ 130 % dansl’industrie des minéraux non métallifères. Ramachandra et Shah (1998) ont égalementrapporté que la valeur ajoutée par employé est supérieure de 59 % pour les entreprisesaffiliées à part entière par rapport aux entreprises locales au Kenya, de 178 % pour lesentreprises étrangères au Zimbabwe et de 1 422 % pour les entreprises étrangères auGhana.

(iii) L’IDE et la réduction de la pauvretéUne des problématiques clés en Afrique est de savoir si l’IDE peut avoir un effet sur lapauvreté. S’il existe peu d’analyses empiriques reliant l’IDE à la réduction de la pauvretéen Afrique, on dispose en revanche de nombreuses études établissant un rapportproportionnel entre les revenus des pauvres et la croissance globale (voir Dollar et Kray,2000). Comme nous l’avons observé, l’IDE peut être un facteur clé de promotion de lacroissance et, de ce fait, entraîner une réduction de la pauvreté. Pour cela, il fautsouligner que la croissance doit être non seulement significative, mais soutenue pendant

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une période raisonnable. Le lien entre l’IDE et la réduction de la pauvreté est indirect(Obwona, 2004) :

Si l’IDE contribue à la croissance de l’exportation et de la productivité, il présentedes bénéfices pour les populations pauvres. Dans ce cas, l’IDE a un impact directen créant un environnement favorable.

Dans la mesure où l’IDE crée des emplois et contribue à améliorer la situation del’emploi, il peut aider une partie de la population à sortir de la pauvreté.

L’IDE peut s’accompagner de salaires plus élevés que ceux des entrepriseslocales, et de ce fait, inciter les autres entreprises à les suivre pour éviter de perdreleur personnel qualifié.

De par la présence d’entreprises étrangères, l’assiette fiscale du pays hôte peutaugmenter. La hausse des recettes nationales peut servir à financer des servicesdont la population pauvre bénéficiera considérablement.

V. Comment mesurer le rôle de l’IDE en Afrique ?D’après les résultats disponibles, que savons-nous des rôles de l’IDE en Afrique ? Pourrépondre à cette question, examinons les rôles de certaines entreprises étrangères dansdes pays donnés ; en commençant par les investissements étrangers en Afrique de l’Est,nous disposons de nouveaux résultats d’études d’entreprises. Ces études concernent leKenya, la Tanzanie et l’Ouganda. Les données indiquent que les entreprises étrangèrescontribuent de manière significative au développement local ; par exemple :

Déclaration de revenus plus élevés (imposition) Embauche d’un plus grand nombre d’employés Valeur ajoutée supérieure par employé Investissements plus importants dans l’infrastructure Probabilité deux fois supérieure d’avoir un programme formel de formation et

probabilité très supérieure de proposer une couverture médicale ou des soinsmédicaux sur place

Exportation plus importante de leur production et capacité d’acheter des produitsimportés, même si elles continuent à faire appel aux fournisseurs nationaux pourprès de la moitié de leurs intrants.

Le document rédigé par Ikiara (2003) a tenté d’évaluer les performances de l’Afrique parrapport à l’IDE, notamment la mesure dans laquelle l’IDE contribue à la croissance et à laréduction de la pauvreté. Les résultats relatifs à l’IDE et au transfert technologique sontprincipalement issus de l’industrie manufacturière africaine. Le nombre d’études portantsur le lien entre l’IDE et le transfert technologique en Afrique est limité. Certainsrésultats indicatifs proviennent de Wangwe (1995) et concernent six pays africains : Côted’Ivoire, Kenya, Maurice, Nigeria, Tanzanie et Zimbabwe. L’étude de Biggs et Srivasta(1996) porte sur le Ghana, le Zimbabwe et le Kenya. Parmi d’autres documents ontrouve : Hadda et Harrison (1993) sur le Maroc ; Gershenberg (1997) sur le Kenya ;Phillips et al (2000) sur Maurice, l’Ouganda et le Kenya, et Herbert-Copley (1992). Lesrésultats sont les suivants : (Ikiara, 2003) :

Le transfert technologique et les retombées correspondantes pour les entreprisesnationales peuvent être limités. Phillips et al (2000) observe qu’une augmentationdu 1 % de l’IDE/PNB entraîne une hausse de 0,8 % des futurs investissements

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nationaux en Afrique, contre 1,17 % en Amérique Latine. À Maurice, lesinvestissements étrangers ont joué un rôle positif dans la création de compétencestechnologiques locales.

En raison des liaisons verticales et horizontales limitées, la diffusion destechnologies est pratiquement inexistante.

Au Kenya, les investissements étrangers ne transfèrent peut-être pas les dernièrestechnologies, car l’exportation, les compétences et la propriété étrangèren’expliquent pas les différences de productivité des sous-secteurs manufacturiersdans ce pays.

L’interaction avec les partenaires étrangers améliore les compétences de gestionet technologiques, mais seulement dans certaines circonstances : si les dirigeantset les entrepreneurs ont une expérience préalable, si les entreprises ciblent lesmarchés d’exportation et si les postes de direction ne sont pas réservés auxexpatriés.

La formation sur le tas, suivie de près par les liens d’informations établis parl’IDE, est la meilleure méthode d’apprentissage, et de ce fait les facteurs quicontribuent à ajouter le plus de valeur au sein des entreprises. Une augmentationde 1 % du nombre d’employés formés (ou de liens d’informations établis parl’IDE) a entraîné une valeur ajoutée de plus 60 % (Biggs et Srivastava).

Les filiales des entreprises multinationales et les entreprises locales gérées par desexpatriés rassemblent davantage de compétences que les autres entreprises localesen raison de leur accès à la technologie.

VI. Effets négatifs potentiels de l’IDEDes doutes persistent sur l’effet catalyseur de l’IDE sur le processus de croissance (voirCNUCED 2005). Il est vrai que l’IDE entraîne des coûts aussi bien que des bénéfices,qu’il faut évaluer correctement au moment de décider de la meilleure approche à adopter.Cette évaluation doit inévitablement être spécifique à chaque pays. Il a été suggéré(CNUCED, 2005 p. 65) que « les décideurs africains doivent envisager sérieusement cescompromis s’ils souhaitent recueillir les bénéfices optimaux de l’IDE ». Ainsi, le cadredes politiques nationales est d’une importance déterminante pour mesurer si les effetsnets des flux de l’IDE sont positifs.L’IDE n’est pas sans effets négatifs ; nous avons précédemment exposé les aspectspositifs de l’IDE, mais il est susceptible de produire des effets indésirables dans tous lescas. Dans la majorité des cas, comme nous le démontrerons, les effets négatifs sontinévitables : ils résultent de distorsions et d’insuffisances de l’économie nationale, quipeuvent être remédiés par des politiques adéquates et une structure réglementaire solide(Sun, 2002). Les trois effets négatifs cités dans la documentation sont : l’effet d’évictionfinancière de l’IDE, la problématique de la balance des paiements et de l’économieenclavée créée par l’IDE ; ils sont analysés comme suit (Sun 2002).a. L’effet d’éviction financière de l’IDEOn entend souvent dire que les investisseurs étrangers profitent des opportunités à laplace des investisseurs locaux.

b. La problématique de la balance des paiements résultant de l’IDE

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Dans la mesure où les bénéfices sont rapatriés, ils constituent une sortie financière quidoit être équilibrée par la contribution nette annuelle des entrées d’IDE dans la balancedes paiements du pays hôte. Avec la plus grande libéralisation du compte courant et ducompte financier, ce problème se pose moins souvent. Les données disponibles pourl’Afrique sur les années 1990 montrent que la balance extérieure n’a jamais été négative àcause de l’IDE. À long terme, l’IDE ne peut représenter un problème pour la balance despaiements, sauf pour les pays où les taux de change sont particulièrement mal alignés.

c. Les économies enclavées créées par l’IDEL’IDE a la réputation de n’avoir qu’un impact limité sur les pays hôtes et de n’entraînerdes bénéfices que pour une petite partie de la population. Ces inquiétudes s’exprimentdans deux secteurs ; le premier est l’industrie minière et d’autres projets d’extraction dematières premières. Dans le secteur minier, l’investissement en capitaux est lourd et lamain-d’œuvre ne représente qu’une petite partie de la population locale, ce qui signifieque l’impact indirect sur l’économie est négligeable. L’autre exemple d’économieenclavée est la zone franche industrielle (ZFI). Étant donné le nombre de concessions etde privilèges accordés à la situation de cette zone, cette dernière est peu liée à l’économielocale.

VII. Résumé et implications des politiquesL’objectif de ce document a été de résumer et d’analyser les diverses problématiquesconcernant l’IDE et le développement économique en Afrique. Il est difficile de résumerces thèmes et ces conclusions sans répéter certains points essentiels soulignés dans lesdiverses sections. Au risque de trop simplifier, on peut mettre en lumière certains thèmesrécurrents de ce document.

Dans ce document, nous avons tenté de mettre l’accent sur l’importance de l’IDE enAfrique par rapport aux problématiques suivantes : résoudre le problème du faible tauxd’épargne en Afrique et atteindre les Objectifs de développement du millénaire (ODM).

Mises à part les diverses réformes réalisées en Afrique, ce continent n’a su attirerqu’environ 2 à 3 % de l’IDE mondial et environ 8 % du flux d’IDE destinés aux pays envoie de développement. Or, si ces chiffres sont faibles, la part de l’Afrique dans laproduction mondiale est également faible. Il est donc aussi important de s’interroger surles raisons pour lesquelles l’Afrique n’a attiré que si peu d’investissements, que sur lesraisons pour lesquelles ce chiffre paraît tout de même élevé, étant donné le peud’importance relative de l’Afrique dans l’économie mondiale, comme l’indique son tauxde production.

Les flux d’IDE sont influencés par des facteurs d’impulsion et d’attraction. Les facteursd’impulsion correspondent principalement à la croissance et au taux d’intérêt dans lespays industrialisés, tandis que les facteurs d’attraction sont principalement lescaractéristiques des pays hôtes. Les facteurs d’impulsion déterminent les ressourcestotales disponibles sous forme d’IDE, tandis que leur affectation est basée sur les facteursd’attraction.

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La liste des facteurs déterminants de l’IDE est longue, et les résultats empiriques enAfrique n’ont pas été concluants. D’après de récentes études de cas de pays réalisées lorsde l’atelier spécial FMI/AERC sur les déterminants de l’IDE en Afrique, ces derniers nerevêtent pas la même importance pour tous les investisseurs de tous les pays à toutmoment. Si la stabilité politique et macro-économique est nécessaire, elle ne suffit pas àattirer l’IDE. Les diverses politiques appliquées dans différents pays ne font quesouligner l’importance des études de cas spécifiques à chaque pays.

Une proportion significative des flux d’IDE vers l’Afrique est octroyée à un groupe depays riches en ressources.

Les résultats de l’analyse empirique sur le rapport entre l’IDE et la croissance sontmitigés ; il existe en revanche des preuves indiquant que ce rapport peut être positif, maisces liens sont faibles en Afrique. Afin d’évaluer l’impact de l’IDE, des études spécifiquesà chaque pays et à chaque secteur sont nécessaires. Les IDE peuvent réussir, mais ilsdépendent des politiques existantes ; il faut donc envisager l’IDE au sein du cadre macro-économique global. Les thèmes de la capacité d’absorption axée sur le développement ducapital humain, des marchés financiers et autres marchés sont importants pour établir lelien entre l’IDE et la croissance.

Les rapports entre l’IDE et l’emploi et la réduction de la pauvreté sont importants et cefait ils occupent une grande place dans ce document qui vise à démontrer l’impact del’IDE sur l’emploi. Il n’existe en revanche aucune preuve concrète permettant d’affirmerque l’IDE a un impact significatif sur la réduction de la pauvreté en Afrique ; cet impactne peut donc se fonder que sur la croissance. Il n’existe pas plus de données solidesconcernant le lien entre l’IDE et la croissance.

Les conclusions portant sur le rôle de l’IDE dans le transfert et les retombéestechnologiques sont mitigées ; par conséquent, il est nécessaire de continuer à étudier denombreux pays africains pour savoir dans quelle mesure ces retombées technologiquesont vraiment lieu.

L’IDE n’est pas sans inconvénients, dont certains sont exposés dans ce document.Lorsqu’il faut décider de la meilleure politique à adopter, il convient de prendre encompte les coûts et les avantages de l’IDE, l’évaluation de ces facteurs devant êtreimpérativement spécifique à chaque pays et à chaque secteur. Si les conflits entre payshôtes et entreprises multinationales impliqués dans l’IDE semblent inévitables, il estimportant que le pays hôte ne sacrifie pas ses intérêts au profit de ceux des entreprisesmultinationales, d’où l’importance de peser le pour et le contre de chaque facteur.

L’ensemble des informations désormais à notre disposition sur l’IDE en Afrique devraitnous permettre de nous concentrer sur deux nouvelles problématiques. La première est lamesure dans laquelle l’IDE peut s’intégrer à la stratégie de développement de nombreuxpays afin de promouvoir une croissance plus rapide et soutenue, tout en effectuant untransfert technologique approprié et constant. La seconde réside dans le fait que lemoment est venu de se tourner vers d’autres thèmes que la simple attraction de l’IDE ; il

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convient en effet de se demander si les entreprises nationales vont bénéficier deschangements technologiques positifs et des liens instaurés par l’IDE, et dans quellemesure.

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Tableau 1 : Apports d’IDE par région, 1993-2004 (milliards de dollars)

Source: CNUCED, World Investment Report 2005, p. 2.

Tableau 2 : Part des apports d’IDE à l’échelle mondiale (%)

Région

1993-98(moyenneannuelle) 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Économies en voie dedéveloppement 34,58 21,29 18,13 26,37 21,71 26,29 35,98

Afrique 1,77 1,09 0,69 2,42 1,82 2,85 2,79

Amérique Latine et Caraïbes 11,92 9,94 6,98 10,79 7,05 7,41 10,42

Asie et Océanie 20,89 10,26 10,45 13,16 12,85 16,03 22,77

Asie 20,76 10,22 10,43 13,15 12,85 16,01 22,76

Asie de l’Ouest 0,87 0,17 0,27 0,86 0,80 1,03 1,51

Asie de l’Est 12,85 7,08 8,32 9,53 9,40 11,40 16,20

Chine 9,58 3,69 2,91 5,68 7,36 8,46 9,35

Asie du Sud 0,72 0,28 0,22 0,50 0,63 0,84 1,08

Asie du Sud-Est 6,30 2,68 1,62 2,28 2,02 2,75 3,97

Océanie 0,10 0,04 0,02 0,01 0,00 0,02 0,02

Sud-Est de l’Europe et CEI 1,64 0,96 0,65 1,43 1,79 3,81 5,38

Sud-Est de l’Europe 0,40 0,34 0,26 0,54 0,53 1,33 1,67

CEI 1,24 0,01 0,39 0,88 1,26 2,48 3,72

Région

1993-98(moyenneannuelle) 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Économies en voie dedéveloppement 138,9 232,5 253,2 217,8 155,5 166,3 233,2

Afrique 7,1 11,9 9,6 20 13 18 18,1

Amérique Latine et Caraïbes 47,9 108,6 97,5 89,1 50,5 46,9 67,5

Asie et Océanie 83,9 112 146 108,7 92 101,4 147,6

Asie 83,4 111,6 145,7 108,6 92 101,3 147,5

Asie de l’Ouest 3,5 1,9 3,8 7,1 5,7 6,5 9,8

Asie de l’Est 51,6 77,3 116,2 78,7 67,3 72,1 105

Chine 38,5 40,3 40,7 46,9 52,7 53,5 60,6

Asie du Sud 2,9 3,1 3,1 4,1 4,5 5,3 7

Asie du Sud-Est 25,3 29,3 22,6 18,8 14,5 17,4 25,7

Océanie 0,4 0,4 0,3 0,1 0 0,1 0,1

Sud-Est de l’Europe et CEI 6,6 10,5 9,1 11,8 12,8 24,1 34,9

Sud-Est de l’Europe 1,6 3,7 3,6 4.5 3,8 8,4 10,8

CEI 5 6,8 5,5 7,3 9 15,7 24,1

Monde 401,7 1 092,1 1 396,5 825,9 716,1 632,6 648,1

Page 30: L’IDE ET LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE1 PAR …

Source: CNUCED, World Investment Report 2005, p. 2.

Tableau 3 : Part de l’IDE dans les pays en voie de développement (%)

Région

1993-98(moyenneannuelle) 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Afrique 5,1 5,12 3,79 9,18 8,36 10,82 7,76

Amérique Latine et Caraïbes 34,49 46,71 38,51 40,91 32,48 28,20 28,95

Asie et Océanie 60,40 48,17 57,66 49,91 59,16 60,97 63,29

Asie 60,04 48,00 57,54 49,86 59,16 60,91 63,25

Asie de l’Ouest 2,52 0,82 1,50 3,26 3,67 3,91 4,20

Asie de l’Est 37,15 33,25 45,89 36,13 43,28 43,36 45,03

Chine 27,72 17,33 16,07 21,53 33,89 32,17 25,9

Asie du Sud 2,09 1,33 1,22 1,88 2,89 3,19 3,00

Asie du Sud-Est 18,21 12,60 8,93 8,63 9,32 10,46 11,02

Océanie 0,29 0,17 0,12 0,05 0,00 0,06 0,04

Sud-Est de l’Europe et CEI 4,75 4,52 3,59 5,42 8,23 14,49 14,97

Sud-Est de l’Europe 1,15 1,59 1,42 2,07 2,44 5,05 4,63

CEI 3,60 2,92 2,17 3,35 5,79 9,44 10,33

Source : CNUCED, World Investment Report 2005, p. 2.

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Le Tableau 4 présente les apports d’IDE en tant que pourcentage de formation brute de capital fixe etles capitaux liés à l’IDE par rapport au produit national brut (%)

Source: World Investment Report 2005.

Région/économie

Apports d’IDE en tant quepourcentage de la FBCF

Capitaux issus de l’IDE en pourcentage du

PIB

2002 2003 2004 1990 2000 2004

Afrique 13,0 15,0 12,5 12,7 26,5 27,8

Gambie 54,6 32,9 69,9 49,4 51,3 85,9

Nigeria 49,2 32,4 20,4 30,0 56,3 44,0

Angola 46,1 82,6 42,7 10,0 87,4 88,8

Tchad 73,6 49,7 45,2 14,4 44,3 72,9

Guinée

Équatoriale 62,6 247,7 254,8 19,2 90,0 123,7

Seychelles 22,5 41,8 43,2 55,4 96,3 114,7

Botswana 33,1 23,7 2,3 34,8 36,6 15,1

Namibie 32,4 15,8 38,6 80,9 35,6 32,6

Swaziland 42,7 -25,7 24,9 39,9 38,6 39,2

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Tableau 5 : Différence de salaires entre les entreprises sous contrôle étranger et les

entreprises sous contrôle national dans certains pays africains

Étude Pays RésultatsHarrison (1996) Maroc et Côte d’Ivoire Les entreprises sous

contrôle étranger versentdes salaires plus élevés dans3 industries sur 12 en Côted’Ivoire et dans 12industries sur 18 au Maroc.Les différences de salairesont de 10 % à 90 % enCôte d’Ivoire et de 30 % à130 % au Maroc.

Mazumdar et Mazaheri(2000)

Cameroun, Côte d’Ivoire,Ghana, Kenya, TanzanieZambie et Zimbabwe

100 % desentreprises sous contrôleétranger versent des salairesplus élevés que les autresentreprises au Cameroun(25 %), en Côte d’Ivoire(29 %), au Ghana (24 %),Kenya (22 %), en Zambie(28 %) et au Zimbabwe(38 %). Pas de différencesignificative en Tanzanie.Les salaires des hommessont nettement plus élevés.

Te Velde et Morrissey(2001)

Cameroun, Ghana, Kenya,Zambie et Zimbabwe

Les entreprises souscontrôle étranger versentdes salaires plus élevés auCameroun (8 %), Ghana(22 %), au Kenya (17 %),en Zambie (23 %), et auZimbabwe (13 %). Lesdifférences de salaireaugmentent avec le niveaud’éducation.

Source: Asiedu (2004, p. 374).

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