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McNamara Fellowships Program fILE COpy L'EXAMEN DE LA CONTRIBUTION DE LA PISCICULTURE DANS LE DEVELOPPEMENT AGRO .. INDUSTRIEL D'UN PAYS EN DEVELOPPEMENT Le cas de la Cote d'Ivoire KaI'en Lyn Weber Econmnic Development Institute of the World Bank Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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  • McNamara Fellowships Program fILE COpy

    L'EXAMEN DE LA CONTRIBUTION DE LA PISCICULTURE DANS LE DEVELOPPEMENT AGRO ..INDUSTRIEL D'UN PAYS EN DEVELOPPEMENT

    Le cas de la Cote d'Ivoire

    KaI'en Lyn Weber

    Econmnic Development Institute of the World Bank

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  • Copyright © 1989 The International Bank for Reconstruction and DevelopmenttrHE WORLD BANK The Robert S. McNamara Fellowships Program 1818 H Street, N.W. Washington, D.C. 20433, U.S.A.

    All rights reserved

    The Robert S. McNamara Fellowships Program was established in 1982 to honor the former President of the World Bank. Fellowships are awarded each year to outstanding scholars from developed and developing member countries of the Bank who wish to carry out research activities in the area of economic development. The program is administered by the Economic Development Institute of the World Bank.

    About the Author

    Ms. Karen Weber, a United States national, has a Master of Science Degree from Northeastern University (Massachussetts). She was awarded a 1985 McNamara Fellowship to carry out research in Cote d'Ivoire on the contribution of fish farming toward the agro-industrial advancement of developing countries. Currently, Ms. Weber is enrolled in Northeastern University's doctoral program under a two-year grant for "interdisciplinary training and dissertation research" from the Social Science Research Council. Her field work will be undertaken in Cote d'Ivoire.

    The findings, interpretations, and conclusions expressed in this document are entirely those of the author(s) and should not be attributed in any manner to the Robert S. McNamara Fellowships Program, the World Bank, to its affiliated organizations, or the members of its Board of Executive Directors or the countries they represent.

  • L'EXAMEN DE LA CONTRIBUTION DE LA PISCICULTURE DANS LE DEVELOPPEMENT AGRO-INDUSTRIEL

    D'UN PAYS EN DEVELOPPEMENT

    Le cas de la Cote d'lvoire

    Karen Lyn Weber

    Koua AlIa (Collaborateur)

    (This paper is part of a series of papers by McNamara Fellows, and is, at this time, intend~~d for internal Bank circulation for preliminary review and comments. If you have comments on this paper, please forward them to The Coordinator, McNamara FellowHhips Program, Room M-4031.)

    The Robert S. McNamara Fellowships Program

    The World Bank

    Washington, D.C.

    August 1989

  • I

  • TABLE DE MATIERES

    Page

    INTRODUCTION 1

    I. UN APERCU GENERAL SUR LA POTENTIALlTE PISCICOU: DE LA COTE DtIVOlRE 4

    A. Caracteristiques physiques de la Cote dtlvoire 4

    1. La zone subequatoriale 4

    2. La zone tropicale humide 4

    3. La zone de climat soudanais 5

    4. Les plans d'eau 5

    5. les sols 6

    B. D.amographie 7

    C. Infrastructures de transport 8

    D. Situation economique 8

    E. O::-ganisation de 1a Direction des Peches 10

    F. P::'oduction halieutique 11

    G. Consommation de poisson 13

    H. Conclusion de la premiere partie 13

    II. LA l'ISCICULTURE ACTUELLE EN COTE D'IVOlRE 14

    A. L'~ bilan 14

    1. Le Projet Pilote Lagunaire 14

    a. Son cadre et-ses objectifs 14

    b. Moyens 15

    c. Resultats 20

    d. Perspectives 21

    2. Le Projet PNUD/FAO de la Pisciculture Continentale 23

    a. Son cadre et ses objectifs 23

    b. Moyens 25

    c. Resultats 30

    d. La ferme pilote de Natio-Kobadara 31

    B. Fs,cteurs de son developpement 33

    1. Les facteurs bio-techniques 33

    a. L'environnement physique 33

    b. Les especes 35

    c. Conclusion 35

    2. Les facteurs sociaux 36

    a. La tradition, la coutume, la croyance 36

    b. L'acceptation sociale 37

    c. Conclusion 37

    3. Les facteurs economiques 38

    a. Les investissements et leur financement 38

    b. Le prix et 1a taille du marche 39

    c. La concurrence 41

    d. Conclusion 41

    4. Les facteurs institutionnels 42

    C. Conclusion de la deuxieme partie 42

  • TABLE DE HATIERES (Suite)

    III. LA CONTRIBUTION DE LA PISCICULTURE DANS LE DEVELOPPEMENT 43AGRO-INDUSTRIEL DE LA COTE D'IVOlRE

    A. Politique agro-industrielle 43

    1. La branche agricole 44

    2. Les branches agro-industrielles 45

    3. Perspectives de croissance 45

    4. Conclusion 46

    B. Contribution de la pisciculture 47

    1. Sur le plan alimentaire 47

    2. Sur le plan social 48

    3. Sur le plan ecologique 48

    4. Sur le plan economique 50

    5. Sur le plan agro-industriel 52

    C. Conclusion de la troisieme partie 53

    CONCLUSION : PERSPECTIVES POUR UN DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL DE LA

    54

    PISC~CULTURE EN COTE DtIVOIRE

    59BIBLIOGRAPHIE

    63ANNEXES

  • CARTES/FlGURES/ORGANIGRAMMES/TABLEAUX PAGE

    Cartes

    N° 1 LA COTE Ii' IVOlRE 3a

    N° 2 ZONES DE CLIMAT ET VEGETATION EN COTE D'IVOlRE 4b

    Figures :

    PRODUCTION ET CONSOMMATION 23a CANTONNEMENTS PISCICOLES SUIVIS PAR LE PROJET 23a PLAN D'ENSEMBLE DE LA FERM! PISCICOLE PILOTE DE NATIO-KOBADARA 32a

    Organigl~ammes :

    LA DIRECTION DES PECBES ET LA SOUS-DlRECTION D'AQUACULTURE 11 PROJET PILOTE DE DEVELOPPEMENT D'AQUACULTURE LAGUNAlRE 20 PROJET PNUD/FAO DE LA PISCICULTURE CONTINENTALE 24

    Tableau), :

    N° 1 CHEVAUCHEMENT DES SAISONS EN COTE D'IVOlRE 4a N° 2 STRUCTURE DE LA POPULATION TOTALE IVOIRIENNE EN 1975 7a N° 3 EVOLUTION DE LA POPULATION TOTALE IVOIRIENNE (1920-1990) 7a N° 4 PECRE INDUSTRIELLE ET ARTISANALE MARITIME 12 N° 5 EVOLUTION DE LA PISCICULTURE CONTINENTALE 30a N° 6 COMPARISON DES PRIX MOYENS DE VENTE DE POISSON PAR PROVENANCE 41 N° 7 ACTIVITE DES AGRO-INDUSTRIES 43a N° 8 DIFFERENCE ENTRE LES BRANCHES AGRO-ALlMENTAlRES EN 1982 44 N° 9 EVOLUTION DES PRINCIPALES PRODUCTIONS DES INDUSTRIES AGRO-ALlMEN-

    TAlRES (1975-1982) EN MILLIONS DE FRANCS CFA 45a

    10

    11

    PRINCIPALES UTILISATIONS DE PRODUITS AGRICOLES LOCAUX PAR LES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES (1975-1982) EN TONNES BILAN DE DEPART POUR LA PISCICULTURE EN ETANG

    45b

    55a N° N°

    12 13

    COMPTE D'EXPLOITATION PREVISIONNEL (4 ETANGS DE 32 ARES) BlLAN DE DEPART POUR LA PISCICULTURE EN ENCLOS

    55a 55b

    N° 14 COMPTE D'EXPLOITATION PREVISIONNEL (6 ENCLOS DE 5 ARES) 55b N° N°

    15 16

    PROGRAMME ETANGS SCOLAlRES BlLAN PREVISIONNEL DES PRODUCTIONS ANIMALES 1980-90 EN COTE D' IVOlRE

    68 72

  • REMERCIEMENTS

    Cette itude a iti redigee avec la collaboration etroite de Monsieur Koua Alla. Je tiens a le remercier vivement. Mes remerciements s'adressent egalement a Messieurs Achi Atsain, Directeur du CIRESI; Luc Koffi, Directeur des Peches; Djedje Bagno, Directeur de la Sous-Direction d'Aquaculturej Mamadou Diarra, Directellr, Projet de Pisciculture Continentale, et son Conseiller Technique PrincipcLl, Christopher Nugent; Madani Toure, Chef du Centre de Peches d'Abidjan; Jean Marc Bailly, Chef du Projet Pilote Lagunaire d'Aquaculture.

    Je remercie enfin toutes les personnes qui de pres ou de loin m'ont aidie a la riali.sation de cette etude.

    1CIRES o. Centre Ivoiriende Recherches Economiques et Sociales

  • "Development can't be seen purely as an economic affair, bu~ rather as an overall social process which is dependent upon the outcome of man's efforts to deal with his natural environment."

    Walter Rodney, 1974

  • -1

    INTRODUCTION

    L'objet de cette etude vise d'une part a examiner 1a contribution de 1a pisciculture dans 1a po1itique agro-industrie11e de 1a Cote~Ivoire et d'autre part a etudier 1es perspectives pour un deve10ppement industrie1.

    Au 1endemain de son independance, 1a Cote d'Ivoire a opte pour son deve10ppement economique et social 1a voie du 1ibera1isme,avec comme base 1 'agriculture. Les resu1tats obtenus jusque a ayant ete satisfaisants, eu egard aux normes africaine~ lui ont permis d'amorcer une industrialisation axel:~ sur 1a transformation des produits 10cawe en vue de leur exportation et La fabrication des produits de substitution aux produits importes. L'agro-industria1isation entre donc dans cette perspective.

    L'agro-industrie se definit comme toute entreprise qui tranforme et distribue dl~s matieres premieres agrico1es. Par exemp1e, l'agro-industrie d'ananas qui ',1a de 1a production jusqu' a 1a consommation soit au frais, soit en boite.1

    E11e I:ontribue ainsi de maniere importante au deve10ppement d'un pays Tout d'abord elle offre a l'agricu1ture de nouvelles possibilids de cultures et de revenus.

    Ensui':e l' implantation d 'une agro-industrie dans une reg10n peut etre 1e point de depart de regroupementd'exp1oitations, 1a naissance d'un centre d'activite d,~ deve10ppement de 1a communaute regiona1e, 1a mise en p1ac.e d' infrastructures rura1es voire l'assise d'un demarrage industriel.

    Enfin l'agro-industrie peut avoir des effets favorab1es sur1a nutrition dans 1e pays non seu1ement en augmentant 1a quantite disponib1e mais en ame1iorant :La qua1ite. 1es va1eurs nutritives, 1es possibi1ites de conservation et de transport.

    En ef:::et, 1e succes de 1a politique agrico1e de 1a Cote d'Ivoire a reside dans sa I:apacite a mobiliser 1es res sources disponib1es en terre et en hommes vers des productionsd'exportation. Les recettes lui ont permis non seu1ement de nourrir 1a croissance mais aussi de creer des excedents vivriers suffi ~ants pour satisfaire a l'augmentation rapide de 1a consommation a1imentaire de base urbaine. Depuis quelques annees 1a p1upart des productions d'exportation connaissent des difficu1tes liees awe a1eas climatiques et surtout aux tribulations des cours mondiaux. De plus, 1es besoins de 1a population augmentent de facon inquietante a cause de 1a croissance demographique et de l'urbaniBation acceUree. Des incertitudes demeurent sur 1a duree previsib1e de l' anc:.enne dynamique et 1es a1 ternatives qui s' offrent pour y supp1eer restent faibles.

    A10rs on peut se poser p1usieurs questions: La Cote d'Ivoire connaitra-t elle 1a famine? Les paysans pourront-ils supporter 1e poids de consommation urbaine? Les besoins annue1s de proteines, surtout anima1es, seront-i1s sat isfaits? Bref, quelles sont 1es donnees de 1a po1itique a1imentaire compte tenu de 1a situation economique difficile occasionnee par 1a baisse de prix d'achat

    1 . JAust1n, ames. Agroindustria1 Project Analysis, EDI, Baltimore Johns Hopkins University Press, 1981. p.

  • -2

    du cafe,et du cacao, et de l'importance des sommes necessaires a l'achat des produits alimentaires (plus de 9 milliards de Francs CPA en 1979).1

    Nous n'avons pas la pretention de repondre a toutes ces questions, mais de voir dans quelle mesure Ie developpement de la pisciculture pourrait apporter sa part de contribution.

    Comme l'objet d'une politique alimentaire doit etre de prevoir comment assurer la permanence d'une production suffisante de produits alimentaires de base, tout en s'efforcant de developper les productions complementaires susceptibles d'assurer une amelioration progressive du regime alimentaire avec l'accroissement du niveau de vie. On peut comprendre que la pisciculture, apport de proteines animales, puisse contribuer a la realisation de cette politique.

    Nous nous proposons donc d'examiner cette contribution, mais avant cet examen et l'expose de la methodologie adoptee pour atteindre notre objectif, il convient de preciser ce que lIon entend par la pisciculture, et notamment en Cote d'Ivoire.

    Definition de la pisciculture

    Si generalement on confond les termes "aquaculture" et "pisciculture", leur utilisation en Cote d'lvoire est encore plus subtile.

    En effet l'aquaculture est definie comme l'ensemble des operations qui ont pour objet une production animale et vegetale en milieu aquatique (algues, poissons, huitres, crevettes, crabes, plantes, etc.). C'est donc une culture controlee de toutes especes vivant dans l'eau douce ou salee. Si cette culture porte uniquement sur des poissons, on parle de "pisciculture".

    En Cote d'lvoire, la difference entre les deux termes se situe non pas sur las especes elevees, mais sur Ie milieu d'elevage. Clest ainsi que l'aquaculture sert a designer l'elevage dlespeces a~uatiques en eau saumitre (milieu lagunaire) et la pisciculture, l'elevage du poisson en eau douce (milieu continental).

    Cette distinction caracterise d'ailleurs les deux projets existants : Ie Projet d'Aquaculture Lagunaire et Ie Projet de Pisciculture Continentale.

    En dehors de ces considerations, on peut distinguer generalement trois formes de pisciculture, selon Ie degre d'intervention humaine dans l'apport alimentaire

    - La pisciculture extensive demande la moindre intervention humaine sur Ie plan alimentaire : les poissons se nourrissent naturellement;

    - La pisciculture semi-intensive est une forme ou Ie pisciculteur fournit ·une partie de l' apport nutritif aux poissons;

    - La pisciculture intensive exige un apport complet de nourriture de la part de l'eleveur.

    II est possible de produire des poissons, c'est-a-dire de faire de 1a pisciculture dans les milieux aquatiques divers, construits ou contrales par l'homme avec ou sans l'intermediaire de dispositifs varies.

    1 $1 US • 350 Francs CPA

  • -3

    Ainsi on peut classer ces milieux aquatiques, ou des activites specifiques de production sont exercees, de la maniere suivante :

    - Etangs de Loutes tailles construits specialement pour la pisciculture ou l'on peut pratiquer un elevage semi-intensif ou intensif;

    - Cages immergees ou flottantes que l'on utilise uniquement en pisciculture intensive;

    - Enceintes ou enclos ou 1 'on peut eventuellement pratiquer toute forme de pisciculture suivant les possibi1ites locales;

    - Retenues d' eau artificiel1esconcues pour d t aut res usages, ou l'on peut pratiquer une pisciculture extensive;

    - Rizieres dans lesquelles l'on peut eventuellement associer a la production rizicole "humide". un tHevage extensif ou semi-intensif suivant les techniques de cultures de riz utilisees.

    Enfin. en fonction des types d'exploitation. la pisciculture peut atre familiale. artisanale ou commerciale. La pisciculture familiale represente une activite d'appoint, au niveau de la famille, avec autoconsommation des produits. La pisciculture artisanale assure une part importante du revenu de l'exploitant, au moins 25 pourcent. La pisciculture commerciale est une entreprise qui occupe plusieurs personnes et qui produit des quantites import antes de poissons revendus sur place ou sur des marches locaux.

    Pour notre part, nous utiliserons le terme "pisciculture" en decrivant les activites d'elevage du poisson soit en eaux douces continentales soit e~ eaux lagunaires saumitres. car a l'heure actuelle. ce n'est que le poisson que l'on reussit a elever en Cote d'Ivoire.

    Methodologie

    L'approche que nous avons retenue consiste a etudier durant une annee 1a pisciculture en Cote d'Ivoire. Notre plan d'etude se divise en trois parties

    - 1ere partie Un apercu general de la potentialite piscicole de la Cote d'Ivoire

    - 2ame partie La pisciculture actuelle en Cate d'Ivoire (Bilan et facteurs de son developpement)

    - 3eme partie La contribution de la pisciculture dans le developpement agro-industriel de la Cate d'Ivoire

    - Eo guise de conclusion, nous examinerons des perspectives pour le developpement industriel de la pisciculture en Cate d'Ivoire.

    Ltel:ude a necessite de nombreuses visites de sites, des entretiens avec des administrateurs ivoiriens et des experts internationaux concernes, des interviews .lupres des pisciculteurs. De plus, nous avons fait une analyse du marche et des reseaux de commercialisation. Enfin. nous no us sommes servis des documents obtenus aupres des responsables du Developpement Rural. Par ailleurs. nous avons effectue deux voyages d'etude. un a la FAD a Rome et l'autre en Israel. (Voir Annexe.)

  • -3aCARTE

    COTE.. D'IVOIRE

    ..._-...... 00 L F £--0 £.:.:......:·:..:0 0 T~il..·~...

    _ Rout.. prlllClpale.

    ----. L,m,'" de departemenlS

    ~ P,efeetures _ VOte. femie.

    _ Autoroute. Aeroporll prllle'paull+ Les dep.t"ements portent Ie nom de leur prefecture

    Rout.. MCOIICIa"e.-

  • -4

    I. UN APERCU GENERAL SUR LA POTENTIALITE PISCICOLE DE LA COTE D'IVOlRE

    A. Caracteristiques physiques de la Cote d'Ivoire

    La Cote d'Ivoire est situee en Afrique sur la Cote Nord du Golfe de Guirlee entre les 5eme et 10eme degres de latitude Nord et les 3eme et 8eme degles de longitude Ouest. Le relief du pays est assez plat, sauf la regior. Nord-Ouest ou les monts Nimba culminent a 1752 metres. Sa superficie est de 322,400 km2 soit une dimension moyenne parmi les Etats africains.

    Le pays se divise en trois regions topographiques : la region .' sudcot jere, la region de foret, la region de savane. On distingue egalement, trojs zones climatiques: une zone de climat subequatorial, une zone de clilli.at ::ropical humide, une zone de climat soudanais (voir tableau nO 1 ).

    1. La zone subeauatoriale.

    Elle s'etend tout Ie long de la region sud-cotiere et est caracterisee par

    - des temperatures variant entre 21°C et 33°C;

    - un haut pourcentage d'humidite entre 80 et 90%;

    - des pluies abondantes qui atteignent dans certains endroits un taux annuel de l'ordre de 2000 a 2500 millimetres, reparties sur 90 a 180 jours.

    On peut y distinguer quatre saisons

    - la grande saison seche entre decembre et fin avril (les temperatures depassant 25°C avec neanmoins quelques pluies eparses);

    - la grande saison des pluies entre mai et mi-juillet;

    - la courte saison seche entre mi-juillet et fix.. septembre;

    la courte saison des pluies entre octobre et novembre.

    2. La zone tropicale humid~

    La deuxieme zone climatique correspond a la reg~on de forets et a la partie meridionale de la region de savane (voir carte nO 2). Les temperaturES varient entre 14°C et 39°C, Ie taux d'humidite atteint environ 70% et la pluviometrie s'echelonne de 1000 a 2000 millimetr~s. Elle comprend aussi quatre saisons :

    http:clilli.at

  • TABLEAU N° 1 CHEVAUCHEHENT DES SAISONS EN COTE D'IVOIRE

    'CLiHATS JAN I;E~~~sEVil HAl IJUI~I:~1~~~~":EP '-~; '_~~~l~::_

    -~--------r------CLHtAT SOUDANAIS SAl SON DES PLUIES DEBUT DE LASAISON SECP.E

    SAIsotl SECHE-1.one de savane Pr~cipitation 10~~Ternp~rature) 30°CNord : deux

    saisons

    ...

    CLIMAT TROPICAL Ht~IDE GRANDE

    ~Zone de for~ts et partie m~ridionale de

    SAl SON SECHE

    1a zone de savane Temp~rature quatre saisons 254 C A 39°C

    1--------.0--------4

    PETITE SAISQ}I DES PLUIES

    t

    CLIHAT SUD-EQUATORIAL GRANDE SAlSON

    -R~gion 06tiere : SECHE

    quatre saisons Temp~rature ~ 25°C

    DEBUT DE LAGRANDE PETITE SAl SON GRANDE SAl SONSECHE SAISONS.II.ISON DES SECHEDESPLutES

    PLUIES Pr~cipitations ~2 500nm

    OCT 1NOV DEC

    I -T ._-..1 ____________ I l"III IDEBUT DE LA GRANDEPETIE GRANDE

    SAISotl SECHE SECHE

    SAISON DESSAISON PLUIES

    Pr~cipi tations

    1000 b 250()ro.rn

    ,---1___ , --'----..---------- IPETITE

    http:250()ro.rn

  • -4b

    ZONES DE CLlMAT ET VEGETATION EN COTE D'IVOIRE

    --'\ ~' .'- (

    I : .'

    ,/ . t~' ;\~.:!\

    ---I

    Source COTE D'IVOIRE, Economie et Societe. Henri Bourgoin et PhiJippe Guilhaume. Editions Stock, 1979, Evreux.

  • -5

    - deux saisons de pluies : mi-juillet a fin octobre (grande saison de pluies) et entre mi-mars et mi-mai (petite saison de pluies);

    - deux saisons seches : entre novembre et mi-mars (grande saison seche) et entre mai et mi-juillet (petite saison seche).

    3. La zone de climat soudanais

    Elle correspond ala zone de savane a 1 'exclusion de la partie meridionale. Le climat soudanais comporte deux saisons :

    - une saison des pluies (juillet-novembre);

    - una saison seche (decembre-juin). avec des petites pluies en avril. L'harmattan. vent frais et sec prov~nant du Nord-Est souffle pendant plusieurs semaines entre decembre et fevrier.

    4. Les plans d'eau

    La Cote d'Ivoire est bien dotee en plans d'eau. En plus de sa cote. ~aritime qui s'etend sur 500 km. il existe d'une part des lagunes, et d'autre part, quatre grands fleuves traversant le pays du Nord au Sud, ainsi que de nombreuses rivieres et retenues d'eau.

    Les lagunes sont des etendues d'eau generalement peu profondes separees de la mer par un simple cordon littoral. Elles different par leur regime hydrologique, leurs caracteristiques geographiques, physico-chimiques et biologiques.

    C'est ainsi qu'en Cote d'Ivoire, de la frontiere liberienne jusqu'a Fresco, il n'existe que de petites lagunes d'interet secondaire (Katabo et Katibo). En longeant la Cote d'Ouest en Est, on trouve la lagune de Fresco, et ensuite la lagune de Grand Lahou avec laquelle elle communique. Cette derniere se constitue de trois unites: Lagune Tadio a l'Ouest, Lagune Make et Lagune Tagba a l'Est. Elle s'etire sur pres de 50 km de long (sa superficie est de l'ordre de 20 000 ha) et se raccorde a son extremite Est avec l'estuaire du Bandama : le plus grand des fleuves.

    Ensuite on trouve la plus grande des lagunes, la Lagune Ebrie, qui atteint avec ses annexes (Lagune Potou et Aghien) une superficie de 53 200 ha. Elle recoit des rivieres forestieres, l'Agnebi et la Me, et a son extreme Est le fleuve Comoe. Avant l'ouverture du Canal de Vridi (1954), cette lagune communiquait avec la mer par la passe de Grand Hassam.

    Toujours plus a l'Est, on rencontre la lagune Aby, qui s'enfonce d'une trentaine de kilometres a l'interieur du pays. Avec la Lagune Ehi et la Lagune Tendo, l'ensemble represente une superficie de plus de 40 000 ha.

  • -6

    En somme. la surface totale des plans d'eau lagunaires ivoiriens peut etre evaluee alSO 000 hectares.

    Le reseau hydrologique ivoirien se compose de trois types de rivieres permanentes aux regimes assez differencies :

    1. Les cours d'eau a regime tropical: d'une part, les courtes rivieres du Nord-Ouest qui prennent leur source entre Odienne et Boundiali, coulent vers Ie nord et apprtiennent au bassin du Niger et, d'autre part, au Nord-Est, les quatre petits affluents de la Volta Noire; ces rivieres, aux debits moyens ou faibles, ont une periode de crue de juillet a fin octobre et un long etiage de six mois.

    2. Les petits fleuves cotiers, petites rivieres de plaine a faible pente, connaissent un regime equatorial avec deux periodes d'etiage en fevrier et aout.

    3. Les quatre grands fleuves, d'ouest en est: Ie Cavally (700 km). Ie Sassandra (900 km), Ie Bandama (1050 km), et la Comoe (1160 km) qui avec leurs affluents, connaissent un regime mixte, recevant successivement la premiere saison des pluies de la zone subequatoriale (de mars a la mi-juillet), puis l'unique saison des pluies du Nord (de mi-juillet a novembre), puis la deuxieme saison des pluies subequatoriales (fin septembre a fin novembre).

    L'ensemble de ces cours d'eau, peu utilise pour la navigation, comprend au moins 14 000 km sur lesquels on tient compte des potentialites hydro-electri ques et agricoles.

    II Y a deja de nombreux barrages de type hydro-agricole, domestique, etc., dont certains sont construits et d'autres en projet de construction. lIs se trouvent particulierement au Nord ou l'irregularite du debit des cours d'eau rend ce type d'amenagement indispensable en vue de maitriser Ie facteur hydrologique. Egalement, due a la construction de cinq grands barrages hydro-electriques, la Cote d'Ivoire compte des grands lacs de retenue, dont les superfi cies maximales sont les suivantes : Kossou (17 000 ha), Taabo (8 000 ha), Buyo (90 000 ha), Soubre (8 000 ha) et Ayame (10 000 ha). L'inventaire des petites retenues et lacs communaux a montre l'existence d'environ 10 000 ha de surface en eau.

    II est estime que les eaux douces couvrent 1,2% de la superficie totale du pays, soit 400 000 ha.

    5. Les sols

    Les granites occupent pres des 2/3 du territoire ivoirien. Leur decomposition aboutit a des puissantes couvertures d'alteration d'autant plus epaisses que l'abondance du materiel sableux (grains de quartz). On trouve egalement des couches lateritiques. II y a un couloir de roches schisteuses allant du Nord au

  • -7

    Sud du pays sur 1 'axe Korhogo-Abidjan et de la, couvrant Ie Sud du pays jusqu'au Ghana. Ces roches schisteuses liberent une forte proportion d'argiles. Aussi, les sols noirs des vallees et des bas-fonds sont favorables a la retention d'eau.

    B. Demographie

    La population ivo~r~enne est recensee a 7 389 000 personnes en 1980, dont 4 632 000 habitants en milieu rural (soit 65,8% de la population totale) et 2 757 000 habitants en milieu urbain (soit 34,2% de la population totale). La plus grande concentration de la population urbaine se trouve a Abidjan. la capitale economique du pays. qui est estimee a 896 000 habitants en 1975. Egalement, selon les statistiques de 1975. la majorite de la population rurale reside en zone de foret (61,5%) par rapport a la zone de savane (38.5%).

    La structure de la population totale ivoirienne en 1975 comporte un nombre important de jeunes de 0 a 19 ans, comptant 52,1% du total. Par ailleurs, la tranche d'ages de 20 a 59 ans compte 45,2% du total et les personnes agees plus de 60 ans composent 2,7% de la population totale (voir tableau nO 2 ).

    La croissance de la population ivoirienne temoigne une evolution fulgurante entre les annees 1960 et 1980 avec un taux moyen annuel de 3,2%. A partir du recensement national du 1975, une projection a ete faite demontrant une population totale eventuelle en 1990 de 11 500 000 personnes. 1 Aussi on voit une tendance de migration des jeunes vers les villes qui jouera enormement sur la planification future du pays. Ces dynamiques de l'exode rural, attribuees a la recherche du travail et a l'ecole, sont difficilement recensees a l'heure actuelle. Mais on constate une nette di~inution de la population rurale par rapport a la population totale qui en effet representait 85,0% de la population totale en 1960 et en 1980 elle n'est plus que 65,8%, soit une baisse annuelle de 1,3% (voir tableau nO 3).

    Le mouvement de peuples a travers Ie sol ivoirien pendant des siecles jusqu'a nos jours a rendu Ie pays riche en groupes ethniques. Actuellement, la Cote d'Ivoire se compose de quatre groupes principaux : Akan, Krou, Mande, et Voltaique. Pourtant. les linguistes comptent plus de 70 langues et dialectes parIes aujourd'hui en Cote d'Ivoire, signalant de nombreux groupes culturels parmi ces grands lignages. II y a aussi un nombre important d'immigrants venant principalement des pays voisins, qui en 1975 est estime a 30% de la population totale, soit la presence d'environ 2 millions d'etrangers.

    En conclusion, la population ivoirienne croit a un rythme tres eleve comportant un nombre important de jeunes. De plus, on assiste a un exode rural massif, qui peut avoir des incidences sur des nouveaux programmes du developpement rural, telle que la pisciculture.

    lAlla, Koua. These (non publiee) : "La nature est les causes specifiques "des sous-emplois" en Cote d'Ivoire : essai de prospectives." Paris, 1985.

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    TABLEAU N° 2 STRUCTURE DE LA POPULATION TOTALE IVOIRIEN~m EN 1975

    GROUPE D1AGE -HOMMES

    POURCtln'AGE -

    FEMMES TOTAL

    0-19ans

    ,;0 - 59 ans €;O ans et plus

    51 ,4

    45,7

    2,9

    52,8

    44,7 2,5

    52,1

    45,2

    2,7

    'roTAL 100,0 ' 100,0 100,0

    Souree R'eeensement national de la population .. Minist~re du Plan

    EVOLUTION DE LA POPULATION TOTAL! IVOIRIENNE (1920-1990)

    . Annees Habitants teart Taux moyen de

    (Hilliers) absolu croissance annuel sur dix ans

    1920 1.825 - -1930 2.075 250 + 1,3

    1940 2.350 275 + 1,25

    1950 2.775 425 + 1,68

    19GO 3.800 1.105 + 3,19

    1970 5.115 1.315 + 3,02

    1980 7.389 2.274 + 3,75

    1990a 11.500 4.011 + 4,10

    Source : Hinistere du Plan de la CSte d'Ivoire

    ~ojection A partir des donnees du recensement national de 1975.

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    C. Infrastructures de transport

    La Cate d'Ivoire possede l'un des meilleurs reseaux routiers de 1 'Afrique de l'Ouest : au janvier 1980 il yaavait 45 357 km de routes dont 3 077 km de routes principales bitumees et une autoroute a 4 voies de 200 km. Le bitumage des routes est toujours en cours.

    II Y a un reseau ferre de 1154 km qui se reduit a la seule ligne AbidjanOuagadougou.

    Les ports d'Abidjan et de San Pedro ont ete crees respectivement en 1950 et 1972. Le trafic total des deux ports depasse les 10 cillions de tonnes.

    Enfin, la Cote d'Ivoire possede deux aeroports internationaux : a AbidjanPort-Bouet et a Yamoussoukro. Aussi. de nombreux aeroports nationaux existent pour Ie trafic interieur.

    D. Situation economique

    Heritee de l'Administration coloniale. l'option de developpement econvmique prise par la Cote d'Ivoire est de type liberal avec comme principales caracteristiques: Ie developpement de ses cultures agricoles destinees a l'exportation en vue de slassurer des devises necessaires a la croissance du pays et la recherche d'une industrialisation basee sur les recours a une politique favorable aux investissements etrangers.

    Ces deux strategies sont organisees par l'intermediaire direct ou indirect de l'Etat tant dans les incitations au developpement des activites agricoles que dans Ie drainage des apports etrangers. Souvent. il participe de facon effective avec des partenaires etrangers dans les investissements.

    Les resultats de ces strategies de developpementontete exceptionnellement satisfaisants entre 1960 et 1980 si l'on en juge par les donnees suivantes

    - Le produit interieur brut est passe de 143 milliards de Francs CFA courants en 1960 a 2226 milliards en 1980, soit un taux de croissance annuel moyen de 14.7%. ce qui est tout a fait remarquable.

    - La balance commerciale a ete toujours excedentaire. Le taux de couverture des importations par les exportations est reste en moyenne plus de 115% entre 1960 et 1980.

    Cependant l'analyse des produits composants les exportations et les importations indique que la balance commerciale reste encore caracteristique d'une economie en developpement. En effet les exportations concernent essentiellement les produits d'origine agricole : cafe. cacao. bois. coton. huile de palme, ananas, banane, etc.). Leur evolution est tres sensible aux variations climatiques et aux mouvements des marches internationaux. Quant aux importations, elles comportent principalement des produits manufactures

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    d'equipement, de consommation et de matieres premieres industrielles (petrole, clinkers pour Ie ciment, engrais).

    L'industrie a aussi enregistre des points positifs. Ne representant que seulement 5% de la production interieure brute (PIB) en 1960, elle est passee a 23% en 1980. Les principaux indicateurs ont connu des hausses exceptionnelles

    * Ie nombre d'industries : 10 en 1960, 705 en 1980 * Ie nombre de salaries 10 000 en 1960, 71 000 en 1980 * Ie chiffre d'affaires 13 milliards de FeFA en 1960,

    950 milliards en 1980

    * les investissements cu-5 milliards de FeFA en 1960, mules avant amortisse- 701 milliards de FeFA en 1980 ment :

    * Ie capital social : 20 milliards de FeFA en 1960, 180 milliards en 1980

    * la masse salariale dis 2 milliards de FeFA en 1960, tribuee : 95 milliards en 1980.

    En :somme, avec ces resultats, Ie secteur industriel compte desormais parmi les aC':ivites productives du pays, l'un qes plus dynamiques. Seulement, ce secteu:c depend comme dans la plupart des pays en voie de developpement des capitaux etrangers et vise essentiellement deux objectifs : la transformation des produits locaux en vue de leur exportation, et la fabrication des produits de substitution aux produits importes. Les industries qui se livrent a la substi:ution, se situent dans la gamme de fabrication des produits de consommation alimentaire, textiles, chimiques, mecaniques. Les industries dites de base ~l lourdes (fabrication de biens d'equipement, de produits intermediaires, etc.) !;ont presqu'inexistantes.

    Si L'evolution de la situation economique ivolrlennes'est caracterisee entre 1960 et 1980 par une croissance economique rapide en raison des exportation,; des produits agricoles tels que Ie cafe, Ie cacao, Ie bois, et une amorce dynamique d'industrialisation, depuis 1980 elle slest ralentie, voire affaiblie. Le pays a un endettement eleve1 et les investissements se sont reduit;,;.

    Cet":e baisse des activi tes aussi bien globale que sectorielle est d I autant plus r'!ssentie qu 'elle fait suite a. une longue periode de croissance. Elle se traduit par une diminution du taux de croissance du produit interieur brut (PIB) :: +6,5% entre 1980 et 1984 contre 14,7% entre 1960-1980. Les raisons invoqu,aes sont : la conjoncture economique internationale defavorable, les consequences de la secheresse qui a secoue l'Afrique Occidentale provoquant

    lLe service de la dette represente en pourcentage des exportations 43% en 1982.

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    de nombreux feux de brousse qui ont ravage des plantations de cafe et de cacao.

    Cette baisse s'est traduite egalement sur le plan sectoriel par la chute des exportations et l'accroissement des importations, par le ralentissement des activites industrielles qui subissent directement l'incidence de la faiblesse de la demande interieure (textile, produits chimiques, materiaux de construction, etc.) et par un arret de l'expansion du secteur tertiaire. (Les activites de l'Etat, des banques et du commerce en general ont subi le contre coup de la baisse.)

    En conclusion, l'economie ivo1r1enne se caracterise depuis 1980 par une croissance tres faible, un endettement eleve de l'Etat, une reduction des investissements et un desequilibre croissant des echanges exterieures et des finances pUbliques.

    Cette deterioration des activites economiques a conduit les pouvoirs publics, d'ailleurs a l'initiative de principaux bailleurs de fonds de l'economie (PMI, Banque Mondiale, banques privees europeennes et americaines, etc.) a prendre des mesures d'assainissement (reechelonnement des dettes, politique d'ajustement structurelle et financiere) qui ont commence depuis 1985 a porter quelques fruits.

    Ce sont done ces mesures qui ont guide les objectifs du Plan quinquennal de developpement economique et social (1981-1985) et ses perspectives pour 1985-1990 : objectifs et perspectives que nous ne retenons ici que les grandes lignes a savoir

    - Modernisation de l'agriculture

    Dynamisation accrue des agents economiques

    - Promotion et modernisation des activites artisanales et traditionnelles

    - Valorisation des ressources humaines

    - Politique d'autosuffisance alimentaire.

    E. Organisation de la Direction des Peches

    A l'heure actuelle la Direction des Peches depend du Ministere de Developpement Rural. Elle se subdivise en trois sous-directions qui sont

    - la Sous-Direction de l'Aquaculture - la Sous-Direction des Peches Artisanales - la Sous-Direction des Peches Industrielles.

    La Sous-Direction de l'Aquaculture qui nous interesse en premier lieu, assure d'une part la gestion de ses quatre services: Service d'Encadrement, Service d'Economie Piscicole, Service de Production d'Alevins, Service de Pathologie Aquicole et d'autre part, la coordination des projets (Projet Pilote Lagunaire; Projet PNUD/FAO de Pisciculture Continentale). Elle emploie presque 250 personnes dont un nombre important d'ingenieurs, techniciens et agents specialisesdetravaux publics. (Voir organigramme nO 1 ci-apres.)

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    -11

    ORGANIGRAMME N° 1 LA DIRECTION DES PECHES ET LA SOUS-DIRECTION D'AQUACULTURE

    ---~ MINISTERE DU DEVELOPPEMENT RURAL

    DIRECTION DES PECHES

    Sen..i.c.e. Service Service Service Projet Projet d,~ de i:ha de Pilote PNUD/FAO

    1 'Eco:lomie Production l'Encadrement Pathologie Lagunaire Pisciculture Pisci cole d'Alevins Aquicole Continentale

    F. ~roduction halieutique

    La peche totale des eaux ivoiriennes, soit continentales, soit lagunaires ou ocea.niques, est estimee a pres de 100 000 tonnes de poissons captures en 1985. La pisciculture ajoute environ 450 tonnes a ce total.

    Cet':e situation globale se decompose de la manH~re suivante

    En I!aux continentales, le calcul de production de peche est base sur une estima1:ion de 50 kg/hectare pour les retenues d'eau couvrant presque 400 000 hectarl:ls, et de 150 kg/km pour les fleuves coulant sur 14 000 lan, soit un total de 22 100 tonnes.

    Au niveau de la peche lagunaire et maritime, il n'y a pas de calculs appropri(;s en raison des difficultes de recensement. C'est ainsi qu'en 1983, la peche lagunaire a ete estimee par l'ancien Ministere de 1a Production Animall~ a 10 500 tonnes de poisson et a 3 500 tonnes de crustaces, SOlt un total de 14 000 tonnes; et qu'en 1985, 1a peche maritime (industrielle et artisanale) a ete estimee par la Direction du Port de Peche a 56 754 tonnes, dont 9 279 tonnes du thon et 232 de crevettes.qui seront exportees.

  • -----

    ------

    -- - --

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    Les donnees qui figurent sur le tableau nO 4 ci-apres montrent que la production nationale reste encore faible. Elle ne represente que 1/3 de la consommation nationale totale. Les importations des poissons congeles demeurent toujours importantes. Les raisons de cette situation sont nombreuses. On peut toutefois noter que malgre une cote de 500 km de longueur, le plateau continental ivoirien n'est pas large (entre 15-35 km) et il est tres limite en ressources halieutiques. Ceci oblige les pecheurs de courrir de longues distances a la recherche de poisson. 11 leur faut 1 tonne de petrole pour chaque tonne de poisson capture. Les couts sont enormes.

    Ainsi la peche industrielle et artisanale maritime augmentent tres doucementa Les stocks de poisson lagunaire diminuent a cause de la surexploitation et des problemes de pollution des lagunes. Le rendement des eaux douces continentalesrestefaible, mais stable. C'est pourquoi, en attendant le developpement de la pisciculture, il faut toujours un complement important du poisson congele importee

    TABLEAU N° 4 PECHE INDUSTRIELLE ET ARTISANALE MARITIME

    (en tonnes de poisson)

    ------·~--------~-----------------r----------------------Production 1980 1981 1982 1983 1'984 1985

    i I-------....;..-- ------""'---------I Chalutiere 6 9149 647 7 771

    Sardiniere

    7 5307 229 t 6 036

    16 393 22 345 I

    20 964 23 845 16 809 39 472

    Thoniere 15 653 18 422 17 931 14 816 15 285 9 279 ; ICrevettiere 232139 283 I I

    iTOTAL i

    I I41 693 47 996 44 931 56 754

    NATIONALZ

    Importations ..

    46 330 39 291PRODUCTION

    I 88 730

    (thon exclu)

    Poisson congelE 126 919 73 700 84 384110 0871 96 002

    l 168 612TOTAL 123 675 ~45 484120 030158 0831140 933

    Source Direction du Port de Peche, 1986. Abidjan.

    I

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    G. Consommation de poisson

    En Cote d'Ivoire, le p01sson ne se gaspille pas. Tout poisson de toute qualite est vendu au marche, mais les approvisionnements ne satisfont guere la demande ni le besoin.

    L'ivoirien moyen devrait consommer au moins 95 kg du poisson par an pour couvrir ses besoins en proteines d'origine halieutique, or en 1985 il n'a mange que 21,2 kg, soit un total de 181 984 tonnes. Il aura fallu 817 000 tonnes de poisson pour couvrir les besoins en protlHnes de poisson.

    D' a';>res les previsions, la population ivoirienne atteindra 11 500 000 habitan::s en 1990. 1 Pour amEiliorer la consommation de poisson a 25 kg par personn~ par an il faudra 287 500 tonnes de poisson qui permettra la consommatim de 7,9 grammes de proteines de poisson par jour par personne en 1990. :ompte tenu de la production halieutique actuelle, cet objectif sera difficile a realiser.

    H. Conclusion

    L'apercu general nous montre que la potentialite piscicole en Cote d'Ivoire est importante. L'on trouve non seulement de nombreux plans d'eau, des infrastructures accessoires interessantes (telles que les routes et les ports) et une situation economique stable, mais aussi une consommation nationale basee en bonne partie sur le poisson.

    Nous allons voir maintenant comment ses potentialites ont ete mises en valeur durant ces dernieres annees.

    Alla, Koua. Ibid. 1

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    II. LA PISCICULTURE ACTUELLE EN COTE D'IVOIRE

    L'objet de cette partie consiste a etablir un bilan de la pisciculture actuelle dans Ie pays et a analyser les facteurs qui conditionneront son developpement industriel.

    A. Le bilan

    Le programme de pisciculture en Cote d'Ivoire est reparti entre deux projets: Ie Projet Pilote d'Aquaculture Lagunaire et Ie Projet de Pisciculture Continentale (PNUD/FAO).

    1. Le Projet Pilote Lagunaire

    a. Son cadre et ses objectifs

    En vue d'une production halieutique complementaire a la peche lagunaire qui semble etre en baisse a cause d'une surexploitation des stocks de poissons, la Direction des Peches a lance depuis 1977 diverses operations pilotes de pisciculture en milieu lag~naire. Le projet actuel (Projet Pilote de Developpement de l'Aquaculture Lagunaire) qui a demarre en 1981, entre donc dans ce cadre d'operation.

    II est cofinance par la Caisse Centrale de Cooperation Economique (CCCE) et le Budget Special d'Investissement et d'Equipement (BSIE). Le financement de depart de la CCCE se chiffre a 2,3 milliards de Francs CFA. II doit servir a couvrir les investissements, Ie fonctionnement, l'assistance technique, la formation, et frais de gestion divers. Le BSIE n'assure quant a lui, que les taxes qui affecten~ toutes ces depenses.

    La direction du projet basee a Abidjan dans les locaux de la Direction des Peches assure la direction technique et financiere. Elle prend ses instructions aupres du Directeur des Peches, a qui elle rend compte de l'avancement des travaux et des problemes rencontres. Egalement, elle est responsable de l'ensemble des activites des stations du Projet (voir organigramme nO 2).

    Ce projet devrait atteindre les objectifs suivants

    - Lancement d'un petit nombre (20) d'operations privees de type PME ou GVC' de pisciculture lagunaire sur une zone geographique limitee. Ces entreprises devront etre etroitement encadrees et suivies par Ie Projet afin d'apprecier la rentabilite de l'activite.

    - Developpement des elements en amont et en aval de la pisciculture lagunaire, qui sont :

    1PME = Petite et moyenne entreprise GVC • Groupement a vocation cooperative

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    la production d'un aliment de qualite au meilleur prix;

    la definition du marche et des filieres de commercialisation des produits;

    la mise en place de moyens d'intervention sur les problemes sanitaires.

    - Financement de recherches scientifiques visant 1 'amelioration de la

    production du machoiron et tilapia en milieu lagunaire.

    b.Moyens

    '" Naturels

    Les lagunes de la Cote d'Ivoire sont essentiellement regroupees le long de la moitie orientale du littoral, jusqu'au Ghana sur pres de 300 km. Cet ensemble couvre une superficie d'environ 1200 km2 qui comprend trois lagunes Grand Lahou, Ebrie, Aby. Initialement separees, elles ont ete reliees a la suite du percement de canaux : le canal d'Assagny en 1939 et le canal d'Assinie entre 1955 et 1957.

    La lagune Ebrie, placee entre le canal d'Assagny et Grand Bassam, est eti ree d'est en ouest sur 140 km. Sa largeur n'excede pas 7 km et sa profondeur moyenne est de 4,8 metres, sauf quelques fosses proches d'Abidjan qui depassent 20 m. Avec le diverticule des lagunes Aghien et Potou. elle est la plus vaste des trois lagunes : l'ensemble couvre 566 km2 • Les baies situees surtott sur la rive nord representent pres de 20% de la surface totale.

    Le Projet Lagunaire s'est limite a la lagune Ebrie ou il a etabli trois implat.tations : une station d I alevinage a Jaequeville, deux stations d' alevinage et d'encadrement, l'une a Mopoyem et l'autre a Anna. De plus, le Projet assiste l'installation de piseieulteurs aussi bien sur la lagune Ebrie que st.r le diverticule Potou et Aghien.

    Le! lagunes Ebrie et Potou sont estuarines en nature; le niveau de sali nite (,ans leurs eaux saumitres n'est pas negligeable. La salinite peut variel' entre 7°/ 00 et 25°/ 00 selon l'endroit et la saison, par rapport a l'oce~1O qui est de 33°/ 00 ,a 35°/ .. toutel'annee. L'ouverture du Canal de Vridi sur b lagune Ebrie en 1950 a eu une influence enorme sur le earactere estuarine de ses eaux. Pourtant, la lagune Aghien qui est beaueoup plus eloignee des effets de la mere:st p rincipalement d'eau douee~ ValeRge de poi.sson en milieu lagunaire est done tres delicat et il faut des espeees bien cLdaptees. Ainsi le machoiron se montre propiee a un elevage intensif en Lagum~s Ebrie et Potou, mais le tilapia croit mieux dans les eaux non salees de La~:;une Aghien.

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    * Techniques

    Le Projet s'appuie sur deux formes de pisciculture intensive: l'elevage en enclos du machoiron (poisson-chat) et l'elevage en cages flottantes du tilapia.

    L'elevage en enclos du machoiron

    L'elevage en enclos est interessant dans la mesure ou il y a une source naturelle d'eau peu profonde. Les enclos sont construits des supports de bois, bambou, ou de beton et ils sont clotures par des filets a petites mailles. Grace au milieu naturel, ils permettent l'elevage des poissons en densite importante.

    La technique d 'elevage en enclos se prete a la culture intensive de michoiron. Plusieurs etendues des lagunes Ebrie et Potou sont peu profondes vers les bords (1 a 2 metres), avec un sol plat et sableux. II existe une potentialite de pouvoir y implanter des exploitations piscicoles lagunaires. Le Projet a deja encourage des installations vers Jacqueville, Dabou et Bingerville, parmi lesquelles on trouve des exploitations de 6 a 10 enclos avec une densite de 10 poissons par m2 et des rendements de 5 a 9,5 tonnes par an.

    Le machoiron, fume ou frais, est un poisson tres prise par les consommateurs ivo~r~ens, si bien qu'on l'appelle Ie "poisson ministre". C'est un poisson d'origine continentale, mais que l'on trouve aussi en ,~.u saumitre lagunaire. D'ou 1 'interet pour son elevage intensif.

    Le Projet a pu prof iter d"une recente maitrise par Ie Centre de Recherches Oceanographiques (CRO) de la reproduction d' une espece de machoiron, Chrysichthys nigrodigitatus. Cette espece exige une technique soigneuse pour reussir l'eclosion et Ie pregrossissement, mais une fois a la taille de 15 g, Ie poisson est tres resistant et facile a elever.

    Avant la reussite du C. nigrodigitatus, Ie Projet a fourni leurs pisciculteurs en alevins Chrysichthys walkeris. Tous les deux especes se trouvent actuellement en milieu lagunaire ivoirien, mais Ie C. walkeris est un poisson faible et ne croit guere rapidement : apres un an de grossissement il n'a que 125 g. Le seul avantage etait la facilite de pouvoir obtenir des oeufs et de les pregrossir. Par contre, Ie C. nigrodigitatus montre une croissance beaucoup plus satisfaisante : apres un cycle de grossissement de huit mois, Ie C. nigrodigitatus pese moyennement 280 g et souvent il depasse 400 g.

    Dans ce type d'elevage intensif, l'alimentation joue un role primordial. Les poissons dependent entierement sur la nourriture fournie par l'eleveur. II faut donc, pour achever une croissance saine et importante, une nourriture bien equilibree; complete en proteines, vitamines, mineraux. Aussi, l'eleveur doit nourrir les poissonsregulierement tous les jours. Si jamais ces elements sont reduits (la composition de l'aliment est mal equilibree ou l'aliment n'est pas fourni regulierement), cela peut poser des problemes aux poissons de croissance, maladies, parasites, etc.

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    Le Projet s'en approv1s1onne aupres d'une societe locale, FACI, Societe des Fabrications d'Aliments Composes Ivoiriens. D'apres les renseignements que nous avonseusavec la Direction de cette societe, la composition de cet aliment est une formule qui comporte 35% de matieres proteiques brutes a base de farine de poisson et tourteau de soja, le reste en matieres cellulosiques et grasses a base de cereales et tourteau de coton, et l'apport necessaire en vitamines et aineraux.

    Cet aliment, en forme de granule, est fabrique en Cate d'Ivoire a Abengourou et :il est vendu en sacs de 100 kg a 120 FCFA/kg. La Direction nous a informe que si l'aliment etait importe de l'exterieur le coGt devrait atteindre le doub:.e. Toutefois certains ingredients proviennent de l'etranger.

    -L;~s infrastructures liees a l'elevage du machoiron

    Les infrastructures liees a l'elevage du machoiron sont - La station a Layo du CRO - 1a station d'alevinage a Jacqueville - tes bases d'encadrement a Mopoyem et a Anna.

    Le C:~O assure la production en saison naturelle des oeufs eclos du machoiron C. nigrodigitatus dans sa station de recherches situee sur la lagune Ebrie a Layo. Le CRe dispose de plusieurs hectares de surface terrestre et lagunaice amenages en bacs en ciment, en etangs et en enclose 11 y a un laboratJire, une installation de pompage pour remplir des etangs d'eau lagunaire. un magasin de stockage d'aliment pour permettre de contraler direetement le regime des poissons, et une equipe de 12 seientifiques et ingenieurs. Une serie de baes en beton donne lieu aux geniteurs C. nigrodigitatus de se reproduire. Enfin, deux salles, chacune equipee d'une piseine et regulateur climatique, presenteront la possibilite de decaler la rep~aduetion de 24 couples de geniteurs.

    Apres l'eclosion, les oeufs sont transportes a la station d'alevinage du Projet a Jacqueville ou ils sont pregrossis jusqu'a la taille de 15 g et vendus aux pisciculteurs a 35 FCFA par alevin. Ce.pregrossissement est effectue en trois stades. Les premiers 50 jours, de l'eclosion a 800 mg. les alevins sont proteges dans 40 auges remplis d'eau de forage; puis ils passent dans 40 bacs eirculaires en feuilles dep~lyester (diametre • 4 m) et alimentes en eau de lagune par pompe archimede; enfin ils passent les derniers 50 jours directement dans 1a 1agune en 40 enclos de 200 m2 • Le cycle total de pregrossissement est de 150 jours. La station comporte egalement 8 enclos de 400 m2 pour le stockage de geniteurs de michoiron et des essais de grossissement•. La capacite maximale de production de la station pour une saison est de 1 200 000 alevins (10 000 alevins x 40 unites x 3 etapes). Au cours de cette derniere saison elle a produit 900 000 alevins en trois etapes : 400 000 commencant leur cycle en septembre 1985, 300 000 en octobre, et 200 000 en novembre, ce qui a permis d'aleviner les pisciculteurs suivis par le Projet a partir des mois fevrier et mars 1986.

    Les bases d'encadrement a Mopoyem et a Anna assurent l'installation et le suivi des operations de pisciculture privees situees a l'Ouest et a l'Est d'Abidjan. De plus, un centre de formation a Mopoyem reeoit tous les candidats pisciculteurs et les initie pendant quelques semaines aux techniques de aontage des enelos et aux techniques de production.

  • -18

    -Les recherches et activites d'accompagnement

    Le Projet finance les recherches et activites d'accompagnement suivants

    - recherches menees par le CRO a Layo ayant pour but le decalage de saison de reproduction du C. nigrodigitatus, qui pourra eventuellement permettre une production reguliere durant l'annee;

    - recherches alimentaires au sein du CRO en vue d'ameliorer la ration alimentaire du michoiron permettant une meilleure croissanceaun prix moins cher;

    - mise en marche d'une ferme modele de production du machoiron a Jacqueville comportant 12 enclos d'une superficie totale de 600 m%. Le rendement annuel espere sera de 24 tonnes de poisson. Cette ferme permettra de mieux connaitre les problemes de grossissement et commercialisation auxquels les pisciculteurs font face;

    - construction d'un laboratoire de pathologie qui devra fonctionner au debut du dernier trimestre de 1986; il servira aux analyses pathologiques de michoiron et aussi de tilapia.

    L'elevage en cages flottantes du tilapia

    Les cages flottantes constituent des enclos semi-mobiles que l'on peut installer en eau libre ou pres des rives des cours d'eau, de retenues naturelles ou aritificielles. Elles sont generalement ma~ntenues a la surface de l'eau par des bouees ou flotteurs divers, ou posees sur le fond par des pieds. Souvent on trouve les cages regroupees dans un reseau de 4 ou 10 unites.

    L'interet des cages flottantes est leur extreme densite de poissons. Par exemple, si on deverse 4000 alevins dans une cage de 80 m3 on peut recolter 20 a 30 kg de poissons par m3 avec une survie a la recolte de 80 a 90% environdespoissons. Une des raisons de cette production tres elevee semble due au fait que les excrements des poissons ne restent pas dans les cages; il y a un echange constant d'eau qui elimine les substances toxiques ou inhibitrices eventuelles.

    Le Projet utilise cette technique intensive d'elevage pour la culture monosexe mile du tilapia Oreochromis niloticus. L'O. niloticus a ete introduit en C8te d'Ivoire dans les annees 50 pour la pisciculture continentale ou il s'est adapte facilement tant dans les etangs que dans la cuisine ivoirienne. En se basant sur sa bonne performance en eau douce, le Projet a commence a l'elever en cages flottantes dansles eaux non salees de la lagune Aghien. 11 dispose de 30 cages modeles de 20m' dont 15m' est occupe par les poissons. Apres un cycle de 6 mois, il y a un rendement de 450 kg par cage avec une survie de 90%. Le Projet a encadre aussi un pisciculteur qui a une dizaine de cages de memes dimensions. Par ailleurs, il espere pouvoir etab1ir des exploitations dans 1es lagunes Ebrie et Potou, mais 1es conditions variables de ces eaux saumitres, notamment 1a fluctuation du taux de salinite, posent p1usieurs prob1emes a 1a resistance des poissons.

    Tout comme pour 1'e1evage en enclos du michoiron, 1 'alimentation demeure 1'e1ement 1e plus important. Le Projet s'en approvisionne aupres de 1a Societe FACI.

  • -19

    -Infrastructures liees a l'elevage du tilapia La station d'alevinage a Mopoyem produit des alevins O. niloticus miles pour

    aleviner les cages flottantes qui se trouvent dans la lagune Aghien. Les alevins sont pregrossis jusqu'a la tail Ie de 35 a 50 g et tries par sexe : les miles sont vendus a 35 FCFA et les femelles sont remises dans la lagune. Cette saison, la station a produit 250 000 alevins dont environ 90 000 miles, mais I' annee prochaine une production de 250 000 alevins miles est attendue. Elle est equipee de 19 raceways en beton de 15~ de reproduction, de 6 bacs de pregr~ssissement de 12m3 (elevage des alevins jusqu'a 35 g), et de 8 etangs de 100 a 200 m2 avec un neuvieme en construction (elevage des alevins jusqu'a 35-50 g). Bien qu'elle soit situee pres de Dabou sur la lagune Ebrie, la stati~n est alimentee entierement en eau douce de forage.

    La base d'encadrement se situe a la station d'Anna, pres de Bingerville.

    -Recherches d'accompagnement

    Le Centre Piscicole de l'IDESSA (Institut de Developpement des Savanes) qui se trouve a Bouake s'occupe des recherches d'accompagnement. 11 a fourni des hybrides et souches pures de differentes especes de til apia pour etre testes dans l'eau saumatre de la station Anna, qui comprend 12 raceways de 45m2 de reproduction en terre couverte de PVC, 12 raceways de pregrossissement de 30m2 en feuilles de polyester, 12 cages flottantes de 2~ sur la lagune. La station d'Anna est alimentee par pompage en eau douce de forage ainsi que l'eau de la lagune. Les resultats de ces experiences montrent une resistance particulierement importante des especes pures Oreochromis aureus et O. niloticus. Toutefois des tests plus etendus seront poursuivis afin de mieux affiner ces resultats.

    '* Eumains -Personnel du Projet/Encadreurs

    Le Ptojec dispose d'un total de 56 personnes pour assurer Ie fonctionnement de ces trois stations et la base centrale a Abidjan. Ce personnel comprend des' assistants techniques expatries, des encadreurs et des ingenieurs de la Direction des Peches, et des agents contractuels du Projet.

    -Pisciculteurs prives

    Le Plojet a encadre cette annee 5 pisciculteurs. A 1 'ouest d 'Abidjan, il y a: 3 pisciculteurs elevant du michoiron en enclose A l'est d'Abidjan, on trouve un GVC de 14 membres en lagune Potou qui etait constitue pour elever du machoiron. Er,fin sur la lagune Aghien il y a un pisciculteur qui pratique l'e1evage du tilapia en cages flottantes.

    Depu:,.s Ie debut du projet, une vingtaine de piscicul teurs a ete encadre, mais fallte de suivie ou regularite d'alimentation des poissons, Ie Projet a du les licartes. L'annee prochaine, il espere relancer certains (environ cinq) et auss:, lancer cinq nouveau : un pour Ie tilapia en cages flottantes et quatre pour Ie machoiron en enclos. II y a un nouveau GVC de 20 jeunes membres qui s' interl~sse a I'elevage du machoiron pres de Jacqueville.

  • -20

    * Financiers Pour demarrer une exploitation piscicole lagunaire de 6 a 10 enclos, il

    faut compter un minimum de 7 a 10 millions de Francs CFA en investissements initiaux. Certains pisciculteurs arrivent a s'autofinancer a partir de leurs fonds propres, mais d'autres ont recours a des prets bancaires aupres de la BNDA (Banque Nationale du Developpement Agricole) qui peut financer jusqu'a concurrence de 90%.

    c. Resultats

    Puisque les pisciculteurs actuels viennent de terminer un premier cycle d' exploitation, il est encore tat de connaitre les resul tats. Neamnoins nous pouvons signaler qu'une exploitation de 6 enclos de machoiron semble particulierement interessante au point de vue rendement et rentabilite. Apres huit mois de grossissement, l'eleveur a recolte 9,5 tonnes de poisson sur une superficie de 500m2 • Son chiffre d'affaires a depasse 10 millions de Francs CFA avec un marge de benefice a environ 3 millions FCFA.

    ORGANI GRAMME N° 2 PROJET PILOTE DE DEVELOPPEMENT D'AQUACULTURE LAGUNAIRE

    Base Mopoyem et Centre de

    Formation

    DIRECTION DU PROJET

    Base Bingerville

    Recherches d'Accompagnement

    Station de Bingerville (Application

    des Recherches sur tilapia)

    Mopoyem Jacqueville Tilapia Michoiron

  • -21

    d. Perspectives

    En dehors du Projet Pilote Lagunaire, deux projets futurs sont envisages: Ie Projet des Peches d'Adiake qui aura un volet de pisciculture, et un projet pilote de crevettes qui est en construction.

    * Le Projet des Peches d'Adiake

    Ce projet, situe sur la lagune Aby a l'est de la lagune Ebrie, prevoit deux types d'exploitations de pisciculture.

    La premiere est en forme d'acadja en enclos. L'acadja est un type de pisciculture traditionnelle pratiquee depuis plusieurs siecles au Benin. Elle consiste a placer des branchages dans un lac ou une lagune peu profonde. Le so] doit etre assez boueux ou sableux pour que les branchages puissent tenir. Une fois que Ie dispositif est mis en place, il faut attendre quelques 11l0is, voire un an afin que les poissons viennent manger les plantes et les microorganismes qui s'y installent. La peche consiste a entourer l'acadja d '\:.n filet puis a enlever tous les branchages, apres quoi 1 'on fait coulisser Ie filet. Le rendement peut s'elever a deux ou trois tonnes par an par hE!ctare. Le Projet des Peches vise as' interesser des villageois cotiers a ces implantations car elles sont peu couteuses et se pratiquent pres (Iu village.

    La deuxieme est Ie lancement de la pisciculture en enclos du machoiron apres 1a mise au point des techniques d'elevage par Ie Projet Lagunaire Ebrie.

    ~: Un Projet Pilote de Crevettes a Assisnie

    Un projet pilote d'aquacu1ture de crustaces d'une superficie tota1e de quatre hectares est prevu pour une duree de trois ans a Assinie-Mafia, a 120 kDl a l'est d'Abidjan. La construction de la ferme devrait demarrer en 1986. Les objectifs de cette ferme seraient de tester la viabilite technique et biologique ainsi que les conditions economiques de l'elevage de crevettes et ecrevisses (espece locale: Penaeus duorarum; especes importees: P. monodon, P. vannamei et P. stylirostris; et une espece d'eau douce, Macrobrachium rosenbergii) au littoral de la Cote d'Ivoire. II vise egalell1ent a examiner des systemes differents d' alimentation de crevettes. a entraSner des techniciens, a construire un laboratoire pathologique et a eva1uer l,~ marche domestique de crevettes d' eau douce. Eventuellement les resu1tats devraient etre utilises pour faciliter 1a mise en place des fermes industrielles privees pres de Grand Lahou a 150 k.m a l'ouest d'Abidjan.

    I.e projet comprendra :

    - un bassin en terre profond d'un metre - 4 bassins en terre de plus de i ha a un profondeur de 1,5 m - 4 bassins en terre de 500 m2 - un reseau d'alimentation des bassins en eau de mer - un reseau d'evacuation - une station de pompage pour l'eau de mer - 2 forages pour 1 'alimentation de 1a station en eau douce

  • -22

    m2- une ec10serie complete de 225 de surface couverte avec distribution d'eau douce et d'eau de mer

    - un batiment d'exp1oitation de 152 m2 avec 1aboratoire - une station energetique de deux groupes e1ectrogenes.

    Par ai11eurs, puisque 1e site d'Assinie choisi est sab1eux, i1 faudra y transporter de laterite pour 1a construction des bassins, ce qui serait un investissement assez coGteux.

    Le coGt global du projet est eva1ue a 475 millions Francs CFA. 11 sera finance par 1e FED (260 millions de Francs CFA) , 1e FAC (175 millions de Francs CFA)l et 1e gouvernement ivoirien (40 millions de Francs CFA) , qui fourni aussi 1e terrain. Le FED prendrait en charge 1es investissements lourds, tandis que 1e FAC financerait 1es investissements en materiel , l'ingenerie et l'assistance technique ainsi qu'une partie du fonctionnement. L'execution du projet sera effectuee par France-Aquaculture en association avec les instituts de recherches francais 1FREMER et ORSTOM et le Centre de Recherches Oceanographiques ivoirien, sous 1e consei1 technique du Ministere du Deve10ppement Rural.

    * Une ferme intensive de pisciculture : BP British Petroleum a fait construire une ferme intensive de pisciculture

    de ti1apia a Bapo, Lagune Ebrie. E11e consiste a : - 11 etangs de 3 ares de reproductio;

    - 10 etangs de 3 ares de pregrossissement

    - une pompe thermique pour a1imenter 1es etangs en eau

    - 25 cages de 50 m3 de pregrossissement

    - 150 cages de 100 m3 de grossissement.

    Cette ferme a 1a capacite de produire une tonne du poisson par jour.

    Malheureusement, a cause de difficultes de gestion et de changements de proprietaires, l'exploitation a ete de1aissee. I1 serait souhaitab1e qu'une entreprise privee reprenne cette ferme, mette en place un bon reseau de commercialisation et monte l'affaire a son mei11eur fonctionnement.

    lFED • Fonds Europeen de Developpement FAC • Fonds d'Aide et de Cooperation (de France)

  • ---------

    -23

    2. Le Projet PNUD/FAO de la Pisciculture Continentale 1

    a. Son cadre et ses objectifs

    Le poisson est la proteine animale la plus consommee en Cote d'Ivoire, mais cette consommation est tres inegale et elle est soutenue en grande partie par des importations massives de poisson congele. A l'interieur du pays on trouve que la consommation du poisson est de moins de 15 kg par habitant par an, par rapport au Sud-cotiere ou chaque habitant mange plus de 40 kg du poisson par an. Or, Ie pays est suffisamment dote en plans d'eaupour-poovoir developper des moyens nationaux de production piscicole, dont la pisciculture. (Voir Fig. 1)

    11 ~st dans cette optique que la Cote d'Ivoire, en collaborant avec le PNUD et la :?AO, a initie en 1978 Ie Projet du Developpement de la Pisciculture en Eaux C~ntinentales sur l'ensemble du pays. Le Projet, qui a reussi a inciter presqu~ 4000 paysans a pratiquer la pisciculture. dont la moitie continue a itre elcadres et SUl.Vl.S sur une superficie totale de 15 000 ares, est entre dans Si deuxieme phase en 1984.

    Poue les annees 1984 au 1986 le budget du Projet est partage entre Ie Gouvernement ivoirien, qui finance a peu pres 2/3 des frais. et le PNUD/FAO qui contribue le tiers restant. La part du gouvernement ivoirien est de 672 36,) 000 FCFA reparti sur les trois ans. Elle couvre les salaires des 212 personnes participant au fonctionnement du Projet. la formation et la vulgarisation des encadreurs et des pisciculteurs, des subventions aux pisciculteurs. des vehicules et equipements, des charges d'entretien, d'aliment pour I.es poissons. Quant au PNUD/FAO, la contribution est de $846 360 US etale sur trois ans. Elle prend en charge le paiement des trois experts FAD et quelques elements divers concernant la formation {bourses et voyages d'etudes}, l'achat du materiel au terrain et l'entretien des equipements. Aussi. il y a un expert en pisciculture envoye et pris en charge par le Ministere de la Cooperation Francaise.

    Base a Bouake dans des locaux administratifs mis a sa disposition, Ie Projet est sous la tutelle directe de la Direction des Piches du Ministere du Developpement Rural (voir organigramme nO 1). Le role du Projet est de creer un service d'encadrement et de mener des actions pilotes de developpement de la pisciculture dans les differentesregions concernees par le programme. A ces fins, le Projet a decoupe le pays en deux zones d'inspection (Zone de Savane. Zone de Foret) et en huit secteurs d'encadrement ou cantonnements. L'Inspection de la Zone de Savane tient sa siege a Bouake et surveille les activites des trois cantonnements : Bondoukou, Bouake, Korhogo. Ainsi. l'Inspection de la Zone de Foret se trouve a Daloa et administre cinq cantonne~ents : Aboisso. Daloa, Gagnoa, Man, Touba (voir organigramme nO 3).

    La methode d'approche que le Projet utilise est un processus progress if de formation des agents, mise au point des techniques et la vulgarisation de ces techniques. apprentissage des techniques d'elevage par les pisciculteurs, mise en piace des services d'appui, developpement des marches, etc. Le Projet a done, pour objectifs fondamentaux, les suivants

    1Bien que le projet soit PNUD/FAO de nomination, il est en effet integre dans Ie cctdre ministeriel sous "La Direction des Peches et de la Pisciculture Continentale" et sa structure continuera d'exister.

  • -234

    .iCNn CONT.NCIITIoI.U

    rI 10000 t /Otl II 1000 , /0"

    • 1000 I/Otl

    ~L........J, -1$., I •••• •••• , •• 1- POISSON - PRODUCTION ET CONSO....ATION

    o 10 , t

    i

    FiQurt 2 "CANTONNEMENTS PISCICOL. ES

    SUIVIS PAR I.E PROJET

    ,.01.. f I

    1U 17._

    Source : Rapport lnterimaire. Dev. de la pisciculture en Cote d'lvoire. FAO, 1982.

  • -----------

    -24

    Formation

    formation continue des cadres nationaux de conception

    - formation de cadres nationaux d'execution

    - formation des pisciculteurs

    Vulgarisation

    - sensibilisation des populations

    - action d'encadrement et vulgarisation de la pisciculture

    - programme d'etangs scolaires

    AmtHioration technique

    amelioration de la technicite piscicole a tous les niveaux et adaptation des nouvelles techniques.

    ORGANIGRAMME N° 3 : LE PROJET PNUD/FAO DE LA PISCICULTURE CONTINENTALE

    L--------------------------------------]DIRECTION ADMINISTRATIVE DU PROJET a Bouake ;,;;;;;;oa--------------------- S -.CANTONNEMENTS .

    ABOISSO

    DALOA

    GAGNOA

    [

    - IN~;~:~~ON de ZONE DE FORET

    a Daloa ----_.._----

    -

    J

    ~ \\ ~ \ MAN

    TOUBA

    l

    ~~~CTION de

    ZONE DE SAVANE

    a Bouake

    -

    CANTONNEMENTS

    BONDOUKOU

    BOUAKE

    KORHOGO

  • -25

    b. Moyens

    * Naturels

    Avec des centaines d'hectares de plans d'eau continentaux, l'amenagement de plusieurs barrages de petites et grandes tailles et des regions de basfonds, la Cote d'Ivoire n'est pas limitee en possibilites d'implantations piscicoles. De plus, la terre est souvent argileuse et en pente douce, propice a la construction des etangs. Neanmoins, en saison seche, il y a certains rivieres et petits lacsquitarissent, particulierement au Nord, qui donc permettent un seul cycle d'exploitation annuel dans ces endroits. 1

    C' est ainsi que Ie Proj et tache de vulgari~er la pisciculture sur 65% du pays, soit 217 000 km2 dans 20 departements. Villages avec des sites appropries sont sensibilises et les paysans encadres. En region urbaine, telle que Daloa ou Bouake, la pisciculture est encouragee dans les bas-fonds autour de la ville. Par ailleurs, cinquante ecoles primaires ayant un site favorable aux etangs forment leurs eleves aux techniques de pisciculture grace aux aides financieres de l'UNICEF et a l'encadrement du Projet,(voir An- . ' nexe). Enfin on trouve trois grandes fermes piscicoles en zone de savane :

    - Ferme Pilote de Natio-Kobadara (67 etangs) a Korhogo - Ferme du GVC Nambekaha (95 etangs) a Korhogo

    Ferme du Centre de Recherches IDESSA (95 etangs) a:~~,-,ake

    Nous reviendrons sur ces differentes exploitations piscicoles plus loin.

    * Techni'1'.les

    En Cote d'Ivoire la pisciculture continentale comprend plusieurs formes

    a) la pisciculture extensive en etangs et dans des retenues d'eau : mono- ou polyculture, peu de suivi, peu d'alimentation supplementaire;

    b) la pisciculture semi-intensive en etangs : mono- ou polyculture, fumure organique, alimentation supplementaire, compostiere, suivi habituel;

    c) pisciculture intensive en etangs : monoculture, monosexe male, fumure organique, alimentation supplementaire importante. haute survie. suivi constant;

    d) pisciculture intensive en cages flottantes, monosexe male, alimentation complete fournie par Ie pisciculteur, suivi constant, haute survie.

    Cependant. la forme la plus pratiquee est la pisciculture se~-1ntensive. Les etangs sont souvent construits en derivation d'un barrage, d'un cours d'eau, ou par l'utilisation de la nappe phreatique. L'ampleur de ces etangs depend des moyens dont dispose le pisciculteur. C'est ainsi que l'on peut trouver des etangsconstruits et exploites it titre familial et des etangs -----------.-----lUn cycle d'exploitation est le delai necessaire a elever des poissons a une taille marchande, qui en Cote d'Ivoire est de 250 g. 11 devrait durer 6 mois.

    En 1984, on compte 2030 etangs sur une superficie totale de 15 199 ares. 2

  • -26

    de dimension un peu plus importante creuses a l'aide de machine ou de tacherons. Un site doit etre d'une terre argileuse, d'une pente douce et sans arbres ou roches genants. Un etang de pisciculture est generalement coneu en forme rectangulaire, profond d'un a deux metres, et entoura des digues crees de la terre enlevee. Un systeme de canaux facilite Ie remplissage et Ie vidange d'eau dans les etangs.

    Quant aux autres formes de pisciculture nous constatons que la forme extensi'le, bien qu' elle soit pratiquee sur une superficie totale de plus de 8000 ares, represente seulement une centaine d'etangs et retenues avec.un faible rendement. Par contre, nous definissons la pisciculture intensive en etan~s par Ie degre serieux de l'exploitation, d'ou apres un suivi tres regulier et un apport nutritif extrEmement complet, il y a un rendement tres eleva d3 poissons achevant au minimum la taille marchande de 250 grammes. Ces exploitations intensives sont rares, etant donne Ie peu de gens qui s' adonn1ant entierement a leurs etangs. Aussi, la pisciculture intensive en cage; flottantes ne connait qu'une cinquaine de pisciculteurs, qui a cause d'3 la complexite de gestion et des investissements initiaux assez lourds, n'arrivent pas encore avoir beaucoup de popularite.

    Da:lS un etang de pisciculture, l'eau est du passage temporaire, reglee par tuY,:lUX, par "moine" > ou par pompeo La pisciculture enrichit 1 'eau qui plus tard peut etre ~Llisee en aval dans 1 'irrigation des cultures telles que ledz, Ie maL" 1-= concombre, la tomate, etc. "Les formes semi-intensives e: intensives parfois prennent en compte cet aspect d'integration. Par exe:nple, 1a ferme pilote Natio-Kobadara place les etangs en amont de la rizL~ulture.

    Le ti1apia O. niloticus, connu sur lesmarches ivoiriens sous Ie nom de : "carpe", est 1'espece la plus repandue en pisciculture d'eaux douces en CSte d'Ivoile. II est tras facile a elever car il se reproduit facilement. Les centres d' alevinage fournissent les alevins aux pisciculteurs. Une fois que les etcngs sont alevines, Ie pisciculteur s'occupe lui-meme du cycle reproductif pour les futures cultures. Par contre, il est possible de pouvoir contrSler cette reproduction rapide soit en eliminant les feme lIes par triage ou traltement hormonal, soit en associant un predateur. La technique actuellement preferee en Cote d'Ivoire est celIe de l'elevage monosexe male par triage man~el des femelles apres une taille de 40 a 50 grammes. Bien que Ie marge (t' erreur res te de l' ordre de 5-9%, Ie resul tat donne generalement un meileur rendement. Les poissons croissent plus rapidement et achevent une taille moyennE~, de plus de 150 grammes en 6 mois.

    TClutefois on trouve beaucoup de pratiques de polyculture en etangs, soit Ie pisciculteur a cherche a associer d' autres especes pechees dans les lacs ou marigots locaux dans ses etangs, notamment l'Heterotis niloticus ou Ie silure Clarias lazera, soit certaines especes telles que Ie Tilapia zilii et Ie Heterotis niloticus, penetrent dans les etangs par les canaux et s'ajoutent ainsi au stock. L'Heterotis, provenant du Cameroun, a ete introduit dans les eaux continentales ivoiriennes en 1959 pour la pisculture a Bouake, mais sa cro;,.ssance en etang n' etait pas interessante. Par contre, ce poisson est bien estime'sur Ie marche si bien qu'en 1962 et 1971 les lacs d'Ayame et de Kossou etaient empoissonnes. Le silure Clarias, malgre que certain,s groupes ethniques le considerent comme tabou,est appr'cie de la meme maniere que le michoi:::on, particulierement dans les regions au Nord du pays. D'ailleurs Ie

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    Projet commence A aleviner les pisciculteurs en Clarias. 1 Quant au zilii,

    en depit de son attrait pour le consommateur ivoirien t ne se prete pas a

    l'elevage en grandes quantites. 11 consomme beaucoup et ne croit guere.

    En eau libre, le tilapia est phytoplanctonophage t alors que l'Heterotis

    est zooplanctonophage. Or, la masse de plancton produit dans un ~tang ne

    suffit pas A alimenter la population dense de poisson y contenu. 11 faut

    un apport complementaire en aliment. D'une part,l'eleveur peut fertiliser

    l'eau des etangs avec de fumure ou d'engrais pour catalyser la production

    du plancton, et d'autre part, il nourrit les poissons d'un aliment supple

    mentaire que l'on trouve localement A des prix abordables. Par exemple,

    Ie son de riz coute 3 F CFA/kg. En dehors de ces possibilites t le Projet

    fabrique un aliment compose "3A" : c'est-A-dire un melange de son de riz

    (70%), tourteau de coton (20%) et farine de poisson (10%). II Ie vend A

    42 FCFA/kg. C'est un aliment qui revient plus cher aux pisciculteurs, mais

    il faut souligner qu'il est plus riche en apport nutritif.

    -Infrastructures

    Le Projet s'appuie sur plusieurs infrastructures: 8 centres de production

    ~:alevins (CPA) et 8 bases d'encadrement correspondant aux cantonnements

    piscicoles; Ie centre de recherches IDESSA (Institut des Savanes); des insti

    tuts et ecoles agricoles/forestieres/piscicoles A Bouake. A Abidjan et a

    Kossou.

    Centres de Production d'Alevins (CPA)

    Les centres de production d'alevins sont de tail Ie modeste, variant entre

    7 et 15 etangs. mais produisant suffisamment d'alevins pour Ie cantonnement.

    Le prix de vente d'un alevin s'eleve a 3-7 FCFA. En 1985 les differents CPA

    ont realise une production totale de 1 550 000 alevins qui se decompose comme

    suit :

    LOKA (BOUAKE) 500 000

    ABOISSO 100 000

    BONDOUKOU SO 000

    DALOA 200 000

    GAGNOA 100 000

    KORHOGO 200 000

    MAN 300 000

    TOUBA 100 000

    TOTAL 1 550 000

    II faut souligner que ces CPA produisent les alevins de O. niloticus pour

    demarrer ou depanner les pisciculteurs qui se realevinent eux-mijmes par la

    suite. II arrive que certains pisciculteurs produisent un surplus d'alevins

    qu'ils vendent aux interesses dans leurs regions. Par contre. la station de

    Loka produit des alevins de Clarias que le Projet cherche a introduire au-

    e!!.s de:LFi.~~=.!urs.

    'Selon la recherche du projet. Ie clarias a plusieurs qualites interessantes pour la vulgarisation : tres robuste en 'tang (manipulation facile, resistance aux mauvaises conditions limnologiques); croissance tres rapide (3g a 300g en 5 mois); exploitation efficace d'une variete d'aliments; en polyculture, peut etre employe accessoirement comme predateur des alevins du Tilapia; et niveau bas d'oxygene dissOUl non genant, car il peut respirer l'air.

    !

  • -28

    Bases d'encadrement

    Chaque cantonnement a une base d'encadrement qui sert a un endroit pour pouvoir recevoir et distribuer 1 'aliment 3A, coordonner les activites des encadreurs, et stocker du materiel utilise au terrain (filets, bottes, seaux, peses, etc.). La base de Bouake dispose d'un atelier d'aliment et d'un atelier de fabrication de materiel technique.

    !IlESSA (Institut des Savanes)

    L'IIIESSA a recemment herite de l'Etat un site de 95 etangs construits en 1957 et situe a Bouake. Le CTFT (Centre Technique Forestier Tropical - un centre de recherches francais) y avait installe un laboratoire et s'occupait du sitE pendant quelques annees. Actuellement. l'IDESSA a tout repris et essaie d'amenager les etangs qui etaient delaisses. 11 y mene des recherches sur de~ nouvelles especes prometteuses en milieu rural. Cependant le laboratoire manque des moyens et les travaux avancent relativement peu.

    LES instituts de formation

    L'Etat ivoirien forme des encadreurs au Centre de Formation des Encadreurs en Peche et en Pisciculture (CFEPP) qui se trouve a Kossou. Malheureusement au CFEPP il n'y a pas d'etangs pour tester leurs connaissances en piscic~lture et la formation reste assez theorique.

    Les ingenieurs et autres agents techniques sont formes soit a Bouake, soit a Abidjan dans les etablissements suivants :

    ENSA - Ecole Nationale Superieure Agronomique (Abidjan)

    lAB - Institut Agricole a Bouake

    CFP - Centre Forestier et Piscicole (Bouake)

    EFB - Ecole Forestiere Bouake

    Par ailleurs, des stages supplementaires sont proposees par certains pays tels q~e la France, l'Israel, les Pays-Bas, la Tanzanie, etc.

    * Humains -Encadreurs

    L'encadrement a joue un role primordial dans le developpement de la pisciculture car elle n'etait pas une activite traditionnellement pratiquee en Cote d'Ivoire. D'abord il a fallu sensibiliser la population rurale par des films, des reunions, des campagnes nationales, etc. Ensuite, la vulgarisation et l'encadrement sont devenus essentiels pour implanter des pisciculteuurs et leur apprendre les techniques necessaires. C'est un travail enorme qui est effectue par 25 encadreurs assistes de 17 moniteurs et de 12 assistants repartis sur 8 cantonnements. 11 s'avere que certains encadreurs sont responsables aupres d'une centaine de pisciculteurs.

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    -Administration et appui technique

    En plus de trois experts de la FAO et celui de la Cooperation Fran~aise, Ie Projet emploie des nationaux. Sur ces nationaux, il yale directeur du Projet et son adjoint, des ingenieurs agronomes et des techniciens, du personnel administratif et des ouvriers.

    -Pisciculteurs

    Le nombre exact de pisciculteurs est mal connu en raison surtout des abandons qui se font en cours d'annee, et de nombreux pisciculteurs non recenses a la suite des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation. Ainsi, d'apres les donnees du bilan du Projet (voir tableau nO 5) Ie nombre de pisciculteurs encadres entre 1978 et 1984 s'eleve a 946. Mais actuellement, selon Ie Directeur du Projet, les encadreurs reussisent a suivre environ 1100 pisciculteurs.

    GeneralementenCote d'Ivoire la pisciculture est complementaire a d'autres activites agricoles principales ou artisanales. Par exemple au Nord, Ie paysan cultive Ie riz et Ie coton; a l'Ouest, Ie riz; et a l'Est et au Sud-Est, Ie cafe et Ie cacao. II s'occupe done de ses etangs avant et apres ses activites des champs.

    La pisiculture se pratique aussi par des GVC. Les membres travail lent en rotation sur plusieurs etangs. Ainsi ils peuvent beneficier des facilites d'achat et de livraison de l'aliment, de prets bancaires, des subventions, de commercialisation. En 1984, Ie Projet a initie 6 GVCs qui regroupent au total 91 pisciculteurs exploitant 8,4 ha repartis sur 131 etangs.

    Parmi les pisciculteurs on trouve aussi bien des jeunes que des adultes, mais rarement des femmes.

    * Financiers

    La pisciculture en etang exige au depart deux types d'investissements. La construction des etangs demande des investissements relativement lourds, mais s'amortissent sur une longue periode (30 a 50 ans). L'autre investissement porte sur l'achat des materiels accessoires dont Ie cout depend de l'importance de l'exploitation.

    Dans Ie cadre du Projet, la construction des etangs se fait generalement par Ie pisciculteur soit avec l'aide de sa famille, soit avec la main-d'oeuvre locale, ce qui lui revient moins cher. Mais il arrive que Ie pisciculteur veuille demarrer une unite plus importante. Dans ces conditions, il pourra solliciter un pret aupres de la BNDA (Banque Nationale du Developpement Agricole).

  • -30

    c. Resultats

    -Evolution du nombre de pisciculteurs

    D'apres le tableau nO 5 ci-apres, le nombre cumule de pisciculteurs encadres est passe de 9 pisciculteurs avant 1980 a 1101 en 1985, ce qui donne une moyenne de 182 pisciculteurs par an. Cependant, nous observons que le Projet a encadre 70% des pisciculteurs entre 1982 et 1985.

    De plus, alors que Ie nombre de pisciculteurs s'accroit, celui d'encadreurs r'este constant depuis 1982 (voir tableau nO 5 ). Cette situation pose un pro!Jleme de su1vi si l'on s'en tient a l'evolution rapide du nombre de pisciculteurs par encadreur. En 1980 chaque encadreur devrait etre responsable de 3 pisciculteurs. En 1985 ce chiffre s 'eleve a 39 pisciculteurs. D'ou une situation delicate dans les annees a venir.

    -I.e rendement

    Les donnees du tableau n° 5 montrent que Ie rendement moyen de poisson produi: est de 32 kg par are et par an, ce qui nous parait tres faible. Aussi, on ne trouve qu'en moyenne deux etangs de deux ares chacun. Mais il faul: souligner que ces chiffres sont neanmoins appreciables compte tenu du fai~ que la pisciculture demarre.

    Nous pouvons donc conclure que la sensibilisation a la pisciculture en milieu rural a apporte ses fruits. La vulgarisation s'est intensifiee grice a l'effort fourni par les encadreurs qui ont reussi a implanter d'environ deux etangs chez chaque pisciculteur. Par contre, le manque de moyens dont dispose Ie Projet ne permet pas aux encadreurs a suivre suffisamment les piscicJlteurs actuels ni la demande croissante.

  • -30a

    TABLEAU N" 5 EVOLUTION DE LA PISCICULTURE CONTINENTALE

    N° RUBRIQUE

    -1 Nombre de piscicu1

    teurs cumu1e

    2 Nombre d'encadreurs

    Etangs Semi-Intens. 3 -Nombre cumule 4 --Superficie :

    (ares cumu1es)

    Etangs Extensifs 5 --Nombre cumu1e 6 --Superficie :

    (ares cumuUs)

    Total Etangs 7 --Nombre cum.u1e 8 --Superficie :

    (ares cumules) -

    9 Nombre Ares/Etang (semi-intensif)

    10 Nombre d'a1eVins distribues .

    11 Rendement : (Kg/Are/An)

    12 Production (Tonnes)

    13 lNombre d t etangs ~ar piscicu1teur

    14 Nombre de piscicu1teurs par encadreur

    Avant I 1980 19811980

    9 47 147

    - 16 32

    25 83 228

    131 443 895

    5 15 29

    303 2.441 4.189

    30 98 257

    434 2.884 5.084

    5,24 5,33 3,92

    - 226.400 335.760

    - -- 30,1 -- -- 153,0

    3,0 2,0 1,7

    - 3 5

    1982 1983

    343 595

    29 29

    634 1.125

    2.795 4.339

    54 65

    5.698 7.449

    688 1.190

    8.493 11. 788

    4,40 3,85

    507.000 686.900

    31 ,1 36,2

    264,1 426,1

    2,0 2,0

    12 21

    1984 1985

    946 1 • 101

    29 28

    1.781

    6.298

    76

    8.138

    1.857

    14.436

    3,50

    ~83.500

    29,6

    427,3

    2,0

    33 39

    N° 9 = N° 4 't N° 3 N° 13 • N° 7.,. N° 1

    N° 12· N° 8 x N° 11 N° 14 = N° 1.,. N° 2

    SOURCE Bi1an synthese des activites du projet de deve10ppement de 1a pisciculture en milieu rural, Mai 1985.

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    d. La ferme pilote de Natio-Kobadara

    Origin!

    En aou!: 1977, le Gouvernement ivoirien a confie au CTF!' (Centre Technique Forestier Tropical) la mise en oeuvre d'une ferme pisciole pilote a Natio-Kobadara, Korhogo. Le Gouvernement ivoirien etait represente par le Ministere des Eaux et Forets et par la Societe SODERIZ.

    Ce projet vise trois objectifs

    - appliquer en vraie grandeur une technique de production de tilapia O. niloticus en monoculture, monosexe mile, mise au point en station de recherches et eventuellement l'ameliorerj

    - sensibiliser les ivoiriens a une speculation nouvelle; - mettre au point une ferme de pisciculture intensive en milieu ru

    ral.

    Le site de la ferme se trouve a 3 km a l'est de Korhogo, en aval du barrage de Natio-!~badara.

    La construction de la ferme a ete financee par un pret de la Caisse Centrale de CooperCltion Economique (CCCE) et par une contribution du Budget Special d'Investisse~~nt et d'Equipement (BSIE). La CCCE a fourni 100 millions de Francs CFA et le BSI]~ 50 millions. Le taux d'interet du pret du CCCE est de 5,50%. Il a ete mis en place le 4 avril 1977.

    Les e1:angs, la prise d' eau et les canaux ont ete construits dans une periode de 7 mois, principalement pendant le deuxieme semestre de 1977.

    La fe'cme se compose de :

    - 67 etangs dont seulement 44 etangs sur la rive droite, alimentes par gravite, fonctionnent actuellemen~ :

    . -55 etangs construits en 1977 (36 de 10 ares, 18 de 4 ares, 1 de 15 ares et 3 746 metres de canaux);

    --12 etangs de 10 ares ont ete ajoutes en 1982 sur la rive droite car le fonctionnement des etangs de la rive gauche, alimentes par pompage, n'a pas continue etre rentable.

    - 5 batiments (maison pour Ie Directeur a Korhogo; maison pour le chef d' eqdpe a la ferme; un bureau a la ferme; un bitiment divise en case pour le gardien et en hangar pour la nourr