mémoires vives n° 55
DESCRIPTION
ÂTRANSCRIPT
2 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
L'évocation du passé a un pouvoir formidable : celui de nous faire voyager dans le temps.
MÉMOIRES VIVES, une revue qui vous emmène sur le sentier des souvenirs...
Notre équipe se propose de recueillir des témoignages de vie auprès des personnes âgées que nous allons rencontrer dans divers
établissements tels que maisons de retraite, foyers-logements, associations.
Nous faisons aussi des enquêtes sur les évènements de notre région et les initiatives locales. Nous souhaitons par ce moyen
valoriser la personne et son vécu, en partageant ses souvenirs et en les retransmettant.
Au sommaire : des témoignages, des enquêtes, des reportages sur l'actualité locale.
Biographies :
Pour offrir un cadeau inoubliable et pas comme les autres à vos enfants et petits-enfants : Le florilège de votre vie que nous
rédigeons et relions pour vous en exemplaires uniques et personnalisés.
Tarifs :
- Le numéro trimestriel : 2,50 € - Abonnement annuel : 10 €
- Biographies : Nous consulter. - Abonnement de soutien : 60 €
"Mémoires Vives" est la revue trimestrielle éditée par le Chantier d'insertion professionnelle MEMOIRES VIVES
Ont participé à sa rédaction = Leila A., Samia, Samira, Chérifa, Tiffany, Marine, Patricia, Nadia, Leila T., Emmanuelle, Amina.
Siège social et Editeur : Association Mémoires Vives, 25 rue Pasteur 30000 Nîmes (06 72 38 81 68) mail : [email protected]
Présidente de l’association : Anne-Laure Marin.
Chef de chantier et directrice de la publication : Sylvie GUIRAUD. Coordination et chargée de l'insertion : Anne DELERCE.
Financeurs du chantier : Conseil Général du Gard, DIRRECTE, PLIE-FSE.
Crédits Photos : Emmanuelle, Marine, Amina, Samira, LeilaA, Sandrine Gellis, Sylvie, Nemausensis, secondeguerre.tableau-noir.net, grimpeur-du-
net.over-blog.net, annefranckguide.net, Geoforum, Wikipedia : Jean-Pol grandmont, jean-Jacques Milan, Trisku, National archief, George Grantham
Bain collection, Maison de ados, pixabay, Freepik, Ladepehe, APAV ( Associaçao Portuguesa de Apoio à Vitima ), solidages21, habitatparticipatif.net,
blogs.mediapart.
DEPOT LEGAL = ISSN 1966-6292
Billet d'humeur
Vigilance Canicule !!!
Le Pôle santé de NÎMES et le CCAS ont ouvert une ligne d’écoute afin de prévenir les
dangers d'une éventuelle canicule pesant sur les personnes fragiles.
Inscrivez-vous par téléphone au CCAS au 04 66 76 70 53
Buvez fréquemment et abondamment : au moins
1,5 litre d’eau par jour, même si vous n’avez pas soif.
Ne consommez pas d’alcool.
Évitez les sorties et les activités physiques : sports,
jardinage, bricolage...aux heures les plus chaudes
de la journée.
Rafraîchissez-vous et mouillez-vous le corps
plusieurs fois par jour : douches, bains, brumisateur
ou gant de toilette mouillé et ne vous séchez pas.
L'été a commencé, soyez prudents...
Voici quelques recommandations.
Marine
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 3
Sommaire2 - Vigilance canicule !!
4 - Les Oliviers
6 - Souvenirs d'une lunelloise
8 - Une dame de coeur
9 - Les Quais de la Fontaine
10 - L'itinéraire de Monsieur et Madame Albert
12 - Un mercredi avec madame Granier
14 - Le PASA des Quais
16 - Accueil de jour : les jardins d'Aloïs
18 - Les Tickets de rationnement
20 - La robe du meilleur et du pire
22 - Roulons en ville !
24 - L'habitat participatif
26 - La Maison des Ados
28 - Le Cidff
30 - Les marraines de guerre
32 - Edith Piaf
34 - Le lilas
36 - Quoi de neuf ?
38 - Le monde en bref...!
39 - Les aventures de madame Léontine
4 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Les OliviersPrésentation
Mon nom est Leila, je suis salariée de l’association Mémoires Vives en tant
qu’enquêtrice et je participe à l’élaboration d’une revue chaque trimestre.
Aujourd’hui, je vais vous présenter l’établissement des Oliviers-les Opalines, une
maison de retraite qui est un lieu de vie avant d’être un lieu de soins.
Les Oliviers est un établissement d’accueil pour
les personnes âgées et dépendantes,
proposant un accompagnement spécifique pour les
personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le
bâtiment a été conçu en 1994. Les espaces sont
ouverts, toutes les chambres donnent sur le hall
d’entrée, ce qui facilite la communication et le lien
social entre résidents et personnels soignants.
L’établissement dispose d’un jardin ainsi que de
terrasses agréables pour le bien-être des résidents. Il
peut accueillir 75 personnes auxquelles on peut
proposer une chambre individuelle ou une chambre
double avec ou sans balcon. Elles sont toutes
équipées d’une salle de bain, d’un sanitaire privatif,
d’une prise téléphonique et d’une sonnette d’appel
d’urgence. Le mobilier est composé d’un lit
médicalisé, d’un chevet, d’un placard, d’une table
ainsi que d’une chaise ou d’un fauteuil.
Les résidents ont à leur disposition une grande pièce à vivre pour la prise des repas
(préparés avec l’aide d’une diététicienne), mais aussi pour la
mise en place d’animations diverses telles que des fêtes
d’anniversaires, des jeux, des activités pâtisserie et bien
d’autres présentées par Lili l'animatrice.
En date du 1er avril 2013, l’établissement a conclu un accord
avec le Conseil Général du Gard et l’ARS pour disposer d’un personnel qualifié et
diplômé. Le personnel assure la prise en charge des résidents 24h/24h et 7j/7j. La
résidence propose les soins de trois kinésithérapeutes (libéraux) spécialistes en
gérontologie.
La structure est composée de 3 styles de chambres à des tarifs différents : des chambres
individuelles, des grandes chambres individuelles, des chambres à 2 lits.
Les résidents peuvent être hébergés en long ou court séjour, une fois la liste de pièces
justificatives fournies.
Le jour de l’entrée dans l’établissement, les résidents doivent être munis d’un trousseau
dans lequel on y trouve les accessoires de toilettes et des vêtements. L’ensemble des
vêtements, pantoufles et chaussures doit être marqué au nom du résident.
Leila.A
Les espaces sont
ouverts, toutes les
chambres donnent sur
le hall d'entrée.
L'entrée des Oliviers de Thalès
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 5
L'organigramme
Le 24 juin, c'était la fête de l'établissement, nous étions là pour quelques
images...Sur le thème de la Guinguette.
6 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Souvenirs d'une lunelloise.Témoignage
Nous avons eu le plaisir de prendre le témoignage de Madame Fauchier, une
dame pleine de vie très gentille, souriante et très enthousiaste.
Madame Fauchier est née en 1922
en Italie, puis elle a vécu à Lunel.
Elle a étudié jusqu’à l'âge de 20 ans, sa
mère voulait qu’elle soit institutrice, mais
elle n’a pas pu passer le concours parce
qu'elle était d’origine italienne. Ensuite elle
s’est mariée, a eu quatre enfants et a
travaillé à l’usine de gaz de Lunel où elle
faisait de la comptabilité.
Son mari tenait une boulangerie-pâtisserie à Nîmes place Montcalm, elle a donc
décidé d’emménager à Nîmes pour travailler avec son mari.
Malheureusement, après une paralysie de son mari, ils ont vendu la boulangerie-
pâtisserie et elle a commencé « des petits boulots » pour subvenir aux besoins de sa
famille.
Elle faisait les vendanges de raisins blancs au Grau du Roi, le moyen de transport
s’appelait le Cardelle (autocar) qu’elle prenait à Lunel avec ses collègues. Parfois pour
rentrer Madame Fauchier prenait le train, mais à l’époque il passait peu souvent. Elle
devait marcher à travers les vignes jusqu’au Grau, y prendre le train jusqu'à Vauvert et
de Vauvert, elle rejoignait Lunel en vélo, elle était très débrouillarde. Elle a aussi fait le
ramassage des olives qu’elle mettait dans de grands sacs qui partaient en containers à
Sommières pour le broyage. L’huile d’olive récupérée était mise en jerrican.
Madame Fauchier est très économe : elle nous a parlé de l’année 1956. En décembre,
il faisait un froid intense qui a persisté de nombreuses semaines. Pour se réchauffer et
préparer les repas, elle avait récupéré un sac de boulets de charbon dans la cave et
les mettait dans le fourneau. Même si pendant sa jeunesse, la vie était dure, elle dit
qu’elle préférait son époque et qu’elle ne regrette rien, même pas cette période de la
guerre où la France était partagée entre zone libre et zone occupée. Elle a habité dans
les deux zones.
Madame Fauchier a de bons souvenirs de sa jeunesse. Son père aimait beaucoup
danser. Il dansait même sur un guéridon et il avait gagné un concours. Elle aussi aimait
les bals, les soirées entre amis mais elle était « sous haute surveillance », dit-elle, sa mère
s’inquiétait beaucoup quand elle sortait. Pour la rassurer Madame Fauchier était
souvent accompagnée de ses cousins. Madame Fauchier trouve que les jeunes
d’aujourd’hui sont fainéants : quand elle avait du temps libre, elle trouvait toujours le
moyen de faire quelque chose d'utile : du tricot, qu'elle aimait beaucoup, elle tricotait
même les sous-vêtements pour ses enfants. Elle arrivait toujours à s’en sortir avec peu.
Voilà une partie de la vie de Madame Fauchier : elle nous l'a racontée avec beaucoup
de nostalgie.
Nadia et LeilaT
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 7
Qu'est-ce la ligne de démarcation ? Qu'est-ce que la zone libre ?
Qu'est-ce que la zone occupée ?
Suite à l'armistice du 22 juin 1940, la ligne de démarcation coupe la France en deux :
La zone occupée par les Allemands couvre à peu près les trois cinquièmes de la
France.
Le reste constitue la zone libre, c'est-à-dire non
occupée, essentiellement au sud de la Loire.
En novembre 1942, suite au débarquement allié
en Afrique du nord, les Allemands et les Italiens
envahirent la zone libre.
Le but de la ligne de démarcation était de
séparer la zone libre, de la zone occupée.
Le blé, le charbon, l’acier, le textile ou le sucre
français étaient produits principalement en zone
occupée, la zone libre était donc très
dépendante de l’Allemagne.
Dans les régions occupées, les Allemands exercaient tous les droits de l'occupant. Le
gouvernement français établi à Vichy avec le concours de l'Administration française
s'engagea à faciliter par tous les moyens les réglementations relatives à l'exercice de
ces droits et leur mise à exécution.
On ne pouvait franchir la ligne de démarcation légalement qu’en obtenant très
difficilement un « Ausweis », un laisser passer auprès des autorités d'occupation après
maintes formalités.
De juillet 1940 à mars 1943, la ligne de démarcation a influencé la vie des familles
riveraines, surtout celle des agriculteurs qui exploitaient des champs dans les deux
zones. Beaucoup de ces familles ont porté assistance à des gens d'origines diverses,
pour les faire passer clandestinement en zone non occupée.
Une de leurs activités clandestines est moins connue ou plus rarement évoquée : le
passage du courrier entre les deux zones. Car dès juillet 1940, la ligne de démarcation
était devenue étanche et la circulation du courrier par voie postale, entre les deux
zones, pratiquement impossible.
Rapidement, l'imagination et la « débrouillardise » ont su mettre en place des méthodes
pour que les lettres provenant d'une zone puissent être acheminées dans l'autre, dans
un sens comme dans l'autre, « au nez et à la barbe » des troupes d'occupation qui
surveillaient la ligne. (Enroulé dans les guidons de vélo par exemple !)
La ligne fut supprimée le 1er mars 1943.
Informations prises sur le site secondeguerre.tableau-noir.net
La ligne de démarcation en rouge
8 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Madame Courtois fait partie d’une fratrie de deux frères. Elle est née en 1915,
dans le Jura à la frontière suisse. Elle nous raconte que son papa était tailleur
dans les vêtements et sa maman était mère au foyer.
Madame Courtois a passé ses dernières années d’études à l’école Pigier où elle a
obtenu son diplôme de comptabilité. Quelques années plus tard, elle trouve un emploi
à la Sécurité Sociale, elle y reste quelques années. Ensuite, elle décide de changer de
structure et commence une nouvelle carrière à la Trésorerie : elle y reste plus de 10 ans
comme employé de bureau jusqu'à sa retraite.
En 1933, elle rencontre son mari qui décide de la demander en mariage : elle a 17 ans.
Ses parents ravis organisent la cérémonie de mariage. À l’église, elle est vêtue d’une
jolie robe de mariage à longue traîne.
A l’âge de 19 ans, elle accouche de sa
fille unique à son domicile avec l’aide
d’une sage-femme, car pendant ces
années de guerre, il y avait très peu de
médecins et les accouchements étaient
toujours effectués par les sages femmes.
En 1940, la famille assiste à la guerre entre
francais et allemands dans le Jura comme
ailleurs, a été mis en place un couvre feu à
partir de 18h.
Les nouvelles de la guerre l'affectent
particulièrement; alors elle décide de se
réfugier à la campagne chez des amis,
elle n'a pas eu de difficultés à se nourrir
car les amis étaient propriétaires d’une
ferme : des poules, des œufs, du blé pour fabriquer le pain. Certains amis restent en
contact avec madame Courtois, pour qui elle décide de leur apporter une aide en leur
préparant des plats régulièrement.
Sa fille quittera le Jura pour s’installer dans le sud de la France.
En 1953, elle décide de quitter la région du Jura pour s’installer à Nîmes afin de se
rapprocher de sa fille et de son gendre domicilié dans la commune du Vigan.
Aujourd’hui, sa fille a 80 ans, elle a travaillé pendant plusieurs années dans une
entreprise de pneus avec son mari sur Nîmes mais elle n’a pas eu la chance d’avoir
d’enfant. Madame Courtois est une centenaire qui se porte très bien. C’est une
résidente très agréable, accueillante et très souriante.
Leila A., Patricia, Samira.
Une dame de coeurTémoignage
C’est dans le couloir que nous rencontrons madame Courtois. Elle vit à la maison
de retraite des Oliviers depuis deux mois. Très souriante, elle souhaite nous
rencontrer pour nous raconter des anecdotes de son passé. Elle nous propose
de nous installer tranquillement et confortablement dans sa chambre...
Madame Courtois et Mémoires Vives
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015-9
Le quai de la fontainePrésentation
La Maison de Santé Protestante, « Le quai de la Fontaine », se situe au 5
avenue Franklin Roosevelt à Nîmes.
Présentation de l'établissement que nous visitons chaque mercredi.
Cette maison de retraite a été créée en 1842. Elle était à l’origine un établissement de
soins réservé aux malades n’ayant pas les moyens de se soigner. A la fin des années 90,
la Maison de Santé Protestante a fait le choix de s’orienter sur le soin et
l’accompagnement des personnes âgées dans le même esprit d’accueil et
d’humanisme qui avait présidé à sa création.
L’Association compte aujourd’hui trois EHPAD (Etablissements d’Hébergement pour
Personnes Agées Dépendantes) sur la ville de Nîmes : « le quai de la fontaine » , « les
terrasses de Sauve », « les jardins ».
Actuellement, une partie du « quai de la Fontaine » est en rénovation. Il y a environ 70
personnes hébergées dans cette maison de retraite qui offre aussi un accueil de jour de
10 places, un pôle d’activités et de soins adaptés (PASA) de 14 places, un espace
Snoezelen qui dispense aux résidents des moments de bien-être et de relaxation, un
jardin d’agrément, une fontaine et un boulodrome.
Le bâtiment se compose de 5 étages qui tous disposent d’un salon, d’une salle à
manger, d’un espace toilette douche, et bien sûr de chambres.
Nous nous rendons au quai de la Fontaine chaque mercredi. A l’occasion de notre
première visite, nous avons assisté à la fête mensuelle des anniversaires. Un chanteur
invitait les personnes à l'écouter et à l’accompagner, agréable après-midi, que
l’animatrice a conclu en offrant des cadeaux aux personnes nées en ce mois. Dans la
grande salle à manger, nous avons rencontré quelques résidents et commencé à
parler avec eux, ce qui nous a permis d’établir un premier contact. Bien sûr, l’animatrice
nous a donné une liste de personnes désireuses de rencontres. Au fil des semaines, nous
avons choisi d’en rencontrer quelques unes pour les interviewer et faire avec leurs récits,
des témoignages pour notre revue...Les voici.
Chérifa et Emmanuelle
EHPAD Quai de la Fontaine, Nîmes.
10 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
L'itinéraire de Mr et Mme AlbertTémoignage
Monsieur et Madame Albert nous ont parlé leur vie professionnelle, et tout
particulièrement de l'Orphelinat Coste.
Monsieur Roger Albert est né en 1922, il y a 93
ans. Il a été scolarisé jusqu’à l'âge de 17 ans,
puis a travaillé comme comptable dans une station
essence qui était en difficulté, mais qu'il a aidée à se
relever. Il a aussi été directeur d’une colonie de
vacances comme son diplôme d'état obtenu à Paris
le lui permettait.
Madame Suzanne Albert a 91 ans. Elle a travaillé deux
ans dans la Marine et obtenu un brevet d'assistante
sociale à l’école de la rue des Bénédictins à Nîmes.
Pendant la guerre, elle a continué à étudier pour
devenir infirmière mais le jour de l'examen, l'hôpital où
elle devait passer l'examen à été bombardé. Elle a
donc renoncé et exercé de nombreux autres métiers,
dont un emploi de 7 ans dans l’entreprise des ciments
Lafarge à Fos sur Mer. Elle est mélomane, elle aimait
beaucoup aller au Conservatoire écouter des
concerts et jouer du piano.
Madame et Monsieur Albert sont mariés depuis 67 ans, ils ont eu un fils âgé aujourd'hui
de 66 ans, et sont grands parents de trois petits-enfants tous majeurs.
Cela fait six mois, que Monsieur et Madame Albert vivent en maison de retraite, ils ne se
sentent pas encore tout à fait habitués à la vie en collectivité mais n’ont pas d’autre
choix. S'ils ont perdu le rythme de leur vie quotidienne, ils se rendent encore tous les
mardis au Culte Protestant.
Madame Albert nous raconte que pendant la guerre, elle a vu "des bombes tomber du
ciel".
"Les américains ont bombardé le pavillon français où je travaillais. Il y a eu beaucoup
de morts et tout à été détruit ". Elle se dit miraculée, ayant, seule de sa famille et de ses
amis, échappé à ce bombardement intense parce qu'elle s'était rendue à l'infirmerie
pour une rage de dents.
Nous avons ressenti l'émotion encore vive de Madame Albert.
Après un court moment de silence elle a repris : " C'était une époque très pénible, pour
manger, il nous fallait utiliser des tickets de rationnement avec lesquels on pouvait
acheter du lait, du pain..."
Madame Albert étant fatiguée aujourd'hui, nous nous sommes tournées vers son époux
qui voulait nous parler d'une époque inoubliable pour lui à travers son engagement
pour l’Orphelinat Coste de Nîmes.
Monsieur et Madame Albert.
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 11
Le Général Coste à son retour de la guerre, avait été consterné de voir dans la rue, des
enfants réduits à quémander leur nourriture, il a donc créé l’Orphelinat Coste en
donnant sa propre maison pour héberger ces enfants en grande difficulté.
Cette maison a permis d'accueillir des enfants venus de toute la France, mais aussi
d'Inde, d'Arménie...
Le principe n'était pas de leur donner une éducation car ils en avaient déjà une, mais
de les nourrir et de leur donner la possibilité de construire leur avenir professionnel.
Certains d'entre eux ont réussi de longues études, sont devenus prothésistes dentaires,
d'autres ont rejoint de grandes écoles d’artisanat...Deux d'entre eux se sont mariés à 19
ans à l'Orphelinat Coste.
Pendant vingt ans, Monsieur Albert a pris en charge la gestion et le fonctionnement de
l’Orphelinat, il a redressé sa situation financière.
A cette époque, il y avait peu d’éducateurs spécialisés, c'était une profession rare dont
le salaire n’était pas conséquent, mais lui et sa femme, sont restés pendant ces vingt
années nourris, logés à l'orphelinat, certains qu'ils étaient de vouloir continuer à honorer
la mémoire du Général Coste.
Ils ont obtenu une subvention du Ministère de la Jeunesse et des Sports pour rénover les
immeubles incendiés et ces subventions ont permis d'installer plus de trente nouvelles
chambres pour les enfants.
Ils ont aussi sollicité une aide américaine qui octroyait des dons importants pour les
enfants. Ces américains ont mis en place une correspondance étroite pendant 10 ans
avec les enfants qu'ils parrainaient.
Après cette période, Monsieur et Madame Albert se sont rapprochés de Fos-sur-Mer.
Puis quand l'occasion s'est présentée, ils ont acheté un appartement au Grau-du-Roi.
Madame Albert voudrait retourner chez elle, à la mer, au Grau-du-Roi, elle nous précise
que le médecin lui recommande l’air marin.
Elle s’ennuie à la maison de retraite, n'a plus la même activité qu'auparavant, elle qui
aimait tant recevoir chez elle. Maintenant ils attendent la visite de leur fils et de leurs
petits enfants, ou des conversations au téléphone pour se rassurer et prendre des
nouvelles.
Chérifa et Emmanuelle
EHPAD Le Quai de la Fontaine
12 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Un mercredi avec Madame GranierTémoignage
Le mercredi, nous allons à l'EHPAD "La maison de santé protestante" à la
rencontre de Madame Josiane Granier, toujours souriante et très agréable .
Madame Granier est née le 23 avril 1931, d’une fratrie de deux frères et trois
sœurs. Née début 1900, sa mère était doyenne du village, quant à sa grand
mère, elle ne pouvait pas vivre seule, elle a " enterré cinq maris " !
Elle nous parle de son enfance avec ses frères et sœurs. C’était une fille sage et bien
élevée, comme ses frères et sœurs.
Son papa était originaire de Châteauneuf-du-Pape et sa maman de Fontaine- de-
Vaucluse.
Elle aimait l’école surtout le français et l’histoire, son institutrice était très gentille.
Elle s’y rendait à pied, jouait à la marelle et à la corde à sauter avec ses amies.
A l’école, les garçons et les filles étaient séparés : "L’école des filles était devant et celle
des garçons derrière.", nous dit-elle.
Madame Granier a obtenu le certificat d’études et ne l’a pas trouvé très difficile.
Originaire de Fontaine-de-Vaucluse, qu'elle nous décrit comme un très beau village et
où il y avait une usine de papier : ses parents et elle y avaient travaillé.
Elle comptait les feuilles de papier par cinq.
Josiane a donné sa première paye à sa maman qui était très touchée et lui a répondu :
"Cet argent, tu l’as gagné, c’est le tien !" C’est avec beaucoup d’émotion qu’elle nous
le raconte.
Elle a toujours aimé chanter particulièrement une chanson de Fontaine-de-Vaucluse, sa
maman disait : " Ma Josiane :...En ouvrant les yeux, elle est contente."
Josiane ne s’est jamais mariée car elle a souhaité s’occuper de ses parents, ce qu’elle
n’a jamais regretté. Pourtant, elle a eu une demande en mariage, le prétendant lui a
dit : "On fera bourse commune ! ". Elle l’a vite éconduit !
La souriante madame Granier
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 13
Le médecin venait souvent déjeuner chez ses parents.
Ses parents dansaient le tango et la valse aux bals du village, l’animateur disait au
micro : " Pépé Louis, Mamie Gabrielle en piste ! ".
Fontaine-de-Vaucluse est un village de six cents habitants, avec une très belle mairie,
des commerces et l’église Saint-Véran. Autrefois, il s’appelait Vaucluse, la vallée close
(Vallis Clausa), et a donné son nom au département jusqu’en 1946, où il porta le nom
de Fontaine-de-Vaucluse.
Le village est bâti autour de son exsurgence dans une vallée au pied des monts de
Vaucluse entre Somagne et Lagnes, à deux pas de L’isle-sur-la-Sorgue.
Une exsurgence est un siphon de 308 mètres de profondeur dont 283 mètres sous le
niveau de la mer.
Madame Granier nous raconte que toutes les nuits, tout le village était réveillé à quatre
heures du matin par la montée des eaux.
Madame Granier nous a permis de découvrir le très beau village de Fontaine-de
Vaucluse. Nous ne manquerons pas de nous rendre dans ce magnifique endroit à
l’occasion d'une visite.
Amina et Samia
L'exurgence
Carte postale de l'école de Fontaine-de-Vaucluse.
14 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Le P.A.S.A. des quaisReportage
En 2008, dans le cadre du plan Alzheimer, le Pôle d’Activités et de Soins
Adaptés (PASA) est créé.
Depuis juin 2012, un PASA est situé dans les locaux de La Maison de Santé
Protestante, près des quais de la Fontaine.
Il reçoit les personnes touchées par la maladie d’Alzheimer ou une pathologie
apparentée ayant des troubles du comportement modérés. Ces troubles sont évalués
par l’échelle neuropsychiatrique (NPIES) qui est remplie par le médecin ou la cadre de
santé et des soignants.
Les personnes qui ont accès au PASA doivent être volontaires à la participation : 14
résidents par jour à la fréquence de cinq jours par semaine et une file active de 20 à 30
résidents.
Les résidents sont accompagnés par une auxiliaire de vie et une aide soignante en
gérontologie. Un jour ½ par semaine, ils participent à des activités thérapeutiques avec
une ergothérapeute : activités de cuisine pour la dextérité par exemple, participation à
tout ce qui est créatif, sensoriel et artistique et à tout ce qui est cognitif.
Une journée est consacrée avec la psychomotricienne aux jeux d’adresse, à la
gymnastique douce et à tout ce qui touche l’équilibre.
Nous avons rencontré Allison, ex aide-soignante de l’Ehpad. Elle est assistante de soins
en gérontologie et a pu intégrer le PASA, elle a su créer différentes relations et des
liens. Elle nous parle de son métier elle nous dit combien elle aime les personnes dont
elle s’occupe depuis trois ans et qu’elle ne regrette pas sa reconversion.
Elle nous invite à découvrir le PASA : la salle d’activités qui fait également salle de repas
en commun avec l’accueil de jour, la salle de repos, le salon, deux toilettes avec
douche, la cuisine et l’espace Snoezelen : c’est un espace d’apaisement avec de la
lumière douce, des diffuseurs d’odeurs et des coussins lumineux, moelleux.
Les locaux du PASA sont très
agréables et décorés par des
travaux manuels confectionnés
par les personnes comme de
très belles poupées en chiffon,
un calendrier de l’Avent géant.
Les vitres sont peintes très
joliment avec des fleurs. A Noël,
les personnes prennent plaisir à
décorer les vitres. Les poupées de chiffons confectionnées avec Béatrix.
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 15
Cet espace est très convivial et très
reposant. Les horaires d’ouverture du
PASA sont de dix heures à seize heures
pour donner aux personnes âgées des
repères.
Dans la matinée, les personnes écoutent
la lecture du journal pour s’informer des
nouvelles et s’orienter dans l’espace temporel suivi d’un atelier thérapeutique.
A partir de midi, les résidents et l’équipe mettent la table et déjeunent puis viennent les
séance télévision (informations), les activités, puis le goûter.
Chaque jeudi, l’équipe organise un petit déjeuner avec cinq résidents qui pressent eux
même leur jus d’orange. Ils ont droit à des viennoiseries et du pain aux céréales pour
essayer de retrouver les odeurs .
Des activités communes sont organisées avec l’accueil de jour (loto, sorties au
restaurant..). Une fois par mois a lieu une activité médiation animal où une dame
intervient avec des animaux tels que cochons d’inde des chiens, des lapins géants....
Des ateliers cuisine donnent lieu à des séances et montage de photos. A l’occasion,
trois personnes se rendent au marché aux fleurs et chez Truffaut pour acheter des
plantes à rempoter avec les autres résidents pour agrémenter le jardin de l’Ehpad.
Deux fois par mois, le lundi et vendredi après midi, deux séances de cinéma sont
organisées, des reportages photos sur clef (voyage) avec la psychomotricienne.
Des rencontres intergénérationnelles ont lieu, lors de la galette des rois ou pendant le
mardi gras, avec des enfants de maternelle : les enfants chantent et les résidents leur
offrent le goûter.
L’année prochaine, une sortie en petit train de Nîmes est prévue et tous les deux mois
aura lieu un brunch.
Suite à un projet visant à augmenter la capacité d’accueil de l’accueil de jour, le PASA
devrait se rapprocher des services courant 2017.
Cela permettra également
de recevoir les résidents du
PASA dans de nouveaux
locaux pour une meilleure
prise en charge.
Nous avons perçu que les
personnes avaient l’air de
se sentir vraiment comme à
la maison.
Amina et SamiaFenêtre du PASA décorée par les résidents
Calendrier de l'Avent fait par les résidents.
16 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Accueil de jour : les jardins d'AloïsRencontre
Le rôle des centres de jour est d’aider à soutenir l’autonomie et la socialisation
des personnes accueillies, de favoriser leurs contacts sociaux.
Ils permettent de soulager les bénéficiaires et d’aider leurs familles.
Ce sont des relais entre le maintien à domicile et le placement en institution.
Les personnes les plus fragilisées ont un transport assuré pour s’y rendre.
Nous allons vous raconter le travail
d’un centre d’accueil de jour, les
Jardins d’Aloïs, qui se situe 900 rue Roger
Bertreux, à Nîmes.
Le 9 juin 2015, nous avons rencontré
Madame Patricia Floutier qui est l’infirmière
cadre de cette structure.
Elle nous a expliqué le concept que nous
avons trouvé vraiment intéressant.
Les jardins d’Aloïs ont été créés en mai 2013 par VIVADOM. C’est la
mairie qui a mis le terrain à sa disposition. C’est un des seuls
établissements dans le Gard à établir comme une priorité, le principe
de se sentir chez soi et de jouir d’un cadre de convivialité.
Ce centre accueille les personnes à partir de 60 ans, et plus,
atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. Le
diagnostic est porté par le médecin, un psychologue, le suivi
hospitalier .
La capacité d’accueil est de 15
personnes par jour, du lundi au
vendredi de 9h à 17h, hors jours féries
et week-end.
Les personnes accueillies sont
appelées les invités, "les hôtes".
L’équipe ("les intervenants") se
compose de 4 personnes (aide-
soignantes et aide-médico-
psychologique). Les intervenants ne portent pas de tenue spéciale (pas de blouse de
couleur, ni même de badge avec nom et fonction), elles sont toutes égales dans la
hiérarchie et n’ont pas d’approche médicale.
Le cadre est conçu comme une habitation particulière, il est composé d’une cuisine
équipée, d’une salle à manger, d’une salle de repos, d’une salle d'animation et d’une
salle de détente où les kinésithérapeutes et le personnel peuvent se retrouver avec les
personnes âgées pour faire un point de la situation et les dé-stresser par des massages.
Entrée de l'accueil de jour
Salon de l'accueil de jour
salon cuisine
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 17
Il y a un jardin où les personnes peuvent jardiner et où elles retrouvent parfois les enfants
de la crèche qui se situe juste à coté pour y faire des activités ensemble, pour retisser
du lien, faire travailler leur mémoire et consolider leur identité. Le personnel a la même
approche pour tous et beaucoup de polyvalence.
Les demandes d’admission peuvent se faire par téléphone pour le premier contact, par
courrier pour le dossier d’inscription. Avant l’inscription définitive, la famille et le futur
hôte prennent rendez-vous pour rencontrer le personnel et visiter les lieux.
Une aide APA ( Allocation Personnalisée à l’Autonomie ) peut être accordée selon les
ressources des personnes. Cette aide est financée par le Conseil Général à partir du
niveau 4 de la grille d’évaluation de la dépendance AGGIR. Le forfait varie selon les
niveaux de la grille.
Elles font aussi des marchés tels que
le marchés de Noël où elles ont
vendu leurs créations de cette
année pour environ 800 euros, et
cette somme à servi à leurs plaisirs
tels que restaurant, sorties.
Les personnes accueillies font des
activités manuelles et font aussi
comme à la maison, la vaisselle,
mettent la table, préparent des
gâteaux, sortent en promenade : cela leur permet de travailler les sens du toucher, de
l’odorat, de réactiver leurs connaissances et leurs souvenirs.
Les hôtes suivent l'animation selon leur plaisir et leurs envies. Cela leur permet de se
sentir revalorisés, encouragés, ils ont le sentiment qu’on a besoin d’eux, ils ressentent
l’entraide.
Parfois vient leur rendre visite une association bénévole de clownes qui aide les
personnes âgées à sortir de leur isolement, nous irons à leur rencontre dans le prochain
numéro de la revue.
Les structures d’accueil de jour permettent à des personnes vivant à domicile d’être
accueillies sur une courte
période (d’une demi-journée à
plusieurs jours par semaine).
Cela leur permet de se
retrouver dans un lieu calme et
convivial.
Elles nouent des liens, font des
activités, des promenades et
des sorties, ce qui stimule leur
mémoire.
...Les accueils de jour
soulagent les aidants.
Emmanuelle et Chérifa
Activités manuelles faites par les hôtes.
Le jour de notre visite, pleine activité :
le montage de colliers de perles !
18 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Les tickets de rationnementHistoire
Dès 1940, la désorganisation économique liée à la guerre et à l’envoi des
hommes sur le front entraine des pénuries croissantes.
La situation se dégrade après l’armistice du 22 juin 1940 avec l’occupation de la
moitié nord de la France.Les prélèvements allemands et le blocus mené par les
anglais gêne le commerce.
Dès le mois d’août 1940, des cartes de
rationnement et des tickets d’alimentation
sont distribués pour le fromage, le pain et la viande,
les vêtements et le charbon :
un droit d'acheter qui ne remplace aucunement la
monnaie.
Attribués par les mairies,
les tickets sont distribués
selon la composition des
familles, ils resteront en
usage jusqu‘en 1947.
En moyenne, les repas de cette période apportent
à peine 1200 à 1800 calories par jour. Ceux qui le
peuvent complètent grâce au marché noir. Mais
plus de la moitié des français connaissent la faim.
Avec ces tickets, un adulte peut acheter 275 grs de pain par jour, 350 grs de viande
avec os, 100 grs de matières grasses et 70 grs de fromage. Par mois, ils lui donnent droit
à 200 grs de riz, 500 grs de sucre, 250 grs de pâtes, tout ceci à condition que les produits
ne manquent pas.
les tickets sont
distribués selon la
composition des
familles
Tickets de rationnement pour le sucre
file d'attente devant une crèmerie
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 19
Pendant cette guerre, les français souffrent également du froid, d’autant que les hivers
sont rigoureux, surtout en 1940-1941. Les voitures fonctionnent au charbon de bois grâce
au gazogène, qui alimente le moteur.
Jusqu'à la fin de l’année 1943, les pauvres gens de la
capitale voient leurs repas améliorés grâce aux colis
envoyés par la famille en province,quand ils en ont,
mais en 1944, les communications entre la province et
Paris deviennent de plus en plus difficiles, ce qui a pour
effet de raréfier l’arrivée des colis.
Ce rationnement a duré officiellement jusqu’en 1952 pour les produits alimentaires.
Le 16 avril 1949, les produits laitiers sont en vente libre.
Le 30 novembre1949, suppression du haut commissariat au ravitaillement.
Le 5 décembre 1949, l’essence est de nouveau en vente libre.
Les femmes qu’elles soient de la ville ou de la campagne sont au cœur de cette
économie domestique. Elles faisaient la queue pendant des heures et des heures pour
obtenir leurs tickets, c’était toujours très long et il faisait très froid.
Aujourd’hui, nous n’avons pas de guerre. L’état propose des aides aux plus démunis. Je
ne pourrais pas vivre comme ces femmes et leurs enfants sans nourriture, dans un hiver
très froid. Les femmes de l’époque étaient très courageuses. C’était une vie très dure et
différente, une souffrance mentalement, physiquement.
Cherifa
Tickets de rationnemen pour les vêtements.
Elles faisaient la queue
pendant des heures et des
heures pour obtenir leurs
tickets
20 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
La robe du meilleur et du pireHistoire
Nous allons vous parler de mariage, car le mois de juin, c’est le mois où les
personnes se marient et s’unissent…pour le meilleur et pour le pire…
Nous avons fait des recherches sur les mariages
du temps de nos arrière-grand-mères jusqu'à aujourd’hui.
En 1920, nos arrière-grand-mères portaient des robes de mariées bien différentes de
celles d’aujourd’hui : de longues robes avec de la dentelle, de la broderie, des
matières fluides et légères, ornées de perles fantaisie, de coupe évasée. La tenue est
marquée par les accessoires : un « headband » (bandeau dans les cheveux) et aussi un
voile sur lequel sont ajoutées des plumes. La robe pouvait être bleue ou rose…
Eh oui, la robe des mariées n’a pas toujours été blanche !
Aujourd’hui encore, se marier en robe de couleur semble
choquant à certaines personnes et pourtant il fallut attendre le
XIXe siècle pour qu’apparaisse enfin cette fameuse robe
blanche traditionnelle, la robe d’un blanc éclatant.
Le rituel du mariage s’est répandu en France autour du XIe siècle. Quarante jours après
les fiançailles, les mariages ont lieu tôt le matin, alors que les fiancés sont à jeun. Ils se
déroulent en publics, le cortège se rend à l’église au son des flûtes et des tambours, le
prêtre de la paroisse l’accueille sous le porche.
Les cérémonies comprennent l’échange des voeux, la remise de l’anneau, la
bénédiction nuptiale donnée par un prêtre, puis la
messe.
« Mariage pluvieux, mariage heureux ». Et lorsqu’il
ne pleut pas, on asperge les jeunes mariés d’une
pluie de riz. C’est pour cette raison que l’on jette
encore des poignées de riz sur les jeunes couples
en signe de bonheur et de fécondité.
La plupart des familles avaient, à la campagne,
une cloche de verre épais où la mariée déposait
avec précaution, au lendemain de la noce, sa
couronne tressée de fleurs d’oranger.
En 1940 nos grand-mères se mariaient en tailleur
car durant la seconde guerre mondiale, il y avait
pénurie de tissus. Les femmes achetaient souvent
un tailleur qu’elles pouvaient ré-utiliser au
quotidien.
La robe des mariées
n'a pas toujours été
blanche.
Sir Oswald Ernald Mosley and Lady
Cynthia Blanche Curzon. Mai 1920.
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 21
À Drummondville, au Canada, le 14 juillet 1940, eut lieu
une véritable course au mariage. On a célébré ce
dimanche-là, à toute heure de la journée et de la
soirée, pas moins de 68 mariages dans les églises
catholiques de la ville. À un certain moment, plusieurs
couples étaient agenouillés à la balustrade, et les
célébrants furent tenus occupés jusqu'un peu avant
minuit.
Cet événement donna lieu à des incidents en tout
genre; les fleuristes ne purent répondre à la demande,
les chauffeurs de taxi étaient débordés. Le samedi soir,
les magasins et les bijouteries furent pris d'assaut, car
certains n'avaient pris leur décision que dans la
journée, certains marchands devaient même ouvrir le
dimanche. De son côté, la population y trouva une
distraction intéressante : les églises furent remplies
pendant toute la journée et dans la soirée, il y avait foule sur les lieux pour voir les
nouveaux mariés. Dans plusieurs cas, et cela se
comprend, les voyages de noces furent remis à plus
tard...
Dès la libération, les mariées des familles les plus
riches s’affichaient de nouveau en jolies robes longues.
Le mariage mythique des années 50 reste celui de Grâce Kelly avec le prince Rainier de
Monaco, ce qui marque le retour de la longue robe blanche. La couleur blanche est un
symbole de pudeur.
De nos jours même si la fantaisie est permise la
robe de mariée reste majoritairement dans les
tons blancs ou écrus.
Il y a aussi le mariage pour tous, qui n’existait pas
en 1940. Avec la loi du 18 mai 2013 sur le
mariage pour tous, la France est devenue le 9e
pays européen et le 14e pays au monde à
autoriser le mariage homosexuel. Cette loi a
ouvert de nouveaux droits pour le mariage,
l'adoption et la succession, au nom des principes
d’égalité et de partage des libertés. En 2014, les
mariages de couples de même sexe ont
représenté 4% du total des unions.
Pour notre génération les mariages sont devenus
très chers et très sophistiqués. Le budget a
totalement changé, il existe même des mariages
à thème, par exemple, la plage, les milles et une
nuits…
Samira et Leila
De nos jours, la robe de
mariée reste majoritairement
dans les tons blancs ou écrus.
Mariage début 1950.
Nous avons passé une après-midi à l'essayage de
robes de mariées spécialement pour la revue.
22 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Roulons en ville !Histoire
C'est le 28 juillet 1880 que les premiers tramways furent livrés à Nîmes.
Aujourd'hui, les travaux reprennent !
Avant la construction des lignes de tramways, d'autobus, ou de trambus, les
Nîmois n’avaient d’autres moyens de transport que le cheval, la marche à pied,
le vélo, et le train à vapeur pour les trajets les plus longs.
Jusqu’à la fin du XIX° siècle, les tramways à Nîmes seront
à traction hippomobile (chevaux). Ils parcouraient 6 kms
544. En 1898, la longueur totale sera portée à 12 kms 754
grâce à la traction électrique et à partir de 1910 elle
passera à 19 kms 370 (3 lignes).
Les premiers tramways étaient donc tirés par des
chevaux, ensuite les chevaux cédèrent la place à
l’électricité.
Vers 1910, la Compagnie générale des tramways
électriques fut mise en service. La fréquentation de
ces tramways était à cette époque très importante.
Ainsi pour l'année 1911, le nombre de voyageurs fut
de 3.263.093 usagers.
En 1920, il y eut aussi l’électrobus, qui était comme son
nom l'indique, alimenté par l’électricité.
C'est en 1947 que le remplacement des tramways
par les autobus fut envisagé pour des raisons
essentiellement financières.
Dés octobre1949, cinq premiers autobus furent mis
en service. Et en octobre 1951, quatre
supplémentaires.
En juillet 1959, sept nouveaux autobus mis en
circulation accélèrent la disparition des derniers
tramways existants.
Les premiers
tramways étaient
tirés par des chevaux
Autobus 1947
Premiers Tramways à traction
hippomobile
L'électrobus en 1920
Les Tramways en 1879, boulevard
Amiral Courbet.
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 23
Le 29 septembre 2012, la ville de Nîmes découvre le trambus qui a mis plusieurs mois, et
même plus d'une une année pour voir le jour.
Il a été conçu sur mesure, par et pour Nîmes
Métropole qui répond au souhait de réduire le trafic
automobile et de préserver l’environnement.
Avec ses voies rapides. le trambus apporte un service
de transport rapide, en 12 minutes, entre le Centre et les Arènes.
Il a une capacité de 135 places dont 29 assises, avec des caméras et des tickets en
forme de carte cartonnée magnétique.
Cette première ligne T1 permet une liaison entre la sortie d’autoroute Nîmes
Caissargues, et le centre-ville.
Il y a plus de facilité à stationner parce qu'à côté de la sortie de l’autoroute, il y a un
très grand parking.
Beaucoup d’usagers exploitent ce moyen de transport, ils profitent d'un passage toutes
les 5 à 8 minutes, du Lundi au Mercredi de 5h20 à 0h40, du Jeudi au Samedi de 5h20 à
0h40 et le Dimanche de 7h à 22h..
.
Emmanuelle
Le Trambus en face des Arènes en Juin 2015.
Le trambus apporte un
service de transport rapide
entre le Centre et les
Arènes en 12 minutes
avec ses voies rapides.
24 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
L’habitat participatifActualité
Vous cherchez un nouveau mode de vie ?
Vous ne pouvez plus vivre seul ?
Vous cherchez la cohésion sociale ?
Nous avons trouvé la solution pour vous : l’habitat participatif…
Nous pensons que le retour à la cohésion sociale est indispensable,
l'intergénération doit faire partie de notre quotidien.
Ouvert à tous et possible pour tous, l’habitat participatif permet à la population de
créer un projet de vie en commun.
Plusieurs groupes de personnes désirent recréer de la cohésion sociale, ces personnes
se rassemblent selon un même état d’esprit et un même idéal.
Leurs projets mettent en commun une manière de vivre ensemble, ils répondent aux
désirs et aux besoins de chacun.
Ce nouveau concept se développe beaucoup, il existe déjà au Canada, en Belgique,
en Suisse, en Allemagne, et ici, en France nous comptons déjà 150 projets, réalisés ou
en cours de l'être.
En rouge les projets
En orange les lieux de renseignements
Voici quelques adresses
autour du Gard
Habiter La Friche 13000 Marseille
Habitat Participatif de Croix Haute
30170 Saint-Hippolyte-du-Fort
Oasis de Lentiourel
12400 Saint-Affrique
Projet de Ramonville -Saint Agne (Près de Toulouse)
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 25
Mais le projet dont nous vous parlons aujourd’hui se situe en
Allemagne.
Le concept est un habitat intergénérationnel, le
but étant de restaurer le lien entre les
générations : un tiers parents-enfants, un tiers
45-60 ans et un tiers pour les plus de 60 ans.
Le bien vivre pour bien vieillir...
Les générations s’entraident, s’échangent
des services.
Les plus âgés s’occupent des plus jeunes et
vice versa. Les personnes âgées se sentent
stimulées par la présence des nouvelles
générations, elles profitent de cette jeunesse
environnante comme d'un moyen efficace, d'une alternative
à la maison de retraite qui favorise au mieux leur maintien à domicile.
Comment s’y prendre pour créer ou vivre
dans un habitat participatif ?
Il faut avoir un concept et créer un
groupe.
L’obligation principale est la
communication et l’écoute.
Le projet doit être pensé et réalisé
ensemble par et pour tous.
Chacun doit définir ses désirs, ses envies,
ses besoins, ses exigences, son espace
personnel, son budget, et penser aux
espaces qui seront communs, après quoi
tout le monde rassemble ses idées et
recrée une idée commune.
Une fois le projet conçu il faut le soumettre à des professionnels, et après sa validation
le chantier peut démarrer.
Amina et Marine
Où peut-on se renseigner ?
Sur le site internet www.habitatparticipatif.net
ou sur le site www.habitatparticipatif-paca.net
mais aussi aux rencontres nationales de l’habitat participatif du 9 au 11 juillet 2015
Regain - Coordination HPP PACA
16 Avenue des Chartreux 13000 MARSEILLE
26 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
La Maison des AdosRencontre
Nous avons pris rendez-vous à la maison des Ados pour faire un article sur l’association,
nous avons eu le plaisir de rencontrer Monsieur Yves Robert.
Monsieur Yves Robert est
infirmier, il travaille au CHU
de Nîmes et à la maison des
Ados(MDA), 2 jours CHU et 3 jours
à la maison des ados.
Il nous a fait visiter l’association et
parlé du fonctionnement de la
structure.
Nous avons choisi cette
association car dans notre futur
métier d’assistante de vie, nous
pouvons être amenées à travailler
avec les enfants pour relayer les
parents. Qu’est ce que c’est la
MDA ?
La MDA est un espace d’accueil
anonyme et gratuit destiné aux
jeunes de 11 à 21 ans, à leurs
parents ainsi qu’aux professionnels
du domaine de l’adolescence.
L’association est composée de
deux salariés, Monsieur Rigoulot, le directeur et la secrétaire. La MDA à été ouverte en
2010, elle se situe au 34 ter rue Florian 30900 Nîmes. C’est ouvert du lundi au vendredi
avec ou sans rendez-vous de 10h à 19h.
La MDA est animée par différents professionnels : éducateurs spécialisés, infirmiers,
psychologues, avocats…intervenant au bénéfice des adolescents en quête de
réponses, d’écoute, de soutien. Ces professionnels proposent également un espace
pour les parents confrontés à une situation délicate avec leur adolescent.
L’association reçoit en moyenne huit adolescents par jour accompagnés de leurs
parents ou parfois seuls sur les conseils d'un enseignant ou d'une infimière scolaire. Le
premier rôle de la Maison des Adolescents est de pouvoir accueillir à tout moment les
jeunes et leur entourage relationnel.
Elle est l'interlocuteur de tous les acteurs professionnels autour des adolescents.
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 27
La MDA est un lieu où la parole se libère
afin d’être entendue sans a priori ni
tabou. On y parle de soi, de sa famille,
de ses amis, de ses difficultés, de ses
projets, de sa scolarité, de sa santé
physique, ou de toute autre question qui
préoccupe dans le quotidien.
Elle propose enfin aux professionnels un
accès à différentes ressources et
formations.
Les cas qui ressortent le plus sont les
troubles de comportements, les
dépressions, l’anorexie, la drogue, les
difficultés éducatives et les problèmes
d’autorité.
Un espace très convivial et gai où les adolescents peuvent parler de tous leurs
problèmes, « vider leur sac » afin de pouvoir trouver une solution ensemble.
De plus, il existe des activités pour les jeunes : danse hip-hop, peinture, argile.
Nous trouvons cela « génial ! » car les éducateurs restent en contact avec certains qui
ont réussi à remonter la pente. Nous ne connaissions pas la Maison Des Ados, cela nous
a vraiment intéressées car cette association aide beaucoup les jeunes en difficulté
quelque soit le cas. Nous avons parlé à notre entourage de cette association qu’ils ne
connaissaient pas du tout.
Leila.T et Patricia
Comparaison mensuelle des fréquentations
Consultations des ados
28 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Le CidffRencontre
Le Cidff accueille les personnes confrontées à la violence congugale :
"En parler, c’est déjà agir. "
La violence conjugale est inacceptable, c’est un délit sanctionné par la loi. Les
victimes ne sont pas responsables de ce qu'elles subissent. La loi les protège.
Contactez le CIDFF :
un lieu d'écoute, d'information, d'orientation et d'accompagnement.
Mardi 9 juin 2015 : Nadia et Tiffany ont rendez-vous avec Madame Béatrice Bertrand, au
CIDFF, au Centre National d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles.
Madame Bertrand est une personne sympathique, souriante et dynamique. Elle aime
son métier, et en parle avec passion.
Le Cidff du Gard est en place sur notre département depuis avril 2004. Il peut proposer
un accompagnement gratuit et confidentiel de longue durée dans toutes les
démarches, qu'elles soient d’ordre psychologique, social, professionnel ou juridique, il
aide à prendre les bonnes décisions.
Cette association fait aussi de la prévention. Elle se rend dans les lycées auprès des
jeunes car la maltraitance dans le Gard est supérieure au niveau national qui est déjà
énorme. Les statistiques sont alarmantes: tous les trois jours une femme décède sous les
coups de leur compagnon (146 décès en 2013) et peu de femmes connaissent leurs
droits en tant que femme, en tant que compagne, en tant que mère.
En effet il s'agit d'un sujet resté longtemps tabou. Il y a 10 ou15 ans on en parlait très
peu. Grâce au travail des associations, à leurs campagnes d'information, les choses ont
évolué, des équipes pluridisiciplinaires se sont constituées, des professionnels se sont
spécialisés dans la prise en charge des victimes, ils dispensent écoute, informations sur
la loi et sur les droits, soutien psychologique et aide pratique dans la recherche d’un
hébergement.
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 29
L'essentiel est d'abord de briser le silence, celui de la société mais aussi celui des
victimes (certaines femmes mettent 10 ou 20 ans à parler). Les femmes acceptent
davantage la violence pour elles-mêmes que pour leurs enfants, dans ce cas elles
agissent plus vite et en parlent.
Il existe, à destination du public, un référentiel qui décrit des situations de violence et
leur engrenage. Par exemple: " Il garde mes papiers, il m’a retiré ma carte de séjour ....
Je travaille mais c’est lui qui détient mon carnet de chèques et ma carte bancaire
....Quand j’entends la porte de la maison s’ouvrir, je me demande ce qui va se passer
ce soir... Il m'agresse, puis promet de ne plus recommencer et de changer... "
Si une femme se reconnait dans ces exemples, des situations auxquelles elle est
confrontée, c'est qu'elle est victime de violence. 95 % des victimes sont des femmes,
mais il existe aussi des hommes battus et pour eux, il est encore plus difficile de parler.
Une victime de violences conjugales
peut :
- au moment des faits, appeler le 17
Police-Gendarmerie et si besoin le Samu
- faire établir un certificat médical
- quitter le domicile conjugal en
emmenant ses enfants, le cas échéant.
- porter plainte.
Et dans tous les cas, appeler le 3919 :
c'est anonyme et gratuit.
Si elle porte plainte, elle bénéficie par
mesure de protection, d'un
accompagnement en taxi du poste de
police jusqu'au lieu où elle sera
hébergée. Si ce jour tombe un vendredi
la personne dormira à l’hôtel jusqu'au
lundi matin.
Le CIDFF de Nîmes est situé 20, rue de Verdun
Téléphone: 04 66 38 10 70
Horaires : le lundi de 13h30 à 17h30, du mardi au jeudi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à
17h30 et le vendredi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à17h30
site internet: www.cidff30.fr
Participation de Tiffany et Nadia
Campagne d'affiche de l'APAV, association
portugaise d'aide aux victimes (Agence JWT-2005 )
30 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Les marraines de guerreHistoire
Qui ne connaît pas les marraines de guerre ?
Durant la première guerre mondiale, ce terme désigne les femmes ou les jeunes
filles qui entretiennent des correspondances avec des soldats partis au front.
Afin de soutenir les soldats moralement, psychologiquement, voire affectivement,
les marraines pouvaient envoyer des colis et des mandats quand le moral des
soldats était gravement atteint ce qui leur permettaient de
tenir et de donner un sens à leur effort.
Vu la fixité des fronts, l’enlisement de la guerre dans la boue
des tranchées (de 1914 à 1918), l'isolement des régions
envahies, ils étaient coupés de toutes nouvelles de leur
famille.
La première association à voir le jour, est "la Famille du Soldat" fondée en janvier 1915
par les demoiselles Lens et Visme, parrainée par des personnalités de l’aristocratie et de
la grande bourgeoisie catholique et conservatrice. Il s’agissait d’un devoir patriotique à
caractère familial.
Une relation sentimentale qui n’était pas prévue au départ entre jeunes hommes et
jeunes femmes, s'amorçait parfois. Des rencontres eurent lieu lors des permissions ainsi
que des mariages. La marraine de guerre fut alors ressentie comme un péril social
scandaleux. ( La Vie Parisienne la traite d’agence de prostitution. )
L’armée n’apprécie pas l'initiative du marrainage. Elle redoute que des espions se
glissent dans la peau des correspondantes pour connaître les déplacements des
troupes, le moral des soldats, les préparatifs en cours et d’autres indications utiles à
l’ennemi.
Des rencontres ont
eu lieu lors des
permissions ainsi
que des mariages....
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 31
Le 18 mai 1915 le ministre de la guerre Alexandre Millerand écrit au ministre de l’intérieur
pour lui demander de surveiller les postes restantes. Après accord du ministre des PTT, les
correspondances adressées sous chiffre ou initiales ne
sont plus distribuées mais jetées. La Tribune de Paris mène
une campagne contre l'entreprise lui reprochant d’être
un relais du proxénétisme et de l’espionnage allemand.
Les marraines de guerre maintenaient pourtant l’espoir
de vivre un jour de meilleurs moments. Les journaux
parisiens prirent aussi des initiatives devant l'afflux des lettres de soldats qui réclamaient
affection et nouvelles de l’arrière.
Toutes ces marraines ont joué un grand rôle dans la survie des soldats. Les lettres leur
permettaient de s’évader par la pensée de l’enfer de la guerre.
Des amitiés éphémères ou des durables histoires d’amour sont nées de ces
correspondances, certaines se sont scellées par des mariages.
Peut-être que dans votre famille, votre grand- mère et votre grand- père se sont connus
de cette façon !...
Samia et Tiffany
Les marraines de guerre
maintiennent l’espoir de
vivre un jour des meilleurs
moments.
Pas de téléphones, pas de mails, pas de SMS, mais des cartes postales.
32 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Edith PiafBiographie
Edith Piaf nous a tous marqué, cela fait déjà trois générations que nous
entendons parler d’elle. Nous avons tous entendu ses chansons au moins une
fois dans notre vie :
" Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer,
et la terre peut bien s'écrouler,
peu m'importe si tu m'aimes... "
Un corps chétif, des mains crispées, une robe noire et une croix pour pendentif :
Edith Giovanna Gassion, la môme Piaf, est née le 19 décembre 1915 à Paris.
Sa mère, Line, trop pauvre pour l’élever, la confie à sa grand-mère
maternelle Emma Saïd ben Mohamed qui habite rue Rebeval à
Paris. Cette grand-mère ne se serait pas occupée d’elle, laissant la
petite fille dans la saleté, ignorant l’eau et l’hygiène. Ses biberons se
seraient faits au vin rouge. Edith resta 18 mois dans cette pauvre
demeure.
Son père, soucieux du bien-être de sa fille prit la décison de la
protéger et la confie à sa grand-mère paternelle, patronne d’une
maison close à Bernay en Normandie. Edith est choyée par les filles,
elle mange à sa faim pour la première fois, porte de jolies robes.
A la fin de la guerre, Edith et son père reprennent la vie d'artistes de rue, indépendants
mais misérables. C'est en chantant des airs populaires dans la rue avec son père
qu'Édith révèle son talent et sa voix d'exception. Selon la légende, elle l'accompagne
en chantant la Marseillaise, la seule chanson qu'elle connaisse.
En 1930, elle quitte son père et chante en duo dans la rue avec Simone Berteaut,
"Momone", qui deviendra son amie, son alter ego. C'est Leplée, qui devient son mentor
et son père adoptif et qui, en l'engageant dans son cabaret, lui choisit comme nom
d'artiste « la môme Piaf » en raison de sa silhouette gracile et de sa petite taille (1,47 m)
héritée de son père.
En mars 1937, Édith entame sa carrière de music-hall à l'ABC où elle devient
immédiatement une immense vedette de la chanson française, aimée du public et ses
chansons sont diffusées à la radio.
Elle rencontre Yves Montand, qu’elle rend célèbre, les Compagnons de la Chanson, et
alors qu'elle est en tournée triomphale à New York, elle vit la grande histoire d'amour de
sa vie avec le boxeur champion du monde Marcel Cerdan. Un amour interdit puisque
Cerdan est marié et père de quatre enfants quand il fait connaissance d’Edith.
Pendant presque deux ans, la passion les consumera mais Cerdan meurt dans un
accident d'avion laissant Piaf inconsolable.
En 1951, le jeune auteur-compositeur-interprète Charles Aznavour devient son homme à
tout faire : secrétaire, chauffeur et confident. Il lui écrit des chansons.
Edith enfant
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 33
En1952, Edith épouse le chanteur français Jacques Pills à New York. Son témoin est
l'actrice Marlène Dietrich qui a choisi sa robe de mariée. L'événement est couvert par
plus de soixante magazines.
Le 9 octobre 1962, âgée de 46 ans, épuisée et malade, elle épouse Théo Sarapo un
jeune chanteur âgé de 26 ans. Ils chantent en duo "À quoi ça sert l'amour ?". Edith Piaf
meurt le 10 octobre 1963, à l'âge de 48 ans, d'une rupture d'anévrisme due à une
insuffisance hépatique. Elle était usée par les excès, l'alcool, la morphine, la polyarthrite
rhumatoïde et les souffrances de toute une vie.
La vie d’Edith Piaf fut intense, le destin la rattrapant entre deux brefs instants de
bonheur. La môme n’aura jamais su guérir de ses blessures d’enfant.
Elle dédia sa vie au public, avec lequel elle eut la relation la plus fidèle et la plus
sincère. Elle connut une renommée internationale malgré une fin de carrière rendue
difficile par ses graves problèmes de santé.
Soixante ans après, de génération en génération, ses chansons sont toujours célèbres et
restent ancrées dans nos mémoires.
Bonheurs fugaces et peines immenses ont jalonné son parcours. Ses sentiments ont
nourri ses chansons, " La vie en rose ", " Milord ", " l'hymne à l’amour ", " La foule ", " Mon
manège à moi ", ou encore "Je ne regrette rien ".
Elle avait le mal de vivre. Avec tant de malheurs, sans jamais abandonner, elle nous
donne une grande leçon de courage et d’amour. Courage et volonté, elle restera
marquée dans nos mémoires. Ses chansons sont tristes et joyeuses à la fois.
J'ai choisi de vous parler d'Edith Piaf car les personnes que nous rencontrons et avec
lesquelles nous écrivons des témoignages seront heureuses de lire cet article sur une
chanteuse de leurs 20 ans.
Nadia
34 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Le lilasPortrait
Au printemps, je regorge d’énergie et je fleuris les jardins de mille couleurs. Je
m’appelle Chérifa et je suis née à Oran. À 3 ans, je suis arrivée avec mes
parents, en France, à Roubaix.
Nous habitions près d’une grande usine de chocolat qui s’appelait « Bouquet Dore ».
Un nuage de vapeur sortait de la cheminée qui sentait bon l’odeur sucrée du chocolat.
Mes meilleurs souvenirs d’écolière, ce sont les jours de Carnaval où
nous sortions avec la maîtresse pour assister aux défilés des chars,
des grosses têtes, des majorettes et des traditionnels Gilles venus de
Binche en Belgique.
« Le costume de Gille est constitué d’une blouse et d’un pantalon en
jute ornés de 150 motifs (étoiles, lions et couronnes) en feutrine noire, jaune et rouge.
Lors de l’habillage du Gille, la blouse est « bourrée » de paille à l’avant et à l’arrière,
ornée d’un grelot.
A la taille, il porte une ceinture de laine rouge et jaune, montée sur de la toile, appelée
« apertintaille » et composée de clochettes de cuivre.
Une collerette (ou pèlerine), constituée de rubans plissés, de dentelles ou de franges
dorées s’attache autour du cou par-dessus les bosses.
Aux pieds, le Gille porte des sabots de bois. »
(www.carnavaldebinche.be)
...en feutrine
noire,
jaune
et rouge.
les Gille à Roubaix
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 31
J’avais 14 ans, mon père avait fini son contrat de travail : nous sommes retournés en
Algérie.
A Oran, j’ai continué mes études dans un collège francophone car j’avais des
difficultés avec ma langue maternelle.
Un jour, avec une amie, alors que nous nous promenions
dans le centre ville nous nous sommes arrêtées devant la
vitrine magnifique d’un magasin qui vendait du cristal.
J’ai dit à mon amie : « J’aimerais beaucoup travailler dans
ce magasin. »
Le propriétaire qui était sur le pas de la porte me répondit : « Venez demain, on fera le
point. »
Le lendemain, à ma grande surprise, je trouvais plusieurs candidates qui attendaient
leur tour pour rencontrer mon futur employeur.
Je laissai éclater ma joie : j’avais décroché mon premier emploi !!!
Je me trouvais dans la grotte d’Ali Baba : il y avait des verres rouges, dorés, verts,
bleus, des bibelots, des services en porcelaine avec des fils dorés !
En vendant, j’ai appris à communiquer avec les gens, agréables ou pas, en leur
expliquant l’origine de tous ces produits.
Il fallait de la résistance physique et de la patience pour exercer cet emploi, un peu
comme aujourd’hui pour le métier d’assistante de vie.
Quelques années plus tard, j’étais de retour en France, avec ma famille, à Montpellier
puis à Nîmes.
J’ai effectué de nombreux allers-retours entre la France et l’Algérie, pour m’occuper
de ma grand-mère très malade. Je faisais les courses, je l’accompagnais au hammam
en compagnie de ma tante. Je l’ai aidée jusqu’à la fin de sa vie.
J’ai dû faire preuve de patience et j’ai commencé à comprendre quelles qualités
étaient nécessaires pour assister une personne dépendante.
J’avais découvert avec ma grand-mère un goût pour aider les personnes fragiles.
J’ai pu apporter un soutien à la mère âgée d’une amie, atteinte de la maladie
d’Alzheimer.
Très malade, elle aimait sortir dans le jardin : elle observait les fleurs, les oiseaux.
Nous lui ramassions des roses que je mettais dans un vase sur la table : elle souriait.
Aujourd’hui, je prends beaucoup
de plaisir, comme bénévole, à
encadrer les enfants pendant les
sorties scolaires.
J’ai décidé d’en faire mon
métier et d’entamer un parcours
professionnel pour me qualifier,
acquérir de l’expérience.
L’association Mémoires Vives
m’offre l’opportunité de réaliser
ce projet.
Chérifa
Je me trouvais dans
la grotte d’Ali Baba !
36 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Quoi de neuf ?News du chantier
Depuis le dernier numéro, beaucoup de choses se sont passées à Mémoires
Vives. Voici le déroulement de ces derniers mois.
L'association nous a bien expliqué le programme de l’année : nous sommes là pour
recueillir des témoignages auprès des personnes âgées en maison de retraite et
pour les écrire dans la revue.
Durant les premières semaines nous avons donc appris à nous présenter :
aussi bien auprès des personnes que nous allions interviewer que pour une demande de
stage. Parler de soi et faire nos CV.
Nous avons beaucoup appris sur les personnes âgées, sur l'Histoire, l'époque de leur
jeunesse, la seconde guerre mondiale...Des choses indispensables à savoir pour nos
rencontres.
Nous avons aussi abordé le rôle de l’Assistante de Vie Aux Familles (ADVF) car nous
suivons cette année, parallèlement au chantier, la formation au Titre d'ADVF avec le
centre de formation CEAS, à la maison diocésaine à Nîmes.
Dans notre programme, nous suivrons trois modules :
« Accompagner les personnes âgées dépendantes dans les actes essentiels du
quotidien »,
« Accompagner les personnes dans les taches domestiques à leur domicile »,
« Relayer les parents dans la prise en charge de leurs enfants à leur domicile ».
Après les connaissances acquises durant chaque module, nous passons un examen,
une mise en situation de 30 minutes et au final nous passerons le 17 Décembre 2015, le
Titre d’assistante de Vie Aux Familles.
Plusieurs formateurs et formatrices nous font des cours très enrichissants sur la
communication, les pathologies ( comme Alzheimer, Parkinson, DMLA ), l’alimentation,
la maltraitance, la fin de vie, la gestion des conflits, la gestion administrative...
Puis nous avons approfondi
l’ergonomie pendant 3 jours sur les
gestes et les comportements à
adapter en fonction des patients et
prévenir les risques liées aux
problèmes de dos.
Nous avons vu les transferts (du lit au
fauteuil, d’une chaise au fauteuil
roulant) et le lever de la personne.
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 37
Nous avons eu deux jours de formation afin de passer le certificat de compétences de
citoyen de sécurité civile : le premier jour nous avons appris les gestes et
comportements à adapter en cas d’urgence selon plusieurs cas (chute, malaise,
étouffement, arrêt cardiaque…) et le deuxième jour nous avons passé l’examen, et
l’avons toute réussi !
Nous avons déjà réalisé le stage en maison de retraite pour valider le premier module.
Le stage a été très bénéfique pour découvrir le milieu du travail dans ce secteur.
Pendant notre stage, nous devions toutes choisir un acte à accomplir (Habillage,
déshabillage, prise de repas, aide à la toilette ou utilisation d'un lève-personne.) auprès
d’une personne et le décrire pour établir le dossier DSPP (Dossier de synthèse de la
Pratique Professionnelle ), dossier qui rentre en ligne pour l'examen du module.
Nous avons passé l’examen, une mise en situation de 30 minutes devant un jury, puis 15
minutes d’entretien pendant lequel nous devions savoir répondre à des questions de
cours. Là aussi, nous avons toutes réussi l’examen !!
Maintenant, nous devons nous consacrer à la recherche du deuxième stage, en
association d'aide à domicile cette fois, certaines d’entre nous ont déjà trouvé et
d’autres recherchent encore.
A Mémoires vives, nous continuons notre activité d’enquêtrice auprès des personnes
âgées en maison de retraite. Nous travaillons en deux groupes le premier visite l’EHPAD «
les Opalines » le lundi après- midi et le second l’EHPAD « la maison protestante » le
mercredi après midi. Les personnes ont accepté de nous recevoir pour nous associer à
un moment de leur vie.
Nous essayons de gérer nos émotions afin de ne pas déstabiliser et stresser les
personnes. Nous rencontrons, par exemple, une centenaire dynamique, agréable qui
nous livre une partie de sa vie. Au cours de l’interview, nous sentons que des passages
de son vécu l’affectent. Dans ces moments-là, nous laissons la résidente se remettre de
ses émotions en basculant sur un autre sujet.
Poser des questions aux personnes âgées n’est pas toujours facile : il y a des contraintes
comme savoir poser les bonnes questions au bon moment sans les mettre en position de
stress ou de peur.
Aujourd’hui, nous vérifions l’importance et le soutien moral que nos visites leur procurent.
Le 24 juin Lilly, l’animatrice des Opalines, nous propose de nous joindre à la fête « la
Guinguette » organisée pour les résidents et leur famille. Nous nous sommes tournées
vers les plus isolés en les faisant participer aux danses et aux chants : joie et sourires.
Emmanuelle et Samira.
38 - Mémoires Vives - Avril Mai Juin 2015
Le monde en bref...!Dernières nouvelles
Dégénérésence maculaire liée à l'âge : DMLA. Un grand nombre de personnes âgées sont porteuses d’une DMLA. Ils ressentent un ou
plusieurs symptômes : une chute brutale de la vision, une tache (scotome) au centre de
la vision, un ternissement des couleurs, une sensation de moindre luminosité, une
impression de brouillard ou de flou, une ondulation des lignes droites, la sensation de
lettres manquantes dans un texte ou des difficultés à percevoir les détails. La
dégenerésence maculaire liée à l'âge (DMLA) peut aussi toucher les jeunes seniors, peu
de gens connaissent la DMLA et savent qu’à partir de 55 ans, il faut consulter un
ophtalmologues.
La DMLA peut évoluer en plusieurs mois ou plusieurs années sans signe apparent.
Des solutions existent permettent de ralentir au mieux la progression de la maladie.
Il est important de traiter les patients atteints de cette pathologie dans les dix jours qui
suivent l’apparition de la DMLA avant que la rétine ne soit touchée.
Pour ce faire, consulter le site www.journees-dmla.fr
Vacances seniors. L’agence nationale pour les chèques vacances ANCV a mis en place en 2007 une
aide au départ en vacances pour les seniors qui n’ont pas les moyens financiers de
partir (ainsi que pour leurs aidants, conjoint, ou les moins de 18 ans sans condition de
parentalité ainsi que pour les résidents en EHPAD.) Actuellement 154 destinations sont
proposées pour des séjours de 5 à 8 jours à des tarifs réduits.
Seniors vacances propose des séjours en groupe ou individuels à des prix abordables
hors juillet et août. Les bénéficiaires peuvent avoir une aide financière suivant
conditions. : Ils doivent avoir au moins 72 ans et vivre en France. Les tarifs très
abordables : 325 € pour 5 jours par personne, 389 € pour 8 jours par personne.
Avec le choix de pouvoir aller à la mer ou à la montagne ou à la campagne. La moitié
du montant des séjours est pris en charge par l’ANCV pour les retraités de plus de 60
ans.
Samia et Amina
Quelques résidents de l'EHPAD, la Maison de Santé Protestante au bord de la mer.
Mémoires Vives -Avril Mai Juin 2015- 39
les aventures de Madame Léontine Feuilleton
Résumé de l'épisode précédent : James et Julie sont amoureux. Julie a offert un
joli bouquet de fleurs à Madame Léontine et cette dernière l'a refusé...
Madame Léontine s’imagine que James va partir avec sa petite
amie Julie, c’est pour cela qu’elle est un peu triste, et qu'elle a
refusé le bouquet : elle a peur de se retrouver seule, elle s’est attachée à
James.
Elle décide d’en parler avec Missa qui ne va pas tarder à arriver …
- Comment ça va aujourd’hui ? », demande Missa.
- Bonjour Missa, oh je n’ai pas trop le moral ! ».
- Ah bon ! Qu’est ce qui vous arrive ? », s'inquiète Missa.
- J’ai très mal dormi. »
- Eh oui, j’ai bien vu hier quand vous avez refusé le bouquet de Julie que vous aviez l’air
contrariée, je me trompe ? Mais pourquoi l’avoir refusé ce joli bouquet ? ».
- James n’est pas rentré je me suis inquiétée toute la nuit, il n’y avait
personne pour me faire ma tisane alors que d’habitude, James me la
prépare et on s’assoit sur le canapé pour discuter un peu de tout. Voilà
pourquoi j’ai refusé le bouquet de Julie, je savais très bien qu’elle allait
éloigner James de moi ! Je l’ai sentie venir, la maligne ! »
- Oh, mais je vois que vous êtes en colère ! C’est vrai que James aurait pu
vous prévenir qu’il ne rentrerait pas. Mais vous savez, Julie est une fille très
gentille. », essaie d'adoucir Missa.
Soudain la porte d’entrée s’ouvre, c'est James…
- Bonjour Missa, Bonjour Madame Léontine, comment ça va ? Ca n’a pas l’air d’aller ? Désolé
je ne vous ai pas prévenue que je dormais chez mon ami Pierre car je n’avais plus de batterie
de téléphone. », explique James.
Madame Léontine : « Pierre ou Julie ? Pff ! Après tout, je m’en fiche ! »
Missa décide de préparer le repas pour laisser Madame Léontine et
James discuter car elle voit que Madame Léontine commence à
s’emballer.
- Oui je me suis inquiétée, c’est normal ! En plus de ça, je n’ai pas eu ma
tisane alors que d’habitude on discute tous les soirs. Et non, j’ai rien
contre Julie, j’ai juste peur que vous me laissiez toute seule, que vous ne
pensiez plus à moi, que vous partiez avec elle…»
- Justement je voulais vous parler à ce sujet… », l'arrête-t-il.
Madame Léontine surprise reste bouche bée: « Ah bon, vous voulez déjà me laisser ? Oh ! J’en
étais sure, ça y est, elle vous a déjà tourné la tête ! »
James se met à rire : « Mais non ! Ce n’est pas du tout ça. J’ai une demande à vous faire.
Accepteriez-vous que Julie et moi, nous venions tous les deux nous installer avec vous ? Ca
vous ferait plaisir ? "
Comment va réagir Madame Léontine à cette proposition ?
La suite ………dans le prochain épisode…!
Samira et LeïlaT
Mémoires Vives est cofinancé par l'Union Européenne.
L'Europe s'engage en Languedoc-Roussillon avec le Fonds social européen.