marcos carrasquer · 2013-03-18 · marcos carrasquer a le goût baroque, le gout burlesque, il...

5
GALERIE SAMANTHA SELLEM 5, Rue Jacques Callot 75006 Paris tél. 01 56 24 34 74 | 06 12 46 07 77 [email protected] www.galeriesellem.com La Galerie Samantha Sellem présente MARCOS CARRASQUER Vernissage le samedi 6 avril à partir de 15h Exposition du 8 avril au 18 mai 2013 du mardi au samedi de 11h à 13h et de 14h30 à 19h Visuels sur demande. Contact presse Christine Paulvé [email protected]. Bug, 2012, encre sur papier, 120 x 160 cm

Upload: others

Post on 11-Mar-2020

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: MARCoS CARRASquER · 2013-03-18 · Marcos Carrasquer a le goût baroque, le gout burlesque, il n’ignore pas l’histoire, tant celle de l’art, que celle aliénante de notre Europe

GALERIE SAMANTHA SELLEM5, Rue Jacques Callot 75006 Paris tél. 01 56 24 34 74 | 06 12 46 07 77 [email protected] www.galeriesellem.com

La Galerie Samantha Sellem présente

MARCoS CARRASquERVernissage le samedi 6 avril à partir de 15h

Exposition du 8 avril au 18 mai 2013du mardi au samedi de 11h à 13h et de 14h30 à 19h

Visuels sur demande.

Contact presse

Christine Paulvé [email protected].

Bug, 2012, encre sur papier, 120 x 160 cm

Page 2: MARCoS CARRASquER · 2013-03-18 · Marcos Carrasquer a le goût baroque, le gout burlesque, il n’ignore pas l’histoire, tant celle de l’art, que celle aliénante de notre Europe

GALERIE SAMAnthA SELLEM du 8 avril au 18 mai 2013 MArCoS CArrASquEr

2

MARCoS CARRASquER BiogrAPHiE

SoLo ShoWS

2011 Galerie Samantha Sellem, Paris Drawing now, Paris, Galerie Samantha Sellem

2010 Salon du dessin contemporain, Paris Galerie Deborah Zafman

2009 Nobody’s dead, Galerie Deborah Zafman, Paris

2007 Musée de l’Erotisme, Paris

2006 Ca Revolta, Valencia, Espagne

2005-06 Instituto Cervantes, utrecht, Pays-Bas

GRouP ShoWS

2012 Galerie Da End, Cabinet de curiosités, Paris Drawing now, Paris, Galerie Samantha Sellem

2011 Inconscients !, Galerie ALFA, Paris

2010 Galerie nathan Koestlin, Berlin

2009 L.A Art Show, Los Angeles, Galerie Deborah Zafman

2008 Art Elysées, Paris, Galerie Deborah Zafman L’œil du cyclone, Galerie Deborah Zafman Slick Dessin, Paris, Galerie Deborah Zafman

2007 Raw Goo, Galerie Deborah Zafman Salon du dessin contemporain, Paris, Galerie Deborah Zafman

2006 Les Inmontrables, Maison Jacques Prévert, Dieppe

ARtnEt DRAWInG noW PARIS

Par Alexandre Devaux, 25 mars 2011.

... Les œuvres de Marcos Carrasquer (Galerie Samantha Sellem) planent quelque part au-dessus de tout. Du temps, et peut-être même au dessus du niveau de l’ensemble du salon. Il semble aussi bon peintre que dessinateur. Son univers ou celui de ses œuvres est fou, violent et drôle. Il y a beaucoup d’êtres obsédés qui se grattent compulsivement, qui se prennent la tête ou qui souffrent le martyr en passant à la moulinette. Il y a une moitié de squelette qui peint un tableau, juché sur un tas d’immondices. Des corps qui partent en poudre, du jeu sur la matière, sur le sens. Le traitement graphique est d’une extrême finesse.

C’est très séduisant.

Page 3: MARCoS CARRASquER · 2013-03-18 · Marcos Carrasquer a le goût baroque, le gout burlesque, il n’ignore pas l’histoire, tant celle de l’art, que celle aliénante de notre Europe

GALERIE SAMAnthA SELLEM du 8 avril au 18 mai 2013 MArCoS CArrASquEr

3

Vae Victis, 2012-2013, encre sur papier, 120 x 160 cm

Ait, 2012, encre sur papier, 76 x 105 cm

Page 4: MARCoS CARRASquER · 2013-03-18 · Marcos Carrasquer a le goût baroque, le gout burlesque, il n’ignore pas l’histoire, tant celle de l’art, que celle aliénante de notre Europe

GALERIE SAMAnthA SELLEM du 8 avril au 18 mai 2013 MArCoS CArrASquEr

4

Si je devais édifier (oh vanité !) un monument en hommage à l’Œuvre de Marcos Carrasquer on verrait, on regarderait : L’artiste qui chevauche nu sous une cape décrépite, alter ego de Don quichotte, un étonnement subtil sur son visage d’être encore là, mais qu’en sera-t-il de l’instant d’après ?…

Car son corps dégingand musculeux est en équilibre précaire, une lance-pinceau comme un balai grotesque dégoulinant de peinture primaire à la main gauche, la palette de l’artiste elle aussi dégoulinante, retenue, dans le trou destiné normalement au pouce, par le gros orteil du pied droit qui est au dessus de sa tête pour servir théoriquement de balancier éphémère à l’autre pied qui lui, est désespérément fiché dans l’oreille d’un cochon volant en talons aiguilles, l’air goguenard sous ses lunettes d’aviateur. L’autre main, agrippée à la queue tire-bouchonnée, semble l’ultime recours à « L’Aventure Continue ! » des deux compères qui pour le moment font corps, mais pour combien de temps ? Car les surplom-bant de toute sa hauteur, un moulin cadavérique aux yeux sans fond fait vrombir à toute vitesse ses ailes holocaustes… Et parce qu’on est jamais trop prudent, une tête réduite de Buster Keaton émerge dans toute sa blancheur lunaire à l’arrière du crâne de l’artiste et surveille, impassible ce qui se trame alentour.

Peintre, dessinateur, à l’encre, à l’huile, Marcos Carrasquer se coltine les deux médiums, à tour de bras, en alternance ou conjugué qu’importe, deux langages familiers mais autonomes dans leur essence propre, dans leur invitation à l’invention. Le dessin s’assimile plus à un livre, un récit, alors que la peinture est plus proche du story board, de l’image en mou-vement, avec pour les deux médiums un point de rencontre qui est un instant voulu : celui du point dramatique. Il y a des acteurs, des obser-vateurs, des machines qui transforment, qui malaxent, qui réduisent des choses (de l’humanité de préférence) ; pas des poseurs, des énergies, des sentiments, du sens, des références, des accidents, des chutes, des torsions, des facéties…

Marcos Carrasquer a le goût baroque, le gout burlesque, il n’ignore pas l’histoire, tant celle de l’art, que celle aliénante de notre Europe déshu-manisée, il nous parle des affres de l’artiste sans aucune coquetterie, et laisse notre quotidien revêtir un réel carné.

Pour revenir à notre cochon volant, j’ai fait une association erronée mais juste, j’ai associé le cochon au roman de Mikhaïl Bougakov « Le Maitre et Marguerite », erreur dans le roman c’est un chat qui vole, et d’autres trucs je crois, bon pourquoi pas, mais le roman sous couvert d’extrava-gances est une œuvre de résistance située dans l’uRSS de 1930… sur le Bien et le Mal. En gros, c’est Satan qui fait la nique à Staline, et Satan, goguenard, promulgue et réalise le chaos nietzschéen : la vie à tout jouir et son invention. L’auteur varie les styles, les actions dans un univers fantastique, fertile. Vous l’avez compris c’est là, sous le cochon, que l’association avec le travail de Marcos Carrasquer est juste.

Revenons au cochon pictural sous son Don quichotte émotif, l’équipage est téméraire mais pas plus, surtout en l’état, surplombés par les ailes Caudines d’un moulin acariâtre. que fais notre artiste de ce monument ?

Avec l’huile pour un tableau, MC intensifie l’événement, il est dans le sujet et sa rencontre avec la toile, avec la matière, c’est pas facile, il travaille le geste, les courbes, il assimile dans ceux ci les maitres anciens, il se confronte avec sa technique, sa pratique. Pour le paysage peut-être du lierre rouge, qu’est ce que j’en sais ? Les ailes holocaustes ne fonc-tionnent pas, repentie, chaque aile une femme en douleur au dessus des bottes nazis du moulin rongé par les cadavres qu’il engendre. Il peint là, où viennent de passer Cochon-quichotte, des personnages vaincus, une sorte de peluche géante, peut-être. Il trouve la juste composition, celle

qu’il aime, de la chute annoncée : tout en lignes de forces, diagonales, courbes, et textures diverses. Des touches de couleurs primaires ponc-tuent l’espace, sur un monticule de chaussures, peut-être.

Dans les peintures de MC, les corps expressifs attirent l’attention et par-ticipent ardemment à la composition. Corps acteurs, qui face à un évé-nement inopportun, corps porteurs à la fois d’âme et de plastique, sont pétris par leurs émotions en présence. Si l’un d’eux porte la Croix, c’est à dire une simple planche, il ne ploiera pas sous la douleur, car quitte à porter sa Croix autant le faire avec humour, pour que la profondeur d’âme ne soit pas contaminée par la barbarie. C’est une distance toute Keatonniene que pratique MC, distance nécessaire pour ne pas perdre la raison, mais aussi distance de résistance, car les corps acteurs savent que nous pourrons témoigner de leur parole, et que jamais, n’est pas ? nous laisserons l’ignominie nous recouvrir de son silence.

que fait il avec l’encre pour un dessin ? Il continue la narration de Co-chon-quichotte, et peuple sans préméditation le papier de sa mytho-logie graphique et personnelle qu’il explore maintenant depuis plus de dix années, nourrie d’obsessions digérées et d’un quotidien ingéré, faite d’un réel réinventé et d’un quotidien recomposé, aux références tant his-toriques que personnelles, il forge durant tout un mois à la sueur de la plume, la narration attendue mais inattendue de Don Carrasquer de la planète terre. C’est avec ce matériel que l’artiste élabore sa narration, comment compose-t-il ses grands dessins si denses ?

C’est à partir d’une idée, d’un titre, ou d’un événement, choisi, désiré, que débute l’expédition : c’est en quelque sorte la « matrice » originelle. Comme dans un bon roman la première phrase contient en elle même ce que le livre va nous dévoiler, MC face à la matrice originelle apposée sur le papier devient l’inventeur de ce qu’elle contient, de ce qui va recouvrir entièrement la feuille, et comme il ne connait pas à l’avance son contenu, il le découvre et devient de fait le premier témoin (bien qu’acteur princi-pal), le premier sujet face aux événements du dit dessin, et c’est dans et pour cette raison, qu’il n y a rien d’obscène, ni de gratuites provocations chez MC, la posture est bannie devant l’encre et la plume, devant le pin-ceau et la couleur, mais les états d’âmes eux sont les bienvenus le tout dans une mise à distance discrète. C’est comme ça. Pas vu de croix gam-mées superfétatoires comme l’on peut voir parfois chez certains artistes désespérément coincés dans une adolescence narcissique. Et toc !

Face à la « matrice » il peut labourer le sillon et créer au fil des heures, des heures, une situation narrative complexe et vivante. Au détail prés, qu’il n’a pas le droit avec l’encre et la plume au repenti, (ni au pâtés), il travaille sans filet et c’est avec le sens, le sien intime, qu’il concrétise et rend visible ce qui est entrain de se passer, une illusion réelle, possible à laquelle nous assistons. nous ne sommes plus dans une unité de lieu et de temps, mais dans une unité de réel partagé, à un instant dramatique. De fait, nous ne sommes plus spectateur mais témoin oculaire de quelque chose qui se trame, et l’on a envie, l’on doit, aller voir au plus prés pour mieux lire, ne pas en perdre une miette, et rendre compte de ce que l’on voit, car dans ce moment de bascule, plus rien ne sera comme avant. Et c’est ainsi que l’on peut passer de l’effroi au questionnement, de l’éclat de rire à l’étonnement, en quelques centimètres, Marcos Carrasquer nous chavire, nous faisant parfois voyant, jamais voyeur, il peut nous toucher avec un simple détail au plus sensible de notre condition d’équilibre pré-caire, nous chutons dans la reconnaissance, mais maintenant comme lui, nous avons la parade burlesque et désormais jusqu’à la pirouette finale, comme une hygiène artistique, nous pourrons face à l’adversité chuter jusqu’au burlesque salutaire.

une instabilité vibratoire qui met en joie, pas de signes frauduleux, mais le sens de l’intime dévoilé avec classe.

Marcos Carrasquer par Paul Emmanuel Dubois

Page 5: MARCoS CARRASquER · 2013-03-18 · Marcos Carrasquer a le goût baroque, le gout burlesque, il n’ignore pas l’histoire, tant celle de l’art, que celle aliénante de notre Europe

GALERIE SAMAnthA SELLEM du 8 avril au 18 mai 2013 MArCoS CArrASquEr

5

Le Supplice de Marsyas, 2012, huile sur toile, 184 x 146 cm