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Découverte de L’île Rouge En route pour la grande aventure Malgache (décembre 2011, janvier 2012) DECEMBRE 2011 Guilain & Aimée Dimanche 18/12/2011: Les naufragés du vol MD 193. Départ prévu pour un direct Saint-Denis Fort Dauphin, deux heures de vol. Surprise, nous atterrissons à Tuléar. Tout le monde descend avec tous les bagages, même ceux qui se trouvent dans la soute. Contrôle de police et de douane, multitude de coups de tampons (pas moins de 10) par une pléthore de fonctionnaires qui se passent les documents dans une pagaille indescriptible mais bon enfant. On patiente, puis on nous annonce que nous réembarquons pour Antannarivo !!!!!. Surprise, et protestations de tous les

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Voyage à Madagascar

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Découverte de

L’île Rouge

En route pour la grande aventure Malgache

(décembre 2011, janvier 2012)

D E C E M B R E 2 0 1 1

Guilain & Aimée

Dimanche 18/12/2011:

Les naufragés du vol MD 193.

Départ prévu pour un direct Saint-Denis Fort Dauphin, deux heures de vol.

Surprise, nous atterrissons à Tuléar. Tout le monde descend avec tous les bagages, même ceux qui se trouvent dans la soute.

Contrôle de police et de douane, multitude de coups de tampons (pas moins de 10) par une pléthore de fonctionnaires qui se passent les documents dans une pagaille indescriptible mais bon enfant. On patiente, puis on nous annonce que nous réembarquons pour Antannarivo !!!!!. Surprise, et protestations de tous les

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passagers.

Re-cohue et explications foireuses du chef d'escale qui finit par avouer que le direct sur Fort Dauphin (30 mn) est impossible, car l'équipage a atteint son maximum d'heures de vol et doit regagner sa base. Donc, nous voilà repartis pour une heure 30 de vol supplémentaire. ''C'est une véritable prise d'otages''.

Sur le tarmac, un vent violent à décorner un troupeau de zébus, les vieux messieurs en goguette, qui sont ici pour rencontrer ces demoiselles Malgaches tiennent précieusement leurs moumoutes.

Arrivée dans la capitale, pas de nouveau contrôle, heureusement !!!. On patiente, puis embarquement dans un ATR avec un nouvel équipage. Alors que nous étions tous installés, un des passagers ''pète les plombs'', il avait payé pour une place hublot et il y tenait. Le

commandant de bord lui intime l'ordre de descendre avec ses bagages. Il a fallu encore patienter que les manutentionnaires retrouvent sa valise dans la soute. Nous voilà repartis et arrivons enfin à Fort Dauphin au bout d'une heure de vol. Total onze heures de voyage!!!! au lieu de deux heures. Nous aurions pu arriver à Paris.

A fort Dauphin, le ''taxi'' de l'hôtel et le porteur de valises nous attendaient. On s'excuse, ils rient, ils ont l'habitude ''c'est chaque fois pareil''

En effet, aucun des vols Air Mada que nous avons fréquentés n'a respecté les horaires annoncés. Cependant, les avions ATR ou Boeing sont neufs et impeccables, et le service à bord est de qualité.

Admirez le pare-brise du taxi !

Où sont vos gilets de sauvetage ?

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Lundi 19/12:

Merveilleuse surprise en tirant les rideaux. Notre bungalow surplombe une magnifique petite baie, la vue est splendide, mais il pleut.

Journée perdue? non, car à Mada, on trouve toujours une solution à tous les problèmes.

Cette journée étant libre, il nous fallait l'organiser.

D'abord la banque, (Crédit agricole), l'attente, pour changer de l'argent est insupportable, l'administration tatillonne. Guilain a l'impression de remonter 40 ans en arrière en Tunisie et en Algérie.

Ensuite, grosses discussions pour trouver un guide et un batelier pour aller à la pointe

Evatra et la baie de Lokaro, mais avant tout, traversée des trois lacs de LANIRANO, en pirogue, sur 15 km.

Nous avons de la chance, la pluie a cessé, la balade est extraordinaire. Nous y arrivons par un canal qui se rétrécit au fil des ans, car la végétation, oreilles d'éléphants, eucalyptus géants, pandanus, arbres du voyageur, se développe rapidement et l'entretien n'est pas assuré. Le vent se lève sur le petit lac d'AMBAVARINO, puis le grand lac que nous abordons par le passage d'une écluse, construite par la société RIO TINTO qui exploite ici une mine importante d'ilménite.

Elle a rompu l'équilibre écologique du coin car cette écluse ne permet plus la libre circulation des poissons entre les trois lacs, ce qui rend les populations encore plus pauvres qu'elles n'étaient. Pour se faire pardonner, ils ont offert quelques pirogues aux pêcheurs!!!.

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Lorsque Dieu créa le ciel, la terre et tout ce qui s'y trouve, il plaça dans le jardin un baobab. Toute la végétation était impressionnée par ce bel arbre majestueux, si grand, si large, si puissant ! Tous les oiseaux venaient nicher dans ses branches fournies, tous les animaux aimaient se reposer à son ombre fraîche. Chacun lui faisait des compliments sur sa taille, sur sa beauté, sur son large tronc, chacun le remerciait d'être si utile pour les animaux. Tant et si bien que le baobab commença à devenir orgueilleux. Cela débuta par des regards hautains envers les autres arbres du jardin, puis, par des remarques désobligeantes si on ne l'admirait pas suffisamment longtemps et cela se termina par des colères monstrueuses si on ne lui déclamait pas les plus beaux compliments chaque jour. Dieu apprit cela et mit le baobab en garde. Il l'encouragea à changer d'attitude. Mais le baobab orgueilleux devint de pire en pire et méprisa le conseil du créateur. Alors, Dieu le punit : il le prit d'une main, le déracina et le replanta...à l'envers !

Sur le lac, ça tangue dangereusement, mais notre barreur est excellent. On se rend compte qu'il n'y a pas de gilet de sauvetage dans l'embarcation!!!!!. Nous apprenons que le lac a ici cinq mètres de profondeur, beaucoup d'anguilles, des tilapias, mais aussi, quelques crocodiles!!.

Enfin, nous accostons, l'environnement est magnifique, verdoyant et tout ce qu'il y a de plus nature. Malheureusement, on déchante de suite, car on tombe en arrêt devant un spectacle de misère incroyable. Des huttes en bois, d'une pièce, pas d'électricité, pas d'eau, pas de service de nettoyage, les gens se soulagent dans l'allée principale, hygiène déplorable, des centaines de gosses, en guenilles, les fesses à l'air et la morve au nez, pas d'école, fermée depuis deux mois car les instits ne viennent plus travailler.

Guilain arrête de prendre des photos, il n'a jamais vu cela, c'est plus Afrique que l'Afrique que nous avons connue. POURQUOI? De quoi vivent-ils? En fait, ils survivent, car ils arrivent à pêcher dans le lac et la mer toute proche. On constate des montagnes de coquillages vides. Aucun plastique ne traîne dans le village, pas la moindre ordure, c'est normal, ils ne peuvent rien acheter.

La tradition veut que les touristes qui passent, mangent sur place, on s'y plie, et achetons les quatre poissons à griller et le riz qu'une famille va nous faire cuire. Nous sommes vraiment

Photo ci-dessus et texte trouvés dans internet

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gênés et demandons au guide de nous faire visiter les environs du village pour admirer la diversité des plantes grasses de la région, car la forêt a disparu, transformée en charbon pour les besoins domestiques.

Nous sommes en présence de la pire calamité de ce pays, la déforestation.

Nous grimpons donc sur la colline pour admirer le village blotti à ses pieds, la baie, le

lac et sa rencontre avec la mer. C'est magique, on se croirait au paradis, tout est réuni pour vivre heureux ici, et pourtant !!!!!!!

Nous redescendons, pour distribuer quelques bonbons aux enfants qui arrivent de partout, vaza, (gros blanc)vaza, bonbons !! c'était noël et nous voulions faire un geste gentil, nous

avons failli déclencher une émeute car ils étaient trop nombreux et se battaient entre eux.

Mal à l'aise durant le repas, nous étions pressés de partir.

Guilain a soif, notre hôte va remplir une bouteille au lac voisin. Guilain a bu une petite gorgée de politesse.

Cette sortie avait été voulue par nous après la lecture des deux livres mondialement utilisés par les touristes.

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Pluie et vent violent sur les lacs au retour, et toujours la hantise du manque de gilets. Bon !!, on arrive quand même à bon port, tout contents de rejoindre notre hôtel. Nous avons survécu !!. Le soir, repas au restaurant voisin, ''le Talingoo'', piscine, panorama grandiose sur la baie de Libanona, service très ‘’class’’, bref, un autre monde.

Mardi 20 et mercredi 21 décembre.

Départ pour la réserve de BERENTY entre Ambovembe et Amboasary à 85 km de Fort Dauphin. Pour cette ''grande aventure'', il nous faut un 4x4 avec chauffeur et guide et plus de trois heures et demie pour atteindre notre

destination sur cette nationale 13, truffée, tous les 100 m, de magnifiques ''nids d'autruches'' On a même vu une lavandière faire sa lessive dans un des trous. Nous traversons de nombreux villages et leurs marchés, très colorés, très animés et toujours dans une cohue joyeuse,

n'oubliant pas de demander en cœur, de l'argent pour les photos que nous faisions. Nous croisons aussi quelques rares antiques camions, aucune voiture particulière, mais de nombreux taxis brousse, chargés à ras bord, tant à l'intérieur avec des voyageurs entassés les uns sur les autres, qu'à l'extérieur, avec toute sorte de marchandises, de produits divers, de quincaillerie, de petit mobilier et même, des chapelets de volailles vivantes décorant le pourtour des taxis. Des véhicules typiques du pays, avec des roues en bois, (preuve que les

Nationale 13

Taxi brousse

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L’ILE ROUGE DECEMBRE 2011Sur la Nationale 13

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charrons existent encore à Madagascar), et tirés par de faméliques bovins, qui circulent doucement.

Sur les bords, paissent de nombreux troupeaux de zébus qui encombrent souvent la chaussée.

La campagne est très peu boisée, tous les eucalyptus sont coupés à deux mètres de la base, mais ça repousse, ils servent à alimenter les fabriques de charbon, dont le produit est vendu sur le bord de la route, par des enfants.

Dans les endroits plus humides, quelques rizières et le riz récolté qui sèche au soleil, sur le bord de la route, aux endroits où le macadam existe encore.

Nous abordons une région plus sèche, parsemée de quelques palmiers, qui sont débités en planches, manuellement, à la machette, et exposées en tas, à la vente, (directement du producteur au consommateur), pour la construction des huttes traditionnelles. Beaucoup d'épineux, et des champs de sisals, à perte de vue. Une entreprise Française et unesuédoise sont solidement installées dans la région. La fibre obtenue après traitement, entre dans la fabrication des cordages, des sacs, mais aussi pour la fabrication des airs-bags automobiles.

Sur le fleuve Mandrare, le vieux pont métallique, type Eiffel (plus de 500 m de long et à 60 m du niveau de l'eau) de l'époque coloniale, va être reconstruit par une entreprise Française. C'est un lieu de passage stratégique et toute une vie sociale, économique, relationnelle, mais aussi de contrôle, s'organise tout autour: Petits marchands, petits transporteurs, petits restos, lavoirs, piscine, salle de bains ouverte sur la berge (voir nos

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L’ILE ROUGE DECEMBRE 2011Sur le pont de Mandrare

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photos), des gendarmes, des collecteurs d'impôts....... etc, etc.....

Enfin, nous arrivons à la réserve privée de BERENTY, qui appartient à M. DE HEAULMES, famille installée ici depuis les années 30 et propriétaire aussi de plantations de sisal. Depuis cette époque, les DE HAULMES ont regroupé dans un même jardin botanique de 240 hectares, toutes les essences épineuses et rares de la région, à proximité d'une réserve naturelle, constituée principalement de magnifiques tamariniers et acacias géants. Nous sommes accueillis par nos premiers lémuriens, les makis à queue annelée, qui ont une attitude très humaine, surtout lorsqu'ils sont assis sur leur arrière train en posant leurs bras sur leurs genoux.

Nous sommes superbement installés dans un bungalow avec mobilier des années 50. Il est aussi grand que huit cases Malgaches.

Les repas seront pris sous une terrasse ouverte, et servis par un personnel très stylé.

Notre guide, Carole, étudiante en Allemand, habituée des lieux, et férue de botanique et zoologie va nous balader pendant deux jours et une nuit dans les deux réserves et nous étonner par son savoir. Nous avons beaucoup de chance, le premier soir, nous tombons en arrêt sur un lémurien nocturne, le Microcébus, c'est le plus petit de l'espèce, il ne pèse que 100 g et mesure 15 cm sans la queue. Photos réussies pendant qu'il nous observe de ses deux énormes yeux tout ronds.

Autres chances, décidément !!!, nous avons pu observer des SIFAKAS, ces lémuriens plus évolués que les autres, qui se déplacent à grande vitesse sur les épineux et, à terre, latéralement, en danseuse, mais aussi des GIDROS, qui grognent comme des cochons.

Autres spécialités d'ici, les tortues, elles sont magnifiques et de toutes les tailles.

Dans un tamarinier, et dans un seul arbre, une colonie de roussettes géantes, capables de parcourir plus de 50 km par nuit pour se nourrir de mangues et autres fruits.

Pour la flore, Carole nous explique toutes les propriétés et possibilités pharmaceutiques de chaque arbre rencontré.

Donc, pendant deux jours, nous fûmes des élèves studieux en sciences naturelles et nous en connaissons maintenant un rayon sur la flore et la faune de ce coin. A retenir, après les

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Microcébus

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Makis

Gidros

Sifakas

Statuettes mortuaires retraçant la vie du défunt

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lémuriens, les tamariniers, énormes, majestueux, étalant des branches qui couvrent une surface de plus de 300 m2, les nôtres, à la Réunion, sont bien minus. On comprend pourquoi, les Malgaches le considèrent comme ''le roi des arbres''.

Retour sur Fort Dauphin, plus rapide qu'à l'aller.

JEUDI 22.

Nous sommes maintenant des clients assidus de Jérôme, notre chauffeur et de son taxi, une vieille Renault 9 dont le pare brise est cassé en plusieurs morceaux, et qu'il a recollé.

Les chauffeurs Malgaches sont des gens prudents, très prudents même, ils roulent très lentement pour éviter les ''nids de poules'', que dis-je, ''les nids d'autruches'' (terme consacré ici). Cela ne les empêche pas de brûler les stops, rouler sans ceinture et téléphoner en roulant. Ils klaxonnent toujours pour s'annoncer, mais ils adorent frôler les fesses des nanas qui circulent au milieu du chemin un panier sur la tête. Leurs voitures sont très propres mais très anciennes, voire préhistoriques, surtout les vieilles Renault et Peugeot, (4L et 2ch sont très prisées). Celle de notre ami Jérôme est aérée par le plancher, qui, en plus de la poussière de la route nous enivre par les vapeurs d'essence. Pas touche aux manivelles du lève-vitre car la glace disparaît aussitôt dans la fente. Les jeux de tolérance entre les portières et leur montant dépassent souvent plus d'1 cm. Difficile aussi à ouvrir, c'est Jérôme qui s'en charge comme un vrai chauffeur de maître, il fait le tour de la voiture pour cela et nous tient la portière. A part ça, tout va bien et on arrive toujours à destination.

Donc, nous donnons à Jérôme un programme, on se met d'accord sur le prix et nous voilà partis.

Visite du marché, comme tous les marchés Malgaches, il est très animé, une grande profusion de couleurs, et d'animations. Les pousse-pousse servent aussi au transport des objets, tout comme de gros plateaux montés sur d'énormes roulements et poussés par des enfants, cela me rappelle ma jeunesse en Tunisie. Nous sommes attirés par ce qui nous est inhabituel chez nous. Les réparateurs de vélos, de groupes électrogènes, les vendeurs de pièces autos et vélos, les quincailleries ambulantes, les pousse-pousse, les tailleurs et couturières, avec tous leurs clients autour, qui attendent sagement la création de leur chemise ou de leur robe. Une multitude de petites cuisines, mais il faut avoir l'estomac bien

A droite, ruines du Fort Flacourt

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L’ILE ROUGE DECEMBRE 2011Fort Dauphin

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accroché pour y manger. Saviez-vous qu'il est possible de recharger un briquet jetable ?. Eh bien oui, ici c'est possible, d'ailleurs tout estrecyclable dans ce pays, la pénurie a rendu les Malgaches ingénieux, rien ne les rebute, ils réparent tout.

Nous allons voir les ruines du Fort FLACOURT, enfin, ce qu'il en reste.... très important pour nous, car, suite à la fuite des Français de Fort Dauphin, sous Louis XlV, ce fut le début du peuplement de l'Ile Bourbon, tous les Grondin, Payet, Hoareau, etc......, ancêtres de nos petits enfants, sont partis de là avec leurs épouses Malgaches pour se réfugier dans l'Ile, devenue plus tard, la Réunion.

Balade autour du lac, ouvert sur la mer. Le village de pêcheurs, (Ambinanive ou la grande embouchure) paraît bien plus prospère que ceux que nous avions visités les premiers jours. Il y a même un lycée sur place. A l'époque coloniale, c'était un endroit résidentiel comme en témoignent les maisons en dur et les restes de parcs de détente. Beaucoup de crevettes, qui sont écoulées à Fort Dauphin, tout proche. Notre chauffeur guide en profite pour faire ses emplettes, directement à la pirogue, qui venait d'accoster. Pas d'emballage plastique, la dame cueille une large feuille à l'arbre tout proche et le tour est joué.

Dans l'après midi, départ pour Antananarivo.

Arrivés à l'aéroport, on nous annonce que le vol a plus de trois heures de retard, il va falloir attendre, mais une odeur de graillon, dans le hall, en provenance du snack-bar de l'aéroport, nous soulève le cœur et nous sommes obligés de sortir sur le parking, à tour de rôle, car nos bagages ne sont pas enregistrés.

A TANA, Nous sommes accueillis par notre nouveau chauffeur-guide, MAËL, avec une superbe pancarte: M et Mme LUX, ce nom plaît aux Malgaches, normal, ils connaissent ici les

Distribution payante d’eau

Démarrage de taxi brousse

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savonnettes LUX. Et cela va se reproduire aux différentes arrivées aux aéroports et à l'accueil des hôtels, d'autant que le Z n'existe pas dans l'alphabet Malgache, donc pas de ZEDDE, tout au long de ce voyage.

Il fait nuit, nous sommes à trente km au moins du centre ville, pas d'éclairage public, rues défoncées, mais la vie semble ne pas s'arrêter, la circulation est intense, ça grouille de monde et, autour de chaque hôtel, modeste ou de luxe, des grappes de belles de nuit, le tourisme sexuel est ici une terrible réalité.

Trop tard pour dîner, nous préférons rejoindre notre chambre, grand luxe, lit XXL, salle de bain immense et bien équipée. Tout va bien.

Le lendemain, nous discutons avec le propriétaire du ''Chalet des Roses'', un vieux Français, qui a toujours vécu ici, il adore Madagascar et parle des Malgaches et de son personnel avec beaucoup d'humour.

Pendant le petit déjeuner, par la fenêtre, des marchands ambulants proposent un tas de produits. On en profite pour s'informer des nouvelles de France en achetant les journaux Français (le Monde, le Figaro, Libération......de la veille), moins chers que les prix à Paris. Normal, nous explique notre guide, ils font partie d'un réseau qui récupère gratuitement les journaux sur les vols quotidiens d'Air France et d'Air Austral pour les proposer aux touristes à la sortie des hôtels.

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Le 24/12 AMBOSITRA

Nous quittons la Capitale, direction le sud. Surprise, la route est en bon état, (jusqu'à TULEAR, d'après notre guide) nous roulons dans un superbe et confortable 4x4, conduit par MAËL, chauffeur-guide prudent, trilingue et érudit, il connait l'histoire de son pays sur le bout des doigts et n'arrête pas de commenter et de nous informer sur tout ce que nous rencontrons au fil de la route.

C'est ainsi que nous constatons qu'il est impossible à un étranger, nouvellement débarqué, de circuler dans ce pays, par ses propres moyens. Il faut connaître la route, car il n'y aucun panneau signalétique, pas de GPS, sauf, parfois, une publicité ou un vieux panneau de l'époque coloniale, presque illisible, qui nous indique la bonne direction.

Sur les hauts plateaux, la température est agréable, les rizières sont nombreuses et la récolte va bon train, malgré cela, le pays est en rupture de stock et doit en importer. Les forêts d'eucalyptus présentent toutes, cette image de désolation, la déforestation s'accentue, par manque de combustible de remplacement.

Nous visitons une petite fonderie familiale qui recycle de l'aluminium des pièces de voitures, en ustensiles, cocottes et autres de toutes dimensions, très utilisées ici et à la Réunion pour la cuisine créole. Par chance, Madagascar possède dans la région, un carrière de sable, unique, entrant dans la confection des moules et qui reste ferme et garde la forme imposée durant la coulée à haute température. Tout cela est techniquement connu, mais le spectacle est dans la pièce de 4m sur 2, occupée par deux postes de travail et un va et vient incessant de touristes qui rentrent et sortent pendant que les deux ouvriers, pieds nus, sans lunettes,

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L’ILE ROUGE DECEMBRE 2011Recyclage, fonderie artisanale d’aluminium

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sans gants, en short, s'activent à construire les moules, tasser le sable avec leurs pieds, transporter le liquide brûlant, à travers la cour encombrée d'un bric-à-brac incroyable, à l'aide d'un gobelet tenu par une longue pince et verser l'aluminium dans les moules, deux minutes sont nécessaires pour confectionner une

marmite. Des conditions de travail inimaginables chez nous. Les accidents doivent être nombreux ici.

AMBOSITRA, ville

d'artisans sculpteurs et de marqueterie, mais les ateliers sont fermés aujourd'hui, Maël nous promet que nous trouverons, plus loin, ce soir, un magasin

ouvert.

Nous allons manger dans un superbe restaurant-hôtel dont le mobilier a été confectionné sur place. Le parquet est aussi magnifique et les murs sont décorés de tableaux et de sculptures locales. Cet hôtelier a beaucoup de goût.

On ne peut pas s'attarder car nous sommes attendus pour le réveillon chez ''Brigitte et Marc'', deux soixante-huitards attardés qui

Notre case du réveillon du 25

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ont construit ici, en pleine campagne, dans un cadre enchanteur, au bout du monde et nulle part, un gîte d'une quinzaine de bungalow-huttes rudimentaires en planches disjointes, mais équipés d'un bon lit et de sanitaires adéquates.

Nous passons là notre réveillon noël 2011 avec des québécois, saouls dès le départ, Le rhum arrangé de Marc était trop bon pour eux, des Français de métropole, de la Réunion, des Espagnols, l'ambiance est marrante, on s'amuse bien et chacun y va de sa petite histoire tout au long du repas.

Foie gras et écrevisses du coin, accompagnés de riz local, arrosés d'un bordeaux.

Dans un coin, sur une estrade, un musicien crée une ambiance de fond, discrète et de bon goût avec toutes sortes d'instruments à cordes, typiquement Malgaches.

25 décembre

Départ très tôt pour un village, ANTOETRA, du pays ZAFIMANIRY, classé par l'UNESCO. On retrouve là toute l'architecture Malgache avec ses façades sculptées qu'il faut savoir interpréter et qu'une troupe de jeunes se propose de faire. A ce propos, nous sommes étonnés de constater que le français est encore bien pratiqué, par les jeunes, même dans les coins les plus reculés. Nous sommes accueillis par le chef du village, dans

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Village classé

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L’ILE ROUGE DECEMBRE 2011Antoétras, village classé par L’UNESCO

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sa case, qu'il partage avec son fils, l'épouse de ce dernier et sa multitude d'enfants. Nous avons droit à un cours de vie dans cette case, un cours d'histoire de ce peuple, de l'organisation familiale et sociale du village, son rythme de vie au cours de l'année. Réfugiés dans les hauteurs pour fuir la conscription militaire de la Reine RANAVOLA 1er au dix-neuvième siècle, pour survivre, ils sont devenus maîtres dans l'art de la sculpture sur bois. Malheureusement il ne reste plus grand-chose de leurs forêts.

C'est jour de messe, l'église est pleine à craquer et autant attend dehors. Le clergé, très majestueux, déroule une procession imposante et puissante autour du bâtiment et ne semble pas apprécier la visite des ''vazas mécréants''.

Nous repartons sans avoir rien acheté car les prix proposés nous paraissent

démentiels. Sur la route, nous rencontrons des groupes en costumes traditionnels de la région, Maël nous dit que les ZAFIMANIRY de ce coin s'habillent toujours ainsi, ils tiennent à marquer leur différence; Plus loin, tout le long du fleuve, des groupes d'enfants orpailleurs creusent et font tourner la bâtée. On s'arrête, pas de chance, on ne verra pas la moindre once du précieux métal.

Avant de prendre la route d'ANTSIRABE, Maël tient à nous montrer le palais (rénové) et le tombeau, d'un ancien petit roitelet de la région. Nous grimpons sur la montagne par un très mauvais chemin raviné où le Toyota a du mal à arriver, sur ce qui fut une ancienne place forte qui domine toute la région, ainsi, il pouvait surveiller à 360 degrés les trois vallées à ses pieds. Région très riche, car le riz est cultivé ici à flanc de montagne et l'eau y est judicieusement

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canalisée.

ANTSIRABE est une belle ville, rues larges, magnifiques flamboyants, elle eut son heure de gloire sous l'époque coloniale comme l'attestent les différents bâtiments, administratifs, la gare, les thermes, les jardins, les villas individuelles, ….... Les Français voulaient en faire la Vichy de l'hémisphère sud, la ville en avait les moyens, l'eau gazeuse convenait parfaitement aux soins, et comme toutes les villes d'eau, la vie sociale et les manifestations y étaient courantes et somptuaires.

Un petit musée, raconte l'épopée de cette époque, il est installé justement dans un immense et magnifique hôtel ''La résidence sociale d'Antsirabé'' qui abrite une ancienne maison deretraite pour anciens colons. L'Ambassade de France en est propriétaire.

Mais Antsirabé est actuellement une ville industrielle et artisanale importante.

Usine de tissus, (Aimée n'a pas hésité à acheter des dizaines de mètres de toile pour confectionner des nappes et lambas),

-fabrication de bière réputée, production importante de tabac, de fruits, de lait, et même une fabrique de bonbons que nous avons visitée, (normal, Guilain avait mal à la gorge, les pharmacies étaient fermées, nous avons choisi le parfum et l'artisan nous les a fabriqués en deux minutes),

Il y a même une académie militaire célèbre dans toute l'Afrique qui a formé de nombreux

Antsirabé

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Antsirabé

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Chefs d’état encore en fonction. Bref, la ville vit. Nous nous sommes attardés chez un tailleur de pierres précieuses pour admirer sa collection. Le montage des bijoux se fait rapidement, il a réussi à nous vendre un bracelet. Un autre artisan, vu avec Tania Young dans l'émission ''faut pas rêver'' de France 2, rencontré par hasard à la fête populaire du soir, nous propose de fabriquer un bracelet Malgache en argent, au poids désiré et de le livrer à Tana. La transaction se termine, le soir, dans le salon de notre hôtel, et pour avoir un meilleur prix, nous le payons en Euros.

Nous passons la fin de l'après midi sur la grande avenue, où toute la population s'est réunie pour fêter Noël, Maël nous explique les habitudes Malgaches.

Aimée a payé pour tirer un pousse- pousse avec le tireur en client.

Les descendants des chevaux des courses d'antan servent maintenant à promener les enfants qui adorent ce genre de balades à travers l'avenue. Beaucoup de jeux de hasard, de restaurants ambulants, de vendeurs divers. Tout se passe calmement, la foule est détendue, très familiale,la musique a un bon niveau, mais attention aux pickpockets.

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26 décembre:

Le lendemain matin, après un solide petit déjeuner servi dans le jardin de l'hôtel, Maël vient nous annoncer que l'étape du jour sera longue, dans une région désertique, pas de restaurant, il faudra emmener avec nous des sandwichs pour midi. Pendant que Guilain fait la queue devant une boutique fast-food, Aimée reste dans le 4x4. En trente secondes, elle est sollicitée par une dizaine de vendeurs ambulants proposant nappes brodées style Malgache, tee-shirt de toutes tailles, cartes postales, petits objets divers. Impossible de s'en débarrasser, malgré l'intervention de Maël. Il en sera ainsi à chaque arrêt tout au long de notre séjour. Nous avons essayé les comportements polis et indifférents, rien n’y fait, c'est parfois pénible surtout lorsque l'on mange sur une terrasse extérieure.

Nous prenons la route, force est de constater

que la campagne autour d'Antsirabé est riche. Champs de maïs, manioc, tabac, rizières, jardins potagers à perte de vue, c'est réconfortant, même si on constate que la mécanisation n'est pas très développée.

Nous croisons de magnifiques charrettes tirées par une paire de zébus. Elles sont équipées de grandes roues en bois, cerclées de fer, comme il n'en existe plus en Europe, elles sont magnifiquement décorées.

Nous visitons deux lacs de cratère, ANDRAIKIVA dont les alentours furent un endroit de villégiature à l'époque coloniale, (tout est à l'abandon), puis le lac TRITRIVA qui présente deux particularités, celle de ressembler à la carte de MADAGASCAR et de se remplir à la saison sèche puis de se vider lorsqu'il pleut, Cousteau est venu l'étudier

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et le sonder (plus de 160 m de profondeur sur 130 m de long), son hypothèse, le lac se siphonne avec le premier comme une chasse d'eau. L'endroit est magnifique, une légende Malgache à la Roméo et Juliette entoure l'endroit mais, un accident, est arrivé à un touriste chinois qui a voulu le traverser à la nage. Il s'est noyé et on n'a jamais retrouvé son corps. Le mystère est grand et la légende s'amplifie.

De nombreux enfants sont là, proposant toutes sortes d'objets. C'est Maël qui trouve son bonheur avec un livret sur la pharmacopée des plantes Malgaches.

''Je vais élargir mes connaissances avec ce bouquin, c'est bon pour mon travail''

Quant à Guilain, il fait le bonheur d'un enfant, en échangeant au cours normal, un billet de 5000 Ariary avec 4 pièces d'un euro qu'un touriste lui avait refilés et dont l'enfant ne

pouvait rien faire.

On s'engage enfin dans la partie la plus pénible de notre voyage, longue, monotone, paysage semi-désertique, quelques palmiers nains et manguiers sauvages, des jujubes, cependant, cette région est très prisée des chasseurs venus de tous pays, car on y trouve beaucoup de gibier à plume, cailles, pintades, mais aussi sangliers. Les autochtones chassent à la sagaie.

Les rares habitations sont des cases basses en pisée et à pièce unique. On croise aussi quelques troupeaux de zébus, dont on ne sait, (d'après Maël) s'ils sont conduits par des bergers ou des voleurs. Il en profite pour nous raconter des histoires de bergers, le jour, membres du conseil de vigilance du village, chargé de lutter

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contre ce fléau national et voleurs la nuit, car, ayant accès à tous les renseignements, ils organisent au mieux les razzias.

Il nous raconte aussi son mariage réussi, n'ayant pas le courage et la capacité de voler les deux zébus qu'il devait apporter en dot, il avait payé ses beaux-frères pour remplir la tâche. Mission réussie, ses beaux-parents lui accordèrent la main de leur fille.

Nous visitons le marché forain d'AMBOSITRA.

Connu à Madagascar, pour être le plus riche, le plus diversifié et le plus animé du pays, il reflète aussi magnifiquement le système débrouille de ce pays. En effet, on ne le dira jamais assez, les Malgaches sont gens ingénieux, c'est incroyable ce qu'il peuventrecycler, produire avec les matériaux locaux, et inventer, Des marmites en aluminium, des outils divers avec des lames de ressort en

acier, des systèmes d'éclairage avec trois grosses piles, des chaussures à semelle de pneu et montants en lanières de chambre à air, des couverts en corne de zébu, etc etc.....Ce que nous considérons comme produits artisanaux pour touristes, est utilisé par eux dans leur vie quotidienne. Nécessité fait loi.

Nous arrivons enfin à MIANDRIVAZO, étape obligée vers la longue route de MORONDAVE, elle est présentée comme la ville la plus chaude du pays. En effet, nous y avons souffert. Elle s'étale dans une plaine alluviale encaissée. Elle est le point de départ des trekkings et des balades en chalands sur la TSIBIRIHINA. Mais ce n'est pas prévu dans notre voyage, (à faire à une autre occasion), car la balade de deux ou trois jours est, paraît-il, extraordinaire, jusqu'au grand tsingy de Benmaraha.

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Nous y avons souffert. L'hôtel était mal équipé, le service déplorable, 28 degré la nuit, nous avons dormi sur la terrasse à tour de rôle. ‘’C'est pire ailleurs’’ nous explique notre guide. Bref un très mauvais souvenir. Plus tard, nous avons rencontré, le Directeur Français de l'agence, en vacance en famille à MORONDAVE, conscient du problème. Il nous a expliqué les contraintes rencontrées sur cette étape très longue et, pour le moment, il n'avait pas de solutions de rechange.

27 décembre et 28 décembre.

Nous voilà enfin à MORONDAVE, logés dans un magnifique hôtel climatisé, le BAOBAB CAFE, piscine, et débarcadère sur le canal reliant le port de boutres à voile et petits cargos, à la mer. Le Directeur est Consul Honoraire de France, et fait tout pour être agréable à ses clients.

Nous avons passé un après-midi dans l'allée des baobabs,

Difficile à décrire, c'est certainement le paysage le plus extraordinaire que nous ayons rencontré. Nous y sommes restés jusqu'au coucher du soleil, car c'est à ce moment-là qu'ils sont les plus majestueux. Aujourd'hui, les touristes sont nombreux, surtout les japonais. Ces arbres, vieux parfois de plus de 200 ans montent à cinquante ou soixante mètres, les troncs ont plus de huit mètres de diamètre. L'écorce est fibreuse et l'intérieur spongieux, Certains Malgaches l'utilisent comme réservoir pendant la période sèche et l'appelle ''l'arbre bouteille''. Son fruit est comestible. Pour les Malgaches, ils sont sacrés, donc protégés. Une légende raconte que le baobab fut planté à l'envers par un dieu en colère.

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L’ILE ROUGE DECEMBRE 2011Baobabs

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Nous y avons fait une centaine de photos, nous les partageons avec vous en espérant qu'elles vous plairont.

Nous nous sommes enfoncés dans la forêt et réserve de KIRINDY, jusqu'au camp, où séjournent les gardes et des étudiants en formation. Cette réserve est appelée aussi ''forêt suisse'' elle s'occupe de formation professionnelle et de documentation sur la vie et traditions culturelles de la région. Nous y avons rencontré quelques lémuriens, oiseaux rares, mais surtout, chance exceptionnelle, un fosa, genre de petit puma qui s'était aventuré près des cuisines et que nous avons pu photographier. Notre guide n'en avait jamais vu.

Il y a ici une tradition de sculptures érotiques, décoratives des monuments funéraires, malheureusement, les vols y sont fréquents, mais celui que nous avons visité était bien protégé. Pour ceux qui veulent ''se mettre au parfum'' et se recycler avec le Kamasutra

Malgache, on a les photos.

29 et 30 décembre à BELO SUR MER à l'ECOLOGE DE MENABE

Nous devions y aller par la route qui longe la côte Est (4 heures de 4x4) mais il a plu la veille et un des radiers ne peut être franchi. Le propriétaire du gîte, venu s'approvisionner, nous récupère dans son bateau (hors bord équipé de deux moteurs de 140 Cv chacun), malheureusement, il n'est pas un fin connaisseur des courants et il est obligé de faire appel à un Malgache pour les manoeuvres délicates, à travers les bancs de sable, au départ et à l'arrivée. Les marées sont ici très importantes. Ce dernier tarde à venir, il est très en retard, il a dû s'oublier dans les bras d'une belle nana et notre patron est bien gêné, il scrute la rue et va et vient jusqu'au débarcadère de l'hôtel. Enfin, notre barreur arrive, décontracté. On démarre, mais en pleine mer, un des moteurs donne des signes de faiblesse, pas de panique, notre marin demande à son aide, de pomper à la main pour rétablir l'équilibre. Il en fut ainsi durant presque tout le voyage, (deux heures trente) mais on voyait que le patron était inquiet.

Très agréable voyage cependant, pas de crainte, nous étions en sécurité, nous avons croisé

Fosa, petit puma rare

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L’ILE ROUGE DECEMBRE 2011En route pour Belo

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ou doublé des boutres à voile et des goélettes majestueuses, des pirogues à balancier, mais aussi un canot avec un enfant. Les Malgaches sont bien téméraires.

Enfin l'arrivée, la mer se retire sur plusieurs kilomètres et le barreur slalome entre les bancs de sable. Le lieu est paradisiaque, genre club méditerranée, mais en basse saison, il y a très peu de clients. Nous sommes logés dans des bungalows construits en bois du pays avec toiture en pandanus, le tout est harmonieux, ombragé et bien entretenu par un couple de retraités Français qui a repris l'affaire et qui l'améliore. Le village est tout en bois et plusieurs boutres et goélettes sont en construction. Nous passons là deux jours, au calme. Au programme, promenades, photos, (les couchers de soleil sont magnifiques), baignades, quand la marée remonte, farniente. Pas de plongée sous-marine, ça ne nous tente pas.

LE 31 Décembre.

Nous sommes de retour au BAOBAB CAFE, nous avons ramené avec nous une diplomate japonaise qui avait fait l'aller en pirogue, (plus de six heures) elle voulait faire dans l'exotisme et ne voyait peut-être pas le danger !!!!!

Promenades en ville, achat de tee-shirt, de produits Malgaches de beauté pour dames, piscine, sieste.

Aimée réussit à modifier notre repas du réveillon sans avoir à donner de supplément et nous avons donc fêté en tête à tête le dernier jour de l'année.

Grosse clientèle de Karan Indiens, les dames sont magnifiquement parées ce soir.

Au menu, langoustes, poissons et camarons, bien, mais la cuisson laisse à désirer. Nous avons eu droit aussi à une coupure de courant, mais avant minuit.

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Le 1 Janvier ANTANARIVO

Nous rejoignons ANTANARIVO par Air Madagascar, toujours en retard de quelques heures. Le fidèle MAËL nous attend avec le bracelet Malgache qu'Aimée avait commandé et payé à ANTSIRABE, la voilà rassurée. Il nous ramène à notre hôtel et nous confie à un taxi pour la visite de la ville le lendemain.

Le 2 Janvier

Nous n'avons pas beaucoup de temps et demandons à notre chauffeur de nous emmener dans les endroits historiques.

Première surprise de la circulation, quelques agents aux carrefours importants, les derniers feux tricolores furent installés par les Français, depuis, ils ont été arrachés et n'ont plus été remplacés!!! Qu'à cela ne tienne, notre taximan est prudent, nous faisons un tour de la ville et visitons les endroits désirés.

Sur les hauteurs, nous nous attardons devant le palais de la dernière reine (malheureusement fermé), celui de son premier ministre de mari, plus bas, la maison de Laborde qui joua un grand rôle dans l'histoire du pays avant la conquête coloniale.

Sur les hauteurs, les douze collines, l'histoire Malgache avant les Français, puis les monuments de l'époque coloniale et plus bas, les bâtiments de la république actuelle.

Un regret, celui de ne pas avoir consacré au début du voyage trois ou quatre jours à la capitale, car nous sommes dans une ville historique. Nous reviendrons, c'est promis.

Un petit tour chez un bijoutier Karan de la rue Colbert, pas question de ne pas ramener un souvenir à nos enfants et petits enfants.

Antananarivo

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Nous arrivons très en avance à l'aéroport pour décoller très en retard, on a eu tout le temps d'observer la foule. Sur un vol, Bangkok et Pékin, des employés s'époumonent à retrouver tous les passagers dont deux couples avec enfants, perdus dans une salle d'attente. Quarante minutes de retard.

On s'inquiète, notre vol n'est plus au tableau, il est déclaré décollé !!!.

Non, non, pas du tout, on finit par nous appeler et nous embarquons dans notre ATR pour Saint Denis de la Réunion.