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  • 7/25/2019 Michaud Hume

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    Revue Philosophique de Louvain

    Yves Michaud, Hume et la fin de la philosophie Olivier Perru

    Citer ce document Cite this document :

    Perru Olivier. Yves Michaud, Hume et la fin de la philosophie . In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrime srie, tome 99,

    n2, 2001. pp. 306-312 ;

    http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2001_num_99_2_7359_t1_0306_0000_2

    Document gnr le 25/05/2016

    http://www.persee.fr/collection/phlouhttp://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2001_num_99_2_7359_t1_0306_0000_2http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2001_num_99_2_7359_t1_0306_0000_2http://www.persee.fr/author/auteur_phlou_56http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2001_num_99_2_7359_t1_0306_0000_2http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2001_num_99_2_7359_t1_0306_0000_2http://www.persee.fr/author/auteur_phlou_56http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2001_num_99_2_7359_t1_0306_0000_2http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2001_num_99_2_7359_t1_0306_0000_2http://www.persee.fr/collection/phlouhttp://www.persee.fr/
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    produire unesquencede principesabstraits: ceux-cinaissentdeproblmes rsoudreou d'idesoffertes mmele rel, demandant trepenses.

    Enfin, si l'on veut biennous autorisercette ouverture, onne croirapas,aprsavoirrefermcet exposstrictementhistorique,avoiratteint la mtaphysiquede saint Thomas.Autreest le travail de l'historien,autre celuidu philosophe.Il faudraencore,devantun tel livre, seposerla questionhermneutiquedcisive:quelest le sensd'avoirreconstruitle concept mtaphysiquede saintThomas?En scrutant la seulelettre, legramme, rend-onjustice l'inexprim,au germinalchezl'Aquinate?Enngligeanttout fait d'interrogercette mtaphysiquethomiste partirdes questions contemporaines,et plus globalementdes avancesde lapensedepuisle xmesicle,on restaureune picede musedonnevoir des esthtesou des esprits cultivs.Bienvidemment,le rleattribuau mdivisteest de rendreobjectivement l'tatd'unepenseduMoyenAge:maiscette objectivitse limite-t-elleau texte exprset ses circonvolutions?En ne questionnantpas le texte de saintThomaspartir des proccupationsouvertesdepuis, enramenantaussice quiestdit chez Thomas ce qu il dit, l'on rvoquel'esprit du thomismepour le ptrifier dans l'objectitd'unelecture interne du texte. C'estlun vritable problme,et un dfipour le thomisme:la philosophiedesaint Thomasappartient-elle l'historien,ou au philosophequi scrutel'histoire? Parsa prsentation,talentueuseet hautementscientifique, de

    la pensemtaphysiquede saint Thomas, Wippelnous offre ainsi lespectrevisiblede la pensethomasienne.Il faut encore auphilosophe,pourainsidire chausserles lunettes infra-rouges desavancesphilosophiquescontemporainespour sonderce quel'il de l'historiennesauraitvoir. C'esttout le charme,et surtout l'intrt rmanent, dunothomismedes annes cinquanteet soixante (Marc, Hayen, Lotz,Siewerth, Andr,Ulrichetc.)de l'avoircompriset, tout en respectantl'analysehistorique,de ne pass'y tre confin.C'estainsi, noussemble-t-il, quetouten trouvantchezWippelun prcieuxexposd'historien,onne sauraitse confier lui seulpour atteindre la pensemtaphysiquede saint Thomasquifermenteseulementdanssa lettre positive.

    EmmanuelTourpe.

    Yves Michaud,Humeet la fin de la philosophie(Quadrige,301).Un vol. 19x 13 de 288pp. Paris,Pressesuniversitaires de France,1999.Prix:69 FF.

    Cettenouvelledition(la premiredate de 1983)du livred YvesMichaud,professeur l'Universitde ParisI (Panthon-Sorbonne), nous

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    interroge sur la modernitet l'actualitde l'entreprisede DavidHume.

    Partidu projet traditionnelde la philosophiecommescienceuniverselle(p. 5), Humes'interrogeen fait sur l'activitde connaissanceentant qu'elles'intgredansla nature humaine.Cen'est doncpluslaralitexistantequiserait regardepourelle-mmeet danstoute saglobalit,mais c'est le sujet de toute activit, c'est l'homme,qui connat,dcouvre,critiquel'tenduede son exprienceet de sa connaissance.Ilest capablede connatreson environnement,de se connatrelui-mmedans la diversit deses oprationsexternes ou internes, d'valuer lacohrenceentre sa raison,son imagination,sesaffectionset sespassions.Un intrt et non le moindre de ce livre estde mettre envaleurlesrichesseset les limites de la mthodeemployepar Humedansla

    fondationd'unecritiqueradicalede toute connaissance(peut-ondire d'unepistmologie?).Un aspectcontenu implicitementdans le titre del'ouvrageest l'annonceterribleet sans ambigutde la fin de laphilosophie.De fait, le projet humienquidissque laconnaissanceetl ensembledes activitsmentalesdclenchespar l'exprience, dbouchesur un scepticisme.C'est l'entendement humainqu il s'agit dsormaisd'valuerdanssonrapport desperceptionset desprsences(p.208).Le rapport decause effet qu'ilpeut saisirse traduit dansun vnementet dansuneexpriencequilui permettentd'apprhenderun nouvelobjet.L'entendementne peut plusprtendre une connaissancequivoudraitallerau delde ce quenouslivrent les sens.La connaissancehumiennedu mondeextrieurcommecelledu mondeintrieur, interdisentl accs l'invisibleet des principesmtaphysiques.C'esten ce sensquel onpeut parler de fin de la philosophie.Les systmesphilosophiqueseux-mmessontdes croyances(p.221),et la connaissancese limite lascneprsentedes choses(Cf.p. 224).Le glas sonneeffectivementpourla philosophielorsquela connaissancese limite une saisiederelations travers la perceptionet l'imagination.La non-pertinencedel interrogationphilosophiquesur les principeset les causesde ce qui estprovoquel'abandonde l'ontologieau profit des faits de l'instinctnaturel.La mtaphysiquefait place l'pistmologieet la mthodologie.Elles'effacedoncau profit de la connaissancescientifique,qui tendra devenirexprimentale.Telleest brivementdcritela dmarchehumiennedont l'auteural'art de nouslivrer leparadoxe,dansla fin de la philosophie(entant quemtaphysique)et dans l'avnementd'unepistmologiequi insiste surla dductionet tablitstrictement lecheminet les limitesde l'induction.La psychologiede 1 inference deHumeentredductivismeetjustification(p. 190)posele problmede la validitdes noncsscientifiques,ce que reprendraplus tard Karl Popper.voquonsdonc brivement

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    quelquespassagesdu livre d Y. Michaudquinous introduisent cettepsychologiecritique dela connaissancechezHume. Parmiles passageslesplussignificatifsquisemblents'inscriredanscettevise,je retiendraiplusparticulirementle chapitre il Humeet Newton(pp. 33-59),lechapitre iv Atomisme,nominalismeet imagination:le simpleet lecomplexe(pp.75-95)et le chapitreix Les faits et les inferences:lacausalit(pp.161-211).

    Yves Michaudrappelleavecraison l'enracinementde l'entreprisede Humedans les prceptesnewtoniens:le refus des hypothses auprofit de l'exprienceet d'unemathmatisationdu rel (p.35),l'analysedes rsultatsobtenuset l'tablissementde principespar une inductionempirique(p. 39),la recherche del'articulationde la croyanceet de la

    science.Cependant,enracinementne signifie pas identit. Si Humereoitglobalementles dfinitions deNewton,il entreprendaussid tablirles principesde la sciencede la naturehumainepar des revuesdephnomnes,sur lesquelsil procde ce qu il appelleindiffremmentdes dductionset des inductions(p. 45). Alors queNewtonadmetcommeaxiomesde basedes loistabliesscientifiquement,Humepart demaximesphilosophiques auxquelleson ne peut pas accorderle mmeniveaud'vidence.C'estle cas en tout ce quiconcernela perceptionetson lien la connaissance,par exemple.Y.Michaud(p.46)suggrequele lien de l'impression l'idene sauraitavoirla mme force que lesloisnoncessousforme mathmatiquepar Newton.C'estun desproblmes,et non des moindres,de la pensede Humequede s'inspirerd'uneexpriencequifait place toutela richessedu sensible,enprconisantle mme type d'inductionquedansl'ordre de la quantitet de lamesure.La questionest doncde savoirsi on peutadopterun type deraisonnementet d'induction partir de l'exprience,trs prochedel inductiondes loisde la physiquedansleur formalisationmathmatiqueeten mmetemps,quise situeraiten dehorsdu domainede la seulequantit.De fait, dans1 Enqutesur l'entendementhumain, Humeparledesqualits,et notammentdes couleurs(Enqutesur l'entendementhumain,Garnier-Flammarion,sectionII, pp. 66-67).La saisiede ces qualitsdansl'expriencehumaine,paratconstituerle pointde dpartd'unemthodeinductiveinadquate, bienque Y. Michaudaffirme que le caractrenonmathmatisabledes affectionescommunesnaturaehumanaene soitpasun obstaclerdhibitoire un traitementrigoureux(p.46).

    Ce dsir d'analyserexprimentalementles qualitsde la naturehumaineest poussjusqu au bout chez Humeselondes thmesnewtoniens(refus des hypothsescommedes positionsmtaphysiquesprcdantl'exprience,transpositiondu mondephysiquede Newtondansunmondementalde reprsentations). Ilest intressantde voir (cf. p. 52)

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    quel'explicationdes mcanismespsychologiques selon Humese rfreaussi bien des enchanementsde causes effets qu desassociations-attractions(p. 52).Y.Michaudestimequele traitementpsychologiquede la naturehumainepar Humetend construirel'quivalentdumodlenewtonien.Cecitant dit, il faudraitpouvoirmontrer quelprixse fait cette entreprise,et selonquelleargumentationdansle domainedel'abstractionet de la pense.Par ailleurs,on peut se demandersi c'estdavantagele modlenewtoniend'unenature reconstruite pardes forceset selondes loisqui afrapp Hume,ou si ce n'est pas plutt lamthodologieet l'pistmologienewtonienne.La premiretant au servicedela ralisationde l'expriencescientifiqueet de ses conclusions,lasecondepermettantde dmarquerle domainede la scienceet ses

    caractristiques.La restrictionpistmologiquedu domainede la scienceauchampde l'expriencehumainefait l'objet d'uneapplicationmthodologiquesdes rgleshumiennes(Traitde la nature humaineI, III,XV)sur le rapportde la cause l'effet. Finalement,le point de dparttantcette expriencesensiblede l'homme,les principesdvelopps lasectionXV aboutissent tablirune logiquede cause effet, quiserviramodlisertoute activit humaine.Jusqu'au terme de l'entreprise deHume,on ressent l'inadquation decette restrictionde la psychologieetde la connaissance un pur mcanisme,et donc l'inadquationde larduction delaphilosophiedeNewton une tellereprsentation del humain;car c'est de ce vivant qu'estl'hommedont il s'agit LaconclusionquedonneY. Michaudest saisissante:Le paradoxeest, danscesconditions,qu'uneinterprtationphilosophiquefidlede la philosophienaturelle deNewtondbouchesur une radicalisationmthodologiquequi lui est pourtanttrangre(p. 57).

    Le chapitreiv porte sur le simpleet le complexedansl imagination.L'expriencepropreet les instrumentsde la physiquenewtoniennepermettentd'atteindre,ou pluttde reconstituerdes lmentsconstitutifsde la dynamiquedes grandeursphysiques. Paralllement,l'exprienceexternequesupposeHume,conduit travers les impressionssensiblesetl'imagination, construireun universmentalspatial partir d'atomesou de corpuscules(Traitde la nature humaineI, II, III, p. 90).Cetunivers mental spatial, qui reposesur la ressemblance, lacontigutet la causalit(Traitde la nature humaineI, II,V, p. 115),estunereconstitutionquisupposequelesliaisonsde l'imagination(p.77)soientpratiquementanaloguesaux forces et l'attraction deladynamiquede Newton.Le problmepospar ce systmeest une questiond'anthropologie.L'imaginationest envisagecommeune forceunific tricequipermetde faire la synthsed'impressionset de perceptionsparnaturemultiples.Ellen'estpas seulementcouvertede formesissuesdes

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    sensiblescommunset destines tre le supportde travaild'uneintelligencemathmatique,commece seraitplusoumoinsle caschezDescartes.Ellen'est pas un simplerservoir, maisune puissantefacult desynthse,dont le rleest troitementconjoint celuide l'intelligence.C'estbien ce quesoulignele texte d Y. Michaudet celapose,commenousl'avons djvu, le problmede lanature de l'abstractionet doncdupassagedu visible l'invisible.Si l'intelligenceest ce point dpendantede l'exercicede l'imagination,on retombesur la questionde l'existencerelle de l'objet.En effet, comme l'critY.Michaud,selon Humelespossibilitsde l'imaginationsont les possibilitsde l'existence(p. 91).Il s'agit probablementl de la difficult la plus grave queposent lestextesde DavidHume.En d'autrestermes,si je ne peuxpasformer une

    imagecorrespondant une expression,je

    risquede conclurequ'elleestdpourvuede contenude signification,et doncde ralit.Parailleurs,laprgnancede l'imaginationdansce systmephilosophiqueposedesdifficultslogiquesassezinsurmontables (notamment l'garddu possibleet du ncessaire, c'est--direen termesde logiquemodale,cf. pp. 92-93.)

    Le chapitreix concerne1 inferenceet l'assignationdes causes chezHume.Le principede connexion(lie la relationde contigut)faitdcouvrirla causalitchezHume{Traitde la nature humaine,pp.132-135).Danscet ouvrage,c'est asseznet Y.Michaud(p. 171)insistesurle fait quel'introductionde l'idede connexionncessairedansce trait,se fait en rapport avec lacausalitefficiente.Si la connexionest

    ncessairepistmologiquementparlant,c'estnormalementqu il y a relationde cause effet et nonpassimplesuccession(p. 171).Maisla connexionn'est pas toujoursncessaire.Dansles cas particuliers,qu'est-ce quiautorise parler de ncessit?Le rapport de cause effet n'estpasforcmentl'objetd'uneinferenceinductive.Pourquoiconcluons-nousquetellescausesparticuliresdoiventncessairementavoirtels effetsparticuliers?Et quelleest la naturede 1 inferencequenoustirons desuns auxautres,et de la croyancequenousmettonsen elle? (Traitde la naturehumaine,p. 137).L'ensemblede l'argumentationest doncdlicatetdifficile,et pour une bonnepart, le scepticismede Humeen drive.Desvnementspeuventtre factuelssanstrescauss.Y.Michaud(p. 174)

    note bien cependantque VEssai sur l'entendementhumain procdemoinsabruptementet que larsolutionde l'nigmede l'infrencepassepar le fondementqu'estl'exprience.Y.Michaudcrit donc: Laconceptionhumiennede l'inductionva tablir ngativementqu'ellen'est pasfondesur les oprationsde l'entendement.Ainsi, l'inductionchez Humene reposepassur unebaserationnelle,parcequele caractreconstantde la nature n'estqued'ordreprobable(p. 174).N'a-t-onpasdansles passagesdu Traitde la nature humaine(pp.151-152)quisont

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    viss,un certainrenversementpar rapport la pensede Newton?Del'idede loisncessaires,on passe l'idede connexionquin'est queprobable,tant qu on n'estpas assurdes conditions constantesd exprience,ce que Hume appelle l'identit du cours dela nature(p. 152).Ainsi, il sembleque le raisonnementinductifsupposefinalementdes hypothsesde travail, mme si Humene semblaitpas lesaccepterinitialement.Quesont alors les probabilitsauxquellesDavidHumeaccordede longuespagesdu Traitde la nature humaine(I, III,XIIet XIII) et de YEssai sur l'entendementhumain(sectionVI). PourHume,la probabilitest un raisonnementconjectural encoreaccompagnd'incertitude(p. 183).Il faudraitpouvoirremettreces textes danslecadre de l'informationscientifiquede l'poque.Il est trs intressant,

    commele note Y.Michaud(p. 184),de suivredansla pensede Humeles diffrentes significationsobjectiveet subjectivede la probabilit.Humesemblebienhsiterentre un rapport entre un nombrede chanceset un nombretotal de possibilits,d'une part, un degr de croyance,d'autrepart. Il se mfie d'un raisonnementinfrentiel appliqu desnotionsprobabilistes.On sent bienque,lorsqueHumevoquelaprobabilitdes causes,le problme newtoniende lacausalit commence trevacudansla constructiond'uneproblmatiquegnralede laprobabilit,au sensde degr decroyance.Y.Michaudcrit: La pressionversune problmatique uniquede la probabilitdont la causalitne seraitqu'uncasparticuliern'estest pasmoinsprsente,commeelle l'estdj

    dansla constitutiond'unproblmegnraldes inferences,danslareconnaissancedu fait centralde la croyance,dansla reconnaissancelatraleque les mcanismesde la probabilit commandentceux de1 inference ce dont l'colelaplaciennene va pas tarder faire une de sesthsesles plusimportantes.Humen'en est toutefoispas l, nonseulementfautede connaissancesmathmatiques,mais parcequ'unetelle interprtationauraitpassablementperturbson analysede la causalit(p. 187).Il y adoncl un passionnanttravailquimontre la limiteentre la connaissanceinductivecausaleet le traitementprobabilisteen sciences.Toutel'tudede l'infrence garde son actualitdansle domainestatistique.La critiquede l'inductivismene dbouchepas en fait sur une visionprobabiliste,

    faute d'outilsmathmatiqueadquats,maisc'est lapositiondductivistequi reprend le dessus.L'valuationngative desinferencesinductivespartir des faits passsest, pour Y. Michaud,une positionradicalequiprsupposeun pointde vuedductivisteidentifiantrationalit,dmonstrationet certitudeet qui reprend le dessusface l'incertitudeprobabiliste.

    L'ensembledu trait d Y. Michaudest de lecturedifficile,c'estuneinterprtationintressantede l'pistmologie deDavidHume. Onpeut

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    seulementregretter que le traitement trs philosophiqueet logiqueduproblmepos laissepeude place l'histoiredes sciences,ainsiqu laculturescientifiqueen gnral,le rapportavecles mathmatiquesou laphysiquen'tant monsensqu'amorcou sous-entendu.

    OlivierPerru.

    Ernst Cassirer Le problmede la connaissancedans laphilosophieet la sciencedes tempsmodernes.Vol. III: Les systmespostkantiens.Traductionde l'allemand l'initiativedu Collgede philosophierevue par ChristianBouchindhomme.Prfacepar MassimoFerrari(Passages).Un vol. 14, 5 x 23, 5 de xx-414pp. Paris,Editionsdu Cerf,1999.Prix:249 FF.

    Cette rditiond'Ernst Cassirerremet en valeurla reconstructiondu problmede la connaissancepar cet auteur propos dessystmespost-kantiens.L'auteurtudie longuementReinhold,mais aussiet biensrFichte,Schelling,Hegeljusqu desauteurscommeHerbardet Fries.Comme lesignaleM. Ferrari dansla prface (p.xvi),cette tudepourraittre mise en perspectiveavec le Cassirerde la philosophiedesformessymboliques.Maisnous nouscontenteronsde donnerquelquesaperussur cet imposantvolume,en vuede rendrecomptedel originalitde la pensede Cassirer au sujetde l'idalismeallemanddes annes1800.Le premier auteur abord ici est Fichte. SelonErnst Cassirer,l'orientationultrieuredes travaux de Fichteest djprsenteds lesPrincipesde la doctrine dela sciencedans son ensemble(1794).Ladoctrinede la sciencechezcet auteurse ramnerait la doctrinedela libert(p. 121).En d'autres, l'unitdu savoirquel'onpouvaitencoreenvisager la fin du xvmeet au dbutdu xixesicle,tait toujoursvuecommel'expression d'undevoir moralet d'une libert. La raisonquiconnat doit exprimer tout le domainede l'expriencede la vie deshommes,elledoiten extrairela rationalitqui lui est propre.La raisonn'estpaspurementspculative,loinde l. Elledescenddansla sphre del'empiriqueet en donneune photographie,plus encoreelledoit innerverl'expressiondu volontaireet de l'empiriquepourles ramener sapropre

    loi. Cassirerrsume

    admirablementla positionfichtenneen

    crivant:L'unitdu savoirapparatcommele corollairencessairede l'unitdudevoir(p. 121).Il est intressantde voir qu'encette fin du xvmesiclechezFichte,la doctrinede la sciencen'est plus du tout la sciencepositivede la nature (commeelle apu l'tre en Francequelquesdcenniesauparavant)mais c'est finalementune sciencede l'homme.ChezFichte,c'estle mmehommequidveloppesa raisonet quidoit (entantqu'individu )en appliquerlesprincipesdansla sphrede l'empirique