master tourisme et hotellerie - elliott...
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UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II - LE MIRAIL
INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME,
DE L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION
MASTER TOURISME ET HOTELLERIE
Parcours « Tourisme et Développement »
MEMOIRE DE PREMIERE ANNEE
En quoi les NTIC peuvent-elles accompagner la
valorisation du patrimoine alimentaire d’un territoire ?
- Les circuits de proximité -
Présenté par :
Elliott FAURE
Année universitaire : 2013 – 2014 Sous la direction de : Olivier Laurent
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UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II - LE MIRAIL
INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME,
DE L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION
MASTER TOURISME ET HOTELLERIE
Parcours « Tourisme et Développement »
MEMOIRE DE PREMIERE ANNEE
En quoi les NTIC peuvent-elles accompagner la
valorisation du patrimoine alimentaire d’un territoire ?
- Les circuits de proximité -
Présenté par :
Elliott FAURE
Année universitaire : 2013 – 2014 Sous la direction de : Olivier Laurent
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L’ISTHIA de l’Université de Toulouse Le Mirail
n’entend donner aucune approbation, ni
improbation dans les projets tutorés et
mémoires de recherche.
Les opinions qui y sont développées doivent
être considérées comme propres à leur
auteur(e).
5
REMERCIEMENTS
Je souhaiterai remercier chaque personne qui a permis l’élaboration de ce mémoire.
Tout d’abord, je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à mon maître de mémoire,
Monsieur Olivier Laurent, pour ses conseils et sa disponibilité tout au long de cette année.
Je remercie aussi l’ensemble des professeurs de l’ISTHIA pour leurs enseignements,
ainsi que les documentalistes de la bibliothèque universitaire pour leur assistance dans les
recherches.
J’adresse également de sincères remerciements aux deux personnes que j’ai rencontrées
en entretien exploratoire, qui se sont rendues disponibles pour répondre à mes
interrogations malgré un agenda bien rempli.
De même, je remercie la Chambre d’Agriculture du Cantal pour m’avoir proposé un
stage de fin d’année en corrélation avec ce travail et mes ambitions professionnelles.
De manière générale, un grand merci à toutes les cuisinières, à tous les cuisiniers du
monde pour nous transmettre toutes ces émotions avec de « simples » réactions chimiques
et pour m’avoir passionné par cet art. Mes hommages donc à mes grand-mères et à celles
des autres (Yvonne C.), à ma maman, aux auvergnats, aux aveyronnais, aux hauts-
savoyards et à tous les autres.
Ensuite, j’adresse une pensée toute particulière à ma promotion de M1TD, et
spécialement le crew, pour leur aide, leur soutien et les tranches de rigolade ; et pour
m’avoir fourni le détachement nécessaire dans la réalisation de ce travail de recherche.
Enfin, je remercie chaleureusement Marie et Noémie, pour leur accueil chaleureux lors des
séances de travail décourageantes, mais animées au Bon Boulet.
Pour finir, merci du fond du cœur à Julie pour son appui et son sang-froid tout au long
de cette année.
6
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ....................................................................................................................................................... 5
SOMMAIRE ..................................................................................................................................................................... 6
INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................................................... 7
Partie I - TIC ET TOURISME GOURMAND - Approches et contextualisation ........................................ 9
Chapitre 1 – L’alimentation comme ressource touristique ................................................................ 11
Chapitre 2 – Du producteur au touriste ...................................................................................................... 22
Chapitre 3 – Communiquer aujourd’hui le patrimoine gastronomique ........................................ 30
Partie II - LES TIC COMME OUTIL DE VALORISATION DU TERROIR – Les TIC au service des producteurs .................................................................................................................................................................. 39
Chapitre 1 – L’organisation, le regroupement et la formation des producteurs comme moyens de renforcer la compétitivité. ........................................................................................................ 41
Chapitre 2 – Atouts et faiblesses des TIC au service des producteurs de pays. ......................... 48
Chapitre 3 – Des outils adaptés aux attentes des producteurs comme des touristes. ............ 54
Partie III - CAS D’ETUDE – La Marque Parc du Parc Régional Naturel des Pyrénées Ariégeoises .......................................................................................................................................................................................... 69
Chapitre 1 - Le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises ................................................... 71
Chapitre 2 – Méthodologie d’étude de terrain ......................................................................................... 77
CONCLUSION GENERALE ...................................................................................................................................... 83
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................................ 85
TABLE DES ANNEXES ............................................................................................................................................. 87
TABLE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................................................ 113
TABLE DES FIGURES ............................................................................................................................................ 114
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................................................... 116
TABLE DES MATIERES ........................................................................................................................................ 117
7
INTRODUCTION GENERALE
Dans un contexte de crise alimentaire générale, et pour faire face à l’industrialisation de
l’alimentation qui accompagne la mondialisation, la tendance revient à l’achat de produits
alimentaires locaux. Aujourd’hui, « consommer local » a clairement le vent en poupe, et
traduit tant un acte de militantisme qu’une simple volonté de « manger mieux ».
Parallèlement, les clientèles touristiques, sont demandeuses produits provenant de la
destination qu’elles visitent. La gastronomie du terroir et les savoir-faire qui y sont liés
deviennent des éléments importants du voyage car ils représentent une part de l’identité
d’un territoire, et les partager est souvent synonyme d’une ouverture à la culture de l’autre.
A tel point qu’il existe aujourd’hui une certaine catégorie de touristes pour qui le
patrimoine alimentaire et ce qui l’entoure devient la principale motivation du voyage.
Longtemps délaissés, les producteurs accueillent avec joie ce regain d’intérêt pour les
cultures alimentaires locales, dont ils sont les ambassadeurs. Ils étendent leurs activités et
s’ouvrent au tourisme pour diversifier leur offre et diffuser leurs savoir-faire. Leurs
exploitations s’agrandissent et il y a pour eux un véritable enjeu dans la valorisation par la
communication, de ce patrimoine, de leur activité et de leurs produits.
La communication touristique est, elle, aujourd’hui étroitement liée aux technologies de
l’information et de la communication. Depuis la fin du XXe siècle, les TIC se sont
développés et font partie de notre quotidien. Face à ce constat, nombreuses sont les
structures touristiques qui ont fait le choix d’une stratégie de communication numérique.
On peut alors se demander comment il est possible de lier la modernité de ces outils de
communication aux attentes des producteurs de Pays et à celles des touristes, tout en en
faisant un levier de valorisation et de développement territorial ?
Le choix de ma question de départ s’est fait en plusieurs étapes.
Dans un premier temps, j’accordais une importance particulière à intégrer l’approche
TIC dans ma réflexion, car la formation en licence professionnelle NTIC m’a permis de
réaliser que ces outils sont encore peu connus et maitrisés par les acteurs du tourisme alors
qu’ils ont un potentiel immense et qu’elles représentent une part importante de l’avenir du
8
secteur. Le thème de l’alimentaire, du patrimoine gourmand, du terroir et de la gastronomie
quant à lui, me tient à cœur et a motivé ma poursuite d’études en Master Tourisme &
Développement puisque c’est sur ce sujet que je désire axer mon projet professionnel.
Le plus intéressant fut de trouver un moyen d’associer les deux thématiques pour
pouvoir garder ma spécialisation NTIC et m’orienter vers mon projet. La communication
touristique, notamment celle du patrimoine immatériel, fut un sujet abordé plusieurs fois
par nos différents professeurs depuis le début de l’année scolaire. J’ai choisi d’aborder mes
deux thématiques avec cette approche, qui m’a permis de travailler sur des hypothèses et
des exemples concrets. Les discussions avec mon maître de mémoire et avec d’autres
enseignants m’ont permis de recentrer mon sujet sur le cas des circuits courts, pour y
intégrer la problématique territoriale. Suite à cette réflexion, j’ai pu dresser ma question de
départ : En quoi les NTIC peuvent-elles accompagner la valorisation du patrimoine
alimentaire d’un territoire ?- Les circuits de proximité –
Pour répondre à cette question, nous tâcherons de définir dans une première partie les
différentes notions qui serviront à aborder le sujet, avec plusieurs approches et en
établissant un lien entre elles pour comprendre les différentes interactions qui en résultent.
Pour répondre à cette question, nous diviserons notre étude en trois parties. Dans la
première, nous nous attacherons à définir les grandes notions à aborder durant l’étude, et à
cerner leurs différents liens afin de bien la contextualiser. Dans notre deuxième partie nous
analyserons les grands axes de la valorisation du patrimoine alimentaire en ligne par les
producteurs. Enfin, dans la troisième partie, nous tenterons d’illustrer ces différentes
hypothèses en définissant un terrain d’étude et une méthodologie appropriée.
Pour ma démarche exploratoire, j’ai puisé des connaissances dans les cours dispensés en
formation cette année, dans les différents documents traitant du patrimoine, de la
gastronomie, du tourisme et des TIC au Centre de Ressource de l’Université à Foix, et
également sur internet. Ces informations m’ont permis de cadrer mon sujet et de débuter la
constitution de ce mémoire.
9
Partie I -
TIC ET TOURISME GOURMAND -
Approches et contextualisation
10
Introduction de la Partie I
Afin de cadrer et de contextualiser ce mémoire de recherche, il paraît évident d’en
définir en premier lieu les différents termes et notions qui figurent dans ma question de
départ :
« En quoi les NTIC peuvent-elles accompagner la valorisation du patrimoine
alimentaire d’un territoire ? »
Dans cette première partie, nous allons donc aborder dans un premier temps
l’alimentation et le patrimoine alimentaire, en gardant une approche touristique de ce
domaine d’étude. Ensuite, nous nous intéresserons au producteur et au touriste, acteurs de
ce phénomène touristique.
Enfin, un bilan actuel des technologies de l’information et de la communication, ainsi
que de leurs différentes utilisations dans le secteur touristique nous permettra d’intégrer
cette dimension au sujet.
La contextualisation de mon sujet d’étude dans cette première partie permettra ainsi de
d’organiser et d’optimiser la suite du développement.
11
Chapitre 1 – L’alimentation comme ressource touristique
L’intérêt actuel pour les ressources alimentaires locales par le grand public et par les
professionnels du tourisme qui souhaitent le valoriser au sein de l’offre touristique trouve
ses origines dans l’histoire de l’Homme.
Notre alimentation a en effet été façonnée par des siècles de changements sociaux,
économiques, environnementaux, et de révolutions.
L’alimentation a accompagné le développement de l’être humain jusqu’à nos sociétés
contemporaines. Elle a toujours été un élément essentiel de l’humanité, et même si elle
opérait en fond, elle a toujours été présente, et a accompagné les grandes étapes de notre
monde. Liée à l’Histoire, à la religion, à la géographie et aux climats, aux sociétés comme
aux cultures, cette pluridisciplinarité en fait un objet délicat à appréhender dans son
ensemble.
A considérer la nourriture, on se préoccupe d’histoire.
1. Approche globale de l’alimentation.
1.1 Définition par l’Histoire : d’où proviennent nos habitudes alimentaires actuelles ?
L’alimentation est l’une des plus importantes conditions à la survie et à la vie de
l’homme sur la planète. Au sens large, elle regroupe les différentes activités qui lui sont
liées : la production, la distribution, la préparation et la consommation de toutes ses
composantes.
Jadis, nos ancêtres se nourrissaient des fruits de leurs chasses et cueillettes. La vie était
un combat sans cesse contre la famine, et leurs déplacements étaient motivés par cette
quête. La découverte de la domestication des animaux, comme de l’agriculture, ont
fortement contribué à la sédentarisation de l’Homme qui lui permit plus tard de diversifier
les activités et d’inventer de nouvelles techniques (irrigation) pour augmenter les
rendements et constituer les premières réserves de nourriture.
12
Rome inventa ensuite le choix et la quantité, en favorisant l’approvisionnement
(développement des routes), indispensable pour nourrir la plus grande concentration de
population jamais vue jusqu’alors. Les riches romaines commencèrent à se servir du luxe
de leurs tables pour affirmer leurs positions sociales.
Plus tard, la nourriture fût fortement liée aux religions et aux croyances, et ce de façon
universelle. On s’en servait, par exemple, pour faire des offrandes. Beaucoup de peuples, et
toujours aujourd’hui, assurent le lien fort entre la nourriture et l’âme. Le partage de
nourriture sacrée renforce notamment les liens communautaires.
Petit à petit, l’introduction progressive du sucre dans l’alimentation de l’ensemble de la
population depuis la découverte du processus d’extraction du sucre de la betterave, ainsi
que la nette amélioration de la qualité de la farine (farine blanche) ont commencé à avoir
des effets néfastes sur le métabolisme qui sont des facteurs de risques majeurs de l’obésité,
du diabète et des maladies cardiovasculaires contre lesquels de nombreuses nations luttent
aujourd’hui.
L’époque contemporaine se caractérise par un exode rural important et par une forte
expansion de l’urbanisation. C’est une période de progression de l’économie de marché et
de développement des transports et du commerce international. L’industrialisation de
l’alimentation est considérable. Les denrées traditionnelles sont aujourd’hui réalisées de
façon industrielle dans des usines, et la découverte de procédés de conservations
permettent de conditionner les aliments frais sous forme de conserve ou de surgelés.
L’évolution sociétale contemporaine favorise le développement de l’industrie du « prêt
à manger », et la mondialisation permet de généraliser la consommation de produits
exotiques et de désaisonnaliser la production de produits frais. On note également une
progression rapide et mondiale du système de « fast-food », provenant du nord de
l’Amérique, qui entraîne avec lui une augmentation phénoménale de l’obésité, du diabète
et des maladies cardiovasculaires. D’après l’OMS, c’est aujourd’hui plus d'1,4 milliard
d’adultes et plus de 40 millions d’enfants de moins de cinq ans qui étaient en surpoids en
2008.1
1 10 faits sur l’obésité, OMS, 10 mars 2013 [En ligne] Disponible sur : < http://www.who.int/features/factfiles/obesity/fr/ > (Consulté le 05/03/2014)
13
Parallèlement, les populations de nombreux pays, notamment dans les pays en
développement, souffrent d’une sous-alimentation considérable. Selon l’UNICEF, 26 %
des enfants de moins de 5 ans souffraient d’un retard de croissance dans le monde 2011, et
80 % des 165 millions d’enfants affectés par ce problème dans le monde vivent dans 14
pays seulement.2
La nourriture a un toujours aujourd’hui un rôle vital dans nos existences. Un évènement
serait incomplet sans elle, nous nous sentons toujours obligés de marquer les moments
importants de nos vies par un repas. Le partage de la nourriture permet en outre d’affirmer
notre appartenance à un groupe. Il n’y a rien de mieux qu’un repas pour réunir les gens et
pour partager notre identité.
La Gastronomie Française est aujourd’hui perçue comme l’un des fondements de notre
nation, et comme l’un des éléments clés de notre identité et de notre unité nationale. Selon
Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 72), « Ce “bien manger” à la française semble être
un code national qui qualifie, unit et identifie. »
En ce sens, le 19 novembre 2010, l’Unesco inscrivait « le repas gastronomiques des
Français » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
« Le repas gastronomique des Français est une pratique sociale
coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des
individus et des groupes, tels que naissances, mariages, anniversaires,
succès et retrouvailles. Il s’agit d’un repas festif dont les convives
pratiquent, pour cette occasion, l’art du « bien manger » et du « bien boire
». Le repas gastronomique met l’accent sur le fait d’être bien ensemble, le
plaisir du goût, l’harmonie entre l’être humain et les productions de la
nature. »3
1.2 Dans un contexte de crise, un retour aux valeurs alimentaires territoriales.
Dès la fin du XVIIIe siècle et pour faire face à l’unification nationale française, les
cuisines du terroir sont mises en avant car elles sont déjà considérées comme
2 Améliorer la nutrition de l’enfant, UNICEF, 30 mai 2013 [En ligne] Disponible sur : < http://www.unicef.org/french/nutrition/files/French_UNICEF-NutritionReport_low_res_30May2013.pdf > (Consulté le 05-03-2014) 3 Liste du patrimoine immatériel de l’humanité – UNESCO [En ligne] Disponible sur : < http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00011&RL=00437 > (Consulté le 03-03-2014)
14
représentatives des identités locales. L’apparition des premiers ouvrages de cuisine
régionale (Le Cuisinier méridional, 1835, Nîmes ; La Cuisinière provençale, 1895,
Marseille ; L’Ancienne Alsace à table, en 1862) est caractéristique de cette période de
résistance des cultures alimentaires.
On observe dans les années 80 un retour à une cuisine « populaire » et « du terroir »,
agrémentée d’une touche de modernité, créant ainsi une fusion entre cuisine « classique »
et cuisine « territoriale ». D’après Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 72), « Après des
siècles de dévalorisation et de mise à distance, les cuisines régionales françaises ont été
hissées au rang de patrimoine et de gastronomie. ». Jean-Pierre Poulain (2012, p. 623),
parle, lui, de « gastronomisation des cuisines de terroir » :
« Voilà que ce qui n’était que nourriture de « cul terreux » ou de
macherabes pour reprendre l’expression de Molière, se trouve hissé au
rang non seulement de nourriture, ce qui serait déjà pas mal, mais de
nourriture d’excellence. »
Depuis le début de l’ère de la mondialisation, des mouvements contestataires conscients
ou inconscients ont émergé dans plusieurs pays pour faire face aux nouvelles habitudes
alimentaires qui pourraient se traduire par une perte des habitudes alimentaires
traditionnelles régionales.
D’après une étude4, 53 % des Français sont sensibles à l’origine des produits
alimentaires et près de la moitié achète régulièrement des produits alimentaires locaux.
Figure 1 : « Lorsque vous achetez ou consommez des produits alimentaires, êtes- vous
sensible à leur origine (locale, régionale, importation) ? »
4 Les Français et l’alimentation locale, étude Metro Cash & Carry France / BVA – 2011 [En ligne] Disponible sur : <http://alimentation.gouv.fr/IMG/pdf/BVA_Metro_Les_Francais_et_l_alimentation_locale_1_octobre_2011_cle04faa1.pdf> (Consulté le 15-03-2014)
15
Source : Les Français et l’alimentation locale, étude Metro Cash & Carry France / BVA – 2011
Figure 2 : « Vous personnellement, achetez-vous ou consommez-vous toujours, le plus
souvent, parfois rarement ou jamais des produits alimentaires fabriqués localement ? »
Source : Ibid.
Pour Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 75), Cet engouement pour les cultures
alimentaires territoriales « s’inscrit en opposition à la “crise” actuelle de l’alimentation
contemporaine » et à la démocratisation de la « malbouffe », et s’additionne à une «
volonté de maintien des particularismes culinaires dans un contexte de mondialisation et
d’uniformisation européenne. »
2. L’alimentation : un véritable patrimoine.
16
Selon une étude5 de 2009, « 95% des sondés pensent que la gastronomie fait partie du
patrimoine et de l’identité des Français. 99% pensent qu’il est important de préserver, de
valoriser et de transmettre aux générations futures les traditions gastronomiques des
Français ». C’est la preuve que la culture alimentaire en France est loin d’être uniquement
un besoin, une nécessité, et s’inscrit réellement dans une reconnaissance identitaire
nationale.
2.1 Des produits, des savoir-faire : l’alimentation comme patrimoine immatériel.
Pour l’UNESCO, qui liste depuis 2001 le patrimoine culturel immatériel de l’humanité :
«On entend par "patrimoine culturel immatériel" les pratiques,
représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les
instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés -
que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus
reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. Ce
patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est
recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur
milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure
un sentiment d'identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le
respect de la diversité culturelle et la créativité humaine.»6
On retrouve dans cette définition l’idée de pratiques, connaissances et savoir-faire qui
nous intéressent dans le cadre du patrimoine alimentaire. Cet héritage de groupes sociaux
doit être transmis aux générations futures, car il procure à la communauté « un sentiment
d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité
culturelle et la créativité humaine ». Pour autant, cette notion de patrimoine immatériel
n’est pas totalement établie et immuable : elle est vouée à évoluer constamment en
fonction des changements internes et externes auxquels sont soumis ces groupes sociaux.
Bessière (2001) explique que le processus de patrimonialisation s’intéresse « aux
produits alimentaires, à la cuisine et aux manières de table » après s’être employé aux
« formes les plus visibles de la culture » comme l’art, l’architecture, les langues …
Dans le cas de l’univers agricole, Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 77) décrivent ce
processus de patrimonialisation comme englobant « l’ensemble des produits agricoles,
5 Baromètre de la perception de l’alimentation, étude CREDOC, aout 2009 [En ligne] Disponible sur < http://alimentation.gouv.fr/IMG/pdf/baromalim09pres-2_cle0d3a61.pdf > (Consulté le 10-03-2014) 6 Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, UNESCO, octobre 2003 [En ligne] Disponible sur : < http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001325/132540f.pdf > (consulté le 06-03-2014).
17
bruts et transformés, les savoirs et savoir-faire mobilisés, les productions artisanales
associées à l’activité agricole, ainsi que tous objets et savoirs liés à cet ensemble. » à
l’origine de la « construction d’un imaginaire commun autour des gastronomies locales ».
Le schéma ci-dessous explique les différentes étapes de ce processus :
Figure 3 : Les étapes de la patrimonialisation
2.2 Un vecteur d’identité locale.
« Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es. » disait Jean Anthelme Brillat-
Savarin, magistrat et gastronome réputé, en 1825, prouvant que, déjà à l’époque, les
cultures alimentaires territoriales étaient le reflet d’identités locales affirmées.
Aujourd’hui, cette question est éternellement moderne, car, même avec la
mondialisation, l’imaginaire collectif attache toujours un produit, une recette, un savoir-
Source : Hugues FRANÇOIS et al. « Territoire et patrimoine : la co-construction d'une dynamique et de ses ressources », Revue d’Économie Régionale &
Urbaine 5/ 2006 [En ligne] Disponible sur : < http://www.cairn.info/revue-d-economie-
regionale-et-urbaine-2006-5-page-683.htm > (Consulté le 03-03-2014)
18
faire alimentaire, un goût, une odeur à un territoire plus ou moins précis, en France comme
à l’étranger.
Fournié7 justifie :
« […] au même titre qu’une langue et d’un territoire revendiqué,
l’alimentation est un des signes d’appartenance identitaire. Chaque région
possède ses produits phares. Ceux-ci participent à la réputation
gastronomique et touristique d’un territoire en mettant en scène le savoir-
faire, l’histoire et le terroir. »
Par exemple, la gastronomie est, avec la mode, l’un des principaux stéréotypes de la
France à l’étranger. Selon une étude de l’image de la France à l’étranger8, 88% des
Marocains, 82 % des Japonais, 80% des Américains et 76 % des Allemands interrogés
voient la France comme leader dans le domaine de la cuisine et du vin.
Ce rapprochement collectif d’un patrimoine alimentaire à un territoire est dû à plusieurs
facteurs, c’est-à-dire à la zone de production de ce patrimoine, à sa zone de consommation
et à sa renommée sur et autour du territoire.
C’est par exemple le cas du sirop d’érable (Laurent Bourdeau et Pascale Marcotte) :
« Le sirop d’érable est associé à l’identité québécoise non seulement
parce que 85% du sirop d’érable mondial est produit dans la province, mais
aussi parce que sa production et sa consommation sont profondément
ancrées dans des traditions culinaires et culturelles. »9
Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 80) soulignent d’ailleurs que le touriste qui
« mange local » est, au moins en partie, intégré socialement « dans le groupe hôte », tandis
que « refuser la nourriture de l’autre peut apparaître comme une voie de rejet et
d’exclusion ».
Enfin, on remarque cette signature identitaire dans le fait que les traditions et les savoir-
faire liés à l’alimentation perdurent dans l’expression des marques d’identité de groupes
sociaux, même lorsque la structure de ceux-ci a subi de nombreuses modifications.
7 FOURNIE Amélie, Résistance culturelle régionale à travers des produits alimentaires. Mémoire de M1 SSAA, Toulouse : ISTHIA, 2013. 8 L’image de la France dans le monde, TNS Sofres, janvier 2012 [En ligne] Disponible sur : < http://www.tns-sofres.com///sites/default/files/2012.02.21-imageFrance.pdf > (Consulté le 01-03-2014) 9 ETCHEVERRIA Olivier et LEMASSON Jean-Pierre. Gastronomie, terroir et tourisme - Compte rendu des présentations et perspectives, Les Rendez-vous Champlain, mai 2006 [En ligne] Disponible sur : < http://www.rendezvouschamplain.com/pdf/gastronomie06.pdf > (Consulté le 05-03-2014)
19
Par exemple, les familles issues de l’immigration italienne aux USA, qui ne partagent
plus rien avec cette identité-là, continuent de cuisiner des plats inspirés ou repris des
traditions italiennes.10
« La cuisine, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. » illustre Chevrier, Directeur de
l’institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation.11
3. Un patrimoine générateur de tourisme.
Moulin 12 commence dès 1975 à établir les « particularités alimentaires des territoires
en Europe » comme l’ « une des motivations du voyage touristique ».
Pour Bessière, Tibère et Poulain (2013, p.75), le fait de valoriser le patrimoine
alimentaire par le tourisme se pose comme un levier privilégié du développement
territorial, capable de dynamiser tout à la fois l’agriculture, l’agro-alimentaire, les métiers
de bouche et la restauration.
Si, comme l’évoquent Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 72), les vacances sont une
quête de sens et d’identité, il convient de positionner la gastronomie comme partie
intégrante de cette quête, du voyage.
3.1 Le tourisme gourmand.
Le tourisme gourmand est une forme de tourisme ayant pour principale motivation une
expérience « alimentaire ».
Gérard Beaudet illustre cette définition d’exemples13,
« Le tourisme gourmand semble d’ailleurs se pratiquer aussi bien dans
un grand restaurant d’une capitale qu’à la ferme, dans une auberge de
village que dans un vignoble, voire dans un abri sommaire au sommet d’une
montagne ou sur une péniche. »
10 LEVENSTEIN Harvey et CONLIN Joseph. Les habitudes alimentaires des immigrants italiens en Amérique du Nord, 1986, p. 33 11 CHEVRIER Françis. Introduction, TDC N° 1064 – « LE REPAS GASTRONOMIQUE DES FRANÇAIS », novembre 2013. 12 MOULIN Léo, L’Europe à table. Introduction à une psychosociologie des pratiques alimentaires, Elsevier Séquoia, 1975. 13 BEAUDET Gérard. La géographie du tourisme gourmand, 2006, p. 10-14
20
Cserjo (2006) souligne que le tourisme gourmand s’est développé avec l’essor de
l’automobile14. En effet, c’est dans les années 1920 avec le développement du tourisme
automobile, que les populations s’intéressent et peuvent partir à la découverte des
territoires qui les entourent (Bessière, 2012). L’acte de manger, besoin physiologique selon
Maslow, pousse naturellement les touristes à « manger local » et à découvrir le patrimoine,
les traditions alimentaires de ces territoires qu’ils visitent. L’apparition des premiers guides
gastronomiques, comme celui de Curnonsky & Rouff, ou parallèlement du Guide Michelin
qui étend son domaine à celui des restaurants dès 1920, favorise l’essor de ces voyages
gastronomiques. (Bessière, Tibère, Poulain, 2013, p. 74)
Figure 4 : Couverture du guide de Curnonsky & Rouff, « La Savoie », 1923.
Source : [En ligne] Disponible sur : < http://www.delcampe.net/page/item/id,207739961,var,La-France-gastronomique-Curnonsky-Rouff-cuisine-recette-auberge-Savoie-EO-1923,language,F.html#.UygXVIWegdo >
(Consulté le 15-03-2014)
Comme nous le rappellent Bessière, Tibère et Poulain (2013, p.75), le voyage est une
quête de sens (soi, autre et ailleurs) mais aussi une échappatoire du quotidien. Le voyage
gourmand est donc une quête de « connaissances et d’expériences alimentaires » et une
rupture avec les restrictions et retenues alimentaires du quotidien.
3.2 Une composante à part entière d’autres formes de tourisme.
Même lorsque le patrimoine alimentaire n’est pas la motivation principale du voyage, il
s’avère que sa pluridisciplinarité en fait non seulement une composante indissociable du
14 CSERGO Julia et LEMASSON Jean-Pierre. Voyages en Gastronomies, 2008, p. 11
21
voyage, mais également un « rôle moteur dans l’imaginaire du touriste »15 (Scheffer &
Piriou, 2009)
Comme nous avons pu le voir précédemment, si l’on s’en réfère à la pyramide de
Maslow, l’acte de manger est un besoin physiologique, c’est-à-dire le plus vital. Il est
donc impossible de s’y soustraire, y compris lorsque l’individu pratique le tourisme.
Associée à la volonté de découvrir une autre culture, de s’ouvrir à une ou d’autres
traditions, modes de vie, la nourriture, si elle n’est pas l’élément principal du voyage,
occupe quand même une place de choix lors de celui-ci. C’est ainsi une part intégrante de
l’expérientiel touristique, qui constitue une part importante du budget moyen des
touristes16.
Goûter aux nourritures locales suscite des émotions, au même titre que partager un
rituel, s’imprégner de l’histoire d’un lieu … Il est donc naturel que le touriste en voyage,
même si cet aspect présente de fortes disparités selon les différentes clientèles de voyage,
cherche à s’imprégner des cultures alimentaires de la destination qu’il visite, pour
découvrir des goûts, partager une convivialité, apprendre sur la culture et les traditions
locales, communiquer…
15 « SCHEFFER Sandrine et PIRIOU Jérôme, LA "GASTRONOMIE" DANS LA PROMOTION D’UNE DESTINATION TOURISTIQUE : DE L’IMAGE AUX LIEUX DE PRATIQUES (ANALYSE COMPAREE DE LA NORMANDIE ET DE LA BRETAGNE), 2009 [En ligne] Disponible sur < http://www.psdr-ra.fr/documents/BDD/PSDR3/Liproco/Tourisme-gourmand-CC-article%20ASRDLF2009comschefferpiriouardslf2009.pdf > (Consulté le 15-02-2014) 16 ANTON CLAVE Salvador et KNAFOU, Rémy. Gastronomie, Tourisme et Mondialisation, 2012 [En ligne] Disponible sur : < http://www.viatourismreview.net/PDF/Tourisme_gastronomie_mondialisation_FR.pdf > (Consulté le 14-02-2014)
22
Chapitre 2 – Du producteur au touriste
1. Les producteurs comme ambassadeurs des savoir-faire locaux.
Les producteurs représentent, à travers leur image, leur savoir-faire et leurs produits,
l’identité non seulement alimentaire d’un territoire, mais également les valeurs et les
traditions plus profondes, qui dépassent le domaine de la gastronomie, liées à ce même
territoire.
1.1 Conjoncture des producteurs de Pays en France.
Selon une récente étude de l’INSEE17, on dénombre aujourd’hui 515 000 exploitations
agricoles en France, soit moins de la moitié du nombre d’exploitations d’il y a 20 ans,
tandis que le volume global généré par ces exploitations s’est maintenu.
Si l’on considère que les producteurs de pays sont les exploitations qui vendent en
circuits courts, une étude d’Agreste Primeur18 révèle que 107 000 exploitants étaient
concernés en 2010 soit 21% du parc national à cette date. 10% de ces exploitations étaient
certifiées « agriculture biologique » (2% en circuit traditionnel) et une grande partie
déclarait avoir adopté des pratiques similaires. Enfin, on peut noter un contraste important
dans la représentation de ces producteurs de pays selon le territoire concernée :
Nous remarquons qu’en PACA et en Rhône-Alpes, un tiers des exploitants choisit de
vendre en circuit court19. En Corse et dans les DOM, ce type de distribution est encore plus
plébiscité. A l’inverse, les exploitants bretons, « très souvent organisés en filières », «
empruntent plutôt les circuits longs ».
Figure 5 : Une implication contrastée dans les circuits courts
17 INSEE, Exploitations agricoles étude dans Tableaux de l'Économie Française, février 2014 [En ligne] Disponible sur : < http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=T14F172 > (Consulté le 12-03-2014) 18 SSP pour Agreste Primeur, Commercialisation des produits agricoles, janvier 2012 [En ligne] Disponible sur : < http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_primeur275.pdf > (Consulté le 28-02-2014) 19 ADEME, Les circuits courts alimentaires de proximité, Les Avis de l’ADEME, avril 2012 [En ligne] Disponible sur : < http://www.presse.ademe.fr/files/avisademecircuitscourtsalimentation_avril2012.pdf > (Consulté le 28-02-2014)
23
Source : SSP – Agreste – Recensement agricole 2010 - résultats provisoires
La vente de produits agricoles par circuits courts représente une part de l’activité
considérable pour beaucoup d’exploitations en France. En effet, la vente directe concerne
toutes les filières, et ce de la matière première au produit complexe et fini. Par exemple et
d’après le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt20, ce sont 7% des
fruits et légumes qui sont distribués par les circuits courts (AMAP, vente directe …).
1.2 Un rôle d’émissaire.
Les producteurs sont de véritables ambassadeurs du terroir.
Ils sont les émissaires des savoir-faire locaux, de la qualité des sols, des produits et des
techniques.
En effet, ce sont eux qui créent puis entretiennent et véhiculent la renommée culinaire et
gastronomique de leur territoire.
20 Alimentation.gouv.fr, Les circuits courts [En ligne] Disponible sur : < http://agriculture.gouv.fr/circuits-courts > (Consulté le 03-03-2014)
24
Le retour à des valeurs plus locales marque un regain de popularité ainsi que la
revalorisation du statut social du producteur de pays auprès des consommateurs et des
touristes qui aspirent à découvrir les valeurs alimentaires territoriales.
« Malgré les prix compétitifs qu'offrent les multinationales, les petits
producteurs agricoles gagnent en popularité depuis que les consommateurs
veulent de plus en plus connaître la provenance et la composition de leurs
aliments. »21
Au-delà de son savoir-faire, c’est aussi l’être humain qu’on valorise. Le producteur est
l’individu derrière l’entreprise, et c’est aussi à lui que l’on s’intéresse, car la gestion d’une
exploitation agricole est une passion, un métier et que la dimension humaine qui permet
son maintien est naturellement et directement en lien avec les résultats qu’elle produit.
Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 79), en décomposant l’imaginaire et l’expérientiel
alimentaire au court du voyage, font ressortir cette dimension humaine en expliquant que le
voyage est un « temps privilégié de contrôle et de connaissances alimentaires » pour
« dialoguer avec le producteur » et « manger sur place » et ainsi « réduire la distance
avec le produit consommé ».
2. L’agritourisme comme vitrine du terroir.
2.1 Un moteur du tourisme rural.
S’il génère moins de revenus que d’autres espaces, l’espace rural est le premier espace
touristique fréquenté par les français en nombre de séjours22. Il véhicule auprès des
citoyens, des touristes l’image de la nature, de la campagne, du « vivant », et d’un espace
de « respiration et de redécouverte », dans lequel sont sollicités et s’expriment pleinement
les cinq sens.
21 Radio-Canada, Les petits producteurs gagnent en popularité, article du 17-09-2011 [En ligne] Disponible sur : < http://www.radio-canada.ca/regions/colombie-britannique/2011/09/17/002-petits-agriculteurs-multinationales-popularite.shtml > (Consulté le 18-03-2014) 22 ARTIGUE Bernard. L’agritourisme : miroir du dynamisme économique et de l’attractivité du territoire, dossier de Revue Agritourisme, Juillet 2008 [En ligne] Disponible sur : < http://www.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/thematiques/Consommer_autrement/Accueil_ferme/Revue_Agritourisme.pdf > (Consulté le 14-03-2014)
25
Le tourisme rural présente l’avantage d’être moins soumis au phénomène de
saisonnalité que d’autres formes de tourisme, même si la saison estivale reste privilégiée.
Hélène Garcin23 présente l’agritourisme comme « un moyen de diversification: un
complément de revenus grâce à la production de services touristiques, une participation
au dynamisme culturel local, et une protection du patrimoine architectural et paysager ».
Elle inscrit donc l’agritourisme comme un processus de recherche d’indépendance de
l’exploitant vis-à-vis de sa production, via la diversification de ses activités. L’exploitant
s’oriente alors vers la production touristique de toute sorte : hébergement de caractère,
excursions sportives, visites d’exploitations, dégustations, animations, restauration, ateliers
…
Ainsi, selon le recensement agricole de 200524, plus de 3 % des exploitations agricoles
en France exerçaient une activité liée au tourisme. Les deux tiers des exploitations exerçant
une activité touristique proposent un hébergement, et près de 16 % une activité de
restauration.
Figure 6 : Exploitations exerçant des activités liées au tourisme.
Source : Agreste – Recensement agricole
Par ailleurs, Garcin justifie cet agritourisme comme un levier territorial pour ces espaces
urbains. Celui-ci ayant des impacts et des retombées d’ordre économique, social, politique,
23 GARCIN Hélène, L’appartenance des agriculteurs aux réseaux de labellisation agritouristiques. Mémoire de M2 TD, Foix : ISTHIA, 2011. 24 Revue Agritourisme, Juillet 2008 [En ligne] Disponible sur : < http://www.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/thematiques/Consommer_autrement/Accueil_ferme/Revue_Agritourisme.pdf > (Consulté le 14-03-2014)
26
il peut, selon la gestion qui est faite de ces éléments, s’avérer réellement positif pour les
populations locales :
« D’autre part, la transversalité de l’agritourisme sur un territoire peut
permettre le maintien du service public, du lien social, de la culture, de
l’emploi… L’agritourisme et les agriculteurs ont donc un rôle important au
niveau social et économique par le développement des activités
agritouristiques. De ce fait, la ressource économique créée est un vecteur de
développement pour le territoire. Par conséquent, la population présente en
milieu rural sera maintenue grâce à l’attractivité du milieu. »
Bessière, Tibère et Poulain (2013, p. 76), parlent d’une « redéfinition partielle du métier
d’agriculteur (c’est le cas des activités agritouristiques comme la vente de produits
fermiers ou les goûters à la ferme) » et peut éventuellement « s’accompagner de retombées
positives en termes d’emplois directs et indirects (maintien ou développement) ».
2.2 Un moyen de transmettre des connaissances et des techniques.
D’après Poulain25, le tourisme est une sorte de « média qui donne à voir à une
population de vacanciers des produits dans leur univers naturel et culturel ». Les produits
alimentaires n’échappent pas à cette définition, d’autant plus lorsqu’ils sont une
composante majeure du voyage comme cela peut être le cas dans l’agritourisme.
L’agritourisme est en effet un moyen idéal pour appréhender le produit alimentaire dans
un contexte qui lui est propre, avec les valeurs qui l’entourent, … Le rôle de l’exploitant
qui s’ouvre à l’agritourisme autour de la gastronomie est de véhiculer cette image, mais
aussi de la partager, de la faire s’approprier par les touristes. Cette valorisation passe par la
transmission, l’apprentissage des spécificités du produit, de son histoire, des signes de sa
qualité, des différents moyens de transformation et de consommation de ce produit. Tous
ces éléments constituent le savoir-faire du producteur qui le partage avec ses hôtes dans le
cadre de son offre agritouristique.
Cet aspect est d’autant plus important que cette transmission peut avoir des effets à plus
long termes sur les comportements du touriste : en effet, suivant l’expérience qu’il a eu
durant son voyage, « la qualité de cette découverte peut, après le séjour et une fois le
touriste de retour dans son lieu de vie habituel, favoriser la consommation de ces
produits. ». (Bessière, Tibère, Poulain, 2013, p.76)
25 POULAIN Jean-Pierre, Le goût du terroir et le tourisme vert à l’heure de l’Europe, Ethnologie française, tome 27, 1997
27
3. La vente directe et les circuits courts.
Il convient de différencier la vente directe et les circuits courts. Cependant, les deux
méthodes de distributions partagent plusieurs caractéristiques communes. La plus
importante d’entre elles est certainement la proximité. Elles sont généralement liées à
l’agriculture biologique, et ne cherchent pas nécessairement à remplacer les habitudes liées
à l’agriculture intensive, en étant plutôt perçue des deux côtés comme une complémentarité
à celle-ci.
3.1 Une relation directe producteur-consommateur/touriste.
Moinet (2010, p.21) nous éclaire sur les définitions des circuits courts, et des ventes
directe :
Dans le cas d’une vente directe, le producteur est lui-même présent lors de la vente au
touriste, il n’y a aucun intermédiaire. Moinet liste les différents types de ventes directes.
Tableau 1 : Les ventes directes
Ven
te d
irec
te (
san
s in
term
édia
ire)
Vente à la ferme
Salle de vente
Distributeur automatique
Vente de paniers
Contrats d’approvisionnement
Ferme de cueillette
Marchés à la ferme
Restauration ou petite restauration :
Ferme auberge, table d’hôte, casse-croûte, assiette,
sacs pique-nique, goûters...
Visite avec dégustation
Vente à domicile Démarchage
Tournée
Vente sur les marchés et les salons
Foire et marché
Marché de producteurs
Salon
Ventes en points de vente
Point de vente individuel.
Point de vente collectif. (AMAP)
Vente de paniers collectifs.
MOINET François, Vente directe & circuits courts, 2010, p.22
28
En revanche, on appelle communément un circuit court un circuit de distribution de
proximité qui comporte un seul intermédiaire au maximum. Cet intermédiaire peut-être
« un restaurateur, un transformateur, un grossiste, un détaillant, une société commerciale,
internet… ».
Tableau 2 : Les circuits courts
Cir
cuit
s co
urt
s
Vente à distance Publipostage
Internet
Vente à la restauration Restaurants
Restauration collective
Vente aux commerçants ou intermédiaires
Magasins et Grandes Surfaces
Coopératives ou similaire
Structures de revente
Dépôts-ventes
MOINET François, Vente directe & circuits courts, 2010, p.23
On remarque que la présence de l’intermédiaire permet de s’affranchir en partie de la
barrière géographique. Pour limiter cette étendue, on utilise le terme de « circuits courts de
proximité » lorsqu’on restreint la distribution à un rayon de 80 kilomètres.
3.2 Une démocratisation récente.
Le regard de la société évolue sur ces circuits de proximité. D’après une étude26, les
critères de consommation les plus importants sont le prix, le goût, la qualité, la sécurité
alimentaire, mais également l’origine et le label du produit qui sont de plus en plus au cœur
l’attention des consommateurs.
Figure 7 : Re-hausse du critère label de qualité, baisse du critère prix...
26 Baromètre de la perception de l’alimentation, étude CREDOC – Aout 2009 [En ligne] Disponible sur < http://alimentation.gouv.fr/IMG/pdf/baromalim09pres-2_cle0d3a61.pdf > (Consulté le 10-03-2014)
29
Baromètre de la perception de l’alimentation, étude CREDOC – Aout 2009
Selon Moinet (2010, p.32-44), la demande de produits biologiques a considérablement
augmenté depuis le début des années 2000. Même si l’offre progresse pour s’adapter et
répondre à cette hausse de la demande, il est difficile, voire impossible pour l’instant pour
les producteurs de fournir les grands centres urbains, ou la restauration collective en
produits biologiques. Ces difficultés d’approvisionnement couplées à une forte chute de
l’actif agricole expliquent une forte dépendance de l’extérieur et l’importation massive de
produits biologiques depuis l’étranger (hors viande et vins bio pour lesquels la France est
autosuffisante).
Pour l’auteur, il convient donc de former les agriculteurs à ce mode de distribution en
expansion, et d’organiser efficacement les ventes directes et les circuits courts afin de
palier à la demande et au manque d’autonomie alimentaire qui, « en cas d’effondrement
économique », « pourrait poser des problèmes graves ».
30
Chapitre 3 – Communiquer aujourd’hui le patrimoine gastronomique
1. Les TIC appliquées au domaine touristique
1.1 Approche globale des TIC
Selon l’UNESCO27,
« les technologies de l’information et de la communication désignent
l’ensemble d’outils et de ressources technologiques permettant de
transmettre, enregistrer, créer, partager ou échanger des informations,
notamment les ordinateurs, l’internet (sites web, blogs et messagerie
électronique), les technologies et appareils de diffusion en direct (radio,
télévision et diffusion sur l’internet) et en différé (podcast, lecteurs audio et
vidéo et supports d’enregistrement) et la téléphonie (fixe ou mobile,
satellite, visioconférence, etc.). »
L’utilisation et la concrétisation TIC se sont aujourd’hui vraiment démocratisées, et sont
utilisées par une grande partie de la population pour obtenir de l’information.
On emploie le terme TIC au lieu de celui de NTIC (NOUVELLES Technologies de
l’information et de la communication), lorsque la « nouvelle » technologie concernée
devient « obsolète », et retombe au « niveau de simple TIC ». Certaines TIC sont donc
éphémères et sont rapidement délaissées, tandis que d’autres sont adoptées
progressivement par les professionnels et le grand public (Perez, 2013, p.15).
Selon la définition de l’OCDE, les TIC regroupent plusieurs branches :
Tableau 3 : Définition du secteur des TIC de l’OCDE basée sur la CITI Rév.4
27 ISU, Glossaire [En ligne] Disponible sur : < http://glossary.uis.unesco.org/glossary/fr/home > (Consulté le 17-01-2014)
31
CODE CITI DESCRIPTION
Fabrication des TIC 2610 Fabrication de composants électroniques et de dispositifs d’affichage
2620 Fabrication d’ordinateurs et de matériel périphérique
2630 Fabrication de matériel de communication
2640 Fabrication de matériel électronique grand public
2680 Fabrication de supports magnétiques et optiques
Commerce des TIC 4651
Commerce de gros d’ordinateurs, de matériel périphérique et de logiciels d’ordinateurs
4652
Commerce de gros de parties et d’équipements électroniques et de télécommunication
Services des TIC 5820 Édition de logiciels
6110 Activités de télécommunications par câble
6120 Activités de télécommunications sans fil
6130 Activités de télécommunications par satellite
6190 Autres activités de télécommunications
6201 Activités de programmation informatique
6202
Activités de conseils en matière informatique, et de gestion des moyens informatiques
6209
Autres activités de services concernant la technologie de l’information et l’informatique
6311 Traitement de données, hébergement et activités connexes
6312 Portails d’entrée sur le Web
9511 Réparation d’ordinateurs et de matériel périphérique
9512 Réparation de matériel de communication
Source : OCDE, OECD Guide to Measuring the Information Society 2011, [En ligne] Disponible sur : < http://www.oecd.org/science/sci-tech/oecdguidetomeasuringtheinformationsociety2011.htm > (Consulté le 17-03-
2014)
Dans notre cas, et afin de cibler les évolutions les plus actuelles du secteur, ainsi que
celles à prévoir, nous nous intéresserons particulièrement au domaine du web touristique
(Sites internet vitrines et de vente en ligne) et, puisque la frontière entre les deux tend à
s’estomper, à celui du m-tourisme (technologies mobiles appliquées au tourisme). Enfin,
nous nous intéresserons à l’aspect participatif du web et de la communication sur internet,
notamment à travers les réseaux sociaux.
1.2 Les TIC comme outil de communication touristique
Selon Gallouj et Leroux28, le tourisme est le premier secteur sur le web, en comptant
aujourd’hui pour 30 à 40% des ventes en ligne des entreprises françaises. Ils ajoutent que
« d’autres enquêtes menées par le cabinet Raffour interactif montrent par exemple que
28 GALLOUJ Camal et LEROUX Erick, E-tourisme, innovation et modes d'organisation, Management & Avenir, 2011/2 n° 42, p. 213-231
32
plus de 90% des voyageurs s’informent sur Internet avant d’aller en agence ou encore que
plus de la moitié des touristes français font leurs préparatifs sur le net ».
Il convient aussi d’ajouter à ce constat les utilisateurs d’information mobile via les
smartphones, dont l’usage se répand à grande vitesse en France. Début 2010, on
dénombrait en France plus de 32 millions d’utilisateurs d’internet mobile29. Cette évolution
des TIC vers une ultra-mobilité, en fait naturellement un outil de choix pour le tourisme
(qui induit la mobilité) par la complémentarité de cette approche.
Les TIC peuvent donc se révéler être de précieux moyens de communications pour les
structures touristiques.
Il est absolument indispensable pour la structure touristique qui décide de communiquer
via les TIC d’élaborer une véritable stratégie de communication. Elle permettra de définir
des objectifs (suivant ses moyens, son positionnement, sa taille, sa cible) et de déterminer
les moyens et les outils les plus adaptés pour y parvenir.
Enfin, une autre caractéristique est à dégager de l’avènement du web dans le secteur du
tourisme : la dernière décennie a vu apparaître le web participatif, à travers les réseaux
sociaux, les blogs, les sites communautaires, les forums … 30Dans le cadre du tourisme, les
internautes (consommateurs, touristes) se placent eux-mêmes en véritables acteurs de cette
communication touristique, en en devenant des vecteurs privilégiés. Toutes les
composantes du voyage sont concernées (transport, hébergement, restauration, activités…).
Cet échange permanent entraine également des tendances comme par exemple, celle très
controversée mais aussi vulgarisée de photographier ses repas avant de les partager avec
ses contacts.
2. La valorisation du patrimoine immatériel
2.1 La valorisation du patrimoine par l’e-tourisme
La valorisation du patrimoine est aujourd’hui un véritable enjeu pour les acteurs du
tourisme. A ce titre, les possibilités et les innovations proposées par les TIC représentent
29 Observatoire trimestriel des marchés des communications électroniques en France, 1er trimestre 2012 [En ligne] Disponible sur : < http://www.arcep.fr/index.php?id=36 > (Consulté le 16-03-2014) 30 TREBERN Margot, La promotion d’un territoire par la valorisation de son patrimoine culturel immatériel, Mémoire de M1 TD, Foix : Cétia, 2012, p. 73
33
un potentiel énorme pour protéger et diffuser ce patrimoine. En effet, les initiatives dans ce
domaine sont nombreuses et sont le reflet d’un réel engagement de la part des acteurs du
tourisme pour la protection de cette identité.
Comme le précise une étude IRIS31,
« Ces différentes expériences cherchent à établir un lien durable avec les
visiteurs et leur proposer une offre culturelle adaptée à leur profil.
L'exposition peut alors mettre l'accent sur l'émotion et la curiosité,
l'acquisition de connaissance à travers des compléments d'informations
étant transférée après la visite et en fonction des attentes de chaque
visiteur. »
Par conséquent, les outils et technologies mis en œuvre peuvent être nombreux et variés,
leur utilisation dépend des moyens de la structure qui les emploie, de leur degré de
connaissance et de maîtrise par la structure et de leur adoption par le grand public. C’est
pourquoi on retrouve des outils très utilisés (Sites internet, audioguides), et d’autres, pour
l’instant moins répandus mais qui se démocratisent rapidement (Applications mobiles,
Réalité augmentée, hologrammes).
En ce qui concerne l’alimentaire, patrimoine immatériel, pour Bessière, Tibère et
Poulain (2013, p. 77),
« Derrière les termes (et les mythes) de “tradition”, “d’authenticité” et
de “patrimoine”, on repère l’émergence d’une forme de prise de conscience
de la part des professionnels et des acteurs institutionnels du tourisme. Des
dispositifs de valorisation et de labellisation sont ainsi mis en place à divers
niveaux du patrimoine matériel et immatériel alimentaire, au même titre que
pour l’architecture, l’art, l’artisanat mais aussi le religieux et le folklore
(les contes, par exemple). »
Les TIC représentent donc un outil innovant de sauvegarde, de valorisation et de
transmission de ce patrimoine. (Tables interactives, …)
2.2 Communiquer sur de l’immatériel
Il n’est pas évident de communiquer sur des ressources immatérielles et de valoriser du
« non-palpable » sur un support numérique. Qu’il s’agisse de valeurs, de traditions, de
connaissances, d’art, de pratiques, ces éléments, inconsistants et invérifiables par l’individu
31 IRIS, Valoriser le patrimoine culturel – l’apport du numérique, Etude 2007 [En ligne] Disponible sur : < oten.fr/IMG/pdf/Etude_IRIS_Valoriser_le_patrimoine_culturel_l_apport_du_numerique_20071213-2.pdf > (Consulté le 15-03-2014)
34
et qui ne bénéficient pas, contrairement aux ressources matérielles, d’un référentiel
tangible, sont des artefacts inéluctablement liés à un imaginaire collectif établi, qui est long
et délicat à créer, à modifier.
Pour Monsieur [Z], chargé de mission dans un PNR (Annexe C), cet imaginaire repose
sur une communication efficace née d’un argumentaire solide :
« Disons que forcément quand on veut promouvoir de l’alimentaire, des
choses typiques originaires d’un territoire à fort caractère, faut pouvoir
développer un argumentaire qui renvoie vers des choses immatériels, faut
développer un imaginaire. »
Dans le cas de l’agro-alimentaire, le « marketing gustatif » est fréquemment utilisé par
les entreprises concernées pour leur promotion. L’enjeu est de donner envie au
consommateur potentiel de goûter le produit, de connaître la marque. Il est d’autant plus
difficile lorsque ce marketing n’est que visuel (C’est le cas pour l’instant sur les NTIC), et
que l’on doit communiquer un goût, une saveur, une texture, un parfum, sans pouvoir
transmettre ces éléments au consommateur. Aussi, et comme le développe Monsieur [Z]
(Annexe C), il est donc primordial de jouer sur les émotions, sur les rêves, les sentiments
du consommateur pour susciter l’envie de découvrir le produit :
« Mais après un patrimoine immatériel ça peut être évoqué par des
slogans, par un logo, par des photos…. Des photos qui renvoient vers des
odeurs, des saveurs. Donc surtout quand on est sur l’alimentaire, on se doit
d’être sur des choses immatérielles. Ce côté immatériel ça peut être aussi
des souvenirs, mémoire collective. »
Au final, le professionnel se retrouve dans la même situation que pour vendre un
parfum : il faut faire rêver le consommateur.
3. Quelle cible pour ce marché ?
3.1 Profil des consommateurs d’e-tourisme en France
On emploie le terme d’e-tourisme lorsqu’on parle des activités du secteur du tourisme
sur internet.
35
D’après le Baromètre Guy Raffour #et932, le marché du e-tourisme continue de se
développer, et ce de façon importante :
La préparation des séjours de tourisme de loisirs en ligne a considérablement évolué
depuis le début des années 2000 :
Figure 8 : Préparation en ligne des séjours de tourisme de loisirs, évolution de 2003 à
2012.
Source : Nouvelles tendances touristiques et tourisme en ligne, étude Guy Raffour pour #et9, 2013 [En Ligne] Disponible sur : < http://fr.slideshare.net/Rencontres-etourisme/barometre-guy-raffour-et9 > (Consulté le 17-03-2014)
L’évolution du taux de réservations en ligne est aussi importante :
Figure 9 : Evolution du taux de réservation en ligne parmi les français partis.
32 GUY RAFFOUR pour #et9, Nouvelles tendances touristiques et tourisme en ligne, 2013 [En Ligne] Disponible sur : < http://fr.slideshare.net/Rencontres-etourisme/barometre-guy-raffour-et9 > (Consulté le 17-03-2014)
36
Source : Nouvelles tendances touristiques et tourisme en ligne, étude Guy Raffour pour #et9, 2013 [En Ligne] Disponible sur : < http://fr.slideshare.net/Rencontres-etourisme/barometre-guy-raffour-et9 > (Consulté le 17-03-
2014)
L’aspect social est également très présent, avec 20% des internautes qui consultent les
réseaux sociaux pour préparer un séjour, et seulement 6% des internautes qui déclarent ne
pas avoir confiance dans le contenu des avis de consommateurs dans le tourisme.
L’évolution dans le domaine de la mobilité est aussi frappante : alors que le shopping en
ligne séduit aujourd’hui plus de 8 internautes français sur 10, le m-commerce décolle. En
décembre 2012, 9,2% des usagers mobiles français avec Smartphone ont acheté un
produit/service depuis leur téléphone.33
D’après une étude de Google34, les voyages sont le troisième secteur pour lequel les
utilisateurs de smartphones cherchent des informations (35% utilisent le smartphone pour
cette démarche), après les produits (64%), et les restaurants, les cafés et les bars (48%).
Selon l’étude Raffour, « 16,6 millions d’internautes sont équipés d’un smartphone et
représentent ainsi 18% des partants. 5,5 millions d’entre eux préparent ou réservent un
séjour depuis leur smartphone. Une grande majorité trouve cela pratique. »
Comme nous pouvons l’observer sur l’annexe A, les consommateurs d’internet mobile
sont majoritairement des hommes urbains âgés de 35 à 44 ans.
33 ComScore, Tendances Clés du Digital en France et leur Impact pour l’Avenir, mars 2013 [En ligne] Disponible sur : < http://www.comscore.com/fre/Insights/Presentations_and_Whitepapers/2013/2013_France_Digital_Future_in_Focus > (Consulté le 12-03-2014) 34 GOOGLE, Notre planète mobile : France, mai 2013 [En ligne] Disponible sur : < http://services.google.com/fh/files/misc/omp-2013-fr-local.pdf > (Consulté le 12-03-2014)
37
3.2 Evolutions possibles
Dans les années à venir, il y a fort à parier que les technologies mobiles, par leur
évolution et la praticité qu’elles apportent, continuent de se démocratiser (tablettes) et
surpassent à plus long terme l’usage d’internet sur ordinateur, avec une mobilité accrue et
des données accessibles partout par les utilisateurs (Développement des réseaux mobiles,
utilisation des services type « Cloud »)
L’intérêt suscité par les réseaux sociaux croît également rapidement, les utilisateurs
partageant et consultant de plus en plus les avis sur les voyages, et il est très probable que
cette tendance continue à progresser dans les années à venir.
Il n’est pas non plus périlleux de miser sur un développement vers un web encore plus
participatif, où l’utilisateur et son cercle d’amis-connaissances sont au centre de
l’expérience, et conditionnent l’ergonomie et le design du web de demain.
Enfin, les NTIC étant des outils ayant déjà fait leurs preuves en matière de
développement35, les projets évoluant dans ce sens ont des chances de se multiplier,
d’envergure locale ou à plus grande échelle.
35 Le futur des NTIC pour le développement : Maintenant, c'est bientôt ?, Global Voices, décembre 2009 [En ligne] Disponible sur : < htttp://fr.globalvoicesonline.org/2009/12/16/25318/ > (Consulté le 14-03-2014)
38
Conclusion de la Partie I
Dans cette première partie nous avons pu constater que certaines notions sont
complexes à aborder, et qu’il est très difficile d’être exhaustif sur des thèmes confus et
sujet à controverses comme le tourisme ou le patrimoine, ou sur des idées qui évoluent en
permanence comme les TIC. Nous avons néanmoins tâché de dégager les principes
fondamentaux et les caractéristiques principales de ces idées pour les aborder sereinement
par la suite.
L’alimentation est aujourd’hui bien plus qu’un simple moyen de subvenir à un besoin
physiologique. Il s’agit d’un ensemble de composantes identitaires des individus d’un
territoire. L’adage « Dis-moi ce que tu manges, je te dirais qui tu es » reflète parfaitement
ce constat, car les particularités alimentaires locales forment une partie de l’identité
culturelle d’un groupe. Ces particularités alimentaires ont peu à peu constitué des éléments
du voyage, puis des motifs de déplacement touristique à part entière.
Les producteurs du terroir étant les ambassadeurs de ce patrimoine, nous avons pu
identifier leur rôle comme décisif dans ces pratiques touristiques. Ainsi, l’agritourisme
permet entre autre de s’imprégner de ces spécificités alimentaires des territoires, et les
producteurs sont contraints d’effectuer leur communication en prenant en compte cet
aspect-là.
Cette communication étant aujourd’hui liée au TIC, il nous semblait évident de définir
les TIC et en quoi elles sont un outil de communication touristique, notamment lorsqu’il
s’agit de valoriser des ressources immatérielles d’un territoire comme le patrimoine
alimentaire.
On peut donc se demander en quoi les TIC peuvent-elles accompagner les producteurs
de pays dans la valorisation du patrimoine alimentaire d’un territoire à travers la
distribution en circuits de proximité?
39
Partie II -
LES TIC COMME OUTIL DE
VALORISATION DU TERROIR –
Les TIC au service des producteurs
40
Introduction de la Partie II
La première partie nous a permis de démontrer que le secteur de l’agriculture se
développe et s’ouvre à de nouvelles approches, comme celle du tourisme, ou la vente en
circuits de proximité. Nous avons également abordé les consommateurs de tourisme, de
produits locaux et de technologies de l’information et de la communication, avec une
demande qui évolue conjointement avec la conjoncture actuelle.
Dans cette seconde partie, nous allons lier ces différentes approches pour analyser l’état
actuel de l’utilisation en milieu rural des NTIC pour le développement des circuits courts,
et examiner les différentes possibilités de l’outil vis-à-vis des attentes des touristes et des
producteurs.
41
Chapitre 1 – L’organisation, le regroupement et la formation des producteurs comme
moyens de renforcer la compétitivité.
1. L’organisation entre producteurs dans le but de diviser et de partager les outils et les
tâches.
Il existe différents moyens pour les producteurs de se regrouper. Bénéficier de soutien,
matériel ou non, du rayonnement d’une marque commune : les intérêts de ces démarches
sont multiples, c’est pourquoi ces réseaux et regroupements se multiplient aujourd’hui.
1.1 Le partage des moyens de production et des compétences : une solution pour et une
visibilité accrue et une meilleure distribution.
Une telle organisation permet de regrouper des producteurs qui souhaitent évoluer vers
un objectif commun. Le regroupement de producteurs a plusieurs avantages et peut
faciliter leur organisation, leur production et leur distribution :
- il permet aux producteurs de mettre en commun des outils matériels comme du
matériel agricole, des locaux de production, des structures coopératives ou des
points de vente collectifs, et de réduire ainsi les dépenses ;
- ils ouvrent aussi la voie à un partage de connaissances, de savoir-faire et de
services ;
- enfin, le regroupement permet une visibilité, en partageant des prospects, des
moyens et des techniques de communication, avec la possibilité d’une identification
commune qui
Ces associations permettent de satisfaire des clientèles précises ou étendues, en
mutualisant un carnet de prospects. A long terme, cette coopération se traduit parfois
par la création d’une plate-forme commune d’approvisionnement couplée à un site
internet de vente en ligne (paniers, produits unitaires), ou simplement de commandes,
comme souhaite le développer Mademoiselle [X], présidente d’une association de
consommateurs en Ariège (Annexe B).
1.2 Les regroupements de producteurs
42
- Les coopératives représentent la grande majorité des associations de producteurs. En
2010, 90 % des exploitations étaient adhérentes à une coopérative. Le secteur représentait
alors 40 % de l'agroalimentaire36.
- Les GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation en Commun) représentent des
agriculteurs associés sous la forme d’une société civile agricole. Elles permettent la
réalisation de travaux communs et la possibilité d’une vente commune.37
Plusieurs associations créées par des consommateurs ou des structures externes
permettent aussi à des agriculteurs de se regrouper, comme par exemple :
- Les AMAP (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne), qui sont des
associations représentées par un contrat entre producteurs et consommateurs. Les
consommateurs s’engagent sur une durée (saison) à acheter la production d'un agriculteur.
Chaque semaine, celui-ci prépare un panier avec les produits frais de saison (la diversité
étant importante dans le panier) que le consommateur viendra récupérer dans un lieu défini
au départ.
- La Ruche qui dit Oui ! est un site web de commande de produits fermiers en ligne. Les
consommateurs, regroupés via le site sur une « Ruche » locale, préparent une commande
groupée à un producteur qui ne se déplacera pour distribuer le produit dans un lieu
convenu que s’il atteint un minimum de commandes fixé au départ. Aujourd’hui il y a 392
Ruches ouvertes et 208 autres en construction.38
- Le Panier des Familles est un site web qui vend des produits alimentaires provenant
d’agriculteurs locaux et les livre à des particuliers habitant dans les villes et leurs
alentours. Créé en 2009, le concept s’est étendu et couvre désormais 4 villes françaises :
Bordeaux, Nantes, Toulouse et Versailles.
2. Des initiatives à plus grande échelle
36 La France Agricole. Du producteur au consommateur [En ligne] Disponible sur : < http://www.lafranceagricole.fr/l-agriculture/panorama-de-l-agriculture/du-producteur-au-consommateur-19870.html > (Consulté le 20-03-2014) 37 Ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. Les GAEC [En ligne] Disponible sur : < http://agriculture.gouv.fr/gaec > (Consulté le 04-03-2014) 38 La Ruche qui dit Oui ! - Dossier de presse septembre 2013 [En ligne] Disponible sur : < http://www.laruchequiditoui.fr/fichiers/Qui-sommes-nous-WEB.pdf > (Consulté le 29-03-2014)
43
Nous avons vu que les regroupements de producteurs à l’échelle locale leur apportent
beaucoup d’avantages. Cependant, ils choisissent parfois de bénéficier des avantages des
réseaux à une échelle territoriale, régionale voire nationale.
2.1 Les réseaux nationaux
De la même façon, le fait d’adhérer un réseau bénéficie généralement au producteur à
plusieurs niveaux, en échange du respect d’une charte propre aux exigences de ce réseau.
Le producteur profite de l’expertise du réseau et du rayonnement de la marque, et fait
partie des différentes opérations de promotions engagées par le réseau.
Pour les consommateurs et les touristes, un produit est plus facile à identifier grâce à la
présence d’un label, car celui-ci permet une meilleure lisibilité de l’offre. Ce label est
d’autant plus souvent un synonyme de qualité, ce qui est favorable à la satisfaction de ces
consommateurs.
De toute évidence, et dans le milieu de l’agritourisme, le choix d’adhérer à un label est
souvent un choix économique de la part des producteurs. En effet, devant les modifications
du paysage rural et agricole, les producteurs préfèrent s’affilier à un réseau et diversifier
leur offre, car ils prennent conscience de la faible rentabilité de la production agricole
seule, comme le souligne GARCIN39.
Voici quelques exemples de réseaux de producteurs d’envergure nationale :
a) Bienvenue à la Ferme est certainement le plus reconnu des réseaux agritouristiques
en France, car il regroupe plus 9000 producteurs sur l’ensemble du territoire
français. Il s’agit d’un réseau créé par et dépendant des Chambres d’agriculture. 40
b) Accueil-Paysan est une organisation nationale créée en 1987 comme alternative
à Bienvenue à la Ferme. Elle regroupe aujourd’hui plus de 400 producteurs.41
c) Les Vignerons Indépendants, qui sont regroupés sous la forme d’un syndicat, sont
présents via des fédérations régionales sur les zones viticoles de France. Ils
regroupent aujourd’hui environ 38 000 exploitations viticoles.42
39 GARCIN Hélène, L’appartenance des agriculteurs aux réseaux de labellisation agritouristique. Mémoire de M2 Tourisme & DEVELOPPEMENT, Foix : ISTHIA, 2011, p.26 40 Bienvenue à la ferme. Le réseau [En ligne] Disponible sur : < http://www.bienvenue-a-la-ferme.com/le-reseau > (Consulté le 04-03-2014) 41 Accueil Paysan – Notre histoire [En ligne] Disponible sur : < http http://www.accueil-paysan.com/fr/qui-sommes-nous/notre-histoire/ > (Consulté le 04-03-2014)
44
Figure 10 : logos des différents réseaux.
Source : Site officiel de Bienvenue à la Ferme [En ligne] Disponible sur : < http://www.bienvenue-a-la-ferme.com/ > (Consulté le 20-03-2014) ; Site officiel d’Accueil Paysan[En ligne] Disponible sur : < http://www.accueil-
paysan.com/fr > (Consulté le 20-03-2014) ; Site officiel des Vignerons Indépendants [En ligne] Disponible sur : < http://www.vigneron-independant.com > (Consulté le 20-03-2014) ;
Il existe beaucoup d’autres associations à l’échelle nationale, et de très nombreuses
autres sur des zones géographiques plus limitées.
Si un producteur ou un groupement de producteur souhaitent s’associer mais ne se
reconnaissent pas dans l’un des réseaux existants, ils choisissent parfois de créer un réseau
de leur propre initiative. Mademoiselle [X], présidente d’une association de
consommateurs en Ariège, nous explique que c’est d’ailleurs une voie de recours lorsque
les producteurs ne reconnaissent pas la légitimité ou les valeurs des réseaux nationaux
(Annexe B).
2.2 L’implication de l’Etat et des collectivités territoriales
L’Etat, que ce soit au niveau national ou par le biais des collectivités territoriales, joue
un rôle essentiel dans le développement des circuits courts et de la vente de proximité car
ceux-ci profitent à l’économie. Le fait de maintenir cette agriculture raisonnée à proximité
de l’espace urbain (qui regroupe 80% de la population française) préserve l’environnement
et offre une solution plus écologique en réduisant le transport, les coûts. Cette volonté
s’inscrit également dans une volonté de sauvegarde du patrimoine et de maintien de
l’activité agricole rurale. Enfin, ces initiatives permettent de dynamiser l’espace rural et
périurbain en créant ou en renouant le lien entre la population et les touristes d’une part, et
les producteurs en milieu rural d’autre part.
Ainsi, les initiatives d’aide à l’agriculture de la part de l’Etat se multiplient. Elles aident
les agriculteurs à se développer, à se grouper et les nouveaux arrivants à s’implanter pour
42 Vignerons Indépendants [En ligne] Disponible sur : < http://www.vigneron-independant.com/pro.php?menu=35 > (Consulté le 04-03-2014)
45
mettre en place une agriculture de proximité. Elles peuvent se manifester sous différentes
formes : plans d’urbanisme locaux qui conservent des espaces dédiées à cette agriculture,
fourniture d’aides aux projets : création d’activité, circuits courts (locaux) et aux
regroupements des producteurs.
Les Parcs naturels régionaux, aujourd’hui au nombre de 48 en France43, sont souvent à
l’origine de démarches de valorisation d’artisanat, de produits et de savoir-faire des
territoires qu’ils englobent. Plusieurs d’entre eux ont créé des marques de qualité qui, à la
manière d’un label, regroupe, fédère et permet d’identifier des producteurs en échange du
respect d’une charte, garantissant ainsi une certaine qualité, une certaine éthique du produit
et des savoir-faire qui lui sont liés.
Par exemple, la marque « Viande Bovine et Veau, produit du Parc naturel régional du
Vercors », regroupe 12 professionnels du Vercors, éleveurs et des bouchers, depuis 1995.
Ces acteurs ont pris l’initiative de créer cette distinction via l’Association des Producteurs
du Parc pour faciliter la communication entre eux, et pour identifier une qualité du produit
à travers un marquage commun. Le boucher et sa clientèle peuvent donc s’assurer que la
viande de l’éleveur est d’une qualité conforme à leurs attentes, et communiquer entre
eux44. Ces producteurs gagnent ainsi clairement en visibilité et en reconnaissance.
Figure 11 : logo de la marque « Viande Bovine et Veau, produit du Parc naturel régional
du Vercors »
Source : L'Association pour la Promotion des Agriculteurs du Parc du Vercors [En ligne] Disponible sur :
< http://www.apapvercors.com/index.php > (Consulté le 15-03-2014)
43 Fédération des Parcs Naturels Régionaux [En ligne] Disponible sur : < http://www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr/fr/accueil/ > (Consulté le 15-03-2014) 44 Centre de ressources de la Fédération des Parcs Naturels Régionaux [En ligne] Disponible sur : < http://itis1.antisearch.net/fpnr-static/fiches_html/publicationfile_153275.html > (Consulté le 15-03-2014)
46
3. Se former : un passeport pour les producteurs
La diversification de l’offre en milieu rural et agricole, en proposant des éléments
touristiques et de la vente de proximité, entraîne nécessairement un changement du mode
de travail des producteurs. Ces techniques demandent des compétences que le producteur,
au vu de ses activités initiales, ne possède pas toujours.
3.1 S’adapter à la demande changeante et aux spécificités de l’agritourisme
Lorsque les exploitants décident d’étendre leur offre en s’ouvrant à l’agritourisme, ils
sont conscients que cette approche va considérablement modifier leur métier. En effet, le
travail et le mode de vie de ces exploitants ne se limite plus à la simple production de
matières premières et de produits finis, mais s’étend à l’accueil, à la communication, à de
la vente … Les consommateurs d’agritourisme attendent de l’offre agritouristique de
répondre à un besoin d’émotions et d’espace d’évasion, une large gamme d’activités
ludiques, sportives et culturelles ; mais également de répondre à sa qualification d’ « offre
touristique ». Cette notion implique certains standards en matière d’attente de services et
de qualité de la part des touristes. Ainsi, l’exploitant se doit de se doter de compétences
plus variées que le savoir-faire, même si celui-ci reste au cœur de l’offre qu’il propose.
La formation joue donc un rôle essentiel : les exploitants se dotent de plus en plus de
compétences liées à leurs fonctions touristiques et notamment aux techniques de l'accueil
(techniques d’accueil, maîtrise de langues étrangères, gestion hôtelière…) et de la
restauration (cuisine, arts de la table et du produit, gestion d’un restaurant…). Enfin, le
développement de leur activité en l’ouvrant au tourisme nécessite de revoir la gestion de
leur entreprise, ils étoffent donc leurs compétences en matière de comptabilité, de
marketing, de management, de droit, de communication et d’informatique pour améliorer
au maximum la gestion de leur entreprise agritouristique.
3.2 L’innovation comme moyen de distinction et de compétitivité.
Les producteurs qui acquièrent de nouvelles compétences grâce à la formation (de façon
autodidacte, par une connaissance, à travers des cours individuels ou collectifs…) utilisent
non seulement ces nouvelles qualifications pour répondre à la demande croissante des
47
clients, mais s’en servent aussi pour développer leur activité en mettant en pratique ces
nouveaux éléments qui leur permettent d’innover.
Une exploitation, une entreprise qui innove gagne fortement en notoriété et se démarque
plus facilement de la concurrence grâce à l’aspect novateur de ses initiatives.
Cette mesure étant d’autant plus forte sur internet, où l’innovation est encouragée et
honorablement accueillie, et « faire le buzz » est aujourd’hui une pratique de « Guérilla
Marketing » reconnue et plébiscitée. En ce qui concerne les petits producteurs, chez qui le
savoir-faire, le respect des traditions et l’attachement à certaines valeurs ancestrales n’est
pas particulièrement favorable à la mise en place de nouvelles idées novatrices,
l’innovation leur permet de se démarquer, de faire parler d’eux et ainsi de gagner en
notoriété, en compétitivité.
48
Chapitre 2 – Atouts et faiblesses des TIC au service des producteurs de pays.
1. Attentes et objectifs des deux parties
Pour envisager une stratégie de communication numérique adaptée, il est essentiel de
définir les attentes et les objectifs des producteurs et des consommateurs. Ce sont ces
éléments qui caractérisent le marché et ce qu’il est possible d’y mettre en place. Une telle
réflexion permettra de monter les opérations nécessaires pour atteindre, conquérir ou
fidéliser chaque cible.
1.1 Cibles et Attentes des consommateurs.
Le potentiel des circuits courts alimentaires est estimé entre 10 et 20 % du marché
alimentaire. Aujourd’hui, la demande sur le marché de la vente de proximité est en nette
croissance, à tel point qu’elle est supérieure à l’offre dans certaines AMAP.
La grande majorité de la clientèle cherche, par ce biais, à obtenir des produits frais,
naturels (souvent biologiques), sains et de qualité. Cette demande est relativement
régulière, et émane des grands bassins de population (centres urbains).
En revanche, lorsqu’il s’agit d’un intérêt de découverte touristique, la clientèle sera
demandeuse de produits de qualité et à l’image d’un terroir, qu’ils sont chargés de
représenter (produits typiques).
Pour Moinet (2010, p. 29), toutes les régions sont concernées par cette demande, même
si elle est plus développée dans l’Est, le Nord, le Sud-Ouest de la France.
Les consommateurs voient également dans cette distribution une meilleure traçabilité du
produit. Particulièrement depuis la récente suite de scandales alimentaires en 2013, cette
donnée est devenue un paramètre important pour les consommateurs. Certains se disent
même « locavores » et font le choix de ne consommer que des produits de saison, fabriqués
dans un rayon de 50 ou 100 kilomètres de leur domicile.
Les visites de vignobles concernent quant à elles environ 5 millions de touristes français
et 2,5 millions de touristes étrangers annuels (Moinet, 2010, p.29). En ce qui concerne les
oenotouristes étrangers, il s’agit majoritairement d’une clientèle nord-européenne et
49
anglophone (belges, allemands, néerlandais et britanniques) qui se déclare « amateurs de
vins »45.
Pour Mademoiselle [X], présidente d’une association de consommateurs en Ariège, il y
a deux façons différentes d’aborder la démarche d’achats dans les circuits courts (Annexe
B) :
a) La première, qu’elle regrette et qu’elle caractérise de « bobo », qui se manifeste le
plus souvent dans les AMAP ou dans les « simili AMAP », est motivée par « la
facilité et le prix ». L’achat en circuit de proximité est donc limité à une simple
récupération d’un panier. L’échange et la dimension humaine, qui sont l’un des
moteurs de cette démarche, sont donc réduits à néant. Elle conclue : « Déjà, à la
base, ils ne doivent pas avoir l’esprit associatif, je pense ».
b) La seconde, qu’elle retrouve plus dans le fonctionnement de son association, traduit
un véritable acte de militantisme : des consommateurs investis dans le but de
« développer une filière et de faire vivre des gens ». Il y a dans cette démarche un
symbole fort et plus profond que le simple acte de consommer. Cette volonté se
traduit concrètement par des visites de fermes, des dégustations, et une véritable
volonté de se renseigner et de connaître le produit en lui-même et les éléments qui
l’entourent.
Il ressort de l’étude de Progress’scion (Annexe D) que l’intérêt pour les produits
fermiers augmente avec l’âge, que les gens sont demandeurs de produits fermiers peu
importe leur CSP et que les ruraux sont les plus demandeurs de produits fermiers (87,7%)
devant les urbains (83.3%).
1.2 Les objectifs des producteurs
Pour le producteur, développer ou étendre son activité aux circuits courts présente
beaucoup d’avantages. Les circuits de proximité sont perçus par les producteurs comme un
moyen d'améliorer leurs revenus, en augmentant leur volume de ventes, en diversifiant, en
étendant leur activité et en palliant à une partie du phénomène de saisonnalité de leur
activité. L’objectif est clairement, d'assurer la pérennité d'une exploitation.
45 Vitisphere.com. Colloque Agritourisme Octobre 2011 [En ligne] Disponible sur : < http://www.acta-informatique.fr/apps/accesbase/bindocload.asp?d=8281&identobj=A5riGSfm > (Consulté le 16-03-2014)
50
Afin de construire une stratégie pour optimiser au maximum la distribution, et la
communication qu’il fera autour, le producteur se fixe généralement des objectifs précis à
suivre, en accord avec sa clientèle ou ses prospects, et ses moyens.
Au-delà du simple objectif économique, les producteurs souhaitent également améliorer
leur visibilité et se faire connaître. Ils espèrent, par cette démarche, conquérir des clients et
des marchés, en fidéliser d’autres et transmettre leur savoir-faire, l’image de leur territoire
et de ses qualités. Ils contribuent ainsi à la promotion et à la notoriété du territoire rural et
de son patrimoine, dont ils sont des acteurs fondamentaux.
2. Avantages des TIC pour la vente directe et les circuits courts
2.1 Une réponse à la nouvelle demande « branchée »
Le choix d’une stratégie de promotion et/ou de commercialisation via les TIC permet de
répondre aux nouvelles exigences des clients. Les touristes maitrisent aujourd’hui l’outil,
et l’utilisent fréquemment lors de leur voyage : avant, pendant et après.
Il s’agit avant tout de répondre à un besoin des touristes-consommateurs en tant
qu’internautes. Le site web répond à un besoin d’information, et a l’avantage d’être
pratique, consultable à tout moment et à portée du client.
Ceux-ci recherchent tout d’abord un contenu complet mais synthétisé, qui répond à
leurs attentes lorsqu’ils visitent le site.
Ensuite, ils attendent un contenu présenté de façon claire, lisible et ergonomique. En ce
sens, le design du site internet joue un rôle important dans la valorisation du territoire et de
ses produits dans l’imaginaire du touriste. Le consommateur doit pouvoir retrouver des
standards qu’il a l’habitude de rencontrer sur les autres sites web qu’il fréquente.
L’ergonomie, la disposition des éléments, la qualité des visuels, et la pertinence du contenu
doivent donc être pensés au départ.
Enfin, le client pourra avoir des attentes en termes d’interaction, comme par exemple la
possibilité d’acheter ou de commander en ligne, d’avoir des actualités, des informations
régulièrement mises à jour… Dans ce mode de communication, le consommateur attend un
service personnalisé.
51
Le fait de se servir d’internet comme outil de distribution ne signifie pas nécessairement
l’abandon de la démarche militante au profit d’un simple acte consumériste : les deux sont
conciliables et peuvent tout à fait être complémentaires.
2.2 Un véritable outil de gestion pour le producteur.
Les producteurs ne voient pas seulement en les TIC un moyen de communication et/ou
de distribution directe. Les TIC constituent en effet pour eux, un outil de gestion qui offre
la possibilité, sur un plus long terme, d’optimiser leur activité.
Il existe aujourd’hui de nombreux logiciels ou services informatisés qui permettent aux
producteurs d’assurer leurs activités. Les agriculteurs utilisent d’ailleurs internet
fréquemment pour leur activité (81% des agriculteurs s’en servent quotidiennement)46, en
complément d’autres logiciels, pour gérer leur exploitation. Ces moyens d’optimisation,
constituent une solution pour pérenniser leur activité.
Les TIC permettent en outre aux producteurs de gérer de manière efficace leur base de
données clients. Dans le cas d’une offre en ligne (possibilité d’achat avec livraison, ou de
commande à venir récupérer), elles offrent aux producteurs un avantage considérable, en
permettant de gérer les commandes.
Mademoiselle [X], présidente d’une association de consommateurs en Ariège, aimerait
par exemple mettre ce système en place, et même si elle ne voit pas encore comment, elle
est persuadée de la pertinence des TIC dans sa démarche : « Peut-être faire une vitrine euh,
si on arrive à faire un système de gestion pour nos paniers… Ça nous faciliterait la vie. »
(Annexe B)
3. Difficultés courantes rencontrées vis-à-vis des TIC
3.1 Un faible intérêt pour l’outil
Si, comme nous l’avons vu dans la partie précédente, les producteurs utilisent
fréquemment internet dans leurs exploitations, leur présence en ligne reste encore limitée.
46 Terre-net. Les agriculteurs à la pointe [En ligne] Disponible sur : < http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/economie-social/article/les-agriculteurs-a-la-pointe-202-90034.html > (Consulté le 18-02-2014)
52
Cela s’explique par une maitrise assez limitée de l’outil web comme moyen de
communication pour leur activité.
L’agritourisme et la vente en circuits de proximité s’ancrent aussi dans un territoire
rural, synonyme d’une faible démocratisation des TIC (réseaux moins développés,
technologies moins performantes, peu d’interaction avec l’outil au quotidien) par rapport
aux bassins urbains.
L’intérêt de l’outil comme moyen de communication est ainsi peu perçu par une grande
partie. C’est également un outil qui, par sa complexité et sa diversité apparente, peut
effrayer et repousser au premier abord.
Mademoiselle [X], étudiante en formation e-commerce & e-tourisme, impute la faible
réceptivité au TIC au manque de temps, ou de moyens : « De toute manière, un producteur
il n’a pas le temps, euh bon l’argent, ça dépend […] Parce que voilà, eux aussi, ils ont pas
le temps, ils sont à dix mille lieues du numérique quoi… » (Annexe B)
3.2 L’accompagnement : une véritable nécessité dans la démarche de communication
numérique.
Mademoiselle [X], souligne l’importance de la formation pour les producteurs en ce qui
concerne les TIC comme moyen de communication (Annexe B). Les TIC sont souvent
perçus dans ce milieu comme une solution accessoire, quelque chose dont on peut se
passer. C’est pourquoi on rencontre fréquemment des vitrines web de producteurs de pays
qui, lorsqu’elles existent, sont très peu mises à jour, ou ne répondent pas aux standards
actuels en matière de technique, de contenu, d’ergonomie et de design.
Les possibilités de communication via les TIC présentent l’inconvénient d’être très
diverses et éparses. Il y a beaucoup de solutions différentes pour arriver au résultat final
d’un site internet de communication, qui requièrent toutes une approche et des
compétences techniques différentes. Devant cette multitude de possibilités, les producteurs
qui souhaitent mettre en place une stratégie de communication numérique font souvent
appel à un prestataire externe pour les accompagner.
53
Ce prestataire externe, lorsqu’il remet le produit final au producteur, est libre de
dispenser ou non une brève formation à son client, pour gérer et mettre à jour l’outil ainsi
créé.
Dans le cas où le producteur souhaite prendre en main la totalité de son projet de
présence numérique, il choisit de se former grâce à internet, ou de faire appel à une
personne qualifiée dans son entourage.
54
Chapitre 3 – Des outils adaptés aux attentes des producteurs comme des touristes.
1. Les sites internet
La présence sur internet des producteurs de pays est importante et joue un rôle dans leur
distribution, dans leur notoriété. Comme nous l’avons vu précédemment, le producteur
choisit la solution la plus adaptée à sa stratégie. Le producteur, ou le groupe de producteur,
choisit souvent de réaliser un site de présentation de son activité, de son entreprise, de ses
valeurs et de ses produits, c’est-à-dire un site vitrine. Il arrive aussi qu’il choisisse un site
dynamique, où les consommateurs et les touristes peuvent passer une commande à
récupérer sur place, ou directement faire des achats en ligne. Enfin, il peut également
rejoindre et contribuer à alimenter un groupement de consommateurs sur internet (La
Ruche qui dit Oui !) en attente de fournisseurs.
Créer un site internet est aujourd’hui plus simple qu’il y a quelques années, et la
démocratisation des CMS rend la création de sites web basiques accessible à tous. En cas
de manque de connaissances ou d’un choix de site web entièrement personnalisé et/ou plus
complexe, la structure peut se tourner vers un prestataire externe qui se chargera du
développement de son projet web, en l’orientant vers le produit le plus adapté.
Enfin, il convient de souligner l’importance du référencement, qui consiste à l’
« optimisation [du site] pour les moteurs de recherche » pour les producteurs « souhaitant
améliorer l'interaction de leurs sites à la fois avec les utilisateurs et les moteurs de
recherche ».47 Le producteur qui choisit de valoriser son exploitation sur internet est
conscient de l’enjeu que représente le référencement pour sa notoriété.
1.1 Les sites vitrines statiques
Les sites vitrines sont des sites web simples et « figés » qui permettent à un
professionnel de présenter son activité et ses produits. L’utilisateur peut prendre des
informations et se renseigner avant une future visite, un futur achat dans un point de vente
réel. Il s’agit en fait d’une carte de visite étoffée, consultable en permanence. Il donne les
renseignements pratiques et offre la possibilité d’être contacté.
47 Google, Guide de démarrage Google - Optimisation pour les moteurs de recherche, 2011 [En ligne] Disponible sur : < http://static.googleusercontent.com/media/www.google.fr/fr/fr/intl/fr/webmasters/docs/search-engine-optimization-starter-guide-fr.pdf > (Consulté le 17/03/2014)
55
Le choix d’un site vitrine présente de nombreux avantages. Que le professionnel sous-
traite la réalisation de son site ou qu’il le réalise lui-même, il est souvent plus facile et
moins couteux (en termes d’investissement financier, de compétences) à mettre en place.
Enfin, il nécessite généralement que très peu de maintenance et de mise à jour (Figure 12).
Figure 12 : Exemple d’un site internet vitrine statique – Crozes-Hermitage
Source : Site de Crozes-Hermitage [En ligne] Disponible sur : < http://www.crozes-hermitage-vin.fr/ > (Consulté le 25-03-2014)
Pour autant, les internautes attendent des présentations relativement modernes. Les
producteurs qui se limitent à créer un site basique sans envisager de mises à jour de
l’ergonomie générale au bout d’un certain temps prennent le risque de perdre une partie de
leur cible. (Ex. Figure 12).
Figure 13 : Exemple d’un site internet vitrine statique – La Ferme de Blayac
56
Source : Site de La Ferme de Blayac [En ligne] Disponible sur : < http://ferme-de-blayac.wifeo.com/ > (Consulté le 25-03-2014)
Il est certainement le meilleur choix pour les structures qui choisissent de ne pas vendre
en direct, et d’avoir juste un simple site internet de présentation, qui ne nécessitera pas ou
très peu de mises à jour ultérieures.
Enfin, certaines structures qui regroupent les producteurs sous une même marque ou un
même label, offrent parfois ce type de prestation aux exploitants qu’elles regroupent. Par
exemple, le site du PNR des Pyrénées Ariégeoises offre à chaque producteur qui bénéficie
de la marque un espace, une page à son image sur le site.
Figure 14 : Exemple d’un espace perso de producteur sur un site « marque » - PNR des
Pyrénées Ariégeoises.
57
Source : Site de la marque Parc, PNR des Pyrénées Ariégeoises [En ligne] Disponible sur :
< http://produits-parc-pyrenees-ariegeoises.fr/ > (Consulté le 25-03-2014)
Monsieur [Z], chargé de mission dans un PNR, nous explique en quoi le fait de proposer
une telle offre peut aider les producteurs de pays (Annexe C) :
« Notre site internet, il développe une page dédiée pour chaque
producteur. Donc certains producteurs ont déjà leur site, d’autres n’en ont
pas. Et on leur a expliqué que cette page, en validation avec nous, ils
pouvaient la personnaliser, la changer etc. On peut considérer que grâce à
nous chaque producteur a une page internet et on peut communiquer sur
cette page-là. »
1.2 Les sites dynamiques et le commerce en ligne
Le site web dynamique inclut des données modifiables et des pages construites « à la
demande » pour le visiteur, grâce à des informations extraites dans une ou des bases de
données.
La mise à jour est ainsi simplifiée, car le site dynamique permet d’ajouter du contenu,
des actualités, de gérer une base de données de produits et de proposer de la vente en ligne,
58
des bons de commande (Figure 15)… La création et/ou la gestion d’une base de données
de clients est aussi facilité, avec la possibilité pour les gérants du site d’en extraire des
caractéristiques précises, et ainsi de permettre un meilleur ciblage.
Figure 15 : Exemple d’un site dynamique d’une ferme qui propose de la vente en ligne
– La Ferme Elizaldia
Source : Site de la Ferme Elizaldia [En ligne] Disponible sur : < http://www.charcuterie-en-ligne.com/ > (Consulté le 26-03-2014)
Contrairement aux sites statiques, le site web dynamique permet une véritable
interaction avec l’utilisateur. Le contenu, actualisé, est forcément plus intéressant pour
l’utilisateur, qui, s’il est satisfait de la démarche, devient un visiteur régulier. Ce processus
de fidélisation n’est pas négligeable pour les producteurs, qui saisissent parfaitement
l’intérêt d’une clientèle dévouée.
Enfin, le producteur qui ne désire pas mettre en place sa propre stratégie de
communication numérique choisit parfois de se tourner vers une plateforme existante, qui
lui demande moins d’investissement de départ et moins de gestion à long terme. Il s’agit
aussi d’une stratégie internet dans le sens ou cela contribue à sa visibilité sur internet. Le
producteur prend ainsi un statut de contribuable au sein d’un projet déjà existant. C’est par
exemple le cas de La Ruche qui dit Oui ! (Figure 16), où les producteurs proposent des
produits et répondent à la demande d’une « ruche » de clients ; ou encore du « Panier des
familles », où les producteurs proposent des produits à la vente en ligne, avec livraison à
domicile (Figure 17).
59
Figure 16 : Capture d’écran du site internet de La Ruche qui dit Oui !
Source : Site de La Ruche Qui Dit Oui ! [En ligne] Disponible sur :
< http://www.laruchequiditoui.fr/ > (Consulté le 25-03-2014)
Figure 17 : Capture d’écran du site internet Le panier des familles de Nantes
Source : Site Le panier des familles - Nantes [En ligne] Disponible sur :
< http://44.lepanierdesfamilles.com/ > (Consulté le 25-03-2014)
2. Le social et les technologies mobiles
60
Nous avons vu dans la première partie que nouvelles technologies liées à la mobilité, et
les réseaux sociaux se développent et se démocratisent à grande vitesse. Par leur praticité
et leur lien fort avec le tourisme, ils constituent aujourd’hui des outils à part entière dans la
stratégie de communication.
2.1 La communication via les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux (Figure 18), connaissent une progression toujours importante en
France. Dans ces services, l’utilisateur tient le rôle principal en étant créateur et diffuseur
du contenu auprès d’un cercle d’amis (Facebook), de connaissances (Linked In), du grand
public (Twitter).
Figure 18 : L’évolution de l’inscription sur les 3 principaux réseaux sociaux en France.
Source : Observatoire des réseaux sociaux, 2013, IFOP [En ligne] Disponible sur : < http://www.ifop.com/media/poll/2436-1-study_file.pdf > (Consulté le 20-03-2014)
La tendance étant au partage sur les réseaux sociaux, les individus partagent tout, y
compris leurs habitudes alimentaires. On parle d’ailleurs depuis quelques années du
controversé « Food porn » et son hashtag associé « #foodporn » qui désignent le partage de
photos de « malbouffe » avec ses amis sur les réseaux sociaux, ou encore des prises de
photos amateurs des plats dans les restaurants, contre lesquels certains restaurateurs se
révoltent, tandis que d’autres jouent le jeu48. Dans ce contexte d’échange, de partage,
certains producteurs, certaines structures ont vu une opportunité d’accroitre leur visibilité
48 Le partage de photos de plats sur Facebook irrite des restaurateurs du Gers, Sud-Ouest, 26 mars 2014 [En ligne] Disponible sur : < http://www.sudouest.fr/2014/03/26/pupilles-et-papilles-1504402-2277.php > (Consulté le 26-03-2014)
61
numérique. C’est par exemple le cas de Ferm’envie, une enseigne regroupant 4 jeunes
producteurs de la banlieue paloise qui ont fait le choix de communiquer régulièrement à et
avec leur groupe de fans sur Facebook (Figure 19) :
Figure 19 : Capture d’écran de la page et d’un post sur la page Facebook de Ferm’envie
Source : Profil Facebook de Ferm’Envie [En ligne] Disponible sur : < https://www.facebook.com/pages/FermEnvie-votre-magasin-fermier/650877928278917?fref=ts >
(Consulté le 27-03-2014)
D’autres structures font le choix de s’orienter vers d’autres réseaux sociaux, car ils
présentent tous des avantages et des inconvénients différents, et touchent une cible
singulière. Par exemple, La Ferme Guy Rivest au Québec a fait le choix de l’effet « bouche
à oreille » de la plateforme sociale de micro-blogging Twitter (Figure 19) :
62
Figure 20 : Capture d’écran du profil Twitter de la Ferme Guy Rivest
Source : Profil Twitter de la Ferme Guy Rivest [En ligne] Disponible sur : < https://twitter.com/fermeguyrivest > (Consulté le 27-03-2014)
La communication via les réseaux sociaux permet entre autres de garder un contact
fréquent avec ses consommateurs, de les conseiller. Cet échange joue un rôle important
dans la fidélisation, notamment pour la clientèle de passage que constituent les touristes de
l’espace rural, qui ne se déplacent que quelques fois par an, et qui peuvent tout de même
suivre l’actualité de producteur ou du collectif le reste de l’année sur le réseau social.
Cet échange facilité avec les touristes permet également d’avoir des retours plus
facilement sur les produits et sur la compagnie, et de répondre par un argumentaire ou un
geste commercial. Mesurer les retombées d’une action, comme par exemple le lancement
de produit.
Enfin, la communication via les réseaux sociaux présente l’avantage d’être, le plus
souvent, gratuite (hors achat d’espaces pub).
Cependant, c’est un moyen de communication chronophage : il est long de conquérir les
cibles et cela demande un véritable travail motivé. De plus, certains réseaux sociaux sont
réputés pour leur non-respect de la confidentialité des informations publiés. Faire attention
et prêter intérêt à tout ce qui engage la responsabilité des producteurs sur les sites.
2.2 La mobilité au service des producteurs et des touristes
63
Le périphérique mobile (smartphone, tablette) est fortement plébiscité par une grande
partie de la population, et donc des touristes. Comme nous l’avons vu en partie I,
l’avènement des smartphone fait exploser la consommation d’internet mobile et de m-
commerce. Ces éléments sont d’autant plus marqués lors d’un voyage ou le mobile devient
de plus en plus la seule interface du touriste avec le web : le touriste s’encombre de moins
en moins d’un ordinateur en voyage, le smartphone ou la tablette offrant dorénavant les
mêmes performances pour la recherche d’informations, tout en étant plus transportables).
Il existe 3 façons pour les producteurs, ou les intermédiaires de se positionner sur
mobile :
a) Le site web mobile est une interface alternative d’un site web, adaptée au format
mobile, vers laquelle le visiteur est redirigé lorsque le visiteur est identifié comme
utilisateur d’un périphérique mobile. Le contenu reste inchangé, c’est la mise en
page qui est différente pour s’adapter à l’écran du mobile. C’est assurément la
solution la moins coûteuse à développer. C’est aussi la plus limitée en termes de
possibilités. (Figure 20)
Figure 21 : Aperçu du site web mobile (responsive design) de la maison de vins
d’Alsace Trimbach sur un smartphone (Nokia Lumia 620) :
64
Source : site web de Trimbach [En ligne] Disponible sur : < http://www.trimbach.fr/domaine-trimbach/ > (Consulté le 28-03-2014)
a) La « web App » est une solution intermédiaire, qui présente de fortes similitudes
avec l’application native, mais qui est codée en langage web et qui n’est accessible
qu’en ligne, avec une connexion internet. Rien n’est ainsi installé sur le téléphone de
l’utilisateur, et aucune mise à jour manuelle de la part de l’utilisateur n’est
nécessaire.
b) L’application native est une application mobile à part entière, téléchargeable via les
« App Stores » propres à chaque système d’exploitation mobile (App Store, Google
Play, Windows Phone Store…) et qui est ensuite téléchargée et stockée sur le
périphérique de l’utilisateur. Contrairement aux deux autres, elle ne nécessite pas
forcément une connexion internet pour pouvoir fonctionner. Elle permet également
plus de possibilités, mais son développement est fastidieux et coûteux. (Figure 21)
Figure 22 : Exemples d’applications natives – A gauche : Aperçu de l’application
mobile Les Bons Plans Terroir du Crédit Agricole (Keldelice), qui référence les
producteurs du terroir, sur une tablette (Nexus 7 2013) ; A droite : Aperçu de l’application
Bienvenue à la Ferme, sur un smartphone (Iphone 4) :
65
Source : Application mobile Keldelice par Crédit Agricole, disponible sur Google Play (Consulté le 28-03-2014) ; Application mobile Bienvenue à la Ferme, disponible sur Apple App Store (Consulté le 28-03-2014)
Le mobile présente de nombreux avantages : le secteur et les technologies évoluent
rapidement et deviennent de plus en plus performants, cette solution offre énormément de
praticité, un contenu adapté, rendu ludique et ergonomique, et compatible avec un usage
nomade. Enfin, le développement d’une application sur smartphone ou tablette permet
d’utiliser et de coupler le contenu à d’autres fonctionnalités du périphérique : GPS,
appareil photo, accéléromètre …
Néanmoins, cette solution nécessite une adaptation permanente à l’évolution et aux
technologies du mobile. Elle impose notamment la présence d’infrastructures dédiées de
qualité (réseau mobile, connexion internet). Si c’est une évidence en espace urbain, ce
n’est pas toujours le cas en espace rural, où sont pratiqués l’agritourisme et la vente de
produits locaux. Enfin, la mise en place d’une stratégie de communication sur
66
périphériques mobiles est encore très couteuse, car le développement est plus complexe et
moins accessible que celui des sites web.
En raison des difficultés de cette solution qui est encore relativement récente et qui se
démocratise peu à peu, rares sont les petites structures qui s’orientent vers une stratégie
mobile. Les applications mobiles concernent plutôt les structures qui ont les moyens
d’envisager un tel développement.
3. Les outils et technologies de demain dans ce domaine
Nous avons pu voir précédemment que certaines technologies sont actuellement
« mûres » tandis que d’autres se démocratisent peu à peu, et que d’autres n’en sont qu’à
leurs balbutiements. Il est évident que les technologies de l’information et de la
communication vont continuer à se développer, avec, au cœur de cette évolution, le
consommateur. Dans le cas de l’agritourisme et de la vente directe, les transformations à
venir vont s’effectuer autour et en fonction du touriste-consommateur.
3.1 L’évolution des technologies actuelles
Dans les tendances pour les années à venir, nous pouvons avec très peu de doutes parier
sur une démocratisation encore plus importante de la mobilité, avec une pénétration
importante de smartphone, de tablettes sur le marché français (Plus de 60% de pénétration
prévus pour 2015 selon une étude ZenithOptimedia49). Liées à cette évolution, les
techniques de codage d’applications mobiles devraient se simplifier davantage (L’interface
Jquery Mobile tente par exemple de simplifier le processus de création d’application au
maximum et se développe à grande vitesse) pour s’ouvrir au plus grand nombre.
Le smartphone, par son aspect connecté et les autres fonctionnalités qu’il propose, est
un assurément une solution capitale dans le futur du e-tourisme.
Monsieur [Z], chargé de mission dans un PNR, nous explique un exemple de stratégie
possible que permet la mobilité (Annexe C) :
49 ZenithOptimedia, New Media Forecasts, février 2013, [En ligne] Disponible sur : < http://www.zenithoptimedia.com/zenithoptimedia-publishes-new-media-forecasts/ > (Consulté le 28-03-2014)
67
« Donc prochainement je pense qu’on va mettre un système de QR code,
qui permettra au producteur de mettre sur son produit le QR code et les
gens flasheront directement ils tomberont sur la page du producteur qui est
sur notre site internet.»
Ce sont ces fonctionnalités techniques apportées par l’outil (GPS, accéléromètre,
appareil-photo / caméra, puces RFID, paiement par NFC …), qui, couplées à un contenu
de qualité et adapté à un usage en déplacement, contribuent à bâtir un expérientiel de
voyage significatif.
Le social n’est pas non plus à négliger car le web évolue vers un système de plus en
plus connecté, où l’utilisateur a une place très importante, et où le participatif est au cœur
d’un espace de plus en plus personnalisé et proche de cet utilisateur (web 3.0). Là aussi, le
partage lié à l’expérientiel de voyage n’en sera sue plus présent : on observe déjà la
recrudescence de partage de contenu média (photos, vidéos) ou d’avis liés au voyage
(fréquentation du site d’avis touristiques TripAdvisor en forte hausse).
3.2 Les technologies futures
Au-delà de ces évolutions actuelles vont se développer de nouvelles technologies,
accompagnées de nouvelles solutions, de nouvelles nécessités concernant la présence en
ligne de tous les acteurs, de la vente de proximité, de l’agritourisme, du tourisme et des
autres secteurs de marché.
Si l’énorme potentiel de la réalité augmentée dans la valorisation du patrimoine
culturels des territoires a par exemple été prouvé : visites de ruines re-modélisées,
interaction dans des musées (Perez, 2013, p.58), son intérêt dans le secteur de
l’agritourisme, une fois perçu, pourrait ouvrir la porte à de nouvelles perspectives. Dans le
cas des produits de pays, c’est l’aspect dématérialisé de la ressource que le producteur
cherche à valoriser et à distribuer, qui pose problème. Si certains supports traditionnels
permettent des actions marketing dans ce sens (échantillons de parfums, languettes de
goûts, matériaux à textures…), il est malheureusement impossible de transmettre un goût
ou une odeur via les TIC pour l’instant. En revanche, au vu de l’évolution à grande vitesse
du secteur des TIC, si les technologies évoluent vers ce partage, cette transmission des
sens, alors il ne fait aucun doute que les producteurs de pays s’empareront de ces solutions
pour communiquer la qualité évidente de leurs produits.
68
Conclusion de la Partie II
Cette seconde partie nous aura permis de dire que les TIC représentent un véritable
moyen pour les producteurs de communiquer, à la fois sur leur activité, leur offre, leur
produit, et parfois proposer certains services comme la vente en ligne, aux touristes. Au-
delà de cet aspect, nous retiendrons également que les TIC peuvent valoriser le territoire à
travers l’alimentation lorsqu’elles mettent en valeur la qualité des produits du terroir, et les
savoir-faire des producteurs de pays.
En revanche, nous avons également pu voir que la connaissance comme la maitrise de
ces outils n’est pas encore aisée pour les producteurs, car leur grande diversité et leur
complexité relative sont des freins à leur utilisation dans ce milieu.
Enfin, nous avons pu constater que la mise en réseau, tout comme la formation des
producteurs, peuvent être des solutions pour palier à ces difficultés, et que l’appropriation
de l’outil par les producteurs ne se fera que lorsqu’ils auront bien cerné les caractéristiques
et les intérêts de cet outil pour leur activité. La démocratisation progressive des TIC
entraine assurément une coopération plus étroite entre les producteurs de pays et ces
technologies, et qui continuera de se développer dans les années à venir.
69
Partie III -
CAS D’ETUDE –
La Marque Parc du Parc Régional Naturel
des Pyrénées Ariégeoises
70
Introduction de la Partie III
La deuxième partie nous a permis de démontrer que les TIC peuvent accompagner les
producteurs dans leur processus de valorisation du patrimoine du territoire à travers leur
activité, lorsque celles-ci sont utilisées à bon escient et conformément aux attentes, au
objectifs des producteurs comme des touristes.
Afin de valider notre réflexion, et de soutenir nos hypothèses, nous allons analyser dans
cette troisième et dernière partie un cas pratique, pour concrétiser notre démarche en
l’appuyant sur un exemple concret.
Pour cet exercice, notre terrain d’application sera le PNR des Pyrénées Ariégeoises, qui
à travers sa démarche de la Marque Parc, valorise les savoir-faire des producteurs du
territoire.
71
Chapitre 1 - Le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises
1. L’Ariège, présentation du territoire touristique
Figure 23 : Carte de l’Ariège
Source : Grands sites, Tourisme Ariège-Pyrénées, [en ligne] Disponible sur: <http://www.grands-sites-ariege.fr/> (Consulté le 03-03-2014)
« Emmène-moi là-bas »50
1.1 Approche générale du territoire ariégeois
L’Ariège tient une place centrale dans la chaîne des Pyrénées. Le département, au sud
de la région Midi-Pyrénées, est frontalier avec l’Espagne et la Principauté d’Andorre, et
avec les départements de l’Aude, de la Haute-Garonne, et des Pyrénées-Orientales.
Elle occupe une superficie de 4 890 km² et comptabilise 148 568 habitants, soit environ
30.38 h/km²51, ce qui en fait l’un des départements les moins densément peuplés de France.
50 Slogan D’Ariège-Pyrénées, Agence de Développement Touristique de l’Ariège.
72
Les villes les plus importantes du département sont Pamiers, Foix (Chef-lieu du
département, à 80 kilomètres au sud de Toulouse), Lavelanet et Saint-Girons.
On découpe généralement l’Ariège en 4 Pays 52: le Pays du Couserans à l’ouest, le Pays
de Foix Haute-Ariège au sud, le Pays des Portes d’Ariège au nord, et le Pays des Pyrénées
Cathares à l’est.
L’économie du département, fragile, était autrefois basée sur l’industrie, aujourd’hui
délaissée. En 2013, le taux de chômage y était de 13.4%53.
1.2 Le tourisme en Ariège : un patrimoine riche.
Le territoire ariégeois héberge un patrimoine riche et varié. C’est une terre d’histoire, de
valeurs, qui possède une véritable identité.
On peut tout d’abord noter un patrimoine naturel remarquable et une grande variété de
paysages, des collines du nord du département jusqu’aux hautes montagnes et profondes
vallées de Haute-Ariège, en passant par le piémont des Prépyrénées au centre. Ces
éléments permettent la pratique d’un tourisme sportif varié : la randonnée, les sports
aquatiques, les sports de montagne comme l’escalade et l’alpinisme, le canyoning, le VTT,
le ski ainsi que les autres formes de tourisme blanc, avec 5 stations ariégeoises, et enfin le
tourisme de bien-être grâce à la présence de sources d’eau chaudes.
Le patrimoine culturel en Ariège est important, puisqu’on y retrouve des traces
humaines datant de 40000 ans avant notre ère. Le territoire est ainsi particulièrement
marqué par la préhistoire, avec plusieurs grottes abritant de l’art rupestre, et par l’époque
médiévale et le catharisme avec la présence de plusieurs châteaux. L’Ariège compte 8
Grands Sites regroupés dans une seule et même collection : « Collection Ariège, 14 000
ans d’histoire ». Aujourd’hui, l’Ariège est toujours au cœur d’itinéraires culturels : Chemin
de Bonshommes, Chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
51 Comité Régional du Tourisme de Midi-Pyrénées. Les départements [En ligne] Disponible sur : < http://www.tourisme-midi-pyrenees.com/accueil/decouvrir/midi-pyrenees-en-resume/departements-de-midi-pyrenees > (Consulté le 28-03-2014) 52 Agence de Développement Touristique d’Ariège-Pyrénées [En ligne] Disponible sur : < http://www.ariegepyrenees.com/accueil/decouvrir-l-ariege/nos-territoires.aspx > (Consulté 27-03-2014) 53 INSEE : Taux de chômage localisé par département – Ariège [En ligne] Disponible sur : < http://www.bdm.insee.fr/bdm2/affichageSeries.action;jsessionid=07FD6DCDFD43F080D525FB7CBCF4E4D2?recherche=idbank&idbank=001515874&codeGroupe=713 > (Consulté le 27-03-2014)
73
Enfin, le patrimoine immatériel est également un atout majeur du territoire qui profite
d’un héritage occitan, et qui cherche à valoriser cette identité. L’Ariège cherche aussi à
valoriser les métiers et les savoir-faire uniques d’antan.
A ce titre, la valorisation du patrimoine alimentaire du territoire joue aussi un rôle
important. L’Ariège possède un grand nombre de producteurs qui s’efforcent de faire
perdurer la qualité des produits du terroir, et est représentée par moultes recettes : l’azinat
(soupe au chou), les flocons d’Ariège (meringue fourrée de pralin), le millas (dessert de
farine de maïs), la croustade aux pommes du Couserans….
2. Le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises
Figure 24 : Carte du PNR des Pyrénées Ariégeoises
Source : Site officiel de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France [En ligne] Disponible sur : < http://www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr/fr/decouvrir/parcs.asp?op=parcs-identite&id=46 >
(Consulté le 28-03-2014)
2.1 Présentation du PNR.
Le PNR des Pyrénées Ariégeoises se situe à l’ouest du département de l’Ariège, duquel
il occupe environ 40% (2465km²). Il regroupe 30% de la population ariégeoise, soit 43000
habitants en 2009, répartis sur 142 communes.
74
Il fut le 46ème PNR de France à sa création en mai 200954. Il a pu bénéficier d’un
programme de financement européen LEADER, ainsi que de soutiens de la Région Midi-
Pyrénées et de l’ADEME.
Aujourd’hui, le PNR est géré par un Syndicat Mixte qui a pour mission d’ « animer et
de coordonner la mise en œuvre de la Charte du Parc 55 ».
2.2 Objectifs et axes stratégiques du PNR
Dès l’origine du projet, les enjeux qui feraient l’objet du parc étaient définis : Il
s’agissait de préserver le patrimoine du territoire, d’anticiper à plusieurs échelles et dans
plusieurs secteurs les conséquences du changement climatiques, participer au redressement
économique du territoire rural qui constitue le PNR, la réunion et la gestion de tous les
éléments du territoire à l’origine d’une certaine « identité culturelle territoriale », un
programme concret et efficace sur la thématique de l’habitat, et la cohésion générale du
territoire en rapprochant, en créant des liens entre ses acteurs, et en les impliquant dans la
vie locale. 56
Pour parvenir à matérialiser ces aspects, 3 axes stratégiques de développement furent
instaurés : La promotion du développement durable sur le territoire ; la sensibilisation, la
valorisation, et la préservation du patrimoine ; et le renforcement de la cohésion du
territoire et de ses acteurs atout d’une identité commune.57
3. Le Projet Marque Parc
La Marque Parc du PNR des Pyrénées Ariégeoises fût créée en 2011. Il s’agit d’un outil
de développement et de valorisation économique, sociale et environnemental, traduit par
une marque commune apposée à des produits fabriqués ou à des services fournis dans le
PNR.
3.1 Une marque qui regroupe, qui identifie
54 Pays d’Ariège-Pyrénées. Le PNR [En ligne] Disponible sur : < http://www.leader-pays-ariege.org/Parc-Naturel-Regional-Pyrenees-Ariegeoises > (Consulté le 29-03-2014) 55 Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises. Le Syndicat Mixte [En ligne] Disponible sur : < http://www.parc-pyrenees-ariegeoises.fr/Le-Syndicat-Mixte > (Consulté le 29-03-2014) 56 Pays d’Ariège-Pyrénées. Le PNR [En ligne] Disponible sur : < http://www.leader-pays-ariege.org/Parc-Naturel-Regional-Pyrenees-Ariegeoises > (Consulté le 29-03-2014) 57 Ibid.
75
La Marque Parc regroupe aujourd’hui des acteurs du territoire sous 3 logos différents :
Figure 25 : Différents logos et gammes de la Marque Parc
Source : Site de la Marque Parc du PNR des Pyrénées Ariégeoises [En ligne] Disponible sur : < http://produits-parc-pyrenees-ariegeoises.fr > (Consulté le 25-03--2014)
a) Les Produits (26 producteurs), avec les jus de fruits, confitures, sorbets ; les miels et
produits de la ruche ; les légumes et confits végétaux ; le porc (pâté, jambon,
saucisson) ; les volailles (confit, magret, foie gras) ; les Vins d'Ariège.
b) L’Artisanat, avec les objets en bois et la vannerie (5 artisans).
c) L’Hébergement avec les Chambres et les Tables d’hôtes, et les gîtes (39 hôtes).58
Pour les producteurs, la Marque Parc est un gage de la qualité de leur travail et de leur
savoir-faire, car elle finalise le respect de la Charte du PNR. Elle représente également un
outil de promotion pour l’exploitation, et l’aide à se positionner.
Pour le consommateur, c’est la garantie d’une certaine qualité de produit, et de
participer à la défense d’un territoire en contribuant au maintien et au développement de
l’activité des producteurs du territoire.
3.2 La Marque Parc : une stratégie de communication numérique maitrisée
Pour valoriser cette marque, le PNR des Pyrénées Ariégeoises a mis à disposition du
grand public un site internet dédié début 2014.
58 Marque Parc du PNR des Pyrénées Ariégeoises [En ligne] Disponible sur : < http://produits-parc-pyrenees-ariegeoises.fr > (Consulté le 25-03-2014).
Savoir-faire
76
Le site a la vocation de diffuser ce patrimoine et ces producteurs auprès des touristes du
PNR. Il offre notamment aux producteurs une page personnelle et personnalisable, qui,
pour la plupart, constitue quasiment leur seule présence en ligne. Sur ces pages figurent les
produits, leur tarif et les informations pratiques pour se les procurer, le contact avec les
producteurs. Il est en ce sens un précieux outil de communication, de diffusion et de
valorisation, comme nous avons pu le voir dans la première partie.
Cette stratégie de présence en ligne n’a pas pour vocation de proposer de la vente en
ligne. Ce n’est pas la vocation du PNR, qui valorise les producteurs, respecte leur
autonomie et leur indépendance, et veut développer l’échange et le partage autour de ces
thématiques. En plus de ce positionnement, la vente en ligne requerrait des moyens
(humains, matériels, financiers) supplémentaires : stockage de marchandises, livraison …
Le site est donc ergonomique, présente de grands visuels de qualité pour attirer l’œil des
visiteurs et valoriser les produits (Figure 24). Il est accessible en français depuis les
ordinateurs et les mobiles, et le PNR prévoit dans le futur de d’innover en développant par
exemple une solution de marquage des produits à l’aide de QR codes renvoyant sur les
pages producteurs.
Figure 26 : Le site internet de la Marque Parc du PNR des Pyrénées Ariégeoises
Source : Site de la Marque Parc du PNR des Pyrénées Ariégeoises! [En ligne] Disponible sur :
< http://produits-parc-pyrenees-ariegeoises.fr/ > (Consulté le 24-03-2014)
77
Chapitre 2 – Méthodologie d’étude de terrain
Dans ce chapitre nous allons mettre en place une méthodologie d’enquête terrain qui
nous permettra, dans une phase de recherche, de valider les différentes approches que nous
avons pu voir en partie 2, en les appliquant au cas du PNR des Pyrénées Ariégeoises. Pour
cela, nous allons procéder de manière organisée, avec plusieurs enquêtes adaptées aux
prospects.
1. Observation et inventaire des ressources du territoire
Dans un premier temps, il est nécessaire d’étudier le territoire pour comprendre les
fondements du projet. C’est cette étude qui permettra de construire un inventaire exhaustif
des ressources du territoire, qui par la suite facilitera la compréhension du terrain d’étude
dans son ensemble, pour envisager des solutions adaptées, des bilans et la définition de
nouveaux objectifs sur le long terme.
Pour cet inventaire, il faudra tout d’abord définir le PNR : ses caractéristiques, sa
géographie, son histoire, cette base permettra de définir l’approche qu’il est nécessaire
d’adopter pour bâtir l’inventaire des ressources agritouristiques du territoire.
En considérant cet aspect, il faudra lister les éléments qui constituent la ressource de la
Marque Parc :
- Les recettes traditionnelles,
- Les réalisations artisanales,
- La liste des producteurs présents,
- La liste des producteurs pratiquant déjà une activité agritouristique,
- La liste des établissements d’accueil privé,
- La liste des particuliers proposant de l’hébergement / des tables d’hôtes,
- La liste des artisans,
- La liste des structures touristiques publiques et privées,
- La liste des groupements d’acteurs agricoles,
- La liste des groupements d’acteurs touristiques.
78
Pour mener à bien notre étude, il est important d’intégrer la population locale à ce
projet, sachant que l’un des axes fondamentaux de l’établissement d’un PNR est le respect
et le bien-être des administrés. Il est indispensable de réaliser une étude de la population
locale afin de réaliser une enquête concernant leur ressenti vis-à-vis du PNR en lui-même,
des ressources patrimoniales du territoire, de leur identité, de leur consommation de
produits locaux, et du tourisme sur leur territoire.
Il est enfin nécessaire d’analyser la fréquentation touristique du territoire, en analysant
les cibles, leurs attentes, leur comportement sur place et leur consommation.
2. Recueillir des données qualitatives pour cerner les intérêts, les attentes des
producteurs, des locaux, des acteurs, et les limites du projet
Après avoir réalisé cet inventaire, il faut élaborer différentes méthodes de recueil de
données qui nous permettront de confirmer ou d’infirmer nos hypothèses.
Nous allons tout d’abord mettre en place des guides d’entretiens qui serviront au recueil
de données qualitatives. Ces données sont à l’origine de pistes de réflexion autour du
projet, et offrent la possibilité de prendre en compte tous les ressentis des concernés avant
de mettre en place le projet.
2.1 Sélection des prospects
Pour ces entretiens, il faudra obtenir les ressentis d’acteurs concernés : pour cela, il sera
nécessaire d’interroger :
a) La population : pour comprendre les enjeux et les attentes de l’établissement
d’une marque commune. Pour prendre en compte les différents aspects de cette
question, il convient d’interroger un panel varié : âge différent, statut, emploi,
commune… Pour un résultat exhaustif, une liste de 5 prospects
b) Les producteurs concernés : C’est ceux qui sont le plus concernés par la mise en
place de cette marque commune. Le fait de les interroger va aider la réflexion
sur leurs attentes afin de s’assurer qu’ils perçoivent l’intérêt de ce regroupement
et de cette identification. Pour représenter tous les corps de métiers concernés,
et comme il s’agit des acteurs au cœur de cette démarche, une dizaine
79
d’entretiens permettraient une vision pluridisciplinaire du projet, avec un regard
sur les différentes problématiques qu’il implique.
c) Les acteurs de cette mise en réseau : pour appréhender la démarche dans son
ensemble, les axes de développement principaux, les projets pour l’avenir, ses
limites, les freins rencontrés, l’intérêt pour les différents impliqués … Un ou
deux entretiens seulement avec les personnes en charge du projet dans la
structure qui gère le PNR.
d) Les élus locaux, pour les mêmes éléments avec une approche politique de la
question, en cernant ce qu’implique la création de ce projet à l’échelle politique
locale. Là aussi, une ou deux consultations d’élus locaux sur le PNR devraient
permettre une vision complémentaire du projet.
e) Quelques touristes : pour étoffer les résultats de l’enquête quantitative et se
rendre compte des réelles motivations des touristes. Là encore, un ou deux
entretiens devraient suffire. Il s’agira de touristes choisis au hasard dans une
base de données fournie par les structures institutionnelles de tourisme et les
centrales de réservation : ADT, CDT ou CRT.
2.2 Mise en place de l’entretien, exemple de guide
Au vu des différentes catégories d’acteurs que nous allons interroger, il est évident que
nous n’allons pas proposer à tous ces acteurs le même entretien. Les avis que nous
cherchons à recueillir étant sensiblement différents, il faudra établir un guide d’entretien
propre à chaque catégorie. Les entretiens seront semi-directifs, pour laisser la place aux
explications des différents interrogés.
Pour la population, les questions seront orientées vers ce qu’ils pensent de leur
territoire, de leur identité, de leur patrimoine, en quoi celui-ci est-il représentatif des
valeurs locales, leur consommation de produits locaux, leur rapports avec les
producteurs…
Pour les producteurs, les questions posées seront axées sur leur métier, la qualité de leur
travail et des savoir-faire qui l’entourent, de leur représentation du patrimoine et de leur
conscience ou non à y appartenir, de l’intérêt qu’ils perçoivent dans la démarche, de leurs
80
attentes du projet, de leur développement futur ou de leurs souhaits en matière de
communication…
Pour la structure chargée du projet, les questions seront destinées à comprendre les
fondements du projet, ses origines, les enjeux qui y sont liés. Cet entretien est plutôt à faire
en début d’étude car il permet une vision globale du projet.
En ce qui concerne les élus locaux, les questions porteront sur le territoire et ses
spécificités, sur l’identité et sur les questions, enjeux, limites politiques à échelle
communale, intercommunale ou territoriale du projet.
Enfin, pour les touristes, le but des questions sera de cerner leurs différentes attentes et
motivations lors de leur voyage, leur consommation de produits locaux, leur
consommation en matière de numérique, les avantages et les inconvénients qu’ils
perçoivent dans la démarche…etc.
La durée des entretiens sera fixée aux alentours de 45 minutes. Cette durée permet aux
interrogés de répondre aux questions de manière étoffée en ajoutant des éléments
complémentaires ou non prévus au départ.
Voici un exemple de guide d’entretien (Annexe E). Nous avons choisi de prendre celui
pour la structure chargée du projet, car c’est l’entretien qui sera mené en premier lieu.
3. Recueillir des données quantitatives pour des statistiques générales sur les attentes
et la perception des touristes.
Pour compléter cette étude, il est intéressant de proposer une enquête quantitative, pour
avoir des statistiques générales sur les différents aspects du développement du projet, afin
de dégager les caractéristiques des clientèles touristiques potentielles. Les données qui
seront récoltées serviront de base solide pour les préconisations, les campagnes et les
statistiques liées au projet.
3.1 Sélection des prospects
Ce questionnaire sera distribué aux touristes qui fréquentent le territoire, pour connaitre
leurs attentes en terme d’offre agritouristique et leur consommation établie ou possible de
produits alimentaires locaux via les circuits courts.
81
Dans un souci d’exhaustivité des réponses, une base de 100 prospects est nécessaire. Il
s’agira, comme pour l’entretien qualitatif, de touristes sélectionnés au hasard dans une base
de données fournie par les institutionnels du tourisme et les centrales de réservation.
Les interrogés devront aussi être de profils variés, pour voir si la demande est homogène
et collective, ou si, au contraire, des critères particuliers se dégagent selon des segments
identifiés.
3.2 Mise en place d’un questionnaire, exemple de questionnaire.
Le questionnaire (Annexe F) qui sera mis en place comportera des questions plutôt
concrètes et axées sur les motivations du touriste, après une brève partie pour établir le
profil du touriste. Il sera découpé en plusieurs catégories :
- Votre profil : tranche d’âge, situation familiale, CSP
- Votre consommation de numérique : Fréquence d’utilisation d’internet, fréquence
d’utilisation du mobile, achats sur internet, achats sur mobile, consultation d’internet
avant, pendant et après le voyage….
- Vos habitudes alimentaires chez vous et en voyage : Fréquence d’achat et de
consommation de produits locaux via les circuits de proximité, découverte de
produits, de recettes locales en voyage, volonté d’apprendre, etc.
- Vos déplacements au PNR des Pyrénées Ariégeoises : avis sur le parc, fréquence,
prévisions de nouveau voyage …
- La Marque Parc du PNR & son site internet : connaissance de la marque et de son
logo, qu’est-ce qu’évoque la marque, que pensez-vous du site internet, auriez-vous
apprécié une expérience similaire sur mobile ….
La durée du questionnaire, pour que celui-ci soit exhaustif, sera d’une demi-heure
environ. C’est une durée relativement longue pour un questionnaire, mais nécessaire pour
aborder la totalité des éléments qui composent le sujet.
Le questionnaire sera diffusé sur internet, pour ne toucher que des cibles
potentiellement concernées par la démarche de valorisation de la Marque Parc sur internet.
82
Conclusion de la Partie III
En adéquation avec les hypothèses de la deuxième partie, nous avons préparé dans cette
troisième partie l’étude d’un cas précis correspondant à notre problématique : le cas du
PNR des Pyrénées Ariégeoises. Par manque de temps, nous ne pourrons pas mener à bout
cette étude.
La suite logique de l’étude passait par la réalisation des entretiens, leur retranscription et
leur analyse, puis par la diffusion du questionnaire sur internet via le service Google
Forms, suivi de l’analyse des données récupérées dans ce même logiciel ou en passant par
un logiciel intermédiaire d’analyse de données.
De plus, le PNR et sa Marque Parc étant encore jeunes, il était difficile de se procurer
certaines données à son sujet.
Les éléments et les caractéristiques ainsi récupérées auraient permis de démontrer ou
d’infirmer les hypothèses. On aurait ainsi pu observer les différentes perceptions d’un tel
projet de la part de tous les acteurs concernés.
Nous avons quand même pu voir que le parc met en pratique certains aspects de nos
hypothèses que nous avons soulevé dans notre deuxième partie (Regroupement des
producteurs au sein d’une seule et même marque, utilisation d’un site vitrine car conforme
à la stratégie du PNR, projets d’innovation…).
83
CONCLUSION GENERALE
Motivé par les TIC par notre formation à l’entrée en Master 1, nous étions partants pour
orienter ce travail de recherche universitaire au patrimoine alimentaire, qui nous passionne
depuis longtemps. La principale difficulté fut d’associer les deux thématiques, en
définissant un terrain d’approche. C’est finalement l’approche de la communication qui fût
choisie pour cet exercice, car elle permettait l’élaboration d’un travail plus concret, illustré
de plusieurs exemples. Ainsi fut définie la question de départ, vers laquelle nous avons axé
nos recherches : En quoi les NTIC peuvent-elles accompagner la valorisation du
patrimoine alimentaire d’un territoire ?
Après avoir défini les notions alimentaires et rappelé leur lien au tourisme, et établi
parallèlement l’idée de communication touristique via les TIC, une seconde approche
s’imposait pour cadrer notre travail. Ainsi avons-nous intégré à ce travail les circuits de
proximité, qui permettaient d’ajouter un aspect « terrain » non négligeable. La phase de
recherche, les entretiens exploratoires et les discussions avec notre maître de mémoire ont
permis de définir et de cadrer ce travail, en établissant les liens logiques entre les
différentes composantes.
Afin de répondre à la problématique, qui intégrait tous ces concepts, nous avons
proposé et analysé trois hypothèses, trois pistes de réflexion qui ont constitué le fond de
notre deuxième partie. Nous avons donc expliqué en quoi la mise en réseau, la
sensibilisation et la formation des producteurs de pays joue un rôle essentiel dans la
valorisation de leur activité et dans la diffusion de leurs produits. Nous avons ensuite
analysé la demande, les objectifs des touristes et des producteurs, puis évoqué les
différents avantages et inconvénients de l’utilisation des TIC par ces ambassadeurs du
terroir. Enfin, nous avons parlé des différents moyens de communication numérique à leur
disposition.
La présence d’un PNR jeune, avec une marque de produits locaux en développement, et
un patrimoine riche et varié a motivé le choix du PNR des Pyrénées Ariégeoises comme
terrain d’étude pour notre troisième partie. Même si le parc et sa marque sont jeunes, cette
analyse de cas a pu permettre de vérifier plusieurs hypothèses car de nombreuses initiatives
ont été lancées dans le sens de la valorisation du patrimoine alimentaire et des producteurs,
notamment via les TIC avec le lancement d’un site internet dédié.
84
Ce travail de recherche a été très enrichissant à plusieurs abords, dans le sens où il nous
a permis de mettre en œuvre une véritable méthodologie de travail, d’être en mesure de
mener une phase de recherche concrète, efficace et pluridisciplinaire. Il était d’autant plus
intéressant qu’il constitue un lien et un atout pour notre projet professionnel, que nous
souhaitons axer sur ces mêmes thématiques.
Dans les limites que nous avons pu rencontrer, la principale consistait à ne pas laisser de
côté l’aspect touristique de la réflexion, qui s’est plusieurs fois retrouvé en marge du
travail et des pistes de recherche. Nous avons à chaque fois tâché de la réintégrer dans
l’optique de conserver ce lien entre tourisme, développement et territoire.
L’approche du marketing et de la communication touristique appliqués à l’alimentaire,
essentielle à notre sujet, ferait aussi l’objet d’un travail bien plus précis, complet,
documenté et illustré de nombreux exemples, si un format plus « souple » le permettait.
Une autre approche était également possible pour notre sujet, avec laquelle nous avions
hésité : celle des capitales et des régions gourmandes, notion déjà très creusée par Julia
Csergo, et vers laquelle nous pourrions nous orienter en deuxième année.
Pour conclure, nous pouvons nous interroger sur la maitrise de l’outil TIC par les
producteurs de terroir. Alors qu’il représente clairement une part très importante de
l’avenir de la communication touristique, comment démocratiser cet outil en milieu rural ?
Comment sensibiliser les producteurs a ses impacts, à l’intérêt qu’ils ont à le déployer ?
Les nouvelles générations de producteurs, qui gardent les valeurs des territoires, des
produits et de leur identité, et qui apportent avec elles ces connaissances en matière de
nouvelles technologies, détiennent-elles la clé d’une coopération plus étroite, à l’avenir,
entre producteurs de pays et stratégie numérique ?
85
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages généraux
BESSIERE Jacinthe. Tourisme et alimentation. In POULAIN Jean-Pierre et al.
Dictionnaire des cultures alimentaires, Paris : Quadrige Dicos-Poche, 2012, p. 1337-1344.
ENITA/IREST, Agritourisme et développement local, ENITA Clermont-Ferrand,
Collection actes n°3, Département territoire et société, 1995, 140 p.
BRUN Johanna, LEVY Jérôme. Intégrer une stratégie internet. Premiers pas sur la toile
pour les acteurs du tourisme rural. Lempdes : Editions Source, 2003, 80 p.
BESSIERE Jacinthe, POULAIN Jean-Pierre, TIBERE Laurence, « L’alimentation au cœur
du voyage. Le rôle du tourisme dans la valorisation des patrimoines alimentaires locaux. »,
Tourisme & Recherche, Paris : Mars 2013, 177p.
BESSIERE Jacinthe et al. Tourisme et recherche, Colloque de l'association ASTRES
(Toulouse, mai 2011), Paris : Editions Espaces tourisme & loisirs, Mars 2013 - 176 pages
MOINET François, Vente directe & circuits courts, vins et produits fermiers, Paris : France
Agricole (Editions), 2010, 404p.
VIALLON Philippe et BOYER Marc, La Communication touristique, "Que sais-je" 94.
Paris : Presses Universitaires de France, 1994, 128p.
GELINET Patrice, 2000 ans d’histoire gourmande, Perrin : 2008 ; 280p.
Revues
Le repas gastronomique des Français, TDC N° 1064, 15 Novembre 2013, 50p.
Gastronomie et développement local, Mondes du tourisme N°7, Paris : Editions Espaces
tourisme & loisirs, Juin 2013 – 120p.
86
Mémoires
PEREZ Morgane. L’utilisation des TIC comme moyen de valorisation, d’animation et de
médiation des musées dits « Musée de France ». Le Cas du projet Muséomix. Mémoire
Master1 Tourisme & Développement. Foix : Université de Toulouse 2 – Le Mirail,
département ISTHIA, 2013, 112p.
TREBERN Margot. La promotion d’un territoire par la valorisation de son patrimoine
culturel immatériel. Exemple de la culture bretonne, Mémoire Master1 Tourisme &
Développement. Foix : Université de Toulouse 2 – Le Mirail, département Cétia, 2012,
135p.
87
TABLE DES ANNEXES
ANNEXE A : Répartition démographiques des utilisateurs de mobilité ............................................ 88
ANNEXE B : Entretien exploratoire, Mademoiselle Y, Etudiante en DU, et présidente d’une
association de consommateurs, 26/03/2014 ............................................................................................... 89
ANNEXE C - Entretien exploratoire, Monsieur Z, Chargé de mission dans un PNR, 25/03/2014
.......................................................................................................................................................................................... 95
ANNEXE D – Profil des consommateurs de produits fermiers en circuits courts ....................... 104
ANNEXE E – Guide d’entretien pour chargé de mission « Marque Parc » dans le PNR des
Pyrénées Ariégeoises ........................................................................................................................................... 105
88
ANNEXE A : Répartition démographiques des utilisateurs de mobilité
Source : Notre planète mobile : France, étude Google, mai 2013 [En ligne] Disponible sur : < http://services.google.com/fh/files/misc/omp-2013-fr-local.pdf > (Consulté le 12-03-2014)
89
ANNEXE B : Entretien exploratoire, Mademoiselle Y, Etudiante en DU, et présidente
d’une association de consommateurs, 26/03/2014
J’espère que ça marche… (rires) … Donc euh, donc je suis en première année de master, je
travaille sur l’alimentation et les nouvelles technologies. Et donc…Donc c’est intéressant pour
moi de rencontrer des professionnels et euh peut être des associations, des groupements de
producteurs, des producteurs… Tout ce qui va pouvoir m’aider à avancer sur mon sujet.
(rires) Donc je voulais savoir un peu qu’est-ce que c’est ton parcours, et peut-être ton
association, que tu en parles un peu…
Mademoiselle [X] : D’accord. Parcours euh… Licence TD ….euh … j’ai arrêté. Je devais être en
master 2 comme … vous ! Mais on m’a proposé du boulot donc j’ai arrêté, après j’étais sur de
l’animation événementielle sur station de ski donc je me suis spécialisée sur…. moi mon mémoire
de licence était sur les mesures environnementales dans les stations de ski.
D’accord
Mademoiselle [X] : Voilà, c’était il y a 10 ans. (rires) Bref, euh donc l’événementiel animation
environnement dans la station d’Ax d’ici. Puis je suis partie dans les Alpes… Pour faire plutôt
tourisme, accueil en office. Mais en office, tu sais, 3 étoiles, dans un truc (rires) un peu plus
sérieux qu’il y a ici. Je suis revenue après euhhh, là j’ai été dans une collectivité agent de
développement. Plus dans notre filière, finalement je suis revenue dans l’axe développement.
Voilà. Et, euh c’était des CDD de mission comme toujours. Et après j’ai fini au Conseil Général
d’ici comme chef de projet. Et maintenant le DU.
Que tu fais en parallèle ou…
Mademoiselle [X] : Non, non j’ai pris une année… Euh… Chez Pôle emploi quoi. Je fais ma
mission là-bas.
En formation continue.
Elle Ouais. Ouais, ouais. Je suis payée par pôle emploi, je suis salariée. Donc voilà. Et donc entre
temps, [X], ben ça a été le résultat d’une rencontre avec une des fondatrices, [X] a été créé par deux
producteurs… A la base qui voulaient trouver un moyen de vendre leur production locale et en
direct. Donc c’est la chevrière d’[X] et un maraîcher de [X] qui maintenant n’exercent plus. Et euh,
j’ai été /adhérente…. Puis comme j’étais super active, on va dire… (rires) Ils m’ont mis
présidente…
D’accord
Mademoiselle [X] : Pour dire au début… Et ça fait trois ans que je suis présidente. Voilà l’asso...
Donc qui n’est pas une AMAP, qui est une association de consommateurs. Parce que nous AMAP,
c’est pas possible, quoi. C’est trop contraignant.
Pour quelles raisons ?
Mademoiselle [X] : C’est trop contraignant au niveau euh…. adhérer une AMAP, c’est du
militantisme. Les gens au jour d’aujourd’hui, je pense nous là-haut ils ne sont pas dans cet esprit-là.
Tu vois ?
Ouais.
90
Mademoiselle [X] : Faire vivre un paysan sur 6 ou 1 an. Ils ne vont pas le comprendre quoi. Euh
avoir un panier avec 2 boui boui et j’en parlais encore à midi avec quelqu’un d’autre…
Comprendre qu’il faut faire vivre un paysan, moi ça me plairait hein, mais on ne peut pas l’adapter
là-haut et en plus on a une cible, c’est-à-dire, nos adhérent, certains sont saisonniers… Comme ça
on leur permet d’adhérer comme ils veulent, en fait. T’es pas obligé d’adhérer sur un an. C’est
hyper light en termes de… d’adhésion.
Sans engagement.
Mademoiselle [X] : Si, il y a un engagement mais on l’adapte en fait. Voilà. Puis c’est pas le but.
L’engagement n’est pas le but. Le but c’est de commander. C’est vraiment de faire vivre quand
même des paysans….Mais on leur assure pas leur revenu fixe sur l’année, nous. C’est ça. Nous
sommes c’est un bon de commande mensuelle, on a une quinzaine de producteurs, donc tu vois il y
a un large choix… Après bien sûr c’est des paniers de légumes et de fruits qui sont les plus
semestriels, dans le sens… euh hebdomadaire pardon, dans le sens c’est ce qui marche le plus, et
heureusement. C’est le maraîcher qui est le plus, qui est le plus actif et après t’as des produits
beaucoup plus euh.. Moins obligatoires comme des produits du corps et après c’est suivant notre
réseau perso (rires) comme ça… moi je fais venir de la vanille de la Réunion, c’est une amie à
moi… C’est plutôt un réseau qu’une asso qui fait vivre un paysan, c’est un partage de réseau, un
partage de pas de bons plans, c’est pas des bons plans, c’est de la vente quand même… Mais c’est
des réseaux directs. Et on les met en place grâce à l’asso. Voilà.
Et l’état actuel de cette association ? Y a combien de…
Mademoiselle [X] : On a 45 familles. 40-45. En sachant que comme on a cette logistique, cette
adhésion light.
On marche, moi je le vois plutôt je dirais, euh en famille active, en nombre de paniers de légumes
plutôt. C’est ça le plus intéressant par semaine. On a environ une quinzaine. Donc des super actifs,
c’est 15 familles …sur 40. Ce qui est déjà pas mal.
Oui.
Mademoiselle [X] : Ouais. Parce que bon… Il y en a ils sont là, tu sais, pour la viande, pour les
sorties d’estive ou les entrées d’estive donc euh c’est chacun ses choix. En gros. Et ça c’est quand
même euh, je trouve que c’est un bon service. Parce que bon, au moins ils achètent, les gens, et moi
le résultat, c’est que… puis le direct on le fait. C’est ça le résultat de l’asso. Bon pareil et tu vois
quand y a la foire au gras à Intermarché, euh (rires), fin tu vois le truc quoi… Nous on a une vente,
elle nous appelle Christelle, « bon voilà j’ai des colis » et hop on balance quoi, et c’est ça qui est
chouette. Direct. Après on prend aucune commission, fin c’est vraiment on prend les chèques des
bons de commande des adhérents et derrière on refait les chèques, nous aux producteurs.
D’accord et les producteurs vous les sélectionnez d’une certaine manière ?
Mademoiselle [X] : Les producteurs…On n’est pas que sur du bio parce que pour moi une
démarche bio c’est très compliqué, c’est vraiment un choix et au niveau pécunier il faut se le
permettre, voilà… Si t’es petit c’est un peu compliqué, donc c’est plutôt euh une agriculture
raisonnée. Voilà. Après on y va quoi.
C’est vous qui démarchez, c’est eux qui se manifestent ?
Mademoiselle [X] : Ca dépend… Dans les deux sens. C’est euh c’est comme je disais une histoire
de réseau. T’as des amis d’amis, ou tu rencontres des gens, t’es sur une foire genre à Baulou « ah
tiens, tu ne connais pas machin » « ah oui c’est intéressant », tu vas le voir tu parles un peu, et s’il
te plait ben tu lui proposes. Après t’as les commandes mensuelles mais t’as des ventes flash,
comment on dit... tu sais ? Ce que tu as besoin peut-être qu’une fois par an ou deux fois par an ou
91
suivant la demande, comme la vanille ou… voilà, ça c’est moins régulier. Et euh, c’est toute euh…
c’est le même système.
Et là tu es en DU, est-ce que ça a rapport avec l’assoc’ ?
Mademoiselle [X] : Euh non. Parce que comme je suis présidente, j’ai pas voulu faire mon stage et
mon projet avec. Je fais travailler un des Du sur l’élaboration du site internet. Comme moi après
souvent, je…sûrement je développerai. Moi je travaille quand même sur du… avec une de mes
productrices… Ouais. Une biscuitière qui s’est installée à Sinsat. C’est une copine à moi, je vais lui
faire le site de vente en ligne en fait. Pour permettre un service en plus, en fait. Que la vente
directe, sur le site. Donc ça a un rapport. Dans la thématique, ça a un rapport. Parce que le
numérique, ça a vraiment une grosse place quand même au niveau de la vente directe.
C’est un peu sur ça que je travaille. (rires) Euh donc au-delà de ça euh est-ce que tu penses
que la formation pour les producteurs qui veulent s’ouvrir à l’agri tourisme en fait, ça peut
jouer un rôle essentiel ou comme là le DU, est-ce que s’il y a des producteurs, est-ce que ça
peut les aider ?
Mademoiselle [X] : Ah oui, oui oui. Parce que moi déjà je leur ai proposé mes services gratos,
histoire que moi je m’exerce et que eux au moins ils aient un résultat, un plus quoi. De toute
manière, un producteur il n’a pas le temps, euh bon l’argent, ça dépend. Euh ça dépend comment il
se gère mais donc si tu peux leur mettre en place un outil numérique facile prêt à l’emploi ou au
moins ils peuvent avoir une vitrine, c’est-à-dire une visibilité sur le territoire… C’est déjà bien.
Parce que la com’ c’est pas leur truc. Les panneaux euh ça a ses limites, niveau territorial et spatial.
La toile on sait que c’est le e-commerce même… bon des fois il n’y a pas de vente en ligne, mais
on sait que c’est… en forte forte forte augmentation. Donc pour moi, c’est important.
Est-ce qu’ils peuvent se le permettre tout seul ou le fait de se regrouper…
Mademoiselle [X] : Ah bah oui…
Donc être en association, ça peut…
Mademoiselle [X] : Ben après se grouper en asso, c’est-à-dire ?
Soit en groupant les producteurs…
Mademoiselle [X] : Tu fais une plateforme, un market base quelque chose comme ça. Et ça aussi
c’est-à-dire qu’il faut qu’ils prennent le temps de se dire et s’entendre surtout de se dire bon on crée
un truc en commun et on met l’argent en commun et c’est tout ça. Ben oui, ben ça c’est super. Fin
moi j’y crois aussi.
Super en théorie.
Mademoiselle [X] : Mais voilà, il faut quand même, je pense, quelqu’un au milieu, un animateur
qui soit…. Qui soit fort pour animer tout ça. Comme pour toute animation. Euh une locomotive et
des wagons. C’est comme si tu montes un magasin, si ils montent un magasin de producteurs, c’est
pareil quoi. C’est un peu le même système. Il faut le gérer le truc, quoi.
C’est sûr. Et ils sont déjà bien occupés.
Mademoiselle [X] : C’est ça le problème. Des fois, faire juste un fly c’est compliqué. Bon après en
Ariège c’est un peu particulier.
92
Aussi pour les nouvelles technologies, hier j’ai rencontré quelqu’un au PNR [X]…qui
s’occupe de [X] et qui disait un peu la même chose c’est que… c’est que le côté Ariégeois fait
que les gens et les producteurs sont pas forcément réceptifs à l’outil. C’est difficile de…
Mademoiselle [X] : Et là tu t’es mis en rapport avec la Chambre d’Agri ?
Pas encore, peut-être l’an prochain.
Mademoiselle [X] : La Chambre d’Agri, en fait, ils ont un projet européen qui s’appelle euh il faut
voir avec ? Euh… Faut que je te retrouve… En fait qui devait développer la filière donc ils avaient
mis plein d’actions en place… Ah… comment s’appelle ce projet… il est pas mal il a un fond il
faut le développer maintenant… Ils avaient mis en place la plateforme de distribution des produits
locaux pour les cantines et tout ça… Tu le retrouveras si tu cherches sur internet et euh…. Mais là
aussi quel est le frein, ce qu’il faudrait aussi savoir c’est quel est le frein des producteurs, pourquoi
ça se développe pas… Le temps… Bon la Chambre d’agri, tout le monde n’y adhère pas…
C’est vrai…
Mademoiselle [X] : On est d’accord. Chez les producteurs, parce que c’est une certaine
représentativité politique… Euh moi je sais dans mes producteurs, euh, ça, c’est hors de question.
C’est peut être une particularité territoire aussi je pense…
Mademoiselle [X] : L’Ariège…
Euh…Toi qui es en lien fin… avec les consommateurs et donc ceux de passage et ceux peut-
être plus réguliers, est-ce que tu caractérises la demande, la nouvelle demande qu’il y a, est-ce
que la demande a évolué, est-ce que les gens recherchent d’autres choses… ?
Mademoiselle [X] : Moi je trouve euh… ils n’ont pas tous les mêmes attentes et ils n’ont pas tous
les mêmes motivations, c’est-à-dire que il y en a qui se disent « ouais, on va adhérer à l’asso,
machin… produits locaux directs, super ». Mais en fait… C’est un supermarché quoi. Ils viennent
chercher leurs paniers. Et ça c’est le problème dans toutes les AMAP ou simili AMAP, parce qu’on
se regroupe une fois par an. T’as les mecs en fait euh, tout ce qu’ils y trouvent c’est la facilité et le
prix. Donc euh le militantisme derrière en fait, de réellement développer une filière et faire vivre
des gens … Il y est pas finalement. Parce que sinon tu t’investis dans l’asso, tu fais les visites de
ferme une fois par an. T’y vas. Nous on a des gens quand même, ils sont jamais allés vérifier que la
maraîchère était en agriculture raisonnée. On a fait des dégust’, des trucs qu’on fait toujours quoi.
Des trucs sympas pour faire découvrir le produit, mais il y en a, ils s’en foutent quoi. Ils viennent
chercher leur panier, bonjour et hop je m’en vais. Ca je trouve ça dommage et c’est le problème
dans toutes les assos. Et t’as toujours une petit noyau oui, qui soit en attente de savoir « ben tiens
pourquoi le pain là, il n’a pas levé, pourquoi il n’est pas arrivé à faire son pain machin. Bon c’est
parce qu’il a fait froid, le blé il a pas… » ben j’en sais rien. Et t’as des gens, ils ont différentes
attentes quoi.
Oui c’est vrai qu’à s’engager dans une association comme ça…
Mademoiselle [X] : C’est à dire que, déjà à la base ils ne doivent pas avoir l’esprit associatif je
pense… Le bénévolat et tout ça, après euh l’esprit de l’association…. Et euh le problème c’est que
moi je vois pas comment tu peux par le moyen de l’association obliger des gens à avoir un esprit,
c’est-à-dire nous on leur dit « oui vous pouvez adhérer machin » mais après les obliger à avoir
cette démarche de découverte finalement… De creuser un peu plus derrière ton bon de commande,
je sais pas, ça on y a réfléchi mais…. Rien que tenir les permanences, en semaine…
C’est pas leur rôle après, c’est … c’est plutôt à eux, quand il font la démarche d’adhérer
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Mademoiselle [X] : Ben normalement c’est personnel, on est d’accord… mais ça c’est dans le
monde de Candy en fait. Et c’est le problème… Parce que par ici, les assos c’est pas les bobos
comme on a envie, comme ça. C’est des gens, bon ils adhèrent, mais c’est pas pour faire style non
plus, ils y trouvent un moyen pratique et financier, je pense. C’est vrai que c’est hyper intéressant.
Parce que dans les AMAP, dans les AMAP c’est plutôt y a gens du territoire, bien sûr. Il y a
aussi des, il y a aussi des gens qui viennent, des citadins, qui viennent profiter.
Mademoiselle [X] : Personnellement on n’a pas de citadins. Voilà. Non parce que tu sais, on donne
souvent une image d’AMAP, c’est bobo, c’est un peu les gens tu vois, un peu friqué , qui montent
leur asso, c’est style d’avoir des produits bio, c’est pas ça quoi… On est loin de tout ça. C’est plutôt
euh, nous c’est paysous quoi… Les attentes sont plus différentes je crois. Mais voilà, c’est
compliqué.
D’accord. Tes… Tes objectifs pour plus tard donc ? Tu, tu en as une idée ?
Mademoiselle [X] : Sur l’asso ? - Oui. - Euh non. Pérenniser l’activité… Et mettre en avant les
produits du terroir.
Ok et tu comptes euh intégrer les nouvelles technologies ?
Mademoiselle [X] : Avec le site…Peut-être faire une vitrine euh, si on arrive à faire un système de
gestion pour nos paniers… Ca nous faciliterai la vie, l’embêtant c’est que c’est tellement pas
pratique… On a des commandes mensuelles et à la semaine après… Je sais pas comment c’est
gérable. Au moins en gestion de données ça nous permettrait de sortir des tableaux des trucs
comme ça… L’embêtant dans les bureaux c’est pas les mêmes âges, aussi la même pratique de
l’outil internet et de l’ordinateur. Déjà travailler en drive, c’est gros (rires). Alors imaginons une
vente en ligne, enfin un achat en ligne avec tout ce qui sort derrière…
Ouais…Sachant qu’il y a aussi, il y a d’autres besoins derrière il y a l’achat en ligne, besoin
d’organisation, de stockage…
Mademoiselle [X] : Stockage non, parce qu’en fait nous c’est les producteurs qui nous amènent les
trucs. Donc ça serait juste au niveau logistique, tu vois, euh recueil de données.
D’accord.
Mademoiselle [X] : Euh…. J’en sais rien si c’est… D’ailleurs je voulais peut-être le soumettre à la
licence NTIC l’année prochaine…
(rires) c’est une bonne idée ! Un beau projet tutoré.
Mademoiselle [X] : On pourrait faire un essai, un process quoi… Ça serait pas mal…. Non mais j’y
pense… J’y pense. Mais bon voilà, le… la seule contrainte, c’est l’utilisation, fin la pratique de
l’outil. Des gens de l’association, des gens qui… c’est bien beau de faire des outils si après pour les
animer…
S’ils sont prêts, s’ils voient l’intérêt, s’ils sont prêts….
Elle : Euh l’intérêt il y est, parce que moi, je vois ma secrétaire sur le recueil des commandes, c’est
trop, quoi. Donc voilà.
D’accord. Donc euh moi, ma problématique c’est en quoi les NTIC peuvent-elles
accompagner les producteurs et valoriser le territoire ? Est-ce que tu vois d’autres pistes ?
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D’autres choses à… Mes hypothèses, dans un premier temps le regroupement, pourquoi
adhérer un réseau… En quoi ça peut être utile, euh ma deuxième hypothèse c’est euh
présenter les outils et en quoi est-ce qu’ils ? les consommateurs. Et en troisième partie, c’est
les avantages et je vais citer les outils.
Mademoiselle [X] : Donc tu pars que sur un atout, le réseau et….des outils
Pas forcément… Ouais.
Mademoiselle [X] : Je comprends pas en fait comment tu réponds à la thématique, tu réponds plus
ou moins par des outils…
Par des outils, c’est vrai.
Mademoiselle [X] : D’accord. Du fait d’adhérer à un réseau.
C’est… C’est… C’est un moyen de répondre, pourquoi est-ce que ça, pourquoi est-ce que ça
va permettre de mettre en commun des moyens de productions, d’informations, de
connaissances et euh et en quoi ces, ces, ces choses-là peuvent être utiles pour communiquer
sur internet.
Mademoiselle [X] : D’accord. Ouais euh non, non, je réfléchis à tes objectifs, à tes, tes arguments,
qui répondent à cette problématique. Parce que là tu réponds qu’à un seul… adhérer à un réseau.
Parce qu’il y a aussi de créer un réseau déjà. Parce que adhérer à un réseau… Euh…
Hé ben il y a bienvenue à la ferme…
Mademoiselle [X] : (rires) Ah oui mais ça…Ils vont pas tous adhérer à ça.
Hé oui, non forcément bien sûr….
Mademoiselle [X] : Ouais…. Est-ce que ces réseaux un peu institutionnels ça les intéresse aussi ?
Pareil pour le PNR, ils ont euh, ils ont créé une marque qui leur permet quand même de
regrouper des, des gens et de… et le site met en avant ça et après ça intéresse les producteurs
un par un.
Mademoiselle [X] : Ouais…. Ouais le PNR ils sont actifs sur la [X] et tout ça. Mais [X], je crois
que c’est sous plusieurs thématiques….
Il y a aussi du savoir-faire et de l’artisanat et des gîtes et chambres d’hôtes. Et c’est assez
jeune en plus donc euh…. Donc ça va vite…
Mademoiselle [X] : Ah ce qui est intéressant à voir, c’est bon les outils c’est une finalité mais c’est
surtout euh… L’intérêt, la façon de les mettre en place quoi. Et euh… Comment leur permettre de
les mettre en place. Parce que voilà, eux aussi, ils ont pas le temps, ils sont à dix mille lieues du
numérique quoi… Mais c’est sûr qu’il faut faire ce qu’il faut donc euh c’est ça qui est intéressant
quoi, comme problématique. Non mais après c’est ta problématique…
Ouais, comment aligner les deux.
Elle : Ouais…. Ouais c’est intéressant, ouais. Après euh… Je veux bien être tenue au courant de tes
avancées….
Je n’y manquerai pas je te ferai parvenir un exemplaire…
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ANNEXE C - Entretien exploratoire, Monsieur Z, Chargé de mission dans un PNR,
25/03/2014
Donc pour me présenter un petit peu je suis en première année de Master Tourisme et Développement. Je travaille sur les nouvelles technologies et le patrimoine alimentaire. Et donc euh, c’était pour moi intéressant de rencontrer quelqu’un comme vous qui a travaillé un peu sur les deux thématiques… Monsieur [Z] : … Ouais… C’est-à-dire votre projet de parc naturel régional. Et donc euh je voulais savoir un petit peu déjà les origines du projet, si vous pouviez m’expliquer un petit peu…. Monsieur [Z] : Donc euh… Le parc a été créé en 2009. Donc à l’époque c’était le 46eme Parc Naturel Régional de France… Et puis il y en a eu 3 autres créés, donc on est à 49. Donc un Parc Naturel Régional c’est un territoire au patrimoine remarquable menacé, donc on vit sur un territoire de montagne avec tout ce qu’on peut imaginer. Donc le parc, la création du parc, c’est une démarche volontaire des habitants et des élus, qui décident de euhhh de créer ce… une charte, c’est-à-dire un projet pour 12 ans, donc c’est… au final ça devient un gros document qui décrit un petit peu tout ce qu’on doit faire pendant ces douze années et donc le… après nous on reçoit une sort d’accréditation de l’Etat qui nous classe Parc Naturel Régional, après on a 12 ans pour mettre en œuvre ce projet. Ok, c’est vous qui avez… C’est vous qui êtes à l’origine du.. Monsieur [Z] : Alors euh donc comme je dis c’est à l’origine des habitants et des élus…. Donc dans Parc National Régional, il y a régional donc le Conseil Régional joue un rôle prépondérant. Après il y a le Conseil Général et il y a 142 communes. Donc 142 communes qui constituent au final un périmètre qui correspond à la moitié ouest du département, sur la zone de montagne, C’est là où nous sommes… Et qui donc euh, qui regroupe 45 000 habitants à peu près. D’accord. Monsieur [Z] : Donc le… la rédaction de ce projet pour arriver à la création du parc en 2009 ça a nécessité la constitution déjà d’une petite équipe de salariés, en face dite de préfiguration. Donc, c’était de rédiger ce projet mais aussi mettre en place des actions qui montraient ce qu’un parc pouvait faire et démontrer son intérêt. Donc moi j’étais recruté 2 ans avant la création du parc en 2007. Début 2007. Et donc ma… mon domaine de mission c’est toutes les questions éco en lien avec l’agriculture et l’artisanat, donc ça passe par euh le soutien filières locales, développement des circuits courts, l’accompagnement de producteurs agricoles et artisanaux pour le respect de l’environnement. Et la… et donc ça s’est transformé la créa du parc en le développement de la marque du parc naturel régional qui en fait un peu un outil au carrefour de toutes ces thématiques. D’accord. Donc aujourd’hui, le projet c’est quoi sa situation actuelle ? Monsieur [Z] : Donc le projet…. Nous sommes en 2014, ça fait 5 ans que le parc existe. Donc cette charte c’est un pavé assez épais qui justifie pourquoi nous sommes 18 au sein du parc, il y a des personnes qui travaillent sur les questions naturalistes faune, flore, architecture, le patrimoine bâti, la forêt, le tourisme, euh enfin j’en oublie. Euh. Par rapport à la marque,
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depuis 2009, on a lancé, on a dû y réfléchir à toutes les étapes nécessaires pour mettre en place une marque solide crédible… On a du réfléchir un petit peu à la procédure mise en œuvre, la procédure d’attribution, système de garantie de la marque, c’est à dire garantir au consommateur que la promesse qu’on fait elle est euh respectée par les…ceux qui en bénéficient au final. Et la stratégie aussi, c’est-à-dire qu’est-ce qu’on marque en premier, quels moyens euh, quelle échéance etc… Donc ça, ça nous a pris 2 ans, et les premiers… 1 an et demi plutôt parce que les premiers produits marqués ont été en janvier 2011, soit… c’est ça 1 an et demi puisque le parc a été créé exactement en juin 2009. D’accord Monsieur [Z] : Donc on… on continue à développer la marque depuis, et elle est vraiment en train de prendre son envol. Surtout là depuis quelques mois, à savoir qu’aujourd’hui on a 8 gammes de produits et services. Donc nous avons les produits à base de fruits, les produits à base de légume, le miel, les produits de la ruche, le vin, les euh viandes de porcs volaille appât, il m’en manque euh… la vannerie, l’artisanat du bois et enfin les gites et chambres d’hôtes. Pour cette année donc on a prévu de développer les accomp... les prestations d’accompagnement en montagne, donc c’est… y a… des prestataires touristiques, le fromage on le pose aussi début avril et on prévoit de marquer les gites d’étapes en … à la fin de l’année ou début d’année 2015. D’accord. Monsieur [Z] : Donc ça fait euh… On commence vraiment à voir un joli réseau de bénéficiaires… de gammes comp…de plus en plus complètes avec un réseau aujourd’hui d’une centaine de bénéficiaires… C’est-à-dire, des bénéficiaires pour … chez qui on a réalisé des audits, qui respectent un cahier des charges exigeant, qui relève de trois dimensions, d’une régie local, c’est-à-dire que le siège du bénéficiaire est dans le parc, que la matière première qu’il utilise vient du parc ; le respect des règles, de l’environnement, la plupart du temps on se rapproche vraiment des règles de l’agriculture biologique, c’est-à-dire pas d’utilisation de produits chimiques. Et le dernier point c’est la dimension humaine, c’est euh à taille humaine, euh …mettre en avant le savoir-faire traditionnel. Euh… Ou ancestraux des choses comme ça. Donc c’est… cette marque reflète non seulement notre rôle, c’est de la mettre sur les rails, de la développer, d’en assurer le suivi, c’est-à-dire l’évaluation, l’évaluation de son impact ; et enfin c’est de tisser un réseau de bénéficiaires et de la promouvoir… Alors je m’explique, la marque [X] c’est la possibilité alors, de pouvoir utiliser le logo du parc pour promouvoir ses produits… Oui Monsieur [Z] : Tout l’intérêt que ça peut représenter comme reconnaissance pour un producteur, identifiant pour un consommateur des produits de qualité. Mais bon si c’était que mettre le logo sur un produit, ça serait… ça serait trop facile et puis ça n’aurait pas forcément beaucoup d’effet, car les gens ne savent exactement, ne connaissent pas le parc, ne savent pas ce qu’il y a derrière le logo. Donc il faut pouvoir l’expliquer, faut pouvoir le promouvoir, et il faut pouvoir aussi que les producteurs qui rentrent dans notre réseau en… puissent l’expliquer et à choisir quelque part. C’est pour ça qu’une de nos missions c’est le réseau, c’est faire en sorte que la diversité des prestataires avec qui on travaille, des producteurs agricoles, des artisans, des hébergeurs, des prestataires touristiques et c’est assez unique comme outil, c’est-à-dire fédérer une telle diversité de corps de métier. Il existe déjà des marques mais la plupart du temps, elles regroupent que des agriculteurs, que des artisans, que des hébergeurs. Là on a ainsi cette diversité là et c’est notre force parce qu’en fait on peut vraiment tisser un réseau local. Ce réseau il est multi professionnel, multi sectoriel, en plus c’est un réseau d’excellence puisqu’il ne suffit pas d’être dans le parc pour en bénéficier. C’est
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dire des fois on dit à des producteurs ou des hébergeurs, parce que le mode de production n’est pas satisfaisant, quand je dis excellence, je veux dire qu’il y a vraiment une démarche qualitative derrière. Donc au final, il y a une identité de la marque qui est en train de se créer, qu’on est en train de créer et cette identité elle doit permettre à un moment donné de créer un cercle vertueux. Quand je dis cercle vertueux, c’est, imaginons un touriste qui arrive sur le parc par le biais d’un hébergement, ben on sait que cet hébergeur lié à notre réseau, ben forcément il va l’orienter vers la visite d’un producteur qui va le présenter vers un prestataire touristique ou bien vers un artisan, et voilà. Quand je dis cercle vertueux, c’est que finalement le touriste va peut-être dépenser plus pour le territoire et que cet acte d’achat il va le faire pour de véritables produits locaux qui participent au développement du territoire. Parce qu’on sait qu’aujourd’hui il existe des faux producteurs locaux, des produits pirates qui usurpent l’image [X], mais qui en fait n’en ont pas le sens. Vous parlez de diffuser… Monsieur [Z] : Pour citer le deuxième aspect, c’est promouvoir la marque et donc la promouvoir c’est pouvoir expliquer le contenu du cahier des charges de manière simple et efficace au consommateur, c’est pouvoir développer le réseau de distribution des produits dans un premier temps sur le département. Car c’est là qu’on a le plus de légitimité et puis après de plus en plus vers l’extérieur, l’extérieur ce sont les grandes agglomérations, alors bien sûr il y a Toulouse, et après on peut imaginer Montpellier, Bordeaux, des choses comme ça. Mais faut savoir que ces marchés-là, certes ils sont plus important pour la population, mais ce sont aussi des marchés de plus en plus concurrentiels, parce qu’à Toulouse par exemple, c’est là que l’on trouve les Aveyronnais, les Tarnais, tout ce qui vont en visite sur les marchés sur Toulouse. Et donc pour y aller, il faut avoir les épaules un petit peu solides, avoir les outils performants de communication pour être visible. Et c’est pour ça qu’aujourd’hui on commence à s’attaquer à Toulouse mais c’est pas encore très très important. Et donc la promotion de la marque c’est pouvoir donner une image et puis, une envie de consommer ces produits et ces services. Ca passe par un gros travail de reportage photo, par les photographes du coin qui nous donnent de la matière et après on met ces outils à disposition des professionnels, des producteurs, donc ça améliore leurs propres outils et donc on crée des supports de communication, ces supports de communications donc c’est un site internet qui vient d’être lancé y a 15 jours, trois semaines. C’est un site internet dédié produits et services de la marque, je ne sais pas si vous avez eu l’occasion… J’ai pu le voir. Monsieur [Z] : Voilà, a priori je donne envie de .. C’est vrai, c’est vrai, il y a des visuels intéressants… Monsieur [Z] : C’est pas un site de vente, c’est pas notre rôle, mais c’est un site qui donne tous les éléments pour donner envie de venir aussi, et qui doit faciliter au maximum l’acte d’achat, on met dessus les produits, leur tarif, où vous pouvez les acheter, le contact avec les producteurs, tout ce qu’il faut pour que quelqu’un qui veuille un produit, puisse le trouver et savoir où l’acheter. Qui permet à un touriste de venir ici et de pouvoir concocter son séjour ou qui puisse permettre à un prescripteur, c’est quelqu’un qui conseil un touriste, un office de tourisme, un tour opérateur, de s’appuyer sur ce site pour donner des infos et donner des conseils aux touristes. Donc voilà. Et donc cette commercialisation concrètement à part le site internet, cette diffusion passe par quels moyens, des brochures que vous distribuez ?
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Monsieur [Z] : Alors les brochures qu’on a mise en place, je vous en donner rai tout à l’heure. Mais les brochures ça coûte cher, c’est éphémère, c’est du papier donc ça se jette, c’est quand même un petit peu moins dans l’air du temps, on essaie de capitaliser sur des supports qui durent un peu plus longtemps. Notre site, il fera pas 50 ans. Donc là on a vraiment mis des moyens sur ce site internet là, car il nous permet de passer à la vitesse supérieure. C’est un outil qui peut nous donner une visibilité à l’échelle locale et en plus vraiment à échelle mondiale si on arrive à bien promouvoir. On n’y est pas encore, mais je vise ça en fait parce que je me suis investis dans ce site et je me suis aperçu qu’il y a des Russes, des Japonais qui étaient allés sur notre site. On peut voir ce genre de chose, s’il n’y a pas une erreur, ça parait bizarre mais il y a des gens de ces nationalités-là, des gens du Pays-Bas, d’Allemagne qui ont consulté notre site. C’est pour ça qu’on a vraiment travaillé sur le référencement, c’est vraiment crucial et cette cible rapide fait qu’on est facilement sur les sites de recherche. Donc ce travail -là ça ne passe pas par notre publicité parce qu’on n’a pas les moyens de payer Google pour remonter. Par contre, on a un système de renforcement performant qui fait qu’on a énormément de mots clés et notre site était déjà en quatrième page quand on tapait produit [X], il y a quelques jours. Aujourd’hui on est presque en première page et on pense pouvoir rapidement, faut juste donner du temps à notre site d’être parmi les tous premiers, dès qu’on tape les mots clés essentiels au consommateur. Vous avez dit tout à l’heure, que ce n’était pas le but de vendre en ligne, c’est pas envisageable à long terme non plus ? Monsieur [Z] : En tous cas pour le moyen terme, ce n’est pas envisageable. La première chose c’est que les producteurs ne sont pas demandeurs de ça, c’est-à-dire ils vendent en direct, ils ont leur réseau de distribution via les épiceries grande surface etc. Ils ont envie d’être autonomes, indépendant, ça c’est la première chose. La deuxième c’est qu’un site de commercialisation c’est pas aussi simple que ça, ça sous-entend derrière d’avoir une capacité de stockage, de livraison, d’empaquetage… Donc des choses aujourd’hui, c’est pas notre rôle, et c’est des investissements qu’on est pas capable de suivre. A court terme ce n’est pas possible. Maintenant à long terme imaginons que notre réseau dont je parlais tout à l’heure, il soit tellement fort que les producteurs aient envie de plus s’investir, exemple de créer une association des producteurs du par cet de monter des projets de commercialisation communs. Eh bien peut-être que pour accompagner tout ça on décidera de créer un site de commercialisation avec une structure qui, alors forcément les producteurs… Le parc est une collectivité, donc son rôle n’est pas de vendre et par contre on va donner les moyens et donner l’image du parc à ce collectif pour distribuer via un site commun… Pour accompagner les démarches Monsieur [Z] : Si un jour ça se présente je ne pense pas qu’il y ait de la demande à court terme Donc internet c’est un outil, est-ce que vous envisagez la possibilité d’utiliser d’autres outils pour valoriser à long terme le producteur, comme par exemple le mobile qui se développe ? Monsieur [Z] : Notre site est accessible sur les smartphones, et on l’a conçu pour qu’il soit lisible sur tablettes, smartphones et ordinateur. Donc oui, c’est peut-être pas le site le plus performant pour ça, mais peut-être qu’un jour on développera une application du parc ou ce genre de chose. On n’en est pas là. Aujourd’hui on se donne les outils de base, ça ne sert à rien de mettre la charrue avant les bœufs. Je pense qu’on ferait une application, aujourd’hui elle ne serait pas téléchargée donc mettons en place les premiers outils nécessaires pour faire connaitre notre marque et valoriser les producteurs, et dans un second temps nous mettrons en place les outils qu’ils nécessiteront.
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D’accord. Donc quand on communique en ligne comme ça, on communique sur du matériel donc sur des produits mais aussi du patrimoine immatériel, du savoir-faire, des goûts. Est-ce que pour vous, ça a des particularités d’utiliser ces supports-là pour valoriser l’image de quelque chose d’immatériel… Je ne sais pas si c’est très clair…. Monsieur [Z] : Non, ce n’est pas très clair… Par exemple vendre un gout sur un support en ligne, c’est pas évident parce qu’il faut susciter des imaginaires, vous avez des techniques particulières ou vous n’avez pas vraiment besoin de ça ? Monsieur [Z] : Disons que forcément quand on veut promouvoir de l’alimentaire, des choses typiques originaires d’un territoire à fort caractère, faut pouvoir développer un argumentaire qui renvoie vers des choses immatériels, faut développer un imaginaire. On a souvent ces régies locales, patrimoine d’environnement préservé et authenticité, proximité. C’est très moyen, on arrive à essayer d’expliquer quelque chose de complexe en quelque chose de court mais ce qu’on fait c’est encore trop long et pas forcément très percutant. On a pas de slogan, de choses comme ça. Mais après un patrimoine immatériel ça peut être évoqué par des slogans, par un logo, par des photos…. Des photos qui renvoient vers des odeurs, des saveurs. Donc surtout quand on est sur l’alimentaire, on se doit d’être sur des choses immatérielles. Ce côté immatériel ça peut être aussi des souvenirs, mémoire collective. Nous, on essaie de travailler dessus, mais c’est un véritable travail de communication, de manière pure pour lequel aujourd’hui on ne se donne pas totalement les moyens. On le fait avec des moyens très modestes et le temps qu’on peut y consacrer, parce qu’on fait déjà beaucoup de choses, il faut promouvoir la marque mais il faut la faire fonctionner, et certainement on ne pousse pas cet esprit-là jusqu’au bout, et qu’il faudrait le développer. Je pense qu’on va chercher de plus en plus à s’appuyer sur des partenariats, des partenariats avec des restaurateurs, des partenariats avec des partenaires institutionnels comme l’Agence de Développement Touristique, les offices de tourisme, des partenariats avec par exemple le lycée pro de l’hôtellerie et de la restauration à [X], le lycée [X]; qui sont à même de les faire travailler sur ce qu’ils savent faire. Le lycée [X], on pourrait le faire travailler sur des recettes, on sait qu’il y a des recettes ancestrales par ici, le millas, la rouzole, l’azinat, la mounjetad… y en a d’autres aussi. C’est pour voir aussi, comment avec eux on peut revisiter ces recettes avec les produits locaux des producteurs et comment aussi créer de nouvelles recettes avec ces produits-là. Si je pense à l’agence de développement touristique, eux, ont de véritables moyens de communication pour travailler avec des boîtes professionnelles qui peuvent nous accompagner et nous aider à perfectionner notre discours. Le tout c’est d’arriver à avoir une forme de cohérence, il ne faut pas que ça parte dans tous les sens. Ça, ça relève de la stratégie. Je dirais que nous, notre stratégie on y est pas encore là-dessus, on est encore trop en phase de stabilisation et développement du réseau. Mais un jour certainement que notre stratégie reviendra beaucoup plus, une fois qu’on sera établi, sur nos moyens de communication, nos objets de notre communication. Au niveau du projet, donc maintenant ça fait un petit moment que c’est déjà en place, est-ce que vous avez eu des retours de la part des producteurs dans un premier temps, de la part des locaux et de la part des touristes ? Monsieur [Z] : Alors, une marque territoriale, on s’est quand même un petit peu renseigné, on reste modeste sur l’impact des choses, les premières années. Faut être modeste sur son impact, d’une part parce qu’on est dans un monde globalisé où des conjonctures mondiales, nationales, qui font que des fois elles ont plus d’influence que les petites démarches locales qu’on monte, donc par exemple les histoires de crise etc, qu’il faut difficilement attendre des ventes multipliées par 2 ou 3. Sauf si on est sur un secteur un petit peu en niche… Donc d’une part il faut tenir compte de ça et d’autre part on sait qu’une marque territoriale, pour
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atteindre sa notoriété de croisière il lui faut minimum 10-15 ans. Donc nous elle a 3 ans. Non seulement on a cette notoriété naissante, on sent, on observe même qu’on est de plus en plus connu mais c’est encore trop fragile pour pouvoir revendiquer un réel plus. Donc aujourd’hui je ne pense pas qu’on puisse revendiquer des chiffres, des chiffres c’est « je vends plus, je vends plus cher, je dois assouvir une demande de plus en plus forte », des choses comme ça. Aujourd’hui on se contente d’un discours qualitatif, c’est-à-dire les producteurs sont satisfaits, on attire des consommateurs, il y a un questionnement, ça permet de nous distinguer par rapport à d’autres producteurs. On peut faire des ventes ponctuelles, mais difficile d’avoir une idée d’ensemble. En ce moment il y a deux stagiaires qui sont dans le bureau d’à côté ; leur rôle est de nous faire un état des lieux pour mettre en place un système d’évaluation de la marque. Ce questionnaire-là porte sur des volets sociaux, environnementaux, économiques qui est crucial. On essaie d’imbriquer tout ça. Donc le but c’est de recueillir des informations parce qu’on est à n+3 par rapport au premier producteur marqué, il y a des producteurs qui rejoignent un petit peu plus tard donc va rencontrer tous les producteurs et on va faire un état des lieux. Ca sera notre T0. Donc on va regarder les indicateurs, je produis tel produit, j’ai tel volume de production, ces produits-là je les vends tel tarif, j’ai tel débouché, tel circuit de commercialisation, cette commercialisation représente tel pourcentage, la marque parc a pour l’instant, je pense qu’elle a des moyens modérés, importants sur tel circuit…. Donc une fois qu’on connaîtra cet état des lieux t0, on pourra refaire cette enquête dans 3 ans, dans 5 ans dans 10 et on verra comment les chiffres évoluent. Une évaluation c’est partir d’un état t0 et voir comment on est à n+1 +10 etc… Mais tant qu’on n’a pas le t0, on peut pas vraiment regarder une évolution. On a besoin de ce t0 et on est en train de le constituer. Donc les indicateurs, on va en avoir besoin, le système de fonctionnement d’un Parc Naturel Régional il est basé sur l’évaluation à terme, externe, notre chartre on en a pour 12 ans. Au terme de 12 ans, l’existence d’un parc au-delà de 12 ans, elle est conditionnée par le travail qu’on a fait, il va apporter quelque chose. Ensuite si on estime que c’est satisfaisant on repart pour 12 ans. C’est vraiment intrinsèque à notre fonctionnement, et donc sur la marque parc, bien sûr on veut travailler là-dessus. On a déjà des missions. Ce matin j’avais une conférence avec des journalistes pour présenter, lancer officiellement notre site internet. Et ils sont arrivés avec des questions « savez-vous aujourd’hui l’impact de la marque etc… » Je leur ai répondu, non on n’est pas capable parce qu’on est en train de travailler pour pouvoir répondre mais c’est très compliqué de le faire aujourd’hui. C’est forcément fait à la louche, nous, on veut essayer en tous cas d’être le plus précis possible. Après il y a forcément des choses pas mesurables, de l’ordre du subjectif, qualitatif, du discours qu’on a. Elles sont plutôt positives pour l’instant. Mais il faut être modeste sur l’impact de la marque. Peut-être que dans dix ans, on dira « voilà la marque n’a pas servi à vendre plus, ou les producteurs ne vendent pas plus en quantité. » Mais peut-être qu’on s’apercevra qu’elle aura permis de stabiliser un territoire… On dira qu’on s’aperçoit qu’il y a moins de producteurs partout ailleurs et qu’ici on a réussi à conserver un réseau et vous voyez ce que je veux dire. Oui… Il n’y a pas forcément de retombées touristiques pour l’instant… Monsieur [Z] : Il n’y a pas de retombées mesurables. Parce qu’on est jeune, parce qu’on a pas encore mis en place les indicateurs dans cette conjoncture nationale et mondiale. Mais après je pense que ce qu’il y a d’intéressant après, c’est d’aller enquêter chez les producteurs et de leur poser la question. Ce matin on a fait parler les producteurs, parce que moi, technicien, je pense que c’est leur discours qui est intéressant, et donc un producteur qui vend sur le marché de St Girons, qui nous a dit des choses assez fortes. Pour lui, il y a des consommateurs qui se posent des questions, pour eux ça a apporté confiance au consommateur. C’est aussi le principe qu’on s’est donné. C’est une labélisation…
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Monsieur [Z] : On ne peut pas utiliser officiellement ce terme-là, mais en tous cas c’est un marquage. Nous ne sommes pas un label nous sommes une marque collective. Et vous distribuez où exactement, à part chez le producteur lui-même ? Monsieur [Z] : Donc c’est le producteur qui se charge de la distribution. Ils sont maîtres de leur produit. Sur le site internet, vous avez tout en bas à droite, la liste des points de vente. C’est eux qui s’en chargent, on en trouve partout où ils distribuent. Bien sûr, tous pratiquent la vente directe, c’est un des critères du cahier des charges, après il y a énormément de boutiques, épiceries, de sites de vente sur [X]. On commence de plus en plus à développer des points de vente sur Toulouse dans les boucheries, dans les biocoop, les boutiques spécialisées… On a des points de vente en France, ça c’est une opportunité que vont avoir des producteurs parce qu’ils connaissent des gens, des amis, de la famille, de là où ils sont originaires… Donc là rapidement, je sais qu’il y en a qui vendent sur Bordeaux, sur la Bretagne, Brest… C’est encourageant aussi de voir que ce n’est pas uniquement… Monsieur [Z] : Oui, ça veut dire qu’on diffuse…. Après il faut être lucide, on a peu de prix sur ces circuits de distribution. Ca tient au producteur et que certainement un consommateur de Bretagne quand il voit le logo du parc, aujourd’hui, il ne sait pas ce que ça veut dire. Mais il n’empêche que s’il cherche à se renseigner maintenant, il aura des outils sur le web qui lui permettront de trouver l’information. On va de plus en plus donner aux producteurs les moyens d’expliquer soit en direct, soit via leurs distributeurs, ce qu’est la marque. Parce qu’on va mettre en place des posters, des petites cartes postales, des choses comme ça, qui vont expliquer et qui seront mis à disposition gratuite dans les lieux de vente. Et puis il y a un travail réalisé au niveau national, avec la fédération des parcs régionaux qui regroupe les PNR de France, et qui a pour but à un moment donné, dans les années à venir, de promouvoir au niveau national, la marque…. Parce qu’on va essayer de plus en plus de mettre en place des outils communs pour prendre part à notre communication. Et ça apportera peut-être un jour une campagne de pub sur les produits marque parc dans le métro parisien. Pourquoi pas… Ca serait autre chose hein. D’accord, peut-être d’ordre plus général, est-ce que vous pensez que les TIC peuvent être utiles aux producteurs eux-mêmes ou peut-être au groupement de producteurs pour mieux vendre ? Est-ce que c’est quelque chose qu’ils sont prêts… Monsieur [Z] : Alors il y a un paradoxe, c’est que bien sûr que je répondrais oui à ça, parce que le monde va de plus en plus vers ce genre d’outils… Sauf qu’ici en [X], on est moins touché par ça. Parce que c’est un territoire très rural, les gens sont contents d’être un peu en opposition par rapport au système. Je connais plein de gens qui vivent sans smartphone, sans internet, des choses comme ça. Et même des producteurs. Donc eux, ils sont très bien là-dedans et ils cherchent vraiment le contact humain, la vente directe, ils veulent rencontrer les gens, être sur les marchés, ils n’utilisent pas ces supports. La deuxième chose c’est qu’on est un département rural où la rapidité d’internet, que ce soit par wifi ou la 3G etc, s’est très peu développée. Donc même si on mettait en place, aujourd’hui, des outils, ça ne serait pas très performant, parce qu’ils sont lents. Ca, ça rajoute. Maintenant, on essaie quand même, malgré tout, avec ceux qui sont volontaires, on a différent bénéficiaires, on ne travaille pas de la même manière avec tout le monde. Il y en a qui sont très ouverts à ce genre d’outils, d’autres qui sont à mille lieues, ceux avec qui on peut les utiliser, vu que je pense que ce sont de bons outils ; on essaie de les professionnaliser et de les faire accéder à ces technologies-là et les inciter à les utiliser, en les formant là-dessus, et je pense que ça viendra de plus en plus. Notre site internet, il développe une page dédiée pour chaque producteur. Donc certains producteurs ont déjà leur site, d’autres n’en ont pas. Et on leur a expliqué que cette page, en
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validation avec nous, ils pouvaient la personnaliser, la changer ect. On peut considérer que grâce à nous chaque producteur a une page internet et on peut communiquer sur cette page-là. Donc prochainement je pense qu’on va mettre un système de QR code, qui permettra au producteur de se mettre sur son produit, de mettre le QR code et les gens flasheront directement ils tomberont sur la page du producteur qui est sur notre site internet. Donc voilà, on va les amener à utiliser ce genre d’outils, et d’autres auxquels je ne pense pas forcément maintenant. Non seulement il faudra s’y mettre, parce que de plus en plus, les gens vont s’y mettre. Les gens qui y sont aujourd’hui, ce sont les gens qui ont du pouvoir d’achat. Et il faut être lucide, les produits que nous proposons, nous, ce sont quand même des produits haut de gammes, parce qu’on a quand même des critères qualitatifs derrière. Quand on fait la somme des critères dont je vous ai parlé tout à l’heure, on a quand même à la fin des produits qui valent cher. Il faut être lucide, ces produits-là quand on les vend en [X], le pouvoir d’achat est quand même plus faible, ils sont bon marché. Et quand on va surtout à Paris, chez les revendeurs, ils sont multipliés par 3 ou 4. Tout ça pour dire que nos produits sont quand même des produits haut de gamme, et ils s’en rendent pas assez compte, il faut savoir toucher des consommateurs qui veulent consommer ces produits¬-là, qui sont intéressés, même s’il faut pas faire de simplification et de discrimination, notre public cible, quoi qu’on dise, c’est de la statistique, c’est plutôt des gens qui ont du pouvoir d’achat derrière et qui utilisent ces technologies-là. On a fait une étude de marché avec des spécialistes en marketing, notre cœur de cible c’est quand même un public urbain, un public qui a entre 40 et 60 ans, un public qui a un pouvoir d’achat supérieur, qui a une catégorie socio-professionnelle haute. Ca ne veut pas dire qu’un ouvrier de zone rurale ne va pas acheter un produit marque parc, mais d’un point de vue statistique, dans la plupart du temps ça sera ce domaine-là. Vous voyez ce que je veux dire… Oui,oui. C’est intéressant en tous cas, comme démarche. Il y a des choses qui ne se font pas trop. Monsieur [Z] : Si, ça se fait de plus en plus, mais disons qu’au fond ce sont plutôt les grands groupes. Danone, sait faire aussi, mais ils n’ont pas les mêmes moyens. Ils en ont des millions de fois supérieurs aux nôtres. Tout ça, ça nous permet d’optimiser nos outils de communication. Si on cherche à s’adresser à tous les publics, on ne s’en sort plus. Et il vaut mieux s’adresser de manière privilégiée et optimale auprès de nos publics cible, c’est-à-dire ceux qui sont plus susceptibles d’acheter nos produits. Après je pense que de toute manière, on essaiera toujours de mettre en place des outils pour mettre en place, d’inciter la consommation auprès des publics « plus éloignés ». Parce qu’on se doit aussi d’avoir cette ouverture. Je vois par exemple qu’on a déjà organisé des animations estivales en faisant venir des familles du Mirail. Donc en fait on leur proposait des randonnées avec dégustations de marque par cet ils repartaient tous avec un petit pot de miel. C’était juste de l’enrobage, c’est des actions très ponctuelles. On essaie toujours de penser à ces publics défavorisés, je cherchais un terme pas trop péjoratif. Ca aide beaucoup. Donc moi mon sujet, ma problématique c’est en quoi les NTIC peuvent-elles accompagner le producteur et valoriser le territoire ? Est-ce que vous voyez des pistes peut-être ou…. D’autres choses à ajouter… Monsieur [Z] : C’est un support parmi d’autres. C’est un support qui prend de plus en plus d’importance, qui ne peut pas être le seul. Je pense qu’on ne peut pas se passer de certains outils plus matériels, quand même malgré tout. Mais de plus en plus, on essaiera d’éviter les choses jetables, donc on ira vers la dématérialisation. Bien sûr que c’est essentiel pour un territoire, pour la promotion des territoires. Parce que pour vendre un territoire pour en faire une destination touristique, il faut créer un imaginaire…. Et donc aujourd’hui avec les nouvelles technologies, toute la créativité qu’on peut mettre en place, on peut arriver à créer de véritables univers. La notoriété d’un territoire, elle découle de plein de choses, si je pense
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au nôtre, par exemple notre point fort c’est que c’est un territoire naturel, sauvage. Donc il faut jouer notre carte, développer cet aspect-là. Ca passe aussi par, bon ça n’est pas valable pour tous les territoires, mais il faut savoir jouer la carte des produits locaux, c’est-à-dire les produits identitaires chez nous et qu’on ne trouve pas ailleurs. Qu’on ne trouve pas ailleurs parce que c’est du fromage de montagne, c’est de la viande d’estive. Mais aussi parce que ce produit-là, le plateau de fromages on le fait partout malgré tout, derrière on saura développer un argumentaire avec des images, un imaginaire autour de ces produits-là. Et qu’après pour arriver à toucher des publics, aujourd’hui on a des moyens de transport, les gens viennent de partout. Pouvoir toucher des gens de Toulouse, Paris, d’Europe ou même partout dans le monde, il faut savoir être présent sur internet. Ouais. Mais après notre force c’est nous appuyer sur son patrimoine et son caractère authentique et préservé pour vendre notre territoire. Certains font d’autres choix, certains vont à l’opposé, peut-être, il y a des villes qui veulent vendre leur caractère urbain et tendance. C’est ça leur argument. Nous, ce n’est pas le nôtre. Vous véhiculez aussi une part de l’identité locale… Monsieur [Z] : Oui c’est notre identité. Mais je vois, quelqu’un qui va passer ses vacances à New York, par exemple, ça ne veut pas dire qu’il ne viendra pas ici un jour. Mais a priori on ne répond pas aux mêmes besoins. Nous on est sur un autre créneau. C’est ça que je veux dire. Pour autant, ce n’est pas dit que ça ne lui parle pas. Monsieur [Z] : Tout à fait. Il aura peut-être un jour besoin de venir respirer un peu d’air pur, ici. Mais en tous cas, on ne peut pas mettre en balance un séjour à New York et un séjour ici. C’est vrai. Monsieur [Z] : J’ai pris deux extrêmes. Je vous remercie en tous cas de m’avoir reçu, c’était très aimable à vous …
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En zone péri-urbaine En campagne En centre-ville
76,70%87,70% 83,30%
23,30%12,30% 16,70%
Résidence principale * consommation
oui non
ANNEXE D – Profil des consommateurs de produits fermiers en circuits courts
Par tranche d’âge :
Moins de 30 ans Entre 30 et 45 ans Entre 46 et 60 ans Plus de 61 ans Total
oui 73,10% 79,20% 93,50% 93,30% 83,50%
non 26,90% 20,80% 6,50% 6,70% 16,50%
TOTAL 100,00% 100,00% 100,00% 100,00% 100,00%
Par Catégorie Socio-Professionnelle :
CSP oui non TOTAL
agriculteur exploitant 100% 0,00% 100%
artisan commerçant 100% 0,00% 100%
chef d'entreprise 75,00% 25,00% 100%
cadre et profession intellectuelle 81,30% 18,80% 100%
profession intermédiaire 66,70% 33,30% 100%
employé 88,40% 11,60% 100%
ouvrier 70,00% 30,00% 100%
retraité 94,00% 6,00% 100%
sans emploi et autre 76,40% 23,60% 100%
TOTAL 83,50% 16,50% 100%
Par zone d’habitation :
Source : PROGRESS’SCION, Etat des lieux de la consommation des « produits fermiers » en France [En ligne] Disponible sur : <
http://www.progressscion.fr/data/Telechargement/Etat_des_lieux_de_l-offre_et_de_la_demande_en_produits_fermiers.pdf >
ANNEXE E – Guide d’entretien pour chargé de mission « Marque Parc » dans le PNR des Pyrénées Ariégeoises
Chargé de mission
Lien avec le projet, parcours
Avez-vous été à l’origine de ce projet ?
Si oui : parcours
Si non : De quelle étape à quelle étape ?
Projet
Histoire Comment est née l’idée de faire une marque pour valoriser les producteurs et les savoir-faire du territoire ?
Situation actuelle Quelle est la situation actuelle du projet ?
Combien regroupe-t-il de producteurs ?
Peut-il encore s’étendre ?
Ou/et La gamme de produits évoluer ?
Avez-vous des objectifs concrets ?
Les producteurs du PNR peuvent-ils tous bénéficier de l’identification « Marque Parc » ?
Qu’est-ce que leur apporte cette « marque » ?
Où et comment commercialisez-vous ces produits ?
Site web D’où est née l’idée de développer un site internet pour valoriser cette démarche ?
A qui s’adresse-t-il, quels sont ses objectifs ?
Quels sont pour vous les particularités quand on communique ce patrimoine, ces savoir-faire, ces goûts … en ligne ?
Il s'agit d'immatériel.
Envisagez-vous, peut-être à plus long terme, la possibilité d’acheter en ligne ?
Et une stratégie mobile ?
Retombées Avez-vous eu des retours des producteurs concernant les retombées de cette « labélisation » ?
Des producteurs ?
Des locaux ?
Des touristes ?
Est-ce que la mise en place de ce projet a entrainé une hausse de la fréquentation touristique ?
Plus général
Engouement "manger local"
Pensez-vous que la consommation de produits fabriqués localement regagne du terrain ?
Qu’est-ce qui peut être à l’origine de ce changement de mode de consommation ? La crise peut-être ?
Patrimoine Le patrimoine alimentaire, que vous valorisez à travers votre démarche est-il, pour
vous, une part de l’identité des habitants du PNR ?
TIC & Producteurs Pensez-vous que les TIC peuvent être utiles aux producteurs ? Pour communiquer, vendre ?
Pourquoi alors sont-ils réticents à les utiliser ?
Voyez-vous, dans le futur, une coopération plus étroite entre ces deux domaines ?
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ANNEXE F – Exemple de questionnaire quantitatif pour les touristes du PNR
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TABLE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie
AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne
CMS : Content Management System (Système de gestion de contenu)
DOM : Département d’Outre-Mer
e-tourisme / e-commerce : Commerce / Tourisme électronique
GAEC : Groupement Agricole d’Exploitation en Commun
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
LEADER : Liaison Entre les Actions de Développement de l'Economie Rurale
m-tourisme / m-commerce : Commerce / Tourisme mobile
NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PACA : Provence-Alpes-Côte d’Azur
PNR : Parc Naturel Régional
TIC : Technologies de l’Information et de la Communication
UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (Organisation
des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture)
UNICEF : United Nations Children's Fund (Fonds des Nations unies pour l'enfance)
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TABLE DES FIGURES
Figure 1 : « Lorsque vous achetez ou consommez des produits alimentaires, êtes- vous sensible à leur origine (locale, régionale, importation) ? » ............................................................................................ 14
Figure 2 : « Vous personnellement, achetez-vous ou consommez-vous toujours, le plus souvent, parfois rarement ou jamais des produits alimentaires fabriqués localement ? » .............................. 15
Figure 3 : Les étapes de la patrimonialisation .............................................................................................. 17
Figure 4 : Couverture du guide de Curnonsky & Rouff, « La Savoie », 1923. .................................... 20
Figure 5 : Une implication contrastée dans les circuits courts .............................................................. 22
Figure 6 : Exploitations exerçant des activités liées au tourisme. ........................................................ 25
Figure 7 : Re-hausse du critère label de qualité, baisse du critère prix... .......................................... 28
Figure 8 : Préparation en ligne des séjours de tourisme de loisirs, évolution de 2003 à 2012. .......................................................................................................................................................................................... 35
Figure 9 : Evolution du taux de réservation en ligne parmi les français partis. ............................. 35
Figure 10 : logos des différents réseaux. ......................................................................................................... 44
Figure 11 : logo de la marque « Viande Bovine et Veau, produit du Parc naturel régional du Vercors » ....................................................................................................................................................................... 45
Figure 12 : Exemple d’un site internet vitrine statique – Crozes-Hermitage................................... 55
Figure 13 : Exemple d’un site internet vitrine statique – La Ferme de Blayac ................................ 55
Figure 14 : Exemple d’un espace perso de producteur sur un site « marque » - PNR des Pyrénées Ariégeoises. ............................................................................................................................................. 56
Figure 15 : Exemple d’un site dynamique d’une ferme qui propose de la vente en ligne – La Ferme Elizaldia .......................................................................................................................................................... 58
Figure 16 : Capture d’écran du site internet de La Ruche qui dit Oui ! ............................................... 59
Figure 17 : Capture d’écran du site internet Le panier des familles de Nantes .............................. 59
Figure 18 : L’évolution de l’inscription sur les 3 principaux réseaux sociaux en France. .......... 60
Figure 19 : Capture d’écran de la page et d’un post sur la page Facebook de Ferm’envie ......... 61
Figure 20 : Capture d’écran du profil Twitter de la Ferme Guy Rivest ............................................... 62
Figure 21 : Aperçu du site web mobile (responsive design) de la maison de vins d’Alsace Trimbach sur un smartphone (Nokia Lumia 620) : .................................................................................... 63
Figure 22 : Exemples d’applications natives – A gauche : Aperçu de l’application mobile Les Bons Plans Terroir du Crédit Agricole (Keldelice), qui référence les producteurs du terroir,
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sur une tablette (Nexus 7 2013) ; A droite : Aperçu de l’application Bienvenue à la Ferme, sur un smartphone (Iphone 4) : ................................................................................................................................. 64
Figure 23 : Carte de l’Ariège ................................................................................................................................. 71
Figure 24 : Carte du PNR des Pyrénées Ariégeoises .................................................................................. 73
Figure 25 : Différents logos et gammes de la Marque Parc ..................................................................... 75
Figure 26 : Le site internet de la Marque Parc du PNR des Pyrénées Ariégeoises ........................ 76
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Les ventes directes ........................................................................................................................... 27
Tableau 2 : Les circuits courts ............................................................................................................................. 28
Tableau 3 : Définition du secteur des TIC de l’OCDE basée sur la CITI Rév.4 .................................. 30
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TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS ....................................................................................................................................................... 5
SOMMAIRE ..................................................................................................................................................................... 6
INTRODUCTION GENERALE ................................................................................................................................... 7
Partie I - TIC ET TOURISME GOURMAND - Approches et contextualisation ........................................ 9
Introduction de la Partie I ................................................................................................................................ 10
Chapitre 1 – L’alimentation comme ressource touristique ................................................................ 11
1. Approche globale de l’alimentation. ................................................................................................... 11
1.1 Définition par l’Histoire : d’où proviennent nos habitudes alimentaires actuelles ? ...................................................................................................................................... 11
1.2 Dans un contexte de crise, un retour aux valeurs alimentaires territoriales...... 13 2. L’alimentation : un véritable patrimoine. ......................................................................................... 15
2.1 Des produits, des savoir-faire : l’alimentation comme patrimoine immatériel. 16 2.2 Un vecteur d’identité locale. .................................................................................................... 17
3. Un patrimoine générateur de tourisme. ........................................................................................... 19
3.1 Le tourisme gourmand. ............................................................................................................. 19 3.2 Une composante à part entière d’autres formes de tourisme. .................................. 20
Chapitre 2 – Du producteur au touriste ...................................................................................................... 22
1. Les producteurs comme ambassadeurs des savoir-faire locaux. ........................................... 22
1.1 Conjoncture des producteurs de Pays en France. .......................................................... 22 1.2 Un rôle d’émissaire. .................................................................................................................... 23
2. L’agritourisme comme vitrine du terroir. ........................................................................................ 24
2.1 Un moteur du tourisme rural. ................................................................................................. 24 2.2 Un moyen de transmettre des connaissances et des techniques. ............................ 26
3. La vente directe et les circuits courts................................................................................................. 27
3.1 Une relation directe producteur-consommateur/touriste. ........................................ 27 3.2 Une démocratisation récente. ................................................................................................. 28
Chapitre 3 – Communiquer aujourd’hui le patrimoine gastronomique ........................................ 30
1. Les TIC appliquées au domaine touristique .................................................................................... 30
1.1 Approche globale des TIC ......................................................................................................... 30 1.2 Les TIC comme outil de communication touristique .................................................... 31
2. La valorisation du patrimoine immatériel ....................................................................................... 32
2.1 La valorisation du patrimoine par l’e-tourisme .............................................................. 32 2.2 Communiquer sur de l’immatériel ........................................................................................ 33
3. Quelle cible pour ce marché ? ................................................................................................................ 34
3.1 Profil des consommateurs d’e-tourisme en France ....................................................... 34 3.2 Evolutions possibles ................................................................................................................... 37
Conclusion de la Partie I .................................................................................................................................... 38
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Partie II - LES TIC COMME OUTIL DE VALORISATION DU TERROIR – Les TIC au service des producteurs .................................................................................................................................................................. 39
Introduction de la Partie II ............................................................................................................................... 40
Chapitre 1 – L’organisation, le regroupement et la formation des producteurs comme moyens de renforcer la compétitivité. ........................................................................................................ 41
1. L’organisation entre producteurs dans le but de diviser et de partager les outils et les tâches. .................................................................................................................................................................. 41
1.1 Le partage des moyens de production et des compétences : une solution pour et une visibilité accrue et une meilleure distribution. ..................................................... 41
1.2 Les regroupements de producteurs ..................................................................................... 41 2. Des initiatives à plus grande échelle .................................................................................................. 42
2.1 Les réseaux nationaux ...................................................................................................................... 43 2.2 L’implication de l’Etat et des collectivités territoriales....................................................... 44
3. Se former : un passeport pour les producteurs ............................................................................. 46
3.1 S’adapter à la demande changeante et aux spécificités de l’agritourisme .................. 46 3.2 L’innovation comme moyen de distinction et de compétitivité. ..................................... 46
Chapitre 2 – Atouts et faiblesses des TIC au service des producteurs de pays. ......................... 48
1. Attentes et objectifs des deux parties ................................................................................................ 48
1.1 Cibles et Attentes des consommateurs. .............................................................................. 48 1.2 Les objectifs des producteurs ................................................................................................. 49
2. Avantages des TIC pour la vente directe et les circuits courts ................................................ 50
2.2 Un véritable outil de gestion pour le producteur. ................................................................. 51 3. Difficultés courantes rencontrées vis-à-vis des TIC ..................................................................... 51
3.1 Un faible intérêt pour l’outil ........................................................................................................... 51 3.2 L’accompagnement : une véritable nécessité dans la démarche de communication
numérique. ................................................................................................................................... 52
Chapitre 3 – Des outils adaptés aux attentes des producteurs comme des touristes. ............ 54
1. Les sites internet ........................................................................................................................ 54
1.1 Les sites vitrines statiques .............................................................................................................. 54 1.2 Les sites dynamiques et le commerce en ligne ................................................................ 57
2. Le social et les technologies mobiles ................................................................................. 59
2.1 La communication via les réseaux sociaux............................................................................... 60 2.2 La mobilité au service des producteurs et des touristes ............................................. 62
3. Les outils et technologies de demain dans ce domaine .............................................................. 66
3.1 L’évolution des technologies actuelles ....................................................................................... 66 3.2 Les technologies futures .................................................................................................................. 67
Conclusion de la Partie II .................................................................................................................................. 68
Partie III - CAS D’ETUDE – La Marque Parc du Parc Régional Naturel des Pyrénées Ariégeoises .......................................................................................................................................................................................... 69
Introduction de la Partie III ............................................................................................................................. 70
Chapitre 1 - Le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises ................................................... 71
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1. L’Ariège, présentation du territoire touristique ........................................................... 71
1.1 Approche générale du territoire ariégeois ............................................................................... 71 1.2 Le tourisme en Ariège : un patrimoine riche. .......................................................................... 72
2. Le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises ................................................... 73
2.1 Présentation du PNR. ........................................................................................................................ 73 2.2 Objectifs et axes stratégiques du PNR ........................................................................................ 74
3. Le Projet Marque Parc ............................................................................................................. 74
3.1 Une marque qui regroupe, qui identifie .................................................................................... 74 3.2 La Marque Parc : une stratégie de communication numérique maitrisée .................. 75
Chapitre 2 – Méthodologie d’étude de terrain ......................................................................................... 77
1. Observation et inventaire des ressources du territoire ............................................ 77
2. Recueillir des données qualitatives pour cerner les intérêts, les attentes des producteurs, des locaux, des acteurs, et les limites du projet ...................................................... 78
2.1 Sélection des prospects ............................................................................................................. 78 2.2 Mise en place de l’entretien, exemple de guide ............................................................... 79
3. Recueillir des données quantitatives pour des statistiques générales sur les attentes et la perception des touristes. .................................................................................................. 80
3.1 Sélection des prospects .................................................................................................................... 80 3.2 Mise en place d’un questionnaire, exemple de questionnaire. ........................................ 81
Conclusion de la Partie III ................................................................................................................................. 82
CONCLUSION GENERALE ...................................................................................................................................... 83
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................................................ 85
TABLE DES ANNEXES ............................................................................................................................................. 87
ANNEXE A : Répartition démographiques des utilisateurs de mobilité ........................................ 88
ANNEXE B : Entretien exploratoire, Mademoiselle Y, Etudiante en DU, et présidente d’une association de consommateurs, 26/03/2014 .......................................................................................... 89
ANNEXE C - Entretien exploratoire, Monsieur Z, Chargé de mission dans un PNR, 25/03/2014 ........................................................................................................................................................... 95
ANNEXE D – Profil des consommateurs de produits fermiers en circuits courts .................. 104
ANNEXE E – Guide d’entretien pour chargé de mission « Marque Parc » dans le PNR des Pyrénées Ariégeoises ...................................................................................................................................... 105
ANNEXE F – Exemple de questionnaire quantitatif pour les touristes du PNR ..................... 107
TABLE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................................................ 113
TABLE DES FIGURES ............................................................................................................................................ 114
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................................................... 116
TABLE DES MATIERES ........................................................................................................................................ 117
Résumé :
Les cultures alimentaires régionales résistent face à l’industrialisation alimentaire
internationale qui accompagne la mondialisation. Les spécificités alimentaires des
territoires font ainsi partie intégrante du voyage, lorsque le touriste s’ouvre à cette part de
l’identité locale. Les Technologies de l’Information et de la Communication constituent un
moyen de communication touristique efficace, et non négligeable dans notre société
actuelle dans laquelle ces outils font partie de notre quotidien. Elles permettent notamment
de mettre en valeur le patrimoine d’un territoire. A ce titre, elles constituent un outil de
choix pour accompagner les producteurs de pays qui s’ouvrent à l’agritourisme et/ou ceux
qui s’orientent vers de la vente en circuits de proximité. Pourtant, les TIC peinent à se
démocratiser dans ce secteur, où les exploitants ne sont pas toujours sensibilisés, formés ou
organisés pour permettre l’élaboration d’une stratégie numérique efficace. Ce mémoire
propose ainsi d’analyser les différentes utilisations des TIC par les producteurs de pays
pour développer leur diffusion et leur compétitivité territoriale dans un souci de maintien
de leur activité, et de contribuer à la valorisation du patrimoine alimentaire de leur
territoire.
Mots-clés : patrimoine alimentaire, tourisme gourmand, agritourisme, gastronomie, terroir,
NTIC, TIC, e-tourisme, m-tourisme, valorisation, communication touristique
Summary :
Regional food cultures resist in response to international food industrialization which goes
along with globalization. Food particularities are thus an integral part of a trip, when the
tourist is receptive to this aspect of local identity. Information and communications
technology is an effective and significant mean of tourism communication in today's
society, in which these tools are part of people daily’s life. Moreover, the ICT allow the
enhancement of the territorial heritage. This is why ICT are a powerful tool to help
agricultural producers which develop themselves to agritourism and/or those who
experiment direct or short-cycle selling. However, ICT are not well-democratized in this
environment, where producers are not always aware, trained or organized to set an
effective digital strategy. This report analyzes the different uses of ICT by producers in
order to increase their reputation and competitiveness, with the view of maintaining their
activity and contribute to the enhancement of their territory’s food heritage.
Keywords : food heritage, gourmet tourism, agritourism, gastronomy, local food, ICT,
travel technology, valuation, touristic communication