mémoires vives n° 55

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Page 1: Mémoires Vives n° 55
Page 2: Mémoires Vives n° 55

2 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

L'évocation du passé a un pouvoir formidable : celui de nous faire voyager dans le temps.

MÉMOIRES VIVES, une revue qui vous emmène sur le sentier des souvenirs...

Notre équipe se propose de recueillir des témoignages de vie auprès des personnes âgées que nous allons rencontrer dans divers

établissements tels que maisons de retraite, foyers-logements, associations.

Nous faisons aussi des enquêtes sur les évènements de notre région et les initiatives locales. Nous souhaitons par ce moyen

valoriser la personne et son vécu, en partageant ses souvenirs et en les retransmettant.

Au sommaire : des témoignages, des enquêtes, des reportages sur l'actualité locale.

Biographies :

Pour offrir un cadeau inoubliable et pas comme les autres à vos enfants et petits-enfants : Le florilège de votre vie que nous

rédigeons et relions pour vous en exemplaires uniques et personnalisés.

Tarifs :

- Le numéro trimestriel : 2,50 € - Abonnement annuel : 10 €

- Biographies : Nous consulter. - Abonnement de soutien : 60 €

"Mémoires Vives" est la revue trimestrielle éditée par le Chantier d'insertion professionnelle MEMOIRES VIVES

Ont participé à sa rédaction = Leila A., Samia, Samira, Chérifa, Tiffany, Marine, Patricia, Nadia, Leila T., Emmanuelle, Amina.

Siège social et Editeur : Association Mémoires Vives, 25 rue Pasteur 30000 Nîmes (06 72 38 81 68) mail : [email protected]

Présidente de l’association : Anne-Laure Marin.

Chef de chantier et directrice de la publication : Sylvie GUIRAUD. Coordination et chargée de l'insertion : Anne DELERCE.

Financeurs du chantier : Conseil Général du Gard, DIRRECTE, PLIE-FSE.

Crédits Photos : Emmanuelle, Marine, Amina, Samira, LeilaA, Sandrine Gellis, Sylvie, Nemausensis, secondeguerre.tableau-noir.net, grimpeur-du-

net.over-blog.net, annefranckguide.net, Geoforum, Wikipedia : Jean-Pol grandmont, jean-Jacques Milan, Trisku, National archief, George Grantham

Bain collection, Maison de ados, pixabay, Freepik, Ladepehe, APAV ( Associaçao Portuguesa de Apoio à Vitima ), solidages21, habitatparticipatif.net,

blogs.mediapart.

DEPOT LEGAL = ISSN 1966-6292

Billet d'humeur

Vigilance Canicule !!!

Le Pôle santé de NÎMES et le CCAS ont ouvert une ligne d’écoute afin de prévenir les

dangers d'une éventuelle canicule pesant sur les personnes fragiles.

Inscrivez-vous par téléphone au CCAS au 04 66 76 70 53

Buvez fréquemment et abondamment : au moins

1,5 litre d’eau par jour, même si vous n’avez pas soif.

Ne consommez pas d’alcool.

Évitez les sorties et les activités physiques : sports,

jardinage, bricolage...aux heures les plus chaudes

de la journée.

Rafraîchissez-vous et mouillez-vous le corps

plusieurs fois par jour : douches, bains, brumisateur

ou gant de toilette mouillé et ne vous séchez pas.

L'été a commencé, soyez prudents...

Voici quelques recommandations.

Marine

Page 3: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 3

Sommaire2 - Vigilance canicule !!

4 - Les Oliviers

6 - Souvenirs d'une lunelloise

8 - Une dame de coeur

9 - Les Quais de la Fontaine

10 - L'itinéraire de Monsieur et Madame Albert

12 - Un mercredi avec madame Granier

14 - Le PASA des Quais

16 - Accueil de jour : les jardins d'Aloïs

18 - Les Tickets de rationnement

20 - La robe du meilleur et du pire

22 - Roulons en ville !

24 - L'habitat participatif

26 - La Maison des Ados

28 - Le Cidff

30 - Les marraines de guerre

32 - Edith Piaf

34 - Le lilas

36 - Quoi de neuf ?

38 - Le monde en bref...!

39 - Les aventures de madame Léontine

Page 4: Mémoires Vives n° 55

4 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Les OliviersPrésentation

Mon nom est Leila, je suis salariée de l’association Mémoires Vives en tant

qu’enquêtrice et je participe à l’élaboration d’une revue chaque trimestre.

Aujourd’hui, je vais vous présenter l’établissement des Oliviers-les Opalines, une

maison de retraite qui est un lieu de vie avant d’être un lieu de soins.

Les Oliviers est un établissement d’accueil pour

les personnes âgées et dépendantes,

proposant un accompagnement spécifique pour les

personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le

bâtiment a été conçu en 1994. Les espaces sont

ouverts, toutes les chambres donnent sur le hall

d’entrée, ce qui facilite la communication et le lien

social entre résidents et personnels soignants.

L’établissement dispose d’un jardin ainsi que de

terrasses agréables pour le bien-être des résidents. Il

peut accueillir 75 personnes auxquelles on peut

proposer une chambre individuelle ou une chambre

double avec ou sans balcon. Elles sont toutes

équipées d’une salle de bain, d’un sanitaire privatif,

d’une prise téléphonique et d’une sonnette d’appel

d’urgence. Le mobilier est composé d’un lit

médicalisé, d’un chevet, d’un placard, d’une table

ainsi que d’une chaise ou d’un fauteuil.

Les résidents ont à leur disposition une grande pièce à vivre pour la prise des repas

(préparés avec l’aide d’une diététicienne), mais aussi pour la

mise en place d’animations diverses telles que des fêtes

d’anniversaires, des jeux, des activités pâtisserie et bien

d’autres présentées par Lili l'animatrice.

En date du 1er avril 2013, l’établissement a conclu un accord

avec le Conseil Général du Gard et l’ARS pour disposer d’un personnel qualifié et

diplômé. Le personnel assure la prise en charge des résidents 24h/24h et 7j/7j. La

résidence propose les soins de trois kinésithérapeutes (libéraux) spécialistes en

gérontologie.

La structure est composée de 3 styles de chambres à des tarifs différents : des chambres

individuelles, des grandes chambres individuelles, des chambres à 2 lits.

Les résidents peuvent être hébergés en long ou court séjour, une fois la liste de pièces

justificatives fournies.

Le jour de l’entrée dans l’établissement, les résidents doivent être munis d’un trousseau

dans lequel on y trouve les accessoires de toilettes et des vêtements. L’ensemble des

vêtements, pantoufles et chaussures doit être marqué au nom du résident.

Leila.A

Les espaces sont

ouverts, toutes les

chambres donnent sur

le hall d'entrée.

L'entrée des Oliviers de Thalès

Page 5: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 5

L'organigramme

Le 24 juin, c'était la fête de l'établissement, nous étions là pour quelques

images...Sur le thème de la Guinguette.

Page 6: Mémoires Vives n° 55

6 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Souvenirs d'une lunelloise.Témoignage

Nous avons eu le plaisir de prendre le témoignage de Madame Fauchier, une

dame pleine de vie très gentille, souriante et très enthousiaste.

Madame Fauchier est née en 1922

en Italie, puis elle a vécu à Lunel.

Elle a étudié jusqu’à l'âge de 20 ans, sa

mère voulait qu’elle soit institutrice, mais

elle n’a pas pu passer le concours parce

qu'elle était d’origine italienne. Ensuite elle

s’est mariée, a eu quatre enfants et a

travaillé à l’usine de gaz de Lunel où elle

faisait de la comptabilité.

Son mari tenait une boulangerie-pâtisserie à Nîmes place Montcalm, elle a donc

décidé d’emménager à Nîmes pour travailler avec son mari.

Malheureusement, après une paralysie de son mari, ils ont vendu la boulangerie-

pâtisserie et elle a commencé « des petits boulots » pour subvenir aux besoins de sa

famille.

Elle faisait les vendanges de raisins blancs au Grau du Roi, le moyen de transport

s’appelait le Cardelle (autocar) qu’elle prenait à Lunel avec ses collègues. Parfois pour

rentrer Madame Fauchier prenait le train, mais à l’époque il passait peu souvent. Elle

devait marcher à travers les vignes jusqu’au Grau, y prendre le train jusqu'à Vauvert et

de Vauvert, elle rejoignait Lunel en vélo, elle était très débrouillarde. Elle a aussi fait le

ramassage des olives qu’elle mettait dans de grands sacs qui partaient en containers à

Sommières pour le broyage. L’huile d’olive récupérée était mise en jerrican.

Madame Fauchier est très économe : elle nous a parlé de l’année 1956. En décembre,

il faisait un froid intense qui a persisté de nombreuses semaines. Pour se réchauffer et

préparer les repas, elle avait récupéré un sac de boulets de charbon dans la cave et

les mettait dans le fourneau. Même si pendant sa jeunesse, la vie était dure, elle dit

qu’elle préférait son époque et qu’elle ne regrette rien, même pas cette période de la

guerre où la France était partagée entre zone libre et zone occupée. Elle a habité dans

les deux zones.

Madame Fauchier a de bons souvenirs de sa jeunesse. Son père aimait beaucoup

danser. Il dansait même sur un guéridon et il avait gagné un concours. Elle aussi aimait

les bals, les soirées entre amis mais elle était « sous haute surveillance », dit-elle, sa mère

s’inquiétait beaucoup quand elle sortait. Pour la rassurer Madame Fauchier était

souvent accompagnée de ses cousins. Madame Fauchier trouve que les jeunes

d’aujourd’hui sont fainéants : quand elle avait du temps libre, elle trouvait toujours le

moyen de faire quelque chose d'utile : du tricot, qu'elle aimait beaucoup, elle tricotait

même les sous-vêtements pour ses enfants. Elle arrivait toujours à s’en sortir avec peu.

Voilà une partie de la vie de Madame Fauchier : elle nous l'a racontée avec beaucoup

de nostalgie.

Nadia et LeilaT

Page 7: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 7

Qu'est-ce la ligne de démarcation ? Qu'est-ce que la zone libre ?

Qu'est-ce que la zone occupée ?

Suite à l'armistice du 22 juin 1940, la ligne de démarcation coupe la France en deux :

La zone occupée par les Allemands couvre à peu près les trois cinquièmes de la

France.

Le reste constitue la zone libre, c'est-à-dire non

occupée, essentiellement au sud de la Loire.

En novembre 1942, suite au débarquement allié

en Afrique du nord, les Allemands et les Italiens

envahirent la zone libre.

Le but de la ligne de démarcation était de

séparer la zone libre, de la zone occupée.

Le blé, le charbon, l’acier, le textile ou le sucre

français étaient produits principalement en zone

occupée, la zone libre était donc très

dépendante de l’Allemagne.

Dans les régions occupées, les Allemands exercaient tous les droits de l'occupant. Le

gouvernement français établi à Vichy avec le concours de l'Administration française

s'engagea à faciliter par tous les moyens les réglementations relatives à l'exercice de

ces droits et leur mise à exécution.

On ne pouvait franchir la ligne de démarcation légalement qu’en obtenant très

difficilement un « Ausweis », un laisser passer auprès des autorités d'occupation après

maintes formalités.

De juillet 1940 à mars 1943, la ligne de démarcation a influencé la vie des familles

riveraines, surtout celle des agriculteurs qui exploitaient des champs dans les deux

zones. Beaucoup de ces familles ont porté assistance à des gens d'origines diverses,

pour les faire passer clandestinement en zone non occupée.

Une de leurs activités clandestines est moins connue ou plus rarement évoquée : le

passage du courrier entre les deux zones. Car dès juillet 1940, la ligne de démarcation

était devenue étanche et la circulation du courrier par voie postale, entre les deux

zones, pratiquement impossible.

Rapidement, l'imagination et la « débrouillardise » ont su mettre en place des méthodes

pour que les lettres provenant d'une zone puissent être acheminées dans l'autre, dans

un sens comme dans l'autre, « au nez et à la barbe » des troupes d'occupation qui

surveillaient la ligne. (Enroulé dans les guidons de vélo par exemple !)

La ligne fut supprimée le 1er mars 1943.

Informations prises sur le site secondeguerre.tableau-noir.net

La ligne de démarcation en rouge

Page 8: Mémoires Vives n° 55

8 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Madame Courtois fait partie d’une fratrie de deux frères. Elle est née en 1915,

dans le Jura à la frontière suisse. Elle nous raconte que son papa était tailleur

dans les vêtements et sa maman était mère au foyer.

Madame Courtois a passé ses dernières années d’études à l’école Pigier où elle a

obtenu son diplôme de comptabilité. Quelques années plus tard, elle trouve un emploi

à la Sécurité Sociale, elle y reste quelques années. Ensuite, elle décide de changer de

structure et commence une nouvelle carrière à la Trésorerie : elle y reste plus de 10 ans

comme employé de bureau jusqu'à sa retraite.

En 1933, elle rencontre son mari qui décide de la demander en mariage : elle a 17 ans.

Ses parents ravis organisent la cérémonie de mariage. À l’église, elle est vêtue d’une

jolie robe de mariage à longue traîne.

A l’âge de 19 ans, elle accouche de sa

fille unique à son domicile avec l’aide

d’une sage-femme, car pendant ces

années de guerre, il y avait très peu de

médecins et les accouchements étaient

toujours effectués par les sages femmes.

En 1940, la famille assiste à la guerre entre

francais et allemands dans le Jura comme

ailleurs, a été mis en place un couvre feu à

partir de 18h.

Les nouvelles de la guerre l'affectent

particulièrement; alors elle décide de se

réfugier à la campagne chez des amis,

elle n'a pas eu de difficultés à se nourrir

car les amis étaient propriétaires d’une

ferme : des poules, des œufs, du blé pour fabriquer le pain. Certains amis restent en

contact avec madame Courtois, pour qui elle décide de leur apporter une aide en leur

préparant des plats régulièrement.

Sa fille quittera le Jura pour s’installer dans le sud de la France.

En 1953, elle décide de quitter la région du Jura pour s’installer à Nîmes afin de se

rapprocher de sa fille et de son gendre domicilié dans la commune du Vigan.

Aujourd’hui, sa fille a 80 ans, elle a travaillé pendant plusieurs années dans une

entreprise de pneus avec son mari sur Nîmes mais elle n’a pas eu la chance d’avoir

d’enfant. Madame Courtois est une centenaire qui se porte très bien. C’est une

résidente très agréable, accueillante et très souriante.

Leila A., Patricia, Samira.

Une dame de coeurTémoignage

C’est dans le couloir que nous rencontrons madame Courtois. Elle vit à la maison

de retraite des Oliviers depuis deux mois. Très souriante, elle souhaite nous

rencontrer pour nous raconter des anecdotes de son passé. Elle nous propose

de nous installer tranquillement et confortablement dans sa chambre...

Madame Courtois et Mémoires Vives

Page 9: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015-9

Le quai de la fontainePrésentation

La Maison de Santé Protestante, « Le quai de la Fontaine », se situe au 5

avenue Franklin Roosevelt à Nîmes.

Présentation de l'établissement que nous visitons chaque mercredi.

Cette maison de retraite a été créée en 1842. Elle était à l’origine un établissement de

soins réservé aux malades n’ayant pas les moyens de se soigner. A la fin des années 90,

la Maison de Santé Protestante a fait le choix de s’orienter sur le soin et

l’accompagnement des personnes âgées dans le même esprit d’accueil et

d’humanisme qui avait présidé à sa création.

L’Association compte aujourd’hui trois EHPAD (Etablissements d’Hébergement pour

Personnes Agées Dépendantes) sur la ville de Nîmes : « le quai de la fontaine » , « les

terrasses de Sauve », « les jardins ». 

Actuellement, une partie du « quai de la Fontaine » est en rénovation. Il y a environ 70

personnes hébergées dans cette maison de retraite qui offre aussi un accueil de jour de

10 places, un pôle d’activités et de soins adaptés (PASA) de 14 places, un espace

Snoezelen qui dispense aux résidents des moments de bien-être et de relaxation, un

jardin d’agrément, une fontaine et un boulodrome.

Le bâtiment se compose de 5 étages qui tous disposent d’un salon, d’une salle à

manger, d’un espace toilette douche, et bien sûr de chambres.

Nous nous rendons au quai de la Fontaine chaque mercredi. A l’occasion de notre

première visite, nous avons assisté à la fête mensuelle des anniversaires. Un chanteur

invitait les personnes à l'écouter et à l’accompagner, agréable après-midi, que

l’animatrice a conclu en offrant des cadeaux aux personnes nées en ce mois. Dans la

grande salle à manger, nous avons rencontré quelques résidents et commencé à

parler avec eux, ce qui nous a permis d’établir un premier contact. Bien sûr, l’animatrice

nous a donné une liste de personnes désireuses de rencontres. Au fil des semaines, nous

avons choisi d’en rencontrer quelques unes pour les interviewer et faire avec leurs récits,

des témoignages pour notre revue...Les voici.

Chérifa et Emmanuelle

EHPAD Quai de la Fontaine, Nîmes.

Page 10: Mémoires Vives n° 55

10 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

L'itinéraire de Mr et Mme AlbertTémoignage

Monsieur et Madame Albert nous ont parlé leur vie professionnelle, et tout

particulièrement de l'Orphelinat Coste.

Monsieur Roger Albert est né en 1922, il y a 93

ans. Il a été scolarisé jusqu’à l'âge de 17 ans,

puis a travaillé comme comptable dans une station

essence qui était en difficulté, mais qu'il a aidée à se

relever. Il a aussi été directeur d’une colonie de

vacances comme son diplôme d'état obtenu à Paris

le lui permettait.

Madame Suzanne Albert a 91 ans. Elle a travaillé deux

ans dans la Marine et obtenu un brevet d'assistante

sociale à l’école de la rue des Bénédictins à Nîmes.

Pendant la guerre, elle a continué à étudier pour

devenir infirmière mais le jour de l'examen, l'hôpital où

elle devait passer l'examen à été bombardé. Elle a

donc renoncé et exercé de nombreux autres métiers,

dont un emploi de 7 ans dans l’entreprise des ciments

Lafarge à Fos sur Mer. Elle est mélomane, elle aimait

beaucoup aller au Conservatoire écouter des

concerts et jouer du piano.

Madame et Monsieur Albert sont mariés depuis 67 ans, ils ont eu un fils âgé aujourd'hui

de 66 ans, et sont grands parents de trois petits-enfants tous majeurs.

Cela fait six mois, que Monsieur et Madame Albert vivent en maison de retraite, ils ne se

sentent pas encore tout à fait habitués à la vie en collectivité mais n’ont pas d’autre

choix. S'ils ont perdu le rythme de leur vie quotidienne, ils se rendent encore tous les

mardis au Culte Protestant.

Madame Albert nous raconte que pendant la guerre, elle a vu "des bombes tomber du

ciel".

"Les américains ont bombardé le pavillon français où je travaillais. Il y a eu beaucoup

de morts et tout à été détruit ". Elle se dit miraculée, ayant, seule de sa famille et de ses

amis, échappé à ce bombardement intense parce qu'elle s'était rendue à l'infirmerie

pour une rage de dents.

Nous avons ressenti l'émotion encore vive de Madame Albert.

Après un court moment de silence elle a repris : " C'était une époque très pénible, pour

manger, il nous fallait utiliser des tickets de rationnement avec lesquels on pouvait

acheter du lait, du pain..."

Madame Albert étant fatiguée aujourd'hui, nous nous sommes tournées vers son époux

qui voulait nous parler d'une époque inoubliable pour lui à travers son engagement

pour l’Orphelinat Coste de Nîmes.

Monsieur et Madame Albert.

Page 11: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 11

Le Général Coste à son retour de la guerre, avait été consterné de voir dans la rue, des

enfants réduits à quémander leur nourriture, il a donc créé l’Orphelinat Coste en

donnant sa propre maison pour héberger ces enfants en grande difficulté.

Cette maison a permis d'accueillir des enfants venus de toute la France, mais aussi

d'Inde, d'Arménie...

Le principe n'était pas de leur donner une éducation car ils en avaient déjà une, mais

de les nourrir et de leur donner la possibilité de construire leur avenir professionnel.

Certains d'entre eux ont réussi de longues études, sont devenus prothésistes dentaires,

d'autres ont rejoint de grandes écoles d’artisanat...Deux d'entre eux se sont mariés à 19

ans à l'Orphelinat Coste.

Pendant vingt ans, Monsieur Albert a pris en charge la gestion et le fonctionnement de

l’Orphelinat, il a redressé sa situation financière.

A cette époque, il y avait peu d’éducateurs spécialisés, c'était une profession rare dont

le salaire n’était pas conséquent, mais lui et sa femme, sont restés pendant ces vingt

années nourris, logés à l'orphelinat, certains qu'ils étaient de vouloir continuer à honorer

la mémoire du Général Coste.

Ils ont obtenu une subvention du Ministère de la Jeunesse et des Sports pour rénover les

immeubles incendiés et ces subventions ont permis d'installer plus de trente nouvelles

chambres pour les enfants.

Ils ont aussi sollicité une aide américaine qui octroyait des dons importants pour les

enfants. Ces américains ont mis en place une correspondance étroite pendant 10 ans

avec les enfants qu'ils parrainaient.

Après cette période, Monsieur et Madame Albert se sont rapprochés de Fos-sur-Mer.

Puis quand l'occasion s'est présentée, ils ont acheté un appartement au Grau-du-Roi.

Madame Albert voudrait retourner chez elle, à la mer, au Grau-du-Roi, elle nous précise

que le médecin lui recommande l’air marin.

Elle s’ennuie à la maison de retraite, n'a plus la même activité qu'auparavant, elle qui

aimait tant recevoir chez elle. Maintenant ils attendent la visite de leur fils et de leurs

petits enfants, ou des conversations au téléphone pour se rassurer et prendre des

nouvelles.

Chérifa et Emmanuelle

EHPAD Le Quai de la Fontaine

Page 12: Mémoires Vives n° 55

12 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Un mercredi avec Madame GranierTémoignage

Le mercredi, nous allons à l'EHPAD "La maison de santé protestante" à la

rencontre de Madame Josiane Granier, toujours souriante et très agréable .

Madame Granier est née le 23 avril 1931, d’une fratrie de deux frères et trois

sœurs. Née début 1900, sa mère était doyenne du village, quant à sa grand

mère, elle ne pouvait pas vivre seule, elle a " enterré cinq maris " !

Elle nous parle de son enfance avec ses frères et sœurs. C’était une fille sage et bien

élevée, comme ses frères et sœurs.

Son papa était originaire de Châteauneuf-du-Pape et sa maman de Fontaine- de-

Vaucluse.

Elle aimait l’école surtout le français et l’histoire, son institutrice était très gentille.

Elle s’y rendait à pied, jouait à la marelle et à la corde à sauter avec ses amies.

A l’école, les garçons et les filles étaient séparés : "L’école des filles était devant et celle

des garçons derrière.", nous dit-elle.

Madame Granier a obtenu le certificat d’études et ne l’a pas trouvé très difficile.

Originaire de Fontaine-de-Vaucluse, qu'elle nous décrit comme un très beau village et

où il y avait une usine de papier : ses parents et elle y avaient travaillé.

Elle comptait les feuilles de papier par cinq.

Josiane a donné sa première paye à sa maman qui était très touchée et lui a répondu :

"Cet argent, tu l’as gagné, c’est le tien !" C’est avec beaucoup d’émotion qu’elle nous

le raconte.

Elle a toujours aimé chanter particulièrement une chanson de Fontaine-de-Vaucluse, sa

maman disait : " Ma Josiane :...En ouvrant les yeux, elle est contente."

Josiane ne s’est jamais mariée car elle a souhaité s’occuper de ses parents, ce qu’elle

n’a jamais regretté. Pourtant, elle a eu une demande en mariage, le prétendant lui a

dit : "On fera bourse commune ! ". Elle l’a vite éconduit !

La souriante madame Granier

Page 13: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 13

Le médecin venait souvent déjeuner chez ses parents.

Ses parents dansaient le tango et la valse aux bals du village, l’animateur disait au

micro : " Pépé Louis, Mamie Gabrielle en piste ! ".

Fontaine-de-Vaucluse est un village de six cents habitants, avec une très belle mairie,

des commerces et l’église Saint-Véran. Autrefois, il s’appelait Vaucluse, la vallée close

(Vallis Clausa), et a donné son nom au département jusqu’en 1946, où il porta le nom

de Fontaine-de-Vaucluse.

Le village est bâti autour de son exsurgence dans une vallée au pied des monts de

Vaucluse entre Somagne et Lagnes, à deux pas de L’isle-sur-la-Sorgue.

Une exsurgence est un siphon de 308 mètres de profondeur dont 283 mètres sous le

niveau de la mer.

Madame Granier nous raconte que toutes les nuits, tout le village était réveillé à quatre

heures du matin par la montée des eaux.

Madame Granier nous a permis de découvrir le très beau village de Fontaine-de

Vaucluse. Nous ne manquerons pas de nous rendre dans ce magnifique endroit à

l’occasion d'une visite.

Amina et Samia

L'exurgence

Carte postale de l'école de Fontaine-de-Vaucluse.

Page 14: Mémoires Vives n° 55

14 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Le P.A.S.A. des quaisReportage

En 2008, dans le cadre du plan Alzheimer, le Pôle d’Activités et de Soins

Adaptés (PASA) est créé.

Depuis juin 2012, un PASA est situé dans les locaux de La Maison de Santé

Protestante, près des quais de la Fontaine.

Il reçoit les personnes touchées par la maladie d’Alzheimer ou une pathologie

apparentée ayant des troubles du comportement modérés. Ces troubles sont évalués

par l’échelle neuropsychiatrique (NPIES) qui est remplie par le médecin ou la cadre de

santé et des soignants.

Les personnes qui ont accès au PASA doivent être volontaires à la participation : 14

résidents par jour à la fréquence de cinq jours par semaine et une file active de 20 à 30

résidents.

Les résidents sont accompagnés par une auxiliaire de vie et une aide soignante en

gérontologie. Un jour ½ par semaine, ils participent à des activités thérapeutiques avec

une ergothérapeute : activités de cuisine pour la dextérité par exemple, participation à

tout ce qui est créatif, sensoriel et artistique et à tout ce qui est cognitif.

Une journée est consacrée avec la psychomotricienne aux jeux d’adresse, à la

gymnastique douce et à tout ce qui touche l’équilibre.

Nous avons rencontré Allison, ex aide-soignante de l’Ehpad. Elle est assistante de soins

en gérontologie et a pu intégrer le PASA, elle a su créer différentes relations et des

liens. Elle nous parle de son métier elle nous dit combien elle aime les personnes dont

elle s’occupe depuis trois ans et qu’elle ne regrette pas sa reconversion.

Elle nous invite à découvrir le PASA : la salle d’activités qui fait également salle de repas

en commun avec l’accueil de jour, la salle de repos, le salon, deux toilettes avec

douche, la cuisine et l’espace Snoezelen : c’est un espace d’apaisement avec de la

lumière douce, des diffuseurs d’odeurs et des coussins lumineux, moelleux.

Les locaux du PASA sont très

agréables et décorés par des

travaux manuels confectionnés

par les personnes comme de

très belles poupées en chiffon,

un calendrier de l’Avent géant.

Les vitres sont peintes très

joliment avec des fleurs. A Noël,

les personnes prennent plaisir à

décorer les vitres. Les poupées de chiffons confectionnées avec Béatrix.

Page 15: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 15

Cet espace est très convivial et très

reposant. Les horaires d’ouverture du

PASA sont de dix heures à seize heures

pour donner aux personnes âgées des

repères.

Dans la matinée, les personnes écoutent

la lecture du journal pour s’informer des

nouvelles et s’orienter dans l’espace temporel suivi d’un atelier thérapeutique.

A partir de midi, les résidents et l’équipe mettent la table et déjeunent puis viennent les

séance télévision (informations), les activités, puis le goûter.

Chaque jeudi, l’équipe organise un petit déjeuner avec cinq résidents qui pressent eux

même leur jus d’orange. Ils ont droit à des viennoiseries et du pain aux céréales pour

essayer de retrouver les odeurs .

Des activités communes sont organisées avec l’accueil de jour (loto, sorties au

restaurant..). Une fois par mois a lieu une activité médiation animal où une dame

intervient avec des animaux tels que cochons d’inde des chiens, des lapins géants....

Des ateliers cuisine donnent lieu à des séances et montage de photos. A l’occasion,

trois personnes se rendent au marché aux fleurs et chez Truffaut pour acheter des

plantes à rempoter avec les autres résidents pour agrémenter le jardin de l’Ehpad.

Deux fois par mois, le lundi et vendredi après midi, deux séances de cinéma sont

organisées, des reportages photos sur clef (voyage) avec la psychomotricienne.

Des rencontres intergénérationnelles ont lieu, lors de la galette des rois ou pendant le

mardi gras, avec des enfants de maternelle : les enfants chantent et les résidents leur

offrent le goûter.

L’année prochaine, une sortie en petit train de Nîmes est prévue et tous les deux mois

aura lieu un brunch.

Suite à un projet visant à augmenter la capacité d’accueil de l’accueil de jour, le PASA

devrait se rapprocher des services courant 2017.

Cela permettra également

de recevoir les résidents du

PASA dans de nouveaux

locaux pour une meilleure

prise en charge.

Nous avons perçu que les

personnes avaient l’air de

se sentir vraiment comme à

la maison.

Amina et SamiaFenêtre du PASA décorée par les résidents

Calendrier de l'Avent fait par les résidents.

Page 16: Mémoires Vives n° 55

16 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Accueil de jour : les jardins d'AloïsRencontre

Le rôle des centres de jour est d’aider à soutenir l’autonomie et la socialisation

des personnes accueillies, de favoriser leurs contacts sociaux.

Ils permettent de soulager les bénéficiaires et d’aider leurs familles.

Ce sont des relais entre le maintien à domicile et le placement en institution.

Les personnes les plus fragilisées ont un transport assuré pour s’y rendre.

Nous allons vous raconter le travail

d’un centre d’accueil de jour, les

Jardins d’Aloïs, qui se situe 900 rue Roger

Bertreux, à Nîmes.

Le 9 juin 2015, nous avons rencontré

Madame Patricia Floutier qui est l’infirmière

cadre de cette structure.

Elle nous a expliqué le concept que nous

avons trouvé vraiment intéressant.

Les jardins d’Aloïs ont été créés en mai 2013 par VIVADOM. C’est la

mairie qui a mis le terrain à sa disposition. C’est un des seuls

établissements dans le Gard à établir comme une priorité, le principe

de se sentir chez soi et de jouir d’un cadre de convivialité.

Ce centre accueille les personnes à partir de 60 ans, et plus,

atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. Le

diagnostic est porté par le médecin, un psychologue, le suivi

hospitalier .

La capacité d’accueil est de 15

personnes par jour, du lundi au

vendredi de 9h à 17h, hors jours féries

et week-end.

Les personnes accueillies sont

appelées les invités, "les hôtes".

L’équipe ("les intervenants") se

compose de 4 personnes (aide-

soignantes et aide-médico-

psychologique). Les intervenants ne portent pas de tenue spéciale (pas de blouse de

couleur, ni même de badge avec nom et fonction), elles sont toutes égales dans la

hiérarchie et n’ont pas d’approche médicale.

Le cadre est conçu comme une habitation particulière, il est composé d’une cuisine

équipée, d’une salle à manger, d’une salle de repos, d’une salle d'animation et d’une

salle de détente où les kinésithérapeutes et le personnel peuvent se retrouver avec les

personnes âgées pour faire un point de la situation et les dé-stresser par des massages.

Entrée de l'accueil de jour

Salon de l'accueil de jour

salon cuisine

Page 17: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 17

Il y a un jardin où les personnes peuvent jardiner et où elles retrouvent parfois les enfants

de la crèche qui se situe juste à coté pour y faire des activités ensemble, pour retisser

du lien, faire travailler leur mémoire et consolider leur identité. Le personnel a la même

approche pour tous et beaucoup de polyvalence.

Les demandes d’admission peuvent se faire par téléphone pour le premier contact, par

courrier pour le dossier d’inscription. Avant l’inscription définitive, la famille et le futur

hôte prennent rendez-vous pour rencontrer le personnel et visiter les lieux.

Une aide APA ( Allocation Personnalisée à l’Autonomie ) peut être accordée selon les

ressources des personnes. Cette aide est financée par le Conseil Général à partir du

niveau 4 de la grille d’évaluation de la dépendance AGGIR. Le forfait varie selon les

niveaux de la grille.

Elles font aussi des marchés tels que

le marchés de Noël où elles ont

vendu leurs créations de cette

année pour environ 800 euros, et

cette somme à servi à leurs plaisirs

tels que restaurant, sorties.

Les personnes accueillies font des

activités manuelles et font aussi

comme à la maison, la vaisselle,

mettent la table, préparent des

gâteaux, sortent en promenade : cela leur permet de travailler les sens du toucher, de

l’odorat, de réactiver leurs connaissances et leurs souvenirs.

Les hôtes suivent l'animation selon leur plaisir et leurs envies. Cela leur permet de se

sentir revalorisés, encouragés, ils ont le sentiment qu’on a besoin d’eux, ils ressentent

l’entraide.

Parfois vient leur rendre visite une association bénévole de clownes qui aide les

personnes âgées à sortir de leur isolement, nous irons à leur rencontre dans le prochain

numéro de la revue.

Les structures d’accueil de jour permettent à des personnes vivant à domicile d’être

accueillies sur une courte

période (d’une demi-journée à

plusieurs jours par semaine).

Cela leur permet de se

retrouver dans un lieu calme et

convivial.

Elles nouent des liens, font des

activités, des promenades et

des sorties, ce qui stimule leur

mémoire.

...Les accueils de jour

soulagent les aidants.

Emmanuelle et Chérifa

Activités manuelles faites par les hôtes.

Le jour de notre visite, pleine activité :

le montage de colliers de perles !

Page 18: Mémoires Vives n° 55

18 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Les tickets de rationnementHistoire

Dès 1940, la désorganisation économique liée à la guerre et à l’envoi des

hommes sur le front entraine des pénuries croissantes.

La situation se dégrade après l’armistice du 22 juin 1940 avec l’occupation de la

moitié nord de la France.Les prélèvements allemands et le blocus mené par les

anglais gêne le commerce.

Dès le mois d’août 1940, des cartes de

rationnement et des tickets d’alimentation

sont distribués pour le fromage, le pain et la viande,

les vêtements et le charbon :

un droit d'acheter qui ne remplace aucunement la

monnaie.

Attribués par les mairies,

les tickets sont distribués

selon la composition des

familles, ils resteront en

usage jusqu‘en 1947.

En moyenne, les repas de cette période apportent

à peine 1200 à 1800 calories par jour. Ceux qui le

peuvent complètent grâce au marché noir. Mais

plus de la moitié des français connaissent la faim.

Avec ces tickets, un adulte peut acheter 275 grs de pain par jour, 350 grs de viande

avec os, 100 grs de matières grasses et 70 grs de fromage. Par mois, ils lui donnent droit

à 200 grs de riz, 500 grs de sucre, 250 grs de pâtes, tout ceci à condition que les produits

ne manquent pas.

les tickets sont

distribués selon la

composition des

familles

Tickets de rationnement pour le sucre

file d'attente devant une crèmerie

Page 19: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 19

Pendant cette guerre, les français souffrent également du froid, d’autant que les hivers

sont rigoureux, surtout en 1940-1941. Les voitures fonctionnent au charbon de bois grâce

au gazogène, qui alimente le moteur.

Jusqu'à la fin de l’année 1943, les pauvres gens de la

capitale voient leurs repas améliorés grâce aux colis

envoyés par la famille en province,quand ils en ont,

mais en 1944, les communications entre la province et

Paris deviennent de plus en plus difficiles, ce qui a pour

effet de raréfier l’arrivée des colis.

Ce rationnement a duré officiellement jusqu’en 1952 pour les produits alimentaires.

Le 16 avril 1949, les produits laitiers sont en vente libre.

Le 30 novembre1949, suppression du haut commissariat au ravitaillement.

Le 5 décembre 1949, l’essence est de nouveau en vente libre.

Les femmes qu’elles soient de la ville ou de la campagne sont au cœur de cette

économie domestique. Elles faisaient la queue pendant des heures et des heures pour

obtenir leurs tickets, c’était toujours très long et il faisait très froid.

Aujourd’hui, nous n’avons pas de guerre. L’état propose des aides aux plus démunis. Je

ne pourrais pas vivre comme ces femmes et leurs enfants sans nourriture, dans un hiver

très froid. Les femmes de l’époque étaient très courageuses. C’était une vie très dure et

différente, une souffrance mentalement, physiquement.

Cherifa

Tickets de rationnemen pour les vêtements.

Elles faisaient la queue

pendant des heures et des

heures pour obtenir leurs

tickets

Page 20: Mémoires Vives n° 55

20 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

La robe du meilleur et du pireHistoire

Nous allons vous parler de mariage, car le mois de juin, c’est le mois où les

personnes se marient et s’unissent…pour le meilleur et pour le pire…

Nous avons fait des recherches sur les mariages

du temps de nos arrière-grand-mères jusqu'à aujourd’hui.

En 1920, nos arrière-grand-mères portaient des robes de mariées bien différentes de

celles d’aujourd’hui : de longues robes avec de la dentelle, de la broderie, des

matières fluides et légères, ornées de perles fantaisie, de coupe évasée. La tenue est

marquée par les accessoires : un « headband » (bandeau dans les cheveux) et aussi un

voile sur lequel sont ajoutées des plumes. La robe pouvait être bleue ou rose…

Eh oui, la robe des mariées n’a pas toujours été blanche !

Aujourd’hui encore, se marier en robe de couleur semble

choquant à certaines personnes et pourtant il fallut attendre le

XIXe siècle pour qu’apparaisse enfin cette fameuse robe

blanche traditionnelle, la robe d’un blanc éclatant.

Le rituel du mariage s’est répandu en France autour du XIe siècle. Quarante jours après

les fiançailles, les mariages ont lieu tôt le matin, alors que les fiancés sont à jeun. Ils se

déroulent en publics, le cortège se rend à l’église au son des flûtes et des tambours, le

prêtre de la paroisse l’accueille sous le porche.

Les cérémonies comprennent l’échange des voeux, la remise de l’anneau, la

bénédiction nuptiale donnée par un prêtre, puis la

messe.

« Mariage pluvieux, mariage heureux ». Et lorsqu’il

ne pleut pas, on asperge les jeunes mariés d’une

pluie de riz. C’est pour cette raison que l’on jette

encore des poignées de riz sur les jeunes couples

en signe de bonheur et de fécondité.

La plupart des familles avaient, à la campagne,

une cloche de verre épais où la mariée déposait

avec précaution, au lendemain de la noce, sa

couronne tressée de fleurs d’oranger.

En 1940 nos grand-mères se mariaient en tailleur

car durant la seconde guerre mondiale, il y avait

pénurie de tissus. Les femmes achetaient souvent

un tailleur qu’elles pouvaient ré-utiliser au

quotidien.

La robe des mariées

n'a pas toujours été

blanche.

Sir Oswald Ernald Mosley and Lady

Cynthia Blanche Curzon. Mai 1920.

Page 21: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 21

À Drummondville, au Canada, le 14 juillet 1940, eut lieu

une véritable course au mariage. On a célébré ce

dimanche-là, à toute heure de la journée et de la

soirée, pas moins de 68 mariages dans les églises

catholiques de la ville. À un certain moment, plusieurs

couples étaient agenouillés à la balustrade, et les

célébrants furent tenus occupés jusqu'un peu avant

minuit.

Cet événement donna lieu à des incidents en tout

genre; les fleuristes ne purent répondre à la demande,

les chauffeurs de taxi étaient débordés. Le samedi soir,

les magasins et les bijouteries furent pris d'assaut, car

certains n'avaient pris leur décision que dans la

journée, certains marchands devaient même ouvrir le

dimanche. De son côté, la population y trouva une

distraction intéressante : les églises furent remplies

pendant toute la journée et dans la soirée, il y avait foule sur les lieux pour voir les

nouveaux mariés. Dans plusieurs cas, et cela se

comprend, les voyages de noces furent remis à plus

tard...

Dès la libération, les mariées des familles les plus

riches s’affichaient de nouveau en jolies robes longues.

Le mariage mythique des années 50 reste celui de Grâce Kelly avec le prince Rainier de

Monaco, ce qui marque le retour de la longue robe blanche. La couleur blanche est un

symbole de pudeur.

De nos jours même si la fantaisie est permise la

robe de mariée reste majoritairement dans les

tons blancs ou écrus.

Il y a aussi le mariage pour tous, qui n’existait pas

en 1940. Avec la loi du 18 mai 2013 sur le

mariage pour tous, la France est devenue le 9e

pays européen et le 14e pays au monde à

autoriser le mariage homosexuel. Cette loi a

ouvert de nouveaux droits pour le mariage,

l'adoption et la succession, au nom des principes

d’égalité et de partage des libertés. En 2014, les

mariages de couples de même sexe ont

représenté 4% du total des unions.

Pour notre génération les mariages sont devenus

très chers et très sophistiqués. Le budget a

totalement changé, il existe même des mariages

à thème, par exemple, la plage, les milles et une

nuits…

Samira et Leila

De nos jours, la robe de

mariée reste majoritairement

dans les tons blancs ou écrus.

Mariage début 1950.

Nous avons passé une après-midi à l'essayage de

robes de mariées spécialement pour la revue.

Page 22: Mémoires Vives n° 55

22 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Roulons en ville !Histoire

C'est le 28 juillet 1880 que les premiers tramways furent livrés à Nîmes.

Aujourd'hui, les travaux reprennent !

Avant la construction des lignes de tramways, d'autobus, ou de trambus, les

Nîmois n’avaient d’autres moyens de transport que le cheval, la marche à pied,

le vélo, et le train à vapeur pour les trajets les plus longs.

Jusqu’à la fin du XIX° siècle, les tramways à Nîmes seront

à traction hippomobile (chevaux). Ils parcouraient 6 kms

544. En 1898, la longueur totale sera portée à 12 kms 754

grâce à la traction électrique et à partir de 1910 elle

passera à 19 kms 370 (3 lignes).

Les premiers tramways étaient donc tirés par des

chevaux, ensuite les chevaux cédèrent la place à

l’électricité.

Vers 1910, la Compagnie générale des tramways

électriques fut mise en service. La fréquentation de

ces tramways était à cette époque très importante.

Ainsi pour l'année 1911, le nombre de voyageurs fut

de 3.263.093 usagers.

En 1920, il y eut aussi l’électrobus, qui était comme son

nom l'indique, alimenté par l’électricité.

C'est en 1947 que le remplacement des tramways

par les autobus fut envisagé pour des raisons

essentiellement financières.

Dés octobre1949, cinq premiers autobus furent mis

en service. Et en octobre 1951, quatre

supplémentaires.

En juillet 1959, sept nouveaux autobus mis en

circulation accélèrent la disparition des derniers

tramways existants.

Les premiers

tramways étaient

tirés par des chevaux

Autobus 1947

Premiers Tramways à traction

hippomobile

L'électrobus en 1920

Les Tramways en 1879, boulevard

Amiral Courbet.

Page 23: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 23

Le 29 septembre 2012, la ville de Nîmes découvre le trambus qui a mis plusieurs mois, et

même plus d'une une année pour voir le jour.

Il a été conçu sur mesure, par et pour Nîmes

Métropole qui répond au souhait de réduire le trafic

automobile et de préserver l’environnement.

Avec ses voies rapides. le trambus apporte un service

de transport rapide, en 12 minutes, entre le Centre et les Arènes.

Il a une capacité de 135 places dont 29 assises, avec des caméras et des tickets en

forme de carte cartonnée magnétique.

Cette première ligne T1 permet une liaison entre la sortie d’autoroute Nîmes

Caissargues, et le centre-ville.

Il y a plus de facilité à stationner parce qu'à côté de la sortie de l’autoroute, il y a un

très grand parking.

Beaucoup d’usagers exploitent ce moyen de transport, ils profitent d'un passage toutes

les 5 à 8 minutes, du Lundi au Mercredi de 5h20 à 0h40, du Jeudi au Samedi de 5h20 à

0h40 et le Dimanche de 7h à 22h..

.

Emmanuelle

Le Trambus en face des Arènes en Juin 2015.

Le trambus apporte un

service de transport rapide

entre le Centre et les

Arènes en 12 minutes

avec ses voies rapides.

Page 24: Mémoires Vives n° 55

24 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

L’habitat participatifActualité

Vous cherchez un nouveau mode de vie ?

Vous ne pouvez plus vivre seul ?

Vous cherchez la cohésion sociale ?

Nous avons trouvé la solution pour vous : l’habitat participatif…

Nous pensons que le retour à la cohésion sociale est indispensable,

l'intergénération doit faire partie de notre quotidien.

Ouvert à tous et possible pour tous, l’habitat participatif permet à la population de

créer un projet de vie en commun.

Plusieurs groupes de personnes désirent recréer de la cohésion sociale, ces personnes

se rassemblent selon un même état d’esprit et un même idéal.

Leurs projets mettent en commun une manière de vivre ensemble, ils répondent aux

désirs et aux besoins de chacun.

Ce nouveau concept se développe beaucoup, il existe déjà au Canada, en Belgique,

en Suisse, en Allemagne, et ici, en France nous comptons déjà 150 projets, réalisés ou

en cours de l'être.

En rouge les projets

En orange les lieux de renseignements

Voici quelques adresses

autour du Gard

Habiter La Friche 13000 Marseille

Habitat Participatif de Croix Haute

30170 Saint-Hippolyte-du-Fort

Oasis de Lentiourel

12400 Saint-Affrique

Projet de Ramonville -Saint Agne (Près de Toulouse)

Page 25: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 25

Mais le projet dont nous vous parlons aujourd’hui se situe en

Allemagne.

Le concept est un habitat intergénérationnel, le

but étant de restaurer le lien entre les

générations : un tiers parents-enfants, un tiers

45-60 ans et un tiers pour les plus de 60 ans.

Le bien vivre pour bien vieillir...

Les générations s’entraident, s’échangent

des services.

Les plus âgés s’occupent des plus jeunes et

vice versa. Les personnes âgées se sentent

stimulées par la présence des nouvelles

générations, elles profitent de cette jeunesse

environnante comme d'un moyen efficace, d'une alternative

à la maison de retraite qui favorise au mieux leur maintien à domicile.

Comment s’y prendre pour créer ou vivre

dans un habitat participatif ?

Il faut avoir un concept et créer un

groupe.

L’obligation principale est la

communication et l’écoute.

Le projet doit être pensé et réalisé

ensemble par et pour tous.

Chacun doit définir ses désirs, ses envies,

ses besoins, ses exigences, son espace

personnel, son budget, et penser aux

espaces qui seront communs, après quoi

tout le monde rassemble ses idées et

recrée une idée commune.

Une fois le projet conçu il faut le soumettre à des professionnels, et après sa validation

le chantier peut démarrer.

Amina et Marine

Où peut-on se renseigner ?

Sur le site internet www.habitatparticipatif.net

ou sur le site www.habitatparticipatif-paca.net

mais aussi aux rencontres nationales de l’habitat participatif du 9 au 11 juillet 2015

Regain - Coordination HPP PACA

16 Avenue des Chartreux 13000 MARSEILLE

Page 26: Mémoires Vives n° 55

26 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

La Maison des AdosRencontre

Nous avons pris rendez-vous à la maison des Ados pour faire un article sur l’association,

nous avons eu le plaisir de rencontrer Monsieur Yves Robert.

Monsieur Yves Robert est

infirmier, il travaille au CHU

de Nîmes et à la maison des

Ados(MDA), 2 jours CHU et 3 jours

à la maison des ados.

Il nous a fait visiter l’association et

parlé du fonctionnement de la

structure.

Nous avons choisi cette

association car dans notre futur

métier d’assistante de vie, nous

pouvons être amenées à travailler

avec les enfants pour relayer les

parents. Qu’est ce que c’est la

MDA ?

La MDA est un espace d’accueil

anonyme et gratuit destiné aux

jeunes de 11 à 21 ans, à leurs

parents ainsi qu’aux professionnels

du domaine de l’adolescence.

L’association est composée de

deux salariés, Monsieur Rigoulot, le directeur et la secrétaire. La MDA à été ouverte en

2010, elle se situe au 34 ter rue Florian 30900 Nîmes. C’est ouvert du lundi au vendredi

avec ou sans rendez-vous de 10h à 19h.

La MDA est animée par différents professionnels : éducateurs spécialisés, infirmiers,

psychologues, avocats…intervenant au bénéfice des adolescents en quête de

réponses, d’écoute, de soutien. Ces professionnels proposent également un espace

pour les parents confrontés à une situation délicate avec leur adolescent.

L’association reçoit en moyenne huit adolescents par jour accompagnés de leurs

parents ou parfois seuls sur les conseils d'un enseignant ou d'une infimière scolaire. Le

premier rôle de la Maison des Adolescents est de pouvoir accueillir à tout moment les

jeunes et leur entourage relationnel.

Elle est l'interlocuteur de tous les acteurs professionnels autour des adolescents.

Page 27: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 27

La MDA est un lieu où la parole se libère

afin d’être entendue sans a priori ni

tabou. On y parle de soi, de sa famille,

de ses amis, de ses difficultés, de ses

projets, de sa scolarité, de sa santé

physique, ou de toute autre question qui

préoccupe dans le quotidien.

Elle propose enfin aux professionnels un

accès à différentes ressources et

formations.

Les cas qui ressortent le plus sont les

troubles de comportements, les

dépressions, l’anorexie, la drogue, les

difficultés éducatives et les problèmes

d’autorité.

Un espace très convivial et gai où les adolescents peuvent parler de tous leurs

problèmes, « vider leur sac » afin de pouvoir trouver une solution ensemble.

De plus, il existe des activités pour les jeunes : danse hip-hop, peinture, argile.

Nous trouvons cela « génial ! » car les éducateurs restent en contact avec certains qui

ont réussi à remonter la pente. Nous ne connaissions pas la Maison Des Ados, cela nous

a vraiment intéressées car cette association aide beaucoup les jeunes en difficulté

quelque soit le cas. Nous avons parlé à notre entourage de cette association qu’ils ne

connaissaient pas du tout.

Leila.T et Patricia

Comparaison mensuelle des fréquentations

Consultations des ados

Page 28: Mémoires Vives n° 55

28 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Le CidffRencontre

Le Cidff accueille les personnes confrontées à la violence congugale :

"En parler, c’est déjà agir. "

La violence conjugale est inacceptable, c’est un délit sanctionné par la loi. Les

victimes ne sont pas responsables de ce qu'elles subissent. La loi les protège.

Contactez le CIDFF :

un lieu d'écoute, d'information, d'orientation et d'accompagnement.

Mardi 9 juin 2015 : Nadia et Tiffany ont rendez-vous avec Madame Béatrice Bertrand, au

CIDFF, au Centre National d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles.

Madame Bertrand est une personne sympathique, souriante et dynamique. Elle aime

son métier, et en parle avec passion.

Le Cidff du Gard est en place sur notre département depuis avril 2004. Il peut proposer

un accompagnement gratuit et confidentiel de longue durée dans toutes les

démarches, qu'elles soient d’ordre psychologique, social, professionnel ou juridique, il

aide à prendre les bonnes décisions.

Cette association fait aussi de la prévention. Elle se rend dans les lycées auprès des

jeunes car la maltraitance dans le Gard est supérieure au niveau national qui est déjà

énorme. Les statistiques sont alarmantes: tous les trois jours une femme décède sous les

coups de leur compagnon (146 décès en 2013) et peu de femmes connaissent leurs

droits en tant que femme, en tant que compagne, en tant que mère.

En effet il s'agit d'un sujet resté longtemps tabou. Il y a 10 ou15 ans on en parlait très

peu. Grâce au travail des associations, à leurs campagnes d'information, les choses ont

évolué, des équipes pluridisiciplinaires se sont constituées, des professionnels se sont

spécialisés dans la prise en charge des victimes, ils dispensent écoute, informations sur

la loi et sur les droits, soutien psychologique et aide pratique dans la recherche d’un

hébergement.

Page 29: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 29

L'essentiel est d'abord de briser le silence, celui de la société mais aussi celui des

victimes (certaines femmes mettent 10 ou 20 ans à parler). Les femmes acceptent

davantage la violence pour elles-mêmes que pour leurs enfants, dans ce cas elles

agissent plus vite et en parlent.

Il existe, à destination du public, un référentiel qui décrit des situations de violence et

leur engrenage. Par exemple: " Il garde mes papiers, il m’a retiré ma carte de séjour ....

Je travaille mais c’est lui qui détient mon carnet de chèques et ma carte bancaire

....Quand j’entends la porte de la maison s’ouvrir, je me demande ce qui va se passer

ce soir... Il m'agresse, puis promet de ne plus recommencer et de changer... "

Si une femme se reconnait dans ces exemples, des situations auxquelles elle est

confrontée, c'est qu'elle est victime de violence. 95 % des victimes sont des femmes,

mais il existe aussi des hommes battus et pour eux, il est encore plus difficile de parler.

Une victime de violences conjugales

peut :

- au moment des faits, appeler le 17

Police-Gendarmerie et si besoin le Samu

- faire établir un certificat médical

- quitter le domicile conjugal en

emmenant ses enfants, le cas échéant.

- porter plainte.

Et dans tous les cas, appeler le 3919 :

c'est anonyme et gratuit.

Si elle porte plainte, elle bénéficie par

mesure de protection, d'un

accompagnement en taxi du poste de

police jusqu'au lieu où elle sera

hébergée. Si ce jour tombe un vendredi

la personne dormira à l’hôtel jusqu'au

lundi matin.

Le CIDFF de Nîmes est situé 20, rue de Verdun

Téléphone: 04 66 38 10 70

Horaires : le lundi de 13h30 à 17h30, du mardi au jeudi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à

17h30 et le vendredi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à17h30

site internet: www.cidff30.fr

Participation de Tiffany et Nadia

Campagne d'affiche de l'APAV, association

portugaise d'aide aux victimes (Agence JWT-2005 )

Page 30: Mémoires Vives n° 55

30 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Les marraines de guerreHistoire

Qui ne connaît pas les marraines de guerre ?

Durant la première guerre mondiale, ce terme désigne les femmes ou les jeunes

filles qui entretiennent des correspondances avec des soldats partis au front.

Afin de soutenir les soldats moralement, psychologiquement, voire affectivement,

les marraines pouvaient envoyer des colis et des mandats quand le moral des

soldats était gravement atteint ce qui leur permettaient de

tenir et de donner un sens à leur effort.

Vu la fixité des fronts, l’enlisement de la guerre dans la boue

des tranchées (de 1914 à 1918), l'isolement des régions

envahies, ils étaient coupés de toutes nouvelles de leur

famille.

La première association à voir le jour, est "la Famille du Soldat" fondée en janvier 1915

par les demoiselles Lens et Visme, parrainée par des personnalités de l’aristocratie et de

la grande bourgeoisie catholique et conservatrice. Il s’agissait d’un devoir patriotique à

caractère familial.

Une relation sentimentale qui n’était pas prévue au départ entre jeunes hommes et

jeunes femmes, s'amorçait parfois. Des rencontres eurent lieu lors des permissions ainsi

que des mariages. La marraine de guerre fut alors ressentie comme un péril social

scandaleux. ( La Vie Parisienne la traite d’agence de prostitution. )

L’armée n’apprécie pas l'initiative du marrainage. Elle redoute que des espions se

glissent dans la peau des correspondantes pour connaître les déplacements des

troupes, le moral des soldats, les préparatifs en cours et d’autres indications utiles à

l’ennemi.

Des rencontres ont

eu lieu lors des

permissions ainsi

que des mariages....

Page 31: Mémoires Vives n° 55

Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 31

Le 18 mai 1915 le ministre de la guerre Alexandre Millerand écrit au ministre de l’intérieur

pour lui demander de surveiller les postes restantes. Après accord du ministre des PTT, les

correspondances adressées sous chiffre ou initiales ne

sont plus distribuées mais jetées. La Tribune de Paris mène

une campagne contre l'entreprise lui reprochant d’être

un relais du proxénétisme et de l’espionnage allemand.

Les marraines de guerre maintenaient pourtant l’espoir

de vivre un jour de meilleurs moments. Les journaux

parisiens prirent aussi des initiatives devant l'afflux des lettres de soldats qui réclamaient

affection et nouvelles de l’arrière.

Toutes ces marraines ont joué un grand rôle dans la survie des soldats. Les lettres leur

permettaient de s’évader par la pensée de l’enfer de la guerre.

Des amitiés éphémères ou des durables histoires d’amour sont nées de ces

correspondances, certaines se sont scellées par des mariages.

Peut-être que dans votre famille, votre grand- mère et votre grand- père se sont connus

de cette façon !...

Samia et Tiffany

Les marraines de guerre

maintiennent l’espoir de

vivre un jour des meilleurs

moments.

Pas de téléphones, pas de mails, pas de SMS, mais des cartes postales.

Page 32: Mémoires Vives n° 55

32 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Edith PiafBiographie

Edith Piaf nous a tous marqué, cela fait déjà trois générations que nous

entendons parler d’elle. Nous avons tous entendu ses chansons au moins une

fois dans notre vie :

" Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer,

et la terre peut bien s'écrouler,

peu m'importe si tu m'aimes... "

Un corps chétif, des mains crispées, une robe noire et une croix pour pendentif :

Edith Giovanna Gassion, la môme Piaf, est née le 19 décembre 1915 à Paris.

Sa mère, Line, trop pauvre pour l’élever, la confie à sa grand-mère

maternelle Emma Saïd ben Mohamed qui habite rue Rebeval à

Paris. Cette grand-mère ne se serait pas occupée d’elle, laissant la

petite fille dans la saleté, ignorant l’eau et l’hygiène. Ses biberons se

seraient faits au vin rouge. Edith resta 18 mois dans cette pauvre

demeure.

Son père, soucieux du bien-être de sa fille prit la décison de la

protéger et la confie à sa grand-mère paternelle, patronne d’une

maison close à Bernay en Normandie. Edith est choyée par les filles,

elle mange à sa faim pour la première fois, porte de jolies robes.

A la fin de la guerre, Edith et son père reprennent la vie d'artistes de rue, indépendants

mais misérables. C'est en chantant des airs populaires dans la rue avec son père

qu'Édith révèle son talent et sa voix d'exception. Selon la légende, elle l'accompagne

en chantant la Marseillaise, la seule chanson qu'elle connaisse.

En 1930, elle quitte son père et chante en duo dans la rue avec Simone Berteaut,

"Momone", qui deviendra son amie, son alter ego. C'est Leplée, qui devient son mentor

et son père adoptif et qui, en l'engageant dans son cabaret, lui choisit comme nom

d'artiste « la môme Piaf » en raison de sa silhouette gracile et de sa petite taille (1,47 m)

héritée de son père.

En mars 1937, Édith entame sa carrière de music-hall à l'ABC où elle devient

immédiatement une immense vedette de la chanson française, aimée du public et ses

chansons sont diffusées à la radio.

Elle rencontre Yves Montand, qu’elle rend célèbre, les Compagnons de la Chanson, et

alors qu'elle est en tournée triomphale à New York, elle vit la grande histoire d'amour de

sa vie avec le boxeur champion du monde Marcel Cerdan. Un amour interdit puisque

Cerdan est marié et père de quatre enfants quand il fait connaissance d’Edith.

Pendant presque deux ans, la passion les consumera mais Cerdan meurt dans un

accident d'avion laissant Piaf inconsolable.

En 1951, le jeune auteur-compositeur-interprète Charles Aznavour devient son homme à

tout faire : secrétaire, chauffeur et confident. Il lui écrit des chansons.

Edith enfant

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Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 33

En1952, Edith épouse le chanteur français Jacques Pills à New York. Son témoin est

l'actrice Marlène Dietrich qui a choisi sa robe de mariée. L'événement est couvert par

plus de soixante magazines.

Le 9 octobre 1962, âgée de 46 ans, épuisée et malade, elle épouse Théo Sarapo un

jeune chanteur âgé de 26 ans. Ils chantent en duo "À quoi ça sert l'amour ?". Edith Piaf

meurt le 10 octobre 1963, à l'âge de 48 ans, d'une rupture d'anévrisme due à une

insuffisance hépatique. Elle était usée par les excès, l'alcool, la morphine, la polyarthrite

rhumatoïde et les souffrances de toute une vie.

La vie d’Edith Piaf fut intense, le destin la rattrapant entre deux brefs instants de

bonheur. La môme n’aura jamais su guérir de ses blessures d’enfant.

Elle dédia sa vie au public, avec lequel elle eut la relation la plus fidèle et la plus

sincère. Elle connut une renommée internationale malgré une fin de carrière rendue

difficile par ses graves problèmes de santé.

Soixante ans après, de génération en génération, ses chansons sont toujours célèbres et

restent ancrées dans nos mémoires.

Bonheurs fugaces et peines immenses ont jalonné son parcours. Ses sentiments ont

nourri ses chansons, " La vie en rose ", " Milord ", " l'hymne à l’amour ", " La foule ", " Mon

manège à moi ", ou encore "Je ne regrette rien ".

Elle avait le mal de vivre. Avec tant de malheurs, sans jamais abandonner, elle nous

donne une grande leçon de courage et d’amour. Courage et volonté, elle restera

marquée dans nos mémoires. Ses chansons sont tristes et joyeuses à la fois.

J'ai choisi de vous parler d'Edith Piaf car les personnes que nous rencontrons et avec

lesquelles nous écrivons des témoignages seront heureuses de lire cet article sur une

chanteuse de leurs 20 ans.

Nadia

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34 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Le lilasPortrait

Au printemps, je regorge d’énergie et je fleuris les jardins de mille couleurs. Je

m’appelle Chérifa et je suis née à Oran. À 3 ans, je suis arrivée avec mes

parents, en France, à Roubaix.

Nous habitions près d’une grande usine de chocolat qui s’appelait « Bouquet Dore ».

Un nuage de vapeur sortait de la cheminée qui sentait bon l’odeur sucrée du chocolat.

Mes meilleurs souvenirs d’écolière, ce sont les jours de Carnaval où

nous sortions avec la maîtresse pour assister aux défilés des chars,

des grosses têtes, des majorettes et des traditionnels Gilles venus de

Binche en Belgique.

« Le costume de Gille est constitué d’une blouse et d’un pantalon en

jute ornés de 150 motifs (étoiles, lions et couronnes) en feutrine noire, jaune et rouge.

Lors de l’habillage du Gille, la blouse est « bourrée » de paille à l’avant et à l’arrière,

ornée d’un grelot.

A la taille, il porte une ceinture de laine rouge et jaune, montée sur de la toile, appelée

« apertintaille » et composée de clochettes de cuivre.

Une collerette (ou pèlerine), constituée de rubans plissés, de dentelles ou de franges

dorées s’attache autour du cou par-dessus les bosses.

Aux pieds, le Gille porte des sabots de bois. »

(www.carnavaldebinche.be)

...en feutrine

noire,

jaune

et rouge.

les Gille à Roubaix

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Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 31

J’avais 14 ans, mon père avait fini son contrat de travail : nous sommes retournés en

Algérie.

A Oran, j’ai continué mes études dans un collège francophone car j’avais des

difficultés avec ma langue maternelle.

Un jour, avec une amie, alors que nous nous promenions

dans le centre ville nous nous sommes arrêtées devant la

vitrine magnifique d’un magasin qui vendait du cristal.

J’ai dit à mon amie : « J’aimerais beaucoup travailler dans

ce magasin. »

Le propriétaire qui était sur le pas de la porte me répondit : « Venez demain, on fera le

point. »

Le lendemain, à ma grande surprise, je trouvais plusieurs candidates qui attendaient

leur tour pour rencontrer mon futur employeur.

Je laissai éclater ma joie : j’avais décroché mon premier emploi !!!

Je me trouvais dans la grotte d’Ali Baba : il y avait des verres rouges, dorés, verts,

bleus, des bibelots, des services en porcelaine avec des fils dorés ! 

En vendant, j’ai appris à communiquer avec les gens, agréables ou pas, en leur

expliquant l’origine de tous ces produits.

Il fallait de la résistance physique et de la patience pour exercer cet emploi, un peu

comme aujourd’hui pour le métier d’assistante de vie.

Quelques années plus tard, j’étais de retour en France, avec ma famille, à Montpellier

puis à Nîmes.

J’ai effectué de nombreux allers-retours entre la France et l’Algérie, pour m’occuper

de ma grand-mère très malade. Je faisais les courses, je l’accompagnais au hammam

en compagnie de ma tante. Je l’ai aidée jusqu’à la fin de sa vie.

J’ai dû faire preuve de patience et j’ai commencé à comprendre quelles qualités

étaient nécessaires pour assister une personne dépendante.

J’avais découvert avec ma grand-mère un goût pour aider les personnes fragiles.

J’ai pu apporter un soutien à la mère âgée d’une amie, atteinte de la maladie

d’Alzheimer.

Très malade, elle aimait sortir dans le jardin : elle observait les fleurs, les oiseaux.

Nous lui ramassions des roses que je mettais dans un vase sur la table : elle souriait.

Aujourd’hui, je prends beaucoup

de plaisir, comme bénévole, à

encadrer les enfants pendant les

sorties scolaires.

J’ai décidé d’en faire mon

métier et d’entamer un parcours

professionnel pour me qualifier,

acquérir de l’expérience.

L’association Mémoires Vives

m’offre l’opportunité de réaliser

ce projet.

Chérifa

Je me trouvais dans

la grotte d’Ali Baba ! 

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36 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

Quoi de neuf ?News du chantier

Depuis le dernier numéro, beaucoup de choses se sont passées à Mémoires

Vives. Voici le déroulement de ces derniers mois.

L'association nous a bien expliqué le programme de l’année : nous sommes là pour

recueillir des témoignages auprès des personnes âgées en maison de retraite et

pour les écrire dans la revue.

Durant les premières semaines nous avons donc appris à nous présenter :

aussi bien auprès des personnes que nous allions interviewer que pour une demande de

stage. Parler de soi et faire nos CV.

Nous avons beaucoup appris sur les personnes âgées, sur l'Histoire, l'époque de leur

jeunesse, la seconde guerre mondiale...Des choses indispensables à savoir pour nos

rencontres.

Nous avons aussi abordé le rôle de l’Assistante de Vie Aux Familles (ADVF) car nous

suivons cette année, parallèlement au chantier, la formation au Titre d'ADVF avec le

centre de formation CEAS, à la maison diocésaine à Nîmes.

Dans notre programme, nous suivrons trois modules :

« Accompagner les personnes âgées dépendantes dans les actes essentiels du

quotidien »,

« Accompagner les personnes dans les taches domestiques à leur domicile »,

« Relayer les parents dans la prise en charge de leurs enfants à leur domicile ».

Après les connaissances acquises durant chaque module, nous passons un examen,

une mise en situation de 30 minutes et au final nous passerons le 17 Décembre 2015, le

Titre d’assistante de Vie Aux Familles.

Plusieurs formateurs et formatrices nous font des cours très enrichissants sur la

communication, les pathologies ( comme Alzheimer, Parkinson, DMLA ), l’alimentation,

la maltraitance, la fin de vie, la gestion des conflits, la gestion administrative...

Puis nous avons approfondi

l’ergonomie pendant 3 jours sur les

gestes et les comportements à

adapter en fonction des patients et

prévenir les risques liées aux

problèmes de dos.

Nous avons vu les transferts (du lit au

fauteuil, d’une chaise au fauteuil

roulant) et le lever de la personne.

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Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 37

Nous avons eu deux jours de formation afin de passer le certificat de compétences de

citoyen de sécurité civile : le premier jour nous avons appris les gestes et

comportements à adapter en cas d’urgence selon plusieurs cas (chute, malaise,

étouffement, arrêt cardiaque…) et le deuxième jour nous avons passé l’examen, et

l’avons toute réussi !

Nous avons déjà réalisé le stage en maison de retraite pour valider le premier module.

Le stage a été très bénéfique pour découvrir le milieu du travail dans ce secteur.

Pendant notre stage, nous devions toutes choisir un acte à accomplir (Habillage,

déshabillage, prise de repas, aide à la toilette ou utilisation d'un lève-personne.) auprès

d’une personne et le décrire pour établir le dossier DSPP (Dossier de synthèse de la

Pratique Professionnelle ), dossier qui rentre en ligne pour l'examen du module.

Nous avons passé l’examen, une mise en situation de 30 minutes devant un jury, puis 15

minutes d’entretien pendant lequel nous devions savoir répondre à des questions de

cours. Là aussi, nous avons toutes réussi l’examen !!

Maintenant, nous devons nous consacrer à la recherche du deuxième stage, en

association d'aide à domicile cette fois, certaines d’entre nous ont déjà trouvé et

d’autres recherchent encore.

A Mémoires vives, nous continuons notre activité d’enquêtrice auprès des personnes

âgées en maison de retraite. Nous travaillons en deux groupes le premier visite l’EHPAD «

les Opalines » le lundi après- midi et le second l’EHPAD « la maison protestante » le

mercredi après midi. Les personnes ont accepté de nous recevoir pour nous associer à

un moment de leur vie.

Nous essayons de gérer nos émotions afin de ne pas déstabiliser et stresser les

personnes. Nous rencontrons, par exemple, une centenaire dynamique, agréable qui

nous livre une partie de sa vie. Au cours de l’interview, nous sentons que des passages

de son vécu l’affectent. Dans ces moments-là, nous laissons la résidente se remettre de

ses émotions en basculant sur un autre sujet.

Poser des questions aux personnes âgées n’est pas toujours facile : il y a des contraintes

comme savoir poser les bonnes questions au bon moment sans les mettre en position de

stress ou de peur.

Aujourd’hui, nous vérifions l’importance et le soutien moral que nos visites leur procurent.

Le 24 juin Lilly, l’animatrice des Opalines, nous propose de nous joindre à la fête « la

Guinguette » organisée pour les résidents et leur famille. Nous nous sommes tournées

vers les plus isolés en les faisant participer aux danses et aux chants : joie et sourires.

Emmanuelle et Samira.

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38 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015

  

Le monde en bref...!Dernières nouvelles

Dégénérésence maculaire liée à l'âge : DMLA. Un grand nombre de personnes âgées sont porteuses d’une DMLA. Ils ressentent un ou

plusieurs symptômes : une chute brutale de la vision, une tache (scotome) au centre de

la vision, un ternissement des couleurs, une sensation de moindre luminosité, une

impression de brouillard ou de flou, une ondulation des lignes droites, la sensation de

lettres manquantes dans un texte ou des difficultés à percevoir les détails. La

dégenerésence maculaire liée à l'âge (DMLA) peut aussi toucher les jeunes seniors, peu

de gens connaissent la DMLA et savent qu’à partir de 55 ans, il faut consulter un

ophtalmologues.

La DMLA peut évoluer en plusieurs mois ou plusieurs années sans signe apparent.

Des solutions existent permettent de ralentir au mieux la progression de la maladie.

Il est important de traiter les patients atteints de cette pathologie dans les dix jours qui

suivent l’apparition de la DMLA avant que la rétine ne soit touchée.

Pour ce faire, consulter le site www.journees-dmla.fr

Vacances seniors. L’agence nationale pour les chèques vacances ANCV a mis en place en 2007 une

aide au départ en vacances pour les seniors qui n’ont pas les moyens financiers de

partir (ainsi que pour leurs aidants, conjoint, ou les moins de 18 ans sans condition de

parentalité ainsi que pour les résidents en EHPAD.) Actuellement 154 destinations sont

proposées pour des séjours de 5 à 8 jours à des tarifs réduits.

Seniors vacances propose des séjours en groupe ou individuels à des prix abordables

hors juillet et août. Les bénéficiaires peuvent avoir une aide financière suivant

conditions. : Ils doivent avoir au moins 72 ans et vivre en France. Les tarifs très

abordables : 325 € pour 5 jours par personne, 389 € pour 8 jours par personne.

Avec le choix de pouvoir aller à la mer ou à la montagne ou à la campagne. La moitié

du montant des séjours est pris en charge par l’ANCV pour les retraités de plus de 60

ans.

Samia et Amina

Quelques résidents de l'EHPAD, la Maison de Santé Protestante au bord de la mer.

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Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 39

les aventures de Madame Léontine Feuilleton

Résumé de l'épisode précédent : James et Julie sont amoureux. Julie a offert un

joli bouquet de fleurs à Madame Léontine et cette dernière l'a refusé...

Madame Léontine s’imagine que James va partir avec sa petite

amie Julie, c’est pour cela qu’elle est un peu triste, et qu'elle a

refusé le bouquet : elle a peur de se retrouver seule, elle s’est attachée à

James.

Elle décide d’en parler avec Missa qui ne va pas tarder à arriver …

- Comment ça va aujourd’hui ? », demande Missa. 

- Bonjour Missa, oh je n’ai pas trop le moral ! ».

- Ah bon ! Qu’est ce qui vous arrive ? », s'inquiète Missa.

- J’ai très mal dormi. »

- Eh oui, j’ai bien vu hier quand vous avez refusé le bouquet de Julie que vous aviez l’air

contrariée, je me trompe ? Mais pourquoi l’avoir refusé ce joli bouquet ? ».

- James n’est pas rentré je me suis inquiétée toute la nuit, il n’y avait

personne pour me faire ma tisane alors que d’habitude, James me la

prépare et on s’assoit sur le canapé pour discuter un peu de tout. Voilà

pourquoi j’ai refusé le bouquet de Julie, je savais très bien qu’elle allait

éloigner James de moi ! Je l’ai sentie venir, la maligne ! »

- Oh, mais je vois que vous êtes en colère ! C’est vrai que James aurait pu

vous prévenir qu’il ne rentrerait pas. Mais vous savez, Julie est une fille très

gentille. », essaie d'adoucir Missa.

Soudain la porte d’entrée s’ouvre, c'est James…

- Bonjour Missa, Bonjour Madame Léontine, comment ça va ?  Ca n’a pas l’air d’aller ? Désolé

je ne vous ai pas prévenue que je dormais chez mon ami Pierre car je n’avais plus de batterie

de téléphone. », explique James.

Madame Léontine : « Pierre ou Julie ? Pff ! Après tout, je m’en fiche ! »

Missa décide de préparer le repas pour laisser Madame Léontine et

James discuter car elle voit que Madame Léontine commence à

s’emballer.

- Oui je me suis inquiétée, c’est normal ! En plus de ça, je n’ai pas eu ma

tisane alors que d’habitude on discute tous les soirs. Et non, j’ai rien

contre Julie, j’ai juste peur que vous me laissiez toute seule, que vous ne

pensiez plus à moi, que vous partiez avec elle…»

- Justement je voulais vous parler à ce sujet… », l'arrête-t-il.

Madame Léontine surprise reste bouche bée: « Ah bon, vous voulez déjà me laisser ? Oh ! J’en

étais sure, ça y est, elle vous a déjà tourné la tête ! »

James se met à rire : « Mais non ! Ce n’est pas du tout ça. J’ai une demande à vous faire.

Accepteriez-vous que Julie et moi, nous venions tous les deux nous installer avec vous ? Ca

vous ferait plaisir ? "

Comment va réagir Madame Léontine à cette proposition ?

La suite ………dans le prochain épisode…!

Samira et LeïlaT

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