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Samedi 13 octobre
Livret N° 29
Le prix de l’activité d’aujourd’hui est de : 9,00 € (11,00 € Non-membre)
Bonjour à toutes et à tous,
Le 27 septembre, fête de la communauté française de Belgique, devenue aujourd’hui Fédération Wallonie-Bruxelles, nous avons découvert deux endroits pittoresques de notre « chère Belgique »… L’ancienne mine de Blegny-Trembleur et la cristallerie du Val-Saint-Lambert, deux fleurons notre patrimoine industriel national. Aujourd’hui nous allons vous faire visiter un lieu particulièrement émouvant, le tristement célèbre « Fort de Breendonk ». Petit, un jour mon papa me rapporta le livre « Bagnards et Bourreaux » de Jacques Ochs, journaliste et dessinateur dans le célèbre magazine bruxellois « Pourquoi-Pas ». J’ai lu et relu à plusieurs reprises ce recueil particulièrement émouvant, d’autant plus que les croquis sont particulièrement saisissants.
Une découverte d’un passé pas si lointain, à ne pas oublier, pour que nous enfants ne revi-vent jamais ces années noires. Découvrons ensemble ce lieu de mémoire...
L’équipe de Vice.Versa.Animation 2012.
Pour débuter notre parcours, prenons le premier texte du livre de Jacques Ochs…
Et maintenant je commence mon récit.
Le 17 novembre 1940, comme je le prévoyais de-
puis longtemps, je fus arrêté en mon bureau de
directeur à l'Académie Royale des Beaux-arts de
Liège. Je fus d'abord conduit chez moi, où toute
une équipe d'officiers de la Gestapo se livrait à
une perquisition en règle. Ensuite, après un inter-
rogatoire qui dura plus de cinq heures, je fus je-
té dans un cachot de la prison St-Léonard et mis
au secret. Le lendemain de la St-Nicolas , le 7
décembre, un gardien vint dans ma cellule m'annoncer que j'étais libre... Libre ! Libre! Joie,
impatience de sortir au plus vite, de retrouver tout ce que j'aimais, tout ce qui m'attachait à
la vie…
Hélas ! Il fallut déchanter. Avec quelques autres détenus, je fus hissé sur un camion et nous
prîmes la route de Bruxelles... Le pire était à craindre. Pourtant je n'avais pas été jugé; je
n'y comprenais rien.
Il était hors de doute que j'avais été victime d'une basse délation doublée d'un espionnage
non moins odieux. Mon interrogatoire à la Gestapo avait révélé un dossier ,,Académie" où
tous mes faits et gestes avaient été consignés et dénaturés pour les besoins de la cause...
N'en parlons plus, ceci est étranger à mon dessein. D'ailleurs on avait aussi brandi en vocifé-
rant, un dessin paru dans Pourquoi Pas? représentant un Hitler aux mains sanglantes
A Bruxelles, après un arrêt à la Gestapo de l'Avenue Louise, on déposa deux Italiens à la pri-
son de St-Gilles, puis nous prîmes la direction d'Anvers.
Où nous conduisait-on ? Quel sort nous attendait ?
Nous allions, hélas! bientôt le savoir… Vers la soirée, le camion s'arrêta soudain devant la po-
terne d'un fort… Nous étions à Breendonck.
* * *
Aboiements furieux et gutturaux : les maîtres de notre destinée, le major Schmidt comman-
dant le fort et le lieutenant Prauss nous souhaitaient la bienvenue!
Rien ne m'est plus pénible que d'évoquer cet-
te arrivée, de revivre ces heures d'angoisse,
cette chute subite dans un monde où les mots,
les valeurs, les beaux sentiments, la logique
perdaient complètement leur sens.
J'étais dans l'antre de l'arbitraire, du sa-disme, dans le royaume de la Gestapo !
Avec ma tête rasée, vêtu d'un vieil uniforme dé-
naturé de soldat belge, un gros numéro cousu
sur la poitrine, bientôt je n'étais plus que le 56.
Mes compagnons et moi fûmes conduits dans
une chambrée, occupée seulement par deux dé-
tenus atteints de maladie infectieuse ; l'un
avait un horrible eczéma de la face, l'autre
souffrait également d'une grave maladie de la
peau. Ils nous réconfortèrent de leur mieux,
mais après les angoisses, les émotions, les fatigues de cette journée de cauchemar, abruti
par les vociférations de ces forcenés, je passai la nuit peut-être la plus épouvantable de ma
vie.
Quel était le sort qui m'était réservé ?
,,Nous vous apprendrons ce que c'est que d'insulter notre Führer et de salir notre Wehr-
macht. Fusillé, fusillé doit être un chien comme vous..."
Vidé de toute ma force, étendu sur mon grabat, je m'endormis et rêvai de choses passées.
Mais l'horrible présent, à tout instant, rompait les digues que mon inconscient tentait de lui
opposer.
Des plaintes lamentables, des gémissements: ,,Mon Dieu! mon Dieu! qu'ai-je fait? Mes en-
fants, ma pauvre femme... Mon Dieu! mon Dieu!"... déchiraient l'étoffe fragile de mon rêve.
Je m'éveillai.
Le Drame commençait. J'avais froid, faim, soif. Le bruit
rythmé et lourd des bottes du soldat de garde dans le
couloir recréait dans l'obscurité le décor implacable.
Et soudain je me mis à sangloter. Lecteurs, mes amis, pardonnez-moi cette faiblesse: ce fut, je vous l'assure, mon seul moment de défaillance pendant cette très longue captivité.
D’autres récits du livre de Jacques Ochs, ou d’au-
tres ouvrages souvent épuisés, sont disponibles à la
lecture sur un site internet bilingue très sobre et
très émouvant:
http://www.getuigen.be
www.temoins.be
Quelques mots concernant le Fort...
A l’origine, le fort est pourvu de sept coupoles blin-
dées -1 canon de 15 cm, 2 obusiers de 120 mm et 4
canons de 75 mm- et de deux projecteurs. Quatre
canons de 120 mm et quatre canons de 75 mm. sous
casemate bétonnée sont situés sur les flancs com-
me soutien des forts voisins. Quatorze canons de
57 à tir rapide doivent assurer la défense rappro-
chée et les tirs de flanquement.
Le fort de Breendonk est un ouvrage fortifié dont le début de la construction remonte à
1906. Il fait partie de la ceinture défensive d’Anvers, entre les forts voisins de Liezele à
l’ouest et Walem à l’est. Il n’est pas encore achevé –mais déjà démodé- et est en phase de
renforcement à l’approche de la guerre.
L’invasion de la Belgique débute le 4 août 1914. Le 9 septem-
bre, le Quartier-Général du Général von Besler donne l’ordre
de prendre Anvers. Breendonk est bombardé pour la premiè-
re fois le 1er octobre 1914 par des pièces se trouvant à 8 ou
9 km, au-delà de la portée de sa propre artillerie.
Les 1er, 6 et 8 octobre, le fort de Breendonk encaisse 563
projectiles de mortier autrichien de 305 mm. Le commandant du fort, Wijns est mortelle-
ment blessé à son poste. Ce n’est que le 9 octobre que le fort capitule. Durant l’Entre-deux
guerres, l’armée belge utilise occasionnellement le fort comme casernement. Breendonk est
ensuite choisi pour abriter le Grand Quartier-Général de l'armée belge en cas d'invasion.
Le 10 mai 1940 à 8 h 30 du matin, le roi Léopold III, commandant en
chef, arrive à Breendonk. C’est de là que le souverain envoie sa procla-
mation au pays le 10 mai. C’est là également qu’il reçoit les commandants
de la 7° Armée française placée à droite et des forces britanniques pla-
cées à gauche.
Le 16 mai, le général Billotte donne l'ordre d'abandonner la ligne de dé-
fense Anvers-Namur car la position était devenue intenable depuis la
chute de SedanDans l’après-midi du 17, l’ensemble du G.Q.G. est trans-
porté dans la région de Gand, à Saint-Denis Westrem
Le 20 septembre 1940 arrive le SS-Sturmbannführer
(major SS) Philipp Schmitt au Fort avec ses premiers
prisonniers. Breendonk devient alors un « SS-Auffanglager » ou « camp d’hébergement » sous tutel-
le de la Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst (en
abrégé Sipo-SD), la police politique allemande.
Durant la première année d’occupation, les Juifs cons-
tituent la moitié du nombre total de prisonniers. A
partir de 1942 et la création du « Sammellager »
de la caserne Dossin où les Juifs sont rassemblés
avant leur départ vers l’est et les camps d’exter-
mination, la plupart des Juifs disparaissent alors
de Breendonk qui devient petit à petit un camp
pour les prisonniers politiques et les résistants.
Le 22 septembre 1941, un premier convoi de pri-
sonniers politiques belges est transféré de Breendonk et de la citadelle de Huy au camp de
concentration de Neuengamme près de Hambourg. D’autres convois suivront… Breendonk de-
vient un camp de transit où l'on reste en moyenne trois mois avant d’être déporté vers les
camps de concentration en Allemagne, en Pologne ou en Autriche.
Le régime instauré par les nazis diffère à peine de celui d’un véritable camp de concentra-
tion. La sous-alimentation et les travaux forcés minent les corps et les esprits. Les nom-
breux sévices entraînent parfois la mort des prisonniers.
Initialement, le camp est gardé uniquement par
quelques SS allemands et un détachement de la
Wehrmacht. En septembre 1941, la Wachtgrup-pe du SD arrive en renfort : cette fois-ci, il ne
s’agit pas de SS allemands mais principalement
de Flamands.
Au total quelque 3500 personnes, parmi lesquel-
les une trentaine de femmes, ont connu l’« Enfer
de Breendonk », comme Franz Fischer le nomme
dans ses mémoires. Environ la moitié de ces
3500 ne sont pas revenus vivants des camps.
Après la libération, le 4 septembre 1944, le Fort fait fonction de prison pour collaborateurs
et "inciviques", et devient "Breendonk II". Dans un premier temps, la résistance locale y en-
ferme les "inciviques". Certains excès sur-
viennent au cours de cette période. Le 10
octobre 1944 arrive l’ordre d’évacuation :
les prisonniers sont transférés à la caser-
ne Dossin à Malines.
Par la suite, Breendonk devient un centre
d'internement officiel de l'État belge,
jusqu'à son érection au titre de Mémorial
national par la loi du 19 août 1947
Après Cologne, Montjoie, Liège, Paris, Lille, Aix-la-Chapelle…
Nous prendrons la route pour la Picardie et sa capitale AMIENS !
Départ de Woluwe-Saint-Lambert, Auderghem ou Waterloo !
* Le matin, tour de ville panoramique avec notre car *
* Déjeuner dans un restaurant de la ville * L’apéro, l’entrée, le plat principal, le dessrt
Boissons (eaux, vins,…) et café ou thé !
* La visite guidée de la cathédrale *
* Le plus grand marché de Noël du Nord de la France * Plus de 135 exposants venant de France et d’ailleurs
* 19h00 Spectacle « La cathédrale en couleurs » * Spectacle de son et lumière - départ vers 20h30
Réservation obligatoire… Nombre de places très limité !
Le prix est de: 65,00 € ( Non membre = 70,00 € ) (Enfant accompagné : 50,00 €)
Il est possible d’accompagner, avec le tour de ville, le son et lumière..
MAIS sans le repas et la visite guidée de la Cathédrale :
Prix : 35 euros ( Non membre : 40,00 € )
Samedi 1 décembre: Marché de Noël à…AMIENS !
Jacques Ochs, né le 18 février 1883 à Nice et mort le 3 avril 1971 à Liège, est un peintre, dessi-
nateur et portraitiste. Ses dessins humoristiques de personnalités entre 1910 et 1971 sur la pre-
mière page de l'hebdomadaire « Pourquoi Pas? » le rendent célèbre en Belgique.
Pilote de chasse en 1914-1918, avec Victor Boin qui deviendra président du comité olympique bel-
ge. En 1940, il entre en résistance et est arrêté. Il reviendra vivant avec un recueil de dessins
accompagnés d'un texte de sa main et intitulé BREENDONCK, bagnards et bourreaux. C'est dans
son bureau de directeur de l'Académie Royale des Beaux-Arts de Liège que, le 17 novembre
1940, Jacques Ochs est cueilli par la Gestapo sur dénonciation. Après des interrogatoires et une mise au se-
cret à la prison Saint-Léonard, il est interné au Fort de Breendonk, camp de la mort situé près d'Anvers. Il
rencontre Paul Michel Gabriel Lévy, journaliste radiophonique bien connu des auditeurs de l'I.N.R. dont le por-
trait au fusain figure dans le livre avec la mention "radio Breendonck" (plus tard, Levy parviendra à s'évader
vers Londres où il deviendra "speaker" à Radio Belgique avec Victor de Laveleye et Jan Moedwil).
Après deux ans, Ochs est libéré grâce à des interventions auprès du gouverneur allemand de la Belgique, le gé-
néral Alexander von Falkenhausen (hostile à Hitler, le général sera arrêté en 1944 pour avoir trempé dans le
complot contre le Führer, mais échappera à la mort). Le général tentait d'afficher une relative mansuétude à
l'égard de personnalités belges, dans l'espoir de s'attirer des sympathies qui pourraient, plus tard, pensait-il,
lui être utile quand la situation tournerait mal pour l'Allemagne). D'abord envoyé dans un hôpital militaire alle-
mand, à Anvers, grâce à l'étonnante protection d'un officier, comme il le raconte lui-même,
Ochs est finalement libéré. Il réussit à cacher une partie de ses dessins avec l'aide d'un jeu-
ne S.S. flamand dont il dira plus tard qu'il jouait un "double jeu mystérieux et énigmatique".
Jacques Ochs est à nouveau arrêté en 1944, les Allemands possédant contre lui un dossier
dans lequel figure, entre autres, une caricature parue dans un ancien Pourquoi Pas? et repré-
sentant un Hitler aux mains sanglantes. Il est détenu à la caserne de Malines et condamné à
mort, mais la débâcle allemande lui sauve la vie.
Il reprend sa carrière en 1944, notamment dans Pourquoi Pas? où il continue à dessiner jus-
qu'à sa mort. Il est médaille d'or par équipe d'escrime aux Jeux olympiques d'été de 1912
pour la Belgique.
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