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MAGAZINE MARS 2010 - 5 La politique spectacle bouscule l’entreprise

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Magazine Printemps 2010 de La Lettre Valloire

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Page 1: Mag Printemps 2010

MAGAZINE MARS 2010 - 5€

La politique spectaclebouscule

l’entreprise

Page 2: Mag Printemps 2010

TOURSFrançois Boille

9, rue Edouard Vaillant37000 Tours

Tél. 02 47 75 07 50 - Fax. 02 47 75 09 [email protected]

Page 3: Mag Printemps 2010

Dossier Sommaire

Ce magazine est un hors sériede La Lettre Valloire,bimensuel d’information politiqueet économique en région Centre.Edité par MCM PresseSARL au capital de 51 000 €RCS Tours B 341 914 273.

Siège social :14, boulevard Heurteloup à Tours

Adresse postale :BP 9203137020 Tours Cedex 102 47 70 60 [email protected]

Rédaction :François-Xavier Beuzon(rédacteur en chef)Jean-Christophe Savattier(rédacteur en chef adjoint)Aurélie Vouteau (assistante)

Ont collaboré à ce numéro :Capucine BeckerStéphane de LaageStéphane FrachetOdile MénardCharles Tulibad

Maquette :Régis BeauneStève Ankilbeau

Révision et correction :Odile Ménard

Publicité :François-Xavier BeuzonEmmanuel de Gonneville

Diffusion :Annie Coupet

Crédits photographiques :DR. (pages 4, 5, 6, 7, 9, 11, 13, 27, 32, 33, 34, 35, 36, 40, 41,42, 43, 44, 45, 46, 50) • Jean-Christophe Savattier (pages8, 9, 10, 15, 38 ) • François-Xavier Beuzon (pages 1, 7, 12)• Charles Tulibad (pages 8, 9, 14) • Régis Beaune (pages16, 18, 21, 23, 24) • Capucine Becker (pages 26, 26) •Stéphane de Laage (page 28) • Toutenkamion (pages 30,31) • Odile Ménard (page 47).

Impression :Imprimerie Vincent, Tours (37)

Informations légales :Abonnement annuel 2010 (23 numéroset 4 magazines hors série) : 350€Abonnement électronique avec éditionbihebdomadaire : 420€Abonnement aux 4 magazines seuls : 20€Prix de ce numéro : 5€

CPPAP : 0111 I 85872ISSN : 1246-4333Dépôt légal : mars 2010

Directeur de la publication :François-Xavier Beuzon

www.lettrevalloire.com

Les écolos, héritiers des situationnistes ? page 14

Le pschitt orange page 15

Les retours de bâton des sondages page 15

Des formationspour tous et pour

toute la vie

EntreprisesToutenkamion taille la route à l’exportLe carrossier Toutenkamion, spécialisé à Ladon (45) dans la conception et la construction de camions spéciaux, comptebeaucoup sur l’exportation pour relancer son activité, ralentie par la crise pages 30 et 31

Banques cherchent futurs managersConfrontées à de nombreux départs en retraite, les banques recrutent à tour de bras. Problème : la promotion interne ne suffit pluspour satisfaire les postes d’encadrement pages 32 et 33

Deret livre Sephora en camions électriquesLe transporteur orléanais Deret a créé pour son client, le parfumeur Sephora, un réseau de livraison urbaine de ses commandesen véhicules électriques. pages 34 et 35

La Poste équipe ses facteurs de quads électriques page 35

Les marchés couverts, le nouveau défi de Patrick Violas page 36

HF Company valide son modèle économique page 38

LVMH relance le projet Hélios à St-Jean-de-Braye pages 40 et 41

DEF se pose à Dadonville page 42

Sillinger se renforce à Mer page 43

Chantiers en région Centre page 44

Le journal de l’Aritt Centre (publi-information) pages 45 à 48

Patrick Weil, le dépanneur de Maisoning page 49

Carnet page 50

Apprentissage, formation continue, DIF, VAE, école de la deuxièmechance… Chacun peut désormais compléter sa formation ou acqué-rir des savoirs de base. La région Centre propose une large palettede dispositifs et des financements sont disponibles, tant pour lessalariés que pour les employeurs. pages 16 à 28

Le DIF mène à tout... à condition de l’utiliser page 24

A Tours, tout le monde a droit à une deuxième chance page 26

Orléans a deux projets de la deuxième chance page 27

GEIQ BTP Loiret, un essai à transformer page 28

Points ChaudsEn Bref pages 4 et 5

En Scène pages 6 à 9

A LA UNE La politique spectacle bouscule l’économieGrèves, blocages de sites industriels, menaces sur les approvisionnements : dans cer-tains cas, comme chez Philips à Dreux, la politique a investi le terrain de l’économie.

pages 10 à 13Flambée sociale en région Centre page 13

MCMpresse

Le retour gagnant de l’apprentissageDes CFA à l’université en passant par les IUT, l’apprentissage sepratique désormais à tous les niveaux. Cette formation, auparavantpeu considérée, continue de séduire jeunes et entreprises.

pages 18 et 19

Des formations pour tous les profils pages 20 et 21

Reprendre le chemin de la fac pages 22 et 23

Dossier

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Points Chauds En Bref

4 La Lettre Valloire - Mars 2010

Les abstentionnistes, largement autant que la gauche, sont les vain-queurs du premier tour du scrutin régional. Car si les trois com-

posantes de la « nouvelle gauche plurielle » (PS-PRG, Europe-Ecologieet Front de gauche) additionnent 47,5 % des suffrages exprimés le 14mars, elles ne cumulent « que » 371 600 voix, soit 6 600 de moinsque la liste Sapin qui réunissait les trois mêmes courants en 2004.Avec 227 400 voix, la liste d’union du centre et de la droite conduitepar Hervé Novelli est loin des espoirs nés du rassemblement de l’UMP(205 000 voix pour la liste conduite par Serge Vinçon en 2004), deschasseurs (42 800 voix) et d’une partie de l’UDF (136 000 voix). Sil’abstention, record (53,57 % en 2010, contre… 38,39 % en 2004), atouché toutes les formations, la lecture du scrutin montre, à l’évi-dence, qu’elle a d’abord concerné le cœur de l’électorat de droite.Europe Ecologie s’installe dans le paysage politique régional, maisle score de la liste de Jean Delavergne n’est pas à la hauteur de ses

attentes. En conséquence de quoi, les écologistes se contenteront de quelques vice-présidences et le futur exé-cutif régional devrait donc reconduire à sa tête le tandem Germain-Bonneau. Nous l’écrivons au conditionnel,puisque les contraintes de bouclage ne nous ont pas permis de prendre connaissance des résultats du secondtour. Enfin, déception pour le MoDem de Marc Fesneau qui devra se passer de conseillers, la coalition degauche ayant jugé son score (5,08 %) insuffisant pour prétendre rejoindre la liste commune.

Premier tour des régionalesla gauche largement en tête

FN en demi-teinteSi le Front national estqualifié pour se maintenirau second tour du scrutinrégional, le 21 mars, la liste

conduite par Philippe Loiseaun’aura réuni que 87 800suffrages le dimancheprécédent, soit peu ou proudeux fois moins que le FN deJean Verdon en 2004 (173 600voix et 17,52 % des suffragesexprimés). La venue de MarineLe Pen à Orléans, le 10 mars,(ci-dessus), n’aura pas suffi à

mobiliser un camp qui auraaussi pâti de l’abstention.De son côté, Jean Verdon,passé à la dissidence, n’aséduit que 27 800 électeurs(3,55 %) avec sa nouvelleformation, le Parti de la France.

Extrême déceptionSévère désillusion pour lesdeux listes d’extrême-gauche,

le 14 mars. Le NPA de MichelLasserre se contente de20 300 voix (2,60 %) et Lutteouvrière de Farida Megdoudde seulement 8 800 voix(1,13 %). On est loin, trèsloin des 55 600 voix de laliste LO en 2004.La mayonnaise trotskysten’a pas pris avec lestravailleurs en lutte

Contribuable tondu20 % ! C’est la hausse de la fiscalité départementale qu’aura dû encais-ser et décaisser à la fois le contribuable d’Indre-et-Loire en deux ans.Ce chiffre, calculé par l’opposition polymorphe (droite, centre-droitet dissidents de gauche) à la présidente PS du conseil général ClaudeRoiron, intègre l’augmentation des taux (12 % la première année,3,85 % la seconde) et la revalorisation des bases par les services fiscaux.« Ce budget n’est pas de gauche. Qu’on arrête de faire du clientélismeet d’étaler la confiture », a commenté Philippe Le Breton, maire PS deJoué-lès-Tours et tête de file des dissidents de gauche.

Club VillepinLes fans clubs de l’ancienPremier ministre deJacques Chirac commen-cent à émerger dans lepaysage politique. C’estainsi que Philippe Gitton,adjoint à la culture aumaire de Bourges, a dé-cidé de lancer un Club Vil-lepin dans le Cher. Encongé de l’UMP, l’élu a dé-claré que « face au libé-ralo-césarisme ambiant,il est temps de reveniraux idées gaullistes ».

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UtopiqueS’il critique la politiqueferroviaire régionale, dont ilsouhaite voir « le prestataireaméliorer sa qualité de service,notamment en matière de respectdes horaires », la tête de listeMoDemMarc Fesneau ne croitguère au projet de gare TGV àCourtalain (28) de son ancienami Philippe Vigier, désormaisau Nouveau Centre. « C’estutopique », dit Marc Fesneau.« Ce n’est pas cette gare qui varemplacer Flextronics »,renchérit Eric Chevée.

Changementsau PRG eurélien…En pleine guerre de sécessionavec le parti socialiste suite à« l’affaire » Patrick Riehl, lafédération eurélienne du partiradical de gauche a changé sestêtes. A défaut de devenir

conseiller régional cette année,Harold Huwart, 28 ans, succèdeà son père François (ci-dessus),maire de Nogent-le-Rotrou, àla présidence de la fédération.Emmanuel Lecomte, 43 ans,maire de Lucé, devientsecrétaire général.

.. qui s’allie à EuropeEcologie…Toujours aussi remonté contrele PS, le PRG d’Eure-et-Loir etson nouveau président HaroldHuwart ont soutenu la listed’Europe-Ecologie conduite parKarim Laanaya dans lemême département.Un rapprochement logiqueentre le fils du maire de Nogent-le-Rotrou et celui qui donne du

« papa » au même FrançoisHuwart en plein conseilmunicipal (lire, à ce sujet, lesSMS de notre dernier magazine).

MenaçanteClaude Roiron, présidente duconseil général d’Indre-et-Loire,« règlera ses comptes » avec sesdissidents Philippe Le Breton etAlain Michel aprèsles régionales. Ils devrontchoisir, a-t-elle souligné dans

une interview accordée auquotidien local : ou ils vontdans le sens de la majoritédépartementale, ou ils démis-sionnent duPS : «Onne peut pasêtre socialiste dans sa ville et contresa majorité PS au département ».

CombattantsClaudeRoironetPhilippeLeBreton, les sœuret frère ennemis

du PS d’Indre-et-Loire,profitent de la moindre réunionpour s’invectiver. Lors d’unerécente présentation du budgetdu conseil général à Joué-lès-Tours, il a fallu une interventionde l’ancien député poperénisteJean Proveux, 71 ans, pourappeler les deux protagonistesà réunir leurs forces plutôtqu’à entretenir la division.

Mauvaise humeurVéronique Reineau, conseillèremunicipale d’opposition à Bloiset déléguée UMP de la 1ère

circonscription, a refusé defigurer à la 6e place de la listeUMP-NC aux électionsrégionales, conduite par NicolasPerruchot dans le Loir-et-Cher.Plus généralement, l’UMP amontré sonmécontentementdevant la prépondérance duNouveau Centre sur la listedu Loir-et-Cher.

Un ouvragesur les RégionsPatrick Martinat, journaliste auBerry Républicain, a publié auxéditions LGDJ un ouvrageintitulé « Les Régions, clefs de ladécentralisation ». C’estpour mieux faire connaître lesplus jeunes des collectivitésterritoriales françaises – ellesn’ont que vingt-huit ans – quenotre confrère fournit, en215 pages, ce vade-mecumdes mécanismes etfonctionnements desRégions françaises.

De Maxime Camuzat, maire PC de St-Germain-du-Puy(18), à propos des élus se disant impuissants face auxchoix nationaux : « Si depuis des siècles, face au pouvoiren place, tout le monde avait dit oui, on serait toujoursau Moyen-Âge et sous la royauté ». De Wilson Valor,

maire UMP de Luisant (28), à propos de sa réélection après avoirété jugé coupable de prise illégale d’intérêt dans l’embauche desa belle-fille comme cantinière à la mairie : « On va repartir dubon pied ». De Jean-Pierre Sueur, sénateur PS du Loiret (45),aux sénateurs de la majorité à propos de la confusion engendrée parla création du conseiller territorial à la fois élu régional et départe-mental : « C’est comme le scotch du capitaine Haddock. Vous n’envoulez pas, mais vous ne réussissez pas à vous en débarrasser ! ».

De François Bonneau, président de la Région Centre, à proposde son concurrent aux régionales Hervé Novelli : « MonsieurSarkovelli, l’ultra-libéral responsable des 3 Md€ gâchés dans larestauration ! ». Réponse d’Hervé Novelli, dénonçant les approxi-mations de son adversaire, qu’il n’appelle plus que Bonnochio,« celui dont le nez devrait s’allonger au fur et à mesure qu’il ditdes mensonges ».

SMS

Paul-Boncour, le rassembleurLe 8 janvier, PhilippeSartori, maire deNoyers-sur-Cher etprésident de l’asso-ciation des mairesde Loir-et-Cher, inau-gurait au côté deMaurice Leroy, pré-sident du conseil

général, et du préfet Philippe Galli, la Maison Joseph Paul-Boncour, qui regroupe les quatre associations d’élus (maires,maires ruraux et anciens maires et adjoints) et de secrétairesde mairie du département.La maison, installée au 34 rue du Bourg-Neuf à Blois, a été bap-tisée ainsi en mémoire de l’avocat et homme politique JosephPaul-Boncour, natif de St-Aignan-sur-Cher et mort presque cen-tenaire à Paris, successivement député SFIO et sénateur de Loir-et-Cher, président du conseil des ministres durant un mois(décembre 1932-janvier 1933), ministre du Front populaire etsignataire de la Charte des Nations Unies en 1946.

La Lettre Valloire - Mars 2010 5

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6 La Lettre Valloire - Mars 2010

Points Chauds En Scène

Pascale Rossler,belle et bioE lle trie ses déchets, déjeune bio

et va au boulot à vélo : PascaleRossler, jolie blonde de 33 ans, est àl'image des nouveaux écolos. Pas Vertsintégristes, mais pratiquants. CommeDaniel Cohn-Bendit, la tête de listed'Europe-Ecologie dans le Loiret estun produit franco-allemand. Papa étaitguitariste et originaire de Coblence,maman sage- femme et savoyarde.Pascale Rossler va grandir dans lesalpages, à Bourg-St-Maurice.Etudiante à Lyon, elle plonge dansl'ambiance festive du quartier Saint-Jean, rencontre un cuisinier et ouvreun bouchon. Comme son couple bat de l'aile, elle part à Annecy et, à 27 ans,suit les cours de l'Institut de promotion de la montagne et du tourisme.« Là, on nous donnait les outils pour éveiller la conscience des gens à l'en-vironnement », se souvient-elle. Ces messages simples, Pascale Rossler lesmettra dans sa trousse à outils. Elle se retrouve conseillère info-énergie auConservatoire des espaces naturels de Haute-Savoie, dans le massif desBauges. Il y a trois ans, elle répond à une annonce de Loiret NatureEnvironnement. Elle rejoint alors Orléans. Peu de temps après, son chemincroise celui d’Europe-Ecologie. L’aventure politique commence. En bonnemontagnarde, Pascale Rossler va très vite rejoindre les sommets. Jusqu’à for-mer, le 14 mars, le ménage à trois des Verts et d’Europe-Ecologie avec JeanDelavergne et Michelle Rivet. L’écolo belle et bio ne devrait pas en rester là.

Avant le scrutin des 14 et 21mars, leFront de gauche persistait : “Pasquestion de faire alliance avec le PSsi celui-ci intègre des personnes duMoDem au second tour” prévenaitLaurent Bordeau, membre du Partide gauche de Jean-Luc Mélenchonet tête de liste en Eure-et-Loir.

Sapin en renfortDiscret durant la campagneélectorale, l’ancien présidentde la région Centre MichelSapin (1998-2000, puis 2004-2007) a quand même participéà quelques meetings au côtédu président sortant FrançoisBonneau, qui lui a succédé en2007. L’actuel député de l’Indreétait notamment à Châteaudunà la mi-février où il a dressédevant nos confrères de lapresse locale un bilan trèspositif de l’action… qu’il avaitlui-même engagée en 2004,après sa seconde élection.

Deux élus de la région, la présidente du conseil général d’Indre-et-Loire Claude Roiron et leprésident de la communauté d’agglomération de Blois Christophe Degruelle (ci-contre), figurentparmi la vingtaine d’inspecteurs de l’académie de Paris pointés du doigt par un récent rapport

de la Cour des Comptes. Nommés en 2002, quelques semaines avant laréélection de Jacques Chirac – et même quelques jours pour ClaudeRoiron, dont le décret de nomination a été signé entre les deux toursdes élections présidentielles – sur proposition de Jack Lang, dont ilsétaient les collaborateurs au ministère de l’Education nationale, les deuxélus perçoivent une rémunération mensuelle d’environ 4 500 € depuiscette date. Outre que la charge de travail justifiant cette rémunérationreste à démontrer, la Cour des Comptes pointe les particularités de cesnominations politiques, utilisées alternativement par l’un et l’autre camp,au mépris des critères en vigueur pour les autres inspecteurs d’académie.

Têtus

Les bons comptes

Un comble ! La direction de la SNCFenvisagerait d’attaquer l’associationtourangelle des usagers du TGV aumotifque ces derniers portent préjudice àl’image de l’opérateur ferroviaire. Il estvrai que ces «mauvais » clients se plai-gnent de la recrudescence des retardsqui empoisonnent leur vie quotidienne.Et qu’ils n’hésitent pas à en faire partsur un blog créé à cette occasion. LaSNCF a visiblement, y compris enmatière de liberté d’expression, plu-sieurs trains de retard…

Un retardpeut en cacherun autre…

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La Lettre Valloire - Mars 2010 7

Serge Grouard et Eric Doligé (ci-des-sus) n’ont pas la même lecture du

PRES (Pôle de recherche et d’ensei-gnement supérieur), qui a été signédébut mars par les universitésd’Orléans et de Tours. Le 2 mars, lesénateur et président du conseil géné-ral y allait d’un communiqué de pressevengeur : « Si la Région voulait vraimenttuer l’université d’Orléans au profit decelle de Tours, elle ne s’y prendrait pasautrement ». Eric Doligé demandait auprésident de Région François Bonneau« de s’exprimer clairement sur les

tractations menées par son équipe etson premier vice-président, ancien pré-sident de l’université de Tours (JeanGermain, NDLR), sur le rapprochementen cours entre l’université de Tours etcelle de Poitiers ainsi que sur les négo-ciations avec les universités d’Angers etdu Mans, ce qui mettrait celle d’Orléansdéfinitivement hors course ».Trois joursplus tard, le maire d’Orléans signait

son propre communiqué, se réjouis-sant « de la signature du décret parValérie Pécresse créant le PRES entreles universités d’Orléans et de Tours ».Aucune allusion « aux tractations »entre Tours, Poitiers, Angers et leMans. Au contraire, Serge Grouardconsidère que cette « nouvelle étape(…) repositionne Orléans dans le paysageuniversitaire français ».

Wilson Valor à nouveau au tribunal

M aire depuis mars 2001 de laVille-aux-Clercs (41), com-

mune du Perche de 1 200 habitants,Isabelle Maincion est habituée auxjoutes politiques. Celles de la cam-pagne électorale des régionales, àlaquelle elle participe comme n°2 dela liste UMP-Nouveau Centre dans leLoir-et-Cher, n’est rien à côté ducombat qu’elle mène depuis neufans contre l’ancien maire de la com-mune, Paul Bensimon. Ce derniermultiplie, en effet, les procédurescontre celle qui l’a battu en 2001,puis en 2008 : sous des motifs divers,il a saisi successivement les tribu-naux d’instance, correctionnel etadministratif. Sans succès jusqu’àprésent. Mais les bisbilles deClochemerle en Vendômois nedécouragent pas Isabelle Maincion.

Venue tardivement en politique,cette chimiste de formation s’estinvestie avec compétence. Quece soit dans sa communeou à la communauté duPays de Vendôme oùelle siège, depuis 2003,comme vice-présidenteen charge du commerce,de l’artisanat et du tou-risme.De sensibilité« centre-droit »,elle a suiviFrançois Bay-rou jusqu’àla rupturede l’en-tre-deuxtours desélections

présidentielles… sans adhérerau Nouveau Centre afin de« conserver son indépendance ».

Assurée – ou presque – desiéger, quel que soit le résul-tat du scrutin régional des14 et 21 mars, IsabelleMaincion a d’ores et déjàchoisi ses priorités : l’agricul-

ture et la désertifi-cation médicale.

Des préoccupa-tions norma-les pour uner e p r é s e n -t a n t e d umonde ru-ral et uneé p o u s ede vétéri-naire.

Réélu maire de Luisant (28) sans coup férir après la municipale partielle des 24 et 31 jan-vier derniers,Wilson Valor est à nouveau en butte à des tracas judiciaires. Le 4 mars,le tribunal administratif d’Orléans examinait le dossier de l’embauche de sa belle-fillecomme cantinière municipale. Il devait rendre son avis le 18 mars, après le bouclage dela présente édition.C’est à cette date que l’on saura si Corinne Valor est autorisée à retrouver son emploide cantinière. La préfecture avait suspendu l’arrêté de recrutement de 2008 et l’arrêtéde titularisation au motif que l’embauche avait été faite avant le lancement de l’appel àcandidature. L’avocat deWilson Valor considère « qu’il fallait une cantinière et qu’elle(Corinne Valor, NDLR) était là (…). Il n’y avait pas d’autres candidates ».

Isabelle Maincion, rurale et fière de l’être

Ils ne lisent pas le même PRES

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8 La Lettre Valloire - Mars 2010

Points Chauds En Scène

A près avoir ferraillé près d’un anavec la présidente du conseil géné-

ral, le maire PS de Joué-lès-Tours (37)s’est trouvé un nouvel adversaire : l’Etat.Philippe Le Breton s’est, en effet, attiréles foudres du préfet Joël Fily pour avoirajouté lemot « Laïcité » à la devise de larépublique «Liberté, Egalité, Fraternité »,apposée sur le fronton de sa mairie.« Si le principe de laïcité est un principe àvaleur constitutionnelle (…), il n’apparaîtpas possible dans la tradition républi-caine, sauf à méconnaître la compétencedu Constituant, de le faire figurer sur les

édifices publics », lui a écrit le représen-tant de l’Etat, qui lui demande de bienvouloir retirer cette mention dans lesdeux mois.Pourtant, dans une réponse adresséeau député UMP Eric Raoult et datée du14 juillet (sic) 2009, le ministère del’Intérieur explique qu’ « aucun texte denature législative ou réglementaire neprescrit l’utilisation des symboles républi-

cains, (dont) la devise de la République,dans les bâtiments publics (…), les tex-tes ne prévoient pas actuellement desanction administrative ou pénale encas de dérogation à cette coutume répu-blicaine ». On rappellera que, dès 1984,Jean Yanne avait été beaucoup plus ico-noclaste que lemaire de Joué-lès-Toursen intitulant son film : « Liberté, égalité,choucroute ».

Un pôle tout feu, tout flamme…

S i Kaltoum Benmansour a prissa carte au parti socialiste,

c'est parce que la vie n'a pas tou-jours été rose. Tout a commencéà Oujda, au Maroc. A dix ans,Kaltoum débarque avec ses parentsen Alsace. Elle est l'aînée de onze

enfants, un papa illettré qui tra-vaille et se bouffe la santé dans uneusine Sévéso.Pour suivre ses études, elle a toutfait, des ménages, de l'intérim. Etelle tire toute sa famille vers lehaut. Les onze enfants ont tous faitde brillantes études. Une saga quiressemble à un conte de fée, aupays de l'intégration à la françaisetant décriée. Et puis, Kaltoumdécroche le titre de pharmacienhospitalier et la nationalité fran-çaise. L'école et le service publics :ces valeurs de gauche que d'au-cuns manient à la légère, KaltoumBenmansour veut leur renvoyerl'ascenseur. Elles lui ont toutdonné. Avec son mari, médecin

hospitalier et rhumatologue àChâteauroux, ils ont trois enfants :treize, onze et six ans. La politique ?Révoltée de toujours, contre « ceuxqui naissent avec une cuillère enargent dans la bouche », Kaltoumest sollicitée en 2008 pour figurersur la liste de Jean-Yves Gateaud,l'ancien maire PS de Châteauroux,décédé l’an passé. Depuis, ellecrève l'écran à chacune de sesapparitions publiques. Deuxièmede la liste PS dans l’Indre derrièreDominique Roulet, KaltoumBenmansour est allée aux régio-nales « pour mettre en application(ses) valeurs ». Avec, comme tou-jours, le cœur sur la main et laconviction aux lèvres.

On ne peut pas reprocher aux promoteurs du pôle d’excellence pyrotechnique,susceptible de s’installer à Bourges, de ne pas croire en leur projet. Avec la foidu charbonnier, ils affirment que l’installation d’un Centre technique industriel(CTI) et d’une unité de démantèlement de missiles, exploitée le cas échéant par legroupe MBDA, « est sur la bonne voie ». Ne manqueraient plus « qu’une fermevolonté politique et l’engagement des industriels ». Bigre ! On peut toutefois comp-ter sur l’infatigable Gérald Hayotte, l’ex-directeur du Centre national des risquesindustriels (CNRI) et principal initiateur du projet, pour rallumer la mèche. La foi sou-lève les montagnes.

La rose des sables de Châteauroux

Liberté, égalité, choucroute

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« Le Modem branle du manche un peu partout » : l’expressionest d’Yves Clément, le président démissionnaire de la fédéra-tion du Loiret. « Triste et en colère » de ne pas avoir pas étéchoisi comme tête de liste départementale, Yves Clément etses amis dénoncent le choix d’Estelle Jouili (ci-contre), lemaired’Ouzouer-sur-Loire. L’ancienne déléguée des jeunes RPR, quiavait dénoncé en 1988 la collusion entre la droite et le FN, n’apas la carte du MoDem et revendique son « indépendance ».Déjà écartelé entre les alliés du maire UMP d’Orléans et laligne Gourault-Fesneau qui prône, peu ou prou, une allianceavec la gauche, le MoDem Loiret se paie donc une nouvelleligne de fracture. L’ex-socialiste Carlos Dos Reis, élu à St-Jean-la-Ruelle, est allé bourrer la boîte aux lettres de la mairied’Ouzouer-sur-Loire pour dénoncer « l’intruse », une expéditionqui a failli tourner à l’aigre. Jusqu’où ira la sédition ?

N elly Bidot-Morat, adjointe au maireapparenté socialiste de Fondettes

(37), a porté haut les couleurs duMoDem 37 aux régionales, une forma-tion qui sort en Touraine éprouvée parune pénible crise de leadership. Reprisen main par un nouveau bureau dirigépar Pierre Commandeur, le MoDem 37renaît de ses cendres… « Du passé, fai-sons table rase. Les bisbilles personnellesne m’intéressent pas », dit cette pétil-lante quinqua qui formera un ticket avecFrançois Métivier, conseiller municipald’opposition aumaire de Chinon…, plutôt estampillé à droite. « Tout un symbole »,plaide la tête de liste, mère de quatre enfants, qui a réussi à conjuguer ses chargesde famille et une carrière professionnelle bien remplie. Nelly Bidot-Morat est eneffet une consultante spécialisée dans l’évaluation du stress et des risques psycho-sociaux. « Mes valeurs sont celles de la tolérance, de la solidarité, de l’écoute d’au-trui et du refus des discours clivants », affirme cette nouvelle venue en politiquedont l’époux, Bernard Morat, est une personnalité du PS local, secrétaire de sec-tion à Fondettes. « Sur certains sujets, et notamment ceux touchant à l’entreprise,nous ne sommes pas toujours d’accord », avance la candidate MoDem qui adéjà rédigé plusieurs ouvrages de management avec son médecin du travail demari… dont l’un dédié à la PNL (programmation neuro-linguistique), parfois uti-lisée par les professionnels de la négociation. Une compétence qui pourrait s’avé-rer utile entre les deux tours…

Pas de quartier chez les oranges du Loiret

InjuresPour François Bayrou, au micro deFrance Inter le 8mars, la campagnedes Régionales se résume à « 80 %de sondages, 20 % d’injures », alorsque « ce qui va se passer dans les an-nées qui viennent dépasse en difficul-tés tout ce que nous avons rencontrédepuis la guerre. Cette reconstructionne peut pas se faire bloc contre bloc,gauche contre droite ».

Le MoDem d’Eure-et-Loir a réservédeux places sur sa liste au NouvelElan pour Dreux de Miled Zrida,ancien candidat aux dernières élec-tions municipales. Les militants decette formation, qui avait réuni 10 %des suffrages drouais enmars 2008,disent « ne pas partager l’idéologiedu parti de François Bayrou maisconverger sur certaines idées ».

Alliance

Mépris

La femme providentielledu MoDem 37

Marc Fesneau, tête de listeMoDem en région Centre, adénoncé « le mépris » et« l’arrogance » de DanielCohn-Bendit, qui avait com-paré à la mi-février le Mou-vement démocrate à desdéchets nucléaires. « Sa natureprofonde, celle du donneur deleçon, vient de ressortir à l’oc-casion de ces déclarations »,a-t-il ajouté, demandant au lea-der d’Europe Ecologie « deprésenter au plus vite sesexcuses ».

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Points Chauds Politique

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L a France qui travaille devientl’otage de la vie publique. Lasurexposition médiatique du

scrutin régional des 14 et 21 mars adéclenché une flambée socialecomme le pays n’en avait pas connuedepuis longtemps. Revendicationssalariales ou blocages de sites, lesgrèves se sont succédé alors que lepays peine à se remettre d’une criseéconomique longue et de forteamplitude.D’Ikea, qui a ouvert le bal, à Total, lesaffaires ont ému une opinion angois-sée par les menaces sur l’emploi etle pouvoir d’achat. Avec, en toile defond, un vote sanction pour les candi-dats soutenus par l’UMP et leNouveau Centre dans les 22 régionsmétropolitaines.Si certains syndicats ont mis à profit lasituation pour obtenir un coup de

pouce salarial, d’autres, en boutefeuxexpérimentés, ont surtout cherché àexploiter les mécontentements pourremplir les urnes.

Chez Philips, à Dreux, il a fallu unemaladresse colossale de la directiondes ressources humaines pourdéclencher un séisme médiatique detrès forte magnitude. Quelle mouchea en effet piqué la direction dugroupe Philips pour décider de préci-piter en catimini – une veille de week-end ! – la fermeture de l’usine de212 salariés dans une parodie de lock-out. Certes, les négociations enta-

mées dans la foulée de l’annonce dela fermeture du site en septembre2009 patinaient en dépit de réellesavancées, notamment une proposi-tion d’indemnisation extra-légale parsalarié licencié tournant autour des50 000 €, et même 56 000 € pour lesplus chanceux. Mais fallait-il, en cettepériode pré-électorale si sensible, agi-ter un tel chiffon rouge ?Car tout s’est emballé : médias, élusse sont immédiatement portés auchevet du symbole drouais. Le minis-tre de l’Industrie Christian Estrosi,désigné démineur en chef par NicolasSarkozy, a dû se déclarer « profondé-ment choqué » devant des forêts demicros et réclamer une réouverturedu site ainsi que la reprise des négo-ciations entre les protagonistes.Les responsables politiques locauxont emboîté le pas et instrumenta-lisé l’événement avec plus ou moins

de talent : l’exécutif régional n’a pasmanqué de clouer au pilori la poli-tique gouvernementale, tandis quela droite concentrait ses flèches surl’immobilisme des socialistes enmatière de développement écono-mique. Les uns reprochent aux autresd’avoir abusivement subventionnéPhilips… ou au contraire d’avoirlâchement jeté l’éponge. « Une véri-table foire d’empoigne », juge ce res-

La politique spectacleGrèves, blocages de sites industriels, menaces sur les approvisionnements : l’hiver 2010 aura été social.L’échéance électorale de mars aura allumé la mèche des colères. Dans certains cas, comme chezPhilips à Dreux, les réactions prouvent que la politique a investi le terrain de l’économie.

”“ LES RESPONSABLES POLITIQUES LOCAUXONT EMBOÎTÉ LE PAS ET INSTRUMENTALISÉ

L’ÉVÉNEMENT AVEC PLUS OU MOINS DE TALENT

Les salariés savaientdepuis 2008 que Philipsétait appelé à cesser,un jour ou l’autre,la fabrication detéléviseurs à écran platà Dreux.En septembre dernier,la direction avaitconfirmé que lafermetureinterviendraitprobablementen 2010.

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ponsable du développement écono-mique local. Pour faire bon poids, lebuzz médiatique a soutenu que cer-tains hiérarques socialistes régionauxsoutenaient la création d’une sociétécoopérative de production (Scop)dans la plus pure tradition autoges-tionnaire. On ne saura jamais qui aallumé la mèche ou nourri larumeur… Toujours est-il que les opé-rateurs de Philips EGP ont bien tenté,en début d’année et pendant unedizaine de jours, de relancer seuls laproduction de téléviseurs LCD. MaisLip appartient à une autre époque.Quant aux Scop, en dépit des loua-bles efforts de la Région pour les réac-tiver, elles représentent bien peudans le paysage économique : moinsde 2 000 entreprises ont choisi ce sta-tut. Bien peu, en rapport des 3 mil-lions d’entreprises françaises.Chacun des salariés drouais de Philipssavait, depuis la fin du mois de sep-tembre, que l’usine fermerait en2010. Dès 2008 et l’annonce dusecond plan social, les syndicats sedisaient convaincus « que la direc-tion entend, à moyen terme, concen-trer toute la charge sur le site belge etles deux d’Europe centrale ». Cettemême direction qui rappelait, audébut du conflit, que « seize réunionss’étaient tenues, à la fois avec le CCEà Suresnes et le CE à Dreux depuisl’annonce de la fermeture » avaitpourtant soumis « des mesuresconcrètes » d’accompagnement,représentant « un coût d’environ100 000€ par salarié incluant, entreautres, des indemnités de départéquivalentes à 24 mois de salaire enmoyenne et un congé de reclasse-ment représentant jusqu’à 12 moispar salarié ». La fameuse propositionde reclassement en Hongrie pour450 € mensuels, si décriée, n’était là

que pour répondre aux obligationsde la loi dite de modernisation socialede janvier 2002. Mais qui peut s’atta-quer de front aux idées reçueslorsqu’elles font l’objet d’une instru-mentalisation aussi intense ?Pour leur part, les responsables syn-dicaux ne pensaient pas être placésdans des conditions aussi favorables :« La direction de Philips EGP a com-mis une erreur magistrale de com-munication, mais c’est son affaire »,savoure Manuel Georget, déléguéCGT du site et tête de liste en Eure-et-Loir du Nouveau Parti Anti-capita-liste (NPA). Il renvoie la monnaie dela pièce « à la direction et à ses sou-tiens politiques » ; revanchard, il sesouvient que le précédent plan socialmis en œuvre par le groupe à Dreux(279 postes supprimés) « a étéannoncé au lendemain des…muni-cipales de 2008 ». Dans un contexteaussi passionnel, il ne restait plus autribunal de grande instance deChartres qu’à ordonner, dans la liesse

générale, la réouverture de l’usine etle redémarrage de la fabrication.Renforcés, les syndicalistes placentdésormais la barre plus haut : « LeTGI a désavoué la direction dePhilips qui tentait d’isoler l’activitédéficitaire de Dreux hors de labranche électronique grand public,globalement bénéficiaire. Elle doit

bouscule l’entreprise

Manu Georget(à gauche), le très actif

leader cégétiste dePhilips EGP à Dreux,n’a jamais caché son

engagement politique.Il était la tête de listepour l’Eure-et-Loirdu NPA d’Olivier

Besancenotaux électionsrégionales.

Le baromètre mensuel BVA de février, réalisé pour le quotidien LesEchos et France Info, révèle que 61 % des Français ne s’attendent pas àêtre augmentés en 2010. Les employés du secteur public sont d’ail-leurs plus pessimistes que ceux du secteur privé alors même qu’ilsont bénéficié d’augmentations indicielles visant à compenser la haussedu coût de la vie, note l’institut de sondage. Et ce sont les travailleurs lesmoins payés qui se montrent les plus résignés : 74 % d’entre eux necomptent pas être augmentés cette année.S’ils se montrent relativement résignés, les Français applaudissent aucombat des salariés en lutte, analyse Gaël Sliman, de BVA. A 83 %, ilssoutiennent les grévistes d’Ikea, et cela quels que soient leur milieusocial ou leurs opinions politiques. Tout indique, poursuit le porte-parolede BVA, que les salariés ont l’impression que la situation commence às’améliorer et qu’ils réclament la récompense de leurs efforts. Enconséquence, l’impopularité du gouvernement atteignait un pic avec63 % de mauvaises opinions.

Des Français désabusés

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donc tirer les leçons de ce jugement,revenir sur sa décision de fermetureet ramener des volumes de fabrica-tion délocalisés en Europe centralesur Dreux », développe ainsi ManuelGeorget.

Plus qu’embarrassée par cet embal-lement, la direction du groupe – qui,par la voix du président de PhilipsFrance a confirmé son intention defermer le site drouais – va doncdevoir reprendre langue avec les syn-dicalistes, l’épée dans le dos « dansun contexte d’occupation del’usine… approuvée par la justice »,indique un proche collaborateur dumaire de Dreux qui s’indigne : « Lesprojets de ré-industrialisation et derevitalisation du site vont prendredu retard et nous projetons à l’exté-rieur une image de chaudron social.

C’est une parfaite réussite, s’étran-gle-t-il. Pour le grand public, Philipset Dreux sont devenus, en quelquesjours, les symboles des méfaits desdélocalisations industrielles et de lamondialisation ».

Mais les faux espoirs donnés aux sala-riés du site, définitivement condamnéil y encore quelques semaines et qui,« de toutes façons, fermera sesportes », estime le député-maireGérard Hamel, risquent de transfor-mer ce théâtre d’ombres médiatiqueen jeu de dupes… Une fois les camé-ras reparties et sans la pressiond’échéances politiques, de quellesmarges de manœuvre disposeront lessalariés lorsqu’il s’agira d’affronter unnouveau projet de fermeture, cettefois mieux maîtrisé par les directionsdes ressources humaines et de la

communication du puissant grouped’Eindhoven ?En arrière-plan de l’emblématiquePhilips EGP et de son affrontementultra-médiatisé, les grèves éclairs sesont multipliées aux quatre coins dela région. Là aussi, les salariés ontcherché à scénariser leurs revendica-tions. Moins de caméras, de microset de stylos, mais la même intentionde marquer les esprits pour obtenirgain de cause.Chez Nacam, à Vendôme, « entre 70et 75 % » des 730 salariés de l’usineont bloqué un rond-point au nord dela ville, lundi 22 février en débutd’après-midi. Les représentants syndi-caux refusent de faire le lien avec unequelconque échéance électorale, pasplus que politique ou syndicale, lesprochaines consultations internesayant lieu au mois d’octobre. « Nousvenions de boucler une cinquièmenégociation salariale et la directionétait restée, encore une fois, campéesur ses positions, explique le déléguésyndical cégétiste. Elle nous propo-sait 0,8 % d’augmentation générale.

“POUR LE GRAND PUBLIC, PHILIPS ET DREUXSONT DEVENUS, EN QUELQUES JOURS,LES SYMBOLES DES MÉFAITSDES DÉLOCALISATIONS INDUSTRIELLES ”

A Blois, les grévistesde JTEKT-HPI avaientdébordé sur la rueRobert-Nau pour faireentendre leur voix.Une ambiance bonenfant, sous un beausoleil hivernal,« qui nous a, aumoins,permis de faireconnaître l’entreprise »admettait unsyndicaliste.

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Nous voulions 30€ nets par salarié ».Très inquiète des risques d’une possi-ble contagion, la direction, qui a finide négocier avec les syndicats un PSEà l’issue duquel 23 postes seront sup-primés, a finalement accordé les 30 €

demandés… mais bruts, et une enve-loppe de 30 000 € à répartir en find’année aux salariés qui auront atteintleurs objectifs.A Blois, non loin de Vendôme, prèsde 150 salariés de JTEKT-HPI – surles 235 que compte l’usine du groupejaponais – ont observé plusieurs joursde grève avant de reprendre le tra-vail, ce même lundi 22 février. Sur ce

site, qui doit faire l’objet d’investisse-ments industriels importants, les sala-riés réclamaient une augmentationde salaire pour les ouvriers et lesagents de maîtrise, supérieure aux2 % (1,2 % en janvier et 0,8 % en juil-let) proposés par la direction. Celle-ci,après quatre jours de conflit, a finipar accorder 0,75 € de prime detransport par jour travaillé. Cela necompensera pas les « 60 jours de chô-mage partiel depuis deux ans, payésentre 50 et 60 % du salaire net, et legel des rémunérations en 2009 »,regrette un représentant syndical quireconnaît être « loin du compte »,

s’étonnant au passage « qu’aucunélu, d’aucun bord que ce soit, ne soitvenu soutenir le mouvement ». Lesgrévistes avaient pourtant installé leurcampement, avec banderoles etporte-voix, sur la rue Robert-Nau.Une image bon enfant, sous un beausoleil hivernal, « qui nous a, aumoins, permis de faire connaîtrel’entreprise », admet notre syndica-liste. A force de se donner en spec-tacle, la classe politique aura donnédes idées aux Français.

François-Xavier Beuzonet Jean-Christophe Savattier

S i les salariés du magasin Ikea deTours n’ont que faiblement suivi

le mouvement national, plusieursentreprises régionales – et non desmoindres – ont été touchées par desmouvements sociaux dans la secondemoitié de cet hiver. A Vendôme, déci-dément au cœur de la contestation,les salariés de Thalès Avionics ont blo-qué les trois entrées de l’usine le 23février pour que la direction relèvele salaire plancher à 2 000 € bruts.Cette unité de 520 salariés n’est pasen souffrance ; elle doit être renfor-cée de 80 postes dans les mois àvenir. Chez les cousins de Fleury-lès-Aubrais (45) et de TDA à la Ferté-St-Aubin (45), on a préféré se rendre ausiège du groupe, à Neuilly, pour exi-ger des augmentations.Chez Barilla Harry’s, qui emploie prèsde 700 personnes sur deux sites àChâteauroux (36), les grévistes récla-maient + 4 %, la direction proposait2,3 %. Au final, après moult palabres,la direction a concédé 2,5 % d’aug-mentation mais a refusé le paiementdes jours de grève. A Vineuil, près deBlois, les salariés de La Maison deValérie ont séquestré leur directeurdurant 24 heures pour obtenir une

amélioration des conditions du plande sauvegarde de l’emploi, qui pré-voit de supprimer 110 postes sur 272.Aux Produits Céramiques de Touraine

(PCT), les salariés, sous le coup del’annonce de la fermeture du site deSelles-sur-Cher, étaient en grève finfévrier. FXB

Flambée sociale en région Centre

A la mi-février, les nostalgiques de mai 68 ont pensé un moment pou-voir revivre leurs souvenirs en pays drouais. Des étudiants de ParisVIII, Paris IV, de la Sorbonne et leurs professeurs en grève avaient eneffet décidé « au nom de la convergence des luttes » de rendre visite auxopérateurs de Philips EGP en passe de reprendre le contrôle de la pro-duction. Les « damnés de la terre » arboraient fièrement banderoles etcalicots révolutionnaires sur lesquels on apprenait notamment que« gagner contre les patrons, c’est possible ».« Scandalisés » par le traitement des salariés de Philips, les profes-seurs en grève faisaient remarquer qu’ils « subissaient, avec près de80 000 suppressions de postes annoncées dans l’Education nationale, le plusgrand plan social de France ». Mais ce remake provincial et publicitairedes grandes fièvres soixante-huitardes a tourné court. Après avoir pac-tisé avec leurs frères de galère – nettement plus exposés, semble-t-il,

aux cadences infernales etaux risques de délocalisa-tion –, le cortège universi-taire a repris sagement lechemin de la capitale aprèsavoir pris quelques clichéspour les albums de familleet répondu poliment auxquestions des journalistes.

68, année nostalgique

La grogne sociale se sera étendue à un bon nombre de sites industriels régionaux. Contrairementà Philips Dreux, les revendications des grévistes étaient surtout salariales.

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L es écologistes seraient-ils res-tés de grands enfants ? Ou lesplus âgés d’entre eux ont-ils

lu Guy Debord et son ouvragemajeur, « La société du spectacle »,où l’auteur dénonce, après Karl Marx,« le caractère fétiche de la marchan-dise et son secret » et propose d’abat-tre « la société spectaculairemarchande » ?Toujours est-il qu’ils auront participédurant cette campagne des régionalesau renouvellement du genre « situa-tionniste » et de sa parodie de lasociété du spectacle conçue commel’ultime avatar du capitalisme, unedes marottes de l’extrême-gauchedans les années précédant mai 68.Mais qu’elles sont loin les estrades àla papa ! Ou les manifs Bastille-République ! Aujourd’hui, il faut del’image, toujours de l’image. Avec, sipossible, de l’humour décalé, dans ladroite ligne de Canal Plus.A Orléans, par un samedi glacial defévrier, la liste Europe-Ecologie est

descendue dans la rue pour unemanif qui tenait à la fois du hap-pening et du monôme de futursGadzarts. Vêtus de fourrures(fausses), de hauts-de-forme, decostards-cravates, avec gros cigareset pancartes provocatrices, les mani-festants ont scandé sur l’air des lam-pions des refrains pseudo anti-écolodu genre : « Monsanto président (...),Manger bio rend pas beau (...), Lesécologistes, les bougies dans l’der-rière, aucu… aucu… aucune hési-tation... » ou encore « Ceveso (sic),c’est trop beau ». Les nouveauxSorbonnards ont-ils des problèmesavec l’orthographe ou veulent-ils stig-matiser l’inculture bourgeoise ?Dans une rue piétonne, un véhicule4x4, opportunément (mal) garé, leura permis de forcer le trait, les uns lus-trant le capot du veau d’or automo-bile d’un revers de manche, les autresse prosternant devant lui, entonnantun slogan aux évidentes réminis-cences (« Cohn-Bendit t’es foutu, les4x4 sont dans la rue ») ou un plusviril : « La voiture électrique, ça nedonne pas la trique ». Ces anti-écolosétaient si bien imités qu’un passant,visiblement sympathisant vert, s’est

subitement arrêté en demandant,visiblement outré : « C’est quoi cecirque ? ».Pourquoi ce pastiche ? « L’idée n’estpas de stigmatiser les pollueurs quenous sommes tous, ni d’avoir un dis-cours moralisateur ou culpabilisa-teur », expliquait Pascale Rossler, chefde file d’Europe-Écologie dans leLoiret (lire, à ce sujet notre portraitde la page 6). « Nous nous sommessimplement demandé commentinterpeller les citoyens ».Quelques semaines plus tard, deuxjours avant le 14 février, jour de laSaint-Valentin, fête des amoureux,mais aussi des fleuristes et des com-merçants, Europe-Ecologie récidivaitavec un autre trait d’humour : distri-bution de tracts sous forme de bil-lets SNCF en gare d’Orléans pourcélébrer la « Saint Valen-train ». Lacampagne était bien sur les rails. Lehappening écolo est peut-être aussiune réponse, sur le terrain, aux trèssérieuses campagnes sur le web. Pourparler aux gens, l’humour, c’estquand même largement aussi bienque l’ADSL.

Les écolos,héritiers des situationnistes ?Héritière des situationnistes et de Guy Debord, la liste Europe-Ecologie a rénové le genre en mimantune manifestation anti-écolo dans les rues d’Orléans. Campagne sur les tréteaux contre campagnesur le net. Les Verts jouent définitivement la tradition contre la modernité.

« Toute la vie des sociétésdans lesquelles règnentles conditionsmodernesde production s'annoncecomme une immenseaccumulation despectacles. »

Guy Debord.

Charles Tulibad etFrançois-Xavier Beuzon

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V enue soutenir le ticket orangetourangeau avant le premier

tour du scrutin régional des 14 et 21mars, Marielle de Sarnez avait mis unterme à un suspens insoutenable.Oui, le MoDem pourrait « sur la basede nos valeurs, s’allier avec l’équipede François Bonneau au secondtour », sans pour autant exclure « dese retirer… ou de se maintenir » si,d’aventure, le liste emmenée parMarc Fesneau atteignait le seuil fati-dique des 10 %. « Un score à notreportée, la région Centre étant l’unde nos points forts », assénait Mariellede Sarnez.Las, le résultat, cruel – à peine plusde 5 % des suffrages exprimés –, adouché l’enthousiasme des suppor-ters de François Bayrou et soulagéles socialistes ; plus besoin, en effet,

d’imposer à leurs alliés du Front deGauche – définitivement allergiquesau MoDem (« Le Vatican, combiende divisions ? ») – de nuancer la listede fusion d’une touche mandarine.Une fin de non recevoir que dénon-çait le maire de Marchenoir au len-demain du premier tour : « A lafermeture d’Hervé Novelli répond lafermeture de François Bonneau vis-à-vis des forces modérées. Ce derniera sans doute manqué une occasionhistorique de faire preuve d’espritd’ouverture ».La stratégie du MoDem s’est doncsoldée par un échec. Ses dirigeantssongeraient-ils à une alliance avec lesfrères ennemis du Nouveau Centre ?« Ce n’est pas du tout à l’ordre dujour », indiquait Marc Fesneau quis’amuse de la posture des élus du

Nouveau Centre, « prêts à renoncer àleurs alliances au premier incidentélectoral ». Le rêve d’une renaissancede l’UDF hante encore quelquesesprits nostalgiques.

Jean-Christophe Savattier

Le pschitt orange

Chaque résultat de sondage rend son commanditaire suspect de tricherie par le camp d’enface. Faut-il encore croire les études d’opinion payées par les partis ?

La liste de Marc Fesneau a fait pschitt… en se hissant tout juste au-dessus des 5 % àl’issue du premier tour des régionales. Un score qui ne lui a pas permis de revendiquer despositions éligibles auprès des socialistes.

F in janvier, La Lettre de l’Opinion,un organe dirigé et fondé par

Guillaume Peltier, membre de l’UMPtourangelle, publiait un sondage Ifopsur le 1er tour des régionales dans leCentre. La liste UMP-NC du candidatHervé Novelli affichait 34 %, celle duPS de François Bonneau un timide22 %. La gauche criait aussitôt à lamanipulation, le président sortant ris-quant même une métaphore urolo-gique (« Je n’ai pas besoin du Viagrades sondages pour faire cam-pagne »).Peu de temps après, Paris Matchpubliait les résultats d’une sondageTNS Sofres portant, cette fois, sur le

2e tour. François Bonneau et le PSl’emportaient avec 55 %. Réponseimmédiate du berger UMP à la ber-gère PS dénonçant le sondage com-mandé aux frais du candidatBonneau.Pour mettre tout le monde d’accord,Aujourd’hui et Le Parisien annon-çaient le 1er mars le verdict d’un son-dage CSA. Si au 1er tour, la liste HervéNovelli était créditée de 30 % et cellede François Bonneau de 24 %, au 2e

tour, l’institut donnait le secondgagnant dans tous les cas de figure :59 % en cas de duel classique avecHervé Novelli, 50 % en cas de triangu-laire avec Hervé Novelli (38 %) et

le FN Philippe Loiseau (12 %). Deuxjours plus tard, La Nouvelle Répu-blique du Centre-Ouest confirmait latendance au 1er tour (31 % Novelli et24 % Bonneau), mais resserrait si-gnificativement l’écart au 2e tour(54 % Bonneau en cas de duel, 48 %Bonneau, 42 % Novelli et 10 %Loiseau en cas de triangulaire).A l’heure où nous écrivons ces lignes,on connaît les résultats du premiertour mais pas encore ceux du second.Aucun des sondeurs n’a mis dans lemille le 14 mars. On verra ce qu’il ensera le 21.

FXB

Les retours de bâton des sondages

Le 2mars, à Tours,Marielle de Sarnez,Marc Fesneau et le

MoDem étaientdécidés à faire alliance

avec la gauche au2e tour des régionales.

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Apprentissage, formation continue, DIF, VAE, école de la deuxième chance… Chacun peut désormais com-pléter sa formation ou, plus modestement, acquérir des savoirs de base. La région Centre propose une largepalette de dispositifs et des financements sont disponibles, tant pour les salariés que pour les employeurs. Dansles pages qui suivent, La Lettre Valloire passe en revue quelques-unes de ces formations et les organismesqui les dispensent.Pages 18 et 19, un aperçu de l’apprentissage. Si les CFA continuent de former les futurs boulangers, coif-feurs ou mécaniciens, l’université possède aussi ses filières d’apprentissage pour étudiants post-bac, géréesen région Centre par le CFA IURC.Pages 20 et 21, un tour d’horizon de ce que propose le Conseil régional, qui attribue chaque année 80 M€

à la formation professionnelle, de la maîtrise des savoirs fondamentaux (Ecrire-Compter-Raisonner) à celle destechnologies les plus pointues.Page 22, un gros plan sur le service universitaire de formation continue de l’Université François-Rabelais, àTours, qui permet de reprendre (ou de prendre) le chemin de la fac à n’importe quel moment de la vie.Page 24, un point sur le DIF qui offre à chaque salarié la possibilité d’accéder à 20 heures de formation etcela chaque année.Pages 26 et 27, un arrêt sur image consacré aux écoles de la deuxième chance.Et, pour conclure, à la page 28, l’initiative d’un groupement d’employeurs du Loiret pour former des jeunesaux métiers du bâtiment et des travaux publics.

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Des formationspour tous et pour

toute la vie

Dossier Formation

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On ne le sait que trop peu, mais l’Université forme aussi des apprentis !L’Université dispense la formation et délivre un diplôme reconnu ; quant à l’apprentissage il permet l’acquisition d’un réelsavoir-faire. Le Centre de Formation d’Apprentis Inter Universitaire Région Centre (CFAIURC) assure les deux en délivrant undiplôme universitaire national à finalité professionnelle. Cette formule qui séduit les jeunes du supérieur, est de plus en plusappréciée par les entreprises qui y voient de nombreux avantages humains et financiers !

Zoomsur l’Apprentissage Universitaire

en Région Centre

Particularités, atouts et missions du CFAIURC

En général, les CFA se mettent en place avec une seule Université.L’une des particularités de la région Centre est d’avoir associé lesdeux Universités : Tours et Orléans, pour doter la Région d’unseul CFA Universitaire afin de pouvoir proposer aux étudiants toutcomme aux entreprises une offre de formations cohérente variéeet répartie sur tout le territoire.Autre particularité : chaque année le panel des formations s’enri-chit d’une dizaine d’ouvertures en apprentissage.A ce jour, le CFAIURC propose 62 formations professionnelles(bac+2 à bac+5) dans plusieurs secteurs d’activités qui sont :Sciences – Industriel – Commercial – Droit – Gestion et Commu-nication. La diversification de l’offre est rendue possible grâce àl’action prospective du CFAIURC, qui réalise des études de marchéafin de détecter les besoins des structures et les secteurs en ten-sion. La pluridisciplinarité est une de ses forces. Le CFAIURC aréussi à créer et surtout à maintenir un parfait équilibre entre lemonde professionnel et universitaire ce qui lui confère au-jourd’hui une vraie crédibilité auprès des entreprises et des étu-diants.Le CFAIURC a obtenu fin 2008 la certification AFAQ ISO 9001 :2000 pour ses activités de développement, gestion et manage-ment de formations universitaires en apprentissage. Cette dé-marche couronne un travail de longue haleine mené par l’équipedu CFA et des enseignants des Universités de Tours et d’Orléans,avec pour seule préoccupation : être à l’écoute et satisfaire sespartenaires en répondant à leurs attentes. Le CFAIURC sert éga-lement d’appui pour le lancement d’autres CFA universitaires auplan national.Le CFAIURC place l’entreprise et ses préoccupations au cœur desa stratégie pour répondre favorablement à leurs attentes en for-mant des collaborateurs opérationnels dès l’obtention de leurdiplôme. Les entreprises apprécient ce mode de for-mation mais les plus petites structures ne sont pastoujours bien informées sur les dispositifs d’aidesmis en place au niveau national et régional, d’oùun besoin permanent d’informer les structuresprivées et publiques : une des missions duCFAIURC !

Avantages de l’apprentissage

En accueillant un apprenti les structures bénéficientd'avantages humains :

• Des jeunes sélectionnés, motivés et opérationnels.• Une relation humaine enrichissante• Un regard neuf et des idées nouvelles• L’opportunité de former un salarié « sur mesure »

mais également financiers qui sont :

• Exonération de charges socialesSuite aux dernières mesures gouvernementales issues du pland’urgence pour l’emploi des jeunes lancé en avril 2009, les em-ployeurs du secteur privé ou public profitent d’une exonérationtotale des charges sociales, pour tout contrat signé avant le 30 juin2010.

• Aides régionales pour les structures privéesLa Région Centre verse en fin de formation (par an et par apprenti)une Indemnité Compensatrice Forfaitaire d’unmontant de 1700€

• Impôts : Crédit d’impôt de 1 600 € (cas général)

Des services en ligne

Le www.cfaiurc.fr offre des informations pratiques, aborde lesaspects réglementaires liés au contrat d’apprentissage, proposedes conseils et des liens utiles. Les entreprises peuvent déposer enligne leurs offres et poser leurs questions. Un suivi personnaliséest assuré par le CFAIURC et chaque réponse est adaptée aux be-soins des interlocuteurs.

Quelques chiffres clés

Pour ce qui est des résultats du CFAIURC, l’excellenceest demise : le taux de réussite aux examens est enmoyenne de 90 % ; le taux d’insertion dans la vieactive 6 mois après l’obtention du diplômevarie entre 80 et 90 % ; + de 2 000 apprentisont été formés en 6 ans et 530 structures sontpartenaires du CFAIURC.

www.cfaiurc.fr

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18 La Lettre Valloire - Mars 2010

Dossier Formation

Bâtiments en construction,ouvriers à l’œuvre, chantierinterdit au public… le Centre

de Formation des Apprentis (CFA) deJoué-lès-Tours et le quartier alentoursont en ébullition… Et pour cause, àla rentrée de septembre, le CFA de laChambre de Métiers et de l’Artisanat(CMA 37) amorce sa transformationen un véritable campus dédié à l’ap-prentissage. L’ampleur des travauxtémoigne des ambitions affichées parson directeur, Gilles Langlo.« Organisme de formation profes-sionnalisante de très bon niveau,nous accueillons de plus en plus desjeunes voulant apprendre desmétiers traditionnels, comme méca-nicien ou coiffeur, mais aussi plus

rares, comme horloger ou sellier-harnacheur, et nous ouvrons régu-lièrement de nouvelles sections,comme celles préparant aux servicesà la personne. De ce fait, agrandir,moderniser et restructurer notre sitepar pôles est apparu évident » pré-cise-t-il.Il faut dire que le nombre d’apprentisne cesse de croître. A Joué-lès-Tours,les effectifs ont presque doublé enquelques années. « Nous sommes

passés de 1 000 apprentis bénéficiantde 140 000 heures de formationannuelle à 1 600 actuellement pourenviron 1 million d’heures decours. », précise Gilles Langlo. Si l’ap-prentissage a le vent en poupe et sehisse parmi les formations profes-sionnalisantes reconnues, c’est enpartie grâce à une politique volonta-riste des services ad hoc du conseilrégional.Historiquement, le Centre est la 3erégion de France à avoir favorisé l’ap-prentissage et à lui avoir alloué unbudget en conséquence. « Cetterégion a toujours encouragé l’al-ternance entre formation et entre-prise. C’est une de nos spécificités.Après, chaque département gère sescapacités d’accueil. L’Indre-et-Loire,par exemple, est particulièrement

bien lotie avec 13 CFA », déclare Jean-Louis Monturier, directeur du déve-loppement économique et de laformation professionnelle à la CMA37. Offre touffue des formations pourles futurs apprentis, calibrage descontrats d’apprentissage pour lesentreprises… un détour au centred’aide à la décision de la CMA s’im-pose. Ce dispositif pluriel permet auxemployeurs de détecter les appren-tis susceptibles de correspondre aux

besoins de l’entreprise et aux jeunesde collecter des informations sur lescontrats proposés.Contrat signé avec une entreprise,autonomie financière, diplôme d’Etatreconnu, professionnalisation dessavoirs… les points forts de l’ap-prentissage en matière d’insertionprofessionnelle et de formation qua-lifiante ne sont plus à démontrer.Malgré tout, il souffre parfois d’uneimage quelque peu dévalorisée.« Sans être la voie royale, rappelonsque l’apprentissage offre à des jeunesla possibilité de se former commen’importe quel élève. Nous n’avonspas à rougir du niveau des candi-dats et nous en présentons de trèsbons aux diplômes nationaux,notamment aux niveaux IV (bacPro, brevet professionnel) et V (CAP,

Le retour gagnantde l’apprentissage

Des CFA à l’université en passant par les IUT, l’apprentissage est désormais érigé en modèled’alternance. Cette formation, auparavant peu considérée, continue de séduire jeunes et entreprises.

”“ EN QUELQUES ANNÉES, NOUS SOMMES

PASSÉS DE 140 000 HEURES DE FORMATIONANNUELLE À ENVIRON 1 MILLION

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La Lettre Valloire - Mars 2010 19

BEP). Pour certains BTS, nous affi-chons de meilleurs résultats quel’Education nationale. Les apprentispeuvent s’avérer meilleurs que les« temps plein » ! Des connaissancesà cumuler avec une forte motiva-tion et des acquis professionnels… »,tient à rappeler Gilles Langlo. Et depoursuivre : « Il faut en finir aveccette dichotomie entre voie classiqueet apprentissage. Remarquez, la cou-pure qui prévalait entre manuel etintellectuel était pire… Aujourd’hui,les familles ont une meilleure per-ception de l’apprentissage. Les men-talités changent progressivement.Certes, la crise est passée par là maison admet aussi plus facilementl’inégalité devant les savoirs et lebénéfice d’une pédagogie différen-ciée. »Ceci est d’ailleurs l’un des chevauxde bataille du directeur du CFA :« Nous mettons un point d’honneurà éduquer nos formateurs de tellesorte qu’ils adaptent leurs savoirs àchaque apprenti ou presque. C’estde la dentelle, délicate à mettre enœuvre, certes, mais payante face àdes publics disparates, souventréfractaires aux apprentissages clas-siques… Aux entreprises de formerleurs apprentis aux réalités profes-sionnelles, à nous de les structureraux CFA. Nous essayons, dans lamesure du possible, de faire coïnci-der nos formations avec l’évolutionperceptible des métiers. » Ce n’estpas toujours évident. Il aura fallu huitans pour réadapter le diplôme natio-nal de cordonnier alors que le métieravait considérablement évolué : gra-vures de plaques, fabrication de clés,

médailles, tampons… Autre atoutdes CFA : la mise en place de média-teurs qui déjouent les conflits sus-ceptibles de surgir entre l’apprentiet l’entreprise, évitent la rupture dedialogue, gèrent les intérêts de cha-cun… ceci afin de limiter au mieux le

nombre de « décrocheurs », phéno-mène grandissant dans les collègeset les lycées, les universités… et pourlequel des réflexions sont en cours.On le voit : l’apprentissage se posecomme une alternative gagnante auxparcours de formation classiquesmais qui a pourtant du mal à se faireune place au soleil. « Les collèges etles lycées ne sont pas toujoursenclins à nous ouvrir leurs portespour parler orientation avec lesélèves », déplore le directeur du CFA

jocondien. En revanche, l’apprentis-sage peut compter sur le soutien desentrepreneurs. Dans le récent LivreBlanc des entreprises de la régionCentre, ceux-ci réaffirment leur atta-chement à l’alternance, via lescontrats d’apprentissage et les

contrats de professionnalisation qu’ilsqualifient de « réponse adaptée, per-mettant la mise en pratique desconnaissances, la découverte dumonde du travail et l’acquisition decomportements professionnels. »S’ensuivent plusieurs propositionspour encourager et pérenniser cesformations et renforcer les partena-riats entre organismes de formationet entreprises.

Capucine Becker

Peut-on être apprenti et universitaire ? Oui, si l’on décide de suivrel’une des 62 formations proposées par le CFA Inter-universitaireRégion Centre (CFAIURC). A travers son offre, il est présent danstous les grands secteurs d’activité : sciences, industriel, commer-cial, droit, gestion, communication.En septembre, douze nouvelles formations vont ouvrir et permettreà de futurs apprentis d’accéder à des diplômes du type DUT 2e année,licences Pro et Masters Pro. Toutes les offres d’apprentissage et ledétail des formations sont à consulter sur : www.cfaiurc.fr

L’apprentissage, c’est aussi à la facde Tours et d’Orléans

”“ AUX ENTREPRISES DE FORMER LEURS

APPRENTIS AUX RÉALITÉS PROFESSIONNELLES,À NOUS DE LES STRUCTURER AU CFA

Page 20: Mag Printemps 2010

Dossier Formation

20 La Lettre Valloire - Mars 2010

Forte d’un budget annuel deplus de 80 M€, la formationprofessionnelle en région

Centre se porte bien et affiche plusde 750 actions de formation au comp-teur. « Nous souhaitons coller auplus près des attentes de nos sta-

giaires et offrir à chacun uneréponse quasi person-

nalisée », souligneCaroline Paris,responsabledu serviceFormationtout au longde la vie auconseil ré-g iona l . Cequi n’est passimple, compte

tenu de l’hétéro-généité des publics

visés (jeunes plus oumoins qualifiés, demandeurs d’em-ploi, salariés en poste ou en recon-version professionnelle) et desdisparités départementales (degré demobilité faible dans les campagnes,poches d’illettrisme identifiées…).Que l’on vive en zone rurale ou aucontraire sur l’axe Orléans-Tours, l’ac-cès à la formation qualifiante est loind’être univoque. C’est pourquoi l’of-fre régionale est conçue pour répon-dre à l’ensemble des besoins ets’ajuste en fonction de l’offre et dela demande. Dans chaque départe-ment, un chargé de missionFormation identifie les besoins, ana-lyse les demandes. Ce travail d’ob-servation et d’alerte est renforcé par

les missions locales et Pôle Emploi.L’implantation d’une entreprise peutaussi justifier le déclenchement d’uneaction de formation… avec desemplois à la clé. C’est ce qui s’est pro-duit avec l’émergence des centresd’appel, où il fallait faire face à l’af-flux de postes à pourvoir.Ayant pour mission première decontribuer à l’élévation du niveau dequalification de ses habitants, laRégion, en lien avec de nombreuxorganismes de formation, proposetrois grands axes de reprise d’études :des actions d’insertion profession-nelle, des actions de qualification etdes Espaces libres savoirs (ELS).S’adressant essentiellement auxjeunes et aux demandeurs d’emploi,les formations ayant pour but l’in-

sertion professionnelle permettent àdes personnes éloignées ponctuelle-ment de l’emploi de remettre le piedà l’étrier. « A ces publics dits fragiles,on propose une action d’insertionqui sera suivie d’une formation qua-lifiante dans le cadre d’un projetprofessionnel souvent construit avecun conseiller Pôle Emploi ou de mis-sion locale », précise Caroline Paris.D’autres types de modules de for-mation complètent le volet « inser-tion professionnelle », tels quel’orientation (à travers la découverte

métier), la préparation aux concours,les chantiers formation réalisés direc-tement sur le terrain (rénovation debâtiments, par exemple). Renoueravec les savoirs de base, détecter etcombattre l’illettrisme, redonner l’en-vie d’apprendre, tels sont les enjeuxde ces formations d’insertion souventde courte durée.A celles-ci s’ajoutent les formationsdites de qualification qui préparentà des diplômes ou titres profession-nels. Elles s’adressent aux jeunes dontla formation initiale a échoué ou auxsalariés en instance de reconversionprofessionnelle. Ces formationsmènent au CAP, Bac Pro, CQP (certi-ficat de qualification professionnelle).Les CQP peuvent aussi être dispen-sés par branche : pharmacie (CQP en

bioproduction délivré par l’IMT àTours), bâtiment (CQP du GEIQ BTPLoiret)… Ces deux lots de formation– insertion professionnelle et quali-fication – sont essentiellement pres-crits aux jeunes (âgés de moins de 26ans) et aux chômeurs afin de favoriserleur retour à l’emploi.Une autre palette de formations a étémise en place par la Région en 2003 :les Espaces libres savoirs qui dispen-sent des « visas » dans diverses disci-plines. Ouverts à tous (salariés ounon) et formatés de 6 h à 20 h, les

Des formationspour tous les profils

En dépit de fortes disparités départementales, la Région maintient ses objectifs en matière de formationnotamment à destination des demandeurs d’emplois et des jeunes, sur tout le territoire.

”“ NOUS SOUHAITONS COLLER AU PLUS PRÈSDES ATTENTES DE NOS STAGIAIRES ET OFFRIR

À CHACUN UNE RÉPONSE QUASI PERSONNALISÉE

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La Lettre Valloire - Mars 2010 21

visas libres savoirs ont rencontré unvif succès avec 202 000 certificats déli-vrés, soit environ 30 000 par an danstoute la région. « Ils séduisent parleur facilité d’accès et leur souplesse.En quelques heures, vous disposezd’une bonne remise à niveau dansun domaine choisi. Nous en avonsmis six au point : internet, bureau-tique, langues vivantes, éco-citoyen,tourisme et le 3en1 (Ecrire-Comp-ter-Raisonner). Un septième est encours d’expérimentation. Intitulé« visa compétences jeunes », il apour but d’aider ce public à abor-der sereinement le marché du tra-vail : savoir se vendre, valoriser sescompétences, appréhender les entre-tiens d’embauche… », complèteCaroline Paris. Ces modules de for-mation, financés aussi par le Fondssocial européen (FSE), sont éligiblesau DIF. Les organismes ont d’ailleursnoté une augmentation du nombrede visas délivrés du fait du chômagepartiel subi ces derniers mois par lessalariés. Les entreprises ont incité

leur personnel à se for-mer davantage. Maiscomment se retrouverparmi la multitude deformations proposéesen évitant de se four-voyer ? La réponse estsimple, notammentpour les demandeursd ’ emp l o i s o u l e sjeunes. Les conseillersde la mission locale oude Pôle Emploi, aprèsétude du dossier dupostulant, font uneprescription de forma-tion. Spécialistes del’orientation professionnelle, ils sontà même d’aiguiller les futurs stagiairesdans leur choix de formation entenant compte d’un faisceau de cri-tères (projet poursuivi, motivation etcapacité, niveau de qualification… ).Ceux-ci adressent alors un dossier àl’organisme de formation concernétels que les Greta, l’Affee, CFPPA (sec-teur agricole), l’IMT (fabrication du

médicament). « Dans la majorité desorganismes, la Région dispose d’uncertain nombre de places pour lesapprenants. A l’heure actuelle, nousconnaissons un taux de remplissagede 94 % de nos formations délivréesdans plus de 150 structures régio-nales », conclut Caroline Paris.

Capucine Becker

Page 22: Mag Printemps 2010

Dossier Formation

DU, DAEU, LMD, VAE, Sufco…mais qui se cache derrièreces sigles et acronymes ? Une

seule et même entité : l’université,acteur incontournable dans la palettedes organismes de formation conti-nue. A Tours, le Sufco, rattaché à l’uni-versité François-Rabelais, est habilitédepuis plus de vingt ans à former despublics en reprise d’études.« Organisme de formation agréé,l’université accueille chaque postu-lant désireux de compléter sa for-mation initiale ou changer d’orien-tation professionnelle. Démarchevolontaire ou incitation de l’entre-prise à former ses salariés, nous étu-

dions les dossiers et trouvons les solu-tions de financement avec les diffé-rents partenaires (entreprise etsalarié, Région, Opca…). Chaqueannée, plus de 2 000 stagiaires fontappel à nos services dans le cadred’une réorientation professionnelle.Vivier de savoirs théoriques, l’uni-versité sait aussi enseigner la pra-tique à travers son réseau de pro-fessionnels, d’enseignants et de cher-cheurs. Aux stagiaires de savoir quelcursus suivre en fonction de leur pro-jet professionnel », explique la direc-trice Véronique Bréchet.L’offre de formation est plurielle etciselée afin de correspondre aux

attentes très diverses des candidats àla reprise d’études. On peut ainsireprendre le chemin de la fac pourune formation initiale qui consiste àintégrer le système européen LMD –Licence (bac+3), Master (bac+5),Doctorat (bac+8) – dans toutes lesmatières enseignées à l’université. Ceparcours, calqué sur le cycle des étu-diants post-bac, peut bénéficierd’aménagements (modules complé-mentaires, suivi administratif spéci-fique) pour les stagiaires en formationprofessionnelle.Les formations spécifiques, dispen-sées en groupe, sont une autre voied’accès. Diplômes universitaires (DU),

Reprendre le chemin de laÀ l’université François-Rabelais de Tours, accueillir des stagiaires en formation professionnelle estmonnaie courante. Le point avec Véronique Bréchet, directrice du Service universitaire de forma-tion continue (Sufco).

22 La Lettre Valloire - Mars 2010

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diplômes inter-universitaires (DIU),masters… ces cycles sont conçuspour concilier activité professionnelleet formation. « Il faut toujours gar-der à l’esprit que les stagiaires sontporteurs de projets (reprise, créationd’entreprise, réorientation), donc ils’agit de leur concocter des pro-grammes sur mesure, correspon-dants à leur attentes pédagogiquesdans un délai raisonnable (uneannée universitaire, par exemple).Leurs motivations personnelles, dou-blées d’une dynamique de groupe,conduisent à des formations haute-ment qualitatives », poursuit Véro-nique Bréchet. En outre, afin de collerau plus juste à la demande, l’univer-sité travaille en étroite collaborationavec les entreprises pour monter lescontenus. Au total, plus de 30 forma-tions spécifiques passent au crible les

problématiques fondamentales de lagestion d’entreprise et de l’entrepre-neuriat.Voulant étoffer son offre, le Sufco pro-pose cette année de nouveaux par-cours : les formations courtes. D’unedurée variable (1 à 3 jours), ces for-mations sont un coup de projecteursur un sujet donné. Balayant dessujets très « terrain », ces nouveauxmodules devraient trouver un largeécho auprès des futurs entrepreneurs.

Au-delà de ces parcours diplômants,l’université est compétente pour vali-der des acquis professionnels qui don-nent un droit d’accès à la formationen l’absence du diplôme requis. LaVAE (validation des acquis de l’expé-rience), quant à elle, permet l’obten-tion totale ou partielle d’un diplômed’Etat. Deux approches de plus enplus pratiquées par les candidats àune reconversion professionnelle.

Capucine Becker

fac

La Lettre Valloire - Mars 2010 23

Page 24: Mag Printemps 2010

Dossier Formation

24 La Lettre Valloire - Mars 2010

Depuis 2004, les salariés dis-posent d’un nouveau droitmis en place au sein de toute

entreprise : le Droit individuel à la for-mation (DIF), qui donne l’accès à 20heures de formation par an, cumula-bles jusqu’à 120 heures.En 2010, qu’en est-il du DIF, présentécomme une « révolution » à l’époque ?Est-il suffisamment utilisé par les sala-riés ? Va-t-il se transformer en« bombe à retardement » si les sala-riés font valoir leur droit ? Le casse-tête du DIF n’est pas prêt de sedénouer.Conçu à l’origine pour compléter saformation, se perfectionner, réactua-liser ses connaissances, le DIF devaitrenforcer les compétences et l’em-ployabilité de chacun, notamment dessalariés à faible qualification. Pourtant,une étude de mars 2009 a montré queseuls 27 % de salariés ont fait valoirleur DIF en 2008 et qu’ils ne sont que8 % à l’utiliser systématiquementchaque année. Ce qui est bien peu enregard du nombre de formations éli-

gibles. Les plus demandées ? Le déve-loppement personnel, la communi-cation écrite et orale ou les languesvivantes. Suivre une formation enanglais est même parfois fortementconseillé par l’employeur en dépitd’autres souhaits formulés par le sala-rié… Au salarié de motiver son choixet de montrer le bénéfice tiré de laformation, sachant qu’elle sera finan-cée par l’employeur par le biais d’unOPCA (Organisme paritaire de col-lecte agréé).Au-delà des formations classiques, lebilan de compétences est aussi éligi-

ble au DIF. A moindre frais, car au lieude le faire de son propre chef, pour-quoi ne pas le réaliser au grand jouren étant financé de surcroît ? En effet,il est possible de demander à sonentreprise d’utiliser tout ou partie deson crédit d’heures pour remettre àplat ses compétences, dresser le bilande son parcours avant d’envisager uneformation ou de d’engager une VAE(Validation des acquis de l’expé-rience).C’est ce que propose Brigitte Desbois,responsable « emploi et mobilité »chez Actiforces : « Au vu du contexteéconomique dégradé actuel, il appa-raît pertinent d’accompagner le sala-rié sur son poste, le faire évoluer sinécessaire. Améliorer l’employabi-lité du salarié, valoriser ses compé-

tences, lui proposer des perspectivesd’évolution, telles sont les préoccu-pations majeures des DRH. C’estpourquoi nous avons mis en placeces bilans de compétences (au for-mat DIF, 24 heures) qui ouvriront lavoie à une VAE si besoin ».Le cabinet conseil en recrutement acréé tout un dispositif de bilan, véri-table passerelle vers cette démarchede valorisation des compétences déli-vrées par des organismes de forma-tion continue comme le Cnam, leSufco… Compte tenu des difficultésparfois rencontrées pour l’ouverture

d’un DIF (décalage demande et offrede formation, réticence de l’em-ployeur, manque de temps, pénuried’information), convertir ce droit enun bilan de compétences peut s’avé-rer pertinent. D’autant qu’une dispo-sition légale vient d’entrer en vigueur(décret du 18 janvier 2010) : la por-tabilité du DIF. Ainsi, après rupturedu contrat, un salarié licencié ne perdpas son cumul d’heures et transfèreson DIF chez son nouvel employeurou peut y prétendre auprès de PôleEmploi. Six ans après son entrée envigueur, le DIF bénéficie aujourd’huid’ajustements nécessaires dans lecadre de la réforme de la formationtout au long de la vie voulue par legouvernement.

Capucine Becker

Le DIF mène à tout…à condition de l’utiliser

Le Droit individuel à la formation, ou DIF, n’a pas rencontré le succès escompté. Conçu pour accroî-tre le champ des compétences ou compléter la formation des salariés, son bilan est mitigé. Six ansaprès sa mise en place, les employeurs doivent faire face à un cumul d’heures non utilisées…

”“ AU VU DU CONTEXTE ÉCONOMIQUE

DÉGRADÉ ACTUEL, IL APPARAÎT PERTINENTD’ACCOMPAGNER LE SALARIÉ SUR SON POSTE

Françoise Champion,Brigitte Desboiset Gérard Faussurierchez Actiforces.

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RECRUTEMENT & APPROCHE DIRECTE - CONSEIL & FORMATION - EMPLOI & MOBILITÉ

La crise doit faire évoluerle management

Nous commençons seulement à découvrir au quotidienles effets secondaires et inattendus de la crise écono-mique sans commune mesure que nous vivons !

En effet, au-delà d’une certainedémotivation de nos équipes,commence à régner de plus enplus une lassitude naissante liéeaux incertitudes par rapport àla date de sortie de crise !

Afin :

de maintenir un bon climat social,

de préserver la motivation de nos équipeset leur pouvoir d’achat,

de mieux gérer leur stress potentiel,

de détecter et de conserver nos talentsau travers de nouveaux outils de recru-tement, de bilan de compétences, d’as-sessment center…,

nous devons adopter un autre regard sur nossystèmes de benchmarking existants, et ce,depuis la définition des objectifs, en passantpar une nouvelle lecture des résultats et la ré-vision de certains systèmes de commerciali-sation, d’organisation, de rémunération…

Nous devons aussi plus que jamais renforcernos outils de communication interne, en fai-sant preuve de plus de transparence, en in-formant le plus possible et en mettant enplace tous les outils à notre disposition.Nous devons également, afin de préserverl’employabilité de notre personnel ainsi que saconfiance en l’avenir, tout en développant laperformance de l’entreprise, nous soucier da-vantage de la mise à jour des compétencesau travers de la formation professionnelle quireste un levier essentiel.

Qui plus est, les nouvelles législations rela-tives à la gestion des Seniors, à l’embauchedes travailleurs handicapés…, nécessitentégalement de l’information, du savoir faire etdu temps de la part de nos managers…

Si vous souhaitez échanger par rapport à toutou partie de ces problématiques, et bien d’au-tres encore, nos consultants sont à même devous rencontrer pour vous faire part de nosconstats et des outils de refondation du ma-nagement des RH que nous mettons en placechez nos clients.

Bureaux PARIS01 45 39 14 66

Bureaux ORLÉANS02 38 54 10 52

Bureaux BLOIS02 54 58 95 41

Bureaux TOURS02 47 48 04 00

Bureaux POITIERS05 49 49 42 95

la Stratégie de Résultat

Dominique Lijour,du cabinet Actiforces.

Page 26: Mag Printemps 2010

Dossier Formation

26 La Lettre Valloire - Mars 2010

A u départ, ils étaient troisbien déterminés à réussirleur pari : ouvrir à Tours une

Ecole de la deuxième chance (E2C).Six ans après, l’équipe s’est largementétoffée avec à sa tête Diba Medjahed.Formateurs, référents, chargés de mis-sion entreprises… le staff de cetteécole ne cesse de croître et affiche62% de « sorties positives » de sesélèves vers l’emploi ou la formation.« Les E2C ont été créées suite au LivreBlanc dressant un tableau alarmantde la situation des jeunes sortis dusystème scolaire sans qualification.Par rapport à ses voisins, la Francefigurait parmi les mauvais élèves »,explique son directeur.A quoi tient la réussite de ces écolesconçues pour des jeunes auparavanten rupture ? Des formateurs soucieuxde remettre à niveau des élèves dansdes savoirs de base (français, mathé-matiques, anglais, informatique) et deles désinhiber (cours de théâtre, ate-liers d’écriture…), des jeunes moti-vés pour s’insérer professionnelle-ment et enfin des entreprises parte-

naires, véritable pierre angulaire dudispositif.« Sans elles, point d’école…, souritDiba Medjahed. Avec, comme objectifprioritaire, l’insertion profession-nelle, notre école tisse des liens trèsétroits avec le monde économiquerégional. Aujourd’hui, 200 sociétéssoutiennent notre action en propo-sant régulièrement des stages et encontribuant à notre financement(taxe d’apprentissage). Remise àniveau des savoirs de base, certes,mais également approche concrètedumonde professionnel, tels sont nos

credo. » Et cela séduit visiblement.Désormais plus de 120 jeunes (de 20à 30 ans), dits stagiaires en formationprofessionnelle et à ce titre rémuné-rés, s’installent sur les bancs de cetteécole, située dans les locaux de l’AFPPTouraine, pour recevoir une forma-tion de 1 300 heures réparties sur uneannée.Mères de famille célibataires, étran-gers ne maîtrisant pas le français,jeunes en liberté conditionnelle… lesprofils sont variés, mais la motivationcommune : devenir autonome pourprendre le chemin de l’emploi. « Nousne connaissons qu’un faible tauxd’échec, puisque le but n’est pas d’ap-prendre pour apprendre mais decombler ses propres lacunes en vuede réussir son projet professionnel »,précise son dynamique directeur.

Comme le dit Fatima, anciennehôtesse de caisse qui caresse l’espoirde conduire un bus d’ici peu : « Grâceà l’école, qui nous trouve les stages,nous découvrons plusieurs métierset on voit celui qui nous convien-drait. Pour moi, c’est simple : je veuxme remettre à niveau et décrochermon permis D ». Volontaire, motivée,cette jeune femme réussira, à n’enpas douter.Le succès de l’école tient aussi à deuxspécificités : la personnalisation duparcours éducatif (« on les prend oùils en sont et on personnalise les

savoirs ») et le taux d’encadrementélevé (« les stagiaires sont accompa-gnés tant sur le plan cognitif quesocial »).« Au vu des passés parfois chaotiques,nous bâtissons avec eux leur projettout en étant attentifs à leurs diffi-cultés personnelles. Une fois partis,nous pouvons les suivre pendant unan. Mais attention, l’école n’est pasune bourse de travail qui fourniraitdes emplois à la pelle. Devenus descitoyens autonomes, à eux de seprendre en charge... », prévient DibaMedjahed. Organisées en un réseauefficace, les E2C bénéficient égale-ment du soutien actif des différentsinstitutionnels. Nombreux sont lesjeunes envoyés par la mission locale,Pôle Emploi ou le bouche-à-oreille…

CB

A Tours, tout le mondea droit à une deuxième chance

Créée à Tours en 2004, l’Ecole de la deuxième chance fait chaque année le plein de jeunes désireuxde se remettre à niveau en vue de (re)travailler. Son directeur Diba Medjahed nous explique lefonctionnement du dispositif.

”“ NOUS NE CONNAISSONS QU’UN FAIBLE TAUX

D’ÉCHEC, PUISQUE LE BUT N’EST PASD’APPRENDRE POUR APPRENDRE MAIS

DE COMBLER SES LACUNES

DibaMedjahed,«Notre école tissedes liens très étroitsavec lemondeéconomique régional. »

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La Lettre Valloire - Mars 2010 27

A près Tours, Orléans estprête à donner une« deuxième chance » à des

jeunes sortis sans diplôme, ni qualifi-cation, du système scolaire. La muni-cipalité a décidé de s’emparer duproblème. Elle porte un projetd’école, dite de la deuxième chance,qui doit s'installer dans les locaux, toutfrais réhabilités, de l'ancien collègeEtienne-Dolet à St-Jean-le-Blanc. Iln’est que temps : la demande estforte, à la mesure des résultats enre-gistrés par les autres écoles du réseauE2C (pour « Ecole de la DeuxièmeChance », NDLR). Plus de 60 % desstagiaires trouvent, en effet, un emploiou une formation qualifiante dès leursortie de l'école.C’est Edith Cresson, ancien Premierministre et commissaire européen,qui a créé ce concept au milieu desannées 90. Le plan « Espoir Ban-

lieues » du gouvernement lui a donnéun nouvel élan. Le président de laRépublique a d’ailleurs émis le sou-hait qu’il existe une Ecole de ladeuxième chance par département.On est à peine à mi-chemin : la Francecompte une quarantaine d’écoles quiforment, à chaque promotion,quelque 4 500 stagiaires.L'école doit contribuer à l'intégrationprofessionnelle et sociale des 20 % dejeunes de 17 à 25 ans qui sont sortisdu système éducatif sans aucunbagage, ce qui réduit à néant, ou

presque, leurs chances dedécrocher un emploidurable. « L'E2C, expliqueFlorent Montillot, encharge du dossier auconseil municipal, doitoffrir aux jeunes du bas-sin d'emploi, notammentceux issus des quartiersprioritaires, un parcoursde formation en alter-nance de 38 semaines, dont 15 enentreprise. »Au départ, la formation consiste àreprendre les savoirs de base (lecture,écriture, calcul, notions d'anglais etd'informatique…). A la suite, un tri-mestre entier est consacré à la décou-verte de la vie en entreprise et au suivid'une formation qualifiante, dans l'es-poir d'intégrer le monde du travailavec, à la clé, un CDI. « L'idée, poursuitl'adjoint au maire d'Orléans, est de

prendre en charge le jeune en situa-tion d'échec, dans sa globalité. »Les candidats sont recrutés au termed'un entretien avec un jury avantd’être placés entre les mains d'ensei-gnants issus de l'Education nationaleet/ou du monde de l'entreprise. Lecoût moyen du parcours d'un jeuneen E2C est estimé à 8 000 €. Le bud-get de l'école d'Orléans est donc éva-lué à 640 000 € pour une capacitéd'accueil d'environ 80 élèves.Les financements sont variables d'uneE2C à l'autre. A Orléans, les fonds

européens abonderont ceux de laRégion, du Département, de l'AgglOet de la Ville. Avec une enveloppe de100 000 € provisionnée par l'Etat.Delphine Jégou, directrice du centrecommercial de la Place d’Arc, àOrléans, représente au sein de l’as-sociation le groupe Unibail-Rodamcoqui a signé une convention de parte-nariat avec la Fondation pour lesécoles de la deuxième chance enoctobre 2008.L'association de gestion, présidée parun universitaire, François Guerrier, aété créée au mois de novembre ; ellea immédiatement demandé son affi-liation au réseau E2C. Mais l’écoleorléanaise n’aura pas pu ouvrir sesportes cet hiver, comme prévu. Lafaute à la rivalité entre le projet muni-cipal et celui de l'association ACMFormation de La Source, soutenuepar la gauche. La proximité des élec-tions a conduit la Région à botter entouche. Quel qu’il soit, le nouvel exé-cutif devra trancher et délivrer sonagrément au titre de la formation pro-fessionnelle. Qui l’emportera : lesamis politiques ou l’intérêt général ?Réponse après le 21 mars.

Stéphane de Laage

Orléans a deux projetsde la deuxième chance

Sur le modèle de sa grande sœur tourangelle, une Ecole de la deuxième chance ouvrira dans lesprochains mois à Orléans. Mais le projet de la municipalité se heurte à celui d’une associationsoutenue par la gauche. Le nouvel exécutif régional devra trancher.

Une convention departenariat a été signéele 15 octobre 2008 entre

le groupeUnibailRodamco, représenté

par son présidentGuillaumePoitrinal, et la

Fondation des E2Creprésentée par sa

présidente EdithCresson, en présencede LaurentWauquiez,

secrétaire d'Etatà l'Emploi.

L'IDÉE EST DE PRENDRE EN CHARGE LE JEUNEEN SITUATION D'ÉCHEC, DANS SA GLOBALITÉ ”“

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Dossier Formation

28 La Lettre Valloire - Mars 2010

«O n s'adresse à tous lesvolontaires qui ontenvie de repartir du

bon pied. Nous leur offrons une for-mation de 12 à 18 mois, adaptée àleurs envies, à leurs profils et auxbesoins des entreprises adhérentesqui les accueilleront en alternance ».Une vraie main tendue à ceux quiveulent la saisir. Yves Maître, prési-dent du groupement d’employeursGEIQ BTP Loiret, n’est pas de ceuxqui laissent les gens sur le bord de laroute. Ce patron de PME – l’entre-prise de second œuvre pour le bâti-ment Asseline, de Gien (45) – s’estinvesti, comme seize autres entre-preneurs, dans ce dispositif originalqui permet aux personnes sortiessans qualification du système scolaired’accéder aux métiers du bâtiment.Le dispositif GEIQ (pour « Grou-pement d’employeurs pour l’inser-tion et la qualification dans le secteurdu bâtiment et des travaux publics »)

concerne les jeunes et les adultessans limite d'âge, chômeurs, bénéfi-ciaires du RSA. Il leur propose un par-cours de réinsertion porté par uncontrat de professionnalisation.Comme une société de travail tem-poraire, le GEIQ est l 'uniqueemployeur des candidats. Il négocieleur formation avec des organismesagréés (CFA, Afpa, Greta, etc.) et lesmet à la disposition des entreprises.« C'est là tout l'intérêt de l'opération,poursuit Yves Maître. Les entreprisessont allégées des démarches admi-nistratives inhérentes à l'embauche

d'un apprenti : c'est le GEIQ qui s'encharge. Par ailleurs, elles ne payentpas les heures de formation, le GEIQs'en acquitte, et elles ne sont ainsiredevables que des heures réellementtravaillées. » Les périodes de travailsont donc adaptées aux besoins del'entreprise comme à ceux du salarié.Tout est donc fait pour faciliter la rela-tion entre l’entreprise et l’apprenti.Financièrement, le GEIQ a des reve-nus multiples. La cotisation des entre-prises adhérentes, mais aussi etsurtout les subventions de la Région,de l'Etat et du Département, et biensûr les heures facturées. Grâce à cela,un permanent et un assistant dedirection assurent le fonctionnementquotidien, avec son lot de tâchesadministratives et relationnelles avecles entreprises, les candidats et les

organismes. Et pour optimiser leschances de réussite, le GEIQ travailleen partenariat avec l'Aref-BTP, l’orga-nisme qui gère les fonds de la for-mation continue dans le BTP.Les rémunérations correspondentaux conventions en vigueur, au mêmetitre que les contrats respectent scru-puleusement le droit du travail : pour-centage du SMIC en fonction de l'âge,de la qualification et du temps de tra-vail. Avec un tel système, les entre-prises, même petites, n'ont plusbeaucoup de raisons de refuser l'ac-cueil d'apprentis.

Le secteur du bâtiment, en déficit depersonnel qualifié, a besoin du GEIQpour trouver de nouveaux profils desalariés. Au même titre que ces der-niers ont besoin de lui pour relancerleur vie professionnelle. Une opéra-tion « gagnant-gagnant », selon l’ex-pression en usage.Après une première année de fonc-tionnement, le groupement afficheun taux de réussite qui avoisine les100 % : 18 salariés ont trouvé unemploi stable. Reste que les entre-prises volontaires sont encore troppeu nombreuses, 17 à ce jour. «C'estd'elles que dépend la réussite du sys-tème, insiste Yves Maître, il est impé-ratif qu'elles soient toujours plusnombreuses à nous rejoindre».L’appel est lancé…

Stéphane de Laage

GEIQ BTP Loiret,un essai à transformer

Créé il y a 18 mois pour favoriser l’accession de personnes sans qualification aux métiers du bâtiment,le groupement d’employeurs GEIQ BTP Loiret a déjà relancé 18 salariés. Un par mois. Il reste àconcrétiser l’essai et à mobiliser les employeurs du Loiret.

”“ LES ENTREPRISES NE PAYENT PAS LES HEURES

DE FORMATION, LE GEIQ S'EN ACQUITTE,ET ELLES NE SONT AINSI REDEVABLES QUE

DES HEURES RÉELLEMENT TRAVAILLÉESYvesMaître :« LeGEIQ est l'employeurdes apprentis, il négocieleur formation et lesmet à la disposition desentreprises adhérentes. »

Page 29: Mag Printemps 2010

ACCOMPAGNER LES ENTREPRISESFACE A LA CONJONCTURE ECONOMIQUEFace à la conjoncture économique, la CCI Touraine se veut réaliste, mais réso-lument confiante, présente et active. En 2009, si 1/3 des entreprises touran-gelles ont rencontré de réelles difficultés de trésorerie, 1/3 ont vu leur bilanmaintenu et 1/3 ont obtenu de meilleurs résultats. En 2010 il faut maintenir lesefforts et poursuivre le programme d’accompagnement mis en place dès ledébut de la crise.

L’ensemble des acteurs économiques et du secteur bancaire se réunissent avecla CCI Touraine autour du Préfet pour qu’un maximum d’entreprises soient ai-dées, très concrètement, à passer « le cap ». Les banques doivent se mobili-ser, être à l’écoute des entreprises, leur accorder les aides financières dontelles ont besoin pour maintenir leurs activités et leurs emplois.

Banques et entreprises doivent oeuvrer ensemble, dans une relation deconfiance, chacun prenant la mesure du défi économique que tous, nous de-vons relever.

Cette année, avec la mise en œuvre de la formation « Tablepil », la CCI TOU-RAINE vous apporte de nouveaux outils de gestion qui donneront encore plusde crédibilité et de force à vos projets.

Entrepreneurs : nous sommes, plus que jamais, à vos côtés.

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MERCREDI 7 AVRIL, 17 H 30« Le développement durable :de l’image floue et ambigüe à laréalité d’entreprise ? »

Par Yvon Pesqueux,Professeur titulaire de la Chaire« développement des systèmesd’organisation » du CNAM à Paris.

JEUDI 15 AVRIL, 17 H 30CONFÉRENCEECOBIZ TOURAINE VITI« Le tourisme vigneron :un nouveau concept pour desproduits touristiques innovants »

Par Alexandre Lazareff, SecrétaireGénéral de l’Oeno-tourisme.

MARDI 20 AVRIL, 9 H 00FORUM DES SOLUTIONSDE L’E-ENTREPRISE«Comment répondre à un appeld’offre par voie électronique ? »

Par Alain Denis, La NouvelleRépublique et Vincent Rocchi,Juriste Consultants MarchésPublics.

MARDI 27 AVRIL, 17 H 00« Conférence de lancementdu programme INNOVIA »

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Page 30: Mag Printemps 2010

Entreprises Stratégie

I nstallé à la sortie de Ladon, un village du Loiret situé entre Bel-legarde et Montargis, le carrossier

Toutenkamion cherche son salut à l’export. « Nous n’avons pas le choix, compte tenu de l’étroitesse du marché français », indique Stéphane Girerd, le pdg de cette entreprise de 75 salariés qui a fondé son développement sur la carrosserie de camions et de véhicules spéciaux.« C’est très variable d’une année à l’autre, mais nous avons réalisé en 2009 près de 30 % de notre CA (8,5 M €) hors France soit en direct, soit 

via quelques donneurs d’or-dre », précise ce jeune pdg

de 44 ans, qui a repris le fl ambeau à son père, Marc. Cette performance no-table est essen-

tiellement liée à lafourniture, l’an pas-sé, de huit unités de régie TV (quatre cars

TV et autant de véhicu-les d’accompagnement)

commandées dans le cadre

Toutenkamiontaille la route

à l’exportLe carrossier Toutenkamion, spécialisé à Ladon (45) dans la conception et la construction de camions spéciaux, compte beaucoup sur l’exportation pour relancer son activité. Les dirigeants veulent également doper le volet services d’une activité qui s’appuie sur le dyna-misme de quelques niches à forte valeur ajoutée.

de la Coupe africaine des nations (CAN), un grand rendez-vous foot-ballistique organisé en Angola. « Nous prospectons aussi au Moyen-Orient, toujours sur le segment des cars de régie TV, ainsi qu’en Alle-magne, un marché qui présente des caractéristiques similaires au marché français », ajoute Stéphane Girerd.

Toutenkamion qui, grosso modo, livre une cinquantaine de véhicules par an – chacun de ces projets repré-sente, a minima, un millier d’heures de travail – va d’ailleurs recruter un com-mercial pour le vaste marché outre-Rhin ; ce dernier sera aussi chargé d’identifi er un partenaire local. « De fait, nous sommes dans une logique de prospection export tous azimuts », explique Stéphane Girerd qui émet toutefois quelques réserves pour ce qui concerne le marché nord-améri-cain : « Nous avons, en effet, très peu de chance d’y commercialiser des cars de régie TV. En Amérique du 

nord, la demande se porte davan-tage sur des produits standardisés d’entrée de gamme, ce qui n’est pas notre créneau ». L’export, « compte tenu des dossiers qui sont aujourd’hui à l’étude », devrait donc permettre de relancer la crois-sance d’une entreprise qui s’apprête à souffrir en 2010. « Nous avons du mal 

à prendre de nouvelles commandes depuis la fi n 2009 », reconnaît le pdg de Toutenkamion qui prévient que « la société réalisera un CA en retrait par rapport à 2009 ».Afi n de passer ce mauvais cap, Tou-tenkamion s’organise ! Les équipes commerciales vont ainsi proposer aux clients et aux prospects de l’entreprise des prestations de maintenance, de réparation et de customisation de véhicules déjà exploités. Cette activité de services, à laquelle a correspondu une facturation de 1,5 M € en 2009, pourrait représenter près de 30 % du CA en 2010.

NOUS RECEVONS UN CHÂSSIS NUAVEC MOTORISATION…ET NOUS NOUS OCCUPONS DU RESTE ”

Stéphane Girerd

taille la route

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La Lettre Valloire - Mars 2010 31

« C’est une réorientation temporaire, s’empresse de nuancer Stéphane Gi-rerd. Nous n’allons pas évidemment renoncer à fabriquer de nouveaux véhicules mais il faut bien pallier l’at-tentisme du marché .» Sur le terrain du service, Toutenkamion ne manque pas d’arguments. L’entreprise peut s’ap-puyer sur un faisceau de compétences jalousement entretenu en interne. Hydrauliciens, électrotechniciens, spécialistes de la climatisation et du traitement des métaux, plasticiens maîtrisant parfaitement les possibilités offertes par les matériaux composi-tes : les collaborateurs de la société maintiennent une précieuse tradition d’intégration des différents métiers requis par l’activité de fabrication. « Nous recevons un châssis nu avec motorisation… et nous nous occupons du reste », commente le pdg. De sur-croît, le carrossier dispose aussi d’un bureau d’études interne employant quatre ingénieurs et six techniciens de niveau BTS, « dont les prestations peuvent aussi être proposées en sous-traitance ».Pour autant, Toutenkamion continue, plus que jamais, à exploiter le fi lon de quelques niches ultra-spécialisées. Les unités de régie pour la télévision constituent, comme décrit plus haut, l’un des segments les plus en vogue. D’autant que Toutenkamion peut s’ap-puyer sur un partenariat très effi cace développé avec la société Preview, un intégrateur d’équipements et de solutions pour le monde de la TV.Les autres marchés de l’entreprise sont notamment ceux du médical ou de la transfusion sanguine, des cars-po-dium – ces unités qui sont exploitées par les collectivités ou les entreprises dans le cadre d’opérations de commu-nication ou par les organisateurs de manifestation sportive –, ainsi que des

véhicules utilisés lors d’opérations de formation itinérante. Toutenkamion a ainsi livré une vingtaine de véhicules conçus avec le groupe Thalès et em-barquant des simulateurs de conduite dédiés à des sessions de formation à la conduite des poids lourds. « Nous nous sommes également forgé une expertise inédite dans le domaine des véhicules dédiés aux marchés du divertissement », indique Stéphane Girerd. Et ce, grâce à la livraison à Centre Images, une association de promotion du 7e art soutenue par la Région Centre, de Cinémobiles : il s’agit de véhicules accueillant une salle de cinéma d’une centaine de places. Les équipes de Toutenkamion qui ont noué pour ce type de véhi-cules des contacts commerciaux en Irlande et en Ecosse, devraient pro-chainement proposer des véhicules de type Cinémobile, mais de gabarit plus modeste.« Dans ce métier du camion spécia-

Les grandes dates de Toutenkamion1936 : création de la société Gonnard, spécialisée à Ladon dans la construction de carrosserie. Le bois est alors le principal composant (épicerie mobile, bétaillère).1960 : Le dirigeant s’associe avec son gendre. La société est rebaptisée Gonnard et Harrault. La tôle tend à remplacer le bois et, à partir de 1996, le polyester devient le matériau le mieux adapté à l’activité.1967 : Marc Girerd est embauché par l’entreprise comme comptable.1969 : Marc Girerd rachète l’entreprise. A cette époque, les médias font une grande publicité au pharaon Toutankhamon dont la momie est accueillie à Paris pour être restaurée. Cette publicité inspire Marc Girerd qui rebaptise sa nouvelle société Toutenkamion. « Notre nom est encore aujourd’hui notre meilleur outil marketing », juge Stéphane Girerd.1976 : à la suite d’une extension, l’entreprise s’installe à la sortie de Ladon.1992 : l’entreprise engage un nouvel agrandissement de 4 000 m2 qui abrite une chaîne de fabrication de panneaux composites.2007 : Toutenkamion s’équipe d’une cabine de grenaillage sous tunnel de protection, équipée d’un portique roulant de 20 mètres de large sur 250 mètres de long.2008 : les dirigeants engagent une nouvelle extension de 1 800 m2 portant la surface à 12 000 m2.

lisé, il est indispensable d’être très réactif car la demande est mouvante, précise Stéphane Girerd. Ainsi, il y a une dizaine d’années, le mar-ché du car podium était quasiment inexistant ». Toutenkamion exerce une importante activité de veille, destinée à capter les opportunités du marché : « Nous engageons des ressources importantes dans la communication et le référen-cement sur le web et, le plus souvent, ce sont les clients qui nous sollicitent suite à une requête sur internet », conclut Stéphane Girerd.

Jean-Christophe Savattier

L’intérieurdes camionsde Cinémobile conçu par Toutenkamion :8 sièges de front séparés par deux allées latérales sur plusieurs rangs.

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32 La Lettre Valloire - Mars 2010

Entreprises Managers

A mbiance studieuse pour cinq jeunes diplômés dans une salle de cours de la Caisse

d’Epargne Loire Centre (CELC) au sein d’un bâtiment anonyme, derrière le karting de Joué-lès-Tours (37). Ici, l’Ecureuil forme ses futurs directeurs d’agence dans une nouvelle formation qu’il souhaite pérenniser. Comme la Caisse d’Epargne, toutes les banques ont anticipé le papy boom, qui va si-phonner leurs effectifs de cadres d’ici à dix ans. Mais le mouvement s’accélère et la plupart des établissements en-clenchent la vitesse supérieure.« Outre les départs naturels, qui étaient annoncés, nous sommes aussi confrontés à un développement lié à notre ouverture à d’autres clients », indique Maryse Vépierre, directrice

des ressources humaines de la CELC. En clair, la perte de l’exclusivité sur le Livret A la contraint à démarcher « des entreprises, des artisans, des collecti-vités, et pas seulement les particuliers épargnants », résume Maryse Vépierre. Ce qui augmente ses besoins, notam-ment sur des métiers commerciaux. Pour constituer cette première promo, formée en interne pendant six mois, la CELC a choisi des profils variés, qui affichent cependant plusieurs points communs : l’enthousiasme, un diplôme d’une école de commerce et « un sens aigu de la relation client », ajoute Maryse Vépierre.Très smart avec sa cravate grise soyeuse et sa chemise noire rayée, Chawki Reikik, 24 ans, arbore un sou-rire radieux : « J’ai commencé en fac de sport, avant de basculer dans un master de gestion de la Santé, qui m’a permis d’intégrer une grande école 

de commerce. Au cours d’un stage dans la finance, j’ai découvert l’offre de la Caisse d’Epargne et j’ai foncé », raconte-t-il, tout heureux d’envisager un poste de directeur et un salaire confortable dans quelques mois. « Ces jeunes à fort potentiel occuperont des postes de directeur ou directeur adjoint selon la taille des agences », assure Maryse Vépierre. Ambition vissée au corps, sa voisine Clothilde Riom est en revanche un pur produit école de commerce : classe prépa, grande école et jobs saisonniers dans la grande distribution et dans une écurie de sport auto. « Lors d’un forum organisé par mon école, j’ai eu 15 minutes pour convaincre mon interlocuteur. Un entretien d’une heure et demie avec la DRH puis la direction commerciale a suivi, avant une mise en situation au siège national », raconte la jeune femme,

Banques cherchentfuturs managers

Confrontées à de nombreux départs en retraite, les banques recrutent à tour de bras. Problème : la promotion interne ne suffit plus pour satisfaire les postes d’encadrement. Les banques cherchent des solutions.

Quelques chiffres sur l’emploidans les banques de la région CentreAvec 900 recrutements depuis trois ans, et 650 à venir d’ici à 2012, les banques figurent parmi les principaux pourvoyeurs d’emploi de la région Centre, selon une étude de la Fédération bancaire française, dévoilée lors d’un forum à Orléans le 4 mars. Les deux tiers de ces embauches profitent à des diplômés bac + 2/3, un quart à ceux du niveau Master. Inconnue il y a dix ans, l’alternance concerne désormais un futur banquier sur cinq. Salaire d’entrée : entre 22 et 25 000 € annuels bruts. Les diplômés sont choisis dans les filières commerce, droit, économie, gestion. Les compétences requises pour les postes de chargés de clientèle (78 % des cas) sont « rigueur, honnêteté, transparence pour rassurer les clients, ainsi qu’un sens très poussé de la relation humaine, d’autant que des sollicitations de tout ordre interviennent au guichet », selon Maryse Vépierre, DRH de la Caisse d’Epargne Loire-Centre.

Maryse Vépierre

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La Lettre Valloire - Mars 2010 33

Philippe Chartier

qui vient tout juste de souffl er ses 23 bougies. « Bien sûr, il y a la diffi culté à connaître tous les produits de la banque en quelques mois, et une culture d’entreprise à intégrer, mais 

nous allons y arriver », se motive-t-elle, avec un surprenant aplomb et une maturité qui détonne. « Nous savons qu’ils vont devoir manager des équi-pes commerciales », explique Maryse Vépierre. Autrement dit : l’aptitude au leadership de ces cinq futurs di-recteurs a été privilégiée. Au Crédit Agricole aussi, le recrute-ment a pris une nouvelle dimension. Depuis un an et demi, quatre caisses régionales du premier réseau ban-caire national ont constitué CarCentre (Crédit Agricole régions du Centre). Missionnée par les quatre directeurs

RH de Touraine-Poitou, Val de France, Centre-Loire et Centre-Ouest, cette cellule CarCentre, basée à Tours, as-sure les 300 recrutements en CDI nécessaires chaque année sur les neuf

départements couverts, d’Orléans à Tours, de Limoges à Dreux. Mais aussi les remplacements maladie, congés maternité, les stagiaires et les contrats d’alternance... Un gros travail qui transite par un nouveau site internet dédié : www.ca-centre-recrute.fr. « Notre activité génère environ 6 000 CV par an », détaille Philippe Chartier, le directeur qui chapeaute une équipe de cinq personnes, dont deux psycho-logues. « Outre la réponse aux besoins de recrutements externes des quatre caisses, CarCentre dynamise notre 

communication vers les écoles et les universités », souligne-t-il, ajoutant que « l’objectif est d’aiguiller de bons pro-fi ls vers tous les départements, et pas seulement vers les pôles universitaires de Tours, Orléans, Poitiers et le Val de Loire, plus attractifs auprès des jeunes diplômés .» Une façon de mutualiser le pôle recrutement des ressour-ces humaines, mais aussi de stopper la concurrence entre les fi liales d’une même banque sur des territoires pro-ches.

Stéphane Frachet

CES JEUNES À FORT POTENTIEL OCCUPERONT DES POSTES DE DIRECTEUR OU DIRECTEUR ADJOINT SELON LA TAILLE DES AGENCES ”

Page 34: Mag Printemps 2010

34 La Lettre Valloire - Mars 2010

L es odeurs de gazole, c’est fini pour Deret… du moins en ville. Le transporteur et logisticien

orléanais a lancé au mois de septem-bre dernier un réseau de livraison urbaine en véhicule électrique. Pour le moment, il possède un seul client, la chaîne de parfumeries Sephora. Mais, forte de ses 22 agences installées dans les principales agglomérations françai-ses, la société Deretlectric a l’ambition de capter une part importante de la livraison des points de vente en milieu urbain. « Pas question pour autant, du moins dans un premier temps, de servir la clientèle des particuliers, précise Jean-Luc Fournier, le chargé de communication de la toute nouvelle filiale du groupe orléanais (1 500 salariés et 153 M € de CA). Nous ne nous adressons qu’aux professionnels auxquels nous assurons un réassort rapide et fiable .»C’est une demande de l’enseigne Sephora qui a conduit Deret à créer ce réseau. En à peine plus de dix-huit mois, il a fallu installer des agences dans 20 grandes agglomérations fran-çaises, acquérir une quarantaine de

Le transporteur orléanais Deret a créé pour son client, le parfumeur Sephora, un réseau de livraison urbaine de ses commandes en véhicules électriques. Un marché qui ne demande qu’à se développer… durablement.

Deret livre Sephora en camions électriques

camionnettes électriques carrossées et peintes aux couleurs Deret et re-cruter les équipes nécessaires. Le transporteur a investi au total 4 M €, avec une aide de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Pour Sephora, comme

pour beaucoup d’entreprises ayant le consommateur pour client final, c’est une question d’image. Aujourd’hui, 80 % des 250 parfumeries de la chaîne sont livrées par les camions électriques Deret. Une cinquantaine de points de vente, situés dans des agglomérations où le transporteur est dépourvu d’agences – dont Tours… –, sont encore livrés par des véhicules thermiques.Pour Deret, suivre un client dont il gère déjà la logistique centrale à par-tir de ses entrepôts orléanais, était à la fois un impératif mais aussi une opportunité. De plus en plus de gran-des villes imposent des livraisons de marchandises en véhicules propres. A Paris, depuis trois ans, seuls les véhicules électriques, hybrides ou roulant au gaz naturel ou au diester sont autorisés à circuler entre 17 h et

Entreprises Transports

Modec, la solution britanniqueFondé en 2004, le constructeur de véhicules utilitaires électriques Modec est installé à Coventry, au Royaume-Uni. Cette PME d’environ 70 personnes a déjà vendu des camions de livraison dans une demi-dou-zaine de pays européens, à des grands du transport et de la messagerie comme UPS ou FedEx. Son unique véhicule, décliné en trois modèles (châssis-cabine, camion-benne et fourgon), est capable d’atteindre la vitesse de 80 km/h ; il possède une autonomie variant de 100 à 160 kilomètres, selon le choix du système de batteries. Les camions achetés par Deret ont été carrossés par Laloyeau, d’Etampes (91). Seul hic, le coût de chaque véhicule atteint 75 000 €.Si le PTAC du véhicule Modec est aujourd’hui réduit à 5,5 tonnes, un modèle de plus grande capacité (12 tonnes) doit prochainement compléter la gamme. Il sera également distribué en France par Elec-tricTruckCity. L’énergie est fournie par un bloc de batteries lithium-ion phosphate situé sous la plate-forme du véhicule. Ce bloc imposant – il pèse 900 kg – est rechargé en 7 heures dans la nuit, mais la moitié de la charge peut être obtenue en 2 heures en cas d’urgence.

Page 35: Mag Printemps 2010

Deret livre Sephora en camions électriques22 h. Deret a donc pris une longueur d’avance sur la concurrence en s’équi-pant de points relais à proximité de 21 des principales agglomérations françaises.Un des premiers défi s à relever était celui de l’achat des véhicules de livrai-son. Après avoir comparé différents modèles, Deret a fi xé son choix sur celui du petit constructeur anglais Modec. Le groupe orléanais a même créé une fi liale, ElecTruckCity, pour commercialiser cet utilitaire d’un PTAC (poids total en charge) de 5,5 tonnes, capable de convoyer jusqu’à 2 tonnes de fret et disposant d’une auto-nomie d’une centaine de kilomètres.

Depuis le début de l’année, La Poste équipe certains de ses facteurs de quads électriques. La moitié des 3 000 engins qui seront livrés à La Poste sortent de l’usine Matra de Romorantin.

L e vélo du facteur est en passe d’être remplacé par un quad…

électrique. Le 12 janvier, la direction du courrier Touraine Berry présentait le 1er petit engin électrique à 4 roues – baptisé Quadeo – destiné à équiper progressivement les facteurs travaillant en zone urbaine. Nelly, la factrice qui dessert le quartier tourangeau des Tanneurs, une série d’immeubles qui longent la Loire entre le pont Wilson et le pont Napoléon, carbure donc désormais à l’électrique. Un gain de temps puisqu’elle peut prendre en une seule fois les 80 kg de courrier (1 200 objets en moyenne) qu’elle dépose dans le millier de boîtes aux lettres de sa tournée. Avant, elle devait réapprovisionner trois fois les saco-

ches de son vélo dans des boîtes de dépôt placées sur son parcours. Ce qui mobilisait un véhicule – nécessai-rement thermique – de livraison.La Poste a mis en place durant l’hiver une première tranche de 100 quads sur le territoire français, dont 3 dé-volus à la région Centre. A terme, ce sont 3 000 engins qui seront mis à disposition des facteurs. La moi-tié d’entre eux seront fabriqués par Matra Manufacturing & Services, à Romorantin (41). L’autre par l’usine auvergnate d’Automobiles Ligier, près de Vichy (03). Deux marques qui se sont illustrées en formule 1 pour des véhicules ne pouvant guère dépasser les 80 km/h !Les deux modèles de quad

sont équipés de moteurs électriques et d’une rampe de 8 batteries leur don-nant une autonomie d’environ 25 km à charge maxi (150 kg de courrier). Largement suffi sant en zone urbaine où la tournée d’un facteur n’excède guère les 5 km.FXB

La Poste équipe ses facteursde quads électriques

volus à la région Centre. A terme, ce sont 3 000 engins qui seront mis à disposition des facteurs. La moi-tié d’entre eux seront fabriqués par Matra Manufacturing & Services, à Romorantin (41). L’autre par l’usine auvergnate d’Automobiles Ligier, près de Vichy (03). Deux marques qui se sont illustrées en formule 1 pour des véhicules ne pouvant guère

FXB

Une distance que ne parcourt encore aucun des véhicules que Deret a mis en service cet automne. « Les tournées ne dépassent guère la quarantaine de kilomètres, confi rme Jean-Luc Four-nier. Les seuls camions à aller au-delà sont ceux de l’agence de Marseille qui livrent aussi les magasins d’Aix-en-Provence ». L’organisation logistique de Deret est parfaitement éprouvée. Pour que les magasins Sephora soient livrés avant leur ouverture, les com-mandes doivent être passées la veille jusqu’à midi au siège orléanais du transporteur. La marchandise est alors expédiée et déposée durant la nuit dans les agences concernées. Les

livreurs, qui prennent leur fonction à 4 ou 5 heures, entament alors la tournée des points de vente qui s’achève au plus tard à 9 heures.Certes, le contrat Sephora ne permet pas aujourd’hui de rentabiliser ce dispositif. L’objectif est de parvenir au point mort d’exploitation d’ici à la fi n de cette année ou au début de la suivante. Pour cela, il faut démarcher d’autres clients qui souhaitent livrer leurs enseignes de centre-ville. Deret a déjà engagé des tests avec des en-seignes sur les agglomérations phares du pays. Il attend des réponses dans les mois à venir.

François-Xavier Beuzon

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36 La Lettre Valloire - Mars 2010

O n avait laissé Patrick Violas cet été, après la vente à une fi liale de SFR de son réseau

de distribution de téléphonie mobile 5 sur 5. On aurait pu penser que cet autodidacte talentueux allait se reposer quelques temps sur ses lauriers, pro-fi tant de la vie et du gros chèque tiré de la cession de son groupe (300 M € de CA, près de 2 000 salariés, envi-ron 200 espaces SFR sur l’ensemble du territoire), dont il a néanmoins

Entreprises Distribution

Les marchés couverts,le nouveau défi de Patrick Violas

Quelques mois après avoir vendu son réseau de distribution de téléphonie mobile 5 sur 5 à une fi liale de SFR, l’entrepreneur chartrain Patrick Violas se lance dans la distribution alimentaire avec un nouveau concept, la Compagnie des Marchés.

conservé les activités de sécurité et de téléphonie fi laire, soit une centaine de salariés. Mais c’était mal connaître cet entre-preneur au parcours hors normes. Ancien vacher, devenu vendeur de voitures chez Renault Chartres, il a gravi tous les échelons du concession-naire avant de terminer au poste de directeur commercial. Avant d’ouvrir sa première boutique 5 sur 5 à Voves en 1990. La suite, on la connaît… Et la suite de la suite, il s’apprête à l’écrire avec son nouveau concept de point de vente alimentaire.Patrick Violas vient, en effet, de lancer la Compagnie des Marchés, une so-ciété qui a le projet d’ouvrir sur tout le territoire des marchés couverts d’une surface de vente d’environ 1 000 m2. Le nouveau concept a l’ambition de proposer, à des prix abordables, des produits régionaux « authentiques » (boulangerie, charcuterie, primeurs, espaces de restauration) et d’offrir aux consommateurs des prestations conseil, allant des cours de cuisine aux… itinéraires touristiques. Dans l’idéal, ces points de vente de-vront être plutôt situés en périphérie

des villes et se déployer sur une em-prise d’environ 1 ha : chacun d’entre eux est susceptible d’employer entre 50 et 80 salariés. Patrick Violas ouvrira à l’automne 2010 un premier magasin sur la zone de la Torche, à Barjouville (banlieue chartraine), et il compte retenir trois à quatre sites avant la fi n de l’année. Ensuite, il a la ferme intention de lancer « dix à quinze nouveaux sites chaque année ». La Compagnie des Marchés serait déjà à la recherche d’un terrain sur l’agglomération tourangelle. Elle de-vrait aussi bâtir deux autres points de vente au Mans et à Laval. Dans un premier temps, elle gèrera ces unités en direct mais elle n’exclut pas, ultérieurement, d’en proposer certaines à des franchisés.La direction de la Compagnie des Mar-chés nous confi rme qu’elle va installer d’ici à la fi n 2010 son siège social sur le Jardin d’Entreprises de Chartres, dans un immeuble d’environ 2 000 m2. Un lieu que Patrick Violas connaît bien puisqu’il y avait déjà construit le siège social de 5 sur 5. Une nouvelle aventure commence.

FXB

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Chartres13, boulevard Chasles28000 Chartres02 37 25 64 36

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Page 38: Mag Printemps 2010

38 La Lettre Valloire - Mars 2010

L e leader français et troisième européen des marchés des équipements de réception nu-

mérique (TV, internet) a réalisé un exercice 2009 satisfaisant. Qui valide une nouvelle fois le modèle écono-mique de cette société. Sur l’année, le groupe enregistre en effet un CA de 138,6 M € en croissance organique de plus de 5 %. Le CA du segment TV, activité qui regroupe la réception TV et le multimédia, a progressé de près de 20 %, porté par le passage à la télévision numérique terrestre en Italie et en Espagne. La technologie du courant porteur en ligne (CPL) a aussi marqué des points en 2009, tant

HF Company valideson modèle économique

Le groupe tourangeau de conception d’équipements de réception TV, ADSL et CPL (courant porteur en ligne) réussit à croître sur la quasi-totalité de ses marchés. La société dirigée par Yves Bouget entend devenir un acteur majeur en Europe de « la convergence numérique ».

auprès des opérateurs télécoms que des plus grands acteurs de la distri-bution. Son CA a ainsi doublé pour dépasser 10 M €.D’ailleurs, aujourd’hui, le credo technologique de ce groupe de 450 salariés se situe bien sur le terrain « de la convergence numérique » explique Yves Bouget, le président d’HF Company, c’est-à-dire de l’inté-gration et du traitement de tous les usages numériques domestiques (TV, internet) sur un réseau unique. La technologie dite du courant porteur en ligne (CPL), qui utilise le réseau électrique, constituera, affirme Yves Bouget, le vecteur principal de cette révolution. Fort de ces convictions, HF Company se prépare à lancer de véritables produits de « rupture ». Ses ingénieurs ont ainsi mis au point un boîtier – fondé sur les technologies du CPL – qui, connecté à un appareil de TV, est capable de redistribuer le signal reçu dans toute la maison via le réseau électrique « et ainsi de permettre à un particulier de brancher plusieurs postes TV sans se doter d’équipements de réception ou de filtres supplémen-taires ». Ce produit, qui affiche un débit de plus de 90 Mbits, devrait être commercialisé à un prix bien inférieur à 300 €. « C’est toute la force d’HF Company, commente Yves Bouget. Nous partons des besoins exprimés par nos clients et sommes avant tout des gens de marketing .»Le second axe de développement du groupe qui, depuis son origine, a choisi d’externaliser la quasi-totalité de sa production en Asie, est natu-

rellement celui de la conquête des marchés étrangers. Sur l’exercice 2009 l’activité à l’export s’élève à près de 75,3 M €, soit 54 % du CA consolidé. « Nous sommes présents dans de nom-breux pays européens où nous avons parfois acquis d’intéressantes parts de marchés, mais pas en Allemagne. Nous sommes donc à l’affût d’une opportunité dans ce pays tout en fai-sant preuve de méfiance. Le marché allemand peut s’avérer compliqué » indique Yves Bouget qui se dit aussi très attentif aux potentialités offertes par les pays d’Amérique latine, notam-ment le Brésil et l’Argentine.Le dirigeant, s’il réussit ces opérations de croissance externe, aura à cœur de préserver la performance financière du groupe. Une performance qui a été altérée en 2009 par des changements intervenus dans le mode de distri-bution des produits dans les pays de l’Est : le résultat net ressort à 4,2 M € en 2009 soit une baisse de 20,8 %.Naturellement, la percée d’HF Com-pany s’appuie sur les ressources d’une plate-forme technologique de haut-niveau : à Tauxigny, le Laboratoire des Applications numériques (LAN), émanation de la cellule de R&D de la société LEA, a en effet désormais acquis une stature internationale. Employant une quinzaine d’ingénieurs, le LAN a d’ailleurs été retenu par les officines de standardisation pour for-mer le Centre européen de tests et de conformité et d’interopérabilité des produits et équipements sous protocole IP.

JCS

Entreprises Industrie

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La Lettre Valloire - Mars 2010 39

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40 La Lettre Valloire - Mars 2010

Entreprises Industrie

LVMH relance le projetHélios à St-Jean-de-Braye

Retardé, le programme Hélios, projet de construction d’une plate-forme de R&D du groupe LVMH dans l’enceinte de Parfums Christian Dior à St-Jean-de-Braye, devrait finalement être opérationnel à la mi-2012.

L a nouvelle plate-forme de re-cherche de la branche parfums et cosmétiques de LVMH, qui

doit être construite à St-Jean-de-Braye (45) sur le site de l’usine Christian

Dior – cette dernière emploie plus de 1 300 salariés dont 260 au titre de LVMH Recherche –, « sera probable-ment opérationnelle à la mi-2012 », nous indique Eric Perrier, le directeur

R&D. Le programme baptisé Hélios, qui vise à construire un bâtiment triangulaire HQE sur trois niveaux de 12 000 m2, doté des matériaux les plus innovants – notamment d’un toit à occlusion variable au gré de la lumière du soleil –, a pris du retard : « Mais nous avons retenu une entreprise générale qui va reprendre la maîtrise d’œuvre de ce projet qui représente plusieurs dizaines de millions d’euros d’investissement ». Les promoteurs du programme ont vu grand. Le groupement d’intérêt économique (GIE) LVMH Recher-

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La Lettre Valloire - Mars 2010 41

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che, qui travaille pour le compte de Parfums Christian Dior, de Guerlain et de Givenchy, pourrait, en effet, œuvrer au profit d’autres grandes enseignes de cosmétiques de LVMH, et notamment de la société américaine Benefit, très en vogue auprès des jeunes consommateurs. Par ailleurs, Hélios va également héberger en son sein des plates-formes technologiques labellisées par le pôle de compétitivité Cosmetic Valley, mixant des ressour-ces de R&D académiques publiques et privées ainsi qu’une structure d’incubation dédiée à des start-up innovantes.D’ores et déjà, LVMH Recherche est engagé dans une quinzaine de pro-grammes de recherche collaboratifs impliquant aussi bien des partenaires locaux qu’internationaux. La plate-forme vient de prolonger le projet de R&D intitulé « Tout nature » qui vise à identifier des substances an-timicrobiennes végétales capables de se substituer aux conservateurs chimiques employés par les industriels de la cosmétique.

Doté de 4,4 M € sur quatre ans – dont une enveloppe de 1,1 M € engagée par LVMH Recherche –, ce projet de R&D, auquel se sont joints le chartrain Adonis (groupe Alban Muller, un spé-cialiste des API d’origine végétale), les start-up orléanaises Greenphar-ma et Glycodiag, ainsi que l’Institut de Chimie organique et analytique (ICOA), « nous a permis d’identifier des molécules très intéressantes. Mais celles-ci posent des problèmes sur le plan de la toxicité, ce qui nous a conduits à prolonger ce programme initié en 2007 ».Autre projet impliquant des parte-naires locaux (laboratoires Inserm et CNRS), ainsi que la société Sederma (fabrication de principes actifs) im-plantée dans les Yvelines, le program-me Cosmerev (4,7 M €, dont 1,9 M € pour LVMH), également labellisé par Cosmetic Valley, a pour ambition de mettre au point des composants ca-pables de retarder le vieillissement de la peau. « C’est un programme majeur tout à fait en ligne avec les axes stratégiques 

de LVMH Recherche, notamment avec notre volonté d’approfondir les connaissances sur les différents types de peau (caucasienne, indienne, asiatique) », explique Eric Perrier. La plate-forme orléa-naise – qui est notam-ment réputée pour avoir développé les premiers liposomes utilisés en cosmétique ainsi qu’un produit Dior révolutionnaire utili-sant des cellules-souches conçues en partenariat avec l’université de Stanford –, est aussi impliquée dans un programme de recherche avec la Cris-tallerie de St-Paul installée à Condat-sur-Vienne (87), spécialisée dans la fabrication d’émaux, illustrant ainsi le caractère ultra-disciplinaire de LVMH Recherche : « Nous travaillons dans ce cadre au développement de pigments colorés en exploitant les techniques de fabrication de l’émail ».

Jean-Christophe Savattier

Eric Perrier

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42 La Lettre Valloire - Mars 2010

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P hilippe Lécuyer, président du groupe DEF, n°1 français de la détection incendie, a

posé le 14 janvier la première pierre de Sefalog, sa nouvelle plate-forme industrielle de Dadonville. Nous avions annoncé cette opération au mois de juillet dernier. Dans une unité de 7 500 m2 bâtie sur une emprise de

3 ha, Sefalog rassemblera 110 salariés, issus des usines Fare (47 salariés) et Sefi (83 salariés, dont 63 dans le Loi-ret), installées respectivement depuis 20 et 40 ans dans la commune voisine de Pithiviers et dont les activités sont dédiées à la fabrication de détecteurs incendie (Fare) et de centrales de sécurité incendie (Sefi). Le dispositif industriel de Dadonville sera com-plété par une tour dédiée à la R&D, consolidant les différentes équipes de recherche existantes, et une plate-for-me logistique aux capacités doublées. L’entreprise, qui sera dans ses murs au second semestre, s’est engagée à créer une dizaine d’emplois.Souhaitant être exemplaire en matière d’environnement, Sefalog prévoit d’intégrer sur sa toiture 3 500 m2 de panneaux photovoltaïques pour une

production annuelle d’électricité de 200 000 kW. Le projet architectural de ce bâtiment, dont l’investissement total est de 5,5 M €, est l’œuvre du cabinet Alpha Architecture.Par ailleurs, quelques jours auparavant, DEF créait une agence de 8 personnes à Orléans pour piloter ses activités commerciales et techniques dans les départements du Loiret, du Cher et de l’Indre. La société possède déjà une agence d’une quinzaine de collabo-rateurs à St-Cyr-sur-Loire (37), dans l’agglomération tourangelle.Basé à Massy, dans l’Essonne, le groupe DEF est devenu le champion français de la détection incendie. Il représente 29 entreprises, 1 100 collaborateurs, 5 usines et un CA consolidé de 129 M € en 2008.

FXB

DEF se pose à DadonvilleLe groupe de détection incendie DEF va regrouper à côté de Pithiviers ses deux usines Fare et Sefi, avec 120 emplois à terme.

Entreprises Industrie

Page 43: Mag Printemps 2010

La Lettre Valloire - Mars 2010 43

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I nstallé à Mer (41), le constructeur de bateaux pneumatiques et semi-rigides Sillinger, qui emploie 35

personnes et réalise environ 4 M € de CA, vient de construire un second bâtiment de 1 000 m2, ce qui porte sa surface totale à 2 000 m2. Cette ex-tension va lui permettre de doubler sa capacité actuelle de fabrication et de la porter à 600, voire 800 bateaux par an.« Cela ne signifi e pas que nous allons utiliser ces nouvelles ressources dans leur intégralité, explique l’un des

dirigeants de l’entreprise, car tout va dépendre de l’évolution des marchés ». Sillinger, qui conçoit des bateaux de-vant subir un usage intensif et offrir une résistance exceptionnelle, s’est logiquement positionné sur le marché militaire, qui représente aujourd’hui environ 60 % de sa facturation. Pour le

reste, l’entreprise s’adresse essentiel-lement à la plaisance haut de gamme. Les fl otteurs des bateaux, qui sont fabriqués à l’issue d’un process fai-blement automatisé, utilisent un tissu spécifi que (hypalon néoprène) qui résiste au vieillissement et au rayon-nement UV.

Sillinger se renforce à MerLe fabricant de bateaux pneumatiques Sillinger se donne les moyens de doubler ses capacités de production loir-et-chériennes.

Sonopol résiste à la criseA Vendôme, le spécialiste du traitement de surface par thermolaquage Sonopol fait « le dos rond », nous indique Jean-Christophe Magniez, pdg de l’entreprise, et parvient à résister à la crise en misant sur la variété et la polyvalence de son portefeuille clients. La société (53 salariés en CDI et une dizaine d’intérimaires, 4,5 M € de CA) vient de remporter sur le marché de l’aménagement de magasins un contrat « qui pourrait s’avérer à terme très signifi catif », estime Jean-Christophe Magniez.Sonopol a réussi à obtenir en octobre 2009 une certifi cation européenne très prisée (Qualisteelcoat). Ce nouveau référentiel, initié il y a trois ans, vise à garantir l’anticorrosion et la bonne tenue du thermolaquage sur acier.

JCS

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A Bourges, dans le quartier deSembat-Pyrotechnie, ce sontenviron une centaine de loge-ments qui devraient voir le jouren 2010. LaVille, par l’intermédi-aire de Bourges Habitat,a lancéde vastes chantiers dans dif-férents secteurs du quartier.

France Loire vient d’engager laconstruction d’une nouvelle rési-dence « Les Jardins du Vald’Auron », à Bourges, qui com-ptera 48 logements. Le coût decette opération s’élève à 4,5M€.Les premiers locataires pourrontemménager durant l’été 2011.

A Bourges, les anciens locauxde l’Imep et de la faculté dedroit vont être transformés pourfaire place à 23 logements de

grand standing. Les travauxdevraient commencer en sep-tembre prochain et être terminésà l’automne 2011.

La closerie de Coupances, àSt-Doulchard, va devenir unquartier résidentiel. Les 5,5 ha deterrain vont être mis en vente en33 lots. Les premiers travauxpourraient commencer en juinet l’ensemble devrait être ter-miné d’ici à la fin de l’année2012.

Une Maison pour tous (MPT) vavoir le jour à Chartres, à l’em-placement de la salle de la Citéqui sera démolie. La construc-

tion devrait être lancée en sep-tembre 2010 avec une mise enservice fin 2011. Le montant destravaux s’élève à 2,5 M€. L’an-cienneMaison pour tous, situéeavenue de la République, seradétruite et remplacée par deslogements.

A Chartres, un ensemble deplus de 120 logements devraitvoir le jour à l’emplacement del’ancienne piscine de laCourtille, actuellement endémolition.

La CDAC vient d’autoriser l’im-plantation d’unmarché couvertde 1 000 m² dans la zone com-merciale de la Torche,à Barjou-ville. Il permettra de vendre desproduits frais de saison. Le per-mis de construire de ce projetde 3 M€ devrait être délivréprochainement.

La commune de Yèvres vadémarrer en 2010 la construc-tion d’une station d’épuration,qui sera commune à Yèvres età Brou.

Dans le cadre du plan « Hôpital2012 », un nouveau bâtiment decourt séjour gériatrique va êtreconstruit en continuité du Centrehospitalier de Blois, dont le coûttotal s’élève à 31,5 M€. Les ap-pels d’offres vont être lancésprochainement et le chantierdevrait démarrer fin 2010. L’an-ciennemédicale sera détruite àla fin des travaux prévus pourl’été 2013.

A Briare-le-Canal, un projet d’a-grandissement de l’hôpitalSt-Jean devrait voir le jour en2010. Un nouveau bâtiment de5 000m² devrait être construit àcôté du site actuel afin d’ac-cueillir l’ensemble des pension-naires de la maison de retraite,soit une centaine de personnes.

Les travaux du futur centre cul-turel du campus d’Orléans-LaSource viennent de débuter. Leslocaux, d’une superficie totalede 1 130 m² de plain-pied ac-cueilleront des concerts et desexpositions. La livraison est atten-due pour avril 2011.

LogemLoiret engage un pro-gramme immobilier de 44 loge-ments locatifs à St-Jean-de-Braye. L’opération comprend laconstruction de 2 immeubles de10 logements, un de 17 et de 7maisons individuelles. Les tra-vaux devraient être lancés ausecond semestre 2010 pour unelivraison prévue mi-2012.

La construction d’une salle poly-valente est prévue à Tavers. Lestravaux devraient commencerfin 2010.

EURE-ET-LOIR

LOIRETLOIR-ET-CHERLa SCI FP Lamotte,structure créée parle groupe immo-bilier Idec, a signérécemment l’acte luiconférant la pro-priété des terrainscommunaux dits

des Hauts-Noirs, à Lamotte-Beuvron.Après avoir failli se retirerde ce dossier vieux de deux ans, Idec et sa filiale FaubourgPromotion relancent donc le projet de bâtiments logistiques,totalisant 80 000 m2 de surface développée, qui devraientêtre opérationnels fin 2011. La municipalité indique quedeux entreprises seraient intéressées.

Entreprises Chantiers

CHER

LOIR-ET-CHER

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Carnet

Frédérique Rabier Hamon vientd’être nommée à la directionrégionale du bassin parisien deBNP Paribas, située à Nantes, quipilote l’ensemble des activités debanque de détail du groupe pourles régions Centre, Bretagne etPays de la Loire (2 200 collabora-teurs, 230 agences et 3 centresd’affaires entreprises). Elle suc-cède à Gilbert Coulombel, pro-mu à la direction régionale dubassin parisien de BNP Paribas.

François-Charles Lindemannvient d’être nommé directeur del’agence Centre-Poitou de Bu-reau Veritas, qui compte 240 col-laborateurs répartis sur 7 sites duCentre et du Poitou. François-Charles Lindemann, qui succè-de à Yannick Bonneau, étaitprécédemment directeur de l’a-gence de Bretagne.

Lionel Beffre vient de prendre leposte de préfet d’Eure-et-Loir. Ilsuccède à Jean-Jacques Brot,nommé préfet en Vendée. LionelBeffre a été chef du cabinet duPremier ministre Dominique deVillepin en 2006 et préfet du Lot-et-Garonne avant d’arriver enEure-et-Loir.

Jean Jiménez vient de prendrela direction générale des servicesde Dreux-Agglomération. Il suc-cède à Bruno Tachon.

Pierre Guinot-Délery, préfet horscadre, a été nommé directeurgénéral des services du conseilgénéral d’Indre-et-Loire. Cetancien collaborateur d’HenriEmmanuelli au secrétariat d’Etatau Budget a été préfet du Lot dejanvier 2000 à mars 2001, puissecrétaire général de la Ville deParis auprès de Bertrand Delanoëentre 2001 et 2008. Il succède àAlain Berger, qui avait quitté sesfonctions pour convenances per-sonnelles.

Eric Jaillais, 47 ans, patron del’entreprise éponyme de taille depierre installée à Chinon (45salariés), vient de prendre la prési-dence de la Fédération françaisedu bâtiment (FFB) pour l’Indre-et-Loire. Il succède à Bernard Hibert.

Eduardo Almeida, jusqu’alorsdirecteur de la satisfaction clientpour Diesel EMS, succède à EricNormand comme directeur dessites de Blois et de la Rochelle (17)

de l’équipementier automobileDelphi. Rappelons que la sociétéa ouvert récemment un plan dedéparts volontaires sur ces deuxsites.

Eric Henriet vient de prendre ladirection du site de production deMerck Santé, unedivision deMerckSeronobaséeà Semoy, qui emploieenviron 360 salariés. Il succèdeàceposte à Bernard Labarthe. EricHenriet a débuté sa carrière chezRhône Poulenc et était précédem-ment directeur adjoint du site deproduction de Semoy.

LOIR-ET-CHERPierreCharon, undes proches con-seillers de Nico-las Sarkozy, a éténommé au Con-seil desministres,quelques joursavant Noël, prési-dent du conseild’administration du domaine national deChambord. Il succède à EmmanuelleMignon, l’ancienne directrice de cabi-net du Président de la République (mai2007-juillet 2008), qui retourne à soncorps d’origine, le Conseil d’Etat. L’an-cien ambassadeur Jean d’Hausson-ville devient, quant à lui, directeur gé-néral du Domaine, en remplacement dePhilippe Martel.

50 La Lettre Valloire - Mars 2010

LOIRET

RÉGIONGuy Vasseur, président de la Chambre dépar-tementale d’agriculture de Loir-et-Cher, vientd’être élu président de l’Assemblée perma-nente des chambres d’agriculture (APCA). Néil y a 60 ans dans le Loir-et-Cher, Guy Vasseur

a repris en 1973 l’exploitation agricole de son père et de son oncle. Parallèlement,il va s’engager dans le syndicalisme agricole très tôt jusqu’à devenir président duCentre régional des jeunes agriculteurs en 1980, puis de la Chambre régionaled’agriculture en 1989, à l’âge de 39 ans. En 1994, il devient président de laChambre d’agriculture de Loir-et-Cher, fonction qu’il exerce toujours. Elu conseil-ler régional en 1992, il siègera à la Région sans discontinuer, sur les bancs du RPRpuis de l’UMP, jusqu’à la fin de la dernière mandature, en mars 2010.

RÉGION

INDRE-ET-LOIRE

LOIR-ET-CHER

EURE-ET-LOIR

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BLOIS :37, quai Ulysse Besnard41000 BloisTél : 02 54 90 26 85Denis Richard :[email protected] Lemaire :[email protected] Berthomé :[email protected]

BOURGES :4, allée Albert MéaryBP 24118005 Bourges CedexTél : 02 48 66 71 71Corinne Pelvoizin :[email protected]

CHARTRES :10-12, allée ProméthéeLes Propylées II - BP 4021128004 Chartres CedexTél : 02 37 21 42 21Thibault Betsch :[email protected] :[email protected]

ORLÉANS :6, coursVictor Hugo45100 OrléansTél : 02 38 24 13 30Christel Perez-Cuccureddu :[email protected] Jenvrin :[email protected]

TOURS :130, rue du Rempart147, boulevard HeurteloupBP 7110237011Tours Cedex1Tél : 02 47 63 47 47Mathieu Luciani :[email protected]

LATAXE PROFESSIONNELLE EST MORTE,VIVE LA CET !Dès 2010, la taxe professionnelle est remplacée par une Contri-bution Economique Territoriale (CET) composée d’une part,d’une Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) assise sur lesseules valeurs locatives des biens passibles d’une taxe foncière àl’exclusion des équipements et biens mobiliers et, d’autre part,d’une Cotisation sur laValeurAjoutée des Entreprises (CVAE) as-sise sur la valeur ajoutée et dont le taux varie de 0 % à 1,5 %.

PAQUETTVADepuis le 1er janvier 2010 et entre assujettis. D’une part, lesachats de services auprès des prestataires étrangers sont soumisà la TVA française avec obligation d’autoliquider la taxe. D’autrepart, les services rendus à des clients dans un autre pays de l’UEdevront être facturés sans TVA et déclarés dans un nouvel étatrécapitulatif, la DES. Enfin, la TVA supportée dans un autre Etatmembre pourra être récupérée via un nouveau portail électro-nique.

LE SAVIEZ-VOUS ? DES MODIFICATIONS RÉCENTES DUDROIT FISCAL FRANÇAIS PEUVENT VOUS PERMETTRED’OBTENIR LE REMBOURSEMENT D’IMPOSITIONS PRÉ-CÉDEMMENTACQUITTÉESAinsi :

les retenues à la source versées à compter du 1er janvier 2009à raison de versements de dividendes ou de redevances pardes sociétés françaises à des bénéficiaires résidents fiscaux desEtats-Unis peuvent se voir rembourser, en application des dis-positions de l’avenant du 13 janvier 2009 à la convention fis-cale franco-américaine de 1984 ;

les sous-filiales françaises de groupes fiscaux intégrés détenuespar le biais de filiales étrangères peuvent, sous certaines condi-tions, être incluses rétroactivement dans le périmètre de l’in-tégration fiscale à raison des exercices clos à compter du 31décembre 2004. Cette intégration rétroactive peut le caséchéant générer un remboursement de tout ou partie de l’im-pôt sur les sociétés acquitté par le groupe sur cette période ;

HARCÈLEMENT MORAL, LAVIGILANCE S’IMPOSEUne étude sur la surveillance de la santé au travail a révélé qu’en2007 les pathologies psycho-sociales (dépression, anxiété…)constituaient la principale cause des consultations pour maladiesprofessionnelles.

Le thème du stress au travail devient un sujet incontournable dela vie des entreprises notamment lorsqu’il est associé à la pro-blématique du harcèlement moral.Aux termes des dispositions du Code duTravail, « aucun salarié nedoit subir des agissements répétés de harcèlement moral qui ont pourobjet et pour effet une dégradation de ses conditions de travail sus-ceptibles de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sasanté physique ou mentale ou de compromettre son avenir profes-sionnel. »Or, la Chambre Sociale de la Cour de Cassation vient de jugerque des techniques de management pouvaient caractériser unharcèlement moral.Etaient en cause des faits aboutissant à une pression continuelle,à des reproches incessants, des ordres et contre-ordres dans lebut de diviser les équipes de travail, des propos insultants et dé-nigrants…Cette notion est maintenant appliquée à de nombreuses situa-tions comme en témoigne la jurisprudence : le fait pour un em-ployeur de proposer de manière répétée à un salarié des offresde reclassement incompatibles avec les préconisations du méde-cin du travail constitue par exemple un harcèlement moral.Au surplus, l’intention malveillante n’est plus exigée pour carac-tériser cette notion.La conception extensive du harcèlement moral en fait un sujetd’actualité avec lequel les entreprises sont obligées de composer.

ACTIONS DE PRÉFÉRENCE,UN OUTIL MÉCONNULe droit français autorise les sociétés par actions à créer en coursd’existence ou à leur constitution, des actions offrant à leurs ti-tulaires un droit de vote renforcé ou restreint ou d’autres droitsspécifiques, notamment pécuniaires.Il peut particulièrement s’agir de dividendes prioritaires ou pré-ciputaires, de sorte que les distributions opérées ne respectentplus systématiquement le prorata du capital détenu par chaqueactionnaire.Il peut également s’agir d’un droit d’information renforcé ou del’attribution préférentielle de sièges dans un organe de direction.Cet outil offre de nombreuses possibilités de mise en œuvre, dansle cadre notamment d’opérations de LBO mais également en ma-tière d’organisation patrimoniale, à l’occasion d’une transmissionintra-familiale par exemple. Si les applications sont multiples.Les conditions de mise en œuvre demeurent complexes et re-quièrent l’interventiond’un conseil spécialisé.

«QUESTION DE DROIT»

DES RESSOURCES ESSENTIELLES AU SERVICE DE VOTRE ENTREPRISE

L’ACTUALITE JURIDIQUE DU MONDEDE L’ENTREPRISE

AVEC FiDAL , PREMIER CABINET D’AVOCATSD’AFFAIRES EN FRANCE

Page 52: Mag Printemps 2010